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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour et bienvenue à tous. Une édition de 180 minutes, info quelque peu avancée pour cause de prise de parole de Gabriel Attal.
00:00:08 Ce sera d'ici un petit instant. Le ministre de l'éducation, vous voyez le pupitre ici à l'écran, va présenter ce qu'il appelle son choc des savoirs
00:00:16 à la lumière de cette fameuse évaluation internationale de la compréhension de l'écrit et des mathématiques, le fameux classement PISA.
00:00:23 On observe une forte baisse généralisée certes, mais une dégringolade, nous dit-on, sur le plan de la France. La France qui est quand même
00:00:32 7e puissance mondiale et qui se classe en substance, je vous le dis comme ça, 26e en maths, 29e en compréhension écrite, alors que 81 pays
00:00:41 procèdent à ce test global sur ses élèves. Et donc dans ces conditions, Florian Tardif, le ministre va sans doute nous annoncer
00:00:49 quelques mesures fortes pour tenter de relever ce niveau qui inexorablement baisse année après année. On en connaît déjà un petit peu la teneur, à vrai dire.
00:00:58 Oui, on a eu l'occasion d'échanger avec le ministre de l'éducation nationale tout à l'heure, avant sa prise de parole, afin de faire un point avec lui
00:01:05 justement sur les annonces à attendre d'ici quelques minutes. Ce que l'on sait, c'est que Gabriel Attal souhaite recentrer l'enseignement
00:01:16 autour de deux matières principales, le français et les mathématiques. Il est vrai que par le passé, notamment à l'époque blancaire, ce choix avait été fait
00:01:26 et ça avait été une erreur, jugée comme une erreur par Gabriel Attal à son arrivée au ministère de l'éducation nationale, de baisser le nombre d'heures,
00:01:35 notamment au lycée, en termes de mathématiques pour l'ensemble des élèves. Donc Gabriel Attal souhaite revenir dessus. Et les français et les maths
00:01:44 seront entre guillemets le tronc commun de la primaire au lycée, c'est-à-dire qu'il y aura par exemple une nouvelle évaluation de mathématiques au lycée,
00:01:55 un peu comme ce qui est fait pour le français dans le cadre du baccalauréat. Il souhaite également que les élèves ne puissent passer au niveau supérieur
00:02:05 s'ils ont un niveau trop faible en français ou trop faible en mathématiques. Aujourd'hui, ce sont les familles qui ont la main sur le redoublement.
00:02:15 Le code de l'éducation va changer à partir de 2024. Ce sera les professeurs qui auront la main sur le redoublement d'un élève pour déterminer
00:02:25 s'il a un niveau trop faible en français ou trop faible en mathématiques, doit-il redoubler ou non. Il aura plusieurs possibilités qui s'offront à lui
00:02:34 puisque Gabriel Attal souhaite mettre en place des stages de remise à niveau, des classes qui débuteront un tout petit peu avant la rentrée scolaire,
00:02:45 on dit aux alentours d'une quinzaine de jours avant la rentrée scolaire, donc durant l'été, pour pouvoir remettre potentiellement à niveau ces élèves.
00:02:52 C'est un renforcement pour leur éviter un redoublement. Mais par contre, il n'y a pas de tabou là-dessus.
00:02:56 S'il doit y avoir un redoublement pour ces élèves concernés, ce n'est pas grave. C'est-à-dire que Gabriel Attal préfère que la primaire se fasse en 6 ans
00:03:04 plutôt qu'en 5 ans, mais que l'élève concerné arrive au collège avec des capacités lui permettant de lire, compter, écrire, etc.
00:03:12 Deux observations, et avant qu'on fasse réagir d'autres invités dans l'attente toujours de Gabriel Attal, on en saura plus évidemment dans quelques instants
00:03:19 puisque la prise de parole doit durer quand même un certain temps. Sur le redoublement, ça part aussi du constat qu'il a beaucoup baissé ces dernières années,
00:03:28 c'est-à-dire qu'on procédait plus systématiquement quand il y avait un doute au redoublement et qu'en effet les parents avaient droit de citer.
00:03:33 D'ailleurs, on va en parler dans un instant avec un autre de nos invités. Et puis sur les maths, moi ce que j'aimerais comprendre, c'est cette fameuse épreuve de première,
00:03:43 est-ce qu'elle se substituera à celle de terminale, de la même manière que le bac français est anticipé par rapport au baccalauréat qu'on passe en terminale,
00:03:50 ou est-ce que ce sera une épreuve en plus avec peut-être une moyenne effectuée à la fin ?
00:03:55 Alors, de ce que j'ai compris, ce ne sera pas une épreuve qui se substituera aux autres. Par contre, par rapport aux différentes classes que l'on choisit au lycée,
00:04:07 il y aura forcément, obligatoirement, cette épreuve de mathématiques, ce qui n'existait plus jusqu'à présent pour certaines classes qui se spécialisaient dans le français, la littérature ou d'autres matières.
00:04:20 En effet, vous pouvez même passer les maths à l'oral dans certaines écoles.
00:04:23 C'est-à-dire que les mathématiques redeviendront une matière fondamentale pour l'ensemble des élèves, peu importe le parcours choisi.
00:04:29 Et petite précision aussi, il va longuement en parler tout à l'heure, Gabriel Attal, ce sont les classes avec des groupes de niveaux.
00:04:37 C'est-à-dire qu'il souhaite mettre en place, à partir de très prochainement, c'est la rentrée prochaine, il me semble, des groupes de niveaux en sixième et en cinquième pour le français et les mathématiques.
00:04:51 Alors pour ça, on était déjà un petit peu au parfum, parce que ça fait partie des annonces qu'il y avait un petit peu démaillée, son discours à la rentrée déjà.
00:04:57 Ça va être bien plus spécifique tout à l'heure avec trois groupes de niveaux et notamment le niveau peut-être le plus faible,
00:05:03 où il expliquera très concrètement qu'il n'y aura pas plus de 15 élèves dans ce niveau-là, avec par exemple des élèves, s'ils progressent en cours d'année, ils pourront changer de niveau.
00:05:11 Et inversement, s'ils régressent, ils pourront passer au niveau en arrière.
00:05:14 On va en parler avec nos invités. Bonjour Laurent Zamechkowski, vous êtes porte-parole de la PEP, c'est la principale fédération de parents d'élèves en France.
00:05:25 Fondée il y a un siècle, c'est une fédération de parents d'élèves laïque et apolitique.
00:05:28 Voilà, alors vous avez évidemment pris connaissance vous aussi de ces mesures, elles ont dû forcément un petit peu fuiter de votre côté.
00:05:36 On va commencer par le commencement, le redoublement avec des parents qui n'auront plus le dernier mot, le final cut comme on dit.
00:05:43 Est-ce que c'est une bonne chose ou est-ce que c'est donné trop d'importance aux professeurs et peut-être à l'arbitraire d'une certaine manière ?
00:05:53 Alors déjà, ce n'est pas la logique des parents qui a le dernier mot dans le sens aujourd'hui.
00:05:57 Le redoublement est devenu quelque chose d'exceptionnel et dérogatoire.
00:06:01 Donc la question du redoublement ne se pose même pas.
00:06:04 Quelque part, vous pouvez mettre votre enfant en petite section de maternelle et le récupérer en troisième.
00:06:08 Et s'il ne sait ni lire, ni écrire, ni compter, il n'aura plus le continuum bien sûr.
00:06:14 Et souvent, maintenant, aujourd'hui, ce sont les parents qui demandent des redoublements parce qu'ils sont inquiets,
00:06:20 parce que leurs enfants n'ont pas acquis tout le niveau.
00:06:24 Et notamment, on s'en rend compte lorsqu'on arrive en troisième, qu'on se retrouve dans une situation d'orientation forcée quelque part.
00:06:31 Elle n'est pas choisie cette orientation et finalement, ça dévalorise complètement la voie professionnelle qui se présente dans cet état d'esprit,
00:06:38 dans ce problème de mentalité quelque part, comme une voie de délestage.
00:06:41 Et quelque part, si les élèves arrivent avec un niveau qui pourrait correspondre un peu mieux,
00:06:47 forcément, on aura moins l'impression de s'orienter en pro par délestage, mais plutôt par choix.
00:06:52 Donc le redoublement peut être une chance pour tenter de raccorder au wagon. C'est un petit peu ça l'idée.
00:06:56 Mais pas forcément de manière systématique. On avait un ancien système où il y avait quand même beaucoup de redoublements.
00:07:00 Aujourd'hui, quasiment plus. Enfin, très peu. On est à 2 %.
00:07:04 Il faut peut-être trouver un juste milieu et surtout quelque chose qui soit personnalisé, qui soit adapté à chaque élève.
00:07:10 Parce qu'on a tous des profils différents. Certains le vivent de façon un peu plus difficile.
00:07:15 Alors je vais vous couper. On va écouter le ministre de l'Education. On va tout savoir dans quelques instants.
00:07:37 Bien. Madame la ministre, cher Carole, messieurs les recteurs, monsieur le président du Conseil scientifique de l'Education nationale,
00:07:45 madame la directrice-chef de l'Inspection générale, je voudrais commencer en vous disant pourquoi j'ai choisi de m'exprimer depuis ce CDI,
00:07:53 de ce collège Charles Péguy à Paris. Parce que c'est un collège qui prouve que tous les élèves peuvent progresser.
00:08:01 Je m'adresse à vous depuis un collège qui, avec des origines sociales très diverses, notamment des familles modestes,
00:08:08 a vu ses résultats des évaluations d'entrée de 6e progresser de façon spectaculaire depuis 2017.
00:08:13 C'est un signe que ce que nous faisons à l'école primaire commence véritablement à porter ses fruits.
00:08:18 Et ses résultats en 4e, qui sont supérieurs à la moyenne nationale.
00:08:22 Ce que je veux avec ce choc des savoirs, c'est que chaque collège de France puisse demain connaître la même trajectoire que ce collège Charles Péguy.
00:08:30 Mesdames et Messieurs, il y a deux mois, depuis la bibliothèque François Mitterrand, je lançais le compte à rebours qui nous séparait alors du choc des savoirs,
00:08:39 dont j'ai fait, vous le savez, ma priorité. Je lançais la mission Exigence des savoirs sur une conviction simple et je crois partagée par les Français.
00:08:48 Le temps des constats est derrière nous. C'est le temps des solutions et de l'action et lui seul qui doit nous animer.
00:08:55 Huit semaines plus tard, nous y sommes. Pendant huit semaines, nous avons travaillé, concerté, écouté et puis nous avons décidé.
00:09:03 Décidé d'agir, décidé d'ouvrir une nouvelle page pour notre école.
00:09:08 Avant d'entrer dans le détail du projet que je porte, je souhaiterais revenir quelques instants sur deux temps forts qui ont marqué le débat sur la question du niveau de notre école ces huit dernières semaines.
00:09:19 D'abord, le 13 novembre, j'ai voulu faire la transparence totale sur le résultat des évaluations nationales.
00:09:26 Avec un double enseignement, tout d'abord, la génération 2017 progresse et ce dans l'ensemble des académies.
00:09:32 Aujourd'hui, en sixième, la génération 2017 fut la première à bénéficier de la transformation de notre école voulue par le président de la République.
00:09:41 Ces résultats ne sont donc pas le fruit du hasard mais de l'investissement massif qu'on a consenti pour les obtenir.
00:09:47 Mais ces évaluations nous apportent aussi un autre enseignement.
00:09:51 Le collège ne parvient plus à élever suffisamment le niveau de nos élèves.
00:09:55 Et aujourd'hui, ce matin, les résultats PISA qui nous parviennent ne font qu'appuyer ce constat.
00:10:00 Les résultats de PISA sont eux aussi très clairs.
00:10:03 Oui, il y a un problème au collège et notamment en mathématiques.
00:10:06 Mais je le dis très fermement, avec cette nouvelle édition de PISA, ce n'est pas la politique éducative menée au primaire depuis 2017 par les gouvernements qui se sont succédés depuis l'élection présidentielle.
00:10:16 Ce qui est remis en question.
00:10:18 Car cette génération PISA 2022, celle qui a passé le test l'an dernier, c'est la dernière à ne pas avoir bénéficié du renforcement massif des moyens à l'école primaire.
00:10:27 Elle avait déjà terminé son école primaire au moment de l'élection du président de la République.
00:10:32 Ce que nous y lisons, en revanche, c'est le résultat probablement de réformes qui ont été conduites, notamment au collège en 2013,
00:10:40 qui n'ont pas permis d'atteindre les objectifs qui étaient alors avancés.
00:10:44 En disant cela, mon objectif est très clair.
00:10:47 Refuser le déni et lutter contre le risque de fracture scolaire.
00:10:51 Ce risque de fracture scolaire qui est tout autant une fracture sociale, une fracture territoriale ou une fracture de confiance entre les Français et leur école.
00:11:01 Je me sens un devoir de vérité vis-à-vis des Français, notamment en ce qui concerne le niveau de nos élèves.
00:11:07 Il y a là une vraie urgence nationale.
00:11:10 Je le dis, nous devons impérativement élever le niveau de nos élèves, de tous nos élèves.
00:11:15 Et donc, je veux être très clair et très ferme, nous devons la vérité à nos élèves et à leurs parents.
00:11:21 La vérité des notes, la vérité sur leur niveau, la vérité sur les examens comme le brevet, la vérité sur ce qui les attend dans l'enseignement supérieur ou dans la vie professionnelle.
00:11:31 Et donc, nous devons être plus exigeants.
00:11:33 Être plus exigeants, c'est assumer de demander plus à nos élèves.
00:11:37 Être plus exigeants, c'est pouvoir dire que oui, l'école doit être synonyme d'effort.
00:11:42 Être plus exigeants, c'est aussi faire confiance aux professeurs et rétablir leur autorité pédagogique, car eux seuls connaissent le vrai niveau de nos élèves.
00:11:51 Le danger qui nous guette, si nous restons dans le déni et si nous ne faisons rien, c'est bel et bien celui de la fracture scolaire que j'évoquais à l'instant.
00:11:58 Et qui souffrirait en premier de cette fracture scolaire ?
00:12:02 Les Français les plus modestes, les Français de classe moyenne.
00:12:05 Je me bats de toutes mes forces contre la ghettoïsation, l'assignation à résidence de notre jeunesse, qu'elle soit urbaine, périurbaine ou rurale.
00:12:13 Je me bats aussi pour ces Français, notamment de classe moyenne, qui financent par leur travail le fonctionnement de nos services publics.
00:12:19 Eux qui ont consenti, par leur impôt et le fruit de leur travail, à augmenter massivement le budget de l'éducation nationale depuis 2017.
00:12:26 Mais qui ont parfois le sentiment qu'ils ne peuvent plus avoir confiance en sa capacité à élever le niveau.
00:12:32 Et donc, ces Français qui décident parfois d'immenses sacrifices financiers pour scolariser leurs enfants dans le privé.
00:12:38 A eux, je leur dis, ce choc des savoirs, c'est un sursaut pour l'avenir de notre école.
00:12:44 Un sursaut pour la confiance que vous avez en elle.
00:12:47 Un sursaut pour sa capacité à remplir sa mission avec les professeurs pour vos enfants.
00:12:52 Mesdames et Messieurs, j'ai parlé des risques que court l'école, mais je veux aussi parler de ses chances.
00:12:58 Son modèle unique au monde, gratuit, mixte, universel, laïc, c'est une chance immense pour chaque petit Français de pouvoir se dire que, oui, où qu'il vive, quel que soit son parcours, l'école sera là pour lui.
00:13:12 Je veux aussi parler de ses professeurs. 860 000 professeurs, admirables de dévouement.
00:13:18 Et j'étais encore, il y a quelques instants, ici avec l'équipe du Collège Charles Péguy.
00:13:22 On doit tous quelque chose à l'un de nos professeurs.
00:13:24 Je veux, au nom de la nation, les remercier pour leur engagement absolument exemplaire.
00:13:29 C'est aussi pour eux que je mets en œuvre ce choc des savoirs.
00:13:32 Car à la fin des fins, l'école, c'est d'abord un lieu où se retrouvent les professeurs et leurs élèves.
00:13:37 Et il n'y a que le professeur qui sache vraiment ce qu'il faut pour un élève.
00:13:41 Or, d'année en année, de réforme en réforme, l'autorité de leur expertise pédagogique a pu être progressivement affaiblie.
00:13:49 Voilà aussi la vérité de notre école.
00:13:52 Mais, Mesdames et Messieurs, dire la vérité, c'est aussi mesurer la portée des efforts consentis
00:13:57 et saluer les résultats que nous avons obtenus.
00:13:59 Prenons un peu de recul.
00:14:01 Il faut 10 ans pour changer le destin d'un système éducatif et relever le niveau.
00:14:05 C'est ce que nous a montré, par exemple, le Portugal, qui en 10 ans a transformé son système éducatif
00:14:09 et a vu des résultats notables sur ses performances scolaires.
00:14:13 Depuis 2017, nous avons agi, je l'ai dit, notamment en réinvestissant massivement pour l'école primaire.
00:14:18 Mais aujourd'hui, en 2023, après 6 ans d'action révolue et grâce au soutien du président de la République,
00:14:24 nous sommes au milieu du guet.
00:14:26 Nous avons alors deux choix.
00:14:28 Accélérer massivement ou nous reposer sur ses premiers acquis.
00:14:32 Et mon choix est clair, vous l'aurez compris.
00:14:34 J'accélère, sans attendre, pour que dans les prochaines années, tous les Français retrouvent pleinement la fierté de leur école.
00:14:40 Pour que tous les discours sur la baisse du niveau ne soient, au fond, plus qu'un mauvais souvenir.
00:14:44 Alors oui, j'accélère et je mets en œuvre le premier engagement que j'avais pris devant les Français, il y a 4 mois,
00:14:49 faire advenir un véritable choc des savoirs.
00:14:53 Aujourd'hui, je suis venu devant vous pour vous dire que cet engagement sera tenu.
00:14:57 Tout a été mis sur la table.
00:14:59 Le monde de l'éducation a été associé.
00:15:01 Les organisations syndicales furent les premières auditionnées parmi plus d'une centaine de parties prenantes.
00:15:07 230 000 professeurs ont répondu à la consultation numérique que je leur ai adressée.
00:15:12 Alors aujourd'hui, je ne suis pas venu vous présenter une énième réforme.
00:15:16 Je ne suis pas venu évoquer des ajustements ou des changements étalés dans le temps.
00:15:20 Aujourd'hui, j'assume de porter une ambition très forte pour l'école sans aucun tabou.
00:15:24 Ce que nous allons mettre en place, ce doit être un véritable électrochoc.
00:15:28 Un électrochoc pour remettre l'exigence à tous les étages.
00:15:31 Un électrochoc pour remettre les savoirs fondamentaux au cœur de la promesse de l'école.
00:15:36 Un électrochoc qui s'adresse aux élèves, qui relancera l'ascenseur scolaire,
00:15:40 confortera la place du professeur et redonnera confiance aux familles.
00:15:44 Un électrochoc pour notre école.
00:15:47 Et cet électrochoc, il tient en trois mots.
00:15:49 Un objectif, élever le niveau.
00:15:51 Une feuille de route, c'est le choc des savoirs.
00:15:54 Une boussole, la science et le bon sens.
00:15:57 Et il se décline à chaque niveau de la scolarité de l'élève.
00:16:00 École, collège et lycée.
00:16:03 Je le dis aux élèves et à leurs parents, pour chaque élève, des choses très concrètes vont changer.
00:16:08 Pour chaque élève, il y aura un avant et un après.
00:16:11 Pour chaque élève, il y aura du mieux.
00:16:14 Tout d'abord, il ne peut pas y avoir de choc des savoirs sans revue générale des programmes.
00:16:18 Beaucoup de professeurs m'ont dit combien ils pouvaient parfois être fouillis,
00:16:22 manquer de clarté et de précision.
00:16:25 Dès aujourd'hui, je mandate donc le Conseil supérieur des programmes autour de quatre principes.
00:16:30 Clarté, exigence, science et culture générale.
00:16:34 La clarté des programmes pour les professeurs.
00:16:36 L'exigence, avec l'ajout de repères incontournables de connaissances des élèves
00:16:40 pour y introduire de vrais objectifs de progression chaque année et parfois à mi-année.
00:16:44 La science, ces programmes devront s'appuyer sur les grands enseignements tirés de la recherche.
00:16:49 Et la culture générale.
00:16:51 Des repères incontournables de culture générale seront créés et introduits tout au long de la scolarité.
00:16:56 Nous devons absolument, impérativement, redonner à nos élèves le goût et l'exigence de la culture générale.
00:17:02 Ils constituent souvent l'une des premières inégalités.
00:17:05 La culture générale, elle s'hérite ou elle s'apprend.
00:17:08 Pour ceux dont l'origine sociale ne leur permet pas d'y avoir accès,
00:17:11 l'école permettra donc, je le crois, de réduire ces inégalités.
00:17:15 Mesdames et Messieurs, le premier pilier de ce choc des savoirs, c'est la création d'une vraie primaire des fondamentaux.
00:17:21 Premier changement, les nouveaux programmes entreront en vigueur dès la rentrée 2024.
00:17:26 L'ensemble du socle commun sera revu et dès la rentrée prochaine,
00:17:29 les élèves de maternelle, de CP, de CE1 et de CE2 étudieront avec ces nouveaux programmes.
00:17:35 Pour le reste des classes, soit le CM1 et le CM2, les nouveaux programmes entreront en vigueur à la rentrée 2025.
00:17:41 Par ailleurs, nous poursuivrons et amplifierons l'effort de formation des professeurs des écoles,
00:17:46 notamment dans le cadre des plans français et mathématiques, qui donnent des résultats.
00:17:50 Déjà 200 000 professeurs des écoles ont été formés à travers ces nouveaux plans de formation.
00:17:55 Mon deuxième chantier pour l'école primaire, c'est le travail sur les manuels scolaires.
00:18:00 Il faut être clair, plus de réussite pour nos élèves, cela passe par plus de manuels dans les classes.
00:18:07 Aujourd'hui, 60% des élèves en CP ne disposent pas d'un manuel dans leur classe.
00:18:12 Et parfois, la qualité de ces manuels est si hétérogène que pour certains,
00:18:16 ils peuvent conduire à de vraies pertes de chance pour nos élèves.
00:18:19 Et ce, alors qu'avoir un bon manuel permet d'élever le niveau.
00:18:23 Cela a vu dans certains territoires, et notamment à Mayotte,
00:18:25 et je salue l'ancien recteur de Mayotte, Gilles Halbou, ici présent.
00:18:28 J'ai donc décidé, avec bon sens et en suivant la science, deux choses.
00:18:33 D'abord, de financer un manuel de lecture et un manuel de mathématiques en CP et en CE1.
00:18:38 Grâce à l'État et aux collectivités, c'est un progrès immense pour l'égalité des chances.
00:18:42 Concrètement, le financement des manuels, vous le savez,
00:18:44 aujourd'hui, c'est de la compétence des collectivités locales, et en l'occurrence, pour les écoles, les communes.
00:18:49 Mais l'État financera les manuels qui permettront à tous les élèves en CP, en CE1,
00:18:54 de disposer d'un manuel de français et de mathématiques.
00:18:57 Deuxième décision, nous labelliserons les manuels scolaires.
00:19:01 C'est-à-dire que nous permettrons aux professeurs, aux élèves, à leurs parents, aux collectivités locales,
00:19:05 d'être sûrs de la qualité des manuels scolaires.
00:19:08 Comme au Portugal ou au Japon, par exemple, un organisme sera créé sur la base de la science
00:19:13 et sera chargé de labelliser ces manuels scolaires en fonction de leur respect du programme
00:19:18 et de leur qualité pédagogique.
00:19:20 Ce sera dès la rentrée 2024 pour les manuels de lecture de CP et de CE1,
00:19:24 puis à compter de septembre 2025 pour les manuels du CP au CM2.
00:19:29 Enfin, troisième chantier pour bâtir une vraie primaire des fondamentaux,
00:19:33 c'est celui de l'accompagnement et du redoublement.
00:19:36 Je sais combien cette question est importante,
00:19:39 ce qu'elle emporte d'histoires humaines, de trajectoires personnelles, d'estime de soi.
00:19:44 La question du redoublement devenu tabou mérite d'être clarifiée et d'être tranchée.
00:19:49 Aujourd'hui, je viens la clarifier et la trancher avec un principe simple,
00:19:54 la décision appartient aux enseignants.
00:19:57 C'est pourquoi les professeurs auront désormais le dernier mot en matière de redoublement
00:20:01 et je prendrai un décret au début de l'année 2024 pour modifier le Code de l'éducation en ce sens.
00:20:07 En tranchant ce débat, je veux lutter contre l'échec forcé
00:20:10 auquel peuvent être condamnés des élèves que l'on veut faire passer à tout prix en classe supérieure.
00:20:15 Pour ces élèves, deux choix s'offriront aux professeurs en fin d'année.
00:20:19 Un passage sous condition avec de la remédiation, comme des APC, du tutorat,
00:20:23 des stages de réussite durant leurs vacances scolaires.
00:20:26 Je rappelle que nous avons d'ores et déjà 40 000 enseignants volontaires
00:20:29 qui font des stages de réussite pendant les vacances
00:20:31 et que nous doublons désormais leur rémunération pour ces stages de réussite dans le cadre du pacte enseignant.
00:20:37 Autre possibilité, le redoublement en cas de grande difficulté, car, je le dis de manière très claire,
00:20:41 il vaut mieux réussir son primaire en 6 ans que l'échouer en 5.
00:20:46 Mesdames et Messieurs, le redoublement, ce n'est jamais une sanction.
00:20:49 C'est au contraire une opportunité de plus pour réussir.
00:20:52 Cette décision que je prends, je le sais, suscite déjà des débats, des doutes, des questionnements.
00:20:57 Ils sont tous totalement légitimes en démocratie.
00:21:01 Mais cette décision, je le dis aussi, elle s'appuie aussi sur des travaux scientifiques
00:21:05 qui indiquent depuis quelques années que les dispositifs de remédiation,
00:21:08 comme les stages de réussite ou une forme de redoublement, peuvent bel et bien favoriser la réussite scolaire.
00:21:14 Programme, manuel, remédiation, voici le triptyque qui nous permettra de bâtir une vraie primaire des fondamentaux.
00:21:22 Mesdames et Messieurs, concernant le collège, je le dis, si nous voulons plus d'exigence,
00:21:27 nous devons dès aujourd'hui sortir du collège uniforme.
00:21:31 Oui, le collège unique fait partie de notre héritage éducatif.
00:21:34 Oui, le collège unique procède d'une ambition profondément humaniste,
00:21:38 celle de placer l'égalité et l'universalité au cœur du projet éducatif.
00:21:43 Mais aujourd'hui, après des décennies d'une forme de glissement vers un collège plus uniforme que vraiment unique,
00:21:49 j'assume de corriger ce qui ne fonctionne plus.
00:21:51 Et donc, je l'assume, ce collège uniforme tel qu'il est organisé produit trop d'échecs et pas assez de réussites.
00:21:58 Il faut par conséquent le revoir de son encomble, en partant des programmes pour aller jusqu'à la question du brevet,
00:22:03 en passant par l'organisation des cours, l'égalité des chances ou encore le volume horaire dédié aux enseignements.
00:22:09 Le cœur de l'électrochoc se situe ici, au collège.
00:22:13 Tout d'abord, les programmes seront revus pour une entrée en vigueur dès la rentrée 2025 pour les sixièmes.
00:22:17 Comme pour le premier degré, ces programmes seront revus autour de quatre principes, clarté, exigence, science et culture générale.
00:22:24 Cette revue des programmes concernera plus particulièrement deux compétences, les langues, les langues vivantes.
00:22:30 Aujourd'hui, au collège, nos élèves n'ont pas de véritable programme en la matière.
00:22:34 Pour solidifier leurs compétences et harmoniser le niveau d'exigence, un programme dédié sera créé.
00:22:40 Ensuite, les mathématiques, j'y reviendrai dans un instant.
00:22:43 Au global, l'ensemble du SOC sera revu pour y intégrer ses changements, mais aussi les repères de culture générale qui seront appris au collège.
00:22:50 Le brevet sera donc adapté en conséquence pour prendre en compte et évaluer ces transformations.
00:22:56 Tout cela entrera en vigueur à la rentrée 2025 pour les sixièmes, à partir de la rentrée 2026 pour les cinquièmes, quatrièmes et troisièmes.
00:23:04 Le deuxième axe, c'est la façon dont sont organisés les savoirs fondamentaux au collège.
00:23:09 Mettre fin au collège uniforme, c'est mettre fin aux inégalités d'apprentissage au sein des classes.
00:23:14 Or, la majorité des 230 000 professeurs qui ont répondu à la consultation en ligne, que je leur ai adressée, veulent pouvoir mieux différencier leurs enseignements en fonction du niveau.
00:23:24 Ils ont même 80% à vouloir trouver une nouvelle organisation pour gérer les différences de niveau.
00:23:30 Là aussi, le bon sens, tout autant que la science, m'ont conduit à décider d'un changement très profond dans l'organisation du collège pour le français et les mathématiques.
00:23:39 Jusqu'à aujourd'hui, tous les élèves d'une même classe restaient dans le même groupe pour toutes les matières, avec le même professeur, les mêmes exercices, le même nombre d'élèves,
00:23:49 peu importe qu'ils soient en grande difficulté en français ou en mathématiques.
00:23:53 Cette organisation a une conséquence directe. Elle condamne certains à stagner et empêche d'autres de s'envoler.
00:23:59 Autant dire, une sorte de perdant perdant.
00:24:02 C'est à cette situation de perdant perdant que je souhaite mettre fin avec des groupes de niveau au collège en français et en mathématiques.
00:24:10 L'organisation sera la suivante. Dans chaque collège du pays, les élèves de chaque classe seront répartis en trois groupes.
00:24:17 Groupe 1, groupe 2, groupe 3, en fonction de leur niveau en français et en mathématiques.
00:24:22 Pour mener à bien ce chantier, évidemment, nous accompagnerons encore davantage les professeurs, notamment à la pédagogie différenciée,
00:24:29 pour qu'ils puissent avoir les outils afin d'accompagner ces différents niveaux d'apprentissage.
00:24:33 Nous apportons là un changement majeur et très profond. Dans le groupe 1, celui où les élèves rencontrent le plus de difficultés,
00:24:40 nous créerons des postes pour qu'il n'y ait qu'une quinzaine d'élèves dans ces groupes des élèves les plus en difficulté.
00:24:47 Je crois que c'est un progrès très important pour l'égalité des chances, car nos élèves en difficulté ont besoin de moins d'élèves par classe,
00:24:53 mais aussi de plus de temps et de plus d'encadrement. Au cours de l'année, les élèves pourront changer de groupe s'ils progressent,
00:24:59 ils pourront évoluer, également aussi si leur niveau baisse et qu'ils ont besoin de passer à un autre groupe pour les accompagner davantage.
00:25:06 L'idée est claire, donner à chacun ce dont il a besoin. Plus de temps et d'encadrement pour les plus en difficulté,
00:25:13 plus d'émulation, aller plus loin et donc être tiré vers le haut pour ceux qui ont un bon niveau.
00:25:18 En bref, aller vers un système gagnant-gagnant qui aide, accompagne et fait progresser tout le monde.
00:25:24 Je le dis d'emblée, nous ajouterons les moyens humains et financiers qu'il faut pour mener à bien ce chantier,
00:25:30 notamment à nouveau pour garantir que les groupes d'élèves les plus en difficulté puissent être limités à une quinzaine d'élèves.
00:25:37 Je sais ce que ce bouversement des apprentissages créera en matière de débat, en matière de questions, en matière de craintes.
00:25:46 Je les entends toutes, mais je tiens à le dire, cette solution là non plus ne vient pas de nulle part.
00:25:51 La science, dans plusieurs publications scientifiques ou via l'OCDE, a confirmé cette idée simple.
00:25:56 Mieux accompagnés, avec des plus petites classes, les élèves en difficulté progressent mieux.
00:26:00 Ces groupes de niveau en français et en mathématiques concerneront les élèves de 6e et de 5e dès la rentrée 2024,
00:26:06 et dès la rentrée 2025 pour les 4e et les 3e.
00:26:10 Je précise, ces groupes de niveau ne concerneront que les mathématiques et le français,
00:26:15 qui correspondent aujourd'hui environ à un tiers du volume horaire sur la semaine.
00:26:18 Pour certains, notamment les élèves en très grande difficulté, nous savons qu'en matière de savoirs fondamentaux,
00:26:23 ils ont besoin de plus de temps, et donc pour eux, nous prendrons plus de temps.
00:26:28 Dès la rentrée 2024, des élèves en très grande difficulté pourront bénéficier de français et de mathématiques renforcées,
00:26:35 afin d'augmenter le volume horaire de ces deux matières.
00:26:38 Ces cours de remise à niveau se feront à la place d'une partie d'une autre matière,
00:26:42 en accord avec les professeurs et les familles, sur la base d'un parcours individualisé.
00:26:47 Je le dis, aucun élève ne doit être laissé au bord du chemin.
00:26:51 Les difficultés ne doivent jamais, jamais être le prétexte d'une scolarité dégradée.
00:26:56 Elles doivent, au contraire, nous conduire à mettre sur pied pour eux une école renforcée, au plus près de leurs besoins.
00:27:02 Troisième et dernier axe de transformation de notre collège, le brevet des collèges doit redevenir la clé de voûte
00:27:09 et retrouver un sens qu'il a aujourd'hui perdu.
00:27:12 Dans l'organisation du brevet tel qu'il existe aujourd'hui, il me semble que l'on retrouve l'essentiel des mots
00:27:17 qui entravent aujourd'hui la réussite de notre collège.
00:27:20 Dévalorisation des notes données par les professeurs, affaissement du niveau d'exigence.
00:27:25 Nous devons redonner au brevet, au diplôme national du brevet, un sens et de l'exigence.
00:27:31 Pour cela, le brevet va changer, et ce, dès la rentrée 2024.
00:27:35 Je le dis, je veux faire la vérité sur les notes.
00:27:38 La vérité sur les notes pour l'examen en tant que telle, son poids dans la moyenne du brevet,
00:27:43 sera augmenté à 60% de la note finale et ce sera la note donnée par le correcteur qui s'appliquera ce principe
00:27:50 qui peut sembler pourtant évident, n'avait plus cours ces dernières années.
00:27:54 L'évaluation du brevet par les professeurs fait l'objet de correctifs académiques.
00:27:58 Si bien que le 8/20 donné à tel élève par tel professeur se transforme assez régulièrement en 10 ou en 12/20.
00:28:05 J'y mettrai fin dès la session 2024 du brevet.
00:28:09 La vérité sur les notes pour le contrôle continu.
00:28:12 Dès le brevet 2025, le contrôle continu du brevet comptera pour 40% et non plus 50%
00:28:17 et la note finale se basera sur les notes réelles obtenues par les élèves tout au long de l'année.
00:28:22 Je mets donc fin au système actuel, il n'est pas connu toujours par tout le monde,
00:28:27 mais où le contrôle continu est finalement calculé par bloc de compétences
00:28:32 et quand un élève est évalué comme ayant, je cite, "une maîtrise fragile de ses compétences",
00:28:38 c'est-à-dire défaillante, cela suffit pour obtenir la moyenne.
00:28:42 C'est au prix de ces changements que nous redonnerons son sens au brevet.
00:28:46 Car je pose la question, quel est le sens d'un diplôme dont la valeur est de plus en plus contestée ?
00:28:51 Notre seul projet pour l'école peut-il être de faire augmenter d'année en année
00:28:55 le taux de réussite à des examens dont on sait que le niveau d'exigence est bien trop bas ?
00:28:59 J'ai conscience qu'avec ces mesures, le taux de réussite au brevet et sans doute aussi au bac,
00:29:04 puisque le changement sur le correctif académique s'applique aussi,
00:29:08 diminuera probablement dans les années à venir. J'en ai conscience et je l'assume.
00:29:12 C'est pour moi le prix à payer pour élever le niveau de nos élèves au collège et tout au long de leur scolarité.
00:29:18 Un examen qui a du sens, c'est aussi un examen qui a des conséquences.
00:29:21 Qui peut croire, et notamment les élèves, dans la crédibilité d'un examen auquel on peut échouer
00:29:27 et pourtant passer au niveau supérieur ? Car je le dis de façon très directe,
00:29:31 quand on échoue au brevet, cela signifie qu'on n'a pas le niveau pour entrer au lycée.
00:29:35 Dire cela, c'est dire la vérité aux élèves, la vérité à leur famille, et c'est donc les respecter.
00:29:41 Et cela, les professeurs le savent très bien. C'est pour cela que je souhaite faire du brevet
00:29:45 un véritable examen d'entrée au lycée. Concrètement, un élève qui échoue au brevet
00:29:49 ne pourra pas entrer dans la foulée au lycée, comme c'est pourtant le cas aujourd'hui.
00:29:52 Il ne fera cependant pas un redoublement identique à l'année précédente,
00:29:56 ce qui n'a souvent, et surtout à cet âge-là, pas beaucoup de sens,
00:30:00 mais il fera une classe pré-pas lycée. L'objectif est clair, réussir sa transition
00:30:05 entre le collège et le lycée, là où beaucoup se jouent encore.
00:30:08 Mesdames et Messieurs, l'électrochoc pour le collège permettra de changer les choses très concrètement.
00:30:12 Et sans attendre. Dès 2024, un collégien pourra apprendre via de nouveaux programmes,
00:30:17 bénéficier de groupes de niveau, voire de deux heures en plus en français ou en mathématiques,
00:30:21 s'il est en difficulté. La culture générale, les savoirs fondamentaux, l'exigence auront été au cœur
00:30:26 de ces années collège qui sont aujourd'hui notre priorité.
00:30:30 Troisième pilier, un lycée d'excellence. Le lycée, c'est l'heure des choix.
00:30:35 Et quand on se prépare à faire des choix, il faut avoir toutes les cartes en main
00:30:39 et mettre toutes les chances de son côté. Beaucoup a déjà été fait pour le lycée
00:30:43 sous l'autorité du président de la République. Je pense notamment aux récents changements
00:30:47 du calendrier du baccalauréat que j'ai décidé dès ma prise de fonction,
00:30:51 ou encore à la restauration des mathématiques en classe de première.
00:30:55 J'assume donc d'ouvrir moins de chantiers concernant le lycée, mais d'y apporter cependant
00:30:59 certains changements importants. Je pense au lycée professionnel, qui doit lui aussi
00:31:03 être le lieu des savoirs fondamentaux. Carole Grandjean en dira un mot dans quelques instants.
00:31:08 Je parlais à l'instant du baccalauréat. Je souhaite créer une épreuve anticipée
00:31:12 de culture mathématique et scientifique du baccalauréat en fin de première.
00:31:17 Aujourd'hui, il n'existe pas d'épreuve commune de ce type. Elle permettra,
00:31:21 dès le baccalauréat 2026, de tester l'apprentissage par tous les élèves du lycée général.
00:31:27 La création de cette nouvelle épreuve, qui permettra de porter au plus haut niveau
00:31:31 le degré d'exigence en mathématiques pour tous, au moins jusqu'à la fin d'année de première,
00:31:35 est un tournant majeur dans la place que nous apportons aux mathématiques et aux sciences
00:31:39 dans le parcours de nos élèves. Elle correspond en effet à une action d'ampleur que je porte
00:31:44 pour les mathématiques. Je le dis, depuis trop longtemps, nous déplorons une diminution
00:31:49 du niveau de nos élèves, une perte de goût pour les mathématiques. Les résultats de
00:31:53 l'enquête PISA d'aujourd'hui nous montrent à nouveau l'urgence qu'il y a à agir.
00:31:57 Les mathématiques, c'est fondamental. C'est un enjeu d'exigence pour nos jeunes
00:32:01 et pour leur structuration de pensée. C'est un enjeu de souveraineté, notamment économique,
00:32:06 industrielle et technologique, pour notre nation. C'est un enjeu d'égalité entre
00:32:10 les femmes et les hommes. Dans le classement PISA, il y a 10 points d'écart entre garçons
00:32:14 et filles de 15 ans en culture mathématique. 10 points ! Et depuis 20 ans, cet écart ne
00:32:18 se résorbe pas. Le retour d'une heure et demie de mathématiques dans le tronc commun
00:32:22 de l'ensemble des élèves de première cette année est une étape importante.
00:32:26 Par ailleurs, le déploiement du CNR, Conseil national de la refondation, NEFL, notre école
00:32:30 faisons-la-ensemble, comme on l'appelle à l'éducation nationale, a déjà permis
00:32:34 le financement d'innovations comme les labos de maths dans beaucoup d'établissements.
00:32:38 Il faut poursuivre, il faut aller plus loin et engager avec nos professeurs un grand sursaut
00:32:42 mathématique pour notre école. Ce sursaut, c'est notre stratégie pour les mathématiques
00:32:47 qui regroupe des mesures fortes et ambitieuses. Dès la rentrée 2024, la France adoptera
00:32:53 la méthode de Singapour, qui a fait ses preuves partout dans le monde. Au fond, c'est un
00:32:57 retour aux sources, tant cette méthode fut construite à partir des meilleures inspirations
00:33:01 internationales, et notamment de Ferdinand Buisson, directeur de l'enseignement primaire
00:33:05 au XIXe siècle, et qui plaidait pour le concret avant l'imagé, puis l'abstrait.
00:33:10 C'est exactement ça, la méthode de Singapour. Plus de 70 pays l'ont déjà adoptée autour
00:33:15 de nous. Je rappelle que Singapour est par ailleurs le premier dans le classement PISA
00:33:19 2022 qui vient de paraître. Très concrètement, cela veut dire que nous allons anticiper
00:33:23 l'apprentissage de certaines notions dans les programmes. Je vous donne un exemple.
00:33:27 Les fractions et les nombres décimaux, aujourd'hui enseignés en classe de CM1, seront avancés
00:33:31 en classe de CE1, mais de manière très concrète par la manipulation d'objets pour entrer
00:33:35 plus tôt dans ces notions et donc mieux les maîtriser à l'avenir. Deuxième mesure
00:33:40 pour les maths, le financement des manuels en mathématiques pour les CP et les CE1
00:33:44 et leur labellisation. Troisième mesure pour les maths, la mise en place de groupes
00:33:49 de niveaux en mathématiques tout au long du collège, avec des classes très réduites
00:33:52 pour les élèves en difficulté. Quatrième mesure pour les maths, celle qui est entrée
00:33:57 en vigueur à cette rentrée, l'heure et demie pour tout le monde en première chaque
00:34:01 semaine de mathématiques. Et cinquième mesure, la nouvelle épreuve de mathématiques en
00:34:05 fin de première qui entrera en vigueur dès l'année 2025-2026. Il y aura aussi des
00:34:10 mesures au lycée professionnel, mais je laisserai Carole Grandjean en parler.
00:34:14 Pour conclure, et avant de conclure, je veux dire un mot sur les nouvelles technologies
00:34:17 et notamment l'intelligence artificielle. L'émergence de nouveaux savoirs remet
00:34:21 naturellement et profondément en question l'ordre des choses telles qu'il existe
00:34:24 à l'école. Comment se saisir de l'intelligence artificielle ? Quelle place donner au numérique
00:34:30 ? Faut-il considérer les savoirs informatiques comme des savoirs à part entière et donc
00:34:34 les inclure au socle de nos connaissances ? Toutes ces questions paraissent vertigineuses
00:34:39 car elles semblent être le synonyme de petites révolutions qui modifient nos styles de vie
00:34:43 autant qu'elles bouleversent les habitudes à l'école. Mais moi j'ai confiance.
00:34:47 J'ai confiance dans nos élèves, j'ai confiance dans ces nouvelles technologies
00:34:50 lorsqu'elles sont régulées et mises au service de l'acquisition des connaissances
00:34:54 et des apprentissages. Et donc je l'assume, je souhaite que l'intelligence artificielle
00:34:59 puisse être pleinement utilisée au service de l'élévation du niveau et dans les apprentissages
00:35:03 de nos élèves. Et en le disant, je suis totalement conscient que c'est déjà le
00:35:08 cas pour plusieurs millions d'élèves et plusieurs centaines de milliers de professeurs
00:35:12 qui, ça et là, au gré des expérimentations, apprivoisent ces outils. En matière d'intelligence
00:35:18 artificielle, je le dis, je préfère choisir plutôt que subir. Beaucoup d'outils ont
00:35:23 été développés, parfois certains de nos élèves les utilisent. On ne peut pas dire
00:35:27 que ce sont toujours les meilleurs outils, ceux qui ont été prouvés par des chercheurs,
00:35:30 par des enseignants, par des scientifiques comme étant les plus efficaces au service
00:35:33 de l'élévation de leur niveau. J'assume préférer choisir que subir. Et donc la France
00:35:38 sera le premier pays au monde à mettre à disposition et à généraliser un outil fondé
00:35:43 sur l'IA à tous les élèves d'une classe d'âge. Cet outil s'appelle MIA Seconde.
00:35:48 Il a été constitué à partir de l'expérience de chercheurs, d'enseignants. Il est un outil
00:35:54 souverain, propriété du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. C'est 20 000
00:36:00 exercices en français, en mathématiques, un algorithme qui permet vraiment de s'adapter
00:36:04 au niveau de chaque élève et surtout de le faire progresser. C'est un outil qui
00:36:07 aura vocation à être utilisé à la maison, mais il y aura la possibilité pour les enseignants,
00:36:11 s'ils le souhaitent, de contrôler ce qui est fait par les élèves et de s'en saisir
00:36:15 s'ils le souhaitent. Encore une fois, beaucoup d'enseignants se sont déjà saisis d'outils.
00:36:20 Il permettra, je le crois, de contribuer à l'élévation du niveau. 200 000 élèves
00:36:24 en classe de seconde commenceront à l'utiliser à partir du mois de février prochain. Ensuite,
00:36:29 nous le généraliserons à partir de septembre prochain pour l'ensemble d'une classe d'âge,
00:36:33 tous les élèves de seconde. Mesdames et Messieurs, depuis trois mois,
00:36:37 je dialogue, j'échange, je consulte. Je sais les débats que ces bouleversements profonds
00:36:42 créeront. Je sais les questions qui le susciteront. Je sais les oppositions qui s'exprimeront.
00:36:47 Je les connais parce que j'ai échangé et dialogué avec ceux qui les portent. Je les
00:36:51 connais parce que je sais que l'école suscite toujours de vifs débats. C'est ce qui fait,
00:36:56 je crois, le sel, la saveur de notre école. Tous ces débats sont sains, ils sont même
00:37:02 essentiels et je suis prêt à y répondre. Je tiens à dire aux Français les engagements
00:37:08 que je prends devant vous, je les tiendrai. Ils seront tenus parce que j'ai la sincère
00:37:13 conviction, l'intime conviction que ce sont les bons pour notre école et pour notre pays.
00:37:17 Depuis quatre mois que je suis ministre de l'Éducation nationale et de la jeunesse,
00:37:21 j'aurais pu me contenter de dire aux Français que l'éducation est un chantier de long
00:37:25 terme et renvoyer à plus tard les réformes difficiles. J'aurais pu mettre l'intérêt
00:37:29 politique au-dessus de l'intérêt de l'école. J'aurais pu considérer qu'agir, agir
00:37:34 vraiment, agir pleinement était trop risqué parce que cela charrie des débats et des
00:37:38 oppositions. Mais mesdames et messieurs, je ne veux céder à aucune forme de facilité
00:37:42 et donc je ne veux rien renvoyer à demain. Dans la vie d'un pays, il y a des urgences
00:37:48 qu'il faut régler sans délai. Je pense profondément que l'école en est une parce
00:37:52 que je connais les attentes. Je sais l'immense attente des professeurs d'abord, celle
00:37:57 de pouvoir disposer de moyens pour assurer leur mission au service de nos élèves et
00:38:01 du futur de notre nation. Celle des élèves et de leurs parents, de pouvoir compter sur
00:38:05 l'école pour s'envoler, s'émanciper et se construire d'autres destins que ceux
00:38:09 qui auraient pu être écrits par avance pour eux. Celle de notre nation tout entière
00:38:13 qui n'attend qu'une chose, que l'école soit à nouveau pour tous source de fierté
00:38:18 et de réussite. Je vous remercie et avant de répondre à vos questions, je laisse la
00:38:22 parole à Carole Grandjean qui va vous parler de ce qu'on va faire au lycée professionnel.
00:38:26 Beaucoup de choses, une demi-heure de présentation de l'école avec le choc des savoirs.
00:38:40 Ça part d'un constat, c'est que le niveau de nos écoliers collégiens et lycéens
00:38:44 français a baissé au cours des dernières années. Les dernières évaluations PISA
00:38:50 en attestent. Alors, il a fait une présentation pour l'instant assez globale mais quand même
00:38:54 on apprend un certain nombre de choses par niveau. C'est-à-dire qu'on va commencer
00:38:58 à le débriefer avec vous Florian puis on passera la parole à nos invités. En primaire,
00:39:02 on axe les changements sur les programmes. Au collège, autour de programmes et de différenciation
00:39:11 de groupes de niveau pour les deux matières phares que sont le français et les maths.
00:39:15 Refonte aussi de la manière dont on appréhende le brevet, c'est-à-dire que la notation
00:39:20 va changer et ce sera une condition aussi pour l'entrée au lycée, vous allez nous
00:39:25 en parler dans un instant, et puis au lycée, effectivement, cette fameuse épreuve anticipée
00:39:29 de maths en première, on reviendra aussi à ce qu'il a dit en préambule, en propos
00:39:33 liminaires sur le redoublement, qui n'est plus une question taboue, c'est ce qu'on retient.
00:39:38 Oui, pour tenter de résumer ces 30 minutes, on en parlait juste avant la prise de parole
00:39:42 de Gabriel Attal, le ministre de l'Éducation nationale souhaite vraiment recentrer les
00:39:48 savoirs autour de deux matières phares, le français et les mathématiques. Il l'a
00:39:54 longuement expliqué lors de son allocution, ça commencera dès le CP avec une refonte
00:40:00 totale de l'ensemble des programmes. Il a donné l'exemple par ailleurs que 60% des
00:40:06 élèves dans leur classe n'avaient pas accès à un manuel scolaire pour pouvoir
00:40:10 justement appréhender ces deux matières. C'est la compétence notamment des administrations
00:40:17 locales. Le ministre de l'Éducation nationale a expliqué qu'il y aurait une enveloppe
00:40:22 qui sera consacrée l'année prochaine pour justement pouvoir fournir à l'ensemble
00:40:27 des élèves de CP ces manuels scolaires. Ça viendra de l'État.
00:40:32 Cette fois-ci, ensuite il y aura par exemple sur les mathématiques, il l'a détaillé
00:40:37 tout à l'heure, on commencera à s'aspirer de la méthode dite de Singapour qui permettra
00:40:44 notamment aux élèves de commencer à appréhender certaines notions mathématiques comme par
00:40:51 exemple les fractions dès le CE1 alors qu'on apprenait plutôt les fractions aux
00:40:56 alentours du CM1, CM2. L'idée c'est vraiment de renforcer les capacités des élèves
00:41:03 autour du français et des mathématiques, donc dès la primaire. Ensuite, effectivement,
00:41:08 il a détaillé ce qu'il souhaite faire pour le collège avec l'instauration notamment
00:41:13 de groupes par classe. Il y aura trois groupes par classe en français et en mathématiques,
00:41:19 des groupes de niveaux, du plus faible au plus fort, avec une condition qu'il a imposée
00:41:24 tout à l'heure à ce que le niveau le plus faible dans ce groupe-là n'ait pas plus
00:41:30 de 15 élèves. C'est-à-dire l'objectif c'est vraiment de tenter de beaucoup mieux
00:41:35 encadrer ces élèves avec un faible niveau pour tenter justement d'élever le niveau
00:41:39 de l'ensemble de la classe.
00:41:41 Oui, on va revenir dans le détail sur plusieurs de ces mesures.
00:41:43 Laurent Zemeckis-Sauvecisse qui est encore quelques minutes avec nous, j'en rappelle
00:41:47 que vous êtes porte-parole de la PEP. En gros, quelles sont les mesures qui vont dans
00:41:51 le bon sens, les freins ou les doutes que vous avez peut-être sur d'autres, sachant
00:41:56 que tout cela, on a bien compris, s'il y a une démultiplication, c'est une forme
00:42:00 de dédoublement un petit peu, on avait parlé du dédoublement des classes de CP, là c'est
00:42:04 une forme de dédoublement en groupe de niveau à des échelons supérieurs, ça veut dire
00:42:08 plus de profs. Est-ce qu'on a les moyens de nos ambitions ?
00:42:12 En tout cas, actuellement, malheureusement non, puisqu'on a bien vu qu'une année
00:42:16 de plus, la rentrée scolaire ne s'est pas faite avec tous les enseignants devant les
00:42:20 élèves, malgré les promesses qui ont été faites. Malheureusement, voilà, à la décharge
00:42:26 on ne va pas trouver un enseignant comme ça du jour au lendemain, il faut 5 ans pour
00:42:29 le former.
00:42:30 Donc on a fait appel à des contrats actuels.
00:42:32 Exactement, alors après il y a quand même des belles surprises, il y a des gens qui
00:42:35 ont une vraie vocation, il y a des gens qui apportent vraiment des choses intéressantes,
00:42:39 donc il ne faut pas forcément stigmatiser, parfois malheureusement on tombe aussi sur
00:42:43 des personnes qui, par exemple, ne maîtrisent pas complètement la langue française ou
00:42:47 ne sont pas du tout à l'aise, ils n'ont pas reçu la pédagogie nécessaire pour pouvoir
00:42:52 transmettre à leurs élèves et malgré le niveau qu'on leur demande d'études,
00:42:57 je rappelle Bac +3 pour le primaire et Bac +4 pour le secondaire avec un casus ducière
00:43:01 vierge, c'est néanmoins insuffisant pour pouvoir mener nos élèves vers la réussite.
00:43:06 Mais vous qui assistez à toutes les réunions parents-prof, il y a des conseils de classe,
00:43:13 vous connaissez toutes ces choses, qu'est-ce qui pour vous, dans ce qu'il annonce aujourd'hui,
00:43:18 est le plus révolutionnaire par rapport à ce que vous savez des programmes actuels ?
00:43:23 Il n'y a rien de révolutionnaire en soi, on a agrégé un certain nombre de choses
00:43:28 qui sont en nombre des mesures de bon sens qu'on avait demandé, par exemple les questions
00:43:32 sur les langues, il y a des choses aussi qui sont un petit peu effrayantes, quelque part,
00:43:36 sur la labellisation des manuels, parce que quelque part on se dit comment des manuels
00:43:39 qui ne sont pas agréés par l'éducation nationale rentrent dans une école déjà,
00:43:43 c'est quelque chose qui semble lunaire, il faudrait aller même beaucoup plus loin
00:43:48 qu'une simple labellisation, il faudrait savoir si c'est autorisé et pas autorisé,
00:43:51 je veux dire, on va sur les cigarettes, sur des labellisations, des choses assez fortes,
00:43:55 pourquoi pas pour l'éducation ? Après, la question de revaloriser le brevet est intéressante
00:44:02 pour le redonner, parce que finalement on passait en classe supérieure et ça n'avait pas
00:44:07 forcément d'intérêt, donc on n'y mettait pas toute l'intensité qu'il faudrait,
00:44:12 peut-être que ça va mieux préparer les élèves, la question du redoublement,
00:44:16 on est passé d'un extrême à l'autre, on redoublait quand même pas mal à une certaine époque,
00:44:21 aujourd'hui quasiment plus du tout.
00:44:23 - Donc c'est utile d'en réinsuffler une dose quand il y a un doute ?
00:44:26 - Je trouve qu'aujourd'hui, c'est souvent les parents qui demandent le redoublement,
00:44:29 évidemment, parce que c'est notre dernier mot, mais parfois lorsqu'on voit que nos enfants
00:44:34 vont dans le mur, bien évidemment, ça ne peut pas être systématique, ça doit être personnalisé,
00:44:40 mais on s'inquiète, et effectivement, quand vous avez cumulé trop de retard,
00:44:43 un redoublement peut être intéressant, ça dépend de la personnalité de l'élève.
00:44:46 - Si je suis votre logique, il nous dit "les profs auront le dernier mot"
00:44:49 et vous nous dites "ce sont les parents qui le réclament",
00:44:51 je pense qu'on va continuer à ne pas aller du côté des profs vers un redoublement,
00:44:55 s'ils ont le dernier mot, et qu'ils ne le font pas.
00:44:57 - La question, je pense que déjà...
00:44:59 - On ne reverse pas la table, en fait.
00:45:01 - Il y a quelque chose de progressif, effectivement, mais on va dire que le fait
00:45:05 que le redoublement puisse être prononcé par les enseignants va mettre peut-être
00:45:08 un peu plus de pression, et c'est le fameux électrochoc dont parlait Gabriel Attal,
00:45:12 c'est-à-dire que tout ça est déjà dans les commentaires des carnets, du livret scolaire, etc.
00:45:19 Tout est marqué, déjà, les enseignants font le travail, le conseil des maîtres le fait,
00:45:23 mais parfois les parents ne se rendent pas forcément compte, on est dans le déni, ça arrive,
00:45:28 et quelque part, là, si c'est progressif et qu'on permet aux élèves de pouvoir se récupérer,
00:45:35 et justement, il y a une sognette d'alarme, on dit "attention, l'année prochaine,
00:45:38 si on ne revient pas sur le niveau, il y aura un redoublement",
00:45:41 parce qu'évidemment, pas un redoublement tout de suite, genre de LCP, ça n'a pas de sens,
00:45:45 mais il faut effectivement prévenir et vraiment sensibiliser les familles
00:45:49 pour faire en sorte que nos enfants sortent du primaire avec les fondamentaux.
00:45:55 Merci en tout cas d'avoir été des nôtres, reste avec nous encore quelques instants,
00:45:58 le temps de passer la parole à Yvan, et puis on va marquer une courte pause.
00:46:01 Yvan, quoi retenez-vous ? Il y a des choses qu'il trouve grâce à vos yeux, quand même ?
00:46:05 Énormément de choses, moi je retiens, vous avez employé le mot de révolutionnaire,
00:46:08 je veux bien soutenir que le discours est révolutionnaire,
00:46:11 si on prend révolution dans son sens étymologique, pardon, révolveré, qui revient en arrière.
00:46:17 Et je pense que c'est une révolution, mais une révolution conservatrice,
00:46:20 une révolution presque réactionnaire, car on verra bien quelles vont être les réactions,
00:46:25 d'ailleurs, des idéologues, et peut-être même des syndicats d'enseignants,
00:46:28 parce qu'ils frappent en plein cœur de ce qui a été mortifère pour l'éducation nationale,
00:46:33 à savoir le pédagogisme, l'égalitarisme, le ludisme, enfin tout ce que vous voulez, tous ces mots en "isme".
00:46:39 Donc beaucoup crueront à l'élitisme exacerbé.
00:46:42 Et là, je l'ai entendu dans sa bouche employer les mots d'exigence, d'effort, de bon sens, d'autorité des maîtres,
00:46:48 je dois dire que je n'avais pas entendu cela depuis très longtemps,
00:46:51 et naturellement, je n'ai pas entendu, Dieu merci, comme on pouvait l'entendre avec M. Papandiaï,
00:46:56 qu'il fallait insuffler des cours, non seulement de civisme, ou de tempérance,
00:47:01 ou je ne sais plus quel était le terme, mais également d'ouverture au réchauffement climatique,
00:47:06 ou à la question du genre, on voit que ces sujets-là sont balayés, Dieu merci,
00:47:10 mais ce que j'attends de voir maintenant, parce que naturellement c'est une litanie de très bonnes décisions de mon point de vue,
00:47:16 et je retiens effectivement la pratique du redoublement et la fin du collège unique,
00:47:20 parce que c'est bien de ceci dont il s'agit, avec des grands coups de canif dans cet égalitarisme-là,
00:47:25 maintenant, j'observe aussi qu'il y a beaucoup de "je" et de "moi" dans son discours,
00:47:29 c'est-à-dire qu'il se présente comme étant l'unique sauveur d'un système qui s'effondre depuis 60 ans,
00:47:34 c'est-à-dire qu'il est un système qui s'est effondré d'une manière collective,
00:47:36 avec une passivité de tous les acteurs, et singulièrement des politiques, mais également d'une partie des enseignants,
00:47:41 donc je ne suis pas certain qu'un homme seul, même si je lui reconnais beaucoup de talents de communication,
00:47:46 arrivera à, à lui seul en tout cas, à rompre cette spirale du désastre.
00:47:52 Il s'est donné 10 ans, un peu moins de 10 ans maintenant, si j'ai bien compris,
00:47:55 parce qu'il estime que depuis ces 6 ans, beaucoup a été fait, ça me semble un peu court.
00:48:00 Merci beaucoup, merci d'avoir été des nôtres cet après-midi, on va marquer une courte pause et puis on reviendra.
00:48:04 De retour avec vous pour 180 minutes info, évidemment on continue de parler de l'attentat de samedi soir à Paris.
00:48:13 Bonjour Célia Barotte, 3 jours après la mort de ce touriste allemand, dont on rappelle qu'il a été tué à coup de couteau,
00:48:21 et l'agression de 2 autres personnes avec un marteau cette fois, la garde à vue de la Sayan se poursuit ce mardi.
00:48:28 Oui, la garde à vue de ses parents a été levée hier soir, mais le franco-iranien continue d'être interrogé par les enquêteurs,
00:48:37 tout comme l'une de ses proches, il s'agit d'une femme radicalisée qui était en lien avec lui par SMS avant son passage à l'acte.
00:48:44 Les enquêteurs tentent de déterminer son implication, son éventuel rôle qu'elle aurait pu jouer dans l'attaque.
00:48:50 Selon nos confrères d'Europe 1, cette franco-marocaine est fichée S, elle est âgée de 27 ans,
00:48:56 et ce qui intéresse particulièrement les enquêteurs, c'est sa proximité avec d'autres djihadistes déjà condamnés.
00:49:02 L'objectif de cette garde à vue, rappelons-le, c'est de déterminer comment le passage à l'acte a été préparé,
00:49:08 savoir si le suspect a eu de l'aide, a eu des complices, ou encore déterminer la provenance des armes utilisées.
00:49:14 C'est donc comment le suspect se comporte en garde à vue ?
00:49:17 Alors face aux enquêteurs, l'homme de 26 ans ne refuse pas de s'exprimer, ni de s'expliquer.
00:49:22 Il assume et revendique totalement son geste, selon une source proche de l'enquête,
00:49:26 confirmant tout ce qu'il avait déclaré au moment de son interpellation.
00:49:30 Tout laisse à penser qu'il a agi seul, il dit qu'il a commis les faits en réaction à la persécution des musulmans dans le monde,
00:49:36 et parce que selon lui, la France est complice d'Israël, concernant tout ce qui se passe dans la bande de Gaza.
00:49:43 Selon une source proche de l'enquête, à nos confrères de l'AFP, le suspect a confié avoir voulu mener son attaque près de la tour Eiffel,
00:49:50 parce que c'est un lieu symbolique, et qu'il n'a pas supporté qu'elle soit allumée aux couleurs d'Israël.
00:49:55 Et concernant son attitude, toujours selon cette même source, le suspect se montre très froid, clinique, désincarné.
00:50:02 Sa garde à vue peut durer jusqu'à 4 jours, et donc se terminer au maximum demain, en fin de journée, en début de soirée.
00:50:09 Ensuite, il sera présenté à un juge d'instruction, en vue de sa mise en examen.
00:50:14 Merci beaucoup pour ces précisions, vous restez évidemment avec nous.
00:50:16 Avant, Rioufol, quel que soit le contexte du passage à l'acte, comme on dit, et même si c'est un loup solitaire pour cet attentat-là,
00:50:27 on verra si la garde à vue de cette jeune femme débouche sur une mise en examen, ou si elle est libérée à l'issue.
00:50:34 On voit quand même que tous ces gens de cette sphère djihadiste agissent par cercle concentré,
00:50:40 c'est-à-dire qu'il y a toujours, dans leur parcours, dans leur passif, des échanges nourris avec d'autres qui fomentent les mêmes projets.
00:50:46 Oui, c'est pour ça que je ne suis pas sûr que le terme de loup solitaire... Je suis même sûr du contraire.
00:50:50 Non mais on nous dit souvent, parce qu'il agit seul, c'était un loup solitaire.
00:50:53 Il agit seul par définition, parce qu'il était seul à poignarder, mais a priori, tous ces profils-là,
00:50:59 et on l'avait déjà vu en 2012 avec Mohamed Merah, dont on avait dit au début, le ministre de l'Intérieur de l'époque avait dit au début
00:51:04 que c'était un loup solitaire, en fait ce n'était pas non plus un loup solitaire,
00:51:06 tous ces gens-là sont formés par des réseaux, une idéologie qui est inculquée par des biais ou par des autres,
00:51:14 souvent d'ailleurs par des livres, souvent par des réseaux sociaux,
00:51:17 et on s'aperçoit ici que ce profil-là est un très bon élève du djihadisme.
00:51:22 On le présente comme étant un fou, il n'est pas fou du tout, au contraire,
00:51:26 il est même très structuré dans sa désignation de l'ennemi, déjà,
00:51:32 il est structuré également dans la fascination qu'il a pour le Hamas,
00:51:36 on pourrait penser que le Hamas, avec les horreurs qu'il a pu commiser, était répulsif aux yeux de ces islamistes-là,
00:51:41 au contraire, c'est un euphorisant pour ces genres de personnalités.
00:51:44 Alors certes, on peut toujours dire qu'il n'est pas tout à fait normal,
00:51:48 mais il ne faut pas être normal de toutes les manières pour procéder à des actes de terrorisme et de tuer,
00:51:52 parce que quelqu'un ne vous ressemble pas, donc on est bien d'accord, il y a certainement une faille psychologique,
00:51:56 mais cette faille psychologique n'excuse en rien son enracinement, si je puis dire,
00:52:02 dans un djihadisme qui n'est plus un djihadisme d'atmosphère, comme on a pu le dire,
00:52:06 mais c'est un djihadisme de réseau, c'est un djihadisme structuré,
00:52:10 et c'est un djihadisme, dans le fond, devant lequel la société française,
00:52:14 et singulièrement les autorités françaises, se sont aveuglées en désignant plutôt,
00:52:18 plus commodément, l'extrême droite ou les failles du système psychiatrique.
00:52:22 Alors, les réponses politiques, on va en aborder quelques-unes avec vous,
00:52:26 en tout cas des suggestions émanant, vous vous en doutez, plutôt d'opposition, en l'espèce, et à droite.
00:52:32 Florian Tardif, beaucoup à droite préconisent des centres de rétention pour fichés S,
00:52:38 dont on voit bien ces fichés S qu'on les retrouve souvent dans le lot de ceux qui passent à l'acte,
00:52:45 par principe de précaution, le temps d'une évaluation complète,
00:52:49 c'est ce que j'ai compris, moi, en tout cas, à travers les mots de Marion Maréchal.
00:52:53 Et puis, il y a aussi Bruno Retailleau, qui fait des propositions,
00:52:57 sans qu'on sache très bien, sur le plan judiciaire, ce que ça revêt.
00:53:00 Oui, il y a énormément de propositions de la part des oppositions,
00:53:04 depuis cette attaque donc perpétrée ce week-end, en plein cœur de la capitale,
00:53:09 et plus particulièrement à droite, qui est le terrain d'excellence, effectivement,
00:53:14 de la droite dans notre pays, qui est donc la sécurité.
00:53:18 Il y a eu énormément de propositions formulées par Marion Maréchal, par Bruno Retailleau,
00:53:22 à la tête des Républicains au Sénat, ou encore par Jordan Bardella.
00:53:27 Et la plupart des mesures concernent effectivement ces personnes fichées S,
00:53:32 que les services de renseignement suivent en ce moment,
00:53:37 car ils sont soupçonnés d'être soit radicalisés, soit d'être en cours de radicalisation.
00:53:43 Donc c'est vrai qu'on les surveille de manière plus intense que d'autres personnes,
00:53:49 mais jusqu'à présent, pour l'heure, et c'est toute la difficulté,
00:53:53 et c'est d'ailleurs ce que l'on dit à certains opposants politiques,
00:53:56 qui font un certain nombre de propositions depuis ce week-end,
00:53:58 comment commencer à prendre des mesures vis-à-vis de personnes
00:54:02 qui n'ont pas encore commis d'actes.
00:54:05 Donc c'est toute la difficulté, lorsque l'on prend par exemple
00:54:08 la proposition formulée hier par Jordan Bardella
00:54:11 de mettre en rétention de sûreté ces personnes fichées S
00:54:16 pour éviter qu'elles ne commettent un acte,
00:54:18 c'est prendre des mesures avant même qu'elles n'aient commis un acte.
00:54:21 On créera la tente à la liberté.
00:54:23 Voilà, comment justifier cela ?
00:54:24 C'est toute la difficulté, notamment sur le plan judiciaire.
00:54:27 Moi ce que je n'ai pas bien compris, c'est Bruno Retailleau, par exemple,
00:54:29 quand il dit qu'il veut une mesure judiciaire de surveillance de sûreté.
00:54:34 Je ne vois pas trop ce que ça revêt.
00:54:37 Le centre de rétention tel que décrit, ça mérite d'être clair dans la définition.
00:54:42 Je pense que ce qu'il veut dire en tout cas, c'est qu'il ne faut pas sous-évaluer les dangers.
00:54:47 Il est quand même assez surprenant de voir que nous avons une guerre
00:54:51 qui nous a été déclarée involontairement.
00:54:53 Nous ne sommes pas nous-mêmes dans cette déclaration de guerre,
00:54:55 mais une guerre nous a été déclarée par l'islam radical.
00:54:57 C'est dans toutes les vidéos, c'est dans tous les textes.
00:54:59 Et la France est particulièrement visée, et à travers la France,
00:55:02 naturellement, le monde occidental et également Israël.
00:55:04 Enfin, la France, parce qu'elle est plus considérée que d'autres, sans doute,
00:55:07 comme étant une sorte de ventre mou.
00:55:09 Donc, nous savons qu'il y a un ennemi qui nous a identifiés.
00:55:11 Et malgré tout, nous ne prenons pas la mesure de cette menace-là.
00:55:16 Et cette menace-là, dans le fond, trouve des sortes de soldats à disposition
00:55:20 dans ces 5000 fichés islamistes qui, pour l'instant, se baladent en liberté.
00:55:24 Donc, centre de rétention, oui, en résumé, en deux secondes.
00:55:26 - Pardon, vous dites ?
00:55:27 - Centre de rétention, vous vous êtes pour.
00:55:29 - Ça dépasse mes compétences, mais en tout cas, il faut,
00:55:31 pour ces 5000 soldats potentiels qui peuvent naturellement commettre des actes de terrorisme,
00:55:36 il faut naturellement les surveiller davantage que de les mettre en liberté.
00:55:38 - Vous restez avec nous, bien sûr, en deuxième heure, dans un instant.
00:55:41 Et merci beaucoup, Célia.
00:55:42 Nous serons à l'Assemblée nationale avec quelques questions au gouvernement,
00:55:46 vous en avez l'habitude, le mardi, et qui porteront, bien évidemment, sur l'attaque de samedi.
00:55:50 A tout à l'heure.
00:55:57 - De retour avec vous, il est 15h et c'est l'heure du journal avec Adrien Spiteri.
00:56:01 Bonjour, Adrien.
00:56:02 À la une, donc, trois jours après l'attaque au couteau au pied du pont de Bir Hakeim,
00:56:05 l'Assaïan est toujours en garde à vue à cette heure.
00:56:08 - Et l'occasion pour l'Assaïan, eh bien, de s'expliquer.
00:56:11 Ce franco-iranien dit avoir voulu, je cite,
00:56:13 "venger les musulmans tués ou persécutés dans le monde".
00:56:17 Il assure également ne pas avoir aimé que la tour Eiffel soit allumée aux couleurs d'Israël.
00:56:22 Pour rappel, l'Assaïan avait fait allégeance au groupe Etat Islamique avant son passage à l'acte.
00:56:27 Fabrice Elsner a recueilli le témoignage d'un ami d'enfance de l'Assaïan. On l'écoute.
00:56:32 - Bah, en vrai, moi, j'étais avec lui à l'école jusqu'au collège.
00:56:35 Enfin, collège.
00:56:36 Après, au lycée, on s'est séparés, puisque chacun fait sa vie, hein.
00:56:39 On est partis dans différents établissements, mais avant ça, il n'a jamais parlé de religion.
00:56:43 Jamais de haine envers, je sais pas, la France ou un truc comme ça.
00:56:46 Un gars normal, quoi. Il écoutait du rock, du métal.
00:56:49 Il jouait aux jeux vidéos avec nous.
00:56:50 Il jouait au foot.
00:56:51 Genre, jusqu'à ses...
00:56:53 Moi, je le cotais jusqu'à ses 15 ans.
00:56:55 Aucun signe bizarre.
00:56:57 Franchement, un gars normal, quoi.
00:56:59 Timide, réservé, dans son coin.
00:57:02 Même vouloir y bousculer, je sais même pas si je l'aurais répondu, en vrai.
00:57:04 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:57:05 Genre, c'est à ce niveau-là, quoi.
00:57:06 Et c'est après, quand je l'avais recroisé, je pense...
00:57:09 Je crois que c'est en 2015.
00:57:10 Un truc comme ça, quand on avait fini le lycée.
00:57:13 T'es un peu plus réservé.
00:57:15 Un peu... Comment dire ?
00:57:17 Je sais pas, un peu...
00:57:19 Bizarre, mais la cure est un peu bizarre aussi.
00:57:21 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:57:22 Un adolescent de 15 ans a été tué lors d'une rixe
00:57:26 qui s'est déroulée dans le Val d'Oise.
00:57:28 Les faits ont eu lieu hier soir à Aizanville.
00:57:31 Selon les premiers éléments de l'enquête,
00:57:33 il s'agirait d'une rixe entre deux bandes rivales.
00:57:35 Au moins un autre jeune homme a été blessé
00:57:38 au cours de cette bagarre impliquant une vingtaine de personnes.
00:57:41 Et puis, depuis près d'une semaine, dans le quartier Saint-Martin,
00:57:43 ça se trouve à Montpellier,
00:57:45 l'opération Place Nette est menée par les forces de l'ordre.
00:57:48 Et de nombreux policiers ont été déployés à surpasse.
00:57:51 Le but ? Tenter d'endiguer les trafics de stupéfiants
00:57:54 qui gangrènent la vie des habitants sur place.
00:57:57 Quatre personnes ont été placées en détention au total
00:58:00 et près de 13 kg de stupéfiants ont été saisis par les forces de l'ordre.
00:58:04 Merci beaucoup, Adrien. On se retrouvera tout à l'heure.
00:58:07 Voilà, on a des courses au journal,
00:58:08 puisque d'ici quelques secondes, nous serons à l'Assemblée nationale.
00:58:10 Vous le savez, le mardi, a lieu une partie maintenant
00:58:13 des questions au gouvernement,
00:58:15 avec un certain nombre de questions, évidemment,
00:58:17 qui portent ce mardi sur l'attaque
00:58:20 qui s'est déroulée en plein Paris samedi.
00:58:23 On va beaucoup parler de cet assaillant avec nos invités.
00:58:25 Yvan Réaufold est resté. Merci d'être là.
00:58:28 À vos côtés, Hubert Coulurier,
00:58:29 je rappelle que vous êtes directeur de l'information du Télégramme.
00:58:33 Et puis, Carie Mabryk également,
00:58:34 tandis qu'on accueille dans un tout petit instant,
00:58:37 Louis-Marguerite Député, Renaissance de Saône-et-Loire.
00:58:41 J'aimerais qu'on parle évidemment des propositions
00:58:43 qui ont été faites par certains politiques.
00:58:45 Il va en être question dans l'hémicycle dans un instant.
00:58:47 Et notamment, Bruno Retailleau,
00:58:49 qui propose une mesure judiciaire de surveillance de sûreté.
00:58:53 Marion Maréchal, ou encore, je crois, Jordan Bardella,
00:58:56 qui eux, préconisent qu'on place dans des centres de rétention
00:58:59 les quelques 5000 fichiers S
00:59:01 dans l'attente d'une évaluation complète de leur profil.
00:59:04 Hubert Coulurier, il va falloir de toute façon renverser la table ?
00:59:08 Non, pas renverser la table, mais c'est vrai que ce n'est pas normal.
00:59:12 Alors, je vous coupe parce qu'on a la réponse à une première question
00:59:15 qui nous intéresse à propos de cet attentat.
00:59:17 Gérald Darmanin.
00:59:19 Monsieur le député, les mêmes critiques et les mêmes appréhensions
00:59:24 ont eu lieu pour la Coupe du monde de rugby.
00:59:26 Et cette Coupe du monde de rugby, grâce aux policiers, aux gendarmes,
00:59:29 grâce aux agents de sécurité privés,
00:59:31 s'est déroulée dans de parfaites conditions de sécurité
00:59:34 et saluée à travers le monde.
00:59:36 Je rappelle que pendant cette Coupe du monde de rugby,
00:59:38 qui est le quatrième événement au monde organisé par notre pays,
00:59:41 nous avons accueilli le pape pendant deux jours à Marseille,
00:59:44 dans les quartiers nord, et en même temps,
00:59:46 le roi et la reine d'Angleterre à travers la France.
00:59:49 Et pourtant, il y a eu les drames ignobles qu'a connus Israël,
00:59:54 la remontée du terrorisme partout en Europe,
00:59:56 vous l'avez vu partout, et notamment à Bruxelles,
00:59:59 et bien sûr en France, à Arras.
01:00:01 Des alertes à la bombe ont été multipliées.
01:00:03 Il n'y a pas eu de désorganisation de la Coupe du monde de rugby,
01:00:06 parce que nous avons su être au rendez-vous.
01:00:09 Alors oui, des moyens exceptionnels seront là pour les Jeux olympiques.
01:00:12 C'est tout à fait vrai, le Parlement a par deux fois voté des textes qui nous ont aidés.
01:00:16 Intelligence particulière pour les caméras de vidéoprotection,
01:00:19 qui vont nous aider, je constate d'ailleurs que vous ne l'avez pas voté,
01:00:22 à pouvoir moduler un certain nombre d'actions.
01:00:25 La présence systématique de tous les policiers et les gendarmes,
01:00:28 avec la création de 11 escadrons de gendarmerie mobile ou de CRS.
01:00:32 C'est aussi le cas, monsieur le député, pardon,
01:00:35 ce n'est pas la peine de crier avant d'avoir mal,
01:00:37 les 16.000 agents de sécurité privée déjà recrutés,
01:00:40 alors que les appels d'offres du comité de la nation des Jeux olympiques,
01:00:43 dont c'est la responsabilité, n'arrivent à échéance qu'en février prochain.
01:00:47 Et puis vous dire que bien sûr que tout le monde aura une carte professionnelle,
01:00:50 c'est la loi sécurité globale que vous n'avez pas votée non plus,
01:00:53 monsieur le député, en tout cas votre groupe,
01:00:55 qui permet à chaque agent de sécurité privée d'avoir une carte professionnelle
01:00:59 et de ne pas connaître une sous-traitance au-delà d'un seul rang,
01:01:03 ce qui n'était pas le cas lorsque vous étiez en responsabilité.
01:01:06 La vérité, monsieur le député, c'est que vous êtes capable,
01:01:08 dans la même semaine, de refuser aux préfets de police
01:01:11 d'accueillir code pour accéder à la cérémonie d'ouverture
01:01:13 et nous demander plus de fermeté.
01:01:15 Il n'y a pas beaucoup de cohérence dans votre position.
01:01:17 Merci beaucoup, monsieur le ministre.
01:01:20 La parole est à madame Fanta Berreté pour le groupe Renaissance.
01:01:25 Madame la présidente, mes chers collègues,
01:01:31 ma question s'adresse à monsieur le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer.
01:01:34 Le métro Birakem et le pont de Grenelle,
01:01:37 lieu symbolique de ma circonscription, ont été frappés samedi soir
01:01:40 par un homme qui a fait couler le sang sur nos trottoirs.
01:01:43 Toutes mes condoléances à la famille de la victime et mes pensées aux blessés.
01:01:46 Olivier Véran l'a exprimé au sujet de Crépole.
01:01:50 Ces drames nous font courir le risque d'un basculement de notre société
01:01:54 si nous ne sommes pas à la hauteur.
01:01:56 78% des Français partagent ce propos.
01:01:58 Le risque est immense.
01:02:00 L'idéologie des terroristes s'engouffre dans toutes les brèches.
01:02:03 Elle se sert de nos failles et met en place un piège du face à face
01:02:06 dans lequel il ne faut pas tomber.
01:02:08 Nous opposer les uns aux autres, voilà ce qu'ils recherchent
01:02:11 et voilà aussi ce que nous propose le RN.
01:02:13 Quand on nous dit que la police n'a pas fait son job, je réponds "Mensonge".
01:02:17 A aucun moment, les détracteurs le savent.
01:02:20 Il n'y a eu de raté de service français.
01:02:22 Le job a été fait quand les agents du 15e et du 7e arrondissement
01:02:26 sous le commandement des commissaires Valot et Lacombe
01:02:28 ont neutralisé l'assaillant rapidement et sans armes à feu.
01:02:31 J'aimerais qu'on leur rende hommage.
01:02:33 Quand on nous dit que la justice est laxiste, je réponds "Mensonge".
01:02:38 L'homme a été condamné à 5 ans, dont 4 en ferme, qu'il a fait.
01:02:41 En prison, il a suivi le programme Perse.
01:02:43 A sa sortie, il a été placé sous contrôle judiciaire.
01:02:46 Soyons à la hauteur, malgré la menace terroriste durable à laquelle nous faisons face,
01:02:50 malgré le contexte social qui met de l'huile sur le feu,
01:02:53 malgré les récupérations politiques et la volonté de certains
01:02:56 de souffler sur les braises pour diviser et récolter les fruits du chaos.
01:03:00 Soyons à la hauteur et ne livrons pas nos compatriotes musulmans à la vindicte populaire.
01:03:05 Le tueur est né à Neuilly, deux parents qui ont fui l'Emmola,
01:03:09 qui ne lui ont pas donné d'éducation religieuse et qui ont francisé son prénom.
01:03:13 La période que l'on traverse est complexe.
01:03:15 Notre façon de l'aborder déterminera la nature du prochain cycle qui va s'ouvrir à nous.
01:03:20 Ma question, monsieur le ministre, est la suivante.
01:03:22 Que répondez-vous au président du RN qui parle de défaillance politique
01:03:26 et qu'émane-t-il de la réunion de sécurité qui s'est tenue dimanche ?
01:03:29 - Laëtitia Saint-Paul: Merci beaucoup.
01:03:31 La parole est à monsieur Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer.
01:03:36 - Gérald Darmanin: Merci, madame la présidente.
01:03:39 Madame la députée Fanta Berreté, vous avez, dans votre circonscription
01:03:44 et celle d'Olivier Grégoire, connu un drame, un assassinat, un acte terroriste islamiste
01:03:50 où un jeune homme allemand est mort.
01:03:54 Je veux lui adresser à lui ainsi qu'à l'ensemble des victimes de cet attentat
01:03:59 les pensées les plus fortes.
01:04:02 Quand il y a un attentat islamiste, il y a toujours à se poser des questions
01:04:08 pour savoir si nous avons bien fait.
01:04:10 Aucune question n'est à bout pour la sécurité de nos concitoyens.
01:04:13 Constatons aussi que la menace islamiste touche partout dans le monde
01:04:17 et que ces attentats sont sur tous les territoires européens, occidentaux et internationaux
01:04:23 et que la prégnance de cette menace terroriste islamiste,
01:04:26 je l'ai répétée quasiment tous les jours depuis que je suis ministre de l'Intérieur,
01:04:30 sera là pendant longtemps parce que nous devons lutter contre une idéologie radicale
01:04:34 qui veut en premier lieu nous diviser et qui veut en premier toucher notre conception de la liberté
01:04:40 et notre protection du monde.
01:04:42 Il y a dans cet attentat islamiste plusieurs questions qui se posent.
01:04:46 Avons-nous tous les moyens de suivi judiciaire après la condamnation en 2016
01:04:51 et une peine qui a été intégralement effectuée par cette personne ?
01:04:55 Nous le pensons, c'est pour ça que nous avons fait la loi de 2021 avec le garde des Sceaux
01:04:59 et je regrette que tout le monde ici n'ait pas souhaité, y compris madame Le Pen,
01:05:04 voter ce texte qui nous aurait permis sans doute pour les personnes qui concernent
01:05:08 les sorties de prison après 2021 d'être dans le suivi judiciaire et suivre cette personne.
01:05:13 Nous pouvons en effet nous poser des questions sur l'injonction ou sur le suivi psychiatrique
01:05:19 et nous connaissons le travail des médecins psychiatres et des médecins.
01:05:22 La difficulté que nous avons, je remercie le ministre de la Santé,
01:05:25 désormais de mettre dans tous les groupements autour des préfets des médecins psychiatres
01:05:28 qui aident et qui aident la DGSI.
01:05:30 Et bien sûr lutter contre l'islam radical et il ne faut pas trembler pour lutter contre la haine sur Internet,
01:05:34 pour lutter contre la haine dans les lieux de culte, pour lutter contre la haine dans les associations.
01:05:37 Et je m'excuse, mais là quand je vois que des gens nous combattent sur ce point
01:05:41 et ne votent pas la loi séparatisme, je me dis qu'en effet des gens cherchent à nous diviser
01:05:45 et plutôt à gagner les élections qu'à faire gagner la France.
01:05:48 Merci maître le ministre.
01:05:50 Voilà déjà un certain nombre de choses à commenter.
01:05:54 Nous retournerons dans l'hémicycle d'ici quelques instants.
01:05:57 Il y a d'autres questions qui seront dignes d'intérêt.
01:06:00 Le temps de vous présenter les invités qui nous ont rejoints.
01:06:02 Donc Louis-Marguerite, merci d'être là.
01:06:04 Je rappelle que vous êtes d'ici depuis les renaissances de Saône-et-Loire.
01:06:07 Et donc avec nous à nouveau Karim Abrick, Yvan Rioufol et Hubert Coudurier.
01:06:12 Je vous ai coupé la parole Hubert, donc je vous la redonne.
01:06:15 Là on a appris un certain nombre de choses.
01:06:17 La première question, on l'aura compris, portait sur l'organisation des JO.
01:06:20 A savoir si le plan sécuritaire pour accueillir le monde entier à cette occasion à Paris à l'été 2024
01:06:28 était adéquat, était à la hauteur, on pourra en dire un mot.
01:06:31 Mais là, plus précisément, la dernière question qui était posée par cette députée renaissance
01:06:35 portait sur le rôle des policiers.
01:06:37 Bon, on voulait mettre en exergue le fait qu'ils avaient bien réagi ce soir-là.
01:06:40 À la question que pose l'opposition d'une défaillance politique supposée ou des moyens de suivi judiciaire,
01:06:47 il nous dit en substance, Gérald Darmanin, oui, grâce à la loi 2021, maintenant,
01:06:51 on va pouvoir s'assurer du suivi de ces profils qui posent problème.
01:06:56 Est-ce que ça va suffire à convaincre les Français ?
01:06:59 Le problème pour Gérald Darmanin, c'est que ça tombe mal finalement.
01:07:03 Il était sur le point peut-être d'obtenir une majorité pour sa loi immigration.
01:07:09 Vous avez vu la tribune dimanche qui publiait le nom de 17 députés,
01:07:13 les Républicains qui étaient prêts à le suivre.
01:07:16 Et là, finalement, cet attentat, ce nouvel attentat islamique, crée une surenchère.
01:07:23 On a vu les déclarations de Jordan Bardella sur la rétention de sûreté.
01:07:27 Les Républicains rappellent qu'eux-mêmes avaient fait une proposition analogue par la voix de M. Ciotti.
01:07:32 Et donc, il est obligé un peu de se couvrir, de dire que...
01:07:37 On l'avait beaucoup attaqué au moment du Stade de France, puisqu'il était là, dans le déni.
01:07:42 Il avait montré des pseudos anglais, hooligans, alors qu'en fait, ça venait plutôt des banlieues françaises.
01:07:50 Tous ces débordements qui avaient eu lieu.
01:07:53 Alors, il a dit qu'au contraire, ils avaient bien géré la visite du roi Charles,
01:07:59 qu'il avait été également exemplaire sur la Coupe du Monde de rugby.
01:08:03 Ce qui est d'ailleurs vrai, parce qu'il y a quand même une part aussi de hasard.
01:08:07 On ne peut jamais savoir... On a des services de sécurité qui travaillent bien.
01:08:11 Ils jouent énormément d'attentats.
01:08:13 Maintenant, la question... Et puis, vous voyez, le profil de cet islamiste, c'est aussi la taqiyya, ce qu'on appelle la dissimulation.
01:08:21 Donc, on ne sait jamais s'il est déradicalisé, comme il l'avait affirmé, ou s'il ne l'est pas.
01:08:28 Et puis, en plus, son profil psychiatrique qui s'ajoute là-dessus, qui favorise le passage à l'acte.
01:08:33 Donc, c'est facile d'attaquer.
01:08:35 Mais il n'empêche que le ministre de l'Intérieur rajoute à chaque fois des mesures supplémentaires
01:08:43 et essaie de s'ajuster par rapport au discours de la droite et de l'extrême droite.
01:08:48 La droite s'alignant sur l'extrême droite et durcissant le discours.
01:08:52 Et donc, il est obligé, lui aussi, de donner des gages.
01:08:55 Sur les moyens de suivi judiciaires, quand même, il a beau invoquer la loi 2021,
01:09:00 le problème, c'est que cet individu qui avait été libéré en 2020 ne tombait pas sous le coup.
01:09:06 Il n'est pas tout seul en la matière.
01:09:08 C'est pour ça que les Français disent peut-être que le dispositif, aujourd'hui, tel qu'il est prévu, sera un peu plus efficace.
01:09:13 Mais il y a un certain nombre, quand même, de fichés S qui vont passer entre les mailles du filet.
01:09:18 Qu'est-ce que vous leur répondez à ces détracteurs ?
01:09:20 D'abord, simplement pour revenir sur ce que vous avez dit,
01:09:22 les conséquences politiques, honnêtement, ça n'a pas beaucoup d'intérêt pour les gens.
01:09:25 Ce qui compte, c'est effectivement la question que vous posez.
01:09:27 C'est la sécurité de tous.
01:09:29 C'est d'autant plus vrai qu'on a, dans le mode terroriste, un changement de paradigme.
01:09:33 C'est-à-dire que ce ne sont pas des organisations telles qu'on pouvait les connaître,
01:09:37 Al-Qaïda ou avec le groupe Islamique armé, ça c'était il y a 20 ou 30 ans.
01:09:41 Là, on a des loups solitaires, comme on peut dire,
01:09:43 ou en tout cas des gens qui se réclament de l'État islamique,
01:09:45 assez peu entraînés en réalité,
01:09:47 même que l'État islamique, au sein de l'OVAN ou ailleurs, ne finance pas en réalité,
01:09:51 qui se réclament de l'État islamique et on leur dit "vas-y, qu'ils se retrouvent dans des djihadosphères, etc."
01:09:56 - Oui, de toute façon, lui, il avait quand même un pédigree particulier, parce qu'il a fait 4 prisons.
01:09:59 - Effectivement, il faut faire extrêmement attention,
01:10:02 donc évidemment faire un retour d'expérience sur ce qui s'est passé à l'évidence,
01:10:04 parce qu'évidemment, il faut tout faire.
01:10:06 Et je pense que ce qui est très important, c'est que la parole publique
01:10:08 est derrière les moyens qu'on donne aux services spécialisés.
01:10:11 Je rappelle, ils ont déjoué en 5 ans plus de 43 attentats terroristes,
01:10:14 alors ça ne veut pas dire que c'est parfait,
01:10:16 mais ça veut dire qu'il faut évidemment leur donner tous les moyens.
01:10:18 S'il y a besoin de leur donner plus ou moins juridique,
01:10:20 évidemment, il faut qu'on y soit extrêmement attentif.
01:10:22 La question, évidemment, c'est que ce qui est compliqué,
01:10:24 c'est que dans les fichiers, il y en a certains qui ne sont jamais passés à l'acte.
01:10:26 En l'occurrence, lui avait déjà été condamné, avait pu réger une peine de prison.
01:10:29 Ce n'est pas le cas de tous.
01:10:31 Et effectivement, les questions de suivi psychiatrique sont compliquées,
01:10:33 parce qu'interner d'office quelqu'un,
01:10:35 il faut vraiment qu'il y ait des menaces graves à l'ordre public,
01:10:37 ce qui n'était vraisemblablement pas le cas depuis quelques années,
01:10:39 et donc c'est difficile.
01:10:41 Et évidemment, il faut se poser la question, et s'il faut aller plus loin,
01:10:43 évidemment, moi j'y serais favorable.
01:10:45 Je pense qu'Yvon Riofold ne sera pas tout à fait d'accord avec vous,
01:10:47 et notamment en ce qui concerne la thèse du loup solitaire.
01:10:49 On comprend bien où il voulait en venir, Louis Marguerite.
01:10:51 Il dit que ce n'est pas "commandité de l'extérieur" à proprement parler,
01:10:55 mais on a vu dans le passé de ce jeune homme en particulier,
01:10:58 et on en a parlé tout à l'heure,
01:11:00 qu'il y avait quand même des liens accrus et réguliers
01:11:06 avec d'autres qui sont défavorablement connus.
01:11:08 Oui, on observe toujours cette même tendance de la part du ministre de l'Intérieur,
01:11:12 notamment, de ne pas se concentrer sur le sujet qui est cet islam radical
01:11:15 qui nous a déclaré la guerre, et de pouvoir toujours désigner
01:11:18 le Rassemblement National, ça a été fait à nouveau à travers cet autre député,
01:11:21 ou qui est considéré comme étant potentiellement,
01:11:25 qui mettrait en cause potentiellement les musulmans en règle générale,
01:11:28 en essentialisant précisément l'acte d'un islamiste.
01:11:33 Et je trouve cette méthode déplorable,
01:11:35 parce que d'abord, naturellement, personne ne désigne les musulmans
01:11:38 comme étant un danger en soi,
01:11:40 et simplement, il est tout à fait légitime de dire quel est le danger
01:11:43 que représente l'islam radical,
01:11:45 et en plus, Gérald Darmanin essaie malgré tout de vendre et de survendre
01:11:49 son projet de loi sur l'immigration,
01:11:51 sachant que ce projet de loi sur l'immigration pêche très grandement
01:11:55 par son réalisme, et qu'il a d'ailleurs été détricoté par le Sénat.
01:12:00 - On écoute Elisabeth Borne qui répond à Olivier Marlex, pour Les Républicains.
01:12:04 - Je veux dire, ma solidarité est celle de mon gouvernement,
01:12:08 et je veux saluer à mon tour, comme vous l'avez fait,
01:12:12 nos forces de l'ordre et nos services de secours.
01:12:16 (Applaudissements)
01:12:21 Leur intervention rapide a permis d'éviter un bilan plus lourd encore.
01:12:27 Monsieur le président Marlex, évidemment, comme vous,
01:12:31 je ne peux pas me satisfaire que cette personne qui a fait l'objet
01:12:34 d'un suivi judiciaire, d'un suivi administratif,
01:12:38 suivi par nos services de renseignement,
01:12:42 d'un suivi psychiatrique, soit passée à l'acte
01:12:46 et malheureusement, est tuée une personne samedi dernier.
01:12:50 Pour autant, je pense que nous pouvons reconnaître ensemble
01:12:53 que nous avons considérablement renforcé notre arsenal depuis 2017.
01:12:57 Je pense à la loi renforçant la sécurité intérieure,
01:13:01 et la lutte contre le terrorisme, qui a permis notamment
01:13:05 la surveillance des individus qui présentent une menace,
01:13:08 qui a permis la fermeture des lieux d'occulte,
01:13:11 où l'on fait l'apologie du terrorisme,
01:13:14 qui permet la visite des domiciles des personnes suspectées
01:13:17 de représenter une menace terroriste.
01:13:20 Je pense aussi à la création du parquet national antiterroriste en 2019.
01:13:24 Je pense à la loi de 2021, qui a permis de créer une mesure
01:13:28 de prévention de la récidive terroriste,
01:13:31 en permettant le suivi judiciaire jusqu'à 5 ans après leur sortie de prison
01:13:35 des individus condamnés. Je pense aussi à la loi sur le séparatisme,
01:13:39 qui permet de nous attaquer aux racines de la radicalisation.
01:13:43 Nous avons renforcé le contrôle des associations.
01:13:46 Nous avons facilité la fermeture des lieux où l'on porte la haine
01:13:50 de la République, et nous avons créé un nouveau délit de séparatisme.
01:13:54 Nous avons aussi considérablement renforcé les moyens de la sécurité
01:13:58 intérieure, comme de nos services de renseignement.
01:14:02 Cette détermination porte ses fruits, puisque 43 attentats ont pu
01:14:06 être déjoués depuis 2017. Je pense que ça mérite d'être
01:14:10 souligné. Evidemment, suite à ce drame,
01:14:13 j'ai réuni le ministre de l'Intérieur, le ministre de la Justice
01:14:17 et le ministre de la Santé pour examiner si des améliorations
01:14:21 peuvent encore être apportées à notre dispositif.
01:14:25 La mère de ce terroriste avait signalé sa crainte sur l'évolution
01:14:29 de l'état psychiatrique de son fils. Nous lui avons conseillé de demander
01:14:33 un placement d'office de son fils, ce qu'elle a refusé de faire.
01:14:37 Faut-il compléter notre arsenal juridique?
01:14:41 Nous aurons à en débattre. Nous sommes en train de l'examiner.
01:14:45 Je peux vous assurer que face aux terroristes, nous avons un plan
01:14:49 pour les améliorer. Nous devons tirer des leçons de ce
01:14:53 que nous avons pu constater. - Laëtitia Saint-Paul: Merci.
01:14:57 - Carine Mabryk. Elisabeth Borne a à beau jeu de
01:15:01 dire ce qui a été amélioré. Il y a des moyens de suivi
01:15:05 judiciaires supplémentaires, via la loi 2021.
01:15:09 Elle brandit aussi la loi séparatisme, avec un nouveau délit
01:15:13 qui a été créé. Il y a des moyens de suivi
01:15:17 psychiatrique. Elle s'interroge, et finit en s'interrogeant
01:15:21 sur ce qu'il faut compléter l'arsenal, car il y a des trous
01:15:25 dans la raquette. Quoi qu'on fasse, il y en a qui arrivent
01:15:29 à passer entre les mailles du filet judiciaire et du suivi psychiatrique.
01:15:33 - La réponse à votre question, oui. Certainement.
01:15:37 En plus, quand on regarde le profil de cet individu,
01:15:41 on a tendance à tout mettre sur le dos de la psychiatrie.
01:15:45 Mais ça n'empêche pas un peu cette idéologie qui était
01:15:49 très construite, ça fait des années. Et même avant qu'il développe
01:15:53 ces fameux problèmes psychiatriques, il avait été radicalisé.
01:15:57 Il était radicalisé, et il avait été condamné en 2018.
01:16:01 Ce qui me frappe un peu dans cette histoire, sur la question
01:16:05 du contrôle judiciaire, je pense que quand vous êtes accusé
01:16:09 et surtout quand vous êtes condamné pour des faits de terrorisme,
01:16:13 de prison, quand on parle de sévérité des peines, ça me semble quand même
01:16:17 assez peu. Parce que souvent, pour d'autres délits, on entend souvent
01:16:21 "on va durcir les peines", et dans ce cas-ci, on parle quand même,
01:16:25 c'est un crime qui est majeur, qui met en danger bien sûr la société,
01:16:29 les citoyens, le pays. Il y a un message qui est très fort aussi,
01:16:33 qui est envoyé. Alors, de ce point de vue, et en plus, avec le profil
01:16:37 psychiatrique qui s'est confirmé au fil des années pour cet individu,
01:16:41 je pense que le suivi, non, n'a pas été adéquat.
01:16:45 Alors, est-ce qu'il faut améliorer, renforcer ce fameux dispositif?
01:16:49 Je pense que oui. Sur la question, par exemple, de la rétention de sûreté,
01:16:53 il y a eu un signalement de la mère. Elle a eu peur aussi...
01:16:57 - Oui, ça c'est intéressant, c'est quelque chose qu'on apprend un peu.
01:17:01 - C'est ça, exactement. Donc, il y a eu un signalement de la mère qui a dit
01:17:05 "j'ai peur", parce qu'il semble qu'il s'est refermé sur lui-même.
01:17:09 Donc, il faut faire en sorte qu'il y ait une information et que ce ne soit pas
01:17:13 nécessairement la mère, les parents qui sont visés à ce moment-là,
01:17:17 l'information reste ciblée confidentielle, mais que cette information soit saisie
01:17:21 et qu'il y ait une autre façon, surtout qu'il a été condamné pour terrorisme.
01:17:25 Donc, moi, je pense qu'on n'a pas pris au sérieux cette menace et manifestement,
01:17:29 il va falloir se poser la question, peut-être en terminant, parce qu'il y a
01:17:33 plusieurs cas de personnes qui ont été arrêtées, emprisonnées pour des faits
01:17:37 qui vont sortir bientôt, qui sont en fin de peine, et je pense qu'il faudra
01:17:41 se poser une question s'il n'y a pas un risque de récidive terroriste,
01:17:45 parce qu'on sait que la déradicalisation, il y a beaucoup de spécialistes
01:17:49 qui nous disent que ça ne fonctionne pas vraiment, sinon ça ne fonctionne pas
01:17:53 du tout dans plusieurs cas. Alors, il y a quand même un gros point d'interrogation
01:17:56 là-dessus et beaucoup de faim. - De mémoire, pour la seule année 2023,
01:17:59 je crois qu'il y en a 83 et qu'il en reste deux d'ici la fin de l'année,
01:18:02 puisque l'année est largement entamée, vous le savez, il reste quelques jours
01:18:05 avant la fin du mois de décembre, il y en a encore deux qui seront amenées
01:18:08 à être libérées. Voilà, c'est pour donner une échelle. J'aimerais
01:18:11 qu'on s'intéresse quand même au profil de ce jeune homme, et on va reparler
01:18:14 évidemment de sa mère et du fait qu'elle se soit un peu rétractée
01:18:18 quant à une incarcération ou à un placement dans un centre de rétention
01:18:24 forcé. Célia Barod, trois jours après cette mort du touriste allemand,
01:18:29 la guerre d'Avus se poursuit, dans quelles conditions ? Vous allez nous raconter
01:18:34 un petit peu ce qui aussi va se passer à la sortie.
01:18:37 - La guerre d'Avus des parents, tout d'abord de la Sayan, a été levée
01:18:41 hier soir. La guerre d'Avus, souvent des proches et des parents, est normale
01:18:45 dans une enquête de terrorisme, puisqu'on s'interroge vraiment sur l'entourage
01:18:48 de l'auteur des faits. Mais le franco-iranien continue donc d'être
01:18:52 interrogé par les enquêteurs, tout comme l'une de ses proches. Il s'agit
01:18:56 d'une femme radicalisée qui était en lien avec lui par SMS avant son passage
01:19:00 à l'acte. Les enquêteurs tentent de déterminer l'éventuel rôle qu'elle
01:19:03 aurait pu jouer dans l'attaque. Selon nos confrères d'Europe 1, cette
01:19:07 franco-marocaine est fichée S, elle est âgée de 27 ans et ce qui intéresse
01:19:11 particulièrement les enquêteurs, c'est sa proximité avec d'autres djihadistes
01:19:14 déjà condamnés. Voilà, Yvan Rioufolle, on parlait de loup solitaire, pas loup
01:19:19 solitaire, mais on assiste quand même à un certain réseau de personnes
01:19:23 qui se connaissent dans le milieu du terrorisme, puisque cette franco-marocaine,
01:19:27 toujours selon nos confrères, était également sous les radars de la DGSI
01:19:30 en raison d'une relation extra-conjugale en 2019 avec Charafdine Abeyrouz, frère
01:19:35 de Mohamed Lamine Abeyrouz, lequel a été condamné le mois dernier à la réclusion
01:19:38 criminelle à perpétuité dans l'affaire de l'attentat de Magnanville. Alors
01:19:42 l'objectif de cette garde à vue, rappelons-le, tout d'abord c'est de
01:19:45 déterminer comment le passage à l'acte a été préparé, savoir si le suspect a
01:19:49 été aidé, s'il a des complices et/ou encore de connaître la provenance des
01:19:53 armes utilisées. - Comment se comporte-t-il d'ailleurs dans cette garde à vue ?
01:19:56 - Alors on est face à un individu qui s'exprime et qui s'explique face aux
01:20:00 enquêteurs. L'homme de 26 ans ne refuse pas de donner quelques détails sur ses
01:20:05 motivations. Il assume et revendique totalement son geste. Selon une source
01:20:09 proche du dossier, confirmant ce qu'il avait déclaré au moment de son
01:20:13 interpellation, il aurait agi tout seul. Il dit qu'il a commis les faits en
01:20:17 réaction à la persécution des musulmans dans le monde entier et parce que, selon
01:20:21 lui, la France est complice avec Israël pour tout ce qui se passe dans la bande
01:20:25 de Gaza. Selon une autre source proche de l'enquête, à nos confrères de l'AFP,
01:20:30 le suspect a confié avoir voulu mener son attaque près de la tour Eiffel parce
01:20:34 que c'est un lieu symbolique et qu'il n'a pas supporté qu'elle soit allumée aux
01:20:37 couleurs d'Israël. Concernant son attitude, toujours selon cette même source, le
01:20:41 suspect se montre très froid, clinique et désincarné.
01:20:44 - Alors, je pense qu'on va retourner dans l'hémicycle avec une question de Marine
01:20:48 Le Pen.
01:20:50 - Marine Le Pen, à vous.
01:20:56 - Madame la Première ministre, une nouvelle attaque terroriste
01:21:04 islamiste, assumée et revendiquée, a provoqué la mort d'un touriste allemand
01:21:08 et blessé deux personnes. Le bilan n'est pas plus lourd grâce au
01:21:12 courage de nos forces de l'ordre. A chaque attaque, les mêmes questions.
01:21:16 Le sujet de la question de la mort d'un touriste allemand est un sujet
01:21:20 d'une autre. Il est donc important de faire face à
01:21:24 l'attaque pour le neutraliser. A chaque attaque aussi, nos
01:21:28 compatriotes assistent aux diversions médiatiques et politiques.
01:21:32 Non, la question n'est pas le suivi psychiatrique, mais bien la
01:21:36 neutralisation de quelqu'un dont les prédispositions idéologiques, le
01:21:40 parcours criminel et les revendications sont parfaitement cohérents.
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01:29:40 Un jeune de 15 ans a été tué.
01:29:42 Il a été blessé à larmes blanches au niveau du cou et du cœur.
01:29:46 Malgré la prise en charge des pompiers, il est décédé des suites de ses blessures.
01:29:50 Selon la gendarmerie, dans cette rixe impliquant une vingtaine de personnes,
01:29:54 un autre individu aurait été blessé.
01:29:57 Le parquet de Pontoise a ouvert une enquête pour homicide
01:30:00 qui doit permettre d'identifier les participants.
01:30:03 Dans la soirée, les maires des deux communes ont appelé les riverains
01:30:06 à ne pas envenimer la situation.
01:30:08 Je compte sur tous pour garder le calme et ne pas penser à une vengeance inutile.
01:30:12 Pensons à notre jeune et à sa famille.
01:30:14 Pour éviter un embrasement dans le secteur,
01:30:16 un important dispositif de gendarmes et de policiers a été déployé.
01:30:20 La CRS 8 en faisait partie.
01:30:22 Elle a quitté les lieux aux alentours de minuit.
01:30:24 Dans le département, ce jeune adolescent est la troisième personne
01:30:28 à avoir été tué en quatre jours.
01:30:30 Yvan Réaufoll est avec nous, entre autres invité.
01:30:33 C'est fou ce que le terme de rixe est revenu dans le débat ces dernières semaines.
01:30:37 Parfois de manière pas forcément appropriée.
01:30:41 On pense évidemment au cas de Crépole, où l'enquête est loin d'être terminée
01:30:46 et il semble qu'elle soit un petit peu ardue,
01:30:49 parce que les suspects contestent en partie les faits
01:30:52 et se rejettent la responsabilité notamment de la mort de Thomas.
01:30:54 Mais voilà, là on est vraiment dans un cas typique de rixe
01:30:57 qui se multiplie avec toujours ces couteaux qu'on sort assez facilement maintenant.
01:31:02 C'est plutôt ça.
01:31:03 C'est interrogeant, c'est à dire pourquoi le couteau sort maintenant aussi facilement.
01:31:07 Alors les statistiques disent qu'il y aurait 120 blessures au couteau
01:31:12 déclarées officiellement par jour.
01:31:15 C'est déjà beaucoup, pardon.
01:31:18 Mais il me semble que cet usage du couteau devient une signature.
01:31:22 Il devient une signature d'une contre société,
01:31:25 parce qu'il y a un lien, encore une fois,
01:31:27 entre cet usage maintenant qui est généralisé du couteau
01:31:32 par des petits voyous qui viennent le plus généralement d'une société
01:31:36 qui est issue de l'immigration.
01:31:38 Et j'en veux pour démonstration, je m'abrite pour cela,
01:31:40 derrière les travaux du pédopsychiatre Maurice Berger,
01:31:42 qui a beaucoup travaillé là-dessus,
01:31:44 et qui dit qu'en effet ces jeunes-là, qui sont souvent déstructurés
01:31:46 avec des familles éclatées, reproduisent des effets de clan,
01:31:49 des effets de tribu, avec des notions mal comprises d'honneur et de vengeance.
01:31:54 Et donc il faut analyser, et en plus ce sont des jeunes
01:31:57 qui sont pour la majorité d'entre eux, enfin pour une forte proportion d'entre eux,
01:32:01 totalement imperméables à toute sanction et à toute empathie.
01:32:05 Et donc nous avons là en effet des sauvages, dans le fond,
01:32:09 qui sont prêts à tuer pour un regard, en effet,
01:32:12 et tout cela pose la question du désarroi de la puissance publique.
01:32:17 - Louis-Marguerite, ça ne sent pas de nulle part,
01:32:19 il nous parle d'un corpus sociologique documenté.
01:32:23 Qu'est-ce que vous lui répondez sur ces rites intergénérationnels,
01:32:29 en fait, qui se transmettent ? C'est un peu ça que nous dit Ivan.
01:32:32 - Ce qui est certain, c'est qu'il y a effectivement plus de filtres,
01:32:34 et ça fait quelques années qu'il y a effectivement ces affrontements
01:32:37 dans lesquels la notion de vie humaine a perdu tout son sens, en effet.
01:32:41 Et ça c'est très inquiétant.
01:32:43 Il y a évidemment une carence majeure en termes d'éducation,
01:32:46 ça c'est évident, parce que c'est quand même localisé à certains endroits
01:32:50 et pas à d'autres, à l'évidence.
01:32:51 Et la seule bonne solution, enfin bonne, je ne sais pas si c'est le terme,
01:32:54 mais en tout cas la seule solution, c'est de mettre la présence policière très forte.
01:32:57 On voit bien d'ailleurs que quand il y a de la présence policière,
01:33:00 il y a globalement moins de risques, moins d'affrontements.
01:33:03 C'est quand on met du bleu sur le terrain, des gendarmes, des policiers, etc.
01:33:06 Leur donner le moyen de le faire, parce qu'évidemment,
01:33:07 ils ne peuvent pas être partout tout le temps,
01:33:09 même si on leur demande beaucoup et qu'ils font un travail formidable.
01:33:11 Donc évidemment, c'est ça.
01:33:12 Je pense que le besoin d'autorité, pour remettre l'autorité partout,
01:33:15 c'est possible, d'abord évidemment dans nos rues,
01:33:17 pour rassurer l'ordre public, et par ailleurs à l'école,
01:33:20 et si possible aussi dans les familles, même si c'est sans doute le plus compliqué,
01:33:23 parce qu'il y a effectivement beaucoup de familles déstructurées,
01:33:25 et ça c'est évidemment une question qui va mettre du temps pour redresser
01:33:28 et pour revenir à ce qui devrait être les filtres normaux,
01:33:30 c'est-à-dire pas d'atteinte à la vie humaine, etc.,
01:33:32 qui devraient être le cas normal.
01:33:35 Il y a une banalisation, Hubert Couturier, de la notion de vie, de mort.
01:33:39 La vie n'a plus de prix, en fait.
01:33:41 C'est un peu ça, pour cette génération.
01:33:43 On parle de très très jeunes quand même, 14, 15 ans.
01:33:46 Le plus difficile, c'est qu'on n'a pas les...
01:33:48 Bon, alors, on n'est plus dans le romantisme de West Side Story,
01:33:52 et ça s'est multiplié, c'est rique, sous l'effet du trafic de drogue.
01:33:56 Le problème, c'est qu'on n'a pas vraiment de statistiques,
01:33:58 puisqu'on a cassé le thermomètre,
01:34:00 et que par ailleurs, je me suis laissé dire qu'il y avait désormais
01:34:04 une médecine d'urgence qui permettait de soigner mieux,
01:34:09 en tout cas d'éviter la mort,
01:34:11 ce qui fait qu'aujourd'hui, les crimes de sang, en fait, baissent.
01:34:15 Malgré tout, on ne peut pas les empêcher de se battre.
01:34:18 Ce que je constate, c'est que la police intervient assez vite aujourd'hui.
01:34:21 Peut-être plus vite qu'avant, mais c'est un problème...
01:34:24 - Mais il faut changer les mentalités.
01:34:26 - Il faut changer les mentalités.
01:34:27 - Se balader avec un couteau à 14, 15 ans...
01:34:29 - Bien sûr, mais regardez, il n'y a pas que la France.
01:34:31 En Angleterre, c'est devenu un vrai problème.
01:34:33 - Oui, mais Karima, allez-y.
01:34:35 - Et même peut-être plus qu'en France.
01:34:36 - Non, mais moi, ça me frappe beaucoup,
01:34:37 parce qu'on est quand même dans une société,
01:34:39 bon, oui, confortable, assez riche, prospère et tout ça,
01:34:42 mais c'est comme s'il y a une forme de déni
01:34:45 où on voit à côté qu'il y a quand même une violence endémique en France.
01:34:49 Je suis désolée, mais il y a un vrai problème,
01:34:51 c'est-à-dire, vous avez parlé tout à l'heure des chiffres
01:34:54 sur les blessés par arme blanche,
01:34:57 et ce sont des chiffres même qui datent de 2017,
01:34:59 donc ça serait intéressant d'avoir les chiffres aujourd'hui
01:35:01 si ça n'a pas augmenté ou quoi que ce soit,
01:35:03 parce que c'était déjà énorme.
01:35:04 Plus de 40 000 personnes, donc,
01:35:07 qui affirmaient avoir été blessées par arme blanche,
01:35:09 ce sont des chiffres déclarés, en effet,
01:35:12 donc on fait un calcul, à peu près 120 personnes
01:35:15 chaque jour au couteau qui sont blessées,
01:35:17 donc moi, je parle véritablement d'une violence qui est endémique.
01:35:20 Et il y a la délinquance, qu'on n'arrive pas, malheureusement,
01:35:23 on dirait qu'on ne sait pas quoi faire
01:35:25 pour endiguer ce problème de délinquance,
01:35:28 pour l'arrêter, arrêter le cycle de cette violence très, très tôt,
01:35:31 et ensuite, le phénomène, effectivement, du terrorisme islamique
01:35:35 qui est un véritable problème,
01:35:36 et encore une fois, on l'a vu il y a quelques jours.
01:35:39 Alors, vous l'avez suivi sur notre antenne,
01:35:41 c'était en tout début d'après-midi,
01:35:43 Gabriel Attal qui a pris la parole
01:35:45 pour développer ce qu'il appelle son "choc des savoirs",
01:35:49 ça parle d'un constat assez simple,
01:35:51 c'est que, certes, la génération 2017 progresse,
01:35:54 c'est consécutif aux mesures qui ont été prises par l'exécutif,
01:35:58 mais le constat, c'est que le collège n'y arrive plus,
01:36:00 en particulier en mathématiques,
01:36:02 et le nouveau classement, le dernier classement PISA,
01:36:05 en date en atteste,
01:36:07 on a perdu encore des places à ce classement,
01:36:09 et Gabriel Attal, il a un peu l'armise,
01:36:11 il nous dit "il y a un risque aujourd'hui de vraies fractures sociales,
01:36:15 scolaires, territoriales, il y a une urgence nationale",
01:36:19 je n'invente rien, ce sont les mots qu'il a utilisés,
01:36:21 donc il a développé un plan en trois points
01:36:23 qui concerne les différents niveaux du système primaire et secondaire,
01:36:27 c'est-à-dire primaire, collège, lycée,
01:36:29 on va y revenir avec vous dans le détail,
01:36:30 je vous propose d'écouter un extrait de ce qu'il a dit sur le brevet.
01:36:32 Comment revaloriser l'idée même du brevet
01:36:36 et en faire une condition sine qua non même pour accéder au lycée ?
01:36:40 Écoutez.
01:36:41 Un examen qui a du sens, c'est aussi un examen qui a des conséquences.
01:36:44 Qui peut croire, et notamment les élèves,
01:36:47 dans la crédibilité d'un examen auquel on peut échouer
01:36:50 et pourtant passer au niveau supérieur ?
01:36:52 Car je le dis de façon très directe,
01:36:54 quand on échoue au brevet,
01:36:55 cela signifie qu'on n'a pas le niveau pour entrer au lycée.
01:36:58 Dire cela, c'est dire la vérité aux élèves,
01:37:01 la vérité à leur famille, et c'est donc les respecter.
01:37:04 Et cela, les professeurs le savent très bien.
01:37:06 C'est pour cela que je souhaite faire du brevet
01:37:08 un véritable examen d'entrée au lycée.
01:37:10 Concrètement, un élève qui échoue au brevet
01:37:12 ne pourra pas entrer dans la foulée au lycée,
01:37:14 comme c'est pourtant le cas aujourd'hui.
01:37:15 Il ne fera cependant pas un redoublement identique à l'année précédente,
01:37:19 ce qui n'a souvent, et surtout à cet âge-là, pas beaucoup de sens,
01:37:23 mais il fera une classe pré-pas lycée.
01:37:25 L'objectif est clair,
01:37:27 réussir sa transition entre le collège et le lycée,
01:37:29 là où beaucoup se jouent encore.
01:37:31 Alors, Florian Tardif, on va mettre l'accent sur les programmes,
01:37:35 sur les manuels, moi je vous dis ce que j'ai retenu en gros,
01:37:38 sur les groupes de niveau, et, encore plus intéressant peut-être,
01:37:42 sur la place de l'intelligence artificielle et du numérique,
01:37:45 en particulier au lycée.
01:37:46 Oui, le terme à retenir peut-être dans cette allocution
01:37:50 du ministre de l'Éducation nationale, c'est celui de "vérité".
01:37:53 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, Gabriel Attal souhaite dire la vérité,
01:37:57 que ce soit aux élèves, aux parents d'élèves,
01:38:00 mais également aux enseignants.
01:38:01 C'est-à-dire qu'un élève qui n'a pas le niveau,
01:38:03 il faut lui dire, il faut le dire aux parents,
01:38:05 et il faut que les enseignants prennent en conséquence
01:38:08 donc certaines mesures, parmi lesquelles, par exemple,
01:38:11 il parlait à l'instant du brevet,
01:38:13 un élève qui ne réussit pas le brevet n'ira plus au lycée,
01:38:18 mais il ira dans une classe pré-pas lycée,
01:38:21 pour "le remettre à niveau".
01:38:23 Par ailleurs, il a souhaité que l'ensemble des savoirs
01:38:27 soit recentré sur deux matières,
01:38:30 le français et les mathématiques,
01:38:32 de la primaire au lycée, en passant par le collège,
01:38:35 pour tenter d'augmenter le niveau des élèves dans ces deux matières.
01:38:39 Il va, par exemple, à partir du collège,
01:38:41 instaurer en sixième et en cinquième,
01:38:43 des groupes par classe, trois groupes,
01:38:46 du plus faible au plus élevé.
01:38:48 Et, par exemple, les élèves qui ont un niveau faible
01:38:51 en français ou en mathématiques seront dans des groupes
01:38:54 de 15 élèves maximum, pour vous donner cet exemple.
01:38:56 - Et puis, Louis-Marguerite, il y a un tabou qui tombe,
01:38:59 c'est le fameux redoublement,
01:39:01 dont, année après année, même les profs ne voulaient plus,
01:39:05 c'était un peu tombé en désuétude,
01:39:07 on voulait coûte que coûte faire parvenir toute une classe d'âge,
01:39:09 notamment au baccalauréat.
01:39:11 Là, il nous dit, il faut peut-être revenir sur ça,
01:39:14 accepter que le redoublement donne une chance
01:39:17 à l'élève de rebondir.
01:39:18 Il y a une phrase qui m'a marquée, il a dit,
01:39:20 il ne peut plus réussir sa primaire en 6 ans
01:39:23 qu'avoir un échec en 5 ans, ce qui est la durée du cycle primaire.
01:39:26 - Ça fait longtemps qu'on n'a pas eu un ministre de l'Éducation
01:39:28 qui était à ce point sincère et qui disait
01:39:30 à ce point les choses telles qu'elles sont.
01:39:31 Parce qu'évidemment, nous y sommes extrêmement difficiles
01:39:33 et les nouvelles de PISA sont des mauvaises nouvelles,
01:39:35 honnêtement, il faut le dire.
01:39:37 Effectivement, donc, faire tomber le tabou,
01:39:39 vous l'avez dit sur le redoublement,
01:39:40 et indiquer aussi que ce ne seront désormais plus
01:39:43 les familles qui auront le dernier mot,
01:39:44 parce que souvent, c'est les familles qui faisaient appel
01:39:46 dans différentes commissions, etc.,
01:39:47 ce qui, évidemment, n'était pas toujours bien vécu.
01:39:49 - Ou qu'ils réclamaient, nous disait un responsable de la PEP.
01:39:51 - Oui, tout à fait.
01:39:52 Donc, au final, l'éducation nationale,
01:39:54 que ce soit l'établissement ou le rectorat,
01:39:56 a été amené à permettre l'accession à la classe supérieure.
01:39:59 Et puis, ces groupes de niveau, c'était un tabou total
01:40:02 avec l'histoire du collège unique.
01:40:03 Et là, c'est juste de dire qu'il faut revenir sur les fondamentaux,
01:40:06 sur les maths, le français, écrire, compter,
01:40:07 enfin, tous les bons savoirs.
01:40:08 - Un dernier mot avec Zuma.
01:40:10 - On est un peu dans la situation des pays anglo-saxons
01:40:12 et on est en voie d'américanisation aux États-Unis.
01:40:15 Vous pourrez en témoigner, les collèges sont à un niveau déplorable
01:40:19 et seules les universités sont de grande qualité.
01:40:22 Ensuite, on est victime de la massification, évidemment,
01:40:25 de l'enseignement, du pédagogisme,
01:40:27 qui, pendant des années, a substitué, je dirais,
01:40:30 la pédagogie à l'enseignement du fond et des fondamentaux.
01:40:33 Et puis, le redoublement, c'était un problème financier,
01:40:35 ça coûtait 2 milliards d'euros, c'est pour ça qu'on préférait l'éviter.
01:40:38 Enfin, je me méfie des...
01:40:40 - Bon, c'est le petit chouchou des médias, aujourd'hui.
01:40:42 - Les groupes de niveau, là ?
01:40:43 - Non, c'est le petit chouchou des médias, le ministre Gabriel Attal.
01:40:46 Je me méfie des...
01:40:47 Chaque grand ministre, enfin, chaque ministre,
01:40:49 veut avoir une grande réforme,
01:40:51 et en fait, c'est un paquebot, c'est un mammouth,
01:40:53 comme disait Claude Hellec,
01:40:55 qui est très long à bouger.
01:40:57 - En tout cas, il revient sur quelques fondamentaux
01:40:59 que les autres ne voulaient pas aborder.
01:41:00 On verra, effectivement, s'il y a...
01:41:01 - En tout cas, il a des objectifs clairs.
01:41:02 - Oui, et puis on verra s'il a quand même les moyens de ses ambitions,
01:41:04 ce que dit le groupe de niveau, notamment en tant que classe,
01:41:06 ça suppose un certain nombre de profs.
01:41:08 On n'en est vraiment pas là.
01:41:10 - Et il y en a beaucoup qui s'en vont.
01:41:12 - Aussi, on doit s'interrompre quelques instants.
01:41:14 Certains vont nous quitter.
01:41:15 Merci, Louis Berguez, d'avoir été avec nous cet après-midi.
01:41:17 Et merci à vous, Yvan.
01:41:18 On se retrouve demain, j'imagine ?
01:41:19 - À demain.
01:41:20 - Dans un instant, Karima, Hubert et Florian resteront avec moi
01:41:23 pour commenter, notamment, ce qui se passe dans le foot.
01:41:26 Vous verrez, il y a des éducateurs qui se font agresser par les parents.
01:41:29 Et ça se passe dans les tout petits niveaux des clubs,
01:41:31 plus grands que le Blanco, les U9, comme on dit,
01:41:34 les Under 9, imaginez.
01:41:36 À tout à l'heure.
01:41:37 - De retour avec vous dans 180 minutes d'info.
01:41:43 Et on enchaîne avec le journal d'Adrien Spiterri.
01:41:45 Rebonjour, Adrien.
01:41:46 À la une, ces annonces, ces mesures émises par Gabriel Attal,
01:41:50 vous l'avez suivi en direct sur notre antenne,
01:41:52 pour relever le niveau des élèves.
01:41:54 - Redonner le pouvoir aux professeurs pour le redoublement,
01:41:57 brevet obligatoire pour entrer au lycée
01:42:00 et la restauration de groupes de niveau.
01:42:02 Voici quelques-unes des annonces faites par le ministre
01:42:05 de l'Education nationale depuis le collège Charles Péguy,
01:42:08 cet après-midi.
01:42:09 Le résultat de l'étude internationale PISA,
01:42:12 publiée par l'OCDE aujourd'hui et sans appel.
01:42:15 Le niveau des élèves est au plus bas.
01:42:17 On écoute le ministre à ce sujet.
01:42:19 - Le 13 novembre, j'ai voulu faire la transparence totale
01:42:22 sur le résultat des évaluations nationales.
01:42:25 Avec un double enseignement.
01:42:27 Tout d'abord, la génération 2017 progresse.
01:42:29 Et ce, dans l'ensemble des académies.
01:42:31 Aujourd'hui, en sixième, la génération 2017,
01:42:34 qui fut la première à bénéficier de la transformation
01:42:37 de notre école, voulue par le président de la République.
01:42:40 Ces résultats ne sont donc pas le fruit du hasard,
01:42:42 mais de l'investissement massif qu'on a consenti
01:42:45 pour les obtenir.
01:42:46 Mais ces évaluations nous apportent aussi
01:42:48 un autre enseignement.
01:42:50 Le collège ne parvient plus à élever suffisamment
01:42:52 le niveau de nos élèves.
01:42:54 Et aujourd'hui, ce matin, les résultats PISA
01:42:57 qui nous parviennent ne font qu'appuyer ce constat.
01:43:00 - Mais alors, comment expliquer un tel niveau ?
01:43:03 Irwan Balanant, député modem du Finistère,
01:43:05 tente de trouver un début de réponse.
01:43:07 Le confinement due à la crise sanitaire
01:43:09 pourrait, par exemple, l'expliquer selon lui.
01:43:11 On l'écoute.
01:43:12 - On a le rapport PISA qui a été publié à 11h aujourd'hui.
01:43:18 Il n'est pas bon.
01:43:20 Il n'est pas bon pour la France, mais il n'est pas bon,
01:43:23 il est mauvais pour tous les pays de l'OCDE.
01:43:26 Il y a sans doute une explication.
01:43:28 L'analyse va être faite dans le détail,
01:43:32 mais on a là sans doute une conséquence du Covid
01:43:35 où pendant de nombreux jours, les enfants étaient déscolarisés.
01:43:39 Pendant de nombreux moments,
01:43:41 ils ont eu des apprentissages plus difficiles.
01:43:44 Et donc, on doit quand même s'inquiéter
01:43:49 au-delà du Covid, des gringolades.
01:43:53 - Le reste de l'actualité à présent
01:43:55 et trois jours après l'attaque au couteau
01:43:57 au pied du pont de Bir Hakeim,
01:43:59 l'assaillant est toujours en garde à vue à cette heure.
01:44:01 - Et l'occasion pour l'assaillant de s'expliquer sur son geste.
01:44:04 Ce franco-iranien dit avoir voulu "venger"
01:44:07 les musulmans tués ou persécutés dans le monde.
01:44:10 Il assure également ne pas avoir aimé
01:44:12 que la tour Eiffel soit allumée aux couleurs d'Israël.
01:44:14 Pour rappel, l'assaillant avait fait allégeance
01:44:16 au groupe Etat Islamique avant son passage à l'acte.
01:44:19 - Dans l'actualité, cette adolescente de 15 ans
01:44:21 a été tuée à l'occasion d'une rixe dans le Val d'Oise.
01:44:23 - L'effet a eu lieu hier soir à Eysanville.
01:44:25 Selon les premiers éléments de l'enquête,
01:44:27 il s'agirait d'une rixe entre deux bandes rivales.
01:44:29 Au moins un autre jeune homme a été blessé
01:44:31 au cours de cette bagarre impliquant
01:44:33 une vingtaine de personnes au total.
01:44:35 - Le chapitre justice depuis une semaine maintenant.
01:44:37 Monique Olivier est jugée par la Cour d'Assise des Hauts-de-Seine.
01:44:39 - L'ex-femme de Michel Fourniret
01:44:41 est poursuivie pour complicité dans les enlèvements
01:44:44 et meurtre d'Estelle Mouzin, de Johanna Parich
01:44:47 et de Marie-Angèle Domes.
01:44:49 Depuis ce matin, la Cour procède à son premier interrogatoire
01:44:52 sur les faits.
01:44:54 Axel Raybaud et Noémie Choulle suivent ce procès pour C News.
01:44:56 Noémie, Monique, Olivier t'interrogez dans un premier temps
01:44:59 sur les affaires Marie-Angèle Domes et Johanna Parich.
01:45:02 - Comment Marie-Angèle Domes a-t-elle été repérée,
01:45:05 tuée et son corps jamais retrouvé ?
01:45:08 Où est-il ?
01:45:10 Toutes ces questions sans réponse depuis 35 ans
01:45:12 ont été posées à Monique Olivier.
01:45:14 Au début du procès, elle s'était engagée à s'expliquer.
01:45:16 Mais ce matin, les réponses restent vagues.
01:45:18 "Je ne sais plus" répète-t-elle beaucoup.
01:45:20 "Mon corps s'est embrouillé tellement embrouillé
01:45:22 qu'elle mélange les victimes".
01:45:24 Elle lâche cette phrase qui fait froid dans le dos.
01:45:26 "Je confonds avec d'autres".
01:45:28 Monique Olivier l'assure.
01:45:30 "Si je savais où est le corps, je le dirais,
01:45:32 je vais mourir en prison".
01:45:34 Michel Fourniret me disait ce qu'il voulait,
01:45:36 mais il ne me disait pas tout.
01:45:38 Des explications qui ne convainquent pas Didier Seban,
01:45:40 l'avocat des familles de victimes.
01:45:42 - Elle ne veut pas répondre aux questions qui lui sont posées.
01:45:44 Elle ne veut pas s'incriminer.
01:45:46 Elle ne veut pas se donner un rôle important dans ses affaires.
01:45:48 Elle veut se donner un rôle décisif.
01:45:50 Elle vit avec ça depuis toujours.
01:45:52 La série de meurtres, elle vit avec ça.
01:45:54 Elle a été interrogée 50 fois.
01:45:56 Ce sont des gamines ou des jeunes femmes
01:45:58 qui ont perdu la vie dans des conditions atroces.
01:46:00 Elle est restée des heures et des heures
01:46:02 dans la camionnette où se trouvait
01:46:04 Johanna Parish,
01:46:06 où a été assassinée Johanna Parish.
01:46:08 On ne peut pas nous dire qu'on oublie des événements pareils.
01:46:10 - Didier Seban tente le tout pour le tout.
01:46:12 Il demande à Monique Olivier
01:46:14 de regarder le visage tumefié de Johanna Parish.
01:46:16 Une photo prise sur la table d'autopsie.
01:46:18 C'est horrible.
01:46:20 Elle ne méritait pas ça.
01:46:22 Je ne sais pas comment vous dire.
01:46:24 C'est impardonnable.
01:46:26 Mais la mémoire ne revient pas pour autant.
01:46:28 - Et puis l'actualité au prochain.
01:46:30 Après des semaines de combats dans le nord de Gaza,
01:46:32 l'armée israélienne intensifie désormais son déploiement
01:46:34 dans le sud de ce territoire.
01:46:36 - Des opérations sont menées à Partsal,
01:46:38 notamment près de Canyounès.
01:46:40 Dans la ville se trouverait, selon Sahal,
01:46:42 de nombreux terroristes du Hamas.
01:46:44 Ce qui inquiète forcément la communauté internationale.
01:46:46 On va faire le point sur la situation
01:46:48 avec Régine Delfour accompagnée d'Olivier Gangloff
01:46:50 derrière la caméra en Israël.
01:46:52 - L'armée israélienne est entrée
01:46:54 dans la deuxième phase de l'opération terrestre.
01:46:56 Désormais, Sahal cible
01:46:58 le sud de la bande de Gaza
01:47:00 et mène une opération d'envergure,
01:47:02 notamment à Canyounès, car selon l'armée israélienne,
01:47:04 des otages israéliens
01:47:06 seraient retenus dans cette ville
01:47:08 et des dirigeants du Hamas,
01:47:10 notamment Yahya Sinwar,
01:47:12 s'y trouveraient.
01:47:14 L'armée a annoncé avoir détruit plusieurs rampes
01:47:16 de lancement de roquettes, mais aussi des postes
01:47:18 de commandement. Le problème est que
01:47:20 de nombreux Palestiniens du nord
01:47:22 de la bande de Gaza se sont
01:47:24 réfugiés dans cette ville.
01:47:26 L'armée israélienne leur a demandé
01:47:28 de fuir vers Afar
01:47:30 en leur lançant depuis des hélicoptères
01:47:32 des tracts avec un QR-Code.
01:47:34 Les informants des quartiers
01:47:36 vont être bombardés, mais on sait
01:47:38 que les communications passent très difficilement
01:47:40 dans la bande de Gaza.
01:47:42 Pour ceux qui ne pourraient pas fuir,
01:47:44 ça leur recommande de rester dans les abris
01:47:46 ou d'aller dans les hôpitaux.
01:47:48 - Merci beaucoup, Adrien. Voilà qui conclut votre journal.
01:47:50 Avant de reprendre le débat, vous restez avec nous
01:47:52 dans quelques minutes. On retrouvera
01:47:54 nos autres invités.
01:47:56 La grande interview, c'était tout à l'heure
01:47:58 avec Sonia Mabrouk. C'est Clément Beaune,
01:48:00 le ministre des Transports, qui était son invité.
01:48:02 - On place à la grande interview sur CNews
01:48:04 et Europe 1. Bonjour Clément Beaune.
01:48:06 - Bonjour Sonia Mabrouk.
01:48:08 - Vous êtes le ministre en charge de transports.
01:48:10 Je précise également que vous avez été en charge
01:48:12 des affaires européennes. Je vous interrogerai tout à l'heure
01:48:14 eu égard à ce qui se passe sur le front de la guerre
01:48:16 à Gaza. Mais tout d'abord Clément Beaune,
01:48:18 l'assaillant de l'attaque islamiste à Paris
01:48:20 a revendiqué son acte en garde à vue.
01:48:22 Il apparaît comme étant froid,
01:48:24 clinique et déterminé. Est-ce que vous croyez
01:48:26 encore en la déradicalisation
01:48:28 de ce genre d'individu ?
01:48:30 - Je ne sais pas, mais en tout cas, il est clair
01:48:32 que c'est une attaque terroriste islamiste.
01:48:34 Il n'y a pas de débat là-dessus.
01:48:36 Le parcours, on peut le retracer,
01:48:38 il a été fait depuis samedi et
01:48:40 l'intervention rapide de nos forces d'ordre,
01:48:42 mais il est clair que c'est une attaque islamiste
01:48:44 et donc c'est une menace islamiste que nous devons combattre
01:48:46 par tous les moyens.
01:48:48 Il y a des débats législatifs en ce moment
01:48:50 s'agissant des personnes étrangères.
01:48:52 Il y a des situations différentes pour les citoyens
01:48:54 qui sont français parce que la personne qui a
01:48:56 commis cette attaque islamiste ce week-end
01:48:58 est un citoyen français. - Franco-iranien, oui.
01:49:00 - Et puis il y a des questions, mais qui ne sont pas
01:49:02 une excuse, qui ne sont pas un dérivatif
01:49:04 de la psychiatrie et des troubles
01:49:06 qui font parfois que certains individus,
01:49:08 je n'ai pas le parcours exact de ce monsieur,
01:49:10 mais sont des cibles
01:49:12 par leur fragilité pour les idéologues
01:49:14 islamistes encore davantage. - Vous dites que ce n'est pas
01:49:16 une excuse, la psychiatrie, mais est-ce que justement
01:49:18 la psychiatrisation du débat n'est pas en train
01:49:20 de faire passer au second plan la radicalisation
01:49:22 et vous le dites, je le note, monsieur le ministre,
01:49:24 assez clairement ce matin, c'est un attentat islamiste
01:49:26 quand le président de la République
01:49:28 le soir même ou quelques heures après l'attentat
01:49:30 ne l'a pas qualifié d'islamiste.
01:49:32 - Oui, mais parce qu'on n'avait pas toutes les informations
01:49:34 tout de suite, moi-même... - Il y avait-il un doute sur le mode
01:49:36 opératoire ? - Moi, je préfère qu'on ait des informations
01:49:38 fiables et sûres.
01:49:40 Moi-même, j'ai fait un tweet, vous auriez pu le citer,
01:49:42 vous voyez, je prêche contre ma paroisse
01:49:44 si je puis dire, où j'ai parlé d'attaques
01:49:46 dans la minute qui m'ont suivi pour
01:49:48 soutenir les policiers qui sont intervenus.
01:49:50 Et quelques minutes après ou quelques
01:49:52 heures après, nous avons su exactement ce qui s'est
01:49:54 passé, donc il n'y a pas à tourner autour du pot, c'est une attaque
01:49:56 islamiste, je crois que personne ne le conteste,
01:49:58 nous ne faisons pas de mauvais débats. - L'extrême-gauche
01:50:00 le conteste, mais parlons de ce que vous voulez faire.
01:50:02 - L'extrême-gauche n'est pas tout à fait au gouvernement, et vous n'avez pas
01:50:04 échappé qu'on n'était pas tout à fait sur la même ligne que Jean-Luc
01:50:06 Mélenchon, ni le président de la République, ni le gouvernement.
01:50:08 Donc, qu'il y ait des ambiguïtés
01:50:10 chez Jean-Luc Mélenchon, et pire que ça, c'est un autre sujet
01:50:12 et c'est très clair. Mais c'est une attaque
01:50:14 qui a un caractère islamiste, c'est sûr,
01:50:16 et avec la question, ensuite, c'est non pas pour trouver
01:50:18 des excuses, c'est pour trouver de l'action et de la réponse,
01:50:20 et que fait-on face aux différents cas ?
01:50:22 Parce que malheureusement, les cas de terroristes
01:50:24 islamistes que nous avons vus, ce sont parfois
01:50:26 des situations individuelles qui sont différentes.
01:50:28 - Ce sont les mêmes questions, monsieur le ministre.
01:50:30 A chaque fois, ce sont les mêmes indignations, les mêmes condamnations,
01:50:32 les mêmes questions. Ce matin, dans Le Parisien,
01:50:34 que lui répondez-vous ? Bruno Rotaillot
01:50:36 affirme que l'État ne parvient plus à protéger
01:50:38 les Français. Un État, dit-il, incapable
01:50:40 d'empêcher que nos rues se transforment en coupe-gorge.
01:50:42 En quoi c'est faux, de votre point de vue ?
01:50:44 - Je ne dis pas que c'est faux, je dis que c'est une mauvaise polémique,
01:50:46 parce que la question
01:50:48 est la même pour tous. Évidemment, l'État veut
01:50:50 et doit protéger. Et je veux aussi, quand même,
01:50:52 qu'on soit sérieux sur ce sujet,
01:50:54 nos policiers, nos services de renseignement,
01:50:56 nos services d'intervention, ils déjouent
01:50:58 des attentats tous les mois, par leur
01:51:00 mobilisation. Nous avons renforcé les moyens
01:51:02 de nos services de renseignement. Nous avons renforcé,
01:51:04 sur ce sujet précisément, c'est une loi qui a deux ans,
01:51:06 le suivi obligatoire
01:51:08 pour les cas qui sont fragiles sur le plan
01:51:10 psychiatrique. C'est une loi qui n'a pas été votée
01:51:12 par ceux qui, aujourd'hui, donnent des leçons, notamment
01:51:14 au Rassemblement national. Donc, qu'il faille protéger,
01:51:16 bien sûr. Qu'il faille protéger plus,
01:51:18 bien sûr. Il y a des débats législatifs, en ce
01:51:20 moment, sur le volet migratoire. Et puis,
01:51:22 il y a d'autres sujets que la question migratoire,
01:51:24 puisque là, on a un citoyen qui est français.
01:51:26 Oui, bien sûr, franco-iranien.
01:51:28 Et donc, ça veut dire que ce n'est pas la même réponse
01:51:30 qu'un étranger, dans une situation de délinquance,
01:51:32 qui est sur notre territoire. Et je le dis aussi
01:51:34 parce que je ne veux pas qu'on laisse penser... C'est un peu
01:51:36 facile de faire, j'entends, des propositions,
01:51:38 ou plutôt des constats, parce que ce ne sont pas des propositions
01:51:40 de Bruno Retailleau, qui dit "protégeons davantage".
01:51:42 Très bien. La question, c'est comment ?
01:51:44 Mais, est-ce que vous pensez que terroriste un jour,
01:51:46 c'est terroriste toujours ? Il a été condamné,
01:51:48 quand même. Il a fait de la prison.
01:51:50 Mais, Sani Mabrouk, on a un État de droit.
01:51:52 Il a été condamné. Il a purgé
01:51:54 sa peine. Le ressortissant
01:51:56 franco-iranien dont on parle. Il a purgé sa peine.
01:51:58 Ensuite, il y a eu une injonction pour
01:52:00 un suivi, y compris psychiatrique,
01:52:02 pendant quatre ans. À l'issue de ce suivi,
01:52:04 il y a eu un diagnostic médical,
01:52:06 à moins de le juger, qui a constaté que,
01:52:08 sur le plan psychiatrique, il n'y avait plus
01:52:10 de nécessité d'un suivi contraignant. Est-ce qu'il faut
01:52:12 renforcer ces mesures ? Est-ce qu'il faut, comme
01:52:14 l'a évoqué le gouvernement, dédié Manchoir,
01:52:16 que, dans certains cas, quand il y a une alerte,
01:52:18 puisqu'il y a une alerte, par exemple, de la maman
01:52:20 de ce jeune homme, il puisse y avoir,
01:52:22 par le préfet, des injonctions complémentaires ?
01:52:24 Oui, on peut avoir ces débats et on doit les avoir.
01:52:26 En fait, la question est, j'allais dire,
01:52:28 plus simple et plus complexe, à la fois.
01:52:30 C'est-à-dire, aujourd'hui, quand il sort de prison,
01:52:32 qu'il a encore ce profil radicalisé,
01:52:34 est-ce qu'il faut le maintenir, quand même,
01:52:36 en prison, pour protéger la société ?
01:52:38 Il faut le maintenir. Qui décide et comment ?
01:52:40 Un juge.
01:52:42 Oui, très bien. Pour ça, il faut qu'il y ait un certain
01:52:44 nombre d'éléments. Et quand la peine a été
01:52:46 décidée, elle n'est pas toujours une peine à
01:52:48 perpétuité. Elle peut être la question
01:52:50 de renforcement de notre arsenal pénal.
01:52:52 Ça peut être la question d'une alerte
01:52:54 qui est donnée par un préfet ou par un juge.
01:52:56 Ça, on peut y travailler. Mais, vois bien
01:52:58 ceux qui ont la baguette magique et qui disent,
01:53:00 il suffisait de le garder pour toujours en prison.
01:53:02 Mais vous aussi, vous avez une même réponse pavlovienne,
01:53:04 vous me dites de l'État de droit. Mais, monsieur le ministre,
01:53:06 est-ce que l'État de droit n'est pas un bouclier percé
01:53:08 aujourd'hui pour la sécurité des Français ?
01:53:10 D'abord, moi, je fais partie de ceux qui pensent que
01:53:12 nous avons besoin de l'État de droit. C'est quoi ?
01:53:14 C'est des règles et des gens qui les décident de manière indépendante.
01:53:16 Si on basculait dans autre chose que l'État de droit,
01:53:18 nous ne serions plus une démocratie qui protège
01:53:20 ses citoyens. Je pense que personne n'a envie de ça.
01:53:22 Mais qu'on renforce notre arsenal pénal, oui.
01:53:24 Pourquoi est-ce qu'adapter ou trouver
01:53:26 des mesures d'exception pour ces profils
01:53:28 très dangereux, ce serait aujourd'hui porter atteinte
01:53:30 à l'État de droit ? Je pense que beaucoup de Français ne le comprennent pas.
01:53:32 C'est le débat qu'il y a, par exemple, sur les fichiers S en général.
01:53:34 Est-ce que le fait d'être fichier S,
01:53:36 qui est un outil né au service des renseignements,
01:53:38 un outil administratif, doit donner lieu en soi,
01:53:40 par exemple, certains le disent, à une forme de condamnation
01:53:42 ou même d'enfermement éternel ?
01:53:44 Moi, je pense que,
01:53:46 et ce n'est pas moi personnellement,
01:53:48 ce n'est pas pour ne pas protéger les gens, tout le monde veut protéger.
01:53:50 Il faut qu'il y ait une décision de justice.
01:53:52 Il faut qu'il y ait une vérification.
01:53:54 Le fichier S, c'est un outil administratif
01:53:56 qui est le plus large possible.
01:53:58 Beaucoup se demandent à quoi il sert aujourd'hui.
01:54:00 Il sert, disons-le, à nos milliers de policiers
01:54:02 qui font du renseignement
01:54:04 pour déjouer un certain nombre de projets.
01:54:06 Il y en a tous les mois qui sont déjoués, pour suivre un certain nombre de personnes
01:54:08 et les empêcher de passer à l'acte.
01:54:10 Un drame ne doit pas non plus remettre en cause
01:54:12 tous les efforts qui sont déjà faits
01:54:14 et les cacher parce que nos policiers
01:54:16 empêchent et arrêtent des gens tous les jours.
01:54:18 Est-ce qu'on doit aller plus loin sur certaines mesures ?
01:54:20 Certainement, mais faire croire qu'un fichier administratif
01:54:22 peut être une décision de justice,
01:54:24 je le dis parce que ce n'est pas un sujet technique,
01:54:26 c'est un sujet très lourd, ça serait grave.
01:54:28 Ça veut dire que vous avez quelqu'un qui fait du renseignement sur vous
01:54:30 pour une raison ou pour l'autre, qui parfois peut se tromper.
01:54:32 Ça arrive aussi dans l'autre sens.
01:54:34 Et on prend les mesures d'enfermement, de prison...
01:54:36 On parle de profils extrêmement dangereux,
01:54:38 radicalisés, on ne parle pas de monsieur Tout-le-Monde.
01:54:40 Mais c'est pour ça qu'il faisait l'objet d'un suivi,
01:54:42 c'est pour ça qu'il faisait l'objet d'un suivi,
01:54:44 c'est par les services de renseignement,
01:54:46 d'un suivi psychiatrique aussi.
01:54:48 Est-ce que ce cas-là nous appelle à faire plus et mieux ?
01:54:50 Évidemment, parce qu'à chaque fois qu'il y a un drame,
01:54:52 c'est un échec, on ne peut pas dire autre chose.
01:54:54 C'est un échec pour vous ?
01:54:56 C'est un échec collectif.
01:54:58 Tous les Français ne sont pas responsables
01:55:00 de ce qui se passe dans les rues de Paris ou de Navarre.
01:55:02 Mais être responsable, ce n'est pas dire
01:55:04 on a trouvé la solution tout de suite à tout.
01:55:06 Mais vous admettez une responsabilité ?
01:55:08 On doit faire mieux tous, bien sûr.
01:55:10 Mais est-ce que vous admettez une responsabilité ?
01:55:12 Quand on est responsable politique, je suis un responsable politique,
01:55:14 j'admets que c'est notre boulot de faire plus et mieux,
01:55:16 mais ensuite il faut se mettre autour de la table.
01:55:18 On a une loi, par exemple, sur le sujet migratoire aujourd'hui.
01:55:20 Le ministre de l'Intérieur l'a encore dit ce matin.
01:55:22 Si on peut expulser des gens qui sont dangereux,
01:55:24 des étrangers en l'occurrence, plus facilement et plus vite,
01:55:26 ça libère aussi du temps de nos services de renseignement.
01:55:28 Bruno Rotailleau dénonce votre en même temps sur cela.
01:55:30 Effectivement, Gérald Darmanin dit que ça permet d'expulser ces délinquants.
01:55:32 Mais c'est majeur.
01:55:34 Ça veut dire que nos services policiers
01:55:36 peuvent faire plus de renseignements sur le sujet.
01:55:38 En même temps, Clément Beaune,
01:55:40 et c'est vraiment en même temps la bonne expression si je puis dire,
01:55:42 eh bien ça ne permet pas de maîtriser
01:55:44 les flux migratoires avec la régularisation des sans-papiers.
01:55:48 Mais alors, ne mélangeons pas tout.
01:55:50 C'est ce que vous reproche l'opposition.
01:55:52 Oui, très bien.
01:55:54 J'assume de ne pas mettre les gens,
01:55:56 parce qu'ils seraient étrangers ou parce qu'ils seraient immigrés,
01:55:58 dans une seule case et une seule catégorie.
01:56:00 Parce que s'il n'est pas deux en même temps,
01:56:02 ça veut dire que vous dites que tout étranger et tout immigré
01:56:04 est un terroriste ou un islamiste potentiel.
01:56:06 - Qui le dit ? - Ça n'est pas le cas.
01:56:08 - Ou qui le laisse penser ? - Non mais, qu'est-ce que ça veut dire ?
01:56:10 C'est important, qui le laisse penser ?
01:56:12 Quand on parle de régularisation et qu'on considère
01:56:14 que c'est une atteinte à la fermeté, on mélange les petites questions.
01:56:16 Qu'est-ce que c'est que cette histoire de régularisation ?
01:56:18 C'est quelque chose de très ciblé pour des métiers en tension,
01:56:20 des gens qui sont déjà sur le territoire national
01:56:22 depuis plusieurs années, qui travaillent,
01:56:24 qui sont intégrés et à qui on veut faciliter
01:56:26 le passage à une situation régulière.
01:56:28 Ça s'est déjà fait dans le passé.
01:56:30 Et tout a montré, d'ailleurs,
01:56:32 ce qu'il faut dire les choses en se basant sur des faits,
01:56:34 que ces régularisations ciblées
01:56:36 ne sont pas les appels d'air migratoire.
01:56:38 - Ça reste à prouver, Clément Beaune.
01:56:40 - Oui, prouvons le contraire.
01:56:42 - On pourra le prouver à l'épreuve des faits, si la loi passe.
01:56:44 Mais vous ne faites aucun lien
01:56:46 entre la situation dont on vient de parler et l'immigration ?
01:56:48 - Alors d'abord, la personne
01:56:50 qui est l'auteur des faits,
01:56:52 semble-t-il, ce n'est pas quelqu'un
01:56:54 qui est un étranger, ce n'est pas quelqu'un
01:56:56 qui est un immigré. Il est né en France.
01:56:58 - Il a une double nationalité.
01:57:00 Ma question est simple. Est-ce qu'il y a un lien ?
01:57:02 Est-ce que vous le rejetez, vous dites que c'est grave ?
01:57:04 Ou est-ce que vous faites un lien entre
01:57:06 soit parfois des actes de terrorisme
01:57:08 et des actes, je mets à part,
01:57:10 de délinquance et d'immigration, ou est-ce que vous dites
01:57:12 "attention, il n'y a aucun lien" ? - Mais bien sûr, des actes
01:57:14 terroristes ont été commis par des étrangers.
01:57:16 Bien sûr. Mais regardons aussi
01:57:18 la situation en face, pas pour se payer le mot,
01:57:20 pas pour être naïf, pour apporter les bonnes réponses.
01:57:22 L'immense majorité des actes terroristes
01:57:24 qui ont été commis sur notre sol ces dernières années
01:57:26 l'ont été par les citoyens français.
01:57:28 Pour retracer leur vie sur plusieurs générations,
01:57:30 mais par les citoyens français. Ça veut dire que...
01:57:32 - Quand vous dites "sur plusieurs générations", c'est dire qu'ils ont
01:57:34 parfois des origines qui sont étrangères.
01:57:36 C'est ce que voulait dire Clément Vevoie. - D'accord, mais ça veut dire
01:57:38 qu'il faut surtout prendre les mesures qui sont les bonnes.
01:57:40 Ça veut dire que tout ne se règle pas par les expulsions.
01:57:42 En revanche, pour être très clair,
01:57:44 les gens qui sont des étrangers délinquants
01:57:46 qui sont sur notre sol, aucun scrupule à les expulser.
01:57:48 Et puis, parce que je ne veux pas qu'on mélange justement
01:57:50 des régularisations dont on parle, ce serait faux
01:57:52 de mélanger ces situations. Ce sont les gens qui bossent,
01:57:54 ce sont les gens qui sont dans les cuisines des restaurants où vous allez,
01:57:56 ce sont les gens qui sont les travailleurs agricoles.
01:57:58 - Mais alors quoi, il y a un double langage de la part de l'opposition,
01:58:00 il y a rien de la droite sur ce sujet ? - Regardez M. Bardella,
01:58:02 qui a été pris en flagrant délit de mensonge hier.
01:58:04 - Chez nos confrères de Sud Radio, selon vous.
01:58:06 - Lui-même, inconscient des amendements qu'il dépose.
01:58:08 Ses propres députés, et on peut avoir un débat,
01:58:10 demandent que pour les agriculteurs,
01:58:12 je viens d'une famille où dans les bouches de rond,
01:58:14 il y a beaucoup d'agriculteurs qui font appel à des saisonniers,
01:58:16 que les agriculteurs puissent embaucher plus facilement,
01:58:18 y compris des étrangers, sans trop vérifier
01:58:20 s'ils sont réguliers ou pas réguliers. Quelle hypocrisie,
01:58:22 quand on donne des leçons de fermeté
01:58:24 pour lutter contre l'immigration. - Tout le monde assure au gouvernement,
01:58:26 Clément Bohn, que lors des JO,
01:58:28 la sécurité sera au rendez-vous.
01:58:30 Est-ce que vous pouvez nous dire ce matin,
01:58:32 au micro d'Europe 1 et de CNews,
01:58:34 qu'est-ce qui garantit que ça se passera bien ?
01:58:36 - Une mobilisation totale, et qui doit encore se renforcer.
01:58:38 Mais la sécurité, avant le drame terroriste de samedi,
01:58:40 était déjà une préoccupation majeure
01:58:42 pour la cérémonie d'ouverture,
01:58:44 et pour tous les Jeux olympiques et paralympiques.
01:58:46 - Elle devient encore plus. - Bien sûr,
01:58:48 mais heureusement qu'on n'a pas découvert qu'il y avait un enjeu sécuritaire ce samedi.
01:58:50 - Alors, qu'est-ce que vous allez changer ?
01:58:52 - La menace islamiste, la menace terroriste, a été déjà très forte.
01:58:54 Donc il y a une mesure, un dispositif qui est extrêmement strict,
01:58:56 qui mobilisera plus de 35 000 policiers et agents de sécurité
01:58:58 pour la cérémonie d'ouverture.
01:59:00 Et puis il faut aussi qu'on soit un peu cohérent,
01:59:02 puisque la semaine dernière, on entendait beaucoup de gens
01:59:04 qui nous disaient "c'est terrible, c'est le périmètre de sécurité,
01:59:06 où il va y avoir des fouilles pour rentrer dans les lieux".
01:59:08 - En même temps, on pensait que les JO étaient une fête populaire.
01:59:10 On se rend compte qu'il faut les QR codes,
01:59:12 que le ticket de métro va doubler.
01:59:14 - Pardon, on est tous en train de...
01:59:16 - Pardon, on est tous en train de...
01:59:18 - On est tous en train de se dire qu'il ne faut pas de naïveté,
01:59:20 il faut vivre comme on l'entend, mais qu'il ne faut pas de naïveté de la sécurité.
01:59:22 Ce serait un peu inconséquent de considérer
01:59:24 qu'il n'y a aucune mesure qui soit prise pour les JO.
01:59:26 - Ce n'est pas trop facile de faire peser quand même
01:59:28 tous ces sujets sécuritaires sur les Français
01:59:30 et les touristes qui vont venir participer à une fête.
01:59:32 - Oui, d'accord, mais dans les touristes qui vont participer à une fête,
01:59:34 moi je préfère qu'on vérifie qu'il n'y ait pas justement
01:59:36 des gens qui ont des idées ou des projets terroristes.
01:59:38 - C'est ça, donc la seule solution, c'est le QR code.
01:59:40 - Attendez, mélangeons pas tout.
01:59:42 Dans les périmètres de sécurité les plus proches des sites de compétition,
01:59:44 on l'assume, faire le contraire serait irresponsable,
01:59:46 qu'il y ait des fouilles, qu'il y ait des vérifications,
01:59:48 qu'on ne rentre pas évidemment avec une arme
01:59:50 ou avec de quoi faire un projet terroriste.
01:59:52 Ça peut évidemment arriver, on le voit malheureusement.
01:59:54 La zone de l'attentat de samedi à Paris
01:59:56 est une zone qui sera un périmètre de sécurité
01:59:58 autour de la Tour Eiffel pour les JO et Paralympiques, évidemment.
02:00:00 Et puis les QR codes, il ne faut pas tout mélanger,
02:00:02 c'est pour la circulation en voiture,
02:00:04 c'est pour les touristes qui vont venir participer
02:00:06 à la fête, c'est pour les touristes qui vont venir participer
02:00:08 évidemment. Et puis les QR codes, il ne faut pas tout mélanger,
02:00:10 c'est pour la circulation en voiture,
02:00:12 pour que certains endroits soient moins saturés
02:00:14 et que là aussi on n'ait pas des gens qui convergent
02:00:16 de manière non organisée au moment des compétitions.
02:00:18 - Il y a un sujet de sécurité aussi quand même avec les QR codes.
02:00:20 - Bien sûr. - Oui voilà, d'où la question.
02:00:22 - Est-ce qu'on veut qu'il y ait zéro restriction ?
02:00:24 Est-ce qu'on veut qu'il y ait zéro vérification ? Je ne crois pas.
02:00:26 Donc le préfet de police, nous tous, nous mettons en place,
02:00:28 c'est notre responsabilité puisqu'on en parlait,
02:00:30 des mesures de sécurité très strictes
02:00:32 pour les JO.
02:00:34 - Mais j'entends que vous n'avez pas la main qui tremble
02:00:36 des mesures de QR codes et de mesures de
02:00:38 restrictions de liberté pour les citoyens.
02:00:40 - Pas pour embêter les gens.
02:00:42 - Monsieur le ministre, je suis obligée de vous poser la question.
02:00:44 - Oui. - N'y a-t-il pas des choses à géométrie variable,
02:00:46 deux poids deux mesures ? - Pardon, mais justement,
02:00:48 il se trouve que dans un certain nombre de cas,
02:00:50 on l'a vu dans le passé, les terroristes,
02:00:52 ils choisissent les gens où il y a des citoyens ordinaires.
02:00:54 Quand vous prenez les transports, c'est malheureusement
02:00:56 arrivé qu'il y ait des attentats dans nos transports.
02:00:58 Quand il y avait, on l'a vécu dramatiquement et douloureusement,
02:01:00 c'est la circonscription, je suis élu, l'attentat du Bataclan,
02:01:02 c'est des gens ordinaires et festifs qui allaient à un concert,
02:01:04 les terroristes se sont glissés et ont tué dans sept endroits.
02:01:06 Donc, quand on a des mesures de vérification,
02:01:08 de suivi qui sont proportionnées,
02:01:10 par exemple dans les transports publics,
02:01:12 on renforce les effectifs de sécurité.
02:01:14 Est-ce qu'on va mettre tous les jours,
02:01:16 tous les matins, des portiques à l'entrée
02:01:18 de chaque gare de France ? Je ne le souhaite pas.
02:01:20 Précisément pour ce que vous dites, c'est-à-dire ne pas
02:01:22 embêter les Français qui vivent leur vie.
02:01:24 Mais on doit assurer leur sécurité et c'est cet équilibre,
02:01:26 c'est ça dont je parlais en parlant d'état de droit,
02:01:28 qu'on doit assurer dans une société.
02:01:30 Continuer à vivre et protéger davantage.
02:01:32 - Sur la circulation, vous avez dénoncé, Clément Beaune,
02:01:34 une trahison. Des mots forts après
02:01:36 qu'Anne Hidalgo ait affirmé que sur les transports
02:01:38 pour les Jeux Olympiques, vous n'étiez pas prêt.
02:01:40 Mais vous-même, j'ai noté une autre phrase,
02:01:42 quelques semaines avant, vous avez dit que la circulation
02:01:44 allait être entre guillemets "hardcore".
02:01:46 Alors, quel que Clément Beaune dit vrai ?
02:01:48 - Moi, j'ai toujours dit la même chose, Sonia Mamrouk.
02:01:50 Considérer que les Jeux Olympiques
02:01:52 et Paralympiques, ça nécessite des mesures de sécurité,
02:01:54 ça nécessite des mesures d'organisation.
02:01:56 On accueille le monde, on accueille les gens,
02:01:58 ça nécessite des mesures d'organisation.
02:02:00 On accueille le monde une fois tous les 100 ans, évidemment.
02:02:02 Et d'ailleurs, ces mesures de restriction de la circulation,
02:02:04 elles sont vues et travaillées avec la ville de Paris.
02:02:06 - Mais alors, que dit Anne Hidalgo ?
02:02:08 Elle ne travaille pas avec vous ?
02:02:10 - Anne Hidalgo, elle a dit tout à fait autre chose.
02:02:12 Alors, je vous confirme qu'elle ne vient à aucune des réunions
02:02:14 que je fais sur la sécurité et les transports, sur ce sujet-là.
02:02:16 Et ce qu'elle a dit, Anne Hidalgo, c'est très différent.
02:02:18 Elle est allée sur un plateau de télévision,
02:02:20 regardée par la France et le monde,
02:02:22 pour dire, non pas, il y a encore du boulot,
02:02:24 pourquoi pas ? Elle a dit, on ne va pas être prêt.
02:02:26 Ça veut dire, on ne va pas être prêt en juillet prochain.
02:02:28 - C'est pour ça que vous parlez de trahison,
02:02:30 c'est-à-dire que ça va à l'encontre de l'image de notre pays,
02:02:32 parce que le mot est très fort, quand on le prend dans son sens.
02:02:34 - Oui, j'ai parlé de trahison politique,
02:02:36 parce que quand on est un responsable politique,
02:02:38 et on va essayer de travailler ensemble,
02:02:40 moi je le fais tout pour cela au quotidien,
02:02:42 eh bien on ne peut pas aller sur un plateau de télévision,
02:02:44 on peut régler ses comptes entre nous, pour dire,
02:02:46 la France, Paris, notre capitale, notre pays,
02:02:48 ne va pas être prêt à tenir ses engagements et accueillir le monde.
02:02:50 Ça, c'est grave. Vous imaginez si le maire de Londres,
02:02:52 trois mois ou six mois avant les Jeux, était allé dire,
02:02:54 on se serait bien moqué, sur un plateau,
02:02:56 nous ne serons pas prêts, nous serons prêts.
02:02:58 Et notre responsabilité, c'est de bosser ensemble,
02:03:00 pour l'être, sur la sécurité, sur les transports,
02:03:02 sur toute l'organisation. - J'ai deux questions,
02:03:04 rapides, mais d'actualité,
02:03:06 et qui nous concernent tous.
02:03:08 Route et autoroute, vous avez promis que la hausse annuelle
02:03:10 des prix des péages resterait inférieure à 3% en 2024.
02:03:13 Les sociétés d'autoroutes menacent, quant à elles,
02:03:15 d'augmenter leurs prix, depuis l'annonce d'une taxe,
02:03:17 sur les concessions autoroutières et aéroportuaires.
02:03:20 Plusieurs sociétés, on va la citer comme Vinci,
02:03:23 assurent qu'il y aurait une hausse de 5% des prix du péage,
02:03:25 afin de compenser cette taxe. Qui dit vrai ?
02:03:28 - Ça s'appelle un mensonge, et vous pourrez le vérifier,
02:03:30 puisque c'est fixé par l'État, à la fin, les péages.
02:03:33 Donc quand je dis, en 2024,
02:03:35 la hausse moyenne des péages sera limitée
02:03:37 à moins de 3%,
02:03:39 c'est la réalité juridique et pratique.
02:03:42 - Donc c'est pas un bras de fer qui va s'engager avec ces sociétés.
02:03:44 - Il y a plusieurs choses. Les sociétés d'autoroutes,
02:03:46 il y a certains qui ont dit qu'il faut les nationaliser,
02:03:48 moi je ne pense pas. En revanche,
02:03:50 dans une situation financière qui est bonne, soyons francs,
02:03:52 est-ce qu'elles doivent financer plus de trains,
02:03:54 plus de transports publics, en contribuant avec d'autres ?
02:03:56 Oui, et j'assume cette taxation.
02:03:58 Ça ne leur fait pas plaisir.
02:04:00 Personne n'aime payer un impôt supplémentaire,
02:04:02 moi je préfère qu'ils aillent financer les transports des Français.
02:04:04 - Et nous, on n'aimerait pas que ça se répercute sur nous.
02:04:06 - Oui, mais là aussi, il faut qu'on soit cohérent.
02:04:07 Les Français, ils nous disent, les trains, c'est la galère,
02:04:09 il n'y a pas assez de transports publics,
02:04:10 il faut plus de bornes électriques.
02:04:11 On investit, et on finance cet investissement,
02:04:13 non pas en taxant vous, mais en taxant quelques sociétés qui peuvent payer.
02:04:17 Et ensuite, ça ne justifie pas, on peut ne pas être content, c'est la vie,
02:04:21 ça ne justifie pas, ce n'est pas le rôle d'une entreprise,
02:04:23 d'aller raconter des mensonges et des balivernes
02:04:25 qui font peur aux automobilistes et qui ne sont pas justes.
02:04:28 Donc moi, je suis très clair, la décision d'ailleurs est actée cette semaine.
02:04:31 La hausse des péages est limitée à moins de 3%,
02:04:34 c'est la vérité pour le 1er février 2024,
02:04:37 et je crois que quand on a des clients automobilistes par millions,
02:04:40 on doit les respecter et ne pas leur faire peur à tort.
02:04:42 - A bon entendeur. Merci Clément Bont,
02:04:44 c'était votre grande interview ce matin sur Europe 1 et C News.
02:04:47 - Et voilà qui complète cet entretien.
02:04:49 On marque une très courte pause, on revient,
02:04:51 on a encore beaucoup de thèmes à vous soumettre.
02:04:52 On est avec Hubert Coudurier, Karim Abrik et Adrien Spiteri
02:04:56 pour compléter l'équipe de 180 minutes d'info.
02:04:58 On parlera évidemment de ces entraîneurs, de ces éducateurs,
02:05:01 faut-il dire, de foot, qui se font prendre un parti par les parents,
02:05:04 qui projettent peut-être un peu trop sur leurs jeunes enfants,
02:05:08 des rêves de grandeur footballistiques, à tout à l'heure.
02:05:11 [Musique]
02:05:15 De retour avec vous sur 180 minutes d'info.
02:05:17 Il nous reste encore quelques minutes à débattre ensemble
02:05:20 et on aimerait vous soumettre cette histoire.
02:05:22 Et à vrai dire, c'est un phénomène qui est en train de monter quand même
02:05:25 dans ce qu'on vient d'appeler le foot amateur.
02:05:27 Et vous allez voir, je suis très très petit,
02:05:29 un éducateur du club de foot de Lina Monlery, ça se trouve dans l'Essonne,
02:05:32 a été agressé violemment par un parent.
02:05:35 Le club a assez vite réagi,
02:05:38 c'est-à-dire qu'il a aussitôt décidé d'annuler deux séances d'entraînement.
02:05:42 On parle quand même là, pour que vous compreniez,
02:05:45 de une oeuf en jargon footballistique, c'est les "under 9",
02:05:49 c'est-à-dire des enfants qui sont très jeunes, 7, 8, 9 ans.
02:05:52 Je vous propose d'écouter le président de ce fameux club de foot de Lina Monlery,
02:05:55 qui a dû être conduit à prendre cette mesure.
02:05:58 Il y a une montée de violence autour des terrains,
02:06:01 comme je vous l'ai dit, comme dans la société.
02:06:03 Aujourd'hui, on a plusieurs catégories de papa,
02:06:08 on a des parents qui voient leur enfant comme un ticket de loto,
02:06:11 parce qu'on a une médiatisation autour de l'argent dans le football,
02:06:14 qui fait qu'aujourd'hui, on va parler du cas Mbappé,
02:06:18 mais plein d'autres.
02:06:20 Les joueurs pros aujourd'hui exposent tellement tout ce qu'ils ont financièrement,
02:06:24 que je pense que ça fait tourner la tête,
02:06:27 notamment dans le football, qui est le sport populaire par excellence,
02:06:31 où on touche toutes sortes de gamins et toutes classes sociales.
02:06:34 - Sauf que ce n'est pas Mbappé qui veut.
02:06:36 Il y a beaucoup d'appelés, peu d'élus, comme vous le savez,
02:06:38 y compris dans le foot.
02:06:40 On va en parler, outre la présence d'Hubert Coudurier,
02:06:43 et toujours, et Karim Mabrik, sur ce plateau,
02:06:45 avec Yassine Amemed, qui est avec nous en direct via Skype.
02:06:49 Bonjour, merci d'être avec nous.
02:06:51 Vous êtes ancienne éducateur, vous connaissez très bien le foot,
02:06:54 puisque vous êtes auteur de livres que vous leur avez consacrés.
02:06:57 On va voir apparaître deux à l'écran.
02:07:00 Les hors-jeu du football français,
02:07:02 avec, vous avez vu le sous-titre, "Le coup de gueule d'un éducateur".
02:07:04 Ça va nous aider.
02:07:05 Et puis, pourquoi le foot français va dans le mur ?
02:07:08 Et là, j'imagine que vous élargissez un petit peu le spectre
02:07:11 de tout ce qui ne fonctionne pas dans le foot.
02:07:14 On en a encore parlé hier, avec, vous savez,
02:07:16 les agressions qui se multiplient,
02:07:19 et cette mort due à un chauffeur de VTC à Nantes.
02:07:23 Moi, je vais vous poser une question simple.
02:07:24 Est-ce que c'est quelque chose que, en tant qu'ancienne éducateur,
02:07:26 vous avez expérimenté à de nombreuses reprises ?
02:07:30 Qu'est-ce qui fait que les parents se projettent autant dans leurs enfants aujourd'hui ?
02:07:35 Il y a plusieurs raisons.
02:07:37 Évidemment que je l'ai vécu.
02:07:38 Je l'ai vécu dans mon club.
02:07:40 Je l'ai vécu aussi dans les clubs que j'affrontais le week-end.
02:07:43 Toute cette ambiance néfaste qu'il y a autour des terrains,
02:07:47 dès le plus jeune âge.
02:07:49 On n'attend plus aujourd'hui qu'il y ait un petit espoir,
02:07:51 que l'enfant devienne pro.
02:07:53 On a tout de suite envie qu'ils deviennent professionnels
02:07:55 dès qu'ils ont 6 ans, 7 ans.
02:07:57 Qu'est-ce qu'il explique ?
02:07:59 Il y a plein de facteurs, mais évidemment que l'argent est le facteur dominant.
02:08:03 Parce que le foot, c'est quand même ce sport et ce métier
02:08:07 qui vous permet de gravir l'ascenseur social le plus rapidement possible.
02:08:13 On a l'impression de façon facile.
02:08:15 Or, c'est faux, parce que déjà, il y a très peu d'élus.
02:08:18 Mais aujourd'hui, ce que les parents voient,
02:08:21 c'est les belles histoires qu'on raconte.
02:08:23 Évidemment qu'on stigmatise Mbappé,
02:08:26 parce que c'est un peu le symbole de tout ça.
02:08:28 Il n'en est pas coupable, il n'est pas responsable de tout ça.
02:08:31 Mais cette belle histoire avec les parents qui s'occupent de lui,
02:08:34 les sommes d'argent autour de son salaire, de son transfert,
02:08:39 ça fait rêver tout le monde.
02:08:40 Et tout le monde pense aujourd'hui à voir son enfant
02:08:42 qui a les qualités d'Mbappé ou très proche,
02:08:45 et qui va réussir dans le football.
02:08:47 Et là, après, tout devient un obstacle.
02:08:49 C'est-à-dire que l'éducateur qui ne fait pas jouer un enfant
02:08:51 ou qui le remplace en cours de match, c'est un obstacle.
02:08:54 Le club, c'est un obstacle.
02:08:56 L'arbitre, c'est un obstacle.
02:08:58 L'adversaire, c'est un obstacle.
02:08:59 Et en fait, tout est envenimé et tout devient dangereux.
02:09:04 Est-ce qu'on peut avoir quelques exemples concrets ?
02:09:06 C'est-à-dire qu'il y a aussi des parents qui, entre eux,
02:09:09 en viennent aux mains parce qu'ils sont au bord du stade
02:09:11 en train de soutenir leurs enfants
02:09:12 et qu'ils finissent par s'échauffer un petit peu la tête.
02:09:16 Est-ce que ça va parfois jusqu'à des attaques physiques
02:09:20 à l'encontre des éducateurs, précisément parce qu'un tel
02:09:23 ou un tel n'a pas été retenu dans le groupe qui va jouer en extérieur ?
02:09:26 Tout à fait, parce qu'encore une fois, l'éducateur qui…
02:09:30 On va parler concrètement, dans chaque catégorie,
02:09:33 il y a des équipes A, B ou C.
02:09:35 L'éducateur qui ne prend pas un enfant en équipe A devient un obstacle,
02:09:40 puisque l'enfant va être en équipe B,
02:09:42 donc potentiellement, ou soi-disant, dans l'équipe un peu moins bonne,
02:09:45 donc de moins de chances de se faire voir,
02:09:48 donc avec des joueurs peut-être plus mauvais.
02:09:50 Et à l'arrivée, oui, l'éducateur devient un obstacle
02:09:53 et les parents le vivent très mal.
02:09:54 Donc, on vient demander des explications,
02:09:56 parfois de façon courtoise, on va dire,
02:09:59 mais parfois de façon violente, véhémente.
02:10:02 Et ça dérape souvent autour des matchs aussi,
02:10:04 parce que la victoire est devenue quelque chose d'essentiel dans le football.
02:10:09 Et là aussi, on entend des propos de parents.
02:10:12 Mais je voudrais juste faire une petite parenthèse.
02:10:14 Les parents ne sont pas les seuls coupables.
02:10:16 Les éducateurs sont aussi coupables.
02:10:18 Les clubs sont aussi coupables.
02:10:19 Pourquoi ?
02:10:20 La fédération est aussi coupable.
02:10:21 Pourquoi ?
02:10:22 On ne peut pas. Deux.
02:10:23 Pourquoi ? Qu'est-ce qu'ils font les éducateurs qui les rendent coupables à vos yeux ?
02:10:26 Les éducateurs, déjà par rapport à leur discours,
02:10:28 à savoir qu'il faut absolument gagner les matchs,
02:10:30 on parle d'enfants de 7, 8, 9, 10 ans,
02:10:32 on est quand même là pour s'amuser,
02:10:35 pour prendre du plaisir, pour s'épanouir,
02:10:37 pour progresser aussi,
02:10:38 mais la victoire, ce n'est pas une fin en soi à cet âge-là.
02:10:41 Donc, les éducateurs qui vont insulter un arbitre
02:10:43 parce qu'il n'a pas sifflé un pénalty.
02:10:45 Donc, ça, on ouvre des portes.
02:10:47 Les éducateurs ouvrent des portes.
02:10:48 Les parents en profitent ensuite pour insulter l'arbitre,
02:10:50 pour insulter l'éducateur adverse,
02:10:52 et tout prend alors des proportions.
02:10:53 Les clubs qui laissent signer des gamins de 8, 9 ans,
02:10:56 10, 12, 15 nouveaux joueurs par saison,
02:11:00 et puis la fédération malgré tout,
02:11:02 parce que la fédération laisse faire tout ça,
02:11:03 mais la fédération, ça l'arrange,
02:11:04 parce qu'aujourd'hui, le football français vaut beaucoup de joueurs,
02:11:06 fait de l'argent.
02:11:07 Donc, pourquoi mettre des bâtons là où tout fonctionne ?
02:11:12 En tout cas, financièrement,
02:11:13 parce que dans les actes sud, évidemment, ça ne fonctionne pas du tout.
02:11:16 Tout le monde est coupable.
02:11:17 Donc, on tape sur les parents parce que c'est la face visible
02:11:19 et que la violence devient…
02:11:21 Oui, mais c'est alimenté par tout le monde, en fait.
02:11:23 Je comprends un peu votre propos.
02:11:24 Restez avec nous, Yacine, parce qu'on va faire un tour de table,
02:11:27 et puis bien sûr, vous réagirez en guise de conclusion.
02:11:30 Hubert Coudurier est là avec nous.
02:11:33 Ce qu'on comprend, c'est qu'on prend trop les choses à cœur
02:11:36 à un très jeune âge,
02:11:37 là où quand même le foot devrait encore être considéré
02:11:39 comme un sport plaisir, loisir.
02:11:42 Et puis, fédérateur, parce qu'on a coutume de dire
02:11:44 que le foot, parmi beaucoup de disciplines,
02:11:46 c'est un peu l'école de la vie.
02:11:48 Et on en a perdu, cette notion-là, tout simplement.
02:11:52 Écoutez, comme ce n'est pas un sujet qui m'inspire énormément,
02:11:54 j'ai demandé à la rédaction des sports du Télégramme
02:11:56 d'avoir quelques chiffres en Bretagne.
02:11:58 Mais vous avez fait votre job, alors c'est bien.
02:12:00 Et donc, ils m'ont dit qu'en gros, ils avaient des chiffres de la Ligue
02:12:02 qui donnaient une augmentation de 180% des faits de violence,
02:12:06 mais qui ne sont pas très bien documentés,
02:12:07 parce que ça va des insultes au cou.
02:12:09 Donc, on ne sait pas exactement comment ça se répartit.
02:12:12 Ensuite, c'est vrai que ça a toujours existé,
02:12:14 mais que ça augmente.
02:12:16 Et ça participe du mouvement général de la société.
02:12:18 Il n'y a plus de surmoi.
02:12:19 Plus personne n'a peur de rien.
02:12:21 Le seul moment où les Français ont eu peur,
02:12:23 c'était pendant la période du Covid.
02:12:24 Parce que là, en gros, ils appliquaient les réglementations
02:12:26 parce qu'ils avaient peur pour leur vie.
02:12:28 - Mais sinon, on a un égo démesuré, quoi.
02:12:30 - Et puis, il y a eu les réseaux sociaux,
02:12:33 le côté, comme dirait Andy Warhol,
02:12:35 tout le monde a droit à un quart d'heure de notoriété dans sa vie,
02:12:37 ça a été largement intégré.
02:12:39 Donc, maintenant, ça aboutit à ce genre d'excès,
02:12:43 mais qui existe partout, en fait.
02:12:46 C'est la transposition au sport de ce qui se passe dans la société.
02:12:49 - Oui. Et j'allais dire aussi,
02:12:51 ce que nous racontait Yacine Amemed, Karima,
02:12:54 ça rejoint aussi cette défiance qu'on observe vis-à-vis des profs,
02:12:58 où l'autorité n'est plus respectée.
02:13:00 Parce qu'on peut considérer que, sur le terrain,
02:13:02 c'est quand même l'autorité de l'éducateur qui fait foi.
02:13:05 - Oui. - Et là, il n'y a plus de filtre, en fait.
02:13:07 - Bien, c'est ça. Donc, effectivement,
02:13:09 c'est le reflet aussi de ce qui se passe dans la société.
02:13:11 Et ensuite, il peut y avoir un effet de mimétisme.
02:13:14 Donc, quand on parle de l'éducation,
02:13:16 je pense aussi que les parents ont une responsabilité.
02:13:19 C'est-à-dire, il y a aussi, vous avez parlé de cette école de la vie
02:13:21 où on apprend à gérer ses émotions, gérer ses frustrations,
02:13:24 ses envies, ses souhaits, ses désirs, ses rêves, c'est une chose.
02:13:28 Mais les incivilités, c'est autre chose aussi.
02:13:31 Donc, quand on franchit cette ligne, il doit y avoir des conséquences.
02:13:34 Et pour moi, la fine ligne rouge, c'est la violence.
02:13:37 Donc, si vous commencez à frapper quelqu'un,
02:13:40 frapper un éducateur, frapper un professeur,
02:13:42 vous voyez un peu, il n'y a plus de limites.
02:13:44 Donc, pour moi, c'est tolérance zéro
02:13:46 dès qu'on arrive justement à cette ligne de cette violence.
02:13:50 Et cela dit, après, plus largement, oui, c'est un reflet
02:13:53 de cette violence qui se passe aussi dans la société,
02:13:55 qui se répercute malheureusement dans un contexte
02:13:58 où ça devrait être... on parle de petits bouts de chou,
02:14:00 de 6 ans, 7 ans, même quand ça commence assez jeune,
02:14:03 ça devrait être plutôt dans le plaisir.
02:14:05 Oui, la compétition, mais saine aussi.
02:14:07 Donc, non, je pense qu'il y a quand même des choses à faire,
02:14:10 des rappels. C'est terrible qu'on ait rendu à se dire
02:14:13 qu'il faut même presque de la pédagogie maintenant
02:14:16 de rappeler avant des matchs, que non, ça ne sera pas toléré
02:14:19 si vous vous emmenez au coup terminé bastant.
02:14:22 Donc, il n'y aura pas de possibilité de revenir,
02:14:24 par exemple, sur le terrain ou des choses comme ça.
02:14:26 Oui, il faut qu'il y ait des conséquences,
02:14:28 sinon, on finit par se faire justice soi-même.
02:14:30 - On retournera vous voir, Yacine Amémel,
02:14:32 parce que comme vous êtes quand même auteur
02:14:34 de deux ouvrages consacrés à la question,
02:14:36 j'imagine que vous avez peut-être quelques pistes
02:14:38 ou quelques suggestions à faire en la matière.
02:14:40 Mais moi, j'aimerais quand même qu'on parle
02:14:42 avec Adrien Spiteri. Vous nous disiez tout à l'heure,
02:14:44 Adrien, c'est pas propre au football,
02:14:46 parce qu'on rappelle, vous jouez, je crois,
02:14:48 au tennis à assez haut niveau, donc vous avez été
02:14:51 sur les cours depuis un jeune âge.
02:14:54 Vous nous dites, c'est pas propre au foot,
02:14:56 au tennis aussi, on le voit.
02:14:58 - Dans le cas du foot, moi, j'ai joué un petit peu au foot
02:15:01 dans une petite catégorie. C'est vrai que les parents
02:15:03 souvent se substituent un peu aux éducateurs,
02:15:05 aux arbitres, vous disent un peu comment vous devez jouer,
02:15:07 alors qu'ils n'y connaissent pas beaucoup plus que les autres.
02:15:10 Et dans le tennis, dans le cas du tennis,
02:15:12 c'est encore pire même, peut-être, parce qu'il n'y a pas d'arbitre.
02:15:14 Donc dans les jeunes catégories, les parents, en fait,
02:15:16 sont omniprésents, interviennent pendant le match,
02:15:19 intimident parfois votre adversaire.
02:15:22 Et puis ensuite, quand vous perdez un match,
02:15:24 je parle d'expérience personnelle,
02:15:26 vos parents vont vous expliquer comment vous devez jouer, etc.
02:15:29 Donc ils vous mettent une forme de pression,
02:15:31 alors que parfois, il n'y a pas vraiment d'enjeu.
02:15:33 Là, par exemple, des enfants de 9 ans,
02:15:35 bon, il n'y avait pas des recruteurs du Real de Madrid
02:15:38 ou de Manchester United, j'imagine, qui étaient présents.
02:15:41 Donc c'est vrai que les parents doivent, à mon sens,
02:15:44 rester un peu à leur place et ne pas se substituer aux professionnels.
02:15:47 - C'est vrai que le tennis, c'est un sport, une discipline
02:15:49 dans laquelle on voit souvent à haut niveau
02:15:52 que ce sont les parents qui ont traîné depuis le plus jeune âge
02:15:55 les stars du tennis. C'était le cas des Sir Williams, par exemple.
02:15:58 - Oui, et le dernier mot, c'est juste aussi l'exemple
02:16:00 que donne le monde professionnel.
02:16:02 Que ce soit dans le tennis, par exemple, on peut avoir des joueurs
02:16:04 qui ont un comportement qui n'est pas toujours exemplaire.
02:16:06 Et dans le monde professionnel, dans le foot, par exemple,
02:16:08 quand on voit ce qui s'est passé avec l'entraîneur de Lyon,
02:16:10 Fabio Grosso, agressé, les parents et même les jeunes,
02:16:14 parfois, reproduisent cela dans leur...
02:16:16 - Par mimétisme, quoi. - Par mimétisme.
02:16:18 - Merci beaucoup pour ce regard.
02:16:19 Yacine Amemed, alors on fait quoi à partir de là
02:16:21 pour la pédagogie, comme dirait Karimah ?
02:16:24 Est-ce que ça suffit ou c'est un peu ce bercer d'illusions ?
02:16:28 - Alors, évidemment qu'il y a un peu d'illusions
02:16:31 parce que c'est quand même un reflet de la société
02:16:33 et on ne peut pas tout régler par la pédagogie.
02:16:35 Maintenant, il y a quand même des solutions qui existent, je pense.
02:16:38 Alors, par exemple, la fédération qui pourrait très bien limiter
02:16:41 le nombre de changements de club des enfants à 8-9 ans
02:16:44 parce qu'en fait, c'est déjà un problème.
02:16:46 C'est-à-dire qu'un enfant qui ne joue pas en équipe A,
02:16:47 il change de club, le père le change de club,
02:16:49 il va dans le club à côté, il ne joue pas en équipe A,
02:16:50 il change encore de club.
02:16:52 Donc déjà, on éduque mal l'enfant à cette vie en collectivité,
02:16:56 ce rapport un peu de niveau, etc.
02:16:58 La deuxième chose, c'est que les clubs doivent aussi prendre conscience
02:17:00 qu'ils ne peuvent pas prendre tout le temps les meilleurs,
02:17:02 soi-disant parce qu'ils sont à côté, pour faire le meilleur club.
02:17:05 Mais je crois que la chose la plus importante,
02:17:08 c'est déjà le comportement des parents.
02:17:10 Je pense que si les éducateurs se comportaient
02:17:12 de façon normale pendant un match,
02:17:14 on éviterait d'ouvrir des portes aux parents.
02:17:18 Il y a aussi, je pense, une vraie discussion à avoir
02:17:22 avec les parents au début de la saison.
02:17:23 Ça veut dire qu'il faut, ce que disait tout à l'heure,
02:17:26 je ne sais plus qui est sur le plateau,
02:17:27 mais la tolérance zéro, ça veut dire que voilà les règles qui existent.
02:17:31 À partir du moment où il y aura un écart,
02:17:33 évidemment que c'est dommage de sanctionner un enfant.
02:17:36 Mais malheureusement, on est obligé d'en passer par là.
02:17:38 Et l'exemple fera foi, entre guillemets, il faut sanctionner.
02:17:42 Il faut sanctionner un papa qui insulte un arbitre.
02:17:44 Il faut sanctionner ses parents qui insultent les éducateurs,
02:17:47 qui viennent les menacer.
02:17:48 Il faut sanctionner.
02:17:49 Mais là, il y a juste un dernier problème, c'est que les clubs aussi,
02:17:53 comme ils veulent faire du licencié et de l'argent,
02:17:56 à un moment donné, ils acceptent beaucoup de choses.
02:17:59 Et nous, parfois, les éducateurs, on se retrouve un peu en porte-à-faux
02:18:02 entre le président qui dit, nous, on a besoin des licenciés,
02:18:05 la FEDE, et puis les parents, nous, on aimerait sanctionner.
02:18:09 Voilà, c'est un peu un mélange de tout ça,
02:18:11 mais je pense qu'il faut réellement prendre conscience
02:18:13 et se mettre autour du table et discuter de la suite
02:18:15 parce qu'on finira par ne plus avoir d'éducateurs,
02:18:17 on finira par ne plus avoir d'arbitres.
02:18:19 Merci beaucoup.
02:18:20 Là, vous touchez à un point très important, effectivement,
02:18:22 c'est l'argent et le besoin aussi de renflouer les caisses,
02:18:25 ce qui fait que parfois, on est peut-être un petit peu,
02:18:27 à défaut de dire laxiste, plus indulgent.
02:18:30 Vous avez dit le mot à ma place.
02:18:31 Merci, merci de l'assumer.
02:18:33 Merci à vous.
02:18:34 Et merci d'avoir été des nôtres cet après-midi, bien sûr, Yacine Amemed.
02:18:37 Je rappelle que vous avez deux ouvrages consacrés à la question.
02:18:39 Si ça vous intéresse de creuser un peu plus le sujet,
02:18:43 un dernier mot peut-être pour parler de cette adolescente de 15 ans
02:18:45 qui a été tuée dans une rixe dans le Val-d'Oise.
02:18:47 Ça s'est passé hier, lors d'un violent affrontement
02:18:51 entre des jeunes d'Aisonville et de Daumont.
02:18:54 Ils étaient une vingtaine impliqués.
02:18:56 Je vous propose d'écouter une réaction venue du garde des Sceaux
02:18:59 au sujet de ce phénomène.
02:19:00 Il faut que ce qui nous unit soit plus fort que ce qui nous sépare.
02:19:06 Voyez-vous ?
02:19:07 C'est la raison pour laquelle moi, de temps en temps,
02:19:10 je pousse un coup de gueule.
02:19:11 Vous savez de quoi je parle, M. Brunet.
02:19:13 Vous êtes capable du fait également pour dire "faisons très attention".
02:19:18 Nous avons besoin de concorde.
02:19:20 Nous avons besoin d'unité.
02:19:22 Certains plantent autour des événements comme des vautours,
02:19:28 plongent sur ces événements pour dire "il faudrait, y'a qu'à".
02:19:32 J'ai entendu un certain nombre de choses extraordinaires.
02:19:34 - La France est-elle coupée en deux, en l'espèce,
02:19:37 pour reprendre le terme d'Éric Dupond-Moretti ?
02:19:39 - La France, je ne sais pas, mais le monde politique, certainement.
02:19:43 C'est clair qu'aujourd'hui, il y a une attitude et une volonté du gouvernement
02:19:46 de riposter à cette vague populiste qui menace d'amener Marine Le Pen à l'Élysée en 2027.
02:19:53 Après une certaine passivité, aujourd'hui, ils font flèche de tout bois.
02:19:58 D'un côté, y'a qu'à Faucon, et de l'autre côté, regardez ce qu'on a fait, le bilan.
02:20:03 Tout n'est pas parfait, mais on ne se contente pas de jouer les imprécateurs.
02:20:07 - Karima, en guise de conclusion, cette histoire vient nous rappeler,
02:20:12 évidemment, même si les circonstances sont différentes,
02:20:15 elle est à mettre quand même en miroir avec ce qu'on a vécu à Crépole,
02:20:20 il y a maintenant deux semaines, et qui remet sur le devant de la scène
02:20:24 l'affaire de ces couteaux qu'on sort un peu impunément et pour le moindre incident.
02:20:30 - Oui, tout à fait. Donc, il y a cette prolifération de ces actes,
02:20:34 de ces attaques à l'arme blanche, on le disait un peu plus tôt,
02:20:37 c'est plus de 40 000 actes de la sorte chaque année.
02:20:41 Alors, c'est énorme de cette société un peu d'ultra-violence, malgré tout.
02:20:45 Donc, oui, ça va bien. On peut dire qu'on est dans une société quand même prospère et tout ça,
02:20:50 mais il y a cette réalité et on ne peut pas la nier.
02:20:53 Et je pense que les Français aussi, il y a ça, il y a cet appel de plus de fermeté,
02:20:57 on l'entend souvent dans des sondages aussi, le manque de confiance, malheureusement,
02:21:01 envers la justice. Il y a quelques jours, il y avait un sondage qui nous disait
02:21:05 que les Français, c'est presque... - 51 %.
02:21:08 - C'est un sur deux, plus que la moitié qui n'ont pas confiance.
02:21:11 Donc, écoutez, on sent que... C'est pour ça, il y a toujours cette inquiétude
02:21:15 qu'une certaine partie de la population pourrait avoir envie de se faire justice soi-même.
02:21:19 Et si ce n'est pas ça, tout simplement dire de toute façon, il n'y a pas de conséquence.
02:21:23 Et il peut y avoir un effet de mimétisme aussi chez les jeunes de passer à l'acte
02:21:27 parce que de toute façon, on a cette impression de laxisme judiciaire.
02:21:31 Donc moi, je trouve ça quand même... C'est un vrai sujet, un vrai problème.
02:21:35 Ce n'est pas nécessairement la même chose, effectivement, dans ce cas-ci.
02:21:38 Mais quand on arrive à la violence de telle sorte chez des jeunes, on se dit,
02:21:42 est-ce qu'on est en train, au sein d'une partie de la jeunesse française,
02:21:46 d'être dans une forme de sécession par rapport à la justice,
02:21:49 c'est-à-dire de se créer soi-même son propre système
02:21:52 où, finalement, on se crée nos lois, nos règles, nos façons de se comporter,
02:21:56 moi, c'est ça que je trouve absolument grave.
02:21:59 Et on le voit aussi avec le trafic de la drogue qui attire aussi une partie,
02:22:04 malheureusement, de la jeunesse. C'est un vrai problème.
02:22:07 - Avec des micro-états parallèles. - Exactement.
02:22:09 Donc je pense que la délinquance, c'est un vrai, vrai sujet qui doit nous occuper.
02:22:12 - Merci à tous les deux, à tous les trois, Mme. - Merci, Adrien Spiteri.
02:22:15 On vous retrouvera, bien sûr, pour "Au commande des JT" un petit peu plus tard cette semaine.
02:22:19 Je vous dis bonne soirée en compagnie de Laurence Ferrari.
02:22:23 Pour commencer, c'est le début de "Punchline".
02:22:26 Et quant à nous, on se retrouve à côté de jeudi, puisque demain, je ne serai pas là.
02:22:32 Mais vous retrouverez l'excellent Adrien Spiteri, entre autres.
02:22:37 - À demain. - À jeudi.
02:22:39 ♪ ♪ ♪