Midi News Été (Émission du 17/07/2023)

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Tous les midis et pendant tout l'été, les invités de #MidiNewsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:00 Bonjour, soyez bienvenus. 11h, 13h, c'est Midi News.
00:00:04 Eté, deux heures d'infos, de débats, de directs, de reportages, présentations de l'équipe qui m'entoure dans quelques instants.
00:00:10 Mais tout de suite, le sommaire de ces deux heures.
00:00:13 Pour commencer, on va parler de sécurité routière.
00:00:16 Le gouvernement va créer un homicide routier à la place de l'homicide involontaire.
00:00:20 La Première ministre Elisabeth Borne va présider cet après-midi un comité interministériel de la sécurité routière.
00:00:27 Qu'est-ce que cela va changer ?
00:00:28 Noémie Schultz, notre journaliste, est avec nous.
00:00:31 On évoquera le remaniement ministériel.
00:00:34 À quel moment Emmanuel Macron va-t-il s'exprimer ?
00:00:37 Les choses traînent. Quelle signification ?
00:00:39 Yoann Hussein, notre spécialiste politique, nous dira tout.
00:00:43 Un peu plus d'une semaine après la disparition d'Emile, le parquet ouvre une enquête préliminaire.
00:00:49 On est toujours sans nouvelles du petit garçon de deux ans et demi.
00:00:53 On fera le point.
00:00:54 Enfin, l'ex-fan des sixties s'en est allé.
00:00:59 Jane Birkin, la plus anglaise des Françaises, est décédée hier à l'âge de 76 ans.
00:01:04 Aux quatre coins de France, l'émotion est immense, notamment en Bretagne.
00:01:08 La Bretagne qui était devenue son véritable refuge.
00:01:12 Voilà pour le sommaire de notre émission.
00:01:14 Tout de suite, place à l'info et l'info.
00:01:16 Ce matin, c'est Audrey Bertheau. Bonjour Audrey.
00:01:18 Bonjour Thierry. Bonjour à tous.
00:01:19 Cet après-midi, vous l'avez dit, la Première ministre va annoncer la création d'un délit d'homicide routier à la place de l'homicide involontaire.
00:01:26 Un délit pour les conducteurs ayant causé la mort alors qu'ils roulaient sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants.
00:01:32 Elisabeth Borne devrait donc annoncer la création de ce nouveau délit en début d'après-midi.
00:01:37 Les répétitions commencent.
00:01:39 La cérémonie d'ouverture des JO de Paris, c'est dans un an.
00:01:42 Une quarantaine de bateaux ont défilé ce matin sur la Seine, vous le voyez,
00:01:46 entre le pont d'Austerlitz et le pont d'Yena pour tester manœuvre, distance, durée et captation vidéo.
00:01:51 Pour les besoins de se défiler, la navigation sur le fleuve a été stoppée depuis 4h du matin et elle le sera encore jusqu'à midi.
00:01:58 Accident, homicide, enlèvement plus d'une semaine après la disparition du petit Émile.
00:02:04 Une enquête préliminaire doit être ouverte aujourd'hui par le procureur de la République de Digne-les-Bains.
00:02:10 Célia Barotte nous explique sur place.
00:02:14 C'est un processus judiciaire classique.
00:02:16 Après 8 jours d'enquête en flagrance, le parquet bascule l'enquête en enquête préliminaire.
00:02:21 Elle garde néanmoins le même objet, recherche des causes de disparition inquiétante.
00:02:26 Ce changement n'est pas sans conséquences puisque l'enquête préliminaire va priver les enquêteurs de mener notamment des perquisitions.
00:02:33 Le procureur de la République de Digne-les-Bains n'écarte pas dans un troisième temps l'ouverture d'une information judiciaire.
00:02:40 Sur le terrain, tous les ballots de paille du hameau du Auvergné ont été inspectés grâce à l'arrivée d'un détecteur de métaux ultra performant utilisé par l'armée.
00:02:48 Car l'hypothèse qu'Émile se soit réfugié dans les hautes herbes ou soit passé dans les champs n'est pas exclue.
00:02:54 Enfin, le hameau du Auvergné est toujours bouclé par arrêté municipal.
00:02:59 Il y a un filtrage sur la route qui relie le hameau du Auvergné avec le reste du village
00:03:05 afin de permettre de respecter l'intimité de la famille d'Émile, de protéger l'enquête et d'éviter un tourisme malveillant et trop curieux.
00:03:13 Désengorger les services d'urgence, c'était l'un des objectifs d'Emmanuel Macron.
00:03:18 Le ministre de la Santé, François Brunet, est l'invité politique de la matinale.
00:03:22 Il explique que certains services d'urgence ont une entrée régulée, ce qui permet donc de désengorger les urgences.
00:03:28 Je n'ai pas de doute sur les services d'urgence. Ils doivent être destinés aux patients qui en ont besoin et non pas à toutes ces petites pathologies qui peuvent être prises en charge.
00:03:40 C'est pour cela que certains services d'urgence ont ce que l'on appelle leur entrée qui est régulée.
00:03:46 C'est-à-dire que par l'appel au 15, vous avez un médecin au téléphone qui vous dira si vous devez aller vers les urgences,
00:03:52 ou si vous devez aller à l'ambulance, à une équipe de réanimation, ou non. Votre cas relève de la médecine générale.
00:03:58 Et voilà l'endroit où vous pouvez vous rendre.
00:04:00 Enfin, la Russie accuse l'Ukraine d'avoir mené l'attaque contre le pont de Crimée.
00:04:05 L'attaque d'aujourd'hui sur le pont de Crimée a été perpétrée par le régime de Kiev.
00:04:08 A dénoncé une porte-parole du ministère russe, deux civils, un homme et une femme, ont été tués dans cette attaque.
00:04:13 Une enquête russe précise également que leur fille avait été blessée.
00:04:18 Voilà pour l'essentiel à 11h, Thierry.
00:04:20 Merci Audrey Berto, on vous retrouve dans une heure ?
00:04:22 C'est bien cela ?
00:04:23 Exactement, oui.
00:04:24 Le rendez-vous est pris à l'émilie, nous étais. C'est parti, nous sommes ensemble jusqu'à 13h avec moi pour commenter cette actualité riche.
00:04:29 Caroline Pilas, chroniqueuse, je suis ravi de vous accueillir.
00:04:31 Moi aussi, bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:04:33 Sébastien Lai, entrepreneur, ravi de vous retrouver.
00:04:35 Bonjour Thierry.
00:04:36 Et puis Noémie Schultz, notre journaliste spécialiste police-justice.
00:04:39 Soyez la bienvenue et je vais avoir besoin de vos éclairages.
00:04:41 Parce qu'on va commencer justement, Audrey en parlait, Elisabeth Born annonce cet après-midi la création d'un nouveau délit, celui d'homicide routier.
00:04:48 On va voir ce que ça change ou pas.
00:04:50 Il doit remplacer le terme d'homicide involontaire pour qualifier les accidents mortels sur la route commis sous l'emprise de l'alcool ou des stupéfiants.
00:04:56 On voit tout cela avec Émilie Gougach et on sera également avec Sébastien Dufour qui est un avocat en droit routier pour débattre.
00:05:04 Mais tout de suite, Émilie Gougach.
00:05:06 Un délit créé spécialement pour les conducteurs sous l'emprise d'alcool ou de drogue.
00:05:11 Jusque là, ces automobilistes commettaient un homicide involontaire aux yeux de la loi.
00:05:16 Avec l'homicide routier, le conducteur en infraction sera considéré comme conscient du risque qu'il faisait courir aux autres.
00:05:23 Une réforme que cet avocat spécialiste du droit routier qualifie de coquille vide.
00:05:28 Ce n'est pas parce que l'on va débaptiser cette infraction d'homicide involontaire pour la renommer homicide routier
00:05:38 que ça va influer sur les comportements à risque et les comportements le plus souvent totalement inacceptables sur la route
00:05:46 et qui procèdent encore une fois d'actes volontaires.
00:05:49 Une réforme lexicale qui pourrait déjà être un premier pas pour les familles des victimes.
00:05:53 La qualification homicide involontaire étant difficilement concevable dans le cadre d'accidents impliquant des conducteurs sous emprise d'alcool ou de drogue.
00:06:02 Bien évidemment cette mesure répond aux attentes des victimes, mais ce qu'attend la ligue contre la violence routière de la part de l'Etat,
00:06:11 ce sont des mesures qui permettent d'améliorer la sécurité routière sur le territoire national.
00:06:16 D'après l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière, plus de 3500 personnes sont décédées sur les routes en 2022.
00:06:24 Si la vitesse reste la première cause, l'alcool arrive en second facteur avec 23% et 13% pour les stupéfiants.
00:06:32 Alors que vient de nous rejoindre Joseph Touvenal, directeur de la réaction Capital Social.
00:06:38 Vous avez une bonne excuse, un petit mot de billet ?
00:06:40 Oui, un accident sur le périphérique et donc les embouteillages qui vont avec. Je suis presque à l'heure.
00:06:45 C'est bien.
00:06:46 Merci à mon chauffeur.
00:06:47 Merci en tous les cas, je suis ravi de vous avoir.
00:06:49 Naomi Schultz, alors qu'est-ce que ça va changer très concrètement ? On a besoin de tout savoir. Ça change beaucoup de choses ou pas ?
00:06:57 Non, honnêtement, c'est un changement de dénomination. On va nommer les choses différemment, on va mettre le doigt sur une réalité,
00:07:05 mais ça ne va pas changer grand chose aujourd'hui. Le fait de causer la mort au volant de sa voiture est effectivement un délit qualifié d'homicide involontaire.
00:07:16 Pourquoi involontaire ? Parce qu'il n'y a pas l'intention, la volonté de tuer.
00:07:21 Et c'est ce qui horrifie les familles de victimes, c'est l'emploi de ce terme involontaire,
00:07:25 quand la personne à l'origine de l'accident avait pris de la drogue ou de l'alcool, puisque cette prise de substance, elle est volontaire.
00:07:32 Donc c'est pour répondre à cette émotion-là qu'on comprend parfaitement que le gouvernement propose de changer,
00:07:40 de faire une modification du code pénal et on ne dira plus à l'avenir un homicide involontaire, mais un homicide routier,
00:07:48 qui est des circonstances aggravantes ou pas. Le fait de causer la mort en étant au volant d'un véhicule terrestre à moteur sera qualifié d'homicide routier.
00:07:58 On ne parlera plus de blessure involontaire, mais de blessure routière. C'était effectivement une demande des associations de victimes,
00:08:05 mais certains espéraient que ça aille beaucoup plus loin. Yannick Allénaud, par exemple, dont le fils a été tué par un chauffard,
00:08:12 il voulait qu'on change de catégorie et que pour les personnes qui ont causé la mort en ayant pris de la drogue ou de l'alcool,
00:08:19 ce ne soit plus un délit, mais un crime, même si là il y a une difficulté majeure qui est celle de l'intentionnalité, le fait d'avoir voulu causer la mort.
00:08:28 Et puis quand vous posez la question aux spécialistes aussi de ces questions routières, on vous dit que le moyen le plus efficace pour lutter
00:08:36 contre le nombre de morts et de blessés sur la route, ce serait d'abord de multiplier les contrôles, ce serait d'assurer un meilleur suivi des personnes
00:08:43 déjà condamnées, plus que de changer cette dénomination, puisqu'encore une fois, les peines encourues vont rester les mêmes.
00:08:52 Si vous causez la mort en étant au volant et que vous avez pris de la drogue et de l'alcool, vous avez deux circonstances aggravantes.
00:08:59 La peine, elle est de 10 ans de prison et cette peine ne sera pas alourdie avec l'homicide routier.
00:09:05 Merci pour toutes ces précisions. On va ouvrir le débat avec vous, bien sûr, si vous restez avec nous, mais avec Sébastien Dufour dans quelques instants.
00:09:12 Mais tout d'abord, je vais vous faire écouter la réaction de François Braun, qui est le ministre de la Santé, vous le savez,
00:09:17 qui était la matinale invité de Yonnessaï ce matin sur CNews.
00:09:22 Le changement sémantique, comme vous dites, n'est pas du tout anodin.
00:09:26 Quand on prend la voiture, qu'on a bu ou qu'on a pris de l'alcool, on est inconscient quelque part, on est inconscient de faire courir ce risque à soi-même et aux autres.
00:09:37 Et quelque part, c'est effectivement un homicide dès lors qu'on va tuer quelqu'un sur la route. Il faut le reconnaître comme tel.
00:09:43 Les peines encourues sont déjà importantes. Il faut là aussi qu'elles soient appliquées.
00:09:48 Et on retrouve tout de suite Sébastien Dufour, avocat en droit routier. Nous le sommes parlé ce week-end, Sébastien Dufour.
00:09:55 Bonjour, soyez le bienvenu dans DomiNews Week-end. Qu'est-ce que ça change pour vous ?
00:09:59 En réalité, absolument rien. J'entendais tout à l'heure mon excellent confrère Jossaume, avec qui je pense, je suis celui qui plaide et qui défend le plus d'automobilistes pour ce genre d'infraction en France.
00:10:11 La sémantique c'est bien, mais la réalité des textes ne va absolument pas changer. Donc la répression restera la même.
00:10:17 Et puis surtout, au point de vue juridique, il faut quand même rappeler aux gens que l'alcool et les stupéfiants ne sont, dans ce genre d'infraction, que des éléments aggravants de l'infraction d'origine.
00:10:29 C'est-à-dire qu'il ne peut pas y avoir d'homicide ou de blessure involontaire en matière routière s'il n'y a pas la commission au préalable d'une infraction du code de la route.
00:10:38 C'est-à-dire que si vous ne brûlez pas un feu rouge, si vous ne glissez pas un stop, et si vous êtes alcoolisé ou sous stupéfiants et que vous tuez quelqu'un,
00:10:47 mais si vous n'avez pas brûlé de feu rouge au préalable, si vous n'êtes pas en excès de vitesse, la juridiction ne peut pas vous condamner.
00:10:51 Et ça, les gens ne le savent pas, que les juristes peuvent le savoir. C'est-à-dire que la circonstance aggravante est une faculté juridique pour la juridiction d'augmenter les peines, c'est-à-dire d'augmenter la répression.
00:11:02 Mais le fait de rouler bourré et de tuer quelqu'un n'est pas suffisant, c'est ça qui est incroyable, ça n'est pas suffisant pour aujourd'hui condamner quelqu'un pénalement pour un homicide ou des blessures involontaires.
00:11:13 - Si tu se le disais, on a beaucoup parlé évidemment de l'affaire Antoine Allénaud, et Antoine Allénaud voulait aller plus loin.
00:11:22 - Alors, aller plus loin, moi je suis d'accord à partir du moment où ça concourt à sécuriser les routes. Mais je vais vous donner un exemple que j'ai vécu dans une juridiction.
00:11:34 Un jour, j'ai un bon père de famille qui rentre chez lui, qui double une voiture sur une départementale. Alors il a de l'alcool, bon, il a de l'alcool, il a 0,45 g d'alcool dans le sang, 20 mg d'alcool dans le sang par air expiré.
00:11:47 Donc il est juste au-dessus de la limite pour vos téléspectateurs. Il double une voiture et malheureusement en face de lui vient un jeune homme sur un scooter qui roule sans phare, le scooter est bricolé, donc il n'a plus de phare à l'avant.
00:11:58 Et il advient ce qu'il devait advenir, l'automobiliste qui double heurte ce jeune homme qui roule de nuit sans phare et le tue.
00:12:09 C'est extrêmement choquant, je vous l'accorde. Simplement la juridiction a condamné cet automobiliste parce qu'il roulait avec de l'alcool dans le sang.
00:12:19 Mais comme je l'avais dit à la juridiction, quand vous allez rentrer chez vous après le tribunal, c'était en hiver, et que vous allez quitter le tribunal à 18h, rentrez chez vous en province en voiture et roulez tout phare éteint de nuit et vous verrez ce qu'il va devenir.
00:12:32 Donc il ne faut pas tout mélanger. Je suis d'accord sur le fait qu'il faut...
00:12:37 Une petite coupure d'antenne. On va en profiter pour ouvrir le débat avec nos invités. Quel est votre ressenti et votre analyse, Caroline Pilastre ?
00:12:47 Le terme "homicide involontaire" est inaudible pour les familles et les proches des victimes. Je l'ai vécu cette tragédie au niveau familial, donc je peux vous en parler en connaissance de cause.
00:12:57 Mais je suis en fait mitigée, c'est en demi-teinte, parce que si on change uniquement la rhétorique, la sémantique, et qu'on n'est pas plus ferme pénalement, à l'arrivée, les familles ne seront pas satisfaites.
00:13:09 Parce qu'elles n'auront pas gain de cause, si gain de cause peut exister dans ce genre de drame.
00:13:14 Donc c'est une bonne chose, dans un premier temps, en termes de messages envoyés, de ne plus utiliser un homicide involontaire, parce qu'effectivement, pour moi, c'est un meurtre.
00:13:23 Ça brise la vie de famille, et bien moi je vous dis ce que je ressens.
00:13:28 Le meurtre, c'est effectivement quand il y a la volonté, l'intention de tuer.
00:13:32 Oui, mais à partir du moment où on boit, exactement, où on se drogue, on ne le ressent pas comme ça quand vous êtes victime, famille ou proche de victime.
00:13:41 C'est-à-dire que vous êtes responsable de vos actes, et c'est perçu comme un assassinat, quoi qu'il en soit.
00:13:46 Au niveau législatif, je vous rejoins, mais au niveau humain, moralement parlant...
00:13:50 C'est le fait d'avoir même prémédité le fait de tuer quelqu'un.
00:13:54 J'entends, mais dans l'affaire Palmade, moi je vous parle vraiment sur le côté humain, moral et pas législatif, une fois de plus.
00:14:01 C'est le ressenti de toutes les familles.
00:14:03 C'est-à-dire qu'on se dit que la personne aurait pu éviter de prendre la voiture en étant sous drogue ou alcoolisée, et donc elle n'aurait pas commis ce crime.
00:14:13 Parce que c'est quand même considéré comme un crime.
00:14:15 Donc dans ce sens-là, ça peut être un peu réconfortant.
00:14:18 Mais si la justice n'applique pas de manière plus ferme la loi, à l'arrivée, malheureusement, c'est un peu faire pchit.
00:14:27 Joseph Tounel.
00:14:28 De toute façon, tous ceux qui ont eu un membre de leur famille qui sont morts dans un accident de voiture, pour eux c'est un drame.
00:14:33 Ils sont marqués à vie.
00:14:34 Ça, on ne pourra pas le refaire.
00:14:36 Est-ce que les mesures qui sont prises là, qui sont effectivement dans les termes, ça va aggraver au moins les peines ?
00:14:45 Mais en tout cas, prendre conscience à un certain nombre de gens du danger qu'ils font couvrir aux autres, et du danger mortel qu'ils font couvrir aux autres, c'est bien dans ces cas-là.
00:14:53 Mais c'est insuffisant dans la mesure où ce qu'il faut, c'est faire des contrôles aux sorties des boîtes de nuit, à des endroits qu'on peut connaître, notamment je pense à des endroits en province où ça va picoler le soir, etc.
00:15:07 C'est cette prévention-là qu'il faut faire.
00:15:09 C'est cette peur du gendarme qu'il faut faire.
00:15:11 Après, attention aussi, parce qu'il peut y avoir des cas où il y a un accident, un accident mortel, il y a des survivants, il ne faut pas non plus marquer les survivants à vie.
00:15:22 C'est-à-dire qu'il y a des vies qui sont fichues, ça c'est sûr, ceux qui sont morts, leurs familles, leurs proches.
00:15:28 Mais attention à ne pas aussi sacrifier d'autres vies.
00:15:31 Je pense notamment à des jeunes qui peuvent faire une ânerie à l'âge de 18 ans, 19 ans, 20 ans.
00:15:36 Il faut aussi penser qu'il faut qu'ils payent leur faute, mais qu'ils ont un avenir devant eux.
00:15:40 Sébastien, là on voit que le sujet est extrêmement sensible.
00:15:44 Il y a un changement de nom, mais il n'y a pas énormément de changements comme nous le disait Nomi Schultz.
00:15:49 C'est vrai que c'est à l'appréciation des familles.
00:15:51 On parlera surtout tout à l'heure de ce qui s'est passé également à Saint-Malo.
00:15:55 Évidemment, on se met à la place de la fille de cette personne qui a été tuée par un octogénaire, mais on en parlera dans quelques instants.
00:16:02 C'est vrai que c'est un sujet excessivement sensible, Sébastien.
00:16:04 Si on revient un peu à la technique, effectivement le changement est d'ordre sémantique.
00:16:07 Qu'est-ce que ça veut dire quand on a un homicide routier simple ou avec circonstances aggravées au niveau des peines derrière ?
00:16:12 Ça reste un homicide involontaire simple ou avec circonstances aggravées.
00:16:15 Dans le premier cas, c'est maximum 5 ans. Dans le second, c'est maximum 10 ans.
00:16:18 Mais quand vous regardez ce qui se passe, on ne prononce jamais des peines au-delà de 3 ans en réalité.
00:16:23 C'est ça aussi le sujet. C'est comment on arrive à muscler la législation.
00:16:26 Et là, puisqu'on est dans ce débat, peut-être qu'il faut essayer d'avancer des solutions.
00:16:30 Les auditeurs nous écoutent.
00:16:31 Quelles seraient les positions, les solutions possibles ?
00:16:34 Moi, j'en vois deux. Je pense qu'il lui aurait fallu à un moment donné étendre notre concept,
00:16:38 qui existe déjà dans le domaine de nos routiers, celui de coups et blessures volontaires,
00:16:44 ayant entraîné la mort sans intération de la donnée.
00:16:46 Vous voyez, quand il y a des prononcées de peine avec cette qualification-là,
00:16:49 alors là, c'est beaucoup plus lourd. On aurait pu appliquer ça au domaine routier.
00:16:52 C'est peut-être ce qui va être fait dans la deuxième étape.
00:16:54 L'autre solution, c'est de créer une catégorie ad hoc.
00:16:57 Il y a des forces politiques qui demandent ça depuis des années.
00:16:59 Il y a encore un député UDI, M. Pierre Morel, à l'UIC,
00:17:02 qui demande quelque chose de beaucoup plus dur, avec une peine planchée de 7 ans, je crois,
00:17:07 à chaque fois qu'il y a un accident de la route qui entraîne une mort.
00:17:09 Donc, vous voyez, il y a des solutions juridiques.
00:17:11 Pour l'instant, on ne les a pas vraiment explorées.
00:17:12 Pour l'instant, on a répondu à l'urgence et à l'émotion des associations.
00:17:15 On a changé le nom, mais au niveau du droit, rien n'a changé.
00:17:18 Donc, il va falloir voir ce qui va être fait dans les prochaines années.
00:17:20 Je crois que vous mettez le doigt sur le sujet.
00:17:23 C'est qu'effectivement, les peines encourues sont déjà lourdes,
00:17:25 puisqu'encore une fois, si la conduite, l'homicide volontaire qui devient donc homicide routier,
00:17:30 avec circonstances aggravantes, ça peut vous coûter jusqu'à 10 ans de prison.
00:17:35 La réalité, c'est vrai, c'est que c'est très rare de voir jamais le cas.
00:17:40 Ça n'est plus à pas trouver une au-delà de 3 ans, en fait.
00:17:42 Voilà, que les personnes soient condamnées à des peines aussi lourdes.
00:17:45 Donc, on peut effectivement après créer les coups et entraîner la mort sans l'intention de la donner.
00:17:49 Ou là, effectivement, la peine encourue est de 15 ans de prison.
00:17:53 On peut imaginer, les peines planchées, c'est plus compliqué,
00:17:55 parce que ça va à l'encontre de l'individualisation de la peine.
00:17:58 Donc, ça paraît plus compliqué.
00:17:59 Mais ce qu'il faut déjà voir, c'est que les tribunaux condamnent rarement à des peines
00:18:05 qui vont jusqu'au maximum encourues.
00:18:08 Donc, il y a déjà en fait l'arsenal législatif. Il existe quand même déjà.
00:18:12 Et les condamnations sont en baisse.
00:18:13 Elles ont baissé de 20% par rapport à la moyenne des dernières années.
00:18:16 Vous pouvez vérifier.
00:18:17 Sébastien Dufour, qu'on a retrouvé, vous avez assisté au débat.
00:18:20 Quelles sont vos impressions, effectivement ?
00:18:22 Écoutez, moi, mon impression, c'est encore une fois, si vous m'entendez,
00:18:27 devant les tribunaux, les tribunaux appliquent la loi.
00:18:30 La loi est la suivante.
00:18:32 C'est que l'alcool et les stupéfiants sont des circonstances aggravantes.
00:18:36 Mais c'est ce que je vous disais tout à l'heure.
00:18:37 Ce ne sont pas les éléments constitutifs de l'homicide ou des blessures involontaires.
00:18:41 C'est-à-dire que pour que l'infraction soit constituée,
00:18:43 il faut une violation du code de la route, c'est-à-dire brûler un feu rouge,
00:18:46 rouler trop vite, etc.
00:18:48 Alors, on peut discuter pendant des heures de la sémantique d'un délit ou d'une infraction pénale.
00:18:55 Mais encore une fois, en matière pénale, ça n'est que la violation du code de la route
00:19:00 qui peut engendrer la condamnation d'un homicide volontaire.
00:19:03 Et ça, il faut bien le faire comprendre à vos téléspectateurs.
00:19:06 Parce qu'encore une fois, même si vous roulez alcoolisé
00:19:09 ou même si vous roulez sous l'empire de stupéfiants,
00:19:12 si vous ne violez pas une disposition du code de la route
00:19:15 et que cette disposition du code de la route n'est pas la cause principale de l'accident de la route,
00:19:21 alors vous avez beau être sous stupéfiants, alors vous avez beau être sous alcool,
00:19:24 vous ne pouvez pas être condamné.
00:19:26 Et ça, je suis désolé, mais j'obtiens régulièrement des décisions favorables
00:19:31 pour les gens qui sont poursuivis devant les juridictions.
00:19:33 Et j'entendais tout à l'heure Sébastien qui disait qu'il y avait 20% de condamnations en moins
00:19:37 par rapport à l'an dernier ou dans les années précédentes.
00:19:39 Et c'est normal, parce que les textes sont mal appréhendés par les tribunaux
00:19:42 et notamment par les services des parquets.
00:19:44 On poursuit parfois des auteurs d'infractions sans qualifier les faits,
00:19:47 sans dire expressément ce que l'on reproche à la personne et ça engendre des relaxes.
00:19:51 Je voulais qu'on revienne sur cette affaire, sur cette histoire de cet octogénaire suspecté
00:19:56 d'avoir causé deux accidents mortels de la route en l'espace de seulement 3 mois.
00:20:00 Je le redis, seulement 3 mois.
00:20:02 On en a beaucoup parlé ce week-end sur ces news.
00:20:04 Le premier remonte au 7 avril dernier, mais son permis ne lui avait pas été retiré.
00:20:08 Et c'est une précision importante.
00:20:09 Le 3 juillet, il renverse à nouveau un piéton qui va décéder quelques jours plus tard.
00:20:13 L'homme a été mis en examen pour homicide involontaire et placé sous contrôle judiciaire.
00:20:17 Retour sur les faits avec Viviane Hervier, on en parle.
00:20:20 Les statistiques sont formelles.
00:20:23 Les plus de 65 ans sont la catégorie de la population qui cause le moins de décès sur les routes.
00:20:28 Ils sont impliqués dans un peu plus de 16% des accidents mortels,
00:20:32 contre 19% pour les 18-24 ans, 22% pour les 25-34 ans, 21% pour les 35-49 ans.
00:20:40 Ce constat s'explique, les seniors sont expérimentés, ils conduisent moins vite,
00:20:45 parcourent moins de kilomètres et évitent de conduire la nuit.
00:20:48 Pourtant, l'idée de leur faire passer un test d'aptitude à partir d'un certain âge est régulièrement évoquée.
00:20:54 Demander aux seniors de passer ce genre de visite médicale, c'est aussi protéger les seniors d'eux-mêmes.
00:21:00 Parce que ce n'est pas que protéger les autres usagers de la route,
00:21:02 c'est aussi protéger les seniors qui parfois n'ont pas forcément conscience d'avoir perdu l'acuité visuelle, du réflexe.
00:21:09 Effectuer des stages de remise à niveau ou tester ses aptitudes auprès des professionnels de la conduite,
00:21:15 cela se fait déjà, mais toujours sur la base du volontariat.
00:21:19 Ça se passe comme ça avec des médecins qui, aujourd'hui, envoient dans les écoles de conduite
00:21:26 des personnes qui ont fait des AVC ou des problèmes cardiaques.
00:21:34 De là à envoyer tous les seniors en contrôle médical, je ne suis pas sûre que ce soit la solution.
00:21:41 Remettre en question le principe du permis de conduire à vie est un sujet sensible,
00:21:45 conduire reste pour beaucoup synonyme de liberté, d'autonomie et d'indépendance.
00:21:50 Le débat, vous le comprenez bien, c'est effectivement, faut-il encadrer la conduite des personnes âgées,
00:21:57 le refaire, faire des contrôles réguliers, le sujet est sensible, compliqué, notamment sur cette affaire, Noemi ?
00:22:04 Plus de réactions ?
00:22:06 Oui, alors moi, sur ce qui s'est passé, effectivement, on peut revenir sur les faits.
00:22:12 Cet homme âgé de plus de 80 ans qui a causé une première fois un accident mortel,
00:22:18 et effectivement, on ne lui a pas retiré son permis.
00:22:20 Je crois que c'est important de préciser que ce n'est pas la justice qui a la main là-dessus.
00:22:24 C'est administratif le fait de retirer son permis de conduire.
00:22:27 On précise que c'est un monsieur qui est aidant, qui s'occupe de son épouse.
00:22:31 Peut-être que ça a contribué dans le fait de ne pas lui enlever son permis de conduire.
00:22:35 Et effectivement, ce qui est absolument terrible, c'est que trois mois plus tard, pratiquement au même endroit,
00:22:39 un nouvel accident qui entraîne une nouvelle fois le décès de quelqu'un.
00:22:45 Dans ces cas-là, on voit bien effectivement que l'intention de tuer de la part de ce vieil homme,
00:22:52 elle est inexistante, mais les conséquences sont absolument terribles.
00:22:56 Deux familles endeuillées, deux victimes.
00:22:58 Et donc là, la question se pose de la suite judiciaire et quel va être le bon traitement.
00:23:05 J'imagine effectivement que ce monsieur n'a pas d'alcool, pas de prise de stupéfiants.
00:23:10 Alors ce sera intéressant de savoir s'il y a effectivement eu une infraction routière.
00:23:14 Est-ce qu'il roulait trop vite ? Est-ce qu'il a grillé un feu rouge ? Est-ce qu'il a grillé un stop ?
00:23:20 Mais s'il n'a juste pas vu les personnes qu'il traversait, parce qu'effectivement, il était…
00:23:25 je ne sais pas pour quelle raison il ne les a pas vues, ça va poser la question des suites judiciaires.
00:23:30 Sébastien Dufour, ce qui est terrible dans cette affaire, c'est qu'effectivement, on se met à la place de la fille,
00:23:35 de ce monsieur qui, effectivement, crie au scandale profondément choqué,
00:23:40 et qui ne comprend pas que trois mois après, effectivement, cette personne était encore au volant de son véhicule.
00:23:47 On voit bien, le sujet est ô combien sensible.
00:23:49 Mais je le comprends complètement, et Noemi l'a dit, il appartient à l'autorité nationale,
00:23:57 c'est-à-dire au préfet du département, de prendre les mesures pour faire cesser cette personne
00:24:02 et lui enlever son droit de conduire.
00:24:04 Donc c'est aux représentants de l'État, au niveau local, de prendre des décisions
00:24:10 pour permettre notamment la suppression, la rétention provisoire d'un permis de conduire.
00:24:14 Mais je voulais dire une petite chose. J'ai regardé les statistiques de votre reportage.
00:24:17 Il faut le savoir et il faut le crier.
00:24:20 Lorsque le CISR, donc c'est le comité interministériel de la sécurité routière,
00:24:24 vous donne des chiffres sur l'implication des personnes âgées dans les accidents de la route,
00:24:28 ces chiffres sont faux. Et pourquoi sont-ils faux ?
00:24:31 Parce qu'ils ne tiennent pas contre du nombre de kilomètres parcourus.
00:24:34 Donc si vous ramenez en proportion des kilomètres parcourus
00:24:38 le taux d'implication des personnes âgées dans les accidents de la route,
00:24:41 ce taux est beaucoup plus important que ce que l'on veut vous faire croire.
00:24:45 Et dans mes dossiers, ça fait plus de 20 ans que je fais ce boulot-là,
00:24:48 c'est-à-dire de défendre les automobilistes, j'ai régulièrement, régulièrement
00:24:52 des personnes âgées impliquées dans des accidents de la route.
00:24:55 Ça, c'est quelque chose qui est redondant.
00:24:59 Généralement, quand vous avez notamment des accidents avec des piétons,
00:25:02 vous trouvez régulièrement des personnes âgées qui sont impliquées avec des accidents piétons.
00:25:07 Merci pour votre témoignage, Sébastien Dufour.
00:25:10 Je rappelle que vous êtes avocat en droit routier.
00:25:12 Très rapidement, un mot de conclusion sur le sujet, Caroline Pilastre.
00:25:16 C'est une question de responsabilité individuelle, mais évidemment,
00:25:18 moi je suis pour plus de sévérité, quelle que soit la situation de la personne,
00:25:21 même si précédemment, ce n'était pas un récidiviste.
00:25:24 Évidemment, ce monsieur était un aidant.
00:25:26 C'est un sujet qui me touche particulièrement,
00:25:28 mais ça ne justifie absolument pas la mort d'une victime en face.
00:25:31 Donc il faut vraiment que la France prenne conscience aussi
00:25:33 que c'est une réalité qui brise des familles, et les familles prennent à perpétuité.
00:25:37 Quand les personnes victimes ne restent pas en situation de handicap jusqu'à la fin de leur vie.
00:25:42 Une chose que vous avez tout donné, Sébastien Lai, très rapidement.
00:25:44 On a deux choses. D'abord, on ne peut pas faire un raisonnement global sur un cas dramatique, mais atypique.
00:25:50 Par contre, on peut se dire qu'effectivement, moi j'emmène ma vieille voiture au contrôle technique régulièrement.
00:25:56 Je trouve qu'à partir d'un certain âge, on pourrait demander d'avoir un contrôle de santé,
00:26:01 pour voir notamment, on voit quelquefois des automobilistes qui visiblement la nuit ont du mal à voir.
00:26:06 Ce qui est un danger.
00:26:08 Une fois qu'on a fait ça, il faut se poser un autre problème.
00:26:11 Noémie Schultz l'a évoqué quand elle a dit "cette personne était aidante".
00:26:15 Il y a des gens qui sont très isolés.
00:26:17 Il y a les aidants, mais on voit dans les campagnes notamment, des gens très isolés.
00:26:21 S'ils n'ont pas de voiture, comment font-ils ?
00:26:24 Et là, je n'ai pas la solution d'un claquement de doigts, mais il faut vraiment y réfléchir.
00:26:28 Parce qu'on ne peut pas non plus enfermer des personnes âgées,
00:26:30 qui ont besoin d'abord de voir, de côtoyer les autres,
00:26:33 puis d'aller faire leurs courses et de vivre normalement.
00:26:36 Sébastien ?
00:26:37 Encore de l'autre, ce sujet, il faut aussi encourager nos seniors,
00:26:39 avec l'augmentation de l'espérance de vie, à passer régulièrement des tests cognitifs.
00:26:42 Maintenant, on est appelé à vivre 10, 15, 20 ans avec la possibilité d'avoir des tests cognitifs,
00:26:47 mais en étant toujours finalement assez actifs.
00:26:49 C'est vrai que dans les grandes villes, c'est assez facile de renoncer à la voiture,
00:26:52 un peu plus compliqué en campagne, mais en fait, il y a tout un tas d'activités
00:26:54 où il faudrait encourager les seniors à passer régulièrement ces tests cognitifs,
00:26:57 pour enrayer par exemple la survenue de maladies, comme on le sait, comme Alzheimer ou autre,
00:27:02 et éviter dans le cas de la voiture, puisque là, on a un danger immédiat.
00:27:05 C'est vrai du problème cognitif, c'est vrai aussi en ophtalmologie,
00:27:08 les yeux par exemple, vérifier sa vue pour la conduite la nuit,
00:27:11 ça peut arriver beaucoup plus tôt dans sa vie d'ailleurs.
00:27:13 Allez, on va marquer une première pause dans ce Mini-News été.
00:27:16 Merci Michou pour toutes ces précisions, et puis on va suivre avec attention
00:27:20 ce qui va se passer, l'intervention, on va commencer plus ou moins à ce que je vais annoncer.
00:27:24 Il n'y a pas trop de surprises.
00:27:27 On est d'accord.
00:27:28 11h27, on marque une pause et on se retrouve, on parlera.
00:27:31 Il n'y a toujours pas de fumée de l'ange du côté de l'Elysée, on parlera du remaniement.
00:27:35 Pas de signe, à moins que vous ayez des informations.
00:27:37 Pas du tout.
00:27:38 Pas du tout, mais on va en parler avec Anoussaï.
00:27:40 Personnellement, je n'ai pas encore eu de coup de fil.
00:27:42 Moi non plus, on attend.
00:27:43 On est vraiment sûrs qu'il vive.
00:27:45 Très bien, on en parlera dans quelques instants.
00:27:47 On marque une pause, à tout de suite.
00:27:48 Il est 11h30, vous êtes bien sur CNews, c'est Mini-News heure été.
00:27:55 Nous sommes ensemble jusqu'à 13h.
00:27:57 Et pour commenter l'actualité, Caroline Pilastre, Sébastien Lai et Joseph Touvenel.
00:28:03 Donc, j'ai fait une espèce de grand teasing juste avant la pause publicitaire.
00:28:07 Toujours pas de fumée blanche du côté de l'Elysée.
00:28:12 Les 100 jours sont largement dépassés.
00:28:15 On s'attendait à une prise de parole, mais pour le moment, pas de son non plus du côté d'Emmanuel Macron.
00:28:22 Comment les choses risquent potentiellement de s'organiser ?
00:28:26 Yoann Hussein va tenter de nous répondre.
00:28:29 Et puis, on va nous tenter de débattre.
00:28:31 S'il tentait qu'on puisse se débattre, on sera avec Arnaud Benedetti,
00:28:35 visage au combien bien connu sur l'antenne de CNews,
00:28:38 qui nous apportera quelques informations.
00:28:40 Mais tout d'abord, Yoann Hussein.
00:28:42 Une seule certitude cette semaine, le président de la République prendra la parole.
00:28:47 Il s'adressera aux Français pour dire quel bilan est-ce qu'il tire des récentes émeutes
00:28:51 et quelle perspective il souhaite offrir pour les quatre prochaines années de son mandat.
00:28:56 Mais la question qui agite la majorité et le gouvernement,
00:28:59 y aura-t-il un remaniement également dès cette semaine ?
00:29:02 Seul le président de la République a la réponse à cette question.
00:29:05 Même les ministres ne sont pas au courant.
00:29:07 Evidemment, ça les agace.
00:29:09 Difficile de travailler sur ces sujets, de faire avancer ces dossiers
00:29:12 quand on ne sait pas si on sera encore en poste la semaine prochaine.
00:29:16 Alors Emmanuel Macron a différentes options.
00:29:18 Il peut décider de ne rien changer pour l'instant et d'attendre éventuellement le mois de septembre, la rentrée.
00:29:24 Il peut procéder à un simple remaniement, c'est-à-dire des ajustements,
00:29:28 changer quelques ministres au sein du gouvernement,
00:29:31 ou il peut carrément changer de gouvernement, c'est-à-dire changer également de premier ministre.
00:29:36 Elisabeth Borne peut-elle partir ? C'est une possibilité.
00:29:40 Les dernières informations qui nous arrivent ont plutôt tendance à dire qu'elle devrait rester,
00:29:44 malgré ses échecs. Le plus important, évidemment, ne pas être arrivé à faire voter la réforme des retraites,
00:29:50 ne pas avoir trouvé de majorité, avoir été contrainte d'utiliser le 49-3.
00:29:55 Emmanuel Macron peut aussi décider de changer de premier ministre.
00:29:59 Pour nommer qui ? Quelqu'un qui serait en capacité de réunir une majorité à l'Assemblée nationale.
00:30:05 Un profil extrêmement compliqué à trouver.
00:30:08 Le président de la République a encore quelques heures pour réfléchir avant de s'adresser aux Français.
00:30:13 Il s'exprimera, c'est sûr. Y aura-t-il un remaniement ? Aujourd'hui, c'est impossible à dire.
00:30:18 On va retrouver tout de suite Arnaud Benedetti.
00:30:21 Soyez le bienvenu, Arnaud Benedetti, politologue.
00:30:24 Alors, est-ce que vous avez des informations à nous donner ?
00:30:27 Je disais, avec un peu d'humour, pas de fumée blanche du côté de l'Elysée pour le moment,
00:30:33 mais ça ne saurait tarder.
00:30:35 Ou il est urgent ? Il est urgent que ça arrive.
00:30:38 Je n'ai pas plus d'informations que ça.
00:30:43 Vous savez, un remaniement à trois critères.
00:30:48 Soit c'est un remaniement technique et on fait sortir quelques ministres qui soit s'entendent en délicatesse,
00:30:54 soit n'ont pas de satisfaction.
00:30:57 Soit c'est un remaniement sans changement de premier ministre également, mais beaucoup plus large.
00:31:03 Ou soit c'est un remaniement avec un changement de premier ministre.
00:31:08 Mais la réalité, c'est qu'en fait, Emmanuel Macron n'a à ce stade peu de cartes dans son jeu.
00:31:14 Le vrai problème pour lui, c'est l'Assemblée nationale,
00:31:17 où il ne dispose pas d'une majorité, où il dispose d'une majorité extrêmement relative,
00:31:22 la majorité la plus relative qu'un gouvernement ait eu à sa disposition depuis le début de la Ve République.
00:31:28 Et tant qu'il n'a pas réussi finalement à résoudre cette équation parlementaire,
00:31:33 le changement de gouvernement, j'allais dire, est presque accessoire dans l'état des rapports de force politique.
00:31:40 Donc c'est ce qui explique vraisemblablement le fait de cette attente,
00:31:44 de cette hersiversation qui ont pour explication encore une fois l'équation parlementaire.
00:31:50 Alors Elisabeth Borne, elle reste ou elle part selon vous ?
00:31:53 On a vu, elle avait pris position dans Le Parisien, elle avait accordé une longue interview,
00:31:59 elle abordait tous les thèmes.
00:32:01 Après, il y a eu le défilé du 14 juillet, on regardait tous les petits signes,
00:32:05 on la voyait plutôt tous sourire, etc.
00:32:09 Vous savez bien comment sont les journalistes,
00:32:10 on essaie de guetter dans cette période de suspense insoutenable.
00:32:14 Mais ça commence par là d'ailleurs.
00:32:17 Écoutez, c'est vrai qu'Emmanuel Macron nous a habitués parfois à prendre des décisions
00:32:23 qui constituaient un contre-pied par rapport à ce qu'on imaginait.
00:32:28 Là, on a en matière tous les signaux qui sont envoyés du côté de Matignon,
00:32:33 plutôt présage d'un maintien d'Elisabeth Borne à ce stade.
00:32:40 D'autant plus qu'au regard encore une fois de la configuration qui est la sienne,
00:32:44 elle n'a pas forcément démérité au moins dans la tâche qui était la sienne.
00:32:50 Elle a pu faire adopter, non sans difficulté, une réforme des retraites
00:32:54 dans les conditions parlementaires que l'on sait, dans les conditions sociales que l'on sait.
00:32:58 Et ça, le président de la République peut d'une certaine manière lui faire crédit d'y être parvenu.
00:33:06 Alors, en faisant ma revue de presse ce matin, en préparant cette émission,
00:33:10 vous voyez ce titre de nos confrères du Parisien, Emmanuel Macron peaufine son expression.
00:33:16 Ah, on a perdu Arnaud Benedetti.
00:33:19 Tour de table avec nos invités. Caroline Pilas, alors ?
00:33:23 Alors, je suis navrée de ne pas partager votre exaltation, votre excitation, mon cher Thierry.
00:33:28 On est tous dans les starting box.
00:33:30 L'expectative, oui, mais même si évidemment mon ADN est le journalisme,
00:33:35 le romaniment cet été m'intéresse peu.
00:33:39 Pourquoi ? Parce que pour moi, cela va être le jeu des chaises musicales.
00:33:42 Comme l'a très bien rappelé Arnaud, la majorité actuelle est une majorité relative.
00:33:47 Si certains LR décident d'y aller, les LR, qui est mon parti de cœur, n'existent plus.
00:33:52 Il faut être complètement concret et pragmatique sur cette question.
00:33:55 Changer Mme Borne, donc ne pas la maintenir à ce poste, à l'arrivée, pour qui ? Pourquoi ?
00:34:02 La vision, le cap sera celle de la Macronie, ça ne changera rien.
00:34:06 Macronie, qui est quand même, il faut le rappeler, moi je mets les pieds dans le plat,
00:34:10 gérée par M. Macron, Mme Macron et M. Collère essentiellement.
00:34:15 Donc, il y a certains réajustements en fonction des différents ministères, on peut l'entendre,
00:34:21 mais les plus gros postes resteront actuellement maintenus par ceux qui sont le plus connus par les Français.
00:34:28 Parce que quand vous faites des sondages d'opinion, les Français en partie en connaissent 6-7, pas plus.
00:34:34 On a retrouvé Arnaud Benedetti, vous partagez, je ne sais pas si vous avez entendu l'analyse de Caroline Pillas,
00:34:40 qui trouvait que j'étais très exalté quant à l'annonce potentielle de ce gouvernement,
00:34:45 en disant qu'en gros ça peut faire « cheat », il n'y aura pas vraiment de groupe ou de l'ensemble.
00:34:50 Vous savez, un changement de gouvernement, pour qu'il ait un véritable impact politique,
00:34:55 il faut qu'il traduise un réfléchissement dans un changement de ligne politique.
00:35:02 Quand François Mitterrand décide en 1983 de changer de Premier ministre,
00:35:09 il nomme Laurent Fabius pour objectiver d'une certaine manière un tournant politique par rapport aux deux premières années du mandat.
00:35:18 Là, il y avait un véritable sens, un cap qui était donné.
00:35:22 Là aujourd'hui, sauf à ce qu'il y ait, j'allais dire, un élargissement de sa majorité avec une alliance éventuellement avec LR,
00:35:30 il y aurait en effet quelque part une forme de sens qui serait donnée à un changement de gouvernement.
00:35:36 Mais sauf dans cette hypothèse, je ne vois pas aujourd'hui, très franchement,
00:35:40 en quoi un changement de gouvernement va modifier la donne politique.
00:35:45 La réalité, c'est que moi je rejoins assez ce qu'a dit Jean-Louis Debré ce week-end,
00:35:50 que le seul électrochoc politique qui serait susceptible de faire peut-être bouger les lignes,
00:35:57 c'est qu'un risque évidemment pour Emmanuel Macron, c'est soit une dissolution,
00:36:00 soit un référendum sur un sujet pour lequel il faudrait interroger les Français.
00:36:08 Réaction Joseph Touvenel et Sébastien Lai.
00:36:11 Il y aurait une pilaste à raison quand elle dit que ce n'est pas le souci quotidien des Français.
00:36:14 Non, parce que là ils sont partis en vacances.
00:36:16 Ce qu'attendent les Français, ce n'est pas des changements de tête, mais ce sont des actes.
00:36:21 Cela dit, les têtes c'est quand même important, parce qu'il n'y a pas que les ministres ou les secrétaires d'Etat,
00:36:25 il y a tous les cabinets.
00:36:27 Et la période de flottement ce n'est jamais bon, surtout qu'on a quelques gros dossiers urgents à traiter.
00:36:32 Et tant qu'on reste dans une période où les ministres eux-mêmes ne savent pas s'ils seront encore là…
00:36:37 Cela ne doit pas être confort pour certains.
00:36:39 Absolument, et du coup les dossiers sont mis sur le tapis, les dossiers ne sont pas traités.
00:36:44 La politique française est un peu à l'arrêt, alors qu'on a des très gros sujets.
00:36:48 J'en citerai un qui n'est pas franco-français mais qui est européen et qui doit nous donner quelques soucis,
00:36:53 c'est la nomination à la concurrence au niveau de l'Europe d'une américaine très proche des gros trusts américains.
00:36:59 On a déjà vu les américains condamner des entreprises françaises, je pense Alstom, je pense BNP, à des sommes fabuleuses.
00:37:07 Mettre une américaine au cœur de ce sujet devrait demander à notre gouvernement et aux autres gouvernements
00:37:14 d'agir rapidement et efficacement.
00:37:17 Si on est en train de se demander qui sera Premier ministre demain matin ou dans trois semaines,
00:37:21 on ne va pas agir avec puissance au niveau de l'Europe et c'est bien dommage.
00:37:24 Sébastien Dallier.
00:37:25 Moi aussi je ne partage pas cette exaltation pour une forme de théâtre politique, comme disait Platon.
00:37:31 Je crois que la principale attente c'est d'abord qu'Emmanuel Macron s'exprime et s'exprime sur la séquence des émeutes,
00:37:36 sur la séquence des 100 jours, ça c'est la priorité.
00:37:38 Ensuite je vais vous donner un petit peu mon intime conviction,
00:37:40 je ne crois pas qu'il y aura un remaniement mystérieux ces jours-ci ou pendant l'été.
00:37:43 Tout cela aura lieu à la rentrée.
00:37:45 Je ne vois pas Mme Borne partir non plus parce que finalement…
00:37:48 Oui bien sûr, on est en pleine vacances.
00:37:51 Comment donner un sens politique à un remaniement qui en plus va être probablement limité ?
00:37:54 Donc là vous retardez le pire envie.
00:37:55 Je retards sur en septembre et en septembre je ne vois pas de départ de Mme Borne.
00:37:58 Finalement Mme Borne, comme l'a expliqué Arnaud Benedetti,
00:38:01 certes elle n'est pas très populaire avec les Français mais d'un point de vue technocratique,
00:38:05 elle fait plutôt, elle remplit plutôt les missions qui lui ont été assignées.
00:38:09 Et je crois que dans un contexte difficile avec le vote du budget
00:38:11 où il va falloir faire des accords avec différents groupes parlementaires,
00:38:14 passez-moi l'expression, mais Emmanuel Macron va plutôt avoir tendance à l'user au moins jusqu'au printemps prochain.
00:38:19 Quant au remaniement, il restera dans le pire limité.
00:38:21 Technique, on peut citer quelques noms, à mon avis l'éducation nationale, la citoyenneté, la santé, le logement,
00:38:26 Le logement et ville.
00:38:28 Ce sont les 4-5 ans qui sont évités.
00:38:30 Je vous ai connu parfois plus…
00:38:32 Mais ce sont des remplacements évidents.
00:38:34 Sinon pas lieu en septembre.
00:38:35 Les Français ont l'impression qu'Emmanuel Macron…
00:38:37 Non je ne vais pas citer uniquement le ministre de l'éducation nationale,
00:38:39 qui parlait par exemple du logement.
00:38:40 Pas tout le monde cite le logement et la ville.
00:38:42 Pourtant vu ce qui s'est passé, vu la crise du logement en France, c'est un véritable sujet.
00:38:48 Allez, dernier mot Arnaud Benedetti, vous êtes d'accord avec l'analyse de Sébastien Lai ?
00:38:54 Ah on a perdu Arnaud Benedetti.
00:38:58 Vous aussi pensez que le calendrier va être…
00:39:01 Il faut qu'il y ait des volontaires pour y aller.
00:39:04 On a vu la fin précédente, il y a eu beaucoup de mal pour le président Macron
00:39:08 à trouver un ou une première ministre, il en a trouvé une.
00:39:11 S'il n'a personne derrière, voilà.
00:39:13 À un moment donné on sait qu'il avait approché le président du Sénat,
00:39:16 qui lui se trouve très bien au Sénat, où on mange très bien.
00:39:19 Bon, on change de sujet.
00:39:22 J'allais commenter sur l'hypothèse d'Armagnac.
00:39:24 Moi je n'y crois pas du tout.
00:39:25 Moi non plus je n'y crois pas.
00:39:26 Comme il pose la chaise présidentielle et il se tirerait une balle dans le pied.
00:39:28 Non, il y a un autre sujet aussi avec l'hypothèse d'Armagnac,
00:39:30 c'est que ça serait pour séduire la droite.
00:39:31 Moralement aucun LR ne va suivre quelqu'un qui a quitté le parti il y a maintenant six ans,
00:39:36 qui est à toi raison considéré en interne comme une traite.
00:39:39 Ce n'est pas forcément la bonne solution pour aller séduire notre groupe parlementaire.
00:39:42 C'est ça la limite de M. d'Armagnac.
00:39:44 Au niveau du ministère de l'Intérieur, parce qu'il est quand même bon,
00:39:46 il est apprécié par la majorité des politiciens.
00:39:48 Il sera là où il est probablement.
00:39:49 Donc c'est très compliqué, mais à l'arrivée ça ne changera pas grand-chose.
00:39:52 Je vois que sur ce plateau je suis le seul à être exalté par le sujet.
00:39:55 Mais tant mieux, il s'est gardé votre acceptation.
00:39:56 Moi c'est sans doute ma passion de la politique qui fait que je regarde ça avec une grande attention.
00:40:00 Il faut savoir garder sa jeunesse.
00:40:02 Voilà, et ça me fait plaisir.
00:40:04 Son enthousiasme.
00:40:05 Merci mi-fois.
00:40:06 Ça me fait plaisir de vous avoir à mes côtés.
00:40:08 On va changer de sujet.
00:40:10 Les transitions sont parfois difficiles, surtout après ce qu'on vient de dire.
00:40:15 Mais cela fait maintenant plus d'une semaine que le jeune Émile est introuvable.
00:40:19 Aujourd'hui, le parquet de Digne-les-Bains va ouvrir une enquête préliminaire
00:40:22 pour recherche des causes de disparitions inquiétantes.
00:40:25 Et je le disais, les enquêteurs n'ont toujours aucune piste
00:40:28 après la disparition de cet enfant de deux ans et demi.
00:40:32 Et ce malgré de nombreux moyens mis en place.
00:40:34 C'est le point avec Célia Barotte, on en parle très rapidement tous les quatre.
00:40:38 C'est un processus judiciaire classique.
00:40:41 Après huit jours d'enquête en flagrance, le parquet bascule l'enquête en enquête préliminaire.
00:40:46 Elle garde néanmoins le même objet, recherche des causes de disparitions inquiétantes.
00:40:51 Alors ce changement n'est pas sans conséquence,
00:40:53 puisque l'enquête préliminaire va priver les enquêteurs de mener notamment des perquisitions.
00:40:58 Le procureur de la République de Digne-les-Bains n'écarte pas dans un troisième temps
00:41:02 l'ouverture d'une information judiciaire.
00:41:04 Sur le terrain, tous les ballots de paille du hameau du Auvergné ont été inspectés
00:41:08 grâce à l'arrivée d'un détecteur de métaux ultra performant utilisé par l'armée.
00:41:13 Car l'hypothèse qu'Emile se soit réfugié dans les hautes herbes
00:41:16 ou soit passé dans les champs n'est pas exclue.
00:41:19 Enfin, le hameau du Auvergné est toujours bouclé par arrêté municipal.
00:41:24 Il y a un filtrage sur la route qui relie le hameau du Auvergné avec le reste du village
00:41:29 afin de permettre de respecter l'intimité de la famille d'Emile,
00:41:33 de protéger l'enquête et d'éviter un tourisme malveillant et trop curieux.
00:41:37 Carine Pilastre, c'est incroyable cette affaire, tout le monde en parle,
00:41:42 c'est vraiment... et on n'a pas de piste, c'est terrible.
00:41:46 C'est terrifiant et on ne peut faire que des hypothèses.
00:41:49 Et pourquoi ça nous prend autant à cœur ? C'est parce qu'on peut tous se projeter.
00:41:52 Un petit garçon pourrait être l'autre, pourrait être notre frère, notre neveu.
00:41:55 Bien évidemment, c'est abominable. Là, c'est l'innocence directe qui vit cette horreur.
00:42:02 Mais moi, je ne suis pas choquée, en fait, parce qu'on m'a souvent posé la question
00:42:06 de la fermeture de ce village et de la non-réaction de cette famille nombreuse, religieuse,
00:42:11 il faut le préciser aussi, mais qui, justement, se raccroche en ce moment à la religion,
00:42:16 vit en autarcie, exactement.
00:42:18 Ça lui apporte de la force, du réconfort dans cette épreuve extrêmement douloureuse.
00:42:23 Et je trouve ça plutôt bien aussi que le voisinage refuse, pardonnez-moi,
00:42:28 de répondre aux badauds potentiellement malveillants, même au journalisme.
00:42:33 On pense aussi à l'affaire Grégory et puis au petit garçon qui a disparu dans cette même région
00:42:39 il y a 34 ans. Donc c'est vrai que c'est terrible. On ne sait pas ce qui s'est passé,
00:42:43 mais malheureusement, on peut s'attendre au pire.
00:42:46 Ce que je disais, ce qui est incroyable, ce qui est dingue, c'est qu'on n'a rien.
00:42:49 On ne sait pas si c'est un kidnapping, on ne sait pas s'il est décédé, on ne sait rien.
00:42:53 Tout le monde en parle, je ne sais pas autour de vous, mais tout le monde en parle.
00:42:56 Je suis journaliste, mais tout le monde en parle. Ça touche tout le monde.
00:42:59 C'est ça qui est incroyable.
00:43:00 Il faut imaginer la douleur de ces familles.
00:43:02 Caroline disait il y a 34 ans, un autre enfant a disparu.
00:43:05 Imaginez la douleur permanente de la famille de ce garçon depuis 34 ans
00:43:10 et la douleur de cette famille.
00:43:12 Alors, ça a été évoqué, moi je suis chrétien également,
00:43:15 la mère de famille a demandé qu'on prie, c'est la seule chose que je peux faire.
00:43:18 Tout en disant que le maire a raison de fermer le hameau pour éviter le voyeurisme.
00:43:23 Laissons ces gens dans leur douleur et peut-être dans leur espérance aussi,
00:43:27 mais surtout dans leur douleur, tout ce qu'on peut dire.
00:43:30 Sébastien Laley.
00:43:33 Malgré la multiplicité des hypothèses, alors que le temps passe,
00:43:36 c'est quand même le pire maintenant qui est envisagé.
00:43:39 Et ça nous rappelle aussi l'importance dans nos sociétés à nouveau
00:43:43 de la protection de l'enfant et de l'enfance.
00:43:45 Je crois que les gens en demandent d'ailleurs d'une sacralisation,
00:43:48 pour utiliser des termes religieux justement,
00:43:50 de l'enfant et de la protection de l'enfance.
00:43:52 On trouve ça dans toutes les opinions publiques de notre pays.
00:43:55 En ce moment par exemple aux États-Unis, il y a un film qui vient de sortir
00:43:57 sur les enlèvements d'enfants, la pédophilie,
00:43:59 Sound of Freedom, il n'a pas encore été traduit,
00:44:01 Le son de la liberté avec Jim Caviezel.
00:44:03 Et on voit que c'est un petit film, petit budget, il a énormément de succès
00:44:06 parce que la question de l'enfant, la protection des enfants
00:44:08 est en train de devenir un véritable sujet de société,
00:44:11 même un sujet politique sur lequel les citoyens demandent aux politiques
00:44:15 de se positionner.
00:44:17 Merci pour cette réaction Sébastien Lai.
00:44:20 On va marquer une pause, on va se retrouver dans quelques instants.
00:44:22 Je vous donne le programme.
00:44:24 On parlera de cette polémique entre Jean-Luc Mélenchon
00:44:27 et le Conseil représentatif des institutions juives de France.
00:44:30 On parlera également de l'exaspération des Français
00:44:34 face aux activistes écologistes.
00:44:36 Et on commentera entre autres un sondage publié par nos confrères du Figaro.
00:44:40 Et on reparlera de ce qui s'est passé chez cet agriculteur du Tarn
00:44:43 où trois hectares de vergers ont été ravagés.
00:44:46 Alors on ne sait pas si ce sont les écologistes ou pas,
00:44:48 mais en fait il y a de fortes suspicions.
00:44:50 Bref, on parlera de tout ça.
00:44:51 Ne quittez pas, nous sommes ensemble jusqu'à 13h pour Midi News été.
00:44:55 A tout de suite.
00:44:56 Vous êtes bien sur CNews, il est quasiment midi, c'est Midi News été.
00:45:04 Nous sommes ensemble jusqu'à 13h.
00:45:06 Je vous présente l'équipe dans quelques instants,
00:45:07 mais tout de suite place à l'info.
00:45:08 Et en ce midi, c'est Audrey Bertheau.
00:45:10 Rebonjour Thierry.
00:45:11 L'hémisphère nord entame une nouvelle semaine de canicules en Europe.
00:45:15 Des températures au-dessus des 40 degrés sont attendues en Italie.
00:45:19 48 degrés par exemple sont attendus en Sardaigne.
00:45:22 Les détails autour de cette canicule avec Célia Judin.
00:45:25 Le bassin méditerranéen écrasé sous la chaleur.
00:45:30 En Italie, les températures sont sans précédent.
00:45:33 48 degrés en Sardaigne, 43 degrés à Rome.
00:45:36 De quoi surprendre les touristes.
00:45:38 Nous avons constaté que depuis que nous sommes arrivés, il fait très chaud ici.
00:45:42 On a du mal à s'adapter vraiment, surtout que nous qui venons d'arriver,
00:45:46 on se rend compte qu'il fait plus chaud par rapport à là où nous restons,
00:45:49 chez nous en Afrique par exemple.
00:45:51 La chaleur est énorme.
00:45:53 Au Mexique aussi, il fait très chaud.
00:45:55 Il fait 45 degrés.
00:45:56 Mais ici, c'est humide, c'est terrible.
00:45:58 Des températures similaires à Barcelone ou encore à Madrid.
00:46:03 Toujours en Espagne, l'île de Palma dans les Canaries fait face à de violents incendies.
00:46:07 4000 personnes ont déjà dû être évacuées.
00:46:10 De l'autre côté du globe, même chaleur constatée.
00:46:13 Le sud des Etats-Unis s'est récemment transformé en une véritable fournaise.
00:46:16 C'est comme une chaleur très sèche.
00:46:19 Comme si vous étiez toujours debout à côté d'un four,
00:46:22 pendant que vous faites cuire quelque chose.
00:46:24 C'est très chaud et tu ne peux pas t'en échapper.
00:46:26 A Phoenix, dans l'Arizona, le mercure a enregistré 48 degrés Celsius.
00:46:31 Dans la Vallée de la Mort, on atteint même les 53 degrés.
00:46:34 Cette vague de chaleur n'est pas sans conséquence.
00:46:36 Comme à Maillorque, les flammes ravagent la Californie.
00:46:39 Mais également le Canada, où 10 millions d'hectares sont déjà partis en fumée depuis le début de l'année.
00:46:44 Et aujourd'hui en France, la vigilance orange canicule est maintenue sur le département des Alpes-Maritimes.
00:46:50 A Nice et à Menton, le thermomètre affichait déjà 24 degrés ce matin.
00:46:54 Météo France prévoit une évolution pour la suite de la semaine.
00:46:57 Demain, les températures devraient atteindre les 40 degrés.
00:47:01 Cette nouvelle opération séduction pour la SNCF, la société ferroviaire va mettre en vente les 31 juillet et 1er août 300 000 billets de TGV intercités à petits prix.
00:47:11 Les prix seront fixés à 29, 39 ou 49 euros.
00:47:14 Les trajets concernés seront répartis sur l'ensemble du territoire et notamment sur des destinations appréciées des Français durant l'été.
00:47:23 Elisabeth Borne va annoncer cet après-midi la création d'un délit d'homicide routier à la place d'un délit d'homicide involontaire.
00:47:31 Un délit pour les conducteurs ayant causé la mort alors qu'ils roulaient sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants.
00:47:38 Un automobiliste de 81 ans a causé la mort de deux personnes en trois mois.
00:47:44 Il a été mis en examen pour homicide involontaire avec retrait de permis.
00:47:47 Cette actualité dramatique relance une fois de plus le débat sur les seniors au volant.
00:47:51 Faut-il leur interdire de conduire à partir d'un certain âge ou introduire des stages de remise à niveau ?
00:47:58 Souvent évoquées ces pistes n'ont pour l'instant jamais été suivies.
00:48:01 Les explications de Viviane Hervier.
00:48:03 Les statistiques sont formelles.
00:48:05 Les plus de 65 ans sont la catégorie de la population qui cause le moins de décès sur les routes.
00:48:11 Ils sont impliqués dans un peu plus de 16% des accidents mortels.
00:48:15 Contre 19% pour les 18-24 ans, 22% pour les 25-34 ans, 21% pour les 35-49 ans.
00:48:23 Ce constat s'explique.
00:48:24 Les seniors sont expérimentés.
00:48:26 Ils conduisent moins vite, parcourent moins de kilomètres et évitent de conduire la nuit.
00:48:31 Pourtant l'idée de leur faire passer un test d'aptitude à partir d'un certain âge est régulièrement évoquée.
00:48:37 Demander aux seniors de passer ce genre de visite médicale c'est aussi protéger les seniors d'eux-mêmes.
00:48:42 Ce n'est pas que protéger les autres usagers de la route, c'est aussi protéger les seniors
00:48:46 qui parfois n'ont pas forcément conscience d'avoir perdu de l'acuité visuelle, du réflexe.
00:48:52 Effectuer des stages de remise à niveau ou tester ses aptitudes auprès des professionnels de la conduite,
00:48:58 cela se fait déjà mais toujours sur la base du volontariat.
00:49:02 Ça se passe comme ça avec des médecins qui aujourd'hui envoient dans les écoles de conduite
00:49:09 des personnes qui ont fait des AVC ou des problèmes cardiaques.
00:49:17 De là à envoyer tous les seniors en contrôle médical, je ne suis pas sûre que ce soit la solution.
00:49:24 Remettre en question le principe du permis de conduire à vie est un sujet sensible,
00:49:28 conduire reste pour beaucoup synonyme de liberté, d'autonomie et d'indépendance.
00:49:33 Je te place au débat avec vous Thierry.
00:49:36 Merci ma chère Audrey. Rendez-vous dans une heure.
00:49:39 C'est encore vous dans une heure ?
00:49:40 Oui, bien sûr.
00:49:41 Évidemment.
00:49:42 Allez, la dernière heure pour Mini News ET. Avec moi Caroline Pilas, chroniqueuse,
00:49:46 Sébastien Lain, entrepreneur et Joseph Souvenel, directeur de la rédaction capitale sociale.
00:49:51 Vous n'êtes pas venu avec le nouveau numéro ? Je l'ai déjà montré.
00:49:55 Dès qu'on fait une pause, je peux vous en donner un. Je fais ça et ça arrive.
00:49:58 Magie, magie.
00:49:59 Allez, on poursuit si vous le voulez bien.
00:50:01 On va parler, il y a des mots comme ça qui apparaissent, surtourisme, éco-terrorisme.
00:50:07 Je ne sais pas si ça rentrera dans le dictionnaire ou pas.
00:50:10 Je ne sais pas si c'est figure, je ne crois pas.
00:50:12 Mais en tous les cas, on va évoquer l'exaspération des Français face justement aux activités,
00:50:17 aux activistes écologistes.
00:50:19 Et selon un baromètre publié par nos confrères du Figaro, baromètre d'Oxafil-Ducial,
00:50:24 ces chiffres, 85% d'entre eux, désapprouvent les sabotages d'infrastructures et d'exploitations agricoles.
00:50:31 Trois quarts des Français, c'est-à-dire 73%, estiment que les services de renseignement doivent pouvoir utiliser
00:50:37 les mêmes moyens que l'antiterrorisme pour surveiller et arrêter les activistes.
00:50:42 On sera dans quelques instants avec Bernard Carayon, qui est le maire de Lavore, une petite commune du Tarn,
00:50:48 où on l'a évoqué ce week-end, un agriculteur a vu trois hectares de ses serres et de ses vergers
00:50:53 totalement détruits. Il a tenu une conférence de presse ce dimanche, on sera avec lui dans quelques instants.
00:51:00 Mais d'abord, sur l'exaspération des Français, on voit le sujet de Célia Juda et on entame le débat.
00:51:06 Mademoiselle, vous en avez pour longtemps ? Oui c'est très bien, mais est-ce que vous en avez pour longtemps ?
00:51:12 Des Français exaspérés par les militants écologistes radicaux.
00:51:15 Selon un récent baromètre, ils sont plus de 8 Français sur 10 à condamner leurs moyens d'action,
00:51:20 parmi lesquels intrusion d'infrastructures, sabotage d'exploitations agricoles,
00:51:24 utilisation de la violence ou encore saccage de lieux publics.
00:51:27 Les Français ont en mémoire l'occupation de la zone d'aménagement différée à Notre-Dame-des-Landes,
00:51:32 il y a de cela 10 ans, et plus récemment l'attaque des mégabassines à Sainte-Sauline le 25 mars dernier.
00:51:37 Alors pour lutter contre ces méthodes, 70% des Français se disent favorables à ce que l'Etat
00:51:42 utilise les mêmes moyens que pour l'antiterrorisme, pour surveiller et condamner les militants radicaux,
00:51:47 grâce notamment aux services de renseignement.
00:51:49 Autre solution avancée par les Français, l'installation plus massive de caméras sur les sites dissensibles,
00:51:55 le déploiement de plus d'agents de sécurité ou encore l'utilisation de drones de surveillance.
00:52:00 Enfin, face à des actions de plus en plus récurrentes, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:52:04 a récemment annoncé la création d'une cellule anti-ZAD.
00:52:08 Cette dernière devrait voir le jour le 1er septembre prochain.
00:52:11 Allez, on va retrouver tout de suite Bernard Carayon, le maire LR de Lavor.
00:52:16 Vous voyez le bienvenu Bernard Carayon, on a beaucoup parlé de ce qui est arrivé à cet agriculteur
00:52:23 qui est situé sur votre commune, ces trois hectares de verger qui ont été totalement ravagés.
00:52:29 C'est cela, vous nous rappelez les faits Bernard Carayon ?
00:52:31 Oui, sur les 9000 arbres et les 18000 greffons, à peu près 90% a été détruit par un commando
00:52:42 qui a opéré dans la nuit du 13 juillet, commando probablement d'une dizaine ou d'une vingtaine d'écologistes radicaux.
00:52:49 Hier, lors de la conférence de presse, étaient venus spontanément des anciens salariés de cette société
00:52:56 qui existe depuis 60 ans, qui a connu plusieurs propriétaires, dont des pieds noirs au départ
00:53:02 qui avaient créé ça au lendemain de la guerre d'Algérie.
00:53:04 Et j'ai vu des hommes de 70 ans qui pleuraient devant le gâchis.
00:53:11 Vous savez, ce travail, c'est un travail dur.
00:53:15 Ce sont des ouvriers qui se lèvent à 4h du matin, 5h du matin.
00:53:21 Et tout ça est détruit par une bande de salopards.
00:53:27 Je pèse mes mots, par une bande de salopards qui détruisent un outil de travail,
00:53:33 qui détruisent une production de proximité.
00:53:36 On ne cesse de parler des circuits courts, de les vanter en France.
00:53:39 Et nous le faisons en particulier à Laval, pour notre cuisine centrale,
00:53:42 90% de ce que nos enfants mangent ou les personnes âgées mangent, c'est du circuit court.
00:53:48 Et on détruit ça, mais c'est hallucinant.
00:53:50 Je donnais ce sondage, je suppose que, au moins, je ne dis pas que ça vous rassure,
00:53:56 mais 85% des Français désapprouvent les sabotages d'infrastructures et d'exploitations agricoles.
00:54:03 Donc on voit bien qu'il y a quand même un ras-le-bol qui s'exprime des Français,
00:54:08 parce qu'on voit la multiplication de ce genre d'actes.
00:54:11 Il y a eu des serres du côté de Nantes, on se souvient, même si ce n'est pas la même situation,
00:54:16 mais c'est la même petite musique de la manifestation de Sainte-Seline,
00:54:20 et les Français, on le voit à travers ce sondage, en ont ras-le-bol.
00:54:24 Oui, ce qui prouve qu'ils ont du bon sens et qu'ils attendent de l'État une réponse forte,
00:54:29 qui ne vient pas.
00:54:31 Ils attendent de la justice, des sanctions pénales sévères, qui ne viennent pas.
00:54:35 D'ailleurs, très peu d'agriculteurs eux-mêmes portent plainte,
00:54:38 car ils n'ont pas confiance dans le résultat des enquêtes et dans le suivi par la justice.
00:54:44 C'est dramatique, mais la plupart des agriculteurs sont désarmés face à ce genre de situation.
00:54:49 L'intrusion sans violation du domicile, par exemple, n'est pas punie.
00:54:54 La diffamation d'agriculteurs ou de sociétés agricoles
00:54:57 auxquelles on reproche d'être pollueurs, ce qui est faux dans la plupart des cas,
00:55:03 ne peuvent pas être poursuivis pour diffamation.
00:55:05 Il y a bien un cadre juridique qu'il faut repenser.
00:55:09 Vous évoquez le recours aux techniques de captation d'informations électroniques
00:55:15 comme en matière d'antiterrorisme, et que souhaitent les Français, je les comprends.
00:55:21 Les technologies qui sont utilisées dans des domaines beaucoup plus graves,
00:55:25 bien sûr, comme le terrorisme classique, si je puis dire,
00:55:28 doivent être mobilisées au service de la recherche de ces individus.
00:55:32 Joseph Touvenel, on poursuit le débat, je vous garde avec nous Bernard Carillon.
00:55:36 D'abord, je suis heureux de retrouver Bernard Carillon, que je n'avais pas vu depuis longtemps.
00:55:40 Je me rappelle quand il s'occupait de l'intelligence économique à l'Assemblée nationale.
00:55:43 Il avait fait des propositions qui étaient d'excellentes propositions,
00:55:46 malheureusement qui jusqu'ici n'ont peu été suivies par les pouvoirs politiques.
00:55:50 Quand on voit les conséquences, c'est d'abord des gens qui méprisent le travail.
00:55:57 Ils méprisent le travail quand on va arracher le travail de gens qui depuis des années...
00:56:02 C'est un vrai mépris.
00:56:04 Mais on a vu Notre-Dame-des-Landes, les causes, elles sont aussi là.
00:56:10 La lâcheté de l'État.
00:56:11 Rappelez-vous Notre-Dame-des-Landes, on avait dit à un moment donné référendum local,
00:56:15 et on suivra le référendum.
00:56:17 Le référendum dit "arrêt au port", moi je ne sais pas s'il fallait un arrêt au port.
00:56:20 Pour bien connaître le dossier, il y avait une volonté locale, ça je vous confirme.
00:56:24 On fait une promesse, il y a une majorité qui dit "arrêt au port",
00:56:30 et le pouvoir politique recule et donne raison aux extrémistes.
00:56:35 Est-ce que ça n'a pas été l'élément déclencheur ?
00:56:38 C'est un des éléments déclencheurs.
00:56:40 Et en plus on vous laisse le terrain que vous occupez.
00:56:42 On a donné raison à la violence.
00:56:44 On a validé la violence.
00:56:46 À mon sens, la première cause c'est cette lâcheté.
00:56:50 Et puis il y a autre chose, l'écologie c'est une bonne chose.
00:56:54 C'est-à-dire prendre soin de la planète, de son milieu, c'est à la fois du bon sens, c'est utile.
00:57:00 Mais on a une nouvelle religion qui arrive, et dans toutes les religions comme ça,
00:57:05 il y a les parfaits, et ces gens-là sont des parfaits.
00:57:08 Eux ils savent, eux ils peuvent imposer, y compris par la force, y compris par des actes illégaux,
00:57:14 c'est un hyper-égoïsme et une toute-puissance très très dangereuse.
00:57:19 Et ces gens-là, ils doivent être retrouvés et condamnés.
00:57:21 Caroline Pilastre.
00:57:23 Je souscris au propos de monsieur et de Joseph bien évidemment.
00:57:25 Pour moi c'est inadmissible de s'en prendre au bien d'autrui,
00:57:28 et/ou à l'intégrité physique d'une personne sous couvert d'une cause.
00:57:32 Et c'est une militante qui vous le dit.
00:57:34 La cause est bonne, mais la méthode est mauvaise.
00:57:36 Les gens en ont marre du radicalisme, je pense, en grande partie.
00:57:40 Parce qu'ils n'ont pas le monopole de l'écologie.
00:57:42 Certes, ils veulent un mieux vivre, un mieux être, un mieux respirer,
00:57:45 mais comme tu le disais Joseph, nous sommes tous des humains.
00:57:48 Nous sommes tous de passage sur cette terre,
00:57:50 et pardonnez-moi, c'est une cause qui doit être transpartisane.
00:57:52 Alors, ils vont vous mettre en exergue que les pouvoirs publics,
00:57:55 depuis tant d'années, ne prennent pas en considération la cause climatique,
00:57:59 et que cette cause transcende toutes les autres,
00:58:01 puisque de toute manière, on peut ramener en termes de ramification
00:58:04 tous les secteurs de la société à l'écologie.
00:58:07 Mais il va bien falloir à un moment donné sévir avec ces personnes
00:58:10 qui s'en prennent au travail d'agriculteurs.
00:58:13 La sensibilisation est une bonne chose,
00:58:15 mais la méthode violente, haineuse, ne passe plus auprès de la plupart d'entre nous,
00:58:20 parce qu'une fois de plus, c'est inaudible.
00:58:22 Et moi, je rejoins les Français dont je sondage.
00:58:24 C'est très clair, 85% des approuvent.
00:58:26 Sébastien Lahi.
00:58:27 Ces violences sont d'autant plus incompréhensibles.
00:58:29 Vous aussi, vous pensez ?
00:58:30 La ZAD de Nantes a été un des éléments déclencheurs.
00:58:33 On a a posteriori donné raison, validé la violence.
00:58:37 Et la tactique des mouvements radicaux.
00:58:40 Mais je crois que c'est d'autant plus incompréhensible
00:58:42 qu'en fait, dans la société française, il y a un consensus sur la question écologique,
00:58:45 sur le changement climatique, la réalité du changement climatique
00:58:48 et les efforts à faire en termes de transition énergétique
00:58:51 et de défense de la biodiversité.
00:58:53 Donc finalement, alors même qu'il y a un consensus,
00:58:56 venir ruiner ce consensus avec la violence,
00:58:58 c'est contre-productif, même pour la cause écologiste.
00:59:00 Alors on retrouve avec ce mouvement idéologique,
00:59:02 ce qu'on a vécu avec des mouvements légitimes,
00:59:04 par exemple au 19ème siècle, avec le mouvement ouvrier,
00:59:06 où il y avait les réalistes, la majorité des gens,
00:59:09 et puis des minorités radicales qui dérivent vers une forme de millénarisme,
00:59:13 voire d'eschatologisme, où on attend la fin des temps.
00:59:16 On dirait que parfois, eux-mêmes se réjouissent finalement
00:59:18 de la fin des temps ou de la fin du monde.
00:59:20 Le sujet, c'est est-ce que c'est facile pour les gouvernements,
00:59:23 quels qu'ils soient, le français ou d'autres,
00:59:25 de lutter contre ces mouvements ?
00:59:26 Ben non, c'est pas si facile que ça.
00:59:27 Alors oui, on doit les encourager à réprimer la violence,
00:59:30 mais c'est vrai qu'au niveau de la prise de position,
00:59:32 c'est toujours difficile d'expliquer que finalement,
00:59:34 les objectifs, les dessins, comme on l'a fait là,
00:59:37 sont valides et finalement sont respectables,
00:59:40 mais que les moyens utilisés ne sont pas les bons.
00:59:42 Donc il ne faut quand même pas négliger l'ampleur de la tâche.
00:59:44 Ça va être très difficile pour tous les gouvernements de par le monde
00:59:47 de répondre à ceux qui considèrent que c'est une urgence
00:59:50 par rapport à ceux qui, au contraire,
00:59:51 ont une approche plus réaliste et plus graduelle des choses.
00:59:54 Bernard Carayon, quel était l'objectif de votre conférence de presse hier ?
00:59:58 Évidemment d'apporter votre soutien à cet agriculteur,
01:00:01 mais c'était quoi les messages que vous souhaitiez délivrer hier ?
01:00:05 Je voulais déjà que les journalistes qui viennent
01:00:08 soient les témoins de ce qui s'est passé.
01:00:10 Parce que nous avons diffusé des photos, parfois des petites vidéos,
01:00:16 mais voir sur place le massacre d'arbres,
01:00:21 c'est ce qu'on appelle un écocide dans le fond,
01:00:24 c'est un petit écocide.
01:00:25 On parle beaucoup des scandales écologistes
01:00:28 d'un certain nombre de grandes entreprises,
01:00:30 dans la chimie, dans le pétrole, dans le gaz, etc.
01:00:33 Mais quand ce sont des écologistes qui mènent une opération écocide,
01:00:38 qui consiste à détruire des arbres,
01:00:40 des arbres, c'est pas des arbres à charbon.
01:00:43 Et ces gens-là qui attaquent des agriculteurs
01:00:47 qui, dans le fond, détestent leur mode de vie,
01:00:49 détestent leur tradition, détestent leur identité paysanne,
01:00:52 alors qu'ils se prétendent descendants eux-mêmes de paysans,
01:00:55 c'est du foutage de gueule, comme on dit aujourd'hui.
01:00:59 Et jamais ils ne s'interrogent, par exemple,
01:01:02 sur les conséquences de la suppression de la filière nucléaire en Allemagne.
01:01:07 Les deux tiers des particules qui vont de l'Est de la France
01:01:13 vers la capitale Parisienne, vers Paris,
01:01:15 les deux tiers viennent de centrales à charbon allemandes
01:01:18 qui ont été relancées à la suite de la fermeture des centrales nucléaires.
01:01:23 Ils protestent contre ça ?
01:01:25 Ils vont au pied des centrales à charbon allemandes ?
01:01:27 Jamais, jamais.
01:01:30 Chinois, Américains et Indiens,
01:01:33 c'est les trois quarts, les deux tiers, pardon,
01:01:36 des émissions de CO2 dans le monde.
01:01:38 Ils vont protester là-bas ?
01:01:40 Jamais, jamais.
01:01:42 Ils font peser sur la France et en l'espèce,
01:01:45 sur les plus petits, des petites entreprises,
01:01:48 des paysans, le poids de leur idéologie,
01:01:52 avec la violence ?
01:01:54 Ils sont une minorité ?
01:01:55 Ils veulent imposer la loi d'une minorité,
01:01:57 y compris par la violence, avec des actions brutales,
01:02:00 avec des actions clandestines,
01:02:02 au nom d'une idéologie grotesque, dangereuse.
01:02:05 Et on laisse faire ça ?
01:02:07 Mais il faut se réveiller.
01:02:09 Merci beaucoup Bernard Caraillon, maire à l'Air de Lavore.
01:02:13 Juste, pas d'autres précisions sur l'enquête,
01:02:16 on n'en sait pas plus, tant que je vous ai en direct.
01:02:19 Non, il y a eu un communiqué aujourd'hui de revendication,
01:02:24 ça s'appelle les chardons.
01:02:26 Tout le monde sait que les chardons,
01:02:28 c'est quelque chose qui pique,
01:02:30 c'est le moins qu'on puisse dire en l'espèce.
01:02:32 Mais ces écologistes prétendent être descendants
01:02:37 de paysans qui ont fait la France,
01:02:39 je n'y crois pas beaucoup.
01:02:41 En revanche, à Lavore, il y a eu une manifestation
01:02:43 d'écologistes radicaux il y a une quinzaine de jours.
01:02:46 Ils avaient ciblé l'entreprise,
01:02:47 ils avaient ciblé la parcelle qui passe du bio au conventionnel.
01:02:52 Bon, s'il existe une responsabilité morale, elle est bien là.
01:02:57 Merci en tous les cas de votre témoignage,
01:03:00 et on suivra également cette histoire
01:03:02 et les suites, évidemment, de l'enquête.
01:03:04 Merci mille fois Bernard Caraillon.
01:03:07 On va changer de sujet, si vous le voulez bien.
01:03:10 Je vois qu'on en évoque maintenant,
01:03:12 on va aborder, et puis on partira en publicité,
01:03:14 mais on va commencer à aborder cette polémique
01:03:16 entre Jean-Luc Mélenchon et Le Clif,
01:03:17 le conseil représentatif des institutions juives de France.
01:03:20 Pour dérouler les faits, on va comprendre d'abord
01:03:23 avec le tweet de Jean-Luc Mélenchon,
01:03:25 et ensuite on écoutera Yonatan Harfi,
01:03:28 le président du Clif, qui était l'invité ce matin
01:03:32 de l'heure d'être pro avec notre ami Eliott Deval.
01:03:35 On commence, on déroule les faits.
01:03:36 Jean-Luc Mélenchon dit "Le président du Clif
01:03:39 utilise la cérémonie à la mémoire des victimes
01:03:41 de la rafle des Juifs par la police française
01:03:44 pour me prendre à partie.
01:03:45 Abject, l'extrême droite n'a plus de limites."
01:03:48 Voilà le début.
01:03:50 On écoute la réponse de Yonatan Harfi,
01:03:56 et ensuite on sera avec Franck Touboul,
01:04:00 qui est le président du Clif Occitanie.
01:04:01 Mais d'abord, la réaction de Yonatan Harfi.
01:04:05 Ce qu'a été ma démarche hier lors de cette cérémonie,
01:04:08 vous savez, c'était le 81e anniversaire
01:04:11 de la rafle du Veldiv, 13 152 hommes, femmes et enfants juifs
01:04:15 raflés par la police française, déportés ensuite,
01:04:19 avec pour nous une leçon à tirer au présent.
01:04:21 Et cette leçon-là, c'est d'abord de tout faire
01:04:23 pour que jamais l'extrême droite n'arrive au pouvoir,
01:04:26 de tout faire pour que 2027 ne soit pas,
01:04:29 pour les démocrates de ce pays, un cauchemar.
01:04:32 Et dans ce combat-là contre l'extrême droite,
01:04:34 parce que c'est dans ce cadre-là que je l'ai dit,
01:04:36 dans ce combat-là contre l'extrême droite,
01:04:38 je suis convaincu que l'attitude de Jean-Luc Mélenchon,
01:04:41 par ses outrances, par son positionnement,
01:04:45 effectivement, en dehors du cadre républicain,
01:04:47 eh bien, affaiblit notre camp,
01:04:50 plutôt qu'il ne le renforce.
01:04:52 Au fond, pour éviter, au fond,
01:04:54 il est devenu l'allié objectif du Rassemblement national
01:04:57 par ses outrances, parce que, en se comportant ainsi,
01:05:00 il donne le sentiment que l'extrême droite
01:05:02 deviendrait la réponse légitime aux outrances de l'extrême gauche.
01:05:04 Au fond, le Rassemblement national est un parti d'extrême droite,
01:05:07 mais les attitudes du Rassemblement national
01:05:10 sur, par exemple, l'abattage rituel,
01:05:13 le port de la Kippa,
01:05:15 vous avez des extrêmes droites en Europe
01:05:17 alliées du Rassemblement national
01:05:19 qui soutiennent l'interdiction de la circoncision,
01:05:21 tout ça sont des menaces très concrètes
01:05:23 pour la vie juive en France.
01:05:25 Vous savez, quand on est responsable
01:05:28 d'une institution juive comme le CRIF,
01:05:30 on ne soutiendra évidemment jamais le Rassemblement national
01:05:34 dont le programme reste bâti sur l'exclusion.
01:05:36 Et ce que j'ai dit hier, c'est que Jean-Luc Mélenchon,
01:05:39 au fond, par ses outrances,
01:05:41 participait de légitimer l'extrême droite
01:05:44 et c'est quelque chose qui nous est insupportable.
01:05:46 Moi, je suis convaincu que le salut
01:05:49 vient nécessairement d'attitudes et d'usages républicains.
01:05:53 C'est ce que j'ai rappelé hier
01:05:55 et effectivement, ça a apparemment rendu fou Jean-Luc Mélenchon.
01:06:00 Je persiste à dire que ces attitudes
01:06:04 en font un allié objectif du Rassemblement national.
01:06:06 On va retrouver tout de suite Franck Touboul,
01:06:10 président du CRIF Toulouse-Occitanie.
01:06:12 Soyez le bienvenu, Franck Touboul.
01:06:16 Comment vous réagissez effectivement
01:06:19 à ce tweet de Jean-Luc Mélenchon ?
01:06:22 On parlera d'un autre tweet,
01:06:23 parce qu'il a tweeté entre la nuit de samedi et dimanche,
01:06:25 il ne doit pas beaucoup dormir,
01:06:26 mais où il s'est attaqué également à Emmanuel Macron.
01:06:28 Il a la manie du tweet en ce moment, Jean-Luc Mélenchon.
01:06:31 Franck Touboul.
01:06:33 Bonjour d'abord.
01:06:35 Je vais vous dire, vous avez raison,
01:06:36 je pense qu'il s'ennuie terriblement,
01:06:37 mais la réalité c'est que nous on en a marre.
01:06:39 Nous en tant que citoyens français,
01:06:41 qui que nous soyons,
01:06:43 on en a marre de l'entendre tous les jours
01:06:45 insulter quelqu'un, caricaturer quelqu'un,
01:06:47 décider de qui est fréquentable et de qui ne l'est pas.
01:06:50 C'est lui qui, pour faire allusion à un de ses propos
01:06:53 un jour à propos du CRIF,
01:06:54 c'est lui qui pratique le rayon laser
01:06:56 pour dire qui est fréquentable, qui ne l'est pas.
01:06:59 En réalité, je pense qu'il s'ennuie terriblement
01:07:01 et que pour la première fois, il n'a pas de mandat
01:07:03 et qu'il essaie de discipliner ses troupes
01:07:06 pour qu'ils le suivent comme des moutons de panurge
01:07:09 derrière toutes ces outrances, toutes ces offenses
01:07:11 et toutes ces insultes.
01:07:12 Donc il n'a pas appelé au calme lors des émeutes
01:07:15 et on voit la part de responsabilité qui est la sienne.
01:07:18 Je pense qu'il court derrière un électorat
01:07:20 qui n'est pas, ça n'est pas une démarche républicaine
01:07:23 et vouloir insulter le CRIF.
01:07:24 Le jour où nous commémorons.
01:07:26 CRIF qui est une organisation qui a été créée pendant la résistance.
01:07:29 Le jour même où nous commémorons les victimes de la rafle du Veldiv.
01:07:32 En parlant d'extrême droite à propos du CRIF.
01:07:35 Mais c'est un oxymore et c'est grotesque.
01:07:37 Personne n'y croit.
01:07:39 Les propos que vous avez rappelés de Yonatan Arfi
01:07:41 il y a quelques minutes sur votre plateau
01:07:42 sont d'une limpidité absolue.
01:07:44 Évidemment que l'extrême droite n'est pas l'allié du CRIF.
01:07:47 Mais en même temps, je pense, et Yonatan Arfi a raison,
01:07:50 que Jean-Luc Mélenchon est l'allié de l'extrême droite.
01:07:53 Parce que comme vous le disiez précédemment
01:07:55 sur le sujet de l'écologie,
01:07:57 les gens en ont marre de l'excès,
01:07:59 en ont marre de la violence, en ont marre de la radicalité.
01:08:01 Et attendent de leurs hommes politiques
01:08:03 qu'ils apaisent les discussions, qu'ils apaisent le débat
01:08:05 et qu'ils soient à la hauteur de l'immense majorité de la population.
01:08:08 Et cette immense majorité de la population,
01:08:10 il faut rappeler à Jean-Luc Mélenchon,
01:08:12 et je pense que c'est là qu'est née sa véritable aigreur,
01:08:14 c'est qu'elle n'a pas voulu de lui majoritairement à trois ou quatre reprises.
01:08:17 Comme les gens ne veulent plus de lui.
01:08:19 D'abord, lui a compris qu'il ne voulait plus être député
01:08:22 donc il fallait qu'il soit en marge de la vie politique.
01:08:24 Mais il continue d'exercer une sorte de magistère moral,
01:08:27 entre guillemets, sur ses troupes.
01:08:29 Et moi ce que je déplore, c'est pas tellement la position des Insoumis,
01:08:33 c'est la position de la nuppes.
01:08:35 Moi je sais qu'il existe, et je le sais dans ma région avec Carole Delga,
01:08:39 qu'il existe une gauche authentique,
01:08:41 qui défend les valeurs républicaines,
01:08:43 qui est intransigeante avec ses questions
01:08:45 et d'extrême droite et d'extrême en général.
01:08:47 Et qui sait que le CRIF lutte contre l'extrême droite
01:08:50 avec autant de force qu'elle.
01:08:52 Et aujourd'hui, tout le monde est mis dans le même sac par Jean-Luc Mélenchon
01:08:57 et ça devient véritablement insupportable.
01:08:59 Moi ce que j'appelle et ce que je demande, c'est qu'il se taise.
01:09:02 Et comme il a manifesté, protesté pour la retraite à 60 ans,
01:09:06 qu'il la prenne, son âge est révolu désormais,
01:09:09 qu'il prenne sa retraite.
01:09:11 Franck Touboul, vous restez avec nous,
01:09:13 on va parquer une petite pause publicitaire
01:09:15 et on se retrouve et on poursuit le débat
01:09:17 avec Caroline Pillas, Sébastien Lai et Joseph Tounel.
01:09:21 A tout de suite.
01:09:22 C'est la dernière ligne droite pour Mini News.
01:09:28 Le temps passe très très vite décidément.
01:09:31 Avec moi toujours Caroline Pillas,
01:09:32 Sébastien Lai et Joseph Tounel.
01:09:34 Et en direct avec nous, Franck Touboul,
01:09:36 président du CRIF Toulouse Occitanie.
01:09:39 On évoquait cette polémique entre le CRIF et Jean-Luc Mélenchon.
01:09:45 Petit tour de plateau et on vient vers vous tout de suite,
01:09:48 Franck Touboul, que vous inspire cette prise de position
01:09:51 de Jean-Luc Mélenchon, Joseph Tounel.
01:09:53 On voit qu'il ne dort pas beaucoup, effectivement.
01:09:55 Il a une petite manie sur son téléphone,
01:09:58 on l'évoquait ce week-end,
01:09:59 il s'est attaqué Emmanuel Macron,
01:10:01 quelques heures après il s'est attaqué au CRIF.
01:10:03 Certains disent que la vieillesse est un naufrage.
01:10:05 Effectivement, on voit qu'il y a un problème Mélenchon,
01:10:08 qu'il devient acariâtre cet homme.
01:10:10 Non seulement il est acariâtre,
01:10:11 mais il a des responsabilités toujours,
01:10:13 par rapport comme c'est un homme de milieu.
01:10:15 Il n'est plus à l'Assemblée mais il est quand même là.
01:10:17 Il a des responsabilités par rapport à l'opinion publique.
01:10:19 Il faut rappeler le départ.
01:10:20 Le départ, c'est quand Jean-Luc Mélenchon qualifie de déportation
01:10:24 l'expulsion d'Israël vers la France d'un ancien terroriste.
01:10:28 Déportation.
01:10:29 Il sait ce que ça veut dire depuis la Seconde Guerre mondiale.
01:10:32 Il sait que ce sont des hommes, des femmes, des enfants
01:10:36 qui ont été entassés pour être emmenés
01:10:38 dans des conditions abominables vers la mort.
01:10:41 Il a conscience de ça et que le CRIF réagisse.
01:10:44 Mais enfin, c'est absolument normal.
01:10:46 Derrière, attention aux étiquettes.
01:10:49 On sait que tous les totalitarismes,
01:10:51 pour éviter les oppositions, ne vont pas discuter du fond,
01:10:54 mais vont coller des étiquettes.
01:10:56 Aujourd'hui, depuis déjà quelques décennies,
01:10:58 la mode, c'est l'étiquette d'extrême droite.
01:11:00 Alors des gens d'extrême droite, il y en a.
01:11:02 Des antisémites d'extrême droite, il y en a.
01:11:04 Des néonazis, il y en a.
01:11:06 Des petites minorités, heureusement, mais il y en a.
01:11:09 Mais attention à ne pas rentrer dans ce que fait Mélenchon
01:11:12 et ce qu'il essaye de faire avec le CRIF.
01:11:14 Alors là, c'est le sommet du ridicule.
01:11:16 Cette étiquette qu'on met,
01:11:18 regardons qui sont les gens,
01:11:19 regardons quelles sont leurs positions,
01:11:21 regardons comment ils vivent réellement
01:11:23 et ne mettons pas des étiquettes sur les gens
01:11:26 sans discuter avec eux,
01:11:28 parce que sinon, c'est la voie au totalitarisme
01:11:30 dans laquelle nous amène Mélenchon.
01:11:32 Moi, ce qui m'interpelle, c'est qu'on voit sondage après sondage.
01:11:35 Il cherche quoi, Caroline Pilastre, Jean-Luc Mélenchon ?
01:11:38 Parce qu'on n'a pas le sentiment que les derniers sondages
01:11:41 lui soient très favorables.
01:11:43 - La FI a dévissé à 8% dans les sondages.
01:11:45 - C'est ça.
01:11:46 Et c'est ce que j'évoque.
01:11:48 C'est quoi la stratégie ?
01:11:49 On a du mal à comprendre.
01:11:50 - J'en ai aucune idée,
01:11:51 mais pour moi, tout ce qui est excessif est insignifiant
01:11:54 et je vais me refuser de commenter désormais
01:11:56 les propos de M. Mélenchon
01:11:58 pour la période dans laquelle nous sommes
01:12:01 avec une résurgence de l'antisémitisme.
01:12:03 En ce moment, comme le disait M. Ducriff,
01:12:06 nous commémorons la rafle du Veldiv,
01:12:10 mais c'est tellement indécent,
01:12:12 c'est tellement insultant,
01:12:13 c'est tellement choquant
01:12:14 pour la mémoire de tous ces déportés,
01:12:16 de toutes ces victimes
01:12:18 qui ont été exterminées
01:12:20 parce que leur seule faute était d'être juives,
01:12:22 que je ne sais pas où veut en venir M. Mélenchon,
01:12:25 mais quand dans un parti,
01:12:26 on pose en photo avec un Jérémie Corbine,
01:12:29 qui est un antisémite notoire,
01:12:31 que parfois lors de manifestations,
01:12:34 est-ce qu'en des morts aux Juifs
01:12:35 et qu'on ait un élu de la République,
01:12:38 un député à la FIST,
01:12:39 qu'on entend ce genre de propos,
01:12:40 même si on n'en est pas responsable individuellement,
01:12:43 mais qu'on ne se dissocie,
01:12:44 ne se désolidarise pas de la manifestation,
01:12:46 je trouve que c'est une honte pour la République,
01:12:48 c'est une honte pour notre histoire.
01:12:50 Et je vous dis, moi, je ne veux plus commenter
01:12:52 la haine dans laquelle est constamment M. Mélenchon,
01:12:54 parce que comme je le disais hier,
01:12:56 c'est du buzz permanent.
01:12:57 Sébastien Lahi, vous êtes du même avis que Caroline Pilastre ?
01:13:00 Oui, à ceci près que je crois qu'il a une véritable stratégie,
01:13:03 il poursuit une véritable stratégie.
01:13:05 Il sait ce qu'il fait,
01:13:06 même si on peut qualifier sa stratégie de non-républicaine.
01:13:08 En fait, il passe son temps à susciter,
01:13:10 à sécréter de la haine entre les Français,
01:13:13 à jeter l'opprobre sur les uns, sur les autres.
01:13:15 Et c'est une stratégie du clivage politique.
01:13:17 Alors peut-être qu'il perd un peu dans les sondages,
01:13:18 mais il sait ce qu'il fait parce qu'il craint de manière très solide.
01:13:20 Il perd pas un peu, il perd beaucoup, Sébastien.
01:13:22 Oui, mais il va falloir voir aux prochaines élections.
01:13:24 Je pense qu'il sait ce qu'il fait,
01:13:25 il essaye de solidifier, comme on dit, son socle électoral aussi,
01:13:28 en particulier si la NUPES explose
01:13:30 et qu'on n'a que la France insoumise.
01:13:32 Donc je pense qu'il a une véritable stratégie politique derrière ça.
01:13:34 Le sujet pour nous, c'est de ne pas passer notre temps
01:13:37 à trop commenter ces propos,
01:13:38 et le fond des propos qui est abjecte.
01:13:40 Et deuxièmement, c'est d'arriver à ne pas tomber dans le panneau
01:13:43 justement du clivage extrême, de la radicalité,
01:13:45 de pouvoir toujours quand même être dans le champ démocratique,
01:13:49 de pouvoir dialoguer avec les uns, avec les autres.
01:13:51 Parce que si on se laisse enfermer dans l'opposition
01:13:54 qui est cette opposition dont il rêve lui, finalement,
01:13:56 entre Français, on va être dans un climat de guerre civile permanent.
01:13:59 Et il s'inspire de ce qui a été fait dans d'autres pays, bien évidemment.
01:14:02 Il regarde aussi ce qui s'est fait outre-Atlantique
01:14:04 et pas forcément d'ailleurs dans son champ politique initial.
01:14:07 Franck Touboul, vous êtes avec nous.
01:14:09 Je vais vous faire écouter quelques réactions sur cette prise de position.
01:14:17 On va écouter tour à tour Julien Dray, Emmanuel Bompard et Sonia Nourousso.
01:14:21 On commence par Julien Dray et je vous fais réagir après.
01:14:23 Julien Dray, qui était notre invité hier sur CNews.
01:14:26 Le problème, c'est que Jean-Luc Mélenchon ne se rend pas compte
01:14:29 qu'une grande partie de la communauté juive
01:14:31 aujourd'hui ne comprend pas ce qu'il fait,
01:14:35 ne comprend pas la manière dont il se positionne,
01:14:37 ne comprend pas ses déclarations.
01:14:39 Et lui, il a décidé que la communauté juive, de fait, était d'extrême droite,
01:14:42 qu'elle était fasciste, etc. C'est facile.
01:14:44 Peut-être qu'il ferait bien de se poser des questions.
01:14:46 D'autant que j'ai connu un Jean-Luc Mélenchon
01:14:48 qui, sur ces questions-là, était plus intransigeant qu'il ne l'est aujourd'hui.
01:14:51 Ceux qui dirigeaient la communauté juive de Massy, par exemple,
01:14:54 pourraient vous raconter l'engagement de Jean-Luc Mélenchon
01:14:57 aux côtés de la communauté et qui, parfois même,
01:15:00 très intransigeant dans la défense même de l'État d'Israël.
01:15:03 Pourquoi a-t-il changé de discours ?
01:15:05 C'est à lui qu'il faut lui poser la question.
01:15:07 Moi, je suis incapable de vous donner la réponse.
01:15:09 Vous n'avez pas des idées ?
01:15:10 Je subodore quelques opportunités électorales,
01:15:13 mais je n'arrive pas à croire, si vous voulez,
01:15:15 au regard de ce que représente et représente Jean-Luc Mélenchon,
01:15:18 qu'il en est au point de renier ses convictions
01:15:21 simplement pour des considérations électorales.
01:15:23 Frank Touboul et Julien Dray, on le sait,
01:15:26 connaît bien Jean-Luc Mélenchon par le passé.
01:15:29 Ils se sont beaucoup fréquentés à une époque.
01:15:31 Absolument. Mais je pense, comme Julien Dray,
01:15:34 je me demande ce qui est arrivé à Jean-Luc Mélenchon.
01:15:36 Il était mythe et randolâtre, il était socialiste modéré,
01:15:40 il était franc-maçon, un fidèle franc-maçon.
01:15:43 Et aujourd'hui, il a été élu toute sa vie durant,
01:15:46 sans jamais faire autre chose comme travail qu'élu de la République,
01:15:49 payé par cette dernière.
01:15:51 Et ces derniers temps, je pense qu'il est dans la frange.
01:15:55 Il est dans la frange.
01:15:56 Il est en train de se compromettre avec une minorité de musulmans
01:16:01 qui, t'étais élevé au sein ou t'étais au sein de l'antisémitisme,
01:16:06 ils pensent que c'est la majorité.
01:16:08 Et c'est une insulte qui est faite aux gens des quartiers.
01:16:11 C'est une insulte qui est faite aux musulmans de ce pays
01:16:14 que de croire qu'en attaquant les juifs, en attaquant le CRIF,
01:16:17 en amalgamant, en faisant des raccourcis aussi stupides,
01:16:20 ils pourraient gagner éventuellement des voix.
01:16:22 Et je suis heureux qu'à la faveur de cette absence de condamnation des émeutes,
01:16:27 ils payent le prix dans les sondages.
01:16:29 Et moi, j'ai envie de dire une chose, j'ai envie de dire aux élus insoumis
01:16:33 de notre pays qu'il est encore temps pour eux de s'émanciper.
01:16:36 Il sera bientôt trop tard.
01:16:38 Ils porteront le fardeau des propos et des outrances de Jean-Luc Mélenchon
01:16:41 encore longtemps.
01:16:42 Et je sais qu'il y a chez ces élus insoumis, pardon,
01:16:47 des gens qui ont à cœur d'abord de lutter contre les discriminations,
01:16:51 de lutter contre les inégalités sociales,
01:16:53 contre les écarts de richesse, etc.
01:16:55 Ils doivent se concentrer sur ce qui est le cœur de leur pacte idéologique.
01:16:59 Sauf qu'aujourd'hui, force est de constater que tout cet électorat
01:17:03 est ancré durablement dans le camp de Marine Le Pen.
01:17:08 C'est à eux de les reconquérir, c'est à eux de les sortir de l'extrême droite
01:17:12 et pas à Jean-Luc Mélenchon de ramener le CRIF et la communauté juive
01:17:15 dans les bras de l'extrême droite.
01:17:17 Donc c'est ça l'enjeu aujourd'hui pour les élus insoumis
01:17:20 et pour les élus de gauche en général.
01:17:22 Allez, on écoute Manuel Bompard.
01:17:24 On écoute Manuel Bompard.
01:17:27 Et je trouve qu'utiliser une cérémonie comme celle-ci
01:17:31 pour s'en prendre à une organisation politique
01:17:35 et à la France insoumise de manière générale,
01:17:37 je trouve que c'est indigne.
01:17:39 Dans les moments d'hommage et dans les moments de commémoration,
01:17:42 je crois qu'il faut savoir faire un peu unité nationale.
01:17:45 Et j'aurais aimé que le président du CRIF ne se livre pas à ces attaques.
01:17:49 Il a détourné en quelque sorte l'objet de cette journée.
01:17:51 Et je pense que c'est très regrettable.
01:17:53 Nous n'avons pas de leçons à recevoir dans la lutte contre le racisme,
01:17:56 contre l'antisémitisme.
01:17:58 Et encore une fois, franchement, j'aurais préféré
01:18:00 que cette journée de commémoration, d'hommage,
01:18:02 elle soit effectivement consacrée à la commémoration et à l'hommage
01:18:06 et pas à des manœuvres politiciennes.
01:18:08 Bon, réaction sans surprise, Franck Touboul.
01:18:11 Mais oui, mais bien sûr qu'il a des leçons à recevoir.
01:18:14 Bien sûr que si.
01:18:15 Vous rappeliez sur votre plateau
01:18:17 que pour soutenir une candidate de Seine-Saint-Denis,
01:18:20 ils ont fait venir Jérémy Corbine.
01:18:21 Il doit y avoir une grosse communauté britannique en Seine-Saint-Denis
01:18:24 pour avoir la nécessité d'appeler un antisémite notoire,
01:18:27 condamné par son propre parti en Grande-Bretagne pour antisémitisme.
01:18:31 C'était pertinent.
01:18:32 Les attaques contre le CRIF, ça n'est pas la première fois
01:18:34 de la part de Jean-Luc Mélenchon.
01:18:36 Et ces polémiques avec l'islamo-gauchisme
01:18:38 que Manuel Bompard connaît bien,
01:18:40 dont il n'a de cesse que de se défendre,
01:18:42 il les connaît parfaitement.
01:18:44 Il y a eu un film qui a été réalisé par Georges Benayoun
01:18:46 sur "Chronique d'un antisémitisme ordinaire"
01:18:49 qui s'est déroulé à Toulouse il y a quelques années de cela,
01:18:51 où il a essayé de répondre,
01:18:53 et on voit bien les difficultés qui sont les siennes
01:18:55 et celles de son parti.
01:18:56 Donc oui, bien évidemment qu'il a des leçons à recevoir.
01:18:58 Et de qui recevoir ces leçons ?
01:19:00 De la part de ceux qui, à l'intérieur d'une confédération
01:19:02 qui est le CRIF,
01:19:03 il y a des associations de déportés,
01:19:05 de familles de déportés,
01:19:06 qui, elles, ont connu les affres de l'antisémitisme.
01:19:09 Donc oui, Manuel Bompard,
01:19:11 qui était un élu à l'époque chez moi,
01:19:13 dans mon territoire,
01:19:14 il a ensuite été muté vers Marseille
01:19:16 pour récupérer le siège de Jean-Luc Mélenchon.
01:19:18 Curieux fonctionnement de la démocratie
01:19:21 à l'intérieur de la France insoumise.
01:19:23 Mais peu importe.
01:19:24 Bien sûr qu'il a des leçons à recevoir.
01:19:25 Et j'assume pleinement l'idée de l'enlui donner
01:19:28 sur ces questions.
01:19:29 - Joseph Toubenel, vous souhaitiez réagir.
01:19:31 - Oui, parce que l'unité nationale, oui, c'est nécessaire.
01:19:34 Ça semble être une évidence
01:19:36 quand on se souvient justement de la déportation
01:19:39 des Juifs parce que Juifs, uniquement.
01:19:42 Mais en même temps, c'est le moment de prendre la parole
01:19:45 pour indiquer des choses qui sont de la réalité d'aujourd'hui.
01:19:48 Moi, je me rappelle, il y a quelques années,
01:19:50 devant la synagogue qui n'est pas très loin de chez moi,
01:19:52 il n'y avait pas de militaires en armes pour les protéger.
01:19:55 C'est maintenant le cas.
01:19:56 Il y a quelques années, dans les écoles publiques
01:19:58 de mon département, il y avait la communauté juive
01:20:01 qui était des pratiquants, des non-pratiquants,
01:20:04 qui fuit maintenant des écoles
01:20:07 parce que les enfants se font insulter,
01:20:09 cracher dessus, agresser.
01:20:10 On ne peut pas l'ignorer.
01:20:11 Et c'est effectivement les jours de commémoration,
01:20:14 comme on a connu hier,
01:20:16 de ces arrestations monstrueuses et de ces déportations
01:20:20 qu'il faut le dire, qu'il faut le dénoncer.
01:20:23 Sinon, quand le fera-t-on ?
01:20:24 Sébastien, un dernier mot ?
01:20:26 Je crois qu'il aurait pu saisir cette opportunité
01:20:28 pour parler de la résurgence de l'antisémitisme en France,
01:20:30 d'une certaine forme de néo-antisémitisme.
01:20:32 Il ne l'a pas fait, il a choisi au contraire
01:20:34 de se lancer dans une sorte de joute oratoire
01:20:36 parce que c'est quand même lui qui a lancé les hostilités
01:20:39 en utilisant le terme de déportation.
01:20:41 Bon, par "vous me présentez ça comme si c'était une agression
01:20:43 de la part du Criff",
01:20:44 mais c'est lui qui, délibérément, a créé la polémique.
01:20:46 Le jour où il ne fallait créer aucune polémique, justement.
01:20:49 Franck Touboul, merci.
01:20:51 Un dernier mot peut-être sur le sujet ?
01:20:53 Je rappelle que c'est le seul pays au monde aujourd'hui
01:20:56 où plus de 20 personnes ont été tuées parce que juives
01:20:59 ces 20 dernières années, dans notre pays,
01:21:03 et à Toulouse en particulier.
01:21:05 Donc, vraiment un peu de décence à Jean-Luc Mélenchon
01:21:08 et juste qu'il ouvre un peu les yeux sur la réalité
01:21:10 dans notre pays de la question de l'antisémitisme
01:21:12 et qu'il ferait mieux de faire du Criff un allié
01:21:15 plutôt qu'un ennemi.
01:21:16 Merci Franck Touboul.
01:21:18 Je rappelle que vous êtes président du Criff Toulouse-Occitanie.
01:21:21 Merci d'avoir accepté de témoigner dans Mininews ET.
01:21:24 Allez, dernier sujet, triste sujet aussi.
01:21:29 Elle avait 76 ans.
01:21:31 L'ex-fan des sixties s'est envolée hier.
01:21:35 On a fait des émissions spéciales hier sur l'antenne de CNews.
01:21:39 La France entière pleure, mais pas que la France, évidemment.
01:21:42 C'était sans doute, je le disais, dans cette émission spéciale,
01:21:44 la plus anglaise des Françaises ou la plus française des Anglaises.
01:21:48 On s'y perd un peu, mais elle était,
01:21:50 elle occupait une place très particulière dans le cœur des Français.
01:21:54 C'était quoi vos titres préférés de chansons ?
01:21:58 S'il y en a une ou deux, avant qu'on voit le sujet de Mathilde Ibanez ?
01:22:01 La période avec Gainsbourg, sans hésitation.
01:22:04 Je t'aime moi non plus.
01:22:06 Formidable, qui était subversive à l'époque.
01:22:10 Tous les titres de Melody Nelson.
01:22:12 C'est un sommet.
01:22:14 Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve.
01:22:17 Je crois que ça a déjà été dit sur ce plateau,
01:22:20 mais c'est un magnifique titre.
01:22:21 Et on voit d'ailleurs que derrière l'insouciance, la légèreté,
01:22:25 la frivolité qu'elle représentait à une certaine époque,
01:22:28 les 70-80, il y avait aussi une certaine tristesse,
01:22:32 un rire de peur d'être obligé d'en pleurer.
01:22:35 Elle n'était pas aussi légère qu'elle voulait apparaître.
01:22:39 Sébastien, que reste-t-il de nos idoles ?
01:22:42 C'est un refrain de Gainsbourg, et c'est la question que je me pose,
01:22:45 parce qu'on a l'impression que toutes nos idoles
01:22:47 partent les unes après les autres, après Johnny Hallyday.
01:22:51 Sont-ils vraiment remplacés ?
01:22:53 Non, en fait, il reste des stars, il reste des gens qui vendent des disques,
01:22:56 mais ils n'ont pas du tout le statut dans la culture populaire
01:22:58 qu'avaient les Johnny Hallyday, Jan Birkin ou autres.
01:23:01 Il en reste deux ou trois, peut-être encore,
01:23:04 qui malheureusement vont nous quitter au cours des prochaines années.
01:23:07 Qu'est-ce qui fait qu'on vit dans une société différente ?
01:23:09 On rappelait aussi la subversité de certains de ses propos,
01:23:11 ça n'existe quasiment plus aujourd'hui.
01:23:13 Eh bien non, parce que tout crée la polémique, Sébastien, c'est ça le problème.
01:23:16 Et il y avait un talent incroyable de la part de ce couple.
01:23:19 Pour moi, c'est l'élégance d'Jan Birkin, mais dans sa globalité,
01:23:22 c'est une femme qui était émancipée au même titre que Bardot
01:23:25 sur la question féminine, féministe, mais rien n'était dévoyé.
01:23:29 Et puis, elle menait des combats qui étaient très forts,
01:23:32 que ce soit quand elle a eu des grosses périodes de bonheur
01:23:35 ou quand elle a connu des drabes importants.
01:23:38 Elle était toujours d'une dignité, d'un flègme.
01:23:40 Voilà, c'est la délicatesse et le chic de Jan Birkin.
01:23:43 Et je trouve que la une du Parisien est très jolie.
01:23:45 Nos larmes n'y pourront rien changer.
01:23:47 Très jolie.
01:23:48 En 1946-2023, je trouve que cette une est magnifique et une très jolie photo.
01:23:52 On retourne sur tous les hommages avec ce sujet de Mathilde Ibanez.
01:23:56 Ensuite, je vais vous amener dans son petit nid en Bretagne
01:24:01 avec une personne qu'on aura en direct, qui était très proche de Jan Birkin.
01:24:05 On a le temps ou pas, Abiba ?
01:24:09 Alors, on va voir directement Daniel Dagorn,
01:24:12 qui est le correspondant du Télégramme du côté de l'Annelies.
01:24:17 C'est un plaisir d'avoir Daniel Dagorn.
01:24:19 Merci d'être avec nous.
01:24:21 Je le disais dès hier sur ce plateau où j'avais Hubert Caudurier,
01:24:27 le directeur de l'information du groupe Le Télégramme.
01:24:29 Il y avait une attache toute particulière de Jan Birkin
01:24:32 sur son petit nid du côté de l'Annelies.
01:24:35 Elle était très attachée, Daniel Dagorn, à ce nid.
01:24:40 Racontez-nous.
01:24:41 Elle adorait ce pays, effectivement.
01:24:43 Pourquoi ? Parce que les gens le respectaient.
01:24:45 Les gens n'étaient pas cons du fait que ça connut.
01:24:48 Elles pouvaient venir dans n'importe quel magasin,
01:24:51 personne n'en importunait.
01:24:53 Dans la rue, pareil.
01:24:54 Bien sûr, il y avait des jeux d'esclaires, des remerciements,
01:24:57 mais jamais d'agressivité ni d'envahissement.
01:25:00 Elle avait prévu, et on s'est parlé hier, on ne va pas se mentir,
01:25:04 on s'est parlé hier, Daniel,
01:25:05 elle avait prévenu de venir au mois d'août.
01:25:08 Oui, effectivement.
01:25:09 On nous a vus en échange par SMS jeudi dernier, tout simplement.
01:25:12 Elle m'avait fait part de son projet de venir au mois d'août,
01:25:16 mais elle me stipulait aussi qu'elle était bien fatiguée.
01:25:20 Elle avait ses habitudes dans le Finistère.
01:25:23 Racontez-nous un petit peu.
01:25:25 Elle allait manger des huîtres de Prat-Arcoum,
01:25:28 on va faire un peu de publicité, mais qui sont d'ailleurs délicieuses.
01:25:32 On sera dans La Parole aux Français avec le boulanger de la commune
01:25:37 où là aussi, il avait ses habitudes.
01:25:39 Il nous racontera tout ça.
01:25:40 Racontez-nous, vous.
01:25:41 Complètement.
01:25:42 Elle adorait ces lieux.
01:25:43 Elle adorait évidemment chez Yvan Madec, elle servait son épouse,
01:25:46 les huîtres de Prat-Arcoum,
01:25:47 elle en dégustait régulièrement parce qu'elle adorait ça,
01:25:50 soit chez eux, soit chez elle, au restaurant.
01:25:54 Par exemple, la Maison du Boulanger, pareil,
01:25:56 c'était une cliente très attentive à la qualité justement de ce qui était servi.
01:26:02 J'ai eu l'occasion également de voir Charlotte d'ailleurs ici,
01:26:05 partager un café avec elle, qui était aussi adorable.
01:26:08 Quelle image gardez-vous, Daniel, de Jane Birkin ?
01:26:14 En quelques mots, quelle image ?
01:26:18 C'est une personne qui était très attachante déjà, d'une simplicité totale,
01:26:22 qui était, dès qu'on la voyait, on se sentait bien,
01:26:26 et quand on la quittait, on était plein d'énergie,
01:26:29 parce qu'elle savait apporter cette simplicité, cette intelligence
01:26:32 et cette sensibilité qui généraient chez nous une énergie extraordinaire.
01:26:37 Je suppose que beaucoup de personnes sont venues se recueillir
01:26:40 devant la magnifique maison de Jane ?
01:26:44 Il n'y en a pas eu, mais j'étais sur place,
01:26:46 et on les bouquets à bondet, et d'après ce qu'on m'a dit,
01:26:49 ce matin, il y en a encore plein qui auraient été mis sur place.
01:26:53 Merci beaucoup, Daniel Dagorn, j'étais très heureux de vous avoir,
01:26:58 et je rappelle que vous êtes le correspondant permanent du Télégram,
01:27:01 du côté de l'Annelis, un petit coin de Bretagne, que je vous conseille d'ailleurs.
01:27:05 Et on comprend que Jane Birkin ait eu un véritable coup de cœur
01:27:09 pour cette région, elle les eut de point à coup de chez MADEC,
01:27:12 c'est juste un délice.
01:27:14 Et je comprends que Jane Birkin ait craqué aussi.
01:27:16 Un petit mot très rapide, Sébastien ?
01:27:19 Là où je m'interroge, c'est est-ce que notre société arrivera à nouveau
01:27:22 à sécréter des idoles comme Jane Birkin, comme Johnny Hallyday,
01:27:25 ou est-ce que ça appartiendra définitivement au passé ?
01:27:28 Est-ce que ce sont les stars qui ont changé ?
01:27:30 Est-ce que c'est notre société qui a tout désacralisé ?
01:27:33 Je ne sais pas, il ne faut pas que ce soit juste un mot d'ancien combattant,
01:27:36 il faut parler aux plus jeunes et il faut savoir si eux...
01:27:39 Je ne crois pas, quand on parle aux gens aujourd'hui qui ont 20 ans,
01:27:42 il n'y a pas d'équivalent, il y a des stars après des stars,
01:27:45 il y a des pseudo-stars maintenant sur les réseaux sociaux,
01:27:47 mais il n'y a pas ces monstres sacrés que la France a connus par le passé.
01:27:50 Allez, merci de ce témoignage, merci à vous trois,
01:27:53 merci Caroline Pélas, merci Sébastien Lai, merci Joseph Touvenel,
01:27:57 merci à Abiba qui m'accompagne si fidèlement dans la préparation de cette émission,
01:28:01 merci à Antoine Esteve aussi, merci à Jacques Sanchez, à Marine Carballet,
01:28:05 merci aux équipes en régie.
01:28:07 C'était qui à la réalisation aujourd'hui, Abiba ?
01:28:09 Qui était Nicolas Bayer, voilà.
01:28:12 Et vous pouvez revivre cette émission sur notre site cnews.fr.
01:28:15 Je vous retrouve dans quelques instants pour La Parle aux Français,
01:28:17 mais on va se quitter avec, je ne vous dis rien,
01:28:19 musique.
01:28:20 A tout à l'heure pour La Parle aux Français.
01:28:22 Bye bye.
01:28:23 69, amies érotiques
01:28:30 69, amies érotiques
01:28:38 15 bourgs et son 15 bourreaux vont rejoindre Paris
01:28:49 Ils ont laissé derrière eux la Tamise et Chelsea
01:28:55 [Musique]

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