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Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche

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Transcription
00:00 Je vais vous donner la parole dans un instant, Kevin Besouet,
00:02 puisque je rappelle que vous êtes professeur d'histoire en banlieue parisienne
00:06 et que c'est une nouvelle fois l'horreur pour le corps professoral.
00:11 Mais avant cela, je vais me tourner vers vous, Sandra,
00:13 pour qu'on revienne sur le profil et les derniers éléments
00:17 qui nous ont été donnés par le procureur.
00:19 Je vous donne juste cette toute dernière information,
00:21 puisque la France passe en alerte urgence attentat
00:26 et c'est l'entourage d'Elisabeth Born qui l'a signalé.
00:30 Sandra Busson.
00:31 Oui, alors ce que vient de préciser le procureur,
00:34 c'est d'abord le nombre de personnes qui ont été touchées par l'assaillant.
00:37 Il y a ce professeur qui est décédé.
00:40 Il y a un autre professeur qui, lui, est intervenu très rapidement
00:43 après l'assassinat pour essayer d'aider son collègue
00:47 et qui, lui, a été grièvement blessé aussi.
00:50 Et puis, il y a cet agent technique et un agent d'entretien,
00:53 dont trois personnes blessées.
00:55 Plus aucune sous pronostics vital engagées.
00:58 Ça, c'est ce qu'avait précisé un peu plus tôt dans la journée
01:00 Xavier Bertrand.
01:02 Ensuite, sur les faits, pour l'instant, ce qu'on sait sur l'enquête,
01:06 c'est que cet individu, quand il est passé à l'acte,
01:08 il a crié "Allah o Akbar".
01:11 Plusieurs témoins l'ont rapporté.
01:13 Cet individu, et on vous l'a dit plus tôt dans la journée,
01:15 était inscrit au fichier FSPRT,
01:18 donc pour sa radicalisation islamiste.
01:22 Le procureur qui a aussi fait le point sur le profil du frère aîné de l'auteur,
01:26 le frère aîné qui a deux ans de plus,
01:28 et qui a été condamné deux fois cette année.
01:30 Une première fois en juin pour apologie du terrorisme
01:34 et une fois quelques semaines plus tôt, en avril 2023,
01:38 pour association de malfaiteurs terroristes criminels
01:41 et non dénonciation de crime.
01:42 C'était dans une affaire de 2019 où il y avait un projet d'attentat
01:47 contre des forces de sécurité ou des passants aux abords de l'Elysée.
01:52 Je vous en redirai un peu plus sur le profil de ce frère aîné,
01:56 qui lui aussi a eu un comportement pour le moins suspect
02:00 au moment où il était au lycée Gambetta.
02:02 Mais justement, je pense qu'il faut qu'on reste sur le profil
02:05 et de l'assaillant et de cette fratrie.
02:08 Dans l'après-midi, j'ai vu et entendu que son frère,
02:13 alors il avait un frère plus jeune qui aurait été interpellé,
02:16 ou c'est une fausse information ?
02:17 Le frère, un frère plus jeune,
02:19 ils sont plusieurs enfants dans cette fratrie.
02:21 Donc le frère qui est plus jeune, qui a 17 ans,
02:24 a été interpellé lui aussi près d'un lycée ce matin.
02:28 Mais on ne sait pas si c'est parce que,
02:30 comme toujours quand il y a un acte comme cela,
02:33 les enquêteurs interpellent tous les membres de la famille,
02:35 les placent en garde à vue pour avoir le maximum d'informations
02:38 sur ce qui s'est passé sur l'individu
02:40 et puis pour voir s'ils avaient vu des signes annonciateurs.
02:43 Donc on ne sait pas si c'est une interpellation dans ce cadre-là
02:45 ou parce qu'il est suspecté d'avoir voulu commettre quelque chose.
02:48 Ça pour l'instant, mais on imagine que si ça avait été le cas,
02:51 le procureur l'aurait précisé dans sa conférence.
02:54 Donc a priori, c'est parce qu'il fait partie de l'entourage du suspect
02:58 qu'il a été interpellé, ce plus jeune frère.
03:00 Alors il y a ce synthèse qui défile et qui interpelle tous les Français.
03:04 Le suspect fiché, mais pas expulsable.
03:06 Sandra, est-ce que vous pouvez nous confirmer
03:08 que le terroriste d'Arras aurait dû être expulsé en 2014
03:14 avec sa famille ?
03:16 Il y a eu une procédure d'expulsion.
03:18 On va faire le point sur cette situation.
03:19 Il faut le faire très clairement comme ça.
03:20 Après, on donne le débat parce que c'est vraiment très important.
03:22 Il est né en 2003 en Russie.
03:24 Il est arrivé sur le sol français en 2008, donc il avait cinq ans.
03:28 Sa famille était visée par une procédure d'expulsion en 2014.
03:31 Effectivement, ils habitaient à ce moment-là dans l'ouest de la France.
03:35 Cette expulsion n'a pas eu lieu
03:38 parce qu'il y a eu une mobilisation de certains partis politiques,
03:40 d'associations et aussi parce qu'il y a eu une décision ministérielle
03:43 de ne plus procéder à cette expulsion.
03:46 Il faut savoir que lui-même, depuis, a demandé l'asile,
03:49 mais ne l'a pas obtenu.
03:50 Ça, c'est en 2021.
03:52 Alors, la demande d'asile, je n'ai pas la date exacte.
03:55 Ce que j'ai entendu et ce qu'on m'a dit,
03:59 c'est qu'il fait une demande d'asile en 2021
04:01 et qu'on lui rejette la demande d'asile.
04:03 Il a 18 ans.
04:04 Donc, il demande l'asile, il ne l'a pas obtenu.
04:06 En revanche, il ne pouvait pas être expulsé
04:08 parce que la loi française prévoit que si vous êtes arrivés en France
04:12 avant l'âge de 13 ans, à ce titre, vous ne pouvez pas être expulsé.
04:16 Vous bénéficiez d'une protection absolue contre l'éloignement.
04:19 Eh bien, écoutez, c'était vraiment essentiel d'avoir tous ces points avec Sandra
04:23 puisque maintenant, on peut se poser toutes les questions.
04:25 Avant qu'on revienne sur le profil,
04:27 avant qu'on se demande si notre droit aujourd'hui,
04:30 notre état de droit nous protège face à des terroristes en puissance,
04:34 je veux vraiment me tourner vers vous, Kevin Bessouaille.
04:37 Je vous remercie d'être présent aujourd'hui
04:39 parce que c'est une nouvelle fois, je le disais,
04:40 un cauchemar qui se répète pour le corps professoral.
04:43 Et moi, je veux vraiment vous demander votre première réaction.
04:47 Comment vous avez réagi lorsque vous avez vu cette information tomber ?
04:51 L'effroi. J'ai été scandalisé, j'ai été blessé jusque dans ma vocation.
04:57 J'ai eu l'impression de revit ce qui s'est passé il y a trois ans avec Samuel Paty.
05:02 Et tout de suite, j'ai une pensée pour ce collègue, pour sa mémoire,
05:06 pour cet autre collègue qui est blessé, pour leurs proches et pour les élèves
05:11 qui doivent être extrêmement traumatisés.
05:14 Vous savez, être professeur, quand on veut devenir professeur, c'est une vocation.
05:18 On veut transmettre des savoirs.
05:19 On veut faire en sorte de faire vivre la République sur du territoire où c'est compliqué.
05:25 On n'est pas là pour se faire tuer.
05:27 On n'est pas là pour se sentir en danger.
05:29 Est-ce que vous vous rendez compte, aujourd'hui,
05:31 l'un des plus beaux métiers du monde est un métier à risque.
05:35 Et de l'autre côté, je me suis dit, ce n'est pas étonnant.
05:39 Cela fait des années qu'on alerte.
05:41 Est-ce qu'il y a eu un avant et un après Samuel Paty ?
05:43 Parce que c'est ce qui était promis, de protéger les professeurs coûte que coûte.
05:48 Après Samuel Paty.
05:48 Il y a eu, évidemment, psychologiquement, il y a eu quelque chose qui s'est passé.
05:52 On a pris conscience du danger islamiste de notre pays.
05:56 Mais concrètement, il n'y a pas eu grand chose.
05:59 Je veux dire, on est retourné à la case départ.
06:01 Certes, Jean-Michel Blanquer a mis en place différentes choses pour véritablement
06:06 que la laïcité soit appliquée au sein de nos institutions scolaires.
06:09 Papa India, il ne savait pas trop ce que c'était que la laïcité, apparemment.
06:12 Là, il y a eu Gabriel Attal qui a interdit la Abaya.
06:14 Mais le problème est plus profond.
06:16 Quand vous avez un enseignant sur deux qui s'auto-censure,
06:19 qui n'ose pas aborder certaines questions,
06:21 quand vous avez des professeurs d'histoire,
06:23 parce que là, c'est un professeur d'histoire qui a été visé,
06:26 qui n'ose plus aborder des thèmes comme la Shoah,
06:28 le conflit israélo-palestinien ou la naissance de Judaïs,
06:31 c'est la fin de l'école de la République.
06:33 C'est-à-dire que sur certains territoires, on peut enseigner certaines choses
06:36 et sur d'autres, on ne peut plus enseigner certaines choses.
06:39 Et autre chose aussi qu'il faut signaler,
06:41 c'est que là, ça a lieu à Arras, dans un lycée de centre-ville.
06:45 C'est-à-dire que tous les collèges et tous les lycées de France
06:49 sont aujourd'hui des cibles.
06:51 Tous les professeurs sont aujourd'hui des cibles.
06:53 Mais ça, on le savait déjà, puisqu'en 2015,
06:56 Daesh a ouvertement ciblé les enseignants
07:00 qui enseignaient les valeurs de la République.
07:02 La vérité, c'est que pour les islamistes,
07:05 l'école, c'est une école de mécréants,
07:07 qui apprend la tolérance, qui apprend l'ouverture,
07:10 qui apprend les valeurs occidentales.
07:12 Évidemment, c'est une cible de choix.
07:14 Vous savez, les islamistes aujourd'hui tuent partout.
07:17 Ils tuent en Israël.
07:18 Il faut avoir une pensée pour nos amis israéliens.
07:22 Et ils tuent en France.
07:23 Ce professeur, qui en plus est un héros,
07:27 puisqu'il s'est mis devant ce terrorisme
07:30 pour protéger ses élèves.
07:32 Je trouve ce geste formidable et ça en dit long
07:37 sur la vocation des professeurs de ce pays.
07:40 Ces professeurs qui tiennent l'école de la République
07:44 à bout de bras et qui en ont marre de ne pas être écoutés.
07:48 Je voulais vous donner la parole en premier.
07:49 C'était une évidence et on pense évidemment,
07:52 nos pensées vont à sa famille.
07:53 C'est proche.
07:54 Ce professeur, vous avez raison,
07:55 qui s'est mis devant l'assaillant pour protéger ses élèves.
07:59 Et à des peuples qui ont lundi, avec la peur au ventre, travaillé.
08:01 Encore un peu plus.
08:03 C'est terrible ça.
08:04 Je voudrais qu'on revienne sur la question
08:05 qu'on se posait en tout début d'émission.
08:08 Et je voulais vraiment qu'on fasse le cheminement,
08:10 en quelque sorte, administratif.
08:12 Le profil de cet assaillant.
08:14 Parce que tous ceux qui nous regardent aujourd'hui
08:17 disent la même chose.
08:18 Est-ce que ce drame aurait dû être évité ?
08:21 Est-ce que cet homme devait être encore sur notre territoire ?
08:25 Est-ce qu'avant, on peut quand même répondre à votre question ?
08:28 Parce que moi, je suis quand même frappée.
08:29 Je me rappelle, on en a parlé il y a quelques jours.
08:31 Je lui ai dit "fait attention".
08:32 Vous dites "est-ce qu'il y a eu un avant et un après ?"
08:34 C'est une rigolade.
08:35 Et je vois Yanis Roder qui aujourd'hui dit
08:37 "maintenant, les nounours et les bougies, ce n'est plus possible".
08:41 On ne peut plus réagir comme cela.
08:43 Or, à chaque fois qu'on ouvre un peu les yeux,
08:46 si vous voulez, on les referme tout de suite
08:48 parce que le problème est tellement angoissant,
08:50 parce qu'il ne nous concerne pas.
08:51 Malheureusement, la violence, évidemment, est très minoritaire.
08:55 Mais moi, ce que je voudrais savoir, c'est combien d'élèves adhèrent ?
08:57 Combien applaudissent ?
08:59 Non mais, notre problème est plus vaste que quelques dingues.
09:02 Je pense qu'aujourd'hui, les élèves majoritairement sont traumatisés
09:08 et qu'ils ont peur un jour d'être dans une classe
09:10 avec un élève ou un ancien élève qui passe à l'acte
09:14 et qui commette l'horreur.
09:16 Je vous ai salué et j'ai salué le corps professoral avec vous.
09:20 J'aurais dû me tourner tout de suite vers vous, Reda Belhach,
09:22 parce que vous êtes porte-parole IDF, Unité SGP,
09:26 vous représentez les forces de l'ordre.
09:27 Et là aussi, il faut saluer le courage des forces de l'ordre.
09:30 Parce que lorsqu'ils ont été alertés,
09:32 ils sont intervenus en quatre minutes.
09:35 Et on sait à quel point, dans ces conditions-là,
09:37 il faut du sang froid.
09:38 Et si je ne m'abuse, ils ont utilisé le taser,
09:40 ils ne l'ont pas mis hors d'état de nuire,
09:42 ils ont réussi à l'interpeller.
09:44 Et en l'interpellant, il va y avoir l'enquête.
09:46 Et grâce au courage des forces de l'ordre,
09:48 au professionnalisme des policiers,
09:50 aujourd'hui, on va peut-être pouvoir comprendre
09:52 ce qui est en train de se passer.
09:53 Exactement.
09:55 Pareil, je me tourne vers l'éducation nationale
09:58 et puis les personnels de l'éducation nationale
10:02 pour être solidaires.
10:03 Parce qu'on est des agents de l'État
10:05 et on fait, eux comme nous, un métier très difficile.
10:09 Et il faut saluer, je pense, comme vous l'avez dit,
10:11 le courage de ces...
10:13 Parce que j'étais sur la Haute-Publique,
10:15 j'étais confronté à des situations difficiles
10:17 où il faut prendre une décision rapidement.
10:20 Et moi, je me bats souvent pour l'action policière.
10:22 Et là, on est témoin d'une action
10:24 qui, normalement, n'est pas dans leurs prérogatives,
10:26 mais l'action d'un personnel de l'éducation nationale.
10:30 Et je trouve ça courageux et je trouve ça terrible aussi.
10:33 Donc, personnellement, je suis touché.
10:34 Je pense que la police nationale est touchée.
10:36 Dès que c'est arrivé, on a mis un dispositif en place
10:39 de sécurisation de l'ensemble des établissements scolaires de France
10:45 à la demande du ministre de l'Intérieur.
10:47 On a réussi à interpeller un individu
10:49 qui passait vers Limay dans le 78.
10:54 Il a été trouvé porteur d'un couteau
10:56 et il faisait l'objet aussi d'une fiche S.
10:58 Maintenant, il va y avoir une enquête aussi là-dessus.
11:00 Peut-être qu'on a évité un drame.
11:01 Peut-être, je dis bien peut-être, l'enquête nous dira.
11:03 Je crois que le Parquet national antiterroriste
11:04 ne s'est pas saisi sur ce dossier-là.
11:06 Non, tout à fait. Pour l'instant, c'est resté local.
11:08 Mais, effectivement, vous avez peut-être évité un drame.
11:10 On savait que la menace était extrêmement importante.
11:15 En fait, on savait qu'il y allait avoir un attentat.
11:19 La question n'était pas de savoir
11:20 s'il y allait avoir un attentat en France, mais quand.
11:23 Et on revenait, en fait, c'était trois pas en arrière.
11:27 Et ces alertes, elles datent d'ailleurs en avril ou mars.
11:30 Les premiers signaux, c'est Gérald Darmanin,
11:32 depuis l'étranger, qui dit la menace terroriste est de retour en France.
11:35 Donc, on le sentait venir.
11:37 Vous me faites un petit nom, Sandra.
11:39 Oui, juste une petite précision.
11:41 En fait, ce qui a changé, et notamment les premiers à l'avoir dit,
11:43 c'est le procureur antiterroriste et le chef de la DGSI, il y a un an.
11:46 Effectivement, Gérald Darmanin l'a redit là, dernièrement, il y a quelques semaines.
11:50 C'est qu'en fait, la menace d'individus isolés
11:53 qui passent à l'acte avec un couteau, avec ce qu'ils ont sous la main,
11:55 sans avoir de lien eux-mêmes avec une organisation terroriste,
11:58 elle a toujours été au maximum depuis 2015.
12:01 En revanche, ce qui a changé, et ce sur quoi Gérald Darmanin a alerté,
12:04 et donc sur lequel on a des signaux depuis un an,
12:07 c'est le retour de la menace projetée,
12:08 c'est-à-dire de groupes qui sont sur zone,
12:11 soit en Afghanistan, soit en Syrie,
12:13 et qui pourraient commanditer des attentats depuis l'étranger.
12:16 Ça, c'est la nouveauté.
12:17 Avec ce chiffre qui fait froid dans le dos
12:19 et qui a été dévoilé la semaine dernière par Le Figaro,
12:23 voilà ce qui est écrit.
12:24 Les experts de l'antiterrorisme l'ont surnommé la menace endogène,
12:27 présentée comme la plus difficile à détecter.
12:29 Elle concerne aujourd'hui 5 273 islamistes en puissance
12:33 qui grenouillent sur le territoire national.
12:36 Factuellement, et dites-moi si je me trompe Sandra,
12:39 l'assaillant d'aujourd'hui fait partie de ces 5 273 islamistes
12:44 qui grenouillent sur le territoire.
12:45 Ce qu'il faut savoir, c'est que Le Figaro parle là
12:47 des hommes fichés au FSPRT.
12:49 Tous ceux qui sont fichés au FSPRT
12:50 ne sont pas sur le point de commettre un attentat.
12:53 Lui, en revanche, celui dont on parle,
12:55 effectivement, il fait partie de la menace endogène pour l'instant,
12:58 à moins qu'on nous démontre qu'il a un lien avec des terroristes à l'étranger
13:02 ou une organisation terroriste, on ne le sait pas.
13:04 Pour l'instant, ce qu'on sait, c'est que lui,
13:05 il était dans les radars de la DGSI depuis très peu de temps,
13:08 mais qu'il était suivi, il était sur écoute,
13:10 des agents le surveillaient.
13:11 Les écoutes n'ont rien donné, c'est-à-dire qu'il n'a rien dit
13:13 qui laissait penser qu'il allait passer à l'acte.
13:16 Il a d'ailleurs été contrôlé hier, il a été contrôlé par la police.
13:19 Et vous savez qu'au titre d'une fiche FSPRT, ça sonne,
13:22 c'est-à-dire que ça remonte au service de renseignement,
13:25 mais qu'en l'état, il n'y avait rien de suspect,
13:27 et que donc les services n'ont pas pu détecter le passage à l'acte
13:32 ce jour-ci, si vite.
13:34 C'est ce qui est plus difficile, c'est d'empêcher des actes isolés.
13:38 C'est plus facile d'empêcher des actes d'un groupe constitué.
13:41 Je vais vous donner évidemment la parole et continuer le tour de table,
13:45 mais ce que je veux, c'est qu'à 20h15 sur CNews,
13:48 on puisse revenir sur les faits avec Adrien Spiteri.
13:51 Non, la vérité ! Non, la vérité !
13:53 Ça se voit, les gars !
13:54 DGSI, ils ont des couteaux !
13:55 De longues minutes d'horreur, filmées par un élève depuis sa salle de classe.
13:59 Au nom de Dieu, il y a un couteau !
14:01 Ils ont fait évacuer tout le monde !
14:02 Armé de couteaux, un homme a pénétré dans la cour du lycée Gambetta.
14:06 Des membres de l'établissement tentent de l'arrêter,
14:09 notamment à l'aide d'une chaise en vin.
14:12 Un homme est poignardé à plusieurs reprises par l'assaillant,
14:15 qui crie selon les témoins, à la haquebarre.
14:18 Présent sur place, ce professeur de philosophie a voulu s'interposer.
14:24 L'agresseur s'est quand même retourné vers moi,
14:26 voyant que je m'étais avancé, que je lui commençais à lui parler.
14:28 Il m'a dit "vous êtes professeur d'histoire, vous êtes professeur d'histoire".
14:31 J'ai été effectivement poursuivi pendant quelques minutes,
14:34 quelques instants, je me suis réfugié derrière la porte vitrée de l'établissement.
14:39 Quelques minutes plus tôt, deux enseignants ont été agressés,
14:42 l'un d'entre eux est décédé.
14:44 Dans l'établissement, c'est la panique.
14:46 Les élèves se confinent avec le personnel du lycée.
14:49 Des minutes interminables, cette lycéenne est encore marquée par le drame.
14:54 Dans la classe, au début, on pensait que c'était une blague,
14:56 mais au final, après, on a tous commencé à paniquer.
15:01 Et on a su dire que ce n'était pas un exercice.
15:04 L'agresseur de 20 ans d'origine tchétchène,
15:07 ancien élève du lycée Gambetta et Fiché S, a été arrêté,
15:10 tout comme son frère de 17 ans, à proximité d'un autre établissement.
15:14 Ce vendredi soir, ce sont 8 personnes au total qui sont placées en garde à vue.
15:19 Plusieurs membres de la famille de l'assaillant ont été interpellés
15:22 pour les besoins de l'enquête, selon la police,
15:24 dont l'un de ses frères, ainsi que sa soeur.
15:26 Je me tourne vers vous Jean-Sébastien Ferjoux,
15:28 je vous ai lu cet après-midi sur Twitter.
15:30 Voilà ce que vous avez dit.
15:32 Six décennies gaspillées, voire du fascisme partout,
15:34 et faire l'étalage de pseudo-vertus.
15:36 Six décennies à nourrir la haine de la civilisation occidentale,
15:39 alors que jamais l'humanité n'a connu une ère aussi ouverte
15:42 à la diversité et aux libertés.
15:44 Six décennies de lâcheté et de mutisme.
15:46 Les vrais responsables des drames d'aujourd'hui
15:48 sont les piliers de cette culture pseudo-progressiste
15:50 et pseudo-morale qui nous ont menés au naufrage communautariste
15:53 et le sang coule sur leurs mains et leur conscience,
15:56 aussi sûrement que s'ils tenaient leur couteau.
15:59 Ce sont des mots extrêmement forts,
16:02 et c'est une colère qui est extrêmement vive également, j'imagine.
16:05 Mais froide aussi, parce que je pense que nous avons
16:07 une responsabilité consternante.
16:09 Je comprends ce que disait Elisabeth tout à l'heure en disant
16:11 "mais qu'est-ce qui a changé ?"
16:12 Oui, peut-être la prise de conscience,
16:13 mais concrètement, qu'est-ce qui a changé ?
16:15 Malheureusement, et je le disais tout à l'heure,
16:18 le paradoxe, l'énorme paradoxe, c'est que jamais dans le monde
16:21 ni même dans l'histoire de l'humanité, nous n'avons connu
16:23 des sociétés aussi ouvertes à la diversité,
16:26 aussi ouvertes aux libertés.
16:27 Et le récit que nous entendons en permanence,
16:30 y compris parfois dans l'éducation nationale,
16:32 va à l'inverse sur la culpabilisation absolue des Occidentaux.
16:36 Donc ça n'enlève rien aux considérations sécuritaires.
16:39 Moi, je trouve que ce que disait Sandra Buisson
16:40 était très intéressant à l'instant,
16:42 parce que ça montre bien l'illusion, d'ailleurs,
16:44 qui a été pour partie celle des Israéliens aussi,
16:46 que la technologie peut nous protéger,
16:48 ou le traitement de data.
16:49 Vous savez, on a voté des tas de lois antiterroristes
16:52 pour pouvoir faire des écoutes, machin, etc.
16:54 Quand vous ne savez pas gérer l'information,
16:55 vous ne savez pas la gérer.
16:56 Donc il y a des questions qui sont autres,
16:58 qui renvoient plutôt à celles que vous posiez, vous, Eliott.
17:00 Sur l'instruction.
17:01 Voilà.
17:02 Qu'est-ce qu'il faisait encore sur le sol ?
17:03 C'est-à-dire qu'il n'y a eu aucune faille,
17:07 si vous voulez, administrative.
17:09 C'est la loi.
17:10 C'est notre loi aujourd'hui qui nous impose
17:12 d'avoir cet homme sur le sol.
17:13 Comment est-il possible que nous vivions dans un pays,
17:14 hier, sur la place de la République,
17:16 sur la statue de la République,
17:17 pendant les manifestations pro-palestiniennes ?
17:19 Moi, je ne crois pas à l'interdiction.
17:20 Enfin, je comprends le trouble à l'ordre public
17:22 sur une journée comme aujourd'hui, de manière générale.
17:24 Mais il y avait des gens qui faisaient le salut nazi.
17:27 Le pays dans lequel nous vivons, c'est ça.
17:30 Et dans le même pays, on nous tient un discours sur nous-mêmes,
17:32 disant que nous sommes islamophobes,
17:34 disant que nous sommes des fascistes,
17:36 que nous sommes un pays qui est attentatoire
17:38 aux droits des individus.
17:39 Déjà, s'il n'y a pas une révolution mentale.
17:41 C'est ce que je disais six décennies, six décennies,
17:43 parce que c'est la déconstruction.
17:44 Je pense que nous n'avons jamais géré le choc
17:46 de la Deuxième Guerre mondiale
17:47 et que nous ne savons pas quoi faire de ce traumatisme.
17:49 Le continent des Lumières est aussi celui de la Shoah
17:52 et que nous n'avons pas, d'un point de vue civilisationnel,
17:54 quoi en faire.
17:55 Il faudra pourtant y apporter une réponse
17:57 parce que si longtemps que nous ne l'apporterons pas,
17:59 rien ne changera sur le droit,
18:00 rien ne changera sur les décisions.
18:01 Et pour le coup, il ne faut pas qu'on jette la démocratie
18:03 avec l'eau du bain.
18:04 On va écouter, évidemment, énormément de réactions politiques ce soir.
18:07 Les Républicains ont appelé le gouvernement et Emmanuel Macron,
18:11 parce que c'est Emmanuel Macron qui peut le faire,
18:13 à décréter l'état d'urgence.
18:15 Ça n'a pas été entendu, puisque la France passe en alerte urgence attentat.
18:20 Mais l'état d'urgence qui aurait permis, par exemple,
18:22 d'avoir des mesures exceptionnelles, une liberté totale
18:26 pour aller perquisitionner à tout moment,
18:30 il faut savoir que ces mesures de l'état d'urgence
18:34 sont passées dans le droit commun avec la loi SILT.
18:37 Donc, ce n'est pas sûr que l'état d'urgence
18:38 aurait apporté grand-chose qui puisse avoir empêché
18:40 ce qui s'est passé, puisqu'il était déjà suivi.
18:42 Et c'est important de le rappeler.
18:43 Éric Zemmour qui a réagi cet après-midi.
18:45 Les politiciens ont importé la mort sur notre sol.
18:50 Ils n'ont pas voulu et ne veulent toujours pas comprendre
18:53 que l'immigration porte chez nous la guerre de civilisation,
18:56 comme la nuée porte l'orage.
18:58 Drame après drame, semaine après semaine, je vous alerte.
19:02 Ne me croyez pas radical, ne me pensez pas obsédé.
19:05 C'est la vérité que je vous annonce.
19:07 Je préférerais avoir tort pour mes compatriotes, comme pour mon pays.
19:11 Mais la réalité est là, devant nous, chaque jour plus cruelle.
19:15 Tirons enfin les leçons, arrêtons l'immigration,
19:19 interdisons les frères musulmans, expulsons les fichiers S islamistes.
19:23 Ne cédons plus un centimètre de terrain à l'islamisation de notre pays.
19:28 Votre réaction à présent, celle de Julien Aubert,
19:31 c'était cet après-midi, vice-président Les Républicains,
19:33 qui veut durcir notre code pénal.
19:36 Si vous voulez appliquer le code pénal,
19:39 notamment l'intelligence avec l'ennemi,
19:41 la justice considère que quand vous êtes un ressentissant,
19:44 un soldat de Daesh ou du Hamas,
19:46 vous n'êtes pas inclus, parce que ce n'est pas un Etat.
19:49 Je pense que le code pénal date d'une époque
19:52 où les menaces étaient des menaces militaires,
19:55 et qu'il faut considérer ces organisations terroristes
19:58 et l'allégeance que peuvent faire même des individus isolés
20:01 comme une forme de combat moderne,
20:03 et donc les traiter exactement de la même manière
20:05 qu'on aurait traité autrefois des guérilleros
20:07 envoyés par un Etat adversaire.
20:09 Quel regard vous portez là-dessus ?
20:11 Aujourd'hui, la loi a été totalement respectée.
20:16 On peut faire toutes les enquêtes qu'on veut,
20:19 parlementaires, interroger qui que ce soit,
20:21 le droit a été respecté en l'Etat.
20:23 Oui, et nous sommes dans un Etat de droit,
20:25 et on respecte les règles,
20:27 même si aujourd'hui, il peut y avoir de la contestation,
20:30 bien sûr, de ces règles.
20:32 Mais nous réagissons toujours sous le coup de l'émotion.
20:36 C'est-à-dire, quand il y a des actes tels que ceux-ci,
20:38 tels que Paty, là, il y a une condamnation quasi-unanime.
20:41 Je dis quasi-unanime parce qu'il y en a qui trouvent
20:43 toujours des prétextes, comme le disait justement
20:46 Jean-Sébastien, en fait, à l'instant.
20:48 Et ensuite, tout redevient quasiment normal,
20:52 et on a du mal à changer, à faire évoluer la loi.
20:54 Il n'y a qu'à voir les débats qui, lors de la présidentielle,
20:59 où cette question avait été quand même évoquée,
21:03 bien sûr, la France doit respecter dans cet Etat de droit,
21:05 mais elle doit se protéger.
21:08 Et là, bien souvent, certains disaient,
21:11 non, non, on ne peut pas, au pays des Lumières,
21:13 de la France, effectivement, faire évoluer les choses.
21:15 Là, je pense que nous allons devoir faire évoluer les choses,
21:17 parce que quand on regarde cette situation,
21:19 vue de France, mais aussi vue de l'étranger,
21:21 on ne comprend pas ce qui se passe, effectivement, en permanence.
21:24 On se dit, c'est quelqu'un qui était surveillé,
21:26 qui est fiché, qui fait partie de ces fameux 30 000,
21:29 même si, évidemment, sur les 30 000, on le sait,
21:31 il y en a 12, 15 000 qui sont beaucoup plus islamistes radicaux.
21:34 - 5 000, on espère.
21:36 - Non, mais il y a 12, 15 000, et ensuite, à l'intérieur...
21:39 - Non, ça, je n'en ai pas le chiffre.
21:40 - Non, non, il y a 12, 15 000...
21:41 - La radicalisation islamiste, c'est 5 000.
21:43 - Non, mais vous dites radicalisation.
21:44 Je dis 12, 15 000 de fichés...
21:46 - Mais les fichés, ça comprend l'ultra-gauche, les écologistes...
21:48 - Non, c'est 29 000, en fait, au total.
21:50 On est bien d'accord ?
21:51 - Oui, mais qui comprennent l'ultra-gauche et les écologistes, etc.
21:54 - Ensuite, il y en a 12 à 15 000 qui sont liés à l'islamisation,
21:57 mais qui ne sont pas radicaux.
21:59 Et à l'intérieur de ça, il y en a 5 000 qui sont beaucoup plus radicaux
22:03 et qui sont là, beaucoup plus, évidemment, suivis.
22:06 Mais on n'arrive pas...
22:08 - On n'a pas d'armes judiciaires.
22:09 - On ne va pas se battre sur les chiffres ce soir.
22:11 - Effectivement, tout à fait.
22:13 La fiche, effectivement, n'est pas une arme judiciaire.
22:15 On ne peut vous interpeller que si on a des éléments
22:18 qui permettent de dire que vous avez un projet d'action terroriste.
22:22 Si ce jeune avait laissé des signes en parlant à des gens,
22:26 en faisant des recherches sur Internet, etc.,
22:29 qu'il allait préparer quelque chose,
22:30 effectivement, il aurait pu être interpellé.
22:32 - C'est-à-dire qu'il nous prévenait en quelque sorte ?
22:33 - Non, c'est-à-dire que si...
22:34 - Non, mais il y a une action qui s'est déjouée tout à l'heure.
22:36 - Non, mais elle a grossi le train.
22:37 - La question du droit, la question de la loi...
22:39 - C'est la question centrale.
22:41 - Justement, je n'en suis pas certain.
22:43 - Mais bien sûr.
22:44 - Mais laissez-moi, je vais vous expliquer pourquoi je pense qu'elle est...
22:47 - Je vais vous proposer quelque chose.
22:48 Demain, dans le code pénal, on vous explique que lorsque vous êtes
22:50 dans ce fichier-là, vous êtes assigné à résidence.
22:52 Vous ne bougez pas.
22:53 - Eliott, je pense que la question, ce sont les gens...
22:56 - C'est vrai qu'elle a été assignée à résidence.
22:57 - C'est vrai.
22:58 - La question, ce sont les gens qui appliquent la loi.
23:00 Pas que la loi.
23:01 - Mais en l'occurrence, non.
23:02 - La question, c'est l'appareil d'État.
23:03 Ce sont les préfets qui décident ou pas d'une expulsion.
23:06 Ce sont aussi dans l'éducation nationale un certain nombre d'enseignants,
23:09 malgré tout, qui sont aussi, on l'a vu.
23:11 Est-ce que vous pouvez changer la loi autant que vous voulez ?
23:13 C'est comme l'excuse de minorité.
23:14 Vous pouvez enlever l'excuse de minorité si vous voulez,
23:16 si vous avez des magistrats qui, de toute façon, sont convaincus
23:19 que c'est eux qui finaient, et c'est heureux pour le coup, d'ailleurs,
23:22 que ce soit eux, mais c'est eux.
23:24 Donc le sujet, il est dans la diversité sociologique.
23:26 - Non, mais pas seulement ça.
23:27 - Il est dans le choc aussi, dans le choc psychologique.
23:29 - Pardon, mais là, il y a un problème de loi.
23:31 - Je ne veux pas être simpliste, mais la personne qui nous regarde
23:35 et moi, les premières réactions qu'on a pu avoir...
23:37 - Mais ils auraient dû être expulsés en 2014.
23:39 - On regarde en 2014 que cette famille avait reçu une demande d'expulsion
23:43 et vous vous rendez compte que 9 ans plus tard, ce garçon de 20 ans
23:48 a un couteau et vient planter des procédures.
23:50 - Mais qui a pris les décisions en 2014 ?
23:51 Moi, je vous parle de la personne, la personne ou les personnes.
23:54 - Mais non, Sandra vous l'a expliqué tout à l'heure.
23:56 Sandra vous l'a dit, il ne peut pas être expulsé parce qu'il est arrivé
24:00 avant l'âge de 5 ans sur les interdits de lois de la FED.
24:05 - Vous parliez de changer la loi et il faut savoir que c'est en discussion.
24:11 Changer effectivement cette exception pour les mineurs d'arriver à moins de 13 ans,
24:15 c'est dans le projet de loi actuel.
24:17 - C'est un projet de loi qui est repoussé, repoussé, repoussé, je sais Sandra,
24:21 mais c'est ça qui est aussi insupportable.
24:23 Et c'est pour ça que vous avez parlé de l'émotion, de l'assidération,
24:26 vient le temps de la colère très rapidement et de plus en plus rapidement
24:30 parce que c'est juste insupportable.
24:32 - Voilà, on ne gagnera pas cette guerre contre l'islamisme
24:36 avec des pleurnicheries, des trémolos dans la voix et des bougies.
24:41 Si on veut gagner cette guerre, il faut taper durement et fermement
24:46 et ça commence en effet par le changement des lois dans notre pays.
24:50 Il n'est pas normal que cet individu soit encore sur notre territoire
24:55 alors qu'il aurait dû être expulsé.
24:57 Il y a certes le droit, il y a la loi, mais il y a aussi le bon sens
25:00 et j'ai l'impression qu'il y a une forme de distorsion.
25:02 De même dans l'éducation nationale, quand vous avez des enseignants
25:06 comme Astin qui font grève contre l'interdiction de l'Abaya
25:12 alors qu'ils sont censés transmettre et faire appliquer les valeurs de la République,
25:16 ce n'est pas normal.
25:17 Il faut être ferme vis-à-vis de ces enseignants
25:20 qui n'ont rien à faire dans une salle de classe.
25:22 De même quand un élève tient des propos antisémites,
25:25 des propos homophobes ou des propos antirépublicains,
25:28 il faut une sanction qui soit ferme.
25:30 Nous ne pouvons plus reculer parce que c'est notre société
25:33 qui est en train de se déliter sur les murs de l'aveuglement et du reniement.
25:37 Je vous donne la dernière déclaration du ministre de l'Intérieur.
25:40 Il y a un lien entre ce qu'il s'est passé, d'après nos renseignements,
25:44 il y a malheureusement un lien entre ce qu'il s'est passé, sans doute,
25:49 dans le Proche-Orient et le passage à l'acte.
25:53 Voilà, c'est ça la phrase.
25:55 Je pose la question parce que quand on voit ce qu'a dit la Saïen au moment des faits,
25:59 en coursant un professeur qui était un professeur de philosophie
26:02 et en lui demandant s'il était prof d'histoire,
26:05 on avait plutôt l'impression que ça avait un lien avec l'anniversaire
26:08 des trois ans de l'assassinat de Samuel Paty.
26:10 Effectivement, ce que dit le ministre de l'Intérieur interroge sur ce qu'il y a dans le juste.
26:14 Je vous redonne la phrase, il y a un lien entre ce qu'il s'est passé, sans doute,
26:16 dans le Proche-Orient et le passage à l'acte.
26:18 Il peut y avoir deux éléments qui viennent...
26:20 Je vous rappelle qu'il y a quelques jours, Ismail Lanier, le chef du Hamas,
26:25 a appelé à faire de cette journée, aujourd'hui, une journée de djihad mondiale.
26:29 Mais que le lien soit avéré pour lui ou pas, qu'il ait été ou pas inspiré par cela.
26:33 Nous avons les mêmes ennemis.
26:35 Ce sont les mêmes qui tuent à Gaza, à... pardon, à Arras,
26:41 à Confluence, à Tonorin pour Samuel Paty, à Charlie Hebdo, etc.
26:45 Et je reviens, je suis désolée parce que j'arrive pas à me faire entendre sur ce sujet,
26:49 mais moi je suis très inquiète de notre lucidité à géométrie variable.
26:54 Parce que je vois tout de suite notre humanisme, si vous voulez,
26:58 fait qu'on a très peur, on a très peur, évidemment, d'accuser trop de gens.
27:03 Mais il y a quand même dans notre pays des milliers de gens,
27:07 si vous voulez, qui partagent cette idéologie.
27:10 Et ça, ça n'est pas seulement une question de loi.
27:12 On compte... on en a souvent parlé... comment ?
27:15 Oui, mais là où je suis pas d'accord avec vous, c'est que...
27:18 - Nous sommes désarmés moralement.
27:20 - Oui, je suis d'accord avec vous.
27:22 - On ne contrôle pas des lois.
27:24 - Pardon, mais là où vous vous trompez, je pense que...
27:26 où je dirais sur un point, c'est qu'en l'occurrence, il y a malgré tout,
27:30 même s'il y a ceux qui appliquent les lois, mais en l'occurrence,
27:33 si vous voulez, moi j'entends ça qu'ils n'avaient pas le droit d'être expulsés.
27:36 L'individu, je parle pas de sa famille.
27:38 Donc là, c'est pas un problème de juge Benet, c'est pas un problème,
27:42 c'est un problème quand même de notre droit.
27:45 Et enfin, on ne peut pas traiter cela sans s'attaquer à la question migratoire.
27:49 Je vous l'ai dit, dans les camps de Lampedusa, dans d'autres camps,
27:52 des gens ont accueilli les nouvelles d'Israël avec des cris de joie.
27:56 Voulons-nous que ces gens viennent dans notre pays
27:59 pour s'apercevoir dans 20 ans qu'ils sont où ?
28:01 - Il y a la question de l'intégration, parce que le problème,
28:03 au-delà des flux migratoires eux-mêmes, c'est surtout que nous n'avons jamais rien exigé
28:06 des gens qui arrivent dans ce pays.
28:08 Le vrai scandale n'est pas sur le fait qu'il y ait des immigrés en France,
28:11 y compris des immigrés en situation irrégulière,
28:13 parce que beaucoup d'entre eux sont évidemment extrêmement choqués
28:16 par ce qui s'est passé en Israël, comme par ce qui se passe aujourd'hui en France.
28:19 Le problème, c'est que nous avons une exigence zéro, zéro,
28:22 en matière d'intégration, d'adhésion aux valeurs de la liberté
28:25 et aux valeurs de la démocratie occidentale.
28:27 - On sera dans un instant avec Emmanuel Bléry, député Rassemblement national du Pas-de-Calais,
28:31 mais je me tourne vers vous, Reda Bellat.
28:34 Pourquoi ? Parce que, et c'est une nouvelle déclaration toute récente du ministre de l'Intérieur,
28:40 depuis samedi, 12 personnes qui se préparaient à passer à l'acte ont été interpellées.
28:45 Comment au quotidien, cette menace terroriste, qui est de plus en plus importante,
28:50 et on l'entend, et je rappelle que depuis 2017, 42 attentats ont été déjoués,
28:55 et que depuis que Gérald Darmanin est ministre de l'Intérieur,
28:58 il y a un attentat tous les deux mois déjoué en moyenne.
29:01 Voilà la situation dans laquelle on vit.
29:04 Moi, ce que je veux savoir, c'est le quotidien.
29:06 Est-ce que quand vous êtes sur le terrain, vous vous dites,
29:09 il est possible qu'aujourd'hui, j'intervienne sur un attentat ?
29:12 Oui, alors, c'est le premier réflexe. J'ai pris attache, avant de venir aux émissions,
29:17 de prendre attache avec mes collègues de terrain, et c'est vrai que c'est le premier réflexe,
29:20 c'est une habitude, malheureusement, qu'on a prise.
29:22 Dès qu'on a vu l'attentat en Israël, on s'est dit, sans choquer personne,
29:28 on s'est dit, bon, ben voilà, c'est parti. C'est la première chose qu'on s'est dit.
29:31 Et donc, on a pris nos responsabilités, on a sécurisé l'ensemble des synagogues.
29:35 Il faut savoir qu'en effectif, c'est compliqué à gérer,
29:38 parce qu'on a les missions de tous les jours, on a les faits divers,
29:42 on parle ici souvent, et maintenant, en plus, c'est normal,
29:47 on va devoir surveiller les écoles, mais on ne pourra pas surveiller toutes les écoles,
29:51 ce n'est pas possible, on n'a pas l'effectif.
29:53 On est venu, je suis venu ici pour les émeutes, je suis venu ici pour la Coupe du monde de rugby,
29:57 je viens ici pour les violences, l'ensauvagement de la société.
30:00 On n'a plus les moyens en effectif pour arriver à pallier tout ça.
30:04 Mais sur le terrain, on essaie de se battre avec les moyens qu'on a.
30:08 Aujourd'hui, on a eu un appel pour les synagogues, ce qu'on appelle nous un appel général par télégramme,
30:14 en nous disant voilà, on renforce encore plus, donc les collègues vont le faire,
30:18 les patrouilles en dynamique, pieds-à-terre, prendre un tâche avec les personnes,
30:24 et on rentre tous les soirs, et à la fin de notre vacation,
30:26 on fait une main courante pour dire que le job a été fait.
30:29 Mais c'est l'outil législatif, il faut donner les moyens aux policiers d'aller plus loin,
30:33 c'est-à-dire qu'à un moment, s'il y a un moindre doute,
30:36 il faut arriver à démanteler ou interpeller.
30:40 On va avoir besoin des élus, on le dénonce souvent,
30:44 parce que certains parties attisent la haine contre la police,
30:48 ils ne nous aident pas sur ce sujet-là,
30:50 mais franchement, aujourd'hui, il faut que tous les élus se mettent autour d'une table
30:54 et qu'on ait un même combat, que ce soit pour nous, pour l'éducation nationale, ou que ce soit pour...
30:58 Je crois que, et c'est un fait extrêmement rare pour le souligner,
31:01 Mathilde Panot a salué l'action des forces de l'ordre à Arras.
31:05 On est en direct avec M. Bléry, merci d'être avec nous, M. le député.
31:10 Vous êtes député du Rassemblement national du Pas-de-Calais,
31:13 première réaction, puisque ça touche votre circonscription, votre région.
31:17 Quel regard vous portez sur ce qui s'est passé ce matin ?
31:21 Écoutez, d'ailleurs, j'y reviens, j'étais sur Arras pour accueillir le président de la République.
31:27 Bien sûr, beaucoup d'émotions, mais il est surtout l'heure de nous donner des comptes,
31:33 justement, que le gouvernement donne des comptes.
31:36 Cet individu était connu, effectivement, pour radicalisme islamiste.
31:41 Il était suivi par les services, sa famille était suivie par les services.
31:45 Et nous avons réclamé, nous, c'est notre rôle, l'audition de Gérald Darmanin ici à l'Assemblée nationale
31:51 pour comprendre les failles, parce que oui, il y a eu des failles.
31:55 On ne veut plus, nous, en tout cas, au Rassemblement national, ce curatif, ce bougie-prane, en fait,
32:01 qu'on nous met tous les jours quand il arrive un drame comme celui-ci.
32:04 On veut du préventif, on veut que les 4 500 fichiers S, donc connus pour radicalisme islamiste,
32:11 soient effectivement expulsés dès lors qu'ils sont expulsables vers leur pays d'origine.
32:16 Je rejoins un peu le politique sur le plateau.
32:19 J'ai beaucoup, beaucoup de parents d'élèves qui m'écrivent, qui m'appellent,
32:23 car beaucoup des enfants de la circonscription sont dans ce lycée et qui s'inquiètent pour leur sécurité.
32:30 Je salue paradoxalement le proviseur qui a décidé de rouvrir le lycée dès demain.
32:35 Je pense que la République doit continuer de vivre.
32:38 Mais il se pose la question, effectivement, de la protection de nos services publics demain
32:42 et effectivement des établissements scolaires qui sont aujourd'hui la pro en fait,
32:47 et on a vu ça aujourd'hui dans le Pas-de-Calais qui a fait...
32:50 - Je me permets, M. le député, de vous couper.
32:53 Est-ce que vous avez pu échanger avec le président de la République cet après-midi ?
32:57 - Non, pas directement. Je n'ai pas échangé avec le président de la République.
33:01 L'heure était plutôt à être auprès des victimes et notamment des services de secours.
33:06 Il faut saluer la police qui est apparue très rapidement sur les lieux.
33:10 Nos sapeurs-pompiers qui ont fait en charge, effectivement, les victimes.
33:13 Je n'ai pas directement échangé avec lui, mais nous avons, nous, dès aujourd'hui, je le disais,
33:19 demandé et réclamé auprès de la Commission des lois l'audition de Gérald Darmanin
33:23 et nous considérons même que Gérald Darmanin doit démissionner
33:26 parce que la démission, vous me direz, sera changée par un autre Gérald Darmanin à la limite.
33:31 Mais je pense que la démission est un marqueur, un réel marqueur dans ce pays.
33:35 - Est-ce que vous avez des éléments à nous donner, même si, évidemment, on laisse l'enquête se faire
33:42 et il faut prendre énormément de précautions, sur cette famille, sur cet assaillant ?
33:48 Est-ce que c'était un profil inquiétant ?
33:51 - D'après, effectivement, les services de police et les informations que l'on a à notre disposition,
33:58 lui et sa famille étaient suivis pour radicalisme et même pour actes préparatoires d'attentats sur le territoire.
34:06 Et c'est en ça qu'on se pose des questions et qu'on s'inquiète.
34:09 Moi, je suis très inquiet pour le pays.
34:11 Nous avons, en fait, sur le territoire, des véritables bombes à retardement.
34:15 Et je vais vous dire autre chose. Arras, c'est 40 000 habitants, vous voyez ?
34:19 C'est 40 000 habitants, une commune au cœur de l'Artois.
34:22 Autour, c'est la campagne, c'est la ruralité.
34:25 Aujourd'hui, ces actes, effectivement, qui ont un lien, ça c'est mon avis personnel,
34:29 avec ce qu'on a vu, cet horrible drame, il n'y a pas de mots, cette barbarie en Israël,
34:34 il y a un lien absolument.
34:36 Mais voilà, il frappe partout.
34:38 Chaque Français, aujourd'hui, moi je ne suis pas là pour mettre de l'huile sur le feu.
34:42 Il y a assez d'événements tragiques pour en rajouter.
34:45 Mais en tout cas, je suis convaincu qu'effectivement, aujourd'hui, il frappe partout.
34:50 En même temps, le gouvernement ne veut pas légiférer sur le projet immigration,
34:55 mais ils envoient des circulaires ou des notes aux maires pour accueillir des migrants dans nos campagnes.
35:01 Voilà le projet du gouvernement.
35:03 Donc nous, on dira évidemment non et stop à ce procédé.
35:08 Et puis, il faut arrêter le curatif ou du préventif aujourd'hui pour les Français.
35:13 Le message est passé, monsieur le député.
35:16 Je veux qu'on revienne avec vous, Sandra Buisson, parce que c'est ça qui est effectivement au cœur de ce drame,
35:22 c'est le profil également de ses frères, d'un des frères, et même, si je ne m'abuse,
35:29 et j'ai pu entendre que finalement, l'équipe pédagogique autour avait une inquiétude autour de cette famille-là.
35:36 Alors, ce qu'on sait, c'est notamment ce qu'on a appris dans le dossier de son frère aîné, qui a deux ans de plus,
35:41 et on l'a dit, qui est actuellement en prison.
35:44 Il a été condamné cette année deux fois, une fois pour apologie du terrorisme,
35:47 une fois également pour son implication dans le dossier d'un projet d'attentat qui devait, selon le projet,
35:54 avoir lieu près de l'Elysée et viser soit des forces de sécurité, soit des passants.
35:59 Et ce qu'on apprend, c'est que ce frère aîné, il était dans le radar de la DGSI.
36:04 Il a été interpellé en 2019.
36:06 Et dans le dossier, il est écrit qu'il était lui-même au lycée Gambetta-Arras, ce frère aîné,
36:12 et que début décembre 2016, avait été abordé au sein du lycée la notion de liberté d'expression,
36:19 et notamment les attentats de Charlie Hebdo, et que ce frère aîné était intervenu pendant la classe
36:23 et avait dit que l'attentat avait eu lieu parce que, je cite, "ils avaient insulté les musulmans,
36:29 ils ont insulté l'islam en représentant le prophète et les chiites ne sont pas des musulmans".
36:34 Après, au cours de l'enquête sur ce projet d'attentat, dans son téléphone, il y avait des images pro-djihadiste,
36:40 pro-Etat islamique, des prêches djihadistes.
36:43 Les enquêteurs avaient relevé dans tout son environnement numérique de frère aîné un degré de radicalisme élevé.
36:49 Et donc ça, c'est en 2019, si je m'abuse.
36:52 C'est-à-dire que depuis...
36:53 C'est pour le frère aîné.
36:55 Mais j'ose espérer que depuis 2019, en fait, il est derrière les barreaux.
36:58 Alors oui, il a été interpellé en 2019.
37:01 Il a été, je crois, à un moment relâché, mais c'est pour une brève période.
37:05 Mais oui, depuis, de toute façon, il est...
37:07 Et ce qui est intéressant aussi, c'est que sa mère, en juillet 2019,
37:11 elle disait qu'elle vivait seule avec les quatre enfants
37:13 parce que le mari avait été expulsé un an auparavant vers la Russie.
37:18 Ce qui est intéressant par rapport à ce qui est dit et cette contestation en cours, bien sûr,
37:24 parce que pourquoi les profs, les enseignants sont visés aujourd'hui ?
37:27 C'est parce qu'ils enseignent, en fait, un certain savoir et des valeurs
37:30 qui sont évidemment, qui vont à l'encontre de certains sur l'islamisme radical.
37:35 Il y a eu une enquête qui a été réalisée par l'IFOP au mois de juin dernier
37:39 pour le Comité national d'action laïque,
37:42 où il était montré qu'il y avait eu une explosion des contestations
37:46 des cours, des enseignements, notamment dans les lycées professionnels.
37:50 Il y a eu plus de 20 points de contestation et les enseignants parlaient d'auto-censure, etc.
37:56 Mais là, elle est justifiée et argumentée par des chiffres
37:59 qui nous amènent à un sur deux qui s'auto-censurent
38:02 et qui plus est, dans certains établissements, plus que d'autres.
38:05 C'était notamment le cas dans les lycées professionnels.
38:07 Et cette enquête disait encore, parce que ça bouge quand même, ça évolue,
38:12 même si on disait qu'évidemment, il faut du temps,
38:14 que 70 % des enseignants pensaient aujourd'hui qu'il y avait un danger.
38:18 C'était symbolisé autour de la laïcité, mais derrière ça, il y avait une autre question.
38:23 Et puis, j'ai entendu par exemple la députée de la circonscription,
38:27 la députée Renaissance, en parlant d'Arras, en disant
38:30 que c'est une ville calme, sans histoire, c'est la sidération.
38:34 Ça s'entend évidemment, on n'est pas à la porte de Pauly-Miquet,
38:38 mais pardonnez-moi, le profil de cette famille, il y a des signaux, il y a des alertes.
38:43 Donc, on est sur quelque chose. En fait, on était sur une bombe à retardement.
38:47 - Combien y en a-t-il ? - Et combien il y a de bombes à retardement ?
38:50 - Combien y en a-t-il ? Ce qui explique que cette famille n'ait sans doute pas été autant surveillée
38:54 qu'on le voudrait aujourd'hui, et ça n'est pas parce que les forces de l'ordre
38:57 ne font pas leur travail, c'est parce qu'il y en a trop.
38:59 Et moi, j'ai aussi l'impression, si vous voulez, que ces outils qu'on avait avant,
39:03 qui, au-delà même des projets d'attentat des terroristes,
39:07 patenter le rang des renseignements généraux, qui pouvaient faire état d'un climat,
39:11 qui pouvaient... Aujourd'hui, on a l'impression, si vous voulez,
39:14 qu'on ne veut plus savoir ce qui se passe.
39:16 Or, comme le disait Gilles Kepel, qui parle d'islamisme d'atmosphère
39:20 ou de djihadisme d'atmosphère aujourd'hui, si vous voulez,
39:23 comme il le disait, il me disait ça en 2015, dans un entretien,
39:27 il me disait "il faut mener une bataille, il y a une bataille
39:30 pour la conquête des esprits musulmans".
39:32 Or, cette bataille, elle n'est pas menée par les forces laïques,
39:35 elle n'est pas menée par les forces républicaines,
39:37 elle est menée, en revanche, par des islamistes qui, eux, sont déterminés à la gagner
39:42 et qui ne cessent de progresser dans les mentalités.
39:44 Jusqu'à quand allons-nous nous raconter des histoires en disant
39:48 "attention, pas d'amalgame", tout ça ?
39:50 - Elle est menée par des Français, des Français.
39:52 - Bien sûr, absolument. Je ne sais pas si vous vous rendez compte.
39:55 - Voilà, que nous entendons dans le public, qui entretiennent justement
39:57 et d'ailleurs qui essentialisent les musulmans,
39:59 comme s'ils avaient un seul destin, qui était de devenir islamistes,
40:02 ce qui est évidemment parfaitement absurde, et que la réalité le dément d'ailleurs
40:05 tous les jours, parce que quelques milliers de radicalisés
40:07 par rapport aux millions de musulmans...
40:09 Mais oui, c'est pour ça que je vous parlais de choc psychologique, Elliot,
40:12 c'est ça qu'on nous amène aujourd'hui.
40:14 - Regardez, peut-être que ça aussi, ça va être un choc psychologique
40:16 et qu'on n'a pas conscience de ce qui est en train de se passer.
40:18 Vous avez donc l'alerte "urgence, attentat" qui a été décrétée
40:22 et Gérald Darmanin qui demande à tous les Français de faire "attention".
40:25 Je trouve que cette phrase est sidérante.
40:27 Ça veut dire quoi, faire attention ?
40:29 Ça veut dire que quand on sort, il faut faire attention ?
40:31 - Vous regardez derrière vous.
40:33 - Qui plus est, c'est ça le climat dans lequel on va vivre en France.
40:38 - Dans un week-end, ça s'annonce normalement festif.
40:40 - Mais attention à qui ?
40:42 - La Coupe du monde de rugby, les quarts de finale, ne l'oublions pas.
40:44 - Attention à quoi ?
40:46 Il y a aussi ça, il y a cette question.
40:48 Et puis on a entendu, moi je ne sais pas si c'est ce débat
40:50 d'aller chercher à faire une enquête parlementaire pour auditionner Gérald Darmanin.
40:55 Moi j'aimerais bien surtout que les associations pro-immigration
40:59 rendent des comptes.
41:00 J'aimerais bien aussi savoir pourquoi le PCF a soutenu en 2014 cette famille.
41:05 Pourquoi la CGT, si c'est la CGT, a soutenu également ?
41:08 - Vous avez raison, il y a eu des associations qui étaient essentielles.
41:11 - Mais évidemment que c'est essentiel.
41:13 Juste, je vous donne la parole, mais il y a eu le président de la République
41:15 qui s'est rendu cet après-midi sur les lieux
41:17 et qui a demandé, comme hier, un appel à l'unité.
41:21 Et on était surpris hier lorsqu'il l'a fait parce que le conflit au Proche-Orient
41:25 s'exporte naturellement chez nous.
41:28 Et il a demandé une unité, comme si la France était déjà fracturée.
41:31 Emmanuel Macron.
41:33 Je suis là pour témoigner du soutien de la nation,
41:38 pour dire que nous faisons bloc et que nous tenons debout.
41:43 Et la plus belle preuve en est donnée par le choix qui a été fait par le proviseur.
41:49 Il a décidé de rouvrir demain l'établissement.
41:55 Les élèves qu'il souhaite pourront revenir, les enseignants qu'il souhaite pourront revenir.
41:59 Le choix est fait de ne pas céder à la terreur, de ne rien laisser nous diviser.
42:05 Et de rappeler aussi combien l'école et la transmission sont au cœur, justement,
42:10 de cette lutte contre l'obscurantisme.
42:12 Restons unis, comme je le disais hier soir, groupés et debout.
42:16 Rester unis, qu'est-ce que ça veut dire ?
42:19 Rester unis, c'est-à-dire faire bloc autour des valeurs de la République.
42:22 Le seul problème, c'est qu'il y a dans notre pays des gens qui ne se reconnaissent pas
42:26 dans ces valeurs de la République et qui se reconnaissent davantage dans les valeurs des islamistes.
42:31 C'est là où il y a un véritable problème.
42:33 Et quand M. Darmanin nous dit que l'on doit faire attention,
42:37 mais en fait ça acte quoi l'impuissance de l'État de protéger les Français ?
42:41 Puisque c'est à nous de nous auto-protéger.
42:43 Et j'aimerais rebondir sur ce qui a été dit sur les associations de gauche,
42:47 sur les partis de gauche qui refusent, par exemple, de dire que le Hamas est terroriste.
42:52 Quand vous avez au moment de l'interdiction du port de la Habaïa par Gabriel Akhtal,
42:59 des associations de gauche, des syndicats de gauche qui nous racontent que c'est une honte,
43:05 que c'est islamophobe et que finalement l'éducation nationale serait islamophobe à travers cette mesure,
43:11 mais vous mettez une cible sur l'éducation nationale et sur le front de chaque professeur.
43:16 Et ça c'est très grave.
43:17 Il faut en finir avec ce gauchisme culturel qui prépare la France à une déchéance qui va être terrible.
43:25 Et ces attentats qu'on a connus, je suis sûr que ça va se multiplier.
43:28 Mais vous devez quand même, il faut quand même en moins se féliciter
43:31 qu'une partie de la gauche semble enfin ouvrir les yeux.
43:34 Je vous propose de citer une autre séquence, cette fois-ci à l'Assemblée nationale.
43:39 C'est une députée que peut-être vous ne connaissez pas, qui s'appelle Agnès Carel.
43:43 C'est une ancienne enseignante, elle est députée au Raison.
43:46 Elle va adresser un message là aussi extrêmement fort et fondre en larmes.
43:49 Regardez.
43:50 Au travers des professeurs de France, ce sont...
43:54 Ce sont tous les professeurs du monde qui se battent dans la transmission de la philosophie des Lumières.
44:12 Mes chers collègues, certains peuvent être tentés de céder aux sirènes de la confusion et de l'immédiateté.
44:20 Je vous en joins au contraire, et résister et faire bloc.
44:25 Il est de notre devoir de ne pas nous fraturer.
44:28 Nous, représentants de la nation, devons trouver les mots justes pour apaiser les souffrances.
44:34 Les terroristes combattent la liberté par la peur.
44:37 Nous convaincrons la peur par la liberté.
44:40 Mais quelle liberté ?
44:47 Quand je l'écoutais, je me disais depuis 2012, imaginez, vous êtes parent d'un enfant juif qui va à l'école.
44:54 Est-ce que vous l'amenez serein à l'école en France ?
44:57 Peut-être la liberté de le dire, parce que ce sujet là, ça fait plus de dix ans sur Atlantico qu'on a l'air têtué.
45:04 Vous savez ce qu'on nous répondait il y a dix ans ?
45:05 Il y a plus de dix ans, on nous répondait que nous étions islamophobes quand on disait qu'on ne pouvait plus scolariser d'enfants juifs en Seine-Saint-Denis.
45:12 Essayons de prendre un tout petit peu de hauteur.
45:14 Donc on a ça.
45:15 Vous êtes mari ou femme de policier depuis Magnanville.
45:23 Vous croyez que vous rentrez chez vous serein ?
45:25 Vous êtes professeur d'histoire comme Kevin Bossuet.
45:28 Vous allez en cours serein ?
45:30 Vous allez parfois même à un conseil ?
45:32 Regardez qui sont les personnalités protégées en France.
45:36 On nous explique qu'il y a des gens qui sont menacés par les discriminations et par la violence dans ce pays.
45:40 Qui sont les personnalités qui vivent sous protection policière en France aujourd'hui ?
45:43 Ce ne sont pas celles dont on nous dit qu'ils sont menacés.
45:46 La liberté de circuler qui devient compliquée dans notre pays.
45:51 Je pense qu'on a une liberté d'expression, mais aujourd'hui une liberté de circuler, c'est assez terrible,
45:56 mais qui devient complexe parce que quand il y a des événements tels que ceux-ci,
46:02 avec ce conflit entre Israël et le Hamas, aujourd'hui en France, on se pose la question.
46:08 Est-ce que je peux aller au spectacle ? Est-ce que je peux aller voir tel événement sportif ?
46:11 Est-ce que je peux aller à l'école sereinement comme vous l'avez dit ?
46:15 Et pas que dans les écoles juives, dans les autres écoles puisque vous l'avez vu aussi.
46:19 Est-ce que je peux prendre les transports en commun ?
46:22 Est-ce que je peux partir effectivement en week-end ?
46:25 Est-ce que je peux aller au travail sereinement ? Est-ce que je pourrais le faire ?
46:28 C'est ça en fait aussi. Ça nous ramène ce discours de liberté aujourd'hui.
46:33 C'est pour ça que probablement il va falloir retravailler, c'est très difficile, c'est extrêmement sensible,
46:38 mais sur les notions d'état de droit en France. Comment on peut le faire évoluer ?
46:42 On y revient, mais il faut le garder parce que...
46:46 Ce n'est pas si difficile que ça. Si vous considérez qu'aujourd'hui...
46:49 Non mais vous considérez que le vœu des Français d'être en sécurité au quotidien,
46:55 de réduire justement cette importation migratoire massive,
47:00 d'être extrêmement ferme face aux radicaux, face aux associations, de couper les vivres.
47:05 Si vous êtes ferme, je pense que ça peut changer.
47:07 Il y a à la réserve près que les Français votent et qu'ils votent pour des gens qui sont dans l'entre-deux.
47:13 La réalité c'est celle-là.
47:14 Quand je vous parlais, il y a quand même des élections, on vit dans une démocratie malgré tout.
47:19 Et quand je vous disais tout à l'heure, je pense que nous avons besoin d'un choc psychologique.
47:23 L'image de la semaine dernière, tragique, de la rêve, avec des gens qui justement sont en train de danser pour la paix.
47:28 Et en arrière-plan, d'autres qui arrivent, nous vivons dans deux espaces-temps différents.
47:33 En 2015, le Bataclan c'est la même chose.
47:36 Et qu'est-ce qu'on a répondu ?
47:38 Les gens ont répondu quoi à l'époque ?
47:40 "Je suis en terrasse" qui était une réponse complètement débile.
47:42 Parce que moi je pense qu'il faut préserver nos modes de vie et la démocratie, mais ce n'est pas une raison pour être dans la niaiserie.
47:47 Oui, il y a face à nous de la conflictualité, il y a des gens qui sont dans la haine, c'est une réalité, nous vivons avec.
47:52 Je veux qu'on écoute Emmanuel Macron, mais c'était il y a trois ans, le 21 octobre.
47:58 Rappelez-vous, on est à la Sorbonne, et c'est vrai que ce discours-là, c'est un discours qui se devait fédérateur.
48:04 Qui devait changer la donne, qui devait protéger les professeurs, qui devait lutter contre l'islam politique.
48:10 Il y a d'ailleurs une loi, et force est de constater que c'est vrai, il y a cette loi contre les séparatismes qui a été faite.
48:16 Emmanuel Macron.
48:17 Ce soir, je n'aurai pas de mots pour évoquer la lutte contre l'islamisme politique radical qui mène jusqu'au terrorisme.
48:26 Les mots, je les ai eus.
48:28 Le mal, je l'ai nommé.
48:31 Les actions, nous les avons décidées, nous les avons durcies, nous les mènerons jusqu'au bout.
48:40 Ce soir, je ne parlerai pas du cortège de terroristes, de leurs complices, et de tous les lâches qui ont commis et rendu possible cet attentat.
48:52 Je ne parlerai pas de ceux qui ont livré son nom aux barbares.
48:57 Ils ne le méritent pas.
49:00 De nom, eux, n'en ont même plus.
49:05 Ce soir, je ne parlerai pas davantage de l'indispensable unité que toutes les Françaises et tous les Français ressentent.
49:17 Elle est précieuse et oblige tous les responsables à s'exprimer avec justesse et à agir avec exigence.
49:31 Non.
49:33 Vous savez ce que je me suis dit en écoutant ça ?
49:36 Normalement, il y a un petit synthé, vous savez, en haut à gauche, qui donne la date.
49:39 Donc, on est le 20 octobre 2020.
49:41 Oui, on pourrait être…
49:42 Mais la personne qui regarde l'émission, elle se dit « mais il l'a dit aujourd'hui ».
49:45 Parce qu'en fait, c'est le même discours.
49:47 Et justement, d'abord, il dit « il n'a que des mots ».
49:51 Il dit « j'ai eu les mots », il n'a que des mots.
49:54 Je voudrais ajouter quelque chose à ce qu'a dit Kevin.
49:58 C'est-à-dire, une grande partie de la classe politique et des médias ont sauté à pieds joints dans une diversion très confortable
50:06 et nous en quiquinent depuis des années en nous expliquant qu'il y a un danger en France, l'extrême droite.
50:11 Cette semaine, Libération et Mediapart ont créé des newsletters pour dénoncer le danger de l'extrême droite.
50:19 Et une grande partie de la Macronie, si vous voulez, a joué ses belles âmes pendant des années.
50:25 Ils viennent juste de commencer à changer en nous expliquant « le danger, c'est l'extrême droite ».
50:29 Alors, quand des gens s'aveuglent autant, si vous voulez, juste pour montrer à quel point ils sont bons et antifascistes,
50:35 moi, j'ai du mal à leur faire confiance.
50:36 Triste ironie, ce matin, dans La Voix du Nord, ce qu'il y avait comme article ?
50:39 Oui, c'est vrai qu'il y avait une opposition.
50:41 Non, contre l'extrême droite.
50:43 Manuel de protection de l'éducation d'extrême droite.
50:46 Regardez, il y a un mot à une expression que prononce Emmanuel Macron.
50:50 « Islamisme politique ». Mais l'islamisme est forcément politique.
50:54 Donc déjà, il y a une forme de reniement là-dedans. On ne stigmatise pas, il y a une volonté de ne pas stigmatiser.
50:59 Quand il dit ça, pardonnez-moi, lorsqu'il y a ce discours-là, on se dit bon, ben voilà, on est lancé pour lutter contre l'islam radical.
51:07 Mais bien sûr, mais ce n'est pas l'islamisme radical, c'est l'islam radical.
51:10 Mais on peut, évidemment.
51:12 Non, mais je suis d'accord, mais c'est pour ça qu'on met ces barrières là.
51:14 Il n'y a pas une frontière étanche entre l'islam et l'islamisme.
51:16 Non, il n'y a pas une frontière étanche.
51:18 Excusez-moi, Eliott, ce n'est pas parce que vous n'êtes pas d'accord que je ne vais pas le dire.
51:21 Mais moi, ce n'est pas parce que je ne suis pas d'accord avec vous que je n'ai pas le droit de vous répondre.
51:25 Et que je peux considérer que c'est insultant pour les millions de Français de profession musulmane.
51:30 Et bien, soyez précis.
51:32 Non, mais c'est extraordinaire ça. On me coupe au milieu d'un mot et on me regarde pas être...
51:36 Oui, parce que je vous arrête au moment où...
51:37 Non, mais non, parce qu'il n'y a pas de frontière étanche. Je n'ai pas dit que tous les musulmans étaient islamistes.
51:42 J'ai dit que tous ces jeunes qui insultent Mila, qui pensent qu'ils crachent sur le prophète,
51:46 qui disent à leurs profs "vous n'avez pas le droit de parler de ceci ou de cela",
51:51 vous allez dire qu'ils sont islamistes ? Comment vous distinguez l'islam ?
51:55 Il n'y a pas... Il y a un continuum, et on le sait très bien, les policiers le savent très bien.
52:00 Et vous ne pouvez pas dire "regardez les sondages qui nous disent toute la journée que pour l'islam il est plus important"
52:05 et après vous me dites "ah ben non, il y a une frontière".
52:09 Vous êtes d'accord peut-être Kévin, c'est qu'il faut dissocier l'islamisme de l'islam.
52:15 Mais surtout des musulmans.
52:16 Mais évidemment, et des musulmans.
52:18 Des musulmans en tant que personne.
52:19 L'islamisme appartient en quelque sorte...
52:23 Mais sans pas avoir des débats théologiques dessus, parce que y compris des islamistes disent que c'est la même chose.
52:27 Si vous me permettez Gérald Darmanin, qui rappelle, je vous ai montré la citation,
52:32 et ce lien qu'il fait, cause à effet, entre l'attaque du Hamas, l'attaque terroriste islamiste,
52:39 et là aussi il faut poser les mots sur les mots, l'attaque terroriste islamiste,
52:42 et finalement ce qui s'est passé aujourd'hui.
52:45 Ce n'est pas à moi de le dire, il y a une enquête et un parquet antiterroriste qui s'est saisi.
52:49 Ce que je peux vous dire, c'est que d'après nos renseignements, d'après nos informations,
52:52 il y a un lien, malheureusement, entre ce qui s'est passé, sans doute, dans le Proche-Orient, et le passage à l'acte.
52:58 On le voit d'ailleurs parce qu'il y a eu des appels, évidemment, qui sont tout à fait ignobles, pour pouvoir passer à l'acte.
53:05 Et l'idée aussi n'est pas de mettre en difficulté les forces de l'ordre, qui je le rappelle, font un travail extraordinaire,
53:10 avec peu de moyens, quand vous avez 5372 personnes à surveiller quotidiennement, il faudrait donc 3 agents.
53:19 Ou beaucoup plus.
53:20 Ah plus ?
53:22 Non mais vraiment les très radicalisés.
53:23 Non mais je dis pour un radicalisé, c'est pas trois ?
53:25 Ah non, c'est une vingtaine de collègues dans l'Ontario.
53:26 C'est une vingtaine, vous imaginez ? Donc vous faites 5000 x 20.
53:30 En repassant la séquence que vous avez diffusée tout à l'heure d'Emmanuel Macron,
53:33 vous pouvez imaginer aussi quelle est la réaction des téléspectateurs qui ont vu ça,
53:36 et qui notamment, à ces mots, cette phrase, "il nous impose aujourd'hui d'agir avec exigence".
53:43 Quand trois ans après, ce sont les mêmes faits qui se reproduisent,
53:46 Tchétchène, enseignant, ils se disent, bah oui, ce que l'on disait tout à l'heure,
53:51 c'est-à-dire que rien n'a véritablement été fait, on n'a pas évolué,
53:55 et c'est ce que je disais tout à l'heure, c'est-à-dire qu'on réagit toujours sous le coup de l'émotion,
53:58 mais après on a beaucoup de difficultés.
54:00 Moi je voudrais ajouter quelque chose, quand vous disiez "la société est fracturée",
54:03 ce matin on a fait un sondage avec l'IFOP à Sud Radio,
54:06 qui porte la responsabilité du conflit en Israël, aujourd'hui avec ce qui s'est passé.
54:10 Vous savez que 43% des gens interrogés disent "ne savent pas".
54:15 Il n'y a que 45% à masse et 43% ne savent pas.
54:19 12% disent que c'est Israël.
54:21 Mais ça veut dire qu'un Français sur deux, quasiment,
54:24 ne veut pas prendre position et condamner véritablement ça.
54:28 Alors là, pardonnez-moi, je n'ai pas bien compris, la question c'est sur le conflit.
54:32 Qui porte la responsabilité du conflit, mais de ce qui s'est passé.
54:35 Actuel, qui porte la responsabilité de ce qui s'est passé samedi.
54:38 Et voilà, 43% ne savent pas.
54:40 Ne savent pas ?
54:41 Ça fait un peu peur, oui.
54:42 Mais non, mais ça veut dire que...
54:44 Ce qui fait encore plus peur, c'est le chiffre que vous m'avez donné.
54:47 Si on doit avoir 20 agents pour suivre un élément radicalisé, on en a 5300.
54:53 Ça dépend du niveau de...
54:55 J'entends, mais non...
54:57 Si on doit...
54:58 Si on doit...
54:59 Si imaginons que les 5300 soient, au fil des années, se radicalisent, se radicalisent...
55:04 Non, ils ne sont pas tous au niveau de surveillance des GSI humaines,
55:07 avec surveillance physique, ce n'est pas possible.
55:09 Et comment se fait-il, là par exemple, que la science...
55:11 Attends, peut-être qu'on doit prendre à terme.
55:13 Mais c'est qu'il a été suivi et interpellé par la DGSI, Sandra.
55:17 Alors non, hier, il a été interpellé par la police.
55:20 On ne sait pas du tout si c'est la DGSI.
55:21 Il a été interpellé hier par la police.
55:23 D'accord, on n'avait pas compris.
55:24 Et il n'avait pas commis d'infraction.
55:26 Et comme, en fait, comme il est fiché, ça sonne.
55:28 C'est-à-dire que l'information remonte au service de renseignement.
55:31 C'est le but d'une fiche, en fait.
55:32 C'est que n'importe quel moment où vous contrôlez un individu qui a eu une fichesse,
55:36 vous allez expliquer dans quel cadre c'était, etc.
55:39 Et ça peut être utile au service de renseignement auquel l'information remonte.
55:42 Vous avez une conduite à tenir par fiche qui vous dit soit vous interpellez,
55:45 ce qui est rare selon l'individu,
55:49 et une fiche qui peut vous dire, vous procédez au contrôle,
55:52 vous dites qui était avec qui, avec lui.
55:54 Ça nous permet à nous de remonter sur un éventuel réseau
55:57 et de donner le point de localisation de l'individu, les lieux qu'il fréquente exactement.
56:01 Mais c'est un travail qui est très complexe.
56:04 Je pense qu'au-delà des collègues de la DGSI qui sont sous effectifs,
56:08 des services d'investigation qui sont sous effectifs,
56:10 et vous avez les effectifs de voie publique qui sont sous effectifs.
56:13 Parce que très généralement, au-delà du travail des collègues de la DGSI,
56:18 c'est souvent les collègues de voie publique, comme ça a été le cas aujourd'hui,
56:21 qui procèdent à l'interpellation et qui sont confrontés également à ces auteurs d'attentats.
56:28 Merci à tous les six. Dans un instant, l'édition spéciale va se poursuivre.
56:33 Évidemment, je rappelle l'information.
56:35 Ce matin, un homme armé d'un couteau a tué un enseignant dans un lycée à Arras,
56:39 accompagné de plusieurs ministres.
56:41 Emmanuel Macron s'est rendu sur place cet après-midi lors de son intervention.
56:44 Le chef de l'État a appelé les Français à rester unis et à faire bloc
56:48 face à la barbarie du terrorisme islamiste.
56:51 On va penser évidemment à tous les professeurs.
56:53 Je ne sais pas comment va se dérouler cet hommage qui doit être rendu lundi
56:59 pour Samuel Paty, trois ans jour pour jour exactement.
57:01 Ça va être compliqué, mais il ne faut pas baisser les bras.
57:04 Il faut rester droit, continuer à faire vivre les valeurs de la République
57:08 sur du territoire qui en ont besoin et continuer à dire que c'est l'un des plus beaux métiers du monde.
57:13 Transmettre les valeurs de la République, transmettre les connaissances,
57:16 permettre à plein d'élèves, dont des petits musulmans, de connaître l'ascension sociale.
57:21 Donc, il faut que ces professeurs soient soutenus.
57:23 Nous faisons un travail qui est utile. Il faut que la nation en prenne conscience.
57:27 Nous avons besoin d'être aidés dans notre mission au quotidien.
57:30 L'enfer, l'horreur, le cauchemar se répète en France quasiment trois ans jour pour jour
57:36 après l'attentat de Samuel Paty, saluant également les forces de l'ordre
57:40 qui sont mobilisées sur le terrain et cette chaîne d'urgence attentat qui est à son maximum.
57:47 Ce qu'on apprend ce soir, ce n'est pas parce qu'il y a un risque imminent d'attentat,
57:53 de passage à l'acte à nouveau, mais c'est suite à ce passage à l'acte
57:57 que les Français doivent être vigilants au cas où d'autres aient des idées similaires.
58:02 Merci à tous dans un instant. C'est ça, ce Dispute.
58:04 Et nous, on se retrouve demain matin.