Eliot Deval reçoit Gilles-William Goldnadel et Julien Dray, deux éditorialistes aux idées diamétralement opposées, dans #FaceaFace le dimanche à 19h.
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00:00 - 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour le face à face.
00:03 Gilles-William Golnadel et Julien Drey, bonsoir à tous les deux.
00:06 D'abord le point sur l'information et ensuite on commence l'émission.
00:10 - Oui.
00:10 - La mobilisation des agriculteurs se poursuit près de Toulouse.
00:14 L'autoroute A69 est toujours coupée pour une quatrième journée consécutive.
00:19 Les agriculteurs dénoncent un manque de moyens et des charges trop importantes.
00:23 Dans le même temps, un barrage filtrant doit être installé sur une route nationale de la Riège.
00:29 Anne-Sophie Lapix, victime d'une tentative de cambriolage.
00:32 Plusieurs individus se sont introduits hier soir dans son domicile parisien du 16ème arrondissement.
00:38 Alors que la journaliste se trouvait sur place avec sa famille,
00:41 5 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue.
00:45 Et puis au moins 25 personnes ont été tuées aujourd'hui dans une frappe ukrainienne à Donetsk,
00:50 une grande ville de l'Est désormais occupée par Moscou.
00:53 De son côté, l'armée russe, celle revendique la prise d'une petite localité dans la région de Kharkiv.
00:58 Merci beaucoup Adrien Spiteri.
01:02 William, Julien Drey, vous avez ému les téléspectateurs tous les deux
01:08 après l'émission de la semaine dernière, puisqu'on est revenu brièvement sur votre ouvrage journal de guerre,
01:15 c'est l'Occident qu'on assassine, dit William Golnadel.
01:18 On y reviendra en longueur dans cette émission.
01:22 Et c'est vrai que la séquence que nous avons vécue la semaine dernière a été bouleversante.
01:26 J'ai jamais reçu énormément de messages, notamment sur les réseaux sociaux.
01:31 Les gens sentaient qu'on était émus nous-mêmes. C'est communicatif.
01:37 - Vous n'étiez pas préparé ? - Non, on ne peut pas préparer ça d'ailleurs.
01:40 J'ai lu des commentaires en disant "tout ça c'est du cinéma".
01:42 - Alors on serait des bons acteurs. - Ah oui, c'est vrai.
01:44 Ça serait encore plus méritoire.
01:46 Écoutez, la gauche croisette manque de bons acteurs.
01:48 Donc vous pouvez peut-être postuler si c'était un acting et ça ne l'était absolument pas, Julien Drey.
01:54 Et c'est vrai que c'est une séquence qui a marqué les téléspectateurs.
01:59 Et on reviendra vraiment en longueur dans cette émission sur votre ouvrage.
02:03 J'espère que vous l'avez apporté quand même à...
02:05 - Il ne faut pas me le demander deux fois. - Ah, vous l'avez apporté à Julien Drey ?
02:09 Non, ça je lui remettrai après en fonction de ce qu'il aura dit.
02:13 Et la dédicace sera également en fonction de son amabilité. C'est normal.
02:17 Il s'avère quand même.
02:18 Donc il faut que je sois très provocateur pour que la dédicace puisse traverser l'histoire.
02:23 Oui, vous avez le choix.
02:26 On reviendra dans la deuxième partie sur cet ouvrage.
02:30 Commençons l'émission avec l'actualité de ce dimanche, la mobilisation contre la loi immigration.
02:36 Alors que jeudi prochain, je le rappelle, le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision.
02:42 C'est un échec cette mobilisation.
02:43 Disons-le.
02:44 Alors, personne ne le dira comme ça, mais c'est un échec.
02:47 Vous avez 75 000 manifestants dans toute la France, dont 16 000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur.
02:53 Et 150 000 dans toute la France, selon la CGT, 25 000 à Paris.
02:58 À titre de comparaison, je vous donne juste ces chiffres, vous en faites ce que vous voulez.
03:01 Au moment de la réforme des retraites, à la veille de la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites,
03:08 vous aviez 380 000 manifestants dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur,
03:12 et 1 million selon la CGT, quasiment dix fois moins.
03:16 Est-ce qu'il fallait s'y attendre de ce flop, Julien Drey ?
03:19 Les choses ne sont pas comparables.
03:20 On n'est pas sur les mêmes thématiques, ça ne concerne pas forcément les mêmes populations.
03:25 C'est pour ça que je pense que la comparaison n'a pas beaucoup de réalité.
03:32 Cette manifestation, elle a été appelée par beaucoup d'organisations,
03:34 mais elle tombait un peu comme un cheveu sur la soupe,
03:37 parce que soit on faisait une grosse mobilisation avant,
03:40 soit on attendait les décisions du Conseil constitutionnel.
03:42 Là, on ne sait pas bien.
03:44 Bon, donc, écoutez, je ne vais pas en dire plus.
03:47 C'était la manifestation de tous les superlatifs.
03:49 J'ai eu beaucoup de déclarations.
03:51 Si j'étais encore en responsabilité dans les mouvements que j'ai fondés quand j'étais jeune,
03:56 je n'aurais pas organisé des choses comme ça.
03:58 On pourrait peut-être se dire que c'était un flop William Golnadel,
04:01 parce qu'il n'y a rien de plus consensuel aujourd'hui que la question migratoire.
04:05 Alors, c'est certainement un échec populaire.
04:10 D'ailleurs, c'est la manifestation de l'intolérance contre le peuple.
04:14 Parce que la plus grande majorité du peuple français ne souhaite qu'une seule chose,
04:19 c'est qu'effectivement, on stoppe cette immigration massive et invasive.
04:25 Mais je voudrais quand même modérer cela, parce que ça, beau être un flop populaire,
04:32 ça n'empêche pas certaines radios, notamment de services publics,
04:36 de faire dessus à chaque bulletin.
04:41 Et on interroge les gens, et on interroge les militants.
04:44 Et les militants vous expliquent que quoi qu'il arrive,
04:47 nonobstant cette loi scélérate, ils continueront à favoriser l'immigration illégale, etc.
04:53 Donc, même s'ils étaient douces, ils feraient la même couverture médiatique.
04:56 Mais c'est ça qui est fascinant.
04:57 Attention, si vous me permettez, le chiffre, ce n'est pas une preuve de vérité.
05:02 Ben quand même, c'est-à-dire qu'il y a un million de personnes dans la rue,
05:05 on peut se dire qu'il y a du monde.
05:06 Non, mais non.
05:06 Ben quand même.
05:07 Dans l'histoire, vous pouvez vous trouver à contre-courant.
05:09 Ah oui, ben là, ils sont vraiment à contre-courant.
05:11 D'accord, mais alors, vous pouvez plaisanter.
05:15 Ah oui, moi ça me fait rire.
05:16 Mais le chiffre n'est pas une preuve de vérité.
05:18 Dans l'histoire, le chiffre, il est arrivé que des fois,
05:21 et même ça m'est arrivé des fois, de commencer des initiatives où on était très peu,
05:25 et quelques mois après, beaucoup de gens nous rejoignaient en disant que vous aviez raison.
05:29 Donc, ce n'est pas la preuve d'une vérité ou d'une erreur.
05:32 C'est un moment particulier dans la société.
05:36 Alors, je vais mesurer.
05:38 On peut se gosser des chiffres.
05:39 Je vais mesurer mes propos.
05:41 À l'instant T, c'est un flop.
05:42 On verra demain.
05:43 Mais, Gulliandre,
05:44 Non, à l'instant T, non.
05:44 Ben bien sûr que si.
05:45 De ce que tu vois vu de ceux qui pensent que dans ce moment particulier,
05:49 ils devaient prendre position et descendre dans la rue,
05:52 c'est ça la démocratie.
05:53 On leur doit le respect.
05:55 Après, on peut considérer qu'ils n'ont pas entraîné.
05:57 On peut considérer qu'ils n'ont pas, je dirais, convaincu.
06:01 C'est un autre problème.
06:03 Alors après, c'est juste une petite nuance.
06:04 On ne va pas ergoter pendant des heures là-dessus.
06:07 Moi, je pense que la société française est un petit peu plus compliquée
06:09 que ce que dit Gilles William.
06:11 Je pense que nos concitoyens sont contre toute immigration illégale,
06:15 toute immigration qui ne respecte pas la loi,
06:17 toute immigration qui défie la France, etc.
06:21 Et là, oui, ils sont très fermes.
06:23 Après, ce n'est pas aussi simple que ça.
06:25 Ils ne sont pas pour...
06:26 Ils ont compris que les choses étaient plus compliquées,
06:27 y compris les voisins, les États voisins,
06:29 sont en train de nous montrer que les choses ne se géraient pas
06:31 par coup de baguette magique.
06:32 Bon, deux choses, Gulliandre, sauf votre respect.
06:35 Oui.
06:36 Je vous concède bien volontiers qu'on peut avoir raison tout seul.
06:41 Il n'y a aucun problème.
06:43 Moi-même, celui qui vous parle, il m'est arrivé de représenter
06:46 quelque chose qui n'était pas nombreux.
06:47 Mais en général, les organisateurs d'une manifestation,
06:51 sauf à être masochiste,
06:52 souhaitent que cette manifestation soit nombreuse.
06:55 Oui, c'est vrai.
06:55 Donc, de ce point de vue-là,
06:57 il est difficile de faire une exégèse compliquée.
07:00 Maintenant, je pense qu'il est acquis au débat
07:05 que très largement dans l'opinion française,
07:09 on considère l'immigration telle qu'elle a été menée
07:13 depuis une trentaine d'années contre la vie du peuple français,
07:18 telle qu'elle a été réalisée dans le cadre français,
07:22 avec un échec de l'intégration,
07:24 avec même dans ces derniers moments,
07:27 une radicalisation de l'immigration telle qu'on l'a constatée,
07:30 notamment pendant l'épisode de Gaza.
07:32 Je pense qu'une majorité de Français
07:35 pense que l'immigration a été tout,
07:38 sauf une chance pour la France.
07:39 Ils considèrent au contraire que sur le plan culturel,
07:42 sur le plan sécuritaire et sur le plan économique,
07:45 ça a été une calamité.
07:47 Ça, c'est votre opinion, je vous le respecte,
07:48 mais ce n'est pas la mienne.
07:49 Je pense que les choses sont plus nuancées chez nos concitoyens.
07:52 Je pense qu'ils considèrent que l'immigration illégale,
07:54 l'immigration qui conduit à, je dirais,
07:57 à avoir des tas de gens qui sont dans des situations irrégulières
08:00 et qui sont donc tentés de basculer,
08:02 soit dans la violence quotidienne,
08:05 soit dans la violence politique, etc.
08:07 est insupportable.
08:08 Mais en même temps,
08:09 beaucoup de nos concitoyens et concitoyennes
08:11 ont du respect pour un certain nombre d'immigrés
08:13 qui sont en situation illégale sur le territoire français,
08:15 qui travaillent, qui contribuent à la richesse de cette société.
08:18 Et ils considèrent d'ailleurs que ça ne serait peut-être
08:21 pas si facile que ça de s'en passer.
08:22 Mais enfin, je...
08:23 J'espère qu'ils sont majoritaires.
08:25 En quoi ça invalide ce que je viens de dire ?
08:28 Vous me dites que c'est l'immigration illégale.
08:29 Mais est-ce que vous pensez que les Français que je viens de décrire,
08:32 je les crois racistes,
08:34 je les crois ennemis de...
08:37 - Ce qui est intéressant, c'est que vous êtes obligés d'essayer d'aller...
08:40 - Non, mais non, mais vous...
08:41 - ... de convoquer la caricature.
08:42 - Mais pas du tout, mais vous êtes en train de dire...
08:44 - Si, je vous dis que...
08:45 - Mais moi, pardon, moi, je n'ai que sympathie
08:50 pour un immigré bien intégré dans l'espace français.
08:54 Voilà, je ne peux pas vous dire mieux.
08:56 - Eh bien...
08:56 - Mais ça n'empêche pas de répéter ce que je viens de vous dire,
09:00 le regard que j'ai sur l'immigration.
09:02 C'est tout.
09:02 - Donc, je pense que vous feriez mieux d'utiliser mes propres formules.
09:06 La société française ne veut plus d'immigration illégale,
09:10 mal maîtrisée, désordonnée, n'importe comment.
09:13 Et elle est respectueuse d'un État de droit
09:15 qu'elle veut aujourd'hui voir fonctionner.
09:18 - Vous savez, Eliott ?
09:18 - Oui ?
09:19 - On ne va pas se mettre d'accord.
09:20 - J'ai bien l'impression...
09:21 - Tant mieux, parce que c'est bien qu'on ait des désaccords.
09:23 On ne va pas se mettre d'accord.
09:24 Parce que parfois, lorsqu'on a des débats,
09:26 vous êtes plus cote à cote.
09:27 - Non, non, mais là, on ne va pas se...
09:29 - On peut quand même vous proposer,
09:31 parce que là, on est venu sur la forme et la mobilisation.
09:34 Venons-en au fond.
09:36 Je le rappelle, donc, jeudi, le Conseil constitutionnel
09:40 va rendre sa décision.
09:41 Il pourrait détricoter cette loi.
09:44 Et certains se sont dit que cette loi ne va pas assez loin.
09:47 Cette loi, par exemple, ne revient pas sur les volontés des Français.
09:50 Les Français, ils disent, nous, on veut faire primer le droit national sur Bruxelles.
09:53 Ce n'est pas à Bruxelles de décider de notre politique migratoire.
09:56 Mais certains répondent, c'est mieux que rien, cette loi.
10:00 Eh bien, Eric Zemmour, il dit, c'est pire que rien.
10:04 - Il n'y a rien dedans.
10:05 Il y a pire que rien, comme je l'ai dit,
10:07 parce qu'il y a la régularisation de 10 000 clandestins,
10:10 en plus des 30 000 qu'on régularise tous les ans.
10:14 C'est ça que le RN et LR ont voté, je tiens à le dire,
10:17 que ces 10 000 vont devenir vite 30 000, 40 000, 50 000
10:21 avec le regroupement familial.
10:23 Moi, ce que je vois, c'est les résultats à long terme.
10:26 À long terme, il y aura toujours le droit du sol,
10:28 il y aura toujours le droit au regroupement familial,
10:31 il y aura toujours les 150 000 droits d'asile,
10:34 on ne fait rien contre.
10:35 Excusez-moi, ça ne changera rien.
10:37 Il y aura toujours 500 000 immigrés.
10:39 L'ego, je parle bien de l'ego, de plus.
10:42 - Alors, cette loi immigration, c'est mieux que rien,
10:45 c'est pire que rien ?
10:45 - D'abord, je veux dire que la saisine,
10:50 je ne sais pas pourquoi, Yerid,
10:51 je ne t'avais pas encore commencé à parler.
10:53 Je veux dire que la saisine du Conseil constitutionnel
10:57 par le président de la République,
10:59 ça ne s'est jamais vu dans l'histoire de la République.
11:04 Quelqu'un qui supplie l'opposition de voter une loi,
11:10 une loi qui est faite, qui est proposée,
11:13 il supplie de l'opposition,
11:17 il fait même une sorte de bargain avec les Républicains
11:21 là-dessus et à peine a-t-elle été votée,
11:25 il a dû se passer 12 secondes,
11:29 que déjà, il décide de saisir le Conseil constitutionnel.
11:33 C'est une débarque politique et juridique totalement aberrante
11:38 et en plus, vis-à-vis des Républicains,
11:41 ce n'est quand même pas très correct.
11:45 Pour le reste, Zemmour a raison sur le fond,
11:50 c'est un symbole.
11:51 Le Rassemblement national y voit à juste titre
11:55 un hommage à sa vision de l'immigration,
11:58 mais sur le fond, c'est un symbole.
12:00 Raison pourquoi il y a 12 personnes dans la rue.
12:02 Je crois que, si vous me permettez,
12:06 comment dire, cette loi sur le fond,
12:09 c'est une des nombreuses lois votées par les parlements depuis 20 ans.
12:13 La 30e depuis 1980.
12:15 C'est-à-dire que c'est des lois qui finalement,
12:17 vous voyez, pour une fois, il va y avoir une convergence,
12:19 sur le fond, il ne restera que la régularisation.
12:22 Parce que le système tel qu'il l'est,
12:26 fait que tous les 5-10 ans, vous trouvez,
12:29 avec une quantité considérable,
12:31 de gens qui sont ni régularisables, ni expulsables.
12:35 Et l'administration ne sait plus comment faire,
12:37 elle ne sait plus quoi faire.
12:39 Et elle est paralysée.
12:40 Et donc, dans ces cas-là, on fait l'habillage classique,
12:45 moi je l'ai vécu plusieurs fois au Parlement,
12:47 on fait la régularisation et puis on dit,
12:49 mais c'est la dernière fois.
12:51 Parce que la prochaine fois, là, avec la disposition qu'on a prise,
12:55 j'attends de voir ce qui va rester après le Conseil constitutionnel,
12:57 j'attends de voir comment elle va être appliquée.
12:59 Parce qu'il y a une idée qui était intéressante,
13:01 qui a été votée par le Sénat, mais je pense qu'elle va disparaître.
13:04 C'était l'idée que peut-être on allait faire des quotas.
13:07 - Proposition que vous trouvez depuis des mois.
13:09 - Voilà, depuis des années même.
13:10 Parce que je pense, je maintiens,
13:12 que c'est la seule solution pour maîtriser les choses.
13:15 Alors elle est dans le texte,
13:17 je ne sais pas d'ailleurs, elle est dans le texte comme ça,
13:18 elle a surgi n'importe comment.
13:21 Je pense d'ailleurs qu'elle va être retoquée
13:23 par le Conseil constitutionnel.
13:25 Et donc après, on va rentrer dans les méandres
13:27 du droit des étrangers qui est devenu,
13:30 je peux vous le dire, une belle affaire
13:32 pour toute une série de ceux qui s'en mêlent.
13:34 - Voilà pour la question migratoire, on passe à l'école.
13:36 - Sans en référer au peuple par voie de référendum,
13:39 ce qu'aurait dû faire M. Macron, point de salut.
13:43 - Non, le problème, c'est pas, moi je suis pour les...
13:45 La question que je pose, c'est,
13:46 quelle est la question que vous allez poser ?
13:47 Vous allez dire, est-ce qu'il faut stopper l'immigration ?
13:49 C'est la seule question qu'on pose ?
13:51 Les gens vont vous dire,
13:52 oui d'accord, mais après, vous faites quoi ? Immigration zéro ?
13:55 Personne n'est capable de faire immigration zéro.
13:57 Il n'y a aucun pays qui est en capacité de faire ça,
13:59 aujourd'hui, surtout quand on s'appelle la France.
14:01 Donc, c'est pour ça que je dis, je préférais,
14:03 moi je veux bien, on fait un référendum sur les quotas.
14:05 - Mais vos quotas n'empêcheront pas l'immigration irrégulière.
14:08 - Si, parce que... - On en prendra à ça,
14:09 on respectera les quotas,
14:10 croyez-moi, on les prendra au... - Non, non, non !
14:12 - A l'unité française,
14:13 mais ils feront quand même l'immigration irrégulière.
14:15 - Parce que justement, c'est par ce biais-là
14:18 que je peux changer la législation sur le retour,
14:21 la reconduite à la frontière,
14:23 de manière quasi automatique.
14:24 - J'ai rien à leur, la Cour européenne des droits de l'homme.
14:26 - Non, non, non, mais à partir du moment où j'ai fait les quotas,
14:28 je peux aller affronter la Cour européenne des droits de l'homme.
14:31 Mais dire, c'est comme ça la France.
14:32 - Bon, Julien Drez, je sais que vous aimez le football.
14:36 - Oui, je joue bien, oui.
14:37 - J'aime bien le hand aussi.
14:39 - Bon, on a trouvé un milieu récupérateur de qualité,
14:42 il s'appelle Olivier Faure.
14:44 Vous me dites, mais pourquoi il me parle d'Olivier Faure
14:45 et de milieu récupérateur ?
14:46 Le tweet récupération du week-end,
14:48 je ne sais pas si vous l'avez vu.
14:49 - Non, mais je...
14:50 - Mike Maignan, international français,
14:52 a subi des insultes racistes.
14:55 - Il a quitté le stade.
14:56 - Il a quitté le stade, c'est très sérieux.
14:57 - Il est connu après.
14:58 - Exactement, Olivier Faure...
14:58 - Son équipe n'a pas connu de gagner le match.
15:00 - Exactement, soutien à Mike Maignan.
15:02 Il est temps de dire stop dans les stades comme partout ailleurs.
15:06 - Intéressant son soutien, Olivier Faure.
15:08 Demain en France, on manifeste contre la loi d'Armanin
15:10 qui donne une victoire idéologique à l'extrême droite
15:12 et donne un point d'appui aux racistes.
15:14 Rendez-vous 14h au Marcadéon.
15:15 - C'est là où on voit que M. Faure est un génie.
15:18 C'est un génie.
15:19 Franchement, sincèrement,
15:21 je ne vois pas comment le Parti socialiste peut s'en passer.
15:23 - Milieu récupérateur de qualité.
15:25 - Ah oui, en l'âge, on reconnaît que...
15:26 - Quand j'étais gosse, on appelait ça la dialectique.
15:28 - Ah oui, le dialectique.
15:28 - Vous savez, c'était la dialectique de pif le chien.
15:30 - Il y a une pensée puissante.
15:32 - La dialectique de pif le chien, c'était globe pas globe,
15:34 tonton, tata, pifou, pif, pifou.
15:36 - Oui, c'est un peu ça.
15:38 - OK, bah écoutez, en tous les cas, voilà pour Olivier Faure
15:41 qui ferait un excellent milieu récupérateur.
15:45 La guerre scolaire à présent, ça aussi, c'est le sujet de la semaine.
15:49 Alimenter, disons-le, par...
15:50 - Je dis juste une remarque.
15:51 - Oui.
15:52 - Il faut quand même apporter, moi, je l'apporte,
15:53 notre solidarité à Marc Mignon.
15:55 - Évident.
15:56 - Je veux dire, parce que ce qui est passé est insupportable.
15:58 - Scandale absolu.
15:59 - Et d'ailleurs, moi, je ne comprends pas quand il y a un joueur
16:01 qui quitte le stade, normalement, on devrait arrêter le match.
16:03 - Oui, c'est l'arbitre qui a voulu reprendre.
16:04 - Oui, l'arbitre, il faut qu'il comprenne que quand il y a des cris de singes
16:07 dans un stade, on arrête le match et l'équipe d'Oudinès perd le match.
16:10 - Je suis plutôt d'accord avec cette idée-là.
16:12 - La guerre scolaire relancée par Mediapart, alimentée par Amélie Oudéa-Casterat.
16:16 Et vous avez une partie de la bien-pensance qui se rue sur les brancards.
16:20 La cible, l'école Stanislas.
16:22 Son directeur était notre invité ce matin, Frédéric Gauthier.
16:26 - C'est l'occasion de balayer quelques fausses polémiques.
16:29 On voit ce qu'il nous a expliqué ce matin, on en parle juste après.
16:32 Dans le viseur de certains médias, le directeur de l'école Stanislas
16:36 a tenu à clarifier les accusations sur ces news.
16:39 - L'inspection générale conclut, les inspecteurs, à l'issue de l'enquête,
16:44 ne retiennent pas les accusations d'homophobie, de sexisme
16:48 et d'autoritarisme qui ont été formulées dans la presse.
16:50 Stanislas est lavé des soupçons et des accusations de la presse.
16:54 - Après un rapport d'inspection rendu public par Mediapart,
16:57 Anne Hidalgo a annoncé suspendre provisoirement la subvention de l'école.
17:02 Une décision incompréhensible pour le directeur.
17:04 - On ressent un sentiment d'injustice car si le contrat devait nous être retiré,
17:08 je ne pense pas que ce sera le cas.
17:10 Mais j'oppose à ce qu'a dit Mme Hidalgo, ce qu'a dit Mme Pécresse.
17:14 C'est un établissement associé à l'État par contrat.
17:17 Et donc, dit Mme Pécresse, et je crois que c'est assez logique,
17:20 je maintiens les subventions.
17:22 Mme Hidalgo fait un autre choix, ça la regarde, mais je ne le comprends pas.
17:28 Il estime d'ailleurs que l'existence d'écoles catholiques sous contrat
17:31 est une chance en France.
17:32 - Une école catholique associée à l'État par contrat
17:36 est à la fois une chance pour l'Église dans son dialogue avec la République,
17:40 est aussi une chance pour la République dans son dialogue avec l'Église,
17:44 mais surtout, et je le dis à la fois aux évêques qui peuvent nous écouter
17:48 et aux hommes politiques qui peuvent nous écouter,
17:50 une école catholique associée à l'État par contrat
17:53 est aussi une chance pour la laïcité.
17:56 Dans le rapport, 14 préconisations sont données.
17:59 Par exemple, la formation et le suivi d'intervenants en instruction religieuse.
18:04 - Julien Dray, pourquoi on s'en prend aujourd'hui à Stanislas ?
18:08 - Moi, je vais être honnête avec vous, jusqu'à maintenant,
18:10 je n'étais pas passionné par cette affaire.
18:12 Et non, je n'ai pas lu le rapport dont tout le monde parle.
18:15 Donc, ça va m'intéresser de le lire,
18:17 parce que j'ai lu des articles de presse, des commentaires, des témoignages.
18:20 Chacun y va de sa propre expérience.
18:23 Normalement, il y a des règles.
18:24 Je veux dire, les règles, elles sont claires.
18:26 La contractualisation implique que l'école doit respecter,
18:30 qui contractualise, doit respecter un certain nombre de règles fondamentales de la République.
18:34 Voilà. Si elle ne veut pas les respecter, elle ne signe pas de contrat.
18:37 Après, on peut faire une école religieuse qui soit complètement indépendante,
18:40 mais qui ne touche pas d'argent public à ce moment-là.
18:42 Bon, donc il y a des règles.
18:43 Est-ce que cette école déroge aux règles telles que certains témoignages le révèlent ?
18:47 Est-ce que non ?
18:48 Il va falloir quand même vérifier les choses.
18:50 Eh bien, si vous me permettez,
18:51 je peux vous faire très rapidement le résumé de ce qui a été dit dans le rapport.
18:54 C'est-à-dire qu'à la fin...
18:55 Vous l'avez lu, moi je ne l'ai pas lu.
18:56 À la fin du rapport, on vous explique que,
18:59 en aucun cas actuellement, Stanislas pratique des...
19:06 Il y a un climat homophobe, sexiste, que sais-je,
19:10 mais il y a des préconisations.
19:12 C'est aussi simple que ça.
19:13 D'ailleurs, le caractère homophobe...
19:15 Si vous me permettez, j'ai quand même vu un directeur...
19:16 J'ai quand même vu un directeur sur une des chaînes de télévision reconnaître
19:20 qu'il y avait eu des choses qui avaient amené à ce que des intervenants soient liés,
19:24 soit...
19:24 Voilà, d'accord, mais il s'est passé quelque chose.
19:26 Bien sûr.
19:29 La conclusion du rapport n'est pas utilisée par Mediapart, bien évidemment,
19:33 et pas que Mediapart.
19:35 On en parlera dans un instant.
19:36 Ah, vous me coupez la parole, non ?
19:37 Pas du tout.
19:38 Ah, si ?
19:38 Mais non, on en parlera dans un instant,
19:40 parce que je vais vous citer par exemple ce qui s'est passé
19:41 avec des journalistes de France Télévisions.
19:43 Je peux répondre ou... ?
19:44 Évidemment.
19:45 Ah non, je croyais que vous...
19:46 Je sais pourquoi je vous ai peut-être perturbé,
19:48 parce que je dis "dans un instant" parce que c'était la publicité.
19:50 Non, "dans un instant", "dans quelques minutes", c'est la publicité,
19:52 mais tout de suite, c'est vous.
19:53 D'accord.
19:54 Non, alors moi, contrairement à mon contradicteur,
19:57 c'est une affaire qui m'a beaucoup agacé à beaucoup d'égards.
20:02 D'abord, et surtout peut-être, sur le plan médiatique.
20:05 Parce qu'en réalité, dans la genèse de cette affaire,
20:08 c'est une affaire lancée par Mediapart,
20:11 dans le cadre d'une lecture intellectuellement malhonnête du rapport.
20:16 Alors le rapport, je ne sache pas un établissement
20:20 où ça se passe merveilleusement bien.
20:23 Il se trouve qu'on a fait un rapport sur Stanislas.
20:27 J'aimerais savoir si on a fait un rapport, par exemple,
20:29 dans le collège où la pauvre petite s'était suicidée,
20:36 alors même que le directeur ni le personnel n'avaient pas du tout bougé.
20:40 Je ne sache pas que monsieur Plenel ait fait un rapport
20:44 sur le lycée Aveyro-Es, par exemple.
20:46 Vous voyez ?
20:47 Mais même maintenant, je vous conseille,
20:50 au cas où vous ne l'auriez pas fait, la lecture du JDD de ce matin,
20:55 qui est exceptionnel, où il y a une journaliste de France 2,
20:59 Service public.
21:00 C'est ce que je voulais vous dire.
21:01 C'est pour ça que je disais dans un instant.
21:02 Mais allez-y.
21:03 Je me dis, je ne veux pas vous...
21:04 Allez-y.
21:04 C'est extraordinaire.
21:06 Personne n'en parle.
21:06 La chose a été enregistrée.
21:08 Elle explique à un élève qui voulait parler de Stanislas,
21:15 qu'elle n'était intéressée uniquement que par des témoignages
21:19 qui allaient dans le sens de Mediapart.
21:22 Sinon, elle les réfutait par l'avance.
21:24 Si ça, ce n'est pas malhonnête intellectuellement.
21:27 Sur le fond, ça veut dire quoi ?
21:29 Vous savez, sur le fond, il y a deux choses.
21:31 D'abord, je ne veux surtout pas peiner mon excellent contradicteur
21:37 sur l'école publique.
21:38 Moi aussi, je sors de l'école publique.
21:40 Mais en réalité, ce qu'on reproche à Stanislas,
21:45 c'est à la fois d'être catholique et être dans l'excellence.
21:49 C'est un peu ce qu'on reproche aussi au Puy du Fou,
21:51 quand vous réfléchissez bien.
21:53 Là, il y a une chimie qui agace peut-être l'inconscient.
21:57 Je ne vous dis pas que Mediapart s'est levé ce matin en disant
22:00 je vais me faire des catholiques excellents.
22:02 Mais je veux dire, il y a une allégresse inconsciente
22:07 qu'on ne retrouve pas lorsqu'il s'agit, par exemple,
22:10 de l'école publique qui n'est plus, pardon de le dire, Julien,
22:14 qui n'a plus rien à voir, malheureusement,
22:16 avec l'école publique que nous, nous avons fréquentée.
22:19 Et malheureusement, le classement PISA est là pour le démontrer.
22:23 Il y a deux choses différentes.
22:25 Que le système d'éducation publique soit aujourd'hui
22:27 dans une situation difficile et plus que difficile
22:29 et qu'il doit peut-être être réformé profondément.
22:32 Je pense que c'est en débat.
22:34 Chacun va faire son idée sur les propositions qui sont faites.
22:39 Après, moi, je suis contre rallumer la guerre scolaire
22:41 parce que je pensais que les choses s'étaient clarifiées.
22:44 Vous me permettrez de penser quand même,
22:46 moi je ne vous connais pas bien,
22:47 ce n'est pas les arrondissements que je fréquente le plus,
22:49 qu'on est quand même dans un établissement scolaire
22:51 qui est quand même un peu dans l'entre-soi sociologique.
22:55 Bon, mais bon, c'est comme ça.
22:57 – Je me permets, puisque vous parliez de cette journaliste
23:00 et des révélations du journal du dimanche.
23:04 Voilà ce qui est cité dans le JDD.
23:07 Allô, bonjour madame, je suis Joseph,
23:08 le jeune homme qui s'appelle et qui appelle
23:10 est un ancien élève de Stanislas,
23:12 une journaliste de France Télévisions,
23:14 cherche à recueillir des témoignages sur l'établissement
23:16 après qu'un rapport de l'Inspection générale
23:18 de l'éducation du sport et de la recherche
23:20 ait été affûté dans Mediapart.
23:22 Le journaliste ou la journaliste précise son intention.
23:26 Pour nous, c'est vraiment pour confirmer, insiste-t-elle,
23:29 avoir des témoignages qui confirment
23:32 ce qu'il y a dans le rapport de Mediapart.
23:33 D'ailleurs, de dire le rapport de Mediapart
23:37 au lieu de dire le rapport de l'Inspection
23:39 qui a été publié dans Mediapart est très intéressant.
23:42 – Non mais, mais qu'est-ce que…
23:43 – Mediapart, c'est à Jean-Content.
23:44 On fait ça, il y a l'Arkom qui arrive chez nous, à la seconde.
23:47 – D'accord, non mais…
23:48 – Ah bah oui, le problème…
23:49 – Et elle aura raison.
23:50 – Bien sûr.
23:51 – Le problème est, qu'est-ce que vous…
23:54 Vous avez le droit de défendre l'école Stanislas.
23:56 – Ah mais moi, c'est pas la question de défendre,
23:58 en tous les cas, ça m'étonne cette attaque.
24:00 – Laissez-moi finir, sinon on n'est plus dans un échange.
24:04 – Oui mais…
24:04 – Bon, donc d'accord.
24:05 Donc je dis, vous avez le droit de défendre l'école Stanislas
24:08 et considérer qu'elle est dans l'excellence
24:10 et qu'elle est victime d'une cabale médiatique.
24:12 Je pense, de ce que je vois de loin,
24:14 que ce n'est pas aussi simple que ça.
24:16 Et vous me permettrez de le penser.
24:17 – Mais vous me permettrez justement de ne pas savoir avant,
24:20 si oui ou non, il y a des problématiques,
24:22 et d'inviter les gens pour qu'ils puissent répondre à ces questions-là.
24:25 – Peut-être que…
24:26 – Parce que j'invite le directeur ce matin.
24:28 – Peut-être que le directeur de l'école va me permettre d'aller passer 15 jours
24:31 et discuter avec les élèves et de regarder comment tout ça se passe.
24:34 – Sachez qu'il y a 4 inspecteurs qui ont passé deux jours…
24:36 – D'accord, mais moi je ne suis pas un inspecteur.
24:37 – Non mais sur la méthode, Julie.
24:39 – La pub.
24:39 – Excusez-moi, je ne suis pas un inspecteur.
24:40 – Non, bien sûr.
24:41 – Et moi, je vois, je m'excuse de vous le dire,
24:45 parce que vous voulez insister là-dessus lourdement,
24:47 alors je vais insister lourdement aussi, comme vous.
24:49 Et comme en termes de poids, j'ai un petit avantage,
24:51 donc je vais en profiter.
24:53 – Ça ne se voit pas.
24:54 – On en reparlera dans 30 ans.
24:56 – Ça se voit, ça ne se voit absolument pas.
24:58 – Je pense…
24:59 – Bon, allez, on va arrêter.
25:00 – Si, si, Julien, mais s'il vous plaît, il y a la publicité.
25:03 – Alors on va laisser la publicité.
25:04 – On revient dans un instant.
25:05 – On va respecter la publicité.
25:07 [Musique]
25:10 – À 11h30 sur CNews, la suite du Face à Face,
25:13 Gilles-William Gollnadel et Julien Dray.
25:14 D'abord, le point sur l'information avec Adrien Spiterri.
25:17 Rebonsoir, Adrien.
25:18 – Rebonsoir, Eliott, rebonsoir à tous.
25:20 Gérald Darmanin était en déplacement à Créteil
25:23 cet après-midi au commissariat central.
25:25 Le ministre de l'Intérieur a salué l'efficacité des forces de l'ordre.
25:29 500 kg de cannabis ont été saisis par la police du département
25:33 il y a quelques jours.
25:34 En France, en 3 ans, 1000 points de l'île ont été supprimés.
25:38 Didier Deschamps apporte son soutien à Mac Mégnan.
25:41 Aujourd'hui, le gardien de l'équipe de France
25:43 a été victime de cris racistes venus des tribus hier soir
25:47 durant la rencontre entre Lou Dinez et son club du Milan AC.
25:50 La rencontre a été interrompue.
25:52 Avant de reprendre, Mac Mégnan réclame des sanctions fermes.
25:56 Et puis Rachida Dati défend à son tour Sylvain Tesson
25:59 dans un message publié sur les réseaux sociaux.
26:02 L'écrivain a été choisi comme parrain du printemps des poètes
26:04 qui doit se tenir du 9 au 25 mars prochain.
26:07 Problème dans une tribune.
26:09 Publié dans Libération, 1200 acteurs du monde de la culture
26:12 ont contesté ce choix en accusant Sylvain Tesson
26:14 d'être une icône réactionnaire.
26:17 - Peut-être ça, la patte Rachida Dati,
26:19 qui réagit très rapidement à cette tribune publiée dans Libération.
26:23 Peut-être, peut-être, que Rimma Abdelmalak...
26:28 - Oui.
26:29 - ... aurait eu le même regard et la même réactivité.
26:33 - Je ne parlerai pas le peu que je possède.
26:35 - On peut imaginer, on peut rêver.
26:38 Parlons de la colère des agriculteurs,
26:39 puisque voilà quatre jours qu'une autoroute est bloquée
26:42 du côté de la Haute-Garonne à Carbone.
26:44 Les agriculteurs français n'en peuvent plus.
26:46 Ça fait des années qu'ils alertent.
26:48 Et vous avez un gouvernement qui n'a pas entendu cette colère-là,
26:52 avec des agriculteurs qui subissent.
26:54 Alors, ce sont les normes européennes, c'est l'inflation.
26:58 Dans ce département, un agriculteur hier me disait
27:01 qu'après tout ce qu'il devait payer, en moyenne,
27:04 il restait à l'agriculteur pour vivre 330 euros par mois.
27:08 On va écouter la colère des agriculteurs,
27:09 on en parle juste après.
27:11 - Quand ils nous expliquent que depuis Kaizang,
27:14 ils travaillent sur des dossiers et qu'ils veulent sauver
27:17 l'agriculture de la Lyon-Genesse, je pense qu'on est mal parti.
27:19 - C'est trop.
27:21 C'est pour ça qu'on veut montrer aux gens,
27:23 on est fier de les nourrir,
27:24 mais par contre, on veut vivre de notre métier.
27:27 Vous ne trouvez aucune profession dans ce pays qui travaille à perte.
27:30 Pourquoi les agriculteurs travaillent à perte ?
27:33 - On est un peu sceptiques, on a l'impression
27:35 que les corps intermédiaires ont été un peu oubliés
27:37 par ce gouvernement.
27:38 On a une impression qu'aujourd'hui,
27:40 on nous a pris tellement de haut sans nous entendre.
27:44 À force de ne pas écouter les représentants que nous sommes,
27:47 à force de nous avoir ignorés,
27:49 eh bien aujourd'hui, c'est la base qui sort.
27:51 C'est la base qui montre les dents.
27:52 C'est la base qui est dans la rue.
27:54 Et c'est ça qui, aujourd'hui, peut inquiéter
27:57 sérieusement notre gouvernement.
27:59 - Et est-ce que, Julien Dray, ils ont des raisons
28:01 de s'inquiéter, le gouvernement ?
28:03 Est-ce qu'ils ont raison de trembler, même, aujourd'hui ?
28:07 - Le gouvernement, il a toutes les raisons d'être très inquiet
28:10 par ce qui est en train de se préparer,
28:12 qui ne surgit pas spontanément.
28:15 Il y a déjà plusieurs semaines de mobilisation
28:17 qui ont commencé, avec les panneaux qui étaient inversés.
28:20 Il y a tous les signes qui venaient, y compris des pays voisins,
28:22 parce qu'il y a eu des mobilisations très importantes
28:25 dans les Pays-Bas.
28:25 En Allemagne, oui, la situation des paysans français
28:30 s'est détériorée ces deux dernières années
28:32 de manière substantielle, avec la hausse des prix de l'énergie,
28:35 avec le comportement de la grande distribution
28:37 qui pressionne, comme ce n'est pas permis, les paysans.
28:41 Être paysan, aujourd'hui, c'est un métier très difficile.
28:44 Il faut avoir vraiment quelque chose dans les tripes
28:47 pour pouvoir le faire.
28:48 Et la considération, elle a lieu dans les campagnes électorales,
28:52 elle a lieu avec quelques grandes organisations de temps en temps,
28:54 mais c'est dans la réalité.
28:55 Il devrait déjà y avoir un bouclier fiscal très important
28:58 sur les tarifs de l'énergie.
28:59 Il devrait y avoir une pression très importante
29:01 par rapport à la grande distribution
29:02 pour qu'elle maintienne des prix d'achat
29:04 auprès de nos représentants.
29:05 Et puis, surtout, parce que c'est ça aussi la question qui est posée,
29:08 c'est la compétition qui a lieu aujourd'hui
29:10 avec un certain nombre de pays.
29:11 Nous, nous cherchons à avoir une agriculture de qualité,
29:14 ce qu'on appelle une agriculture qui soit moins intensive,
29:17 qui soit appuyée sur des normes respectueuses
29:21 environnementales très fortes.
29:22 Et nous avons en face de nous des gens
29:24 qui ne respectent pas ces normes-là
29:25 et qui viennent concurrencer nos produits.
29:27 Et là, il faut une barrière.
29:28 – Quand on écoute ces agriculteurs, William,
29:32 on a l'impression de revenir cinq ans en arrière, en 2018.
29:37 Ce n'est pas la même cause, mais c'est la même colère,
29:39 c'est la même France qui fait le doron, qui n'est pas entendue.
29:43 Peut-être qu'effectivement, rue de Varennes ou rue Saint-Honoré,
29:47 on n'a peut-être pas conscience de ce que c'est,
29:49 330 euros de reste à vivre par mois.
29:51 – Éliott, comme je ne veux pas être dans la démagogie,
29:54 je sens que je me fais engueuler par tout le monde.
29:57 Et je vous dis le cœur de ma pensée.
30:00 Être agriculteur, c'est…
30:03 croyez-moi, je les ai fréquentés dans ma jeunesse,
30:06 c'est le métier le plus difficile du monde.
30:07 Raison pourquoi d'ailleurs, il y en a de moins en moins.
30:11 L'exode rural, même si on a encore le concept de la ruralité,
30:15 c'est le métier le plus terrible du monde.
30:17 Et on ne pense jamais en vérité aux agriculteurs
30:21 que lorsque ils se mettent en colère.
30:23 C'est remarquable, heureusement.
30:26 C'est souvent comme ça.
30:27 Alors toutes les revendications ou tout leur mécontentement
30:31 ne vient pas de la sottise de ce gouvernement.
30:34 Le gouvernement n'est pas responsable
30:35 de tous les malheurs des agriculteurs en France comme en Europe.
30:39 Le prix des matières premières, il n'est pas responsable.
30:42 Mais par contre, il n'y a pas mis du sien, le gouvernement.
30:45 Parce que pour les règles, par exemple écologiques,
30:48 pardon, je vais peut-être me faire traiter de climato-sceptique.
30:54 Ce n'est pas très grave, j'en survivrai.
30:56 Mais je veux dire, la France a un bilan carbone vertueux.
31:01 La réalité, elle est là.
31:02 Rien à voir avec la Chine et l'Inde.
31:05 Donc, même si on doit respecter certaines normes,
31:08 de là pourrir la vie de nos paysans
31:11 et d'écouter les dictates d'écologistes,
31:14 y compris d'écologistes proches du gouvernement.
31:17 Monsieur Pascal Canfin, c'est un écolo qui est à Bruxelles.
31:24 Il n'en a rien à faire, en vérité, des paysans.
31:27 Les bassines, ils ont besoin pour faire pèter leurs troupeaux.
31:31 Et pourtant, croyez-moi, je suis pas...
31:34 Je suis, par exemple, sévère envers l'élevage.
31:37 Vous savez que je suis végétarien.
31:38 Je ne veux pas vous obliger à ne pas manger de viande,
31:41 mais moi, je suis végétarien.
31:42 Je n'aime pas la manière dont on abat les porcs.
31:45 Je n'aime pas la manière dont on élève les poulets, pardon de vous le dire.
31:49 Mais en même temps, de pourrir la vie des paysans
31:54 avec des normes inutiles, je veux dire,
31:58 cela étant, c'est là où je vais me faire engueuler aussi,
32:01 pardon de vous le dire, moi, je suis un maniaque de la légalité.
32:05 Je ne suis pas d'accord avec M. Marlex, par exemple.
32:08 Je ne soutiens pas le blocage parce que si je soutenais le blocage
32:12 pour les paysans, je dois le soutenir pour d'autres.
32:14 Je ne suis pas un maniaque.
32:15 Oui, sauf que ça fait des années qu'ils disent...
32:16 Ils essaient de se mobiliser, d'être entendus et que je ne comprends pas.
32:20 Pour les mêmes raisons que je ne soutiens pas les législations.
32:22 On vient d'apprendre aujourd'hui que le projet de loi agricole
32:24 a été reporté par le ministre de l'Agriculture,
32:27 qui comprend bien que là, c'est un blocage qui est marginal à la marque.
32:31 Non, ce n'est pas forcément une mauvaise nouvelle.
32:33 Ça veut dire que un dialogue est possible.
32:34 On peut intégrer des revendications nouvelles à l'intérieur de ce projet de loi.
32:39 Donc, il y a quelque chose qui va jouer.
32:41 Mais ça bouge depuis qu'il y a le blocus.
32:43 C'est ça que je veux dire.
32:43 Je veux juste faire une remarque.
32:44 Les paysans français ne sont pas anti-écolos.
32:47 Au contraire, ils sont même...
32:49 Bien sûr que non.
32:50 Ils sont même très volontaires parce qu'ils ont compris
32:53 que la qualité était un élément de la compétition.
32:55 Et que donc, les produits français, justement,
32:59 sont des produits de très bonne qualité.
33:01 Actualité internationale à présent.
33:03 Dans un instant, on va parler de votre livre.
33:05 On a plein de questions à vous poser, William Golnadel.
33:09 Avant cela, et c'est lié, je voulais vous faire réagir à la déclaration de Joseph Borrell,
33:13 qui est le chef de la diplomatie européenne.
33:16 Le quoi ? Je n'ai pas compris.
33:17 Le chef de la diplomatie européenne, vous ne connaissiez pas.
33:20 Il accuse Israël...
33:22 Pour qu'on précise bien quelle était sa fonction.
33:23 Bien sûr, elle est très importante.
33:25 Il accuse Israël d'avoir créé et financé le Hamas.
33:29 Alors, il est dans une tenue un peu particulière.
33:31 Il s'exprimait à l'université de Valladolid.
33:33 Écoutez.
33:35 Je pense que des pays extérieurs doivent imposer une solution de paix.
33:43 J'insiste, même si Israël y est opposé.
33:45 C'est pour stopper ce processus de paix qu'ils ont créé le Hamas.
33:49 Oui, le Hamas a été financé par le gouvernement israélien
33:53 pour affaiblir l'autorité palestinienne du FATA.
33:59 William Golnadel, quelle réponse vous apportez à Joseph Borrell ?
34:03 Je vous assure que j'ai une estime très mesurée pour M. Borrell.
34:08 Vous n'avez pas aimé sa tenue ?
34:10 Ce n'est pas ce que je lui reproche le plus.
34:13 Très mesuré par M. Borrell, qui est quelqu'un qui vient de très à gauche,
34:17 qui a été condamné pour délit d'initié,
34:19 qui n'est pas une grande valeur malheureuse,
34:21 et qui dit là-dessus n'importe quoi.
34:24 La réalité des choses, c'est que c'est vrai,
34:27 dans une époque encore récente,
34:29 Israël a accepté que le Qatar donne de l'argent à Gaza,
34:35 donc au Hamas, pour qu'il n'y ait pas la guerre.
34:39 Vous imaginez un seul instant si plutôt que ça,
34:42 effectivement, sans même le 7 octobre,
34:45 Israël avait attaqué le Hamas.
34:47 C'est un mensonge.
34:48 On n'a pas de chance en Europe.
34:50 On a lui pour la diplomatie,
34:52 et on a une ancienne communiste suédoise pour les affaires intérieures
34:57 qui veut encore davantage encourager l'immigration.
35:00 On est bien parti en Europe.
35:01 Julien Dray, en 30 secondes après on va au livre.
35:03 Les positions de M. Borrell ne sont pas surprenantes.
35:05 Depuis le début du conflit, il est pour le moins partisan.
35:08 Si vous me permettez, parce qu'il a peu de mots
35:13 sur ce qui s'est passé le 7 octobre,
35:15 alors à chaque fois qu'il peut,
35:16 il dit "ah mais j'ai une pièce dans ma poche
35:19 qui me rappelle sans arrêt l'existence des otages",
35:21 mais je n'ai pas eu le sentiment que M. Borrell s'était beaucoup bougé
35:24 pour essayer d'obtenir la libération des otages
35:26 auprès de ceux avec qui il parle beaucoup.
35:28 Voilà.
35:28 Donc, et puis par ailleurs, la paix, il faudra construire la paix,
35:33 mais la paix, ce sera la paix pour tout le monde.
35:35 Ça ne peut pas être la paix pour les uns et pas pour les autres.
35:36 Donc il faudra forcément qu'à un moment donné,
35:40 tout les... d'abord l'État d'Israël soit associé à cela.
35:43 Et puis, excusez-moi, mais moi je ne peux pas réagir à cette idée que...
35:50 parce que je la vois traîner sur la toile,
35:54 qu'en gros tout ça aurait été une sorte de coup monté.
35:58 Tout ça a été préparé, qu'on a laissé faire.
36:00 Je vois même des grands avocats laisser entendre cela.
36:05 Ça, ce n'est pas acceptable.
36:07 En attendant la paix, vous deux, vous écrivez,
36:10 vous venez de publier "Journal de guerre".
36:12 À partir du 7 octobre et pendant deux mois,
36:15 William Goldenadel, vous avez pris la plume.
36:17 Vous avez raconté ce que vous avez vécu, votre combat,
36:19 celui de porter la parole d'un pays meurtri
36:22 qui bascule dans l'horreur le 7 octobre
36:25 et présenté désormais par certains comme le bourreau.
36:30 La semaine dernière, votre déclaration à 100 jours,
36:32 vous savez, on en a un tout petit peu parlé sur ce plateau.
36:35 C'est vrai qu'il y a eu cette séquence très émouvante, bouleversante.
36:38 Tous les deux, vous étiez extrêmement émus.
36:40 Et il y a un de vos amis, un intime, Philippe Devilliers,
36:45 qui a vu cette séquence et qui a souhaité vous adresser un message.
36:49 C'était vendredi soir, en face à Philippe Devilliers.
36:51 Écoutez.
36:52 Il a été d'abord un des premiers Français à comprendre
36:58 que ce qui se passait là-bas, du côté de la France du Levant,
37:03 pourrait se passer demain dans la France du Couchant.
37:08 Le premier à faire le lien,
37:12 parce qu'on a les mêmes ennemis et les mêmes amis.
37:16 Et cette amitié entre les deux testaments, l'ancien et le nouveau,
37:21 est précieuse.
37:22 Moi, je dis à William,
37:26 t'es un grand Français, parce que t'es courageux.
37:31 T'as tout compris, t'as tout vu.
37:33 La lucidité, la blessure la plus proche du soleil, disait René Char.
37:38 T'as tout vu, t'as tout compris.
37:39 Nous sommes de la même tranchée.
37:45 Nous sommes du même maquis.
37:48 William, j'irai te chercher dans les barbelés.
37:54 Bon, alors, je vais essayer de ne pas être dans le lacrymal,
37:56 comme la dernière fois.
38:01 Philippe de Villiers, c'est évidemment un très vieil ami.
38:05 Je suis en honneur d'être son ami et son avocat depuis des siècles.
38:10 Mais là où, en vérité, je lui sais gré
38:14 de me donner ce brevet de bon Français,
38:18 alors que d'autres, alors que je suis franco-israélien,
38:23 pourraient, en vérité, peu doute de mon amour pour la France,
38:28 mais pourraient un peu dober, étant un Français, finalement,
38:31 de fraîche date, en vérité, on a quelque chose en commun.
38:35 Parce que lui, vieux Français, il a aussi été moqué
38:41 pour le fait qu'il soit un vieux Français, pour son nom,
38:45 pour son vieux catholicisme, pour le fait qu'il vienne de la Vendée.
38:50 Pour les mêmes raisons, nous avons été moqués.
38:52 C'est ce qui aussi nous rapproche beaucoup, Philippe de Villiers et moi.
38:58 Vous parlez de la France du levant et de la France du couchant.
39:01 Vous en parlez dans votre ouvrage au septième jour post-attaque terroriste.
39:07 "Harras rime avec Hamas".
39:09 Et 11 heures du soir, un homme est mort, un professeur égorgé
39:13 par un musulman islamiste et Jean Rage.
39:15 Ma rage est en six lettres. C I M A D E.
39:20 Et vous considérez que ceux qui se sont battus pour que cette famille,
39:24 la famille Mougachkov, reste en France,
39:27 a une part de responsabilité dans ce drame.
39:30 Mais ce qui m'intéresse également, c'est que vous avez alerté en disant
39:36 que ce qu'il s'est passé le 7 octobre est un miroir prémonitoire
39:39 de ce qui peut se passer en France.
39:40 Oui, ça fait longtemps que je le dis, mais oui,
39:45 cette imposture morale de se croire dans le camp du bien
39:51 et d'aider les migrants et en vérité de faire en sorte
39:55 que même les plus suspects restent sur le territoire national
40:00 alors qu'ils n'en ont pas le droit.
40:02 Quand ils commettent ensuite l'attentat qu'ils ont commis,
40:05 ils ne pourraient pas se regarder dans la glace.
40:07 Et je note que c'est pas à eux qu'on enlève la subvention,
40:12 c'est au collège Stanislas, à tout hasard.
40:15 Il n'y a pas de sanction ni morale, ni juridique,
40:18 ni financière pour ces gens-là.
40:19 Pour le reste, oui.
40:21 Pour le reste, j'ai identifié depuis longtemps
40:25 que Français et Israéliens étaient dans le même bateau,
40:31 sur le même océan, rien moins que Pacifique.
40:33 Effectivement.
40:34 Donc ça, c'était sept jours après l'horreur du 7 octobre.
40:39 Et là, je m'adresse à vous, Julien,
40:41 puisque lorsque c'est présenté dans le livre de William Golnadel,
40:46 sur cette page, samedi 7 octobre, premier jour, rien.
40:52 Voilà ce qui est écrit, c'est la sidération.
40:54 Quel était votre, si on revient à ce 7 octobre,
40:58 qu'est-ce que vous avez ressenti, vous, Julien ?
41:04 D'abord, une sidération,
41:07 parce que c'était d'essayer de comprendre ce qui s'était passé.
41:11 Parce que l'information n'était pas claire.
41:13 Il a fallu, je dirais d'abord, prendre des nouvelles,
41:16 des frères, des sœurs, des amis,
41:20 et puis faire parler, et puis voir.
41:22 Donc, dans un premier temps, c'est une sidération.
41:25 Après, c'est une tristesse infinie,
41:27 avec une forme de colère profonde,
41:31 parce qu'on se sent impuissant par rapport à ce qui est en train de se passer,
41:34 ou à ce qui a été subi par ces populations-là.
41:40 Alors après, moi, j'ai peut-être une nuance.
41:45 Je vois bien le combat contre l'islamisme et ce que ça veut dire,
41:48 mais le 7 octobre, il y a quand même une dimension particulière,
41:53 dans la haine.
41:55 C'est la première fois qu'il y avait...
41:56 C'est ça qui frappe tous ceux qui ont vu les images.
42:00 La haine du...
42:01 C'est ça qui fait qu'il y avait une forme de...
42:05 C'est pas la brutalité, c'est pas la violence,
42:07 c'est la haine du juif.
42:09 Parce que c'était ça, le 7 octobre, d'abord.
42:12 Et vous avez vu que maintenant, le Hamas fait un rapport
42:16 sur le déroulé des opérations,
42:19 et il dit, pour essayer de s'excuser,
42:21 qu'en fait, il a été débordé, que c'était pas ça,
42:23 que c'était pas prévu comme ça, etc.
42:25 C'est, je dirais, encore plus révélateur.
42:26 Mais je vais finir.
42:28 Les images qui étaient encore les plus terribles,
42:30 c'est quand on a ramené des corps à Gaza, dans des voitures,
42:35 et que toute la population qui était là,
42:37 pas toute, mais une partie de la population,
42:40 sortait, frappait,
42:42 alors que c'était plus que déjà des cadavres.
42:45 - Et vous l'expliquez, William Golnadel, dans cet ouvrage,
42:48 vous avez refusé de voir les images, vous avez...
42:53 - Toujours maintenant.
42:53 Toujours maintenant, je ne sais rien sur...
42:55 Je n'ai pas voulu voir les images des massacres,
42:58 les bébés décapités, les femmes éventrées.
43:02 Je...
43:03 Très sincèrement, je regarde pas non plus les parents des otages.
43:06 Je me protège et je ne veux pas non plus être otage moi-même.
43:09 Mais ce que je veux dire, il n'y a pas de doute
43:12 que le 7 octobre, le Hamas...
43:14 Le Hamas ne connaît pas les Israéliens.
43:16 Le Hamas ne connaît que les yaoudes, que les Juifs.
43:19 Je l'écris, il n'y a pas de doute qu'ils veulent les tuer en tant que Juifs.
43:23 Mais ce que je dis, moi, c'est que le regard,
43:26 le regard ensuite médiatique...
43:30 Les Israéliens ne sont pas vécus uniquement comme des Juifs,
43:35 mais aussi comme des Blancs.
43:37 Raison pourquoi l'injustice aussi est internationale.
43:40 Le 10 ou le 12, j'écris, je crois, dans mon journal,
43:45 que je ne donne pas trois jours pour que les Juifs
43:50 martyrisés à la mode Shoah soient nazifiés.
43:53 Et regardez, Israël est traduit pour génocide
43:58 devant la cour internationale.
44:00 Uniquement parce qu'il existe une sorte de plaisir jouissif,
44:06 pornographique de mettre justement le Juif,
44:10 mais aussi le Blanc, justement en procès.
44:14 Pourquoi croyez-vous, pourquoi croyez-vous
44:17 que les féministes américaines ou même françaises
44:21 n'ont pas voulu s'occuper des féminicides
44:24 ou des femmes violées dans les kiboutz ?
44:26 - Non, mais c'est pas... Le problème est particulier,
44:29 parce qu'Israël, c'est pas une société blanche.
44:33 C'est une société qui est multiculturelle.
44:37 C'est alors vraiment parce que c'est une société du mélange,
44:39 fait justement de migration.
44:42 Voilà, donc c'est pas du tout une société blanche.
44:44 Ce qui fait la force d'Israël, d'abord et avant tout,
44:47 c'est le désir de construire un État.
44:50 Et dans cet État juif, on a...
44:52 C'est ça le fait nouveau, c'est qu'on a maintenant
44:54 deux millions de citoyens musulmans
44:57 qui se revendiquent de cet État.
44:59 - Une toute dernière question, et je sais qu'on est pris par le temps,
45:03 mais c'est très important aussi ce combat que vous menez.
45:07 C'est-à-dire qu'après le 7 octobre,
45:08 vous avez votre famille qui est en Israël
45:11 et vous pouvez très bien partir pour les rejoindre,
45:14 être au plus près des vôtres.
45:15 Mais vous considérez qu'il est plus important de rester en France,
45:19 seul, parce que vous avez ce combat à porter,
45:21 parce que vous savez à mener, parce que vous savez que
45:24 cette image d'Israël va basculer.
45:27 De victime à victime.
45:28 - Si vous permettez une remarque, on n'est pas seul.
45:31 Peut-être on est seul dans les médias,
45:32 mais dans le pays, on n'est pas seul.
45:33 Il y a des millions de gens qui sont avec nous
45:35 et qui nous le disent et qui le témoignent.
45:38 - William.
45:38 - Cette guerre médiatique,
45:41 je pense que je suis assez utile pour la mener.
45:44 Je l'ai menée par ce livre.
45:46 Je l'amène au moment où je vous parle encore,
45:49 même s'il était un déchirement pour moi d'être séparé de ma famille.
45:53 - Eh bien, un grand merci, Gilles William Golnadel,
45:55 journal de guerre, c'est l'Occident qu'on assassine.
45:59 J'invite tous les téléspectateurs à lire cet ouvrage à cœur ouvert,
46:02 avec beaucoup d'humour, beaucoup d'intelligence, toujours.
46:05 - Merci.
46:07 - Et voilà, merci à tous les deux.
46:08 - Merci à vous.
46:09 - On se retrouve la semaine prochaine, bien sûr.
46:10 Et dans un instant, c'est l'heure des prouts.
46:12 merci à bientôt !
46:14 Merci à tous !