Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi
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00:00:00 Bonjour et bienvenue, si vous nous rejoignez à l'instant,
00:00:02 sur notre antenne. Je suis ravie de vous retrouver
00:00:04 pour une nouvelle semaine de 180 minutes info
00:00:06 du débat de l'analyse, avec évidemment beaucoup d'attentes
00:00:09 autour de l'examen du projet de loi immigration
00:00:11 à l'Assemblée nationale aujourd'hui.
00:00:13 On se retrouve juste après pour le décryptage,
00:00:15 entre autres, avec Yvan Réaufolle.
00:00:17 Mais avant cela, l'éphéméride du jour.
00:00:19 Chers amis, bonjour.
00:00:26 Nous souhaitons aujourd'hui une bonne fête à tous les Daniels.
00:00:29 Celui que nous célébrons n'est pas le grand prophète
00:00:32 de l'Ancien Testament, mais Daniel le Stilite,
00:00:35 qui vécut au Ve siècle en Asie mineure,
00:00:37 dans la région du Bosphore.
00:00:39 Laissez-moi d'abord vous expliquer ce qu'est un stilite.
00:00:42 C'est un mot qui vient du grec "stulos",
00:00:44 qui signifie "colonne".
00:00:46 Les stilites étaient des ermites qui s'installaient
00:00:48 au sommet de colonnes, de balcons, de ruines,
00:00:51 de portiques ou encore de colonnades,
00:00:53 sur lesquelles ils pouvaient rester des années entières.
00:00:56 Notre Daniel, lui, avait élu domicile
00:00:59 sur une sorte de balcon dressé entre deux colonnes.
00:01:02 On dit qu'il y vécut 33 années de suite
00:01:05 et qu'il n'en descendit qu'à trois reprises.
00:01:07 De là où il était, il pouvait facilement prêcher
00:01:10 à tous les curieux en leur permettant de monter
00:01:13 afin de leur parler.
00:01:15 Lorsqu'il mourut le 11 décembre 493,
00:01:18 il fallut bâtir un escalier en spirale
00:01:21 pour permettre à l'évêque d'accéder à son corps.
00:01:24 Pour finir, je vous laisse avec cet extrait de l'Antienne
00:01:27 qui a été lu ce matin à l'Office des Laudes.
00:01:30 "Vous tous qui avez soif, venez vers les eaux.
00:01:34 "Cherchez le Seigneur, il se laisse trouver."
00:01:37 C'est tout pour aujourd'hui.
00:01:39 À demain, chers amis. Ciao.
00:01:41 Nous sommes de retour pour entamer notre émission
00:01:46 avec le journal d'Isabelle Piboulot.
00:01:48 Bonjour, Isabelle.
00:01:49 Elle a eu le top départ donné à l'examen
00:01:52 du projet de loi immigration.
00:01:53 Ça se passe à l'Assemblée nationale, à Comté-de-Solindy.
00:01:56 À 16h, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:01:59 défendra dans l'hémicycle ce texte controversé,
00:02:01 un projet de loi d'ores et déjà menacé par une motion de rejet
00:02:05 qui pourrait interrompre son examen dès aujourd'hui.
00:02:08 Alors, que contient dans le détail ce texte ?
00:02:11 On fait le point avec Maxime Legay.
00:02:13 C'est le moment de vérité pour le projet de loi immigration.
00:02:17 Ce lundi, les députés débutent l'examen du texte
00:02:20 au sein de l'Assemblée nationale.
00:02:22 Un texte qui prévoit notamment
00:02:24 la régularisation de travailleurs sans-papiers
00:02:26 dans les métiers en tension,
00:02:28 sauf en cas de menace à l'ordre public,
00:02:30 l'obligation pour le gouvernement
00:02:32 de présenter des objectifs chiffrés chaque année
00:02:34 sur le nombre d'immigrés,
00:02:36 ou encore l'interdiction du placement
00:02:38 en rétention administrative de tous les mineurs,
00:02:40 un contenu largement remanié et amputé
00:02:43 en commission des lois,
00:02:44 des mesures les plus dures introduites au Sénat.
00:02:47 Ainsi, les députés ont opté
00:02:48 pour le rétablissement de l'aide médicale d'Etat
00:02:51 pour les sans-papiers,
00:02:52 le maintien de l'automaticité du droit du sol,
00:02:55 ou encore la restauration de l'accès
00:02:57 à l'hébergement d'urgence pour les étrangers
00:02:59 en situation irrégulière.
00:03:01 Avant son examen, le projet de loi sera soumis
00:03:03 à une motion de rejet préalable
00:03:05 déposée par les écologistes.
00:03:07 -Pour mieux comprendre certains enjeux
00:03:11 liés à la situation migratoire,
00:03:12 nous allons parler des Hautes-Alpes.
00:03:14 -Oui, à Briançon, commune de 12 000 habitants,
00:03:17 de plus en plus de migrants
00:03:19 tentent de passer la frontière avec l'Italie.
00:03:21 -Un ouvert témoigne de l'inquiétude de ces habitants,
00:03:24 notamment depuis l'installation d'un squat
00:03:27 Tony Pitaro, Audrey Berthaud et Marine Sabourin.
00:03:29 -Habitants inquiets, squatteurs, policiers débordés,
00:03:34 à Briançon, commune des Hautes-Alpes,
00:03:36 l'augmentation du nombre de migrants
00:03:38 qui passent la frontière crée de plus en plus de tensions.
00:03:41 En quelques années, leur nombre a explosé.
00:03:44 Le maire de la commune déplore la situation.
00:03:46 -En 2015, deux ans avant le premier pic de crise migratoire,
00:03:51 on hébergait 25 mineurs d'ordre accompagné au département.
00:03:54 Aujourd'hui, à la fin du mois dernier,
00:03:57 on est à peu près 1 380, c'est 5 000 % d'augmentation.
00:04:00 On a eu successivement plusieurs refuges associatifs
00:04:04 dans notre ville, ça crée des cohabitations difficiles.
00:04:07 -Selon la police aux frontières, depuis le début de l'année,
00:04:11 4 600 majeurs et 1 200 mineurs ont été contrôlés
00:04:13 et seulement 48 ont été arrêtés.
00:04:16 Les habitants sont également inquiets de cette situation.
00:04:19 Un squat a été installé à côté d'une école primaire.
00:04:22 -Imaginez la situation du maire que je suis.
00:04:25 On a une école primaire avec des enfants,
00:04:27 un squat à côté qui, du jour au lendemain,
00:04:29 s'est décrété l'envie d'accueillir des étrangers
00:04:33 en situation irrégulière, le propriétaire privé du bâtiment,
00:04:36 qui, en l'occurrence, saisit la justice,
00:04:39 qui ordonne l'expulsion, mais qui la soumet à la trade hivernale.
00:04:43 -Le maire de Briançon, en lien avec le préfet
00:04:45 et le ministre de l'Intérieur, espère trouver une voie judiciaire
00:04:49 pour l'exploitation de ce squat.
00:04:51 -Gérald Darmanin a annoncé hier vouloir dissoudre le groupe
00:04:55 Academia Christiana.
00:04:56 -Un mouvement catholique, traditionnaliste
00:04:59 d'extrême droite, accusé de légitimer la violence physique
00:05:02 et le recours aux armes.
00:05:04 La dissolution sera présentée en Conseil des ministres.
00:05:07 Academia Christiana se défend et compte porter plainte.
00:05:10 Dans un communiqué, le groupe déclare
00:05:13 "le gouvernement s'en prend une fois de plus aux catholiques
00:05:16 "qu'il considère comme des citoyens de seconde zone,
00:05:19 "à l'heure où les coups de couteau fusent matin, midi et soir.
00:05:23 "La priorité de la République est de dissoudre
00:05:25 "un institut de formation dont les cadres sont d'honnêtes
00:05:29 "pères et mères de famille."
00:05:30 -Prenons la direction du Proche-Orient.
00:05:33 Dans la bande de Gaza, de nouvelles frappes israéliennes
00:05:36 ont visé le sud de l'enclave palestinienne.
00:05:38 -La ville de Canunès a été touchée.
00:05:41 Une nouvelle nuit de violence après les menaces du Hamas
00:05:44 qui ne peut pas libérer vivants sans négociation
00:05:47 les otages qu'il détient.
00:05:48 On va retrouver en direct d'Israël nos envoyés spéciaux,
00:05:52 Antoine, Stéphanie et Stéphanie Rouquier.
00:05:54 Vous êtes à Tel Aviv.
00:05:55 Expliquez-nous comment est la situation ces dernières heures.
00:05:59 -Alors ici, depuis la commune de Sderot, dans le sud,
00:06:02 on a pu observer des combats très intenses,
00:06:04 notamment ce matin, juste avant la trêve humanitaire
00:06:07 décrétée par l'armée israélienne dans le nord de la bande de Gaza.
00:06:11 On a pu observer aussi des combats très intenses
00:06:14 un peu plus au sud, ce qui annonce qu'un étau
00:06:16 serait en train de se resserrer sur la bande de Gaza
00:06:19 entre Canunès et Rafah.
00:06:20 Ca se trouve un peu plus au sud par rapport à la position.
00:06:24 Vous voyez sur les images de Stéphanie Rouquier
00:06:26 cette position d'artillerie israélienne
00:06:29 juste en face de Gaza City.
00:06:30 Elle continue de pilonner les faubourgs de Gaza City.
00:06:33 Il y a un voile blanc sur ces images que vous voyez.
00:06:36 Je ne sais pas si vous vous rendez compte avec la lumière,
00:06:40 mais il semblerait que ce sont des fumigènes
00:06:42 qui ont été utilisés par l'armée israélienne
00:06:44 pour pouvoir progresser à l'intérieur de la bande de Gaza.
00:06:47 Des fumigènes très épais qui leur permettent de se déplacer
00:06:51 avec leur GPS, c'est ce que nous expliquent les forces de Tsaïl.
00:06:54 L'autre information importante, ce sont ces combats
00:06:57 dans le sud de la bande de Gaza entre Rafah et Canunès.
00:07:00 C'est une école dans laquelle les combats se sont déroulés.
00:07:03 Des commandos du Hamas étaient enfermés à l'intérieur.
00:07:07 Les forces israéliennes ont lancé un assaut.
00:07:09 Deux soldats de Tsaïl sont décédés.
00:07:11 Le Hamas a encore des forces vives.
00:07:13 D'ailleurs, les experts militaires ne comprennent pas bien
00:07:17 toutes ces frappes dans le nord de la bande de Gaza
00:07:19 et ces roquettes qui continuent à être tirées par le Hamas
00:07:22 en direction d'Israël, comme hier soir,
00:07:25 ou là où nous sommes, sur Zderot, en début d'après-midi.
00:07:28 -Merci à vous, Antoine, et à Stéphanie Rouquier.
00:07:31 On prend la direction de Tel Aviv, d'anciens otages
00:07:34 et leur famille ont fêté Chanoukka hier soir.
00:07:37 C'était dans le kibboutz de Shefaïm, au nord de la ville.
00:07:40 Bougies, embrassades et chants.
00:07:42 Cette fête juive est l'occasion pour eux de se recueillir
00:07:45 et de prier pour ceux qui n'ont pas survécu,
00:07:48 mais aussi pour les 137 otages retenus à Gaza.
00:07:50 Ecoutez ces témoignages d'Israéliens.
00:07:53 -Nous avons allumé la lumière de Hanoukka avec tout le kibboutz.
00:07:58 Hanoukka, c'est la fête de la liberté
00:08:00 et de la lumière dans les ténèbres.
00:08:02 C'est très émouvant,
00:08:05 et nous étions très heureux de voir tout le soutien
00:08:08 de la communauté du kibboutz.
00:08:10 -Après 51 jours, ils nous les ont ramenés à la maison.
00:08:13 L'excitation, la joie sont à leur comble,
00:08:15 mais tout est assombri par la tristesse que nous portons
00:08:18 à ceux que nous avons perdus.
00:08:20 C'était déjà merveilleux.
00:08:22 Maintenant, nos enfants doivent reconstruire un nouveau monde.
00:08:25 -Retour en France à Issou, dans les Yvelines,
00:08:28 après des menaces.
00:08:29 Les professeurs d'un collège ont exercé leur droit de retrait
00:08:33 ce vendredi.
00:08:34 La veille, une professeure de français a été diffamée
00:08:37 dans une classe de sixièmes après avoir montré
00:08:40 cette oeuvre de Giuseppe Cesari.
00:08:42 Ces derniers mois, plusieurs incidents ont eu lieu
00:08:44 dans l'établissement, portant atteinte parfois
00:08:47 à la sécurité et à la laïcité.
00:08:49 Retour sur les faits avec Tony Pitaro.
00:08:51 -C'est ce tableau, représentant cinq femmes nues,
00:08:54 qui est à l'origine des tensions dans une classe de sixièmes
00:08:58 d'un collège des Yvelines.
00:08:59 Lors d'un cours de français, une prof présente l'oeuvre
00:09:03 de ses élèves. Certains, de confession musulmane,
00:09:05 l'accusent d'avoir voulu les mettre mal à l'aise.
00:09:08 S'ensuit une réunion avec le professeur principal,
00:09:11 qui établira qu'il s'agit de diffamation.
00:09:14 Face à ces faits, les enseignants du collège ont exercé
00:09:17 leur droit de retrait.
00:09:18 -Situation d'urgence au collège Jacques-Cartier à Issou,
00:09:21 où le personnel a exercé son droit de retrait imminent
00:09:24 en vue de la situation de danger ressenti ces derniers mois.
00:09:28 Les élèves ne sont plus en sécurité.
00:09:30 Nous avons besoin de moyens.
00:09:32 -Un droit de retrait qui fait écho à plusieurs incidents
00:09:35 qui ont eu lieu dans l'établissement.
00:09:37 -Des atteintes à la laïcité,
00:09:39 ou alors des problèmes de violence,
00:09:42 de harcèlement, etc.
00:09:44 Effectivement, on a une communauté éducative
00:09:47 qui est aux abois, qui dénonce
00:09:49 des propos diffamatoires de la part d'élèves,
00:09:53 de la part également de parents d'élèves.
00:09:55 -Les élèves de la classe de sixièmes se sont excusés
00:09:58 auprès de leurs professeurs de français.
00:10:01 -Le ministère de l'Education nationale et de la Jeunesse
00:10:04 indique que des renforts seront déployés
00:10:06 dans l'attente de l'affectation de moyens pérennes,
00:10:09 notamment en matière de remplacement de l'équipe de direction.
00:10:12 -Un témoignage à présent,
00:10:14 celui d'une professeure de lycée en Seine-Saint-Denis.
00:10:17 -Sabrina y enseigne les sciences économiques
00:10:19 et avoue s'autocensurer sur certains sujets
00:10:22 de peur d'être prise pour cible.
00:10:24 Une inquiétude compréhensible dans un climat
00:10:26 où le corps enseignant a été plusieurs fois touché
00:10:29 par la question de la vie.
00:10:31 -Ecoutez au micro de nos confrères d'Europe.
00:10:33 -Ces derniers temps, j'ai eu des remarques
00:10:36 que je n'avais jamais eues auparavant.
00:10:38 Par exemple, lorsqu'on aborde dans un thème
00:10:41 les déséquilibres économiques avec l'inflation, le chômage,
00:10:44 je vais avoir des réflexions sur le voile.
00:10:48 Il m'explique que si la France permettait aux femmes voilées
00:10:52 d'intégrer les entreprises, il y aurait moins de chômage.
00:10:55 Je ne vais pas répondre sur pourquoi est-ce qu'en France,
00:10:59 le voile n'est pas permis dans les écoles
00:11:02 ou dans certaines entreprises. Je ne rentrerai pas là-dedans.
00:11:05 Je m'autocensure parce qu'ils vont croire
00:11:07 que c'est mon opinion personnelle, que ce n'est pas l'institution.
00:11:11 Ils risquent de me le faire payer à moi
00:11:13 et je risque d'avoir une étiquette dans le lycée
00:11:16 de raciste et d'islamophobe.
00:11:18 Je ne veux pas aller chercher des problèmes
00:11:21 dans le cadre de ma fonction.
00:11:22 -On va se rendre à la cour d'assises de Nanterre
00:11:25 avec le procès de Monique Olivier.
00:11:28 L'ex-femme de l'Ogre des Ardennes est notamment jugée
00:11:30 dans l'affaire Estelle Mouzin, disparue en 2003.
00:11:33 Ce matin, une femme qui a échappé à Michel Fourniret
00:11:36 a été auditionnée.
00:11:38 Pour en savoir plus, on va retrouver
00:11:40 notre journaliste du service Police-Justice,
00:11:43 Noémie Schultz. Bonjour.
00:11:44 Ce témoignage a permis d'en apprendre davantage
00:11:47 quant au mode d'opération opératoire
00:11:49 de l'ancien couple pour repérer leurs victimes.
00:11:52 -Ce témoignage est important
00:11:54 car ce procès est aussi celui de l'enlèvement
00:11:57 et du meurtre d'une jeune étudiante anglaise,
00:12:00 Johanna Parrish, en 1990.
00:12:01 Huit ans plus tard,
00:12:03 Michel Fourniret et Monique Olivier
00:12:05 jettent leur dévolu sur Amy,
00:12:06 une japonaise venue à Liège pour étudier la musique.
00:12:10 Comme Johanna Parrish, elle est étrangère
00:12:12 dans une ville qu'elle ne connaît pas,
00:12:14 loin de sa famille.
00:12:15 C'est pour cela qu'elle est contactée
00:12:18 par Michel Fourniret et Monique Olivier
00:12:20 pour donner des cours de piano à leur fils de 9 ans.
00:12:23 Amy rencontre le couple en présence de l'enfant
00:12:26 et elle leur trouve un air gentil.
00:12:28 Monique Olivier se souvient-elle, parle beaucoup.
00:12:31 Elle était enthousiaste au sujet de ses cours de piano,
00:12:34 signe qu'elle est très active dans ce qui ressemble à un guet-apens.
00:12:38 Le couple insiste pour qu'Amy vienne donner les cours chez eux.
00:12:41 Ils habitent loin de Liège, il n'y avait aucun transport en commun.
00:12:45 Ils me cherchaient, mais je voulais partir par mes propres moyens.
00:12:49 Si je devais fuir, par exemple,
00:12:51 Amy propose un lieu neutre, mais Fourniret n'en démord pas.
00:12:54 "Qu'est-ce que je lui dis-t-il si elle vient à la campagne ?"
00:12:57 La jeune femme refuse,
00:12:59 une méfiance, un instinct qui lui a sauvé la vie.
00:13:02 On ne peut que frémir en imaginant ce qui se serait passé
00:13:05 si elle s'était rendue chez le couple Fourniret,
00:13:08 interrogée par une avocate.
00:13:09 D'ailleurs, s'adresse à la témoin,
00:13:11 "je suis contente que vous ayez refusé de venir."
00:13:14 -Beaucoup, Noémie Schultz,
00:13:16 pour la retranscription de ce témoignage.
00:13:19 On termine avec le braquage d'un magasin de luxe.
00:13:22 Ca s'est passé à Paris, hier matin.
00:13:24 -Rue Pierre-Charron, dans le 8e arrondissement.
00:13:27 Deux hommes armés ont fait irruption
00:13:29 dans une boutique de marque new-yorkaise
00:13:32 de streetwear haut de gamme.
00:13:33 Avant de briser une vitrine,
00:13:35 l'agent de sécurité a été aspergé de gaz lacrymogène.
00:13:38 Les braqueurs auraient dérobé 10 montres de luxe et des bijoux.
00:13:42 Le préjudice s'élèverait à au moins 600 000 euros.
00:13:45 -Merci beaucoup, Isabelle.
00:13:47 On se retrouve tout à l'heure pour un nouveau point sur l'action.
00:13:50 Le débat qui nous conduira à l'Assemblée nationale
00:13:53 avec une sorte de levée de rideau,
00:13:55 c'est la motion de rejet qui sera déposée
00:13:59 à compter de 15h45,
00:14:00 en ouverture, en préambule,
00:14:02 de l'examen du texte de la loi immigration.
00:14:05 On en discute avec mes deux invités du jour,
00:14:08 Yvan Rioufol et Alexis Tordeau.
00:14:10 (Générique)
00:14:13 -Bienvenue pour le débat 180 minutes.
00:14:16 Sur ce plateau, j'accueille Yvan Rioufol,
00:14:18 comme chaque lundi.
00:14:19 Bonjour, Yvan. -Bonjour.
00:14:21 -Avec Alexis Tordeau, avocat.
00:14:22 Merci de nous avoir rejoints.
00:14:24 On va parler de la loi immigration,
00:14:27 dont vous savez qu'elle entame son parcours
00:14:29 dans l'hémicycle, avec d'entrée de jeu
00:14:31 la menace d'une motion de rejet déposée par les écologistes,
00:14:35 dont on ne sait, à cette heure,
00:14:37 si elle sera votée par les Républicains
00:14:39 ou par le Rassemblement national.
00:14:41 Marine Le Pen a laissé planer le doute hier.
00:14:43 Bonjour, Alodie Huchard. Vous êtes au Palais Bourbon.
00:14:46 C'est un moment de vérité
00:14:48 pour Gérald Darmanin, qui n'a pas ménagé sa peine,
00:14:51 pour tenter de convaincre,
00:14:53 ces derniers jours, voire même ces dernières semaines.
00:14:56 -Oui, Nelly. Et d'ailleurs, ce qu'on nous dit à Beauvau,
00:14:59 c'est que, de toute façon, le ministre de l'Intérieur
00:15:02 n'aurait pas pu faire plus que s'il n'a pas réussi
00:15:05 à convaincre les Républicains d'aller vers un compromis.
00:15:08 C'est leur responsabilité, à eux, ce groupe
00:15:11 qui, chaque année, demande un débat sur l'immigration
00:15:14 et qui pourrait priver les députés de ce débat.
00:15:16 -C'est un débat qui est très important.
00:15:19 Il y a eu une motion de rejet préalable.
00:15:21 Le Rassemblement national va se réunir à 15h30
00:15:24 pour prendre une décision qui sera sans aucun doute
00:15:27 suivie par tout le groupe.
00:15:28 En revanche, pour les Républicains,
00:15:30 c'est beaucoup plus compliqué.
00:15:32 La version officielle du groupe, c'est de dire que,
00:15:35 sauf surprise, on votera cette motion.
00:15:37 Il y a des députés qui n'ont pas prévu d'être dans l'hémicycle.
00:15:41 Il y en a qui estiment qu'il faut stopper le texte au Parlement.
00:15:44 Il faut le mettre face à ces contradictions.
00:15:48 On sait aussi que les cabinets ministériels
00:15:50 appellent les uns après les autres les députés
00:15:53 pour les tenter de convaincre de ne pas barrer le texte.
00:15:56 C'est un moment de doute pour le gouvernement,
00:15:59 qui sera très nombreux sur les bancs
00:16:01 pour écouter les avis des groupes.
00:16:03 C'est le groupe écologiste et Benjamin Lucas
00:16:06 qui vont défendre la motion de rejet.
00:16:08 -Merci, Élodie. On se retrouve pour les dernières nouvelles
00:16:11 concernant les consignes de vote.
00:16:14 Avant d'en venir à la matière et à d'autres aspects,
00:16:17 notamment aux chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur,
00:16:21 notamment sur la délinquance et le lien
00:16:23 que Gérald Darmanin fait avec l'immigration,
00:16:25 un mot sur l'esprit du texte, au-delà de la cuisine politique,
00:16:29 dont on a vu qu'elle tente de détourner l'attention
00:16:31 sur le texte.
00:16:33 Alexis Tordeau, est-ce que ce texte vous paraît aller
00:16:36 dans le sens de ce qu'impose aujourd'hui
00:16:40 l'immigration et les prises de décisions ?
00:16:43 Qu'est-ce que vous pensez de l'esprit du texte ?
00:16:46 -Le constat que tous les spécialistes de la matière,
00:16:49 que ce soit les magistrats ou les avocats,
00:16:51 peuvent faire sur le droit de l'immigration
00:16:54 c'est qu'on est dans un cafarnaum total.
00:16:56 On a des lois qui sont contradictoires
00:16:58 avec le droit européen,
00:17:00 on a des normes européennes qui sont contradictoires
00:17:03 avec du droit interne.
00:17:04 Une réforme, une énième réforme, semble nécessaire.
00:17:07 Par exemple, l'idée de réformer l'article 611-3
00:17:10 qui protège ceux qui sont établis depuis 20 ans
00:17:13 sur le territoire ou ceux qui sont arrivés
00:17:15 sur le territoire avant 13 ans.
00:17:17 Même s'ils ont commis un délit, ils ne peuvent pas être expulsés.
00:17:20 Par contre, quand on met en place le délit de séjour irrégulier
00:17:24 qui pénalise quelqu'un sur le territoire
00:17:26 et en parallèle, on crée un titre de séjour
00:17:29 qui leur permet d'obtenir un titre,
00:17:31 on a déjà une contradiction.
00:17:33 Il faudra choisir, et ce qui est fait
00:17:35 et mis en place par le ministère de l'Intérieur,
00:17:38 malheureusement, ils ne résistent pas
00:17:40 à l'examen pratique du droit de l'immigration.
00:17:43 Malheureusement, si on ne change pas cela,
00:17:45 si on ne choisit pas où on veut aller,
00:17:47 si on n'estime pas que, soit on veut développer l'immigration,
00:17:51 qu'elle soit économique, familiale,
00:17:53 ou alors on ne veut pas auquel cas on réforme l'article 611-3,
00:17:56 on ferme les titres de séjour pour ceux établis régulièrement,
00:18:00 il faut choisir.
00:18:01 En même temps, le droit de l'immigration,
00:18:03 pour avoir été avocat de la préfecture,
00:18:05 et maintenant, du côté des étrangers,
00:18:08 il faut choisir.
00:18:09 On peut dire, ce qui est normal,
00:18:11 on a 700 000 personnes établies régulièrement sur le territoire,
00:18:14 donc leur fermer la porte, c'est une mauvaise idée.
00:18:17 Aujourd'hui, ils identifient des étrangers
00:18:19 quand ils sollicitent un titre de séjour.
00:18:22 La mauvaise idée de dire qu'on ne peut pas obtenir de titre de séjour,
00:18:25 ça va se retourner contre le gouvernement
00:18:28 et même contre ceux qui sont contre l'immigration.
00:18:30 Même si on est contre l'immigration,
00:18:33 il faut leur permettre de déposer une demande de titre
00:18:36 pour les éloigner et les expulser.
00:18:38 - Yvan Réufold ne va pas être d'accord avec vous.
00:18:40 Je vais lui répondre,
00:18:42 parce qu'après, on va aller dans la matière.
00:18:44 Sur l'esprit de la régularisation.
00:18:46 - Ce projet de loi,
00:18:47 et d'ailleurs, le ministre de l'Intérieur
00:18:50 qui porte ce projet de loi,
00:18:52 ne sont pas à la hauteur des événements,
00:18:55 du grand défi qui est posé par l'immigration régulière
00:18:58 et par l'immigration clandestine.
00:19:00 - Vous êtes d'accord, mais ça sera plus complexe.
00:19:02 - J'ai entendu le ministre de l'Intérieur
00:19:05 nous dire qu'il voulait lutter
00:19:07 contre l'immigration clandestine,
00:19:09 et en même temps, il propose de valoriser
00:19:11 cette même immigration clandestine
00:19:13 avec ces fameux emplois en tension
00:19:15 qui seraient dévolus à ceux des sans-papiers
00:19:18 qui viendraient remplir des emplois
00:19:20 dont les Français ne voudraient supposément pas.
00:19:23 Ce n'est pas d'abord.
00:19:24 Ça reste à démontrer.
00:19:25 Et ensuite, c'est une contradiction
00:19:27 avec ce premier impératif
00:19:29 qui est de lutter contre la clandestinité.
00:19:31 Et ensuite, surtout, on voit bien aujourd'hui,
00:19:34 je ne pense pas qu'il faille en faire la démonstration,
00:19:37 que l'immigration massive qui asphyxie depuis des années
00:19:40 notamment le système scolaire...
00:19:42 Nous avons aperçu que le classement PISA s'effondrait,
00:19:45 on ne dit pas pourquoi,
00:19:46 mais il s'effondre sous le nombre d'une population étrangère
00:19:50 qui ne s'assimile plus.
00:19:51 J'entendais M. Luc Ferry,
00:19:53 l'ancien ministre de l'Education nationale,
00:19:55 dire qu'si cette population n'était pas comptabilisée,
00:19:59 la France serait première dans les classements PISA.
00:20:02 Donc il faut répondre à ces questions-là.
00:20:04 Or, le projet de loi ne répond pas, en tout cas,
00:20:07 ni à la clandestinité ni à l'immigration régulière.
00:20:10 - Ce qu'il nous dit, en somme,
00:20:11 c'est que ça aura des implications sociétales
00:20:14 que d'accueillir de plus en plus d'étrangers.
00:20:16 - Je pense que l'intervenant précédent
00:20:18 fait une confusion énorme.
00:20:20 Ils peuvent déjà demander leur régularisation,
00:20:23 à travers une circulaire,
00:20:24 l'admission exceptionnelle au séjour.
00:20:26 Quand vous expliquez sur un plateau de télévision
00:20:29 que ça arrive dans le mauvais sens, c'est une erreur.
00:20:32 Comment font les préfets pour l'appliquer ?
00:20:34 Ils ne savent pas s'ils doivent régulariser ou pas.
00:20:37 Les vacataires de la préfecture des Hauts-de-Seine,
00:20:40 de la préfecture de police vous disent
00:20:42 qu'ils n'ont pas d'indication claire.
00:20:44 Donc, créer un titre de séjour en tension,
00:20:47 ce n'est pas de régulariser.
00:20:48 Dans ce cas précis, si je justifie 3 ans de prison,
00:20:51 de 8 fiches de paye et d'un contrat de travail,
00:20:54 de manière automatique,
00:20:55 sauf si on estime que je caractérise une menace à la République,
00:20:59 je serai un titre de séjour.
00:21:01 Ça va dans le bon sens.
00:21:02 - Je vais me permettre de finir. - Ça ne répond pas à la question.
00:21:06 L'opinion française ne veut plus de cette immigration irrégulière.
00:21:10 - Comment vous pouvez pas les identifier ?
00:21:12 - Pardon ? - Si vous pouvez pas les identifier...
00:21:15 - On n'a pas besoin de les identifier.
00:21:17 - Et comment vous les éloignez ? - Nous n'en avons pas besoin.
00:21:20 - Il y a des obligations de quitter le territoire.
00:21:23 - Le principe de QTF, comment j'ai mis une QTF ?
00:21:26 Comment j'ai dit que je n'obligais pas ?
00:21:28 - Quand on fait une demande de titre de séjour ?
00:21:31 - L'immigration n'est pas indispensable.
00:21:33 - Il y a des pays qui décident de le faire,
00:21:35 qui externalisent, comme la Grande-Bretagne.
00:21:38 - Ils sont déjà ici.
00:21:39 - Au protexte qu'ils sont déjà ici, ils n'auront pas le droit de repartir.
00:21:44 - Mais c'est pas la question.
00:21:45 - Pour qu'ils puissent partir, il faut les identifier.
00:21:49 - Vous pouvez toujours raisonner de cette manière-là,
00:21:52 mais vous ne viendrez pas vous plaindre
00:21:54 que le populisme gagne toutes les élections en Europe entière.
00:21:58 - On va parler du ministre de l'Intérieur.
00:22:00 Vous savez qu'il a pointé le lien
00:22:02 entre immigration et délinquance, à Menton notamment.
00:22:06 Bonjour, Célia Barotte. Quels sont ses chiffres, précisément ?
00:22:09 - Nelly, parmi plusieurs infractions,
00:22:12 selon les chiffres du service statistique ministériel
00:22:15 de la Sécurité intérieure,
00:22:17 la part des mises en cause étrangères
00:22:19 est surtout importante pour les vols,
00:22:21 avec ou sans violence, ou encore les cambriolages.
00:22:25 On va s'appuyer sur les chiffres de l'année 2022,
00:22:28 concernant les vols sans violence.
00:22:30 Sur les près de 65 000 mises en cause,
00:22:32 33 % des mises en cause sont étrangers,
00:22:35 dont 25 % sont mineurs.
00:22:37 Une grande partie d'entre eux sont africains.
00:22:39 Plus de 30 % aussi des mises en cause
00:22:42 sont de nationalités étrangères.
00:22:44 Pour les vols violents sans armes,
00:22:46 dont 36 % d'entre eux sont mineurs.
00:22:49 Presque le même constat pour les vols liés aux véhicules.
00:22:52 Sur les plus de 30 000 mises en cause,
00:22:55 34 % sont étrangers,
00:22:57 dont 24 % mineurs.
00:22:58 On le voit encore, ils sont à majorité africains.
00:23:01 Autre pourcentage important à retenir,
00:23:03 cette fois, du côté des cambriolages,
00:23:06 41 % des mises en cause sont étrangers.
00:23:08 Et puis, on peut également faire un constat
00:23:11 du côté des violences physiques.
00:23:13 La part des mises en cause étrangères
00:23:15 est plus faible par rapport aux vols.
00:23:18 Sont étrangers 17 % des auteurs présumés
00:23:20 de violences conjugales,
00:23:22 13 % de violences sexuelles,
00:23:23 ou encore 18 % pour les homicides.
00:23:26 De faibles pourcentages également
00:23:28 pour l'usage et le trafic de stupéfiants,
00:23:31 mais qui augmente depuis ces six dernières années.
00:23:34 Plus 4,2 points pour l'usage
00:23:36 et plus 7 points pour le trafic.
00:23:38 Enfin, Nelly, tous ces chiffres que je vous ai énoncés
00:23:41 correspondent aux mises en cause,
00:23:43 c'est-à-dire des personnes dont on ne sait pas
00:23:46 si elles ont été condamnées.
00:23:48 Mais ce que l'on sait, c'est qu'au 1er janvier 2022,
00:23:51 18 769 personnes sur plus de 80 000 écrouées
00:23:54 étaient de nationalité étrangère.
00:23:56 25 % des personnes étrangères étaient placées en détention,
00:24:00 une part en constante augmentation depuis 2015.
00:24:02 -Merci beaucoup pour tous ces chiffres.
00:24:05 41 % pour les cambriolages.
00:24:07 Je vous vois déjà sourire.
00:24:09 30 % pour les vols violents, certes, sans armes,
00:24:13 mais voilà.
00:24:14 On est quand même sur des chiffres
00:24:16 qui, en ratio de population,
00:24:18 sont quand même exponentiels.
00:24:20 C'est quelque chose qu'on ne peut nier.
00:24:22 C'est pas moi qui le dis, c'est Gérald Darmanin.
00:24:25 Il est bien informé, maître.
00:24:27 -Le droit de l'immigration,
00:24:29 on n'a pas encore eu l'occasion de le dire,
00:24:31 doit être traité sans tabou et sans passion.
00:24:34 Ce sont des chiffres réels, constatés par le ministère.
00:24:37 Il y répond correctement en venant expliquer
00:24:40 que les protections absolues dont bénéficient
00:24:42 les étrangers écroués,
00:24:43 les étrangers qui connaissent des menaces,
00:24:46 pourront être expulsés en réformant et en modifiant.
00:24:49 Ca, ça s'emmène dans le bon sens,
00:24:51 et c'est plutôt une bonne idée.
00:24:53 Il y a des protections absolues qui ne sont plus justifiées.
00:24:56 Venir dire que quelqu'un qui se rend coupable d'un meurtre
00:24:59 serait protégé parce qu'il aurait été sur le territoire avant 13 ans,
00:25:03 c'est quelque chose qu'il faut modifier.
00:25:05 Mais il faut, pour ceux qui sont établis de manière régulière,
00:25:09 qui ne constituent pas une menace à la République,
00:25:12 et qui veulent renouveler leur titre de séjour,
00:25:14 changer de statut,
00:25:15 que les défaillances de l'Etat dont on parlait,
00:25:18 la défaillance préfectorale,
00:25:20 qui n'arrive plus à traiter les demandes de titre de séjour,
00:25:23 il faut clarifier cette position.
00:25:25 La clarification, c'est au ministère de l'Intérieur
00:25:28 de venir éditer ce qu'on fait avec ceux qui n'ont pas de papier
00:25:31 et qui ont un contrat de travail, des fiches de paye,
00:25:34 et qui justifient 3, 5, 7 ans de présence.
00:25:36 Est-ce qu'on se dit, comme l'a dit l'intervenant précédent,
00:25:39 on les laisse sur le territoire ?
00:25:41 - Je n'ai pas dit ça.
00:25:43 Si c'est moi l'intervenant précédent, je n'ai pas dit ça.
00:25:46 - C'est l'inverse qu'il souhaite.
00:25:48 - Il a dit qu'il ne voulait pas qu'il dépose des demandes
00:25:51 et qu'il ne les identifie pas.
00:25:53 Quand vous pouvez éditer une obligation de quitter le territoire,
00:25:56 c'est parce que l'étranger a sollicité une demande de titre de séjour.
00:26:00 Venir fermer cette possibilité, c'est venir fermer la possibilité...
00:26:04 - Les OQTF, pour l'instant, ce n'est pas très probant.
00:26:07 - C'est la seule manière de s'occuper de l'exclusion.
00:26:10 - On est bien loin des 100 %,
00:26:12 donc on a encore un gros problème à résoudre.
00:26:14 J'aimerais qu'on parle aussi du coût économique.
00:26:17 Il y a des coûts qui s'alourdissent chaque année.
00:26:20 - Vous avez des slets, Eric Doré de Matane ?
00:26:22 - Oui, un rapport de la Cour des comptes sera publié demain.
00:26:26 Le rapport 2022 faisait état des dépenses engagées par l'Etat
00:26:29 pour les demandes d'asile, l'aide juridictionnelle, l'intégration.
00:26:33 Parmi ces chiffres, la prise en charge des migrants non accompagnés.
00:26:37 Ca fait 2 milliards par an pour le contribuable.
00:26:39 C'est payé par les départements.
00:26:41 Ca concerne des mineurs isolés non accompagnés,
00:26:44 qui sont 40 000 actuellement.
00:26:46 Le coût, vous le voyez, 2 milliards d'euros,
00:26:49 soit 50 000 euros par mineur,
00:26:51 qui seraient surreprésentés selon la Cour des comptes,
00:26:54 car on n'a pas toujours leur âge exact.
00:26:56 Ces dépenses, c'est quoi ?
00:26:58 C'est pour l'accueil, le logement, la scolarité ou l'apprentissage,
00:27:03 l'aide, les subventions,
00:27:05 et un suivi par le département avec une personne nommée
00:27:08 pour accompagner ces mineurs.
00:27:10 Vous avez aussi des initiatives locales.
00:27:13 Brest, qui, en plus de ses dépenses,
00:27:15 a rajouté 2 millions d'euros pour acheter un hôtel
00:27:18 et y loger des migrants.
00:27:19 Je ne parle pas de la Côte d'Azur, les Alpes-Maritimes.
00:27:22 15 millions d'euros dépensés en 2022 pour accueillir ces migrants
00:27:26 et 28 millions pour cette année.
00:27:28 - Et les demandes d'asile ?
00:27:29 - Oui, représente un coût de plus en plus lourd.
00:27:32 Hier, dans le journal du dimanche,
00:27:34 les demandes d'asile ont augmenté de 227 %
00:27:37 entre 2009 et 2022,
00:27:39 avec une aide juridictionnelle qui exploserait d'année en année.
00:27:43 En 2022, selon Eurostat,
00:27:45 137 000 étrangers auraient fait une demande d'aide et de subvention.
00:27:48 En Europe, la France arrive en 2e position
00:27:50 des pays les plus attractifs derrière l'Allemagne.
00:27:53 Pour aider ces migrants,
00:27:55 vous avez des cabinets d'avocats spécialisés
00:27:57 dans les demandes d'asile, un réseau de 500 avocats en Europe.
00:28:00 Ca représente une somme de 500 millions d'euros
00:28:03 payées par la France pour accompagner les demandeurs d'asile.
00:28:06 - Et on en a un sur ce plateau.
00:28:08 Un petit mot de réaction à ce surcoût, on va dire, Yvan ?
00:28:11 - Simplement, l'immigration est devenue une malchance
00:28:14 parce qu'il faut regarder les faits,
00:28:16 il faut cesser de faire de l'idéologie
00:28:18 et se confronter à ces causes d'insécurité
00:28:21 qui sont liées naturellement à l'immigration.
00:28:23 Vous avez eu un sondage de l'IFOP, très dernièrement,
00:28:26 qui montre que dans cette immigration,
00:28:28 qui est très largement musulmane,
00:28:30 quasiment 80 % des musulmans, français et musulmans,
00:28:33 rejettent la laïcité et branlent le pacte républicain.
00:28:36 Si vous en avez encore quelques-uns qui disent
00:28:39 que l'immigration est formidable, je veux bien les entendre,
00:28:42 mais ils font rire tout le monde.
00:28:44 - Je vous fais réagir juste après, en retour de pub.
00:28:47 J'aimerais quand même avoir votre avis.
00:28:49 Faites partie de ces avocats qui défendent la cause
00:28:52 de ces demandeurs d'asile.
00:28:53 A tout à l'heure.
00:28:54 Bienvenue à vous, si vous nous rejoignez.
00:29:00 Le journal d'Isabelle Piboulot.
00:29:02 Bonjour, Isabelle. À 16h, à l'Assemblée nationale,
00:29:05 le ministre de l'Intérieur défendra ce texte controversé
00:29:08 de la loi immigration.
00:29:10 - Et dans ce contexte, on va faire un point
00:29:12 sur les derniers chiffres de l'immigration en France.
00:29:15 Nombre de titres de séjour ou de visa à délivrer,
00:29:18 qu'en est-il des OQTF,
00:29:19 les obligations de quitter le territoire ?
00:29:22 Les détails avec Dounia Tengour.
00:29:24 - Ca tombe bien.
00:29:25 Titres de séjour, visa ou encore obligation
00:29:28 de quitter le territoire,
00:29:30 les chiffres de l'immigration sont multiples.
00:29:33 En France, sur une population de plus de 67 millions d'habitants,
00:29:37 l'INSEE dénombre 7 millions d'immigrés.
00:29:39 Parmi eux, des étrangers nés en dehors du sol français,
00:29:43 mais aussi des Français naturalisés.
00:29:45 En 2022, on constate également une augmentation
00:29:48 de la délivrance des premiers titres de séjour
00:29:51 par rapport à l'année précédente,
00:29:53 soit une hausse de près de 12 %,
00:29:55 parmi les pays d'origine en tête,
00:29:57 les trois pays du Maghreb.
00:29:59 Du côté des visas délivrés,
00:30:01 les chiffres sont également en forte hausse,
00:30:03 avec plus d'un,7 million en 2022,
00:30:05 contre 734 millions d'immigrants.
00:30:08 En ce qui concerne les obligations
00:30:10 de quitter le territoire français,
00:30:12 plus de 65 000 ont été prononcées
00:30:14 durant le premier semestre 2022.
00:30:16 En revanche, seuls un peu plus de 4 000 d'entre elles
00:30:19 ont été exécutées,
00:30:21 ce qui équivaut à un taux d'exécution des OQTF
00:30:24 de 6,9 %.
00:30:25 -Nous allons partir dans le 3e arrondissement lyonnais,
00:30:28 où des mineurs isolés se sont installés
00:30:30 dans l'église du Saint-Sacrement.
00:30:33 Une quarantaine de personnes
00:30:34 ont été exécutées par l'INSEE.
00:30:36 -Une quarantaine de personnes y dort depuis vendredi.
00:30:39 En accord avec le diocèse,
00:30:41 les mineurs isolés ont quitté temporairement l'église
00:30:44 pour que la messe dominicale puisse être célébrée.
00:30:47 Depuis le mois d'avril, ces jeunes vivent
00:30:50 dans un campement installé devant l'église.
00:30:52 Le porte-parole du diocèse de Lyon
00:30:54 en appelle au soutien des autorités.
00:30:57 -30 ou 40 migrants sont rentrés dans l'église,
00:31:00 donc, effectivement, sans demander l'autorisation de rentrée.
00:31:05 Assez rapidement, la décision a été prise
00:31:07 de ne pas faire de demande d'expulsion,
00:31:11 considérant que ce n'était pas l'attitude naturelle
00:31:15 des chrétiens en termes d'accueil de personnes qui frappent à nos portes.
00:31:19 Simplement, préciser également
00:31:22 que cet accueil ne pouvait avoir une vocation que temporaire.
00:31:26 Nous, cette situation s'impose à nous.
00:31:29 On a une attitude d'accueil, comme je vous l'ai dit au départ,
00:31:32 et on demande aux autorités civiles de prendre leur part rapidement.
00:31:36 -Le reste de l'actualité est marqué
00:31:38 par ce refus d'obtempérer à Chelles, en Seine-et-Marne.
00:31:41 -Les faits sont survenus.
00:31:43 Deux adolescents de 17 ans sont morts au week-end
00:31:46 des suites de leurs blessures.
00:31:47 Le conducteur du scooter est décédé hier après-midi.
00:31:50 Le passager est lui, samedi matin.
00:31:52 Goderic B, Charles Pousseau, et Audrey Bertheau.
00:31:55 -C'est sur cette route que le drame a eu lieu.
00:31:58 Vendredi soir, vers 23h,
00:32:00 aneuilli sur Marne, deux jeunes de 17 ans
00:32:03 sur un scooter gris infreux rouge.
00:32:05 Après un refus d'obtempérer,
00:32:07 un équipage de la brigade anticriminelle
00:32:09 les prend en chasse.
00:32:11 Une course-poursuite s'en suit sur environ 2 km
00:32:13 jusqu'à la commune de Chelles, en Seine-et-Marne.
00:32:16 Un enregistrement vidéo a permis de comprendre
00:32:19 le déroulé de la poursuite.
00:32:21 -On voit un véhicule qui, comprenant
00:32:23 qu'il approche d'un feu rouge,
00:32:25 ou des véhicules sont à l'arrêt et ne vont pas pouvoir passer.
00:32:28 Le conducteur essaie de freiner, mais il le fait trop tardivement,
00:32:32 alors qu'il roule à une vitesse très excessive
00:32:34 et sur une chaussée mouillée.
00:32:36 -Le conducteur va perdre le contrôle de son scooter.
00:32:39 Les adolescents vont glisser et s'encastrer
00:32:42 sous une voiture à l'arrêt.
00:32:43 Les policiers ont appliqué les premiers soins.
00:32:46 Les deux jeunes ont été hospitalisés.
00:32:48 Malgré cela, le conducteur et le passager sont décédés.
00:32:52 Selon les informations données par le parquet,
00:32:54 le conducteur n'avait pas de permis de conduire.
00:32:57 Le scooter ne lui appartenait pas et n'était pas en règle.
00:33:01 Il était inconnu de la justice,
00:33:03 mais le passager avait trois antécédents judiciaires
00:33:06 pour des affaires de stupéfiants et de vol.
00:33:08 Deux enquêtes ont été ouvertes,
00:33:10 l'une pour refus d'obtempérer,
00:33:12 et la seconde, confiée à l'IGPN,
00:33:13 pour homicides et blessures involontaires.
00:33:16 -On va parler de la ministre des Solidarités et des Familles,
00:33:19 qui a annoncé la mise en place
00:33:21 de ce qu'on appelle les travaux d'intérêt général,
00:33:24 mais pour les parents des faillants.
00:33:27 -Aurore Berger a accordé un entretien à la Tribune dimanche.
00:33:30 Elle y évoque plusieurs mesures pour sanctionner les parents délinquants
00:33:34 mais aussi les actes incorrects de leurs enfants.
00:33:37 Les explications de Célia Gruyère.
00:33:39 -Pénaliser les parents de délinquants,
00:33:41 c'est la proposition d'Aurore Berger à travers plusieurs mesures.
00:33:45 -Nous mettrons en place des travaux d'intérêt général
00:33:48 pour les parents défaillants,
00:33:50 le paiement d'une contribution financière
00:33:52 pour les parents d'enfants coupables de dégradation
00:33:55 et les parents ne se présentant pas aux audiences
00:33:58 qui concernent leurs enfants.
00:34:00 -Des propositions qui permettraient de limiter les carences
00:34:03 dans l'éducation des enfants.
00:34:05 -Les émeutes de juin et juillet derniers
00:34:07 nous ont permis de comprendre
00:34:09 qu'il y avait parfois une carence au niveau de l'éducation.
00:34:13 Il y a des enfants, en effet, qui sont livrés à eux-mêmes
00:34:16 et responsabiliser les parents aussi bien
00:34:19 à travers des travaux d'intérêt général
00:34:22 que le fait de retirer les allocations sociales,
00:34:26 même temporairement, ou sous la forme d'amende,
00:34:29 ça permet cette forme de responsabilisation.
00:34:31 -Pour ce psychiatre, la mesure permettrait
00:34:34 de rappeler le rôle des parents.
00:34:36 -Remettre de l'ordre pour que les parents puissent comprendre
00:34:39 qu'ils ont un rôle fondamental à jouer
00:34:41 dans l'éducation des enfants, pour leur faire comprendre
00:34:45 que s'il n'y a pas un juste milieu à respecter,
00:34:47 tout part à volo.
00:34:49 Les parents sont les premiers initiateurs
00:34:52 des règles sociétales.
00:34:53 -Aurore Berger a également annoncé la création
00:34:56 d'une commission scientifique dès aujourd'hui,
00:34:59 réunissant des magistrats, des pédopsychiatres,
00:35:01 des philosophes ou encore des démographes.
00:35:04 Ils auront six mois pour faire des propositions.
00:35:07 -Un moment présent de ce qui se passe
00:35:09 dans la bande de Gaza avec les bombardements israéliens
00:35:12 qui font toujours rage.
00:35:13 -Notamment au sud de l'enclave palestinienne,
00:35:16 le Canyounès a été durement touché.
00:35:18 Les frappes se poursuivent après les menaces du Ramas
00:35:21 et la négociation aux otages qu'il détient.
00:35:24 Le Premier ministre israélien a appelé hier
00:35:26 les combattants du Ramas à déposer les armes sans délai,
00:35:29 affirmant arriver au début de la fin
00:35:31 de l'organisation terroriste.
00:35:33 On écoute Benyamin Netanyahou.
00:35:35 -Ces derniers jours, des dizaines de terroristes du Hamas
00:35:38 se sont rendus à nos forces.
00:35:40 Ils déposent leurs armes et se rendent à nos soldats héroïques.
00:35:44 Cela prendra du temps.
00:35:45 La guerre est toujours en cours,
00:35:47 mais c'est le début de la fin du Hamas.
00:35:49 Je dis aux terroristes du Hamas, c'est fini.
00:35:52 Ne mourrez pas pour Sinoir.
00:35:53 Rendez-vous, maintenant.
00:35:55 -Merci, Isabelle.
00:35:56 Le point, à nouveau, dès 15h, en votre compagnie.
00:35:59 On marque une très courte pause et on revient pour parler
00:36:02 du coup ou du surcoup entraîné par l'immigration
00:36:05 et l'accueil de migrants.
00:36:07 On en parle avec Yvan Réaufoll et l'avocat Alexis Tordeau.
00:36:10 On vous attend.
00:36:11 Musique intrigante
00:36:13 ...
00:36:19 -De retour avec vous, avec nos invités.
00:36:21 On continue sur 80 Minutes Info pour parler du coup ou du surcoup,
00:36:24 de la prise en charge des mineurs non accompagnés.
00:36:27 Eric de Rimatten, vous nous disiez
00:36:29 qu'il était de 2 milliards par an pour le contribuable.
00:36:33 Il y a aussi les demandes d'asile
00:36:36 qui ont augmenté de 227 % entre 2009 et 2022,
00:36:40 avec des hôtels réquisitionnés.
00:36:42 Sur le plan économique, Maître Tordeau,
00:36:45 vous qui défendez certains demandeurs d'asile,
00:36:48 aujourd'hui, il y a un surcoût non négligeable
00:36:51 pour le contribuable français.
00:36:53 Est-ce qu'on peut se permettre de continuer à ouvrir la porte
00:36:57 à ce point, avec tous les coups que ça entraîne, que ça induit ?
00:37:02 -Une précision économique s'impose.
00:37:04 On a un rapport de l'OCDE qui rappelle
00:37:06 que la contribution des étrangers, y compris ceux en situation irrégulière,
00:37:11 est supérieure à ce qui coûte. On parle de 25 milliards d'euros.
00:37:14 Il y a une différence.
00:37:16 Les étrangers en France rapportent plus que ce qu'ils coûtent.
00:37:20 On parle en termes de chiffres.
00:37:22 On a fait un comparatif entre les dépenses de l'Etat
00:37:25 et ce qu'ils peuvent rapporter en termes de cotisation.
00:37:28 On s'est rendu compte que la balance était légèrement positive.
00:37:31 -Ce n'est pas sur le plan économique que le bas blesse ?
00:37:34 -Si on fait une appréciation économique,
00:37:37 on se rend compte que ça comprend tous les étrangers
00:37:39 qui sont établis de manière régulière.
00:37:42 J'entends la situation, mais on ne peut pas dire
00:37:45 que les étrangers en situation irrégulière...
00:37:47 Certains obtiendront des cartes de résidence,
00:37:49 certains des nationalités.
00:37:51 Quand on fait la balance étranger, on se rend compte qu'elle est positive.
00:37:55 Attention sur les chiffres, surtout quand ils sont utilisés.
00:37:58 -Yvan Rioufol, je ne crois pas que ce soit ce qui vous chagrine.
00:38:02 -Je ne suis pas venu avec mes chiffres.
00:38:04 Je veux bien entendre que l'immigration rapporte à la France
00:38:07 plus qu'elle ne coûte.
00:38:09 Je ne suis pas venu avec ma pile de documents.
00:38:11 Elle coûtait bien davantage qu'elle ne rapportait.
00:38:14 C'est une querelle de chiffres, presque idéologique,
00:38:17 puisqu'on va s'amuser à trafiquer les réalités.
00:38:20 Ce que je vois, c'est qu'il y a un grand paradoxe
00:38:23 à demander aux Français de payer, dans le fond,
00:38:26 leur propre subversion, de payer même leur propre invasion,
00:38:30 quand vous avez 500 000 migrants qui arrivent
00:38:32 ou clandestinement ou légalement par an.
00:38:35 Il y a cette préférence étrangère
00:38:37 qui devient un détonateur social,
00:38:39 dans la mesure où vous avez toute une classe moyenne
00:38:44 qui, elle, n'apparaît pas sous les radars
00:38:48 et qui ne bénéficie pas, même pas du quart ou du dixième,
00:38:51 des fonds qui sont aujourd'hui déversés
00:38:53 afin de favoriser cette immigration.
00:38:55 J'applaudirais à l'immigration, encore une fois,
00:38:58 si cette immigration apportait de la richesse
00:39:01 ou apportait du travail.
00:39:02 Mais elle n'apporte pas de travail, de richesse,
00:39:05 elle apporte de l'insécurité, même l'islamisme.
00:39:08 Donc il faut être un fou...
00:39:10 Il faut être fou furieux pour dire
00:39:12 qu'on a besoin d'une immigration.
00:39:14 Ca me semble être tellement évident
00:39:16 de s'accorder sur le contraire
00:39:19 que je laisse ceux qui le disent...
00:39:21 - De manière concrète, comment vous réduisez les coûts ?
00:39:24 - Pardon ? - Comment vous réduisez les coûts ?
00:39:27 Ca n'a pas été très clair. - Qu'est-ce qui n'est pas clair ?
00:39:30 - Les coûts dont vous parlez.
00:39:32 - Comment je les réduis ? - Il ne faut plus d'immigration.
00:39:35 Il faut cesser avec cette immigration.
00:39:37 Si vous ne voyez pas le lien entre le surcoût,
00:39:40 l'insécurité, l'islamisme et l'immigration,
00:39:43 on peut continuer à bavarder,
00:39:45 mais cette immigration,
00:39:46 et c'est en cela que le projet d'immigration
00:39:49 ne répond pas aux urgences d'aujourd'hui,
00:39:51 ce sont les Français qui disent à 80 %
00:39:53 qu'il y a trop d'immigrés.
00:39:55 Je ne sais pas comment vous le dire.
00:39:57 Il y a trop d'immigrés, qu'ils soient dans l'Etat...
00:40:00 La solution concrète, c'est de cesser de les faire venir.
00:40:03 - Ce que lui vous dit, c'est que ceux qui sont là
00:40:06 ne sont pas identifiables parce que dans la nature,
00:40:09 c'est jamais précis, c'est jamais clair.
00:40:12 - C'est un titre qui me paraît être assez clair.
00:40:14 - Avec des dépôts de demande d'asile,
00:40:16 on pourra avoir un traçage.
00:40:18 - Il n'y a pas une idée concrète.
00:40:20 - J'ai l'impression que ceux qui m'écoutent
00:40:23 vont penser que j'ai quelques idées concrètes.
00:40:26 - L'idée majeure et concrète, c'est de réduire l'immigration.
00:40:29 - Je vais vous dire comment.
00:40:31 - Vous savez tout, formidable.
00:40:33 Mais je vous répète, encore une fois,
00:40:35 ne vous baignez pas dans l'idéologie,
00:40:38 parce que l'idéologie, c'est du fonctionnement.
00:40:41 Vous pouvez trafiquer des chiffres,
00:40:43 vous pouvez prendre vos interlocuteurs pour des imbéciles.
00:40:46 - Il vous parle de traçage.
00:40:48 - Je veux dire, le traçage...
00:40:50 - Nous ne sommes pas dans des traçages.
00:40:52 - En admettant que ces demandes soient déboutées,
00:40:55 comment vous les renvoyez pour ceux qui ne peuvent pas prétendre ?
00:40:59 Là aussi, je vous pose une question concrète.
00:41:02 - On fait le droit d'asile et les titres de séjour.
00:41:05 Pour ceux qui sont établis de manière régulière,
00:41:08 qui ont un contrat de travail,
00:41:10 qui ne caractérisent pas une menace à leur public,
00:41:13 opérer une régularisation au cas par cas,
00:41:15 sans avoir un préfet qui ne sait pas où il en est
00:41:18 en appliquant une circulaire.
00:41:20 Faire une loi claire, où on dit 3 ans de présence,
00:41:23 8 fiches de paye, je régularise.
00:41:25 - Vous créez un appel d'air ?
00:41:27 - C'est vous qui le décidez ?
00:41:29 - D'autres vont venir en se disant
00:41:31 que si je me tiens à carreau pendant 3 ans,
00:41:34 je vais me faire un coup de poing.
00:41:36 - Vous avez la vérité ?
00:41:37 - Vous allez faire quoi avec ces 700 000 personnes ?
00:41:40 Comment on fait pour les éloigner ?
00:41:43 - On ne peut pas les expulser.
00:41:45 Il faut changer la loi et faire en sorte
00:41:47 que ceux qui arrivent ici, non destinés, repartent.
00:41:50 - Les visas consulaires,
00:41:52 il n'y en a pas beaucoup avec les pays concernés.
00:41:55 - Il y a des bras de fer diplomatiques
00:41:57 à amener, notamment avec l'Algérie et les pays du Maghreb.
00:42:01 - Comment est permis l'identification
00:42:04 en droit des étrangers ?
00:42:05 Soit je formule une demande de titre de séjour,
00:42:08 soit je suis interpellé.
00:42:10 Si vous dites qu'il n'y a pas de possibilité
00:42:13 pour un sans-papier de demande,
00:42:15 ils ne le feront plus et vous ne pourrez plus les éloigner.
00:42:18 - Ils ne seront plus en charge, ils n'auront plus l'AME.
00:42:22 - C'est pas un dialogue de sourds.
00:42:24 - Vous ne parlez pas de la même chose.
00:42:26 - On parle d'une immigration qui devient indésirable.
00:42:30 - J'ai une question économique à vous poser.
00:42:33 Est-ce que c'est pas l'intérêt des avocats
00:42:36 de traiter ces demandes d'asile
00:42:38 qui rapportent beaucoup d'argent au cabinet ?
00:42:41 Ils prennent souvent 4 ou 5 affaires en même temps.
00:42:44 - J'ai vu l'article qui a été publié
00:42:46 sur la question de la CNDA,
00:42:48 la Cour nationale du droit d'asile à Montreuil.
00:42:51 Je n'agis pas devant la Cour nationale du droit d'asile.
00:42:54 Je ne suis pas à l'aide juridictionnelle.
00:42:57 C'est un droit qui correspond à la réalité.
00:43:00 Le droit des étrangers, c'est un droit difficile.
00:43:03 D'ailleurs, que ce soit du côté de l'administration,
00:43:06 qui est aussi une partie extrêmement difficile,
00:43:10 parce qu'ils doivent éditer des obligations
00:43:13 pour quitter le territoire,
00:43:15 ils doivent mettre en place l'éloignement.
00:43:17 C'est pas des discours comme ça qui nous aident.
00:43:21 Le préfet de police, le préfet de Haute-Seine...
00:43:24 - C'est pas des discours comme les vôtres.
00:43:27 - Ce qu'il faut, c'est qu'on ait des spécialistes,
00:43:30 des magistrats, des avocats,
00:43:32 qui viennent former le personnel
00:43:34 pour que les titres de séjour soient traités
00:43:37 pour ceux qui doivent quitter le territoire.
00:43:40 - Vous épluchez des dossiers tous les jours.
00:43:43 Je vais vous poser une question qui fâche.
00:43:46 Sur le nombre de personnes qui déposent une demande d'asile,
00:43:49 combien peuvent-elles en prétendre ?
00:43:52 - Il y a aussi les demandes d'asile.
00:43:55 Il y a aussi la question des mineurs non accompagnés.
00:43:58 - L'intervention parlait de titres de séjour.
00:44:01 - Sur les demandes d'asile,
00:44:03 il y a plusieurs volets.
00:44:04 - Je parle de l'immigration.
00:44:06 - Vous convenez qu'il y a très peu de personnes
00:44:09 qui sont éligibles au droit d'asile dans notre pays.
00:44:13 Beaucoup déposent une demande
00:44:15 lorsqu'elles ne travaillent pas.
00:44:17 - On ouvre un débat sur le droit d'asile.
00:44:19 On a parlé des titres de séjour.
00:44:22 Le droit d'asile, c'est autre chose.
00:44:24 C'est une protection qui est accordée
00:44:26 si vous avez un risque de persécution
00:44:29 dans votre pays d'origine.
00:44:31 - Il y en a-t-il réellement ?
00:44:33 - Vous savez que le droit d'asile a été déployé.
00:44:36 - Je peux me permettre de répondre là-dessus.
00:44:39 - On a l'air de faire de l'émission.
00:44:41 - On découvre le déni des réalités,
00:44:44 mais on va aller dans ce flagrant.
00:44:46 - Je suis attaché à une chose fondamentale,
00:44:49 c'est l'indépendance de l'OFRA,
00:44:51 qui est capable de gérer, de manière indépendante,
00:44:54 si un individu est persécuté dans son pays d'origine.
00:44:58 Heureusement, ce n'est pas un politique qui dit
00:45:01 que ce monsieur est persécuté.
00:45:03 - Vous n'avez pas répondu à la question
00:45:06 sur le ratio en pourcentage de demandes ?
00:45:09 - On est sur une demande sur 4 de mémoire.
00:45:11 Vous avez des pays sûrs et des pays moins sûrs.
00:45:14 Il y a des pays où on sait que la demande
00:45:17 est accueillie favorablement,
00:45:20 mais venir discuter sur un plateau de l'indépendance de l'OFRA...
00:45:24 - Merci beaucoup.
00:45:25 On arrive à la fin de l'émission.
00:45:27 Merci d'avoir participé.
00:45:29 On revient juste après.
00:45:30 ...
00:45:33 - Nous sommes de retour dans 180 minutes.
00:45:36 Info avec le journal d'Isabelle Piboulot.
00:45:38 Rebonjour.
00:45:39 Ce top départ pour l'examen du projet de loi immigration
00:45:43 à l'Assemblée nationale.
00:45:45 - Dans une heure, le ministre de l'Intérieur
00:45:48 récicle ce texte controversé.
00:45:49 Un projet de loi menacé par une motion de rejet
00:45:52 qui pourrait interrompre son examen dès aujourd'hui.
00:45:56 Mais avant, on fait le point sur le contenu de ce texte
00:45:59 avec Maxime Le Guet.
00:46:00 - C'est le moment de vérité pour le projet de loi immigration.
00:46:04 Ce lundi, les députés débutent l'examen du texte
00:46:07 au sein de l'Assemblée nationale.
00:46:10 Un texte qui prévoit notamment la régularisation
00:46:13 de travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension,
00:46:16 sauf en cas de menace à l'ordre public,
00:46:19 l'obligation pour le gouvernement
00:46:21 de présenter des objectifs chiffrés chaque année
00:46:24 sur le nombre d'immigrés,
00:46:25 ou l'interdiction du placement en rétention administrative
00:46:29 de tous les mineurs, un contenu largement remanié
00:46:32 et amputé en commission des lois,
00:46:34 des mesures les plus dures introduites au Sénat.
00:46:37 Les députés ont opté pour le rétablissement
00:46:39 de l'aide médicale d'Etat pour les sans-papiers,
00:46:42 le maintien de l'automaticité du droit du sol
00:46:45 et l'obligation de l'accès à l'hébergement d'urgence
00:46:48 pour les étrangers en situation irrégulière.
00:46:51 Avant son examen, le projet de loi sera soumis
00:46:54 à une motion de rejet préalable déposée par les écologistes.
00:46:58 -On va aussi faire le point sur les derniers chiffres
00:47:01 de l'immigration dans notre pays.
00:47:03 -Nombre de titres de séjour ou de visa à délivrer,
00:47:06 qu'en est-il des OQTF, les obligations de quitter le territoire ?
00:47:10 Les détails avec Dounia Tengour.
00:47:12 -Titre de séjour,
00:47:13 visa ou encore obligation de quitter le territoire,
00:47:16 les chiffres de l'immigration sont multiples.
00:47:19 En France, sur une population de plus de 67 millions d'habitants,
00:47:23 l'INSEE dénombre 7 millions d'immigrés.
00:47:25 Parmi eux, des étrangers nés en dehors du sol français,
00:47:29 mais aussi des Français naturalisés.
00:47:31 En 2022, on constate également une augmentation
00:47:34 de la délivrance des premiers titres de séjour
00:47:37 par rapport à l'année précédente,
00:47:39 soit une hausse de près de 2,5 %
00:47:41 parmi les pays d'origine en tête,
00:47:43 les trois pays du Maghreb.
00:47:45 Du côté des visas délivrés,
00:47:47 les chiffres sont également en forte hausse,
00:47:50 avec plus d'un,7 million en 2022,
00:47:52 contre 733 000 en 2021.
00:47:54 En ce qui concerne les obligations de quitter le territoire français,
00:47:58 plus de 65 000 ont été prononcées
00:48:00 durant le premier semestre 2022.
00:48:03 En revanche, seuls un peu plus de 4 000 d'entre elles
00:48:06 ont été exécutées.
00:48:07 Ce qui équivaut à un taux d'exécution des OQTF de 6,9 %.
00:48:11 -Sachez que dans le troisième arrondissement lyonnais,
00:48:14 des mineurs isolés se sont installés
00:48:16 dans l'église du Saint-Sacrement.
00:48:19 -Plusieurs dizaines de personnes y dorment depuis vendredi.
00:48:22 En accord avec le diocèse, les mineurs isolés
00:48:25 ont quitté temporairement l'église
00:48:27 pour que la messe dominicale puisse être célébrée.
00:48:30 Depuis le mois d'avril, ces jeunes vivaient
00:48:33 dans un campement installé
00:48:35 devant l'église.
00:48:37 Le porte-parole du diocèse de Lyon en appelle
00:48:40 au soutien des autorités écoutées.
00:48:42 -30 à 40 migrants sont rentrés dans l'église,
00:48:48 donc, effectivement, sans demander l'autorisation de rentrée.
00:48:52 Assez rapidement, la décision a été prise
00:48:55 de ne pas faire de demande d'expulsion,
00:48:58 considérant que ce n'était pas l'attitude naturelle
00:49:02 des chrétiens, des musulmans,
00:49:04 des chrétiens en termes d'accueil des personnes
00:49:07 qui frappent à nos portes.
00:49:08 Simplement, préciser également
00:49:11 que cet accueil ne pouvait avoir une vocation que temporaire.
00:49:16 Nous, cette situation s'impose à nous.
00:49:18 On a une attitude d'accueil, comme je vous l'ai dit,
00:49:21 donc on demande aux autorités civiles
00:49:23 de prendre leur part, rapidement.
00:49:25 -On va se rendre à la bande de Gaza,
00:49:27 avec des frappes israéliennes qui restent intenses,
00:49:30 notamment dans le sud de l'enclave.
00:49:33 Yonès et Rafa ont été touchés.
00:49:35 Hier, le Ramas a prévenu qu'aucun des 137 otages
00:49:38 détenus à Gaza n'en sortirait vivant
00:49:40 sans un échange, une négociation
00:49:42 et sans répondre à leurs exigences.
00:49:45 On va rejoindre nos envoyés spéciaux,
00:49:47 Antoine Estève et Stéphanie Rouquier.
00:49:49 En direct d'Israël, à Zikim,
00:49:51 Antoine, les opérations militaires continuent.
00:49:54 -Effectivement, elles continuent même dans le nord.
00:49:59 Une information de dernière minute
00:50:02 des sources qui nous donnent des bombardements
00:50:04 d'opposition d'U.S.B.O.L.A.
00:50:06 En ce moment même, sur la frontière
00:50:08 entre le Liban et Israël,
00:50:10 suite à des attaques à la roquette anti-charges
00:50:13 contre des positions de tsars d'artillerie
00:50:15 dans le nord. Je vous laisse découvrir
00:50:18 ces images de Stéphanie Rouquier
00:50:20 pour faire le point sur la situation à Gaza.
00:50:22 Vous voyez cette fumée noire au-dessus du centre de Gaza City.
00:50:26 Ce sont des bombardements de l'artillerie israélienne
00:50:29 entre Zderot et Gaza City.
00:50:31 Au sol, les combats sont très violents.
00:50:33 Ils ont eu lieu dans des localités plus au sud,
00:50:36 entre Kanounès et Rafah.
00:50:37 Des questions se posent en Israël sur le pouvoir de nuisance du Hamas.
00:50:42 Vous savez, l'armée israélienne, il y a une dizaine de jours,
00:50:45 a annoncé qu'une partie des positions du Hamas
00:50:48 avait été éliminée dans le nord de la bande de Gaza.
00:50:51 Au sol, les combats sont toujours très violents.
00:50:54 Des questions se posent sur le pouvoir de nuisance du Hamas
00:50:57 tous les jours contre les villes de Tel Aviv,
00:51:00 mais aussi contre Zderot, cette commune derrière nous,
00:51:03 qui laisse imaginer que le Hamas continue à produire des roquettes
00:51:06 dans les souterrains, plus au sud,
00:51:09 par rapport aux positions attaquées par l'armée israélienne
00:51:12 dans le nord de la bande de Gaza.
00:51:14 -Anthony Estève, Stéphanie Rouquier, vous étiez à Zikim.
00:51:17 Merci à vous deux.
00:51:18 On va rester au proche-orient à Tel Aviv,
00:51:21 où d'anciens otages et leurs familles ont fêté Ranoukka.
00:51:24 -Au nord de la ville, bougies, embrassades, chants.
00:51:28 Cette fête juive est l'occasion pour eux de se recueillir
00:51:31 et de prier pour ceux qui n'ont pas survécu,
00:51:34 mais aussi pour les 137 otages détenus à Gaza.
00:51:37 Écoutez ces témoignages d'Israélien.
00:51:39 -Nous avons allumé la lumière de Hanoukka avec tout le kiboutz.
00:51:48 Hanoukka, c'est la fête de la liberté et de la lumière
00:51:51 dans les ténèbres.
00:51:53 C'est très émouvant et nous étions très heureux
00:51:56 de voir tout le soutien de la communauté du kiboutz.
00:51:59 -Après 51 jours, ils nous les ont ramenés à la maison.
00:52:02 L'excitation, la joie sont à leur comble,
00:52:05 mais tout est assombri par la tristesse que nous portons
00:52:08 à ceux que nous avons perdus.
00:52:09 C'était des gens merveilleux.
00:52:11 Maintenant, nos enfants doivent reconstruire un nouveau monde.
00:52:15 -Il y a un autre conflit qui préoccupe.
00:52:17 Ca se passe au Yémen.
00:52:19 Paris appelle à éviter tout embrasement réel
00:52:22 et tout embrasement régional en mer Rouge.
00:52:24 En effet, dans la nuit de samedi à dimanche,
00:52:27 une frégate française a abattu deux drones
00:52:29 provenant du nord du Yémen.
00:52:31 Les rebelles houthis menacent de perturber le trafic
00:52:34 de cette voie maritime stratégique dans le cadre du conflit
00:52:37 entre Israël et le Ramas.
00:52:39 Michael Dos Santos.
00:52:40 -Déployé pour assurer la sécurité maritime en mer Rouge,
00:52:45 le Languedoc, navire français, a été samedi soir
00:52:48 la cible d'une attaque de drones.
00:52:51 Des engins immédiatement détruits par des missiles antiaériens.
00:52:54 -L'interception et la destruction de ces deux menaces
00:52:57 ont eu lieu à 110 km des côtes du Yémen,
00:53:00 à hauteur du port d'Odeida.
00:53:02 -Un port maritime contrôlé par les houthis.
00:53:04 Depuis 2004, ces rebelles, soutenus par l'Iran et le Ramas,
00:53:08 s'opposent au gouvernement yéménite.
00:53:10 Ils lui reprochent sa proximité avec les Etats-Unis,
00:53:13 fervents soutiens d'Israël.
00:53:15 Quelques heures avant l'attaque contre la frégate française,
00:53:19 le groupe armé avait menacé tous les navires
00:53:21 à destination de l'Etat hébreu.
00:53:23 -Les forces armées yéménites annoncent
00:53:25 qu'elles empêcheront le passage des navires
00:53:28 à destination de l'antithésioniste,
00:53:30 quelle que soit leur nationalité,
00:53:32 si l'aide médicale et alimentaire nécessaire
00:53:35 n'entre pas dans la bande de Gaza.
00:53:37 -Avant cette mise en garde et l'attaque du Languedoc,
00:53:40 les houthis avaient déjà ciblé avec des drones
00:53:43 deux navires étrangers en mer Rouge.
00:53:45 En novembre, les rebelles se sont même emparés
00:53:48 de leurs adversaires.
00:53:49 Un navire marchand, propriété d'un Israélien,
00:53:52 devenu une attraction touristique pour des dizaines de Yéménites,
00:53:56 le personnel à bord est lui toujours retenu en otage.
00:53:59 Cris de la foule
00:54:00 -Un mot de justice avec des témoignages
00:54:02 qui se succèdent à la cour d'assises de Nanterre,
00:54:05 dans les Hauts-de-Seine, pour le procès de Monique Olivier.
00:54:08 -Ce matin, une femme qui a échappé à Michel Fourniré
00:54:11 a été auditionnée.
00:54:12 Un témoignage glaçant qui a permis d'en apprendre davantage
00:54:16 sur l'opératoire de l'ancien couple pour repérer leurs victimes.
00:54:19 Les précisions de notre journaliste police-justice.
00:54:22 Noémie Schultz.
00:54:24 -Un témoignage important, car ce procès est aussi celui
00:54:27 de l'enlèvement et du meurtre de Johanna Parrish,
00:54:30 une jeune étudiante anglaise, en 1990.
00:54:32 Huit ans plus tard, Michel Fourniré et Monique Olivier
00:54:35 jettent leur dévolu sur Emy, une japonaise venue à Liège
00:54:38 pour des études de musique, comme Johanna Parrish.
00:54:41 Elle est étrangère, loin de sa famille,
00:54:43 dans une ville qu'elle ne connaît pas.
00:54:46 C'est sans doute pour cela qu'elle est contactée
00:54:48 par Michel Fourniré et Monique Olivier
00:54:51 pour donner des cours de piano à leur fils, âgé de 9 ans.
00:54:54 Emy rencontre le couple en présence de l'enfant,
00:54:57 en bas de chez elle.
00:54:58 Elle se souvient qu'elle leur trouve un air gentil.
00:55:01 Monique Olivier parle beaucoup.
00:55:03 Elle était enthousiaste au sujet de ses cours de piano.
00:55:06 Monique Olivier est alors très active
00:55:08 dans ce qui ressemble à un guet-apens.
00:55:10 Le couple insiste pour qu'Emy vienne donner les cours chez eux.
00:55:14 -A Liège, il n'y avait aucun transport en commun.
00:55:16 Il proposait de venir me chercher,
00:55:18 mais je voulais partir par mes propres moyens
00:55:21 si je devais fuir, par exemple.
00:55:23 Emy propose un lieu neutre,
00:55:24 mais Fourniré n'en démore pas.
00:55:26 Elle sera plus détendue à la campagne.
00:55:28 Emy finit donc par refuser une méfiance
00:55:31 qui lui a sauvé la vie.
00:55:32 On ne peut que frémir en imaginant ce qui lui serait arrivé
00:55:36 si elle était allée donner ses cours de piano.
00:55:39 Monique Olivier s'adresse à la témoin.
00:55:41 "Je suis contente que vous ayez refusé de venir.
00:55:44 "Je vous demande pardon."
00:55:45 -Merci, Isabelle.
00:55:47 A tout à l'heure pour un nouveau rendez-vous.
00:55:49 On nous invite pour la partie débat.
00:55:51 On va se projeter vers l'examen du texte
00:55:54 dans l'hémicycle qui débute à compter de 16h.
00:55:56 A tout de suite.
00:55:58 ...
00:56:01 De retour sur ce plateau avec plusieurs invités
00:56:04 qui m'ont rejoint. Jean-Claude Daciel est là.
00:56:07 Merci de nous avoir rejoints cet après-midi.
00:56:10 Alice Cordier, bienvenue.
00:56:11 Vous êtes directrice du collectif Nemesis.
00:56:14 On va parler d'immigration cet après-midi.
00:56:16 La loi immigration entame son parcours
00:56:18 dans l'hémicycle avec d'entrée de jeu dans une heure
00:56:21 la menace d'une motion de rejet déposée par les écologistes
00:56:25 dont on ne sait pas si elle sera votée
00:56:27 par les LR et le RN.
00:56:28 Bonjour, Alodie Huchard.
00:56:30 Vous êtes sur place et assistée à la conférence de presse
00:56:33 des écologistes qui sont en figure de proue cet après-midi.
00:56:37 Gérald Darmanin joue grosse,
00:56:39 un peu son va-tout qui est sur la table cet après-midi.
00:56:42 - Oui, évidemment, parce que dans un monde idéal,
00:56:45 Gérald Darmanin aimerait non seulement
00:56:47 que cette motion de rejet ne soit pas adoptée,
00:56:50 mais arrive avec ce texte à l'Assemblée nationale
00:56:53 et qu'il puisse être adopté 149-3.
00:56:55 Ca permettrait au ministre de l'Intérieur
00:56:57 de montrer à Elisabeth Borne que lui a réussi là où elle a échoué.
00:57:01 Mais on est très loin de cette échéance
00:57:03 qui serait dans 15 jours, parce que vous le rappeliez, Nelly,
00:57:07 ce sont les écologistes qui se sont exprimés,
00:57:09 notamment Benjamin Lucas, qui prendra la parole.
00:57:12 Ils expliquent que selon eux, c'est la fin de l'illusion
00:57:15 du "et en même temps", que sur ce thème,
00:57:17 le "et en même temps" n'est pas possible.
00:57:19 En revanche, ils sont très clairs,
00:57:21 les écologistes n'appellent pas le RN à voter avec eux.
00:57:24 Ils estiment que chaque député peut voter en conscience,
00:57:27 mais ils ne tendent pas la main au RN pour le faire.
00:57:30 Il manque deux groupes dont on ne connaît pas la décision.
00:57:34 Ils vont se réunir à partir de 15h30 dans quelques minutes.
00:57:37 Les Républicains se réunissent une 1re fois à 15h,
00:57:40 une 2e fois à 16h30.
00:57:41 Pour les Républicains, c'est plus compliqué,
00:57:44 car il n'y a pas une décision unanime au sein du groupe.
00:57:47 Les députés veulent voter cette motion de rejet,
00:57:49 ceux qui ne le souhaitent pas et ceux qui ne seront pas
00:57:52 dans l'hémicycle. Du côté de Beauvau,
00:57:54 on fustige l'attitude des Républicains.
00:57:57 Pourquoi ce groupe qui a déposé beaucoup d'amendements
00:58:00 ne veut pas de ce débat ? Pourquoi ce groupe
00:58:03 ne veut pas de ce débat ? On explique qu'aujourd'hui,
00:58:05 c'est plus facile de parler avec le RN qu'avec les Républicains,
00:58:09 car il y a tellement d'individualités
00:58:11 qu'il est dur pour le ministre de l'Intérieur
00:58:14 d'aller chercher les voix. -Merci.
00:58:16 On se retrouve tout à l'heure. Jean-Claude Dassier.
00:58:19 On a l'habitude de voir les Républicains avancer
00:58:21 en ordre dispersé sur ces questions.
00:58:23 En tout état de cause, on a l'impression
00:58:26 que cette petite cuisine interne aux Républicains
00:58:29 qui laisse encore planer le suspense,
00:58:31 qui lise Gérald Darmanin en cas de rejet,
00:58:33 cet après-midi, de son texte, en cas de motion de rejet adoptée,
00:58:37 il devrait en tirer les conséquences,
00:58:39 notre ministre de l'Intérieur ? -On ne peut pas, en tout cas,
00:58:42 exclure qu'ici ou là, dépendant, évidemment,
00:58:45 des partis politiques ou des groupes politiques
00:58:48 à l'Assemblée, certains, certains députés,
00:58:51 sans le dire, veuillent la peau de Darmanin.
00:58:53 Ca ferait toujours un candidat potentiel, de moins,
00:58:56 à l'élection présidentielle.
00:58:59 Je vais peut-être un peu vite, je fais peut-être du roman,
00:59:02 c'est possible, nous verrons, mais je trouve
00:59:04 que le peu d'empressement que mettent certains
00:59:08 à soutenir un projet qui est beaucoup...
00:59:10 Bon, qui a plein de défauts, on en reparlera,
00:59:13 je pense, dans le courant de cette émission,
00:59:16 mais tout de même, il y a quelques plus ici ou là.
00:59:18 Et puis, vous avez 7 Français sur 10
00:59:21 qui expriment clairement une volonté,
00:59:23 un, de fermeté, deux, d'efficacité sur ce sujet,
00:59:26 ô combien important à leurs yeux
00:59:28 et aux yeux du pays, me semble-t-il,
00:59:30 qui est l'immigration.
00:59:32 Donc, on se retrouve dans cette confusion.
00:59:35 Euh... On va voir ce que va donner
00:59:38 cette motion de rejet.
00:59:40 Je crois pas que les Républicains
00:59:42 pourront aller jusqu'à voter ce rejet,
00:59:45 mais je peux me tromper.
00:59:46 C'est assez culotté de prendre un pari
00:59:48 à quelques minutes ou quelques heures
00:59:51 de la décision qui va être prise.
00:59:53 Je ne veux pas croire, néanmoins,
00:59:55 que l'Assemblée nationale,
00:59:57 quelle qu'elle soit,
00:59:58 n'accepte pas l'idée, au moins,
01:00:01 de débattre sur un sujet
01:00:03 qui intéresse, inquiète, ô combien,
01:00:06 une majorité de Français.
01:00:08 -Et on n'a pas fermé la porte à 1,493.
01:00:10 Alice Cordier... -On peut en parler.
01:00:13 -On risque de rester sur notre faim
01:00:15 assez rapidement autour de ce texte.
01:00:17 -Je ressens beaucoup de désillusion,
01:00:19 parce qu'en effet, comme vous le disiez,
01:00:21 beaucoup de Français ont vu de l'espoir
01:00:24 dans ce texte en se disant
01:00:25 qu'on prend enfin conscience,
01:00:27 au bout de sept ans,
01:00:28 de l'importance de la question migratoire,
01:00:31 de l'impact de cette question-là,
01:00:33 et on va avoir une politique de fermeté.
01:00:35 C'est ce qui a été attendu par beaucoup de Français.
01:00:38 J'aimerais pas être à la place des Républicains
01:00:41 qui sont bloqués entre deux choses.
01:00:43 S'ils votent cette mention de rejet,
01:00:45 cela leur sera reproché en disant
01:00:47 "Vous ne voulez pas discuter",
01:00:49 c'est ce que Darmanin disait.
01:00:51 -Si y a des attaques au couteau,
01:00:52 vous en serez responsable.
01:00:54 En même temps, je les comprends aussi,
01:00:56 ils avaient proposé un projet de loi au Sénat
01:00:59 qui a été totalement détricoté par la majorité
01:01:02 et par la NUPES, qui ont été main dans la main.
01:01:04 On va reprocher peut-être aux RN de voter une motion de rejet
01:01:08 en étant alliés aux écolos,
01:01:10 mais il faudrait quand même rappeler
01:01:12 que cette loi a été totalement détricotée
01:01:15 par la majorité et par la NUPES ensemble au Sénat,
01:01:18 à l'Assemblée nationale.
01:01:19 Il y a vraiment cette question-là.
01:01:22 En effet, oui, les députés, à mon avis, des Républicains,
01:01:25 ont aussi ce choix électoral à faire,
01:01:27 parce qu'il y a aussi cette question-là.
01:01:30 En tant que Français, c'est un peu décevant
01:01:32 de voir que cette chose aussi importante
01:01:35 va finir en espèce de petit conflit.
01:01:37 -Ils iraient à l'encontre de leur philosophie même
01:01:40 en rejetant le texte Jean-Claude.
01:01:42 -Sans aucun doute.
01:01:43 Il y aurait, là, du côté des oppositions,
01:01:46 des choses à dire.
01:01:47 Néanmoins, je voulais ajouter
01:01:49 quelque chose qui, je trouve, manque terriblement.
01:01:53 C'est... Qu'est-ce que pense de tout ça
01:01:56 le président de la République ?
01:01:58 Il a dû, ici ou là, évoquer le problème de l'immigration.
01:02:01 Mais je trouve que je comprends son respect
01:02:04 du travail parlementaire.
01:02:05 -Il a reçu à son deux bras.
01:02:07 -Nous sommes dans une République parlementaire.
01:02:10 Mais enfin, lui qui parle de tout,
01:02:12 souvent, pour ne pas dire tout le temps,
01:02:15 je ne lui reprocherai pas.
01:02:17 Il ne sait pas où on va.
01:02:18 Ca ajoutera à la confusion dont je parlais.
01:02:21 Mais que le président de la République
01:02:23 ne dise pas un mot de ses choix réels,
01:02:25 de ses choix profonds,
01:02:27 qu'est-ce qu'on fait avec l'immigration ?
01:02:29 Qu'est-ce qu'on fait avec les 800 ou 900 000 personnes
01:02:33 qui sont sur le territoire français ?
01:02:35 Qu'est-ce qu'on fait avec l'article 3 ?
01:02:37 Il y a 10 sujets qui sont extraordinairement sensibles.
01:02:40 Si le président de la République, M. Macron,
01:02:43 ne veut pas non plus mouiller la chemise
01:02:45 et dire ce qu'il pense de ça,
01:02:47 ça me fait un peu de peine.
01:02:49 -Ca vous surprend ? -Non.
01:02:50 -Ca fait toujours ça, finalement.
01:02:52 -Il n'est pas là en soutien de son exécutif.
01:02:55 -Il envoie le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur,
01:02:58 faire le seul travail, passer le 49-3.
01:03:01 On dirait même que c'est deux entités
01:03:03 totalement séparées et qu'il n'a aucun lien avec ces gens.
01:03:06 C'est magique.
01:03:07 -On va rentrer dans la matière et s'interroger sur ce texte.
01:03:11 Est-il trop administratif ?
01:03:13 On n'a pas compte suffisamment de la réalité aujourd'hui,
01:03:16 avec sans doute à coeur, on l'a bien compris,
01:03:18 une forme de comptabilité des flux,
01:03:21 mais sans aller sur le fond de déséquilibres sociétaux
01:03:24 que l'immigration entraîne.
01:03:26 C'est l'avis de l'essayiste Driss Ghali.
01:03:29 -L'immigration n'a pas commencé hier, elle a commencé à 30 ans.
01:03:34 On sait de quoi il s'agit, ses impacts.
01:03:36 Il y a le positif et le négatif.
01:03:38 Il déstabilise fortement la société.
01:03:40 Il y a le problème de la désisclamisation,
01:03:43 de la laïcité remise en cause, du séparatisme,
01:03:45 le problème de l'identité,
01:03:47 le problème de la chute du niveau scolaire
01:03:50 auquel une certaine immigration participe.
01:03:52 Je veux dire que le texte de M. Darmanin,
01:03:55 il ignore tout cela,
01:03:57 il est dans une logique d'épicier,
01:03:59 avec tout le respect que j'ai pour les épiciers,
01:04:02 moi-même j'en ai été, c'est-à-dire qu'on régule les flux
01:04:06 un peu à la marge et on est dans une vision
01:04:09 vraiment myope et très administrative.
01:04:11 -Ma question est simple.
01:04:12 Est-ce qu'aujourd'hui, on se focalise trop
01:04:15 sur des considérations ou sur une logique économique
01:04:18 et pas suffisamment sur des bouleversements sociétaux ?
01:04:21 -Nous, on voit, en tout cas,
01:04:23 par rapport à ce détricotage qui a été fait,
01:04:25 il y a une chose qui a été retenue,
01:04:28 c'est en effet le fait, jusque-là, les mineurs,
01:04:31 ceux qui étaient arrivés à moins de 13 ans en France,
01:04:34 étaient exonérés d'une possibilité de renvoi,
01:04:37 c'est-à-dire sous Sarkozy, en 2006.
01:04:39 C'est quelque chose que la loi veut supprimer.
01:04:42 -Ca aurait permis d'éviter Arras.
01:04:44 -C'est l'unique chose, en termes de répression
01:04:46 et d'efficacité, qui a été retenue.
01:04:49 Certains parlent même d'une loi de régularisation,
01:04:52 tellement tout ce qui avait permis de lutter
01:04:54 contre une insécurité a été supprimé.
01:04:56 La MER est intégrée, la suppression du durcissement
01:04:59 des cartes de séjour, du regroupement familial,
01:05:02 du délit qui rétablissait le séjour irrégulier.
01:05:05 Maintenant, être en situation irrégulière n'est plus un délit.
01:05:08 Ca ne l'était plus depuis Pals,
01:05:10 mais il y avait la possibilité de remettre ça,
01:05:13 maintenant c'est supprimé.
01:05:15 On voit que ce détricotage est à côté de la plaque
01:05:18 et ne prend pas en compte l'insécurité
01:05:20 et les conséquences sociétales liées à une immigration clandestine.
01:05:24 -Jean-Claude Dacier, est-ce qu'on est en train de passer
01:05:27 à côté d'une belle ambition et surtout à côté
01:05:30 des aspirations des Français ?
01:05:31 C'est-à-dire, c'est un texte qui est sur un prisme très anglais,
01:05:35 mais qu'on aurait pu imaginer plus transversal,
01:05:38 à défaut de référendum.
01:05:39 -Je ne veux pas condamner avant, c'est pas la saison,
01:05:42 il va s'écouler.
01:05:44 Si la motion de rejet n'est pas votée, ce que je crois,
01:05:47 mon Dieu, et que l'on attaque le débat,
01:05:51 on aura 15 jours pour en parler,
01:05:53 et on va voir dans quel état ce projet de loi sortira.
01:05:57 Je trouve qu'il avait de la gueule au Sénat.
01:06:00 Il a été complètement détricoté.
01:06:02 -Sans grande surprise.
01:06:04 -Oui, parce qu'au sein de la majorité renaissance,
01:06:06 il y a aussi des gens qui, derrière M. Sachaoulier,
01:06:09 entre autres, pas seulement, ne veulent pas entendre parler
01:06:13 d'un certain nombre de dispositions
01:06:15 qu'avaient prévues les sénateurs.
01:06:17 Vous savez, au fond, il faut que je rende hommage
01:06:20 à M. Béroud, qui, il y a plus de 10 ans,
01:06:23 disait "Rassembler les centristes",
01:06:26 j'ai noté quand même, "Rassembler les centristes,
01:06:29 "c'est comme conduire une brouette pleine de grenouilles,
01:06:33 "elles sautent dans tous les sens."
01:06:34 C'est exactement... -On en est là.
01:06:36 -Je le crains.
01:06:38 Je le répète, ça me fait un peu de peine.
01:06:40 -Un mot là-dessus,
01:06:41 puis d'autres réactions politiques.
01:06:43 -Ca fait un peu de peine.
01:06:45 Je ressens un mépris de la majorité,
01:06:48 comme s'il ne s'était rien passé avant,
01:06:50 comme si la question migratoire n'avait jamais été traitée avant,
01:06:54 et comme si on découvrait qu'il y avait ce projet de loi,
01:06:57 et on sent une forme d'ultimatum derrière ça.
01:07:00 "Si vous ne votez pas ce projet de loi, rien ne sera fait."
01:07:03 Il y a une sorte de manoeuvre au chantage
01:07:05 qui est assez désagréable,
01:07:07 au vu de la gravité de la situation.
01:07:09 Et puis il y a aussi cet espèce de mépris
01:07:11 d'avoir l'impression qu'avant, il n'y avait rien,
01:07:14 que le RN ou les Républicains ne savaient pas des années
01:07:17 qu'ils proposent des projets.
01:07:19 Et ce mépris-là, il est quand même, là encore,
01:07:22 bien attaché au gouvernement.
01:07:24 -Comment contrer aussi l'appel d'air que dénoncent certains
01:07:27 en termes de régularisation dans les métiers dits en tension ?
01:07:30 Ça s'est revenu à l'agenda,
01:07:32 avec ce qu'on appelle un texte de compromis,
01:07:35 on pourra en reparler.
01:07:36 Edouard Philippe pense avoir la solution.
01:07:39 Regardez ce que l'ancien Premier ministre
01:07:41 préconise dans la presse, où vous a sorti cette déclaration.
01:07:44 "Pour assurer ce qui craigne un appel d'air,
01:07:47 "nous pourrions mettre en place des quotas,
01:07:50 "fixer une limite au nombre de régularisations."
01:07:52 Il y a déjà des garanties dans le texte.
01:07:55 "Nous pouvons en ajouter."
01:07:56 On a l'impression qu'il se démène pour trouver...
01:07:59 Mais l'affaire des quotas n'est pas nouvelle.
01:08:02 -C'est presque étonnant que ce ne soit pas déjà là.
01:08:05 -Il enfonce les portes ouvertes.
01:08:07 -C'est vrai qu'il est étonnant.
01:08:08 -Tout le monde les souhaite, ces quotas.
01:08:11 Les plus extrémistes souhaitent quasiment
01:08:13 suspendre l'immigration pour un ou deux ans.
01:08:16 Pas jusque-là, mon Dieu.
01:08:17 Mais c'est vrai qu'ils font au minimum
01:08:19 une vraie et efficace, si possible, politique de l'immigration.
01:08:23 A l'heure actuelle, ce n'est pas le cas.
01:08:26 -Je corrige un peu sur ce que je disais
01:08:28 du président de la République.
01:08:30 J'ai oublié de mentionner le nouveau rendez-vous
01:08:33 qu'il a pris avec les Français.
01:08:35 -Une annonce. -On ne connaît pas la date exacte.
01:08:37 Il y aura une grande déclaration et une grande initiative.
01:08:41 Donc, je ne vais pas...
01:08:42 Simplement, j'aurais préféré...
01:08:44 -Sans qu'on sache si elle porte sur ça.
01:08:47 -Absolument. Je voulais corriger un peu.
01:08:49 -On entend dans les bruits de couloirs
01:08:51 qu'il y aurait un remaniement avec un nouveau Premier ministre
01:08:55 pour faire passer une loi.
01:08:56 -Si la loi n'est pas votée...
01:08:58 Imaginons. A l'heure actuelle...
01:09:00 -Il prépare les esprits à un camouflet éventuel.
01:09:03 -Oui, j'entendais ce matin des gens qui ont fait des comptes.
01:09:06 "Deux abstentions, tant de voix pour,
01:09:09 "tant de voix contre."
01:09:10 Mais si véritablement la loi sur l'immigration,
01:09:13 qui, encore une fois, répétons-le,
01:09:15 est une préoccupation majeure chez les Français,
01:09:18 elle est prioritaire, ou pas loin du début,
01:09:21 si vraiment l'Assemblée nationale,
01:09:23 qui est censée représenter les Français,
01:09:26 n'adopte pas ou rejette ce projet de loi,
01:09:31 cette proposition de loi, pardon,
01:09:33 non, ce projet, je dis bien...
01:09:35 -C'est un projet, l'initiative de l'exécutif.
01:09:37 -On aura une situation de crise lourde.
01:09:40 Je sais pas ce qui va sortir.
01:09:41 -Regardons les chiffres de l'immigration.
01:09:44 On les connaît, ceux qui sont transmis
01:09:46 par le ministère de l'Intérieur.
01:09:48 On vous en a sorti quelques cartons pour la substantifique moelle.
01:09:52 On les donne en images.
01:09:53 La population totale,
01:09:55 donc maintenant, s'établit à 67 600 000 Français,
01:09:59 dont 7 millions d'immigrés,
01:10:01 donc c'est un peu plus que 10 %, autour de 12 %.
01:10:04 Regardons le nombre de titres de séjour octroyés.
01:10:07 En 2021, 282 000 et des brouettes.
01:10:10 En 2022, c'est-à-dire en l'espace d'un an,
01:10:13 il y a eu une augmentation quand même substantielle de plus 12 %.
01:10:17 Ce texte, il vise aussi à régulariser,
01:10:20 donc octroyer encore plus de titres de séjour.
01:10:22 Et puis on a peut-être une dernière donnée
01:10:25 qu'on va commenter ensemble,
01:10:27 sur les pays de provenance de ces dépôts de demandes.
01:10:31 Le Maroc figure en tête avec près de 40 000 demandes
01:10:35 de premiers titres de séjour, suivi de l'Algérie, de la Tunisie.
01:10:38 Rien de très surprenant.
01:10:40 Et pourtant, écoutez ce que nous dit Alexis Corbière
01:10:43 quand il parle de ce texte de la loi immigration.
01:10:48 Il nous dit que le problème, c'est toujours l'étranger.
01:10:51 Il le fustige.
01:10:52 - C'est l'étranger.
01:10:53 L'étranger menaçant, l'étranger profiteur,
01:10:56 l'étranger qui vient là pour esquiller,
01:10:58 l'étranger qui vient mettre à mal notre système de santé.
01:11:02 L'étranger, toujours l'étranger, responsable de tout.
01:11:05 Cette conversation est politicienne.
01:11:07 Elle a sans doute pour ambition, je vais être généreux,
01:11:10 dans l'esprit de M. Darmanin,
01:11:12 de dire qu'il va combattre l'extrême droite
01:11:14 et les idées de Marine Le Pen.
01:11:16 Il va alimenter une conversation
01:11:18 dont, à l'arrivée, les seuls vainqueurs seront l'extrême droite.
01:11:22 - C'est ça le vrai problème,
01:11:23 ou c'est aussi un problème de capacité d'accueil ?
01:11:26 Est-ce qu'on peut supporter ce poids-là, aujourd'hui ?
01:11:29 - Outre cette question,
01:11:30 pour rebondir sur les propos d'Alexis Corbière,
01:11:33 je trouve ça assez insupportable de déplacer totalement le débat
01:11:37 sur est-ce que l'étranger est une cible, en France ?
01:11:40 - Comme s'il y avait une haine viscérale.
01:11:42 - Une haine viscérale des Français, du gouvernement.
01:11:45 C'est placardé sur les chiffres du ministère de l'Intérieur.
01:11:49 Il y a une surreprésentation des violences, des vols,
01:11:51 des agressions sexuelles dans le transport,
01:11:54 liées à des personnes issues de l'immigration.
01:11:57 C'est factuel. Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
01:11:59 Quand il y a un problème,
01:12:00 il faut quand même trouver des solutions par rapport à cela.
01:12:04 C'est pas de la haine, c'est pas du racisme, c'est factuel.
01:12:07 On trouve des solutions.
01:12:08 Maintenant, par rapport à la capacité d'accueil, etc.,
01:12:12 je suis pas en mesure de dire,
01:12:14 mais je sais qu'un logement social à Paris,
01:12:16 le temps d'attente est de 10 ans.
01:12:18 On a déjà des listes innombrables de personnes, de Français,
01:12:22 qui attendent un logement à Paris, depuis des années.
01:12:25 Déjà, peut-être les reloger.
01:12:27 - Il faut établir des ordres de priorité ?
01:12:29 - Déjà, loger les gens qui sont chez nous, étrangers ou pas,
01:12:33 mais qui sont déjà là.
01:12:34 Après, on verra si on a les capacités d'accueillir plus.
01:12:38 - Si le volet expulsion n'est pas voté,
01:12:40 Gérald Darmanin parle de trahison
01:12:43 pour lui, ce serait une trahison à l'endroit des policiers
01:12:46 et des gendarmes, dont on sait qu'il se démène,
01:12:49 mais après, s'il s'est pas suivi des faits,
01:12:52 il y aura peu de résultats concrets.
01:12:54 Écoutez ce qu'il dit à propos de ce qu'il a appelé
01:12:57 le volet méchant avec les méchants.
01:12:59 C'est le volet répressif de sa loi.
01:13:01 - Si la loi ne modifie pas le texte des étrangers,
01:13:04 je ne peux pas expulser les étrangers des rincons.
01:13:07 C'est la loi. Le ministre des Intérieurs
01:13:10 a dit que les policiers et les gendarmes
01:13:12 ont des moyens grâce à cette loi de main.
01:13:15 Ils vont pouvoir inspecter les voitures aux frontières.
01:13:18 Ils vont pouvoir mettre les passeurs
01:13:20 devant des cours criminels,
01:13:22 alors qu'aujourd'hui, c'est un simple délit.
01:13:25 - Comment l'avez-vous fait avant ?
01:13:27 - Nous proposons quelque chose aujourd'hui.
01:13:30 La question est de savoir si les parlementaires de droite
01:13:33 donnent des moyens aux policiers et aux gendarmes.
01:13:37 - Ils sont à la frontière à Calais ?
01:13:39 - Ils auraient l'impression de travailler
01:13:41 pour pas grand-chose.
01:13:43 Ils nous le disent eux-mêmes dans les témoignages
01:13:46 parmi ceux qu'ils interpellent pour des reconduites.
01:13:49 Ils les revoient dans la nature.
01:13:51 Il y a un côté un peu désespérant.
01:13:54 - Il n'y a pas de doute qu'ils ne maîtrisent pas nos frontières.
01:13:57 Le plus bel exemple a été avec le bateau
01:14:00 qui est arrivé en Italie il y a quelques semaines.
01:14:03 On s'est rendu compte qu'il y avait x dizaines, x centaines,
01:14:07 d'immigrants qui sont arrivés chez nous et qui sont partis d'ailleurs
01:14:11 sans qu'on sache où et pourquoi.
01:14:13 Donc, quand M. Darmanin dit ce qu'on vient d'écouter,
01:14:16 je pense que c'est assez séduisant.
01:14:19 Il y a quand même le moyen de donner un certain nombre d'outils
01:14:22 à la police, à la gendarmerie et au ministère de l'Intérieur,
01:14:26 pour être simple, afin d'essayer de compenser
01:14:29 cette porosité des frontières,
01:14:31 que ce soit des frontières nationales
01:14:34 ou européennes, qui nous causent tant de soucis.
01:14:37 Néanmoins, quand j'entends M. Darmanin le même dire
01:14:40 "Donnez-moi les moyens de reconduire au minimum
01:14:43 "4 000 personnes, 4 000 migrants qui n'ont rien à faire chez nous,
01:14:46 "4 000 par an", il me semble,
01:14:48 ou c'est moi qui ai mal écouté... -On est bien loin du compte.
01:14:52 -Ou on est quand même très loin du compte,
01:14:54 puisque les chiffres qu'on a vus, c'est pas loin de 200 000 par an.
01:14:58 On verra ce que ça donnera en 2023.
01:15:01 Donc, on est loin du compte.
01:15:02 Et pourquoi ? La réponse est simple.
01:15:05 On est toujours soutenus. Quoi que dira la loi,
01:15:08 on est soutenus par le problème des visas.
01:15:10 Si vous n'avez pas de visa du Maroc, de l'Algérie, de la Tunisie,
01:15:14 ou d'ailleurs, vous ne pouvez pas reconduire à la frontière,
01:15:18 qu'est-ce qu'on en fait ? -C'est toujours le même problème.
01:15:21 Si on n'a pas d'interface, en l'occurrence de pays
01:15:24 en bilatéral qui acceptent de reprendre leur ressortissant,
01:15:28 on sera face à un mur. -Sans parler de la question
01:15:31 algérienne, qui est un sacré casse-tête,
01:15:34 qui va nous empêcher... -Ca a été retoqué dans la Nichel R.
01:15:37 -Tout à fait. Et quoi qu'il arrive, qui nous bloquera notre possibilité.
01:15:41 C'est pas de la faute de ceux qui ne votent pas.
01:15:44 -Il y a des choses dans l'esprit du texte que vous trouvez.
01:15:47 -Vous pouvez en trouver un. -Il y a une volonté de lutter
01:15:51 contre les délinquants étrangers, c'est sûr, dangereux,
01:15:54 c'est évident, en supprimant l'exonération
01:15:57 des ceux qui sont arrivés avec moins de 13 ans.
01:15:59 Il y a une volonté de bien faire.
01:16:01 -C'est facile, cette musique, de dire "on me donne pas les possibilités",
01:16:05 quand derrière, tout le texte preste a été détricoté.
01:16:08 -Si on se concentrait sur ça, ça serait déjà...
01:16:11 -Au moins de reconduire... -Ce serait peut-être le minimum,
01:16:15 mais au moins, ce serait un progrès. Sans doute insuffisant,
01:16:18 mais au moins, ce serait un progrès.
01:16:20 A condition qu'on faille bien à l'Assemblée nationale,
01:16:24 on débatte et le vote. -On sera en ligne
01:16:26 avec Maude Bréjon, porte-parole de Renaissance,
01:16:29 députée des Hauts-de-Seine,
01:16:31 qui va être en soutien du texte cet après-midi.
01:16:33 J'aimerais qu'on réécoute la présidente de l'Assemblée nationale,
01:16:37 qui a fait, d'une certaine manière,
01:16:39 un petit lever de rideau sur ce qui va se passer dans 15 minutes,
01:16:43 le service avant-vente à l'adresse des Républicains.
01:16:46 Ecoutez-la.
01:16:47 -L'intérêt national, d'une part, doit l'emporter,
01:16:50 mais surtout, je pense qu'il faut toujours regarder
01:16:53 plutôt le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide.
01:16:57 Et moi, ce que je vois, c'est que la très grande majorité
01:17:00 des mesures remporte l'adhésion des Républicains.
01:17:03 Et il y a aussi beaucoup de simplification
01:17:06 des mesures procédurales, ces techniques,
01:17:08 mais qui sont issues de rapports des Républicains.
01:17:11 -Il n'y aurait pas de raison de ne pas le voter.
01:17:14 -Moi, je pense que sur un certain nombre d'articles,
01:17:17 nous sommes d'accord qu'il reste encore des désaccords
01:17:20 et que le débat à l'Assemblée nationale,
01:17:23 les 15 jours que nous avons, doivent pouvoir nous permettre
01:17:26 de faire naître un compromis, comme les sénateurs l'ont fait,
01:17:30 sur ce fameux article 3.
01:17:31 Ils ont réussi à avoir un compromis.
01:17:34 Je pense que nous sommes capables de faire de même.
01:17:37 Il y a un chemin à nous de le trouver.
01:17:39 Je mettrai tout en oeuvre pour le faire.
01:17:41 -Frédéric Durand, directeur de l'Inspiration politique,
01:17:45 est avec nous. Bonjour, Frédéric.
01:17:47 Merci de nous rejoindre sur ce plateau.
01:17:49 Aujourd'hui, c'est l'heure de vérité.
01:17:52 Le gouvernement est un peu sur le fil, quand même.
01:17:55 On l'a entendu, Yelle Braun-Pivet.
01:17:57 Elle a été sur les épaules de LR, dans une moindre mesure,
01:18:00 le Rassemblement national.
01:18:02 Vous en pensez quoi ?
01:18:03 On peut aller vers la motion de rejet ?
01:18:05 -On peut.
01:18:07 On peut, peut-être, au détriment de ce qui propose
01:18:10 la motion de rejet, à la gauche et les écologistes.
01:18:13 Si elle devait être adoptée,
01:18:14 le texte serait probablement durci par rapport à la version actuelle.
01:18:18 Et on peut aussi, parce que ça peut être l'intérêt de LR,
01:18:22 de dire, en gros, le Sénat,
01:18:25 l'Assemblée nationale a détricoté tout ce que nous avons fait au Sénat,
01:18:29 moyennant de quoi on préfère ou refaire une navette
01:18:32 ou aller devant une commission mixte paritaire
01:18:35 pour rediscuter d'éventuels changements au texte.
01:18:41 Donc, effectivement, là, et c'est rarement le cas,
01:18:44 il n'y a pas besoin de majorité absolue,
01:18:46 une majorité relative suffira.
01:18:48 Est-ce que l'Assemblée est remplie suffisamment
01:18:51 pour que chacun ait sa place ?
01:18:53 - J'imagine qu'on a rappelé
01:18:55 tous les députés Renaissance de France et de Navarre.
01:18:58 On va avoir un hémicycle à plat à craquer.
01:19:00 - Pour la 1re fois, il y a peut-être un vrai intérêt partagé
01:19:03 entre la gauche et la droite, voire l'extrême droite,
01:19:08 pour que ce texte-là,
01:19:10 pour que cette motion de rejet soit adoptée.
01:19:14 Donc, on va voir, le suspense demeure,
01:19:16 mais dans tous les cas, je le disais,
01:19:19 parce que ceux qui ont déposé la motion de rejet
01:19:22 sont plus souples que celui-là.
01:19:23 Ils auront sans doute un texte plus dur,
01:19:26 puisque l'idée aujourd'hui...
01:19:28 En reparant cela, même en commissionniste paritaire,
01:19:31 le texte qui sortira sera plus dur.
01:19:33 - C'est dans l'intérêt des LR ?
01:19:34 - Oui, d'une certaine manière.
01:19:36 C'est dans l'intérêt de LR de voir le texte revenir
01:19:40 et pouvoir à nouveau remettre en place
01:19:43 ce qu'ils avaient mis en 1re lecture.
01:19:45 La 2e lecture pourrait leur porter avantage,
01:19:48 sinon, on va recommencer indéfiniment.
01:19:51 - Si on suit son raisonnement,
01:19:52 en tout état de cause,
01:19:54 on devrait avoir un certain nombre de LR et de RN
01:19:56 qui votent massivement la motion aujourd'hui.
01:19:59 Là, alors qu'il est, normalement,
01:20:01 le Rassemblement national est en train de se réunir
01:20:04 pour décider de la posture, de l'attitude à adopter.
01:20:07 - Je savais pas encore, il y a 2h, j'avais appelé.
01:20:10 - Qu'est-ce qu'on vous dit ?
01:20:11 - Ils ne savaient même pas les directives données.
01:20:14 Et eux-mêmes, individuellement,
01:20:16 parce que j'en ai eu plusieurs, j'ai essayé de tâter le terrain.
01:20:20 - Sur leur stratégie, ils sont pas sûrs
01:20:22 de l'intérêt de retourner en commission.
01:20:24 - Ils ont assez peur, je pense, aussi,
01:20:26 de ce qui peut arriver,
01:20:28 de ce qui peut leur être reproché, évidemment.
01:20:30 - C'est qui ? - Au RN.
01:20:33 Et à juste titre.
01:20:34 Et puis, je pense qu'ils sont assez en colère
01:20:36 de voir tout ça, de se dire, ce qu'on crie depuis des années,
01:20:40 vous avez le moyen de l'appliquer,
01:20:42 et c'est vidé de son sens.
01:20:43 - Tout en retenant tes arguments,
01:20:45 qui sont parfaitement politiquement sensés,
01:20:48 et qui peuvent jouer,
01:20:49 je pense quand même que la motion de rejet
01:20:52 sera rejetée, parce que...
01:20:54 - Je suis pas convaincue. - Oui, mais c'est pas certain.
01:20:57 Je reconnais que c'est pas certain,
01:20:59 mais vous vous rendez compte ce qui se passe
01:21:01 si un texte aussi important que celui-là,
01:21:03 même s'il est très différent entre l'Assemblée et le Sénat,
01:21:07 si l'Assemblée refuse même d'en débattre
01:21:09 et de discuter avec des arguments contradictoires,
01:21:12 on est dans une situation,
01:21:14 je dirais pas qu'on va vers la dissolution,
01:21:16 parce que le président de la République
01:21:18 réfléchira à deux fois, mais on est dans une situation
01:21:21 pour le moins compliquée. - C'est pas un scénario à exclure.
01:21:25 - Pas vraiment si compliqué,
01:21:26 parce qu'il saura débattre un moment ou un autre.
01:21:29 Le seul moyen qu'il ne le soit pas,
01:21:31 c'est que le gouvernement abandonne son projet.
01:21:34 Il ne peut pas faire ça, je suis d'accord avec vous.
01:21:36 - Le coeur du problème, c'est de savoir
01:21:39 si ça sera durci ou assoupli.
01:21:40 - Il y a deux solutions.
01:21:42 C'est-à-dire que là,
01:21:43 ou bien la motion de rejet est elle-même rejetée,
01:21:46 il va falloir analyser les 2600 amendements,
01:21:49 il y a même à en introduire d'autres,
01:21:51 puisque chaque camp se battra.
01:21:53 Aujourd'hui, il faut 289 députés pour avoir une majorité.
01:21:56 Je ne sais plus comment ils en ont, 239, la majorité.
01:21:59 De toute façon, il leur en manque.
01:22:01 Le compromis n'est pas une option, c'est une obligation.
01:22:04 Le 49-3 est inutilisable sur ce genre de projet,
01:22:07 ou très difficilement utilisable,
01:22:09 parce qu'on ne peut l'utiliser qu'une fois,
01:22:12 sauf en matière budgétaire.
01:22:13 Vous imaginez une loi de cet ordre ?
01:22:15 Non, ça ne marchera pas.
01:22:17 - Elle a rappelé Elisabeth Borne,
01:22:19 mais vous l'allez au vote.
01:22:20 - Il n'est pas envisageable que le 49-3
01:22:23 vienne suppléer la défaillance collective
01:22:25 de l'Assemblée nationale.
01:22:27 - Pas envisageable, mais impossible ?
01:22:29 - Il faut s'attendre à tout.
01:22:31 - Je ne suis pas sûre que la porte soit fermée.
01:22:33 - Il y a des limites à tout, quand même,
01:22:36 notamment sur un sujet aussi sensible que celui-là.
01:22:39 Prendre le 49-3, c'est-à-dire dire à l'Assemblée nationale
01:22:42 "Vous allez vous faire cuire deux oeufs,
01:22:44 "on va faire le texte qu'on veut",
01:22:46 d'autant qu'il est fortement contesté,
01:22:49 là, je pense qu'on en ferait dans un monde assez mouvementé.
01:22:52 - Une belle humiliation.
01:22:54 - J'aimerais aussi qu'on écoute...
01:22:56 On a beaucoup parlé de la droite et de l'attitude
01:22:59 qu'elle adoptera.
01:23:00 J'aimerais qu'on voit de quel bois la gauche se chauffe
01:23:03 dans l'optique d'un vrai débat dans l'hémicycle.
01:23:06 - Est-ce que les députés LFI voteront cette motion de rejet ?
01:23:09 - Oui. Nous avons nous aussi déposé une motion de rejet,
01:23:12 mais il y a un tirage au sort.
01:23:14 Les écologistes vont présenter cette motion de rejet.
01:23:17 Nous sommes défavorables à cette loi.
01:23:19 - Il ne faut pas que chacun fasse avoir ses arguments
01:23:22 pour les contre et les autres ?
01:23:24 - Je suis opposé à cette loi.
01:23:26 Nous l'avons combattue en commission,
01:23:28 nous avons voté à la fin de l'examen en commission.
01:23:31 Je ne me fais pas d'illusion sur le résultat
01:23:33 de la discussion parlementaire.
01:23:35 Je suis favorable à son rejet dès le début de l'examen du texte.
01:23:39 - Les écologistes ont dit que eux,
01:23:41 ils ne veulent pas être associés.
01:23:43 Nous sommes en direct avec Maude Bréjon,
01:23:45 depuis l'Assemblée nationale.
01:23:47 Bonjour, madame la députée.
01:23:49 Vous êtes députée des Hauts-de-Seine,
01:23:51 vous êtes porte-parole de Renaissance.
01:23:54 Il y a un moment important qui se profile dans un quart d'heure.
01:23:57 Est-ce que, à votre sens, tout repose
01:23:59 sur les épaules des Républicains ?
01:24:01 On a vu que Gérald Darmanin n'a pas ménagé sa peine
01:24:04 ces derniers jours pour les convaincre.
01:24:07 - Tout repose sur la responsabilité
01:24:09 de l'ensemble des parlementaires.
01:24:11 Moi, qu'est-ce que je vois ?
01:24:13 On a un texte d'une grande fermeté
01:24:15 qui est plébiscité par 3 Français sur 4.
01:24:17 La question, c'est, est-ce qu'on veut permettre
01:24:20 l'expulsion de 4 000 étrangers délinquants de plus par an,
01:24:23 dont certains sont coupables de viols,
01:24:26 de violences conjugales, de violences en réunion,
01:24:29 de violences aggravées ?
01:24:30 Ou est-ce qu'on assume de laisser ces personnes sur notre territoire ?
01:24:34 Nous, on a fait notre choix.
01:24:36 C'est la voie portée par Gérald Darmanin
01:24:38 que des députés et des Républicains
01:24:40 s'opposent à ces expulsions,
01:24:42 à des restrictions sur le regroupement familial
01:24:45 ou à l'obligation d'apprendre le français
01:24:48 pour avoir un titre de séjour long.
01:24:50 Il me semble que c'est ce qu'ils ont toujours demandé
01:24:53 depuis des dizaines d'années.
01:24:55 On leur permet aujourd'hui de le faire.
01:24:57 Je fais confiance en la responsabilité
01:25:00 de mes collègues.
01:25:01 Je note d'ailleurs qu'il y a un certain nombre
01:25:03 à s'être déjà exprimé,
01:25:05 notamment chez vos confrères de la tribune du dimanche,
01:25:08 qui voulaient laisser place au débat
01:25:10 et qui l'abordaient avec bienveillance
01:25:13 et dans un esprit de co-construction.
01:25:15 -Les autres auront une responsabilité ?
01:25:17 C'est Gérald Darmanin qui le disait.
01:25:20 Si on se retrouve avec des attaques dans les rues de France,
01:25:23 ils pourront s'interroger sur leurs responsabilités législatives.
01:25:27 On a l'impression
01:25:28 qu'il y a un petit jeu d'attaque ad hominem
01:25:31 qui se joue à l'encontre même
01:25:33 de la personne de Gérald Darmanin,
01:25:35 de la part d'Olivier Marlex.
01:25:38 -Je ne sais pas ce que joue Olivier Marlex.
01:25:40 J'espère que le président du groupe Les Républicains
01:25:43 est davantage guidé par son souci de protéger les Français
01:25:47 que par une volonté d'invectiver le ministre de l'Intérieur.
01:25:50 Ce n'est pas ce qu'on attend d'un président de groupe
01:25:53 d'un parti qui se dit un parti de gouvernement.
01:25:56 On voit que les gens,
01:25:57 et dans chacune de nos circonscriptions,
01:26:00 attendent davantage de faire meuter sur le régalien
01:26:03 et d'attendre d'être protégés.
01:26:04 C'est ce que fait ce texte.
01:26:06 Personne ne comprendrait,
01:26:08 et a fortiori les électeurs de droite,
01:26:10 que ce texte soit rejeté par les députés Les Républicains.
01:26:13 -Parlons du fond,
01:26:15 de ce que contient l'esprit du texte,
01:26:17 des régularisations des clandestins
01:26:19 dans les métiers dits en tension,
01:26:21 qui étaient rétablis en commission à l'Assemblée nationale
01:26:24 dans une version de compromis.
01:26:26 Y a-t-il encore des angles morts ou des améliorations à envisager ?
01:26:30 -Excusez-moi, je perds mon oreillette.
01:26:32 Pouvez-vous répéter ? Je suis désolée.
01:26:35 -La régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension,
01:26:38 on a vu qu'il y avait une version de compromis qui a émergé
01:26:42 après la première monture du Sénat.
01:26:44 Enfin, y a-t-il encore des angles morts
01:26:46 ou des améliorations, selon vous, à porter sur ces articles ?
01:26:50 -Oui, mais notre porte,
01:26:51 elle est évidemment ouverte, notamment, par exemple,
01:26:55 sur la question du délit de séjour irrégulier.
01:26:57 Un travail parlementaire a été fait au Sénat.
01:27:00 Je salue le compromis trouvé entre le gouvernement,
01:27:03 Hervé Marseille, Bruno Retailleau.
01:27:05 Y a un compromis trouvé en commission des lois.
01:27:07 Le texte a été voté en commission des lois à l'Assemblée nationale.
01:27:11 Les Français ne comprendraient pas qu'on n'arrive pas
01:27:14 à se mettre d'accord sur un texte qui permet d'expulser
01:27:17 4 000 étrangers délinquants de plus par an
01:27:19 et qui, de façon générale, durcit la question migratoire en France.
01:27:23 Ca va dans le sens de l'attente des gens.
01:27:26 Je pense qu'on est très attendus là-dessus
01:27:28 sur chacune de nos circonscriptions
01:27:30 et que les LR auraient du mal à retourner de main
01:27:33 en expliquant qu'ils se sont opposés au texte de Gérald Darmanin.
01:27:37 -Si les choses se grippent ou se gâtent,
01:27:39 la tentation du 49-3 est là.
01:27:41 On s'interrogeait sur ce plateau de sa faisabilité ou pas.
01:27:44 Même si Elisabeth Borne a dit qu'elle veut aller jusqu'au bout du vote,
01:27:48 elle veut rester dans l'esprit du vote,
01:27:50 c'est pas du tout exclu ?
01:27:52 -Je crois qu'il faut pas déresponsabiliser les parlementaires.
01:27:56 Chacun doit être en face de ses responsabilités
01:28:00 et donc on doit aller au vote.
01:28:01 Charge à chacun de se positionner sur ce texte.
01:28:04 Les Français jugeront.
01:28:05 -Becoup, Maud Bréjean, d'avoir répondu à nos questions.
01:28:09 On vous laisse rejoindre l'hémicycle.
01:28:11 On remercie nos équipes déployées à l'Assemblée nationale,
01:28:15 à commencer par Elodie Huchard,
01:28:16 à qui on doit la réalisation de ce duplex,
01:28:19 et Sachar Robin.
01:28:20 Une réaction sur ce plateau ? Alice Cordier ?
01:28:23 -Là, pareil, il renvoie la balle aux LR.
01:28:25 Je trouve ça assez insupportable de dire
01:28:28 que si le texte passe pas,
01:28:29 les femmes qui se font violer dans la rue, c'est de votre faute.
01:28:33 Ca fait 7 ans que ce gouvernement est là,
01:28:35 95 % des OQTF ne sont pas appliqués, déjà.
01:28:38 On en parle pas assez, mais c'est de leur fait.
01:28:40 Les LR n'y sont pour rien.
01:28:42 Et c'est toujours...
01:28:43 On se renvoie la balle alors qu'on parle de sujets graves.
01:28:47 Et c'est clair que moi...
01:28:48 On va être un peu en désaccord là-dessus,
01:28:51 mais si cette loi telle qu'elle est appliquée là,
01:28:53 ce projet de loi est très creux
01:28:55 et totalement aux antipodes de ce qu'attendent les Français
01:28:58 et de l'enjeu.
01:29:00 -On parlait d'Emmanuel Macron tout à l'heure.
01:29:02 C'est un texte à l'image de notre président de la République
01:29:06 sur cette volonté de grand écart permanent.
01:29:08 -Oui, on n'est pas en désaccord,
01:29:10 parce que je reconnais que le texte tel qu'il est...
01:29:13 Je dirais pas qu'il est vide.
01:29:15 -Il y a une directive qui est bonne.
01:29:17 -C'est sûr qu'il va pas satisfaire...
01:29:19 -A cet égard, ça mérite d'être voté, non ?
01:29:22 -En fait, oui, mais il faut en refaire un juste après.
01:29:25 -Il faudrait faire un deuxième volet.
01:29:27 -Pour ceux qui auraient des idées d'éliminer Darmanin
01:29:30 de la course à la présidentielle,
01:29:32 si ça agite très en avance certains esprits
01:29:34 à l'Assemblée ou ailleurs...
01:29:36 Écoutez, la présidentielle, c'est dans trois ans et quelques mois.
01:29:41 On sait même pas si M. Darmanin sera candidat.
01:29:43 C'est sûr que s'il va au bout de ce projet de loi,
01:29:46 il en tirera un petit bénéfice, mais vous avez raison,
01:29:49 il répond pas complètement, on en est assez loin, hélas,
01:29:53 au besoin et au souhait des Français.
01:29:55 Donc, essayons de prendre ce qui est bon.
01:29:59 Il y a un point sur lequel j'ai toujours pas la réponse.
01:30:03 Il faut, en effet, ce texte permettrait
01:30:05 de renvoyer chez eux 4 000 délinquants,
01:30:08 criminels, voleurs, que sais-je.
01:30:10 Est-ce que dans ce cas-là, on sait où les mettre
01:30:13 s'ils font leur peine d'abord en France ?
01:30:16 Ou est-ce qu'il y a toujours besoin d'un visa
01:30:19 du pays où le délinquant est né ?
01:30:23 Pour avoir l'autorisation de l'expatrié.
01:30:26 Tout ça n'est pas clair. - C'est vrai.
01:30:28 On nous dit qu'on sera ferme, et ces 4 000-là
01:30:30 n'auront pas vocation à rester sur le territoire,
01:30:33 mais sans garantie. Jean-Claude, ils seront repris.
01:30:36 - Lorsque vous disiez que si 95 % des OQTF n'étaient pas appliqués,
01:30:40 qui peut appliquer un OQTF sans laisser passer consulaire ?
01:30:44 Personne. - Non.
01:30:45 - C'est là qu'il faut commencer.
01:30:47 - Quel que soit le parti au pouvoir demain,
01:30:50 vous pouvez dire que ça permet d'en expulser
01:30:53 10 000, 100 000, 200 000, tout ça, d'accord.
01:30:55 Ça permet sur le papier, théoriquement.
01:30:58 - De se donner les moyens de ses ambitions.
01:31:00 - Si le pays qui est censé accueillir
01:31:02 ne vous délivre pas, ne laissez pas ses consulaires,
01:31:06 vous pouvez faire ce que vous voulez, vous n'y arriverez pas.
01:31:09 La 1re chose, c'est de s'entendre avec ces pays-là
01:31:12 pour dire qu'il y a une politique de visa accordée à tel pays.
01:31:16 - Pour l'instant, en guise d'attente...
01:31:18 - C'est plutôt un sensibilisme.
01:31:20 - Je suis d'accord avec vous.
01:31:22 On est loin d'avoir trouvé de la solution.
01:31:24 C'est la raison pour laquelle je dis
01:31:27 que quelles que soient les mesures annoncées,
01:31:29 qu'elles viennent de l'LR, du RN, de qui vous voulez,
01:31:32 elles sont incantatoires.
01:31:34 Il faut trouver des solutions.
01:31:36 Dans un pays où il y a 10 millions de personnes
01:31:39 qui vivent sous le seuil de pauvreté,
01:31:41 l'immigration n'est pas appréhendable
01:31:43 de la même manière que quand on est dans une situation
01:31:47 de plein emploi.
01:31:48 Tout ça est une réalité.
01:31:49 Il faut se rappeler d'une chose,
01:31:51 je le répète chaque fois qu'il y a un débat sur l'immigration,
01:31:55 c'est qu'en général, c'est le MEDEF et les syndicats
01:31:58 qui sont là pour dire qu'on ne dure pas trop la loi
01:32:01 parce qu'on a besoin d'une main-d'oeuvre corréale
01:32:04 qui discipline les ouvriers, les employés localement
01:32:08 et qui les oblige à tenir...
01:32:09 On me dit que l'armée de réserve, c'était avant.
01:32:12 Non, c'est pas avant.
01:32:14 Regardez qui travaille sur un chantier
01:32:16 de bâtiment parisien aujourd'hui.
01:32:18 Allez juste voir qui fait le travail
01:32:20 sur les chantiers parisiens aujourd'hui.
01:32:23 - C'est souvent des travailleurs qui viennent d'Europe.
01:32:26 - Non, non, non.
01:32:27 D'Europe de l'Est et énormément du Maghreb.
01:32:30 - Il y a un certain regard
01:32:31 à tenir la charrue avant les bœufs.
01:32:34 Avant de présenter la loi,
01:32:35 on aurait dû négocier des accords bilatéraux
01:32:38 pour pouvoir...
01:32:39 Ou faire pression à défaut de négociations.
01:32:42 - Ça a été tenté avec l'Algérie.
01:32:44 C'est compliqué.
01:32:45 Ils ne veulent rien entendre.
01:32:47 Et nous, nous n'avons pas...
01:32:49 La majorité, pas moi,
01:32:51 n'a pas le courage politique d'aller au bout des choses.
01:32:54 On a des accords financiers avec certains Etats.
01:32:57 On pourrait faire pression.
01:32:59 C'est pour ça que quand je les entends faire pression
01:33:02 sur les LR en expliquant qu'ils seront responsables...
01:33:06 - C'est du cinéma.
01:33:07 - C'est détourné un peu le problème.
01:33:09 - Pourquoi Georgesa Mélody n'y arrive pas ?
01:33:12 - Il y a aussi ces réalités-là.
01:33:14 D'abord, elle attend beaucoup d'argent.
01:33:16 Elle fait partie des pays bénéficiaires.
01:33:19 Les pays les plus critiques sont les pays bénéficiaires.
01:33:22 Ceux qui prennent le plus d'argent...
01:33:25 - Le poids de l'immigration porte plus sur l'Italie.
01:33:28 - Pourquoi Georgesa Mélody,
01:33:30 dont on ne soupçonnait pas d'avoir une volonté politique,
01:33:33 est en peine ?
01:33:34 Vous ne réussissez pas, et Sarkozy le disait,
01:33:37 vous ne réussissez pas tout seul dans cette affaire-là.
01:33:41 - On est tous d'accord qu'il faut prendre des mesures,
01:33:44 sauf que c'est mentir aux gens.
01:33:46 - Je vous propose de marquer une pause
01:33:48 pour ne pas rater ce qui pourrait se dérouler dès 16h.
01:33:51 On revient très vite sur ce plateau.
01:33:54 ...
01:33:56 - Attention, de retour avec vous pour la suite de notre émission.
01:33:59 Il est pratiquement 16h.
01:34:01 Isabelle Piboulot pour Le Journal.
01:34:03 C'est le top départ dans quelques minutes
01:34:06 pour l'examen du projet de loi immigration.
01:34:09 - La présidente Yael Brun-Pivet est attendue à son pupitre.
01:34:12 Après des mois de rebondissements,
01:34:14 le ministre de l'Intérieur doit défendre dans l'hémicycle
01:34:18 ce texte controversé,
01:34:19 un projet de loi d'ores et déjà menacé par une motion de rejet
01:34:23 qui pourrait interrompre son examen dès aujourd'hui.
01:34:26 Mais avant, on fait le point avec le contenu de ce texte.
01:34:29 C'est dessiné Maxime Legay.
01:34:31 - C'est le moment de vérité pour le projet de loi immigration.
01:34:37 Ce lundi, les députés débutent l'examen du texte
01:34:40 au sein de l'Assemblée nationale.
01:34:42 Un texte qui prévoit notamment
01:34:44 la régularisation de travailleurs sans papier
01:34:46 dans les métiers en tension,
01:34:48 sauf en cas de menace à l'ordre public,
01:34:50 l'obligation pour le gouvernement de présenter des objectifs chiffrés
01:34:54 chaque année sur le nombre d'immigrés,
01:34:57 ou l'interdiction du placement en rétention administrative
01:35:00 de tous les mineurs.
01:35:02 Un contenu largement remanié et amputé en commission des lois,
01:35:05 introduite au Sénat.
01:35:07 Les députés ont opté pour le rétablissement
01:35:09 de l'aide médicale d'Etat pour les sans-papiers,
01:35:12 le maintien de l'automaticité du droit du sol
01:35:15 ou la restauration de l'accès à l'hébergement d'urgence
01:35:19 pour les étrangers en situation irrégulière.
01:35:21 Avant son examen, le projet de loi sera soumis
01:35:24 à une motion de rejet préalable déposée par les écologistes.
01:35:28 - On va aussi faire un point sur les derniers chiffres
01:35:31 de l'immigration dans notre pays.
01:35:33 Nombre de titres de séjour ou de visas délivrés.
01:35:36 Qu'en est-il des OQTF,
01:35:37 les obligations de quitter le territoire ?
01:35:40 Les détails avec Dunia Tengour.
01:35:42 - Titres de séjour, visas ou encore obligations
01:35:48 de quitter le territoire,
01:35:49 les chiffres de l'immigration sont multiples.
01:35:52 En France, sur une population de plus de 67 millions d'habitants,
01:35:56 l'INSEE dénombre 7 millions d'immigrés.
01:35:59 Parmi eux, des étrangers nés en dehors du sol français,
01:36:03 mais aussi des Français naturalisés.
01:36:05 En 2022, on constate également une augmentation
01:36:08 de la délivrance des premiers titres de séjour
01:36:11 par rapport à l'année précédente,
01:36:13 soit une hausse de près de 12 %,
01:36:15 parmi les pays d'origine en tête, les trois pays du Maghreb.
01:36:19 Du côté des visas délivrés,
01:36:21 les chiffres sont également en forte hausse,
01:36:24 avec plus d'un,7 million en 2022,
01:36:26 contre 733 000 en 2021.
01:36:29 En ce qui concerne les obligations
01:36:32 de quitter le territoire français,
01:36:34 plus de 65 000 ont été prononcées
01:36:36 durant le premier semestre 2022.
01:36:38 En revanche, seuls un peu plus de 4 000 d'entre elles
01:36:41 ont été exécutées,
01:36:43 ce qui équivaut à un taux d'exécution des OQTF
01:36:46 de 6,9 %.
01:36:47 -Pour mieux comprendre
01:36:49 certains enjeux liés à cette situation migratoire,
01:36:52 on va voir les Hautes-Alpes.
01:36:54 -Il y a à Brionçon, commune de 12 000 habitants,
01:36:56 de plus en plus de migrants tentent de passer la frontière
01:37:00 avec l'Italie, aux Grandes-Dames des habitants.
01:37:03 L'inquiétude monte, notamment depuis l'installation
01:37:06 d'un squat à côté d'une école.
01:37:08 Le témoignage du maire de la commune.
01:37:10 -À la suite d'une manifestation extrêmement violente
01:37:14 qui s'est déroulée durant le mois d'août,
01:37:17 qui a donné lieu d'ailleurs à des affrontements
01:37:21 entre ces manifestants d'ultra-gauche
01:37:23 et les forces de l'ordre,
01:37:25 un squat dans un ancien bâtiment médical
01:37:28 désaffecté à côté d'une école primaire,
01:37:31 un squat qui n'a rien à voir, pardonnez-moi,
01:37:34 avec l'humanitaire ou l'associatif,
01:37:37 mais plus avec l'envie de porter le désordre.
01:37:40 Et je subis cette situation,
01:37:42 puisque imaginez la situation du maire que je suis.
01:37:45 On a une école primaire avec des enfants,
01:37:47 un squat à côté qui, du jour au lendemain,
01:37:50 s'est décrété l'envie d'accueillir
01:37:52 des étrangers en situation irrégulière.
01:37:55 Le propriétaire privé du bâtiment,
01:37:57 en l'occurrence, saisit la justice,
01:37:59 qui ordonne l'expulsion,
01:38:01 mais qui la soumet à la traite hivernale.
01:38:03 C'est-à-dire qu'on a, jusqu'à avril prochain,
01:38:06 un squat avec des gens dont on sait
01:38:08 qu'ils peuvent être potentiellement violents
01:38:11 ou dangereux, des militants d'ultra-gauche,
01:38:13 des étrangers en situation irrégulière à côté,
01:38:16 à côté d'une école primaire.
01:38:18 C'est inacceptable.
01:38:19 -Et dans le 3e arrondissement lyonnais,
01:38:21 des mineurs isolés se sont installés
01:38:24 dans l'église du Saint-Sacrement.
01:38:26 On est d'accord avec le diocèse.
01:38:28 Les mineurs isolés ont quitté temporairement l'église
01:38:31 pour que la messe dominicale puisse être célébrée.
01:38:34 Mais ils sont installés depuis vendredi.
01:38:36 Depuis le mois d'avril, ces jeunes vivaient
01:38:39 dans un campement installé devant l'église.
01:38:41 Le porte-parole du diocèse de Lyon
01:38:43 en appelle au soutien des autorités.
01:38:45 -30 ou 40 migrants sont rentrés dans l'église,
01:38:49 donc, effectivement, sans demander
01:38:51 l'autorisation de rentrée.
01:38:53 Assez rapidement, la décision a été prise
01:38:56 de ne pas faire de demande d'expulsion,
01:39:00 considérant que c'était pas l'attitude naturelle
01:39:03 des chrétiens en termes d'accueil
01:39:06 des personnes qui frappent à nos portes.
01:39:08 Simplement, préciser également
01:39:11 que cet accueil ne pouvait avoir
01:39:13 une vocation que temporaire.
01:39:15 Nous, cette situation s'impose à nous.
01:39:17 On a une attitude d'accueil, comme je vous l'ai dit,
01:39:20 et donc on demande aux autorités civiles
01:39:23 de prendre leur part.
01:39:25 -L'heure de vérité, c'est dans quelques minutes,
01:39:27 puisque l'examen va bientôt commencer.
01:39:30 Gérald Darmanin est en train de s'exprimer
01:39:32 face aux députés dans l'hémicycle,
01:39:35 un hémicycle dont on sait qu'il est assez fourni.
01:39:38 On est toujours avec nos invités sur ce plateau.
01:39:40 Frédéric Durand, ne l'enlevez pas, ça vous va très bien.
01:39:43 Frédéric Durand, Alice Cordier et Jean-Claude Dacier.
01:39:46 Merci à tous d'être là.
01:39:48 Je vous avoue qu'on était en train de faire les comptes,
01:39:51 mais c'est un peu compliqué.
01:39:53 C'est un peu compliqué,
01:39:55 des calculs de boutiquiers pour savoir qui en sera,
01:39:57 chacun se compte.
01:39:59 Il y a plusieurs configurations possibles,
01:40:01 pour cette motion de rejet.
01:40:03 -La gauche, toute seule, n'y arrive pas.
01:40:05 L'ANUPS, toute seule, n'y arrive pas.
01:40:07 L'ANUPS + LR, là, on parlerait
01:40:09 que comme un seul homme, tout le monde voterait
01:40:12 de la même manière, ce qui dépasse à qui ?
01:40:14 Mais imaginons, ça ne suffit toujours pas,
01:40:17 l'ANUPS + LR. L'ANUPS + l'ERN,
01:40:19 effectivement, ça dépasse la majorité absolue de 239.
01:40:22 Mais il y a encore une équation qu'on ne connaît pas,
01:40:25 c'est la fréquentation de l'hémicycle.
01:40:28 Là aussi, puisqu'il faut une majorité relative
01:40:30 et pas une majorité absolue,
01:40:32 il faudrait être capable de compter
01:40:34 combien de députés sont dans l'hémicycle
01:40:37 pour nous donner une idée de ce qui va se passer.
01:40:39 -Ca fait beaucoup d'inconnus.
01:40:41 Ca fait beaucoup d'inconnus.
01:40:43 Mais bon, c'est rare que les motions de rejet soient adoptées.
01:40:47 -C'est assez exceptionnel,
01:40:48 parce qu'il est dans la mission, dans la fonction,
01:40:51 dans l'âme même d'un Parlement, de débattre et de discuter.
01:40:54 Et honnêtement, je ne vois pas le Front national,
01:40:58 enfin, le Rassemblement, pardon, national,
01:41:01 voter cette motion de rejet
01:41:04 alors qu'ils auront derrière une bonne quinzaine de jours,
01:41:07 sans doute un peu davantage,
01:41:09 pour débattre point par point de ce projet de loi
01:41:12 qu'ils vont juger insuffisant.
01:41:14 Sur le fond, ils auront sans doute raison.
01:41:16 Ils ne vont pas se priver, à mon avis,
01:41:19 d'une exposition qui sera ce qu'elle sera
01:41:22 par rapport à la majorité.
01:41:24 -Un petit ad un tu, mais...
01:41:26 -S'il est rare qu'une motion de rejet soit adoptée,
01:41:28 il est aussi rare qu'on fonctionne aussi longtemps
01:41:31 avec une majorité relative au Parlement.
01:41:34 Tous ces problèmes,
01:41:35 que ce soit le 49-3 ou les questions, les suspenses,
01:41:38 qui se posent à nous, sont liés à un manque de majorité
01:41:41 de ce qu'on appelle pourtant la majorité.
01:41:43 -Alice Cordier, j'ai pas encore entendu sur cette question.
01:41:46 Là, on va pas compter à quelques voix près.
01:41:49 Il n'empêche que, pour vous, l'exécutif,
01:41:51 il passe à côté du rendez-vous.
01:41:53 -De toute façon, on se voit depuis tout à l'heure,
01:41:56 on est là à faire nos petits calculs,
01:41:58 à se demander si les LR...
01:41:59 -Dans cinq minutes, le suspense sera...
01:42:02 -Il y aura certainement une grosse déception,
01:42:04 quelle que soit ce qui arrive.
01:42:06 Déception, parce que le texte est totalement détricoté
01:42:09 et ne donne pas lieu à grand-chose.
01:42:11 D'un point de vue légal, il n'apporte rien.
01:42:14 -Il y a aussi la question des QUTF,
01:42:16 qui est totalement bloquée avec cette histoire de...
01:42:19 -Visa. -De visa et de laisser passer consulaire.
01:42:22 Là encore, on se dit, en fait, beaucoup de bruit pour rien,
01:42:25 et c'est peut-être ce qui va ressortir de ce vote.
01:42:28 -Jean-Claude, un dernier mot,
01:42:29 avant de retrouver nos invités en extérieur.
01:42:32 -Je suis pas loin de partager le point de vue de ma voisine.
01:42:35 Néanmoins, j'aime le débat, et je pense que ce projet...
01:42:38 La situation est d'une gravité incroyable dans ce pays.
01:42:42 On est, pour une part, responsables.
01:42:44 Pas de tout, et pas tous les jours, et pas tout le temps.
01:42:47 Mais c'est trop facile de faire le procès des médias
01:42:50 et dire que c'est eux qui mettent tous ces sujets-là en tête.
01:42:53 C'est pas vrai. On a un vrai problème d'hiver
01:42:56 et qui se mesure dans un certain nombre d'activités,
01:43:01 de l'école jusqu'au trafic de drogue.
01:43:03 On a un vrai problème avec l'immigration.
01:43:05 Que l'Assemblée soit même pas capable, si c'est le cas,
01:43:08 de se saisir de ce projet,
01:43:11 quelles que soient ses faiblesses,
01:43:12 pour en débattre, j'en suis déjà souffrant.
01:43:15 -Mathieu Lefebvre est avec nous, en direct de l'Assemblée nationale.
01:43:19 Bonjour, monsieur le député.
01:43:20 Je rappelle que vous êtes député Renaissance du Val-de-Marne.
01:43:24 Merci d'être des nôtres.
01:43:25 On s'interrogeait sur la motion de rejet
01:43:28 qui va intervenir cet après-midi.
01:43:30 On a bien compris que Les Républicains
01:43:32 et le Rassemblement national emportaient aussi la responsabilité.
01:43:36 Vous avez bon espoir que cette motion de rejet soit rejetée ?
01:43:40 -Ecoutez, on verra.
01:43:41 Moi, j'espère surtout que ceux pour qui l'immigration
01:43:44 est une question importante,
01:43:46 et c'est une question extrêmement importante
01:43:48 compte tenu des défis auxquels nous sommes confrontés,
01:43:51 pas seulement en France, mais en Europe et partout dans le monde,
01:43:54 voudront au moins débattre de ce sujet.
01:43:57 On peut dire que le gouvernement ne va pas assez loin,
01:43:59 on peut critiquer telle ou telle mesure du projet de loi.
01:44:02 Encore faut-il pouvoir en débattre.
01:44:04 Mais je n'imagine pas un seul instant
01:44:06 que M.Marlex mêle sa voix à celle de Mme Pannot
01:44:10 et à celle de Mme Le Pen
01:44:12 pour refuser de débattre d'un sujet aussi important.
01:44:14 -Vous concevez qu'il y a des améliorations potentielles
01:44:17 puisque vous pouvez concevoir que lors d'un débat,
01:44:20 vous souhaitez, vous appelez de vos voeux, ce débat,
01:44:23 on puisse ne pas être d'accord.
01:44:25 Beaucoup ont le sentiment que les 4 000 expulsions
01:44:29 de délinquants qui posent problème,
01:44:31 c'est une montagne qui accoucherait d'une souris.
01:44:34 Vous n'avez pas réussi à convaincre ?
01:44:36 -Ecoutez, on peut toujours se dire qu'on doit aller plus loin
01:44:43 et qu'il faut faire plus en matière migratoire,
01:44:45 mais à tout le moins, il faut prendre les dispositions favorables
01:44:47 qui sont dans ce texte.
01:44:48 Les 4 000 délinquants étrangers, si ce texte n'est pas voté,
01:44:51 le ministre de l'Intérieur ne pourra pas demain les expulser.
01:44:54 Et Dieu sait ce qu'ils peuvent faire sur notre territoire.
01:44:57 Donc je pense que ces mesures sont indispensables
01:44:59 sur la régularisation des personnes
01:45:01 qui travaillent sur notre territoire.
01:45:03 C'est une mesure qui, si elle est plébiscitée
01:45:05 par l'opinion publique, ce n'est pas pour rien.
01:45:06 C'est parce que ce sont des gens qui sont présents
01:45:08 sur le territoire national, qui travaillent,
01:45:10 qui respectent les valeurs de la République,
01:45:12 qui parlent notre langue.
01:45:13 Et dans le fond, il y a une grande hypocrisie
01:45:15 à les maintenir avec des employeurs
01:45:17 qui sont parfois peu scrupuleux
01:45:18 et de refuser de leur donner accès à notre pays.
01:45:21 Alors moi, je pense qu'il faut plafonner ce nombre
01:45:24 que l'on ne peut pas se permettre, en effet,
01:45:26 d'avoir des régularisations massives,
01:45:28 qu'il ne faut pas qu'il y ait un appel d'air.
01:45:30 Et c'est la raison pour laquelle je proposerais de plafonner
01:45:32 la délivrance de ce nombre de titres.
01:45:35 Mais enfin, je crois que ces mesures,
01:45:36 elles sont utiles pour le pays.
01:45:37 Et quand on veut être utile pour le pays,
01:45:39 quand on est parlementaire,
01:45:40 on doit prendre tout ce qu'il y a de bon à prendre,
01:45:42 que ça vienne du camp présidentiel ou d'ailleurs.
01:45:44 Mais encore faut-il pour cela que nous puissions avoir le débat,
01:45:48 que nous puissions savoir ce que nos adversaires
01:45:49 pensent de bon et de moins bon dans ce texte.
01:45:52 -Beaucoup, Mathieu Lefebvre, d'avoir été des nôtres.
01:45:54 On va écouter sans plus tarder Gérald Darmanin,
01:45:57 justement, devant les députés.
01:45:59 -Issu de cette immigration qui attend si fort
01:46:01 de l'intégration de la langue de la République,
01:46:04 du travail, du bien logement
01:46:06 et finalement de l'acceptation d'une société.
01:46:09 Nous ne sommes pas assez fermes,
01:46:10 nous ne donnons pas assez de moyens.
01:46:13 Ce texte de loi répond à la grande exigence de l'intégration.
01:46:17 Je salue le travail des sénateurs
01:46:19 et des commissaires aux lois de l'Assemblée nationale.
01:46:22 (Brouhaha)
01:46:24 S'ils écartent des sujets...
01:46:27 S'ils écartent des sujets
01:46:29 qui clairement n'ont pas leur place dans ce texte,
01:46:32 car le Conseil constitutionnel, à coup sûr, les censura.
01:46:37 Et s'ils sont censurés, alors,
01:46:40 nous allions mentir aux Français en portant des débats
01:46:43 qui n'auraient pas lieu d'être.
01:46:44 Le gouvernement s'engage,
01:46:47 dans les tout prochains temps,
01:46:50 dès le début de l'année 2024,
01:46:52 à répondre aux exigences et aux questions posées par les sénateurs,
01:46:56 comme une évaluation et une réforme de l'aide médicale d'Etat.
01:47:01 Nous venons d'écrire, avec le ministre de la Santé et des Solidarités,
01:47:06 ce matin, au président des groupes de l'Assemblée nationale et du Sénat,
01:47:10 pour nous engager clairement dans cette voie
01:47:12 et annoncer le dépôt de textes
01:47:14 qui permettent la réforme de cet AME,
01:47:16 directement inspirée...
01:47:19 Directement inspirée par le rapport de monsieur Stefanini
01:47:22 et de monsieur Evain.
01:47:26 Ce texte d'immigration, beaucoup le commentent à l'extérieur.
01:47:30 Et j'avoue, comme beaucoup d'entre vous,
01:47:32 ne pas toujours reconnaître ce qui est écrit dedans.
01:47:36 Lorsqu'on lit le texte "Immigration",
01:47:38 disponible par chacune et par chacun
01:47:40 sur le site de l'Assemblée nationale,
01:47:42 on peut se demander comment peut-on s'opposer
01:47:46 à la réussite obligatoire d'un examen de français
01:47:49 pour avoir un titre de séjour long en France.
01:47:52 400.000 étrangers concernés.
01:47:56 Comment peut-on être opposé au cours gratuit
01:47:59 à ces mêmes étrangers pour permettre l'intégration
01:48:02 et pendant leurs heures de travail ?
01:48:04 Comment peut-on s'opposer aux moyens et pouvoirs considérables
01:48:08 donnés à nos forces de l'ordre, à nos préfets, à nos magistrats ?
01:48:13 Comment peut-on s'opposer à l'inspection des véhicules
01:48:16 aux frontières demandées par les policiers et les gendarmes
01:48:19 depuis plus de 40 ans ?
01:48:21 Comment peut-on s'opposer à la prise d'empreintes obligatoire
01:48:24 pour reconnaître l'identité des personnes
01:48:26 et savoir vraiment qui est majeur,
01:48:28 et qui est mineur, et de quelle nationalité il est ?
01:48:31 Comment peut-on s'opposer à la simplification drastique
01:48:34 de notre droit ?
01:48:35 Voter, mesdames et messieurs les députés,
01:48:36 à l'unanimité des sénateurs du rapport François-Noël-Buffet
01:48:41 et qui divise par trois les recours,
01:48:43 et ainsi permettra d'améliorer évidemment
01:48:45 les reconduites à la frontière.
01:48:47 Comment peut-on s'opposer au retrait des titres de séjour
01:48:51 pour tous ceux qui adhèrent à l'islamisme radical
01:48:53 et qui ne respectent pas les valeurs de la République ?
01:48:56 Comment peut-on s'opposer à ne plus mettre des enfants
01:48:59 de 3 ans ou de 5 ans
01:49:01 dans des centres de rétention administratif
01:49:03 afin qu'ils puissent se construire psychologiquement
01:49:06 en dehors des traumatismes d'aujourd'hui ?
01:49:08 Comment peut-on s'opposer à la dureté demandée
01:49:11 par le gouvernement contre les passeurs,
01:49:13 ces marchands de mort,
01:49:14 responsables des noyades en Méditerranée et en Manche,
01:49:17 aujourd'hui condamnés d'un simple délit,
01:49:19 alors que demain, et j'en remercie le garde des Sceaux,
01:49:21 ils seront passibles d'une peine de 20 ans de prison
01:49:23 en passant de délit en crime ?
01:49:26 Comment peut-on refuser les marchands de sommeil
01:49:29 et leurs macabres commerces,
01:49:31 ceux qui logent dans des conditions indignes et insalubres ?
01:49:34 Et comme vous, j'ai été maire, avoir vu des enfants,
01:49:37 des handicapés, des vieillards, des personnes vulnérables
01:49:40 qui sont exploités par des personnes sans scrupule
01:49:43 et qui sont responsables de l'immigration irrégulière.
01:49:46 Comment peut-on refuser pour la première fois
01:49:48 la prise en compte dans la coopération migratoire
01:49:51 de notre politique de visa et de laissé-passer consulaire ?
01:49:55 Comment peut-on refuser les dispositions
01:49:57 qui permettront plus à la justice,
01:49:59 et notamment aux juges des libertés de la détention,
01:50:01 de libérer un étranger dangereux d'un crâ
01:50:03 pour simple nullité de procédure d'un policier ?
01:50:06 Comment peut-on ne pas vouloir
01:50:08 protéger les Français et leur sécurité
01:50:11 en permettant l'éloignement et l'expulsion des étrangers délinquants
01:50:14 qui ne peuvent pas être expulsés du territoire national
01:50:17 par simple loi de la République ?
01:50:19 Comment peut-on raisonnablement ne pas vouloir en débattre ?
01:50:22 Comment peut-on refuser ces armes policiennes aux gendarmes ?
01:50:25 Comment peut-on, sans faire la politique du pire,
01:50:27 refuser cette discussion ?
01:50:30 Bien sûr, ce texte mérite d'être amélioré.
01:50:34 Et la main du gouvernement est tendue
01:50:37 dans l'intérêt général de tous les Français.
01:50:40 J'ai dit publiquement
01:50:42 quelles étaient les discussions possibles avec le gouvernement.
01:50:48 Le délit de séjour irrégulier,
01:50:51 le débat obligatoire chaque année au Parlement,
01:50:54 le renforcement de la menace contre l'ordre public
01:50:58 et un meilleur encadrement
01:51:00 qu'on appelle de la régularisation de l'article 4 bis IR3,
01:51:05 qui permettra, j'en suis sûr, d'éviter et de certifier
01:51:09 de lutter contre tout appel d'air.
01:51:12 La régularisation, je veux le dire, a ici été adoptée
01:51:16 dans son principe par le Sénat.
01:51:18 Rapprochons-nous de lui.
01:51:20 Bien sûr, ce texte n'empêche en aucun cas
01:51:23 les réformes constitutionnelles et conventionnelles.
01:51:26 Mais, mesdames et messieurs les députés,
01:51:29 il est une avancée considérable pour les Français,
01:51:33 pour l'intérêt général, pour leur sécurité
01:51:36 et pour les étrangers eux-mêmes.
01:51:38 Il améliore tout ce que la loi ordinaire peut améliorer
01:51:41 dans notre cadre constitutionnel actuel.
01:51:44 La politique, c'est toujours un idéal à travers des réalités.
01:51:48 Chacun a son idéal.
01:51:50 Mais la réalité des Français est la même pour toutes et tous.
01:51:55 Montrons-leur que nous sommes une grande démocratie.
01:51:58 Montrons-leur que nous sommes capables de voir
01:52:01 dans les femmes, les enfants, les hommes,
01:52:03 qui sont la manifestation concrète de l'immigration
01:52:06 et humaine de celle-ci, tout en les respectant,
01:52:09 que nous avons compris leur demande urgente de fermeté,
01:52:13 d'exigence d'intégration,
01:52:15 de moyens pour nos policiers et nos gendarmes,
01:52:18 de moyens pour nos magistrats,
01:52:19 de moyens pour nos préfets et de respect de nos frontières.
01:52:24 Laissons l'acrimonie de côté et montrons-nous capables,
01:52:28 comme toutes les grandes démocraties qui se respectent,
01:52:31 de débattre, d'afficher des désaccords
01:52:34 et de trouver une entente commune en respectant les oppositions
01:52:38 pour faire de la France la plus beau pays du monde,
01:52:41 celui qui fait face aux grands défis de notre temps,
01:52:44 en s'écoutant et surtout en ayant trouvé l'un et l'autre
01:52:49 le sens des responsabilités.
01:52:51 Mesdames et messieurs les députés...
01:52:54 Applaudissements
01:52:56 ...
01:53:01 Mesdames et messieurs les députés, le gouvernement est prêt.
01:53:05 Prêt à débattre, prêt à amender,
01:53:08 prêt à discuter, prêt à la fermeté et prêt à l'écoute.
01:53:13 Il a pris ses responsabilités.
01:53:14 J'imagine bien ici que chacun prendra les siennes.
01:53:17 Applaudissements
01:53:19 - Je vous remercie, monsieur le ministre.
01:53:21 Applaudissements
01:53:29 Merci beaucoup. La parole est à monsieur Florent Bouzard.
01:53:32 - Sans grande surprise, un hémicycle comble.
01:53:35 La salle fait comble et pour cause.
01:53:37 Il faut une majorité relative des élus présents
01:53:40 pour pouvoir adopter ces fameuses motions de rejet.
01:53:42 Avez-vous senti les uns et les autres dans le ton
01:53:45 employé par Gérald Darmanin,
01:53:46 s'il avait déjà un peu la teneur des consignes
01:53:52 qui ont été données dans les États-majors,
01:53:53 en particulier des Républicains et du RN ?
01:53:56 Alice Cordier, vous l'avez trouvé incantatoire ou pas ?
01:53:58 - Il en appelle à la responsabilité de chacun.
01:54:01 C'est compliqué parce que...
01:54:03 - Comment peut-on ? Il y avait cette entienne un peu.
01:54:06 - Oui, et puis il listait les différentes choses
01:54:09 qui étaient proposées, à la fois dans une logique
01:54:11 et de fermeté, et à la fois dans une logique et d'humanité.
01:54:14 Il parle aux deux.
01:54:15 Il nous parlait des hommes et des femmes,
01:54:17 des enfants qui représentaient l'immigration,
01:54:19 qui étaient là pour de bonnes raisons, etc.
01:54:22 Du coup, oui, on a un petit peu du mal à savoir
01:54:26 à qui il fait du pied actuellement.
01:54:27 - Absolument. Quand il dit, quand même,
01:54:30 il y a des améliorations et des compromis à trouver,
01:54:32 c'est-à-dire qu'il a senti que...
01:54:34 Il a encore temps de convaincre certains
01:54:37 qu'il allait dans le bon sens, sauf qu'on ne sait pas lequel.
01:54:39 - Je suis pas sûr qu'il ait senti. Il le sait surtout.
01:54:41 Il se dit... D'abord, le ton était le même
01:54:43 que ceux des deux intervenants qu'on a vus tout à l'heure,
01:54:46 de la majorité, qui tous disent "comment ne pas voter",
01:54:49 puis là, il déroule une liste à la pré-VR, ceci, cela, etc.
01:54:51 On a bien compris que les éléments de langage étaient là,
01:54:54 à tout état de cause, mais c'est vrai qu'il était difficile
01:54:57 de savoir... S'il avait été agressif vis-à-vis d'un camp
01:55:00 ou d'un autre en particulier, on aurait compris
01:55:01 que c'était rappé et qu'il avait des informations.
01:55:04 Là, il a fait demeurer le suspense.
01:55:07 On ne sait pas. On ne saura sans doute pas
01:55:09 d'ici la fin de cette émission, peut-être ensuite,
01:55:12 puisque là vont s'exprimer à la fois les rapporteurs
01:55:15 et les présidents de groupe.
01:55:17 Et puis après, si la motion de censure...
01:55:20 La motion, pardon, de rejet est adoptée,
01:55:23 il ne pourra pas y avoir de 49.3,
01:55:25 puisqu'il n'y aura pas de débat possible.
01:55:27 C'est dans cet ordre-là que ça va se faire.
01:55:28 Donc, s'il n'y a pas de débat, puisque le débat lui-même
01:55:31 est rejeté, il ne peut pas y avoir, y compris, de 49.3.
01:55:35 - Alors, moi, ce qui m'a interpellée, c'est quand il dit,
01:55:37 c'est une main tendue quand même, là aussi,
01:55:39 vers ses adversaires politiques,
01:55:41 "Ce texte, Jean-Claude, n'empêche pas
01:55:44 "la réforme constitutionnelle."
01:55:46 C'est-à-dire que ça va être en plusieurs volets.
01:55:47 Il dit "Votez ce texte et puis peut-être qu'on se penchera
01:55:49 "sur la réforme constitutionnelle."
01:55:50 - C'est peut-être ce que nous annoncera
01:55:52 le président de la République, puisqu'on s'interrogeait
01:55:54 tout à l'heure sur ce qu'il va nous dire à la mi-janvier.
01:55:57 - Sur le fameux discours du 15.
01:55:58 - Je n'en s'effiche très rien.
01:56:00 Je l'ai trouvé, le ministre de l'Intérieur,
01:56:02 en tout cas fatigué, un peu là,
01:56:05 ce qui ne veut pas dire qu'il soit découragé,
01:56:07 mais je l'ai trouvé quand même un peu là.
01:56:09 Il a évidemment insisté sur les aspects
01:56:11 de durcissement de son texte, sur les problèmes,
01:56:13 l'amélioration que ce texte, à ses yeux, représente,
01:56:18 en disant "Le gouvernement est prêt à discuter,
01:56:21 "à débattre, à réformer, à vous écouter,
01:56:23 "que chacun prenne ses responsabilités."
01:56:26 Je ne dirais pas qu'il s'est...
01:56:29 Je commence à en avoir un peu ras-le-bol,
01:56:31 mais ça ressemblait un peu à ça.
01:56:33 - Ce qui est certain en Ely,
01:56:34 c'est qu'il n'y avait pas de triomphalisme.
01:56:37 On ne sait pas qu'il a réussi à convaincre...
01:56:40 - Je suis d'accord.
01:56:41 - Ça veut dire que le coup, ce n'est pas encore...
01:56:44 - Je suis d'accord.
01:56:45 - Il aurait pu avoir des informations
01:56:47 lui donnant beaucoup plus d'alent.
01:56:49 Je rejoins Jean-Claude dans ce qu'il dit.
01:56:52 Il n'y avait pas d'alent particulier dans son discours.
01:56:55 On sent bien que tout ça est extrêmement précaire et fragile
01:56:59 et qu'il ne sait pas lui-même s'il a réussi à convertir.
01:57:01 - Elodie Uchard est avec nous.
01:57:03 Vous avez beaucoup parlé dans les couloirs de l'Assemblée.
01:57:06 Pour l'instant, on n'a pas tellement de lisibilité
01:57:09 sur le vote des uns et des autres,
01:57:11 en tout cas de deux formations pour lesquelles on s'interroge.
01:57:15 On a tous trouvé un Gérald Darmanin un peu là,
01:57:18 un peu à tonne,
01:57:19 comme s'il n'avait pas tout à fait confiance
01:57:22 dans l'issue de ce vote tout à l'heure.
01:57:24 Qu'en pensez-vous, Elodie ?
01:57:26 - Hum-hum.
01:57:27 Je ne dirais pas que Gérald Darmanin semblait là ou à tonne.
01:57:30 De toute façon, il sait quels sont les risques.
01:57:33 Il les maîtrise.
01:57:34 On peut interpréter ce qu'on voit dans la présence des députés.
01:57:37 Du côté du RN, un groupe très fourni,
01:57:39 les députés RN ont pris leur décision,
01:57:41 mais ne veulent que rien de fuite.
01:57:43 Ils veulent laisser la primeur à Marine Le Pen,
01:57:46 leur présidente, d'annoncer la position officielle
01:57:49 du groupe dans l'hémicycle.
01:57:51 Du côté des Républicains, ça commence à se remplir tranquillement.
01:57:54 Un groupe qui ne votera pas comme d'un seul homme.
01:57:57 Il pourrait y avoir 35 députés, les Républicains,
01:58:00 qui votent la motion.
01:58:01 On avait vu à l'époque des retraites,
01:58:03 à quel point les chiffres sont compliqués à avoir
01:58:06 parce qu'il n'y a pas de position de groupe.
01:58:08 Et pour l'instant, du côté de la NUPES,
01:58:10 il faut bien reconnaître que les rangs sont très clairsemés.
01:58:14 Il y a encore beaucoup de discussions,
01:58:16 beaucoup d'orateurs avant le vote de la motion.
01:58:18 On pourra compter ce qui se passe au moment du vote.
01:58:21 Dans le gouvernement, on nous dit qu'on ne voit pas
01:58:24 comment cette motion peut passer.
01:58:26 Ce ministre nous disait que dans ce monde de fous,
01:58:29 tout peut arriver.
01:58:30 Gérald Darmanin a tenté une dernière fois
01:58:32 de vanter les mérites de sa loi.
01:58:34 Une fois qui ne servait à rien,
01:58:37 puisque les prises de position ont déjà été décidées.
01:58:40 On va voir toutes les prises de parole,
01:58:42 d'abord sur le texte de loi,
01:58:43 puis sur la motion de rejet en elle-même.
01:58:46 -Est-ce qu'on a une idée de l'heure
01:58:48 à laquelle interviendra Marine Le Pen ?
01:58:50 À ce moment-là, on sera fixés pour avoir une fourchette.
01:58:53 -Marine Le Pen, on a fait le choix.
01:58:55 On a fait le calcul tout à l'heure de tête.
01:58:58 Ca va être compliqué de le refaire.
01:59:00 Il y a une prise de parole dans 1h30, je crois,
01:59:02 si les calculs sont bons.
01:59:04 -Merci, Élodie.
01:59:05 On vous laisse retourner à la pêche aux infos,
01:59:08 bien sûr, dans l'Assemblée nationale.
01:59:10 On n'en saura pas beaucoup plus sur le décompte.
01:59:13 Il y a peut-être une indication.
01:59:15 C'est la présence en masse des députés
01:59:17 des Rassemblements nationaux.
01:59:19 -Bon, est-ce qu'ils viennent pour punir ?
01:59:21 Est-ce qu'ils viennent pour montrer, en effet,
01:59:24 qu'ils sont là, qu'ils viennent avec force ?
01:59:26 A titre personnel, je pense qu'ils vont voter en masse
01:59:29 cette motion de rejet.
01:59:31 On verra. -D'où la présence des 88.
01:59:33 -Tout à fait. Ils ont plutôt intérêt à le faire,
01:59:35 pour une question de crédibilité. -Ca suffira pas.
01:59:38 -On ne répondra pas à la question. Je vous propose de marquer
01:59:42 une petite pause. On tentera de joindre
01:59:44 Patrick Stefanini, dont Gérald Darmanin a parlé.
01:59:47 Lui, il connaît bien ce qui est en jeu aujourd'hui.
01:59:51 Je vous rappelle qu'il a été, quand même,
01:59:54 le secrétaire de l'immigration, lorsqu'il en existait encore un.
01:59:58 C'était sous Nicolas Sarkozy.
01:59:59 On lui demandera ce qu'il pense de ce texte
02:00:02 et aussi du non-abandon du fameux accord de 1968 franco-algérien.
02:00:06 A tout à l'heure.
02:00:07 Musique de tension
02:00:09 -De retour avec vous dans "180 minutes Info".
02:00:12 C'est l'heure de vérité, en ce moment,
02:00:14 pour Gérald Darmanin, qui joue un peu son vatou
02:00:16 sur ce texte de la loi immigration
02:00:19 qu'il vient de présenter aux députés
02:00:21 dans ses grandes lignes, avec maintenant l'attente
02:00:24 d'une motion de rejet éventuelle déposée par les écologistes.
02:00:28 J'aimerais aussi qu'on parle du ministre de l'Intérieur
02:00:31 qui, ces derniers jours, a pointé le lien
02:00:33 entre immigration et délinquance. C'était un menton, notamment.
02:00:37 Alors, quels sont-ils, ces chiffres ?
02:00:39 On a des données qui ont été transmises
02:00:41 par la place Beauvau elle-même.
02:00:43 Je vous propose de regarder, de prendre connaissance
02:00:47 de certaines de ces statistiques sur l'état réel
02:00:50 de la délinquance dans notre pays lié à l'immigration.
02:00:52 Pour ce qui concerne les vols sans violence,
02:00:56 33 % sont le fait d'étrangers,
02:00:58 25 % de mineurs étrangers
02:01:01 et 23 % d'Africains.
02:01:03 Pour la deuxième partie,
02:01:04 peut-être les vols avec violence, c'est dans une moindre mesure.
02:01:08 Les vols violents sans armes,
02:01:10 35 % d'étrangers et 36 % de mineurs étrangers.
02:01:13 Puis les attaques physiques contre les personnes,
02:01:16 là, on est sur des ratios un peu plus limités.
02:01:20 Enfin, dans des fourchettes un peu plus basses.
02:01:22 Je ne sais pas si on peut voir ce dernier carton
02:01:25 pour avoir un panorama complet des chiffres de la délinquance.
02:01:29 On ne les aura pas tout de suite.
02:01:31 Les vols liés aux véhicules,
02:01:32 on reste sur les mêmes données, 34 % d'étrangers.
02:01:35 On est sur un tiers pour les étrangers au sens large
02:01:38 et un quart lorsqu'il s'agit de mineurs étrangers
02:01:42 ou en tout cas qui se déclarent comme tels.
02:01:44 Un petit commentaire, peut-être,
02:01:46 tandis que les détenus, on le savait,
02:01:48 depuis janvier 2022,
02:01:50 occupent un quart des places de prison dans notre pays.
02:01:53 Alice Cordier est avec nous pour le collectif Nemesis.
02:01:56 Un mot sur ces chiffres.
02:01:59 Vous avez beaucoup travaillé sur les violences faites aux femmes.
02:02:03 Là, on est sur des données encore plus élevées.
02:02:05 Oui, les violences faites aux femmes, c'est très particulier.
02:02:09 À Paris, on a 2/3 d'étrangers mis en cause
02:02:11 dans les violences faites aux femmes,
02:02:13 dans les violences sexuelles et sexistes.
02:02:16 2/3, c'est énorme.
02:02:17 C'est pas nouveau. Les chiffres que là, on découvrait.
02:02:20 Maintenant, on parle un peu plus de la nationalité.
02:02:23 Il y a encore une époque, c'était impossible.
02:02:26 On confondait statistiques de nationalité et de statistiques ethniques.
02:02:30 Oui.
02:02:31 Mais un tabou est tombé en la matière.
02:02:33 Le tabou est tombé en la matière.
02:02:35 C'est une bonne chose,
02:02:36 on va pouvoir traiter de façon saine et sans traiter de racistes
02:02:40 toutes les personnes qui le dénoncent.
02:02:42 Et à l'échelle nationale,
02:02:45 on est à 14 % de violences sexuelles faites par les étrangers,
02:02:48 qui représentent 8 % de la population.
02:02:51 Là encore, c'est une surreprésentation
02:02:53 qui est assez affolante et qui s'explique assez bien.
02:02:56 Quand je dis "étrangers", la majorité de ces mises en cause
02:02:59 sont d'origine africaine, d'Afrique subsaharienne ou maghrébine.
02:03:03 C'est important pour la suite du débat.
02:03:05 Il y a un écart culturel qui explique notamment
02:03:08 ce choc qui arrive dans l'espace public.
02:03:11 Il y a un manque, une défaillance de l'intégration
02:03:14 qui est évidente.
02:03:15 On n'a pas transmis la vision européenne de la femme
02:03:18 à un certain nombre d'hommes.
02:03:20 -Un choc culturel ?
02:03:21 -Une vision de la femme
02:03:23 qui est totalement aux antipodes de notre vision occidentale.
02:03:28 Et ça va même au-delà, parce qu'on parle des étrangers,
02:03:31 des violences faites aux femmes par les étrangers,
02:03:34 mais il y a aussi un certain nombre de Français
02:03:36 issus de l'immigration,
02:03:38 qui rentrent dans une vision aux antipodes de la femme.
02:03:41 Je rappelle que les deux tiers des jeunes musulmans
02:03:44 moins de 16 ans placent la charia
02:03:45 au-dessus des lois de la République.
02:03:47 -La femme doit être cantonnée à une certaine place
02:03:50 pour ceux qui estiment que la charia a préséance
02:03:53 sur les lois de la République.
02:03:54 -Si je vous dis que la charia place la femme
02:03:57 à un poste un peu inférieur quand même
02:03:59 et à une vision de la femme ultra patriarcale,
02:04:02 c'est extrêmement inquiétant.
02:04:03 Ca explique un certain nombre d'exactions
02:04:06 qui sont commises dans la rue.
02:04:07 -On va parler de la dispersion sur le territoire
02:04:10 qui est désormais très large,
02:04:12 des migrants implantés jusque dans des villages.
02:04:15 A Châteauneuf-Grâce, dans les Alpes-Maritimes,
02:04:17 il y a un hôtel, le seul hôtel de cette commune,
02:04:20 qui a loué une partie de ses chambres
02:04:22 à une association d'aide aux migrants.
02:04:24 Neuf mois plus tard, force est de constater
02:04:27 qu'il n'y a plus aucun client
02:04:29 et que les salariés ont dû être licenciés.
02:04:31 Nous sommes avec une résidente de cette petite ville
02:04:35 qui s'appelle Victoria. Bonjour, Victoria.
02:04:37 Merci d'être en direct avec nous.
02:04:40 Une question évidente liée à votre sécurité.
02:04:42 Vous n'avez pas souhaité témoigner à visage découvert.
02:04:45 Il y a une pétition, il me semble, qui a été lancée,
02:04:48 que vous avez signée.
02:04:49 Quel est le quotidien et l'impact sécuritaire
02:04:52 de l'arrivée de ces nouvelles populations
02:04:55 dans votre petite localité,
02:04:56 qui a quelques milliers d'habitants ?
02:04:58 -Oui, bonjour.
02:05:01 Oui, Châteauneuf, c'est à peu près 3 500 habitants,
02:05:04 donc on est vraiment très peu.
02:05:06 Et donc, oui, depuis mars,
02:05:07 cet hôtel accueille des migrants.
02:05:10 Donc ça s'est fait au fur et à mesure,
02:05:12 mais bon, nous, depuis, en fait, on vit clairement l'enfer.
02:05:15 On est face au bruit quotidiennement,
02:05:18 que ce soit la nuit, les soirées, la journée également.
02:05:22 Donc on est constamment en train d'appeler la gendarmerie
02:05:26 à deux à trois fois par jour,
02:05:28 sauf que, eux, pareil, ils sont démunis face à cette situation.
02:05:31 Ils nous disent que finalement, il n'y a plus rien pour nous.
02:05:35 Donc là, pour le coup, sur ce niveau-là,
02:05:38 on est également démunis.
02:05:40 On a écrit plusieurs courriers
02:05:42 au directeur du département du 06,
02:05:46 au préfet, à Éric Soti, à Charles-André Genizy,
02:05:50 enfin, etc., etc.
02:05:51 On n'a aucune réponse.
02:05:53 Donc en dehors du bruit, il y a aussi l'insécurité
02:05:55 que, de jour en jour, on la voit de plus en plus.
02:05:59 Par exemple, il y a...
02:06:01 Pas le plus loin qu'il y a deux jours,
02:06:04 il y a un voisin qui s'est fait agresser
02:06:05 parce qu'il voyait les jeunes,
02:06:07 donc ces jeunes migrants,
02:06:08 dîler juste à côté de...
02:06:10 Enfin, dans notre résidence.
02:06:13 Il leur a juste simplement dit d'aller plus loin,
02:06:15 parce qu'il ne peut pas faire plus,
02:06:17 mais il s'est fait agresser.
02:06:18 Ça, ensuite, sans parler que...
02:06:20 On a des déchets constamment dans nos jardins
02:06:23 parce qu'il faut savoir que l'hôtel est collé à nos habitations,
02:06:26 mais vraiment collé.
02:06:28 Je pense qu'il n'y a personne qui est venu voir
02:06:29 la localisation de ce centre,
02:06:30 qui est collé à des habitations,
02:06:32 qui est à moins de 100 m de beaucoup de crèches
02:06:36 qui sont situées autour.
02:06:38 Il y a également des commerces, des parcs pour enfants.
02:06:41 Ils sont...
02:06:43 -Donc on ne peut pas franchement parler de bon voisinage.
02:06:47 C'est-à-dire que ça ne se résume pas qu'à des nuisances sonores.
02:06:50 -Exactement.
02:06:52 Au début, j'étais pour la communication.
02:06:54 On a essayé de communiquer avec les encadrants,
02:06:55 mais c'est devenu impossible.
02:06:57 On s'est fait traiter de raciste, de fils de pute,
02:06:59 d'aller vous faire enculer.
02:07:00 On est chez nous, etc.
02:07:02 On a également la fumée de substances illicites,
02:07:05 donc du cannabis, etc., qui rentre chez nous.
02:07:07 On a appris récemment qu'il y avait eu des overdoses
02:07:11 de drogues dures dans le centre.
02:07:12 Et en fait, ce qui est hallucinant,
02:07:13 c'est qu'apparemment, il y a eu un rapport de la gendarmerie
02:07:15 qui est remonté au département des autistes
02:07:17 en disant qu'il n'y avait pas de trouble à l'ordre public.
02:07:22 On ne comprend pas comment ce rapport a pu être remonté,
02:07:25 sachant qu'on a des milliers de vidéos qui attestent ça.
02:07:29 Le maire de la commune a instauré même des couvre-feu,
02:07:32 il a tout fait pour régler cette situation.
02:07:35 Je ne vois pas qui ferme les yeux.
02:07:37 On ne comprend plus, en fait.
02:07:38 -Ce qu'on comprend, c'est que ça empoisonne complètement
02:07:40 votre quotidien, quels sont vos réflexes ?
02:07:42 Vous avez même du mal à passer une certaine heure,
02:07:44 vous vous interrogez sur le fait de sortir ou pas de chez vous ?
02:07:48 -Pas complètement.
02:07:49 Toutes mes voisines, y compris moi,
02:07:51 elles me racontent qu'on a un garage,
02:07:53 qui est cette résidence.
02:07:56 Elles me racontent qu'elles sont obligées
02:07:57 de garer leur voiture dans un parking
02:08:00 où il y a plus de monde,
02:08:03 parce qu'elles ne veulent plus garer leur voiture dans ce garage,
02:08:06 parce que souvent, il y a beaucoup de migrants
02:08:09 qui sont en groupe regroupés.
02:08:10 On ne peut même plus sortir la nuit,
02:08:12 on est obligés de déplacer nos voitures,
02:08:13 alors que c'est nos propres biens, c'est nos garages,
02:08:15 c'est nos parkings, mais on est obligés de se déplacer.
02:08:18 Ce n'est pas normal.
02:08:19 Ce n'est pas à nous de partir, ce n'est pas à nous.
02:08:21 En fait, on a peur, surtout en tant que femmes,
02:08:24 c'est surtout les femmes, effectivement,
02:08:25 qui n'osent plus se garer dans ce garage
02:08:27 ou qui attendent leur mari, en fait,
02:08:29 avant d'aller se garer dans ce garage.
02:08:33 Par exemple, ça.
02:08:34 En fait, j'ai des milliers d'exemples comme ça.
02:08:36 -Une dernière question pour qu'on comprenne.
02:08:38 En gros, je ne sais pas si vous avez une estimation réelle,
02:08:42 mais on parle de combien d'individus, en gros,
02:08:45 qui perturbent votre vie à vous, en tout cas ?
02:08:49 -Le centre peut accueillir 100 migrants.
02:08:53 Donc, on est arrivé jusqu'à 100 migrants.
02:08:55 Ils oscillent entre à peu près, on va dire,
02:08:57 30 à 100 migrants par jour, en fait.
02:09:00 Ça dépend des semaines, ça dépend des jours,
02:09:02 mais on est arrivé jusqu'à 100, quand même.
02:09:03 Donc, de toute façon, par définition,
02:09:06 regrouper 100 jeunes dans une même place,
02:09:10 même n'importe qui, ça génère du bruit,
02:09:12 ça va générer des problèmes, c'est normal.
02:09:14 Je ne comprends pas que personne n'ait réalisé ça, en fait.
02:09:19 -Restez avec nous quelques instants,
02:09:20 parce qu'évidemment, vos propos font réagir sur ce plateau.
02:09:24 Frédérique Durand, c'est consécutif
02:09:26 à la volonté d'Emmanuel Macron.
02:09:27 Là, c'est la doctrine Macron en marche, en fait.
02:09:29 -Exactement. Là, c'est un peu l'application concrète
02:09:32 de ce qu'a plus ou moins décidé Emmanuel Macron,
02:09:35 c'est-à-dire de répartir, notamment en milieu rural,
02:09:38 les étrangers, et de dire, à un moment donné,
02:09:43 non seulement on va les assigner dans des endroits,
02:09:45 mais de faire connaître, finalement, à ces milieux-là,
02:09:48 ceux qui connaissent le pire de ce que peuvent connaître
02:09:51 certaines cités, c'est-à-dire des minorités
02:09:53 qui rendent totalement impossible la vie aux alentours.
02:09:56 Et c'est d'autant plus choquant lorsqu'on vit dans la ruralité
02:10:01 qu'on n'est pas forcément...
02:10:02 Qu'on ne s'entend absolument pas à ça.
02:10:04 Malheureusement, dans certaines cités,
02:10:06 on a fini par s'habituer à quelque chose,
02:10:08 et c'est pas vrai, d'ailleurs, on ne s'y habitue pas,
02:10:09 même dans les cités, en vérité.
02:10:11 -C'est le fameux "source culturel" qui évoquait l'histoire de la ville.
02:10:13 -Mais pas que culturel, c'est aussi,
02:10:15 quand vous mettez 100 jeunes, potentiellement,
02:10:17 avec de la délinquance, etc.,
02:10:19 dans un village de 3 500 habitants,
02:10:21 parce que c'est juste absolument disproportionné.
02:10:25 Il y aurait une dizaine de jeunes,
02:10:26 les choses pourraient se passer autrement,
02:10:28 mais dès lors que vous avez 5 jeunes,
02:10:30 en plus, à le décrit du trafic de drogue, etc.,
02:10:34 là, ça devient totalement impossible.
02:10:36 -On voit la problématique de ce marché parallèle qui s'établit,
02:10:39 c'est-à-dire la drogue comme moyen de subsistance.
02:10:42 -Les migrants sont la meilleure cible pour les dealers,
02:10:46 qui sont eux-mêmes issus de l'immigration,
02:10:47 mais qui voient aussi dans les personnes
02:10:49 qui viennent, fraîchement arrivées, des...
02:10:51 C'est des publics fragilisés, c'est évident, première chose.
02:10:54 Deuxième chose, vous vous rendez compte
02:10:55 qu'il y a quand même des gens qui fuient la ville,
02:10:57 qui vont à la campagne pour fuir les problématiques de la ville,
02:11:00 et qui se retrouvent obligés de ne plus aller
02:11:03 dans leur propre garage.
02:11:04 Moi, je suis scandalisée,
02:11:06 et j'adresse tout mon soutien à cette dame qui témoigne devant nous,
02:11:09 et qui doit voir ces espèces de débats à la télé,
02:11:12 ces espèces de débats au sein de l'Assemblée nationale.
02:11:15 On vote pour untel parce qu'on a aussi une volonté,
02:11:18 on a des ambitions électorales, etc.,
02:11:20 et qui doit être scandalisée de se dire qu'en fait, c'est un quotidien.
02:11:23 Victoria, ça vous paraît complètement stérile,
02:11:25 comme dit Alice Cordier, ce qui se passe en ce moment à l'Assemblée.
02:11:28 On vous prend un peu pour les imbéciles, d'une certaine manière ?
02:11:30 Totalement.
02:11:33 Franchement, on a ce ressenti-là.
02:11:36 Comme a très bien dit Alice, en fait, nous, on vient de la ville, honnêtement.
02:11:39 On vient de la ville, on se travaille tous les jours dur,
02:11:43 on a acheté un bien, justement, dans l'arrière-pays,
02:11:46 dans un village, parce que justement,
02:11:47 on voulait éviter toutes les problématiques de la ville.
02:11:49 Donc, je ne vous raconte pas aussi le crédit qu'on a sur les épaules.
02:11:52 Ça, c'est un autre débat.
02:11:54 Et tout ça pour, au final, retrouver les problèmes de la ville,
02:11:57 mais en pire même, parce qu'au final, avant, en ville,
02:11:59 on avait juste un problème de route qui passait devant chez nous
02:12:01 et qui faisait du bruit.
02:12:02 Là, on parle d'un bruit, mais je ne vous raconte même pas.
02:12:05 C'est des cris aléatoires qui arrivent, des bagarres d'un seul coup,
02:12:08 c'est du bruit stressant.
02:12:09 Et à toute heure de la nuit, la journée, la route,
02:12:12 à la limite, la nuit, il n'y en a plus trop.
02:12:14 - Merci beaucoup, Victoria, pour votre témoignage très fort.
02:12:17 On espère évidemment des lendemains meilleurs pour vous.
02:12:20 J'imagine que vous ne misez pas grand-chose
02:12:21 sur ce qui va se passer dans l'hémicycle aujourd'hui.
02:12:24 J'aimerais qu'on aborde un dernier dossier,
02:12:25 parce que, enfin, en tout cas, un aspect
02:12:28 dont on a beaucoup parlé ces derniers jours
02:12:29 à la faveur de la niche Les Républicains,
02:12:32 même si ça n'est pas passé conformément à la volonté des LR.
02:12:36 Et on va l'aborder avec Patrick Stefanini.
02:12:38 Bonjour, merci d'être avec nous en direct.
02:12:40 Vous êtes ancien secrétaire général,
02:12:41 on le rappelle, du ministère de l'Immigration.
02:12:43 On va revenir à cet accord franco-algérien de 1968
02:12:46 que la droite voulait enterrer.
02:12:48 Entre-temps, l'Assemblée nationale, on le rappelle, s'y est opposée.
02:12:52 Pour ceux qui nous regardent à l'antenne,
02:12:54 on rappelle que cet accord a été adopté six ans
02:12:56 après les accords déviants relatifs à la circulation,
02:12:59 l'emploi et le séjour de ressortissants algériens
02:13:01 et leurs familles.
02:13:02 55 ans après, selon vous, a-t-il encore lieu d'être ?
02:13:07 Qu'est-ce qui le justifie encore ?
02:13:11 Non, c'est un accord qui est largement obsolète.
02:13:14 Lorsqu'il a été conclu,
02:13:16 il y avait encore un nombre important de ressortissants français
02:13:22 qui vivaient en Algérie.
02:13:24 Et donc, ça avait du sens de conclure un accord bilatéral
02:13:27 qui portait à la fois sur les questions de circulation
02:13:31 et de séjour des Algériens en France,
02:13:34 mais également sur les questions de circulation et de séjour
02:13:37 des Français en Algérie.
02:13:39 Aujourd'hui, cet aspect-là a quasiment disparu.
02:13:43 Et par ailleurs, s'agissant des Algériens,
02:13:46 des ressortissants algériens,
02:13:48 l'accord comporte un certain nombre de dispositions
02:13:51 qui sont aujourd'hui totalement décalées
02:13:54 par rapport au droit national.
02:13:56 Donc, il faut revoir cet accord.
02:13:58 Alors, on dit avec les différents avenants,
02:13:59 vous savez, au fil du temps,
02:14:00 je crois qu'il y en a eu trois ou quatre de mémoire,
02:14:02 la situation des Algériens est en droit un peu moins défavorable
02:14:07 que celle des autres populations étrangères.
02:14:09 Mais il n'empêche, c'était un signal fort à envoyer.
02:14:12 Et selon vous, il n'a pas été pris,
02:14:13 signe que la fermeté aujourd'hui n'est pas au rendez-vous ?
02:14:17 D'abord, je ne partage pas complètement votre appréciation.
02:14:21 Lorsque Nicolas Sarkozy, à partir de 2007,
02:14:25 a impulsé une politique d'immigration choisie,
02:14:29 il a décidé de libéraliser
02:14:32 ce qu'on appelle l'immigration de travail.
02:14:35 C'est-à-dire qu'à partir de 1974,
02:14:40 l'immigration de travail était interdite en France.
02:14:43 Depuis 2007-2008,
02:14:45 notamment sur ce qu'on appelle les métiers en tension,
02:14:48 il est à nouveau possible de faire venir en France
02:14:51 des travailleurs étrangers.
02:14:52 Eh bien, l'Algérie, régie par cet accord spécial,
02:14:55 n'a pas bénéficié des dispositions libérales
02:15:00 adoptées en 2007-2008.
02:15:03 Donc, il est plus que temps de revoir cet accord
02:15:06 qui est aujourd'hui trop décalé
02:15:08 par rapport à ce qu'on appelle le droit commun,
02:15:10 le droit commun des étrangers en France.
02:15:13 Simplement, cette renégociation est difficile.
02:15:17 Quelles en seraient les conséquences, M. Stéphanini ?
02:15:19 Qu'est-ce que l'on risque, si j'ose dire,
02:15:22 à remettre en cause cet accord ?
02:15:24 Est-ce que ce serait difficile ? Sûrement.
02:15:26 Mais est-ce que les conséquences, notamment économiques,
02:15:28 pourraient être très dommageables ?
02:15:30 En d'autres mots, est-ce que la relation Paris-Alger
02:15:32 pourrait en pâtir ?
02:15:33 On a l'habitude de dire,
02:15:36 mais il faudrait interroger des experts
02:15:39 des questions de sécurité,
02:15:40 il faudrait interroger Frédéric Péchenard
02:15:43 ou Thibault de Montbréal.
02:15:44 On a l'habitude de dire que ce qui fait hésiter
02:15:47 le gouvernement à dénoncer cet accord
02:15:52 ou à exercer une pression maximale
02:15:54 pour sa renégociation,
02:15:56 c'est le fait que la France entretient
02:15:59 les services antiterroristes français,
02:16:01 entretiennent d'excellentes relations
02:16:03 avec les services antiterroristes algériens,
02:16:06 que cette coopération discrète mais profonde
02:16:11 qui a porté ses fruits,
02:16:13 il serait dommageable de remettre en cause
02:16:15 cette coopération.
02:16:17 Moi, ce que je pense plus fondamentalement,
02:16:19 c'est qu'un accord de ce type
02:16:22 se renégocie dans un contexte global.
02:16:25 J'ai eu la chance, pour ma part,
02:16:27 de renégocier en 2008
02:16:29 l'accord qui liait la France à la Tunisie.
02:16:32 Et dans cet accord qui liait la France à la Tunisie,
02:16:35 il y avait une disposition
02:16:37 qui nous semblait inacceptable,
02:16:40 qui avait été supprimée dans le droit national,
02:16:42 qui prévoyait que les ressortissants tunisiens
02:16:46 séjournant en France de manière irrégulière
02:16:49 depuis dix ans,
02:16:50 avaient droit à la régularisation.
02:16:52 Ils avaient un droit automatique à la régularisation.
02:16:55 Eh bien, nous avons renégocié cet accord
02:16:58 et nous sommes parvenus à supprimer cette clause.
02:17:02 Nous avons négocié un nouvel accord
02:17:04 qui a été signé d'ailleurs en 2008
02:17:07 par Brice Hortefeux à l'occasion d'une visite d'État
02:17:10 du président de la République, Nicolas Sarkozy,
02:17:12 et nous avons supprimé cette clause.
02:17:15 Mais vous voyez que ça s'inscrivait
02:17:16 dans une renégociation globale.
02:17:19 Nous n'avons pas dénoncé l'accord,
02:17:21 nous en avons négocié un nouveau,
02:17:24 une sorte d'avenant en quelque sorte,
02:17:26 et par ailleurs, le même jour ont été signés
02:17:29 un accord commercial, un accord culturel, etc.
02:17:32 La diplomatie, ça fonctionne comme ça.
02:17:34 Donc en effet, je suis très clair,
02:17:36 il faut se fixer comme objectif
02:17:38 de renégocier l'accord franco-algérien
02:17:41 en matière d'immigration,
02:17:42 mais ça implique sans doute
02:17:44 une renégociation plus globale
02:17:46 qui ne peut être conduite,
02:17:48 je le dis avec beaucoup de clarté,
02:17:50 qu'avec un engagement total du président de la République
02:17:53 et du Premier ministre,
02:17:55 parce qu'encore une fois,
02:17:56 on n'arrivera pas à renégocier
02:17:58 uniquement sur le plan de l'immigration.
02:18:00 Il faudra avoir une renégociation globale.
02:18:02 J'ai une dernière question un peu plus générale.
02:18:04 Le fait qu'il n'y ait plus aujourd'hui
02:18:05 le ministère de l'Immigration,
02:18:06 et donc vous êtes bien placé pour le savoir,
02:18:08 puisque vous avez occupé un poste prépondérant,
02:18:10 est-ce que c'est symptomatique pour vous
02:18:11 de la frilosité qu'on a, là, presque en 2024,
02:18:15 toujours, à aborder ces questions
02:18:17 qui sont devenues essentielles ?
02:18:20 Alors, ça veut dire qu'il y a deux choses dans votre question.
02:18:24 La structure administrative, elle a été conservée.
02:18:27 C'est-à-dire que le secrétariat général que je dirigeais,
02:18:32 il a été transformé en une direction générale
02:18:35 qui est hébergée désormais au ministère de l'Intérieur,
02:18:38 qu'on appelle la direction générale des étrangers en France.
02:18:40 En revanche, il n'y a pas de ministre
02:18:42 qui est dédié exclusivement au domaine de l'immigration.
02:18:47 Et c'est dommage, parce que,
02:18:49 quelles que soient les qualités
02:18:51 des ministres de l'Intérieur successifs,
02:18:54 et je vais dire qu'elles ont été variables,
02:18:57 je vais dire ça en termes charitables,
02:19:00 comment dire, l'immigration n'est pas au sommet de la pile,
02:19:05 voilà ce qu'on peut dire.
02:19:06 Merci beaucoup, Patrick Stefanini, d'avoir été des nôtres aujourd'hui.
02:19:08 Merci à nos invités de m'avoir accompagné
02:19:11 jusqu'au bout de cette émission.
02:19:12 Merci à l'Escordia, à bientôt, j'espère, ainsi que Frédéric Durand.
02:19:15 Merci. - Et Jean-Claude Dassier,
02:19:17 c'est Laurence Ferrari que vous retrouverez pour Punchline.
02:19:19 Je vous donne rendez-vous demain dès 14h pour le début de 180 minutes Info.
02:19:23 Excellente fin d'après-midi.
02:19:24 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
02:19:27 [Musique]