• l’année dernière
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Il est bientôt 20h, merci d'être avec nous pour l'heure des pros.
00:04 Dans un instant, vous allez suivre l'interview du président de la République,
00:08 interview en direct de l'Élysée, entretien d'une vingtaine de minutes,
00:12 interrogée par Anne-Claire Coudray.
00:14 Et Laurent Delahousse, j'ai eu un message de Gauthier Lebret,
00:17 parce que j'ai dit Olivier Delahousse tout à l'heure.
00:19 - Ouh là ! - Pardon Laurent Delahousse.
00:21 - Confronté avec Olivier d'Artigolle.
00:22 - Parce que je pense tout le temps à Olivier d'Artigolle.
00:24 - Et ça, l'allégeant Gauthier, il est là-dessus.
00:26 - La légende dit que vous avez écrit le discours vendredi du pape.
00:29 Olivier est ravi de vous retrouver, Paul Melun est avec nous.
00:32 Véronique, quel beau moment que vous avez vécu avec Emile Henric.
00:35 - Oui, très beau moment, très intense, très fort.
00:37 - On essayera d'en parler un peu.
00:40 Jean-Baptiste Sébastien Ferjou n'est toujours pas arrivé,
00:43 mais c'est une habitude, ne vous inquiétez pas,
00:45 il va arriver dans quelques instants.
00:47 Pourquoi cette prise de parole ?
00:48 Est-ce que c'est le service après-vente d'une semaine, il faut le dire, réussie ?
00:52 - Il a eu une semaine avec Charles III, avec le pape, avec la Coupe du monde du...
00:56 - Et dans la sécurisation, ça a été parfait.
00:58 Il n'y a pas eu de "couac", c'est-à-dire que...
01:01 - C'est le SAV, c'est le service après-vente.
01:04 - Donc il veut capitaliser.
01:06 - Oui, mais après, s'il ne fait que ça et qu'il n'y a pas d'annonce,
01:09 de visibilité sur ce qu'il veut faire, la feuille de route,
01:12 après avoir parlé jusqu'à 3h du matin avec les forces politiques,
01:15 est-ce qu'il en ressort ?
01:16 S'il ne va que sur la valorisation de la semaine que vous venez de vivre,
01:20 ça va être long, 20 minutes.
01:21 - Non mais Paul Melun, on ne l'avait pas vu, par exemple,
01:24 au lendemain ou sur lendemain du fiasco du Stade de France,
01:27 interrogé par les journalistes.
01:29 - On se doute un peu, pourquoi ?
01:30 - C'est-à-dire que si ça marche, il faut capitaliser.
01:32 - Oui, mais c'est ça qui est terrible dans la séquence qu'on vit,
01:34 c'est qu'on vit en séquence d'une semaine, de quatre jours.
01:36 Vous imaginez quand même le rapport au long terme, au temps long,
01:39 qu'il y avait chez un de Gaulle ou même chez d'autres,
01:41 chez des Clémenceau.
01:42 Aujourd'hui, on en est à dire, le président a fait une bonne semaine
01:45 parce qu'il a eu en visite un monarque étranger, le pape,
01:48 et on dit, ça y est, il faut vite qu'il prenne la parole pour capitaliser.
01:51 Peut-être qu'il a pris 0,3 points de croissance dans l'opinion.
01:54 Vous voyez, je trouve ça assez terrifiant, assez abyssal,
01:58 parce que la politique réclame plus que ça.
02:00 - Mais disons-le, c'est une belle semaine, c'est une semaine historique.
02:02 - Moi, je préférais qu'il aille à Beauquin-Quenna plutôt qu'une belle semaine.
02:04 - Je ne parle pas du président, je parle pour la France.
02:05 C'est une belle semaine et après ce qu'on a vécu, l'étend-cien.
02:07 - Oui, mais Emmanuel Macron, il n'y a pas rien, pardonnez-moi.
02:09 Une belle semaine, mais pas grâce à lui.
02:11 - Est-ce que ce ne serait pas, et on salue Jean-Sébastien Ferjou,
02:13 on était à deux doigts de faire une bronca,
02:15 est-ce que ce ne serait pas l'occasion d'occuper l'espace
02:17 et de mettre peut-être sous le tapis un potentiel échec aux sénatoriales ?
02:21 C'est-à-dire, même si ça n'intéresse pas grand monde, disons-le, mais quand même...
02:26 - C'est quand même important, des élections dans une démocratie.
02:28 - Évidemment, mais sauf que... - Je sais que vous le savez.
02:30 - Vous allez voter pour les sénatoriales ? Non.
02:32 - Non. - Pas grand électeur.
02:34 - Non, je ne serai pas grand électeur, ça n'empêche pas que le résultat est important.
02:36 - L'idée, c'est de se dire, à début de semaine, on doit parler de mes déclarations.
02:42 On essaie de mettre en premier plan Emmanuel Macron. Qu'est-ce que vous en pensez ?
02:46 - Je pense, oui, que les résultats ne sont pas très bons pour la majorité,
02:48 qui ne parvient pas, a priori, de ce qu'on en voit en l'État,
02:52 à transformer beaucoup d'essais, là où ils auraient pu faire élire
02:55 quelques sénateurs sous l'étiquette Renaissance.
02:58 Et que, donc, oui, le fait de présenter le plan de transition énergétique demain
03:03 est certainement une occasion de détourner la tension, oui.
03:06 - Oui. - Véronique ?
03:07 - Non, moi, je pense qu'il y a deux choses.
03:09 Il y a effectivement demain la présentation du plan de planification écologique.
03:12 Alors, on se demande bien ce qui va en sortir.
03:14 Donc, peut-être qu'il va y avoir des préannonces ce soir.
03:16 Ensuite, effectivement, pour lui, c'est une séquence, à mon avis,
03:19 sur laquelle il veut rebondir. C'est celle avec le pape François à Marseille.
03:23 - Ça veut dire qu'il va parler d'immigration ?
03:25 Parce que ça, il a été beaucoup question d'immigration.
03:27 - Oui. Et le Saint-Père et le président de la République ont quand même été percutés
03:32 par l'actualité, par l'actualité de l'Empédouza.
03:35 On a vu un Emmanuel Macron un petit peu crispé quand le Saint-Père,
03:38 à plusieurs reprises au palais du Pharaon, ou pendant son homélie,
03:43 a dit qu'il fallait défendre finalement... - Accueillir l'immigrant.
03:48 - Accueillir, mais enfin, défendre aussi toute vie, que ce soit celle de celui qui émigre,
03:53 de l'enfant à naître ou de la personne qui arrive dans sa vieillesse.
03:57 - Bon, si je comprends bien, dans une minute, il va parler.
03:59 Donc, on va entendre... On va parler d'écologie.
04:02 On va parler d'immigration, probablement.
04:04 - Peut-être de la vie ? - On parlera peut-être de fin de vie.
04:07 - On peut parler d'inflation, des vies, de l'issence, de la rente, de l'inflation.
04:12 - Est-ce qu'on va parler de harcèlement scolaire ?
04:15 Là aussi, ça a été l'une des grandes questions de la rentrée.
04:18 Peut-être qu'on en parlera un tout petit peu.
04:19 - Éducation, harcèlement scolaire.
04:20 - Est-ce que le président va avoir un mot pour ces policiers
04:23 qui ont été pris à partie pendant la manifestation contre les policières ?
04:26 Ou ça, ça n'entre pas dans ce cadre-là.
04:29 On laisse, par exemple, le ministre de l'Intérieur traiter de ces choses-là.
04:32 - Tout est possible. - Étonnant.
04:33 - Tout est possible avec Emmanuel Macron.
04:34 - Il peut féliciter les forces de l'ordre pour la semaine qu'on vient de vivre,
04:36 qui a été une semaine intense en termes de mobilisation des forces de sécurité.
04:39 - Ce serait une façon habile de les féliciter, de les remercier.
04:42 - On est entre nous, on se dit tout.
04:43 Est-ce que vous êtes lassé de ces prises de parole ?
04:45 C'est-à-dire qu'il y a eu trop de prises de parole ?
04:47 - C'est une présidence bavarde. - Bavarde.
04:49 - Oui, mais on a été habitué à ça.
04:50 Nicolas Sarkozy et François Hollande étaient assez bavards aussi.
04:53 Je crois que c'est une constante de la nouvelle façon
04:55 dont les présidents vivent la Ve République.
04:57 Ce n'est pas trop ça l'ADN de la Ve République ?
04:59 - Le problème, c'est peut-être le décalage entre ce qui est dit et ce qui est fait.
05:02 Ou le fait qu'à chaque fois il y ait des annonces et qu'on les oublie assez rapidement.
05:06 Et que finalement, souvenez-vous, l'année dernière, un jour, un dimanche justement,
05:09 Emmanuel Macron avait annoncé un grand plan de construction de RER partout.
05:12 Est-ce que vous en avez entendu à nouveau ?
05:14 - Eh bien c'est maintenant.
05:15 Ça va durer une vingtaine de minutes, cette interview.
05:18 On attend de voir ce que va nous dire.
05:20 C'est une interview surprise.
05:21 Ça n'était pas prévu.
05:22 Ça n'était pas au programme.
05:23 Et c'est maintenant sur CNews.
05:26 - Bonsoir Monsieur le Président.
05:28 - Bonsoir.
05:29 - Merci beaucoup de nous recevoir après une semaine riche.
05:31 Une semaine chargée pour la France.
05:33 Et pas seulement à cause de la Coupe du monde de rugby.
05:35 Nous avons reçu le roi Charles III.
05:37 Nous avons reçu le pape à Marseille.
05:39 Le pape qui a interpellé nos démocraties européennes.
05:43 Y compris le dirigeant que vous êtes sur le drame des migrants.
05:46 Quand il parle, quand il met en garde contre le fanatisme de l'indifférence,
05:50 que lui répondez-vous ?
05:52 - D'abord, vous venez de le dire.
05:53 Je voudrais commencer cet entretien en félicitant les Français.
05:57 Parce qu'il y a peu de pays aujourd'hui dans le monde
06:01 qui peuvent relever des défis concomitants de cette nature.
06:04 Nous accueillons la Coupe du monde de rugby.
06:07 Lille, Marseille, Paris, Saint-Etienne, Nice,
06:09 cette semaine ont accueilli des matchs.
06:11 On a reçu le roi et la reine d'Angleterre, à Paris puis Bordeaux.
06:15 Et le pape est venu à Marseille.
06:17 Et donc je veux remercier nos élus, nos bénévoles,
06:22 les services de l'État et des collectivités qui ont rendu cela possible.
06:26 On a mobilisé, en particulier ce samedi, près de 100 000 policiers et gendarmes.
06:32 Sur les 166 unités de force mobile que nous avons dans le pays,
06:37 toutes ont été mobilisées, on a remis les vacances, etc.
06:39 Donc tout ça arrive parce qu'il y a aussi une capacité à accueillir,
06:43 à assurer la sécurité, à être exemplaire dans l'accueil.
06:46 Donc je le dis à tous nos compatriotes, grâce à cet effort collectif,
06:49 vous pouvez être fiers.
06:51 Et cette France qui était au rendez-vous,
06:53 cette France qui sait accueillir le monde,
06:55 qui sait donner cette formidable image,
06:57 c'est aussi celle que nous saurons être dans 300 jours
07:00 quand il faudra accueillir les Jeux olympiques et paralympiques.
07:02 – Alors il y a le discours du pape sur les migrants,
07:04 et puis il y a la réalité politique française européenne.
07:07 – Oui.
07:08 – Est-ce que vous pouvez répondre au pape par exemple ?
07:10 – Non, le pape a raison d'appeler à ce sursaut contre l'indifférence.
07:14 Parce qu'à chaque fois qu'on parle du sujet de l'immigration,
07:17 on parle de femmes et d'hommes, il ne faut jamais l'oublier.
07:19 – 28 000 morts en 10 ans.
07:21 Est-ce que l'Europe fait assez ?
07:23 – J'ai eu l'occasion moi-même de le dire,
07:25 mais l'Europe est le continent qui fait le plus.
07:27 Et donc ce qu'il faut voir aujourd'hui,
07:29 c'est que d'abord nous Français, nous faisons notre part.
07:32 Il y a en moyenne environ 100 000 demandeurs d'asile
07:36 chaque année dans notre pays.
07:38 On accueille de plus en plus d'enfants,
07:40 nos départements le savent et l'État est à leur soutien
07:42 et continuera de l'aider, je veux ici leur dire.
07:44 Nous investissons, et on l'a augmenté très fortement
07:47 ces dernières années, 2 milliards d'euros par an
07:49 sur ce qu'on appelle l'hébergement d'urgence,
07:51 ce qui permet de loger les sans-abri de notre pays.
07:53 Mais pour près de 60%, ce sont des femmes et des hommes
07:56 qui, à tant d'intitres ou sont en situation irrégulière,
07:59 que nous logeons.
08:00 Donc la France fait sa part,
08:02 mais il faut ce message d'universalisme.
08:04 Moi je ne suis pas indifférent, et nous devons être humains,
08:06 accueillir en particulier ceux qui fuient des conflits.
08:09 Mais on doit aussi être rigoureux,
08:11 parce qu'on a un modèle social qui est généreux.
08:13 Et on ne peut pas accueillir toute la misère du monde,
08:17 comme le disait un ancien premier ministre.
08:19 - Concrètement, pour les migrants de Lampedusa,
08:21 combien on va en accueillir ?
08:22 Et Gérald Darmanin a parlé de ceux qui auraient
08:24 et obtiendraient l'asile politique.
08:26 Combien de migrants de Lampedusa vont arriver ?
08:29 - Le ministre de l'Intérieur a eu raison de faire,
08:31 de distinguer la situation de migrants qui arrivent
08:34 et qui iraient à travers l'Europe,
08:36 avec des femmes et des hommes à qui on donnera un titre
08:38 et qui sont en attente de l'asile,
08:40 qui sont à ce moment-là des réfugiés,
08:43 des gens dont on instruit la situation.
08:46 Qu'est-ce qui se passe d'abord à Lampedusa ?
08:49 Ce que vous avez montré ces dernières semaines.
08:51 C'est la réalité du phénomène migratoire.
08:54 Il est européen.
08:55 Et donc, le cœur de la réponse n'existe pas en franco-français.
08:59 Et moi, c'est aussi pour ça que je veux qu'on travaille
09:02 avec la présidente du Conseil italien,
09:04 parce qu'elle a fait un choix fort,
09:07 qui n'avait pas été celui, il y a quelques mois,
09:09 suivi par l'Italie.
09:10 C'est cette crise migratoire qui l'a amené aussi au pouvoir.
09:12 Oui, mais je note que là où il y a dans sa majorité
09:16 des gens qui sont sur une réponse simpliste et nationaliste,
09:19 là où il y a pu avoir à certains moments une Italie qui a dit
09:21 "On ne prend plus les bateaux, on les renvoie chez les autres",
09:24 l'Italie prend sa responsabilité.
09:26 Et elle joue son rôle de ce qu'on appelle le premier port sûr.
09:30 Nous, nous devons jouer notre rôle en européen
09:32 et aider les Italiens.
09:33 On ne peut pas laisser les Italiens seuls.
09:35 Et donc, la réponse, elle est d'ensemble, elle est européenne.
09:38 Première chose, on doit, nous, Européens,
09:41 avoir une approche cohérente avec les pays d'origine.
09:45 Et donc...
09:46 C'est-à-dire que ce n'est pas qu'une question européenne,
09:48 ça veut dire que c'est une question qui relève aussi des États africains.
09:51 En l'espace, c'est une question où l'Europe doit jouer groupée,
09:53 ce qu'elle n'a pas fait jusqu'alors,
09:55 et où on doit jouer avec les pays d'origine,
09:57 et ce qu'on appelle les pays de transit.
09:58 Laissez-moi vous le dire juste de manière très simple.
10:00 La plupart des migrants qui sont arrivés à Lampedusa
10:03 venaient d'Afrique subsaharienne.
10:05 Avec beaucoup de pays auxquels nous envoyons
10:07 beaucoup d'aides publiques en développement,
10:09 et la France a augmenté cette aide.
10:11 Nous sommes au rendez-vous de nos engagements.
10:13 Et beaucoup de pays dans lesquels nous avons des ambassades
10:15 qui délivrent des visas.
10:17 Donc, nous devons, en Européens,
10:19 mieux conditionner notre aide
10:21 à une politique responsable en matière migratoire.
10:24 Et en disant, on vous aide sur des projets
10:26 pour donner des opportunités économiques à la population,
10:30 mais vous devez nous aider à démanteler chez vous
10:33 les réseaux qui conduisent ces gens à quitter leur pays.
10:35 Mais jusqu'ici, ça ne fonctionne pas.
10:37 Et surtout, beaucoup mieux coopérer au retour.
10:39 Ça ne fonctionne pas parce qu'on ne l'a jamais fait en vrai,
10:41 en Européen.
10:42 Et vous dites voilà que les pays du Maroc, à l'Algérie...
10:44 Alors, ça, ce sont les pays de transit.
10:46 Moi, je le dis, un, première bataille avec les pays d'origine.
10:50 Et c'est coopératif.
10:52 Mais on doit les réengager.
10:53 Et ça doit faire partie de la relation partenariale
10:55 entre l'Europe et l'Afrique.
10:56 La deuxième chose, ce sont les pays, en effet, de transit.
10:58 Là, on a eu en quelques heures,
11:01 en tout cas en quelques jours, plusieurs milliers de migrants
11:03 qui arrivent à Lampedusa
11:04 et qui partent tous du port de Sfax.
11:06 Je souhaite qu'on engage avec la Tunisie,
11:09 en Européen,
11:11 là aussi une politique responsable.
11:13 On vous aide budgétairement.
11:15 Et là-dessus, l'Italie et la France sont d'accord ensemble
11:17 et je souhaite qu'on obtienne un accord européen.
11:19 Il se trouve qu'on va beaucoup parler d'immigration...
11:21 Attendez, mais je vais au bout, c'est essentiel.
11:23 Et deuxième chose, moi, je veux qu'on leur propose
11:26 d'embarquer des études, des experts, des matériels, etc.
11:30 sur leur côte pour démanteler ces passeurs.
11:33 Et c'est un partenariat respectueux.
11:35 Il se trouve que c'est ce qu'on fait, nous, avec les Britanniques.
11:37 On accepte d'avoir des experts britanniques à Calais
11:41 pour nous aider à démanteler ces réseaux de passeurs.
11:43 Et on a de très bons résultats.
11:44 On va proposer la même chose aux États de transit
11:48 dans la rive sud de la Méditerranée.
11:50 Parce que la clé, c'est qu'on doit mieux protéger nos frontières.
11:52 La Libye, par exemple, est-ce que vous serez en mesure d'envoyer des actions
11:55 dans un pays qui est politiquement très...
11:57 Et nous l'avons fait par le passé.
11:58 Il y a quelques années, nous avons su le faire
12:00 en formant des gardes-côtes libyens en équipe pour mieux.
12:02 Et donc, je veux proposer à la présidente du Conseil italien
12:06 et convaincre les autres Européens et la Commission
12:08 de mettre plus de moyens dans ces pays de transit,
12:11 de leur proposer des partenariats pour éviter les départs.
12:14 Parce que c'est là que les gens prennent tous les risques.
12:16 En Méditerranée, vous l'avez dit, c'est ce que dénonçait le pape.
12:18 - On va parler partout. - Il faut aller. C'est un tout.
12:20 Ensuite, quand on arrive, on doit avoir une politique européenne.
12:23 Et c'est là aussi où on va aider l'Italie.
12:25 Quand les migrants arrivent à Lampedusa, il faut que l'Europe aide
12:28 à enregistrer les situations.
12:31 Et donc ça, c'est un investissement de l'Europe toute entière.
12:33 Et puis après, on va peut-être y venir, mais il y a nos réformes nationales.
12:36 - Donc, tu ne sauras pas combien de migrants vont être accueillis en France.
12:39 - On en a accueilli plusieurs dizaines de milliers ces dernières années.
12:41 - Mais on va continuer à le faire.
12:43 - Pas en relocalisation de l'Italie.
12:45 - En relocalisation et aussi de l'Italie.
12:47 Mais la clé de tout ça, c'est qu'on ait cette politique que j'évoque.
12:52 L'efficacité est européenne et l'efficacité par le changement de notre organisation.
12:57 Et puis à côté de ça, en effet, on doit changer des choses chez nous en France.
13:00 - Alors justement, le Sénat va étudier une loi sur l'immigration
13:03 dont la mesure principale et qui fait débat en tout cas,
13:06 c'est la régularisation des travailleurs clandestins
13:09 qui sont déjà en France sur des métiers en tension,
13:11 le bâtiment, la restauration et même les hôpitaux, les professions médicales.
13:15 La droite n'en veut absolument pas.
13:17 Est-ce que vous maintenez cette mesure au risque de ne pas pouvoir faire voter votre loi ?
13:21 - D'abord, je ne vais pas faire ici le travail du gouvernement et du Parlement.
13:24 Il faut faire une loi, pourquoi ?
13:25 Pour compléter ce qu'on a fait ces dernières années.
13:27 Mais au fond, on a besoin de mettre le système français
13:30 à peu près au diapason des autres européens.
13:32 On ne peut pas avoir un modèle qui est plus généreux
13:34 et qui est trop lent en termes d'instruction.
13:37 Donc il y a plusieurs réformes très techniques qui sont dans ce texte de loi,
13:40 préparées par le gouvernement et portées par le ministre de l'Intérieur.
13:43 - Sur la régularisation des travailleurs.
13:45 - Mais le cœur de ce texte, c'est surtout d'accélérer nos procédures
13:49 et d'avoir une politique plus efficace pour mieux instruire les situations
13:54 et renvoyer plus efficacement dans leur pays
13:56 les femmes et les hommes qui n'ont pas vocation à rester.
13:58 Et en même temps, mieux protéger les autres.
14:00 - Aujourd'hui, 7% d'entre eux.
14:01 - Bien sûr, parce que vous savez pourquoi ?
14:03 Comme on a beaucoup de demandes, notre système explose.
14:05 Malgré les moyens qu'on a remis.
14:07 Malgré toutes les réformes qu'on a faites, parce qu'on a changé plein de fois la loi déjà.
14:10 Donc on doit aller beaucoup plus vite, réduire, comprimer nos délais
14:14 et avoir un modèle qui est aussi au diapason de ce que font les pays voisins.
14:19 À côté de ça, il ne faut pas être hypocrite.
14:21 Il y a en effet des métiers en tension qui embauchent beaucoup de femmes et d'hommes
14:25 qui viennent de l'immigration et qui sont souvent en situation précaire.
14:28 - Et depuis plusieurs années.
14:30 - Et depuis plusieurs années, parfois plusieurs décennies.
14:32 Là-dessus, moi je souhaite qu'un compromis soit trouvé.
14:34 Je pense qu'il y a un compromis intelligent, mais je vais être simple.
14:37 Un, les métiers en tension, il faut d'abord quand même essayer de faire
14:40 que ce soit nos compatriotes qui y aillent.
14:42 On a encore 7% de chômage et c'est le cœur de la réforme France Travaille.
14:46 On ne peut pas accepter un discours qui consisterait à dire
14:49 c'est des gens qui sont étrangers en situation irrégulière
14:51 qui vont occuper des métiers dans le BTP, la restauration ou autre.
14:54 Non, il y a des Françaises et des Français qui sont au RSA,
14:56 qui parfois ont la possibilité d'occuper ces emplois.
14:59 Il faut les former, les aider parfois au déplacement ou au relogement,
15:03 mais enfin plutôt les accompagner sur ces métiers.
15:05 Ensuite, il n'y a pas de droit inconditionnel à la régularisation.
15:09 Il n'y en aura jamais.
15:10 Il faut continuer à lutter contre les réseaux d'immigration clandestine,
15:14 pénaliser les employeurs qui utilisent ces réseaux.
15:17 Et après, il y a des situations très humaines.
15:19 Quand vous avez des femmes et des hommes qui sont là pour travailler,
15:23 qui travaillent bien, qui sont de fait intégrés,
15:25 il ne faut pas les laisser dans la précarité administrative.
15:27 Et donc c'est ça ce que doit trouver ce texte, c'est du bon sens.
15:30 – On a beaucoup de questions ce soir.
15:31 Le pouvoir d'achat qui est devenu une urgence pour beaucoup de Français.
15:34 Le 15 du mois, beaucoup d'entre eux finalement ont beaucoup de mal
15:37 à finir ces fins de mois.
15:38 Demandent à leurs patrons parfois justement un salaire anticipé.
15:42 Face à l'inflation, comment vous allez vous débrouiller
15:45 pour faire baisser ces prix auprès des distributeurs,
15:47 auprès effectivement des grandes surfaces et des industriels ?
15:52 Vous allez les remettre à la table pour que finalement
15:54 on arrive à baisser les prix de l'alimentaire ?
15:55 C'est ce que les Français attendent.
15:57 Ils ne voient que les prix augmenter depuis des mois.
15:59 – Vous avez raison.
16:00 Alors d'abord, vous avez commencé votre question,
16:02 moi je trouve par l'approche que je partage.
16:05 C'est-à-dire que le pouvoir d'achat, c'est la rencontre d'un salaire
16:09 et des prix de la vie.
16:11 La première chose sur laquelle on se concentre,
16:13 on va continuer de le faire, c'est créer des emplois
16:15 et d'avoir des emplois qui sont de mieux en mieux payés.
16:17 Depuis 2017, on a créé 2 millions d'emplois.
16:20 Donc on a beaucoup de gens qu'on a sortis d'une plus grande précarité encore.
16:24 – Avec des salaires parfois très faibles.
16:26 – Non mais, pardon, mais avec beaucoup de contrats,
16:28 contrairement à ce qui est dit, qui sont des contrats stables.
16:29 – Ça veut dire qu'il faut indexer les salaires ?
16:30 – Non, on a un système qui fait que le SMIC, il est plus qu'indexé.
16:34 Donc depuis le début de la crise énergétique,
16:36 depuis le début de l'année dernière, notre SMIC en France, il a augmenté de 11%.
16:41 C'est très peu, il y a très peu de pays européens
16:43 où il y a un tel salaire minimum et il a autant augmenté.
16:46 Ensuite, la dynamique salariale,
16:48 elle a à peu près suivi l'inflation quand on regarde les choses.
16:51 Donc on va continuer le travail pour créer des emplois
16:54 et aller vers le plein emploi, c'est essentiel.
16:57 On va ensuite continuer d'accompagner l'augmentation salariale
17:00 et c'est pour ça qu'il y a une conférence sociale qui va s'organiser début octobre.
17:05 – Donc ça veut dire que les Français, ce qu'ils entendent ce soir,
17:07 c'est qu'il y a une possibilité pour eux, pour les classes moyennes,
17:10 pour les plus bas salaires, d'être augmentés ?
17:12 – On va travailler avec toutes les branches qui ont encore un salaire minimum
17:15 qui est sous le SMIC légal.
17:17 Et il faut en effet que dans certaines branches, les employeurs embauchent mieux, accompagnent mieux.
17:22 On a aujourd'hui beaucoup de femmes et d'hommes
17:24 qui sont dans des métiers par exemple de l'aide à domicile.
17:26 Ils ont une indemnité kilométrique qui ne correspond plus au vrai coût de la vie.
17:30 Ils ont des taux horaires qui ne sont plus satisfaisants,
17:32 c'est d'ailleurs pour ça qu'ils ont de plus en plus de mal à embaucher.
17:34 Donc ça c'est des négociations sociales.
17:36 Et puis il y a la question des salaires, ça c'est au niveau de l'entreprise qu'il faut le faire.
17:39 Je ne suis pas pour qu'on indexe tous les salaires sur les prix,
17:42 parce qu'à ce moment-là on crée complètement une boucle inflationniste.
17:44 Je crois au dialogue social, au niveau des branches,
17:47 là on a les problèmes identifiés, et au niveau des entreprises pour la question de la carrière.
17:51 – Vous parliez d'indemnité kilométrique, si vous le menez bien.
17:53 – Attendez, je vais répondre à la question sur l'alimentation.
17:55 – Rapidement.
17:56 – Ça c'est ce qu'on a fait sur les salaires, c'est très important.
17:58 – On les met plus régulièrement à la table des négociations.
18:00 – À côté de ça, je veux ici redire que la nation française,
18:02 elle a investi des dizaines de milliards d'euros pour bloquer les prix sur l'électricité,
18:06 le gaz et les aides, les chèques successifs.
18:08 – Sur l'alimentation, aujourd'hui les gens ont du mal.
18:12 Et ils ont du mal pourquoi ? Parce qu'ils sont obligés de choisir dans le caddie,
18:15 parce qu'ils ont vu le prix du dentifrice, du paquet de pâtes, du lait pour bébé,
18:22 la poudre de lait infantile qui a augmenté quand on voit les prix,
18:25 c'est très nettement au-dessus de l'augmentation des matières premières.
18:28 Donc qu'est-ce qu'on fait ? Ce mercredi au Conseil de Ministres, un texte arrive,
18:32 qui va nous permettre de réouvrir ce qu'on appelle les négociations commerciales.
18:36 – Entre les grandes enseignes et les industriels.
18:38 – Avec les grands industriels, parce qu'aujourd'hui, il faut être clair,
18:41 est-ce que nos agriculteurs, ils profitent de la crise ? Non.
18:44 – Non.
18:45 – Donc nos agriculteurs, il faut, c'est tout ce qu'on a fait ces dernières années
18:48 avec ce qu'on appelle Egalim 1, Egalim 2,
18:50 il faut préserver le pouvoir d'achat de nos agriculteurs,
18:52 il ne faut pas casser les prix de l'alimentation,
18:54 l'alimentation elle a un coût, quand c'est justifié.
18:57 Est-ce que les petits industriels de l'agroalimentaire aujourd'hui bénéficient ?
19:01 Non, on a des grands groupes qui en effet ont fait flamber les prix de certaines de leurs marques.
19:05 – Qui ne jouent pas toujours le jeu.
19:06 – Et donc eux, on veut les remettre autour de la table
19:08 et passer plus vite la baisse des prix, parce que parfois,
19:10 ils ont augmenté les prix en prenant le haut de la courbe de leur matière première
19:15 qui remontait il y a quelques mois.
19:17 Donc le gouvernement va prendre ce texte qui passe au Conseil des ministres dès mercredi,
19:21 on va remettre les 60 plus gros industriels de l'agroalimentaire derrière
19:26 et surtout on va mettre en place, et je vais y veiller personnellement,
19:29 un accord sur la modération des marges dans tout le secteur.
19:32 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, au fond, on a une crise,
19:36 sur l'alimentaire ça pèse sur la vie de nos compatriotes,
19:38 moi j'en ai… c'est insupportable de voir tant de nos compatriotes
19:42 qui sont dans cette situation de devoir choisir des biens essentiels pour eux,
19:46 pour leurs enfants, pour leurs familles, donc personne ne doit profiter de cette crise.
19:50 Modérer les marges, pardon, modérer les marges, ça veut dire quoi ?
19:53 Blocage des prix, ça veut dire quoi ?
19:54 Non, on n'est pas dans des prix administrés, ça veut dire que tous ceux qui font des excès…
19:57 Certains personnels de l'opposition souhaitent un blocage des prix,
19:58 soit une baisse de la TVA.
19:59 Oui, mais ça, je vais vous dire, ça ne marche pas le blocage des prix.
20:01 Pourquoi ça ne marche pas ?
20:02 Parce que les prix ne sont plus administrés dans notre pays.
20:04 Ce qui marche, c'est de remettre tout le monde autour de la table
20:06 et de vérifier, en y mettant des contrôleurs,
20:09 et de faire un accord sur la modération des marges,
20:12 parce qu'au fond, là où vous avez votre agriculteur qui vend
20:15 et qui a une toute petite marge, il ne peut pas faire vivre sa famille,
20:17 sinon, vous avez votre PME de province qui va vendre ses biscuits
20:20 et qui fait à peine tourner son commerce,
20:22 et à côté de ça, vous avez des grands groupes qui vous ont mis
20:25 une belle augmentation sur le solde d'antifrice
20:27 et qui, elles, se la met dans la poche.
20:28 Vous interpellez les industriels, mais sur le carburant,
20:30 60% du prix du carburant, ce sont des taxes de l'État.
20:33 Moins de 60%, mais c'est à peu près moitié-moitié.
20:35 Est-ce que vous comptez faire quelque chose,
20:36 sachant que le prix du carburant a augmenté de 15 centimes par litre
20:39 depuis le début juillet pour le sans-plomb,
20:42 et cette semaine, la première ministre a proposé la vente à perte,
20:45 aucune enseigne ne s'en est emparée.
20:47 Qu'est-ce que vous comptez faire ?
20:48 Écoutez, là-dessus, d'abord, je regarde le sujet,
20:50 puis on apporte des réponses concrètes, pragmatiques,
20:52 et pas d'émago.
20:55 Pourquoi l'essence augmente ?
20:57 Parce que le brut de pétrole augmente.
20:58 On paye notre dépendance.
21:00 C'est ça, la réalité.
21:01 Et je le dis, on va venir, j'espère, à la planification écologique
21:04 et à l'écologie.
21:05 Nous ne sommes pas producteurs de pétrole.
21:07 Depuis début de l'année 2023,
21:09 le prix du baril a augmenté d'un tiers environ.
21:12 Pourquoi vous ne baissez pas les taxes ?
21:14 Non mais attendez, et ça va durer.
21:17 Ça veut dire qu'il faut continuer à accompagner
21:19 avec une indemnité carburante ?
21:21 Ça veut dire qu'il faut responsabiliser tout le monde et accompagner.
21:24 Mais ce que je veux dire par là, c'est que la raison de l'augmentation,
21:27 ce ne sont pas les taxes, c'est la géopolitique internationale.
21:30 Non, mais vous pourriez jouer sur ça.
21:32 C'est la décision de l'Arabie Saoudite, d'une part,
21:34 qui est un gros producteur,
21:35 l'accord un peu tacite avec la Russie
21:37 et toutes les tensions que nous connaissons.
21:39 Donc la France va continuer de jouer, mais je veux le dire ici,
21:41 il n'y a pas de solution miracle.
21:42 Les Français, ils veulent savoir s'ils vont être encore accompagnés.
21:44 Ensuite, nos taxes, elles servent à quoi ?
21:46 Il y a environ 50% de taxes sur le prix de l'essence.
21:50 À quoi servent ces taxes ?
21:52 Pour moitié, à financer la transition écologique.
21:56 C'est-à-dire à financer la rénovation des bâtiments
21:58 parce qu'on a besoin d'argent public.
22:00 Nous dépensons aujourd'hui dans notre budget
22:02 33 milliards d'euros pour la transition écologique.
22:05 L'année prochaine, on dépensera 40 milliards d'euros.
22:08 Donc, est-ce qu'on peut réduire les taxes
22:10 qui permettent de le financer ? Non.
22:12 Pour un quart, c'est la sécurité sociale.
22:14 Est-ce qu'on peut baisser ce qu'on met dans nos hôpitaux ou autre ?
22:16 Non.
22:17 Et pour un quart, ce sont les régions.
22:18 Quand j'entends des présidents de régions dire
22:20 "il faut baisser les taxes sur le carburant",
22:21 faites-moi une proposition pour baisser vos budgets.
22:23 Mais je n'ai pas le sentiment qu'ils me fassent une proposition là-dessus.
22:25 Est-ce que la solution, c'est encore d'apporter une indemnisation,
22:27 d'accompagner les travailleurs ?
22:28 Alors, la solution, elle est double.
22:30 Il y a une chose sur laquelle on peut agir,
22:32 c'est d'essayer là aussi qu'il y ait des marges abusives
22:34 qui se fassent sur le raffinage.
22:36 Et donc, la menace de baisser le seuil de revente à perte
22:39 a été brandie.
22:41 Elle ne sera pas dans le texte de mercredi.
22:42 On la garde comme menace.
22:44 La première ministre va rassembler tous les acteurs
22:46 de la filière cette semaine.
22:48 Et on va leur demander de faire à prix coûtant.
22:51 C'est-à-dire que personne ne fasse de marge.
22:53 Et en particulier, qu'on ait un système de transparence,
22:55 on l'a sur l'alimentaire, on ne l'a pas assez
22:57 sur le carburant.
22:59 On a déjà obtenu, d'un grand acteur français,
23:01 Total Énergie Nouvelle,
23:03 de jamais dépasser 1,99€.
23:06 On a quand même 3 500 stations-service
23:08 qui sont du coup concernées par cette mesure.
23:10 Les autres distributeurs,
23:12 ils ne sont pas raffineurs comme les Total.
23:14 Et donc, pour tous les autres, on va demander aux raffineurs
23:16 de nous donner la transparence,
23:18 de voir là aussi où il y en a qui profitent,
23:20 et d'aller rechercher leurs marges.
23:21 Donc ça, c'est la première chose.
23:22 Donc pas d'indemnité supplémentaire pour les Français,
23:24 pour les travailleurs ?
23:25 Non, mécanisme de transparence, pression.
23:27 Et puis à côté de ça,
23:29 j'ai demandé au gouvernement, pour le budget qui arrive,
23:31 de continuer à accompagner les Françaises et les Français
23:33 qui travaillent et qui ont besoin de rouler pour travailler.
23:35 Donc c'est le bloc qui en coûte ?
23:37 Non, pas du tout. On est sortis de cette logique.
23:39 Ce n'est pas un chèque de plus ?
23:40 Non, c'est un mécanisme qui doit être limité.
23:42 Pour qui ? Pour les travailleurs ?
23:44 Ça dépend de comment évolue le prix.
23:45 Vous dites les travailleurs.
23:46 Il sera limité aux travailleurs,
23:47 qui ne dépassera pas ce qu'on appelle
23:49 les 5 premiers décides,
23:51 c'est-à-dire la 50% des travailleurs les plus modestes.
23:53 Et avec un montant ?
23:54 Et qui sera au maximum de 100 euros.
23:56 Quand on regarde ce qui est moyen,
23:58 on connaît les mécanismes qu'on a déjà pu avoir,
24:00 c'est 100 euros par voiture et par an.
24:02 Mais c'est très limité,
24:04 mais c'est beaucoup plus pertinent, si je puis dire.
24:07 C'est-à-dire qu'on n'aide pas les ménages qui n'en ont pas besoin,
24:09 et on n'aide pas les déplacements, si je puis dire, de confort.
24:12 On aide ceux qui en ont besoin pour travailler.
24:14 Parce qu'au-delà de la pression qu'on met,
24:17 on ne peut pas laisser certains de nos compatriotes
24:21 qui ont besoin de rouler pour travailler
24:23 face à des prix qui sont durablement élevés.
24:25 Par contre, je vais être clair,
24:27 on sort du quoi qu'il en coûte.
24:29 C'est pour ça qu'on revient sur des prix du gaz
24:31 et sur des prix de l'électricité.
24:33 Il y a des hausses qui vont se passer en 2024.
24:35 Mais c'est pour ça qu'en parallèle,
24:37 j'ai aussi été très clair avec le gouvernement,
24:39 il ne doit pas y avoir d'augmentation d'impôts.
24:41 On va continuer les baises d'argent depuis 5 ans.
24:43 Et ça, je vais ici aussi le dire,
24:45 parce que j'ai beaucoup entendu dans les titres de ces dernières semaines.
24:48 Quand vous avez votre taxe foncière qui augmente,
24:50 ce n'est pas le gouvernement.
24:52 C'est votre commune qui le décide.
24:54 Et c'est un scandale quand j'entends des élus
24:56 qui osent dire que c'est la faute du gouvernement.
24:58 Ces six dernières années,
25:00 on a baissé les impôts de plus de 60 milliards d'euros
25:02 pour nos compatriotes.
25:04 On a supprimé la taxe d'habitation
25:06 et la redevance télée pour nos compatriotes.
25:08 C'est plusieurs centaines d'euros
25:10 de gains de pouvoir d'achat.
25:12 Et je le dis parce qu'on a beaucoup de maires
25:14 qui ont décidé de ne pas augmenter la taxe foncière.
25:16 Et c'est dur parfois pour leurs finances.
25:18 Et à côté de ça,
25:20 nous n'avons pas baissé
25:22 les dotations des collectivités territoriales.
25:24 Et donc quand je vois des communes comme Tourcoing,
25:26 comme Angers, comme d'autres,
25:28 qui n'ont pas augmenté d'un centime leur taxe foncière,
25:30 et que Paris l'a augmenté de plus de 60%,
25:32 c'est la responsabilité des élus.
25:34 Ce n'est pas le gouvernement.
25:36 Le gouvernement doit continuer de baisser les impôts.
25:38 - Qui est un des enjeux majeurs des années à venir.
25:40 - C'est ça aussi le pouvoir d'achat.
25:42 Parce que j'entends beaucoup de gens qui sont dans les démagogies
25:44 qui disent qu'on est pour le pouvoir d'achat
25:46 puis qu'il augmente les impôts.
25:48 Mais c'est la même chose avec l'écologie en France.
25:50 C'est-à-dire que pour les Français, l'écologie et la transition énergétique,
25:52 ça veut dire aussi payer plus cher sa voiture.
25:54 Parce qu'une voiture électrique, c'est plus cher qu'une voiture thermique.
25:56 Ça veut dire changer sa chaudière au gaz
25:58 par quelque chose qui va coûter plus cher.
26:00 Votre objectif, il est gigantesque.
26:02 C'est réduire de 50%
26:04 les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.
26:06 2030, c'est demain.
26:08 Comment on fait ?
26:10 Sur quel levier vous pouvez jouer
26:12 sans pénaliser et aggraver encore
26:14 les inégalités sociales ?
26:16 C'est le défi.
26:18 C'est le défi de l'ambition juste.
26:20 Moi, je ne pense pas.
26:22 Je suis convaincu que nous avons un chemin
26:24 qui est celui de l'écologie à la française
26:26 qui n'est ni le déni,
26:28 parce qu'on voit beaucoup de formations politiques
26:30 et surtout de voisins qui disent "on abandonne",
26:32 qui rouvrent des centrales à charbon,
26:34 qui disent "on abandonne nos objectifs",
26:36 ni la cure qui consiste à dire "ça va être un massacre,
26:38 nos agriculteurs vont arrêter leur activité,
26:40 on va fermer des sites industriels".
26:42 Il y a un chemin d'écologie à la française
26:44 qui est un progrès.
26:46 D'abord, je veux dire aux françaises et aux Français,
26:48 on a fait la moitié du chemin.
26:50 On a fait la moitié du chemin
26:52 qu'on avait à faire.
26:54 Et on l'a fait
26:56 parce que ces cinq dernières années,
26:58 on a réduit nos émissions de CO2
27:00 deux fois plus qu'on l'avait fait les cinq années d'avant.
27:02 Et donc, vous le voyez, d'ici à 2030,
27:04 il nous faut faire l'autre moitié du chemin.
27:06 Simplement, il faut aller deux fois plus vite.
27:08 Et donc, j'avais pris des engagements en campagne.
27:10 J'avais dit "la première ministre va être en charge
27:12 de la transition écologique, vous aurez deux ministres
27:14 en charge l'un de la transition écologique
27:16 et de sa déclinaison avec les territoires,
27:18 et l'autre de la transition énergétique".
27:20 C'est fait. Demain, je validerai,
27:22 ici même, dans un conseil présidentiel
27:24 de l'écologie, la planification
27:26 qui est le fruit d'un énorme travail
27:28 qui a été fait, qui touche tous les secteurs,
27:30 qui a été concerté avec tous les acteurs
27:32 et que nous allons ensuite décliner
27:34 avec tous nos élus.
27:36 - Les centrales à charbon, par exemple.
27:38 - D'abord, ce qu'on va faire, c'est qu'on va investir
27:40 40 milliards d'euros sur cette transition.
27:42 Et en effet, on va toucher tous les secteurs.
27:44 La première chose, c'est le combat
27:46 qu'on doit mener pour le pays
27:48 et à l'international, on doit sortir du charbon.
27:50 C'est ce qu'on appelle une énergie fossile,
27:52 c'est la plus polluante,
27:54 et c'est la clé.
27:56 Les scientifiques nous disent "il faut
27:58 qu'au fond, l'humanité sorte du charbon
28:00 d'ici à 2030".
28:02 - Donc on va faire l'inverse que l'Allemagne,
28:04 nous on va fermer nos centrales à charbon, définitivement.
28:06 - C'est le bon chemin. Tout autre chemin est mauvais.
28:08 - Donc, on va mettre du charbon d'ici à 2027.
28:10 Et bien, qu'est-ce qu'on va faire ?
28:12 Et d'ailleurs, notre régulateur RTE l'a dit
28:14 par un rapport récent, on a encore
28:16 deux centrales à charbon qui tournent.
28:18 À Cordemais et Saint-Avold.
28:20 On va complètement les convertir
28:22 à la biomasse. C'est-à-dire qu'au fond,
28:24 là où on mettait du charbon, on va mettre le travail
28:26 et le recyclage
28:28 de notre agriculture
28:30 et les forêts.
28:32 - Pour les Français dans leur quotidien, qu'est-ce qu'ils peuvent faire ?
28:34 - Et donc, ça c'est très clair. La France sera parmi
28:36 les premières d'Europe à sortir du charbon.
28:38 Et donc, on va pouvoir continuer à produire notre énergie
28:40 de manière indépendante et souveraine
28:42 mais en sortant du charbon. Première mesure
28:44 très concrète de cette planification.
28:46 La deuxième chose, vous l'avez évoquée,
28:48 c'est qu'il faut continuer ce qu'on appelle
28:50 l'électrification de nos véhicules.
28:52 C'est le grand défi qui est le nôtre.
28:54 Et donc, on doit accompagner.
28:56 Et ça, on doit le faire de manière intelligente. C'est-à-dire qu'on doit
28:58 pousser nos ménages à céder
29:00 les vieux diesels et les vieux véhicules thermiques,
29:03 comme on dit, pour aller plus
29:05 vers... ou de l'hybride
29:07 et de l'électrique, et progressivement de plus en plus de l'électrique.
29:09 Mais on doit le faire en étant
29:11 intelligent. C'est-à-dire en les produisant chez nous
29:13 les véhicules et les batteries. - Ça veut dire qu'il faut
29:15 avoir les moyens pour le faire aussi, parfois. - Oui, mais je vais vous dire...
29:17 - Changer de voiture... - Ce qui est très important pour nos Français
29:19 c'est qu'on est attachés à la bagnole.
29:21 On aime la bagnole.
29:23 Et moi, je l'adore. Mais la voiture,
29:25 dans notre pays, il faut le dire,
29:27 ça a été de la restructuration industrielle ces 20
29:29 dernières années. On a perdu
29:31 beaucoup d'emplois. Et aujourd'hui,
29:33 on produit à peu près, je parle de mémoire,
29:35 entre un million
29:37 et un million et demi de véhicules sur notre sol.
29:39 Ce que nous avons fait ces dernières années, c'est qu'on a
29:41 relocalisé
29:43 grâce à l'écologie. Et donc,
29:45 nous sommes en train de reproduire des véhicules
29:47 électriques sur le sol français. - Parce que ces petits véhicules
29:49 électriques, avant, ils étaient chinois. - Non, parce qu'en fait,
29:51 avant, on les produisait beaucoup moins. - Oui.
29:53 Ceux qui étaient achetés, ils étaient chinois.
29:55 - Ils sont encore chinois, beaucoup trop. - Oui.
29:57 - Mais d'abord, on les produisait pas du tout chez nous.
29:59 Donc, comme ils sont à plus haute valeur ajoutée, on peut
30:01 les produire en France. Donc, d'ici à la fin
30:03 du quinquennat, on aura au moins un million de véhicules électriques
30:05 qu'on produit. Ça veut dire qu'on réindustrialise par l'écologie.
30:07 Ensuite, il y a cinq ans, quand je
30:09 parlais au constructeur, il me disait "Oh là là, malheureux, elle est pas
30:11 trop vide sur l'électrique, on produit pas une seule batterie."
30:13 On ouvre
30:15 quatre très grandes usines de batteries
30:17 électriques en France, en ce moment
30:19 même. Et toute cette vallée électrique
30:21 qui ira de Douai à Dunkerque,
30:23 c'est des dizaines de
30:25 milliers d'emplois industriels qui vont être créés dans les prochaines
30:27 années grâce à ça. - Une question internationale.
30:29 - Ensuite, il faut accompagner les ménages.
30:31 Qu'est-ce qu'on fait ? Notre fameux bonus-malus.
30:33 Donc, on encourage et on allège
30:35 le coût du véhicule électrique. Et d'ici
30:37 à la fin de l'année, on va mieux
30:39 accompagner encore nos ménages. On va
30:41 finaliser ce leasing que j'avais
30:43 promis, c'est-à-dire qu'on va, à la
30:45 fin d'année, mettre en place un système
30:47 au fond, à horizon d'environ 100 euros
30:49 par mois, on va permettre à des ménages
30:51 d'acheter des véhicules produits en Europe,
30:53 électriques, qui vont pouvoir amortir.
30:55 Mais ça marche. Et si vous voulez, par rapport
30:57 au débat sur le pouvoir d'achat qu'on vient d'avoir,
30:59 l'écologie est la réponse.
31:01 Ici même, vous savez, à l'Elysée,
31:03 il y a 5 ans, quand j'ai été élu,
31:05 on avait 2 centrales. Je vous parle très concrètement
31:07 parce que l'État doit être exemplaire.
31:09 On avait 2 chaudières au fioul.
31:11 On les a passées toutes les 2 d'abord
31:13 au gaz. C'est la bonne transition.
31:15 Ensuite, on a mis en place un système
31:17 de géothermie. Grâce à ça,
31:19 on est en train de se passer d'une de ces 2 chaudières.
31:21 Et d'ici
31:23 à 2024, on va pouvoir faire et le froid et le
31:25 chaud grâce à la géothermie. Bilan des courses.
31:27 On aura réduit
31:29 de 80% les émissions.
31:31 On aura
31:33 divisé par 3 la facture.
31:35 Et en moins de 5 ans,
31:37 on aura fait un investissement rentable.
31:39 C'est ce qu'on doit faire partout. Simplement,
31:41 qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut accompagner
31:43 les ménages les plus modèles. - Parce que pour les Français, changer une chaudière, parfois, c'est 15 000 euros et c'est compliqué.
31:46 - Et c'est pour ça que, par exemple, sur les chaudières... - C'est plus compliqué que pour les plus décentes.
31:48 - Non, mais je veux l'assurer. Rassembler.
31:50 Non, non, mais il faut le faire pour tout le monde. Parce que c'est rentable.
31:52 Mais il faut que ce chemin-là, on l'écrase.
31:54 Mais pour les entreprises, c'est ce qu'il faut faire.
31:56 Pour les ménages, je vais être très clair, on est sortis
31:58 des chaudières au fioul. Nouvelle. On n'en installe plus.
32:00 On a tenu ça.
32:02 Sur les chaudières au gaz, je me suis
32:04 beaucoup posé la question. - D'interdire.
32:06 - On n'interdira pas. Parce qu'on
32:08 ne peut pas justement laisser nos compatriotes,
32:10 en particulier dans les zones les plus rurales,
32:12 sans solution.
32:14 Par contre, qu'est-ce qu'on va faire ? On va développer
32:16 les pompes à chaleur et accompagner
32:18 les ménages pour s'équiper de pompes à chaleur.
32:20 Parce que les pompes à chaleur, c'est intelligent,
32:22 ça fait des économies d'énergie,
32:24 ça réduit très fortement les émissions.
32:26 Et on va produire en France
32:28 ces pompes à chaleur, on va en produire, on va tripler
32:30 la production. Donc c'est tout ça la planification écologique.
32:32 - Une question internationale, si vous me permettez.
32:34 Le Niger, la France, depuis deux mois,
32:36 est dans une situation quasiment intenable.
32:38 Notre ambassadeur ne peut plus sortir de l'ambassade.
32:40 Nos 1500 militaires ne peuvent plus sortir de leur base.
32:42 Combien de temps ça peut durer ?
32:44 - Écoutez.
32:46 D'abord, nous sommes au Niger,
32:48 à la demande des pays de la région,
32:50 nous avons été lutter contre le terrorisme.
32:52 Et quand je vous parle aujourd'hui
32:54 de cette question, je pense à
32:56 tous nos soldats qui sont morts
32:58 au Sahel, pour la paix
33:00 de cette région et pour lutter contre le terrorisme.
33:02 Nous avons été à la demande
33:04 du Burkina Faso, du Mali,
33:06 du Niger sur leur sol pour mener cette guerre.
33:08 Et Barkhane, cette opération
33:10 militaire, est un succès. Parce que sans
33:12 celle-ci,
33:14 la plupart de ces pays auraient déjà été
33:16 pris par des califats territoriaux et des djihadistes.
33:18 - Ils nous ont demandé de partir depuis.
33:20 - Ces pays ont été frappés par des coups d'État.
33:22 Est-ce que c'est la faute de nos militaires ou de la France ?
33:24 Non. Il n'y a plus de
33:26 France-Afrique. Donc quand il y a des coups d'État,
33:28 nous, on n'interfère pas dans la vie politique des pays.
33:30 - Ça veut dire qu'on ne reste pas là-bas ?
33:32 - J'ai eu cet après-midi le président Bazoum.
33:34 Parce que la seule
33:36 autorité légitime du Niger, c'est
33:38 le président Bazoum qui a été élu par son peuple.
33:40 - Et qui est détenu. - Et qui, aujourd'hui, est détenu
33:42 en otage et est l'objet de ce coup d'État,
33:44 parce qu'il menait des réformes courageuses et parce que
33:46 il y a, au fond, des règlements
33:48 de comptes largement ethniques et beaucoup
33:50 de lâchetés politiques. Je l'ai dit au président Bazoum.
33:52 Et donc, la France
33:54 a décidé
33:56 de ramener son ambassadeur.
33:58 Et donc, dans les prochaines heures, notre ambassadeur
34:00 avec plusieurs diplomates rentreront
34:02 en France. Et
34:04 nous mettons fin à notre coopération
34:06 militaire avec les autorités
34:08 de fait du Niger, car elles ne veulent plus lutter contre le terrorisme.
34:10 - C'est donc la fin de la présence française militaire au Niger.
34:12 - Elle sera organisée dans le temps, dans les semaines à venir,
34:14 mais c'est la fin de cette coopération.
34:16 Parce que nous ne sommes pas là pour
34:18 participer à la vie politique, pour être
34:20 les otages, en quelque sorte, de
34:22 poutchistes, mais je vais être très clair.
34:24 On le voit déjà aujourd'hui au Mali.
34:26 - Ils vont rentrer quand ? - Ils vont rentrer de manière ordonnée
34:28 dans les semaines
34:30 et les mois qui viennent. Et là, nous
34:32 concerterons avec les poutchistes, parce que nous voulons que ça se fasse
34:34 dans le calme. - Mais d'ici la fin de l'année.
34:36 - Mais d'ici la fin de l'année.
34:38 Nous continuerons d'accompagner le
34:40 continent africain pour lutter contre le terrorisme.
34:42 - Ça veut dire que si on part, ça ne veut pas dire qu'on ne reviendra pas.
34:44 - Mais nous ne le faisons
34:46 que si c'est
34:48 à la demande des pouvoirs
34:50 démocratiquement élus
34:52 et des autorités régionales. - Fin 2023, il n'y aura plus
34:54 de militaires français au Niger. - Au Niger, tout à fait.
34:56 Par contre, nous continuerons d'être engagés
34:58 partout où les Etats africains nous demandent
35:00 de la coopération, mais avec un
35:02 agenda clair. Nous, on n'est
35:04 pas là pour participer à
35:06 des coups d'Etat ou interférer. On est là pour lutter
35:08 contre le terrorisme, et je vous le dis, les
35:10 poutchistes sont les amis du désordre.
35:12 Regardez aujourd'hui, le Mali,
35:14 chaque jour, a des dizaines de morts. Au moment où
35:16 je vous parle, il y a plus de morts liées
35:18 au terrorisme islamiste au Niger
35:20 depuis le début de ce coup d'Etat qu'il n'y en a
35:22 eu dans les 18 mois précédents.
35:24 Et donc, moi, je suis très inquiet par cette région.
35:26 Je pense que la France,
35:28 parfois seule, a pris toutes ses responsabilités
35:30 grâce à nos militaires, et je suis fier
35:32 d'eux, et nous devons être fiers d'eux, car
35:34 cette opération a été un succès. - Monsieur le Président...
35:36 - Maintenant, nous ne sommes pas responsables de la vie politique
35:38 de ces pays, et on doit en tirer les conséquences. - Une question
35:40 sur un autre conflit au cœur de l'Europe qui oppose l'Arménie
35:42 aux Azéries. Est-ce que vous confirmez le soutien
35:44 de la France au peuple arménien ?
35:46 Beaucoup de Français d'origine
35:48 arménienne vous écoutent ce soir, et s'inquiètent
35:50 et s'interrogent. Si vous apportez
35:52 votre soutien, il ne sera que verbal.
35:54 Sous quelle forme on peut soutenir
35:56 les Arméniens ? - Il est inconditionnel,
35:58 il est entier, il est constant depuis le début,
36:00 et ils le savent.
36:02 Ces derniers jours, nous avons vécu
36:04 des crimes inacceptables et des
36:06 opérations de guerre
36:08 au Nagorno-Karabakh, c'est-à-dire
36:10 dans cette région,
36:12 qui a été reprise par l'Azerbaïdjan
36:14 à l'automne-hiver 2020, dans des
36:16 conditions terribles, et où
36:18 le droit des minorités, et en
36:20 particulier de plusieurs
36:22 chrétiens qui vivent là-bas, de populations
36:24 d'origine arménienne qui vivent sur ce
36:26 sol, ont été complètement bafoués.
36:28 - Comment faire pour empêcher que ça se prolonge ?
36:30 - Évidemment, nous allons et nous continuerons
36:32 de nous mobiliser sur le plan humanitaire,
36:34 pour venir en secours des populations
36:36 qui sont au Nagorno-Karabakh,
36:38 et venir les aider
36:40 sur la question alimentaire
36:42 et les secours. La deuxième chose,
36:44 nous apportons un soutien politique
36:46 pour que, dans la seule paix durable
36:48 qui peut être négociée,
36:50 vous avez passé des heures de discussion entre le président
36:52 de l'Azerbaïdjan et le Premier ministre d'Arménie,
36:54 le droit des minorités,
36:56 en particulier au Nagorno-Karabakh,
36:58 soit respecté. Et la troisième
37:00 chose, la France
37:02 est aujourd'hui très
37:04 vigilante à l'intégrité territoriale
37:06 de l'Arménie, car c'est ça ce qui
37:08 se joue. Il faut être très clair. On a
37:10 aujourd'hui une Russie qui est complice
37:12 de l'Azerbaïdjan, une
37:14 Turquie qui a toujours été en soutien de ses manœuvres,
37:16 et un pouvoir qui est désinhibé
37:18 et qui menace la frontière
37:20 de l'Arménie. C'est ça aujourd'hui qui est en risque.
37:22 La France se tiendra aux côtés
37:24 du peuple arménien, de manière claire,
37:26 et aux côtés du droit international,
37:28 à chaque fois. – Une question politique
37:30 pour finir. Vous avez été réélu
37:32 il y a un an, pourtant ils sont nombreux à penser
37:34 déjà à vous remplacer. Que pensez-vous
37:36 de ce bal des prétendants ?
37:38 Quel regard vous portez ? – Écoutez, moi je pense
37:40 à tout le travail que nous avons devant nous
37:42 et à nos compatriotes
37:44 qui parfois ne savent pas comment ils finiront la semaine.
37:46 Et on en a beaucoup parlé, je vous en remercie.
37:48 Et au fond, on a fait le grand écart ce soir
37:50 dans les temporalités.
37:52 On est au milieu d'immenses bouleversements.
37:54 Mais la France est au rendez-vous.
37:56 Elle est au rendez-vous des grands
37:58 moments de son histoire,
38:00 on l'a encore vu cette semaine.
38:02 On sera au rendez-vous de la bataille pour le pouvoir d'achat,
38:04 de la bataille pour le plein emploi, la réindustrialisation,
38:06 de la bataille pour l'écologie
38:08 et la biodiversité.
38:10 La France, elle sera au rendez-vous de la géopolitique
38:12 et du rôle qui est le sien,
38:14 de la réindustrialisation,
38:16 de l'école et de la santé.
38:18 On n'a pas parlé d'école, on aurait pu parler aussi de la bataille
38:20 pour nos enfants et les protéger,
38:22 parce que l'école, c'est aujourd'hui du régalien,
38:24 c'est un sanctuaire qu'il faut retrouver.
38:26 La lutte contre le harcèlement est absolument essentielle.
38:28 Et je vous le dis,
38:30 moi je suis concentré à la tâche.
38:32 Avec le gouvernement,
38:34 avec tous les élus, avec nos maires
38:36 sur le terrain qui jouent un rôle essentiel,
38:38 avec toutes les formations politiques, à l'Assemblée, au Sénat,
38:40 au moment où je vous parle, on a un tiers
38:42 de nos sénateurs qui sont renouvelés.
38:44 Je veux avoir aussi un mot de respect
38:46 et d'amitié démocratique et républicaine
38:48 à l'égard de toutes les sénatrices et sénateurs
38:50 élus ou réélus, et puis de tous les grands électeurs
38:52 qui, aujourd'hui, ont accompli leurs devoirs.
38:56 Et donc on a une démocratie stable,
38:58 qui avance. Moi je suis garant de cela.
39:00 Et au fond, au milieu de tous ces changements,
39:02 la France est au rendez-vous,
39:04 et la France sera au rendez-vous.
39:06 Et que veulent nos compatriotes ?
39:08 Ils veulent qu'on reprenne le contrôle
39:10 de notre destin, le contrôle du pouvoir d'achat,
39:12 le contrôle de nos finances.
39:14 Et c'est ça, ce qu'on va continuer de faire.
39:16 Et c'est ça mon travail.
39:18 – Nos compatriotes aimeraient que la vie politique
39:20 soit beaucoup plus apaisée. – Moi aussi.
39:22 – Qu'elle finisse avec les outrances.
39:24 Cette semaine encore, Femme et Rousselle
39:26 comparait aux collaborateurs d'Orio.
39:28 Qu'est-ce qui arrive à la classe politique
39:30 et à qui profite tout cela ?
39:32 Il nous reste juste quelques secondes.
39:34 – Aux démagogues et aux extrêmes.
39:36 Et donc je pense que, j'ai essayé de le montrer
39:38 lors de ces rencontres de Saint-Denis,
39:40 l'ensemble des responsables politiques
39:42 de groupes représentés à l'Assemblée et au Sénat
39:44 étaient avec moi. On a parlé 12 heures, dans le respect.
39:46 Moi j'appelle au respect, à l'humilité,
39:48 à la concorde. Ça ne veut pas dire
39:50 qu'on est d'accord sur tout.
39:52 Mais dans une démocratie, si on veut justement
39:54 avancer de manière efficace, permet à la France
39:56 au fond de défendre son modèle et d'être au rendez-vous,
39:58 on doit lutter
40:00 contre tous les excès, toutes les démagogies
40:02 et toutes les violences. Elles commencent
40:04 en étant verbales, elles finissent dans la rue.
40:06 Je suis leur ennemi.
40:08 – Merci M. le Président, merci à Anne-Claire.
40:10 – Merci beaucoup. – Merci à vous.
40:12 Et merci à vous qui nous avez suivi ce soir. À très bientôt.
40:14 – Vous avez donc pu suivre cet entretien
40:16 d'Emmanuel Macron qui devait durer
40:18 une vingt minutes et qui aura duré 15 minutes
40:20 de plus. Emmanuel Macron
40:22 qui promet que la France
40:24 est au rendez-vous. Il a été question
40:26 d'immigration pendant
40:28 les dix premières minutes. Ensuite
40:30 d'inflation
40:32 avec quelques
40:34 temps forts quand même. Il n'y aura pas
40:36 d'intexation sur les salaires concernant
40:38 l'inflation.
40:40 On paie notre dépendance.
40:42 On parlait de la dépendance au carburant.
40:44 Et d'ailleurs sur le carburant, il va demander
40:46 à tous les acteurs du secteur de vendre
40:48 à prix comptant. On va voir si les
40:50 acteurs du secteur vont dire banco.
40:52 On accepte de vendre
40:54 à prix coûtant.
40:56 L'écologie, un peu d'international.
40:58 Tour de table.
41:00 Convaincant. Qu'avez-vous retenu ?
41:02 L'élément majeur de la soirée, c'est quoi ?
41:04 – Ce qui n'a pas été questionné, c'est un ton réal
41:06 où la majorité présidentielle a la soirée à la fin.
41:08 – À la fin, oui. – Il a félicité.
41:10 – C'est extraordinaire. – Quand on prend bout à bout,
41:12 il y a beaucoup de choses qui relèvent du commentaire.
41:14 Peu d'annonces. Si ce n'est la fin des deux centrales à charbon…
41:17 – Ah ça c'est formidable.
41:19 C'est vrai que j'aurais dû le dire.
41:21 C'est-à-dire que la France va fermer ses centrales à charbon
41:23 quand l'Allemagne les utilise plein de balles.
41:27 C'est-à-dire qu'en fait, sur l'écologie,
41:29 sur la transition écologique,
41:31 l'Europe c'est pinot. On n'arrête pas à se…
41:33 – Là, il a le nom des Allemands. Vous avez vu, il a dit…
41:35 – Oui, bien sûr. – On lui a posé la question.
41:37 – Mais si on continue sur les Allemands.
41:39 Je pensais que c'était essentiel pour le rapport.
41:41 – Si on continue sur ces annonces, sur l'immigration,
41:43 il était attendu au coin du bois concernant
41:45 les régularisations sur les métiers en tension.
41:48 Il dit donc que ça doit d'abord profiter aux Français au chômage.
41:52 Et en dernier ressort, il dit que, au cas par cas en fait,
41:56 on peut regarder ce qu'il en est.
41:57 – Il ne dit rien du tout. La réalité c'est qu'il y a des gens
41:59 qui sont employés et il n'y a pas de perte.
42:01 – Il y a des travailleurs sans-papiers qui sont là depuis longtemps.
42:03 Sur le pouvoir d'achat, l'inflation, c'est donc pour les travailleurs
42:07 qui sont obligés de conduire. Je rappelle ce chiffre.
42:10 75% des salariés en France ont besoin d'une voiture pour aller travailler.
42:13 Il dit 100 euros par voiture par an pour les 50% les plus modestes.
42:20 – On va refaire ce que je vous propose puisqu'il y a eu 4 grandes parties
42:23 et on va revenir point par point.
42:25 La première partie de cet entretien, c'était l'immigration.
42:28 D'ailleurs, je pense que c'est la première fois qu'on interroge
42:30 Emmanuel Macron dans un premier temps sur la question migratoire.
42:33 – Oui. – Signe qu'il y a une crise majeure.
42:35 – Oui, il y avait le pape. – Mais ce n'est pas fait ça.
42:38 – Il y a eu Lampedusa. – C'est surtout Lampedusa.
42:40 Le pape, ce n'est pas le pape, c'est Lampedusa.
42:42 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand j'ai écouté le président de la République
42:45 et quand j'ai écouté cet entretien, je me suis dit
42:47 "mais que de temps perdu sur la question migratoire".
42:49 C'est-à-dire qu'on se réveille maintenant quand des dizaines d'intellectuels,
42:53 de politiques, alertés depuis 20-30 ans sur la crise migratoire.
42:56 – On se réveille d'ailleurs par un mot.
42:58 – Pour que la question migratoire, en début de son intervention,
43:01 ça montre à quel point il a compris que c'était une préoccupation clé
43:04 pour bon nombre de nos compatriotes.
43:06 Donc ça, c'est déjà un signal intéressant.
43:08 – Non, c'est plutôt qu'il a compris que pendant les années qui venaient,
43:10 on allait devoir faire face.
43:11 – Ensuite, je termine.
43:12 Sur ce qu'il propose, il tente un exercice sur la question migratoire
43:15 en même temps qui est un peu vaseux.
43:17 Il recycle la vieille formule que la France ne peut pas accueillir
43:19 toute la misère du monde.
43:20 – Michel Rocard.
43:21 – Il salue ce que dit le pape François en disant qu'on ne peut pas
43:24 se résoudre à l'indifférence.
43:25 Et là-dessus, il a raison.
43:26 On est tous touchés par le sort de malheureux qui meurent en mer.
43:29 Maintenant, sur les propositions, il n'y a pas grand-chose.
43:31 Il dit seulement qu'il va y avoir des négociations accrues
43:33 avec les pays africains.
43:34 Il dit qu'il veut conditionner l'aide au développement,
43:36 mais sans le dire parce qu'il n'y a pas de mesures concrètes.
43:38 Et ensuite, surtout, ce qui pourrait permettre d'endiguer l'immigration massive,
43:42 les demandes d'asile dans les consulats, un blocus territorial,
43:45 la mise en place de frontières, la négociation avec les pays tiers
43:49 par des sanctions diplomatiques possibles contre les pays metteurs,
43:51 il n'y a rien du tout.
43:52 – Il n'y a pas de meilleurs conseils, c'est vrai.
43:54 – On en reste à de la communication.
43:56 – Les Français, on avait ce sondage-là, les Français qui majoritairement
44:00 souhaitent qu'il y ait par exemple un blocus naval en mer Méditerranée.
44:04 Il aurait pu prendre cette mesure ou l'annoncer.
44:06 Ça n'est pas le cas.
44:07 – Oui, mais là, ça se joue à l'échelle européenne.
44:09 Et il a dit d'ailleurs qu'il y a des européennes.
44:11 – Il peut dire, je vais porter, puisqu'il est européen, convaincant et convaincu,
44:15 je vais porter à Bruxelles cette proposition d'un blocus naval.
44:18 Il faut soutenir les Italiens.
44:20 Les Français, nos compatriotes, attendent une révolution
44:24 dans la protection de nos frontières.
44:26 Eh bien, un blocus naval puisque les Français le souhaitent.
44:28 Ou du moins, même vous proposer quelque chose de plus intéressant.
44:31 Il faut poser la question aux Français sur la question migratoire.
44:34 Référendum, souhaitez-vous un blocus naval ? Oui ou non ?
44:37 – La crise de Lampedusa témoigne de l'impuissance européenne.
44:42 Donc sur cette question du blocus, il sait qu'il n'obtiendra pas gain de cause.
44:45 C'est comme quand on l'entend parler sur l'Arménie.
44:48 Enfin, sincèrement, ce ne sont que des palabres.
44:50 On a les Arméniens qui sont en train de se faire massacrer par les Azeris,
44:54 qui étaient déjà asphyxiés depuis 18 mois.
44:57 Et certes, il a affiché un soutien officiel, mais enfin, il n'a quand même pas bougé.
45:01 On aurait pu mettre un pont aérien en place avec l'Arménie.
45:04 – Véronique, s'il vous plaît, restons pour étapes par étapes.
45:06 – On parlera des questions à ce sujet.
45:08 Quand l'Union européenne achète du gaz à l'Azerbaïdjan.
45:12 Donc, on se rend bien compte qu'on est…
45:14 – J'entends bien, mais s'il vous plaît, Véronique, faisons point par point.
45:17 – Oui. – Restons sur la question migratoire.
45:19 Est-ce que sur la question migratoire et la crise qui touche l'Europe,
45:23 vous l'avez trouvé convaincant, Jean-Sébastien Ferger ?
45:25 – Non, puisque l'éléphant dans la pièce, c'est l'Europe, précisément,
45:28 et qui ne parle pas de l'Europe.
45:29 Et comme vous le soulignez, moi je suis d'accord avec ce que vous venez de dire, Eliott.
45:32 Il ne dit pas "je vais aller me battre au niveau européen pour obtenir telle ou telle mesure".
45:36 Parce que sur les régularisations, il ne dit rien.
45:38 Parce qu'il dit "il faut d'abord que ce soit les Français qui bénéficient des emplois".
45:41 Mais là, on ne parle pas de ça, on parle de gens qui sont déjà en poste.
45:44 Donc ce n'est pas un Français qui est déjà en poste,
45:46 on parle de gens qui sont déjà en poste tout en étant irréguliers.
45:49 Donc moi, si j'ai bien compris ce qu'il dit, il dit qu'il les régularisera.
45:55 Après, je trouve qu'il n'y a quasiment rien, en réalité, dans cette interview.
45:59 Parce que sur l'énergie, c'est pareil.
46:01 C'est l'Europe, vous l'avez abordé, on l'a abordé.
46:03 L'Allemagne, la concurrence avec l'Allemagne, même chose.
46:06 Il l'évacue totalement.
46:07 Donc sur l'immigration, effectivement, il se contente de dire,
46:09 et il a raison d'ailleurs, que l'Europe est le continent qui fait le plus
46:13 au niveau international par rapport aux problèmes de la migration.
46:16 Mais ce ne sont que des mots pour l'instant.
46:18 Il a employé juste pour finir, il a employé le mot "nationaliste"
46:22 comme il a fait ces dernières semaines.
46:24 Il dit "ceux qui ne se comportent pas comme nous sont nationalistes".
46:27 Mais je ne l'entends pas être très européen et à minima,
46:29 je ne l'entends pas se battre pour imposer une volonté en Europe.
46:32 C'est la première fois que j'entends le président de la République
46:34 parler d'un système très généreux, la France trop généreuse.
46:37 Oui, ça c'est nouveau.
46:38 En gros, indirectement, il explique que la France est une sorte d'appel d'air.
46:42 Oui, mais il ne propose rien.
46:45 Il fallait des témoignages de migrants à l'Ampédouza,
46:48 qui expliquaient qu'ils voulaient venir en France pour des raisons économiques,
46:51 pour qu'on se réveille et se dire "ah peut-être que la France a un système généreux".
46:54 Le cœur du sujet qui est franco-français, c'est justement cet appel d'air
47:00 avec cette aide sociale trop généreuse, et on voit qu'il ne propose absolument rien.
47:04 Comme il se focalise sur l'immigration illégale,
47:06 on rappelle que l'immigration illégale c'est 300 000 personnes par an au bas mot,
47:11 c'est-à-dire la moitié d'une ville comme Nice, et qu'en soi c'est aussi déjà un sujet.
47:15 Alors il fait une annonce, il parle des pays de départ,
47:18 mais il parle aussi des pays de transit en évoquant la situation au Tunisie,
47:25 en évoquant des réponses coordonnées à l'échelon européen,
47:27 avec un petit mensonge en disant "il va falloir faire un partenariat avec la Tunisie pour que ça se passe mieux".
47:33 Il prend l'exemple de la Grande-Bretagne, sauf on sait très bien que le partenariat avec la Grande-Bretagne
47:38 n'a pas abouti à des solutions.
47:41 Il n'y a jamais eu autant d'entrées irrégulières sur le sol britannique,
47:45 et les Britanniques qui donnent de l'argent à la France pour protéger justement,
47:49 ou en tous les cas surveiller les côtes qui amènent vers la Manche, ça ne fonctionne pas.
47:54 On sent bien qu'il a essayé de se donner un peu d'oxygène en évoquant ce que pourrait être une nouvelle politique européenne,
47:59 mais aussi parce qu'il était sous la pression de la parole du pape sur ce week-end.
48:03 Il voulait évacuer, mais ça a été fait dans le mien.
48:05 Sur la question migratoire, il essaie, il se berce de mots,
48:08 voyez les citations que vous avez mises à l'écran, elles sont très intéressantes,
48:11 il tente de reprendre les mots qui jadis auraient été des mots de conservateurs de droite, voire même d'extrême-droite peut-être.
48:17 Mais dans les faits, je persiste et je signe, il n'y a absolument rien.
48:21 C'est des paroles, des paroles et encore des paroles que vous ne chansons.
48:24 Sur l'écologie, sur l'immigration...
48:26 Non mais pour dire sur la Tunisie, il y a une aide européenne qui aurait dû être versée à la Tunisie,
48:32 150 millions d'euros début juillet pour faire ce que le président vient d'évoquer.
48:36 Et l'aide européenne n'est toujours pas parvenue à la Tunisie,
48:39 d'où le fait que les migrants qui sont partis de Lampedusa sont effectivement tous partis de ce fax,
48:43 mais parce que le président tunisien les a laissés partir parce qu'il a dit "je n'ai pas l'argent, donc allez en Europe".
48:49 Voilà, donc il y a aussi, ça c'est quelque chose de concret, Eliott.
48:52 Il ne nous reste que quelques instants et j'aimerais qu'on parle des autres thématiques bien sûr.
48:56 Il a abordé l'écologie, mais il n'y a rien de très concret, si ce n'est la fermeture,
49:01 comme on l'a dit, des centrales à charbon.
49:04 Il n'interdira pas les chaudières à gaz, c'est une surprise, je me suis dit "bon ok".
49:09 Politique sur les centrales à charbon, enfin en tous les cas à l'inverse, à l'opposé complet de ce que fait l'Allemagne.
49:16 Sur l'inflation, c'est peut-être ça qui est le plus important, c'est l'inflation.
49:19 D'abord il est revenu sur la politique d'emploi en disant que depuis 2017, 2 millions d'emplois avaient été créés en France, c'est vrai, c'est très important.
49:27 Comme dans beaucoup de pays d'Europe.
49:28 Oui mais moi je serais curieux de savoir quel est exactement le salaire moyen sur les 2 millions d'emplois qui ont été créés.
49:34 C'est pas compliqué, on crée des emplois dans le secteur des services et pas dans l'industrie.
49:38 Dans les services, il y a peu de compétitivité, peu de productivité et ce sont pour l'essentiel des emplois qui sont mal régulés.
49:46 Est-ce qu'il serait possible, mais vraiment je vous pose la question, même sans polémique, c'est vraiment par curiosité,
49:50 on sait qu'il y a eu 2 millions d'emplois qui ont été créés depuis 2017,
49:53 est-ce qu'on est capable de faire en quelque sorte une moyenne de ces 2 millions d'emplois qui auraient été créés ?
49:59 Je parle des salaires.
50:00 Combien gagne un employé qui avait son contrat depuis 2017 ?
50:05 Ce qu'on sait c'est que les emplois que nous créons aujourd'hui, mais c'est pas spécifique à la France,
50:09 permettent une bien moins bonne intégration économique et sociale que les emplois que nous créons pendant les Trente Glorieuses.
50:16 Il y a des gens qui travaillent et qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts.
50:20 Parce que dans les services globalement, comme je vous le disais, c'est un secteur où il y a peu de productivité,
50:24 peu de gains de productivité, et donc c'est des niveaux de rémunération qui restent très faibles.
50:28 Une mesure qui est peut-être la plus importante concernant l'inflation, et je le disais sur le carburant,
50:33 puisqu'il va demander à tous les acteurs du secteur de vendre à prix coûtant.
50:36 Est-ce que les acteurs du secteur peuvent dire au gouvernement ou au président de la République, ben non ?
50:43 Oui, ils demandent.
50:44 La vente à perte ne sera pas dans le projet de loi, de toute manière, vu le...
50:48 Et l'avortement à prix coûtant, c'est-à-dire que vous ne faites aucune marge ?
50:52 Il y a déjà un grand problème.
50:53 Exactement, vous ne faites aucun investissement, donc on ne fait que projeter le problème à plus long,
50:57 parce que c'est ça la réalité aussi.
50:58 Quand vous commencez à tordre le marché, qu'est-ce que ça fait ?
51:01 Et c'est ce qui s'est passé aussi, on a interdit le forage.
51:04 Par exemple, on dit "ah ben maintenant on n'a plus de pétrole", et les grands groupes français ont plus de pétrole,
51:07 et donc ça coûte plus cher. Ben oui, parce qu'on a interdit l'exploration.
51:10 J'entends, mais est-ce que les acteurs du secteur, comme il l'a dit,
51:15 est-ce qu'ils peuvent dire au gouvernement "on fait ce qu'on veut" ?
51:18 Un grand groupe, pour l'instant, l'a fait.
51:20 Les autres ne font pas ce qu'ils veulent, la loi de l'offre de la demande.
51:25 Ils demandent aussi la transparence, pour l'instant elle n'existe pas.
51:28 Et il a fermé un double tour concernant la fiscalité de l'État sur le prix du carburant.
51:33 Et il a fermé un double tour sur le blocage des prix.
51:35 Non, elle est à 68%.
51:36 Non, mais ce qui est intéressant, c'est que c'est exactement le même sujet, Éliott,
51:39 que lorsqu'on parlait de l'immigration ou même de l'écologie.
51:41 C'est-à-dire que le président, là aussi, se berce de mots sur les questions d'inflation et de pouvoir d'achat.
51:45 Mais derrière, il n'y a aucune mesure concrète ou coercitive vis-à-vis des entreprises.
51:49 Il n'y a pas, à un moment donné, les grands capitaines d'industrie,
51:52 les grands patrons de l'industrie agroalimentaire vont faire bien ce qu'ils voudront sur leur marge
51:56 et ce que dira le gouvernement.
51:58 Heureusement, cela ne dit pas grand-chose.
52:00 Si on est libéral, on dit heureusement.
52:02 Moi, je pense aussi au pouvoir d'achat des Français.
52:04 Les amis, il nous reste encore trois minutes.
52:06 Sur la forme et sur le timing, gardons ces trois minutes.
52:10 Je le dis sur les questions internationales.
52:12 Il a été question du Niger, quand même, c'est important.
52:14 L'ambassadeur va être rapatrié en France.
52:18 L'armée, les militaires qui sont actuellement au Niger français, vont petit à petit quitter le sol nidjarian.
52:25 Il a été également question de l'Arménie.
52:27 Un soutien inconditionnel, crime inacceptable.
52:29 Inconditionnel, mais on continue à acheter du gaz à l'Azerbaïdjan.
52:32 C'est ce que j'ai dit.
52:33 C'est ce qu'a dit Véronique, c'est pour ça que je veux avancer.
52:35 Sur le timing, on est quand même à 20 heures.
52:38 On était sur le point de vous annoncer les résultats des sénatoriales.
52:42 Vous avez un président de la République qui prend la parole pendant 30 minutes.
52:46 Avec, vous imaginez bien, un long débrief.
52:49 Donc, est-ce que ça veut dire que ces élections, c'est peanuts ?
52:53 Elles ne servent à rien ?
52:55 C'est-à-dire que la priorité, c'est la parole du président,
52:57 et puis les sénateurs qui ont été élus ou réélus...
53:01 Non, ça veut dire qu'il savait qu'il perdrait les sénatoriales et a priori...
53:06 C'est la première fois qu'il donne la démocratie parlementaire,
53:08 ce n'est pas la première fois qu'il donne la démocratie parlementaire.
53:11 Oui, c'est un peu surprenant.
53:13 D'ailleurs, l'AFP annonce, le Rassemblement National annonce 3 élus.
53:16 Ils ont gagné 3 sénateurs.
53:18 Dans le Nord, exactement, le Pas-de-Calais et en Seine-et-Marne.
53:21 Et je regardais pendant le discours pour voir si on avait des nouvelles,
53:25 mais je crois que c'est la prime aux...
53:27 Oui, la stabilité.
53:28 Voilà, une sorte de stabilité quand même avec des nouveautés.
53:31 Je crois qu'il y a Elodie Bouchard qui est en direct avec nous.
53:34 Il nous reste moins de 2 minutes, Elodie.
53:37 Quel débrief vous pouvez faire de l'entretien du président de la République,
53:43 qui le suivez régulièrement ?
53:45 Est-ce que vous êtes, comme les chroniqueurs autour du plateau, assez surprise ?
53:51 C'est-à-dire qu'il n'y a pas eu vraiment d'annonce très forte
53:54 pour un entretien qui n'était pas prévu au programme, d'ailleurs ?
53:57 Non, pas d'annonce très forte.
54:01 Et on voit bien que le président de la République essaye de faire le lien
54:04 entre deux chapitres.
54:05 D'abord un petit satisfait-suite assez court, en réalité,
54:08 sur l'organisation de la Coupe du Monde, en même temps que le roi et le pape.
54:12 Et puis ensuite, finalement, sur les autres dossiers,
54:14 on n'a pas forcément appris grand-chose.
54:16 Le but, en fait, et ce que le ministre aussi nous le dit,
54:18 ce n'est pas tant de faire des annonces, mais il faut occuper l'espace médiatique.
54:22 Certains ministres me disaient, l'Assemblée reprend demain en séance,
54:25 ça va être très dur pour la majorité.
54:27 Donc il y a aussi sans doute une volonté du président et des ministres
54:30 d'aller aider un petit peu leurs députés.
54:32 En ce qui concerne l'inflation, les pistes étaient déjà évoquées.
54:35 En ce qui concerne, par exemple, la loi immigration,
54:37 il le dit lui-même, finalement, il ne veut pas faire le travail du gouvernement.
54:40 D'ailleurs, il ne se mouille pas, parce qu'en fait,
54:42 il résume la philosophie de la loi sans aller plus loin.
54:45 Et puis, sur ce qui concerne l'international, effectivement,
54:47 quelques annonces quand même, vous le disiez en toute fin d'interview.
54:50 Et puis, puisque vous parliez des sénatoriales,
54:52 Eliott, quand même, une petite chose qu'on a relevé, nous,
54:55 les journalistes politiques, il a parlé d'un tiers des sénateurs
54:58 qui était renouvelé ce soir. Eh bien, en fait, c'est la moitié.
55:00 Ça fait un certain nombre d'années maintenant que les choses ont changé.
55:03 Le Sénat est renouvelé par moitié désormais, et non plus par tiers.
55:07 Eh bien, bravo, Élodie, parce qu'effectivement, je n'avais pas fait attention.
55:10 Mais c'est vrai que cette petite phrase sera évidemment commentée.
55:14 Mais c'est symbolique. Qui a dit "snobber", d'ailleurs, les élections ?
55:17 C'est vous, Véronique ? Le fait qu'il ait snobbé, en quelque sorte,
55:20 un moment important de la démocratie.
55:22 Bien sûr, bien sûr.
55:23 Même si nous ne sommes pas allés voter, les sénatoriales.
55:26 Merci à tous les quatre. C'était un heure d'épreuves.
55:28 Il a réussi son coup. On n'a pas parlé des sénatoriales.
55:31 Je crois qu'il y en a un qui en parlera peut-être un peu plus demain matin.
55:36 Je vous donne un odyssée, ça devrait peut-être être à 9h.
55:39 Je crois, je crois.
55:41 Merci à tous les quatre. Je veux remercier France Godfrapp pour ce week-end
55:44 qui était à la baguette pour toutes les émissions, toutes les équipes en régie
55:48 et la programmation. Dans un instant, c'est enquête d'esprit, chère Véronique.
55:51 Spéciale débriefing sur Marseille et les propos du pape François, bien entendu.
55:55 Merci beaucoup. L'info se poursuit sur CNews.
55:58 ...