180 Minutes Info (Émission du 03/11/2023)

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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi
Transcript
00:00:00 180 minutes Info avec vous, je suis ravie de vous retrouver pour cette toute dernière édition de la semaine à suivre le journal avec Isabelle Piboulot
00:00:06 aujourd'hui dans cet exercice. Bonjour Isabelle et puis bien sûr j'aurais le plaisir de recevoir Yvan Riofol pour analyser, décrypter l'actualité
00:00:14 comme chaque jour ou presque. Ce sera dans un tout petit instant juste après les films du jour bien sûr.
00:00:24 Chers amis bonjour, les chasseurs sont à la fête aujourd'hui puisque c'est leur saint patron Saint Hubert qui a les honneurs du calendrier.
00:00:33 Alors qui était Saint Hubert ? Il n'était pas vraiment parti pour devenir saint, il était mondain, il aimait les fêtes, les banquets, c'était un bon vivant,
00:00:41 peut-être même un peu trop. Et puis un jour alors qu'il chassait un vendredi saint, un cerf lui est apparu avec une croix brillante entre ses bois.
00:00:50 Il entend une voix qui lui dit « jusqu'à quand cette vaine passion te fera-t-elle oublier le salut de ton âme ? »
00:00:56 Hubert se convertit, il devient prêtre puis évêque de Maastricht et de Liège et jusqu'à sa mort en 727 il parcourt les Ardennes pour annoncer l'évangile.
00:01:08 Il est à la fois très doux et très ferme et il n'hésite pas à rabrouer ceux qui se comportent mal comme lui-même s'était fait rabrouer.
00:01:15 Et voici pour finir une prière que l'on peut adresser à Saint Hubert « montre-moi le chemin qui est le mien comme le cerf t'a montré une route de sainteté ».
00:01:26 C'est tout pour aujourd'hui, à demain chers amis, ciao !
00:01:30 Et c'est donc le début de votre émission de l'après-midi avec le journal d'Isabelle Piboulot.
00:01:35 Bonjour Isabelle, après avoir intensifié ses combats au sol et dans les airs, Israël a annoncé avoir encerclé la ville de Gaza.
00:01:42 Ces frappes sur le territoire palestinien ont atteint des sites des Nations Unies ainsi que les personnels humanitaires des actes condamnés par la France.
00:01:51 On fait le point avec Solène Boulan.
00:01:53 Après une semaine de combats acharnés contre le Hamas dans le nord du territoire,
00:01:59 les soldats israéliens ont achevé l'encerclement de la ville de Gaza où se trouve le centre de l'organisation terroriste Hamas selon le porte-parole de l'armée israélienne.
00:02:09 Depuis la mi-octobre, les forces de Tsah al-Appel la population à fuir le nord de la bande de Gaza où les bombardements ont détruit des quartiers entiers.
00:02:18 Le concept de cesser le feu n'est pas du tout à l'ordre du jour actuellement.
00:02:22 Les forces de défense d'Israël sont en guerre et mènent une guerre pour démanteler le Hamas.
00:02:27 Les deux camps font état de combat terrestre rapproché sur le territoire.
00:02:31 L'armée israélienne a déclaré que les troupes s'infiltraient de plus en plus profondément dans les secteurs tenus par le Hamas.
00:02:38 Israël a promis d'anéantir le mouvement islamiste au pouvoir dans le territoire.
00:02:43 Depuis le 7 octobre, les forces israéliennes bombardent Gaza en réponse à l'attaque sanglante lancée par le Hamas qui promet lui aussi des représailles.
00:02:52 Nous nous battons sur notre terre, dans le ciel, partout.
00:02:58 Nous vous assurons que le nombre de morts est beaucoup plus élevé que ce que vos dirigeants annoncent.
00:03:03 Et je veux que vous vous attendiez à ce que davantage de vos soldats reviennent dans des sacs noirs.
00:03:07 Dans la bande de Gaza, où vivent 2,4 millions de Palestiniens,
00:03:11 14 des 36 hôpitaux ne fonctionnent plus selon l'Organisation mondiale de la santé, qui continue à exiger un cessez-le-feu humanitaire.
00:03:21 Et puis on va vous parler à présent de ce groupe d'influenceurs qui s'est rendu dans un kiboutz dévasté.
00:03:25 Oui, une visite à la demande du gouvernement israélien, l'objectif étant de montrer les horreurs de l'attaque du 7 octobre dernier.
00:03:33 Derrière les affrontements, une bataille d'images est désormais engagée. On fait le point avec Audrey Berthoud.
00:03:38 En pantalon de yoga et gilet pare-balles, cette influenceuse israélienne aux 500 000 abonnés sur Instagram est venue visiter un kiboutz dévasté par le Hamas.
00:03:49 Depuis le 7 octobre, sa page Instagram est passée d'un défilé de tenues de mode à un contenu appelant ses abonnés à se rassembler pour Israël.
00:03:58 J'ai tout arrêté pour montrer au monde la vérité, parce que c'est fou que des gens nient tout ce qui s'est passé ici. C'est fou. Je ne peux pas travailler normalement maintenant.
00:04:09 Je suis une influenceuse mode et maintenant je suis une influenceuse juive. C'est la seule chose qui compte pour moi, que les gens sachent que je suis fière d'être juive et que je resterai fière d'être juive pour toujours.
00:04:22 Alina Rabinovitch, influenceuse culinaire, a également chamboulé son quotidien pour venir sur le terrain et montrer ses atrocités.
00:04:31 Le jour où ça s'est passé, j'ai immédiatement su que je ne voulais plus faire aucun autre contenu. Nous voyons que tout le monde parle d'Israël tout le temps, moi je veux dire la vérité.
00:04:42 Et quand le ministère israélien des affaires étrangères m'a contactée, j'ai immédiatement dit oui. Je me fiche que ce soit dangereux parce que je suis ici pour raconter leur histoire.
00:04:51 Comme elle, d'autres influenceurs ont été invités par le gouvernement israélien pour témoigner de la réalité.
00:04:59 On va parler diplomatie à présent avec l'arrivée ce matin à Tel Aviv d'Anthony Blinken.
00:05:04 Le secrétaire d'état américain entend notamment faire pression sur Israël pour assurer la protection des civils palestiniens pris au piège dans la bande de Gaza.
00:05:12 Il précise tout de même qu'Israël a le droit et l'obligation de se défendre. Anthony Blinken se rendra ensuite en Jordanie ce week-end.
00:05:19 Et puis dans le reste de l'actualité, hier le parlement tunisien a entamé les débats autour d'un projet de loi inédit.
00:05:25 Le texte considère comme un crime et puni d'une peine de prison toute normalisation avec Israël, c'est-à-dire la reconnaissance de l'entité sioniste ou l'établissement de relations directes ou indirectes avec Israël.
00:05:38 Les explications d'Aminata Demphal.
00:05:40 Une proposition de loi inédite au parlement tunisien. Les députés veulent interdire tout contact de près ou de loin avec Israël.
00:05:50 Élaboré par des partisans du président Kaïs Saïd, un premier texte avait déjà été déposé avant même l'attaque du Hamas et la riposte israélienne.
00:05:59 Un texte durci en raison de la guerre.
00:06:02 Nous maintenons fermement notre position selon laquelle la Palestine doit être libérée du fleuve jusqu'à la mer avec la récupération complète de la patrie, la restitution de tous les territoires, l'établissement de l'état palestinien sur toutes ses terres, avec Jérusalem comme capitale.
00:06:18 L'interdiction recouvre toute forme de communication ou relation commerciale délibérée, de manière directe ou indirecte avec les Israéliens, à l'exception des Palestiniens ayant la nationalité israélienne.
00:06:33 Participer à des événements, qu'ils soient politiques, économiques ou encore sportifs en Israël, est également prohibé.
00:06:40 Le texte prévoit ainsi une peine à l'an de 6 à 12 ans de prison et à la perpétuité en cas de récidive, y compris pour les quelques 2000 juifs tunisiens en contact avec des ressortissants en Israël.
00:06:53 La proposition de loi ne devrait pas être votée dans l'immédiat.
00:06:57 Après une manifestation hier soir, un nouveau rassemblement de soutien au peuple palestinien aura lieu demain à Paris.
00:07:03 La préfecture de police l'a bien autorisé mais rappelle qu'aucun débordement ne sera toléré.
00:07:09 Initialement en retrait, le parti socialiste a annoncé se joindre au rassemblement.
00:07:13 La marche est prévue entre 14h et 19h, de la place de la République à celle de la Nation.
00:07:18 Écoutez les motivations des participants à ces manifestations.
00:07:21 On les entendra un peu plus tard dans une prochaine édition.
00:07:26 Et puis près de 450 000 foyers sont toujours privés d'électricité à 7h après le passage de la tempête.
00:07:32 La tempête Kiaran, c'est ce qu'a indiqué Hamidi Enedis.
00:07:37 Emmanuel Macron est attendu en Bretagne.
00:07:39 La nuit du 1er au 2 novembre a été éprouvante dans le sud du Finistère pour les habitants de Quimperlé
00:07:45 et pour ceux de Moëllon-sur-Mer.
00:07:47 Mathilde Ibanez et Laurence Elarier.
00:07:50 On garde les ardoises parce qu'apparemment il y a quelques petits morceaux d'ardoises au sol.
00:07:56 Dans cette commune du Finistère à Moëllon-sur-Mer, le réveil est difficile pour les plus de 6000 habitants.
00:08:03 C'était très fort, oui, très fort. Oui, ça a beaucoup soufflé.
00:08:08 Les volets s'est claqué. Aujourd'hui je trouve des morceaux d'ardoises partout.
00:08:12 Il y a des plans, il y a des choses qui... Il paraît qu'il y a plein de voisins qui n'ont pas de...
00:08:16 Leur parabole s'est emboulée.
00:08:19 Des câbles électriques arrachés par des vents allant jusqu'à 180 km/h.
00:08:24 Rien du tout, pas d'électricité, donc pas de chauffage, pas de possibilité de cuisson.
00:08:28 Et puis pas d'internet, pas de réseau, justement.
00:08:32 Je vais prendre ma voiture pour essayer de charger un peu mon téléphone.
00:08:35 Plus d'électricité, plus de réseau.
00:08:37 Pascal, cet ostréoculteur, est obligé d'utiliser son générateur de secours.
00:08:42 On n'a pas d'électricité depuis cette nuit.
00:08:44 Et les huîtres ont besoin impérativement de bulleurs.
00:08:46 S'il n'y a pas d'oxygène, les coquillages, ils s'asphyxient.
00:08:48 Ils vivraient bien mieux dehors de l'eau que dans l'eau, s'ils...
00:08:51 Mais il y a beaucoup trop de buites à sortir.
00:08:53 Des dégâts considérables, cette tempête rappelle aux habitants celle de 1987.
00:08:58 Carane est considérée comme étant la tempête du siècle, selon Enedis.
00:09:03 Enfin cette saison, avec l'arrivée du froid, la grippe va faire son grand retour en France.
00:09:09 La campagne de vaccination ciblant les plus fragiles démarre bien, selon le ministre de la Santé.
00:09:15 Avec près d'un million six cent mille personnes vaccinées, pourtant certaines pharmacies
00:09:19 constatent une diminution du nombre de patients.
00:09:22 Reportage à Levallois-Péret de Jean-Laurent Constantiné.
00:09:24 Le récit est signé Tony Pitaro.
00:09:26 Dans cette pharmacie de Levallois-Péret, les premières vaccinations contre la grippe ont commencé.
00:09:32 Ce pharmacien observe que moins de personnes viennent se faire vacciner par rapport aux autres années.
00:09:37 Il y a un peu moins de monde quand même qui se font vacciner à cette époque de l'année.
00:09:40 Alors que c'est important parce qu'il faut savoir que le vaccin met trois semaines pour être complètement efficace.
00:09:46 Donc à partir du moment où vous faites le vaccin, vous n'êtes pas tout à fait protégé pendant les trois semaines qui suivent.
00:09:51 Donc c'est bien de le faire maintenant.
00:09:52 Le vaccin contre la grippe est recommandé pour les personnes de plus de 65 ans, mais d'autres profils sont à risque.
00:09:58 On recense également les gens qui souffrent de maladies cardiovasculaires chroniques,
00:10:03 de maladies pulmonaires chroniques comme l'asthme par exemple, qui peuvent être très fragiles.
00:10:07 La bronchite chronique également.
00:10:09 Ne pas oublier les patients immunodéprimés, ceux qui vont rentrer dans des chimiothérapies
00:10:13 devraient se faire vacciner avant toute chimiothérapie.
00:10:16 Les diabétiques, ceux qui souffrent également d'obésité morbide,
00:10:20 c'est un risque particulièrement élevé de complications liées à la grippe.
00:10:25 Et enfin, ne pas oublier un dernier point, les femmes enceintes.
00:10:28 L'épidémie de grippe démarre le plus souvent en fin décembre et dure en moyenne 10 à 11 semaines.
00:10:33 Merci beaucoup Isabel.
00:10:35 On se retrouve tout à l'heure pour un nouveau point sur l'actu.
00:10:37 Et puis d'ici quelques instants, bien sûr, on recevra Yves-Henri Youfolle et le général Vincent Desportes
00:10:42 qui nous aideront à décrypter ce qui se passe à la fois du côté de la bande de gaz
00:10:47 avec ces opérations 28e jour de guerre qui se poursuivent.
00:10:50 Des combats acharnés autour de Gaza maintenant.
00:10:53 Et puis bien sûr, ce qui se passe sur le front nord, on l'attend attentivement.
00:10:56 Ce que va dire Hassan Nasrallah pour le Hezbollah d'ici quelques minutes.
00:10:59 A tout à l'heure.
00:11:00 14h15, on vous retrouve Isabel Piboulot pour un rappel des principaux titres de l'actualité ce vendredi.
00:11:09 Les travailleurs palestiniens d'Israël de retour à Gaza.
00:11:12 La situation inquiète profondément l'ONU.
00:11:15 Israël a déclaré vouloir couper tout contact avec la bande de Gaza,
00:11:19 impliquant le renvoi de tous les Gazaouis venus travailler sur son sol avant le 7 octobre.
00:11:24 Trois jours après l'attaque du Ramas, Israël avait annulé les 18 500 permis de travail
00:11:29 délivrés aux Palestiniens de Gaza.
00:11:31 En France, le bilan humain de la tempête Kiaran est lourd.
00:11:34 Au moins deux morts et 47 blessés sont à déplorer en déplacement dans une caserne à Caen.
00:11:40 Elisabeth Borne n'a pas déclaré l'état de catastrophe naturelle,
00:11:43 mais a souligné des dégâts matériels importants.
00:11:46 Emmanuel Macron est attendu en Bretagne, dans les zones les plus touchées.
00:11:50 A l'échelle européenne, la tempête a fait au moins 12 morts.
00:11:53 Et puis l'est de l'Espagne, ravagée par un feu de forêt, 200 pompiers sont mobilisés.
00:11:58 L'incendie est attisé par des vents violents.
00:12:01 Plus de 800 personnes ont dû quitter leur domicile en raison de l'avancée des flammes.
00:12:05 Le feu s'est déclaré hier après-midi dans la région côtière de Valence.
00:12:09 Près de 1400 hectares sont déjà partis en fumée.
00:12:13 Merci beaucoup pour ce rappel.
00:12:15 Allez, on commence notre émission.
00:12:16 Yvan Rioufollet, bonjour Yvan.
00:12:17 Bonjour.
00:12:18 Merci de nous avoir rejoint ce vendredi.
00:12:19 On va évidemment parler du 28e jour de la guerre déclarée par le Hamas à Israël,
00:12:23 avec la suite évidemment de l'offensive terrestre de l'armée israélienne dans la bande de Gaza,
00:12:27 des combats, des tirs toujours nourris, et cette bataille donc autour de Gaza City désormais.
00:12:33 Bonjour Anne-Isabelle Tellet.
00:12:35 Vous êtes non loin de cette bande de Gaza, près de la ligne de front.
00:12:38 Quelles sont les infos dont vous disposez en ce vendredi ?
00:12:44 Aujourd'hui, on peut dire que l'offensive continue.
00:12:47 Nelly, Gaza s'est réveillée ce matin après avoir subi une nouvelle nuit sous les bombardements intensifs.
00:12:53 Des attaques toutefois plus ciblées, puisque des centaines de drones qui survolent nos têtes
00:12:58 essayent de mieux cibler les cibles à l'intérieur de la bande de Gaza,
00:13:02 à la fois pour ne pas toucher les otages, mais aussi pour préserver la vie des soldats israéliens
00:13:08 qui sont eux dans la bande de Gaza.
00:13:11 Gaza serait donc, d'après l'armée israélienne, enfermée,
00:13:14 alors que le chef de la diplomatie américaine, on l'a vu, Anthony Blinken,
00:13:18 est précisément en train de s'entretenir avec le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou,
00:13:23 pour demander notamment une pause, et non un cessez-le-feu,
00:13:27 attention les termes sont importants, une pause pour que les otages puissent être libérés.
00:13:32 Anne-Isabelle, il y a l'ouverture de ce deuxième front au nord, tout le monde en parle,
00:13:37 d'autant plus que la menace du Hezbollah pèse grandement,
00:13:41 avec cette prise de parole en ce moment même d'Assad Nasrallah, son leader.
00:13:45 Absolument, au nord, la tension est montée d'un cran à la frontière libano-israélienne
00:13:54 avec une attaque de drones menée par le Hezbollah,
00:13:56 c'était la première hier des drones kamikazes qui ont pu toucher des forces de Tsaïl,
00:14:05 alors qu'effectivement, actuellement, il y a le discours tant attendu et même redouté
00:14:10 du chef du Hezbollah, Assad Nasrallah, qui est, rappelons-le, le chef du Hezbollah depuis 31 ans,
00:14:16 et qui détient les clés de la paix et de la guerre,
00:14:19 et on revient vers vous Nelly, bien sûr, dès que nous avons plus d'informations.
00:14:23 Merci beaucoup, Anne-Isabelle Tollet, avec Olivier Gangloff sur le terrain cet après-midi,
00:14:28 Yvan Rioufol, évidemment, le Hezbollah, il a une capacité de frappe
00:14:33 qui est nettement plus grande sur le papier que celle du Hamas,
00:14:37 parce que finalement, le Hezbollah, au fil des années,
00:14:39 ce mouvement terroriste s'est constitué en véritable armée,
00:14:43 et elle le rappelle, il y a des moyens aériens et des moyens d'artillerie qui sont conséquents,
00:14:48 ces fameux drones kamikazes, des roquettes, c'est pas la première fois que ça arrive,
00:14:52 parce qu'il y a des tirs sporadiques quand même sur cette région,
00:14:54 mais là on sent et on craint, évidemment, une montée en puissance,
00:14:57 est-ce que ça serait de nature à affaiblir quelque peu Tsaïl, selon vous ?
00:15:02 Ça donnerait une envergure internationale, peut-être même mondiale,
00:15:06 à cette guerre qui est pour l'instant une guerre de territoire, une guerre qui reste locale,
00:15:09 mais en effet, derrière tout ceci, derrière le Hamas,
00:15:13 mais derrière le djihad islamique, derrière le Hezbollah,
00:15:16 vous avez l'Iran qui est le grand manipulateur,
00:15:18 et naturellement, si l'Iran décide d'entrer dans le conflit,
00:15:21 ce conflit devient un conflit international, dans la mesure où, dans ce cas-là,
00:15:24 les Américains, qui ont dépêché deux porte-avions au large d'Israël,
00:15:29 interviendraient immédiatement.
00:15:32 Moi, ce qui me fait douter, malgré tout, de cette intervention du Hezbollah,
00:15:36 c'est que pour l'instant, l'offensive n'a été déclenchée que par le Hamas,
00:15:41 il n'y a pas eu d'offensive conjointe, et au sud et au nord,
00:15:44 qui aurait été dévastatrice pour Israël.
00:15:46 On voit bien que le Hezbollah, pour l'instant, n'a pas été pris de cours.
00:15:50 Mais non, au moins, il y a un ultimatum qui a été posé hier, c'est-à-dire,
00:15:54 clairement, arrêter et cesser les combats.
00:15:56 – Pour équilibrer ce que je dis, il faut se souvenir que cet islam chiite,
00:16:00 qui est celui des ayatollahs, est un islam apocalyptique,
00:16:04 c'est-à-dire que c'est un islam millénariste,
00:16:06 qui n'attend que la survenue de l'imam caché,
00:16:09 qui viendrait après la grande explosion du monde.
00:16:11 Donc, on est quand même, là aussi, face à des gens qui ne sont pas rationnels.
00:16:15 Et maintenant, pour avoir rencontré pas mal de militaires en Israël,
00:16:19 je disais en Israël il y a encore deux jours,
00:16:22 où certains d'entre eux n'attendent qu'une chose,
00:16:26 c'est de se confronter, effectivement, à cet ennemi irréductible qu'est l'Iran.
00:16:29 C'est-à-dire que, Tsah al-Hassan a une telle humiliation aujourd'hui
00:16:32 que quand vous parlez à des militaires, ils disent "on ne peut gagner que par chaos".
00:16:35 On ne peut gagner que par chaos face au Hamas,
00:16:37 mais on gagnera par chaos face également au Hezbollah, voire même face à l'Iran.
00:16:41 Donc, si vous voulez, les esprits, en tout cas en Israël, sont préparés à cette guerre-là.
00:16:46 Maintenant, je ne suis pas spécialiste à ce point,
00:16:48 pour savoir si Israël a tous les moyens militaires pour gagner cette guerre,
00:16:51 mais en tout cas, le peuple est dans un tel état de survie, de sidération,
00:16:55 et la mobilisation de la société civile est telle,
00:16:58 qu'il n'y a aucun débat, dans le fond,
00:17:01 sur cette mobilisation existentielle de l'État d'Israël.
00:17:05 On va parler aussi de ce bilan communiqué par le ministère de la Santé du Hamas.
00:17:10 C'est-à-dire que c'est toujours un sujet à caution, ces bilans.
00:17:12 9 000 personnes tuées, dont 3 760 enfants.
00:17:17 Le Hamas qui assure en outre, il y a quelques minutes,
00:17:20 que 14 personnes seraient mortes dans une frappe sur des déplacés vers le sud d'Israël.
00:17:25 Ça nous conduit à parler de ces binationaux,
00:17:27 de cette évacuation de ressortissants étrangers,
00:17:29 qui prend peut-être un peu plus de temps que prévu.
00:17:31 Alors, bien sûr, il y a un espoir, parce qu'ils sont 600,
00:17:34 c'est ce que disait Olivier Véran, à être sortis via le poste de Rafah,
00:17:38 donc vers l'Égypte,
00:17:39 mais il reste de nombreux binationaux américains, britanniques, espagnols, les Français.
00:17:43 Alors, a priori, pour avoir lu le Washington Post ce matin,
00:17:46 ils ne figurent pas dans la liste des premiers partants.
00:17:49 Je vous propose d'écouter Olivier Véran, je vous fais réagir.
00:17:51 À l'heure à laquelle on se parle, il y a par exemple 600 binationaux,
00:17:55 600 étrangers qui sont évacués à destination de l'Égypte.
00:17:59 Il y a des milliers de personnes qui peuvent passer par le corridor humanitaire
00:18:03 pour aller se mettre à l'abri.
00:18:05 Donc, ce travail qui est fait de diplomatie sur place,
00:18:07 il permet quand même d'avoir l'organisation de campements humanitaires,
00:18:10 de faire venir aussi des ressources,
00:18:12 notamment des ressources en médicaments, des ressources logistiques,
00:18:15 pour pouvoir construire des hôpitaux de fortune,
00:18:18 mais qui sont extrêmement utiles sur place.
00:18:20 Et la France prend d'ailleurs toute sa place.
00:18:22 Je vous le redis, nous avons le bâtiment de navire Tonnerre,
00:18:26 qui est capable d'avoir un hôpital militaire,
00:18:28 pour pouvoir soigner des gens.
00:18:29 Et donc, tout ça se fait aussi par l'action de la coordination internationale
00:18:33 et par la loi diplomatique.
00:18:34 Alors, ce qui frappe un peu, c'est qu'on a l'impression qu'il y a des listes de priorité.
00:18:38 Et clairement, la France, à priori, ne figure pas sur cette liste.
00:18:43 Mais je sais qu'il y a certaines voix qui s'élèvent pour dire
00:18:46 "Attention aussi à ceux qui sortent, il faudrait peut-être identifier ceux qui sortent",
00:18:49 parce qu'on a l'exemple de cette femme dont des enfants ont été tués,
00:18:53 qui, elle, était une activiste.
00:18:54 Alors, bien sûr, elle peut brandir sa nationalité française
00:18:57 lorsqu'elle est à Gaza, pour tenter de partir,
00:19:00 mais on sait, on connaît aussi son parcours radicalisé.
00:19:03 Donc, il faut être extrêmement prudent.
00:19:04 Je n'ai pas d'informations très particulières là-dessus.
00:19:06 Ce que je peux vous dire, en tout cas, c'est vous rappeler les buts de guerre,
00:19:09 tels que je les ai compris,
00:19:10 tels qu'ils sont réaffirmés à chaque fois par l'État israélien,
00:19:12 c'est d'éradiquer le Hamas.
00:19:14 C'est-à-dire, non pas d'éradiquer les 40 000 militants du Hamas, naturellement,
00:19:17 mais c'est de couper la tête à tous ces dirigeants du Hamas,
00:19:20 et quoi qu'il arrive.
00:19:21 C'est-à-dire qu'il n'y aura pas, effectivement, de suspension des opérations.
00:19:24 C'est une opération qui va durer, qui sera lente, mais qui ira dans la durée.
00:19:29 Et l'état-major de Tsahal est bien décidé à décapiter les chefs
00:19:34 qui sont encore à Gaza,
00:19:39 mais également dans les hôtels 5 étoiles au Qatar.
00:19:44 Et donc, à partir de là, tout le reste, naturellement...
00:19:48 D'abord, Israël a déjà invité toute la population du nord de Gaza
00:19:52 à quitter ce territoire-là afin qu'elle aille dans le sud.
00:19:54 Et une partie de cette population l'a fait,
00:19:56 puisqu'il y a 800 000 déjà Gazaouis qui sont réfugiés dans le sud de ce territoire,
00:20:03 et avec, effectivement, des exfiltrations pour un certain nombre d'entre eux.
00:20:06 Mais là, je n'ai pas d'informations particulières.
00:20:08 Naturellement, il faut être très vigilant sur le profil de ceux qui pourraient partir,
00:20:12 d'autant que l'Égypte non plus n'est pas ravie d'avoir à accueillir tout cela.
00:20:17 Ça fait partie de la bataille électorale qui est engagée, avec Sisi.
00:20:20 Voilà, mais là, je n'ai pas les éléments diplomatiques non plus.
00:20:23 Mais en tout cas, ce qui est frappant, c'est de bien comprendre
00:20:25 qu'Israël, pour l'instant, ne cessera pas le feu, si je puis dire,
00:20:29 même si, naturellement, elle est habitée par des considérations humanitaires également,
00:20:33 car elle sait très bien que tous les projecteurs sont braqués
00:20:36 sur le comportement de cette armée,
00:20:38 et que ce comportement de cette armée serait jugé irresponsable
00:20:41 si cette armée avait à commettre, naturellement, des dommages collatéraux
00:20:46 qui viendraient à sacrifier des civils et des enfants.
00:20:50 Maintenant, j'invite tout de même à se méfier des chiffres
00:20:52 qui sont avancés par le Hamas et par le Hamas seul,
00:20:55 car, naturellement, le Hamas est également une machine de propagande.
00:20:58 – Oui, j'aimerais qu'on s'intéresse aussi à la visite d'Anthony Blinken,
00:21:01 qui évoquait notre reporter près de la ligne de front,
00:21:04 le secrétaire d'État américain, qui est donc sur place et qui appelle à une pause,
00:21:08 sans qu'on sache effectivement ce que ça revêt.
00:21:10 On imagine aussi que Blinken et Netanyahou se sont entretenus
00:21:14 de ce que va dire Hassan Nasrallah cet après-midi.
00:21:17 Sur place, les enjeux décryptés par l'un de nos reporters, Harold Iman.
00:21:22 – Le secrétaire d'État américain Anthony Blinken est à Tel Aviv,
00:21:27 première étape de sa tournée régionale, afin d'éviter l'escalade,
00:21:32 comme on dit au département d'État à Washington.
00:21:35 Bien sûr qu'il soutient la guerre d'Israël, elle est légitime.
00:21:41 Israël a le droit de se défendre, a-t-il répété, mais de manière plus discrète.
00:21:47 Il voudrait aussi modérer un peu la brutalité de la contre-offensive israélienne sur Gaza,
00:21:56 et particulièrement le nord de Gaza, Gazaville et Djabaliya.
00:22:01 Bien sûr, les Israéliens ont leurs arguments pour persévérer sur cette voie,
00:22:08 mais voilà, Joe Biden doit aussi assurer un soutien politique aux États-Unis
00:22:14 où les électeurs arabes, notamment, commencent à lui bouder leur soutien.
00:22:21 – Alors il y a plusieurs choses qui président la décision d'Anthony Blinken,
00:22:25 mais on l'a bien compris, de Joe Biden, in fine,
00:22:28 c'est l'opinion publique américaine dont on sait qu'elle est un petit peu partagée aussi en ce moment,
00:22:33 sans parler des outrances ou des excès qu'on a pu voir sur les campus américains.
00:22:37 Il y a aussi des voix qui s'élèvent pour demander un peu de retenue dans cette riposte.
00:22:41 Et puis bien sûr, Washington n'a pas envie de s'engager dans un conflit ouvert et direct avec l'Iran,
00:22:45 dont on sait qu'il tire les ficelles, mais qui ne va pas entrer directement dans le jeu.
00:22:48 – Tout l'enjeu est de savoir si cette guerre, qui est encore une guerre locale pour l'instant,
00:22:52 pourrait devenir, risquerait de devenir une guerre de civilisation,
00:22:55 parce que derrière ce conflit-là, il y a un conflit entre les démocraties et les régimes totalitaires,
00:22:59 et plus généralement encore, il y a un conflit entre l'islam conquérant et le monde occidental.
00:23:04 Et bien sûr, tout le monde redoute ce choc de culture, ce choc de civilisation,
00:23:08 et c'est un choc de civilisation et de culture qui est revendiqué par le clan islamique,
00:23:12 en erdogant le grand sultan turc encore récemment.
00:23:16 – Il est sorti du bois la semaine dernière.
00:23:18 – Il en garde sur le fait de savoir si l'Occident voulait, oui ou non,
00:23:21 réveiller dans le fond la guerre entre le croissant et la croix.
00:23:25 Donc il faut naturellement être terriblement prudent, car nous sommes à deux doigts,
00:23:28 me semble-t-il, d'une possible guerre monumentale,
00:23:32 cette fois-ci, tout à fait dévastatrice.
00:23:34 – Vous pensez quand même qu'un basculement est possible dans ce conflit ?
00:23:37 – Sur le papier, le basculement est possible.
00:23:39 – Non, non, sans ce qui se passe au nord.
00:23:41 – Si vous étudiez l'irrationalité des ayatollahs,
00:23:46 qui eux penseraient à ce grand islam apocalyptique,
00:23:49 encore une fois, qui viendrait annoncer la survenue de cet imam caché,
00:23:53 il y a quand même, ou également, tout ce fanatisme islamique qui perdure.
00:23:59 Mais il me semble tout de même que la voie de la raison serait d'apaiser les tensions
00:24:03 et que ces tensions se réduisent, dans le fond, à laisser Israël dans sa légitime défense,
00:24:07 mais bien sûr avec toutes les précautions, naturellement,
00:24:09 afin de limiter les pertes des civils.
00:24:12 – On se retrouve dans un instant, juste après la météo du jour,
00:24:15 puis un nouveau rendez-vous de l'Info avec Isabelle Piboulot, tout de suite.
00:24:18 [Musique]
00:24:22 – De retour avec vous, à 14h30, il convient de faire un tour d'horizon de l'actualité.
00:24:27 Isabelle Piboulot, ces dernières heures, Israël a mené de nouvelles frappes
00:24:30 contre le Hamas dans la bande de Gaza.
00:24:32 – Cet après-midi, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé 14 morts
00:24:36 dans un bourgeardement israélien sur des déplacés fuyant vers le sud de Gaza.
00:24:40 Tzahal poursuit ses opérations terrestres et aériennes,
00:24:43 alors que Gaza City est désormais encerclée.
00:24:46 Les précisions de nos envoyés spéciaux à Zderot,
00:24:48 Vincent Fahandej avec Charles Baget.
00:24:51 – La ville de Gaza est désormais totalement encerclée,
00:24:54 cela a été confirmé ces dernières heures par Tzahal,
00:24:57 cela veut dire que les troupes qui sont déployées au nord
00:25:00 et celles déployées au sud ont réussi à faire la jonction,
00:25:03 notamment via le littoral.
00:25:05 Cela veut aussi dire que la bande de Gaza est désormais coupée
00:25:08 en deux parties, entre le nord, donc où il y a cette opération militaire
00:25:11 d'envergure, et le sud, où des centaines de milliers de civils palestiniens
00:25:15 ont trouvé refuge.
00:25:17 Ces dernières heures, il y a eu encore des bombardements intensifs
00:25:20 de la part de l'armée de l'air israélienne, de la part de l'artillerie,
00:25:24 également, qui tirent quasiment en continu
00:25:26 et qui est en train de se déployer tout autour de nous.
00:25:29 Désormais, l'objectif affiché par Tzahal,
00:25:32 le premier c'est d'éradiquer le Hamas de la bande de Gaza,
00:25:36 et puis ensuite il y aura des opérations de secours
00:25:38 pour aller chercher les otages qui sont toujours entre les mains du Hamas,
00:25:42 les otages qui sont au préalable identifiés, localisés,
00:25:45 grâce à des drones de surveillance américains déployés au-dessus de Gaza City.
00:25:49 Et puis selon l'ONU, les besoins en aide pour les populations de Gaza
00:25:53 et de Cisjordanie sont estimés à 1 milliard 200 mille dollars.
00:25:59 Depuis le 7 octobre, plus de 9200 personnes ont été tuées à Gaza,
00:26:03 plus de 130 en Cisjordanie.
00:26:05 Des experts de l'ONU estiment que le peuple palestinien
00:26:08 encoure un grave risque de génocide.
00:26:10 Des propos réfutés par la rédactrice en chef de Radio Judaïca.
00:26:14 Écoutez.
00:26:15 Je vais vous dire honnêtement, on est outrés.
00:26:18 Et en plus, il faut quand même qu'on reprenne un minimum le contexte.
00:26:23 Israël est attaqué par une organisation terroriste
00:26:26 qui s'appelle le Hamas le 7 octobre dernier.
00:26:29 Ils rentrent en Israël, ils massacrent des gens,
00:26:32 ils décapitent des bébés, ils violent, ils brûlent
00:26:35 et ensuite c'est nous qu'on vient accuser de génocide.
00:26:38 On n'a pas envahi la Palestine,
00:26:41 on n'est pas allé attaquer les Palestiniens de Gaza
00:26:45 et on n'a jamais eu l'intention.
00:26:47 Et si depuis 2005, on s'est retiré de ce territoire
00:26:50 et qu'il n'y a pas un seul soldat israélien,
00:26:52 c'est bien la preuve que ce n'est pas du tout
00:26:54 ce qui était dans les intentions d'Israël.
00:26:56 Et puis depuis cette attaque du 7 octobre,
00:26:58 les conséquences à Jérusalem également sont considérables Isabelle.
00:27:00 La situation économique n'est pas épargnée,
00:27:03 le nombre de touristes dans la ville a fortement diminué
00:27:06 et certains commerçants tentent de survivre tant bien que mal.
00:27:09 Aminata Demphal et Kylian Saleh.
00:27:11 Au cœur de Jérusalem, les rues autrefois fréquentées
00:27:14 laissent aujourd'hui place au vide.
00:27:16 Dans la ville israélienne, le tourisme est en berne,
00:27:19 certains commerçants ont décidé de baisser le rideau
00:27:22 et d'autres comme Marwan préfèrent malgré tout rester ouverts.
00:27:26 Je n'ai jamais vu ça de toute ma vie,
00:27:29 j'ai 48 ans et rien de tel ne s'est produit,
00:27:32 c'est pire qu'à l'époque du coronavirus.
00:27:35 Le constat est le même pour cet étudiant habitué
00:27:38 à une ambiance bien différente dans la ville sainte,
00:27:40 y compris dans les lieux de culte.
00:27:42 Avant la guerre, cet endroit était vraiment vivant,
00:27:45 plein de gens qui priaient et confiaient leurs problèmes à Dieu
00:27:47 et en général très spirituel.
00:27:49 Et maintenant il est complètement vide,
00:27:51 il n'y a plus personne.
00:27:53 Malgré la suspension de nombreux vols en direction de Jérusalem,
00:27:56 certains touristes comme Rachid ont tout de même pu rejoindre la ville.
00:28:00 Il est arrivé il y a quelques jours en passant par la Jordanie.
00:28:04 C'est assez bizarre d'être un touriste ici en ce moment,
00:28:07 mais je comprends les deux côtés parce que les deux côtés souffrent.
00:28:10 Avant le 7 octobre, de Jérusalem à Tel Aviv,
00:28:13 en passant par Bethléem,
00:28:15 près de 3 millions de touristes étaient venus visiter le pays.
00:28:18 On va parler de la tempête Kiaran qui n'a pas épargné,
00:28:21 loin s'en faut, l'ouest de l'Hexagone.
00:28:23 A la mi-journée, 115 000 clients inédits s'étaient privés d'électricité en Normandie,
00:28:28 plus de 300 000 en Bretagne.
00:28:30 Le président de la République y est attendu pour remercier les forces de secours
00:28:34 et échanger avec les habitants.
00:28:36 Le Finistère ou encore l'île Évilaine ont été durement touchés
00:28:39 dans la nuit de mercredi à jeudi.
00:28:41 Corentin Bréau.
00:28:43 Des clôtures retournées, des arbres arrachés et des toitures détruites.
00:28:49 Dans le département du Finistère,
00:28:51 le passage de la tempête Kiaran fut éprouvant.
00:28:54 J'habite sur Port Salles depuis 20 ans,
00:28:58 on n'a jamais vu ça en fait.
00:29:00 Ah, depuis 1999, on n'a jamais vu ça.
00:29:02 Donc on essaye de déblayer un peu la route.
00:29:04 Certaines rafales de vent ont atteint 200 km/h
00:29:07 et ont provoqué de gros dégâts qu'il a fallu réparer dans la journée.
00:29:12 Nous on n'a plus de cerfs.
00:29:14 De cerfs ?
00:29:15 On avait tout bâché, sanglé.
00:29:18 Amoisée en île Évilaine,
00:29:20 Marie fait partie des Bretons qui ont été privés d'électricité.
00:29:24 Plus d'électricité, plus aucun appareil qui fonctionne.
00:29:27 Heureusement qu'on a laissé quelques volets ouverts,
00:29:29 ce qui nous permet quand même d'avoir un peu de lumière du jour,
00:29:32 mais sinon...
00:29:33 Et internet ?
00:29:34 Non, ça ne fonctionne plus. Le fil est arraché.
00:29:37 Si aucun décès n'est à déplorer dans la région,
00:29:40 nul doute que cette nuit de tempête restera dans les mémoires bretonnes.
00:29:44 On rappelle ce terrible bilan.
00:29:46 La tempête Karen a fait au moins 12 morts en Europe, dont 2 en France.
00:29:49 Après avoir frappé le littoral atlantique,
00:29:51 la tempête s'est décalée vers l'est du continent.
00:29:54 L'Italie a été particulièrement touchée.
00:29:56 Au moins 5 morts sont à déplorer en Toscane,
00:29:59 où l'état d'urgence a été décrété.
00:30:01 Des chutes d'arbres causées par les vents violents
00:30:03 sont à l'origine de la plupart de ces accidents mortels.
00:30:06 Merci beaucoup Isabelle.
00:30:07 On se retrouve pour le journal de 15h.
00:30:09 Dans un instant, Yvon, je vous ferai réagir à deux sondages.
00:30:12 Deux sondages, l'un sur l'islamisme.
00:30:15 Est-ce que c'est un danger pour la France ?
00:30:17 Une écrasante majorité, les Français disent oui.
00:30:19 Et puis un sondage sur le danger aussi que représente pour la République
00:30:22 un certain Jean-Luc Mélenchon.
00:30:24 A tout de suite.
00:30:25 On a pas les mêmes sujets.
00:30:26 De retour avec vous dans 180 minutes.
00:30:32 Info toujours avec Yvan Réaufold sur le plateau.
00:30:35 Yvan, deux sondages à commenter cet après-midi.
00:30:38 On va commencer avec celui qu'on a mené sur l'islamisme.
00:30:41 78% des Français sondés estiment que c'est un danger pour la France.
00:30:48 On aime bien affiner un petit peu le tir
00:30:51 et voir comment ça se passe en fonction des âges,
00:30:53 en fonction des familles politiques ou des sympathies politiques.
00:30:57 Voyons peut-être un peu plus dans le détail ce que ça représente.
00:31:00 Selon qu'on se trouve à gauche ou à droite.
00:31:02 A gauche, évidemment c'est un peu minoré, 61%.
00:31:05 Et 39% tout de même qui disent non.
00:31:10 Et puis évidemment le total droite est exacerbé avec 92%.
00:31:14 Et puis après, en fonction des familles politiques plus ciblées,
00:31:19 et en l'occurrence la France insoumise,
00:31:21 là, le ratio s'inverse.
00:31:23 C'est-à-dire qu'à 54%, on estime que non.
00:31:27 L'islamisme, on parle même pas de l'islam là,
00:31:29 on parle de l'islamisme qui ne constitue pas,
00:31:32 aux yeux des sympathisants de la France insoumise,
00:31:35 une menace particulière pour notre pays.
00:31:37 Je vous propose d'écouter ce qu'en disait Stanislas Ilyich.
00:31:39 Stanislas Guérini qui a quand même marqué sa surprise.
00:31:42 Et puis je vous fais réagir.
00:31:43 Ce qui est étonnant, c'est qu'on ne soit pas à 100% à répondre
00:31:46 que l'islamisme c'est une menace pour notre pays,
00:31:50 sans jamais confondre l'islam et le droit de pratiquer une religion.
00:31:55 C'est le cas de la laïcité et de l'islamisme,
00:31:57 qui est un projet politique et un projet évidemment menaçant pour notre pays.
00:32:03 Tous ceux qui ont péri des attentats islamistes sont là,
00:32:06 ou ne sont plus là malheureusement pour pouvoir en témoigner.
00:32:09 Et donc sont évidemment la preuve que l'islamisme est une menace.
00:32:14 Bon, est-ce que vous aussi vous êtes surpris
00:32:16 que ce ne soit pas l'entièreté des sondés qui disent
00:32:20 évidemment que l'islamisme c'est un danger ?
00:32:23 Je suis déjà rassuré qu'il y en ait autant qui mettent en garde,
00:32:26 qui ont compris les mises en garde contre l'islamisme.
00:32:28 Maintenant on sait parfaitement que l'islamisme est également
00:32:31 une idéologie totalitaire qui est comprise d'abord par une partie
00:32:34 de la communauté musulmane, donc peut-être est-ce que cette communauté musulmane-là,
00:32:38 qui n'est pas l'ensemble de la communauté musulmane,
00:32:40 se retrouve dans cet islamisme-là, qui est un islam dévoyé,
00:32:42 qui est un islam guerrier, qui est un islam littéral,
00:32:45 qui prend les surates à la lettre.
00:32:48 Et puis il y a derrière également ces 22% qui ne voient pas
00:32:51 dans l'islamisme un danger, tout ce qu'on a appelé l'islamo-gauchisme,
00:32:54 c'est-à-dire toute cette frange de l'extrême-gauche,
00:32:56 voire de la gauche perdue, qui croit voir maintenant dans le musulman
00:33:00 le nouveau de l'année de la Terre et dans l'islam,
00:33:03 un islam révolutionnaire, l'islam révolutionnaire étant l'islamisme.
00:33:07 Donc cela me rassure, ce que je ne comprends pas bien,
00:33:10 en revanche, c'est par exemple la déclaration du recteur de la mosquée de Paris
00:33:16 qui met en garde contre les discours anti-musulmans,
00:33:20 parce qu'il voit des discours anti-musulmans dans les discours
00:33:23 qui mettent en garde contre l'islamisme.
00:33:25 Donc vous avez une grande personnalité musulmane qui confond l'islam
00:33:29 et l'islamisme et qui amalgame dans le fond à nouveau,
00:33:32 même s'il n'emploie pas le mot d'islamophobie,
00:33:35 il en voit bien que cette islamophobie a été une intimidation
00:33:38 qui a été récurrente pendant un certain nombre de temps.
00:33:41 Et ce qui me rassure, c'est de voir que les Français ne sont pas réceptifs
00:33:44 à cette intimidation d'une accusation d'islamophobie
00:33:47 afin de pouvoir désigner l'islam, enfin de pouvoir critiquer
00:33:50 les dérives de l'islam quand elles arrivent à cet islamisme radical.
00:33:55 - Et puis il y a donc ce deuxième sondage mené sur la personnalité
00:34:00 de Jean-Luc Mélenchon. Est-il aujourd'hui le leader de la France insoumise
00:34:05 un danger pour notre République ? Hop, le camembert grossit.
00:34:09 71% tout de même disent oui. Et alors là, c'est ce qui m'a étonnée.
00:34:14 Au fond, 8% chez LFI. C'est-à-dire qu'on voit bien qu'il y a quand même
00:34:19 cette petite portion de membres de la France insoumise
00:34:22 qui ne sont pas... On sait qu'il y a des courants un peu
00:34:25 et quelques dissensions au sein de ce mouvement aujourd'hui.
00:34:29 Il y en a 8 qui considèrent qu'en effet, peut-être qu'il est dangereux
00:34:33 pour notre République. - Oui, il serait temps en effet
00:34:36 que la France insoumise s'interroge sur cette option qui a été celle
00:34:39 de Mélenchon de vouloir flatter un électorat. Parce que naturellement,
00:34:43 cela ne répond pas, j'imagine, à ses convictions profondes.
00:34:46 On l'avait connu, républicain et laïc. Et là, on voit bien qu'il flatte
00:34:49 dans le fond une théocratie. Il flatte une théocratie et il flatte
00:34:52 surtout un totalitarisme. Donc il y a naturellement une erreur grossière
00:34:56 d'un électoralisme très bas du front, si je puis dire.
00:34:59 Et en plus, avec cette erreur manifeste qui a été la sienne
00:35:03 de désigner lors de la dernière manifestation pro-amas place de la République
00:35:08 où on avait vu un flot de drapeaux palestiniens et lui nous dire
00:35:12 dans un tweet "voici la France". Non, la France, ce n'est pas la France
00:35:15 qui dresse des drapeaux palestiniens. La France dresse des drapeaux français.
00:35:18 Enfin, jusqu'à présent, et d'ailleurs, les Français l'ont bien compris.
00:35:21 Donc, c'est un homme qui fait peur et c'est un homme qui divise
00:35:23 et c'est un homme qui fait s'affronter deux Frances qui deviennent irréconciliables.
00:35:27 La France républicaine et démocratique et une France, cette France des 22%,
00:35:31 dans le fond, qui se retrouve dans cette idéologie islamiste.
00:35:34 Et il y a vraiment un séparatisme qui s'est installé et dans lequel,
00:35:37 malheureusement, Jean-Luc Mélenchon, qui est une personnalité
00:35:41 qui aurait dû être respectable, Jean-Luc Mélenchon a prêté son concours,
00:35:44 sa soumission, dans le fond, à cet islamisme.
00:35:46 On ne peut pas l'appeler la France insoumise, mais la France soumise.
00:35:49 Alors, je vous propose d'écouter une autre réaction, celle de Robert Ménard
00:35:51 qui était notre invité. Lui, il va jusqu'à parler d'un miroir inversé
00:35:55 de Jean-Marie Le Pen. Écoutez.
00:35:57 C'est le miroir inversé de Jean-Marie Le Pen.
00:36:00 C'est la même folie. C'est le même goût de la provocation.
00:36:04 Aujourd'hui, il est porteur d'un discours qui est mortifère.
00:36:08 Il est porteur d'un discours qui divise profondément cette société.
00:36:13 Est-ce que c'est votre avis ? Il y a une sorte de folie, quand même, chez ce personnage ?
00:36:16 Oui, on peut faire ce parallèle, naturellement, mais il y avait
00:36:19 chez Jean-Marie Le Pen une provocation qui a voulu absolument apparaître
00:36:23 comme étant un paria, tandis qu'il y a chez Jean-Luc Mélenchon,
00:36:26 semble-t-il, un choix électoral, un choix de vouloir flatter une communauté.
00:36:30 Et c'est un choix plutôt rationnel. Et donc, naturellement,
00:36:33 on peut faire la comparaison entre les deux. Et tous deux sont d'ailleurs porteurs
00:36:36 d'un même antisémitisme, dans le fond. Mais la comparaison s'arrête là.
00:36:40 Je pense qu'il serait dangereux de vouloir minimiser à ce point
00:36:46 ce qui est devenu Mélenchon.
00:36:48 Alors, il nous reste deux minutes pour commenter ce qui se passe au Proche-Orient.
00:36:51 Vous le savez, en début d'après-midi, Hassan Nasrallah, pour l'Hezbollah,
00:36:55 avait promis de prendre la parole pour dire ce qu'il comptait faire,
00:36:58 parce qu'il avait posé un ultimatum à la fin de la riposte contre le Hamas.
00:37:04 Sinon, il menaçait, au fond, d'engager plus avant ses troupes,
00:37:08 dont on sait déjà qu'elles tirent déjà sur le nord d'Israël.
00:37:12 Deux citations du début de sa prise de parole.
00:37:15 Il dit à Hassan Nasrallah, "À tous les égards, il n'y a pas de guerre plus sainte
00:37:19 que cette guerre contre les sionistes, et puis un petit peu plus tard,
00:37:23 celle-ci qu'on a pu extraire. Les conditions en Palestine,
00:37:27 ces dernières années, ont été extrêmement dures,
00:37:30 en particulier avec ce gouvernement israélien extrémiste, insensé,
00:37:35 stupide et sauvage."
00:37:38 Évidemment, on se doutait qu'il n'allait pas revenir sur le 7 octobre,
00:37:41 puisque voilà, il y apporte une forme de justification.
00:37:44 Mais pour l'instant, il n'y a pas question d'opération militaire.
00:37:47 Ce n'est pas une déclaration de guerre. Ce qu'on pouvait redouter...
00:37:49 Il n'y a rien sur le plan militaire, encore.
00:37:51 Les mots sont attendus, bien sûr. L'autorité palestinienne...
00:37:53 Rien de même sous le soleil.
00:37:55 Mais pour l'instant, il n'y a pas de déclaration de guerre,
00:37:57 il n'y a pas cette volonté de poursuivre un djihad au cœur même,
00:37:59 et en s'affrontant...
00:38:01 Alors on verra, parce qu'on sait que c'est un tribun,
00:38:03 c'est un orateur qui est souvent...
00:38:05 Je pense qu'il aurait dû abattre ses cartes tout de suite, il me semble.
00:38:07 C'est vrai ?
00:38:08 Je n'en sais rien, il me semble.
00:38:09 Il faut toujours avoir à l'esprit ceci de présence,
00:38:13 c'est que pour Israël, en tout cas,
00:38:15 ne serait-ce que vaincre le Hamas serait déjà vaincre l'Iran,
00:38:18 parce que derrière le Hamas, il y a l'Iran.
00:38:20 Et si l'Israël se contente d'avoir à vaincre le Hamas,
00:38:22 l'Israël se contentera effectivement d'avoir été victorieux
00:38:26 indirectement de l'Iran, par la puissance que l'Iran avait
00:38:29 à vouloir influer sur la stratégie du Hamas.
00:38:32 Merci beaucoup, Yvan, d'avoir été notre invité cet après-midi.
00:38:35 On va marquer une courte pause, et puis bien sûr,
00:38:37 on retrouvera nos invités pour la partie débat politique
00:38:40 d'ici un petit moment.
00:38:42 On va guetter aussi avec attention ce qui se passe du côté de Beyrouth,
00:38:45 avec peut-être effectivement une déclaration de guerre
00:38:48 un peu plus marquée de la part du leader du Hezbollah,
00:38:51 Hassan Nasrallah, et puis bien sûr, Isabel Pibolo,
00:38:54 pour le JT de 15h. À tout à l'heure.
00:38:56 Il est pratiquement 15h, il est temps de retrouver Isabel Pibolo
00:39:02 pour le journal dans 180 minutes.
00:39:04 Bonjour Isabel, son discours était très attendu,
00:39:06 le chef du Hezbollah s'est donc exprimé cet après-midi.
00:39:09 Une première prise de parole de Hassan Nasrallah
00:39:11 depuis le début de la guerre, le 7 octobre dernier.
00:39:14 On va rejoindre tout de suite nos envoyés spéciaux
00:39:16 à proximité de la bande de Gaza.
00:39:18 Anne-Isabelle Tollé et Olivier Gangloff, bonjour.
00:39:21 Que faut-il retenir de ce discours ?
00:39:24 Bien, Isabel, voici déjà ce que l'on peut retenir
00:39:28 de ce discours de propagande du chef du Hezbollah libanais,
00:39:32 allié au Hamas et soutenu par l'Iran,
00:39:35 qui s'exprime encore actuellement.
00:39:37 Hassan Nasrallah a notamment déclaré
00:39:39 "Aujourd'hui, les Etats-Unis sont entièrement responsables
00:39:42 de la guerre à Gaza. Israël n'est qu'un outil pour l'exécuter.
00:39:46 La bataille s'achèvera avec la victoire de Gaza
00:39:49 et la défaite de l'ennemi.
00:39:51 Vous ne pourrez parvenir à rien à travers vos massacres",
00:39:55 a-t-il ajouté. Il précise aussi que l'opération
00:39:58 d'éluge d'Al-Qassa du 7 octobre est entièrement palestinienne
00:40:02 pour la Palestine, sa cause son peuple,
00:40:05 et n'est liée à aucun moment au dossier régional,
00:40:08 voire international. Là, on peut traduire,
00:40:11 il veut dire que l'Iran n'est absolument pas derrière
00:40:14 cette attaque du Hamas le 7 octobre.
00:40:16 Nous assistons donc à un discours qui dure depuis une heure,
00:40:19 un discours de propagande martial, belliqueux, voire belliciste,
00:40:23 avec un niveau d'arabe très accessible
00:40:25 pour pouvoir être compris à travers le monde.
00:40:27 Merci à vous, en direct de la bande de Gaza,
00:40:30 Anne-Isabelle Tollé et Olivier Gangloff.
00:40:32 Et puis, on va parler à présent, Isabelle,
00:40:34 de ce groupe d'influenceuses qui s'est rendu
00:40:36 dans un kiboutz dévasté.
00:40:37 Oui, il y a eu une visite à la demande
00:40:39 du gouvernement israélien, l'objectif étant de montrer
00:40:42 les horreurs de l'attaque du 7 octobre dernier.
00:40:45 Derrière les affrontements, une bataille d'images
00:40:48 est désormais engagée. Les explications d'Audrey Bertheau.
00:40:51 En pantalon de yoga et gilet pare-balles,
00:40:55 cette influenceuse israélienne aux 500 000 abonnés
00:40:58 sur Instagram est venue visiter un kiboutz
00:41:00 dévasté par le Hamas.
00:41:02 Depuis le 7 octobre, sa page Instagram est passée
00:41:05 d'un défilé de tenues de mode à un contenu
00:41:07 appelant ses abonnés à se rassembler pour Israël.
00:41:10 J'ai tout arrêté pour montrer au monde la vérité,
00:41:15 parce que c'est fou que des gens nient
00:41:17 tout ce qui s'est passé ici. C'est fou.
00:41:19 Je ne peux pas travailler normalement maintenant.
00:41:22 Je suis une influenceuse mode
00:41:24 et maintenant je suis une influenceuse juive.
00:41:26 C'est la seule chose qui compte pour moi,
00:41:28 que les gens sachent que je suis fière d'être juive
00:41:31 et que je resterai fière d'être juive pour toujours.
00:41:34 Alina Rabinovitch, influenceuse culinaire,
00:41:38 a également chamboulé son quotidien
00:41:40 pour venir sur le terrain et montrer ses atrocités.
00:41:43 Le jour où ça s'est passé, j'ai immédiatement su
00:41:47 que je ne voulais plus faire aucun autre contenu.
00:41:50 Nous voyons que tout le monde parle d'Israël tout le temps.
00:41:53 Moi, je veux dire la vérité.
00:41:55 Quand le ministère israélien des Affaires étrangères m'a contactée,
00:41:58 j'ai immédiatement dit oui.
00:42:00 Je me fiche que ce soit dangereux,
00:42:02 parce que je suis ici pour raconter leur histoire.
00:42:05 Comme elle, d'autres influenceurs ont été invités
00:42:08 par le gouvernement israélien pour témoigner de la réalité.
00:42:11 A noter également ce vendredi,
00:42:14 l'arrivée ce matin à Tel Aviv d'Anthony Blinken.
00:42:17 "Israël ne sera jamais seul.
00:42:19 "Israël a le droit et l'obligation de se défendre",
00:42:22 déclaration du secrétaire d'État américain.
00:42:24 Anthony Blinken l'assure,
00:42:26 il faut faire plus pour protéger les civils palestiniens.
00:42:29 Le chef de la diplomatie américaine
00:42:31 se rendra ensuite ce week-end en Jordanie.
00:42:34 Et puis hier, et c'est lié,
00:42:36 le Parlement tunisien a entamé des débats
00:42:38 autour d'un projet de loi inédit.
00:42:40 Un texte qui considère comme un crime
00:42:42 et puni d'une peine de prison
00:42:44 toute normalisation avec Israël,
00:42:46 c'est-à-dire la reconnaissance de l'entité sioniste
00:42:49 ou l'établissement de relations directes ou indirectes avec Israël.
00:42:52 Voici les explications d'Aminata Demphal.
00:42:54 - Une proposition de loi inédite au Parlement tunisien.
00:42:58 Les députés veulent interdire tout contact
00:43:01 de près ou de loin avec Israël.
00:43:03 Élaboré par des partisans du président Kaïs Saïd,
00:43:06 un premier texte avait déjà été déposé
00:43:09 avant même l'attaque du Hamas et la riposte israélienne.
00:43:12 Un texte durci en raison de la guerre.
00:43:15 - Nous maintenons fermement notre position
00:43:18 selon laquelle la Palestine doit être libérée du pays
00:43:21 jusqu'à la mer, avec la récupération complète de la patrie,
00:43:24 la restitution de tous les territoires,
00:43:27 l'établissement de l'état palestinien sur toutes ses terres,
00:43:30 avec Jérusalem comme capitale.
00:43:32 - L'interdiction recouvre toute forme de communication
00:43:35 ou relation commerciale délibérée,
00:43:38 de manière directe ou indirecte avec les Israéliens,
00:43:41 à l'exception des Palestiniens ayant la nationalité israélienne,
00:43:44 participés à des événements, qu'ils soient politiques,
00:43:47 économiques ou encore sportifs.
00:43:50 Le texte prévoit ainsi une peine à l'an de 6 à 12 ans de prison
00:43:53 et à la perpétuité en cas de récidive,
00:43:56 y compris pour les quelques 2000 juifs tunisiens
00:43:59 en contact avec des ressortissants en Israël.
00:44:02 La proposition de loi ne devrait pas être votée dans l'immédiat.
00:44:05 - Après la manifestation à République hier soir,
00:44:08 nouveau rassemblement de soutien prévu pour le peuple palestinien
00:44:11 sera demain à Paris.
00:44:14 - La préfecture de police, la Bia Mosso,
00:44:17 a bien autorisé, mais rappelle qu'aucun débordement
00:44:20 ne sera toléré.
00:44:23 Initialement en retrait, le parti socialiste a annoncé
00:44:26 se joindre au rassemblement. La marche est prévue entre 14h et 19h
00:44:29 de la place de la République à celle de la nation.
00:44:32 - Et puis un tout autre sujet, mais c'est important néanmoins
00:44:35 avec l'arrivée du froid, la grippe saisonnière va faire son retour en France.
00:44:38 - La campagne de vaccination ciblant les plus fragiles
00:44:41 démarre bien, selon le ministère de la Santé,
00:44:44 avec près d'un million 600 000 personnes vaccinées.
00:44:47 Pourtant, certaines pharmacies constatent une diminution
00:44:50 du nombre de patients.
00:44:53 Reportage à Levallois-Perret de Jean-Laurent Constantini.
00:44:56 Le récit est signé Tony Pitaro.
00:44:59 - Dans cette pharmacie de Levallois-Perret,
00:45:02 les premières vaccinations contre la grippe ont commencé.
00:45:05 Ceux pharmaciens observent que moins de personnes
00:45:08 viennent se faire vacciner par rapport aux autres années.
00:45:11 - Les gens sont plus facilement vaccinés à cette époque de l'année.
00:45:14 Alors que c'est important, parce qu'il faut savoir
00:45:17 que le vaccin met 3 semaines pour être complètement efficace.
00:45:20 Donc à partir du moment où vous faites le vaccin,
00:45:23 vous n'êtes pas tout à fait protégé pendant les 3 semaines qui suivent.
00:45:26 Donc c'est bien de le faire maintenant.
00:45:29 - Le vaccin contre la grippe est recommandé pour les personnes
00:45:32 de plus de 65 ans, mais d'autres profils sont à risque.
00:45:35 - On recense également les gens qui souffrent
00:45:38 d'une maladie fragile, la bronchite chronique également.
00:45:41 Ne pas oublier les patients immunodéprimés,
00:45:44 ceux qui vont rentrer dans des chimiothérapies devraient
00:45:47 se faire vacciner avant toute chimiothérapie.
00:45:50 Les diabétiques, ceux qui souffrent également d'obésité morbide,
00:45:53 c'est un risque particulièrement élevé de complications liées à la grippe.
00:45:56 Et enfin, ne pas oublier un dernier point, les femmes enceintes.
00:45:59 - L'épidémie de grippe démarre le plus souvent en fin décembre
00:46:02 et dure en moyenne 10 à 11 semaines.
00:46:05 - Et sans plus tarder, le journal des sports.
00:46:08 - Retrouvez votre programme de choix avec Autosphère,
00:46:11 premier distributeur automobile en France.
00:46:14 ...
00:46:17 - 11e journée de Ligue 1, le Paris Saint-Germain
00:46:20 affronte Montpellier ce soir au Parc des Princes.
00:46:23 Une mise en jambe pour les joueurs du PSG avant leur match
00:46:26 en Ligue des champions mardi.
00:46:29 - 4 matchs, 4 victoires, 12 buts inscrits, 3 encaissés.
00:46:32 Depuis la débâcle à Newcastle, le PSG de Luis Enrique a rectifié le tir.
00:46:35 - Nous sommes dans ce processus d'apprentissage, de croissance.
00:46:38 L'équipe fait beaucoup de choses bien,
00:46:41 mais c'est encore une phase très initiale
00:46:44 dans laquelle nous devons toujours rappeler des choses
00:46:47 que nous devons récupérer, d'autres changer, d'autres améliorer.
00:46:50 - De bonnes choses qui ont replacé l'équipe
00:46:53 à un rang plus digne de son statut en championnat.
00:46:56 - C'est un moment très difficile,
00:46:59 mais c'est un moment très important.
00:47:02 - Au classement, les Parisiens sont 2e à 1 point des Niçois.
00:47:05 En accueillant des Montpellierains inconstants,
00:47:08 ils visent une 1re place provisoire et espèrent maintenir le cap
00:47:11 pour s'installer dans le fauteuil de leader.
00:47:14 - Ce que je veux faire, c'est un Paris Saint-Germain
00:47:17 imprévisible pour le rival, mais prévisible pour nous.
00:47:20 Cela signifie générer à l'opposition
00:47:23 une incertitude et 0 incertitude pour nous.
00:47:26 - Engranger toujours plus de confiance
00:47:29 tout en restant alerte.
00:47:32 - Je suis optimiste et je suis content
00:47:35 de tout ce que je vois, mais le marge de meilleurement pour moi...
00:47:38 - Signer un 5e succès consécutif,
00:47:41 toute compétition confondue, serait en tous les cas
00:47:44 une préparation idéale à 4 jours du match retour
00:47:47 contre Milan en Ligue des Champions.
00:47:51 - Vous avez profité de votre programme de choix
00:47:54 avec Autosphère, 1er distributeur automobile en France.
00:47:57 - Restez bien avec nous.
00:48:00 Dans quelques instants, le débat avec nos invités.
00:48:03 Mais avant cela, je propose de réécouter ce que nous a confié
00:48:06 Stanislas Guerini, l'invité de la matinale.
00:48:09 Aujourd'hui, le ministre de la Transformation et de la Fonction publique
00:48:12 est revenu, entre autres sujets, bien sûr sur le conflit
00:48:15 au Proche et Moyen-Orient. On l'écoute et on revient juste après
00:48:18 - Bonjour, Stanislas Guerini, ministre de la Transformation
00:48:21 et de la Fonction publique. - Bonjour.
00:48:24 - Je voudrais tout d'abord parler avec vous d'un sujet d'actualité,
00:48:27 la tempête Karran, le jour d'après. Beaucoup de foyers sont encore privés
00:48:30 d'électricité aujourd'hui, des transports publics perturbés,
00:48:33 des routes barrées, conséquence de ces vents qui ont soufflé
00:48:36 jusqu'à 200 km/h. Il y a même eu 2 décès. Emmanuel Macron
00:48:39 se rend en Bretagne aujourd'hui auprès des sinistrés,
00:48:42 auprès des forces de secours également. Est-ce qu'on peut dire
00:48:45 aujourd'hui que le pire a été évité ? - Probablement oui,
00:48:48 c'est toujours difficile à dire quand deux de nos compatriotes
00:48:51 ont perdu la vie et je veux avoir une pensée pour eux
00:48:54 et pour leur famille, évidemment. C'est toujours un drame
00:48:57 quand cela arrive, mais oui, par rapport à
00:49:00 l'ampleur de la tempête que nous avons vécue,
00:49:03 quand on compare aux tempêtes précédentes qui avaient
00:49:06 déferlé sur notre territoire, on peut dire effectivement
00:49:09 qu'il y a eu une mobilisation exceptionnelle. Je veux saluer
00:49:12 l'ensemble des agents publics qui ont été mobilisés,
00:49:15 ils ont été très nombreux. Il y a 13 500 sapeurs-pompiers
00:49:18 qui sont intervenus, 3500 fois. Il y a des dispositifs
00:49:21 pour adapter notre société à ces phénomènes
00:49:24 climatiques, pour pouvoir alerter nos concitoyens
00:49:27 dans la nuit, au cœur de la tempête.
00:49:30 Beaucoup de nos concitoyens ont reçu des SMS pour leur indiquer
00:49:33 qu'ils étaient dans une zone dangereuse, il ne fallait pas sortir.
00:49:36 Donc on voit bien que grâce à cette mobilisation exceptionnelle,
00:49:39 notre société s'adapte et fait face
00:49:42 aux pires événements climatiques. Je crois qu'il faut
00:49:45 se préparer, évidemment. On voit bien que l'intensité de ces épisodes,
00:49:48 du fait du changement climatique aussi,
00:49:51 monte un peu à chaque fois, et donc
00:49:54 on a besoin d'adapter notre société et de mobiliser toutes les forces
00:49:57 vives de la nation. - Stanislas Guérini, avant
00:50:00 de revenir en France, tout d'abord un mot sur le conflit
00:50:03 au Proche-Orient entre Israël et le Hamas. Plusieurs experts
00:50:06 mandatés par l'ONU ont alerté hier sur un grave risque
00:50:09 de génocide du peuple palestinien.
00:50:12 Génocide, c'est un mot très fort, c'est l'intention de détruire
00:50:15 en toute ou en partie un groupe national, ethnique ou religieux.
00:50:18 Ça veut dire que ces experts de l'ONU pourraient prêter
00:50:21 à Israël d'autres intentions bien plus graves
00:50:24 que celles de sa propre sécurité. Est-ce que le mot "génocide",
00:50:27 selon vous, est un terme mesuré et responsable ?
00:50:30 - Non, il ne me semble pas adapter
00:50:33 la position française, celle que le président
00:50:36 de la République a toujours été extrêmement claire.
00:50:39 Il faut dire les choses. Israël a le droit
00:50:42 de se défendre. Israël a vécu les pires
00:50:45 attentats terroristes d'un groupe, le Hamas,
00:50:48 terroriste, qui est venu sur son sol,
00:50:51 celui d'une démocratie, tué, exterminé,
00:50:54 justement là, avec des intentions de faire
00:50:57 disparaître une partie de la population
00:51:00 parce qu'ils étaient juifs. Il faut dire les choses.
00:51:03 La position de la France a toujours été claire. Israël a le droit
00:51:06 de se défendre dans le cadre des règles internationales.
00:51:09 - Ces experts de l'ONU mettent de l'huile sur le feu en utilisant ce mot ?
00:51:12 - Je ne sais pas et je ne veux pas le commenter au-delà.
00:51:15 - On rappelle l'antisémitisme en France. - La position de la France,
00:51:18 c'est le respect pour Israël au droit de se défendre
00:51:21 dans le cadre du droit international, du droit humanitaire.
00:51:24 C'est aussi de ne pas confondre le Hamas, qui est un groupe terroriste,
00:51:27 et le peuple palestinien. Les victimes
00:51:30 civiles ont la même valeur, qu'elles soient palestiniennes
00:51:33 ou israéliennes. C'est pour ça que la France
00:51:36 est engagée, justement, pour qu'il y ait
00:51:39 ce corridor humanitaire, pour qu'il y ait une trêve humanitaire.
00:51:42 C'est une position claire, justement, pour éviter
00:51:45 la désescalade. - Stanislas Guérini, les mots sont très importants.
00:51:48 Je pense à la haine des Juifs qui se manifeste aujourd'hui partout dans le monde
00:51:51 et également en France. Et on y vient. 850
00:51:54 actes antisémites, plus de 850 actes antisémites recensés
00:51:57 dans notre pays depuis le 7 octobre dernier. C'est davantage,
00:52:00 bien davantage que sur l'ensemble de l'année dernière.
00:52:03 Des croix gammées, des étoiles de David sur les bâtiments,
00:52:06 des champs de haine envers les Juifs entonnés dans le métro parisien,
00:52:09 plus grave encore, des menaces et des agressions contre les personnes.
00:52:12 Stanislas Guérini, quand on en est là, dans notre société
00:52:15 aujourd'hui, est-ce qu'il n'est pas déjà trop tard ?
00:52:18 - Je crois qu'il n'est jamais trop tard, mais il faut ouvrir les yeux
00:52:21 sur le fait qu'il y a un antisémitisme
00:52:24 qui ressurgit, qui est présent dans notre pays,
00:52:27 qui est latent, qui n'est pas, contrairement à ce que
00:52:30 je peux entendre parfois, l'importation du conflit,
00:52:33 dont vous venez de me parler, entre Israël et la Palestine.
00:52:36 Ces actes antisémites, cette résurgence d'actes antisémites,
00:52:39 l'intervenait dès le 7 octobre, au moment
00:52:42 où Israël était touché en son cœur
00:52:45 et 1 400 Israéliens perdaient la vie parce qu'ils étaient
00:52:48 juifs, justement, et c'est l'affaire de tous.
00:52:51 - Quelle est la source de l'antisémitisme, aujourd'hui ?
00:52:54 - On voit bien qu'il y a aujourd'hui des formes déguisées
00:52:57 d'antisémitisme. Dans des manifestations,
00:53:00 on ne crie pas forcément "morts aux Juifs", on crie "nique les Juifs".
00:53:03 On ne dit pas forcément "sales Juifs", on dit "sales sionistes".
00:53:06 Et un certain nombre le dénonce
00:53:09 depuis plusieurs années. Nous avions porté,
00:53:12 justement, à l'Assemblée nationale une résolution pour
00:53:15 voir ces nouvelles formes d'antisémitisme, voir
00:53:18 qu'aujourd'hui, l'antisionisme, c'est souvent
00:53:21 une façon déguisée d'attaquer
00:53:24 les Juifs. Et je voulais le dire, ça n'est pas que l'affaire
00:53:27 des Français de confession juive, c'est l'affaire
00:53:30 de tous. - L'antisémitisme, est-ce qu'il est porté aussi
00:53:33 par l'islamisme ? Pensez-vous que l'islamisme est une menace
00:53:36 pour la France ? Pourquoi je vous dis ça ? Parce que 78 %
00:53:39 des Français répondent que oui, et ceux-mêmes à gauche,
00:53:42 d'ailleurs, 61 %, c'est le résultat d'un sondage
00:53:45 CSA pour CNews. - Ce qui est étonnant, c'est qu'on ne soit pas à 100 %
00:53:48 à répondre que l'islamisme, c'est une menace
00:53:51 pour notre pays, sans jamais confondre
00:53:54 l'islam et le droit de pratiquer une religion.
00:53:57 C'est le cas de la laïcité et de l'islamisme,
00:54:00 qui est un projet politique et un projet
00:54:03 évidemment menaçant pour notre pays.
00:54:06 Tous ceux qui ont péri des attentats islamistes sont là
00:54:09 ou ne sont plus là, malheureusement, pour pouvoir en témoigner
00:54:12 et donc sont évidemment la preuve que l'islamisme
00:54:15 est une menace. Je crois que la question de l'antisémitisme
00:54:18 sur lequel vous m'interrogez, c'est une question qui doit
00:54:21 nécessiter une mobilisation collective de dire
00:54:24 aux Français de confession juive dans notre pays
00:54:27 qu'ils ont évidemment le droit de vivre en sécurité
00:54:30 dans notre pays, que la République doit être là pour les protéger.
00:54:33 J'entends bien Stanislas Guérini, mais quand hier, l'imam de Bocquer
00:54:36 a été condamné à huit mois de prison avec sursis.
00:54:39 Je précise bien "avec sursis", après avoir incité au meurtre
00:54:42 de juifs sur les réseaux sociaux. Quel est le message
00:54:45 qui est envoyé aux juifs de France ? - Vous savez, le message que nous
00:54:48 envoyons de façon extrêmement claire, c'est qu'il ne peut pas y avoir
00:54:51 d'impunité pour ceux qui... - Mais comment on peut leur dire
00:54:54 que la France les protège ? - ...menacent. Vous voyez,
00:54:57 il y a quelques jours, le rabbin de Levallois a été menacé par quelqu'un
00:55:00 sur un réseau social. Il a été repéré, il a été conduit
00:55:03 devant la justice, il a été déféré.
00:55:06 Plus de 400 personnes, ces derniers jours, ont été
00:55:09 interpellées. Il y a une fermeté
00:55:12 extrêmement grande, et de la part de la police,
00:55:15 et de la part de la justice, pour justement ne pas laisser s'installer
00:55:18 un sentiment d'impunité. Je parlais à l'instant
00:55:21 des formes déguisées, parfois d'antisémitisme.
00:55:24 Il faut pouvoir les condamner, il faut pointer du doigt.
00:55:27 Ça va être une mobilisation des forces publiques,
00:55:30 je viens de parler de la sécurité, de la police, de la justice.
00:55:33 Ça doit être une mobilisation de sociétés. Il fut un temps
00:55:36 où les Français descendaient dans la rue quand un cimetière
00:55:39 juif était profané. Et nous avons aujourd'hui
00:55:42 des actes qui sont pires que cela. J'ai changé
00:55:45 hier avec un dirigeant de société
00:55:48 dans ma circonscription, dont les crèches,
00:55:51 puisque c'est un réseau de crèches, ont été
00:55:54 menacés, tagués. Il a porté plainte, à la fois parce qu'il y a des étoiles
00:55:57 de David qui ont été mises, mais aussi des croix gammées
00:56:00 sur d'autres crèches. Tout ceci est insupportable. On voit bien,
00:56:03 les témoignages sont extrêmement nombreux, que beaucoup de nos
00:56:06 concitoyens français, des confessions juives,
00:56:09 retirent leur kippa pour aller dans la rue,
00:56:12 changent leur nom sur des applications de téléphone portable.
00:56:15 - Stanislas Guérini. - C'est une mobilisation de sociétés.
00:56:18 - Ces jeunes qu'on entend scander dans le métro,
00:56:21 des slogans haineux envers les Juifs,
00:56:24 est-ce que la bataille n'est pas aussi amenée au niveau
00:56:27 de l'éducation nationale ? - Mais la bataille est amenée à toutes les échelles,
00:56:30 dans tous les pans de notre société.
00:56:33 Ça va être une bataille régalienne pour pouvoir
00:56:36 protéger tous nos concitoyens, tous nos concitoyens,
00:56:39 quelles que soient leurs confessions,
00:56:42 que ce soit l'islam, que ce soit le judaïsme, que ce soit la chrétienté,
00:56:45 tout le monde doit vivre en sécurité dans la République,
00:56:48 mais ça va être une mobilisation générale, à l'école, dans l'enseignement supérieur,
00:56:51 dans la fonction publique aussi.
00:56:54 Je le dis en tant que ministre de la fonction publique,
00:56:57 nous formons l'ensemble des agents publics à la lutte contre le racisme,
00:57:00 à la lutte contre l'antisémitisme, et nous devons encore
00:57:03 accélérer ces formations-là. Ça doit être, encore une fois,
00:57:06 une mobilisation de la société toute entière,
00:57:09 parce que quand ce sont les Juifs qui sont attaqués dans notre pays,
00:57:12 en réalité, c'est la République, ce sont nos valeurs
00:57:15 que certains veulent éradiquer, et ça, nous ne pouvons pas
00:57:18 l'accepter, nous ne pouvons pas avoir de faiblesse sur ces questions-là.
00:57:21 Une manifestation pro-Palestine, Stanislas Guérini
00:57:24 s'est tenue hier à Paris, Place de la République, manifestation
00:57:27 à l'initiative de la France Insoumise et d'autres collectifs politiques et syndicaux.
00:57:30 Une autre aura lieu demain, samedi.
00:57:33 Est-ce que l'antisionisme ouvertement affiché aujourd'hui par la France Insoumise
00:57:36 dans ces manifestations fait le lit de l'antisémitisme en France ?
00:57:39 Écoutez, je crois que le pire des pièges
00:57:42 au fond, ce serait de confondre
00:57:45 le peuple palestinien et le Hamas.
00:57:48 Nous en parlions à l'instant,
00:57:51 il y a un groupe terroriste, on a bien vu, c'était évident
00:57:54 que certaines forces politiques, la France Insoumise,
00:57:57 n'étaient pas capables de mettre les mots sur le terrorisme.
00:58:00 Dès lors, ils sont disqualifiés pour porter
00:58:03 des positions d'équilibre, justement de concorde
00:58:06 et d'unité dans notre pays, quand ils ne savent pas
00:58:09 qualifier même la situation. Donc je crois qu'il ne faut pas confondre
00:58:12 la volonté de manifester pour le peuple palestinien.
00:58:16 Elle peut s'entendre, je la respecte,
00:58:19 et les débordements que nous venons d'évoquer
00:58:22 à l'instant d'antisionisme, d'antisémitisme.
00:58:26 Moi, j'ai évidemment vu que dans ces manifestations,
00:58:29 il y avait des pancartes qui niaient
00:58:32 les crimes abjects qui ont été commis
00:58:35 sur le sol d'Israël, qui niaient le fait que des bébés
00:58:38 aient été tués. On en a aujourd'hui
00:58:41 toutes les preuves, et donc ça, ça n'est pas acceptable.
00:58:44 - 71 % de la République française... - Le rôle de la République,
00:58:47 encore une fois, c'est de ne pas laisser ces débordements
00:58:50 se faire. C'est à chaque fois les décisions,
00:58:53 je veux dire, difficiles, que prennent les préfets de la République.
00:58:56 71 % des Français considèrent que Jean-Luc Mélenchon
00:58:59 est un danger pour la République, sondage CSA pour CNews,
00:59:02 là aussi. Qu'en pensez-vous ?
00:59:04 Dès lors que sa parole porte et que personne
00:59:07 ne le conteste, moi, j'ai respecté
00:59:10 pendant longtemps la parole de Jean-Luc Mélenchon,
00:59:13 qui était une parole, au fond, empreinte de culture,
00:59:16 qui était une parole réfléchie.
00:59:19 On voit bien qu'il y a une dérive insupportable,
00:59:22 aujourd'hui, de la France insoumise, de son dirigeant actuel.
00:59:25 Je suis encore glacé en me remémorant
00:59:28 le tweet qu'il a pu faire en évoquant
00:59:31 le fait que Yael Bonbivet campe à Tel Aviv.
00:59:34 Tout ça est une dérive qu'il a amenée, effectivement,
00:59:37 en dehors du champ républicain.
00:59:40 Donc, je crois que cette parole-là est dangereuse,
00:59:43 précisément parce qu'elle porte dans notre société.
00:59:46 - Stanislas Guérini, ministre de la Transformation et de la Fonction publique.
00:59:49 On va parler du projet de loi Immigration qui arrive au Sénat
00:59:52 le 6 novembre, c'est-à-dire lundi prochain.
00:59:55 Est-ce que vous allez entendre les Français,
00:59:58 qui sont une majorité, à réclamer des dispositions plus répressives ?
01:00:01 C'est ce que révèle cette semaine un sondage Odoxa pour Le Figaro.
01:00:04 - Vous savez, je crois que les Français, nos concitoyens,
01:00:07 ils veulent sur ces questions-là et sur les enjeux d'immigration,
01:00:10 de l'efficacité. Ils veulent que les lois de la République
01:00:13 puissent s'appliquer. Ils veulent que,
01:00:16 quand on prend des décisions de reconduire
01:00:19 des personnes qui n'ont pas leur place sur le territoire français
01:00:22 à la frontière, on puisse le faire.
01:00:25 Et je crois que c'est ce qu'on va faire.
01:00:28 - Et vous, vous êtes d'accord avec moi,
01:00:31 que quand on prend des décisions de reconduire
01:00:34 des personnes qui n'ont pas leur place sur le territoire français
01:00:37 à la frontière, on puisse le faire, qu'on puisse expulser
01:00:40 celles et ceux qui sont justement des dangers pour notre République,
01:00:43 qu'on puisse mettre en place des critères,
01:00:46 par exemple par les Français, pour accorder des titres de séjour.
01:00:49 Ils veulent qu'on puisse raccourcir les délais.
01:00:52 On voit bien qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de procédures
01:00:55 de recours quand on donne une décision quant au droit d'asile.
01:00:58 Gérald Darmanin, le ministre de la Transition...
01:01:01 - Et l'article 3 qui permet de régulariser les sans-papiers
01:01:04 dans les métiers en tension. - Mais parce que c'est ça aussi
01:01:07 la réalité de notre pays. Je pense que nos concitoyens,
01:01:10 ils sont très pragmatiques en réalité sur les questions.
01:01:13 C'est ce que les sondages montrent. Ils veulent qu'on puisse coller
01:01:16 à la réalité de notre pays. La réalité, c'est qu'aujourd'hui,
01:01:19 on n'applique pas suffisamment bien le droit,
01:01:22 et nous nous en donnons les moyens dans ce projet de loi,
01:01:25 et certains, aujourd'hui, étrangers en France,
01:01:29 travaillent, travaillent durement, sont attachés
01:01:32 aux valeurs de la République, le sont dans des métiers
01:01:35 en tension, et donc on doit pouvoir régulariser ces situations.
01:01:38 Encore une fois, la ligne du gouvernement,
01:01:41 notre ligne de conduite, c'est une ligne d'efficacité
01:01:44 sur ces questions-là, et je mesure aujourd'hui...
01:01:47 - Donc pas de référendum pour modifier la Constitution ?
01:01:50 - Pourquoi pas, mais ça prendrait 3 ans.
01:01:53 Il faudrait pouvoir faire un référendum sur le référendum
01:01:56 pour pouvoir, à la fin, avoir un débat sur l'immigration.
01:01:59 Moi, je préfère, et je crois que les Français raisonnent
01:02:02 comme je suis en train de le faire, des mesures d'efficacité
01:02:05 qu'on puisse appliquer rapidement. C'est une bonne chose
01:02:08 que le débat parlementaire puisse se faire au Sénat,
01:02:11 puis à l'Assemblée, pour pouvoir, encore une fois,
01:02:14 nous donner tous les moyens de l'efficacité et de coller
01:02:17 aux réalités de terrain pour apporter des réponses
01:02:20 à des questions qui sont très importantes.
01:02:23 - Merci à vous, Stanislas Guerini, ministre de la Transformation
01:02:26 et de la Fonction publique. Vous étiez l'invité de CNews
01:02:29 et d'Europe 1. Vos programmes continuent sur nos 2 antennes.
01:02:32 - De retour avec vous dans 180 minutes Info.
01:02:35 On va entamer la partie débat de notre après-midi
01:02:38 avec aujourd'hui François Calfon, qui est conseiller régional du PS.
01:02:41 Bonjour. Merci d'être avec nous cet après-midi.
01:02:44 Bienvenue à vous, général Vincent Desportes.
01:02:47 Nathan Devers, écrivain, est là également.
01:02:50 Raphaël Stainville, journaliste au JLD, nous rejoindra d'ici un petit instant.
01:02:53 Avant d'entamer les thèmes qui vont nous occuper cet après-midi,
01:02:56 je vous propose de faire un petit détour par la Bretagne
01:02:59 avec cette image d'Emmanuel Macron,
01:03:02 qui vient d'arriver à Plougastel, près de Brest,
01:03:05 au lendemain du passage de cette puissante tempête qui harrène,
01:03:08 pour remercier les forces de secours,
01:03:11 pour s'entretenir avec certains des habitants
01:03:14 des communautés les plus durement touchées,
01:03:17 puisque, vous savez, il y a plus d'un million de résidents
01:03:20 qui ont été privés d'électricité momentanément.
01:03:23 Le réseau mobile a été fortement endommagé également.
01:03:26 On note aussi ces chutes d'arbres et l'arrêt des transports.
01:03:29 Et puis, bien sûr, ce bilan, deux morts sont à déplorer sur notre territoire.
01:03:32 Emmanuel Macron, qu'on entendra sans doute un petit peu plus tard
01:03:35 dans l'après-midi, qui est accompagné de trois ministres,
01:03:38 Gérald Darmanin, Hervé Berville et Christophe Béchut.
01:03:41 Voilà, c'était la petite image.
01:03:44 On attend la prise de parole présidentielle dans le courant de l'après-midi.
01:03:47 L'autre actualité qui nous occupe, alors que Raphaël Saint-Ville vient de nous rejoindre.
01:03:50 Bonjour Raphaël. - Bonjour Némi. - C'est bien sûr la perspective,
01:03:53 on l'a beaucoup évoqué ces dernières heures, de l'ouverture d'un nouveau front,
01:03:56 d'un deuxième front, à vrai dire, au nord d'Israël.
01:03:59 Tout le monde en parlait, parce que la menace du Hezbollah paraissait
01:04:02 un petit peu plus pressante ces derniers jours.
01:04:05 Avec cette prise de parole en ce moment même d'Assad Nasrallah,
01:04:08 on sait que les accrochages à la frontière entre le Liban et Israël
01:04:12 sont réguliers, quasi quotidiens. L'armée israélienne parle de 70 morts
01:04:16 dans le sud du Liban depuis le 7 octobre dernier.
01:04:19 Et puis voilà, on a déjà un peu la teneur du discours
01:04:22 qu'a prononcé Assad Nasrallah, général des Portes.
01:04:25 Un discours bien sûr toujours agressif dans les termes,
01:04:28 dans les mots choisis à l'égard d'Israël, qui justifie
01:04:31 l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier, mais de fait,
01:04:34 il n'a pas vraiment évoqué de montée en puissance du conflit
01:04:37 d'extension du conflit au niveau régional.
01:04:40 En disant ceci, ce qui s'est passé le 7 octobre,
01:04:44 c'est entièrement et 100% pour la cause palestinienne.
01:04:48 Il n'est pas question, voilà, l'attentat est une opération
01:04:51 100% palestinienne, il n'est pas question d'élargir le conflit.
01:04:54 D'une certaine manière, est-ce que pour vous, ça dégonfle
01:04:57 un petit peu tout ce qui avait été mis en scène ces dernières heures ?
01:05:00 On a beaucoup parlé de ce teasing à grand renfort de communication,
01:05:03 de clips vidéo. Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:05:05 Qu'est-ce que ça nous dit des intentions et du Hezbollah
01:05:08 et de l'Iran aujourd'hui ?
01:05:09 Je pense d'abord que ce discours n'a déçu que ceux qui s'attendaient
01:05:12 à une véritable déclaration de guerre, qui était totalement improbable.
01:05:16 Le rapport de force fait que si le Hezbollah avait décidé
01:05:20 de rentrer frontalement en guerre contre Israël,
01:05:22 le Hezbollah aurait disparu assez rapidement, forcément,
01:05:25 alors qu'il a pour la seule une ronde de situation au Liban.
01:05:29 Donc évidemment, c'est une très bonne nouvelle.
01:05:32 Le piège dans lequel aurait pu tomber Israël,
01:05:35 c'est dans la surextension impériale.
01:05:38 Et il est clair qu'Israël ne peut pas se battre sur tous les fronts à la fois.
01:05:43 Donc je crois que c'est plutôt une bonne nouvelle
01:05:45 et s'engage aussi quelque part un désengagement de l'Iran.
01:05:49 Donc l'Iran reste raisonnable dans cette affaire-là.
01:05:51 L'Iran a besoin de faire remonter le problème palestinien,
01:05:55 ça s'est passé le 7 octobre, pour rester un acteur important
01:06:00 au Moyen-Orient, mais visiblement, il pense probablement
01:06:04 qu'assez de choses ont été faites, on va laisser la guerre continuer,
01:06:08 mais on va éviter un angoissement total,
01:06:10 ce qui est évidemment une bonne nouvelle pour tout le monde.
01:06:13 – Pour l'instant. – Pour l'instant.
01:06:15 – Rappelons quand même en deux mots ce que constitue aujourd'hui
01:06:18 la force de frappe réelle du Hezbollah,
01:06:20 dont on sait que ce mouvement est constitué en armée très organisée.
01:06:25 Ça fait quand même plusieurs décennies qu'il est à l'œuvre au Liban,
01:06:29 avec des soutiens extérieurs.
01:06:32 On dit beaucoup qu'il a une capacité de frappe,
01:06:34 essentiellement avec des moyens d'artillerie,
01:06:37 on a beaucoup parlé de ses drones kamikazes,
01:06:39 évidemment ses roquettes qui sont lancées régulièrement.
01:06:43 Est-ce qu'au sol, on pourrait aussi un jour envisager
01:06:47 ou imaginer une invasion terrestre ?
01:06:49 – Moi je crois que c'est quand même assez difficile,
01:06:51 parce que pour envahir, il faut prendre et il faut tenir.
01:06:54 Et autant le Hezbollah était parfaitement capable d'arrêter de ça en 2006,
01:06:58 parce qu'il défendait dans des nasses antichars avec des roquettes,
01:07:01 autant pour aller envahir Israël, là il aurait quand même beaucoup de difficultés,
01:07:05 parce que moi je ne lui connais pas beaucoup de blindés,
01:07:08 à un moment donné il faut bien des blindés pour avancer.
01:07:11 Donc il y a une possibilité de destruction d'Israël
01:07:15 avec des fusées qui peuvent aller jusqu'à Ténévis bien sûr,
01:07:20 mais jusqu'à Jérusalem, donc il y a une vraie possibilité,
01:07:23 mais en ce qui concerne l'invasion, moi je n'y crois pas du tout.
01:07:27 Et on voit dans cette affaire-là que le Hezbollah joue un jeu d'équilibriste,
01:07:32 évidemment, parce que s'il y a vraiment un combat entre Israël et le Hezbollah,
01:07:39 le Hezbollah perd une rente formidable, qui est au fond de dominer le Liban,
01:07:43 mais d'un autre côté, la raison d'être du Hezbollah, c'est la destruction d'Israël.
01:07:48 Et là au bout d'un moment, il va avoir un peu de mal à expliquer
01:07:51 qu'au fond il ne fait pas ce pour quoi il a été conçu,
01:07:54 il a été nommé par l'Iran le patron du Hezbollah, etc.
01:07:58 Et donc là, il y a une position d'équilibriste,
01:08:00 et c'est pour ça qu'il va continuer à attaquer Israël à bas coup pour dire
01:08:05 "Oui, j'y suis quand même et j'aide quand même le Hamas".
01:08:08 – Merci beaucoup d'être passé parmi nous pour nous éclairer sur cette question,
01:08:12 et bien sûr, vous reviendrez très rapidement parmi nous.
01:08:15 J'aimerais qu'on entame la partie débat politique,
01:08:18 et puis qu'on évoque les conséquences de ce conflit
01:08:21 et la tension de facto que ça fait régner dans notre pays,
01:08:25 avec, vous le savez, ce chroniqueur de France Inter, Guillaume Meurice,
01:08:28 qui est dans l'œil du cyclone après ses propos qui ont choqué sur Benyamin Netanyahou,
01:08:32 comparé à un nazi, malaise à Radio France,
01:08:35 mais pas de mise à pied ou de licenciement jusqu'ici.
01:08:38 Et puis loin de s'excuser, le chroniqueur en remet une couche,
01:08:41 au lieu de reconnaître ses torts,
01:08:43 puisqu'après l'intervention du député du RN, Tom Aménager, sur Inter,
01:08:47 qu'il compare à Dieu Donné, et qui tacle le service public
01:08:50 sur cette mauvaise blague antisémite, voici sa réponse.
01:08:53 "Il est toujours intéressant", nous dit Guillaume Meurice,
01:08:56 "d'avoir l'avis sur l'antisémitisme d'un représentant d'un parti créé par des SS."
01:09:02 Je vous propose d'écouter ce député horizon du Calvados,
01:09:05 Jérémy Patrier-Lettius, qui demande aujourd'hui des sanctions à la maison mère.
01:09:10 On écoute et puis on réagit.
01:09:12 Moi j'ai demandé des sanctions, parce qu'aujourd'hui, Guillaume Meurice,
01:09:15 c'est pas un humeur, c'est un militant politique.
01:09:17 Je m'explique en deux mots.
01:09:18 Regardez sa page, son compte Twitter, c'est un compte professionnel,
01:09:21 le logo de France Inter, donc l'image de France Inter.
01:09:24 Il se présente comme chroniqueur de France Inter,
01:09:26 et toute la journée, à longueur de journée, il tweet des opinions politiques,
01:09:29 il compare l'État d'Israël à un État fasciste.
01:09:32 On ne peut pas, et j'ai dit à Sybille Veil, je l'ai encore dit hier,
01:09:35 elle ne peut pas cautionner des pseudo-chroniqueurs et humoristes
01:09:38 qui se cachent derrière l'humour pour avoir une tribune politique.
01:09:41 Ce n'est pas ça le service public.
01:09:42 Moi je suis attaché au service public,
01:09:44 peut-être un désaccord entre nous,
01:09:46 mais si le service public cautionne des pseudo-humoristes
01:09:50 qui professent des propos scandaleux et ignobles,
01:09:53 effectivement, il ne faut pas s'étonner qu'on le questionne.
01:09:55 François Calfond à Inter, on a remercié,
01:09:58 renvoyé des chroniqueurs, des humoristes pour moins que ça.
01:10:02 On pense évidemment il y a une dizaine d'années à Didier Porte
01:10:04 ou encore à Stéphane Guillon.
01:10:06 Stéphane Guillon, à propos de blagues sur Dominique Strauss-Kahn,
01:10:08 ça n'a rien à voir avec...
01:10:10 Il serait temps quand même que la direction de Radio France
01:10:12 prenne la mesure de ce qui a été proféré sur Stéphane Guillon.
01:10:15 En vrai, je pense qu'elle l'apprend,
01:10:16 mais qu'elle ne veut pas réagir sous pression.
01:10:18 Je crois qu'il était l'un des chroniqueurs de Mme Van Anaker
01:10:22 que l'émission qui était quotidienne est devenue hebdomadaire.
01:10:26 C'était bien avant ces faits-là.
01:10:28 Moi je voulais revenir quand même sur le fond,
01:10:30 sur qu'est-ce qu'un humoriste, non pas que j'ai à le définir.
01:10:33 La base d'un humoriste, c'est que ce soit drôle.
01:10:36 Alors, moi, pardon, mais l'humour sur le prépuce
01:10:39 de tel ou tel homme politique,
01:10:41 je trouve ça douteux, je ne trouve pas ça drôle.
01:10:43 Je trouve même que ça a des relents qui ne me conviennent pas.
01:10:47 Imaginez si on avait parlé du prépuce
01:10:49 de quelqu'un de religion musulmane,
01:10:51 il aurait été viré sur le champ.
01:10:53 Donc on est quand même dans une zone
01:10:55 qui n'est même plus celle de l'humour.
01:10:57 Voilà, après, comment on règle les choses ?
01:11:00 Je pense que c'est des choses délicates.
01:11:01 Ici, je sais que sur ces antennes,
01:11:03 on dit beaucoup qu'il doit être viré ipso facto.
01:11:05 D'ailleurs, monsieur le député d'Horizon,
01:11:08 dont j'ai oublié le nom, le dit...
01:11:09 Jérémy Patry et Lettuce.
01:11:11 Moi, si vous voulez, même dans la période récente,
01:11:14 la vraie différence, c'est que c'est le service public.
01:11:16 Des dessins de Charlie Hebdo qui ne me font pas rire,
01:11:19 personnellement, mais je défendrais les dessins de Charlie Hebdo.
01:11:22 Maintenant, est-ce que quand vous avez un point de vue politique,
01:11:25 parce que c'est le cas de monsieur Meurice, il l'assume,
01:11:27 très assumé, et un humour qui n'est pas drôle,
01:11:31 vous avez encore votre place dans la case humoriste,
01:11:33 je fais confiance à la direction des programmes de France Inter
01:11:36 pour se poser la question et d'y apporter la bonne réponse,
01:11:39 parce que moi, je trouve que dans le contexte,
01:11:42 chacun doit faire preuve d'un peu de discernement.
01:11:45 Les incendiaires de tout poil, dans une période
01:11:48 où oui, le pays peut prendre feu avec l'importation d'un conflit,
01:11:51 quand vous avez 800 actes antisémites déclarés dans notre pays,
01:11:56 que le service public, quelque part, puisse avoir
01:11:59 une certaine porosité à un humour plus que limite,
01:12:01 eh bien oui, ça me pose une difficulté.
01:12:03 - C'est ce qu'on connaît l'audience de France Inter aujourd'hui.
01:12:06 C'est un activiste, Guillaume Meurice, Nathan Devers, aujourd'hui ?
01:12:10 - Il y aurait beaucoup de choses à dire.
01:12:12 Premièrement, moi je n'écoute pas régulièrement Guillaume Meurice,
01:12:14 mais déjà sur cette blague, à titre personnel,
01:12:16 cette blague ne m'a pas plu.
01:12:18 Et je pense qu'il y a beaucoup de choses à dire dans cette situation.
01:12:22 D'abord, nazifier, comme l'a très bien rappelé Adèle Van Reth,
01:12:24 la directrice de France Inter, elle a écrit une longue lettre,
01:12:27 un long communiqué où elle rappelait cela.
01:12:30 Dans cette situation, d'abord, nazifier des individus,
01:12:33 c'est quelque chose qui doit être remis en question,
01:12:36 qui est un peu une facilité, et qui est douteux.
01:12:38 Mais dans cette situation, choisir de nazifier
01:12:41 le Premier ministre israélien, plutôt par exemple que des gens du Hamas,
01:12:44 c'est quelque chose, en effet, de douteux.
01:12:46 Ça c'est ce que je pense à titre personnel, et je le maintiens.
01:12:49 La question ensuite, c'est, est-ce que...
01:12:52 Vous voyez ce que disait ce député Horizon ?
01:12:54 Il disait "un humoriste qui donne ses avis politiques sur Twitter,
01:12:58 il faut le virer". Il me semble quand même que le principe même
01:13:01 du débat démocratique, c'est qu'on peut avoir des désaccords très forts,
01:13:04 très violents avec des individus, très fermes,
01:13:07 et qu'ils ne prennent pas nécessairement la forme de vouloir faire taire autrui.
01:13:10 Voyez-vous ? Moi, la blague de Guillaume Meurice, je ne l'ai pas appréciée.
01:13:13 Mais vous n'allez pas jusqu'à le sanctionner et l'enlever d'antenne.
01:13:16 Je pense que cette idée, comme ça, qu'il faut, quand il y a quelqu'un
01:13:19 qui tient des propos problématiques, qu'il faut poser cette opposition
01:13:22 en demandant des démissions ou en demandant des licenciements,
01:13:25 je pense que c'est quelque chose qui doit être questionné.
01:13:27 Et ça, ça me semble assez important. Et j'ajouterais une chose,
01:13:30 c'est que dans ce contexte, qui en effet, vous l'avez rappelé,
01:13:33 qui est extrêmement explosif, il ne faut pas tout mettre sur le même plan.
01:13:36 Il y a des individus qui ont tenu des propos très graves,
01:13:39 qui ont relativisé les attaques du Hamas, qui ont tenu des propos
01:13:42 gravement antisémites, etc. La blague de Guillaume Meurice, moi,
01:13:45 j'ai dit à titre personnel, elle ne m'a pas plu, mais je pense que niveler ça,
01:13:48 en disant que c'est aussi grave... - On fait une gradation quand même.
01:13:51 - Oui, parce que sinon, si on commence à dire que tout le monde
01:13:54 est invité, on ne va pas s'en sortir et on va perdre la nuance.
01:13:57 Et dans des situations graves, il est très important de rester nuancé et précis.
01:14:00 - On veut peut-être trancher ce débat avec vous, du coup, Raphaël Saint-Ville.
01:14:03 Il doit être au minimum mis à pied ou vous rejoignez un peu la logique d'un attempt ?
01:14:09 - Non, ce qui me semble intéressant et ce qui me semble révélateur,
01:14:12 c'est de voir finalement que le service public, et France Inter en particulier,
01:14:16 aujourd'hui, offre une tribune à un humoriste, mais à d'autres finalement,
01:14:21 qui sont plus que des humoristes, finalement, sont des propagandistes
01:14:26 d'une cause qui n'est tout sauf équilibrée.
01:14:31 Ce n'est pas le rôle du service public, en fait, de proposer ça.
01:14:34 Et en fait, pour moi, c'est un peu la queue de comète de cette culture du ricanement,
01:14:40 c'est-à-dire qu'à force de sacraliser, parce qu'en fait, France Inter,
01:14:46 aujourd'hui, depuis des années, a consacré finalement cet humour militant,
01:14:51 souvent absolument pas représentatif de ce que pensent l'ensemble des Français,
01:14:56 qui par ailleurs sont des contributeurs du service public.
01:15:01 Moi, c'est ça qui me dérange.
01:15:02 C'est-à-dire que j'aimerais à minima un rééquilibrage,
01:15:05 mais pour le reste, de demander des sanctions.
01:15:08 Moi, je pense que surtout, ce qui est révélateur, c'est-à-dire qu'entre le discours
01:15:12 de la patronne de France Inter, qui prend acte de la gêne occasionnée
01:15:16 par cette blague de très, très mauvais goût de Guillaume Meurice,
01:15:20 et la sanction, on voit que finalement, elle n'a pas la main.
01:15:23 Ce n'est pas elle qui dirige cette radio.
01:15:25 Je crois que c'était Éric Revelle, qui, sur votre antenne...
01:15:30 - Qui a été à la tête de Radio France. - De France Bleue,
01:15:33 qui soumiait le poids des syndicats.
01:15:36 Je pense qu'il y a aussi ça qui est en jeu dans cette affaire.
01:15:39 - Ceci dit, elle ne s'interdit pas, Sibylle Veil, de prendre des sanctions.
01:15:43 C'est ce que dit d'ailleurs ce fameux député Horizon un petit peu plus tard
01:15:46 dans l'interview. Moi, ce qui me surprend, c'est que non seulement
01:15:49 il ne s'excuse pas, mais en plus, il en remet une couche quand même.
01:15:52 C'est-à-dire qu'il n'a pas du tout pris conscience de ce qu'il a fait.
01:15:56 - Je pense qu'il a parfaitement pris conscience.
01:15:58 - Donc il se sent intouchable, d'une certaine manière,
01:16:01 pour en rajouter comme ça sur la réseau.
01:16:03 - Je pense qu'il est en haute... - Il s'en prend à l'invité.
01:16:05 - Je vais vous dire plus largement, au-delà des humoristes,
01:16:07 qu'en ce moment, il y a un certain nombre de gens qui, face à une situation
01:16:11 qui est vécue comme très anxiogène, sont dans la surenchère.
01:16:14 C'est-à-dire que ce n'est pas la voix de la raison qui parle
01:16:17 et dans les rédactions, et sur les scènes de stand-up,
01:16:22 et dans les partis politiques. Ce n'est pas la raison qui l'emporte.
01:16:25 Et vous rajoutez un phénomène qui est le fait que cette chronique
01:16:29 était de mauvais goût, selon moi, mais qu'elle a dû être écoutée
01:16:34 par un ou deux millions de personnes, c'est à peu près les scores
01:16:36 de France Inter. Et maintenant, tout le monde est au courant
01:16:39 par l'effet de... comment dire ? L'effet de halo des réseaux sociaux.
01:16:44 C'est ça, la réalité. Donc, s'il dit "je m'excuse", il se déjuge.
01:16:47 Donc, il ne se déjuge pas, il monte et lubrie ses temps.
01:16:50 Je pense... Alors là, pour le coup, je m'y essaye,
01:16:54 mais ça n'est que ma perception. Je pense que ça va mal finir
01:16:57 pour sa présence à France Inter. C'est un peu écrit d'avance,
01:17:01 parce que, si vous voulez, il est passé dans une case, là, pour le coup,
01:17:03 on n'est plus du tout dans l'humour. Moi, je respecte...
01:17:06 Vous savez, moi, je suis engagé contre l'extrême droite
01:17:09 et contre le Rassemblement National, donc je respecte ce qu'il fait.
01:17:12 Je ne sais pas si j'aurais partagé son expression, mais clairement,
01:17:15 ce n'est plus de l'humour, la réponse qu'il fait sur les réseaux sociaux.
01:17:18 - Vous pensez qu'il subira le sort de sa consœur ? - Pardon ?
01:17:21 Vous pensez qu'il subira le sort de sa consœur, Vannenecker ?
01:17:23 On voit bien, dans l'hypocrisie générale des directions d'entreprises publiques,
01:17:28 qu'il y a quand même une tutelle politique qui demeure.
01:17:31 Sibyl Vey était la camarade de promotion de l'ENA de M. Macron.
01:17:36 On voit bien que, maintenant, même les députés au Réseau
01:17:39 commencent un peu à demander des comptes.
01:17:41 Donc, on ne donnera pas sa tête à chaud,
01:17:44 mais il est tout à fait probable qu'à l'aune d'une réorganisation,
01:17:49 sa case disparaisse ou soit largement...
01:17:52 En fait, moi, je trouve qu'il y a à la fois l'hubrise de Guillaume Meurice,
01:17:55 mais il y a aussi, d'une certaine manière, la stratégie centenaire de la gauche,
01:17:59 de l'ultra-gauche qui ne s'excuse jamais.
01:18:01 - De l'ultra-gauche ? - De l'ultra-gauche.
01:18:03 - Vous avez dit la gauche ou l'ultra-gauche ? - De la gauche ou la gauche.
01:18:06 - Moi, il m'arrive de m'excuser. - Elle lui échappe.
01:18:08 C'est parce que j'ai bien fait la distinction.
01:18:10 Oui, c'est vrai qu'il y a cette idée qu'on s'enferme toujours,
01:18:13 sur son point de vue, sans jamais faire de mea culpa.
01:18:16 On a eu un phénomène... Comparaison n'est pas raison,
01:18:18 mais le phénomène de Dieudonné, c'est un peu ça.
01:18:20 C'est-à-dire qu'il commence à faire plus que des blagues douteuses,
01:18:23 il n'a été que dans la surenchère.
01:18:25 Nathan, allez, encore quelques secondes.
01:18:27 Pour revenir sur un argument de dire que ce n'est pas un humoriste,
01:18:29 c'est un activiste politique, il me semble que l'humour est toujours politique,
01:18:32 sauf si on fait des blagues sur la météo,
01:18:34 sauf si on fait des blagues sur les applications de rencontres,
01:18:37 mais qu'en effet...
01:18:38 Il y a une sorte d'humour, il y a l'humour potache pour le grand public.
01:18:41 Oui, c'est pour ça, j'ai bien dit, sauf si on fait des blagues sur des sujets
01:18:44 qui sont absolument, si vous voulez, anodins et aseptisés,
01:18:47 et qu'aujourd'hui, ce métier-là est devenu extrêmement difficile.
01:18:50 Moi, je connais beaucoup de jeunes humoristes qui se lancent dans le métier
01:18:53 et qui racontent qu'en fait, ils ont le choix entre soit faire des clichés,
01:18:56 dire des lieux communs et faire des blagues sur le beau temps,
01:18:59 soit dire des choses en ayant la crainte de se faire, si vous voulez,
01:19:02 matraquer et de se faire stigmatiser.
01:19:04 Donc, il faut aussi réfléchir à ça, et c'est pour ça qu'à mon avis,
01:19:07 il ne faut pas avoir une réaction épidermique face à une blague,
01:19:09 quand bien même est-elle de mauvais goût, et ça, je le maintiens.
01:19:12 Je voudrais qu'on passe à un autre thème qui va vous, sans doute, vous inspirer,
01:19:17 et là, on va partir loin, très très loin, très très loin, très longtemps.
01:19:21 Elle vient de passer trois semaines dans le Pacifique, mais rassurez-vous,
01:19:29 elle rentre ce week-end, mais qu'est-elle donc allée faire en Nouvelle-Calédonie,
01:19:35 puis donc à Tahiti, à Nidalgo, avec plusieurs de ses adjoints,
01:19:38 un petit tour d'horizon des installations pour les JO,
01:19:41 comprendre les épreuves de surf, bon, ça fait beaucoup d'installations, ça, on l'imagine,
01:19:46 et puis quelques discussions, quand même, avec les partis,
01:19:49 prenant en Nouvelle-Calédonie sur l'avenir du caillou, ça, c'était juste avant,
01:19:53 alors passe encore, mais surtout, depuis le 21 octobre, elle est en visite privée,
01:19:57 en vacances, donc, parce que sa fille, nous dit-on,
01:20:00 habite sur une île de l'archipel polynésien, regardez ce que ça donne,
01:20:05 le résumé est signé Audrey Bertheau.
01:20:07 Un voyage qui ne passe pas inaperçu.
01:20:12 La maire de Paris n'a pas été vue dans la capitale depuis presque trois semaines.
01:20:16 En cause, un voyage à Tahiti pour visiter le site qui accueillera les épreuves de surf des JO 2024.
01:20:22 Un voyage aux nombreuses étapes.
01:20:25 A Nidalgo a débuté par la Nouvelle-Calédonie,
01:20:28 puis par l'île des Pins en compagnie d'une délégation de six personnes.
01:20:31 Un déplacement intégralement pris en charge par la mairie, selon le Parisien.
01:20:36 Le groupe aurait ensuite repris l'avion direction la Polynésie française
01:20:40 pour visiter les sites olympiques.
01:20:42 Mais son voyage ne s'arrête pas là.
01:20:44 A Nidalgo a prolongé son déplacement dans les îles pour des vacances à titre privé, assez frais.
01:20:49 L'entourage de la maire de Paris dénonce une polémique affligeante.
01:20:53 Je considère qu'elle a le droit de prendre des vacances.
01:20:55 Ce qu'on lui reproche, c'est finalement son voyage privé.
01:20:57 L'opposition, je crois, parle de regroupement familial au frais du compte tribuable.
01:21:00 C'est vrai qu'elle a dû payer peut-être l'avion.
01:21:02 Je crois que sa fille habite, selon les informations de nos confrères du Parisien,
01:21:05 à 45 minutes de Tahiti.
01:21:07 Mais le voyage est quand même payé par les impôts,
01:21:11 et surtout les impôts des Parisiens, avec 6 collaborateurs.
01:21:15 D'abord non, pas en totalité.
01:21:17 En l'occurrence, la partie du voyage qui était une partie de travail,
01:21:20 elle, oui, et c'est normal.
01:21:22 Et l'autre partie, non.
01:21:23 Le vol retour de la maire aurait été financé par la ville, selon le Parisien.
01:21:27 Pour un vol Tahiti-Paris en classe à faire, il faut compter environ 5000 euros.
01:21:31 La droite parisienne dénonce entre autres le bilan carbone d'Anne Nidalgo.
01:21:35 Quand on donne à longueur de temps des leçons d'écologie,
01:21:38 on ne multiplie pas les déplacements officiels.
01:21:40 Anne Nidalgo devrait être de retour ce week-end à Paris.
01:21:43 Nathan Devers, ça vous choque, vu l'actualité quand même du moment ?
01:21:47 Il y a eu une vague terroriste, il y a tous ces actes antisémites qui sont faits à Paris,
01:21:52 notamment dans sa ville.
01:21:53 Je crois que c'est Aurélien Véran qui lui disait,
01:21:55 au minimum, elle aurait pu abréger.
01:21:57 C'est votre avis ou pas ?
01:21:58 Ça me choque, la polémique me choque.
01:22:00 Je pense que ce genre de polémique détruira la politique.
01:22:02 Vraiment, je le pense sincèrement.
01:22:04 On peut avoir des désaccords politiques avec Anne Nidalgo, et moi j'en ai beaucoup.
01:22:07 Mais là, à partir du moment où ce qu'elle a fait, ce n'est pas avec l'argent du contribuable.
01:22:10 On est passé d'un extrême à l'autre.
01:22:12 Le premier extrême, c'était Jacques Chirac, maire de Paris,
01:22:14 qui faisait des voyages à l'île Maurice avec l'argent du contribuable.
01:22:17 On connaît, on sait dans quelle histoire.
01:22:19 Et dans le silence total de la presse.
01:22:21 Et on est passé à l'extrême inverse,
01:22:23 où quand un politique va rendre visite sur ses propres deniers à sa fille ou part en vacances,
01:22:27 on commence à instrumentaliser de manière vraiment funeste ce genre de choses.
01:22:30 Ça fait beaucoup de mal à la politique.
01:22:32 Raphaël Stainville, d'autres parlent aussi de son empreinte carbone.
01:22:34 Qu'est-ce que vous répondez ?
01:22:36 Je lui disais qu'elle voyageait comme Greta Thunberg sur un voilier pour se rendre...
01:22:42 Ça aurait pas duré 15 jours.
01:22:44 Ah non, mais je suis bien d'accord.
01:22:46 C'est Christophe Colomb, c'est 6 mois.
01:22:48 C'était de l'ironie.
01:22:49 Non, mais l'actualité du moment, comment dételle-t-elle qu'elle ne revienne plus ?
01:22:52 C'est toujours dérangeant.
01:22:54 Je comprends tout à fait le propos de Nathan.
01:22:57 Pour autant, l'espèce d'hypocrisie des politiques consistant à habiller d'un voyage professionnel
01:23:05 une partie de son voyage privé est, je pense, dérangeante pour un certain nombre de Français,
01:23:13 et notamment de Parisiens, à qui Anne Hidalgo fait la leçon, interdit de circuler en voiture.
01:23:20 Donc, je pense qu'il y a quelque chose qui est dérangeant et révélateur aussi de l'esprit du temps.
01:23:27 Il n'y a pas d'autres trucs qui ne vont pas autour de ce déplacement ?
01:23:29 Rien du tout.
01:23:30 En fait, je vais vous dire exactement, Raphaël Stainville, tout d'un coup je l'ai vu en mormon, tant mieux pour lui.
01:23:35 Mais n'importe quel cadre d'entreprise...
01:23:38 Parce que j'ai l'avantage d'avoir bien connu le monde politique, de bien connaître le monde de l'entreprise.
01:23:42 Le nombre de voyages d'entreprise qui se termine au frais des personnes en voyage privé, c'est plutôt bien.
01:23:49 La deuxième chose, puisqu'on parle de bilan carbone dans une grande hypocrisie,
01:23:53 il vaut mieux que si elle a envie d'aller voir sa fille qui serait installée là-bas,
01:23:57 moi je n'en sais rien, je reprends ce que les médias ont dit,
01:23:59 il vaut mieux qu'elle profite de l'avion officiel pour partir, ça limite son bilan carbone.
01:24:04 Et plus sérieusement, parce qu'à chaque fois que cette polémique naît, il y a un petit sourire en coin de chacun,
01:24:11 si vous voulez régler vos comptes avec Anne Hidalgo sur la circulation des voitures à Paris et leurs limitations,
01:24:17 alors, j'ai argumenté là-dessus, plutôt que d'aller la chercher sur ses vacances,
01:24:22 dans une période, moi je le regrette, j'adore travailler, voyez je suis là ici à Paris,
01:24:25 où il n'y a personne à Paris, et à part nous qui tenons le crachoir sur ce plateau,
01:24:30 tout le monde est en vacances, voilà la réalité.
01:24:33 Donc n'accusez pas les vacances de Mme Hidalgo, charité ordonnée commence par soi.
01:24:37 Bon, le débat sur ce, finalement, n'a pas tant pris que ça, il n'y a pas de polémique.
01:24:41 C'est l'opposition normale de la ville de Paris.
01:24:44 Merci beaucoup en tout cas d'avoir joué le jeu tous les trois, et on va marquer une courte pause,
01:24:47 on se retrouve dans un instant pour parler de ce qui se passe au nord de la bande de Gaza,
01:24:51 avec cette offensive terrestre d'Israël qui se poursuit, 28ème jour de guerre déclarée par le Hamas,
01:24:58 et maintenant cette bataille autour de Gaza City, à tout de suite.
01:25:01 180 minutes info, la suite dans un instant, reprise du débat avec de nouveaux invités d'ailleurs,
01:25:07 qui nous ont rejoint sur ce plateau, mais avant cela, un nouveau rappel des infos de ce vendredi,
01:25:12 avec vous Isabelle Piboulot, et ces dernières heures, Israël a mené de nouvelles frappes contre le Hamas.
01:25:17 Benyamin Netanyahou l'assure, sans la libération des otages, Israël refusera toute trêve temporaire à Gaza.
01:25:24 Tsaïl poursuit donc ses opérations terrestres et aériennes, Gaza City est désormais encerclée.
01:25:29 Les précisions de nos envoyés spéciaux, Azderrot, Vincent Fahandège, avec Charles Bager.
01:25:34 La ville de Gaza est désormais totalement encerclée, cela a été confirmé ces dernières heures par Tsaïl,
01:25:41 cela veut dire que les troupes qui sont déployées au nord et celles déployées au sud ont réussi à faire la jonction,
01:25:46 notamment via le littoral. Cela veut aussi dire que la bande de Gaza est désormais coupée en deux parties,
01:25:52 entre le nord, où il y a cette opération militaire d'envergure, et le sud,
01:25:56 où des centaines de milliers de civils palestiniens ont trouvé refuge.
01:26:00 Ces dernières heures, il y a eu encore des bombardements intensifs de la part de l'armée de l'air israélienne,
01:26:06 de la part de l'artillerie, qui tire quasiment en continu et qui est en train de se déployer tout autour de nous.
01:26:13 Désormais, l'objectif affiché par Tsaïl, le premier, c'est d'éradiquer le Hamas de la bande de Gaza,
01:26:19 et puis ensuite, il y aura des opérations de secours pour aller chercher les otages qui sont toujours entre les mains du Hamas,
01:26:25 des otages qui sont au préalable identifiés, localisés, grâce à des drones de surveillance américains déployés au-dessus de Gaza City.
01:26:32 Et puis, une conséquence depuis quelques heures, tous les travailleurs palestiniens en Israël sont de retour à Gaza.
01:26:37 La situation inquiète profondément l'ONU. Israël a déclaré vouloir couper tout contact avec la bande de Gaza,
01:26:44 ce qui implique le renvoi de tous les Gazaouis venus travailler sur son sol avant le 7 octobre.
01:26:49 Trois jours après l'attaque du Hamas, Israël avait annulé les 18 500 permis de travail délivrés aux Palestiniens de Gaza.
01:26:56 On va parler à présent de ce groupe d'influenceuses qui s'est rendu dans un kiboutz dévasté.
01:27:00 Oui, une visite à la demande du gouvernement israélien, l'objectif étant de montrer les horreurs de l'attaque du 7 octobre dernier.
01:27:07 Derrière les affrontements, une bataille d'images est désormais engagée. Les explications d'Audrey Bertheau.
01:27:13 En pantalon de yoga et gilet pare-balles, cette influenceuse israélienne aux 500 000 abonnés sur Instagram
01:27:21 est venue visiter un kiboutz dévasté par le Hamas.
01:27:24 Depuis le 7 octobre, sa page Instagram est passée d'un défilé de tenues de mode à un contenu appelant ses abonnés à se rassembler pour Israël.
01:27:33 J'ai tout arrêté pour montrer au monde la vérité, parce que c'est fou que des gens nient tout ce qui s'est passé ici.
01:27:41 C'est fou, je ne peux pas travailler normalement maintenant.
01:27:44 Je suis une influenceuse mode et maintenant je suis une influenceuse juive.
01:27:49 C'est la seule chose qui compte pour moi, que les gens sachent que je suis fière d'être juive et que je resterai fière d'être juive pour toujours.
01:27:57 Alina Rabinovitch, influenceuse culinaire, a également chamboulé son quotidien pour venir sur le terrain et montrer ses atrocités.
01:28:06 Le jour où ça s'est passé, j'ai immédiatement su que je ne voulais plus faire aucun autre contenu.
01:28:13 Nous voyons que tout le monde parle d'Israël tout le temps, moi je veux dire la vérité.
01:28:17 Et quand le ministère israélien des affaires étrangères m'a contactée, j'ai immédiatement dit oui.
01:28:22 Je me fiche que ce soit dangereux parce que je suis ici pour raconter leur histoire.
01:28:27 Comme elle, d'autres influenceurs ont été invités par le gouvernement israélien pour témoigner de la réalité.
01:28:34 Un mot de diplomatie à présent avec l'arrivée ce matin à Tel Aviv d'Antony Blinken.
01:28:38 Le secrétaire d'Etat américain l'assure, il faut faire plus pour protéger les civils palestiniens pris au piège dans la bande de Gaza.
01:28:45 Antony Blinken se rendra ensuite en Jordanie ce week-end.
01:28:48 Un deuxième déplacement au Proche-Orient depuis le 7 octobre pour le chef de la diplomatie américaine.
01:28:53 Les détails avec nos envoyés spéciaux à Tel Aviv Harold Eman et Sacha Robin.
01:28:58 Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est à Tel Aviv, première étape de sa tournée régionale
01:29:05 afin d'éviter l'escalade comme on dit au département d'Etat à Washington.
01:29:11 Bien sûr qu'il soutient la guerre d'Israël, elle est légitime.
01:29:17 Israël a le droit de se défendre, a-t-il répété, mais de manière plus discrète.
01:29:23 Il voudrait aussi modérer un peu la brutalité de la contre-offensive israélienne sur Gaza
01:29:33 et particulièrement le nord de Gaza, Gaza-Ville et Djabaliya.
01:29:38 Bien sûr les Israéliens ont leurs arguments pour persévérer sur cette voie
01:29:44 mais voilà Joe Biden doit aussi assurer un soutien politique aux Etats-Unis
01:29:50 où les électeurs arabes notamment commencent à lui bouder leur soutien.
01:29:57 Enfin après la manifestation d'hier soir à République, un nouveau rassemblement en soutien au peuple palestinien est prévu demain à Paris.
01:30:04 La préfecture de police rappelle qu'aucun débordement ne sera toléré.
01:30:09 Initialement en retrait, le parti socialiste a annoncé se joindre au rassemblement.
01:30:13 La marche est prévue entre 14h et 19h de la place de la République à celle de la Nation.
01:30:18 Merci beaucoup, à très bientôt.
01:30:20 Isabelle Piboulot, je vous présente les invités qui nous ont rejoints.
01:30:23 Alors outre Raphaël Stainville bien sûr et Nathan Devers qui sont restés, Christian Poteau est là également.
01:30:28 Je rappelle que vous êtes fondateur de l'IGN.
01:30:30 Merci à vous d'avoir répondu présent.
01:30:32 Et bienvenue à vous François Costantini.
01:30:34 Vous êtes géopolitologue.
01:30:36 Alors ça tombe bien parce qu'on va commencer avec ce qui se passe évidemment au Proche-Orient
01:30:41 avec le 28ème jour de l'attaque du Hamas contre Israël
01:30:45 et donc cette offensive terrestre de l'armée israélienne maintenant dans la bande de Gaza
01:30:49 qui est bel et bien engagée au point qu'on parle maintenant de jonction.
01:30:53 C'est ce que nous rappelait notre reporter autour de Gaza City entre les troupes arrivées par deux fronts différents.
01:30:59 Et nous sommes en direct avec le colonel Olivier Rafovitz qui est porte-parole de l'armée israélienne.
01:31:03 Bonjour colonel, merci de nous avoir rejoints en direct dans votre temps qu'on imagine précieux en ce moment.
01:31:09 Où en êtes-vous de l'opération ?
01:31:11 Qu'êtes-vous en mesure de nous dire sur la poursuite des opérations dans les prochaines heures ?
01:31:15 Bonjour et merci de m'inviter dans votre studio.
01:31:19 L'opération est en cours d'opération importante avec, comme vous l'avez dit, l'encerclement de la ville de Gaza City
01:31:27 qui est principalement le QG du Hamas et les forces de salle blindées, aériennes, également navales, aujourd'hui TRAC et féminines.
01:31:39 Merci Isabelle.
01:31:40 Et centaines de terroristes du Hamas dans des combats extrêmement féroces.
01:31:44 Un mot quand même sur ce qui se passe au Nord. On attendait avec un peu d'anxiété ce qu'allait dire Hassan Nasrallah.
01:31:52 De fait, il a dit que c'était un conflit 100% palestinien, que c'est ce qui s'était passé le 7 octobre concernant uniquement les Palestiniens.
01:32:02 On comprend, in fine, un peu entre les lignes, que ce discours n'est peut-être pas aussi belliqueux que ce qu'on aurait pu attendre.
01:32:08 Néanmoins, on imagine que vous êtes quand même en alerte sur le front Nord.
01:32:11 Depuis le 7 octobre, il y a eu des combats extrêmement importants avec le Hezbollah.
01:32:18 Le Hezbollah a perdu aux alentours de 60-70 terroristes dans des attaques avec des missiles anti-chars le long de la frontière, également des tirs de missiles.
01:32:29 Le Hezbollah, qui dépend de l'Iran aujourd'hui, parle d'un narratif évidemment avec de l'intox totale.
01:32:37 On se méfie de ce que dit Nasrallah dans ses discours qui sont attendus surtout pour son propre public à lui.
01:32:43 Mais il est clair que ce qu'il dit ne veut rien dire pour nous.
01:32:48 Nous sommes dans un état de très haute vigilance militaire avec une préparation avec des forces très importantes.
01:32:57 Et également des possibles réactions qui seraient bien au-delà de ce que pourrait penser Nasrallah au cas où il aurait la mauvaise idée d'attaquer Israël.
01:33:06 Vous restez avec nous, Colin, je vous propose de rester quelques minutes parce qu'on va vous intégrer à la conversation qu'il y a autour de cette table.
01:33:12 François Constantini, peut-être un mot sur cette intervention de Nasrallah à grand renfort de publicité, de communication depuis plusieurs jours.
01:33:20 Il y a eu un teasing intense. De fait, on a l'impression qu'il dégonfle un petit peu ce qui était attendu de ce point de vue.
01:33:26 En effet, le Hezbollah aujourd'hui, on le comprend, a un certain nombre de réticences.
01:33:30 Il s'est bien gardé de dire ce qu'il était en fait.
01:33:33 Il ne faut quand même pas oublier que le Hezbollah s'est placé directement sous le commandement unique et exclusif du guide suprême de la révolution iranienne, Ali Ramenei.
01:33:40 Ni plus ni moins. Là, pourquoi il cherche à s'y reconstruire ?
01:33:43 Parce que le Hezbollah, il faut le savoir, est un mouvement qui a un certain nombre de difficultés pour plusieurs raisons.
01:33:50 C'est vrai qu'il a une force de frappe très importante. Il a frappé déjà Akir Yachmona, il peut frapper Haifa, voire Attala, relativement facilement.
01:34:01 Il a perdu un certain nombre de combattants. Pourquoi ?
01:34:03 Parce que depuis 2006, où en effet il avait mis en échec l'armée israélienne, le Hezbollah s'est engagé depuis une dizaine d'années en Syrie.
01:34:10 Et on sait qu'il aurait perdu au bas mot 2000-3000 combattants.
01:34:14 Certains parlent de 7000 à 8000 combattants, notamment des combattants particulièrement aguerris.
01:34:18 Donc il aurait déjà un problème pour mener une guerre au sol.
01:34:21 Ensuite, sa force de frappe, on sait qu'Israël répliquerait immédiatement et frapperait les sites, connaît notamment les sites du Hezbollah, les dirigeants.
01:34:28 Et le Hezbollah n'a pas envie, en quelque sorte, qu'il lui arrive ce qui est en train d'arriver au Hamas.
01:34:32 Ces gens-là sont des fanatiques, mais ne sont pas des idiots.
01:34:36 C'est-à-dire qu'ils ont aujourd'hui… Ils n'ont pas d'autonomie par rapport à l'Iran,
01:34:41 mais ils ne veulent pas non plus également être jetés dans le précipice pour l'Iran,
01:34:45 pour que l'Iran continue cette espèce de fuite en avant qu'elle a engagée depuis quelques mois
01:34:51 et qui a pris forme de la façon la plus tragique qu'on connaît de l'huit octobre.
01:34:54 Au fond, l'Iran est dans un exercice classique de la ligne qu'il a toujours eue,
01:34:59 c'est-à-dire qu'il tire les ficelles en sous-main, il envoie par proxy ses ramifications,
01:35:05 mais il ne s'implique jamais de plan pied.
01:35:08 C'est toujours la façon dont elle agit.
01:35:10 Il y a même eu également un de ces éléments, ces courroies de transmission dont on a peu parlé,
01:35:15 qui sont les houtistes, ces milices chiites au Yémen, qui ont gagné considérablement sur le terrain.
01:35:21 Au Yémen, on sait qu'ils ont tiré un certain nombre de missiles qui ont failli atteindre Eilat,
01:35:25 qui ont été interceptés notamment par la marine américaine.
01:35:29 Et que là, l'Iran joue également sur toutes ses composantes régionales.
01:35:35 Alors, il y a une envie d'avancer, mais derrière l'Iran, on sait qu'il y a également un agenda
01:35:39 qui est à peine caché, qui est la survie de sain régime,
01:35:42 puisque l'Iran a une particularité contrairement à un certain nombre de régimes arabes,
01:35:45 c'est que lui, il a une population qui n'est pas défavorable à Israël,
01:35:49 qui exècre le régime comme elle le demande depuis deux ans,
01:35:52 en s'opposant de façon très courageuse notamment à ce régime,
01:35:55 qui est un régime particulièrement meurtrier, totalitaire.
01:35:59 Et là, l'Iran, en effet, essaye en quelque sorte de faire exploser la pression qu'il y a sur lui-même,
01:36:07 en faisant actionner notamment ses courroies de transmission régionales.
01:36:11 Mais on sait que ces courroies de transmission, elles, ne veulent pas tous jouer peut-être le jeu de l'Iran.
01:36:15 Christian Proutot, peut-être votre analyse, qu'en avez-vous pensé de ce discours qui dure ?
01:36:20 C'est toujours un peu long avec Hassan Nasrallah, dont on sait qu'il aime occuper l'espace,
01:36:25 parce qu'en plus, il est reconnu comme un tribun, un orateur hors pair dans le monde arabe.
01:36:30 Non, mais il a dit les choses que tout le monde attendait de lui en plus modéré.
01:36:36 C'est-à-dire qu'il est obligé de dire que, bien évidemment, l'agression n'est pas d'averser la charge de la preuve,
01:36:43 et dire que l'agression est israélienne et non pas le fait du Hamas.
01:36:49 Et en même temps, il ne peut pas non plus se désolidariser.
01:36:53 Donc il est obligé de faire de l'agitation, comme on dit, de montrer ses muscles,
01:36:58 pour dire "Attention, n'allez pas trop loin, parce que sinon vous verrez ce que vous verrez".
01:37:03 Voilà, moi je pense que c'est plutôt ça le discours.
01:37:05 Et en même temps, il a du coup, vis-à-vis des musulmans, il concerne malgré tout cette position,
01:37:15 en disant que "Nous aurons les moyens, le cas échéant, de faire céder Israël".
01:37:20 Mais tout ça, c'est que des propos, en tenant compte malgré tout du problème,
01:37:24 que militairement, ils ont montré qu'ils pouvaient avoir les moyens.
01:37:29 Alors, il ne faudrait pas arriver à une situation, et je pense que c'est un peu pour ça que Blinken est venu,
01:37:36 il va falloir qu'Israël comprenne qu'il y a jusqu'où ne pas aller trop loin.
01:37:41 Je me rappelle ce film, "Un pont trop loin", je crois qu'il y a quelque chose qui doit se poser maintenant.
01:37:46 Il appelle non à une trêve, mais à une pause, mais enfin il l'a quand même dit, en effet.
01:37:49 Nathan, peut-être un avis, et puis on retournera voir Olivier Ravouille,
01:37:52 parce qu'on va aussi le libérer pour qu'il puisse retourner à ses activités.
01:37:55 Allez-y, je vous en prie.
01:37:56 Oui, je pense qu'il y a aussi une autre donnée qui est une donnée majeure, c'est la situation du Liban.
01:38:00 Le Liban, qui est un pays qui aujourd'hui est vraiment au bord du gouffre.
01:38:03 La révolution qui a été, si vous voulez, qui n'a pas marché jusqu'au bout, mais qui a affaibli le pays.
01:38:11 L'explosion du port.
01:38:12 L'explosion du port, une situation où les banques sont mûrées,
01:38:16 parce que le système bancaire a refusé de rendre leur argent aux gens,
01:38:21 donc a volé les citoyens.
01:38:22 Les banques sont bounkérisées de peur qu'elles se fassent attaquer.
01:38:27 Et donc une situation où le pays est vraiment dans un état de très très grande fragilité.
01:38:32 Ce pourquoi, la majorité de la population libanaise, il y a eu une étude qui disait qu'environ plus de 60%,
01:38:37 je crois 67% de mémoire de la population libanaise,
01:38:40 bien que soutenant massivement la cause palestinienne,
01:38:43 qui a une histoire au Liban puisque les Palestiniens sont arrivés dans les camps de réfugiés à Beyrouth,
01:38:47 un peu partout dans le pays,
01:38:49 refusent qu'il y ait une guerre et a extrêmement peur qu'il y ait une guerre.
01:38:53 Le traumatisme de 1982, le traumatisme de 2006,
01:38:56 et surtout l'intuition que si le Liban, si le Hezbollah entrait en guerre,
01:39:01 ça pourrait être là, après l'explosion du port, après la révolution et sa répression,
01:39:05 ça pourrait être la goutte d'eau qui ferait déborder le vase et qui mènerait peut-être à une dislocation du pays.
01:39:09 Ça à mon avis c'est une donnée qui est absolument majeure.
01:39:11 Et si le Hezbollah commençait à dépasser aussi cette limite là,
01:39:15 il perdrait toute forme de crédit qu'il a auprès d'une partie de la population libanaise
01:39:19 parce qu'il a quand même une réelle popularité auprès d'une partie du peuple.
01:39:24 C'est un point de vue intéressant et peut-être que vous en direz à nouveau un mot tout à l'heure, François Constantin.
01:39:28 - Je vous le disais, on va se tourner à nouveau vers le colonel Virafovits qui nous suit, qui nous écoute.
01:39:33 Pourquoi on s'est un peu étonné, colonel, de ce qu'a dit Hassan Nasrallah ?
01:39:37 Parce qu'il y avait eu un ultimatum assez clair lancé hier en disant "arrêtez, cessez le feu immédiatement,
01:39:43 sinon vous allez voir ce que vous allez voir en gros" et on dit souvent de lui qu'il dit ce qu'il fait et qu'il fait ce qu'il dit.
01:39:48 Donc on a été quelque peu surpris. Est-ce que vous ça vous a surpris ?
01:39:51 Ou est-ce que vous vous dites "non, non, non, mais de toute façon on sait très bien quelles sont les interactions
01:39:54 et on sait très bien à quel moment ils ne peuvent pas franchir le rubicon" ?
01:39:59 - Je vais vous dire, une des erreurs qui sont commises en Occident, je pense que le général Proutot sera de corps avec moi,
01:40:05 d'ailleurs je vous le salue d'Israël, pour l'action qu'il a faite et pour ce qu'il a fait dans sa vie,
01:40:10 c'est qu'avec le monde arabe, il faut parler arabe.
01:40:13 Et là, on essaie de comprendre ce que ces gens-là disent dans une analyse occidentale et même, je dirais, européenne.
01:40:21 Ces gens-là mentent. Ils mentent de A à Z. Ils jouent avec l'intoxication de l'information, ils jouent avec le timing.
01:40:30 Cette prise de parole avait été prise à l'avance depuis déjà pas mal de jours.
01:40:35 Il a essayé un mensonge, donc tout ce qu'il a dit aujourd'hui peut être mélisé, mais ne veut pas dire que c'est la vérité.
01:40:42 C'est peut-être le contraire qui va arriver. Je vous rappelle que le Hamas vendait au monde et même aux Européens
01:40:47 le fait qu'ils voulaient gérer la bande de Gaza. En fait, il s'est préparé la guerre à Israël.
01:40:51 Je vous rappelle que le Hamas demandait de l'argent à la communauté internationale.
01:40:55 En fait, l'argent allait pour les tunnels, les souterrains et les armes.
01:40:58 Le Hezbollah aujourd'hui est arrivé quelque part après dans cette compétition anti-israélienne après le Hamas.
01:41:05 Ça ne veut pas dire qu'il n'a pas non plus besoin d'orer son blason.
01:41:08 Il a également mentionné qu'il y aurait un autre discours.
01:41:11 Du côté israélien, je vais vous répondre comme si c'était un arabe qui répondait à un discours en arabe.
01:41:18 Tout est possible. Nous devons être extrêmement prudents et surtout lancer un message très clair.
01:41:24 Si le Hezbollah et ceux qui sont derrière le Hezbollah, et le Liban malheureusement qui est incapable aujourd'hui de gérer le Hezbollah,
01:41:31 laisse le Hezbollah attaquer Israël, la réponse israélienne sera gigantesque.
01:41:35 Elle sera bien au-delà de ce que pense le Hezbollah. Je pèse mes mots.
01:41:39 Il faut aujourd'hui que toutes les forces qui peuvent influencer le Hezbollah de ne pas jeter le Liban dans le chaos s'actionnent
01:41:47 parce que du côté israélien, il n'y a pas ici de compromis possible.
01:41:50 Nous sommes en guerre contre le Hamas, une guerre qui est pour nous existentielle.
01:41:54 Et nous ferons la même chose si le Hezbollah attaque le nord d'Israël ou Israël tout court.
01:41:59 Ce n'est pas un jeu d'enfant, ce n'est pas des attaques contre des réactions.
01:42:02 On n'est plus dans cette époque de penser qu'on peut faire des choses et arrêter au milieu.
01:42:07 C'est terminé ça. On n'arrête plus au milieu, on va jusqu'au bout.
01:42:10 Merci beaucoup en tout cas pour ce point de vue, colonel Olivier Rafovitz.
01:42:15 Dissimulation, mensonge. Vous êtes d'accord avec l'éclairage apporté par le porte-parole de l'armée israélienne aujourd'hui, Raphaël ?
01:42:25 Ce qui est certain pour rebondir sur le discours de Nasrallah, c'est la première chose,
01:42:29 c'est que moi je pense que contrairement à ce qui a pu être dit, ce n'était pas un discours modéré.
01:42:34 La seule chose qui a été modérée, c'est la réplique ou la réponse à ce que beaucoup attendait,
01:42:40 c'est-à-dire un engagement du Hezbollah dans la guerre.
01:42:44 Il s'en est sorti par une pirouette en expliquant qu'ils étaient engagés dans cette bataille depuis le 8 octobre.
01:42:52 Mais la vérité, c'est que mise à part cette reculade finalement,
01:42:56 tout le reste de son discours est extrêmement violent à l'égard d'Israël, à l'égard des États-Unis,
01:43:01 à l'égard même d'un certain nombre de pays arabes qui jusqu'à présent n'ont pas encore suffisamment pesé
01:43:08 pour rejoindre la cause palestinienne.
01:43:11 Donc il fait la leçon à tout le monde, mais on est très loin d'un discours modéré.
01:43:17 C'était une diatribe pour vous quand même, François Constantini, pour rebondir sur ce que dit Raphaël Stainville.
01:43:23 Oui, c'est une diatribe, oui et non.
01:43:25 Raphaël Stainville a raison sur le fond, c'est un discours offensif.
01:43:27 L'Ouest-Bola se positionne, comme il le dit toujours, comme ennemi de l'antithessionnisme des États-Unis
01:43:32 et que leur raison d'être en quelque sorte, c'est de venir à bout d'Israël.
01:43:37 Ça c'est la stratégie maximiste de l'Iran.
01:43:40 Mais en effet, pour reprendre ce qu'avait dit Nathan Nodde-Versch,
01:43:44 je te connais bien, j'étais enseignant en novembre à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth,
01:43:48 le sondage c'est 73,5% des Libanais.
01:43:52 Ça veut dire que c'est un score élevé.
01:43:54 Alors il ne faut pas également non plus exagérer le soutien de l'Ouest-Bola.
01:43:57 Ça veut dire qu'aujourd'hui, vous avez quand même la quasi-totalité des chrétiens qui sont opposés au Ouest-Bola.
01:44:02 Le camp à Aoun, avec le départ d'Aoun, est marginalisé.
01:44:05 La rue chrétienne, c'est essentiellement les forces libanaises, les kataïbes,
01:44:08 donc des forces qui sont historiquement hostiles au Ouest-Bola, à la Syrie.
01:44:11 Les sunnites sont très majoritairement opposés au Ouest-Bola.
01:44:15 Et puis le chiite, loin de là, beaucoup de chiites,
01:44:17 sont également des gens qui sont des patriotes libanais, qui sont opposés au Ouest-Bola.
01:44:22 Et le Liban, vous l'avez bien dit, c'est un système consensuel.
01:44:25 C'est-à-dire qu'il est fait en quelque sorte d'un consensus de communauté.
01:44:28 Et si une communauté veut prendre le dessus par rapport à l'autre,
01:44:31 le pays, dans l'histoire, ça s'est toujours démontré, a toujours menacé d'éclater.
01:44:35 Et en effet, si l'Ouest-Bola traînait le Liban dans le précipice,
01:44:38 il est certain qu'une grande partie du peuple libanais ne l'accepterait pas.
01:44:41 Je rappelle quand même que l'Ouest-Bola a été mis en cause depuis la révolution de 2021.
01:44:47 Et que récemment, il y a eu, les mois derniers, ça tombe des chauds fourrés.
01:44:51 L'Ouest-Bola essaie de faire un certain nombre de provocations dans les quartiers chrétiens.
01:44:54 Il a même été mis en cause dans l'explosion du port.
01:44:56 Dans l'explosion du port, ils se sont normalement mis à pause.
01:44:58 Du fait qu'il faut savoir qu'ils contrôlent quand même un certain nombre de courroies de transmission dans les talibanais.
01:45:02 Que le directeur général de la sûreté, Abbas Ibrahim, est un homme à eux.
01:45:06 Et que s'ils n'ont pas une responsabilité directe,
01:45:08 ils ont au moins une responsabilité par omission dans l'explosion du port de Beyrouth.
01:45:12 Je vous propose de marquer une courte pause et puis on revient pour parler d'autres actualités.
01:45:16 Évidemment, cette émotion à géométrie variable des artistes français qui commentent cette crise actuelle.
01:45:21 On vous montrera cette tribune qui a fait polémique et qui a beaucoup choqué Elie Chouraki
01:45:27 qui, en réponse, dans le JDD, évidemment, s'adresse à ses amis artistes à travers une lettre.
01:45:32 A tout de suite.
01:45:33 De retour avec vous. Il est 16h28 et je vous propose de retrouver Isabelle Piboulot
01:45:45 pour Le Journal. Son discours était très attendu.
01:45:47 Le chef d'U.S.B.O.L.A. s'est exprimé cet après-midi, Isabelle.
01:45:49 Une première prise de parole pour Hassan Nasrallah depuis le début de la guerre, le 7 octobre.
01:45:54 Les accrochages armés à la frontière israélo-libanaise ont fait au moins 70 morts dans le sud du Liban.
01:46:00 Parmi eux, des civils, des combattants d'U.S.B.O.L.A. et des soldats israéliens.
01:46:04 On écoute le chef d'U.S.B.O.L.A.
01:46:06 Ce qui se passe aujourd'hui à Gaza n'a rien à voir avec les guerres précédentes.
01:46:10 Elles ne ressemblent à rien de ce qui s'est passé auparavant.
01:46:12 Il ne s'agit pas d'une bataille de plus, mais d'une bataille décisive et historique.
01:46:16 Ce qui se passera ensuite sera très différent de ce qui s'est passé auparavant.
01:46:20 En ce qui concerne notre front libanais, comme certains le disaient,
01:46:23 nous sommes entrés dans la bataille le 8 octobre.
01:46:26 Et puis après avoir intensifié ces combats au sol et dans les airs,
01:46:29 Israël annonce avoir encerclé la ville de Gaza.
01:46:31 Ces frappes sur le territoire palestinien ont atteint des sites des Nations Unies
01:46:35 ainsi que les personnels humanitaires.
01:46:37 Des actes condamnés par la France ont fait le point avec ce laine boulant.
01:46:41 Après une semaine de combats acharnés contre le Hamas dans le nord du territoire,
01:46:47 les soldats israéliens ont achevé l'encerclement de la ville de Gaza,
01:46:51 où se trouve le centre de l'organisation terroriste Hamas,
01:46:55 selon le porte-parole de l'armée israélienne.
01:46:57 Depuis la mi-octobre, les forces de Tsah al-Appel la population
01:47:01 à fuir le nord de la bande de Gaza,
01:47:03 où les bombardements ont détruit des quartiers entiers.
01:47:06 Le concept de cesser le feu n'est pas du tout à l'ordre du jour actuellement.
01:47:09 Les forces de défense d'Israël sont en guerre
01:47:12 et mènent une guerre pour démanteler le Hamas.
01:47:14 Les deux camps font état de combats terrestres rapprochés sur le territoire.
01:47:18 L'armée israélienne a déclaré que les troupes s'infiltraient
01:47:21 de plus en plus profondément dans les secteurs tenus par le Hamas.
01:47:25 Israël a promis d'anéantir le mouvement islamiste au pouvoir dans le territoire.
01:47:30 Depuis le 7 octobre, les forces israéliennes bombardent Gaza
01:47:34 en réponse à l'attaque sanglante lancée par le Hamas
01:47:37 qui promet lui aussi des représailles.
01:47:40 Nous nous battons sur notre terre, dans le ciel, partout.
01:47:45 Nous vous assurons que le nombre de morts est beaucoup plus élevé
01:47:48 que ce que vos dirigeants annoncent.
01:47:50 Et je veux que vous vous attendiez à ce que davantage de vos soldats
01:47:53 reviennent dans des sacs noirs.
01:47:55 Dans la bande de Gaza, où vivent 2,4 millions de Palestiniens,
01:47:59 14 des 36 hôpitaux ne fonctionnent plus
01:48:02 selon l'Organisation mondiale de la santé,
01:48:05 qui continue à exiger un cessez-le-feu humanitaire.
01:48:08 Israël ne sera jamais seul ou encore.
01:48:11 Israël a le droit et l'obligation de se défendre,
01:48:13 déclaration signée Anthony Blinken.
01:48:16 Le secrétaire d'Etat américain est arrivé ce matin à Tel Aviv
01:48:20 et il assure qu'il faut faire plus pour protéger les civils palestiniens.
01:48:24 Le chef de la diplomatie américaine se rendra ensuite ce week-end en Jordanie.
01:48:28 Il s'agit de son deuxième déplacement au Proche-Orient depuis le 7 octobre.
01:48:32 Et puis évidemment c'est lié hier, le Parlement tunisien a entamé
01:48:35 les débats autour d'un projet de loi inédit Isabelle.
01:48:37 Le texte considère comme un crime et puni d'une peine de prison
01:48:41 toute normalisation avec Israël, c'est-à-dire la reconnaissance
01:48:45 de l'entité sioniste ou l'établissement de relations directes
01:48:49 ou indirectes avec Israël.
01:48:50 Les explications d'Aminata Demphal.
01:48:52 Une proposition de loi inédite au Parlement tunisien.
01:48:57 Les députés veulent interdire tout contact de près ou de loin avec Israël.
01:49:02 Élaboré par des partisans du président Kaïs Saïd,
01:49:06 un premier texte avait déjà été déposé avant même l'attaque du Hamas
01:49:10 et la riposte israélienne.
01:49:11 Un texte durci en raison de la guerre.
01:49:14 Nous maintenons fermement notre position selon laquelle la Palestine
01:49:19 doit être libérée du fleuve jusqu'à la mer, avec la récupération complète
01:49:23 de la patrie, la restitution de tous les territoires,
01:49:26 l'établissement de l'état palestinien sur toutes ses terres,
01:49:28 avec Jérusalem comme capitale.
01:49:30 L'interdiction recouvre toute forme de communication ou relation commerciale
01:49:36 délibérée de manière directe ou indirecte avec les Israéliens,
01:49:41 à l'exception des Palestiniens ayant la nationalité israélienne.
01:49:45 Participer à des événements, qu'ils soient politiques, économiques
01:49:49 ou encore sportifs en Israël, est également prohibé.
01:49:52 Le texte prévoit ainsi une peine à l'an de 6 à 12 ans de prison
01:49:56 et à la perpétuité en cas de récidive, y compris pour les quelques
01:50:01 2000 juifs tunisiens en contact avec des ressortissants en Israël.
01:50:05 La proposition de loi ne devrait pas être votée dans l'immédiat.
01:50:09 On va parler de l'arrivée du froid et bien sûr de la grippe saisonnière
01:50:13 qui va faire son retour en France.
01:50:14 Oui, la campagne de vaccination ciblant les plus fragiles démarre bien
01:50:18 selon le ministre de la Santé, avec près d'un million 600 000 personnes
01:50:22 vaccinées. Pourtant, certaines pharmacies constatent une diminution
01:50:26 du nombre de patients.
01:50:27 Reportage à Levallois-Perret de Jean-Laurent Constantini.
01:50:30 Le récit est signé Tony Pitaro.
01:50:33 Dans cette pharmacie de Levallois-Perret, les premières vaccinations
01:50:37 contre la grippe ont commencé.
01:50:39 Ceux pharmaciens observent que moins de personnes viennent se faire vacciner
01:50:42 par rapport aux autres années.
01:50:44 Il y a un peu moins de monde quand même qui se font vacciner
01:50:46 à cette époque de l'année, alors que c'est important parce qu'il faut savoir
01:50:49 que le vaccin met trois semaines pour être complètement efficace.
01:50:53 Donc à partir du moment où vous faites le vaccin, vous n'êtes pas
01:50:55 tout à fait protégé pendant les trois semaines qui suivent.
01:50:58 Donc c'est bien de le faire maintenant.
01:50:59 Le vaccin contre la grippe est recommandé pour les personnes
01:51:02 de plus de 65 ans, mais d'autres profils sont à risque.
01:51:05 On recense également les gens qui souffrent de maladies cardiovasculaires
01:51:09 chroniques, de maladies pulmonaires chroniques comme l'asthme par exemple
01:51:12 qui peut être très fragile, la bronchite chronique également.
01:51:16 Ne pas oublier les patients immunodéprimés, ceux qui vont rentrer
01:51:19 dans des chimiothérapies devraient se faire vacciner avant toute chimiothérapie.
01:51:23 Les diabétiques, ceux qui souffrent également d'obésité morbide,
01:51:27 c'est un risque particulièrement élevé de complications liées à la grippe.
01:51:32 Et enfin, ne pas oublier un dernier point, les femmes enceintes.
01:51:35 L'épidémie de grippe démarre le plus souvent en fin décembre
01:51:38 et dure en moyenne 10 à 11 semaines.
01:51:40 Merci beaucoup, chère Isabelle. Je vous propose de retourner sur le terrain
01:51:44 avec l'une de nos équipes qui est en ce moment près de la ligne de front,
01:51:49 c'est-à-dire au sud d'Israël et non loin de la bande de Gaza.
01:51:52 Bonjour, ou plutôt bonsoir maintenant, Anne-Isabelle Tellet.
01:51:55 Les frappes dont on a beaucoup parlé aujourd'hui,
01:51:58 elles sont en train de redoubler ces dernières heures.
01:52:01 Absolument, et on peut en témoigner avec Olivier Gangloff
01:52:06 parce que pas plus tard qu'il y a 5 minutes, nous étions sous une salve
01:52:09 de roquettes, si je puis dire, qui, heureusement, ont été interceptées
01:52:13 par le dôme de fer. Il faut savoir que le vendredi est un jour
01:52:16 toujours un peu difficile puisque c'est Shabbat maintenant
01:52:19 et le Hamas redouble de frappes à partir du vendredi,
01:52:26 notamment à la tombée de la nuit. Ce qu'on peut retenir aussi aujourd'hui,
01:52:29 c'est que sur la ligne de front au nord, les combats se sont intensifiés
01:52:34 entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais.
01:52:38 Le Hezbollah, on l'a entendu dans le journal Isabelle Pellouloulo,
01:52:41 son chef s'est exprimé aujourd'hui et on peut retenir,
01:52:44 au bout d'une heure trente de discours, que ce discours
01:52:48 était belliqueux, pour ne pas dire belliciste, puisqu'il a déclaré,
01:52:52 je cite, "une perspective de guerre totale" était réaliste.
01:52:58 Le Hezbollah qui se dit aussi pouvoir faire face à la flotte américaine.
01:53:02 On rappelle qu'ici, il y a deux porte-avions américains,
01:53:05 dont l'un, les plus puissants du monde, qui offre actuellement
01:53:08 une bulle autour d'Israël. Alors que sur le front nord, on l'a dit,
01:53:11 l'armée israélienne est en état d'alerte. Le chef du Hezbollah a déclaré
01:53:15 aujourd'hui que les Etats-Unis étaient entièrement responsables
01:53:18 de la guerre dans Gaza et qu'Israël n'était qu'un outil pour l'exécuter.
01:53:22 Le chef de la ministre, Chyyt, qui précise aussi que l'opération
01:53:25 d'éluge d'Al-Qassa, initiée le 7 octobre dernier,
01:53:29 était à 100% attribuée à la Palestine et uniquement au peuple palestinien
01:53:35 et que ça n'avait aucun lien avec d'autres pays dans la région.
01:53:39 Il fait notamment à l'Iran qui, selon lui, n'aurait pas initié cette opération.
01:53:43 Nous avons donc assisté à presque 1h30 de discours de propagande martiale.
01:53:48 On le rappelle, le chef du Hezbollah n'a pas exclu
01:53:52 une perspective de guerre totale. Mais si cela pourrait sonner
01:53:58 comme une déclaration de guerre, on peut relativiser Nelly, ce qu'il a dit.
01:54:02 On rappelle que ça fait un mois presque maintenant qu'il y a des tirs
01:54:06 et des échanges de tirs entre l'armée israélienne au nord,
01:54:10 à la frontière libanaise. Pourquoi attendre ? Pourquoi avoir attendu ?
01:54:14 Pourquoi aujourd'hui dire ça ? Ce sont plutôt des effets d'annonce,
01:54:18 selon quelques experts qui nous ont confirmé cette impression.
01:54:22 J'ajoute aussi que Hassan Nasrallah s'est exprimé dans un arabe très compréhensible
01:54:28 afin de pouvoir toucher le monde arabo-musulman au maximum.
01:54:32 Merci beaucoup. Merci à vous, merci à Olivier Gangloff, bien sûr, sur le terrain.
01:54:35 On vous laisse vous mettre à l'abri. Un petit mot peut-être sur l'opération en ce moment.
01:54:39 Là, on parlait beaucoup de ce qui se passe à la frontière avec le Liban.
01:54:42 Mais François Constantini, un mot de l'opération, de l'offensive dans la bande de Gaza,
01:54:46 dont Benyamin Netanyahou nous disait il y a encore quelques jours,
01:54:49 ça va durer longtemps. De fait, à quoi faut-il s'attendre dans les prochaines semaines, selon vous ?
01:54:53 Bien sûr, c'est une opération de longue haleine.
01:54:55 Là, déjà, les Israéliens, visiblement, en encerclant Gaza City,
01:54:59 ont fait un peu dans la stratégie napoléonienne.
01:55:02 C'est-à-dire qu'il faut couper l'adversaire, il faut essayer de le séparer, de le combattre.
01:55:05 Mais c'est extrêmement difficile pour plusieurs raisons.
01:55:07 C'est que vous avez quand même, depuis 2007, où ils ont mis la main totalement sur Gaza,
01:55:13 depuis 18 ans, le Hamas a totalement organisé, configuré Gaza à sa main.
01:55:19 C'est-à-dire les tunnels, l'organisation.
01:55:21 Gaza, c'est en quelque sorte sa chose.
01:55:23 C'est une espèce de place retranchée, organisée à partir d'elle-même.
01:55:28 Donc, il est certain qu'Israël va avoir, au fur et à mesure où elle va progresser dans Gaza,
01:55:33 un certain nombre de difficultés, et y aller progressivement.
01:55:36 C'est pour ça, en effet, que le Premier ministre israélien a prévenu, bien sûr, son opinion publique,
01:55:41 qu'il s'agissait d'une œuvre de longue haleine, qu'il s'agisse, si l'objectif, en effet, est l'élimination du Hamas,
01:55:47 ça passe notamment par une guerre urbaine, de moyen, voire de long terme.
01:55:51 – On parle souvent, communément, Christian Proutot, d'une souricière, pour rebondir sur ce qu'il nous dit.
01:55:57 Ça va être ça aussi, la difficulté ?
01:55:59 Les débusquer dans ces galeries souterraines, ça va manquer ?
01:56:03 Cette vie parallèle, souterraine, qui s'est déjà instaurée ?
01:56:07 – Non mais c'est tout le côté paradoxal des guerres urbaines,
01:56:12 où on est d'abord marqué en voyant des destructions, donc on a l'impression que c'est fini,
01:56:19 sauf que c'est là que ça commence.
01:56:21 Bombarder des maisons, c'est pas difficile,
01:56:25 mais ensuite, avoir des hommes qui se trouvent dans toutes les configurations,
01:56:30 pratiquement, un face de l'autre, il n'y a plus de char qui peut intervenir,
01:56:34 il n'y a plus rien, c'est du combat d'homme à homme.
01:56:37 Et ça, on avait fait la triste expérience, il y a quelques années,
01:56:41 puisque c'est pour ça qu'ils avaient quitté Gaza, parce qu'ils ont perdu beaucoup de force.
01:56:46 Et le combat urbain est un combat dont on sait quand il commence,
01:56:51 mais on ne sait pas quand il s'arrête.
01:56:53 Et c'est ça qui va poser problème, je pense, à l'armée israélienne.
01:56:59 Et je ne vois pas comment ils vont pouvoir mener de front une négociation
01:57:05 et un combat dont le but, dans leur esprit, est d'éliminer l'ensemble du Hamas,
01:57:11 qui représente beaucoup.
01:57:13 Or, il y a quand même 240 otages, et ces 240 otages, à mon avis, ne sont pas en surface.
01:57:19 J'aimerais qu'on parle aussi des ramifications et des conséquences que ça a,
01:57:23 plus près de nous, avec cette émotion qu'on a vue, à géométrie variable, il faut le dire,
01:57:28 des artistes français.
01:57:30 C'est un problème pour Elie Chouraki, qui leur a adressé une lettre dans le JDD, Raphaël,
01:57:35 et qui s'en explique ainsi. Je vous propose d'écouter cet extrait.
01:57:39 On ne peut pas signer des choses en se laissant entraîner par Rocalla Dialo,
01:57:43 qui est aussi co-signataire, par notre prix Nobel de littérature,
01:57:47 qui n'a pas une tendance de sympathie pour Israël.
01:57:52 Il faut faire attention à ce qu'on fait.
01:57:54 Je connais beaucoup de gens qui ont signé.
01:57:56 Ce sont des gens sympathiques, merveilleux.
01:57:58 C'est pour ça que j'ai traité les choses de cette façon,
01:58:00 pour leur montrer que les choses n'étaient pas aussi simples que ça,
01:58:04 qu'on ne pouvait pas simplement dire "tout est blanc et tout est noir".
01:58:08 En plus, j'ai été extrêmement choqué.
01:58:11 Il y a eu le 7 octobre, silence radio des artistes, pendant deux semaines.
01:58:19 Raphaël Steinville signe cette lettre dans votre publication.
01:58:24 Il nous dit "cessez le feu, pourquoi pas",
01:58:26 mais peut-être qu'il fallait commencer par condamner le massacre du 7 octobre.
01:58:30 C'est ça qui vous...
01:58:31 Oui, c'est ça.
01:58:32 On voit, à travers le silence d'un certain nombre d'artistes,
01:58:36 c'est tout à la fois de...
01:58:38 D'ailleurs, c'est moins de l'indifférence que de la lâcheté.
01:58:41 Comme si, aujourd'hui, condamner l'action terroriste du Hamas,
01:58:48 c'était s'aliéner une partie de son public.
01:58:51 Il y a tout un tas de raisons qui sont assez nouséabondes,
01:58:55 qui expliquent le silence de beaucoup d'artistes,
01:58:59 qui ont fait quasiment un rapport coût-efficacité.
01:59:05 Soutenir Israël, ou en tout cas condamner le Hamas,
01:59:09 c'est se priver d'un public conséquent.
01:59:13 La France compte 600 000 Français de confession juive
01:59:17 contre 5 à 10 millions de Français de confession musulmane.
01:59:21 Et c'est dans ce rapport de force absolument ignoble
01:59:25 que se font ces petits arrangements et ces silences des artistes.
01:59:29 Alors, lui, il évoque les artistes,
01:59:30 on pourrait y rajouter quand même, Nathan, des sportifs.
01:59:33 Et puis, quand certains prennent la parole,
01:59:36 mais pas toujours abonnécions non plus.
01:59:38 Le débat public, en général, pas que artistes sportifs,
01:59:41 on le voit bien sur les réseaux sociaux,
01:59:43 des utilisateurs de Twitter, par exemple,
01:59:46 on voit bien que la guerre se prolonge en quelque sorte
01:59:48 dans ce monde virtuel qui est celui des réseaux.
01:59:51 En fait, il me semble que ce à quoi on assiste,
01:59:53 mais ça n'a pas commencé avec le conflit israélo-palestinien,
01:59:55 on l'a vu pendant le Covid, on l'a vu pendant la guerre en Ukraine,
01:59:58 on le voit depuis assez longtemps,
01:59:59 en fait, c'est la dislocation du monde commun, du monde public.
02:00:04 Le principe même de la démocratie,
02:00:06 c'est d'essayer de dépasser un état naturel
02:00:09 qui est le fait que nous avons individuellement,
02:00:11 tous, des perspectives différentes sur le monde.
02:00:13 On vit naturellement chacun dans nos bulles,
02:00:15 personne n'a un regard objectif,
02:00:16 on a tous un regard biaisé par notre histoire,
02:00:18 par notre origine, par mille et une choses
02:00:21 qui nous biaisent notre regard,
02:00:22 mais la beauté de la démocratie, c'est d'essayer de se dire
02:00:24 dépassons nos perspectives individuelles,
02:00:26 nos perspectives singulières,
02:00:27 et construisons un monde commun.
02:00:29 Et quand on voit comment les choses se passent
02:00:30 sur les réseaux sociaux,
02:00:31 dans le traitement, par exemple, de ce conflit,
02:00:33 on voit bien qu'il y a vraiment deux camps
02:00:35 extrêmement binaires qui s'affrontent comme ça,
02:00:37 qui ne sont pas capables de pleurer les morts,
02:00:40 c'est des débats totalement malsains
02:00:42 sur les vies qui se valent, qui ne se valent pas, etc.
02:00:44 On a vu en effet que le 7 octobre, au matin,
02:00:47 quand il y avait des civils israéliens
02:00:48 qui se faisaient massacrer et pogromiser,
02:00:50 que les gens du camp d'en face,
02:00:52 sauf exception bien sûr,
02:00:53 mais qu'en tout cas malheureusement
02:00:54 certains sont restés incroyablement silencieux,
02:00:56 voire ont relativisé dans ces heures-là
02:00:58 où il n'y avait pas encore eu de riposte israélienne
02:01:00 et la seule chose qu'il fallait dire c'est
02:01:01 "c'est horrible, point, barre, finale".
02:01:03 Et on voit bien comme ça s'effacer
02:01:05 la possibilité même d'un débat.
02:01:07 Et ça c'est quelque chose
02:01:08 que je trouve extrêmement dangereux.
02:01:09 On parle beaucoup des risques de l'importation
02:01:11 du conflit en France,
02:01:12 sur la communauté juive, etc.
02:01:13 Et ces risques existent.
02:01:14 Derrière ces risques, il y a la risque,
02:01:17 le risque de l'impossibilité
02:01:18 du débat public en France.
02:01:19 Et ça il faut quand même le voir.
02:01:20 Et si on n'est pas capable à un moment
02:01:22 d'engager cette réflexion
02:01:23 qui pose aussi la question des réseaux sociaux,
02:01:25 on va droit dans le mur de la démocratie.
02:01:28 Oui, aujourd'hui on est pour ou on est contre
02:01:30 et il n'y a pas de possibilité
02:01:33 de discourir ou de débattre sans s'affronter.
02:01:36 Effectivement on choisit son camp
02:01:38 un peu sans surprise en fait.
02:01:39 C'est un peu binaire ce qui se passe.
02:01:40 C'est même la nuance qui est impossible.
02:01:41 Oui, il n'y a pas de nuance.
02:01:42 Absolument, c'est le bon terme.
02:01:44 Quel regard vous portez déjà sur cette analyse
02:01:46 et sur ce qui se passe au-delà de votre rôle
02:01:48 de géopolitologue sur la société française
02:01:50 et ce que ça nous dit de notre société aujourd'hui ?
02:01:52 Je pense qu'il y a quand même un impératif.
02:01:54 C'est aujourd'hui, en France,
02:01:56 la montée inadmissible et ignoble
02:01:58 de l'antisémitisme.
02:02:00 Il y a eu depuis le 8 octobre
02:02:02 autant d'actes antisémites en France
02:02:05 qu'il y en a eu depuis un an.
02:02:06 Et puis rappelons également les statistiques,
02:02:08 les actes antireligieux en France
02:02:10 on en comptabilise à peu près 1500 pénalisés.
02:02:14 Sur ces 1500 actes,
02:02:16 plus de 800 par an sont des actes antisémites.
02:02:19 Les Juifs, qui représentent à peine 1% de la population,
02:02:23 sont victimes de 50% des actes religieux.
02:02:26 Il y a 300 actes antichrétiens
02:02:28 et 200 actes antimusulmans,
02:02:29 ce qui en dit long, notamment,
02:02:31 sur la relativisation de certaines reproches
02:02:33 qu'on fait à la France.
02:02:35 Donc, je pense qu'il y a une indifférence,
02:02:38 à mon avis un fond indifférent
02:02:39 qui vient notamment des élites.
02:02:40 On dit souvent, les Japonais disent
02:02:42 que le poisson pourrit par la tête.
02:02:43 Mais en effet, je crois que les élites françaises
02:02:46 représentent une certaine pourriture,
02:02:48 en quelque sorte, du peuple.
02:02:49 Parce que je pense que les Juifs
02:02:51 ne sont pas des gens comme les autres.
02:02:53 Moi, en tant qu'or, j'admets des blagues,
02:02:54 des plaisanteries sur les Corses,
02:02:55 les Bretons et les Auvergnats.
02:02:56 Sur les Juifs, ce n'est pas pareil.
02:02:58 Il y a un passé.
02:02:59 Il y a un passé tragique,
02:03:00 il y a un passé dramatique.
02:03:01 Il y a eu une menace d'expiration,
02:03:03 notamment sur les Juifs.
02:03:04 Et je crois que c'est tout à fait
02:03:05 quelque chose de différent, en effet.
02:03:06 L'antisémitisme étant quelque chose
02:03:08 de beaucoup plus dramatique
02:03:10 et qu'il doit être traité en priorité.
02:03:12 On ne peut pas transiger là-dessus.
02:03:13 J'aimerais aussi, on va y revenir,
02:03:15 si vous voulez, dans un instant,
02:03:16 mais on a fait venir Tanguy Hamon
02:03:17 pour parler de l'imam de la mosquée de Boker.
02:03:19 Boker dans le Gard, on a beaucoup parlé.
02:03:21 Il a été condamné, Tanguy,
02:03:23 à 8 mois de prison avec sursis,
02:03:25 c'était hier à Nîmes,
02:03:27 pour apologie du terrorisme
02:03:29 et provocation à la haine ou à la violence.
02:03:31 C'est en lien avec le conflit israélo-palestinien.
02:03:33 Exactement.
02:03:34 Et ce qu'on a appris aujourd'hui,
02:03:35 c'est que le parquet de Nîmes a estimé
02:03:37 que les peines auxquelles il a été combanné
02:03:39 n'étaient pas suffisantes.
02:03:41 Donc, il a décidé de faire appel.
02:03:43 Je le rappelle, vous l'avez dit déjà.
02:03:45 Il a été condamné avant-hier
02:03:47 à 8 mois de prison avec sursis,
02:03:48 inscription au fichier des auteurs
02:03:50 d'infractions terroristes.
02:03:51 Et là, c'est peut-être le point assez important
02:03:53 aussi de sa condamnation.
02:03:54 Interdiction d'exercer sa fonction d'imam
02:03:56 pendant un an.
02:03:57 C'est-à-dire que pendant un an,
02:03:58 il ne pouvait plus être imam.
02:04:00 Mais une fois que cette année de suspension
02:04:02 était révolue,
02:04:04 il pouvait reprendre ses prêches
02:04:06 dans la mosquée.
02:04:07 Je rappelle également que cet imam était jugé,
02:04:09 vous l'avez dit, pour apologie du terrorisme en ligne
02:04:11 et provocation publique à la haine ou la violence
02:04:13 en raison de la race ou de la religion.
02:04:15 Pour un message qu'il avait publié
02:04:17 sur Facebook et qui était tiré d'un hadith
02:04:19 qui disait, alors je cite,
02:04:21 "Vous combattez les Juifs et aurez le dessus sur eux
02:04:25 de sorte que la pierre dira aux musulmans
02:04:27 voici un Juif caché derrière moi,
02:04:29 viens le tuer."
02:04:30 Ce message avait donc été signalé
02:04:32 par le préfet du Gard.
02:04:34 L'imam avait été interpellé en début de semaine
02:04:36 à l'aéroport de Marseille-Marignane.
02:04:38 Et pour finir ce portrait,
02:04:41 il s'agit donc d'un franco-marocain
02:04:43 âgé d'une trentaine d'années
02:04:45 qui était en fonction à la mosquée de Bocquière
02:04:47 depuis trois ans et qui avait déjà
02:04:49 œuvré, on va dire, officier
02:04:51 dans d'autres mosquées de la région auparavant.
02:04:53 Merci beaucoup pour ce dégagement.
02:04:55 Christian Poteau, peut-être une réaction ?
02:04:57 Et puis, on vous communiquera aussi ce sondage
02:04:59 sur l'islamisme
02:05:01 et le résultat que les sondés
02:05:03 nous ont donné.
02:05:05 Allez-y.
02:05:06 Ce qui me choque dans cette affaire
02:05:08 qui est quand même emblématique,
02:05:10 c'est que
02:05:12 on a carrément
02:05:14 ce que l'on a essayé de combattre
02:05:16 depuis des années et qui passait par certaines mosquées,
02:05:18 pas toutes, par certaines mosquées,
02:05:20 avec ces imams qui sont des
02:05:22 porteurs de haine,
02:05:24 alors qu'on sait tous
02:05:26 qu'il y a un problème géopolitique
02:05:29 de toute façon au niveau
02:05:31 de ce que nous sommes
02:05:33 et du monde musulman
02:05:35 et que des gens comme ça
02:05:37 qui poursuivent ce discours,
02:05:39 eh bien, si on a la chance
02:05:41 qu'ils soient doubles nationaux,
02:05:43 eh bien qu'on les expulse et puis c'est tout.
02:05:45 Il nous resterait peu de temps,
02:05:47 mais peut-être que vous avez envie de réagir sur l'antisémitisme
02:05:49 et sur pourquoi, voilà,
02:05:51 c'est pas pareil que de faire des blagues,
02:05:53 on revient peut-être aussi à Guillaume Meurice,
02:05:55 sur le peuple juif.
02:05:57 - Ce qui est intéressant sur cette montée de l'antisémitisme,
02:05:59 cette explosion de l'antisémitisme, c'est que, contrairement à ce qu'on pourrait croire,
02:06:01 une lecture un peu facile, ce serait de dire
02:06:03 "bah, c'est un antisémitisme par amalgame"
02:06:05 ou "étant donné qu'Israël fait des frappes
02:06:07 sur Gaza, eh bien les Juifs de France sont ciblés
02:06:09 pour ces frappes". C'est pas vrai, parce que la montée
02:06:11 de l'antisémitisme, elle a commencé le 7 octobre.
02:06:13 Autrement dit, ce qui a déclenché cette montée,
02:06:15 c'était le fait qu'on massacre des Juifs.
02:06:17 Et donc il y avait un antisémitisme
02:06:19 mimétique du massacre.
02:06:21 Et c'était le Juif en position de victime
02:06:23 qui a déclenché cette vague de haine.
02:06:25 Et ça, c'est une nuance qui est absolument centrale
02:06:27 parce qu'on voit bien que c'est même pas lié
02:06:29 à la politique israélienne. - Vous avez raison.
02:06:31 Si on revient à l'islamisme, regardez ce sondage.
02:06:33 78% des personnes qu'on a interrogées
02:06:35 estiment que c'est un danger
02:06:37 aujourd'hui pour notre pays.
02:06:39 Peut-être une réaction
02:06:41 assez rapidement, si possible.
02:06:43 Raphaël, puis François Constantini,
02:06:45 pour finir. Ça vous surprend, Fraccio ?
02:06:47 C'est quand même très largement...
02:06:49 - Non, mais les Français ont intégré
02:06:51 ce que Gilles Keppel appelle
02:06:53 ce djihadisme d'atmosphère.
02:06:55 On est passé d'actes
02:06:57 terroristes organisés
02:06:59 venant de l'extérieur
02:07:01 à une menace intérieure.
02:07:03 Et ça, les Français, malheureusement,
02:07:05 heureusement qu'ils s'éveillent à ce danger,
02:07:07 mais le vivent dans leur chair.
02:07:09 Combien d'attentats
02:07:11 avons-nous subis ? Combien d'autres ont été déjoués ?
02:07:13 Ça explique très largement
02:07:15 ces résultats. - En quelques secondes,
02:07:17 est-ce que ça vous inspire ? Peut-être revenir à l'histoire de Boqueros.
02:07:19 - C'est même... Moi, je suis à la fois,
02:07:21 comme Raphaël Stainville,
02:07:23 un petit peu rassuré qu'il y ait 78%,
02:07:25 mais il y a encore 22% de Français,
02:07:27 je ne sais pas si ce sont des inconscients ou des cyniques,
02:07:29 notamment... - D'autant que la question qui est posée,
02:07:31 ce n'est pas l'islam, c'est l'islamisme.
02:07:33 - Non, justement, on parle bien d'une idéologie particulière,
02:07:35 notamment,
02:07:37 qui est l'islamisme, qui sévit
02:07:39 sur notre sol et dans le monde entier.
02:07:41 Il y a encore 22%, alors je ne sais pas si ce sont
02:07:43 des inconscients, des somnambules ou des cyniques
02:07:45 qui n'ont pas vu,
02:07:47 qui ne s'aperçoivent pas,
02:07:49 qui ne savent pas ce qui se passe depuis une vingtaine d'années en France.
02:07:51 - Merci beaucoup. Merci à tous les cinq d'être passés
02:07:53 sur ce plateau. Tout de suite, je rends
02:07:55 l'antenne à notre cher Olivier de Caron-Flech
02:07:57 pour la suite de vos émissions.
02:07:59 C'est punchline, bien sûr.
02:08:01 Et puis, je vous invite évidemment à nous regarder tout au long du week-end.
02:08:03 On se retrouve, pour notre part,
02:08:05 à 14h, lundi, pour 180 minutes d'info.
02:08:07 Excellent temps d'après-midi.
02:08:09 ♪ ♪ ♪