Ukraine : Macron isolé à l'international / IVG dans la constitution / Permis à vie
Mettez vous d'accord avec Fabrice Haccoun, chef d'entreprise, auteur de "Rallumons les lumières" (l'Archipel), Régis de Castelnau, avocat (blog : « Vu du droit »), Auteur de « Une justice politique » (L'artilleur) et membre de la rédaction Front Populaire, Jonas Haddad, conseiller régional de Normandie, Avocat et Frédéric Fougerat, président de Tenkan Paris (agence de communication), cofondateur de l'agence Cogiteurs et auteur de "La com est un métier" (éditions Bréal/Studyrama)
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00:00 Le 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
00:03 Allez, jusqu'à midi, on va revenir avec nos débatteurs aujourd'hui sur les gros sujets du jour.
00:08 Vous pouvez réagir également sur nos réseaux sociaux.
00:11 On est ravis d'accueillir tout de suite Fabrice Hacoune.
00:14 Bonjour.
00:15 Fabrice, chef d'entreprise, auteur de "Rallumons les Lumières",
00:17 ses deux éditions de l'Archipel.
00:19 On est également avec Régis de Castelnau.
00:21 Bonjour Régis.
00:23 Bonjour Christine.
00:24 Avocat avec votre blog, je le rappelle, "Vu du droit".
00:27 Vous êtes auteur de "Justice, une justice politique", c'est à l'artilleur.
00:30 Et membre de la rédaction "Front populaire", Jonas Haddad.
00:34 Bonjour Jonas.
00:35 Bonjour.
00:36 Merci d'être là.
00:37 Conseiller régional de Normandie, mais également avocat.
00:39 Et Frédéric Fougera, vous êtes...
00:40 Bonjour Frédéric.
00:41 Président de Tencan Paris.
00:43 C'est une agence de communication, cofondateur de l'agence Cogiteur.
00:47 Et auteur, je le rappelle, de "La com est un métier".
00:49 Petit passage, à chaque fois je le dis je crois, Sudhirama.
00:53 En ce moment il y a "Parcoursup" et tous les gamins, les lycéens,
00:56 qui s'intéressent éventuellement au métier de la com.
00:58 Voilà, vous pouvez feuilleter ce petit ouvrage,
01:00 qui vous donnera un aperçu de ce que vous pouvez faire.
01:03 Demain, vive "Parcoursup".
01:05 D'ailleurs, Carole Delga ce matin disait,
01:06 "Bon, "Parcoursup", il fallait chez Jean-Jacques Bourdin,
01:09 peut-être revoir les choses, parce que c'était un vrai...
01:11 un vrai cafarnaum pour les parents, en tous les cas, pour les lycéens aussi.
01:16 Nous allons parler, messieurs, si vous le voulez bien,
01:19 sur donc les petites phrases d'Emmanuel Macron
01:22 concernant d'éventuels envois de troupes en Ukraine.
01:25 Alors, l'Elysée hier soir a rectifié le tir en disant que
01:28 ce ne sont pas des soldats, mais on pourrait éventuellement
01:31 envoyer du soutien plutôt logistique, donc rectification hier soir.
01:35 Mais est-ce que pour vous, Emmanuel Macron s'est isolé sur la scène internationale ?
01:41 Est-ce qu'il a parlé trop vite ?
01:42 Ou est-ce qu'on peut se dire aussi que l'Europe va peut-être finir
01:45 par prendre son destin en main sur le plan de la sécurité internationale ?
01:50 On va évoquer avec vous également le débat qui a lieu cet après-midi
01:53 et le vote au Sénat sur l'entrée dans la constitution du droit à l'IVG pour toutes.
01:58 Et puis là, sur l'enchômage, Gabriel Attal qui a ouvert la voie,
02:02 le Premier ministre, à de nouvelles règles pour durcir les droits vis-à-vis des chômeurs.
02:07 Et puis enfin, autre sujet, qui a son... Tout le monde a ses points de permis, là, ici autour de la table ?
02:11 - Vous êtes tous... - J'en ai récupéré un récemment.
02:13 - Ouais ? Régis, vous avez tous vos points ?
02:16 - Moi, je suis, pour l'instant, aucun casier judiciaire.
02:20 Donc, je ne circule pas beaucoup en voiture.
02:26 - Bon, vous me direz si c'est une bonne idée, comme le prévoit la Commission européenne,
02:29 de prévoir éventuellement un contrôle médical tous les 15 ans, la fin du permis auto à vie.
02:36 Voilà pour le menu, on va commencer par vos coups de cœur et vos coups de gueule.
02:39 Eh bien tiens, Régis, c'est un coup de cœur pour un film.
02:43 - Alors, j'ai une mauvaise réputation, je ne fais que des coups de gueule.
02:50 Et il se trouve, ça date d'hier, que j'ai regardé un film français.
02:55 - Vous vous en êtes rendu compte, il faut y avoir le plus, il faut hier soir.
02:59 - Exactement.
03:00 Oui, il est en direct, mais moi, je l'ai regardé en podcast, enfin, peu importe.
03:07 Mais je me méfie du cinéma français, entre des comédies poussives et des films avec des pitchs
03:15 ou de gentils bobos accueillent des migrants, c'est souvent ridicule.
03:20 Ça, c'est la première observation.
03:21 Deuxième observation, c'est que j'ai vu que ce film avait eu des prix, etc.
03:27 Et comme on veut féminiser le cinéma, je me suis dit, bon, ces prix,
03:32 ils ont dû être attribués parce que la réalisatrice était effectivement une femme.
03:37 Et puis, j'ai regardé ce film brillant, remarquable.
03:41 Et je suis un professionnel, ça raconte l'histoire d'un procès.
03:44 Et c'est ambitieux, je trouve ça courageux et audacieux en plus de le présenter de cette façon-là.
03:51 Je vais peut-être avoir l'opinion de mon confrère s'il l'a vu, mais vraiment, chapeau.
03:58 Chapeau pour ce film et ça m'a réconcilié avec le cinéma français.
04:03 Alors, j'arrive en retard puisqu'il a eu plein de récompenses.
04:08 Bon, "Les Césars", c'était la semaine dernière.
04:12 En général, je ne regarde ni la cérémonie, et puis je ne m'intéresse pas beaucoup au palmarès.
04:16 Là, c'était amplement mérité, avec une mention particulière pour l'actrice.
04:21 Le personnage principal, qui est une actrice allemande, qui est exceptionnel.
04:27 Exceptionnel d'intelligence, de froideur.
04:30 D'ailleurs, ce n'est pas un personnage éminemment sympathique.
04:33 Non, vraiment, très beau boulot.
04:35 Et puis, quand je dis que c'est audacieux, c'est que ça a bien montré ce qu'est la justice et quel est son rôle.
04:41 Comment elle s'empare de faits pour essayer de les traiter avec ses propres règles.
04:45 Allez vite voir ce film.
04:47 Absolument. Qui l'a vu ou qui ne l'a pas vu autour de la table ?
04:51 En fait, j'ai tenté à deux reprises de le voir dans un avion.
04:55 Vous avez une semaine, messieurs, parce qu'après il y a des Oscars.
04:59 On m'a expliqué qu'il fallait être persévérant parce que le début était un peu compliqué.
05:03 J'ai trouvé le début un peu compliqué et finalement j'ai abandonné.
05:06 Je fais partie de ceux qui n'ont pas pu bénéficier de ce film parce que je n'ai pas réussi à rentrer dedans.
05:12 Alors accrochez-vous, mais regardez-le parce qu'effectivement à la fin du film...
05:15 Vous l'avez vu, Christine ?
05:16 Oui, je l'ai vu et je vous rejoins sur...
05:18 Quand on aime la justice, en tout cas les enquêtes policières, on vient d'en parler avec Jacques Pradel, il y a un instant.
05:22 On a le sentiment de se dire de quel côté la pièce va retomber.
05:28 Qu'est-ce qui se passe dans une cour d'assises et comment une enquête est menée de, on va dire, à charge et à décharge aussi.
05:35 C'est ça qui est intéressant avec le rôle des acteurs.
05:37 Et comment on traite la vie des gens parce qu'effectivement il y a toujours un décalage entre la vérité vraie et la vérité judiciaire.
05:46 Et ça, en France, on a du mal à intégrer ça.
05:48 Alors je suis un professionnel, c'est des affaires d'assises, j'en ai plaidé.
05:52 J'ai participé à ce genre d'audience.
05:56 C'est parfait.
05:58 Il y a quelques petits détails qui à mon avis ont été rajoutés pour l'écriture.
06:03 Mais non, vraiment, vraiment, pour izi.
06:05 Voilà, ça sera vos devoirs de vacances pour la prochaine fois avant de venir dans les studios.
06:10 Les Oscars, c'est dans une semaine actuellement.
06:14 Elle a encore glané, Justine Trier, des prix qui sont, semble-t-il, vraiment mérités.
06:19 Et il revient de loin, puisque c'est effectivement avec Cannes que ce film a pu connaître le destin qui est le sien aujourd'hui.
06:26 On continue, on a un petit peu de temps.
06:28 Il ne revient pas de loin, il part de haut.
06:30 Il part de haut, enfin il revient de loin, c'est-à-dire qu'il part de haut.
06:34 C'est ça.
06:35 Fabrice, un coup de gueule ?
06:37 Oui, un coup de gueule.
06:39 Je suis tombé sur, alors c'est bizarre parce que c'est publié dans l'Humanité,
06:42 donc ça peut paraître curieux que je sois tombé dessus,
06:44 mais je suis tombé sur la prose de Gauvin Serre
06:47 qui s'appelle "Je pensais vivre au pays des droits de l'homme".
06:50 Et alors on a 20 lignes dans lesquelles finalement Gauvin Serre va nous expliquer
06:56 qu'il pensait vivre au pays des droits de l'homme, qu'il pensait vivre au pays du Gau, de Jaurès, de Camus, de Voltaire,
07:00 qu'il pensait vivre dans un pays qui soigne les femmes et les hommes, quel que soit leur passeport.
07:03 Et donc il va décrire ça comme si ça n'était pas le cas.
07:06 Et moi je suis absolument révolté parce que, d'abord c'est extrêmement grave,
07:10 et c'est pour ça que j'ai écrit mon livre "Allumons les Lumières"
07:12 pour qu'on cesse avec cette autoflagellation, cette haine de soi
07:16 qui a pris une partie des artistes et de la gauche française,
07:22 qui consiste en permanence à dire que la France n'est plus le pays des droits de l'homme,
07:26 que la France n'est plus le pays de la solidarité, et à se servir de ça.
07:30 Mais le problème c'est que c'est extrêmement grave. Pourquoi ?
07:32 Parce que quand on dit par exemple "je pensais vivre dans un pays où l'on a les mêmes droits",
07:35 qu'on soit banquier d'affaires né à Saint-Cloud ou femme de ménage d'origine congolaise,
07:38 mais quelle démagogie !
07:40 J'ai été pendant 16 ans juge au Conseil des Prud'hommes de Paris,
07:43 et je peux vous dire que le nombre de fois où j'ai rendu justice à les femmes de ménage congolaises
07:47 face à des employeurs qui étaient des banquiers d'affaires de Saint-Cloud,
07:52 mais c'est des dizaines de fois !
07:54 Et il y a même plus de fois où j'ai fait ça que l'inverse.
07:56 Et donc à un moment donné il va falloir peut-être arrêter avec ça. Pourquoi ?
07:59 Parce que c'est bien de se faire plaisir avec ce genre de prose,
08:02 "je pensais vivre dans un pays où le rétrécissement du droit du sol serait une injure et une inempsie".
08:06 Invitons Gauvin Serre à Mayotte et on verra s'il pense toujours la même chose.
08:11 Alors pourquoi je suis en colère ?
08:12 Parce que si c'était juste pour se faire plaisir que c'était de la poésie, ça ne serait pas très grave.
08:15 Sauf que c'est l'arme idéologique des terroristes.
08:17 C'est l'arme idéologique de ceux qui demain vont agir contre la France
08:21 en se disant "je suis légitime en tant que "résistant"".
08:24 Parce qu'effectivement les Français eux-mêmes pensent ça de leur pays.
08:27 Et donc je suis absolument révolté de ça.
08:29 - Qui veut réagir là-dessus ? - Moi !
08:32 - Alors, on y va. On commence avec vous, Jonas.
08:36 - Parce qu'en fait, je pense que Fabrice, vous avez raison de pousser ce coup de gueule,
08:39 mais en réalité je pense que plus personne n'est dupe,
08:42 et que l'humanité comme libération serait lise aujourd'hui à peau de chagrin
08:45 dans l'impact qu'ils peuvent avoir sur l'opinion publique.
08:47 Les gens voient bien deux choses.
08:49 La première, c'est que si ce pays était si horrible,
08:51 on n'exploserait pas le nombre de personnes qui veulent y rentrer.
08:54 - C'est clair. - Donc a priori, on a des records tous les ans.
08:57 Donc si ce pays est si horrible, même Madjoubi, l'imam radicalisé,
09:01 se bat pour rester en France alors qu'il considère que la France a un drapeau satanique.
09:04 Premier point.
09:05 Deuxième point, on parle là de l'accueil social.
09:09 Le texte que vous venez de lire se percute avec une actualité qui est incroyable
09:14 et que tous les Français ont vu.
09:15 Vous savez que ce qui se passe, notamment l'avenue de Comores à Mayotte,
09:23 fait qu'on est obligé de rapatrier, on est obligé, avec nos impôts,
09:27 de rapatrier en France métropolitaine des Comoriens.
09:30 Les Comores ne sont pas un pays qui est en guerre,
09:33 et les gens rentrent illégalement sur le territoire français qui s'appelle Mayotte.
09:36 Et qu'est-ce qu'on fait ? On a vu les images hier.
09:39 On affrète des avions et ils ont été logés depuis hier dans un château.
09:43 Mais attendez, le banquier d'affaires à Saint-Cloud, lui-même, il n'a pas le château.
09:47 Donc en fait, le ridicule de l'humanité,
09:50 si vous voulez, tout ce qui est excessif est insignifiant.
09:53 Et pour moi, l'humanité...
09:55 - De l'autre côté de l'échiquier aussi, on peut faire cette comparaison-là parfois aussi.
09:59 - Toujours.
10:00 Tout ce qui est excessif est insignifiant et pour moi, ces personnages sont insignifiantes.
10:03 - Je suis obligée de vous arrêter là, parce que l'info de 11h arrive,
10:07 on aura également les courses et on se retrouve juste après.
10:09 On continue ce débat avec vos quatre.
10:11 A tout de suite.
10:12 Et on continue de débattre en compagnie de Jonas Haddad,
10:25 conseiller régional de Normandie et avocat,
10:28 Régis de Castelnau, également avocat.
10:31 Le blog de Régis est "Vu du droit",
10:33 auteur également d'une justice politique à l'artilleur
10:35 et membre de la rédaction de Franc Populaire.
10:37 Fabrice Hakoun, chef d'entreprise, auteur de "Rallumons les Lumières"
10:40 et Frédéric Fougeras, président d'une agence de communication TANCAN à Paris,
10:46 cofondateur de l'agence Cogiteur et auteur de "La com est un métier" aux éditions Bréal Studi Rama.
10:53 On était à parler de ces artistes qui s'engagent, en tous les cas, qui font des tribunes,
10:58 et Régis, on n'a pas eu le temps de vous entendre.
11:00 Oui, écoutez, on va être rapide pour exécuter l'important.
11:05 On figurait, hein ?
11:07 On figurait, bien sûr ! Ça ne me permettrait pas !
11:11 Surtout que je suis loin !
11:13 Non, mais écoutez, cette façon de porter cet humanisme frelaté
11:19 comme un signe extérieur de richesse, c'est tout à fait insupportable.
11:23 Alors on prend la pause.
11:25 Je pense que ces gens-là ne mesurent plus l'exaspération que ça provoque dans les couches populaires.
11:31 En plus, le problème de fond avec la loi qui a été édulcorée complètement par le Conseil constitutionnel,
11:36 tout ça n'a pas grand sens.
11:38 Il y a des tas de problèmes en France.
11:39 La France trouve des risques importants actuellement sur sa situation,
11:44 sur ses grands services publics, etc.
11:46 Mais venir la présenter comme piétinant les droits de l'homme,
11:52 c'est non seulement mensonger, mais ça montre bien la suffisance et l'arrogance de ces couches.
11:59 Alors, j'en profite pour rajouter quelque chose qui a été dit pendant les infos à propos de l'affaire Fillon.
12:06 Le Conseil constitutionnel a abrogé un texte.
12:11 Normalement, la Cour de cassation ne peut pas faire autrement que d'annuler la condamnation de François Fillon
12:17 et de renvoyer devant une autre Cour d'appel.
12:20 Ce qui serait jugé, je pense, vers la fin 2025.
12:24 Donc, je ne vois pas comment la décision de la Cour de Paris pourrait être confirmée.
12:31 C'est juste une petite info, parce que j'ai bon cœur.
12:34 - Bien sûr, mais c'est important de le préciser.
12:36 On y reviendra sur ce sujet-là.
12:38 On a la chance d'avoir des avocats autour de cette table.
12:41 Donc, profitons de votre expertise, parce que le droit est une chose merveilleuse,
12:46 mais parfois subtile et complexe.
12:48 A propos d'avocats, Jonas, vous aviez un coup de cœur,
12:52 ce n'est pas sur une question de droit, mais on va parler du quotidien des Français.
12:57 - Oui, du quotidien des Français, parce qu'on le dit souvent,
13:00 le logement s'est considéré comme étant une bombe sociale.
13:02 Et aujourd'hui, j'ai un coup de cœur, parce qu'enfin, le soleil revient,
13:05 notamment sur le marché du crédit immobilier.
13:07 Il y a plusieurs articles qui sont sortis récemment,
13:09 qui montrent qu'on a une éclaircie après des mois sombres sur le marché immobilier,
13:13 puisque les taux continuent de baisser
13:15 et que les emprunteurs sont enfin de nouveau les bienvenus dans les banques.
13:18 Les banques ont beaucoup refusé en 2023,
13:20 et là maintenant, elles doivent se réadapter pour recommencer à faire des crédits.
13:25 Je regardais récemment les taux, on arrive aujourd'hui aux alentours de 4%
13:29 pour emprunter sur 20 ans.
13:31 Et tenez-vous bien, en 2023, le nombre de crédits avait baissé de 42%.
13:35 Donc, on revient à une forme de normalité,
13:37 mais surtout, on remet de l'énergie et de la sève dans le marché économique,
13:42 puisqu'on sait bien que lorsque les crédits sont bloqués,
13:45 l'argent a du mal à circuler,
13:47 et on sent cette détente qui est en train de s'amorcer,
13:49 et enfin, je dirais, puisque en réalité, ça a bloqué beaucoup de gens.
13:52 Enfin, dernier point, quand vous êtes un salarié,
13:55 que vous avez un CDI, vous avez accédé au fameux sésame du CDI,
13:58 ou alors que vous avez une entreprise qui tourne bien,
14:01 vous imaginez ce que ça peut représenter parfois comme frustration de se dire
14:05 "la banque m'a refusé",
14:07 alors que le seul objectif que j'ai, c'est d'avoir potentiellement un toit sur ma tête.
14:11 Et donc, moi je pense que c'est un vrai coup de cœur,
14:13 cette détente du marché immobilier.
14:15 Il est envisagé que la BCE, en avril, baisse à nouveau ses taux,
14:19 pour enfin détendre ce marché qui en avait bien besoin.
14:22 - Est-ce que ce n'était pas plutôt la situation où les taux étaient extrêmement bas,
14:25 qui était totalement anormale, et qui a faussé aussi le marché,
14:28 et qui a donc précipité cette espèce de coup d'arrêt,
14:32 parce que les banques ont dû suivre l'évolution des taux de la Banque Centrale et de l'inflation ?
14:37 - Oui, il y a eu une conjonction de plusieurs facteurs.
14:39 Le facteur d'abord, c'est qu'on construit très peu en France,
14:42 à cause d'un certain nombre de normes complètement hallucinantes qui ont été mises en place.
14:45 Et donc, en fait, on a raréfié l'offre.
14:47 Donc ça, c'est une donnée factuelle.
14:50 Le gouvernement ne le comprend toujours pas.
14:52 Il y a énormément de promoteurs immobiliers ou d'agences immobilières
14:55 qui ont mis la clé sous la porte à cause de ça.
14:57 Donc ça, il faut déjà le dire, il faut penser à eux.
14:59 Deuxièmement, en fait, oui, effectivement, on était avant des taux qui étaient anormalement bas,
15:05 mais le yo-yo, en la matière, c'est jamais intéressant.
15:08 Si vous voulez, de passer de taux qui étaient très bas
15:11 à des taux qui, d'un seul coup, étaient, l'année dernière, jusqu'à 5, 5,5,
15:15 c'était très compliqué pour les gens.
15:16 Et puis surtout, au-delà des taux, c'est la confiance que faisaient les banques.
15:20 Je vous dis, 42% de crédits délivrés en moins l'année dernière,
15:23 ce n'est pas qu'une question de taux, c'est qu'est-ce que les banques mettent à l'intérieur.
15:26 Donc il faut aussi qu'elles-mêmes s'adaptent.
15:29 Vous savez, on critique souvent les administrations.
15:31 On dit, rapidement, parce que je n'aime pas,
15:34 ils sont en vacances, ils ne sont pas énergiques,
15:37 ils ne passent jamais les horaires qui sont donnés,
15:39 c'est un peu le côté, on tape sur les fonctionnaires.
15:41 Je vous assure que parfois, je travaille avec pas mal de chefs d'entreprise,
15:45 les réactions vis-à-vis des banques, elles sont assez similaires.
15:47 Ils ne sont pas là, ils ne sont pas réactifs.
15:49 Et dans un monde d'agilité, dans un monde dans lequel la rapidité
15:53 doit aller dans l'économie, aux banques doivent jouer leur rôle également.
15:58 En même temps, il y a quand même beaucoup de choses qui ont été digitalisées au niveau bancaire,
16:02 il y a quand même des choses qui vont plus vite.
16:04 Oui, mais on perd le contact humain et notamment la confiance qu'on a en crédit.
16:07 Parce qu'on ne le donne pas par le digital, le crédit, justement.
16:09 Non, mais il y a des études de marché qui font que, comme les taux ont remonté,
16:12 forcément, les garanties, tout ça, la superficie, le coût aussi,
16:15 les prix de l'immobilier étaient extrêmement élevés,
16:18 puisque ça a profité aussi aux agences immobilières.
16:21 Donc est-ce qu'on ne revient pas, Frédéric, à une forme de normalité sur ce sujet,
16:24 pour rapidement clore et après, on ira sur votre coup de cœur,
16:27 au bout de coup de virage, Frédéric ?
16:28 Peut-être une forme de normalité, mais on a abordé tellement de sujets
16:31 en un seul sujet, je rejoins tout ce qu'a dit Jonas.
16:34 Mais effectivement, la question du logement, c'est une question très compliquée en France.
16:37 Aucun gouvernement n'a de politique du logement.
16:40 Les gouvernements n'ont qu'une vision du logement, que celle du locataire.
16:43 Donc c'est un élément important, mais ce n'est qu'un élément.
16:46 Et dans cette absence de politique, finalement, ce sont les marchés,
16:51 c'est la situation et le contexte qui font qu'il est plus ou moins facile
16:55 d'accéder ou pas au logement.
16:57 Et quand on a un salaire, voire deux salaires,
17:00 et qu'on ne peut pas avoir un crédit, on ne peut pas acquérir son propre logement,
17:03 c'est qu'il y a un problème, mais il faut se saisir de ce problème.
17:06 Les banques qui ont aussi fait un effort, et c'est pour ça que je vous en parle,
17:10 qui ont donné leur accord pour aider les agriculteurs,
17:14 il y a eu une grande réunion, et donc il y aura des prêts quasiment à taux zéro
17:17 pour les agriculteurs qui sont en situation financière difficile.
17:20 Je vous parle des agriculteurs parce que vous voulez nous parler du salon d'agriculture.
17:23 - Ah mais quelle belle transition ! - Voilà !
17:25 - Vous ne la voyiez pas venir ! - Non, pas du tout, non plus !
17:28 J'ai essayé de chercher.
17:30 - Effectivement, Christine, je voulais revenir sur le salon d'agriculture
17:33 dont l'image a tristement été polluée, on peut dire,
17:36 par la récupération politique, pour ne pas dire politicienne.
17:40 J'avais juste envie de rappeler que la 60ème édition du salon d'agriculture
17:43 se tient jusqu'à dimanche prochain, donc ce n'est pas terminé.
17:46 C'est à Paris, c'est à la Porte de Versailles, il est donc encore temps de s'y rendre.
17:49 Il faut rappeler que c'est un événement qui est unique au monde,
17:52 il n'y a pas d'autre événement de cette taille sur la planète.
17:56 Ce sont plus de 600 000 visiteurs qui sont attendus,
17:59 il y en avait plus de 600 000 l'an dernier, on en attend toujours plus, toujours plus.
18:02 Le salon d'agriculture, c'est aussi un marché,
18:04 ce n'est pas seulement une vitrine, une exposition.
18:06 Il y a 40 000 professionnels et délégations d'acheteurs nationaux comme internationaux
18:10 qui s'y rendent et qui font des transactions, qui présentent, qui achètent.
18:14 Donc il y a du business, c'est une grosse activité,
18:16 qui est évidemment très utile, favorable à la France,
18:19 mais à l'ensemble des acteurs du monde agricole.
18:22 C'est plus de 1 000 éleveurs qui viennent de toute la France et de l'étranger,
18:25 c'est aussi 1 000 exposants qui proposent des produits d'exception.
18:29 On est toujours en train d'essayer de valoriser le "Made in France",
18:31 les bons produits, le terroir, le bio, c'est là que ça se passe.
18:34 Donc ne l'oublions pas, essayons de sortir des polémiques
18:37 et de l'indignation sur tous les sujets pour essayer de rentrer dans la vérité,
18:42 la vérité de ces produits qu'on peut déguster.
18:44 On voit aussi nos politiques qui dégustent et qui en font leur communication,
18:48 mais bon, ils valorisent ces produits.
18:50 Vous avez entendu parler de la tête d'affiche,
18:52 parce que chaque salon d'agriculture a une tête d'affiche.
18:55 Cette année, elle s'appelle "Oreillette",
18:57 elle vient d'une exploitation agricole normande.
19:00 - Vous avez vu que les poules voulaient aussi avoir la tête d'affiche.
19:07 - Pour le moment, ce n'est pas la règle.
19:10 Mais Oreillette n'est pas seule, il y a plus de 2 500 animaux
19:13 qui sont présents et qui quittent leur environnement paisible
19:16 pour se retrouver dans cet étrange séjour à Paris.
19:20 Tout ça, c'est beaucoup de travail, c'est beaucoup d'efforts,
19:23 c'est beaucoup d'engagement, c'est un investissement
19:26 vraiment très particulier pour les agriculteurs
19:28 pour se rendre à ce salon de l'agriculture.
19:30 Ils sont dévoués et fiers de ce qu'ils font et de ce qu'ils sont.
19:35 Je voulais ce coup de cœur pour dire que si on a envie de les soutenir,
19:38 une bonne façon de les soutenir, c'est peut-être aussi
19:40 de se rendre au salon de l'agriculture, où je pense vous serez peut-être
19:42 dans quelques jours, pour faire une autre transition.
19:45 - On met sur l'autre l'équipe alors.
19:46 Vendredi, l'équipe de Sud Radio, en tous les cas,
19:49 sera toute la matinée jusqu'à l'émission, avec Valérie évidemment,
19:52 l'émission Média, et mettez-vous d'accord.
19:54 Mais je rappelle aussi que les vraies voix ce soir
19:57 sont sur le stand Les Pyrénéennes,
19:59 qui sont un gros stand de l'agriculture, du Cominge.
20:02 Je dis ça parce que le Cominge, c'est de là où est partie
20:05 la grogne sur les autoroutes.
20:07 Souvenez-vous, c'était à la sortie de l'autoroute du Cominge,
20:11 à Cazères, que le premier barrage a été, et on en est là aujourd'hui,
20:15 en termes de revendications.
20:17 Qui va aller au salon, vous y allez ?
20:19 C'est un pèlerinage ?
20:20 - Moi je suis déjà allé.
20:21 - Déjà allé ? La Normandie ?
20:22 - Exactement, on a l'inauguration d'un très beau stand normand,
20:24 qui est le plus beau de tout le salon.
20:26 - Qu'est-ce qu'il faut faire au stand normand ?
20:27 Parce que moi j'ai vu hier, par exemple,
20:29 vous n'avez pas fait un paquito, comme Jean Lassalle ?
20:31 - Non, on n'a pas fait un paquito, par contre,
20:33 on a mis le paquet sur la gastronomie.
20:34 Vous avez évidemment tous les fromages normands.
20:36 - Sans blague !
20:37 - Comment ?
20:38 - Je dis sans blague !
20:40 - Sans blague !
20:41 - Vous êtes les meilleurs du monde !
20:42 - Ma femme est une grande cuisinière,
20:44 et elle est manchotte, vous savez, donc voilà.
20:47 - Et au-delà du fromage, en fait,
20:49 on met surtout en avant cette année le lin et le chanvre,
20:51 parce que les gens ne le savent pas,
20:53 c'est que la Normandie est le plus gros producteur de lin en Europe.
20:56 - Oui, c'est ça.
20:57 Alors ce soir, l'émission "Les vrais voix",
20:59 Philippe David, Cécile Médibus,
21:00 ils sont sur le stand de Lidl,
21:02 et demain sur le stand du Cominge, les Pyrénéennes.
21:04 C'est pour ça, si vous voulez passer les voir,
21:06 et nous on y sera vendredi, toute la matinée,
21:08 sur Sud Radio,
21:09 également sur ce salon international de l'agriculture.
21:14 Tout le monde...
21:16 Frédéric, vous y allez ?
21:18 - Je n'y suis pas encore allé,
21:19 je compte bien m'y rendre d'ici dimanche.
21:21 J'invite les gens à y aller, je vais y aller moi-même.
21:23 - D'accord, très bien.
21:24 Il paraît qu'il y a des grandes fiestas le soir, paraît-il.
21:27 - Bah oui...
21:28 - On va vous retrouver quelques jours.
21:30 - Et aux abords du salon aussi,
21:31 parce que moi je n'y suis pas allé,
21:32 mais le salon est venu à moi,
21:33 puisque samedi soir,
21:34 j'étais dans un restaurant branché du 15ème arrondissement,
21:36 et j'ai vu 12 gars arriver,
21:38 alors 12 beaux gosses,
21:39 sapés, mais je ne vous dis même pas comment.
21:41 - Comme jamais !
21:42 - Au début je pensais que c'était des Saint-Cyriens,
21:44 je suis militaire de réserve,
21:45 et je pensais que c'était les gars de Saint-Cyr.
21:46 Et en fait, après coup, je me suis dit,
21:48 à tous les coups c'est des agriculteurs.
21:49 J'avais bien vu, c'était Romain et sa bande de copains
21:52 qui fêtaient les 40 ans.
21:53 Ils viennent de la région de Nîmes,
21:54 ils fêtaient les 40 ans d'un des leurs.
21:56 Et très honnêtement,
21:57 quelle belle image ils ont donnée de la profession.
21:59 - Voilà, c'est jusqu'à dimanche,
22:01 ce salon international de l'agriculture.
22:02 On va y revenir évidemment dans les émissions sur Sud Radio.
22:06 Mais on va ouvrir le débat avec vous quatre,
22:08 dans un instant, sur la situation en Ukraine,
22:12 ce conflit, cette guerre avec la Russie.
22:15 Les propos d'Emmanuel Macron,
22:16 c'est tout de suite sur Sud Radio.
22:17 A tout de suite.
22:18 - Sud Radio, c'est vous qui donnez le temps.
22:20 - Quand on ne se fait pas entendre,
22:21 on est agriculteur,
22:22 on ne parle de nous que pour le salon de l'agriculture,
22:24 quand on a le président qui va faire ici le cul des vaches,
22:26 comme on dit.
22:27 - Sud Radio, parlons vrai.
22:29 - Je pourrais...
22:30 - Sud Radio, le 10h midi,
22:33 mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
22:35 - En compagnie de Fabrice Hakoun,
22:36 un régiste de Castelnau, Jonas Haddad et Frédéric Fougera,
22:40 on revient au dossier ukrainien,
22:42 avec la petite sortie, la phrase d'Emmanuel Macron,
22:45 donc lors de ce sommet à l'Elysée,
22:47 où il parlait, il ne s'interdisait pas d'une éventuelle intervention.
22:52 Il y a eu un rectificatif de l'Elysée,
22:54 hier soir, pour dire que cette intervention,
22:57 en tous les cas, cette volonté d'Emmanuel Macron,
23:01 dans ses propos, c'était de dire qu'il pouvait y avoir,
23:03 non pas des soldats, mais une maintenance,
23:05 un soutien logistique, effectivement, au sol.
23:08 Est-ce que pour vous quatre,
23:10 le chef de l'État a parlé trop vite ?
23:12 Est-ce qu'il est réellement isolé,
23:14 ou c'est un jeu de dire à tout le monde,
23:17 que toutes les places européennes aujourd'hui disent
23:19 "Nous, on n'ira pas, nous, on ne veut pas ça" ?
23:22 Quel est votre regard ?
23:24 Régie, j'ai envie de commencer avec vous.
23:26 Oui, parce qu'avec le plus méchant !
23:29 Est-ce qu'il est isolé ?
23:31 Non mais, est-ce qu'il est isolé ?
23:33 Mais, ce n'est pas la bonne question.
23:35 Qu'est-ce qu'il représente à l'international, aujourd'hui ?
23:38 Ce qu'a expliqué assez longuement Emmanuel Todd,
23:41 rien ! La France ne pèse plus pour rien à l'international,
23:45 et malheureusement, parce qu'elle est dirigée
23:48 par un président qui fait n'importe quoi.
23:51 Moi, j'ai quelques contacts à l'étranger,
23:54 et puis, je veux dire, internet permet d'aller
23:56 dans la presse internationale,
23:58 il n'est plus crédible du tout.
24:00 Il a une conversation avec Vladimir Poutine
24:02 avant le début de la guerre,
24:05 il la publie avec ses commentaires,
24:07 avec ses collaborateurs qui ricanent.
24:09 Il y a la réunion des BRICS en Afrique du Sud,
24:13 il dit "Ah, ben j'irais bien",
24:15 alors que ce sont les voies diplomatiques qui s'imposent.
24:18 Le conflit israélio-palestinien reprend,
24:22 il doit, il va à Tel Aviv,
24:25 et à la demande de BHL,
24:27 c'est officiel aujourd'hui,
24:29 à la demande de BHL, il propose à Netanyahou
24:31 qui n'était absolument pas au courant,
24:33 qui ne s'y attendait pas,
24:34 le Quai d'Orsay ne l'était pas non plus,
24:36 et il dit "On va faire une coalition anti-Hamas
24:38 comme on a fait pour Daech".
24:40 Il multiplie les déclarations à l'emporte-pièce,
24:45 et là, cette réunion, rassemblée,
24:48 17 pays participants, c'est beaucoup,
24:51 il y a toujours un agenda,
24:53 c'est préparé par des sherpas,
24:54 c'est comme ça qu'on les appelle.
24:56 Cet agenda fait l'objet, après les débats,
24:58 d'un compte-rendu.
25:00 Ce point n'était pas à l'ordre du jour,
25:02 et voilà ce monsieur qui sort,
25:04 c'est lui qui reçoit,
25:05 voilà ce monsieur qui sort,
25:06 et qui dit "On va envoyer des soldats",
25:08 ou à peu près la formule...
25:10 - Il dit "On va envoyer", attention,
25:12 soyons quand même un tout petit peu précis,
25:14 il dit "C'est une hypothèse que l'on ne peut pas exclure".
25:19 - Il ne dit pas "On va envoyer des soldats" si ça ne tourne pas.
25:21 - Le Premier ministre chlovaque avait dit avant,
25:25 il n'en est pas question,
25:26 les autres aussi,
25:27 et il suffit de voir leur réaction.
25:29 Leur réaction, elle est pour dire à Emmanuel Macron,
25:33 "Mais rentrez chez vous,
25:36 qu'est-ce que vous êtes en train de faire ?"
25:37 C'est une réunion très importante,
25:39 cette réunion,
25:40 puisque les Etats-Unis vont se désengager,
25:42 que l'Europe ait prié à la demande des Etats-Unis de le faire.
25:46 - Est-ce que Régis...
25:47 - Il fait n'importe quoi.
25:49 - Que ça ne plaise pas aux Etats-Unis,
25:50 ça devrait vous plaire Régis, cette position ?
25:52 - Mais non, ce n'est pas ça.
25:54 D'abord c'est le patron,
25:56 les Etats-Unis c'est le patron,
25:57 on ne fera rien qui n'aura été décidé par les Etats-Unis,
26:00 qui sont les patrons de l'OTAN qui le dirigent.
26:02 Alors j'allais oublier,
26:04 dans la litanie des inconséquences,
26:06 on va partager la force de dissuasion nucléaire.
26:11 Il a fallu que le chef d'état-major des armées
26:13 dise "Attendez, ce n'est pas comme ça que ça se passe,
26:15 notre dissuasion est directement articulée
26:18 avec la défense de notre territoire,
26:19 elle est réservée à la sanctuarisation de notre territoire,
26:22 et on ne va pas la prêter."
26:24 Ce président de la République est un inconséquent.
26:28 Alors je pense que ça repose sur de l'incompétence.
26:30 - En tous les cas, c'est ce que vous pensez Régis.
26:32 On va faire tourner la parole autour de cette table.
26:36 Jonas, vous vouliez réagir à ce que vient de dire Régis ?
26:39 - Oui, d'abord il y a une forme d'inconséquence
26:41 parce que ça intervient deux jours après l'invitation assez dingue
26:44 des soulèvements de la terre au salon de l'agriculture.
26:46 Donc 48 heures après une grosse faute politique,
26:49 puisque malgré les retropédalages on s'est rendu compte,
26:52 là il y a une forme d'inconséquence.
26:54 Deuxièmement, que tout soit sur la table
26:57 et que ce soit envisagé dans le cadre de sommets, c'est évident.
27:00 - Après qu'il enchaîne des sujets aussi différents les uns des autres,
27:03 c'est le jeu du chef de l'état qui peut passer d'un dîner diplomatique
27:06 à une crise interne.
27:07 - Oui, mais vous vous souvenez qu'à l'époque,
27:09 quand Hollande faisait plein d'erreurs,
27:10 on ne se privait pas pour dire qu'il y avait des "quac",
27:12 des "quac" en série.
27:13 Là, on a l'impression qu'on est dans une période de "quac".
27:15 Deuxièmement, parce que, vous savez, c'est comme dans le nucléaire.
27:19 On peut parler d'incertitude nucléaire.
27:21 C'est-à-dire qu'à un moment, dans la dissuasion, on peut évoquer,
27:23 la doctrine autorise le fait de pouvoir dire "rien n'est exclu", etc.
27:28 Mais dans ce cadre-là, il faut qu'on se soit assuré
27:30 collectivement des positions.
27:32 Or, c'est absolument pas le cas, et en fait, en faisant ça,
27:35 je vais vous dire une chose,
27:37 il met plus dans l'embarras les Ukrainiens que le reste.
27:39 Pourquoi ? Parce que, en fait, ça oblige
27:41 les autres pays à se positionner.
27:43 Et ça oblige les autres pays à dire "ah non, nous, nous excluons
27:45 toute intervention au sol".
27:47 Et donc, en fait, maintenant, les Russes connaissent les positions
27:49 et ils savent que la plupart des pays européens
27:51 ne sont pas prêts à y aller.
27:53 Donc, en fait, avant cette prise de position,
27:56 il y avait une forme d'incertitude,
27:58 et on ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment.
28:00 Et en mettant cela sur la table,
28:03 Emmanuel Macron oblige les autres à se positionner.
28:05 Il isole la France, évidemment,
28:07 mais en plus, il met en difficulté l'Ukraine
28:09 à plus le parapluie des Européens.
28:11 - Alors, Jonas, je poursuis ma question.
28:13 Que vait-il dire à l'issue de cette réunion
28:15 qui était là pour pouvoir apporter
28:17 le soutien de l'Europe,
28:19 en tous les cas, de cette partie de l'Europe
28:21 à l'Ukraine ?
28:23 Qu'est-ce qu'il fallait dire pour leur signifier
28:25 que 1) on ne les abandonnait pas
28:27 et que 2) non, la Russie n'était pas
28:29 sur, on va dire,
28:31 un chemin tout tracé vers la victoire ?
28:33 - Il fallait dire ce qui était convenu à l'issue du sommet.
28:36 On a un sommet, il y a des discussions,
28:38 il y a des négociations, il y a un compromis,
28:40 il y a un communiqué de presse, le président doit rendre compte
28:42 de cela.
28:44 En fait, on a l'impression que parfois,
28:46 toutes les règles,
28:48 il ne les respecte pas. Il se dit
28:50 "voilà, moi je m'en fous des règles". Je vous reprends l'exemple
28:52 sur le projet de loi immigration, vous vous souvenez ?
28:54 Ce projet de loi immigration, il dit "on a topé
28:56 un deal avec les Républicains".
28:58 Et puis il dit "ah, finalement, ça ne me plaît pas,
29:00 j'envoie au Conseil conditionnel pour voir si on ne peut pas censurer".
29:02 Mais quand on tient un deal,
29:04 quand vous avez des accords avec des partenaires,
29:06 que ce soit des partenaires européens ou des partenaires
29:08 politiques français, vous ne repassez pas
29:10 derrière pour changer le deal.
29:12 - Le Conseil constitutionnel aurait été saisi de toute façon
29:14 sur la loi immigration par les autres partis politiques.
29:16 - Non mais c'est lui-même qui l'a saisi. Vous imaginez l'ambiguïté ?
29:18 Je défends quelque chose et puis
29:20 après je défends le détricotage de cette même chose.
29:22 - Alors, ce que je vous propose, parce qu'il nous reste
29:24 une petite trentaine de secondes
29:26 avant la publicité, on va s'arrêter
29:28 tout de suite et puis on continue ce débat
29:30 autour de la position de la France aujourd'hui
29:32 vis-à-vis des propos
29:34 d'Emmanuel Macron
29:36 sur la scène diplomatique internationale
29:38 avec la guerre en Ukraine menée
29:40 par la Russie. A tout de suite.
29:42 - Sud Radio, le 10h midi,
29:44 mettez-vous d'accord ?
29:46 Christine Bouillot.
29:48 - Monsieur et Madame Martin ont leur...
29:50 - Sud Radio, le 10h midi,
29:52 mettez-vous d'accord ?
29:54 Christine Bouillot. - En compagnie de
29:56 Fédéric Fougera, j'en ai à sa date, Régis
29:58 de Castelnau et Fabrice Hacoun.
30:00 Alors, on continue notre tour de table
30:02 sur votre lecture
30:04 des propos d'Emmanuel Macron
30:06 par rapport à de possibles
30:08 envois de troupes
30:10 au sol en Ukraine pour aider
30:12 les Ukrainiens dans la guerre contre la Russie.
30:14 Il y a eu un démenti
30:16 du côté des conseillers d'Emmanuel Macron
30:18 pour dire que ce seraient plutôt des conseillers militaires
30:20 mais pas vraiment de soldats là-dessus.
30:22 Beaucoup de places européennes,
30:24 à commencer par l'Allemagne,
30:26 l'Italie ou encore l'Espagne
30:28 ont dit "Nous,
30:30 c'est pas du tout notre position".
30:32 Est-ce que, Frédéric Fougera,
30:34 est-ce que Emmanuel Macron
30:36 a dérapé ? Est-ce que pour vous
30:38 c'est stratégique ?
30:40 Quelle est votre lecture de cette séquence
30:42 qui est
30:44 diplomatiquement très importante ?
30:46 - Déjà, pour commencer, Christine, je ne dirais pas
30:48 que l'Elysée a démenti, l'Elysée a apporté
30:50 une précision, mais il ne démente
30:52 rien en réalité.
30:54 Ma lecture, c'est qu'on veut transformer une séquence
30:56 ou l'interprétation d'une séquence
30:58 en un nouveau drame national.
31:00 Un, il y a ce qu'a dit Macron
31:02 et ce qu'on veut lui faire dire. Évidemment,
31:04 on préfère commenter ce qu'on voudrait
31:06 qu'il ait dit et non pas vraiment ce qu'il a dit.
31:08 Qu'est-ce qu'il a dit ? Il a dit "Il n'y a pas de consensus".
31:10 - Il commence sa conférence de phrase
31:12 et sa phrase comme ça, tout à fait.
31:14 - Il a dit "Il ne faut rien exclure".
31:16 Mais toute personne qui dit "Il ne faut rien exclure"
31:18 aura toujours raison. Oui, il ne faut jamais
31:20 rien exclure. Donc qu'est-ce qu'on peut
31:22 lui reprocher ou lui opposer en disant
31:24 ce type de phrase ?
31:26 Ensuite, est-ce que c'était le lieu pour le dire ?
31:28 Oui, c'était une conférence internationale pour soutenir
31:30 l'Ukraine. Donc c'était bien lieu. Est-ce qu'il était
31:32 dans son rôle pour le dire ? Oui,
31:34 il était le chef d'État hôte de cette conférence.
31:36 Il y a effectivement un compte-rendu officiel.
31:38 Il y a aussi eu une expression.
31:40 Il avait tout à fait le droit de s'exprimer
31:42 en son nom. À qui s'est
31:44 adressé Macron ?
31:46 Macron s'est adressé à Poutine
31:48 alors que les autres chefs d'État se sont
31:50 adressés à leurs opinions. Donc on est dans deux
31:52 types de communication différentes. Maintenant,
31:54 on vient de dire, est-ce que Macron ne s'est pas aussi
31:56 adressé à son opinion ?
31:58 Certainement. C'est le début
32:00 de la campagne pour les Européennes.
32:02 C'est aussi peut-être une façon de chercher à mettre
32:04 le Rassemblement national
32:06 et Marine Le Pen au pied du mur.
32:08 Peut-être même pour aller jusqu'à
32:10 faire un vote à l'Assemblée nationale pour les
32:12 obliger à prendre une position. Ils seront
32:14 bien en difficulté pour prendre une position
32:16 contre la Russie dans ce
32:18 cadre-là.
32:20 Enfin, quel était l'objet de cette conférence ? Parce que c'est
32:22 quand même peut-être l'essentiel aussi.
32:24 C'était la paix en Europe. C'est-à-dire, c'est la paix
32:26 chez nous, c'est la paix chez des voisins, mais
32:28 des voisins qui ne sont pas très loin. L'Europe, c'est nous.
32:30 Il ne faut pas l'oublier. On a l'Atlantique d'un côté
32:32 mais on fait partie de l'Europe.
32:34 C'était ça. Et le seul message, en fait,
32:36 moi j'estime que nous devrions retenir,
32:38 c'est que nous avons un an,
32:40 dans ce qu'a expliqué Macron,
32:42 quelque part, on a un an pour sauver l'Europe ou pour
32:44 décider de sauver l'Europe. Pourquoi ?
32:46 Parce que dans un an, aux États-Unis,
32:48 il y aura peut-être un nouveau président.
32:50 Il se nommera peut-être Donald Trump
32:52 et nous n'avons aucune certitude
32:54 de la position de Trump par rapport à l'Europe,
32:56 par rapport à la Russie, par rapport à l'aide
32:58 qu'il pourrait nous apporter. Et dans quelle
33:00 situation l'Europe se retrouvera ? Est-ce que Poutine
33:02 aura le champ libre en Europe
33:04 pour venir faire ce qu'il
33:06 souhaite faire, imposer la culture qu'il
33:08 souhaite imposer et envahir les pays
33:10 qu'il a envie de récupérer ?
33:12 C'est ça la vraie question, en fait. C'est notre paix
33:14 commune. - C'est un tournant
33:16 par rapport à sa position, mais en même temps c'est un tournant
33:18 parce que la guerre s'éternise.
33:20 - C'est un tournant parce que cette guerre, qui n'était pas supposée
33:22 être une guerre, mais une opération spéciale,
33:24 s'avère effectivement bien être une guerre,
33:26 c'est aussi un tournant dans la parole, plus que
33:28 dans les faits. Parce qu'en réalité, des ressources
33:30 sur place françaises, il y en a déjà.
33:32 Mais il y en a aussi de tous les pays.
33:34 Tous les pays qui apportent leur aide,
33:36 tous les pays qui donnent des armes, qui conseillent,
33:38 quelque part ont des ressources physiques
33:40 ou virtuelles, mais des ressources sur place.
33:42 Il ne suffit pas d'être physiquement présent sur le terrain
33:44 pour dire qu'on est sur place.
33:46 Si on met des ressources pour accompagner,
33:48 pour former, pour conseiller
33:50 les militaires ukrainiens, c'est qu'on est déjà
33:52 engagé dans cette guerre. Il n'y a pas que la France qui l'est.
33:54 On l'est tous, de façon
33:56 plus ou moins importante, mais c'est officieux.
33:58 Alors que là, on prend une autre posture
34:00 et on prend aussi la posture de la dissuasion.
34:02 C'est-à-dire rappeler que tout est possible.
34:04 Donc attention, attention.
34:06 Je ne dis pas que ça fasse peur à Poutine,
34:08 je ne dis pas que Poutine soit bien sensible,
34:10 soit très préoccupé par nos positions,
34:12 mais c'est quand même plus sérieux, me semble-t-il,
34:14 peut-être aussi plus courageux,
34:16 d'ailleurs, d'oser l'exprimer,
34:18 quitte à ne pas plaire à tout le monde,
34:20 plutôt que d'être dans un consensus mou
34:22 où il ne se passerait rien et puis on se
34:24 laissera bouffer, non pas par les Russes
34:26 parce que le peuple russe n'y est pas pour grand chose,
34:28 voire pour rien, mais par un gouvernement russe
34:30 et surtout son chef d'État.
34:32 - Fabrice Hakounin.
34:34 - Attendez, Régis.
34:36 - Je voudrais qu'on entend Fabrice.
34:38 - Ça sera juste deux mots très rapides.
34:40 Le problème, ce n'est pas tant l'événement,
34:42 c'est le propos d'un président de la République,
34:44 c'est l'intention. Moi, c'est ça qui m'ennuie.
34:46 Utiliser une séquence internationale aussi importante,
34:48 aussi grave que celle-là,
34:50 pour mettre dans l'ornière
34:52 le RN, parce que c'est ce qu'il cherche à faire
34:54 de toute évidence, ça fait des jours.
34:56 Quand il est au salon d'agriculture, il met dans l'ornière le RN
34:58 pour ses prises de position, il dit même que c'est
35:00 un événement politique sur place.
35:02 Quand il parle de la Russie, en réalité,
35:04 il cherche à obtenir un vote à l'Assemblée nationale
35:06 pour pouvoir mettre dans l'ornière le RN,
35:08 tout ça pour des raisons de politique intérieure.
35:10 C'est ça qui m'inquiète, c'est tout. J'en resterai là.
35:12 - Dernier point de vue, Régis ?
35:14 - Non, oui,
35:16 Emmanuel Macron a parlé à Poutine,
35:20 il faut être sérieux.
35:22 - Pourquoi, il ne faut pas lui parler ? Je comprends pas ça.
35:24 - Mais non, mais attendez, ce n'est pas ça.
35:26 D'abord, je rappelle que Poutine a bien dit
35:28 à Carlson dans son interview qui a été vue
35:30 par 200 millions de personnes, il a bien dit
35:32 "Je parle aux Etats-Unis, mon interlocuteur,
35:34 mon adversaire et éventuellement mon ennemi,
35:36 ce sont les Etats-Unis. La Russie
35:38 mène une guerre contre l'OTAN. On l'arme,
35:40 on est co-belligérant, on prétend que c'est pas vrai."
35:42 - Les ingérences russes en France...
35:44 - Oui, mais attendez,
35:46 il ne faut pas s'imaginer que...
35:48 Et moi, je pense aussi
35:50 aux ingérences américaines.
35:52 La NSA qui
35:54 écoute
35:56 Mme Merkel, écoute M. Hollande,
35:58 ça, ça s'appelle la mondialisation
36:00 et une mondialisation
36:02 très conflictuelle.
36:04 Non, ce que je veux dire, là, on parlait
36:06 de...
36:08 non pas des conditions de la guerre,
36:10 on parlait de la position et de la déclaration
36:12 d'Emmanuel Macron
36:14 au sortir de ce sommet.
36:16 Un sommet très important. Et quand j'entends
36:18 dire "Il parle à Poutine", non,
36:20 il parle à son nombril. Il y a six mois,
36:22 il disait "Il ne faut pas humider la Russie, il faudra
36:24 discuter avec elle, etc." Maintenant,
36:26 il veut prendre la tête de l'Europe.
36:28 Qui va donc
36:30 devoir remplacer les Américains
36:32 dans le soutien à l'Ukraine ? Parce que c'est ça
36:34 le changement géostratégique
36:36 et il ne peut pas s'empêcher
36:38 de se mettre en avant
36:40 et de faire ce genre de choses. Parce que
36:42 venir dire que les réactions
36:44 des autres pays...
36:46 Mais c'était hier, ça a été un incendie
36:48 partout. Je ne vous parle même pas
36:50 de la presse internationale, c'est assez amusant
36:52 d'aller en Asie, d'aller chez les Chinois,
36:54 d'aller chez les Indiens.
36:56 - Pardonnez-moi Régis, mais moi j'ai écouté
36:58 y compris sur Sud Radio, mais sur différents
37:00 canaux de médias,
37:02 les conseillers militaires, en tous les cas
37:04 ceux qui connaissent la chose militaire,
37:06 qui ne trouvent pas ça complètement illogique
37:08 cette position, en tous les cas
37:10 cette sortie d'Emmanuel Macron,
37:12 dans le timing qui est celui d'aujourd'hui.
37:14 Ils ne trouvent pas ça complètement incroyable.
37:16 - Fabrice a raison. Fabrice a raison
37:18 quand il dit "Rien n'est exclu
37:20 qu'on discute comme ça pendant
37:22 le sommet". C'est un sommet
37:24 confidentiel voyons.
37:26 Il ne se passe pas dans la rue ce sommet.
37:28 - On lui pose une question.
37:30 - Les militaires,
37:32 il y en a beaucoup qui se sont ridiculisés sur les plateaux
37:34 depuis maintenant deux ans, tout ce qu'ils ont
37:36 prévu ne s'est pas produit.
37:38 Non, simplement
37:40 à quel moment
37:42 est-on et sur quel registre
37:44 est-on ? Et malheureusement,
37:46 je conclue là-dessus,
37:48 nous n'avons pas, nous la France,
37:50 un dirigeant qui est à la
37:52 hauteur des événements et qui
37:54 puisse placer la France
37:56 dans la position qui devrait être la sienne.
37:58 Je rappelle que c'est le 60e anniversaire
38:00 de la reconnaissance de la Chine par le général
38:02 de Gaulle, qui a été un acte
38:04 colossal à l'époque.
38:06 C'était un autre positionnement de la France
38:08 qui avait été construit par celui-ci.
38:10 Nous, aujourd'hui, on ne pèse plus rien.
38:12 - Allez, on referme ce sujet
38:14 parce qu'il y a d'autres sujets dans l'actualité
38:16 aujourd'hui, au sommet, aujourd'hui
38:18 également, cet après-midi, donc au Sénat.
38:20 Il y aura donc ce vote crucial
38:22 pour l'inscription ou pas
38:24 de l'IVG dans la Constitution.
38:26 Alors, on le sait aujourd'hui,
38:28 c'est une question
38:30 qui divise avec le président
38:32 du Sénat qui ne souhaite
38:34 pas cette inscription parce que, dit-il,
38:36 la Constitution n'est pas une sorte de fourre-tout.
38:38 Est-ce que
38:40 là aussi, on parlait de crédibilité de la France,
38:42 qui veut commencer ? Est-ce que les
38:44 sénateurs, Jonas, jouent leur
38:46 crédibilité ? Allez-y.
38:48 - Je veux bien simplement... Il a raison,
38:50 c'est pas un fourre-tout, mais d'un autre côté,
38:52 c'est la Constitution
38:54 et donc, si j'ai écrit "Allumons les lumières", c'est pas pour rien.
38:56 La Constitution est garante
38:58 des droits fondamentaux. Or,
39:00 le droit à l'avortement, que l'on soit
39:02 pour ou contre à titre personnel,
39:04 parce qu'on est pratiquement religieux,
39:06 je ne sais quoi, est un droit fondamental.
39:08 C'est le droit des femmes à disposer de leur corps, à disposer
39:10 d'elles-mêmes. Et je pense qu'il est absolument
39:12 fondamental au moment
39:14 où, de toute part, et dans beaucoup
39:16 de pays, les religieux
39:18 tentent d'imposer, de s'imposer
39:20 dans le débat public. On l'a vu
39:22 récemment encore, quand même, avec la petite
39:24 infographie sur CNews qui était absolument scandaleuse,
39:26 qui plaçait en tête des causes
39:28 de mortalité dans le monde l'avortement.
39:30 On voit bien qu'il y a une tentative des religieux
39:32 dans tous les pays, les évangélistes
39:34 aux Etats-Unis, etc., pour essayer de
39:36 renier ce droit, avec le drame absolu
39:38 que ça représente pour les femmes. Donc, je pense que là,
39:40 pour le coup, et je sais si je suis pas
39:42 partisan d'Emmanuel Macron,
39:45 mais je pense que pour le coup, c'est absolument fondamental
39:47 et il faut le faire. Et les politiques
39:49 ont raison de prendre leurs responsabilités. - Voilà sur quoi
39:51 les 348 sénateurs
39:53 devront se positionner.
39:55 Ce texte qui dit "la loi détermine les conditions
39:57 dans lesquelles s'exerce la liberté garantie
39:59 à la femme d'avoir recours à une
40:01 interruption volontaire de grossesse", ce qui pose
40:03 problème à certains élus
40:05 des Républicains et du groupe
40:07 centriste au Sénat, c'est ce mot de
40:09 "garantie". Ils aimeraient plutôt
40:11 qu'il y ait quelque chose qui permette
40:13 de garder la liberté de conscience
40:15 des médecins. Est-ce que c'est pas une manière de se
40:17 défausser ? - Non, non,
40:19 pardon, si je dois préciser,
40:21 parce que moi, à titre personnel, j'aurais voté pour,
40:23 mais j'ai discuté avec
40:25 des gens au Sénat, le président du Sénat
40:27 a exprimé sa position. Lui,
40:29 il n'y a aucune remise en cause ou quoi que ce soit.
40:31 La question c'est, aujourd'hui, et on le sait,
40:33 dans plein de sujets, vous avez des magistrats
40:35 qui prennent des textes,
40:37 notamment comme la Constitution,
40:39 et qui en font une base
40:41 pour définir une jurisprudence particulière.
40:43 Donc il faut être extrêmement précautionneux
40:45 sur chacun des mots qui est inscrit, notamment
40:47 sur la Constitution, parce que c'est ce qu'on appelle le bloc
40:49 de constitutionnalité. C'est-à-dire qu'en gros,
40:51 en allant chercher des mots dans la Constitution,
40:53 des magistrats
40:55 conçoivent une jurisprudence
40:57 qui va changer le droit.
40:59 Donc, et c'est pas Régis de Castelnau, je pense, qui me dira
41:01 l'inverse, ou parfois même... - Oh non !
41:03 - Un peu tiré par les cheveux, on va
41:05 trouver quelque chose. Donc, c'est pour ça que
41:07 les mots sont extrêmement importants. La question
41:09 qui se pose, c'est de savoir, est-ce qu'il s'agit là ou pas,
41:11 puisque c'est une liberté garantie, est-ce qu'il s'agit là
41:13 d'un droit ? Est-ce que,
41:15 aujourd'hui,
41:17 cette capacité de faire un IVG est remise en cause
41:19 en France ? On peut
41:21 se poser la question. Moi, je pense pas que
41:23 oui. Faut quand même juste se dire une chose, c'est que
41:25 aujourd'hui, c'est principalement aux Etats-Unis,
41:27 c'est après la remise en cause
41:29 par la Cour suprême des Etats-Unis,
41:31 qu'on a fait cette proposition. Donc, jusqu'à preuve du contraire,
41:33 nous ne sommes pas américains, et
41:35 la remise en cause n'est pas faite. Deuxièmement, l'année dernière,
41:37 le nombre d'IVG a
41:39 atteint un nombre record. Donc, je ne pense pas
41:41 qu'en France, il y ait une menace
41:43 fondamentale. En revanche,
41:45 - Attention, je ne peux pas laisser vous dire qu'il y a un nombre record
41:47 d'IVG. Pardonnez-moi, là, c'est pas possible.
41:49 Le chiffre est stable
41:51 depuis des années.
41:53 - Non, la dernière, c'est... Je pourrais vous donner,
41:55 mais en fait, ce n'est pas une critique. Au contraire,
41:57 - Non, non, mais ce que je veux dire, on ne peut pas dire que c'est un nombre record.
41:59 - C'est un fait. C'est pas
42:01 péjoratif ou mélioratif. - Non, mais le chiffre est
42:03 stable. C'est pas record. Il est stable.
42:05 - Bon, d'accord. OK. Mais la seule chose pour vous
42:07 dire, c'est qu'aujourd'hui, inscrire ça dans la Constitution,
42:09 moi, je trouve que c'est une bonne chose.
42:11 Donc, j'aurais voté, par exemple, si j'étais parlementaire,
42:13 pour. Mais je comprends
42:15 le débat sémantique chez les sénateurs
42:17 de dire qu'il faut faire attention parce que
42:19 aujourd'hui, tous les textes de loi
42:21 peuvent être tordus par des magistrats
42:23 qui ont une vision politique. - Mais ce que l'on ne comprend pas, c'est
42:25 pourquoi, du coup, il y a eu cette volte-face
42:27 en l'espace de quelques mois. Ils étaient pour il y a un certain
42:29 temps et tout d'un coup,
42:31 il y a eu cette sortie de Gérard Larcher qui dit
42:33 "ça n'a rien à faire dans la Constitution". - Non, et
42:35 de ce que j'ai vu des volte-faces récentes,
42:37 c'est plutôt des sénateurs qui ont dit "finalement, j'étais
42:39 convaincu par mes enfants qu'il fallait qu'on le fasse".
42:41 Donc là, ces derniers temps, le mouvement est plutôt inverse.
42:43 Il y a plutôt les sénateurs
42:45 peut-être, dans la majorité, voteraient ce truc-là.
42:47 Donc, moi, je pense que c'est un sujet
42:49 sur lequel, franchement, il n'y a pas
42:51 15 000 sujets sur lesquels il y a une convergence en politique
42:53 en France. On est tous convergents et
42:55 ce n'est pas grave si, de temps en temps, on s'autorise
42:57 d'avoir des débats sémantiques.
42:59 Je vois parfois des gens hurler,
43:01 j'en ai vu, là, hier, sur les plateaux
43:03 au sujet du fait de dire
43:05 "le texte, faut pas le bouger".
43:07 Eh, ça va, on peut discuter juste du mot
43:09 qui va être utilisé pour le mettre à terre d'un constitution.
43:11 À partir du moment où tout le monde est de bonne foi
43:13 et que tout le monde veut faire en sorte que l'IVG soit
43:15 garantie pour les femmes.
43:17 - Frédéric ?
43:19 - Déjà, je suis embarrassé d'intervenir dans ce genre de
43:21 sujet. Je préférerais réserver
43:23 à des femmes. Là, on est
43:25 quatre mecs autour de la table avec vous, Christine.
43:27 C'est souvent les hommes qui se...
43:29 - Après, c'est souvent des hommes qui se prononcent là-dessus.
43:31 - Non, mais non, mais là-dessus...
43:33 - C'est comme le débat sur la fin de vie.
43:35 On n'est pas en fin de vie, on a le droit de débattre.
43:37 - C'est une question de santé publique.
43:39 - C'est pas une critique, et j'ai pas dit qu'on n'avait pas le droit de débattre.
43:41 Je trouve ça toujours embarrassant.
43:43 Du point de vue de femmes, d'entendre toujours des hommes parler de leur corps
43:45 alors que, bon, ça serait bien
43:47 qu'elles aient elles-mêmes la parole. C'est juste ça.
43:49 Mais ça ne nous empêche pas de débattre.
43:51 - Elles seront devant le Sénat, cet après-midi, militantes.
43:53 - Ça ne nous empêche pas d'avoir un avis.
43:55 Sur le sujet, je doute
43:57 que... Je suis d'accord,
43:59 je suis tout à fait d'accord sur la question de la sémantique.
44:01 C'est pas un communicant qui dira que les mots n'ont pas leur importance.
44:03 Et je pense qu'ils sont aussi extrêmement
44:05 importants pour les juristes.
44:07 Maintenant, on est quand même dans un débat politique
44:09 avant d'être dans un débat de sémantique.
44:11 Je trouve ça assez
44:13 curieux qu'on puisse dire
44:15 "le droit n'est pas remis en cause",
44:17 donc ça ne serait pas le moment de s'en préoccuper.
44:19 Mais s'il est remis en cause, il sera trop tard
44:21 de s'en préoccuper. Donc on est bien dans le bon moment.
44:23 J'ai bien compris qu'on allait tout à fait
44:25 dans le même sens. Mais sur cette nuance-là,
44:27 je pense que c'est aussi le bon moment
44:29 de s'en préoccuper.
44:31 Et je trouve surtout que le mauvais message qui est renvoyé
44:33 par ceux qui veulent soit
44:35 jouer sur les mots, jouer, je n'y mets pas
44:37 une connotation négative,
44:39 mais qui veulent faire de la subtilité sur les mots
44:41 ou qui, quelque part, voudraient repousser le sujet,
44:43 quelque part, ils ouvrent l'idée
44:45 que donc ils voudraient se garder l'opportunité
44:47 que ce droit puisse être...
44:49 - Frédéric, excusez-moi de vous couper...
44:51 - C'est ça qui risque d'être mal perçu.
44:53 - Je suis peut-être un fétichiste juridique, mais ce sont des législateurs.
44:55 Donc c'est leur métier.
44:57 Leur métier, c'est pas des débats...
44:59 - C'est pas un conseil.
45:01 - Moi, je vous redis,
45:03 il n'y a pas, chez moi, de doux,
45:05 de toute arrière-pensée, mais on ne peut pas reprocher
45:07 à des législateurs parce qu'après, vous savez ce qui se passe ?
45:09 On dit "oui, mais vous voyez, les politiques,
45:11 on baisse le niveau, etc.", mais que chacun
45:13 fasse son métier. Les sénateurs et les
45:15 députés, leur job, c'est de faire
45:17 une loi qui soit la plus claire, la plus nette possible.
45:19 Parce que je vous assure, après,
45:21 ça nous fait du boulot pour nous, les avocats.
45:23 Mais il y a des débats
45:25 sans fin. Donc que ce sujet-là soit
45:27 débattu dans la technique juridique,
45:29 je pense que c'est extrêmement important.
45:31 C'est peut-être une différence entre nous.
45:33 - C'est important et utile,
45:35 mais c'est aussi une question politique, il ne faut pas l'oublier.
45:37 - Bien sûr.
45:39 - Je voudrais dire une chose,
45:41 c'est que je suis opposé,
45:43 je suis proposé d'ailleurs, à l'inscription
45:45 du droit à l'avortement dans
45:47 la Constitution. La Constitution
45:49 n'est pas un bloc dans lequel
45:51 on garantit des droits.
45:53 La Constitution, c'était ce que disait le général
45:55 de Gaulle, qui était opposé au
45:57 préambule et à la déclaration des droits de l'homme
45:59 dans la Constitution. C'est
46:01 le mode d'emploi des institutions
46:03 et c'est donc ça, comment ça fonctionne,
46:05 les équilibres démocratiques
46:07 dans une République
46:09 parlementaire représentative.
46:11 Donc,
46:13 on a transformé la Constitution. Je rappelle
46:15 que la Constitution de 1958
46:17 avait 90 articles, il en reste 30
46:19 sur les 90
46:21 initiaux. Il y en a 60
46:23 qui ont été charcutés, changés,
46:25 etc. Alors, le problème,
46:27 personnellement, moi je me désintéresse un peu
46:29 de ce débat parce que j'ai tout à fait compris
46:31 que c'est une question
46:33 sensible. Ma deuxième observation,
46:35 alors, le prélève bien sûr,
46:37 je suis totalement favorable
46:39 à l'avortement. Je regrette
46:41 que ce soit trop souvent
46:43 perçu comme un
46:45 moyen de contraception parce que
46:47 c'est toujours une épreuve pour les femmes.
46:49 Ça, si vous voulez, bon,
46:51 mais en même temps, je suis un homme, Fabrice a raison.
46:53 Donc, bon,
46:55 je suis donc très favorable.
46:57 Je pense que le fait
46:59 de le mettre dans la Constitution, c'est de la mettre à l'abri.
47:01 C'est de la mettre à l'abri
47:03 puisque la loi a été adoptée
47:05 à la majorité. - Oui, c'est ça le but. C'est pas d'embêter
47:07 les gens. - Non, c'est
47:09 de la mettre à l'abri pour
47:11 les protéger. Alors,
47:13 je pense, dernier point,
47:15 je pense que
47:17 l'IVG n'est pas,
47:19 absolument pas en cause chez nous.
47:21 On n'est pas aux États-Unis, c'est tout à fait exact.
47:23 Je pense qu'il y a
47:25 5% de catholiques pratiquants
47:27 dans ce pays qui nous cassent les pieds
47:29 avec ce genre de problème. C'est parfaitement
47:31 exact. Moi, personnellement,
47:33 je crains que ce soit
47:35 un débat inutile.
47:37 Donc, voilà. Bon, c'est tout.
47:39 En même temps, bon, si on veut
47:41 la mettre dans la Constitution et continuer
47:43 à y mettre tout un tas de choses
47:45 qui n'ont pas leur place, tant pis.
47:47 Moi, je me résigne. - Bon, vous vous résignez,
47:49 mais sans doute, moment historique,
47:51 on saura si cet après-midi, l'IVG
47:53 devient un droit constitutionnel
47:55 pour toutes les femmes, ce qui serait quand même
47:57 une première au monde. Donc, aussi,
47:59 ça peut être pas mal. En tous les cas, moi,
48:01 je suis tout à fait pour
48:03 et je suis une femme,
48:05 effectivement, en fait, d'ailleurs, et que vous l'avez dit.
48:07 On va parler du permis de conduire.
48:09 On en a parlé des...
48:11 des points encore sur son permis.
48:13 Est-ce qu'on a raison, là aussi, de débattre
48:15 et de faire une loi européenne
48:17 pour imposer un examen médical
48:19 tous les 15 ans à chacun des chauffeurs
48:21 de l'Union européenne ? Il doit y avoir à peu près 300 millions
48:23 de permis de conduire ou un peu plus. On va voir
48:25 ça dans un instant avec vous
48:27 sur Sud Radio. À tout de suite.
48:29 - Sud Radio, le 10h midi,
48:31 mettez-vous d'accord.
48:33 Christine Bouillaud. - Lidl, réélu
48:35 encore et encore, meilleure chaîne de magasins
48:37 de l'année dans la catégorie supermarché.
48:39 - Allô, patron ? C'est cuit. - Pour Lidl ?
48:41 - Pour nous. En ce moment, les gambasses cuites entières
48:43 sont à -28 %, 4,99 euros
48:45 les 500 grammes. - Des gambasses cuites à 4,99 euros ?
48:47 - Et des gambasses AIC
48:49 issues de l'aquaculture responsable. - À quoi allons-nous se battre ?
48:51 - Lidl, trop fort sur les prix et c'est
48:53 vous qui le dites. Étude Cantare Prométhée,
48:55 avril 2023. 9,98 euros
48:57 le kilo. Élevé en Équateur, offre
48:59 valable jusqu'au mardi 5 mars.
49:01 Plus d'informations sur Lidl.fr. Pour votre santé,
49:03 bougez plus.
49:05 Sud Radio Dax. - 102.
49:07 - Sud Radio.
49:09 - Carrefour.
49:11 - Sud Radio. Le 10h midi,
49:13 mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
49:15 - Allez, dernière ligne droite avec
49:17 Fabrice Haccoun, régis de Castelnau,
49:19 Jonas Haddad et Frédéric Vouchera.
49:21 Alors, le dernier sujet, presque
49:23 léger, mais non, quand même,
49:25 parce que le permis de conduire à vie, c'est peut-être
49:27 terminé, puisque
49:29 cet après-midi, les eurodéputés
49:31 vont se décider si oui ou non.
49:33 - Bien, on doit passer
49:35 une visite médicale
49:37 tous les 15 ans pour savoir si on est apte
49:39 à conduire.
49:41 Alors, on vise les automobilistes
49:43 paraît-il âgés.
49:45 Moi, j'ai lu dans les colonnes
49:47 de Sud-Ouest, ils ont fait du journal Sud-Ouest ce matin,
49:49 ils ont fait un article et
49:51 l'interview d'un conducteur âgé de 100 ans
49:53 et qui continue à utiliser sa
49:55 voiture tous les jours pour aller faire
49:57 ses courses, bon pied, bon oeil.
49:59 Alors, Régis, il n'y a pas de stigmatisation,
50:01 mais qu'est-ce que vous en pensez ? Non pas parce que vous êtes
50:03 le plus âgé au-dessus de cette table.
50:05 - J'allais le dire, vous me promettez
50:07 qu'il n'y a pas de gérontophobie.
50:09 Moi,
50:11 j'y suis plutôt favorable,
50:13 alors le problème, c'est les modalités.
50:15 C'est ensuite, s'il faut repasser,
50:17 reprendre des leçons, il y a toujours
50:19 la question des moyens.
50:21 Un des problèmes que nous avons aujourd'hui,
50:23 c'est que le système du permis de conduire français
50:25 fonctionne très mal et il y a
50:27 de plus en plus de gens qui circulent sans permis.
50:29 C'est toujours la même chose.
50:31 On râle contre
50:33 toutes les mesures qui ont été
50:35 mises en place.
50:37 J'ai des consensus avec Valéry Expert là-dessus,
50:39 qui est très sécuritariste,
50:41 mais je pense que c'est
50:43 quelque chose qui est logique.
50:45 Je ne sais pas ce que font les pays étrangers.
50:47 Moi, je suis personnellement dans le principe favorable,
50:49 ce qui m'imposerait peut-être
50:51 de faire cette visite médicale.
50:53 Je suis un conducteur paisible.
50:55 Mais je dis qu'on pourrait aussi
50:57 peut-être passer des visites médicales
50:59 psychiatriques chez les jeunes, parce que c'est
51:01 le problème. Les jeunes sont
51:03 immortels, ils sont vulnérables
51:05 et je crois que statistiquement, les accidents
51:07 provoqués par les jeunes...
51:09 - Pourtant, il faut passer le permis à 17 ans aujourd'hui.
51:11 Alors, rapidement, parce qu'il nous reste 4 petites minutes
51:13 qui vont dire jeunesse.
51:16 - Moi, ça me semble...
51:18 - Alors, je serais précise, ça serait 15 ans pour les automobilistes,
51:20 les motos et les conducteurs,
51:22 et les tracteurs, c'est marqué dans le texte.
51:24 Et on passerait à 5 ans tous les 5 ans
51:26 pour une visite médicale, pour tout ce qui est camions
51:28 et autobus. Délai qui est de 10 ans
51:30 aujourd'hui pour renouveler son permis
51:32 quand on conduit des 38 tonnes
51:34 ou un bus de 50 personnes.
51:36 - Ecoutez, moi, ça me semble d'une logique implacable.
51:38 On a eu le débat, par exemple, sur les retraites.
51:40 La vie s'allonge, et Dieu merci,
51:42 grâce au progrès de la science,
51:44 grâce au progrès de la médecine,
51:46 mais lorsqu'on vit, il y a une dégradation
51:48 parfois de la condition physique, et c'est évident
51:50 qu'aujourd'hui, vous êtes des conducteurs
51:52 jusqu'à 100 ans, vous n'êtes pas dans la même condition physique
51:54 qu'avant. Et, objectivement,
51:56 une fois tous les 15 ans, c'est quand même pas compliqué.
51:58 J'irais même plus loin, moi je suis pas
52:00 hygiéniste d'habitude, mais pour le coup,
52:02 si vous avez 60 ans
52:04 et que vous faites un AVC, peut-être qu'il ne faut pas
52:06 attendre 15 ans avant de refaire un test pour savoir
52:08 si la personne a la capacité de reconduire.
52:10 Donc je pense que c'est plus que les âges,
52:12 la fréquence,
52:14 je pense que c'est en fonction
52:16 de la nature des pathologies
52:18 que des tests devraient être réalisés.
52:20 Je veux dire, un moment, dans tous nos systèmes,
52:22 on met du contrôle,
52:24 là, c'est des systèmes les plus mortels
52:26 de notre société,
52:28 donc ça me semble implacable.
52:30 - Voilà, je vous lis
52:32 l'article de notre confrère de Sud-Ouest,
52:34 Armand, il a 100 ans,
52:36 il a eu son permis de conduire en 1947,
52:38 et il estime qu'il n'y a pas vraiment
52:40 de bonne raison de lui retirer son permis
52:42 aujourd'hui, il habite dans les Landes,
52:44 c'est assez savoureux, mais c'est aussi instructif.
52:46 On fait le tour, Frédéric,
52:48 il faut rajouter ça,
52:50 au nom de la sécurité de tout un chacun,
52:52 à commencer par l'automobiliste lui-même ?
52:54 - Moi, j'y suis totalement favorable,
52:56 un permis de conduire, c'est un permis de tuer,
52:58 donc à partir d'un certain âge au moins,
53:00 il y a un minimum de contrôle médical
53:02 pour s'assurer que la personne est apte,
53:04 c'est pour sa propre sécurité,
53:06 la sécurité des autres,
53:08 la sécurité de ses enfants,
53:10 il y a plein d'enfants qui sont effrayés
53:12 de savoir leurs parents conduire,
53:14 ça me paraît raisonnable, il y a une question de modalité.
53:16 - En sachant que la première cause de mortalité
53:18 sur la route, c'est pas l'âge,
53:20 c'est pas le problème d'audition, de vue,
53:22 en tous les cas lié
53:24 à tous ces réflexes-là, c'est l'alcool ?
53:26 - Oui, mais Christine, c'est pas parce
53:28 qu'il y a plusieurs problèmes qu'il faut
53:30 n'en traiter qu'un, donc ça en est un parmi d'autres,
53:32 mais on protège en premier
53:34 les conducteurs. - Et peut-être qu'un alcoolique
53:36 ne passera pas la visite médicale aussi,
53:38 donc ça pourra potentiellement réduire.
53:40 - Ben, plutôt installer
53:42 des kits antidémarrage.
53:44 - Il y a eu des tentatives, mais on va pas revenir là-dessus,
53:46 il y a eu avec Sarko qui l'a fait,
53:48 puis Vals qui l'a enlevé pour gagner un point
53:50 de popularité, on se souvient à l'époque,
53:52 ça a fait couler tout un secteur
53:54 d'activité qui s'était monté autour des tests
53:56 juste pour le sujet,
53:58 mais au début, j'entends beaucoup
54:00 de gens qui disent "mais de quoi se mêle l'Europe ?"
54:02 Et là justement, c'est intéressant, c'est que pour le coup,
54:04 elle est dans son rôle, parce que
54:06 je rappelle quand même qu'avant que
54:08 l'Europe ne se mêle de ces sujets-là,
54:10 il y avait 15 000 morts par an sur les routes,
54:12 on est à 5 000 je crois aujourd'hui,
54:14 donc il y a 10 000 vies par an qui sont épargnées grâce
54:16 à l'intervention de l'Europe sur ce sujet-là, donc pour le coup,
54:18 elle est dans son rôle, et sinon sur le principe,
54:20 je suis totalement favorable, oui, avoir une visite médicale,
54:22 ça va être plus embêtant je pense pour les professionnels
54:24 passer de 10 ans à 5 ans, parce qu'on rajoute
54:26 des contraintes, donc il faut voir
54:28 si c'est opportun ou pas,
54:30 mais il est évident que la conduite
54:32 demande des compétences,
54:34 et c'est pas déconnant d'être
54:36 en bonne santé. - Bon, ma réponse cet après-midi,
54:38 on saura si effectivement
54:40 ça va rentrer dans les faits,
54:42 en sachant qu'après les 15 états qui sont concernés par cette mesure,
54:44 de voir la difficulté aussi en interne,
54:46 pour terminer sur une note
54:48 un peu savoureuse, notre
54:50 automobiliste centenaire dans les colonnes
54:52 de Sud-Ouest disait "quand j'ai commencé
54:54 à conduire à l'époque, il n'y avait pas de clignotant,
54:56 il fallait sortir le bras pour
54:58 signaler que l'on tournait".
55:00 - Oui mais, Christine,
55:02 il est dans les langues,
55:04 les routes sont toutes droites dans les langues.
55:06 - Oui, c'est ça, mais il y a surtout
55:08 pas mal d'arbres aussi au bord de la route,
55:10 et comme c'est tout droit, des fois on voit un peu trop vite.
55:12 Bon, en tous les cas, merci à tous les quatre,
55:14 passez une très belle journée. Je rappelle donc
55:16 Sud Radio cet après-midi sur le stand de
55:18 Lidl, au Salon International de l'Agriculture
55:20 à Paris avec l'émission "Les Vraies Voix".
55:22 Et dans un instant, juste après l'info, c'est André Bercoff
55:24 qui vous attend. A demain.
55:26 Sud Radio.
55:28 Parlons vrai.
55:30 Parlons vrai.