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L'Invité du 13h (13h - 14 Novembre 2023 - Thibaut Guilluy)
Thibaul Guilluy, Haut commissaire emploi pour France Travail est l'invité du 13h le mardi 14 novembre 2023.

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Transcription
00:00 France Inter, le 13/14, Jérôme Cadet.
00:06 Bonjour Thibault Guillouis.
00:07 Bonjour, merci d'être avec nous.
00:09 Vous êtes le haut commissaire à l'emploi, vous avez longtemps travaillé à la tête
00:13 d'entreprise dans le secteur de l'insertion, certaines que vous avez créées d'ailleurs.
00:17 Vous avez suivi avec attention la première partie de ce 13/14 puisque vous êtes originaire
00:21 d'Étaples dans le Pas-de-Calais qui a subi des inondations depuis plusieurs jours maintenant
00:25 mais ce n'est pas le sujet qui nous occupe aujourd'hui.
00:27 Vous êtes avec nous pour nous parler de l'adoption définitive à l'Assemblée
00:31 nationale cet après-midi du projet de loi dit « plein emploi ». On parle insertion,
00:35 on parle du RSA, des difficultés d'embauche des entreprises, de l'emploi des seniors
00:39 notamment avec les questions des auditeurs et des auditrices de France Inter 0145 247000
00:46 ou via l'application France Inter.
00:48 Rappelons d'abord la logique de ce texte Thibault Guillouis.
00:51 Le taux de chômage en France autour de 7%, l'objectif c'est 5%.
00:56 Pour aller plus bas il faut ramener vers l'emploi des publics qui ont des difficultés particulières,
01:01 qui parfois sont plus éloignés de l'emploi, d'où la création de France Travail.
01:04 C'est ça la logique ?
01:05 Oui, la logique d'abord c'est qu'on est effectivement dans ce paradoxe que vous venez
01:11 de rappeler.
01:12 On a encore beaucoup d'entreprises qui cherchent à recruter un petit peu partout sur les territoires
01:16 et même si le chômage a très fortement baissé, on a créé plus de 2 millions d'emplois
01:19 sur les 5 dernières années, il n'empêche qu'il y a encore beaucoup de nos concitoyens
01:23 qui ont du mal à retrouver un emploi.
01:26 Plus le taux de chômage baisse, plus les gens qui restent au chômage ont des difficultés.
01:30 Ce sont les gens qui sont les plus éloignés de l'emploi qui restent.
01:33 Exactement, et donc c'est pas juste une question d'adéquation offre d'emploi à personne,
01:36 mais parfois c'est des questions de formation, de mobilité, de garde d'enfants.
01:40 Il faut bien comprendre que du coup on est sur cette logique de parcours.
01:43 Et comment du coup on fait de la dentelle, parce que chaque personne du coup va avoir
01:47 une situation particulière, mais de grande masse je dirais, puisqu'on est en train de
01:53 parler de centaines de milliers de personnes.
01:55 C'est des gens qui n'ont pas travaillé depuis longtemps, qui n'ont pas mis les pieds dans
01:58 des entreprises depuis 1, 2 ans parfois ?
02:00 Il y a de tout, vous pouvez être Bac +5, Bac -12, vous pouvez avoir fait plein d'expériences
02:07 professionnelles, pour certains c'est des jeunes qui rentrent sur le marché du travail.
02:10 Et puis effectivement vous avez des personnes qui durablement, je pense notamment aux personnes
02:14 au RSA, qui parfois depuis plusieurs années n'ont pas travaillé.
02:20 Donc là il y a de la perte de confiance, des difficultés sociales qui s'accumulent
02:23 et c'est compliqué de rebondir.
02:24 France Travail c'est Pôle Emploi avec plus de compétences ?
02:26 Oui, France Travail c'est aussi Pôle Emploi avec plus de coopérations avec tous les autres
02:31 acteurs.
02:32 Parce que finalement…
02:33 C'est qui les acteurs ?
02:34 Les acteurs c'est évidemment les missions locales pour les jeunes, Cap Emploi pour
02:38 le handicap, mais ça va bien au-delà de ça.
02:41 On a la chance de vivre dans un pays sur lequel des acteurs de l'insertion de la formation
02:45 et de l'emploi, il y en a beaucoup.
02:46 Mais c'est aussi notre problème, car on inflige la complexité de cette diversité
02:50 aux demandeurs d'emploi ou aux chefs d'entreprise qu'on est censé aider.
02:53 Et c'est là où vient France Travail.
02:55 Alors le projet de loi, c'est pas ce qui va tout faire.
02:58 Mais évidemment il fallait poser les règles du jeu, le cadre.
03:01 Et ce projet qui va être voté à l'Assemblée Nationale cet après-midi, qu'est-ce qu'il
03:05 dit ?
03:06 Il dit déjà "tout le monde inscrit à France Travail".
03:08 Ça a l'air d'être bête, mais il faut déjà connaître toutes les personnes qui
03:12 sont privées d'emploi et qu'elles ne soient pas réparties dans 25 entités, 25 fichiers
03:17 pour qu'on puisse s'en occuper.
03:18 Aujourd'hui, beaucoup d'allocataires du RSA ne sont pas inscrits à Pôle Emploi ?
03:21 A peine 40% sont inscrits à Pôle Emploi.
03:24 Donc 60% vont être automatiquement inscrits à Pôle Emploi à France Travail ?
03:29 Exactement.
03:30 Mais alors évidemment, l'inscription, c'est pas ça qui va changer leur vie.
03:33 Ça ne va pas leur donner un boulot tout de suite ?
03:34 Ça permet juste quelque chose de simple.
03:37 C'est que derrière cette inscription, et c'est ce qu'on est en train d'expérimenter
03:39 dans 18 départements un peu partout en France, c'est que derrière l'inscription, de suite
03:44 une proposition d'accompagnement.
03:46 D'abord, un point avec un travailleur social et avec un conseiller de Pôle Emploi pour
03:51 discuter avec la personne de ses possibilités, de ses difficultés, de ses appétences et
03:56 dans les jours suivants, lui proposer un accompagnement intensif.
04:00 On va venir sur l'accompagnement, notamment des demandeurs d'emploi dans une minute.
04:04 D'abord, je voudrais bien comprendre comment ça va fonctionner.
04:06 Les compétences aujourd'hui, elles sont éclatées.
04:07 Ça veut dire que demain, tout le monde est dans le même bâtiment, tout le monde est
04:10 ensemble, où chacun reste dans son entité.
04:12 Comment ça va fonctionner concrètement ?
04:14 Écoutez, aujourd'hui, tout le monde fonctionne dans son couloir de nage.
04:17 Mais comme vous l'avez dit, une personne, quand elle vient vous voir pour avoir une
04:22 aide, moi j'en ai accompagné pendant une vingtaine d'années, elle va avoir un problème
04:25 d'emploi, mais parfois aussi peut-être un problème de logement.
04:27 Et donc si, quand vous l'accompagnez sur l'emploi, vous dites "mais moi le logement,
04:30 c'est pas pour moi", c'est un peu compliqué.
04:32 Il faut résoudre les deux sujets en même temps.
04:34 Et donc effectivement, parfois travailler ensemble dans les mêmes lieux, en tout cas
04:38 développer la coopération entre celui qui s'occupe du logement et celui qui s'occupe
04:43 de l'emploi, c'est une des conditions nécessaires pour apporter une solution efficace et dans
04:48 l'instant aux personnes qui viennent frapper à votre porte.
04:50 Mais on ne met pas tout le monde dans le bâtiment France Travaille ?
04:51 Non, l'idée ce n'est pas de faire un grand machin, mais de jouer de la coopération
04:57 un peu partout sur les territoires.
04:58 Et d'ailleurs, d'un territoire à un autre, on n'est pas obligé d'avoir exactement
05:01 le même fonctionnement.
05:02 Mais en parlant quand même du boulot Thibault Guillouis, je vous donne un exemple.
05:04 Vendredi dernier, le ministre du Travail Olivier Dussopt va à Orléans pour signer un protocole
05:08 d'expérimentation "France Travaille avec la région".
05:11 Le président du département du Loiret est furieux, il ne vient pas.
05:14 Il dit "nous on a une expérimentation depuis plus de 6 mois, ce n'est pas avec la région
05:17 qu'il faut signer".
05:18 Un exemple.
05:19 Non mais c'est en fait, oui, l'apprentissage de la coopération, mais je vais vous dire
05:23 c'est assez simple, on travaille très très bien avec le département du Loiret effectivement
05:26 sur l'accompagnement des bénéficiaires du RSA.
05:28 Ça fait partie des 18 départements dont France Travaille ?
05:31 Oui, mais France Travaille c'est tous les demandeurs d'emploi, ce n'est pas seulement
05:34 les bénéficiaires du RSA.
05:35 Et c'est vrai qu'on travaille vraiment très bien avec les départements pour accompagner
05:39 les bénéficiaires du RSA.
05:40 Et typiquement pour accompagner un bénéficiaire du RSA, de temps en temps, il y a besoin de
05:45 formation qui soit adaptée.
05:46 Et cette formation adaptée, qui la finance ?
05:49 La région.
05:50 Et donc effectivement, la région et le département, il faut travailler ensemble pour pouvoir
05:53 apporter la bonne solution en personne.
05:54 1,9 millions d'allocataires du RSA dans notre pays.
05:58 Thibaut Guillouy, combien est-ce qu'un conseiller France Travaille peut en accompagner ?
06:04 Pas autant que pour des demandeurs d'emploi traditionnels si je puis dire.
06:08 Non, mais ça c'est aussi un des paris de France Travaille, c'est le pari de l'insertion.
06:12 Moi, au-delà de 40, 50 personnes à suivre, c'est pas possible de connaître et d'accompagner
06:17 sérieusement les gens, de faire des points avec eux toutes les semaines ou tous les
06:21 15 jours et puis de les aider à retrouver un emploi, résoudre un problème de logement,
06:26 de santé.
06:27 Alors, 50 allocataires du RSA suivis par un conseiller, on estime que c'est autour
06:30 de 200 pour un demandeur d'emploi traditionnel, c'est ça ?
06:32 Oui, alors ça dépend, vous avez même de temps en temps, en fonction des portefeuilles,
06:36 vous pouvez vous retrouver avec 400 personnes en suivi.
06:39 Et puis dans d'autres endroits, vous allez être à une centaine.
06:41 Donc là, c'est un suivi beaucoup plus fin, ça va coûter de l'argent ?
06:44 Ça va en rapporter.
06:45 D'accord, mais dans un premier temps, il faut trouver quand même de l'argent.
06:48 Non, non, non, mais bien sûr qu'il faut mettre des moyens et d'ailleurs, il en est
06:52 prévu dans le projet France Travaille.
06:53 J'insiste sur cette notion d'investissement social, parce qu'aujourd'hui, la réalité,
06:58 c'est une faillite collective sur le RSA.
07:00 C'était prévu au départ par son initiateur Michel Rocard, il disait maximum 150 000
07:04 personnes.
07:05 On est, vous l'avez rappelé, 1 950 000.
07:07 Quand le chômage augmente, le nombre de bénéficiaires du RSA explose.
07:11 Quand le chômage baisse, ça ne bouge pas.
07:13 Et donc, en fait, on est dans une faillite collective.
07:15 Sept ans après l'entrée au RSA, en moyenne, il n'y en a que 11% qui ont retrouvé un
07:21 emploi.
07:22 Donc, c'est une détresse pour les personnes.
07:24 Donc, il n'y a rien de fait aujourd'hui, ou quasiment rien en fait.
07:26 C'est une détresse pour les personnes.
07:28 Des entreprises qui, elles, cherchent et qui ne comprennent pas.
07:31 Et à la fin, c'est des dépenses d'allocations qui explosent, là où il faudrait mieux de
07:35 mettre l'argent sur l'insertion.
07:36 Jean nous appelle de Toulon, département du Var.
07:38 Bonjour Jean.
07:39 Bonjour.
07:40 Nous vous écoutons.
07:41 Votre question, votre témoignage, je ne sais pas exactement.
07:44 Alors, moi, je suis demandeur d'emploi au RSA.
07:48 Et le souci, c'est qu'aujourd'hui, on n'a pas accès aux formations qui recrutent.
07:53 Je vais vous dire, moi, j'ai un bac, qui date d'un certain temps.
08:00 Je n'ai pas d'expérience professionnelle.
08:02 Pour faire infirmier, si ce n'est pas Parcoursup, si ce n'est pas le concours "Formation
08:08 professionnelle" qui demande 3 ans d'expérience pro, aujourd'hui, je ne peux pas rentrer.
08:12 Infirmier, manipulateur radio, c'est voilà.
08:18 On n'a pas d'accès, il faut le dire, on n'a pas d'accès aux formations qui longuent.
08:23 Merci Jean pour ce témoignage.
08:26 Thibaut Guillouy ?
08:27 Vous voyez, vous avez une illustration très concrète de ce qu'on veut faire et de ce
08:32 qu'on est en train de commencer à tester.
08:33 C'est que Jean, il cherche un travail.
08:36 Il a d'ailleurs, en plus de ça, une idée déjà assez précise de ce qu'il a envie
08:39 de faire.
08:40 Infirmier, manipulateur radio ?
08:41 Des infirmiers, manipulateur radio, on en cherche de partout dans les métiers de la
08:48 santé.
08:49 Bien sûr, des infirmiers, c'est avant que vous allez dans les hôpitaux.
08:52 Aujourd'hui, ils ferment des lits par manque d'aide-soignants, par manque d'infirmiers.
08:56 Cette personne, je ne sais pas aujourd'hui par qui elle est suivie et si elle a vraiment
09:03 quelqu'un qui a déjà de la disponibilité pour écouter son projet, faire le point.
09:08 Si elle est dans un portefeuille, comme on dit, un petit peu techniquement à 400 personnes,
09:14 on ne risque pas d'avoir du temps pour écouter Jean et de savoir quel est son besoin.
09:17 Oui, parce que factuellement, il ne lui est pas interdit de faire une formation longue
09:19 aujourd'hui.
09:20 Il nous dit, je n'y ai pas accès.
09:21 Oui, l'accessibilité.
09:22 Ça veut dire qu'on ne le privilégiait pas ? On privilégiait d'autres profils ?
09:25 Il se trouve, il y en a de la formation.
09:27 On n'a jamais investi autant dans la formation des demandeurs d'emploi.
09:31 Ça a été multiplié par deux et demi sur les cinq dernières années.
09:34 Ça s'appelle le plan d'investissement dans les compétences.
09:36 Et d'ailleurs, dans le rapport France Travail que j'ai rendu, j'ai milité évidemment
09:39 pour que l'on poursuive ces investissements.
09:42 Et l'État, et Olivier Dussopt, le ministre du Travail, ces 3,9 milliards d'euros supplémentaires
09:49 qui ont été mis en place pour les quatre prochaines années.
09:53 Donc, on a ces financements-là.
09:54 Maintenant, il faut pouvoir accompagner cette personne-là à ce que ce soit accessible
09:58 des préparations opérationnelles à l'embauche, ces formations-là.
10:01 C'est exactement ce que vous discutez tout à l'heure sur notre histoire à Orléans,
10:05 entre le président du département et le président de la région.
10:08 Il se trouve que c'est les régions qui financent ces formations longues.
10:11 Elles sont disponibles, on en finance des centaines de milliers.
10:13 Faut-il encore que ce soit accessible à cette personne qui, lui, est suivie par Pôle
10:17 Emploi et par son travailleur social du département ?
10:19 Alors, les allocataires du RSA comme Jean auront petit à petit l'obligation à partir
10:23 du 1er janvier, s'ils veulent continuer de toucher ce RSA, l'obligation de suivre
10:27 15 à 20 heures d'activité par semaine.
10:30 Il n'y a pas d'obligation aujourd'hui, Thibaut Guilhui ?
10:33 En fait, vous savez, l'obligation, le contrat d'engagement, il existe depuis 1988.
10:39 Donc, tous ceux qui ont glosé, ont commenté sur le projet de loi en disant "mais il n'y
10:45 a pas de conditionnalité au RSA", bien sûr qu'il y en a une.
10:47 Et vous savez pourquoi ?
10:48 Alors, qu'est-ce qui change s'il y a déjà une obligation ? Qu'est-ce qui va changer
10:50 à partir du 1er janvier ?
10:51 En fait, ce qui change, c'est que, et c'est là où on dit "c'est bien les textes de
10:55 loi", mais le contrat d'engagement derrière, il doit être suivi des faits.
10:59 Et pour être suivi des faits, il faut des moyens pour l'accompagnement.
11:01 Donc, cette personne, demain, si dans l'accompagnement rénové, elle aura une personne qui aura
11:09 du temps pour la voir une fois par semaine, là où je fais le pari qu'à mon avis,
11:13 c'est trois contacts par an, mais elle le compris en moyenne.
11:17 Et donc, ça c'est la première des choses.
11:19 Et puis la deuxième des choses, c'est en fonction de son besoin, peut-être qu'il
11:21 va falloir qu'il fasse une immersion dans un hôpital pour pouvoir se tester.
11:26 Peut-être qu'il va falloir faire une petite remise à niveau pour rentrer dans la formation
11:29 d'infirmiers ou manipulateurs radio.
11:32 Donc c'est ça les activités ? Et 15 à 20 heures d'activité, Thibaut Guy, c'est ça ?
11:36 Oui, bien sûr ! Et peut-être qu'il n'a pas son permis de conduire et qu'un infirmier
11:40 en fait, il est sur les 3 8 et que du coup, le permis de conduire, il faut l'avoir.
11:42 Et c'est créer toutes les conditions pour faire en sorte qu'il puisse trouver son emploi.
11:47 15 à 20 heures d'activité par semaine, pour près de 2 millions de personnes, c'est énorme !
11:55 C'est une belle ambition et c'est en tout cas ce qu'on doit.
11:59 Vous savez, le droit à l'accompagnement, c'est des choses qui sont dans les textes
12:02 de loi depuis des années.
12:03 Mais en fait, ensuite, on ne fait rien, on se contente juste de donner le RSA aux gens
12:08 et d'attendre que ça se passe.
12:10 Il ne faut pas s'étonner qu'à la fin, ces personnes-là ne retrouvent pas d'emploi.
12:13 Donc nous, on est là pour maximiser les chances.
12:15 Et vous savez, derrière ce temps-là, l'immersion professionnelle, les entreprises ont leur
12:19 porte ouverte, doivent ouvrir leur porte aux bénéficiaires du RSA et aux demandeurs
12:25 d'emploi.
12:26 Ça s'appelle les immersions professionnelles.
12:27 Et ça, ça permet de découvrir des métiers et de se donner les chances de faire un bon
12:31 recrutement.
12:32 On a beaucoup de questions, on va essayer d'aller vite.
12:34 Jean-Luc nous appelle de Vendée.
12:35 Bonjour Jean-Luc.
12:36 Bonjour.
12:37 Nous vous écoutons.
12:38 J'ai 70 ans, dans toute ma carrière j'ai eu 62 mois de chômage, c'est à peu près
12:44 la moyenne dans le privé, si on compte.
12:46 Donc à 50 ans, je me suis retrouvé au chômage, ma femme était également au chômage, trois
12:51 enfants étudiants, la maison à payer.
12:53 Donc j'ai recherché très activement du boulot.
12:55 Et on aurait pu diminuer mes indemnités chômage, j'aurais pas été plus actif.
13:00 Donc il faut arrêter de culpabiliser les chômeurs et il suffit pas de traverser la
13:05 route pour trouver du boulot, parce que j'ai mis 16 mois à trouver du boulot.
13:07 Et vous pensez bien que j'ai cherché très activement du boulot.
13:10 Et derrière, ce que je veux dire, c'est que j'ai cherché partout, partout, mais
13:15 toutes les portes de la fonction publique sont fermées, toutes, à partir d'un certain
13:19 âge, on ne peut plus rentrer dans la fonction publique quand on est au chômage.
13:23 Et donc le gouvernement dit aux entreprises privées "embaucher les seniors", mais
13:27 lui ne le fait pas.
13:28 Donc moi j'arrive pas à comprendre.
13:30 Merci Jean-Luc pour cette question, Thibaut Guilhuy vous répond.
13:33 D'abord sur l'exemplarité du service public, je suis absolument d'accord avec Jean-Luc.
13:40 Je pense qu'on a porté un jeu, une solution avec Elisabeth Born, le développement de
13:46 l'apprentissage, l'emploi dans le public, on était très en retard, maintenant on
13:51 a progressé.
13:52 Et je pense que sur l'emploi des seniors, il a raison de pointer le sujet et de voir
13:56 là où il y a des voies de progrès.
13:57 Mais on ne peut pas devenir fonctionnaire à tous âges, je ne connais pas exactement
13:59 cette réglementation.
14:00 Non, je pense qu'après il y a des règles en fonction des types de contrats dans la
14:07 fonction publique, et puis ensuite si on est contractuel ou pas contractuel, évidemment
14:11 il y a certains métiers dans la gendarmerie, dans la santé, où ce n'est pas accessible.
14:15 Mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas un sujet à ouvrir, c'est d'ailleurs
14:18 les partenaires sociaux qui sont rentrés dans une négociation et qui peuvent s'en
14:22 saisir.
14:23 Dernière question, on parle de l'emploi des seniors, c'est la question de Jean-Luc,
14:25 est-ce que la création de France Travail change quelque chose de ce point de vue là ?
14:28 En fait, finalement derrière France Travail, c'est l'idée d'avoir un accompagnement
14:32 personnalisé et adapté à chacun.
14:34 Et la particularité des personnes de plus de 50 ans, c'est que c'est deux fois plus
14:41 de temps en moyenne au chômage.
14:42 C'est vrai, c'est beaucoup plus compliqué pour retrouver un emploi quand on a plus de
14:46 50 ans.
14:47 Et donc on doit avoir un travail d'investissement sur l'accompagnement, sur la formation plus
14:52 accessible pour ces personnes-là.
14:53 Mais il y a aussi un sujet que nous portons à effet en ce travail, c'est l'inclusion
14:57 dans les entreprises.
14:58 Et les entreprises doivent aussi s'ouvrir à tous les talents, à la diversité des
15:01 talents.
15:02 Et donc, en situation de handicap, il faut qu'on arrête et qu'on accompagne les entreprises
15:05 à cela.
15:06 Merci Thibaut Guilhuis, haut-commissaire à l'Emploi.
15:09 On refera un dossier sur ce sujet-là parce qu'on a beaucoup d'appels et de messages.
15:14 Je vous remercie de nous avoir appelés aujourd'hui.
15:17 On fera un dossier sur ce sujet parce qu'on a énormément de sollicitations.
15:20 Merci d'avoir accepté notre invitation.
15:22 13h46 sur Inter.