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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Ravie de vous retrouver pour une nouvelle édition
00:00:02 de 180 minutes info ce jeudi.
00:00:04 Trois heures à débattre,
00:00:06 à comprendre ce qui se joue dans le monde
00:00:08 et à parler, évidemment, de cette manifestation
00:00:11 contre l'antisémitisme qui aura lieu ce dimanche à Paris.
00:00:14 Ce sera juste après l'Ephéméride du jour.
00:00:16 A tout à l'heure.
00:00:17 Chers amis, bonjour.
00:00:23 Nous souhaitons aujourd'hui une très joyeuse fête au Théodore.
00:00:27 Voici l'histoire de leur saint patron.
00:00:29 Nous sommes en Turquie, au bord de la mer Noire,
00:00:31 en l'an 306,
00:00:33 et notre Théodore est soldat dans l'armée de Maximien,
00:00:36 un des plus hauts dignitaires de l'Empire romain.
00:00:39 Le problème est qu'il est chrétien et qu'il ne s'en cache pas.
00:00:42 Théodore est arrêté.
00:00:44 Comme il est très apprécié, on lui demande de renoncer à sa foi
00:00:47 et puis on le libère.
00:00:49 Mais au lieu de prendre peur,
00:00:51 le légionnaire continue de prophéser sa foi.
00:00:54 De fait, on l'arrête de nouveau.
00:00:56 Aucune clémence à attendre du juge cette fois-ci.
00:00:59 Théodore est condamné, suspendu et écorché.
00:01:03 Jeté dans un cachot, il est brûlé vif le lendemain de son supplice.
00:01:07 On l'a un peu oublié,
00:01:08 mais il faut savoir que Théodore a été un saint très vénéré
00:01:12 en Europe et en Orient.
00:01:13 À la cathédrale de Chartres, qui abrite une de ses reliques,
00:01:17 vous pouvez admirer un vitrail magnifique qui lui est consacré.
00:01:22 Sachez aussi que l'Église fête aujourd'hui
00:01:24 la dédicace de la basilique Saint Jean du Latran,
00:01:27 San Giovanni del Laterano.
00:01:29 C'est la cathédrale de l'évêque de Rome,
00:01:31 c'est-à-dire la cathédrale du pape.
00:01:34 Le dicton du jour,
00:01:35 orage à la Saint-Théodore, annonce une année en or.
00:01:39 C'est tout pour aujourd'hui.
00:01:41 À demain, chers amis. Ciao.
00:01:43 Et voilà qui fait écho aux intempéries du moment.
00:01:47 C'est parti pour 180 minutes Info.
00:01:49 Ça démarre avec le journal de Mathieu Devese.
00:01:51 Bonjour, Mathieu.
00:01:52 On va parler de l'armée israélienne
00:01:54 qui annonce s'être emparée d'un bastion militaire du Hamas.
00:01:58 Tout à fait. Selon son état-major,
00:01:59 les soldats ont achevé la prise de l'avant-poste
00:02:02 après dix heures de combat.
00:02:03 Oui, lors de cette longue bataille,
00:02:05 l'armée israélienne dit avoir éliminé des terroristes,
00:02:08 saisi de nombreuses armes et découvert des tunnels,
00:02:11 dont un puits qui mène à une vaste voie souterraine.
00:02:14 On fait le point sur les dernières avancées militaires
00:02:16 avec nos envoyés spéciaux Stéphanie Rouquier et Florian Paume.
00:02:19 Sal, effectivement, on continue sa progression et ses objectifs.
00:02:24 Et les combats sont extrêmement rudes dans l'enclave.
00:02:27 Nous avons pu échanger avec un soldat israélien
00:02:29 qui participe à ces combats en plein cœur de Gaza.
00:02:32 Il nous a expliqué que la situation sur le terrain est très difficile.
00:02:36 Le Hamas tend régulièrement des embuscades aux chars israéliens.
00:02:40 Les terroristes du Hamas se cachent dans les tunnels.
00:02:43 Et lorsque les forces israéliennes arrivent,
00:02:45 ils surgissent de terre pour attaquer ces soldats.
00:02:48 Alors, pour épauler ces hommes sur le terrain,
00:02:50 des postes de cavalerie installés tout au long de la frontière
00:02:53 bombardent des positions stratégiques du Hamas.
00:02:56 Et vous le voyez, à quelques mètres de nous,
00:02:58 se trouve justement un de ces postes de cavalerie.
00:03:01 Des chars sont positionnés.
00:03:03 Ils attendent des ordres et régulièrement,
00:03:05 ils tirent des obus de mortier en direction de Gaza.
00:03:08 Gaza qui se trouve juste derrière, à moins de 5 km.
00:03:12 Et en ce moment, le Qatar négocierait une libération d'otages
00:03:17 en échange d'une trêve à Gaza.
00:03:19 Oui, il s'agit de 12 personnes prises en otage
00:03:22 le 7 octobre dernier en Israël.
00:03:24 Le Qatar mènerait cette médiation en coordination avec les Etats-Unis.
00:03:28 D'ailleurs, la moitié des otages concernés sont américains.
00:03:31 Et selon une source proche du Hamas,
00:03:33 les discussions bloquent pour le moment sur la durée de la trêve.
00:03:36 Sachez enfin qu'Emmanuel Macron appelle aujourd'hui à un cessez-le-feu.
00:03:40 Enfin, depuis l'attaque du 7 octobre,
00:03:42 les demandes de ports d'armes à feu augmentent considérablement en Israël.
00:03:46 Les habitants veulent tout simplement se protéger
00:03:48 face aux risques de nouvelles attaques terroristes.
00:03:51 Et pour répondre à ce besoin de sécurité,
00:03:53 le gouvernement tente de suivre la cadence.
00:03:55 Un reportage de Vincent Faandegh et Charles Baget
00:03:58 avec le récit de Clotilde Payet.
00:04:01 -Comme chaque jour,
00:04:02 dans cet établissement dans la banlieue de Tel Aviv,
00:04:05 des dizaines de personnes font la queue.
00:04:07 Certaines viennent acheter une arme,
00:04:08 d'autres suivent une formation de tir.
00:04:11 Ici, des femmes et des hommes de tous âges viennent se former.
00:04:14 -Avec les derniers événements,
00:04:16 les massacres et ce qu'il s'est passé le 7 octobre,
00:04:19 j'ai décidé de m'acheter une arme pour me protéger, moi et ma famille.
00:04:23 Je suis père, j'ai trois filles, je vis en ville,
00:04:27 mais j'essaie d'être en sécurité autant que je peux.
00:04:31 -Depuis les massacres, les demandes ont augmenté de 100 %.
00:04:34 Presque 200 000 personnes ont postulé pour avoir une arme.
00:04:38 C'est 10 fois plus qu'en temps normal.
00:04:40 Une situation inédite.
00:04:42 -Maintenant, ils sont en sécurité avec les armes.
00:04:46 Ils savent comment utiliser une arme et peuvent être protégés chez eux.
00:04:49 C'est beaucoup mieux qu'avant.
00:04:51 -Face à cette hausse, la procédure administrative a été allégée.
00:04:55 Après une journée de formation,
00:04:57 il faut attendre 3 semaines seulement avant de pouvoir acheter son arme.
00:05:00 Après l'attaque terroriste,
00:05:02 les autorités ont décidé d'alléger la procédure.
00:05:04 -Dans le reste de l'actualité,
00:05:06 on en est au 4e jour du procès d'Eric Dupond-Moretti
00:05:09 devant la Cour de justice de la République.
00:05:12 -L'ancien avocat est jugé jusqu'au 17 novembre
00:05:15 pour prise illégale d'intérêt.
00:05:17 On rejoint notre journaliste police-justice Noémie Schultz.
00:05:21 -Une audition est très attendue cet après-midi,
00:05:24 celle de l'ancien magistrat François Mollins.
00:05:27 -L'enjeu de cette audition est très important pour Eric Dupond-Moretti.
00:05:30 Il affirme que François Mollins lui a conseillé
00:05:33 d'ouvrir une enquête administrative
00:05:35 contre 3 magistrats du parquet national financier
00:05:37 avant de s'en indigner quelques jours plus tard
00:05:40 dans une tribune publiée dans le journal "Le Monde"
00:05:42 puis de lancer des poursuites contre lui.
00:05:44 Ce matin, l'ancienne directrice de cabinet du garde des Sceaux
00:05:47 est venue raconter que c'est elle qui a demandé par téléphone
00:05:51 à François Mollins et qu'il ne l'a à aucun moment alerté
00:05:54 sur un possible risque de conflit d'intérêt.
00:05:56 Alors, que dira l'ancien procureur général
00:05:59 près de la cour de cassation, aujourd'hui à la retraite ?
00:06:02 Pourquoi n'a-t-il pas mis en garde la directrice de cabinet ?
00:06:05 L'audience promet d'être électrique tant les 2 hommes ne s'aiment pas.
00:06:09 Quand il était encore à la cour de cassation,
00:06:11 François Mollins a régulièrement critiqué le garde des Sceaux
00:06:14 et celui-ci aime raconter que le haut magistrat
00:06:17 n'a jamais digéré de voir arriver à la chancellerie
00:06:20 l'avocat alors que lui-même rêvait d'être ministre de la justice.
00:06:23 On peut donc imaginer qu'Eric Dupond-Moretti
00:06:26 ne restera pas sagement assis à sa place
00:06:28 et qu'il aura envie de poser lui-même des questions à François Mollins.
00:06:32 - Un mot des intempéries qui frappent le Pas-de-Calais
00:06:35 et qui sont loin d'être terminées.
00:06:37 - Depuis quelques minutes, le département est à nouveau placé
00:06:40 en vigilance rouge, pluie, inondation.
00:06:42 Cette nouvelle menace fait craindre le pire aux habitants.
00:06:45 Certains ont même dû évacuer leur logement.
00:06:48 C'est le cas à Saint-Etienne-en-Mont,
00:06:50 où on rejoint nos journalistes Corentin Brio et Raphaël Lasreg.
00:06:53 Bonjour, Corentin. La commune est sous les eaux, c'est bien cela ?
00:06:57 - Oui, comme promis par Météo France,
00:07:02 il n'arrête pas de pleuvoir à Saint-Etienne-en-Mont.
00:07:05 On a de la chance, on profite d'une petite accalmie.
00:07:08 C'est surtout les gens autour de nous qui en profitent.
00:07:11 Pour vous donner un ordre d'idée,
00:07:13 mardi dernier, l'eau arrivait ici, au point où je suis.
00:07:17 C'est très impressionnant. Les commerces s'organisent.
00:07:19 Vous avez une pharmacie, grâce à Raphaël Lasreg.
00:07:23 Ils ont mis des parpaings de ciment, ainsi que des sacs de sable.
00:07:27 Vous avez également un café derrière,
00:07:29 qui s'est également organisé pour éviter d'autres inondations.
00:07:33 On a croisé, depuis le début de la matinée,
00:07:35 énormément d'habitants qui sont inquiets.
00:07:39 Beaucoup se sont regroupés à la salle communale de la commune,
00:07:43 où ils ont été accueillis par la Croix-Rouge
00:07:45 pour soutenir tous ces sinistrés.
00:07:48 On a pu également discuter avec la mairie,
00:07:50 qui nous disait qu'elle n'avait jamais vu autant d'eau depuis 1998.
00:07:55 Et même cette année-là,
00:07:57 ça n'a rien à voir avec ce à quoi on assiste depuis ces derniers jours.
00:08:01 Merci beaucoup.
00:08:02 Merci, Corentin, et merci à Raphaël Lasreg, qui vous accompagne.
00:08:06 On en vit à l'actualité sportive.
00:08:09 Retrouvez votre programme de choix avec Autosphère,
00:08:12 premier distributeur automobile en France.
00:08:16 Sa prise de parole était très attendue.
00:08:18 Plus de trois semaines après l'échec en quart de finale de son Mondial,
00:08:22 le 15 de France, son sélectionneur, Fabien Galtier,
00:08:25 a tenu une conférence de presse.
00:08:27 Pour le sélectionneur, la défaite face à l'Afrique du Sud
00:08:30 restera une cicatrice qu'il gardera à vie.
00:08:33 Il assure cependant ne rien regretter
00:08:35 et se projette vers l'avenir.
00:08:37 Retour sur les moments forts de cette conférence de presse
00:08:40 avec Benjamin Frausé.
00:08:41 Pour construire un avenir meilleur,
00:08:44 il faut repartir de là où le passé a blessé.
00:08:46 D'abord, le temps du deuil, je crois.
00:08:49 Le temps du deuil, pour nous, ça a été une énorme déception.
00:08:52 Fabien Galtier aime la philosophie.
00:08:54 Pendant la Coupe du Monde, il citait Darwin.
00:08:57 Hier, il s'est laissé aller à l'analyse du deuil.
00:09:00 Plusieurs étapes.
00:09:01 Après le déni et la colère, il y a l'acceptation.
00:09:04 Je pense que la blessure, ça fera une cicatrice,
00:09:06 et que la cicatrice, on l'aura à vie.
00:09:09 Mais ça fait partie de notre chemin, quoi.
00:09:11 Maintenant, place à la reconstruction.
00:09:14 Galtier et son groupe repartent pour quatre ans.
00:09:16 Objectif, Australie.
00:09:18 Et si, finalement, sa fameuse flèche du temps
00:09:21 était pointée vers le bout du monde ?
00:09:23 On peut monter sur l'expérience collective
00:09:26 et sur la maturité, on va dire, collective,
00:09:29 de deux ans, voire trois ans, et de 20 sélections.
00:09:33 À partir de là, je pense que cette équipe
00:09:35 sera sûrement encore plus forte, plus expérimentée
00:09:39 que celle qui a perdu face à l'Afrique du Sud.
00:09:42 -De quoi s'approcher des 31 ans et 60 sélections de moyenne
00:09:46 des champions du monde spring-box.
00:09:48 L'expérience ne s'achète pas, elle se vivra.
00:09:51 -Il n'y a pas de limite à l'exigence
00:09:53 pour les joueurs de rugby français,
00:09:55 et pour avoir l'équipe de France la plus forte possible.
00:09:59 Et si on montait tous encore d'un cran, notre niveau...
00:10:02 Et c'est à ce prix qu'on sera encore plus performants.
00:10:07 -La continuité, mais aussi la nouveauté.
00:10:09 Depuis ce matin, Emmanuel Meafou est officiellement français.
00:10:13 24 jours après une journée noire,
00:10:15 c'est définitivement le début du nouveau rêve bleu.
00:10:18 -Vous avez profité de votre programme de choix
00:10:21 avec Autosphère,
00:10:22 premier distributeur automobile en France.
00:10:25 -Merci, Mathieu.
00:10:26 A tout à l'heure pour un nouveau rendez-vous de l'actualité.
00:10:30 Dans un instant, Pierre Lelouch décryptera
00:10:33 ce qui s'est passé en ce jeudi.
00:10:35 On parlera évidemment de cette marche
00:10:37 qui pose quelques problèmes sur le plan politique.
00:10:40 Vous me direz ce que vous pensez
00:10:42 de la présence du RN dans ce cortège dimanche
00:10:44 pour cette marche contre l'antisémitisme.
00:10:47 -180 minutes, info, de retour avec vous.
00:10:54 Je suis ravie de vous retrouver pour la partie analyse.
00:10:57 En cette 1re heure, Pierre Lelouch sera à mes côtés.
00:11:00 Bonjour, Pierre. -Bonjour, Néline.
00:11:02 -Vous êtes ancien ministre.
00:11:04 Vous avez parlé de cette marche pour lutter contre l'antisémitisme
00:11:07 qui ne fait pas consensus sur le plan politique
00:11:10 au moment où nos gouvernants, eux, n'ont de cesse de parler d'union.
00:11:14 Ce sont Yael Brun-Pivet et Gérard Lachet,
00:11:16 les présidents des deux chambres,
00:11:18 qui étaient à la manoeuvre de cette marche.
00:11:20 Voici comment ils se sont expliqués
00:11:22 sur la démarche qui est la leur.
00:11:24 -C'est toute la force de notre appel.
00:11:28 C'est qu'ils réunissent nos institutions
00:11:31 et à travers nous, nous représentons la nation.
00:11:33 -On ne pourra pas défiler avec un drapeau palestinien, israélien,
00:11:37 avec des banderoles et des slogans. -Non.
00:11:39 Il y aura une unique banderole qui sera en tête de cortège,
00:11:43 sur laquelle il sera indiqué
00:11:45 "Pour la République, contre l'antisémitisme".
00:11:48 Une banderole unique et des drapeaux français.
00:11:52 Nous appelons à un sursaut républicain.
00:11:55 Il faut que ce soit clair pour tout le monde.
00:11:57 C'est un appel à nos concitoyens.
00:11:59 Il faut absolument que nous montrions aux Français
00:12:02 et à la face du monde ce qu'est la France aujourd'hui.
00:12:05 -Mais la confirmation de la participation
00:12:07 de Marine Le Pen et Jordan Bardella à ce rassemblement
00:12:11 n'a pas plu, y compris jusqu'à chez les instances juives,
00:12:15 ainsi Jonathan Arfi, le président du CRIF.
00:12:17 -Il faut dire qu'en annonçant qu'il participait
00:12:22 à cette manifestation, le RN savait qu'il créerait la polémique,
00:12:25 qu'il détournerait la manifestation
00:12:27 et les jours qui viennent de son objet principal,
00:12:30 la lutte contre l'antisémitisme.
00:12:32 C'est une forme de récupération, d'instrumentalisation
00:12:35 de cette marche qui est indécente.
00:12:37 Je souhaiterais qu'il ne soit pas là.
00:12:40 Nous ne souhaitons pas que des personnes
00:12:42 qui sont héritières d'un parti
00:12:44 fondé par des anciens collaborateurs
00:12:47 soient présentes.
00:12:48 Je souhaite rappeler les propos de Jordan Bardella
00:12:51 qui, il y a quelques jours, refusait de considérer
00:12:54 Jean-Marie Le Pen comme antisémite.
00:12:56 Il y a un problème avec leur présence dimanche.
00:12:59 -Et à contrario, Pierre, vous allez voir,
00:13:01 Arnaud Klarsfeld dit ceci à propos de la présence
00:13:04 du Rassemblement national.
00:13:06 Lui dit "Il faut se réjouir que le RN participe à la marche.
00:13:09 "Quand je vois un grand parti issu de l'extrême droite
00:13:12 "abandonner l'antisémitisme et marcher vers des valeurs républicaines,
00:13:16 "je m'en réjouis." Tous les avis sont de la nature.
00:13:19 A votre sens, est-ce que cette bourde,
00:13:21 cette réponse lunaire de Jordan Bardella,
00:13:24 il y a quelques jours, a remis un peu une pièce dans la machine ?
00:13:28 C'est-à-dire que s'il n'y avait pas eu cet événement médiatique,
00:13:31 les choses auraient été peut-être plus normalisées
00:13:34 pour le RN quant à cette participation ?
00:13:37 -Je vais vous dire, on est dans un moment grave.
00:13:40 Les présidents des deux chambres ont pris, je crois,
00:13:44 une bonne initiative.
00:13:46 L'idée, c'est d'envoyer l'image d'un pays rassemblé
00:13:49 et non pas fracturé.
00:13:51 Et là, la classe politique s'ingénie
00:13:55 à transformer cette manifestation en un procès contre le FN,
00:14:00 alors que ce qui était en procès, c'était l'antisémitisme
00:14:03 et accessoirement le massacre épouvantable
00:14:06 organisé par le Ramas, qui est lui-même
00:14:09 une organisation antisémite, c'est décrit en toute laite.
00:14:13 Donc, ils ont réussi, cette classe politique-là.
00:14:17 J'ai entendu M. Véran, par exemple,
00:14:19 vitupérer contre la présence du FN.
00:14:23 C'est le gouvernement qui, à côté des deux chambres,
00:14:26 lui déclenche une offensive contre le FN,
00:14:29 comme si le FN était le problème de cette manifestation.
00:14:33 Je trouve ça pathétique et grave.
00:14:36 Je pense que Mme Brune-Pivet disait
00:14:39 que c'était l'image qu'on envoyait.
00:14:41 On envoyait l'image d'un pays fracturé
00:14:43 qui continue à se déchirer et qui transforme
00:14:46 ce qui, au départ, devait être un exercice de rassemblement
00:14:49 en un exercice de division.
00:14:51 Sur le fond des choses, bien sûr que Serge Clarsfeld a raison.
00:14:55 - Là, c'est Arnaud, son fils.
00:14:57 Vous avez dit Serge. - C'était signé Serge.
00:14:59 - C'est Serge Clarsfeld ? Je me suis trompée.
00:15:02 - En tout cas, Serge Clarsfeld a raison.
00:15:05 Il faut, au contraire, se féliciter que tout le monde participe.
00:15:09 Je regrette que tout le monde ne participe pas.
00:15:12 Le LFI, ce que j'appelle
00:15:15 la France des banlieues insoumises ou islamiques,
00:15:18 devrait se rebaptiser LFBI, la France des banlieues islamiques,
00:15:22 parce que leur électorat est là.
00:15:24 Donc, eux, ils envoient un signal clientéliste
00:15:28 à ces banlieues-là en disant qu'ils ne participent pas
00:15:31 en prenant prétexte de la présence du FN.
00:15:34 Mais j'aurais souhaité que tout le monde y soit,
00:15:37 y compris le président de la République,
00:15:39 qui doit donner l'exemple.
00:15:41 - On ne sait pas, à cette heure, s'il viendra ou pas.
00:15:44 A gauche, LFI justifie son absence
00:15:46 par la présence du RN, mais on a retrouvé cette séquence,
00:15:49 plusieurs séquences, à vrai dire.
00:15:51 Ca n'a pas toujours été ainsi,
00:15:53 y compris en ce qui concerne l'antisémitisme.
00:15:56 Vous vous souvenez de la mort de Mireille Knoll,
00:15:59 tuée dans des circonstances horribles ?
00:16:01 Regardez cet archive où les formations
00:16:03 ne rechignaient pas à leurs défiler ensemble.
00:16:07 - Ils ne sont pas représentatifs
00:16:10 de ce que ressentent les Français.
00:16:13 Et de l'immense majorité de nos compatriotes juifs
00:16:19 qui nous ont exprimé leur souhait de nous voir ici,
00:16:23 précisément parce que nous avons en toutes circonstances,
00:16:27 nous avons en toutes circonstances défendu
00:16:29 contre la montée de cet antisémitisme islamiste.
00:16:32 Donc nous sommes à notre place.
00:16:34 Quoi qu'en disent certains,
00:16:36 qui d'ailleurs, avec ces hurlements,
00:16:40 en réalité, je trouve, ont un comportement indigne
00:16:45 à l'égard de la famille de Mireille Knoll,
00:16:48 qui a souhaité que tout le monde soit là.
00:16:51 Son fils a souhaité que tout le monde soit là.
00:16:54 Alors nous sommes là.
00:16:56 Même si ça déplaît à certains.
00:16:58 - Et puis surtout, on se souviendra
00:17:00 de la manifestation contre les retraites de 2019,
00:17:03 c'est-à-dire une ancienne mouture de la réforme des retraites,
00:17:06 où Jean-Luc Mélenchon avait dit
00:17:08 pourquoi pas, finalement, Marine Le Pen,
00:17:11 puisqu'il combattait à ce moment-là le même texte.
00:17:14 Écoutons aussi ce que dit Christian Estrosi
00:17:17 à propos de l'FI.
00:17:18 - L'FI qui dit "je n'irai pas
00:17:21 "parce qu'il y a le Front national".
00:17:23 Mais attendez, c'est un problème de conscience de chacun,
00:17:27 le Rassemblement national.
00:17:29 Il me semble qu'en 2019,
00:17:31 l'FI et le Rassemblement national
00:17:34 défilaient ensemble contre les retraites.
00:17:36 Donc on voit bien que c'est un faux prétexte
00:17:39 qui a un vrai danger,
00:17:40 et le vrai danger dans notre pays,
00:17:42 c'est qu'on reconnaisse encore l'FI
00:17:45 dans la nation et dans la République.
00:17:47 - Alors, votre réaction sur l'FI,
00:17:51 qui semble faire feu de tout bois,
00:17:53 est-ce que c'était une fausse excuse ?
00:17:55 - Je crois qu'ils ont fait un choix politique.
00:17:58 Le choix politique, c'est de changer de prolétariat.
00:18:01 Avant, la gauche, c'était les banlieues rouges,
00:18:04 c'était les classes populaires qui habitaient autour de Paris.
00:18:07 Aujourd'hui, c'est remplacé par des immigrés.
00:18:09 Et la France insoumise,
00:18:11 elle va vers cet électorat.
00:18:14 Et cet électorat, il est passionnément avec...
00:18:17 Je peux le comprendre,
00:18:19 ils sont choqués par ce qui se passe en Palestine,
00:18:21 donc ils vont vers ça.
00:18:24 Au fond, Mélenchon ne se comporte pas tellement différemment
00:18:27 que Tahi Pierre Dohan à Istanbul,
00:18:31 quand il réunit un million de personnes,
00:18:33 et qu'il leur vend le même langage
00:18:35 sur les crimes commis par Israël.
00:18:38 Et voilà, il fait cette politique-là,
00:18:41 elle est complètement délibérée.
00:18:43 C'est son socle électoral,
00:18:45 et il flatte ce socle électoral.
00:18:47 Vous allez aujourd'hui sur Al-Jazeera,
00:18:49 en ce moment même,
00:18:51 vous n'allez avoir que des images
00:18:53 des enfants tués à Gaza,
00:18:54 parce que c'est ça qui lève la rue à Harab.
00:18:57 Et Mélenchon, il joue sur ce réflexe de sympathie
00:19:00 avec cette souffrance des Palestiniens à Gaza.
00:19:03 - Encore une fois,
00:19:04 je m'exprime ici en étant totalement libre.
00:19:07 Je trouve que ce qui s'est passé le 7 octobre
00:19:11 est un moment historique extraordinairement fort.
00:19:14 On n'a jamais vu ça
00:19:16 depuis les grands massacres hitlériens
00:19:18 en Ukraine en 1941, jamais.
00:19:20 Et encore, à l'époque, ils les cachaient.
00:19:23 Aujourd'hui, on les exhibe.
00:19:25 On les exhibe, et on se réjouit,
00:19:27 on saute de joie.
00:19:28 C'est très grave.
00:19:30 Donc, bien entendu qu'Israël a le droit de se défendre.
00:19:33 Est-ce que Netanyahou a choisi la bonne politique ?
00:19:36 Je ne crois pas. Je l'ai écrit, je l'ai dit.
00:19:39 Maintenant, est-ce que c'est le pays attaqué
00:19:41 qui doit être traité de génocide ?
00:19:44 Non, c'est trop facile.
00:19:45 - Il y a un renversement.
00:19:47 - Il y a un renversement qui est absolument dramatique,
00:19:49 où le pays qui est né du génocide des Juifs
00:19:53 est aujourd'hui accusé, à mes yeux, complètement abusivement,
00:19:57 après avoir été attaqué de génocide.
00:19:59 - Et puis, un dernier mot.
00:20:00 Que dire du Conseil français du culte musulman
00:20:03 qui se défausse sur une participation ?
00:20:06 Avec ces mots, regardons ce que ça donne,
00:20:09 ce tweet du CFCM.
00:20:11 "Il comprend, dit-il, la réticence des musulmans de France
00:20:13 "à défiler dimanche aux côtés de racistes,
00:20:15 "antimusulmans déclarés et assumés.
00:20:17 "Il laisse à ses concitoyens la libre appréciation
00:20:20 "de participer ou non à la marche du dimanche prochain.
00:20:23 "Tout est dit."
00:20:24 Ça ne va pas franchement dans le sens d'une réconciliation
00:20:27 et d'une cohésion nationale.
00:20:28 - C'est ça qui m'inquiète le plus.
00:20:30 C'est le sens d'une tribune qui est parue ce matin dans le Figaro.
00:20:34 Ce qui m'inquiète le plus, c'est cette fracture
00:20:36 qui est en train d'apparaître dans notre pays,
00:20:39 sur une base ethnique et religieuse.
00:20:41 - Où on est censé choisir son camp.
00:20:42 - Alors que les Français devraient être unis.
00:20:43 Notre conception de la République, depuis Renan,
00:20:47 depuis De Gaulle, depuis Clémenceau,
00:20:48 c'est l'unité de la nation.
00:20:51 Or, là, on voit qu'il y a des gens qui le fracturent ouvertement.
00:20:54 Là, c'est les responsables de la communauté musulmane.
00:20:57 C'est très grave.
00:20:58 On aurait pu espérer que la communauté musulmane
00:21:01 sympathise avec les morts qu'il y a aussi en Israël.
00:21:05 C'est pas le cas.
00:21:06 Donc, il y a un retranchement derrière ces valeurs.
00:21:09 Puis, après, vous avez les jeux des partis politiques,
00:21:12 notamment de l'extrême-gauche.
00:21:14 Et tout ça est absolument dramatique pour l'unité du pays.
00:21:17 - Un mot sur la France qui accueille aussi, en ce jeudi,
00:21:20 une conférence humanitaire pour aider Gaza.
00:21:21 Le but étant de tenter de débloquer l'aide
00:21:24 qui a du mal à affluer complètement vers les populations.
00:21:28 Avec ce message politique d'Emmanuel Macron
00:21:30 que je vous propose d'écouter.
00:21:31 - Disons-le clairement, face au terrorisme,
00:21:36 Israël a le droit de se défendre
00:21:39 et le devoir de protéger les siens.
00:21:42 Il a aussi une éminente responsabilité,
00:21:44 qui est celle de toutes les démocraties.
00:21:47 Respecter le droit et protéger les civils.
00:21:50 Et la lutte contre le terrorisme ne peut jamais aller sans règles.
00:21:53 Israël le sait, le piège du terrorisme
00:21:56 est pour nous tous le même.
00:21:58 Céder à la violence et renoncer à nos valeurs.
00:22:00 - Il a raison. Céder à la violence, c'est renoncer à nos valeurs.
00:22:04 C'est-à-dire que c'est un petit peu un message
00:22:06 à l'adresse de Benyamin Netanyahou ?
00:22:09 - Je me perds dans la compréhension
00:22:12 de ce qu'essaie de faire le président de la République
00:22:14 depuis le 7 octobre.
00:22:15 Il a à peu près varié sur tout.
00:22:17 Il a été très tard en Israël.
00:22:20 - Pour vous, il n'y a pas de ligne directrice dans sa diplomatie ?
00:22:22 - Du tout. Et puis, ce que je vois aujourd'hui,
00:22:24 c'est-à-dire un sommet, entre guillemets, improvisé,
00:22:28 où il y a très peu de gens présents.
00:22:29 C'est surtout des ambassadeurs.
00:22:31 Les Américains ne viennent pas, les Israéliens sont absents.
00:22:34 Il n'y a pas les ministres arabes.
00:22:35 Il n'y a surtout pas ceux qui ont de l'argent,
00:22:37 les pays du Golfe, qui auraient dû être majeurs
00:22:40 dans cette histoire de reconstruction
00:22:42 ou d'aide humanitaire à Gaza. Ils ne sont pas là.
00:22:44 Donc, ce n'est pas bien terrible, l'image que nous montrons.
00:22:48 Emmanuel Macron, il a commencé, par hésiter longtemps,
00:22:53 17 jours, une fois sur place, il a proposé une coalition
00:22:57 pour élargir... - Donc, on n'a pas trop su
00:22:58 ce qu'elle voulait dire au départ ? - Ça voulait dire
00:22:59 qu'il fallait imposer à Hamas la coalition politico-militaire
00:23:03 des 60 pays qui se sont battus contre l'État islamique.
00:23:06 Inutile de vous dire que les États arabes,
00:23:08 naturellement, n'en veulent pas,
00:23:09 parce qu'ils ont aussi des problèmes de rue arabes.
00:23:11 Immédiatement, Macron a été critiqué.
00:23:14 Il a ensuite rétropédalé.
00:23:16 Il a inventé une ligne humanitaire
00:23:19 en inventant des bateaux,
00:23:21 soi-disant hôpitaux, qui n'existent pas.
00:23:23 - Tout ça est un petit peu triste pour notre diplomatie.
00:23:27 Aujourd'hui, il essaie d'atterrir
00:23:29 dans quelque chose qui est consensuel.
00:23:31 Tout le monde est pour l'humanitaire,
00:23:33 c'est comme la tarte aux pommes.
00:23:34 Tout le monde est pour l'humanitaire,
00:23:35 sauf que ceux qui ont de l'argent ne sont pas là.
00:23:38 - Il n'a pas les leviers nécessaires.
00:23:39 - Heureusement, il a Mme van der Leyen.
00:23:42 - Il nous reste deux minutes, Pierre.
00:23:43 J'aimerais qu'on avance juste un petit peu sur un autre thème.
00:23:46 Cette question, c'est un sondage CNews,
00:23:48 qu'on a posé concernant la naturalisation.
00:23:51 Faut-il endurcir les règles ?
00:23:53 Les Français y sont favorables à ce durcissement,
00:23:57 à 76 %.
00:24:00 Qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:24:03 On sait qu'aujourd'hui, les critères pour l'obtenir
00:24:05 sont nombreux, mais visiblement,
00:24:07 ça ne suffit pas aux yeux de nombreux Français.
00:24:09 Est-ce que c'est lié au contexte
00:24:11 d'attaque terroriste qu'on a vécu ?
00:24:15 Est-ce qu'il y a un terreau en ce moment dans notre pays ?
00:24:18 - Écoutez, Nélisse,
00:24:20 soyons un tout petit peu courageux pour dire les choses.
00:24:24 Quand nous sommes le pays qui a envoyé le plus de combattants
00:24:29 de nationalité française, nés en France, éduqués en France,
00:24:32 combattre en Syrie pour Daesh,
00:24:35 on devrait peut-être se poser une question.
00:24:38 Quand on voit le nombre d'agressions,
00:24:41 d'actes antisémites,
00:24:42 quand on voit l'état de violence perpétuel dans le pays,
00:24:46 les trafics de drogue à grande échelle,
00:24:49 le comportement de gens qui ne respectent rien...
00:24:52 - Donc il y a un lien avec l'immigration ?
00:24:54 - Oui, ils sont français.
00:24:56 - Là, on parle de naturalisation.
00:24:58 - Bien sûr, beaucoup de mes concitoyens
00:25:00 considèrent que ces gens sont au mieux des Français de papier.
00:25:03 Ils voudraient durcir, faire en sorte que les gens
00:25:06 qui rentrent dans la famille France se sentent vraiment français,
00:25:09 s'identifient avec notre histoire, avec nos valeurs,
00:25:13 connaissent notre langue, connaissent notre culture,
00:25:16 mais on en est loin, mais très, très loin.
00:25:19 Et tout ça se dilue
00:25:21 dans un ensemble de communautés de plus en plus homogènes
00:25:24 qui vivent les unes à côté des autres,
00:25:26 les unes dans la peur, les autres avec un esprit de revanche.
00:25:30 Et tout ça est extrêmement dangereux.
00:25:32 On entend le président dire que ce serait bien de faire nation,
00:25:36 d'ouvrir un château à Grands-Frais, à Villers-Cotterêts,
00:25:39 pour favoriser la langue française,
00:25:42 que beaucoup de gens ne parlent même plus dans ce pays.
00:25:45 Merci, Pierre. On reviendra.
00:25:47 Pour parler de ces images qui peuvent choquer,
00:25:49 la présence de journalistes très, très tôt en Israël,
00:25:54 le matin du 7 octobre.
00:25:55 Était-il au courant de ce qu'avait fomenté le Hamas ?
00:25:59 Pire encore, était-il complice ?
00:26:01 On posera la question à quelques spécialistes.
00:26:03 De retour avec vous pour la deuxième partie
00:26:09 du premier Focus d'actualité,
00:26:12 avec Pierre Lelouch qui nous accompagne pour décrypter l'actu.
00:26:15 On a fait venir Mickaël Dos Santos sur ce plateau.
00:26:17 Bonjour. On va parler de Honest Reporting.
00:26:20 C'est une organisation non gouvernementale
00:26:23 qui surveille les médias pour tenter de détecter
00:26:25 tout parti pris contre Israël
00:26:27 et qui a publié cette enquête qui fait désormais grand bruit.
00:26:30 Elle accuse des journalistes dits indépendants,
00:26:34 des agences AP, Reuters,
00:26:36 ou encore de médias américains archi-célèbres que sont CNN,
00:26:40 le New York Times, d'avoir tout simplement accompagné
00:26:44 les terroristes du Hamas lors des attaques du 7 octobre.
00:26:47 Que dénonce cette enquête ?
00:26:49 Cette enquête s'interroge sur l'éthique
00:26:51 de six journalistes indépendants basés à Gaza
00:26:54 et de leurs liens éventuels avec le Hamas.
00:26:57 Tous ont couvert les atrocités du groupe terroriste
00:27:00 pour des médias et des agences de presse de renommée mondiale.
00:27:04 Les exemples sont nombreux.
00:27:05 Deux photos journalistes ont vendu à Reuters
00:27:08 le lynchage d'un soldat israélien,
00:27:10 un cliché publié par l'agence comme l'image du jour.
00:27:14 Un autre, Mahmoud Ali, a lui pris la photo de la camionnette
00:27:17 qui transportait le corps de Shani Louk,
00:27:19 une germano-israélienne de 22 ans,
00:27:21 l'une des participantes du festival de musique
00:27:24 qui a fait au moins 270 morts.
00:27:27 Enfin, certains ont assisté à des enlèvements,
00:27:29 à l'assaut d'un kibout,
00:27:31 soit encore à des attaques contre des chars israéliens.
00:27:33 Et parmi ces journalistes se trouve Hassan Eslaïa.
00:27:37 Lui, c'est un collaborateur de CNN et de l'agence AP,
00:27:41 dont la proximité avec le Hamas pose question.
00:27:43 Oui, le 7 octobre dernier, Hassan Eslaïa
00:27:46 se filme devant un char israélien en feu,
00:27:48 en toute décontraction.
00:27:50 Pas de gilet pare-balles, pas de casque,
00:27:52 pas de logo presse.
00:27:54 Il porte même une chemise à manches courtes.
00:27:57 Une situation assez surprenante, finalement,
00:27:59 pour un reporter de guerre.
00:28:01 Autre privilège pour lui, vous allez le voir,
00:28:03 il sera présent au moment de l'attaque du kibout de Kfar Aza.
00:28:06 Là encore, il ne semble pas craindre pour sa vie
00:28:09 lorsqu'il prend en photo les terroristes
00:28:11 lors de leur intrusion,
00:28:13 ou encore une maison en feu à l'intérieur de ce même kibout.
00:28:17 Alors, était-il au courant de ces attaques,
00:28:19 celles du Hamas ?
00:28:20 Cette vieille photo fait peser sur lui de forts soupçons.
00:28:24 On le voit tous sourire et recevant une bise de Yahya Sinouar,
00:28:29 l'un des cerveaux du massacre du 7 octobre dernier.
00:28:32 Comment réagissent les fameuses agences de presse
00:28:36 et les médias qui ont fait appel à ces journalistes ?
00:28:38 Hormis le New York Times, tous, bien évidemment, ont réagi.
00:28:42 CNN a annoncé avoir mis fin à ses liens avec Hassan Eslaya.
00:28:46 Le Média américain a précisé n'avoir aucun doute
00:28:50 sur l'exactitude journalistique de son travail.
00:28:53 De son côté, l'agence AIPI
00:28:55 nie avoir connaissance des attaques du 7 octobre
00:28:58 avant d'ajouter que son rôle était d'informer
00:29:01 avec des images indépendantes du monde entier
00:29:04 sur des événements, même s'ils sont horribles
00:29:06 et font de nombreuses victimes.
00:29:08 Enfin, toute dernière réaction, celle de Reuters,
00:29:11 qui dément avoir eu connaissance des attaques du Hamas.
00:29:14 L'agence a nié la présence de ces journalistes
00:29:17 aux endroits indiqués par l'enquête.
00:29:19 Les photos publiées auraient été prises 45 minutes
00:29:22 après les attaques du Hamas en Israël
00:29:24 ou encore deux heures après le lancement des roquettes
00:29:26 par le groupe terroriste, et non pas au moment des faits.
00:29:30 Assez édifiant. Merci beaucoup.
00:29:31 Peut-être un petit mot ? Est-ce que vous découvrez ces images ?
00:29:35 Est-ce que ça vous interpelle ou ça vous surprend ?
00:29:38 J'étais persuadé qu'ils séduisaient des images
00:29:41 prises par les GoPros des terroristes eux-mêmes.
00:29:43 Il y en a eu un certain nombre.
00:29:45 Eux-mêmes ont pris beaucoup d'images.
00:29:47 Notamment, on voit cette vieille dame qui a l'air inconsciente,
00:29:51 probablement Alzheimer, qui est dans une voiture de golf
00:29:54 avec des gens hilares,
00:29:56 des terroristes lourdement armés autour d'elle,
00:29:58 et qui rigole, en fait.
00:30:01 Je pensais que cette image et d'autres
00:30:03 avaient été prises par les terroristes eux-mêmes.
00:30:06 Ce qui sort là est extrêmement grave,
00:30:08 surtout qu'on a vu cette image de ce photographe
00:30:11 avec le principal auteur de cette opération,
00:30:15 qui est le chef militaire de Hamas
00:30:20 dans la bande de Gaza.
00:30:21 C'est lui, le cerveau de l'organisation.
00:30:24 On voit bien cette proximité.
00:30:25 Pour qu'il lui fasse une télécollate et un baiser...
00:30:28 Cette télécollate, ça veut tout dire.
00:30:30 Lui, il est connu.
00:30:32 Il a passé une vingtaine d'années dans les prisons israéliennes.
00:30:35 Il avait été échangé contre Gilad Shalit.
00:30:38 C'est lui que les Israéliens recherchent.
00:30:40 Il semble que ce soit des journalistes,
00:30:42 qui sont eux-mêmes des militants.
00:30:44 Honnêtement, je suis pas très surpris.
00:30:46 Si, aujourd'hui, là, en ce moment même,
00:30:49 vous allumez Al Jazeera,
00:30:50 vous allez voir ce que c'est que le militantisme journalistique
00:30:54 du côté palestinien.
00:30:55 Ce sont des militants politiques.
00:30:57 Et clairement, ils accompagnaient l'opération.
00:30:59 Et clairement, aujourd'hui, ils démontrent les crimes d'Israël.
00:31:03 Donc ça fait partie de cette guerre de l'information.
00:31:07 - Sauf que là... - Encore une fois, j'ai dit...
00:31:09 Ce sont des "freelancers" qui trappent les agences américaines.
00:31:12 La grande différence entre ce pogrom-là, qui était massif,
00:31:16 et ce qu'on a vu en Ukraine en 1941,
00:31:19 c'est que les Allemands, à l'époque, cachaient leurs méfaits.
00:31:22 Il n'y avait pas de caméra, on ne montrait pas ça au peuple allemand.
00:31:26 Là, c'est montré comme un signe de victoire et de revanche
00:31:31 à la totalité du monde musulman sur la planète entière,
00:31:34 ce qui vous donne des manifestations monstres
00:31:36 de l'Indonésie à la Turquie,
00:31:38 en passant par l'ensemble des capitales arabes.
00:31:40 Ce qui envoie un signal de trouille épouvantable
00:31:43 pour tous les leaders arabes.
00:31:45 Cette rue arabe les menace à eux aussi,
00:31:47 car derrière, il y a les frères musulmans,
00:31:49 les donneurs d'or du Ramas.
00:31:51 - Un petit mot. - Juste une précision.
00:31:53 Honnest Reporting, qui a réalisé cette enquête,
00:31:56 a été victime d'une cyberattaque pendant quelques heures.
00:31:59 C'était juste une information...
00:32:01 - Après la révélation de cette enquête. - ...sans noter.
00:32:04 Ils ont retrouvé tous leurs services.
00:32:07 On va voir ce qu'en disent les médias en Israël,
00:32:09 avec l'un de nos envoyés spéciaux sur place.
00:32:12 Bonjour, Vincent Ferrandèche, vous êtes à Tel Aviv.
00:32:14 Qu'en disent les médias ?
00:32:16 Est-ce que cette affaire prend énormément d'ampleur ?
00:32:19 Comment dit-on ?
00:32:23 Cette affaire commence à monter.
00:32:26 Channel 12, l'une des chaînes principales israéliennes,
00:32:31 en a longuement parlé dans son journal de 13h30,
00:32:34 tout à l'heure, mais ça commence à monter petit à petit.
00:32:37 Les journaux écrits, notamment le Jérusalem Post,
00:32:40 font état de cette affaire.
00:32:42 Deux réactions très importantes.
00:32:43 Déjà celle du bureau du Premier ministre,
00:32:46 qui demande des actions immédiates
00:32:48 contre ces photographes au service du Hamas.
00:32:50 Ce sont les mots du bureau du Premier ministre ici,
00:32:53 qui les accusent d'être complices de crimes contre l'humanité.
00:32:57 Benny Gantz, lui, de son côté,
00:32:59 a s'est exprimé sur X.
00:33:01 Il a dit que si des journalistes étaient au courant
00:33:03 et qu'ils n'avaient rien fait,
00:33:05 ils n'étaient pas différents des terroristes
00:33:07 et leur punition sera sévère.
00:33:09 Enfin, le service de presse du gouvernement
00:33:11 également a réagi, demande des explications,
00:33:13 déjà aux chaînes concernées.
00:33:16 Et puis, le service de presse du gouvernement
00:33:18 évoque cette ligne rouge professionnelle et morale
00:33:21 qui a été franchie.
00:33:23 Enfin, dernière information, nous avons pu entrer en contact
00:33:25 avec un journaliste du Jérusalem Post
00:33:27 qui nous dit que l'un des journalistes en question,
00:33:30 Hassan Eslayah, était arrivé sur place
00:33:33 deux heures après les massacres.
00:33:35 Il dit n'avoir pas été mis au courant au préalable
00:33:37 de cette attaque du 7 octobre.
00:33:40 Il dit également être en danger actuellement
00:33:42 et avoir peur pour sa vie.
00:33:44 -Vincent, merci à Sacha Robin qui vous accompagne.
00:33:46 Pour être tout à fait complet, je vous fais réagir juste après,
00:33:48 parce qu'on est en ligne avec Régis Le Saumier,
00:33:50 qu'on ne vous présente plus.
00:33:52 Bonjour, Régis. On vous rappelle que vous êtes
00:33:54 aujourd'hui directeur de la rédaction d'Omerta.
00:33:56 Mais surtout, vous êtes reporter de guerre,
00:33:59 donc c'est pour ça qu'on vous a sollicité.
00:34:01 Qui sont ces fixeurs ou ces correspondants locaux
00:34:05 dont on dit parfois qu'ils sont militants ?
00:34:07 À qui a la cause ?
00:34:08 Comment peut-on vérifier leur impartialité ?
00:34:10 -C'est toute la difficulté.
00:34:13 Ce que révèle cette affaire, c'est qu'avant le 7 octobre,
00:34:17 ces journalistes, en tout cas ces fixeurs,
00:34:20 ces freelance, en fait, locaux, ont travaillé avec CNN,
00:34:24 ont travaillé avec le New York Times.
00:34:26 Tout simplement parce que dans la zone du Hamas,
00:34:29 il est impossible d'envoyer, ou c'est extrêmement difficile
00:34:32 d'envoyer des journalistes indépendants depuis l'Occident.
00:34:36 Encore plus depuis que la guerre a commencé.
00:34:38 C'est-à-dire que l'actualité va être faite
00:34:42 et l'information va être rapportée par des gens
00:34:45 qui sont sur place.
00:34:46 Et quand on connaît le maillage de la société
00:34:49 dans la bande de Gaza
00:34:52 auquel le Hamas a procédé depuis des années,
00:34:55 il est évident qu'on ne peut pas y avoir de "journalistes indépendants".
00:34:58 Alors maintenant, la question...
00:35:01 L'un a dit qu'il n'était pas au courant
00:35:03 et qu'il est arrivé deux heures après.
00:35:05 Le problème, c'est que ça n'a pas empêché...
00:35:07 C'est pas cette...
00:35:09 Le fait qu'il y ait eu le 7 octobre
00:35:11 n'a pas empêché les médias occidentaux
00:35:15 qu'on a cités de cesser leur collaboration avec eux.
00:35:19 Et la vraie question, c'est, étaient-ils au courant ?
00:35:22 Et les chaînes pour lesquelles ils travaillaient ?
00:35:25 Je pense que c'est là qu'il y a le problème.
00:35:27 Mais ce problème n'est pas nouveau.
00:35:28 Je rappelle par exemple que pendant la guerre en Syrie,
00:35:31 en 2013, à l'époque, j'étais directeur adjoint
00:35:34 de la rédaction de Paris Match,
00:35:36 nous avions eu les photos d'un photographe turc
00:35:38 qui s'appelait Emin Osman,
00:35:40 qui s'était retrouvé dans un village du côté d'Alep
00:35:43 avec des djihadistes qui ont commencé devant lui
00:35:46 à exécuter des soldats de l'armée régulière syrienne.
00:35:49 Nous avions à l'époque Paris Match et Time Magazine
00:35:52 décidé de publier ces photos. Pourquoi ?
00:35:54 Parce que ces photos montraient la réalité,
00:35:56 en tout cas une partie de la réalité de l'opposition syrienne.
00:35:59 Donc à l'époque, il y avait une raison journalistique
00:36:02 et on a beaucoup réfléchi à savoir
00:36:04 si ces photos étaient publiables ou non.
00:36:06 Finalement, nous les avions publiées.
00:36:08 Là, c'est un peu différent parce que la vraie question,
00:36:11 c'est l'informateur ou le fixeur ou le freelance local,
00:36:15 est-il au courant, a priori,
00:36:18 qu'il va y avoir une opération et un massacre ?
00:36:20 Régis, j'ai une autre question.
00:36:22 Parlons des médias.
00:36:23 Ces médias qui sont quand même respectables.
00:36:25 On parle de grands médias qui ont pignon sur rue,
00:36:28 que plus personne ne présente,
00:36:30 que beaucoup présentent même comme la Bible.
00:36:32 AP, Reuters, même le New York Times.
00:36:35 On peut peut-être s'interroger
00:36:37 sur certaines de leurs diffusions dans le passé,
00:36:41 parce qu'ils sont un peu pronds à sauter
00:36:43 sur les actualités chaudes, comme on dit.
00:36:45 Mais là, il n'y a pas un manque de précaution, au minimum,
00:36:48 ne serait-ce que sur la temporalité de l'envoi des images
00:36:50 de leurs freelance sur le terrain ?
00:36:52 Oui. Moi, je pense que le problème, il est là.
00:36:54 Le problème, il est qu'à partir du moment
00:36:56 où on a la connaissance de l'ampleur
00:36:57 de ce qui s'est passé le 7 octobre,
00:37:00 on analyse les images qu'on reçoit
00:37:02 et on pose des questions à nos fixeurs sur place,
00:37:05 puisque pour qu'ils envoient ces photos,
00:37:06 forcément, il y a un dialogue avec ces rédactions.
00:37:09 Là, on n'est plus dans la question de l'a priori.
00:37:11 Pour moi, c'est inimaginable que le New York Times
00:37:15 ait envoyé des reporters
00:37:17 ou des freelancers qu'ils avaient à Gaza
00:37:20 avec le Hamas en disant
00:37:21 "Il y a une actualité énorme,
00:37:25 il faut qu'on la couvre du côté du Hamas."
00:37:26 Pour moi, ça ne s'est pas produit.
00:37:29 Mais la question,
00:37:31 c'est toute l'ambiguïté, finalement,
00:37:33 de notre travail aujourd'hui.
00:37:35 C'est-à-dire que d'avoir un média indépendant,
00:37:38 d'avoir une personne indépendante,
00:37:39 on ne peut pas être un journaliste indépendant
00:37:42 quand on travaille sur une zone contrôlée par le Hamas.
00:37:45 C'est impossible.
00:37:46 C'est dans la nature du mouvement.
00:37:47 Donc forcément, ce mouvement joue de cette communication.
00:37:51 Et le problème qu'ont ces grands journaux très respectables
00:37:55 que vous avez évoqués,
00:37:56 c'est qu'ils ne peuvent pas avoir sinon de correspondance sur place.
00:37:59 Donc on fait avec.
00:38:01 La vraie question, par exemple,
00:38:03 quand je me suis rendu en Afghanistan il y a deux mois,
00:38:06 j'étais avec des fixeurs habituels
00:38:09 avec qui j'ai travaillé avant le retour des talibans,
00:38:11 mais j'avais aussi un fixeur qui était là,
00:38:14 qui était clairement mandaté par les talibans.
00:38:17 Comment puis-je faire ?
00:38:18 Je ne puis pas faire autrement que d'avoir cette personne-là.
00:38:21 Sinon, je ne vais pas sur place et sinon, on ne fait pas de sujet.
00:38:25 Donc le vrai problème, il est là.
00:38:27 Il y a toujours et il demeure toujours une ambiguïté
00:38:30 entre les personnes sur place
00:38:32 et la nature des groupes qui contrôlent ces régions.
00:38:35 Merci beaucoup, Régis Le Saumier.
00:38:36 Merci, c'était très éclairant, bien sûr, votre regard.
00:38:39 Pierre, c'est très important ce qu'il nous dit.
00:38:41 Deux remarques.
00:38:42 La première, c'est qu'on a su qu'en plus des soldats,
00:38:48 des terroristes lourdement armés qui ont fait l'opération,
00:38:51 on a vu arriver toute une série de jeunes de Gaza
00:38:55 qui sont sortis après.
00:38:57 Il y a eu une deuxième vague, comme on dit avec les civils.
00:38:59 Voilà, tous ces jeunes qui...
00:39:01 Il faut comprendre que Gaza est une fabrique à martyr.
00:39:05 L'endroit est complètement fermé, bloqué depuis 20 ans,
00:39:10 depuis 2006-2007.
00:39:12 Et donc la cocotte minute a explosé.
00:39:14 Beaucoup de ces jeunes ont poursuivi,
00:39:17 ont couru derrière les commandos.
00:39:20 C'est pas loin, c'est 2-3 kilomètres.
00:39:22 Donc il y avait ceux-là aussi.
00:39:23 Ils se sont engouffrés dans la brèche.
00:39:24 Il n'est pas exclu aussi, je ne jette pas la pierre,
00:39:27 il n'est pas exclu que des photographes
00:39:28 se soient mis avec ces jeunes-là quand la porte a été ouverte
00:39:31 et ils se soient lancés dans les kiboutes.
00:39:34 Donc voilà, je ne sais pas.
00:39:37 Il y en a un qui est de toute façon...
00:39:39 Affilié.
00:39:40 Affilié, donc qui est un militant, ça c'est indiscutable.
00:39:43 Maintenant, l'autre problème, c'est les gens comme le New York Times
00:39:46 et les grandes agences.
00:39:47 Vous vous souvenez de l'épisode de l'hôpital Al-Ali ?
00:39:51 L'hôpital Al-Ali, immédiatement, a été attribué aux Israéliens.
00:39:58 Ce n'est que deux jours plus tard,
00:40:00 quand les gens ont pu voir la taille du cratère, notamment,
00:40:02 et analyser les courbes balistiques
00:40:04 de tout ce qui volait dans le ciel au-dessus de cette zone,
00:40:07 à ce moment-là, qu'on s'est dit,
00:40:08 non, ce n'est pas une bombe israélienne, c'est autre chose.
00:40:12 Mais pendant 48 heures,
00:40:14 la terre entière a été convaincue que c'était l'Israélien.
00:40:17 Du coup, le sommet Biden avec les chefs d'État arabes à Amman
00:40:22 a été supprimé.
00:40:23 Et donc, ce n'est pas sans importance
00:40:27 d'avoir des rédactions qui ne vérifient pas.
00:40:29 Merci beaucoup, Pierre.
00:40:31 De toute façon, vous allez rester avec nous encore un petit peu
00:40:34 pour décrypter l'actualité.
00:40:36 Merci de nous avoir su, merci pour ces précisions.
00:40:38 Vous reviendrez tout à l'heure pour nous en parler à nouveau
00:40:41 avec d'autres réactions.
00:40:42 On s'interrompt et puis on revient pour la partie débat politique.
00:40:45 De retour avec vous pour la suite de 180 minutes info.
00:40:52 Et c'est l'heure du journal avec vous, Mathieu Dewez.
00:40:55 On parle de l'armée israélienne qui annonce désormais
00:40:57 s'être emparée d'un bastion militaire du Hamas.
00:40:59 Tout à fait. Selon son état-major,
00:41:01 les soldats ont achevé la prise de l'avant-poste
00:41:03 après 10 heures de combat.
00:41:05 Lors de cette longue, très longue bataille,
00:41:07 l'armée israélienne dit avoir éliminé des terroristes,
00:41:09 saisi de nombreuses armes et découvert des tunnels,
00:41:12 dont un puits qui mène à une vaste voie souterraine.
00:41:15 On fait le point sur les dernières avancées militaires
00:41:17 avec nos envoyés spéciaux Stéphanie Rouquier et Florian Paume.
00:41:20 Le Tsar, effectivement, continue sa progression et ses objectifs.
00:41:25 Et les combats sont extrêmement rudes dans l'enclave.
00:41:28 Nous avons pu échanger avec un soldat israélien
00:41:30 qui participe à ces combats en plein cœur de Gaza.
00:41:33 Il nous a expliqué que la situation sur le terrain est très difficile.
00:41:37 Le Hamas tend régulièrement des embuscades aux chars israéliens.
00:41:41 Les terroristes du Hamas, en fait, se cachent dans les tunnels.
00:41:44 Et lorsque les forces israéliennes arrivent,
00:41:46 eh bien, ils surgissent de terre pour attaquer ces soldats.
00:41:49 Alors, pour épauler ces hommes sur le terrain,
00:41:51 eh bien, des postes de cavalerie installés tout au long de la frontière
00:41:54 bombardent des positions stratégiques du Hamas.
00:41:57 Et vous le voyez, à quelques mètres de nous,
00:41:59 se trouve justement un de ces postes de cavalerie.
00:42:02 Des chars sont positionnés.
00:42:04 Ils attendent des ordres et régulièrement,
00:42:06 ils tirent des obus de mortier en direction de Gaza,
00:42:09 Gaza qui se trouve juste derrière, à moins de 5 km.
00:42:14 Et au même moment, le Qatar négocierait une libération d'otages
00:42:17 en échange d'une trêve à Gaza.
00:42:19 Il s'agit de 12 personnes prises en otage le 7 octobre dernier en Israël.
00:42:23 Le Qatar mènerait donc cette médiation en coordination avec les États-Unis.
00:42:27 D'ailleurs, la moitié des otages concernés sont américains.
00:42:31 Enfin, alors qu'Emmanuel Macron appelle aujourd'hui à un cessez-le-feu,
00:42:33 selon une source proche du Hamas,
00:42:35 les discussions bloquent sur la durée de la trêve.
00:42:38 Et depuis l'attaque du 7 octobre,
00:42:40 les demandes de port d'arbre à feu augmentent en Israël.
00:42:43 Oui, les habitants du pays veulent tout simplement se protéger
00:42:45 face aux risques de nouvelles attaques terroristes.
00:42:48 Et pour répondre donc à ces besoins de sécurité,
00:42:50 le gouvernement tente de suivre la cadence.
00:42:53 Un reportage sur place de Vincent Farandej et Charles Bagé
00:42:55 avec le récit de Clotilde Payet.
00:42:59 -Comme chaque jour, dans cet établissement
00:43:01 dans la banlieue de Tel Aviv, des dizaines de personnes font la queue.
00:43:04 Certaines viennent acheter une arme,
00:43:06 d'autres suivent une formation de tir.
00:43:08 Ici, des femmes et des hommes de tous âges viennent se former.
00:43:12 -Avec les derniers événements, les massacres
00:43:14 et ce qu'il s'est passé le 7 octobre,
00:43:16 j'ai décidé de m'acheter une arme pour me protéger, moi et ma famille.
00:43:21 -Je suis père, j'ai trois filles, je vis en ville,
00:43:25 mais j'essaie d'être en sécurité autant que je peux.
00:43:28 -Depuis les massacres, les demandes ont augmenté de 100 %.
00:43:32 Presque 200 000 personnes ont postulé pour avoir une arme.
00:43:35 C'est 10 fois plus qu'en temps normal.
00:43:37 Une situation inédite.
00:43:39 -Maintenant, ils sont en sécurité avec les armes.
00:43:43 Ils savent comment utiliser une arme et peuvent être protégés chez eux.
00:43:47 C'est beaucoup mieux qu'avant.
00:43:49 -Face à cette hausse, la procédure administrative a été allégée.
00:43:52 Après une journée de formation, il faut attendre 3 semaines seulement
00:43:56 avant de pouvoir acheter son arme.
00:43:58 Après l'attaque terroriste, les autorités ont décidé d'alléger la procédure.
00:44:02 -A Paris, une influenceuse a été interpellée
00:44:06 et placée en garde à vue pour apologie du terrorisme.
00:44:09 -Il s'agit de cette influenceuse
00:44:10 qui avait ironisé sur la mort d'un bébé israélien
00:44:14 et après de nombreux signalements, Tanguy Hamon.
00:44:16 Le Parc de Paris a ouvert une enquête.
00:44:19 -Oui, pour apologie du terrorisme.
00:44:21 C'est dans le cadre de cette enquête qu'on a appris ce matin
00:44:24 l'appellation et la mise en garde à vue de cette femme.
00:44:27 Elle avait publié sur les réseaux sociaux, on s'en souvient,
00:44:30 une vidéo où elle se moquait de l'histoire de ce bébé
00:44:33 qui aurait été tué lors d'une attaque du Hamas le 7 octobre.
00:44:36 Ce bébé aurait été placé dans un four.
00:44:38 C'est une histoire qui n'a pas été confirmée ou vérifiée.
00:44:41 Elle se moquait de cette histoire et dans sa vidéo,
00:44:44 elle se demandait notamment qu'elle avait été l'accompagnement
00:44:48 du bébé lorsqu'il avait été placé dans un four.
00:44:50 Est-ce qu'il avait été accompagné avec du sel, du poivre ?
00:44:53 Est-ce qu'il l'avait fait revenir ?
00:44:55 Ses propos avaient énormément choqué.
00:44:57 Il y avait eu énormément de signalements,
00:45:00 notamment sur la plateforme Pharos.
00:45:01 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:45:04 avait saisi la justice.
00:45:05 Désormais, les enquêteurs vont pouvoir interroger cette femme.
00:45:09 Ils vont surtout devoir déterminer si les propos qu'elle a tenus
00:45:12 relèvent bien de l'apologie du terrorisme,
00:45:14 un délit qui encourt une peine de 7 ans de prison.
00:45:18 -Merci pour toutes ces précisions.
00:45:20 Tanguy Hamon, du service de justice.
00:45:22 Elisabeth Borne appelle à un sursaut, dit-elle,
00:45:25 contre le harcèlement des enfants.
00:45:27 -La Première ministre a lancé une nouvelle campagne nationale
00:45:30 contre le harcèlement scolaire.
00:45:32 Elle était en déplacement dans un collège parisien
00:45:35 avec Brigitte Macron et Gabriel Attal.
00:45:37 Elle a déclaré qu'il y a encore trop d'adultes
00:45:39 qui ne sont pas conscients de l'ampleur
00:45:41 de l'impact du harcèlement sur nos jeunes.
00:45:44 -Justement, on va vous raconter le drame vécu par David Chanel,
00:45:48 qui est aujourd'hui âgé de 41 ans,
00:45:50 pendant toute sa scolarité.
00:45:52 Il en a été victime d'harcèlement.
00:45:54 -Et cela a duré, du CP à la 4e.
00:45:57 Il a même pris la décision d'arrêter l'école à 16 ans.
00:46:00 Au micro de CNews, il revient sur ses années difficiles.
00:46:04 Un témoignage fort, raconté par Audrey Berthoud.
00:46:07 -Un parcours difficile.
00:46:12 David a été harcelé quasiment toute sa scolarité.
00:46:16 S'il ne peut effacer cette période de sa vie,
00:46:18 il explique avoir réussi à en faire une force.
00:46:22 -Le fait d'avoir subi pendant de nombreuses années
00:46:25 du harcèlement scolaire a fait qu'à un moment donné,
00:46:28 j'ai réussi à le transformer,
00:46:30 et ça m'a donné une forme de rage, en fait.
00:46:33 Rage de réussir, de vivre.
00:46:35 -Pendant 8 ans, David a vécu l'enfer chaque jour,
00:46:38 mais il s'estime chanceux de ne pas avoir vécu le harcèlement
00:46:42 à l'époque des réseaux sociaux.
00:46:43 -Je me dis que dans mon malheur, j'ai eu de la chance,
00:46:46 parce qu'il n'y avait pas les réseaux sociaux.
00:46:49 Quand un gamin rentre chez lui ou une gamine,
00:46:52 le harcèlement continue à la maison.
00:46:55 Une fois que la porte était fermée à clé,
00:46:57 je pouvais respirer.
00:46:58 -A l'occasion de la Journée nationale de lutte
00:47:01 contre le harcèlement, chaque établissement scolaire
00:47:04 devra consacrer 2 heures.
00:47:06 -Ca va dans le bon sens,
00:47:07 car il a fallu des drames terribles pour qu'on en arrive là,
00:47:10 mais mieux vaut tard que jamais.
00:47:13 -Dès aujourd'hui, l'Education nationale
00:47:15 adresse un questionnaire d'auto-évaluation anonyme
00:47:18 pour des élèves du CE2, à la Terminale.
00:47:21 -C'est un sujet qu'on avait beaucoup évoqué sur notre antenne
00:47:24 et dont on attendait la décision du Conseil d'Etat.
00:47:27 Il annule la dissolution du collectif
00:47:29 des soulèvements de la terre, Mathieu.
00:47:32 -C'est un coup dur pour le gouvernement
00:47:34 et notamment pour le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:47:37 qui avait encouragé cette procédure.
00:47:40 C'était après un week-end de violents affrontements
00:47:43 entre les gendarmes et les opposants
00:47:45 aux bassines de Saint-Sauline.
00:47:47 -Les juges écrivent qu'aucune provocation à la violence
00:47:50 contre les personnes ne peut être imputée au mouvement.
00:47:53 -Et les intempéries, qui frappent le Pas-de-Calais
00:47:56 et qui sont loin d'être terminées.
00:47:58 -Désormais, le département est à nouveau placé
00:48:01 en vigilance rouge pour pluies, inondations.
00:48:03 Cette nouvelle menace fait craindre le pire aux habitants.
00:48:07 Certains ont dû évacuer leur logement.
00:48:09 C'est le cas à Saint-Etienne-aux-Monts.
00:48:11 Il est avec Raphaël Lasreg.
00:48:14 -Une nouvelle journée en vigilance rouge
00:48:16 à Saint-Etienne-aux-Monts, dans le Nord-Pas-de-Calais.
00:48:19 Beaucoup de pluie tout au long de la journée,
00:48:22 ce qui fait qu'on a eu des routes complètement inondées.
00:48:25 On a surtout pu discuter avec des habitants fatigués.
00:48:28 Ils ont passé des jours à colmater les brèches,
00:48:31 à tenter de réparer les dégâts.
00:48:33 Mais c'est compliqué.
00:48:35 Ils ont mis devant leur poste des sacs de ciment,
00:48:38 des sacs de sable, pour tenter vraiment d'arrêter l'eau,
00:48:41 d'empêcher l'eau de rentrer chez eux.
00:48:43 Après tous ces jours, ça continue encore aujourd'hui de pleuvoir.
00:48:47 Ils sont fatigués. Je vous propose d'écouter l'un d'entre eux.
00:48:51 -Depuis ces derniers jours, c'est l'horreur.
00:48:54 On est quatre garçons à la maison.
00:48:56 Là, on dort plus à la maison.
00:48:59 Là, c'est chez des amis,
00:49:01 chez des voisins qui veulent bien nous héberger.
00:49:04 Et franchement, c'est très compliqué.
00:49:06 Moralement parlant, c'est très compliqué.
00:49:09 On espère aussi que les assurances vont nous aider là-dessus.
00:49:12 -Plusieurs de ces habitants ont été accueillis
00:49:15 dans la salle communale, notamment par la Croix-Rouge,
00:49:18 qui a apporté du soutien à tous ces sinistrés.
00:49:21 On a pu s'entretenir avec des membres de la mairie
00:49:24 qui nous racontaient qu'ils n'ont jamais vu autant d'eau
00:49:27 depuis 1998 et même cette année-là n'avait rien à voir
00:49:30 avec ce à quoi on assiste ces derniers jours.
00:49:33 -Merci beaucoup, Mathieu, et à tout à l'heure
00:49:36 pour un nouveau rendez-vous de l'actualité.
00:49:38 On a une très courte pause et on retrouvera nos débatteurs.
00:49:41 On parlera de cette marche qui fait polémique
00:49:44 pour la présence de certaines formations politiques.
00:49:47 Une marche contre l'antisémitisme,
00:49:49 à l'appel des présidents des deux chambres.
00:49:52 Entre autres sujets, on reviendra à ces images
00:49:54 qui posent problème de journalistes
00:49:56 qui étaient aux côtés des terroristes du Hamas
00:49:59 au moment du massacre.
00:50:01 On s'interroge sur leur motivation réelle.
00:50:06 -De retour avec vous pour la partie débat
00:50:08 de notre émission 180 minutes info.
00:50:10 J'ai le plaisir d'accueillir Judith Vintreau.
00:50:13 Vous êtes grand reporter au Figaro magazine.
00:50:16 A vos côtés, Jean-Christophe Fromantin,
00:50:18 le maire de Neuilly-sur-Seine.
00:50:20 On ne va pas expliquer ce qui vous est arrivé.
00:50:23 Ca prendrait beaucoup de temps,
00:50:24 mais vous avez eu un incident malheureux de circulation.
00:50:28 Merci d'avoir répondu présent dans ces circonstances.
00:50:31 Benoît Mournet est là également, député Renaissance
00:50:35 des Hautes-Pyrénées.
00:50:36 Evidemment, Pierre Lelouch est resté.
00:50:38 Et puis, Lucas Dos Santos,
00:50:41 vous serez avec nous dans un instant.
00:50:43 Vous allez nous raconter ce qui se passe
00:50:45 autour de ces journalistes freelance de Gaza
00:50:48 qui étaient aux côtés des terroristes du Hamas
00:50:51 le 7 octobre.
00:50:52 J'aimerais, pour débuter cette émission,
00:50:54 parler de la marche pour lutter contre l'antisémitisme.
00:50:57 Elle ne fait pas consensus sur le plan politique
00:51:00 au moment où nos gouvernants, eux,
00:51:02 n'ont de cesse de parler d'union nationale.
00:51:05 On va écouter ceux qui sont à l'initiative
00:51:09 de cette manifestation,
00:51:10 à savoir Yael Brown-Pivet et Gérard Larcher.
00:51:13 C'est toute la force de notre appel.
00:51:17 C'est qu'ils réunissent nos institutions
00:51:19 et à travers nous, nous représentons la nation.
00:51:22 On pourra défiler avec un drapeau palestinien, israélien,
00:51:25 avec des banderoles et des slogans ?
00:51:27 Non, nous ne le souhaitons pas.
00:51:29 Il y aura une unique banderole qui sera en tête de cortège,
00:51:32 dans laquelle il sera indiqué
00:51:34 "Pour la République, contre l'antisémitisme",
00:51:36 une banderole unique et des drapeaux français.
00:51:40 Nous appelons à un sursaut républicain.
00:51:43 Il faut que ce soit clair pour tout le monde.
00:51:46 C'est un appel à nos concitoyens.
00:51:47 Il faut absolument que nous montrions
00:51:50 aux Français et à la face du monde
00:51:52 ce qu'est la France aujourd'hui.
00:51:54 -La confirmation de la participation
00:51:56 de Marine Le Pen et Jordan Bardella n'a pas plu,
00:51:59 y compris jusqu'aux instances juives.
00:52:01 Ainsi, Yonathan Harfi pour Le CRIF.
00:52:04 -Il faut dire qu'en annonçant
00:52:08 qu'il participait à cette manifestation,
00:52:10 le RN savait qu'il créerait la polémique,
00:52:13 qu'il détournerait la manifestation
00:52:15 et les jours qui viennent de son objet principal,
00:52:18 la lutte contre l'antisémitisme.
00:52:20 C'est une forme de récupération, d'instrumentalisation
00:52:23 de cette marche qui est indécente.
00:52:24 Je souhaiterais qu'il ne soit pas là.
00:52:27 Nous ne souhaitons pas que des personnes
00:52:29 qui sont héritières d'un parti fondé
00:52:32 par des anciens collaborateurs soient présentes.
00:52:35 Je souhaite rappeler les propos de Jordan Bardella,
00:52:38 qui, il y a quelques jours, refusait de considérer
00:52:41 Jean-Marie Le Pen comme antisémite.
00:52:43 Donc oui, il y a un problème avec leur présence dimanche.
00:52:47 -Et pourtant, quand on regarde ce qu'écrit Serge Klarsfeld,
00:52:50 lui ne voit pas cette présence d'un si mauvais oeil.
00:52:53 Regardons.
00:52:57 -On va peut-être avoir le verbatim de ce que dit
00:52:59 l'avocat et historien Serge Klarsfeld.
00:53:02 Ça nous éclairerait beaucoup pour le mettre en contrepoint,
00:53:05 évidemment, de ce que vient de dire Jonathan Arfi.
00:53:07 Alors, si ça ne vient pas, c'est pas grave,
00:53:10 on va avancer un peu. Ça met un peu de temps.
00:53:12 Il faut se réjouir que l'ORN participe à la marche
00:53:15 contre l'antisémitisme. Quand je vois un grand parti
00:53:18 issu de l'extrême droite abandonner l'antisémitisme,
00:53:21 le négationnisme est marché vers des valeurs républicaines,
00:53:24 je m'en réjouis. Est-ce que vous êtes de cet avis
00:53:27 ou est-ce que vous avez un problème, la présence de Marine Le Pen
00:53:30 à la lumière des propos tenus par Jordan Bardella ?
00:53:33 -Je trouve les déclarations de Jonathan Arfi,
00:53:35 qui est le président du CRIF, absolument scandaleuses.
00:53:38 Scandaleuses, d'abord, parce qu'elles sont fausses.
00:53:41 Il accuse l'ORN d'avoir, en annonçant sa participation,
00:53:46 détourné la manifestation de son objet principal,
00:53:49 qui est la lutte contre l'antisémitisme.
00:53:52 Il a oublié, ou il a eu le fun d'avoir oublié
00:53:55 que Jean-Luc Mélenchon a tout de suite dit
00:53:58 qu'il ne participerait pas, je cite son premier tweet,
00:54:01 "au rendez-vous des amis du soutien inconditionnel
00:54:05 "au massacre perpétré par Israël dans la borne de Gaza."
00:54:08 Il n'est absolument pas question du RN
00:54:11 dans ce premier tweet de Jean-Luc Mélenchon.
00:54:13 Ensuite, la présence du RN a été prise, en plus,
00:54:17 par un prétexte par des insoumis qui, par ailleurs,
00:54:20 nous parlaient de nettoyage ethnique
00:54:23 fait par Israël à Gaza.
00:54:25 Que le CRIF tombe dans ce piège
00:54:30 est absolument lamentable,
00:54:33 mais vraiment lamentable, et je tiens à dire
00:54:36 que le CRIF n'est pas le porte-parole
00:54:38 des Français juifs, pas plus que Jean-Luc Mélenchon,
00:54:41 mais le porte-parole des Français musulmans.
00:54:44 -Benoît Mollet, est-ce qu'on en est
00:54:46 à faire ce genre de distinguo,
00:54:48 alors qu'on ne cesse de nous parler de l'Union nationale ?
00:54:51 Est-ce qu'on a l'intention d'être un peu plus...
00:54:54 Comment dire ? Inclusif dans la volonté
00:54:56 de combattre ce fléau ?
00:54:58 Ce qui se passe, c'est chez nous.
00:55:00 On veut importer le conflit proche-oriental,
00:55:02 mais là, on en est à défendre des citoyens français.
00:55:05 -Depuis le 7 octobre et l'abominable attaque
00:55:08 du Hamas, terroriste en Israël,
00:55:10 c'est plus de 1 000 actes antisémites
00:55:13 dans notre pays, soit 2,5 fois de plus
00:55:16 que toute l'année 2022.
00:55:18 Donc dimanche, ce n'est pas une marche politique,
00:55:21 c'est une marche des républicains
00:55:23 pour défendre les valeurs de la République,
00:55:26 s'attaquer à une personne de confession juive
00:55:28 comme s'attaquer à un chrétien,
00:55:30 comme s'attaquer à un musulman,
00:55:32 c'est s'attaquer à la République.
00:55:34 -On en fait une affaire politique.
00:55:36 -Il ne faut pas en faire une.
00:55:38 Si vous me demandez, à titre personnel,
00:55:40 je suis un peu étonné que le RN s'associe à cette marche.
00:55:43 La réponse est oui, parce que je ne pense pas
00:55:46 que ce soit leur place historiquement.
00:55:48 Mais ce n'est pas le débat.
00:55:50 Le débat, c'est que des citoyens, des élus,
00:55:52 partout en France, pas seulement à Paris,
00:55:55 à Tarbes, il y aura également une marche,
00:55:57 montrent ensemble leur indignation
00:56:00 et leur condamnation.
00:56:02 -Vous vous démarquez d'un Olivier Véran
00:56:04 qui, lui, voit un problème.
00:56:06 Jean-Christophe Romontin, votre avis sur la présence du RN ?
00:56:09 Fréquentable, souhaitable, pas souhaitable ?
00:56:12 -Je pense qu'ils ne veulent pas inviter,
00:56:15 dans un enjeu aussi grave,
00:56:19 même pas la politique, la politique politicienne.
00:56:22 C'est ça.
00:56:23 Et là, je pense que c'est une grave erreur
00:56:25 de politiser dans le mauvais sens du mot
00:56:27 un moment dont il y a une part de spontanéité
00:56:30 par rapport à la recrudescence d'actes antisémites.
00:56:33 Donc, on invite finalement la polémique
00:56:35 dans des choses qui sont évidentes,
00:56:38 qui sont indispensables, essentielles.
00:56:41 Et notre rôle politique, quel que soit le bord,
00:56:44 il est d'aller vers une forme d'accord,
00:56:46 d'appel, d'ouverture,
00:56:48 voire d'évolution,
00:56:50 pour ceux qui auraient, bien entendu, eu,
00:56:52 c'est le cas du RN,
00:56:53 des propos antisémites à certaines périodes.
00:56:56 Moi, je me réjouis plutôt qu'on tende vers une concorde.
00:56:59 Après, les Français sont assez intelligents
00:57:02 pour faire la part des choses,
00:57:03 ne raisonnons pas à leur place.
00:57:06 Vous l'avez rappelé,
00:57:07 la multiplication d'actes antisémites
00:57:09 sonne comme une alerte,
00:57:11 et il est responsable, aujourd'hui,
00:57:13 de tenter de jouer cet esprit de concorde,
00:57:15 cet esprit d'unité qui est proposé
00:57:18 de manière, je trouve, assez honnête,
00:57:20 assez claire, par le président de l'Assemblée nationale
00:57:23 et par celui du Sénat.
00:57:24 Je fais dimanche matin un grand rassemblement à Neuilly,
00:57:28 mais je ne m'inquiète pas de qui va venir,
00:57:30 pas venir, quel...
00:57:32 Voilà, tout le monde est invité, et tant mieux.
00:57:34 Je ne vais pas me remonter l'histoire
00:57:37 de ceux qui sont venus, de savoir d'où ils viennent,
00:57:40 qu'est-ce qu'ils ont fait, etc.
00:57:41 Je me réjouis qu'il y ait un moment de concorde
00:57:44 autour d'une cause aussi grave que l'antisémitisme.
00:57:47 -Au moment du massacre, quelques jours à peine après,
00:57:50 il y avait eu ce rassemblement au Trocadéro,
00:57:53 vous vous en souvenez, peut-être,
00:57:55 et certains députés du RN avaient fait le déplacement.
00:57:58 Est-ce que c'est l'affaire Jordane Bardella,
00:58:00 du week-end passé, qui a remis le feu aux poudres ?
00:58:03 -C'est la bêtise et de très médiocres calculs
00:58:06 politiciens qui viennent gâcher un moment
00:58:09 qui devait être, au contraire, un moment de rassemblement
00:58:12 dans quelque chose qui est très grave.
00:58:15 L'antisémitisme explose dans le pays,
00:58:17 il explose dans le monde entier, il est en train de se mondialiser,
00:58:20 et il est en train de suivre des fractures
00:58:23 qui sont ethniques et religieuses.
00:58:25 La France, elle n'est pas bâtie sur un ensemble hétérogène
00:58:29 de groupes ethniques et religieux.
00:58:31 Si c'est ça, la France, elle va exploser.
00:58:34 Donc il faut faire très attention, il faut rassembler.
00:58:37 Et Judith a eu raison de dire que la position du CRIF
00:58:40 est complètement suicidaire, débile et suicidaire.
00:58:43 Quand on est une communauté juive agressée,
00:58:46 comme c'est le cas aujourd'hui,
00:58:48 on ne va pas dire "celui-là a le droit de venir,
00:58:51 "et celui-là n'a pas le droit de venir."
00:58:53 Il faut que tout le monde vienne.
00:58:55 -C'est ce que dit le djinnah chénien.
00:58:57 -Plutôt que ce que j'ai vu tout à l'heure
00:58:59 des organisations musulmanes qui refusent d'y aller.
00:59:03 Ca, ça me terrifie,
00:59:04 parce qu'on est vraiment dans une logique de division
00:59:07 de la part, bien sûr, de Mélenchon.
00:59:09 Et puis, si les autorités musulmanes s'y mettent aussi,
00:59:14 là, on va vers des fractures très graves,
00:59:16 que je redoute.
00:59:18 J'ai écrit sur ces sujets depuis des années,
00:59:20 parce que je vois monter ces fractures-là.
00:59:23 Elles sont le produit de l'immigration,
00:59:25 elles sont le produit du ratage de l'intégration.
00:59:28 Et aujourd'hui, quelqu'un est en train de mettre le feu aux poudres.
00:59:32 Ce sont les frères musulmans, cette attaque a été faite pour ça.
00:59:35 C'est le piège dans lequel est en train de tomber
00:59:38 non seulement Israël, mais derrière lui,
00:59:41 l'ensemble des sociétés démocratiques occidentales.
00:59:44 - En allant vers l'aspect politique,
00:59:46 à gauche, vous le rappeliez, LFI justifie cette absence
00:59:49 par la simple présence du... - Non, je ne rappelais pas ça.
00:59:52 Ils avaient pris la Libye de la présence du R.A.
00:59:56 dans un deuxième temps, et dans un premier temps,
00:59:59 ils parlent du massacre, je parle de Mélenchon,
01:00:02 perpétré par Israël.
01:00:03 - Après, ça les arrangeait bien
01:00:05 que le RN confirme cette présence.
01:00:07 Je vous propose d'écouter Christian Estrosi à propos de LFI.
01:00:10 - LFI qui dit "je n'irai pas
01:00:13 "parce qu'il y a le Front national".
01:00:15 Mais attendez, c'est un problème de conscience de chacun.
01:00:19 Le RN, il me semble qu'en 2019,
01:00:23 LFI et le RN défilaient ensemble contre les retraites.
01:00:27 Donc on voit bien que c'est un faux prétexte
01:00:30 qui a un vrai danger, et le vrai danger,
01:00:33 dans notre pays, c'est qu'on reconnaisse encore LFI
01:00:36 dans la nation et dans la République.
01:00:38 - Ce sont eux, aujourd'hui,
01:00:40 qui sortent de l'arc républicain ?
01:00:43 Qui se mettent hors du champ ?
01:00:45 - Jean-Luc Mélenchon et tous ceux
01:00:49 de la France insoumise qui l'entourent.
01:00:52 Pas toute la France insoumise,
01:00:54 je suis persuadée qu'il y aura des électeurs
01:00:57 de la France insoumise qui participeront
01:00:59 à la marche contre l'antisémitisme.
01:01:01 Et tant mieux, comme je suis persuadée
01:01:03 qu'il y aura aussi des musulmans, malgré le refus
01:01:06 des institutions musulmanes de s'associer à la manif.
01:01:10 J'espère qu'il y en aura le plus possible.
01:01:13 Et oui, pour moi, Jean-Luc Mélenchon
01:01:15 et ceux qui, à la France insoumise,
01:01:17 tiennent le même discours sur le nettoyage ethnique,
01:01:20 sur l'islamophobie de la France,
01:01:22 sont clairement en dehors de l'arc républicain.
01:01:26 Mélenchon, il nous a fait la totale des codes antisémites,
01:01:29 quand même, depuis les juifs-peuples déicides,
01:01:34 puisqu'il a déclaré, dans une émission
01:01:37 qui n'avait rien à voir il y a quelques années,
01:01:39 "On me dit que ce sont ces coréoligionnaires
01:01:42 "qui ont crucifié Jésus."
01:01:44 Il a parlé, critiquant la sous-estimation
01:01:48 des manifs de soutien à Gaza
01:01:51 par Libération et par BFM du propriétaire,
01:01:56 le propriétaire étant Patrick Drahi, juif, etc.
01:02:01 Vous avez à chaque fois cette obsession juive
01:02:04 dans le discours de Jean-Luc Mélenchon.
01:02:06 - Et puis, parlons des instances religieuses.
01:02:08 Effectivement, il y a ce tweet du Conseil français du culte musulman
01:02:12 qui pose problème, puisqu'il dit de manière assez catégorique
01:02:17 qu'ils n'y seront pas.
01:02:18 Avec ces termes, il comprend le CFCM
01:02:21 la réticence des musulmans de France
01:02:24 à défiler aux côtés de, je cite,
01:02:26 "racistes, anti-musulmans déclarés et assumés",
01:02:30 tout en laissant à ses concitoyens,
01:02:32 la libre appréciation, participer ou non
01:02:34 à la marche du dimanche prochain.
01:02:36 Ca vous choque, Jean-Christophe Romantin,
01:02:38 d'utiliser ce genre de termes ?
01:02:39 On recourt l'argumentaire ?
01:02:41 - Il y a une surenchère sémantique extrêmement grave
01:02:44 depuis le 7 octobre.
01:02:46 Des mots qui ne faisaient pas partie
01:02:50 de ce discours plutôt de recherche de compromis,
01:02:53 d'apaisement qui fait partie du débat politique.
01:02:57 On a l'impression que tout a sauté
01:02:59 et que c'est celui qui va être le plus trash,
01:03:01 le plus direct, le plus provocateur dans sa déclaration.
01:03:04 Et on arrive à des déclarations qui sont non républicaines.
01:03:07 Si on consent que la République,
01:03:10 c'est une forme d'équilibre, de consensus,
01:03:12 de convergence,
01:03:14 là, on souffle sur les braises,
01:03:16 un grand renfort de soufflé.
01:03:18 Et ça, je pense que c'est exciter l'opinion,
01:03:20 c'est prendre le risque d'exciter l'opinion
01:03:22 et d'arriver là où on a une responsabilité politique
01:03:26 d'apaisement,
01:03:27 à inverser totalement par cette surenchère sémantique
01:03:30 et de faire de l'opinion le terreau
01:03:33 d'un conflit ou d'une conflictualité nouvelle.
01:03:35 - Pierre, et puis Benoît Hamon.
01:03:37 - Un tout petit mot.
01:03:38 Il s'agit là des responsables du culte musulman.
01:03:42 - Ah oui, c'est une instance créée par Nicolas Sarkozy.
01:03:46 - Le culte musulman dit
01:03:48 "Non, on ne va pas aller là-dedans
01:03:50 "dans une manifestation qui est censée défendre un autre culte."
01:03:54 Plutôt que d'être des hommes de paix,
01:03:57 des hommes de religion, là, on est en train de dire
01:03:59 "Non, on n'ira pas."
01:04:00 Donc, on est dans quelque chose, ce clivage religieux,
01:04:05 qui n'a rien à voir avec ce que nous devons être
01:04:08 et avec le message des présidents des deux chambres.
01:04:12 Quand vous avez ça, moi, ça me glace le sang,
01:04:14 parce qu'on a changé de registre complètement.
01:04:16 - Eux aussi sortent du champ républicain.
01:04:18 Ils ne font que catiser le feu.
01:04:20 - Il y a beaucoup de confusion dans les esprits.
01:04:22 L'initiative des deux présidents de chambre,
01:04:25 représentant la nation, par définition,
01:04:27 les élus et l'ensemble des citoyens français,
01:04:29 est excellente.
01:04:31 Et dimanche, je pense que nous aurons
01:04:33 des républicains dans les rues de France.
01:04:35 On ne sera pas avec des pancartes politiques
01:04:37 ou de partis politiques.
01:04:38 Je crois que c'est ça qui est fondamental.
01:04:40 La République est unie et indivisible.
01:04:42 Chacun a le droit de croire ou de ne pas croire.
01:04:44 Et quand on s'attaque un juif, on s'attaque à chacun de nous.
01:04:47 Donc, chacun est concerné.
01:04:49 Et donc, moi, j'invite tous les républicains de progrès
01:04:52 à venir dimanche marquer leur solidarité.
01:04:56 - Un dernier mot, s'il vous plaît.
01:04:58 - Emmanuel Macron n'a pas été le dernier à souffler sur les braises
01:05:01 dans sa déclaration devant le Grand Orient,
01:05:04 quand il a rejeté dos à dos le Rassemblement national
01:05:07 et la France insoumise,
01:05:09 en qualifiant le Rassemblement national
01:05:13 en disant que ce sont ceux qui confondent soutien aux Juifs
01:05:16 et rejet des musulmans.
01:05:17 Donc, lui aussi, par ce discours,
01:05:20 contribue à cette fracture nationale.
01:05:22 Il insulte au passage 13 millions d'élus.
01:05:24 - On n'a pas fini d'en parler de cette manifestation,
01:05:26 puisque je vous rappelle qu'elle aura lieu dimanche après-midi.
01:05:29 J'aimerais qu'on aborde un autre thème
01:05:31 qu'on vous a soumis tout à l'heure, cher Pierre.
01:05:34 Miquel Dos Santos, on va parler de ce site,
01:05:38 Honest Reporting.
01:05:40 C'est une organisation non gouvernementale
01:05:42 qui surveille les médias
01:05:43 pour détecter tout parti pris contre Israël
01:05:46 et qui a donc publié cette enquête qui fait grand bruit désormais.
01:05:49 Elle accuse depuis quelques heures
01:05:50 des journalistes indépendants, des agences...
01:05:53 Attention, je ne vais pas vous citer n'importe lesquelles.
01:05:55 AP, Reuters, quand même,
01:05:58 des médias américains comme CNN,
01:06:01 le New York Times, d'avoir tout simplement
01:06:03 accompagné les terroristes du Hamas
01:06:05 lors des attaques du 7 octobre dernier.
01:06:08 Que dénonce au juste cette enquête ?
01:06:10 - Cette enquête s'interroge sur l'éthique
01:06:12 de six journalistes indépendants basés à Gaza
01:06:14 et de leurs liens éventuels avec le Hamas.
01:06:17 Tous ont couvert les atrocités du groupe terroriste
01:06:20 le 7 octobre dernier pour des médias,
01:06:22 vous le disiez, Nelly,
01:06:23 et des agences de presse de renommée mondiale.
01:06:25 Les exemples sont nombreux.
01:06:27 Deux photojournalistes ont vendu à Reuters, par exemple,
01:06:30 le lynchage d'un soldat israélien,
01:06:32 un cliché qui avait été publié par Reuters
01:06:35 comme l'image du jour.
01:06:37 Un autre journaliste, Mahmoud Ali,
01:06:39 a, lui, pris la photo de la camionnette
01:06:41 qui transportait le corps de Shani Louk,
01:06:43 une Germano-israélienne de 22 ans,
01:06:46 l'une des participantes de ce festival de musique
01:06:49 qui avait fait au moins 270 morts.
01:06:51 Enfin, certains journalistes ont également assisté
01:06:54 à des enlèvements, l'assaut d'un kiboutz
01:06:57 ou encore des attaques nombreuses
01:06:58 contre des chats israéliens.
01:07:00 Et parmi ces journalistes se trouve un certain Hassan Eslaïa.
01:07:03 C'est un collaborateur de CNN et d'AP,
01:07:07 dont la proximité avec le Hamas pose particulièrement question.
01:07:10 Oui, le 7 octobre dernier, ce journaliste,
01:07:12 qui est particulièrement pointé du doigt,
01:07:15 Hassan Eslaïa, se filme devant un char israélien en feu,
01:07:18 en toute décontraction.
01:07:19 Pas de gilet pare-balle, pas de casque, pas de logo presse.
01:07:23 Il porte même une chemise à manches courtes.
01:07:25 Une situation assez surprenante, on le sait,
01:07:28 pour des reporters de guerre.
01:07:30 Autre privilège pour lui,
01:07:31 il sera présent au moment de l'attaque du kiboutz de Kfar Aza.
01:07:35 Là encore, il ne semble pas craindre pour sa vie
01:07:37 lorsqu'il prend en photo les terroristes
01:07:39 lors de leur intrusion ou encore une maison en feu
01:07:42 depuis l'intérieur de ce même kiboutz.
01:07:44 Alors, était-il au courant,
01:07:46 c'est la question que se pose cette enquête,
01:07:48 était-il au courant de ces attaques du Hamas ?
01:07:50 Eh bien, cette vieille photo qui a ressurgi
01:07:53 font peser sur lui de forts soupçons.
01:07:55 On le voit tous sourire, recevant une bise de Yahya Sinouar,
01:07:59 l'un des cerveaux du massacre du 7 octobre dernier.
01:08:02 On imagine qu'il y a eu des réactions
01:08:04 de la part des médias et agences de presse,
01:08:07 qui sont mises en cause.
01:08:08 Toutes celles mises en cause ont réagi,
01:08:10 sauf le New York Times, pour le moment.
01:08:12 Alors, CNN a dit avoir annoncé la fin de ses liens
01:08:16 avec ce fameux Hassan Eslaya.
01:08:18 Le média américain a néanmoins précisé
01:08:21 n'avoir aucun doute sur l'exactitude journalistique
01:08:24 de son travail.
01:08:25 De son côté, l'agence AP
01:08:27 a nié avoir connaissance des attentats du 7 octobre dernier,
01:08:31 avant d'ajouter que son rôle était d'informer,
01:08:34 avec des images d'indépendants du monde entier,
01:08:36 sur des événements, même s'ils sont horribles
01:08:39 et font de nombreuses victimes.
01:08:41 Enfin, les derniers à réagir, Reuters,
01:08:43 qui a également démenti avoir eu connaissance
01:08:46 des attaques du Hamas.
01:08:47 Comme AP, l'agence a même nié la présence
01:08:49 des deux journalistes aux endroits mentionnés
01:08:52 dans cette enquête.
01:08:53 Les photos publiées auraient été prises 45 minutes
01:08:56 après les attaques du Hamas en Israël,
01:08:58 ou encore deux heures après le lancement de requêtes
01:09:00 par ce même groupe terroriste, et pas du tout au moment des faits.
01:09:03 Merci beaucoup pour cette présentation des faits.
01:09:06 Quand même, CNN, qui ne doute pas
01:09:08 de l'exactitude journalistique de son travail,
01:09:10 ça dégonfle toute l'entreprise de communication
01:09:13 de cette chaîne américaine.
01:09:15 Oui, c'est extraordinaire.
01:09:18 Alors que...
01:09:19 Ils vont peut-être vite en besogne.
01:09:21 Non, enfin, la première condition pour faire son boulot,
01:09:25 c'est déjà difficile d'être équitable.
01:09:28 Moi, je ne crois pas à la neutralité,
01:09:29 je crois à la bonne foi.
01:09:31 Bien sûr qu'on est tous soumis à des tentatives d'intoxication,
01:09:35 tous soumis à des pressions.
01:09:37 Parfois, on se fait avoir.
01:09:40 Personne n'est à l'abri d'une erreur.
01:09:41 Mais quand, en plus, vous avez un journaliste
01:09:44 qui est ouvertement sympathisant
01:09:46 des terroristes et des auteurs du massacre qu'il court,
01:09:51 évidemment qu'il n'est même plus question de bonne foi
01:09:54 ni de neutralité, encore moins.
01:09:56 C'est la temporalité, Pierre,
01:09:57 on en parlait tout à l'heure, qui pose problème.
01:10:00 Mais vous disiez, il y a peut-être une explication autre
01:10:03 qui ne remet pas, disons, en question
01:10:07 les liens qu'il y a avec le Hamas pour certains d'entre eux.
01:10:10 - Michael l'a bien démontré. - Il y a des liens.
01:10:12 Il y a des liens, mais il y a une explication
01:10:15 sur le fait qu'ils aient été sur les lieux
01:10:17 aussitôt dans la matinée du 7 octobre.
01:10:19 Ce qui s'est passé, c'est que ça a duré 6 heures
01:10:21 avant que l'armée israélienne intervienne.
01:10:23 Parce que c'était shabbat, les communications avaient été explosées.
01:10:27 Les civils ont été exposés à ces massacres pendant 6 heures.
01:10:31 Et pendant ces 6 heures, il y a eu soit des gens
01:10:33 qui étaient amenés avec les terroristes.
01:10:36 Je pense que ce monsieur, ce journaliste qui était...
01:10:39 - Hassan El-Khaïa. - ...proche de Sinouar.
01:10:40 Sinouar, c'est le général en chef des commandos du Hamas.
01:10:44 C'est lui qui a monté l'opération.
01:10:45 C'est lui qui fait la bise aux journalistes en question.
01:10:48 Donc celui-là, il était sans doute militant
01:10:51 et sans doute avec les terroristes.
01:10:53 Deuxièmement, il faut savoir qu'à Gaza,
01:10:56 il n'est pas possible d'être journaliste indépendant.
01:10:58 Ou bien vous êtes avec le Gaza et Hamas,
01:11:01 ou bien vous êtes tué. Il n'y a pas d'histoire.
01:11:03 Il n'y a pas de journaliste indépendant à Gaza.
01:11:06 Troisièmement, il s'est passé que...
01:11:09 Tous ces kibout sont à 3 km
01:11:12 de la fumura électronique qui a été défoncée.
01:11:17 Et beaucoup de jeunes sont arrivés.
01:11:18 On les voit d'ailleurs dans des photos.
01:11:20 Beaucoup de jeunes sont arrivés derrière les terroristes.
01:11:22 - Ils se sont engouffrés dans la brèche.
01:11:24 - Ils se sont engouffrés.
01:11:25 On les voit faire la fête autour des otages
01:11:28 qui sont au moment de leur capture.
01:11:30 Et ensuite, ils rentrent avec eux.
01:11:31 C'est souvent eux qui ramènent les otages.
01:11:34 - Pour vous, ils sont peut-être arrivés à ce moment-là ?
01:11:35 - Il est possible qu'un autre groupe de photographes
01:11:38 soit arrivé avec les civils.
01:11:40 Mais il est sûr et certain qu'au moins un d'entre eux
01:11:43 était un militeur politique très proche de la direction du Hamas.
01:11:46 - Je vous fais réagir tous les deux dans la foulée,
01:11:48 mais j'aimerais qu'on rejoigne aussi notre envoyé spécial
01:11:50 Athel Aviv pour savoir ce que les médias israéliens en disent.
01:11:54 Est-ce que l'affaire prend beaucoup d'ampleur
01:11:55 ce soir, Vincent Farandej ?
01:11:57 - Oui, comme on dit dans le jargon journalistique, Nelly,
01:12:02 l'affaire commence à monter, effectivement,
01:12:04 dans les journaux israéliens, notamment la "Keshet 12",
01:12:07 la chaîne numéro 12, qui est très connue ici en Israël,
01:12:10 qui évoque cette affaire assez régulièrement sur son antenne.
01:12:14 "Jérusalem Post" également, qui l'évoque,
01:12:16 sans pour autant que ça fasse la une des journaux.
01:12:18 Les télévisions, notamment, sont quasiment constamment
01:12:21 sur le front pour faire état de l'évolution
01:12:23 des combats dans la bande de Gaza.
01:12:26 Deux réactions très importantes.
01:12:27 La première, c'est celle du bureau du Premier ministre,
01:12:29 qui demande des actions immédiates contre ces photographes
01:12:32 au service du Hamas, complices de crimes contre l'humanité.
01:12:36 Ce sont des mots très forts utilisés
01:12:38 par le bureau du Premier ministre.
01:12:39 Benny Gantz également sur "X", qui s'est exprimé,
01:12:42 si des journalistes étaient au courant
01:12:44 et qu'ils n'ont rien fait, ils ne sont pas différents
01:12:46 des terroristes et leur punition sera sévère.
01:12:50 Le bureau de presse du gouvernement
01:12:52 a également envoyé une lettre aux médias concernés,
01:12:55 en disant qu'une limite à la fois morale et professionnelle,
01:12:59 une ligne rouge, avait été franchie.
01:13:02 Et puis enfin, nous avons pu nous entretenir
01:13:03 avec un journaliste du "Jérusalem Post"
01:13:05 qui nous a dit que l'un des journalistes
01:13:08 qui est mis en cause dans cette enquête,
01:13:10 à savoir Hassan Eslaya,
01:13:12 était arrivé deux heures sur place après le massacre,
01:13:15 sans au préalable avoir été informé de cette attaque.
01:13:19 Ce journaliste a désormais peur pour sa vie,
01:13:22 il se dit en danger.
01:13:23 - Merci beaucoup, Vincent, pour toutes ces précisions.
01:13:25 Merci à Sacha Robin qui est avec vous ce soir à Tel Aviv.
01:13:28 Et puis, qui sont ces fixeurs,
01:13:29 ou ces correspondants locaux, parfois militants,
01:13:32 à qui est la cause ?
01:13:33 Comment vérifier l'impartialité de ces indépendants ?
01:13:36 On a sondé Régis Le Saumier,
01:13:38 c'est le directeur de la rédaction d'Omerta,
01:13:40 qui est grand reporter lui-même.
01:13:42 - L'information va être rapportée
01:13:44 par des gens qui sont sur place.
01:13:46 Et quand on connaît le maillage de la société
01:13:49 dans la bande de Gaza,
01:13:51 auquel le Hamas a procédé depuis des années,
01:13:54 il est évident qu'il ne peut pas y avoir
01:13:56 de journaliste "indépendant".
01:13:58 Pour moi, c'est inimaginable que le New York Times
01:14:01 ait envoyé des reporters qu'ils avaient,
01:14:03 ou des freelancers qu'ils avaient à Gaza,
01:14:06 avec le Hamas, en disant,
01:14:07 "On va... Il y a une actualité énorme,
01:14:10 "il faut qu'on la couvre du côté du Hamas."
01:14:12 Pour moi, ça ne s'est pas produit.
01:14:15 - Jean-Christophe Frommontin,
01:14:16 je ne sais pas si vous avez connaissance de cette histoire
01:14:19 avant de venir sur notre plateau,
01:14:21 mais ça pose beaucoup de questions, notamment d'éthique,
01:14:25 de la part des publications en question,
01:14:27 sur la manière qu'elles ont de faire appel
01:14:29 à ces fixeurs ou freelancers.
01:14:31 - C'est ahurissant.
01:14:32 Est-ce que ces hommes étaient plutôt
01:14:34 les attachés de presse du Hamas,
01:14:36 ou de la déontologie de grand titre ?
01:14:38 Voilà, quelle est la relation,
01:14:40 quelle est l'organisation de la relation
01:14:42 avec leur rédaction ?
01:14:45 Quand même, la concomitance, à quelques heures près,
01:14:48 interroge le côté extrêmement décontracté de l'attitude,
01:14:53 et quand bien même ils soient dans l'exercice
01:14:55 de leur métier de journaliste,
01:14:57 la gravité, la terreur, la barbarie
01:15:00 n'autorisent pas ces images qui sont indécentes.
01:15:04 Indécentes.
01:15:05 Donc, moi, je pense que la frontière,
01:15:07 la ligne de crête est extrêmement complexe,
01:15:09 mais je pense que c'est à ces grands titres,
01:15:12 ces grandes agences de presse,
01:15:14 de démontrer, mais vraiment de manière extrêmement précise,
01:15:18 les faits, minute par minute,
01:15:20 pour justement être certains que ces journalistes
01:15:23 n'aient pas été instrumentalisés par les terroristes
01:15:26 pour donner de l'écho à la barbarie,
01:15:28 mais véritablement couverts,
01:15:30 parce que les occurrences leur ont permis d'être sur place,
01:15:33 avec la distance qui s'impose, la barbarie auxquelles ils ont assisté.
01:15:37 - Dans tous les cas, ça va quand même entacher
01:15:40 assez durablement la réputation de certains de ces médias
01:15:43 sur le peu de précautions, le peu de pincettes qu'elles prennent.
01:15:47 Ce qui a mis le feu aux poudres,
01:15:49 et qui a mis la puce à l'oreille de ce fameux site,
01:15:51 "Honest Reporting",
01:15:53 c'est qu'on voyait sous les photos "credits AP".
01:15:56 On savait qu'ils n'étaient pas les terroristes
01:15:58 qui s'étaient filmés avec leur GoPro,
01:16:01 et qui ont fait un film sur les terroristes.
01:16:03 Pour vous, c'est vraiment une tâche
01:16:05 dans le monde du journalisme américain, notamment ?
01:16:08 - En tous les cas, l'information que vous nous donnez là,
01:16:12 si elle est vérifiée,
01:16:13 parce qu'une enquête est en cours,
01:16:15 et donc il faut être extrêmement prudent,
01:16:18 ce serait très grave, en effet.
01:16:19 Ils ne sont pas journalistes,
01:16:22 ce sont des complices ou des attachés de presse,
01:16:25 on les appellerait comme on voudra.
01:16:27 Mais dans ce conflit, et dans cette attaque,
01:16:30 depuis le début,
01:16:31 il y a quand même aussi une guerre
01:16:33 de l'information et de la manipulation.
01:16:36 Donc je dirais à ce stade prudence.
01:16:38 Mais en effet, le tweet de CNN
01:16:41 est un petit peu surprenant, à tout le moins.
01:16:43 - Ils ne remettent pas en doute,
01:16:45 je ne sais plus quel est le terme choisi,
01:16:47 l'exactitude journalistique du travail d'Assane Eslaya.
01:16:51 - Qui entache tous les reporters de guerre
01:16:53 qu'on voit sur le terrain, casqués,
01:16:55 avec les gilets pare-balles, presse.
01:16:57 - Il a envoi de grands groupes américains,
01:17:00 des aménages à faire chez nous aussi.
01:17:02 Je pense notamment à un fixeur d'une radio
01:17:04 du service public, qui, lui, a été très facilement
01:17:09 identifié comme sympathisant,
01:17:11 puisqu'il s'est filmé se réjouissant
01:17:13 des pogroms du 7 octobre.
01:17:15 Et d'ailleurs, vous parlez d'enquêtes minutieuses,
01:17:18 il en faut, mais parfois...
01:17:20 Parfois, pardon, il suffit d'aller sur les réseaux sociaux,
01:17:24 parce que, de la même façon que les terroristes
01:17:27 revendiquent les atrocités qu'ils ont commises,
01:17:30 ces journalistes, pseudo-journalistes,
01:17:33 revendiquent leur sympathie.
01:17:35 - Ils l'assument, d'une certaine manière.
01:17:38 - Alors, j'aimerais, juste avant de terminer
01:17:40 cette partie débat, qu'on aborde un fait d'actualité.
01:17:43 C'est une information qui nous est parvenue
01:17:46 en début d'après-midi, mais c'était quelque chose d'attendu.
01:17:49 Florian Tardif, puisque c'était le 2e volet
01:17:52 d'une décision du Conseil d'Etat
01:17:54 concernant les soulèvements de la terre.
01:17:56 Le Conseil annule la dissolution des soulèvements.
01:17:59 C'est un revers pour le gouvernement.
01:18:01 - On attendait la décision avant 16h.
01:18:03 Le Conseil d'Etat estime qu'aucune provocation
01:18:06 à la violence contre les personnes peut être imputée
01:18:09 au soulèvement de la terre.
01:18:11 Le relais avec une complaisance d'image,
01:18:13 d'affrontement, de manifestation, avec les forces de l'ordre,
01:18:17 notamment contre la construction de retenues d'eau,
01:18:20 puisque c'est l'un des principaux combats
01:18:22 des membres des soulèvements de la terre.
01:18:25 Retenues d'eau à Sainte-Sauline ne constituent
01:18:27 pas une valorisation, une justification
01:18:30 de tels agissements.
01:18:31 Voici comment le Conseil d'Etat justifie sa décision.
01:18:34 C'est un revers pour Gérald Darmanin.
01:18:36 Il faut dire qu'on s'inquiétait au sein de l'exécutif.
01:18:40 C'est pour cela que le dossier était resté
01:18:42 un certain nombre de mois sur le bureau de Gérald Darmanin,
01:18:47 tout simplement parce qu'Elisabeth Bannes
01:18:49 s'inquiétait que le dossier ne soit pas assez épais
01:18:52 pour que, lorsque la dissolution avait été engagée
01:18:55 par le gouvernement, cette dissolution
01:18:57 ait été validée par le Conseil d'Etat.
01:19:00 Il faut constater que, malgré...
01:19:02 Je me suis replongé dans le décret
01:19:04 qui avait été publié au journal officiel
01:19:06 le 21 juin 2023, donc il y a quatre mois,
01:19:09 pour demander cette dissolution.
01:19:11 Pourtant, le dossier était bien épais.
01:19:13 Mais toute la difficulté du gouvernement,
01:19:16 et c'est pour cela que cette dissolution
01:19:18 a été retoquée aujourd'hui par le Conseil d'Etat,
01:19:21 c'est de prouver que les personnes
01:19:23 qui ont commis des exactions,
01:19:25 qui ont blessé de nombreux policiers,
01:19:27 on peut peut-être remontrer ces images
01:19:29 qui nous ont tous choqués,
01:19:31 par exemple, ces gendarmes
01:19:35 qui avaient été attaqués à coup de...
01:19:37 - Dans un véhicule. - De mortiers d'artifice,
01:19:40 dans ce fameux véhicule de cocktail Molotov.
01:19:43 Comment justifier que ces membres violents,
01:19:48 radicaux, étaient des membres
01:19:50 des soulèvements de la terre ?
01:19:51 - Donc, le Conseil d'Etat...
01:19:53 Il y avait déjà une première décision,
01:19:55 qui a été jugée sur la forme,
01:19:57 et là, c'est au fond, avec des pièces
01:19:59 qui ont pu être versées par l'exécutif.
01:20:01 - Le décret, je l'ai devant moi,
01:20:03 c'est plus de 3-4 pages.
01:20:05 - Oui. Allez-y, je vous en prie.
01:20:07 - De justification.
01:20:08 - C'était pas juste sur la forme.
01:20:10 Je rappelle que c'était le Conseil d'Etat
01:20:13 saisit en référé sur la décision
01:20:15 de dissolution de Gérald Darmanin.
01:20:17 Donc, le Conseil d'Etat avait pris la décision
01:20:20 de suspendre la dissolution.
01:20:21 Et en fait, il avait estimé que, d'abord,
01:20:24 les soulèvements de la terre
01:20:26 avaient raison de se réclamer
01:20:28 de la désobéissance civile,
01:20:29 donc, il leur donnait acte
01:20:31 de cette forme de militantisme.
01:20:33 Et en plus, le Conseil d'Etat
01:20:36 trouvait que les dégâts étaient limités
01:20:39 et que les violences étaient limitées.
01:20:42 Donc, c'était un jugement de valeur
01:20:44 sur les dégâts et les violences,
01:20:46 qui, moi, à l'époque, m'avaient beaucoup surprise.
01:20:49 - Les dégâts, c'est 20 000 euros,
01:20:51 400 000 euros... - Quand même.
01:20:53 - Et c'est quand même justifié, dans ce décret.
01:20:56 - Regardez la réaction de Dissolution de la terre
01:20:59 après cette décision du Conseil d'Etat
01:21:01 avec ce tweet à l'adresse de Gérald Darmanin.
01:21:04 Vous me direz ce que vous en pensez.
01:21:07 Voilà. "Chez".
01:21:08 C'est une expression "chez les jeunes"
01:21:10 qui dit "bien fait, nain, bien fait pour toi".
01:21:13 C'est un peu puérile, Benoît Mornay ?
01:21:15 - Vous avez très bien expliqué les choses.
01:21:17 Le juge, et on se plie, évidemment,
01:21:19 en décision de justice, détourne
01:21:22 ce qui relève du comportement des individus
01:21:24 qui étaient très violents, à Seine-Sauline,
01:21:27 de ce qui s'est passé,
01:21:28 de la responsabilité de l'association.
01:21:30 Il y a un jugement qui est là.
01:21:32 On en prend acte, on le respecte.
01:21:34 Ça enlève absolument rien à ce qui s'est passé ce jour-là,
01:21:38 qui était extrêmement violent,
01:21:39 et pas seulement sur des dégâts matériels.
01:21:42 - Ce qui veut dire que ça va revigorer
01:21:44 les troupes de cette organisation.
01:21:46 - Ce qui est inquiétant, c'est le glissement.
01:21:49 Remontons à Notre-Dame-des-Landes,
01:21:51 qui, en ce moment, finit par gagner.
01:21:53 Elle finit par gagner sur un projet
01:21:54 qui avait toute la scie et la légitimité démocratique.
01:21:58 Là, on donne raison, encore une fois, à la violence,
01:22:00 sans état d'âme, par le Conseil d'État,
01:22:03 de manière très institutionnelle.
01:22:05 Il y a sans doute des raisons juridiques,
01:22:07 une aïe juridique qui est fondée,
01:22:09 mais globalement, quelle prime à la violence
01:22:12 on est en train de développer ?
01:22:14 Allez-y de bon cœur.
01:22:15 Vous êtes impunis et vous gagnerez contre la démocratie,
01:22:19 contre l'État de droit.
01:22:20 Je trouve que cette accumulation de signaux
01:22:23 qui donne une formidable prime à la violence
01:22:25 sont à la fois extrêmement inquiétants
01:22:28 pour tout un chacun, mais menacent et fragilisent
01:22:31 la démocratie.
01:22:32 - Il y a beaucoup de réactions, déjà, dans la majorité ?
01:22:35 - En tout cas, du côté de la Place Beauvau,
01:22:37 on nous explique, dans l'entourage de Gérald Darmanin,
01:22:41 qu'il n'y aura aucun commentaire à attendre
01:22:43 de la part du ministre de l'Intérieur
01:22:46 ni de son entourage concernant cette décision
01:22:49 de la France.
01:22:50 - Pour rebondir sur ce que vous venez de dire,
01:22:52 il y a une mobilisation des soulèvements de la terre
01:22:55 qui est à prévoir pour le week-end prochain
01:22:58 contre la construction de la 69 dans le sud du pays.
01:23:01 On verra les images qui nous parviendront
01:23:04 de cette mobilisation.
01:23:06 Si elles sont désastreuses, voilà.
01:23:09 Conseil d'État, dons acte.
01:23:10 - Je rappelle juste que le concept de désobéissance civile
01:23:14 veut dire pas de violence et pas de dégradation.
01:23:18 Or, le Conseil d'État, en même temps qu'il légitime
01:23:20 les soulèvements de la terre comme un mouvement
01:23:23 de désobéissance civile, reconnaît l'existence de violences,
01:23:27 de dégradations.
01:23:28 - Il ne fait pas la corrélation entre les individus
01:23:31 et l'organisation.
01:23:32 - Le fondement est là, mais le Conseil d'État,
01:23:35 c'est l'État de droit.
01:23:36 On ne peut pas commencer à commenter une décision de justice.
01:23:40 Le Conseil d'État dit le droit, et la liberté est fondamentale.
01:23:43 - Le Conseil d'État interprète le droit.
01:23:46 - Merci à tous les trois de nous avoir rejoints.
01:23:48 Dans un instant, on marque une pause.
01:23:51 On se retrouve pour la dernière heure de 180 minutes Info.
01:23:54 - Il est 16h et je suis ravie de vous retrouver
01:23:59 pour cette dernière heure de notre émission.
01:24:02 Mathieu Devese, Le Journal.
01:24:04 L'armée israélienne assure avoir pris le contrôle
01:24:07 d'une place forte du Hamas, à Jabalia.
01:24:09 - Il s'agit d'un camp de réfugiés du nord de Gaza.
01:24:12 Selon l'armée, les soldats ont pris ce bastion du Hamas
01:24:16 et ont été détruits.
01:24:17 Lors de cette longue bataille, l'armée israélienne dit avoir
01:24:20 éliminé des terroristes, saisi de nombreuses armes
01:24:23 et découvert des tunnels.
01:24:25 On fait le point sur les dernières avancées militaires
01:24:28 avec Stéphanie Rouquier et Florian Paume.
01:24:30 - Le Tsar continue sa progression et ses objectifs.
01:24:33 Les combats sont extrêmement rudes dans l'enclave.
01:24:37 Nous avons pu échanger avec un soldat israélien
01:24:39 qui participe à ces combats en plein coeur de Gaza
01:24:42 et nous expliquer que la situation sur le terrain
01:24:45 est très compliquée.
01:24:47 - Il y a des embuscades aux chars israéliens.
01:24:49 Les terroristes du Hamas se cachent dans les tunnels.
01:24:53 Lorsque les forces israéliennes arrivent,
01:24:55 ils surgissent de terre pour attaquer ces soldats.
01:24:58 Pour épauler ces hommes sur le terrain,
01:25:01 des postes de cavalerie installés au long de la frontière
01:25:04 bombardent des positions stratégiques du Hamas.
01:25:07 A quelques mètres de nous se trouve un de ces postes de cavalerie.
01:25:11 Des chars sont positionnés, ils attendent des ordres
01:25:15 des obus de mortier en direction de Gaza,
01:25:17 qui se trouve juste derrière, à moins de 5 km.
01:25:21 - Depuis l'attaque du 7 octobre,
01:25:23 les demandes de port d'armes à feu augmentent en Israël.
01:25:26 - Les habitants du pays veulent tout simplement se protéger
01:25:30 face aux risques de nouvelles attaques terroristes.
01:25:33 Pour répondre aux besoins de sécurité,
01:25:35 le gouvernement tente de suivre la cadence.
01:25:38 Un reportage sur place de Vincent Farandège,
01:25:40 avec le récit de Clotilde Payet.
01:25:43 - Comme chaque jour, dans cet établissement
01:25:45 dans la banlieue de Tel Aviv, des dizaines de personnes font la queue.
01:25:49 Certaines viennent acheter une arme,
01:25:51 d'autres suivent une formation de tir.
01:25:54 Ici, des femmes et des hommes de tous âges viennent se former.
01:25:57 - Avec les derniers événements, les massacres
01:26:00 et ce qu'il s'est passé le 7 octobre,
01:26:02 j'ai décidé de m'acheter une arme pour me protéger, moi et ma famille.
01:26:06 - Je suis père, j'ai trois filles, je vis en ville,
01:26:09 mais j'essaie d'être en sécurité autant que je peux.
01:26:12 - Depuis les massacres, les demandes ont augmenté de 100 %.
01:26:15 Presque 200 000 personnes ont postulé pour avoir une arme.
01:26:19 C'est 10 fois plus qu'en temps normal.
01:26:21 Une situation inédite.
01:26:23 - Maintenant, ils sont en sécurité avec les armes.
01:26:26 Ils savent comment utiliser une arme et peuvent être protégés chez eux.
01:26:30 C'est beaucoup mieux qu'avant.
01:26:31 - Face à cette hausse, la procédure administrative a été allégée.
01:26:35 Après une journée de formation, il faut attendre 3 semaines seulement
01:26:39 avant de pouvoir acheter une arme.
01:26:41 Après l'attaque terroriste,
01:26:43 les autorités ont décidé d'alléger la procédure.
01:26:46 - Et puis sachez qu'à Paris,
01:26:47 une influenceuse a été interpellée et placée en garde à vue
01:26:51 pour apologie du terrorisme.
01:26:53 - Il s'agit de cette influenceuse qui avait ironisé
01:26:56 sur la mort d'un bébé israélien.
01:26:58 Souvenez-vous, dans une vidéo, la jeune femme s'était questionnée
01:27:02 sur l'histoire d'un bébé qui aurait été brûlé dans un four
01:27:05 par le Hamas, c'était le 7 octobre dernier.
01:27:08 Après de nombreux signalements,
01:27:10 la jeune femme a été placée en garde à vue.
01:27:12 - La page Justice, avec le 4e jour de procès
01:27:15 pour Eric Dupond-Moretti devant la Cour de justice de la République.
01:27:19 - L'ancien avocat est jugé jusqu'au 17 novembre
01:27:21 pour prise illégale d'intérêt.
01:27:23 On rejoint notre journaliste police-justice Noémie Schultz.
01:27:27 Bonjour, Noémie.
01:27:28 Une audition est très attendue,
01:27:30 celle de l'ancien magistrat François Mollins.
01:27:33 - Oui, elle se fait attendre.
01:27:35 Elle était prévue à 14h,
01:27:36 mais on a pris beaucoup de retard sur le planning.
01:27:39 François Mollins devrait être entendu, on l'espère,
01:27:42 dans l'heure qui vient.
01:27:44 L'enjeu de l'audition est important pour Eric Dupond-Moretti,
01:27:47 qui affirme que François Mollins lui avait conseillé
01:27:51 l'ouverture d'une enquête contre trois magistrats
01:27:54 du Parquet national financier,
01:27:55 avant de s'en indigner dans une tribune publiée
01:27:58 dans le journal Le Monde et de lancer des poursuites contre lui.
01:28:02 L'ancienne directrice de cabinet du garde des Sceaux
01:28:05 est venue à sa rescousse,
01:28:07 téléphone son avis à François Mollins
01:28:09 et qu'il ne l'a à aucun moment alerté
01:28:11 sur un possible risque de conflit d'intérêts.
01:28:14 Que va nous dire à la barre François Mollins,
01:28:17 l'ancien professeur général,
01:28:19 qui est à la retraite ?
01:28:20 Pourquoi n'avait-il pas mis en garde la directrice de cabinet ?
01:28:24 Ce coup de téléphone a été très rapide,
01:28:26 cinq minutes seulement.
01:28:28 L'audience promet d'être électrique.
01:28:30 Quand il était à la cour de cassation,
01:28:32 François Mollins a régulièrement critiqué le garde des Sceaux
01:28:36 et a quand même raconté que le haut magistrat n'a jamais digéré
01:28:40 de ne pas avoir été nommé garde des Sceaux
01:28:42 alors qu'il en rêvait
01:28:43 et d'avoir vu un ancien avocat prendre cette place.
01:28:46 On peut imaginer qu'Eric Bupon-Moretti
01:28:49 ne restera pas sagement assis sur sa chaise
01:28:51 et qu'il prendra le micro à ses avocats,
01:28:54 comme il l'a fait plusieurs fois,
01:28:55 pour poser lui-même des questions à François Mollins.
01:28:59 Merci, Noémie Schultz, pour toutes ces précisions.
01:29:02 Un mot aussi de ces intempéries qui frappent le Pas-de-Calais
01:29:05 et qui sont loin d'être terminées, Mathieu.
01:29:08 Depuis deux heures, le département est à nouveau placé
01:29:11 en vigilance rouge.
01:29:12 Pluie, inondation,
01:29:13 cette nouvelle menace fait craindre le pire aux habitants.
01:29:17 Certains ont dû évacuer leur logement.
01:29:19 Les établissements scolaires resteront fermés
01:29:21 dans 200 communes jusqu'à dimanche soir.
01:29:24 Merci pour toutes ces précisions.
01:29:26 On se retrouvera un peu plus tard.
01:29:28 Je suis en compagnie de Judith Vintrop,
01:29:30 qui est restée grand reporter au Figaro Magazine.
01:29:33 Merci, Christian Poteau, fondateur du GIGN.
01:29:36 Nous accueillons également Alain Knoll sur ce plateau.
01:29:39 Bonjour, merci, monsieur Knoll, d'être venu.
01:29:41 On va parler de la marche qui aura lieu dimanche,
01:29:44 mais j'aimerais quand même vous soumettre
01:29:47 aussi cette inquiétude grandissante
01:29:49 chez nos amis de confession juive,
01:29:51 qui a été observée depuis le 7 octobre.
01:29:53 Vous le savez, il y a eu plus de 1 000 actes antisémites
01:29:56 qui ont été signalés, seulement signalés,
01:29:59 ce qui veut dire qu'il y en a sans doute beaucoup plus
01:30:02 et certains de ces Français changent leur mode de vie
01:30:05 face à l'explosion de ces actes antisémites.
01:30:08 Cette mère et cette grand-mère
01:30:09 ont accepté de témoigner pour nous au micro d'Audrey Bertheau.
01:30:13 -Des modes de vie chamboulés.
01:30:15 Depuis les attaques terroristes du 7 octobre
01:30:17 et l'augmentation des actes antisémites en France,
01:30:20 certaines personnes de confession juive
01:30:23 vivent dans la peur et ont décidé de modifier leur quotidien.
01:30:26 -Me faire livrer pour moi, pour mes enfants,
01:30:29 mes petits-enfants, je ne le fais plus.
01:30:31 Je ne le fais plus parce que je n'ai plus confiance,
01:30:34 je n'ai plus confiance du tout.
01:30:36 J'accompagne mon petit-fils, il a 3 ans,
01:30:40 il fréquente une école israélite.
01:30:43 C'est une scène de guerre.
01:30:45 Quand on accompagne les enfants, on y va,
01:30:48 moi, j'y vais avec la boule au ventre.
01:30:50 -Je vais dans les épiceries cachères
01:30:52 ou dans les boucheries cachères.
01:30:54 Par contre, c'est vrai que je suis en alerte tout le temps.
01:30:57 Donc, je regarde
01:31:00 au cas où je détecterais quelque chose de suspect aux alentours.
01:31:03 -Certains ont même décidé de retirer la mézouza devant chez eux,
01:31:07 cet objet qui contient une prière
01:31:09 pour protéger l'habitation d'une personne juive.
01:31:12 -J'ai retiré la mézouza et ça fait...
01:31:15 Ca fait... Ca fait très...
01:31:17 C'est très bizarre, c'est très curieux comme sentiment.
01:31:20 C'est une peine immense.
01:31:23 C'est une peine immense, j'avais les larmes aux yeux.
01:31:25 -D'autres, comme Agar, ne veulent surtout pas passer ce cap.
01:31:28 -La mézouza, elle reste à sa place.
01:31:31 Et le jour où je pense la retirer,
01:31:35 ça voudrait dire que ce jour-là, je n'ai plus ma place dans ce pays.
01:31:38 -Plus de 1 000 actes antisémites ont été recensés en France,
01:31:41 selon le ministère de l'Intérieur, depuis le 7 octobre.
01:31:44 -Alaine Clolle, ça vous...
01:31:47 Ca vous a triste, ça vous fait peur, vous aussi,
01:31:50 qu'on en soit là, aujourd'hui ?
01:31:52 -Ca m'a triste énormément, parce que...
01:31:54 C'est une...
01:31:57 Une attitude qui est tout à fait insupportable,
01:32:00 qui est tout à fait inacceptable,
01:32:02 de la part des...
01:32:06 Je ne dirais pas des antisémites,
01:32:08 je dirais de ces gens
01:32:12 qui ont viscéralement une haine du juif.
01:32:16 Le terme "antisémite" n'est plus adapté à cette situation.
01:32:22 -Il ne reflète pas suffisamment l'ampleur de la gravité.
01:32:25 -Non, il n'y a plus de...
01:32:28 -Son sens, oui.
01:32:29 -Le sens n'est plus là.
01:32:31 C'est une haine des Juifs qui est clairement exprimée
01:32:36 et que tous les démocrates
01:32:40 et toutes les personnes qui ont un peu d'humanité,
01:32:43 un peu d'intelligence, un peu de connaissances,
01:32:46 un peu de culture, ne peuvent pas accepter.
01:32:49 -Il y avait eu une marche au moment du meurtre de votre maman,
01:32:52 c'était en 2018.
01:32:54 Vous vous étiez dit qu'il y avait peut-être un peu d'espoir,
01:32:58 de soutien, on n'en arrivera jamais à ce genre de choses.
01:33:01 Est-ce que vous êtes surpris de ce retour en arrière ?
01:33:05 -Ecoutez, depuis...
01:33:07 Depuis 1890, ma famille a été en permanence concernée
01:33:12 par la haine du juif.
01:33:16 On a quitté... Ma famille était originaire d'Ukraine.
01:33:19 On a quitté Odessa parce qu'il y a eu des pogroms.
01:33:23 On s'est retrouvés en Allemagne et en Autriche.
01:33:26 En Autriche, on a fui. En Landschluss, en 1938.
01:33:30 On est arrivés en France.
01:33:32 Mes parents, mon père et mon oncle,
01:33:35 ont passé trois ans à Auschwitz.
01:33:37 C'est toujours... Dans notre famille,
01:33:40 il y a toujours eu cela.
01:33:42 Et toute notre famille a été entièrement décimée
01:33:44 depuis la fin du 19e siècle.
01:33:47 Mais nous sommes toujours là, toujours vivants,
01:33:50 toujours juifs et fiers de l'être.
01:33:53 -Vous voulez dire que plus rien ne vous étonne ?
01:33:56 -Plus rien ne m'étonne.
01:33:58 -Judith, un petit commentaire, peut-être, sur ce que vivent...
01:34:02 On a beaucoup parlé des Mézousas, que certains enlevaient
01:34:05 sur leurs portes, de ces personnes aussi qui enlèvent les chaînes,
01:34:09 qui montrent ostensiblement leurs confessions.
01:34:12 On en est réduits, quand même, à ce genre de réflexes
01:34:15 ou de précautions qu'on ne devrait pas prendre.
01:34:19 -Rien ne m'étonne non plus,
01:34:22 mais parce que depuis plus de 20 ans,
01:34:25 on voit la résurgence de la haine anti-juive,
01:34:30 venue non pas, cette fois, de l'extrême droite,
01:34:35 mais venue avec l'islamisme.
01:34:40 Et ça, il faut vraiment être de mauvaise foi,
01:34:44 aveugle, se boucher les oreilles, se cacher les yeux,
01:34:49 pour ne pas vouloir s'en apercevoir.
01:34:53 Le Figaro magazine auquel j'appartiens
01:34:56 est un de ceux qui ont sonné l'alarme le plus tôt.
01:35:00 On n'a pas été les seuls.
01:35:02 Marianne, Le Point, enfin, on peut citer énormément de titres
01:35:07 et d'autres qu'on ne peut pas citer,
01:35:10 qui, depuis 20 ans, écrivent là-dessus, alertent là-dessus,
01:35:13 sans qu'il y ait de réaction à la hauteur
01:35:16 et sans que nos dirigeants, notamment,
01:35:20 consentent à accepter
01:35:23 ce qu'Emmanuel Macron appelle aujourd'hui le "nouvel antisémitisme"
01:35:27 à plus de 20 ans dans ce pays.
01:35:28 -Pour vous, ça faut procéder, du coup,
01:35:32 la présence de Marine Le Pen ?
01:35:33 -Complètement. Je ne connais pas de déclaration antisémite
01:35:38 de Marine Le Pen, au contraire.
01:35:41 Et Serge Karsfeld, que tout le monde connaît,
01:35:45 qui est le président de l'association
01:35:47 des fils et filles des déportés,
01:35:49 qui a dédié sa vie à chasser les nazis,
01:35:52 le dit aujourd'hui dans les colonnes du Figaro,
01:35:55 si le Rassemblement national renonce à tout antisémitisme,
01:36:00 c'est tant mieux, et je m'en réjouis, dit-il.
01:36:03 Je ne vais pas, moi, faire la leçon à Serge Karsfeld.
01:36:06 -Il y a une autre présence qui gêne,
01:36:08 une autre prise de parole qui gêne,
01:36:11 c'est celle de Jean-Luc Mélenchon, qui, sans surprise, n'en sera pas.
01:36:15 Dans l'alliance NUPS, plusieurs formations à gauche
01:36:18 ont décidé de se rendre à la manifestation de dimanche,
01:36:21 ça ne passe pas non plus.
01:36:23 Écoutez Yannick Jadot pour commencer.
01:36:25 -Jean-Luc Mélenchon, au fond,
01:36:29 participe à importer le conflit israélo-palestinien
01:36:34 dans notre société, en considérant que, finalement,
01:36:37 être contre l'antisémitisme en France,
01:36:40 c'est justifier les crimes de guerre,
01:36:43 aujourd'hui, du gouvernement Netanyahou
01:36:46 et de l'armée israélienne dans la bande de Gaza.
01:36:48 Donc, au fond, vous savez, c'est une des formes
01:36:51 de l'antisémitisme dans notre pays, et jouer avec ça...
01:36:55 -Il entretient ça ? -Ah bah oui, son tweet est explicite.
01:36:58 Ce qu'il dit, au fond, "marcher contre l'antisémitisme",
01:37:01 c'est soutenir les bombardements israéliens,
01:37:04 et c'est une faute politique.
01:37:05 -Christian, votre avis sur ce Jean-Luc Mélenchon
01:37:09 qui souffle sur les braises, aujourd'hui ?
01:37:12 -Non, mais, non, Jean-Luc Mélenchon,
01:37:14 rien de métal, alors, donc...
01:37:16 Il fait feu de tout bois, et puis...
01:37:18 Ca paraît, d'ailleurs, tellement terrifiant,
01:37:22 parce que c'est quand même quelqu'un
01:37:24 qui était réputé, à un moment, pour avoir une certaine culture,
01:37:28 une certaine forme d'intelligence, et qui rentre dans ce jeu
01:37:31 démagogique complètement et dangereux,
01:37:34 parce qu'en même temps, c'est dangereux,
01:37:36 me laisse perplexe, mais il a tellement dit de choses
01:37:39 que si on fait la liste... -Il n'en est pas
01:37:42 une outrance près. -Je rejoins ce que disait
01:37:44 M. Knoll, là, sur le fait que c'est plutôt
01:37:47 par rapport à la religion.
01:37:50 Et ça, ce qui me fait peur,
01:37:53 et je dois faire partie de ceux dont on disait tout à l'heure
01:37:57 qu'on faisait pas...
01:37:59 On n'était pas...
01:38:01 On n'avait pas conscience du nouveau problème.
01:38:04 J'ai l'impression que c'est pas un nouveau problème.
01:38:07 Il y avait un journal qui s'appelait "L'Anti-juif", en France.
01:38:11 On a eu une histoire, comme beaucoup de pays européens,
01:38:14 malheureusement, malheureusement,
01:38:17 qui, autour d'une religion, a focalisé
01:38:19 une certaine détestation de cette religion
01:38:22 et des personnes qui l'avaient.
01:38:24 Ca revient, et ça revient à travers,
01:38:26 et c'est ça que je trouve terrible,
01:38:28 à travers un problème qui, au départ, est un problème politique.
01:38:32 Soit on considère qu'Israël est un Etat...
01:38:36 Dans ce cas-là, on est en droit de pouvoir juger de sa politique,
01:38:39 qu'on l'aime ou qu'on n'aime pas.
01:38:42 Il y a des gens qui sont pour et des gens qui sont contre.
01:38:45 On juge la politique d'un Etat.
01:38:47 Mais que ça transpire, ça vienne transpirer dans notre pays
01:38:51 à travers un problème religieux,
01:38:53 et surtout sur des Français,
01:38:55 qui sont d'abord Français.
01:38:57 Je me rappelle cette histoire incroyable
01:39:00 où on nous expliquait qu'on avait peut-être sauvé des Juifs
01:39:03 mais ceux qui n'avaient pas été sauvés,
01:39:05 c'était pas des Français. On croit rêver.
01:39:08 Donc j'ai pas envie qu'on retrouve tout ça
01:39:10 et qu'on en soit encore à un débat
01:39:12 de celui qu'on aime le plus ou le moins.
01:39:15 Et si tout d'un coup manifester
01:39:17 c'est parce qu'on aime moins les Arabes que les Juifs,
01:39:20 ça va pas non plus.
01:39:21 -Alain Collier, qui fait ça ? -Pardon ?
01:39:24 -Qui fait ça ? -Comment qui fait ça ?
01:39:26 -Qui manifeste parce qu'il n'aime pas les Arabes
01:39:29 ou qu'il préfère les Juifs ?
01:39:31 -Qui est sauvé ? -Vous avez vous-même
01:39:34 soulevé la question en disant qu'en gros,
01:39:37 que c'était à travers l'islam
01:39:41 qu'il y avait une montée de...
01:39:43 -J'ai parlé d'islamisme, oui. -Oui, mais l'islamisme...
01:39:47 -Vous écoutez. -Oui, mais j'écoutais.
01:39:49 J'ai un grand âge, mais je suis pas sourd.
01:39:52 -Alain Clal voulait réagir à ce que vous veniez de dire
01:39:55 sur le distinguo,
01:39:58 ou plutôt maintenant, le fait qu'on ne distingue plus
01:40:01 le politique de l'appartenance religieuse.
01:40:04 -Je voudrais dire simplement,
01:40:05 on dit que les yeux sont le reflet de l'âme.
01:40:08 Quand vous regardez les yeux de ce personnage
01:40:11 qui est Jean-Luc Mélenchon,
01:40:15 vous ne voyez que haine, que méchanceté,
01:40:19 que tout ce qu'il dit,
01:40:24 c'est, je dirais,
01:40:27 il n'a pas une bouche, il a une poubelle
01:40:30 à la place de sa bouche.
01:40:31 C'est une ordure.
01:40:33 -C'est quelqu'un de haineux foncièrement.
01:40:36 -Voilà. Tout ce qui sort de son corps,
01:40:39 ce sont des ordures.
01:40:42 -Oui. -Il n'a plus sa place en France,
01:40:45 il n'a plus sa place en tant qu'élu.
01:40:48 D'ailleurs, il n'est plus élu, pour autant que je sache.
01:40:51 -Il va sans doute briguer de nouveaux mandats.
01:40:54 -Oui. -N'en doutons pas.
01:40:56 -Il n'a sans doute pas renoncé.
01:40:58 -Il n'a pas renoncé, mais ce n'est pas la peine qu'il se représente.
01:41:01 -J'aimerais, puisqu'on a beaucoup parlé des instances religieuses,
01:41:05 y compris du côté musulman,
01:41:08 avec ce tweet assez incroyable, il faut le dire,
01:41:11 du CFCM, le Conseil français du culte musulman,
01:41:14 qui n'ira pas, et qui s'en explique comme ceci.
01:41:17 Regardez ce que le CFCM a tweeté sur la question.
01:41:22 On peut avoir le tweet avant de faire réagir Tarek Oubrou,
01:41:25 qui est imam de Bordeaux, et qui nous dira ce qu'il en pense.
01:41:29 Il comprend la réticence des musulmans
01:41:31 à défiler dimanche prochain aux côtés de racistes
01:41:34 anti-musulmans déclarés et assumés.
01:41:36 On avait compris que c'était contre l'antisémitisme.
01:41:39 Il laisse à ses concitoyens la libre appréciation
01:41:42 de participer au nom à la marche.
01:41:44 Bonjour, Tarek Oubrou. Je vous rappelle que vous êtes imam.
01:41:47 Je viens de vous lire le tweet du CFCM.
01:41:50 Ils sont à côté de la plaque.
01:41:51 Approuvez-vous la tenue de cette manifestation ?
01:41:55 Je n'y crois pas. J'appelle les musulmans en tant que citoyens,
01:41:58 parce que c'est une manifestation citoyenne,
01:42:00 de contribuer, comme le reste de leurs concitoyens,
01:42:03 à cette manifestation contre l'antisémitisme
01:42:06 et pour les valeurs de la République.
01:42:08 Donc, il faut laisser le choix aux musulmans.
01:42:12 Ils sont majeurs et vaccinés.
01:42:14 On n'a pas à leur dicter certaines choses,
01:42:17 surtout quand ils s'opposent aux valeurs de la République.
01:42:20 Moi-même, je vais participer à une manifestation organisée
01:42:23 ce dimanche avec le consistoire de Bordeaux,
01:42:27 une manifestation organisée par la LICRA
01:42:30 contre l'antisémitisme et pour la République.
01:42:33 Je pense qu'il ne faut pas hésiter en la matière.
01:42:36 Nos frères et nos concitoyens de confession et d'origine juive
01:42:40 vivent aujourd'hui une grande solitude.
01:42:42 Ils ont besoin d'un geste de la part de leurs concitoyens en général
01:42:47 et des musulmans en particulier.
01:42:48 Donc, il ne faut pas faire l'erreur d'importer un conflit
01:42:52 qui doit rester un conflit politique, localisé,
01:42:55 et de ne pas mondialiser un conflit qui doit être localisé et serré.
01:42:59 - Est-ce que ça vous choque, du coup, la réaction du CFCM ?
01:43:02 Quelle mouche l'a piqué ?
01:43:03 Franchement, là, il détourne complètement l'objectif de la manifestation.
01:43:07 Vous dites que c'est grave, quand même, d'une instance comme ça.
01:43:10 - Le CFCM, lui-même.
01:43:11 Vous savez, les organisations, généralement,
01:43:13 confisquent toutes les communautés.
01:43:15 Moi, je pense qu'il faut laisser les citoyens, en tant que citoyens,
01:43:18 ils ont une conscience et une liberté de conscience.
01:43:21 Et il ne faut pas confisquer une communauté virtuelle
01:43:25 qui n'existe que dans l'esprit de certaines organisations.
01:43:29 - Donc, vous avez le sentiment, la sensation,
01:43:30 qu'il y aura de nombreux musulmans qui viendront en soutien
01:43:33 des rassemblements qui seront organisés un petit peu partout en France ce dimanche ?
01:43:38 - Malheureusement, il n'y aura pas beaucoup de musulmans
01:43:40 parce que la psychologie générale qui traverse cette communauté,
01:43:46 dont une grande partie est vulnérable, susceptible,
01:43:52 ils auront le sentiment de se justifier
01:43:54 parce qu'il ne faut pas tourner autour du pot.
01:43:57 L'antisémitisme, aujourd'hui, c'est un antisémitisme bien qualifié,
01:44:01 bien serré et qui incombe à une partie de la communauté
01:44:05 un antisémitisme culturel.
01:44:07 Et malheureusement, on implique la religion à tort
01:44:10 dans ce processus de haine,
01:44:13 alors que le racisme est interdit par les textes.
01:44:15 Être un antisémitisme, comme je l'ai écrit dans un chapitre de mon ouvrage
01:44:19 qui s'appelle "Appel à la reconciliation",
01:44:22 j'ai considéré un antisémitisme théologiquement
01:44:24 parlant comme un blasphème,
01:44:26 parce que le peuple d'Israël a été choisi par Dieu
01:44:28 selon le verset coranique
01:44:30 et que la majeure partie des prophètes du Coran
01:44:34 sont des enfants d'Israël.
01:44:36 Donc, être haineux à l'égard des enfants d'Israël,
01:44:39 c'est taxer Dieu de se tromper d'élection d'un peuple
01:44:42 qui a marqué et qui marque encore l'histoire.
01:44:46 Merci, Tarek Oubrou.
01:44:47 Je crois que vos mots vous raisonnaient sur ce plateau.
01:44:50 C'est un beau message que vous portez et courageux,
01:44:52 parce qu'effectivement, votre voix,
01:44:55 elle reste malheureusement largement minoritaire
01:44:58 dans les temps troublés.
01:44:59 Je ne crois pas. Il ne faut pas dire ça.
01:45:01 Il y a beaucoup de musulmans silencieux.
01:45:03 Il n'y a qu'à vérifier le CFCM.
01:45:05 Non, mais il ne représente que lui-même.
01:45:07 Il ne représente pas la masse écrasante des musulmans discrets.
01:45:12 Merci en tout cas pour votre prise de position,
01:45:14 sans embâche, il faut le dire.
01:45:16 Peut-être réaction, peut-être tour de table
01:45:17 avant de se refermer sur cette première partie.
01:45:19 Ce que vient de dire Tarek Oubrou a le mérite de la clarté absolue.
01:45:22 On ne peut pas faire plus clair,
01:45:25 à la fois dans l'appel à participer à cette manifestation
01:45:29 ou à d'autres qui sont organisées dans d'autres villes en province,
01:45:33 et à la fois dans le fait qu'il y a un antisémitisme culturel
01:45:39 lié aux populations d'origine maghrébine ou subsaharienne.
01:45:45 Dans le contexte, c'est courageux de sa part de le dire ainsi.
01:45:49 C'est extrêmement courageux.
01:45:50 Il a raison de dire que le CFCM ne représente pas tous les musulmans.
01:45:55 Il dit même qu'il ne représente qu'eux-mêmes.
01:45:57 Comme le CRIF ne représente pas les juifs.
01:45:59 Alain Clolle, pour une dernière réaction, peut-être.
01:46:01 Le plus grand nombre de victimes de l'islamisme,
01:46:05 ce sont les musulmans.
01:46:07 D'une part.
01:46:08 Ensuite, il faut bien comprendre la chose suivante.
01:46:12 C'est que nous ne sommes pas à l'abri,
01:46:15 quiconque nous soyons en France,
01:46:17 d'être un jour le juif d'un islamiste.
01:46:20 Que nous soyons chrétiens, musulmans, protestants, bouddhistes.
01:46:25 Nous ne sommes pas des musulmans dans leur idée.
01:46:29 Et donc, quand ils le pourront, ils nous massacreront tous.
01:46:33 Donc c'est à nous, aujourd'hui,
01:46:36 de faire en sorte qu'ils ne puissent plus nuire à notre civilisation.
01:46:39 La haine est protéiforme, selon vous.
01:46:42 En guise de conclusion, ce sont des paroles très positives.
01:46:45 Je trouve assez courageuse, parce que franchement,
01:46:48 il a beau dire que je ne suis pas tout seul à prêcher dans le désert,
01:46:52 il n'y en a pas beaucoup qui se sont élevés pour dire
01:46:56 qu'il faut les soutenir comme les autres.
01:46:57 Oui, la preuve, c'est qu'on est en train de dire que c'est courageux.
01:47:00 Alors qu'on devrait dire que c'est normal.
01:47:03 C'est ça qui pose problème.
01:47:06 Je voudrais reprendre une réflexion qu'a faite Jacques Attali,
01:47:09 que je trouve intéressante.
01:47:10 Il a dit que la plupart des grands conflits dans le monde
01:47:13 ont été menés au départ par des religions,
01:47:16 suivi de généraux et de marchand d'armes.
01:47:20 Voilà, chercher l'erreur, et puis derrière, il y a la géopolitique.
01:47:22 Mais bon, ça a l'air simpliste, mais ça explique beaucoup de choses.
01:47:26 Et les extrémismes religieux, de quelques bords qu'ils arrivent,
01:47:29 nous conduisent à ça.
01:47:31 La guerre des laïcs, je n'ai pas vu encore.
01:47:33 Ce sera le mot de la fin et la conclusion pour cette première partie.
01:47:36 Merci, Alain Klein, d'être passé parmi nous.
01:47:39 Vous restez avec moi, Judith et Christian.
01:47:41 On accueillera de nouveaux invités sur ce plateau tout à l'heure.
01:47:44 Retour avec vous pour la suite de notre émission 180 minutes info.
01:47:50 C'est aussi de l'actu avec vous, Mathieu Dewez,
01:47:53 le résumé de l'actualité de ce jeudi.
01:47:55 Et à la une, l'armée israélienne déclare avoir pris le contrôle
01:47:58 d'une place forte du Hamas.
01:48:00 Il s'agit d'un camp de réfugiés du nord de Gaza.
01:48:03 Et selon l'armée, les soldats ont pris ce bastion
01:48:05 après dix heures de combat.
01:48:06 Lors de cette longue bataille, l'armée israélienne
01:48:08 dit avoir éliminé des terroristes,
01:48:10 saisi de nombreuses armes et découvert des tunnels.
01:48:14 Le Qatar, de son côté, négocierait une libération d'otages
01:48:17 en échange d'une trêve à Gaza.
01:48:19 Il s'agit de 12 personnes prises en otage le 7 octobre dernier en Israël.
01:48:22 Le pays du Golfe mènerait cette médiation
01:48:25 en coordination avec les États-Unis.
01:48:27 D'ailleurs, la moitié des otages concernés sont américains.
01:48:30 Enfin, alors qu'Emmanuel Macron appelle aujourd'hui
01:48:32 à un cessez-le-feu, selon une source proche du Hamas,
01:48:34 les discussions bloquent sur la durée de la trêve.
01:48:37 Et dans le reste de l'actualité, un adolescent de 14 ans
01:48:40 a été placé en garde à vue après une alerte à la bombe dans un lycée.
01:48:43 Il s'agit d'un lycée de Vizil, une commune située
01:48:45 dans le département de l'Isère.
01:48:47 Et selon les premiers éléments de l'enquête,
01:48:48 l'adolescent aurait passé un coup de fil au lycée Porte de Loisan
01:48:52 avant une alerte à la bombe.
01:48:54 C'est ainsi que les gendarmes ont pu remonter sa trace
01:48:56 et le parquet a requis des mesures éducatives.
01:49:00 Enfin, on vient de l'apprendre, la vigilance rouge
01:49:02 est donc maintenue demain dans le Pas-de-Calais.
01:49:03 Les intempéries qui frappent le département
01:49:05 sont loin, oui, très loin d'être terminées.
01:49:08 Cette nouvelle menace fait craindre le pire aux habitants.
01:49:10 Certains ont même dû évacuer leur logement.
01:49:12 Enfin, pour être tout à fait complet,
01:49:14 sachez que les établissements scolaires
01:49:15 resteront fermés dans 200 communes, et ce, jusqu'à dimanche soir.
01:49:19 -Merci beaucoup pour ce résumé.
01:49:21 Et Judith Vintraub et Christian Potou sont toujours en ma compagnie.
01:49:24 On accueille sur ce plateau Elian Potier,
01:49:27 qui est président d'Urgences Harcèlement.
01:49:29 Bonjour, merci d'être là.
01:49:30 Vous venez aussi récemment d'être nommé,
01:49:32 avec d'autres de vos camarades,
01:49:34 ambassadeur pour le plan de lutte contre le harcèlement scolaire.
01:49:37 Il y a eu une cérémonie ce matin avec Gabriel Attal,
01:49:42 notamment pour sensibiliser,
01:49:43 puisque c'est aujourd'hui la journée de lutte
01:49:45 contre le harcèlement scolaire.
01:49:47 C'est un fléau qui inquiète au plus haut point
01:49:48 désormais l'éducation nationale.
01:49:50 Gabriel Attal qui semble quand même
01:49:52 prendre le problème à bras-le-corps.
01:49:54 Je vous propose de revenir aux principales mesures
01:49:56 qui sont à l'étude par le gouvernement.
01:49:57 Regardez ce reportage.
01:49:59 Ce questionnaire, en fait, il va nous permettre de comprendre
01:50:01 quels sont les problèmes que vous pouvez rencontrer
01:50:04 dans vos relations avec les autres collégiens.
01:50:06 C'est une première.
01:50:08 L'éducation nationale teste une nouvelle méthode
01:50:10 pour lutter contre le harcèlement scolaire.
01:50:12 Avec ce questionnaire, les collégiens s'auto-évaluent.
01:50:16 C'est aussi important que chacun se prenne conscience
01:50:20 que ce qu'il vit n'est pas normal
01:50:22 et qu'on n'a pas de raison d'accepter
01:50:25 d'avoir des injures à répétition,
01:50:28 d'avoir des humiliations.
01:50:29 As-tu peur d'aller à l'école à cause d'un ou plusieurs élèves ?
01:50:33 Est-ce qu'un ou plusieurs élèves t'empêchent
01:50:35 de déjeuner tranquillement à la cantine ?
01:50:37 Trois thèmes sont abordés.
01:50:39 Le rapport qu'ont les élèves avec l'école,
01:50:41 avec les réseaux sociaux et comment ils se sentent.
01:50:44 Le questionnaire est anonyme.
01:50:45 Les professeurs devront ensuite analyser les réponses
01:50:48 selon une méthodologie encore à définir
01:50:51 sans pouvoir déceler des situations particulières.
01:50:54 Tous les élèves du CE2 jusqu'à la terminale
01:50:57 seront soumis à ce questionnaire.
01:50:59 -E. Pottier, ce questionnaire, c'est un début,
01:51:01 mais on imagine que ce n'est pas la solution
01:51:03 qui va tout régler d'un coup.
01:51:05 J'ai été surprise d'apprendre à quel point c'était répandu.
01:51:08 Avec d'autres invités spécialisés de la question,
01:51:11 il y a quelques jours à peine,
01:51:13 j'ai compris que ce n'était pas simplement
01:51:15 un enfant sur dix qui en était victime,
01:51:18 mais un enfant sur cinq,
01:51:20 au niveau du primaire.
01:51:22 Ca commence très tôt,
01:51:23 parfois même en grande section de l'école maternelle.
01:51:26 C'est ce que nous confiait une intervenante
01:51:29 il y a quelques jours.
01:51:30 Vous confirmez ce ratio ?
01:51:32 -Evidemment, le harcèlement,
01:51:34 aujourd'hui, tout le monde peut en être victime.
01:51:37 C'est pour ça qu'on essaye de travailler
01:51:40 avec les jeunes sur, potentiellement,
01:51:43 "Est-ce que tu as déjà été victime
01:51:45 "durant ta scolarité de harcèlement à l'école ?"
01:51:48 C'est fou le nombre de jeunes qui nous disent
01:51:50 qu'ils ont déjà été confrontés durant leur scolarité
01:51:53 au harcèlement ou pas du tout.
01:51:55 L'enjeu des interventions que je mène,
01:51:57 c'est de leur dire que si ils n'ont jamais été victimes
01:52:00 de harcèlement,
01:52:01 "Voilà ce qu'est le harcèlement,
01:52:03 "et voilà ce qu'il faut faire pour agir et lutter contre ça
01:52:06 "pour que vous, après, vous puissiez, justement,
01:52:09 "ne pas être confrontés à ça et, dès cet instant-là,
01:52:12 "dès l'instant que vous êtes agressé,
01:52:14 "verbalement, physiquement ou psychologiquement,
01:52:17 "agir tout de suite."
01:52:18 -C'est quoi cette mission qu'on vous a confiée ?
01:52:21 On l'a compris, dans les établissements,
01:52:23 à l'invitation des chefs d'établissement.
01:52:25 Vous expliquez, devant un parterre d'élèves,
01:52:28 devant une classe, ce que c'est,
01:52:30 en partant de votre expérience personnelle.
01:52:32 -J'en ai longuement parlé,
01:52:34 parce que moi, en 3e prépa professionnel,
01:52:36 j'ai dû quitter mon établissement pour ma sécurité,
01:52:39 parce que mon proviseur me rendait responsable
01:52:42 de ma situation de harcèlement.
01:52:44 Il m'avait dit que si je n'avais pas parlé de ma vie privée,
01:52:47 on n'en serait pas là.
01:52:48 A 15 ans, c'est horrible d'entendre ces mots.
01:52:51 Je voulais faire de cette expérience assez négative
01:52:54 quelque chose de positif.
01:52:57 C'est bizarre à dire, mais c'est comme ça
01:52:59 que j'ai voulu transformer cette expérience,
01:53:02 en allant dans les établissements.
01:53:04 Aujourd'hui, je rencontre des jeunes,
01:53:06 des collégiens, des lycéens,
01:53:07 pour justement parler du harcèlement.
01:53:10 Qu'est-ce que le harcèlement ?
01:53:11 Qui est acteur dans cette situation de harcèlement ?
01:53:14 Vous avez l'harceleur, la victime, les témoins.
01:53:17 Vous avez le témoin passif, le témoin actif.
01:53:20 Qui est là pour agir ?
01:53:21 Tout le monde est là pour agir, mais comment ?
01:53:23 Agir en appelant le 3018
01:53:25 pour signaler des situations de harcèlement à l'école,
01:53:28 de cyberharcèlement,
01:53:29 mais aussi auprès des personnes
01:53:31 dont on peut avoir confiance à l'extérieur de l'établissement
01:53:34 et les différents lieux, comme vous l'avez indiqué,
01:53:37 propices au harcèlement.
01:53:38 Il y a la cour, la classe, les toilettes,
01:53:40 les réseaux sociaux.
01:53:42 Il y a plein d'endroits...
01:53:43 - Est-ce qu'on en fait trop ?
01:53:45 Est-ce qu'on rend peut-être un peu trop important
01:53:49 le rôle des réseaux sociaux ?
01:53:50 - Je pense que les réseaux sociaux, aujourd'hui,
01:53:53 ne sont pas à la hauteur de la lutte contre le cyberharcèlement.
01:53:56 C'est triste à dire, mais j'ai l'impression
01:53:58 qu'ils ne mesurent pas la gravité
01:54:00 de ce que peuvent engendrer des situations de cyberharcèlement.
01:54:04 Là, on avance, parce qu'IL Enfance, je le rappelle,
01:54:06 qui opère le numéro 3018,
01:54:08 a la possibilité de supprimer des contenus
01:54:10 sur les réseaux sociaux.
01:54:12 Dès lors qu'on signale ce contenu,
01:54:15 ça peut être une photo, une publication,
01:54:17 et ils peuvent supprimer ce contenu
01:54:19 dans un délai très court.
01:54:21 On parle de 20 à 30 minutes, si je ne me trompe pas.
01:54:24 Dès l'instant qu'on signale, c'est fait.
01:54:26 Donc, on avance.
01:54:27 Après, ce qui est dommage,
01:54:29 c'est que je ne trouve pas qu'il y a 100 % d'implication
01:54:32 au niveau des réseaux sociaux.
01:54:33 - Le problème, c'est qu'il y a aussi des boucles,
01:54:35 entre soi-disant amis ou élèves,
01:54:37 et que, directement sur Snapchat, ça s'interpelle,
01:54:40 ça se poursuit et ça se harcèle,
01:54:41 y compris le week-end, dans la sphère privée.
01:54:44 C'est difficile à identifier.
01:54:46 Tout simplement, sur les groupes WhatsApp,
01:54:48 les groupes de classe, ça part de là.
01:54:50 Après, ça termine sur Snapchat, où il y a des montages,
01:54:53 des photos éphémères, car elles se suppriment.
01:54:55 Du coup, on n'a plus de preuves, si ce n'est qu'on peut screener.
01:54:59 Mais quand on est victime de harcèlement,
01:55:01 on ne va pas s'amuser à screener, justement, par peur de représailles.
01:55:04 C'est aussi l'enjeu de dire à ces jeunes,
01:55:07 "N'ayez pas peur, signalez-nous ces faits
01:55:09 "pour qu'on puisse vous aider et que vous puissiez être accompagnés."
01:55:12 Tout le monde doit agir.
01:55:14 Une autre question, quand vous intervenez devant ces classes,
01:55:17 ça veut dire forcément,
01:55:18 parce que numériquement, on a bien compris les statistiques,
01:55:21 que vous vous adressez à des harceleurs,
01:55:24 qui sont sans doute là, car ils y sont contraints,
01:55:26 à écouter ce que vous dites.
01:55:28 Vous sentez qu'il peut y avoir une prise de conscience ?
01:55:31 Ou que certains se disent qu'ils n'avaient pas conscience
01:55:34 qu'ils harcelaient, par leur moquerie répétée,
01:55:36 certains des élèves ?
01:55:38 J'espère que c'est le but de pouvoir leur dire
01:55:40 que de l'instant que vous faites...
01:55:42 Que vous agissez tous les jours,
01:55:44 que vous harcelez quelqu'un tous les jours,
01:55:46 que vous leur parlez tous les jours,
01:55:48 que ce soit de la violence physique, psychologique,
01:55:51 c'est une forme de harcèlement, parce que c'est répété.
01:55:54 Il faut arrêter tout de suite,
01:55:56 parce que vous allez potentiellement être confronté à la police,
01:55:59 où on va sûrement vous demander des explications
01:56:02 et donc être condamné.
01:56:03 Donc j'espère que ça peut faire tilt à plusieurs jeunes
01:56:07 et qu'ils vont stopper ça,
01:56:09 parce que c'est juste inhumain.
01:56:11 C'est pas possible de s'en prendre à des jeunes,
01:56:13 entre jeunes.
01:56:15 C'est horrible pour un jeune, même dans sa construction,
01:56:18 de pouvoir subir ce genre de choses.
01:56:20 On a beaucoup de questions à vous poser,
01:56:23 mais Judith a dit quelque chose de très intéressant
01:56:25 quand il a parlé de son cas personnel,
01:56:27 c'est la responsabilité des établissements.
01:56:30 Un proviseur a fait retomber la responsabilité sur ses épaules.
01:56:33 C'est le combat que Gabriel Attal a senti envie de mener.
01:56:36 Il aurait dû prendre ce problème à bras le corps
01:56:39 pour identifier le problème.
01:56:41 -On va voir ce que ça va donner en pratique,
01:56:44 si la mise en oeuvre des objectifs forbicieux de Gabriel Attal
01:56:48 sera à la hauteur,
01:56:49 mais en tout cas, il a donné un formidable coup de pied
01:56:52 dans la fourmilière en qualifiant de "honteux".
01:56:56 Rappelez-vous sa déclaration, il a répété deux fois le mot.
01:56:59 "Honteux, honteux", en parlant des courriers
01:57:03 envoyés par le rectorat de Versailles
01:57:05 aux parents de Nicolas,
01:57:07 qui s'étaient suicidés dans les Yvelines,
01:57:10 et surtout en faisant déclencher
01:57:13 une enquête administrative contre la rectrice,
01:57:16 parce qu'il faut des signes que la punité s'est terminée
01:57:20 et que maintenant, chacun est responsable,
01:57:23 à sa place, d'avoir laissé faire.
01:57:26 Et pardon, juste un mot, vous disiez
01:57:28 que les réseaux sociaux ne se rendent pas compte.
01:57:32 Malheureusement, je pense que vous avez tort
01:57:34 qu'ils s'en rendent compte et qu'ils s'en fichent.
01:57:37 Je suis totalement d'accord.
01:57:38 Ils ne sont pas condamnés.
01:57:41 En Allemagne, il y a un système de pénalités
01:57:44 extrêmement lourd, de pénalités financières.
01:57:47 C'est quand même beaucoup plus efficace
01:57:50 et, à mon avis, il faut manier le bâton
01:57:52 beaucoup plus fort contre les réseaux sociaux.
01:57:54 Je me rappelle une réunion
01:57:56 qu'avait convoquée Marlène Schiappa
01:57:58 dans ses attributions précédentes,
01:58:00 où elle avait convoqué tous les responsables
01:58:02 des réseaux sociaux.
01:58:03 Twitter, par exemple,
01:58:05 le patron de Twitter France
01:58:08 n'avait pas jugé utile de se déplacer.
01:58:10 Il avait envoyé sa chargée de relations...
01:58:13 Pour eux, ce qui compte, c'est d'avoir le maximum de comptes.
01:58:16 Donc il faut taper au portefeuille.
01:58:19 Christian Poteau, peut-être une question à notre invité
01:58:22 ou un commentaire sur un des aspects qu'il a raconté.
01:58:25 Je ne sais pas si ça porte sur les mesures
01:58:27 ou sur la responsabilité.
01:58:29 On n'a pas évoqué les parents encore.
01:58:32 Oui.
01:58:33 Non, mais ce que j'aime en lui,
01:58:35 c'est la manière dont il a approché le problème
01:58:37 pour l'avoir malheureusement lui-même vécu
01:58:41 et l'analyse qu'il en fait.
01:58:42 Je trouve que cette analyse est suffisamment poussée
01:58:46 pour qu'au moins, à travers une décision
01:58:49 qui vient d'être prise,
01:58:50 on se rend compte que peut-être,
01:58:52 en faisant participer des élèves
01:58:54 à un problème qui leur est propre,
01:58:56 c'est une société, les élèves, les ados.
01:58:59 Et donc, ne pas simplement mettre sur le dos,
01:59:03 bien sûr, des éducateurs qui ont une énorme responsabilité,
01:59:06 on l'a dit sur ce plateau plusieurs fois,
01:59:08 peut-être parce qu'ils ne sont pas assez nombreux,
01:59:11 pas assez courageux,
01:59:12 peut-être parce que certains considèrent
01:59:15 que ça fait partie du passage éducatif
01:59:19 pour devenir adulte.
01:59:20 Je crois que c'est vrai.
01:59:22 Il faut arriver à des drames pour que, d'un coup,
01:59:24 des gens réalisent que ça peut avoir une portée
01:59:27 qui va trop loin à un moment si on n'intervient pas.
01:59:31 Voilà, moi, c'est plutôt sous cet aspect-là
01:59:33 que je vois sa présence,
01:59:36 avec, en plus, la question qu'il a soulevée,
01:59:40 qu'est-ce qui va se passer avec ces papiers,
01:59:43 qu'est-ce qu'on va faire, comment ça va être exploité.
01:59:46 Je reconnais que le ministre a fait quelque chose
01:59:49 qui n'a jamais été fait, ce que j'espère,
01:59:51 c'est que ça ne va pas s'imiter à un jour par an,
01:59:54 dire "tiens, aujourd'hui, c'est la journée du harcèlement",
01:59:57 comme les journées machin.
01:59:58 - On n'en est plus, on en parle de plus en plus dans la presse,
02:00:01 on ne s'en tient pas qu'à des journées symboliques.
02:00:04 - J'attends un suivi, comme toujours.
02:00:06 Mais comme le ministre lui-même a parlé de son vécu,
02:00:11 je pense qu'il est assez impliqué
02:00:13 pour faire changer les choses.
02:00:15 - Encore deux petites questions à vous poser.
02:00:18 Vous voyez beaucoup d'élèves,
02:00:20 donc vous avez des tonnes de témoignages.
02:00:23 Pour que les gens comprennent,
02:00:24 parce qu'on a l'impression que c'est facilement identifiable,
02:00:28 un schéma ou un modus operandi qui est toujours le même,
02:00:31 des petits exemples qui pourraient paraître...
02:00:34 qui pourraient être banal aux yeux de beaucoup,
02:00:37 mais qui sont déjà des cas de harcèlement.
02:00:39 Ça commence comment ?
02:00:40 - Ça peut partir d'un élève exclu et qui mange tout seul à la cantine,
02:00:44 ça peut partir d'un jeune qui est pris en dernier
02:00:48 lors des cours de sport, dans les équipes de foot,
02:00:51 et puis ça termine avec des petites réflexions,
02:00:55 des boulettes de papier en classe, derrière le dos du professeur.
02:00:58 Je peux comprendre qu'à certains moments,
02:01:01 certains professeurs ne voient pas ce qui se passe.
02:01:03 On sait très bien que certains jeunes, et même nous, des fois, adultes,
02:01:07 on a tendance à...
02:01:09 On est suffisamment intelligents pour essayer de contrer l'adversaire,
02:01:14 l'adulte qui est en face de nous.
02:01:17 Mais à certains moments,
02:01:18 lorsque des insultes,
02:01:21 lorsque des bousculades se produisent devant le professeur,
02:01:25 dans la classe, on est obligés de l'entendre.
02:01:28 Lorsqu'un élève est souvent absent,
02:01:31 et que c'est assez bizarre, que c'est assez répété,
02:01:33 il faut se poser des questions.
02:01:35 - Dans cette génération, peut-être dans celle d'avant,
02:01:38 mais on ne parlait moins du problème,
02:01:39 c'est souvent autour de la notion de popularité.
02:01:42 Quand vous dites être pris en premier ou en dernier dans une équipe,
02:01:45 chez les filles, c'est être la plus jolie, la plus à la mode,
02:01:48 celle qui suit le plus les codes du moment,
02:01:50 c'est là aussi que ça commence ?
02:01:53 Celle qui ne veut pas rentrer dans le rang ou qui n'est pas normative
02:01:57 se fait prendre pour cible plus facilement ?
02:01:59 Je ne pourrais pas répondre à cette question.
02:02:01 J'ai lu pas mal d'articles qui disaient
02:02:03 que les élèves essaient de se fonder dans la masse,
02:02:05 y compris dans leur code vestimentaire,
02:02:07 pour ne pas se faire identifier...
02:02:09 - Les jeunes sont extrêmement boutonniers.
02:02:13 - Pour ne pas se faire identifier et prendre pour cible
02:02:15 dès le début de l'année, dès la rentrée.
02:02:18 Ça peut commencer comme ça, dès l'instant qu'on ne s'habille pas
02:02:20 de la même manière, qu'on a un style vestimentaire
02:02:22 un peu plus décalé que ceux de ses camarades,
02:02:25 dès l'instant qu'on n'a pas les baskets qui sont à la mode.
02:02:27 Ça peut commencer par ça.
02:02:30 En fait, c'est tout bête, ça commence tout bêtement
02:02:32 et puis ça termine dramatiquement, si on n'en parle pas.
02:02:35 Merci beaucoup de nous avoir rejoints
02:02:38 pour évoquer cette question cruciale
02:02:40 pour toute une génération et pour une génération de parents aussi,
02:02:44 parce qu'on sait des fois comment ça finit
02:02:46 avec les suicides de certains ados.
02:02:49 Avant de se quitter, j'ai encore un thème à vous soumettre
02:02:52 à tous les deux sur les règles de naturalisation.
02:02:56 Est-ce qu'il faut les durcir ?
02:02:57 Eh bien, si l'on en croit un sondage CSA pour CNews,
02:03:00 les Français y seraient favorables à 76 %,
02:03:04 pourtant aujourd'hui, les critères pour obtenir
02:03:06 la nationalité française sont quand même déjà nombreux.
02:03:08 Regardez ce que ça donne dans le détail avec Augustin Donatio.
02:03:13 Pour être naturalisé français,
02:03:15 la personne étrangère doit répondre à différents critères.
02:03:19 Premier cas de figure, si le demandeur vit sur le sol français,
02:03:22 ce dernier doit être majeur et doit résider en France
02:03:26 depuis au moins cinq ans, sauf cas particulier,
02:03:28 comme les personnes reconnues comme réfugiées, par exemple.
02:03:31 L'individu doit disposer d'un titre de séjour valide
02:03:35 au moment de sa demande et ne doit pas faire l'objet
02:03:38 d'un arrêté d'expulsion ou d'une interdiction de présence
02:03:41 sur le territoire.
02:03:42 Autre cas de figure, si la personne étrangère
02:03:44 ne vit pas sur le sol français, elle doit être majeure,
02:03:48 exercer une activité professionnelle publique ou privée
02:03:51 qui présente un intérêt particulier pour l'économie,
02:03:54 la culture ou l'État français.
02:03:56 Elle doit être engagée dans une formation régulière
02:03:59 de l'armée française et enfin être volontaire
02:04:02 du service national.
02:04:04 Dans tous les cas, le demandeur doit savoir parler
02:04:07 et comprendre le français.
02:04:08 Les démarches sont à effectuer auprès d'une préfecture,
02:04:11 mais il faut être patient.
02:04:12 Il faut compter entre 24 et 30 mois
02:04:15 avant de pouvoir passer l'entretien d'assimilation.
02:04:18 En 2022, selon l'INSEE, 59 900 personnes
02:04:22 ont été naturalisées françaises.
02:04:24 -Vous le comprenez, ce sondage,
02:04:26 en tout cas le résultat, le ratio qu'on a obtenu
02:04:29 de plus de...
02:04:31 Enfin, 3 Français sur 4, pardon,
02:04:33 qui sont pour qu'on durcisse encore
02:04:35 les règles d'obtention de la nationalité ?
02:04:38 -Je le comprends, mais quand on voit ce qui...
02:04:41 Quand on connaît la réalité, que je connais un peu,
02:04:43 sur la facilité ou non d'être...
02:04:47 D'être naturalisée,
02:04:49 qui n'est pas facile du tout, du tout, en France, vraiment,
02:04:53 je comprends aussi ce qui se passe au niveau des citoyens.
02:04:57 Vu ce qu'ils voient et tout, ils auraient l'impression
02:05:00 que si, justement, on ne mettait pas en place des mesures
02:05:04 trop difficiles,
02:05:06 certains naturalisés pourraient peut-être
02:05:09 être le loup dans la bergerie.
02:05:10 Il faut faire attention, demander beaucoup plus de choses.
02:05:14 C'est toujours cette réaction qu'il peut y avoir
02:05:16 dans un sondage par rapport à une situation
02:05:19 de quelqu'un qui doit rejoindre l'accord.
02:05:21 -Mais dans les faits, il y a des garde-fous.
02:05:24 -Sincèrement, pour l'avoir vécu personnellement,
02:05:27 à la fois en tant que fonctionnaire,
02:05:29 mais également parce que dans mon entourage, j'ai connu ça,
02:05:32 c'est pas simple du tout.
02:05:34 -Est-ce qu'on fait un amalgame entre immigration
02:05:37 au sens d'obtenir des papiers, des visas de travail,
02:05:40 la possibilité de venir sur notre territoire,
02:05:43 et la naturalisation, qui est un échelon supérieur ?
02:05:46 -Oui, je pense que beaucoup de gens pratiquent cet amalgame.
02:05:49 Mais pour connaître aussi pas mal de cas particuliers,
02:05:54 c'est un peu n'importe quoi, maintenant.
02:05:56 Je vois des gens auxquels on refuse la naturalisation
02:05:59 pour des raisons obscures, parce qu'ils ont été soumis
02:06:03 à des questions sans qu'eux n'y t'aient,
02:06:05 extrêmement compliquées, on ne savait même pas
02:06:08 où voulait en venir la personne qui posait la question
02:06:11 au candidat à la naturalisation.
02:06:13 Et d'un autre côté, des gens naturalisés,
02:06:16 parce que vous savez que jusqu'à présent,
02:06:18 il faut assister à des cours de français,
02:06:20 mais assister seulement.
02:06:22 On n'est pas jugé à la compréhension du français.
02:06:25 -Ah non, il y a un examen. -Ca, c'était pas normal.
02:06:28 -Il y a un examen. Si, si, si, je suis formel.
02:06:31 -Tout à fait. -Il y a un entretien
02:06:33 pour voir si on maîtrise la langue française.
02:06:35 -C'est tout à fait récent.
02:06:37 Avant, c'était juste l'assiduité qui était donnée.
02:06:40 -Merci pour vos commentaires sur ce sondage.
02:06:43 C'est "News" qu'on voulait vous soumettre.
02:06:45 Dans un instant, "Punchline" avec Laurence Ferrari.
02:06:48 Je vous retrouve demain dès 14h pour la dernière édition.
02:06:52 A bientôt.
02:06:53 ...

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