180 Minutes Info (Émission du 21/11/2023)

  • l’année dernière
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi
Transcript
00:00:00 Bonjour et bienvenue. C'est un plaisir de vous retrouver,
00:00:02 évidemment, comme chaque jour,
00:00:03 pour notre édition 180 minutes info,
00:00:06 avec Yvan Rioufol, dans un instant,
00:00:08 qui va m'aider à décrypter l'actualité de ce mardi,
00:00:10 et puis le grand retour au JT de Vincent Farandej.
00:00:15 Bienvenue, Vincent.
00:00:16 On est ravis, évidemment, de vous avoir parmi nous.
00:00:18 Ce sera juste après l'éphéméride du jour.
00:00:20 À tout de suite.
00:00:21 Chers amis, bonjour.
00:00:27 Aujourd'hui, l'Église commémore la présentation de Marie au Temple.
00:00:32 Cet épisode n'est pas raconté dans les évangiles officiels,
00:00:35 mais dans un évangile dit apocryphe,
00:00:37 en l'occurrence, le protévangile de Jacques.
00:00:40 Ce texte raconte qu'après la naissance de la Vierge Marie,
00:00:44 ses parents, qui s'appelaient Anne et Joachim,
00:00:47 décident de l'emmener au Temple de Jérusalem
00:00:50 pour la consacrer à Dieu et lui montrer ainsi leur gratitude.
00:00:54 Toujours selon ce texte,
00:00:56 la petite fille qui était Marie s'est mise à courir
00:00:59 vers l'entrée du Temple sans même se retourner,
00:01:01 comme si elle voulait entièrement se consacrer à Dieu,
00:01:04 alors qu'elle était encore à l'âge de jouer à la poupée.
00:01:07 C'est ce symbole que l'Église veut mettre en valeur.
00:01:10 Elle veut rappeler que la mère de Dieu s'est entièrement donnée,
00:01:14 sans esprit de retour.
00:01:16 C'est la raison pour laquelle les religieux et les religieuses
00:01:19 du monde entier renouvellent aujourd'hui les vœux
00:01:22 qu'ils ont prononcés lorsqu'ils ont tout quitté
00:01:24 pour se donner entièrement à Dieu.
00:01:27 Je vous laisse avec cette prière rédigée par saint Alphonse de Liguori
00:01:31 à l'occasion de cette fête.
00:01:33 Marie, je vous donne mon esprit
00:01:36 pour qu'il s'occupe de vous sans cesse
00:01:38 et mon cœur pour vous aimer à jamais.
00:01:41 C'est tout pour aujourd'hui.
00:01:43 À demain, chers amis. Ciao.
00:01:45 Magnifique citation pour entamer cette émission.
00:01:48 Et tout de suite, le journal avec vous, Vincent.
00:01:51 Bonjour, Vincent.
00:01:52 Les soldats de l'armée israélienne
00:01:54 vont combattre dans le nord de la bande de Gaza.
00:01:56 Selon Tssal, les frappes ARN se poursuivent
00:01:58 également aux abords du camp de Jabalia,
00:02:00 notamment des bombardements qui visent à détruire
00:02:03 les tunnels creusés par le Hamas,
00:02:04 le Hamas qui, par ailleurs, accuse l'armée israélienne
00:02:07 d'avoir frappé l'hôpital indonésien ces dernières heures.
00:02:10 Et puis, une libération totale ou partielle
00:02:12 des otages détenus par le Hamas.
00:02:14 Le Qatar a affirmé qu'un accord était tout proche,
00:02:17 libération d'otages contre une trêve dans la bande de Gaza.
00:02:20 Pendant ce temps, les familles des personnes détenues
00:02:23 par le Hamas font pression sur le gouvernement israélien.
00:02:26 Ces familles de victimes se sont réunies par centaines hier
00:02:28 à Tel Aviv.
00:02:30 Reportage de Thibault Marcheteau avec Fabrice Elsner
00:02:32 et Mathilde Ibanez.
00:02:34 -Hé ! Hé ! Hé !
00:02:35 -Hé ! Hé !
00:02:36 -Depuis 46 jours, les familles d'Omer, 22 ans,
00:02:40 d'Orfi, 10 ans, ou encore d'Aviv, 2 ans,
00:02:43 n'ont aucune nouvelle de leurs proches.
00:02:45 En ce jour particulier, la journée internationale
00:02:48 des droits des enfants, ces familles se sont réunies ici,
00:02:51 devant l'UNICEF, pour demander des actions concrètes
00:02:54 de l'association. C'est le cas de Yahir,
00:02:56 dont trois membres de sa famille sont encore détenus
00:02:58 dans la bande de Gaza.
00:03:00 -Je veux de l'UNICEF qu'elle obtienne des informations
00:03:02 et qu'elle dise au Hamas, "Vous kidnappez des enfants,
00:03:07 "on veut voir ces enfants, c'est ce qu'on exige."
00:03:10 -Comme lui, d'autres familles sont présentes ici
00:03:13 avec un objectif, faire pression et retrouver leurs enfants.
00:03:17 -We can't keep silent, we can't...
00:03:20 Nous ne pouvons pas garder le silence
00:03:22 et nous ne pouvons pas laisser cela devenir un sujet d'actualité.
00:03:25 Il s'agit de nos enfants, de nos familles, de notre sang.
00:03:28 -Euh...
00:03:30 -Car depuis l'attaque du 7 octobre dernier en Israël
00:03:33 et l'offensive de Tzahal contre Gaza,
00:03:36 les familles des otages se sentent abandonnées.
00:03:38 En tout, il y aurait près de 40 enfants
00:03:40 encore détenus par le Hamas,
00:03:42 et même si l'armée israélienne avance dans la bande de Gaza,
00:03:45 personne ne sait où sont les otages.
00:03:48 -Et dans le même temps, une réaction sur Twitter
00:03:50 de Benyamin Netanyahou.
00:03:52 -J'ai rencontré les familles des personnes enlevées
00:03:55 qui sont toujours dans mon coeur et guident mes actions.
00:03:58 Nous n'arrêterons pas les combats
00:04:00 tant que nous n'aurons pas ramené nos otages chez eux,
00:04:03 détruit le Hamas et veillé à ce qu'il n'y ait plus de menaces
00:04:06 venant de Gaza.
00:04:07 Pendant ce temps, la France renforce son aide humanitaire à Gaza.
00:04:11 10 tonnes de matériel médical vont être livrées.
00:04:14 Un porte-hélicoptère doit arriver en Égypte prochainement.
00:04:17 Par ailleurs, 50 enfants pourront être accueillis
00:04:20 dans les hôpitaux français.
00:04:22 -Les familles des otages
00:04:23 continuent elles de livrer le récit
00:04:25 de cette terrible matinée du 7 octobre.
00:04:27 -Vous allez entendre l'histoire de Lavi avec son mari et ses deux filles.
00:04:31 Ils ont tous été mis en joue par les soldats du Hamas.
00:04:34 Le père de famille, lui, a été enlevé par les terroristes.
00:04:37 Avec ses deux filles, elle doit désormais composer
00:04:40 avec son absence, Marie-Victoire Diodonné,
00:04:43 avec Adrien Spiteri.
00:04:46 -Six semaines après l'attaque,
00:04:48 Lavi est encore hantée par les images des massacres.
00:04:51 Ce jour-là, retranchée dans sa maison,
00:04:53 elle tente de rassurer l'une de ses filles dans ses bras.
00:04:56 Les terroristes du Hamas
00:05:00 viennent de prendre pour cible Kiboutzna Halouz.
00:05:03 Après trois heures de cris et de violence,
00:05:06 son mari est enlevé.
00:05:07 Devant les enfants, ils ont quelques instants pour se dire adieu.
00:05:11 -Je lui ai dit que je l'aimais,
00:05:14 que je gardais nos filles, que je l'attendais.
00:05:16 Je lui ai dit aussi, "Ne joue pas au héros,
00:05:19 "parce que je veux que tu reviennes ici."
00:05:21 -Aujourd'hui, ces deux filles se demandent
00:05:26 où est passé leur père.
00:05:27 -Il faut que le monde entier comprenne
00:05:30 qu'Homri a été enlevé de notre maison,
00:05:33 en caleçon, sans chaussures,
00:05:34 et que nous avons besoin qu'il revienne.
00:05:37 -Il y a plusieurs semaines, Lavi a appris
00:05:39 que son mari se trouvait à Gaza.
00:05:41 Depuis, elle est sans nouvelles.
00:05:43 -Nous ne voulons pas attendre 5 ou 6 ans
00:05:46 avant qu'ils ne reviennent.
00:05:48 Ces personnes sont des citoyens, ce ne sont pas des soldats,
00:05:55 et il faut qu'ils reviennent.
00:05:56 -Lavi vit désormais avec ses parents et ses deux filles
00:06:02 dans le kiboutz, ce Kramim,
00:06:03 une petite communauté à la frontière de la Cisjordanie.
00:06:07 -Le reste de l'actualité, à présent,
00:06:11 dans la Drôme, c'est la consternation
00:06:13 après la mort de Thomas, âgé d'à peine 16 ans.
00:06:16 -Le jeune homme a été tué à coups de couteau
00:06:18 alors qu'il participait à un bal dans la salle des fêtes
00:06:21 de Crépole, dans la Drôme.
00:06:23 Ses camarades de classe, les habitants de la petite commune,
00:06:26 sont sous le choc.
00:06:28 -C'est une petite commune sonnée après le drame.
00:06:32 Un déchaînement de violence
00:06:34 que les habitants de ce village de 550 habitants
00:06:37 n'arrivent pas à expliquer.
00:06:39 -Aujourd'hui, je pense que tout le monde est en état de choc.
00:06:42 On est choqués de voir ce gamin de 16 ans.
00:06:45 C'est pas possible. J'ai du mal à admettre.
00:06:47 -On comprend pas. C'est inexplicable.
00:06:50 -On n'est pas en sécurité nulle part,
00:06:53 qu'on soit à Paris, qu'on soit à Crépole.
00:06:55 Voilà, les gens... Les gens sont haineux.
00:06:59 -L'adolescent a été scolarisé ici, au lycée du Dauphine,
00:07:02 à Romand-sur-Isère, où une minute de silence
00:07:04 a été observée ce lundi en sa mémoire.
00:07:07 Certains de ses camarades étaient présents lors du drame.
00:07:10 -Quand je suis parti, c'était vers 1h45,
00:07:12 pour partir, rentrer chez moi.
00:07:14 Je suis passé devant le groupe,
00:07:16 parce que, je sais pas, ils attendaient, comme ça, en cercle.
00:07:19 Et puis je me disais, y avait un truc qui... C'était louche.
00:07:23 C'est que le lendemain matin que j'apprends par un ami à moi
00:07:26 qu'il y a eu à mort des blessés.
00:07:29 -Ils ont lancé des coups de couteau à vue.
00:07:31 Ils savaient même pas où ils plantaient.
00:07:34 La barbarie pure, c'est inadmissible.
00:07:36 J'ai perdu un de mes meilleurs amis. C'est inadmissible.
00:07:39 -Le meurtre de Thomas a suscité l'effroi et l'indignation
00:07:42 chez les élus de Romoy.
00:07:44 Tous ont exprimé leur condoléances à la famille du jeune homme.
00:07:47 -On en vient à ce constat accablant dressé par la civise
00:07:50 et la Commission indépendante sur l'inceste
00:07:53 et les violences sexuelles faites aux enfants.
00:07:56 -Selon l'organisation, seuls 8 % des victimes d'inceste
00:07:59 ont bénéficié d'un soutien.
00:08:00 Le rapport pointe également un dysfonctionnement de la justice.
00:08:04 Voici un passage de Jules Benaud avec Sarah Varni.
00:08:07 -Elles sont venues faire entendre leur sentiment d'injustice.
00:08:10 Ces mères protectrices, qui dénoncent l'inceste
00:08:13 dont sont victimes leurs enfants, subissent souvent une double peine,
00:08:17 avec une justice qui se retourne contre elles.
00:08:19 -J'ai déposé plainte, j'ai tout fait dans les règles.
00:08:22 Je me retrouve punie.
00:08:24 C'est mes enfants aussi qui sont punis,
00:08:26 parce qu'ils sont placés dans un centre.
00:08:29 Ils ont raté l'école, ils ont raté plusieurs jours de l'école.
00:08:33 Ils sont en destruction morale, physique, psychologique et même sociale.
00:08:39 -Face à cette situation,
00:08:40 la civile souhaite améliorer le traitement judiciaire.
00:08:43 -Il faut changer les pratiques professionnelles,
00:08:46 il faut créer des dispositifs de protection,
00:08:49 mais il faut aussi que la loi dise clairement
00:08:52 qui doit être protégé.
00:08:55 Si c'est l'enfant, il faut qu'une législation plus impérative
00:08:59 fixe le cadre de la protection de l'enfant.
00:09:01 C'est pourquoi nous avons préconisé plusieurs mesures
00:09:05 qui vont garantir la mise en sécurité immédiate
00:09:08 de l'enfant qui révèle des violences.
00:09:11 -La commission a rendu au gouvernement son rapport
00:09:14 qui comprend 82 préconisations pour lutter contre ce crime de masse
00:09:17 qui touche, selon elle, 160 000 enfants chaque année.
00:09:21 -Les civils !
00:09:22 -Sandrine Jossot sort du silence.
00:09:25 -La députée qui accuse le sénateur de l'avoir drogué
00:09:28 pour l'agresser sexuellement s'est exprimée hier.
00:09:31 C'est un devoir de vérité pour l'élu de Loire-Atlantique.
00:09:34 -J'ai cru mourir.
00:09:37 D'abord, j'ai cru mourir d'une crise cardiaque.
00:09:39 J'ai cru mourir parce que je pensais qu'il allait abuser de moi
00:09:44 parce que dans l'ascenseur, je ne tenais plus debout.
00:09:47 C'est juste horrible.
00:09:49 -Vous subissez un stress post-traumatique ?
00:09:52 -Oui. Voilà pour l'essentiel.
00:09:54 Tout de suite, l'actualité sportive avec vous.
00:09:58 -Retrouvez votre programme de choix avec Autosphère,
00:10:01 premier distributeur automobile en France.
00:10:04 -Ce soir, c'est le dernier match de qualification
00:10:09 pour les Bleus face à la Grèce.
00:10:10 Une victoire ferait du bien au moral.
00:10:13 Des troubles de Didier Deschamps, un reportage de Julie Yalap.
00:10:17 -L'enjeu ne sera pas sur le terrain, mais bien dans le vestiaire.
00:10:20 Déjà qualifié pour l'Euro, Didier Deschamps et ses Bleus
00:10:24 devront gérer face à la Grèce ce soir et trouver de la motivation.
00:10:28 -Pour nous, il y a des points en jeu,
00:10:30 mais ça ne va pas changer le classement aujourd'hui.
00:10:34 C'est un match international.
00:10:36 Du côté de la Grèce, ils seront jugés par rapport à ce qu'ils auront fait
00:10:41 et de notre côté aussi.
00:10:43 -Un discours qui passe forcément auprès des joueurs.
00:10:46 -La motivation, je parle pour moi,
00:10:50 je l'ai à chaque fois que je rentre sur un terrain.
00:10:53 Je suis motivé à l'idée de gagner un match.
00:10:55 C'est la même chose pour mes coéquipiers.
00:10:58 -La tentation de se ménager pourrait être forte et pourtant.
00:11:02 -Le meilleur moyen d'éviter de se blesser,
00:11:05 c'est de prendre le match au sérieux, de jouer à fond,
00:11:08 de ne pas être sur la retenue.
00:11:10 -Au sélectionneur, d'enfiler sa casquette de gestionnaire.
00:11:13 -On peut être très bien, pas fatigué,
00:11:15 et c'est là qu'on peut avoir un pépin.
00:11:18 Celui qui est peut-être un peu moins bien, ça va passer.
00:11:21 On n'est jamais à la brise.
00:11:23 -Vincent a déjà prévu de gérer les temps de jeu
00:11:26 pour ce dernier match de qualification,
00:11:28 puisque 8 de ses hommes, dont Kylian Mbappé,
00:11:31 joueront en club dès vendredi.
00:11:32 -Vous avez profité de votre programme de choix
00:11:35 avec Autosphère,
00:11:36 premier distributeur automobile en France.
00:11:39 -Merci, Vincent.
00:11:40 A tout à l'heure, dans un instant,
00:11:42 c'est Yvan Rioufol et Célia Barotte
00:11:44 qui seront avec moi sur ce plateau
00:11:46 pour commenter ce qui se passe à Crépole-Lémois,
00:11:49 l'émotion toujours qui s'empare de ce petit village de la Drôme,
00:11:53 et de ce village de l'entour,
00:11:55 parce qu'on entendra des témoignages
00:11:57 autour du restaurant tenu par les parents de Thomas,
00:12:00 16 ans, ce garçon décédé.
00:12:01 On parlera de l'enquête et de ses avancées.
00:12:04 (Générique)
00:12:06 -De retour pour débuter le décryptage de l'actualité
00:12:09 en ce début de semaine.
00:12:10 On va parler de ce village qui est toujours traumatisé
00:12:13 et de ce bilan de victimes qui est lourd,
00:12:15 car il y a de nombreux blessés, outre la mort de Thomas,
00:12:19 à Crépole, dans la Drôme,
00:12:20 et de ce village où ses parents ont leur restaurant.
00:12:23 Vous allez l'entendre, les langues se délient
00:12:26 et les esprits sont toujours choqués.
00:12:28 Miquel Dos Santos, à Haute-Rive.
00:12:30 -C'est dans cette petite ville de la Drôme
00:12:33 que se trouve, juste derrière moi,
00:12:35 le restaurant des parents de Thomas.
00:12:37 Tous les commerçants de la rue connaissaient cette famille.
00:12:41 Beaucoup ne souhaitent pas s'exprimer devant les caméras
00:12:44 par respect, mais tous évoquent une famille exemplaire,
00:12:48 des travailleurs qui n'ont jamais causé le moindre souci,
00:12:51 des enfants tous serviables et souriants.
00:12:53 Ceux qui ont accepté de nous parler
00:12:55 expriment leur tristesse,
00:12:57 mais aussi leur colère, parfois avec des mots durs.
00:13:00 -La réaction, déjà, c'est la tristesse.
00:13:03 Et puis, c'est une réaction de ras-le-bol, aussi.
00:13:08 Franchement, aujourd'hui, il ne peut pas y avoir une fête
00:13:11 sans qu'il y ait une bagarre, des problèmes.
00:13:13 C'est compliqué de laisser sortir les enfants.
00:13:16 On a toujours peur de laisser sortir nos enfants.
00:13:19 Dès qu'il y a une fête, il y a toujours des bandes
00:13:21 qui débarquent et qui viennent pour foutre la merde.
00:13:25 -Des commerçants et des habitants de cette ville de Haute-Rive
00:13:28 qui se rendront tous ou presque à la marche blanche organisée
00:13:32 demain à 13h30 à Romance-Urizer,
00:13:34 une manière d'exprimer leur colère,
00:13:36 mais surtout leur solidarité avec une famille endeuillée.
00:13:40 -Bonjour, Célia Barotte. -Bonjour, Jean-Denis.
00:13:42 -Précisément, où en est cette enquête ?
00:13:45 -L'enquête pour meurtre et tentative de meurtre
00:13:47 en bande organisée continue.
00:13:50 Les enquêteurs progressent très vite,
00:13:52 selon le procureur de la République de Valence.
00:13:54 La circonstance aggravante de bandes organisées
00:13:57 permet aux enquêteurs de disposer de moyens et de techniques
00:14:00 d'investigation plus larges. En moins de 24h,
00:14:03 il y a eu plus d'une cinquantaine d'auditions de témoins.
00:14:06 Des planches de photos ont été présentées aux témoins.
00:14:09 Des analyses de connexion au relais téléphonique
00:14:12 sont également en cours.
00:14:14 Des enquêtes sur des auditions, des investigations
00:14:17 qui progressent pour pouvoir identifier les auteurs.
00:14:20 -Envenons-nous des informations sur le profil
00:14:22 et les motivations des agresseurs.
00:14:24 -Selon les premiers témoignages recueillis par les enquêteurs,
00:14:28 les suspects leur ont été présentés
00:14:30 comme formant un groupe venu pour en découdre
00:14:32 avec les personnes présentes.
00:14:34 Selon le procureur de la République de Valence,
00:14:37 les individus qui forment ce groupe
00:14:39 ne sont pas tous originaires de la même ville.
00:14:42 L'identité entre les suspects possibles
00:14:44 et en cours d'identification ne semble pas reposer
00:14:47 sur une logique de territoire.
00:14:49 Des techniques d'analyse criminelle
00:14:51 sont mises en oeuvre pour recouper les indices
00:14:54 livrés par les témoins sur les tenues, les signes distinctifs,
00:14:57 les comportements des agresseurs.
00:14:59 Elles permettent aussi d'exploiter les renseignements
00:15:03 sollicités auprès des systèmes de vidéoprotection urbaine,
00:15:06 des endroits où les suspects ont pu trouver refuge.
00:15:09 Le déroulé exact de la soirée se précise d'heure en heure.
00:15:12 De localisation des suspects,
00:15:14 on pourrait s'attendre à des interpellations
00:15:16 dans les jours à venir.
00:15:18 - Merci pour ces précisions.
00:15:19 Yvan Rioufol, on voit que ça va vite.
00:15:21 On imagine que l'issue sera sans doute
00:15:24 qu'on interpellera un bon nombre de ces agresseurs.
00:15:27 On se concentre sur ce qu'a dit Gérald Darmanin,
00:15:30 qui avait déjà utilisé le mot d'ensauvagement
00:15:33 à propos de faits de cette nature.
00:15:35 Il l'a redit hier, sans emballage.
00:15:38 Il a dit que c'était ignoble, inacceptable,
00:15:41 que cela s'appelle l'ensauvagement.
00:15:43 Pour vous, il est heureux qu'un ministre appelle un chat un chat,
00:15:47 c'est-à-dire qu'il mette les mots sans pudeur
00:15:50 sur la situation et la...
00:15:52 Comment dire ? L'urgence de la situation
00:15:54 que traverse notre pays ?
00:15:56 - Non, ce serait se contenter de peu.
00:15:58 L'ensauvagement n'est pas le mot qui le convient.
00:16:01 - Quel est le mot ?
00:16:02 - Je m'explique. L'ensauvagement voudrait dire
00:16:04 que des deux côtés, il y aurait eu des sauvages.
00:16:07 C'était un ensauvagement unilatéral.
00:16:09 C'était un groupe de jeunes voyous
00:16:11 qui a voulu semer la terreur,
00:16:13 qui a voulu la semer la terreur.
00:16:15 Certains témoins, relatés dans la presse écrite,
00:16:18 ont voulu planter des blancs.
00:16:20 Donc, il y a eu une occultation, au départ,
00:16:22 une sorte de pudeur à ne pas désigner
00:16:24 quelle était l'origine de ces gens-cités,
00:16:27 de ces jeunes-cités.
00:16:28 On devine bien quelle est l'origine des gens-cités
00:16:31 qui ont voulu...
00:16:32 - On n'a aucune précision sur le profil,
00:16:35 sur leur motivation. - J'entends bien.
00:16:37 - On attendra une communication du procurat.
00:16:40 - On ne sait pas d'où ils viennent,
00:16:42 ce qui s'est passé, etc.
00:16:43 On sait très bien d'où ils viennent.
00:16:45 Je soutiens qu'il y ait une sorte de guerre de territoire.
00:16:49 Ces jeunes-là ont voulu s'imposer
00:16:51 dans un lieu clos, qui était ce bal populaire,
00:16:54 ce bal d'un petit village rural,
00:16:56 dans lequel ils ont été éjectés
00:16:58 parce qu'ils y portaient des couteaux.
00:17:00 Il y a eu aussi, me semble-t-il,
00:17:02 une manière de vouloir forcer une intimité d'un groupe.
00:17:05 Donc, j'y vois aussi non seulement un acte de terreur,
00:17:08 non seulement d'ailleurs un acte motivé par la haine.
00:17:11 Cette fois, ce n'est pas la haine du juif,
00:17:14 comme ça a pu l'être ailleurs,
00:17:16 mais la haine du blanc, du français.
00:17:18 Il faudrait cesser quand même de fermer les yeux
00:17:20 sur cette considération-là.
00:17:22 Quand j'entends Darmanin dire "ensauvagement",
00:17:25 c'est aussi frustrant que d'entendre
00:17:27 les commentateurs parler de Rix.
00:17:29 Il n'y a pas plus de Rix que d'ensauvagement.
00:17:32 Ça a été une sorte d'offensive,
00:17:34 une sorte de razzia, en tout cas une offensive
00:17:37 qui a beaucoup de motivation, me semble-t-il, raciale,
00:17:41 sinon raciste.
00:17:42 Alors, le problème, c'est qu'on ne sait pas qui se trouvait
00:17:45 parmi ces invités. Il y avait 300 à 400 personnes.
00:17:48 400 personnes attendues. Au niveau de l'organisation...
00:17:51 On ne va pas leur disculper de quoi que ce soit.
00:17:53 On va peut-être se garder de faire un jugement à l'emporte-pièce
00:17:57 sur la cible réelle.
00:17:58 On ne sait pas l'origine des gens qui étaient en attente.
00:18:01 On a un double phénomène.
00:18:03 - On ne peut pas faire ce raccourci-là.
00:18:05 - Je le fais parce qu'il y a un double phénomène.
00:18:08 Il y a un phénomène d'occultation sur l'origine de ces jeunes
00:18:11 et un phénomène de banalisation de ce qui s'est passé.
00:18:14 - Ce sont des conclusions qu'on pourra donner
00:18:17 seulement une fois le profil donné, les interpellations.
00:18:20 - Si vous permettez, je trouve que cette banalisation
00:18:23 et cette occultation révèlent précisément la trouille
00:18:28 que nous avons, nous, commentateurs,
00:18:30 certains commentateurs, à ne pas vouloir se confronter
00:18:33 à des réalités.
00:18:34 Ces réalités-là nous explosent à la figure.
00:18:37 C'est l'échec du vivre ensemble, du multiculturalisme.
00:18:40 - Nous sommes journalistes.
00:18:42 On s'en tient à ce que va nous dire l'enquête.
00:18:44 - Vous ne me demandez pas de commenter.
00:18:47 - C'est votre vôtre à vous.
00:18:48 On peut aussi les remettre dans le contexte
00:18:51 et les atténuer en attendant les résultats de l'enquête.
00:18:54 - On peut toujours attendre les résultats de l'enquête.
00:18:58 - On peut avoir les yeux fermés, surtout quand on fait office
00:19:01 d'observateur. Je fais office d'observateur
00:19:03 et je remarque qu'il y a beaucoup de réticence à décrire les faits.
00:19:07 - Vous êtes là tous les jours.
00:19:09 Ils sont en congrès cette semaine.
00:19:11 L'Association des maires de France,
00:19:13 dans une situation alarmante au regard des chiffres d'agression
00:19:17 dont sont victimes beaucoup de ses membres.
00:19:20 Bonjour, Tom Abonnet. Vous êtes sur place.
00:19:22 C'est précisément ce qui va les occuper,
00:19:25 cette hausse affolante des agressions à leur encontre.
00:19:29 - On en parlait hier et vous avez utilisé le terme.
00:19:35 La situation est alarmante concernant les faits
00:19:37 contre les élus, contre les maires.
00:19:40 Je vous rappelle ce chiffre.
00:19:41 2 387 faits ont déjà été recensés depuis le début de l'année.
00:19:46 On est sur une nette augmentation par rapport aux années précédentes.
00:19:49 C'est donc la grande cause de ce congrès des maires,
00:19:53 le 25e congrès des maires qui s'est ouvert à Paris.
00:19:55 Edouard Philippe est venu aujourd'hui
00:19:58 pour une séance de dédicaces.
00:20:00 L'occasion de demander au maire du Havre,
00:20:02 mais surtout à l'ancien Premier ministre,
00:20:05 quel regard il porte sur cette situation.
00:20:07 Écoutez-le au micro de Pierre-François Altermat.
00:20:10 - Ce que décrivait Gérald Darmanin est vrai.
00:20:14 Nous vivons, et tout le monde le sait,
00:20:17 dans une société qui est plus agressive
00:20:19 et à bien des égards plus violente.
00:20:21 Nous le voyons plus, parce qu'il y a plus de caméras,
00:20:24 plus de téléphones, donc on le voit plus qu'avant.
00:20:28 Mais elle est de toute évidence plus agressive et plus violente.
00:20:33 Et ça interroge et ça inquiète
00:20:38 beaucoup de nos concitoyens qui en parlent.
00:20:41 Ca interroge aussi beaucoup des maires qui sont ici,
00:20:44 qui vivent cette agressivité nouvelle et accrue,
00:20:47 qui essaient de trouver des remèdes,
00:20:50 qui en sont parfois les victimes.
00:20:52 Donc, bien sûr, il ne faut jamais nier la réalité.
00:20:55 La réalité, elle est là.
00:20:56 - Que vous disent les maires que vous avez rencontrés
00:20:59 sur ce climat de violence autour de leur profession ?
00:21:02 - Tous ont constaté ce climat de violence.
00:21:06 Heureusement, tous n'ont pas été directement victimes
00:21:09 d'agressions ou d'injures, mais il n'y a qu'à tendre le micro
00:21:13 pour avoir des anecdotes de certains maires.
00:21:15 Un maire, par exemple, me confiait que,
00:21:18 en marge des manifestations contre la réforme des retraites,
00:21:21 la porte de son domicile avait été visée par des jets de projectiles.
00:21:24 Alors, malgré ce climat, beaucoup d'entre eux me disent
00:21:28 qu'ils n'ont pas d'appréhension quant à l'exercice de leur mandat,
00:21:31 mais plutôt la volonté de régler la situation.
00:21:34 Ca va être le thème central des discussions,
00:21:36 notamment cet après-midi.
00:21:38 Ecoutez ce qu'en dit le maire d'Avranches,
00:21:40 que nous avons pu interroger tout à l'heure.
00:21:43 - Je pense que, en effet, pour beaucoup de collègues,
00:21:46 la catharsis va être importante, mais au-delà de cela,
00:21:49 il faut des solutions concrètes mises en oeuvre.
00:21:51 Il n'est pas acceptable en démocratie, en France,
00:21:55 dans notre République, de voir des élus aussi malmenés,
00:21:58 bien plus que je l'ai été.
00:22:00 Et à la fois, ce sont des choses qui doivent être proposées
00:22:03 par l'Association des maires de France,
00:22:05 mais surtout entendues par le gouvernement
00:22:08 ou même par la justice.
00:22:09 Il y a une vraie attente de ce côté-là.
00:22:14 - Dans les faits, il va sans doute être question
00:22:16 du statut de l'élu au Sénat, une proposition de loi
00:22:19 renforçant la sécurité des élus locaux.
00:22:21 La protection des maires a été adoptée le 10 octobre dernier,
00:22:24 un texte soutenu par le gouvernement
00:22:27 et qui prévoit de durcir les sanctions
00:22:29 pour les faits contre les élus en les alignant
00:22:31 sur les peines encourues pour ceux qui s'en prennent
00:22:34 aux forces de l'ordre ou aux pompiers.
00:22:36 Ce sera l'occasion d'en parler dans le cadre d'un débat,
00:22:39 après-midi qui sera aussi marqué ici par un hommage
00:22:42 qui va être rendu aux maires agressés.
00:22:45 - Merci à Pierre-François Altermatte,
00:22:47 qui se trouve avec vous.
00:22:48 J'ai en mémoire un maire qu'on entendra plus tard
00:22:51 dans l'émission, Yvan, qui disait,
00:22:53 "Franchement, se lever pour 1 400 euros
00:22:55 "et aller se faire traiter de la sorte,
00:22:58 "ça dégoûte."
00:22:59 - Tout notre respect doit aller à ces maires
00:23:01 qui vraiment se dévouent pour des causes
00:23:04 qui sont des causes qui sont vraiment mal comprises,
00:23:07 en tout cas, par une partie des concitoyens.
00:23:09 Moi, ce qui m'amuse, enfin, ce qui m'accable,
00:23:12 c'est d'avoir entendu Edouard Philippe dire
00:23:14 qu'il s'interrogeait sur cette nouvelle violence.
00:23:17 Il pourrait s'interroger, mais pas tellement
00:23:19 sur cette nouvelle violence, mais sur la responsabilité
00:23:22 des hommes politiques dont il fait partie,
00:23:25 qui ont permis cette nouvelle violence-là,
00:23:27 à force d'avoir voulu avaliser cette société ouverte.
00:23:30 - Je vous propose un dernier thème,
00:23:32 c'est cette polémique née en Allemagne.
00:23:34 A l'issue d'une conférence donnée par un taliban
00:23:37 dans une mosquée de Cologne, le gouvernement demande
00:23:40 une explication aux responsables du culte musulman outre-Rhin.
00:23:43 Bonjour, Claude Moniquet. L'affaire fait grand bruit,
00:23:46 il faut le dire, avec une tentative de rétropédalage
00:23:49 de l'association qui avait invité ce conseiller
00:23:54 ou ce représentant du ministère de la Santé, il me semble, afghan.
00:23:57 - Oui, tout à fait. D'ailleurs, les conditions d'invitation
00:24:01 sont assez obscures. C'est donc un responsable
00:24:04 du ministère de la Santé afghan, Abdul Barri Omar,
00:24:08 qui s'est trouvé dans une mosquée de Cologne
00:24:12 en train de donner une conférence sur l'Afghanistan, évidemment.
00:24:16 Or, la mosquée est contrôlée par la DITIB,
00:24:19 qui est la principale association musulmane d'Allemagne,
00:24:23 qui regroupe les musulmans d'origine turque.
00:24:25 Mais la DITIB dit "c'est pas nous".
00:24:27 En fait, on avait prêté les locaux de cette mosquée
00:24:30 à une association culturelle afghane,
00:24:32 et on ne sait pas très bien, on nous avait parlé
00:24:34 d'un événement culturel, pas d'un événement politique.
00:24:37 Mais ce qui est clair, en tout cas,
00:24:39 c'est que ce qui pose problème, évidemment,
00:24:41 c'est la présence de ce responsable afghan,
00:24:43 de ce responsable taliban, sur les territoires allemands.
00:24:46 Mais là, les Allemands n'y sont absolument pour rien.
00:24:49 - Merci beaucoup.
00:24:51 Merci, Claude Moniquet, pour ces précisions.
00:24:53 Yvan, on y reviendra juste après la pause.
00:24:56 J'aimerais surtout vous sonder sur ces négociations
00:24:59 qui, soi-disant, s'accélèrent autour de la libération
00:25:02 d'otages israéliens à Gaza, sous condition d'une trêve.
00:25:05 On verra ce que revêt ce terme de trêve
00:25:08 aux yeux des Israéliens, aussi,
00:25:09 qui veulent prendre toutes les précautions nécessaires.
00:25:13 ...
00:25:16 Nous sommes de retour pour un rendez-vous de l'actualité.
00:25:20 Vincent Farandesh, on va parler des soldats israéliens
00:25:23 qui continuent de combattre dans le nord de la bande de Gaza.
00:25:26 - Selon TSA, les frappes aériennes, notamment,
00:25:29 se poursuivent aux abords du camp de Jabalia,
00:25:31 des bombardements qui visent à détruire
00:25:34 les tunnels creusés par le Hamas.
00:25:35 - Le Hamas accuse l'armée israélienne
00:25:38 d'assiéger l'hôpital indonésien,
00:25:40 toujours dans le nord de cette bande de Gaza.
00:25:42 - Selon le Hamas, 50 morts gisent sur le parvis de l'établissement.
00:25:46 200 patients ont par ailleurs été évacués de cet hôpital,
00:25:51 mais il en resterait plusieurs centaines à l'intérieur.
00:25:54 - On vous en parle beaucoup depuis hier.
00:25:56 Dans la Drôme, la consternation se poursuit.
00:25:59 Après la mort de Thomas, âgé de 16 ans,
00:26:02 il a été tué samedi soir.
00:26:03 - Il a été tué à coup de couteau,
00:26:05 alors qu'il participait à un bal dans la salle des fêtes de Crépol.
00:26:09 Ses camarades de classe et les habitants de la petite commune
00:26:13 sont toujours sous le choc.
00:26:14 Sébastien Bendotti.
00:26:16 - Devant cette salle des fêtes, des bougies, des fleurs
00:26:19 sont régulièrement déposées par des habitants,
00:26:22 parfois accompagnés de leurs enfants,
00:26:24 qu'ils soient originaires de Crépol, des villages environnants
00:26:27 ou même de romans sur Isère.
00:26:29 Quand ils le font, c'est pour rendre hommage
00:26:32 à ce jeune rugbyman âgé de 16 ans,
00:26:34 poignardé à mort ainsi qu'aux blessés,
00:26:36 et c'est surtout pour faire part de leur incompréhension,
00:26:39 même de leur colère, comment un tel déferlement de violence
00:26:43 a-t-il pu se produire alors même que ces jeunes
00:26:46 étaient réunis samedi soir pour faire la fête.
00:26:48 Des habitants qui refusent que l'on utilise le terme de rix,
00:26:52 pour eux, c'est une attaque, une action minutieusement préparée.
00:26:55 Les mots sont parfois bien plus forts.
00:26:58 L'émotion sera également très forte demain.
00:27:00 Une marche blanche à l'initiative de la famille de Thomas
00:27:04 est organisée à partir de 13h30.
00:27:06 Une marche apolitique qui partira du lycée où il était scolarisé
00:27:09 et qui se terminera au stade de rugby,
00:27:12 où il jouait très régulièrement avec son équipe.
00:27:15 -On en vient à l'agression au cutter d'un jardinier
00:27:18 à Villecrenne, dans le Val-de-Marne.
00:27:20 -La victime a été attaquée et blessée à la gorge
00:27:23 par un homme de 75 ans.
00:27:24 Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux,
00:27:27 elle a évoqué des insultes racistes à l'encontre du jardinier.
00:27:30 L'agresseur a été interpellé et placé sous contrôle judiciaire.
00:27:34 -C'est une grande avancée pour la médecine.
00:27:37 La 1re grève de larynx a été réalisée début septembre.
00:27:40 -Une opération faite en France, à Lyon, très exactement.
00:27:43 Karine, la patiente âgée de 49 ans,
00:27:45 respirait jusqu'alors par trachéotomie
00:27:47 depuis une vingtaine d'années, l'empêchant de pouvoir parler.
00:27:51 Mais grâce à cette greffe, vous allez l'entendre.
00:27:54 Elle a retrouvé la parole.
00:27:55 -On va faire les jours de la semaine.
00:27:57 Ressentie.
00:27:59 Grattie, la rottie.
00:28:01 Ressentie.
00:28:03 Grattie, rottie, rottie.
00:28:06 -Mûrée dans le silence depuis plus de 20 ans,
00:28:09 Karine, 49 ans, retrouve la parole.
00:28:12 -Super.
00:28:13 -Aujourd'hui, le son n'est pas le son définitif,
00:28:16 il n'est pas sa voix encore, puisqu'il y a tout un oedème important.
00:28:20 Et surtout, cette patiente n'a pas parlé pendant 20 ans,
00:28:23 donc elle a perdu toute la coordination
00:28:25 entre le souffle et la parole.
00:28:27 Il y a ce travail en rééducation.
00:28:29 -Bonjour, monsieur, du cours.
00:28:31 ...
00:28:34 Vous êtes toujours là.
00:28:36 ...
00:28:38 -Une parole retrouvée après une opération
00:28:40 d'une durée de 27 heures encumulée, menée par 12 chirurgiens,
00:28:44 sous la coordination du professeur Philippe Séruse.
00:28:47 -Il y a beaucoup de temps chirurgicaux,
00:28:49 de temps de microchirurgie,
00:28:51 qui en fait la complexité et la longueur,
00:28:54 puisqu'il faut brancher des artères avec des artères,
00:28:57 de l'ordre de millimètres, des veines avec des veines,
00:28:59 et des nerfs qui sont millimétriques.
00:29:02 Tout ça est très complexe.
00:29:03 -Il s'agit de la 4e grève de larynx officiellement recensée.
00:29:06 L'équipe médicale espère pouvoir répéter cette prouesse.
00:29:10 -Et puis, on va partir au Brésil,
00:29:12 avec des incendies intenses ces derniers jours,
00:29:15 freinés par la pluie.
00:29:16 -La région touchée par ces feux
00:29:18 est pourtant la plus grande zone humine de la planète.
00:29:21 Néanmoins, 1 million d'hectares sont parties en fumée
00:29:24 depuis plusieurs jours,
00:29:26 et une grande partie des terres indigènes ont été détruites.
00:29:29 -Merci beaucoup. On s'interrompt quelques minutes.
00:29:32 Vous me causez des soucis sur Twitter, mon cher.
00:29:35 -Pardon ? Je suis un vrai...
00:29:36 -Les gens prennent tout au sérieux.
00:29:38 -Ne lisez pas sur Twitter.
00:29:40 -On est aussi un peu entre nous. -Préservez-vous.
00:29:43 -Merci beaucoup.
00:29:44 Dans un instant, on parlera de cette libération d'otages à Gaza
00:29:48 en échange d'une trêve,
00:29:49 mais on verra ce que ça revêt au juste.
00:29:51 De retour avec vous
00:29:57 pour évoquer, évidemment, l'actualité internationale.
00:30:00 Et c'est "Pour parler" qui s'accélère, visiblement,
00:30:03 en vue de la libération d'otages à Gaza
00:30:06 en échange d'une trêve.
00:30:08 Le Qatar serait là encore à la manœuvre
00:30:10 et pourrait bientôt annoncer les termes d'un accord trouvé.
00:30:13 Pas de réaction jusqu'à il y a très peu du côté israélien,
00:30:17 mais on tente à s'accélérer.
00:30:18 Thibault Barchetot, on vient d'apprendre
00:30:21 qu'au regard des développements
00:30:23 sur cette question de la libération des otages,
00:30:26 le Premier ministre Benyamin Netanyahou
00:30:28 va convoquer trois rendez-vous majeurs ce soir.
00:30:30 On ne sait pas s'il y aura une prise de parole à l'issue,
00:30:33 mais c'est important.
00:30:35 Il y aura le cabinet de guerre en début de soirée,
00:30:37 suivi d'un cabinet de sécurité,
00:30:39 et le gouvernement au sens large.
00:30:41 Les choses bougent, s'accélèrent ?
00:30:43 Vous nous le confirmez ?
00:30:45 - Absolument. On a dit qu'on n'a jamais été aussi proche
00:30:48 d'un accord, vous l'avez dit, avec Benyamin Netanyahou,
00:30:51 qui vient de déclarer qu'il va convoquer ce soir
00:30:54 de nombreux membres de son gouvernement
00:30:56 ou alors de la sécurité en Israël
00:30:58 pour anticiper ce potentiel accord qui pourrait arriver.
00:31:02 Ce matin, un responsable du Hamas a parlé d'un accord très proche.
00:31:06 Il y a également tous les acteurs étrangers
00:31:08 qui ont parlé de cet accord avec les Etats-Unis,
00:31:11 avec le Qatar, avec l'Égypte.
00:31:13 On est donc très près d'un accord, très proche maintenant,
00:31:16 d'un accord, d'un cessez-le-feu notamment,
00:31:19 qui partirait sur la libération d'otages, probablement.
00:31:22 On parle de 40 à 50 otages, probablement des femmes
00:31:25 et des enfants, en l'échange de carburants
00:31:28 ou peut-être d'aides alimentaires
00:31:30 ou encore de prisonniers qui seraient détenus en Israël.
00:31:33 Tout cela devrait se préciser dans les prochaines heures.
00:31:36 On prend cette information ici en Israël avec beaucoup de pincettes
00:31:39 parce que ces derniers jours, il y a eu ces rumeurs de cessez-le-feu.
00:31:42 Elles n'ont pas abouti.
00:31:44 En tout cas, pour l'instant, ces négociations
00:31:46 ne sont jamais allées aussi loin qu'aujourd'hui.
00:31:48 Et encore plus avec cette information
00:31:49 sur la décision de Benyamin Netanyahou.
00:31:52 Je vous rappelle que les familles mettent une pression assez forte
00:31:54 sur le Premier ministre israélien.
00:31:56 Il les a d'ailleurs reçues hier,
00:31:59 ces familles qui représentent les 240 otages
00:32:02 qui sont encore retenus dans la bande de Gaza.
00:32:04 Il a affirmé que tout serait fait
00:32:06 pour libérer ces otages le plus rapidement possible.
00:32:08 Ce soir, des décisions vont être prises
00:32:11 et on peut espérer, en tout cas penser,
00:32:13 qu'un cessez-le-feu pourrait arriver
00:32:15 en l'échange de la libération d'otages.
00:32:17 - Merci beaucoup, Thibault.
00:32:18 Et merci à Fabrice Alzélar qui vous accompagne.
00:32:20 Donc, c'est l'information dont vous disposez
00:32:21 et qui nous est parvenue il y a quelques minutes
00:32:23 via nos équipes sur le terrain.
00:32:25 Benyamin Netanyahou va convoquer trois réunions
00:32:27 qui vont se suivre dans la soirée.
00:32:30 18h, conseil de guerre,
00:32:32 19h, un conseil de sécurité
00:32:34 et 20h, le cabinet du Premier ministre,
00:32:37 le gouvernement au sens large.
00:32:39 Un mot avant de vous sonder, Yvan, bien sûr.
00:32:42 On rappelle quand même, Vincent,
00:32:43 que vous rentrez de 15 jours sur le terrain.
00:32:45 Vous avez été un de nos envoyés spéciaux en Israël.
00:32:49 La société civile s'est emparée de cette question,
00:32:52 les otages à bras-le-corps.
00:32:53 Tout le monde est impliqué.
00:32:55 Il y a eu beaucoup, beaucoup de communications
00:32:57 et de manifestations très symboliques aussi.
00:33:01 Ils n'ont jamais lâché l'affaire, les Israéliens.
00:33:04 - Quoi que disent Benyamin Netanyahou, il a raison.
00:33:05 C'est un petit peu ce que disent les Israéliens.
00:33:09 Il faut continuer l'opération militaire
00:33:10 dans le nord de la bande de Gaza,
00:33:12 même aller plus loin, nous ont dit beaucoup d'Israéliens.
00:33:16 Il y a vraiment cette union nationale
00:33:17 derrière le gouvernement et le Premier ministre.
00:33:19 Ce n'était pas le cas avant le 7 octobre.
00:33:21 Beaucoup de personnes qu'on a rencontrées sur place
00:33:23 manifestaient contre le gouvernement,
00:33:25 contre cette réforme judiciaire notamment du gouvernement
00:33:27 avant le 7 octobre, mais ça, c'est du passé.
00:33:29 Désormais, ils sont tous en faveur, quasiment tous,
00:33:31 j'allais dire en tout cas les gens qu'on a rencontrés,
00:33:33 en faveur de Benyamin Netanyahou.
00:33:35 Néanmoins, Benyamin Netanyahou dit
00:33:37 qu'il n'y aura pas de cessez-le-feu.
00:33:39 Pour la libération d'otages,
00:33:41 là, paraît qu'il y aurait un cessez-le-feu.
00:33:43 -Trèves et cessez-le-feu, effectivement.
00:33:45 -C'est ce que je veux dire.
00:33:46 Sans cessez-le-feu, sans Trèves,
00:33:48 la libération d'otages paraît assez compliquée,
00:33:50 néanmoins, et c'est là le paradoxe.
00:33:52 -Avec toutes les précautions que ça suppose,
00:33:54 parce que qui dit Trèves, dit risque aussi
00:33:56 de se reconstituer pour le Hamas.
00:33:59 C'est aussi ce que les Israéliens,
00:34:02 enfin, ce que le gouvernement met dans la balance.
00:34:04 C'est-à-dire qu'il y a un risque non négligeable
00:34:06 qu'on ne profite pas de cette Trèves
00:34:07 pour faire de l'humanitaire,
00:34:09 mais au contraire, pour se réarmer.
00:34:11 -Il y a un consensus, en tout cas,
00:34:12 de la part des familles des otages également,
00:34:14 pour considérer que la libération des otages
00:34:19 devrait être le préalable à toute éventualité
00:34:21 de Trèves ou de cessez-le-feu.
00:34:23 A priori, là, on ne parle que de Trèves.
00:34:24 Je ne suis pas sûr que le gouvernement
00:34:26 soit enclin à accorder un cessez-le-feu,
00:34:29 parce qu'entre la Trèves, qui est une Trèves ponctuelle,
00:34:31 qui, naturellement, est un arrêt des tirs...
00:34:34 -On va parler de trois jours, grosso modo.
00:34:36 -Un arrêt des tirs qui est tout à fait déterminé dans le temps.
00:34:37 Et le cessez-le-feu permettrait,
00:34:40 et c'est toujours la crainte qui est avancée
00:34:42 par ceux qui le recusent,
00:34:44 permettrait au Hamas de se reconstituer
00:34:46 ou de s'évader, ou en tout cas, de profiter de cette pause-là.
00:34:50 Et donc, je pense, a priori,
00:34:52 pour avoir également rencontré les familles d'otages
00:34:54 quand j'étais en Israël,
00:34:55 que les familles sont d'accord, en tout cas,
00:34:58 avec ce processus qui est d'avoir des préalables de libération avant
00:35:02 que de parler de Trèves,
00:35:03 et je ne pense pas qu'elles seraient d'accord
00:35:04 pour agréer un cessez-le-feu.
00:35:07 -Alors, tout de suite, la chronique écroulée.
00:35:08 Vous allez voir, c'est lié à les situations sur le terrain.
00:35:10 C'est parti.
00:35:12 -Votre programme avec les déménageurs bretons.
00:35:15 Des déménagements d'exception, on dit.
00:35:17 Chapeau, les Bretons.
00:35:18 Information sur déménageurs-breton.fr.
00:35:21 -Bonjour, Éric de Riedmaten.
00:35:23 Les aides aux Palestiniens vont-elles reprendre ?
00:35:24 La Commission européenne devait rendre sa décision aujourd'hui
00:35:27 avec les résultats d'un audit très complet qui a été fait.
00:35:31 -Oui, on attend la décision d'une minute à l'autre.
00:35:33 Alors, c'est vrai que toutes les aides avaient été suspendues
00:35:35 après les attaques du 7 octobre.
00:35:37 Je parle des aides destinées au développement de la Palestine.
00:35:40 Alors, certains pays étaient pour continuer ces aides.
00:35:44 C'était l'Autriche, c'était la France, l'Italie, l'Espagne, l'Irlande.
00:35:47 Là, on les maintenait.
00:35:48 Mais d'autres pays étaient hostiles,
00:35:49 comme l'Autriche et l'Allemagne.
00:35:51 Alors, il faut rappeler qu'il y a quand même beaucoup de projets
00:35:53 qui étaient soutenus.
00:35:54 110 au total, qui étaient d'ailleurs soutenus
00:35:57 par de l'argent européen.
00:35:59 Et une grande interrogation pesait sur ces fonds.
00:36:02 Est-ce que cet argent va vraiment au développement de la Palestine
00:36:05 ou est-ce qu'il est détourné à des fins terroristes ?
00:36:08 Alors, la commission a lancé un audit.
00:36:10 Ça a duré un mois et on attend la réponse aujourd'hui.
00:36:14 Il faut savoir que les Européens sont les plus gros contributeurs
00:36:17 concernant l'aide à la Palestine.
00:36:18 C'est le plus gros donateur.
00:36:20 Entre 2021 et 2024, une centaine de projets ont été financés.
00:36:23 Ça représente quand même 1,2 milliard d'euros,
00:36:26 mais dont une partie, bien sûr,
00:36:28 qui, à ce soupçon, aurait été détournée.
00:36:30 L'argent détourné, ça a été prouvé, non ?
00:36:31 Ça a été prouvé, oui, parce que, vous savez, c'est très complexe.
00:36:34 Certains disent oui, d'autres non.
00:36:35 C'est l'ONU qui filtre tout cela,
00:36:38 mais au final, il y a des députés européens
00:36:40 qui sont montés au créneau.
00:36:41 On dit non, ça a été effectivement utile
00:36:44 pour financer une université islamique.
00:36:46 D'autres ont dit que ça finançait des associations de propagande.
00:36:50 Et c'est pour ça que ces aides précises
00:36:52 avaient été suspendues dès 2022.
00:36:54 Et il y avait aussi d'autres soupçons
00:36:56 qui portaient sur les canalisations financées à Gaza
00:37:00 par l'Europe, qui auraient été détournées.
00:37:02 C'est-à-dire qu'on aurait déterré des canalisations
00:37:04 pour en faire des canons, pour lancer des obus.
00:37:07 Voilà. La Commission européenne avait donc suspendu
00:37:09 les aides au développement,
00:37:11 mais elle avait quand même maintenu l'aide humanitaire.
00:37:13 C'était revenu dans le circuit normal.
00:37:16 L'audit, maintenant, qui a été mené,
00:37:19 va devoir vraiment montrer si oui ou non, on reprend.
00:37:22 Mais surtout, et c'est là que je termine par là,
00:37:24 les futurs versements seront sous haute surveillance.
00:37:26 En fait, pour résumer, l'Europe ferme les yeux sur le passé,
00:37:29 mais maintenant va renforcer la vigilance et les contrôles.
00:37:31 Merci beaucoup, Éric, de nous avoir éclairé.
00:37:33 Vous nous donnerez les conclusions de l'audit à tout à l'heure.
00:37:36 C'était votre programme avec les déménageurs bretons.
00:37:40 Des déménagements d'exception, on dit.
00:37:42 Chapeau, les bretons.
00:37:43 Information sur deménageurs-breton.fr.
00:37:46 Merci beaucoup, Yvan. On se retrouve demain ?
00:37:48 Sans rancune ?
00:37:50 - Jamais. - Jamais.
00:37:51 Allez. Évidemment, Vincent reviendra pour le JT à 15h.
00:37:55 Entre-temps, on marque une petite pause.
00:37:56 Le temps de s'enquérir des livres, des sorties intéressantes.
00:38:02 C'est Anne Fulda et son invité, l'heure des livres.
00:38:04 Et c'est à nous, juste après.
00:38:06 Il est 15h. Nous sommes de retour dans 180 minutes Info
00:38:12 avec le journal de Vincent Falland, AGL1,
00:38:14 les soldats de l'armée israélienne qui continuent de combattre
00:38:17 dans le nord de la bande de Gaza.
00:38:18 Selon ça, les frappes aériennes se poursuivent notamment
00:38:21 aux abords du camp de Jabalia.
00:38:22 Des bombardements qui visent notamment à détruire
00:38:25 les tunnels creusés par le Hamas.
00:38:27 Et puis cette question, bien sûr, qui nous taraude depuis plusieurs jours.
00:38:31 Se dirige-t-on vers une libération totale ou partielle
00:38:34 des otages détenus par le Hamas ?
00:38:36 Le Qatar a affirmé qu'un accord était tout proche.
00:38:39 Libération d'otages contre une trêve dans la bande de Gaza.
00:38:42 Thibault Marchoteau, bonjour.
00:38:43 Vous êtes avec Fabrice Elsner dans la région de Sderot, en Israël.
00:38:47 Dans ce cadre, Benyamin Netanyahou, ce soir,
00:38:49 vous convoque son cabinet de guerre, son cabinet de sécurité
00:38:52 et son gouvernement.
00:38:53 Effectivement, Vincent, vous l'avez dit,
00:38:57 trois réunions très importantes qui ont été annoncées
00:39:00 il y a quelques minutes par Benyamin Netanyahou,
00:39:03 le Premier ministre israélien.
00:39:05 Cette réunion est faite à la lumière des développements
00:39:07 sur la question de la libération des otages.
00:39:10 Voilà les informations que nous donne le bureau de presse
00:39:13 du gouvernement israélien.
00:39:15 Voilà donc les informations que nous avons.
00:39:18 Ce sont des réunions qui vont durer une heure,
00:39:20 avec, vous l'avez dit, le cabinet de guerre, le cabinet de sécurité,
00:39:22 mais également avec le gouvernement.
00:39:25 On n'a jamais été aussi proche d'une trêve
00:39:27 en échange de la libération d'otages.
00:39:29 Ça a été annoncé ce matin par les dirigeants du Hamas.
00:39:33 Maintenant, quelle forme va prendre cesser le feu
00:39:36 en l'échange d'otages ? On parle de 40 à 50 otages.
00:39:39 En l'échange de carburant, de denrées alimentaires
00:39:40 ou alors de prisonniers retenus en Israël ?
00:39:43 Ce qu'on peut vous affirmer pour le moment avec Fabrice Elsner,
00:39:47 c'est que, vous le voyez sur ces images,
00:39:49 les combats continuent dans le nord de la bande de Gaza.
00:39:51 Vous le voyez sur ces images.
00:39:53 On attend les décisions des différentes parties
00:39:56 de ce conflit, du Hamas, mais également de l'Israël.
00:39:59 En tout cas, pour l'instant, on peut affirmer
00:40:01 que les combats continuent dans le nord de la bande de Gaza,
00:40:04 mais également sur le front nord d'Israël,
00:40:06 avec de nombreux échanges de missiles
00:40:09 ou encore de drones suicides avec le Hezbollah.
00:40:11 - Merci à tous les deux pour toutes ces précisions.
00:40:13 On y reviendra dans le courant de l'après-midi.
00:40:16 Et puis on revient évidemment aux familles des otages
00:40:18 qui continuent de livrer le récit de cette terrible matinée
00:40:21 du 7 octobre.
00:40:22 - Vous allez entendre l'histoire de Lavi avec son mari et ses deux filles.
00:40:25 Ils ont été mis en joue par les soldats du Hamas
00:40:27 le 7 octobre dernier.
00:40:29 Le père de famille a, lui, été enlevé par les terroristes.
00:40:32 Désormais, Lavi, avec ses deux filles, doit composer sans son mari.
00:40:35 Marie-Victoire Diodonné avec Adrien Spiteri.
00:40:37 - Six semaines après l'attaque,
00:40:41 Lavi est encore hanté par les images des massacres.
00:40:44 Ce jour-là, retranchée dans sa maison,
00:40:47 elle tente de rassurer l'une de ses filles dans ses bras.
00:40:49 Les terroristes du Hamas viennent de prendre pour cible
00:40:55 Kiboutzna Halouz.
00:40:57 Après trois heures de cris et de violence,
00:40:59 son mari est enlevé.
00:41:01 Devant les enfants, ils ont quelques instants pour se dire adieu.
00:41:04 - Je lui ai dit que je l'aimais,
00:41:07 que je gardais nos filles, que je l'attendais.
00:41:10 Je lui ai dit aussi, "Ne joue pas au héros,
00:41:12 "parce que je veux que tu reviennes ici."
00:41:14 - Aujourd'hui, ses deux filles se demandent
00:41:17 où est passé leur père.
00:41:18 - Il faut que le monde entier comprenne
00:41:21 qu'Homri a été enlevé de notre maison,
00:41:23 en caleçon, sans chaussures,
00:41:25 et que nous avons besoin qu'il revienne.
00:41:27 - Il y a plusieurs semaines, Lavi a appris
00:41:30 que son mari se trouvait à Gaza.
00:41:32 Depuis, elle est sans nouvelles.
00:41:34 - Nous ne voulons pas attendre 5 ou 6 ans
00:41:37 avant qu'ils ne reviennent.
00:41:38 - ...
00:41:42 ...
00:41:45 - Ces personnes sont des citoyens, ce ne sont pas des soldats.
00:41:48 Il faut qu'ils reviennent.
00:41:50 ...
00:41:52 - Lavi vit désormais avec ses parents et ses deux filles
00:41:55 dans le kiboutz Kramim,
00:41:57 une petite communauté à la frontière de la Cisjordanie.
00:42:00 ...
00:42:03 - Et la France, de son côté, renforce son aide humanitaire à Gaza.
00:42:06 - 11 tonnes de matériel médical ont été livrées en Égypte
00:42:09 par le porte-hélicoptère français Dixmude
00:42:12 et plus de 50 enfants blessés de Gaza
00:42:14 pourront être accueillis dans les hôpitaux français.
00:42:17 - On en vient à présent à cette attaque
00:42:19 par le groupe de rebelles Houthi d'un navire israélien en mer Rouge.
00:42:23 - Des soldats de ce groupe armé basé au Yémen ont capturé le bateau
00:42:26 avec à son bord 25 membres d'équipage.
00:42:29 L'opération a été diffusée sur les réseaux sociaux.
00:42:32 Corentin Brilhaud.
00:42:33 ...
00:42:36 - Les soldats arrivent par hélicoptère
00:42:38 et débutent un assaut
00:42:40 digne d'une scène d'un jeu vidéo.
00:42:42 Ce bateau naviguant sur la mer Rouge
00:42:45 est la cible d'un groupe rebelle du Yémen, les Houthis.
00:42:49 Les soldats sont lourdement armés
00:42:51 et viennent capturer les 25 membres de l'équipage.
00:42:54 ...
00:43:02 Le navire appartient à un homme d'affaires israélien
00:43:05 et cette opération est en représailles
00:43:07 à la guerre menée par Israël aux Palestiniens.
00:43:10 ...
00:43:12 Ces images de propagande sont fournies par les rebelles
00:43:15 quelques jours après leur menace de prendre pour cible
00:43:18 des navires israéliens dans cette mer stratégique.
00:43:21 - Les forces armées yéménites confirment
00:43:23 qu'elles continueront à mener des opérations militaires
00:43:26 contre l'ennemi israélien jusqu'à ce que cesse l'agression
00:43:30 contre la bande de Gaza et jusqu'à ce que les crimes odieux
00:43:33 contre nos frères palestiniens à Gaza et en Cisjordanie cessent.
00:43:37 ...
00:43:40 - Ce navire est exploité par une entreprise japonaise,
00:43:43 ce qui a incité Tokyo à intervenir rapidement auprès des rebelles
00:43:47 pour demander la libération du navire et de l'équipage.
00:43:50 Les forces armées yéménites ont annoncé traiter l'équipage
00:43:54 du navire conformément aux enseignements
00:43:57 et aux valeurs de la religion islamique.
00:43:59 - Plus près de nous, à présent, dans la Drôme,
00:44:02 c'est toujours la consternation après la mort de Thomas,
00:44:05 qui a eu 16 ans samedi soir.
00:44:07 - Le jeune homme a été tué à coups de couteau
00:44:09 alors qu'il participait à un bal dans la salle des fêtes de Crépole.
00:44:13 Ses camarades de classe et les habitants de la petite commune
00:44:17 sont toujours sous le choc.
00:44:18 - Après avoir entendu une cinquantaine de témoins,
00:44:21 les enquêteurs sont proches de procéder à des interpellations.
00:44:25 Selon Laurent Dequenny, procureur de Valence,
00:44:27 les suspects seraient en cours d'identification.
00:44:30 - Les enquêteurs procèdent très vite,
00:44:33 laissant espérer une évolution opérationnelle rapide.
00:44:36 - Les images de vidéosurveillance et les connexions
00:44:39 au relais téléphonique récoltés sont aussi en cours d'analyse.
00:44:42 Des premiers éléments qui démontrent que les suspects
00:44:45 ne sont pas tous du même quartier, comme le souligne le procureur.
00:44:49 - Il est faux d'affirmer que le groupe hostile serait composé
00:44:52 d'individus tous originaires de la même ville et du même quartier.
00:44:56 - Une chose est sûre pour ces lycéennes présentes au bal,
00:44:59 les agresseurs auraient agi par vengeance.
00:45:02 - C'était pour un cas de racisme, à ce qui paraît,
00:45:05 qu'ils sont venus au bal.
00:45:06 Ils étaient tous sur le côté du bal, où il n'y avait personne,
00:45:10 ils étaient tous entre eux, une dizaine,
00:45:12 ils avaient les bras croisés.
00:45:14 - Ils dansaient avec les filles, ils forçaient et tout.
00:45:17 À la fin, ils étaient tous à la sortie,
00:45:19 ils regardaient tout le monde qui sortait et tout.
00:45:22 Il y avait quelque chose de bizarre.
00:45:24 - Lycéens et professeurs ont marqué une minute de silence
00:45:28 mardi après-midi.
00:45:29 Mercredi, une marche blanche sera organisée devant le lycée
00:45:32 pour rendre un dernier hommage au jeune Thomas.
00:45:35 - Sandrine Jossot sort du silence.
00:45:37 - La députée qui accuse le sénateur Joël Garriot
00:45:40 de l'avoir drogué pour l'agresser sexuellement s'est exprimée hier.
00:45:44 "Un devoir de vérité", dit-elle.
00:45:46 Selon son avocat, elle se remet progressivement.
00:45:49 - Sandrine Jossot se remet progressivement,
00:45:52 physiquement, de ce qui lui est arrivé,
00:45:55 puisqu'elle a continué à avoir des symptômes
00:45:58 de cette ingestion à son insu de drogue
00:46:00 dans les jours qui ont suivi.
00:46:02 Elle va mieux de ce point de vue, psychologiquement.
00:46:06 Ecoutez, elle se sent extrêmement vulnérable.
00:46:09 Je crois qu'elle est en état de choc post-traumatique,
00:46:12 qu'elle se demande comment elle va gérer l'avenir,
00:46:15 puisque c'est une femme très forte
00:46:17 qui n'a pas cette habitude de sentiment de vulnérabilité.
00:46:21 Et à la fois, elle est extrêmement déterminée
00:46:23 à faire de ce qui lui est arrivé, de cette agression,
00:46:27 le billet d'un combat,
00:46:30 le combat de dénoncer ce fléau.
00:46:33 - On revient à cette question.
00:46:34 Sommes-nous proches d'un dénouement heureux
00:46:37 pour certains des otages détenus par le Hamas ?
00:46:40 Ce soir, on vous le rappelle,
00:46:41 3 réunions convoquées par Benyamin Netanyahou,
00:46:44 le Premier ministre israélien,
00:46:46 qui vient d'ailleurs de s'exprimer à ce sujet.
00:46:49 - On se concentre en ce moment
00:46:51 sur une très forte et très agressive défense du Nord
00:46:55 en vue d'atteindre un victoire encore plus forte au Sud.
00:46:58 Le premier objectif, la détention du Hamas,
00:47:00 ne s'arrête pas jusqu'à ce qu'elle soit réalisée.
00:47:03 Le deuxième objectif, la réunion des attaquants.
00:47:06 On s'y met.
00:47:07 Je ne pense pas qu'il faut dire des mots,
00:47:09 mais j'espère que les réunions seront très proches.
00:47:12 - On en saura sans doute plus ce soir,
00:47:15 puisque les réunions sont convoquées à 18h, 19h et 20h.
00:47:18 On marque une courte pause.
00:47:19 Merci, Vincent, à tout à l'heure.
00:47:21 Et merci à nos invités pour le débat à proprement parler.
00:47:25 On va aller avec l'Assemblée nationale,
00:47:27 puisque plusieurs questions au gouvernement
00:47:29 portent sur le traumatisme engendré
00:47:32 par cette attaque sauvage
00:47:34 contre un bal de village à Crépole, dans la Drôme, à tout à l'heure.
00:47:38 ...
00:47:41 On accueille de nouveaux invités sur ce plateau.
00:47:44 Karima Brik est là. Bonjour.
00:47:46 - Bonjour. - Je suis ravie de vous avoir.
00:47:48 Hubert Coudurier, directeur de l'information du Télégramme.
00:47:52 Merci pour votre présence. Charles-Cézanne Stuhl,
00:47:55 député Renaissance du Marais. Bonjour à vous.
00:47:57 Et Florian Tardif, bien sûr.
00:47:59 Célia Barotte, je me tourne vers vous.
00:48:01 On va parler de ce village traumatisé
00:48:04 avec ce bilan de victimes lourdes, de nombreux blessés,
00:48:07 outre la mort, bien sûr, de Thomas,
00:48:09 âgé d'à peine 16 ans,
00:48:11 qui a été fauché en pleine jeunesse à Crépole, dans la Drôme.
00:48:15 L'émotion gagne jusque dans les villages alentours,
00:48:18 y compris ce village où ses parents
00:48:20 dirigent un restaurant.
00:48:22 Sur place, il y a Mikaël Dos Santos pour CNews.
00:48:25 C'est dans cette petite ville de la Drôme
00:48:28 que se trouve juste derrière moi le restaurant des parents de Thomas.
00:48:33 Tous les commerçants de la rue connaissaient cette famille.
00:48:36 Beaucoup ne souhaitent pas s'exprimer devant les caméras par respect,
00:48:40 mais tous évoquent une famille exemplaire,
00:48:42 des travailleurs qui n'ont jamais causé le moindre souci,
00:48:46 des enfants tous serviables et souriants.
00:48:49 Ceux qui ont accepté de nous parler expriment leur tristesse,
00:48:52 mais aussi leur colère, parfois avec des mots durs.
00:48:56 La réaction, déjà, c'est la tristesse.
00:48:59 Et puis c'est une réaction de ras-le-bol aussi.
00:49:02 Parce que, franchement, aujourd'hui, il ne peut pas y avoir une fête
00:49:06 sans qu'il y ait une bagarre, des problèmes.
00:49:08 C'est compliqué de laisser sortir les enfants.
00:49:11 On a toujours peur de laisser sortir nos enfants.
00:49:13 Dès qu'il y a une fête, un truc comme ça,
00:49:16 il y a toujours des gens qui débarquent pour foutre la merde.
00:49:20 -Des commerçants et des habitants de cette ville de Haute-Rive
00:49:23 qui se rendront tous ou presque à la marche blanche organisée demain
00:49:27 à 13h30 à Romance-Urizer.
00:49:29 Une manière d'exprimer leur colère,
00:49:31 mais surtout leur solidarité avec une famille endeuillée.
00:49:34 -Les langues se délient sur cette soirée mortelle
00:49:37 qui avait commencé comme une simple fête de village.
00:49:40 Écoutez ces lycéennes présentes sur place.
00:49:43 -Il y avait leur groupe qui se posait dans des coins,
00:49:47 qui regardait.
00:49:48 Après, ils venaient danser avec les filles, ils forçaient et tout.
00:49:52 À la fin, ils étaient tous à la sortie,
00:49:54 ils regardaient tout le monde qui sortait et tout.
00:49:57 Il y avait quelque chose de bizarre.
00:49:59 Quand j'ai vu le groupe, je chantais "Il allait se passer un truc"
00:50:03 parce que c'est toujours comme ça, les soirs.
00:50:05 -Ils m'ont raconté qu'ils se sont tous cachés vers la scène
00:50:08 et qu'ils entendaient des cris partout
00:50:11 et que les dizaines de personnes qui y avaient
00:50:13 ont entouré la salle des fêtes.
00:50:15 Ceux qui essaient de leur tirer, ils plantaient à l'aveugle.
00:50:18 -Où en est-on, cette enquête ?
00:50:20 -L'enquête pour meurtre et tentative de meurtre
00:50:23 en bande organisée continue.
00:50:24 Les enquêteurs progressent très vite,
00:50:27 selon le procureur de la République de Valence.
00:50:29 La circonstance aggravante de bandes organisées
00:50:32 permet aux enquêteurs de disposer de moyens
00:50:34 et de techniques d'investigation plus larges.
00:50:37 En moins de 24 heures, il y a eu plus d'une cinquantaine
00:50:40 de cas de meurtre.
00:50:41 Des planches de photos ont été présentées aux témoins,
00:50:45 des analyses de connexion au relais téléphonique
00:50:47 sont en cours.
00:50:49 Selon les premiers témoignages recueillis par les enquêteurs,
00:50:52 les suspects leur ont été présentés
00:50:54 comme formant un groupe venu pour en découdre
00:50:57 avec les personnes présentes.
00:50:59 Selon le procureur de la République de Valence,
00:51:01 les individus qui forment ce groupe
00:51:03 ne sont pas tous originaires de la même ville
00:51:06 et du même quartier.
00:51:07 Les liens qui peuvent exister
00:51:09 en cours d'identification ne semblent pas reposer
00:51:12 sur une logique de territoire,
00:51:14 comme on a pu le lire depuis ces quelques jours.
00:51:17 Des techniques d'analyse criminelle
00:51:19 sont mises en oeuvre pour recouper
00:51:21 tous les indices livrés par les témoins
00:51:23 sur les tenues, les signes distinctifs,
00:51:25 les comportements des agresseurs.
00:51:27 Elles permettent d'exploiter les renseignements
00:51:30 sollicités auprès des systèmes de vidéoprotection urbaine
00:51:34 des endroits où les suspects ont pu trouver refuge.
00:51:36 Le déroulé exact de la soirée se précise
00:51:39 dans les dernières heures.
00:51:41 Comme les pistes d'identification et de localisation des suspects,
00:51:44 il se pourrait que des interpellations
00:51:47 surviennent aujourd'hui ou dans les jours à venir.
00:51:50 L'enquête est en cours et les enquêteurs ont déployé
00:51:53 tous les moyens. -Merci pour ces précisions.
00:51:55 Gérald Darmanin, on va l'écouter,
00:51:57 le ministre de l'Intérieur,
00:51:59 qualifie d'ignoble et d'inacceptable ce décès,
00:52:02 mais il revient à ce terme qu'il avait déjà employé
00:52:05 dans "Sauvagement".
00:52:07 -Il y a eu une fête dans un village
00:52:09 où des gens qui viennent de ce village
00:52:11 ont voulu forcer l'entrée de cette fête.
00:52:13 Ca s'appelle l'ensauvagement.
00:52:15 Il y a 3 ans, lorsque je suis devenu ministre de l'Intérieur,
00:52:19 j'ai évoqué l'ensauvagement.
00:52:21 Il y avait une violence gratuite,
00:52:23 de gamins de 15-16 ans contre des gamins de 15-16 ans.
00:52:26 C'est pas de la police ou de la gendarmerie.
00:52:28 C'est une faillite générale de notre société.
00:52:31 -C'est pas la 1re fois qu'il utilise ce terme,
00:52:34 qui a été repris à son compte par plusieurs autres membres
00:52:38 du gouvernement.
00:52:39 Il a ouvert une brèche...
00:52:40 -Pas par tous les membres.
00:52:42 -Pas tous.
00:52:43 Mais il a un peu décomplexé les choses
00:52:46 autour de ce qualificatif.
00:52:48 -Disons qu'il a assumé dès le début,
00:52:50 dès son arrivée Place Beauvau, c'était en 2020,
00:52:53 d'utiliser ce terme d'ensauvagement,
00:52:55 qui avait été critiqué par son collègue,
00:52:57 le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti,
00:53:00 qui estimait, quant à lui,
00:53:02 qu'utiliser ce terme au sein du débat public
00:53:04 alimentait le sentiment d'insécurité
00:53:07 en France.
00:53:08 On voyait qu'il y avait de grilles de lecture
00:53:11 au sein du gouvernement.
00:53:12 Depuis, les deux ministres ont appris
00:53:15 à travailler de concert pour justement tenter
00:53:17 de lutter contre l'ensauvagement de la société.
00:53:20 D'ailleurs, c'est Emmanuel Macron lui-même
00:53:23 qui a finalement donné raison à Gérald Darmanin
00:53:26 en utilisant, lors d'un conseil des ministres,
00:53:28 le terme de "déscivilisation".
00:53:30 Il y a un processus de décivilisation
00:53:33 qui est en marche actuellement en France.
00:53:35 On a appris à travailler collectivement
00:53:37 des moyens pour y rémédier.
00:53:39 - Charles Zinzstuhl, c'est pour le constat,
00:53:42 mais derrière la population,
00:53:44 et cette population de Crépoles,
00:53:46 qui est traumatisée, choquée,
00:53:48 pour cette petite bourgade
00:53:49 qui avait une vie paisible jusqu'ici,
00:53:51 attend une réponse pénale ferme.
00:53:53 C'est ça qui va primer.
00:53:55 - Mais on est tous choqués.
00:53:57 Je pense qu'on s'identifie tous
00:53:59 à ces personnes
00:54:00 et à cette petite bourgade de France,
00:54:03 Crépoles,
00:54:05 qui a subi ce qui, pour moi, n'est pas de l'ensauvagement.
00:54:08 On est dans des termes encore trop faibles.
00:54:10 C'est de la barbarie, quasiment.
00:54:12 De venir dans une fête de village
00:54:14 avec des jeunes pour en découdre
00:54:16 avec des couteaux... - Et pas des petites larmes.
00:54:19 - Et donner des coups de couteau.
00:54:21 L'enquête est en cours,
00:54:22 mais on imagine ce qui s'est passé
00:54:25 et dans quelles circonstances.
00:54:26 L'ensauvagement, c'est trop faible.
00:54:29 C'est quasiment de la barbarie.
00:54:31 Et Gérald Darmanin a raison de nommer les choses.
00:54:34 La réponse à ça, ensuite,
00:54:36 c'est plus de policiers sur le terrain.
00:54:38 C'est ce que nous faisons
00:54:40 et nous rattrapons les errements des gouvernements passés
00:54:43 qui réduisent les effectifs.
00:54:45 Nous remettons des policiers et des gendarmes sur le terrain.
00:54:48 Il ne peut pas y avoir un policier derrière chaque Français.
00:54:51 Et surtout, il faut que la justice soit intraitable.
00:54:54 Que la justice soit intraitable.
00:54:56 J'espère que le Garde-des-Sceaux donnera des instructions en ce sens.
00:55:00 - On a vu que l'enquête avançait très vite
00:55:03 et c'est heureux.
00:55:04 Il y a beaucoup de contributions,
00:55:06 y compris via les réseaux sociaux,
00:55:08 pour identifier ces auteurs.
00:55:10 Coudurier, on va malheureusement retourner à l'Assemblée.
00:55:13 - Je te rappelle le premier qui a parlé des sauvageons.
00:55:16 C'était Jean-Pierre Chauvet-Demand.
00:55:18 Ensuite, il me semble que la première à l'avoir dit,
00:55:22 c'est Marine Le Pen.
00:55:23 Ensuite, il est très important de connaître les circonstances exactes.
00:55:27 J'ai cru entendre tout à l'heure une phrase sur le thème
00:55:30 "on veut casser du blanc".
00:55:32 Est-ce que c'est avéré ou pas ?
00:55:33 - Non, pour l'instant.
00:55:35 - On reste en dehors de tout ça.
00:55:37 - Je vous coupe. On va retourner à l'Assemblée nationale
00:55:40 pour une question de Lisette Pollet, députée RN de la Drôme,
00:55:43 qui porte sur ce qui s'est passé, précisément, à Crépol.
00:55:47 La voici.
00:55:48 - La parole est à madame Lisette Pollet
00:55:50 pour le Rassemblement national.
00:55:52 Applaudissements
00:55:54 ...
00:55:57 - Merci, madame la présidente.
00:55:59 Avant de commencer, je voudrais avoir une pensée pour Thomas,
00:56:02 assassiné dimanche matin.
00:56:04 Je redis mon soutien à ses proches et à tous les blessés
00:56:07 de cette terrible attaque.
00:56:09 Notre pays est une nouvelle fois en deuil.
00:56:11 Thomas, 16 ans, est décédé à Crépol
00:56:13 après avoir reçu un coup de couteau.
00:56:15 Ce meurtre est le témoignage criant de l'ensauvagement de notre société.
00:56:20 Notre ruralité n'est désormais plus épargnée par cette sauvagerie
00:56:23 qui bouleverse des vies et embrise d'autres.
00:56:26 La violence mise en oeuvre, la détermination des agresseurs
00:56:29 et la présence de couteaux de cuisine
00:56:31 interdisent de qualifier cet équipé sauvage de simple rixe,
00:56:35 ainsi que le font certains médias.
00:56:38 Que des racailles viennent faire une razzia en toute impunité
00:56:41 est intolérable.
00:56:43 Si des jeunes agissent comme cela,
00:56:45 c'est qu'il y a un réel problème de société.
00:56:48 Enzo, Axel, Anthony et maintenant Thomas.
00:56:51 La liste des enfants de France tués gratuitement est trop longue.
00:56:56 Autant de familles endeuillées
00:56:58 ne comprennent pas que ces atrocités continuent.
00:57:01 Les mesures pour combattre cet ensauvagement ne sont pas prises,
00:57:04 mais cela ne peut plus durer.
00:57:06 La France en a assez de voir ses enfants mourir.
00:57:10 Les Français ne supportent plus ce terrorisme du quotidien,
00:57:13 cette décivilisation qui augmente.
00:57:15 Non, monsieur le ministre, cette mort n'est pas un fait divers.
00:57:19 Non, cette mort et ses blessés, ce n'est pas normal.
00:57:22 Il est urgent et légitime que nous, politiques,
00:57:26 nous apportions une réponse pour que les Français bénéficient
00:57:29 de la première des libertés, la sécurité.
00:57:32 Applaudissements
00:57:36 Alors, monsieur le ministre, que comptez-vous faire
00:57:38 pour que cette insécurité dans nos villes et nos villages cesse ?
00:57:42 Ce qui arrive, nous l'avions malheureusement prédit.
00:57:46 Les Français souffrent du manque de fermeté dans la justice.
00:57:50 Ces jeunes n'ont plus peur de tuer,
00:57:52 ils n'ont plus peur de la police, ils n'ont plus peur de la justice.
00:57:56 Mais il est temps que la peur change de camp,
00:57:58 il est temps que les sanctions soient appliquées.
00:58:01 - Laëtitia Saint-Paul: Merci beaucoup, ma chère collègue.
00:58:02 La parole est à monsieur Gérald Darmanin,
00:58:05 ministre de l'Intérieur et des Outre-mer.
00:58:08 Applaudissements
00:58:11 - Gérald Darmanin: Merci, madame la présidente,
00:58:13 mesdames et messieurs les députés, madame la députée,
00:58:15 permettez-moi, également au nom du gouvernement,
00:58:18 d'adresser mes condoléances à cette famille,
00:58:21 mais aussi aux blessés, puisqu'il y a trois blessés,
00:58:23 me semble-t-il, à l'hôpital, et à leur famille,
00:58:25 pour leur dire que, évidemment, ce qui s'est passé
00:58:29 voilà quelques heures est absolument ignoble,
00:58:31 inacceptable, et que tous les moyens
00:58:33 de la gendarmerie nationale ont été mis.
00:58:35 Et je peux vous annoncer, madame, que voilà quelques minutes,
00:58:37 sept interpellés ont été faits par la gendarmerie nationale
00:58:41 aux environs de Toulouse.
00:58:42 L'enquête dira si ce sont les personnes
00:58:44 qui sont l'auteur de ce crime odieux,
00:58:47 mais nous pouvons penser qu'en effet, rapidement,
00:58:49 après 70 auditions, le ministère de l'Intérieur,
00:58:52 sous l'autorité du procureur de la République,
00:58:53 a pris ça très au sérieux, et que ces personnes seraient,
00:58:57 celles qui sont, évidemment, aujourd'hui accusées de lait
00:59:00 par la gendarmerie nationale, interpellées,
00:59:02 et j'espère qu'elles seront condamnées
00:59:04 après une enquête, bien évidemment,
00:59:06 aux plus dures peines par notre justice.
00:59:08 Je veux dire, madame la députée,
00:59:11 que le travail que nous faisons, policiers et gendarmes,
00:59:15 partout sur le territoire national,
00:59:17 dans les villes comme dans les campagnes,
00:59:20 est un travail admirable.
00:59:21 Et oui, j'ai été le premier à dire, madame la députée,
00:59:24 j'ai été le premier à dire que le travail des policiers
00:59:27 et des gendarmes est un travail difficile
00:59:29 qu'il nous faut soutenir et qu'il faut éviter,
00:59:32 au moment où vous ne connaissez ni l'âge des personnes
00:59:34 qui ont été interpellées, ni leur nationalité,
00:59:37 ni le...
00:59:40 ni comment cela s'est passé.
00:59:42 Évitez, madame, évitez, madame,
00:59:44 de rajouter de l'indignité à un drame
00:59:47 qui touche toute la nation.
00:59:48 (Applaudissements)
00:59:50 (...)
00:59:55 -Je vous remercie, madame la ministre.
00:59:58 Alors, on apprend plusieurs choses
01:00:00 à travers la réponse de Gérald Darmanin.
01:00:02 C'est que sept personnes ont été interpellées
01:00:06 par la Gendarmerie nationale dans la région de Toulouse.
01:00:08 Alors, il faut comprendre que Toulouse,
01:00:09 c'est quand même relativement éloigné de la Drôme,
01:00:12 ce qui veut dire qu'ils ont pris la fuite
01:00:15 dans une toute autre région.
01:00:17 Et puis, dans sa réponse à Lisette Polley,
01:00:19 on va en dire un mot quand même avec vous, Florian Tardif,
01:00:21 il dit "Nous ne connaissons"...
01:00:22 Évitons de faire des raccourcis,
01:00:24 parce qu'elle a quand même utilisé des mots très forts.
01:00:26 Elle a dit "Ce sont des racailles qui ont fait une razzia",
01:00:30 venant de quartiers, de cités.
01:00:33 Il dit "On ne connaît ni leur âge ni leur nationalité".
01:00:36 Ça peut même surprendre qu'il dise "On ne connaît pas leur nationalité",
01:00:38 comme s'il avait déjà presque acté le fait
01:00:40 qu'ils puissent être étrangers, en fait.
01:00:41 -Oui, c'est vrai que ça nous a tous perturbés
01:00:44 autour de ce plateau quand on a entendu
01:00:46 la fin de la réponse de Gérald Darmanin.
01:00:48 Alors certes, il est dans son rôle lorsqu'il dit,
01:00:50 lorsqu'il remercie les services de police
01:00:53 d'avoir pu procéder comme cela à des interpellations d'individus
01:00:58 qui sont soupçonnés, effectivement, d'avoir commis
01:01:01 à la fois ce qui a été qualifié de barbarie
01:01:05 tout à l'heure par le député à mes côtés,
01:01:07 mais du moins ce que l'on peut aisément qualifier de crime.
01:01:11 -Meurtre et tentative de meurtre.
01:01:12 -Oui, puisque un jeune est mort, malheureusement,
01:01:14 durant cet assaut,
01:01:18 donc à l'encontre de l'ensemble de ces jeunes
01:01:22 qui célébraient pourtant un événement,
01:01:25 puisque c'était plutôt dans une ambiance festive.
01:01:27 Et c'est vrai que ça nous a interpellés
01:01:30 comme s'ils souhaitaient presque alimenter une polémique
01:01:33 qui commençait à naître concernant l'identité des jeunes
01:01:38 qui reste à déterminer.
01:01:40 Mais je ne pense pas, effectivement,
01:01:42 que dans la question qui lui a été posée,
01:01:44 l'identité de ces jeunes avait été soulevée.
01:01:47 -Il y a une autre question qui a trait,
01:01:49 je vais tout vous dire, à cela,
01:01:51 et on attend une réponse d'Elisabeth Borne
01:01:52 d'un instant à l'autre.
01:01:53 Juste Karima, elle a dit quelque chose
01:01:55 d'assez intéressant quand même, Lisette Pollet,
01:01:57 pour le RN, elle dit "Il faut arrêter d'appeler ça une rixe".
01:02:01 C'est vrai que c'est resté trop longtemps
01:02:03 au bandeau de plusieurs médias,
01:02:04 une rixe comme s'il y avait eu une bagarre à Armégal,
01:02:07 en fait, ce soir-là.
01:02:09 -Oui, une rixe, je pense qu'on n'est plus du tout
01:02:10 dans la question du rixe quand il y a quelqu'un,
01:02:13 un jeune de 16 ans qui meurt à coups de couteau
01:02:16 quand il se rend à une fête.
01:02:18 Ce matin-là, ce jeune-là, il s'est levé,
01:02:20 il était heureux, il partait vivre un des moments
01:02:23 avec des jeunes à un bal et il n'est pas revenu chez lui.
01:02:26 Donc, parler de rixe, c'est comme si on était,
01:02:28 non pas dans un déni, mais on est tellement dans l'indicible,
01:02:31 on n'ose plus dire les choses.
01:02:32 -Je vous propose d'écouter Éric Dupont-Moretti
01:02:34 pour la réponse.
01:02:35 -Vous avez fait preuve en posant cette question.
01:02:38 Oui, la vie enlevée de ce gosse de 16 ans
01:02:44 méritait à l'évidence un moment de silence et de recueillement.
01:02:48 Il a immédiatement été substitué
01:02:52 par un moment de polémique.
01:02:54 J'ai noté d'ailleurs que...
01:02:56 (Hurlements)
01:02:57 ...dans la question...
01:02:58 J'ai noté d'ailleurs que dans la question précédente,
01:03:01 on évoquait le mot de "radzia".
01:03:04 Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous.
01:03:08 Les rendez-vous du malheur que vous honorez,
01:03:11 qu'il s'agisse de la petite Lola, qu'il s'agisse du petit Clément.
01:03:16 Une dernière chose... -S'il vous plaît, s'il vous plaît.
01:03:19 -Une dernière chose.
01:03:21 Les auteurs de ces faits seront jugés par une cour d'assises
01:03:26 composée d'un jury populaire, comme le sont tous les crimes de sang.
01:03:32 Et ce sont des Français comme vous, comme moi,
01:03:36 qui rendront la justice, qui n'est pas laxiste,
01:03:38 qui est sévère, de plus en plus sévère, depuis 20 ans.
01:03:43 (Hurlements)
01:03:44 -Je vous remercie, monsieur le ministre.
01:03:47 Madame Ant... Allez.
01:03:48 (Applaudissements)
01:03:51 Madame Antoine, s'il vous plaît.
01:03:54 -Monsieur le garde des Sceaux.
01:03:55 -Le ministre de la Justice dit à l'adresse du RN...
01:03:58 Il répond à la question précédente sur les radzias.
01:04:01 Il répond même pas à la députée LR qui l'interpellait,
01:04:05 mais à la question d'avant, qui évoquait des radias
01:04:07 comme si vous récupérez l'affaire politiquement.
01:04:10 -On a l'impression qu'il surpolitise les réponses.
01:04:13 On a l'impression que c'est l'agenda politique
01:04:16 de la présidentielle qui se met en place.
01:04:18 Je vous remercie de ne pas m'avoir posé la question,
01:04:21 mais je vais y répondre.
01:04:23 Évidemment, on n'a pas l'habitude de ce genre de drame
01:04:26 à la campagne, dans des petites bourgades,
01:04:29 mais ça arrive régulièrement en région parisienne.
01:04:32 Donc c'est là-dessus que ça se focalise.
01:04:34 Ce qui est important, c'est ce passage à l'acte
01:04:37 qui semble de plus en plus désinhibé.
01:04:39 Mais malgré tout, on sent qu'il y a
01:04:41 une posture politique du gouvernement
01:04:44 sur le thème "dans les trois prochaines années,
01:04:46 "nous allons muscler la réponse pénale,
01:04:49 "nous avons mis plus de troupes,
01:04:51 "en tout cas de policiers et de gendarmes,
01:04:53 "sur le terrain, et ne comptez pas sur nous
01:04:56 "pour être laxisme, et la justice nous suivra."
01:04:59 C'est une manière de répondre
01:05:01 au RN,
01:05:04 et de marquer un peu leur position
01:05:06 avant la présidence.
01:05:07 - Il écrit les noms de victimes passées
01:05:10 en disant "il n'y a pas de hasard,
01:05:12 "il n'y a que des rendez-vous."
01:05:14 - Il y a néanmoins une phrase qui peut nous interpeller.
01:05:17 C'est la fin de son propos,
01:05:18 "Ces 20 dernières années,
01:05:20 "jamais la justice n'a été aussi sévère."
01:05:23 Pourquoi la justice est-elle plus sévère aujourd'hui qu'hier ?
01:05:27 - Peut-être qu'il y a une raison.
01:05:29 Les actes sont plus graves.
01:05:31 - C'est extrêmement intéressant,
01:05:33 le ministre de la Justice.
01:05:35 C'est presque un aveu.
01:05:36 Lorsque lui disait, il y a 3-4 ans,
01:05:39 que parler d'ensauvagement
01:05:41 s'était alimenté le sentiment d'insécurité,
01:05:44 il nous avoue que la justice n'a jamais été aussi sévère.
01:05:47 Si elle n'a jamais été aussi sévère,
01:05:50 c'est peut-être parce que les crimes n'ont jamais été violents.
01:05:53 - Je note Charles-Isaac Stuhl et Karima,
01:05:56 une forme de contradiction.
01:05:58 Les ministres se mettent au diapason
01:06:00 juste l'un après l'autre.
01:06:02 Gérald Darmanin, on l'a noté, dit
01:06:04 qu'on ne connaît pas leur nationalité.
01:06:06 Juste après, le garde des Sceaux nous dit
01:06:09 qu'ils sont français, pas français.
01:06:11 On ne le sait même pas réellement.
01:06:13 Chacun est dans des postures...
01:06:15 Ca donne un effet un peu brouillon
01:06:17 sur la réponse gouvernementale.
01:06:19 - Ces 2 administrations différentes,
01:06:21 chacun est dans son rôle.
01:06:23 Le ministère de l'Intérieur, c'est les policiers et les gendarmes.
01:06:27 Ils vont aller chercher ces criminels, d'ailleurs.
01:06:30 Ce ne sont pas des délinquants, c'est des criminels.
01:06:33 Ensuite, la justice est rendue par les juges,
01:06:36 par le ministère de la Justice.
01:06:38 C'est normal que, ne dirigeant pas la même administration
01:06:41 et n'ayant pas le même rôle dans l'enquête qui aura lieu,
01:06:45 ils aient chacun une réponse différente.
01:06:47 - On voit bien que ces 2 hommes-là
01:06:49 ne se sont jamais trop appréciés.
01:06:51 Chacun est un peu dans son couloir, Karima Brek.
01:06:54 - Oui, c'est ça.
01:06:55 On laisse planer toutes sortes de sous-entendus.
01:06:58 On sent qu'il y a un certain malaise.
01:07:00 C'est un peu le problème aussi, peut-être depuis quelques années.
01:07:04 Cela dit, il y a cette enquête.
01:07:05 Ca va être primordial de savoir vraiment les détails.
01:07:08 Il va falloir qu'on connaisse l'identité de ces personnes.
01:07:12 Que s'est-il passé exactement?
01:07:14 Cela étant dit, quand on parle de réponses aussi judiciaires,
01:07:18 on a mentionné comme quoi ça avait été, au fil des années,
01:07:21 de plus en plus sévère.
01:07:23 Quand je regarde dans certaines causes
01:07:26 la réponse pénale et judiciaire,
01:07:29 je ne suis pas certaine que c'est si sévère que ça.
01:07:32 Par exemple, quand on prend ce qui s'est passé le 2 mai dernier,
01:07:36 ce jeune homme qui était mineur, qui avait refusé d'obtempérer,
01:07:39 qui a traîné un policier sur une vingtaine de mètres,
01:07:43 ce policier qui a des séquelles maintenant au cerveau
01:07:46 et qui s'en est tiré avec 35 heures d'intérêt général.
01:07:50 Le message qu'on envoie aussi à cette jeunesse, cette réponse...
01:07:54 - Il faut savoir aussi si les interpellés sont majeurs ou mineurs.
01:07:57 Il y aura une réponse différente à fonction de leur âge.
01:08:01 - Les parents de cour d'assises, s'ils ont 14 ans...
01:08:04 - Ça sera compliqué de se prononcer.
01:08:07 - Ça va être compliqué,
01:08:08 mais il y a quand même un problème de cette prise en charge
01:08:11 des mineurs, des délits et des crimes des mineurs.
01:08:14 Maintenant, ce n'est pas simplement des rixes,
01:08:17 on est dans un cas de meurtre.
01:08:19 Je pense que cette réponse pénale pour les délinquants
01:08:22 n'est pas suffisante en ce moment.
01:08:24 Il y a un problème et aussi plus largement
01:08:27 tout ce qui a trait à l'éducation.
01:08:29 Je pense qu'on va le répéter et on va le répéter encore.
01:08:33 Aujourd'hui, pour qu'on en arrive à ce type de drame,
01:08:36 il y a des digues morales, même spirituelles,
01:08:39 des digues en éducation qui ont vraiment lâché.
01:08:42 C'est un problème.
01:08:44 Mais oui, on peut parler d'un symptôme d'une société malade.
01:08:47 - On a compris que cette affaire était déjà placée
01:08:50 sur un plan politique.
01:08:51 A peine les esprits qui retombent un peu,
01:08:54 l'émotion qui retombe,
01:08:55 et tout de suite, les politiques s'en emparent.
01:08:58 Ça n'a pas échappé à la gauche.
01:09:00 J'aimerais vous faire écouter la réaction d'Eric Coquerel
01:09:03 pour LFI à cette agression.
01:09:06 - Je me méfie quand même de prendre un fait diver,
01:09:10 ce qu'on appelle un fait diver,
01:09:11 et à partir de là, de déterminer quelque chose
01:09:14 qui crée une aggravation.
01:09:16 C'est un privilège d'un certain âge.
01:09:18 On a eu beaucoup de ministres de l'Intérieur
01:09:20 qui nous expliquent qu'un cran a été franchi.
01:09:23 Donc, malheureusement, des rixes de ce type-là,
01:09:26 ça survient.
01:09:27 Il y avait eu, je crois, dans la même région,
01:09:30 il y a quelques années, si vous vous souvenez bien,
01:09:32 un jeune qui avait été tué à la sortie d'une boîte.
01:09:35 De la même manière, bon, est-ce que...
01:09:37 J'allais dire, c'est des choses
01:09:40 qu'il faut analyser, comprendre.
01:09:42 - Et alors, à contrario ?
01:09:44 - Parce que là, on sent bien qu'il minimise un peu les choses.
01:09:48 François Ruffin, dont on dit qu'il est l'électron libre
01:09:51 de cette formation politique, et qui, aujourd'hui...
01:09:53 - De l'avenir, d'ailleurs. - ...n'échappe pas à la règle.
01:09:57 Regardez ce qu'il a tweeté. C'est intéressant.
01:09:59 C'est le seul, à ma connaissance,
01:10:01 qui, à ma connaissance, le tweet est très, très lent,
01:10:04 je ne vais pas pouvoir vous le lire,
01:10:06 mais vous en prenez connaissance vous-même,
01:10:09 qui met en contrepoint les deux affaires,
01:10:11 c'est-à-dire l'agression et le meurtre de Thomas,
01:10:14 en parlant aussi de Mourad, qui a failli être égorgé au cuteur
01:10:17 par un homme raciste.
01:10:19 Voilà, au moins, il a eu la décence de parler des deux affaires,
01:10:22 ce que n'ont pas fait ses comparses de LFI,
01:10:25 Charles Zitzenstuhl.
01:10:26 Ca vous a choqué ?
01:10:28 - Je trouve que... - Qu'à gauche,
01:10:29 on ne se concentre que sur ce qui est arrivé à Mourad
01:10:32 et pas un mot ou presque sur l'affaire Thomas,
01:10:35 qui pourtant la précédait ?
01:10:37 - Il faut parler de tout le monde.
01:10:39 - Au moins, François Ruffin le fait.
01:10:41 - Même si, de fait, il y a une petite différence,
01:10:44 en fait.
01:10:45 Le premier, Thomas, est mort,
01:10:48 et Mourad, la deuxième personne,
01:10:51 heureux pour lui, a pu en échapper.
01:10:55 - Mais pas un mot pour le mort, de la part de beaucoup.
01:10:59 - Mais c'est vrai qu'il faut parler, en réalité, de tout le monde
01:11:02 et pas avoir de sous-tendues idéologiques
01:11:06 ou politiques derrière l'une ou l'autre des affaires.
01:11:10 C'est vrai que le tweet de François Ruffin,
01:11:12 dans sa récente intervention, est plutôt bien vu,
01:11:15 parce que cet ensauvagement et ses actes barbares,
01:11:19 touchent tout le monde dans le pays, en réalité.
01:11:21 N'importe qui peut en être victime.
01:11:23 - C'est pas la première fois qu'il se démarque de ses camarades.
01:11:27 - Dans cette affaire, il y a le fond et le contexte politique.
01:11:31 Le fond, c'est d'abord...
01:11:34 Il y a déjà eu, assez régulièrement,
01:11:36 à la sortie de balles populaires dans les campagnes, des morts.
01:11:40 Là, il y a aussi un contexte particulier.
01:11:43 Pour l'instant, on ne connaît pas l'origine des jeunes.
01:11:46 Est-ce que le contexte du Proche-Orient a eu une influence ?
01:11:49 On va voir. N'en parlons pas pour l'instant.
01:11:52 Pour le reste, on n'a pas de statistiques très précises.
01:11:55 On sait que les crimes de sang ont baissé dans ce pays.
01:11:58 Mais malgré tout, il y a une forme d'impunité qui a progressé.
01:12:03 C'est là où, je le disais, le passage à l'acte
01:12:06 devient de plus en plus facile.
01:12:08 Mais, cela étant, on est dans un contexte de compétition électorale
01:12:11 qui va être de plus en plus tendu.
01:12:13 Les ministres surréagissent
01:12:15 pour ne pas laisser le moindre espace aux RN.
01:12:18 Vous avez vu la mine de Marine Le Pen.
01:12:20 - Il engendre la question. - Elle levait les yeux au ciel
01:12:24 en écoutant les réponses des ministres.
01:12:26 - Il nous reste quelques minutes pour aborder un autre événement.
01:12:29 C'est le Congrès des maires de France,
01:12:32 l'association des maires de France,
01:12:34 qui est dans une situation alarmante
01:12:36 car des chiffres d'agressions sont victimes de ses membres.
01:12:39 Thomas Bonnet, il faut dire que c'est vraiment le sujet,
01:12:43 si ce n'est peut-être le seul, en tout cas prépondérant,
01:12:46 de cette rencontre. Je crois que c'est la 105e du genre.
01:12:49 - Absolument. Le débat d'orientation générale
01:12:54 a commencé il y a une trentaine de minutes.
01:12:56 Il est en question des agressions contre les élus,
01:12:59 avec notamment un hommage pour les maires agressés.
01:13:02 Il faut dire que les chiffres sont particulièrement alarmants.
01:13:06 Nous sommes à 2 387 faits de violences
01:13:10 qui ont été relevés depuis le début de l'année,
01:13:13 de violences contre des élus.
01:13:15 C'est donc la grande cause de ce congrès,
01:13:17 auquel participe Edouard Philippe,
01:13:19 que nous avons rencontré tout à l'heure.
01:13:21 L'occasion de demander au maire du Havre
01:13:24 et surtout à l'ancien Premier ministre
01:13:26 ce qu'il pense de la situation.
01:13:28 Vous allez voir, sa réponse fait écho à l'actualité
01:13:31 parce qu'on lui a également parlé du terme d'ensauvagement.
01:13:35 -Ce que décrivait Gérald Darmanin est vrai.
01:13:38 Nous vivons, et tout le monde le sait, tout le monde le sent,
01:13:41 dans une société qui est plus agressive
01:13:44 et à bien des égards plus violente.
01:13:46 Nous le voyons plus, parce qu'il y a plus de caméras,
01:13:49 il y a plus de téléphones, il y a plus de...
01:13:51 Donc on le voit plus qu'avant, mais elle est, de toute évidence,
01:13:55 plus agressive et plus violente.
01:13:57 Et ça interroge et ça inquiète
01:14:02 beaucoup de nos concitoyens qui en parlent.
01:14:05 Ca interroge aussi beaucoup des maires qui sont ici,
01:14:08 qui vivent cette agressivité nouvelle et accrue,
01:14:12 qui essaient de trouver des remèdes,
01:14:14 qui en sont parfois les victimes.
01:14:16 Donc, bien sûr, il ne faut jamais nier la réalité.
01:14:19 La réalité, elle est là.
01:14:21 -Thomas Dunmoz, que disent les maires
01:14:23 sur ce climat de violence autour de leur profession ?
01:14:26 -Tous, ici, ont une histoire à raconter,
01:14:28 une agression qu'ils ont subie,
01:14:30 ou quelqu'un qu'ils connaissent qui a subi une agression.
01:14:33 Alors, le constat est partagé de manière unanime.
01:14:36 Maintenant, la question, c'est quelle réponse
01:14:38 on apporte face à cette situation,
01:14:40 notamment lors de ce congrès des maires, le 105e.
01:14:43 Ecoutez le maire d'Avranches au micro de Pierre-François Altermat.
01:14:46 -Je pense qu'en effet, pour beaucoup de collègues,
01:14:49 la notion de catharsis va être importante.
01:14:52 Mais au-delà de cela, il faut des solutions concrètes.
01:14:55 Il n'est pas acceptable en démocratie,
01:14:58 en France, dans notre République,
01:15:00 de voir des élus aussi malmenés, bien plus que je l'ai été.
01:15:04 Et à la fois, ce sont des choses qui doivent être proposées
01:15:07 par l'Association des maires de France,
01:15:09 mais surtout entendues par le gouvernement
01:15:12 ou même par la justice.
01:15:13 Il y a une vraie attente de ce côté-là.
01:15:15 -Parmi les pistes pour répondre à cette situation,
01:15:18 il y a cette proposition de loi qui émane du Sénat,
01:15:21 qui a été adoptée au Sénat, d'ailleurs,
01:15:24 au mois d'octobre dernier, et qui prévoit de durcir
01:15:26 les sanctions pour les faits contre les élus,
01:15:29 en les alignant contre les forces de l'ordre ou les pompiers.
01:15:32 -Merci à Pierre-François Altarmat, qui est avec vous.
01:15:35 Dernière chose, puisqu'on a beaucoup entendu
01:15:38 des maires qui ont subi des agressions.
01:15:40 Ce qui m'a frappée, c'est le témoignage d'Hervé Glesgau,
01:15:43 maire d'une petite ville de L'Heure.
01:15:45 Il a été victime d'agressions.
01:15:47 Voici ce qu'il nous dit à propos des motivations
01:15:50 pour exercer ce mandat.
01:15:51 -1420 euros net, très précisément.
01:15:55 On ne fait pas ça pour gagner de l'argent ?
01:15:57 -Non. Quand on connaît l'investissement que ça demande...
01:16:01 Moi, je suis à la mairie quasiment 35 heures par semaine,
01:16:06 plus les réunions en soirée, plus les permanences
01:16:09 le samedi matin, plus les interventions en nuit,
01:16:12 plus les interventions le week-end,
01:16:14 plus la responsabilité pénale qu'il y a derrière,
01:16:17 il ne faut pas l'oublier.
01:16:18 Pour 1420 euros net par mois,
01:16:20 je ne connais pas beaucoup de monde qui le ferait.
01:16:23 -Monsieur le député, vu comme ça, on se dit
01:16:25 "Qui a envie de se lever le matin pour endurer tout ça
01:16:29 "et pour si peu ?" Après, c'est pas la patte du gain,
01:16:32 mais on ne veut pas perdre la vie pour trois fois rien.
01:16:36 -Mais ce que le maire dit est tout à fait juste.
01:16:40 La grande majorité des gens qui s'engagent
01:16:43 dans la vie publique, dans la vie municipale,
01:16:45 contrairement à ce que beaucoup de personnes
01:16:48 pourraient penser, ne le font pas pour l'argent.
01:16:51 -Ils le font pour des idéaux, parce qu'ils aiment leur commune,
01:16:54 leur région, la France, l'Europe.
01:16:56 Chacun a ses motivations.
01:16:58 Mais c'est un engagement qui est désintéressé
01:17:02 et qui est pour le bien commun et le bien public.
01:17:05 C'est vrai que la société, telle que ça a été décrit,
01:17:08 qui est de plus en plus agressive, c'est une réalité.
01:17:11 Les élus le sentent aussi.
01:17:12 Ça peut être des cas extrêmes,
01:17:14 où des élus sont agressés et malmenés physiquement.
01:17:18 Mais c'est aussi beaucoup de choses
01:17:20 beaucoup moins évidentes,
01:17:22 mais que les maires ressentent au quotidien.
01:17:26 C'est des remarques, c'est des insultes,
01:17:29 c'est des mails ou des messages qui pleuvent
01:17:33 et qui n'en finissent pas sur les réseaux sociaux.
01:17:35 Dans le cas de Petite Commune,
01:17:37 c'est certains concitoyens qui viennent vous trouver
01:17:40 au milieu de la nuit, pour des problèmes subalternes.
01:17:43 C'est des témoignages que j'ai de maires en Alsace
01:17:46 qui sont en description.
01:17:48 - On le dit peut-être pas assez,
01:17:49 mais on l'a vu avec l'exemple d'un tisson de Vincent Gembrun,
01:17:53 il y a trois à quatre mois.
01:17:54 Les familles aussi sont prises pour cibles.
01:17:57 Ça touche les élus, mais également leur entourage.
01:18:00 - Le plus extrême et le plus dramatique.
01:18:02 J'ai lu dans mon journal
01:18:03 qu'un maire avait subi une intrusion en pleine nuit
01:18:07 par quelqu'un qui venait vérifier s'il avait l'électricité.
01:18:11 Pour compléter ce que vous dites,
01:18:13 ça touche quand même une minorité de gens
01:18:16 qui se considèrent comme des consommateurs
01:18:19 auxquels tout est dû et qui n'ont plus de limites.
01:18:22 Ce sont ces gens-là,
01:18:24 et même si on est dans une surinflation législative,
01:18:27 pour une fois, cette proposition de loi
01:18:29 n'est peut-être pas idiote que de les condamner sévèrement.
01:18:34 - Qu'est-ce qu'on pourrait imaginer, Florian,
01:18:37 sur ce durcissement des sanctions ?
01:18:40 - En espérant que la loi soit appliquée.
01:18:42 Bien souvent, le problème assez récurrent,
01:18:46 c'est qu'on a tendance assez régulièrement à légiférer,
01:18:49 que ce soit à l'Assemblée nationale ou au Sénat,
01:18:52 après un ou des faits divers qui deviennent des défaits de société,
01:18:56 sauf que forcer de constater que, malheureusement,
01:18:58 trop souvent, la loi n'est pas appliquée.
01:19:00 Là, on parle d'événements récents avec le maire Vincent Jeanbrun,
01:19:04 mais si on remonte à il y a quatre ans,
01:19:06 où déjà, à l'époque, on avait légiféré
01:19:08 après la mort du maire de Sines, Jean-Mathieu Michel,
01:19:11 où il y avait eu même une enquête
01:19:14 qui avait été diligentée par le Sénat
01:19:17 auprès de quasiment 10 % des maires de France,
01:19:21 une cohorte de 4 000 maires,
01:19:23 ou plus de 90 %.
01:19:25 Imaginez-vous bien, 90 % des maires interrogés
01:19:29 expliquaient qu'ils avaient déjà, durant leur mandat,
01:19:32 été invectivés, agressés ou autres.
01:19:35 Et déjà, à l'époque, on avait légiféré,
01:19:38 et on se retrouve à avoir, malheureusement,
01:19:39 les mêmes débats aujourd'hui.
01:19:40 J'espère, tout comme l'invité ici,
01:19:44 que bien évidemment, ça va être suivi des faits,
01:19:46 qu'on va en finir avec ce sentiment d'injustice
01:19:50 qui permet finalement aux agresseurs
01:19:52 de poursuivre leurs agressions.
01:19:53 - Un dernier mot. On aime bien légiférer dans notre pays.
01:19:56 - Vous avez un regard un peu plus extérieur.
01:19:58 - Oui, parce qu'en fait, on aime légiférer,
01:19:59 on aime montrer un peu les muscles et dire
01:20:01 "on durcit, on durcit", mais dans les faits,
01:20:03 le problème, c'est l'application des peines.
01:20:05 Il y a une limite à ce qu'on peut dire
01:20:07 de durcir comme tel les lois,
01:20:09 parce que si après, on n'applique pas déjà
01:20:12 ce qui existe comme peine,
01:20:14 on se retrouve avec le même problème.
01:20:15 Donc, j'ai l'impression que c'est une fausse solution.
01:20:18 On montre quelque chose, mais dans la réalité,
01:20:20 il n'y a pas de véritable application.
01:20:22 - Oui, c'est un peu de la touchage de volonté.
01:20:23 - Exactement. Et cela étant dit aussi,
01:20:25 il y a énormément de pression maintenant sur les maires,
01:20:28 beaucoup de responsabilités, de moins en moins de moyens.
01:20:31 Il y a l'aspect clientélisme aussi.
01:20:33 Beaucoup de citoyens ont l'impression
01:20:35 que les choses leur sont dues.
01:20:36 Et aussi, il y a eu une frustration qui s'est accumulée.
01:20:39 On est passé du mécontentement à la haine.
01:20:42 Notamment avec cette histoire de pandémie,
01:20:45 il y a vraiment eu des citoyens, comme on dit,
01:20:47 qui ont vraiment accumulé une sorte de ressentiment profond
01:20:50 et qui s'en prennent même presque physiquement.
01:20:53 Et dans certains cas, ce n'est pas presque,
01:20:54 c'est même physiquement.
01:20:55 - C'est 7 % des agressions quand même
01:20:56 qui sont de nature physique.
01:20:58 Ce n'est pas négligeable.
01:20:59 - Il faut vraiment aussi se pencher sur la question
01:21:01 du harcèlement psychologique et de cette réponse judiciaire à ça,
01:21:04 parce qu'il y a encore ce sentiment d'impunité qui règne.
01:21:07 Et tant qu'on n'enverra pas le message
01:21:09 que vous attaquez un élu de la République,
01:21:11 vous attaquez des maires,
01:21:12 c'est automatique qu'il va se passer quelque chose.
01:21:14 - C'est une course de vitesse.
01:21:15 - Vous avez le mot de la fin.
01:21:16 - C'est une course de vitesse pour le gouvernement,
01:21:18 parce qu'effectivement, ils ont promis
01:21:20 des effectifs supplémentaires pour la police et la gendarmerie,
01:21:24 plus de places de prison, une chaîne pénale qui répondent.
01:21:28 Maintenant, il faut voir dans les faits si ça s'applique.
01:21:31 C'est aussi après ce qui s'est passé
01:21:33 des événements urbains du mois de juin.
01:21:35 Alors, combien de condamnés ? À quelles sanctions ?
01:21:39 - Il y a eu beaucoup de comparution immédiate.
01:21:41 - Oui, mais comparution immédiate, ce n'est pas condamnation.
01:21:44 Les gens en ont marre de l'hyper...
01:21:45 - Il y a eu pas mal de condamnations aussi.
01:21:46 - Les gens en ont marre de l'hypercommunication.
01:21:48 - Merci beaucoup. Merci à tous les quatre de nous avoir rejoints.
01:21:51 Je crois que Karima et Hubert, vous allez rester.
01:21:54 Merci, monsieur le député, de nous avoir rejoints
01:21:56 tout l'après-midi.
01:21:58 Et Florian, tu restes avec nous ?
01:22:00 - Oui. - A tout à l'heure.
01:22:01 Allez, on se retrouve dans quelques instants.
01:22:04 (Générique)
01:22:07 - De retour avec vous.
01:22:09 Il est pratiquement 16h, l'heure du journal de Vincent Ferrandej
01:22:11 à la Une. Cette question, se dirige-t-on vers une libération
01:22:14 totale ou partielle des otages qui sont détenus par le Hamas ?
01:22:18 - Le Qatar a affirmé qu'un accord était tout proche,
01:22:20 libération d'otages contre une trêve dans la bande de Gaza.
01:22:22 Et dans ce cadre, justement, ce soir, Benyamin Netanyahou
01:22:25 convoque son cabinet de guerre, son cabinet de sécurité,
01:22:28 puis son gouvernement.
01:22:29 Écoutez le Premier ministre israélien.
01:22:32 - Nous nous concentrons actuellement sur une défense très forte
01:22:35 et proactive dans le Nord afin de parvenir à une victoire
01:22:37 écrasante dans le Sud. Le premier objectif,
01:22:39 l'élimination du Hamas.
01:22:41 Il ne s'arrêtera pas tant qu'il n'aura pas été atteint.
01:22:44 Le deuxième objectif, le retour des otages.
01:22:46 Progrès. Je ne pense pas qu'il soit utile d'en dire plus,
01:22:49 même en ce moment, mais j'espère que nous aurons bientôt
01:22:52 de bonnes nouvelles.
01:22:53 - Et puis la France, elle renforce son aide humanitaire à Gaza.
01:22:57 - 11 tonnes de matériel médical ont été livrées en Égypte
01:22:59 par le porte-hélicoptère français Dixmude.
01:23:02 Par ailleurs, 50 enfants blessés de Gaza
01:23:05 pourront être accueillis dans les hôpitaux français.
01:23:08 - On reviendra à toutes ces questions un peu plus tard
01:23:11 dans l'émission.
01:23:12 Après la mort de Thomas, 16 ans, dans la Drôme,
01:23:14 7 personnes ont été interpellées, annonce de Gérald Darmanin,
01:23:17 il y a quelques minutes dans l'hémicycle.
01:23:19 - Le jeune homme, Thomas, a été tué à coups de couteau
01:23:21 alors qu'il participait à un bal dans la salle des fêtes
01:23:24 de Crépole, dans la Drôme.
01:23:25 Ses camarades de classe et les habitants de la petite commune
01:23:28 sont toujours sous le choc.
01:23:29 Sur place, Sébastien Bendotti.
01:23:31 - Devant cette salle des fêtes, des bougies, des fleurs
01:23:35 sont régulièrement déposées par des habitants,
01:23:37 parfois accompagnés de leurs enfants,
01:23:39 qu'ils soient originaires de Crépole, des villages environnants
01:23:42 ou même de Romand-sur-Isère.
01:23:43 Alors, peu acceptent de s'exprimer.
01:23:45 Quand ils le font, c'est pour rendre hommage
01:23:48 à ce jeune rugbyman âgé de 16 ans,
01:23:50 poignardé à mort ainsi qu'aux blessés.
01:23:52 Et c'est surtout pour faire part de leur incompréhension,
01:23:55 même de leur colère.
01:23:56 Comment un tel déferlement de violence
01:23:58 a-t-il pu se produire alors même que ces jeunes
01:24:00 étaient tout simplement réunis samedi soir pour faire la fête ?
01:24:04 Des habitants qui refusent que l'on utilise le terme de rixe.
01:24:07 Pour eux, c'est une attaque, une action minutieusement préparée.
01:24:11 Les mots sont parfois bien plus forts.
01:24:14 L'émotion, elle sera également très forte demain.
01:24:16 Une marche blanche à l'initiative de la famille de Thomas
01:24:19 est organisée à partir de 13h30.
01:24:21 Une marche apolitique qui partira du lycée,
01:24:24 où il était scolarisé, et qui se terminera au stade de rugby,
01:24:28 où il jouait très régulièrement avec son équipe.
01:24:31 - Et puis, on va aussi parler de l'agression au cutter
01:24:34 de Villecrenne, dans le Val-de-Marne.
01:24:36 - La victime a été attaquée et blessée à la gorge
01:24:38 par un homme de 75 ans dans une vidéo diffusée
01:24:41 sur les réseaux sociaux.
01:24:42 On le voit proférer des insultes racistes
01:24:45 à l'encontre du jardinier.
01:24:46 L'agresseur a été interpellé et placé sous contrôle judiciaire.
01:24:50 - Enfin, ce constat accablant,
01:24:51 qui a été dressé par la CIVIS,
01:24:53 la Commission indépendante sur l'inceste
01:24:55 et les violences sexuelles faites aux enfants.
01:24:57 - Selon l'organisation, seuls 8 % des victimes d'inceste
01:25:00 ont bénéficié d'un soutien.
01:25:02 Disfonctionnement de la justice.
01:25:04 Reportage de Jules Bedot avec Sarah Varny.
01:25:06 - Elles sont venues faire entendre leurs sentiments d'injustice.
01:25:11 Ces mères protectrices, qui dénoncent l'inceste
01:25:14 dont sont victimes leurs enfants, subissent souvent une double peine,
01:25:17 avec une justice qui se retourne contre elles.
01:25:20 - J'ai déposé plainte, j'ai tout fait dans les règles.
01:25:23 Je me retrouve punie.
01:25:24 C'est mes enfants aussi qui sont punis,
01:25:26 parce qu'ils sont placés dans un centre.
01:25:29 Ils ont raté l'école, ils ont raté plusieurs centres,
01:25:32 plusieurs jours de l'école.
01:25:34 Ils sont en destruction morale, physique,
01:25:36 psychologique et même sociale.
01:25:39 - Face à cette situation,
01:25:40 la civile souhaite améliorer le traitement judiciaire.
01:25:43 - Il faut changer les pratiques professionnelles,
01:25:46 il faut créer des dispositifs de protection,
01:25:49 mais il faut aussi que la loi dise clairement
01:25:53 qui doit être protégé.
01:25:55 Si c'est l'enfant, il faut qu'une législation plus impérative
01:25:59 fixe le cadre de la protection de l'enfant.
01:26:02 C'est pourquoi nous avons préconisé plusieurs mesures
01:26:06 qui vont garantir la mise en sécurité immédiate
01:26:09 de l'enfant qui révèle des violences.
01:26:11 - La commission a rendu au gouvernement son rapport
01:26:14 qui comprend 82 préconisations pour lutter
01:26:16 contre ce crime de masse qui touche, selon elle,
01:26:19 160 000 enfants chaque année.
01:26:21 - On détruira la civile !
01:26:23 - De retour sur ce plateau,
01:26:24 toujours en compagnie d'Hubert Coudurier,
01:26:27 Karim Abrik, Florian Tardif et Noémie Schultz,
01:26:30 adjointe du service Polyjustice.
01:26:31 Je vais commencer avec vous.
01:26:33 On va parler de cette affaire de disparition inexpliquée
01:26:37 qui a saisi la France entière il y a plus de 5 ans.
01:26:39 C'est celle de Tiffen Véron,
01:26:41 cette jeune femme âgée de 36 ans,
01:26:43 qui a subitement disparu dans une montagne au Japon.
01:26:47 C'était près de la petite ville de Nikko.
01:26:49 Elle s'apprêtait à visiter des temples.
01:26:52 Ce sont les dernières informations
01:26:54 qu'elle avait transmises à sa famille.
01:26:56 On perd sa trace à son hôtel à ce moment-là.
01:26:59 Sa famille se démène, c'est peu de le dire,
01:27:01 pour qu'on ne l'oublie pas,
01:27:03 pour que l'enquête avance,
01:27:05 car elle peine à avoir des réponses.
01:27:07 Et puis, un espoir, on va commencer par ça,
01:27:10 qui a ressurgi cet été en France,
01:27:12 avec le pôle Cold Case de Nanterre,
01:27:14 qui a ressorti le dossier, qui s'est saisi de l'affaire.
01:27:17 - Oui, parce que le dossier avait été classé
01:27:20 par le parquet qui traitait jusque-là,
01:27:22 le poitier qui traitait jusque-là
01:27:24 l'affaire de la disparition de Tiffen Véron.
01:27:27 C'était le parquet originaire,
01:27:29 donc c'était ce parquet-là
01:27:31 qui chapeautait les investigations.
01:27:33 Et puis, les juges d'instruction
01:27:35 ont décidé de clôturer l'affaire.
01:27:37 Donc ça a été évidemment très violent pour la famille.
01:27:41 Les frères et sœurs de Tiffen Véron,
01:27:43 qui ont obtenu,
01:27:44 et notamment grâce à leur avocate,
01:27:47 Corinne Hermann,
01:27:48 que le pôle Cold Case du tribunal de Nanterre,
01:27:51 qui rouvre des dossiers d'affaires non-élocidées,
01:27:55 récupèrent ce dossier-là
01:27:57 avec la juge d'instruction, la juge Kyris,
01:27:59 qu'on connaît bien, en tout cas dans le milieu judiciaire,
01:28:03 puisque c'est grâce à elle
01:28:05 que l'affaire de la disparition d'Estelle Mouzin
01:28:08 a pu être élucidée.
01:28:09 Et donc, de nouvelles investigations
01:28:11 ont été relancées et vont à nouveau l'être.
01:28:14 Et vous l'avez dit, dans cette affaire,
01:28:17 ce qui est marquant,
01:28:18 c'est l'implication des frères et sœurs de Tiffen,
01:28:21 Sybille Véron et Damien Véron,
01:28:23 qui sont en ce moment et depuis plus d'un mois maintenant
01:28:27 au Japon.
01:28:28 Ils sont allés sur le terrain,
01:28:30 ils se démènent pour essayer de comprendre
01:28:33 pourquoi il n'y a pas plus d'actes d'investigation
01:28:36 qui ont été lancés par la police japonaise.
01:28:38 Il va sans doute m'expliquer,
01:28:40 il faut savoir qu'au Japon, en matière criminelle,
01:28:43 les choses se passent très différemment de la France.
01:28:47 C'est cette différence de culture
01:28:49 entre la façon de procéder en France
01:28:51 et la façon de procéder au Japon
01:28:53 qui a fait qu'il y ait tant de questions
01:28:55 auxquelles on n'a pas les réponses.
01:28:57 -Vous l'aurez compris, Damien Véron est avec nous en direct.
01:29:01 Bonsoir. Je vous dis bonsoir,
01:29:03 car il est très tard au Japon.
01:29:05 On vous remercie de nous répondre à cette heure avancée.
01:29:08 Outre, évidemment, le fait que vous recherchez activement
01:29:12 votre sœur, vous êtes aussi le président d'UNI pour Tiffen.
01:29:15 Vous avez voulu vraiment monter une association en ce sens.
01:29:19 Vous êtes au Japon, comme le disait Noémie,
01:29:21 depuis plusieurs jours.
01:29:23 Ce vendredi, vous tiendrez une conférence de presse.
01:29:26 C'est important de le préciser.
01:29:28 Il me semble que ce sera à 19h30, en heure française.
01:29:31 Que vous ont dit les autorités ?
01:29:33 Est-ce qu'il y a un motif d'espoir
01:29:35 que les choses avancent un petit peu, quand même, aujourd'hui ?
01:29:39 -Bonsoir. Vous avez raison.
01:29:40 A chaque fois, c'est des voyages qui sont fatigants
01:29:43 et qui sont assez longs.
01:29:45 Alors, à force de...
01:29:46 Déjà, ce qui est important, c'est qu'à force de revenir au Japon,
01:29:50 où l'opinion publique est touchée,
01:29:52 et de voir notre combativité,
01:29:55 parce qu'au Japon, il n'y a pas forcément cette même compativité
01:29:58 pour rechercher des gens qui ont disparu,
01:30:01 on arrive à avoir quelques brèches et donc à être reçus...
01:30:04 J'ai pu être reçu par le gouverneur de la préfecture de Toshigi,
01:30:07 à l'endroit où Tiffen a disparu.
01:30:10 Et on commence à comprendre
01:30:13 où les choses bloquent.
01:30:15 Par exemple, lors d'une réunion avec la police de Toshigi,
01:30:20 on a réalisé que peut-être que toutes les informations
01:30:23 n'avaient pas été transmises à la France,
01:30:26 parce que le gouvernement japonais
01:30:30 aurait retiré quelques éléments.
01:30:32 Donc on identifie les problèmes, mais c'est toujours un combat long.
01:30:35 -Vous avez rencontré, il me semble, des interlocuteurs à la préfecture.
01:30:39 La police japonaise vous a reçus il y a une quinzaine de jours.
01:30:42 Mais pour qu'on comprenne...
01:30:43 Moi, ce que j'ai cru comprendre au cours de mes lectures,
01:30:46 c'est que c'est le ministère de la Justice
01:30:48 qui bloque dans la transmission des documents.
01:30:50 Mais pourquoi ?
01:30:51 -C'est ce qu'on a découvert lors de mon dernier voyage,
01:30:56 vous avez raison.
01:30:57 Quand les commissions rogatoires internationales
01:30:59 étaient envoyées au Japon,
01:31:01 il y avait des demandes qui étaient plutôt assez concrètes.
01:31:03 Par exemple, j'ai assisté à des tests luminoles,
01:31:07 et il semblerait, en tout cas, il y a eu des apparitions bleues,
01:31:10 donc il semblerait qu'il y ait du sang dans la chambre
01:31:12 où Tiffen dormait, dans son hôtel.
01:31:14 Et donc, depuis cinq ans, la France demande l'expertise, justement,
01:31:18 de ces tests, et ils n'ont jamais été donnés.
01:31:21 Donc, lors d'une réunion, la police locale a expliqué
01:31:26 qu'ils auraient, semblement-t-il, donné les documents,
01:31:30 mais ils ne sont jamais arrivés à la France.
01:31:32 Donc, on en a déduit, avec le consul qui était à nos côtés de France,
01:31:37 que probablement le gouvernement japonais,
01:31:39 le ministère de la Justice japonaise,
01:31:41 aurait peut-être supprimé ou retiré des éléments avant qu'ils soient transmis.
01:31:45 Donc, les choses n'avancent pas, il n'y a pas une dérangement total.
01:31:48 Mais vous n'avez pas de début d'explication sur ce qui fait un tel frein ?
01:31:52 C'est-à-dire, quelle est la motivation de la justice
01:31:55 pour ne pas les transmettre, ces documents ?
01:31:57 Il y a des choses à cacher, il y a des zones d'ombre,
01:31:59 il y a des personnes qui seraient peut-être impliquées ?
01:32:03 Je pense qu'il y a plusieurs difficultés,
01:32:05 Noémie l'a parfaitement évoqué, sur le système judiciaire.
01:32:07 C'est-à-dire qu'au Japon, si vous voulez,
01:32:11 il n'y a pas presque du flagrant délit,
01:32:13 il n'y a pas d'enquête vraiment ouverte.
01:32:16 Donc, je ne sais pas si, comme ils ne peuvent pas faire les choses,
01:32:21 ils préfèrent dire qu'ils les font, mais sans donner d'éléments,
01:32:24 pour ne pas être ridicules.
01:32:26 Peut-être qu'ils n'ont rien fait, en fait.
01:32:27 Sauf qu'au lieu de dire "on ne fait rien",
01:32:29 les choses ne sont pas si simples, parce qu'au Japon,
01:32:31 le dialogue n'est pas aussi fluide qu'en France.
01:32:35 Donc, peut-être qu'ils n'ont rien fait,
01:32:37 ou peut-être qu'ils ont fait, mais que ce n'est pas suffisant.
01:32:40 En tout cas, tout est très opaque.
01:32:41 - Alors, Noemi, il y a une question pour vous, justement.
01:32:43 - Ce que vous nous dites, c'est que, par exemple,
01:32:45 sur ces fameuses traces de sang qui pourraient avoir été retrouvées
01:32:49 dans la chambre où s'éjournait votre sœur,
01:32:51 ces traces ont peut-être été expertisées par la police japonaise,
01:32:55 mais que les résultats ne vous ont pas été communiqués.
01:32:57 Donc, maintenant, ce sont ces résultats qu'il faut récupérer, c'est ça ?
01:33:00 - Exactement. Ça fait partie des éléments...
01:33:05 Alors, évidemment, il y a aussi les caméras de vidéosurveillance
01:33:08 qui ont été demandées, mais vous avez raison.
01:33:10 Comme exemple concret, c'est ça.
01:33:11 La France, l'ONU d'ailleurs, qui a rejoint notre combat,
01:33:15 a demandé aussi qu'il y ait une coopération totale
01:33:17 et que ce type de rapport soit transmis pour qu'on puisse comprendre.
01:33:21 - Alors, moi, j'ai une autre question,
01:33:22 et puis nos invités qui sont avec nous aussi,
01:33:24 qui évidemment sont inquiets aussi pour le sort de votre sœur.
01:33:30 Est-ce que vous avez des pistes, quand même, concernant cette disparition ?
01:33:34 Est-ce qu'il y a des témoignages au fil des années qui se sont faits jours
01:33:38 et qui sont dignes d'intérêt ?
01:33:40 - C'est bien notre drame, en fait.
01:33:43 C'est que, justement, elles n'ont jamais été exploitées.
01:33:45 En tout cas, on n'en a jamais eu la réponse.
01:33:47 Donc, déjà, il y a cette histoire de luminoles,
01:33:49 on n'a jamais eu les expertises.
01:33:51 Tiffany, dans son hôtel, elle n'était pas seule.
01:33:54 Il y a des témoins qui étaient là.
01:33:56 Il y a des touristes, il y a l'hôtelier, le propriétaire de l'hôtel, par exemple,
01:33:59 qui explique que Tiffany est partie avant 10 heures,
01:34:01 alors qu'en fait, on sait que Tiffany était dans sa chambre d'hôtel
01:34:04 pratiquement jusqu'à 11h40.
01:34:06 Donc, tous ces gens-là n'ont jamais été vraiment auditionnés.
01:34:09 Et puis, quand vous élargissez vos recherches,
01:34:12 vous vous rendez compte qu'il y a aussi énormément de faits divers à Nico.
01:34:15 Des corps ont été retrouvés
01:34:17 pendant les cinq ans des recherches que nous essayons de mener.
01:34:21 Donc, tout est très opaque.
01:34:24 Donc, on n'a aucune réponse sur toutes ces pistes.
01:34:27 - Noémie, vous arrivez presque au bout de ce voyage qui durait six semaines.
01:34:31 Je crois que vous rentrez à la fin du mois de novembre.
01:34:33 Est-ce que vous avez le sentiment que vous allez revenir en France
01:34:36 en ayant un peu avancé ?
01:34:37 Est-ce que vous avez de quoi rassurer votre mère, notamment ?
01:34:42 - Je pense qu'il y a eu un événement,
01:34:47 il y a eu quelque chose qui a été très important,
01:34:49 c'est qu'on a été reçus par le gouverneur de la préfecture
01:34:52 où Tiffany a disparu.
01:34:54 Et il s'est excusé publiquement
01:34:57 qu'on n'ait toujours pas retrouvé Tiffany.
01:34:59 Ce geste, au Japon, c'est quand même quelque chose de très important.
01:35:03 Quand quelqu'un s'excuse au Japon,
01:35:05 c'est qu'en fait, en gros, pour la première fois,
01:35:07 ils expliquent que tout n'a peut-être pas été fait.
01:35:09 Donc, je compte énormément sur cette prise de parole,
01:35:14 puisqu'il s'est aussi engagé à ce qu'il y ait une coopération totale.
01:35:16 Donc oui, j'espère qu'à la prochaine série,
01:35:18 aux prochaines demandes françaises,
01:35:20 ils donneront l'intégralité du dossier.
01:35:22 Comme ça, on pourra voir s'il y a besoin.
01:35:25 Par exemple, si on a le rapport du Luminol,
01:35:27 peut-être qu'on verra qu'ils sont peut-être imparfaits
01:35:29 et qu'il faut en refaire dans la chambre,
01:35:30 enfin, ainsi de suite, sur chaque piste.
01:35:32 -Hubert Coudurier, peut-être.
01:35:34 Hubert Coudurier, directeur de l'information du Télégramme.
01:35:36 -Juste une petite question,
01:35:38 parce que je vous avais vu à France Inter il y a six mois.
01:35:42 Il me semble que vous aviez évoqué à l'époque
01:35:45 l'hypothèse d'un serial killer,
01:35:46 puisque vous dites vous-même qu'il y a eu plusieurs disparitions
01:35:52 dans cette zone.
01:35:53 Alors, on sait que, normalement, le Japon est un pays hyper sécuritaire,
01:35:57 mais visiblement, en l'occurrence, non.
01:36:00 -Oui, vous avez raison, parce que nous,
01:36:03 ce qu'on fait depuis le début, c'est qu'on se rentoure d'experts
01:36:06 qui nous aident, on recrute des enquêteurs.
01:36:08 Donc, effectivement, l'un de nos enquêteurs
01:36:10 avait émis cette hypothèse
01:36:12 qu'il puisse y avoir un serial killer à Nikko.
01:36:14 En plus, Nikko, c'est une ville
01:36:17 qui est quand même plutôt proche de Tokyo,
01:36:19 mais en même temps dans la nature.
01:36:20 Donc, si vous voulez, c'est facile de pouvoir agir,
01:36:25 d'être isolé en étant proche de la nature.
01:36:28 Isoler en étant proche d'une grande ville.
01:36:32 Donc, oui, je pense que le serial killer, malheureusement,
01:36:35 c'est une piste qui est évoquée.
01:36:37 Et puis, vous avez raison, concernant le système judiciaire japonais,
01:36:39 c'est vraiment très particulier.
01:36:41 Tant que vous n'êtes pas vu, tout va bien.
01:36:43 Si jamais vous êtes pris, on parle du flagrant délit,
01:36:46 mais même, j'en discutais avec les policiers,
01:36:49 si jamais ils voient quelqu'un commettre un délit, c'est réglé.
01:36:52 Il est emprisonné tout de suite, il est condamné.
01:36:54 Par contre, tant que la personne n'est pas vue, il ne se passe rien.
01:36:58 Sur tous les corps découverts à Nikko,
01:36:59 il n'y a jamais eu une enquête ouverte.
01:37:01 - C'est vrai que ça défie un peu l'entendement.
01:37:03 Karima Brick, notre chroniqueuse CNews, également, a une question.
01:37:06 - Oui, bien, en fait, deux choses.
01:37:08 Premièrement, pour votre famille,
01:37:10 l'émotion qu'on peut avoir pour vous d'être dans cette noirceur,
01:37:14 d'être dans le brouillard depuis cinq ans,
01:37:16 ça doit être absolument horrible.
01:37:18 Donc, vraiment, on vous envoie nos pensées.
01:37:21 Mais sur les pistes, il y en a plusieurs.
01:37:23 Est-ce qu'il y a des pistes qui ont été vraiment fermées maintenant
01:37:27 ou c'est encore une fois, vous ouvrez à nouveau toutes les pistes ?
01:37:31 - Malheureusement, pour l'instant, toutes les pistes sont ouvertes.
01:37:38 Il n'y en a eu aucune qui a pu être fermée.
01:37:40 Je pense que ça va être l'objectif aussi du pôle, du pôle Nanterre.
01:37:45 Maintenant que notre dossier a été confié,
01:37:47 notamment au juge Sabine Kheri,
01:37:49 j'imagine que l'objectif, ça va être de prendre toutes ces pistes
01:37:51 et d'essayer de les fermer une à une.
01:37:54 Donc, la solution, je pense qu'elle va venir d'un déplacement sur place.
01:37:59 Sur place, vous pouvez directement demander aux officiers
01:38:03 de faire des choses.
01:38:04 Vous pouvez essayer.
01:38:05 Parce qu'on a vu que les commissions rurales internationales
01:38:07 n'avaient pas forcément de réponse.
01:38:09 Donc, la solution viendra de là, je pense.
01:38:12 - Peut-être que les téléspectateurs peuvent s'étonner
01:38:14 que ce soit vous, le frère de la victime,
01:38:16 qui soit sur place, qui passe six semaines
01:38:18 à enquêter lui-même sur le terrain.
01:38:21 Votre vie, je vais le dire, vous l'avez totalement mise
01:38:24 entre parenthèses depuis cinq ans.
01:38:25 Vous êtes consacré au fait de retrouver Tiffen,
01:38:28 en tout cas de comprendre ce qui lui est arrivé.
01:38:30 Est-ce que vous vous sentez suffisamment épaulé
01:38:32 par la France, par les autorités ?
01:38:34 Vous êtes en lien toujours, bien sûr, avec l'Elysée.
01:38:36 La juge Kheri s'est repris le dossier.
01:38:38 Mais là, c'est vous qui êtes sur le terrain au Japon.
01:38:40 Est-ce que, encore une fois,
01:38:42 est-ce que vous avez l'impression que la France est à la hauteur
01:38:44 de ce combat que vous menez ?
01:38:49 Je pense que la feuille ne peut pas l'être,
01:38:50 parce qu'on a failli quand même avoir un non-lieu.
01:38:52 Donc, heureusement qu'on ne l'a pas eu,
01:38:54 parce que ça aurait été toutes les pistes qu'on a évoquées,
01:38:57 on n'aurait jamais eu de réponse.
01:38:58 Donc, on est soutenu, mais j'en discute
01:39:00 avec d'autres familles qui sont à la même clé que nous.
01:39:03 C'est que dans les dossiers à l'international,
01:39:07 le problème, c'est que vous ne pouvez pas,
01:39:10 même si la France nous soutient,
01:39:12 on a le soutien de nos élus, le soutien de l'Elysée,
01:39:14 le Pôle va mener des actions,
01:39:17 mais à l'étranger, le problème, c'est que la France
01:39:20 ne peut pas arriver comme si elle était chez elle
01:39:22 et demander des actes,
01:39:23 demander que les policiers exécutent la volonté du juge.
01:39:28 Donc, c'est pour ça que les familles,
01:39:30 on a un... C'est difficile,
01:39:32 parce qu'on est obligés aussi d'être un peu diplomate,
01:39:34 un peu enquêteur, de recruter des avocats,
01:39:36 de faire le lien, justement.
01:39:38 Donc, oui, ça prend beaucoup de temps,
01:39:39 mais toutes les familles avec qui j'ai discuté,
01:39:42 qui ont des disparitions à l'extérieur,
01:39:43 qui ont des disparitions à l'étranger,
01:39:44 c'est le même cas, en fait.
01:39:45 Elles sont obligées de se démener,
01:39:47 de faire le lien entre le pays de la disparition et la France.
01:39:50 -Merci beaucoup, Damien Véran, d'avoir répondu à nos questions
01:39:54 dans ces moments qu'on imagine encore difficiles,
01:39:57 tant ça ravive de choses pour vous.
01:39:58 J'imagine d'être aussi près
01:40:01 de l'endroit où a disparu votre soeur.
01:40:03 Merci du fond du cœur.
01:40:04 Et on espère, évidemment, que vous obtiendrez des réponses
01:40:07 pour vous apaiser un petit peu,
01:40:09 même si on imagine que ça vous apaisera jamais complètement,
01:40:13 tant que vous n'aurez pas de réponse
01:40:15 sur les raisons réelles de sa disparition.
01:40:18 Merci beaucoup d'avoir pris le temps.
01:40:20 Et merci à tous les quatre d'avoir été à mes côtés.
01:40:23 On va marquer une courte pause.
01:40:24 On reviendra pour parler de ce qui se passe à Gaza
01:40:26 avec ces pourparlers qui se sont accélérés
01:40:28 au point que même Benyamin Netanyahou,
01:40:30 le Premier ministre israélien, a pris la parole
01:40:32 pour évoquer le sort des otages.
01:40:33 On espère, évidemment, une libération imminente
01:40:36 pour une bonne partie d'entre eux.
01:40:38 Et on verra, évidemment, quelles sont les raisons sous-jacentes
01:40:41 à toutes ces tractations.
01:40:42 Trêve, pas trêve, échange de prisonniers,
01:40:44 on verra ce qu'il en est, sans doute, dans le courant de la soirée,
01:40:46 puisqu'il y a trois prises, trois rendez-vous, pardon,
01:40:49 à l'agenda de Benyamin Netanyahou.
01:40:50 Conseil de guerre, un conseil de sécurité,
01:40:53 un rendez-vous avec son gouvernement
01:40:54 et peut-être une prise de parole à l'issue.
01:40:56 A tout à l'heure.
01:40:57 De retour à quasiment 16h30.
01:41:03 Avant de retrouver Vincent Farandesh pour le journal,
01:41:06 j'aimerais qu'on repasse par l'Assemblée
01:41:07 avec une petite séquence qui a retenu notre attention.
01:41:09 Vous savez, dans la veine de l'affaire de Crépole
01:41:12 et après cette agression aussi d'un jardinier.
01:41:15 Prise de parole de Louis Boyard, qui s'en prend à Gérald Darmanin.
01:41:18 Regardez la réponse du ministre.
01:41:20 Monsieur le ministre de l'Intérieur,
01:41:23 je vous ai entendu dire que vous attendiez de connaître
01:41:25 la nationalité des personnes qui ont commis un meurtre à ces pôles.
01:41:28 Monsieur, vous, les ministres,
01:41:30 vous, les députés macronistes,
01:41:32 vous, les députés du Rassemblement national,
01:41:34 vos mots ont des conséquences,
01:41:36 vos lois ont des conséquences.
01:41:39 Vous cultivez les préjugés xénophobes
01:41:42 et les guerres de religion.
01:41:43 Vous le faites par électoralisme, parfois par conviction.
01:41:47 Bientôt arrive la loi immigration, alors, je le répète,
01:41:50 vos mots auront des conséquences, vos votes auront des conséquences.
01:41:54 Quel est votre but, ministre, collègues ?
01:41:56 Rassembler le pays ou le diviser ?
01:41:59 Et si vous êtes prêts à le diviser,
01:42:00 jusqu'où êtes-vous prêts à aller dans l'abject et dans la violence ?
01:42:04 Et contrairement à vous, je n'essentialise pas.
01:42:07 Je suis là pour protéger toutes les personnes,
01:42:11 comme tous les policiers et les gendarmes,
01:42:13 quelles que soient leurs religions,
01:42:15 quels que soient leurs prénoms, quelles que soient leur nationalité.
01:42:18 L'auteur est en effet un Français de 76 ans,
01:42:21 multirécidiviste, monsieur le député.
01:42:24 Dégradation, refus d'obtempérer, outrage à policiers,
01:42:28 injure publique en raison de la race ou de la religion.
01:42:30 Il a été interpellé par les effectifs courageux de la BAC
01:42:33 que vous voulez supprimer par ailleurs.
01:42:35 Je voudrais remercier la police nationale.
01:42:38 Alors oui, mesdames et messieurs les députés,
01:42:41 si l'on pouvait regarder les personnes pour ce qu'ils font
01:42:44 et non pas pour ce qu'ils sont,
01:42:46 ni les définir par leur race, par leur religion supposée,
01:42:50 par leur prénom,
01:42:51 si on pouvait simplement regarder
01:42:53 ceux qui respectent les règles de la République
01:42:55 à l'extrême gauche comme à l'extrême droite,
01:42:58 si on pouvait attaquer les récidivistes
01:43:01 à l'extrême gauche comme à l'extrême droite,
01:43:04 si on pouvait, du même mot, remercier les policiers
01:43:08 quand ils arrêtent ceux qui attaquent les Juifs,
01:43:11 les Musulmans, les Chrétiens.
01:43:13 Alors oui, monsieur le député,
01:43:16 on aura apaisé la situation parce qu'il n'y a que des hommes.
01:43:20 Il n'y a que des hommes qui doivent être condamnés
01:43:22 par ce qu'ils font et il n'y a que des Français
01:43:24 qui seront connus par leur mérite.
01:43:26 -Je vous remercie, monsieur le ministre.
01:43:27 Monsieur Boyard, vous avez quatre secondes.
01:43:31 -Vous voulez apaiser le pays ?
01:43:32 Cessez de vous comporter comme un ministre du Front national.
01:43:35 (acclamations)
01:43:39 -Voilà.
01:43:40 Florian Tardif, Gérald Darmanin, qui dit, en somme,
01:43:43 pas de traitement à géométrie variable des affaires
01:43:46 et ça vaut pour tout le monde, y compris à l'extrême gauche,
01:43:48 puisqu'il répondait à un député LFI.
01:43:50 -Ce qui est déplorable, malheureusement,
01:43:51 à l'Assemblée nationale,
01:43:52 et on en parle depuis le début de cette émission,
01:43:54 c'est qu'on a l'impression, en écoutant les uns et les autres,
01:43:57 qu'il y a, en fonction des camps des uns et des autres,
01:44:01 des bonnes et des mauvaises victimes,
01:44:02 des bons ou des mauvais agresseurs.
01:44:04 Et malheureusement, on aimerait,
01:44:06 lorsque nous sommes confrontés comme cela
01:44:08 à des faits divers qui deviennent des faits de société,
01:44:11 parce que nous sommes confrontés à des faits divers comme cela
01:44:13 quasiment quotidiennement,
01:44:15 qu'il y ait une unanimité de la part de la classe politique
01:44:18 pour faire front commun
01:44:21 et tenter justement d'arriver collectivement
01:44:24 à trouver des réponses dans le temps
01:44:28 pour remédier à cette situation déplorée
01:44:31 par bon nombre de nos concitoyens.
01:44:35 -Je vous propose d'y revenir dans quelques instants,
01:44:37 mais comme il est quasiment à la seconde 16h30,
01:44:41 on retrouve Vincent Fendèche pour le journal.
01:44:43 Après la mort de Thomas, on reste évidemment sur cette affaire.
01:44:46 Sept personnes ont été interpellées.
01:44:48 L'annonce de Gérald Darmanin a eu lieu
01:44:50 dans ce même hémicycle il y a environ une heure.
01:44:52 -Et je vous propose justement d'écouter le ministre de l'Intérieur.
01:44:57 -Ce qui s'est passé, voilà, à quelques heures,
01:45:00 est absolument ignoble, inacceptable,
01:45:03 et que tous les moyens de la gendarmerie nationale
01:45:04 ont été mis. Et je peux vous annoncer, madame,
01:45:06 que voilà quelques minutes, sept interpellées ont été faites
01:45:09 par la gendarmerie nationale aux environs de Toulouse.
01:45:13 L'enquête dira si ce sont les personnes
01:45:14 qui sont l'auteure de ce crime odieux,
01:45:17 mais nous pouvons penser qu'en effet, rapidement,
01:45:19 après 70 auditions, le ministère de l'Intérieur,
01:45:22 sous l'autorité du procureur de la République,
01:45:23 a pris ça très au sérieux
01:45:25 et que ces personnes seraient,
01:45:27 celles qui sont évidemment aujourd'hui accusées de l'aide
01:45:30 par la gendarmerie nationale, interpellées,
01:45:32 et j'espère qu'elles seront condamnées
01:45:34 après une enquête, bien évidemment,
01:45:36 aux plus dures peines par notre justice.
01:45:38 -Dans l'actualité également de ce mardi,
01:45:40 Sandrine Jossot qui sort du silence.
01:45:41 -La députée qui accuse le sénateur Joël Gariaud
01:45:44 de l'avoir drogué pour l'agresser sexuellement,
01:45:46 s'est exprimée hier.
01:45:47 C'est un devoir de vérité pour l'élu de Loire-Atlantique.
01:45:50 Écoutez.
01:45:51 -J'ai cru mourir.
01:45:54 D'abord, j'ai cru mourir d'une crise cardiaque.
01:45:56 J'ai cru mourir parce que je pensais
01:45:59 qu'il allait abuser de moi,
01:46:01 parce que dans l'ascenseur, je ne tenais plus debout.
01:46:04 C'est juste horrible.
01:46:05 -Aujourd'hui encore, vous subissez
01:46:07 ce qu'on appelle un stress post-traumatique.
01:46:09 -On a appris qu'en Isère, un mariage avait été annulé
01:46:11 par le parquet de Vienne, car jugé blanc.
01:46:14 -Le parquet de Vienne a été effectivement saisi
01:46:16 par le maire de la commune de Charvieux-Chavagneux.
01:46:19 Les futurs époux ne présentaient pas
01:46:21 de réelles intentions matrimoniales,
01:46:23 selon le parquet. L'homme se trouve par ailleurs
01:46:25 en situation irrégulière en France depuis 4 ans.
01:46:27 Écoutez le maire de la ville.
01:46:29 -Cette personne qui m'a déclaré travailler au noir,
01:46:33 j'ai appris que cette personne
01:46:35 était sous le coup d'un contrôle judiciaire
01:46:39 et que par là même, il n'avait pas autorisation
01:46:43 à quitter le territoire français.
01:46:44 C'est quelque chose d'un peu particulier.
01:46:46 C'est quelqu'un qui est en situation irrégulière
01:46:49 qui, en même temps, fait un délit quelconque
01:46:53 pour se trouver en situation de contrôle judiciaire,
01:46:58 on lui interdit de quitter le territoire français.
01:47:01 Ce qui est amusant, en plus de cela,
01:47:03 c'est que lorsque le procureur de la République
01:47:07 demande à un officier de police judiciaire
01:47:10 de le rencontrer pour vérifier ses intentions matrimoniales,
01:47:14 qu'il ne se présente pas au contrôle judiciaire.
01:47:16 C'est pour le moins étonnant.
01:47:18 -C'est une grande avancée pour la médecine.
01:47:20 La 1re grève du larynx a été réalisée début septembre.
01:47:24 -Une opération faite en France, à Lyon,
01:47:26 et vous allez voir et entendre Karine,
01:47:29 la patiente âgée de 49 ans.
01:47:30 Elle a respiré jusqu'à là par trachéotomie
01:47:33 depuis une vingtaine d'années, l'empêchant de parler.
01:47:35 Mais grâce à cette greffe, elle a retrouvé la parole.
01:47:38 Tony Pitarro.
01:47:40 -On va faire des jours de l'asthme.
01:47:42 Ressentis de la grotte
01:47:43 -La rottie, la rottie...
01:47:47 Ressentis de la grotte
01:47:48 -La grotte, la grotte...
01:47:51 -Mûrée dans le silence depuis plus de 20 ans,
01:47:54 Karine, 49 ans, retrouve la parole.
01:47:57 -Super.
01:47:58 -Aujourd'hui, le son n'est pas le son définitif,
01:48:01 il n'est pas sa voix, puisqu'il y a tout un oedème important.
01:48:04 Et surtout, cette patiente n'a pas parlé pendant 20 ans,
01:48:07 donc elle a perdu toute la coordination
01:48:09 entre le souffle et la parole.
01:48:11 Il y a ce travail en rééducation très important.
01:48:13 -Bonjour, monsieur, tu commences ?
01:48:16 -Oui.
01:48:17 -Vous êtes toujours enceinte.
01:48:21 Tout le temps, sans réponse.
01:48:23 -Une parole retrouvée après une opération
01:48:25 d'une durée de 27 heures en cumulé menée par 12 chirurgiens
01:48:29 sous la coordination du professeur Philippe Séruse.
01:48:32 -Il y a beaucoup de temps chirurgicaux,
01:48:34 de temps de microchirurgie,
01:48:36 qui en fait la complexité et la longueur,
01:48:39 puisqu'il faut brancher des artères avec des artères
01:48:42 de l'ordre de millimètres, des veines avec des veines,
01:48:45 des neiges, des nerfs, qui sont millimétriques.
01:48:47 -Il s'agit de la 4e grève de larynx
01:48:49 officiellement recensée dans le monde.
01:48:51 L'équipe médicale espère pouvoir répéter cette prouesse.
01:48:55 -Et puis, une image au Brésil,
01:48:57 où la pluie réduit en ce moment l'intensité des incendies.
01:49:00 -La région touchée est pourtant la plus grande zone humide
01:49:03 de la planète.
01:49:05 Néanmoins, 1 million d'hectares sont partis en fumée
01:49:07 et une grande partie des terres indigènes ont été détruites.
01:49:11 -Merci, cher Vincent. Vous restez avec nous,
01:49:13 vous êtes parti du débat sur Gaza et les otages.
01:49:16 On vous rappelle que vous rentrez de 15 jours en Israël,
01:49:19 où vous étiez notre envoyé spécial.
01:49:21 Mais je vous propose qu'on reste à ce qui s'est passé
01:49:24 dans la Drôme ce samedi,
01:49:25 avec des langues qui se délient sur cette soirée mortelle.
01:49:28 Elle a donc coûté la vie à Thomas, âgé d'à peine 16 ans,
01:49:31 une soirée qui avait commencé comme une simple fête de village.
01:49:35 Ecoutons ses lycéennes.
01:49:36 -Mais oui, il y avait leur groupe,
01:49:38 qui se déposait dans des coins, qui regardait.
01:49:41 Après, ils venaient danser avec les filles, ils forçaient et tout.
01:49:44 Et ouais, à la fin, ils étaient tous à la sortie,
01:49:47 ils regardaient tout le monde qui sortait et tout.
01:49:50 Il y avait quelque chose de bizarre.
01:49:52 Quand j'ai vu le groupe, je chantais
01:49:54 "Il allait se passer un truc ce soir",
01:49:56 parce que c'est toujours comme ça, le soir.
01:49:59 -Ils m'ont raconté qu'ils se sont tous cachés vers la scène
01:50:02 et qu'ils entendaient des cris partout
01:50:04 et que les dizaines de personnes qui y avaient,
01:50:07 ils ont entouré la salle des fêtes
01:50:09 et qu'ils s'étaient sortis, ils plantaient à l'aveugle.
01:50:12 -Une cinquantaine de témoins ont été entendus par les gendarmes.
01:50:15 Lesquels ont pu procéder, c'est ce que disait le ministre,
01:50:19 à cette interpellation par la Gendarmerie nationale
01:50:22 dans la région de Toulouse,
01:50:23 donc la région Occitanie relativement éloignée,
01:50:26 bien sûr, de la Drôme, qui est en Auvergne-Rhône-Alpes.
01:50:30 J'aimerais qu'on en vienne, évidemment,
01:50:32 à toute la dimension politique d'ores et déjà.
01:50:35 Il faut toujours le déplorer,
01:50:37 mais il faut aussi le faire,
01:50:38 et c'est ce qu'on a vraiment récupéré par les uns et les autres.
01:50:42 On a entendu les termes d'ensauvagement,
01:50:44 de barbarie, y compris sur ce plateau,
01:50:46 chacun faisant un peu de surenchère avec les qualificatifs.
01:50:50 J'aimerais qu'on entende l'essayiste Driss Ghali,
01:50:53 qui lui évoque un autre terme qu'on a beaucoup entendu
01:50:56 à propos de ces affaires, celui de décivilisation.
01:50:59 -Nous avons en même temps un retour
01:51:01 à l'âge de Thomas Hobbes, où l'homme est un loup pour l'homme.
01:51:05 Le fait de ne pas pouvoir jouir d'un bal
01:51:08 dans un pâtelin perdu à la campagne
01:51:10 et risquer sa vie, c'est vraiment une décivilisation.
01:51:13 Mais là aussi, je voudrais pas qu'on...
01:51:17 Bon, là, il y a le drame, mais il y a tout un processus.
01:51:20 Il n'y a pas seulement l'insécurité, il y a la ruine de la culture.
01:51:24 Il y a un retour à l'animalité.
01:51:26 C'est devenu notre musique, notre cinéma, notre éducation.
01:51:29 Nous fabriquons des illettrés, et ainsi de suite.
01:51:32 -Voilà. La décivilisation, c'est un terme
01:51:35 qu'a beaucoup envoyé Emmanuel Macron,
01:51:37 il n'y a pas si longtemps. -Il l'a employé
01:51:39 lors d'un conseil des ministres pour décrire la situation
01:51:43 en France. C'est vrai que décivilisation,
01:51:45 tout comme en sauvagement, il y a une valeur incoactive.
01:51:48 Il y a un processus en cours, ce qui est intéressant
01:51:51 avec le terme de décivilisation.
01:51:53 Si on en revient au terme d'origine,
01:51:55 qui est le processus de civilisation,
01:51:57 ça vient de "civilis", en latin, "civis",
01:52:00 qui décrit le citoyen libre.
01:52:02 On devient citoyen à partir du moment
01:52:04 où on respecte un ensemble de lois ou de mœurs.
01:52:06 Le processus de décivilisation,
01:52:08 c'est justement ne plus respecter les lois en vigueur dans le pays.
01:52:13 On le voit bien avec ce qui se passe,
01:52:15 avec ces différents faits divers qui deviennent,
01:52:18 je le précise à chaque fois, des faits de société.
01:52:21 C'est des personnes qui agissent en dehors des lois
01:52:24 et même parfois en dehors des mœurs.
01:52:26 C'est-à-dire qu'ils ne respectent à la fois plus
01:52:29 les lois en vigueur dans notre pays
01:52:31 ou même les lois que nous respectons
01:52:34 sans que celles-ci ne soient écrites.
01:52:36 D'où le processus de décivilisation
01:52:38 qui commence à être employé, y compris par le chef de l'État.
01:52:41 C'est un terme que vous reprendriez à votre compte.
01:52:44 L'explication est très claire de Florian, à l'instant.
01:52:47 C'est-à-dire qu'on sort du champ de la vision...
01:52:50 La violence a toujours existé.
01:52:52 Simplement, elle est de moins en moins tolérée.
01:52:55 Et aujourd'hui, on est passé d'un système avec des élites
01:53:00 et une massification progressive de l'éducation
01:53:04 à un système où la démocratisation s'est accélérée,
01:53:07 le rôle des réseaux sociaux avec un nivellement par le bas,
01:53:11 avec le fait que le passage à l'acte est de plus en plus facile
01:53:14 parce que le surmoi psychanalytique,
01:53:17 qui en général vous impose la norme sociale,
01:53:19 est en train de disparaître.
01:53:21 Et donc, bon, il y a souvent eu des coups de couteau
01:53:25 dans les balles de quartier.
01:53:28 Mais là, on ne connaît pas exactement les circonstances.
01:53:31 Est-ce que c'est une expédition punitive ?
01:53:34 Est-ce qu'il y a un contexte plus général
01:53:36 lié à la guerre au Proche-Orient ?
01:53:38 On a l'impression qu'à l'Assemblée, chacun prenait ses positions,
01:53:42 mais les choses ne sont pas dites parce qu'on ne sait pas.
01:53:45 C'est ça qui est compliqué.
01:53:46 À la fois, une évolution sociétale et un contexte politique
01:53:50 avec quand même une compétition très forte
01:53:53 entre le Rassemblement national sur le thème "je vous l'avais bien dit",
01:53:57 il se passe ce qu'on annonce à cause de l'immigration
01:54:00 depuis, on vous le dit, des décennies,
01:54:02 et puis le gouvernement, Renaissance, la majorité, etc.,
01:54:07 qui veut montrer qu'ils font des choses,
01:54:09 qu'ils ne sont peut-être pas comme Tony Blair,
01:54:11 qui disait "il faut être dur contre le crime",
01:54:14 mais néanmoins, nous mettons des forces de gendarmerie et de police
01:54:17 sur le terrain, nous ne sommes pas si laxistes que ça
01:54:20 sur le plan pénal, et en même temps, les Français ne le croient pas,
01:54:24 puisque vous voyez le dernier sondage sur l'élection européenne,
01:54:28 la majorité tombe à 19 %,
01:54:31 et Jordan Bardella est à 20, 10 points devant 9 points.
01:54:34 - Karim Abré, que vous inspirent ces différentes prises de parole
01:54:38 et cette surenchère verbale des uns et des autres ?
01:54:40 À chaque fois, on a l'impression d'une scène de théâtre
01:54:43 ou d'une tribune bien huilée
01:54:46 où on peut déjà anticiper les différentes sorties
01:54:50 des uns et des autres.
01:54:51 C'est devenu quasiment caricatural, en fait.
01:54:53 - Les uns criant la stigmatisation,
01:54:56 les autres disant "vous voyez bien, comme le dit Hubert,
01:54:59 le constat, il est là depuis longtemps,
01:55:02 on en arrive à ça parce que votre inaction
01:55:05 a fait qu'on en est dans cette situation."
01:55:07 - Oui, mais finalement, on finit par surjouer, je trouve.
01:55:11 Chacun est dans son rôle. Pourquoi ?
01:55:13 C'est un peu une façon de faire diversion, je dirais.
01:55:16 On est dans le spectacle parce que la réalité, elle est lourde,
01:55:19 la réalité, elle est difficile.
01:55:21 La réalité, c'est quoi ?
01:55:22 C'est qu'il y a vraiment une sorte de contre-culture
01:55:25 de violence qui se développe,
01:55:26 particulièrement, on le voit donc chez les jeunes,
01:55:29 une glorification aussi de la violence,
01:55:32 un mépris des institutions, un mépris de la police aussi.
01:55:36 On voit qu'il y a plusieurs jeunes comme ça
01:55:38 qui vraiment aiment finalement narguer la police
01:55:41 ou à tout moins n'ont plus peur de la police,
01:55:43 de la réponse judiciaire, de la réponse pénale,
01:55:46 des institutions.
01:55:47 Et je trouve qu'il y a quand même ce mépris-là
01:55:49 et cette contre-culture que j'appelle de la violence
01:55:52 qu'on retrouve chez les jeunes,
01:55:53 c'est aussi une sorte d'affront à la République,
01:55:55 à ce qu'elle représente.
01:55:57 Évidemment, je ne dis pas tous les jeunes,
01:55:58 mais il y a quand même...
01:56:00 On le voit aussi dans plusieurs villes,
01:56:03 dans plusieurs petites villes aussi,
01:56:04 toute la question du trafic de drogue, des points de deal.
01:56:07 Donc vraiment, comme s'il y avait finalement
01:56:11 une autre forme de société qui se fait auprès de certains jeunes
01:56:15 qui ont vraiment décroché
01:56:17 et qui sont dans cette glorification de la violence.
01:56:19 On le voit aussi, vous avez parlé des réseaux sociaux,
01:56:21 des boucles aussi qu'on peut retrouver
01:56:23 même sur des plateformes de jeux vidéo, par exemple.
01:56:26 Eh bien, on va glorifier,
01:56:27 on va montrer le fait d'avoir des armes.
01:56:30 On a même vu dans certains cas des vidéosurveillances
01:56:32 dans certains quartiers où il y a des points de deal,
01:56:35 où on voyait des kalachnikovs.
01:56:37 Donc c'est ça que je trouve quand même inquiétant,
01:56:39 c'est le décrochage d'une partie de la jeunesse
01:56:43 qui est vraiment...
01:56:44 qui est dans cette glorification de la violence.
01:56:46 - Voilà ce qu'on pouvait dire sur cette affaire aujourd'hui.
01:56:48 L'autre actualité, évidemment, qu'on retient
01:56:51 en cette fin d'après-midi,
01:56:52 ce sont ces pourparlers qui, semble-t-il,
01:56:54 s'accélèrent en vue d'obtenir la libération
01:56:57 d'au moins une partie des otages retenus par le Hamas
01:57:00 dans la bande de Gaza,
01:57:01 avec une prise de parole de Benyamin Netanyahou tout à l'heure
01:57:05 qui a évoqué directement leur sort.
01:57:07 Plusieurs rendez-vous à son agenda également ce soir.
01:57:09 C'est de tout cela dont on parle, j'imagine, Thibaut Marcheteau,
01:57:12 en Israël, aujourd'hui,
01:57:14 avec cet espoir auquel on s'accroche
01:57:17 et peut-être l'imminence d'une issue heureuse
01:57:19 pour certains de ces otages.
01:57:21 - Effectivement, tout porte à croire
01:57:25 qu'un accord de cesser le feu, synonyme donc de libération d'otages,
01:57:28 pourrait avoir lieu dans les prochaines heures.
01:57:30 Vous l'avez dit, le Premier ministre israélien,
01:57:33 Benyamin Netanyahou, réunit dans 20 minutes maintenant
01:57:35 son cabinet de sécurité, son cabinet de guerre,
01:57:38 mais également le gouvernement israélien.
01:57:41 Le bureau de presse du gouvernement israélien
01:57:45 nous dit que c'est à la lumière de toutes ces déclarations
01:57:47 et de ces avancements concernant la libération d'otages.
01:57:50 Voilà donc ce que l'on sait pour l'instant
01:57:52 concernant cette réunion avec le Premier ministre israélien.
01:57:55 Il y a également le Hamas,
01:57:56 qui va tenir une conférence de presse dans quelques minutes.
01:58:00 On s'attend donc à suivre toutes ces annonces,
01:58:02 puisqu'on ne sait pas ce qui a été dit durant ces pourparlers,
01:58:07 notamment avec l'aide des Etats-Unis, du Qatar ou encore de l'Egypte.
01:58:11 On parle de la libération de 40 à 50 otages israéliens
01:58:15 contre du carburant ou alors de l'aide humanitaire
01:58:17 ou encore peut-être des prisonniers retenus en Israël.
01:58:21 Nous allons donc attendre ces annonces.
01:58:24 En tout cas, ce qu'on peut affirmer,
01:58:27 c'est que ces familles d'otages mettent une pression énorme
01:58:30 sur le gouvernement israélien.
01:58:32 Je vous rappelle qu'hier,
01:58:33 le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou,
01:58:35 a reçu ces familles.
01:58:36 Je vous rappelle encore également que 240 otages
01:58:39 sont encore retenus dans la bande de Gaza.
01:58:41 Peut-être nous irons vers une libération dans les prochaines heures.
01:58:44 Merci beaucoup Thibault Marcheteau pour tous ces renseignements
01:58:47 et merci à Fabrice Helsner qui vous accompagne.
01:58:48 Vincent, vous qui avez passé plus de 15 jours sur le terrain,
01:58:52 vous les avez entendus dans les moments les plus durs.
01:58:54 C'est-à-dire que là, ils étaient dans l'angoisse totale.
01:58:57 Là, maintenant, il y a un maigre espoir quand même,
01:58:59 mais elles n'ont jamais relâché la pression.
01:59:01 C'est-à-dire qu'elles se sont démenées, battues bec et ongle
01:59:05 pour arriver à ça et ça prend du temps.
01:59:08 On sait qu'en l'espèce, les négociations prennent du temps,
01:59:10 mais c'est aussi cette pression populaire
01:59:12 qui fait peut-être qu'on en est là aujourd'hui.
01:59:13 Ce n'est pas forcément uniquement les familles des otages.
01:59:16 C'est toute la société israélienne qui est derrière cette libération
01:59:20 des otages en premier lieu et qui est derrière les décisions
01:59:23 qui sont prises par le gouvernement.
01:59:25 C'est-à-dire qu'avant le 7 octobre, c'était une société complètement divisée.
01:59:28 Beaucoup de personnes qui manifestaient contre le gouvernement,
01:59:31 contre cette réforme de la justice.
01:59:33 Tous les gens qui manifestaient désormais sont derrière Benyamin Netanyahou.
01:59:36 Il faut continuer les combats. OK, on est d'accord.
01:59:39 Néanmoins, là, ce qui est intéressant, c'est que Benyamin Netanyahou
01:59:43 n'arrête pas de dire depuis des jours et des jours
01:59:44 qu'il n'y aura pas de cessez-le-feu.
01:59:46 Les Israéliens qu'on a rencontrés sont d'accord avec cela.
01:59:48 Pourtant, pour libérer les otages, il y a fort à parier
01:59:51 que le Hamas demande un cessez-le-feu.
01:59:53 A priori, trois jours au moins.
01:59:54 Au moins trois jours, trois à cinq jours.
01:59:56 Comment ça va se passer ?
01:59:58 Qu'est-ce qui va être réellement annoncé ce soir ?
02:00:00 Comment ça va se dérouler dans les faits également ?
02:00:02 On n'en sait pas grand-chose pour le moment
02:00:05 et ça va être très intéressant à suivre.
02:00:06 Et également, la réaction des Israéliens,
02:00:08 libération des otages, d'accord, mais cessez-le-feu, pourquoi faire ?
02:00:11 Oui, bien sûr. Ça reste quand même dans la balance.
02:00:14 Et puis, effectivement, un cessez-le-feu, pourquoi faire ?
02:00:16 Avec toujours le risque que ça comporte,
02:00:18 que les terroristes puissent s'enfuir dans la nature,
02:00:21 profiter de cette relative accalmie pour se regrouper,
02:00:24 aller au sud, se fondre même dans la population,
02:00:27 parmi les réfugiés.
02:00:29 Ça, c'est beaucoup vu, déjà.
02:00:31 Ce n'est pas du tout un scénario improbable, Karima Brick.
02:00:34 Non, mais pourquoi ?
02:00:36 Pourquoi, mais aussi parce qu'il y a cette pression internationale.
02:00:39 Je pense qu'on ne peut pas oublier ça
02:00:41 quand on voit ce qui se passe aux États-Unis,
02:00:43 un peu partout, même en France, ces appels constants.
02:00:46 Et quand on pense aussi à la question d'aller éradiquer le Hamas,
02:00:51 cette opération, quand ça fait maintenant plus d'une quarantaine de jours,
02:00:54 on se dit qu'est-ce que ça veut dire, jusqu'où ?
02:00:57 Alors, il y a toute cette question-là.
02:00:59 C'est pour ça que la question se pose.
02:01:01 Et je trouvais ça intéressant quand vous dites
02:01:03 que les Israéliens sont du côté de Netanyahou là-dessus.
02:01:06 - Pour le moment. - Pour le moment.
02:01:08 Mais comment expliquer cette disparité
02:01:11 avec ce qu'on voit, par exemple, des Juifs aux États-Unis
02:01:15 qui vont mettre la pression et vont dire peut-être, finalement...
02:01:18 Ce qu'a bien senti Joe Biden, qui s'est un petit peu distancié
02:01:21 de la riposte telle qu'elle intervenait dans les premières semaines.
02:01:26 Oui, donc je ne sais pas comment vous l'interprétez,
02:01:28 parce que vous avez été sur place versus toutes ces pressions à l'international,
02:01:32 peut-être l'effet de distance aussi.
02:01:34 Je pense que c'est assez simple.
02:01:35 C'est parce que les Israéliens qui vivent en Israël,
02:01:37 vivent sous la pression quotidienne des roquettes,
02:01:41 de cette guerre qui est omniprésente dans les médias,
02:01:43 sur les panneaux publicitaires partout.
02:01:45 À Tel Aviv, il y a des affiches partout, des otages, etc.
02:01:47 Ils vivent avec cette pression constante
02:01:49 qui forcément les implique beaucoup plus
02:01:52 que des personnes, des Israéliens, des Juifs qui sont expatriés, je pense.
02:01:56 Et puis, il y a ce pays qui joue un rôle trouble quand même.
02:01:58 Hubert Coudurier, qui est le Qatar.
02:02:00 Alors, on n'est pas géopolitologue, on n'est pas stratège,
02:02:03 mais c'est vrai qu'il pourrait vraiment tirer son épingle du jeu.
02:02:06 On sent que c'est un pays qui tire toutes les ficelles,
02:02:08 même si on sait qu'il ménage ses intérêts de part et d'autre.
02:02:13 Oui, il est multiprotégifant.
02:02:15 Mais ça pourrait rejaillir en bien sur sa réputation.
02:02:18 Mais qui a été chercher le Qatar ?
02:02:19 C'est quand même la coalition actuelle.
02:02:21 C'est Benhamin Netanyahou qui a demandé aux Qataris
02:02:24 de financer le Hamas à un moment donné
02:02:27 pour diviser et justement cornériser le Fatah de Marmouda Bas.
02:02:32 Je pense que là, le problème de Netanyahou,
02:02:35 c'est qu'il doit quand même desserrer un peu l'étau
02:02:37 face, comme vous l'avez dit, à la pression internationale,
02:02:40 malgré tout, la pression des familles.
02:02:42 Et puis le fait que je pense que les Israéliens
02:02:44 ne peuvent pas mener une guerre trop longue
02:02:46 et qu'ils ont quand même du mal à atteindre leurs objectifs.
02:02:49 Et donc, je pense qu'une pause va s'imposer pour libérer les otages.
02:02:55 Mais je ne suis pas sûr que le cessez-le-feu
02:02:57 sera respecté très longtemps s'il y en a un.
02:02:59 Donc, ils ne laisseront pas s'échapper
02:03:02 les terroristes du Hamas.
02:03:04 - Les conditions doivent être drastiques
02:03:06 autour de ce cessez-le-feu.
02:03:07 - Pour autant qu'ils arrivent à les localiser.
02:03:09 Pour l'instant, ils ont quand même du mal
02:03:10 à savoir exactement où ils sont.
02:03:12 - Alors, on vous rappelle ces deux rendez-vous de la soirée
02:03:14 avant de rendre l'antenne et de laisser la place
02:03:16 à Laurence Ferrari.
02:03:17 Benhamin Netanyahou commence à parler directement des otages.
02:03:20 Il lui a fallu du temps d'ailleurs pour rencontrer
02:03:22 les familles d'otages.
02:03:23 Il a beaucoup été reproché, souvenez-vous.
02:03:25 Mais donc, là, les choses s'accélèrent.
02:03:27 On espère évidemment une issue heureuse,
02:03:29 peut-être dans la nuit ou dans les prochaines heures,
02:03:32 puisque ce soir, à 18h, première réunion,
02:03:35 c'est-à-dire 18h, c'est bientôt en Israël,
02:03:37 première réunion avec son cabinet de guerre,
02:03:41 puis son cabinet de sécurité,
02:03:45 et enfin, le gouvernement au complet
02:03:48 pour sans doute leur rendre compte,
02:03:49 leur faire part des avancées en la matière.
02:03:52 Voilà, donc on s'accroche à cet espoir pour ces familles.
02:03:54 - C'est-à-dire que c'est la parole des dirigeants du Hamas
02:03:56 là dans un quart d'heure à peu près.
02:03:57 - Concomitamment.
02:03:59 - Ils ont décidé de prendre la parole
02:04:00 avant le Premier ministre israélien.
02:04:02 - En effet, et depuis, il y a la politesse.
02:04:04 On sent qu'il y a des choses qui sont en train
02:04:06 de se mettre en place et qu'il y a des choses
02:04:09 qui seront dites dans les prochaines minutes.
02:04:10 On vous encourage évidemment à rester.
02:04:12 Laurence Ferrari à suivre Punchline.
02:04:13 Je vous dis à demain et merci.
02:04:14 ...