Vendredi 20 octobre 2023, SMART BOURSE reçoit Jean-Louis Cussac (Trader pour compte propre, Perceval Finance Conseil) , Philippe Béchade (Rédacteur en chef, La Bourse au Quotidien) et Romain Daubry (Membre de la cellule Infos d'Experts, Bourse Direct)
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:10 Comme chaque troisième vendredi du mois, les trois sorciers de Smart Bourse sont convoqués
00:13 pour décrypter avec nous l'échéance du mois d'octobre sur les marchés.
00:18 Philippe Béchade à nos côtés, président des Econoclast, rédacteur en chef de la Bourse au quotidien.
00:22 Bonsoir Philippe.
00:23 Bonsoir Gawain.
00:24 Merci d'être là, merci à Jean-Luc Hussac d'être avec nous au plateau également.
00:26 Bonsoir Jean-Louis.
00:27 Merci à Valphi dans ce conseil et à distance pour ce mois-ci, Romain Dobry derrière ces
00:32 écrans, membre de la cellule Info d'Experts de Bourse Directe.
00:35 Bonsoir à vous Romain, merci beaucoup d'être avec nous à distance pour commenter cette
00:40 échéance un peu lourde, je le disais puisqu'on partait quasiment de 7400 points lors de la
00:44 dernière échéance le 15 septembre dernier pour se retrouver au plus bas du jour autour
00:49 de 6800 points au cours de cette séance.
00:52 Quel est le bilan qu'on peut dresser de ce point de vue-là ?
00:55 Bonjour à toutes et à tous.
00:57 Eh bien un bilan de 7,33% de baisse sur l'échéance, c'est effectivement assez lourd, une compensation
01:05 à 6857 points sur le futur CAC 40.
01:09 On approche de cibles graphiques qu'on avait un peu anticipées et un marché qui est extrêmement
01:15 intéressant parce qu'il est extrêmement technique.
01:17 Il est technique parce qu'il n'y a pas beaucoup d'opérateurs, il n'y a pas beaucoup de grosses
01:20 mains, donc c'est vraiment de la spéculation qui drive tout ça, on le voit.
01:23 Un mouvement de baisse qui se forme avec peu de volume d'une part et puis quand on regarde
01:27 la position ouverte sur les futurs, on évoquait le mois dernier au cours de l'échéance du
01:32 15 septembre l'absence d'intérêt et la baisse très très forte d'intérêt sur les futurs,
01:38 ça se confirme toujours ce mois-ci.
01:39 Pas de regain d'intérêt, alors c'est intéressant comme information parce que si on regarde
01:44 l'euro stocks, il a perdu environ 5% sur l'échéance, peut-être un peu plus à ce
01:46 soir.
01:47 La position ouverte a augmenté sur l'euro stocks de 5%, c'est-à-dire quasiment rien.
01:51 On évolue, on oscille toujours autour de 3 millions de contrats futurs ouverts, c'est
01:56 25% de position ouverte en moins que ce qu'on connaît habituellement.
01:59 Donc ça, ça veut dire qu'il n'y a pas eu de stratégie baissière forte, 5% de plus,
02:03 c'est marginal, c'est du technique, c'est pas de la pression baissière.
02:06 Si on regarde le S&P, le mouvement est du même à KB et on a une baisse qui est beaucoup
02:13 moins importante, pour vous redonner le chiffre en détail, on a perdu 4% à peu près, mais
02:20 le mouvement de baisse lui n'a enregistré que 1% de hausse de la position ouverte à
02:25 des niveaux assez faibles aussi.
02:28 Donc pas de pression baissière dans ce scénario, donc c'est quand même intéressant de le
02:32 voir.
02:33 On a par ailleurs des niveaux de couverture qui remontent un petit peu dans les portefeuilles
02:37 mais qui sont pas encore à des niveaux d'alerte majeur.
02:41 La volatilité qui se retend et il est intéressant de voir que du côté du VIX et de la volatilité,
02:48 on a une structure de retournement haussière qui s'est mise en place, le VIX s'analyse
02:51 graphiquement, on déborde, on oscille autour des 21 et la cible idéale de ce mouvement
02:57 pour le VIX c'est autour de 25-30, donc il y a encore peut-être un petit mouvement
03:02 de capitulation complémentaire mais on a quand même individuellement sur pas mal de
03:06 titres des mouvements assez brutaux déjà.
03:07 Notez sur le VIX, on a dû dépasser la barre des 20 aujourd'hui, en tout cas au cours
03:12 des dernières heures sur le marché américain.
03:15 Romain, après avoir passé plus d'une centaine de jours sous le seuil des 20.
03:20 Effectivement, avec un record de stabilité, de non-stress si on peut le dire comme ça
03:27 sur le VIX, donc il y a effectivement quelque chose de ce côté-là.
03:31 Retour au-delà de 21-60 c'est important, c'est un signal, on est en haut de la zone
03:36 de vigilance et on est en limite d'entrée en zone d'alerte mais toujours pas de stress
03:42 dans un marché qui a quand même pas mal baissé avec des facteurs géopolitiques lourds,
03:46 donc des opérateurs qui ne stressent pas beaucoup.
03:48 Alors pourquoi ? On l'a expliqué, on l'avait déjà un peu anticipé, on présentait déjà
03:54 un cycle des options et un cycle de marché très technique.
03:56 A l'échéance dernière, on avait évoqué la possibilité de rupture autour ou après
04:00 de l'échéance et effectivement la rupture du grand trading range dans lequel évoluait
04:04 le CAC 40 par exemple ou l'Eurostox a eu lieu deux ou trois jours après l'échéance
04:09 et là on accélère à la baisse et on va former le point bas et on est à quelques
04:12 points des cibles idéales baissières, on les évoquera ensemble après peut-être,
04:16 mais on est à quelques points des cibles baissières idéales sur les indices et ce
04:21 après au moment de l'échéance technique des marchés dérivés.
04:24 Donc il y a un marché qui reste très technique avec des cycles d'options qui fonctionnent
04:28 très bien et pour l'instant c'est assez propre.
04:30 Alors on n'a pas eu ce sell-off à proprement parler, même si ça se tend un petit peu encore
04:34 une fois du côté de la volatilité, il reste que je suis allé voir du côté des ratios
04:38 de couverture sur le mois de novembre, il n'y a pas d'intérêt, c'est difficile de
04:42 donner des éléments intéressants si ce n'est que pas de position ouverte sur les
04:45 options de vente au-delà de 7100 points sur le CAC 40, donc les opérateurs n'ont pas
04:50 l'air d'envisager un retour au-delà de cette zone 7500-7100 et puis sur décembre
04:55 un ratio de couverture qui est complètement équilibré, c'est-à-dire que pour la fin
04:57 de l'année les opérateurs ne sont pas particulièrement protégés, pas particulièrement alertés
05:02 pour l'instant.
05:03 Donc attention à un petit coup de rein baissier, un petit sell-off complémentaire, mais pour
05:08 l'instant ça reste assez technique et assez canalisé.
05:10 Oui, Jean-Louis, vos commentaires bien sûr.
05:12 Ce qu'on n'a pas vu encore effectivement c'est ce phénomène de vitesse, d'accélération.
05:17 Après ça baisse, j'ai repris le point haut du CAC 24 avril, 7581 points au plus haut,
05:25 quand on prend le point bas du jour à 6816 points sur le cash, ça nous fait pile 10%
05:30 de baisse.
05:31 Oui, c'est-à-dire que les marchés, je vous le disais, avaient une construction solide,
05:37 mais ils l'ont toujours.
05:38 Et c'est pour ça que c'est rare de voir un marché comme ça.
05:42 C'est-à-dire qu'il baisse, mais il y a eu, avant qu'il décroche, on est quand même
05:46 resté entre 7000 et 7200, on baissait, on remontait, c'était vraiment les essuie-glaces.
05:53 Et on a fini par casser.
05:55 Mais là également, on a cassé, mais on est remonté un petit peu, etc.
06:01 Et puis là, c'est vraiment ces derniers jours qu'on a un peu accéléré avec une accumulation
06:07 de problèmes géopolitiques, évidemment, toutes les tensions qu'on peut avoir, les
06:11 taux d'intérêt qui continuent, qui continuent et qui continuent.
06:14 Alors là, au bout d'un moment, ça commence à faire mal.
06:17 Et puis des résultats de société qui sont moyens.
06:24 Globalement, c'est un peu mitigé, il y a du bon et du mauvais.
06:27 Il y a une violence de réaction extraordinaire.
06:31 Les résultats dans l'absolu sont ce qu'ils sont, mais les réactions de marché sont
06:36 violentes.
06:37 Aujourd'hui encore, vous voyez, il y a des titres qui font des écarts de 10% en 5 minutes,
06:45 10-15% à la baisse, à la reprise, à la baisse.
06:48 J'aime bien parce que même après, je ne sais pas, 30 ou 40 ans de marché, ça vous
06:50 impressionne encore.
06:51 Oui, bien sûr, c'est assez impressionnant.
06:54 C'est vrai que dans les années 80-90, on n'avait pas des volatilités comme ça, c'est
06:58 évident, mais bon, c'était des marchés qui fonctionnaient différemment.
07:01 Là, donc, on a fini par reculer, mais c'est vrai que dans tout ce mouvement, il n'y a
07:07 pas eu une seule accélération vitesse.
07:10 Ça veut dire pourquoi ? Parce que justement, les spéculateurs sont peu exposés, il n'y
07:15 en a pas, donc il n'y a pas de stop loss.
07:16 Au contraire, il y avait même beaucoup de spéculateurs qui se disaient "mais ce n'est
07:21 pas normal que ça ne baisse pas".
07:22 Donc, ils étaient vendeurs, souvent, ils se faisaient stopper, ils revendaient, ils
07:26 se faisaient stopper, ils revendaient.
07:27 C'est à ce point-là.
07:29 Puis au bout d'un moment, je suis resté vendeur, je n'ai pas bougé.
07:32 Parfois, on me disait "mais Jean-Louis, tu bouges quoi ?" Je dis 7250 au-dessus, je
07:36 reneutraliserai.
07:37 Tant qu'on est en dessous, je reste vendeur.
07:39 Donc, on est resté vendeur et du coup, on se laisse porter par le mouvement.
07:42 Mais il y a eu quand même une anticipation baissière qui n'a pas été satisfaite au
07:47 départ et qui a fini par l'être alors que beaucoup sont sortis.
07:50 Du coup, ils se disent "je suis dur".
07:53 Mais humainement, c'est difficile.
07:56 Psychologiquement, c'est terrible.
07:58 C'est très dur.
07:59 Donc là, le marché se met à baisser, il n'accélère pas, il n'y a jamais de vitesse,
08:03 c'est calme, on adhère bon, un peu moins ces derniers jours.
08:06 C'est vrai que la pression de l'échéance, c'est aussi un facteur où il y a moins de
08:14 prise d'initiative.
08:15 Et puis surtout, mais initiative sur quoi ? Les gérants, moi je me mets à leur place,
08:20 ils se disent "attends, je vais acheter un truc sur lequel on a analysé de front en
08:24 comble et puis on se lève un matin, elle est à -20, -30".
08:28 Les gérants pour l'instant, je veux dire, sur du cash un an aux Etats-Unis, ils sont
08:32 rémunérés à 5,5%.
08:33 Donc tant qu'ils n'auront pas en risk/reward mieux ailleurs, pas de raison de sortir de
08:39 là.
08:40 Ça sert le refuge, bien évidemment, le dollar, les taux, les obliques, etc.
08:45 Donc là, ce marché, il est un peu, pas abandonné, mais c'est vrai.
08:51 Quand tout à l'heure Romain disait "pas de volume", oui, il n'y a pas de volume.
08:54 On le voit bien, les volumes, ils se font où ? Ils se font au fixing, avec des arbitrages
09:01 sur les gestions de gamma, etc.
09:03 Et puis voilà, pour le reste, il n'y a pas grand-chose.
09:08 - Et sur l'objectif 6800, là ? - Oui, c'est logique.
09:15 - D'accord, mais c'est déjà un gros objectif.
09:17 C'est un moment qui appelle à prendre quel type de décision ?
09:22 - Normalement, à 6800, on peut se poser la question d'acheter, mais ça ne donne pas
09:26 en risque la manière dont ça se déroule.
09:28 Non, mais c'est vrai.
09:30 Quand les résultats sont sortis, là on peut se dire "bon, on risque moins".
09:37 - Ça commence juste, les deux prochaines semaines vont être clés de ce point de vue-là.
09:40 Je crois qu'il y a 17 boîtes du CAC qui publient la semaine prochaine.
09:42 - Bien sûr, mais pour celles qui ont publié, on se dit "bon, là, on peut peut-être mettre
09:47 un petit titre en portefeuille".
09:50 Il y a certainement de bonnes affaires, mais il y a la crainte du trou d'air en permanence.
09:56 Vous voyez, c'est Veralia qui a annoncé les chiffres, pas mal.
10:00 C'est elle qui a fait aussi des essuie-glaces aujourd'hui, avec une violence incroyable.
10:05 Les analystes sont positifs.
10:07 C'est une phase de marché très particulière, il n'y a pas de panique.
10:11 On a une volatilité implicite qui a remonté à 19,5, sur le CAC quasi 20.
10:18 En novembre, il y a le dividende de Vinci qui va impacter de 10 points.
10:26 Après, il y a le taux d'intérêt qui vient se mettre en face.
10:29 Le futur est à peu près une vingtaine de points au-dessus du cash.
10:32 Les arbitrages se font.
10:35 Ce n'est pas évident, à cause du volume qui n'est pas là, y compris sur les dérivés.
10:40 Le volume est faible.
10:41 On parle des actions, mais on est tous gérants obligataires aujourd'hui.
10:46 Il n'y a plus que ça qui est regardé, suivi par les marchés.
10:49 L'événement de la semaine, c'est d'avoir vu, pour ceux qui ont regardé à la loupe,
10:54 sur la bonne plateforme, le taux à 10 ans américain touché, et même peut-être débordé
10:58 d'un micro-pips, le seuil des 5%.
11:01 Ça y est, c'est fait, on l'a affiché.
11:04 Le 30 ans, il est allé chercher 5-10, donc tout va bien.
11:09 Le taux hypothécaire a passé la barre des 8.
11:13 C'est une valeur totalement subjective.
11:20 Personne n'emprunte à 8% aujourd'hui.
11:23 Personne ne vend, personne n'achète.
11:25 C'est un peu ce qui se passe sur les actions depuis des mois.
11:28 Personne ne vend, personne n'achète.
11:31 Même s'il y avait une forte conviction à l'achat, on s'aperçoit qu'il n'y a pas vraiment
11:37 de contrepartie quand on veut acheter.
11:38 Et quand on veut vendre, on sait depuis longtemps qu'il n'y a rien.
11:43 Pour reprendre une expression que connaissent les anciens de la bourse, parce qu'elle était
11:49 déjà d'usage il y a 30 ans, c'est « on patine sur une couche de glace extrêmement fine,
11:59 et le premier qui tente un double accès, il pète tout en retombant ».
12:04 Est-ce qu'on assiste aux premières fissures ?
12:07 Quand on regarde le marché obligataire, il est déjà au fond du trou.
12:11 20% de baisse, c'est le crack le plus dévastateur depuis 1928 aux Etats-Unis.
12:19 C'est l'indice agrégé ?
12:21 Oui.
12:22 Et pour les small cap, ce mois-ci, on est à -7,5%.
12:26 Les small cap, ce n'est pas -7,5, ce mois-ci c'est -11,20%.
12:32 Et les small cap étaient déjà en sous-performance les 4 sorcières du 16 septembre dernier.
12:42 En Europe et en France notamment.
12:44 Donc là on a l'impression que ça fait 5 ans maintenant que les small cap sont aux
12:48 oubliettes et puis il n'y a rien qui vient.
12:51 Alors effectivement, on a 5% de rendement, 5,30% sur 2 ans aux Etats-Unis.
13:00 Si on prend les 20 small cap les mieux rémunérés, vous allez avoir un portefeuille qui est largement
13:08 au-delà des 8% de rendement.
13:10 Mais ça continue de vendre.
13:12 Parce qu'il y a toujours cette même logique que c'est des fonds, et je ne sais pas s'il
13:17 va rester d'ici la fin de l'année un fonds small ou mid cap en France.
13:22 En tout cas dans les allocations des CGP, ce que je comprends pour le compte de leurs
13:25 clients c'est que oui, les poches small cap, au mieux elles sont réduites au maximum,
13:31 au pire elles sont inexistantes.
13:33 Donc il va nous rester le private equity.
13:37 Je pense que le private equity qui avait très bien joué avec le financement des startups
13:44 etc, qui obtenait des 6-7% de rendement quand on était à 2 sur de l'empreinte d'Etat,
13:51 là s'ils choisissent bien, je pense qu'ils vont vraiment faire de belles affaires.
13:56 Mais il n'y a pas un particulier aujourd'hui qui va pouvoir trouver je pense un fonds small
14:03 cap performant.
14:04 Et quant à se constituer soi-même sa propre sélection, on se retrouve confronté au
14:11 problème de liquidité, des trucs qui ont 11% de rendement mais pendant deux jours il
14:16 s'est traité 5 titres.
14:17 Donc c'est réservé, ça va être réservé là encore une fois de plus à un public extrêmement
14:24 étroit mais le public très très large sur les actions, je pense qu'il a vraiment un
14:30 souci et il n'est pas récent mais là d'un seul coup on va rencontrer vraiment le mur.
14:35 Comment on fait pour s'alléger si vraiment la situation tourne mal, si le baril de pétrole
14:40 monte à 120, 125, comment on sort ?
14:43 Après sur les smalls j'ai l'impression que tous ceux qui ont eu envie de sortir depuis
14:47 4 ou 5 ans en France, ils ont eu le temps de le faire quand même d'une certaine manière.
14:51 Ceux qui sortent en ces moments c'est les patrons de ces boîtes qui disent "moi la
14:54 bourse elle est terminée, c'est des frais".
14:56 Oui mais ça c'est pas nouveau non plus, la pression de la Cote, les sorties.
14:59 Il y a peut-être quelques opportunités de patrons qui disent…
15:02 La seule IPO qu'on devait avoir à 1 milliard sur Euronext, elle ne s'est pas faite parce
15:06 que les conditions de marché ne le permettaient pas.
15:07 Un mot sur les smalls et puis je passe la parole à Romain sur le sujet.
15:11 Il y a quand même des insiders qui achètent des titres, un petit peu, il y en a.
15:15 Mais sur les mini smalls, la situation me rappelle vraiment 2002-2003, début 2003.
15:21 Mais le marché a eu raison, c'est-à-dire qu'en 2001, ça commençait bien sûr, 2001-2002
15:26 c'était une violence inimaginable.
15:28 Et en 2003 on a eu une vague de dépôts de bilans.
15:33 Moi je n'avais jamais vu ça à la bourse.
15:36 C'est vrai qu'il y a eu des introductions qui se faisaient un petit peu à l'arrache
15:40 comme ça, ça venait un peu bizarrement.
15:44 Mais il y a eu quand même des dépôts de bilans, un nombre de dépôts de bilans considérable.
15:48 Bon là, on risque d'avoir des situations identiques avec des sociétés qui, au niveau
15:52 de leur endettement, ont des gros problèmes.
15:54 Parce qu'il y a à la fois la hausse des taux, mais la vitesse de la hausse des taux.
15:58 La vitesse, c'est un facteur impactant extraordinaire.
16:03 Et c'est pour ça qu'elles souffrent, elles souffrent.
16:05 Il y a la question de levier, il y a la question de la liquidité.
16:08 Et puis certaines de ces entreprises, il y a différents niveaux de qualité dans les
16:13 small cap, mais toutes n'ont pas accès au marché de financement ou de refinancement
16:17 comme des grandes entreprises ou des grandes valeurs cotées.
16:21 Romain, sur la partie small cap, c'est mois après mois qu'on constate la baisse.
16:26 Je regardais quand même l'indice CAC small depuis le 31 août, mais c'est le plongeon.
16:33 Il y a l'idée d'un vertige un peu.
16:37 Oui, effectivement.
16:38 Déjà d'une façon générale, il y a cette idée de sell-off, de baisse régulière,
16:45 ce krach un peu rampant.
16:46 On avait connu ça en 2015, c'est assez épuisant avec des rebonds importants et puis
16:49 le marché continue à baisser, à baisser derrière.
16:50 Il n'y a pas cette capitulation.
16:52 Mais si on regarde dans le détail, justement sur quelques valeurs, il y a aussi ce comportement
16:56 et ce marché très creux que vous décriviez très bien.
16:58 Alstom, c'est quand même assez impressionnant, ce décalage.
17:02 Société Générale qui perd plus de 10% le jour de l'annonce d'un plan de restructuration.
17:06 C'est rare quand même de voir des grosses capitalisations décaler autant sur… ce
17:11 n'est pas un profit warning, c'est une annonce d'un plan.
17:13 Alors, il peut décevoir, mais qu'il y ait un tel décalage, un tel mouvement, c'est
17:17 dire à quel point les marchés sont creux.
17:18 Alors, pour revenir au sujet des small limit caps, il y a eu un peu d'activité au printemps
17:24 dernier et puis ça s'est vite tari, effectivement des retours à la baisse.
17:28 Alors, sans vouloir trop anticiper, on n'a pas encore de signes aussi forts, mais on
17:34 a des micro-signes de capitulation, je trouve, effectivement sur ce secteur-là.
17:38 Il va falloir reconstruire et c'est assez lourd, mais si on regarde quelques valeurs
17:41 comme Derishbourg, comme Obey, on a des mouvements de baisse assez marqués, on est sur des niveaux
17:47 de support importants.
17:48 Si je prends le cas précis de Derishbourg, 4,25, c'est un titre qui valait 11 il y a
17:54 quelques mois, qui se paye 4 fois les bénéfices.
17:57 Alors, ce n'est pas un critère que je regarde beaucoup, la cherté d'une valeur, si ce
18:01 n'est qu'en ce moment, les opérateurs ont du mal à payer des valeurs chères.
18:04 Des titres qui font ça, c'est quand même intéressant et à se poser des questions.
18:08 Et il y a sur ces titres-là des gaps baissiers en bas de marché, quelques jours d'affilée
18:14 qui ressemblent à des micro-capitulations.
18:17 Il y a peut-être des choses à regarder et à surveiller de ce côté-là.
18:19 Puis, si on regarde du côté des grosses, on avait notre benchmark, on l'avait pas
18:22 mal évoqué le mois dernier, LVMH.
18:25 On voyait un bon rond de court terme possible pour aller chercher 730 environ, mais on expliquait
18:29 que la structure de retournement sur le titre, elle était importante, elle s'était construite
18:33 entre janvier et septembre et que les supports et les cibles aux alentours de 705 étaient
18:40 des niveaux baissiers minimaux, mais le titre est quand même allé chercher nettement plus
18:44 bas autour de 654.
18:46 Alors là, c'est justement ici où ça se joue, c'est de voir si sur ces niveaux
18:50 de supports majeurs, alors que le titre était considéré comme cher, qui maintenant ne
18:53 se paye plus que 20 fois les bénéfices pour LVMH, il peut y avoir des réactions.
18:58 Il y a quand même, et c'est ça en fait la structure et la clé, le cœur de ce qui va
19:02 se passer dans les jours, dans les semaines qui viennent, c'est est-ce que, c'est notre
19:06 idée en tout cas, il y a du cash disponible encore et pour des gérants qui veulent rentrer
19:11 sur des titres, il y a des points d'entrée techniques, même si on n'a pas du tout de
19:14 figure de retournement à court terme pour l'instant, on a des stabilisations.
19:19 Si je prends le cas de Pernod Ricard, elle a construit une figure de retournement de
19:24 février jusqu'en août, elle a touché et dépassé ses cibles baissières, là elle
19:29 a réagi sur un niveau de support intéressant aux alentours de 156,80, elle a formé une
19:34 petite figure de retournement haussière en 15 jours ou 3 semaines.
19:37 Donc, on ne va pas rebondir très fort tout de suite, mais pour certains titres, il y
19:41 a quand même, et que ce soit des grosses capitalisations ou des petites, des niveaux
19:46 qui sont intéressants qui vont être à considérer et comme je le pense, en tout
19:49 cas il y a des liquidités, mais il y aura peut-être des choses à faire de ce côté-là.
19:52 Pas d'urgence encore une fois, on n'a pas tout à fait capitulé sur le marché encore
19:56 à mon avis, mais on commence à regarder des dossiers et la poche de liquidité qu'on
20:00 avait mis de côté depuis l'été va commencer à pouvoir être employée en partie.
20:05 En tout cas, si on ne le fait pas sur ces niveaux-là, plus bas, ce sera beaucoup plus
20:08 grave.
20:09 Dans la série des divergences du moment, FIIP, alors il y a évidemment le Nasdaq qui
20:14 reste quand même stellaire malgré des taux qui n'arrêtent pas de monter, des taux
20:18 longs, des taux longs réels à 2,5% aux Etats-Unis, ça reste quand même l'indice qui apporte
20:24 la meilleure performance depuis le début de l'année et à l'inverse sur les marchés
20:27 actions américains, le Russell 2000, l'indice censé être le plus domestique, composé
20:33 des valeurs moyennes américaines, qui a non seulement effacé toute la hausse qu'il
20:39 avait pu engranger sur les 6 premiers mois de l'année et qui se retrouve en négatif.
20:43 Ça donne je crois un écart entre le Russell et le Nasdaq qui n'a peut-être jamais été
20:46 atteint.
20:47 Jamais, même puisqu'on est à 30, voire au-delà si on prend le Nasdaq 100 ou le Nasdaq composite.
20:52 Donc l'écart est plus grand avec le Nasdaq 100, Nvidia oblige.
20:58 Et on s'aperçoit que même avec le début de consolidation, qui n'est pas tant maintenant
21:06 sur le Nasdaq 100, quand on commence à voir rebaisser les Nvidia, les Apple, etc.
21:12 Ça baisse encore plus vite du côté des small cap.
21:16 Et effectivement, on a tout dit, les small cap, c'est le reflet des conditions d'activité
21:23 in situ.
21:24 Et effectivement, les multinationales se refinancent encore si elles ont les bons canaux à 0,75
21:32 au Japon.
21:33 Parce que c'est la réalité.
21:34 L'argent vaut encore 0,75% au Japon.
21:37 Et en plus de ça, ceux qui ont emprunté il y a 6 mois, le Yen valait 1,38.
21:43 Maintenant, ils vont à 50.
21:44 Ils ont gagné sur les deux tableaux.
21:45 Ils ont gagné pratiquement 10%.
21:49 Ils ont fait un écart de 10% sur le change.
21:52 Franchement, il faut que ça continue comme ça.
21:55 Là, on est revenu à 150 sur le dollar Yen.
21:59 Alors là, je ne sais pas si la Banque centrale du Japon intervient à partir de 150, en tout
22:04 cas à 155, c'est sûr.
22:06 Elle va commencer à faire quelque chose.
22:07 Mais là, sur le VIX, on vient de passer la barre des 40% de hausse par rapport à la
22:15 précédente échéance du 16 septembre dernier.
22:18 En un mois, ça a fait 40% de hausse.
22:20 D'accord.
22:21 Ça se joue depuis quelques heures.
22:23 Il se passe clairement quelque chose.
22:27 Et l'or a 2000.
22:29 On n'a plus parlé de l'or depuis SVB.
22:33 Ça a duré quelques jours.
22:35 Là, je vous en dis volontiers deux mots puisque j'ai écrit un papier là-dessus.
22:40 Pour la première fois depuis le début du XXIe siècle, l'or a pris 100 dollars une
22:48 semaine où les taux US ont pris 25 à 27 points de base.
22:53 C'est incroyable.
22:54 L'actif sans rendement avec des taux réels à 2,5% en face, ça a pris 100 dollars.
23:02 L'actif refuge, pour l'instant, il est là.
23:06 Et assez curieusement, pas le dollar.
23:08 Généralement, on a une hausse conjointe quand on est dans un stress géopolitique.
23:13 On a une hausse conjointe du dollar et de l'or.
23:16 Qu'est-ce que ça nous dit ?
23:17 Ça veut dire qu'en fait, tous les pays achètent de l'or.
23:19 Toutes les gestions achètent de l'or.
23:22 Tous les pays n'achètent plus de dollars.
23:24 Et quand je parle de tous les pays, ça inclut probablement la Chine, une bonne partie des
23:28 BRICS, etc.
23:29 Donc là aussi, on est à un tournant.
23:31 Il faut avoir conscience de ce que ça veut dire.
23:33 S'il n'y a pas de demande de dollars dans ce que Jamie Dimon, le PDG de JP Morgan, a
23:41 désigné comme la situation géopolitique la plus dangereuse depuis…
23:49 Depuis la dernière fois qu'il l'a dit, quoi.
23:52 Non, non, non.
23:53 Depuis septembre 2001.
23:56 Voilà.
23:57 Donc, il y a un message aussi.
24:00 Sans cet appétit de dollars, le financement de la dette américaine va devenir compliqué.
24:07 Les Chinois n'ont jamais autant vendu de Treasuries.
24:09 Ils sont vendus en net de Treasuries.
24:10 Il leur reste 850-805 milliards.
24:11 Ça, on le sait.
24:12 J'ai vu que le Japon était un peu revenu sur les achats de Treasuries après avoir
24:17 gelé les achats depuis 2022.
24:20 Ils ont fait leur retraité et ils touchent du rendement.
24:23 Mais c'est sûr qu'il y a un problème d'offre-demande, on l'a beaucoup décrit
24:26 sur ce marché des Treasuries, là, aujourd'hui.
24:28 Oui, là, on vient d'atteindre 33 650 milliards de dette.
24:37 Au rythme septembre-octobre, on sera à 41 000 milliards à la même date, en 2024.
24:47 Le service de la dette passe de 1 000 milliards à 1 250 milliards.
24:53 Et en plus de ça, Joe Biden veut distribuer 100 milliards à l'Ukraine, Israël, enfin
24:58 qui en a besoin.
24:59 C'est 14% du budget fédéral, la charge d'intérêt de la dette américaine aujourd'hui.
25:03 C'est quasiment 15% du budget fédéral.
25:05 Oui, c'est ça.
25:08 Et des taux moyens à 5% face à une croissance qui ne sera probablement pas de plus de 1%
25:16 au premier semestre 2024.
25:19 C'est le conférence board qui le dit, ce n'est pas ma prévision pessimiste de la chose.
25:24 Donc, vous payez 5% d'intérêt, vous avez 1% de croissance, il va falloir que vous
25:28 imprimiez encore la différence.
25:30 Vous voyez un petit peu le piège.
25:32 Et s'il n'y a pas de demande de dollars en face, je ne sais pas comment ça se passe.
25:35 Un mot sur l'or, Romain, il y a quelque chose à dire.
25:38 Effectivement, on est à plus de 2 000 dollars, je le disais pour la première fois depuis
25:41 SVB.
25:42 Oui, il y a un mot important à dire sur l'or et même sur les matières premières en général.
25:46 Et les précieux en particulier.
25:47 L'or s'était installé dans un canal baissier depuis le mois de mai dernier.
25:53 Il en est violemment sorti par le haut avec du volume.
25:55 Il a débordé une résistance majeure à 1977 et la grosse résistance, c'est 2070.
26:03 Ce qui est intéressant, c'est qu'on a stabilisé depuis maintenant 2020 à l'intérieur d'un
26:09 très très grand trading range.
26:12 688 en bas, 2070 en haut.
26:15 Et on a consolidé depuis quelques semaines maintenant, mais on a préservé la médiane
26:20 du trading range, on n'est pas reparti en bas.
26:23 Accélérer au-delà de la médiane, c'est vraiment un signe de force.
26:26 Et le débordement de 2070 ouvrirait la voie à un mouvement haussier complémentaire et
26:32 donc de la taille équivalente au trading range, de l'ordre de 400 dollars au-delà de 2070.
26:38 Donc il y a vraiment un mouvement important qui se met en place et l'or qui était un
26:42 peu oublié depuis quelques temps, semble retrouver des couleurs.
26:45 Il se passe vraiment quelque chose dessus.
26:46 Même si on constate que du côté de la position spéculative, ça n'a pas beaucoup bougé.
26:50 Mais les volumes suivent et puis il y avait effectivement ce consensus et ce désintérêt
26:54 généralisé pour l'or.
26:55 Il y a un peu d'ailleurs de consensus pour le désintérêt que pouvait présenter l'or.
27:02 Donc c'est effectivement un mouvement important.
27:03 On remarque que l'argent n'est pas loin non plus.
27:05 Il y a eu un gros contrepied sur l'argent.
27:07 Il y a aussi des niveaux techniques importants à déborder sur l'argent.
27:10 Et puis d'une façon générale, les matières premières qui repartent à la hausse depuis
27:15 juillet et de façon assez sensible.
27:17 Si on prend le COMO, le panier de matières premières, l'indice Thomson Reuters CRB,
27:22 il a repris 13 ou 14 % depuis le mois de juillet.
27:24 Il y a un ensemble qui se met en place ici et malheureusement pour l'inflation, je crois
27:29 que c'est un train de long terme qui se réactive ici et ça fait partie de nos allocations
27:34 privilégiées.
27:35 Ça représente jusqu'à 20 % de notre portefeuille investisseur.
27:38 - On attaque le fixing.
27:42 6822,90 points sur le CAC 40.
27:46 C'est incroyable parce qu'on a fait le calcul ce matin.
27:49 Philippe, c'est pour vous ça.
27:51 7581 points plus haut le 24 avril.
27:54 6822,9 au fixing ce soir.
27:57 C'est -10,0000% tout pile.
28:02 - Oui.
28:03 - Non mais j'adore.
28:04 - Mais là, les 6880, ça y est, ils sont cassés.
28:11 J'attends ce soir sur le S&P 500, l'éventuel qui assure des 4260.
28:19 Et là, je pense que la messe sera 10.
28:22 Je ne sais pas si Jean-Louis, tu nous parlais toi, éventuellement se laisser tenter par
28:27 un achat autour de 6800.
28:29 Je ne vois pas très bien à quoi on se raccroche aujourd'hui.
28:33 - Sur le plan technique, il ne peut pas y avoir un signal d'achat à 6800.
28:38 On est vendeur.
28:39 Peut-être que 6800 va réveiller des intérêts acheteurs.
28:43 Je ne sais pas.
28:44 C'est sûr que les gérants qui n'ont pas payé intelligemment 7400, 7500, ils vont
28:51 peut-être se dire, parce qu'ils étaient sous-investis pour beaucoup, ils vont peut-être
28:54 se dire on va peut-être acheter vers 6800.
28:57 Pour qu'il y ait vraiment des achats de conviction, c'est sûr qu'il faudrait un environnement
29:05 un peu plus porteur.
29:06 - Quelque chose qui change quoi.
29:07 - Oui, il faudrait quelque chose.
29:08 On est contre.
29:09 En Moyen-Orient, on va faire la liste.
29:12 Mais c'est vrai que tout est noir.
29:15 Mais avec des acteurs de la gestion, des spéculateurs, tout le monde est conscient des choses.
29:21 Et en fait, ce marché ne peut pas être surpris quelque part.
29:24 Donc c'est pour ça que ce qu'il faudrait, c'est au moins une stabilisation à 6800
29:30 et réveiller de l'intérêt.
29:32 Parce que quand même, moi, quand je vois LVMH qui a perdu 25%, je me dis qu'après
29:38 tout, c'est un niveau d'achat.
29:40 - Pour Bernard Arnault, c'est sûr.
29:42 - Oui, il achète.
29:43 - Il peut acheter à 830 comme à 660.
29:47 - LVMH, par exemple, ils disent à la déçue, elle va reprendre une croissance historique
29:54 en fait.
29:55 Elle a eu des années, deux ans, trois ans de croissance incroyable.
29:59 - Des années folles.
30:01 - Oui, c'est ça.
30:03 Pour le secteur, c'était incroyable.
30:05 Mais là, je pense que ça peut...
30:07 Donc quand même, il y a moyen d'espérer qu'on puisse avoir des achats de conviction
30:13 de la part d'acteurs, sous condition qu'il n'y ait pas des flux sortant des marchés
30:18 actions pour aller encore vers les obligs.
30:20 - Et si ça ne se déroule pas comme ça, alors ? Sous 4 260 S&P, sous 6 880 CAC 40, à quoi
30:27 on s'expose dans l'idée de la poursuite d'un scénario de baisse ?
30:30 - Le CAC 40, on trace bien les niveaux de support.
30:35 On les voit, 6 004 et puis 6 110, c'est-à-dire le précédent sommet pré-Covid et la règle
30:44 du report d'amplitude entre 7 005 et 6 008.
30:48 Vous voyez où ça nous emmène.
30:51 6 150, on s'en sort bien si on s'arrête là.
30:55 Je ne maîtrise pas du tout, évidemment, l'évolution de la situation géopolitique
31:02 au Proche-Orient.
31:03 Mais moi, je trouve que ce qu'a déclaré Jamie Dimon, ce n'est pas complètement idiot.
31:09 - Le marché est trop complaisant par rapport à ce risque géopolitique, l'augmentation
31:13 de ce risque géopolitique.
31:14 Le marché, ça fait 20 ans qu'il y a avec le risque géopolitique, le risque terroriste.
31:17 - Je ne sais plus si c'est de la complaisance.
31:19 - Ça fait 20 ans que le marché vit dans ce monde-là.
31:22 Ils ne sont pas dupes non plus.
31:24 - Il vit au rythme des algos, c'est-à-dire que l'horizon de temps, c'est une heure,
31:28 c'est cinq heures.
31:29 Et on ne se projette même pas dans ce qui se passera d'ici Noël.
31:34 D'ailleurs, vous avez vu que plus personne aujourd'hui se pose la question de savoir
31:37 si le rallye de fin d'année va bien s'enclencher la semaine précédente sans le giving, etc.
31:46 Imaginez dans 15 jours le pétrole à 125 dollars.
31:52 - On n'a pas rien fait de nouveau sommet sur le pétrole.
31:54 - Non, non, mais il suffit de franchir 98,5, vous allez voir.
31:58 Et le gaz triplé en quelques jours, vous voyez que là, la perspective change du tout au
32:06 tout.
32:07 Et là, il n'y aura pas des achats de conviction, il y aura des ventes de conviction.
32:10 - Non, mais les choses peuvent changer.
32:11 Le monde peut encore se prendre de là pour les marchés.
32:14 Là, l'envoi Biden qui distribue 100 milliards pour jouer à la guerre aux Ukrainiens et
32:18 à Israël, on ne peut pas dire qu'on s'en va vers la paix.
32:20 - Jean-Louis, 6100, je ne suis absolument pas d'accord avec Philippe.
32:25 - Ce n'est pas dans les cartes aujourd'hui.
32:27 - Non, mais 6100, Philippe, traduit un sentiment de l'économie.
32:30 Mais les indices, le CAC 40, par exemple, c'est 10 valeurs, même 5.
32:37 Ces valeurs-là ont de bonnes perspectives.
32:40 Donc, ça serait étonnant qu'on puisse baisser autant.
32:46 Évidemment, la bourse, ce sont des probars.
32:49 Quand on travaille sur les marchés, on joue des scénarios probabilistes.
32:52 Mais moi, pour l'instant, je ne parie pas dessus.
32:55 Je vais rester hyper léger en attendant des silos d'achat.
32:58 Mais pour l'instant, je ne parie pas du tout sur 6100.
33:02 - Ce que vous disiez le mois dernier, ça a peut-être changé un peu entre-temps, mais
33:05 c'est bien vendeur, mais léger.
33:06 Il faut y aller tranquille.
33:07 Il ne faut pas être trop…
33:09 - Techniquement, ce n'est rien de monstrueux.
33:14 On est à 6008, on était à 7005.
33:16 C'est juste un petit report d'amplitude.
33:17 C'est très classique.
33:18 - Je demande l'arbitrage de Romain Dobry.
33:20 - Vous êtes d'accord avec moi ?
33:23 - Je vais vous dire, j'ai un biais.
33:25 Je n'ai pas été voir les cibles en dessous des supports.
33:28 On est d'accord sur les niveaux.
33:29 Ce qu'on peut décrire graphiquement, c'est que sur les indices européens, on teste là,
33:33 en ce moment, des niveaux d'alerte de long terme.
33:35 Ça veut dire que si on les ronds, on passe baissier de long terme, ce n'est pas un bon
33:39 signal du tout.
33:40 La zone 6748, 6830 sur le CAC 40 cache.
33:44 Je me laisse un peu de marge, mais ça, c'est pour les jours à venir.
33:47 Exactement, le niveau technique sur le futur CAC 40 novembre, c'est 6794.
33:51 Ça, c'est la cible graphique qu'on attend de la rupture du trading range qu'on a cassé
33:56 début septembre, mi-septembre.
33:58 Pour ce qui est des indices américains, la configuration est un peu différente.
34:04 Ils sont en train de tester des niveaux d'alerte de moyen terme.
34:07 Donc, ils ont encore un petit peu de marge pour consolider et c'est moins grave de ce
34:12 côté-là.
34:13 La cible à préserver sur le Nasdaq, c'est 14467, 14550.
34:17 On y est quasiment sur le Nasdaq 100 à l'instant.
34:21 Et donc, effectivement, si on ronde ce niveau-là, on peut donner des cibles baissières plus
34:24 lointaines.
34:25 La première cible pour le CAC 40, c'est un peu au-delà de 6510 points.
34:29 Ensuite, on a 6270.
34:31 On change de paradigme et effectivement, il y a la question géopolitique qui est lourde
34:36 et qui est peut-être différente cette fois-ci et qui est à surveiller.
34:39 Malheureusement, techniquement et sur les marchés, on ne peut pas tellement travailler
34:43 avec ces paramètres-là.
34:44 On peut être plus ou moins vigilant.
34:47 C'est plus le contexte, si on ne tient pas compte de ça, c'est plus le contexte de
34:51 « il y a des alternatives aujourd'hui dans le marché, il y a des liquidités.
34:54 Les opérateurs, en fin d'année, puisqu'on aborde le dernier trimestre, avaient fait
34:58 des performances correctes, ont eu le temps d'alléger des positions, ont du cash.
35:02 Est-ce que les prix, les marchés sont descendus par palier ? » A chaque fois, on n'a pas
35:07 trouvé vraiment de zone d'intérêt.
35:08 Là, c'est une zone clé et pour des opérateurs qui ont des liquidités, ça peut être un
35:12 point d'entrée.
35:13 Est-ce qu'ils vont se manifester ou pas ? Nous, on pense que c'est effectivement la
35:17 probabilité de trouver des niveaux d'intérêt est importante ici.
35:21 Sinon, on change complètement de paradigme.
35:23 C'est-à-dire qu'on n'est plus du tout d'accord avec ce qu'on a essayé de construire
35:26 en début d'année et que tout a vraiment changé.
35:29 Or, il y a effectivement quelques éléments qui ont évolué, notamment ces possibilités
35:35 alternatives.
35:36 Mais quand on est investisseur, c'est le travail de regarder les marchés sur ces niveaux-là.
35:41 Autant on était prudent, autant, encore une fois, sur ces niveaux-là, on va surveiller
35:45 des figures.
35:46 Et encore une fois, je vous disais, il y a quelques micros signes de capitulation sur
35:51 des petites valeurs, sur des plus grosses.
35:53 Et puis sur le sentiment, le consensus est en train de changer un petit peu.
35:56 Il y a quelques semaines, on était un peu plus complaisant, un peu plus endormi.
35:59 Là, on voit la volatilité qui se retend, le discours qui change un petit peu aussi.
36:02 Alors, il n'est pas encore passé vraiment à la panique, mais la volatilité prouve
36:06 bien qu'on est plus stressé et qu'on a peut-être retrouvé, ou on n'est pas loin
36:10 de le faire, des catalyseurs pour réactiver une dynamique haussière.
36:14 Puis, si on regarde des titres, alors je prends l'exemple d'un titre en particulier,
36:19 que vous savez que j'ai pris comme benchmark, on l'a fait ensemble, Grégoire, il y a
36:22 quelques années, c'était en août 2021, comme le benchmark de la baisse.
36:28 C'était le début du mouvement de baisse qui était entamé début 2022.
36:32 Elle avait baissé avec des volumes trois fois supérieurs à la moyenne.
36:35 On s'était dit, il y a vraiment quelque chose qui se passe et ce n'est pas terrible.
36:38 Eh bien, jamais, à part pour des stratégies baissières, on a regardé ce titre-là à
36:42 nouveau à l'achat.
36:43 Là, on regarde et on constate graphiquement des divergences haussières.
36:48 Alors, avec tout ce que peut porter comme poids Kering en termes de lourdeur du côté
36:54 de Gucci, etc., de l'exposition à la Chine, on le sait, voilà, mais il y a peut-être
36:58 des choses à commencer à regarder de ce côté-là.
36:59 En tout cas, on sent qu'il y a un dégoût et une inquiétude dans le marché qui est
37:04 susceptible de réveiller un peu d'intérêt.
37:06 Donc, ce sont des niveaux qu'on va surveiller.
37:08 En revanche, on va travailler avec des stops sous 6748 sur plusieurs clôtures ou alors
37:13 sur un sell-off.
37:14 On se posera des questions sur un mouvement de panique, mais en tout cas, il faudrait
37:18 plusieurs clôtures sous ces niveaux-là pour invalider la tendance.
37:20 Pour nous, ce sont plutôt des points d'entrée.
37:22 On termine l'échéance lourde au plus bas du plus bas avec clôture définitive 6816
37:28 points pour le CAC 40 Cash.
37:30 C'est le plus bas du jour et c'est le plus bas en clôture sur cette échéance.
37:34 Un mot des devises quand même.
37:35 Alors, l'euro/dollar, en fait, a été plutôt assez flat depuis quelques semaines.
37:40 Et puis, on a vu, on est passé sous un 0,5 et là, on revient à un 0,6 quasiment.
37:46 Non, mais c'est vrai.
37:47 Il est sur le son plus bas de l'année, mais bon, par rapport aux traînes précédentes.
37:53 À moins de 1,04, je voyais revenir la question de la parité.
37:57 Et puis, ça a été écrit, Citi, JP, les analystes font leur travail marketing de ce
38:02 point de vue-là.
38:03 Non, mais bon, après, c'est difficile de se faire une idée de la situation.
38:06 Moi, je suis vendeur avec une neutralisation au-dessus d'un 0,770, 80.
38:12 Mais là, également, léger, voilà, léger, on vend, on rachète, on n'hésite pas.
38:18 Alors, quand on dit qu'on est vendeur, c'est-à-dire qu'on garde un seul vendeur en permanence
38:23 plus ou moins important, comme sur le CAC.
38:25 Il n'est pas important, léger, on travaille léger, prudemment.
38:28 Mais c'est vrai qu'il y a une très belle résistance.
38:32 Bon, là, on a des volatilités implicites beaucoup plus basses, autour de 7 à peu
38:37 près.
38:38 Donc, du coup, on peut se couvrir aussi avec des options, peut-être, assez aisément.
38:43 Il faut en profiter.
38:44 Mais là, avec cette stabilisation depuis le début du mois d'octobre, c'est vrai
38:50 qu'il n'y a pas vraiment d'indication directionnelle.
38:52 On a plutôt l'impression que ça pourrait repartir un peu vers le haut.
38:56 Les moyennes mobiles se rejoignent.
38:59 C'est quoi le niveau clé à surveiller s'il faut changer de sens, justement, sur l'eurodollar
39:03 à un moment ?
39:04 80, c'est le niveau de biais haussier.
39:08 Et puis, comme vous l'avez dit, Grégoire, à la baisse, à 0,4, ça serait le signal
39:14 d'une réimpulsion.
39:15 Je suis sur les mêmes niveaux, 0,370.
39:19 Je suis revenu quand même un petit peu sur la vision long terme euro/dollar.
39:25 L'euro reste malgré tout baissier depuis 2014.
39:30 Là, la tendance est toujours en faveur des vendeurs d'euros.
39:37 Le franc suisse est bien.
39:39 Je dis ça, je dis rien.
39:41 Et puis sur le yen, on n'est peut-être pas loin de voir la BOJ intervenir un petit peu.
39:48 Ils sont intervenus, j'ai vu, sur les GB aujourd'hui.
39:52 J'ai compris, parce qu'à 0,85, ce n'est pas tant le sens du mouvement, c'est la vitesse.
40:02 Il ne faut pas que ça choque trop les esprits.
40:04 Il faut que ça se fasse doucement.
40:05 Oui, ils ont fait ça.
40:08 Mais bon, ça n'a pas eu vraiment de retentissement important sur le dollar/yen, qui est vraiment
40:14 quand même la masse à surveiller, puisqu'on a des quantités de ventes de yen à découvrir.
40:22 C'est un ouvert absolument colossal.
40:23 Ça confère, j'imagine, du côté de la Banque du Japon, une forme de responsabilité un peu
40:29 globale aussi.
40:30 C'est-à-dire qu'ils doivent eux aussi normaliser une partie de cette politique monétaire.
40:34 Il faut qu'ils prennent en considération quand même du monde.
40:37 Ils sont loin des hostilités.
40:38 Oui.
40:39 Et c'est toujours, en devise locale, bien sûr, le meilleur marché développé hors
40:46 Nasdaq depuis le début de l'année.
40:48 Nikkei, Topix.
40:49 Et ça ne reste pas très cher, je crois.
40:52 Merci beaucoup messieurs d'avoir été nos invités pour cette journée d'échéance
40:57 sur les marchés dérivés.
40:59 Les trois sorciers de Smart Bourse, chaque troisième vendredi du mois.
41:02 Avec ce soir, Jean-Luc Hussac, évidemment, Perceval Finance Conseil, Philippe Béchat,
41:06 président des Econoclast, rédacteur en chef de la Bourse au quotidien, et Romain Dobry,
41:09 membre de la cellule Info d'Experts de Bourse Directe qui nous accompagnait.