• l’année dernière
Avec Jean Claude Beaujour, avocat, président du Forum Transatlantique, Alexandre Malafaye, président du think tank Synopia, Benjamin Cauchy, chef d'entreprise, Alex Darmon, journaliste politique, chaine Youtube Les Indécis, auteur du documentaire "Le ministre qui ne devait pas l'être"



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Transcription
00:00 (Générique)
00:02 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:06 Mettons-nous d'accord aujourd'hui autour de Jean-Claude Beaujour.
00:09 Bonjour Jean-Claude, avocat, président du Forum Transatlantique,
00:13 Alexandre Malafaille, président du Think Tank Sinopia,
00:16 Benjamin Cauchy, chef d'entreprise et Alex Zarmont, journaliste politique.
00:20 Vous réalisez des documentaires en particulier,
00:23 celui qu'on peut voir toujours sur la plateforme de France 5,
00:25 "Le ministre qui ne devait pas l'être",
00:28 un documentaire consacré aux ministres de la justice,
00:30 si vous voulez comprendre les complexités d'un homme,
00:33 et puis votre chaîne YouTube "Les Indécis", chaîne de débats politiques.
00:37 On va revenir sur le Sénat qui rejette le CETA,
00:41 sur la lutte contre le trafic de drogue,
00:44 et puis cette commission d'enquête pour l'attribution des fréquences TNT au Sénat
00:49 qui devient assez inquiétante, et j'emploie ce mot à dessein.
00:54 On va commencer avec vos coups de cœur, vos coups de gueule.
00:57 Benjamin, c'est vendredi, vendredi lecture, vous vouliez nous conseiller un livre ?
01:01 C'est ça, c'est la minute lecture du père Cauchy aujourd'hui,
01:04 donc j'avais envie de vous parler d'un livre que j'ai lu dans le TGV,
01:09 à l'aller ou au retour, pour venir vous voir la semaine dernière en studio,
01:12 et qui s'appelle "Nourrir sans dévaster",
01:15 qui a été co-écrit par Eric Orsenin et Julien Denormandie,
01:18 vous en avez peut-être entendu parler il y a quelques semaines.
01:20 Un ouvrage plutôt intéressant sur le plan intellectuel,
01:23 où s'affrontent finalement deux visions du monde,
01:27 deux visions de l'agriculture, et puis avec des témoignages,
01:32 des parcours un petit peu au travers du monde,
01:34 avec par exemple l'idée qu'aux États-Unis,
01:37 désormais des appartements se vendent sans cuisine.
01:41 Parce que le rapport à l'alimentation est tel qu'aujourd'hui,
01:44 les gens consomment soit en extérieur, mais en tout cas,
01:47 ont une relation à l'alimentation qui est complètement chamboulée
01:50 par rapport à ce qu'on a pu connaître.
01:51 D'autres exemples qui sont des usines de cochons en Chine,
01:55 qui sont sur plusieurs étages, vous avez des dizaines et des dizaines
01:57 de milliers de cochons, qui sont des usines.
01:59 Voilà, donc le rapport à l'alimentation en fonction des civilisations change.
02:04 Donc ça, c'était plutôt intéressant.
02:05 Ce que je regrette un petit peu, et c'est un petit peu
02:07 comme le bouquin de Bruno Le Maire finalement,
02:09 c'est que nous avons des acteurs politiques qui ont été
02:12 ou qui sont au pouvoir, et qui finalement se comportent parfois
02:16 comme des commentateurs de la vie politique.
02:19 Et ça me laisse perplexe finalement sur le pouvoir de nos élus,
02:22 en tout cas de nos ministres.
02:24 En tout cas, je le recommande, ça se lit plutôt bien.
02:26 Je préfère le slip de Julien Denormandie à celui d'Eric Orsenat.
02:30 Ça je vous comprends.
02:31 Vous l'avez lu ?
02:33 Non, je ne l'ai pas lu, mais je prends le conseil avec plaisir
02:36 et je vais essayer de le lire ce week-end.
02:38 Mais simplement, Julien Denormandie, c'est plus qu'un commentateur,
02:41 c'est quand même l'un des ministres de l'agriculture
02:43 qui a été le plus apprécié ces dernières années.
02:45 Il est beaucoup regretté aujourd'hui par les agriculteurs.
02:48 Franchement, je pense que si on avait eu un ministre
02:50 comme Julien Denormandie dans la crise qu'on a traversée
02:52 il y a quelques semaines, et qu'on traverse encore d'ailleurs,
02:54 avec les agriculteurs, à mon avis on l'aurait beaucoup plus entendu,
02:57 il aurait été beaucoup plus au charbon.
02:59 Je suis d'accord avec vous, pour Bruno Le Maire, je suis d'accord avec vous,
03:01 on a des commentateurs, plus qu'un ministre.
03:04 Pour Julien Denormandie, c'est un peu différent.
03:06 Il a quand même fait beaucoup avancer la cause agricole
03:08 quand il était ministre.
03:10 Commentaire ?
03:12 Je suis un peu consterné parce que tous ces ministres
03:14 qui se succèdent ne font pas le job.
03:16 Sinon, on n'aurait pas autant de mécontentement dans le monde agricole,
03:19 autant de fractures, autant de rejets des politiques diverses et variées.
03:23 On parlera du CETA tout à l'heure,
03:25 où tout et n'importe quoi sont mélangés sur la table politique.
03:28 C'est effondrant. Alors effectivement, certains communiquent mieux,
03:30 certains s'intéressent un peu plus,
03:32 certains sont un peu plus compétents.
03:34 Mais à chaque fois, on est quand même très loin de ce qu'il faudrait faire
03:36 et ça fait 30 ans que ça se construit comme ça.
03:38 Je n'ai pas lu le livre et je le regrette, mais c'est prévu.
03:42 Deux observations sur le fond.
03:44 Moi, je ne vais pas revenir sur ce qui a été dit sur le plan politique
03:47 parce qu'effectivement, on se rend bien compte que faire de la politique,
03:50 c'est plus de la communication que du fond.
03:52 Sur le fond, il faut éviter de dire à nos concitoyens
03:56 de vendre de la caricature parce que je peux vous dire
03:58 qu'aux Etats-Unis, on ne fait pas des maisons comme ça sans cuisine.
04:04 En revanche, le vrai sujet qui se pose aux Etats-Unis,
04:07 mais qui se pose aussi à nous, en France et en Europe d'une manière générale,
04:11 c'est la façon dont on s'alimente, c'est l'obésité,
04:15 avec toutes ses conséquences en termes de politique publique.
04:18 C'est le fait que l'on ne puisse pas mentalement se dire
04:22 "on va éduquer, aider, accompagner nos concitoyens à consommer mieux,
04:27 à consommer moins cher, effectivement, parce qu'on a un pouvoir d'achat,
04:31 mais consommer mieux, consommer plus sainement,
04:34 parce que l'obésité, la façon dont on a de se nourrir,
04:38 elle a des conséquences dramatiques sur notre bien-être
04:43 et en termes de santé publique, ça a un coût.
04:46 Vous voyez, ça a un coût. Donc peut-être que là...
04:48 Juste vous préciser, mon ami, concernant l'immobilier aux Etats-Unis,
04:53 l'exemple qui est donné dans l'ouvrage ne fait pas de cet exemple
04:57 une généralité américaine.
04:59 Oui, j'ai compris, mais non.
05:00 En tout cas, il est symptomatique, effectivement, d'une population obèse
05:03 qui en plus n'est plus capable de se servir à manger.
05:08 Ça, j'ai bien compris, mais juste mot, j'ai bien compris que...
05:12 Parce qu'évidemment, on imagine très bien que c'est vraiment très marginal, etc.
05:17 Mais il faut faire attention, parce que comme c'est un ouvrage
05:20 écrit par des personnes publiques, qui sera très répandu,
05:24 le lecteur, je ne dirais pas le lecteur lambda, ça serait même plus...
05:28 Mais le lecteur, plus généralement, peut considérer qu'il s'agit
05:31 d'une tendance ou un exemple à suivre.
05:33 Donc c'est vrai que c'est là, mais je dis bien que je n'ai pas lu le livre,
05:35 c'est là où il faut revenir aux fondamentaux.
05:38 C'est là où il faut revenir aux fondamentaux.
05:41 J'ai au moins une cinquantaine de livres de retard.
05:44 Juste simplement, parce que moi je veux bien qu'on dise que
05:48 les politiques ne font pas le travail, que les ministres ne sont pas à la hauteur,
05:51 et qu'on rentre dans cette caricature-là permanente.
05:53 Mais permettez-moi de vous dire quand même que Julien Denormandie,
05:56 c'est l'un des ministres qui a fait le plus pour l'agriculture française
05:59 ces dernières années, et vous pouvez aller voir les agriculteurs et leur demander,
06:02 ils vous diront exactement la même chose que moi.
06:04 Sauf que ça n'a pas été suivi dans les faits derrière et dans la suite de sa succession.
06:09 Mais en disant que les ministres ne font pas le boulot depuis 30 ans...
06:12 Non, non, non, non, Alex, c'est pas compliqué.
06:15 Alex, c'est pas le sujet.
06:17 Alex, je pense que c'est pas le sujet.
06:20 Non mais je sais, parce que vous avez quand même dit que c'est des commentateurs
06:22 depuis des années, pas tous.
06:24 Non mais, Alex, c'est pour ça que je...
06:26 Je vais m'exprimer plus finement si tu préfères.
06:30 Ce que je suis en train de dire, c'est qu'à la lecture de l'ouvrage de Julien Denormandie,
06:35 et si je fais un parallèle avec celui de Bruno Le Maire,
06:37 on constate qu'à défaut de volonté et d'efficacité sur certains sujets,
06:42 eux-mêmes dressent un constat d'impuissance à ne pas être capables de tout changer seuls.
06:48 Et c'est surtout ça qui est l'impression que moi...
06:50 Il faut qu'on marque une pause, c'est l'heure du journal,
06:53 on se retrouve tout de suite après et on parlera évidemment de Frédéric Mitterrand,
06:56 qui nous a quittés hier.
06:58 Et nous sommes ensemble jusqu'à midi pour commenter l'actualité avec Jean-Claude Beaujour,
07:08 avocat, président du Forum Transatlantique,
07:10 Alexandre Malafaille, président du Think Tank Sinopia,
07:13 Benjamin Kouchi, chef d'entreprise,
07:15 et Alex Zarmand, journaliste politique.
07:17 On peut vous retrouver sur Youtube, sur votre chaîne de débat,
07:20 les Indécis, et puis votre documentaire toujours sur la plateforme de France 5,
07:24 "Le ministre qui ne devait pas l'être", consacré au ministre de la Justice.
07:28 Évidemment, nous allons rendre hommage, ou en tout cas,
07:32 chacun va dire ce qu'il retient de la mort de Frédéric Mitterrand,
07:36 enfin ce qu'il retient de Frédéric Mitterrand, qui nous a donc quittés hier,
07:40 ministre de la Culture, homme multiple, homme complexe, homme polémique parfois.
07:46 Alex, vous qui êtes le plus jeune, "Étoiles, étoiles", ça ne vous parle pas.
07:51 - Non, il ne l'avait pas connu.
07:53 - Non, vous ne l'avez pas connu, c'était une formidable émission de télévision.
07:56 - Moi, je retiens plein de choses.
07:58 D'abord, il faut que je sois honnête avec vous, je l'ai croisé,
08:01 il y a quelques semaines, sur un plateau de télévision,
08:04 quand je faisais la promotion du documentaire, notamment "Le ministre qui ne devait pas l'être",
08:08 on s'est croisés sur un plateau et on a échangé vraiment quelques mots,
08:11 un homme très charmant et très gentil, en me disant qu'il allait regarder le documentaire
08:15 et qu'il était toujours passionné de politique, donc c'était des sujets qui l'intéressaient.
08:19 Et moi, je retiens, c'est tout bête, mais je retiens un souvenir,
08:22 je devais avoir 10 ans, 12 ans devant la télévision,
08:24 à le voir animer un concert pour la fête de la musique.
08:27 Voilà ce que je retiens de Frédéric Mitterrand, c'était au Maroc à l'époque,
08:30 sur France Télévisions, et c'était cet homme-là, comme vous l'avez dit,
08:34 multifacette, avec plein de singularités,
08:38 et après, quand j'ai commencé à m'intéresser à la politique,
08:40 quand il est nommé ministre de la Culture en 2010,
08:43 je veux devenir journaliste politique à ce moment-là,
08:45 je viens de passer mon bac, un peu plus quand même,
08:47 mais je suis dans mes études, et c'est vraiment un bouleversement dans le monde politique,
08:52 Frédéric Mitterrand est nommé par Nicolas Sarkozy à l'époque ministre de la Culture.
08:56 Voilà ce que je retiens de cet homme, qui était effectivement quelqu'un d'assez original.
09:01 - Oui, Alexandre ?
09:02 - C'était une voix, c'était un style, c'était un homme passionné d'art et de culture,
09:07 il a donné toute sa vie à l'art et à la culture,
09:10 il avait une forme de sincérité qu'il a exprimée d'ailleurs dans certains ouvrages qui ont fait polémique,
09:14 mais il a dit des choses, avant même qu'on parle de certains sujets qui étaient très sensibles.
09:18 - Oui, autour de la pédophilie, sur les jeunes hommes, les jeunes garçons.
09:21 - C'était courageux, il a assumé.
09:23 Moi, quand il a été nommé ministre, j'ai trouvé que c'était une chouette nomination,
09:26 parce que finalement, c'était quelqu'un qui, en tout cas, savait de quoi il parlait,
09:29 pour le coup, il était compétent, et il avait envie de servir,
09:32 je crois que c'était aussi un des fils rouges qui le caractérisaient.
09:36 Et puis, ceux qui l'ont bien connu, j'ai eu la chance d'échanger ce matin
09:39 avec quelqu'un qui le connaît de très proche,
09:42 et qui disait que c'était vraiment quelqu'un d'adorable,
09:44 et qui avait en plus un côté sympa, au sens où il aimait bien choquer le bourgeois, et il assumait.
09:49 - Très accessible et sympathique, moi je l'ai reçu plusieurs fois, effectivement,
09:53 et quelqu'un d'assez agréable.
09:55 Son dernier documentaire, d'ailleurs, en 2018, était consacré à Donald Trump,
09:59 je ne sais pas si vous l'aviez vu.
10:01 - Absolument, je crois que Frédéric Mitterrand, c'était le symbole de l'homme,
10:06 parce que dans sa réalité, dans la réalité humaine,
10:09 parce que vous savez, trop souvent, et pour le coup,
10:12 on a tendance à demander à l'homme ou à la femme publique,
10:14 quel que soit le secteur, d'être qu'une sorte d'idéal.
10:18 On devrait être idéal, sans reproches, sans failles, toujours.
10:21 Eh bien non, finalement, lui, c'était la preuve qu'on peut être un homme public,
10:26 avec ses contradictions, avec ses limites,
10:30 et donc il symbolisait cela avec ses défauts, avec les critiques qu'on pouvait lui faire.
10:35 Et moi, j'avais trouvé très courageux qu'il accepte de rentrer dans le gouvernement
10:39 de Nicolas Sarkozy, de François Fillon, à la demande de Nicolas Sarkozy.
10:44 Donc c'était aussi cela, et c'était pour dire, je terminerai en disant,
10:47 c'était aussi une capacité à dire que la France peut ne pas vivre uniquement
10:52 dans les oppositions, dans les contradictions, dans les...
10:56 Voilà, vous voyez ce que je veux dire ? La France polarisée, c'est...
10:59 Vous voyez, c'était aussi cela, c'était de dire,
11:01 on peut ne pas vivre dans une des sociétés ultra-polarisées.
11:03 Benjamin ? Cochin ?
11:05 Oui, je serais peut-être un petit peu plus mesuré sur la disparition de Frédéric Mitterrand.
11:11 Moi, je retiens l'émission "Destin", je retiens de lui cette voix extraordinaire
11:16 qu'on s'amusait également à la tour de récré, "Bonsoir",
11:19 avec quelque chose de très nasal, finalement, qui était vraiment sa patte.
11:25 Un grand talent d'élocution, c'est cela que je vais retenir,
11:28 surtout cette manière de compter les histoires et les destins des hommes.
11:32 Difficile, finalement, de vivre avec un double obstacle,
11:36 celui de s'appeler Mitterrand, quand même difficile de se faire un prénom
11:39 et d'exister quand on s'appelle Mitterrand.
11:42 Et puis, deuxième obstacle dans sa vie, être ministre de la Culture,
11:45 après Malraux et Jack Lang, je pense que c'est aussi un sacerdoce,
11:48 et Rachid Haddati, je pense, en sait ce qu'il en est aujourd'hui.
11:52 Voilà ce que je retiens de Frédéric Mitterrand, une part d'ombre,
11:55 qu'il ait pu assumer son homosexualité, je trouve que c'était plutôt bien.
12:00 La part d'ombre sur la pédophilie, je me laisse perplexe d'une personnage.
12:05 - Alors, on va continuer... - Mais je n'ai pas dit que c'était bien.
12:07 - Non, mais il faut effectivement... - J'ai eu la preuve d'enfant.
12:10 - Et il a trois enfants. - J'ai dit justement qu'il savait montrer,
12:13 finalement, il a accepté d'être un homme avec ses défauts et ses qualités,
12:17 alors que trop souvent, on attend des hommes et des femmes publics,
12:20 une sorte de monde idéal.
12:22 Le personnage public serait un homme ou une femme idéal, et ça n'existe pas.
12:26 - Alors, Jean-Claude, votre coup de gueule.
12:29 - Oui, mon coup de gueule sera très bref.
12:31 Vous voyez, on entend beaucoup une petite chanson, ça revient beaucoup en ce moment.
12:36 J'entends dire qu'il y aurait un risque terroriste sur nos écoles,
12:41 nos écoles, quelles qu'elles soient, donc que des gamins soient en danger.
12:46 Et on présente ça, alors, pas comme une fatalité,
12:50 mais on explique que c'est compliqué.
12:54 Moi, je refuse que dans un grand pays industriel,
12:57 dans une puissance comme la France, qu'on se dise
13:01 "C'est presque inévitable, et j'ai envie plutôt qu'on me dise
13:05 voici les mesures qui sont prises pour protéger nos enfants."
13:08 Pourquoi est-ce que je dis ça ? Je dis ça parce qu'il n'est pas acceptable
13:12 que certains de nos jeunes concitoyens soient menacés,
13:16 qu'on puisse, et deuxièmement, qu'on puisse vivre précisément,
13:19 comme aux États-Unis, où on en arrive à hyper sécuriser des écoles.
13:24 Moi, je n'ai pas envie d'avoir peur lorsque mes petits-neveux
13:27 et mes petites-nieces rentrent de l'école.
13:30 Une maman qui ne sait pas comment va rentrer son enfant,
13:32 c'est quelque chose d'épouvantable. Donc avant qu'on en arrive là...
13:36 - Mais qu'est-ce qu'il faut faire ?
13:38 - Je vais vous dire, si c'était facile, on le saurait.
13:42 J'ai presque envie de dire, déjà dans le discours,
13:45 acceptons de se dire "C'est juste, non."
13:48 Alors, on parle de terrorisme, on ne parle pas d'actes isolés.
13:51 Je veux dire que le terrorisme, donnons-nous,
13:54 et j'ai envie de dire, donnons-nous pour le coup vraiment,
13:57 tous les moyens là, c'est une priorité pour nous.
14:00 Voyez si, je ne sais pas, simplement en termes de budget,
14:03 en termes d'hommes, en termes de renseignements, etc.,
14:06 faisons tout ce qu'il faut pour précisément prévenir les actes de terrorisme.
14:13 Parce que si on tombe là-dedans, on tombe dans des sociétés
14:16 qui basculent dans tout.
14:18 - Je suis complètement d'accord avec vous, Jean-Claude.
14:20 Le problème, c'est que ça fait longtemps.
14:22 - Oui, on vient de Toulouse.
14:24 - Ce que j'ai envie de vous dire, c'est que ça fait longtemps
14:27 que c'est le cas pour plusieurs écoles, notamment les écoles juives,
14:30 qui sont protégées par des militaires, des policiers,
14:33 et on est rentré dans une forme d'habitude, et c'est terrible.
14:36 - C'est pour ça, Alexandre, je dis, mais moi ça me fait peur.
14:38 Je n'ai pas envie qu'on aille avec un pistolet, qu'on me dise,
14:41 qu'on en arrive pas, parce qu'on aura ça un jour, on nous dira.
14:44 Armons les directeurs d'école pour qu'ils puissent avoir des cours.
14:47 - Vous avez raison, le seul problème, c'est qu'à mon avis, c'est trop tard.
14:50 Et qu'on rentre dans une forme de normalité,
14:52 et qu'aujourd'hui, revenir en arrière, se donner les moyens, c'est très bien,
14:55 mais même ce que vous proposez, je trouve ça incroyable de dire
14:58 qu'il faut qu'on mette les hommes, qu'on mette des policiers devant les établissements.
15:01 Et vous avez raison, il faut le faire.
15:02 - Non, je parlais en termes de renseignements,
15:04 je n'ai pas simplement parlé de devant les écoles.
15:06 - Vous prenez cet exemple, parce qu'hier, effectivement,
15:08 plusieurs établissements scolaires franciliens ont reçu des menaces
15:11 d'internet dans l'ENT, ce qu'on appelle l'ENT,
15:13 qui est le système intérieur à l'école,
15:15 de décapitation, des vidéos de décapitation avec des menaces terroristes.
15:20 C'est quand même incroyable que ces gens-là arrivent à rentrer dans l'ENT.
15:24 - Alors, je ne suis pas un spécialiste du renseignement,
15:27 mais je veux dire, c'est là où je pense qu'il faut mettre la gomme.
15:32 Nos services de renseignement, trouver, identifier, pister ces gens-là.
15:36 Non, là encore, je ne suis pas en train de dire qu'il faudrait mettre plus de gens.
15:40 Non, moi, j'ai envie de pouvoir. C'est comme à l'époque où nous étions à l'école.
15:43 On allait, on rentrait, et puis ça, je veux dire, non, des policiers...
15:46 - Vous n'avez pas vu cette vidéo assez incroyable aux États-Unis
15:49 d'une classe où ils sont en train de tester une sorte de panic room.
15:54 C'est un tableau qui se déplie et qui est bulletproof,
15:58 qui est entièrement pare-balles pour enfermer les élèves.
16:02 Enfin, c'est hallucinant.
16:03 On se retrouve dans un instant pour continuer notre tour de table de l'actualité.
16:07 A tout de suite.
16:09 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
16:16 - Mettons-nous d'accord aujourd'hui autour d'Alex Darmanin, Alexandre Malafaille,
16:20 Jean-Claude Beaujour et Benjamin Cochy.
16:22 Alors, Alex, vous, c'était un coup de gueule.
16:24 - Oui, c'est un coup de gueule contre...
16:26 - Allez-y.
16:29 - En fait, c'est fatigant de faire les mêmes coups de gueule chaque semaine
16:32 contre un député de la France Insoumise.
16:34 Alors, moi, j'allais dire, j'ai un différent avec les députés LFI.
16:37 C'est pas le cas, puisque j'en ai interviewé une la semaine dernière, Alma Dufour.
16:41 Un échange tout à fait cordial et on a le droit de ne pas être d'accord.
16:44 C'est aussi ça, la politique et les débats.
16:46 En l'occurrence, là, le problème, c'est qu'encore hier, Thomas Porte,
16:49 député de la France Insoumise, a relayé une fake news
16:52 concernant un de nos concitoyens français de confession juive
16:56 qui a partagé une vidéo dans un groupe Telegram privé,
16:59 une vidéo d'arrestation des soldats de Tsahal en Israël sur des terroristes palestiniens.
17:05 Une arrestation musclée. La vidéo, chacun pourra en juger
17:09 s'il veut la regarder, la partager.
17:12 Le problème, c'est que ce groupe Telegram était intégré par, on va dire,
17:18 un journaliste palestinien, défendant la cause palestinienne,
17:23 et qui a donc relayé cette conversation sur les réseaux sociaux
17:27 en montrant du doigt ce jeune français de confession juive,
17:32 en disant que c'était lui qui avait participé à l'arrestation en Israël,
17:35 que c'était lui qui était responsable de cette arrestation.
17:38 Et donc après, en conséquence, ce qui s'est passé, c'est que la vidéo a été partagée, relayée.
17:43 Les captures d'écran des conversations ont été relayées, partagées,
17:47 notamment par Thomas Porte, indirectement, qui a relayé un tweet
17:51 du président d'honneur de l'association France Palestine,
17:54 aussi par Rima Hassan, qui est candidate aux élections européennes
17:59 pour la France insoumise. Et donc ils ont mis une cible sur ce jeune homme, Samuel,
18:03 qui habite en banlieue de Lyon, je crois, et il a dû quitter son domicile.
18:10 C'est quand même incroyable de se dire qu'aujourd'hui, des députés relaient des fake news,
18:14 mettent des cibles dans le dos de concitoyens, sous prétexte que, je ne sais pas.
18:19 Je ne sais pas. Et c'est terrible, vraiment.
18:21 Ce qui devient encore plus scandaleux, ce sont les mêmes qui vont vous dire
18:25 "Attention au tribunal de l'opinion publique, attention à la réactivité machin et machin".
18:31 Oui, c'est donc au-delà du député. C'est ce qu'on attend précisément de nos élites.
18:37 Qu'ils ne glissent pas vers une société qu'ils dénoncent d'un côté,
18:40 et ils font exactement la même chose. Pensez-vous, parce que là où vous avez raison.
18:44 Moi, j'ai été interpellé parce que je ne relayais pas systématiquement
18:47 tout ce que je recevais dans un compte ou dans l'autre.
18:50 On reçoit des tas de vidéos, des tas de tweets, etc.
18:52 Et les gens me disaient "Vous êtes anti-ceci ou anti-cela, comprenez les deux camps".
18:56 Et je disais "Mais moi, je me refuse".
18:59 Un conflit comme celui de la Palestine ou un conflit comme celui d'Ukraine,
19:05 vous imaginez franchement qu'on puisse gérer, interpréter, réfléchir sur un conflit de cette nature,
19:11 en relayant chaque fois qu'on reçoit toutes les 5 minutes un tweet ou quelque chose ?
19:15 Mais c'est proprement, c'est sidérant.
19:17 Or, c'est cette société-là que nous sommes en train de bâtir.
19:20 Et là, c'est gravissime.
19:22 Bien sûr, mes aléries, mais bien sûr.
19:24 C'est-à-dire que non seulement vous avez raison, il y a la sécurité de la personne qui aurait arrêté.
19:29 Donc, on sait bien les conditions, les précautions qu'il faut prendre autour d'un policier ou d'un gendarme.
19:34 Et on sait qu'on met leur vie en danger lorsqu'on dit "C'est un tel qui a participé à telle opération".
19:38 Mais en plus, sur un sujet comme celui-là, un député de surquoi, il reçoit quelque chose, il transmet.
19:44 Mais là, il est accusé, il est poursuivi en justice.
19:49 C'est normal, vous vous rendez compte ?
19:51 Si il revient, il sera traqué. Dès qu'il touchera le sol français.
19:55 Cet animal doit être mis en cage.
19:58 On compte sur vous, Thomas.
20:00 Des gens qui lui disent ça sur les réseaux sociaux.
20:02 Bien sûr.
20:03 Vous vous rendez compte ? J'en donne un dernier.
20:05 Les frères de Lyon, occupez-vous de lui bien comme il faut.
20:08 C'est de l'appel au meurtre.
20:10 Et c'est un député de la République.
20:12 C'est pas lui qui tweet ça, c'est ce que ça a généré.
20:15 Non mais je voulais préciser.
20:17 Je me souviens à votre coude gueule de tout à l'heure,
20:19 où vous évoquiez la peur qu'on peut ressentir en tant que parent.
20:23 Et quand on voit qu'on est obligé de protéger nos établissements scolaires,
20:26 quand on voit ce type de déchaînement de haine et de violence,
20:28 avec effectivement derrière un courant de pensée dont on imagine bien qu'il est un peu musulman,
20:32 si je comprends bien ce que vous écrivez, ce qui ne me paraîtrait pas très surprenant,
20:35 ça pose de vraies questions, sauf que c'est enquisté, c'est enraciné chez nous.
20:37 Et que la classe politique se prête à ça.
20:39 Mais on n'est pas très surpris.
20:41 La gauche insoumise est très habituée à ce type de grands écarts.
20:44 Notamment du double poids deux mesures.
20:45 Rappelez-vous sur un autre sujet, avec l'affaire Katnins et la position de Jean-Luc Mélenchon,
20:49 c'était intenable.
20:50 Et pourtant il l'a tenu, quoi qu'il arrive, quoi qu'il en coûte, c'est pas grave.
20:54 Et ils adorent ce genre de capacité à faire du bruit
20:57 pour des fins qui sont essentiellement électoralistes et clientélistes.
21:01 Parce que bien sûr derrière tout ça, il y a des gens qui votent.
21:03 Et qui voteront effectivement, parce que derrière,
21:05 ça alimente effectivement le fonds de commerce de ceux qui veulent aller raccoler
21:09 tous ceux qui vont voter en fonction de "je suis contre les juifs, pour les palestiniens".
21:13 Il y a philosophiquement une démarche d'esprit de délation, de dénonciation, d'incitation.
21:21 Il n'en est pas à son coup d'essai.
21:22 On le verra tout à l'heure quand vous évoquerez l'affaire Rachida Natif.
21:25 On va en parler tout de suite, puis on parlera du CETA avec vous après.
21:28 Mais Benjamin, sur effectivement le cas Thomas Porte,
21:31 qu'il n'en est pas à son coup d'essai, effectivement.
21:34 Qui n'en est pas à son coup d'essai, je crois que sur la teneur des messages,
21:39 Alex a bien résumé la situation.
21:41 Moi je vais prendre juste un petit peu de hauteur et vous dire finalement
21:45 que ça correspond au projet politique de la France insoumise.
21:48 Vous dites que la classe politique s'en contente.
21:50 Non, finalement c'est la France insoumise qui s'en contente
21:52 et qui profite de tous les maux possibles et de tous les clivages possibles
21:58 pour détruire la nation France.
22:00 À chaque fois qu'il y a une occasion de dénoncer un refus d'obtempérer,
22:07 vous avez tout de suite la classe éléphiste qui va appeler à une violence systémique de la police.
22:12 Le conflit israélo-palestinien sert évidemment à déstabiliser la population
22:17 et l'esprit nation que nous pouvons avoir.
22:19 C'est un projet politique de la France insoumise
22:21 et je crois qu'il ne faut pas cesser de le rappeler.
22:23 C'est un, la révolution et deux, le régime de la terreur qui sera installé derrière
22:28 avec ces procès d'inquisition.
22:30 Moi je trouve que c'est intéressant de regarder l'histoire.
22:32 Le bruit et la fureur.
22:33 Oui, mais c'est de l'inquisition, c'est exactement le mot.
22:36 Et je reprends l'interview de Franck Tapiro qui dit
22:38 "Vous imaginez dans quel pays on vit, on a un député de la République
22:41 qui se permet de mettre en danger la vie d'un jeune citoyen français.
22:45 Mais jusqu'à quand ?"
22:47 Il n'en est pas à son coup d'essai, Thomas Porte.
22:49 En décembre dernier déjà, en plus il raconte n'importe quoi.
22:52 En décembre dernier déjà, il avait parlé de 4000 franco-israéliens
22:55 qui partaient faire la guerre en Israël.
22:57 Il avait demandé au ministre de la Justice de se saisir de l'affaire.
23:00 Mais il a le droit d'avoir des affinités avec la cause palestinienne
23:04 et puis on a le droit de dire que ce qui se passe à Gaza n'est pas normal,
23:07 qu'on a envie d'avoir un cessez-le-feu.
23:08 Mais on a aussi le droit de faire preuve de mesure
23:11 quand on est un député de la République.
23:12 Parlez-moi Alex, on a le devoir.
23:13 Le devoir, et vous avez raison.
23:15 Mais un député a le droit de tout ? De tout faire, de tout dire ?
23:18 C'est pour ça que je dis le devoir.
23:20 Le devoir, et vous avez raison.
23:21 Et le problème c'est qu'il raconte n'importe quoi.
23:23 Et vous le savez Jean-Claude, demander au ministre de la Justice
23:25 de taquer ces franco-israéliens quand ils reviennent sur le sol,
23:29 c'est du populisme à ses yeux.
23:31 C'est la procurence qui doit le faire.
23:32 Et il raconte n'importe quoi et c'est pour ça qu'on fait le populisme.
23:35 Le législateur se lance dans ce qu'on appellerait du café du commerce,
23:39 comme Tartemuche comme un gamin de 5 ans
23:42 qui n'aurait aucune éducation juridique pour demander.
23:45 Faut demander ce genre de choses ?
23:47 Complètement.
23:48 C'est oublier simplement une règle très simple.
23:51 Vous avez autant de droits et d'obligations
23:53 à l'égard de vos différents pays de citoyenneté,
23:59 si vous êtes franco-israélien, vous avez deux pays,
24:02 France et Israël, de la même façon que lorsque vous êtes franco,
24:06 tout ce que vous voulez, comme ça arrive ailleurs.
24:09 Et c'est pointer le droit sur des hommes et des femmes
24:12 qui sont des citoyens par entiers.
24:13 C'est scandaleux.
24:14 Allez, on va marquer une pause.
24:15 On se retrouve dans un tout petit instant.
24:17 Puis je vais vous parler, avant on va parler du CETA avec vous,
24:20 mais effectivement ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale hier,
24:23 c'est dans la droite ligne Inquisition,
24:25 vous avez prononcé le mot, Benjamin Cochy,
24:27 avec le rapporteur M. Saint-Aoul,
24:30 qui interrogeait Rachida Dati.
24:32 On y revient dans un instant.
24:33 Alors je voulais vous faire écouter un petit extrait,
24:42 parce que l'intervention est assez longue,
24:43 donc on a fait un petit montage,
24:45 mais je vous encourage à aller voir sur le site d'LCP,
24:48 la chaîne parlementaire,
24:49 ces extraits de l'audition de Rachida Dati.
24:52 Vous savez qu'il y a une commission d'enquête en ce moment
24:54 à l'Assemblée nationale.
24:55 On avait reçu le...
24:57 pas le rapporteur, mais le président de la commission d'enquête,
25:01 qui est très bon, lui,
25:03 quand un bataillon qui essaye de remettre les choses dans le droit chemin.
25:07 Et puis il y a ce rapporteur qui pose des questions,
25:09 qui lui est de la France insoumise.
25:11 Écoutez l'échange qu'il a eu avec Rachida Dati hier.
25:15 "Avez-vous eu connaissance de la rencontre
25:17 entre Emmanuel Macron et Vincent Bolloré en septembre dernier ?
25:19 J'entends par d'autres canaux, par d'autres moyens,
25:22 que l'article du Monde qui a pu être consacré."
25:27 "Je n'étais pas ministre de la Culture."
25:30 "Ce n'était pas ma question.
25:32 Veuillez répondre à ma question, s'il vous plaît."
25:34 "Je n'étais pas ministre de la Culture,
25:36 donc je n'étais pas dans l'agenda ni présidentiel, ni ministériel. Voilà."
25:41 "Je vais me permettre de vous rappeler que vous avez prêté serment
25:44 et que je vous ai posé une question précise.
25:46 Avez-vous eu connaissance de la rencontre
25:48 entre Emmanuel Macron et Vincent Bolloré en septembre dernier
25:50 par d'autres moyens que l'existence d'un article de presse du Monde sur le sujet ?"
25:55 "Là, ça devient très personnel.
25:57 Non, mais ça devient très personnel, monsieur le rapporteur.
26:00 Enfin, moi, je prends aussi à témoin les députés.
26:03 Moi, je veux bien. Mais là, vous allez trop loin, monsieur le rapporteur.
26:06 Je vous le dis. Voilà.
26:08 Non, ce sont des questions qui soupçonnent des choses. Voilà.
26:13 Donc moi, j'ai prêté serment, je réponds clairement.
26:15 Vous m'auditionnez comme ministre de la Culture,
26:18 je réponds à ces questions.
26:20 Là, je vais vous dire, la croisade, les attaques, les collusions ou autres,
26:24 je ne suis pas là pour répondre à ça."
26:26 "Elle ajoute « Je serais l'objet d'un contrat entre deux hommes ».
26:30 Elle lui pose la question.
26:32 Il sous-entend effectivement que c'est Vincent Bolloré
26:35 qui a demandé à Emmanuel Macron de la nommer.
26:39 Et effectivement, c'est le ton et la question,
26:44 et c'est ce que dit Quentin..."
26:46 "Et le fond, et ce que dit Quentin Bataillon à la fin de cette intervention,
26:49 c'est effectivement, je vais demander à monsieur Saint-Aoul
26:51 de relire ses questions et de rester dans le cadre,
26:53 on rappelle que c'est une commission d'enquête sur l'attribution des fréquences.
26:57 L'avocate, vous êtes Jean-Claude Beaujour."
27:00 "Je vais vous dire comment, en tout cas, si Rachida Dati avait été,
27:04 je l'avais conseillée, on a le droit de se taire.
27:07 Je n'aurais pas répondu à sa question.
27:09 C'est sa question, mais ma réponse, ça aurait pu être le silence.
27:12 Parce qu'effectivement..."
27:14 "C'est ce qu'elle a commencé à faire, mais il a harcelé."
27:18 "Vous parlez d'avocat, je vais vous dire, dans ces cas-là, c'est mon silence.
27:21 Et je ne réponds pas. J'ai le droit de rester silencieux, de garder le silence.
27:26 Et c'est comme ça, je m'arrête.
27:28 Sur le fond, ce qui est scandaleux avec cette question,
27:31 tout d'abord, il y a une mission qui est confiée à cette commission parlementaire.
27:35 On n'est pas dans le cadre de cette mission-là,
27:39 puisqu'il suppose qu'elle l'aurait rencontrée.
27:42 Et d'autant qu'il est dit, est-ce que vous auriez eu connaissance
27:46 dans un cadre autre, mais dans un cadre...
27:50 "Qu'est-ce que ça veut dire ?"
27:51 "Ne veut rien dire."
27:52 "Bien sûr."
27:53 "Ne veut rien dire.
27:54 Et donc à partir de ce moment-là, c'est une question tellement ouverte,
27:56 vous auriez eu connaissance, on peut y avoir eu connaissance
27:59 de manière complètement privée, et ça reste privé, et ça reste secret.
28:03 C'est tout. Moi, je suis désolé.
28:05 Et là encore, on a des gens qui sont parlementaires,
28:08 et qui ne savent pas que l'État de droit,
28:10 même un parlementaire, même une commission, a des obligations."
28:13 "Bien sûr."
28:14 "Ça donne une idée très précise de ce qui pourrait se passer
28:18 si ces gens arrivaient aux affaires.
28:20 Vous parlez de l'État de droit, c'est la clé du sujet.
28:24 Aujourd'hui, l'État de droit, il est attaqué de l'intérieur,
28:27 parce qu'il y a beaucoup de gens qui le négligent,
28:29 qui le méprisent, qui n'y prennent pas garde,
28:30 qui n'en prennent pas soin, et petit à petit,
28:31 on ne se rend pas compte que c'est un espace
28:33 de fonctionnement et de vie essentiel.
28:35 Il est attaqué de l'extérieur par tous ceux qui nous manipulent,
28:37 parce que c'est un système qui est assez permissif, si je puis dire.
28:40 Mais aujourd'hui, quand on entend ça, on a une idée assez préfigurante
28:43 de ce qui pourrait arriver si effectivement,
28:45 ces doctrinaires-là arrivaient aux affaires,
28:47 parce que de fait, ils sont dans un schéma révolutionnaire.
28:49 C'est l'idéologie par-dessus tout, la revanche,
28:51 le règlement de compte, et dans ces cas-là,
28:53 la notion de justice, d'équité, de droit,
28:55 ne l'emportera jamais."
28:57 "Et pire, pardonnez-moi, parce qu'il me vient une idée,
28:59 tout ça est très spontané, donc c'est pas une consultation juridique,
29:02 mais il est en train de présumer que si la fréquence était attribuée,
29:08 elle ne l'est pas encore, en tout cas, on est dans un...
29:10 Si la fréquence était attribuée, cela voudrait dire
29:13 qu'elle n'est attribuée que parce qu'il y a un conflit d'intérêts
29:16 qui serait né avant. Donc si elle était attribuée,
29:19 l'infraction n'est pas commise, on n'est pas dans le cadre
29:22 de quelque chose, on vous soupçonne, on vous dit,
29:24 bon ben, vous l'avez attribuée, etc.
29:26 On dit, si elle était attribuée, expliquez-nous que...
29:28 Donc on pré... Voyez, on est dans l'anticipation
29:31 de la commission d'infraction, maintenant.
29:33 Et vous devez répondre, Manu Militari, sur une potentialité
29:36 de commission future. A ce rythme-là, on peut vous condamner.
29:39 - Et il y avait une précédente question, il lui a dit
29:42 "Mais comment expliquez-vous le fait que vos deux premières interviews
29:45 aient été pour le groupe Bolloré, pour CNews et le JDD ?"
29:48 Et elle a répondu "Ma première interview était sur France Inter."
29:51 En plus, il n'est même pas préparé.
29:54 Benjamin Cochim, sur cet échange ?
29:57 - Rapidement, c'est... Oui, vous le disiez,
30:00 c'est l'Inquisition. Ça me rappelle le procès
30:03 "J'étais gamin" dans la télé de Ceausescu, où on se demandait
30:06 finalement si derrière la porte, il n'y aurait pas le peloton d'exécution,
30:09 le ton prononcé, martial...
30:12 Quand vous dites qu'effectivement, elle aurait pu ne pas répondre,
30:15 mais ça, c'est dans le cadre d'un procès, mais là, on est dans le cadre
30:18 d'une commission d'enquête. Dans le cadre d'une commission d'enquête,
30:21 en tant que ministre de la Culture, ayant en charge, justement,
30:24 l'audiovisuel, elle se doit de répondre.
30:27 Et je trouve qu'elle a bien fait de dire que c'était
30:30 des questions qui relevaient finalement
30:33 du côté personnel,
30:36 mais pas certainement du côté politique.
30:39 Donc je trouve qu'elle a été plutôt pertinente là-dessus, et justement,
30:42 elle a pointé du doigt, et grâce à Rachida Dati,
30:45 sait utiliser les réseaux sociaux et les médias aussi bien que la France Insoumise.
30:48 Donc je crois que cet exercice hier est un point d'exergue
30:51 qui montre à quel point la France Insoumise se range
30:54 derrière une posture révolutionnaire.
30:57 – Benjamin, pardonnez-moi, mais l'État de droit, ce sont des règles générales,
31:00 j'insiste, qui s'appliquent, y compris qui s'imposent
31:03 aux commissions d'enquête, à toute commission,
31:06 vous avez le droit de garder le silence.
31:09 – Ça c'est le droit, mais après vous avez la politique,
31:12 vous ne pouvez pas... – Le silence peut appliquer,
31:15 qu'elle ait des choses à cacher.
31:18 – Non, mais attendez, lorsque à ce point d'insistance...
31:21 – Vous avez le livre, vous avez la réalité,
31:24 c'est pas son style, pardonnez-moi, mais c'est pas son style.
31:27 – Oui, non mais je comprends bien, mais lorsque vous êtes face
31:30 à une inquisition de la sorte, où en réalité,
31:33 le désir n'est pas de rechercher la vérité,
31:36 mais simplement d'essayer non seulement de vous confondre,
31:39 et de démontrer qu'effectivement vous êtes coupable de quelque chose.
31:42 Face à cette démarche, qui est une démarche malhonnête,
31:45 malheureusement, et je prends bien en considération la dimension politique.
31:48 – Le silence est une option, c'est pas la seule.
31:51 – Ah oui, mais on est d'accord. Je vais poser la question,
31:54 je vous dis quelle serait l'option qui aurait été la meilleure.
31:57 – Alex, alors... – Il devrait y avoir acquiescement
32:00 des présomptions, c'est ça qui doit se faire.
32:03 – Juste une chose rapidement, d'abord, il y a des malaises
32:06 dans la France Insoumise en ce moment, il y a des disputes
32:09 que vous n'entendez pas, et c'est "assez normal"
32:12 parce que c'est une question d'intention à l'intérieur du parti.
32:15 Donc tout le monde n'est pas d'accord de ce qui se passe actuellement
32:18 sur cette commission d'enquête. D'ailleurs c'est facile de les trouver,
32:21 c'est ceux qui vont sur les médias boulorais qui ne sont pas d'accord
32:24 avec ce qui se passe. Ça c'est le premier point.
32:27 Le deuxième point, moi je trouve ça affligeant ce qui est en train
32:30 de se passer sur cette commission d'enquête. Enfin c'est affligeant
32:33 parce qu'on parle de "quant à bataillon président",
32:36 mais le monsieur dont on parle, l'élu c'est Aurélien Saint-Aoul,
32:39 l'élu de l'émirat, c'est Émeric Caron et d'autres députés
32:42 de la France Insoumise, avec ces news, avec les médias
32:45 et les gens de cette fréquence-là.
32:48 Mais ils sont en train de servir le groupe boulorais, c'est-à-dire que
32:51 ce qui est en train de se passer...
32:54 C'est contre-productif, c'est en train de se retourner contre eux
32:57 parce que personne ne comprend qu'on passe autant de temps sur cette question
33:00 à l'Assemblée Nationale.
33:03 Et il faut savoir que cette commission d'enquête a commencé il y a plusieurs mois
33:06 pour la fin, le groupe boulorais, en sachant que ça allait
33:09 évidemment faire beaucoup plus de bruit et qu'il ne pourrait pas travailler.
33:12 - Je vous rends compte du coup de publicité qu'ils sont en train de faire
33:15 aux médias boulorais, et tant mieux pour les médias boulorais, j'ai envie de vous dire,
33:18 mais quand vous avez Cyril Hanouna qui débarque en commission parlementaire,
33:21 toute la rédaction, Pascal Praud, Sonia Mabrouk,
33:24 c'est un coup de pub incroyable et puis surtout, franchement,
33:27 c'est des journalistes aussi et je trouve que quelques fois,
33:30 enfin même pas quelques fois, c'est tout au long de ces auditions,
33:33 on voit que la question et le ton qui est employé par les élus de la France insoumise...
33:36 - C'est ça, c'est un ton... On a Jean-Baptiste Moreau qui parle de commissaire,
33:39 l'attitude de commissaire politique absolument inadmissible,
33:42 scandaleuse, en plus d'être misogyne et méprisante,
33:45 c'est vrai qu'il y a une forme de mépris et de jouissance, on voit...
33:48 - C'est pour ça que je dis qu'il faut faire attention, tous les élus de la France insoumise
33:51 ne sont pas d'accord avec le ton qui est employé.
33:54 Il y en a un que vous n'entendez pas cette question et il faut le dire,
33:57 il y a un vrai problème de... - Mais qu'ils s'expriment, qu'ils s'expriment.
34:00 - Vous connaissez bien la discipline en termes des partis.
34:03 - Je reviens bien à mon point tout à l'heure, vous voyez bien, vous parlez de la tonalité
34:06 et c'était pas assez bien parce que pour que le politique soit servi,
34:09 il faut qu'un minimum de règles soient respectées, je suis désolé.
34:12 Vous pouvez, et j'entends bien la démarche politique,
34:15 j'entends bien que ce sont des politiques que l'on reçoit,
34:19 pour autant, nos commissions d'enquête,
34:22 oui, elles pourraient tirer profit
34:28 du respect d'un minimum de règles,
34:31 parce que c'est comme ça qu'on arrive à faire extirper le politique du reste.
34:36 - On va passer à autre chose,
34:39 on va passer à votre coup de gueule, Alexandre Malafaille,
34:42 ça concerne le CETA. - Oui, le CETA c'est un accord de libre-échange
34:45 - Rappelez-nous ce qu'est le CETA. - entre le Canada et l'Union Européenne.
34:48 Pour citer quelques chiffres, le Canada c'est 38 millions d'habitants,
34:51 l'Union Européenne c'est un peu plus de 500 millions d'habitants.
34:54 A l'époque où le traité est entré en vigueur de manière provisoire, en 2017,
34:58 puisqu'à l'époque la Grande-Bretagne était encore au sein de l'UE.
35:01 Donc on est dans un accord commercial qui vise à favoriser les échanges commerciaux
35:05 sur tous les secteurs concernés,
35:07 et il est rentré en vigueur sans avoir été totalement adopté, ratifié,
35:11 parce qu'en fait, je pense que les partis en présence ont dû considérer
35:14 qu'il était stratégique de favoriser le flux d'échanges commerciaux
35:18 pour toutes sortes de raisons, et notamment, comme la nature horreur du vide,
35:22 éviter que par exemple la Chine ou d'autres continents prennent la main
35:26 comme ils le font en Amérique du Sud ou ailleurs.
35:28 Ce qui était plutôt intelligent comme démarche.
35:30 Sept ans plus tard, on peut faire un bilan, c'est ce qui a été effectivement fait,
35:33 et aujourd'hui on se rend compte que l'accord est plutôt en faveur de l'UE,
35:36 dans des proportions relatives, parce qu'on parle de quelques dizaines de milliards d'euros
35:39 d'échanges commerciaux sur la totalité, et pour la France, sur sept ans,
35:42 c'est, on va dire, 8 milliards d'exports et 6 milliards d'imports.
35:45 Donc on a un petit gain de 2 milliards, donc c'est plutôt favorable,
35:48 à avoir un Sénat qui a décidé de rejeter, avec un accord entre les communistes,
35:52 les socialistes et les députés LR, cet accord, un peu sur toile de fond,
35:57 de "finalement c'est pas bon pour nos agriculteurs, il faut nous protéger coûte que coûte,
36:01 et puis en plus quand on importe des produits du Canada,
36:03 ils n'appliquent pas les mêmes règles sanitaires, ils ne sont pas comme nous,
36:06 donc c'est pas bien, ça va pas dans le bon sens".
36:08 C'est tout et n'importe quoi, parce qu'aujourd'hui quand on importe de la vitande bovine du Canada,
36:11 elle respecte nos critères.
36:12 Tout le Canada ne respecte pas les critères de l'UE,
36:14 ils font ce qu'ils veulent comme ils sont chez eux.
36:16 Donc quand on importe de chez eux, ils respectent effectivement nos règles.
36:19 C'est comme ça qu'on a des accords qui sont comme pour le Mercosur.
36:21 On ne demande pas à l'Amérique du Sud de faire ce que fait l'UE en matière de filiers sanitaires,
36:25 par contre on dit "si on achète des produits qui viennent d'Amérique du Sud en matière agricole,
36:29 on fait en sorte qu'ils soient effectivement faits comme nous, et on les contrôle dans ce cadre-là".
36:33 Et puis la filière agricole, elle est partielle, et en plus on parle de quantités qui sont ridicules.
36:38 Sur la viande bovine par exemple, c'est 0,7%, sur la viande de porc c'est 0,3%,
36:41 et à côté de ça il y a des grands gagnants,
36:43 les exportateurs de fromage, les exportateurs de vin et de spiritueux,
36:46 les exportateurs de biens de consommation.
36:48 Et bien cet accord, le Sénat, pour des considérations politiques, partisanes,
36:51 pour faire bien dans l'air du temps, ont décidé de torpiller cet accord.
36:55 C'est très dommage, ça ne va pas empêcher que les affaires continuent,
36:59 parce que d'abord ça va revenir à l'Assemblée Nationale, c'est pas gagné.
37:03 Oui mais même si les communistes réussissent à réintroduire ça dans leur niche au mois de mai,
37:09 c'est pas très grave, à la limite parce que l'Union Européenne ne sera pas obligée
37:12 de tenir compte de ce qui se passe en France.
37:14 C'est paradoxal, mais ils peuvent ne pas en tenir compte.
37:16 Et à mon avis, ils auraient intérêt à ne pas le faire.
37:18 Mais le problème c'est le signal démocratique.
37:20 Effectivement on dit "voilà, on a des chambres qui votent contre",
37:22 et finalement on passe outre, comme en 2005.
37:24 Sauf que là on ne comprend pas les raisons, y compris de sénateurs
37:27 qui sont censés avoir eu des rapports chiffrés.
37:29 Il n'y a aucun argument sérieux qui permet de dire
37:32 "c'est une bonne chose de l'avoir rejeté".
37:34 Au contraire, on se tire plutôt une épine dans le pied,
37:36 et on développe un modèle de pensée,
37:38 on a besoin de fabriquer des souverainetés stratégiques
37:40 entre pays alliés, on est allié avec le Canada,
37:42 et on se tire une balle dans le pied comme ça.
37:44 J'imagine le message que reçoivent les Canadiens aujourd'hui,
37:46 ils disent "mais la France, on ne peut pas compter sur vous".
37:48 On va en débattre avec vous dans un instant.
37:50 A tout de suite sur Sud Radio.
37:52 Et nous continuons ce débat autour du CETA.
38:01 Jean-Claude Beaujour, vous avez pensé quoi du rejet de cet accord ?
38:05 Évidemment que c'est un rejet circonstanciel,
38:09 puisque c'est le moment qui fait qu'on rejet
38:11 parce qu'on dit les grands accords commerciaux.
38:13 Ce qu'on ne voit pas toujours, c'est que derrière les accords
38:17 qui sont négociés pendant un certain temps,
38:20 malgré tout, on a aussi des avantages.
38:23 Et ça a été très bien dit par Alexandre.
38:26 Oui, on a des avantages.
38:29 Donc je regrette simplement qu'on n'ait pas pris le temps
38:32 du débat correct et ça montre bien l'incapacité
38:36 que l'on a parfois à assumer des positions
38:40 expliquées par ce rejet.
38:44 Et vous savez, on se plaint souvent, tout communément,
38:47 on dit souvent "l'Europe est responsable de tout,
38:50 la globalisation est responsable de tout, etc."
38:52 Parce que dès qu'il y a quelque chose qui ne va pas en France,
38:55 on dit "c'est l'Europe, c'est Bruxelles, etc."
38:57 On ne veut même plus réfléchir.
38:58 On ne veut pas réfléchir.
39:00 En fait, nous sommes piégés par notre propre comportement
39:03 plutôt que d'expliquer, éventuellement de débattre,
39:06 éventuellement d'accepter, de dire "bon ben, dans telle situation,
39:09 on peut imaginer que nos agriculteurs, nos petites exploitations
39:12 soient pénalisées parce que dans tel accord il va y avoir
39:15 tel ou tel impact" et trouver les solutions.
39:18 Mais quand on se contente de dire "ben, c'est l'Europe
39:21 et la globalisation qui sont responsables de tout",
39:23 et bien ça donne ça, ça donne qu'effectivement,
39:25 on oublie qu'à côté, on a des pans entiers de notre économie
39:29 qui en profitent parce que nous avons aussi,
39:32 nous tirons aussi profit, on n'est pas complètement idiots,
39:35 nous tirons aussi profit d'un certain nombre d'accords que nous passons.
39:38 - Oui, Alexandre ?
39:39 - Moi, ce que je trouve assez incroyable dans cette affaire,
39:42 c'est que ça a été voté par le Parlement européen en 2017,
39:46 enfin ça a été en tout cas encouragé à être voté
39:48 par le Parlement européen pour les États membres en 2017,
39:51 ça a été voté en France en 2019 par le Parlement,
39:54 donc par l'Assemblée, vous avez raison,
39:57 donc une majorité à l'époque, LREM,
40:00 on est en 2024, le Sénat vote contre,
40:03 et donc il faut que ça repasse à la mettre parlementaire
40:05 par l'Assemblée nationale, et c'est ce qu'on disait,
40:07 vous avez une majorité qui n'existe plus aujourd'hui au Parlement,
40:09 donc il peut y avoir des accords politiques,
40:11 et ça peut être voté contre, et donc on va tomber effectivement là,
40:14 dans, voilà, on n'écoute pas le Parlement,
40:18 c'est n'importe quoi la politique, on demande notre avis,
40:21 mais on s'en fout complètement, tout ça parce que,
40:24 et moi je suis le premier à le dire,
40:26 il faut encourager nos agriculteurs,
40:28 il faut faire en sorte que les accords qui ne les favorisent pas,
40:31 soient corrigés, qu'on les termine, qu'on les enlève et tout,
40:35 mais là, Alexandre l'a très bien dit,
40:37 le CETA c'est pas le cas, on n'est pas là-dedans,
40:39 on est dans une atmosphère de anti-politique,
40:42 anti-tout ce qu'on fait, et il faut, avec l'air du temps,
40:45 - Et que c'était plutôt à l'avantage de la France,
40:47 c'est ça qui est incompréhensible.
40:49 - Ce que je voulais rajouter, si j'ai une seconde sur ce point,
40:51 c'est que quand il y a des perdants,
40:53 et il y a toujours des perdants dans ce genre d'accords,
40:55 c'est que les pays ont toujours été occupés,
40:57 pour éviter que ça grippe tout,
40:59 et on sait parfaitement les identifier,
41:01 donc ça aurait été assez facile de gérer, presque au cas par cas,
41:03 les quelques bouts de filière agricole,
41:05 et dans la viande en particulier, qu'on aurait pu accompagner,
41:07 en disant "voilà, là, eux, il faut les soutenir,
41:09 parce qu'ils sont impactés directement,
41:11 parce que c'est frontal pour eux, et donc c'est un problème,
41:13 et c'est pas le problème tout général,
41:15 mais d'un autre côté, quand il y a quelques semaines,
41:17 Emmanuel Macron, sur le fond de crise avec l'agriculture,
41:19 remet en cause le Mercosur, seul contre les 26,
41:21 il participe de ce bruit aussi.
41:23 Benjamin, Benjamin Cochine.
41:25 Oui, rapidement, on est dans l'épicénomène des élections européennes aussi,
41:29 je crois que vous l'avez souligné de façon implicite,
41:31 c'est clairement un enjeu d'élections européennes,
41:33 qui sera le plus souverainiste du monde,
41:35 qui aura les plus gros biceps de la souveraineté alimentaire,
41:39 sans jeu de mots, évidemment,
41:41 avec lesquels je suis souvenu avec la vidéo,
41:43 mais bon, vous avez sauvé.
41:45 Vous l'avez fait un petit peu exprès, le biceps.
41:47 Vous me croyez ainsi fait.
41:49 Non, j'ai envie de vous dire que,
41:51 quels que soient les accords,
41:53 les Canadiens sont ravis de manger français,
41:55 j'ai envie de lancer un défi aux Français,
41:57 manger français aussi,
41:59 qu'importe les accords,
42:01 si les Français refusent de manger du bœuf canadien,
42:03 très bien, moi j'ai envie d'avoir des petits drapeaux
42:05 sur tous les aliments,
42:07 de savoir si c'est produit, transformé,
42:09 à France, et si c'est au Canada.
42:11 Mais vive les Canadiens,
42:13 si la viande est bonne, très bien,
42:15 les Français choisiront,
42:17 entre une côte de bœuf française
42:19 et une côte de bœuf canadienne, vous préférez quoi ?
42:21 Allez, je vous laisse réfléchir.
42:23 Oui, mais surtout,
42:25 je vous conseille de lire
42:27 la nouvelle formule de Marianne,
42:29 où il y a tout un dossier sur ces produits
42:31 à base de viande comme les rayettes,
42:33 produits marqués "made in France",
42:35 et où la viande n'est pas française,
42:37 justement, donc il y a...
42:39 Vous voyez, ce qui me navre,
42:41 quand même, et c'est la raison pour laquelle
42:43 je regrette que ces débats interviennent,
42:45 un débat comme celui-là,
42:47 évidemment, il est compliqué,
42:49 parce qu'il intervient juste après
42:51 l'affaire agricole, alors que
42:53 c'est pas nouveau.
42:55 On crie "cocorico" lorsque
42:57 nous sommes dans un secteur autre.
42:59 Airbus est quasiment
43:01 fait jeu égal avec Boeing,
43:03 c'est l'un de nos florons industriels.
43:05 On crie "cocorico" lorsque nous vendons
43:07 des avions et que nous faisons vivre
43:09 des centaines, des milliers de gens
43:11 dans la région de Toulouse.
43:13 Notre ami journaliste n'est pas là aujourd'hui.
43:15 - Oui, Christine.
43:17 - Mais on crie "cocorico"
43:19 et c'est très bien. - Bien sûr.
43:21 - Mais parce que les autres aussi nous achètent nos produits.
43:23 Et on crie, et on le voit devant
43:25 l'OMC, lorsqu'il y a de la mauvaise
43:27 concurrence de la part de Boeing,
43:29 pas parce que des Français ne nous achèteraient pas
43:31 nos avions, mais des étrangers ne nous achètent pas
43:33 nos Airbus. On crie au scandale,
43:35 on crie à l'illégalité, on crie à
43:37 toute chose. Et nous avons raison de le faire.
43:39 Mais oui, il faut admettre
43:41 que le monde,
43:43 le commerce, et ça a toujours été comme ça,
43:45 on perd, on gagne,
43:47 on corrige, le monde n'est pas statique.
43:49 Il était très bien avant, et que avant,
43:51 il était un monde merveilleux, et que avant,
43:53 toutes les boîtes s'en sortaient très bien.
43:55 Écoutez, ras-le-bol, je pense
43:57 qu'on est dans un monde qui est en permanence,
43:59 qui est en mutation,
44:01 et donc il faut accepter de corriger à la marge
44:03 lorsque nous avons un accord où
44:05 certains d'entre nous sont pénalisés,
44:07 et il faut les entendre, ceux-là, il faut les entendre.
44:09 Eh bien, on corrige, on voit ce qui peut
44:11 être fait pour eux. - Juste une chose,
44:13 une dernière chose sur le
44:15 processus législatif.
44:17 S'il est rejeté pendant la niche parlementaire des communistes,
44:19 l'accord avec le CETA,
44:21 logiquement, le gouvernement
44:23 peut rejeter aussi le CETA
44:25 en le notifiant à Bruxelles.
44:27 Mais il faut le notifier. Par contre, il n'est pas obligé de le faire.
44:29 - Et donc ?
44:31 - Il continuera à s'appliquer,
44:33 normalement, avant que le gouvernement
44:35 le notifie à Bruxelles,
44:37 ce qu'il ne fera pas. Et donc, à partir de là,
44:39 vous aurez, et vous le savez très bien,
44:41 tous les complotistes de la terre entière
44:43 qui vous diront "c'est honteux,
44:45 on décide de choses". - Des lignes démocratiques.
44:47 - C'est un vrai problème.
44:49 - Alors, sujet qui n'était pas prévu, mais je pense
44:51 que Benjamin voulait revenir sur la dette. On en a
44:53 abondamment parlé hier, mais en
44:55 venant tout à l'heure, j'entendais
44:57 ce qui s'est passé hier.
44:59 Le rapporteur général de la commission des finances du Sénat
45:01 est allé rendre visite à Bercy
45:03 de manière totalement impromptue
45:05 pour se faire communiquer
45:07 l'ensemble des documents produits par Bercy
45:09 afin d'obtenir des réponses aux nombreuses questions
45:11 posées par la dégradation
45:13 du déficit. C'est-à-dire qu'il dit
45:15 "comment", c'est la question qu'on s'est posée hier,
45:17 c'est-à-dire, d'un seul coup, on semble découvrir
45:19 qu'il y a une dette et que
45:21 effectivement, le déficit
45:23 est supérieur à 5%.
45:25 Eh bien, il a eu toutes les peines du monde à obtenir
45:27 des documents, à obtenir
45:29 des notes blanches, et visiblement, dans ce qu'il a
45:31 obtenu, eh bien, le gouvernement,
45:33 évidemment, et le ministre de
45:35 l'économie, était tout à fait au courant
45:37 de ce qui était en train de se
45:39 passer. Peut-être, Benjamin, je vous donne
45:41 la parole sur ce sujet.
45:43 Oui, effectivement, ça fait plusieurs mois
45:45 que de nombreux économistes alertent sur
45:47 la dette et il y avait une sorte de
45:49 déni gouvernemental autour de celle-ci.
45:51 Ou de merta, oui. Parce que déni,
45:53 je pense que le déni, ils étaient au courant.
45:55 Oui, moi, je pense que certains ministres
45:57 sont plus dans le déni, parfois, que dans
45:59 le merta. J'ai le
46:01 sentiment qu'ils sont vraiment déconnectés. Mais
46:03 concernant le ministre de l'économie,
46:05 effectivement, on a un exercice de style
46:07 parce qu'on a les agences de notation qui vont rendre
46:09 début avril un rapport et qui ont
46:11 donc sans doute dégradé la note française,
46:13 ce qui veut dire que nos
46:15 obligations à 10 ans,
46:17 le coût de l'argent, finalement,
46:19 pour financer l'État,
46:21 va se renchérir et va coûter
46:23 beaucoup plus cher.
46:25 2027,
46:27 charge de la dette, 87
46:29 milliards d'euros. Donc, c'est
46:31 clairement insolvable.
46:33 Il va falloir dire les choses aux Français. Donc là, je crois
46:35 qu'ils sont coincés entre
46:37 l'exercice nécessaire de rassurer
46:39 les agences de notation, parce que derrière,
46:41 ce sont nos financiers. Il ne faut pas oublier
46:43 les choses. Ce sont nos financiers derrière
46:45 qui vont nous demander
46:47 plus d'intérêt s'ils nous prêtent
46:49 de l'argent. Donc, il y a cet enjeu-là qui est
46:51 coincé avec les élections européennes.
46:53 Et annoncer une vague de rigueur
46:55 avant les élections européennes, c'est juste
46:57 un suicide politique. Mais il y a des
46:59 questions à se poser. Il y a
47:01 déjà eu le ministre du Logement qui parlait de supprimer
47:03 que la suppression de l'APL n'était pas un tabou.
47:05 Hop, aussitôt, Matignon est revenu
47:07 dessus. Sur plein de sujets,
47:09 il y a des ballons d'essai qui sont envoyés.
47:11 On sait comment ils fonctionnent. Ça revient
47:13 en boomerang. La question, c'est de se dire
47:15 quels services publics
47:17 devront-nous
47:19 confier à des privés ? Je crois qu'à
47:21 un moment donné, il faut aussi poser ce débat-là.
47:23 On n'a plus les moyens.
47:25 Mais le sénateur Husson dénonce surtout
47:27 la question calamiteuse. Un écart de 65
47:29 milliards d'euros
47:31 entre les prévisions et le déficit
47:33 attendu.
47:35 Et il parle de...
47:37 Et il accuse
47:39 le gouvernement de
47:41 rétention d'informations.
47:43 Donc c'est quand même assez grave.
47:45 Ce genre de manipulation,
47:47 de bidouille à Bercy,
47:49 son "je vieille comme la 5ème République",
47:51 ça s'est amplifié avec le temps.
47:53 Et il n'y a pas de sanctions. Rappelons-nous, en 2016,
47:55 lorsque la présidentielle
47:57 était en train de se préparer, avec
47:59 François Hollande et Michel Sapin à Bercy,
48:01 ils avaient planqué 12 milliards sous le tapis.
48:03 Il fallait présenter des comptes à peu près loyaux et sincères.
48:05 On a découvert en 2017
48:07 que c'est 12 milliards qui n'avaient pas
48:09 été déclarés.
48:11 Qui a été chercher M. Sapin
48:13 ou M. Hollande pour leur faire des reproches ?
48:15 Éventuellement, judiciaire. Personne. Si vous faites ça sur une boîte,
48:17 planquez 12 milliards. Même pas 12 milliards, mais
48:19 150 000, mais même 10 000. La justice
48:21 passe par là. C'est fascinant de pouvoir jouer
48:23 avec l'argent des Français en toute impunité.
48:25 Il y a deux choses. D'abord, je pense que
48:27 clairement, on est en train de payer le quoi qu'il en coûte.
48:29 Ça, c'est clair et net. On est en train
48:31 de le payer maintenant et on nous a dit que ça allait aller,
48:33 qu'on était un pays qui
48:35 résistait le mieux face au
48:37 Covid. Mais on le paye maintenant, premièrement.
48:39 Et deuxièmement, je vous encourage à écouter l'excellent
48:41 papier, sur votre antenne d'ailleurs, d'Éric Revelle,
48:43 sur cette crise budgétaire
48:45 où, à l'époque, François Fillon
48:47 avait dit qu'il était à la tête d'un État en faillite
48:49 à 1 200 milliards d'euros.
48:51 Aujourd'hui, c'est 3 000 milliards d'euros.
48:53 Le déficit public. Et Éric Revelle l'explique
48:55 très bien. C'est qu'on est vraiment, là,
48:57 dans un État en faillite.
48:59 Un mot, Jean-Claude ? - Il n'y a rien à dire. État en faillite,
49:01 la question, c'est surtout qu'est-ce qu'on fait ?
49:03 Qu'est-ce que, lucidement, on fait ?
49:05 Parce que le problème, c'est que, depuis
49:07 très longtemps, on entend cela.
49:09 Et de génération en génération,
49:11 maintenant, parce qu'on peut parler de génération,
49:13 je veux dire, on fait quoi ?
49:15 Est-ce qu'on peut continuer comme cela ?
49:17 C'est tout. - C'est la question
49:19 qu'on a de plus en plus. - On est dans un État à très court terme
49:21 qui coûte tout. Et ça va avoir des conséquences majeures
49:23 parce que c'est brutal. - Merci à tous les 4.
49:25 On se retrouve
49:27 dans quelques temps, puisque
49:29 Christine Bouillot sera avec vous la semaine prochaine.
49:31 Très bonne journée sur Sud Radio.

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