Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE
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00:00:00 Bonsoir à tous et très heureux de vous retrouver pour Soir Info Week-end.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit et pour vous livrer l'information à mes côtés.
00:00:09 Félicité Kindoky, bonsoir, félicité.
00:00:11 Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
00:00:12 Et pour décrypter l'actualité, pour débattre également ce soir, Denis Deschamps.
00:00:17 Bonsoir Denis.
00:00:18 Bonsoir.
00:00:19 Vous êtes analyste conférencier.
00:00:20 Jean-Pierre Yves, pardon, Pierre Yves Rouseron, politologue, est également avec nous.
00:00:26 Bonsoir Pierre Yves.
00:00:27 Christian Proutot, fondateur du ZN.
00:00:29 Bonsoir.
00:00:30 Maître Jean-Baptiste Souffron, avocat, est également avec nous.
00:00:35 Bonsoir.
00:00:36 La parole à vous dans un instant, mais on va démarrer avec un point sur les toutes
00:00:40 dernières actualités et bien évidemment les suites de la disparition de Lina.
00:00:45 Félicité.
00:00:46 Absolument Olivier.
00:00:47 Une semaine après, toujours aucune trace de Lina.
00:00:50 L'adolescente de 15 ans a disparu il y a une semaine.
00:00:53 La piste criminelle est sérieusement étudiée.
00:00:56 Et ce matin encore, des investigations au peigne fin se sont poursuivies.
00:01:00 Nous verrons ensuite que le gouvernement a annoncé hier 42 mesures pour mieux protéger
00:01:05 les soignants.
00:01:06 Trois grands axes s'en dégagent, la prévention, la sécurisation du cadre d'exercice et l'accompagnement
00:01:11 des victimes.
00:01:12 Des mesures particulièrement attendues par les soignants et qui semblent faire l'unanimité
00:01:16 chez les professionnels de santé.
00:01:18 Côté sport, c'est une bonne nouvelle pour le rugby français.
00:01:21 Le capitaine Antoine Dupont retrouve le 15 de France, huit jours après son opération
00:01:26 de la mâchoire.
00:01:27 Il reprend progressivement une activité physique en vue de revenir sur les terrains le plus
00:01:31 vite possible.
00:01:32 Enfin, dans l'actualité internationale, la république séparatiste du Nagor-Nicarabia
00:01:38 est presque entièrement désertée par ses habitants.
00:01:40 Suite à la victoire éclair de Bakou, plus de 100 000 réfugiés ont fui en Arménie.
00:01:45 Et féliciter également à la une de l'actualité ces dernières heures la situation alarmante
00:01:52 à Marseille après cette vidéo qui fait froid dans le dos.
00:01:55 Le meurtre à la Kalachnikov de deux individus, vous le voyez à l'antenne, ça s'est passé
00:02:00 dans le quartier plutôt tranquille, des chutes lavis.
00:02:02 C'est dans le quatrième arrondissement de Marseille.
00:02:04 Et les riverains, aujourd'hui, ils expriment leur peur et leur ras-le-bol.
00:02:08 On vit pas dans la crainte honnêtement.
00:02:11 On n'y pense pas en permanence.
00:02:14 On est un petit peu habitués.
00:02:16 Là maintenant avec le type d'arme qu'ils utilisent, on se dit qu'une balle perdue,
00:02:20 ça peut très vite arriver.
00:02:22 Jamais ça a été comme ça.
00:02:24 J'aurais jamais cru que Marseille dominerait comme ça.
00:02:26 Franchement, pourtant, moi je suis en Marseille, je suis un Marseillais.
00:02:30 Alors on va y revenir largement avec vous messieurs.
00:02:33 Dans un instant, peut-être un premier mot.
00:02:35 Christian Proutot, on voit en pleine journée deux individus tirés à la Kalachnikov à Marseille.
00:02:41 Alors on connaît Marseille pour ses trafics de drogue, ses règlements de comptes depuis quelques années.
00:02:45 Néanmoins, même si le trafic de drogue a toujours existé dans la cité phocéenne,
00:02:50 on le voit, la situation s'empire d'année en année.
00:02:53 C'est en tout cas le sentiment qu'on a.
00:02:55 Oui, effectivement, parce qu'on a un petit peu la mémoire courte.
00:02:59 Il ne faut pas oublier que Marseille a toujours été un tournant.
00:03:02 D'ailleurs, c'est pour ça qu'il y a eu un film sur la drogue, sur Marseille,
00:03:08 qui a été presque financé par les États-Unis à l'époque.
00:03:13 Parce que, justement, cette plaque tournante fait qu'il y a toujours eu et un grand banditisme et de la drogue.
00:03:22 Donc, je ne crois pas...
00:03:24 – Il y a un profil de bandit, de voyou qui évolue néanmoins.
00:03:29 – Oui, mais qui tire cette fois-ci à l'arme d'assaut.
00:03:31 À l'époque, les règlements de comptes se faisaient au 11-43,
00:03:34 qui correspondaient aux armes qui avaient été le plus récupérées après la Seconde Guerre mondiale.
00:03:39 Maintenant, du fait de tout ce qui s'est passé dans les Balkans et tout,
00:03:44 il circule beaucoup plus de kalachinskoff.
00:03:46 Mais il ne faut pas non plus fantasmer.
00:03:50 Il n'y en a peut-être pas des milliers, mais il y en a suffisamment pour faire ce que l'on voit,
00:03:53 qui est inadmissible, insupportable.
00:03:55 Et il faut espérer que les éléments d'enquête permettront d'arrêter ces assassins.
00:04:02 Qui règle leurs contres, entre eux, c'est une chose,
00:04:05 mais qui, de toute façon, sont intolérables dans un État de droit.
00:04:10 – Alors, faut-il faire intervenir l'armée ? Certains le demandent.
00:04:14 L'État met-il tous les moyens pour contrer ce phénomène, pour endiguer ce phénomène ?
00:04:20 L'État grinte-t-il des conséquences ?
00:04:23 Bien, messieurs, on va en parler dans un instant.
00:04:25 On va marquer une très courte pause.
00:04:27 Et puis, nous revenons tout de suite, restez avec nous sur CNews
00:04:30 pour débattre sur la situation, on le disait, alarmante à Marseille.
00:04:34 Les trafics de drogue conséquence les règlements de comptes.
00:04:37 Restez avec nous sur CNews, à tout de suite.
00:04:39 [Générique]
00:04:44 Et de retour sur le plateau de ce soir, info-week-end.
00:04:45 Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:04:47 Pour vous accompagner ce soir, félicité Kindoky,
00:04:49 Denis Deschamps, Jean-Baptiste Souffron, Pierre-Yves Rougeron et Christian Proutot.
00:04:55 On en parlait il y a quelques minutes à la une de l'actualité.
00:04:58 Cette situation, situation alarmante à Marseille.
00:05:01 Après cette vidéo, une vidéo qui fait froid dans le dos.
00:05:03 Le meurtre, vous le voyez sur ces images, à la Kalachnikov,
00:05:06 de deux individus dans le quartier, plutôt tranquilles d'ailleurs,
00:05:09 des Chutes-Lavie, dans le 4e arrondissement de Marseille.
00:05:12 Les riverains, aujourd'hui, ils expriment leur peur, leur ras-le-bol.
00:05:16 On voit ce sujet de Soumaïa Lalou, Stéphanie Routier et Adrien Spiteri.
00:05:20 Et on en parle ensuite.
00:05:23 Les impacts de balles de Kalachnikov et les traces de sang sont encore visibles.
00:05:28 Dans le quartier des Chutes-Lavie à Marseille,
00:05:30 les habitants sont sous le choc, après une fusillade jeudi dans une rue commerçante.
00:05:35 J'ai entendu de gros coups, mais je pensais que c'était comme ce que faisaient les jeunes d'habitude,
00:05:39 les feux d'artifice.
00:05:41 Je ne pensais pas que ça arriverait dans ce quartier surtout.
00:05:44 C'est tranquille ici, il ne se passe jamais rien.
00:05:47 Du coup, c'est un peu stressant, on va dire.
00:05:50 Face à l'inquiétude qui atteint ce quartier jusqu'ici épargné par les violences,
00:05:54 certains riverains expriment un sentiment de résignation.
00:05:58 On n'aime pas en tout ça, petit rond.
00:06:00 Voilà.
00:06:01 C'est Marseille ?
00:06:02 C'est Marseille.
00:06:02 On ne vit pas dans la crainte, honnêtement.
00:06:05 On n'y pense pas en permanence, on est un petit peu habitués.
00:06:09 Depuis le début de l'année dans la ville, en conséquence du trafic de stupéfiants,
00:06:13 plus de 40 personnes ont déjà perdu la vie, dont trois sont des victimes collatérales.
00:06:18 Là maintenant, avec le type d'âme qu'ils utilisent,
00:06:22 on se dit qu'une balle perdue, ça peut très vite arriver.
00:06:24 Au fatalisme et à la peur se mélange aussi le ras-le-bol.
00:06:28 Jamais ça n'a été comme ça.
00:06:29 Je n'aurais jamais cru que Marseille deviendrait comme ça.
00:06:32 Franchement, pourtant, moi je suis un Marseillais.
00:06:35 J'aime Marseille, je ne veux pas me sortir de Marseille, mais ça suffit.
00:06:39 Les auteurs de cette attaque sont toujours en fuite.
00:06:41 Une enquête en flagrance a été ouverte pour assassinat
00:06:45 et tentative d'assassinat en bande organisée.
00:06:48 On va s'interroger avec vous sur le rôle du politique,
00:06:51 l'inaction ou l'action du gouvernement.
00:06:54 C'est selon, mais avant, Denis Deschamps, on entendait cette Marseillaise
00:06:57 qui témoignait nous dire "c'est Marseille".
00:06:59 Finalement, une sorte de fatalité.
00:07:02 On ne peut plus rien faire, vraiment.
00:07:04 Qu'est-ce que vous répondez lorsque vous entendez cette fatalité ?
00:07:07 Ça, c'est une très, très bonne question.
00:07:09 D'autant qu'en plus, on voit que ça se déplace ou ça s'étend,
00:07:12 puisqu'il y a des quartiers qui étaient tranquilles,
00:07:14 qui étaient réputés tranquilles, qui maintenant sont touchés
00:07:16 par ce genre de phénomène.
00:07:18 Et effectivement, comme disait un riverain,
00:07:20 il peut y avoir des balles perdues, puisque quand on tire
00:07:22 une centaine de douilles, forcément, ça peut traverser les fenêtres,
00:07:24 comme on l'a vu, et ça peut devenir de plus en plus grave.
00:07:28 Le deuxième point, c'est que pour rebondir sur ce que disait le commandant Proutaud,
00:07:32 effectivement, Marseille est une énorme mécalopole qui a toujours été,
00:07:36 depuis toute son histoire, depuis plus de 2000 ans,
00:07:38 au carrefour de la Méditerranée, du sud du nord, des flux commerciaux.
00:07:42 Et ça a toujours été un enjeu avec beaucoup d'argent qui a été brassé,
00:07:45 beaucoup de commerce qui a été brassé,
00:07:47 et ça a toujours été un énorme centre, commerce légal ou illégal.
00:07:51 Et donc là, on assiste en réalité, probablement,
00:07:54 à des évolutions de périmètre de business,
00:07:57 probablement à des changements de territoire,
00:08:01 enfin en tout cas, de gens à la tête de certains territoires,
00:08:03 et probablement que le gâteau est assez juteux,
00:08:05 parce qu'apparemment, ça se bataille comme très, très fort.
00:08:07 Et justement, pour revenir sur votre question, pour faire le lien,
00:08:10 le politique est totalement, comment dire, démuni dans ces cas-là.
00:08:14 On a tous souvenir cet été de la visite du président,
00:08:18 avec beaucoup d'annonces, il est resté plusieurs jours,
00:08:21 il a manifesté son amour de la ville.
00:08:23 Avec son plan Marseilland grand, vous vous souvienez ?
00:08:25 Exactement, je ne sais plus, un milliard cinq de mémoire,
00:08:28 avec la totalité des efforts qu'il voulait déployer.
00:08:31 Donc très bien, mais en attendant, on a bien vu,
00:08:34 ils ont même déplacé la CRS 8.
00:08:36 Là, le mouvement est beaucoup plus ample que le pouvoir des politiques.
00:08:40 Et je pense qu'il faut faire un travail de fond,
00:08:43 comment dire, très, très puissant pour arriver à contenir ça.
00:08:47 Mais là, on ne le contient pas du tout.
00:08:48 Alors justement, vous soulevez cette interrogation.
00:08:50 Est-ce que l'État est trop faible ?
00:08:52 Est-ce que l'État craint d'employer des moyens forts ?
00:08:55 Eh bien, c'est oui.
00:08:56 Pour Philippe de Villiers, c'est ce qu'il exprimait hier soir dans son émission.
00:09:00 Écoutez-le.
00:09:02 On a peur de passer à la phase suivante, c'est-à-dire de passer de la police à l'armée.
00:09:06 En fait, les policiers, quand on les consulte,
00:09:09 ça m'arrive, ils disent que ce sont des gens remarquables.
00:09:13 Remarquables.
00:09:13 Les gens qui s'occupent du trafic de la drogue, ils sont pointus.
00:09:17 Vous vous souvenez du film "Bac Nord".
00:09:20 Bon.
00:09:22 Ils sont dépassés, là.
00:09:23 Ils ne peuvent pas.
00:09:23 Là, ce n'est plus de l'ordre de la police.
00:09:27 C'est l'armée.
00:09:28 Et si vous mettez l'armée dans les rues de Marseille,
00:09:32 je peux vous dire que la population sera d'accord
00:09:34 et que ça va calmer les narcotrafiquants.
00:09:38 Quand je dis que nos dirigeants ont peur,
00:09:40 ils ont peur d'affronter le réel.
00:09:43 Sur la question du déployement de l'armée,
00:09:44 je vous pose la question tout de suite, mais avant, Pierre-Yves Rougeron,
00:09:48 est-ce que l'État a peur d'affronter le réel avec cette situation,
00:09:51 notamment à Marseille, selon vous ?
00:09:54 Ça date pas d'aujourd'hui.
00:09:56 Ça date pas d'aujourd'hui, puis surtout, tout de suite,
00:09:59 et ça se voit qu'on est désemparé parce que tout de suite,
00:10:01 on parence à des options qui sont des options qui sont peut-être un peu hors de propos.
00:10:07 J'ai énormément de considérations et d'admiration
00:10:09 pour la personne de Philippe de Villiers, mais par exemple,
00:10:11 d'envoyer l'armée alors qu'on n'a pas essayé par des moyens policiers.
00:10:16 On n'est pas aux Philippines face à une armée, face à Duterte,
00:10:19 qui avait une armée criminelle de 240 000 hommes en face de lui,
00:10:22 qui était une armée criminelle.
00:10:23 C'est un autre monde.
00:10:25 - De tirer à balles réelles pendant le Covid sur la population
00:10:28 pour faire respecter le couvre-feu.
00:10:29 - On n'est pas face, dans le cas salvadorien,
00:10:34 là, on est face à des gangs comme les MS-13,
00:10:36 qui sont des armées criminelles de dizaines de milliers d'hommes.
00:10:39 Là, ce sont déjà l'armée, c'est navré de le rappeler,
00:10:44 mais l'armée, c'est fait, le pouvoir militaire, c'est fait pour faire la guerre.
00:10:47 On a un pouvoir constabulaire, on a un pouvoir policier
00:10:49 qui est fait pour traquer ce type de gens et pour détruire ce type de réseau.
00:10:55 Le problème, c'est que ça pose des tas de questions
00:10:57 que l'État n'a pas envie de se poser.
00:10:58 Qu'est la socialisation du trafic de la drogue ?
00:11:01 Qu'est le fait qu'il y a un peu moins de 1000 bandes criminelles
00:11:03 qui ont été identifiées par le ministère de l'Intérieur,
00:11:06 ça fait 30 ans que ça dure,
00:11:08 et qu'on n'a pas attaqué ces bandes criminelles comme il le fallait.
00:11:11 C'est pour ça qu'on a aujourd'hui des criminels d'habitude,
00:11:14 que des gens que les flics appellent par leur prénom, pour la plupart.
00:11:16 - Mais vous avez Jean-Baptiste Souffron,
00:11:18 selon un sondage publié par CNews en septembre,
00:11:21 67% des Français qui se disent favorables au recours de l'armée
00:11:25 pour lutter contre les trafics de drogue.
00:11:27 Ça veut dire qu'il y a en tout cas une attente de ce côté-là,
00:11:29 une attente de la volonté des Français de voir l'État
00:11:32 prendre le problème à bras-le-corps.
00:11:34 C'est ce que ça peut aussi révéler ce type de sondage.
00:11:36 - Je pense que les Français réalisent
00:11:39 que les choses sont en train d'évoluer.
00:11:41 On en est à 46 morts depuis le début de l'année à Marseille.
00:11:45 Ça, c'est inédit d'une part.
00:11:47 Et d'autre part, ce n'est pas un problème de Marseille,
00:11:49 contrairement à ce qu'on pourrait laisser entendre.
00:11:52 Évidemment, c'est la plaque tournante,
00:11:53 mais typiquement, une bonne partie des trafiquants de drogue à Marseille
00:11:57 ne sont pas marseillais.
00:11:58 Ce sont des gens qui viennent, 40% d'entre eux viennent d'Île-de-France,
00:12:01 parce que c'est à Marseille que ça se passe.
00:12:03 Et c'est un petit peu là qu'on opère.
00:12:05 Donc, on va là-bas de partout en France,
00:12:08 finalement, pour travailler sur la drogue.
00:12:10 Ce qui fait qu'il faut bien trouver des solutions.
00:12:12 Mais les solutions, pardonnez-moi, l'armée, effectivement,
00:12:16 on en est à 46 morts, c'est sûr,
00:12:19 mais on n'en est pas non plus à des batailles rangées.
00:12:21 Et je n'ai pas le sentiment que les policiers de Marseille
00:12:24 appellent l'armée à leur secours.
00:12:26 Ce n'est pas ça qui est en train de se passer.
00:12:27 Est-ce que ça ne risque pas, au contraire, de...
00:12:30 j'ai envie de dire, de faire sortir le sujet
00:12:34 des gens qui le maîtrisent ?
00:12:36 Très franchement, je ne pense pas que là-dessus,
00:12:38 Philippe de Villiers soit le mieux inspiré du monde.
00:12:40 Et ça manque un peu d'imagination politique que de dire ça.
00:12:42 En revanche, ce qu'on peut souligner,
00:12:44 c'est que les choses changent.
00:12:45 D'abord, il y a plus de coopération entre la police et la justice.
00:12:50 Là, aujourd'hui, vous avez des gens qui ont été condamnés à Marseille
00:12:53 à des peines extrêmement lourdes,
00:12:55 25 ans de prison pour l'un d'entre eux,
00:12:57 pour avoir séquestré et torturé
00:13:00 des guetteurs qu'ils avaient employés
00:13:02 et dont ils soupçonnaient qu'ils appartenaient à une bande rivale.
00:13:05 Ce sont des peines qui sont peu courantes, si vous voulez.
00:13:07 Et on voit bien qu'il y a une prise de conscience générale
00:13:10 dans l'ensemble d'administration et du système police-justice
00:13:15 pour réussir à monter en charge et à prendre le problème à bras-le-corps.
00:13:19 - Mais c'est vrai que... - Maintenant, il va falloir des moyens, c'est certain.
00:13:21 - Christian Proutaud, on est face à des individus
00:13:23 qui tirent à la Kalachnikov, qui tuent à la Kalachnikov,
00:13:27 arme de guerre.
00:13:28 Donc est-ce qu'au fond, envoyer une CRS-8
00:13:30 sur un court ou moyen terme face à des tirs de Kalachnikov,
00:13:34 est-ce que c'est suffisant ?
00:13:35 Est-ce qu'il ne faut pas aller plus loin ?
00:13:37 Est-ce qu'on n'a pas basculé ?
00:13:38 - Non, mais dès qu'on bascule, on est dans l'état de siège.
00:13:41 Ce n'est pas le même type de situation.
00:13:44 Et donc, c'est une insurrection.
00:13:46 Ce n'est pas une insurrection.
00:13:48 C'est, disons, des groupuscules qui s'entretuent, en plus.
00:13:54 Alors, bien évidemment, on pense tous à ce que tout le monde appelle des balles perdues,
00:13:57 mais si c'était des balles perdues, elles n'auraient pas été touchées.
00:14:00 Donc malheureusement, les balles perdues ne sont jamais perdues pour tout le monde.
00:14:04 À force de tirer par rafale, il y a des coups qui peuvent malheureusement
00:14:08 toucher des gens qui n'ont pas été visés.
00:14:11 C'est une horreur, mais c'est comme ça.
00:14:12 Mais dire que pour résoudre ce type de problème,
00:14:15 qui est du fait de l'usage des armes d'assaut et qui correspond,
00:14:18 même si c'est beaucoup, à des échanges qui se produisent entre voyous
00:14:24 et qui ont pour but de s'éliminer les uns les autres pour des problèmes de territoire,
00:14:29 dire qu'on va mettre l'armée pour résoudre ce problème,
00:14:32 déjà avoir envoyé la CRS 8, était selon moi une erreur.
00:14:36 Parce que vous envoyez des gens et il reste deux jours, puis après ils s'en vont.
00:14:40 Mettez-vous à la place de la population.
00:14:43 – Et pour conclure, on va marquer une pause,
00:14:46 mais pourquoi pas envoyer le GIGN une bonne fois pour toutes ?
00:14:49 – C'est pareil, on l'a fait pour les émeutes, le GIGN et Raid.
00:14:52 On a vu le résultat, c'est qu'il y a eu des tirs malheureux
00:14:57 qui ont conduit à ce que des unités d'élite se retrouvent de nos coups
00:15:01 à devoir s'expliquer et surtout la problématique, c'est devoir s'expliquer
00:15:06 pourquoi elles faisaient le maintien de l'ordre,
00:15:07 ou du moins du rétablissement de l'ordre.
00:15:09 Et ça, à mon avis, ce n'est pas sain.
00:15:11 – Et ça pourra faire l'objet d'un débat autour de ce plateau d'ailleurs.
00:15:15 Un grand merci, on va marquer une très courte pause,
00:15:17 on revient dans un instant, on fait un journal pour un journal complet
00:15:20 avec Félicité Kindocky, on parlera ensuite des soignants, des soignants agressés.
00:15:25 Eh oui, ça arrive en France, le gouvernement prend des mesures.
00:15:28 Restez avec nous sur CNN.
00:15:30 [Générique]
00:15:34 Il est presque 22h30 de retour sur le plateau de Soir Info Week-end.
00:15:37 Bienvenue, si vous nous rejoignez pour décrypter l'actualité,
00:15:40 pour débattre ce soir autour de ce plateau,
00:15:43 Denis Deschamps, Pierre-Yves Rougéron, Jean-Baptiste Souffron et Christian Proutot.
00:15:48 Félicité Kindocky est également avec nous,
00:15:51 on fait un point complet avec vous sur l'actualité, tout de suite, c'est le journal.
00:15:57 – Un important incendie s'est déclaré dans un immeuble du quartier Saint-Julien de Rouen.
00:16:01 La mairie conseille d'éviter le quartier
00:16:03 et informe qu'un périmètre de sécurité a été mis en place.
00:16:07 Les services de police et les pompiers sont sur place.
00:16:09 Selon nos confrères de Paris-Normandie, il n'y aurait pas de victimes.
00:16:12 Nicolas Meyère-Rossignol, le maire de Rouen,
00:16:15 assure également sur Twitter qu'il n'y a pas de victimes.
00:16:17 Nous reviendrons dans la soirée sur cet incendie dès que nous avons des informations.
00:16:22 – Et à la une de l'actualité également, félicité ce soir,
00:16:24 toujours aucune trace de l'INA dans le Barin.
00:16:28 – Une semaine après sa disparition, la piste criminelle est sérieusement envisagée.
00:16:33 Ce matin encore, les recherches se poursuivaient.
00:16:36 Les gendarmes ont procédé à des actes de police technique et scientifique.
00:16:39 On retrouve Céline Boulan à Plaine dans le Barin pour un point sur les investigations.
00:16:44 Ce samedi en début de matinée, la gendarmerie et l'identification criminelle
00:16:48 ont été dépêchées sur la départementale 350,
00:16:51 à proximité de la maison de la maire de l'INA.
00:16:55 Un promeneur disait avoir trouvé un sac contenant des ossements,
00:16:59 des ossements en réalité identifiés comme étant de nature animale.
00:17:03 Selon le parquet, aucune piste ne semble donc être privilégiée par les enquêteurs,
00:17:09 mais l'étau se resserre autour d'une possible disparition de l'INA à bord d'un véhicule.
00:17:15 Des prélèvements ADN ont d'ailleurs été effectués dans plusieurs voitures
00:17:19 pour tenter de trouver des indices.
00:17:21 Et dans le même temps, un père de famille indique que sa fille se serait fait approcher
00:17:26 à deux reprises par un homme en voiture, quelques jours seulement avant la disparition de l'INA.
00:17:32 L'individu aurait tenté de l'enlever alors qu'elle se rendait à l'arrêt de bus
00:17:36 pour prendre son quart scolaire.
00:17:38 Rien ne prouve en revanche que les deux situations sont liées.
00:17:42 Il faut rester prudent, c'est en tout cas ce que nous a confié la maire de Plaine,
00:17:46 Patricia Simoni, qui attend elle aussi que l'enquête se poursuive.
00:17:50 Seule certitude, le téléphone de l'INA a cessé d'émettre pour la dernière fois
00:17:54 à 11h22 le samedi 23 septembre, alors qu'elle se rendait à pied
00:18:00 à la gare de Saint-Blaise-Laroche, depuis la commune de Plaine où elle habite.
00:18:05 C'est vrai que cette disparition provoque énormément d'émotions dans tout le pays.
00:18:10 Christian Couteau, on le sait, le temps de l'enquête n'est pas le temps des médias,
00:18:13 ni encore moins le temps des réseaux sociaux.
00:18:15 Néanmoins, sept jours après la disparition de cette adolescente de 15 ans,
00:18:20 on voit encore sur le terrain un engagement très fort des militaires de la gendarmerie,
00:18:24 des enquêteurs. Peut-être le signe que les choses avancent,
00:18:28 en tout cas que des portes s'ouvrent si d'autres se sont fermées ?
00:18:32 Oui, mais la montée en puissance, elle a été faite en fonction de l'inquiétude
00:18:36 qu'il y avait par rapport à cette disparition,
00:18:39 qu'il ne faut pas l'oublier dans ce genre de disparition.
00:18:41 Et c'est un problème. C'est au départ une disparition inquiétante.
00:18:47 Donc, il n'y a pas encore d'ouverture d'information.
00:18:51 On cherche quelqu'un qui peut avoir fugué, qui peut avoir...
00:18:56 Après, l'hypothèse de la mauvaise rencontre, qui compte tenu à la fois des lieux,
00:19:00 mais également du fait qu'à chaque fois qu'on a fouillé,
00:19:04 on n'a rien trouvé de proche en proche,
00:19:06 puisque, pardon, en s'éloignant du dernier point où son téléphone avait marqué,
00:19:13 donc puisque les balises, c'est la seule chose qu'on puisse faire en matière judiciaire,
00:19:20 savoir où aborner le téléphone.
00:19:22 Les écoutes ne peuvent intervenir qu'à partir du moment
00:19:27 où il va y avoir une autre action juridique
00:19:32 qui va permettre, avec la désignation d'un juge,
00:19:35 de mettre en place des mesures qui permettront des écoutes,
00:19:39 pouvoir sonder ce qu'on appelle les fadettes de tous les téléphones,
00:19:44 à la fois des proches, parce qu'on peut toujours penser qu'il peut y avoir les proches,
00:19:48 mais toute cette fouille, elle était nécessaire.
00:19:51 N'oubliez pas qu'il y avait trois niveaux.
00:19:53 Il y a ceux qui sont sur le terrain, il y a ceux qui enquêtent, qui sont dans les bureaux,
00:19:57 et vous aviez les véhicules de la police scientifique qui étaient là
00:20:01 pour identifier chaque objet trouvé qui pourrait peut-être donner, entre guillemets, un indice.
00:20:08 Avec le témoignage de la jeune fille qui dit,
00:20:11 elle avoir été interpellée à deux reprises
00:20:17 par un véhicule qu'elle avait elle-même identifié suspect,
00:20:21 on s'oriente vers autre chose,
00:20:23 et je pense qu'on doit être tous d'accord sur ce plateau,
00:20:26 il faut qu'on va changer de rythme.
00:20:28 Bien sûr, c'est long, vous avez raison,
00:20:31 mais il faut pouvoir, avant de décider des auditions qui seront autre chose que des auditions,
00:20:38 mais qui peuvent être des gardes à vue,
00:20:40 il faut qu'il y ait l'ouverture d'une information précise,
00:20:43 et là, pour le moment, on n'était que sur une disparition inquiétante.
00:20:47 Et on suit tout ça, bien évidemment, de très près sur CNews,
00:20:51 avec nos envoyés spéciaux sur place.
00:20:53 L'enquête à présent sur l'affaire du meurtre d'un quadragénaire,
00:20:57 souvenez-vous, c'était lors des fêtes de Bayonne,
00:20:59 et bien, félicitez, l'enquête évolue.
00:21:01 En effet, six hommes ont été mis en examen pour homicide volontaire
00:21:05 et non dénonciation d'un crime.
00:21:07 Âgés de 21 à 27 ans, ils sont déjà connus de la justice pour certains.
00:21:11 Par ailleurs, une femme de 33 ans a également été placée sous contrôle judiciaire.
00:21:15 Le 26 juillet dernier, le quadragénaire avait été roué de coups par trois individus
00:21:19 après leur avoir fait une remarque, alors que ce dernier urinait devant sa porte.
00:21:23 Et puis l'émotion, toujours très vive dans l'heure,
00:21:26 après le terrible infanticide de Lisa.
00:21:29 Lisa, souvenez-vous, cette fillette de trois ans.
00:21:31 Ce sont près de 500 personnes qui se sont réunies aujourd'hui pour lui rendre hommage.
00:21:36 Des roses blanches ont été déposées dans le jardin proche de la mairie de Conches-en-Houche,
00:21:40 où la fillette est décédée après les violences présumées de la part de sa mère et de son beau-père.
00:21:46 Allez, un mot sur l'actualité internationale à présent.
00:21:49 La République séparatiste du Nagorni Karabakh est presque entièrement désertée par ses habitants.
00:21:56 Suite à la victoire éclair de Bakou, ce sont plus de 100 000 réfugiés qui ont fui en Arménie
00:22:01 par crainte de représailles de l'Azerbaïdjan.
00:22:04 Près de Goris, des centaines de réfugiés attendent qu'on leur propose un hébergement
00:22:07 sur la place centrale, au milieu de leur bagage.
00:22:10 Écoutez le témoignage de cette journaliste locale.
00:22:13 Comme vous pouvez le voir,
00:22:18 nous sommes toujours bloqués sur la route.
00:22:22 Cet exode n'est pas seulement insupportable pour des raisons psychologiques.
00:22:29 De nombreuses personnes ici deviennent des réfugiés pour la troisième fois de leur vie.
00:22:37 Mais cet exode est déjà insupportable physiquement, car cela fait 16 heures que nous sommes sur cette route.
00:22:48 Nous avons déjà parcouru environ 28 kilomètres.
00:22:55 Il semble que dans les prochaines 24 heures, nous ne pourrons toujours pas atteindre la frontière.
00:23:04 On va y revenir largement avec vous, messieurs, dans cette émission.
00:23:06 Mais peut-être un mot, Jean-Baptiste Souffron.
00:23:09 La communauté internationale apparaît bien silencieuse.
00:23:13 On peut le rappeler, 80% d'une population quitte cette terre depuis plus de 2000 ans.
00:23:20 Oui, et ça laisse un peu pantois de voir la vitesse à laquelle tout se referme.
00:23:25 Quand on parle d'enclave, il faut bien voir que ce n'est pas une petite zone.
00:23:30 Ça représente peut-être un tiers, un quart du reste du pays.
00:23:33 Donc c'est vraiment quelque chose d'important.
00:23:35 Tous ces gens sont tous en train de partir.
00:23:37 Ceux qui restent, ce sont ceux qui n'ont pas vraiment le choix,
00:23:40 soit qu'ils aient encore des éléments d'urgence à devoir gérer,
00:23:44 des situations personnelles qui les empêchent de partir,
00:23:46 peut-être parce qu'ils sont malades ou des choses comme ça.
00:23:48 Et on se retrouve à se demander qu'est-ce qui reste à gérer pour la communauté internationale,
00:23:52 sachant que tout ça part bien sûr du fait que Vladimir Poutine a abandonné son ancien allié, l'Azerbaïdjan,
00:23:58 a décidé de les laisser tomber, enfin voilà, l'Arménie a décidé de les laisser plus ou moins tomber,
00:24:04 au fur et à mesure où ils essayaient, eux, de leur côté, de se rapprocher un petit peu de l'Occident.
00:24:09 On a le sentiment que peut-être d'ailleurs, cette scène n'est que le prélude de quelque chose de peut-être plus grave,
00:24:17 puisqu'il y a d'autres zones de conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan qui n'ont pas l'air du tout de se calmer.
00:24:24 À ce niveau, pour l'instant, à court terme, ce qui reste à faire,
00:24:27 c'est probablement pour la communauté internationale à gérer la lutte humanitaire d'une part,
00:24:31 bien sûr, s'assurer qu'elle arrive bien,
00:24:33 que ces personnes vont pouvoir être accueillies dans des conditions qui soient à peu près correctes.
00:24:38 Et puis, également, à contrôler les violations des droits de l'homme qui risquent de se produire dans l'enclave.
00:24:43 On a vu que plusieurs anciens dirigeants de l'enclave avaient été arrêtés pour terrorisme.
00:24:48 On ne sait pas comment les choses vont se terminer.
00:24:51 Et après, savoir comment ça va évoluer.
00:24:54 Vous avez donc ce pays, l'Arménie, qui est d'un côté avec un voisin avec lequel il est matériellement en guerre aujourd'hui,
00:25:00 au sud de l'Iran, ensuite la Turquie, et au nord, la Russie qui ne le soutient plus.
00:25:06 Donc, c'est quelque chose qui va être très compliqué.
00:25:08 Et on y reviendra largement à partir de 23h dans ce soir info, week-end d'actualité internationale toujours.
00:25:15 Et ces critiques d'Elon Musk, du milliardaire des critiques,
00:25:20 qui critique, pardonnez-moi, vivement le soutien de Berlin à des ONG secourant des migrants méditerranéens.
00:25:25 Sa critique est parue dans un post sur son ancien réseau social X, anciennement Twitter.
00:25:31 Elon Musk prône une victoire électorale du parti allemand d'extrême droite AfD.
00:25:35 Est-ce que le public allemand est conscient de cela ? C'est ce qu'a écrit hier le milliardaire.
00:25:39 Ce à quoi le gouvernement allemand a répondu, c'est ce que l'on appelle sauver des vies.
00:25:43 Et puis le pape François a ordonné aujourd'hui 21 cardinaux issus de 4 continents.
00:25:50 La majorité d'entre eux seront appelés à élire un jour son successeur.
00:25:54 Il s'agit de diplomates, de proches conseillers, des hommes de terrain.
00:25:58 La cérémonie solennelle s'est tenue ce matin sur la place Saint-Pierre-de-Rome.
00:26:01 Les nouveaux cardinaux se sont agenouillés devant le pape pour recevoir la barrette,
00:26:05 une toque quadrangulaire et un anneau cardinalis.
00:26:08 Allez, on va parler économie à présent, inflation plus précisément,
00:26:13 puisque vous l'avez peut-être remarqué, le prix du kilo de pommes de terre a considérablement augmenté.
00:26:18 Ce phénomène s'est mesuré durant l'été en dépassant les 2 euros au kilo.
00:26:23 Dans les supermarchés, les explications de cette hausse sont diverses.
00:26:26 Sarah Fenzary a enquêté. Reportage.
00:26:30 Très cher tubercule, il faut dire que les prix des pommes de terre flambent.
00:26:34 Selon l'INSEE, en moyenne aujourd'hui, un kilo de pommes de terre coûte 2,19 euros,
00:26:38 contre 1,76 euros il y a un an.
00:26:41 Plusieurs raisons expliquent ce phénomène.
00:26:44 Aujourd'hui, nous consommons des pommes de terre issues des productions de 2022.
00:26:48 Et ces récoltes ont été catastrophiques en raison des sécheresses et des chaleurs extrêmes.
00:26:54 On voit que depuis ces quelques années, on a de grosses amplitudes.
00:26:58 On a des grandes périodes de sécheresses suivies de grandes périodes d'humidité.
00:27:01 La demande, n'ayant pas diminué face à des stocks amoindris,
00:27:05 entraîne donc une hausse des prix.
00:27:08 Mais d'autres raisons viennent s'ajouter à ça, et notamment l'inflation.
00:27:12 La hausse des prix de l'énergie s'est répercutée sur les tarifs.
00:27:15 Une fois récoltées, les pommes de terre doivent être stockées dans d'immenses chambres froides
00:27:20 qui consomment énormément d'énergie.
00:27:23 Face à toutes ces raisons, cet agriculteur dresse les enjeux pour les années à venir.
00:27:27 Face à ça, l'un des enjeux qui va être le nôtre,
00:27:31 c'est comment avec ce que j'appelle le partage de l'eau,
00:27:38 ça va être vraiment un gros challenge.
00:27:41 Il va falloir apprendre à produire toujours autant avec moins d'eau.
00:27:45 Et cette année encore, la météo a été capricieuse avec ces fortes précipitations printanières,
00:27:50 retardant ainsi la récolte prévue en août à l'automne.
00:27:54 Malgré tout, aucune pénurie n'est à craindre.
00:27:58 Je vous propose que nous nous arrêtions à présent sur ces mesures annoncées par le gouvernement
00:28:04 face aux multiplications de violences envers nos médecins, nos infirmiers et nos soignants.
00:28:10 42 mesures pour mieux les protéger.
00:28:13 Cela a été annoncé hier.
00:28:14 Parmi ces mesures, des sanctions pénales plus lourdes, des dispositifs d'alerte
00:28:18 ou encore des campagnes d'affichage.
00:28:20 On voit les précisions de Maxime Lavandier et puis Arnaud Vergote,
00:28:22 vice-président de la Fédération nationale infirmière,
00:28:25 lui-même agressé, témoignera dans un instant.
00:28:28 Chaque année, plus de 30 000 actes de violence sont enregistrés dans les établissements de santé.
00:28:34 Dans une enquête, l'Ordre des infirmiers annonce que plus de 60% d'entre eux
00:28:38 déclarent avoir déjà été agressés.
00:28:40 D'après le président de l'Ordre, il était temps que des mesures arrivent.
00:28:44 Les infirmiers sont parmi les premières victimes de violences avec nos confrères les pharmaciens et les médecins.
00:28:50 On avait objectivé qu'il y avait un vrai besoin autour de ce plan.
00:28:56 La ministre s'est emparée à bras le corps et a fait beaucoup de propositions qui sont assez importantes.
00:29:01 C'est vraiment un premier pas, mais c'est un pas significatif.
00:29:05 Jusqu'à présent, il n'y avait rien.
00:29:06 Au total, 42 mesures pour protéger les soignants.
00:29:10 Parmi elles, des sanctions pénales renforcées,
00:29:12 la création d'un délit d'outrage contre les professionnels libéraux.
00:29:16 Le gouvernement veut améliorer l'accompagnement des victimes
00:29:19 en systématisant la prise de plainte dans les établissements ou en cabinet.
00:29:23 42 mesures satisfaisantes pour le président du Conseil de l'Ordre des médecins.
00:29:27 Globalement, nous sommes satisfaits de ce plan
00:29:30 puisqu'il reprend une grande partie de nos propositions et de nos constatations.
00:29:36 Mais je dois dire que ce plan, on verra après avec la mise en route, est assez complet.
00:29:42 Les soignants seront aussi préparés à la gestion de l'agression
00:29:45 afin de prévenir toute agressivité qui monte.
00:29:49 Je vous lise, Arnaud Vergote, vice-président de la Fédération nationale infirmier dans le Nord,
00:29:53 est en liaison avec nous. Arnaud Vergote, bonsoir.
00:29:56 Merci d'avoir accepté notre invitation,
00:29:58 notamment parce que vous-même, vous avez été victime d'une agression en tant que soignant.
00:30:04 Racontez-nous, dans quelles conditions ?
00:30:08 Bonsoir. Alors, c'était au domicile du patient,
00:30:11 puisque les infirmiers libéraux se déplacent essentiellement au domicile.
00:30:15 Et un des patients a sorti un couteau et a essayé de me poignarder.
00:30:23 J'ai eu juste le réflexe de me protéger avec ma sacoche,
00:30:28 sinon j'étais fortement blessé.
00:30:31 Alors, effectivement, une agression très violente.
00:30:34 Avec vos collègues, c'est un phénomène relativement nouveau,
00:30:38 ces agressions contre votre profession. Vous les observez depuis longtemps ?
00:30:44 Ce n'est pas un phénomène nouveau,
00:30:47 mais je dirais que depuis quelques temps, et notamment depuis la Covid,
00:30:52 ces agressions sont multipliées et prennent différentes formes maintenant.
00:30:58 Il y a eu des agressions verbales, avec des insultes,
00:31:03 des mots pas toujours très tendres,
00:31:05 mais de plus en plus, on est victime de violences physiques.
00:31:10 Mon épouse aussi, d'ailleurs, a été agressée la semaine dernière
00:31:14 par une patiente présentant des troubles psychiatriques.
00:31:18 Donc il était temps que ces 42 mesures apparaissent
00:31:22 avec un développement sous ces trois axes.
00:31:24 Mais globalement, c'est vrai qu'on pourrait être satisfait de ces mesures,
00:31:29 mais je pense qu'on pourrait quand même aller un petit peu plus loin.
00:31:32 Et notamment, certaines causes de ces violences,
00:31:40 je dirais que le manque de médecins entraîne aussi
00:31:45 des patients qui sont de plus en plus énervés.
00:31:49 Voilà, c'est-à-dire pour quelle raison aujourd'hui votre profession est agressée ?
00:31:54 Puisque ce qui nous échappe totalement, c'est que vous êtes là pour aider,
00:31:57 pour soigner des vies, pour accompagner.
00:32:00 Pourquoi vous vous faites agresser ? Pour quelle raison ?
00:32:04 Comme je viens de le dire, de plus en plus de patients
00:32:08 présentent des problèmes d'accès aux soins,
00:32:10 et notamment pour trouver un médecin traitant.
00:32:13 Et les plus disponibles, et je dirais les plus nombreux sur le territoire,
00:32:18 ce sont les infirmiers libéraux.
00:32:19 On a la chance de mailler tout le territoire.
00:32:22 Et des patients qui ne trouvent pas de réponse à leurs problèmes de santé,
00:32:26 maintenant viennent contacter les infirmiers.
00:32:31 Chose que je n'avais jamais avant,
00:32:33 ça fait une vingtaine d'années que j'ai que ça en libéral,
00:32:36 et de plus en plus souvent maintenant,
00:32:38 j'ai des patients qui m'appellent pour des problèmes médicaux,
00:32:41 qui ne sont pas de notre sort.
00:32:43 Et donc, face à une réponse négative de notre part,
00:32:46 ou une absence de réponse adéquate,
00:32:49 frustrations et violences,
00:32:50 ils deviennent agressifs et nous agressent.
00:32:53 Quand même assez incroyable, effectivement.
00:32:56 Cela nous étonne, autour de ce plateau.
00:32:58 Vous restez avec nous, Pierre Yves Rougeon.
00:33:00 C'est vrai qu'on se dit qu'un soignant est là pour nous aider.
00:33:02 On a tous, autour de cette table, consulté des médecins
00:33:05 ou qui ont aidé des proches, des enfants qui nous ont aidés.
00:33:09 Ce qui interpelle, c'est pourquoi aujourd'hui,
00:33:11 on en arrive à agresser des soignants.
00:33:13 Comment vous le comprenez, vous l'analysez ?
00:33:16 Alors, le cas que je connais le plus,
00:33:18 c'est celui des médecins libéraux.
00:33:20 Donc, ils se déplacent, ils sont en cabinet,
00:33:22 et se déplacent au domicile du patient, également en visite,
00:33:25 particulièrement la médecine de campagne,
00:33:27 qui est une médecine sinistrée en France.
00:33:29 Quand on voit le profil,
00:33:31 en tout cas, ce que j'ai pu constater parmi les agresseurs,
00:33:34 pour les infirmiers, je serais incompétent
00:33:37 pour voir s'il y a une différence de profil,
00:33:39 mais en tout cas, pour les médecins.
00:33:41 Vous avez, à mon sens, trois grands types
00:33:45 de gens qui agressent des médecins.
00:33:49 Vous avez premièrement tout ce qui est psychiatrie.
00:33:52 C'est-à-dire que, comme on n'a plus de procédure d'enfermement,
00:33:57 comme on a des procédures de camisole chimique
00:33:59 qui sont totalement défaillantes,
00:34:00 comme donc on les laisse en ambulatoire,
00:34:02 eh bien, comme ils voient des médecins
00:34:04 et qu'ils sont agressifs d'un point de vue général,
00:34:07 ils s'attaquent à la personne qu'ils voient le plus facilement.
00:34:12 Voilà, ils s'attaquent aux médecins.
00:34:13 Un, ça fait aussi partie des blessures les plus graves,
00:34:17 parce qu'on est face à des gens qui ne s'appartiennent plus,
00:34:19 et donc ça peut être un objet contondant, un objet compend,
00:34:23 ça peut très vite très mal tourner.
00:34:26 Vous avez une autre chose qui est dans certaines zones
00:34:30 de notre territoire plus que d'autres,
00:34:32 c'est ce que j'appellerais les agressions culturelles,
00:34:34 c'est-à-dire des gens pour qui le médecin,
00:34:38 particulièrement le médecin femme,
00:34:41 n'a pas à nous approcher.
00:34:43 Là, on devient agressif très vite.
00:34:45 Ça, on a des cas routiniers, malheureusement,
00:34:49 dans une partie de l'institution hospitalière.
00:34:51 Et les derniers points, c'est, je dirais,
00:34:55 la répercussion des gens qui sont à bout socialement
00:34:58 et qui, d'un seul coup, se vengent sur le médecin.
00:35:00 Pourquoi ? Parce qu'ils sont dans la culture de "on me doit que",
00:35:04 et particulièrement le médecin, qui, comme tout service public,
00:35:07 on habite les gens à être des consommateurs de services publics
00:35:11 et non pas être dans une optique citoyenne
00:35:13 vis-à-vis du service public, donc le médecin,
00:35:15 et bien il y a quelqu'un qui est à mon petit soin,
00:35:18 et s'il ne l'est pas, j'ai le droit de m'énerver.
00:35:22 Malheureusement, ça, ça se constate assez facilement
00:35:25 dans une simple salle d'attente.
00:35:26 - Arnaud Vergotte, 42 mesures annoncées par le gouvernement,
00:35:29 trois grands axes, vous le disiez tout à l'heure,
00:35:31 la prévention, la sécurisation du cadre d'exercice
00:35:35 ou encore l'accompagnement des victimes.
00:35:38 Qu'est-ce que vous retenez de ces mesures ?
00:35:39 Est-ce qu'elles sont ciblées ?
00:35:41 Puisque c'est vrai qu'en les énumérant,
00:35:43 je me disais qu'il n'est pas question de l'auteur.
00:35:45 Alors un délit d'outrage, si, qui va être mis en place,
00:35:50 alors il faut qu'il soit voté, mais qui a été annoncé en tout cas,
00:35:53 elles sont suffisantes, ces mesures ?
00:35:58 - Suffisantes, je dirais que ça ne sera jamais suffisant.
00:36:02 On n'arrivera jamais non plus à faire zéro violence,
00:36:06 mais je pense que c'est déjà une grande avancée.
00:36:09 Quoique pour le monde libéral,
00:36:11 il y a certaines mesures qui ne sont pas vraiment applicables,
00:36:15 notamment au domicile du patient,
00:36:16 quand c'est revoir l'environnement,
00:36:20 réhabiliter des lieux pour qu'ils soient plus sécurisés.
00:36:26 Au domicile du patient, c'est toujours compliqué.
00:36:29 Après, le délit d'outrage, c'est une excellente nouvelle.
00:36:34 Si ça pouvait dissuader les gens d'agresser les soignants,
00:36:39 certainement qu'on avancerait aussi dans ce sens.
00:36:41 Et je pense que l'accompagnement est aussi très, très important.
00:36:45 Et notamment inciter les soignants victimes de ces agressions à déposer plainte.
00:36:51 - À déposer plainte, ce qui ne se fait pas suffisamment encore aujourd'hui.
00:36:55 Il y a une peur d'aller déposer plainte quand on est soignant après une agression ?
00:37:00 - Il y a une peur aussi, mais il y a certainement d'autres facteurs.
00:37:05 Moi-même, quand j'ai été agressé, je ne suis pas allé déposer plainte.
00:37:10 Soit il y a cette peur, voire des représailles,
00:37:15 mais aussi peut-être le manque de temps.
00:37:19 Et puis, je pense qu'il y a aussi le sentiment d'impunité derrière,
00:37:22 où il n'y a pas vraiment de réponse non plus judiciaire.
00:37:26 Ou face à un patient avec des troubles psychiatriques,
00:37:30 on se dit finalement qu'il ne sera pas poursuivi, ça ne servira à rien.
00:37:33 Donc, beaucoup de nos collègues pensent que c'est une perte de temps.
00:37:38 - Merci beaucoup, Arnaud Vergotte,
00:37:39 vice-président de la Fédération nationale infirmière,
00:37:42 d'avoir témoigné ce soir sur notre antenne, Jean-Baptiste Souffron.
00:37:45 On parlait de ce délit, de la création d'un délit d'outrage.
00:37:50 Ce n'est pas encore fait.
00:37:51 Ça a été annoncé, ça va être proposé contre les professionnels libéraux.
00:37:55 Il existe déjà pour les personnels hospitaliers,
00:37:59 si je ne m'abuse, 7500 euros d'amende.
00:38:01 Vous êtes plus seul, est-ce que c'est suffisamment dissuasif ?
00:38:04 On entendait le sentiment d'impunité.
00:38:06 - Je pense que la dissuasion,
00:38:07 ce n'est pas le fait d'avoir une infraction en plus ou en moins.
00:38:09 Si les gens ne vont pas porter plainte, c'est qu'il y a des raisons.
00:38:12 Si vous voulez, c'est qu'on en a une situation.
00:38:13 Moi, j'attends impatiemment dans un an,
00:38:16 quand on nous annoncera le plan 2 ou le plan 3.
00:38:19 Il se trouve que ces agressions ont commencé quand ?
00:38:22 Elles ont commencé au fur et à mesure
00:38:23 où a démarré la dégradation du service public hospitalier.
00:38:26 C'est aussi simple que ça.
00:38:27 C'est-à-dire que vous avez des gens, il y a deux types d'agressions.
00:38:29 Il y a les agressions quand les gens arrivent dans les 30 premières minutes.
00:38:32 Et à ce moment-là, ce sont surtout les accompagnants qui agressent
00:38:34 parce qu'ils ne comprennent pas tout de suite en charge le patient.
00:38:37 Et puis, vous avez des agressions au bout de deux heures,
00:38:40 à partir de deux heures d'attente à peu près,
00:38:42 quand les gens voient passer des gens devant eux
00:38:44 et qu'ils ne comprennent pas pourquoi eux ne savent pas que leur blessure,
00:38:48 leur problème n'est pas urgent ou pas assez urgent
00:38:50 pour qu'on les prenne tout de suite et que même s'ils ont mal,
00:38:52 on va faire passer d'autres gens avant.
00:38:54 Mais tout ça vient de quoi ?
00:38:55 Tout ça vient du fait qu'en réalité, on n'a pas les capacités d'accueil
00:38:57 et on n'a pas...
00:38:58 Enfin, ça fait des années maintenant, ça fait quoi ?
00:39:01 Trois, quatre ans que les services publics hospitaliers se plaignent,
00:39:04 aussi bien libéraux que publics,
00:39:07 d'être abandonnés par l'État et de ne pas pouvoir suffisamment traiter.
00:39:11 On ferme des lits, on ferme des espaces, etc.
00:39:13 Ça se traduit nécessairement pour les usagers,
00:39:16 par des réactions qui deviennent de plus en plus violentes.
00:39:18 Je ne vois pas dans ces mesures,
00:39:19 même s'il y a des choses qui sont intéressantes,
00:39:21 la plainte sur place, ça va être très bien,
00:39:23 ça va permettre typiquement à quelqu'un qui est agressé
00:39:26 de pouvoir déposer plainte.
00:39:27 Mais quel suivi y aura-t-il derrière ?
00:39:28 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:39:29 Oui, mais Denis Deschamps...
00:39:31 On veut faire un camp retranché des soignants et des hôpitaux,
00:39:35 alors que ce n'est pas le problème.
00:39:36 Oui, mais Denis Deschamps, autour de cette table,
00:39:38 même si vous patientez aux urgences,
00:39:40 ce n'est pas pour autant que vous allez mettre un coup de poing
00:39:42 où vous allez agresser verbalement un soignant,
00:39:45 même s'il faut patienter 5 heures.
00:39:46 Donc effectivement, il y a ce problème des hôpitaux.
00:39:49 Et en même temps, est-ce qu'il n'y a pas aussi un problème d'éducation ?
00:39:52 Pourquoi cette pression aujourd'hui ?
00:39:54 Pardon ?
00:39:55 Allez-y, comment ?
00:39:55 Moi, je ne pense pas que c'est un problème d'éducation.
00:39:57 Je pense que notre société est malade.
00:40:00 Et ça fait un moment qu'elle est malade.
00:40:02 Monsieur disait tout à l'heure, Flore, justement,
00:40:04 que les problèmes psychiatriques en France sont complètement abandonnés.
00:40:09 Je crois qu'on a moitié moins de soignants en psychiatrie qu'on en avait en 1960.
00:40:18 Non, mais il y a un truc qui ne va pas.
00:40:20 Et regardez le nombre de gens qui ressortissent
00:40:22 beaucoup plus d'un problème psychiatrique qu'il y a en prison actuellement.
00:40:26 C'est énorme.
00:40:28 Je n'ai pas le chiffre en tête,
00:40:29 mais je crois que c'est au moins 30% du milieu carcéral
00:40:34 qui ressortit plus de la psychiatrie.
00:40:37 Bien sûr, ils ont commis des choses.
00:40:40 Mais il y a ce problème psychiatrique.
00:40:41 Et il y a un autre problème qui prouve que la société est malade.
00:40:44 Il est évalué à presque entre 15 et 16 millions de Français
00:40:48 qui prennent des anxiolytiques.
00:40:50 Ça prouve bien que notre société ne va pas trop bien.
00:40:53 Surtout pas contre d'autres pays.
00:40:54 Voilà, résoudre des problèmes en aval
00:40:57 et faire que des gens qui ont commis des choses qui sont répréhensibles
00:41:00 contre des soignants, il n'y a pas de problème.
00:41:03 Mais il ne faut pas espérer que ça va changer le comportement des gens.
00:41:06 Je voulais vous entendre aussi sur une terrible agression à Versailles.
00:41:10 On aura le temps d'y revenir au cours de l'émission.
00:41:12 Denis Deschamps ne vous a pas entendu sur ce sujet.
00:41:14 Vous vouliez réagir ?
00:41:15 Alors moi, je voudrais rebondir sur ce sujet parce qu'en réalité,
00:41:19 cher Olivier, vous notiez qu'au bout d'une heure, deux heures, trois heures,
00:41:23 on pourrait être un petit peu énervé.
00:41:24 Mais non, mais il y en a qui attendent plus de 24 heures dans les urgences.
00:41:28 Il y a même eu un décès dans les urgences.
00:41:30 Donc, et on ne peut pas...
00:41:32 Vous vous souvenez, on ne peut pas en vouloir au personnel
00:41:35 parce qu'encore une fois, on est dans l'inepsie politique
00:41:38 où, souvenez-vous, il y a quelques dizaines d'années,
00:41:40 on voulait réduire le nombre de médecins pour justement limiter les dépenses,
00:41:43 ce qui est totalement absurde.
00:41:45 Et on voit aujourd'hui le président de l'ordre des médecins qui se félicite
00:41:49 parce que quelques unes de ses mesures ont été reprises.
00:41:51 Mais on marche sur la tête.
00:41:52 Et en fait, effectivement, maître Souffron,
00:41:54 je pense que ça ne date pas d'il y a 3 ou 4 ans,
00:41:56 ça date d'il y a une bonne dizaine d'années où malheureusement,
00:41:59 on concentre, on ferme des hôpitaux pour concentrer,
00:42:03 faire des énormes machines industrielles hospitalières.
00:42:07 Mais en réalité, c'est les mêmes personnels.
00:42:09 Et on a moins de personnel pour une population beaucoup plus grande
00:42:12 aujourd'hui qu'on avait il y a 20 ou il y a 30 ans.
00:42:14 Donc forcément, on est dans un goulot d'étranglement
00:42:18 et on a des véritables problèmes.
00:42:20 En plus, on peut soulever aussi tout ce qui est libéral.
00:42:23 Les médecins, on est infirmiers et médecins,
00:42:26 on est dans une absurdité de dingue parce que là aussi,
00:42:29 nous, on a la chance d'être en région parisienne.
00:42:32 On peut avoir un rendez-vous dans la semaine,
00:42:34 globalement dans la semaine.
00:42:35 Vous vous écartez de 100 kilomètres, vous vous attendez un an.
00:42:39 C'est absurde.
00:42:40 Donc, en fait, on a délabré notre système de santé en France
00:42:44 pour faire des économies de gestionnaire.
00:42:46 Et en fait, le problème du système de santé,
00:42:49 c'est qu'il doit être fait pour gérer des pics.
00:42:51 Ça n'a rien à voir.
00:42:53 - Et je me permets d'ajouter un truc et c'est très important.
00:42:55 C'est qu'en fait, ce plan, moi, je vais vous dire,
00:42:56 il marche encore plus sur la tête que ce qu'on peut croire
00:42:58 parce qu'à la fin, dans les 42 mesures, un tiers des mesures,
00:43:01 ça va consister à faire quoi ?
00:43:02 Ça va consister à créer des emplois.
00:43:04 Et au lieu de créer des emplois de soignants,
00:43:06 on va créer des emplois de gardiens, de sécurité,
00:43:11 de bunkerisation de l'hôpital.
00:43:13 Et voilà, donc en fait, ça va contribuer à continuer
00:43:16 à la paupérisation, non pas de l'hôpital,
00:43:18 le directeur d'hôpital, ça va aller.
00:43:20 Il va gérer une structure, mais en revanche,
00:43:21 ça va continuer à la paupérisation de la...
00:43:24 Enfin, du métier de soignant et du fait de soigner en France.
00:43:27 C'est pas ça qui va faire qu'on attendra moins d'un an
00:43:30 pour être finalement traité quand on est malade.
00:43:32 - Mais Pierre-Yves Rougeron, l'état de l'hôpital
00:43:34 ne justifie pas ces violences contre les soignants.
00:43:39 - Personne à cette table n'a dit que ça justifie que ce soit...
00:43:43 - Bien évidemment, mais...
00:43:44 - Non, mais le problème que nous avons,
00:43:47 c'est qu'on a une structure qui est devenue défaillante,
00:43:51 alors que c'était l'une des meilleures médecines au monde.
00:43:54 Et que malheureusement, ça l'est devenue tellement vite
00:43:56 que la plupart, particulièrement des médecins,
00:43:59 mais également des infirmiers, s'ils ont un peu d'expérience,
00:44:03 ont vu le système à son meilleur et le système s'effondrer.
00:44:07 Ça, dans un corps de métier, c'est terrible.
00:44:10 Quand vous êtes un métier, vous entrez,
00:44:13 le métier est délabré, vous sortez, il est délabré,
00:44:16 vous vous dites "Bon, je commune, je commune".
00:44:18 Mais par contre, quand vous entrez dans un système médical
00:44:20 qui est l'un des meilleurs du monde,
00:44:22 et que vous arrivez dans un système tierrondisé,
00:44:24 on vous pousse exactement le même problème.
00:44:28 On vous pousse au bord de la falaise.
00:44:30 Or, vous êtes face à des personnels qui sont à bout,
00:44:33 des personnels qui sont fatigués,
00:44:35 qui peuvent donc multiplier aussi les erreurs,
00:44:38 qui parfois, quand vous êtes au milieu d'une urgence de nuit,
00:44:41 vous êtes à la trentième personne,
00:44:43 et parfois qui arrive pour de la bobologie,
00:44:44 vous ne le traitez pas exactement comme vous devriez,
00:44:47 mais cet humain, c'est, et là, une embrouille part,
00:44:50 et à la fin, tout le monde le regrette.
00:44:52 - Et ils sont sur le front, justement.
00:44:54 C'est ces personnels qui sont sur le front.
00:44:55 - Ça, c'est tout le rapport avec la fonction publique,
00:44:58 qui, je reprends mon cheval de bataille,
00:45:01 au moment où on a considéré que la partie grasse de l'État,
00:45:06 c'était les fonctionnaires,
00:45:08 on a réduit les fonctionnaires à un non-renouvellement
00:45:12 de deux fonctionnaires qui partaient,
00:45:14 en renouveler pour un fonctionnaire.
00:45:16 - Donc, à vous entendre, finalement, tous les quatre,
00:45:19 ces 42 mesures annoncées par le gouvernement ne servent à rien.
00:45:23 - Déjà, nous verrons qu'est-ce qui sera appliqué, déjà,
00:45:29 parce que le pire qui parle n'amasse pas mousse.
00:45:33 - Campagne d'affichage, selon vous, c'est vrai que ça fait toujours sourire.
00:45:35 Quand on parle de violence, de coups de couteau
00:45:37 et que le gouvernement vous annonce des campagnes d'affichage,
00:45:39 42 mesures, il n'y a pas que ça.
00:45:41 Néanmoins, ça vous étonne ou pas ?
00:45:43 C'est vrai que ça paraît minime comme...
00:45:46 - Mais non, mais si c'était, si la notion de "je ne vais pas faire un truc"
00:45:51 dont on sait déjà que ce n'est pas autorisé, que c'est contre la loi,
00:45:56 si le simple fait de savoir qu'on va avoir 15 jours, un mois,
00:46:02 servait à quelque chose, ça se saurait.
00:46:04 Moi, on punit les gens, non pas en espérant que ça fera,
00:46:08 que d'autres ne feront pas la même chose,
00:46:11 on punit les gens parce qu'ils ont commis un acte répréhensible.
00:46:14 - Laissez-moi vous donner un exemple.
00:46:15 Vous voyez la plainte systématique, ça a l'air d'une bonne idée.
00:46:17 Bien sûr, on se dit, ils ne portent pas...
00:46:19 Pour le coup, c'est vrai qu'ils ne portent pas assez.
00:46:20 - Non, mais il faut que ça suive derrière.
00:46:21 - Non, mais ce n'est pas ça.
00:46:23 Mais la plainte systématique, ça veut dire que pour celui
00:46:25 qui porte plainte derrière, c'est du travail aussi.
00:46:28 Il va falloir que lui, il la suive, sa plainte.
00:46:30 C'est-à-dire qu'une fois qu'il a lancé la machine judiciaire,
00:46:32 il va falloir qu'il réponde.
00:46:33 Et puis, s'il n'a pas porté plainte exactement comme il faut, etc.
00:46:35 Bien évidemment, en face, ça peut aussi se retourner contre lui de temps en temps.
00:46:39 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:46:40 C'est-à-dire qu'en donnant l'apparence qu'on va lancer des choses et tout,
00:46:44 ça va déclencher. Derrière, c'est des moyens, c'est du travail en plus qui va ne pas aller
00:46:50 sur le métier de soignant en lui-même.
00:46:54 - Pour conclure, avant le journal de 23h, Denis Deschamps.
00:46:57 - Juste un mot, j'aimerais juste souligner que là, on a encore un nouveau point de bascule
00:47:02 dans le monde politique.
00:47:04 C'est que pendant 30 ou 40 ans, nous avons eu des promesses
00:47:07 et on voit que derrière les promesses, il n'y a pas de délivrer, il n'y a pas d'action.
00:47:11 Et en fait, c'est pour ça qu'on ne croit plus, et encore plus que la jeunesse,
00:47:13 ne croit plus en la politique.
00:47:15 Et là, avec ce genre de plan, malheureusement, c'est encore un énième plan sur des urgences
00:47:21 qui auraient dû être résolues depuis très longtemps.
00:47:23 Et les gens ne croient plus parce qu'ils savent bien que même si on va essayer de mettre des moyens,
00:47:26 il n'y a pas de résultat en face.
00:47:28 C'est un peu comme l'histoire de Marseille.
00:47:29 On met un milliard et demi, mais il n'y aura pas de résultat en face.
00:47:32 - Allez, retour du débat dans une dizaine de minutes.
00:47:35 Mais il est 23h, tout de suite, le journal avec Félicité Kintoki.
00:47:42 Et à la une de l'actualité, ce soir, Félicité, toujours aucune trace de Lina dans le barin.
00:47:47 - Non, les investigations sont en train d'évoluer, Olivier.
00:47:51 Nous avons Solène Boulan qui est donc sur place en duplex dans le barin.
00:47:55 Solène Boulan, vous êtes sur place.
00:47:56 Une maison a été sous-cellée ?
00:47:58 - Oui, tout à fait. Alors là, nous sommes à Diespars, ce hameau de la commune de Plende
00:48:07 où est originaire Lina.
00:48:09 Derrière moi, une maison a été mise sous-cellée.
00:48:11 Vous l'avez dit, par la gendarmerie qui est toujours présente à l'extérieur des lieux,
00:48:16 dans une voiture, pour s'assurer que personne, évidemment, ne s'en approche.
00:48:20 Les gendarmes qui ont donc quitté l'intérieur de la maison vers 21h après avoir inspecté les lieux.
00:48:26 Cette maison, elle appartient donc à un habitant de Diespars dont on ne connaît pas encore l'identité.
00:48:32 Elle est située à environ 3 km du domicile de Lina.
00:48:37 Pour l'instant, aucune communication officielle du parquet n'a été réalisée.
00:48:42 Aucune information non plus sur une potentielle garde à vue.
00:48:45 Voilà ce qu'on peut vous dire pour l'instant, une semaine, jour pour jour,
00:48:48 après la disparition de l'adolescente de 15 ans.
00:48:51 - Merci beaucoup Solène pour toutes ces précisions.
00:48:53 Solène Boulan avec Olivier Gangloff dans le barin qui suit toutes les investigations.
00:48:58 Donc, et cette dernière information, une maison placée sous-cellée.
00:49:02 Christian Proutot, qu'est-ce qu'on peut tirer comme première conclusion après cette information ?
00:49:07 - Il est possible qu'à travers les informations qu'on évoquait tout à l'heure sur les déclarations de la jeune fille
00:49:15 qui disait avoir été interpellée par un véhicule, on sait que la gendarmerie a trouvé un certain nombre de véhicules
00:49:25 qui pouvaient correspondre aux véhicules recherchés.
00:49:29 Je crois même qu'il a été dit qu'elle avait même filmé sur un parking le véhicule qu'elle pensait être
00:49:37 le véhicule dans lequel se trouvait l'homme qui l'avait interpellé.
00:49:42 C'est peut-être possible, ça n'engage pas sur la petite Lina, mais au moins par rapport à celui qui l'a poursuivi,
00:49:52 c'est peut-être lui, je ne sais pas, mais ça laisse supposer que si la gendarmerie a trouvé un lieu,
00:49:59 c'est que ça correspond à une personne.
00:50:01 - Et nos équipes sur place, vous l'aurez compris, suivent de très près l'évolution des investigations
00:50:06 de la gendarmerie nationale dans le barin, tout juste une semaine après la disparition de la petite Lina,
00:50:11 cette adolescente de 15 ans.
00:50:14 À la une de l'actualité également ce soir, un incendie, félicité, incendie à Rouen, c'est bien cela ?
00:50:19 - Absolument, l'incendie s'est déclaré en fin de journée dans un immeuble du quartier Saint-Julien.
00:50:24 Selon le maire de la ville, Nicolas Meilleur-Rosignol, il s'agit d'un immeuble désaffecté,
00:50:28 il n'y a pas de victimes à ce stade.
00:50:30 Un périmètre de sécurité a été mis en place par les pompiers.
00:50:33 Des investigations sont en cours pour établir l'origine du feu.
00:50:37 La maire de Rouen conseille d'éviter le secteur du quartier Saint-Julien.
00:50:41 - Et puis ce réseau de trafic de drogue bien particulier, vous allez le voir, il a été démantelé à Nantes.
00:50:47 - Les livraisons étaient baptisées Air Koli et s'opéraient par drone dans différentes prisons de l'ouest de la France,
00:50:54 dont Nantes, Lorient, Le Havre et Poitiers.
00:50:57 Quatre hommes âgés de 21 à 26 ans ont été mis en examen.
00:51:00 Ils en courent jusqu'à 20 ans de prison.
00:51:02 - Et toujours au volet sécuritaire, anime cette importante saisie d'armes d'assaut.
00:51:11 Elle a eu lieu aujourd'hui, cette saisie.
00:51:13 Les hommes de la BAC étaient en opération de sécurisation dans le quartier de Pissevins
00:51:18 quand elle a découvert dans un box 4 Kalachnikovs, une arme longue et des munitions de 7,62 et 9 mm.
00:51:25 Des stupéfiants ont également été saisis.
00:51:27 - On le voit quand même, des armes, des Kalachnikovs, des armes de guerre qui circulent de plus en plus en France,
00:51:34 vous le disiez, des armes qui viennent des pays de l'Est essentiellement.
00:51:38 - Oui, tout à fait. Il faut se féliciter du travail d'enquête qui est en profondeur,
00:51:44 qui on voudrait toujours, on le voit sur nos plateaux quand nous discutons des différents sujets.
00:51:50 On aimerait que ça se passe rapidement.
00:51:52 N'oubliez pas qu'Anime, il y a eu un certain nombre d'incidences qui prouvent que pendant qu'on est passé à autre chose,
00:52:00 les enquêteurs, eux, cherchaient et ils ont trouvé.
00:52:03 C'est la même chose pour les... Quand il y a eu les émeutes, je crois qu'il y a eu également une quinzaine d'arrestations autour d'un incendie d'une mairie.
00:52:13 Toujours pareil, il faut du temps au temps pour les enquêteurs parce que mener une enquête, c'est des localisations, des géolocalisations.
00:52:23 Un juge d'inspection qui vous donnera l'autorisation d'avoir accès au bornage, etc.
00:52:29 Et au bout du compte, on se rend compte que malgré tout, la police judiciaire avance et que les gens qui ont commis des méfaits devront payer.
00:52:38 Effectivement, des policiers et gendarmes très engagés sur le terrain.
00:52:42 Et justement, cet après-midi, des anciens policiers ou même des citoyens anonymes ont voulu leur rendre hommage.
00:52:50 Une semaine après la manifestation contre les violences policières, cette fois, c'est un rassemblement qui a eu lieu cet après-midi à Paris pour soutenir, je le disais, les policiers.
00:52:58 12 autres villes ont également rejoint l'initiative de Jean Messia, président du cercle de réflexion Vivre français,
00:53:04 des manifestations dites citoyennes et apolitiques en soutien aux forces de l'ordre.
00:53:08 On écoute quelques participants réunis à Paris sur la place de la République.
00:53:13 C'est important parce qu'il y a énormément d'agressions à l'heure actuelle.
00:53:17 L'autorité de l'État est remise en cause.
00:53:20 Donc il faut prendre ses responsabilités et soutenir la police pour que les choses reviennent dans leur ordre.
00:53:28 Ils sont là pour nous protéger.
00:53:30 Et pour moi, ça sera toujours des protecteurs et non pas des violents, de violents, comme certains veulent le dire.
00:53:40 La police, c'est quand même la sécurité pour notre pays.
00:53:44 Et je pense qu'elle n'est pas respectée aujourd'hui.
00:53:47 Et il faut que ça change, que la peur change de côté.
00:53:52 Alors c'est vrai, Pierre-Yves Rougeron, que la manifestation contre les violences policières,
00:53:56 beaucoup de médias en ont parlé, je pense notamment au service public.
00:53:59 Autant cette manifestation soutient à la police.
00:54:01 Alors oui, c'était une première.
00:54:04 Il y a ces news, il y a quelques médias qui en parlent.
00:54:06 Pas un mot dans le service public.
00:54:07 Est ce que ça vous étonne ?
00:54:09 Alors pas du tout.
00:54:10 Alors vu déjà le parti pris, je dirais même pas en anti-flic,
00:54:16 parce qu'il est à géométrie variable chez les médias mainstream, le parti pris anti-flic.
00:54:23 Ils le sont très souvent, mais parfois ils savent trouver la police déjà quand ils se planquent derrière.
00:54:27 Mais surtout, c'est le parti pris très anti-État d'une partie non négligeable de la presse.
00:54:34 Et il est évident qu'on préfère être du côté des forces dissolvantes.
00:54:40 C'est beaucoup plus facile.
00:54:41 Donc résultat, une manif anti-flic où en plus, vous avez plusieurs soutiens objectifs
00:54:49 à certaines formes de criminalité dedans.
00:54:52 Bon, le journaliste moyen est quand même beaucoup plus à l'aise dans ce monde là.
00:54:57 C'est sociologique.
00:54:58 C'était la première manifestation de ce type.
00:55:01 En tout cas, une centaine de personnes rassemblées.
00:55:04 Place de la République cet après-midi.
00:55:05 On va parler santé à présent avec une prime de 1500 euros
00:55:09 pour attirer les internes en médecine.
00:55:11 C'est ce qu'a annoncé l'agence régionale de santé d'Ile-de-France
00:55:15 pour faire face aux déserts médicaux.
00:55:17 La condition, les internes de toutes spécialités confondues doivent accepter de faire un stage
00:55:21 dans la Grande Couronne parisienne ou en Seine-Saint-Denis.
00:55:24 Des départements concernés par la désertification médicale.
00:55:27 Paris, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne ne sont pas concernés par ce dispositif.
00:55:32 Et puis face à la reprise de l'épidémie de Covid-19.
00:55:37 Ce n'est pas réjouissant.
00:55:39 Le gouvernement a décidé d'avancer sa nouvelle campagne de vaccination.
00:55:42 C'est également le cas dans d'autres pays européens.
00:55:45 Elle sera ciblée à partir de lundi sur les populations les plus à risque
00:55:49 avec de nouveaux vaccins.
00:55:50 Initialement, la vaccination anti-Covid centrée sur les plus vulnérables
00:55:54 devait s'effectuer en même temps que celle de la grippe.
00:55:56 C'est-à-dire à partir du 17 octobre.
00:55:58 Denis Deschamps reste à savoir si les Français vont être au rendez-vous
00:56:02 pour cette nouvelle campagne de vaccination.
00:56:04 Je pense que c'est derrière.
00:56:05 C'est derrière tout le monde.
00:56:06 C'est derrière nos esprits maintenant.
00:56:08 Le président Biden s'est fait vacciner la semaine dernière, je crois, d'ailleurs.
00:56:11 Il ne faut juste pas oublier que des grandes épidémies comme ça,
00:56:14 dans l'histoire, il y en a eu plein sur 2000 ans.
00:56:16 Il y a eu plein des épidémies comme ça.
00:56:19 En réalité, c'est des vagues de 5, 6 ans.
00:56:22 Et à chaque fois, le virus mute.
00:56:24 Il est de plus en plus agile pour prendre un terme économique,
00:56:27 mais il est de moins.
00:56:28 Il affecte de moins en moins les corps.
00:56:31 Et c'est comme ça que les épidémies s'éteignent.
00:56:32 Mais les virus ne disparaissent jamais.
00:56:35 Donc, il est encore présent.
00:56:36 Il est moins agressif, mais il faut quand même prendre soin de nos anciens,
00:56:39 notamment de nos anciens ou des personnes fragiles.
00:56:41 Ça, il ne faut surtout pas l'oublier.
00:56:43 Mais par contre, pour la masse de la population, je pense que c'est derrière nous.
00:56:47 Ça sera intéressant de voir effectivement comment les Français reçoivent
00:56:50 cette nouvelle campagne de vaccination.
00:56:52 Allez, pour terminer ce journal, un mot de sport et puis une bonne nouvelle.
00:56:57 On peut le dire pour le rugby français.
00:56:58 Félicité.
00:56:59 Absolument.
00:56:59 Huit jours après son opération de la mâchoire,
00:57:02 le capitaine Antoine Dupont retrouve le 15 de France
00:57:06 pour reprendre progressivement une activité physique
00:57:08 et poursuivre son contre-la-montre en vue de revenir sur les terrains
00:57:11 le plus vite possible, peut-être même en quart du Mondial 2023.
00:57:15 Des amateurs de rugby heureux de cette nouvelle autour de la table.
00:57:20 Il pourra jouer quand même en quart de finale,
00:57:21 parce qu'après cette blessure, ce n'était pas un petit choc.
00:57:24 C'est de la question qu'on peut se poser.
00:57:26 À voir.
00:57:26 Ils sont valeureux.
00:57:28 C'est sa responsabilité.
00:57:29 J'imagine que lui et l'entraîneur savent jauger si sa blessure,
00:57:32 en réalité, il ne faudrait pas qu'il revienne juste pour revenir.
00:57:35 Si ça doit le gêner dans son jeu, ce n'est pas possible.
00:57:37 Exactement.
00:57:38 On suivra ce prochain match de l'équipe de France, en tout cas de près.
00:57:42 Allez les Bleus.
00:57:43 Allez, on va s'intéresser à un tout autre sujet apparemment.
00:57:47 L'Europe face au défi de l'immigration,
00:57:49 puisque les chefs d'État et de gouvernement de neuf pays méditerranéens
00:57:53 étaient réunis hier à Malte.
00:57:55 L'enjeu, c'était une réponse unie,
00:57:57 une réponse structurelle face à la crise migratoire.
00:58:00 Sauf qu'entre l'Italie et l'Allemagne, ça coince.
00:58:02 Giorgia Meloni, la chef du gouvernement italien,
00:58:05 avertit les ONG secourant des migrants méditerranéens
00:58:09 devront les faire débarquer dans les pays dont leurs bateaux battent pavillons.
00:58:15 Alors, les explications de Sandra Ciambo.
00:58:17 On en débat ensuite.
00:58:20 Giorgia Meloni l'a annoncé.
00:58:22 L'Italie ne veut plus accueillir des migrants sauvés par des ONG étrangères.
00:58:26 La chef du gouvernement italien rejette un amendement
00:58:28 présenté par l'Allemagne jeudi à Bruxelles
00:58:31 sur le statut et le rôle de ces organisations.
00:58:33 Je comprends bien sûr la position du gouvernement allemand.
00:58:37 Mais à ce moment-là, s'ils veulent revenir sur les règles
00:58:39 des organisations non gouvernementales,
00:58:41 alors nous proposons donc un autre amendement
00:58:44 en vertu duquel le pays responsable de l'accueil des migrants
00:58:47 transportés sur un navire d'ONG est celui du pavillon de ce même navire.
00:58:52 Accusé par Rome de financer plusieurs ONG de secours en Méditerranée,
00:58:56 Berlin a défendu leur rôle.
00:58:59 Les sauveteurs en mer volontaires ont pour mission
00:59:01 de sauver des vies en Méditerranée.
00:59:03 Ils s'engagent à lutter contre la mortalité en Méditerranée avec humanité
00:59:08 parce que le centre européen commun de sauvetage en mer n'existe plus.
00:59:11 Concernant les relations entre l'Italie et l'Allemagne,
00:59:14 pas de quoi s'inquiéter selon la ministre allemande des Affaires étrangères.
00:59:20 L'amitié entre l'Allemagne et l'Italie
00:59:21 ne se limite pas à deux ministres ou deux gouvernements.
00:59:24 Elle dure depuis des décennies.
00:59:26 Et ce qui est bien, c'est que lorsque vous avez des points de désaccord,
00:59:29 ce qui est manifestement le cas,
00:59:31 vous pouvez le dire directement et ouvertement afin de trouver des solutions.
00:59:35 Entre juin et août dernier,
00:59:37 au moins 990 migrants ont fait naufrage en Méditerranée
00:59:41 en tentant de rejoindre l'Italie.
00:59:43 Alors cette question des flux migratoires en Europe,
00:59:46 c'est vrai qu'elle appelle énormément de réflexion.
00:59:47 Je vous propose pendant une petite dizaine de minutes
00:59:50 que nous nous concentrions davantage sur le rôle de ces ONG.
00:59:53 On l'a vu qui provoque le débat,
00:59:55 notamment entre l'Allemagne et l'Italie.
00:59:58 Denis Deschamps, Georgia Mélanie,
00:59:59 qui veut donc que les ONG qui secourent des migrants méditerranéens,
01:00:03 eh bien pour Georgia Mélanie,
01:00:05 ils devront débarquer dans les pays où leurs bateaux battent pavillons.
01:00:08 On sait que l'Allemagne aide beaucoup ces ONG.
01:00:12 Elle a raison, Georgia Mélanie, ça semble logique.
01:00:16 Alors vous savez qu'on a, là,
01:00:17 on fait face à un des plus grands défis de notre siècle
01:00:21 avec l'eau, avec la nourriture.
01:00:23 Ça, c'est les migrations.
01:00:24 C'est l'un des plus grands, un des défis majeurs.
01:00:29 En réalité, les deux ministres parlent d'amitié.
01:00:31 Ça fait longtemps que l'Italie et l'Allemagne sont...
01:00:33 Bon, tout ça, je ne vous cache pas que dès l'instant où les flux vont devenir plus importants,
01:00:37 l'amitié va voler en éclats.
01:00:39 L'Allemagne, comme un certain nombre d'autres pays dans cette Europe
01:00:42 que l'on espère tous beaucoup plus forte, qu'on a vu naître quelque part,
01:00:46 là, tout va exploser si on ne travaille pas en amont.
01:00:50 On le sait que les flux vont exploser sur un plan quantitatif.
01:00:56 – Et du coup, qu'est-ce qu'on fait avec ces ONG ?
01:00:58 – Attendez, d'abord l'Allemagne.
01:00:59 L'Allemagne, comme elle n'a pas fait de bébé,
01:01:02 elle a ouvert ses frontières avec Mme Merkel,
01:01:05 où ils ont rentré un million et demi de Syriens,
01:01:07 puis un million d'Ukrainiens.
01:01:09 Ils manquent de bras.
01:01:10 Mais le problème, c'est que justement,
01:01:12 et les ONG, le parallèle entre les États, les ONG,
01:01:15 et la réponse des États, beaucoup plus tardive.
01:01:17 Le problème est très simple,
01:01:19 c'est que demain matin, on aura 9,6 milliards d'habitants,
01:01:21 2050 sur cette terre, 11,2 milliards à la fin du siècle,
01:01:25 chiffre de l'ONU, donc là-dessus,
01:01:26 et en plus, ils sont souvent d'ailleurs minorés.
01:01:28 Et l'Afrique, 2,5 milliards d'habitants au milieu de ce siècle,
01:01:32 5,2 milliards à la fin de ce siècle.
01:01:34 Si on n'apporte pas de l'aide à ces habitants dans leur pays,
01:01:38 en Afrique, du travail, de l'éducation, de la nourriture,
01:01:41 ils vont bouger, c'est normal, un gamin de 15 ans va bouger.
01:01:44 Il va aller où ? Il va aller en Europe.
01:01:46 Donc l'amitié italo-allemande, elle va être mise à l'épreuve, bien entendu,
01:01:51 parce qu'aujourd'hui, on a quelques centaines de migrants
01:01:53 qui vont d'ailleurs parfois malheureusement aussi mourir dans la mer du Nord.
01:01:58 Mais demain matin, ça va être des dizaines,
01:02:00 voire des centaines de milliers de migrants.
01:02:03 Et c'est normal, ils vont aller là où ils peuvent avoir un destin.
01:02:06 Donc les bateaux, comme on voit ici, ça va être des dizaines et des dizaines.
01:02:11 Et en fait, malheureusement, si on n'aide pas des pays comme l'Italie,
01:02:14 qui ont d'énormes côtes à protéger, entre guillemets protégées contre quelque chose,
01:02:21 il va falloir accompagner tous ces gens pour savoir quel destin ils vont,
01:02:24 ils pourraient choisir l'Europe, pas l'Europe chez eux.
01:02:27 Et en fait, les ONG remplissent leur mission,
01:02:30 puisque en fait, ça fait partie de leur ADN.
01:02:33 Mais les États, c'est très cynique en réalité,
01:02:36 parce que d'un côté, quand on ne fait pas de bébés,
01:02:38 on les accueille pour les mettre dans les usines.
01:02:40 Mais par contre, quand on en a suffisamment, on les repousse.
01:02:43 Alors on se donne bonne conscience, on finance les ONG,
01:02:46 mais par contre, il faut que ça reste en Italie,
01:02:47 il ne faut pas que ça vienne dans les pays du Nord.
01:02:49 Vous voyez un petit peu le cynisme des relations internationales.
01:02:52 Donc ça, ça va être un sujet qui va nous occuper,
01:02:54 alors nous, 10 minutes, mais ça va occuper tout ce siècle pour les États.
01:02:59 – Et Pierre-Yves Rougeron, justement, pour la gestion de l'urgence,
01:03:04 de l'urgence, c'est terrible quand vous avez des personnes qui meurent en Méditerranée,
01:03:08 on en parle régulièrement, le rôle des ONG dans ces drames, quel est-il ?
01:03:13 Est-ce qu'effectivement, il y a une vraie réflexion ?
01:03:15 On parle souvent de ces ONG comme étant complices avec ces passeurs,
01:03:18 est-ce qu'elles permettent un certain appel d'air ?
01:03:20 – Alors, je ne veux choquer personne,
01:03:23 mais il y a dans une partie de cette aide humanitaire,
01:03:26 un côté, pour employer un terme léniniste,
01:03:29 idiot utile du crime organisé.
01:03:30 Oui, très clairement.
01:03:32 Parce que quand vous êtes conscient que le mirage européen,
01:03:38 que pour tous ces pauvres gens, c'est un mirage,
01:03:41 donc résultat, ils vont prendre des risques inconsidérés,
01:03:43 leur famille va s'endetter au pays, s'endetter auprès de circuits mafieux
01:03:47 qui, s'ils ne remboursent pas, pourront se venger dessus.
01:03:50 Pour trouver quoi à la fin ? Pas grand-chose.
01:03:53 Vous les mettez dans des embarcations de fortune,
01:03:56 embarcations que parfois vous abimez vous-même,
01:03:58 pour forcer les secours à venir les mettant en danger.
01:04:02 Et de toute façon, comme ils ont déjà payé,
01:04:05 que vous les perdiez pour les réseaux criminels,
01:04:08 si vous voulez, on ne va pas écraser une chauve-larme dessus.
01:04:11 Et que des humanitaires entrent là-dedans, sciemment,
01:04:16 alors que la meilleure chose qui était à faire,
01:04:18 c'est solidifier les côtes en aidant les pays maghrébo-machraéchiens.
01:04:24 Une partie non négligeable de ces pauvres gens
01:04:26 ne prendrait pas la mer si Kadhafi était encore là.
01:04:28 Je le dis sans affection pour l'ancien régime libyen,
01:04:32 mais c'est un état de fait.
01:04:33 Or, nous devons aider nos amis tunisiens, nos amis algériens,
01:04:37 même si parfois l'amitié avec l'Algérie est compliquée,
01:04:40 et les États également machraéchiens,
01:04:43 donc la reconstruction libyenne et l'Egypte,
01:04:46 à solidifier tout le sud de la Méditerranée
01:04:48 et à laisser ça à des gens un tout petit peu plus responsables
01:04:52 que des gens d'ONG que je n'accuse pas de ne pas avoir bon cœur.
01:04:57 Mais là, on est dans des affaires qui nécessitent un peu plus que du cœur.
01:04:59 Mais on n'a pas le sentiment que l'Europe, en tout cas l'Allemagne,
01:05:04 puisqu'elle finance ses ONG,
01:05:06 aujourd'hui, que ces pays européens soient dans cet état d'esprit finalement.
01:05:11 Ils sont plus dans l'état d'esprit de faire venir, d'accueillir,
01:05:14 plutôt que d'essayer d'aller aider ces personnes dans leurs pays.
01:05:17 Non, mais je pense qu'il ne faut pas se leurrer
01:05:20 sur ce qui est en train de se passer au niveau du gouvernement italien.
01:05:22 Giorgia Meloni, sur ce sujet, est dans un échec.
01:05:24 Sa stratégie, c'était celle de négociations avec la Tunisie
01:05:28 qui ont totalement échoué,
01:05:29 avec un gouvernement tunisien qui a décidé de laisser partir les migrants.
01:05:33 Et puis le problème, c'est qu'une fois que les migrants sont partis de leur point de départ,
01:05:37 mais allez les arrêter dans la Méditerranée.
01:05:40 Comment vous voulez faire ?
01:05:41 Vous avez beau avoir 500, 5000, 50 000 douaniers, des bateaux, etc.
01:05:46 Ils vont passer par plein d'endroits différents
01:05:48 pour de toute façon vous déborder, arriver à Lampedusa
01:05:51 et finalement, une fois qu'ils sont sur votre sol,
01:05:54 ils ont des droits.
01:05:55 C'est un échec de Meloni.
01:05:59 Qu'est-ce qu'elle fait ?
01:06:00 En fait, elle essaie de rebondir sur la politique intérieure allemande
01:06:02 avec les débats actuellement en Allemagne sur l'accueil ou pas de migrants.
01:06:05 L'Allemagne est à 220 000 demandes d'asile sur l'année 2023.
01:06:10 Elle en était seulement à 240 sur l'intégralité de l'année 2022.
01:06:13 Donc, il y a un accroissement en Allemagne, des villes qui se plaignent, etc.
01:06:16 Donc, c'est un sujet local.
01:06:18 Cette ONG, c'est une ONG, c'est SOS Humanity qui est visée du doigt.
01:06:22 C'est une ONG qui recueille les migrants quand leur bateau coule.
01:06:24 Enfin, soit on les laisse mourir en laissant leur bateau couler,
01:06:27 soit on les met dans un bateau qui part quelque part.
01:06:30 C'est 800 000 euros d'aide pour cette ONG.
01:06:32 Est-ce que c'est avec 800 000 euros d'aide qu'on va empêcher les migrants,
01:06:36 220 000 migrants, de partir de Tunisie, d'Algérie ?
01:06:39 Je ne pense pas.
01:06:40 Donc, en réalité, on est sur un débat qui est purement politique
01:06:42 et qui est un débat entre la politique italienne d'un côté
01:06:46 et la politique intérieure italienne et la politique intérieure allemande,
01:06:50 qui est compliquée.
01:06:50 Ce que je remarque, ce qui est surprenant, c'est qu'il y a quelques jours à peine,
01:06:54 on avait l'impression que Emmanuel Macron vivait le meilleur amour
01:06:57 avec Giorgia Meloni sur ces sujets, qu'ils avaient tout un plan, etc.,
01:07:02 avec des conditions d'aide, enfin conditionner les aides pour les pays de départ,
01:07:05 lutter contre les passeurs, finalement tout volant en éclat
01:07:07 avec des annonces par Meloni qui n'ont aucun rapport.
01:07:10 - Christian Crouteau, on ne vous a pas entendu sur ce sujet.
01:07:12 Pour conclure, quelle responsabilité des ONG selon vous ?
01:07:16 - Moi, je pense que les ONG ne sont pas responsables des gens qui fuient un pays en espérant,
01:07:24 comme M. Rougeron l'a dit tout à l'heure, un pays de cocagne
01:07:31 qui, effectivement, par rapport au nombre, n'existe pas.
01:07:35 Or, si on ne fait pas attention à ce qui se passe en Afrique,
01:07:38 et ce n'est pas avec les dictatures qui sont en train de fleurir
01:07:42 et qui font exploser ces pays qui étaient déjà fragiles,
01:07:46 avec ce que l'on a fait, effectivement, et je vous rejoins à nouveau en Libye,
01:07:51 parce qu'alors là, c'était le pompon,
01:07:53 la Tunisie, qui est dans un État qui a des problèmes qui sont énormes...
01:07:59 - Le Niger, le Mali...
01:08:01 - Oui, c'est ce que je disais sur cet ébranlement de l'Afrique
01:08:04 qui fait que tous les gens vont quitter face à cette dictature.
01:08:08 Juste une chose, et il faut être cynique jusqu'au bout,
01:08:11 puisque malheureusement, on était obligés d'aborder ce problème,
01:08:15 en essayant d'occulter que la Méditerranée en engloutit presque 1000 tous les ans.
01:08:22 La météo va tout changer dans quelques temps,
01:08:25 parce que la Méditerranée va bouger dès qu'on va rentrer dans la période hivernale,
01:08:31 les passeurs ne penseront plus,
01:08:32 et tout le monde versera une larme de crocodile sur ceux qui y seront.
01:08:37 - Et voir si l'Europe réussira à s'unir sur cette question.
01:08:41 Autre situation dramatique à présent,
01:08:44 la situation dans le Haut-Karabakh, nouvelle exode après des années de conflit,
01:08:49 quelques jours après l'annonce de la dissolution
01:08:51 de la République autoproclamée du Nagorni-Karabakh.
01:08:54 Et bien, vous le voyez sur ces images,
01:08:56 80% des habitants ont dû quitter leur terre,
01:08:58 une terre arménienne depuis près de deux millénaires.
01:09:01 Alors bien sûr, c'est terrible, l'Arménie qui appelle à agir face à un nettoyage ethnique.
01:09:06 Reportage à Goris où plusieurs dizaines de réfugiés sont arrivés hier.
01:09:12 La détresse et la fatigue se lisent sur leurs visages.
01:09:15 Ces réfugiés viennent de fuir le Haut-Karabakh,
01:09:18 laissant derrière eux leur maison et leur village.
01:09:22 - Ma femme et moi avons nettoyé la maison,
01:09:27 mis de la vodka sur la table, des tomates et des concombres de notre jardin.
01:09:31 Nous avons versé du café, fermé la porte à clé et sommes partis.
01:09:35 Je l'ai laissé à celui qui viendra vivre dans ma maison,
01:09:40 qu'il soit ennemi ou non, c'est un être humain.
01:09:42 Ici à Goris, en Arménie, des membres de la Croix-Rouge les prennent en charge.
01:09:49 Des distributions d'eau et de nourriture sont organisées.
01:09:53 Parmi ces réfugiés, des personnes en situation de handicap et des blessés comme Samvel.
01:09:59 Ils portent encore les stigmates d'une explosion survenue lundi
01:10:03 dans un dépôt de carburant dû au Karabakh.
01:10:06 A l'origine de cet exode massif, une opération militaire de l'Azerbaïdjan.
01:10:10 Pour cet réfugié, aucun retour en arrière n'est possible.
01:10:14 - Aujourd'hui, la réintégration avec l'Azerbaïdjan n'est pas possible
01:10:18 car nous avons tous deux eu de nombreuses victimes.
01:10:21 Ce sont aussi des êtres humains,
01:10:23 donc je pense que notre retour au Haut-Karabakh est impossible.
01:10:26 - J'y arrive, Rougé, on connaît les liens très forts entre l'Arménie et la France.
01:10:33 Pourtant, face à ce drame, on a le sentiment que la France,
01:10:36 la communauté internationale plus généralement, reste timide.
01:10:40 C'est ce que dénoncent plusieurs voix.
01:10:42 On entend des voix s'élever contre ces silences, notamment celle de Sylvain Tesson.
01:10:46 C'était dans une tribune publiée dans Le Figaro.
01:10:48 Un cri d'alarme à Emmanuel Macron avec cette interrogation.
01:10:52 Monsieur Macron, qu'avez-vous fait de vos promesses aux Arméniens ?
01:10:55 On peut lire. Votre voix sait faire vibrer les cœurs.
01:10:58 Vous parlerez des valeurs de la démocratie.
01:11:00 Vous promettrez l'action.
01:11:02 Nous ne vous croyons plus.
01:11:04 Vous-même, vous croyez-vous ?
01:11:06 Des mots très forts de Sylvain Tesson.
01:11:10 Est-ce qu'aujourd'hui, effectivement, on peut parler d'une certaine lâcheté de la France vis-à-vis de l'Arménie ?
01:11:14 - Alors, lâcheté, allons peut-être pas jusque là.
01:11:18 Disons qu'il y a un désintérêt collectif vis-à-vis de cette question pour au moins trois raisons géopolitiques majeures.
01:11:24 Premièrement, on est face à un État azerbaïdjanais
01:11:28 qui a montré qu'il était tout à fait capable militairement de se défendre et de gagner
01:11:33 et qu'il n'est pas défiable sur ses terres.
01:11:35 Entre autres, il a épaté à peu près tout le monde avec sa maîtrise des drones de combat, rappelez-vous.
01:11:40 Donc, deuxième chose,
01:11:44 la France, comme d'autres pays, a des intérêts en Azerbaïdjan.
01:11:48 Voilà.
01:11:49 Et malheureusement, ce qu'on appelle la politique de civilisation,
01:11:53 nos chers amis, depuis des siècles, etc.,
01:11:55 par rapport à certaines questions, des questions énergétiques ou autres,
01:11:59 eh bien, la politique de civilisation, si vous voulez, c'est à géométrie très variable.
01:12:04 D'ailleurs, beaucoup de gens ont cru que Vladimir Poutine utiliserait cette carte de la politique de civilisation
01:12:09 en protégeant l'Arménie.
01:12:11 Il a préféré caresser et l'Azerbaïdjan et la Turquie dans le sens du poil
01:12:16 parce qu'il a besoin de l'allié turc.
01:12:18 Bon, donc, la politique de civilisation, tout le monde l'oublie.
01:12:21 Les Français, d'accord.
01:12:23 Mais tous les autres aussi, personne ne vaut mieux.
01:12:26 Si on prend cet angle-là, personne ne vaut mieux.
01:12:28 Et dernier point, le problème, c'est que nous étions en face au carabarbe de ce qu'on appelle un conflit gelé,
01:12:33 c'est-à-dire une zone disputée sur laquelle plusieurs grandes puissances peuvent appuyer
01:12:40 quand il y a un problème pour réchauffer le conflit, d'où le problème de conflit gelé.
01:12:46 Malheureusement, pour les populations qui sont prises en tampon dans ces conflits gelés,
01:12:50 ça se passe toujours mal à la fin.
01:12:52 Et là, malheureusement, on assiste à l'épilogue,
01:12:55 ou du moins, le début de la fin d'une situation qui était déjà empourrissement avancée depuis plusieurs années.
01:13:04 Et donc, il y a des gens, des États membres de l'Union européenne,
01:13:07 qui sont rétucés à offenser l'Azerbaïdjan, préférant finalement leurs intérêts économiques.
01:13:14 Mais ça peut aussi poser des questions sur le plan philosophique.
01:13:18 C'est sûr, mais vous avez tout à fait raison.
01:13:20 En réalité, conflit gelé, bien entendu, ça finit mal à la fin.
01:13:25 Et là, pour rebondir sur ce qu'il vient de dire,
01:13:28 on s'est rendu compte qu'aucune grande puissance n'a appuyé sur un quelconque buzzer
01:13:32 pour stopper l'Azerbaïdjan.
01:13:35 Ce qui m'ennuie beaucoup plus dans cette affaire, c'est que...
01:13:38 D'abord, c'est encore une population qui souffre, encore.
01:13:40 Et on savait que c'était une population fragile, d'ailleurs,
01:13:43 parce qu'il y avait le Turc de temps en temps aussi qui bougeait ses lignes.
01:13:47 Et en fait, on voit qu'effectivement, Poutine les a laissés tomber,
01:13:52 à plus ou moins chat à chat, il les a laissés tomber,
01:13:54 alors que normalement, ils étaient plutôt sous la protection de Poutine,
01:13:56 simplement parce qu'il va essayer de ramasser quelques soutiens turcs ou azerbaïdjanais
01:14:02 dans sa guerre avec l'Ukraine.
01:14:04 Donc, on voit bien qu'il y a un billard à plusieurs bandes.
01:14:07 D'ailleurs, aujourd'hui a évoqué le président Orban de la Hongrie,
01:14:13 et qui justement a dit qu'il ne faut surtout pas intégrer un pays,
01:14:16 l'Ukraine, qui est en guerre dans l'Europe.
01:14:19 Donc, vous voyez, chacun joue sa partition dans cette affaire.
01:14:22 Donc, effectivement, une minorité, et d'ailleurs, on le voit bien,
01:14:26 on voit le Kosovo qui commence à s'agiter aussi,
01:14:28 on voit un certain nombre de minorités qui, en fait,
01:14:31 ne sont plus du tout protégées par des grandes puissances.
01:14:34 Alors cependant, concernant le président Macron, il a bougé quand même,
01:14:38 contrairement à énormément, d'ailleurs quasiment la plupart des dirigeants politiques,
01:14:43 lui, il s'est prononcé, je crois, hier soir ou aujourd'hui,
01:14:46 en disant que l'ONU aurait pu se saisir beaucoup plus tôt que ça,
01:14:51 et maintenant que le déplacement de population a été fait,
01:14:54 puisque maintenant on est à 80% de la population,
01:14:56 et bien en fait, maintenant l'ONU voudrait avoir une mission sur place
01:15:00 pour aller observer ce qui se passe.
01:15:02 Une mission humanitaire qui a été envoyée sur place,
01:15:05 et puis arrive au jour où, mais c'est vrai que
01:15:07 quand on voit la situation en Ukraine, alors c'est vrai que ce n'est pas forcément comparable,
01:15:11 mais on peut se dire qu'effectivement, d'un côté,
01:15:13 les Ukrainiens ont été massivement aidés, les populations ukrainiennes,
01:15:17 et on le comprend après l'invasion de la Russie,
01:15:19 et que là, cette population arménienne, elle est laissée tomber.
01:15:23 C'est un peu ça aussi, parfois, qui peut interroger.
01:15:25 – Pour une raison qui est horrible, mais qu'il faut quand même s'avouer,
01:15:29 c'est que l'Ukraine est dans des agendas importants de grandes puissances,
01:15:33 l'Arménie ne l'est pas.
01:15:35 Je suis désolé de le dire, vous prenez un exemple,
01:15:38 il y avait un projet de déclaration commune de plusieurs pays,
01:15:41 M. Orban l'a fait capoter, vous savez pourquoi ?
01:15:45 Il a utilisé un argument culturel qui cache les intérêts de la Hongrie,
01:15:49 qui sont plutôt vers l'Est, il a utilisé un argument simple,
01:15:53 c'est "moi, en tant qu'Hongrois, je suis un peuple tourane".
01:15:56 Le touranisme qui unit les Hongrois, les Turcs et les Mongols,
01:16:00 c'est-à-dire les fils d'Attila, si vous voulez.
01:16:02 Or, voilà, pour moi, les Azéries,
01:16:05 je me sens plus proche d'un Azérie que d'un Arménien.
01:16:08 Terminé, on s'en lave les mains.
01:16:09 Or, qu'on le veuille ou pas, ça va être le concours de celui
01:16:13 qui va le mieux cacher ses intérêts, alors qu'en Ukraine,
01:16:17 on était dans des agendas importants de grandes puissances.
01:16:20 Là, comme la plupart des billes sont côté azerbaïdjanais, la messe...
01:16:27 Jean-Baptiste Soutron, quelques secondes avant le journal de 23h,
01:16:30 je vous voyais faire la mou quand vous entendiez Pierre Yves Rougeon expliquer.
01:16:34 Oui, parce que non, je suis pas mal à l'aise,
01:16:37 parce que c'est pas tellement une question d'agenda.
01:16:40 C'est aussi le fait que la zone était sous contrôle russe initialement.
01:16:44 Il y a 2000 soldats russes dans l'enclave qui ont laissé les troupes
01:16:49 de l'Azerbaïdjan arriver sans lever le petit doigt.
01:16:52 Et en fait, le temps que des liens se tissent entre l'Arménie et l'Occident,
01:16:57 l'Arménie qui avait fait le choix depuis 1988,
01:17:00 le choix d'être soutenue par la Russie et pas par l'Occident.
01:17:03 Le temps que ces liens se tissent, ça va pas se faire non plus en 5 minutes.
01:17:07 Ça, de ce point de vue-là, c'est normal.
01:17:09 Mais c'est pour ça qu'il faut accueillir positivement aussi la mission de l'ONU,
01:17:14 le fait que les choses commencent à s'organiser et ça va venir, je pense.
01:17:19 Mais il faut pas partir du principe que non, c'est qu'on les laisse tomber.
01:17:22 C'est pas ça. C'est que c'était leur choix aussi pendant longtemps
01:17:26 d'être soutenu par la Russie.
01:17:27 À partir du moment où elle ne les soutient plus du tout,
01:17:29 même au contraire, elle leur tire des balles dans le pied.
01:17:31 C'est peut-être maintenant qu'on a une opportunité historique
01:17:35 et qu'il va falloir s'en saisir dans les temps qui viennent.
01:17:37 Allez, il est 23h30.
01:17:40 Bienvenue, si vous nous rejoignez dans Soir Info Week-end.
01:17:43 Tout de suite, le journal. On le retrouve. Félicité Kindo.
01:17:46 Et à la une de l'actualité, félicité toujours.
01:17:52 Aucune trace de Lina dans le barin,
01:17:54 mais des évolutions dans l'enquête, visiblement.
01:17:58 Ce sont ça les dernières informations.
01:18:00 Oui, Olivier. Une semaine après la disparition de l'adolescente de 15 ans,
01:18:03 la piste criminelle est sérieusement envisagée.
01:18:06 Les recherches se poursuivent.
01:18:07 Ce matin, les gendarmes ont procédé à des actes de police technique et scientifique
01:18:11 et une maison a été placée sous scellé.
01:18:14 On rejoint Solène Boulan, à Plaine, dans le barin,
01:18:16 pour un point sur les investigations.
01:18:19 Ici, à Diespach, à Meaux de la commune de Plaine d'où est originaire Lina,
01:18:23 une maison a été mise sous scellé par la gendarmerie.
01:18:27 Ce samedi, les gendarmes ont quitté l'intérieur de la maison vers 21h,
01:18:31 après avoir inspecté les lieux.
01:18:33 Cette maison appartient donc à un habitant de Diespach
01:18:36 dont on ne connaît pas encore l'identité.
01:18:39 Elle est située à environ 5 km du domicile de Lina.
01:18:44 Pour l'instant, aucune communication officielle n'a été réalisée par le parquet,
01:18:50 aucune information non plus sur une éventuelle garde à vue.
01:18:53 Les enquêteurs poursuivent donc leurs investigations.
01:18:55 En seule certitude, le téléphone de la jeune fille a cessé d'émettre à 11h22
01:19:00 le samedi 23 septembre dernier,
01:19:02 alors qu'elle se rendait à la gare de Saint-Blaise-Laroche,
01:19:05 depuis Plaine où elle habite.
01:19:07 - Christian Coutreau, la signification d'une maison placée sous scellé dans un instant,
01:19:11 mais avant, Denis Deschamps, c'est vrai qu'on suit tout cela de très près,
01:19:14 on s'identifie en tant que parents, grands-parents ou amis.
01:19:18 C'est vrai que toutes ces nouvelles, on est là à suivre, à regarder,
01:19:22 on a envie de savoir, bien évidemment.
01:19:24 - Bien sûr, parce que l'événement nous percute,
01:19:27 c'est le choc émotionnel en réalité,
01:19:29 donc on voudrait tout de suite trouver la solution.
01:19:32 Mais attention, comme on avait dit tout à l'heure,
01:19:34 le temps de l'enquête n'est pas le temps médiatique
01:19:36 et ce sont des gens qui travaillent de manière très consciencieuse,
01:19:39 on ne peut rien leur reprocher, ils travaillent énormément,
01:19:41 à la fois par élimination et ensuite par cercle concentrique.
01:19:44 Effectivement, là maintenant, on commence à avoir des premiers éléments, tant mieux,
01:19:47 mais il ne faut surtout pas croire qu'on va trouver la solution en deux secondes,
01:19:52 reconstituer le puzzle de la vérité prend du temps,
01:19:56 donc ce n'est pas le temps médiatique.
01:19:57 - Une maison placée sous scellée, donc ce soir,
01:19:59 c'est l'information concernant la disparition de Lina à Christian Proutot,
01:20:03 quelle première conclusion on peut tirer lorsqu'on apprend
01:20:06 qu'une maison est placée sous scellée dans ce type d'affaires ?
01:20:08 - Si elle a été sous scellée, c'est qu'elle a été perquisitionnée,
01:20:11 si elle a été perquisitionnée, qu'il y a eu une autorisation de perquisition,
01:20:14 donc c'est un acte judiciaire très important,
01:20:18 et qu'à ce moment-là, c'est qu'on pense que dans le ou les propriétaires de cette maison,
01:20:27 il y a un faisceau de présomption qui ont conduit à cette perquisition.
01:20:32 Sans savoir qui est propriétaire de cette maison,
01:20:37 on a de fortes chances d'imaginer que les soupçons
01:20:40 sont des soupçons qui sont liés à cette enquête, bien évidemment,
01:20:43 et en particulier au dernier témoignage sur le véhicule
01:20:48 qui a été l'objet de ce témoignage de cette jeune fille,
01:20:53 qui a été à deux reprises, je crois, interpellée par un individu.
01:20:59 - Mettre souffrant, cela veut dire qu'il y a peut-être
01:21:01 ce qu'on appelle des indices graves et concordants qui auraient pu être découverts ?
01:21:05 - Si c'était des indices graves et concordants,
01:21:07 dans ce cas, la personne serait mise en examen, ce qui n'est pas encore le cas.
01:21:10 Mais ça va peut-être venir demain, la semaine prochaine, on va bien voir.
01:21:13 Non, ce que ça veut dire aussi, c'est que visiblement,
01:21:15 ils ont décidé de procéder à des saisies et des analyses.
01:21:20 Et c'est là que les enquêteurs scientifiques vont entrer en jeu
01:21:24 avec leur célérité, leur capacité à faire émerger des choses incroyables
01:21:28 et puis en même temps, les limites que ça peut poser derrière,
01:21:30 parce que parfois, on a beau sortir la police scientifique,
01:21:32 on ne trouve pas non plus grand-chose parce que ça ne s'est pas passé comme on pensait.
01:21:35 Mais souvent, on a des surprises dans ce genre de dossier,
01:21:39 même au bout de plusieurs mois.
01:21:40 C'était le cas d'un dossier il y a quelques temps
01:21:42 où c'est en décortiquant le véhicule qu'on s'est rendu compte
01:21:44 qu'à un endroit, il avait été mal nettoyé et là, on avait une trace d'ADN.
01:21:48 Vous voyez, c'est des choses qui sont complexes,
01:21:50 mais c'est pour ça que ces saisies, elles sont importantes
01:21:52 et que nécessairement, elles vont aider au minimum
01:21:55 à faire émerger la vérité rapidement.
01:21:57 Et on constate un engagement très important sur le terrain,
01:22:00 en tout cas des forces de gendarmerie pour retrouver,
01:22:03 et on l'espère tous, une issue favorable après la disparition de Lina.
01:22:07 Dans l'actualité également ce soir, un important incendie à Rouen, c'est ça ?
01:22:11 Le feu s'est déclaré en fin de journée dans un immeuble du quartier Saint-Julien.
01:22:16 Selon le maire de la ville, Nicolas Meilleur-Rossignol,
01:22:19 il s'agit d'un immeuble désaffecté.
01:22:21 Il n'y a pas de victimes à ce stade.
01:22:23 Un périmètre de sécurité a été mis en place par les pompiers.
01:22:25 Des investigations sont en cours pour établir l'origine du feu.
01:22:29 Le maire de Rouen conseille d'éviter le secteur.
01:22:33 Et puis, cette enquête sur l'affaire du meurtre d'un quadragénaire,
01:22:38 je vais y arriver, lors des fêtes de Bayonne a évolué.
01:22:41 En effet, six hommes ont été mis en examen pour homicide volontaire
01:22:45 et non dénonciation d'un crime.
01:22:47 Âgés de 21 à 27 ans, ils sont déjà connus de la justice pour certains.
01:22:51 Par ailleurs, une femme de 33 ans a également été placée sous contrôle judiciaire.
01:22:55 Le 26 juillet dernier, le quadragénaire avait été roué de coups par trois individus
01:22:59 après leur avoir fait une remarque alors que ces derniers urinaient devant sa porte.
01:23:04 Et puis, l'émotion est encore vive dans l'heure après le terrible infanticide de Lisa.
01:23:09 Lisa, cette fillette de trois ans.
01:23:11 Ce sont près de 500 personnes qui se sont réunies aujourd'hui pour lui rendre hommage.
01:23:16 Des roses blanches ont été déposées dans le jardin proche de la mairie de Conches-en-Houche,
01:23:20 où la fille a été décédée après les violences présumées de la part de sa mère et de son beau-père.
01:23:26 Nous en avons largement parlé ce soir.
01:23:28 Ces annonces du gouvernement, 42 mesures, 42 mesures pour mieux protéger les soignants.
01:23:33 Félicité.
01:23:34 Dans ce plan présenté par la ministre déléguée chargée des professions de santé,
01:23:39 trois grands axes se dégagent.
01:23:41 La prévention, la sécurisation du cadre d'exercice et l'accompagnement des victimes.
01:23:45 Des mesures particulièrement attendues par les soignants
01:23:48 et qui semblent faire l'unanimité chez les professionnels de santé.
01:23:52 Un sujet de Charles Pousseau.
01:23:55 Chaque année, plus de 30 000 actes de violence sont enregistrés dans les établissements de santé.
01:24:00 Dans une enquête, l'Ordre des infirmiers annonce que plus de 60 % d'entre eux
01:24:04 déclarent avoir déjà été agressés.
01:24:06 D'après le président de l'Ordre, il était temps que des mesures arrivent.
01:24:10 Les infirmiers sont parmi les premières victimes de violence
01:24:13 avec nos confrères les pharmaciens et les médecins.
01:24:16 Et donc on avait nous objectivé qu'il y avait un vrai besoin autour de ce plan.
01:24:21 Et la ministre s'est emparée à bras le corps et fait beaucoup de propositions
01:24:25 qui sont assez importantes.
01:24:27 Et donc c'est vraiment un premier pas, mais c'est un pas significatif.
01:24:31 Jusqu'à présent, il n'y avait rien.
01:24:32 Au total, 42 mesures pour protéger les soignants.
01:24:35 Parmi elles, des sanctions pénales renforcées,
01:24:38 la création d'un délit d'outrage contre les professionnels libéraux.
01:24:41 Le gouvernement veut améliorer l'accompagnement des victimes
01:24:44 en systématisant la prise de plainte dans les établissements ou en cabinet.
01:24:49 42 mesures satisfaisantes pour le président du Conseil de l'Ordre des médecins.
01:24:53 Globalement, nous sommes satisfaits de ce plan
01:24:56 puisqu'il reprend une grande partie de nos propositions et de nos constatations.
01:25:02 Mais je dois dire que ce plan, on verra après avec la mise en route, est assez complet.
01:25:08 Les soignants seront aussi préparés à la gestion de l'agression
01:25:11 afin de prévenir toute agressivité qui monte.
01:25:15 On en vient à cette collecte exceptionnelle des Restos du Coeur.
01:25:18 Elle a eu lieu aujourd'hui en Gironde.
01:25:20 La campagne d'hiver n'a pas encore commencé.
01:25:23 Que déjà, les stocks sont tendus.
01:25:25 Le nombre de bénéficiaires en Gironde est en très forte augmentation.
01:25:29 Alors la Fédération a organisé une collette exceptionnelle dans des supermarchés du département.
01:25:34 Un sujet de Jérôme Prandenot.
01:25:37 Ce vendredi, séjour de distribution dans ce centre d'accueil des Restos du Coeur.
01:25:41 La campagne d'hiver n'a pas encore commencé.
01:25:43 Que les stocks sont déjà très bas.
01:25:45 On le voit très bien par rapport à ce qu'on faisait avant.
01:25:47 Il y en a beaucoup moins.
01:25:49 Beaucoup, beaucoup moins.
01:25:50 Et donc, on est obligés de réduire très sensiblement les quantités.
01:25:54 Les bénéficiaires ont remarqué que leurs paniers sont moins garnis.
01:25:57 Mais ils comprennent cette situation tendue.
01:25:59 Ça a beaucoup réduit.
01:26:00 Parce qu'il y a beaucoup de gens aussi.
01:26:03 On est de plus en plus nombreux aussi à être en difficulté.
01:26:05 Donc c'est compréhensible.
01:26:07 Au niveau des tâches et tout ça, ils donnent ce qu'ils peuvent.
01:26:11 Les pauvres font ce qu'ils peuvent.
01:26:12 Et je comprends la situation maintenant.
01:26:14 C'est ici dans ce hangar que sont préparées les commandes
01:26:17 pour fournir les lieux de distribution en Gironde.
01:26:19 Les stocks sont très bas.
01:26:21 Certains racks sont désespérément vides.
01:26:23 Et le nombre de bénéficiaires est en forte augmentation en Gironde.
01:26:26 On est en famille accueilli.
01:26:28 19% de plus.
01:26:29 Mais c'est surtout en repas servi, on est à 23% de plus.
01:26:32 L'année Covid, on avait fait une collecte exceptionnelle aussi.
01:26:36 Donc on avait eu à peu près 50 tonnes.
01:26:37 Donc si on arrive à 50 tonnes,
01:26:40 ça nous permettra de préparer l'hiver un peu plus sereinement.
01:26:43 Ce samedi, une collecte exceptionnelle est organisée en Gironde
01:26:46 pour essayer d'augmenter les stocks.
01:26:48 54 grandes surfaces dans tout le département participent à l'opération.
01:26:53 On y descend toujours plus de pauvreté,
01:26:55 des stocks très bas dans les restos du cœur.
01:26:57 C'est dramatique en réalité.
01:26:59 Il y a deux phénomènes liés à ça.
01:27:01 Le premier, c'est que je trouve scandaleux
01:27:03 qu'un certain personnel politique,
01:27:05 que je n'aimerais pas, mais ça va tous vous revenir en mémoire,
01:27:09 dénonce, voire montre du doigt,
01:27:11 des gens qui font des dons exceptionnels au resto du cœur
01:27:14 par rapport à des situations dramatiques,
01:27:17 où il y a eu des dons conséquents,
01:27:18 et il faudrait les remercier.
01:27:20 Alors que ce personnel politique les a dénoncés.
01:27:23 Et en même temps, ce personnel politique joue sur la misère des gens
01:27:26 pour essayer d'avoir leur vote pour les prochaines élections.
01:27:29 Il faut savoir que depuis des dizaines d'années,
01:27:31 on fabrique, malheureusement, excusez-moi du terme, il est très maladroit,
01:27:35 on fabrique des pauvres en France, notamment dans les territoires,
01:27:40 parce que le coût de la vie augmente significativement,
01:27:43 alors que les revenus ne montent pas.
01:27:45 Et on le voit par rapport,
01:27:46 vous savez, on appelle ça des signaux faibles en géopolitique.
01:27:49 Et on voit la montée du nombre de gens qui bénéficient des restos du cœur
01:27:54 parce qu'ils n'ont plus les moyens d'avoir des repas à la maison,
01:27:58 notamment avec les enfants, les étudiants également.
01:28:00 Et on voit statistiquement dans des sondages que parfois,
01:28:03 il y a des gens qui sautent un repas par jour,
01:28:05 parfois ils n'ont qu'un seul repas par jour.
01:28:07 Ça, c'est la réalité.
01:28:08 Et ce qui est scandaleux,
01:28:10 c'est qu'il y a des gens qui en font le commerce politique
01:28:13 sur la misère des gens.
01:28:14 Ça, c'est scandaleux.
01:28:15 - Effectivement, situation en tout cas très inquiétante.
01:28:19 Merci Denis Deschamps.
01:28:20 Le pape François, dans l'actualité, encore aujourd'hui,
01:28:24 puisqu'il a ordonné 21 cardinaux,
01:28:26 des cardinaux ici des quatre continents, félicité.
01:28:28 - La majorité d'entre eux seront appelés un jour à voter pour son successeur.
01:28:33 Il s'agit de diplomates, de proches conseillers et des hommes de terrain.
01:28:37 La cérémonie solennelle s'est tenue ce matin sur la place Saint-Pierre-de-Rome.
01:28:41 Les nouveaux cardinaux se sont agenouillés devant le pape
01:28:43 pour recevoir la barrette, une toque quadrangulaire et un anneau cardinalis.
01:28:48 - Merci beaucoup, félicité pour toutes ces informations.
01:28:51 Il nous reste quelques minutes avant de clore cette émission,
01:28:54 soir info week-end.
01:28:55 Je voulais vous entendre sur cette manifestation aujourd'hui
01:28:58 en soutien aux policiers.
01:29:00 Une manifestation tout juste une semaine après celle
01:29:03 contre les dites violences policières.
01:29:06 Alors, elle a eu lieu à Paris, vous le voyez sur ces images.
01:29:09 Ça s'est passé Place de la République.
01:29:11 Une manifestation initiée par le collectif La Française.
01:29:13 Il s'est mis en scène par le système Saint-Polis et par Jean Messia,
01:29:16 notamment que vous connaissez qui vient sur ce plateau.
01:29:19 Des rassemblements qui étaient prévus dans les hôtels de police
01:29:21 Strasbourg, Lyon, Avignon, Marseille ou encore Metz.
01:29:23 On va écouter quelques personnes qui ont tenu à être présentes à ce rassemblement.
01:29:29 - C'est important parce qu'il y a énormément d'agressions à l'heure actuelle.
01:29:34 L'autorité de l'État est remise en cause.
01:29:37 Donc, il faut prendre ses responsabilités et soutenir la police
01:29:42 pour que les choses reviennent dans leur ordre.
01:29:44 - Ils sont là pour nous protéger.
01:29:46 Et pour moi, ça sera toujours des protecteurs
01:29:51 et non pas de violents, comme certains veulent le dire.
01:29:56 - La police, c'est quand même la sécurité pour notre pays.
01:30:01 Et je pense qu'elle n'est pas respectée aujourd'hui.
01:30:04 Et il faut que ça change, que la peur change de côté.
01:30:08 - Thierry Brougéron, nous le notions tout à l'heure.
01:30:11 C'est vrai qu'une manifestation contre les violences policières,
01:30:13 alors beaucoup la relaient à une manifestation contre la police.
01:30:16 Un peu moins, CNews le fait, mais pas tous les médias.
01:30:18 Comment est-ce qu'on peut le comprendre ?
01:30:21 - À la fois par la sociologie des médias français.
01:30:24 Parce qu'il y a quand même, oui, ce que nous désions au premier passage,
01:30:29 c'est un ressentiment anti-étatique assez fort dans une part des médias.
01:30:35 Et aussi pour un effet même de sensationnalisme.
01:30:42 Parce que prenez les manifestations sur les violences policières.
01:30:46 Vous avez eu, disons, tous les bons clients de certains médias,
01:30:50 disons, orientés d'une certaine gauche, en tout cas.
01:30:56 Vous aviez le collectif Adama, vous avez tous ces gens-là,
01:30:59 donc qui ont des journalistes un peu affiliés
01:31:02 qui couvrent à peu près tout ce qu'ils font.
01:31:05 Voilà, alors qu'objectivement, il n'y a pas...
01:31:10 Certains d'ailleurs même s'en prennent à CNews en disant
01:31:12 c'est un peu le média pro-flic.
01:31:14 Parce qu'en réalité, il n'y a pas de stratégie de communication de la police,
01:31:19 disons, hiérarchisée, préparée, planifiée,
01:31:22 à l'égard de la totalité de la population.
01:31:25 - Mais c'est vrai que Christian Prouto constate aussi ces dernières années
01:31:28 la volonté de certains politiques de vouloir déstabiliser aussi cette institution.
01:31:32 On peut rappeler ces propos de Jean-Luc Mélenchon
01:31:35 qui parlait de la police qui tue.
01:31:37 Il y a les différents collectifs, aussi celui d'Adama Traoré, bien connu.
01:31:43 Lorsque vous étiez à la tête du GIGN,
01:31:47 on ne s'en prenait pas aux forces de l'ordre.
01:31:50 Est-ce que vous en avez le souvenir, en tout cas ?
01:31:52 Ça a évolué ?
01:31:53 - Oui, non, ça a évolué, mais il y a toujours eu des gens
01:31:55 qui ont considéré que la police était les empêcheurs de tourner en rond.
01:31:59 Les grands mouvements trotskistes considéraient que la nuit, c'était la police.
01:32:04 Donc non, je crois qu'il ne faut pas se voler la face.
01:32:07 Ce que je voudrais dire, c'est que j'ai eu sur ce plateau un accrochage avec un député,
01:32:13 en plus des représentations nationales,
01:32:16 qui nous expliquait doctement qu'en fait, si la voiture
01:32:22 dans la manifestation de police qui a été...
01:32:26 - La semaine dernière, lors des...
01:32:28 - De cette manifestation s'est retrouvée en difficulté à un point
01:32:32 où un policier est obligé de sortir son arme,
01:32:35 c'est parce qu'elle ne devait pas être là.
01:32:37 C'était de la provocation.
01:32:39 Non, mais on marche sur la tête.
01:32:41 Et ce monsieur est député.
01:32:44 Je ne comprends pas qu'il n'y ait pas eu au niveau de l'Assemblée nationale
01:32:48 au moins une remarque sur sa présence dans cette manifestation
01:32:52 où des encagoulés s'en sont pris à des policiers
01:32:56 au risque de faire ce que l'on a déjà vu,
01:32:59 c'est-à-dire voir une voiture brûler,
01:33:01 puisqu'ils ont cassé les vitraux de cette voiture
01:33:05 et qu'il a fallu qu'un policier, tout en se maîtrisant,
01:33:11 sorte son arme sans tirer un coup de feu pour faire reculer des assaillants.
01:33:15 Ce sont des assaillants.
01:33:17 Et nous dire que la police, la violence est systémique,
01:33:23 parce que ce monsieur l'a dit, la violence est systémique,
01:33:26 je suis désolé, ça mérite d'être poursuivi.
01:33:28 Et en tout cas, des personnes qui se sont déplacées cet après-midi,
01:33:31 Place de la République, pour soutenir l'institution police,
01:33:34 les forces de l'ordre en général.
01:33:35 On arrive au terme de cette émission.
01:33:37 C'était un plaisir de vous entendre ce soir, messieurs.
01:33:40 Votre décryptage sur l'information, de vous entendre débattre.
01:33:44 Un grand merci Jean-Baptiste Souffron, merci Christian Proudhon,
01:33:47 merci Pierre-Yves Rougeron, merci Denis Deschamps.
01:33:51 Un grand merci à vous bien évidemment, félicité Kindoki.
01:33:55 Un grand merci également à Laura Tapiro, Arthur Veil,
01:33:58 qui m'ont aidé à préparer cette émission.
01:34:00 Laurent Capra à la réalisation, Marc Fontaine aux images.
01:34:04 L'actualité continue sur CNews.
01:34:06 Dans un instant, l'édition de la nuit avec Miquel Dos Santos.
01:34:10 Excellente mission de Fontaine, à très vite.
01:34:12 ...