Soir Info (Émission du 12/10/2023)

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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver en ce jeudi soir, un nouveau soir d'info intégralement consacré à ces répercussions après l'attaque terroriste de samedi en Israël.
00:00:10 Six jours après, on fera le point sur la situation sur place bien sûr, mais aussi en France avec cette allocution du chef de l'état qu'on a pu suivre tous ensemble à 20h.
00:00:20 Pour commenter cette actualité, notamment en plateau ce soir, Nathan Devers. Bonsoir cher Nathan, écrivain, philosophe, Alexandre Devecchio.
00:00:26 Bonsoir à vous, rédacteur en chef au Figaro. On attend dans une poignée de minutes, meilleur habile, député LR, des Français établis hors de France et bien sûr des Français vivants en Israël, nos journalistes CNews, Karim Abrig, bonsoir à vous, bonsoir Yoann Uzaï.
00:00:40 Beaucoup, beaucoup de choses à vous montrer, à commenter ce soir, à commencer bien sûr par le rappel de l'essentiel à retenir de ce 12 octobre. Bonsoir à vous, Maureen Vidal.
00:00:49 Bonsoir Julien, bonsoir à tous. Le premier vol spécial en provenance de Tel Aviv est arrivé à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle avec 377 ressortissants français à son bord, dont 68 enfants.
00:01:01 Les prioritaires sont les personnes considérées comme les plus vulnérables, les mineurs isolés, les femmes enceintes, les personnes en situation de handicap ou en situation médicale présentant une urgence particulière sont concernées.
00:01:12 Plusieurs vols spéciaux seront également organisés vendredi, samedi et dimanche.
00:01:16 Emmanuel Macron appelle les Français à rester unis et à ne pas céder à toute forme de haine. Il s'est exprimé ce soir sur la situation en Israël et en France depuis l'attaque du Hamas.
00:01:26 Le président a déclaré que la République serait impitoyable avec les porteurs de haine. Aucun oui-mais face au terrorisme ne sera toléré. Il appelle également Israël à une réponse forte et juste selon ses mots.
00:01:36 Israël a le droit de se défendre en éliminant les groupes terroristes, dont le Hamas, par des actions ciblées mais en préservant les populations civiles car c'est le devoir d'une démocratie.
00:01:45 Des mots déchirants. Les familles des otages en Israël ont donné une conférence de presse cet après-midi. Près de 150 personnes sont toujours portées disparues et les proches restent dignes malgré la peur et l'angoisse quotidienne.
00:01:56 Ils ne perdent pas espoir de retrouver leurs femmes, frères, soeurs et enfants vivants très prochainement.
00:02:01 Enfin, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a promis que le Hamas serait écrasé comme le groupe djihadiste d'État islamique.
00:02:08 Il a également déclaré que le temps est de rester fiers et unis face à l'horreur.
00:02:13 Anthony Blinken, le secrétaire d'État américain venu à Tel Aviv pour s'entretenir avec le gouvernement d'urgence israélien a déclaré "nous serons toujours à vos côtés".
00:02:21 Voilà pour ces titres. Merci beaucoup Maureen que l'on développera tous ensemble jusqu'à minuit.
00:02:27 On a vu dans les titres de Maureen que des proches de disparus français tenaient une conférence de presse aujourd'hui à Tel Aviv.
00:02:33 Ils sont leurs pères, leurs soeurs, leurs frères, leurs filles. Depuis samedi, ils ne savent pas quel est le sort de leurs proches.
00:02:41 Supplie la France et le président de la République de leur venir en aide.
00:02:44 On demande que Céline, mère d'Eli, revienne.
00:02:51 Comme vous le savez, on a grandi en France. On est monté ici en 2006. Mais dans notre cœur, on est français à 100%.
00:02:57 On n'oublie pas la langue, on parle français, on apprend français à Eli. Eli connaît toutes les chansons en français.
00:03:03 Donc il faut ramener cette mère française, ce bébé français, il doit avoir sa mère.
00:03:09 Des familles en détresse absolue à qui le chef de l'État a tenté d'apporter une réponse ce soir.
00:03:14 On reviendra bien sûr sur l'élocution présidentielle. On vous montrera ces images de ces premiers français, de ces 377 premiers ressortissants français qui ont rejoint le sol de France.
00:03:25 Images en direct de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle où l'on verra, où l'on entendra ces premiers français rentrer ici chez nous après avoir vécu des journées entières d'angoisse en Israël.
00:03:36 A tout de suite.
00:03:40 Nous sommes de retour en direct sur le plateau de SoirInfo, 22h09. Merci de nous rejoindre en direct sur CNews.
00:03:45 Sur la gauche de votre image, ces images en direct de ces familles de ressortissants français.
00:03:52 Souriantes, ces familles, parce qu'elles accueillent leurs proches qui ont pu monter dans ce premier avion affrété par le gouvernement et la Compagnie Air France pour rejoindre leur terre natale
00:04:02 et quitter cette séquence d'angoisse terrible dans laquelle ils sont plongés depuis six jours.
00:04:07 On va revenir en images sur ce premier convoi de français, 377 français.
00:04:13 On pourra mettre les images en direct, même s'il y a un petit peu de mouvement, on peut le comprendre.
00:04:18 On va vraiment s'attarder sur ces français qui rentrent.
00:04:21 Je rappelle également les informations données par le chef de l'Etat et le gouvernement aujourd'hui alors qu'on voit ces retrouvailles toujours poignantes et importantes pour ces familles qui ont vécu la terreur pendant toute cette semaine.
00:04:33 Je rappelle donc la communication officielle du gouvernement français. Au moins 13 de nos ressortissants ont été tués ces derniers jours.
00:04:39 17 autres manquent à l'appel, parmi lesquels 4 enfants, probablement otages du Hamas, comme l'a rappelé le chef de l'Etat aujourd'hui lors de son allocution en direct à 20h.
00:04:48 Justement, le président de la République que l'on écoute dans un premier extrait, il parle d'Israël et du droit de l'Etat hébreu à se défendre contre le Hamas.
00:04:56 Nous avons assuré Israël et son peuple de notre solidarité sans faille et de notre soutien dans sa réponse légitime aux actes terroristes.
00:05:06 Israël a le droit de se défendre en éliminant les groupes terroristes, dont le Hamas, par des actions ciblées, mais en préservant les populations civiles, car c'est là le devoir des démocraties.
00:05:20 Nous savons que la seule réponse au terrorisme, la seule possible, est toujours une réponse forte et juste. Forte parce que juste.
00:05:31 Des mots du chef de l'Etat Alexandre Devecqueux qui était attendu, évidemment, depuis le début de ce conflit. Est-ce que les paroles du chef de l'Etat ont été à la hauteur ce soir ?
00:05:42 Oui, elles ont été à la hauteur. Moi, je trouve que c'est très intéressant le fait même qu'ils s'expriment et d'une certaine manière très angoissant.
00:05:50 Alors c'est vrai que nous avons des otages directement concernés, mais je pense qu'en fait, cette affaire nous concerne parce que les images qu'on a vues des exactions en Israël rappellent celles du Bataclan, par exemple, et d'autres images cruelles.
00:06:06 On voit bien que c'est une guerre de territoire, mais c'est aussi une guerre de civilisation qui nous concerne directement.
00:06:12 Et le président de la République a appelé à l'unité du pays, c'est ce qu'il fallait faire, mais ça montre en creux qu'on a un pays extrêmement fracturé et qu'on a un problème en France,
00:06:21 avec notamment un antisémitisme des banlieues qui est en plus alimenté par l'extrême gauche, des fractures françaises très profondes que viennent encore une fois révéler cette tragédie en Israël.
00:06:35 On pourrait penser que c'est à 3000 kilomètres de chez nous, en réalité, malheureusement, c'est tout près.
00:06:40 Justement, le président de la République, qui étonnamment d'ailleurs, je ne sais pas si vous avez tous fait cette remarque, qui a plus parlé quasiment de la situation française que de la situation israélienne.
00:06:51 Restons unis, disait Emmanuel Macron tout à l'heure. Écoutez-le.
00:06:56 Mais notre devoir, dans ce moment que nous vivons, est de rester unis comme nation et comme République.
00:07:06 C'est ce bouclier de l'unité qui nous protégera de tous les débordements, de toutes les dérives, de toutes les haines.
00:07:13 Ne menons pas chez nous des aventures idéologiques par imitation, par projection. N'ajoutons pas, par illusion ou par calcul, des fractures nationales aux fractures internationales.
00:07:27 Yohann Usaï, restons unis. À travers cette phrase, ces deux mots, le chef de l'État, finalement, acte directement le fait que oui, en effet, la situation peut, va, est en train déjà de dégénérer sur le sol français.
00:07:41 Ça montre en tout cas qu'il y a une véritable inquiétude parce que, comme l'a dit Alexandre de Véquiau, effectivement, il y a la crainte de voir des communautés s'affronter.
00:07:49 Ce qui, d'ailleurs, est en soi révélateur de quelque chose, ce qui montre peut-être que nous ne vivons pas tous dans la même communauté.
00:07:56 En réalité, que tout le monde dans ce pays ne fait pas nation, pour reprendre une expression du président de la République ou pour reprendre une expression de Gérard Collomb lorsqu'il était ministre de l'Intérieur,
00:08:05 qui acte finalement que nous ne vivons plus côte à côte, mais en réalité que certains d'entre nous sont déjà face à face.
00:08:11 Donc, il acte ce problème-là sans véritablement mettre les mots, sans désigner qui que ce soit.
00:08:15 D'ailleurs, il aurait pu le faire. Évidemment, il ne le fait pas parce que ça contribuerait à jeter de l'huile sur le feu.
00:08:20 Mais en même temps, quand on nomme pas les choses, ça contribue peut-être à amplifier le problème.
00:08:23 Donc, il n'a dit que la moitié de ce qu'il aurait dû dire, me semble-t-il.
00:08:27 Mais en tout cas, il acte clairement, effectivement, qu'il y a dans ce pays un communautarisme qui prend le pas sur la nation, évidemment.
00:08:35 Comment ne pas nommer l'évidence ? J'ai envie de dire, Nathan Devers, on va en reparler.
00:08:38 On a deux heures ensemble et on verra ces images de manifestations, notamment à Paris, tout à l'heure.
00:08:43 On aura le temps de les commenter. Cette note au préfet de Gérald Darmanin, qui dit qu'il faut être intransigeant par rapport à ces différentes manifestations pro-palestiniennes qui arrivent.
00:08:51 Le chef de l'État, qui a également rappelé ne pas confondre la cause palestinienne avec le Hamas.
00:08:56 Cette confusion générale pourrait gangréner de nouveau notre pays.
00:09:00 Oui, oui, tout à fait. D'abord, je trouve qu'Emmanuel Macron a eu raison en soi de parler et que le discours qu'il a eu était vraiment impeccable.
00:09:09 Je me permets de le dire, je suis très souvent critique de sa politique ou de sa parole.
00:09:13 Mais il a rappelé ce qu'il fallait rappeler.
00:09:14 Un certain nombre d'évidences, en effet, qui devaient être posées comme ça sur la table.
00:09:19 A savoir premièrement qu'il y a un pays, Israël, qui a fait l'objet d'attaques absolument abjectes, des images insoutenables.
00:09:27 Vous avez peut-être vu que des images d'enfants brûlés ont été diffusées récemment, il y a quelques heures, sur les réseaux sociaux.
00:09:34 Il a rappelé ça. Il a rappelé que face à ça, la solidarité devait être sans faille.
00:09:39 Et en effet, par rapport à la confusion qui est la vôtre, c'est ça qui est dramatique.
00:09:43 Le mot, je pense, plus important, ce n'est pas seulement rester uni, c'est quand Emmanuel Macron dit "ne projetons pas".
00:09:48 Et si vous voulez croire une seule seconde que créer une confusion entre défendre la cause palestinienne,
00:09:53 que pour ma part, j'ai toujours défendu, je le répète, je pense qu'une solution à deux États, c'est la seule solution.
00:09:58 Mais croire que ça, ça doit avoir la moindre complaisance, même un yota de complaisance,
00:10:02 envers ce qui s'est passé samedi et envers même ce que fait le Hamas depuis qu'il est au pouvoir à Gaza,
00:10:07 c'est une confusion absolument abjecte.
00:10:10 Et d'ailleurs, remarquons juste une chose, on en reparlera tout à l'heure quand on analysera en détail,
00:10:14 mais puisque vous me posez la question, le Hamas est non seulement le boulet, mais le cancer absolu de la cause palestinienne.
00:10:21 Et je le rappelle, je ne dis pas ça pour me jeter des fleurs, mais je crois, et c'est tellement symptomatique,
00:10:25 je crois que j'ai été le seul Français cet été à avoir fait une chronique sur le fait que cet été,
00:10:30 il y a eu des manifestations très importantes de Gazaoui contre le Hamas dans plusieurs villes à Gaza.
00:10:35 - Des manifestations réprimées par le Hamas sur sa propre population. - Réprimées à balles réelles, avec des gens emprisonnés, avec des gens en prison, etc.
00:10:40 Donc ça veut dire que les gens qui se soucient de défendre les Palestiniens,
00:10:43 il y a eu un grand silence sur ces manifestations, qui était pourtant un événement majeur,
00:10:47 parce que là, il y avait la société civile de Gaza qui, enfin, disait qu'ils voulaient sortir de l'emprise du Hamas.
00:10:54 Donc si vous voulez, cette confusion-là, elle est absolument insupportable, et le président a eu raison de vouloir la dissiper.
00:11:00 - On va reparler de cette situation en France. On sera en direct de Roissy.
00:11:04 Vous avez aperçu encore quelques images de ces quelques 400 Français, 377 pour être très précis,
00:11:09 qui sont rentrés au pays, si je puis dire, ce soir. On en entendra certains d'ailleurs à notre micro.
00:11:15 Autre élément d'actualité sur lequel je voudrais apporter la focale également,
00:11:20 des témoignages d'une force incroyable aujourd'hui qui nous ont tous glacé le sang.
00:11:26 Vous savez que 13 ressortissants français sont morts, 17 autres sont portés disparus, dont plusieurs enfants.
00:11:31 Et donc, des familles franco-israéliennes sont dans une angoisse totale.
00:11:37 Elles cherchent leurs proches disparus, pris en otage, peut-être tués.
00:11:41 Elles ont lancé un appel, quatre d'entre elles, quatre familles ont lancé un appel aujourd'hui depuis Tel Aviv,
00:11:46 dans une conférence de presse. Je voudrais qu'on écoute plusieurs extraits.
00:11:49 Ils sont vraiment terribles à entendre. Écoutez d'abord le frère de Céline, porté disparu.
00:11:56 Céline, elle est française. Elle a une fille française. Elle est mère française.
00:12:03 On a besoin qu'elle revienne à la maison.
00:12:06 Ce qui s'est passé, c'est... Je ne sais même pas si on peut dire une guerre.
00:12:12 Ils n'ont tué que des civils. Que des civils sont partis.
00:12:16 Il n'y a même pas de mots pour ça.
00:12:22 Ce que je demande, c'est qu'on reçoive d'abord des photos, tout ce qui a été enlevé, tous les gens qui ont été enlevés.
00:12:33 On veut savoir s'il y a l'événement mort. On ne lâchera pas l'affaire.
00:12:38 On demande que Céline, mère de Eli, revienne.
00:12:45 Comme vous savez, on a grandi en France. On est montés ici en 2006.
00:12:52 Mais dans notre cœur, on est français à 100%. On n'oublie pas la langue. On parle français.
00:12:57 On apprend français à Eli. Eli connaît toutes les chansons en français.
00:13:01 Donc il faut ramener cette mère française, ce bébé français. Il doit avoir sa mère.
00:13:10 Évidemment, sur la gauche de l'écran, cet homme est pleuré. C'est le mari de Céline qui tient dans ses bras sa petite fille qui a tout juste 6 mois.
00:13:19 Ces gens vivent une torture depuis 6 jours. Cette conférence de presse, franchement, je l'ai suivie de bout en bout.
00:13:25 C'était insupportable. Je ne sais pas qui veut régir le premier.
00:13:28 Vous avez vu cette image d'un père israélien ?
00:13:31 On va entendre d'autres extraits.
00:13:33 Quand il a appris que sa fille était morte, sa première réaction a été de dire "ouf" parce qu'il pensait qu'elle était otage du Hamas.
00:13:40 Évidemment, il ne se réjouit pas que sa fille soit morte. Mais c'est absolument inimaginable.
00:13:44 Il préfère l'avoir morte que torturée par le Hamas.
00:13:48 C'est absolument inimaginable ce que doivent vivre ces otages-là.
00:13:50 On sait en particulier que les femmes sont exposées à des butins de guerre.
00:13:55 Entrez, M. Habib. On est en direct. Mais il y aura Bibi qui nous rejoint depuis tel air des Français établis en dehors de France.
00:13:59 Installez-vous. Merci. Bonsoir. Merci d'être présent. Pardon, Nathan, je vous ai coupé.
00:14:03 On sait qu'elles sont violées. On sait que les gens du Hamas, les barbares du Hamas, ont fait exprès de prendre les femmes qu'ils trouvaient "belles"
00:14:09 pour pouvoir les traiter en butin de guerre.
00:14:12 C'est absolument inimaginable. Et en fait, c'est impossible à commenter ce qu'a dit la force du frère et de ces gens
00:14:18 qui ont réussi quand même à prendre la parole en public et absolument héroïques.
00:14:22 Et en fait, il n'y a rien d'autre à dire que c'est la démonstration d'une barbarie qui n'a absolument aucun nom.
00:14:27 D'enlever des enfants, d'humilier ces enfants. Il y a eu quelques images de ces enfants humiliés comme des chiens à Gaza par des barbares et par d'autres enfants.
00:14:35 Donc là, on est vraiment aux frontières de ce qui n'est plus imaginable et concevable par la condition humaine.
00:14:41 M. Habib, vous venez de nous rejoindre. On va évidemment évoquer dans quelques instants,
00:14:46 on sera d'ailleurs en direct avec une ressortissante française, on va évoquer ce premier avion qui a ramené 377 de nos compatriotes.
00:14:52 Je crois que vous arrivez juste de l'aéroport de Roissy. Vous avez accueilli ces familles, vous nous raconterez tout dans un instant.
00:14:58 Je voudrais peut-être, un premier mot, je ne sais pas si vous avez eu le temps aujourd'hui de suivre cette conférence de presse depuis Tel Aviv,
00:15:03 de ces familles, de proches, de Français qui ont exprimé leur détresse absolue, qui ont supplié l'État français de leur venir en aide.
00:15:10 Notre pays paye un lourd trébut dans ces attaques sanglantes. Des destins français sont brisés également depuis samedi.
00:15:19 Les destins d'humains sont bons, c'est des destins d'Israéliens. Ce sont tous des hommes, ce sont des sauvages, ce sont des barbares.
00:15:26 Et il y a eu Daesh, il y a eu les nazis et je crois qu'ils n'ont rien à envier. C'est pareil.
00:15:32 C'est des crimes, comme ça vient d'être dit, de l'humanité. Ils ont violé, empalé, uriné, traîné, craché, coupé en morceaux.
00:15:42 Le papa d'une des victimes m'a raconté qu'il a été identifié à Vidane, il est médecin.
00:15:51 Et c'est ce qui a fait que je lui avais parlé quelques minutes avant d'être à l'Assemblée.
00:15:57 J'ai dit j'ai vu des morts toute ma vie, je soigne, mais ce que j'ai vu, je n'ai jamais vu.
00:16:02 Des bouts de bras, des bouts de jambes, c'est la barbarie absolue. On nous parle Free Palestine, mais quelle Palestine.
00:16:10 Israël est en première ligne contre la plus grande terreur de l'humanité.
00:16:16 Autrement, imaginez-vous qu'on n'ait pas ces problèmes de terrorisme. On prendrait un avion normalement.
00:16:20 Mais tout est lié à ce qui se passe et plus ça va et plus ça continue. Nous devons éradiquer le djihadisme,
00:16:30 ce qui n'a rien à voir avec l'islam, je le dis pour nos compatriotes musulmans.
00:16:34 L'islam est une religion normale qui peut s'intégrer dans la société française.
00:16:40 Je suis très inquiet, je ne suis pas simplement inquiet pour Israël, je suis inquiet pour la France, je suis inquiet pour le monde.
00:16:45 Aujourd'hui, l'atmosphère, j'ai parlé ce matin avec le ministre de la Défense, Yoav Galant, qui était général,
00:16:53 qui devait être chef d'état-major, il m'a dit, ils sont inhumants scolaires.
00:16:59 Je pense que le Hamas va payer un prix qu'il n'a jamais payé, mais ça ne fera pas revivre, hélas, les victimes.
00:17:05 Et la douleur des familles est infinie. Maintenant, ce qu'il faut, j'ai rencontré le secrétaire général de l'Elysée cet après-midi,
00:17:11 c'est de libérer les otages, à tout prix. Le Qatar a un rôle, l'Égypte a un rôle, la France a un rôle.
00:17:17 Et je crois aujourd'hui, tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, même si c'est avec des sauvages.
00:17:23 Je pense à ces enfants, au moment où je vous parle, de 3 ans, de 5 ans, de 7 ans, dans des souterrains,
00:17:29 à 30 mètres souterrains sans leurs parents. C'est terrifiant, je pense, nous sommes tous des parents,
00:17:35 et chacun peut s'imaginer à la place de ses parents, de ses familles. C'est une immense tragédie.
00:17:41 On a beaucoup de choses à évoquer ensemble. Le sort de ces otages, l'offensive israélienne sur Gaza,
00:17:46 les répercussions chez nous en France, cette montée antisémite qui est palpable ces derniers jours,
00:17:52 ces manifestations que vous évoquez. Je voudrais qu'on fasse un détour par l'aéroport.
00:17:56 Voici Charles de Gaulle dans un premier temps, retrouver Cathy Dufour.
00:18:00 Cathy, vous venez de rentrer en France, vous êtes partie de ces 377 Français précisément,
00:18:06 qui ont pu, heureusement, retrouver leur patrie. Ces 6 jours qui viennent de s'écouler ont été vécus comme une torture, on peut l'imaginer.
00:18:16 C'était très compliqué, parce qu'on est partis lundi dernier avec un groupe de 50 pèlerins, donc lundi 2, en Terre sainte.
00:18:27 On a été, comme tout le monde, évidemment, surpris à partir de samedi par les événements.
00:18:33 On avait beaucoup de personnes âgées, de plus de 70, de plus de 80 ans dans notre groupe.
00:18:38 Ça faisait partie des caractéristiques des gens qu'on emmenait avec nous.
00:18:42 Et donc, on s'est retrouvés coincés à Jérusalem avec Transavia, qui a annulé notre vol qui était prévu mardi 10,
00:18:51 qui avait passé son temps à annuler les vols depuis samedi matin.
00:18:54 Et donc, dans une situation de très, très forte inquiétude au regard du contexte et surtout des personnes qu'on avait avec nous.
00:19:01 Quand on a été contactés au début par la cellule de crise qui s'est mise en place, finalement, mardi,
00:19:08 on a tout de suite travaillé avec la cellule de crise pour identifier les personnes qui avaient des problèmes médicamenteux, des problèmes de santé,
00:19:17 leur numéro de passeport, tout ça pour faciliter le boulot de la cellule de crise, qui nous a appelés hier sur notre groupe de 50
00:19:24 pour nous dire qu'il faudrait partir 24 personnes dans le vol d'aujourd'hui.
00:19:27 Et puis, c'était un moment de détresse psychologique aussi pour ceux qui restaient, qui ne partaient pas.
00:19:32 Mais on était contents de savoir quand même que les plus fragiles partaient.
00:19:35 Et puis, on a été appelés ce matin à 9h30 pour dire que les 26 autres qui manquaient, qui avaient aussi âgé et avec des soucis, pourraient rentrer.
00:19:43 Donc on a tous été dans le vol d'aujourd'hui. Un grand soulagement, un grand soulagement pour nos familles.
00:19:50 La cellule de crise a fait un boulot dingue.
00:19:53 Alors, ça peut être critiqué parce que quand c'est fait dans l'urgence, c'est jamais facile.
00:19:57 Mais l'important, c'est qu'aujourd'hui, il y a un vol plein qui soit rentré.
00:20:01 Dans quel état d'esprit sont les Français que vous avez laissés derrière vous ?
00:20:04 Bien malheureusement, on l'a compris, les choses se font compte-goutte.
00:20:08 Les rapatriements se font comme les autorités peuvent les organiser, en effet, comme vous venez de le décrire dans l'urgence.
00:20:14 Comment vont les Français que vous avez laissés sur place ?
00:20:16 Qu'avez-vous vécu avec eux ces six derniers jours et dans quel état d'esprit sont-ils ce soir ?
00:20:21 Alors, sur notre groupe de Français, on a eu cette grande chance de pouvoir tous rentrer.
00:20:27 On n'a pas croisé énormément d'autres Français dans la vieille ville de Jérusalem.
00:20:32 Nous, on était beaucoup dans un hôtel qu'on occupait quasiment en entier.
00:20:35 On a croisé en revanche des Français qui vivent à Jérusalem avec lesquels on a discuté, notamment des journalistes,
00:20:41 qui sont infiniment tristes de la situation dans laquelle le pays est,
00:20:47 qui ont une forme d'inquiétude parce que ce qui se passe actuellement n'a rien à voir avec ce qui s'est déjà passé par le passé.
00:20:55 Donc, il y a une forme d'inquiétude, une forme d'inquiétude des familles.
00:20:59 Le point de difficulté qu'on avait, nous, c'était un très gros groupe à gérer, donc très compliqué en rapatriement.
00:21:05 Et vraiment, on remercie le gouvernement d'avoir fait en sorte qu'on puisse être tous ensemble sur le vol,
00:21:10 puisqu'on devait gérer aussi des personnes qui ont plus de difficultés de mobilité ou qui ne savent pas s'orienter dans un aéroport à l'étranger.
00:21:17 Voilà, donc de la grande inquiétude et un soulagement immense d'être rentrés ce soir.
00:21:23 Je vous laisse retrouver ceux qui sont les plus proches de vous et qui vous attendaient ici en France.
00:21:29 Bienvenue de retour ici en France, Cathy Dufour. Merci beaucoup d'avoir réagi sur l'antenne de CNews.
00:21:36 Mais Rabib, vous étiez à l'Élysée aujourd'hui, vous vous êtes rendu à l'Élysée.
00:21:41 Encore aujourd'hui, j'ai envie de dire, que compte faire la France ?
00:21:44 Quelle attitude compte-t-elle adopter dans les prochains jours ?
00:21:47 Le chef de l'État a annoncé des discussions au sujet des otages français.
00:21:50 Est-ce que vous savez ce que ça signifie exactement, sans dévoiler évidemment des choses qui pourraient porter préjudice à ces otages ?
00:21:57 Moi, mon message, c'était de dire que le président, il dit clairement que le Hamas était responsable de la vie des otages français, des otages tout court.
00:22:04 Pour ça, on sait que le Hamas a des liens étroits avec le Qatar.
00:22:09 Le Qatar essaye, entre guillemets, d'édulcorer un peu son image ces dernières années.
00:22:15 Alors qu'il nous montre aujourd'hui que le Qatar, qu'on a contamné en France, Paris Saint-Germain et autres,
00:22:23 aujourd'hui, il faut libérer, quelle que soit la cause dite palestinienne, là on n'est pas dans une guerre de territoire, on est dans une guerre de civilisation.
00:22:33 Ça n'a rien à voir de massacrer, pire qu'on faisait au Moyen-Âge ou avant, dans les conditions incroyables qu'on a évoquées tout à l'heure, ça n'a rien à voir.
00:22:42 Vous avez une partie des opérateurs qui refusent ce terme de guerre de civilisation. Qu'est-ce qu'il faut leur répondre ?
00:22:48 Ces gens font l'apologie du terrorisme. Ces gens sont en train d'inciter.
00:22:52 Je suis désolé, j'ai écouté Dominique de Villepin aujourd'hui, qui pourtant lui-même, à l'époque, avait mis le Hamas sur la liste des organisations terroristes.
00:22:59 Je trouve ça, de la part d'un ancien Premier ministre de la France, avec le talent qu'il a, scandaleux.
00:23:05 Parce que, indirectement, avec les déclarations de Dominique de Villepin, on justifie ce qui n'est injustifiable dans aucune civilisation d'être humain.
00:23:16 Massacrer, brûler des bébés, pourquoi il y a un conflit territorial avec la bande de Gaza ?
00:23:22 Israël, comme je l'ai dit, a déterré des centaines de morts d'un cimetière, pour pas qu'on dise qu'il y a un centimètre carré qui reste au rein d'Israël.
00:23:31 Alors le problème, c'est qu'ils veulent pas, ils veulent tout Israël, ils veulent du Jourdain jusqu'à la mer.
00:23:36 Vous savez qu'il y a eu déjà un partage de la Palestine en 1923, les accords 16 coupés, ça se picot, la déclaration Balfour, on va pas revenir, c'est trop loin à expliquer.
00:23:44 Mais Israël est prêt à tout pour la paix. Il a signé les accords d'Oslo, ils sont sortis du Liban jusqu'au dernier centimètre carré, ils sont sortis de Gaza sur le centimètre carré.
00:23:52 Mais plus ils évacuent, et plus il y a du terrorisme. Et c'est ça le problème.
00:23:56 Et ça il faudra l'apprendre pour le futur. Aujourd'hui, ce qu'il faudrait c'est à la fois préserver la paix civile chez nous en France.
00:24:00 Savoir que les compatriotes musulmans ont le droit y compris de soutenir la Palestine, mais doivent condamner la barbarie.
00:24:08 Ceux qui ne le font pas sont coupables. Voilà. A partir de là, après...
00:24:12 Ils sont trop nombreux depuis 6 jours. On va continuer d'en parler.
00:24:16 Mais à Rabib on fera évidemment un tour de plateau avec les réactions de chacune et chacun.
00:24:20 22h30, Maureen Vidal, l'essentiel à retenir de ce 12 octobre avec vous.
00:24:26 Le premier vol spécial en provenance de Tel Aviv est arrivé à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle avec 377 passagers à son bord dont 68 enfants.
00:24:36 Plusieurs vols spéciaux seront également organisés vendredi, samedi et dimanche.
00:24:40 Les ressortissants se disent rassurés d'être rentrés écouter.
00:24:43 Oui heureux d'être rentrés parce qu'on attendait ça. On devait prendre l'avion mardi.
00:24:49 Et puis on est restés coincés à Jérusalem en attendant... Normalement, notre voyage juste, on était prévus pour rentrer que mardi.
00:24:59 Et puis nos familles se sont débrouillées pour appeler les affaires étrangères, la cellule de crise.
00:25:07 A la base, ils étaient partis juste pour les fêtes. Une dizaine de jours et puis ils ont été bloqués.
00:25:13 Je suis content. Mais j'en ai encore un qui est là-bas.
00:25:15 Non, impeccable. Il n'y a pas eu de problème particulier. On était un groupe de pèlerins de 51 personnes avec la communion Notre-Dame de l'Alliance.
00:25:24 On a pu tous être rapatriés dans de bonnes conditions. C'est parfait.
00:25:30 Emmanuel Macron appelle les Français à rester unis et à ne pas céder à toute forme de haine.
00:25:37 Il s'est exprimé ce soir sur la situation en Israël et en France depuis l'attaque du Hamas.
00:25:41 Le président a déclaré que la France serait impitoyable avec les porteurs de haine.
00:25:45 Aucun oui-mais face au terrorisme ne sera toléré.
00:25:48 Il appelle également Israël à une réponse forte et juste.
00:25:51 Selon ses mots, Israël a le droit de se défendre en éliminant les groupes terroristes, dont le Hamas, par des actions ciblées,
00:25:57 mais en préservant les populations civiles, car c'est là le devoir d'une démocratie.
00:26:01 Plusieurs centaines de manifestants se sont réunis en soutien aux Palestiniens à Paris Place de la République,
00:26:07 malgré l'interdiction du tribunal administratif. Poubelle enflammée, tags antisémites.
00:26:12 La préfecture a donné l'ordre au dispositif de police de disperser les gens présents, d'interpeller, voire de verbaliser.
00:26:18 Munis de drapeaux palestiniens, les manifestants ont scandé des slogans "Palestine vaincra",
00:26:22 "Israël assassin", "Macron complice" ou encore "sioniste, vous êtes des terroristes".
00:26:28 Macron, assassin !
00:26:41 Venu à Tel Aviv pour s'entretenir avec le gouvernement israélien,
00:26:46 Antony Blinken, le secrétaire d'État américain, a déclaré "Nous serons toujours à vos côtés,
00:26:51 il se rendra demain au Qatar pour des discussions sur le Hamas".
00:26:54 Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a promis que le Hamas serait écrasé,
00:26:59 comme le groupe djihadiste Etat islamique.
00:27:02 Le Hamas nous montre qu'ils sont les vrais ennemis de la civilisation.
00:27:07 Le président Biden a totalement eu raison de les qualifier de mal absolu.
00:27:12 Le Hamas est exactement comme l'Etat islamique, et tout comme l'Etat islamique a été écrasé,
00:27:18 le Hamas doit être écrasé.
00:27:21 Le Hamas doit être traité exactement comme l'Etat islamique.
00:27:26 Cette période est particulière.
00:27:30 Le temps est venu de rester grand, fier et uni face à l'horreur.
00:27:36 Face à l'horreur, la solidarité à Tel Aviv, en Israël, un centre commercial est devenu un lieu de don.
00:27:43 De nombreux habitants s'organisent pour donner de l'argent, de la nourriture, des vêtements et des produits
00:27:48 de première nécessité pour les régions frontalières du sud et du nord,
00:27:51 qui vivent sous les missiles et les sirènes permanentes.
00:27:54 Merci beaucoup, cher Moreno.
00:27:58 On évoquait cette conférence de presse, je voudrais qu'on entende encore un ou deux extraits,
00:28:02 parce que c'est franco-israélien qui demande que la France agisse
00:28:06 comme si les attaques avaient lieu sur notre sol, mais il y aura bibe, ça doit nous interpeller.
00:28:10 L'appel à l'aide envers le gouvernement français, est-ce que vous pensez qu'il est assez entendu ?
00:28:15 Vous allez me répondre à cette question, je voudrais qu'on entende Gaïa.
00:28:17 Gaïa, c'est une adolescente, elle a perdu cinq membres de sa famille.
00:28:21 Elle ne sait pas s'ils sont morts, s'ils sont otages, si elle les reverra un jour.
00:28:24 Donc, cinq personnes de la famille sont morts.
00:28:32 Tout le monde vit à Nîros.
00:28:36 Cinq membres de ma famille sont portés disparus.
00:28:44 On est tous de Nîros.
00:28:47 Je veux, en fait, Carmel Adan, la grand-mère de Gaïa, est française,
00:28:58 mais en fait toute la famille est française.
00:29:00 Ils ont fait le démarche, alors c'est une famille franco-israélienne qui habite...
00:29:07 Cinq personnes sont mortes à Nîros, tout le monde de ma famille.
00:29:12 Mon frère, mon petit frère, il a que deux ans, est reste.
00:29:36 On l'a vu dans une vidéo, que les Hamas le prend avec eux.
00:29:42 Il n'a rien encore fait, mon frère de 12 ans.
00:29:45 Il avait toute la vie en face, il n'a rien... Il a encore le temps de faire.
00:29:50 C'est terrifiant, c'est terrible.
00:29:59 Les Israéliens sont la première barrière à ce qui pourrait se passer en Europe.
00:30:04 Et c'est arrivé.
00:30:06 Le Bataclan, cette partie, c'est le Bataclan x10.
00:30:11 Les 40 bébés massacrés, c'est ce qui s'est passé à Toulouse,
00:30:14 quand à Bouportant, on a massacré Myriam, Gabriel et Arié Sandler,
00:30:20 à Bouportant, devant la maman Eva, qui cachait sa petite fille,
00:30:23 avec qui j'avais voyagé le soir même pour aller à l'enterrement,
00:30:27 avec Anna Juppé d'ailleurs, et qui a vu son mari et ses deux enfants tués à Bouportant.
00:30:31 C'est chez nous, en France.
00:30:33 Ces enfants qui regardaient un feu d'artifice le jour de la fête nationale, le 14 juillet,
00:30:37 émerveillés, sont faits massacrés par qui ? Par un islamiste.
00:30:42 C'est la même idéologie qui frappe en Israël depuis samedi que celle que vous décrivez.
00:30:47 Ce n'est pas compatible avec notre civilisation.
00:30:49 Oui à l'islam, non au terrorisme, non à l'islamisme, non au djihadisme.
00:30:54 Et je crois que, hélas, hélas, aujourd'hui, avec le temps qui passe,
00:30:59 je suis de plus en plus inquiet, on pensait à Israël un pays invincible.
00:31:03 On pensait à Tsaïl, une armée intouchable.
00:31:06 On pensait les services de renseignement de Chabak, Mossad, Amman, etc.
00:31:13 Les meilleurs du monde sans doute.
00:31:15 Et ils ont failli. Israël n'a pas le droit à l'erreur.
00:31:17 Et c'est français...
00:31:18 Israël, père Elgher, pardon de vous couper.
00:31:19 C'est français qui... bon, là, c'est pas le cas pour tous,
00:31:23 mais c'est franco-israéliens dont beaucoup ont fait ce qu'on appelle leur alia,
00:31:26 leur immigration en Israël. Qu'est-ce qu'ils vont chercher en Israël ?
00:31:29 Ils vont chercher un havre de paix qu'ils n'ont peut-être pas toujours,
00:31:32 de là où ils viennent, en l'occurrence en France.
00:31:34 Et ces français qui sont allés chercher ce havre de paix
00:31:38 se sont retrouvés avec des images d'enfants massacrés parce que juifs.
00:31:42 Quel terrible paradoxe pour ces familles qui ont choisi d'aller vivre en Israël
00:31:47 pour éviter tout ça.
00:31:48 Il y a eu des pogroms terribles à Kishinev à l'époque, en Ukraine,
00:31:51 les pogroms cossacks. Il y a eu le nazisme, il y a eu Babillard,
00:31:55 où on a mis 30 000 GTA Babillard à côté de Kiev,
00:31:58 où on a mis 30 000 juifs qui ont été enterrés quasiment vivants
00:32:01 avec des balles dans la tête.
00:32:02 Il y a eu la Shoah, parce qu'on est déjà juif,
00:32:04 on a pris 2 millions de juifs en avril.
00:32:06 Et puis il y a eu cet espoir avec la naissance de l'État d'Israël,
00:32:09 le rêve de 2005 ans d'un peuple retourné sur sa terre ancestrale.
00:32:12 Un minuscule bout de terre, 20 000 km², deux départements français.
00:32:16 Israël a accepté les frontières que Abba Eban,
00:32:18 le ministre colombe des Affaires étrangères, avait appelées les frontières d'Auschwitz.
00:32:22 À l'époque, il n'y avait aucun problème de territoire.
00:32:25 Les Arabes ont dit "non, tout est à nous, on veut tout".
00:32:28 Ils ne veulent pas aucune Ukraine compromise.
00:32:31 Et entre eux-mêmes, regardez ce que se font les islamistes,
00:32:34 entre chiites, sunnites, il y a peut-être eu des millions de morts.
00:32:38 Il y a nos limites, alors on est obligés de gagner cette guerre.
00:32:42 C'est une question existentielle.
00:32:44 Il va y avoir cette incursion terrestre dans Gaza,
00:32:47 et le sort des otages est menacé par cette offensive,
00:32:51 "meilleur abuse de la France".
00:32:52 Est-ce qu'elle a son mot à dire ?
00:32:54 Il y a des otages français potentiellement menacés.
00:32:57 Est-ce que la France a son mot à dire sur la façon dont Tsaïl va mener cette opération ?
00:33:02 La France a soutenu Tsaïl, a compris que Tsaïl est la plus morale armée du monde.
00:33:07 Je vous entends souvent dire ça.
00:33:08 Pourquoi vous dites que Tsaïl est la plus morale armée du monde ?
00:33:10 Je vais vous dire quelque chose.
00:33:11 Nous, y compris les alliés, lorsqu'on a bombardé la Normandie,
00:33:14 Berlin, à droite et à gauche,
00:33:16 il y a eu des dizaines de milliers de morts, des millions de morts.
00:33:19 Je ne parle même pas de 1914-18, etc.
00:33:21 Tsaïl, avant de bombarder un immeuble,
00:33:24 elle envoie des tracts en arabe qu'elle laisse, on va bombarder.
00:33:28 Elle essaye au minimum, j'ai vu des pilotes avec qui j'ai parlé,
00:33:31 au moment où ils avaient le doigt entre guillemets sur la gâchette,
00:33:33 il y avait des enfants, ils ont fait...
00:33:35 Et ça continuera.
00:33:36 Ça continuera parce que Tsaïl est armé de morale.
00:33:39 Il est hors de question de se venger,
00:33:40 de tuer des enfants palestiniens ou des femmes palestiniennes
00:33:43 ou des vieillards palestiniens.
00:33:44 Ce n'est pas la morale juive.
00:33:45 Est-ce que ça n'arrivera pas forcément ?
00:33:47 Mais forcément, vous avez raison.
00:33:48 C'est une guerre, il y a toujours des dommages collatéraux.
00:33:51 Mais qui est responsable ?
00:33:52 Est-ce qu'on se tait et on les laisse encore continuer ?
00:33:55 Jusqu'à quand ?
00:33:56 Et c'est nous, c'est la première ligne de la France.
00:33:59 C'est ma conviction absolue.
00:34:00 C'est ce que m'a dit le Premier ministre israélien.
00:34:02 Il m'a dit qu'on est là pour défendre la première ligne.
00:34:05 Mais vous savez, pour avoir quand même une lueur d'espoir,
00:34:08 vous savez ce qu'ils ont voulu briser ?
00:34:09 C'est ces accords de paix.
00:34:11 Ils ont voulu briefer...
00:34:12 Il y avait des accords d'Abraham qui étaient magnifiques.
00:34:14 On devait signer...
00:34:16 Enfin, Israël devait signer un accord de paix avec l'Arabie saoudite,
00:34:21 la Mecque.
00:34:22 Nathaniel voulait aller au Maroc,
00:34:24 il avait rencontré le roi.
00:34:26 Il y a eu des accords avec la Jordanie, avec l'Égypte.
00:34:29 C'est vrai, un peu froid.
00:34:30 Aujourd'hui, les Israéliens sont sans arrêt dans les Émirats.
00:34:34 Hélas, même en Égypte, vous avez vu, une guerre de touristes,
00:34:37 on en a tué trois.
00:34:38 Ils étaient là pour la paix, pour aller partager chez les Égyptiens,
00:34:40 c'est nos frères.
00:34:41 Ils se sont tués à bout.
00:34:42 Pourtant, pourquoi ?
00:34:43 Parce qu'ils sont juifs.
00:34:44 Parce qu'ils sont juifs.
00:34:46 Et les Juifs, c'est la base de la civilisation,
00:34:48 par définition judéo-chrétienne.
00:34:51 Ces gens qui veulent pratiquer le djihad,
00:34:54 à l'époque, on les a arrêtés à Poitiers.
00:34:56 Aujourd'hui, hélas...
00:34:58 C'est terrible de dire ça,
00:35:00 mais je crois aujourd'hui que la France, le monde,
00:35:03 et y compris le monde musulman, doit ouvrir les yeux.
00:35:05 C'est dans l'intérêt de l'humanité, c'est dans l'intérêt de nos valeurs.
00:35:08 - Alexandre, il y a un vrai dilemme autour de ces otages,
00:35:11 de ces otages français dans la bande de Gaza.
00:35:14 Cette incursion, cette offensive terrestre israélienne,
00:35:18 elle arrivera demain, dans quelques jours,
00:35:20 dans peut-être plus,
00:35:22 mais elle sera nécessaire,
00:35:24 et ces otages sont en danger.
00:35:26 - Oui, je pense que...
00:35:30 Israël a souvent une politique vis-à-vis des otages
00:35:34 très très généreuse.
00:35:36 L'idée est de libérer les otages, quoi qu'il en coûte.
00:35:39 Parfois, en échange de centaines de terroristes,
00:35:42 mais je crois que là, elle peut plus le permettre.
00:35:45 C'est le constat qui est fait
00:35:47 quand on écoute justement les membres de TSAHAL.
00:35:51 Donc je crois qu'il y aura des dommages collatéraux.
00:35:54 Ce qui m'inquiète, c'est qu'on connaît la barbarie des djihadistes.
00:35:59 - Est-ce que la France doit s'immiscer dans cette offensive ?
00:36:02 C'est la même question que je posais,
00:36:04 parce que nos intérêts sont évidemment manifestes.
00:36:07 - Je ne crois pas qu'elle puisse le faire.
00:36:10 Elle peut donner des conseils, partager des savoir-faire,
00:36:13 mais à la fin, c'est TSAHAL qui va y aller.
00:36:16 Il y aura des dommages collatéraux,
00:36:18 et il y aura des dommages collatéraux français,
00:36:20 il faut bien le dire,
00:36:21 mais les responsables seront les membres du Hamas.
00:36:23 Moi, ce qui m'inquiète connaissant leurs méthodes et leurs barbaries,
00:36:26 c'est est-ce qu'en plus des exécutions,
00:36:28 qu'il va sans doute y avoir,
00:36:30 est-ce qu'il va y avoir une mise en scène sordide ?
00:36:33 - La guerre des images ne fait que commencer.
00:36:35 - D'ailleurs, l'institution israélienne, le gouvernement,
00:36:40 le comte du Premier ministre également,
00:36:42 ont diffusé l'ambassade d'Israël,
00:36:44 ont diffusé aujourd'hui des images qui sont absolument atroces,
00:36:47 que la rédaction CNews a choisie, comme d'autres d'ailleurs,
00:36:49 de ne pas diffuser.
00:36:51 Mais cette guerre de l'image, elle a commencé.
00:36:53 On les a vues, ces images,
00:36:55 parce qu'elles sont sur les réseaux sociaux,
00:36:57 elles sont absolument insoutenables.
00:36:59 Et quand l'incursion, l'offensive aura lieu dans Gaza,
00:37:03 le Hamas diffusera ces images de Palestiniens
00:37:06 qui seront forcément, pour certains, des civils,
00:37:09 pour le dire d'une façon qui n'est pas la meilleure,
00:37:15 des dommages collatéraux.
00:37:17 Yoann Uzay, cette guerre de l'image,
00:37:19 elle va être primordiale dans les jours qui viennent.
00:37:21 - Oui, c'est ce qui aura sans doute des répercussions,
00:37:24 notamment sur le sol français.
00:37:26 C'est ce qui provoquera peut-être des manifestations
00:37:28 plus importantes que celles auxquelles nous avons assisté,
00:37:30 même s'il faut rappeler que le ministre de l'Intérieur
00:37:32 a affirmé aujourd'hui qu'il demandait l'interdiction
00:37:35 de toutes les manifestations pro-palestinienne.
00:37:38 Le garde des Sceaux a également envoyé une circulaire
00:37:40 à l'ensemble des procureurs pour demander
00:37:42 la plus grande sévérité vis-à-vis de ceux qui crieraient
00:37:46 des slogans qui ne sont pas acceptables dans notre pays,
00:37:48 ceux qui brandiraient éventuellement le drapeau du Hamas.
00:37:51 Il a rappelé que ça s'appelait faire l'apologie du terrorisme.
00:37:54 Donc je crois que l'État a la main extrêmement ferme,
00:37:56 c'est une bonne chose naturellement,
00:37:58 mais on n'est pas à l'abri, effectivement,
00:38:00 grâce à cette guerre des images que le Hamas va évidemment
00:38:03 essayer de provoquer.
00:38:06 Cette division va essayer, effectivement,
00:38:08 de continuer à semer le désordre, le chaos,
00:38:11 partout où il pourra le faire.
00:38:12 Mais le chef de l'État a eu un message, je crois,
00:38:15 extrêmement clair ce soir, vraiment.
00:38:17 Et Emmanuel Macron, c'est vrai, a eu quand même des mots
00:38:19 particulièrement justes.
00:38:20 D'abord, il a rappelé que tout serait fait
00:38:22 pour protéger la communauté juive de France,
00:38:25 que nous ne tolérerions aucun débordement.
00:38:28 - Ce sont les paroles et on verra les actes,
00:38:30 parce qu'en six jours, on a déjà eu une centaine,
00:38:32 je crois, d'actes antisémites.
00:38:34 - Naturellement, il y a eu des actes antisémites,
00:38:36 mais il y a eu des interpellations,
00:38:37 et à voir des messages de fermeté,
00:38:38 il y a eu des interpellations,
00:38:39 une dizaine d'interpellations à Lille aujourd'hui
00:38:42 lors d'une manifestation pro-palestinienne
00:38:44 qui était interdite.
00:38:45 Donc pour l'instant, le gouvernement, me semble-t-il,
00:38:47 est à la hauteur concernant ce qui se passe en France,
00:38:50 mais concernant le soutien à Israël.
00:38:51 Il y a un soutien qui est sans faille.
00:38:53 On parlait des dégâts collatéraux tout à l'heure.
00:38:55 Que dit le gouvernement ?
00:38:56 Mais il dit qu'Israël a le droit de se défendre.
00:38:58 Ça signifie effectivement, comme le disait Meier Habib,
00:39:00 que s'il y a des dégâts collatéraux,
00:39:02 s'il y a des civils qui sont tués, et c'est déjà arrivé,
00:39:04 plusieurs centaines de civils ont été tués,
00:39:06 c'est le ramasse qui est responsable,
00:39:08 parce que c'est le ramasse qui a déclenché cette guerre.
00:39:10 Pour l'instant, la France ne dit pas autre chose,
00:39:12 donc il y a vraiment un annulement avec Israël.
00:39:15 - Il faudra le dire si jamais...
00:39:17 Ça va démarrer.
00:39:18 Et là, c'est parce que je crois qu'il n'y a pas le choix.
00:39:21 Quand l'offensive s'arrête, ça va demander.
00:39:23 Il y aura des images terribles.
00:39:25 Hélas, hélas, hélas.
00:39:26 Et c'est là qu'on va voir...
00:39:27 - Et ça donnera du grand amour à tous ceux qui disent
00:39:29 qu'Israël est en état terroriste.
00:39:31 - Ce qu'a dit Emmanuel Macron.
00:39:32 - Et vous aurez le ramasse Israël qui seront remis dos à dos.
00:39:35 Et ce sera terrible.
00:39:36 - C'est ce qu'a fait Deville-Pin aujourd'hui.
00:39:38 - Ça a déjà commencé, si je peux me permettre,
00:39:40 parce qu'on parle de cette guerre des images.
00:39:42 Il y a cette première guerre d'images barbares
00:39:44 avec ce qu'on voit, donc ces massacres.
00:39:46 On est dans les ténèbres absolument.
00:39:48 On est vraiment dans l'atteinte de l'humanité.
00:39:50 Et c'est ce qu'on voit en ce moment.
00:39:52 Mais cette guerre d'images, effectivement,
00:39:54 qui va venir dans les prochains jours,
00:39:56 ça fait partie de cette stratégie du Hamas.
00:39:58 Ça se fait en plusieurs temps.
00:39:59 Et il y a déjà de l'écho dans différents pays.
00:40:01 Ils n'attendent pas ces fameuses images pour se prononcer.
00:40:04 Quand je vois des manifestations, par exemple, au Canada,
00:40:07 aux États-Unis, au lendemain,
00:40:09 écoutez, même du côté, on parle de l'élite,
00:40:11 l'université Harvard, par exemple,
00:40:13 35 associations d'étudiants au lendemain
00:40:16 de l'attaque terroriste du Hamas
00:40:19 qui ont signé un communiqué pour dire ceci,
00:40:22 que nous tenons le régime israélien
00:40:25 pour entièrement responsable
00:40:27 de toutes les violences qui se déroulent.
00:40:30 - C'est incroyable. - Mais oui, c'est incroyable.
00:40:32 - Mais c'est une réalité.
00:40:33 - Mais chez nous, on reçoit des terroristes du FPLP
00:40:35 avec tapis rouge et à l'Assemblée nationale.
00:40:37 Mais où est... Les Français, on se réveille.
00:40:40 - Je voudrais qu'on aille en Israël, chers amis.
00:40:42 - Donc, c'est même pas la question de la cause,
00:40:44 par exemple, palestinienne.
00:40:45 C'est vraiment de dénoncer des actes terroristes.
00:40:47 - On part pour Israël, parce qu'Ariel Levy nous attend,
00:40:50 président de Sauveteurs sans frontières.
00:40:51 Je tenais absolument à vous avoir ce soir, Ariel,
00:40:54 parce que vous étiez avec nous lundi,
00:40:56 quand on a découvert, quand le monde a découvert,
00:40:59 horrifié les massacres dans les kiboutz au nord de Gaza.
00:41:03 Vous nous avez témoigné votre émotion
00:41:06 et ce que vous aviez vécu.
00:41:07 On s'était dit ensemble qu'on allait suivre, évidemment,
00:41:12 l'évolution de la situation et vous recontacter.
00:41:14 L'armée, aujourd'hui, désormais, assure avoir repris
00:41:17 le contrôle de la frontière, tout en disant,
00:41:19 et c'est ça qui peut être inquiétant,
00:41:21 que des infiltrations sont encore possibles.
00:41:23 La situation sur place est toujours très fragile.
00:41:25 Il y a forcément, forcément encore des terroristes
00:41:28 qui sont cachés sur le sol israélien.
00:41:31 Comment vous gérez depuis cinq jours, maintenant,
00:41:33 cette incertitude permanente sur place ?
00:41:36 - Bonsoir. Alors, en fait, c'est vrai que c'est un des gros problèmes,
00:41:41 surtout nous, en tant que secouristes,
00:41:43 nous avons une responsabilité énorme pour sauver des vies
00:41:47 tout au long de cette bande qui est à peu près 60 kilomètres,
00:41:51 ce qu'on appelle la bande de Gaza.
00:41:53 Et nos secouristes, dans cinq postes que nous avons installés,
00:41:56 sont sans arrêt sur le qui-vive.
00:41:58 Et, par exemple, pour vous donner un exemple,
00:41:59 aujourd'hui, nous étions à la BRI,
00:42:02 juste lorsqu'il y a eu une infiltration de terroristes.
00:42:04 Et je peux vous dire que ce sont des moments très difficiles.
00:42:07 C'est des moments de panique où tous les soldats
00:42:09 courent dans tous les sens, les civils, enfin nous, les secouristes,
00:42:13 tout le monde doit se coucher par terre et se cacher entre des...
00:42:17 Et c'est à ce moment-là où je me suis imaginé et je me suis dit
00:42:21 quelle peur on est en train de vivre
00:42:23 alors qu'on a tous ces soldats autour de nous qui nous...
00:42:25 Mais qu'est-ce qu'eux, ils ont dû sentir ?
00:42:27 Pendant ces moments où il y avait des terroristes
00:42:29 qui couraient partout, qui fusillaient dans tous les sens,
00:42:32 et ça devait être un moment inhumain.
00:42:38 Et voilà, c'est ce qu'on est en train de vivre depuis cinq jours,
00:42:42 mais on n'a pas le droit de se plaindre,
00:42:43 parce que notre devoir, c'est de sauver des vies,
00:42:46 notre devoir, c'est de soutenir toute cette population
00:42:49 qui est emprisonnée.
00:42:51 Il faut savoir qu'il y a des milliers de personnes
00:42:53 qui n'ont pas le droit de sortir de chez eux,
00:42:56 qui ne peuvent pas sortir de chez eux.
00:42:57 Par exemple, à Sderot, où il y a 13 secondes,
00:42:59 rien qu'à Sderot, aujourd'hui, je crois qu'il y a eu
00:43:01 plus de 70 roquettes qui sont tombées.
00:43:06 D'ailleurs, on a eu trois blessés qu'on a dû soigner.
00:43:09 Malheureusement, je viens d'avoir l'information
00:43:11 qu'une des femmes, une des filles, une jeune fille
00:43:14 qui a été blessée ce matin, on a tout essayé de faire
00:43:17 pour la soigner, mais malheureusement,
00:43:19 elle est décédée ce soir.
00:43:22 Donc voilà, on est en train de vivre,
00:43:24 quand on dit un cauchemar, un cauchemar,
00:43:26 ça s'arrête très rapidement.
00:43:27 Un cauchemar, c'est quelques secondes et on se réveille.
00:43:29 Mais là, on n'arrive pas à se réveiller.
00:43:31 On est toujours dans ce cauchemar.
00:43:34 Ça commence à devenir très lourd pour nous.
00:43:37 Comment vous faites pour tenir ?
00:43:39 Pardon de vous poser cette question,
00:43:41 mais comment vous faites pour dormir ?
00:43:43 Comment vous faites pour continuer d'avoir ces gestes
00:43:47 que vous connaissez par cœur, pour venir en aide
00:43:49 à ces personnes en détresse ?
00:43:51 Comment vous tenez le coup ?
00:43:53 La foi.
00:43:55 La foi, c'est-à-dire qu'on a la foi
00:43:58 comme quoi ce qui nous arrive,
00:44:01 c'est sûr que c'est le khamas,
00:44:03 c'est des pourritures et ce ne sont pas des animaux.
00:44:08 Les animaux ne font pas ce que le khamas a fait.
00:44:10 Un animal ne tue pas pour tuer.
00:44:12 Un animal ne déchire pas des corps pour le plaisir.
00:44:16 Un animal tue quand il doit manger.
00:44:18 Et ces terroristes tuent pour tuer.
00:44:20 Et ces terroristes le font d'ailleurs pas qu'ils l'ont fait en Israël,
00:44:22 mais ils le feront dans n'importe quel endroit.
00:44:25 Ce ne sont pas des humains.
00:44:28 Mais nous, on a quelque chose de beaucoup plus fort.
00:44:30 On a quelque chose qui est beaucoup plus profond
00:44:33 et beaucoup plus puissant grâce au judaïsme,
00:44:36 grâce à quelque chose qui nous donne la force de savoir
00:44:39 que la vérité, l'amour, c'est la vérité.
00:44:44 Et c'est l'amour qui gagnera.
00:44:46 Et encore une chose très importante à savoir,
00:44:48 c'est qu'on n'a pas où aller.
00:44:50 C'est notre seul pays.
00:44:52 Et on restera là.
00:44:54 Et on restera vivant et fort.
00:44:56 Et voilà, il n'y a rien d'autre.
00:44:58 C'est quand aujourd'hui on était dans une base
00:45:00 pour amener à quelqu'un du matériel médical qu'il avait besoin.
00:45:04 Et il m'a regardé comme ça et il m'a dit,
00:45:06 "Votre question, mais pourquoi vous faites ça ?
00:45:09 Vous êtes civil et vous êtes bénévole."
00:45:12 Je lui ai dit, "Je ne me suis même pas posé la question,
00:45:14 donc je n'ai pas de réponse."
00:45:16 On le fait parce que ça vient de très profondément dans notre cœur.
00:45:21 Et on continuera à le faire,
00:45:22 même si nos secouristes sont sous le danger sans arrêt.
00:45:25 Aujourd'hui, on a eu quatre fois où il fallait qu'on s'arrête.
00:45:28 On arrête notre véhicule et on se couche par terre.
00:45:30 Je peux vous promettre que ce n'est pas des moments agréables,
00:45:32 surtout quand il y a des boums juste après et toute la terre tremble.
00:45:35 Il y en a qui crient "Papa, on va, parce qu'on est en stress."
00:45:39 Mais voilà, on est là parce que des gens ont besoin de nous.
00:45:42 Parce qu'aujourd'hui, plus de 70 vieilles personnes et malades
00:45:45 ont été… on devait les évacuer de Zérode vers Jérusalem.
00:45:48 Et on ne peut pas les laisser chez eux seuls.
00:45:50 Ils ont besoin de leurs médicaments, ils ont besoin de quoi manger.
00:45:53 Et c'est notre devoir, donc on le fait, on le fera avec un sourire,
00:45:56 même si on passe sur un moment très difficile.
00:45:58 - Arieh, je voudrais vous poser une dernière question avant de vous libérer.
00:46:01 On l'a compris à travers votre première intervention,
00:46:03 les roquettes du Hamas continuent de frapper.
00:46:06 Les terroristes du Hamas continuent encore aujourd'hui
00:46:09 de faire des victimes sur le sol d'Israël.
00:46:11 L'armée, les sauveteurs dont vous faites partie, ont découvert,
00:46:14 on le disait aussi il y a un instant ces derniers jours,
00:46:17 ces scènes de massacre absolument immondes.
00:46:20 Est-ce que ce risque de découvrir d'autres scènes de ce type,
00:46:23 il est réel, il est encore envisageable pour vous ?
00:46:26 - Écoutez, il y a encore…
00:46:29 Depuis que je vous ai parlé, j'étais sûr que la prochaine fois
00:46:32 que je vous parlerai, ça serait derrière nous, mais non.
00:46:35 Nahaloz, c'est un kibbutz où il y a plus de 500 personnes.
00:46:41 On a déjà la formation sur 40 enfants que nous connaissons
00:46:46 parce qu'on connaît très bien ce kibbutz,
00:46:48 on a un centre éducatif dans ce kibbutz.
00:46:50 Il y en a 40 qui sont ou morts ou capturés, ou otages.
00:46:55 Donc oui, on va découvrir encore des scènes d'horreur, c'est sûr.
00:46:58 Hier, j'étais dans le kibbutz de Kfar Aza.
00:47:01 Je peux vous dire que ce ne sont pas des scènes qu'on peut…
00:47:05 Je pense que la seule chose qu'il y a à faire,
00:47:07 c'est d'essayer de mettre ça derrière nous,
00:47:09 de dire qu'il faut qu'on aille en avance.
00:47:11 On a vu des images atroces de la Deuxième Guerre mondiale,
00:47:15 et là, on est en train de les voir en couleur.
00:47:17 Ces mêmes images, on les voit en couleur.
00:47:19 Et c'est ça qui est difficile, c'est ça qui est prisé.
00:47:21 Merci beaucoup, Ariel.
00:47:23 On va devoir mettre fin à cette discussion
00:47:25 parce qu'on a des contraintes qui sont beaucoup moins importantes
00:47:28 que les vôtres, mais on doit rendre l'antenne quelques instants.
00:47:30 Je vous remercie.
00:47:31 Je tiens à vous dire que votre attitude, votre discours
00:47:34 sont absolument admirables, et on vous souhaite bien du courage.
00:47:38 J'espère qu'on aura de nouveau encore l'occasion de se parler
00:47:41 et prendre des nouvelles de ce qui se passe sur le terrain grâce à vous.
00:47:43 Merci infiniment, Ariel Évy, de nous avoir parlé.
00:47:46 Je sais que ça vous fait beaucoup réagir, Meher Habib.
00:47:48 On va revenir sur ce que nous a dit le président de Sauveteurs sans frontières
00:47:51 dans un instant, mais on marque une toute dernière pause
00:47:54 et on se retrouve ensemble en direct jusqu'à minuit.
00:47:56 A tout de suite.
00:47:57 Il est 23h. Merci de nous rejoindre en direct sur CNews.
00:48:02 Soir Info se poursuit jusqu'à minuit à 23h pile.
00:48:04 On fait un point sur l'actualité.
00:48:06 Maureen Vidal.
00:48:07 Alors que les familles de disparus franco-israéliennes
00:48:12 ont donné une conférence de presse aujourd'hui,
00:48:15 l'espoir de retrouver leurs femmes, enfants, frères et sœurs persiste.
00:48:18 Ils en attendaient beaucoup d'Emmanuel Macron.
00:48:20 Nous sommes d'ailleurs en direct avec Régine Delfour,
00:48:23 notre journaliste sur place.
00:48:25 Bonsoir, Régine.
00:48:26 Vous, vous êtes entretenue avec les familles des disparus.
00:48:28 Comment réagissent-ils au discours d'Emmanuel Macron ce soir ?
00:48:31 Écoutez, Maureen, c'est un soulagement pour ces familles
00:48:38 puisque depuis samedi, elles étaient sans nouvelles
00:48:41 ni des autorités israéliennes ni des autorités françaises.
00:48:44 Je vous rappelle que c'est les 9 membres de ces familles disparues.
00:48:48 8 sont franco-israéliens.
00:48:50 Et ils en ont appelé à Emmanuel Macron et ils m'ont dit
00:48:53 c'est un espoir.
00:48:55 On sait maintenant qu'Emmanuel Macron va faire quelque chose pour nous.
00:48:59 On pense, des sœurs d'une victime me disaient
00:49:02 je suis sûre qu'il va me ramener ma sœur
00:49:04 et qu'il va ramener les autres disparus.
00:49:07 Je vous propose d'écouter le père d'une des victimes
00:49:10 qui nous a envoyé une vidéo.
00:49:13 Depuis samedi, on ne sait pas où est ma fille.
00:49:16 Ma fille est partie au sud pour danser.
00:49:19 Ma fille est petite.
00:49:21 Elle n'a pas vu rien dans sa vie.
00:49:24 Et maintenant j'ai vu monsieur le président Emmanuel Macron
00:49:28 qui l'a parlé dans la télé.
00:49:31 Et je suis très sûr qu'il va nous aider.
00:49:34 Depuis samedi, avec les attaques des terroristes du Hamas
00:49:39 13 Français sont morts et 17 sont toujours disparus.
00:49:43 Merci beaucoup Régine Delfour.
00:49:46 Il faut aussi savoir que Catherine Colonna,
00:49:49 ministre des Affaires étrangères, se rendra sur place dimanche.
00:49:53 Le premier vol spécial en provenance de Tel Aviv
00:49:56 est arrivé à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle
00:49:59 avec 377 passagers à son bord dont 68 enfants.
00:50:02 Les prioritaires sont les personnes considérées comme les plus vulnérables
00:50:06 comme les mineurs isolés, les femmes enceintes,
00:50:09 les personnes en situation de handicap ou en situation médicale
00:50:12 présentant une urgence particulière sont concernées.
00:50:15 Plusieurs vols spéciaux seront également organisés
00:50:18 vendredi, samedi et dimanche.
00:50:20 Les ressortissants se disaient très émus à leur arrivée à Paris.
00:50:23 On remercie le gouvernement d'avoir pensé à nous.
00:50:26 Il y a beaucoup de gens qui espèrent revenir
00:50:29 et qui n'ont pas de place, qui n'ont pas de vol pour revenir.
00:50:32 Il faudrait qu'ils remettent des vols comme ça.
00:50:35 - La France nous a appris, mais ceux qui restent là-bas
00:50:38 vont subir des conséquences.
00:50:41 - Effectivement, on est épuisés, on est soulagés d'être entrés
00:50:44 parce que pour les enfants, ils vont pouvoir reprendre
00:50:47 le cours de leur vie, retourner à l'école,
00:50:50 retourner au travail pour nous.
00:50:53 Mais pour tout vous dire, on est vraiment écœurés aussi.
00:50:56 - 13 ressortissants français sont morts en Israël
00:50:59 depuis l'attaque du Hamas samedi.
00:51:02 Le pays est toujours porté disparu, dont 4 enfants.
00:51:05 Les disparitions sont considérées comme très inquiétantes.
00:51:08 Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères,
00:51:11 se rendra dimanche en Israël.
00:51:14 Enfin, le Parlement israélien a voté pour la formation
00:51:17 d'un gouvernement d'urgence et d'un cabinet de guerre
00:51:20 par 66 voix contre 4 lors d'une session extraordinaire.
00:51:23 Ce gouvernement d'urgence qui durera le temps de la guerre
00:51:26 a été annoncé hier par le Premier ministre Benyamin Netanyahou
00:51:29 et a composé de 5 nouveaux ministres de la formation de M. Gantz
00:51:32 alors que le chef de l'opposition, de son côté, Yair Lapide,
00:51:35 a annoncé plutôt son refus de rejoindre le gouvernement.
00:51:38 - Merci beaucoup, chère Maureen Vidal.
00:51:43 On est toujours avec Meyra Biban, Nathan Devers, Alexandre Devecchio,
00:51:46 Karim Abrique et Yohann Uzza.
00:51:49 Yohann, je me tourne vers vous puisque le chef de l'État
00:51:52 prenait la parole ce soir. Une élocution très attendue
00:51:55 6 jours après cette attaque terroriste barbare
00:51:58 à l'église de l'Israël. Que faut-il retenir des mots du chef de l'État
00:52:01 qui s'est exprimé pendant une quinzaine de minutes ?
00:52:04 - Oui, une quinzaine de minutes dans un discours teinté de gravité
00:52:07 où l'on sentait l'inquiétude du chef de l'État Emmanuel Macron
00:52:10 qui a lancé un appel à l'unité des Français.
00:52:13 - Notre devoir dans ce moment que nous vivons
00:52:16 est de rester unis comme nation et comme République.
00:52:19 C'est ce bouclier de l'unité qui nous protégera
00:52:22 de tous les débordements, de toutes les dérives,
00:52:25 de toutes les haines. Ne menons pas chez nous
00:52:28 des aventures idéologiques par imitation, par projection.
00:52:32 N'ajoutons pas, par illusion ou par calcul,
00:52:35 des fractures nationales aux fractures internationales.
00:52:38 - Emmanuel Macron qui redoute la multiplication d'actions violentes
00:52:41 alors qu'une centaine d'actes antisémites ont été enregistrés
00:52:44 depuis samedi dernier en France.
00:52:47 La République sera impitoyable avec tous les porteurs de haine
00:52:50 à dire le moins qu'elle puisse.
00:52:53 Il visait bien sûr ceux qui se rendraient coupables
00:52:56 de ces actes antisémites mais aussi ceux qui se sont félicités
00:52:59 des attaques du Hamas comme les indigènes de la République
00:53:02 ou encore le NPA. Une enquête pour apologie du terrorisme
00:53:05 vise d'ailleurs le parti anticapitaliste de Philippe Poutou.
00:53:08 Visez également ceux qui participaient à des manifestations
00:53:11 en soutien à la Palestine. Gérald Darmanin a pris la décision
00:53:14 de toutes les interdire et demande aux forces de l'ordre
00:53:17 d'interpeller systématiquement les organisateurs
00:53:20 et les fauteurs de troubles.
00:53:23 Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti,
00:53:26 dans une circulaire adressée à l'ensemble des procureurs
00:53:29 de la République, rappelle que brandir un drapeau du Hamas
00:53:32 est constitutif de l'apologie du terrorisme.
00:53:35 Emmanuel Macron s'est également exprimé sur les otages
00:53:38 retenus dans la bande de Gaza. 17 Français dont 4 enfants
00:53:41 sont portés disparus et certains d'entre eux sont probablement
00:53:44 prisonniers du Hamas. La France ne les abandonnera pas
00:53:47 a promis le chef de l'État.
00:53:50 Je pense ce soir aux familles. Je veux leur dire que la France
00:53:53 met tout en œuvre aux côtés des autorités israéliennes
00:53:56 et avec nos partenaires pour les faire revenir
00:53:59 sains et saufs dans leur foyer.
00:54:02 Car jamais la France n'abandonne ses enfants.
00:54:05 Au-delà, je veux dire que nous ferons tout
00:54:08 pour que ces otages, quelle que soit leur nationalité,
00:54:11 soient libérés.
00:54:14 - Merci beaucoup, Yohan.
00:54:17 Alexandre, on en parlait tout à l'heure en début d'émission
00:54:20 pour les téléspectateurs qui ne nous auraient pas rejoints.
00:54:23 Ce qui nous a frappé ce soir à travers cette allocution
00:54:26 présidentielle, c'est que les mots d'Emmanuel Macron
00:54:29 ont concerné beaucoup plus la France qu'Israël.
00:54:32 Il acte d'ores et déjà ce qui pourrait se passer ici,
00:54:35 chez nous, en France. Ce qui a commencé à se passer en France.
00:54:38 - On parle beaucoup d'importation du conflit.
00:54:41 On a un problème d'islamisme dans le pays.
00:54:44 On a un problème d'antisémitisme des banlieues
00:54:47 qu'on connaît en réalité depuis 2002. Je rappelle la sortie du livre
00:54:50 "Les territoires perdus de la République".
00:54:53 Et souvent, malheureusement, les pouvoirs politiques
00:54:56 ont fait preuve d'aveuglement sur cette question.
00:54:59 Ce que révèle ce discours, c'est qu'on a un pays fracturé
00:55:02 et menacé. Tout à l'heure, Yohan disait
00:55:05 qu'on craint des affrontements entre communautés.
00:55:08 Je ne crois pas que c'est entre communautés.
00:55:11 Il faut aussi nommer les choses. Il y a des agressés,
00:55:14 qui sont les Français juifs, et des agresseurs,
00:55:17 qui ne sont pas heureusement tous les musulmans,
00:55:20 mais qui sont une partie d'entre eux, qui sont communautarisés,
00:55:23 islamisés, antisémites.
00:55:26 Donc, il faut nommer les choses.
00:55:29 Je ne pense pas que le président de la République,
00:55:32 ce n'était pas le moment de le faire.
00:55:35 Ce n'est pas le moment de le faire.
00:55:38 Ce n'est pas le moment de le faire.
00:55:41 Ce n'est pas le moment de le faire.
00:55:44 Ce n'est pas le moment de le faire.
00:55:47 Ce n'est pas le moment de le faire.
00:55:50 Ce n'est pas le moment de le faire.
00:55:53 Ce n'est pas le moment de le faire.
00:55:56 Ce n'est pas le moment de le faire.
00:55:59 Ce n'est pas le moment de le faire.
00:56:02 - Il y a un autre point qui est important pour la suite.
00:56:05 Ce qu'a dit Meir Habib, c'est qu'on n'est pas en Israël
00:56:08 simplement dans un conflit de territoire.
00:56:11 Il serait réglé depuis longtemps.
00:56:14 On est dans un conflit idéologique de civilisation et de culture.
00:56:17 - Ce ne sont pas les Israéliens qui ont été attaqués,
00:56:20 ce sont les Juifs qui ont été attaqués.
00:56:23 - On a hurlé "gazez les Juifs" à Sydney cette semaine.
00:56:26 On n'a pas dit "à mort Israël", on a dit "gazez les Juifs".
00:56:29 - On a aussi parlé de la situation des réseaux sociaux.
00:56:32 - Et à New York.
00:56:35 - C'est insupportable de certains Français qui parlent des Juifs
00:56:38 comme des cafards et qui se réjouissent de ce qui se passe.
00:56:41 Il y a un climat dans ce pays qui est en train de monter
00:56:44 et qui est assez insupportable.
00:56:47 Le ministre de l'Intérieur, Johan, l'a rappelé,
00:56:50 a ordonné l'interdiction systématique des manifestations
00:56:53 pro-palestinienne, l'interpellation des participants.
00:56:56 Certaines manifestations, certains rassemblements
00:56:59 se sont tenus malgré les interdictions.
00:57:02 C'était le cas hier à Nantes, à Nîmes, à Bordeaux.
00:57:05 Des images ce soir à Paris, Place de la République.
00:57:08 Quelques affrontements, quelques heurts avec les forces de l'ordre
00:57:11 ont eu lieu puisque cette manifestation était interdite.
00:57:14 Voici le genre de slogan qu'on pouvait entendre
00:57:17 aujourd'hui dans la rue de Paris, vers la Place de la République.
00:57:20 Macron, assassin ! Macron, assassin !
00:57:34 C'est drapeau palestinien, là on a des Macron assassins,
00:57:37 mais il y a d'autres types de slogans qu'on peut entendre.
00:57:40 Israël, apartheid, vous avez un Free Palestine qui a été tagué.
00:57:43 Je ne sais pas si on a l'image, mais sur la statue de la Place de la République
00:57:46 tellement symbolique, vous avez eu ce tag qui a été laissé.
00:57:49 Nathan qui ne s'est pas exprimé depuis un moment.
00:57:52 De toute façon, chacun va dire un mot, on va prendre le temps sur cette séquence
00:57:55 parce que c'est vraiment important.
00:57:58 Ces manifestations sont interdites, mais elles ont lieu.
00:58:03 Elles ont lieu et elles attirent des centaines pour ne pas dire,
00:58:06 parce que j'ai vu un plan d'ensemble sur la Place de la République aujourd'hui,
00:58:09 pour ne pas dire des milliers de personnes.
00:58:12 - Rendez-vous compte quand même... - On peut voir des illustrations.
00:58:15 - A quel point c'est dingue, parce qu'aujourd'hui, pour l'instant,
00:58:18 il n'y a pas d'opération.
00:58:20 On a des gens clairement agressés, victimes de barbarie.
00:58:23 Qu'est-ce que ce serait si ça avait été une opération militaire conduite par ça ?
00:58:28 - Elle va arriver, cette opération militaire.
00:58:30 C'est pour ça que ce que l'on voit là, doit nous inquiéter.
00:58:33 - Mais avant même que ce soit arrivé, vous voyez où on en est.
00:58:36 - La force avec laquelle Israël veut réagir n'est pas encore pleinement employée.
00:58:43 Regardez, Free Palestine avec ses individus qui sont montés sur la colonne
00:58:46 avec les drapeaux palestiniens et ses heurts qu'on décrivait avec la police.
00:58:49 Oui, pardon, attends, allez-y, on fait un tour de table.
00:58:51 - Moi, si je peux me permettre, Julien, je n'appellerais pas ça
00:58:53 des manifestations pro-palestinienne.
00:58:55 Parce que le piège dans lequel il faut...
00:58:57 - C'est comme ça que les manifestants, là, ils les appellent eux-mêmes.
00:58:59 - Il ne faut pas rentrer dans ce piège-là, de croire que ce qui se joue,
00:59:02 c'est que si on est indigné par ce qui s'est passé, enfin, indigné, horrifié
00:59:08 par ce qui s'est passé à partir de samedi dernier, par les pogroms,
00:59:11 par des scènes de nazisme en 2023, eh bien, on serait indifférent
00:59:16 à la souffrance des Palestiniens.
00:59:18 Moi, ma position dans le conflit, avant même cette horreur
00:59:22 qui se passe depuis six jours, ça a toujours été de dire qu'on peut être
00:59:25 à la fois pro-israélien et pro-palestinien et qu'il ne faut pas tomber dans ce piège
00:59:29 et qu'évidemment, notamment des civils qui meurent, des bébés qui meurent,
00:59:32 qui meurent à Gaza ou qui meurent ailleurs, des bébés qui meurent,
00:59:35 c'est la même chose.
00:59:36 Ce qu'il faut juste dire, c'est extrêmement important,
00:59:38 c'est que le Hamas qui a planifié cette opération depuis des mois,
00:59:42 voire plus, c'était une opération qui était extrêmement bien organisée.
00:59:45 Sous la coupe de l'Iran, puisque les informations semblent se confirmer.
00:59:48 Et peut-être autre chose aussi.
00:59:50 Ce n'était pas un attentat impulsif, entre guillemets.
00:59:52 Non, non.
00:59:53 Quand le Hamas a fait ça, ils avaient des visées qui étaient aussi
00:59:55 des visées rationnelles, vous en avez rappelé une,
00:59:57 qui était de faire casser les accords au niveau géopolitique
01:00:00 et une deuxième visée rationnelle, c'est qu'ils savaient pertinemment
01:00:03 et ils désiraient pertinemment qu'il y ait une pluie de bombes
01:00:06 sur leur territoire et que ça tue leur civil.
01:00:09 Je ne vais pas dire de noms et ne pas donner de détails.
01:00:11 J'ai été en contact indirect avec des gens qui sont à Gaza,
01:00:15 qui disaient une famille qui déteste le Hamas,
01:00:19 qui ont perdu déjà des proches dans les bombardements
01:00:22 et évidemment que ces gens-là sont pris en otage par le Hamas.
01:00:25 Donc là, le problème qu'il y a ici, c'est que si vous voulez,
01:00:28 quand vous avez des gens en France, une partie de la gauche,
01:00:30 qui nous fait croire que ces attaques-là sont des attaques de libération,
01:00:34 sont des attaques d'émancipation, il faut quand même voir,
01:00:36 là où c'est délirant, il y a eu des viols en masse.
01:00:39 La gauche française a raison de critiquer le féminisme,
01:00:42 de nous alerter sur les violences sexuelles en France,
01:00:45 de nous alerter sur les viols, de nous alerter sur les agressions sexuelles,
01:00:47 qu'elle puisse avoir la moindre complaisance,
01:00:50 voire de la félicitation, enfin pas la gauche,
01:00:52 mais qu'une partie de la gauche puisse avoir la moindre complaisance.
01:00:54 La France Insoumise, dites les choses Nathan.
01:00:57 Pas que, il y a eu d'autres gens, il y a eu des communiqués sur Twitter,
01:01:00 on a vu, je crois, NPA, c'est ça ?
01:01:02 Enfin voilà, moi j'ai fait des captures d'écran.
01:01:04 Mais qu'elle puisse avoir la moindre complaisance pour des viols comme armes de guerre.
01:01:07 Parce que sur les partis représentés à l'Assemblée Nationale,
01:01:09 les seuls qui sont sur cette ligne-là, ce sont les membres de la France Insoumise.
01:01:12 Certains membres de la France Insoumise.
01:01:14 Le NPA, c'est plus que de la complaisance, ils ont applaudi l'action du RAB.
01:01:16 Oui, et qu'on puisse applaudir ça.
01:01:18 Mais restons sur ces manifestations. L'angle politique,
01:01:20 de toute façon, tout est politique dans cette séquence,
01:01:22 mais l'angle précisément politique français,
01:01:24 on va l'aborder dans quelques instants,
01:01:26 je voudrais qu'on s'attarde, mais il y aura Bibe, sur ces images.
01:01:28 - Quoi d'autre ? - Une dernière petite phrase.
01:01:30 Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas avoir une réflexion critique
01:01:33 sur la réaction qu'a aujourd'hui Israël.
01:01:35 Et d'ailleurs, c'est l'honneur d'Israël.
01:01:37 Regardez une chose, le débat public en Israël,
01:01:39 alors qu'ils sont dans un état de post-11 septembre,
01:01:41 vous lisez Haaretz et vous avez des articles extrêmement critiques
01:01:44 vis-à-vis de la politique israélienne, vis-à-vis de la réaction de l'armée,
01:01:47 et ça vient de la presse et des grands intellectuels israéliens.
01:01:49 Ça ne veut pas dire qu'on ne puisse pas avoir cette réflexion critique,
01:01:51 mais fait de cette manière, cette réflexion critique,
01:01:54 elle ne peut naître que d'une chose, c'est que le premier chap,
01:01:56 ça doit être de dire que ce qui s'est passé samedi dernier
01:01:58 est absolument horrible.
01:01:59 Et pour dire encore un mot, mais il y aura Bibe sur ces manifestations
01:02:02 et sur ces manifestations de haine qui pourraient pululer
01:02:06 désormais contre les juifs de France,
01:02:08 je me dis, quand on va voir, et on en parlait rapidement tout à l'heure,
01:02:11 quand on va voir les images des victimes civiles palestiniennes,
01:02:14 comment allez-vous empêcher cette montée de haine ici en France ?
01:02:18 Si on arrive, je vais vous rappeler quelques tragiques...
01:02:22 Lorsque ce pauvre garçon, Nahel, en l'occurrence pour ne pas le citer,
01:02:26 qui a été hélas tué, qui était quand même délinquant, etc.,
01:02:30 la France était à fond de personne.
01:02:32 La mort de Nahel qui a été à l'origine des éléments du monde.
01:02:34 Pour une personne.
01:02:35 Quand le petit Mohamed Aldoura a été tué,
01:02:37 il s'est avéré que c'était une fake news,
01:02:39 le Moyen-Orient était à fond de sang pour un enfant,
01:02:42 et c'est toujours une tragédie quand un enfant meurt,
01:02:44 il semblait que ça a été mis en ciel.
01:02:46 Daniel Pearl, un journaliste américain,
01:02:48 a été égorgé avec la photo, la seconde d'un petit fada,
01:02:51 et démarré là-dessus.
01:02:53 Il y a eu des milliers de morts.
01:02:55 Là, qu'est-ce qu'on peut attendre ?
01:02:57 Je dis aux gens de regarder ces images...
01:02:59 - Qu'est-ce qui va se passer en France, M. Habib ?
01:03:01 Quand vous aurez les images des Gazaouis civils tués par Tsahal,
01:03:04 parce qu'ils seront des dommages collatéraux,
01:03:06 et que ça arrivera, et que les images nous les verrons.
01:03:08 Comment empêcher cette montée de haine en France ?
01:03:11 - Si la République n'a pas une main de fer,
01:03:13 ne laisse rien passer, et je sais que c'est compliqué,
01:03:15 et je fais aussi appel à tous les gens qui sont dans l'aûle,
01:03:18 de dire "on a tué des enfants, on a tué des femmes, on a violé".
01:03:21 Ça ne vous touche pas ? Ce n'est pas grave ?
01:03:23 Alors, il y a eu un jeune homme qui a été tué malencontreusement par la police,
01:03:27 la paix était à feu et à sang,
01:03:29 là, il y a des centaines de victimes assacrées, mutilées,
01:03:32 violées, empalées, sodomisées, où on a uriné sur ceux,
01:03:36 et on devrait se taire parce que c'est des juifs ?
01:03:38 Jusqu'à quand ?
01:03:39 Mais ça, les juifs, c'est la première barrière avant le reste.
01:03:42 Et je dis qu'il faut ouvrir les yeux.
01:03:44 Et j'appelle y compris la communauté musulmane,
01:03:46 à dire "on a le droit d'être palestinien, on a le droit d'être anti,
01:03:49 quel que soit le gouvernement en Israël,
01:03:51 on n'a pas le droit d'être antisémite,
01:03:53 on n'a pas le droit de faire l'apologie du terrorisme,
01:03:56 du djihadisme et des crimes contre l'humanité".
01:03:59 Johan, vous vouliez dire un mot ?
01:04:00 Je voudrais peut-être qu'on voit ce que disait Henry Kissinger,
01:04:03 qui est l'ancien secrétaire d'État américain,
01:04:05 que chacun connaît.
01:04:07 Il a eu un commentaire qui doit peut-être nous pousser à réfléchir également.
01:04:12 "C'était une grave erreur de laisser entrer autant de gens de culture,
01:04:16 de religion, de concepts totalement différents,
01:04:18 car cela crée un groupe de pression à l'intérieur de chaque pays
01:04:21 qui a fait la même chose".
01:04:23 Est-ce que les images de ces manifestations
01:04:25 et cette montée de haine qui pourrait poindre en France,
01:04:27 et nous croisons les doigts pour que ce ne soit pas le cas,
01:04:30 résultent de ce commentaire ?
01:04:32 Écoutez, manifestement, si le chef de l'État redoute
01:04:36 qu'une partie des Français communautarisés
01:04:40 s'en prennent à la population juive de ce pays,
01:04:43 c'est que manifestement, quelque chose a été mal fait.
01:04:46 Je ne peux rien vous dire d'autre.
01:04:47 Ça rejoint effectivement sans doute ce que vous venez de lire.
01:04:51 Après, il est à craindre effectivement
01:04:54 que dans les prochains jours et les prochaines semaines,
01:04:56 quand la réplique de Tsaïl va prendre de l'ampleur,
01:05:00 ces manifestations prennent elles-mêmes de l'ampleur,
01:05:03 sans compter que c'est manifestant de la honte,
01:05:05 parce que quand on crie dans notre pays "Israël terroriste",
01:05:08 "Macron assassin", ce sont des propos qui ne sont pas tolérables.
01:05:10 Donc il faut effectivement que le gouvernement ait une main de fer
01:05:13 vis-à-vis de ces manifestants.
01:05:15 Et ils seront en plus galvanisés, ces manifestants,
01:05:17 n'en doutons pas, par la France insoumise,
01:05:19 qui, vous pouvez en être certain, prendra un malin plaisir
01:05:22 à jeter de l'huile sur le feu.
01:05:23 Ça, c'est une certitude.
01:05:24 Donc effectivement, il y a là un cocktail explosif.
01:05:27 Vous vous rendez compte du raisonnement ?
01:05:28 On tue des Juifs en Israël,
01:05:30 et ce sont les Juifs de France qu'il faut protéger derrière.
01:05:32 Je voudrais faire un dernier commentaire.
01:05:33 Pardon.
01:05:34 Non mais vous vous rendez compte ?
01:05:35 C'est loupé.
01:05:36 Je voudrais faire un dernier commentaire,
01:05:37 parce que ce qui me frappe quand même sur ces images,
01:05:39 c'est que lundi dernier,
01:05:41 la manifestation en soutien à Israël
01:05:44 s'est déroulée sans le moindre problème.
01:05:46 Les CRS n'ont dû intervenir à aucun moment.
01:05:49 Il y avait le calme et la fédéralité la plus rassemblée.
01:05:52 Alors qu'on veut massacrer mille Juifs.
01:05:55 Quand vous voyez ces images,
01:05:57 des débordements, des inscriptions partout,
01:06:01 des slogans qui sont scandés,
01:06:03 qui sont des slogans de la honte,
01:06:05 et que les CRS sont obligées d'intervenir
01:06:06 avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau,
01:06:08 elle est de quel côté la violence ?
01:06:10 Pardon, mais je me sens obligé de le dire,
01:06:12 parce que ces images sont frappantes encore une fois.
01:06:14 Oui, Nathan, et je voudrais qu'on aille voir
01:06:17 Salomon Azoulay qui nous attend dans un instant,
01:06:19 qui est proviseur dans une école primaire juive à Levallois.
01:06:22 Bonsoir, monsieur Azoulay.
01:06:24 Et je vous donne la parole dans un instant,
01:06:26 parce que, évidemment, cette inquiétude dont nous parlons,
01:06:28 elle vous concerne directement.
01:06:29 Allez-y, Nathan.
01:06:30 J'aimerais juste dire une chose
01:06:31 qui n'est absolument pas incompatible
01:06:32 avec tout ce qui a été dit.
01:06:33 Et encore une fois, je pense que tout est une question
01:06:35 de premiers sentiments.
01:06:36 Il y a eu des gens, on l'a vu,
01:06:37 dont le premier sentiment a été de se réjouir
01:06:39 ou d'être complaisant.
01:06:40 Mais nous, nous sommes, je pense, qu'on est tous d'accord
01:06:42 pour dire que notre premier sentiment a été l'horreur absolue
01:06:44 et que ça le reste.
01:06:45 Mais sur la réplique militaire de Tsaïl,
01:06:47 on a une expérience,
01:06:50 on a dit beaucoup que ça a été le 11 septembre d'Israël,
01:06:52 ce qui s'est passé.
01:06:53 On a justement l'expérience du 11 septembre...
01:06:55 Et la comparaison est l'honneur de Galvaudet.
01:06:56 Oui, mais justement, l'expérience du 11 septembre,
01:06:58 elle est très importante à analyser.
01:07:00 Le 11 septembre, ça a été un pays qui était une très grande puissance,
01:07:02 qui s'est découvert dans un état de traumatisme
01:07:04 et d'humiliation aussi,
01:07:06 exactement comme Israël aujourd'hui.
01:07:07 Pareil.
01:07:08 Qui a donc, et c'est tout à fait normal,
01:07:09 et c'est tout à fait humain,
01:07:10 on perd les pédales dans ces cas-là.
01:07:11 Et évidemment qu'on a des pulsions de vengeance,
01:07:13 ça fait partie de la psychologie humaine.
01:07:15 Et on a vu aussi comment ensuite,
01:07:18 ça a donné lieu à des décisions politiques
01:07:20 et à des décisions militaires
01:07:21 qui ont en fait, évidemment,
01:07:23 d'abord été absolument problématiques
01:07:25 et qui ont en plus à long terme,
01:07:26 affaibli totalement et discrédité en grande partie
01:07:29 la parole politique des États-Unis.
01:07:31 Je pense qu'Israël doit penser à cela
01:07:33 et qu'il ne faut pas, si vous voulez,
01:07:34 et c'est la grandeur d'Israël d'ailleurs,
01:07:36 c'est que face à cette première réaction,
01:07:37 qui est une réaction d'horreur,
01:07:39 il faut avoir un recul critique face à cela
01:07:41 et il faut absolument que ça puisse guider
01:07:43 la réponse politique et la réponse militaire
01:07:45 et la réponse opérationnelle de Dessales.
01:07:47 Ensuite, moi je n'ai pas de compétence militaire,
01:07:48 c'est pas à moi de dire.
01:07:49 On est dans un pays où le pas de vague
01:07:50 est devenu la norme,
01:07:52 où la soumission,
01:07:53 une forme de soumission est devenue la norme.
01:07:55 Avant d'aller voir Salomon Azoulay,
01:07:56 je voudrais juste qu'on voit cette image,
01:07:57 parce qu'elle peut paraître peut-être
01:07:58 complètement anecdotique
01:08:00 dans la séquence que nous sommes en train de vivre.
01:08:02 Ce sont nos confrères de la Provence.
01:08:04 J'ai vu ça par hasard tout à l'heure
01:08:05 avant de monter en plateau.
01:08:06 Ce sont nos confrères de la Provence
01:08:07 qui nous informent de ça.
01:08:08 On va s'arrêter juste un instant.
01:08:10 À la Ciota, il y a une petite expo Rabi Jacob
01:08:12 qui devait commencer là le 16 octobre.
01:08:16 Le mot "Rabi" les dérange.
01:08:17 Elle a été reportée.
01:08:18 Incroyable.
01:08:19 Elle a été reportée.
01:08:20 La communication officielle,
01:08:22 c'est par respect pour les Juifs dans ce moment.
01:08:25 Mais vous savez très bien comme moi
01:08:26 pourquoi elle est interdite,
01:08:28 pourquoi elle est reportée, cette exposition.
01:08:30 Parce que ce n'est pas de vagues.
01:08:31 Parce que c'est la soumission.
01:08:32 Parce que les gens qui organisent ça se disent
01:08:33 "Qui sait, peut-être qu'on va venir nous taguer,
01:08:35 qu'on va venir nous insulter."
01:08:36 Vous avez parlé ?
01:08:37 Une expo Rabi Jacob à la Ciota.
01:08:39 Vous savez que quand Rabi Jacob est sorti au cinéma,
01:08:41 il y avait eu une prise d'otage pro-palestinienne
01:08:44 dans un avion.
01:08:45 Et que justement, Rabi Jacob,
01:08:46 il y avait eu la crainte que ça ne puisse pas
01:08:47 avoir du succès.
01:08:48 Et justement, la grandeur de ce film,
01:08:50 c'est que ce n'était pas ça.
01:08:51 Vous me parlez d'une réponse ferme,
01:08:53 d'un État qui doit être fort,
01:08:54 qui doit montrer à ses populations
01:08:56 que ses divisions et ses montées de haine,
01:08:58 elles seront maîtrisées,
01:08:59 elles seront sanctionnées.
01:09:00 Mais regardez, nous sommes une expo Rabi Jacob
01:09:03 à la Ciota qui est annulée.
01:09:04 Je vous dis ça moi, par amour profond pour Israël.
01:09:07 Et on peut sortir de l'image, les amis.
01:09:08 Il y a eu un précédent traumatisme
01:09:09 dans l'histoire d'Israël,
01:09:10 qui a été notamment les attentats
01:09:12 pendant les Jeux Olympiques en 72.
01:09:14 Et la réplique d'Israël à ce moment-là
01:09:15 avait été incroyable,
01:09:16 incroyablement intelligente.
01:09:17 Ça avait été de dire "on prendra peut-être 10 ans,
01:09:19 mais on ira neutraliser un par un
01:09:21 les terroristes qui ont fait ça".
01:09:23 - C'est ce qui va se passer avec le Hamas.
01:09:24 Il n'y en aura plus un qui sera là
01:09:25 un an, deux ans, trois ans.
01:09:27 Ils seront tous ennemis.
01:09:28 - Mais Salomon Azoulay nous attend.
01:09:29 - C'est pas la même logique.
01:09:30 - Salomon Azoulay, merci infiniment
01:09:31 d'avoir patienté.
01:09:32 Je sais que ça fait un petit moment
01:09:33 que vous êtes connecté.
01:09:35 Merci donc d'être avec nous en direct.
01:09:37 Vous êtes donc proviseur d'une école primaire juive
01:09:40 à Levallois.
01:09:41 Les lieux de culte, on le sait,
01:09:43 les écoles confessionnelles
01:09:44 sont en sécurité renforcée.
01:09:46 C'est une annonce qui a été faite par le gouvernement.
01:09:48 Est-ce que ça suffit à rassurer
01:09:50 le chef d'établissement que vous êtes ?
01:09:52 - Alors, bonsoir d'abord.
01:09:55 Et puis, ça ne m'a pas dérangé d'avoir attendu.
01:09:57 Ça m'a permis d'écouter des débats
01:09:59 qui sont très intéressants d'ailleurs.
01:10:00 - Merci.
01:10:01 - Je vous en félicite.
01:10:02 Ce que je veux, pour répondre
01:10:04 à votre question directement,
01:10:06 alors, il y a la personne que je suis
01:10:08 qui a l'habitude d'être quelqu'un qui réunit,
01:10:10 qui rassemble les communautés,
01:10:12 qui leur parle, qui les rassure.
01:10:14 Et il y a le proviseur aussi que je suis
01:10:16 qui me positionne par rapport aux parents.
01:10:19 Alors, pour vous faire un état d'élu,
01:10:22 si on peut dire,
01:10:23 effectivement les parents sont inquiets.
01:10:25 Les parents sont aussi victimes
01:10:27 de ce qui se passe sur les réseaux,
01:10:29 de messages qui sont envoyés dans tous les sens.
01:10:32 On a cet état de fait qui est là.
01:10:35 On a des parents qui ne veulent pas
01:10:37 envoyer leurs enfants à l'école,
01:10:38 de peur que, malgré le fait que,
01:10:41 sur ma commune, là où j'habite à Levallois,
01:10:43 on est quand même assez bien outillés,
01:10:45 on a la police nationale qui a pris des choses en main,
01:10:48 on a la police municipale qui est venue aussi en renfort,
01:10:51 dans les horaires qu'on leur a indiqués
01:10:53 par rapport aux entrées, aux sorties.
01:10:55 Donc, quelque part, au niveau action
01:10:58 sur la sécurité, sur la protection,
01:11:00 tout est fait.
01:11:02 - Salomon, je voudrais avoir vos sentiments
01:11:04 sur ce que je disais il y a quelques instants,
01:11:06 sur ce constat incroyable, impensable
01:11:09 que l'on faisait il y a quelques instants.
01:11:11 On tue des juifs en Israël,
01:11:13 et ce sont, bien sûr qu'il faut protéger
01:11:15 les juifs d'Israël qui sont en danger en ce moment,
01:11:17 mais ce sont aussi les juifs de France
01:11:19 qu'il faut protéger.
01:11:21 - Alors, la particularité du peuple juif,
01:11:25 c'est que, si vous regardez l'histoire
01:11:27 du peuple juif depuis des millénaires,
01:11:30 malgré son départ clément dans les quatre coins du monde,
01:11:33 le peuple juif a toujours été un peuple
01:11:35 très spécialement uni.
01:11:37 Lorsqu'un juif en France entend
01:11:39 qu'en Australie, il y a eu Sinabo qui a été attaqué,
01:11:42 il est particulièrement touché,
01:11:44 je ne sais pas ce qu'il en serait d'une autre,
01:11:47 d'autres personnes, d'autres peuples,
01:11:49 mais il y a cette notion d'unité qui a fait que,
01:11:51 malgré notre départ clément,
01:11:53 on est depuis 2 100 ans sans terre,
01:11:55 sans armée, avec des langues différentes,
01:11:58 et pourtant on a ce sentiment
01:12:00 d'être unis les uns avec les autres.
01:12:02 Je pense que ça, le monde extérieur le sait,
01:12:05 le monde extérieur le ressent,
01:12:07 et donc quelque part c'est comme si nous étions en France,
01:12:09 et lorsqu'on pique au pied ou au bras,
01:12:12 ça fait la même douleur.
01:12:14 Je pense que c'est un petit peu le résultat
01:12:16 de cet état d'esprit exceptionnel du peuple juif.
01:12:19 Encore un mot si vous le voulez bien, M. Azoulay,
01:12:21 est-ce que vous avez dû faire face à des intimidations,
01:12:24 des insultes ou autres ces derniers jours ?
01:12:26 Est-ce que vous ressentez cette hausse des menaces
01:12:29 sur les Juifs de France, oui ou non ?
01:12:31 Encore une fois, je vous répète,
01:12:35 là où je suis, à Levallois, c'est calme.
01:12:37 Bien sûr on n'est pas dans les quartiers les plus difficiles.
01:12:40 J'ai par contre des retours sur des amis
01:12:43 qui vivent dans des quartiers plus difficiles,
01:12:46 avec ce que déjà vous avez cité au niveau des actes antisémites,
01:12:49 quand on en cite une centaine,
01:12:51 on ne va pas dénombrer tous les petits actes d'intensivité,
01:12:54 voire même de menaces et d'insultes
01:12:56 qui n'ont pas été déclarés.
01:12:58 Donc il y a ce sentiment d'insécurité, oui, effectivement.
01:13:01 Mais ce que vous pouvez dire quand même,
01:13:04 c'est que d'abord les enfants, nous souhaitons les protéger.
01:13:06 Les enfants décident de faire en sorte
01:13:08 de dire aux parents,
01:13:10 ne n'investissez pas vos enfants dans cette peur.
01:13:14 Essayez de cacher, lorsque vous regardez quelque chose
01:13:17 sur les portables, à la télévision, etc.
01:13:19 Faites en sorte que vos enfants continuent
01:13:21 à vivre dans un autre monde.
01:13:23 Parce que sinon, c'est un cercle infernal
01:13:27 qui va commencer à rentrer, et chacun va avoir peur,
01:13:29 l'enfant qui va dire "non, je ne vais pas aller à l'école
01:13:31 parce que j'ai vu à la télévision qu'il y a une autre..."
01:13:33 Donc voilà, c'est ce qu'on essaie de transmettre.
01:13:35 Nous, encore une fois, on reste très vigilants,
01:13:37 mais on rassure aussi.
01:13:39 On dit aux parents, écoutez, entre la réalité d'une menace
01:13:42 qui existe certainement dans certains endroits
01:13:44 de Paris ou de France par rapport à des quartiers difficiles,
01:13:47 il y a une menace qui est malheureusement virtuelle,
01:13:49 mais qui est mensongère.
01:13:51 C'est le fait de faugarder, enfin de transférer à tue-tête
01:13:55 des faux messages, des vidéos, etc.
01:13:59 qui font qu'on est en train de documenter
01:14:01 cette crainte, cette peur, cette psychose.
01:14:03 Là, par contre, je me dresse contre et je dis à tout le monde
01:14:07 ne transmettez pas aucun message tant que vous n'en avez pas
01:14:11 la preuve d'où il provient, qui vous l'a envoyé.
01:14:15 Mais les gens se font un malin plaisir de faire croire
01:14:17 qu'ils ont des informations très importantes
01:14:19 et qu'il faut absolument avertir tout le monde
01:14:21 parce que c'est la protection que nous...
01:14:23 On ne parle pas dans un système infernal.
01:14:25 Donc voilà mon message ce soir,
01:14:27 c'est de dire que les parents, faites attention,
01:14:30 épargnez vos enfants.
01:14:31 Ils ne sont pas prêts à ça, ils n'ont pas cet esprit
01:14:34 pour l'absorber et vous-même, faites attention
01:14:37 de ne pas être les lecteurs de personnes
01:14:40 qui essayent de semer cette psychose
01:14:42 en faisant parfois beaucoup de faux messages
01:14:44 en disant "oui, je suis certain, c'est prouvé,
01:14:46 on sait où ça vient".
01:14:47 – Merci pour le message.
01:14:49 On tâchera de suivre cette recommandation
01:14:52 qui est d'ores et déjà dans nos principes, évidemment.
01:14:56 Merci beaucoup Salomon Azoulay,
01:14:58 d'une école primaire juive à Levallois,
01:15:00 d'avoir pris le temps de réagir sur ces news.
01:15:02 On parlait il y a un instant, meilleur Habib,
01:15:05 de cette main forte que doit avoir notre gouvernement
01:15:08 sur les éventuels débordements, sur ces effusions de haine.
01:15:10 On se dit tous ici que la réponse de Gérald Darmanin
01:15:13 est importante, il envoie un message fort aux préfectures,
01:15:16 les consignes sont données, il faut avoir une réponse ferme
01:15:19 et systématique sur ces éventuels actes.
01:15:21 Mais qui va sanctionner ?
01:15:22 Ce n'est pas nos politiques qui vont sanctionner,
01:15:24 ce n'est pas le gouvernement qui va sanctionner,
01:15:26 c'est le magistrat qui va interpréter à sa façon les actes.
01:15:30 J'ai envie de dire qu'il faut peut-être craindre cela également,
01:15:33 quand on voit à quel point la justice peut parfois manquer de fermeté,
01:15:37 Monsieur Habib.
01:15:39 Je veux encore avoir la faiblesse de penser
01:15:42 que la justice va prendre ses responsabilités,
01:15:44 à comprendre que si jamais elle ne réagit pas,
01:15:46 le problème ne sera que grandir.
01:15:49 Si on n'arrive pas à éradiquer ces drames,
01:15:54 je suis très inquiet pour la France.
01:15:56 On ne peut pas oublier qu'on a eu 300 victimes de l'islamisme,
01:16:01 et j'attends et j'appelle la communauté musulmane à réagir.
01:16:04 On aurait dû avoir des dizaines, des centaines de milliers
01:16:07 de musulmans dans la Rie qui peuvent crier ce qu'ils veulent
01:16:10 par rapport à la Chine, mais non à la barbarie.
01:16:13 Et ça, on n'en a pas vu. On n'en a vu personne.
01:16:16 Et j'ai même vu aujourd'hui des députés de la République
01:16:20 qui sont, comme je l'ai dit à l'Assemblée nationale,
01:16:23 pour la première fois depuis qu'on a donné
01:16:25 les pleins pouvoirs au maréchal Pétain,
01:16:27 qui sont ouvertement, qui soutiennent des actes de barbarie,
01:16:32 indirectement, en qualifiant d'actes de guerre
01:16:35 ce qui sont des crimes contre l'humanité.
01:16:37 Nathan, un dernier mot avant le journal de Maureen.
01:16:39 Une chose qui me semble très importante,
01:16:41 parmi les gens qui n'ont pas réagi,
01:16:43 vous avez des gens qui sont des antisémites absolus, très bien.
01:16:45 Vous avez aussi un phénomène qui est presque,
01:16:47 j'allais dire presque encore plus inquiétant,
01:16:49 qu'on a tous observé sur les réseaux sociaux.
01:16:51 On n'entend quasiment que des juifs pour les réactions
01:16:54 et les messages de soutien à Israël,
01:16:56 concernant les personnalités notamment.
01:16:58 Mais vous avez vu sur les réseaux sociaux
01:17:00 quels hashtags sont associés à ce qui est en train de se passer.
01:17:02 Vous avez "Kibouz massacre" et vous avez "Gaza massacre".
01:17:05 Donc autrement dit, il n'y a pas de possibilité de dialogue
01:17:08 puisqu'il n'y a pas de réversibilité du sens.
01:17:10 Ça veut dire qu'il y a des gens pour qui...
01:17:12 Il y a un signe égal entre les deux.
01:17:14 Exactement, mais il y a des gens pour qui ce qui est en train de se passer,
01:17:16 c'est que le Tsahal est en train de massacrer les civils de Gaza
01:17:19 et il y a d'autres pour qui ce qui est en train de se passer,
01:17:21 c'est que le Hamas a massacré les civils en Israël.
01:17:27 Ça c'est quelque chose à mon avis d'extrêmement important.
01:17:29 C'est qu'on ne vit pas dans la même version du réel.
01:17:31 Moi, voyez-vous, j'essaye à ma toute petite échelle
01:17:33 qui est minuscule, mais j'essaye depuis quelques années
01:17:35 de créer des conditions, en tout cas à l'échelle sociale,
01:17:38 de la paix entre des opinions dans certains pays arabes et en Israël.
01:17:42 Et j'ai reçu beaucoup de messages de gens pro-palestiniens
01:17:45 qui m'ont dit "mais vous n'avez pas de pitié
01:17:47 pour les bébés qui sont..."
01:17:49 Déjà, il y a eu des bébés qui sont morts à Gaza, etc.
01:17:51 Et je pense que c'est extrêmement important aussi
01:17:53 de dire qu'on doit avoir cette pitié.
01:17:55 Dans les deux cas, autant un bébé qui meurt,
01:17:58 c'est aussi grave, quelle que soit sa religion,
01:18:00 quelle que soit sa nationalité, mais qu'il ne faut pas mentir
01:18:03 sur la responsabilité du drame que nous sommes en train de vivre.
01:18:06 Et jusqu'à nouvel ordre, on peut dire beaucoup de choses
01:18:08 sur la politique de Netanyahou, que je ne soutiens pas,
01:18:10 mais ce n'est pas M. Netanyahou qui a décidé de se réveiller
01:18:12 un matin en disant "tiens, je vais aller bombarder Gaza".
01:18:14 Ça ne s'est pas passé comme ça, c'est le Hamas
01:18:16 qui a passé des mois à organiser méticuleusement,
01:18:18 avec des documents précis, imprimés,
01:18:20 avec le nombre de villes, à organiser ces massacres.
01:18:23 23h30, merci beaucoup Nathan.
01:18:25 Maureen Vidal pour un nouveau point sur l'actualité.
01:18:28 Emmanuel Macron appelle les Français à rester unis
01:18:35 et à ne pas céder à toute forme de haine.
01:18:37 Il s'est exprimé ce soir sur la situation en Israël
01:18:40 et en France depuis l'attaque du Hamas.
01:18:42 Le président a déclaré que la République serait impitoyable
01:18:45 avec les porteurs de haine.
01:18:47 Aucun "oui mais" face au terrorisme ne sera toléré.
01:18:49 Il appelle également Israël à une réponse forte et juste.
01:18:52 Écoutez.
01:18:53 Notre devoir, dans ce moment que nous vivons,
01:18:58 est de rester unis comme nation et comme République.
01:19:03 C'est ce bouclier de l'unité qui nous protégera
01:19:06 de tous les débordements, de toutes les dérives,
01:19:08 de toutes les haines.
01:19:10 Ne menons pas chez nous des aventures idéologiques
01:19:13 par imitation, par projection.
01:19:16 N'ajoutons pas, par illusion ou par calcul,
01:19:19 des fractures nationales aux fractures internationales.
01:19:23 Le premier vol spécial en provenance de Tel Aviv
01:19:26 est arrivé à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle
01:19:28 avec 377 passagers dont 68 enfants.
01:19:32 Les prioritaires sont les personnes considérées
01:19:34 comme les plus vulnérables.
01:19:35 Plusieurs vols spéciaux seront également organisés
01:19:37 vendredi, samedi et dimanche.
01:19:39 Les premiers arrivés se sont dit rassurés.
01:19:41 Écoutez.
01:19:43 Heureusement qu'ils sont venus parce qu'on était
01:19:45 enfermés dans une chambre blindée.
01:19:48 Sans sortir, on avait pris une location à Airbnb
01:19:51 et c'est juste stressant de passer 5 jours
01:19:53 de vacances comme ça.
01:19:54 Mais là, même enfermés, on entendait des bombes.
01:19:57 Ah oui, on est partis en vacances, on est français.
01:19:59 On est partis en vacances pour 10 jours
01:20:01 et on rentre plus tôt que prévu.
01:20:02 Et ravis d'être rentrés.
01:20:04 Et malheureusement, j'ai honte pour ceux qui restent
01:20:06 et qu'on a abandonnés.
01:20:07 Parce que c'est pas terminé.
01:20:09 Après, ce que vous, vous montrez, ce qui se passe là-bas,
01:20:11 c'est complètement différent parce que le lendemain,
01:20:13 par exemple, des attaques, c'était fou.
01:20:15 Et le surlendemain, ça sortait là-bas en mode...
01:20:17 C'est comme si ils avaient une habitude.
01:20:19 Mais quand on n'a pas l'habitude, c'est très, très, très dur.
01:20:23 Il faut sauver ses arrières, on ne sait pas où on va,
01:20:25 on ne sait pas ce qu'on fait.
01:20:26 Elle n'est restée qu'un jour en vacances.
01:20:28 C'est de voir des vacances, toujours sous les bombes,
01:20:30 les machins, les trucs, les terreurs.
01:20:32 Elle est enceinte ?
01:20:33 Mais oui, elle est enceinte.
01:20:34 Elle a une petite de 2 ans.
01:20:36 Des militaires continuent d'arriver à la frontière
01:20:39 avec la bande de Gaza.
01:20:41 Une réplique terrestre d'Israël se dessine de plus en plus.
01:20:44 L'armée israélienne a annoncé avoir bombardé l'enclave
01:20:46 contrôlée par le Hamas avec 4 000 tonnes d'explosifs
01:20:49 depuis samedi.
01:20:50 360 000 réservistes ont été mobilisés
01:20:52 pour la défense du pays.
01:20:54 Plus d'informations avec notre journaliste sur place,
01:20:56 Stéphanie Rouquier.
01:20:57 Des militaires rejoignent encore les nombreuses garnisons
01:21:00 installées le long de la frontière avec Gaza.
01:21:02 Nous avons rencontré un groupe de 4 jeunes engagés
01:21:04 depuis leurs 18 ans qui arrivaient pour servir
01:21:07 dans une des plus grandes positions de cavalerie
01:21:09 proche de Netivot, à seulement 4 km de la bande de Gaza.
01:21:13 Depuis ce week-end, ces jeunes étaient employés
01:21:15 à former les nombreux réservistes qui ont rejoint les rangs.
01:21:19 Sachez que toute la journée, Sa'al a tiré des centaines d'obus
01:21:22 depuis ces positions de cavalerie en direction
01:21:25 de lieux stratégiques du Hamas.
01:21:27 Des tirs quasi-continus.
01:21:29 Mais selon nos sources militaires, l'optique
01:21:31 d'une grande opération terrestre s'éloigne.
01:21:33 Premièrement, car la bande de Gaza est extrêmement dangereuse
01:21:36 pour ces soldats israéliens.
01:21:38 Il y a de nombreux sous-sols où les combattants du Hamas se cachent.
01:21:41 Des sous-sols piégés, minés.
01:21:43 Ensuite, il y a aussi la présence des otages.
01:21:45 Alors, toujours d'après nos sources, ils se dirigeraient plus
01:21:48 vers des opérations plus pointues, plus précises et discrètes,
01:21:51 menées par des forces spéciales pour espérer
01:21:54 toucher les chefs du Hamas, mais aussi, bien sûr,
01:21:57 libérer les otages.
01:21:59 Venu à Tel Aviv pour s'entretenir avec le gouvernement israélien,
01:22:03 le secrétaire d'État américain a déclaré
01:22:06 "Nous serons toujours à vos côtés".
01:22:08 Il se rendra demain au Qatar pour des discussions sur le Hamas.
01:22:11 Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a promis
01:22:14 que le Hamas serait écrasé, comme le groupe djihadiste
01:22:17 État islamique.
01:22:19 Une manifestation des familles des otages du Hamas s'est déroulée.
01:22:25 À Tel Aviv, ils demandent la libération de leurs proches.
01:22:28 Depuis samedi, 150 personnes ont été kidnappées par le Hamas.
01:22:32 Plusieurs familles ont donné une conférence de presse.
01:22:35 Ils gardent espoir de retrouver leurs proches sains et saufs,
01:22:38 malgré l'inquiétude rongeante qui rythme leur quotidien
01:22:41 depuis six jours.
01:22:43 - Merci beaucoup, Maureen Vidal, pour ce journal complet.
01:22:46 Je voudrais qu'on revoit une dernière fois ces manifestations
01:22:49 en France, parce qu'elles envoient un signal important.
01:22:53 On ne doit pas détourner le regard de ces images
01:22:56 et pas bâcler l'analyse qu'on en fait.
01:22:59 Karima voulait réagir également sur ces images.
01:23:02 On disait que les manifestations sont interdites,
01:23:05 mais elles ont eu lieu déjà hier soir à Nantes, à Nîmes, à Bordeaux.
01:23:08 Des slogans de nouveau aujourd'hui à Paris,
01:23:10 avec ces tags sur la place de la République.
01:23:12 Participer à une manifestation pro-palestinienne aujourd'hui,
01:23:15 ça veut dire être pro-Hamas?
01:23:17 - En fait, c'est ce qu'on a vu sur les images.
01:23:20 On est comme un peu, non pas sur un volcan,
01:23:22 mais c'est le volcan qui explose.
01:23:24 C'est ça qui est assez inquiétant, quand 24 heures après
01:23:27 vous descendez dans la rue en scandant les cris
01:23:30 qu'on a vus des manifestations comme ça.
01:23:32 Oui, c'est extrêmement inquiétant.
01:23:34 Je reviens sur ce que le président Emmanuel Macron a dit aussi
01:23:37 quand il parle d'unité.
01:23:39 Oui, il le dit calmement, il le dit posément,
01:23:41 mais au fond, ce qu'il avoue surtout,
01:23:43 je trouve que c'est un aveu de fragilité de la société française.
01:23:46 C'est un aveu qui n'a pas seulement des fissures,
01:23:48 peut-être même des fractures.
01:23:50 Et c'est aussi l'objectif du Hamas,
01:23:52 c'est de faire rejaillir ce conflit-là un peu partout.
01:23:55 Et le conflit est déjà partout.
01:23:57 En fait, c'est ce qu'on constate maintenant.
01:23:59 On voit que c'était un peu la bougie d'allumage.
01:24:01 Et c'est un des objectifs aussi du Hamas.
01:24:03 Ils n'ont pas peur de la mort.
01:24:05 Et ce qu'ils veulent, c'est aussi, quelque part,
01:24:07 que nos sociétés s'entretuent aussi,
01:24:09 symboliquement, mais aussi physiquement.
01:24:11 Alors moi, je trouve ça inquiétant.
01:24:13 Et peut-être en terminant aussi, vous parliez des images,
01:24:15 vous disiez, à partir de quand...
01:24:17 En fait, on parlait de cette fameuse guerre d'images,
01:24:19 le Hamas et tout ça,
01:24:21 mais il y a déjà des images de Gaza en ce moment
01:24:23 avec les bombardements.
01:24:25 Et vous avez juste à ouvrir...
01:24:27 Je sais pas, vous allez sur le site du New York Times
01:24:29 aux États-Unis.
01:24:31 Les images qu'on voit en ce moment,
01:24:33 ce sont les images de Gaza, des bombardements à Gaza.
01:24:35 Il y a une pression...
01:24:37 - Il y a une posture médiatique qui est en train de tourner aussi,
01:24:39 peut-être, et qui va tourner au fur et à mesure
01:24:41 que l'attaque de Tsahal prendra forme
01:24:43 et la riposte prendra forme.
01:24:45 - Oui, on peut s'intéresser, bien sûr, aux civils,
01:24:47 à ce qui se passe du côté israélien,
01:24:49 du côté palestinien,
01:24:51 mais en ce moment, il y a cette pression internationale aussi.
01:24:53 Alors moi, la question que je me pose,
01:24:55 c'est combien de temps le gouvernement va tenir
01:24:57 et va être capable d'interdire ce type de manifestations
01:24:59 où on voit de la haine,
01:25:01 où on voit des actes anti-civils.
01:25:03 - Pour l'instant, il est incapable de les interdire,
01:25:05 puisque malgré les interdictions, elles ont lieu
01:25:07 et on voit des centaines de personnes, notamment à Paris,
01:25:09 aujourd'hui, en une phrase.
01:25:11 - En une phrase minuscule.
01:25:13 - En fait, participer à des manifestations
01:25:15 dites pro-palestiniennes comme celle-ci,
01:25:17 c'est être anti-palestinien.
01:25:19 - Je vais te dire une chose, c'est qu'en 2005,
01:25:21 quand l'armée, enfin quand Israël s'est retiré de Gaza,
01:25:23 c'était un choix très contesté dans l'opinion publique,
01:25:25 que ça a été comme une sorte de déchirure.
01:25:27 Le pari était que Gaza allait devenir Singapour,
01:25:29 que l'argent allait rentrer,
01:25:31 qu'il allait se passer des choses formidables.
01:25:33 Deux ans après, le Hamas a fait un coup d'État,
01:25:35 il y a eu une guerre civile. Depuis, ils font vivre un cauchemar.
01:25:37 - Il y a eu des élections aussi.
01:25:39 - Oui, il y a eu des élections, c'est très compliqué.
01:25:41 - Le Hamas a remporté à plus de 75 %.
01:25:43 - Exactement, mais il y a eu une guerre civile.
01:25:45 - Ils font vivre un calvaire à leur peuple,
01:25:47 que Israël ait sa responsabilité, que les bombardements en 2014, etc.
01:25:49 C'est une chose, mais si on veut manifester pour les palestiniens,
01:25:51 il faut manifester pour leur libération, avant tout du Hamas.
01:25:53 - Oui, bien, il y aura bien.
01:25:55 - Ce n'est pas une guerre de territoire,
01:25:57 c'est une guerre de civilisation.
01:25:59 Quand vous demandez souvent à des gens
01:26:01 "combien il y a de juifs sur la planète ?"
01:26:03 Je vais vous poser souvent cette question.
01:26:05 - C'est vrai que moi-même, je n'ai pas la réponse.
01:26:07 - En général, ils répondent 100 millions,
01:26:09 150, 200.
01:26:11 Il y a 14 millions de juifs au monde,
01:26:13 sur lesquels 7 millions en Israël.
01:26:15 - 500 000 en France.
01:26:17 - Et 500 000 en France, qui est la plus grosse communauté juive d'Europe.
01:26:19 Il y a un seul État juif.
01:26:21 Dans le DKK, c'est 15 millions de trop,
01:26:23 et un État de trop.
01:26:25 Parce que l'antisémitisme est ancré,
01:26:27 ça a été longtemps, je le dis,
01:26:29 ancré dans le christianisme,
01:26:31 mais il y a aujourd'hui une réconciliation extraordinaire
01:26:33 au niveau judéo-chrétien, mais à l'époque,
01:26:35 l'époque de l'Inquisition,
01:26:37 mais aujourd'hui,
01:26:39 hélas, hélas,
01:26:41 l'islam radical, le djihadisme,
01:26:43 aujourd'hui, n'accepte pas Israël
01:26:45 dans aucune frontière de ce que ce soit.
01:26:47 - Je voudrais qu'on salue Judith,
01:26:49 qui est avec nous, qui est notre dernier témoin de la soirée.
01:26:51 Bonsoir, madame. Vous êtes franco-israélienne.
01:26:53 - Bonsoir.
01:26:55 - Vous êtes en Israël, c'est depuis Israël
01:26:57 que vous nous parlez. Votre cas,
01:26:59 il est assez symptomatique de la discussion
01:27:01 que nous sommes en train d'avoir, puisque vous êtes la maman
01:27:03 d'une jeune étudiante qui, elle, étudie en France,
01:27:05 à Paris.
01:27:07 On sait que dans les universités françaises,
01:27:09 l'idée d'une idéologie de soutien aux Palestiniens,
01:27:11 de justification des atrocités commises,
01:27:13 elle existe. Dans certaines
01:27:15 universités, votre fille,
01:27:17 elle est étudiante à Paris, elle vous a envoyé une photo
01:27:19 de sa salle de cours ces derniers jours.
01:27:21 On la voit sur le
01:27:23 tableau, cette inscription qui est restée
01:27:25 de longue minute, puisque ce que
01:27:27 vous nous avez raconté, c'est que le professeur,
01:27:29 ce que votre fille a relayé, c'est que le professeur
01:27:31 en cours a mis beaucoup de temps avant de le voir.
01:27:33 Cette inscription est restée longtemps
01:27:35 sur le tableau. Ce que vous avez
01:27:37 dit à Martin Mazur,
01:27:39 notre chef d'édition, que vous avez eu au téléphone
01:27:41 tout à l'heure, c'est que vous avez quasiment,
01:27:43 aujourd'hui, vous êtes en Israël, et que vous avez
01:27:45 quasiment plus peur pour votre
01:27:47 fille, qui est à Paris, que pour vous
01:27:49 en Israël.
01:27:51 Oui, tout à fait. Pourquoi ?
01:27:53 Parce que
01:27:55 en Israël, j'ai le Sahel
01:27:57 qui nous protège, j'ai l'armée israélienne
01:27:59 qui nous protège. On est dans notre
01:28:01 pays, dans le pays des Juifs,
01:28:03 qui nous a accueillis les bras ouverts.
01:28:05 On a pris nos nationalités
01:28:07 israéliennes en plus
01:28:09 de notre nationalité française qu'on a choisi.
01:28:11 Et je me sens mieux protégée
01:28:13 que ma fille qui est assise
01:28:15 là, sur ce banc de fac,
01:28:17 et qui est impuissante,
01:28:19 et qui me demande "Maman,
01:28:21 qu'est-ce que je fais ? Je me lève,
01:28:23 effacée, je ne me lève pas." Je lui dis "Non,
01:28:25 tu ne bouges pas, tu restes à ta place
01:28:27 et tu restes discrète."
01:28:29 Le professeur a mis
01:28:31 peut-être 25 minutes avant
01:28:33 de voir ce
01:28:35 tag se retourne vers le tableau
01:28:37 et il dit "Ah, je n'avais pas vu."
01:28:39 Et il efface. Personne
01:28:41 ne dit rien, personne n'est choqué,
01:28:43 aucun élève
01:28:45 des petits jeunes qu'on voit assis
01:28:47 n'est choqué. Alors,
01:28:49 on s'échange avec ma fille de temps en temps
01:28:51 un peu toute la journée, elle m'envoie
01:28:53 des photos, elle m'envoie des petits mots.
01:28:55 Je n'avais même pas vu ce tag
01:28:57 au départ. Je lui ai dit
01:28:59 "Ah, tout le monde est bien dévêtu, il doit faire beau
01:29:01 à Paris." Elle me dit "Non maman, pas ça, le tableau."
01:29:03 Et là, j'étais sous le choc.
01:29:05 Donc,
01:29:07 elle m'envoyait des messages
01:29:09 très apeurés
01:29:11 qu'elle n'a jamais connue ça.
01:29:13 Elle a 20 ans
01:29:15 et je vous assure qu'elle n'a jamais connu
01:29:17 d'antisémitisme en France. Jamais.
01:29:19 C'est la première fois qu'elle est confrontée
01:29:21 à ça. Elle a mal au ventre.
01:29:23 Elle m'a dit "Maman, tu ne dis pas mon nom,
01:29:25 tu ne parles pas de moi, tu ne dis pas
01:29:27 dans quelle université je suis.
01:29:29 J'ai tellement peur."
01:29:31 Ils sont un petit groupe de juifs
01:29:33 dans l'université
01:29:35 à s'être unis. Ils ont un petit groupe
01:29:37 WhatsApp où ils communiquent.
01:29:39 Toute la journée, ils ont eu peur.
01:29:41 Ils ont dit "Qu'est-ce qu'on fait ?
01:29:43 Qu'est-ce qu'on ne fait pas ?" Moi, j'ai appelé
01:29:45 immédiatement l'université qui me répond
01:29:47 "Si votre fille a peur,
01:29:49 qu'elle sorte de la salle et qu'elle aille voir
01:29:51 les services de sécurité."
01:29:53 Mais comment une jeune fille
01:29:55 peut se lever d'un coup et aller voir des services
01:29:57 de sécurité ? Elle est restée prostrée.
01:29:59 - C'est avec la peur de devenir
01:30:01 justement
01:30:03 une cible en montrant
01:30:05 qu'elle est contre ce qu'elle a sur le tableau.
01:30:07 Il y a un côté pas de vague
01:30:09 qu'on décrit énormément, Judith.
01:30:11 - Exactement.
01:30:13 On ne va pas se le cacher. En France, nous avons des noms
01:30:15 juifs. Nous n'avons pas des noms qui passent
01:30:17 partout. Nous avons des noms et on nous
01:30:19 reconnaît. Donc elle me dit "Maman,
01:30:21 avec mon nom, on va me reconnaître. Si je me lève,
01:30:23 on va dire que je suis comme ci,
01:30:25 que je suis comme ça."
01:30:27 Des groupes, WhatsApp
01:30:29 et autres groupes dans
01:30:31 l'université se sont créés
01:30:33 pour s'envoyer des messages
01:30:35 entre eux, mais haineux,
01:30:37 haineux, à tuer le juif,
01:30:39 "Abas les juifs,
01:30:41 abas Israël."
01:30:43 Je n'ai jamais compris, mais vraiment,
01:30:45 je n'ai jamais compris pourquoi
01:30:47 le conflit israélo-palestinien
01:30:50 était tant...
01:30:52 avait
01:30:54 tant d'intérêt en France.
01:30:56 Je n'ai jamais compris pourquoi
01:30:58 la plupart de ces jeunes
01:31:00 qui parlent et qui reparlent de la
01:31:02 Palestine ne savent même pas le
01:31:04 quart de ce qui se passe ici, ne connaissent
01:31:06 même pas l'histoire de l'État
01:31:08 d'Israël et de la Palestine. C'est ça
01:31:10 qui est fou. On a affaire à des ignorants
01:31:12 qui se soulèvent...
01:31:14 - Et qui sont manipulés par une idéologie.
01:31:16 Non mais c'est...
01:31:18 Votre témoignage, Judith, il est
01:31:20 terrible. Ce que vous nous écrivez, il est terrible.
01:31:22 L'angoisse dans laquelle vit votre fille en
01:31:24 France en 2023, à Paris
01:31:26 en 2023 est
01:31:28 hallucinant et indigne de notre
01:31:30 pays. Yohann est meilleur
01:31:32 à dire... Oui, pardon, Judith, allez-y.
01:31:34 - Alors, demain, il
01:31:36 paraît, à la fac
01:31:38 se dit ça, qu'ils ont annoncé
01:31:40 un vendredi sanglant en France.
01:31:42 - C'est un appel des terroristes
01:31:44 et des chefs du Hamas
01:31:46 qui ont publié des vidéos en appelant dans le monde
01:31:48 entier, en effet, un vendredi
01:31:50 sanglant et ça peut effrayer
01:31:52 la maman que vous êtes, on l'imagine, bien sûr.
01:31:54 Oui, Judith, pardon. - Alors, en tant que maman,
01:31:56 j'ai mal au cœur, j'ai parlé
01:31:58 à des familles, j'ai parlé à des sœurs,
01:32:00 à mes sœurs qui me disent
01:32:02 "demain, on n'envoie pas nos enfants à l'école".
01:32:04 Je ne suis pas d'accord avec ce que
01:32:06 M. Azoulay a dit tout à l'heure en disant
01:32:08 que le peuple juif, on était unis,
01:32:10 on avait une unité. Bien sûr qu'on
01:32:12 a une unité, on a une unité
01:32:14 spirituelle, on a une unité
01:32:16 de frères et sœurs,
01:32:18 mais en aucun cas je n'accepterais
01:32:20 que mes enfants, que les enfants d'autres
01:32:22 juifs, que les enfants qui grandissent
01:32:24 en France, qui étudient en France,
01:32:26 ma fille est destinée
01:32:28 à devenir une avocate française,
01:32:30 elle veut devenir une brillante
01:32:32 avocate française. En aucun
01:32:34 cas je n'accepterais qu'elle soit en danger
01:32:36 dans l'État français. Donc je demande
01:32:38 au gouvernement de protéger nos
01:32:40 enfants, de protéger nos
01:32:42 enfants français qui sont
01:32:44 nés en France.
01:32:46 Moi je suis grandi en France, je suis
01:32:48 née en France, je me partage entre la France
01:32:50 et Israël pour mon travail. En aucun
01:32:52 cas je n'accepterais que mes enfants soient
01:32:54 en danger. Judith, je vous remercie infiniment
01:32:56 pour votre témoignage. Il nous reste seulement une minute
01:32:58 trente, donc je ne vais pas avoir l'occasion de vous redonner la parole
01:33:00 mais j'aimerais que vous entendiez ce qui se dit en plateau
01:33:02 et on vous saluera pour la fin de l'émission.
01:33:04 Il nous reste une minute vingt. Je suis vraiment
01:33:06 désolé. Restez avec nous, Judith, c'est important
01:33:08 parce qu'on va vous répondre.
01:33:10 Johan et Meïer Habib, j'aimerais que vous
01:33:12 puissiez dire quelque chose à Judith.
01:33:14 Je vais le faire très rapidement parce que tout ce qu'elle vient de décrire
01:33:16 est absolument scandaleux.
01:33:18 Il n'y a pas de mots, c'est absolument inacceptable.
01:33:20 Ce qui me frappe particulièrement, c'est
01:33:22 quand elle dit "ils sont un petit groupe d'étudiants
01:33:24 à parler entre eux, à essayer de s'organiser
01:33:26 pour se protéger, pour se défendre".
01:33:28 En fait, ils sont dans une forme
01:33:30 de résistance. Ils sont dans une forme
01:33:32 de résistance. Mais est-ce qu'on va accepter ça
01:33:34 en France, dans les universités françaises ?
01:33:36 Mais on laisse faire, vous voyez, on laisse faire.
01:33:38 On a montré les images du Mirai hier, on a montré
01:33:40 d'autres images. Ça montre bien que ces étudiants sont
01:33:42 abandonnés par l'administration
01:33:44 de ces universités, de ces lycées
01:33:46 aussi éventuellement. Et là, il faut que
01:33:48 Gabriel Attal et que la ministre de l'Enseignement
01:33:50 supérieur, Madame Rotaillot,
01:33:52 prennent les choses sérieusement en main, envoient des
01:33:54 consignes de fermeté, et pas seulement une lettre
01:33:56 comme ça a été faite dans les jours précédents.
01:33:58 Monsieur le député, je suis désolé, il nous reste 45 secondes.
01:34:00 Qu'est-ce que vous pouvez répondre à
01:34:02 Judith et à cette jeune femme
01:34:04 qui est étudiante à Paris et qui vit dans la peur ?
01:34:06 Alors, on va... Non. La République
01:34:08 est plus forte. On a eu des... Moi, je
01:34:10 parle avec des politiques du matin au soir.
01:34:12 La droite, le centre et même une partie de la gauche
01:34:14 vont se réveiller parce qu'on va sauver la France.
01:34:16 Et en Israël, ils vont la gagner, cette guerre.
01:34:18 Les Juifs qui sont morts
01:34:20 comme des animaux dans des camps de concentration,
01:34:22 c'est fini. S'ils mourront, c'est les Alamins,
01:34:24 c'est la victoire du bien sur le mal
01:34:26 et c'est le bien qui va gagner. Et en France
01:34:28 et ailleurs. Par ailleurs, j'appelle
01:34:30 tous nos amis, tous nos compatriotes
01:34:32 musulmans à se
01:34:34 révolter contre la barbarie
01:34:36 animale et penser à ces enfants
01:34:38 qui c'était les leurs, qui sont actuellement
01:34:40 de croupir au moment où je vous parle
01:34:42 à 40 mètres sur terre des bébés
01:34:44 de 1 an, 2 ans sans leur mère et de
01:34:46 comprendre aujourd'hui, on peut avoir l'empart
01:34:48 pour qui on veut. On est dans la République.
01:34:50 La loi doit être respectée. La justice
01:34:52 doit fonctionner. Les sanctions
01:34:54 doivent être appliquées
01:34:56 en espérant, comme l'a dit le président de la République
01:34:58 pour rester sur une note positive,
01:35:00 que tout ira bien dans notre pays. C'est ce qu'on peut espérer ce soir.
01:35:02 - Merci pour votre témoignage,
01:35:04 cher Judith. Envoyez nos pensées à votre fille.
01:35:06 Rassurez-la. Rien ne lui arrivera.
01:35:08 Elle est en France.
01:35:10 Et le gouvernement
01:35:12 doit s'honorer à protéger ses
01:35:14 enfants. Le président de la République
01:35:16 l'a rappelé aujourd'hui. Meilleur Habib, merci infiniment.
01:35:18 Merci Judith d'avoir été avec nous.
01:35:20 Nathan, Alexandre, Karima, Johan, merci
01:35:22 beaucoup. Merci à Martin Mazur, Maxime Feuer, Patrick
01:35:24 Urban qui m'ont aidé à préparer cette émission.
01:35:26 L'édition de la nuit avec Simon Guillain dans un instant.
01:35:28 Je vous souhaite un bon week-end sur les antennes de CNU.
01:35:30 C'est "Olysée de Caire en Flec" que vous retrouvez demain.
01:35:32 Merci à tous les journalistes et tous remarquables.