Les humanitaires restés à Gaza coupés du monde depuis le 28 octobre

  • l’année dernière
Avec Benoît Carpentier, porte-parole de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC).

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Transcription
00:00 Bonjour à tous, et bienvenue à l'écoute du Grand Matin Week-end sur Sud Radio.
00:02 On est ensemble jusqu'à 10h.
00:04 La situation dans la bande de Gaza qui continue à émouvoir dans le pays,
00:09 on vous pose cette question, est-ce que l'État a raison de continuer à interdire certaines manifestations pro-Palestine en France ?
00:15 Vous êtes très partagé sur Twitter, vous répondez oui, mais à 51% d'entre vous.
00:20 Tiens, commentaire sarcastique d'une de nos abonnés qui nous dit "mais l'État n'interdit rien puisque ces manifestations ont lieu quand même".
00:27 C'est un fait, il y avait près de 4000 manifestants pour la Palestine hier à Paris, beaucoup d'interpellations.
00:32 Tout de suite, on parle de la situation sur place.
00:34 Sur un plan humanitaire, évidemment, cette situation est très inquiétante.
00:41 On en parle avec Benoît Carpentier, notre invité. Bonjour à vous.
00:44 Bonjour.
00:45 Porte-parole de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge.
00:50 Combien d'employés de la Croix-Rouge sur place dans la bande de Gaza à ce stade ?
00:57 Il y a plusieurs organisations. Nous, on travaille à travers le Croissant Rouge palestinien,
01:02 qui a plusieurs centaines d'employés volontaires sur le terrain à Gaza.
01:06 Et à Ramallah, qui travaille toute l'année pour supporter les populations.
01:12 À Ramallah, c'est en Cisjordanie. Là, on est à Gaza, dans la bande de Gaza, qui est assiégée par Israël et sous les bombes, effectivement.
01:19 Est-ce que vous êtes sans nouvelles de tous les membres du Croissant Rouge ?
01:23 On était sans nouvelles jusqu'à quelques heures. On a réussi à avoir un début de connexion avec certaines de nos équipes,
01:31 surtout dans le sud de la bande de Gaza, qui nous ont confirmé qu'ils étaient tous, pour l'instant, sains et saufs.
01:37 Ce qui était de très bonnes nouvelles pour nous ce matin, puisqu'on n'avait pas eu de nouvelles depuis quasiment deux jours.
01:43 Donc, c'est de bonnes nouvelles. Maintenant, les conditions sont toujours très compliquées, avec des bombardements intensifs dans le nord.
01:50 On a des équipes qui gèrent les ambulances, qui gèrent deux hôpitaux.
01:56 Donc, ils font tout ça sous les bombes, ce qui est très compliqué.
02:01 Alors, effectivement, on a beaucoup de témoignages qui sont poignants. On a aussi des vidéos qui parviennent sur les réseaux sociaux.
02:07 Une illustration comme celle-ci. Alors, c'est une scène où vous voyez deux médecins du Croissant Rouge qui emmènent dans une ambulance des bébés.
02:14 Après un bombardement, le médecin essaie de chanter pour rassurer le bébé. Il va fondre en larmes quelques minutes après, évidemment.
02:22 Situation extrêmement épouvante, j'imagine, pour vos médecins.
02:25 Oui, absolument. Ils travaillent dans des conditions terribles. Ce qu'ils voient, eux, est terrible.
02:33 Et leurs conditions de travail sont terribles. Et ça fait trois semaines qu'ils travaillent sans relâche, sans se reposer quasiment 24 heures sur 24.
02:40 Donc, le niveau de fatigue, le niveau de stress est énorme tous les jours.
02:46 Donc, c'est des conditions vraiment difficiles. Ils font le mieux qu'ils peuvent.
02:52 C'est très compliqué à cause de la perte de connexion sur Gaza.
02:58 Ils ont été obligés de pré-positionner leurs ambulances dans des endroits dans Gaza pour que les gens puissent venir les chercher quand il y avait besoin.
03:07 Parce que les gens ne pouvaient plus appeler le numéro d'urgence pour les hôpitaux.
03:10 Ce qui les a mis dans des situations encore plus dangereuses, puisqu'ils étaient disséminés sur le territoire.
03:16 C'est encore plus dangereux que d'être dans un endroit sécurisé, près d'un hôpital.
03:20 Je le disais, il y a une demi-heure, avec notre autre invité militaire, les chars israéliens continuent de se masser tout autour de la bande de Gaza.
03:27 Ils devraient à un moment entrer en masse. En tout cas, c'est ce qui est prévu.
03:30 Est-ce qu'il y a un stade de ces opérations auquel vous vous dites que vous appellerez les membres du Croissant Rouge à partir eux aussi ?
03:38 Le Croissant Rouge palestinien, c'est des gens qui vivent dans les communautés.
03:44 Ce sont des volontaires qui viennent des communautés pour la plupart.
03:47 Ils travaillent depuis plus de 60 ans.
03:50 C'est des gens locaux qui ne partiront pas.
03:55 Ils ont déjà refusé de quitter leur passion dans les hôpitaux.
03:58 On leur a demandé de partir et de se diriger vers le sud plusieurs fois.
04:04 Ils ont toujours refusé parce qu'ils ne veulent pas laisser leur passion derrière.
04:07 Chose importante que j'aimerais que vous confirmiez parce qu'on entend beaucoup de choses.
04:12 Notre invité l'a dit une demi-heure.
04:14 Est-il vrai qu'on empêche des civils de partir ou au contraire ceux qui veulent partir peuvent partir ?
04:20 Non, je n'ai pas entendu aucune source dire que les gens étaient empêchés de partir.
04:29 Après, il y a beaucoup de gens qui ne peuvent pas partir du fait des bombardements, du fait qu'ils soient blessés.
04:37 Il y a des familles avec énormément d'enfants.
04:39 C'est très compliqué de pouvoir se déplacer.
04:42 On a beaucoup de gens blessés dans les hôpitaux.
04:44 On a des personnes âgées.
04:45 Toutes ces personnes ne peuvent pas se déplacer.
04:47 Ce n'est pas qu'elles ne veulent pas, elles ne peuvent pas.
04:50 C'est très compliqué, mais je n'ai pas entendu qu'on les avait empêchés.
04:54 En tout cas, ce n'est pas ce qu'elles vous ont dit sur place, quoi qu'il en soit.
04:57 Dernière question et en quelques mots, qu'est-ce que vous demandez ?
05:00 Un cessez-le-feu, une trêve humanitaire, le temps pour évacuer les civils malgré tout ceux qui peuvent l'être ?
05:05 On demande plusieurs choses depuis plusieurs semaines.
05:09 C'est que les hôpitaux, les travailleurs humanitaires, les civils soient épargnés, soient protégés.
05:15 Ça fait partie du droit international humanitaire, qui n'est pas quelque chose de conditionnel.
05:19 C'est quelque chose d'obligatoire.
05:21 Pour l'instant, ce n'est pas le cas.
05:24 Et on demande effectivement beaucoup plus d'aide humanitaire à pouvoir rentrer dans Gaza et pas seulement dans le Sud,
05:30 et à une échelle beaucoup plus grande que ce qui s'est passé depuis une semaine.
05:36 On a 84 camions, je crois, qui sont rentrés sur la première semaine à travers la frontière oésopthalmique.
05:43 Ça ne sera pas assez, et cette aide n'arrive pas au Nord encore à cause des bombardements.
05:49 Alors même que c'est le Nord qui est le plus peuplé dans la bande de Gaza, puisque c'est là que se trouve la ville de Gaza,
05:53 il y aurait près d'un million de personnes dans cette zone.
05:55 Bon courage à tous ceux qui travaillent pour la Croix-Rouge et le Croissant Rouge.
05:59 Bon courage aussi à ceux qui s'inquiètent.
06:00 Merci beaucoup Benoît Carpentier, porte-parole de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge.
06:06 Il est 9h14 sur Sud Radio.
06:08 Cette situation dramatique, on continuera à la couvrir sur Sud Radio et à la suivre des deux côtés du front,
06:14 puisqu'il y a eu des morts des deux côtés.
06:15 C'est quand même très important de le rappeler.
06:17 Allez, restez avec nous.
06:18 En attendant, on va essayer de se remonter le mot.

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