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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous et très heureux de vous retrouver dans ce soir info week-end dont débat.
00:00:04 On décrypte l'actualité du jour avec autour de ce plateau Karima Brick.
00:00:07 Bonsoir Karima.
00:00:08 A vos côtés le député Renaissance du Barin Charles Siltenstuhl.
00:00:12 Bonsoir monsieur le député.
00:00:13 Bonsoir.
00:00:14 Bonsoir Alexandre de Vecchio.
00:00:15 Bonsoir.
00:00:16 Rédacteur en chef Luffy Garot.
00:00:17 A vos côtés Tatiana Renard-Barzac.
00:00:18 Bonsoir Tatiana.
00:00:19 Bonsoir.
00:00:20 Bonsoir Benjamin Morel.
00:00:21 Bonsoir.
00:00:22 Benjamin Morel bien évidemment, maître de conférence en droit public.
00:00:25 Dans un instant le sommaire de l'émission mais tout de suite le rappel des titres.
00:00:28 On retrouve Isabelle Piboulot.
00:00:30 C'est à vous Isabelle.
00:00:31 À Villers-Cotterêts dans l'Aisne, un jeune de 19 ans a été condamné à 14 mois de
00:00:37 prison dont 8 avec sursis.
00:00:39 Les 6 mois fermes se feront sous bracelet électronique.
00:00:42 Connu de la justice pour refus d'obtempérer et conduite sans permis, il avait agressé
00:00:47 un couple en novembre dernier.
00:00:49 La famille a été contrainte de déménager.
00:00:51 L'agresseur devra indemniser les victimes et effectuer 175 heures de travail d'intérêt
00:00:57 général.
00:00:58 Après des incidents survenus samedi à Brest lors de sa séance de dédicaces, Éric Zemmour
00:01:03 a annoncé porter plainte contre la CGT et 26 associations ayant appelé à manifester
00:01:09 contre sa venue.
00:01:10 Une autre plainte sera déposée contre l'État au travers du préfet du Finistère.
00:01:14 Le parti Reconquête regrette un manque de protection de la préfecture.
00:01:18 Et puis 17 départements ont toujours placé en vigilance Orange.
00:01:22 En raison des orages, ils pourront être accompagnés de grêles et de fortes rafales de vent.
00:01:28 D'après Météo France, le temps restera instable demain avec une nouvelle dégradation
00:01:33 orageuse sur une grande partie du pays.
00:01:36 Merci Isabelle Piboulot qu'on retrouvera à 22h30 pour un nouveau point sur l'actualité.
00:01:41 Au sommaire de Soir Info, ce soir Bordeaux, Nantes, des villes autrefois agréables à
00:01:47 vivre et attractives mais qui doivent faire face aujourd'hui à la délinquance et un
00:01:51 manque de volonté des élus.
00:01:53 A en croire une vidéo d'une élue municipale à Bordeaux qui circule sur les réseaux sociaux.
00:01:58 Tandis qu'à Nantes, l'opposition dénonce le saccage de la ville par la mairie.
00:02:02 Guillaume, président de l'association sécurité nocturne Nantes, témoignera sur notre antenne
00:02:07 à 22h30.
00:02:08 Il a décidé d'organiser des cours de self-défense pour les commerçants.
00:02:12 Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, attaque le syndicat de la magistrature
00:02:18 en cause.
00:02:19 Une contre circulaire du syndicat pour contourner les instructions du garde des Sceaux dans
00:02:23 les affaires d'infraction commises durant les manifestations.
00:02:26 Alors comment comprendre que des juges déjugent la loi ? Vont-ils au-delà de leur rôle de
00:02:31 syndicat ? On en débat dans cette émission.
00:02:33 Et puis, nouvelle fusillade à Marseille.
00:02:36 Hier, trois personnes touchées dans des quartiers différents.
00:02:39 Une personne en urgence vitale.
00:02:41 Les associations ne cessent d'alerter sur un phénomène qui se multiplie.
00:02:45 Comme hier lors d'une marche pour la paix.
00:02:47 Les policiers se disent submergés alors qu'Emmanuel Macron est attendu en fin de semaine dans
00:02:52 la cité phocène.
00:02:53 Quelle solution pour mettre fin au trafic ? En tout genre, on y reviendra à partir de
00:02:59 23h.
00:03:00 Restez avec nous sur ces news.
00:03:02 Dans un instant, retour également sur le parquet qui requiert la relax de la SNCF dans
00:03:06 l'affaire Duchat-écrasé.
00:03:07 Ça provoque beaucoup de réactions.
00:03:10 Ce soir, on y reviendra.
00:03:11 Et puis, on parlera aussi de l'agression de la dédicace d'Eric Zemmour.
00:03:15 Encore, les violences des militants écologistes radicaux sont-ils les nouveaux intolérants
00:03:21 ? Débat riche de dons ce soir à suivre sur notre antenne.
00:03:24 A tout de suite.
00:03:25 On marque une très courte pause.
00:03:26 Et de retour sur le plateau de Soir Info avec ce soir Karima Abrik, Charles Sinsenstuhl,
00:03:36 Alexandre Devecchio, Christiane Arbenard-Barzac et Benjamin Morel.
00:03:50 Je vous propose donc de démarrer avec le parquet qui requiert la relax de la SNCF de l'affaire
00:03:55 Duchat-écrasé.
00:03:56 Près de six mois après la mort de Neko, un chat tué par un TGV à la gare Montparnasse.
00:04:01 Un procès s'est ouvert aujourd'hui à Paris.
00:04:04 Pour rappel, le petit chat qui devait prendre le train avec ses maîtresses s'était réfugié
00:04:09 sous le train en partant pour Bordeaux.
00:04:11 La SNCF avait refusé de retarder son départ pour le récupérer.
00:04:15 Neko a été écrasé par le TGV.
00:04:18 La Fondation 30 Millions d'Amis appelle à faire de cette affaire un exemple.
00:04:22 Le tribunal de police rendra sa décision le 4 juillet.
00:04:25 Précision à Maury Mulcaux.
00:04:26 L'audience qui s'est tenue ce lundi au tribunal de police opposait d'une part la SNCF et
00:04:32 d'une autre part l'avocat des propriétaires Duchat-Neko ainsi que les avocats de plusieurs
00:04:38 associations de défense des animaux comme l'association 30 Millions d'Amis.
00:04:42 Alors cette audience s'est déroulée en plusieurs étapes.
00:04:46 La première était de savoir si finalement le tribunal de police était compétent pour
00:04:49 juger cette affaire.
00:04:50 Je rappelle que la SNCF est visée pour atteinte involontaire à la vie d'un animal, ce qui
00:04:57 constitue une simple infraction condamnable d'une contravention de 450 euros d'amende.
00:05:02 Alors les avocats des parties civiles étaient mécontents de cette qualification.
00:05:06 Ils voulaient que cette affaire aille devant le tribunal correctionnel et que la SNCF soit
00:05:11 donc poursuivie pour un délit.
00:05:12 Mais le tribunal de police a finalement décidé qu'il était compétent pour juger cette
00:05:17 affaire.
00:05:18 Et par la suite, l'audience a pu continuer.
00:05:21 On a entendu le chef d'escale, on a entendu aussi un contrôleur.
00:05:24 Chacun donnait un peu leur version des faits.
00:05:25 On a expliqué comment ils avaient tenté d'aider les propriétaires Duchat-Neko à
00:05:29 le retrouver avant que le train ne démarre.
00:05:32 Et puis finalement, l'avocat des propriétaires Duchat-Neko a demandé 5000 euros de préjudice
00:05:37 moral mais aussi 5000 euros pour les frais de justice.
00:05:40 Tandis que le procureur de son côté a requis la relax pour la SNCF.
00:05:44 Alors réponse le 4 juillet prochain à 13h30.
00:05:48 Alors maître Xavier Baquet, c'est l'avocat des deux propriétaires Duchat-Neko, avocat
00:05:52 également de 30 millions d'amis qui a déposé plainte contre la SNCF, a dénoncé un acte
00:05:57 inadmissible.
00:05:58 On arrête un train pour un bagage abandonné mais pas un animal.
00:06:01 Il a insisté là-dessus notamment.
00:06:02 Le manque d'empathie de la SNCF, également pointé du doigt par l'avocat des propriétaires
00:06:07 Duchat-Neko, qui n'aurait jamais répondu à un courrier des propriétaires Duchat-Neko.
00:06:12 L'avocat de la SNCF lui dénonce une instrumentalisation de cette affaire par les associations.
00:06:18 Alors peut-être votre ressenti les uns les autres par rapport à cette affaire, Tatiana
00:06:22 Renard-Barzac.
00:06:23 Cela vous choque ou pas cette demande de relax du parquet ce soir ?
00:06:27 Je pense que la SNCF est sincèrement à côté de la plaque.
00:06:30 Il y a quand même 15 millions de chas dans les foyers français.
00:06:34 Ça veut dire plus de 30% des français qui ont un chat.
00:06:36 Au moins un chat.
00:06:37 Sur ce plateau on est plusieurs à avoir des chats.
00:06:39 Moi par exemple j'ai deux chats.
00:06:40 Sincèrement, je trouve que la SNCF d'abord ne prend pas conscience que ça parle à beaucoup
00:06:43 de français et que beaucoup de français se sentent concernés par cette affaire parce
00:06:47 que ça aurait pu leur arriver avec leur chat.
00:06:48 Premièrement.
00:06:49 Deuxièmement, accessoirement, je ne sais pas si les gens le savent tous, mais on paie
00:06:52 quand même 7 euros une place pour un chat quand on veut voyager dans un train.
00:06:55 Et donc quand on voit le prix au-delà de ça, normal, d'un billet de train aujourd'hui,
00:07:00 c'est absolument dingue.
00:07:01 Donc je pense que la SNCF pourrait être un peu plus empathique, comme il n'arrive déjà
00:07:04 pas à avoir une politique commerciale en la matière pour les prix.
00:07:08 Je pense qu'ils pourraient au moins avoir un peu d'empathie lorsqu'on parle d'un chat
00:07:11 qui est mort sur leur rail.
00:07:13 Et puis troisième chose, je constate quand même que la SNCF est capable de s'arrêter
00:07:17 lorsque par exemple il y a un sanglier sauvage qui traverse les rails pour pas qu'il n'y
00:07:20 ait un accident avec les voyageurs.
00:07:22 Voilà, je pense qu'il y a un minimum d'empathie à avoir, de compréhension.
00:07:25 Et encore une fois, ça parle à beaucoup de français.
00:07:27 Un tiers des foyers français ont au moins un chat, je le rappelle.
00:07:30 Donc je pense que la SNCF là n'a pas compris l'enjeu, symbolique aussi, au-delà du drame
00:07:35 pour cette famille, parce que ça fait de la peine d'avoir un chat qui meurt et dans
00:07:38 ces conditions c'est assez terrible.
00:07:39 Donc voilà, je pense qu'ils auraient pu faire un tout petit effort, sincèrement.
00:07:42 Alexandre de Vecchio.
00:07:43 Oui, enfin, ils auraient sans doute dû faire preuve de plus en battue.
00:07:47 Répondre à la lettre, c'était la moindre des choses.
00:07:50 Après moi je pense franchement qu'il ne faudrait pas qu'on soit dans une dérive à
00:07:53 l'américaine avec une judiciarisation de tout.
00:07:55 Honnêtement, les tribunaux sont encombrés et je crois que le parquet a eu raison de
00:07:59 relaxer la SNCF pour ça.
00:08:01 Après on leur demande que les trains arrivent à l'heure, on leur fait plein de reproches
00:08:05 parce que ça fonctionne mal.
00:08:09 Donc je pense que c'est peut-être pas la peine d'en rajouter avec les chats.
00:08:13 Sans doute c'est compliqué malgré tout d'arrêter un train.
00:08:17 Alors là il était peut-être à l'arrêt, il aurait fallu qu'il ne démarre pas.
00:08:22 Mais apparemment c'était involontaire, donc ça reste un accident.
00:08:25 Je ne suis pas sûr qu'il faille mettre ça devant les tribunaux.
00:08:28 Monsieur le député, c'est donc le tribunal de police qui est en charge de cette affaire,
00:08:32 ce n'est pas le tribunal correctionnel, c'est ce qu'avaient demandé les avocats des propriétaires
00:08:36 du chat.
00:08:37 Néanmoins il y a effectivement aussi des consignes très strictes pour le départ de
00:08:42 train, ce qui explique aussi peut-être que le parquet a demandé la relax.
00:08:45 Je ne connais pas l'affaire en détail.
00:08:47 Pour prendre régulièrement le TGV, pour venir de Paris, voyageant de Paris en matière
00:08:52 de circonscription, je constate effectivement que les procédures de départ des trains
00:08:55 sont très strictes et que les agents de la SNCF les respectent toujours de façon scrupuleuse.
00:09:00 Alors là en l'espèce, moi je ne sais pas ce qui s'est passé, ce sera à la justice
00:09:04 de se prononcer, moi je suis député, il y a une séparation des pouvoirs, même si
00:09:07 c'est le tribunal de police, donc je n'ai pas à m'exprimer sur le fond de l'affaire.
00:09:11 Par contre, effectivement, il y a des millions de Français qui ont des animaux de compagnie,
00:09:16 c'est important.
00:09:17 Et donc, manifestement, il y a eu une petite erreur de communication et de…
00:09:24 - J'ai l'air maintenant, si tu as dit choqué d'ailleurs.
00:09:26 - Et d'attitude de la SNCF vis-à-vis de ces femmes qui ont perdu leur animal de compagnie
00:09:31 dans une façon assez atroce, manifestement.
00:09:33 - C'est le manque d'empathie, Karine Mabry, qu'effectivement, qu'on retient aussi ce
00:09:36 soir de la part de la SNCF.
00:09:38 - Oui, c'est ça, parce que la famille dit, on ne veut pas nécessairement de compensation
00:09:42 ou quoi que ce soit, mais on aurait aimé davantage de reconnaissance, d'empathie.
00:09:46 Alors oui, ça rejoint beaucoup de Français, pour qui un animal de compagnie, ça fait
00:09:49 partie, c'est un membre de la famille aussi.
00:09:52 Cela dit, je pense qu'il faut quand même garder en perspective que pour le choix de
00:09:57 la SNCF, bon, faire partir le train ou pas, je pense qu'ils auraient dû faire un petit
00:10:00 effort au moins pour voir est-ce qu'on peut aller sauver le chat.
00:10:03 Cela dit, il faut garder quand même en tête la sécurité de centaines de passagers.
00:10:07 Alors, est-ce qu'il y avait un enjeu sur cet aspect?
00:10:10 Parce qu'il y a ça aussi, on ne peut pas faire abstraction de la sécurité des passagers,
00:10:14 donc de un.
00:10:15 Et j'espère qu'on peut en tirer certains enseignements.
00:10:18 Bien sûr, des fois, il y arrive des incidents, c'est involontaire, mais aussi pour le transport
00:10:22 des animaux.
00:10:23 Donc, peut-être que là-dessus aussi, je ne dis pas que c'est cette famille comme telle,
00:10:28 mais il y a aussi l'enjeu de ces transports.
00:10:30 Quand vous prenez l'avion, vous transportez, par exemple, des animaux, s'assurer que la
00:10:34 cage est bien fermée, des choses comme ça, pour éviter des incidents malheureux.
00:10:39 Et ensuite, bon, face à la situation comme telle, effectivement, des excuses, de l'empathie
00:10:44 et peut-être un petit effort qui aurait pu être fait pour sauver cet animal.
00:10:48 Benjamin Morel, je ne dévoile pas de secret, si je dis que vous avez un chat.
00:10:51 Oui, j'ai un chat, moi aussi, et je suis tout à fait touché également.
00:10:55 Plus sérieusement, évidemment que là, il y a un gros couac de communication de la SNCF.
00:11:00 C'est-à-dire que du point de vue, sur le fond, l'enjeu, c'est est-ce que réellement
00:11:03 la SNCF était au courant du fait que le chat était réellement là ou est-ce qu'ils ont
00:11:08 été informés, mais n'ont pas réellement pris l'information au sérieux.
00:11:11 Dans tous les cas, entre guillemets, il y a mort de chat, il n'y a pas mort d'homme,
00:11:15 et on pourrait imaginer une contravention, mais le vrai enjeu est communicationnel.
00:11:18 Il y a un autre enjeu qui m'apparaît peut-être plus sous-jacent, parce qu'on a débattu,
00:11:22 lorsque cette affaire est arrivée, quasiment un week-end de cette affaire.
00:11:26 Aujourd'hui, on revient sur cette affaire.
00:11:27 Ce qui montre en réalité, ce qui en dit beaucoup, en fait, sur la manière dont on
00:11:30 structure aujourd'hui ce qu'on pourrait appeler un fait, un fait de société, voire
00:11:35 un fait divers.
00:11:36 C'est-à-dire que dans cette affaire, on a en effet un effet de projection.
00:11:39 On a un rapport qui est un rapport d'empathie, à la fois vis-à-vis du chat évidemment,
00:11:42 mais également vis-à-vis des personnes qui voient leur chat être coupé en deux sous
00:11:46 leurs yeux.
00:11:47 Et donc, ce faisant, aujourd'hui, notre rapport aux animaux a profondément été
00:11:50 changé par rapport à ce qui a été dit il y a quelques années, on n'en aurait
00:11:54 pas parlé.
00:11:55 Et donc aujourd'hui, en effet, quoi qu'on dise, qu'on le veuille ou qu'on ne le
00:11:57 veuille pas, le rapport aux bêtes s'est modifié dans la société.
00:12:01 Et ce n'est peut-être pas plus mal, parce que souvent, on dit sur nos plateaux, à
00:12:03 raison qu'on a une société qui sent sauvage, qui aujourd'hui est bien moins civile,
00:12:08 le rapport que l'on a aux bêtes est probablement dans l'histoire l'un des éléments qui
00:12:12 sont les plus caractéristiques pour arriver à juger le degré de civilisation d'une
00:12:16 société.
00:12:17 C'est vrai que la politique s'est emparée de la question de la souffrance animale,
00:12:22 totalement, avec des lois qui ont été ces dernières années adoptées en la matière,
00:12:27 que ce soit dans les abattoirs, que ce soit la maltraitance aussi de certains éleveurs,
00:12:31 etc.
00:12:32 Donc, c'est vrai qu'il y a une vraie prise en considération de cela.
00:12:34 Et avant, c'est vrai qu'on avait tendance à minimiser ou en tout cas même à se moquer
00:12:37 parfois des associations de défense des animaux.
00:12:40 On les vilipendait, on les pointait le doigt.
00:12:42 Aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a une prise de conscience de cela et qu'il y a
00:12:45 même la question de la conscience animale.
00:12:47 Il y a même une loi, d'ailleurs, encore une fois, en la matière aussi.
00:12:49 Donc, c'est vrai que c'est important.
00:12:51 Et la question du bien-être animal aujourd'hui est au cœur du débat public et du débat
00:12:54 politique aussi.
00:12:55 Alexandre de Vecchio, c'est vrai qu'il y a eu un changement par rapport au rapport
00:12:59 entre les bêtes et les animaux.
00:13:00 Oui, il y a un changement.
00:13:01 Et on peut se réjouir, par exemple, dans les abattoirs, qu'on fasse respecter des
00:13:06 règles, ne sera-ce que pour le consommateur.
00:13:08 Parce que je pense que les animaux doivent être traités correctement.
00:13:14 Et je pense qu'en plus, la viande est plus saine, finalement, quand l'animal a été
00:13:20 abattu dans les règles de l'art.
00:13:23 C'est une question.
00:13:24 Mais pour la question de la sensibilité animale, on peut s'en réjouir.
00:13:28 Mais je ne suis pas forcément d'accord avec Benjamin Morel que c'est la preuve
00:13:30 d'une civilisation qui serait plus pacifique, plus civilisée.
00:13:36 Il faut rappeler qu'Adolf Hitler était végétarien et adorait les animaux.
00:13:44 Donc, on peut adorer les animaux et être assez indifférent à la cause des humains.
00:13:48 Et c'est un peu ce qu'on voit dans notre société, ce qui me paraît paradoxal.
00:13:51 J'oublie cette affaire de chats.
00:13:53 Hitler n'était pas à l'étalon du magnum.
00:13:54 Mais on est une société qui est de plus en plus violente et de plus en plus sensible
00:14:00 à la cause animale.
00:14:01 Donc, il ne faut pas qu'on confonde sensibilité et sensibilité aux autres.
00:14:04 Réduction à Hitler Home.
00:14:06 Désolé de cette réduction à Hitler Home.
00:14:10 On va marquer une pause.
00:14:12 C'est vrai que c'est un vrai sujet de débat qu'on pourra avoir une prochaine fois autour de ce plateau.
00:14:16 On marque une très courte pause.
00:14:17 On va s'intéresser à la question de la sécurité dans ces villes où il faisait bon vivre autrefois.
00:14:21 On pense à Nantes ou encore Bordeaux.
00:14:23 Restez avec nous sur ces news.
00:14:25 A tout de suite.
00:14:31 Et de retour sur le plateau de SoirInfo.
00:14:33 Bienvenue si vous nous rejoignez toujours avec Karim Abric, Charles Cisset-Stuhl,
00:14:37 avec Alexandre de Virgio, Tatiana Renard, Renard Barzac et Benjamin Morel.
00:14:43 On va revenir sur la question de l'insécurité dans un instant dans ces villes où il faisait autrefois bon vivre.
00:14:49 On peut penser à Bordeaux ou encore à Nantes.
00:14:51 Mais tout de suite, on va retrouver Isabelle Piboulot.
00:14:53 C'est le rappel des titres.
00:14:57 Après le séisme de vendredi dans l'ouest de la France,
00:15:00 le ministre de la Transition écologique s'est rendu au chevet des sinistrés.
00:15:04 Plus de 5 000 bâtiments ont été endommagés pour un coût total estimé entre 150 et 200 millions d'euros.
00:15:11 Christophe Béchu a annoncé un dispositif de logement d'urgence pour les habitants.
00:15:16 Par ailleurs, la gendarmerie reste mobilisée pour éviter les cambriolages des logements.
00:15:21 Pour lutter contre l'immigration clandestine,
00:15:23 Gérald Darmanin a annoncé une aide bilatérale de près de 26 millions d'euros à la Tunisie.
00:15:28 Le ministre de l'Intérieur s'est rendu à Tunis avec son homologue allemande.
00:15:32 Cette somme s'ajoute à une enveloppe de 105 millions d'euros, annoncée il y a une semaine par Ursula von der Leyen.
00:15:39 Mais le président tunisien prévient, son pays ne deviendra pas le garde-frontière de l'Europe.
00:15:45 Et puis en Russie, le nouveau procès d'Alexei Navalny s'est ouvert dans la matinée à huis clos.
00:15:51 Un choix du tribunal qui ne passe pas.
00:15:53 Le père de l'opposant russe a dénoncé une décision éhontée.
00:15:57 Alexei Navalny, principal détracteur du Kremlin, risque 30 ans de prison dans une affaire où il est accusé d'extrémisme.
00:16:05 Merci Isabelle. On vous retrouve à 23h pour un nouveau point sur l'actualité.
00:16:11 On va donc s'intéresser à la question de l'insécurité dans ces villes où autrefois il faisait bon vivre.
00:16:16 On pense à Bordeaux ou encore à Nantes.
00:16:18 Pourquoi ? Parce qu'une vidéo circule depuis aujourd'hui sur les réseaux sociaux.
00:16:22 On y voit une élue Europe Écologie Les Verts s'exprimer sur cette question.
00:16:26 C'était lors du Conseil municipal, c'était le 5 juin dernier.
00:16:29 Alors que la délinquance est un hausse dans la ville.
00:16:32 On rappelle les derniers chiffres, ces chiffres présentés le 23 mai.
00:16:35 Et c'est vrai qu'ils sont flagrants.
00:16:37 Plus 12% d'atteintes à la personne enregistrée, 28% d'atteintes sexuelles par rapport à 2022.
00:16:42 Pour 2023, une tendance qui reste la même.
00:16:44 Plus 4% pour les atteintes aux biens et 5% pour la délinquance sur la voie publique.
00:16:51 On regarde cette séquence de cette élue qui s'exprime lors du Conseil municipal de Bordeaux.
00:16:56 Et on en parle ensuite.
00:16:58 Au niveau de la sécurité, on y travaille particulièrement à la Benoge, à Véphanie.
00:17:03 On essaie de voir avec les jeunes du quartier de la Benoge.
00:17:06 Après, il n'y a pas que la Benoge.
00:17:08 On a des réunions de travail avec la police nationale, la police municipale.
00:17:12 On y travaille, on fait des actions.
00:17:14 Mais bien sûr, il faudrait peut-être un gendarme à chaque coin de rue.
00:17:19 Ça n'empêche pas que l'agression...
00:17:21 Moi aussi, ça m'est arrivé de me faire agresser.
00:17:24 Ça nous arrive à tout le monde.
00:17:26 Mais je pense que la ville de Bordeaux en est consciente.
00:17:29 La ville de Bordeaux est consciente de ce qui se passe.
00:17:33 Au niveau de la sécurité, on est conscient et on y travaille.
00:17:36 Et particulièrement, le maire est particulièrement attentif à ça.
00:17:41 Mais on ne sait pas de suite qu'on va le résoudre.
00:17:43 C'est assez compliqué quand même.
00:17:45 C'est compliqué.
00:17:48 On s'est tous fait agresser.
00:17:50 C'est quand même assez étonnant.
00:17:52 C'est quand même assez hallucinant,
00:17:54 même cette prise de parole et cette réponse de la part d'une élue
00:17:58 fataliste finalement devant cette insécurité.
00:18:01 Oui, c'est-à-dire que je me suis fait agresser,
00:18:03 ça arrive à tout le monde et on y travaille.
00:18:06 C'est évidemment extrêmement inquiétant.
00:18:08 Vous savez, si une grande partie aujourd'hui de nos concitoyens
00:18:11 sont tentés par des votes qu'on peut juger comme étant extrêmes
00:18:13 ou par l'abstention, c'est parce qu'ils croient que le politique ne peut plus.
00:18:16 Le politique n'a plus les moyens d'agir sur le réel.
00:18:18 De tels discours font très très mal aux politiques.
00:18:20 Parce qu'en réalité, ça acte le fait qu'on ne peut plus aujourd'hui
00:18:24 agir sur le fond des choses, y compris sur des choses
00:18:26 sur lesquelles évidemment les Français sont extrêmement sensibles,
00:18:28 notamment le fait de se faire agresser en bas de chez eux.
00:18:31 Donc là, ce type de discours, au-delà du côté un peu drôlatique,
00:18:34 m'apparaît relativement très très grave.
00:18:36 - En fait, il y a deux éléments.
00:18:38 Plus une ville est grande, plus d'un point de vue statistique,
00:18:40 la violence y est importante.
00:18:42 La ville de Bordeaux est une ville importante.
00:18:44 Et donc même si évidemment il y a un bilan qu'on peut discuter du maire élevé,
00:18:48 il y a cette réalité-là envisagée.
00:18:50 L'autre côté, c'est que la sécurité publique, c'est d'abord du régalien.
00:18:54 C'est d'abord le rôle de l'État.
00:18:56 On commande beaucoup sur nos plateaux, ce qui peut également arriver
00:18:58 dans des petites communes, etc.
00:19:00 Aujourd'hui, il y a un problème qui est un problème structurel.
00:19:02 Évidemment, les mairies ont des réponses et peuvent avoir des leviers.
00:19:06 Mais le problème aujourd'hui, il est au niveau étatique.
00:19:09 - Monsieur le député, c'est un problème au niveau étatique.
00:19:11 Aujourd'hui, effectivement, la mairie ou une mairie avec sa police municipale
00:19:15 n'a pas les moyens de faire front face à une hausse de la délinquance.
00:19:18 - Je ne suis pas tout à fait d'accord avec la fin de l'intervention de M. Morel.
00:19:22 Parce que les maires sont chargés de l'ordre public.
00:19:26 Ça veut dire qu'en fait, la sécurité dans notre pays,
00:19:29 elle est à la fois la responsabilité de l'État.
00:19:31 Vous avez raison.
00:19:32 - La police administrative.
00:19:33 - Et c'est aussi la responsabilité des maires.
00:19:37 - Qui est le premier envisagé de la police judiciaire.
00:19:39 - Et Bordeaux, comme ça a été dit, c'est une grande ville.
00:19:41 Donc bien sûr, dans une grande ville, mécaniquement,
00:19:43 vous avez plus de faits de délinquance.
00:19:46 Mais la ville de Bordeaux a un budget important, a des moyens importants,
00:19:50 a une police municipale qui est importante.
00:19:52 - Vous avez dit que vous aviez des leviers.
00:19:54 - Oui, mais ils ont des leviers importants.
00:19:55 - En termes de vidéosurveillance, etc.
00:19:57 - Ils ont des leviers très importants.
00:19:58 Les maires des grandes villes ont des leviers très importants.
00:20:00 Et moi, cette vidéo me choque profondément.
00:20:03 J'ai eu la chance aussi d'être adjoint au maire pendant quelques années,
00:20:07 dans une commune beaucoup plus modeste, qui est une ville moyenne,
00:20:09 Célestin en Alsace.
00:20:11 Mais si je m'étais exprimé de cette façon,
00:20:13 comme cet adjoint au maire s'est exprimé devant mes concitoyens
00:20:16 avec une telle désinvolture,
00:20:19 je pense que je me serais fait très vite rabrouer
00:20:22 et rouspéter par mes concitoyens.
00:20:25 Et je voulais terminer en disant que cet adjoint,
00:20:30 qui appartient au gouvernement municipal NUPES de Bordeaux,
00:20:34 est à l'image de ce que nous voyons de la NUPES depuis un an.
00:20:38 C'est-à-dire un mépris pour l'importance de la sécurité qu'exprime,
00:20:44 du besoin de sécurité qu'exprime nos concitoyens,
00:20:46 et une espèce de relativisme et d'angélisme
00:20:50 qui, honnêtement, est assez irresponsable.
00:20:54 - Et bien, M. le député, c'est effectivement aussi l'angélisme
00:20:57 d'Europe Ecologie-Les Verts qui, finalement,
00:21:00 ne gère pas les questions de sécurité comme elle le devrait
00:21:03 dans une commune comme Bordeaux.
00:21:05 - Je ne sais pas si je généraliserais comme ça,
00:21:07 mais en tout cas, je suis complètement d'accord avec vous, M. le député.
00:21:10 Il y a un vrai problème aujourd'hui.
00:21:12 Il y a ce débat sur le sentiment d'insécurité.
00:21:15 Ce n'est pas un sentiment, c'est une insécurité.
00:21:17 C'est une préoccupation majeure des Français aujourd'hui,
00:21:20 avec une demande de réponse rapide et efficace,
00:21:22 on le voit tous les jours, que ce soit dans les grandes villes,
00:21:24 en effet, comme Bordeaux ou comme Nantes,
00:21:26 mais aussi dans les petites villes, dans les zones rurales.
00:21:28 Malheureusement, cette insécurité, aujourd'hui,
00:21:30 elle est sème partout en France et elle gangrène,
00:21:32 malheureusement, même des zones rurales, des petites villes.
00:21:34 Donc, je trouve qu'en effet, de la part d'une adjointe au maire,
00:21:36 de banaliser ainsi cette violence qui, malheureusement,
00:21:39 s'est généralisée et qui s'est radicalisée,
00:21:42 même si j'ose dire que c'est tout à fait préjudiciable
00:21:45 pour la politique d'abord, parce qu'en effet,
00:21:47 ce besoin de protection que demandent les Français
00:21:50 et qui, là, est balayé d'un revers de main,
00:21:52 ce n'est pas acceptable et une élue doit pouvoir répondre à ça.
00:21:54 Et d'ailleurs, elle est élue pour ça aussi, entre autres,
00:21:56 et notamment, et deuxièmement, parce qu'en effet,
00:21:59 je trouve que c'est minimisé aujourd'hui
00:22:01 et en fait, c'est même, quelque part,
00:22:03 d'en dénier absolument une réalité, malheureusement.
00:22:05 Et peut-être que c'est ça, le souci, aujourd'hui, en effet,
00:22:07 de la gauche, de façon plus générale, aujourd'hui,
00:22:10 c'est de considérer qu'il n'y a pas d'insécurité
00:22:12 ou en tout cas qu'elle est minime
00:22:14 et qu'il n'y a pas, parfois, de problème dans certains quartiers.
00:22:17 C'est aujourd'hui, d'ailleurs, pour ça qu'elle est en déperdition, la gauche,
00:22:19 parce qu'elle n'a pas su, justement, apporter les réponses concrètes à cela,
00:22:22 parce qu'elle n'arrive pas à se sortir cet entonnoir
00:22:25 qui, pendant des années, a fait qu'elle s'est cachée derrière son petit doigt
00:22:28 et aujourd'hui, elle doit apporter des réponses concrètes
00:22:30 et elle va devoir sortir du bois,
00:22:31 parce que, par exemple, les questions sur l'immigration,
00:22:33 notamment là, qui arrivent avec ce projet de loi immigration,
00:22:35 vont forcer la gauche à se positionner sur le sujet.
00:22:38 Et c'est important qu'elle le fasse,
00:22:39 parce qu'aujourd'hui, elle est en train de perdre
00:22:40 une grande partie de son électorat,
00:22:42 et elle ne comprend pas qu'elle ne soit pas claire sur le sujet.
00:22:45 Et je parle de la gauche plurielle,
00:22:46 donc je parle aussi de l'Europe Écologie des Verts, bien évidemment.
00:22:48 Il y a une ville qui est toujours à gauche,
00:22:50 qui a longtemps été à gauche,
00:22:51 c'est la ville de Nantes.
00:22:52 Nantes, touchée également par la délinquance.
00:22:54 Une délinquance qui revient, notamment, avec les beaux jours,
00:22:58 mais une délinquance qui date.
00:23:00 On en a beaucoup parlé autour de ce plateau.
00:23:01 Alors, lors du Conseil municipal, c'était le 31 mars,
00:23:03 cette fois, c'est le conseiller municipal,
00:23:05 un conseiller municipal qui a directement mis en cause
00:23:08 la maire PS, Johanna Roland, sur le déclassement de la ville.
00:23:11 Lorsque vous avez été élue maire de Nantes,
00:23:15 la ville trustait l'ensemble des classements nationaux.
00:23:20 Nantes était la ville où il faisait bon vivre.
00:23:22 Nantes était la ville où il faisait bon entreprendre.
00:23:25 Nantes était la ville où il fallait bon étudier.
00:23:28 Nantes était la ville dans laquelle il fallait s'installer.
00:23:30 C'était une des locomotives de notre territoire.
00:23:33 À peine un mandat et demi après,
00:23:36 nous décrochons dans l'ensemble des classements.
00:23:40 Le visage, je ne sais pas si vous êtes arrivé avec votre chauffeur,
00:23:43 madame, ce matin.
00:23:44 Moi, j'ai eu des difficultés à accéder en bus à la ville de Nantes.
00:23:48 J'ai vu des déchets volés aux quatre coins de la rue.
00:23:51 J'ai vu des déchets jonchés le sol.
00:23:54 J'ai vu des familles en allant déposer mes enfants ce matin
00:23:57 qui étaient obligées d'aller sur la route avec leurs poussettes,
00:24:00 avec leurs enfants, pour pouvoir accéder aux écoles de la République française.
00:24:04 Est-ce que vous trouvez ça normal, madame le maire,
00:24:07 que notre ville se dégrade à ce point en seulement un mandat et demi ?
00:24:11 Posez-vous des questions.
00:24:13 Vous devriez avoir beaucoup moins d'arrogance, mes chers collègues.
00:24:15 Vous devriez avoir beaucoup moins de conviction dans ce que vous avez fait.
00:24:19 Parce que malheureusement, vos actions montrent, démontrent chaque jour
00:24:24 que vous êtes en train de dégrader notre ville de Nantes.
00:24:26 Et très franchement, ça me fait une peine infinie.
00:24:29 Et pour parler de cette situation concrète à Nantes,
00:24:32 on va retrouver Guillaume.
00:24:33 Guillaume est président Sécurité Nocturne Nantes.
00:24:36 Il est en liaison avec nous.
00:24:37 Merci Guillaume de témoigner ce soir sur notre antenne.
00:24:41 Est-ce que vous rejoignez les propos de Julien Bainvel,
00:24:44 conseiller municipal de votre ville, que nous venons d'entendre ?
00:24:48 Depuis que Johanna Roland est au pouvoir, la qualité de vie s'est dégradée à Nantes.
00:24:53 C'est ce que vous constatez également ?
00:24:55 Bonsoir. C'est exactement ce qu'on constate également.
00:24:58 Et puis malheureusement, madame Roland, la maire de Nantes,
00:25:01 elle nous promet souvent des choses.
00:25:03 Elle nous a promis par exemple l'arrivée de 120 policiers municipaux.
00:25:07 C'est là où je ne suis pas tout à fait d'accord sur l'intervenant
00:25:10 qui intervenait tout à l'heure en disant que c'est une question d'État.
00:25:14 Nous, par exemple, sur la ville de Nantes, les renforts ont été envoyés par l'État.
00:25:19 C'est-à-dire qu'on a eu l'arrivée de 70 policiers nationaux.
00:25:21 On a eu les forces de CRS qui ont été mises en place sur le centre-ville de Nantes.
00:25:25 Mais par contre, la maire de Nantes, elle a signé une convention
00:25:29 et elle ne respecte pas ces engagements.
00:25:31 Elle avait promis l'arrivée de nouveaux policiers municipaux et on ne les a toujours pas.
00:25:37 Elle ne fait rien pour la ville.
00:25:40 Ça veut dire que l'envoi de renforts de policiers par l'État,
00:25:43 notamment cette fameuse CRS 8, ça n'a rien changé dans le centre-ville de Nantes ces derniers mois ?
00:25:49 Alors ça a changé après avoir fait les plateaux télé,
00:25:54 après avoir fait le rassemblement qu'on a organisé dans le centre-ville de Nantes,
00:25:56 les CRS sont arrivés.
00:25:58 Tant qu'ils sont là, c'est à peu près calme, je dirais.
00:26:02 Quand ils partent à 2h du matin, ça leur devient le bazar.
00:26:06 Les peepokets sont de retour, les agresseurs sont de retour.
00:26:10 Mais là, le problème pour Nantes, c'est que la ville de Nantes a beaucoup de mouvements sociaux,
00:26:14 beaucoup de manifestations.
00:26:16 Donc les CRS sont envoyés sur ces manifestations et ne peuvent pas être là, bien sûr, le soir.
00:26:20 Donc quand ils ne sont pas là, du coup, là, les agressions reviennent
00:26:25 et c'est le bazar sur le centre-ville de Nantes.
00:26:27 Du coup, vous organisez-vous des cours de self-défense pour les commerçants,
00:26:31 c'est bien cela, racontez-nous ?
00:26:33 C'est ça, on est rendus, on a formé...
00:26:36 C'est un formateur de self-défense, Anthony, qui est un ancien policier,
00:26:41 qui a formé 90 restaurateurs, 90 commerçants.
00:26:45 Alors c'est de l'initiation, c'est des techniques pour pouvoir sortir d'une situation
00:26:50 et prendre la fuite et appeler les services de police.
00:26:52 Et c'est absolument indispensable aujourd'hui, quand on travaille de nuit,
00:26:56 les commerçants de nuit à Nantes.
00:26:58 Malheureusement, il n'y a pas le choix.
00:27:00 Donc c'est plein de petites astuces pour pouvoir se défendre.
00:27:04 C'est des cours de self-défense, c'est un porte-clés à l'arme,
00:27:07 c'est une nouvelle application qui est sortie par Dejean Nantais,
00:27:10 qui a créé une application pour rentrer en toute sécurité,
00:27:14 qui vous trace un chemin pour pouvoir rentrer chez vous dans des zones plus sécuritaires,
00:27:21 qui vous montre où il y a les caméras, où il y a plus de lumière, plus d'éclairage.
00:27:26 Vous pouvez signaler aussi quand il y a une agression.
00:27:28 Et puis là, comme vous disiez tout à l'heure, avec les beaux jours,
00:27:32 là tout à l'heure à 20h15, par exemple, nous on a reçu une vidéo d'une personne,
00:27:36 un individu qui est rentré dans un bar de Nantes et qui a volé un téléphone
00:27:39 à une pauvre étudiante anglaise qui prenait son train dans une heure,
00:27:44 qui n'a même pas le temps d'aller déposer plainte aux services de police.
00:27:48 Restez avec nous Guillaume, monsieur le député, quand on entend ce témoignage
00:27:52 des commerçants obligés de s'organiser avec des applications pour savoir
00:27:56 quel est le bon trajet pour rentrer chez soi, avec des formations de self-défense.
00:28:01 Finalement, quelle est votre réaction ?
00:28:05 C'est édifiant, c'est édifiant.
00:28:08 On a critiqué il y a quelques semaines le président de la République
00:28:11 sur l'usage qu'il a fait du mot "des civilisations".
00:28:14 Je pense que là, ça peut être un exemple qu'en France,
00:28:19 qui est parmi les plus grandes puissances mondiales,
00:28:22 démocratie, état de droit, on est un pays riche, développé,
00:28:26 on ait des commerçants qui doivent s'organiser de cette façon
00:28:30 dans des villes qui font rayonner normalement la France à l'étranger.
00:28:35 C'est absolument consternant.
00:28:38 Et moi, je veux redire ce que j'ai dit avant, parce que c'est important.
00:28:42 Quand on est un acteur de la vie locale, comme le sont les commerçants,
00:28:48 il est important que l'on sente le soutien et la présence
00:28:53 de l'équipe municipale qui dirige la commune.
00:28:56 Et ce qui, je trouve là aussi, est fascinant,
00:29:00 parce qu'il y a certaines villes qui reviennent sans cesse dans les débats
00:29:03 que nous avons. Nantes, Bordeaux, Grenoble, etc.
00:29:06 Et ce sont à chaque fois, désolé d'être insistant là-dessus,
00:29:09 des villes qui sont dirigées par ce qui est aujourd'hui la NUPES,
00:29:14 que ce soit depuis 2020 ou 2014.
00:29:17 Et on parle beaucoup moins, mais c'est pas vrai, on parle beaucoup moins,
00:29:21 je le constate, de villes comme Reims, Le Havre, Nice.
00:29:25 Je pourrais continuer la liste.
00:29:26 À la taille de Bordeaux ou de Barcelon.
00:29:28 Moi, je pense que les élections municipales arriveront dans deux ans et demi,
00:29:31 mais dans ces grandes villes, le sujet sécuritaire va s'imposer
00:29:35 comme une thématique importante.
00:29:37 Et les concitoyens regarderont de plus près les programmes
00:29:41 des équipes municipales qui y concourront.
00:29:43 - Deux choses, je vais bien réagir à ce que vous avez dit.
00:29:45 Évidemment, il y a certaines villes, par exemple, vous citiez Nice,
00:29:47 Christian-Astrozy, il y a la vidéoprotection absolument partout,
00:29:51 et avec des moyens colossaux qui sont déployés justement
00:29:54 pour lutter contre l'insécurité.
00:29:56 Donc c'est vrai que ce sont des politiques et des visions divergentes.
00:29:59 Et par exemple, plusieurs élus de gauche sont souvent opposés,
00:30:02 pour des raisons liberté publiques, etc.
00:30:04 À la vidéoprotection, à Foison, ou alors à un déploiement
00:30:07 de la police municipale. C'est la première chose.
00:30:09 Deuxième chose, ce qui fait, je trouve, peur dans cette affaire,
00:30:13 et c'est malheureusement pas la seule affaire en la matière,
00:30:16 c'est ce côté où on veut se faire justice soi-même.
00:30:18 C'est-à-dire que ça intervient pour les commerçants là.
00:30:20 Ça a été le cas il y a quelques années à Paris,
00:30:22 pour les pères du 19e contre le krach à Stalingrad.
00:30:25 Ça a été le cas tout récemment à Marseille,
00:30:27 de ces mères dans les quartiers nord qui allaient justement
00:30:30 essayer de déloger les dealers qui voulaient s'installer dans leur quartier.
00:30:33 C'est ça qui est effrayant, je trouve.
00:30:35 Là, on a des citoyens qui palient aux carences et aux manques de l'État,
00:30:38 au sens global, je parle des élus locaux, des élus municipaux,
00:30:43 et puis de l'État, le gouvernement, etc.
00:30:45 Là, c'est une vraie question, parce qu'on en arrive malheureusement,
00:30:48 quand la loi n'est pas appliquée, et quand la protection d'histoires
00:30:51 n'est pas assumée, on en arrive à ce que les citoyens
00:30:54 se fassent justice eux-mêmes, et ça c'est terrible.
00:30:56 En tout cas, on se souhait là.
00:30:57 Là, c'est vrai que Guillaume, qui est avec nous, qui nous entend,
00:31:00 c'est davantage pour se défendre face à l'insécurité.
00:31:03 Bien sûr, sauf que c'est pour se défendre.
00:31:04 Au bout d'un moment, c'est aussi essayer de se faire justice soi-même,
00:31:06 parce que ce n'est pas lié à la carence justement.
00:31:08 La CRS 8, c'est très bien, mais malheureusement, c'est temporaire,
00:31:11 il faut se le dire.
00:31:12 Ce n'est pas du tout pérenne, il faut trouver des solutions pérennes
00:31:14 à ce problème d'insécurité.
00:31:15 Alexandre de Vécu, je vous donne la parole.
00:31:16 Je vais juste poser une question à Guillaume.
00:31:18 Vous nous disiez que la maire de Nantes avait promis 150 policiers municipaux.
00:31:22 Il y avait également de la vidéosurveillance qui était prévue, me semble-t-il.
00:31:26 C'était en tout cas un accord avec Gérald Darmanin qui avait été passé.
00:31:30 Pas de vidéosurveillance non plus aujourd'hui à Nantes.
00:31:33 Non plus, toujours pas de rajout de vidéosurveillance,
00:31:36 de vidéosurveillance de protection, et toujours pas d'arrivée de nouveaux policiers municipaux.
00:31:39 Puisque pour parler avec eux, juste avant, j'en ai eu quelques-uns en téléphone,
00:31:44 et même eux le disent, il y en a quelques-uns qui arrivent,
00:31:47 mais repartent parce qu'eux, par manque de moyens,
00:31:49 puisqu'ils n'ont pas les moyens de travailler sur Nantes.
00:31:52 Et puis également, ils ont eu quelques collègues qui sont arrivés,
00:31:56 mais il y a eu beaucoup de départs, beaucoup de départs en retraite,
00:31:59 beaucoup de changements dans d'autres villes.
00:32:01 Ça faisait quelques années que certains étaient là et se sont dit « on va voir ailleurs ».
00:32:05 Donc vu qu'ils sont partis ailleurs, les quelques arrivées qu'il y a eu,
00:32:08 ça ne change pas le chiffre, ils ont toujours manqué de personnel.
00:32:11 Alexandre Devecchio, avant Johanna Rolland, c'était aussi un maire socialiste.
00:32:16 Jean-Marc Ayrault, on n'entendait pas.
00:32:18 La ville de Nantes était une ville, à ce moment-là, agréable.
00:32:21 Et assez peu de gens se plaignaient de l'insécurité,
00:32:24 voire peu se plaignaient de l'insécurité sous Jean-Marc Ayrault.
00:32:27 Oui, alors je pense qu'il y a deux raisons à cela.
00:32:30 C'est que malgré tout, il y a un contexte national et la situation s'aggrave.
00:32:34 Ça fait des années que certains tirent la sonnette d'alarme,
00:32:38 mais la violence dans le pays est devenue systémique.
00:32:41 D'ailleurs, ce n'était pas une intéressante intervention de la maire adjointe de Bordeaux.
00:32:45 C'était choquant quelque part, mais d'une certaine manière,
00:32:47 on voyait à quel point elle avait intégré
00:32:49 que tout le monde se faisait agresser dans sa ville.
00:32:52 Donc on a quand même un basculement vers quelque chose
00:32:54 qui ressemble de plus en plus à des sociétés du tiers-monde,
00:32:57 où effectivement, demain, les gens vont être tentés
00:33:00 d'avoir leur propre sécurité privée s'ils en ont les moyens,
00:33:03 ou de s'organiser en comité de quartier pour se défendre eux-mêmes.
00:33:07 Donc ça en dit beaucoup sur l'état de la France.
00:33:11 Ensuite, je pense que malgré tout, Jean-Marc Ayrault était un socialiste traditionnel,
00:33:16 et que là, on a des maires écolos qui ont une vision beaucoup plus libertaire.
00:33:21 Et ces grandes métropoles ont envoyé des signaux.
00:33:25 Nantes, notamment en matière d'immigration,
00:33:27 parce qu'il y a un lien entre la sécurité et l'immigration,
00:33:30 et en étant très favorable aux migrants,
00:33:32 elle en a accueilli sans avoir les moyens de les accueillir.
00:33:37 Et Nantes également, la question, ça a été dit, des manifestations gauchistes.
00:33:45 Je pense que les groupes de gauche radicaux qui montent en puissance dans le pays
00:33:50 voient de la bienveillance dans ce type de villes.
00:33:53 Et ce sont des villes où ils vont faire leur action et ajouter de la violence,
00:33:57 une violence qui est plutôt de la délinquance,
00:34:00 et qui là est une violence politique entre guillemets.
00:34:02 Donc tout ça fait un cocktail explosif,
00:34:04 dans lequel effectivement les maires ont une responsabilité,
00:34:08 mais dans un contexte national qui est quand même très préoccupant.
00:34:13 Et même, on parlait tout à l'heure de Nice,
00:34:15 malgré le fait de vouloir mettre des caméras partout,
00:34:18 peut-être demain la reconnaissance faciale,
00:34:20 c'est une ville qui a eu de gros problèmes.
00:34:23 Il y a même des attentats qu'elle n'a pas pu éviter,
00:34:26 qui est une autre forme de violence.
00:34:28 Donc c'est bien de dénoncer les maires écolos,
00:34:32 moi je suis le premier à penser que leur politique est assez désastreuse,
00:34:36 mais ça ne doit pas être une excuse pour ne pas traiter le problème au niveau national.
00:34:40 Effectivement les unités de CRS, ça permet de faire le ménage quelque temps,
00:34:43 mais dès qu'elles repartent, la situation redevient la même.
00:34:46 Donc l'État a aussi la responsabilité là-dedans.
00:34:48 Avant de libérer, Guillaume, je voulais vous poser une question.
00:34:50 J'ai été interpellé par le propos d'Alexandre de Vecchio,
00:34:53 qui disait qu'effectivement la mairie de Nantes, la ville de Nantes,
00:34:56 accueillait des migrants, mais n'avait pas les moyens finalement de bien les accueillir.
00:35:01 Est-ce que vous le constatez ce phénomène aussi à Nantes aujourd'hui ?
00:35:05 Oui, oui, oui, on le constate également.
00:35:08 Après, ils s'appellent eux-mêmes, ils le disent, ils s'appellent les blédards,
00:35:14 et ils veulent pas forcément d'aide en fait.
00:35:16 Vu que c'est facile pour eux d'être sur le centre-ville, de voler un téléphone,
00:35:20 d'agresser les gens, pourquoi voulez-vous qu'ils acceptent de l'aide ?
00:35:23 Alors certains sont très bien, même quand on va avec des journalistes,
00:35:27 et on était avec une équipe de journalistes la semaine dernière,
00:35:29 ou même en caméra cachée, un reportage qui sortira prochainement,
00:35:33 qui a été tourné, ils le disent eux-mêmes.
00:35:36 Ils se font entre 2000 et 3000 euros.
00:35:39 Il y a une journaliste qui a réussi en caméra cachée à avoir des chiffres,
00:35:43 ils vous montrent comment voler, et par jour ils sont capables de faire entre 2000 et 3000 euros.
00:35:48 Quand je disais pas les moyens, je parlais pas d'aide sociale,
00:35:51 je disais en termes d'ordre public tout simplement, et de moyens d'intégration.
00:35:56 On a les mêmes problèmes à Paris, où les gens sont sous les tentes.
00:35:59 Donc il y a des associations autour, mais un, c'est effectivement pas des conditions dignes,
00:36:05 deux, ce sont souvent des gens qui viennent de pays violents,
00:36:08 parfois qui sont en contact avec la drogue,
00:36:11 donc c'est pas simplement des moyens humains associatifs auxquels je pensais,
00:36:15 mais des moyens policiers également.
00:36:18 Et des moyens d'accueil qui ne sont pas mis en place aujourd'hui par la mairie de Nantes,
00:36:25 Karim Abri, qu'est-ce que vous inspire ces situations ?
00:36:28 On est à Nantes, Bordeaux, on pourrait parler de Lyon et Grenoble,
00:36:32 avec à la tête à chaque fois des maires qui font partie de la NUPES.
00:36:37 Oui, on voit qu'il y a plusieurs symptômes de maux de la société qui va très mal,
00:36:42 et on n'arrive pas à trouver des solutions.
00:36:45 On a l'impression qu'on essaie de faire le diagnostic, mais on n'apporte rien comme solution.
00:36:48 Et ce qui est frappant à Nantes, on regarde les citoyens,
00:36:52 on regarde leur mode d'auto-défense, on a parlé de ces cours d'auto-défense.
00:36:56 Moi ce qui m'avait frappé il y a quelques mois, c'était ces deux sœurs bénédictines
00:37:00 qui avaient décidé de quitter Nantes, voilà, en raison des incivilités,
00:37:05 en raison de l'insécurité.
00:37:07 Donc quand vous en êtes même dans une ville où des religieuses disent
00:37:11 « nous allons quitter cette ville parce que c'est rendu trop dangereux pour nous »,
00:37:15 on voit qu'il y a vraiment un problème, qu'on est vraiment au cœur de, je vais le dire,
00:37:19 j'aime pas dire société malade, parce que la France est magnifique, est merveilleuse,
00:37:23 mais je trouve que certains élus, donc oui on a parlé des maires,
00:37:27 et plus largement au niveau national, on ne prend pas les responsabilités.
00:37:31 C'est encore une fois la question du laxisme judiciaire,
00:37:33 le renoncement à ces fameuses peines planchées, donc on ne veut pas aller là,
00:37:37 mais on voit que la situation se détériore et il n'y a pas de réponse adéquate à ça.
00:37:41 Les peines dérisoires, notamment pour les multirécidivistes,
00:37:45 donc c'est le message qu'on envoie.
00:37:47 Et tout à l'heure quand on a écouté l'élu à Bordeaux,
00:37:51 moi je trouve qu'on a assisté en direct littéralement à un renoncement,
00:37:55 et je trouve qu'on bafoue vraiment la liberté, la conscience,
00:37:59 la sécurité des citoyens quand on dit des choses pareilles,
00:38:02 que finalement tout le monde se fait agresser.
00:38:04 On banalise la violence, on banalise aussi le fait pour les agresseurs potentiels,
00:38:09 que finalement en circuler il n'y a rien à voir,
00:38:11 parce que de toute façon, ça arrive à tout le monde.
00:38:13 Donc non, c'est inacceptable dans le message qu'on envoie,
00:38:15 autant au niveau local et la réponse plus régalienne de l'État,
00:38:19 qui faillit à sa mission première d'assurer la sécurité des citoyens.
00:38:23 Je veux dire, on regarde aux États-Unis, il y a des sociétés,
00:38:25 pas des sociétés, mais il y a ce qu'on appelle des community gates,
00:38:29 donc il y a des quartiers littéralement protégés.
00:38:32 Bon, sans exagérer, est-ce qu'on veut se rendre à ce genre de situation,
00:38:37 ou est-ce que finalement il y a des petits quartiers protégés,
00:38:39 de gens très riches qui peuvent se permettre effectivement de vivre comme ça en vase clos?
00:38:44 Moi je suis très inquiète, évidemment, ce sont les citoyens qui perdent au change.
00:38:47 - Vous parlez de la justice, on va parler justement du syndicat de la magistrature dans un instant,
00:38:50 mais avant on va remercier Guillaume.
00:38:53 Guillaume, merci d'avoir témoigné avec nous de cette dernière question.
00:38:56 Lorsque vous interpellez la municipalité sur la situation, qu'est-ce qu'on vous répond?
00:39:00 Est-ce que vous entendez le même type de réponse qu'à Bordeaux, par exemple,
00:39:04 cet élu que nous diffusions tout à l'heure?
00:39:07 - Oui, tout à fait.
00:39:09 C'est marrant parce que la semaine dernière on était sur le bateau de Pascal Praud,
00:39:12 et il l'a croisé également, comme nous, au Stade de France, il lui a posé la question,
00:39:16 ils ont discuté ensemble et elle a refusé tout dialogue.
00:39:20 Et encore hier, il y a une commerçante, pour ne pas l'insulter, mais Olivia par exemple,
00:39:24 qui a croisé Mme Le Maire et qui quand elle l'a vue, puisqu'elle est passée également plusieurs fois sur votre plateau,
00:39:29 elle a détourné les talons, elle est partie dans l'autre sens,
00:39:32 elle ne nous répond pas, ni à nos mails, ni à nos appels,
00:39:35 et quand elle nous voit dans la rue, elle ne nous dit pas bonjour,
00:39:38 elle ne veut pas nous parler, à part son adjoint,
00:39:41 mais l'adjoint de la sécurité et elle-même, Mme Le Maire, refuse tout dialogue.
00:39:45 Merci beaucoup Guillaume, Président Sécurité Nocturne Nantes,
00:39:49 pour votre témoignage sur la situation à Nantes, M. le député, c'est quand même étonnant,
00:39:53 une maire qui refuse de parler à ses administrés, ça interroge.
00:39:58 En tout cas le maire de Célestat, où j'habite, ne se comporte pas comme ça.
00:40:03 Je vous le disais, on va parler à présent des méthodes du syndicat de la magistrature,
00:40:07 des méthodes qui interrogent une nouvelle fois Bruno Retailleau, le président du groupe LR,
00:40:11 a décidé de s'y attaquer, il reproche au juge,
00:40:14 alors cette contre-circulaire, c'est une contre-circulaire qui a été rédigée en réponse aux gardes des Sceaux,
00:40:19 Eric Dupond-Moretti avait en effet donné des instructions dans les affaires d'infraction commises
00:40:24 pendant les dernières manifestations violentes,
00:40:27 et l'élu de Vendée dénonce les méthodes du syndicat de la magistrature.
00:40:31 On voit les précisions d'Augustin Donatio et on en parle ensuite.
00:40:34 Ce sont 14 pages qui n'épargnent pas l'exécutif.
00:40:39 Le syndicat de la magistrature a publié une contre-circulaire relative aux traitements judiciaires des infractions commises par des manifestants.
00:40:46 Les syndicats dénoncent entre autres un maintien de l'ordre intrinsèquement violent.
00:40:50 La réalité démontre au contraire un dévoiement du maintien de l'ordre contre les manifestants eux-mêmes.
00:40:55 Utilisation des nasses, garde à vue préventive, violence constatée sur des manifestants défilant pacifiquement,
00:41:01 intervention sur des cortèges sans difficulté apparente.
00:41:04 Dans le journal du dimanche, le président des Républicains dénonce un document édifiant.
00:41:09 C'est un appel à contourner les instructions du garde des Sceaux.
00:41:13 L'objectif est assumé, encourager les juges à ne pas appliquer les consignes de leur ministre de tutelle.
00:41:19 Une aubaine pour les Black Blocs qui détiennent avec ce document un permis de casser.
00:41:24 Les cagoules noires peuvent courir en paix, ses complices à col d'hermine assurent leurs arrières.
00:41:29 Bruno Retailleau poursuit.
00:41:31 Le syndicat de la magistrature diffuse un véritable guide pratique de l'impunité.
00:41:35 Tout y est, du mode d'emploi pour déclarer une garde à vue illégale jusqu'à la marche à suivre
00:41:41 pour engager des poursuites contre les forces de l'ordre, accusées de créer l'escalade de la violence.
00:41:46 Le chef de file du parti de droite au Sénat précise cependant que le syndicat ne représente pas l'ensemble de la justice.
00:41:52 L'union syndicale des magistrats n'a pas donné suite à nos sollicitations.
00:41:56 Benjamin Morel, on peut le rappeler, le syndicat de la magistrature ne représente pas l'ensemble de la justice.
00:42:03 Ils se sont fait connaître avec cet odieux mur des cons, où figurait le père d'Anne-Lauren Schmitt,
00:42:10 assassiné par celui qui avait tenté de la violer.
00:42:14 On parle de l'importance d'une justice indépendante, c'est une nécessité démocratique.
00:42:19 Mais là, dans le syndicat de la magistrature, éclairez-nous, il fait de la politique, du syndicalisme ?
00:42:24 C'est un syndicat, en effet, comme vous l'avez dit, il ne représente pas tous les magistrats,
00:42:29 et c'est même un syndicat minoritaire, donc il ne faut pas assimiler l'ensemble des juges à la position du syndicat de la magistrature.
00:42:36 Néanmoins, là, ce qui se passe est relativement grave, parce qu'en réalité, un syndicat, ça sert à quoi ?
00:42:41 Ça sert d'abord et avant tout à défendre les intérêts de salariés, ou en l'occurrence de fonctionnaires.
00:42:47 Ensuite, évidemment, ce syndicat peut être politisé, il peut avoir une vision politique.
00:42:52 Que cette vision politique, il la diffuse auprès de ses membres et à l'extérieur, donc tact, pourquoi pas ?
00:42:56 Mais là, on est face à une forme de contre-circulaire, c'est-à-dire une façon de saboter la politique pénale,
00:43:01 qui est la politique pénale du garde des Sceaux.
00:43:03 Or, on n'a pas un pouvoir judiciaire en France, et quand même même d'ailleurs,
00:43:07 il y a quand même une indépendance des magistrats face au syndicat, mais on a une autorité judiciaire.
00:43:12 Cette autorité judiciaire, elle fait que vous avez des juges du siège, vous avez le parquet,
00:43:17 que dans les décisions qu'ils prennent, ils n'obéissent théoriquement pas au garde des Sceaux.
00:43:21 Mais en revanche, vous pouvez avoir des grandes lignes, notamment adressées au parquet,
00:43:25 qui visent à donner un sens, à donner une orientation à la politique judiciaire, qui est celle de l'État.
00:43:31 Et donc, cette politique judiciaire, ces grandes lignes, ces grandes orientations,
00:43:36 elles s'imposent malgré tout aux magistrats, notamment aux procureurs.
00:43:39 Si jamais vous allez contre ça, si jamais vous donnez des contre-ordres, des contre-signes,
00:43:43 eh bien vous tendez à la saboter, et ça évidemment, au moment où on parle d'une justice
00:43:47 qui apparaît inefficiente et fragile, c'est à la fois un mauvais service fait à cette justice,
00:43:52 et c'est également quelque chose qui sort totalement, alors totalement, de ce que devrait faire un syndicat.
00:43:57 Et c'est l'impartialité de la justice aussi qui est en cause dans ce cas-là ?
00:44:01 C'est l'impartialité, mais vous savez, la justice, c'est jamais tout à fait blanc ou noir.
00:44:05 C'est-à-dire que, évidemment, vous avez une interprétation d'où les consignes qui vont être les consignes du garde des Sceaux.
00:44:09 Est-ce qu'il faut poursuivre ? Est-ce qu'il faut ne pas poursuivre ?
00:44:12 Est-ce que là, eh bien, il faut requérir des peines qui seraient des peines plus ou moins lourdes ?
00:44:16 Tout ça, en réalité, eh bien, c'est ce qui fait le sens d'une politique pénale.
00:44:20 Et ce sens-là, il n'est pas donné par un syndicat, il est théoriquement donné par le garde des Sceaux.
00:44:24 Le garde des Sceaux, il est membre du gouvernement, responsable devant le Parlement,
00:44:28 qui a été élu démocratiquement. C'est ce qui fait que le peuple, eh bien, a une influence sur sa justice.
00:44:32 Je rappelle que quand le juge juge, et quand il rend une décision de justice,
00:44:36 il le fait toujours au nom du peuple français.
00:44:39 Tatiana Renard-Barzac, c'est quand même inquiétant de voir ce syndicat de la magistrature
00:44:43 rédiger cette contre-circulaire lors de ces manifestations.
00:44:47 Contre-circulaire, eh bien, pour permettre à ces voyous, ces black blocs,
00:44:51 dans les manifestations, de pouvoir s'en tirer plus sereinement.
00:44:55 C'est assez étonnant.
00:44:57 C'est un vrai bras de fer qui s'engage avec le garde des Sceaux, c'est ça la réalité.
00:45:00 Parce que, juste, il faut remonter l'affaire pour comprendre aussi ce qui se passe,
00:45:03 et ce bras de fer qui se joue, et cette question aussi d'indépendance politique et justice.
00:45:10 Le 18 mars dernier, le garde des Sceaux a adressé une dépêche au procureur général,
00:45:14 au procureur de la République, en leur demandant une réponse pénale rapide et dure
00:45:19 contre les personnes, justement les manifestants, enfin les personnes qui avaient,
00:45:23 lors des manifestations contre la réforme des retraites, dégradé des biens,
00:45:26 ou s'en étaient pris aux forces de l'ordre.
00:45:28 Avec un souhait, c'est que notamment les violences faites aux élus et aux forces de l'ordre
00:45:32 soient durement réprimées avec des comparutions immédiates.
00:45:35 Ça, c'était la demande du ministère.
00:45:37 Le syndicat de la magistrature a rétorqué, à travers une lettre ouverte d'abord,
00:45:41 en considérant qu'il y avait une sorte de deux poids deux mesures,
00:45:44 parce qu'il s'étonnait en réalité que n'y ait pas la même demande
00:45:47 pour les manifestants qui avaient été violemment réprimés, disait-il,
00:45:51 par les forces de l'ordre, et qui avaient été victimes de violences policières.
00:45:54 Donc il s'étonnait, le syndicat de la magistrature,
00:45:56 qu'il y ait une sorte de deux poids deux mesures comme ça,
00:45:58 et que par exemple les gardes à vue soient systématiques,
00:46:01 et qu'elles ne donnent pas lieu, dans le cas de violences policières,
00:46:04 à des peines dures en la matière.
00:46:06 Donc là, on voit qu'il y a quand même deux visions tout à fait opposées,
00:46:09 avec une incompréhension.
00:46:11 On sait depuis longtemps qu'elles sont des relations exécrables,
00:46:14 on peut le dire clairement, entre Éric Dupond-Moretti
00:46:17 et ce syndicat de la magistrature, il faut être très clair.
00:46:20 Mais là, on voit qu'il y a quand même... Pardon ?
00:46:22 Avec une grande partie des magistrats, d'ailleurs.
00:46:23 Oui, avec une grande partie des magistrats aussi.
00:46:25 Mais on voit là quand même qu'il y a un vrai souci,
00:46:27 parce qu'on a deux visions en fait.
00:46:29 On a d'un côté celui qui défend l'ordre au sein des manifestations,
00:46:32 et les forces de l'ordre et les élus,
00:46:34 et de l'autre un syndicat de la magistrature qui considère en fait
00:46:37 qu'on devrait défendre justement cette liberté constitutionnelle de manifester,
00:46:40 et que donc ces interdictions, notamment de paraître pour des manifestants
00:46:44 affichés ou en tout cas qui ont commis une dégradation,
00:46:46 ne devraient pas systématiquement avoir lieu.
00:46:48 Et ça, c'est un souci.
00:46:49 C'est un souci parce qu'en fait, c'est quelque part en effet légitimé.
00:46:52 On comprend le fond de ces magistrats, c'est aussi...
00:46:55 Ils doivent défendre cela.
00:46:57 Mais là, il y a un souci parce qu'en fait, ils légitiment une violence
00:47:00 qu'on a tous vue de nos propres yeux,
00:47:02 faite aux forces de l'ordre,
00:47:04 les dégradations de biens qui ont eu lieu,
00:47:06 les violences aussi faites aux élus,
00:47:07 et dans une période où la violence de façon plus générale,
00:47:10 on vient de le voir là, mais aussi faite aux élus,
00:47:12 est extrêmement grave, Saint-Brévent, etc.,
00:47:14 et aux forces de l'ordre évidemment,
00:47:16 on se dit que là, il y a un souci d'exemplarité,
00:47:18 et surtout de confiance en la justice.
00:47:20 On voit qu'il y a une vraie défiance aujourd'hui des Français vis-à-vis de la justice.
00:47:23 Il y a aussi une vraie défiance par rapport à la rapidité
00:47:25 et à la sûreté de la peine, dans le sens,
00:47:27 une peine sûre et certaine quand il y a un délit grave qui est commis.
00:47:31 Et donc ça, c'est une vraie question que les magistrats doivent se poser.
00:47:34 Et voilà.
00:47:35 Et donc je pense que là,
00:47:37 dans une période où Éric Dupond-Moretier est en délicatesse
00:47:40 avec un remaniement éventuel,
00:47:42 si jamais un jour il y a un remaniement,
00:47:43 parce qu'on l'attend quand même un peu.
00:47:45 C'est la rumeur du gendarme, effectivement.
00:47:47 Je pense qu'il doit clarifier les choses.
00:47:49 Je l'ai vu hier sur une autre chaîne d'information,
00:47:52 et sincèrement j'étais assez stupéfaite
00:47:54 de voir un peu la molasse de ses réponses,
00:47:57 quand on l'interviewait sur le besoin justement de sécurité
00:48:00 et les moyens mis en œuvre.
00:48:01 Alors certes, le ministère de la Justice a eu des moyens colossaux ces dernières années,
00:48:05 mais quand on nous explique qu'il y a 1500 policiers qui vont être rajoutés
00:48:09 et 1500 greffiers et magistrats,
00:48:11 je trouve que c'est quand même un peu faible comme réponse, si je peux me permettre.
00:48:14 Vous répondrez, M. le député, dans un instant.
00:48:16 Il est 23h, le temps de retrouver Isabelle Piboulot
00:48:20 pour les toutes dernières informations.
00:48:22 C'est à vous, Isabelle.
00:48:23 En Allemagne, un important incendie s'est déclaré à Europa-Park
00:48:28 aux alentours de 17h.
00:48:30 Sous un immense panache de fumée noire,
00:48:32 près de 25 000 visiteurs ont dû être évacués du parc d'attraction
00:48:36 avant la fermeture de celui-ci.
00:48:38 Un local technique a pris feu,
00:48:40 plus de 450 pompiers ont été mobilisés.
00:48:43 Aucune victime n'est à déplorer.
00:48:45 Europa-Park pourra rouvrir ses portes demain.
00:48:48 Dans l'affaire du chat écrasé par un TGV à la gare Montparnasse,
00:48:52 le parquet a requis la relax de la SNCF.
00:48:55 Il y a une part de fatalité dans la mort de l'animal,
00:48:58 a affirmé le procureur, en soulignant qu'il n'y avait pas eu
00:49:01 de manque d'humanité de la compagnie ferroviaire.
00:49:04 La SNCF est jugée par le tribunal de police de Paris
00:49:07 qui rendra sa décision le 4 juillet.
00:49:09 Et puis, 13 départements sont désormais placés en vigilance orange
00:49:13 en raison des orages, du centre Val-de-Loire à la Bourgogne,
00:49:17 en passant par la Champagne et la Lorraine.
00:49:19 Les orages pourront être accompagnés de grêles
00:49:21 et de fortes rafales de vent.
00:49:23 D'après Météo France, le temps sera toujours instable demain
00:49:26 avec une nouvelle dégradation orageuse sur une grande partie du territoire.
00:49:30 Merci Isabelle, on vous retrouve à 23h30 pour un nouveau point sur l'actualité.
00:49:36 On continue de poursuivre avec ce bras de fée entre le syndicat
00:49:39 de la magistrature et le gouvernement.
00:49:41 Le syndicat de la magistrature attaqué par Bruno Rotailleau,
00:49:44 Bruno Rotailleau qui reproche au juge, je vous le rappelle,
00:49:46 la contre-circulaire éligée en réponse aux gardes des Sceaux.
00:49:48 Monsieur le député, peut-être pouvez-vous répondre à Tatiana Renard-Barzac
00:49:52 qui effectivement a entendu Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux,
00:49:56 hier annoncer des mesures pour la justice,
00:49:59 mais des mesures finalement qualifiées d'un peu molles.
00:50:02 Monsieur le 500 ministres, monsieur le 500 qualifiés, c'est très bien et c'est important,
00:50:05 mais ça ne répond pas au problème aujourd'hui de rapidité de la justice,
00:50:08 d'exécution des peines.
00:50:10 Ça c'est quand même un souci.
00:50:12 Par ailleurs, à chaque fois on nous annonce des places de prison, etc.
00:50:15 mais qui arriveront dans 5, dans 7 ans, etc.
00:50:17 C'est vrai que ce n'est pas ça ce que demandent aujourd'hui les Français.
00:50:20 Je trouve que ça ne mérite pas ça comme réponse.
00:50:22 Oui, mais voyez l'enjeu en fait.
00:50:24 C'est qu'avec le président de la République, depuis 6 ans,
00:50:27 on doit réparer et faire tout ce qui n'a pas été fait par les gouvernements précédents.
00:50:31 Le remplacement d'un fonctionnaire sur deux, c'est ça que vous voulez dire.
00:50:33 Et c'est particulièrement vrai dans le domaine de la police et de la justice.
00:50:37 On a voté il y a quelques mois la loi d'orientation du ministère de l'Intérieur.
00:50:41 On a encore mis des moyens supplémentaires, de nouveaux recrutements.
00:50:45 Il y a une loi sur la justice qui va arriver,
00:50:47 des recrutements supplémentaires qui vont être faits.
00:50:49 Alors, je vous reconsidère que ce n'est pas assez.
00:50:51 On peut voir le verre à moitié vide.
00:50:53 Moi, j'essaie de le voir à moitié plein.
00:50:56 Aujourd'hui, le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Justice
00:51:00 se réarment, si je puis me permettre, cette expression-là.
00:51:04 Sur les places de prison.
00:51:06 Je pense qu'on peut-être inciser l'état général de la justice,
00:51:08 qui est quand même assez symptomatique.
00:51:10 C'est qu'on avait oublié, alors l'état général, pardon, la sécurité,
00:51:12 on avait oublié quand même le rapport police-justice.
00:51:14 Ça dit quand même quelque chose.
00:51:16 Ce chapitre avait été rajouté au dernier moment,
00:51:18 parce qu'on s'était rendu compte qu'on avait oublié ce petit détail
00:51:20 qui n'en est pas un, puisque c'est bien justement là que le bas blesse.
00:51:22 C'est justement ce maillon-là de la chaîne qui pose un problème aujourd'hui.
00:51:25 Donc, c'est quand même assez symptomatique, je trouve, de la situation aujourd'hui.
00:51:28 Tout à fait.
00:51:29 Mais ce qu'on fait sous cette législature, c'est qu'on a pris les choses dans l'ordre.
00:51:31 On a commencé cet automne avec la loi sur le ministère de l'Intérieur.
00:51:34 Là d'ailleurs, en ce moment, à l'Assemblée, on traite du sujet des douaniers,
00:51:37 qui est aussi un petit bout de ce sujet de la lutte contre l'insécurité.
00:51:41 Et puis, il y a la loi justice qui va arriver très vite.
00:51:45 Moi, ce que je voulais ajouter sur le cas d'Espèces,
00:51:48 en étant prudent, parce qu'il y a une séparation des pouvoirs,
00:51:51 c'est qu'on voit quand même qu'il y a un petit jeu malsain
00:51:53 depuis qu'Éric Dupond-Moretti a été nommé.
00:51:55 Il y a une partie de la magistrature, je dis bien une partie,
00:51:58 qui est dans un rapport conflictuel avec son ministre de tutelle.
00:52:03 Alors, il y a une autorité judiciaire, il y a une indépendance de la justice, d'accord.
00:52:05 Mais comme ça a été rappelé avant, il y a aussi des lignes politiques
00:52:09 qui sont fixées par le ministre de la Justice,
00:52:11 sous l'autorité de la Première ministre et du président de la République,
00:52:14 qui est, je le rappelle, élu par les Français.
00:52:18 Donc, voilà, moi, je ne suis pas certain que dans le moment
00:52:22 où il y a une grande défiance de nos concitoyens vis-à-vis de leur justice,
00:52:27 pour de bonnes ou de mauvaises raisons, ce n'est pas le débat qu'on a maintenant,
00:52:30 je ne suis pas sûr que ce genre d'initiative serve l'autorité judiciaire.
00:52:34 Alexandre de Véhiquiot, dans un instant, on va revenir sur cette agression
00:52:38 en marge de la dédicace d'Éric Zemmour par des groupes d'ultra-gauche.
00:52:42 Il y a également ces militants écologistes radicaux
00:52:46 qui se sont pris aux forces de l'ordre.
00:52:49 Et cette contre-circulaire du syndicat de la magistrature,
00:52:53 destinée finalement à protéger toutes ces mouvances.
00:52:57 Est-ce que vous avez le sentiment qu'il y a une espèce de,
00:52:59 une sorte d'offensive de l'extrême-gauche, un peu dans toutes les parties,
00:53:04 en tout cas dans la justice aujourd'hui ?
00:53:06 En tout cas, le syndicat de la magistrature est un syndicat d'extrême-gauche
00:53:11 qui fait chanter à ses membres la harangue de Baudot
00:53:15 qui explique qu'il faut être partial, prendre notamment la défense du délinquant,
00:53:21 avoir un préjugé favorable pour le délinquant par rapport au patron, par exemple.
00:53:25 C'est un des couplets de cette chanson.
00:53:29 Donc très clairement, c'est un syndicat politisé.
00:53:33 Cette affaire pose plusieurs questions.
00:53:36 La question de la politisation de la justice,
00:53:38 qui est au-delà du syndicat de la magistrature,
00:53:40 qui représente quand même 20% des magistrats,
00:53:43 donc c'est peut-être pas un syndicat majoritaire, mais c'est pas rien non plus.
00:53:46 Mais au-delà de ça, il y a cette tendance de la justice à vouloir faire la loi.
00:53:51 Or, moi j'estime que la justice doit être la bouche de la loi
00:53:55 et simplement exécuter les décisions du législateur qui fait la loi.
00:53:59 Or là, on voit bien qu'il y a un désaccord avec le législateur
00:54:03 et qu'il y a une volonté finalement de considérer que les manifestations,
00:54:07 si c'est pour la bonne cause, on a le droit de casser.
00:54:11 Mais on pourrait prendre d'autres exemples où les jurisprudences s'accumulent
00:54:16 et ça c'est un véritable problème démocratique puisque les juges,
00:54:19 personne les a élus.
00:54:21 Et en plus avec le syndicat de la magistrature,
00:54:23 il y a le problème effectivement de la partialité.
00:54:26 Là on voit bien qu'ils veulent être complaisants avec l'extrême gauche.
00:54:29 Je ne suis pas sûr s'il y avait des manifs de droite ou d'extrême droite
00:54:32 qui avaient de la casse, qu'ils jugeraient de la même façon.
00:54:36 Et après le mur des cours, moi je vous le dis franchement,
00:54:38 je n'ai pas envie de me retrouver un jour face à un de ces juges rouges
00:54:42 parce qu'on peut avoir le sentiment qu'ils vont juger à la gueule du client.
00:54:48 C'est moi, même si je fais sur sauté.
00:54:50 - Tatiana Renard-Zak sur saut, effectivement.
00:54:52 - La question, j'ai fait un peu long, mais c'est qu'est-ce qu'on fait ?
00:54:55 Et je pense qu'il faut plus de moyens dans la justice,
00:54:57 on est tous d'accord, mais ça ne se réglera pas avec un problème de moyens.
00:55:00 Là on a un problème idéologique de formation des magistrats.
00:55:03 Et moi je le dis clairement, je suis de plus en plus pour des juges qui soient élus,
00:55:06 comme aux Etats-Unis, qui soient directement responsables devant le peuple.
00:55:10 Et je suis aussi pour que les juges soient responsables de leur jugement.
00:55:13 C'est à peu près le seul métier où on peut libérer par exemple
00:55:17 quelqu'un de prison qui a l'occasion judiciaire, la personne récidive,
00:55:21 et personne ne vient ennuyer le juge pour savoir pourquoi il a pris telle ou telle décision.
00:55:26 Donc comme il y a un peu une police des polices,
00:55:28 je pense qu'il devrait y avoir une justice de la justice
00:55:30 pour que les magistrats rendent parfois des comptes sur les décisions qu'ils prennent.
00:55:34 - C'est une crainte, Tatiana Renard-Zak, d'être devant un juge politisé
00:55:39 lorsqu'on se retrouve devant la justice, comme l'expliquait Alexandre Devecu à l'instant.
00:55:44 Vous avez eu sursauté.
00:55:45 - Oui, parce que je pense que c'est généralisé comme ça les choses.
00:55:48 Je trouve que c'est un procès qui n'est pas possible et qui en plus est irresponsable,
00:55:51 je trouve sincèrement de la part d'un journaliste aujourd'hui,
00:55:54 à un moment donné où il y a une défiance vis-à-vis de la justice, etc.
00:55:56 Je trouve que ce n'est pas bien de faire ça.
00:55:58 - Il faut se demander pourquoi il y a une défiance, Tatiana.
00:56:00 - Et puis surtout, je pense qu'à l'époque, vous avez oublié un détail principal,
00:56:02 qui est le principal problème de juste aujourd'hui, c'est quoi ?
00:56:04 C'est surtout un manque de moyens.
00:56:05 - Je n'ai pas oublié, j'ai dit que j'étais pour plus de moyens.
00:56:07 - C'est un manque de moyens.
00:56:08 - J'ai commencé par là, mais là c'est un problème idéologique.
00:56:11 - Non, pas de moyens, pas de personnel, non pas.
00:56:14 On parlait d'ensauvagement de la société, donc se trouve face à un nombre d'affaires
00:56:19 de plus en plus croissants et colossales à traiter,
00:56:22 et avec de moins en moins de moyens.
00:56:24 Alors des moyens sont à énoncer en effet, mais aujourd'hui, écoutez...
00:56:27 - Il n'y a pas moins en moins de moyens de piquer Emmanuel Macron, le président de la République,
00:56:29 je ne peux pas vous laisser dire ça.
00:56:30 - Il y a très peu de moyens, on se souvient.
00:56:32 - Pas sous Emmanuel Macron, Benjamin Morel.
00:56:35 - Benoît, c'est parlant de clochardisation quand même du ministère de la Justice,
00:56:38 c'est la Justice, ça pose une vraie question.
00:56:39 - Benjamin Morel, l'inquiétude d'Alexandre de Véquilleau, est-ce qu'elle est justifiée ?
00:56:43 - Elle n'est pas illégitime, parce qu'en effet il y a une politisation du corps,
00:56:46 d'une partie du corps des magistrats qui est évidente,
00:56:48 et on devrait peut-être en effet repenser, pas du tout pour l'élection des juges,
00:56:51 parce que là, ça fait vraiment une justice politique, et choisissez votre juge,
00:56:54 et vous choisirez votre orientation pénale.
00:56:56 - Regardez aux Etats-Unis, ça n'empêche pas d'avoir des juges orientés aussi.
00:56:58 - Oui, mais justement, c'est-à-dire que...
00:56:59 - Ils sont orientés par la loi.
00:57:01 - Or, justement, l'objectif, c'est que ce soit orienté au niveau national,
00:57:04 d'où ce que j'évoquais tout à l'heure.
00:57:06 Néanmoins, il y a trois éléments.
00:57:08 Le premier élément, c'est que vous avez quand même un système d'autorégulation de la justice.
00:57:12 Si jamais vous avez une décision absurde, déjà il peut y avoir des sanctions via le CSM,
00:57:15 puis surtout, il y a un système d'appel, etc.
00:57:18 Le parquet peut également faire appel.
00:57:19 L'idée, c'est que tout ça peut se réguler.
00:57:21 Ensuite, quand vous regardez, on en parlait à la pause, en off,
00:57:24 quand vous regardez les comparaisons européennes,
00:57:26 eh bien, nos juges ne sont pas plus laxistes que les juges autour de nous, en réalité.
00:57:30 L'échelle des peines et la manière dont elles sont prononcées
00:57:33 est plutôt importante en France par rapport aux pays étrangers.
00:57:36 - Pourtant, il y a leur ressenti inverse.
00:57:37 - Bien sûr, parce que le problème n'est pas le prononcement de la peine,
00:57:40 c'est l'exécution.
00:57:42 Et là, on n'est pas bon, en effet.
00:57:43 Et comme on n'est pas bon, forcément, si jamais vous jugez les gens,
00:57:46 mais que vous n'avez pas les moyens de faire exécuter la peine,
00:57:48 notamment de les mettre en prison,
00:57:49 eh bien, il y a un sentiment que la peine n'a pas de sens
00:57:52 et qu'on est ensuite dans des aménagements
00:57:54 qui ne sont pas la plupart du temps idéologiques.
00:57:56 Il n'y a pas un juge qui se dit, là, il est gentil
00:57:58 et donc je vais lui faire un aménagement de peine.
00:58:00 La réalité, c'est que les aménagements de peine sont quasiment automatiques,
00:58:03 notamment pour les peines inférieures à un an,
00:58:04 parce qu'on n'a pas de place de prison.
00:58:06 Et on a même fait rentrer ça dans la loi.
00:58:07 Ce n'est pas un choix du juge, ça.
00:58:08 C'est un choix du législateur.
00:58:09 Donc, oui, il y a un problème qui, clairement, est un problème de politisation.
00:58:13 On peut le régler par la formation.
00:58:15 Il faut surtout revoir ensuite notre exécution des peines.
00:58:17 - Dernière intervention sur ce sujet, Karim Abri.
00:58:19 - Oui, c'est très intéressant,
00:58:20 mais je veux revenir aussi sur la question de l'extrême-gauche
00:58:23 et s'il y a cette idéologie,
00:58:25 en lien notamment avec le syndicat de la magistrature.
00:58:27 Je pense que c'est important de se dire qu'il y a cette idéologie
00:58:30 qui infuse quand même au sein des magistrats,
00:58:34 mais plus largement, parce que juste regardez,
00:58:36 au sein des organisations internationales, comme l'ONU.
00:58:39 On a parlé des manifestations.
00:58:41 L'ONU a ciblé la France, a envoyé le message en disant,
00:58:45 sur les violences policières, vous allez trop loin,
00:58:47 vous devriez revoir votre procédure
00:58:50 pour votre réponse dans les manifestations,
00:58:53 parce que ça a été littéralement dénoncé.
00:58:55 Alors moi, je trouve qu'il y a quand même cette idéologie
00:58:57 qui infuse aujourd'hui.
00:58:59 Je dis pas que c'est partout, mais c'est quand même important.
00:59:02 Et quand, au plus haut sommet, entre guillemets, international,
00:59:06 quand l'ONU le dit et vient vraiment taper sur les doigts de la France,
00:59:09 ça nous donne quand même un indice.
00:59:11 - Une idéologie dénoncée par Éric Zemmour.
00:59:14 On va poursuivre, justement, avec cette agression
00:59:18 lors d'une dédicace d'Éric Zemmour.
00:59:22 Ça s'est passé à Brest.
00:59:24 Il a déposé plainte avec son parti Reconquête contre la CGT
00:59:28 et la vingtaine d'associations ayant appelé à manifester
00:59:32 contre sa venue. C'était donc samedi à Brest.
00:59:35 Une autre plainte sera déposée contre l'État
00:59:37 au travers du préfet du Finistère.
00:59:39 Alors je vous le rappelle ce qui s'est passé.
00:59:41 Éric Zemmour poursuivait donc sa tournée de dédicaces
00:59:44 de son dernier livre en protestation contre la venue du président
00:59:47 de Reconquête. Environ 300 personnes, on le voit à l'image,
00:59:50 dont une soixantaine de membres de l'ultra-gauche
00:59:52 se sont rassemblés au niveau de l'hôtel de ville.
00:59:55 Différents mouvements tels que l'Union démocratique bretonne
00:59:58 ou encore le nouveau parti anticapitaliste ont appelé à manifester.
01:00:02 Des membres revendiqués de la CGT et de la France insoumise
01:00:05 étaient également présents et ils se sont déplacés jusqu'à l'hôtel
01:00:08 où se passait la dédicace d'Éric Zemmour. On va regarder une séquence.
01:00:12 Cassez-vous ! Cassez-vous ! Cassez-vous !
01:00:21 Bande de merdes !
01:00:23 Cassez-vous ! Allez ! Allez ! Allez !
01:00:39 Avec toute la fumée qui est rentrée là.
01:00:41 Alors réaction d'Éric Zemmour. Il parle donc d'un triple scandale.
01:00:46 Il dénonce des milices d'extrême gauche soutenues par Eléfie.
01:00:49 Il s'interroge aussi sur le fait que des militants antifas
01:00:52 aient pu s'approcher du lieu de la dédicace.
01:00:55 Et il parle aussi de la presse. La presse qui a parlé d'affrontement,
01:00:59 qui a parlé de chahut au lieu de s'indigner d'une telle violence.
01:01:03 Benjamin Morel peut-être pour revenir sur la plainte déposée
01:01:07 contre l'État au travers du préfet du Finistère.
01:01:10 C'est vrai qu'on peut s'interroger. Pourquoi il n'y a pas eu
01:01:13 un cordon de CRS ou de gendarmes mobiles mis en place
01:01:16 ou des forces de l'ordre pour essayer d'anticiper la situation ?
01:01:20 Il y a clairement une très mauvaise appréciation.
01:01:22 Après, je crois qu'il faut tout de suite sortir de la théorie du complot.
01:01:25 Le premier qui, aujourd'hui, doit être très embêté par cette affaire,
01:01:28 c'est justement le préfet du Finistère.
01:01:30 Parce qu'en effet, c'était quand même relativement prévisible,
01:01:33 même si Éric Zemmour a fait d'autres dédicaces et que ça s'est bien passé.
01:01:36 Malgré tout, il pouvait y avoir un risque.
01:01:38 On connaît par ailleurs le fait que vous avez des groupes
01:01:42 qui sont assez structurés et assez violents en Bretagne
01:01:45 sur ce type de sujet. On l'a vu notamment dans d'autres cadres.
01:01:49 Donc, il y avait en effet une possibilité que l'État n'ait pas eu la bonne approche.
01:01:52 Et bien, fait qu'en effet, il peut y avoir une responsabilité
01:01:55 qui est engagée et pas de complot.
01:01:57 De l'autre côté, ce qui se passe là, c'est très, très grave.
01:01:59 Moi, je suis indigné, évidemment, par ces images,
01:02:02 mais surtout par une forme de silence, malgré tout, dans la classe politique.
01:02:05 Parce qu'évidemment, on n'est pas obligé de partager les opinions d'Éric Zemmour,
01:02:07 et c'est mon cas. Néanmoins, il a le droit de citer.
01:02:10 Néanmoins, a priori, sauf si la justice dit que ce n'est pas le cas,
01:02:13 eh bien, il a le droit d'intervenir dans le débat public et de dire ce qu'il dit.
01:02:16 Et donc, ce faisant, si jamais vous ne pouvez pas exprimer cette opinion,
01:02:20 eh bien, vous restreignez la liberté d'expression.
01:02:23 Vous ne la restreignez pas par la loi, vous la restreignez par la violence.
01:02:26 Si on le fait pour Éric Zemmour, et si on juge que c'est normal
01:02:28 ou qu'on ne s'en scandalise pas, demain, à qui le suivant ?
01:02:32 Et donc là, il y a un vrai, vrai, vrai danger.
01:02:34 Et je suis quand même assez étonné de l'absence de bronca dans tout le monde politique,
01:02:38 parce que c'est la liberté d'expression de l'ensemble du monde politique qui, ici, est fustigée.
01:02:42 Monsieur le député, c'est vrai qu'on a vu très peu de réactions.
01:02:46 Il n'y a pas eu, en tout cas, de dénonciations communes de ces faits dans le monde politique.
01:02:52 La presse, également, qui a parlé d'affrontements,
01:02:54 qui a relayé l'événement, peut-être en parlant, en minimisant les faits.
01:03:00 Ça reste dangereux pour la démocratie, selon vous, ce manque de dénonciations,
01:03:05 notamment du monde politique ?
01:03:07 On verra demain et après-demain lors des questions au gouvernement,
01:03:09 à l'Assemblée nationale et au Sénat.
01:03:12 Moi, à titre personnel, je dénonce toutes les violences,
01:03:15 et donc je dénonce ces violences-là.
01:03:17 Éric Zemmour, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé du point de vue idéologique et politique.
01:03:22 À partir du moment où son parti existe, et qu'on considère qu'il peut se présenter à des élections,
01:03:27 d'ailleurs, qu'il n'a pas gagnées pour le moment, loin de pouvoir gagner,
01:03:32 qu'il peut exprimer ses idées, même si, encore une fois, je ne les partage pas,
01:03:36 il n'y a pas, dans une démocratie, à venir attaquer un responsable politique.
01:03:42 Ça s'inscrit dans un cadre plus global, où on voit, depuis quelques mois,
01:03:46 une flambée des violences dans notre pays qui, vraiment, est très inquiétante.
01:03:51 Il va falloir que tout ça cesse un moment.
01:03:55 On peut être en désaccord total, voire radical, avec les idées d'Éric Zemmour,
01:04:01 mais l'exprimer de cette façon ne sert pas à la démocratie.
01:04:06 Et Alexandre de Véghio, c'est vrai qu'on entend, depuis ses agressions,
01:04:08 il y a une petite musique, il l'a bien cherchée.
01:04:11 Voilà, c'est certains qui essayent de minimiser, je le disais,
01:04:15 notamment la presse, c'est grave aussi pour la démocratie.
01:04:18 D'abord, il y a un débat de poids et de mesure qui est hallucinant.
01:04:22 Aujourd'hui, il y a très peu de coupuscules d'extrême droite violente,
01:04:26 et c'est tant mieux, mais on veut nous faire croire qu'il y a une menace d'extrême droite.
01:04:31 Et il y a une très grande tolérance, finalement, pour l'extrême gauche.
01:04:34 On considère que, puisque la cause serait bonne, ils auraient tous les droits.
01:04:38 Mais c'est les fondements même de la démocratie qui sont remis en cause,
01:04:41 puisque, dans une démocratie, il faut tout de même respecter la légalité.
01:04:45 Ensuite, moi, j'ai un vrai problème avec ces antifascistes-là,
01:04:49 parce que je considère que ce sont les fascistes d'aujourd'hui.
01:04:52 C'est Churchill qui disait ça, "demain, les antifascistes se feront appeler fascistes".
01:04:57 Là, il y a une attitude qui est proprement fasciste,
01:05:00 parce qu'ils ne supportent pas la contradiction démocratique,
01:05:04 et ils sont prêts à utiliser la violence pour faire taire leur adversaire idéologique.
01:05:09 Donc, effectivement, il faut bien réfléchir aux personnes avec lesquelles on est tolérante,
01:05:14 et cette petite musique est insupportable, parce qu'elle remet en cause
01:05:19 les fondements même de ce qui est la controverse civilisée dans ce pays,
01:05:24 et donc une vraie démocratie.
01:05:26 Donc, c'est inconcevable, effectivement, que des responsables politiques ne condamnent pas ça,
01:05:31 parce qu'effectivement, aujourd'hui, c'est Éric Zemmour,
01:05:34 et demain, ça pourrait être quelqu'un d'autre.
01:05:36 – Tatiane Renard-Brasaq, est-ce qu'il y a une certaine bienveillance
01:05:39 vis-à-vis de ces groupes antifas, ces groupes d'extrême gauche
01:05:42 qui exercent de la violence aujourd'hui, notamment contre les gens qui étaient venus,
01:05:47 qui s'étaient déplacés pour se faire signer le dédicacé livre d'Éric Zemmour ?
01:05:51 – Oui, je pense que d'abord, c'est honteux, en effet,
01:05:53 qu'il n'y ait pas eu de condamnation politique.
01:05:55 Je pense même que Sophie Binet aurait pu aussi avoir un mot,
01:05:59 parce qu'il y avait quand même aussi des membres de la CGT
01:06:01 qui étaient présents avec des drapeaux.
01:06:03 Et je pense que là, en effet, on ne peut pas laisser passer ça,
01:06:07 on ne peut pas accepter cela.
01:06:09 Et puis, comme le disait Benjamin Moral, c'est vrai qu'on sait,
01:06:12 on l'a vu pendant toute la campagne présidentielle,
01:06:14 on sait qu'il y a eu beaucoup d'affrontements
01:06:16 lors des nombreux déplacements d'Éric Zemmour
01:06:18 entre, justement, des antifas et des groupes d'extrême droite
01:06:22 ou des membres de Reconcat.
01:06:24 Et donc, on sait qu'il y a ces violences-là,
01:06:26 on sait qu'il y a aussi parfois des deux côtés, deux parts et d'autre.
01:06:29 Donc, on aurait dû, en effet, prévenir cela,
01:06:31 et le préfet aurait dû prendre, en effet, des mesures
01:06:33 et ses responsabilités pour éviter, pour devancer ces violences-là.
01:06:36 Et puis, troisième chose, de façon plus générale,
01:06:38 comme vous le rappelez, M. le député,
01:06:40 ça s'inscrit dans un contexte de violence, en effet, globale.
01:06:42 Je voyais qu'aujourd'hui, la nouvelle maire de Saint-Brévin
01:06:45 va déposer sa quatrième plainte cette semaine
01:06:48 pour menaces, justement, de la part de l'extrême droite
01:06:51 et pour violences.
01:06:52 Et donc, ça pose une vraie question, quand même,
01:06:54 de façon plus globale sur la violence aujourd'hui en politique,
01:06:57 la violence aujourd'hui contre le politique,
01:06:59 que ce soit contre Éric Zemmour, même si on ne partage pas ses idées,
01:07:02 ou contre des élus locaux,
01:07:04 qui sont pourtant censés être les élus les plus proches des Français
01:07:07 et préférés des Français,
01:07:08 et surtout, au plus proche de leurs préoccupations.
01:07:10 C'est ça, aussi, la réalité.
01:07:12 Et donc, ça pose une vraie question, aujourd'hui,
01:07:14 sur comment, aujourd'hui, on essaie de sanctuariser, quand même,
01:07:17 ces élus et la politique, parce que, sinon,
01:07:19 on va de l'autre en de l'autre, c'est-à-dire qu'on va vers des gens,
01:07:22 un désenchantement, en fait, généralisé, globalisé, de la politique,
01:07:25 et on va vers des abstentions record.
01:07:27 On était, quand même, déjà, me semble-t-il,
01:07:29 assez loin, déjà, dans ces abstentions,
01:07:31 et dans ce désenchantement politique.
01:07:32 Donc, ça pose une vraie question sur comment on protège, quand même,
01:07:35 comment on essaie de sacraliser ce lien entre population et politique.
01:07:38 On va prendre la direction de Marseille, dans un instant,
01:07:40 mais avant, monsieur le député, effectivement,
01:07:42 il me semble que ce sont les Républicains qui proposaient
01:07:44 davantage de sanctions pour les agresseurs envers les élus ou les hommes politiques.
01:07:47 Vous y seriez favorable ?
01:07:49 Oui, je suis favorable, mais que je sache, d'ailleurs,
01:07:52 le droit existant est déjà très sévère, en fait,
01:07:55 pour ce type d'atteinte.
01:07:57 Il faudrait plus de sévérité, ou appliquer, ou appliquer, tout simplement,
01:08:00 mais moi, j'observe, quand même, que toute agression
01:08:04 est une agression de trop, et je vois, quand même,
01:08:09 qu'il y a une grande réactivité et rapidité,
01:08:14 à la fois des services de police et de la justice,
01:08:18 s'agissant de ce type d'affaires, désormais,
01:08:20 notamment depuis la crise des Gilets jaunes.
01:08:23 Mais ce qui est assez consternant, c'est que les années passent,
01:08:25 et on est toujours à commenter ce type d'affaires.
01:08:29 On en reparlera, donc, très certainement, encore, malheureusement, autour de ce plateau.
01:08:33 On va prendre, je vous le disais, la direction de Marseille.
01:08:35 Pourquoi ? Parce que la cité phocéenne a été de nouveau frappée
01:08:38 par des règlements de comptes.
01:08:40 Trois personnes ont été blessées par arme à feu.
01:08:43 C'était hier. Le pronostic vital d'une victime est engagé.
01:08:47 Des tirs dans la cité des Irondelles, vers 23h, ont blessé un homme à la main.
01:08:51 Un autre homme, né en 2003, a été blessé, lui, au niveau des bras.
01:08:55 Alors, ça s'est passé, cette fois, dans la cité de Busserine.
01:08:58 C'est dans le 14e arrondissement, toujours aux alentours de 23h.
01:09:01 Et puis, un autre homme, connu pour sa consommation de stupéfiants,
01:09:04 est toujours entre la vie et la mort, après avoir été touché dans le quartier de la Viste.
01:09:08 C'est dans le 15e arrondissement.
01:09:10 Alors, pour le moment, aucun lien établi entre ces trois affaires.
01:09:13 On va écouter le policier Rudy Mana, du syndicat Alliance Bouches-du-Rhône.
01:09:18 La police judiciaire a été une nouvelle fois saisie.
01:09:21 La police judiciaire qui est saisie tous les jours de fusillades à Marseille.
01:09:24 Et je vous le dis très clairement, elle commence à être noyée totalement par ces dossiers.
01:09:29 Et je vous le rappelle, on est à une semaine jour pour jour de la venue du président de la République à Marseille,
01:09:34 pour trois jours.
01:09:35 Et je crois vraiment que les problèmes d'insécurité que nous avons à Marseille
01:09:40 doivent être au cœur du sujet.
01:09:42 On ne peut pas avoir une ville en grand si l'insécurité demeure au quotidien.
01:09:47 Donc là, vraiment, je pense que ce problème-là doit être au cœur du sujet de la venue du président de la République.
01:09:53 L'alerte donc de Rudy Mana, il disait, à une semaine de la venue du président.
01:09:57 L'ancien maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, réagissait également cet après-midi
01:10:01 sur notre antenne dans Punchline avec Laurence Ferrari. Écoutez-le.
01:10:05 Ce qui se passe à Marseille est dramatique, car ça dure depuis plusieurs années.
01:10:10 On voit bien que cela s'étend à d'autres villes.
01:10:13 Et vous venez d'en parler même cet après-midi pour Villers-Scotteray.
01:10:17 Il est clair que ce qui est regrettable et détestable surtout,
01:10:23 ce sont des balles perdues qui vont tuer des gens qui ne sont pas liés au trafic de la drogue.
01:10:28 Je pense que l'action de la police qui est menée à Marseille,
01:10:32 sous l'autorité des préfets, qui sont des hauts fonctionnaires de grande qualité,
01:10:37 portera un jour ou l'autre ses fruits.
01:10:40 Pour peu que la justice, madame la procureure de la République,
01:10:44 l'a dit encore ce jour-ci à la télévision,
01:10:47 que la justice soit ferme par rapport à ces trafiquants de drogue.
01:10:51 - Karim Abri, qu'est-ce qu'il est donc les acteurs locaux,
01:10:54 les acteurs de la police, de la justice, des représentants de l'État,
01:10:58 se mettent autour d'une table, au fond, pour régler le problème,
01:11:01 essayer de trouver une solution à un phénomène qui semble insoluble?
01:11:05 - Oui, mais on revient toujours à la même chose.
01:11:08 J'ai l'impression que maintenant, on le disait, c'est rendu dans les villes moyennes.
01:11:11 Donc, à Marseille, on connaît le problème depuis des années.
01:11:14 Moi, je pense que quand les actions ne sont pas là,
01:11:16 bien, ça fait en sorte que, pour les dealers,
01:11:18 pour ceux qui font du trafic de drogue maintenant,
01:11:20 bien, ils ont littéralement le champ libre.
01:11:22 Ils n'ont plus peur de rien. Ça continue.
01:11:24 Donc, non, il y a un vrai problème.
01:11:26 Et ça va prendre plus, en fait, que simplement s'asseoir autour de la table.
01:11:30 C'est vraiment de l'impression, encore une fois,
01:11:32 on est dans le renoncement, on est dans l'abandon.
01:11:35 Il y a beaucoup de choses qui se sont accumulées.
01:11:37 Encore une fois, on est dans le parti.
01:11:39 Bien sûr, toute la question de la légalisation, on le sait,
01:11:42 on ne veut pas aller là-dessus, mais on ne veut pas mettre les moyens non plus.
01:11:45 On dit qu'on met les moyens, mais c'est toujours assez limité.
01:11:48 Après ça, sur l'application des peines, on connaît la situation.
01:11:51 Donc, c'est un chantier, j'allais dire global,
01:11:53 qui va de ce message qu'on envoie aux citoyens,
01:11:57 le message qu'on envoie aussi aux trafiquants,
01:12:00 à l'application des peines, donc le système de justice,
01:12:02 et aussi le message, et on l'a vu un peu plus tôt
01:12:05 dans ce fameux renoncement, dans ce message
01:12:07 que finalement on banalise la situation.
01:12:09 Donc, non, le problème est complexe.
01:12:11 Et ensuite, là, plus largement, il y a même des questions urbanistiques
01:12:15 sur la conception même de certaines cités,
01:12:17 au point de vue architectural, au point de vue de comment on a développé
01:12:20 certaines villes, certains quartiers,
01:12:22 donc ça fait aussi partie du problème.
01:12:24 - Alors, on va voir ces images, puisque hier,
01:12:26 une marche pour la paix a été organisée
01:12:29 pour alerter sur cette recrudescence des violences
01:12:32 dans certains quartiers de la cité phocéenne, Justice-Paix.
01:12:36 Ce qui interpelle Tatiana Renard-Brasaque,
01:12:40 c'est effectivement qu'on parle d'une marche pour la paix,
01:12:43 comme dans une situation de guerre, ou en tout cas,
01:12:45 une situation de guerre civile, ça montre à quel point
01:12:48 la situation aujourd'hui est inquiétante.
01:12:50 Au moins 23 personnes tuées dans des règlements de compte
01:12:52 depuis le début de l'année, et on en parle encore ce soir,
01:12:55 avec ce sentiment, je le disais avec Karim Abri,
01:12:57 que c'est insoluble.
01:12:59 - Plusieurs choses, c'est en effet effrayant,
01:13:01 je le disais avec effroi, qu'il y a quelques jours,
01:13:03 un jeune agent immobilier a été tué en plein Paris,
01:13:06 dans le 17ème arrondissement, et en fait,
01:13:08 c'était un jeune homme qui a été envoyé de Marseille
01:13:11 pour un règlement de compte, et c'était pas la bonne cible,
01:13:14 et en fait, la cible était un homme qui était lié au trafic de cocaïne.
01:13:17 Donc oui, c'est une vraie guerre,
01:13:19 et je pense qu'il y a trois problèmes.
01:13:20 D'abord, le premier problème, c'est la stratégie,
01:13:22 me semble-t-il aujourd'hui adoptée,
01:13:24 qui est la stratégie de pilonnage, de harcèlement
01:13:26 des trafics de deal, des points de deal,
01:13:28 qui est évidemment une bonne idée, qui est une bonne chose,
01:13:30 sauf que les policiers considèrent qu'ils sont dépassés
01:13:33 parce qu'ils n'ont d'abord pas les moyens
01:13:35 pour pouvoir mener à bien tout cela,
01:13:37 parce que c'est vider à chaque fois que c'est cette image,
01:13:39 l'océan avec une petite cuillère, et surtout parce que
01:13:41 c'est quelque part, en fait, parfois déplacer le problème malheureusement,
01:13:43 parce qu'on sait que malheureusement c'est tentaculaire
01:13:45 et que ça renaît comme une pieuvre dans un autre Oldie Mob,
01:13:47 c'est ça la première chose.
01:13:48 Deuxièmement, aujourd'hui on est confronté
01:13:50 à quelque chose de beaucoup plus phénoménal,
01:13:52 c'est plus tant le cannabis, c'est la cocaïne justement,
01:13:54 avec des enjeux financiers colossaux,
01:13:56 avec des moyens dingues, et avec des trafiquants
01:13:59 qui sont internationaux, et donc des réseaux,
01:14:02 et donc aujourd'hui l'enjeu c'est quoi ?
01:14:04 C'est même d'éviter en fait la construction de cartels
01:14:06 comme on a dans d'autres pays, comme les Pays-Bas, etc.
01:14:08 Ça c'est la deuxième chose.
01:14:10 Et puis troisième chose, certains, en effet, aux parliers de guerre,
01:14:12 comme par exemple Samia Ghali,
01:14:14 qui est adjointe aux maires à Marseille,
01:14:16 considère qu'il faut envoyer l'armée.
01:14:18 Ça fait très longtemps qu'on parle de ça.
01:14:20 Le problème c'est qu'envoyer l'armée dans les quartiers nord de Marseille,
01:14:22 ça veut dire quoi ?
01:14:24 En fait, elle est formée pour tirer.
01:14:26 À un moment donné, elle va tirer.
01:14:28 Donc c'est une situation de guerre si l'armée...
01:14:30 Il y aura des dommages collatéraux, il y aura des victimes,
01:14:32 il y aura des dommages collatéraux.
01:14:34 Est-ce qu'on est prêt à assumer ça ?
01:14:36 Est-ce qu'Emmanuel Macron est prêt à assumer ce prix politique ?
01:14:38 Et donc ça, c'est vrai que c'est une vraie question,
01:14:40 c'est quelle stratégie aujourd'hui face à des trafiquants
01:14:42 et des trafics qui ont changé d'échelle,
01:14:44 une économie qui est devenue extrêmement colossale,
01:14:46 et avec laquelle on a du mal à lutter,
01:14:48 parce qu'aujourd'hui en fait il faudrait s'attaquer à la source,
01:14:50 ça veut dire aux moyens des trafiquants.
01:14:52 Et donc c'est très bien, évidemment,
01:14:54 il faut une réponse pénale, il faut s'attaquer aux consommateurs,
01:14:56 il faut faire de la prévention aussi par rapport à cela,
01:14:58 en considérant que le consommateur est très fautif,
01:15:00 mais il faut aussi mettre les moyens,
01:15:02 et aujourd'hui les moyens, ça passe par quoi ?
01:15:04 Ça c'est une vraie question.
01:15:06 C'est quoi votre solution ?
01:15:08 Sachant effectivement...
01:15:10 Tout à fait, monsieur le député,
01:15:12 puisqu'Emmanuel Macron vient à Marseille...
01:15:14 Avec Marseille en grand !
01:15:16 Pour le plan Marseille en grand,
01:15:18 il y a eu une grande, importante rénovation dans la ville.
01:15:20 On imagine aussi, pour lutter contre ces phénomènes,
01:15:22 ça consiste en quoi très concrètement ?
01:15:24 Oui, alors Marseille en grand,
01:15:26 ce n'est pas en un claquement de doigts
01:15:28 et en une année qu'on va régler tous les problèmes de Marseille,
01:15:30 qui sont une accumulation de décennies de gestion,
01:15:34 d'ailleurs je vais être cohérent avec les propos d'avant,
01:15:36 responsabilité partagée de tous les élus
01:15:38 qui ont eu à traiter de Marseille
01:15:40 au cours des dernières décennies.
01:15:42 Que l'État et que le président de la République
01:15:44 aient à prendre personnellement en main
01:15:46 l'avenir d'une ville comme Marseille,
01:15:48 qui est une ville importante certes,
01:15:50 montre aussi à quel point il y a eu
01:15:52 une espèce de faillite générale.
01:15:54 C'est de revoir la vie aussi de cette ville,
01:15:56 la rénovation des écoles,
01:15:58 la rénovation des cités,
01:16:00 des logements qui ne sont pas dans un bon état,
01:16:02 et ensuite la lutte contre le trafic de drogue.
01:16:04 Ce sont des moyens,
01:16:06 je suis totalement d'accord avec vous,
01:16:08 et pour être très précis,
01:16:10 c'est la police et c'est les douanes.
01:16:12 Nous ce qu'on fait depuis des années,
01:16:14 c'est d'augmenter les moyens,
01:16:16 c'est de recruter davantage de policiers,
01:16:18 de douaniers,
01:16:20 c'est d'en déployer sur le terrain,
01:16:22 c'est d'avoir cette stratégie de harcèlement,
01:16:24 mais le mal est tellement profond
01:16:26 du point de vue du trafic de drogue à Marseille
01:16:28 que ça mettra hélas beaucoup de temps.
01:16:30 Moi ce que j'observe,
01:16:32 c'est qu'Emmanuel Macron
01:16:34 et Gérald Darmanin aussi d'ailleurs,
01:16:36 Mise Intérieure,
01:16:38 ont eu le courage de prendre ce sujet à bras-le-corps.
01:16:40 Là où c'est vrai, peut-être que par le passé,
01:16:42 tout le monde se renvoyait un peu la patate chaude.
01:16:44 Donc il faut continuer,
01:16:46 il faut être constant,
01:16:48 et il faut aussi qu'il y ait une entente
01:16:50 d'intérêt général entre la mairie de Marseille
01:16:52 et l'État sur ce sujet-là,
01:16:54 parce que je comprends qu'il y a quelques points de frottement.
01:16:56 - Et sur le blanchiment d'argent,
01:16:58 la saisie des produits issus de la criminalité,
01:17:00 on fait quoi ? Parce que ça c'est un gros enjeu.
01:17:02 - C'est le travail des policiers et des douaniers.
01:17:04 Il y a des agences de l'État
01:17:06 avec un acronyme qui s'appelle
01:17:08 la GRASC, notamment.
01:17:10 Il y a plein de services d'État qui sont chargés de ça.
01:17:12 C'est des services d'ailleurs qui n'existaient pas
01:17:14 encore il y a quelques années. Il y a eu une véritable montée
01:17:16 en puissance. Les douanes, par exemple,
01:17:18 les dernières années font des saisies record.
01:17:20 Il faut le savoir, les douanes battent
01:17:22 tous les records dans le saisie
01:17:24 de drogue. Alors c'est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle.
01:17:26 - Parce qu'il y a des quantités record aussi sur le terrain.
01:17:28 - C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de drogue qui circule.
01:17:30 Bonne nouvelle, c'est que
01:17:32 nos douaniers sont de plus en plus efficaces pour intercepter.
01:17:34 - Si je peux me permettre de... - Allez-y.
01:17:36 - Il y a un autre aspect, en effet, lutter contre les trafiquants
01:17:38 et s'attaquer au portefeuille. Mais il me semble qu'il y a un autre aspect
01:17:40 d'ailleurs qu'Emmanuel Macron avait évoqué dans sa première
01:17:42 venue à Marseille, lorsqu'il a justement
01:17:44 énuméré Marseille en grand.
01:17:46 C'était justement d'arriver à extraire les jeunes
01:17:48 de ces trafics. Comment on arrive justement
01:17:50 à démanteler aussi au sein même de ces cités
01:17:52 ces trafics et arriver à faire en sorte que les jeunes
01:17:54 se détournent de cet argent facile
01:17:56 parce que malheureusement, souvent c'est plus facile
01:17:58 d'être guetteur ou de travailler
01:18:00 pour un trafiquant que d'aller travailler,
01:18:02 trouver un travail. Donc comment on les extirpe
01:18:04 de ça et comment on fait des propositions
01:18:06 économiques justement pour arriver à
01:18:08 démanter aussi économiquement ce trafic dans les quartiers,
01:18:10 dans les cités nord. - Et on en parlera
01:18:12 à partir du 26 juin. - Mais c'est pas juste économique.
01:18:14 - Oui. Non, je veux dire, c'est pas juste économique. Je pense que c'est
01:18:16 aussi pour les jeunes, en sachant que
01:18:18 c'est souvent du court terme, c'est même leur rapport
01:18:20 à la vie, c'est-à-dire
01:18:22 le côté sacré de la vie,
01:18:24 pour eux, ce n'est plus sacré. - C'est ça. Et c'est ça
01:18:26 qui est très inquiétant. On en reparlera à partir du fin de
01:18:28 26 juin, début de la visite d'Emmanuel
01:18:30 Macron à Marseille. Donc il est
01:18:32 3h30, l'heure de faire
01:18:34 un point sur les dernières actualités. On retrouve tout de suite
01:18:36 Isabelle Piboulot. C'est à vous.
01:18:38 Demain, Emmanuel Macron recevra
01:18:42 la chef du gouvernement italien
01:18:44 à l'Elysée. Giorgia Meloni
01:18:46 est le chef de l'État préparant le Conseil
01:18:48 européen qui se tiendra à Bruxelles
01:18:50 les 29 et 30 juin.
01:18:52 Giorgia Meloni entend aussi défendre la candidature
01:18:54 de Rome pour l'exposition
01:18:56 universelle de 2030. L'Italie
01:18:58 est en compétition avec la Corée du Sud,
01:19:00 l'Arabie saoudite et l'Ukraine.
01:19:02 Pour mieux prévenir les feux
01:19:04 de forêt, députés et sénateurs
01:19:06 sont parvenus à un texte de compromis.
01:19:08 Ils visent par exemple à renforcer
01:19:10 les obligations légales de débroussaillement
01:19:12 pour les propriétaires de terrains
01:19:14 proches de forêts, avec notamment
01:19:16 des amendes accrues en cas de manquement.
01:19:18 L'accord, obtenu en
01:19:20 commission mixte paritaire, doit être
01:19:22 validé le 28 juin par l'Assemblée
01:19:24 nationale, puis le lendemain par
01:19:26 le Sénat. Enfin, c'est la
01:19:28 plus importante commande de
01:19:30 l'aviation civile en volume. La compagnie
01:19:32 indienne Indigo a conclu
01:19:34 avec Airbus un contrat pour l'achat
01:19:36 de 500 appareils de la famille A320.
01:19:38 Une annonce faite au premier
01:19:40 jour du salon aéronautique du
01:19:42 Bourget. La transaction pourrait
01:19:44 atteindre 55 milliards de dollars.
01:19:46 Les avions doivent être livrés
01:19:48 entre 2030 et 2035.
01:19:50 Merci Isabelle Piboulot.
01:19:54 Prochain point complet sur l'actualité.
01:19:56 Ce sera avec Barbara Durand.
01:19:58 Il nous reste un peu plus de 8 minutes.
01:20:00 Richard Ferrand calme le jeu.
01:20:02 Aujourd'hui, l'ancien président
01:20:04 de l'Assemblée nationale, qui a tenu
01:20:06 à préciser ses propos de la veille,
01:20:08 d'hier au Figaro,
01:20:10 mon cher Alexandre de Vécchio, où il a
01:20:12 regretté qu'Emmanuel Macron ne puisse pas
01:20:14 se représenter et suggérait
01:20:16 de changer les dispositions constitutionnelles.
01:20:18 Dans un tweet publié ce matin,
01:20:20 ce proche d'Emmanuel Macron
01:20:22 juge, je le cite, "un consternant
01:20:24 de voir s'agiter réseaux sociaux
01:20:26 et médias paresseux sur
01:20:28 une proposition stupide que je ne
01:20:30 fais pas". Alors qu'est-ce qu'il a prononcé très exactement ?
01:20:32 "Je regrette
01:20:34 tout ce qui bride la libre expression de la
01:20:36 souveraineté populaire, tout cela
01:20:38 corsette notre vie publique dans des règles
01:20:40 qui limitent le libre choix des citoyens".
01:20:42 Alexandre de Vécchio termine par
01:20:44 "Changeons tout cela". Donc le fait
01:20:46 d'aborder le sujet dans les colonnes du Figaro, même s'il
01:20:48 s'agit d'un point de vue personnel,
01:20:50 Richard Ferrand aurait pu
01:20:52 se douter que cela allait
01:20:54 interpeller. Il rajoute "faisons-le" à un moment donné.
01:20:56 Il rajoute "faisons-le", "changeons tout cela".
01:20:58 Ce qui m'étonne, c'est que moi je suis tout à fait pour donner plus
01:21:00 la parole à la souveraineté populaire,
01:21:02 y compris d'ailleurs, je pense,
01:21:04 pour revoir ces règles constitutionnelles
01:21:06 qui ont été rajoutées par Nicolas Sarkozy,
01:21:08 mais on dirait que ça n'intéresse
01:21:10 qu'Richard Ferrand que quand il s'agit de la réélection
01:21:12 d'Emmanuel Macron.
01:21:14 Ça ne l'a pas vraiment gêné
01:21:16 pendant la réforme des retraites,
01:21:18 que finalement il n'y ait jamais eu de vote
01:21:20 sur la réforme en elle-même.
01:21:22 Emmanuel Macron n'a jamais fait de référendum
01:21:24 pour s'adresser directement
01:21:26 à la souveraineté populaire jusque-là.
01:21:28 Donc, ça m'apparaît
01:21:30 assez paradoxal. Je pense qu'il aurait pu
01:21:32 tourner cette fois sa langue dans sa bouche
01:21:34 avant de parler, puisque Emmanuel Macron
01:21:36 a déjà une image
01:21:38 d'autoritarisme,
01:21:40 un côté Vladimir Poutine,
01:21:42 j'exagère à dessins, mais
01:21:44 son côté vertical, etc.
01:21:46 On a vu qu'il y a des gens,
01:21:48 parfois exagèrent d'ailleurs,
01:21:50 dans une mouvance anti-vax, par exemple,
01:21:52 l'accusent d'être
01:21:54 trop peu démocrate.
01:21:56 Je pense que là, il ne peut qu'exacerber
01:21:58 ce sentiment-là dans une partie
01:22:00 de la population
01:22:02 avec de tels propos. Du reste,
01:22:04 moi je dis que je n'étais pas forcément contre un troisième mandat
01:22:06 d'un président de la République, quel qu'il soit,
01:22:08 si le peuple le souhaite.
01:22:10 Mais ce qui m'étonne un peu sur la volonté
01:22:12 d'Emmanuel Macron, peut-être, de continuer,
01:22:14 c'est que je trouve qu'il n'arrive pas
01:22:16 déjà à gouverner.
01:22:18 Au bout d'un an, on voit bien qu'il a
01:22:20 du mal, qu'il n'a pas de majorité,
01:22:22 pas vraiment de projet. Seule la réforme des retraites
01:22:24 était sa seule proposition claire.
01:22:26 Donc pour tenir encore
01:22:28 cinq ans de plus, ça me paraît quand même très ambitieux.
01:22:30 Benjamin Morel.
01:22:32 Ce qui plaiderait, entre guillemets, pour le scénario Ferranc,
01:22:34 je vais vous démonter dans deux secondes, c'est que,
01:22:36 justement, si jamais on est dans une période de canard boiteux,
01:22:38 c'est aussi parce qu'on a un président de la République
01:22:40 qui, ne pouvant pas se représenter à sa propre
01:22:42 succession, quand le chat s'en va,
01:22:44 les souris commencent à danser, d'une certaine façon.
01:22:46 Donc c'est un phénomène qu'on connaît bien,
01:22:48 on a connu ça à la fin de Mitterrand, à la fin de Chirac,
01:22:50 et c'est vrai que la limitation par principe
01:22:52 du nombre de mandats, là-dessus, peut être facteur
01:22:54 d'instabilité. Après,
01:22:56 pour modifier la Constitution, il faut quoi ?
01:22:58 Il faut l'aval de l'Assemblée et du Sénat,
01:23:00 puis ensuite trois cinquièmes au Congrès, ou un référendum.
01:23:02 Vous voyez que, pour arriver
01:23:04 à modifier la Constitution, il faudrait que
01:23:06 François Bayrou, Édouard Philippe,
01:23:08 Laurent Wauquiez, et une partie
01:23:10 de l'ANUB disent "Oui, Emmanuel Macron,
01:23:12 une troisième fois, on prend".
01:23:14 Donc vous voyez bien que c'est extrêmement improbable,
01:23:16 pour ne pas dire totalement impossible.
01:23:18 Richard Ferrand, qui a quand même rapporté
01:23:20 le projet de loi constitutionnel de 2018,
01:23:22 et qui a été président de l'Assemblée nationale, le sait,
01:23:24 il n'est pas idiot. Donc, deux options.
01:23:26 Soit il est quand même un homme politique
01:23:28 tombé de la dernière pluie, et en intervenant
01:23:30 dans le Figaro, il n'a pas vu que ses
01:23:32 propos pourraient porter ambiguïté,
01:23:34 soit il voulait, peut-être dans une perspective
01:23:36 de Matignon ou je ne sais quoi, en faire
01:23:38 des tonnes. Dans tous les cas, il s'en est un peu
01:23:40 éloigné de Matignon aujourd'hui, puisqu'il s'en est rapproché.
01:23:42 Donc dans tous les cas, c'est quand même
01:23:44 une belle bourde de communication.
01:23:46 - Nathaniel Arnaud-Barzac, vous penchez pour Matignon.
01:23:48 - Non, je pense
01:23:50 que c'est l'un des candidats
01:23:52 potentiels pour ce remaniement
01:23:54 qui devient quand même un gag,
01:23:56 parce que Emmanuel Macron, on sait,
01:23:58 aime vraiment être le maître des horloges, mais là,
01:24:00 il dépasse nos espérances.
01:24:02 On se demande vraiment quand va arriver
01:24:04 ce remaniement, mais en fait, pourquoi, quand est-ce
01:24:06 qu'il va arriver ? Parce qu'en fait, Richard Ferrand
01:24:08 a quand même un passif, c'est-à-dire que
01:24:10 ça a été le président de l'Assemblée nationale, il a eu une affaire
01:24:12 judiciaire. On sait que c'est un très proche d'Emmanuel Macron,
01:24:14 on sait que c'est un de ses conseillers,
01:24:16 celui qui souffle à son oreille,
01:24:18 un de ses visiteurs du soir, mais cela dit,
01:24:20 cette interview, elle n'est pas non plus par hasard,
01:24:22 parce qu'en effet,
01:24:24 les aspirations, les ambitions
01:24:26 s'aiguisent. On l'a vu avec Édouard Philippe,
01:24:28 si je prolonge ce que disait Benjamin Morel.
01:24:30 Mais à la fois,
01:24:32 je trouve que ce n'est pas très juste le procès
01:24:34 qu'il lui a fait. Pourquoi ? Parce que quand on lit vraiment bien cette interview,
01:24:36 ce n'est pas ce qu'il a proposé.
01:24:38 - En plus de Benjamin Morel.
01:24:40 - Voilà. Il ne parle pas d'Emmanuel Macron,
01:24:42 il ne dit pas qu'il veut modifier la constitution pour Emmanuel Macron.
01:24:44 Ce n'est pas ça la réalité. Il faut quand même être tout à fait honnête
01:24:46 par rapport à ce qui a été dit dans cette interview.
01:24:48 Certains médias se sont emballés,
01:24:50 ça a été repris sous une forme
01:24:52 qui n'était pas celle du Figaro.
01:24:54 C'est vrai que conseil Richard Ferrand,
01:24:56 déjà il y a quelques années,
01:24:58 il disait qu'il n'était pas pour le retour du septennat,
01:25:00 il a toujours été pour le quinquennat,
01:25:02 et il a toujours été d'ailleurs pour
01:25:04 un troisième mandat, et pour le président de la République,
01:25:06 et aussi pour le cumul des mandats.
01:25:08 Il trouve que le non-cumul des mandats est une aberration.
01:25:10 C'est un faux procès, je trouve, quand même, qu'on lui fait.
01:25:12 Si on est tout à fait honnête intellectuellement,
01:25:14 et qu'on a bien lu cette interview,
01:25:16 il a ouvert la porte à cette possibilité,
01:25:18 mais pas en disant qu'il voulait modifier la constitution
01:25:20 comme l'avait annoncé au début,
01:25:22 pour permettre qu'Emmanuel Macron
01:25:24 se représente en 2027.
01:25:26 Par ailleurs, tout le monde sait qu'en 2027,
01:25:28 ce sera compliqué pour Emmanuel Macron de se représenter,
01:25:30 et qu'il vaudrait mieux qu'il attende peut-être
01:25:32 quelques années pour le faire.
01:25:34 Et à la fois, on sait aussi qu'il faut
01:25:36 toujours mieux préparer un successeur potentiel,
01:25:38 donc c'est aussi peut-être une possibilité.
01:25:40 - Monsieur le député, on parlait des rumeurs
01:25:42 de remaniement, on en est où ?
01:25:44 C'est pour bientôt ?
01:25:46 - Il vous dira.
01:25:48 - J'essaie.
01:25:50 - Bien tenté, c'est la prévocative du président de la République.
01:25:52 Pas de la mienne.
01:25:54 - Juste un mot supplémentaire
01:25:56 sur Richard Ferrand, si en écoutant
01:25:58 Benjamin Moral, que j'y ai pensé,
01:26:00 - Il est inspirant, Benjamin.
01:26:02 - Il peut s'agir effectivement
01:26:04 de la volonté d'en faire trop
01:26:06 pour être Premier ministre, il peut s'agir
01:26:08 tout simplement d'une bourde en n'ayant pas
01:26:10 mesuré que ses propos pouvaient être mal interprétés,
01:26:12 mais c'est aussi peut-être
01:26:14 des propos révélateurs paradoxalement
01:26:16 de la faiblesse politique d'Emmanuel Macron.
01:26:18 Tout à l'heure, Benjamin Moral disait
01:26:20 "Quand on ne peut pas se représenter, on est un canard
01:26:22 sans tête", et c'est peut-être justement
01:26:24 parce qu'Emmanuel Macron est un canard sans tête,
01:26:26 encore plus parce qu'il a une majorité seulement relative
01:26:28 à l'Assemblée nationale,
01:26:30 que Richard Ferrand laisse planer
01:26:32 le doute sur sa possible
01:26:34 le soir impossible, 3e mandat,
01:26:36 sachant très bien que c'est impossible
01:26:38 à faire, mais pour montrer que le Président est encore
01:26:40 dans la course, et qu'il n'est pas
01:26:42 et que donc pour sa majorité,
01:26:44 il faut encore rester uni,
01:26:46 parce qu'il a encore du pouvoir
01:26:48 et encore un avenir politique, parce qu'on sait bien
01:26:50 que quand un Président n'a plus d'avenir politique,
01:26:52 ceux qui le lâchent sont
01:26:54 ses adversaires politiques évidemment, mais aussi
01:26:56 les siens, et c'est l'un des risques
01:26:58 pour la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron
01:27:00 avec finalement une majorité qui est en plus
01:27:02 assez composite avec des gens qui viennent plutôt de gauche
01:27:04 et d'autres de droite.
01:27:06 C'est ça l'enjeu, M. le député, affirmer qu'Emmanuel
01:27:08 Macron a encore un avenir politique aujourd'hui ?
01:27:10 Oui, alors moi je partage
01:27:12 pas trop l'analyse sur le fait que
01:27:14 quand on ne peut pas se représenter,
01:27:16 on n'a plus de marge de
01:27:18 manœuvre politique. D'ailleurs, il n'y a qu'à voir
01:27:20 les différents Présidents de la République que nous avons eu depuis
01:27:22 1958. Vous prenez l'exemple
01:27:24 d'Hiscar, ça n'a pas
01:27:26 empêché d'être battu de façon
01:27:28 très surprenante. François Hollande
01:27:30 pouvait se représenter, il a été en incapacité
01:27:32 de même songer
01:27:34 à se représenter.
01:27:36 Donc il n'y a pas
01:27:38 vraiment de règle en la matière.
01:27:40 Ce qui complique les choses depuis un an,
01:27:42 ce n'est pas tant le fait qu'Emmanuel Macron ne puisse pas
01:27:44 se représenter en 2027, c'est la majorité
01:27:46 relative qui rend
01:27:48 le vote de certains
01:27:50 textes, et j'insiste vraiment sur certains
01:27:52 parce que l'immense majorité des textes,
01:27:54 comme ça a été rappelé dans tous les médias, dans le Figaro,
01:27:56 sont en fait votés et passent sans
01:27:58 difficulté au Parlement. Mais
01:28:00 les points d'achoppement et les points de cristallisation
01:28:02 prennent tout de suite une
01:28:04 ampleur extraordinaire, on l'a vu
01:28:06 lors de la réforme des retraites.
01:28:08 Et au contraire, je trouve qu'Emmanuel Macron
01:28:10 depuis un an, il montre
01:28:12 qu'il continue
01:28:14 à réformer. Après, on aime ou on n'aime
01:28:16 pas les réformes, chacun a son avis.
01:28:18 Et le fait de
01:28:20 ne pas pouvoir se représenter
01:28:22 en 2027 lui permet
01:28:24 aussi d'endosser
01:28:26 des réformes qui sont
01:28:28 impopulaires, comme celles des retraites,
01:28:30 mais dont il considère, et nous
01:28:32 considérons la majorité, qu'elles sont bonnes
01:28:34 pour le pays à long terme.
01:28:36 Donc il y a des avantages et des inconvénients.
01:28:38 Ce sera le mot de la fin. Merci monsieur le député,
01:28:40 merci Karim Abrik, merci Alexandre Devecchio,
01:28:42 merci Tatiana Renard-Barzac,
01:28:44 merci Benjamin Morel,
01:28:46 merci d'avoir débattu
01:28:48 toujours avec bienveillance,
01:28:50 c'est très agréable d'avoir été avec vous ce soir.
01:28:52 Je reviens demain, puisque
01:28:54 il y a un pasquet qui nous réserve, une petite surprise.
01:28:56 Je ne vous dis rien pour le moment, il va falloir suivre
01:28:58 ces news pour savoir de quoi il s'agit.
01:29:00 C'est une surprise. Suivez-le,
01:29:02 il vous en dira peut-être un peu plus mercredi, je ne sais pas.
01:29:04 En tout cas, excellente soirée sur notre
01:29:06 antenne. Merci à Louna Daoudi de m'avoir
01:29:08 aidée à préparer cette émission. Je vous le disais
01:29:10 à minuit, l'édition de la nuit avec Barbara
01:29:12 Durand. Excellente soirée sur notre antenne.
01:29:14 *musique*