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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 180 minutes info, bonjour à tous, bienvenue sur CNews, c'est parti pour votre grand rendez-vous d'informations de l'après-midi.
00:00:08 On commence dans un instant avec le journal de 14h.
00:00:11 Adrien Spiter se met en place, mais juste avant, l'éphéméride de ce jeudi, c'est avec Alessandra Martinez.
00:00:16 Chers amis, bonjour. Saint-Pierre Canisius, que nous fêtons aujourd'hui, est l'homme de tous les records.
00:00:27 Il est né en 1521, aux Pays-Bas. Il a écrit 12 000 pages de sermons, 10 000 pages de correspondances.
00:00:34 Le catéchisme qu'il a rédigé a été édité 400 fois et traduit en 15 langues.
00:00:40 Il a été éducateur, prédicateur, missionnaire, administrateur, écrivain, supérieur de couvent, diplomate, médiateur, conseiller des princes et des papes, directeur spirituel.
00:00:51 Et je pourrais continuer comme ça très longtemps.
00:00:53 Mais Pierre Canisius n'est pas qu'un pur esprit. Il prend soin toujours des plus pauvres, des plus petits, des plus humbles.
00:01:00 Quand il écrit, c'est souvent en pensant à eux. Il choisit un vocabulaire toujours juste.
00:01:06 La fin de sa vie est très dure. Il souffre d'une maladie cruelle qui va le paralyser cinq longues années.
00:01:13 Il finit par rendre l'âme en 1597.
00:01:17 Je vous laisse avec cette belle citation que nous lui devons.
00:01:21 « Ayons Dieu pour guide et pour protecteur et nous n'aurons rien à craindre. »
00:01:27 C'est tout pour aujourd'hui. A demain, chers amis. Ciao.
00:01:31 13h59 sur CNews, tout de suite le journal en compagnie d'Adrien Spiteri.
00:01:38 On commence avec Sarcelles où une assistante sociale d'un collège a été agressée par un parent des lavis.
00:01:44 Il a été frappé au visage en fin de matinée. L'homme lui reproche de ne pas avoir été informé d'un signalement auprès du procureur de la République.
00:01:52 Ce dernier a abouti au placement provisoire de son enfant dans un foyer socio-éducatif pour des soupçons de violences intrafamiliales.
00:02:00 Le père de l'adolescente a été interpellé.
00:02:02 Toujours dans le domaine de l'éducation, les droits de retrait exercés par les enseignants ont fortement augmenté en 2022.
00:02:10 Plus 66% par exemple dans les collèges et lycées. Des chiffres issus de l'analyse annuelle des signalements.
00:02:17 Elle est réalisée sur la santé et la sécurité au travail des personnels par le ministère de l'éducation nationale.
00:02:23 Alors comment expliquer cette forte hausse ? Le sujet est signé Mickaël Dos Santos.
00:02:28 Lorsqu'une situation de danger grave et imminent se présente, un professeur peut refuser de travailler.
00:02:34 Selon l'éducation nationale, ces droits de retrait ont sensiblement augmenté en 2022.
00:02:39 Plus 15% dans les écoles, plus 66% dans les collèges et les lycées.
00:02:44 Avec 22,6%, les risques biologiques, notamment ceux liés au Covid-19, arrivent en tête des causes de retrait.
00:02:51 Suivent le manque de personnel, les agressions et les violences, les problèmes d'infrastructures
00:02:55 ou encore les menaces externes et les intrusions dans les établissements.
00:02:59 Selon Jean-Rémi Gérard, représentant syndical, les enseignants sont aujourd'hui moins frileux au moment d'utiliser leurs droits de retrait.
00:03:06 Il y a quelque chose de collectif de plus en plus qui se passe dans les établissements
00:03:11 et donc il y a un soutien des enseignants envers leurs collègues.
00:03:15 Et même de plus en plus, on voit par exemple les chefs d'établissement en soutien de leurs enseignants.
00:03:22 Plus largement, les professeurs évoquent également les dangers liés à leurs fonctions.
00:03:26 Un peu plus d'un tiers d'entre eux mettent en avant les risques psychosociaux.
00:03:30 C'est globalement ce qui va mener aux situations de burn-out.
00:03:35 Donc ça peut être les tensions qu'il y a entre les différents adultes, au-delà des problèmes avec les élèves,
00:03:41 avec la hiérarchie mais aussi avec certains parents.
00:03:45 D'autres risques potentiels sont énumérés par les enseignants.
00:03:49 Un quart d'entre eux citent les problèmes liés à la chaleur et au froid dus à la mauvaise isolation des bâtiments
00:03:54 mais aussi ceux liés aux équipements de travail, aux transports routiers, aux chutes ou encore aux nuisances sonores.
00:04:00 Avec ces données recueillies dans 30 académies de France, le mal-être des professeurs semble se confirmer.
00:04:06 Et direction le club de football de Villejuif à présent où tous les entraîneurs sont suspendus.
00:04:13 La décision fait suite à l'agression d'un éducateur.
00:04:16 Il a été menacé mardi dernier par un parent de joueur avec un couteau.
00:04:21 Les entraînements reprendront après les vacances scolaires et se dérouleront désormais à huit clous.
00:04:26 Augustin Donadieu.
00:04:28 La tenue de foot est enfilée mais les crampons ne sont pas chaussés.
00:04:32 Ce soir-là à Villejuif, les enfants ne pourront pas s'entraîner.
00:04:36 Le terrain restera fermé toute la soirée.
00:04:39 La décision a été prise par les entraîneurs du club local après l'agression de l'un d'entre eux vendredi par un parent armé d'un couteau.
00:04:46 Nous informons tous nos adhérents qu'à compter de la reprise du 8 janvier,
00:04:49 toutes les séances d'entraînement se dérouleront à huit clous sans aucun parent dans l'enceinte du stade.
00:04:54 Le football amateur est marqué depuis plusieurs mois par une hausse des agressions verbales et physiques par des parents de joueurs.
00:05:00 Quelques jours avant, c'est à Montrouge dans les Hauts-de-Seine qu'une scène similaire s'est déroulée.
00:05:05 Les habitants voisins du stade sont choqués.
00:05:07 C'est une situation quand même choquante parce que normalement on n'agresse pas quelqu'un comme ça.
00:05:13 Là on vit dans un monde un petit peu fou.
00:05:17 Normalement le foot il ne doit pas y avoir d'agression.
00:05:20 C'est un moment de convivialité avec les enfants.
00:05:24 On extérieuse un petit peu le stress.
00:05:27 L'éducateur sportif de 36 ans qui a préféré garder l'anonymat comme tous ses collègues,
00:05:31 dit ne pas savoir s'il retrouvera les terrains avec les enfants.
00:05:35 Il affirme subir au moins une fois par mois des insultes ou une agression par un parent.
00:05:40 Ce sont bien sûr les entraînements qui sont suspendus jusqu'à la fin de l'année et non les entraîneurs.
00:05:45 Dans le reste de l'actualité, Intermarché et Auchan ont pris des engagements sur l'emploi,
00:05:50 assure le ministre de l'économie Bruno Le Maire.
00:05:53 Il était l'invité de Sonia Mabrouk ce matin sur CNews et Europe 1.
00:05:57 Il reçoit à nouveau les dirigeants des deux groupes.
00:06:00 Aujourd'hui, ces derniers doivent racheter la plupart des magasins grand format de casinos.
00:06:05 Un rassemblement s'est tenu à Beauvais ce matin pour soutenir un éleveur adrien.
00:06:10 Oui, cet éleveur laitier de Loise a récemment été condamné à verser une amende de plus de 100 000 euros.
00:06:15 Décision confirmée par la Cour de cassation.
00:06:17 La cause, le bruit et l'odeur de ses vaches.
00:06:20 Hier, Thibault Marcheteau et Aminata Demphal sont allés à sa rencontre.
00:06:24 C'est dans ce petit village de Loise que cet agriculteur a été condamné pour le bruit et l'odeur de ses vaches.
00:06:32 Aujourd'hui, on veut du produit local, mais loin de chez soi.
00:06:36 C'est un peu déjà là, on marche sur la tête dans le discours.
00:06:39 L'histoire remonte en réalité à 2010, lorsque six voisins portent plainte contre la mairie de Saint-Aubin-en-Bray
00:06:45 pour avoir délivré le permis de construire de cette étable à l'agriculteur.
00:06:50 Trois ans plus tard, ils obtiennent gain de cause et parviennent à annuler ce permis,
00:06:55 puis se retournent contre l'éleveur, condamné à verser plus de 100 000 euros de dommages et intérêts
00:07:00 et la destruction du bâtiment à l'origine du conflit.
00:07:03 On est un petit peu abattu, c'est aussi une grande déception,
00:07:07 même si on savait que les chances de succès étaient assez limitées.
00:07:10 C'est une jurisprudence qui s'est créée, qui n'est pas du tout en faveur des collègues.
00:07:15 Comme vous savez, il y a une ferme sur deux, pratiquement dans Loise, qui est à proximité d'habitation.
00:07:20 Pour éviter la destruction de ce bâtiment, l'agriculteur a proposé des aménagements pour réduire les nuisances sonores.
00:07:26 L'éleveur, désormais symbole de la ruralité menacée, appelle l'État à réagir avant que ce scénario ne se répète.
00:07:33 Un texte pour protéger les agriculteurs a déjà été adopté en commission et devrait bientôt être voté par l'Assemblée.
00:07:40 Direction l'Indre à présent, où une avicultrice a perdu le fruit de six mois de travail.
00:07:46 Oui, certains des chapons qu'elle élève ont été volés, et cela à l'approche des fêtes de fin d'année.
00:07:52 L'avicultrice a décidé de porter plainte. Reportage à Menet-Planche de Raphaël Lasreg et Sarah Varney.
00:07:59 Christelle élève des volailles de fête sur son exploitation et propose notamment ses chapons en cette fin d'année.
00:08:05 Demain, on va en vendre 126 et puis il en manquera 70 pour les clients.
00:08:12 Au moment de l'abattage des chapons, Christelle se rend compte que 70 bêtes lui ont été dérobées.
00:08:17 Cela représente 4000 euros de chiffre d'affaires.
00:08:20 Ils sont venus juste avant l'abattage, donc a priori on était surveillé.
00:08:25 Il faut savoir quand même qu'il faut repérer les chapons.
00:08:30 Et puis ils ne vont pas voler de la volaille qui est en train d'être élevée.
00:08:34 Ils vont attendre vraiment qu'elle soit élevée pour ne plus rien avoir à faire.
00:08:37 Juste les prendre et puis pouvoir les abattre eux-mêmes et les revendre sur un marché parallèle.
00:08:43 Un coup de massue pour cette avicultrice à la veille des fêtes de fin d'année.
00:08:47 Juste avant Noël, c'est surtout ça ce qui est embêtant.
00:08:50 Il y a des clients qui avaient commandé, donc ils n'auront pas leurs chapons pour Noël.
00:08:54 Et puis c'est surtout le temps qu'on y a passé.
00:08:58 C'est désolant de voir notre travail qui part.
00:09:02 Par crainte des vols, certains de ses collègues préfèrent même dormir sur leurs exploitations.
00:09:06 En l'espace de cinq ans, c'est la deuxième fois que cette éleveuse est victime d'un vol de volaille.
00:09:11 Christelle espère être remboursée et réfléchit déjà à réinvestir
00:09:15 dans des portails et de la vidéosurveillance plus performante.
00:09:19 On va rester dans les mais qui vont peut-être agrémenter votre table de Noël
00:09:23 puisqu'à moins d'une semaine du réveillon, une partie des ostriculteurs de la Loire Atlantique
00:09:29 ne peuvent plus vendre leurs huîtres.
00:09:31 Conséquence de plusieurs intoxications, 100 tonnes de coquillages ont été retirées de la vente.
00:09:36 Un coup dur pour les exploitants de la baie de Bourneuf.
00:09:39 En cette période des fêtes, ils réalisent généralement 50% de leur chiffre d'affaires.
00:09:43 Jean-Michel Decaze et Mickaël Chaillot.
00:09:45 Le port du Colais en Loire Atlantique est inhabituellement calme pour la période.
00:09:50 56 ostriculteurs ont reçu l'ordre de laisser les huîtres au large.
00:09:55 Commercialisation interdite après l'intoxication de 47 personnes
00:10:00 dont 40 pompiers qui fêtaient la Sainte-Barbe à Saint-Gilles-Croix-de-Vie dans le département voisin.
00:10:06 L'ARS a donné l'alerte le 13 décembre sur les quais.
00:10:10 C'est entre deux portes que les exploitants acceptent d'en parler à condition qu'on ne les reconnaisse pas.
00:10:16 C'est un coup dur quand même. Personne à la bernerie avait besoin de ça.
00:10:20 Les services de l'État ont identifié le lot contaminé et le producteur concerné.
00:10:25 Malgré tout, ce sont les huîtres de tout le nord de la baie de Bourneuf
00:10:29 qui resteront bloquées en mer jusqu'à la fin janvier.
00:10:33 Ça nourrit la crédibilité aussi de la confiance que la population, que nos concitoyens peuvent avoir
00:10:40 sur les produits alimentaires qui sont mis sur le marché, ceux-là comme d'autres produits.
00:10:44 Les intoxications sont dues à un norovirus qui s'est répandu en mer
00:10:49 après les fortes pluies du mois dernier entraînant les pollutions dans les parcs à huîtres.
00:10:54 Deux personnes ont été hospitalisées pour des gastros en théorie de grave.
00:10:59 Et voilà pour ce journal de 14h. Merci beaucoup Adrien.
00:11:02 Et à tout à l'heure, 180 minutes info, 3 heures d'information et de débat.
00:11:07 On est en direct jusqu'à 17h et je vous présente tout de suite les invités qui vont m'accompagner.
00:11:11 A commencer par Sébastien Romme, député LFI de Leraux.
00:11:14 Bienvenue, merci d'être avec nous cet après-midi.
00:11:17 A vos côtés Pierre Lelouch, ancien ministre et spécialiste de la politique internationale.
00:11:22 Bonjour Pierre. - Bonjour.
00:11:24 Thomas Bonnet vient de nous rejoindre également du service politique de CNews.
00:11:28 On va marquer une courte pause et on démarre nos débats dans un instant en direct.
00:11:33 On va revenir bien sûr sur la longue, très longue intervention d'Emmanuel Macron hier soir sur France 2.
00:11:39 A tout de suite, restez avec nous.
00:11:40 La suite de 180 minutes info en direct sur CNews avec cet après-midi Sébastien Romme et Pierre Lelouch.
00:11:49 On va parler de cette, je le disais juste avant la pub, cette longue, très longue intervention du président de la République sur France 5 d'ailleurs, pas sur France 2.
00:11:57 Emmanuel Macron en direct dans un talk show à la télévision pour assurer le service après-vente de la loi immigration qu'il qualifie de "compromis" pendant plus de deux heures.
00:12:07 Il a défendu sans assumer à 100% ce nouveau texte, reconnaissant lui-même ne pas aimer toutes les dispositions adoptées.
00:12:14 D'abord le sujet de Maxime Legay et je donne la parole à mes invités juste après.
00:12:18 C'était une prise de parole très attendue.
00:12:21 Après l'adoption controversée du projet de loi immigration, Emmanuel Macron a tenu à réaffirmer sa position.
00:12:27 Moi je revendique que cette loi est due en même temps.
00:12:31 D'abord parce que lutter contre l'immigration clandestine, j'ai du mal à penser que ce serait que de droite.
00:12:35 Accusé par la gauche d'avoir repris un texte du Rassemblement national, le chef de l'État a également tenu à répondre.
00:12:42 Qu'est-ce que ça veut dire faire barrage au Rassemblement national ?
00:12:45 Ça veut dire ne pas reprendre ses idées. Dans le texte, il n'y a pas ses idées.
00:12:48 L'école est gratuite pour les enfants. Pardon mais l'aide médicale d'État, moi j'ai combattu à deux reprises madame Le Pen.
00:12:54 Eh bien moi j'assume totalement de dire que nos compatriotes attendaient cette loi,
00:12:59 que si on veut que le Rassemblement national et ses idées n'arrivent pas en responsabilité, il faut traiter les problèmes qui le nourrissent.
00:13:07 Le président de la République a aussi réitéré son soutien à sa majorité qui s'est divisée sur ce texte.
00:13:13 J'ai aussi beaucoup de respect pour tous les députés de la majorité qui ont voté une loi,
00:13:18 qui n'était pas une loi dont ils aimaient toutes les dispositions, mais dont ils ont considéré que c'était une loi utile pour le pays.
00:13:25 Et au fond, un bouclier qui nous manquait.
00:13:27 Emmanuel Macron a également promis un nouveau cap pour 2024.
00:13:31 Thomas Bonnet, Emmanuel Macron fait du en même temps avec ce texte et en plus il le dit, il l'assume.
00:13:38 Oui, en tout cas c'est ce qu'il veut tenter de faire comprendre aux personnes qui l'ont écouté hier soir,
00:13:44 que cette loi serait équilibrée, le fruit d'un compromis.
00:13:47 La réalité c'est qu'on a un peu de mal à suivre Emmanuel Macron sur le fond de cette loi,
00:13:52 parce que le texte qui est sorti de la commission mixte paritaire n'est pas celui qui avait été initialement présenté par le gouvernement,
00:13:57 on l'a dit, il y a des dispositifs qui ont été ajoutés beaucoup par la droite au Sénat.
00:14:02 Et puis surtout, le chef de l'État assume, mais pas complètement, parce qu'on sait que dans le même temps,
00:14:06 il a saisi lui-même le conseil constitutionnel en disant qu'il y avait un certain nombre de dispositifs qui n'étaient pas conformes à la constitution.
00:14:12 C'est bien qu'il y a un souci de son côté, il l'a dit d'ailleurs lui-même, il y a des dispositifs qu'il n'aime pas.
00:14:17 Il n'assume donc pas l'intégralité de cette loi.
00:14:19 Il n'est pas convaincu par ce texte, il le dit lui-même, en tous les cas on le comprend.
00:14:25 Sébastien Romme, comment est-ce qu'on peut convaincre lorsqu'on n'est pas convaincu ?
00:14:29 Oui, je crois que c'est un peu le résumé que l'on peut faire de cette intervention.
00:14:33 C'est-à-dire qu'on a un Emmanuel Macron qui explique aux Français ce qu'ils ne comprennent pas.
00:14:39 Il semblerait qu'on ait besoin de beaucoup d'explications, d'énormément de pédagogie,
00:14:44 pour nous expliquer des choses qui sont en fait sans fondement.
00:14:47 C'est un peu sa marque de fabrique, ça, la pédagogie aussi.
00:14:49 Oui, oui, mais là, dans un mauvais sens du terme, parce qu'en fait on a très bien compris ce qui se passe.
00:14:55 Sur l'éducation par exemple, il valorise Gabriel Attal, mais depuis 7 ans il est au pouvoir avec Blanquer,
00:15:01 et ils ont valorisé ce que faisait Blanquer.
00:15:03 Donc ça veut dire qu'on n'a pas avancé depuis 7 ans dans l'éducation.
00:15:07 Sur Aurélien Rousseau et sa majorité qui se divise, et le ministre de la Santé,
00:15:14 c'est quand même un ministre important dans le dispositif, qui démissionne,
00:15:18 eh bien il nie totalement la fracture.
00:15:20 Sur le RN, dont il reprend les idées, enfin il est en train de dire exactement l'inverse.
00:15:26 Sur Depardieu, alors là, vraiment, on est sur...
00:15:30 Alors on y reviendra, sans se soucier un petit peu.
00:15:33 Oui, mais en fait c'est les convictions, les grandes causes qui sont portées finalement,
00:15:37 elles s'effacent devant les petits arrangements de castes, finalement.
00:15:41 Ça on va y revenir un petit peu plus tard, si vous le voulez bien.
00:15:45 Pierre Lelouch, vous n'avez pas été convaincu non plus par cette intervention ?
00:15:48 Ah bah moi je suis spectateur amusé de tout ça, un peu moins perdu que mes concitoyens,
00:15:54 parce que j'ai fait quand même un quart de siècle en politique,
00:15:57 et au moins 20 ans à l'Assemblée, donc je connais un peu la musique et la tambouille politicienne,
00:16:03 mais on a eu beaucoup de tambouille quand même.
00:16:05 Mais là, je dois dire, je suis assez admiratif de ce président qui est comme un chat en réalité,
00:16:14 il saute en l'air avec un texte qui est au départ le sien,
00:16:18 qui est retoqué à la surprise générale, parce qu'il s'y est mal pris,
00:16:22 ça a commencé par le Sénat, puis après il a mis dedans un peu pour faire plaisir à la droite,
00:16:26 un peu pour la gauche, enfin personne n'y a rien compris.
00:16:28 À la surprise générale vous croyez ? Parce que...
00:16:30 Bah parce que le rejet de la motion préalable, oui c'était à surprise générale,
00:16:34 parce qu'il a quand même coalisé tout le monde contre lui,
00:16:37 donc son texte de départ, c'est... est mort.
00:16:41 Et hier il va à la télé pour expliquer que le deuxième texte, qui n'est pas du tout son texte,
00:16:46 qui a été écrit par LR,
00:16:48 bah son texte est formidable, c'est le bouclier dont la France avait besoin.
00:16:52 Puis il est très content, ça tombe bien parce qu'en plus,
00:16:55 trois quarts des français dans les sondages soutiennent le texte.
00:16:58 Donc le chat est retombé sur ses pieds, avec un texte qui n'est pas à lui,
00:17:02 c'est un peu comme le coucou, vous savez, qui rentre dans le lit,
00:17:05 et qui vous sort à neuf et qui dit "voilà, ça c'est mon texte, c'est le bouclier".
00:17:09 Alors j'aime pas tout, mais bon, on va laisser les juges trancher les points de détail qui vont pas bien,
00:17:15 mais globalement c'est le bouclier dont la France a besoin, et les français sont d'accord avec.
00:17:19 Donc voilà quelqu'un qui part avec un produit qu'il essaye de vendre,
00:17:25 ça capote, et à l'arrivée il vient expliquer pourquoi le produit qu'il a,
00:17:30 qui n'est pas du tout le sien, est formidable pour les français.
00:17:33 Quelque part je suis admiratif, moi quand même, du tour de passe-passe,
00:17:36 les bonnes gens ils croient ou ils croient pas, je pense pas,
00:17:39 ce qu'ils veulent les français c'est qu'on leur règle le problème de l'immigration.
00:17:42 Et ils pensent que dans ce texte, il n'y a peut-être pas tout, mais enfin ça va dans la bonne direction.
00:17:47 Et ça, Macron est suffisamment intelligent pour comprendre que finalement ça peut lui rendre service,
00:17:52 même si ça déplait à une partie de la gauche démacroniste, c'est de la gauche tout court.
00:17:57 - C'est de la réelle politique.
00:17:58 - Voilà, donc il va prendre cette perte là, tant pis pour Rousseau,
00:18:01 tant pis pour les députés mal élevés qui n'ont pas suivi,
00:18:05 ceux-là on va s'en occuper après.
00:18:07 Mais voilà, pour lui, il sort de la séquence plutôt par le haut,
00:18:12 en disant "ben c'est le bouclier", voilà.
00:18:14 J'ai fait le bouclier, en plus c'est un peu du en même temps,
00:18:16 puisqu'il y a dedans des trucs que moi j'aime pas, donc je vais laisser les juges trancher ça.
00:18:21 - Thomas Bonnet, Emmanuel Macron n'assume tellement pas ce texte
00:18:24 qu'il a décidé lui-même de saisir le Conseil constitutionnel.
00:18:27 Alors, quelle mesure pourrait être retoquée ?
00:18:30 - Il l'assume, il l'assume le texte.
00:18:32 - Ben pas totalement, il le dit lui-même.
00:18:34 - Il est dans les français, on peut le voir.
00:18:36 - Il dit qu'il y a des éléments de ce texte qu'il n'aime pas.
00:18:38 - Oui, bon.
00:18:39 - Donc il laisse le soin aux juges du Conseil constitutionnel de trancher,
00:18:43 donc il y a 9 juges qui vont être saisis, ils ont un mois pour se prononcer.
00:18:47 Alors parmi les mesures dont on parle et qui pourraient donc être retoquées,
00:18:51 il y a évidemment le durcissement du regroupement familial,
00:18:54 parce que ça pourrait porter atteinte au respect de la vie privée et de la famille.
00:18:58 Il y a aussi le durcissement des conditions pour le versement des prestations sociales.
00:19:01 Là, on pourrait être face à ce qu'on appelle une rupture d'égalité.
00:19:04 On parle aussi de la fin de l'automaticité du droit du sol,
00:19:08 parce que là, on pourrait parler d'un cavalier législatif.
00:19:11 Juste pour préciser, cavalier législatif,
00:19:13 ça veut dire que la mesure n'a pas de rapport directement avec le texte initial.
00:19:17 On peut aussi revenir sur les quotas, par exemple,
00:19:20 qui pourraient être là aussi retoqués par le Conseil constitutionnel.
00:19:24 C'est évidemment très particulier que ce soit le président,
00:19:27 dès le lendemain de l'adoption du texte, qui saisisse lui-même le Conseil constitutionnel,
00:19:30 parce que ça veut dire que le gouvernement a appelé à voter pour un texte
00:19:33 dont il savait pertinemment qu'une vingtaine, dizaine de mesures étaient inconstitutionnelles.
00:19:38 J'ajoute, quand on sait comment est faite la loi, un projet de loi,
00:19:42 le gouvernement dispose d'un conseiller juridique.
00:19:45 Il y a le secrétariat général du gouvernement, le secrétariat général,
00:19:48 et il y a le conseil d'État.
00:19:49 Les textes sont soigneusement peignés.
00:19:52 Ils sont peignés avant d'être présentés au Conseil des ministres,
00:19:55 et avant d'être envoyés à l'Assemblée.
00:19:56 C'est le texte du Sénat désormais, quasiment, qui a été repris,
00:19:59 et le Sénat a écrit beaucoup de mesures.
00:20:01 Les mesures dont on parle sont pour beaucoup celles qui viennent du Sénat et de la droite sénatoriale.
00:20:04 C'est vrai, mais c'est en discussion depuis deux ans.
00:20:07 Il n'y a pas vraiment de surprise dans tout ça.
00:20:10 Il y a aussi les discords au sein de la Macronie.
00:20:13 On sent clairement que tout le monde ne s'accorde pas au sein du gouvernement sur ce texte.
00:20:18 Écoutez Bruno Le Maire, ce matin sur CNews et sur Europe 1,
00:20:21 au lendemain de la prise de parole d'Emmanuel Macron.
00:20:24 Vous le disiez, Emmanuel Macron a donc saisi le Conseil constitutionnel.
00:20:30 Il y a certains points qu'il a du mal à assumer,
00:20:34 et Bruno Le Maire, lui, nous dit clairement qu'il défend l'intégralité de ce texte.
00:20:38 On l'écoute, c'était sur CNews et Europe 1, ce matin, au micro de Sonia Mabrouk.
00:20:42 C'est un très bon texte.
00:20:44 C'est un texte de fermeté, c'est un texte de justice.
00:20:48 C'est surtout un texte nécessaire pour protéger les Français.
00:20:52 Ce texte, je le soutiens à 100%.
00:20:55 Vous avez aujourd'hui en France un certain nombre d'étrangers qui sont en situation irrégulière
00:21:00 et qu'on n'arrive pas à faire quitter le territoire.
00:21:03 Ce texte va permettre d'accélérer l'exécution des obligations de quitter le territoire français.
00:21:08 Après, il y a des dispositions qui me paraissent moins nécessaires que d'autres.
00:21:11 La disposition que vous mentionnez sur la caution,
00:21:13 ça ne me paraît pas la disposition la plus indispensable du texte.
00:21:16 Je le reconnais bien volontiers.
00:21:18 L'équilibre global du texte, c'est un message de fermeté et un message de justice.
00:21:22 Il me paraît bon et il doit être présent.
00:21:25 Sébastien Rommel, le discours de Bruno Le Maire n'est pas tout à fait le même
00:21:29 que celui du président de la République hier soir.
00:21:31 D'abord, revenir sur le fait que je ne crois pas que ce soit la priorité des Français.
00:21:37 Quand on regarde les instituts de sondage, ce qu'on voit, c'est le pouvoir d'achat,
00:21:41 c'est le logement, c'est le transport.
00:21:43 Moi, je suis dans une circonscription rurale.
00:21:46 Vous dites que ce n'est pas la priorité des Français.
00:21:48 Et même si on reprend les études...
00:21:50 71% des Français ont, dans un sondage qui est sorti hier pour CNews, Europe 1 et LJDD,
00:21:56 71% des Français disent être pour la préférence nationale.
00:22:00 On peut faire une bataille de chiffres, mais une enquête Cevipof nous dit qu'en 2014,
00:22:06 c'était 69% des Français, mais 60%.
00:22:09 Donc, en fait, on a une patte descendante.
00:22:12 C'est un sujet important, vous l'avez émetté pour les Français.
00:22:15 En fait, on peut prendre ces sondages de manière différente,
00:22:19 selon les instituts, comme à l'institut...
00:22:21 Vous êtes en train de dire que ce n'est pas un sujet qui intéresse les Français aujourd'hui ?
00:22:24 C'est un sujet qui intéresse les Français, mais pas la manière dont il a été abordé.
00:22:28 Parce qu'ici, ce texte, c'est simplement...
00:22:30 Et finalement, ça a été dit, c'est un coup de com' depuis le départ,
00:22:33 parce qu'on est sur la 22e loi en 24 ans,
00:22:36 et je vous fais le pari qu'avant la fin du quinquennat, on va revenir...
00:22:39 Ça fait un an et demi que ce texte est attendu par les Français.
00:22:43 Ce texte est attendu par la majorité,
00:22:46 mais au final, qu'est-ce qu'on regarde ?
00:22:49 Ce texte devait nécessairement terminer dans la configuration dans laquelle il était terminé.
00:22:56 Puisqu'il arrive, il n'avait pas sa majorité,
00:22:59 il a été rejeté par tous les côtés,
00:23:02 du côté de la NUPES, du côté de la droite,
00:23:05 qui en voulait beaucoup plus, copiant le programme du RN,
00:23:08 et du côté du RN.
00:23:09 Et donc, même si nous avions eu ce débat,
00:23:12 ce texte, ce serait fur et à mesure durci,
00:23:15 puisqu'il aurait été rejeté par l'Assemblée nationale,
00:23:17 il serait revenu au Sénat, il aurait été à nouveau durci,
00:23:20 commission mixte paritaire,
00:23:21 et donc pendant huit mois, enfin six mois,
00:23:24 nous aurions parlé de ce texte d'immigration,
00:23:27 qui, au final, allait être un texte de copie du programme du RN.
00:23:31 On prend les principales mesures,
00:23:33 que je vois à pages 14, 18 et 16 du programme de Marine Le Pen.
00:23:38 Ce sont exactement le programme et ce qui a été mis en place dans ce texte.
00:23:44 - Pierre Lelouch, vous souhaitez ?
00:23:46 - Non, d'abord, contrairement à ce que dit M. Rohm,
00:23:49 non, l'immigration, ça fait partie des tout premiers sujets de préoccupation des Français.
00:23:54 Juste derrière le pouvoir d'achat et le logement.
00:23:57 Il y a l'inflation, le pouvoir d'achat, le logement,
00:23:59 la santé, il y a eu le Covid,
00:24:01 et juste derrière, mais à très très haut, c'est l'immigration.
00:24:05 Et quand vous les interrogez sur l'immigration,
00:24:07 ce sont des mesures fortes.
00:24:09 Attends, quant à la gauche,
00:24:11 je vais vous demander de me dire qui a dit ça, M. Rohm.
00:24:16 La code d'alerte est atteinte.
00:24:19 La présence en France de près de 4,5 millions de travailleurs immigrés
00:24:24 fait que la poursuite de l'immigration pose aujourd'hui de graves problèmes.
00:24:29 C'est pourquoi, nous disons,
00:24:31 il faut arrêter l'immigration sous peine
00:24:34 de jeter de nouveaux travailleurs au chômage.
00:24:37 Je précise bien, il faut stopper l'immigration officielle et clandestine.
00:24:42 Vous savez qui a dit ça ?
00:24:44 Peut-être que vous faites référence à Marché, non ?
00:24:46 Voilà, Georges Marché, en janvier 1980.
00:24:49 Je vois que vous avez de bonnes sources.
00:24:51 Simplement, c'est ça la position des communistes.
00:24:53 La question, justement...
00:24:54 C'était de protéger les travailleurs français contre des vagues migratoires.
00:24:57 Aujourd'hui, la gauche, elle campe sur un territoire complètement baroque
00:25:02 et c'est pour ça qu'il faut que les étrangers aient des droits
00:25:05 et qu'ils soient régularisés, parce qu'effectivement,
00:25:08 des travailleurs non régularisés font pression sur les salariés.
00:25:12 - Je vous ai pas coupé, laissez-moi finir ma phrase.
00:25:13 - Pas tous les deux en même temps.
00:25:14 Vous terminez rapidement, Pierre Lelouch, on lève Sébastien Rohmer.
00:25:17 - Je dis que depuis l'élection de François Mitterrand,
00:25:19 les régularisations massives qui ont suivi sous les gouvernements de gauche,
00:25:23 à commencer par Mitterrand, puis ensuite Jospin,
00:25:25 on est rentré dans un autre monde.
00:25:27 Aujourd'hui, on n'est plus dans l'immigration de travail,
00:25:30 on est dans l'immigration de peuplement, nourri par le regroupement familial,
00:25:34 par des étudiants qui restent, alors que moi j'ai été étudiant,
00:25:37 je vais vous dire, j'ai été étudiant étranger aux Etats-Unis.
00:25:40 On m'a fait signer en entrant un papier m'obligeant à ressortir des Etats-Unis
00:25:44 à l'issue de mes études.
00:25:46 Et c'est ce que j'ai fait. C'est ça qui manque en France.
00:25:48 - La réponse de Sébastien Rohmer, qui ne s'est pas laissé piéger
00:25:50 par votre devinette, Pierre, tout à l'heure.
00:25:52 - Je connais mon Georges Marchais sous le but...
00:25:55 - Dommage, je peux appliquer.
00:25:57 - Non, simplement dire qu'on est là d'une vision totalement...
00:26:00 C'est une théorie réaliste, comme quoi la France serait très attractive
00:26:05 pour les immigrés qui viendraient pour venir se faire soigner, etc.
00:26:09 C'est un peu l'angle, d'ailleurs, un peu libéral de ce texte.
00:26:13 On va réduire l'attractivité de la France.
00:26:16 Sauf qu'aujourd'hui, quand on regarde les régularisations,
00:26:20 c'est à peine 4% en France,
00:26:23 alors que la France pèse 15% de l'Union Européenne.
00:26:27 Donc la France est largement en dessous des demandes
00:26:31 pour venir vivre ici.
00:26:34 Les étrangers, malheureusement, préfèrent aller ailleurs.
00:26:38 Et ce texte-là fait notamment sur les étudiants.
00:26:41 Et ça, c'est quand même un scandale,
00:26:43 et qui fait un abaissement du rayonnement de la France.
00:26:45 Les étudiants vont être finalement détournés de la France
00:26:49 pour aller vers d'autres pays.
00:26:51 - Eric Derry de Matten nous a rejoint spécialiste et éco.
00:26:54 On écoutait Bruno Le Maire à l'instant.
00:26:56 Eric, invité sur CNews et Europe 1 ce matin
00:26:58 pour parler notamment de la loi immigration,
00:27:00 mais aussi des perspectives économiques pour 2024.
00:27:03 Eric, ce matin, le ministre de l'Économie s'est dit optimiste,
00:27:07 parlant même de la fin de la crise.
00:27:09 Est-ce qu'on peut vraiment y croire ?
00:27:10 - Il dit que la crise est derrière nous.
00:27:12 Donc effectivement, ça mérite quelques éclaircissements.
00:27:15 Alors d'abord, effectivement, peut-être la crise énergétique,
00:27:18 elle passe.
00:27:19 Concernant les taux d'intérêt, c'est vrai qu'on sent
00:27:21 que ça baisse un peu.
00:27:22 La hausse des prix affolante, sûrement il n'y aura plus
00:27:25 cette hausse considérable des prix,
00:27:27 mais on parle quand même d'une inflation qui sera,
00:27:30 vous voyez, à 2,6% en juin 2024 seulement,
00:27:34 en rythme annuel.
00:27:35 Donc on ne va pas revenir vers des inflations très basses.
00:27:37 Et quand je regarde aujourd'hui l'inflation en décembre 2023,
00:27:40 c'est Nielsen qui a donné le chiffre hier,
00:27:42 dans l'alimentaire, on est quand même à +6,9%,
00:27:46 ce qui veut dire que les achats de Noël vont coûter très cher.
00:27:49 - Plus de 35, là on est...
00:27:51 - Absolument.
00:27:52 Et puis sur les salaires, parce que la priorité des Français,
00:27:54 c'est quand même les salaires,
00:27:55 ils ne vont pas repartir en flèche, il n'y aura pas de hausse,
00:27:57 même si on vous parle du SMIC,
00:27:58 parce que les entreprises, et surtout les PME,
00:28:01 sont aujourd'hui extrêmement fragiles.
00:28:03 - Alors, fin de crise, ni pour la dette,
00:28:05 ni pour les comptes publics, Eric.
00:28:07 - Alors, je pense que là, vraiment, c'est la fin de crise,
00:28:09 on ne peut pas en parler pour les finances de l'État.
00:28:11 C'est impossible, parce que là, toujours,
00:28:13 la France est sur-endettée,
00:28:14 regardez cette dette publique de 3000 milliards,
00:28:16 si on la rapporte à chaque habitant français,
00:28:18 on est à 43 060 € par personne,
00:28:21 43 000 € par personne, bébés compris.
00:28:23 Le déficit public, je ne rentre pas dans les détails,
00:28:25 mais on a explosé la limite fixée par Maastricht,
00:28:28 on est à 4,9% de la richesse que crée le pays,
00:28:31 alors qu'on devrait être à 3%,
00:28:32 et on n'arrive pas à réduire cet écart.
00:28:34 Et puis, sur Elisabeth Borne d'ailleurs,
00:28:37 un peu à recadrer, elle aurait recadré,
00:28:39 parce que ça a été démenti après,
00:28:40 mais elle a dit Bruno Le Maire,
00:28:41 au lieu de parler d'immigration,
00:28:42 au lieu de commenter ça, il ferait mieux
00:28:44 de s'occuper de la dette et du déficit de la France.
00:28:47 Il serait de bon ton, a-t-elle dit précisément.
00:28:49 Alors, on peut vraiment dire que sur ces points,
00:28:51 la France n'est pas sortie de la crise,
00:28:52 même quand on regarde le chômage,
00:28:54 ça repart quand même,
00:28:55 c'était bien positif, c'est en train de diminuer,
00:28:58 mais là, on risque d'aller à 7,8% de chômeurs en 2025,
00:29:01 et puis la Banque de France,
00:29:03 elle est relativement prudente,
00:29:04 elle part d'une croissance de 0,8%.
00:29:06 Bien sûr que Bruno Le Maire dit,
00:29:07 c'est très bien par rapport à d'autres pays
00:29:09 comme l'Allemagne qui entre en récession,
00:29:11 mais 0,8% ce n'est pas beaucoup,
00:29:12 et je vais vous dire pourquoi.
00:29:13 Parce que d'abord, si on progresse en France,
00:29:15 c'est parce qu'on emprunte,
00:29:16 on emprunte toujours à des taux très élevés,
00:29:19 c'est ça qui finance les investissements,
00:29:20 c'est la dette.
00:29:21 Donc ça veut dire que pour progresser,
00:29:22 la France doit continuer de s'endetter,
00:29:24 et c'est pour ça que ce n'est pas la fin de la crise.
00:29:26 Merci beaucoup Eric de Riedmaten.
00:29:28 La pause, la suite de 180 minutes info dans un instant,
00:29:31 avec le journal d'Adrien Spiteri.
00:29:33 A tout de suite, reste avec nous.
00:29:34 Il est 14h31 sur CNews,
00:29:39 merci de nous rejoindre pour la suite de 180 minutes info.
00:29:41 Tout de suite, le journal d'Adrien Spiteri,
00:29:43 et on va parler pour commencer d'Emmanuel Macron,
00:29:46 après cette exprimée hier soir chez nos confrères,
00:29:48 on en parlait tout à l'heure de France 5.
00:29:50 Le chef de l'État est arrivé sur une base aérienne en Jordanie,
00:29:53 il doit y rester jusqu'à demain.
00:29:55 Le chef de l'État va fêter Noël avec les forces françaises
00:29:58 déployées à l'étranger.
00:29:59 Il s'adressera d'ailleurs aux 350 militaires de la base ce soir.
00:30:03 Cet après-midi, il rencontrera le roi de Jordanie,
00:30:06 Abdallah II, avec lequel il s'était déjà entretenu
00:30:09 le 25 octobre, lors d'une tournée au Proche et Moyen-Orient.
00:30:13 Dans le reste de l'actualité,
00:30:16 dans la bande de Gaza, les combats se poursuivent
00:30:18 entre Israël et le Hamas.
00:30:20 Oui, alors que la guerre est entrée aujourd'hui
00:30:22 dans son 76e jour, selon le mouvement terroriste palestinien.
00:30:25 Quatre personnes ont été tuées ces dernières heures,
00:30:28 après une frappe menée par Tsahal,
00:30:30 sur un point de passage entre la bande de Gaza et Israël.
00:30:33 Stéphanie Rouquet, vous êtes justement en Israël,
00:30:36 malgré les combats, des négociations
00:30:39 pour une nouvelle trêve sont en cours.
00:30:41 Oui, effectivement, les négociations pour une nouvelle trêve
00:30:45 se poursuivent, mais elles sont extrêmement difficiles.
00:30:48 Il faut savoir que le chef du bureau politique du Hamas,
00:30:51 Ismail Haniyeh, s'est rendu hier en Égypte, au Caire,
00:30:54 pour prendre part à ces négociations.
00:30:56 Mais, selon une source diplomatique,
00:31:00 Israël aurait proposé une trêve d'une semaine en échange
00:31:04 de la libération de 40 otages,
00:31:07 mais le Hamas aurait décliné cette offre.
00:31:09 Aucune discussion de libération d'otages,
00:31:12 tant qu'un cessez-le-feu permanent ne sera pas entré en vigueur,
00:31:15 a annoncé le Hamas.
00:31:17 Vous le voyez donc, les négociations doivent donc se poursuivre.
00:31:20 Le Hamas espère, en refusant cette propre proposition,
00:31:24 obtenir plus de concessions de la part d'Israël,
00:31:27 comme la libération de plus de prisonniers palestiniens,
00:31:30 ou même l'entrée supplémentaire d'aide humanitaire dans la bande de Gaza.
00:31:34 Sachez que le djihad islamique, qui détiendrait également des otages,
00:31:37 a annoncé que début de semaine prochaine,
00:31:40 le chef du djihad islamique se rendrait également en Égypte
00:31:44 pour prendre part à ces négociations.
00:31:46 En attendant, les combats se poursuivent encore et toujours dans la bande de Gaza.
00:31:50 Et je peux vous dire que ce matin,
00:31:52 les bombardements israéliens étaient extrêmement intenses.
00:31:55 Sans doute une manière de mettre la pression sur le Hamas.
00:31:58 Merci beaucoup Stéphanie Rouky, en direct de Tel Aviv.
00:32:01 Israël, toujours, où depuis le 7 octobre,
00:32:03 la plupart des kiboutz sont complètement dévastés et en ruine.
00:32:07 L'armée a pris à possession des lieux pour défendre la frontière.
00:32:11 Les quelques maisons encore debout sont désertes pour une majorité d'entre elles.
00:32:15 Les quelques habitants reviennent s'installer dans ces zones très dangereuses.
00:32:19 Nous avons justement suivi en exclusivité pour CNews
00:32:21 des retraités qui rentrent chez eux dans le kiboutz de Berri.
00:32:24 Le reportage est signé justement Stéphanie Rouky et Antoine Esteve.
00:32:28 L'un des commandos du Hamas qui a attaqué le camp de Berri s'est réfugié dans cette maison.
00:32:32 Elle a été évidemment bombardée par l'armée israélienne.
00:32:34 Dans la maison d'à côté, Omri et son épouse viennent de se réinstaller cette semaine.
00:32:38 Ils ont dormi ici pour la première fois depuis le 7 octobre.
00:32:41 Ils ont vu sur les gravats et les bâtiments détruits.
00:32:44 Ici, tout leur rappelle les heures sombres des attaques terroristes.
00:32:48 Même les bruits de combat à quelques centaines de mètres d'ici,
00:32:51 de l'autre côté de la frontière avec Gaza.
00:32:53 Omri nous montre la pièce blindée de leur logement.
00:32:56 Elle leur a sauvé la vie pendant le raid du Hamas sur le kiboutz.
00:33:00 On entendait tirer dans tous les sens dehors.
00:33:02 On ne savait pas trop si c'était l'armée.
00:33:04 Et ensuite, on a compris que ce n'était pas l'armée, mais que c'était le Hamas.
00:33:08 C'est l'un des tout premiers couples de retraités qui revient s'installer à Berri.
00:33:12 Le cœur lourd, mais avec l'envie de vivre presque comme avant.
00:33:17 C'est quand même bien d'être à la maison et de voir les jardins qui fleurissent autour de nous.
00:33:22 On a beaucoup de copains qui ont été assassinés ici.
00:33:27 C'est horrible. Certains d'entre eux étaient nos meilleurs amis.
00:33:30 Mais c'est toujours chez nous ici.
00:33:32 Si on s'en va, ils auront gagné. On doit rester ici.
00:33:36 Leur voisine, Ora, a aussi décidé de rentrer chez elle.
00:33:40 Depuis le mois d'octobre, elle vivait chez son fils, Atel Aviv.
00:33:43 Elle nous explique qu'elle va devoir apprendre à vivre avec la peur.
00:33:46 On entend les combats, les coups de feu dehors.
00:33:50 Ce n'est pas facile tout ça.
00:33:52 Mais on s'habitue. Si le Hamas revient, s'il passe le grillage,
00:33:56 notre armée sera là en 10 minutes.
00:33:58 La frontière est très surveillée par les militaires.
00:34:04 Le kibbutz comptait plus de 1000 habitants avant les attaques,
00:34:07 qui ont fait plus de 100 morts.
00:34:09 Une cinquantaine seulement vont revenir s'installer à Berri dans les prochains jours.
00:34:13 Retour en France à présent et direction le club de football de Villejuif,
00:34:18 où tous les entraînements sont suspendus.
00:34:21 La décision fait suite à l'agression d'un éducateur.
00:34:24 Il a été menacé mardi dernier par un parent de joueur avec un couteau.
00:34:29 Les entraînements reprendront après les vacances scolaires
00:34:31 et se dérouleront à huis clos.
00:34:33 Écoutez certaines réactions d'habitants de la ville.
00:34:36 C'est une situation choquante.
00:34:39 Normalement, on n'agresse pas quelqu'un comme ça.
00:34:42 Il faut essayer d'abord de parler avant d'agresser quelqu'un.
00:34:46 Essayer de voir ça avec l'école, qu'est-ce qui s'est passé réellement.
00:34:51 Et puis on n'agresse pas un éducateur avec un couteau.
00:34:54 Ça ne se fait pas.
00:34:56 Franchement, c'est choquant parce que je viens d'apprendre de vous,
00:34:58 parce que normalement, le foot, il ne doit pas y avoir d'agression.
00:35:02 C'est un moment de convivialité avec les enfants.
00:35:05 Il montre l'agressivité aux jeunes enfants.
00:35:10 Qu'est-ce que ça va devenir à les enfants après ?
00:35:12 C'est un monde de fous où on vit maintenant.
00:35:16 Dans l'actualité également, le remplacement de certains vitraux de la cathédrale Notre-Dame de Paris fait polémique.
00:35:22 Une pétition a même été lancée.
00:35:24 Elle comptabilise déjà plus de 90 000 signatures.
00:35:27 Elle s'oppose au remplacement de certains vitraux par des oeuvres contemporaines.
00:35:30 Un remplacement encouragé par Emmanuel Macron qui a même lancé un concours.
00:35:34 Toutes les explications dans ce reportage d'Augustin Donadieu, Charles Bagé et Mathilde Ibanez.
00:35:39 C'était un souhait formulé bien avant l'incendie de la cathédrale Notre-Dame.
00:35:44 Remplacer les anciens vitraux signés Violet-le-Duc datant du 19e siècle par des vitraux contemporains.
00:35:50 Une proposition qui laisse les Français sceptiques.
00:35:54 Je ne suis pas d'accord pour mettre du moderne dans une cathédrale comme celle de Notre-Dame de Paris.
00:35:58 Le fait d'installer des vitraux contemporains pour moi ça signifie aussi un hommage.
00:36:01 De part un remerciement pour toutes ces personnes qui ont donné leur temps pendant ces cinq années de reconstruction.
00:36:05 Fondamentalement ça ne touche ni à la foi ni à la morale.
00:36:08 C'est un bâtiment important pour nous autres catholiques.
00:36:12 Et donc il y a une volonté pour nous de le préserver je pense.
00:36:17 Avant l'incendie, les demandes du diocèse de Paris avaient toutes été rejetées par les ministres de la culture.
00:36:22 Notamment Roselyne Bachelot.
00:36:24 Motif, il est interdit de toucher au monument du patrimoine classé historique.
00:36:29 Dans l'incendie, aucun vitrail n'a été endommagé.
00:36:32 Mais la demande est réitérée et a été directement faite au président de la République qui soutient le projet.
00:36:38 En fait c'est l'Elysée qui a demandé à Mgr Ulrich de lui envoyer une demande officielle pour le changement des vitraux.
00:36:44 Ce qui fait qu'on peut dire que c'est une demande de l'archevêché.
00:36:47 Ce qui est vrai mais c'est en fait une demande des deux.
00:36:49 Ce que l'incendie n'a pas détruit, est-ce que c'est le rôle d'Emmanuel Macron de le faire, de les détruire à sa place ? Je ne pense pas.
00:36:56 Pour le chef de l'Etat, le changement de ces nouveaux vitraux serait la touche du 21e siècle.
00:37:00 Les anciens iront dans le futur musée de l'œuvre de Notre-Dame qui sera installé dans l'Hôtel-Dieu.
00:37:08 Et voilà pour ce journal, merci beaucoup Adrien.
00:37:10 Et à tout à l'heure, restez avec nous, on va revenir dans un instant sur l'horreur des massacres du 7 octobre
00:37:17 avec un reportage inédit qui sera diffusé ce soir sur notre antenne à 21h.
00:37:21 Restez avec nous, on en parle dans un instant toujours avec mes invités Pierre Lelouch et Sébastien Romm.
00:37:26 A tout de suite pour la suite de 180 minutes info sur CNews.
00:37:33 14h42, merci de nous rejoindre sur CNews pour la suite de 180 minutes info.
00:37:37 CNews, dans l'horreur des massacres du 7 octobre, ne manquez pas à partir de 21h notre soirée spéciale consacrée à l'attaque de la Rêve-Party.
00:37:45 Un long reportage réalisé par des journalistes présents sur place.
00:37:49 Je précise que certaines images sont difficiles à regarder, que le reportage est interdit aux moins de 12 ans.
00:37:55 Je vous propose de regarder la bande-annonce.
00:37:57 Soirée spéciale sur CNews, retour sur l'attaque terroriste du 7 octobre.
00:38:02 Un reportage pour l'histoire réalisé par des journalistes présents sur place sur le festival de musique.
00:38:09 Vous découvrirez des images des festivaliers, des assaillants ainsi que les témoignages de survivants et de proches des victimes.
00:38:17 On se retrouve juste après pour débattre et pour échanger sur cette attaque terroriste qui a changé la face du monde.
00:38:24 Retour sur l'attaque terroriste du 7 octobre.
00:38:28 Soirée spéciale ce soir à 21h sur CNews.
00:38:32 Alors ce matin chez nos confrères d'Europe 1, l'animateur de télévision Arthur qui produit ce reportage était l'invité de l'émission Culture Média.
00:38:42 Je vous propose d'écouter ce qu'il disait.
00:38:44 En fait c'est l'histoire d'une terrible tragédie ce festival Nova.
00:38:48 C'est aussi un énorme paradoxe, ce sont 3500 jeunes qui font une soirée avec pour thème la paix avec leurs voisins.
00:38:54 Et ce sont les mêmes voisins qui viennent les massacrer.
00:38:57 C'est ça.
00:38:58 Et c'est ça qui est complètement fou.
00:39:00 On considérait peut-être, j'espère à juste titre, qu'il y avait un devoir de mémoire dans cette période où seules les fake news se sont reprises sur les réseaux sociaux.
00:39:08 Il était important de montrer la vérité, il était essentiel de montrer cette vérité même si celle-ci est terrifiante.
00:39:14 Parce que je pense que vous allez comme nous tous sur les réseaux sociaux et la grande mode est au négationnisme, quel que soit le sujet.
00:39:23 Alors il n'y a pas de mots pour qualifier évidemment l'horreur de cette attaque.
00:39:27 Pierre, pas de mots mais il reste ces images.
00:39:30 Oui mais c'est un tournant, c'est un tournant à l'histoire du Proche-Orient.
00:39:34 D'abord ça a déclenché une guerre épouvantable à Gaza.
00:39:39 Ça ne me ravit pas du tout de voir la destruction de Gaza.
00:39:44 Et le peuple de Gaza servir de bouclier à ses chefs qui sont planqués ou qui continuent vaguement le combat mais sont surtout cachés dans les tunnels et autres.
00:39:54 On est à 20 000 morts, il y a eu ces 1200 personnes massacrées dans des conditions effroyables, sans défense.
00:40:02 C'est comme si, en toute proportion gardée, c'est comme si 10 000 de nos concitoyens avaient été massacrés chez eux le même jour.
00:40:12 Ça donne une idée du choc extrêmement fort qu'il y a eu en Israël.
00:40:18 Moi j'ai des amis qui sont en Israël et qui sont dans des kibbouts et qui me disaient que ces kibbouts du sud du Negev,
00:40:25 ces kibbouts là sont peuplés de gens qui sont des partisans de la paix.
00:40:30 Beaucoup des gens qui sont morts...
00:40:32 Mais le reportage de ce soir porte sur la Ref Party qui était un rassemblement de jeunes qui étaient là pour...
00:40:39 Pour la paix oui.
00:40:40 Ils aient également Arthur ce matin, des jeunes qui étaient là pour manifester leur paix avec leurs voisins.
00:40:45 Leurs voisins qui, quelques heures après, viennent les massacrer.
00:40:49 Il faut savoir que la plupart de cette population, c'est des gens qui manifestaient depuis des mois et des mois contre Netanyahou.
00:40:55 Précisément à cause de sa politique en Cisjordanie et parce qu'il avait bloqué tout le processus de paix.
00:41:01 Donc ces gens là voulaient un changement de gouvernement en Israël.
00:41:04 Or là vous avez un basculement complet, tout le monde est dans la guerre.
00:41:08 Cette guerre est très coûteuse pour les Palestiniens mais elle l'est aussi pour les Israéliens, ils ont perdu beaucoup de monde.
00:41:13 C'est une guerre inextricable sur le plan militaire et politique.
00:41:16 Moi j'ai dit dès le début que les objectifs de Netanyahou me paraissaient irréalisables.
00:41:22 Maintenant je souhaite que tout ça s'arrête au plus tôt.
00:41:24 Mais en même temps il faut que Gaza soit gouvernée par autre chose que cette bande de tueurs, c'est clair.
00:41:29 Sébastien Romm.
00:41:30 Oui, oui, oui.
00:41:32 Bien évidemment, on ne peut que souligner que l'horreur.
00:41:35 Il faut s'imaginer avoir des proches, moi ce n'est pas mon cas, mais des proches qui vivaient à ce moment-là, au moment de l'attaque.
00:41:46 Et ces personnes qui ont été tuées, donc oui, on est saisi par l'horreur, il faut être humain.
00:41:50 Et il faut imaginer effectivement aussi ces mêmes proches qu'on pourrait avoir sous les bombes à Gaza.
00:41:57 Alors on nous faisait juste avant la proportion par rapport à cette attaque du 7 octobre.
00:42:06 Si on était sur la même proportion de l'attaque sur Gaza, on serait à des centaines de milliers de Français qui seraient décédés.
00:42:16 Et je pense qu'aujourd'hui effectivement on ne peut pas dire...
00:42:21 Vous parlez de proportion de nombre avec des chiffres qui sont évidemment toujours difficiles de vérifier.
00:42:27 Et vous comparez une attaque terroriste sur des civils, on parlait de gens qui étaient venus pour faire la fête,
00:42:36 à des bombardements, à une réponse militaire sur une opération en cours à Gaza et qui fait évidemment un nombre de morts considérable.
00:42:43 Il y a un droit de légitime défense quand même, que tout le monde a reconnu.
00:42:46 Mais quelle est la proportion de combattants du Hamas qui sont tués dans ces bombardements ?
00:42:52 Ces bombardements ne sont pas faits pour cibler.
00:42:57 Les bombardements ne sont pas faits pour cibler.
00:43:00 Les deux tiers des victimes sont des femmes et des enfants. On le sait très bien.
00:43:06 Il y a des spécialistes en France qui ont montré que les bombes utilisées étaient bien trop disproportionnées
00:43:15 et que forcément elles faisaient des centaines de victimes à chaque fois.
00:43:19 Donc moi je pense qu'effectivement il est important d'avoir une information absolument complète sur ce sujet-là.
00:43:26 Que CNews fasse ce soir le reportage sur le 7 octobre, c'est certainement une bonne chose.
00:43:33 Mais Akan a un reportage aussi sur les Palestiniens qui montre le travail...
00:43:37 Toute la journée sur Al Jazeera.
00:43:39 Le travail sur CNews aussi, qui montre le travail des ONG, qui montre les journalistes qui ont été tués,
00:43:45 le travail des journalistes, 66 journalistes qui ont été tués, qui montre aussi...
00:43:50 On parle systématiquement du nombre de bombardements, du nombre de décès également à Gaza.
00:43:54 C'est important, qui explique aussi ce qui s'est passé avant le 7 octobre.
00:43:58 Et je crois qu'en cette période de l'Au-Noël, ça serait bien aussi de parler des chrétiennes qui sont sous les bombes aujourd'hui à Gaza.
00:44:07 Pardonnez-moi, M. Roméo, mais en quoi expliquer ce qui s'est passé avant Gaza permettrait de justifier ce qui s'est passé avant le 7 octobre ?
00:44:16 Il ne s'agit pas de justifier, il ne s'agit pas de justifier, mais il s'agit de comprendre ce qui se passe.
00:44:22 M. Roméo, vous contribuez à le...
00:44:24 Le conflit israélo-palestinien n'a pas commencé le 7 octobre.
00:44:28 Ce qui est insupportable, M. Roméo.
00:44:30 Je compte totalement, je n'ai aucun souci.
00:44:33 Mais la question, elle est aujourd'hui comment on s'est retrouvé dans cette situation-là.
00:44:38 Et on s'est retrouvé dans cette situation-là dans un enchaînement de lâchetés, et notamment avec Benjamin Netanyahou,
00:44:45 qui a fait en sorte de pouvoir faire financer le Hamas pour discréditer une autorité palestinienne qui, finalement, ne peut pas négocier la paix.
00:44:57 Alors on y reviendra dans un instant.
00:44:58 Netanyahou ne voulait pas de la paix.
00:44:59 On poursuivra ce débat un petit peu plus tard sur notre antenne.
00:45:01 On va marquer une courte pause aujourd'hui, bien sûr, pour le journal de 15 heures.
00:45:06 Je tiens à dire que ce genre de discours alimente ce qui se passe en ce moment, c'est-à-dire l'effacement des horreurs du 7 octobre.
00:45:16 Je les souligne.
00:45:18 Non, non, pas du tout.
00:45:19 Il faut rappeler...
00:45:21 C'est ça !
00:45:22 Mais laissez les gens parler !
00:45:24 Je ne vous ai pas coupé, même si je ne supportais pas ce que vous disiez, vous voyez.
00:45:27 Mais j'ai l'habitude de respecter mon interlocuteur.
00:45:30 Je dis simplement que ce genre de discours ne fait qu'alimenter chez nous la haine, et notamment la haine d'Israël, et derrière, la haine des Juifs.
00:45:39 Je crois que ce genre de discours nous efface de la mémoire ce qui s'est passé dans cette histoire.
00:45:44 Supernova, massacre à la Rêve-Party, avec en deuxième partie de soirée un débat présenté par Olivier Benkemoun.
00:45:49 On sera accompagné de Gilles Tayabus, président du CRIV, de Léa Landman, géopoliticienne,
00:45:53 et de Julien Ballou, l'ancien journaliste et ancien porte-parole réserviste de Ça A La Pause.
00:45:57 On revient dans un instant avec le journal de 15h d'Adrien Spiteri.
00:46:00 A tout de suite sur CNews.
00:46:01 CNews, il est 15h, c'est l'heure du Grand Journal 280 minutes Info avec Adrien Spiteri.
00:46:10 On commence avec ce mouvement de grève, Adrien, des salariés de Gatlink.
00:46:13 Il s'agit de la société gestionnaire du tunnel sous la Manche.
00:46:17 Conséquence, le tunnel est fermé jusqu'à Nouvelle-Or, tous les trains mais aussi les navettes transportant des voitures et des camions sont donc bloqués,
00:46:24 alors que les premiers départs ont déjà commencé pour les fêtes.
00:46:27 À Sarcelles, où une assistante sociale d'un collège a été agressée par un parent d'élève hier.
00:46:33 Elle a été affrappée au visage en fin de matinée. L'homme lui reproche de ne pas avoir été informé d'un signalement auprès du procureur de la République.
00:46:40 Ce dernier a abouti au placement provisoire de son enfant dans un foyer socio-éducatif.
00:46:45 Pour des soupçons de violence intrafamiliale, le père de l'adolescent a été interpellé.
00:46:50 Toujours dans le domaine de l'éducation, les droits de retrait exercés par les enseignants ont fortement augmenté en 2022.
00:46:57 Plus 66% par exemple dans les collèges mais aussi dans les lycées.
00:47:01 Des chiffres issus de l'analyse annuelle des signalements, elle est réalisée sur la santé et la sécurité au travail des personnes par le ministère de l'éducation nationale.
00:47:11 Alors comment expliquer cette forte hausse ? Le sujet est signé Michael Dos Santos.
00:47:16 Lorsqu'une situation de danger grave et imminent se présente, un professeur peut refuser de travailler.
00:47:22 Selon l'éducation nationale, ces droits de retrait ont sensiblement augmenté en 2022.
00:47:27 Plus 15% dans les écoles, plus 66% dans les collèges et les lycées.
00:47:31 Avec 22,6%, les risques biologiques, notamment ceux liés au Covid-19, arrivent en tête des causes de retrait.
00:47:38 Suivent le manque de personnel, les agressions et les violences, les problèmes d'infrastructures ou encore les menaces externes et les intrusions dans les établissements.
00:47:46 Selon Jean-Rémi Gérard, représentant syndical, les enseignants sont aujourd'hui moins frileux au moment d'utiliser leurs droits de retrait.
00:47:53 Il y a quelque chose de collectif de plus en plus qui se passe dans les établissements et donc il y a un soutien des enseignants envers leurs collègues.
00:48:02 Et même de plus en plus, on voit par exemple les chefs d'établissement en soutien de leurs enseignants.
00:48:09 Plus largement, les professeurs évoquent également les dangers liés à leurs fonctions.
00:48:13 Un peu plus d'un tiers d'entre eux mettent en avant les risques psychosociaux.
00:48:17 C'est globalement ce qui va mener aux situations de burn-out.
00:48:22 Donc ça peut être les tensions qu'il y a entre les différents adultes, au-delà des problèmes avec les élèves, avec la hiérarchie mais aussi avec certains parents.
00:48:33 D'autres risques potentiels sont énumérés par les enseignants.
00:48:36 Un quart d'entre eux citent les problèmes liés à la chaleur et au froid dû à la mauvaise isolation des bâtiments.
00:48:41 Mais aussi ceux liés aux équipements de travail, aux transports routiers, aux chutes ou encore aux nuisances sonores.
00:48:47 Avec ces données recueillies dans 30 académies de France, le mal-être des professeurs semble se confirmer.
00:48:54 Direction à présent le club de football de Villejuif où tous les entraînements sont désormais suspendus.
00:49:01 La décision a fait suite à l'agression d'un éducateur.
00:49:05 Il a été menacé mardi dernier par un parent de joueur avec un couteau.
00:49:08 Les entraînements reprendront après les vacances scolaires et se dérouleront désormais à huis clos.
00:49:13 Augustin Donnelliu.
00:49:15 La tenue de foot est enfilée mais les crampons ne sont pas chaussés.
00:49:19 Ce soir-là à Villejuif, les enfants ne pourront pas s'entraîner.
00:49:22 Le terrain restera fermé toute la soirée.
00:49:25 La décision a été prise par les entraîneurs du club local après l'agression de l'un d'entre eux vendredi par un parent armé d'un couteau.
00:49:33 Nous informons tous nos adhérents qu'à compter de la reprise du 8 janvier,
00:49:36 toutes les séances d'entraînement se dérouleront à huis clos sans aucun parent dans l'enceinte du stade.
00:49:41 Le football amateur est marqué depuis plusieurs mois par une hausse des agressions verbales et physiques par des parents de joueurs.
00:49:47 Quelques jours avant, c'est à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine, qu'une scène similaire s'est déroulée.
00:49:52 Les habitants voisins du stade sont choqués.
00:49:54 C'est une situation quand même choquante parce que normalement on n'agresse pas quelqu'un comme ça.
00:50:00 Là on vit dans un monde un petit peu fou.
00:50:04 Normalement le foot, il ne doit pas y avoir d'agression.
00:50:07 C'est un moment de convivialité avec les enfants, on extérieuse un petit peu le stress.
00:50:14 L'éducateur sportif de 36 ans qui a préféré garder l'anonymat comme tous ses collègues,
00:50:18 dit ne pas savoir s'il retrouvera les terrains avec les enfants.
00:50:22 Il affirme subir au moins une fois par mois des insultes ou une agression par un parent.
00:50:27 Dans le reste de l'actualité intermarché, Auchan, on prie des engagements sur l'emploi,
00:50:33 assure Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie.
00:50:35 Il était l'invité de Sonia Mabrouk ce matin sur CNews et Europe 1.
00:50:39 Il reçoit à nouveau les dirigeants des deux groupes.
00:50:41 Aujourd'hui, ces derniers doivent racheter la plupart des magasins grand format de casinos.
00:50:46 Leur présence dans certains médicaments est souvent méconnue
00:50:49 et pourtant les selles humaines s'avèrent parfois très efficaces.
00:50:53 Exemple dans ce laboratoire de Saint-Quentin-Falavier en Isère où a pu se rendre Olivier Madinier.
00:51:00 Dans ce laboratoire pharmaceutique, on développe et on fabrique des médicaments, rien de plus normal.
00:51:07 Sauf qu'ici, des selles humaines rentrent dans la composition des médicaments.
00:51:12 En effet, les matières fécales contiennent des bactéries
00:51:15 qui peuvent se révéler extrêmement efficaces dans certains traitements.
00:51:19 Dans les selles, il y a entre 500 et 1000 espèces bactériennes différentes,
00:51:24 mais aussi d'autres germes comme des phages, qui sont des virus spéciaux qui s'intéressent aux bactéries,
00:51:32 ou encore des levures par exemple, qui sont pas des bactéries.
00:51:36 Et c'est toute cette communauté qui est installée dans notre intestin et qui a des effets bénéfiques.
00:51:43 Trois médicaments contenant des microbiotes de l'intestin présents dans les selles sont en phase d'expérimentation.
00:51:50 Des médicaments destinés à traiter certains cancers.
00:51:53 Sur 3000 volontaires, on a retenu 30 donneurs répondant à des critères de bonne santé.
00:51:59 Les retours qu'on a par notre centre de collecte sont que les personnes qui participent à cette collecte sont plutôt à l'aise avec tout ça.
00:52:07 Donc pour eux, non, c'est pas vraiment un tabou en fait.
00:52:10 On avait un petit peu peur avec la mise en place du don sur site, que ce soit un frein.
00:52:13 De se dire "bon ben je dois aller quelque part pour faire mon don".
00:52:16 Et au final, ce sont des personnes qui sont plutôt à l'aise avec le don de selle.
00:52:21 Une nouvelle campagne de dons sera lancée au mois de février prochain.
00:52:25 Dans l'actualité également, l'épidémie de grippe continue de s'étendre dans le pays.
00:52:30 Information confirmée par l'agence santé publique, les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est ou encore Occitanie sont passées en phase épidémique.
00:52:38 Les régions plus à l'ouest devraient bientôt être touchées.
00:52:41 En revanche, l'épidémie de bronchiolite qui frappe essentiellement les bébés est en déclin.
00:52:46 Et on parle tout de suite de l'expédition Plastique Odyssée, Adrien.
00:52:50 Plastique Odyssée, c'est une expédition de trois ans autour du monde pour lutter contre la pollution plastique en mer.
00:53:07 Exactement, elle est menée par Simon Bernard et Alexandre Dechelote et toute leur équipe.
00:53:11 Une aventure racontée dans leur livre "Parcourir les océans pour sauver la planète".
00:53:15 La préface est signée à Bertrand Piccard, l'un des cofondateurs de Plastique Odyssée, nous raconte cette expédition.
00:53:22 Plastique Odyssée, c'est une expédition autour du monde à bord d'un navire laboratoire du recyclage du plastique
00:53:29 et de toutes les solutions pour réduire la consommation de plastique.
00:53:33 Ce bateau fait le tour du monde depuis un an en parcourant les côtes des pays les plus pollués,
00:53:37 l'Afrique, l'Amérique du Sud et bientôt l'Asie, pour travailler avec des entrepreneurs locaux
00:53:42 et faire en sorte que toutes ces solutions se répandent dans le monde entier.
00:53:46 Alors la dernière escale, en Équateur, on a eu la chance de rencontrer un entrepreneur
00:53:50 qui travaille sur une alternative au plastique, au polystyrène en particulier.
00:53:54 Et donc à base de mycélium, de champignons, il fabrique des matériaux qui ressemblent vraiment à du polystyrène
00:54:00 et qui peuvent le remplacer, notamment dans les matériaux qui permettent de caler l'électroménager dans l'isolation.
00:54:06 Et donc c'était une super initiative, on a pu tester à bord du bateau, faire pousser ce champignon-là,
00:54:12 et ça marche plutôt bien.
00:54:14 Alors la prochaine étape, là on vient de clôturer la mission Amérique du Sud,
00:54:18 et donc on s'apprête à traverser le Pacifique, ça va être la plus grande navigation depuis le début de cette expédition.
00:54:23 On va partir d'abord sur une île un peu particulière, l'île Henderson,
00:54:28 qui est une île déserte dans le Pacifique, qui s'avère être l'île la plus polluée au monde.
00:54:32 Il y a plus de 18 tonnes de plastique sur cette île.
00:54:34 C'est vraiment une mission particulière, c'est une expédition dans l'expédition,
00:54:38 puisqu'il y a cinq ans, il y a une première équipe qui a tenté de nettoyer cette île déserte,
00:54:44 mais ils n'ont pas réussi à récupérer le plastique.
00:54:47 Donc actuellement il y a six tonnes dans des sacs qui nous attendent, peut-être plus maintenant depuis,
00:54:51 et on va tenter de relever le défi et d'aller récupérer ces déchets plastiques avec des solutions assez innovantes.
00:54:57 On vous en dira plus très bientôt.
00:54:59 Merci Adrien, et à tout à l'heure, vous restez bien sûr avec nous,
00:55:13 on va revenir dans un instant sur la longue, très longue prise de parole d'Emmanuel Macron,
00:55:17 hier chez nos confrères de France 5, on va en parler avec mes invités.
00:55:21 Restez avec nous sur CNews, on se retrouve juste après cette très courte pause.
00:55:24 A tout de suite.
00:55:26 180 minutes info en direct sur CNews, merci de nous rejoindre pour la deuxième heure de notre émission,
00:55:33 votre grand rendez-vous d'informations de l'après-midi, tous les jours de 14h à 17h,
00:55:38 avec mes invités Sébastien Romme, toujours avec nous, député LFID Lero,
00:55:42 Pierre Lelouch, ancien ministre, j'ai le plaisir d'accueillir également Judith Vintraud,
00:55:46 grand reporter au Figaro Magazine, bonjour Judith,
00:55:49 et bonjour à Edwige Diaz, qui est députée RN de la Gironde.
00:55:54 Merci donc de nous avoir rejoints, on a un beau plateau cet après-midi,
00:55:58 on va parler de cette, je le disais juste avant la pub, de cette longue, très longue intervention
00:56:02 d'Emmanuel Macron hier à la télévision.
00:56:04 Emmanuel Macron en direct dans un talk show pour assurer le service après-vente de la loi immigration
00:56:10 qu'il qualifie, je cite, de "compromis".
00:56:12 Pendant plus de deux heures, il a défendu sans assumer à 100% ce nouveau texte,
00:56:17 reconnaissant lui-même ne pas aimer toutes les dispositions adoptées.
00:56:20 On regarde d'abord le sujet de Maxime Legay et je vous donne la parole juste après.
00:56:25 C'était une prise de parole très attendue.
00:56:28 Après l'adoption controversée du projet de loi immigration,
00:56:31 Emmanuel Macron a tenu à réaffirmer sa position.
00:56:34 Moi je revendique que cette loi est due en même temps.
00:56:38 D'abord parce que lutter contre l'immigration clandestine, j'ai du mal à penser que ce serait que de droite.
00:56:42 Accusé par la gauche d'avoir repris un texte du Rassemblement national,
00:56:46 le chef de l'État a également tenu à répondre.
00:56:49 Qu'est-ce que ça veut dire faire barrage au Rassemblement national ?
00:56:52 Ça veut dire ne pas reprendre ses idées. Dans le texte, il n'y a pas ces idées.
00:56:55 L'école est gratuite pour les enfants. Pardon mais l'aide médicale d'État,
00:56:58 moi j'ai combattu à deux reprises madame Le Pen.
00:57:01 Eh bien moi, j'assume totalement de dire que nos compatriotes attendaient cette loi,
00:57:06 que si on veut que le Rassemblement national et ses idées n'arrivent pas en responsabilité,
00:57:11 il faut traiter les problèmes qui le nourrissent.
00:57:14 Le président de la République a aussi réitéré son soutien à sa majorité,
00:57:18 qui s'est divisée sur ce texte.
00:57:20 J'ai aussi beaucoup de respect pour tous les députés de la majorité
00:57:23 qui ont voté une loi, qui n'était pas une loi dont ils aimaient toutes les dispositions,
00:57:28 mais dont ils ont considéré que c'était une loi utile pour le pays.
00:57:32 Et au fond, un bouclier qui nous manquait.
00:57:34 Emmanuel Macron a également promis un nouveau cap pour 2024.
00:57:38 Alors vous l'avez entendu, Emmanuel Macron dans ce sujet,
00:57:41 qui semble se défendre vis-à-vis de ceux qui disent que ce texte est une victoire
00:57:47 pour le Rassemblement national.
00:57:50 Alors Edwige Diaz, vous êtes, je le rappelle, députée RN de la Gironde,
00:57:54 est-ce que cette nouvelle version de ce texte de loi sur l'immigration est une victoire pour le RN ?
00:58:01 Déjà, ce n'est pas une loi qui est parfaite, mais c'est une loi qui va dans le bon sens.
00:58:06 Pourquoi elle va dans le bon sens ? Parce que cette loi acte le principe
00:58:09 qu'il y a trop d'immigration en France.
00:58:12 Ensuite, cette loi fait un lien entre immigration et insécurité,
00:58:17 fait incontestable, que nous nous dénonçons depuis longtemps au RN.
00:58:21 Et enfin, cette loi introduit une sorte de priorité nationale,
00:58:28 et vous savez que c'est une valeur chère à Marine Le Pen.
00:58:30 Donc pour toutes ces raisons, parce que ce texte a été durci,
00:58:33 parce que ce texte ne ressemble en rien à celui issu de la Commission des lois,
00:58:37 pour toutes ces raisons, nous avons estimé qu'il était raisonnable de le voter.
00:58:42 Judith Vintraube.
00:58:44 Moi, je comprends très bien qu'Emmanuel Macron, avec le beau coup stratégique qu'a fait Marine Le Pen
00:58:50 en annonçant en salle des quatre colonnes à l'Assemblée nationale, en plein cœur du débat,
00:58:54 "eh bien, je vais voter ce texte, puisque ce sont mes idées",
00:58:58 qu'Emmanuel Macron essaie de se défendre.
00:59:00 Mais là, qu'est-ce qu'on a vu hier soir ?
00:59:02 Une émission que le président de la République adressait à l'électorat de gauche,
00:59:08 et plus précisément à son aile gauche, pour essayer de la convaincre que ça ne fait rien à voir
00:59:13 avec ce que le Front National, d'abord, puis le Rassemblement national,
00:59:18 demandent depuis des années, mais aussi les Républicains,
00:59:23 et même le RPR dans les années 80.
00:59:26 Il a essayé de se convaincre sur un texte dont il n'est clairement, lui-même, pas réellement convaincu.
00:59:32 En tous les cas, c'est l'impression qu'il donne.
00:59:34 Si on peut dire "clairement pas convaincu" dans la même phrase,
00:59:36 ce qui est clair, c'est que c'est pas clair.
00:59:39 Ce qui est clair, c'est que c'est pas clair. Et c'est exactement ça, Judith.
00:59:42 Pourquoi venir à la télévision, en direct, pour parler pendant deux heures
00:59:45 d'un texte qu'il n'assume pas dans sa globalité, Pierre Lelouch ?
00:59:49 Parce que c'est une série de pâtes à caisse épouvantables.
00:59:52 Ça fait deux ans que ce texte traîne.
00:59:55 Pourquoi est-ce qu'il s'inflige ce calvaire ?
00:59:57 Parce qu'il a vu les sondages, parce qu'il a vu que les Français soutiennent aux trois quarts
01:00:03 les mesures qui sont dans le texte, et tout d'un coup, il l'adopte.
01:00:08 Il n'en voulait pas au début, puis là, il l'adopte.
01:00:10 Il le traite même de bouclier pour la nation, qui est très content.
01:00:14 Il explique qu'il en est le père, quelque part.
01:00:17 Il aime pas tout, enfin, on va laisser le Conseil constitutionnel gérer les détails,
01:00:21 mais pour l'essentiel, il trouve ça très bien.
01:00:24 Donc, ce qu'il n'avait absolument pas prévu au départ, son texte à lui a été battu,
01:00:31 maintenant, il épouse celui-là. C'est vraiment du en même temps.
01:00:34 Sébastien Raab ?
01:00:36 Après, il faut essayer de comprendre.
01:00:38 Non, c'est un président sans colonne vertébrale, puisque le vendredi, en commission,
01:00:42 il demande à ses députés de rejeter le texte du Sénat,
01:00:46 et puis la semaine suivante, le lundi, il leur demande de l'adopter.
01:00:51 Donc, je comprends très bien que le RN puisse jubiler,
01:00:56 puisque, très clairement, dans ce texte, on a fait le détail,
01:01:00 pages 14, 16 et 18 du programme du RN,
01:01:04 il y a les mesures qui se retrouvent dans ce texte.
01:01:07 Et Emmanuel Macron s'est présenté devant les Français en disant
01:01:10 "Je serai le barrage aux idées du RN",
01:01:13 ce qui n'est pas du tout le cas, puisqu'il a adopté absolument les principes de base.
01:01:19 Donc non, ce n'est pas du en même temps,
01:01:21 jusqu'à présent, on avait le RN qui votait les propositions les plus libérales
01:01:27 d'un point de vue économique de la Macronie,
01:01:29 et bien aujourd'hui, on a la Macronie qui vote les dispositions
01:01:33 les plus réactionnaires du RN.
01:01:36 On voit que ce sont des idées, des parties de ce texte
01:01:40 qui étaient attendues jusqu'ici,
01:01:42 puisqu'il y avait barrage à l'Assemblée nationale.
01:01:46 Ce qui était attendu par Emmanuel Macron, c'est de faire une alliance avec LR.
01:01:51 Et c'est en fait, je crois, même quand on voit la conviction qu'il a,
01:01:56 quand on voit la conviction qu'il a sur ce texte,
01:02:00 en appelant le Conseil constitutionnel à faire barrage au texte qu'il a lui-même soutenu,
01:02:06 on est dans quelque chose d'assez ridicule.
01:02:08 Et donc on voit bien que l'objectif, ce n'était pas de traiter dans une 23ème loi
01:02:13 la question de l'immigration, mais...
01:02:16 - 30ème.
01:02:17 - Oui, ça dépend à quel moment on passe le curseur,
01:02:20 mais en tout cas, tous les 18 mois, on a une loi sur l'immigration.
01:02:23 Donc là encore, l'objectif n'est pas de traiter cette question de l'accueil,
01:02:27 qui est absolument essentielle,
01:02:29 mais de faire un coup de com' et essayer de faire un coup politique
01:02:32 pour essayer d'avoir une majorité avec la droite.
01:02:35 - Thomas Bonnet, l'alliance avec LR, elle a eu lieu.
01:02:38 On ne compte pas le nombre de rendez-vous qu'il y a eu à Matignon
01:02:41 entre le moment où la motion de rejet est passée et ces derniers jours ?
01:02:48 - Oui, absolument. En fait, le contenu du texte est presque secondaire dans cette affaire.
01:02:52 Ce qu'il fallait surtout pour le gouvernement, c'est avoir un texte,
01:02:54 une alliance avec LR, on le voit, elle a lieu.
01:02:57 Et depuis que le texte est adopté, vous aurez remarqué
01:02:59 qu'on n'a jamais eu l'impression que le texte était autant de gauche
01:03:01 que depuis maintenant 48 heures.
01:03:03 C'est-à-dire qu'on nous met en avant toutes les mesures,
01:03:05 plutôt de régularisation, quand il y a encore une semaine,
01:03:07 Gérald Darmanin se vantait des expulsions qui allaient être rendues possibles
01:03:10 par ce projet de loi. On a une Première Ministre qui nous fait
01:03:13 la liste des mesures qu'elle n'aime pas dans ce texte.
01:03:16 Vous avez le Président de la République qui saisit lui-même le Conseil constitutionnel
01:03:20 pour s'opposer à un certain nombre de mesures.
01:03:22 C'est bien la preuve qu'il y a dans ce texte des dispositifs
01:03:25 qui ne plaisent pas au gouvernement et qui ne plaisent pas à la majorité
01:03:28 qui, on le rappelle, va rester vraiment divisé sur ce sujet.
01:03:31 - Alors vous allez nous en parler justement dans un instant, Thomas Bonnet,
01:03:34 du Conseil constitutionnel. Un mot d'abord de Pierre Lelouch.
01:03:36 - Oui, moi je voudrais juste dire ceci comme citoyen
01:03:38 qui a beaucoup, beaucoup travaillé sur ces sujets depuis plusieurs décennies.
01:03:43 Je suis désolé de ce qui s'est passé parce que, au-delà des chicaillats
01:03:48 et de la tambouille politique, cette semaine a été vraiment digne
01:03:52 de la 4ème République. Les Français, à l'arrivée,
01:03:56 ils vont découvrir que ce texte ne change rigoureusement rien au problème.
01:04:01 L'année prochaine, il y aura encore 400 000 entrées légales et illégales en France.
01:04:06 Il y aura encore 1 million de demandeurs d'asile en Europe.
01:04:09 Il y aura encore des problèmes majeurs d'insécurité, des pressions.
01:04:15 Le niveau de regroupement familial, je prends le pari avec vous,
01:04:19 on sera toujours à 92 000 ou plus de regroupement familial l'année prochaine.
01:04:23 On sera toujours à 90 000, 100 000 étudiants, plus ou moins vrais, l'année prochaine.
01:04:28 On aura toujours 150 000 demandeurs d'asile et probablement
01:04:31 une centaine de milliers de clandestins.
01:04:33 Cette situation est devenue intolérable pour le pays,
01:04:36 sur le plan financier, sur le plan sécuritaire, sur le plan du devenir même de notre pays.
01:04:41 Il est grand temps. Et puis, un dernier sujet fondamental,
01:04:45 c'est que cette loi ne change rien au fait que nous sommes soumis
01:04:49 aux droits européens et aux décisions de Bruxelles.
01:04:51 Hier a été adopté un fameux paquet à Bruxelles, asile, asile, migration.
01:04:57 Ça fait 8 ans qu'il est en négociation depuis la grande affaire de 2015.
01:05:01 Souvenez-vous du million arrivé de Syrie en Allemagne.
01:05:05 On a parlé de décision historique, hier.
01:05:07 Cette décision historique, il faut qu'on oublie que, d'abord,
01:05:10 il faut vous plonger dedans pour essayer de comprendre ce qu'il y a dedans.
01:05:12 Mais au final, cette usine à gaz ne fonctionnera pas.
01:05:15 Mais il n'empêche que ces décisions s'imposeront à la France.
01:05:19 Donc, moi, en tant que citoyen et quelqu'un qui connaît assez bien ces sujets,
01:05:23 je suis absolument désolé de la façon dont cette question a été traitée par le pays.
01:05:29 Parce qu'on a vu de la chicaïa.
01:05:31 On a une situation qui est incompréhensible,
01:05:33 avec un président de la République qui défend tout et le contraire de tout,
01:05:36 des ministres qui défendent tout et le contraire de tout,
01:05:39 et à l'arrivée, les cocus dans l'affaire, ce seront les Français.
01:05:42 Judith, je vous vois faire des mouvements de tête, vous partagez ce que dit Pierre.
01:05:45 Totalement. Et pour répondre à la question que vous avez posée,
01:05:48 pourquoi est-ce qu'Emmanuel Macron s'inflige cette épreuve ?
01:05:52 A cause de tout ce qu'a dit Pierre Lelouch.
01:05:55 Parce que la situation est devenue intenable, du point de vue sécuritaire,
01:06:01 du point de vue économique, du point de vue de la cohésion sociale,
01:06:05 à cause de l'échec de l'assimilation.
01:06:09 Et quand François Hollande joua sa voix au cœur des Vierges,
01:06:14 pour dire qu'Emmanuel Macron a collé au Rassemblement National,
01:06:20 il oublie que lui-même, François Hollande, dans un livre fameux paru en 2016,
01:06:25 "Un Président ne devrait pas dire ça",
01:06:28 estime que l'immigration, je cite les phrases exactes,
01:06:32 "ça doit s'arrêter", que la partition, on y est,
01:06:37 et ce même François Hollande, aujourd'hui, fait la preuve de la même hypocrisie
01:06:41 que la plupart des acteurs politiques.
01:06:44 C'est intéressant que vous parliez de François Hollande.
01:06:46 J'aimerais bien qu'on l'écoute. Je demande en régie si on peut écouter
01:06:50 François Hollande qui était ce matin sur France Inter,
01:06:53 et qui est revenu notamment sur les nombreux points de discorde qu'il y a au sein de la Macronie.
01:06:59 On peut presque parler de points de discorde inédits avec ce sujet de l'immigration.
01:07:06 On écoute l'ancien Président de la République, et puis on en parle juste après.
01:07:10 Le rôle du Président de la République, c'est d'assurer l'unité, la cohésion, d'apaiser les esprits.
01:07:18 Or, tout ce qui se fait depuis maintenant plusieurs jours,
01:07:21 mais c'était déjà engagé depuis plusieurs mois, a l'effet exactement inverse.
01:07:26 C'est-à-dire que plutôt que d'assurer ce qui doit être le destin commun de la nation,
01:07:33 il y a aujourd'hui une division profonde.
01:07:36 Thomas Bonnet, ça vous a fait sourire d'entendre l'ancien Président de la République, François Hollande,
01:07:41 qui finalement donne des leçons, Président, à Emmanuel Macron.
01:07:45 Oui, il est spécialiste en matière de fronde et de frondeur.
01:07:49 Évidemment, lui a observé ça de très près.
01:07:51 C'est savoureux de l'entendre aujourd'hui donner des leçons d'unité de sa majorité du pays,
01:07:57 quand lui-même a justement participé à cette division lorsqu'il était à l'Élysée.
01:08:01 Évidemment, il y a un grand décalage entre les paroles de François Hollande et les actes du Président d'hier.
01:08:07 Vous gardez la parole, Thomas, parce qu'on parlait du Conseil constitutionnel il y a quelques instants.
01:08:11 Qu'est-ce que le Conseil constitutionnel pourrait retoquer en ce qui concerne ce texte ?
01:08:15 Il y a plusieurs mesures qui pourraient être concernées par une décision du Conseil constitutionnel.
01:08:19 D'abord, le durcissement du regroupement familial,
01:08:22 parce que cela pourrait porter atteinte au respect de la vie privée et familiale.
01:08:27 On parle aussi pour ce qui concerne les conditions de versement des prestations sociales,
01:08:31 avec notamment, vous savez, cette mesure 5 ans de résidence pour ceux qui ne travaillent pas.
01:08:35 Cela pourrait être qualifié de rupture d'égalité par les sages du Conseil constitutionnel.
01:08:40 Il y a aussi la fin de l'automaticité du droit du sol, qui pourrait en l'occurrence être un cavalier législatif.
01:08:46 Parmi les autres mesures qui pourraient être concernées, il y a les quotas,
01:08:49 notamment qui seraient fixés, ou encore le délit de séjour irrégulier.
01:08:53 Ce qui est assez drôle, c'est que sur ce projet de loi immigration,
01:08:56 le président de la République, on le comprend, espère une censure du Conseil constitutionnel,
01:09:00 alors que lors de la réforme des retraites, c'était tout l'inverse.
01:09:03 Il espérait au contraire, justement, que le Conseil constitutionnel ne censure rien.
01:09:06 Les choses ont changé.
01:09:07 Alors, écoutez ce que disait, sur ce sujet, Sébastien Chenu,
01:09:11 qui est porte-parole du Rassemblement national, vice-président de l'Assemblée nationale.
01:09:15 Il s'est exprimé, justement, sur ce sujet du saisis,
01:09:20 d'Emmanuel Macron qui a saisi le Conseil constitutionnel.
01:09:24 Si le Conseil constitutionnel s'attaquait à cette loi, la détricotait durablement,
01:09:29 ça voudrait dire qu'effectivement, c'est bien la Constitution qu'il faut faire changer
01:09:33 pour y intégrer, pour y constitutionnaliser le droit des étrangers.
01:09:37 Et c'est donc bien vers un référendum qu'il faut aller donner la parole aux Français,
01:09:41 dont, je rappelle, 71% aujourd'hui nous disent qu'ils sont d'accord avec cette loi.
01:09:47 Voilà, Sébastien Chenu chez nos confrères DRMC ce matin.
01:09:50 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça, d'abord Sébastien Romm ?
01:09:54 Est-ce qu'on se dirige vers un référendum ?
01:09:57 Je ne me crois pas, en tout cas, le président de la République l'a exclu.
01:10:02 Si le Conseil constitutionnel décide de retoquer certains sujets...
01:10:06 Moi, je noterais quand même son manque de courage,
01:10:08 parce qu'on ne peut pas avoir un président de la République qui nous dit
01:10:11 "il y a des mesures qui ne sont pas constitutionnelles"
01:10:14 et finalement ne pas les combattre.
01:10:16 Il aurait dû dire "ces mesures ne sont pas constitutionnelles,
01:10:19 je les combats parce qu'elles sont anti-constitutionnelles".
01:10:21 Non, il accepte le texte.
01:10:23 On risque de ne pas faire passer cette loi alors ?
01:10:25 Oui, mais en fait, quand on n'a pas une majorité,
01:10:27 quand le texte a été rejouté, sa responsabilité était de retirer le texte.
01:10:32 Il n'y avait pas de majorité pour ce texte.
01:10:34 Et on le voit, aujourd'hui, il n'y a peut-être même pas de fondement constitutionnel pour ce texte.
01:10:39 Edwige Diaz ?
01:10:40 Oui, moi je pense qu'Emmanuel Macron en a fait toute la démonstration de sa lâcheté.
01:10:44 En fait, cette loi, c'était très mal parti depuis le début.
01:10:47 Elle a été annoncée il y a 18 mois, donc ça veut dire qu'il a fallu un an et demi
01:10:51 pour que ce texte arrive devant le Parlement.
01:10:53 On a connu beaucoup plus de lois, enfin beaucoup de lois qui arrivaient beaucoup plus rapidement.
01:10:56 Et puis, il y a eu différents échecs.
01:10:59 Le pire reverse, c'est bien sûr le vote en faveur de la motion de rejet.
01:11:03 Puis, ils ont décidé de se précipiter, de constituer une commission mixte paritaire.
01:11:07 Ils n'étaient pas obligés de le faire, ils ont décidé de le faire.
01:11:09 On a cité le week-end dernier à une espèce de tambouille politicienne
01:11:13 où il y a eu des rendez-vous à Matignon, le soir sur un coin de table avec on ne sait pas trop qui, etc.
01:11:18 Et puis, finalement, ce texte passe.
01:11:20 En fait, ils ont été obligés de durcir le texte, ces macronistes,
01:11:24 parce que leur seule voie de passage, c'était un texte qui plaise OLR.
01:11:29 Parce que la NUPES avait indiqué qu'elle ne le voterait pas,
01:11:31 et nous, le texte issu de la Commission des lois de l'Assemblée Nationale,
01:11:34 en effet, ça n'était pas votable pour nous.
01:11:37 Donc, Emmanuel Macron a décidé de trouver sa voie de passage grâce au OLR.
01:11:41 Donc, en fait, le texte passe au OLR en étant droitisé, en étant durci,
01:11:45 sauf que, du coup, ça crée la zizanie dans sa majorité.
01:11:47 Il y a quand même 62 députés macronistes, donc un quart du groupe à peu près,
01:11:51 qui se sont abstenus ou qui ont voté contre.
01:11:53 Il y a un ministre qui a démissionné.
01:11:55 Et donc, maintenant, il essaie de recoller les morceaux avec son aile gauche
01:11:59 en disant "on va regauchiser le texte", sauf qu'il n'a pas le courage de le faire.
01:12:03 Il délègue ça, il externalise ça au Conseil constitutionnel,
01:12:07 et nous, au Rassemblement National, ça nous permet de dire
01:12:09 "écoutez, Français, vous avez été trahis, vous avez été bernés, une fois de plus, par Emmanuel Macron,
01:12:14 et donc, maintenant, s'il délègue ce pouvoir au Conseil constitutionnel,
01:12:17 la seule solution qu'il vous restera, c'est de procéder à un référendum
01:12:21 pour une révision constitutionnelle."
01:12:23 Et qui, dans son programme, propose cette mesure ? Marine Le Pen.
01:12:26 Alors, on va continuer à en parler dans un instant.
01:12:28 Je voudrais qu'on revienne et vous l'évoquiez, justement,
01:12:30 sur cette inédit, dans cette division au sein de la Macronie.
01:12:35 On disait jusqu'ici qu'Emmanuel Macron n'assurait pas l'unité de la nation.
01:12:37 On l'a dit au moment, notamment, de la réforme des retraites.
01:12:40 Là, ça a contaminé son propre camp.
01:12:42 Je vais vous donner aussi la parole, Pierre, juste après le rappel des titres de l'actualité.
01:12:46 C'est avec Adrien Spiteri.
01:12:48 Rebonjour, Adrien.
01:12:51 - Rebonjour, Jean-Michel.
01:12:52 Intermarché et Auchan ont pris des engagements sur l'emploi.
01:12:54 Ce sont les mots de Bruno Le Maire.
01:12:56 Le ministre de l'Economie était à l'invité de Sonia Mabrouk, ce matin, sur CNews et Europe 1.
01:13:01 Il reçoit à nouveau les dirigeants des deux groupes.
01:13:03 Aujourd'hui, ces derniers doivent racheter la plupart des magasins grand format de casinos.
01:13:07 Un rassemblement s'est tenu dans l'Oise, ce matin, pour soutenir un éleveur.
01:13:11 Des élus et des agriculteurs étaient présents.
01:13:13 Cet éleveur laitier de Saint-Aubin-en-Bray a récemment été condamné à verser une amende de plus de 100 000 euros.
01:13:19 Décision confirmée par la Cour de cassation.
01:13:21 La cause, le bruit et l'odeur des vaches.
01:13:24 L'épidémie de grippe continue de s'étendre en France.
01:13:28 Information confirmée par l'Agence de santé publique.
01:13:31 Les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est ou encore Occitanie sont passées en phase épidémique.
01:13:36 Les régions plus à l'Ouest devraient bientôt être touchées.
01:13:39 En revanche, l'épidémie de bronchiolite, qui frappe essentiellement les bébés, est en déclin.
01:13:43 - Division au sein de la Macronie avec ce texte sur l'immigration.
01:13:49 Emmanuel Macron va-t-il pouvoir facilement tourner la page, Pierre Lelouch ?
01:13:52 - Oui, je veux revenir un instant sur l'affaire du Conseil constitutionnel
01:13:56 parce que cette affaire augure mal de la suite de nos institutions.
01:14:01 Le Conseil constitutionnel, il n'est pas là pour servir de variable d'ajustement politique
01:14:07 au service du président ou du gouvernement.
01:14:10 - C'est une erreur de la part d'Emmanuel Macron ?
01:14:12 - Je crois qu'il joue avec les institutions d'une façon qui n'est pas très responsable.
01:14:16 Le Conseil, il n'est pas là pour réécrire des morceaux de loi
01:14:20 qui conviennent ou qui ne conviennent pas.
01:14:22 Il est là pour dire ce qui est conforme à la Constitution.
01:14:25 Il y a un sujet sur l'immigration qui est de savoir si, avec notre Constitution actuelle
01:14:30 et le fait que nous ayons ratifié un certain nombre de textes fondamentaux,
01:14:34 la Convention européenne des droits de l'homme,
01:14:36 la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme
01:14:39 et quelques autres choses du même ordre,
01:14:41 nous sommes encore en contrôle de notre politique migratoire.
01:14:43 La réponse est non.
01:14:44 Donc la question constitutionnelle est là.
01:14:46 Elle n'est pas pour dire si le droit du sol, dans le texte, est un cas vélidictatif.
01:14:51 Ça ne l'est pas. Le droit du sol, c'est consubstantiel à l'immigration, évidemment.
01:14:56 Ou l'attribution de telle ou telle prestation.
01:14:59 On est en plein dans le sujet.
01:15:01 Si le Conseil constitutionnel balaye en fonction de la droite et de la gauche
01:15:05 pour rendre service à l'exécutif, on est dans autre chose qu'une république.
01:15:09 On est dans la Banana Republic, dans la république bananière
01:15:12 où on compte sur les juges du Conseil constitutionnel pour rendre service au pouvoir.
01:15:16 - Une instance d'appel du Parlement.
01:15:18 - Voilà. Et là, c'est vraiment pas sain.
01:15:21 Parce qu'on rentrerait dans quelque chose qui déstabiliserait notre système de façon grave.
01:15:27 Le Président doit toucher à la Constitution et aux institutions
01:15:32 et dont il est le garant, je le rappelle,
01:15:34 avec une main qui tremble en permanence, et pas s'amuser avec ça.
01:15:38 - OK. Sur le sujet du Conseil constitutionnel,
01:15:40 vous ne m'avez pas répondu à ma question sur la division au sein de la Macronie.
01:15:43 Je vais la poser à Judith, justement.
01:15:45 Est-ce qu'Emmanuel Macron va pouvoir tourner la page de cet épisode
01:15:49 qui semble avoir divisé son camp ?
01:15:53 - En tout cas, ce que cet épisode a montré,
01:15:56 c'est que la peur d'une éventuelle dissolution de la majorité
01:16:03 est un argument puissant pour convaincre des députés
01:16:07 qui estimaient que ce projet immigration allait à l'encontre
01:16:12 des principes auxquels ils étaient le plus attachés.
01:16:15 Parce que c'est ça qui s'est passé.
01:16:17 - La gamelle avant tout.
01:16:18 - Dans les coulisses, ce qui s'est passé,
01:16:20 c'est que les députés macronistes ont bien senti
01:16:25 que s'ils ne votaient pas massivement pour le projet immigration,
01:16:30 ils risquaient de se retrouver devant les électeurs,
01:16:33 donc de perdre leur siège.
01:16:34 - On va parler d'une autre chose.
01:16:35 - Ça fonctionne comme ça.
01:16:36 Est-ce qu'on peut le faire comme ça ?
01:16:37 Est-ce qu'on peut le faire durablement ?
01:16:38 Le trouillomètre, ça marche bien avec ce genre de députés.
01:16:44 - On va parler d'une autre offrande à présent,
01:16:46 une autre offrande inédite, celle de l'ensemble
01:16:48 des 32 départements de gauche, après l'adoption
01:16:51 de cette loi immigration.
01:16:53 Ils rejettent à l'unanimité la préférence nationale
01:16:56 prévue selon eux dans le texte.
01:16:57 Ils ont d'ores et déjà annoncé qu'ils n'appliqueront pas
01:16:59 le durcissement des conditions de versement
01:17:02 aux étrangers de l'APA, l'allocation personnalisée d'autonomie.
01:17:05 Je rappelle que cette allocation est destinée aux personnes
01:17:08 de 60 ans ou plus en situation de perte d'autonomie
01:17:11 et qui ont besoin, entre autres, d'une aide à domicile.
01:17:14 Les précisions avec ce sujet d'Aminat Adem et Augustin Donadieu,
01:17:17 on en parle juste après.
01:17:19 - Pour 32 présidents de départements de gauche,
01:17:22 pas question d'avoir une préférence nationale.
01:17:25 La loi immigration votée par les députés prévoit
01:17:28 pour les étrangers hors Union européenne
01:17:30 un délai de carence pour obtenir certaines prestations sociales,
01:17:33 en particulier l'APA, l'aide personnalisée d'autonomie
01:17:37 versée directement par les départements.
01:17:40 32 d'entre eux prévoient de se mettre hors la loi,
01:17:43 à l'instar de la Seine-Saint-Denis.
01:17:45 Les élus d'opposition sont indignés.
01:17:47 - L'attitude du président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis
01:17:50 de toute façon n'est pas digne.
01:17:52 À compter du moment où on est un élu de la République
01:17:55 et que l'on se doit de se conformer aux lois,
01:17:58 eh bien on les applique toutes, même si elles ne plaisent pas.
01:18:01 - Même fronde, en Gironde, le département,
01:18:04 déjà en difficulté financière, a prévu lui aussi
01:18:07 de ne pas respecter la loi.
01:18:09 - Ces politiques-là, il faut les assumer après et les financer.
01:18:12 Or aujourd'hui, les départements, en tous les cas le département
01:18:15 de la Gironde a une situation financière qui est très difficile.
01:18:18 Et donc si ces aides ne sont pas compensées par l'État,
01:18:21 il y aura un manque et il faudra bien trouver l'argent quelque part.
01:18:24 - En attendant l'avis du conseil constitutionnel
01:18:26 saisi par le président de la République,
01:18:28 le département du Lot a prévu de créer une nouvelle allocation
01:18:31 identique à celle à laquelle les étrangers n'auront plus le droit.
01:18:35 - Êtes-vous choquée par cette fronde des départements de gauche
01:18:39 qui clairement annonce qu'ils vont se mettre hors la loi ?
01:18:42 Edwige Dias, vous me disiez justement,
01:18:45 on vient de le dire dans le sujet,
01:18:47 le président du département de Gironde fait partie des frondeurs.
01:18:50 - Oui, moi je suis particulièrement choquée
01:18:53 que des élus de la République décident de ne pas appliquer la loi
01:18:56 juste parce qu'elle ne leur plaît pas.
01:18:59 Je trouve que c'est profondément irrespectueux
01:19:02 des valeurs républicaines qu'ils prétendent défendre
01:19:04 matin, midi et soir.
01:19:06 En gros c'est la désobéissance civile, une de plus,
01:19:09 des élus de gauche et d'extrême gauche.
01:19:12 Et moi je regrette, alors que le président du conseil départemental
01:19:15 de la Gironde a indiqué il y a quelques semaines
01:19:18 qu'il allait être obligé de diminuer les investissements,
01:19:20 qu'il va être obligé de diminuer les aides aux communes
01:19:23 et même diminuer les aides aux associations,
01:19:26 et bien là il a une occasion de faire des économies substantielles.
01:19:29 Et il le refuse.
01:19:31 Donc en fait le président Nupes du conseil départemental de la Gironde
01:19:35 décide clairement d'appliquer, non pas la préférence nationale
01:19:39 pour le coup, mais la préférence étrangère.
01:19:41 En tout cas Sud-Ouest, nous c'est notre quotidien,
01:19:44 a publié un article sur le sujet et les commentaires
01:19:47 consécutifs à cet article sont particulièrement mauvais
01:19:50 parce que les citoyens ont l'impression que certains élus
01:19:53 se pensent au-dessus des lois, et moi je les rejoins
01:19:56 tout à fait dans cette analyse.
01:19:58 Sébastien Romme.
01:19:59 Moi je voulais dire, il y a quelques années de ça,
01:20:02 en tant qu'enseignant j'ai été ce qu'on appelle un désobéisseur.
01:20:05 Donc c'était parce qu'il y avait certaines mesures
01:20:08 qui étaient mises en place et qui ne correspondaient pas
01:20:10 aux droits de l'enfant.
01:20:11 Et donc je dis que les départements de gauche
01:20:14 qui prennent ces mesures-là, eh bien font acte de résistance
01:20:18 et je salue leur désobéissance.
01:20:21 Vous saluez la désobéissance, vous saluez le non-respect
01:20:24 de la loi finalement.
01:20:25 Comme député.
01:20:26 Je salue cette désobéissance parce qu'elle va faire le débat.
01:20:29 Elle est en train de faire le débat et il faut être cohérent.
01:20:33 C'est-à-dire qu'on ne peut pas dire que certaines mesures
01:20:36 sont anti-constitutionnelles et quand certains défendent
01:20:39 la Constitution, en fait, leur reprocher.
01:20:42 Non, ce que font ces départements en désobéissant,
01:20:48 c'est de rappeler quels sont les fondements
01:20:50 de la République.
01:20:51 Et donc quand on désobéit, je le dis, quand on désobéit,
01:20:55 c'est toujours par rapport à une règle supérieure.
01:20:57 Et la règle supérieure, c'est celle de notre Constitution,
01:21:00 c'est celle des valeurs de notre République.
01:21:02 Mais attendez, la Constitution n'a rien à voir avec ça.
01:21:04 La loi viendrait te voter et on a des gens qui sont
01:21:07 des petits marquis ou qui sont maires ou présidents
01:21:09 des départements qui disent que j'aime pas votre loi.
01:21:11 - Vous avez trahi le pacte républicain.
01:21:12 - Voilà, on a trahi le pacte d'Ivroy, moi je l'interprète
01:21:14 à ma façon.
01:21:15 Eh bien, je vais vous dire, moi je suis contribuable,
01:21:18 simple citoyen contribuable.
01:21:19 J'ai une maire de Paris qui a doublé la taxe foncière.
01:21:22 - Oui.
01:21:23 - Et elle veut, elle dit, maintenant, demain,
01:21:25 je vais annoncer toute une série de mesures pour contourner.
01:21:27 Contourner, ça veut dire que je vais maintenir les aides
01:21:30 et je vais, pour ça, lever de nouveaux impôts.
01:21:32 - Oui, parce que c'est pas la première fois que vous avez...
01:21:34 - En tant que citoyen, je veux dire, moi j'ai le droit
01:21:36 de ne pas... Je fais de l'acte de résistance,
01:21:38 d'accord ? Moi, je voudrais que la loi soit appliquée.
01:21:40 - Et vous avez raison de mettre le doigt dessus, Pierre.
01:21:42 - Quand on met le doigt là-dessus, il n'y a plus de République.
01:21:45 Vous comprenez ? Si la loi que vous venez de voter
01:21:47 n'est pas applicable par les petits marquis,
01:21:49 pourquoi est-ce que les citoyens l'appliqueraient ?
01:21:51 - Et vous avez raison de mettre le doigt là-dessus, Pierre,
01:21:53 parce que c'est pas la première fois que des départements
01:21:55 ou municipalités de gauche refusent d'appliquer des lois
01:21:57 ou vont à l'encontre des volontés du gouvernement.
01:22:00 Judith ?
01:22:01 - Oui, c'est pas des petits marquis, c'est des gens moulins
01:22:04 de fait foraine, enfin vraiment, quand on entend parler
01:22:06 de résistance...
01:22:07 - Vous avez dit sur le sable ?
01:22:08 - Non, pas pareil, c'est une interprétation différente.
01:22:11 - Quand on entend parler de résistance à propos de ça,
01:22:14 vraiment, on tombe des nus.
01:22:17 - Alors qu'on se dit que nos élus doivent montrer l'exemple.
01:22:19 - En plus...
01:22:20 - Oui, il va de la loi.
01:22:21 - Moi, je ne suis pas aussi certaine, d'ailleurs,
01:22:23 que le Conseil constitutionnel tape les conditions
01:22:26 de résidence en ce qui concerne certaines prestations
01:22:30 et aides sociales, parce que je rappelle que le RSA
01:22:33 a 5 ans de résidence, la prime d'activité, qui est
01:22:37 une prestation contributive, pour le coup,
01:22:40 les gens cotisent pour, il y a aussi des conditions,
01:22:43 l'allocation de solidarité pour les personnes âgées,
01:22:46 c'est pareil, on fait comme si c'était une révolution.
01:22:49 Tout le monde se recrie, d'ailleurs, de dire
01:22:51 "Voilà, on est tombé du côté le plus noir de l'histoire,
01:22:55 les ors les plus sombres, ça y est, on a adopté
01:22:57 la préférence nationale ou la priorité nationale."
01:23:00 C'est factuellement faux.
01:23:02 - Oui, mais surtout, je voudrais qu'on vienne sur ce chiffre, Judith.
01:23:04 71% des Français sont favorables à la préférence nationale
01:23:08 en matière d'emploi, de logement, et justement
01:23:12 d'allocation sociale et familiale.
01:23:14 Je me mets à la place de ces Français qui se sont dit
01:23:18 qu'une loi allait peut-être défendre leurs intérêts,
01:23:21 des Français qui ont peut-être du mal à joindre les deux bouts,
01:23:23 en cette période de Noël, notamment, et à qui on ne fait pas
01:23:26 de cadeau lorsqu'il s'agit de payer leurs impôts
01:23:29 ou de régler leurs contraventions.
01:23:31 Qu'est-ce qu'ils se disent, ces Français,
01:23:33 lorsqu'ils entendent que leur département ne va pas appliquer la loi ?
01:23:36 Je vous pose la question, Sébastien.
01:23:38 - Moi, je pense aussi à ces Français issus de l'immigration.
01:23:42 - Mais vous ne répondez pas à ma question.
01:23:44 - Je vais y répondre.
01:23:45 Et qui vivent dans les villages qui sont dans ma séconscription,
01:23:48 qui vivent dans des lotissements,
01:23:50 qui payent effectivement leur crédit pour leur maison,
01:23:54 qui travaillent dans les hôpitaux,
01:23:56 qui sont pompiers, policiers, enseignants.
01:23:58 Je les connais, c'est ceux-là.
01:24:00 Et ils apportent quelque chose à notre pays.
01:24:03 Et ceux-là, on ne pense pas à eux
01:24:05 quand on fait ces lois qui, en fait,
01:24:07 pointent du doigt constamment les immigrés
01:24:09 comme étant les fauteurs de troubles dans notre pays.
01:24:12 Moi, je crois que c'est un vrai problème.
01:24:14 Et lorsque les départements prennent la défense, justement,
01:24:19 lorsqu'ils essaient de retrouver quels sont les principes de notre récidive...
01:24:22 - Vous ne répondez toujours pas à la question sur les Français
01:24:24 qui ont du mal à joindre les deux bouts.
01:24:26 - Mais je suis en train de vous rappeler,
01:24:27 ces Français-là, ils ont besoin de pouvoir d'achat.
01:24:29 Ils ont la question, c'est pas d'aller taper sur le voisin.
01:24:34 La question, c'est celle du déplacement collectif avec des transports.
01:24:38 C'est celle du logement.
01:24:40 Ce sont celles-là les questions qui permettent de régler le problème des Français.
01:24:44 C'est pas de taper sur le voisin.
01:24:46 - Donc, on vote une loi et on ne l'applique pas.
01:24:48 C'est l'exemple qu'on montre aux Français.
01:24:50 - Mais on l'est en train de créer, effectivement.
01:24:52 - Vous êtes en train de dire qu'il y a des Français...
01:24:53 Écoutez, les sondages, moi...
01:24:54 - Là, aujourd'hui, il y a un débat qui va s'ouvrir...
01:24:56 - 60% des électeurs du Parti Socialiste sont d'accord avec ces mesures.
01:25:01 60%.
01:25:02 Et 40% chez Mélenchon.
01:25:04 C'est dire que beaucoup de gens, et pas seulement à droite,
01:25:08 n'en peuvent plus de ce système.
01:25:10 - Ils ont cotisé toute leur vie, ils ont travaillé toute leur vie,
01:25:14 et les gens arrivent, ils s'installent.
01:25:16 Ils s'installent en France.
01:25:17 Écoutez, monsieur, pas moi.
01:25:19 La France est devenue un immense tribunal,
01:25:21 on arrive, on s'installe, et on tire sur la vache.
01:25:25 - On va continuer de parler d'Emmanuel Macron
01:25:27 dans cet avou hier soir, mais sur un tout autre sujet.
01:25:30 Le président de la République a dénoncé hier une chasse à l'homme
01:25:34 contre... Alors contre, est-ce que vous savez qui ?
01:25:36 - Gérard Depardieu.
01:25:37 - Voilà, Gérard Depardieu.
01:25:38 Après la diffusion d'un documentaire télé-choc,
01:25:40 le chef de l'État a même désavoué sa ministre de la Culture,
01:25:43 Rima Abdul-Malak, qui a remis en question la Légion d'honneur de l'acteur.
01:25:47 Alors, on écoute d'abord le président de la République.
01:25:49 - La question, c'est est-ce que je vais commencer à retirer
01:25:53 la Légion d'honneur à des artistes ou des responsables
01:25:57 quand ils disent des choses qui me choquent ?
01:25:59 La réponse est non.
01:26:00 Et je vous le dis tout de suite parce que ça n'est pas un ordre moral
01:26:02 et je n'ai pas envie que ce le soit.
01:26:04 - Donc vous...
01:26:05 - Mais non, mais il continuera, il va y avoir des gens transgressifs.
01:26:07 - La ministre de la Culture s'est avancée.
01:26:08 - Oui, je le confirme. Un peu trop.
01:26:10 Vous ne me verrez jamais sans les chasses à l'homme.
01:26:12 Je déteste ça.
01:26:13 - Il s'agit de ça ?
01:26:14 - Mais quand tout le monde tombe sur la même personne
01:26:16 en disant "pique-pendre" sur la base d'un reportage
01:26:19 sans qu'il ait même la possibilité de se défendre...
01:26:22 - Parce que mort, pardon.
01:26:23 - Non mais qui est le moins contradictoire.
01:26:25 Donc ça, avec moi, c'est non.
01:26:27 - On parlait d'unité avec le gouvernement.
01:26:30 Là encore, visiblement, il n'est pas du tout
01:26:32 sur la même longueur d'onde que sa ministre de la Culture,
01:26:34 Emmanuel Macron, Judith.
01:26:35 - On a rarement vu des aveux publics aussi cinglants.
01:26:39 - Aussi cinglants, virulents même.
01:26:41 - Franchement, sur le fond, sur la forme,
01:26:43 c'est à peu près inédit.
01:26:46 En tout cas inédit quand ça n'est pas suivi d'actes.
01:26:48 On parle beaucoup d'un remaniement en janvier
01:26:51 et il me semble qu'avec ses déclarations
01:26:54 et sa façon de fouler au pied la présomption d'innocence,
01:26:57 principe fondamental de notre droit,
01:27:00 Rima Abdulmalak a grimpé à la première place
01:27:04 dans la file d'attente des sièges éjectables.
01:27:07 - En plus, si je vous interromps juste sur ce point,
01:27:09 en plus, le président de la République, par fonction,
01:27:12 est la plus haute autorité de la légende honnête.
01:27:15 Il est le grand maître.
01:27:16 Et elle ne sait pas, la ministre de la Culture,
01:27:18 de prendre des mesures de sanction.
01:27:19 C'est à lui.
01:27:20 Et donc, de ce point de vue,
01:27:21 elle qui est son ancienne conseillère à l'Élysée,
01:27:24 il faut quand même le rappeler,
01:27:25 s'est substituée au président qu'il a nommé.
01:27:28 - Donc il lui fait remarquer publiquement.
01:27:30 - Ah bah oui, il l'a taclé très sévèrement.
01:27:33 Mais pardon de vous avoir interrompu,
01:27:34 je voulais juste rappeler.
01:27:35 - Emmanuel Macron prend clairement la défense de Gérard Depardieu.
01:27:38 On peut entendre les arguments sur le fait
01:27:40 qu'on ne lui laisse pas la possibilité de se défendre,
01:27:43 mais le terme "chasse à l'homme",
01:27:45 c'est peut-être un peu fort, quand même, Sébastien Raume.
01:27:48 - Il faut...
01:27:50 Moi, je regrette quand même que le président de la République
01:27:52 n'ait pas été beaucoup plus retenu et nuancé sur Gérard Depardieu.
01:27:57 Parce que, quand même, c'est pas une seule histoire qui ressort en ce moment.
01:28:01 C'est de nombreux témoignages qui commencent à émerger.
01:28:04 Et il donne l'impression, vous savez, cette fable à Fontaine,
01:28:08 que vous soyez puissant ou misérable
01:28:10 et les jugements de cour feront de vous blanc ou noir,
01:28:13 vous jugerons blanc ou noir.
01:28:14 Il y a un peu de ça là-dedans.
01:28:17 Quand on sait que les violences sexuelles
01:28:21 sont la grande cause d'Emmanuel Macron,
01:28:25 que le travail de la civisme a pointé
01:28:28 que le coût pour la société est de plus de 10 milliards.
01:28:32 Quand on arrive sur ces sujets-là,
01:28:34 qu'effectivement, il y a des comportements
01:28:37 qu'on voit être problématiques.
01:28:40 - Après ce que dit Emmanuel Macron...
01:28:42 - Et qu'on est président de la République,
01:28:44 on est un peu plus mesuré quand même.
01:28:50 - Et là-dessus, on peut peut-être le rejoindre.
01:28:53 Lorsqu'il dit qu'on fait le procès d'un acteur
01:28:56 sur la base d'un documentaire télé.
01:28:59 - Bien sûr.
01:29:00 La déclaration de Rima Abdulmalak,
01:29:04 c'est pas au moment du dépôt des plaintes pour viol.
01:29:07 - Non, c'est après la diffusion d'un documentaire télé.
01:29:10 - Et quand on pense que quelqu'un comme Vladimir Poutine
01:29:12 est grand croix de la Légion d'honneur qu'il a depuis 2006
01:29:17 et qu'Emmanuel Macron avait vaguement...
01:29:19 - On ne peut pas justifier...
01:29:20 - Je voudrais entendre les débuts sur ce sujet.
01:29:24 - Oui, forcément, Gérard Depardieu
01:29:26 est en train de devenir une icône déchue du cinéma français.
01:29:30 Pour autant, moi, je ne me substitue pas à notre justice.
01:29:35 Je ne me couche pas devant la police de la moralité,
01:29:38 je ne me couche pas devant non plus
01:29:40 les cris de toutes ces néo-féministes
01:29:43 et je n'aime pas non plus la dimension de tribunal médiatique.
01:29:46 Mais pour revenir sur Mme la ministre,
01:29:48 qui s'est en effet peut-être un peu avancée,
01:29:51 moi, j'aurais aimé entendre le président de la République
01:29:54 la désavouer quand cette même ministre a défendu,
01:29:57 je ne sais pas si vous vous souvenez de l'histoire de ce tableau
01:30:00 au Palais de Tokyo qui montrait une représentation
01:30:05 d'une scène de pédocriminalité
01:30:07 parce que c'était clairement de la pédopornographie.
01:30:09 Et là, j'ai trouvé étonnamment Mme la ministre
01:30:11 assez complaisante à l'égard de ce qu'elle a qualifié
01:30:14 comme étant de l'art et j'ai trouvé le président de la République
01:30:17 bien silencieux.
01:30:19 - On va remercier Edwige Dias d'avoir été avec nous
01:30:21 cet après-midi, député RN de la Gironde.
01:30:24 Merci également à Sébastien Romm, député LFI de Leraux.
01:30:28 Pierre Lelouch, à très bientôt.
01:30:31 Pierre, on va marquer une courte pause
01:30:33 et puis on revient dans un instant toujours en compagnie de Judith Vintraud.
01:30:36 Judith, vous restez à mes côtés.
01:30:38 La pause, on revient dans un instant pour la suite de 180 minutes info
01:30:41 toujours en direct sur CNews.
01:30:43 À tout de suite.
01:30:45 Nous sommes de retour sur CNews pour la suite de 180 minutes info.
01:30:52 J'ai le plaisir d'accueillir Joseph Touvenel
01:30:54 qui est avec nous, directeur de la rédaction de Capital Social.
01:30:56 Bonjour Joseph. - Bonjour à tous.
01:30:59 - Merci d'être avec nous cet après-midi.
01:31:01 Jonathan Cixous, rédacteur en chef de Causeur.
01:31:03 - Bonjour mes gars. - Bonjour Jonathan.
01:31:05 - Joseph Vintraud, vous êtes resté.
01:31:07 On va poursuivre nos discussions dans un instant.
01:31:09 Mais d'abord, le rappel des titres de l'actualité.
01:31:13 Avec vous, Adrien Spiteri.
01:31:15 Le journal, et après s'être exprimé hier soir
01:31:18 chez nos confrères de France 5, Emmanuel Macron,
01:31:20 est arrivé en Jordanie.
01:31:22 Le chef de l'État va fêter Noël
01:31:24 avec les forces étrangères déployées à l'étranger.
01:31:26 - Exactement. Il s'adressera ce soir aux 350 militaires de la base.
01:31:30 Cet après-midi, il rencontre le roi de Jordanie, Abdallah II
01:31:33 avec lequel il s'était déjà entretenu le 25 octobre dernier
01:31:37 lors d'une tournée au Proche, chez Moyen-Orient.
01:31:39 - Dans la bande de Gaza, les combats se poursuivent
01:31:41 entre Israël et le Hamas.
01:31:43 - Alors que la guerre est entrée aujourd'hui dans son 76e jour,
01:31:46 selon le mouvement terroriste palestinien,
01:31:48 4 personnes ont été tuées ces dernières heures
01:31:50 après une frappe menée par Tssal
01:31:52 sur un point de passage entre la bande de Gaza et Israël.
01:31:55 Stéphanie Rouquier, vous êtes justement en Israël.
01:31:58 Stéphanie, malgré les combats,
01:32:00 des négociations sont en cours pour une nouvelle trêve.
01:32:03 - Les négociations pour une nouvelle trêve se poursuivent
01:32:06 et elles sont extrêmement difficiles.
01:32:08 Le chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh,
01:32:11 était au Caire hier pour négocier de futurs accords.
01:32:14 Et selon une source diplomatique,
01:32:16 Israël avait proposé une trêve d'une semaine
01:32:20 en échange de la libération de 40 otages.
01:32:23 Mais le Hamas aurait décliné cette offre.
01:32:25 Aucune discussion de libération d'otages
01:32:28 tant qu'un cessez-le-feu permanent
01:32:30 ne sera pas entré en vigueur, a annoncé le Hamas.
01:32:33 Vous le voyez, les discussions doivent donc se poursuivre.
01:32:36 Le Hamas espère, en refusant cette première proposition,
01:32:40 obtenir plus de concessions de la part d'Israël,
01:32:43 comme la livraison de plus d'aides humanitaires
01:32:46 et la libération de prisonniers palestiniens.
01:32:49 Sachez que le djihad islamique,
01:32:51 qui détiendrait aussi des otages,
01:32:53 a indiqué que son chef se rendrait
01:32:55 début de semaine prochaine en Égypte
01:32:57 pour prendre part à cette discussion.
01:32:59 En attendant, les combats se poursuivent
01:33:01 dans la bande de Gaza.
01:33:03 Et depuis ce matin, je peux vous dire
01:33:05 que les bombardements israéliens sont plus intenses.
01:33:07 Sans doute une manière de mettre la pression sur le Hamas.
01:33:10 Et alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit,
01:33:14 ne manquez pas notre soirée spéciale à 21h
01:33:17 sur ces news consacrées à l'attaque
01:33:19 de la Rave Party du 7 octobre dernier.
01:33:21 Un long reportage présenté par Olivier Benkemoun.
01:33:24 Son nom "Supernova" massacre à la Rave Party.
01:33:27 Il a été réalisé par des journalistes présents sur place.
01:33:30 Un reportage interdit aux moins de 12 ans,
01:33:33 car évidemment certaines images peuvent choquer.
01:33:36 L'actualité, c'est aussi ce mouvement
01:33:38 de grève des salariés de Getlink.
01:33:40 Il s'agit de la société gestionnaire
01:33:42 du tunnel sous la Manche.
01:33:44 Conséquence, le tunnel est fermé jusqu'à nouvel ordre.
01:33:46 Alors que les premiers départs ont déjà commencé pour les fêtes,
01:33:49 les salariés d'Eurotunnel ont rejeté
01:33:51 la prime de leur direction.
01:33:53 Ils demandent son triplement.
01:33:55 Depuis le début du mois, les 80 éoliennes
01:33:58 au large de Saint-Nazaire sont à l'arrêt adrien.
01:34:01 Oui, EDF a lancé des travaux,
01:34:03 mais la météo retarde la remise en état.
01:34:05 Et cela pose un problème, puisque ce parc éolien
01:34:07 coûte 20% de la consommation des foyers de Loire-Atlantique.
01:34:10 Cet arrêt prolongé, un an tout juste
01:34:12 après sa remise en service, interroge.
01:34:14 Reportage de Mickaël Chailloux et Jean-Michel Decaze.
01:34:17 Sur le port de la Turballe,
01:34:19 où est installée la base de maintenance du parc offshore,
01:34:22 on devine au loin, dans la brume,
01:34:24 les 80 éoliennes à l'arrêt depuis le 1er décembre.
01:34:28 Peu d'informations circulent.
01:34:30 Dans un communiqué, EDF avance une explication.
01:34:33 Suite à des contrôles de routine,
01:34:35 les équipes de maintenance du parc éolien en mer de Saint-Nazaire
01:34:38 ont identifié des données anormales
01:34:41 dans les paramètres des transformateurs de puissance
01:34:43 de la sous-station électrique.
01:34:45 Les mauvaises conditions météo
01:34:47 ont ralenti les travaux sur la sous-station électrique.
01:34:50 Selon les opposants à la construction de ce parc,
01:34:53 un quart des éoliennes était déjà à l'arrêt le 8 novembre.
01:34:57 Pour le collectif Défense de la mer,
01:34:59 EDF paie son manque d'expérience dans l'éolien offshore.
01:35:03 Les connaissances techniques, EDF n'en a pas énormément.
01:35:06 Ils n'ont pas beaucoup d'expérience.
01:35:09 Et toute la construction a été sous-traitée.
01:35:12 Si on sous-traite des techniques
01:35:15 que l'on ne connaît pas vraiment,
01:35:17 on a souvent des problèmes de qualité.
01:35:19 EDF programme la fin des travaux pour le 21 décembre au soir.
01:35:22 Selon le collectif Défense de la mer,
01:35:25 en un an, les 80 éoliennes de Saint-Nazaire
01:35:27 ont atteint une capacité de production
01:35:29 de 30% de la puissance installée
01:35:31 au lieu des 41% prévus par l'administration.
01:35:35 Et puis la Chine a fait face à une vague de froid sans précédent.
01:35:38 En Mongolie intérieure, par exemple,
01:35:40 au nord du pays, le mercure est descendu jusqu'à -30°C.
01:35:44 Les autorités ont lancé une alerte.
01:35:46 Elle concerne une vaste zone nord de l'Est et du sud-est du pays.
01:35:50 Cette forte vague de froid intervient après un été
01:35:52 marqué par des records de chaleur et des inondations importantes.
01:35:55 Merci beaucoup Adrien Spiteri, 180 minutes info.
01:35:59 La suite, notre troisième heure avec Judith Vintraub,
01:36:02 Joseph Touvenel et Jonathan Cixous.
01:36:04 On va revenir sur cette longue prise de parole,
01:36:07 très longue prise de parole d'Emmanuel Macron
01:36:09 hier soir sur France 5 dans cet avou,
01:36:12 pendant plus de deux heures,
01:36:14 il a défendu sans l'assumer à 100% ce nouveau texte
01:36:18 immigration reconnaissant lui-même ne pas aimer
01:36:21 toutes les dispositions adoptées.
01:36:23 Emmanuel Macron n'assume tellement pas ce texte
01:36:26 qu'il a décidé lui-même de saisir le Conseil constitutionnel.
01:36:29 C'est un sujet de Mickaël Dos Santos.
01:36:32 Quelques minutes avant le vote de la loi immigration
01:36:35 par les sénateurs, Gérald Darmanin avait annoncé la couleur.
01:36:39 Les mesures sont manifestement et clairement contraires à la Constitution.
01:36:44 Le travail du Conseil constitutionnel fera son office.
01:36:48 Au total, une trentaine de mesures de la loi immigration
01:36:51 pourraient être censurées par le Conseil constitutionnel.
01:36:54 La première, celle qui concerne les conditions d'accès aux prestations sociales
01:36:58 comme l'aide au logement ou encore les allocations familiales.
01:37:01 Le rallongement des délais de carence jusqu'à 5 ans
01:37:04 pour des étrangers extra communautaires sans travail
01:37:07 pourrait s'apparenter à une forme de préférence nationale
01:37:10 et donc à une rupture d'égalité.
01:37:12 Le resserrement du regroupement familial
01:37:14 pourrait lui aussi disparaître de la copie finale.
01:37:17 Il pourrait être contraire aux principes fondamentaux
01:37:19 qui visent à protéger les familles françaises ou étrangères.
01:37:22 Un aveu fait par Elisabeth Borne.
01:37:24 Il est prévu que si vous épousez demain un Canadien ou un Japonais,
01:37:28 il ne peut pas rejoindre la France s'il ne parle pas bien français.
01:37:31 On va interroger le Conseil constitutionnel.
01:37:33 Enfin, le rétablissement du délit de séjour irrégulier
01:37:36 ou encore les restrictions du droit du sol
01:37:38 pourraient également constituer des cavaliers législatifs.
01:37:41 Des mesures considérées sans rapport avec la loi immigration.
01:37:45 Et on va en parler cet après-midi avec Joël Andriand.
01:37:49 Simba Zovina qui est avec nous
01:37:52 et qui est professeur de droit public à l'Université de Toulouse.
01:37:55 Bonjour, merci d'être avec nous sur CNews cet après-midi.
01:37:58 Alors, on en parlait il y a quelques instants sur ce plateau.
01:38:01 Emmanuel Macron n'est-il pas, d'une certaine façon,
01:38:03 en train de jouer avec la Constitution
01:38:06 en saisissant le Conseil constitutionnel
01:38:09 après l'adoption de ce projet de loi,
01:38:12 de cette loi qui est la sienne finalement ?
01:38:14 Au préalable, il faut dire d'abord
01:38:18 que c'est la huitième réforme depuis 16 ans du droit des étrangers.
01:38:25 C'est la huitième loi qui est votée.
01:38:29 Rappelons aussi que les étrangers n'ont pas les mêmes droits
01:38:34 que les nationaux en ce qui concerne leur entrée,
01:38:37 leur séjour sous le territoire français.
01:38:40 Et puis enfin, troisièmement, pour répondre à votre question,
01:38:44 Emmanuel Macron ne joue pas avec la Constitution.
01:38:48 Il est de sa responsabilité de garantir le respect de la Constitution
01:38:53 en saisissant ici le Conseil constitutionnel.
01:38:57 Et de ce point de vue, les étrangers disposent
01:39:01 d'un certain nombre de droits fondamentaux,
01:39:04 les mêmes que ceux qui sont attribués aux Français
01:39:09 et à toutes les personnes qui résident sur le territoire de la République.
01:39:13 Alors vous dites que c'est le rôle d'Emmanuel Macron finalement
01:39:16 d'assurer le respect de la Constitution.
01:39:20 Cependant, ce sont ces soldats, les soldats de la Macronie finalement,
01:39:24 qui ont tracté durant plusieurs jours pour obtenir ces compromis
01:39:29 qui ont permis que le texte aboutisse.
01:39:32 Ce qui est embêtant dans la démarche, c'est la non prise en compte
01:39:38 au préalable lors de la discussion des risques d'inconstitutionnalité.
01:39:43 Et il est un petit peu embêtant que le ministre,
01:39:47 et ensuite le président de la République, le fasse a posteriori.
01:39:51 Quels sont les risques finalement aujourd'hui ?
01:39:56 On a entendu le sujet il y a quelques instants de Miquel Dos Santos.
01:40:00 Quels sont les éléments de cette loi immigration
01:40:04 qui pourrait être retoquée par le Conseil constitutionnel ?
01:40:06 Et quel est le risque finalement pour la suite ?
01:40:09 Alors évidemment, je ne peux pas faire de prédiction,
01:40:13 je ne peux pas me mettre à la place des neuf membres du Conseil constitutionnel.
01:40:17 En revanche, il y a effectivement un certain nombre de dispositions
01:40:22 autour à la fois du regroupement familial,
01:40:25 mais aussi autour des prestations sociales
01:40:28 qui pourraient être considérées comme contraires
01:40:32 à la fois aux droits, au respect de la vie familiale et normale,
01:40:36 et aussi contraires aux droits économiques et sociaux
01:40:42 qui sont garantis par le préambule de la Constitution de 1946,
01:40:46 qui fait partie de notre Constitution du 4 octobre 1958.
01:40:51 Hier, Emmanuel Macron a dit
01:40:53 "ce n'est pas parce qu'il y a des articles qui ne sont pas conformes à la Constitution
01:40:58 que la loi ne peut pas être adoptée finalement".
01:41:02 En substance, c'est ce que le Président a dit hier.
01:41:06 Est-ce que vous partagez ça ?
01:41:08 Écoutez, c'est cette façon tout de même de jouer avec le droit
01:41:15 qui est embêtant.
01:41:17 Bien sûr que la politique et les politiques doivent jouer leur rôle
01:41:22 en proposant un certain nombre de réformes,
01:41:25 c'est le rôle du législateur,
01:41:27 mais en même temps, dès la préparation de la loi,
01:41:31 ils devraient veiller à ne pas proposer des dispositions
01:41:36 dont on sait qu'elles sont manifestement contraires
01:41:40 et à la fois à notre Constitution
01:41:42 et à la fois aux engagements internationaux et européens de la France.
01:41:47 Beaucoup pensent aujourd'hui que nous vivons en autarcie,
01:41:50 mais nous ne vivons pas en autarcie,
01:41:52 nous devons respecter à la fois notre texte fondamental
01:41:55 et nos engagements internationaux et européens.
01:41:59 Donc, dire qu'on adopte des articles,
01:42:04 on adopte des dispositions législatives,
01:42:07 tout en sachant que c'est contraire à notre Constitution,
01:42:11 c'est un petit peu tromper à la fois tout le monde
01:42:16 et particulièrement la population.
01:42:18 Merci beaucoup Joël, Andrian, Simba Zovina d'avoir été avec nous.
01:42:22 Je rappelle que vous êtes professeur de droit public
01:42:24 à l'université de Toulouse-Capitole.
01:42:26 Merci d'avoir été avec nous cet après-midi sur CNews.
01:42:28 Thomas Bonnet, à quoi joue Emmanuel Macron ?
01:42:31 Est-ce que ce n'est pas finalement tout simplement une opération de com'
01:42:33 pour l'aile gauche de la Macronie ?
01:42:35 Alors oui, il y a sans doute un peu de ça,
01:42:37 c'est aussi parce que le Président de la République
01:42:39 en acceptant le texte tel qu'il a été adopté au Sénat,
01:42:42 ou presque, sait, savait qu'il y avait des points
01:42:44 qui étaient en contradiction, en confrontation en tout cas avec la Constitution,
01:42:48 mais il devait avoir un compromis,
01:42:50 il est donc passé au-dessus de ça,
01:42:51 en saisissant dès le lendemain de l'adoption le Conseil Constitutionnel.
01:42:55 Ce qui va se passer, c'est que désormais,
01:42:57 et bien on l'a déjà un peu entendu tout à l'heure,
01:42:59 la question va déjà tourner autour de la révision de la Constitution
01:43:02 et c'est ce que demandent un certain nombre de partis d'opposition,
01:43:04 le Rassemblement National et les Républicains.
01:43:07 Je rappelle qu'il y a une lettre qui avait été adressée
01:43:09 par les trois interlocuteurs d'Elisabeth Borne la semaine dernière,
01:43:12 Olivier Marleix, Bruno Retailleau et Éric Ciotti,
01:43:14 une lettre pour demander au Président de réformer la Constitution
01:43:17 et donc de lancer un référendum sur l'immigration.
01:43:21 Donc la question va revenir parce qu'il y a fort à parier
01:43:23 que certains points de ce projet de loi, de cette loi, vont être retoqués,
01:43:27 on verra encore lesquels.
01:43:28 Julie de Ventrebotte ?
01:43:29 Oui, il y a un jeu en fait,
01:43:32 ce professeur de droit public a évidemment raison,
01:43:34 il eût été préférable de vérifier la conformité des textes à la Constitution.
01:43:39 Avant, ça se fait, on peut discrètement, quand on est l'exécutif,
01:43:43 consulter le Conseil Constitutionnel.
01:43:45 On a l'impression qu'il n'a pas voulu s'encombrer de ça.
01:43:47 Non, parce qu'on est dans un jeu de dupe à plusieurs bandes des politiques.
01:43:55 Ça vient d'être dit, les Républicains savaient tout autant
01:43:59 que ce qu'ils proposaient n'était pas conforme à la Constitution
01:44:02 mais ils voulaient en faire la démonstration
01:44:04 et se faisant faire la démonstration de la nécessité d'un référendum
01:44:08 pour réviser l'article 55 de la Constitution
01:44:12 qui, je le rappelle, subordonne nos lois aux accords et aux traités internationaux
01:44:18 que nous avons ratifiés.
01:44:19 Et si on ne fait pas ça, l'essentiel du problème reste entier,
01:44:24 on ne peut agir qu'à la marge.
01:44:26 Donc les Français auront assisté à un spectacle lamentable
01:44:31 qui, au bout du compte, ne changera rien à la perte de contrôle de la France
01:44:36 sur sa politique migratoire.
01:44:38 Joseph Touvenel, en façade, Emmanuel Macron n'assume pas la globalité de ce texte.
01:44:43 C'est ce qu'il nous a fait comprendre hier soir.
01:44:46 Comment convaincre les Français,
01:44:48 parce qu'il a passé deux heures à la télévision,
01:44:50 on imagine que c'est pour convaincre les Français,
01:44:52 lorsqu'on n'est pas soi-même convaincu par quelque chose ?
01:44:54 C'est pire que ça.
01:44:56 Il n'est pas convaincu par sa propre majorité,
01:44:58 enfin majorité relative.
01:44:59 Il n'est pas convaincu par son ministre de l'Intérieur,
01:45:01 il n'est pas convaincu par sa Premier ministre.
01:45:03 Il faut changer de gouvernement.
01:45:05 On a un problème, c'est de la cohabitation.
01:45:08 C'est-à-dire qu'il y a un président de la République qui dit quelque chose,
01:45:11 un ministre de l'Intérieur qui dit autre chose.
01:45:13 Et le plus grave, c'est ce que vont ressentir et ce que ressentent les Français.
01:45:17 Les Français se disent, les députés c'est très loin,
01:45:19 c'est ceux qui votent les lois,
01:45:21 c'est leur boulot, c'est leur métier,
01:45:23 moi je regarde ça de loin.
01:45:25 En gros, on dit il y a trop d'immigration,
01:45:27 il y a un problème d'immigration, il faut le régler,
01:45:29 on fait confiance à ces gens qui sont élus pour ça.
01:45:31 Et à la fin on nous sort un petit jeu en disant,
01:45:33 oui ils ont voté un texte, mais de toute façon il ne s'applique pas.
01:45:35 Et d'ailleurs on savait qu'il ne s'appliquerait pas
01:45:37 sur les mesures les plus importantes.
01:45:39 Mais c'est catastrophique pour la démocratie.
01:45:42 Ces gens-là sont en train de couler la démocratie en France.
01:45:45 Ou alors ils respectent la démocratie,
01:45:47 on a un problème avec l'immigration,
01:45:49 il faut un référendum pour régler le problème
01:45:51 et pour bouger la Constitution,
01:45:53 alors on y va si on est démocrate.
01:45:55 Vous savez, la démocratie c'est demander son avis au peuple.
01:45:58 - Et vous avez raison, parce que Joseph Touvenel nous dit,
01:46:00 le président de la République dit une chose,
01:46:02 les ministres disent autre chose.
01:46:04 On a eu la démonstration hier soir avec Emmanuel Macron,
01:46:06 et ce matin Bruno Le Maire, le ministre de l'économie,
01:46:08 était l'invité de Sonia Mabrouk sur CNews et sur Europe 1.
01:46:13 Le lendemain de la prise de parole d'Emmanuel Macron,
01:46:16 qui nous dit qu'il y a des éléments dans le texte
01:46:18 qu'il n'aime pas, il saisit le Conseil constitutionnel,
01:46:20 et Bruno Le Maire lui nous dit que le texte,
01:46:23 eh bien il l'assume, il le défend dans son intégralité.
01:46:28 Écoutez.
01:46:29 - C'est un très bon texte.
01:46:31 C'est un texte de fermeté, c'est un texte de justice,
01:46:34 c'est surtout un texte nécessaire pour protéger les Français.
01:46:38 Ce texte, je le soutiens à 100%.
01:46:41 Vous avez aujourd'hui en France un certain nombre d'étrangers
01:46:45 qui sont en situation irrégulière
01:46:47 et qu'on n'arrive pas à faire quitter le territoire.
01:46:49 Ce texte va permettre d'accélérer l'exécution
01:46:52 des obligations de quitter le territoire français.
01:46:54 Après, il y a des dispositions qui me paraissent
01:46:56 moins nécessaires que d'autres.
01:46:57 La disposition que vous mentionnez sur la caution,
01:46:59 ça ne me paraît pas la disposition la plus indispensable du texte.
01:47:02 Je le reconnais bien volontiers.
01:47:04 Mais l'équilibre global du texte,
01:47:06 c'est un message de fermeté et un message de justice.
01:47:09 Il me paraît bon et il doit être préservé.
01:47:11 - Jonathan Cixous, le discours n'est pas tout à fait le même
01:47:14 que celui du président de la République la veille.
01:47:16 - Il n'est pas du tout le même, on peut même le dire comme ça.
01:47:19 Les deux défendent leur position avec conviction.
01:47:22 Hier soir, Emmanuel Macron était plutôt convaincant
01:47:25 en même temps assumé à 100%.
01:47:29 Bruno Le Maire, c'est intéressant de l'entendre.
01:47:31 Pourquoi ? Parce qu'il est bien placé pour savoir
01:47:33 combien ça nous coûte l'immigration.
01:47:35 Je suis fasciné, ça ne se fait pas à table,
01:47:37 je vais parler d'argent.
01:47:38 Parce que c'est quand même fascinant
01:47:40 que depuis une dizaine de jours,
01:47:42 on nous parle d'aide en tout genre
01:47:45 et personne ne dit combien ça coûte aux Français dans un pays.
01:47:48 Surtout endettés à plus de 3000 milliards d'euros.
01:47:51 Faut-il le rappeler ?
01:47:53 Faut-il rappeler que d'ici 2027,
01:47:55 le remboursement de la dette va être le premier poste
01:47:57 de dépense de l'État français.
01:47:59 Et on peut se poser la question légitime
01:48:02 de savoir si nous avons encore les moyens
01:48:05 de notre générosité, charité bien ordonnée,
01:48:07 vous connaissez la suite.
01:48:08 On peut se demander, sans être inhumain,
01:48:10 sans être fasciste, sans être antidémocrate,
01:48:13 si on peut encore avoir une politique
01:48:17 aussi généreuse à l'égard du tout venant.
01:48:20 Parce que cela se fait...
01:48:21 - Mais c'est un sujet tabou.
01:48:22 - Eh bien, il serait temps de tout mettre à plat
01:48:25 et de pouvoir discuter enfin des sujets tabous.
01:48:27 Je vous signale que l'immigration,
01:48:28 c'était un sujet tabou il y a encore quelques années.
01:48:31 Ça ne l'est plus du tout aujourd'hui.
01:48:32 Donc ça prend du temps.
01:48:34 Mais peut-être qu'on va pouvoir réussir enfin
01:48:36 à pouvoir parler d'argent.
01:48:37 Parce que dans ce pays sur-endetté
01:48:38 qui paie de plus en plus cher son sur-endettement,
01:48:41 il y a de moins en moins de Français
01:48:43 qui paient l'impôt sur le revenu aussi.
01:48:44 Et ça, je vous assure que ça pose problème.
01:48:46 - Judith Vintraub, après l'immigration,
01:48:48 l'autre sujet tabou dont il va falloir
01:48:50 casser un petit peu les codes, c'est l'argent ?
01:48:53 - Non, ce n'est pas après, c'est en même temps.
01:48:55 - En même temps ?
01:48:56 - Là, c'est du en même temps.
01:48:57 - Il faut aussi intégrer cette dimension économique
01:49:00 qui fera d'ailleurs...
01:49:03 qui réglera le compte de ces arguments moraux
01:49:06 et de cette façon de traiter d'inhumain ou de raciste.
01:49:11 - Et c'est vrai que ça n'a pas du tout été avancé
01:49:13 pour le moment.
01:49:14 - Jamais.
01:49:15 - On l'a effleuré tout à l'heure
01:49:16 quand on a parlé des départements
01:49:18 qui allaient continuer à payer
01:49:21 certaines aides et certaines prestations
01:49:24 quand bien même dans la loi,
01:49:26 elles seraient conditionnées par des années de résidence.
01:49:31 - Des départements frondeurs.
01:49:32 - Et on a parlé de ces départements, d'ailleurs,
01:49:34 qui étaient financièrement déjà exsangues,
01:49:37 ce qui veut dire qu'il va falloir des ressources supplémentaires.
01:49:41 Donc le contribuable français va être mis à contribution.
01:49:44 Ce n'est pas pour le plaisir d'être cruel, inhumain
01:49:49 ou de manquer de générosité
01:49:53 que la France se pose cette question.
01:49:55 C'est qu'on n'a plus les moyens.
01:49:58 Et quand j'entends les adeptes
01:50:02 de l'absence de frontières,
01:50:05 de l'accueil inconditionnel
01:50:07 nous expliquer qu'un pays de 67 millions d'habitants
01:50:10 peut évidemment recevoir les 10 000 personnes
01:50:14 qui sont sur l'île de Lampedusa,
01:50:17 jusqu'à combien de temps ?
01:50:20 On voit que nos structures d'accueil sont débordées.
01:50:22 On voit que nos structures sociales sont débordées.
01:50:27 Des Français se plaignent, à juste titre,
01:50:31 de verser beaucoup de contributions,
01:50:34 que leurs cotisations augmentent
01:50:36 et de ne pas avoir le retour sur l'argent
01:50:39 qu'ils mettent dans les dépenses publiques
01:50:41 qui deviennent un puits sans fond.
01:50:43 C'est ça le cœur du problème.
01:50:45 Il faut l'aborder en même temps.
01:50:47 - Vous ne savez pas aussi l'ampleur des aides
01:50:49 qu'on a découvert au cœur de ce débat.
01:50:51 Je pense que beaucoup de Français ne savaient pas
01:50:53 l'ampleur des aides allouées aux personnes étrangères en France.
01:50:56 On l'a découvert aussi au cours de ce débat.
01:50:58 C'est aussi ce qui atteste, vous savez,
01:51:00 de ce fameux sondage que vous avez montré tout à l'heure,
01:51:02 des 71% des Français qui sont favorables
01:51:04 à la préférence nationale.
01:51:06 - Joseph Touvenel, la question des moyens,
01:51:08 elle est centrale selon vous dans ce débat
01:51:10 autour de l'immigration ?
01:51:11 - Elle est très importante,
01:51:13 mais peut-être qu'elle n'est pas centrale.
01:51:15 Il n'y a pas qu'un problème d'argent.
01:51:17 Même si l'immigration coûte très cher,
01:51:19 on le sait, de plus en plus cher,
01:51:21 on n'a pas les moyens, ça a été très bien dit
01:51:23 et très bien développé,
01:51:25 mais le plus important, c'est peut-être
01:51:27 que voulons-nous ?
01:51:29 J'ai entendu des gens qui sont choqués
01:51:31 parce qu'il y aurait des mesures
01:51:33 qui font une forme de préférence nationale.
01:51:35 C'est choquant.
01:51:37 Quand j'ai fait mon service militaire,
01:51:39 parce que c'était obligatoire,
01:51:41 c'était obligatoire uniquement pour les nationaux,
01:51:43 pas pour les autres,
01:51:45 parce que s'il y a un conflit,
01:51:47 qui ira ? Les nationaux ?
01:51:49 Et ça, ça choque personne,
01:51:51 ça paraît tout à fait normal dans tous les pays du monde.
01:51:53 Donc la préférence nationale,
01:51:55 sinon il n'y a plus de nation.
01:51:57 Alors qu'on le dise,
01:51:59 qu'un certain nombre disent,
01:52:01 "Je suis français, je veux aller..."
01:52:03 Je ne sais pas où ils veulent aller d'ailleurs,
01:52:05 il faut qu'ils nous l'expliquent.
01:52:07 Mais s'il y a une nation, il y a des préférences nationales.
01:52:09 Ça n'empêche pas de respecter les droits humains essentiels
01:52:11 comme on l'a toujours fait.
01:52:13 D'ailleurs, si je suis étranger
01:52:15 et que je veux être fonctionnaire, j'ai le droit ?
01:52:17 Non.
01:52:19 Les mêmes qui nous disent "Préférence nationale, oh oh !"
01:52:21 Beaucoup sont fonctionnaires,
01:52:23 protégés avec leurs emplois,
01:52:25 protégés du chômage, protégés de société,
01:52:27 et protégés des étrangers.
01:52:29 Donc le traitement de fond,
01:52:31 ce n'est pas un gros mot la préférence nationale.
01:52:33 Pourquoi il y a une nation ?
01:52:35 Parce qu'on a des générations derrière nous
01:52:37 qui ont travaillé, qui ont souffert,
01:52:39 et certains sont morts pour construire ce pays.
01:52:41 Eh bien une nation, c'est ça,
01:52:43 et on se doit aux générations précédentes
01:52:45 de garder un certain nombre de choses sans égoïsme.
01:52:47 Mais c'est normal que ça soit réservé
01:52:49 pour un certain nombre de choses aux nationaux.
01:52:51 Jonathan Sixon.
01:52:53 Oui, pour être président de la République aussi,
01:52:55 on ne peut être que français pour prétendre au poste.
01:52:57 Je suis sur une citation d'Elisabeth Borne
01:52:59 que vous avez montrée tout à l'heure,
01:53:01 où elle donnait comme exemple le cas de français
01:53:03 qui se mariaient avec des canadiens ou des japonais.
01:53:05 Je trouve que c'est extraordinaire
01:53:07 de la part du Premier ministre
01:53:09 de continuer de regarder le doigt plutôt que la lune,
01:53:11 comme si le problème migratoire en France
01:53:13 était dû à des vagues migratoires
01:53:15 en provenance du Japon et du Canada.
01:53:17 C'est franchement nous prendre pour des idiots.
01:53:19 Judith Vintraub.
01:53:21 Je ne peux qu'approuver.
01:53:23 Oui, non, voyez,
01:53:25 de toute façon, ce débat
01:53:27 est une mise en scène.
01:53:29 Les gens grimpent au rideau,
01:53:33 on voit des députés s'invectiver.
01:53:35 On a vu pendant ce spectacle
01:53:37 lamentable des députés
01:53:39 s'invectiver.
01:53:41 Je revois encore le socialiste
01:53:43 Jérôme Guez, hurler
01:53:45 contre une pauvre députée
01:53:47 qui avait voté la loi.
01:53:49 Une députée macroniste, j'imagine ?
01:53:53 Oui, ancienne socialiste.
01:53:55 Enfin, vraiment,
01:53:57 l'invectiver.
01:53:59 Tout ça, c'est comédien.
01:54:01 C'est une mise en scène.
01:54:03 Et puis ce débat coûte d'une certaine façon
01:54:05 à la Macronie. On a beaucoup parlé
01:54:07 à un moment donné, évidemment, du sujet des retraites
01:54:09 et du manque d'unité
01:54:11 de la nation autour de ce sujet.
01:54:13 Là, il y a un vrai manque d'unité au sein du camp
01:54:15 présidentiel.
01:54:17 À côté de ça, on a l'impression qu'aussi bien Emmanuel Macron
01:54:21 qu'Elisabeth Borne, tentent de faire des grands sourires
01:54:23 à la télévision en disant que tout va bien.
01:54:25 Écoutez ce qu'en disait l'ancien président
01:54:27 de la République, François Hollande.
01:54:29 Il était ce matin l'invité de nos confrères de France Inter.
01:54:31 Il a tenté de donner
01:54:33 quelques leçons de président
01:54:35 à Emmanuel Macron
01:54:37 mais il a parlé quand même d'un sujet qui n'est pas négligeable.
01:54:39 C'est celui de l'unité.
01:54:41 Alors, à ce qu'en régie on a Emmanuel Macron,
01:54:43 c'est good, on va l'écouter.
01:54:45 De François Hollande, pardon.
01:54:47 Le rôle du président de la République,
01:54:49 c'est d'assurer l'unité,
01:54:51 la cohésion,
01:54:53 d'apaiser les esprits.
01:54:55 Or, tout ce qui se fait depuis maintenant
01:54:57 plusieurs jours, mais c'était déjà engagé
01:54:59 depuis plusieurs mois,
01:55:01 a l'effet exactement inverse.
01:55:03 C'est-à-dire que plutôt que
01:55:05 d'assurer ce qui doit être
01:55:07 le destin commun de la nation,
01:55:09 il y a aujourd'hui
01:55:11 une division profonde.
01:55:13 François Hollande a peut-être raison lorsqu'il dit que
01:55:15 la Macronie se fissure, mais je sais que ça vous fait
01:55:17 beaucoup sourire, Thomas Bonnet,
01:55:19 parce qu'en matière de frondeur,
01:55:21 François Hollande s'y connaît.
01:55:23 Evidemment, lui-même a divisé sa majorité
01:55:25 au moment où il a parlé de la déchéance de nationalité.
01:55:27 On était d'ailleurs sur les mêmes thématiques,
01:55:29 c'est intéressant à noter.
01:55:31 Les leçons de président de François Hollande
01:55:33 sont assez savoureuses quand on regarde
01:55:35 quelques années en arrière. En revanche, là où il a raison,
01:55:37 c'est qu'il y a véritablement une division
01:55:39 très profonde au sein de la majorité. Je m'entretenais
01:55:41 cette semaine avec un parlementaire
01:55:43 de Renaissance qui me disait que les divisions
01:55:45 dépassent complètement le sujet de l'immigration.
01:55:47 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a aussi un sujet
01:55:49 de la méthode et il y a un sujet de la dynamique
01:55:51 à apporter. Donc forcément, il va falloir
01:55:53 répondre à cette crise politique.
01:55:55 Surtout qu'on pourrait penser qu'Emmanuel Macron a pour objectif
01:55:57 de passer à autre chose. Olivier Véran
01:55:59 disait hier "le texte est derrière nous".
01:56:01 Sauf que la question va vite revenir dans le débat
01:56:03 parce que, comme s'y est engagée la Première ministre
01:56:05 au mois de janvier, il va y avoir la fameuse réforme
01:56:07 de l'aide médicale d'État. Donc en fait, on va rester
01:56:09 dans les mêmes thématiques et les divisions
01:56:11 qui sont apparues au cours de cet examen du projet de loi
01:56:13 de l'immigration vont réapparaître très vite
01:56:15 pour le Président. - Et c'est un vrai sujet pour l'avenir
01:56:17 de Renaissance. - Et c'est un sujet pour l'avenir
01:56:19 de Renaissance, pour évidemment l'héritage
01:56:21 du Président de la République, son successeur
01:56:23 évidemment. Tout ça va se jouer en coulisses.
01:56:25 On voit d'ailleurs dans les prises de position
01:56:27 de Bruno Le Maire depuis le début de cette séquence
01:56:29 évidemment qu'il a une idée derrière la tête.
01:56:32 Quand il dit que lui assume à 100% ce texte,
01:56:34 c'était aussi lui qui avait dit que le texte du Sénat
01:56:36 lui convenait parfaitement. - Judith Lentraude ?
01:56:38 - Oui, vous avez tout à fait raison pour ce qui est
01:56:40 de la cohésion de la majorité. Mais en l'occurrence,
01:56:42 quand François Hollande... - Hollande.
01:56:44 - Hollande. - J'ai failli dire vétéran.
01:56:46 Quand François Hollande parle de division,
01:56:50 il parle du pays. Et c'est ce même François Hollande
01:56:53 qui en 2016 dans "Un Président ne devait...
01:56:56 - Il parle des deux, je crois. Il parle du pays
01:56:58 et aussi du camp présidentiel. - Oui, oui.
01:57:00 Mais du pays surtout. Dans "Un Président
01:57:03 ne devrait pas dire ça", je ne résiste pas
01:57:06 au plaisir de vous lire ces citations exactes,
01:57:09 parce que la partition, c'est ce qui est en train
01:57:12 de se produire si on n'arrête pas l'immigration.
01:57:15 Qu'il y ait un problème avec l'islam, c'est vrai.
01:57:18 On ne peut pas continuer à avoir des migrants
01:57:20 qui arrivent comme ça. Il y a trop d'immigrés
01:57:23 qui ne devraient pas être là. Les professeurs,
01:57:25 c'est scisif. On les fait parler français.
01:57:28 Ils parlent des enfants issus de l'immigration.
01:57:32 Et puis d'autres arrivent, etc.
01:57:35 - Rappelez-nous d'où vient cette citation.
01:57:37 - Tout ça est extrait. Parce que quand j'ai entendu
01:57:40 François Hollande ce matin, je me suis précipité
01:57:42 sur mon exemplaire de "Un Président ne devrait pas dire ça".
01:57:45 Le livre de David Lhomme, paru en 2016,
01:57:48 où il y a les confidences tout à fait libres
01:57:50 de François Hollande. - Joseph Touvenel,
01:57:52 un dernier mot sur ce sujet ? - Oui, c'est pathétique.
01:57:55 Pour les Français, c'est pathétique. C'est des jeux politiciens.
01:57:58 Franchement, l'avenir du Renaissance, etc.,
01:58:00 je ne suis pas sûr que 90% des Français s'en soucient.
01:58:03 Leur souci, c'est qu'on règle les problèmes.
01:58:06 Leur souci, c'est notamment qu'il y ait une immigration
01:58:09 qui soit très fortement contrôlée et qu'on évite la violence,
01:58:13 qu'on puisse vivre dans un pays qui soit moins endetté
01:58:17 et que nos enfants aient un avenir.
01:58:19 Dernier point, on va parler de l'aide médicale,
01:58:22 mais là, il y a une rupture d'égalité.
01:58:25 Un citoyen français n'a pas les droits que des étrangers
01:58:27 en situation irrégulière ont vis-à-vis de l'aide médicale d'État.
01:58:31 Et tous ceux qui nous parlent de rupture d'égalité,
01:58:33 alors celle-là.
01:58:35 Il faudrait peut-être aussi voir pourquoi un citoyen français
01:58:37 ne peut pas se faire soigner gratuitement les dents.
01:58:40 - Et le plus étonnant, c'est que dans son émission d'hier,
01:58:43 Emmanuel Macron cite le fait qu'on n'ait pas touché à la ME
01:58:48 comme une preuve que ce n'est pas un texte qui viole le livre.
01:58:52 - Allez, la pause. On revient dans un instant
01:58:54 pour la dernière partie de 180 minutes info,
01:58:56 en direct sur CNews, toujours en compagnie de mes invités.
01:58:59 Restez avec nous.
01:59:02 - Il est 16h31. Merci de nous rejoindre en direct sur CNews
01:59:06 pour la dernière partie de 180 minutes info.
01:59:08 Tout de suite, le journal avec Adrien Spiteri.
01:59:11 Et après s'être exprimé hier soir chez nos confrères de France 5,
01:59:14 Emmanuel Macron est arrivé en Jordanie.
01:59:17 Le chef de l'État va fêter Noël avec les forces françaises
01:59:19 déployées à l'étranger.
01:59:21 - Exactement. Il s'adressera ce soir à 350 militaires.
01:59:24 Cet après-midi, il rencontre le roi Abdallah II de Jordanie
01:59:27 avec lequel il s'est déjà entretenu le 25 octobre dernier.
01:59:30 Lors d'une tournée au Proche et Moyen-Orient.
01:59:33 - Dans le reste de l'actualité, les droits de retrait
01:59:36 exercés par les enseignants ont fortement augmenté en 2022.
01:59:39 - Plus 66%. Par exemple, dans les collèges et les lycées,
01:59:43 des chiffres issus de l'analyse annuelle des signalements.
01:59:46 Elle est réalisée sur la santé, la sécurité au travail
01:59:49 et des personnels par le ministère de l'Éducation nationale.
01:59:52 Alors, comment expliquer cette forte hausse ?
01:59:54 Le sujet est signé Michael Dos Santos.
01:59:57 - Lorsqu'une situation de danger grave et imminent se présente,
02:00:01 un professeur peut refuser de travailler.
02:00:04 Selon l'Éducation nationale, ces droits de retrait
02:00:07 ont sensiblement augmenté en 2022.
02:00:10 Plus 15% dans les écoles, plus 66% dans les collèges et les lycées.
02:00:13 Avec 22,6%, les risques biologiques, notamment ceux liés au Covid-19,
02:00:18 arrivent en tête des causes de retrait.
02:00:21 Suivent le manque de personnel, les agressions et les violences,
02:00:24 le problème d'infrastructures ou encore les menaces externes
02:00:27 et les intrusions dans les établissements.
02:00:29 Selon Jean-Rémi Gérard, représentant syndical,
02:00:32 les enseignants sont aujourd'hui moins frileux
02:00:34 au moment d'utiliser leurs droits de retrait.
02:00:36 - Il y a quelque chose de collectif de plus en plus
02:00:39 qui se passe dans les établissements
02:00:41 et donc il y a un soutien des enseignants envers leurs collègues.
02:00:45 Et même de plus en plus, on voit par exemple
02:00:47 les chefs d'établissement en soutien de leurs enseignants.
02:00:51 Plus largement, les professeurs évoquent également
02:00:54 les dangers liés à leurs fonctions.
02:00:56 Un peu plus d'un tiers d'entre eux mettent en avant
02:00:58 les risques psychosociaux.
02:01:00 - C'est globalement ce qui va mener aux situations de burn-out.
02:01:04 Donc ça peut être les tensions qu'il y a entre les différents adultes,
02:01:09 au-delà des problèmes avec les élèves,
02:01:11 avec la hiérarchie, mais aussi avec certains parents.
02:01:15 D'autres risques potentiels sont énumérés par les enseignants.
02:01:18 Un quart d'entre eux citent les problèmes liés à la chaleur et au froid
02:01:21 dus à la mauvaise isolation des bâtiments.
02:01:23 Mais aussi ceux liés aux équipements de travail,
02:01:25 aux transports routiers, aux chutes ou encore aux nuisances sonores.
02:01:29 Avec ces données recueillies dans 30 académies de France,
02:01:32 le mal-être des professeurs semble se confirmer.
02:01:36 - À Sarcelles, une assistante sociale d'un collège
02:01:39 a été agressée par un parent d'élèves hier.
02:01:41 - Elle a été frappée au visage en fin de matinée.
02:01:43 L'homme lui reproche de ne pas avoir été informé
02:01:45 d'un signalement auprès du procureur de la République.
02:01:48 Ce dernier aboutit au placement provisoire de son enfant
02:01:51 dans un foyer socio-éducatif pour des sous-sons
02:01:53 de violences intrafamiliales.
02:01:55 Le père de l'adolescente a été interpellé.
02:01:58 - Et puis à moins d'une semaine de Noël,
02:02:00 une partie des ostriculteurs de Loire-Atlantique
02:02:04 ne peuvent plus vendre leurs huîtres.
02:02:06 - Conséquence de plusieurs intoxications,
02:02:08 100 tonnes de coquillages au total ont été à retirer de la vente.
02:02:12 Un coup dur pour les exploitants de la baie de Bourneuf.
02:02:15 En cette période des fêtes, ils réalisent généralement
02:02:17 50% de leurs chiffres d'affaires.
02:02:19 - Merci beaucoup Adrien Spiteri.
02:02:21 C'est news dans l'horreur des massacres du 7 octobre.
02:02:24 Ne manquez pas, à partir de 21h, notre soirée spéciale
02:02:28 consacrée à l'attaque de la Rave Party.
02:02:30 Un long reportage présenté par Olivier Benkemoun,
02:02:34 réalisé par des journalistes présents sur place.
02:02:36 Je précise que certaines images sont difficiles à regarder,
02:02:39 et que le reportage est interdit aux moins de 12 ans.
02:02:42 Je vous propose de regarder un court extrait
02:02:44 de ce reportage de ce soir, et on en parle juste après
02:02:46 avec Olivier qui va nous rejoindre en plateau.
02:02:48 (musique)
02:02:53 - J'ai crié "mais qui est là ?".
02:02:55 J'espérais que ce n'étaient pas des terroristes.
02:02:57 Et c'est là que vous comprenez l'horreur de la situation.
02:02:59 Vous êtes incapables de savoir qui sont les gens devant vous.
02:03:02 Vous ne savez pas si ce sont des gens de chez vous
02:03:04 ou des terroristes.
02:03:06 - A ce moment-là, ils ont crié "je suis l'un des vôtres,
02:03:11 c'est ce qu'il a dit".
02:03:13 Et c'est à ce moment-là que j'ai compris que nous étions en guerre.
02:03:16 (musique)
02:03:20 - Bonjour Olivier Benkemoun. - Bonjour.
02:03:22 - Merci de nous rejoindre cet après-midi dans 180 minutes info.
02:03:25 Vous présentez cette soirée à partir de 21h, tout à l'heure,
02:03:27 sur CNews. D'abord, comment a été réalisé le long reportage
02:03:31 qui va être diffusé ce soir ?
02:03:33 - Vous savez que la particularité de ce reportage qu'on va diffuser
02:03:37 ce soir à partir de 21h, c'est qu'il est fait à partir des vidéos
02:03:42 des témoins de ceux qui étaient sur place.
02:03:45 Il y a des centaines de vidéos.
02:03:47 C'est comme un puzzle en réalité.
02:03:49 Les réalisateurs ont trouvé un travail de fou.
02:03:52 On a trouvé des témoins, beaucoup de témoins,
02:03:56 et en les faisant parler, on a ajouté les vidéos
02:04:00 qui illustrent leurs propos.
02:04:03 Ça permet la reconstitution, en réalité, linéaire,
02:04:06 de ce qui s'est passé. Parce qu'on a tous les images,
02:04:08 quelques images, de ce qui s'est passé à Raim,
02:04:12 au festival Supernova. On sait que les 3000 personnes
02:04:15 ont été prises par surprise par l'attaque des terroristes.
02:04:20 Certains n'y croyaient pas, certains étaient, je vous rappelle,
02:04:23 dans la fête, même assez haut, perchés.
02:04:25 C'est le genre de festival où on peut consommer des drogues, etc.
02:04:29 Et d'un coup, changement total d'état d'esprit.
02:04:33 Les sons des mitraillettes, l'attaque des terroristes,
02:04:37 personne n'y croit, etc. On se réfugie.
02:04:40 On sait le gros de l'histoire.
02:04:42 Heure par heure, minute par minute, tout a été reconstitué,
02:04:44 quasiment, à travers ces témoignages,
02:04:47 qui sont bouleversants. Je viens de le voir, là, je suis...
02:04:50 Ça va du premier policier qui est arrivé sur place,
02:04:55 militaire, qui pensait qu'il allait être accompagné
02:05:00 de beaucoup d'autres militaires, qui se retrouvent tout seuls,
02:05:04 à ces jeunes gens qui utilisent leur téléphone portable
02:05:08 pour rassurer d'abord leurs proches, pour dire "je suis encore vivant",
02:05:12 puis ensuite pour leur dire "je vais mourir",
02:05:14 puis ensuite pour dire "c'est mon dernier message".
02:05:16 Et tout ça, grâce aux témoignages,
02:05:19 ça permet de mettre en exergue, de raconter,
02:05:22 de mettre à la fois de la distance, mais surtout des visages
02:05:25 et des mots sur des images qui nous sont arrivées petit à petit, comme ça.
02:05:29 - Et puis ça permet aussi... J'ai écouté ce matin,
02:05:32 à la radio, sur Europe 1, Arthur, qui produit ce reportage,
02:05:35 qui disait que c'était aussi une façon de répondre à toutes les fake news,
02:05:39 à tous les négationnistes, qui finalement, depuis le 7 octobre,
02:05:42 il y en a beaucoup qui trônent, notamment sur les réseaux sociaux.
02:05:45 - Le 8 octobre, il y avait déjà la négation de ce qui s'était passé.
02:05:48 Le 9 octobre, on disait "mais c'est les Israéliens qui ont tiré,
02:05:52 qui ont tout organisé, les kiboutz, etc."
02:05:55 Donc, vous savez que c'est pour ça, c'est l'une des raisons
02:05:58 pour laquelle Israël, Tsaïl, a réalisé ce premier film.
02:06:03 - Bien sûr.
02:06:05 - Pour dire à tous ceux qui ne croyaient pas que ces images existaient,
02:06:09 que c'était réalisé, que c'était des images qui n'avaient pas été produites par Israël,
02:06:13 mais par les terroristes. Là, c'est autre chose.
02:06:15 C'est totalement autre chose. La parole est forte dans ce qu'on va voir ce soir.
02:06:20 C'est la parole de ces enfants, parfois de ces très jeunes gens,
02:06:25 qui, par exemple, j'ai l'image de ces deux jeunes femmes.
02:06:28 Ils ne savent pas où elles vont. Elles courent dans tous les sens.
02:06:31 Ce qu'elles voient, c'est les toilettes. Elles se réfugient dans les toilettes.
02:06:34 Tout le monde est allé dans un festival.
02:06:37 C'est que ces petites cabines, les unes à côté des autres,
02:06:39 elles ont envie de s'enterrer. Elles sont par terre.
02:06:41 Elles racontent "ça sent mauvais", etc.
02:06:43 Mais elles le disent en se filmant.
02:06:45 Elles racontent et elles veulent être enterrées comme ça.
02:06:50 Elles entendent les terroristes qui sont à côté,
02:06:52 qui parlent en arabe et qui parlent en hébreu parfois aussi,
02:06:56 pour leur faire croire qu'elles ne risquent rien.
02:06:58 Et puis ensuite, ils commencent à tirer.
02:07:00 Elles entendent les tirs. Elles entendent que ça se rapproche.
02:07:03 Elles le racontent aussi dans des vidéos.
02:07:05 C'est atroce. C'est terrible. C'est abominable.
02:07:08 - La force de ces témoignages de jeunes, vous le disiez,
02:07:10 et pour citer encore Arthur, ce matin à la radio,
02:07:13 qui a expliqué que ce festival réunissait des jeunes
02:07:17 qui étaient là pour manifester la paix, en fait.
02:07:21 Pour leur envie de paix avec leurs voisins.
02:07:23 Et ces jeunes qui se font massacrer justement par ce même voisin
02:07:27 quelques heures après.
02:07:29 Est-ce que vous savez combien de temps dure ce reportage ?
02:07:31 - Il dure 52 minutes. - 52 minutes, à partir de 21h ?
02:07:34 - À partir de 21h, ça sera en deux parties.
02:07:37 Et puis ensuite, il y aura un débat avec notamment
02:07:40 le vice-président du CRIF, Gilles Tailleb,
02:07:43 avec Léa Landman, qui est géopolitologue,
02:07:46 mais qui a vécu encore il y a quelques mois en Israël,
02:07:50 qui est très proche de tous les otages.
02:07:52 Et il y a des otages qui témoignent,
02:07:54 parce que jusqu'au dernier moment, ce film a été fait.
02:07:57 Et puis, on se renvoie avec Julien Balou,
02:07:59 qui vit en Israël, qui est un observateur, journaliste,
02:08:02 observateur de la vie de la société israélienne.
02:08:05 - Un ancien porte-parole réserviste de TSA.
02:08:08 A l'ensemble, vous allez donc analyser, décrypter
02:08:11 cette attaque qui a changé la face du monde, Olivier.
02:08:14 Judith Vintraub.
02:08:15 - Oui, juste un mot pour dire que ce travail
02:08:17 est absolument nécessaire.
02:08:19 Et je lisais hier, dans la presse israélienne francophone,
02:08:24 qu'Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU,
02:08:28 qui n'a pas de mots assez forts pour condamner Israël,
02:08:31 a enfin accepté de visionner les images de ce fameux montage
02:08:38 passé par les Israéliens à la presse internationale
02:08:42 et montrant images prises par les terroristes
02:08:46 du massacre du 7 octobre.
02:08:48 Il a accepté avant-hier. Il avait résisté jusque-là.
02:08:52 De même qu'il a attendu le 30 novembre
02:08:56 pour demander qu'une enquête internationale
02:08:59 soit menée sur les viols commis le 7 octobre et depuis.
02:09:04 Antonio Guterres qui donne des leçons de morale au monde entier.
02:09:09 - En France, ce film a été montré dans les ambassades,
02:09:13 au Sénat, à l'Assemblée.
02:09:15 J'étais il y a quelques minutes en ligne avec un journaliste,
02:09:17 un confrère belge, qui voulait savoir ce qu'on montrait ce soir,
02:09:20 parce que c'est un événement.
02:09:22 Le film, personne ne l'a vu jusque-là.
02:09:24 C'est une première, c'est une exclusivité.
02:09:26 - Plusieurs sociétés de production dans le monde entier
02:09:29 se sont associées pour pouvoir le produire.
02:09:31 - En tout cas, le producteur, c'est Arthur,
02:09:34 avec Dana Stern qui est en Allemagne.
02:09:38 Et puis il y a deux réalisateurs qui ont travaillé
02:09:40 journée et nuit avec une vingtaine de personnes.
02:09:42 Mais il me disait, ce film-là, en Belgique,
02:09:44 le Parlement interdit sa diffusion.
02:09:46 - C'est incroyable.
02:09:48 La Belgique, par ailleurs, est minée par l'islamisme.
02:09:51 - On ne peut pas comprendre ce qui se passe aujourd'hui à Gaza
02:09:54 si on oublie les crimes, les massacres du 7 octobre.
02:09:57 Et c'est important de le rappeler pour comprendre la Genèse.
02:10:00 Comme il est important de rappeler,
02:10:02 on devrait le faire tous les jours en boucle,
02:10:04 tout peut s'arrêter si les otages qui ont été pris sont libérés.
02:10:08 Ce n'est pas plus compliqué que ça.
02:10:10 Vous imaginez l'angoisse des familles, des parents,
02:10:13 de ceux qui sont-ils en vie, dans quelles conditions sont-ils ?
02:10:16 C'est une angoisse permanente et tous les jours.
02:10:18 C'est une barbarie permanente.
02:10:20 Il ne faut pas l'oublier et tout pourrait revenir à la normale.
02:10:22 - Ça ne veut pas dire qu'on va exonérer la guerre.
02:10:25 La guerre, c'est la guerre. Il y a des souffrances.
02:10:27 Moi, je suis chrétien. Je sais qu'au début de la guerre,
02:10:29 il y avait 1000 chrétiens encore qui restaient.
02:10:31 Aujourd'hui, il doit être 990.
02:10:33 Oui, d'accord, mais la Genèse, c'est le 7 octobre.
02:10:35 - Jonathan Sixouamont.
02:10:36 - Ce qui est assez invraisemblable dans cette histoire,
02:10:39 vous parliez des images tout à l'heure
02:10:41 et de la nécessité de montrer ces images.
02:10:43 Je sais que la diffusion de ces images n'empêche pas le négationnisme
02:10:48 et alimente même le négationnisme.
02:10:50 On a vu qu'à l'issue des projections, notamment à l'Assemblée nationale,
02:10:53 des députés mélenchonistes balayaient d'un revers de main ces témoignages
02:10:58 et ces preuves par l'image en disant que c'était un montage de l'armée israélienne
02:11:02 et que donc, par définition, c'était truqué
02:11:04 et il ne fallait surtout y apporter aucun crédit.
02:11:06 Donc, si vous voulez, c'est assez désarmant, désemparant
02:11:09 de voir que plus les Israéliens apportent des preuves,
02:11:12 plus celles-ci sont repoussées systématiquement au nom de la non-propagande.
02:11:18 Il n'y a qu'à désespérer, mais ça n'empêche pas.
02:11:21 Supernova massacre à la Rave Party, c'est donc ce soir à partir de 21h sur CNews.
02:11:26 Merci beaucoup Olivier Benkemoun.
02:11:28 On change totalement de sujet à présent.
02:11:30 Le club de football de Villejuif a décidé de suspendre
02:11:34 toutes ses séances d'entraînement jusqu'à la fin de l'année.
02:11:37 Une décision qui fait suite à l'agression d'un de ses éducateurs
02:11:40 menacé par un parent de joueur muni d'un couteau.
02:11:43 Les entraînements reprendront après les vacances scolaires
02:11:46 et se dérouleront désormais à huis clos.
02:11:48 Les détails de cette affaire avec Augustin Donadieu
02:11:50 et on en parle juste après avec Guillaume Rigelot,
02:11:52 manager des jeunes du Montrouge Football Club des Hauts-de-Seine.
02:11:57 On en parle dans un instant avec lui.
02:11:59 La tenue de foot est enfilée, mais les crampons ne sont pas chaussés.
02:12:04 Ce soir-là à Villejuif, les enfants ne pourront pas s'entraîner.
02:12:08 Le terrain restera fermé toute la soirée.
02:12:11 La décision a été prise par les entraîneurs du club local
02:12:14 de l'agression de l'un d'entre eux vendredi par un parent armé d'un couteau.
02:12:18 Nous informons tous nos adhérents qu'à compter de la reprise du 8 janvier,
02:12:21 toutes les séances d'entraînement se dérouleront à huis clos
02:12:24 sans aucun parent dans l'enceinte du stade.
02:12:26 Le football amateur est marqué depuis plusieurs mois
02:12:29 par une hausse des agressions verbales et physiques par des parents de joueurs.
02:12:32 Quelques jours avant, c'est à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine,
02:12:35 qu'une scène similaire s'est déroulée.
02:12:37 Les habitants voisins du stade sont choqués.
02:12:39 C'est une situation quand même choquante
02:12:42 parce que normalement on n'agresse pas quelqu'un comme ça.
02:12:45 Là on vit dans un monde un petit peu fou.
02:12:49 Normalement le foot, il ne doit pas y avoir d'agression.
02:12:52 C'est un moment de convivialité avec les enfants.
02:12:55 On extérieuse un petit peu le stress.
02:12:59 L'éducateur sportif de 36 ans qui a préféré garder l'anonymat
02:13:02 comme tous ses collègues, dit ne pas savoir s'il retrouvera
02:13:05 les terrains avec les enfants.
02:13:07 Il affirme subir au moins une fois par mois des insultes
02:13:10 ou une agression par un parent.
02:13:13 - Bonjour Guillaume Rigeau. - Bonjour.
02:13:15 - Merci d'être avec nous cet après-midi.
02:13:17 Vous comprenez la réaction du club de Villejuif ?
02:13:20 - Totalement, on la comprend, étant donné qu'on a été
02:13:23 malheureusement confronté à la même situation
02:13:26 il y a maintenant un petit peu plus d'une semaine
02:13:28 avec un de nos éducateurs et également la saison dernière
02:13:31 avec l'un de nos éducateurs qui malheureusement a été menacé
02:13:34 et agressé au couteau également.
02:13:36 - Également par un parent ?
02:13:38 - Par un parent de joueur, tout à fait, la saison dernière.
02:13:40 Malheureusement ce sont des faits graves qui se passent
02:13:43 en ce moment sur les abords des terrains de football
02:13:46 avec les parents ou avec l'entourage familial des joueurs
02:13:49 et cela doit cesser malheureusement.
02:13:52 Il y a trop d'agressions, trop de menaces, trop d'intimidations
02:13:57 envers les éducateurs qui viennent uniquement faire
02:14:00 leur métier ou leur loisir pour la plupart d'entre eux.
02:14:03 - Vous nous confirmez donc que ce cas au football club de Villejuif
02:14:06 n'est clairement pas un cas isolé aujourd'hui ?
02:14:08 - Clairement pas, ce n'est pas un cas isolé pour le club de Villejuif.
02:14:11 Malheureusement ce qui s'est passé mardi dernier n'est pas non plus
02:14:14 un cas isolé chez nous.
02:14:16 - Qu'est-ce qui s'est passé précisément chez vous ?
02:14:18 - Chez nous il y a eu une agression de la part de l'entourage
02:14:23 de la famille d'un joueur contre un de nos éducateurs
02:14:25 mardi soir dernier à l'issue de la séance
02:14:28 où il y a eu intimidation, menaces et agressions verbales
02:14:32 qui seraient pu aller jusqu'à l'agression physique
02:14:35 si le président du club ne s'était pas interposé
02:14:38 pour stopper et mettre fin à cette agression-là.
02:14:41 - Qu'est-ce qui s'est déclenché ?
02:14:43 - Ça a été déclenché par le simple fait que le joueur en question
02:14:49 ne faisait pas partie du bon groupe.
02:14:52 Il faut savoir que chez nous on a plusieurs groupes de niveau,
02:14:55 des groupes de niveau départementaux, des groupes de niveau régionaux
02:14:58 et aussi des groupes de niveau nationaux.
02:15:00 Nous on a la chance d'avoir une offre de pratique
02:15:03 jusqu'au niveau national en moins de 17 ans.
02:15:06 Ce joueur-là ne faisait pas partie de ce groupe-là
02:15:09 et c'est ce qui malheureusement a déclenché cette agression
02:15:12 sur notre éducateur mardi dernier.
02:15:15 - Alors ces agressions de parents dans des clubs de sport,
02:15:20 c'est typique au club de foot ou est-ce qu'on les constate aussi
02:15:24 dans d'autres disciplines ?
02:15:25 - Alors ce n'est pas typique au club de football,
02:15:27 après je pense que c'est très médiatisé
02:15:29 parce que le football reste le sport le plus populaire en France
02:15:32 avec la fédération qui a le plus de licenciés à son actif.
02:15:36 Donc ça existe aussi dans les autres sports.
02:15:38 J'ai vu dernièrement sur les médias une intervention
02:15:41 de quelqu'un qui est dans le rugby qui aussi dénonce des faits
02:15:44 comme ça sur des éducateurs liés aux parents.
02:15:48 Maintenant, et je tiens à le dire et je l'ai déjà dit,
02:15:51 notamment sur votre plateau dimanche après-midi,
02:15:53 ça reste une minorité de parents.
02:15:55 - Bien sûr.
02:15:56 - Et il y a une très grande majorité de parents avec lesquels
02:15:58 tout se passe bien et avec qui même on souhaite dialoguer,
02:16:01 échanger pour trouver et mettre sur la table des idées,
02:16:05 sur de la réflexion pour faire de la médiation,
02:16:08 de la prévention avec eux.
02:16:10 - Je vous pose la question parce que depuis quelque temps
02:16:12 on constate une montée des violences dans le milieu du football,
02:16:16 que ce soit à tous les niveaux d'ailleurs, amateurs, pro, juniors,
02:16:20 dans les stades, donc on peut se demander s'il n'y a pas
02:16:23 un problème avec le foot en particulier ?
02:16:25 - Il n'y a pas de problème avec le football,
02:16:27 c'est juste un phénomène sociétal où malheureusement
02:16:30 les violences ne sont pas liées qu'au football ou qu'au sport.
02:16:33 Malheureusement, et on l'a vu le cas avec Samuel Paty
02:16:38 il y a quelques années, où on s'en est pris à la scolarité,
02:16:42 on s'en est pris aux établissements scolaires,
02:16:44 aux professeurs qui éduquent et qui instruisent nos enfants.
02:16:47 Donc ce n'est pas lié qu'au football malheureusement,
02:16:49 c'est un problème sociétal qui déteint sur le football,
02:16:52 mais je pense qu'on peut sincèrement régler,
02:16:55 avec l'aide de tout le monde, avec l'aide de tous les acteurs
02:16:58 liés au sport et au football en règle générale,
02:17:00 que ce soit les éducateurs, les parents qui dans leur grande majorité
02:17:03 ne sont pas concernés par ces actes odieux qu'on dénonce
02:17:06 et avec qui on souhaite trouver des solutions pour que ça cesse.
02:17:10 - Et quelles solutions ?
02:17:11 - Des solutions en parlant, en échangeant avec des idées,
02:17:14 avec comme je vous ai dit sans doute plus de dialogue,
02:17:18 mettre des idées sur la table pour une relation un petit peu plus proche
02:17:22 entre les parents et les éducateurs, faire de la prévention,
02:17:25 avoir aussi l'aide et le soutien de nos instances.
02:17:29 Il faut savoir qu'hier j'ai été reçu par le président
02:17:31 du district d'Eau de Seine de football,
02:17:33 avec qui on a réfléchi à des solutions à mettre en place,
02:17:37 à peut-être créer une cellule de réflexion, un groupe de travail
02:17:42 qui pourrait amener des idées pour que tous ces actes abominables
02:17:46 cessent immédiatement aux abords des terrains de football.
02:17:48 - Et des sanctions non ?
02:17:49 - Et des sanctions, non, entendu.
02:17:51 Sur les sanctions, malheureusement il y a beaucoup de cas
02:17:55 où les personnes ne sont pas licenciées à la Fédération française de football,
02:17:58 donc les instances au niveau du district, au niveau de la ligue,
02:18:01 au niveau de la Fédération française de football,
02:18:03 ne peuvent pas prendre de mesures et de sanctions contre ces personnes-là.
02:18:05 - Sauf quand on peut être exclu d'un club.
02:18:06 - On peut être exclu d'un club, on peut être radié tout à fait.
02:18:08 Donc là après c'est au niveau des clubs que cela doit se gérer.
02:18:12 - Et ça, ça n'a pas été fait par exemple sur les deux cas que vous avez décrits ?
02:18:15 - La procédure est en cours.
02:18:17 - La procédure est en cours, procédure d'exclusion.
02:18:19 - La procédure est en cours dans notre club,
02:18:21 pour procéder à l'exclusion de la famille dans notre club.
02:18:26 Mais maintenant, il faut réfléchir entre éducateurs,
02:18:29 et je tiens à le redire, avec les parents,
02:18:32 qui souhaitent nous apporter leur aide
02:18:34 pour qu'on puisse trouver ensemble des solutions pour que ça cesse.
02:18:37 - Et on est bien loin des valeurs véhiculées normalement par le sport,
02:18:40 c'est triste et dramatique, même si vous avez raison de le souligner.
02:18:44 Merci beaucoup Guillaume Rigelot d'avoir été avec nous.
02:18:46 Manager des jeunes du football club de Montrouge de Lessonne.
02:18:50 - Non pardon, des Hauts-de-Seine.
02:18:52 - Merci d'avoir été avec nous.
02:18:54 Merci à Judith Vintraud également, grand reporter au Figaro Magazine.
02:18:57 Joseph Touvenel, directeur de la rédaction de Capital Social.
02:19:01 Et puis Jonathan Cixous, rédacteur en chef de Causeur.
02:19:05 Merci pour ces échanges toujours aussi passionnants.
02:19:08 C'est toujours un plaisir de vous retrouver dans 180 minutes info.
02:19:10 J'embrasse bien sûr Nelly Denac qui sera de retour très vite.
02:19:13 Et pour la peine je vous retrouve aussi demain à partir de 14h.
02:19:17 Belle fin d'après-midi sur CNews. Dans un instant c'est Laurence Ferrari pour Punchline.
02:19:21 A demain.
02:19:22 ♪ ♪ ♪