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Eliot Deval reçoit Gilles-William Goldnadel et Julien Dray, deux éditorialistes aux idées diamétralement opposées, dans #FaceaFace le dimanche à 19h.

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00:00 Cette journée s'est déroulée sans accroc en comparaison à ce qui s'est passé hier.
00:04 Tout s'est bien passé, la Croix-Rouge a donc pris dans un premier temps ses otages,
00:08 qui a prodigué les premiers soins, qui a ensuite passé la frontière égyptienne
00:12 et ensuite l'armée israélienne a donc récupéré ses otages.
00:16 17 nouveaux otages qui sont de retour en Israël contre 39 prisonniers palestiniens libérés.
00:22 Ici sur cette place où nous nous trouvons avec Olivier Gangloff, c'est une joie mesurée,
00:26 parce que ces Israéliens restaient très prudents, en particulier avec ce qu'il s'est passé hier.
00:32 Et évidemment une joie mesurée car il reste encore énormément d'otages à l'intérieur de la bande de Gaza.
00:36 Je vous propose d'écouter la réaction de Marie-Lyne qui a souhaité réagir à notre micro.
00:42 Ce moment soulagé aussi, chaque otage qui sort, nous sommes soulagés de voir ses enfants,
00:50 de voir ses mères et ses personnes âgées aussi.
00:54 Mais le sentiment n'est pas un sentiment de joie où on va danser dans les rues,
01:00 parce qu'on attend la suite des otages, on sait très bien que les otages sortent dans des situations extrêmement difficiles.
01:08 Ils vont savoir que leurs enfants, que leurs parents, les deux sont décédés, qu'il n'y a plus de maison,
01:14 qu'il n'y a plus de famille, que tout a été brûlé, que les grands-parents ne sont plus là, que les frères et soeurs ont été tués.
01:19 Il se pose maintenant la question de cette trêve. Évidemment les familles qui se sont trouvées toute l'après-midi sur cette place
01:25 aimeraient qu'elle soit reconduite. Selon nos informations, la diplomatie internationale s'emploie à prolonger cette trêve
01:31 pour au moins quelques jours et donc de libérer de nouveaux otages.
01:35 Et le Hamas Thibault Marcheteau serait favorable à la prolongation d'une trêve de 2 à 4 jours.
01:42 Merci cher Thibault, on vous retrouvera évidemment dans la soirée pour faire de nouveaux points
01:47 et merci à Olivier Gangloff qui vous accompagne face à face.
01:51 Cher Eugénie, bonsoir. Merci d'être avec nous. Face à vous, une chaise vide pour l'instant.
01:56 Il se défile.
01:58 Julien Drey va arriver. Je sais que lorsqu'il a un tout petit peu de retard, il prend son téléphone et il regarde attentivement ce qu'on peut dire.
02:05 Donc là, il se défile, je suis sûr que ça ne va pas trop lui plaire.
02:09 C'est ça, je suis motivée à arriver vite.
02:11 Exactement, il va arriver d'un instant à l'autre.
02:13 On a énormément de choses à traiter. On va revenir sur cette insécurité grandissante en France.
02:19 Il y a cinq ans, quasiment jour pour jour, Gérard Collomb était sur le perron du ministère de l'Intérieur
02:27 et il avait cette phrase tristement prophétique, s'inquiétant de l'insécurité de cette France archipélisée.
02:37 Et il disait aujourd'hui, si nous sommes côte à côte, je crains que demain, nous devenions face à face.
02:44 On va le réécouter et puis ensuite, je vais vous demander peut-être d'avoir votre regard, votre analyse sur la semaine qui vient de se passer en France.
02:52 Gérard Collomb.
02:54 Si j'ai un message à faire passer, je suis allé dans tous ces quartiers, des quartiers nord de Marseille, au Miraille, à Toulouse, à la périphérie parisienne, Corbeil, Aulnay, Sevran.
03:11 C'est que la situation est très dégradée et le terme de reconquête républicaine prend dans ces quartiers tout son sens.
03:24 Parce qu'aujourd'hui, on vit côte à côte et je le dis toujours, moi je crains que demain, on vive face à face.
03:33 Et vous voyez qu'il parlait des grandes villes et non des zones rurales qui étaient régulièrement protégées.
03:39 On disait que la campagne était un havre de paix.
03:42 Avec Crépol, c'est un nouveau symbole de cette insécurité.
03:46 Est-ce que la France vit désormais face à face ?
03:49 Oui, je crois que cette phrase de Gérard Collomb, à qui je voudrais rendre hommage ce soir,
03:54 parce que c'était une figure politique importante de notre vie publique et qui a eu un certain courage de dire les choses à un moment,
03:59 même si on y reviendra, il y a d'autres moments où il n'a pas parlé.
04:02 Et cette formule a eu beaucoup de succès parce que je crois qu'elle renvoyait à l'idée de vivre ensemble.
04:07 Vous savez, cette espèce d'idée un peu irénique, un peu utopique du vivre ensemble qu'on martelait dans les années 80-90.
04:13 Et lui disait on ne vit plus ensemble, non seulement on ne vit plus ensemble, on vit côte à côte, c'est-à-dire c'est le communautarisme, le côte à côte.
04:19 Et le face à face, c'est la phase d'après le communautarisme, c'est-à-dire la guerre civile.
04:23 Je ne pense pas qu'on y soit encore parce que pour le moment, on en va sans doute en reparler,
04:28 il n'y a pas deux camps face à face qui se battent, qui s'affrontent.
04:31 Il faut être deux pour faire la guerre civile.
04:34 Donc je ne crois pas qu'on est là, mais je pense qu'effectivement la puissance de cette phrase,
04:38 c'est qu'il décrivait un processus et une décomposition progressive.
04:41 Et pour revenir à Gérard Collomb, et que ça nous ramène à cette semaine,
04:45 vous savez que Gérard Collomb avait pris la parole dans Le Point il y a un an, il me semble.
04:51 C'était en 2022.
04:52 En 2022, il a dit qu'une des raisons de son départ, c'était la question de l'immigration,
04:59 et qu'il s'était opposé notamment à Emmanuel Macron de toutes ses forces
05:02 pour la création d'un centre hotspot de migrants en France, que Emmanuel Macron désirait.
05:07 Il a dit à l'époque "je n'ai pas parlé parce que je ne voulais pas que Marine Le Pen soit élue à la présidentielle".
05:13 Et il avait décidé cette phrase "mon intervention aurait pu inverser le résultat et Marine Le Pen être élue".
05:18 Et je pense qu'il a eu l'honnêteté de le reconnaître et de le dire,
05:22 ce qu'à mon avis beaucoup de gens ne l'auraient pas fait.
05:24 Mais en tout cas, ça a révélé aussi un des drames de notre pays, c'est-à-dire l'omerta,
05:29 le déni, le silence de peur de faire le jeu de Marine Le Pen et de l'extrême droite.
05:35 Et je crois que c'est cet omerta dont on crève dans notre pays depuis plusieurs années.
05:39 C'est le même déni qui fait qu'on n'a pas voulu dire les noms, les prénoms des gens qui ont tué Thomas.
05:45 C'est le même déni qui fait qu'on pose un voile sur certains sujets de peur de faire le jeu.
05:50 Et donc je crois que c'est la deuxième intervention qui m'a marqué de Gérard Collomb, c'est quand il a dit ça.
05:56 Parce qu'il a révélé l'omerta qui règne au plus haut niveau de l'État.
06:00 Et lui-même en a été complice.
06:02 Il avait dit notamment sur Twitter le 27 octobre 2022, donc quasiment un an jour pour jour,
06:07 "je suis heureux que le président ait abordé les problèmes d'insécurité et d'immigration.
06:12 C'est une problématique que je souhaitais mettre au centre de mon action au ministère de l'Intérieur.
06:16 On a juste perdu cinq ans".
06:18 On a perdu depuis encore un an et on va perdre probablement encore énormément de temps.
06:21 Parce que quand on voit la proposition de loi immigration qui est présentée par Gérard Larmannin en ce moment à l'Assemblée,
06:28 elle n'est pas du tout, elle est dans la continuité des 23 précédentes et elle n'offre quasiment aucune rupture,
06:33 en tout cas, une rupture radicale qui exigerait la situation aujourd'hui dans notre pays.
06:38 Puisque nous avons effectivement un immense problème dont le préalable pour gérer ce problème là,
06:45 ce serait de fermer les vannes de l'immigration, ce qui ne va pas du tout permettre ce projet de loi,
06:48 qui serait le préalable minimum pour essayer de sortir ce pays du marasme dans lequel il est pris aujourd'hui.
06:57 Vous dites les 23 précédentes, on aurait pu même aller plus loin, puisque je crois que depuis 1980,
07:02 ce sera donc là la 30e loi Asile-Immigration proposée aux Français et votée au Parlement.
07:11 Quel regard vous portez sur la semaine qu'on vient de vivre, il y a une semaine, tout juste une semaine,
07:18 Thomas, 16 ans, qui devait fêter son anniversaire, c'est 17 ans dans quelques jours, décédait.
07:28 Il participait à une fête du village, dans un village de 500 âmes, où les gens se connaissent, s'apprécient.
07:34 Les contours de ce drame sont encore flous et l'enquête déterminera exactement ce qui s'est passé.
07:40 Mais on connaît les éléments quand même majeurs, c'est-à-dire qu'il a été attaqué au couteau par des individus
07:49 qui étaient venus à une fête avec parfois des lames d'une vingtaine de centimètres.
07:54 Oui, je crois que cet événement, je ne vais pas dire fait divers justement, parce que je ne crois pas que ce soit fait divers,
08:01 je pense que c'est un fait qui reflète un phénomène de société d'ampleur.
08:06 Et je crois que cet événement, s'il a autant touché, c'est pour plusieurs raisons.
08:10 D'abord parce que c'est un jeune homme, un mineur, qui est mort.
08:15 Ça renvoie dans l'imaginaire effectivement à la mort de Naël, je pense, quelques mois précédents,
08:19 plutôt qu'il avait donné lieu à des émeutes, on s'en souvient.
08:22 Donc il y a une sorte de parallèle entre ces deux jeunesses.
08:26 Puis le fait que ce soit passé à la campagne, dans un petit village, effectivement,
08:30 cette espèce de France oubliée, périphérique, qu'on croyait à l'abri, effectivement,
08:34 de la violence qui règne dans les quartiers des métropoles,
08:37 des gens qui avaient fui justement ces quartiers-là, qui allaient dans les petits villages.
08:40 Et en fait, il y a l'idée qui passe à travers cette mort, c'est que personne n'est à l'abri.
08:46 Personne n'est à l'abri. Tout le monde peut être touché.
08:48 Et puis, évidemment, le couteau qui est quand même devenu aujourd'hui l'arme de cette délinquance,
08:54 qui est le couteau qui a tué Dominique Bernard, le couteau qui a tué Samuel Tati.
08:59 Le prolongement de la main de certains.
09:01 Avec ces agressions au couteau qui se multiplient dans notre pays
09:04 et dont effectivement, contre lesquelles on n'agit pas.
09:10 Et donc, je pense que c'est pour ça que ça a été aussi frappant,
09:14 ça a aussi frappé les imaginaires.
09:15 Et puis, évidemment, tout de suite, cette mécanique du déni qui se met en place,
09:19 qui est toujours là, mais qui, à mon avis, ne marche plus.
09:21 C'est-à-dire, effectivement, l'idée que c'est un fait divers,
09:24 cela ne représente pas un phénomène de société.
09:28 Jusqu'à ce qui s'est passé hier à Ramban sur Isère
09:31 et qui est tout de suite récupéré pour faire diversion.
09:34 - J'ai juste une dernière question et on salue Julien Drey qui nous rejoint.
09:37 - C'est pas de ma faute.
09:38 - Je sais.
09:40 Vous étiez présente sur le plateau de Pascal Pro vendredi matin,
09:44 au moment des obsèques de Thomas.
09:48 Je rappelle qu'il y avait plus de 2000 personnes.
09:50 Il y avait à peine 300 places assises dans cette église,
09:53 mais il y avait 2000 personnes au pied de cette église.
09:58 On a senti énormément d'émotion sur le plateau.
10:01 J'ai vu Pascal fondre en larmes.
10:03 - Oui, je n'avais jamais vu comme ça.
10:04 - Vous étiez également très émue.
10:07 Comment vous l'expliquez, cette émotion-là ?
10:10 - Parce que...
10:12 Pas la force identificatoire.
10:14 C'est-à-dire, voir cette famille, cette petite ville,
10:18 cette petite église de province, ça aurait pu être mon frère,
10:23 ça aurait pu être quelqu'un de ma famille.
10:25 Je crois que c'est ça qui a touché Pascal, qui nous a touchés.
10:27 Et c'est vrai que voir Pascal pleurer,
10:30 c'était la première fois que je voyais ça dans son émission.
10:34 Et je crois qu'il a été sincèrement, c'était vraiment sincère,
10:37 une sincère émotion.
10:38 Parce qu'il y a ce phénomène d'empathie, d'identification.
10:41 C'est ce que je pense le français moyen ressent.
10:44 - Et l'incroyable dignité, il faut le rappeler, de la famille.
10:47 - Et de cette manifestation mercredi, qui était extrêmement viguë.
10:51 - Avec 6000 personnes, en silence.
10:53 On va évidemment parler de tout ça.
10:55 Vous reveniez, il y a un instant, sur Romand-sur-Isère.
10:58 Mais la première question que je posais à Eugénie Bastier,
11:01 tout à l'heure, cher Julien Drez, c'est
11:03 est-ce qu'aujourd'hui, la France, on vit dans une France
11:07 avec des populations face à face ?
11:10 Cette alerte prémonitoire peut-être,
11:13 et prophétique, tristement prophétique, de Gérard Collomb en 2018.
11:18 - Je pense qu'il faut, comme toujours,
11:21 il faut prendre le temps de bien regarder ce qui se passe,
11:24 ce qui s'est passé, parce que dans cette affaire-là,
11:27 il y a eu, au début, chacun a voulu y faire rentrer
11:30 son appréciation idéologique, d'un côté comme de l'autre.
11:33 D'un côté, c'était les tags sur les mosquées, de l'autre c'est...
11:36 Et plus on avance dans l'enquête,
11:38 c'est pour ça que le temps de la justice est toujours un temps nécessaire.
11:41 On voit que les choses ne sont pas aussi simples
11:44 que certains ont bien voulu les réduire.
11:46 Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas derrière un fait de société
11:49 qui est gravissime et qui montre des tensions très fortes
11:52 d'intégration, d'assimilation, etc.
11:55 Mais moi, je préfère être prudent dans ces affaires-là,
12:00 parce que sinon, après, on généralise,
12:02 et j'entends des gens qui me disent
12:04 "c'est la guerre civile qui commence", etc.
12:06 Je pense qu'il faut garder son calme
12:08 pour pouvoir apporter les bonnes solutions,
12:10 et bien comprendre ce qui est en train de se passer.
12:13 Là, vous parliez du meurtre de Thomas Acrépole,
12:17 mais de manière générale, si on prend un peu de hauteur
12:20 et qu'on finalement essaye de revenir sur tous les drames
12:25 qui ont séquencé l'actualité en France ces derniers mois
12:29 ou ces dernières années,
12:31 est-ce que vous, avec l'expérience que vous avez
12:34 de la vie politique, de la vie en société bien évidemment,
12:37 est-ce que vous sentez qu'aujourd'hui,
12:40 il y a une sorte de bascule,
12:42 où vous avez une partie de la population
12:44 qui, parce qu'elle n'est plus en adéquation
12:46 avec les codes, les valeurs, les mœurs de notre société,
12:50 est susceptible d'entrer en confrontation
12:53 avec cette autre France ?
12:56 Mais cette confrontation, on l'a déjà depuis plusieurs années,
12:58 c'est pas nouveau, je veux dire.
12:59 Les émeutes de 2005 étaient une première alerte.
13:02 Ce qui est le plus rageant,
13:04 c'est que tous ces signes se sont accumulés
13:06 et que les pouvoirs politiques paniquaient
13:08 au moment où les choses étaient tendues,
13:10 puis après, on passait à autre chose très vite.
13:12 Donc la situation s'est dégradée,
13:14 elle se dégrade de plus en plus.
13:16 Le trafic de stupéfiants est devenu aujourd'hui
13:18 une guerre de bandes, avec des armes.
13:21 Et on est dans une sorte d'incapacité.
13:23 Moi, je veux bien les déclarations, les proclamations,
13:26 mais on voit bien que, voilà, je prends cet exemple-là.
13:29 L'institution scolaire, qui est dans une crise terrible,
13:32 avec... c'est pas les enseignants qui sont en cause,
13:35 que les choses soient claires,
13:37 mais une institution qui n'arrive plus à...
13:39 Des familles qui sont, je dirais, aujourd'hui,
13:41 notamment délaissées parce qu'elles ne sont pas suivies
13:43 et soutenues comme il aurait fallu à un moment donné.
13:45 Ça veut pas dire que ça justifie tout.
13:47 Mais je veux dire, c'est un ensemble de dispositifs
13:49 qui dysfonctionnent dans la société
13:51 et qui, par accumulation et par laisser faire
13:53 et laisser aller, et par...
13:55 Voilà, donc moi, si vous voulez,
13:57 la première chose que je dirais,
13:59 c'est les politiques qui sont coupables de tout ça.
14:02 Parce que les alertes, elles existent.
14:05 Et je veux dire, il n'y a pas eu les réponses adaptées
14:08 comme il le fallait.
14:10 - Venons-en à Roman Surizer à présent,
14:12 puisque c'est devenu en l'espace de 24 heures
14:14 l'épicentre médiatico-politique
14:16 d'une France rongée par l'extrême droite.
14:19 Hier, une centaine de personnes apparentées,
14:22 selon la préfecture et les autorités à l'ultra-droite,
14:25 ont manifesté dans le quartier de la Monnaie,
14:27 d'où viennent les suspects dans le meurtre de Thomas,
14:30 repoussés par les policiers déjà sur place.
14:33 L'un de ces identitaires a d'ailleurs été lynché.
14:37 D'ailleurs, c'est très intéressant de voir
14:40 à quel point cette partie-là a été passée sous silence.
14:43 Je vous propose de revoir le sujet,
14:45 et ensuite, on en parle.
14:47 - Justice pour Thomas !
14:49 - Dans les rues de Roman Surizer, hier, vers 18h,
14:52 80 individus d'ultra-droite, encagoulés et vêtus de noir,
14:56 ont défilé pour rendre justice à Thomas
14:59 en direction de la cité de la Monnaie,
15:01 où habiteraient certains des suspects.
15:04 Des militants d'ultra-droite qui mènent depuis le drame
15:07 une campagne virulente sur les réseaux sociaux
15:09 contre ce quartier.
15:11 Face à cette montée de tensions,
15:13 le ministre de l'Intérieur a anticipé,
15:15 plus tôt dans l'après-midi,
15:17 deux unités mobiles dont la CRS 8 ont été mobilisées,
15:20 avec pour objectif de réaliser le plus d'arrestations possibles.
15:24 - Les nombreuses forces de l'ordre que nous avons envoyées sur place
15:27 et les 20 personnes à Roman Surizer et à ma demande,
15:30 vont continuer à agir pour empêcher toute violence supplémentaire,
15:33 d'où qu'elle vienne, et retrouver tous les auteurs d'actes inacceptables.
15:36 - Parmi les personnes interpellées, 17 ont été placées en garde à vue
15:40 à la suite de violences contre les forces de l'ordre
15:42 selon la préfecture de la Drôme.
15:44 Selon nos informations, l'un des membres de cette mouvance ultra-droite
15:47 a été hospitalisé après avoir été frappé en marge
15:50 de cette manifestation sauvage.
15:52 Il a été grièvement blessé.
15:54 La préfecture indique que la situation sur place est revenue au calme,
15:57 mais elle reste sous surveillance.
16:00 - L'agence France Presse a titré l'ultra-droite défile
16:04 dans Roman Surizer.
16:07 Le préfet de la Drôme, qu'on n'a pas entendu dans les médias cette semaine
16:11 après le meurtre de Thomas, a fait une conférence de presse
16:15 cet après-midi très rapidement.
16:17 Hier, il parlait d'un groupe qui a voulu envahir le quartier de la Monnaie.
16:22 Quel regard vous portez sur cette affaire ?
16:25 C'est le retour de la peste brune ?
16:27 - Si pendant les émeutes de juin dernier, il y avait eu un émeutier
16:31 qui avait été rossé, dénudé par des habitants exaspérés
16:37 par les émeutes, qu'est-ce qu'aurait dit le système politique et médiatique ?
16:41 Est-ce que vous croyez qu'il aurait pris le parti des émeutiers ?
16:44 Non.
16:46 Il aurait évidemment crié au scandale.
16:49 Là où il y a eu quelqu'un qui a été dénudé, hospitalisé,
16:52 personne n'en parle, il y a une espèce de déni total.
16:55 Effectivement, on se rue sur cette espèce de menace d'ultra-droite
16:59 pour tourner la page de la mort de Thomas.
17:02 Je ne suis pas dupe de cette instrumentalisation,
17:05 même si je condamne ce genre d'action, qui à mon avis sont aussi stupides
17:10 que dangereuses et qui n'ont aucun intérêt politique, bien au contraire.
17:16 Mais cependant, je ne suis pas dupe de la ré-instrumentalisation
17:19 qui est faite de ce genre d'événement.
17:22 Aucun homme politique ne soutient ces membres d'ultra-droite.
17:26 Je n'ai pas vu de communiqué de soutien.
17:29 En revanche, Jean-Luc Mélenchon a salué l'autoprotection
17:34 des jeunes de Cité qui s'étaient défendus face à ces jeunes d'ultra-droite.
17:39 Bizarrement, maintenant, il est pour les milices,
17:41 alors que, vous vous souvenez, pendant les émeutes,
17:43 quand il y a eu des jeunes militaires qui avaient patrouillé à Lorient
17:46 pour se faire justice eux-mêmes, il avait crié au scandale, à la sédition,
17:50 en disant que c'étaient des milices atroces
17:52 qui nous rappelaient les anges les plus sombres de notre histoire.
17:54 Donc, comme d'habitude, deux poids deux mesures de Jean-Luc Mélenchon.
17:57 Je ne suis pas dupe de ce discours qui consisterait à nous dire
18:01 qu'il y aurait une espèce de tenaille identitaire,
18:02 avec d'un côté deux menaces équivalentes,
18:04 d'un côté l'insécurité grandissante issue de l'immigration
18:08 et de l'autre l'ultra-droite.
18:09 L'ultra-droite est une menace, je ne la sous-estime pas.
18:11 Je pense que dans les années qui viennent, dans les mois qui viennent,
18:14 nous allons avoir droit à des choses, comme il s'est passé à Dublin en Irlande,
18:17 des choses violentes de la part de l'ultra-droite.
18:19 Je ne le nie pas, mais je ne mets pas les deux menaces au même niveau
18:23 parce que je trouve ça hypocrite et irresponsable.
18:26 Vous constaterez dans le tweet de Jean-Luc Mélenchon
18:28 qu'il n'y a pas un mot pour les forces de l'ordre
18:30 et ce sont les forces de l'ordre qui ont permis en une heure
18:34 de calmer la situation à Romain Surizère, Julien Dray.
18:37 On va mettre d'abord Mélenchon de côté.
18:38 Mettons-le de côté, c'est vrai, c'est plus intéressant.
18:40 On y reviendra.
18:42 D'abord, vous avez commencé par dire que vous étiez touché,
18:48 et moi je l'ai été, par le discours de la famille,
18:50 notamment lors des obsèques.
18:52 Et vous avez entendu comme moi le discours du père,
18:55 comme les discours des organisateurs de la manifestation.
18:58 Et ils disaient "Nous ne voulons pas de récupération politique.
19:01 Nous faisons confiance à la justice de notre pays.
19:04 Nous espérons qu'elle va aller vite, qu'elle nous dira la vérité,
19:07 mais nous ne voulons aucune récupération politique."
19:10 Et ce qui s'est passé hier, c'est une tentative au départ
19:12 de récupération politique.
19:14 Alors on peut la minimiser, dire "Oui, c'est pas très grave,
19:16 les groupes d'ultra-droite."
19:17 Mais au départ, il y a un groupe d'ultra-droite venu de toute la France
19:20 qui s'est donné rendez-vous et qui vient pour faire une ratonnade.
19:24 Ça s'appelle comme ça.
19:25 - Sans personne ?
19:26 - Non, non, mais enfin...
19:27 - Pour faire une ratonnade.
19:28 - Je ne sais pas si vous l'avez frappé.
19:29 - C'était clair.
19:30 Alors, désolé parce que vous n'avez peut-être pas regardé
19:32 toutes les images, mais il y a tellement d'images.
19:34 On peut voir que la chose était organisée
19:36 et que c'était ça qui était désigné.
19:38 D'ailleurs, c'est insupportable.
19:39 - C'est évidemment condamnable.
19:40 - Et c'est d'ailleurs insupportable parce qu'après, on voit
19:43 qu'il y en a plusieurs, parce qu'il n'y a pas eu qu'un seul
19:45 qui s'est fait rosser.
19:46 Il y en a deux qui se sont fait attraper,
19:48 qui sont interrogés comme d'ailleurs, de manière extrêmement,
19:51 je dirais, virulente.
19:53 Les téléphones sont décryptés.
19:55 Derrière, après, il y a eu des dizaines de messages
19:57 qui sont partis, etc.
19:58 Donc, il y a une tentative.
20:00 Derrière, est-ce qu'ils se sont mal organisés ?
20:02 Est-ce que l'information a circulé ?
20:04 Derrière, il y a effectivement une riposte violente.
20:07 Et c'est vrai que je pense que la première chose
20:09 qu'il faut faire, c'est heureusement que les forces de l'ordre
20:11 étaient là.
20:12 - Bien sûr.
20:13 - Et heureusement qu'elles sont intervenues rapidement.
20:15 - Bien sûr.
20:16 - Parce que sinon, les choses auraient pu prendre
20:17 une toute autre tournure.
20:18 - Entièrement raison.
20:19 - Et le jeune, dans des images qui sont effectivement insupportables,
20:21 qu'on voit, qui est dénudé, parce qu'il vaut mieux aller jusqu'au bout,
20:23 c'est comme ça que c'est passé.
20:24 Il est dénudé, il est rossé, et puis après,
20:27 les premiers sont évidemment totalement condamnables.
20:31 Donc on est dans une phase de tension terrible,
20:34 où il faut...
20:35 Moi, je veux bien qu'on me dise "moi, je suis au milieu, je suis neutre", etc.
20:38 Non, il y a une phase de tension, il faut condamner,
20:40 à chaque fois, de manière, je dirais, très ferme,
20:43 pour que la République...
20:44 Parce que c'est la République qui est menacée, dans cette affaire-là.
20:46 C'est l'autorité de la République qui est menacée.
20:49 Et elle est menacée de tous les côtés.
20:50 Alors après, moi, je veux bien qu'on essaye, au trébuchet,
20:52 de dire "celui-là, il a un peu plus de responsabilités que d'autres",
20:55 mais pour l'instant, ce qui m'importe,
20:57 c'est que l'autorité de la République soit respectée.
20:59 Et que personne ne puisse...
21:00 - Moi, le jour où il y a un attentat d'extrême droite en France, d'ultra-droite,
21:03 vous me verrez, je serai la première à le condamner,
21:06 fermement, sans ambiguïté,
21:08 de façon beaucoup plus ferme que Jean-Luc Mélenchon le fait sur certains sujets.
21:11 Je le ferai sans aucun problème,
21:13 et je pense que l'ensemble du système politique le fera sans aucun problème.
21:16 Simplement, on ne peut pas utiliser, effectivement,
21:19 ces espèces de manifestations d'ultra-droite, de bras cassés,
21:24 pour dire, comme le fait une partie de la gauche,
21:27 le vrai problème, c'est ça, c'est la récupération identitaire,
21:30 ce sont eux qui souffrent sur les braises.
21:31 Non, le vrai problème dans notre pays,
21:33 c'est une insécurité, une délinquance grandissante,
21:36 c'est une désintégration sociale,
21:39 et c'est le fait que certains quartiers sont, effectivement, en dehors de la République.
21:43 Ça, pour moi, c'est le vrai problème.
21:45 Ensuite, effectivement, que ça génère ce genre de réaction absolument condamnable,
21:50 je le répète, c'est évidemment un problème,
21:55 mais n'inversons pas les responsabilités,
21:57 n'inversons pas la chaîne des causalités,
21:59 et ne noyons pas la mort de Thomas
22:02 sur une espèce de réaction politicienne,
22:05 comme c'est en train de se jouer aujourd'hui.
22:07 Moi, je n'ai pas noyé la mort de Thomas,
22:09 j'ai commencé par évoquer sa mémoire,
22:11 et je n'ai pas eu une réaction politicienne,
22:13 j'ai simplement défendu la République.
22:15 Si défendre la République et défendre l'autorité de la République,
22:17 ça voit une réaction politicienne, alors je ne sais plus où on est.
22:20 Moi, je défends l'ordre, et l'ordre juste.
22:23 Je suis un républicain qui est attaché à l'ordre juste.
22:27 Et quand on fait des tags contre les musulmans,
22:30 c'est quelque chose qui porte atteinte à la République,
22:32 et quand on monte un commando qui vient dans les rues en disant
22:35 "nous sommes chez nous" avec la vocation malgré tout,
22:38 pas simplement d'aller faire des câlins,
22:40 ce n'est pas acceptable.
22:42 - C'est une bonne question, parce que vous dites,
22:45 c'est très intéressant ce que vous dites,
22:47 "je suis attaché à la République",
22:49 quand une adolescente de 16 ans est poignardée,
22:51 est-ce que c'est la République qui est aussi touchée ?
22:53 - Évidemment.
22:54 - Alors pourquoi il n'y avait pas un représentant de l'État et de la République ?
22:56 - Je vais commencer par vous dire...
22:57 - Ce n'est pas vous, j'essaie de comprendre,
22:59 puisque là vous me dites que c'est la République qui est touchée.
23:01 - Je vais commencer par vous dire qu'il y avait une faute des politiques,
23:03 depuis des années et des années,
23:05 soit qui minorisent les situations,
23:07 soit qui les grossissent.
23:08 Ça dépend des moments, ça dépend des opportunités.
23:10 - Nous n'oublions jamais la minute de silence pour Naël à l'Assemblée nationale,
23:14 que n'a jamais eu Thomas.
23:16 - Il pourrait y avoir une minute de silence la semaine prochaine,
23:18 elle a été demandée par Eric Smith.
23:20 - Je pense que c'est ridicule de toute façon.
23:22 Il y en a assez des minutes de silence, des marches blanches, des fleurs, des bougies,
23:26 les politiques peuvent se donner un spectacle comme ça.
23:28 À mon avis ça ne touche pas les Français,
23:30 et ce qu'ils attendent maintenant c'est des solutions concrètes,
23:33 pas une mise en scène de la déploration.
23:35 Mais cela dit, je note effectivement qu'il y a ce deux poids deux mesures évident.
23:39 - Il y a deux poids deux mesures, mais quand même pour l'instant,
23:42 je m'excuse parce que moi j'essaie d'être attentif,
23:45 notamment la nuit, c'est le moment où je peux faire le point.
23:48 Il n'y a pas que Romain Surizer,
23:51 il y a déjà eu trois autres villes où des groupes, le soir, se sont réunis,
23:55 ont fait des marches au flambeau, il y en a eu une à Lyon, il y en a eu une...
23:59 - Attendez, mettez-vous juste, on fait un détail.
24:01 - Non mais moi, 30 secondes.
24:03 Je sais que ça vous énerve peut-être que j'évoque ça,
24:06 mais c'est une réalité.
24:08 C'est-à-dire qu'il y a aujourd'hui aussi,
24:10 on ne peut pas avoir que des yeux rivés sur telle ou telle cité,
24:14 voire que de l'autre côté il y a des tensions qui sont en train de s'organiser.
24:17 Moi, je ne vais pas faire de récupération politicienne.
24:19 Je considère qu'il y a des gens qui soufflent sur les braises,
24:23 qui soufflent, qui se précipitent trop vite,
24:26 en essayant par les patronymes, de donner des interprétations,
24:30 et je ne mets pas en cause forcément ce que vous croyez.
24:33 - Mais j'en ai aucun doute.
24:35 Détrompez-vous, on se connaît trop bien.
24:37 Affaire Thomas, on le voit juste après la publicité,
24:40 puisqu'on reviendra, puisque vous avez parlé des patronymes,
24:42 on va revenir sur cette séquence.
24:46 Là aussi, politique et judiciaire,
24:48 où les prénoms des suspects ont été cachés pendant toute une semaine,
24:53 et seul le journal du dimanche, ce matin, a diffusé
24:57 et publié les prénoms des suspects.
24:59 On revient dans un instant pour le face-à-face.
25:02 - Le point sur l'information avec Maureen Wittal.
25:08 Bonsoir Maureen.
25:10 - Bonsoir Elliot, bonsoir à tous.
25:12 En ce troisième jour de trêve, 14 otages israéliens
25:15 et trois étrangers ont été libérés par le Hamas.
25:18 Selon l'armée israélienne, une des otages a été transportée
25:21 d'urgence à l'hôpital au vu de son état,
25:23 et quatre personnes sont passées par l'Égypte via le terminal de Rafah.
25:26 Neuf enfants de 14 à 17 ans et quatre femmes
25:29 font partie de ces otages libérés.
25:31 Côté Israël, 39 Palestiniens ont également été libérés
25:34 des prisons israéliennes.
25:36 Une semaine après la mort du jeune Thomas
25:38 à la sortie d'un bal de village dans la Drôme,
25:41 six personnes, dont deux mineurs, ont été placées
25:43 en détention provisoire, et trois, dont un mineur,
25:45 sous contrôle judiciaire.
25:47 Les premiers éléments de l'enquête dessinent le scénario
25:49 de violences survenues pour un motif futile,
25:51 selon le procureur de la République de Valence.
25:53 Le suspect, qui avait été désigné comme l'auteur
25:55 des coups mortels, n'a pas été reconnu
25:57 par le témoin qui l'accusait.
25:59 Enfin, 13 personnes, dont sept fichées d'ultra-droite,
26:02 ont été interpellées hier soir à Paris
26:04 pour des tags de croix gammées au sol
26:06 dans le 17e arrondissement.
26:08 Ils ont été arrêtés en flagrant délit.
26:10 Ces individus ont été interpellés pour dégradation
26:12 ou extérioration du bien d'autrui en raison de la race,
26:14 l'ethnie, la nation ou la religion,
26:16 et pour provocation publique à la haine,
26:18 à la violence ou à la discrimination raciale.
26:20 On est toujours avec Génie Bastier et Julien Drey.
26:24 La France pleure la mort de Thomas
26:26 il y a tout juste une semaine.
26:28 16 ans, tué à coups de coteau,
26:30 l'enquête qui se poursuit dans un contexte
26:32 où le profil des neuf suspects n'a pas été dévoilé cette semaine.
26:35 Le journal du dimanche a publié ce matin
26:37 la vérité sur une omerta,
26:39 et dévoile les prénoms des majeurs mis en cause.
26:41 Ilyes, Chahid, Yassir, Matisse, Feysal, Cuider et Yanis
26:47 sont ceux, prénoms, des jeunes majeurs
26:51 placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête
26:53 sur le meurtre de Thomas Perrauteau.
26:55 Pour les obtenir, nous avons multiplié les demandes
26:57 et constaté la crainte de tous les acteurs
26:59 qui pourraient livrer l'information,
27:01 jusqu'à tomber sur l'un d'eux,
27:03 qui peut être issu du monde politique,
27:05 de la justice ou des forces de l'ordre,
27:07 et qui ne supportent plus, je cite,
27:09 "ce qui se passe et ce que personne n'assume de dire".
27:12 Le Figaro, cette semaine, a relayé une discussion
27:15 qu'il y avait eue sur ces fameux prénoms,
27:17 et Gérald Darmanin qui avait présenté ça
27:19 à un autre ministre en disant...
27:21 L'autre ministre avait dit
27:23 "Aucun de ces prénoms n'est de consondance française,
27:26 et si ça se sait, ça aura un impact terrible dans le pays".
27:29 Le pays peut partir à volo.
27:31 Pourquoi on a caché pendant une semaine,
27:33 pourquoi il y a cette omerta sur les prénoms ?
27:36 Pourquoi on n'essaie pas de faire toute la lumière
27:38 pour apaiser les choses ?
27:40 C'est une vraie question, parce que ce manque de transparence,
27:43 on le connaît depuis très longtemps.
27:45 Vous savez que pour la mort de Naël,
27:47 on a su très vite le prénom du policier,
27:49 il n'y avait aucun problème de donner le prénom du policier
27:52 dans les médias, aucune hésitation,
27:54 c'est su tout de suite, pas son nom mais son prénom,
27:57 et même son nom ensuite après.
27:59 Donc on voit bien qu'il y a une gêne,
28:01 parce qu'effectivement, ce sont des individus
28:03 issus de l'immigration, comme en témoignent leurs prénoms,
28:06 qui ne sont pas francisés,
28:08 en tout cas qui sont aussi témoignages
28:11 d'un défaut d'assimilation.
28:13 Et donc c'est effectivement ça qui gêne,
28:16 et c'est la même chose que j'en parlais tout à l'heure
28:18 avec Gérald Darmanin quand il dit
28:20 "Je n'ai pas voulu parler pour ne pas faire Elie Marine Le Pen".
28:26 On ne donne pas ses prénoms pour ne pas faire le jeu de l'extrême droite.
28:30 Mais on se demande de quoi on a peur exactement,
28:32 parce que ce qu'a montré cette semaine,
28:34 hormis l'épisode lamentable et presque guignolesque
28:37 de l'ultra-droite à Romain Surizer,
28:40 c'est que les Français savent se tenir.
28:42 C'est qu'ils ne sont pas racistes.
28:44 C'est qu'ils ne généralisent pas, ils n'essentialisent pas,
28:46 et que ce n'est pas parce qu'on va leur donner les prénoms des émeutiers
28:49 qu'ils vont se mettre à aller pourchasser ou aller faire des ratonnades.
28:51 Ce n'est pas vrai.
28:52 Ce qui crée la violence, ce qui crée des réactions, je pense,
28:55 qui peut faire basculer le pays dans une forme de violence,
28:58 c'est le non-dit, c'est l'omerta, c'est le manque de transparence,
29:01 et c'est particulièrement criant sur ces questions d'immigration,
29:04 parce qu'il n'y a aucune transparence.
29:07 D'ailleurs, les données publiques sont complètement soit mises sous le boisseau,
29:12 soit présentées de façon univoque.
29:14 Et donc, je pense qu'il y a…
29:16 Moi, je fais un vrai appel à la transparence de ce pays.
29:19 De quoi a-t-on peur ?
29:20 La vérité ne blesse que ceux qui ont une part de responsabilité
29:25 dans ce qui est en train de se passer.
29:27 Moi, je pense qu'il faut faire très attention,
29:29 il n'y a pas une bonne France qui a des bons patronymes
29:32 et une mauvaise France qui a des mauvais patronymes.
29:35 Il y a des Françaises et des Français.
29:37 Mais personne ne dit ça.
29:39 Je le dis.
29:41 Il y a des Françaises et des Français.
29:44 Dans ces Françaises et des Français, il y a des criminels,
29:46 il y en a d'autres qui sont parfaits.
29:48 Et quand on est criminel, on doit être sanctionné par la justice.
29:51 Il y a des Français qui se comportent mal,
29:52 ils doivent être sanctionnés par la justice.
29:54 Mais il y en a aussi beaucoup qui n'ont pas forcément des patronymes
29:57 d'origine, je dirais, traditionnelle, je préfère le dire comme ça,
30:01 et qui aussi se comportent très bien.
30:03 Mais vous savez, sur les patronymes, faites attention.
30:05 Parce que cette expression "français de papier"
30:08 qui commence un peu à m'agacer,
30:10 c'est qui qui décide qui est français de papier ou pas.
30:12 Parce que dans l'histoire, il y avait des français de papier
30:15 qui ont été plus français que d'autres qui étaient des français de souche.
30:18 Donc moi, je pense que notre ligne de conduite,
30:21 c'est la République, toujours.
30:23 Et la République, elle considère que c'est des droits et des devoirs.
30:26 Les droits et les devoirs.
30:29 Et quand les devoirs à l'égard de la République sont pas respectés,
30:31 elle doit s'envoi.
30:32 Quand des gens disent "sales français", c'est qu'ils se considèrent eux-mêmes
30:33 comme pas français.
30:34 Vous voyez bien que c'est pas...
30:37 D'abord, on n'en sait rien, vous étiez pas dans le dossier.
30:39 Non, je parle pas de ça, je parle en général.
30:41 Vous êtes pas dans le dossier.
30:42 Non, je parle pas de ce dossier-là, je parle en général.
30:44 Quand un individu dit "sales français", c'est qu'il pense qu'il est pas lui-même.
30:47 Non, je me permets de dire...
30:48 Non, parce que vous avez dit à Eugénie, vous n'êtes pas dans le dossier.
30:50 Je ne suis même pas dans le dossier.
30:51 Je me permets de dire que le procureur a communiqué de manière très détaillée aujourd'hui,
30:57 en expliquant que sur la centaine de témoignages, il y en avait quand même une neuf,
31:02 qui rappelait cette hostilité aux Blancs.
31:06 De façon concordante, tous les individus extérieurs à Crépole sont alors décrits
31:09 comme portant des coups, certains des coups de couteau, jetant des pierres ou des barrières,
31:13 s'en prenant indistinctement aux gens de Crépole,
31:15 des cris et des insultes sont entendus,
31:17 neuf témoins ou victimes sur les 194 conditionnés entendent des propos hostiles aux Blancs,
31:21 ce mot étant rapporté, douze relatent avoir entendu sa plante, etc.
31:26 Et quelle est la conclusion ?
31:27 La conclusion, c'est que...
31:29 La dernière phrase du communiqué du jour.
31:31 Le communiqué explique que pour l'instant, ils ne sont pas capables de déterminer exactement
31:37 l'élucidation des faits commis à Crépole n'est pas achevée.
31:40 Et donc de les caractériser.
31:41 Et la caractérisation de crime raciste n'a pas été utilisée.
31:48 Donc le procureur, qui je trouve moi, parce que souvent on dit la justice agit avec...
31:53 Je regardais parce que je voulais voir.
31:55 Le mobile raciste.
31:56 Avec je dirais sérénité, et en même temps avec célérité.
31:59 Bon, je veux dire, la justice elle est passée vite, tout de suite,
32:02 ils ont y compris empêché une suite qui visiblement se préparait.
32:06 Voilà, il dit "laissez-moi travailler".
32:08 "Laissez-moi travailler", à partir de là, déterminer s'il y a crime raciste ou pas.
32:14 Si je mettrais ce qualificatif.
32:16 À ce stade-là, il dit "je n'ai pas les éléments qui me permettent de le faire".
32:20 En d'autres circonstances, il y a un peu plus de sérénité,
32:23 le motif raciste est retenu plus facilement.
32:28 Je pense par exemple aux joueurs de rugby.
32:29 Bastien Chalureau, j'allais l'annoncer, c'est marrant qu'on parle de ça.
32:32 Il y a deux personnes qui ont considéré que c'est...
32:34 Lui, il a toujours nié.
32:35 Il a toujours nié, il a dit "deux témoins versus neuf".
32:39 Dans ce cas-là, Bastien Chalureau a été accusé de racisme,
32:42 et le motif raciste a été retenu contre lui.
32:44 Il y a un deux poids, deux mesures.
32:46 Non, il n'y a pas de deux poids, deux mesures.
32:47 Il y a un procureur de la République qui fait bien son travail.
32:49 Les procureurs, ils sont plus ou moins rapides.
32:51 Quand un procureur de la République fait bien son travail,
32:53 votre devoir à vous journalistes comme à moi, responsable politique,
32:57 c'est de saluer le travail du procureur.
32:59 D'abord.
33:00 Je ne vais pas m'incliner dans le travail du procureur en tant que tel,
33:03 dans toutes les circonstances.
33:05 Si, parce que c'est un travail difficile, sous pression.
33:08 Les procureurs ne sont pas des saints, ils peuvent commettre des erreurs également.
33:11 Mais d'accord, mais c'est un travail difficile, sous pression,
33:14 sous pression médiatique, et je trouve qu'il a été très responsable.
33:18 Il y en a d'autres qui auraient pu basculer d'un côté ou de l'autre.
33:21 Il avance doucement, calmement, sereinement.
33:23 Moi, je trouve que ce n'est pas responsable de faire...
33:25 C'est ça la justice.
33:26 Moi, je trouve que ce n'est pas responsable.
33:27 La justice, ça arrive avec sérénité.
33:29 Moi, je trouve que ce n'est pas responsable.
33:30 Sérénité, et justement, c'est une des erreurs de ces dernières années.
33:33 C'est dès qu'à chaque fois, et ça m'est peut-être même arrivé,
33:36 donc je plaide aussi coupable, c'est pour ça que je fais très attention désormais.
33:40 Dès qu'on se précipite les uns et les autres pour dire
33:42 "c'est un attentat raciste, un attentat sémite", etc., sans vérifier, sans prendre le temps.
33:46 On m'a vu ces dernières années, dire à chaque fois "attention, prenons le temps,
33:50 vérifions bien, y compris sur des choses spontanément,
33:53 certains de mes amis montaient, etc.
33:55 Vérifions, voilà, c'est tout."
33:56 Alors après, qu'est-ce que cela révèle ?
34:00 Cela révèle effectivement une tension très forte dans la société française,
34:04 avec une minorité délinquante qui essaie de...
34:07 qui se croit au-dessus des lois.
34:09 Et justement, c'est le moment où il faut que toutes les institutions
34:13 soient repensées pour être efficaces dans la collaboration.
34:17 Vous avez parlé tout à l'heure de la dignité de la famille et des proches de Naël
34:21 qui ne voulaient aucune récupération politique.
34:24 De Thomas.
34:26 De Thomas, pardonnez-moi.
34:28 On a entendu également le grand-père de Thomas avoir des mots extrêmement forts
34:32 lors des obsèques, adresser un message de grande tendresse à son petit-fils,
34:37 mais également un appel à l'aide, et notamment à la justice.
34:41 Le grand-père parle de barbares, d'actes sauvages,
34:45 qui ont volé la vie de cet adolescent et capitaine de rugby depuis 16 ans.
34:51 Je voulais juste qu'on revienne sur le discours du gouvernement cette semaine.
34:57 J'ai concocté une petite séquence et vous allez voir,
34:59 tous disent peu ou prou la même chose.
35:01 Et c'est à chaque fois, que ce soit sur l'affaire Lola,
35:03 que ce soit cet été avec Enzo,
35:06 que ce soit là, dans l'affaire Thomas, on a toujours le même discours.
35:09 Récupération.
35:11 On pense évidemment tous à sa famille,
35:15 et je ne doute pas que dans quelques instants,
35:17 certains tenteront d'exploiter de façon politicienne ce drame absolu.
35:21 Évitez madame de rajouter de l'indignité à un drame qui touche toute la nation.
35:26 Exploiter avant d'avoir les réponses aux questions qui sont posées,
35:29 les choses de manière à essayer d'instrumentaliser un procès politique, c'est anormal.
35:35 Je suis convaincue que ce moment appelle à la retenue et à la décence.
35:39 Utiliser ce drame pour jouer sur les peurs,
35:42 c'est manquer de dignité et de respect pour les victimes.
35:45 Toujours la même chose.
35:47 Oui, mais moi je trouve que c'est complètement absurde ce procès à récupération,
35:50 parce que d'abord il ne touche que les actes qui ont des liens avec l'immigration et les délinquances,
35:54 parce que la récupération c'est le propre de la politique.
35:56 La politique c'est prendre un fait divers,
35:58 prendre un fait de société et proposer d'agir dessus.
36:01 Pardon, mais l'affaire Pierre Palmade par exemple, c'était un fait divers,
36:04 personne n'a accusé Gérald Darmanin de récupération
36:06 parce qu'il a mis en place le délit d'homicide routier.
36:08 Il s'est saisi d'un fait, et il a ensuite fait avancer une politique.
36:11 C'est ça la politique.
36:12 Donc ce procès touche systématiquement les faits
36:15 qui ont un lien avec l'immigration et la délinquance,
36:17 parce qu'ils ont peur, ils ont peur effectivement de faire le jeu d'eux.
36:21 C'est un comportement, encore une fois, irresponsable.
36:23 Il faut davantage d'honnêteté, de clarté, de transparence.
36:26 On n'a pas beaucoup de temps, je ne vais pas prendre de temps,
36:28 mais la politique ce n'est pas la récupération.
36:30 Non.
36:31 Et ce n'est pas l'instrumentalisation non plus.
36:33 La politique c'est la description, et à partir de là c'est les solutions.
36:36 Je ne récupère pas…
36:38 Avec "Elles souhaitent racisme" en 80 vous n'avez pas fait de la récupération sur des faits divers,
36:41 enfin sur des faits de racisme, en faisant rentrer des masses…
36:44 Je me demandais à quel moment je me disais "tiens c'est marrant,
36:48 une minute passe, on n'a pas le droit au couplet SOS racisme".
36:51 C'est vrai, mais vous avez fait de la récupération, c'est normal,
36:53 je ne vous reproche pas, c'est la politique.
36:55 On n'a fait aucune récupération, mais comme ça commence vraiment ce procès-là,
37:00 vous allez lire ce que je vais écrire dans quelques semaines,
37:02 vous aurez les réponses, et comme ça j'aurai peut-être Figarovox qui me fera un interview.
37:06 Ça fait combien de temps qu'on fait cette émission ?
37:08 En somme ça doit faire quasiment un an et demi.
37:10 Je suis pas sûr de vous avoir dit une fois.
37:12 Non, vous non.
37:13 Jamais.
37:14 Et vous, je vous le mets à votre crédit, je vous ai dit, que je ciblais,
37:18 je vous ai dit, mais quand je ne serai plus là…
37:22 Oh non non non, allez.
37:24 Ne reniez pas à votre passé, c'est pas si glorieux.
37:26 Vous évoquez encore mon âme.
37:29 Avançons et parlons à présent du Proche-Orient si vous nous le permettez.
37:34 Au troisième jour de Trèves, les terroristes du Hamas ont libéré 14 otages israéliens aujourd'hui.
37:39 Ils ont entre 4 et 84 ans.
37:42 Ce sont des femmes, des enfants.
37:44 Et je voulais qu'on revoie les premières images des retrouvailles ces derniers jours,
37:48 vendredi soir et samedi, des images qui sont évidemment bouleversantes.
37:53 - Oh mon Dieu ! - Bouge, bouge, bouge !
38:19 Quel regard vous portez sur cette Trèves et ce soulagement pour une partie des familles d'otages ?
38:26 L'angoisse qui se poursuit, le Hamas qui joue avec des vies, des femmes, des enfants,
38:34 des civils qui sont parfois en grande difficulté.
38:38 On oublie peut-être parfois le cynisme de ce groupe terroriste.
38:41 Je vous avais dit que pour les Juifs du monde entier,
38:45 le 7 octobre, c'est une date qui resterait dans l'histoire.
38:49 Et le visage de ces enfants, le visage de ces femmes, le visage de ces grands-pères,
38:54 renvoie à ce que je vous ai dit.
38:57 Voilà.
38:58 Et effectivement, il y a un traumatisme dans la société israélienne
39:01 parce que la vie, c'est consubstantiel à l'identité juive.
39:05 La vie doit toujours... C'est l'essence même.
39:08 Elle doit toujours être fêtée.
39:10 Et on ne fête pas la mort.
39:12 Ce n'est pas un concept présent dans l'identité juive.
39:16 Ce qui est le concept fort, c'est le "haï", c'est la vie.
39:19 Et donc effectivement, il y a ça.
39:21 Et ce qui me frappe, moi, c'est que dans le même temps,
39:24 il y a des images de libération de prisonniers politiques ou terroristes.
39:29 Et la sortie, c'est à chaque fois qu'on va continuer.
39:33 Et pire encore.
39:35 Et je pense que le choc est terrible de ce point de vue-là.
39:39 Et ce qui m'a le plus frappé, et je voudrais finir là-dessus,
39:42 parce que je voudrais bien entendre à ce moment-là
39:45 ceux qui me disent que le Hamas est une organisation de résistance, etc.
39:49 C'est ces deux personnes qui ont été lynchées en situation horrible hier soir.
39:56 En fait, on les a traitées d'agents du sionisme.
40:01 Vous savez que c'est le Hamas, en général, quand il veut liquider ses opposants,
40:04 il commence toujours par dire que c'est des agents du sionisme.
40:07 Et je ne sais pas, peut-être, mais dans ces cas-là,
40:11 puisque la société palestinienne se targue de vouloir être une nouvelle démocratie,
40:16 s'il y a des accusations, il y a des procès, il y a des tribunaux,
40:19 il y a le respect des choses-là, tout ça, non, c'est la justice expéditive.
40:22 Celle qui évoque les plus mauvaises heures, y compris de la libération de la France.
40:27 Dans le même temps, il y a ce contexte de trêve qui doit durer quatre jours.
40:32 Les 24 prochaines heures, ça devrait être la dernière journée de trêve.
40:36 Mais Joe Biden, cet après-midi, appelle à ce que cette trêve se prolonge.
40:40 Écoutons-le et voyons ensemble ce que pourraient faire les...
40:46 On me dit dans l'oreillette qu'il y a une otage américaine qui a été libérée.
40:52 C'est donc la déclaration de Joe Biden là-dessus.
40:54 Je voulais qu'on l'entende sur la prolongation de la trêve.
40:58 Mais écoutons les mots de Joe Biden.
41:00 Il y a deux jours, l'une de nos compatriotes américaines,
41:05 une petite fille nommée Abigail, a fêté ses quatre ans.
41:09 Elle a passé son anniversaire, celui-là, et au moins 50 jours avant,
41:13 retenue en otage par le Hamas.
41:17 Aujourd'hui, elle est libre.
41:20 Et Jill et moi, ainsi que de nombreux Américains, prions pour qu'elle s'en sorte.
41:27 Elle est libre et se trouve maintenant en Israël.
41:33 Ceux qui enveloppent Abigail d'amour et de soins, des services de soutien dont elle a besoin,
41:38 ont vécu un traumatisme terrible.
41:42 Dans cette même conférence, Joe Biden a dit dimanche espérer que la trêve de quatre jours
41:46 convenue entre Israël et le Hamas et qui doit prendre fin lundi, puisse se poursuivre,
41:51 je le cite, au-delà de l'endemain.
41:53 Est-ce qu'aujourd'hui, vous considérez qu'Israël doit poursuivre cette trêve
41:59 pour libérer un maximum d'otages, Eugénie ?
42:02 La trêve, pourquoi pas ?
42:04 Si ça peut permettre de libérer des otages, mais je pense que
42:08 ceux qui demandent un cessez-le-feu n'ont pas compris ce qui se jouait pour Israël aujourd'hui.
42:13 Ce n'est pas une question de vie ou de mort.
42:16 Vous savez, Golda Meier disait cette phrase, "notre arme secrète contre les Arabes,
42:20 c'est que nous n'avons pas d'alternative".
42:22 C'est là où on a du mal nous-mêmes à comprendre occidentaux.
42:25 Quand on fait une guerre, nous, en Irak, en Afghanistan, contre les terroristes,
42:28 ça ne nous met pas en jeu notre vie même en tant que nation.
42:32 Là, il y a quelque chose qui se joue, qui est de l'ordre de la survie d'Israël en tant que nation
42:36 et donc ça ne va pas s'arrêter demain.
42:38 Et effectivement, il y aura peut-être une trêve qui va se prolonger,
42:40 mais il n'y aura pas cessez-le-feu parce qu'Israël joue sa survie.
42:43 Cette question des otages, elle est profondément, même presque métaphysique pour Israël
42:47 parce qu'effectivement, c'est ce pacte qu'Israël a fait avec ses citoyens.
42:52 Vous nous donnez votre vie à travers le service militaire
42:55 et nous, on vient vous chercher si vous êtes pris en otage.
42:57 C'est aussi un piège terrible pour l'État hébreu.
42:59 Allez, en quelques secondes, là, Julien, je vous présente vos excuses.
43:01 Vous savez, je me suis posé beaucoup la question.
43:03 Si j'avais été un responsable politique en Israël, je ne sais pas ce que j'aurais fait.
43:07 Je ne sais pas si j'aurais voté ou non.
43:10 J'aurais été très excitant parce que c'est cher payé pour Israël, ce qui est en train de se passer.
43:15 Parce qu'ils sont obligés, effectivement, par rapport à ce qui était en train de se mettre en place,
43:19 de négocier dans une situation où c'est évident que la pression internationale
43:24 va être terrible pour que tout s'arrête.
43:27 Mais la question qui va être posée à la communauté internationale, c'est tout s'arrête, pourquoi faire ?
43:32 Si c'est pour créer un État palestinien démocratique, laïque
43:35 et qui reconnaisse Israël comme son voisin et assure sa sécurité, je suis d'accord.
43:40 Mais si c'est pour continuer à jouer les hypocrites et à laisser en place des forces
43:45 qui ne disent et qui ne font que proclamer que leur objectif, c'est de détruire l'État d'Israël,
43:50 alors excusez-moi, mais la question va se poser sur ce qu'il faut faire.
43:54 Merci à tous les deux pour cette émission. Dans un instant, on se retrouve pour l'heure des pros.
44:00 Et puis on salue Gilles-William Goldanel.
44:03 On est bien avec Eugénie Bastier quand même.
44:06 Je ne dirai rien.
44:08 - C'est parti, à tout !
44:10 [Musique]

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