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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour, bienvenue, nous sommes ravis de vous retrouver comme chaque jour dès 14h pour 180 minutes info avec une actualité très dense évidemment qui nous conduira à m'entreprise du côté de l'Assemblée nationale avec toujours cette commission mixte paritaire qui est en train de tenter de boucler un accord pour le projet de loi immigration.
00:00:19 On y revient évidemment dans le détail avec notamment Yvan Réaufolle qui fait partie de mes invités cet après-midi puis le JTS suivre d'Adrien Spiteri juste après l'éphémérique du jour.
00:00:28 [Musique]
00:00:33 Chers amis bonjour, le bienheureux Urbain V dont c'est la fête aujourd'hui n'est pas n'importe qui.
00:00:39 En effet c'est le 200ème pape de l'histoire.
00:00:42 Il est enterré à Marseille dans l'abbaye Saint-Victor.
00:00:45 Mais voici son parcours.
00:00:47 De son vrai nom, il s'appelait Guillaume de Grimoire.
00:00:50 Il est originaire du Languedoc où il est né en 1310.
00:00:54 Il est moine au monastère de Chirac près de Monde.
00:00:57 Il enseigne, dirige des abbayes et fonde des universités.
00:01:01 Il est élu pape lors du conclave de 1362 après la mort d'Innocence VI.
00:01:07 C'est en Avignon qu'il va régner puisque c'est là que les papes sont installés depuis 1305.
00:01:13 Il va laisser le souvenir d'un homme toujours attentif aux pauvres et aux malades.
00:01:17 Il se confesse chaque jour et passe de très longs moments en prière.
00:01:21 Urbain V meurt en 1370 en Avignon.
00:01:26 Deux ans plus tard, ses cendres furent apportées à Marseille.
00:01:30 Et voici pour finir un extrait d'une prière très ancienne composée pour Saint Urbain.
00:01:35 Défenseur intrépide des droits et de la liberté de l'Église, priez pour nous.
00:01:41 C'est tout pour aujourd'hui.
00:01:43 A demain chers amis.
00:01:44 Ciao.
00:01:45 Et nous voici de retour pour lancer 180 minutes infos avec un journal
00:01:50 signé Adrien Scuiteri aujourd'hui.
00:01:52 Bonjour Adrien.
00:01:53 Après s'être interrompu cette nuit, la commission mixte paritaire a donc repris dès ce matin
00:01:58 avec un accord qui est attendu a priori dans l'après-midi.
00:02:01 Et cette commission doit décider du sort de la loi immigration.
00:02:05 Le camp présidentiel a déjà validé plusieurs mesures réclamées par la droite,
00:02:09 notamment des quotas d'immigration pluriannuels définis au Parlement,
00:02:13 le rétablissement d'un délit de séjour irrégulier puni d'une amende
00:02:16 ou encore la fin du droit du sol automatique.
00:02:19 Le point de blocage en revanche concerne toujours les prestations sociales.
00:02:22 La droite veut les conditionner à 5 ans de présence sur le territoire, y compris les APL.
00:02:27 Et cette autre question, faut-il accorder les mêmes droits sociaux pour les non-européens ?
00:02:30 C'est justement celle qui a été posée à l'occasion d'un sondage CNews.
00:02:34 C'est ça pour CNews, pardon.
00:02:36 Et le résultat de ce sondage est clair.
00:02:38 73% des sondés estiment que les étrangers non-européens
00:02:42 ne doivent pas avoir les mêmes droits sociaux que les citoyens français.
00:02:46 Sachez aussi qu'avant même un accord sur le texte,
00:02:49 des motions de rejet préalables ont été déposées à la mi-journée.
00:02:53 Par la France Insoumise, le parti socialiste, le parti communiste,
00:02:57 mais également Europe Écologie, les Verts,
00:02:59 ils dénoncent un texte bien trop à droite, bien trop dur envers notamment les étrangers,
00:03:04 avec seulement 3 représentants au sein de la commission mixte paritaire.
00:03:07 La gauche est forcément minoritaire, difficile donc de peser dans les débats.
00:03:11 Et on y revient évidemment très largement avec nos invités.
00:03:14 On y revient dans quelques instants à peine.
00:03:16 La page justice bien sûr avec ce verdict très attendu dans la journée,
00:03:20 au procès de Monique Olivier.
00:03:22 Et le parquet a requis hier, la prison a perpétuité
00:03:25 avec une période de sûreté de 22 ans.
00:03:27 L'ex-femme de Michel Fourniret est jugée devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine
00:03:31 pour complicité dans les enlèvements et meurtres de Marie-Angèle Domes.
00:03:34 Johanna Parich et Estelle Mouzin nomment "Vous suivez ce procès" pour CNews.
00:03:39 Monique Olivier a pris la parole ce matin,
00:03:41 elle a demandé pardon aux familles des victimes.
00:03:44 Monique Olivier se lève, le visage fatigué, après ces 15 journées d'audience.
00:03:48 "Je regrette ce que j'ai fait, je demande pardon aux familles des victimes,
00:03:52 tout en sachant que c'est impardonnable."
00:03:54 Puis l'accusée de 75 ans se rassoie et baisse la tête.
00:03:58 Hier, les avocats généraux ont requis la peine maximale
00:04:01 contre cette femme, complice active des crimes de son mari.
00:04:04 Son avocat n'a pas cherché à minimiser sa responsabilité,
00:04:08 mais il a tenu à rappeler que sans les aveux de sa cliente,
00:04:11 ce procès n'aurait jamais eu lieu.
00:04:13 Ses regrets exprimés à maintes reprises pendant le procès,
00:04:17 c'est aussi selon lui ce qui la différencie du tueur enserré.
00:04:20 Michel Fourniret.
00:04:21 "Elle parle par des mots simples, sujet, verbe, complément,
00:04:24 exprime des regrets qu'on veut ou pas entendre.
00:04:27 Ce qui m'intéresse, parce qu'elle m'a demandé ce qu'elle devait dire
00:04:29 ou comment elle devait le dire.
00:04:30 Les gens se posent des questions, elle se pose des questions
00:04:32 comme tous les accusés.
00:04:33 C'est surtout pour elle, je trouve qu'exprimer des regrets,
00:04:36 c'est déjà quelque chose d'important.
00:04:38 C'est qu'elle ne revendique pas les crimes qui ont été commis
00:04:40 par Michel Fourniret.
00:04:41 Je ne pense pas que Michel Fourniret aurait pu exprimer des regrets."
00:04:44 La cour est partie délibérée un peu après 10h30.
00:04:47 Les trois magistrats et les six jurés doivent répondre à 20 questions
00:04:52 concernant les enlèvements, séquestrations et meurtres
00:04:54 de Marie-Angèle Domesse, Johanna Parry et Estelle Mouzin.
00:04:57 Et dans le reste de l'actualité à présent,
00:04:59 des tags anti-police ont été découverts à Montelagiolli,
00:05:01 dans les Yvelines.
00:05:02 Et sur des murs, des menaces de mort ont même été constatées
00:05:05 avec des références à l'attentat de Magnanville, le 16 juin 2016.
00:05:09 Un couple de policiers avait été assassiné par un islamiste,
00:05:12 Audrey Bertheau.
00:05:14 "Des menaces de mort à l'encontre de policiers,
00:05:18 tagués à Montelagiolli.
00:05:20 Découverts hier, ces tags visent, selon nos informations,
00:05:24 les équipes de la brigade spécialisée de terrain
00:05:26 et font notamment référence à l'attentat de Magnanville.
00:05:29 Attentat dans lequel un couple de policiers
00:05:32 avait été assassiné à son domicile en 2016.
00:05:35 Une lassitude se fait ressentir chez les policiers.
00:05:39 "On n'est plus choqués puisqu'on est habitués
00:05:41 à voir ce genre de tags un peu partout.
00:05:43 Ça évoque l'attentat de Magnanville.
00:05:46 Ça cible aussi des collègues en les nommant par leur prénom
00:05:50 ou en nommant leur service comme la BST.
00:05:53 Vous savez, depuis les attentats envers les policiers,
00:05:57 la crainte, elle existe."
00:05:59 Ce policier constate également un manque de sanctions
00:06:01 chez les jeunes délinquants qui s'en prennent aux forces de l'ordre.
00:06:04 "On a ce sentiment d'impunité envers cette jeunesse
00:06:07 où les jeunes, même majeurs, insultent la police,
00:06:12 insultent les policiers ou les institutions françaises
00:06:16 et qui ressortent aujourd'hui avec un rappel à la règle,
00:06:20 un rappel à la loi, des TIG.
00:06:24 Vous avez récemment un policier qui se fait traîner sur 30 mètres.
00:06:29 L'individu prend 35 jours de TIG."
00:06:32 Aucun individu n'a pour l'heure été identifié.
00:06:34 Une enquête a été ouverte.
00:06:36 On va parler de la guerre entre Israël et le Hamas
00:06:38 qui est entrée aujourd'hui dans son 74e jour.
00:06:41 Tzal qui continue évidemment son avancée dans la bande de Gaza.
00:06:44 Et l'armée israélienne étant son offensive,
00:06:47 notamment dans le sud de l'enclave palestinienne.
00:06:49 C'est le cas dans les villes de Canyounès ou encore de Rafah.
00:06:52 Mais Tzal a décidé de prendre de nouvelles précautions sur le terrain,
00:06:55 notamment après la mort de trois otages tués par erreur.
00:06:58 Le but, éviter qu'un nouveau drame ne se reproduise.
00:07:01 Explication avec notre envoyée spéciale en Israël, Stéphanie Rouquet.
00:07:05 "Les combats se poursuivent encore dans la bande de Gaza,
00:07:08 mais après la mort des trois otages
00:07:10 et ces trois hommes tués par erreur par des soldats de Tzal,
00:07:14 l'armée israélienne prend à présent d'immenses précautions.
00:07:17 Premièrement, tous les soldats ont eu des rappels basiques,
00:07:20 des réglementations, ne pas tirer sur des personnes qui ont les mains levées,
00:07:23 qui agitent un drapeau blanc ou qui appellent à l'aide.
00:07:26 Ensuite, immense précaution dans les bombardements.
00:07:29 Il y a seulement quelques heures, des frappes ont même été annulées
00:07:33 à la toute dernière minute car le site pouvait abriter des otages.
00:07:37 Tzal, vous le voyez, fait donc tout pour éviter un nouveau drame.
00:07:41 Mais sachez que les soldats engagés dans ces combats sont constamment sous pression.
00:07:45 Il y a quelques jours, nous avons rencontré avec Antoine Estève
00:07:48 des soldats de Tzal qui sortaient juste de violents combats dans la bande de Gaza
00:07:52 et ils nous expliquaient que sur le terrain, ils doivent prendre des décisions extrêmement rapidement
00:07:58 car régulièrement, des personnes s'avancent vers eux en demandant de l'aide.
00:08:03 Et là, en quelques secondes, ils doivent identifier s'il s'agit d'une menace ou pas.
00:08:09 Une mauvaise décision peut mettre en péril toute l'unité car vous savez,
00:08:13 le Hamas tend régulièrement des embuscades à ses soldats au sein même de la bande de Gaza.
00:08:18 Et dans ce contexte, sachez que le Hamas a diffusé hier une vidéo qui montre 3 otages israéliens en vie.
00:08:24 Leurs noms, Chaim, Yoram et Amiram, 3 hommes âgés de 79 à 84 ans, originaires du kiboutz de Niros.
00:08:32 Dans cette vidéo, l'un d'eux adresse un message aux autorités israéliennes.
00:08:36 Il demande au pays de faire le nécessaire pour obtenir leur libération.
00:08:40 Daniel Hagary, le porte-parole de Tzal, leur répond.
00:08:43 La vidéo que le Hamas a diffusée au cours de la dernière heure est une vidéo terroriste criminelle
00:08:50 qui témoigne de la cruauté du Hamas à l'égard de civils innocents et âgés qui ont besoin d'une assistance médicale.
00:08:56 Chaim, Yoram et Amiram, j'espère que vous m'entendez ce soir.
00:09:03 Sachez que nous faisons tout pour vous ramener sains et saufs.
00:09:06 Des membres de vos familles sont déjà rentrés chez eux et nous ne nous arrêterons pas tant que vous ne serez pas rentrés à votre tour.
00:09:16 Et toujours cette pression internationale en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza qui s'accentue en Israël.
00:09:24 Un vote de sécurité sur ce sujet est d'ailleurs prévu à l'ONU.
00:09:28 Les trop nombreuses pertes civiles sont pointées du doigt par certains pays.
00:09:31 Mais les Etats-Unis pourraient de nouveau opposer leur veto à une telle résolution.
00:09:35 Ils promettent de continuer leur livraison à Israël.
00:09:38 On en vient à la chronique Echo avec vous Eric Derry de Matin.
00:09:41 Et c'est en lien évidemment puisqu'il y a un regain d'inquiétude en mer Rouge.
00:09:45 En effet de plus en plus d'attaques visant les navires transitent par le canal de Suez.
00:09:50 Eric, on en voit déjà les conséquences de ces attaques.
00:09:54 Et oui parce que la route de Suez c'est 15% du trafic de marchandises dans le monde.
00:09:59 C'est vital, c'est aussi 20% du pétrole.
00:10:01 Vous gagnez 15 jours quand vous passez par le canal de Suez par rapport au Cap de Bonne-Espérance.
00:10:06 C'est 20 000 navires qui passent chaque année par cette route.
00:10:10 Alors c'est vrai que c'est une voie économique vitale.
00:10:13 Et avec les attaques qui ont été orchestrées par les rebelles Houthis qui sont financés par le Yémen et l'Iran.
00:10:18 Et bien les compagnies qui exploitent les portes conteneurs commencent à revoir leurs feuilles de route.
00:10:23 Certaines veulent éviter Suez.
00:10:25 Certains navires commencent à passer par le Cap de Bonne-Espérance.
00:10:27 Et donc l'impact économique est immédiat avec hausse des coûts en termes de carburant.
00:10:32 Les délais qui sont plus longs je le disais.
00:10:34 Et puis ceux qui passent par Suez doivent payer une taxe supplémentaire pour financer les patrouilles
00:10:39 qui viennent juste d'être mises en place par dix pays dont la France.
00:10:42 Ils doivent payer aussi une assurance supplémentaire.
00:10:44 Faut-il comprendre que cela va impacter le coût des importations ?
00:10:48 Alors oui c'est vraiment à craindre.
00:10:50 La taxe sur le risque de guerre touche désormais chaque navire.
00:10:53 C'est 100 dollars par conteneur selon les statistiques de Standard & Poor's.
00:10:57 Il y a des primes de risque qui sont passées de 0,07% à 0,02%
00:11:02 et cela frappe la valeur totale de la marchandise à bord.
00:11:05 Alors pour le moment c'est vrai que ça n'impacte pas encore le pétrole qui est plutôt stable sur les marchés.
00:11:09 Mais le problème c'est le long terme.
00:11:11 C'est le long terme et puis surtout le fret maritime qui risque de souffrir à un moment ou à un autre.
00:11:15 Et ça tombe très mal parce que le trafic mondial commençait à baisser.
00:11:19 Il avait chuté à partir de 2022 donc l'an dernier.
00:11:22 Vous viendrez nous en reparler de cette évolution.
00:11:25 Le reste de l'actualité avant de conclure ce journal.
00:11:27 Ça se passe à Hadricourt dans les Yvelines.
00:11:29 C'est là qu'Alexandre Letellier vit avec sa famille.
00:11:32 Le gardien remplaçant du PSG a été séquestré avec compagne et enfant hier soir.
00:11:37 Le couple a été menacé avec un trouteau.
00:11:39 La compagne du joueur parisien a reçu un coup au visage.
00:11:43 Les quatre cambrioleurs ont tenté de leur soutirer de l'argent et des bijoux.
00:11:46 La police est rapidement intervenue sur place.
00:11:49 Trois des quatre auteurs des faits dont deux mineurs ont été interpellés.
00:11:52 Et puis on termine avec des images impressionnantes qui nous conduisent du côté de l'Islande.
00:11:57 Oui sur l'île une éruption volcanique est en cours dans le sud-ouest du pays
00:12:01 à quelques kilomètres de la ville de Grindavik.
00:12:03 Elle a été d'ailleurs évacuée dès le mois de novembre après une forte activité sismique.
00:12:08 Fort heureusement la puissance de l'éruption semble plutôt diminuée.
00:12:11 Merci beaucoup.
00:12:12 A tout à l'heure pour un nouveau rendez-vous de l'actualité.
00:12:14 Dans un instant on va débattre avec Yvan Réufold et François Pouponni
00:12:18 de cet accord sur le fil qui devrait normalement être obtenu en CMP
00:12:22 comme on dit dans le jargon politico-journalistique.
00:12:25 La commission mixte paritaire.
00:12:28 Ça n'a pas été simple mais petit à petit les digues commencent à tomber.
00:12:33 Il faut voir si sur les prestations sociales
00:12:35 il n'y aura pas de jeu de poker-monteurs entre les LR et Renaissance.
00:12:39 On ira à l'Assemblée dans un instant.
00:12:43 De retour avec vous pour le débat.
00:12:46 181 minutes, info, l'heure est importante.
00:12:49 Ce qui est en train de se jouer en ce moment évidemment du côté de l'Assemblée nationale
00:12:52 nous interpelle au plus haut point.
00:12:53 On va en parler cet après-midi avec Yvan Réufold et François Pouponni.
00:12:57 Merci à tous les deux d'être parmi nous.
00:12:59 La CMP donc après les débats chaotiques s'est réunie à nouveau aujourd'hui
00:13:03 pour tenter d'aller au bout de ce qu'on appelle un accord conclusif.
00:13:07 Prélude normalement à un vote des deux chambres.
00:13:09 Bonjour Élodie Huchard, vous êtes sur place.
00:13:11 Alors on va les égrener ces digues qui tombent peu à peu.
00:13:14 Vous nous informez tous les quarts d'heure de ce qui se déroule dans ce huis clos.
00:13:19 Il y a un accord sécurisé à priori maintenant sur ce fameux article 4 bis
00:13:23 qui concerne les régularisations des travailleurs sans papier.
00:13:26 Le droit du sol, on y reviendra avec les restrictions.
00:13:28 Mais sur les prestations sociales, ça coince encore.
00:13:31 Est-ce qu'on s'attend à un déblocage imminent ?
00:13:34 Alors ce qu'on sait en tout cas c'est que les débats en commission mixte paritaire
00:13:40 sont en train d'être accélérés.
00:13:41 Sacha Houllier, le président de la commission, limite un petit peu les débats
00:13:44 pour qu'ils aillent au bout du texte.
00:13:46 En théorie, je dis bien en théorie, il y a un accord entre les Républicains
00:13:50 et la majorité justement sur les aides au logement
00:13:53 qui seront conditionnés à trois mois de résidence sur le territoire
00:13:56 pour ceux qui travaillent et à cinq ans pour ceux qui ne travaillent pas.
00:13:59 La première ministre a donné son accord, les Républicains en sont satisfaits,
00:14:02 une partie de la majorité aussi.
00:14:04 En revanche, au lieu d'étudier cet article dès le début de la reprise
00:14:08 de la commission mixte paritaire à 10h30,
00:14:10 les parlementaires ont décidé de réserver cet article.
00:14:13 Ils vont donc l'étudier en tout dernier.
00:14:16 En théorie, il y a un accord, mais du côté d'une partie de la majorité,
00:14:20 de cette fameuse aile gauche dont on vous parle beaucoup,
00:14:22 ça coince vraiment pour certains.
00:14:24 Des digues ont été franchies, des lignes rouges ont été franchies.
00:14:27 Et ce que je peux vous dire aussi, c'est que pour la séance de questions
00:14:30 au gouvernement à 15h, la première ministre sera sur le gril.
00:14:33 Un certain nombre de questions vont lui être posées par des présidents de groupe.
00:14:36 Il sera donc à elle de défendre son texte.
00:14:38 Et puis bien sûr, il y a ces motions de rejet qui ont été déposées
00:14:41 par plusieurs groupes avant un vote éventuel.
00:14:44 Oui, ce qui n'est pas étonnant, Nelly, puisque ce sont les groupes
00:14:49 notamment de la NUPES qui ont l'habitude de le faire,
00:14:52 des groupes qui sont coordonnés, mais qui vont néanmoins déposer
00:14:54 chacun une motion de rejet afin d'avoir plus de chances au tirage au sort.
00:14:58 Ça sera donc, ce sera discuté en tout début de séance à 21h30
00:15:02 si la CMP est conclusive.
00:15:04 Évidemment, peu de chance en revanche cette fois pour la motion de rejet
00:15:07 puisque les LR ne devraient pas voter avec eux, évidemment.
00:15:10 Et du côté du Rassemblement National, on attend aussi la position
00:15:13 parce que certains disaient évidemment non au texte.
00:15:16 Et là, il y a tellement de digues qui ont été franchies,
00:15:18 il y a tellement de choses qui ont été accordées à la droite
00:15:20 que certains députés nous disent que finalement, évidemment,
00:15:23 ça n'est pas le texte qu'ils auraient rédigé eux,
00:15:25 mais que ça va quand même dans le bon sens.
00:15:27 Merci beaucoup. Et bien sûr, vous nous faites signe
00:15:29 dès que les choses bougent ou s'accélèrent, comme vous le disiez à l'instant.
00:15:33 Est-ce qu'il y a eu un jeu de poker menteur
00:15:35 autour notamment de cette question des APL ?
00:15:38 François Pomponi, notamment, venu se greffer selon Renaissance,
00:15:41 c'est ce que disait un de leurs députés sur les plateaux télé ce matin,
00:15:45 de la part des LR à la toute dernière minute.
00:15:48 Parce que là, on a l'impression qu'il y a eu des échanges
00:15:51 et puis on nous dit mais non, ça ne figurait pas dans l'accord initial.
00:15:53 Les LR ont la main. C'est leur texte.
00:15:56 La majorité a été battue à l'Assemblée Nationale.
00:15:59 Donc, ils en profitent. Ils transforment les sais.
00:16:02 Ils les ont poussés jusqu'au bout.
00:16:04 Et à chaque fois qu'ils pouvaient obtenir une avancée, ils y allaient.
00:16:06 Donc, bien entendu qu'ils ont joué.
00:16:08 Ils ont fait de la politique, de la pure politique,
00:16:10 pour mettre à genoux le gouvernement et la majorité.
00:16:12 Et ils sont en train d'y arriver.
00:16:14 Donc, l'expérience politique d'un groupe rompu à ce genre de négociations,
00:16:18 tu es en train de payer là.
00:16:19 On avait déclaré les LR en mort clinique. Ce n'est pas du tout le cas.
00:16:22 C'est un peu la revanche des LR.
00:16:24 Eric Ciotti, Marleix, d'autres sont des anciens de la politique.
00:16:27 Ils savent faire de la politique.
00:16:29 Retailleau est un homme redoutable au niveau politique.
00:16:32 Donc, ils en ont profité.
00:16:34 Ils ont l'avantage.
00:16:36 Ils ont maximisé leur avantage le plus possible.
00:16:39 Ils sont en train d'y arriver.
00:16:40 La vraie question maintenant, ils y sont tellement arrivés,
00:16:43 c'est est-ce que l'aile gauche de la majorité va suivre et à quel niveau ?
00:16:46 Et combien y aura-t-il de députés de Renaissance ou du MoDem
00:16:49 qui ne voteront pas le texte ?
00:16:51 Parce qu'à la fin, il faut que le texte soit voté.
00:16:53 Est-ce que les LR auront un bout de leur logique aussi ?
00:16:55 Il faut que tous les Républicains votent
00:16:57 et que peu de pertes pour la majorité.
00:16:59 On verra ce soir, peut-être, si le texte est voté ce soir,
00:17:02 si effectivement c'est le cas.
00:17:04 Alors, les LR, on l'a compris, donnent clairement le "là" dans ces discussions.
00:17:07 Ça n'est pas pour déplaire à Olivier Barlex,
00:17:09 même s'il souhaite plus encore sur ces questions d'immigration.
00:17:13 C'est ce qu'il disait sur l'antenne ce matin.
00:17:15 La quasi-totalité des articles inscrits et votés par la droite au Sénat
00:17:22 ont été rétablis en commission mixte paritaire
00:17:25 sur notamment le durcissement du regroupement familial,
00:17:30 sur l'accès à la nationalité avec des mesures très fortes, très puissantes,
00:17:34 le rétablissement de la manifestation de volonté qu'on appelait "passe-corde",
00:17:38 ne devient plus français par hasard sans le vouloir,
00:17:42 la déchéance de nationalité pour les multinationaux
00:17:46 qui commettraient un homicide sur les forces de l'ordre.
00:17:50 C'est un texte vraiment de durcissement,
00:17:52 et de ce point de vue-là, si on arrive à un accord en CMP,
00:17:55 ça marquera, je crois, un vrai tournant.
00:17:59 Alors, Yvon Rayoufolle, il évoque ces restrictions concernant le droit du sol.
00:18:04 C'est la fin du droit du sol automatique,
00:18:07 ça c'est ce qui a été voté en CMP, mais on attend évidemment d'avoir le texte final,
00:18:11 ce qui veut dire qu'un enfant né en France
00:18:13 devra manifester sa volonté d'acquérir la nationalité entre 16 et 18 ans,
00:18:17 et puis pareil, il y aura des restrictions du droit du sol
00:18:19 pour les délinquants qui sont condamnés à au moins 6 mois de prison.
00:18:23 Est-ce que ça va dans le bon sens de votre point de vue ?
00:18:25 C'est incontestablement une victoire idéologique de la droite.
00:18:28 C'est même une sorte de lepénisation des esprits.
00:18:31 C'est ce que dit la gauche en plus ce matin.
00:18:33 Oui, oui, mais dans la vérité c'est cela.
00:18:35 En même temps, avec une sorte de cohabitation de fait, aujourd'hui,
00:18:38 entre la Macronie et les Républicains.
00:18:41 Mais avec ce risque, malgré tout, pour les Républicains,
00:18:43 d'apparaître comme étant le faire-valoir de la Macronie,
00:18:47 parce que dans le fond, le jeu est risqué de la part de la droite traditionnelle,
00:18:52 si je puis dire, d'être les supplétifs.
00:18:55 C'est-à-dire qu'en effet, la Macronie risque de sauver sa peau,
00:18:59 mais au prix, qui est un prix accepté également par les Républicains,
00:19:03 de ne pas demander aux Français leurs avis.
00:19:05 Ce qui rejoint la Macronie et les Républicains,
00:19:07 c'est précisément de ne pas avoir à demander aux Français,
00:19:11 à travers des législatives ou à travers un référendum,
00:19:13 quel est leur sentiment sur l'immigration.
00:19:15 Leur sentiment sur l'immigration des Français en très grande majorité
00:19:19 est d'avoir un texte beaucoup plus rude encore
00:19:21 que celui qui risque, qui va sans doute être proposé en compromis.
00:19:24 On l'a vu sur l'immigration de travail aussi.
00:19:26 Sur l'immigration de travail, et puis les compromis qui vont sans doute être admis
00:19:32 ne prennent pas en compte le désir des Français d'être souverains dans leur propre législation,
00:19:37 ne prennent pas en compte le désir des Français de mettre à bas les accords avec l'Algérie de 68
00:19:42 qui permettent à outillère de l'immigration de s'exonérer de ces règles-là.
00:19:46 Donc ces règles-là ne seront pas applicables en tout cas aux Algériens,
00:19:50 si rien n'est fait pour ceci.
00:19:52 Et on peut égrener quand même,
00:19:54 et le droit du sol n'est pas non plus suffisant pour le supprimer, etc.
00:19:58 Donc on arrive effectivement à un compromis qui va sauver la Macronie,
00:20:02 qui va sauver également les Républicains,
00:20:04 mais qui ne sauvera pas, me semble-t-il, l'opinion de sa défiance
00:20:08 qui est seule, qu'elle exprime vis-à-vis de ses dirigeants.
00:20:12 Restons sur cette revanche, on va l'appeler comme ça,
00:20:14 cette sorte de revanche de la droite prise ces dernières heures.
00:20:17 Même Gérald Darmanin, vous allez voir, François, le confesse à demi-mot quand il dit
00:20:21 "ils ont accepté le volet régularisation".
00:20:24 C'est-à-dire, c'est eux les faiseurs, c'est eux qui mènent le jeu réellement.
00:20:28 Écoutons le ministre de l'Intérieur.
00:20:30 Pendant des mois et des mois, on m'a dit "il n'y aura pas de moment régularisation dans ce texte".
00:20:33 Il y aura une mesure régularisation sur laquelle d'ailleurs les LR ont accepté de dire oui.
00:20:37 Ils font un effort.
00:20:38 Donc la régularisation des métiers, attention, l'article 3 de l'UQAM, ça, ça reste dans le texte ?
00:20:42 En tout cas, c'est le compromis que nous avons, en effet, et cela est une très bonne chose.
00:20:46 Ils ont quelques vies.
00:20:47 Oui, non, allez-y, vous pouvez poursuivre, c'est un terrible aveu de sa part.
00:20:50 Le gouvernement à majorité essaie de dire qu'ils n'ont pas perdu tout en race campagne.
00:20:54 Et donc, ils ont quand même obtenu quelques avancées, ce qui est vrai d'ailleurs,
00:20:57 sur la régularisation, sur l'AME.
00:20:59 L'AME, pour une raison très simple, c'est que si on maintenait ça dans le texte,
00:21:01 ça allait être censuré par le Conseil Constitutionnel.
00:21:03 Donc, les Républicains ont compris qu'il fallait qu'il l'enlève.
00:21:05 Sur la régularisation, effectivement, les préfets pourront régulariser.
00:21:09 Ce n'est pas la grande régularisation voulue.
00:21:11 Mais bon, oui, c'est un texte de compromis, mais qui est un compromis sur la base de la droite,
00:21:15 des Républicains, du Sénat, et la majorité a dû accepter que le compromis ne soit pas tout à fait favorable,
00:21:21 d'où le risque pour elle d'être en grande difficulté lors du moment du vote.
00:21:25 Alors, on va y revenir à ce sondage que vous évoquiez à l'instant, justement, cher Yvan,
00:21:29 à propos de l'obtention de ces aides sociales pour les étrangers non-européens.
00:21:32 73 % des Français sont contre.
00:21:36 Vous voyez peut-être s'afficher... Je ne sais pas si on a le carton.
00:21:39 En tout cas, la préférence nationale, Renaissance, n'aime pas cette idée,
00:21:43 et le fait savoir par la voix de Sylvain Maillard.
00:21:46 La préférence nationale n'est pas notre projet.
00:21:50 C'est le projet de l'extrême droite.
00:21:52 Nous nous sommes construits sur le travail, la liberté, le travail, la protection des Français.
00:21:57 Ce sont les valeurs que nous avons toujours portées autour du président de la République,
00:22:01 et ce sont des valeurs que nous continuons à porter.
00:22:03 Et donc, nous n'acceptons pas le fait que, par exemple, des gens en première ligne,
00:22:07 ceux qu'on est allés applaudir, puissent faire le choix entre leur passeport,
00:22:12 pour savoir s'ils ont le droit aux aides ou pas aux aides.
00:22:15 Bon, de fait, on y va quand même. Enfin, je veux dire, quoi qu'ils en disent.
00:22:18 C'est ce qui est acté maintenant.
00:22:20 Ce combat est perdu d'avance, de la part, en tout cas, de Renaissance.
00:22:25 C'est-à-dire que l'exception, la préférence nationale est constitutive,
00:22:29 dans le fond, de la nation, est constitutive de ce qui fait un peuple.
00:22:32 Vous ne pouvez pas faire un peuple s'il n'y a pas une exception qui le différencie,
00:22:36 qui différencie le citoyen de l'étranger.
00:22:38 C'est d'une banalité à pleurer.
00:22:39 Or, pour l'instant, en effet, la Macronie est dans cette idéologie d'enfermement intellectuel
00:22:45 qui a, dans le fond, abouti à cette incongruité de défendre une préférence immigrée,
00:22:52 ce qui a été le cas pendant 30 ans.
00:22:54 C'est-à-dire que vous avez eu beaucoup de familles françaises
00:22:56 qui ont vu passer devant elles des exceptions,
00:22:59 par exemple, au droit au logement, pour des familles venant d'arriver
00:23:03 alors qu'elles-mêmes ne pouvaient pas se loger,
00:23:04 avec un sentiment d'injustice considérable.
00:23:06 Et puis ensuite, cette gauche qui se bat contre cette préférence nationale
00:23:12 l'accepte quand il s'agit, par exemple, de défendre l'exception culturelle.
00:23:15 L'exception culturelle française, sur laquelle se fonde le monde culturel
00:23:19 et le monde généralement attaché au progressisme,
00:23:22 est une exception culturelle qui est...
00:23:24 - C'est pas tabou, en tout cas.
00:23:25 - ... est une exception culturelle qui est construite sur cette préférence nationale-là.
00:23:28 Donc, cette préférence nationale ne me choque pas.
00:23:30 Au contraire, je trouve normal que l'on fasse la différence entre le citoyen et l'étranger.
00:23:34 Cela me paraît être élémentaire.
00:23:36 - Il faut revenir en arrière aussi, François Cloppeny.
00:23:38 Pourquoi c'est considéré comme un gros mot, cette expression "préférence nationale" ?
00:23:41 Parce que pendant des années, ça a été le cœur et l'expression même employée par le Rennes.
00:23:45 - C'est le combat des salons à ce pays de la monde.
00:23:48 Et puis, il y avait une gauche, j'en viens, qui disait
00:23:51 "Non, la France est un pays d'accueil, c'est le pays des droits de l'homme, c'est le pays de la solidarité.
00:23:55 On doit accueillir des populations en souffrance, en difficulté, on doit avoir un droit d'asile."
00:23:59 Et donc, c'est une idéologie de gauche.
00:24:02 Mais pour les députés macronistes qui viennent du Parti Socialiste,
00:24:05 je peux vous dire que le grand écart est terrible.
00:24:08 - Là, on franchit le rubicon, quoi.
00:24:09 - Ah oui, c'est le rubicon. On franchit le rubicon.
00:24:11 Après, certains vont voter en se tenant le nez, ce soir ils l'ont dit d'ailleurs.
00:24:15 Ils vont se tenir le nez en votant, d'autres ne vont pas voter.
00:24:19 Et c'est terrible. Moi, j'ai vécu ça au moment de François Hollande, avec la déchéance de nationalité.
00:24:23 C'est-à-dire que la fracture, elle était là.
00:24:25 Entre les députés socialistes, la fracture était là en disant "Là, on va trop loin, là c'est plus acceptable."
00:24:29 Parce que là, il faut après retourner dans sa circonscription,
00:24:32 pour certains dans sa famille, et il faut subir tout ça.
00:24:35 Et puis, c'est renoncer à des années de combats politiques.
00:24:38 - On rappelle que Sachaoui était proche des... c'était un Strauss-Kanien, à l'origine.
00:24:41 - Ah oui, il était... voilà.
00:24:42 - Il est proche des violences à un socialiste purgeux.
00:24:46 Humainement, c'est extrêmement douloureux à vivre.
00:24:49 Je sais pas comment tout ça finit, si on vote effectivement ce soir ou demain.
00:24:53 Je sais pas comment ça finit, mais en tout cas, ça laissera des traces dans la majorité, c'est obligatoire.
00:24:57 - Alors, un mot peut-être d'émotion de rejet.
00:24:59 On n'est pas du tout à l'abri que ce soit adopté à nouveau, ces motions.
00:25:04 Pourquoi pas ? Parce que là, on est en train de jouer encore avec le feu, pour certains.
00:25:10 - Que vous voulez dire, pourquoi ?
00:25:11 - Alors, il y a la motion de rejet, les motions de rejet, et puis le vote.
00:25:13 - Alors, la motion de rejet, j'ai bien compris que François Pouponni n'y croit pas trop,
00:25:15 parce que c'est déposé par la gauche.
00:25:16 - Il faudrait que le Rassemblement National vote, que l'IOD vote, qu'une partie de la majorité le vote.
00:25:21 - Je ne vois pas très bien comment ils pourraient revenir sur ces motions de rejet.
00:25:23 Constatons en tout cas que la motion de rejet qui avait été déposée...
00:25:25 - Alors, sur le vote lui-même, en revanche, le vote n'y est pas forcément.
00:25:27 - ...qui avait été déposée par les Verts a été une occasion rêvée pour la droite de se refaire une santé.
00:25:30 Donc, les Verts ont été le dindon de la farce, nous l'avions déjà dit d'ailleurs, le soir, le jour même de cette motion-là.
00:25:35 - Mais le vote lui-même, le vote Solanel lui-même ?
00:25:37 - On n'en sait pas.
00:25:38 - Tout dépendra des LR, il faudra avoir toutes les voix LR.
00:25:40 - On n'en sait rien. Je pense que l'intérêt commun des LR, mais je viens de le dire,
00:25:42 l'intérêt commun des LR et de Renaissance, malgré tout, est de faire corps afin que les Français ne s'expriment pas.
00:25:46 Parce que c'est ceci, le grand déni démocratique pour l'instant, c'est qu'effectivement, vous vous rendez compte
00:25:50 qu'une caste, et les LR risquent d'être associées à cette caste-là, se renferme sur elle-même dans un entre-soi
00:25:56 afin que les Français n'aient pas leur mot à dire, n'aient pas leur mot à dire sur une dissolution
00:26:00 qui devrait être normalement la conséquence logique de cette structure de l'opinion vis-à-vis de leurs dirigeants
00:26:08 ou d'un référendum sur l'immigration, encore une fois.
00:26:11 Et on voit que ces deux grands mouvements n'ont qu'une trouille dans le fond,
00:26:16 c'est de voir que dans les urnes, effectivement, ils pourraient être démentis comme ils le sont dans les sondages.
00:26:20 Donc, a priori, ils vont s'entendre, je fais le pari qu'ils vont s'entendre,
00:26:23 parce qu'ils sont tous les deux dans une sorte de survie,
00:26:26 mais il me semble que les Républicains ont plus à perdre que les Renaissance,
00:26:30 de la mesure où les Républicains vont apparaître, encore une fois, comme les supplétifs du parti majoritaire.
00:26:34 - Alors, on marque une courte pause et puis on y revient, bien évidemment.
00:26:37 Nous serons à nouveau à l'Assemblée Nationale juste après la pub. A tout à l'heure.
00:26:41 De retour avec vous pour le journal d'Adrien Spiteri.
00:26:48 Après s'être interrompu dans la nuit, la commission mixte paritaire a repris ce matin.
00:26:52 L'accord est attendu dans l'après-midi.
00:26:54 - Oui, cette commission doit décider du sort de la loi immigration.
00:26:57 Le camp présidentiel a déjà validé plusieurs mesures réclamées par la droite,
00:27:01 notamment des quotas d'immigration pluriannuels définis au Parlement,
00:27:05 ou encore la fin du droit du sol automatique.
00:27:07 Le point de blocage, en revanche, concerne les prestations sociales.
00:27:11 La droite veut les conditionner à 5 ans de présence sur le territoire, y compris les APL.
00:27:15 - Et avant même, un accord sur le texte des motions de rejet préalables ont été déposées.
00:27:19 - Par la France Insoumise, le Parti Socialiste, le Parti Communiste,
00:27:22 ou encore Europe Ecologie Les Verts,
00:27:25 ils dénoncent un texte bien trop à droite, bien trop dur envers les étrangers,
00:27:29 avec seulement trois représentants au sein de la commission mixte paritaire.
00:27:32 La gauche est forcément minoritaire, difficile donc de peser dans les débats.
00:27:36 - Et puis on va parler donc des APL, c'était le point de blocage essentiel.
00:27:39 On a trouvé un accord sur ce point, Éric de Riedmanten.
00:27:42 C'est quoi le coût des APL pour l'instant ?
00:27:46 - Les APL, ça reprend pas...
00:27:48 En tout cas, les aides pour le logement en France d'une manière générale,
00:27:51 ce qui contribue à aider les Français à se loger, c'est 32 milliards.
00:27:55 C'est facile à retenir, c'est une chiffre de 32 milliards.
00:27:57 Vous prenez ces 32, vous divisez par deux, ça fait 16,
00:28:00 et ces 16 milliards vont vers les personnes qui ont un faible revenu.
00:28:03 Donc là-dedans, il y a les APL.
00:28:05 Et si vous prenez les étudiants, c'est 1,5 milliard.
00:28:07 Il faut voir derrière tout cela la main financière,
00:28:10 parce qu'on parle beaucoup de la main politique, sur l'immigration, etc.
00:28:12 Mais quand vous écoutez le discours aujourd'hui de Bruno Le Maire,
00:28:15 vous vous rendez bien compte qu'il y a un tour de vis.
00:28:17 Dans un pays qui a 3 000 milliards de dettes, il y a des économies à faire quand même.
00:28:20 Donc lui, ce sera ça son discours futur, Bruno Le Maire.
00:28:23 Il le dira, il le répétera, faire des économies à tous les niveaux.
00:28:26 Et dans ces économies, il y a effectivement ce regard sur les aides au logement.
00:28:30 Vous savez, en France, vous avez 2,4 millions de personnes qui attendent un logement.
00:28:33 Vous vous rendez compte, c'est 2,4 millions de personnes.
00:28:36 On connaît les délais à peu près d'attente ?
00:28:38 Ça augmente sans arrêt. Ça peut être 6 mois, des années, parfois, ça dépend.
00:28:41 Et les bailleurs sociaux, c'est-à-dire les organismes qui louent les logements sociaux,
00:28:46 comme les HLM par exemple, là, ils attribuent que 400 000 logements par an.
00:28:50 400 000 pour 2,4 millions de demandes.
00:28:53 Donc c'est parfois, c'est vrai, on parle de la préférence nationale,
00:28:56 il y a ce réflexe, comme le disait Yvan, de se dire, il faut d'abord privilégier
00:29:00 ceux qui en ont vraiment besoin et qui sont en France depuis longtemps,
00:29:02 des familles françaises souvent, voilà.
00:29:04 Mais en tout cas, moi je le répète, l'aspect financier, c'est la priorité, il me semble aujourd'hui.
00:29:08 Ça, c'est du vécu pour le maire de Sorcelles que vous fuitez.
00:29:10 C'est du vécu, si on doit rajouter à ce qui a été dit, moi je valide complètement les chiffres,
00:29:13 ce qui a été dit, c'est l'accueil d'urgence dans les hôtels, etc.
00:29:17 pour les populations souvent issues d'immigration clandestine,
00:29:19 c'est presque 2 milliards par an que l'on paye.
00:29:23 Donc quand on ajoute toutes ces aides, et les républicains ont fait les comptes,
00:29:26 et ils disent effectivement à Bruno Le Maire et à la majorité,
00:29:29 vous voulez faire des économies, et bien on peut faire des économies.
00:29:32 Il suffit de privilégier les Français dans certains cas,
00:29:34 ou de pénaliser les étrangers dans d'autres, et vous ferez des milliards d'économies,
00:29:38 et ça a été redit, et c'est une argumentation qui a Bercy et a fait tilt.
00:29:42 - La suite du journal, un petit anago.
00:29:44 - Juste un tout petit mot rapide, en 2017, vous vous souvenez,
00:29:46 quand Emmanuel Macron a voulu réduire de 5 euros les APL pour les jeunes ?
00:29:50 - Ça a été une bronca.
00:29:51 - Ça faisait pratiquement 97 millions d'euros par mois.
00:29:54 Vous imaginez ce que ça représente ?
00:29:56 Et ça a fait un tollé considérable.
00:29:58 - Bien sûr.
00:29:59 - Alors merci pour cette petite précision, c'est vrai qu'on avait presque oublié cette histoire des 5 euros.
00:30:04 Une proposition de loi, Adrien, sur l'accès aux soins, est adoptée hier au Parlement.
00:30:08 - Le texte vise à lutter contre la désertification médicale dans certains territoires,
00:30:13 et contrairement à ce que prévoyait dans sa version initiale le texte,
00:30:16 les médecins resteront libres de leur implantation.
00:30:19 La gauche était pourtant favorable à une organisation plus cadrée de la répartition territoriale.
00:30:24 - Autre actualité, la statue de Sire de Gérard Depardieu a donc été retirée hier du musée Grévin à Paris.
00:30:29 - La décision a été prise devant les réactions négatives des visiteurs,
00:30:33 ainsi que sur les réseaux sociaux assurant le musée,
00:30:36 en conséquence notamment d'un reportage sur l'acteur,
00:30:38 dans lequel il tient des propos polémiques à l'égard de plusieurs femmes, dont une jeune fille.
00:30:42 En même temps, Gérard Depardieu est mis en examen pour viol depuis 2020.
00:30:46 Sur CNews hier soir, sa fille a pris sa défense.
00:30:49 - Je respecte la présomption d'innocence, je n'imagine pas du tout.
00:30:53 Je ne peux pas vous jurer, je n'y étais pas, mais je ne peux pas le penser, non.
00:30:58 Est-ce que c'est un crime ? Est-ce que...
00:31:01 Vous voyez, je ne veux pas faire de... Ce n'est pas Bertrand Cantat qui a tué quelqu'un sur un radiateur.
00:31:07 Ce sont des mots, des paroles un peu choquantes.
00:31:10 On a beaucoup rigolé en lisant des BD de Reiser qui devaient en dire des vertus et des paumes.
00:31:16 Et si je vais filmer chez vous, Pascal, je suis sûre que je fais un montage,
00:31:20 mais je suis choquée de toutes les conneries qu'on peut dire dans le privé.
00:31:24 - La guerre entre Israël et le Hama s'entrait aujourd'hui dans son 74e jour.
00:31:28 Tzahal qui continue son avancée dans la bande de Gaza.
00:31:31 - Oui, l'armée israélienne étant en offensive, notamment dans le sud de l'enclave palestinienne.
00:31:35 C'est le cas dans la ville de Canyounès ou encore de Rafah,
00:31:38 où 20 Palestiniens auraient été tués dans un bombardement israélien, selon le Hamas.
00:31:42 De son côté, Tzahal annonce la mort de deux de ses soldats ces dernières heures.
00:31:46 - Et puis, depuis le début du conflit, une ONG joue un rôle très important.
00:31:50 Il s'agit de médecins sans frontières.
00:31:52 - Oui, problème, sa partialité remise en question par certains experts
00:31:55 qui l'accusent de complicité avec le Hamas.
00:31:58 De son côté, l'ONG évoque des allégations à son égard.
00:32:02 Les détails avec Thibault Marcheteau.
00:32:04 - C'est dans un rapport de 47 pages que l'ancien secrétaire général de Médecins sans frontières,
00:32:09 Alain Destex, dénonce la partialité, voire la complicité de l'organisation internationale vis-à-vis du Hamas.
00:32:16 - Nous avons analysé tous les tweets de Médecins sans frontières,
00:32:20 ainsi que les pages Facebook d'une centaine d'employés d'AMSF à Gaza.
00:32:24 Et il s'en dégage que d'une part, un certain nombre d'entre eux,
00:32:28 même quasiment la majorité, ont soutenu les attaques du Hamas du 7 octobre
00:32:33 et font sur leur page Facebook l'apologie du terrorisme.
00:32:37 - L'ancien sénateur belge dénonce également l'utilisation par certains membres de MSF
00:32:42 de la crédibilité de cette organisation internationale auprès des médias
00:32:46 pour diffuser la propagande du Hamas.
00:32:49 - Les médias, certains médias, ont tendance à prendre pour argent comptant ce que dit AMSF.
00:32:53 Je vous prends un exemple, MSF a reproduit la fake news de l'attaque israélienne
00:33:00 sur l'hôpital Al-Arab, pas Al-Shifa, Al-Arab.
00:33:04 - Dans un communiqué, Médecins sans frontières réfute toutes ces accusations.
00:33:08 - Cette allégation n'est pas seulement fausse, mais également irresponsable et dangereuse
00:33:12 dans le cadre d'une guerre où le personnel médical et humanitaire a déjà payé un lourd tribut.
00:33:16 Le document en question est un montage grossier visant à décrédibiliser la parole
00:33:20 et le travail de Médecins sans frontières.
00:33:22 Dans son rapport, Alain Destex s'interroge également sur la connaissance que les médecins de MSF
00:33:27 présents à l'hôpital Al-Shifa avaient sur la présence des otages
00:33:31 et des autres activités terroristes du Hamas.
00:33:34 - Merci cher Adrien, on se retrouve tout à l'heure pour un nouveau rendez-vous de l'information.
00:33:38 On marque une petite pause et puis on reviendra pour parler de ces tags anti-police.
00:33:41 Ce ne sont pas les premiers évidemment à apparaître sur les murs,
00:33:45 mais ceux-là sont évidemment concernant toujours dans la veine des inquiétudes nourries
00:33:49 par l'assassinat de ces policiers à Magny-en-Ville il y a quelques années déjà.
00:33:53 Des policiers qui sont échaudés, qui ont déjà du mal à accomplir leur travail
00:33:56 et qui maintenant sont jetés en pâture et exposés à la face du monde. On en parle.
00:34:00 De retour dans 180 minutes info, alors qu'on s'approche sans doute de la conclusion
00:34:08 d'un accord en CMP, en Commission Mixte Paritaire à l'Assemblée Nationale.
00:34:12 Je suis toujours avec François Pomponi et Yvan Rioufol.
00:34:16 On verra donc quel sera la teneur du texte normalement d'ici quelques heures
00:34:20 et avant qu'il soit soumis à un vote solennel dans les deux chambres.
00:34:23 On va prendre la teneur justement de ce qui se passe du côté de l'Assemblée Nationale
00:34:26 avec en direct Louis Marguerite qui est député Renaissance de Saône-et-Loire,
00:34:29 qu'on connaît bien sur ce plateau de 180 minutes info. Bonjour Monsieur le député.
00:34:33 Alors dans quel état d'esprit êtes-vous ? Est-ce que ça avance ?
00:34:36 Est-ce que vous pouvez nous donner des infos sur ce temps qui s'égrène
00:34:40 et sur la conclusion d'un accord à peu près conforme aux attentes des uns et des autres,
00:34:45 ceux qui sont majoritaires en tout cas dans cette commission ?
00:34:49 Écoutez, des informations dont nous disposons, les discussions continuent à avancer.
00:34:54 Il y a eu notamment un accord sur la régularisation au cas par cas des métiers,
00:35:01 enfin des travailleurs dans les métiers en tension.
00:35:03 Vous savez c'est un point qui avait fait beaucoup de débats ces dernières semaines et ces derniers mois.
00:35:07 Donc voilà, on se parle encore sans doute de quelques heures de discussion
00:35:11 sur la totalité des 90 articles puisque c'est le texte du Sénat qui comportait ce nombre d'articles-là.
00:35:17 Donc ça avance, ça avance et en tout cas on est raisonnablement optimistes
00:35:21 sur notre capacité à obtenir un accord sur un texte qui finalement sera évidemment
00:35:25 un peu différent de celui que nous aurions eu s'il n'y avait pas eu, j'allais dire,
00:35:29 s'il n'y avait pas eu de motion de rejet, s'il n'y avait pas eu, voilà,
00:35:32 tous les épisodes qu'on a connus.
00:35:34 Mais en tout cas il faut aboutir à un accord et c'est ce que nous nous employons à faire.
00:35:38 — Évidemment, le commentateur dit que vous avez laissé beaucoup de champs au LR,
00:35:42 en gros ils ont obtenu tout ce qu'ils voulaient.
00:35:44 Vous craignez pas demain lors du vote, au moment du vote, des risques d'éfection dans vos rangs
00:35:50 de la part de certains de vos députés qui catapulteraient complètement,
00:35:55 enfin qui feraient voler en éclats cette majorité ?
00:35:58 — Non, d'abord parce que dans une négociation, c'est jamais simple.
00:36:03 Une négociation c'est des compromis et il y a des compromis qui sont plus ou moins difficiles à accepter.
00:36:07 Moi je comprends que certains se posent des questions, c'est normal.
00:36:10 Et encore une fois, je ne suis pas en train de vous dire que le texte sera identique.
00:36:13 On n'a pas dit oui au LR et sans doute qu'eux aussi considèrent qu'ils ont aussi concédé des choses.
00:36:18 Je rappelle quand même l'interdiction des mineurs dans les centres de rétention administrative.
00:36:21 On a aussi d'autres dispositions sur lesquelles on a tenu.
00:36:23 Pas de préférence nationale, c'est très important parce que c'est quelque chose
00:36:26 sur lequel nous, toute la majorité, nous tenons.
00:36:29 Donc je pense que voilà, les concessions réciproques,
00:36:31 on a toujours l'impression qu'on a conservé l'essentiel et qu'on a concédé l'accessoire.
00:36:35 Je pense que chacun doit se retrouver à la fin.
00:36:38 Que les choses ne soient pas simples pour certains, sans doute.
00:36:41 Mais moi je suis assez confiant sur nos capacités à la fin, à faire jouer la solidarité collective.
00:36:45 Parce qu'au fond, ce qui compte, c'est d'avoir un texte le plus équilibré possible,
00:36:50 même s'il est un peu différent de celui que nous aurions eu si nous avions eu à nouveau un examen normal,
00:36:54 qui aurait été souhaitable, je le rappelle.
00:36:55 Si on n'a pas de débat, c'est à cause de ceux qui se sont ligués alors que tout oppose.
00:36:59 C'était la semaine dernière.
00:37:00 Donc bien sûr que ça peut susciter des barres.
00:37:03 Je ne sais pas si tous ce matin on aura une groupe,
00:37:05 mais je crois que tout le monde se retrouvera à la fin sur ce texte.
00:37:07 Et en tout cas, moi je souhaite qu'on puisse le voter largement.
00:37:10 – Juste, je voudrais revenir sur un point.
00:37:12 Vous dites pas de préférence nationale et vous en êtes satisfait.
00:37:16 C'était ce que disait aussi l'exécutif, il disait "nous on ne veut pas entendre parler de ça".
00:37:20 Mais de fait, sur les prestations sociales,
00:37:22 vous avez quand même lâché du lest à ce que voulaient les Républicains.
00:37:27 – Alors sur ce point-là, d'abord il faut savoir que ce n'est pas quelque chose de nouveau,
00:37:30 c'est quelque chose qui existe.
00:37:32 Pour les détenteurs du RSA, il y a une durée de présence sur le territoire français.
00:37:36 Je précise aussi que sur un certain nombre de prestations,
00:37:38 c'est le cas aussi de Français qui étaient à l'étranger,
00:37:41 qui lorsqu'ils reviennent sur le territoire national,
00:37:43 il y a un temps, ce qu'on appelle une période de carence,
00:37:45 c'est-à-dire un temps où vous n'êtes pas forcément couvert pour vos frais médicaux, etc.
00:37:48 Donc tout ça d'ailleurs, un n'est pas nouveau.
00:37:50 Nous, nous faisons différence entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas.
00:37:54 C'est pour ça que nous prévoyons, notamment sur les allocations familiales,
00:37:57 une durée plus rapide à partir duquel on octroie les allocations familiales
00:38:01 pour ceux qui travaillent parce que nous, nous souhaitons valoriser le travail.
00:38:05 Et voilà, donc c'est cette différence que nous faisons.
00:38:07 Donc je ne dis pas que le débat est simple, et encore une fois,
00:38:09 je peux comprendre les interrogations des uns et des autres,
00:38:11 mais à la fin, il faut savoir conclure ce texte.
00:38:13 Donc voilà, si à la fin, c'est le point d'équilibre,
00:38:15 je pense que c'est là-dessus qu'il faut aller.
00:38:17 – Merci beaucoup, Louis-Marguerite.
00:38:18 On vous laisse retourner dans l'hémicycle pour la séance de questions
00:38:21 au gouvernement qui va bientôt débuter.
00:38:23 On va tout le monde se mettre en place dans cette salle des 4 colonnes.
00:38:27 Yves Réaufol, petite réaction à ce qu'il dit.
00:38:30 On a l'impression qu'on applique un peu la méthode Coué du côté de Renaissance.
00:38:32 Évidemment, on ne veut pas avoir l'impression qu'on a tout lâché non plus.
00:38:36 – Ils ont réussi malgré tout à sauver, ça a été dit,
00:38:38 l'article 3 qui est maintenant dissimulé dans la Corte Code 4 bis.
00:38:41 Et pour le reste, sur la préférence nationale,
00:38:44 naturellement, ils ont baissé pavillon.
00:38:46 Mais encore une fois, ce n'est pas non plus un délit que de favoriser les prestations.
00:38:52 Ce sont des prestations non-contributives,
00:38:54 c'est-à-dire ce sont des prestations sur lesquelles vous ne cotisez pas.
00:38:56 Donc il est tout à fait normal que sur les allocations familiales,
00:38:58 les APL ou les allocations handicapées,
00:39:01 il faille attendre, dans le fond, un certain nombre de temps,
00:39:03 5 ans pour ceux qui ne travaillent pas,
00:39:05 je parle des étrangers non-européens, afin de pouvoir les toucher.
00:39:07 – Mais ce n'est pas un dû absolu.
00:39:09 – Cela n'a rien de choquant intellectuellement, ni même moralement.
00:39:12 – Oui, un dernier mot peut-être en réaction à ce que nous disait M. le député,
00:39:16 bon ça c'est le jeu politique.
00:39:17 – C'est dur pour eux, c'est dur, ça veut dire…
00:39:19 – Il faut garder la face quoi.
00:39:20 – Ils ont des éléments de langage, vous prenez tous les députés Renaissance
00:39:23 ou les ministres, ils disent tous la même chose,
00:39:25 on a sauvé ce qu'on pouvait sauver, etc., il faut un compromis.
00:39:28 Bon, ça va être dur aujourd'hui, ça va être dur ce soir s'ils doivent voter,
00:39:31 et ça va être dur après.
00:39:32 Parce que, je répète, pour être placé par là,
00:39:34 dans une présente majorité, ça laisse des traces.
00:39:37 – Oui, sur la majorité elle-même qui va se disloquer.
00:39:39 – Oui, parce que quand vous allez voter, contraint et forcé, entre guillemets,
00:39:43 parce que le gouvernement vous le demande,
00:39:44 parce que le président vous le demande, vous le faites,
00:39:47 mais derrière il faut assumer tout ça et ce n'est pas simple.
00:39:49 – On en reparle parce que vous restez avec nous justement
00:39:51 pour cette séance de questions au gouvernement et le débat à suivre.
00:39:53 Merci Yvan, on se retrouve demain sans doute pour une nouvelle émission dès 14h.
00:39:57 Allez, petite pause et puis on sera dans l'hémicycle avec nos équipes.
00:40:01 [Musique]
00:40:05 De retour avec vous, 180 minutes, infos, la suite,
00:40:08 bientôt de nouveaux invités pour ce débat consacré en grande partie,
00:40:11 évidemment, à la conclusion de la commission mixte paritaire qui progresse.
00:40:15 On a étudié un certain nombre d'articles, d'ores et déjà,
00:40:18 sur les 90 qui sont soumis à ces sénateurs et députés
00:40:22 réunis en commission mixte et puis dans un instant aussi
00:40:25 la séance traditionnelle des questions au gouvernement
00:40:27 avec un certain nombre de questions qui porteront sur cette commission
00:40:32 et sur l'issue du projet de loi immigration.
00:40:34 François Pomponi est resté avec moi.
00:40:36 François, on voit bien que depuis ce matin, alors qu'hier il y a eu
00:40:39 un certain nombre d'attermoéments, de suspensions, de séances de la commission,
00:40:43 les LR ont clairement repris la main et petit à petit, toutes les dictones,
00:40:47 c'est-à-dire que tout ce qu'ils ont voulu mettre en place et forcer
00:40:51 sur ce texte est en train de recueillir l'assentiment, l'aval de Renaissance
00:40:57 qui tente de s'en défendre un peu mais quand même, il n'empêche,
00:41:00 c'est une victoire nette pour les LR.
00:41:02 En fait, hier, les LR ont fait le pari de durcir et de prendre le risque
00:41:07 de faire croire qu'ils n'iraient pas d'accord si le gouvernement
00:41:10 ne venait pas sur ses positions. Dans la nuit, la Première ministre a cédé
00:41:13 après avoir vu les responsables de la majorité pour essayer de les convaincre
00:41:16 et donc aujourd'hui, ils ne font qu'enregistrer les accords signés dans la nuit
00:41:20 qui sont tous globalement à l'avantage des Républicains,
00:41:23 sauf cette histoire d'APL. Ils demandaient deux ans et demi pour les étrangers
00:41:29 qui travaillent pour bénéficier des APL. Là, on est tombés à trois mois
00:41:32 mais le principe, c'est qu'un étranger qui travaille n'aura pas, dans un premier temps,
00:41:35 les mêmes droits qu'un Français. C'est ce que certains appellent à gauche
00:41:38 la préférence nationale et donc c'est ce qui est la ligne rouge.
00:41:41 Mais les Républicains, en faisant ça, obligent la majorité à se positionner.
00:41:45 Oui, mais alors après, il y a un risque, c'est qu'au moment du vote solennel
00:41:48 à proprement parler, le compte n'y soit pas totalement.
00:41:51 C'est-à-dire qu'il faudrait quand même s'assurer de la totalité des voix des Républicains
00:41:56 et qu'il n'y ait pas trop de défections du côté de l'aile gauche de la Macronie.
00:42:00 La majorité dit "on va sûrement gagner des Républicains sur les 60 qu'ils sont,
00:42:05 combien, on ne verra rien, mais il ne faut pas, si par exemple, ils ne gagnent que 50 voix des Républicains,
00:42:09 il ne faut pas qu'ils en perdent 50 dans leur propre majorité".
00:42:12 Et donc, quand on regarde ce que pense le groupe Modem ou ce que pense la gauche de Renaissance,
00:42:17 le calcul va être très subtil.
00:42:19 On voit bien que certains députés Renaissance disent "nous, jamais on ne votera".
00:42:22 Donc, le score de ce soir, si la CMP est conclusive à 4h, il y aura un vote ce soir à l'Assemblée à 21h30,
00:42:29 le score de ce soir est loin d'être acquis.
00:42:31 Alors, on parle de 90 articles qui sont sur la table, 24 pour l'instant,
00:42:35 ça pourrait prendre encore quelques heures ou il y en a certains qui sont alliés ?
00:42:37 Non, après, ça va vite. Il y a les points du vote.
00:42:39 Alors, je vous coupe, pardon, la première question nous intéresse. On est parti.
00:42:41 Le président du groupe L'Épiote.
00:42:42 La mesure efficace est juste. Efficace, car nos concitoyens sont de plus en plus désabusés de la politique
00:42:48 et croient de moins en moins en la parole publique.
00:42:51 Juste, parce que les valeurs de la République sont primordiales à nos yeux,
00:42:55 notamment l'idéal de fraternité.
00:42:57 Il y a quelques semaines, vous étiez engagé à présenter un texte sur le traitement de l'immigration irrégulière
00:43:02 attendu par de nombreux Français et de Françaises.
00:43:06 Le groupe L'Épiote a, depuis le début, rappelé l'importance de présenter un texte équilibré,
00:43:11 sans angélisme ni extrémisme.
00:43:13 C'est à cela que nous avons oeuvré en commission, avec la régularisation des métiers en tension,
00:43:18 le maintien de l'aide médicale d'Etat, l'interdiction du placement en lieu de rétention administrative de tous les mineurs,
00:43:25 l'intégration par la langue.
00:43:27 Aujourd'hui, le texte s'éloigne dans l'esprit et dans sa rédaction avec son objectif principal.
00:43:34 Nous souhaitions, comme les Français, un vrai débat.
00:43:39 Nous en sommes privés.
00:43:41 Les Français sont médusés face à des intrigues, des entourloupettes,
00:43:45 d'un autre temps, dans une commission mixte paritaire opaque.
00:43:49 Quel spectacle donnons-nous ?
00:43:51 C'est un échec collectif et notre démocratie est malade.
00:43:54 Nous avons besoin de plus de transparence, de débats, de concertation en amont, de recherche de consensus.
00:44:00 C'est la grandeur de notre pays, patrie des droits de l'homme, qui en dépend.
00:44:04 Ressaisissons-nous collectivement avant que les extrémistes prennent le pouvoir dans notre pays.
00:44:10 Madame la Première Ministre, la loi qui va sortir de la CMP sera-t-elle plus efficace ?
00:44:15 En quoi ce texte sera-t-il plus juste ?
00:44:18 Par-delà de cette loi, Madame la Première Ministre,
00:44:20 quand y aura-t-il dans notre pays un chèque démocratique ?
00:44:24 Qu'on écoute les Français avec des référendums ?
00:44:27 Qu'on respecte le Parlement en le laissant s'exprimer et délibérer enfin sereinement ?
00:44:33 Merci beaucoup, Monsieur le Président.
00:44:35 La parole est à Madame la Première Ministre.
00:44:38 Merci, Madame la Présidente.
00:44:42 Mesdames et Messieurs les députés,
00:44:44 Monsieur le Président Bertrand Pencher,
00:44:47 vous le savez, et c'est une préoccupation que vous et votre groupe partagez,
00:44:53 nous devons éloigner plus rapidement ceux qui n'ont pas le droit de se maintenir sur notre sol
00:44:58 et mieux intégrer ceux que nous choisissons d'accueillir.
00:45:02 C'est une attente forte de nos concitoyens, c'est nécessaire pour notre pays.
00:45:08 Depuis des mois, avec les ministres Gérald Darmanin et Olivier Dussopt,
00:45:13 un travail intense est mené pour bâtir un texte
00:45:17 qui apporte des réponses efficaces aux attentes des Français
00:45:21 dans le respect des valeurs républicaines.
00:45:24 Ces échanges, vous y avez été largement associés, ainsi que votre groupe.
00:45:29 La semaine dernière encore, nous vous avons rencontré,
00:45:33 le ministre de l'Intérieur, le ministre des Relations avec le Parlement et moi-même,
00:45:38 avec votre coprésident Christophe Neigelaine.
00:45:41 Monsieur le Président Bertrand Pencher, vous me posez deux questions claires.
00:45:45 En quoi ce texte sera-t-il plus efficace ?
00:45:48 En quoi ce texte sera-t-il plus juste ?
00:45:51 Je vous réponds clairement.
00:45:53 Ce projet de loi rendra notre système plus efficace
00:45:57 parce qu'il va simplifier drastiquement nos procédures
00:46:00 et réduire les délais de traitement des demandes d'asile,
00:46:03 parce qu'il va permettre d'expulser plus rapidement les étrangers délinquants ou radicalisés,
00:46:08 parce qu'il donne des moyens accrus pour lutter contre l'immigration illégale,
00:46:13 parce qu'il porte des mesures spécifiques adaptées à chaque territoire pour les Outre-mer.
00:46:19 Mais ce n'est pas tout, monsieur le Président Pencher.
00:46:23 Ce projet de loi rendra notre système plus juste
00:46:26 parce qu'il interdit le placement des mineurs en rétention administrative,
00:46:30 parce qu'il renforce les sanctions contre les passeurs,
00:46:33 parce qu'il fait pleinement du travail un levier d'intégration,
00:46:37 notamment dans les filières en tension.
00:46:40 Monsieur le Président Pencher, avec la majorité,
00:46:43 avec tous les députés constructifs, avec votre groupe,
00:46:47 nous voulons un texte solide, un texte efficace, un texte juste.
00:46:51 C'est notre cap et nous nous y tenons. Je vous remercie.
00:46:56 Merci beaucoup, madame la Première Ministre.
00:46:59 La parole est à monsieur Bruno Milienne pour le groupe démocrate.
00:47:04 Il va y avoir un certain nombre de questions de cet ordre cet après-midi.
00:47:07 On va en sélectionner quelques-unes. On retournera bien sûr dans l'hémicycle d'ici quelques instants.
00:47:12 François Pomponi est resté avec moi, tandis que nous nous rejoignons sur ce plateau Anne Lorblain,
00:47:16 qui est députée Les Républicains de Mêlé-Loire.
00:47:18 Merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:47:20 A vos côtés, l'avocat Alexis Tordeau. Bienvenue à vous également.
00:47:23 Et le député Renaissance de l'Essonne, Alexis Isard.
00:47:27 Merci à tous pour votre présence.
00:47:30 La question de ce député Lyot, Bertrand Pancher, qui dit
00:47:35 "Le texte est loin de l'esprit de l'objectif principal".
00:47:38 On a vu que des intrigues, des entourloupes.
00:47:41 C'était une CMP plutôt opaque.
00:47:43 On a bien compris que les voix Lyot viendraient à manquer à l'appel,
00:47:46 le moment venu, au moment du vote Solanel.
00:47:49 Donc ça, ce n'est évidemment pas pour arranger vos affaires, Alexis Isard.
00:47:52 Mais on voit aussi que dans vos rangs, d'ores et déjà,
00:47:55 on voit de quelle bois se chauffent certains députés à l'image,
00:47:58 et ça a été noté par François Pomponi il y a quelques secondes,
00:48:01 de la députée Renaissance, Cécile Rillac, qui dit
00:48:04 qu'elle n'est pas du tout d'accord avec ce qui se profile.
00:48:07 Est-ce que vous pouvez nous dire sereinement que vous misez sur un vote
00:48:10 plein et entier de vos troupes, demain, en faveur de ce texte,
00:48:13 dont on a bien compris qu'il avait été repris en main,
00:48:16 et on ira bien sûr vers vous, Anne Lorblain, dans un instant,
00:48:19 pour vous dire que vous avez été publiquée.
00:48:22 Ce sont eux, aujourd'hui, qui mènent le jeu.
00:48:25 Moi, en tant que porte-parole de la majorité, oui, je le souhaite.
00:48:28 Je souhaite qu'il y ait un vote le plus massif possible sur ce projet de loi.
00:48:31 Est-ce qu'il sort de l'objectif principal ?
00:48:34 Pour poser la question, quel est l'objectif principal ?
00:48:37 L'objectif principal, c'est d'avoir plus de fermeté sur les expulsions
00:48:40 d'étrangers en situation irrégulière, qui commettent des actes
00:48:43 de délinquance chez nous, sur notre territoire.
00:48:46 On a des personnes par an qu'on n'arrive pas à expulser aujourd'hui
00:48:49 et qu'on pourra expulser avec ce projet de loi.
00:48:52 C'est d'être plus ferme et plus efficace sur les politiques d'intégration
00:48:55 des personnes qui arrivent sur notre territoire et qui ont la difficulté
00:48:58 de s'intégrer parce qu'on ne leur facilite pas les choses.
00:49:01 Aujourd'hui, vous êtes aussi bien ou aussi mal accueillis en France
00:49:04 si vous respectez la loi et que vous voulez vous intégrer,
00:49:07 que si vous ne la respectez pas et que vous faites ce qui est bon.
00:49:10 Aujourd'hui, on essaie de rééquilibrer ça avec ce projet de loi.
00:49:13 Il y a eu des débats dessus, on est avancé.
00:49:16 Vous l'avez bien remarqué, nous sommes en majorité relative,
00:49:19 donc il faut discuter avec nos oppositions. Je crois que c'est une bonne chose de le faire.
00:49:22 Ça ne s'est pas passé comme on espérait, on n'a pas pu débattre à l'Assemblée nationale,
00:49:25 mais pour autant, on continue le débat jusqu'au bout. Il nous faut un texte de loi.
00:49:28 Les Français l'attendent, ils ne comprendraient pas qu'on ne se mette pas d'accord.
00:49:31 Sur le cas de Bice, vous avez obtenu quelque chose, mais il va falloir compter
00:49:34 dans quelques heures, il va falloir les compter, vos troupes.
00:49:37 Ce n'est pas du tout évident, ce n'est pas du tout acquis.
00:49:40 On est sur un projet de loi qui n'est pas évident.
00:49:43 Si on attendait à ce que la majorité ne se prononce que sur des textes
00:49:46 faciles à faire passer, je ne suis pas certain que ce soit ça que les Français
00:49:49 ont décidé en juin dernier. Donc non, on nous attend sur des textes de loi compliqués.
00:49:54 Évidemment, il faut prendre nos responsabilités, on les prend.
00:49:56 Anne Lorblain, vous savourez le moment un peu.
00:49:59 On l'a beaucoup dit sur ce plateau, d'ailleurs depuis une heure,
00:50:01 que c'était un peu la revanche des Républicains. Est-ce que ce texte,
00:50:04 tel qu'il se profile en tout cas, il recueille votre assentiment ?
00:50:09 Est-ce qu'il va dans le sens que vous espériez complètement ?
00:50:13 En fait, il y a deux choses. Mais tout d'abord, ce que je voulais dire,
00:50:15 c'est que ça ne manque quand même pas de sel d'entendre à la fois
00:50:18 la Première ministre, d'entendre la Macronie nous dévoiler
00:50:21 l'ensemble de ces éléments de langage. La réalité et l'honnêteté,
00:50:24 comme on dirait, de dire que ce texte n'est absolument pas le texte du gouvernement,
00:50:29 n'était absolument pas un texte souhaité par la majorité présidentielle,
00:50:34 certes relative, mais absolument pas le texte qui nous a été d'abord présenté
00:50:38 au Parlement et notamment au Sénat. Nous sommes repartis après le vote
00:50:43 de la motion de renvoi la semaine dernière, d'une copie qui est celle
00:50:47 effectivement qui a été établie par les sénateurs et les Républicains,
00:50:50 que les députés et les Républicains aspiraient de leur vœu depuis le détricotage,
00:50:55 main dans la main, par la Macronie, la nupèce, en commission des lois.
00:50:59 Aujourd'hui, effectivement, la commission mixte paritaire est toujours en cours.
00:51:04 Ce que nous souhaitons par-dessus tout, c'est que nous ayons un texte
00:51:07 sur la question des migrations, parce que les Français attendent
00:51:10 leurs représentants, leurs élus, sur cette question-là.
00:51:13 Ils ne veulent plus d'une immigration incontrôlée, ils ne veulent plus d'un
00:51:17 "en même temps", c'est ce à quoi nous avons dit non la semaine dernière,
00:51:20 parce que vous expliquez que le texte que vous vouliez était un des mesures
00:51:25 de fermeté, en réalité pas du tout. Il était un réel appel d'air,
00:51:28 notamment sur l'automaticité après les demandes d'asile,
00:51:32 sur la régularisation automatique de ceux qui étaient étrangers
00:51:37 et qui venaient travailler dans notre pays, ce à quoi nous, nous avons dit non.
00:51:40 Et donc aujourd'hui, nous avons acté, et déjà ça a été le cas depuis hier soir,
00:51:45 un certain nombre de propositions auxquelles nous tenons particulièrement.
00:51:48 La déchéance de nationalité pour les binationaux qui auraient commis
00:51:53 des méfaits et des infractions sur notre territoire, la fin du droit du sol,
00:51:57 c'est-à-dire le fait que quand on arrive à 18 ans, on puisse demander
00:52:01 la nationalité et ne pas l'acquérir, si bien sûr, l'acquérir automatiquement.
00:52:06 Ça, c'est des points très importants. Et il y a aussi des points qui ont été évoqués
00:52:11 ce matin, c'est la différenciation pour percevoir les aides sociales,
00:52:15 ce à quoi la Macronie était parfaitement fermée. Aujourd'hui, nous considérons
00:52:18 que les étrangers ne peuvent pas percevoir les mêmes aides sociales que les Français.
00:52:22 - Mais vous avez fait un compromis aussi. - Non, on n'a pas fait de compromis,
00:52:24 parce que le texte des dispositions qui ont été votées au Sénat
00:52:27 demande que les étrangers ne puissent pas percevoir des aides sociales,
00:52:31 y compris des aides sociales non-contributives, en l'occurrence des aides au logement,
00:52:35 avant 5 ans sur le territoire national. Donc on est bien là sur des propositions
00:52:40 qui sont très fermes, très claires, et que nous souhaitons voir validées
00:52:43 dans ce texte pour ensuite pouvoir le voter.
00:52:45 - Allez, une petite réponse ensuite, puisqu'elle vous interpelle pas directement.
00:52:47 - On est sur une séquence qui est surprenante. Vous auriez aimé qu'on soit mauvais perdant.
00:52:49 Moi, je vous dis qu'on est plutôt satisfait de ce qui arrive, et donc vous êtes presque
00:52:52 mauvaise gagnante. - Non, mais assumez le bilan, en fait, tout simplement.
00:52:54 - Si on arrive sur un texte qui sera efficace pour les Français, il faut qu'on s'en satisfasse tous.
00:52:59 - Oui, mais en fait, vous voyez, la victoire, elle est collective, la défaite, elle est toujours personnelle.
00:53:04 - Allons sur une victoire collective, c'est très bien.
00:53:06 - Donc, à un moment donné, simplement, je vous dis, par honnêteté, par rigueur intellectuelle,
00:53:10 dites aujourd'hui que le texte auquel nous travaillons, c'est un texte qui a été établi
00:53:15 par les Républicains, et effectivement, c'est un certain nombre de marques
00:53:19 que les Républicains ont imposées dans le débat.
00:53:21 - Le texte ne serait pas passé sans les centristes sénataires, vous avez participé,
00:53:25 les LR ont participé, il n'y a pas de sujet, ça a été un travail de co-construction.
00:53:28 - Le macronisme, en même temps, n'a pas fonctionné, parce que les Français veulent,
00:53:32 sur la question d'immigration, un sujet... - Et le parlement a fonctionné.
00:53:34 - Oui, effectivement, on le verra, avec l'apport de nos propositions,
00:53:37 mais le "en même temps" auquel vous prêchez depuis un certain nombre de temps
00:53:42 ne peut pas fonctionner sur la question de l'immigration, et les Français nous l'ont dit,
00:53:45 c'est ce que nous avons rappelé la semaine dernière au gouvernement.
00:53:47 - Alexis Tordieu, avant qu'on retourne dans l'hémicycle, avec une autre question, sans doute,
00:53:50 vous avez un autre profil, toujours sur cette commission mixte paritaire en cours,
00:53:53 c'est vrai qu'il y a eu un tour de vis très net, vous qui êtes avocat,
00:53:57 qui défendez de nombreux demandeurs d'asile notamment,
00:54:00 le droit du sol, les prestations sociales, on sert la vis, on renforce ces restrictions.
00:54:08 - Une grande majorité des dispositions qui sont soutenues, et d'ailleurs pas encore votées,
00:54:12 contrairement à ce qui a été dit par l'intervenante précédente, seront par définition...
00:54:16 - En particulier depuis hier soir, mais effectivement, pas votées depuis ce soir.
00:54:18 - Les définitions anticonstitutionnelles, et très très très sincèrement,
00:54:21 seront sûrement censurées par le conseil constitutionnel,
00:54:23 comme vous venez de dire par exemple, sur les APL, conditions de 5 ans de présence,
00:54:27 à des étrangers qui sont en situation régulière, qui payent des cotisations sociales,
00:54:31 qui cotisent à leur SAF, vous ne toucherez pas vos prestations sociales pendant 5 ans.
00:54:34 - Pour ceux qui ne travaillent pas, ce n'est pas du tout anticonstitutionnel.
00:54:37 - Excusez-moi, si j'ai bien lu ce qui sort de la commission paritaire...
00:54:39 - Oui, 5 ans pour tous les étrangers qui ne travaillent pas sur le territoire.
00:54:42 - Je crois que ça concerne aussi les étrangers en situation régulière.
00:54:45 - Non, les étrangers en situation régulière qui travaillent,
00:54:48 ça c'est un point qui doit être encore débattu ce soir.
00:54:51 - Moi le point que j'ai vu, c'est celui-ci.
00:54:52 - Pour tous les étrangers qui ne travaillent pas, a priori on est sur un délai de 5 ans.
00:54:57 On est sur ceux qui ne travaillent pas, les étrangers qui ne travaillent pas
00:55:00 ne doivent pas percevoir des sociaux.
00:55:02 - Ça concerne les étudiants du coup ?
00:55:03 - Non, je dis justement que la majorité a réussi à retirer les étudiants.
00:55:06 - Les étudiants, ce serait semble-t-il, mais ça fait partie...
00:55:08 - Pour l'instant, ce que j'avais vu, c'était une caution, une caution pour les étudiants.
00:55:10 - La caution était validée, oui.
00:55:11 - Donc la caution pour les étudiants. On vient finalement dire à des étudiants
00:55:13 qui ont déjà énormément de mal, bien sûr, mais qui ont déjà énormément de mal
00:55:16 à venir s'intégrer sur le territoire, leur dire d'une part,
00:55:19 vous n'allez pas toucher les APL logement parce que pendant vos études,
00:55:21 parce qu'on ne sait pas si vous allez rester à la fin,
00:55:23 et en plus, vous devrez payer une caution avant de venir.
00:55:25 Enfin, je veux dire, on va extrêmement loin pour les 100 000 étudiants
00:55:27 qui viennent sur le territoire, dont certains sont brillants
00:55:29 et dont certains vont derrière s'intégrer.
00:55:31 C'est extrêmement compliqué à comprendre comme mesure.
00:55:33 - L'application étrangère étudiante est aujourd'hui l'apport le plus important
00:55:36 d'étrangers qui sont en situation irrégulière parce qu'elle reste à l'issue de leurs études.
00:55:40 - C'est simplement la proposition des sénateurs que nous avons effectivement exigé
00:55:45 dans le texte de la CMP, c'est de garantir le retour au pays
00:55:48 une fois que les études se sont déroulées sur le territoire national,
00:55:50 tout simplement parce que c'est une mesure de justice.
00:55:53 - Et les majorités étrangères qui restent, c'est ceux qui ont formulé une demande d'asile.
00:55:54 - Tout le monde le sait. - Ce n'est pas du tout les étudiants.
00:55:56 - Bien sûr que si, vous avez à la fois les demandeurs d'asile
00:55:58 et vous avez à la fois la population étudiante sur le territoire.
00:56:01 - Je vous propose de retourner sur le territoire.
00:56:02 - On va faire un petit cycle où les choses vont se courser évidemment
00:56:04 avec une question d'un député LFI, Andy Kerbrat, sur cette commission mixte paritaire.
00:56:08 - Merci madame la présidente.
00:56:12 Ma question ne s'adresse pas à monsieur Gérald Darmanin, le ministre illégitime de l'Intérieur,
00:56:16 mais à madame Elisabeth Borne, chef du gouvernement.
00:56:19 Où est passé le barrage républicain ?
00:56:21 Où est passé le barrage du candidat Macron, réélu en 2022,
00:56:25 qui disait aux Français que son élection était leur réponse à l'extrême droite ?
00:56:29 Où est passé le barrage du candidat Macron en 2017,
00:56:32 qui affirmait que l'immigration ne devrait pas inquiéter la population française ?
00:56:35 Elle se révèle une chance d'un point de vue économique, culturel et social.
00:56:39 Où est passé le barrage du ministre Macron, qui en 2015 pensait de l'immigration,
00:56:44 quelle est la dignité de l'ensemble de nos pays, notamment de la France,
00:56:47 d'être à la hauteur des événements et d'accueillir dignement ?
00:56:50 Où est passé le barrage quand le parti du président de la République
00:56:53 s'apprête à voter une loi écrite par Le Pen, copiée par Ciotti ?
00:56:57 Mettre en cause le droit du sol, instaurer la déchéance de nationalité,
00:57:00 s'attaquer aux familles, instaurer une préférence nationale pour les aides sociales,
00:57:04 conditionner les études des étrangers dans notre pays,
00:57:06 ce sont toutes des mesures de Jean-Marie Le Pen.
00:57:09 Vous avez cédé sur tout, mais surtout vous avez cédé par aveuglement,
00:57:13 par orgueil, par faiblesse.
00:57:15 Vous passez par dessus bord les principes les plus élémentaires de notre République.
00:57:19 Collègues de la majorité, tout nous oppose,
00:57:23 mais nous savons qui est le véritable ennemi.
00:57:26 C'est la peste brune, c'est la gangrène mortifère de la xénophobie.
00:57:31 Ce sont les agents de la haine qui trouvent un bouc émissaire dans l'étranger
00:57:35 et qui saluent aujourd'hui ce projet de loi.
00:57:37 La meilleure défense contre l'extrême droite, c'est de la combattre
00:57:40 en faisant tout le contraire de ce qu'elle veut, accueillir et accueillir dignement.
00:57:44 Nous, partisans de l'Union Populaire, nous tiendrons bon
00:57:47 contre votre projet de loi, contre le chantage du Sénat, contre l'idée de Le Pen.
00:57:51 Vous, les libéraux, où serez-vous ? Avec l'arc républicain ou dans l'arc réactionnaire ?
00:57:57 Je vous remercie.
00:58:03 La parole est à M. Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer.
00:58:09 Merci, Mme la Présidente.
00:58:19 Mesdames et Messieurs les députés, M. le député de la France Insoumise,
00:58:24 où était votre bonne morale lorsque vous avez dragué les voix du Rassemblement National
00:58:28 pour la motion de rejet ?
00:58:30 Où étaient vos valeurs de gauche quand vous avez pactisé avec Mme Le Pen
00:58:37 pour ne pas faire votre travail de député et d'étudier pendant 15 jours le débat ?
00:58:41 Alors aujourd'hui, vous faites semblant de découvrir la Constitution.
00:58:48 Vous faites semblant de voir que vous avez rejeté dans les bras directement du Sénat
00:58:54 le texte que vous n'avez pas voulu étudier.
00:58:57 Et désormais, paré des morales et de la vertu, vous vous baladez en regrettant les conséquences
00:59:09 des causes que vous avez créées.
00:59:15 Alors, M. le député, vous ne nous ferez pas croire que vous êtes dans l'arc républicain
00:59:20 quand vous draguez les voix du Front National.
00:59:22 Vous ne nous ferez pas croire que vous êtes moral lorsque c'est cette majorité
00:59:26 qui va interdire le placement des mineurs dans les centres de rétention.
00:59:30 Vous ne ferez pas croire que vous êtes du côté de la morale
00:59:34 quand c'est cette majorité qui fera avec les Républicains une mesure de régularisation
00:59:38 pour les travailleurs sans-papiers.
00:59:41 Et vous ne nous ferez pas croire que vous êtes du côté de la gauche morale
00:59:44 lorsque vous êtes de sourire à Mme Le Pen et que vous vous levez ensemble
00:59:47 pour vous applaudir devant la mort de la démocratie parlementaire.
00:59:50 Je vous remercie, M. le ministre.
00:59:57 M. le député ?
00:59:59 Aujourd'hui, nous ne voterons pas le 22e texte sur l'immigration, mais sur ce qu'il nous définit.
01:00:04 Quelle valeur nous donnons-nous à une vie ?
01:00:06 La vie d'un enfant mort en Méditerranée.
01:00:08 La valeur de cette vie, c'est notre propre valeur.
01:00:11 C'est ce qui définit notre civilisation, ce qui définit notre République
01:00:14 et c'est ce qui définit notre humanité.
01:00:16 Je vous remercie.
01:00:18 M. le ministre ?
01:00:20 M. le ministre ?
01:00:22 M. le député, vous avez joué le tri-sautin.
01:00:30 Vous avez choisi la politique du pire.
01:00:34 Et désormais, vous faites pleurer des larmes de crocodile.
01:00:37 Mais ces larmes, M. le député, c'est celles que vous avez pactisées avec le Rassemblement National.
01:00:43 Et ça, vous mettrez longtemps à vous en remettre.
01:00:45 Merci beaucoup.
01:00:48 Voilà, échange assez vif à l'instant entre un député LFI et Gérald Darmanin.
01:01:00 François Pomponi, évidemment, le ministre de l'Intérieur, qui a pointé une forme d'hypocrisie,
01:01:04 a crié au loup aujourd'hui alors qu'effectivement, à l'origine,
01:01:08 le péché originel pour les LFI, c'est d'avoir voté de la gauche en général.
01:01:13 La seule chance qu'avait la gauche d'essayer d'avoir un texte plus équilibré
01:01:16 que le texte voté au Sénat par les Républicains,
01:01:18 c'était d'avoir le débat et d'obtenir du gouvernement des amendements
01:01:21 ou de voter dans l'hémicycle des amendements du maire majoritaire.
01:01:24 Ils ont refusé ce débat.
01:01:26 Daphné Bateau avait compris.
01:01:27 D'ailleurs, elle a la proposition en disant que non,
01:01:29 elle ne voterait pas le rejet pour pouvoir débattre.
01:01:30 C'est l'une des seules.
01:01:31 C'est la seule.
01:01:32 Ils ont refusé le débat.
01:01:34 Ne dites pas qu'on a refusé le débat.
01:01:36 Pas vous, mais la gauche.
01:01:38 Le débat est lié en commission.
01:01:40 Si je peux me permettre.
01:01:41 Vous l'avez fait avec une visée.
01:01:43 Ils ont refusé le débat dans l'hémicycle.
01:01:45 Le texte a été renvoyé.
01:01:47 C'était la seule solution pour, j'allais dire, équilibrer le texte.
01:01:51 Pour la gauche.
01:01:52 Vous avez joué une stratégie gagnante,
01:01:59 mais ça ne vous concerne moins dans le sens où vous avez gagné.
01:02:02 Quand on décide de ne pas voter dans l'hémicycle,
01:02:04 on revient au texte du Sénat,
01:02:05 on sait très bien qu'à la fin, on redonne la majorité à la droite.
01:02:09 Après, on peut le faire, ils l'ont fait, mais qu'ils l'assument.
01:02:13 C'est assez élémentaire, effectivement, comme raisonnement.
01:02:16 C'est le gars bad, la technique parlementaire.
01:02:18 La l'opénisation, c'est un petit peu le discours habituel.
01:02:21 Ça vous concerne de voir la réaction de l'ANUPS aujourd'hui,
01:02:24 enfin de l'FI en particulier,
01:02:26 qui pousse des cris d'orfraie
01:02:28 alors qu'à l'origine, c'est quand même un peu eux qui sont derrière la manœuvre
01:02:32 et que donc ça se retourne contre eux.
01:02:34 Quand j'écoute des personnalités de gauche,
01:02:36 j'ai tendance à être plutôt à droite,
01:02:38 et quand j'écoute des personnalités de droite,
01:02:39 j'ai tendance à être plutôt à gauche.
01:02:40 Donc c'est un peu compliqué, mais ce que vient de dire...
01:02:42 Vous allez finir d'acronymer.
01:02:43 C'est en même temps machionniste.
01:02:44 Je pense que vous êtes convaincu.
01:02:45 Ils ont reconnu vous, peut-être, au moment du décon.
01:02:47 Sur la question de l'immigration,
01:02:49 je pense qu'effectivement, pour le pratiquer au quotidien,
01:02:51 ça pouvait se faire.
01:02:52 C'est-à-dire qu'on a un vrai problème avec, effectivement,
01:02:55 les délinquants étrangers.
01:02:56 Et l'abrogation de l'article 611-3
01:02:58 était fondamentalement une bonne idée.
01:03:00 Les juges le disent, les avocats aussi.
01:03:02 Donc là-dessus, le faire, c'est évidemment une bonne chose.
01:03:05 Le problème, c'est que, contrairement à ce qu'a dit le député,
01:03:07 ça concerne en réalité très peu de personnes.
01:03:09 Et le vrai débat, le vrai sujet,
01:03:11 c'était sur les 700 000 et les 800 000 personnes.
01:03:13 4 000 personnes.
01:03:14 Le débat, c'est 800 000 personnes
01:03:16 qui sont établies de manière irrégulière sur le territoire.
01:03:18 Et qu'est-ce qu'on fait avec eux ?
01:03:19 Avec ce nouvel article...
01:03:20 Mais 4 000, c'est ceux qui commettent des crimes.
01:03:21 Bien sûr, non, non.
01:03:22 C'est ce qu'on ne peut pas faire aujourd'hui.
01:03:23 J'entends.
01:03:24 Mais c'est important, 4 000 personnes en France
01:03:25 qui commettent des crimes, des décisions irrécidibles
01:03:26 et qu'on n'arrive pas à renvoyer chez eux.
01:03:27 Il y a quand même quelque chose que vous oubliez aussi,
01:03:28 c'est que ce n'est pas le ministre de l'Intérieur à un niveau
01:03:30 qui prône les décisions.
01:03:31 C'est un juge des libertés et des détentions, d'ailleurs,
01:03:32 qui décide de les expulser ou pas.
01:03:33 C'est bien le problème.
01:03:34 Il faut quand même comprendre.
01:03:35 C'est la nécessité de la réforme constitutionnelle.
01:03:37 Après, si vous remettez en cause l'indépendance des magistrats en France,
01:03:40 c'est difficile de m'exprimer sur ce plateau, mais c'est quand même la démocratie.
01:03:44 Le principe, c'est que c'est un juge, effectivement,
01:03:45 qui prend des décisions judiciaires.
01:03:46 Et puis, ce n'est pas le seul obstacle.
01:03:47 Il y a la délivrance des visas consulaires aussi.
01:03:49 Rien n'est à jour de ce point de vue.
01:03:50 Il y a 12 voies de recours.
01:03:52 12 voies de recours.
01:03:53 Vous imaginez, on va réduire à 3 avec ce projet de loi-là.
01:03:56 Ça va quand même limiter les possibilités d'aller faire des recours
01:03:58 et de prolonger encore.
01:03:59 Et les subventions aux associations aussi.
01:04:00 La vraie question, c'est comment on met en œuvre les décisions après,
01:04:03 ou de justice, les décisions de justice, ou les OQTF.
01:04:06 C'est ça le problème.
01:04:07 On peut voter toutes les lois que l'on veut,
01:04:09 mais si derrière elles ne sont pas applicables...
01:04:11 C'est la raison pour laquelle, effectivement,
01:04:12 parce qu'on a un problème qui est très questionné,
01:04:15 c'est que les gens ne vont pas s'en sortir.
01:04:16 Allez-y, maître.
01:04:17 Pourquoi elles ne sont pas applicables ?
01:04:18 Pour une seule raison.
01:04:19 On demande au préfet d'appliquer des circulaires.
01:04:21 Donc, quand le préfet doit appliquer une circulaire,
01:04:23 puisqu'il n'a aucune obligation de le faire,
01:04:25 eh bien, il ne sait pas quoi faire.
01:04:26 Et pour les 800, les 900, les 1 million de personnes
01:04:29 qui sont établies de manière irrégulière,
01:04:30 la seule manière pour eux de solliciter un titre de séjour,
01:04:32 c'est de faire appliquer une circulaire.
01:04:34 Il n'y a pas que la question de la circulaire.
01:04:36 Il n'y a que comme ça qu'on peut se régulariser en France.
01:04:38 Il y a des traités internationaux,
01:04:39 notamment le rôle de la Convention européenne des droits de l'homme.
01:04:42 C'est la CEDH, c'est l'article 8, ça n'a rien à voir.
01:04:44 Ça, c'est dans le cas d'une expulsion.
01:04:46 Ce que vous voulez dire, c'est qu'en gros,
01:04:47 quand on veut expulser quelqu'un...
01:04:48 Je vais répondre là-dessus.
01:04:49 Je ne sais pas ce que vous voulez dire.
01:04:50 On va terminer, alors, dans ce cas.
01:04:51 Ce que vous allez dire, c'est qu'on ne peut pas l'expulser
01:04:52 parce que leurs attaches familiales sont telles.
01:04:53 Le 7 décembre dernier, un arrêté d'expulsion
01:04:57 pris par le ministre de l'Intérieur a été annulé.
01:05:00 Et d'ailleurs, nous devons aller rechercher cet Ouzbek en Ouzbékistan
01:05:03 au frais du contribuable.
01:05:04 Il est où, là, pour l'instant ?
01:05:05 Il était encore en Ouzbékistan.
01:05:06 Merci.
01:05:07 Oui, mais donc, ça veut dire qu'aujourd'hui,
01:05:08 on a un vrai problème avec l'application des traités internationaux.
01:05:11 Mais elle est où, là, pour l'instant ?
01:05:12 Raison pour laquelle il faut véritablement mettre en place
01:05:14 une réforme constitutionnelle,
01:05:15 de manière à ce que l'on reprenne la main
01:05:17 sur, justement, l'ensemble de ces traités internationaux
01:05:19 qui nous obligent à affaiblir la France,
01:05:21 au sein même de notre territoire.
01:05:23 Alors, je vous propose d'écouter une autre question.
01:05:25 Ah, pas du tout.
01:05:26 Et maintenant, merci, merci, merci, André Chassaigne
01:05:29 pour l'Europe communiste.
01:05:31 C'est parti.
01:05:32 Le projet inédit du projet de loi sur l'immigration,
01:05:35 vous êtes sur le point de commettre l'irréparable.
01:05:38 Depuis plusieurs jours,
01:05:40 les pires tractations politiciennes ont lieu
01:05:43 dans la huître-clos de Matignon et de l'Elysée
01:05:46 au mépris de la séparation des pouvoirs.
01:05:49 Vous instrumentalisez la CMP
01:05:53 pour contourner le Parlement et conclure coûte que coûte
01:05:56 avec la droite LR alignée sur les positions
01:05:59 du Rassemblement national.
01:06:01 Madame la Première ministre,
01:06:04 mesurez bien votre responsabilité historique.
01:06:08 L'élection du président Macron
01:06:10 devait nous prémunir des pires avanies
01:06:14 du programme de l'extrême droite.
01:06:16 Aujourd'hui, vous êtes devenu le marchepied.
01:06:20 Comment pouvez-vous ainsi céder sur nos valeurs,
01:06:25 sur des questions aussi essentielles
01:06:28 que l'aide médicale d'Etat, le droit du sol,
01:06:31 le droit aux prestations sociales, la déchéance de nationalité ?
01:06:35 Mes chers collègues de la majorité,
01:06:38 la seule position juste, c'est de tenir bon
01:06:41 sur le respect des droits fondamentaux,
01:06:43 c'est de refuser toute disposition discriminatoire.
01:06:47 Mes chers collègues, ne succombez pas aux fantasmes
01:06:51 véhiculés par l'extrême droite,
01:06:53 qui se délecte aujourd'hui de remporter
01:06:57 une victoire idéologique majeure.
01:06:59 Mes chers collègues, je vous le dis solennellement,
01:07:04 vous allez écrire ce soir une page de notre histoire,
01:07:09 l'histoire d'un pays qui, en ce 19 décembre,
01:07:12 renoncerait à ses valeurs humanistes.
01:07:15 Madame la Première ministre, mes chers collègues,
01:07:19 il est encore temps de vous ressaisir.
01:07:22 N'ajoutez pas le déshonneur à la compromission.
01:07:25 Ne laissez pas ce texte de la honte fracturer de manière durable
01:07:31 notre République et renier les valeurs humanistes de notre pays.
01:07:35 - Richard Ferrand: La parole est à madame la Premier ministre.
01:07:42 - Marie-Hélène Fesneau-Delapont-Durand.
01:07:44 - Marie-Hélène Fesneau-Delapont-Durand.
01:07:46 - Marie-Hélène Fesneau-Delapont-Durand.
01:07:48 - La parole est à madame la Première ministre.
01:07:50 - Marie-Hélène Fesneau-Delapont-Durand.
01:07:52 - La parole est à madame la Première ministre.
01:07:54 - Marie-Hélène Fesneau-Delapont-Durand.
01:07:56 - La parole est à madame la Première ministre.
01:07:58 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:00 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:02 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:04 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:06 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:08 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:10 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:12 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:14 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:16 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:18 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:20 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:22 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:24 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:26 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:28 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:30 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:32 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:34 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:36 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:38 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:40 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:42 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:44 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:46 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:48 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:50 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:52 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:54 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:56 - La parole est à madame la Première ministre.
01:08:58 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:00 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:02 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:04 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:06 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:08 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:10 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:12 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:14 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:16 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:18 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:20 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:22 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:24 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:26 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:28 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:30 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:32 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:34 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:36 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:38 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:40 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:42 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:44 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:46 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:48 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:50 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:52 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:54 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:56 - La parole est à madame la Première ministre.
01:09:58 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:00 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:02 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:04 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:06 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:08 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:10 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:12 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:14 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:16 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:18 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:20 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:22 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:24 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:26 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:28 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:30 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:32 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:34 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:36 - La parole est à madame la Première ministre.
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01:10:40 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:42 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:44 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:46 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:48 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:50 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:52 - La parole est à madame la Première ministre.
01:10:54 - La parole est à madame la Première ministre.
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01:10:58 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:00 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:02 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:04 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:06 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:08 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:10 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:12 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:14 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:16 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:18 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:20 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:22 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:24 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:26 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:28 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:30 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:32 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:34 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:36 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:38 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:40 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:42 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:44 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:46 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:48 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:50 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:52 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:54 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:56 - La parole est à madame la Première ministre.
01:11:58 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:00 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:02 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:04 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:06 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:08 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:10 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:12 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:14 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:16 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:18 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:20 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:22 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:24 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:26 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:28 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:30 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:32 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:34 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:36 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:38 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:40 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:42 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:44 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:46 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:48 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:50 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:52 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:54 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:56 - La parole est à madame la Première ministre.
01:12:58 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:00 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:02 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:04 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:06 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:08 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:10 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:12 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:14 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:16 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:18 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:20 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:22 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:24 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:26 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:28 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:30 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:32 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:34 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:36 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:38 - La parole est à madame la Première ministre.
01:13:40 - C'est juste d'entendre quelque chose,
01:13:42 que ce débat sur l'immigration a été préempté
01:13:44 par l'extrême droite pendant 40 ans dans notre pays.
01:13:46 - Il dit la droite.
01:13:48 - Non, il y a une démission...
01:13:50 - De la droite et de la gauche.
01:13:52 - Il y a une démission des politiques
01:13:54 qui a effectivement fait surfer
01:13:56 extrême gauche et extrême droite.
01:13:58 - Pendant 40 ans, la droite et la gauche
01:14:00 ont laissé le Front National
01:14:02 puis l'Assemblée nationale préempter le débat.
01:14:04 Là, on a un texte
01:14:06 qui essaie d'avoir une politique migratoire.
01:14:08 - De droite.
01:14:10 - Affirmé. En reprenant
01:14:12 certaines revendications de l'extrême droite
01:14:14 historiques, mais affirmées.
01:14:16 - Non, qui étaient celles de Charles Pascot
01:14:18 et Pierre Bénard.
01:14:20 - Vous n'alliez pas au débat sur la pensée...
01:14:22 - Je finis.
01:14:24 - Il faut aller au débat sur la question
01:14:26 des indifférences entre Français et étrangers.
01:14:28 - Pour des militants de gauche
01:14:30 ou des acteurs de gauche,
01:14:32 le moment est douloureux.
01:14:34 - Si on remonte à Georges Marchais
01:14:36 et les communistes,
01:14:38 ce discours anti-immigration, il était tenu
01:14:40 par les communistes en années 80.
01:14:42 - Quand Aivry s'est allé
01:14:44 avec le bulldozer casser
01:14:46 les foyers de sonac au train,
01:14:48 on l'a entendu.
01:14:50 - C'est passionnel, mais il y a une histoire
01:14:52 de négation de la réalité du témeur.
01:14:54 - L'extrême droite l'avait préemptée
01:14:56 et empêchée d'avoir un débat "serein"
01:14:58 sur ce sujet-là.
01:15:00 - Alexis Isard, qui essaie de se frayer un chemin
01:15:02 dans cette discussion,
01:15:04 on vous reproche de prendre
01:15:06 communément, en commun,
01:15:08 collectivement, des décisions.
01:15:10 Parce qu'il y a eu un certain nombre de renoncements
01:15:12 depuis plusieurs années, forcément vous allez être assimilé
01:15:14 à ceux qui ont plaidé pour tout ça.
01:15:16 - On est aux responsabilités, on prend nos responsabilités.
01:15:18 - Vous écoutez les Français aujourd'hui ?
01:15:20 - J'apprécie de voir que les LR
01:15:22 revendiquent que c'est leur projet.
01:15:24 Très bien. Lorsque c'était
01:15:26 le projet de loi sur les retraites, c'était aussi votre projet.
01:15:28 Vous ne le revendiquiez pas, vous ne vouliez pas le voter.
01:15:30 - Non, ce n'est pas vrai.
01:15:32 - Vous dites que c'est le RN qui a fait ce texte-là.
01:15:34 Moi, ça me fait sourire, parce qu'ils ont
01:15:36 travaillé à quel moment le RN au Sénat ?
01:15:38 Non, ils n'ont pas voté le texte,
01:15:40 les quelques sénateurs.
01:15:42 Les quelques sénateurs du Sénat n'ont pas voté le texte.
01:15:44 Les quelques sénateurs du Sénat n'ont pas voté le texte.
01:15:46 C'est-à-dire que c'est un texte qui a été fait par les LR,
01:15:48 les unions centristes, sur la base du gouvernement.
01:15:50 On parle donc des députés du RN
01:15:52 qui ont fait le texte ? Pas du tout. Ils ont voté le projet,
01:15:54 donc ils ont fait en sorte qu'on ne puisse pas débattre dessus.
01:15:56 Et là, vous êtes en train de me dire que ce texte-là, c'est le texte du RN, alors que le RN...
01:16:00 - Non, parle pas de vous !
01:16:02 - Le travail conjoint des députés LR,
01:16:04 les Républicains, et des sénateurs, les Républicains,
01:16:06 ne dites pas n'importe quoi.
01:16:08 - Alexis Tordeau, que vous soyez magnifique,
01:16:10 à travers cette question profonde, la France est-elle en train de renoncer,
01:16:12 comme le disait André Chassol, il y a un instant,
01:16:14 à ses valeurs humanistes fondamentales ?
01:16:16 Est-ce que vous allez aussi loin que lui dans le constat ?
01:16:18 - Pardonnez-moi, mais j'ai du mal
01:16:20 à prendre cela avec sérieux.
01:16:22 On gagnerait peut-être à traiter cela
01:16:24 avec un certain flingue,
01:16:26 et se rendre compte que la grande majorité des dispositions
01:16:28 qui sont évoquées,
01:16:30 soit elles seront censurées par le Conseil Constitutionnel,
01:16:32 mais c'est la vérité !
01:16:34 - Pourquoi on dit ça ? Quels sont vos éléments juridiques ?
01:16:36 - Mais simplement, pardonnez-moi,
01:16:38 je veux juste me permettre de finir.
01:16:40 - Vous avez parlé un certain temps, on va le laisser...
01:16:42 - C'est compliqué, c'est de primer aussi avec une députée,
01:16:44 première question sur l'AME. Au début, vous en parliez
01:16:46 dans ce texte-là, puis vous vous êtes rendu compte que c'est...
01:16:48 - Il est extrait. - Si je peux me permettre de finir.
01:16:50 Vous en avez parlé au début, puis finalement, vous vous êtes rendu compte
01:16:52 que ça ne rentrait pas dans un projet de loi sur l'immigration,
01:16:54 et vous avez dit "ok, très bien, on l'écarte,
01:16:56 on le fera en janvier parce qu'on s'est rendu compte que c'est
01:16:58 des dispositions de santé publique." - Ok, ça c'est à part.
01:17:00 - Premier élément. Ensuite, les APL.
01:17:02 Vous vous rendrez très rapidement ce que vous voulez faire concernant
01:17:04 les étudiants, parce que je crois que le député l'a confirmé aujourd'hui,
01:17:06 donc la caution et le conditionnement
01:17:08 des 50 résidences sera aussi
01:17:10 censurée par le Conseil Constitutionnel.
01:17:12 Vous voulez parler de la DRC ? - Il n'y a pas besoin de parler de ça.
01:17:14 - On verra là-dessus,
01:17:16 mais l'article 1 de la DDH, je crois quand même qu'il rappelle l'égalité
01:17:18 entre, simplement...
01:17:20 C'est simple, je crois que c'est la même position d'ailleurs.
01:17:22 - On va garder ça en tête dans les prochains jours.
01:17:24 - Et sur quelle base ? Est-ce que vous pouviez simplement
01:17:26 nous dire sur quelle base le Conseil Constitutionnel
01:17:28 censurerait toutes ces mesures dont vous parliez à priori ?
01:17:30 - Très simplement, l'article 1 de la DDH
01:17:32 sur l'égalité entre l'étudiant étranger
01:17:34 par exemple et l'étudiant français. Simplement.
01:17:36 C'est simplement une grosse structure d'égalité,
01:17:38 donc je veux bien vous passer la justice.
01:17:40 - Il y a un arrêt européen de 2014 qui dit que chaque pays
01:17:42 nationalement peut...
01:17:44 - Un arrêt européen ?
01:17:46 - Ah oui, oui, un arrêt, une décision de justice,
01:17:48 d'Ano précisément, D-A-N-O, de 2014,
01:17:50 qui dit qu'au niveau européen...
01:17:52 - On parle de Conseil Constitutionnel, on parle de la Constitution,
01:17:54 vous confondez le droit interne et le droit européen !
01:17:56 - Non, c'est vous qui confondez, pardon.
01:17:58 - Le juste constitutionnel...
01:18:00 - On parle d'un texte européen, elle vient de parler de la Constitution.
01:18:02 - Le juste constitutionnel...
01:18:04 - Je vous expliquais, le droit interne, le droit européen.
01:18:06 - Il y a un vice qui est censuré.
01:18:08 - Là, je vous parle du censure par le Conseil Constitutionnel.
01:18:10 - Le procès qui doit, pardon, faire la soumission
01:18:12 de la majorité.
01:18:14 - C'est inaudible, vous êtes juriste,
01:18:16 vous invoquez les bases constitutionnelles
01:18:18 que vous maîtrisez manifestement.
01:18:20 - L'article 1 de la DDSG, c'est la base...
01:18:22 - Le juste constitutionnel aussi opère
01:18:24 un contrôle de conventionnalité
01:18:26 au regard aussi du CNN.
01:18:28 - C'est possible qu'il y ait une censure,
01:18:30 on verra bien.
01:18:32 - Alex Sizar, sans interruption, s'il vous plaît.
01:18:34 - Il existait effectivement des dispositifs qui étaient
01:18:36 vraiment anti-constitutionnels, contre la Constitution.
01:18:38 Le travail de la CMP a été justement
01:18:40 de malgré tout...
01:18:42 - Sur l'IME, d'avoir des engagements du gouvernement.
01:18:44 - On verra ce qu'il en sort. Moi, de ce que j'ai entendu,
01:18:46 effectivement, j'ai pas le texte.
01:18:48 - Le débat normalement devrait passer le Conseil Constitutionnel,
01:18:50 mais on verra ce qui arrivera.
01:18:52 - Sur la question des métiers d'intention,
01:18:54 vous avez absolument pas écouté les préfectures
01:18:56 qui vous disaient "clarifiez le débat".
01:18:58 - Il faut s'arroger les services de monsieur au gouvernement,
01:19:00 parce qu'a priori, il a l'air d'avoir beaucoup
01:19:02 d'informations constitutionnelles.
01:19:04 - Mais pour le coup, j'ai été avocat de la préfecture,
01:19:06 et ce que vous demandez les préfets, c'est d'avoir en fait
01:19:08 ce point-là. Vous dire "on n'en peut plus d'une circulaire,
01:19:10 dites-nous quand est-ce qu'on doit régulariser,
01:19:12 quand est-ce qu'on doit pas le faire".
01:19:14 Si je peux me permettre de finir, je vous ai pas coupé,
01:19:16 si je peux me permettre de finir, soit effectivement,
01:19:18 on estime "menace à l'ordre public, il ne remplit pas
01:19:20 les conditions, on donne pas titre de séjour",
01:19:22 voire on éloigne... - C'est le texte du Sénat,
01:19:24 mais est-ce que vous avez lu le texte du Sénat ?
01:19:26 - Mais pas du tout, parce que vous êtes resté sur l'application d'une circulaire,
01:19:28 vous avez finalement aucune prérogative.
01:19:30 - Mais bien sûr que oui, c'est précisément...
01:19:32 - C'est la version du Sénat, on la part.
01:19:34 - Non mais pardonne-moi.
01:19:36 - C'est la version du Sénat, l'article 4 bis qui a été fait.
01:19:38 - Là vous êtes en train de vous écharper dans le vide,
01:19:40 on n'a pas un texte. - Si je peux me permettre,
01:19:42 - L'article 4 bis, c'est "votez tête de...".
01:19:44 - Je me suis pas déplié, je lui ai posé la question à tous les deux.
01:19:46 Je lui ai posé la question à tous les deux.
01:19:48 Qu'est-ce que va contenir du coup ce texte-là ?
01:19:50 Est-ce que ça va être une possibilité pour le préfet,
01:19:52 ou ça va être une obligation si effectivement je travaille dans un métier d'intention ?
01:19:54 - Est-ce que vous connaissez le texte ? - Ça veut rien dire,
01:19:56 - Est-ce que c'est une demande de régularisation,
01:19:58 - Est-ce que c'est un titre de séjour de plein droit, ou est-ce que c'est une circulaire ?
01:20:00 - C'est une demande de régularisation,
01:20:02 - C'est pas clair, je peux pas répondre à la question, parce que je suis juriste.
01:20:04 - Avec autorisation et validation très précises par le corps préfectoire.
01:20:06 - J'ai pas compris. - Donc c'est une circulaire.
01:20:08 - C'est une circulaire ou un texte de loi ? Plein droit ou une possibilité ?
01:20:10 - C'est un texte de loi, puisqu'on parle d'un texte de loi en termes expérimentaux.
01:20:12 - Donc c'est une obligation, ça veut dire que si j'ai
01:20:14 - Si je paye 3 ans de présence, je pourrais avoir un titre de séjour de plein droit ?
01:20:16 - Après avoir regardé un certain nombre de dispositifs...
01:20:18 - J'ai pas compris, madame la députée,
01:20:20 - Est-ce que vous pouvez me répondre sur ce point ?
01:20:22 - Vous me laissez pas terminer. - Est-ce que c'est un titre de séjour de plein droit,
01:20:24 - Est-ce que vous pouvez juste regarder l'ensemble des conditions
01:20:26 - qui ont été énumérées dans le texte du Sénat ?
01:20:28 - Vous me répondez pas à ma question. - Il y a un certain nombre de préconisations,
01:20:30 - Notamment le fait, effectivement, de ne pas...
01:20:32 - Les préfets le sauront pas, ça sera pas efficace.
01:20:34 - ...créer un désordre public.
01:20:36 - Le fait d'avoir un casier judiciaire vierge
01:20:38 - que nous avons exigé, de manière à ce que le corps...
01:20:40 - Je suis d'accord avec vous sur la menace d'un public.
01:20:42 - Je peux reposer la question de ma part ?
01:20:44 - Non mais il vous dit que c'est encore plus opaque que ce qu'il y avait avant.
01:20:46 - Merci. Pourquoi je dis ça ?
01:20:48 - Parce que pour l'instant, vous avez une circulaire qui s'applique.
01:20:50 - Si j'ai 24 fiches de paye et 3 ans de présence,
01:20:52 - le préfet a le choix. Je régularise ou pas ?
01:20:54 - Ce qu'on vous demandait, c'était de nous dire,
01:20:56 - dites-nous quand est-ce que je dois le faire ou pas ?
01:20:58 - Vous êtes pas préfet. - Mais non, mais moi je suis spécialisé
01:21:00 - dans la matière, donc en fait je me mets aussi à leur place,
01:21:02 - parce que c'est un petit milieu, les magistrats le demandent,
01:21:04 - les préfets aussi, et pour que ça clarifie la position de tout le monde,
01:21:06 - parce que moi aussi j'ai besoin de savoir pour mes clients,
01:21:08 - et d'une manière générale, on a vocation à ce droit des étrangers,
01:21:10 - il devait être efficace. - Vous avez eu des décrets d'application
01:21:12 - après le vote du loi. - Mais pour l'instant, la circulaire le va,
01:21:14 - on est d'accord qu'elle est très compliquée à appliquer.
01:21:16 - Ce que vous nous dites, c'est qu'il y aura moins de subjectivité,
01:21:18 - normalement, et plus d'objectivité.
01:21:20 - J'aimerais savoir du coup, qu'est-ce qu'on va faire ?
01:21:22 - Est-ce que ça va être obligatoire, ou ça va être une possibilité, une faculté de régularisation ?
01:21:26 - Est-ce que ça reste à leur discrétion ? - Ça reste totalement, et c'est ce que nous avons dit.
01:21:30 - Donc rien ne change ? Vous n'avez rien changé dans la circulaire actuelle ?
01:21:32 - Non, ce n'est pas vrai. - Donc vous n'avez rien fait ?
01:21:34 - Ce n'est pas vrai, puisque nous avons notamment demandé
01:21:36 - l'exigence d'un casier judiciaire.
01:21:38 - Alors, je vous remercie, merci.
01:21:40 - Ce n'est pas vrai, vous m'en avez plus.
01:21:42 - Allez, on retourne à l'Assemblée. Écoutez Marine Le Pen, s'il vous plaît, s'il vous plaît.
01:21:44 - Deux secondes.
01:21:46 - C'est absolument la fin qui justifie les moyens.
01:21:48 - Regardez ce qui est adopté par le Sénat.
01:21:50 - Mais une affaire publique, ça empêche tous les types de séjour.
01:21:52 - On n'entend pas, on n'entend rien.
01:21:54 - Le casier judiciaire vient.
01:21:56 - ... de petites mesures administratives qui allaient plutôt dans le bon sens,
01:22:00 mais qu'il y avait de l'autre côté une filière d'immigration nouvelle,
01:22:08 créée avec la régularisation automatique des clandestins qui travaillent.
01:22:14 Ça n'est plus le cas.
01:22:16 Et par conséquent, on a assisté avec cette CMP, et grâce au vote de la motion de rejet à laquelle nous avons participé,
01:22:26 à un durcissement de la loi de M. Darmanin, qui n'est pas évidemment suffisante, c'est le moins qu'on puisse dire.
01:22:36 Il y a encore beaucoup à faire, mais sous la pression, je crois, de l'électorat du Rassemblement national,
01:22:42 cette loi devient une loi de durcissement des conditions de l'immigration.
01:22:50 Nous allons donc voter ce texte tel qu'il ressort de la commission mixte paritaire.
01:23:00 Je remercie d'ailleurs Edwige Diaz et Johan Gillet du travail qu'ils ont pu effectuer.
01:23:10 Maintenant, je tiens à dire que c'est un tout petit pas.
01:23:16 Il y a encore beaucoup à faire, il faut maintenir la pression.
01:23:22 En réalité, le problème de l'immigration est si grave aujourd'hui qu'il ne sera pas réglé sans un référendum constitutionnel.
01:23:28 On peut tout de même se réjouir d'une avancée idéologique, d'une victoire même idéologique du Rassemblement national,
01:23:35 puisque est inscrite maintenant dans cette loi la priorité nationale,
01:23:41 c'est-à-dire l'avantage donné aux Français par rapport aux étrangers présents sur notre territoire
01:23:51 dans l'accès à un certain nombre de prestations sociales qui sont aujourd'hui soumises pour les étrangers
01:23:58 à des conditions certes pas assez sévères à notre goût, mais sur le principe, je crois que c'est une grande victoire idéologique de notre mouvement.
01:24:08 Est-ce que vous confirmez que vous députiez votre goût ? Est-ce que c'est une manière aussi d'embarrasser le gouvernement avec des votants du Rassemblement national ?
01:24:15 Non, mon objectif dans la vie n'est pas d'embarrasser le gouvernement, il s'embarrasse déjà très bien tout seul, il faut bien le dire,
01:24:22 ainsi que la gauche qui vient d'opérer un suicide en direct, puisqu'ils ont contribué, je les en remercie d'ailleurs,
01:24:32 à permettre que cette loi qui, encore une fois, prévoyait au départ une nouvelle filière d'immigration massive,
01:24:39 termine en une loi qui durcit, certes un peu, un petit pas, mais un peu tout de même, les conditions d'immigration dans notre pays.
01:24:52 Pour une fois que la gauche est utile à quelque chose.
01:24:56 Est-ce que c'est d'accord au final, LRRL, c'est le moment du début d'une alliance peut-être entre la droite et une partie de la droite externe ?
01:25:04 Non mais je ne réfléchis pas en termes d'alliance, moi je réfléchis en termes d'intérêt des Français et de la France.
01:25:10 Quel est l'intérêt de la France et des Français ? C'est la seule chose qui m'intéresse, et c'est la seule chose que je regarde.
01:25:18 Aujourd'hui, encore une fois, compte tenu de la nouvelle rédaction de l'article 4 bis, compte tenu de l'émergence de la priorité nationale,
01:25:29 cette loi qui ne mérite ni un excès d'éloge, ni un excès d'opprobre, peut en l'état être votée par le Rassemblement National,
01:25:39 qui encore une fois reste tout à fait droit dans les convictions qui sont les siennes et dans la défense de l'intérêt de nos compatriotes.
01:25:48 Est-ce que Emmanuel Macron a changé d'avis ? Est-ce que vous pensez que Gérald Darmanin a changé d'avis sur l'immigration ?
01:25:52 Alors la question qu'il faut poser, c'est est-ce que je pense que Gérald Darmanin et Emmanuel Macron ont jamais eu le moindre avis sur l'immigration ?
01:25:59 Et la réponse est non.
01:26:01 Est-ce qu'il faut changer de braquet ?
01:26:03 C'est-à-dire que quand on n'a pas d'avis, on peut assez facilement changer de braquet.
01:26:06 C'est-à-dire que toujours, c'est le contraire de l'intérêt du Rassemblement National ?
01:26:11 Non, car le Rassemblement National ferait beaucoup mieux, beaucoup plus, et de manière beaucoup plus efficace.
01:26:17 Mais comme j'ai eu l'occasion de le dire à mes députés ce matin, lorsque vous voulez aller de Paris à Brest et que vous êtes au péage de Jouy-en-Josas,
01:26:26 c'est qu'a priori, vous êtes sur la bonne route, mais il reste encore beaucoup de route à faire.
01:26:32 Est-ce que vous espérez qu'aujourd'hui, la majorité apparaît sur les sites du Rassemblement National ?
01:26:36 En tout cas, sur le concept de priorité nationale, il y a incontestablement, encore une fois, une victoire de nos idées.
01:26:46 Et je ne vois pas comment demain, les élus de la majorité et le président de la République en tête
01:26:54 pourra venir nous reprocher de défendre la priorité nationale, puisqu'ils intègrent l'idée qu'elle peut être appliquée, encore une fois,
01:27:05 ils l'appliquent à minima, mais sur le principe, ce concept est validé, et évidemment, je ne peux que m'en réjouir.
01:27:14 Merci beaucoup.
01:27:16 Alors, plusieurs choses, évidemment, à tirer de ce que dit Marine Le Pen à l'instant, en direct de l'Assemblée Nationale.
01:27:27 Ce qu'on comprend à demi-mot, c'est qu'elle se félicite de l'obtention de ce texte, sachant qu'un accord,
01:27:33 entre-temps, pendant qu'on l'écoutait parler, a été conclu, on vient de l'apprendre, vous voyez s'afficher sur votre écran,
01:27:37 et on ira voir ce que ça comporte dans un instant avec nos équipes sur place.
01:27:40 Cet accord, eh bien, il n'est pas pour lui déplaire, et donc, en tout état de cause, François Pompili, ce qu'on comprend, c'est qu'elle va voter.
01:27:46 Elle a dit "nos thèses ont été reprises par les autres, nous on le dit depuis des années, la préférence nationale, etc.
01:27:52 donc il n'y a aucune raison qu'on ne vote pas ce texte, puisque ce sont nos idées, et pour les élus de la majorité, c'est terrible,
01:27:58 parce qu'ils devront voter un texte avec Marine Le Pen, selon elle, sur les thèses du Rassemblement National.
01:28:05 Alors, je vous propose d'aller écouter Boris Vallaud également pour une réaction.
01:28:08 Notamment la préférence nationale dans son texte, et en définitive, voter favorablement cette loi sur l'immigration.
01:28:17 C'est un grand moment de déshonneur pour le gouvernement, un grand moment de déshonneur pour ceux qui représentaient cette majorité dans cette commission mixte paritaire.
01:28:26 Maintenant, il s'agit de savoir s'ils demeurent dans cette majorité des femmes et des hommes,
01:28:33 qui se souviennent qu'en 2017 et en 2022, nos voix se sont mêlées aux leurs pour faire obstacle à l'extrême droite, à Marine Le Pen et à ses thèses.
01:28:43 A force de souffler dans le sens d'un vent mauvais, eh bien ils mettent le feu à leurs principes.
01:28:50 Ils se sont aventurés sur des terres qui n'étaient pas les leurs, et tout cela se retourne contre eux.
01:28:55 C'est une honte absolue, et j'espère qu'il y aura dans les rangs de la majorité des femmes et des hommes de courage et de principe pour refuser cette compromission.
01:29:05 Écoutez que chacun, à l'heure où nous nous parlons, prenne ses responsabilités.
01:29:13 Nous nous sommes à toute force opposés aux dérives de ce texte.
01:29:18 Depuis déjà des mois, le gouvernement, le ministre de l'Intérieur, a entamé des discussions exclusives avec la droite,
01:29:25 qui s'est abandonnée aux thèses de l'extrême droite, oubliant sa boussole républicaine.
01:29:30 Il a introduit le texte au Sénat. Il a accepté le texte que vous savez, auprès des discussions qui ont été houleuses et transgressives.
01:29:40 Personne n'était obligé de se donner comme ça aux républicains et à l'extrême droite.
01:29:45 Ils n'ont fait que les femmes et les hommes qui désapprouvent et qui pensent à l'avenir, à un avenir digne et républicain, conforme à la France dans son histoire, l'expriment avec netteté.
01:29:56 Est-ce que l'adoption de la motion de projet était une erreur rétrospectivement ?
01:30:00 Je crois que ce n'était pas une erreur. Parce que, comme je l'ai dit, nous sommes dans un chemin long d'une compromission de ce gouvernement avec la droite, qui n'a de républicaine que le nom.
01:30:08 Nous aurions eu 15 jours de débats abjects, de surenchères entre la droite et l'extrême droite.
01:30:13 Nous n'aurions pas eu de majorité au terme de ces 15 jours. Et nous aurions eu une CMP qui se serait déroulée dans les mêmes termes. Dans les mêmes termes, je le dis, et peut-être pire encore.
01:30:24 En réalité, rien n'oblige la majorité, rien n'oblige le gouvernement à tout céder et au déshonneur.
01:30:31 Eh bien, aujourd'hui, nous en sommes là. C'est leur responsabilité, leur responsabilité exclusive, leur responsabilité éminente devant l'histoire.
01:30:41 Très bien.
01:30:44 D'abord, nous avons été de ceux qui, jusqu'au bout, jusqu'à quelques heures avant la motion de rejet, avons tenté de discuter avec le ministre de l'Intérieur pour trouver des solutions et permettre la régularisation de plein droit des travailleurs sans papier et améliorer ce texte.
01:31:03 Jamais, jamais le gouvernement n'a voulu entendre du côté des groupes de gauche pour pouvoir améliorer ce texte. Et nous le regrettons. Nous avons été plusieurs ici à avoir pesé de tout notre poids pour obtenir cette avancée.
01:31:16 Ils ont préféré discuter avec la droite et l'extrême droite. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, on se retrouve avec un texte qui est directement inspiré du tract du Rassemblement national sur l'immigration, contre l'immigration.
01:31:30 Ce sont les propositions du Rassemblement national qui sont inscrites dans ce texte. C'est vraiment une bascule dans ce quinquennat, mais c'est une bascule dans l'histoire de notre République et de ses valeurs fondamentales.
01:31:42 Nous allons avoir en France, malheureusement, un texte sur l'immigration qui sera plus dur que dans l'Italie de Giorgia Melloni. Vous vous rendez compte de ce qui est en train de se produire en France, de ce qui est en train de se produire dans l'Union européenne.
01:31:57 Donc aujourd'hui, je dirais que ce n'est pas terminé. L'Assemblée nationale a encore un rôle à jouer, puisque c'est ici que le texte serait voté. Et bien sûr, nous ferons tout pour qu'il ne le soit pas.
01:32:09 Mais c'est dans les mains des députés de la majorité que ça va se jouer, dans les mains des députés d'Horizon, du Modem, du groupe Lyot.
01:32:18 C'est eux qui, par leur poids, peuvent empêcher l'adoption de ce texte. En tout cas, à gauche, il y aura l'unanimité pour voter contre. Mais c'est entre eux que ça va se jouer, qu'on pourrait attendre ce sursaut.
01:32:29 Maintenant, la balle est dans leur camp.
01:32:31 — Il est question d'une motion de rejet à gauche. Est-ce que... — Elle a été déposée.
01:32:36 — Est-ce que, du coup, c'est légitime ou pas ? Est-ce que ça empêche pas, sur le point que vous avez de vos voeux ?
01:32:41 — Vous savez, le règlement de l'Assemblée nationale a tellement été bougé, réduisant le rôle des députés qu'aujourd'hui, on utilise tous les moyens qui sont à notre disposition.
01:32:51 La motion de rejet en est un. Et puis derrière, il y a le vote. Voilà. Donc on utilisera tous les moyens qui sont en nos mains.
01:32:59 Mais au fond, la seule possibilité, c'est que des députés de la majorité, qui se sont battus contre l'extrême-droite,
01:33:07 qui ont même fait appel à nous pour voter pour Emmanuel Macron au second tour contre Marine Le Pen,
01:33:13 aujourd'hui vont se retrouver ficelés. Et donc c'est eux qui ont les clés du résultat. Voilà.
01:33:20 — Le récidivisme de votre alliance avec Sacha Boudier, vous aviez fait ?
01:33:23 — Mais c'est la discussion que l'on a entre nous. C'est que nous avons travaillé jusqu'au bout avec des députés de la majorité.
01:33:32 J'ai tendu la main à Gérald Darmanin pour pouvoir essayer de bouger ce texte. J'ai même été accusé de ne pas me prononcer à voter contre dès le début,
01:33:41 parce que je voulais réussir à changer ce texte. Et au final, c'est eux qui ont fermé la porte, qui fait que j'ai voté cette motion de rejet,
01:33:51 parce qu'il n'y avait aucun espace de discussion. Et au final, ils décident de négocier, comme c'était écrit à l'avance,
01:33:57 négocier avec la droite et l'extrême-droite. Donc maintenant, ce sont les députés de la majorité qui se disent progressistes
01:34:04 qui vont devoir faire en sorte que ce texte ne passe pas. La balle est dans leur camp. Merci.
01:34:10 — Merci.
01:34:16 — Et voilà un séisme, hein, suçu à l'Assemblée nationale. On voit bien qu'à gauche, on a compris ce qui était en train de se jouer,
01:34:23 surtout qu'on a bien compris que Marine Le Pen avait engrangé, observé ce qui se jouait. Et maintenant, ils vont voter.
01:34:31 — C'est très fort, ça. Marine Le Pen, elle regarde le match sans dire quelle équipe elle soutient depuis le début.
01:34:35 — C'est le jeu. Alors on va écouter quand même Éric Ciotti. Voilà.
01:34:39 — Moi, je trouve même depuis des années, ce texte tel que nous l'avions déposé au niveau de l'Assemblée nationale et au niveau du Sénat
01:34:48 au printemps dernier est le fruit d'un long travail porté par les Républicains. Nous avons mis un échec ici même en votant la motion de rejet.
01:34:58 C'était un choix que nous avons porté avec notre groupe derrière Olivier Marlex. Nous avons mis un échec, un texte qui était impuissant et inutile,
01:35:08 voire qui avait des côtés dangereux sur la régularisation des clandestins pour promouvoir un texte responsable avec de vraies dispositions
01:35:19 qui sont de nature à infléchir la politique migratoire. Ce texte n'apportera pas tout. Nous en sommes conscients.
01:35:28 C'est pour ça que nous continuons plus que jamais à réclamer une réforme de la Constitution. Mais c'est un véritable tournant.
01:35:36 Ce que nous avons posé, notamment en matière de prestations sociales différenciées, va mettre un terme à l'appel d'air migratoire qui faisait de notre pays
01:35:46 le modèle social le plus généreux d'Europe et qui faisait donc de la France la destination privilégiée pour les migrants.
01:35:54 Ce que nous avons fait en matière de retour à la double peine constitue aussi un point particulièrement important.
01:36:03 L'instauration du délit de séjour, bref des dispositions fortes, la limitation du regroupement familial,
01:36:13 la caution pour les étudiants sont autant de mesures qui, si on les rajoute à la restriction appliquée au Code de la nationalité en matière de droit du sol,
01:36:25 notamment pour les mineurs criminels ou en termes de déchéance de la nationalité pour les assassins de policiers et de gendarmes,
01:36:33 on a des mesures fortes qu'attendaient les Français. Un nouveau chemin est ouvert. Il a été ouvert très clairement par les Républicains,
01:36:41 sans notre choix la semaine dernière. Il n'y aurait pas eu de texte aussi puissant, aussi ambitieux. Nous avions dit que nous voulions ce texte.
01:36:50 Il est là. Il sera voté très largement ce soir. C'est une avancée pour le pays et ça démontre que quand l'opposition est claire,
01:36:59 quand elle est unie, ce soir les 62 députés de notre groupe apporteront leur soutien, et bien elle fait avancer le pays.
01:37:08 C'est notre travail. Nous continuerons dans ce sens. Nous sommes au cœur des idées qu'attendent les Français,
01:37:14 des idées qui tournent autour de l'autorité et de la liberté. C'est le chemin qu'ouvrent, que portent les Républicains.
01:37:20 C'est la fusion avec le RN. C'est la fusion du RN et des LR. Est-ce que c'est la fin du Macron ?
01:37:25 C'est notre texte. Tous ceux qui se sont rangés derrière nous, c'est eux qui font un pas. Nous, nous sommes dans la cohérence de ce que nous avons toujours fait,
01:37:35 toujours dit, toujours écrit, toujours soutenu.
01:37:38 Marine Le Pen, si c'est possible, monsieur le Premier ministre.
01:37:40 Est-ce que c'est la leur fais-moi ?
01:37:44 Vous pourrez poser cette question à la majorité. Nous, nous votons en cohérence, nous l'avons toujours dit, sur un texte qui a été adopté au Sénat
01:37:55 par la majorité sénatoriale, qui a été déposé sur le bureau du Sénat et de l'Assemblée nationale par les groupes de notre famille politique,
01:38:04 par les Républicains. Et donc, nous n'avons pas à regarder ce qui se passe à côté. Nous, nous sommes cohérents avec nos valeurs, avec nos idées.
01:38:12 C'est une droite républicaine forte et nous sommes les seuls à avoir pu imposer ce texte. Aujourd'hui, ce sont les Républicains qui, grâce à leur travail, grâce à leurs idées,
01:38:24 imposent ce texte. Certains s'y rallient. Eh bien, c'est très bien.
01:38:28 Est-ce que ce texte est une aspiration du RN ?
01:38:32 Je ne regarde pas ailleurs. Je suis président d'une famille politique qui a une histoire, une grande histoire, et qui aspire à gouverner le pays
01:38:42 sur la base de propositions fortes et cohérentes. Et c'est cette route que nous suivrons et rien ne m'en détournera.
01:38:49 Monsieur le président, Olivier Bardet a dit que c'était le retour de Charles Pasquoie. Est-ce que vous alliez le faire ?
01:38:54 J'aime beaucoup Charles Pasquoie. Et pas simplement pour ses valeurs du sud de la France. Charles Pasquoie est né dans les Alpes-Maritimes, dans mon département.
01:39:07 Ça a été un très grand ministre de l'Intérieur. Il a porté une voix forte au sein du RPR. Donc c'est une belle référence dans laquelle je me retrouve.
01:39:14 Marie Meuthen revendique une victoire pour l'Egypte.
01:39:18 Chacun peut revendiquer une victoire. Mais en tout cas, ceux qui ont fait le boulot, ceux qui ont fait le travail, ceux qui ont écrit les textes,
01:39:24 ceux qui l'ont fait adopter au Sénat, ceux qui ont travaillé avec les juristes les plus éminents de notre pays, c'est notre famille politique.
01:39:32 Et c'est notre famille politique, vous le savez bien, qui a porté les inflexions majeures sur un texte qui, au départ, était dangereux pour le pays,
01:39:42 et était inefficace et impuissant. Merci.
01:39:47 Éric a tout dit. Mais je veux juste rappeler qu'on a eu raison, il y a 8 jours, de rejeter un texte confus, un texte insuffisant, un texte impuissant.
01:39:58 Aujourd'hui, nous avons imposé notre texte, le texte des Républicains. Éric vient de le dire, qui porte nos idées, nos valeurs, notre projet,
01:40:07 qui amène le tournant dont la France a besoin en matière de lutte contre l'immigration clandestine et de maîtrise de l'immigration, d'inversion des flux migratoires.
01:40:18 C'est une bonne nouvelle que nous ayons réussi à imposer notre texte à la majorité. Merci.
01:40:24 (Brouhaha)
01:40:35 - Putain.
01:40:38 (Brouhaha)
01:40:45 - Le son !
01:40:46 (Brouhaha)
01:41:06 - Allez-y, vite, vite, vite, s'il vous plaît.
01:41:10 - Merci. Voilà, de nouveaux invités nous ont rejoints, tandis qu'on essaie de capter ce que dit Gérald Darmanin.
01:41:16 Ce n'est pas évident. On va aller voir sans plus tarder Élodie Huchard à l'Assemblée nationale.
01:41:21 Élodie, à l'instant, les LR qui écrivent "Victoire" qui disent "c'est notre texte", ils l'ont dit comme ça.
01:41:27 Les Républicains ont imposé ce texte. En tout cas, on a compris qu'ils seraient sans doute votés ce soir,
01:41:33 puisque le Rassemblement national a dit "oui" par la voix de Marine Le Pen, vous allez nous expliquer tout ça.
01:41:37 Mais quid de l'aile gauche de la majorité ? C'est là qu'il y a encore quelques inconnus, quand même.
01:41:43 - Oui, exactement, on est lié parce que le problème, quelque part, pour le gouvernement,
01:41:48 ce n'est plus le temps de faire voter son texte, mais de savoir par qui il sera voté.
01:41:52 On vient d'entendre Éric Ciotti, on a entendu précédemment Marine Le Pen,
01:41:56 ils auront donc les voix nécessaires avec la droite et l'extrême droite pour faire passer ce texte.
01:41:59 En revanche, forcément, là où ça va pêcher, c'est dans une partie de l'aile gauche de la majorité.
01:42:04 Tout à l'heure, lors de la séance de questions au gouvernement, la première ministre a pris la parole,
01:42:08 elle a tenté de défendre son texte face à André Chassaigne.
01:42:11 Et ce qu'on a vu sur les bancs de l'hémicycle, c'était très clair, quelques députés de la majorité se sont levés.
01:42:16 Normalement, vous connaissez la tradition, tout le groupe se lève, et là on a vu beaucoup,
01:42:19 beaucoup de députés de la majorité rester assis, les bras croisés, et très clairement gênés d'assister à cette scène.
01:42:25 Parce que ce qu'on nous dit en coulisses depuis hier dans la majorité, c'est que finalement,
01:42:29 la pire option, c'est que le texte soit adopté grâce aux voix du Rassemblement National,
01:42:33 et sans les voix d'une grande partie de la majorité.
01:42:36 Parce que, évidemment, sur un temps court, ça permet de faire passer ce texte,
01:42:39 sur un temps long, ça met en danger la cohérence de la majorité.
01:42:42 Depuis hier, on entend Sylvain Maillard, notamment le patron des députés Renaissance,
01:42:46 nous dire que le groupe va tenir.
01:42:48 C'est objectivement très compliqué à croire pour l'instant.
01:42:51 Et puis surtout, on voit aussi maintenant des ministres qui commencent à faire menace de démission.
01:42:56 C'est le cas, par exemple, du ministre du Logement.
01:42:58 Il explique que ces mesures sont beaucoup trop pas droites pour lui.
01:43:01 On voit donc que le gouvernement, coûte que coûte, a voulu faire voter son texte.
01:43:04 Maintenant, il va falloir voir les dommages dans sa majorité, et peut-être dans son gouvernement.
01:43:09 La suite du programme, quand même, Élodie, on aimerait se projeter un petit peu,
01:43:12 parce que maintenant, voilà, on a peut-être un peu plus de visibilité,
01:43:15 sachant qu'un accord a été trouvé et conclu.
01:43:19 La première partie du programme, ça va être à 19h,
01:43:24 puisque le texte va être voté au Sénat, pas de grande surprise.
01:43:27 Le texte avait été déjà adopté en première lecture par les sénateurs.
01:43:31 On rappelle que le Sénat est à majorité de droite et centriste, et que c'était leur texte.
01:43:34 Donc il n'y aura pas de grande surprise, ni de moment trop compliqué pour Gérald Darmanin.
01:43:38 Et puis à 21h30, le texte va revenir ici, à l'Assemblée Nationale.
01:43:42 Peu de doute sur le fait qu'il soit adopté.
01:43:44 En revanche, ici, il y aura une motion de rejet qui est proposée par la gauche.
01:43:47 Et donc, le vote prendra un peu plus de temps à l'Assemblée Nationale.
01:43:51 Élodie, on reparle de tout cela avec nos invités dans un instant,
01:43:54 mais je vous propose d'écouter Gérald Darmanin, qui continue de s'exprimer.
01:43:57 Il faudra le noter pour des mesures de régularisation des sans-papiers.
01:44:01 Voilà ce que va voter Mme Le Pen.
01:44:03 Elle va voter pour l'hébergement d'urgence pour les personnes qui sont étrangères et régulières,
01:44:08 parce qu'on ne met pas les gens dans la rue.
01:44:10 Elle va voter pour qu'il y ait la fin des mineurs dans les centres de rétention,
01:44:13 alors qu'elle a voté contre dans le débat dans l'hémicycle.
01:44:16 Voilà Mme Le Pen, c'est de la politique politicienne.
01:44:18 Encore une fois, je pense que ce n'est pas au niveau.
01:44:20 Ce qui est intéressant, c'est de montrer qu'on a pu, dans des difficultés,
01:44:23 personne ne lit les difficultés avec lesquelles le gouvernement s'est trouvé dans ce texte.
01:44:27 La majorité, évidemment, a été solide.
01:44:29 Je rappelle que nous n'avons pas perdu une voix en commission,
01:44:32 et que nous constatons aujourd'hui qu'on va pourtrouver un accord.
01:44:35 Il va falloir désormais appliquer ce texte, qui protège les Français.
01:44:38 Moi, je veux dire que nous apportons des solutions aux Français.
01:44:41 Nous nous retroussons les manches, ce n'est pas facile.
01:44:43 On a un accord qui n'est pas parfait, mais on a un accord,
01:44:46 et il faut que nous adoptions des enjeux plus clés.
01:44:48 [Qu'est-ce que vous pensez que le texte va passer cette nuit ?]
01:44:52 Écoutez, moi, je ne présume pas de ce que décident les parlementaires.
01:44:55 Je n'ai trop de respect pour le Parlement.
01:44:57 Il est évident que l'accord trouvé entre le Sénat, le gouvernement
01:45:00 et la majorité de la Sommet Nationale permet de penser que ce texte
01:45:03 peut résolvablement être adopté, avec les mesures auxquelles tient le gouvernement.
01:45:07 Encore une fois, l'irrégularisation, c'est très important des personnes sans papiers qui travaillent,
01:45:12 les délinquants étrangers qui doivent être expulsés,
01:45:14 la fin des millions dans les centres de rétention administratif,
01:45:16 et pas de mesures sur la santé des étrangers,
01:45:18 pas de mesures sur l'hébergement des étrangers.
01:45:20 [Ce soir, le texte aura des chances de passer au Sénat et à l'Assemblée,
01:45:23 surtout parce que Marine Le Pen a annoncé, elle et son groupe votent au tour,
01:45:26 donc même s'il y a des voix qui mentent concernant la majorité, ça pourrait passer.
01:45:29 Est-ce que vous êtes à l'aise avec ça ?]
01:45:31 Il y a manifestement depuis ce matin, vous le savez bien,
01:45:33 les Républicains, la moitié du groupe Lyott,
01:45:36 et la majorité dans son ensemble, qui est donc favorable à l'accord,
01:45:40 puisqu'on réunit nos groupes et qu'il y a eu des expressions.
01:45:43 Donc on n'a pas besoin des voix du Rassemblement National, bien évidemment.
01:45:46 Et Mme Le Pen change de pied, elle va donc voter pour la régularisation des impapiers.
01:45:50 Écoutez, Mme Le Pen, elle essaye de nous compromettre,
01:45:53 mais tout ce qu'elle fait, encore une fois, c'est de courir,
01:45:56 et de courir, encore une fois, contre son propre avis,
01:46:00 et contre l'avis de ses propres sénateurs qui ont voté contre ce texte.
01:46:03 Donc c'est la politique de la grébouille, il ne faut pas se laisser méprendre.
01:46:06 Aujourd'hui, nous avons, j'espère, au cours des deux heures,
01:46:08 un texte important qui a un effet.
01:46:11 C'est l'adjectif de l'organisme, c'est l'adjectif de l'organisme.
01:46:14 C'est l'adjectif de l'organisme, c'est l'adjectif de l'organisme.
01:46:17 C'est l'adjectif de l'organisme, c'est l'adjectif de l'organisme.
01:46:20 C'est l'adjectif de l'organisme, c'est l'adjectif de l'organisme.
01:46:23 C'est l'adjectif de l'organisme, c'est l'adjectif de l'organisme.
01:46:26 C'est l'adjectif de l'organisme, c'est l'adjectif de l'organisme.
01:46:29 C'est l'adjectif de l'organisme, c'est l'adjectif de l'organisme.
01:46:32 C'est l'adjectif de l'organisme, c'est l'adjectif de l'organisme.
01:47:00 Ce que je sais, c'est que les étrangers qui sont dans notre pays,
01:47:03 ils ont besoin, on les protège de ceux qui ne respectent pas les règles de la République.
01:47:06 À Tourcoing, les gens qui sont chez moi,
01:47:09 il y a beaucoup de personnes d'origine étrangère ou étrangère qui disent
01:47:12 "Monsieur le maire, protégez-nous, parce que nous on a honte de ceux qui ne se comportent pas bien,
01:47:15 on a la chance de faire accueillir en France, on a honte de ceux qui ne se comportent pas bien."
01:47:18 C'est ça, être aussi de gauche.
01:47:21 La gauche, je crois depuis très longtemps, ça a été le cas de M. Vall,
01:47:24 ça a été le cas de M. Cazeneuve, ça a été le cas de beaucoup de grands responsables de gauche,
01:47:28 a pris des mesures. Et nous avons mis fin à une hypocrisie
01:47:31 qui est le travail de tous ces sans-papiers dans les entreprises.
01:47:34 Et bien sûr, nous luttons contre les étrangers délinquants, je l'ai toujours dit.
01:47:37 Nous devons être méchants avec les méchants, nous devons être durs contre les étrangers délinquants,
01:47:40 et gentils avec les gentils, nous devons régulariser, donner des papiers,
01:47:43 car on a entendu ça des dizaines de fois,
01:47:46 que tout le monde était contre cette disposition, on a tenu,
01:47:49 le président de la République a tenu, et donc oui, je pense que quelqu'un
01:47:52 qui est issu de la gauche, qui est issu de la droite, se retrouve dans ce contexte.
01:47:55 - Juste une petite chose, vous avez dit que c'était un échec personnel,
01:47:58 mais je me souviens peut-être que ce soir, vous avez dit que vous étiez d'accord,
01:48:01 que c'est la victoire d'Elisabeth Morne qui a rendu un accord avec les Républicains.
01:48:04 - Non mais la Première ministre a travaillé, bien évidemment,
01:48:07 et avec le ministre de la Réforme et du Parlement, qui travaille avec moi,
01:48:10 mais bien sûr, c'est aussi une victoire pour le président de la République,
01:48:13 une victoire pour la majorité, qui a du tout un accord avec le Sénat,
01:48:16 et bien sûr, une victoire pour le gouvernement qui est dirigé d'Elisabeth Morne.
01:48:19 Et vous savez ce qui se passe ? Soit on fait des textes officiels,
01:48:22 on fait un 49.3 et on ne discute pas. Alors là, vous faites des journaux,
01:48:25 pour dire "il n'y a pas de discussion". Soit on dit "on ne prend pas de 49.3",
01:48:28 c'est ce qu'on a dit dès le début, on discute avec le Parlement,
01:48:31 on essaie de trouver des accords qui ne sont pas parfaits, et on respecte
01:48:34 la volonté des Français qui n'ont pas donné majorité absolue au président de la République.
01:48:37 C'est la conséquence du vote. Vous savez, quand vous avez voté le dimanche,
01:48:40 il y a des conséquences. La conséquence, c'est qu'il n'y a pas de majorité absolue.
01:48:43 Soit on ne fait plus rien, soit on ne fait plus rien de difficile,
01:48:46 et dans ces cas-là, il n'y a plus de débat parlementaire.
01:48:49 On a décidé de choisir dans des débats difficiles 149.3.
01:48:52 On a dit qu'on n'aurait pas d'AME, donc pas de santé retirée pour les étrangers.
01:48:55 On aurait dit qu'on a une mesure de régularisation.
01:48:58 C'est exactement ce que nous souhaitions. Alors évidemment, il y a un accord
01:49:01 avec le scénario qui n'est pas parfait, qui ne nous réjouit pas totalement,
01:49:04 et qui permettra de protéger les Français.
01:49:07 [Brouhaha]
01:49:20 - Voilà, on a compris la teneur à peu près du propos de Gérald Darmanin.
01:49:32 C'est ce qu'on va commenter d'ailleurs avec les journalistes qui me rejoignent sur ce plateau.
01:49:35 Bienvenue à vous, Guillaume Perrault.
01:49:38 Ravie de vous retrouver sur un plateau. Je rappelle que vous êtes rédacteur en chef au Figaro.
01:49:41 Jonathan Cixou est là également, rédacteur en chef chez Causer.
01:49:44 Bienvenue à vous, tandis qu'Anne-Laure Blain, bien sûr, et Alexis Isard sont restés.
01:49:47 On accueille également Vincent Roy. - Bonjour Nelly.
01:49:50 - Bonjour Vincent. Alors évidemment, la première question, tiens, c'est pour vous, Guillaume.
01:49:54 Qui des Républicains ou de Marine Le Pen a gagné la partie aujourd'hui ?
01:49:59 Parce que Renaissance se divise, la gauche se suicide,
01:50:04 d'une certaine manière.
01:50:07 L'URN semble avoir engrangé sans avoir trop à faire,
01:50:10 sans avoir été trop besogneux, tout emménageant le suspens jusqu'au bout.
01:50:14 Qui est le réel gagnant de cette séquence ?
01:50:16 - Écoutez, c'est sûr que c'est une bonne nouvelle pour Marine Le Pen,
01:50:19 qui a réussi quand même quelque chose d'assez étonnant
01:50:22 avec le coup de théâtre de la semaine dernière,
01:50:24 avec la motion de rejet préalable du texte qui a été adoptée.
01:50:27 C'est certain. Mais je ne crois pas du tout que ce soit, comme il le proclame,
01:50:31 une victoire idéologique du URN.
01:50:34 C'est la pression des faits, c'est la pression de la base et du terrain,
01:50:39 et c'est la pression des enquêtes d'opinion,
01:50:42 qui ont convergé vers le gouvernement,
01:50:44 et qui, en l'absence de majorité absolue, puisqu'il manque 40 à 45 voix,
01:50:49 ce qui est énorme, au gouvernement, pour avoir une majorité absolue
01:50:52 de 289 membres à l'Assemblée,
01:50:55 et là, au moins, il y a quelque chose avec lequel tout le monde peut être d'accord
01:50:57 dans ce que Darmanin a dit, il a dit, écoutez, soit on fait le 49-3
01:51:00 et tout le monde crée un scandale, soit on négocie
01:51:02 et on constate qu'il n'y a pas de majorité absolue,
01:51:04 donc on fait comme sous la 4e République, c'est-à-dire on négocie.
01:51:07 Et ce spectacle qui nous paraît très étrange, depuis quelques jours,
01:51:11 entre 46 et 58, c'était le pain quotidien de la vie politique française.
01:51:16 Personne n'avait la majorité absolue, c'est peut-être,
01:51:19 ça va peut-être être la règle, désormais, pour notre vie politique.
01:51:22 Je ne suis pas sûr du tout qu'à la prochaine élection présidentielle,
01:51:25 il y ait ensuite, automatiquement, une majorité absolue de députés.
01:51:27 Il va peut-être falloir apprendre à négocier.
01:51:30 Il va falloir s'habituer à ce genre de proposition.
01:51:31 Exactement. Comprendre qu'un compromis n'est pas une compromission,
01:51:35 que négocier n'est pas insultant,
01:51:37 et que personne n'ait réussi à 100% en écrasant quelqu'un à plate couture,
01:51:44 c'est une façon française de réagir,
01:51:46 mais les tractations chez nos voisins sont perçues comme naturelles.
01:51:50 Intéressante analyse. Sauf que, bon, vous vous dites 45,
01:51:53 sur l'aile gauche, on peut voir qui va réellement faire défection,
01:51:57 au moment du vote, mais on risque d'avoir des surprises, d'ailleurs.
01:52:00 C'est toute la question, c'est de savoir comment va se comporter l'aile gauche de Macron.
01:52:07 Ça va être ça, la question.
01:52:09 On a déjà une idée de ce qui se passe du côté, on va y revenir, de l'exécutif,
01:52:12 parce qu'il y a des ministres, et non des moindres,
01:52:14 qui menacent de démissionner, d'ores et déjà.
01:52:16 Oui, oui. Mais il y a une chose qui est très intéressante à observer, tout de même,
01:52:20 c'est qu'on voit bien que depuis 40 ans, la droite et la gauche,
01:52:25 bon, là, on l'a vu, on a quand même, sur cette séquence-là,
01:52:27 la gauche la plus bête du monde.
01:52:29 Vraiment, ils se sont laissés enferrer dans un...
01:52:31 Se tirer une balle dans le pied.
01:52:32 Mais alors, quant à la droite, de manière générale,
01:52:35 on voit bien que ça fait 40 ans que la droite laisse les questions de sécurité à Marine Le Pen,
01:52:41 ça fait 40 ans que la droite n'est absolument pas courageuse,
01:52:44 ça fait 40 ans que la droite est laxiste,
01:52:46 on voit bien que là, monsieur...
01:52:48 Vous n'avez rien... Alors, pardonnez-moi, mais je ne veux pas vous attaquer, vous, directement,
01:52:51 mais ça fait 40 ans que la droite ne fait rien sur ces questions de sécurité.
01:52:55 On a ressorti récemment, je crois que c'est Pascal Proulx qui, sur CNews,
01:52:58 a ressorti des images d'Alain Juppé au fameux congrès qu'avait fait la droite sur l'immigration, etc.
01:53:04 Personne, rien n'a bougé, tout ça instauré par monsieur Sarkozy à l'époque,
01:53:08 il était encore fort jaune, personne n'a bougé,
01:53:11 vous avez des réactions, notamment de Valéry Giscard d'Estaing,
01:53:16 qui disait "non, la France n'est pas un pays d'immigration, contrairement à ce qu'on nous raconte",
01:53:20 tout ça n'a pas été suivi et acculé, totalement acculé,
01:53:24 à la fois, vous avez raison de le signaler, par les sondages d'opinion,
01:53:27 par la pression du terrain, et également par le Rassemblement National,
01:53:31 il fallait réagir, il faut faire quelque chose, on est tétanisé,
01:53:34 il ne faudrait pas que Le Pen... Il ne faudrait pas que Mme Le Pen...
01:53:37 - Vous critiquez la droite, mais qui la fait ?
01:53:39 - C'est quand même la droite qui a tordu le bras de la Macronie, depuis hier.
01:53:43 - Non, mais attendez, comme il ne faut pas que Mme Le Pen accède au pouvoir,
01:53:47 il faut frénétiquement faire quelque chose, et là on se manifeste.
01:53:50 - Mais il vous dit, Anne Lorblain, il vous dit "tout cela arrive un peu tard",
01:53:53 vous étiez aux affaires, au pouvoir...
01:53:56 - Vous avez été aux affaires très longtemps.
01:53:58 - Et depuis combien de temps nous n'y sommes plus ?
01:54:00 On ne va pas refaire cet éternel débat de dire "on y était il y a 30 ans, 40 ans, 50 ans, il y a 30 ans".
01:54:05 - Un peu plus, un peu moins.
01:54:07 - 15 ans, on va fêter 20 ans, ça va faire 20 ans.
01:54:10 - Je pense qu'à l'instar de la gauche, vous supportez une responsabilité qui n'est pas négligeable.
01:54:15 - Il en est parti en 2012, non en 2007.
01:54:18 - Ce n'est pas la droite, parce qu'on voit un certain nombre de responsables de gauche qui s'expriment.
01:54:22 C'est un renoncement des renoncements, une gauchisation des esprits,
01:54:27 qui aujourd'hui a amené à cette situation.
01:54:29 - Pas seulement, c'est ce que je voulais vous dire, pas seulement.
01:54:31 - Moi je pense qu'aujourd'hui il y a un certain nombre de débats que l'on n'ose plus aborder,
01:54:35 parce qu'on gauchise la réflexion, on gauchise l'idéologie,
01:54:39 et aujourd'hui un certain nombre de sujets, on ne peut plus en débattre.
01:54:43 Moi simplement ce que je veux dire, c'est que oui, les Républicains ont œuvré à ce texte,
01:54:47 et effectivement c'est un travail de fond que nous avons mené depuis des années.
01:54:51 Mais ce soir, aujourd'hui, ceux qui sont victorieux, ce sont les Français et la France.
01:54:56 Parce qu'effectivement, aujourd'hui, on ne pouvait pas transiger sur un sujet aussi important que l'immigration.
01:55:02 C'est ça qu'on nous a donné comme mandat, quand on a été élus à l'Assemblée nationale l'année dernière,
01:55:07 c'est de dire qu'on ne devait pas transiger sur ce sujet.
01:55:10 Donc nous avons mis tous ces sujets sur la table, la déchéance de nationalité,
01:55:14 le fait de pouvoir différencier les prestations sociales,
01:55:18 on pourra effectivement à la fin, l'automatisation de la nationalité,
01:55:22 ça ce sont des sujets que les Républicains ont portés pour donner ce texte de loi,
01:55:26 qui je l'espère sera voté très massivement ce soir.
01:55:30 - Oui, parce que là vous parlez un peu toute seule depuis quelques minutes.
01:55:33 - Non, simplement ce que je veux dire, c'est que le vrai enjeu aussi du vote de ce soir,
01:55:38 ça va être finalement de démontrer à quel point la Macronie est de gauche, en fait.
01:55:41 C'est ça l'enjeu ce soir, c'est de démontrer que pendant six ans,
01:55:45 on s'est emprimé en bateau en disant qu'il n'y avait ni de droite ni de gauche,
01:55:48 mais la réalité c'est que quand on fait une politique de droite,
01:55:50 on va voir se démontrer un certain nombre d'hommes de gauche, d'hommes et de femmes de gauche au sein de la Macronie.
01:55:54 - Qu'en même, quel retournement de situation en l'espace de quelques jours,
01:55:57 il a suffi effectivement cette motion de rejet pour que les cartes soient rebattues
01:56:01 et qu'on revienne à la version initiale, peu ou prou.
01:56:05 C'est-à-dire que je crois même qu'ils ont gagné à la marge les LR par rapport à ce que le Sénat préconisait.
01:56:11 - Mais c'est la magie entre guillemets de la politique,
01:56:14 comme on le disait tout à l'heure en comparant la séquence à la quatrième, quatrième république.
01:56:18 La politique c'est le débat d'idées, la politique c'est la négociation,
01:56:23 voire au sens noble la compromission.
01:56:25 C'est bien pour ça que je ne suis pas très heureux d'entendre le ton et le triomphalisme mal placés de Gérald Darmanin
01:56:33 à l'encontre de Marine Le Pen.
01:56:35 Les propos qu'il tient et le ton qu'il emploie, me semble-t-il,
01:56:38 alors même que ce soir son texte s'il passe c'est grâce aux RN,
01:56:41 manque cruellement de sérénité et d'instaurer un peu de sérénité dans cette assemblée
01:56:47 qui est un tonneau de dynamite depuis le début de la législature.
01:56:51 Et je pensais que de la part de Gérald Darmanin, qui entretient une posture de présidentiable,
01:56:58 il y aurait même dans ce moment-là, où on peut concevoir la déception de la semaine dernière
01:57:03 alors qu'il a vraiment fait un gros boulot pour défendre son texte
01:57:07 en siégeant dans toutes les commissions, dans toutes les séances où le texte était débattu,
01:57:10 ça a été un rythme assez soutenu, je comprends sa déception, je comprends sa satisfaction aujourd'hui.
01:57:16 Il n'était pas obligé de taper sur le RN ?
01:57:18 Il n'était pas obligé de taper sur la personne qui ce soir fera ?
01:57:21 Il n'a pas tapé sur les Républicains.
01:57:23 Alexis Izard, il y a quand même un petit problème, parce que là, j'ai noté ça tout à l'heure,
01:57:29 un certain nombre de ministres qui menacent de démissionner, Aurélien Rousseau,
01:57:33 il me semble Sylvie Retailleau, Verkrieg aussi,
01:57:37 Patrice Verkrieg, pour le logement, c'est un problème quand même pour vous là.
01:57:42 Là, je veux dire, tout le monde sort du bois.
01:57:45 Moi, je les invite simplement à lire les résultats de cette commission mixte paritaire.
01:57:49 On atterrit sur quelque chose qui a été négocié avec la première ministre,
01:57:52 on s'était mis d'accord sur le fait qu'on voulait atterrir là-dessus.
01:57:55 Moi, quand je vois le RN, et je suis d'accord avec ce que dit Gérald Darmanin, je suis désolé,
01:57:59 mais le RN n'a pas voté au Sénat le texte, c'est-à-dire qu'il n'était pas d'accord avec la version du Sénat.
01:58:06 Ce matin, Jordan Bardella, le président du RN, dit qu'il ne votera pas un texte
01:58:11 avec des mesures, des régularisations, et bien il y en a dans ce texte-là.
01:58:14 Aujourd'hui, les députés de son propre parti vont le voter.
01:58:16 Donc, la cohérence, il faut de la récupération.
01:58:18 Merci. Alors, on y revient au débat. J'aimerais qu'on écoute Mathilde Panot, pour LFI, à l'instant.
01:58:22 Je soignais du droit de vivre en famille et je pourrais continuer.
01:58:25 Alors, je veux dire ici solennellement que ce soir, à l'Assemblée nationale,
01:58:30 chacun devra voter dans son âme et conscience, parce qu'ils vont se retrouver à savoir,
01:58:37 pour chacun des députés, s'ils veulent, oui ou non, battre un texte l'opéniste.
01:58:41 C'est la question qui est posée et lorsque je vois que, par exemple,
01:58:45 Renaissance demande des sanctions contre les députés qui ne voteraient pas ce texte,
01:58:49 je rappelle que les députés sont libres et que chacun est libre de voter comme il l'entend,
01:58:55 en ayant toujours la conscience, d'abord, que les macronistes n'ont pas été élus pour ça.
01:58:59 Je rappelle que le président de la République, lors de sa réélection,
01:59:03 alors qu'il était le président le plus mal élu de la 5e République...
01:59:06 Voilà, et puis, il y a d'autres choses qui se profilent.
01:59:08 C'est-à-dire qu'on peut se projeter un petit peu au mois de janvier,
01:59:11 c'était une info Europe 1 il y a quelques heures,
01:59:13 on n'est pas à l'abri d'un remaniement autour du 15 janvier.
01:59:17 Attendez, juste pour terminer sur la loi de l'immigration,
01:59:20 ce qui se profile quand même, c'est qu'actuellement, là, avec cette loi,
01:59:24 même durcie, il faut être très clair sur ce qui va se passer.
01:59:27 D'abord, on va voir comment elle va être appliquée.
01:59:31 Les décrets d'application vont être très importants.
01:59:34 Très importants.
01:59:35 Deuxième point.
01:59:36 Il y aura des recours ?
01:59:37 L'arrivée massive de migrants va se poursuivre.
01:59:42 Pour l'instant, on ne remet pas en cause l'Union Européenne.
01:59:48 On n'a pas remis en cause.
01:59:49 Mais Vincent, les Irlandais, c'est un début, ça ne règle pas tout.
01:59:53 Vous savez que...
01:59:54 Non, mais attendez.
01:59:55 L'accord avec l'Algérie de 1968 n'est pas remis en cause.
01:59:58 Ça, c'était dans la niche d'InterTokyo.
02:00:00 Justement, on va continuer la suite.
02:00:01 On l'a demandé la semaine dernière.
02:00:02 Non, mais justement.
02:00:03 Le pacte européen d'immigration qui est en cours.
02:00:05 N'allons pas faire croire que la question de l'immigration est réglée.
02:00:08 Mais ceci étant dit, effectivement, pour la suite et dans le cadre d'un remaniement éventuel,
02:00:12 je pense qu'effectivement, on le voit bien, ce soir avec des ministres qui veulent démissionner,
02:00:16 il risque d'y avoir des traces.
02:00:18 D'accord.
02:00:19 Ça crée un précédent selon vous, Guillaume Perrault,
02:00:20 vers quelque chose de peut-être un peu plus restrictif et plus dur à l'avenir,
02:00:24 conformément aux attentes et des LR et du Rassemblement National ?
02:00:28 En matière d'immigration ?
02:00:29 Oui.
02:00:30 On ira plus loin ? Il faut quelque chose de plus exhaustif ?
02:00:32 Je crois qu'il n'y a qu'Emmanuel Macron qui est en train de poser le pour et le contre.
02:00:37 Il donne l'impression d'une certaine perplexité sur beaucoup de sujets depuis sa réélection,
02:00:43 de tâtonner, de faire du cabotage à court terme.
02:00:47 Donc là, il a senti une pression converger vers lui pour faire un pas vers les propositions de LR.
02:00:53 Ça me paraît incontestable.
02:00:55 Si la pression continue autour de lui, à la faveur aussi de certains faits divers médiatisés,
02:01:01 il est tout à fait envisageable qu'il aille plus loin.
02:01:05 C'est-à-dire qu'il aille vers le référendum ?
02:01:07 Non, ça je ne crois pas.
02:01:08 Je crois qu'il a une hostilité personnelle profonde envers le référendum.
02:01:12 Il n'ira ni vers le référendum, ni vers une révision constitutionnelle.
02:01:16 Alors qu'est-ce qu'il peut faire ?
02:01:18 Dans le cas à cadre constitutionnel, constant et en respectant la jurispronance du Conseil constitutionnel,
02:01:23 il y a encore quand même une marge de manœuvre législative sur un certain nombre de sujets
02:01:27 relatifs à l'immigration qui sont sur la table.
02:01:29 Mais il n'ira pas jusqu'à la proposition que Retailleau et Marlex lui font
02:01:35 d'une vraie révision constitutionnelle, qui à mes yeux est indispensable,
02:01:38 pour redonner une marge de manœuvre aux législateurs plus forte sur ces sujets,
02:01:43 parce que pour le moment il est gullivert ligoté par les traités européens
02:01:47 et surtout par leur interprétation par les différentes juridictions.
02:01:50 Qu'est-ce qu'il peut faire en l'absence de ces leviers-là ?
02:01:52 Puisque philosophiquement il y est opposé, si on vous suit.
02:01:54 Qu'est-ce qu'il peut faire d'autre pour aller plus loin ?
02:01:56 Il peut travailler sur l'efficacité de la procédure pénale
02:01:59 et pour qu'enfin on ait un taux d'expulsion des étrangers en situation irrégulière
02:02:03 qui soit moins bas. Ça c'est vraiment le minimum du minimum.
02:02:07 Ça veut dire être proactif aussi sur les leviers envers les pays dont sont originaires
02:02:12 ceux qui ont une visa consulaire ?
02:02:14 Il y a ça, il y a...
02:02:15 Il faut poser la révision de l'accord avec l'Algérie.
02:02:17 Voilà, alors là s'il va jusque-là...
02:02:19 C'est bien peu à côté des enjeux.
02:02:21 S'il va jusque-là j'applaudirai.
02:02:23 Je me souviens d'ailleurs très bien que quand Sarkozy était aux affaires,
02:02:28 je suivais le sujet de l'immigration
02:02:30 et j'ai constaté avec beaucoup de surprise que l'exécutif Sarkozy
02:02:35 n'entendait pas remettre en question, Madame, cet accord dont pourtant déjà à l'époque
02:02:39 la renégociation apparaissait nécessaire.
02:02:43 Parce qu'il y a d'autres enjeux.
02:02:44 Alexis Isard, en tout cas il y a une forme de cohérence qui est en train d'émerger
02:02:49 de ce qui se passe au Parlement en matière de migratoire ?
02:02:54 On a une cohérence sur les attentes des Français, ça c'est sûr et certain.
02:02:57 Ah donc vous êtes rangé quand même aux multiples sondages
02:03:00 qu'on égrène d'ailleurs sur notre antenne aussi ?
02:03:02 N'oublions pas quand même, parce que là j'ai l'impression qu'on est sur un texte qui sort de...
02:03:05 Vous voulez sauver la composition des CLS ?
02:03:07 N'oubliez pas qu'on est sur un texte de loi qui a été proposé par le ministre Gérald Darmanin,
02:03:10 qui a été amendé par les centristes et par les Républicains
02:03:14 et qui a ensuite été retravaillé en commission de mixe paritaire.
02:03:17 Non mais si vous voulez, moi je veux bien vous l'accorder, il n'y a aucun problème.
02:03:20 Toujours étant, nous avons retiré les mesures sur l'aide médicale d'État,
02:03:24 nous avons retiré des mesures très très fortes que vous souhaitiez.
02:03:29 Comment, pardon ?
02:03:30 Dans le texte présenté par Gérald Darmanin, l'aide médicale d'État n'était pas évoquée.
02:03:34 C'est ce que je dis justement, c'est pour ça.
02:03:36 Ceux qui ont évoqué le sujet, ce sont les sénateurs.
02:03:38 Ceux qui ont voulu un engagement du gouvernement pour justement avoir un nouveau texte,
02:03:42 ce sont les députés et les Républicains qui l'ont exigé du gouvernement.
02:03:45 Ne trompez pas les Français en disant que c'est le texte du gouvernement, ce n'est pas vrai.
02:03:48 C'est un projet de loi, vous ne pouvez pas réinventer la Constitution.
02:03:51 C'est un projet de loi, complètement refondu.
02:03:54 Ce qui est important, c'est qu'à la fin on atterrisse sur des mesures qui vont fonctionner,
02:03:57 des mesures qui nous permettront de renvoyer les délinquants étrangers chez eux.
02:04:01 Et je crois que c'est ce qui importe aux Français, c'est les problèmes d'insécurité liés à l'immigration.
02:04:05 Ce qui importe aux Français, c'est qu'ils ne rentrent pas sur le territoire.
02:04:08 C'est d'abord ce qui les importe.
02:04:09 Non, non, non, parce que...
02:04:10 C'est pas simplement de les renvoyer une fois qu'ils sont là, c'est d'éviter qu'ils soient là.
02:04:13 Le problème, c'est pas de l'immigration, le problème, c'est que les Français ne sont pas xénophobes.
02:04:16 L'examen des demandes d'asile en dehors du territoire.
02:04:18 En dehors du territoire.
02:04:19 Ça c'est ce qu'on négocie au niveau européen.
02:04:20 C'est ce que nous avons demandé avec une réforme constitutionnelle.
02:04:22 Avec Madame Van der Leyen qui est parfaitement immigrationniste, autant penser que l'eau mouille.
02:04:27 On n'arrivera à rien.
02:04:28 Jonathan Cixous, ce qu'il faut surtout pour la majorité aujourd'hui, c'est tenter d'éviter qu'elle n'implose.
02:04:35 Or, ce soir, il risque d'y avoir quelques surprises à l'arrivée.
02:04:41 Des surprises pour les personnes qui ne sont pas au sein même du parti,
02:04:45 mais je pense que chacun doit déjà savoir à peu près qui pourrait voter ou non le texte ce soir.
02:04:53 Et le modem aussi qui est en délicatesse par rapport à tout ça.
02:04:56 Oui, mais le modem a toujours voulu jouer les faiseurs de rois,
02:04:59 donc en votant une fois pour l'un et une fois contre l'autre.
02:05:03 Donc si vous voulez, à la limite...
02:05:05 Non, mais ce qui se passera chez Horizon aussi sera très intéressant de voir.
02:05:08 Le mouvement d'Edouard Philippe qui ces dernières semaines tient dans la presse des propos assez radicaux,
02:05:14 mais qui n'est pas suivi dans les faits par plusieurs de ses élus ou sympathisants.
02:05:19 Donc je pense qu'effectivement ça va être intéressant de voir ce soir à quoi ressemble.
02:05:23 Ce sera une sorte de radiographie de la Macronie, en fait, ce soir.
02:05:26 On verra ce soir quels sont les bons petits soldats,
02:05:28 ceux qui soutiennent cette idée qui est restée depuis six ans assez abstraite pour beaucoup de Français.
02:05:32 Ceux qui ont une colonne vertébrale qui est pour le moment plutôt à gauche
02:05:38 et qui vont affirmer en leur âme et conscience dans leur vote ce soir, leurs convictions.
02:05:47 Imaginons qu'il y a un pérot qui... que le texte ne soit pas voté par l'Assemblée.
02:05:51 Qu'est-ce qui se passe à ce moment-là ?
02:05:53 On va faire une dissolution ?
02:05:55 En droit parlementaire pur, j'avoue que là vous me posez une colle.
02:05:58 Est-ce qu'on peut encore recourir au 49.3 maintenant ?
02:06:01 Ou est-ce que c'est trop tard ?
02:06:03 Mais en droit pur, c'est peut-être... il peut peut-être encore changer d'avis.
02:06:07 Ce serait compliqué de se dédier sur quelques décennies.
02:06:09 Mais non, écoutez, une dissolution, ça me paraît tout à fait exclu,
02:06:13 ça serait suicidaire pour le gouvernement aujourd'hui.
02:06:16 Ou alors, vous savez, mais ce qui est quand même très significatif,
02:06:19 c'est que maintenant vous avez des ministres qui, en privé, font,
02:06:23 essaient de déguiser une faiblesse en habileté et disent "après tout, s'il y a une cohabitation,
02:06:29 ça ne sera pas forcément dramatique, parce que comme ça, si jamais le RN est au gouvernement,
02:06:34 on verra bien qu'ils sont incapables et donc ils vont devenir impopulaires,
02:06:37 et puis voilà, et donc nous allons revenir à notre...
02:06:39 Le simple fait que ça soit évoqué comme hypothèse, ne serait-ce que par certains,
02:06:43 est déjà un fait notable.
02:06:45 C'est déjà un signe quand même de désarroi et d'affaiblissement de l'exécutif.
02:06:48 Oui, ça montre qu'il y a plus de sérénité qui règne en fait, Vincent Roy, dans cette majorité.
02:06:53 Vous voyez bien, il est au cœur.
02:06:55 Non mais depuis, ça fait deux semaines, avant la motion de rejet,
02:06:58 on se disait "on avancera comme ça, bon an, mal an, jusqu'à la fin du quinquennat".
02:07:02 Oui, ça ronronnait, on voulait dire que rien ne se passait.
02:07:05 Là, quand même, c'est devenu un joyeux bordel.
02:07:09 Alors je veux bien, j'accepte complètement, et vous avez raison, la référence à la 4ème République,
02:07:13 parce que ça ressemble manifestement à cela, mais enfin autrement, rien ne se serait passé.
02:07:19 M. Macron a un imaginaire qui est coincé entre Wall Street et la City.
02:07:25 La sécurité pour lui, ça consiste à dire combien il va y avoir de gendarmes en plus.
02:07:30 Vous comprenez ? C'est la "start-up nation".
02:07:33 Il gère ça comme une entreprise.
02:07:34 Pour lui, la France est une entreprise, on la gère comme une entreprise.
02:07:36 Enfin, une entreprise qui fait quand même énormément de dettes.
02:07:39 Alors, on va peut-être revenir quand même à ce qui a été négocié un petit peu au Forceps.
02:07:43 Cette question des APL, on ne l'avait pas vu venir,
02:07:45 on a eu l'impression qu'il y a eu un petit coup de poker manqueur.
02:07:48 On va profiter de votre présence à toutes deux.
02:07:50 Moi, ce que j'ai lu, c'est qu'il y avait eu des échanges nocturnes entre Renaissance et LLR,
02:07:56 et à l'arrivée, on nous disait, du côté de Sylvain Maillard, je crois précisément,
02:08:00 "non, non, non, il n'a jamais été question que les APL arrivent, ça s'est greffé par surprise".
02:08:04 Qui dit vrai, qui ment ?
02:08:06 Ça a été un des arguments de la Macronie pour effectivement essayer de menacer un accord,
02:08:11 ou en tout cas une CMP conclusive.
02:08:14 La réalité, c'est que cette différenciation des aides sociales
02:08:18 est contenue dans la première version des sénateurs LR, tout simplement.
02:08:22 Et donc, nous avons dit dès hier, dès le démarrage de la CMP,
02:08:27 que nous voulions ce texte du Sénat, effectivement, aussi avec cette différenciation.
02:08:31 Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, les aides sociales pour les étrangers, c'est 2 milliards d'euros.
02:08:36 2 milliards d'euros.
02:08:37 Et donc, on ne peut pas tolérer une situation aussi inéquitable
02:08:41 entre des Français et des étrangers,
02:08:44 qui ne sont même pas arrivés sur le territoire depuis 5 ans,
02:08:47 puisque c'est ce que nous avons exigé,
02:08:50 et qui aujourd'hui doivent se serrer la ceinture.
02:08:53 Voilà, tout simplement, la nationalité doit aussi donner des avantages,
02:08:57 donc les Français doivent aussi avoir le bénéfice de ces aides sociales,
02:09:01 et quand on est étranger, on attend un certain temps avant de réclamer
02:09:05 ce qui est quand même le bénéfice de la solidarité nationale,
02:09:08 parce que ce sont les impôts de tous les frérents français
02:09:11 qui alimentent ces aides sociales.
02:09:13 Alexis Isard, vous le voterez, cet accord ?
02:09:16 Bien sûr, oui, sans aucun problème.
02:09:18 Le sujet de tension sur les APL, c'était de dire
02:09:20 est-ce qu'on différencie en fonction de l'origine, des papiers,
02:09:23 ou est-ce qu'on différencie en fonction de la situation ?
02:09:25 Et là, on a réussi à faire une différenciation en fonction de la situation.
02:09:28 Si vous êtes travailleur, même étranger,
02:09:30 vous allez avoir un délai de carence de 3 mois.
02:09:32 C'est exactement la même chose que si vous êtes Français,
02:09:34 que vous partez à l'étranger et que vous revenez en France.
02:09:36 C'est plutôt juste si vous êtes étranger,
02:09:38 vous vous intégrez par le travail.
02:09:39 Et les étudiants ?
02:09:40 Pour les étudiants, on les retire,
02:09:42 et pour les réfugiés, on leur accorde aussi parce qu'on doit accueillir convenablement.
02:09:48 Ceux qui ne travaillent pas,
02:09:49 ceux qui aujourd'hui ne travaillent pas,
02:09:51 perçoivent les aides sociales, on est bien d'accord.
02:09:54 Demain, elles ne le perçoivront plus avec cette nouvelle situation.
02:09:56 Donc il y a eu un durcissement quand même de la mesure.
02:09:58 Vincent Rouart, qu'est-ce que vous...
02:10:00 Vous vous rendez compte que ça fait très longtemps que le gouvernement,
02:10:03 je retourne, j'y reviens,
02:10:04 gouvernement de droite ou de gauche confondus,
02:10:06 laissent la pompe aspirante des prestations sociales
02:10:10 faire en sorte qu'effectivement, nous sommes un pays extrêmement bloqué.
02:10:14 C'est la raison pour laquelle il fallait prendre nos responsabilités.
02:10:16 Et on commence aujourd'hui, en 2023,
02:10:18 on commence à se rendre compte,
02:10:19 ah oui, que peut-être là, il y aurait effectivement...
02:10:22 Qu'il y aurait un poste budgétaire...
02:10:23 Et là, on commence à se réveiller.
02:10:25 On commence à se réveiller.
02:10:26 Pourquoi ?
02:10:27 Parce que ça fait quand même longtemps que le Rassemblement National,
02:10:30 les Fronts Nationaux avant lui,
02:10:31 tirent la sonnette d'alarme.
02:10:33 Et qu'on a laissé, notamment au Front National,
02:10:35 ces grandes questions.
02:10:36 Et aujourd'hui, devant le mur, tout le monde se dit
02:10:39 "Ah bah oui, là, il fallait vraiment faire quelque chose
02:10:41 parce que l'opinion publique est en train de surgir."
02:10:42 Et les Français sont susceptibles aux horreurs de voter Marine Le Pen.
02:10:47 Alors là, on commence à se promener.
02:10:48 Guillaume Bigot, puis Jonathan Cixous.
02:10:50 - Perrault. - Pardon.
02:10:51 - Ça arrive. - Fatigué.
02:10:53 - Ça m'arrive de temps en temps, Nelly. - Ça vous arrive. C'est vrai.
02:10:55 Et qu'en plus, on a une barbe tous les deux.
02:10:57 Oui, et puis j'ai souvent eu dernièrement Guillaume Perrault, bien sûr.
02:11:00 Ce que je voulais dire, c'est que le drame de ce sujet immigration,
02:11:03 c'est que ça fait... Pourquoi ça fait 40 ans que la situation est bloquée ?
02:11:06 C'est qu'on ne s'en est pas emparé.
02:11:08 Enfin, les partis classiques ne s'en sont pas emparés
02:11:11 avant que le Front National n'émerge en 83-84,
02:11:14 comme un parti d'importance nationale, au moment des européennes de 84,
02:11:17 en particulier, ça va faire 40 ans.
02:11:19 Ça va faire 40 ans.
02:11:21 Et donc, le suffrage universel a utilisé ce qu'il avait à sa disposition
02:11:26 pour exprimer son inquiétude sur le sujet de l'immigration.
02:11:28 Ça a été le Front National, puisque les autres ne le faisaient pas,
02:11:31 à part marcher, pendant la campagne du Parti communiste français,
02:11:34 pendant l'affaire du bulldozer de Vitry,
02:11:37 pendant la présidentielle de 81.
02:11:39 Mais le drame, c'est que le FN a aussi été un facteur de blocage,
02:11:44 puisque dès que le RPR et l'UDF essayaient de faire quelque chose,
02:11:48 on disait "mais ils braconnent sur les terres de l'extrême droite".
02:11:51 Donc en fait, il y a eu une paralysie désespérante
02:11:55 avec un discours moralisateur qui a préféré l'anathème
02:11:59 et les postures morales à l'examen des faits,
02:12:02 qui est une spécificité française.
02:12:04 Je crois que ce n'est facile nulle part, dans aucun pays européen,
02:12:08 qui appartient à l'ancienne communauté économique européenne,
02:12:12 c'est-à-dire vraiment les pays fondateurs de l'Union européenne,
02:12:16 ça n'a été simple nulle part d'aborder ce sujet.
02:12:19 Mais nulle part non plus, il n'est aussi difficile,
02:12:22 aussi passionnel, aussi hystérique qu'en France.
02:12:24 Pourquoi ? Parce qu'on est un pays plus idéologique que les autres.
02:12:27 - On le voit bien avec la tendance... - Il y a un mépris des faits.
02:12:30 - Les valeurs humanistes... - Il y a une indifférence envers les faits.
02:12:33 Il y a aussi une faiblesse de l'information incontestable.
02:12:37 C'est-à-dire qu'on discute sans cesse sur les chiffres eux-mêmes.
02:12:41 Et donc, il y a une incapacité à prendre des mesures pragmatiques
02:12:46 qui est propre à la France.
02:12:48 Quand on compare ça avec l'Allemagne, le Danemark, le Royaume-Uni,
02:12:51 même l'Europe latine, c'est très frappant.
02:12:54 Jonathan Cixous, pour rester sur cet aspect,
02:12:57 c'est vrai qu'on a beaucoup attendu avant de mettre des choses en oeuvre
02:13:01 parce que, précisément, comme il le dit,
02:13:03 on était trop occupés à diaboliser ce qui le prenait.
02:13:07 Donc, on en perdait la teneur et le fond et les enjeux réels
02:13:11 que ça représentait pour le pays.
02:13:13 Aujourd'hui, on a l'impression que beaucoup se rangent derrière cet avis.
02:13:16 On a perdu 40 ans, c'est pas rien.
02:13:18 Donc, c'est normal que les esprits s'échauffent un peu
02:13:22 et que certains décident d'aller peut-être un peu plus vite et un peu plus loin.
02:13:27 Je suis un peu pessimiste, néanmoins, sur une chose,
02:13:30 c'est que la France n'est plus franchement un pays souverain
02:13:33 et que l'Assemblée nationale aura beau voter des textes très courageux,
02:13:36 elle pourra toujours se faire taper sur les doigts
02:13:38 par la Cour européenne des droits de l'homme
02:13:40 et voir, regarder la situation dans laquelle nous met même désormais
02:13:46 le Conseil d'État en demandant au ministre de l'Intérieur
02:13:49 de faire revenir en France ce fameux ouzbek suspecté de djihadisme.
02:13:54 Le ministre de l'Intérieur nous dit qu'il ne va pas respecter une décision du Conseil d'État.
02:13:59 C'est une première et je me demande si ça n'est pas un engrenage nouveau
02:14:05 qui est difficile de comprendre d'un point de vue du droit
02:14:08 et comment demander ensuite à quiconque de respecter le droit et la loi en général.
02:14:14 Donc c'est toujours une avancée, c'est toujours bien de rajouter des textes de loi
02:14:18 dans nos milliers et milliers de textes de loi déjà existants.
02:14:22 Pour vous ça ne va pas changer la face de l'univers en fait ?
02:14:25 J'espère qu'il y aura des changements, je ne suis pas convaincu sur un changement magique dès 2024.
02:14:34 La vraie réforme elle est à Bruxelles et ça je pense que celui qui va se retrousser les manches n'est pas encore né.
02:14:41 Je veux enfin remercier Anne-Laure Blin et Alexis Isard de nous avoir rejoints.
02:14:44 Tandis qu'on va retrouver en direct depuis l'Assemblée Nationale
02:14:47 Yohann Gillet, député Rassemblement National du Gard
02:14:50 qui participait, si je ne m'abuse, à cette commission mixte paritaire.
02:14:54 Vous étiez le titulaire pour votre parti.
02:14:57 Merci d'être avec nous en direct.
02:14:59 J'imagine que vous tirez en tiers satisfaction de l'issue de cette journée.
02:15:04 On l'a entendu à travers les mots de Marine Le Pen il y a quelques instants.
02:15:07 Donc il ne faut pas être grand devant pour imaginer que vous allez voter comme un seul homme ce soir en faveur du texte.
02:15:12 Évidemment parce que ce texte qui était nocif au tout début est désormais positif.
02:15:19 Puisque nous avons réussi avec l'aide des Français en mettant la pression sur le gouvernement et sur la majorité présidentielle
02:15:26 à considérablement le modifier, à le renforcer.
02:15:29 Et nous avons réussi l'exploit dans ce texte à inclure un certain nombre de propositions issues du programme de Marine Le Pen.
02:15:35 Donc évidemment, on s'en félicite. C'est le cas, par exemple, avec la déchéance de nationalité pour les binationaux
02:15:41 qui s'en prennent aux forces de l'ordre ou aux personnes dépositaires de l'autorité publique.
02:15:45 C'est le cas avec l'expulsion inscrite dans la loi des étrangers dangereux.
02:15:51 C'est le cas avec l'instauration d'une préférence nationale dans le cadre des prestations sociales.
02:15:55 C'est le cas également avec le rétablissement du délit de séjour irrégulier.
02:15:58 Donc un certain nombre de victoires. Alors évidemment, cette loi, elle n'est pas parfaite.
02:16:02 Et nous en sommes conscients, cette loi. En revanche, c'est l'acte 1, si vous voulez, de la mise en application de notre programme.
02:16:11 L'acte 2, il sera en 2027 quand Marine Le Pen remportera l'élection présidentielle.
02:16:14 On a quand même l'impression que les LR ont beaucoup mouillé la chemise.
02:16:18 Et bon, pour cause, ils étaient en nombre pour faire plier la majorité sur un certain nombre de questions,
02:16:24 y compris en faisant monter les enchères dans les dernières heures. C'est ce qu'on a compris.
02:16:28 Mais c'est vous qui engrangez finalement, parce que voilà, aujourd'hui, vous sortez grand gagnant.
02:16:33 Il y a beaucoup de critiques qui sont émises envers l'ORN. Ils travaillent pas énormément, mais derrière, ils récoltent facilement les fruits.
02:16:41 On ne peut pas dire qu'on ne travaille pas énormément, puisque, en l'occurrence, les éléments qui ont été apportés pour améliorer ce texte
02:16:50 sont issus de nos amendements, ceux que nous avions présentés en commission des lois de l'Assemblée nationale.
02:16:55 Les LR, dans l'affaire, en fait, ont été nos prestataires de services. Et tant mieux.
02:16:59 Et en cela, nous avons réussi ce coup important de pouvoir faire appliquer les mesures de Marine Le Pen.
02:17:05 Donc on s'en félicite. Le principal dans tout cela, c'est que l'on protège les Français, c'est que l'on protège la France
02:17:11 et que l'on porte la voix des Français, qui sont 80%, je le rappelle, à vouloir moins d'immigration.
02:17:15 Ces deux dernières semaines, finalement, est-ce que l'ORN a pas acquis un certain savoir en stratégie politique,
02:17:19 parce qu'il y a eu ce coup magistral pour vous de la motion de rejet qui a été adoptée, laquelle vous avez participé ?
02:17:27 Et puis, vous avez quand même ménagé un peu le suspense concernant l'issue de votre vote aujourd'hui.
02:17:32 On a compris ce matin qu'il y aurait sans doute une abstention. Et au final, vous nous prenez un petit peu à contre-pied en disant "on va voter".
02:17:40 Donc ça vous met encore une fois dans la lumière.
02:17:45 Oui, parce qu'on travaille et qu'on a des objectifs. Et notre objectif, encore une fois, c'est de protéger les Français, c'est d'appliquer notre programme.
02:17:52 Et pour cela, nous savons ce que nous faisons. Donc en toute conscience et en toute responsabilité, nous avons fait ce qu'il y avait à faire
02:17:59 pour réussir à atteindre notre objectif, qui est celui de protéger les Français, à appliquer nos mesures en matière d'immigration.
02:18:07 Merci beaucoup, Yoann Gillet, d'avoir répondu à nos questions. Merci à notre équipe qui vous accompagne aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
02:18:14 Un mot quand même, parce que c'est quelque chose qui a été évoqué. Je sais que vous aimez analyser la Constitution, Guillaume Perrault.
02:18:21 Ça a été évoqué par un avocat qui défend, lui, la cause de certains migrants, pour qui il plaide, qui disait que beaucoup de ces choses qui ont été adoptées aujourd'hui dans l'accord,
02:18:32 ce que les gens ne savent pas, c'est que ça va être retoqué par le Conseil constitutionnel.
02:18:35 Est-ce que vous pensez qu'effectivement, à la marge, il y a certaines mesures de cet accord trouvé qui ne passeront pas et on n'est pas à l'abri d'autres surprises ?
02:18:43 Alors, tout avocat, par principe, va dire ça. C'est son métier, ce n'est pas une critique.
02:18:49 Il ne part pas de nulle part, ça arrive aussi.
02:18:52 Bien sûr, ça arrive aussi, mais son métier consiste à dire qu'il y a des failles constitutionnelles dans la loi qui a été adoptée.
02:18:58 Et je vais déposer un mémoire, moi, avocat, qui va être alimenté par les groupes d'opposition,
02:19:03 il suffit de 60 députés ou de 60 sénateurs pour saisir le Conseil constitutionnel.
02:19:08 Et puis après, d'ailleurs, même quand le texte est en vigueur, à l'occasion d'un procès, vous pouvez invoquer tel ou tel article de loi en disant qu'il est contraire à la Constitution.
02:19:16 Alors écoutez, je vais vous dire, franchement, c'est tellement technique, bien malin et bien péremptoire,
02:19:22 celui qui dirait telle disposition, il n'y a aucune chance qu'elle soit censurée, ou telle disposition, elle va tomber obligatoirement.
02:19:29 Comme dans tout projet de loi, sur ces questions litigieuses, on peut invoquer des articles de la Déclaration des droits de l'homme, du Prensif...
02:19:36 - Mais c'est la question des étudiants, il nous disait que les étudiants, c'est sûr que ce sera retoqué, de son point de vue, parce qu'ils sont censés avoir un accès égal en droit aux aides.
02:19:46 - Je crois qu'il y a une question fondamentale, c'est est-ce qu'une différence de traitement est forcément une discrimination ?
02:19:52 Parce qu'aujourd'hui, on tend à faire une confusion entre une différence de traitement et une différence de traitement injuste.
02:19:59 Il peut y avoir des différences de traitement justifiées si elles s'appliquent à des personnes qui sont elles-mêmes dans une situation différente.
02:20:04 Sinon, c'est le principe d'égalité qui devient fou, si vous voulez. On ne peut plus faire aucune distinction entre A et B.
02:20:09 - Il n'y a plus de raison de distinguer une nationalité, dans ce cas ?
02:20:13 - Si vous voulez, le mot "discrimination" a chargé le beau coup d'émotions négatives aujourd'hui, depuis une vingtaine d'années.
02:20:20 Il suscite une espèce de répulsion, de blâme morale, ce que je comprends très bien.
02:20:24 Mais c'est le sens américain qui s'est imposé du mot "discrimination".
02:20:27 Il y a 20 ans, on l'employait en bonne part en français, vous pouviez dire "discriminer" au sens de "distinguer".
02:20:32 Ce n'était pas négatif, ce n'était pas péjoratif. On trouve ça dans les textes.
02:20:36 - On prend la nuance.
02:20:38 - Quelqu'un comme Raymond Haron disait qu'il fallait discriminer les problèmes, il voulait dire qu'il fallait distinguer.
02:20:42 - Les dissocier.
02:20:43 - Les dissocier, les distinguer. Donc oui, bien sûr, dans certains cas, une différence de traitement peut être une discrimination.
02:20:50 C'est quoi une discrimination ? C'est une différence entre deux personnes qui sont dans une situation identique
02:20:55 et qui font l'objet d'un traitement différent pour un motif interdit par la loi.
02:21:00 Alors ça peut être le sexe, la couleur de peau, la religion, les opinions politiques, vous avez beaucoup de critères.
02:21:06 Ils n'ont cessé d'être augmentés par la loi. Mais est-ce qu'on est aujourd'hui dans ce cas de figure ?
02:21:10 Il me semble personnellement que non.
02:21:12 - Jonathan, même question. Après on a compris que c'est à la libre appréciation aussi de ceux qui siègent à la cour.
02:21:17 - Le point que vous releviez Nelly est très intéressant, c'est que vous parliez des étudiants.
02:21:21 C'est Gérald Darmanin lui-même il y a quelques jours, et je crois même sur l'antenne de CNews,
02:21:24 qui disait que la France octroie plus de 100 000 visas étudiants par an.
02:21:29 Et il posait légitimement cette question, la France a-t-elle besoin d'octroyer 100 000 visas à des étudiants ?
02:21:35 Et le ministre laissait entendre que sur ces 100 000, évidemment, la plupart d'entre eux ne respectaient pas les dates.
02:21:43 - Elle est sûre.
02:21:44 - Et ce visa étudiant se transformait en quoi ?
02:21:47 Se transformait, je cite encore quasiment le ministre me semble-t-il, une filière d'immigration déguisée.
02:21:53 Donc il faut quand même aussi regarder où le bas blesse, où il y a des trous dans le filet,
02:21:59 et pouvoir repriser quand on peut encore le faire.
02:22:02 - C'est la raison pour laquelle la remise en circulation, si j'ose dire, du délit de séjour irrégulier,
02:22:06 enfin à tout le moins son rétablissement, pour part, est une bonne chose, notamment dans le cadre des étudiants étrangers.
02:22:15 - Bon, après le principe de réalité quand même sur le volet répressif,
02:22:19 on en a assez peu parlé finalement aujourd'hui sur ce plateau,
02:22:23 c'est-à-dire la reconduite à la frontière des OQTF qui pose problème, c'est-à-dire 4 000 individus.
02:22:29 - Ça pose d'abord la question de l'obtention des visas.
02:22:33 - Encore faut-il avoir les moyens de le faire réellement.
02:22:35 - Techniquement, si vous n'avez pas les visas, comment voulez-vous...
02:22:40 - Ça veut dire quoi ? C'est-à-dire qu'ils ont obtenu un certain nombre de garanties sur cette question pour s'avancer à ce point ?
02:22:44 - Non, non, ça c'est du ressort exclusif de l'exécutif, donc ça ne relève pas de la loi.
02:22:50 Il appartient maintenant à l'exécutif de montrer s'il est sérieux ou pas dans sa volonté d'appliquer cette réforme.
02:22:57 C'est du ressort exclusif du gouvernement.
02:22:59 Je crois qu'il y a un problème spécifiquement français de non-exécution de ces décisions.
02:23:05 Je reviens toujours à la même suggestion.
02:23:08 Regardons ce que font nos voisins européens, qui appartiennent à la même communauté juridique et culturelle que nous.
02:23:14 Les Allemands, d'après les chiffres dont on dispose, ils reconduisent à la frontière beaucoup plus.
02:23:19 Les Britanniques aussi. Ils ont un rapport à la loi qui est beaucoup plus strict que nous.
02:23:24 Nous, il y a une espèce de mollesse, il y a des recours interminables.
02:23:28 On a des textes rigides et une application molle.
02:23:33 C'est dans notre culture, il y a de grands esprits comme Tom Cruise qui a dit ça.
02:23:36 Oui, mais liés aussi à ces idéologies très marquées et se disent passionnés autour de cette question.
02:23:40 Oui, mais c'est aussi un rapport à la loi.
02:23:42 Les Français sont tentés de s'accommoder du droit, de la loi.
02:23:46 "Ecoutez, on ne respecte pas la loi, on ne va pas en mourir, on va faire sauter les contredenses."
02:23:50 C'est le côté latin.
02:23:52 Oui, on attend une amnistie, on attend la prochaine amnistie présidentielle.
02:23:55 On a misé là-dessus.
02:23:58 Sur les amendes.
02:24:00 C'est en train de changer.
02:24:01 Maintenant, les grâces présidentielles le 14 juillet, il n'y a plus de grâces collectives.
02:24:05 C'est un signe, il n'y a plus de grâces collectives le 14 juillet.
02:24:07 Mais quand même, il y a un problème spécifiquement français
02:24:12 de rapport à la loi et à l'exécution et au respect des règles.
02:24:15 Il nous reste un petit quart d'heure avant de retrouver,
02:24:17 ou de confier plutôt l'antenne à Laurence Ferrari, ses invités dans Potscheil.
02:24:21 On va retourner à l'Assemblée nationale avec Thomas Bonnet.
02:24:24 Bonsoir Thomas.
02:24:26 Évidemment, on a compris maintenant quelle allait être l'attitude du Rassemblement national.
02:24:32 Pendant longtemps, on ne savait pas s'ils allaient voter, s'abstenir, voter contre.
02:24:37 Marine Le Pen a donné le ton tout à l'heure.
02:24:39 Ils vont voter en faveur de cet accord, ce qui veut dire que c'est une grande victoire pour eux.
02:24:43 Ils ne s'en cachent pas.
02:24:44 Les LR aussi revendiquent la victoire.
02:24:46 Mais surtout, le grand perdant aujourd'hui, c'est cette majorité dont on ne sait si elle va être intacte au sortir de ce vote.
02:24:55 On risque d'avoir une grosse surprise tout à l'heure au moment du vote.
02:25:00 Absolument. La question tout au long de cette journée, c'était de savoir si cette commission mixte paritaire allait être conclusive ou non.
02:25:06 On le sait désormais, elle l'est maintenant.
02:25:08 La question, c'est de savoir comment va se comporter la majorité présidentielle.
02:25:12 Pour vous donner un ordre d'idées, un peu de l'agenda qui nous attend pour cette soirée.
02:25:16 D'abord, à 19h, le texte tel qu'il a été décidé en commission mixte paritaire va être présenté au Sénat pour un vote.
02:25:23 Sans surprise, il va être adopté parce qu'on le rappelle que la version qui sort de cette CMP est finalement très proche de celle qui est sortie du Sénat.
02:25:29 Et puis à 21h30, nouveau vote, mais cette fois ici à l'Assemblée nationale.
02:25:34 On sait dorénavant que le Rassemblement national et les Républicains vont voter ce texte.
02:25:39 D'ailleurs, Éric Soti dit que l'intégralité du groupe Les Républicains, les 62 députés vont voter ce texte.
02:25:45 On va là aussi observer s'il a raison et si toutes les députés des Républicains votent ce texte.
02:25:50 La question, en revanche, c'est évidemment le comportement de la majorité présidentielle.
02:25:55 On avait entendu ces dernières semaines des menaces à peine voilées de certains députés de l'aile gauche de la majorité sur un texte qui serait trop dur.
02:26:03 On est face à ce texte tel qu'il est donc sorti du Sénat ou presque.
02:26:07 Et donc le comportement de la majorité présidentielle va être évidemment scruté de très près ce soir ici à l'Assemblée nationale.
02:26:13 Alors, et la gauche ? Parce qu'elle a poussé des cris d'orfraie, on a vu des moments très agités dans l'hémicycle.
02:26:20 Notamment un appel vibrant et assez lyrique d'André Chassaigne à l'adresse de cette ligne gauche de la Macronie pour essayer de se ressaisir de son point de vue.
02:26:29 Que dit-elle aujourd'hui alors qu'elle est un petit peu à l'origine, à la jeunesse de ce qui se passe aujourd'hui ?
02:26:34 Alors vous avez raison, vous avez beaucoup d'élus de gauche qui rappellent les élus de la majorité présidentielle à leur responsabilité.
02:26:45 Parce qu'ils disent que tôt ou tard ils se représenteront devant les électeurs et ça pourra leur être reproché.
02:26:50 Ça c'est pour le premier argument. Quant à l'argument du fait que peut-être ils ont une part de responsabilité en ayant adopté cette motion de rejet,
02:26:56 que le texte soit revenu plus dur qu'il n'était, ils disent que de toute manière on aurait pris ce chemin-là.
02:27:01 Bon, chacun se fera son avis. En tout cas pour l'attitude qu'ils auront ce soir évidemment et ils vont voter contre ce texte.
02:27:06 On nous parle quand même de motions de rejet qui vont être déposées par l'ensemble des groupes de la gauche.
02:27:11 Rassurez-vous, elles n'ont aucune chance d'aboutir. On ne refera pas le même coup que lundi dernier.
02:27:17 Cette motion de rejet sera rejetée ce soir ici à l'Assemblée Nationale si jamais elle venait à être déposée.
02:27:21 Un mot quand même de ce qu'on a vu dans la presse cet après-midi.
02:27:25 C'est trois ministres, au moins trois, qui menacent tout simplement de démissionner.
02:27:31 Je crois qu'il y a Aurélien Rousseau, Sylvie Retailleau également.
02:27:34 Ce n'est pas rien non plus. Ça montre à quel point on est dans un débat moral, philosophique par rapport à ces questions.
02:27:45 Oui, ça montre évidemment les attermoiements d'une partie de la majorité présidentielle.
02:27:52 L'aile gauche, pour schématiser, on l'a beaucoup incarnée cette aile gauche par Sacha Houlié, président de la Commission des lois,
02:27:57 président de cette CMP qui était donc aux premières loges pour assister à l'écriture de ce texte en commission mixte paritaire.
02:28:03 Oui, il y a des députés ici qui nous disent que ça leur pose un problème de voter ce texte.
02:28:07 Certains vont avaler leur chapeau, certains vont avaler un certain nombre de couleuvres.
02:28:11 Certains vont donc voter bon gré, mal gré ce texte à l'Assemblée Nationale.
02:28:16 Mais évidemment, tout cela va laisser des traces.
02:28:18 Et c'est pour cette raison, évidemment, qu'on va regarder avec attention qui parmi les députés de la majorité présidentielle vote contre,
02:28:24 voire même s'abstient lors du scrutin qui est prévu en début de soirée ici, au milieu de soirée même.
02:28:30 Merci beaucoup et vous serez bien sûr là pour nous incarner tous là.
02:28:34 Petite réaction autour de cette table, il y a pas mal de choses qu'il a résumées.
02:28:38 Thomas Bonnet, Alain St-Jonathan, Cixous.
02:28:41 En effet, s'il y a 60 ou 70 voix qui manquent à l'appel, on pourra dire que la Macronie telle qu'on la connaissait est définitivement morte et enterrée.
02:28:50 Et puis, il faut aussi compter avec le modem, c'est pas seulement Renaissance qui est en jeu.
02:28:54 Le modem, Horizon, Dizier, on n'est pas à l'abri d'une surprise aussi de certains qui se dissocient complètement de ce groupe ?
02:29:01 Non, mais on n'est pas à l'abri de ce séisme qui est quasi systémique finalement pour Renaissance qui est un parti sans colonne vertébrale,
02:29:10 hormis la personne du président de la République.
02:29:13 On ne fait pas de politique comme ça, on ne peut pas exister politiquement en étant simplement et à suivre d'une seule tête un homme providentiel.
02:29:21 Ça ne marche pas. Et si ça marche, c'est à une durée de vie relativement courte comme on l'a vu.
02:29:26 Je rappelle que sous le précédent quinquennat, il y avait eu déjà des frondeurs qui avaient quitté les bancs de la majorité présidentielle.
02:29:34 C'est une situation qui va instaurer une sorte de cas par cas permanente désormais,
02:29:42 où quand la majorité aura besoin de faire passer un texte, ce sera du compromis permanent.
02:29:48 La majorité étant relative depuis les dernières législatives, ce sont des béquilles plus que très fragiles dont a besoin la majorité à l'Assemblée désormais.
02:30:00 Et on le voit avec ce texte de loi, des alliés de poids désormais.
02:30:05 Les 89 députés du RN, c'est pas rien et donc de toute façon, ils pourront les seconder.
02:30:13 Je vous propose de réécouter, si vous avez raté un peu la teneur des débats cet après-midi, Eric Ciotti,
02:30:19 qui à l'issue de cet accord qui a été trouvé en commission mixte paritaire et qui sera soumis au vote tout à l'heure dans les deux chambres,
02:30:25 exulté, c'est peut-être un peu fort, mais en tout cas félicité.
02:30:29 Triomphé.
02:30:30 Triomphé, voilà. Eric Ciotti triomphale sur l'issue de cette commission mixte paritaire.
02:30:36 C'était loin d'être gagné quand on s'est réveillé ce matin.
02:30:38 On ne savait pas, vu les nombreuses suspensions hier, si on allait parvenir au bout de l'exercice, si ce serait conclusif.
02:30:45 Écoutons-le.
02:30:46 Ce texte tel que nous l'avions déposé au niveau de l'Assemblée nationale et au niveau du Sénat au printemps dernier
02:30:55 est le fruit d'un long travail porté par les Républicains.
02:31:00 Un nouveau chemin est ouvert.
02:31:02 Il a été ouvert très clairement par les Républicains, sans notre choix.
02:31:07 La semaine dernière, il n'y aurait pas eu de texte aussi puissant, aussi ambitieux.
02:31:12 Nous avions dit que nous voulions ce texte.
02:31:15 Il est là. Il sera voté très largement ce soir.
02:31:18 C'est une avancée pour le pays et ça démontre que quand l'opposition est claire,
02:31:23 quand elle est unie, ce soir les 62 députés de notre groupe apporteront leur soutien,
02:31:30 elle fait avancer le pays.
02:31:32 Vincent Roy, il y a deux gagnants ce soir, pour ceux qui nous retrouvent à l'instant sur l'antenne de CNews.
02:31:40 Les Républicains et le Rassemblement national, au grand dame de la NUPS,
02:31:45 qui a beau crier à la lepénisation du texte, qui est pour quelque chose sans doute,
02:31:51 parce qu'on ne serait pas revenu à l'issue de la commission des lois, la première version,
02:31:56 qui avait été soumise à l'Assemblée.
02:31:57 C'était bien.
02:31:58 Sans motion de rejet, on ne serait pas revenu au texte du scénario.
02:32:00 C'est la raison pour laquelle je disais tout à l'heure que pour ce qui est de cette séquence,
02:32:04 ils n'ont pas vu plus loin que le bout de leur nez.
02:32:06 C'est la gauche la plus bête du monde.
02:32:08 C'était quoi ? C'était être disruptif juste pour le plaisir ?
02:32:11 Oui, la volonté des élus.
02:32:15 Il faut réfléchir à deux fois aux conséquences de ces actes.
02:32:18 Là, ça a mené directement à ce qu'effectivement on ait un texte qui reparte
02:32:22 et qui au final soit plus dur que le premier texte présenté.
02:32:25 C'était totalement idiot de réagir ainsi.
02:32:28 Après, pour ce qui est du triomphalisme, vous avez bien vu que chacun tirait la couverture à soi.
02:32:33 Qu'il s'agisse de Marine Le Pen qui dit que, idéologiquement, elle est à l'origine de ces grands changements.
02:32:38 Monsieur Ciotti nous dit qu'ils ont beaucoup travaillé...
02:32:40 Chacun avec sa temporalité.
02:32:42 Chacun avec sa temporalité.
02:32:44 Il nous dit que depuis le printemps, c'est lui qui a mené,
02:32:47 enfin ce sont les Républicains qui ont mené ce texte à bien.
02:32:51 La grande inspiration, ce serait eux. Marine Le Pen dit "la grande inspiration, c'est nous"
02:32:55 et depuis des années, voilà la vérité sans doute au milieu.
02:32:59 Oui. Guillaume Perrault.
02:33:01 Et puis on reviendra aussi à un autre débat dans le débat,
02:33:04 c'était l'interventionnisme supposé de l'exécutif,
02:33:06 mais si vous voulez poursuivre jusque sur ce que disait Vincent Roy.
02:33:09 LR n'a plus beaucoup d'atouts dans sa manche aujourd'hui.
02:33:12 Ils sont quand même très affaiblis.
02:33:13 C'est devenu des partis de second rang pour ce qui est de la prochaine élection présidentielle.
02:33:17 Ce sont deux députés, on le rappelle.
02:33:18 Mais ils ont quand même encore un atout, c'est leur expérience des institutions,
02:33:23 leur expérience du Parlement.
02:33:24 Une commission mixte paritaire, c'est très technique.
02:33:27 Il vaut mieux en avoir fait avant un certain nombre pour savoir comment ça fonctionne
02:33:32 et apprendre à négocier.
02:33:34 Et là, c'est vrai que le trio Retailleau au Sénat, qui a joué un rôle considérable,
02:33:40 Marlex à l'Assemblée et Ciotti à la tête du parti pour harmoniser les violons,
02:33:46 ça a été efficace, c'est sûr.
02:33:49 Maintenant, le point faible de LR, le gros point faible, il saute aux yeux,
02:33:53 il n'y a jamais eu de bilan sincère du quinquennat Sarkozy.
02:33:58 Il n'y a jamais eu de bilan franc, sincère et ouvert de "voilà ce qu'il a réussi,
02:34:04 voilà ce qu'il a raté, pourquoi il a réussi ça, pourquoi il a raté ça,
02:34:07 qu'est-ce qu'on fait pour tirer les leçons ?"
02:34:09 Donc, ce non-dit sur lequel Ciotti a été élu,
02:34:13 puisque c'était lui qui était sur la ligne accommodante vis-à-vis de Sarkozy,
02:34:17 par rapport à Retailleau qui était lui partisan de tout dire,
02:34:20 fait que la seule chance qu'ils aient pour reconquérir une légitimité aux yeux de Français,
02:34:26 c'est de montrer leur professionnalisme, leur expertise, leur sérieux au Parlement,
02:34:30 pour se faire pardonner leur bilan pas très convaincant des années Sarkozy.
02:34:35 - Il leur reste quand même ça. - Il leur reste quand même ça.
02:34:37 - La question qu'on peut peut-être se poser,
02:34:40 et là ça n'est qu'un jugement, qu'une impression.
02:34:44 C'est qu'avant qu'il arrive ce séisme à propos de la loi immigration,
02:34:47 finalement, on voyait une gauche atteinte de cette maladie grave et peut-être incurable
02:34:53 qui s'appelle la mélanchonite, et qui finalement avait de moins en moins de poids,
02:34:57 on voyait effectivement, et vous venez de le dire et vous avez raison,
02:35:00 on voyait les Républicains qui devenaient un parti de second plan,
02:35:04 et puis le Front National qui lui s'exprimait de plus en plus dans toute son ampleur,
02:35:12 et notamment auprès des Français.
02:35:14 Peut-être qu'aujourd'hui, à la faveur de cette loi,
02:35:16 et quand on écoute M. Ciotti, même si on peut mettre en cause son triophalisme,
02:35:20 il est de bonne guerre, il n'y a pas, hélas, de morale en politique,
02:35:24 il n'y a pas davantage d'honnêteté non plus,
02:35:27 est-ce qu'on ne peut pas se dire que, d'une certaine façon,
02:35:31 à la faveur de ce texte, les Républicains reprennent un tant soit peu du poil de la bête ?
02:35:35 Oui, sans doute, mais il n'y a pas d'échéance électorale en vue.
02:35:39 Il n'y a pas d'échéance électorale, il y a les Européennes.
02:35:43 Les Européennes, mais si il n'y a pas de dissolution,
02:35:45 de toute façon, ils ne vont pas reprendre la main sur ce sujet.
02:35:47 S'il y avait dissolution, demain, ça profiterait au RN, mais comment ?
02:35:50 Au RN, oui, bien sûr.
02:35:51 À l'issue de ce texte, et pas forcément au LR, alors qu'ils ont travaillé…
02:35:54 Oui, mais ils ont encore des mères, quand même, c'est leur seul espoir,
02:35:57 c'est le maillage local.
02:35:58 C'est ça.
02:35:59 Ça, c'est quand même, pour fédérer des gens au niveau local,
02:36:01 avoir une majorité dans les exécutifs locaux…
02:36:03 Donc ils ont l'expérience des rouages et ils ont le maillage.
02:36:05 Donc ça fait quand même encore quelques atouts.
02:36:07 Ça fait encore quelques… mais ça n'empêche pas qu'ils ont été sèchement battus,
02:36:09 en bien des occasions, en bien des endroits où c'était très surprenant,
02:36:13 aux dernières législatives, et je ne vois pas pourquoi ils feraient un meilleur score demain.
02:36:17 Simplement, ils ont encore ces atouts, ils ne sont pas morts.
02:36:20 Et puis voilà, je vais terminer sur ce petit, ce mini-débat, on va dire,
02:36:23 qui a émergé hier soir, il me semble, sur un supposé interventionnisme,
02:36:28 ou en tout cas, conversation d'Emmanuel Macron avec Bruno Retailleau.
02:36:32 Ce serait grave, là, s'il y avait eu une intrusion dans la séparation des pouvoirs, comme vu ?
02:36:36 Non, pas du tout.
02:36:37 Ah ben, tout le monde a fait l'une de son offusqué.
02:36:41 J'ignore si cette conversation a eu lieu, mais…
02:36:43 Ça a été démentie.
02:36:44 Quand bien même elle aurait lieu, c'est pas sérieux.
02:36:47 On est dans un régime présidentialiste, et le président dit à sa majorité parlementaire ce qu'il veut faire,
02:36:54 quels résultats il attend, et il faut bien qu'il s'implique lui-même,
02:36:58 puisqu'il n'y a plus de majorité absolue, il ne peut pas se reposer sur la présidence.
02:37:01 Alors, sa majorité, oui, mais s'il y a eu une conversation avec Bruno Retailleau,
02:37:03 ce n'est pas tout à fait de la même nature.
02:37:04 C'est interdit pour le moment.
02:37:05 Pourquoi ça serait scandaleux ?
02:37:06 Non, ce n'est pas interdit, mais bon, ça s'est sémissé dans les affaires législatives, quand même.
02:37:10 Mais je sais qu'en France, il n'y a qu'en France qu'on trouverait ça scandaleux.
02:37:13 On trouverait ça tout naturel en pareille situation chez nos voisins,
02:37:17 qu'il y ait une négociation entre le chef de fête de l'exécutif et puis un des leaders de l'opposition.
02:37:22 C'est plutôt sain, même, comme preuve de vitalité démocratique qu'il y ait ce discours direct,
02:37:27 dialogue direct entre les deux.
02:37:28 On ne peut pas 100% l'offusquer.
02:37:29 Non, mais non, il faut bien que les gens discutent, c'est sans doute ce qu'ils font d'ailleurs.
02:37:33 C'est parce qu'on en a entendu parler, on ne sait pas effectivement si c'est vrai ou pas.
02:37:36 C'est ce qui pourrait permettre d'expliquer que ce soir, le texte sera voté.
02:37:40 Absolument.
02:37:41 Je vous propose d'écouter, je ne sais pas si on a le son en stock,
02:37:43 parce qu'on a beaucoup parlé de la gauche aussi cet après-midi
02:37:46 et de ce qu'elle avait perdu au fond dans cette affaire.
02:37:49 On ne parle même pas de LFI, qui était un peu la figure de proue de cette opposition au texte,
02:37:55 mais de Boris Vallaud, pour les socialistes, qui a pris la parole tout à l'heure à l'Assemblée nationale.
02:38:00 On l'écoute.
02:38:05 Je crois que nous pouvons dire, après cette CMP de la honte,
02:38:11 que toutes les transgressions ont été commises,
02:38:16 que les lignes rouges que la majorité et la Première ministre prétendaient avoir ont été transgressées
02:38:24 et que la collusion a été réalisée avec les thèses de l'extrême droite,
02:38:29 qui en commission a remercié la majorité d'avoir introduit ses propositions
02:38:35 et notamment la préférence nationale dans son texte,
02:38:38 et en définitive voté favorablement cette loi sur l'immigration.
02:38:44 C'est un grand moment de déshonneur pour le gouvernement.
02:38:47 Bon, ils ont beau jeu de dire ça maintenant, effectivement,
02:38:50 ils n'ont rien d'autre à dire.
02:38:52 C'est le Parti socialiste qui est déshonoré depuis qu'il siège sur les bords de la NIPES.
02:38:56 Il y a eu une défection, c'est Delphine Bateau qui avait voté contre la motion de rejet,
02:39:02 parce qu'elle a sans doute senti le vent tourner et vu la chose venir.
02:39:06 On parlait d'expérience, elle en a une petite en la matière, elle a été ministre aussi.
02:39:11 De la même manière que c'est M. Mitterrand qui avait fait mécaniquement monter le Front National,
02:39:16 la gauche a une responsabilité de poire,
02:39:19 une responsabilité importante dans la montée du Rassemblement National,
02:39:22 à force de ne pas vouloir de laisser le terrain sécuritaire à l'extrême droite,
02:39:27 et bien voici ce qui arrive.
02:39:29 Elle est quand même infiniment responsable de ce qui se passe.
02:39:32 Un dernier mot en guise de conclusion, Guillaume Perrault.
02:39:34 Je pense que le discours d'ordre moral, les postures de supériorité morale,
02:39:40 comme celles que l'on vient d'entendre, sont contre-productives,
02:39:43 parce qu'elles sont usées jusqu'à la corde.
02:39:45 Ça fait 40 ans que l'on les entend.
02:39:48 Et au-delà du cercle étroit des convaincus,
02:39:52 on ne peut plus réunir une majorité de Français avec ce type de vocab...
02:39:57 de rhétorique, ou de vocab...
02:39:58 pas rhétorique, c'est péjoratif.
02:39:59 Avec ce type de discours d'ordre moral.
02:40:02 Sur les valeurs fondamentales, humanistes,
02:40:05 ces discours qui s'opposent toujours aux lois.
02:40:08 Quand vous vous souvenez, comme moi, le souvenir de Mitterrand,
02:40:11 disons à peu près ça en 1988,
02:40:13 quand vous vous souvenez du passé, quel était le sien, sous l'occupation,
02:40:17 quand vous vous souvenez du soutien explicite
02:40:22 qu'il a apporté à SOS Raciste pour placer sous surveillance morale
02:40:25 le RPR et BUDF au milieu des années 80.
02:40:28 Bon, ce discours...
02:40:30 On a tout à fait le droit de discuter du fond,
02:40:32 d'être en désaccord avec telle ou telle disposition,
02:40:35 mais franchement, ce discours d'ordre moral ne passe plus.
02:40:38 Merci beaucoup en tout cas de m'avoir accompagné tout au long de l'après-midi.
02:40:40 On passe la main sans plus tarder à Punchline.
02:40:43 Vous allez rendez-vous avec Laurence Ferrari et ses invités pour la suite, bien sûr.
02:40:46 Et le vote à venir dans les deux chambres.
02:40:49 Au revoir.
02:40:50 [SILENCE]