Mettez vous d'accord avec Matthieu Baccialone, communicant, président de M2B Conseil, Jonas Haddad, avocat, Frédéric Fougerat, président de Tenkan Paris (agence de communication), cofondateur de l'agence Cogiteurs et auteur de "Anthologie de la Com' " (éditions Bréal/Studyrama) et Benjamin Cauchy, chef d'entreprise
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00:00:00 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:00:05 Et nous sommes ensemble pour commenter l'actualité avec aujourd'hui Mathieu Bacchialone,
00:00:10 communicant, président de M2B Conseil. Bonjour.
00:00:13 Bonjour Valérie.
00:00:13 Jonas Haddad, vous êtes avocat. Frédéric Fougera, bonjour.
00:00:17 Bonjour Valérie.
00:00:18 Président de Tancan Paris, c'est une agence de communication.
00:00:21 Vous êtes cofondateur de l'agence Cogiteur et vous venez de publier
00:00:25 Anthologie de la com aux éditions Bréal Studi Rama.
00:00:28 Benjamin Cochier est avec nous également, chef d'entreprise. Bonjour à vous.
00:00:32 On va évidemment parler de...
00:00:34 Bonjour depuis l'Occitanie.
00:00:35 Pardon ? Bonjour depuis l'Occitanie.
00:00:37 Très bien. Vous avez beau temps en Occitanie ?
00:00:39 Non, là je vous mentirais, la pluie est présente.
00:00:42 Bon, nous il faisait beau. Voilà, absolument.
00:00:46 On va parler de Gaza, oui, directement avec Sciences Po, avec ce qui s'est passé vendredi.
00:00:53 200 étudiants qui étaient mobilisés et qui ont manifesté pour Gaza.
00:01:00 Sciences Po a accepté de ne pas sanctionner ces étudiants.
00:01:05 On va parler également de cette adolescente de 15 ans poignardée à Châteauroux.
00:01:09 Macron, vendredi, prêt à ouvrir le débat d'une défense européenne.
00:01:12 J'ai vu ce matin qu'il était déçu dans l'entourage d'Emmanuel Macron,
00:01:16 qui n'a pas eu plus de retours sur sa conférence.
00:01:19 Il y a eu un petit sondage, on va en parler dans un instant.
00:01:23 On va commencer avec vous Jonas, c'est un coup de gueule ?
00:01:26 Oui, c'est un coup de gueule.
00:01:27 C'est un coup de gueule pour tous les Normands et tous les Franciniens
00:01:30 qui utilisent et utilisent la 13 au quotidien,
00:01:34 cette autoroute qui relie notamment les Yvelines, Paris, la Normandie,
00:01:37 et qui tous les jours sont obligés de payer maintenant plus cher,
00:01:40 en passant notamment par la 14, qui sont obligés de faire des détours incroyables.
00:01:45 Cette fermeture qui est due à une fissure sur la route
00:01:49 ne fait que des milliers de personnes qui travaillent
00:01:52 ou qui ont des sujets familiaux galèrent tous les jours.
00:01:56 Ce qui m'a rendu fou, c'est ce week-end, David Béliard,
00:01:58 qui est adjoint au maire à la ville de Paris,
00:02:00 qui était en train de s'enthousiasmer du fait qu'il y avait quelques joggeurs
00:02:04 et quelques cyclistes qui s'étaient emparés de la 13.
00:02:06 En disant "vous voyez, dès qu'on retire les voitures,
00:02:10 les piétons redécouvrent de l'espace".
00:02:14 C'est vraiment l'égoïsme bobo,
00:02:16 c'est-à-dire que cette personne pense que tout le monde peut vivre
00:02:19 comme si on était dans le centre de Paris,
00:02:21 comme si notre pays n'avait pas besoin de camions pour aller livrer des choses,
00:02:24 comme si notre pays n'avait pas besoin de travailleurs
00:02:26 qui vont tous les matins travailler.
00:02:28 Vraiment, c'est cet égoïsme qui consiste à vivre enfermé dans des villes
00:02:32 et considérer que le reste du pays doit vivre à l'heure parisienne.
00:02:36 Deuxièmement, c'est vraiment, si vous voulez,
00:02:39 une forme de quasiment mépris de classe, je pense,
00:02:42 pour les gens qui doivent tous les matins se lever et qui le subirent.
00:02:46 Et donc, moi j'ai lancé une pétition,
00:02:48 d'ailleurs je mettrai peut-être le lien sur les réseaux sociaux,
00:02:51 sur change.org pour rendre l'A14 gratuite
00:02:56 pendant le moment dans lequel l'A13 n'est pas disponible.
00:02:58 Alors rendre l'A14 gratuite, ce serait comment ?
00:03:00 Ce serait très simple, c'est de demander à l'État,
00:03:02 puisque c'est sur une parcelle qui n'est pas dans la concession,
00:03:06 de compenser les sociétés d'autoroutes
00:03:08 pour faire en sorte que les gens puissent gratuitement se déplacer.
00:03:10 Parce que, encore une fois, comme je le dis souvent,
00:03:12 Paris, ce n'est pas juste Paris,
00:03:14 c'est le poumon économique de la France.
00:03:16 Et donc, tout autour, si vous voulez,
00:03:18 sur le côté ouest de l'autoroute,
00:03:21 on a des gens qui galèrent tous les matins.
00:03:23 Et je pense que certains, d'ailleurs, nous écoutent ce matin,
00:03:26 et je veux leur dire que, politiquement, il faut qu'on apporte des solutions à ça.
00:03:30 C'est également le cas d'Hervé Morin, qui a proposé qu'on rende gratuite cette autoroute.
00:03:34 Et il faut le faire parce qu'on a eu l'info ce week-end,
00:03:37 que finalement, ce ne sera pas le 1er mai.
00:03:40 Vous imaginez un des plus grands axes autoroutiers de France
00:03:44 qui est fermé, comme ça, depuis des semaines.
00:03:47 Donc, coup de gueule contre, évidemment, David Béliard,
00:03:50 coup de gueule contre ceux qui ne font pas le nécessaire pour que l'autoroute soit ouverte,
00:03:54 et puis coup de cœur pour tous ceux qui galèrent tous les matins,
00:03:57 et on leur apporte plein de soutien.
00:03:59 - Alors, il a répondu, je ne sais pas si il vous a répondu,
00:04:01 parce que vous avez tweeté, mais
00:04:03 une femme sur Twitter, enfin sur X, lui dit
00:04:06 "Votre proposition est donc de transformer la 13 en voie piétonne et cyclable,
00:04:10 comment pouvez-vous être à ce point déconnecté ?"
00:04:12 Et il dit "Beaucoup de Franciliennes et de Franciliens n'ont malheureusement pas d'autre choix que de prendre leur voiture
00:04:17 et d'utiliser la 13, tant vous et votre majorité régionale
00:04:21 n'êtes pas capables d'offrir des transports en commun de qualité,
00:04:24 toujours plus cher, toujours moins bon, avec votre entêtement à les privatiser chaque jour,
00:04:29 vous les dégrader, etc." Donc, il renvoie à la faute
00:04:31 aux transports en commun. Je veux juste rappeler à David Béliard qu'au-delà peut-être du mauvais fonctionnement
00:04:37 des transports, certaines personnes à mobilité réduite, avec des enfants,
00:04:42 des paquets, avec des livraisons, ne peuvent pas faire autrement que de se servir
00:04:46 de leur voiture. Et ce qui se passe dans Paris en ce moment,
00:04:49 c'est que Paris est en train de se vider parce qu'on ne peut plus circuler.
00:04:53 Alors vous allez me dire "Prenez le métro, prenez le train, prenez le bus",
00:04:56 sauf que, effectivement, ce n'est pas toujours possible.
00:04:58 Mais au-delà, sa réponse démontre bien que cette personne vit dans son monde.
00:05:02 Il parle des Franciliens. Je vous le redis, c'est-à-dire que l'autoroute à 13,
00:05:06 dans la tête des gens, c'est surtout l'autoroute aussi des Normands.
00:05:09 Tous les gens qui vont, que ce soit en week-end en Normandie,
00:05:12 ou alors les Normands qui vont travailler tous les matins,
00:05:14 ça ne dépend absolument pas des transports en commun de la région Île-de-France.
00:05:17 Ces gens-là, je me demande, enfin si, je sais où ils vivent,
00:05:20 mais c'est sur une autre planète que nous.
00:05:21 - Alors, vous voulez réagir ?
00:05:23 - J'ai entendu mépris de classe, moi je trouve que c'est mépris tout court,
00:05:26 mépris de la population, mépris de la réalité de la vie économique, familiale.
00:05:30 Voilà, c'est du grand mépris de n'importe quoi.
00:05:32 Effectivement, si on supprime les voitures, il y a de la place pour les vélos.
00:05:34 Si on supprime les imbéciles, il y a de la place pour les gens intelligents.
00:05:38 - Non mais en fait, je pense qu'on a la preuve que David Béliard et ses amis
00:05:41 ne sont pas du tout représentatifs en réalité.
00:05:43 Alors certes, ils ont été élus démocratiquement,
00:05:46 mais on rappelle le contexte des élections de 2020,
00:05:49 avec un taux de participation extrêmement faible,
00:05:51 et la mairie de Paris dans son ensemble,
00:05:53 et surtout les alliés Europe Écologie ont tendance à faire du dogmatisme pur,
00:05:57 on le voit, avec, il y avait déjà eu,
00:05:59 pour rebondir sur l'idée de mépris de classe avancée par Jean Lassadade,
00:06:02 la question de la vignette pour les véhicules qui ne pouvaient pas rentrer.
00:06:05 Donc en gros, on est déjà une famille qui est virée,
00:06:10 ni plus ni moins du centre de Paris,
00:06:12 parce qu'il y a une pression immobilière folle,
00:06:14 le prix du mètre carré est trop cher,
00:06:15 on est obligé de partir à 20 ou 30 kilomètres de Paris,
00:06:17 et en plus, on n'est pas le bienvenu quand on veut venir dans Paris.
00:06:21 Donc oui, c'est effectivement un mépris de classe,
00:06:23 c'est une déconnexion totale pour l'immense majorité de franciliens
00:06:27 qui ont envie de pouvoir circuler facilement,
00:06:30 et le contexte est déjà compliqué.
00:06:32 Alors, ceci dit, là où M. Béliard a,
00:06:35 je n'y met pas raison, mais il y a un vrai sujet sur les transports en commun,
00:06:38 et sur la qualité et l'effectivité des transports en commun,
00:06:41 ça ne vous aura pas échappé que le plan de circulation de la RATP
00:06:46 a été dévoilé notamment pour les Jeux Olympiques,
00:06:49 avec la fermeture de deux stations,
00:06:50 alors là c'est très parisienno-parisien,
00:06:52 je suis désolé pour nos auditeurs de région,
00:06:55 je vais faire juste deux secondes là-dessus,
00:06:56 deux stations qui sont très très importantes à Paris,
00:06:59 Concorde, Champs-Élysées, Clémenceau et Tuileries, je crois,
00:07:01 certaines vont être fermées à partir de mi-mai,
00:07:03 c'est-à-dire que pendant deux mois et demi,
00:07:05 - Quatre mois elles vont être fermées.
00:07:07 - Quasiment quatre mois, elles vont être fermées,
00:07:09 et déjà que ça circule mal pour prendre les transports le matin,
00:07:12 on va arriver à un système totalement englué
00:07:15 sur l'ensemble de la région parisienne et au-delà.
00:07:17 - Mais juste un mot encore sur la 13,
00:07:20 un auditeur me dit "coup de gueule" envers un gouvernement qui taxe
00:07:22 et n'entretient pas son réseau routier,
00:07:23 pas de prédention mais des taxes,
00:07:25 j'avais fait ce coup de gueule moi la semaine dernière en disant
00:07:27 "on découvre que cette autoroute, en fait,
00:07:29 que cette portion était dans un état extrêmement dangereux",
00:07:33 c'est-à-dire qu'il n'y a personne qui entretient,
00:07:34 il n'y a personne qui se dit "tiens, là il faudrait peut-être réparer
00:07:37 avant qu'on soit obligé de fermer complètement".
00:07:39 - Je pense que c'est la question centrale comme dans les services publics,
00:07:43 tous les gens se posent la question,
00:07:44 mais je vais être un peu vulgaire, mais "où va mon pognon ?"
00:07:47 C'est-à-dire qu'en permanence les péages sont augmentés,
00:07:50 et parce qu'il y a des coûts qui augmentent,
00:07:53 et donc l'attente légitime de ceux qui sont les utilisateurs,
00:07:56 c'est de dire "j'en veux pour mon pognon".
00:07:58 Et là on n'en a plus pour notre pognon.
00:08:00 Et c'est ça qui devient grave,
00:08:02 à la fois dans les services publics comme sur les autoroutes.
00:08:04 - Ceci dit, juste pour rebondir,
00:08:06 ce n'est pas le sujet, parce qu'il nous faudrait une heure pour parler de ça,
00:08:08 il y a quand même la question de la vente des autoroutes en 2005
00:08:12 par le gouvernement Juppé à l'époque,
00:08:15 il y a quand même quelques zones d'ombre sur le sujet,
00:08:17 ça fait partie, on en parlera peut-être tout à l'heure,
00:08:19 sur la question nucléaire, la souveraineté,
00:08:22 une partie de la souveraineté du peuple français.
00:08:25 Je pense que la question des autoroutes,
00:08:26 c'est un sujet assez opaque,
00:08:29 qu'il faudrait un jour étudier profondément
00:08:32 la façon dont les concessions ont été réalisées.
00:08:33 - Benjamin ?
00:08:35 - Oui, je pense que la partie qui a été endommagée sur la 13
00:08:40 est une partie qui n'est pas gérée par une concession privée autoroutière,
00:08:44 c'est une partie de l'État.
00:08:46 Donc pour le coup, j'ai envie de dire,
00:08:48 j'apprécie cette idée de pétition et de gratuité,
00:08:51 c'est toujours sympa de demander la gratuité,
00:08:53 derrière finalement c'est le contribuable qui paiera
00:08:56 cette absence d'entretien par l'État.
00:08:59 Moi je serais plutôt tenté de dire,
00:09:01 cette portion d'autoroute de la 13,
00:09:03 autant la concéder également à une entreprise autoroutière
00:09:07 qui pour le coup, pour garder ses agréments et sa rentabilité,
00:09:11 fera attention à l'état de la voirie.
00:09:13 Puisque j'ai le sentiment que parfois,
00:09:14 les entreprises ont un sens de l'éthique
00:09:17 plus abouti que nos responsables politiques
00:09:20 qui n'ont que des objectifs de moyens,
00:09:22 alors que dans une entreprise, on a des objectifs de résultats.
00:09:25 - Alors vous demandez où passe le pognon ?
00:09:27 Peut-être aussi dans les compensations qu'ont obtenues
00:09:29 à la fois les contrôleurs de train ou les aiguilleurs du ciel.
00:09:33 Ce matin je vous conseille la lecture des échos.
00:09:35 Vous savez, la grève des contrôleurs aériens
00:09:37 a été annulée en dernière minute.
00:09:39 Et on ne nous a pas expliqué les temps et les aboutissants.
00:09:43 Les échos bien informés nous apprennent que...
00:09:46 Alors, vous avez aimé les primes des contrôleurs SNCF,
00:09:52 vous allez aimer celles des contrôleurs aériens
00:09:54 qui vont toucher des hausses de salaire de 226 euros par mois
00:09:56 à 1000 euros par mois,
00:09:58 avec une augmentation de 1500 euros par mois sur 4 ans.
00:10:01 Et puis 18 jours de récupération supplémentaire
00:10:05 s'ajoutant aux 39 jours de congés annuels.
00:10:08 A savoir qu'ils travaillent 32 heures par jour.
00:10:10 C'est un travail certainement éprouvant.
00:10:12 - Par semaine peut-être ?
00:10:14 - Oui, je dis par mois, par semaine.
00:10:16 - Non, par jour. - Par jour, par jour.
00:10:18 - Ça me paraît beaucoup. - N'exagérons rien.
00:10:20 32 heures par semaine, mais c'était énorme ce qui leur a été accordé.
00:10:22 1500 euros par mois sur 4 ans, c'est...
00:10:26 - Comme on voit bien qu'au niveau de l'État,
00:10:28 plus rien n'est tenu et que le déficit est en train d'exploser,
00:10:30 on a l'impression que chaque catégorie se dit
00:10:32 "je vais aller tenter de récupérer ce qui reste un petit peu de l'État
00:10:36 pour récupérer mon petit chèque".
00:10:38 Et donc en fait, le gouvernement, dans une forme de fuite en avant,
00:10:40 se dit "en fait, c'est un gouvernement qui colmate en permanence les brèches".
00:10:44 Et donc il envoie un petit chèque pour fermer un trou.
00:10:48 Mais ces petits chèques, effectivement,
00:10:50 j'aime bien cette expression,
00:10:52 on avait là le "quoi qu'il en coûte" pendant le Covid,
00:10:54 et là, depuis quelques mois,
00:10:56 comme on voit que le gouvernement galère à trouver des sujets pour la réforme,
00:11:00 c'est le "n'importe quoi qu'il en coûte".
00:11:02 - Mais vous avez la justification du ministre des Transports,
00:11:06 "cet accord est gagnant-gagnant pour les usagers
00:11:08 parce que demain, les pics d'affluence seront mieux traités.
00:11:10 On va gagner probablement 1 million de minutes de retard".
00:11:14 Je ne vois pas en quoi le fait d'augmenter,
00:11:16 il faudrait m'expliquer la logique,
00:11:18 d'augmenter les contrôleurs aériens,
00:11:21 va améliorer la qualité du...
00:11:24 Si, peut-être les modifications d'organisation, je ne sais pas.
00:11:27 - Mais non Valérie, vous n'avez rien compris.
00:11:29 Ce qu'il faut comprendre, c'est que comme on ne sera plus soumis au chantage,
00:11:32 le service va fonctionner.
00:11:34 Et dans ce sens-là, évidemment, les utilisateurs vont être gagnants,
00:11:36 le service va fonctionner, on ne sera plus soumis au chantage et au blocage.
00:11:38 - Alors, s'ils nous expliquent des contrôleurs aériens
00:11:40 qui vont connaître des modifications de leur organisation,
00:11:42 demain, on va les appeler la veille pour aller travailler,
00:11:44 explique le ministre des Transports,
00:11:46 on va modifier leur planning de congé,
00:11:48 on va tout modifier, ils ne devraient pas avoir
00:11:50 la rémunération d'une productivité plus forte,
00:11:52 c'est totalement légitime.
00:11:54 On va marquer une pause,
00:11:56 et... Non, on a encore une petite minute,
00:12:00 mais c'est compliqué.
00:12:02 Moi, j'avais une remarque à faire, vous savez que Paris Match,
00:12:04 il y a 15 jours, a publié un article
00:12:06 sur les violences sexuelles
00:12:08 et sexistes à l'hôpital.
00:12:10 Et là, d'un seul coup, c'est panique à bord.
00:12:12 Il faut qu'un article,
00:12:14 comme celui qui a été fait
00:12:16 avec l'interview, entre autres,
00:12:18 de Karine Lacombe,
00:12:20 qui accusait le docteur Pelou
00:12:22 d'être un prédateur sexuel,
00:12:24 pour que les journalistes
00:12:26 s'emparent du sujet, et que le gouvernement
00:12:28 réagisse. Frédéric Valtout
00:12:30 a convoqué des réunions
00:12:32 des états généraux
00:12:34 pour que cesse les violences sexuelles et sexistes.
00:12:36 Bravo à la presse,
00:12:38 bravo à cette journaliste,
00:12:40 mais je trouve ça un peu, quand même, étonnant.
00:12:42 C'est un peu comme, pardon de le comparer
00:12:44 à la 13, on ne pouvait pas s'en occuper avant ?
00:12:46 Je ne sais pas, une réaction ?
00:12:48 Non, parce qu'en fait, je pense que
00:12:50 je vous le disais, c'est des gestions
00:12:52 de crise permanentes.
00:12:54 Comme on n'a pas de concept
00:12:56 structurel, regardez par exemple
00:12:58 ce qui s'est passé post-Covid, sur le
00:13:00 Sécur de la Santé. On pensait que ça allait être
00:13:02 une réforme structurelle de l'hôpital, en réalité,
00:13:04 ça s'est borné à faire des chèques
00:13:06 pour augmenter les gens. Donc en fait,
00:13:08 comme on ne traite pas les problèmes dans le fond,
00:13:10 on se contente en permanence
00:13:12 d'être arrimé
00:13:14 à la réaction, à l'information.
00:13:16 Comme de crise,
00:13:18 effectivement, mais en fait, il y a tellement de bombes cachées
00:13:20 prêtes à exposer que, grâce, pour le coup,
00:13:22 à un travail journalistique, et bravo,
00:13:24 on fait émerger un sujet,
00:13:26 au moins ce sujet-là, on se met à le traiter,
00:13:28 à défaut d'en traiter d'autres qui restent
00:13:30 sous la couverture.
00:13:32 On se retrouve dans un instant,
00:13:34 c'est l'heure du journal sur Sud Radio, à tout de suite.
00:13:36 Sud Radio, parlons vrai.
00:13:38 Sud Radio, parlons vrai.
00:13:40 Le 10h midi, mettez-vous d'accord,
00:13:42 Valérie Exper.
00:13:44 Pour l'instant, nous sommes d'accord.
00:13:46 On va débattre et commenter
00:13:48 l'actualité avec Mathieu Batchalon,
00:13:50 communicant, président de M2B
00:13:52 Conseil. Jonas Haddad,
00:13:54 vous êtes avocat. Frédéric Fougera,
00:13:56 vous êtes communicant, vous avez été directeur
00:13:58 de la communication de plusieurs entreprises,
00:14:00 président de Tancan Paris,
00:14:02 agence de communication, cofondateur
00:14:04 de l'agence Cogiteur, et vous publiez
00:14:06 Anthologie de la com aux éditions
00:14:08 Bréal, Studi Rama et Benjamin Cochy
00:14:10 est avec nous également, chef
00:14:12 d'entreprise.
00:14:14 Vous êtes en
00:14:16 Occitanie, à distance
00:14:18 avec nous.
00:14:20 Frédéric,
00:14:22 vous c'est un coup de cœur. - Un coup de cœur,
00:14:24 oui, pour ne pas changer. Je vais vous parler
00:14:26 de Normandie. C'est le jour, on a
00:14:28 un invité normand et puis on a parlé des
00:14:30 utilisateurs de la 13.
00:14:32 Un coup de cœur pour les équipes de
00:14:34 Matignon, en fait,
00:14:36 qui pour un déplacement du Premier ministre samedi
00:14:38 ont fait le choix de la région
00:14:40 Normandie, de la Manche, du
00:14:42 Cotentin et plus particulièrement du
00:14:44 canton de Créance. Alors si ce nom
00:14:46 ne vous dit rien, c'est celui qui est donné à
00:14:48 une des meilleures carottes françaises,
00:14:50 la carotte de Créance
00:14:52 qui pousse dans le sable notamment, elle bénéficie
00:14:54 même d'une appellation contrôlée depuis
00:14:56 1960. Le Premier ministre
00:14:58 qui s'est d'abord rendu dans la commune de
00:15:00 Giroux, 1500 habitants pour
00:15:02 la foire au Bulot, s'est ensuite
00:15:04 rendu à quelques kilomètres à Bredeville-sur-Haie,
00:15:06 500 habitants.
00:15:08 Je ne pense pas que ce soit la ville dont nous parlions le plus
00:15:10 souvent sur les antennes radio.
00:15:12 Bredeville-sur-Haie, c'est une commune rurale et
00:15:14 littorale. Alors moi, elle me parle
00:15:16 parce que c'est là qu'adolescent j'ai appris
00:15:18 à traire les vaches et à conduire
00:15:20 le tracteur du
00:15:22 fermier Sylvain, dont le papa était handicapé
00:15:24 et qui avait dû reprendre
00:15:26 la ferme familiale. - Donc ça vous a touché ?
00:15:28 - Ça m'a particulièrement touché. Bredeville-sur-Haie,
00:15:30 c'est aussi une des communes touchées en novembre
00:15:32 dernier par la tempête
00:15:34 syrienne et puis
00:15:36 ensuite par de fortes inondations.
00:15:38 Il y en a qui accumulent. Cette visite du
00:15:40 Premier ministre, elle a permis de mettre à l'honneur
00:15:42 des maraîchers qui ont tout perdu
00:15:44 mais qui se relèvent.
00:15:46 Des maraîchers qui sont exemplaires, qui proposent
00:15:48 des produits de très grande qualité, en l'occurrence
00:15:50 bio, mais ce n'est pas pour ça qu'ils sont de qualité,
00:15:52 mais en plus, qui assurent
00:15:54 la vente en local, donc sur des périmètres
00:15:56 assez restreints de leur
00:15:58 production, notamment en libre-service sur leur
00:16:00 propre exploitation, avec des armoires
00:16:02 dans lesquelles vous pouvez aller chercher
00:16:04 votre salade pour un euro
00:16:06 ou quelques tomates.
00:16:08 C'est quand même des gens incroyables
00:16:10 qu'il est sympa parfois de pouvoir mettre en lumière.
00:16:12 Donc voilà un coup de cœur pour cette France du travail,
00:16:14 du courage, cette France positive
00:16:16 qui n'est jamais sous le feu des projecteurs
00:16:18 et à laquelle une visite gouvernementale donne
00:16:20 parfois un peu de visibilité. C'est de la
00:16:22 com, et c'est de la bonne com, et ça fait
00:16:24 du bien. - Mais on n'a pas beaucoup entendu parler.
00:16:26 - Mais c'est pour ça que j'en parle. - Bah oui, justement.
00:16:28 - C'est pour ça que j'en parle, et il faut en parler.
00:16:30 Mais non, non, et localement, ça a fait
00:16:32 beaucoup de bien. - Jonas, vous validez ?
00:16:34 - J'espère. - Bah, évidemment que je valide.
00:16:36 Je...
00:16:38 Je ne sais pas si c'est à l'approche des élections
00:16:40 européennes particulières qu'on revoit ce genre de déplacement,
00:16:42 mais je le valide.
00:16:44 Moi je trouve ça très bien, et tout ce qui
00:16:46 m'envalore la Normandie, vous me trouverez
00:16:48 à vos côtés. - Pensez aux
00:16:50 carottes de créances, quand vous allez faire vos courses.
00:16:52 - Benjamin Cochet,
00:16:54 c'est un coup de gueule ? - Oui, alors,
00:16:56 je ne vous parlerai pas de carottes de créances,
00:16:58 de fêtes de bulots, j'ai plutôt
00:17:00 envie de vous parler de Bruno Le Maire,
00:17:02 et de l'interview qu'il a donnée hier sur
00:17:04 LCI auprès de Darius Rochemin,
00:17:06 toujours des bonnes
00:17:08 interviews avec ce journaliste,
00:17:10 et là, pour le coup, j'ai été assez surpris de ce qu'a pu dire
00:17:12 Bruno Le Maire,
00:17:14 qui a estimé que le RN avait
00:17:16 une politique économique communiste,
00:17:18 et que ceux qui
00:17:20 avaient la tentation de rejoindre le RN,
00:17:22 ou en tout cas de s'inspirer de ces idées
00:17:24 dites populistes,
00:17:26 faisaient preuve de
00:17:28 capitulation spirituelle.
00:17:30 Alors là, je trouve qu'on avait
00:17:32 atteint hier soir le Saint Graal,
00:17:34 j'ai trouvé que les propos
00:17:36 de Bruno Le Maire étaient mensongers
00:17:38 et caricaturaux, mensongers, parce que
00:17:40 j'ai beau lire le programme,
00:17:42 comme j'ai lu le programme de tous les candidats,
00:17:44 je n'ai pas lu spécifiquement
00:17:46 d'allusions communistes, de négation de la
00:17:48 propriété privée ou de la liberté d'entreprendre
00:17:50 dans le programme du RN.
00:17:52 Donc on est dans un mensonge,
00:17:54 on est dans une caricature, dans une caricature
00:17:56 d'autant plus inadmissible qu'aujourd'hui,
00:17:58 le co-responsable
00:18:00 d'une dette de 3 100 milliards,
00:18:02 c'est quand même Bruno Le Maire, ministre de l'économie
00:18:04 depuis près de 8 ans,
00:18:06 c'est quand même le ministre
00:18:08 de l'économie qui a été capable
00:18:10 d'endetter le pays en
00:18:12 obligeant des gens à être
00:18:14 payés en étant enfermés chez eux.
00:18:16 Donc je ne sais pas qui est véritablement communiste
00:18:18 dans l'histoire, je ne pousserai pas plus loin
00:18:20 moi-même la caricature. Et puis en parallèle
00:18:22 de cela, j'ai envie de,
00:18:24 je serais tenté de dire à Bruno Le Maire qu'il confond
00:18:26 communisme et souverainisme.
00:18:28 Parce que pour moi aujourd'hui, le vrai
00:18:30 communisme c'est le fédéralisme
00:18:32 d'Emmanuel Macron et de Bruno Le Maire
00:18:34 qui, dans le discours
00:18:36 de la Sorbonne de jeudi dernier,
00:18:38 parle allègrement de fonds propres
00:18:40 européens, de recettes européennes,
00:18:42 de mutualisation européenne. On sent
00:18:44 bien qu'aujourd'hui, le pouvoir
00:18:46 économique se dirige
00:18:48 vers l'Union européenne au détriment
00:18:50 des nations. Donc il est en train d'accuser
00:18:52 son plus grand opposant,
00:18:54 celui du Rassemblement national,
00:18:56 à des mots finalement que lui-même utilise.
00:18:58 Donc je trouve que c'est assez
00:19:00 intellectuellement
00:19:02 catastrophique.
00:19:04 Oui, mais complètement limite. C'est quand même l'homme
00:19:06 qui, en juillet
00:19:08 2022, nous disait que nous avions atteint le
00:19:10 pic de l'inflation. C'est quand même l'homme
00:19:12 qui nous a dit en mai 2022
00:19:14 que nous allions mettre à mal l'économie russe.
00:19:16 Enfin bref, à chaque fois qu'il dit quelque chose,
00:19:18 il se trompe. Donc j'espère que là...
00:19:20 Je vous laisse en parler.
00:19:22 Franchement, c'est un coup de bouc parce qu'il m'a énervé.
00:19:24 Quand on a une position politique
00:19:26 depuis huit ans à la tête des ministères des économies
00:19:28 et de se répandre en littérature,
00:19:30 en conférence,
00:19:32 pour se tenter de se mettre en avant
00:19:34 pour les élections présidentielles avec un bilan aussi
00:19:36 catastrophique, je trouve qu'il faut utiliser
00:19:38 des arguments beaucoup plus pertinents
00:19:40 pour aller bousculer un leader
00:19:42 qui est un opposant qui est dans
00:19:44 les 30% dans les sondages. Je trouve ça
00:19:46 très pauvre.
00:19:48 - Mathieu ? - A mon avis, c'est du calcul politique.
00:19:50 Il ne vous aura pas échappé
00:19:52 qu'il y ait une élection européenne dans quelques semaines,
00:19:54 que le Rassemblement National
00:19:56 caracole en tête, et que
00:19:58 la majorité a du mal
00:20:00 toujours à se saisir
00:20:02 de cet adversaire qui est à la fois
00:20:04 son meilleur ennemi, qui a été installé, ce duel,
00:20:06 depuis 2017.
00:20:08 On a remarqué que depuis plusieurs
00:20:10 années,
00:20:12 la critique qui était celle
00:20:14 des années 80,
00:20:16 par rapport au Front National
00:20:18 Jean Mariste, comme dirait notre ami
00:20:20 Frédéric Dhabi,
00:20:22 ne fonctionne plus.
00:20:24 On a vu dans les dernières enquêtes d'opinion
00:20:26 notamment segmentées
00:20:28 qu'il y a un nouvel électorat
00:20:30 qui est séduit par les thèses du Rassemblement
00:20:32 National, qui est un nouvel électorat, notamment
00:20:34 un électorat venu de la droite traditionnelle,
00:20:36 de CSP+ et de
00:20:38 Cadre. Et donc Bruno Le Maire a besoin
00:20:40 de...
00:20:42 d'effrayer
00:20:44 ses potentiels électeurs, et l'argument
00:20:46 c'est de dire "ne votez pas pour eux" puisque
00:20:48 ce sont des ennemis de l'économie de marché,
00:20:50 ce sont des communistes.
00:20:52 Mais moi je me dis
00:20:54 qu'ils n'ont pas énormément d'autres
00:20:56 possibilités, d'autres positionnements possibles dans cette
00:20:58 campagne pour aller chercher un
00:21:00 candidat qui est 14 voire 15
00:21:02 points au-dessus de leur candidate.
00:21:04 - Alors... - Oui, allez-y,
00:21:06 - Moi je vais vous étonner, mais je trouve
00:21:08 que cet argument, alors le terme de "communisme"
00:21:10 est peut-être un petit peu fort, en revanche,
00:21:12 il y a de la réalité
00:21:14 dans le fait que le RN est une politique
00:21:16 économique de gauche.
00:21:18 D'abord, Marine Le Pen
00:21:20 ne s'en cache pas.
00:21:22 C'est-à-dire que lorsqu'on lui a posé la question de savoir
00:21:24 si elle était de droite ou de gauche, notamment d'un point de vue
00:21:26 économique, elle a dit qu'elle n'était ni l'une ni l'autre.
00:21:28 Mais en réalité, quand vous regardez
00:21:30 les votes du Rassemblement National, parce que
00:21:32 il y a les déclarations d'amour
00:21:34 et puis il y a les preuves d'amour, le RN
00:21:36 vote comme la gauche.
00:21:38 Je rappelle à toutes fins utiles quand même que le RN
00:21:40 a participé, en tout cas voulait
00:21:42 participer à des manifestations contre
00:21:44 la réforme des retraites pour garder
00:21:46 l'âge de la retraite à 60 ans.
00:21:48 Or la retraite à 60 ans,
00:21:50 c'est ce qui pèse le plus sur nos finances publiques.
00:21:52 Je rappelle également que M. Tanguy,
00:21:54 qui est le M. Économie du RN,
00:21:56 a proposé la semaine
00:21:58 dernière d'augmenter les impôts.
00:22:00 Donc ça, sauf à ce qu'on m'explique que c'est
00:22:02 de droite, il va falloir m'expliquer comment.
00:22:04 Et je rappelle enfin un dernier point,
00:22:06 un sujet qui est pour moi
00:22:08 tout sauf de l'ordre du symbole,
00:22:10 c'est que lorsqu'il y a eu la demande de la part
00:22:12 du gouvernement de lier le RSA
00:22:14 avec du travail, c'est-à-dire en gros de dire
00:22:16 "on vous donne le RSA, mais en contrepartie
00:22:18 vous donnez quelques heures de travail pour l'intérêt général",
00:22:20 le Rassemblement National
00:22:22 qui veut garder un électorat qui,
00:22:24 pour lui, est au RSA, etc.,
00:22:26 a voté contre parce qu'il considère
00:22:28 que les gens doivent toucher le RSA
00:22:30 sans qu'on leur demande de travailler à côté.
00:22:32 Donc par ces trois arguments-là,
00:22:34 ma question, c'est pas Bruno Le Maire ou pas,
00:22:36 c'est que j'essaye de démontrer que
00:22:38 effectivement, le Rassemblement National,
00:22:40 notamment avec M. Tanguy et avec Mme Le Pen,
00:22:42 oui, c'est vrai, ils ont un programme économique
00:22:44 de gauche.
00:22:46 - Ça fait réagir les auditeurs, oui, vous,
00:22:48 votre réaction ?
00:22:50 - J'avais envie de faire une mauvaise blague, mais bon, c'est peut-être pas
00:22:52 au goût du jour, j'avais même à dire. - Frédéric Fougera, oui.
00:22:54 - Quand Bruno Le Maire parle
00:22:56 de la politique économique du Rassemblement National,
00:22:58 il le légitime en disant qu'il a
00:23:00 une politique économique. Moi, j'ai l'impression qu'il n'y a pas
00:23:02 de politique économique, il y a une politique de proposition
00:23:04 populaire. Dites-moi ce qui vous plairait
00:23:06 et moi, je vous dirai ce que
00:23:08 je vous propose, mais ça me semblait de ça, la politique
00:23:10 économique du Rassemblement National.
00:23:12 - Oui, mais aujourd'hui, je pense que
00:23:14 les Français... - Vous avez pas marre ?
00:23:16 - Oui, je pense que les Français, vous avez en partie
00:23:18 raison, monsieur, mais je pense que les Français
00:23:20 aujourd'hui ne construisent plus
00:23:22 leur vote
00:23:24 vis-à-vis de nouveaux projets
00:23:26 de dépenses, mais de ceux qui seront
00:23:28 capables d'aligner
00:23:30 une ligne de dépense
00:23:32 réduite. Voilà, c'est celui qui va
00:23:34 faire en sorte que la dette soit la moins
00:23:36 importante possible en 2027.
00:23:38 Donc, il y aura,
00:23:40 qu'en dirais-je, une réalité
00:23:42 qui s'imposera à tous les candidats.
00:23:44 Donc, je ne suis pas
00:23:46 convaincu que c'est par le biais
00:23:48 économique que
00:23:50 la majorité présidentielle arrivera
00:23:52 à déstabiliser le Rassemblement National,
00:23:54 au point où nous en sommes,
00:23:56 avec 3 100 milliards de dettes,
00:23:58 quand on voit que Bruno Le Maire s'enorgueille
00:24:00 d'avoir économisé 20 milliards
00:24:02 sur 1 600 milliards de dettes.
00:24:04 Je peux effectivement entendre les arguments
00:24:06 de Jonas Haddad sur certains
00:24:08 volets sociaux du Rassemblement National
00:24:10 et je les partage. Pour moi, la retraite
00:24:12 à 60 ans est une illusion, je pense qu'il faut
00:24:14 travailler jusqu'à 65 ans.
00:24:16 En revanche, il faut limiter l'aide sociale
00:24:18 aux nationaux. Ça, pour le coup, c'est un point commun
00:24:20 avec certains partis.
00:24:22 Mais je crois qu'il faut
00:24:24 faire des arbitrages et des choix.
00:24:26 Mais ces arbitrages et ces choix s'imposeront
00:24:28 quel que soit le futur président de la République.
00:24:30 Nous sommes pris à la gorge,
00:24:32 même si les agences de notation ne nous ont pas encore
00:24:34 mis dans le dégrin.
00:24:36 On marque une pause, on se retrouve
00:24:38 dans un instant, on va parler de la GPA avec vous,
00:24:40 Mathieu Bachelon. A tout de suite.
00:24:42 Sud Radio, votre attention
00:24:44 est notre plus belle récompense.
00:24:46 Bonjour Liliane.
00:24:48 Je vous remercie pour vos invités.
00:24:50 C'est intéressant et puis
00:24:52 les discussions qui en découlent.
00:24:54 Sud Radio, parlons vrai.
00:24:56 Sud Radio, le 10h
00:24:58 midi, mettez-vous d'accord.
00:25:00 Valérie Expert.
00:25:02 Le 10h midi, avec évidemment,
00:25:04 nous allons revenir sur ce qui s'est
00:25:06 passé à Sciences Po, la manière dont
00:25:08 le gouvernement et la ministre de l'Enseignement supérieur
00:25:10 a réagi également et dont Sciences Po
00:25:12 a réagi. Mais Mathieu Bachelon,
00:25:14 vous, vous aviez un coup de gueule.
00:25:16 Tout à fait.
00:25:18 Un coup de gueule sur
00:25:20 la gestation pour autrui et la façon
00:25:22 dont est traitée cette question aujourd'hui dans le débat
00:25:24 depuis plusieurs jours.
00:25:26 C'est un sujet extrêmement...
00:25:28 Alors en préambule, je tiens quand même à préciser, à rappeler
00:25:30 que la gestation pour autrui est interdite
00:25:32 par la loi française,
00:25:34 que le Parlement européen
00:25:36 a pris une résolution la semaine dernière
00:25:38 à l'écrasante majorité
00:25:40 pour
00:25:42 classer la GPA
00:25:44 comme une pratique contraire...
00:25:46 Traite humaine, c'est le mot qui aurait été employé.
00:25:48 Traite humaine. Alors,
00:25:50 le sujet, c'est que
00:25:52 bien évidemment, on va avoir
00:25:54 plein de témoignages
00:25:56 individuels
00:25:58 éminemment respectables
00:26:00 de situations
00:26:02 dramatiques
00:26:04 de personnes qui ont eu recours à la GPA.
00:26:06 Mais, je pense qu'il est utile
00:26:08 de rappeler que lorsqu'on
00:26:10 est un responsable politique,
00:26:12 lorsqu'on
00:26:14 veut aborder
00:26:16 des sujets tels de cette nature,
00:26:18 on ne légifère pas
00:26:20 pour des cas particuliers.
00:26:22 On légifère
00:26:24 pour le général.
00:26:26 Et ce qui m'énerve particulièrement,
00:26:28 c'est que lorsque des voix
00:26:30 s'élèvent pour rappeler que oui,
00:26:32 la GPA telle qu'elle est
00:26:34 pratiquée aujourd'hui
00:26:36 est une transaction commerciale,
00:26:38 qu'elle fait appel à des
00:26:40 femmes précarisées
00:26:42 de pays du tiers monde
00:26:44 qui louent leur ventre
00:26:46 pour que
00:26:48 des occidentaux puissent
00:26:50 assouvir leurs besoins,
00:26:52 leurs désirs d'enfants. Lorsqu'on rappelle ça,
00:26:54 immédiatement,
00:26:56 c'est le point Godwin avec
00:26:58 l'accusation d'homophobie,
00:27:00 de fachosphère. Et je trouve
00:27:02 que c'est intolérable qu'un débat
00:27:04 aussi compliqué,
00:27:06 aussi complexe,
00:27:08 avec tout de même
00:27:10 une thématique qui est celle
00:27:12 du respect de l'intégrité
00:27:14 physique, et du respect du corps
00:27:16 de la femme, et du respect
00:27:18 de populations fragilisées,
00:27:20 puisse être balayé d'un revers de la main
00:27:22 parce qu'on a
00:27:24 2-3 interviews de personnalités publiques
00:27:26 et de personnalités du showbiz qui vont expliquer
00:27:28 que ça a été merveilleux,
00:27:30 et que ça s'est très bien passé. Je pense que le débat
00:27:32 ne peut pas se réduire à ça. - Alors, il faut savoir
00:27:34 que la majorité des GPA sont
00:27:36 faites par des
00:27:38 couples hétérosexuels. Je crois qu'il n'y a que
00:27:40 20% de couples homosexuels
00:27:42 - Réduire cela à une question d'homosexualité,
00:27:44 c'est aborder le débat de manière
00:27:46 totalement biaisée, totalement fausse. - Parce que ça concerne
00:27:48 effectivement des couples hétérosexuels
00:27:50 qui ne peuvent pas avoir d'enfants.
00:27:52 Mais ce que vous voulez dire, c'est qu'on ne peut pas
00:27:54 discuter sereinement de ça.
00:27:56 - On ne peut pas discuter sereinement, et moi qui viens de la gauche
00:27:58 et qui suis attaché à certaines valeurs, je ne comprends
00:28:00 pas qu'une partie de ma
00:28:02 famille politique ne voit pas dans cette
00:28:04 pratique une
00:28:06 aliénation au même titre
00:28:08 que l'exploitation
00:28:10 des travailleurs et
00:28:12 l'exploitation des travailleurs précarisés. Je ne comprends pas comment
00:28:14 on peut légitimer cette pratique
00:28:16 aujourd'hui contractuelle
00:28:18 et consumériste et commerciale
00:28:20 qui est de l'exploitation pure et simple
00:28:22 des personnes les plus fragiles sur
00:28:24 cette planète. - Jonas
00:28:26 Haddad, comment réagissent
00:28:28 d'ailleurs les politiques depuis ce
00:28:30 week-end ? - Moi, je donnerais
00:28:32 la palme de la réaction la plus hypocrite
00:28:34 à Glucksmann, qui
00:28:36 a dit qu'il était pour la GPA, sauf
00:28:38 si elle était commerciale. Donc il faudra
00:28:40 m'expliquer qui, volontairement,
00:28:42 va dire "Tiens, vas-y,
00:28:44 je te loue mon corps, là.
00:28:46 Même pas je te le loue, je te le donne gratuitement."
00:28:48 Là, pour le coup, on est
00:28:50 dans l'hypocrisie la plus totale, soit on est pour,
00:28:52 soit on est contre. La loi a tranché
00:28:54 aujourd'hui du fait
00:28:56 d'être contre.
00:28:58 Deuxièmement, j'aimerais citer quelqu'un qui
00:29:00 fait partie, comme vous l'avez dit,
00:29:02 de la fachosphère, de l'extrême-droite
00:29:04 homophobe, elle s'appelle Gisèle
00:29:06 Halimi, et qui en 1983
00:29:08 et jusqu'à son décès, tenait une
00:29:10 position qui était claire, c'est de dire
00:29:12 que la marchandisation du corps des femmes
00:29:14 par la GPA est une régression.
00:29:16 Maintenant, après, effectivement, il y a un débat qui s'ouvre,
00:29:18 et comme sur plein de débats de société,
00:29:20 j'aime pas qu'on jette la natem.
00:29:22 Et j'ai vu des gens
00:29:24 dire "Je vous
00:29:26 interdis, je vous mets en..."
00:29:28 On peut
00:29:30 débattre de ce sujet-là,
00:29:32 il y a des gens qui sont pour, des gens qui sont contre,
00:29:34 mais s'il vous plaît, stop à l'hypocrisie.
00:29:36 Comme je vous dis, Glucksmann qui dit "Je suis pour la GPA"
00:29:38 sauf quand elle est commerciale, on sent bien que là,
00:29:40 ça navigue à vue.
00:29:42 Quant au gouvernement,
00:29:44 il faudrait
00:29:46 savoir, soit ils sont
00:29:48 au gouvernement et donc dans ce cas-là, ils changent la loi,
00:29:50 d'accord ?
00:29:52 Donc quand je vois Priscate et Noé Sarra
00:29:54 et Laéry dire qu'elles sont pour, ok,
00:29:56 dans ce cas-là, changer la loi, soit
00:29:58 elles s'abstiennent, et parfois, c'est pas plus
00:30:00 mal de rien dire. - Jonas a raison,
00:30:02 la position
00:30:04 de la majorité est assez fluctuante,
00:30:06 c'est un peu lourd en même temps, comme sur pas mal de sujets.
00:30:08 - Emmanuel Macron avait dit
00:30:10 non au début de son mandat. - Alors quelle est la position
00:30:12 aujourd'hui de la majorité Renaissance,
00:30:14 Horizons et Modem ?
00:30:16 Est-ce la position du Président de la République, comme vous dites Valérie,
00:30:18 qui a réaffirmé, qui réaffirme à chaque fois
00:30:20 son opposition
00:30:22 à titre personnel
00:30:24 et pas que personnel à la GPA,
00:30:26 ou est-ce que la position de M. Bohn,
00:30:28 de Mme Laéry, de Mme Tefno
00:30:30 est la position officielle ? Je pense que
00:30:32 une fois de plus, on a un peu un
00:30:34 grand flou artistique sur ces questions
00:30:36 sociétales sur lesquelles la majorité n'est pas toujours à l'aise.
00:30:38 - Oui. Pour vous,
00:30:40 pardon,
00:30:42 Frédéric Fugera ?
00:30:44 - Moi ça me pose en réalité aucun problème, de voir
00:30:46 qu'on puisse avoir des avis partagés
00:30:48 au sein d'une formation, d'une majorité, d'un parti
00:30:50 politique. C'est plutôt l'inverse en principe
00:30:52 qui m'inquiète, c'est des gens qui défendent
00:30:54 très durement une position qui n'est pas la leur,
00:30:56 et surtout sur des sujets de société comme
00:30:58 ceci. On l'a vu
00:31:00 dans le passé, je trouve ça assez infect
00:31:02 de voir des gens qui peuvent mettre beaucoup d'énergie
00:31:04 pour aller contre leurs propres idées, au motif
00:31:06 de servir l'étiquette politique d'une
00:31:08 boutique. Mais on l'a dit, et je suis d'accord
00:31:10 avec tout ce qu'a dit Jonas notamment,
00:31:12 c'est une question très complexe, c'est une question
00:31:14 personnelle, je ne suis même pas très à l'aise de parler
00:31:16 du corps de la femme et de ce qu'on doit en faire,
00:31:18 puisque ce n'est pas le mien.
00:31:20 Autre sujet compliqué
00:31:22 pour le politique, c'est aussi quelque part
00:31:24 un certain manque de pragmatisme, c'est qu'on prend des
00:31:26 positions, mais en fait on prend des
00:31:28 positions sans grande vision,
00:31:30 sans perspective, alors qu'une situation existe
00:31:32 et on fait comme si elle n'existait pas
00:31:34 et on essaye de bricoler autour de la chose.
00:31:36 - Les choses ont un peu évolué, c'est-à-dire qu'aujourd'hui...
00:31:38 - En même temps, la situation existe,
00:31:40 mais ça ne dit pas que c'est facile
00:31:42 de prendre des décisions, et je ne vous dis certainement pas laquelle je
00:31:44 prendrais si j'étais en responsabilité,
00:31:46 mais les situations existent, et sur beaucoup de sujets
00:31:48 essentiellement de société d'ailleurs,
00:31:50 toujours les plus complexes, on fait comme si ça n'existait pas
00:31:52 pour ne pas prendre en considération
00:31:54 le fait que ça existe et s'engager.
00:31:56 - Benjamin, Cauchy ?
00:31:58 - Oui, moi je suis foncièrement opposé par
00:32:00 principe, j'ai même envie de dire philosophique
00:32:02 à la GPA, parce que comme l'a souligné
00:32:04 M. Haddad, effectivement c'est une régression
00:32:06 pour moi que la femme
00:32:08 se retrouve telle une
00:32:10 marchandise qui serait là
00:32:12 pour produire un
00:32:14 enfant, pour satisfaire un besoin
00:32:16 et un désir de famille.
00:32:18 Il y a tant d'enfants à adopter
00:32:20 que je m'y refuse
00:32:22 philosophiquement. Ce qui me gêne également
00:32:24 dans cette histoire, c'est le fait
00:32:26 qu'on jette en pâture des personnalités
00:32:28 qui ont fait des choix différents,
00:32:30 et pour en avoir parlé avec Christophe Beaugrand
00:32:32 depuis plusieurs années, avoir lu son ouvrage
00:32:34 il y a trois ans sur son choix
00:32:36 de vie,
00:32:38 nos avis divergent sur le sujet,
00:32:40 mais l'important est d'avoir toujours cette
00:32:42 dignité dans
00:32:44 les débats par rapport à ça. Et enfin,
00:32:46 un point, moi j'ai envie de dire que le président
00:32:48 de la République et sa majorité ont des positions
00:32:50 de circonstance sur ces sujets.
00:32:52 Nous approchons
00:32:54 des européennes, il va falloir
00:32:56 faire des clins d'œil au centre-gauche, et rien
00:32:58 de mieux que de reparler de la GPA,
00:33:00 rien de mieux que de parler de la
00:33:02 fin de vie, de l'euthanasie,
00:33:04 pour essayer de raviver la flamme du centre-gauche
00:33:06 de la Macronie. Voilà, c'est un peu
00:33:08 cynique, mais il faut aussi en retenir compte.
00:33:10 - Ça ne vit
00:33:12 que les femmes pauvres, me dit un éditeur, ont-elles
00:33:14 les moyens d'une bonne défense ?
00:33:16 Aux Etats-Unis, il semblerait que ce soit un peu
00:33:18 différent, qu'il y ait des contrôles
00:33:20 assez stricts qui sont
00:33:22 faits, que ce sont des femmes, souvent, qui ont
00:33:24 déjà eu des enfants. Enfin, bon,
00:33:26 c'est un sujet éminemment
00:33:28 complexe. Moi, j'ai été intéressée par l'interview
00:33:30 du professeur Friedman,
00:33:32 le père du
00:33:34 bébé éprouvette, qui expliquait
00:33:36 l'attachement, le lien qu'il y a entre
00:33:38 une femme qui porte un enfant et cet
00:33:40 enfant qui se développe dans ce corps.
00:33:42 Donc, sujet compliqué, mais là où vous avez
00:33:44 raison, c'est que c'est un sujet dont on peut difficilement
00:33:46 discuter, sans ce que
00:33:48 disait aussi Frédéric Fougera,
00:33:50 sans se prendre des
00:33:52 accusations de homophobie. - Pour refermer
00:33:54 la focale et réagir sur ce que disait Benjamin,
00:33:56 si le centre-gauche, aujourd'hui, n'a plus
00:33:58 comme projet politique que de mettre en avant
00:34:00 la GPA, c'est assez dramatique pour le centre-gauche.
00:34:02 - Alors, c'est vrai qu'on me rappelle
00:34:04 que c'est Marion Maréchal
00:34:06 qui a mis le sujet sur la table, malgré tout.
00:34:08 C'est qu'à la naissance de l'enfant du couturier,
00:34:10 enfin des deux enfants du couturier
00:34:12 Jacques Musse, elle a tweeté
00:34:14 "Mais où est la maman ?" - Mais sur la forme,
00:34:16 ceci dit, pour revenir à ce qui a été dit,
00:34:18 là, on peut être plus que réservé sur la façon
00:34:20 dont elle amène le débat. - Absolument. - Il y a quand même une vraie
00:34:22 violence, là, pour le coup, je suis d'accord,
00:34:24 sur la manière de
00:34:26 jeter l'anathème ou d'interpeller
00:34:28 comme ça devant des millions
00:34:30 de personnes sur les réseaux sociaux.
00:34:32 La façon
00:34:34 d'amener le sujet, je suis d'accord, là, pour le coup,
00:34:36 et tout sauf
00:34:38 apaisée, constructive et... - Non, non,
00:34:40 c'était pas une bagnée, effectivement,
00:34:42 c'est elle qui a relancé
00:34:44 ce débat et avec toutes
00:34:46 les insultes dont sont victimes aujourd'hui
00:34:48 les gens
00:34:50 qui ont eu recours à la SGPA et qui s'expriment
00:34:52 publiquement. On va marquer
00:34:54 une petite pause et on va parler
00:34:56 de Sciences Po,
00:34:58 la mobilisation étudiante,
00:35:00 je vais mettre des guillemets "étudiante",
00:35:02 vous étiez sur place, Jonas Haddad, vous allez nous dire
00:35:04 ce que vous avez vu, la manière
00:35:06 dont la direction
00:35:08 de Sciences Po a réagi en disant qu'il n'y aurait pas
00:35:10 de poursuite contre ces étudiants et
00:35:12 la ministre de l'Enseignement supérieur qui s'en
00:35:14 félicite. A tout de suite.
00:35:16 Sud Radio, le 10h midi,
00:35:18 mettez-vous d'accord, Valérie
00:35:20 Experts.
00:35:22 Sud Radio, le 10h
00:35:24 midi, mettez-vous d'accord,
00:35:26 Valérie Experts. - Vendredi,
00:35:28 vous avez certainement vu,
00:35:30 si vous suivez l'actualité, ces images
00:35:32 de la rue Saint-Guillaume, la rue où se trouve
00:35:34 le siège de Sciences Po Paris,
00:35:36 occupée par des manifestants,
00:35:38 par des étudiants,
00:35:40 étaient-ce des étudiants qui étaient
00:35:42 là et qui
00:35:44 manifestaient avec
00:35:46 le drapeau palestinien,
00:35:48 les mains rouges
00:35:50 de sang qui
00:35:52 font référence,
00:35:54 faisaient référence pour eux
00:35:56 au massacre à Gaza, alors que
00:35:58 c'était une autre
00:36:00 connotation. Vous êtes allé sur place,
00:36:02 vous étiez l'un des rares, alors il y avait toute la France
00:36:04 Insoumise, une grande partie de la
00:36:06 France Insoumise qui était là-bas,
00:36:08 Éric Coquerel,
00:36:10 Thomas Porte, on a vu aussi
00:36:12 Aymeric Caron,
00:36:14 qu'est-ce que vous avez vu, Jonas Haddad,
00:36:16 vous y êtes allé, pourquoi vous, sur place ?
00:36:18 - Alors figurez-vous que vendredi,
00:36:20 je ne sais pas pourquoi,
00:36:22 je me suis dit, il faut aller sur place.
00:36:24 Je sais parce que ces images me révoltaient,
00:36:26 et on était avec quelques amis,
00:36:28 les seules personnes à s'opposer à la ligne
00:36:30 des Insoumis, on était les seuls,
00:36:32 élus, à y être allés.
00:36:34 Je vous laisse imaginer
00:36:36 la tête d'Éric Coquerel quand il nous a vu débarquer,
00:36:38 notamment avec nos écharpes,
00:36:40 et nous on a dit, juste après
00:36:42 le communiqué, nous y sommes allés juste après le communiqué
00:36:44 de la part de Sciences Po,
00:36:46 de la direction de Sciences Po, pour dire
00:36:48 qu'il était scandaleux que la direction de Sciences Po
00:36:50 se couche, car la direction de Sciences Po
00:36:52 s'est couchée. La direction de Sciences Po
00:36:54 a dit notamment qu'elle
00:36:56 avait envisagé
00:36:58 d'analyser le fait que potentiellement
00:37:00 il pourrait stopper les partenariats
00:37:02 avec les universités israéliennes.
00:37:04 La direction de Sciences Po a dit
00:37:06 qu'elle ne mettrait aucune sanction vis-à-vis des gens,
00:37:08 même des gens qui sont de l'intérieur
00:37:10 ou des gens de l'extérieur, qui sont venus bloquer.
00:37:12 Et, ce qu'on a vu, je vais vous le dire,
00:37:14 c'est quelques dizaines
00:37:16 seulement d'étudiants de Sciences Po
00:37:18 qui étaient là pour bloquer leur propre
00:37:20 établissement, mais en réalité,
00:37:22 beaucoup, beaucoup, beaucoup des dizaines
00:37:24 d'intervenants extérieurs, de ce qu'on appelle
00:37:26 l'islamo-gauchisme, donc à la fois
00:37:28 des gens de LFI, mais aussi des mouvements
00:37:30 proches, notamment des blogueurs
00:37:32 islamistes, qui sont venus
00:37:34 pour pavoiser Sciences Po
00:37:36 aux couleurs du
00:37:38 drapeau palestinien, puisque en fait
00:37:40 il y avait un énorme...
00:37:42 L'image était incroyable, mais il y avait un immense
00:37:44 drapeau palestinien sur Sciences Po.
00:37:46 Mais je veux que les auditeurs comprennent une chose.
00:37:48 Sciences Po, ce n'est pas n'importe quelle
00:37:50 école. Sciences Po, c'est l'école qui, aujourd'hui,
00:37:52 forme les gens qui, demain,
00:37:54 seront dans les préfectures, seront
00:37:56 dans les journaux, seront à la tête
00:37:58 de ministères, et donc vous avez aujourd'hui
00:38:00 une école qui est en
00:38:02 faillite totale.
00:38:04 Et c'est la raison pour laquelle, dès vendredi,
00:38:06 et j'ai été le premier à le faire, et je m'en félicite, parce que
00:38:08 je pense qu'il fallait le faire, j'ai demandé,
00:38:10 et la ministre de l'Enseignement supérieur
00:38:12 ne nous a toujours pas répondu là-dessus, la
00:38:14 mise sous tutelle de cet établissement.
00:38:16 Il n'est pas normal qu'un établissement
00:38:18 qui est censé former l'élite politique
00:38:20 d'une grande nation, soit aujourd'hui
00:38:22 accaparé par des gens dont vous l'avez très justement
00:38:24 rappelé, des manifestants,
00:38:26 qui prennent un drapeau étranger, d'ailleurs.
00:38:28 D'abord, vous imaginez n'importe quel autre drapeau étranger
00:38:30 pour pavoiser l'école de la politique,
00:38:32 et deuxièmement, qui en plus,
00:38:34 défilent avec les mains rouges, et pour que les auditeurs
00:38:36 aient bien l'image, c'est très simple,
00:38:38 la référence, c'est celle d'un lynchage
00:38:40 de plusieurs Israéliens qui ont été récupérés
00:38:42 par des Palestiniens,
00:38:44 dans le territoire de l'autorité
00:38:46 palestinienne, et à l'époque,
00:38:48 les Palestiniens, forts d'avoir lynché
00:38:50 ces Israéliens, sont sortis avec les mains rouges,
00:38:52 et c'est devenu un symbole
00:38:54 de ceux qui veulent s'engager
00:38:56 pour les Palestiniens, et donc en fait,
00:38:58 c'est l'image d'un lynchage. On est où là ?
00:39:00 Quand est-ce qu'on va se réveiller ?
00:39:02 Et comme l'avait justement dit, là, pour le coup,
00:39:04 Gabriel Attal, le poisson pourrit
00:39:06 par la tête. Mais, Mme Rotaillot,
00:39:08 la ministre, elle dit "les lignes rouges
00:39:10 ont été franchies". Très bien,
00:39:12 vous êtes communicant tous les deux, quand les lignes rouges ont été franchies,
00:39:14 qu'est-ce qu'on fait ? On prend une décision.
00:39:16 Quelle est la décision depuis ?
00:39:18 Rien du tout. Donc moi, je redis à Mme Rotaillot,
00:39:20 prenez votre courage à deux mains,
00:39:22 et mettez sous tutelle cet établissement
00:39:24 qui est devenu une catastrophe. - Alors, elle fait du en même temps,
00:39:26 parce qu'elle a félicité
00:39:28 la direction de Sciences Po
00:39:30 de ses mesures,
00:39:32 donc de suspension
00:39:34 des procédures disciplinaires,
00:39:36 et en même temps, elle dit "il n'est pas question
00:39:38 de lever ou d'amoindrir,
00:39:40 ou d'enlever soit les sanctions pour antisémitisme,
00:39:42 soit les procédures sur ce sujet".
00:39:44 Donc,
00:39:46 elle noie un peu
00:39:48 le poisson. Il y a effectivement une enquête
00:39:50 qui va être
00:39:52 faite pour ce qui s'est passé en mars.
00:39:54 Mais là, dans la rue,
00:39:56 on ne peut pas dire "je félicite le patron de Sciences Po".
00:39:58 - Elle dit ce qui s'est passé en mars,
00:40:00 pardon, excusez-moi Frédéric, je ne vous parlais pas.
00:40:02 - En mars, dans un amphithéâtre, s'est tenu
00:40:04 un meeting, il n'y a pas d'autres
00:40:06 mots, de soutien
00:40:08 à Gaza, à la Palestine,
00:40:10 et dans lequel
00:40:12 une étudiante juive a été empêchée
00:40:14 de rentrer.
00:40:16 On est dans cette situation, Frédéric Fougérin.
00:40:18 - Moi, je ne veux pas m'attirer à féliciter Sciences Po,
00:40:20 je pense que Sciences Po a commis au moins
00:40:22 une faute, c'est de se laisser déborder par des
00:40:24 politiciens venus créer l'incident
00:40:26 d'une part, et laisser, comme ça a été
00:40:28 dit, des agents,
00:40:30 en tout cas des personnes extérieures aux étudiants
00:40:32 de Sciences Po, venir se présenter
00:40:34 et parler au nom de Sciences Po.
00:40:36 Il y avait combien réellement d'étudiants de Sciences Po
00:40:38 sur les 200 personnes
00:40:40 annoncées ? Je n'avais pas le sentiment qu'il y en avait
00:40:42 beaucoup. Il y avait beaucoup de politiciens, il y avait beaucoup
00:40:44 d'élus, il y avait beaucoup de gens qui venaient faire leur
00:40:46 propagande. On parlait tout à l'heure de campagne
00:40:48 électorale, on est bien dans une
00:40:50 situation de campagne électorale,
00:40:52 où on vient apporter un conflit du Moyen-Orient
00:40:54 pour en faire un enjeu de politique nationale,
00:40:56 mais tout ça est absurde,
00:40:58 il n'y a rien à voir là-dedans.
00:41:00 Et puis on est aussi à faire, alors c'est peut-être
00:41:02 le propre d'une certaine jeunesse, mais une jeunesse
00:41:04 favorisée, qui se culpabilise de ne pas suffisamment
00:41:06 souffrir, qui vient se chercher des causes,
00:41:08 mais des causes dans lesquelles elle est très manipulée.
00:41:10 - Oui, un auditeur veut dire "on attaque
00:41:12 les étudiants sur la forme tout en évitant soigneusement
00:41:14 le fond". Non, le problème est bien
00:41:16 le fond, justement,
00:41:18 et cette
00:41:20 mobilisation,
00:41:22 et la façon dont
00:41:24 est exprimée, se soutient.
00:41:26 - Ce qui est intéressant, c'est de voir que cette
00:41:28 mobilisation vient à la base des
00:41:30 facs américaines, ou de campus américains,
00:41:32 et que, moi ça m'étonne pas
00:41:34 que Sciences Po soit
00:41:36 le réceptacle français de ce type
00:41:38 de mobilisation. Si on fait un tout
00:41:40 petit peu d'histoire de cette école,
00:41:42 il y a quelqu'un qui a marqué cette école, qui s'appelle Richard Descoings,
00:41:44 qui a changé totalement d'orientation,
00:41:46 qui a totalement changé
00:41:48 la philosophie et l'orientation de cette école
00:41:50 dans le courant des années 2000, pour en faire une école
00:41:52 alors vous mettez tous les qualificatifs
00:41:54 à la mode, inclusives,
00:41:56 ouvertes sur le monde,
00:41:58 voilà, tout ce qui était les savoirs classiques
00:42:00 étaient considérés comme ringards, avec
00:42:02 une vision très américano-centrée.
00:42:04 Il y a eu ensuite
00:42:06 plusieurs directeurs qui se sont succédés
00:42:08 et qui sont partis dans des conditions individuelles,
00:42:10 mais pour des questions
00:42:12 chacun, mais il y a eu
00:42:14 un problème de gouvernance dans cette école depuis plusieurs
00:42:16 années, et une perméabilité
00:42:18 assez forte aux thèses,
00:42:20 on les appelle, oui,
00:42:22 comme on veut, islamo-gauchistes, woke,
00:42:24 en réalité, Sciences Po, aujourd'hui,
00:42:26 est un chaudron
00:42:28 assez propice à ce terme, je ne suis pas
00:42:30 sûr que... - Mais est-ce que c'est la majorité, c'est la question,
00:42:32 là on parlait de 200 personnes,
00:42:34 sur les 200 personnes, vous me disiez
00:42:36 Jonas, qu'une information
00:42:38 parlerait de 40 réels étudiants
00:42:40 de Sciences Po,
00:42:42 c'est encore une fois une minorité
00:42:44 qui est en train de
00:42:46 bloquer une majorité. - Oui,
00:42:48 et non d'un autre côté,
00:42:50 parce que quelques jours
00:42:52 avant, Jean-Luc Mélenchon,
00:42:54 alors que, pour le coup, on n'imagine
00:42:56 pas d'autres partis politiques, était accueilli
00:42:58 comme une star à Sciences Po,
00:43:00 et des sondages internes à Sciences Po,
00:43:02 puisqu'il y a un sondage interne, en fait, il y a une élection
00:43:04 au sein des étudiants,
00:43:06 on pose la question à chaque fois, "Pour qui
00:43:08 voterez-vous à la présidentielle ?" C'était d'une
00:43:10 façon écrasante, Jean-Luc Mélenchon
00:43:12 qui était
00:43:14 mis en avant. D'ailleurs,
00:43:16 bon, il ne faut pas s'étonner, parce que vous parliez des réformes
00:43:18 qu'a subies l'institution, l'institution
00:43:20 a subi notamment la suppression du concours
00:43:22 de la culture générale, pour être remplacée
00:43:24 à la fois par des quotas,
00:43:26 et aussi par un oral. Et donc
00:43:28 en fait, vous avez évidemment
00:43:30 une sociologie à Sciences Po qui a évolué,
00:43:32 ce n'est plus,
00:43:34 ce que je dis, c'est, peu importe d'ailleurs
00:43:36 votre milieu social, c'est plus l'élite
00:43:38 de la nation,
00:43:40 dans le sens où il y a des gens qui bossent,
00:43:42 peu importe leur origine sociale, etc.,
00:43:44 on le fait sur la base de quotas, à l'américaine,
00:43:46 pour valoriser tel ou tel
00:43:48 type de population, et donc on arrive avec des endroits
00:43:50 dans lesquels on a une fac qui est totalement
00:43:52 oui,
00:43:54 emprunte des thèses indigènes, quoi.
00:43:56 - Alors, je vous ai coupé, je vous ai interrompu.
00:43:58 - Alors, la question de la majorité ou de la minorité,
00:44:00 ça j'en sais rien, en réalité on sait toujours qu'il faut,
00:44:02 dans quels que soient les soulèvements, toujours une minorité
00:44:04 active, à Sciences Po ou ailleurs.
00:44:06 Non, ce qui est assez révélateur,
00:44:08 c'est l'absence
00:44:10 de réaction de la direction, alors oui,
00:44:12 il y a un administrateur provisoire, M. Basser,
00:44:14 qui j'imagine fait pour le coup ce qu'il peut, parce qu'il a récupéré
00:44:16 un dossier vraiment
00:44:18 merdique, on va dire,
00:44:20 mais le pas de deux
00:44:22 entre la direction de Sciences Po et
00:44:24 le ministère de l'enseignement supérieur
00:44:26 et de la recherche, c'est
00:44:28 la non-décision et c'est surtout Courage
00:44:30 Fillon et, enfin, moi je veux bien
00:44:32 qu'on discute, vous avez parlé d'un
00:44:34 protocole d'accord avec
00:44:36 moi, qu'est-ce qu'il y a dans ce protocole d'accord ?
00:44:38 Comment il a été mené ? Qui sont les personnes
00:44:40 qui ont été les interlocuteurs de la direction ?
00:44:42 Est-ce que ce sont des gens qui ont été élus au conseil
00:44:44 représentatif des élèves, des étudiants ?
00:44:46 Là, on est vraiment dans une sorte de flou,
00:44:48 et on voit que Sciences Po, la direction de Sciences Po,
00:44:50 voilà, navigue à vue, prise
00:44:52 entre, d'un côté, des années et des années
00:44:54 de, ce que disait Jeunas,
00:44:56 d'idéologie et de philosophie propices à l'école
00:44:58 et une situation explosive qu'elle doit trancher.
00:45:00 - Oui, alors, Benjamin Couchy.
00:45:02 - Oui, je ne voudrais pas
00:45:04 que Sciences Po Paris soit l'arbre
00:45:06 qui cache la forêt. Il y a eu également
00:45:08 ce qui s'est passé à Reims, où le
00:45:10 drapeau palestinien était hissé
00:45:12 à Sciences Po Reims, me semble-t-il,
00:45:14 vendredi ou samedi.
00:45:16 Il y a une quinzaine de jours, c'est un étudiant
00:45:18 juif qui a été empêché de rentrer
00:45:20 à Sciences Po, mentons.
00:45:22 Donc, moi, je partage cette idée,
00:45:24 effectivement, de mettre sous tutelle,
00:45:26 non seulement Sciences Po Paris, mais tous les établissements
00:45:28 qui sont en train de laisser dériver,
00:45:30 finalement,
00:45:32 quand on dirait, le wokisme universitaire
00:45:34 qui a été initié par M. Décoin
00:45:36 et consorts, est en train
00:45:38 d'aboutir à un islamisme
00:45:40 et à un antisémitisme décomplexés.
00:45:42 Finalement, les wokistes ont servi
00:45:44 de cheval de Troie à ce qui, aujourd'hui,
00:45:46 apparaît comme un conflit qui n'avait pas
00:45:48 lieu d'être sur notre sol.
00:45:50 Alors, influence wokiste
00:45:52 anglo-saxonne américaine,
00:45:54 d'une part, mais cheval de Troie,
00:45:56 également, d'un antisémitisme exacerbé
00:45:58 qui sert, pour le coup, la cause du Moyen-Orient
00:46:00 bien plus que celle de la France.
00:46:02 Moi, ça me rappelle quand même
00:46:04 Frédérique Vidal, à l'époque, ministre de
00:46:06 l'Enseignement supérieur, qui, pour le coup,
00:46:08 elle, avait un petit peu plus de poignes, c'est peut-être
00:46:10 pour ça qu'elle n'a pas pu rester longtemps, et qui
00:46:12 avait demandé, quand même, un droit de regard
00:46:14 sur toutes les thèses
00:46:16 et sur toutes les dérives
00:46:18 wokistes, d'une part,
00:46:20 ou communautaristes,
00:46:22 d'autre part, au sein de l'université.
00:46:24 Je crois que s'il y a une mise sous tutelle
00:46:26 de Sciences Po à faire, c'est aussi
00:46:28 reprendre un petit peu le
00:46:30 lead sur toutes les thèses qui peuvent être développées
00:46:32 dans les universités.
00:46:33 Mais vous avez raison de dire que c'est l'arbre qui cache la foie.
00:46:35 "Mise sous tutelle", ça veut dire quoi ? Parce que les éditeurs
00:46:37 me disent "Est-ce qu'il faut dissoudre Sciences Po ?"
00:46:39 Sciences Po n'est pas une...
00:46:41 C'est pas une idée
00:46:43 qui est à exclure. Regardez,
00:46:45 lorsque Emmanuel Macron a dit que
00:46:47 l'ENA était un problème, il a trouvé les
00:46:49 voies et moyens pour faire en sorte que l'ENA
00:46:51 soit remplacée aujourd'hui par une nouvelle institution
00:46:53 qui est... Je n'ai plus le titre
00:46:55 exact, parce que ça a été réformé.
00:46:57 Cette école Sciences Po...
00:46:59 - C'est pas de changer le nom qui change...
00:47:01 - Oui, mais c'est-à-dire que vous pouvez changer la gouvernance.
00:47:03 Vous pouvez... D'ailleurs, moi je trouve qu'il n'est
00:47:05 plus normal que le gouvernement
00:47:07 continue à financer des écoles
00:47:09 dans lesquelles se développent des thèses pareilles.
00:47:11 Je veux dire, ce n'est pas... Et d'ailleurs, j'ai vu...
00:47:13 Vous savez, il y avait Jean-Paul Fidoussi
00:47:15 qui était un économiste
00:47:17 plutôt de gauche, qui était très respecté à Sciences Po,
00:47:19 dont la fondation
00:47:21 participait au financement de Sciences Po,
00:47:23 a annoncé par le biais de la fondation
00:47:25 et de sa famille qu'ils arrêtaient de participer au
00:47:27 financement de Sciences Po, parce
00:47:29 qu'ils n'y se reconnaissaient plus. Et je pense,
00:47:31 vous savez, je pense aussi aux...
00:47:33 Parce que j'ai parlé avec des étudiants de Sciences Po sur le trottoir
00:47:35 là, vendredi.
00:47:37 Je pense à eux. Parce que
00:47:39 aujourd'hui, leur diplôme ne vaut plus grand-chose.
00:47:41 Les gens se disent "mais d'où viennent
00:47:43 ces gens ?
00:47:45 L'insertion professionnelle ?"
00:47:47 Et c'est Pascal Perrineau
00:47:49 qui a justement rappelé que c'est aussi une
00:47:51 école dont il y a vocation à avoir
00:47:53 de l'insertion professionnelle. Alors évidemment, il pourrait être
00:47:55 dans la direction de RSE, des choses
00:47:57 comme ça. Mais diriger
00:47:59 l'État avec des gens qui ont des thèses pareilles,
00:48:01 c'est compliqué. - Moi, je me demande
00:48:03 ce que pensent ce matin
00:48:05 tous ceux qui étaient
00:48:07 dans la rue
00:48:09 et qui ont vu hier l'Ayatollah
00:48:11 Rameini, guide suprême
00:48:13 iranien, soutenir,
00:48:15 enfin se servir de ces images, pour dire
00:48:17 "voyez ce qui se passe dans la rue, un peu partout"
00:48:19 être soutenu par un
00:48:21 Mollah qui a
00:48:23 condamné, qui met les homosexuels
00:48:25 en prison, qui vient de
00:48:27 condamner à mort un rappeur.
00:48:29 Moi, ce soutien-là me gênerait
00:48:31 beaucoup. Alors ce matin, Rima Hassan, je vous conseille
00:48:33 d'aller voir la séquence sur les réseaux
00:48:35 et sur la liste
00:48:37 de Manon Aubry, qui d'ailleurs
00:48:39 a un peu éclipsé
00:48:41 de la campagne.
00:48:43 Rima Hassan n'a pas pu répondre
00:48:45 à Thomas Soto, qui lui a
00:48:47 dit "mais vous avez vu que l'Ayatollah
00:48:49 Rameini vous soutient ?"
00:48:51 Et elle a dit "euh, euh, euh, euh,
00:48:53 je n'ai pas vu, euh, euh, euh"
00:48:55 alors qu'elle a été taguée des centaines
00:48:57 de fois hier soir. Donc
00:48:59 autant de mauvaise foi laisse un peu pantois.
00:49:01 Mais moi, je suis restée
00:49:03 polie, mais ça me ferait
00:49:05 mal au cœur d'être soutenue par l'Ayatollah
00:49:07 Rameini. Je ne vais pas jouer.
00:49:09 - Pour aller dans votre sens, Valérie,
00:49:11 je voudrais me permettre de citer
00:49:13 Noemi Alioua, que vous recevez
00:49:15 régulièrement ici, et qui était
00:49:17 une journaliste essayiste, qui était
00:49:19 justement dans la foule
00:49:21 pendant cette manifestation
00:49:23 de Sciences Po de façon anonyme.
00:49:25 Elle a écrit, je trouve que, alors
00:49:27 j'aime beaucoup son écriture, mais elle a écrit
00:49:29 "il y avait parmi cette foule des filles aux cheveux courts
00:49:31 à peine vêtues et des hommes qui se tiennent
00:49:33 par la main, des spécimens qui se verraient
00:49:35 jetés du haut des toits par les islamistes
00:49:37 qu'ils défendent dès qu'ils franchiraient
00:49:39 la frontière de Gaza. A mon sens,
00:49:41 cette manifestation
00:49:43 est une illustration de ce que la Boétie appelle
00:49:45 la servitude volontaire, elle dit
00:49:47 le désir de soumission de ceux qui n'ont jamais
00:49:49 rien connu d'autre que la liberté.
00:49:51 Je trouve qu'elle exprime
00:49:53 très bien la situation.
00:49:55 - Oui, tout à fait.
00:49:57 - Ceci dit, pas pour relativiser la situation, mais il y a quand même,
00:49:59 si vous regardez dans l'histoire, une fascination
00:50:01 des élites françaises, notamment universitaires
00:50:03 pour les régimes les plus totalitaires.
00:50:05 Rappelez-vous, dans les années 70,
00:50:07 le post 68,
00:50:09 les étudiants étaient
00:50:11 maoïstes,
00:50:13 ont glorifié
00:50:15 certains régimes
00:50:17 sanguinaires, il valait mieux
00:50:19 être... enfin,
00:50:21 Michel Foucault, Jean-Paul Sartre
00:50:23 ont quand même eu des amitiés
00:50:25 assez douteuses.
00:50:27 Paul Pott a fait ses études, je rappelle,
00:50:29 à l'ENS, à l'école normale supérieure rue Dulme.
00:50:31 Donc il y a quand même une tradition
00:50:33 que je ne... c'est pas pour glorifier,
00:50:35 mais il y a une tradition
00:50:37 de fascination pour les régimes
00:50:39 totalitaires, de la part de certaines
00:50:41 élites dans ce pays,
00:50:43 notamment d'élites universitaires.
00:50:45 - Il y a une petite différence avec aujourd'hui, c'est que,
00:50:47 vous avez raison, et d'ailleurs c'est toujours du côté
00:50:49 de la gauche que ça se situe, c'est cette fascination
00:50:51 pour les régimes autoritaires, de gauche.
00:50:53 Il n'y a pas de fascination pour les régimes autoritaires
00:50:55 de droite dans la politique française.
00:50:57 Mais il y a une particularité qui est nouvelle
00:50:59 aujourd'hui, c'est effectivement
00:51:01 cette forme de schizophrénie de personnes
00:51:03 qui peuvent totalement défendre
00:51:05 un matin les droits des LGBT,
00:51:07 et le soir même, défendre le droit
00:51:09 de régime les plus islamistes possibles.
00:51:11 Il y a des images
00:51:13 qui tournent d'ailleurs sur les réseaux sociaux
00:51:15 qui l'expriment
00:51:17 de façon assez caricaturale, mais c'est
00:51:19 ce qu'on appelle les "chicken for KFC".
00:51:21 C'est la dinde
00:51:23 qui a hâte d'arriver à Noël pour être
00:51:25 dépossée. On est dans
00:51:27 une forme de schizophrénie. Et deuxièmement,
00:51:29 ce qu'on voit... - Du masochisme.
00:51:31 - Du masochisme, absolument. De l'ethno-masochisme,
00:51:33 je pourrais même dire, mais
00:51:35 ce qui est très singulier aussi dans ces mobilisations,
00:51:37 c'est qu'on voit bien que, contrairement
00:51:39 à ce que vous dites, vous, vous dites,
00:51:41 ça me ferait mal au cœur d'être soutenu par
00:51:43 Cruménie, mais ça ne leur fait absolument pas
00:51:45 mal au cœur. Je rappelle quand même que Mme Rima
00:51:47 Hassan a dit trois choses qui, pour moi,
00:51:49 sont des totems de sa pensée
00:51:51 si ridicule.
00:51:53 D'abord, elle dit que le Hamas
00:51:55 a commis des actes de résistance en violent
00:51:57 les femmes israéliennes. Elle le dit
00:51:59 dans une vidéo qui a été supprimée par
00:52:01 le média Le Crayon.
00:52:03 Et elle dit également, avant-hier,
00:52:05 qu'elle appelle au soulèvement.
00:52:07 Au soulèvement contre qui ?
00:52:09 - À l'insurrection. - Au soulèvement contre quoi ?
00:52:11 Et enfin, dernier point,
00:52:13 Mme Hassan,
00:52:15 lorsqu'on lui pose la question "Est-ce que
00:52:17 vous êtes pour une solution à deux États ?"
00:52:19 elle répond "non". Et elle chante
00:52:21 vendredi soir,
00:52:23 près de Sciences Po,
00:52:25 "From the river to the sea", qui équivaut
00:52:27 à un appel aux génocides. C'est-à-dire qu'en gros,
00:52:29 elle veut qu'il n'y ait plus d'israéliens,
00:52:31 elle veut qu'il n'y ait plus de juifs,
00:52:33 sur la totalité de cet espace-là.
00:52:35 Donc je pense que ça ne lui fait pas mal du tout,
00:52:37 le soutien de Cruménie. Elle bégaye parce qu'elle ne l'a pas vue,
00:52:39 mais en réalité, elle est très contente.
00:52:41 - Bien sûr qu'elle l'a vue. Je pense que c'est
00:52:43 qu'elle ne peut pas dire qu'elle est très contente
00:52:45 de ce soutien. Et il y a un mot qu'on n'a pas
00:52:47 prononcé, c'est "antisémitisme". Parce qu'au fond
00:52:49 de tout cela, et c'est un petit peu
00:52:51 ce qui est effrayant, évidemment,
00:52:53 les gens disent "oui mais c'est les gentils juifs,
00:52:55 les méchants palestiniens". Non, il y a un drame
00:52:57 absolu en ce moment à Gaza
00:52:59 et en Palestine pour les populations.
00:53:01 C'est absolument
00:53:03 indéniable. On n'est pas
00:53:05 du tout dans ce sujet-là. On se retrouve
00:53:07 dans un instant avec vous sur Sud Radio.
00:53:09 Sud Radio, le 10h midi,
00:53:11 mettez-vous d'accord,
00:53:13 Valérie Exper. Carrefour.
00:53:15 Sud Radio,
00:53:17 le 10h midi, mettez-vous
00:53:19 d'accord, Valérie Exper.
00:53:21 - Et on est ensemble jusqu'à midi.
00:53:23 Comme d'habitude, on n'a pas le temps de traiter tous les sujets.
00:53:25 Vous voulez revenir sur Ima Hassan
00:53:27 très rapidement,
00:53:29 Frédéric Fougera. - Oui, rapidement.
00:53:31 Vous l'avez évoqué, Jonas,
00:53:33 aussi. On a dit qu'elle avait un peu éclipsé
00:53:35 la tête de liste Manon Aubry. Oui, elle l'a
00:53:37 vraiment éclipsée. Qui connaît le numéro
00:53:39 7 de chacune des autres listes ?
00:53:41 C'est elle qui est devenue la star mise en avant
00:53:43 par Jean-Luc Mélenchon.
00:53:45 C'est vrai que Manon Aubry n'a pas été choisie numéro 1
00:53:47 pour son charisme, mais quand même,
00:53:49 ça doit faire mal d'être tête de liste et d'être
00:53:51 complètement éclipsée. Ima Hassan,
00:53:53 c'est quand même une candidate un peu sortie de
00:53:55 nulle part. On la présente comme
00:53:57 une réfugiée palestinienne. Apparemment, elle n'aurait jamais
00:53:59 mis les pieds en Palestine. Elle est née en Syrie.
00:54:01 Elle a grandi à Nior. Donc, ça serait
00:54:03 bien de creuser un peu pour savoir qui est cette
00:54:05 personne ? Qui la finance ? D'ailleurs, elle se vante
00:54:07 elle-même d'avoir des finances sans limite
00:54:09 pour pouvoir mener ses actions. Donc, qui
00:54:11 la finance ? On la voit en Syrie,
00:54:13 on la voit en Iran. Mais quels sont ses liens
00:54:15 avec ces pays ? En fait, quel est son rôle
00:54:17 réel dans cette campagne ? Qu'est-ce qu'elle vient
00:54:19 apporter à la France ? En quoi elle va
00:54:21 servir les électeurs de LFI ?
00:54:23 Quels bénéfices ça va leur apporter ?
00:54:25 Quel va être son vrai rôle au Parlement européen
00:54:27 si elle est élue ? Il y a beaucoup de questions auxquelles il faudrait
00:54:29 pouvoir répondre. Oui, absolument.
00:54:31 Alors, ici, il y a une forme de naïveté, mais qui
00:54:33 n'est d'ailleurs pas uniquement une naïveté d'extrême-gauche. Vous savez que
00:54:35 pendant quelque temps, cette
00:54:37 personne a été mise en avant comme
00:54:39 femme inspirante par le gouvernement français
00:54:41 pour un pseudo-observatoire
00:54:43 des réfugiés qu'elle avait, qui en fait n'observait rien du tout.
00:54:45 Et
00:54:47 vous savez, c'est
00:54:49 ces gens qui vendent du
00:54:51 bullshit, là, je dis ça, du bullshit,
00:54:53 et en fait, qui émerveillent
00:54:55 les hauts fonctionnaires
00:54:57 de l'administration par leur côté
00:54:59 inspirant. Et en réalité, elle s'est totalement
00:55:01 incrustée dans l'appareil
00:55:03 d'État français au départ, qui en faisait
00:55:05 une forme dégérée, et c'est comme ça qu'elle a commencé à être
00:55:07 repérée par les milieux, il faut le dire,
00:55:09 islamo-gauchistes, et qui aujourd'hui
00:55:11 dévoient ça, et elle-même, elle met
00:55:13 en avant ces vidéos dans lesquelles, avec la Marianne
00:55:15 de la République, on la voyait expliquer
00:55:17 tout ce qu'elle faisait pour les réfugiés, elle n'a jamais
00:55:19 rien fait. Non, la seule chose qu'elle fait, là,
00:55:21 c'est que la politique de la haine
00:55:23 qui est importée, objectivement, enfin, on peut le voir,
00:55:25 voilà. Et enfin, dernier point,
00:55:27 moi, j'avais un auditeur
00:55:29 qui m'a fait une remarque suite à ma
00:55:31 venue à Sciences Po, en me disant "mais
00:55:33 je comprends pas, et qu'est-ce qui vous gêne
00:55:35 par rapport à ça ?" Ben, je vais vous le dire,
00:55:37 moi, ce qui me gêne, et vous l'avez très justement dit,
00:55:39 c'est que, qu'on parle de ce conflit,
00:55:41 c'est normal et c'est sain. Parce que
00:55:43 il y a la plus grande communauté musulmane en Europe
00:55:45 qui est en France, et la plus grande communauté juive qui est en Europe.
00:55:47 Donc, il faut qu'on en parle, parce qu'il faut pas
00:55:49 mettre la poussière sous le tapis, notamment quand il y a des
00:55:51 ressentiments. Mais on ne fait pas campagne
00:55:53 aux européennes avec un drapeau étranger.
00:55:55 Je veux dire, vous allez m'expliquer qui
00:55:57 fait campagne avec un drapeau israélien ?
00:55:59 Aux européennes ?
00:56:01 - Ou...
00:56:03 - Mais aucun ! - Ou américain, chinois,
00:56:05 - Ou américain ou chinois.
00:56:07 Donc, à un moment, il faut arrêter, il faut qu'on refasse
00:56:09 de la politique française,
00:56:11 et que cette dame,
00:56:13 elle appelle elle-même
00:56:15 à ce que les gens s'inscrivent sur les listes électorales,
00:56:17 moi, j'appelle aussi à ce que les gens s'inscrivent sur les listes
00:56:19 électorales pour qu'ils fassent en sorte,
00:56:21 parce qu'il y en a de moins en moins qui disent "oh, les européennes,
00:56:23 c'est pas important", qu'ils fassent en sorte
00:56:25 de faire battre ses ennemis de la France.
00:56:27 - Oui. Mathieu, Mathias Lode ?
00:56:29 - Stratégie électorale de la France insoumise,
00:56:31 épisode numéro 20,
00:56:33 30, on en a déjà parlé ici
00:56:35 plusieurs fois à cette antenne, on a vu quand même
00:56:37 les mutations
00:56:39 progressives
00:56:41 de Jean-Luc Mélenchon
00:56:43 jusqu'à arriver à cette situation-là. Rima Hassan n'a pas été
00:56:45 placée là par hasard, elle est là dans
00:56:47 une stratégie
00:56:49 de clientélisme
00:56:51 et de communautarisation du vote.
00:56:53 Vous savez, c'est la fameuse théorie
00:56:57 de dire "Jean-Luc Mélenchon a raté
00:56:59 par deux fois le second
00:57:01 tour, il est obsédé par ça,
00:57:03 il est persuadé qu'il y a un électorat
00:57:05 caché,
00:57:07 du moins une réserve de voix qui ne va pas voter,
00:57:09 et cette réserve de voix se trouve
00:57:11 dans les quartiers". Ce qui d'ailleurs,
00:57:13 si on raisonne comme ça, et cette
00:57:15 essentialisation des quartiers populaires,
00:57:17 en pensant que parce que les personnes
00:57:19 sont d'origine immigrée, sont d'origine musulmane,
00:57:21 vont forcément adhérer à ces thèses,
00:57:23 c'est essentialiser
00:57:25 et c'est avoir une vision bien peu
00:57:27 universaliste. Jean-Luc Mélenchon a
00:57:29 a priori oublié tout ce qu'il avait appris
00:57:31 et prôné pendant des années. Mais bon, passons,
00:57:33 on voit bien que la liste ne
00:57:35 parle pas du tout de questions européennes,
00:57:37 pourtant il pourrait être légitime à parler
00:57:39 sur des sujets, ce que fait d'ailleurs plus Léon Desfontaines,
00:57:41 dont on n'entend pas beaucoup parler,
00:57:43 qui met une campagne de terrain assez intéressante
00:57:45 sur les questions qui sont légitimes, questions de
00:57:47 souveraineté, questions de politique industrielle,
00:57:49 questions de protection sociale. Non, la France insoumise
00:57:51 a complètement abandonné le sujet. Ils font une campagne
00:57:53 uniquement sur le sujet
00:57:55 de la Palestine depuis des mois.
00:57:57 Ils mettent, je rappelle, sur leur affiche
00:57:59 la petite
00:58:01 carte d'Israël,
00:58:03 qui n'est plus Israël pour eux, puisqu'elle est recouverte
00:58:05 essentiellement d'un keffier palestinien
00:58:07 qui donc, ça alimente, c'est la même théorie
00:58:09 d'un point de vue graphique de "From the river to the sea".
00:58:11 Donc c'est une stratégie politique
00:58:13 qui en plus, à mon sens,
00:58:15 à mon tendon de voir, je ne suis pas sûr que ce soit
00:58:17 un bon calcul électoral pour
00:58:19 la France insoumise.
00:58:21 - Les mots exacts de Rima Hassan, ce matin,
00:58:23 c'est "je n'ai pas vu ce tweet, je ne le connais
00:58:25 pas", en parlant de la Yatola
00:58:27 Rameini, "et je ne le suis pas
00:58:29 sur les réseaux". Voilà, donc
00:58:31 c'est exactement ce qu'elle a dit.
00:58:33 Elle fuit la question, tout comme
00:58:35 Jordan Bardella, effectivement,
00:58:37 ce que dit un tweet
00:58:39 qui a fui les questions des journalistes
00:58:41 lors de sa première conférence de presse.
00:58:43 - Elle fuit la question et elle a aussi
00:58:45 d'autres questions.
00:58:47 Elle a énormément épuré ses
00:58:49 comptes sociaux pour faire disparaître beaucoup de ses positions,
00:58:51 beaucoup de ses rencontres, beaucoup de ses amitiés.
00:58:53 C'est étonnant comme elle travaille
00:58:55 sa mémoire d'une façon particulière.
00:58:57 - En Benjamin, pardon.
00:58:59 - Oui, à l'image de ce que peuvent faire
00:59:01 les étudiants à Sciences Po,
00:59:03 je veux parler du cheval de Troyes.
00:59:05 Le cheval de Troyes, eh bien,
00:59:07 a plusieurs visages.
00:59:09 Il y a aussi celui du monde politique
00:59:11 avec la France insoumise aujourd'hui
00:59:13 qui est le cheval de Troyes, de l'islamisation
00:59:15 de notre pays. Et la personne
00:59:17 dont vous parlez, dont je n'ai même pas envie de donner le nom,
00:59:19 n'a pour objectif
00:59:21 pas bien plus
00:59:23 qu'un objectif électoraliste,
00:59:25 mais qui est un objectif, pour moi, de destruction
00:59:27 de ce qui fait de nous
00:59:29 une nation. Voilà. Donc, pour moi, ce sont
00:59:31 des gens dangereux.
00:59:33 - Vous avez raison
00:59:35 de pointer ce qu'a fait Mme Rima Hassan,
00:59:37 d'autant qu'elle a, d'abord,
00:59:39 et ça a été mis en lumière récemment,
00:59:41 elle partageait,
00:59:43 il y a encore un peu de temps, les contenus d'Alain Soral,
00:59:45 - Il y a une dizaine d'années.
00:59:47 - Oui, quand même. Enfin, je veux dire, moi, je ne les partageais pas
00:59:49 il y a une dizaine d'années. Et deuxièmement, sur un certain
00:59:51 nombre de militantes, même
00:59:53 féministes, universalistes,
00:59:55 ou alors, je pense notamment à Alice Goldfarb,
00:59:57 qui est une influenceuse,
00:59:59 mais aussi qui produit du contenu
01:00:01 sur le coming out,
01:00:03 enfin, plein de sujets. Elle leur a mis quasiment
01:00:05 des cibles sur la tête. Elle leur a fait des véritables
01:00:07 campagnes de harcèlement. Donc, je pense à elle aujourd'hui
01:00:09 parce que c'est des gens qui ont
01:00:11 subi ça et
01:00:13 qui ont bien subi ce que ça
01:00:15 peut être le caractère très vengeur
01:00:17 de ce type d'individu.
01:00:19 - Oui, allez-y. - C'est plutôt
01:00:23 un dernier mot qui est indirectement lié,
01:00:25 puisqu'on parle quand même d'électoralisme
01:00:27 et de campagne européenne, parce qu'il ne faut quand même pas oublier
01:00:29 l'Europe à laquelle nous appartenons. Je voulais juste
01:00:31 un coup de cœur de fin le donner
01:00:33 au peuple géorgien. Les géorgiens,
01:00:35 ils ont défilé par centaines et centaines
01:00:37 de milliers de personnes dans les
01:00:39 rues de leur capitale pour dire "oui"
01:00:41 à l'Europe, "non" à la Russie. Eux, les élections
01:00:43 européennes, ça leur dit quelque chose. - Ça représente...
01:00:45 - Et ils parlent bien d'Europe, parce que c'est bien
01:00:47 leur vie, c'est bien leur avenir,
01:00:49 alors que nous, on parle d'Europe de façon
01:00:51 très différente, voire on n'en parle pas.
01:00:53 - Merci à tous les quatre.
01:00:55 Merci à vous. On se retrouve
01:00:57 demain. Très bonne journée sur Sud Radio.
01:00:59 Sud Radio, parlons vrai.