L'Heure des Pros Été (Émission du 17/07/2023)

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Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:00 *Musique*
00:00:23 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour l'heure des pros ce matin à la une, vous l'avez compris.
00:00:28 Jane Birkin nous a quitté hier à l'âge de 76 ans.
00:00:31 Sa voix, son accent british, ses amours, son charme à l'écran comme à la ville font d'elle une icône, au plus que parfait.
00:00:37 Birkin et Gainsbourg, les Bonnie & Clyde de la rue de Verneuil, nous reviendrons sur les plus grands moments de sa carrière avec Fabien Lequeuvre dans un instant.
00:00:45 A la une également, coup de chaud sur la planète, les températures ont atteint des records en Chine mais également aux Etats-Unis, dans la vallée de la mort.
00:00:52 Puis au sud de l'Europe, l'Espagne, l'Italie, la Grèce suffoque. Est-ce que le phénomène est exceptionnel ? La situation est-elle dramatique ?
00:01:00 On verra cela avec Philippe Mallière, météorologue. Enfin, le nom change mais pas la peine qui reste la même.
00:01:06 Un nouveau délit d'homicide routier sera annoncé aujourd'hui par la première ministre Elisabeth Borne.
00:01:11 La voix des familles de victimes a été entendue mais pas de peine aggravée. Est-ce que cela va changer la donne ?
00:01:18 On se posera la question dans l'heure des pros et je vous signale qu'on est ensemble, vous le savez, pendant l'été jusqu'à 11h.
00:01:23 Je vous présente les invités dans un instant mais avant cela, le point sur l'information avec Audrey Bertheau.
00:01:27 Chère Audrey, bonjour.
00:01:28 Bonjour Eliott, bonjour à tous. Vous venez de l'évoquer. Elisabeth Borne va annoncer cet après-midi la création d'un délit d'homicide routier à la place de l'homicide involontaire.
00:01:37 Un délit pour les conducteurs ayant causé la mort alors qu'ils roulaient sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants mais sans aller cependant jusqu'à une aggravation des peines encourues.
00:01:46 Le vice-président de la Ligue contre la violence routière, il était l'invité de la matinale.
00:01:51 On est déjà sur 10 ans de prison et 100 000 euros d'amende. Le sujet c'est est-ce que ces peines sont prononcées notamment dans les cas extrêmes ? Non.
00:02:02 On voit que la justice a placé le curseur bien en-dessous. Donc il faut rehausser le curseur, ça c'est sûr.
00:02:10 Et puis sans doute imaginer aussi des dispositifs par rapport à des conducteurs qui ont un vrai problème de comportement.
00:02:17 On observe assez régulièrement que des chauffards avérés récupèrent leur permis finalement assez rapidement. Il y a aussi cette question de la récupération du permis qui est posée.
00:02:28 Accident, homicide, enlèvement. Plus d'une semaine après la disparition du petit Emile, une enquête préliminaire doit être ouverte aujourd'hui par le procureur de la République de Digne-les-Bains.
00:02:38 97 hectares ont été passés au peigne fin mais les enquêteurs n'ont toujours aucune piste concernant le petit Emile.
00:02:46 Et puis l'hémisphère nord entame une nouvelle semaine de canicule. En Europe, des températures au-dessus des 40 degrés sont attendues, notamment en Italie jusqu'à 48 degrés, par exemple en Sardaigne.
00:02:58 Écoutez le témoignage d'habitants et de touristes cette fois-ci au Vatican.
00:03:07 Nous avons constaté que depuis que nous sommes arrivés, il fait très chaud ici. On a du mal à s'adapter vraiment, surtout que nous qui venons d'arriver, on se rend compte qu'il fait plus chaud par rapport à là où nous restons, chez nous en Afrique par exemple, en République démocratique du Congo.
00:03:22 Pour moi, c'est comme au Brésil, à Fortaleza. C'est un peu tropical mais ici c'est plus sec.
00:03:32 La chaleur est énorme. Au Mexique aussi il fait très chaud, il fait 45 degrés. Mais ici c'est humide, c'est terrible.
00:03:37 Voilà pour l'essentiel, Eliott à 9h.
00:03:41 Merci chère Audrey, on vous retrouve dans une heure pour un nouveau point sur l'information.
00:03:45 Ce lundi, Philippe Bilger, Georges Fenech, Nathan Devers, Fabien Lequeuvre évidemment puisqu'on reviendra dans un instant sur la disparition de Jane Birkin.
00:03:55 Vous êtes avec nous et c'est un plaisir de vous avoir sur le plateau. Jonathan, Arfi, merci d'être avec nous.
00:03:59 Vous êtes président du CRIF, c'est le Conseil représentatif des institutions juives de France.
00:04:04 On devait commencer par Jane Birkin, rendre hommage à l'artiste, mais ce qu'il s'est passé hier est extrêmement grave.
00:04:10 Puisque Jean-Luc Mélenchon vous a attaqué, nommément, en considérant que vous, président du CRIF, étiez d'extrême droite.
00:04:17 On va regarder son tweet.
00:04:19 "Le président du CRIF utilise la cérémonie à la mémoire des victimes de la rafle du Veldiv par la police française pour me prendre à partie.
00:04:26 Abjecte, l'extrême droite n'a plus de limite."
00:04:31 Je rappelle qu'hier, on commémorait le 81e anniversaire de cette rafle, qui peut être l'un des jours les plus sombres de notre histoire.
00:04:38 Les 16 et 17 juillet 1942, près de 13 000 hommes, femmes et enfants juifs sont arrêtés par la police parisienne, quasiment tous déportés à Auschwitz.
00:04:50 Donc vous commémoreriez ça hier, et vous avez donc été attaqué.
00:04:54 Je rappelle juste ce que vous avez dit.
00:04:56 Au fond, en se nommant insoumis, ils prétendent incarner une forme de résistance.
00:05:01 Mais de quelle résistance parle-t-on lorsque les insoumis sont incapables de s'affranchir des ordres de leur chef quand ils se compromettent loin du pacte républicain ?
00:05:10 De quelle résistance parle-t-on lorsqu'on est prêt à sacrifier la République sur l'autel du communautarisme ?
00:05:17 Voilà ce que vous avez dit hier lors de ces commémorations.
00:05:20 Et la réponse de Jean-Luc Mélenchon, c'est d'expliquer que vous êtes d'extrême droite.
00:05:25 Quelle réponse vous lui apportez ce matin ?
00:05:28 D'abord, je veux rappeler ce qu'a été ma démarche hier lors de cette cérémonie.
00:05:32 Vous savez, c'était le 81e anniversaire de la rafle du Veldiv, 13 152 hommes, femmes et enfants juifs raflés par la police française, déportés ensuite,
00:05:42 avec pour nous une leçon à tirer au présent.
00:05:45 Et cette leçon-là, c'est d'abord de tout faire pour que jamais l'extrême droite n'arrive au pouvoir.
00:05:50 De tout faire pour que 2027 ne soit pas, pour les démocrates de ce pays, un cauchemar.
00:05:55 Et dans ce combat-là contre l'extrême droite, parce que c'est dans ce cadre-là que je l'ai dit,
00:05:59 dans ce combat-là contre l'extrême droite, je suis convaincu que l'attitude de Jean-Luc Mélenchon,
00:06:04 par ses outrances, par son positionnement en dehors du cadre républicain,
00:06:10 affaiblit notre camp plutôt qu'il ne le renforce.
00:06:15 Au fond, il est devenu l'allié objectif du Rassemblement national par ses outrances,
00:06:21 parce qu'en se comportant ainsi, il donne le sentiment que l'extrême droite
00:06:25 deviendrait la réponse légitime aux outrances de l'extrême gauche.
00:06:28 Pour être très clair, vous faites, vous, un trait d'union entre l'extrême droite et le Rassemblement national.
00:06:33 Pour vous, le Rassemblement national est un danger aujourd'hui.
00:06:36 Mais j'ai l'impression que vous partagez le même combat que le Rassemblement national,
00:06:40 qui porte le même constat concernant Jean-Luc Mélenchon que vous.
00:06:44 C'est-à-dire que Jean-Luc Mélenchon, par compromission peut-être, par idéologie désormais,
00:06:50 va flirter avec le communautarisme, c'est ce qui est reproché,
00:06:54 pas ce que je pense, mais c'est ce qui est reproché,
00:06:56 et du moins c'est ce que peut dire aujourd'hui le Rassemblement national,
00:06:59 va flirter avec l'islamo-gauchisme et va parfois attaquer justement sur ce front-là.
00:07:05 Donc c'est pour ça que parfois ça peut être un peu perturbant.
00:07:07 Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, factuellement,
00:07:10 vous pourriez considérer que l'extrême droite et le Rassemblement national,
00:07:15 ce sont deux entités similaires ?
00:07:18 Vous m'interrogez pour savoir si en fond le Rassemblement national est un parti d'extrême droite.
00:07:22 Mais les attitudes du Rassemblement national sur, par exemple,
00:07:27 l'abattage rituel, le port de la kippa,
00:07:31 vous avez des extrêmes droites en Europe alliées du Rassemblement national
00:07:34 qui soutiennent l'interdiction de la circoncision,
00:07:36 tout ça sont des menaces très concrètes pour la vie juive en France.
00:07:40 Vous savez, quand on est responsable d'une institution juive comme le CRIF,
00:07:45 on ne soutiendra évidemment jamais le Rassemblement national
00:07:49 dont le programme reste bâti sur l'exclusion.
00:07:51 Et ce que j'ai dit hier, c'est que Jean-Luc Mélenchon,
00:07:54 au fond, par ses outrances, participait de légitimer l'extrême droite
00:07:59 et c'est quelque chose qui nous est insupportable.
00:08:01 Moi je suis convaincu que le salut vient nécessairement d'attitudes et d'usages républicains.
00:08:08 C'est ce que j'ai rappelé hier et effectivement,
00:08:11 ça a apparemment rendu fou Jean-Luc Mélenchon.
00:08:15 Je persiste à dire que ces attitudes en font un allié objectif du Rassemblement national.
00:08:21 Ce qui est un peu perturbant ce matin, c'est que lorsque je vous interroge,
00:08:25 vous parlez plus du Rassemblement national avec des faits que de Jean-Luc Mélenchon
00:08:30 et cette menace qu'il porte, selon vous, pour le bien de la nation et pour la communauté juive.
00:08:37 Qu'est-ce qui a changé ?
00:08:38 Je peux vous parler ?
00:08:39 Qu'est-ce qui a changé ? Parce que Jean-Luc Mélenchon vous a répondu avec un texte
00:08:43 et un discours qu'il avait pu tenir pendant une décommémoration,
00:08:46 mais sauf que c'était en 2000, c'était il y a 23 ans.
00:08:49 Qu'est-ce qui a changé entre le Jean-Luc Mélenchon de 2000 et celui de 2023 ?
00:08:53 D'abord, il y a à l'extrême gauche, aujourd'hui on le sait, toute une série de complaisances.
00:08:58 Je rappelle que des candidats de la France insoumise aux législatives
00:09:02 ont accueilli Jeremy Corbyn, le leader travailliste anglais,
00:09:07 accusé de porosité et de complaisance avec l'antisémitisme.
00:09:10 Et que ça s'est fait sans aucune sanction, aucune réaction n'émerge au sein de la France insoumise.
00:09:16 Je rappelle la participation de la France insoumise à la manifestation du 10 novembre 2019
00:09:21 contre l'islamophobie à l'appel du CCIF, qui était une manifestation antirépublicaine.
00:09:27 Je rappelle évidemment leur engagement, assimilant Israël à un régime d'apartheid,
00:09:33 avec des complaisances coupables sur les questions de la haine d'Israël,
00:09:37 avec des complaisances coupables aussi avec tout un tas de mouvements qui flirtent avec l'antisémitisme.
00:09:43 Donc tout ça est une réalité qui effectivement nous rend très sensibles aux outrances de l'extrême gauche.
00:09:49 Je le dis, il y a un problème fondamental dans le rapport de LFI au monde juif et à l'antisémitisme.
00:09:57 Je suis convaincu que cette attitude-là est d'autant plus dangereuse qu'elle légitime, je le dis et je le répète,
00:10:06 qu'elle légitime aussi les idées et l'adhésion à l'extrême droite.
00:10:10 Et donc notre combat, il est de devoir combattre chacun pour des ressorts et des idées différentes.
00:10:15 Vous restez évidemment un peu avec nous, mais peut-être un tour de table.
00:10:19 Écoutons Manuel Bompard, l'un des bras droits de Jean-Luc Mélenchon, qui a réagi ce matin après cette polémique.
00:10:26 Et je trouve qu'utiliser une cérémonie comme celle-ci pour s'en prendre à une organisation politique
00:10:33 et à la France insoumise de manière générale, je trouve que c'est indigne.
00:10:37 Dans les moments d'hommage et dans les moments de commémoration, je crois qu'il faut savoir faire un peu unité nationale.
00:10:44 Et j'aurais aimé que le président Ducriff ne se livre pas à ces attaques.
00:10:47 Je trouve qu'il a détourné en quelque sorte l'objet de cette journée et je pense que c'est très regrettable.
00:10:51 Nous n'avons pas de leçons à recevoir dans la lutte contre le racisme, contre l'antisémitisme.
00:10:56 Et encore une fois, franchement, j'aurais préféré que cette journée de commémoration, d'hommage,
00:11:01 elle soit effectivement consacrée à la commémoration et à l'hommage et pas à des manœuvres politiciennes.
00:11:06 Elisabeth Lévy nous a rejoint sur le plateau et on la salue.
00:11:10 Peut-être une réaction, Manuel Bompard, qui dit que votre déclaration hier était indigne.
00:11:16 Oui, écoutez, je considère que je n'ai pas de leçons à recevoir de la France insoumise sur ce qui est digne ou pas digne
00:11:25 de dire lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes de la rafle du Belgique.
00:11:31 Je considère qu'on est gardien de cette histoire et qu'on a la responsabilité d'en tirer aussi des messages au présent.
00:11:39 C'est ce que j'ai fait hier dans ce discours et je le répète,
00:11:43 je considère que les outrances de Jean-Luc Mélenchon sont dangereuses et c'était ma responsabilité hier de le dire.
00:11:50 Que ça ne plaise pas la France insoumise, j'en prends acte, mais ça ne me surprend pas.
00:11:55 Philippe Bilger.
00:11:56 Très rapidement, Eliott, d'abord, il y a un recours réflexe et systématique à l'extrême droite
00:12:04 lorsque l'on n'a pas d'argumentation politique à opposer et par ailleurs, je trouve qu'il y a,
00:12:11 et vous l'avez évoqué dans une question, une étrange complaisance qui n'est pas le cas du président Harfi à l'égard de l'extrême gauche.
00:12:20 Deuxième élément, Jean-Luc Mélenchon finalement ne fait que pousser au paroxysme cette première idée que je viens d'énoncer.
00:12:29 Et dernier élément où j'ai un peu plus d'espoir que le président Harfi,
00:12:34 c'est le fait qu'au sein de la France insoumise, je ne suis pas persuadé qu'à la longue,
00:12:40 ces outrances scandaleuses de Jean-Luc Mélenchon ne vont pas créer des dissensions si ça n'est pas déjà fait.
00:12:48 C'est une bonne question que j'allais vous poser.
00:12:50 Est-ce que vous avez reçu des messages de soutien très rapidement de membres de la France insoumise ou au moins de la NUPES ?
00:12:56 C'est-à-dire est-ce que la social-démocratie comme il se présente, Olivier Faure, le social-démocrate qu'il serait,
00:13:03 est-ce qu'il vous a adressé un message de soutien ?
00:13:06 Non, je regrette très clairement que ceux qui sont aujourd'hui soutiens de Jean-Luc Mélenchon dans le cadre de la NUPES
00:13:13 n'aient pas choisi de s'exprimer pour dénoncer les propos de Jean-Luc Mélenchon.
00:13:17 Accuser le CRIF d'être d'extrême droite n'a évidemment aucun sens, c'était grotesque.
00:13:23 Et en dit long sur la stratégie d'énervement de Mélenchon, c'est une provocation.
00:13:32 Oui, cette volonté de désordre permanent.
00:13:34 Mais après on reviendra sur le fond parce que souvent on dit qu'il y a quand même,
00:13:40 ou du moins souvent la France insoumise est accusée de jouer avec la ligne sur l'antisionisme voire l'antisémitisme.
00:13:48 Certains peuvent dire ça. Elisabeth Lévy.
00:13:51 Bonjour à tous, d'abord je vous prie d'excuser ce retard.
00:13:55 C'est pas grave, allez-y.
00:13:56 Voilà, c'est la répétition des JO.
00:13:58 Bonjour Monsieur le Président, alors moi je vous ai écouté néanmoins sur l'extrême gauche,
00:14:04 vous avez tout mon soutien et je dois dire, vous dites ils flirtent avec la ligne,
00:14:09 excusez-moi, quand les gens de la France insoumise applaudissent à tout rompre et font venir l'anglais,
00:14:15 Monsieur Corbine, et c'est pas leur seule mauvaise fréquentation de ce point de vue-là,
00:14:21 on peut dire qu'ils font plus que flirter, c'est-à-dire que je ne crois pas qu'ils soient eux-mêmes antisémites,
00:14:27 mais je crois qu'ils, disons, jouent sur la fibre antisémite d'un certain nombre de leurs électeurs, ça je n'ai aucun doute.
00:14:34 En revanche là où j'ai quand même une petite réserve dédiée à vous poser,
00:14:39 c'est votre position sur le Rassemblement National.
00:14:43 J'ai l'impression que vous avez bloqué au Rassemblement National de Monsieur Le Pen,
00:14:48 que vous n'enregistrez aucun des changements opérés par Marine Le Pen,
00:14:53 et surtout il y a une chose que vous ne voyez pas, ou peut-être que vous la voyez,
00:14:57 malgré vos appels à voter pour X, Y, ou Z, ce qui à mon avis n'est pas votre rôle du tout,
00:15:03 vous n'êtes pas le parti des Juifs, j'ai noté, on note qu'il y a quand même beaucoup de Juifs de plus en plus
00:15:10 qui votent Rassemblement National, et vous savez pour quelle raison ?
00:15:13 Alors est-ce que vous ne croyez pas que votre discours finalement il tourne un peu à vide là-dessus aujourd'hui ?
00:15:18 – Je m'attendais à cette question de votre part, évidemment.
00:15:21 – Courtoise !
00:15:23 – Courtoise, mais j'insiste sur ce point, et précisément c'était important de le rappeler hier,
00:15:29 lors de cette cérémonie pour commémorer la rafle du Veldiv.
00:15:34 Il y a dans l'ADN des institutions juives, quelque chose qui s'inscrit dans l'esprit de résistance
00:15:42 à l'extrême droite très profondément, et je le répète,
00:15:49 critiquer Jean-Luc Mélenchon avec fermeté comme je l'ai fait hier,
00:15:54 ce n'est pas faire le jeu du Rassemblement National, au contraire, je tiens à le dire,
00:16:00 j'ai dénoncé hier les deux, j'ai dénoncé d'abord le danger politique que représente l'extrême droite,
00:16:06 il faut le signaler, c'est un danger politique pour les Juifs,
00:16:09 qu'on le veuille ou non, pour la liberté religieuse,
00:16:12 je rappelle qu'en Europe, les positions des alliés de Marine Le Pen au niveau européen
00:16:19 sont très dangereuses sur les questions d'abattage rituel, je l'ai dit,
00:16:23 de port des signes religieux et ainsi de suite,
00:16:26 et donc on a aujourd'hui quelque chose qui est une vraie menace.
00:16:28 Et puis ça reste un parti qui est fondé sur un programme d'exclusion
00:16:32 et ne comptez pas sur les institutions juives pour y souscrire.
00:16:35 – Nathan Devers, et ensuite on avancera.
00:16:38 – Moi, première chose, je trouve absolument scandaleux les propos de Jean-Luc Mélenchon sur le CRIF,
00:16:45 que ce soit extrême droite, que ce soit employé l'adjectif "abjecte"
00:16:49 pour qualifier les positions du CRIF, je trouve qu'on a un peu l'esprit de la République,
00:16:54 on voit très bien ce qu'il y a derrière et ça ne sent vraiment pas bon.
00:16:57 Je rappelle juste que par le passé déjà Jean-Luc Mélenchon avait parlé du CRIF,
00:17:02 une fois en parlant des génuflexions, enfin ce n'était pas exactement le CRIF,
00:17:06 mais c'était sur Corbyn, mais il parlait du CRIF anglais,
00:17:09 donc des génuflexions, ça donnait l'impression que le CRIF,
00:17:12 comme ça, pilotait la vie politique française, une fois en parlant de communauté agressive.
00:17:16 C'est ça, de communauté agressive, donc là c'était vraiment,
00:17:19 le CRIF est une institution, on peut en discuter, les méthodes, l'existence, etc.
00:17:23 Mais ça c'est autre chose, il y a quelque chose qui ne sent vraiment pas bon.
00:17:26 J'avais juste une remarque sur votre discours, c'est que si dans votre discours
00:17:30 qui était prononcé au Veldiv, c'est particulièrement important,
00:17:34 si dans votre discours vous aviez dit que vous trouvez qu'à la France insoumise
00:17:39 il y a des individus qui sont sur la tangente par rapport à la question
00:17:42 de l'antisémitisme ou de l'antisionisme, je pense que ça aurait eu sa place.
00:17:45 Mais là, ce que vous avez répété aujourd'hui d'ailleurs,
00:17:48 et ce que vous avez dit hier, il me semble que c'est un avis politique.
00:17:51 Ça veut dire dire que selon vous, la France insoumise joue le jeu du Rassemblement national,
00:17:56 c'est une analyse qui est intéressante, qui se vaut, qu'on pourrait faire sur un plateau,
00:18:00 dans le cadre d'un débat, mais est-ce que c'était le mieux de le faire au Veldiv ?
00:18:03 Donc vous considérez que dénoncer le risque politique de l'extrême droite
00:18:08 n'a pas sa place dans une commémoration de la rafle du Veldiv ?
00:18:11 Non.
00:18:12 Je considère le contraire et qu'à partir du moment où on doit…
00:18:14 C'est pas ce que j'ai dit.
00:18:15 Vous considérez que l'analyse politique sur les situations actuelles
00:18:20 n'aurait pas eu sa place lors de cette commémoration ?
00:18:23 Il me semble que précisément, quand il s'agit de regarder le risque politique de 2027,
00:18:28 ça a toute sa place dans une commémoration comme celle-là,
00:18:31 et qu'en regardant 2027, je constate qu'il y a aujourd'hui une menace qui gronde à l'extrême droite,
00:18:37 très clairement d'une part, et de l'autre part, que l'extrême gauche, par ses excès,
00:18:42 joue le jeu, qu'elle le veuille ou non, de l'extrême droite.
00:18:46 Donc c'est ce que j'ai rappelé hier, j'allais dire, tout simplement, le plus naturellement possible.
00:18:52 Georges Fenech, en un mot.
00:18:54 Non, juste en un mot, il faut observer que Jean-Luc Mélenchon
00:18:58 a quand même fait, d'une certaine manière, un aveu de cette faute inexcusable,
00:19:03 en modifiant son tweet, puisqu'il en a fait un deuxième,
00:19:06 où disparaît effectivement l'accusation d'extrême droite.
00:19:09 Non, en fait, il rajoute le texte qu'il avait pu, en tous les cas,
00:19:13 lors des commémorations en 2000, il avait adressé un discours
00:19:18 pour les commémorations de la rafle du Veldiv, si je ne m'abuse,
00:19:22 mais c'est un texte qui date d'il y a 23 ans.
00:19:24 Il me semble que le tweet aussi a été...
00:19:26 Le tweet en question, où il remet effectivement son discours de 2000,
00:19:29 ne comporte pas de dimension liée à une accusation d'extrême droite.
00:19:33 Donc quelque part...
00:19:35 Donc il rétropédale, vous avez cette impression-là.
00:19:37 Voilà, il y a un rétropédalage, un peu tardif, mais moi, ce que je voulais simplement dire,
00:19:41 je trouve ça très très indécent, une polémique initiée par Jean-Luc Mélenchon
00:19:46 sur la mémoire d'Achoa, sur le Veldiv, il y a quelque chose qui me choque profondément.
00:19:51 Et qu'on ait à chaque fois... Ce qui est perturbant, c'est toujours la même chose,
00:19:56 c'est-à-dire qu'il y a une sorte de complaisance du côté médiatique,
00:20:00 de la sphère médiatique, puisque aujourd'hui, on en parle, et on ouvre avec ça,
00:20:06 et je vous avais demandé si vous aviez enchaîné les interviews ce matin,
00:20:11 ce qui n'est pas forcément le cas sur la plupart des grands médias.
00:20:14 Moi, il y a une chose qui me perturbe, et vraiment, c'est pour être le plus clair possible.
00:20:20 Parce que vous avez dit la menace d'extrême droite est claire, vous avez factuellement raison,
00:20:24 puisque sur les 50 attentats qui ont été déjoués sur les 7 dernières années,
00:20:28 il y a la menace du terrorisme islamiste, mais il y a aussi une menace d'extrême droite et d'ultra droite.
00:20:34 Je crois que c'est 7 attentats qui ont été déjoués. Donc factuellement, vous avez raison.
00:20:38 Mais les faits, toujours les faits. Ce qui me perturbe, c'est que vous mettez sur un même pied d'égalité
00:20:44 l'extrême droite Rassemblement National et l'extrême gauche LFI.
00:20:50 Or, ces dernières années, on a pu le voir à l'Assemblée Nationale, on l'a pu voir lors des manifestations,
00:20:55 on a pu le voir lors des événements avec des photos, vous avez parlé de Jérémy Corbyn,
00:21:01 je n'ai pas vu de député Rassemblement National, par exemple, porter une proposition, un projet de loi
00:21:09 parlant d'apartheid pour Israël. Je n'ai pas vu de député Rassemblement National faire des photos avec Jérémy Corbyn.
00:21:17 Je n'ai pas vu de député du Rassemblement National manifester avec le CICIF.
00:21:22 Donc c'est pour ça que ça peut être, vous dites que c'est très clair, ça ne l'est peut-être pas autant
00:21:28 pour les téléspectateurs qui nous regardent.
00:21:30 D'abord, il s'agit au Rassemblement National d'une stratégie efficace, peut-être, je n'en sais rien,
00:21:36 il n'empêche qu'aujourd'hui c'est une stratégie de leur part de polisser leur apparence sur ces questions, j'insiste.
00:21:45 Deuxièmement, le fond reste le même et quand on interroge d'ailleurs les Français sur les niveaux d'adhésion
00:21:52 à des préjugés antisémites, vous avez un niveau d'adhésion aux préjugés antisémites qui est une fois et demie
00:21:57 à deux fois plus élevé parmi les électeurs et les sympathisants du Rassemblement National.
00:22:02 Il y a ensuite, et c'est le cas dans d'autres catégories de population, mais c'est le cas en particulier
00:22:07 sur les électeurs du Rassemblement National.
00:22:10 Et puis il y a tout un tas de segments de la population française, je pense à des mouvements identitaires par exemple
00:22:18 qui sont profondément antisémites et qui sont toujours dans l'orbite du Rassemblement National.
00:22:23 Permettez-moi de vous arrêter, pardonnez-moi.
00:22:26 Je vous coupe, sur les menaces et sur les identitaires, les manifestations qu'on a pu voir, Marine Le Pen les a condamnées.
00:22:37 Elle est là dans son entourage.
00:22:41 Je veux juste vous faire remarquer une chose, ce n'est pas du tout hostile ou agressif,
00:22:51 mais vous savez parfaitement que beaucoup de juifs ont quitté la France et personnellement je m'en désole.
00:22:58 En tous les cas, quand ils partent pour des raisons de sécurité, je n'en connais aucun, j'en connais beaucoup.
00:23:03 J'en connais beaucoup que je croise parfois en Israël et aucun n'est parti à cause du Rassemblement National.
00:23:11 Tous sont partis à cause de l'islamisme et mieux, beaucoup considèrent que vous vous sondez apparemment les reins et les cœurs,
00:23:20 vous dites que c'est de la stratégie, une stratégie qui dure aussi longtemps, excusez-moi, ça ne devient plus de la stratégie.
00:23:26 Et eux considèrent, beaucoup de juifs considèrent qu'au contraire le Rassemblement National est un allié pour eux contre l'islamisme.
00:23:34 En tous les cas, mon père habitait, il est décédé malheureusement à Épinay-sur-Seine,
00:23:40 et je peux vous dire, si vous voulez, le problème de ces gens n'est pas le Rassemblement National.
00:23:46 Et beaucoup, vous ne m'avez pas répondu, beaucoup de juifs ont mis dans l'urne des bulletins Rassemblement National,
00:23:53 et ça devrait quand même vous poser question.
00:23:56 Donc apparemment vous avez la capacité à savoir ce que les uns et les autres ont pu voter.
00:24:00 Je parle avec des gens.
00:24:02 Premièrement, d'abord les juifs sont des Français comme les autres, ils votent en fonction de leurs analyses politiques propres.
00:24:11 Moi ce qui m'importe c'est de rappeler, parce que c'est ça la question que vous posez,
00:24:16 c'est de dire au fond est-ce que le Rassemblement National serait vacciné et guéri de la question de l'antisémitisme.
00:24:23 Je ne le pense pas, je pense que ces soutiens restent massivement imprégnés de préjugés antisémites,
00:24:29 que tous ceux qui portent politiquement la question de l'antisémitisme font le choix de jouer la carte du Rassemblement National,
00:24:38 que aujourd'hui la stratégie UDRN vise à aller plus loin qu'une position radicale, c'est une question de stratégie politique.
00:24:46 Il n'empêche que c'est aujourd'hui un des vecteurs politiques autour duquel se cristallise l'antisémitisme dans la société française.
00:24:54 C'est un fait et ça ne va pas changer, ne comptez pas sur moi pour blanchir le Rassemblement National sur la question de l'antisémitisme.
00:25:00 Eh bien écoutez, un grand merci d'être venu sur le plateau Jonathan Arfi, c'était important de clarifier toutes ces choses-là
00:25:08 et je ne doute pas qu'on continuera d'en parler dans la journée.
00:25:10 Merci beaucoup, la publicité on revient dans un instant, après la pub on va rendre hommage évidemment à Jane Birkin,
00:25:17 on parlera, puisqu'il y a Jane Birkin, on parlera également de Serge Gainsbourg, avec vous Fabien Lequeuvre.
00:25:22 Mais avant cela, on parlera de ce coup de chaud sur la planète.
00:25:25 Est-ce que c'est dramatique, est-ce que c'est exceptionnel ce qu'on est en train de vivre ?
00:25:29 La pub, à tout de suite.
00:25:31 Quasiment 9h30 sur CNews, on est toujours avec Philippe Bilger, Nathan Devers, Elisabeth Lévy, Georges Fenech et Fabien Lequeuvre.
00:25:41 Arrêtons-nous un instant quand même sur cette icône, Jane Birkin, qui nous a quitté à l'âge de 76 ans, je le dis aux téléspectateurs.
00:25:49 On est ensemble jusqu'à 11h et à la fin de l'émission, l'un des grands reporters de Paris Match
00:25:55 viendra nous présenter les plus belles photos de Jane Birkin.
00:25:59 C'était évidemment à ne pas manquer.
00:26:01 Fabien Lequeuvre, vous êtes avec nous ce matin parce qu'on a besoin de revoir, de retracer un peu le parcours iconique de Jane Birkin.
00:26:10 Tout à l'heure, je disais, c'est Bonnie and Clyde, Jane Birkin et Gainsbourg.
00:26:14 C'est un tandem.
00:26:16 Bien sûr, Birkin a été très inspiré par Gainsbourg et réciproquement, je crois qu'il faut quand même bien le rappeler,
00:26:23 c'est un couple mythique, le nom restera d'ici plus de 100 ans, ce sera un couple mythique.
00:26:28 Mais c'est vrai qu'au départ, si on se remet dans le contexte d'une époque, c'était pas si évident
00:26:33 parce que dans une époque où les chanteuses à voix avaient une vraie place, dans les années 60,
00:26:37 lui a fait venir cette espèce de Lolita de nulle part d'Angleterre,
00:26:40 avec qui leur première rencontre le 20 mai 1968 s'est très, très mal passée
00:26:45 parce qu'elle l'avait appelé Monsieur Bourguignon, donc ça n'a pas plu déjà à Gainsbourg.
00:26:50 Et puis finalement, c'est le réalisateur du film Slogan qui a fait un dîner chez Maxime pour les réconcilier.
00:26:56 Et puis ce dîner va naître une belle et grande histoire d'amour qui va durer 11 ans,
00:27:01 dont d'ailleurs le nid de cette histoire d'amour sera la rue de Verneuil à Paris.
00:27:06 Et Eliott, je vous pose la question pour la rue de Verneuil, pourquoi Gainsbourg aché ?
00:27:09 Rue de Verneuil, parce que personne n'en parle, c'est parce que c'est une rue qui a porté chance à Gainsbourg.
00:27:13 C'est là où habitait Juliette Gréco en 1962, depuis très longtemps,
00:27:17 et c'est là qu'il a signé la première chanson, la Javanèse, qu'il a donnée finalement à Gréco.
00:27:23 Et cette rue lui a porté bonheur. Il a cherché un appartement pendant un an, un an et demi.
00:27:27 Alors on le dit aux téléspectateurs qui nous regardent, qui ne connaissent pas forcément, qui ne sont pas parisiens.
00:27:31 C'est en 7e arrondissement de la rue de Verneuil.
00:27:33 Voilà, on est en toute petite rue, à côté de la rue du Bac, pas très loin de Matignon.
00:27:36 Exactement, et d'ailleurs il a trouvé un tout petit appartement pour Paris, qui était de 80 mètres carrés.
00:27:40 Ce qui va être compliqué quand ils vont en faire un musée, parce que les visites se font deux par deux, j'imagine.
00:27:45 Et ça sera un musée à partir de septembre.
00:27:47 À partir du mois de septembre, Charlotte a eu cette bonne idée.
00:27:49 Tout est déjà complet, les visites, jusqu'à la fin janvier.
00:27:51 Et oui, parce que c'est tout petit, c'est 80 mètres carrés, avec la chambre, et on ne peut pas visiter la chambre à partir de septembre,
00:27:56 puisqu'elle est au premier étage, et c'est un escalier en bois qui ne permettra pas de faire passer 10 000 personnes dans l'escalier, évidemment.
00:28:01 Maureen Vidal est avec nous, justement, elle est rue de Verneuil, notre reporter,
00:28:05 et elle a pu croiser ces Parisiens qui rendent hommage à Jane Birkin, rue de Verneuil.
00:28:11 Et c'est très intéressant, parce que c'est là, comme vous l'avez dit, c'était le domicile de Serge Gainsbourg.
00:28:17 Et d'ailleurs, il y avait une séquence très forte, une très belle séquence sur TF1, hier soir, je ne sais pas si vous l'avez vue,
00:28:23 quand la fille, Charlotte, retourne rue de Verneuil avec sa mère, qui n'y était plus allée depuis 30 ans.
00:28:30 C'est dans le film, d'ailleurs.
00:28:31 Maureen Vidal, racontez-nous un peu, vous êtes autour de Parisiens qui s'arrêtent un instant, j'imagine, pour rendre hommage à Jane Birkin.
00:28:41 Et oui, donc, Eliott, comme vous le disiez, nous sommes rue de Verneuil, où Jane Birkin a vécu plus de 10 ans, ici, aux côtés de Serge Gainsbourg.
00:28:50 Alors, quelques personnes passent pour prendre des photos, ce matin, de la maison, comme ce monsieur, vous voyez, actuellement.
00:28:55 Cette maison, donc, mythique, iconique, deviendra un musée, comme vous le disiez, et devrait ouvrir ses portes en septembre,
00:29:00 avec donc plusieurs objets originaux et œuvres à venir découvrir.
00:29:03 Alors, beaucoup de dessins, de photos, de fleurs, de messages ont été tagués sur la devanture de la maison et glissés derrière la grille.
00:29:09 Regardez, on peut voir certains messages, comme "Jane, tu me manques" ou "Jane forever", en hommage, donc, à Jane Birkin.
00:29:16 Des bougies ont également été disposées devant le bâtiment.
00:29:19 Donc, hier, beaucoup de fans ont défilé pour venir rendre hommage à la britannique préférée des Français.
00:29:24 Ici, c'est devenu un véritable pèlerinage.
00:29:26 Ce matin, donc, également, on a vu quelques personnes qui sont venues déposer des fleurs.
00:29:30 Ils n'ont pas forcément souhaité nous parler, mais en tout cas, ils sont venus pour rendre hommage à Jane.
00:29:34 Merci beaucoup, Maureen Vidal.
00:29:36 Si vous avez des grands fans qui veulent réagir à notre micro, n'hésitez absolument pas.
00:29:41 On va regarder deux séquences ensemble, Fabien.
00:29:44 La première, c'est tiré de ce premier album avec Serge Gainsbourg, "Je t'aime, moi non plus".
00:29:49 Et ensuite, vous allez tout nous expliquer.
00:29:51 Je t'aime, je t'aime, oui je t'aime, moi non plus.
00:30:02 Oh mon amour, comme la vague, irrésolue.
00:30:13 Je vais, je vais et je viens entre tes reins.
00:30:28 Je vais et je viens entre tes reins et je me retiens.
00:30:40 Je t'aime, je t'aime, oui je t'aime, moi non plus.
00:30:50 1969.
00:30:53 Oui, absolument.
00:30:54 "Je t'aime, moi non plus".
00:30:55 Oui, c'est une chanson initialement qui avait été écrite et composée pour Brigitte Bardot.
00:30:59 Chacun le sait, puisque les amours avec Brigitte Bardot et Serge Gainsbourg se passaient au 71 à rue Paul Doumer à Paris
00:31:05 où habitait au domicile de Bardot, en fait.
00:31:07 Et puis, évidemment, en 1968, leur histoire d'amour se termine.
00:31:12 Et Bardot, qui avait enregistré le duo avec Gainsbourg, n'autorise plus Serge à diffuser,
00:31:17 puisqu'elle est mariée avec Gunter Saatch, un milliardaire allemand.
00:31:20 Et puis, il va croisser juste pour quelqu'un quand même un peu trompé.
00:31:25 Donc, Gainsbourg cherche à ce moment-là quelqu'un pour remplacer Bardot.
00:31:29 C'est difficile.
00:31:30 Et c'est Jane Birkin qui s'impose, évidemment, et qui le fera admirablement
00:31:34 parce qu'elle a amené ce souffle et cette octave plus haute dans la chanson que Bardot,
00:31:38 ce qui a donné cette sensualité incroyable à la chanson,
00:31:40 interdite de diffuser à la radio à l'époque avant 22 heures.
00:31:44 Il y a la chanteuse, il y a aussi le cinéma, avec cette séquence dans la piscine.
00:31:48 Entre autres.
00:31:49 Entre autres, mais regardons cette séquence.
00:31:50 Avec plaisir.
00:31:51 Vous écrivez tout cela.
00:31:54 Merci.
00:31:55 Vous êtes bien la fille de votre père.
00:32:09 Pourquoi ?
00:32:11 Pour rien.
00:32:12 Venez, Penélope.
00:32:18 Je vais vous faire visiter la maison.
00:32:20 Je vous en prie.
00:32:21 Quel âge avez-vous ?
00:32:28 18 ans.
00:32:30 Alain Delon, Romy Schneider, bien sûr.
00:32:33 On dit que tous les jours, il venait sur le tournage parce qu'il était très jaloux.
00:32:37 Il n'avait pas confiance en Alain Delon.
00:32:39 Je pense surtout à Gainsbourg.
00:32:40 Alain Delon avait un tel charme, un tel pouvoir comme ça sur les femmes.
00:32:45 Donc, il a assisté à les 23 jours de tournage.
00:32:48 Gainsbourg était derrière les caméras pour contrôler un peu la situation entre Jane Birkin et le jeune et beau et séduisant Alain Delon.
00:32:54 C'est marrant.
00:32:55 On aurait quand même attendu plus de libertinage de la part de Gainsbourg vu le contenu de ses chansons.
00:33:00 Oui, c'est un peu ça.
00:33:01 Pourquoi ?
00:33:02 On pourrait être interdissable sur Jane Birkin, mais je vous rassure, Elliot, simplement trois idées.
00:33:08 D'abord, je trouve extraordinaire que cette femme ait réussi, malgré le génie extraordinaire de l'homme avec lequel elle a vécu
00:33:17 durant 11 ans, à dégager une identité forte.
00:33:21 Deuxième élément qui m'a touché, voilà une femme qui avait, dans ses entretiens, d'incroyables bonheurs d'expression
00:33:31 qui révélaient une très profonde intelligence.
00:33:35 Et le dernier point qui me touche, directement ou indirectement, c'est que si elle a aujourd'hui tant d'hommages,
00:33:43 c'est que sa personnalité était infiniment gentille.
00:33:47 C'est très rare dans notre monde.
00:33:49 Et j'en suis le premier contre-exemple.
00:33:52 Il y a une gentillesse chez elle qui est extraordinaire.
00:33:57 Et qu'on retrouve chez Charlotte d'ailleurs.
00:33:59 Vous avez raison, Philippe.
00:34:01 Je voudrais ajouter une chose.
00:34:03 Pour moi, c'est quand même un symbole.
00:34:05 Évidemment, aujourd'hui, personne ne va parler de ça parce que c'est très mal.
00:34:08 C'est le symbole de la libération sexuelle.
00:34:11 C'est le symbole des années marrantes.
00:34:13 Les féministes de l'époque sont quand même plus rigolotes que celles d'aujourd'hui,
00:34:18 puritaines, castratrices, qui aiment la punition tout le temps.
00:34:22 Et puis, Elisabeth, je veux revenir quand même parce que le grand scandale de l'époque,
00:34:25 à la fin des années 60, c'était la différence d'âge.
00:34:28 Parce que toute la presse ne parlait que de ça.
00:34:30 D'ailleurs, dans une chanson comme "Élisa, Gainsbourg l'a évoquée",
00:34:33 t'es 20 ans mais 40.
00:34:35 C'est-à-dire que ça choquait la plus.
00:34:37 Et puis, il y avait des féministes de l'époque qui parlaient de la liberté sexuelle.
00:34:41 C'était un des premiers nus au cinéma, Jane Birkin, dans "Blow-up".
00:34:44 Et avec beaucoup de pureté, avec beaucoup d'innocence.
00:34:47 C'est-à-dire qu'il y a eu certaines figures de la liberté sexuelle
00:34:50 où c'était plus chargé érotiquement. Là, ce n'était pas le cas.
00:34:53 De toute façon, on reviendra sur Jane Birkin à la fin de l'émission à 10h45
00:34:58 avec l'un des grands journalistes de Paris Match.
00:35:02 Qui viendra justement nous expliquer tout cela et présenter les plus belles photos.
00:35:07 Benjamin Locoche qui viendra nous présenter les plus belles photos de Jane Birkin.
00:35:12 Dans l'actualité également, il y a ce coup de chaud sur la planète.
00:35:15 Et je remercie notre spécialiste d'être présent.
00:35:19 Je crois qu'il est en direct avec nous.
00:35:21 Merci Philippe Marlière. Vous êtes météorologue.
00:35:25 Le thermomètre a explosé.
00:35:27 Très rapidement, je vous donne les chiffres. 48 degrés à Rome.
00:35:30 42 à 44 à Mallorca en Catalogne.
00:35:33 48 à Phoenix aux Etats-Unis. Je crois qu'il a fait 52 degrés en Chine.
00:35:37 53 dans la Vallée de la Mort.
00:35:39 Mais dans cette même Vallée de la Mort aux Etats-Unis.
00:35:42 Le 10 juillet 1913, il faisait 56,7 degrés.
00:35:47 On voit le sujet de Celia Judah.
00:35:49 Et ensuite, on en parle. Est-ce que la situation est exceptionnelle ?
00:35:52 Le bassin méditerranéen, écrasé sous la chaleur.
00:35:57 En Italie, les températures sont sans précédent.
00:36:00 48 degrés en Sardaigne. 43 degrés à Rome.
00:36:03 De quoi surprendre les touristes.
00:36:05 Nous avons constaté que depuis que nous sommes arrivés, il fait très chaud ici.
00:36:09 On a du mal à s'adapter vraiment.
00:36:12 Surtout que nous qui venons d'arriver, on se rend compte qu'il fait plus chaud
00:36:16 par rapport à là où nous sommes arrivés.
00:36:18 Chez nous en Afrique par exemple.
00:36:22 La chaleur est énorme. Au Mexique aussi, il fait très chaud.
00:36:25 Il fait 45 degrés. Mais ici, c'est humide. C'est terrible.
00:36:28 Des températures similaires à Barcelone ou encore à Madrid.
00:36:32 Toujours en Espagne, l'île de Palma dans les Canaries fait face à de violents incendies.
00:36:37 4000 personnes ont déjà dû être évacuées.
00:36:39 De l'autre côté du globe, même chaleur constatée.
00:36:42 Le sud des Etats-Unis s'est récemment transformé en une ville.
00:36:45 C'est comme une chaleur très sèche.
00:36:48 Comme si vous étiez toujours debout à côté d'un four
00:36:51 pendant que vous faites cuire quelque chose.
00:36:54 C'est très chaud et tu ne peux pas t'en échapper.
00:36:57 A Phoenix, dans l'Arizona, le mercure a enregistré 48 degrés Celsius.
00:37:00 Dans la vallée de la mort, on atteint même les 53 degrés.
00:37:03 Cette vague de chaleur n'est pas sans conséquence.
00:37:06 Comme à Mallorca, les flammes ravagent la Californie.
00:37:09 Mais également le Canada où 10 millions d'hectares sont déjà déchirés.
00:37:12 Philippe Mallière, merci d'être avec nous.
00:37:15 Vous êtes météorologue.
00:37:18 Ma première question est la plus importante.
00:37:21 Est-ce que cette situation est exceptionnelle ?
00:37:24 Non, elle ne l'est pas.
00:37:27 Retrouver des dommes de chaleur qui s'installent
00:37:30 que ce soit sur le bassin méditerranéen,
00:37:33 aux Etats-Unis, au Japon, un peu partout dans le monde,
00:37:36 autour de la planète, n'a pas de sens.
00:37:39 L'atmosphère se mobilise et se fabrique toujours de la même façon.
00:37:42 Rien d'exceptionnel par rapport à la situation.
00:37:45 Ce qui est exceptionnel, c'est que depuis un an,
00:37:48 depuis l'été 2022, on retrouve cette année
00:37:51 une situation qui est accentuée par le réchauffement climatique.
00:37:54 On va certainement battre des records tout autour du bassin méditerranéen,
00:37:57 du sud de l'Espagne à l'Italie,
00:38:00 même peut-être sur la Sardaigne et peut-être la Corse.
00:38:03 On va sûrement battre des records.
00:38:06 On va surveiller ça pour mardi et mercredi.
00:38:09 Ce sera dans les deux journées où il y aura ces pics de chaleur.
00:38:12 Mais on le voit, c'est le long de cet équateur
00:38:15 que ces dommes de chaleur s'installent.
00:38:18 Situation de blocage à l'air chaud qui nous concerne,
00:38:21 nous, en Europe, c'est celui qui est sur le Sahara,
00:38:24 qui remonte sur le bassin méditerranéen,
00:38:27 qui touche d'abord l'Espagne, puis l'Italie et le sud de la France.
00:38:30 Situation que l'on retrouve de façon régulière,
00:38:33 mais qui, là, je vous le rappelle, est accentuée
00:38:36 par le bouleversement et le réchauffement climatique.
00:38:39 Donc oui, elle est exceptionnelle parce que cette année 2023
00:38:42 sera peut-être la première des décennies à venir
00:38:45 où on va retrouver chaque été une situation similaire.
00:38:48 Donc le fait que ce soit exceptionnel, c'est sa récurrence.
00:38:52 Parce que quand je regarde et que je vois le record de température,
00:38:55 c'est 56,7 degrés et c'était le 10 juillet 1913.
00:39:00 Restez avec nous, évidemment, Patrick Marlière.
00:39:03 On va écouter Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture,
00:39:06 qui a été tensé ce week-end parce qu'il a dit que les températures en France,
00:39:09 pour l'instant, sont normales par rapport à la saison estivale.
00:39:12 Écoutons-le.
00:39:13 Il a plu au printemps.
00:39:15 Il y a même plus de 10% de précipitation sur l'ensemble du territoire hexagonal.
00:39:20 Donc ça, c'est plutôt une bonne nouvelle parce que ça a évité deux choses.
00:39:23 On vient de prélever dans la nappe pour les besoins agricoles,
00:39:25 ce qui est bien normal, mais on n'a pas eu besoin de le faire
00:39:27 puisque les plantes étaient naturellement alimentées.
00:39:29 On a tout ça sous les yeux.
00:39:31 On n'a pas eu des températures extrêmes.
00:39:33 On a plutôt des températures qui sont assez normales pour un été, au fond.
00:39:37 Et donc là, ça fait scandale qu'ils disent cela.
00:39:41 Il a été repris par Valérie Masson-Delmotte,
00:39:44 qui est une scientifique, climatologue, qui a réagi sur Twitter.
00:39:49 Je pense qu'on va voir dans un instant son tweet.
00:39:51 Et puis l'autre polémique, c'est Sandrine Rousseau, la semaine dernière,
00:39:55 qui a confondu température au sol et température à l'air en disant
00:39:59 qu'il fait 60 degrés en Espagne.
00:40:03 Alors Patrick Marlière, moi ce qui m'intéresse,
00:40:05 c'est qu'à travers cette situation que vous avez dit récurrente
00:40:08 et qui fait que ça devient exceptionnel,
00:40:10 situation d'extrême urgence, ça c'est clair,
00:40:13 mais à travers ces températures, il y a,
00:40:17 et là je pense à Sandrine Rousseau, parfois, une sorte de catastrophisme.
00:40:23 Dès lors qu'on sort un peu de ça pour rester dans les faits,
00:40:26 on est suspecté d'être climato-sceptique.
00:40:29 Alors comment on peut revenir sur quelque chose d'un peu plus raisonné ?
00:40:33 Je pense que, que ce soit le ministre de l'Agriculture ou Sandrine Rousseau,
00:40:38 elles ont interprété des données qu'on leur a données.
00:40:40 Donc elles-mêmes ne sont pas des scientifiques ni des climatologues.
00:40:44 En revanche, oui, il y a toujours eu une interprétation des données météorologiques.
00:40:48 Et si on parle, par exemple, de ce qui s'est passé au mois de juin,
00:40:51 au mois de juin, on n'a pas battu des records de températures.
00:40:53 Ça c'est vrai, les températures, mais elles n'étaient pas pour autant normales.
00:40:57 Car à mois de juin, par exemple, je prends sur une métropole liloise,
00:41:01 à mois de juin normal, on a 6 jours avec des températures supérieures à 25°C,
00:41:06 c'est la limite quand on parle de chaleur,
00:41:09 et ce mois de juin 2023, toujours à Lille,
00:41:12 on a eu 18 jours avec des températures supérieures à 25°C.
00:41:16 Puis moi je voudrais rappeler par rapport aux 60°C aussi qui sont donnés,
00:41:19 c'est certainement une erreur d'interprétation.
00:41:22 En revanche, ce qu'il ne faut jamais oublier, c'est que lorsqu'il y a des victimes,
00:41:27 que ce soit en présence de très fortes chaleurs ou de canicules,
00:41:30 le plus grand nombre de victimes, si on prend les chiffres depuis 2014 jusqu'à maintenant,
00:41:35 70% des victimes depuis 2014, où il y a eu 30 000 ou 35 000 victimes,
00:41:40 70% de ces victimes sont dues en présence de fortes chaleurs
00:41:44 et seulement 28% en présence de canicules.
00:41:47 Donc attention, soyons vigilants, il y a toujours des limites d'interprétation.
00:41:51 La vigilance canicule est vraiment un seuil très précis pour communiquer auprès du grand public.
00:41:55 Mais personne ne remettra cela en cause bien sûr Patrick Marlière.
00:41:59 En revanche, vous avez dit Sandrine Rousseau, erreur d'interprétation.
00:42:03 Pas du tout, pas du tout, elle a assumé ce matin chez nos confrères de BFM.
00:42:08 Alors déjà j'en avais fait un autre avec la carte qui mentionnait que c'était au sol,
00:42:14 j'ai fait exprès de le supprimer pour faire celui-ci, pour alerter.
00:42:17 C'est 60 degrés pour les plantes, pour la faune, pour les animaux,
00:42:21 pour les enfants qui sont au ras du sol, c'est 60 degrés sur les deux tiers de l'Espagne.
00:42:25 C'est une température qui menace la biodiversité, l'agriculture,
00:42:29 qui dans les villes crée des îlots de chaleur quand il y a des plaques bétonnées,
00:42:34 quand il y a des surfaces bétonnées importantes.
00:42:36 Ce n'est pas des libertés scientifiques, il a fait 60 degrés au sol, il a fait 60 degrés au sol.
00:42:40 Finalement on en est parlé tout le week-end, c'est aussi une manière d'alerter sur ce qui se passe actuellement en Espagne.
00:42:47 Je veux qu'on revoie son tweet parce qu'elle ne dit pas 60 degrés au sol,
00:42:51 elle dit 60 degrés en Espagne.
00:42:53 Il y a une malhonnêteté intellectuelle que Serge Zaka, qui est là aussi un docteur en agrico-climatologie,
00:43:01 lui a répondu, il manque des éléments importants dans ce contexte.
00:43:04 Cette mesure prise par satellite donne une information de la température de la surface du sol.
00:43:08 Elle peut être de 15 à 20 degrés supérieur à l'air, suivant le type de sol et sa couleur.
00:43:14 Il n'a jamais fait 60 degrés en Espagne, c'est insensé.
00:43:17 Vous avez raison, mais la seule question que je me pose c'est,
00:43:21 est-ce que Sandrine Rousseau fait cette confusion volontairement, sciemment, merci ?
00:43:29 Ou est-ce que tout simplement elle dit n'importe quoi parce qu'elle ne sait pas ?
00:43:32 Mais non, elle l'assume ce matin, elle l'assume complètement ce matin.
00:43:36 Donc vous avez compris qu'elle le fait à dessein, elle le fait par idéologie, par dogmatisme.
00:43:41 Sauf que, et là je me tourne une dernière fois vers vous Patrick Marlier,
00:43:46 est-ce qu'on doit être dans le dogmatisme quand on parle de climat aujourd'hui ?
00:43:52 Écoutez, quand on voit, oui, là on joue avec ce qui a été dit et ce qui a été repris,
00:43:58 mais effectivement, moi je peux vous donner aussi la température sur les routes,
00:44:02 vous allez voir qu'on dépasse les 60 degrés aussi.
00:44:04 Donc bien sûr on peut être inquiet par rapport à ces températures de 60 degrés au sol,
00:44:08 mais tous les scientifiques, tous les climatologues le savent.
00:44:12 Et pour qu'on ait des éléments de comparaison à travers la planète,
00:44:15 il faut qu'on mesure la température dans les mêmes conditions un peu partout dans le monde.
00:44:19 Et c'est le cas en météorologie, mais là évidemment on ne donne jamais la température,
00:44:23 les températures au sol, on n'a jamais vu ça.
00:44:25 Donc évidemment c'était pour jouer avec ça et peut-être de revenir sur les plateaux de télévision.
00:44:30 Et est-ce qu'un jour il fera 60 degrés en Espagne ?
00:44:33 Mais alors on n'est pas Madame Nirma, bien sûr je ne veux pas vous mettre en difficulté,
00:44:36 si vous dites non et que dans 5 ans il fera 60 degrés,
00:44:39 je peux vous assurer qu'on va ressortir cette séquence.
00:44:41 Oui, je compte sur vous, mais en revanche, avec le tome de chaleur qui arrive,
00:44:47 vous avez cité hier sur le sud de l'Italie, 48 degrés,
00:44:51 il est probable qu'on approche des 50 degrés,
00:44:54 et quand on fait des projections sur les années 2030, 2040, sur le sud de la France,
00:44:58 il est fort probable, je vous rappelle que la température dans le sud de la France,
00:45:02 notamment dans les Rosé-Levar, on a frôlé les 46 degrés déjà à l'ombre,
00:45:08 donc qu'on annonce les 50 degrés peut-être dans les décennies à venir, c'est possible.
00:45:12 Eh bien écoutez, merci pour toutes ces précisions,
00:45:15 c'est toujours intéressant de faire le point là-dessus et sortir du catastrophisme,
00:45:19 sans pour autant être climato-sceptique bien évidemment,
00:45:23 parce que ces températures sont inquiétantes.
00:45:25 Avant la publicité, je voulais juste vous montrer, c'était la polémique du week-end,
00:45:28 et on n'était pas ensemble ce week-end,
00:45:30 et j'ai trouvé que cette information était plutôt intéressante.
00:45:33 Vous savez que le 14 juillet, c'est toujours le jour des promotions civiles,
00:45:36 de la Légion d'honneur, il y a eu 358 personnes qui ont été décorées vendredi,
00:45:41 alors souvent on dit c'est les copains d'abord,
00:45:43 il faudrait ressortir la liste complète pour voir qui a été décorée,
00:45:47 mais il y a une décoration qui a vraiment fait polémique,
00:45:51 c'est celle de Patrick Pouyanné, le PDG de Total,
00:45:53 Camille Etienne, militante écolo, c'est une blague,
00:45:56 Sandrine Rousseau, le niveau de cynisme, de déni climatique,
00:45:59 de sentiment de toute puissance et d'impunité du président de la République,
00:46:03 est absolument incroyable, Alma Dufour, elle parle de grosses farces,
00:46:07 Alma Dufour, députée La France Insoumise,
00:46:09 ça vous choque ou pas que Patrick Pouyanné soit décoré ?
00:46:12 Il avait déjà eu la Légion d'honneur en 2015, là il a été un LVO.
00:46:16 Pas du tout, Elliot, ça ne me choque pas,
00:46:18 à partir du moment où en dehors des héros militaires,
00:46:22 des gens qui luttent pour la France en risquant leur vie,
00:46:26 je ne crois pas qu'il y ait une Légion d'honneur
00:46:28 qui soit justifiée par l'ensemble d'une vie,
00:46:31 et j'en suis le premier bénéficiaire, voyez que je me mets dans le bain.
00:46:35 Non, ça ne me choque pas, il faut être sérieux,
00:46:38 on ne trouvera jamais quelqu'un dont on considérera
00:46:41 qu'avec certitude il l'a mérité.
00:46:44 Non mais vous avez raison.
00:46:45 Manon Aubrec qui veut appeler la prochaine canicule je crois, Total.
00:46:49 Non mais vous voyez, je vous promets.
00:46:52 Je vais retrouver la déclaration exacte, elle passait, allez-y.
00:46:57 Oui, mais moi ce que je trouve assez amusant,
00:46:59 c'est que tous ces gens me semble-t-il n'ont pas renoncé à se déplacer
00:47:03 à l'aide d'un moyen affreux qui est l'essence,
00:47:05 que Total nous apporte, pas le seul, mais que Total fait partie
00:47:10 des entreprises qui nous l'apportent, ils prennent l'avion,
00:47:13 sans des entreprises comme Total, ces gens-là seraient bien embêtés.
00:47:18 Mais au-delà même de leur haine de Total, il y a une haine des entreprises,
00:47:22 des entreprises qui réussissent le CAC 40, c'est mal.
00:47:25 Exactement.
00:47:26 Je propose que chaque vague de chaleur, on lui donne le nom de ses responsables,
00:47:31 à commencer par les entreprises fossiles, on pourrait appeler la première vague de chaleur
00:47:35 du nom de Total.
00:47:36 Manon Aubrec, députée européenne, proche de Jean-Luc Mélenchon
00:47:39 qui propose ça ce matin sur Europe 1.
00:47:41 C'est de la démagogie.
00:47:42 Total c'est un des plus grands fleurons français,
00:47:45 notamment à l'étranger, qui rapporte des devises de manière incroyable,
00:47:51 des centaines de milliers de salariés, et son président est un grand capitaine d'industrie,
00:47:57 ça a toujours été dans la tradition de la Légion d'honneur,
00:48:00 de reconnaître ses mérites.
00:48:02 La pub, on revient dans un instant, on va remercier Fabien Lequeuvre.
00:48:06 Juste après la publicité, jusqu'à 11h, je vous donne le programme,
00:48:09 on va parler d'éco-terrorisme, les français qui n'en peuvent plus,
00:48:12 des écolos radicaux, on va revenir sur ce champ qui a été saccagé dans le Tarn,
00:48:17 l'homicide routier, ce nouveau délit, alors c'est un changement de nom,
00:48:21 mais il n'y a pas le changement de la peine.
00:48:23 Et puis on parlera du 13 et 14 juillet, qui se sont bien passés,
00:48:27 qui se sont passés dans le calme.
00:48:28 Merci qui ?
00:48:29 - Merveilleux.
00:48:30 - Et merci qui ?
00:48:31 - Merci la police.
00:48:32 - Merci la police.
00:48:33 - Merci la justice.
00:48:34 - Merci la justice aussi.
00:48:35 - Oui.
00:48:36 - Merci la police, merci la justice.
00:48:37 On en parle après la pub.
00:48:38 A tout de suite.
00:48:40 Le point sur l'information à 10h.
00:48:44 Audrey Bertheau, cher Audrey, rebonjour.
00:48:46 - Rebonjour, Elliot.
00:48:47 Des tags antisémites et néo-nazis ont été découverts ce week-end
00:48:51 sur un monument commémoratif, ce monument qui se trouve
00:48:54 dans les Côtes d'Armor, sur un haut lieu de la Résistance.
00:48:57 Il honore la mémoire de 55 juifs tués par les nazis en 1944.
00:49:01 Écoutez justement le président du Conseil représentatif
00:49:04 des institutions juives de France, le CRIV,
00:49:07 Yonatan Arfi, était sur notre antenne ce matin.
00:49:10 - C'est d'abord une indignation face au retour de slogans
00:49:14 qui sont des slogans et des graffitis néo-nazis.
00:49:18 Je rappelle que figurait l'expression "Heil Hitler",
00:49:23 l'expression "Mort aux juifs" sur ces monuments.
00:49:26 Ils sont des monuments qui honorent des résistants
00:49:28 et des otages qui ont été assassinés par les nazis.
00:49:31 On est vraiment dans une démarche d'antisémitisme pur et dur.
00:49:36 C'est effectivement une indignation très forte, une colère aussi.
00:49:40 - Les Français pleurent.
00:49:42 Une icône, Jane Birkin, est partie hier à l'âge de 76 ans
00:49:46 parce qu'elle incarnait la liberté, qu'elle chantait
00:49:49 les plus beaux mots de notre langue, a écrit sur Twitter Emmanuel Macron.
00:49:52 Depuis hier, de nombreux hommages lui sont rendus.
00:49:55 Écoutez le témoignage d'un commerçant de son quartier
00:49:57 qui l'a côtoyé très souvent.
00:49:59 - C'était quelqu'un de très courageux, d'abord dans sa vie professionnelle,
00:50:04 bien sûr, mais aussi dans sa vie personnelle.
00:50:07 Elle a vécu plein de joie, mais aussi des grands drames.
00:50:10 Sa maladie, malheureusement, depuis pas mal d'années,
00:50:14 l'a vraiment beaucoup marqué.
00:50:17 Mais jamais je ne l'ai entendu se plaindre,
00:50:19 jamais je ne l'ai entendu être triste par rapport à ça.
00:50:24 Elle avait toujours son sourire.
00:50:26 Vraiment, c'était quelqu'un de rayonnant.
00:50:30 À ce sujet-là, on a partagé quelques mots de prévers
00:50:35 qu'elle aimait beaucoup.
00:50:37 C'était de deux choses.
00:50:39 L'une, l'autre est le soleil.
00:50:41 Et bien, Jane, c'était le soleil.
00:50:43 - Et en sport, cet exploit, celui de Carlos Alcaraz.
00:50:46 Il a remporté hier le tournoi de Wimbledon
00:50:48 pour la première fois de sa carrière en battant Novak Djokovic.
00:50:51 Le prodige espagnol de 20 ans a renversé le Serbe
00:50:54 en 4h42 de jeu.
00:50:56 Le numéro 1 mondial confirme donc qu'il fait déjà partie
00:50:59 de l'exception.
00:51:01 - Et parce que je sais que Philippe Bilger adore le sport
00:51:04 et le tennis, on terminera cette émission
00:51:07 avec les larmes de Novak Djokovic.
00:51:10 Il n'avait plus perdu depuis 10 ans sur ce cours.
00:51:14 Et à la fin du match, un combat formidable entre les deux,
00:51:19 il regarde son fils et il fond en larmes.
00:51:23 Son fils qui a à peine 10 ans, je crois qu'il y a moins d'écart
00:51:25 entre son fils et Alcaraz,
00:51:27 et Novak Djokovic.
00:51:29 - Si Philippe a une chronique sport, je pourrais avoir
00:51:31 une chronique mode des maquillages ?
00:51:33 - C'est possible, vous trouvez.
00:51:35 Parlons des homicides, c'est une toute autre actualité
00:51:37 à présent, mais des homicides routiers.
00:51:39 Ce nouveau délit qui va être présenté aujourd'hui
00:51:42 par la Première ministre.
00:51:44 Avant de voir le sujet, je vais vous reciter
00:51:47 les mots de Yannick Elénaud.
00:51:49 "Il est urgent de faire comprendre aux délinquants routiers
00:51:51 qu'ils ne sont pas des auteurs d'actes involontaires.
00:51:54 C'est à dire leurs agissements volontaires de consommer
00:51:56 de la drogue, de l'alcool, au-delà des seuils légaux.
00:51:58 La mort est au bout du chemin."
00:52:00 Voilà ce que disait Yannick Elénaud,
00:52:02 dont la vie a basculé,
00:52:04 puisque son fils a été fauché par un homme au volant
00:52:08 qui avait refusé d'obtempérer,
00:52:10 qui était sous l'usage de stupéfiants.
00:52:12 C'était le 8 mai 2022.
00:52:14 Que va changer ce nouveau délit ?
00:52:16 On voit cela avec Émilie Gougache.
00:52:18 - Un délit créé spécialement pour les conducteurs
00:52:20 sous l'emprise d'alcool ou de drogue.
00:52:22 Jusque-là, ces automobilistes commettaient
00:52:24 un homicide involontaire aux yeux de la loi.
00:52:26 Avec l'homicide routier, le conducteur en infraction
00:52:28 sera considéré comme conscient du risque
00:52:30 qu'il faisait courir aux autres.
00:52:32 Une réforme que cet avocat spécialiste du droit routier
00:52:34 qualifie de "coquivide".
00:52:36 - Ce n'est pas parce que l'on va débaptiser
00:52:38 cette infraction d'homicide involontaire
00:52:40 pour la renommer homicide routier
00:52:42 que ça va influer sur les comportements à risque.
00:52:44 Et les comportements le plus souvent totalement inacceptables
00:52:46 sur la route.
00:52:48 Et qui procèdent encore une fois d'actes volontaires.
00:52:50 Une réforme lexicale qui pourrait déjà être
00:52:52 un premier pas pour les familles des victimes.
00:52:54 La qualification d'homicide involontaire
00:52:56 étant difficilement concevable dans le cadre d'accidents
00:52:58 impliquant des conducteurs
00:53:00 sous emprise d'alcool ou de drogue.
00:53:02 - Bien évidemment, on a des gens qui sont
00:53:04 en train de se faire enlever des voitures
00:53:06 et de se faire enlever des voitures
00:53:08 et de se faire enlever des voitures
00:53:10 et de se faire enlever des voitures
00:53:12 et de se faire enlever des drogues.
00:53:14 - Bien évidemment, cette mesure,
00:53:16 elle répond aux attentes des victimes.
00:53:18 Mais ce qu'attend la Ligue contre la violence routière
00:53:20 de la part de l'Etat,
00:53:22 ce sont des mesures qui permettent
00:53:24 d'améliorer la sécurité routière
00:53:26 sur le territoire national.
00:53:28 - D'après l'Observatoire national interministériel
00:53:30 de la sécurité routière,
00:53:32 plus de 3500 personnes sont décédées
00:53:34 sur les routes en 2022.
00:53:36 Si la vitesse reste la première cause,
00:53:38 l'alcool arrive en second facteur
00:53:40 entre 23% et 13% pour les stupéfiants.
00:53:42 - Georges Fenech.
00:53:46 - Oui, ça a été bien dit, en fait,
00:53:48 c'est un changement sémantique.
00:53:50 - Donc c'est de la com'.
00:53:52 - Qui est fait pour, disons, rassurer
00:53:54 les victimes. Le débat avait été lancé
00:53:56 lorsque le jeune Antoine Allénaud a été tué,
00:53:58 vous vous en souvenez.
00:54:00 Moi je crois que la vraie rupture,
00:54:02 ça aurait été, mais c'est pas le choix
00:54:04 qui a été fait, de criminaliser.
00:54:06 C'est-à-dire de changer de nature.
00:54:08 C'est-à-dire de créer un crime
00:54:10 jugé par le tribunal criminel
00:54:12 de consommation volontaire
00:54:14 de produits stupéfiants ou d'alcool
00:54:16 et entraîner la mort sans intention
00:54:18 de la donner. Un peu sur le modèle
00:54:20 des coups mortels, quand on porte
00:54:22 des coups à quelqu'un et qu'il décède
00:54:24 sans qu'on l'a voulu, c'est criminel,
00:54:26 la peine en cours est de 15 ans.
00:54:28 Bon, ceci dit, il faut bien voir
00:54:30 que déjà dans le cadre actuel
00:54:32 de ce délit maintenant
00:54:34 renommé en tout cas,
00:54:36 les peines théoriques peuvent aller
00:54:38 jusqu'à 10 ans, sauf que
00:54:40 les juridictions ne les prononcent pas.
00:54:42 Jamais, ça va, jamais.
00:54:44 Jean-Yves Lamand est avec nous, président
00:54:46 de la Ligue contre la violence routière.
00:54:48 Merci d'être avec nous, monsieur le président.
00:54:50 Est-ce que vous êtes un président
00:54:52 soulagé ce matin ou déçu ?
00:54:54 C'est-à-dire que seul le nom change,
00:54:56 mais pas le quantum de la peine.
00:54:58 Bonjour tout d'abord,
00:55:00 et merci de me donner la parole.
00:55:02 Un président déçu, bien évidemment,
00:55:04 puisque, comme cela a été dit,
00:55:06 c'est uniquement un changement sémantique.
00:55:08 Alors certes, c'est un petit pas,
00:55:10 on montre qu'on écoute,
00:55:12 qu'on a entendu les familles de victimes,
00:55:14 mais qu'on ne répond pas du tout
00:55:16 à leur attente,
00:55:18 et la véritable attente des familles
00:55:20 de victimes, c'est que
00:55:22 cela n'arrive plus aux autres,
00:55:24 donc ce n'est pas forcément un problème d'appellation,
00:55:26 c'est qu'on prenne des mesures efficaces
00:55:28 pour que l'on cesse
00:55:30 ce bilan de guerre
00:55:32 qui est la sécurité routière.
00:55:34 On a aujourd'hui
00:55:36 3 268 morts
00:55:38 en 2022,
00:55:40 c'était le même nombre de morts en 2013.
00:55:42 La situation n'évolue pas du tout,
00:55:44 il faut visiblement
00:55:46 que la loi évolue,
00:55:48 change, et qu'on aille au-delà
00:55:50 de ces changements sémantiques.
00:55:52 Moi, je suis
00:55:54 d'accord avec ce qu'a dit l'avocat
00:55:56 tout à l'heure, je ne suis pas
00:55:58 partisan d'une criminalisation,
00:56:00 ce qui me gêne,
00:56:02 on aurait pu laisser les choses en l'état
00:56:04 et veiller à ce que les tribunaux
00:56:06 par exemple, aillent parfois
00:56:08 jusqu'au maximum de la peine.
00:56:10 Mais c'est un peu la méthode
00:56:12 qui mérite, qui est
00:56:14 assez fréquente avec ce gouvernement,
00:56:16 c'est-à-dire qu'au fond,
00:56:18 on n'a pas l'impression
00:56:20 qu'on pense, qu'on réfléchit
00:56:22 avant de proposer un nouveau texte.
00:56:24 C'est le changement
00:56:26 de lexique simplement.
00:56:28 Mais au fond,
00:56:30 tout ça vient du fait qu'il y a eu
00:56:32 des tragédies singulières,
00:56:34 qu'il y a eu des humeurs,
00:56:36 qu'il y a eu des influences et des pressions.
00:56:38 Ça, ça me choque qu'un gouvernement
00:56:40 ne réfléchisse pas
00:56:42 mais subisse des influences
00:56:44 particulières et décide
00:56:46 alors par dénagogie de change.
00:56:48 - Philippe, vous dites "subir des influences particulières".
00:56:50 - Je pense à vous.
00:56:52 - C'est pas subir que d'écouter la parole
00:56:54 des familles de victimes
00:56:56 qui sont 100%.
00:56:58 D'accord ? C'est-à-dire qu'il y a eu un sondage
00:57:00 qui a été fait. Il y a 80% des Français
00:57:02 qui sont pour le délit d'homicide routier
00:57:04 mais 100% du côté
00:57:06 des familles de victimes. C'est-à-dire que pour les familles
00:57:08 des victimes, entendre "homicide à un volontaire",
00:57:10 c'est juste insupportable.
00:57:12 Je me mets à la place.
00:57:14 D'ailleurs, on ne peut même pas se mettre à la place.
00:57:16 Mais imaginez un instant...
00:57:18 - À ce moment-là, vous êtes content du changement de nomination ?
00:57:20 - À mon avis,
00:57:22 je crois que je suis
00:57:24 plutôt dans la branche
00:57:26 phénéchienne que dans la branche bilgérienne.
00:57:28 - Mais ça ne m'étonne pas,
00:57:30 mon cher Eliott.
00:57:32 Elle est toujours un peu plus
00:57:34 dure de mon côté.
00:57:36 Genre, j'ai été un miracle
00:57:38 de conciliation.
00:57:40 - Pour le coup, vous avez la main qui tremble, Philippe Vigère.
00:57:42 - Ah non, mais pas du tout.
00:57:44 - Ah bah si, parce que là, ils veulent vous criminaliser.
00:57:46 - Mais pas du tout. Eliott, là où vous avez
00:57:48 raison sur l'attitude générale
00:57:50 des victimes, mais c'est
00:57:52 à partir de cela qu'on
00:57:54 élabore des lois.
00:57:56 - Est-ce que vous êtes d'accord
00:57:58 de dire que le fait
00:58:00 de prendre beaucoup de drogue, par exemple,
00:58:02 avant de conduire, c'est un comportement criminel ?
00:58:04 - Non.
00:58:06 - Moi, je considère que c'est un comportement criminel.
00:58:08 - Pardon, mais je vais arbitrer.
00:58:10 - Vous allez arbitrer ? Vous êtes sûr, Elisabeth Lévy,
00:58:12 que vous allez arbitrer ? Tente ton coup.
00:58:14 - Je suis plutôt bilgérienne, car je pense...
00:58:16 Alors, je dis d'abord, toute ma compassion
00:58:18 pour les victimes, il faut le redire.
00:58:20 Mais c'est probablement
00:58:22 pour une raison, si vous voulez,
00:58:24 et pour beaucoup de raisons, que ce ne sont pas...
00:58:26 La justice n'est pas rendue au nom
00:58:28 des victimes, elle est rendue au nom du peuple français.
00:58:30 Et par ailleurs,
00:58:32 ce n'est pas aux victimes, parce qu'évidemment, on sait
00:58:34 que comme victime, nous sommes sous le coup
00:58:36 de nos émotions bien légitimes,
00:58:38 et la loi ne doit pas procéder
00:58:40 de l'émotion, ce qui est à peu près
00:58:42 ce que vient de dire Philippe. Mais j'ajoute quelque chose
00:58:44 qui va choquer, et je vous assure
00:58:46 que je le dis avec toute la compassion pour les victimes.
00:58:48 Je trouve, c'est tout à fait...
00:58:50 Alors, je ne vais pas prononcer
00:58:52 le mot "criminel", parce qu'il a une connotation
00:58:54 juridique, mais c'est tout à fait mal,
00:58:56 évidemment, de prendre sa voiture
00:58:58 après avoir pris de la drogue.
00:59:00 C'est tout à fait condamnable.
00:59:02 Je ne parle pas de droit.
00:59:04 En revanche, je crois qu'il faut
00:59:06 quand même qu'il reste une différence
00:59:08 importante
00:59:10 entre le fait de faire cela,
00:59:12 une imprudence absolument coupable,
00:59:14 une inconscience absolument coupable,
00:59:16 et le fait de prendre un flingue
00:59:18 ou n'importe quoi d'autre, et d'aller tuer quelqu'un.
00:59:20 On n'a jamais dit ça.
00:59:22 Vous avez dit,
00:59:24 la justice se rend au nom
00:59:26 du peuple français ? Oui.
00:59:28 84% des Français interrogés
00:59:30 par l'IFOP sont favorables à ce qu'on parle de...
00:59:32 Mais ce n'est pas les sondages qui...
00:59:34 Non, non, on ne peut pas dire ça.
00:59:36 Mais non, il ne faut pas la loi, mais sauf que
00:59:38 les Français veulent
00:59:40 qu'à une grande
00:59:42 majorité, qu'on parle d'homicide
00:59:44 routier, c'est aussi simple que ça.
00:59:46 Voilà, 84%.
00:59:48 Vous êtes minoritaire, la branche
00:59:50 belgérienne est minoritaire. Je l'assume, je l'assume.
00:59:52 Je n'aime pas. Moi non plus.
00:59:54 La minorité bruyante
00:59:56 et la majorité silencieuse qui
00:59:58 subit. Allez-y. Je suis assez
01:00:00 belgérien aussi sur ce point.
01:00:02 Je voudrais bien poser une question. Vous êtes très minoritaire.
01:00:04 C'est une expérience de pensée. Imaginons
01:00:06 qu'on augmente les peines pour l'homicide
01:00:08 routier, qu'on les multiplie par 1,5.
01:00:10 Est-ce que ça ferait diminuer le nombre
01:00:12 d'homicides routiers ? Je ne suis pas sûr.
01:00:14 Le point que soulevait Elisabeth, à mon avis,
01:00:16 est important. Ça veut dire qu'un individu
01:00:18 qui a un comportement
01:00:20 de prendre la voiture en étant alcoolisé ou drogué,
01:00:22 évidemment, c'est absolument catastrophique.
01:00:24 C'est de la mise en danger de la vie d'autrui sur le plan cité.
01:00:26 Mais cet individu fait ça en se disant
01:00:28 "évidemment, je ne vais pas écraser quelqu'un".
01:00:30 Il y a toujours ce sentiment de se dire "je ne vais pas
01:00:32 rentrer dans la case de l'homicide routier".
01:00:34 À mon avis, ce contre quoi il faut lutter,
01:00:36 c'est l'alcool au volant, c'est la drogue au volant,
01:00:38 peut-être éventuellement multiplier les contrôles,
01:00:40 mais par principe, l'homicide routier
01:00:42 est perçu par le conducteur
01:00:44 qui est alcoolisé ou drogué comme quelque chose
01:00:46 qui ne lui arrivera pas.
01:00:48 Nous ne connaissons pas tous des tueurs,
01:00:50 mais nous connaissons malheureusement, très probablement tous,
01:00:52 des gens qui un jour ont pris leur
01:00:54 vagnole en ayant bu un verre d'eau.
01:00:56 À Paris, on connaît moins de gens qui prennent leur bagnole.
01:00:58 Toujours sur la question de la route.
01:01:00 Nathan a raison, mise en danger de la vie d'autrui, ça suffit.
01:01:02 Sur la question de la route,
01:01:04 autre sujet éminemment important,
01:01:06 c'est la conduite des seniors.
01:01:08 Il y a eu un exemple absolument dramatique
01:01:10 à Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine.
01:01:12 Louis, 80 ans, a écrasé mortellement
01:01:14 deux piétons en l'espace de trois mois.
01:01:16 Après le premier accident,
01:01:18 il a gardé son permis.
01:01:20 Et ce double drame relance le débat de la conduite des seniors.
01:01:22 On pense par exemple
01:01:24 à Pauline Desroulettes qui a été souvent sur ce plateau.
01:01:26 Vous savez, qui est championne de France
01:01:28 de tennis fauteuil.
01:01:30 Et qui a été fauchée, je crois que c'était en 2018,
01:01:32 par un conducteur de 90 ans
01:01:34 et qui a perdu une jambe.
01:01:36 Voyons le sujet
01:01:38 et on posera la question à Jean-Yves Laman
01:01:40 dans un instant.
01:01:42 Les statistiques sont formelles.
01:01:44 Les plus de 65 ans
01:01:46 sont la catégorie de la population
01:01:48 qui cause le moins de décès sur les routes.
01:01:50 Ils sont impliqués dans un peu plus de 16%
01:01:52 des accidents mortels,
01:01:54 contre 19% pour les 18-24 ans,
01:01:56 22% pour les 25-34 ans,
01:01:58 21% pour les 35-49 ans.
01:02:00 Ce constat s'explique,
01:02:02 les seniors sont expérimentés,
01:02:04 ils conduisent moins vite,
01:02:06 parcourent moins de kilomètres
01:02:08 et évitent de conduire la nuit.
01:02:10 Pourtant, l'idée de leur faire passer
01:02:12 un test d'aptitude à partir d'un certain âge
01:02:14 est régulièrement évoquée.
01:02:16 Demander aux seniors de passer ce genre de visite médicale,
01:02:18 c'est aussi protéger les seniors
01:02:20 eux-mêmes.
01:02:22 Parce que c'est pas que protéger les autres usagers de la route,
01:02:24 c'est aussi protéger les seniors qui, parfois,
01:02:26 n'ont pas forcément conscience d'avoir perdu
01:02:28 l'acuité visuelle,
01:02:30 du réflexe.
01:02:32 Pour les seniors qui veulent suivre des stages
01:02:34 de remise à niveau ou tester ces aptitudes
01:02:36 auprès des professionnels de la conduite,
01:02:38 cela se fait déjà, mais toujours
01:02:40 sur la base du volontariat.
01:02:42 "Ca se passe comme ça avec des médecins
01:02:44 qui, aujourd'hui,
01:02:46 envoient dans les écoles de conduite
01:02:48 des personnes qui ont
01:02:50 fait des AVC
01:02:52 ou des problèmes
01:02:54 de cardiaque.
01:02:56 De là à envoyer
01:02:58 tous les seniors en contrôle médical,
01:03:00 je ne suis pas sûre que ça soit
01:03:02 la solution."
01:03:04 Remettre en question le principe du permis de conduire à vie
01:03:06 est un sujet sensible. Conduire
01:03:08 reste pour beaucoup synonyme de liberté,
01:03:10 d'autonomie et d'indépendance.
01:03:12 Selon l'Observatoire national
01:03:14 interministériel de la sécurité routière,
01:03:16 en 2022, plus de 3 500 personnes
01:03:18 sont décédées sur les routes.
01:03:20 Si la vitesse reste la première cause, l'alcool arrive
01:03:22 en second avec 23%
01:03:24 et 13% pour les stupéfiants.
01:03:26 Je me retourne vers vous. Je rappelle que
01:03:28 vous êtes président de la Ligue
01:03:30 contre la sécurité routière. A vos souhaits
01:03:32 et vos amours, Philippe Bilger. Jean-Yves Laman,
01:03:34 est-ce qu'il faut actuellement
01:03:36 mieux contrôler,
01:03:38 plus que contrôler
01:03:40 la capacité
01:03:42 pour les seniors de prendre le volant ?
01:03:44 "Alors,
01:03:48 il faut s'arrêter aux chiffres
01:03:50 et à la réalité
01:03:52 décrite
01:03:54 tout à l'heure par les statistiques.
01:03:56 Les seniors ne sont
01:03:58 pas plus responsables
01:04:00 d'accidents
01:04:02 mortels que les jeunes.
01:04:04 C'est même l'inverse.
01:04:06 Aujourd'hui, on a moins de 10%
01:04:08 des seniors de 65
01:04:10 à 74 ans
01:04:12 qui sont responsables d'accidents mortels,
01:04:14 alors que c'est 19% pour les jeunes de 18 à 24 ans.
01:04:16 Je pense qu'il ne faut pas
01:04:18 stigmatiser
01:04:20 les personnes âgées.
01:04:22 Ce n'est pas un problème d'âge.
01:04:24 Si on veut être un peu pédagogue,
01:04:26 c'est un problème de capacité
01:04:28 d'attention
01:04:30 à l'environnement
01:04:32 qui change. Et ça, cette capacité
01:04:34 d'attention à l'environnement qui change,
01:04:36 elle est vraie pour tous les âges.
01:04:38 Donc, il faut
01:04:40 être en capacité de conduire
01:04:42 en pleine
01:04:44 attention.
01:04:46 Et pour ça, c'est vrai pour la vitesse,
01:04:48 c'est vrai pour l'alcool, c'est vrai pour les distracteurs,
01:04:50 c'est vrai pour les drogues.
01:04:52 J'entends bien,
01:04:54 mais vous savez que les seniors
01:04:56 conduisent moins que
01:04:58 les jeunes, et ce n'est pas faire
01:05:00 des honneurs
01:05:02 ou insulter les seniors que de dire
01:05:04 peut-être qu'avec l'âge,
01:05:06 on perd un peu de vue,
01:05:08 on n'a peut-être pas les mêmes capacités
01:05:10 motrices, on n'a pas les mêmes réflexes,
01:05:12 on est peut-être un peu plus fatigué,
01:05:14 un peu moins vif, bref, toutes ces conditions.
01:05:16 Vous avez dit le bon mot aussi, pour beaucoup de gens,
01:05:18 quand on leur dit à un moment, il faudrait
01:05:20 même s'arrêter de prendre ta voiture, c'est vraiment
01:05:22 le sentiment, si vous voulez,
01:05:24 de perdre un sentiment.
01:05:26 Surtout pour la génération, d'ailleurs,
01:05:28 des gens de l'âge de mes parents,
01:05:30 pour qui la voiture, aujourd'hui,
01:05:32 des jeunes, si vous voulez, dans votre génération,
01:05:34 il y a beaucoup de gens qui peuvent
01:05:36 vivre sans bagnole, mais dans celle de mes parents,
01:05:38 c'était vivre sans bagnole,
01:05:40 c'était quasiment inenvisageable.
01:05:42 - Mais de la même manière que
01:05:44 lorsqu'on est âgé, on ne quitte
01:05:46 pas volontiers le pouvoir,
01:05:48 on ne quitte pas volontiers le volant.
01:05:50 Heureusement, depuis quelques années,
01:05:52 je ne suis plus un danger pour les autres.
01:05:54 Parce que la personne
01:05:56 qui arrive
01:05:58 sur le tard ne quitte
01:06:00 jamais délibérément un volant
01:06:02 qui constitue, comme Elisabeth
01:06:04 vient de le dire, une démonstration
01:06:06 de son identité
01:06:08 et de son implication encore dans la vie.
01:06:10 - Pauline Derouled, par exemple,
01:06:12 Pauline Derouled, elle disait
01:06:14 il faut un examen obligatoire
01:06:16 tous les 10 ans, pour les seniors.
01:06:18 - Oui, moi je suis...
01:06:20 Qu'est-ce que ça coûte d'aller passer un examen médical ?
01:06:22 - Un de plus.
01:06:24 - Moi, à un âge
01:06:26 peut-être, je ne sais pas, à 85 ans, par exemple,
01:06:28 d'avoir un examen médical
01:06:30 qui fasse le point dans l'intérêt même
01:06:32 du conducteur, qui doit savoir
01:06:34 si effectivement il a toujours la capacité
01:06:36 de conduire. - Une fois, ça va, mais...
01:06:38 - Tous les 10 ans, c'est grave, tous les 10 ans,
01:06:40 de faire un rendez-vous médical pour savoir si vous avez...
01:06:42 - D'accord, d'accord. - Moi, j'y vois pas le problème.
01:06:44 - Du rendez-vous ? - De l'examen médical...
01:06:46 Oui, évidemment, c'est difficile
01:06:48 à vivre, mais de toutes les manières,
01:06:50 la vie est difficile à vivre. Évidemment, ce sentiment de se dire...
01:06:52 Non, mais vous voyez ce que je veux dire ?
01:06:54 C'est de se dire, je vais devoir...
01:06:56 Peut-être que je ne peux plus conduire, je suis
01:06:58 à un âge qui ne me le permet plus, c'est un sentiment
01:07:00 triste, mais à un moment, c'est une révélation.
01:07:02 - Moi, j'ai eu à traverser un des accidents terribles,
01:07:04 85 ans, qui prend l'autoroute
01:07:06 en sens inverse.
01:07:08 Bon, voilà... - Non, mais là, c'est un malheur,
01:07:10 c'est terrible, parce qu'il a tué 2 personnes
01:07:12 en l'espace de 3 mois.
01:07:14 - Mais la première fois, il s'est passé quoi ? - La première fois,
01:07:16 je crois qu'il avait perdu sa femme,
01:07:18 et il y a eu
01:07:20 une sorte de clémence, c'est-à-dire qu'il
01:07:22 n'était pas dans son état, et donc voilà.
01:07:24 - Et là, il était en retard à chaque fois ?
01:07:26 - Bah, non mais... - On remercie
01:07:28 Jean-Yves Laman, président de la Ligue contre
01:07:30 la violence routière. Je crois que nos équipes, d'ailleurs, sont
01:07:32 à Saint-Malo pour récolter tous les témoignages,
01:07:34 l'avocat
01:07:36 du conducteur, et on en parlera
01:07:38 dans l'après-midi. C'est un des sujets
01:07:40 que CNews va traiter. Un chiffre,
01:07:42 qui peut être le chiffre du jour,
01:07:44 73% des Français
01:07:46 estiment que les services de renseignement
01:07:48 doivent pouvoir
01:07:50 utiliser les mêmes moyens que
01:07:52 l'antiterrorisme pour surveiller
01:07:54 et arrêter les activistes
01:07:56 qui comptent saboter les sites sensibles.
01:07:58 C'est-à-dire que les Français disent
01:08:00 "Les écolos radicaux, y'en
01:08:02 a marre. La bienveillance
01:08:04 médiatique et politique, y'en a
01:08:06 marre." 7 Français sur 10. Après,
01:08:08 vous faites comme vous voulez. Vous pouvez dire "Ah, mais
01:08:10 oui, mais vous savez, c'est un combat."
01:08:12 Un peu
01:08:14 Elisabeth Borne, rappelez-vous quand il y a eu la manifestation
01:08:16 interdite au
01:08:18 pied du QG de Total ?
01:08:20 Vous lui avez dit "Bah, c'est un combat,
01:08:22 faut écouter leur colère."
01:08:24 Interdite. Manifestation interdite.
01:08:26 On n'est pas obligé de dire comme Elisabeth Borne, mais en revanche, on peut
01:08:28 juste dire une chose. Moi, je conteste absolument les méthodes
01:08:30 de la violence.
01:08:32 Les écologistes radicaux, je le conteste
01:08:34 leur méthode. Mais ce qui me gêne profondément,
01:08:36 c'est de mettre sur le même plan
01:08:38 le fait de s'en prendre à des sites sensibles.
01:08:40 Je ne fais pas l'apologie de ces méthodes.
01:08:42 Et le terrorisme qu'on a pu connaître
01:08:44 en 2015, qu'on a pu connaître
01:08:46 de tirer sur des civils dans des salles de conseil.
01:08:48 Voilà, vous voyez... - Parce que le terrorisme,
01:08:50 on peut revoir la définition, vous qui êtes vraiment un homme de lettre,
01:08:52 on peut revoir la définition du terrorisme.
01:08:54 Ça correspond mot pour mot
01:08:56 à ce qui s'est passé à Sainte-Soline. Mot pour mot,
01:08:58 ce qui peut se passer. Je vais ressortir.
01:09:00 - Mais il y a rien de nouveau dans la conscience des gens.
01:09:02 On peut pas le mettre exactement
01:09:04 sur le même plan. - Écoutez, on regarde
01:09:06 Célia Judat.
01:09:08 Et ce que je vous propose, c'est que j'aille voir la définition
01:09:10 de terrorisme. Et on va voir si, mot pour mot,
01:09:12 ça correspond ou pas à ce qui a pu se passer
01:09:14 précédemment. Célia Judat.
01:09:16 - Il n'y en a pas. - Mademoiselle,
01:09:18 vous en avez pour longtemps ? - On ne peut plus attendre.
01:09:20 - Oui, c'est très bien, mais est-ce que vous en avez pour longtemps ?
01:09:22 - Des Français exaspérés par les militants
01:09:24 écologistes radicaux. Selon un récent
01:09:26 baromètre, ils sont plus de 8 Français sur 10
01:09:28 à condamner leurs moyens d'action,
01:09:30 parmi lesquels intrusion d'infrastructures,
01:09:32 sabotage d'exploitations agricoles,
01:09:34 utilisation de la violence ou encore
01:09:36 saccage de lieux publics. Les Français
01:09:38 ont en mémoire l'occupation de la zone
01:09:40 d'aménagement différé à Notre-Dame-des-Landes
01:09:42 il y a de cela 10 ans, et plus récemment
01:09:44 l'attaque des mégabassines à Sainte-Sauline
01:09:46 le 25 mars dernier. Alors, pour
01:09:48 lutter contre ces méthodes, 70%
01:09:50 des Français se disent favorables à ce que
01:09:52 l'État utilise les mêmes moyens que pour
01:09:54 l'antiterrorisme, pour surveiller et
01:09:56 condamner les militants radicaux, grâce notamment
01:09:58 aux services de renseignement. Autre
01:10:00 solution avancée par les Français,
01:10:02 l'installation plus massive de caméras sur les
01:10:04 sites dits sensibles, le déploiement de plus
01:10:06 d'agents de sécurité ou encore l'utilisation
01:10:08 de drones de surveillance. Enfin,
01:10:10 face à des actions de plus en plus récurrentes,
01:10:12 le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:10:14 a récemment annoncé la création
01:10:16 d'une cellule anti-ZAD. Cette
01:10:18 dernière devrait voir le jour le 1er septembre
01:10:20 prochain.
01:10:22 Alors, ce qui s'est passé, moi je revenais sur
01:10:24 Sainte-Sauline, et le ministre
01:10:26 de l'Intérieur, ce qui peut être révélateur
01:10:28 dans les prochains jours, le ministre de l'Intérieur
01:10:30 avait dit "éco-terrorisme"
01:10:32 en octobre dernier. "Terrorisme,
01:10:34 en tant ensemble d'actes de violence
01:10:36 commis par une organisation
01:10:38 ou un individu pour créer un climat
01:10:40 d'insécurité, pour exercer un chantage
01:10:42 sur un gouvernement pour satisfaire une haine
01:10:44 à l'égard d'une communauté, d'un pays et d'un système."
01:10:46 Pardonnez-moi ce qui s'est passé à Sainte-Sauline,
01:10:48 ce calque avec la
01:10:50 définition du terrorisme.
01:10:52 Mais c'est pas la même chose que le terrorisme
01:10:54 islamiste. Il y a différentes
01:10:56 formes de terrorisme.
01:10:58 Sur les moyens
01:11:00 des services de renseignement, il faut rappeler
01:11:02 que les éco-logistes
01:11:04 radicaux
01:11:06 utilisent
01:11:08 ce genre de procédés, sont déjà
01:11:10 fichés S.
01:11:12 Ils sont dans le fichier S. Il n'y a pas que
01:11:14 des terroristes islamistes dans le fichier S.
01:11:16 Et donc, je ne vois pas
01:11:18 pourquoi les services de renseignement ne disposeraient
01:11:20 pas des mêmes moyens
01:11:22 intrusifs, pour de surveillance,
01:11:24 pour les uns
01:11:26 comme pour les autres, dans la mesure où, vous le savez,
01:11:28 il y a une commission nationale en plus
01:11:30 qui surveille de près
01:11:32 l'utilisation de ces méthodes, que ce soit
01:11:34 les "impsicat chair", les téléphones,
01:11:36 les drones, etc.
01:11:38 Et donc, les libertés
01:11:40 individuelles sont quand même
01:11:42 préservées, si vous laissez toujours la...
01:11:44 Donc, moi, je ne vois pas pourquoi
01:11:46 on empêcherait les services de renseignement
01:11:48 d'utiliser ces méthodes pour déjouer,
01:11:50 par exemple, Sainte-Sauline.
01:11:52 – Non mais pardon, juste une chose,
01:11:54 je suis d'accord avec... – Et éviter des drames.
01:11:56 – Oui, je suis d'accord avec cela.
01:11:58 Georges, c'est-à-dire sur la question
01:12:00 des moyens, il faut les arrêter.
01:12:02 Et effectivement,
01:12:04 on ne va pas pleurnicher,
01:12:06 si vous voulez, sur chaque petite atteinte
01:12:08 qui est faite pour les arrêter,
01:12:10 pour arrêter leurs agissements. En revanche,
01:12:12 je pense que, même
01:12:14 dans la conscience des gens, même si on peut
01:12:16 employer le mot "terrorisme"
01:12:18 dans les deux cas, il faut quand même
01:12:20 faire une distinction, parce que
01:12:22 je ne sache pas qu'ils aient fait des attentats
01:12:24 aveugles contre des civils, je ne sache pas
01:12:26 ou d'ailleurs, même contre des militaires
01:12:28 au demeurant, ce ne serait pas
01:12:30 plus acceptable.
01:12:32 Ils n'ont pas tué,
01:12:34 ils ne cherchent pas,
01:12:36 me semble-t-il, à semer la terreur
01:12:38 dans la société, donc...
01:12:40 – Sainte-Sauline, c'est un miracle,
01:12:42 ce n'est pas une mort. – C'est un miracle.
01:12:44 – Oui, mais... – Il y a eu un blessé grave.
01:12:46 – Attendons le juge de paix.
01:12:48 – Vous savez, moi, la définition
01:12:50 du terrorisme que vous venez
01:12:52 de lire et que j'ai beaucoup entendue
01:12:54 déjà, elle n'est pas scandaleuse.
01:12:56 Et pour les moyens,
01:12:58 bien sûr, je suis partisan
01:13:00 d'utiliser tous les moyens
01:13:02 qui permettent aux forces de l'ordre,
01:13:04 aux brigades spécialisées,
01:13:06 de lutter contre
01:13:08 ces actes qui,
01:13:10 de toute manière, sont
01:13:12 profondément répréhensibles.
01:13:14 Mais je rejoins ce qu'ont dit Nathan
01:13:16 et je crois Élisabeth,
01:13:18 à partir du moment... On ne peut pas mettre
01:13:20 le terrorisme dans
01:13:22 sa définition la plus irréversible,
01:13:24 la plus tragique,
01:13:26 à toutes les sources. – Mais vous avez entièrement
01:13:28 raison, c'est pour ça qu'il faut rajouter
01:13:30 "terrorisme islamiste" quand ça concerne
01:13:32 le terrorisme islamiste. – Mais bien sûr, je ne vous le reproche pas,
01:13:34 Eliott, je dis simplement que
01:13:36 faire de ces
01:13:38 luttes écologiques
01:13:40 quelque chose qui
01:13:42 peut être assimilé au terrorisme
01:13:44 sanglant, ça n'est pas
01:13:46 du tout la même chose dans la mesure où
01:13:48 celui-ci veut tuer
01:13:50 profondément. On peut
01:13:52 détester les luttes
01:13:54 écologiques, mais elles n'ont pas pour
01:13:56 finalité essentielle de massacrer.
01:13:58 – On va faire comme pour le météorologue
01:14:00 tout à l'heure, c'est-à-dire qu'on garde cette
01:14:02 séquence-là et on en reparle
01:14:04 dans dix ans. Et c'est le roman,
01:14:06 l'avant-dernier roman de Houellebecq.
01:14:08 C'est "Sérotonine", l'avant-dernier ?
01:14:10 – Euh... – C'est dans "Sérotonine" où il y a
01:14:12 justement toute la flique autour de l'éco-terrorisme.
01:14:14 – Oui, il y aura peut-être des attentats.
01:14:16 – Il y a une différence de degré,
01:14:18 ça incontestablement,
01:14:20 mais dans la nature, le fait
01:14:22 de détruire des biens ou de s'en prendre à des personnes
01:14:24 pour un but politique
01:14:26 que poursuivent quand même les écologistes,
01:14:28 ça peut effectivement rentrer
01:14:30 dans la qualification d'un acte de terrorisme.
01:14:32 – Moi je ne suis pas d'accord. – Une nouvelle fois,
01:14:34 je m'inscris dans la
01:14:36 branche phénéquienne. – Mais vous êtes un homme
01:14:38 pondéré.
01:14:40 – Allez, la pub, non, vous entendez la musique, Nathan.
01:14:42 – Vous avez choisi votre camp.
01:14:44 – On va faire à 10h30, on va parler du Tarn justement.
01:14:46 Alors pour l'instant, il faut être prudent sur qui a fait quoi.
01:14:48 Vous avez un champ qui a été
01:14:50 saccagé, 750 pieds
01:14:52 qui ont été saccagés, c'est des mois
01:14:54 de travaux pour cet agriculteur
01:14:56 qui part en fumée, avec une enquête
01:14:58 qui est en cours. Et Éric Ciotti a parlé de terrorisme.
01:15:00 – Alors là...
01:15:02 [Musique]
01:15:04 – Quasiment 10h30 sur C News,
01:15:06 vous en avez désormais l'habitude
01:15:08 depuis la semaine dernière, puisque
01:15:10 l'heure des pros était, c'est jusqu'à
01:15:12 11h avec Philippe Bilger,
01:15:14 Élisabeth Lévy, Georges Fenech,
01:15:16 Nathan Devers, Benjamin Locos, je vais nous rejoindre
01:15:18 dans un instant, le rédacteur en chef culture de
01:15:20 Paris Match, et on va revenir sur
01:15:22 les temps forts et l'émotion après
01:15:24 la disparition de
01:15:26 Jane Birkin. Avant cela,
01:15:28 puisqu'on parlait de éco-radicalité,
01:15:30 voyons ce qui s'est passé
01:15:32 dans le Tarn, puisque des milliers de pommiers
01:15:34 ont été saccagés ce week-end,
01:15:36 le berger d'un agriculteur du Tarn
01:15:38 a été ravagé dans la nuit de jeudi,
01:15:40 à vendredi, les organisations
01:15:42 écologistes sont-elles à l'origine
01:15:44 de cette destruction ?
01:15:46 C'est une question qu'on se pose, puisque l'enquête est en cours
01:15:48 et il s'agira de savoir après
01:15:50 qui sont les responsables. Voyons le sujet.
01:15:52 3 hectares
01:15:54 ravagés en quelques heures. Dans la nuit
01:15:56 du 13 au 14 juillet dans le Tarn,
01:15:58 près de 7500 pommiers ont été
01:16:00 méticuleusement tranchés, pour le propriétaire
01:16:02 toujours sous le choc, les dégâts sont énormes.
01:16:04 C'est effectivement 3 mois de travail
01:16:06 de l'ensemble de nos équipes, 3 hectares,
01:16:08 7500 pommiers, ça fait 7 km et demi
01:16:10 de rangées à faire, donc c'est pas une personne
01:16:12 toute seule pour s'amuser un soir.
01:16:14 Selon le maire Bernard Caraillon, cela ne fait
01:16:16 aucun doute, les malfaiteurs étaient
01:16:18 nombreux et organisés.
01:16:19 C'est une opération au commando qui a été
01:16:21 montée
01:16:23 il y a deux nuits, ça ne peut pas s'expliquer autrement.
01:16:25 Il a dû y avoir une dizaine ou une vingtaine
01:16:27 de militants écologistes
01:16:29 radicaux. Une opération qui est
01:16:31 très vengereuse et qui va se développer
01:16:33 en France. Aucun mouvement n'a pour leur
01:16:35 revendiquer cette opération. Le parquet
01:16:37 de Castres a lui ouvert une enquête pour
01:16:39 dégradation en réunion. Deux réactions
01:16:41 politiques, d'abord Eric Ciotti
01:16:43 qui parle de
01:16:45 terrorisme, si je ne m'abuse.
01:16:47 7500 pommiers ont été
01:16:49 attaqués par des terroristes verts,
01:16:51 3 mois de travail réduit à néant pour les
01:16:53 agriculteurs, ça suffit,
01:16:55 appliquons la tolérance zéro face à ces groupes
01:16:57 puisque le violent est dangereux. Guilhem
01:16:59 Caraillon, porte-parole
01:17:01 des Républicains ou vice-président...
01:17:03 - J'allais, non. - Non, non, je crois qu'il est
01:17:05 porte-parole. Chez moi à Laveur,
01:17:07 sur le domaine de Fontorbe, plus de 7000
01:17:09 arbres fruitiers détruits, le travail de
01:17:11 150 femmes et hommes piétinés par des
01:17:13 pseudo-écologistes, tout cela
01:17:15 a un nom, l'éco-terrorisme,
01:17:17 ces actes de saccage doivent être
01:17:19 lourdement sanctionnés par la justice.
01:17:21 - Votre parti se renforce !
01:17:23 - On ne peut pas, non mais,
01:17:25 on ne peut pas mettre sur le même plan
01:17:27 la rue des Rosiers, la rue Copernic, le
01:17:29 fait de détruire un champ de pommiers,
01:17:31 on est bien d'accord, on est d'accord là-dessus.
01:17:33 Donc moi, je proposerais,
01:17:35 plutôt que de parler d'éco-terrorisme, pour pas
01:17:37 qu'il y ait de confusion dans les esprits,
01:17:39 on pourrait parler d'éco-criminalité,
01:17:41 par exemple ! - Oui !
01:17:43 - De l'éco-criminalité ! - Ça, je suis d'accord !
01:17:45 - Ou de l'éco-délinquance,
01:17:47 ou ce que vous voulez. - Tout à l'heure, moi, dans la définition
01:17:49 que vous avez lue, souvent dans le dictionnaire, les définitions
01:17:51 sont... je ne veux pas offenser les auteurs
01:17:53 du dictionnaire, mais je pense que c'est une
01:17:55 définition qui est réductrice parce que, en fait,
01:17:57 enfin non, même pas réductrice, qui est trop large.
01:17:59 - Au contraire, pardonnez-moi,
01:18:01 "ensemble d'actes de violence", je le dis aux
01:18:03 téléspectateurs qui nous rejoignent, "terrorisme de point",
01:18:05 Larousse, hein, "ensemble
01:18:07 d'actes de violence commis par une organisation
01:18:09 ou un individu pour créer un climat
01:18:11 d'insécurité, pour exercer un chantage sur
01:18:13 un gouvernement, pour satisfaire une haine à l'égard d'une
01:18:15 communauté, d'un pays, d'un système". - Mais ça,
01:18:17 en fait, cette définition, c'est la définition d'une violence
01:18:19 organisée. Quand vous avez vu dans une manifestation,
01:18:21 je sais pas, dans les Gilets jaunes, des gens qui ont
01:18:23 cassé des vitrines, avec cette définition, on peut
01:18:25 dire que c'est du terrorisme. Quand vous avez quelqu'un
01:18:27 qui commet une violence dans une manifestation
01:18:29 quelconque, on peut dire que c'est un terrorisme. Donc je
01:18:31 pense qu'il faut faire cette distinction entre violence organisée
01:18:33 et terrorisme. Une des grandes différences,
01:18:35 c'est 1) le fait de s'en prendre à des civils,
01:18:37 et 2) que la terreur, c'est pas la peur.
01:18:39 Le terrorisme, c'est le fait... - Là, vous avez détruit
01:18:41 son activité, à cette heure. - Mais c'est scandaleux !
01:18:43 - Pardonnez-moi, la violence
01:18:45 pour cet agriculteur,
01:18:47 elle est similaire à une violence physique.
01:18:49 - Ah, bien sûr ! - Non mais, vous voulez d'abord...
01:18:51 - Voilà ce que je veux dire. - Évidemment. - Enfin, pardon, d'abord,
01:18:53 peut-être, mais je pense que quand même
01:18:55 le raisonnement que tout le monde, d'ailleurs, a finalement
01:18:57 a tenu se défend.
01:18:59 Moi, ce qui me frappe tout de même,
01:19:01 si vous voulez, c'est ces écolos qui détestent la nature,
01:19:03 qui détestent les agriculteurs, qui détestent
01:19:05 les gens qui travaillent la terre
01:19:07 parce que toute activité humaine, pour eux,
01:19:09 évidemment, si vous respirez, vous polluez.
01:19:11 Donc, toute activité
01:19:13 humaine est condamnable, et il y a quand même
01:19:15 quelque chose d'intéressant d'avoir vu
01:19:17 une branche de l'écologie,
01:19:19 aujourd'hui, s'opposer
01:19:21 de façon extrêmement ferme à l'agriculture.
01:19:23 C'est quand même... Il y a un petit
01:19:25 problème, ces gens haïssent la nature.
01:19:27 D'ailleurs, ils s'occupent jamais de sa beauté.
01:19:29 - Une fois que vous arriverez
01:19:31 à poser des mots sur ces mots "MAUX"
01:19:33 et que vous serez extrêmement ferme,
01:19:35 l'impunité de ces
01:19:37 écos, radicaux,
01:19:39 bobos, vous les appelez comme vous voulez,
01:19:41 ils arrêteront peut-être à un moment donné.
01:19:43 Voilà. Ils se diront peut-être "Ah, bah non, si là, j'y vais
01:19:45 et que je risque 10 ans parce que j'ai saccagé
01:19:47 un champ ou parce que j'ai
01:19:49 fracassé des
01:19:51 gendarmes qui protégeaient une bassine
01:19:53 d'eau, j'irai peut-être pas de la
01:19:55 deuxième fois, j'irai pas." - Malheureusement, non, mon cher
01:19:57 Elliot. La tolérance, zéro.
01:19:59 Je suis partisan, en effet,
01:20:01 de cela. Éric Ciotti
01:20:03 ne devrait pas l'appliquer qu'à l'éco
01:20:05 aux pommiers
01:20:07 terrorisme, mais
01:20:09 j'en suis partisan pour tout.
01:20:11 Deuxième
01:20:13 élément, je rejoins
01:20:15 ce qu'a dit Nathan. Il y a dans le
01:20:17 vrai terrorisme quelque chose
01:20:19 de systématique, tout de même.
01:20:21 Ça n'est pas une
01:20:23 dégradation ponctuelle
01:20:25 et derrière, enfin,
01:20:27 tout cela, il y a un profond
01:20:29 mépris de l'être humain.
01:20:31 On le dit dans le tweet de
01:20:33 Guilhem Carayon, "On détruit
01:20:35 des pommiers, mais en réalité
01:20:37 on détruit des vies." Et ça,
01:20:39 c'est peut-être une définition
01:20:41 qui pourrait être acceptable pour
01:20:43 un nouveau terroriste. - Avançons.
01:20:45 Et puisque, juste avant la
01:20:47 publicité, avant 10h, on parlait de
01:20:49 Patrick Pouyanné avec sa décoration
01:20:51 polémique, et vous aviez vu
01:20:53 Sandrine Rousseau. Sandrine Rousseau,
01:20:55 tout en mesure, ce matin,
01:20:57 parlait de Patrick Pouyanné
01:20:59 en disant qu'il était responsable
01:21:01 d'écocide. Sandrine Rousseau.
01:21:03 - Pouyanné est
01:21:05 un coupable d'écocide.
01:21:07 Cet homme est responsable
01:21:09 d'écocide dans le monde. Il fait
01:21:11 des oléoducs chauffés
01:21:13 qui traversent l'Ouganda et la Tanzanie.
01:21:15 Il fait 400 puits
01:21:17 de pétrole dont
01:21:19 un tiers sont dans des réserves naturelles. - C'est 100 000 emplois dans le monde,
01:21:21 un tiers en France. - Cet homme est dangereux.
01:21:23 - Vous lui retirez la Légion d'honneur ?
01:21:25 - Non seulement je lui retire la Légion d'honneur, mais en
01:21:27 plus, je regarde comment l'inculper
01:21:29 pour écocide. - Je pense qu'il faisait 60°
01:21:31 sur le plateau de BFM ce
01:21:33 matin. Nathan, je vous entends des sourires parce que
01:21:35 malheureusement, c'est tellement excessif que ça en
01:21:37 devient grotesque, caricatural.
01:21:39 - Oui, ce qui m'a fait rire, c'était le "Cet homme est dangereux".
01:21:41 Total,
01:21:43 c'est une structure,
01:21:45 c'est une entreprise, c'est pas un individu,
01:21:47 parce que là, on a l'impression que c'est un individu qui commet
01:21:49 une forme de criminalité. Je pense que c'est une erreur de poser
01:21:51 l'écologie comme ça. L'écologie,
01:21:53 ce qui doit être mis en cause, ce qui doit être "accusé",
01:21:55 c'est le rapport de l'humanité,
01:21:57 de l'humanité moderne, de l'humanité capitaliste
01:21:59 en particulier, par rapport à la nature, par rapport
01:22:01 à la terre. C'est pas le fait qu'il y ait...
01:22:03 Ce n'est pas à l'échelle individuelle
01:22:05 qu'il faut le poser, et ce n'est pas, me semble-t-il,
01:22:07 en moralisant et en individualisant le problème.
01:22:09 Parce que faire cela, me semble-t-il,
01:22:11 c'est le dépolitiser. Si on veut vraiment
01:22:13 poser l'écologie à l'échelle qui est la sienne,
01:22:15 c'est beaucoup plus grave que de dire
01:22:17 qu'il y a un ou deux ou plus d'individus, comme
01:22:19 Patrick Pouyanné, qui seraient coupables d'écocide. Non.
01:22:21 L'écologie, son échelle, c'est de dire
01:22:23 "l'humanité", entre guillemets, l'humanité moderne,
01:22:25 l'humanité métaphysique, l'humanité
01:22:27 maître et possesseur de la nature, même si Descartes
01:22:29 ne dit pas avant dans ça, cette humanité-là
01:22:31 est responsable d'un problème catastrophique par rapport
01:22:33 à la nature, et pas Patrick Pouyanné en particulier.
01:22:35 Oui, mais ce que vous dites, Nathan, est très juste,
01:22:39 mais d'ailleurs, c'est une perversion
01:22:41 de ces luttes idéologiques,
01:22:44 de ne pas supporter des dénonciations
01:22:47 générales et abstraites,
01:22:49 mais d'avoir besoin d'incriminer
01:22:51 des coupables qui ne bénéficient
01:22:53 jamais d'un procès équitable.
01:22:55 Georges, en un mot, et ensuite,
01:22:57 je veux qu'on revienne sur les 13 et 14 juillet.
01:22:59 Je pourrais demander à Sandrine Rousseau,
01:23:01 elle est contre l'industrie pétrolière,
01:23:03 elle est contre l'industrie nucléaire,
01:23:05 qu'est-ce qu'on fait ?
01:23:07 Qu'est-ce qu'on fait pour notre énergie ?
01:23:09 L'industrie verte, l'énergie verte.
01:23:11 Oui, l'énergie verte, vous allez alimenter
01:23:13 évidemment toute l'énergie, la demande d'énergie
01:23:15 d'un pays, ça va de soi.
01:23:17 Regardez ce qu'ont fait les Allemands.
01:23:19 Ils ont arrêté leur nucléaire,
01:23:21 ils font du charbon.
01:23:23 Les écolos, tout de même.
01:23:25 Donc là, on est vraiment dans n'importe quoi.
01:23:27 J'ai remarqué que, là, je regardais
01:23:29 un peu les réactions, Jean-Luc Mélenchon
01:23:31 après son attaque contre le président
01:23:33 du CRIF a été soutenu par ?
01:23:35 - Sandrine Rousseau ? - Non.
01:23:37 - Clément Guettet ?
01:23:39 - Non, plus radical.
01:23:41 - Euh...
01:23:43 - Avec une fonction de journaliste.
01:23:45 - Plénel ! - Ah non !
01:23:47 - Évidemment, Plénel ! - Non mais c'est dingue.
01:23:49 - C'est pas... Enfin, vous lisez
01:23:51 Mediapart ? Franchement, ça n'a rien à dire.
01:23:53 - Bah oui, bien sûr, c'est pour ça que je ne vous
01:23:55 attendais, parce que vous soyez plus rapide.
01:23:57 - Pourtant, un très bon site d'investigation
01:23:59 de Mediapart qui est délirant
01:24:01 sur le plan de l'idéologie.
01:24:03 - Les 13 et 14 juillet. Merci qui
01:24:05 pour les 13 et 14 juillet ?
01:24:07 Je vous donne le bilan qui était provisoire
01:24:09 du ministère de l'Intérieur. 255
01:24:11 véhicules ont été incendiés.
01:24:13 423,
01:24:15 c'était en 2022.
01:24:17 96 interpellations.
01:24:19 7 policiers et gendarmes
01:24:21 et sapeurs-pompiers blessés.
01:24:23 51 usages d'artifices contre les forces
01:24:25 de l'ordre. Revoyons le sujet
01:24:27 sur la sécurité au
01:24:29 champ de Mars à Paris pour le feu d'artifice.
01:24:31 Et puis, on va savoir.
01:24:33 Merci qui ? Merci les forces de l'ordre,
01:24:35 merci le ministère de la Justice.
01:24:37 Merci le temps, je ne sais pas.
01:24:39 Le sujet.
01:24:41 C'était un 14 juillet sous surveillance renforcée.
01:24:43 Un large périmètre de sécurité,
01:24:45 de nombreux contrôles. A Paris et ses départements
01:24:47 limitrophes, les 11 000 policiers
01:24:49 et gendarmes déployés ont veillé
01:24:51 au bon déroulement des festivités.
01:24:53 De quoi rassurer les participants.
01:24:55 Oui, on est relativement en sécurité.
01:24:57 D'autant plus qu'il y a eu quand même
01:24:59 tout un service d'ordre qui était autour.
01:25:01 Voilà, aux entrées,
01:25:03 c'était bien surveillé.
01:25:05 Donc oui, on se sent assez en sécurité.
01:25:07 En vrai, c'est rassurant parce que ce qui s'est passé la semaine
01:25:09 dernière, moi je vis à Paris, du coup je suis dans le 14e.
01:25:11 Même dans le 14e, il y a eu des voitures de retournée,
01:25:13 il y a eu des casses. On se dit, on n'aimerait pas
01:25:15 trop vivre ça là. On se sent quand même rassurés
01:25:17 parce qu'il y a quand même pas mal de fouilles.
01:25:19 On voit qu'on a des gens quand même autour de nous
01:25:21 qui nous surveillent, donc on est plutôt rassurés.
01:25:23 Avec quelques 70 000 spectateurs
01:25:25 attendus entre le champ de Mars et le Trocadéro,
01:25:27 les forces de l'ordre ainsi que la protection
01:25:29 civile circulent dans la foule
01:25:31 et restent à l'affût d'éventuelles bouteilles
01:25:33 d'alcool et autres articles pyrotechniques
01:25:35 venues jouer les troubles faites.
01:25:37 Cette nuit, sur l'ensemble du territoire,
01:25:39 45 000 forces de l'ordre étaient mobilisées,
01:25:41 appuyées par des unités d'élite telles
01:25:43 que le GIGN et le RAID,
01:25:45 et des moyens matériels importants parmi lesquels
01:25:47 drones, hélicoptères et véhicules blindés.
01:25:49 Un dispositif
01:25:51 colossal qui a permis aux participants
01:25:53 de profiter du spectacle
01:25:55 en toute sécurité.
01:25:57 Je pense quand même au maire de Mont-Saint-Martin,
01:25:59 Hommeur-Temoselle, qui a vu
01:26:01 ces établissements saccagés,
01:26:03 une ville de 10 000 habitants,
01:26:05 ils s'en sont pris à un établissement
01:26:07 qui accueille des enfants autistes.
01:26:09 Pour vous dire le niveau de folie des personnes
01:26:11 qui commettent ces exactions.
01:26:13 Bon alors qu'est-ce qu'il faut ?
01:26:15 Quelle conclusion on a
01:26:17 en sortie de ce week-end où finalement
01:26:19 ça s'est mieux passé que les années précédentes ?
01:26:21 Georges Fenech.
01:26:23 Ça s'est mieux passé mais il faut relativiser.
01:26:25 Ça ne veut pas dire que ça ne va pas recommencer.
01:26:27 Tant qu'on ne s'attaquera pas aux vraies causes
01:26:29 de ces émeutiers,
01:26:31 qu'est-ce qui les motive,
01:26:33 on ne réglera pas le problème en profondeur.
01:26:35 Ce qui s'est passé,
01:26:37 à mon avis, cette accalmie passagère,
01:26:39 c'est le fait non seulement d'une présence
01:26:41 policière très importante et donc
01:26:43 dissuasive, mais pour la première fois
01:26:45 me semble-t-il, des peines
01:26:47 fermes en comparution immédiate
01:26:49 qui ont aussi sans doute provoqué
01:26:51 un effet dissuasif
01:26:53 pour les candidats aux émeutes.
01:26:55 Et puis le fait aussi qu'un certain nombre
01:26:57 de ces émeutiers étaient déjà incarcérés.
01:26:59 Ça veut dire que la justice a fonctionné.
01:27:01 Quand vous marchez sur vos deux jambes,
01:27:03 c'est-à-dire la police et la justice,
01:27:05 ça peut fonctionner.
01:27:07 À mon avis, il faut quand même prendre en compte
01:27:09 le fait qu'il y a aussi
01:27:11 des acteurs dans les quartiers
01:27:13 dont on nous a parlé, des dealers,
01:27:15 on nous a parlé à Kio,
01:27:17 qui n'avaient visiblement pas envie que ça continue.
01:27:19 Je crains qu'on ne puisse pas simplement
01:27:21 dire que c'est grâce à toutes les mesures
01:27:23 qui ont été mises en place.
01:27:25 J'ajoute qu'il y avait l'interdiction
01:27:27 de la bande de mortiers, mais est-ce que vous vous rendez compte
01:27:29 que si, pour qu'il n'y ait que
01:27:31 200 voitures mollées, vous avez parlé,
01:27:33 parce qu'il y a 200 personnes qui ont pris une bagnole quand même.
01:27:35 Pour cela, il faut mobiliser
01:27:37 pour le 14 juillet…
01:27:39 - C'est 45 000 personnes, le BRI, le RER.
01:27:41 - Mais c'est ça le problème.
01:27:43 - C'est 45 000.
01:27:45 - Le BRI, le RED, le GIGN, des hélicoptères, des drones…
01:27:47 - Heureusement que les cocorico
01:27:49 du ministre de l'Intérieur ont été modérés,
01:27:51 parce que tout de même,
01:27:53 la situation n'est pas brillante.
01:27:55 Et on a mis en œuvre, votre reporter l'a dit,
01:27:57 un service d'ordre colossal.
01:27:59 - Il s'excelle.
01:28:01 - Est-ce qu'il faudra le mettre en œuvre
01:28:03 à chaque fois qu'on aura une fête
01:28:05 qui risque des débordements tragiques ?
01:28:07 - Mais j'entends combien.
01:28:09 - Mais j'ai l'impression…
01:28:11 - On va pas faire ça pendant 15 jours.
01:28:13 - Je ne sais pas ce que vous en pensez,
01:28:15 mais j'ai l'impression quand même
01:28:17 qu'il y a un changement de ton
01:28:19 du côté des autorités.
01:28:21 Autre exemple, toujours ce week-end,
01:28:23 il y avait une manifestation
01:28:25 qui devait se tenir ce week-end,
01:28:27 "Collectif Adama", dite "contre les violences policières".
01:28:29 En 2020, elle avait été autorisée.
01:28:31 Hier, le titre, c'était "Contre le racisme
01:28:33 et les violences policières", en 2020.
01:28:35 Sauf que le ministre de l'Intérieur à l'époque,
01:28:37 il s'appelait Christophe Castaner,
01:28:39 il a dit que la question va au-delà
01:28:41 des lois juridiques. Voilà ce que c'était
01:28:43 Christophe Castaner, mais il faut se souvenir
01:28:45 de ce que c'était.
01:28:47 - Il était proche de s'agenouiller.
01:28:49 - Exactement, le premier flic de France
01:28:51 qui pouvait poser un genou à terre
01:28:53 pour George Floyd, 8000 kilomètres.
01:28:55 Donc, "Collectif Adama", annulation.
01:28:57 Le tribunal administratif de Paris
01:28:59 a confirmé l'interdiction
01:29:01 de la manifestation contre les violences policières.
01:29:03 Voilà, c'était présenté comme ça.
01:29:05 - Le début de votre question,
01:29:07 c'est-à-dire ?
01:29:09 - Il y a un changement d'état d'esprit.
01:29:11 - Encore un effort pour désigner les choses.
01:29:13 Parce que moi, ce que j'ai constaté,
01:29:15 c'est qu'au bout de deux jours,
01:29:17 de vaguement,
01:29:19 on a vaguement retrouvé les yeux
01:29:21 en disant "Voilà ce qui se passe,
01:29:23 on a quand même une sécession qui relève
01:29:25 aussi d'une sécession culturelle
01:29:27 et après, on nous a expliqué
01:29:29 que ça n'avait rien à voir,
01:29:31 aucun rapport, ça n'est pas les conséquences
01:29:33 de l'immigration."
01:29:35 - Et grâce à Traoré, dans Libération,
01:29:37 ceux qui vivent dans un pays
01:29:39 qui se dit démocratique
01:29:41 mais qui empêche de marcher les personnes...
01:29:43 Alors, celui qu'on vit
01:29:45 dans un pays, pardonnez-moi,
01:29:47 qui se dit démocratique mais qui empêche de marcher
01:29:49 les personnes des quartiers noirs
01:29:51 ou arabes, c'est un grand pas en arrière
01:29:53 et c'est très très dangereux.
01:29:55 Reconnaître qu'il y a du racisme dans la police,
01:29:57 ce n'est pas de la faiblesse,
01:29:59 c'est sauver des vies.
01:30:01 Mais franchement...
01:30:03 - Je voudrais juste répondre à Elisabeth
01:30:05 sur un point. On a beaucoup de désaccords
01:30:07 mais je vous sais très attachée aux libertés publiques.
01:30:09 Que vous ne soyez pas d'accord avec le combat
01:30:11 d'Assa Traoré,
01:30:13 c'est le débat démocratique, c'est tout à fait normal.
01:30:15 Mais en revanche, je trouve ça problématique
01:30:17 qu'un désaccord prenne la forme
01:30:19 du fait de se satisfaire d'une interdiction de manifester.
01:30:21 Il y a quand même de plus en plus
01:30:23 d'interdictions de manifester dans ce pays.
01:30:25 Elles sont parfois motivées, parfois elles ne le sont pas.
01:30:27 Non, je sais, mais ça veut dire que, c'est la question que je voulais vous poser,
01:30:29 est-ce que vous, quand même, vous regrettez
01:30:31 cette manifestation pour Adama Traoré ?
01:30:33 - Je suis pour qu'il y ait le moins d'interdits possible.
01:30:35 Néanmoins, je constate que le changement
01:30:37 de ton
01:30:39 dont se félicite Eliott, n'est pas complet.
01:30:41 - Je le constate, je ne le félicite pas.
01:30:43 En revanche, Nathan, moi je vais vous parler
01:30:45 en tant que journaliste. En 2020,
01:30:47 en juin 2021, quand je suis place de la Concorde,
01:30:49 qu'il y a une manifestation où on explique
01:30:51 que le premier état terroriste, c'est la France,
01:30:53 que c'est une manifestation
01:30:55 où des gens applaudissent après ces discours-là,
01:30:57 qu'il n'y a aucun journaliste
01:30:59 qui relaie ces informations
01:31:01 en expliquant que c'est une manifestation pacifique,
01:31:03 pardonnez-moi, vous qui avez écrit sur le métavers,
01:31:05 j'avais vraiment l'impression d'y être.
01:31:07 Il y avait deux mondes.
01:31:09 Il y avait le monde idéologique,
01:31:11 et puis il y avait le réel, avec des gens
01:31:13 qui expliquaient que la France était un état terroriste,
01:31:15 raciste, avec des violences policières.
01:31:17 - Mais on a le droit de dire des anonymies ?
01:31:19 - Si je voulais faire une manifestation
01:31:21 pour dire que 2+2 font 8,
01:31:23 je devrais avoir le droit de faire une manifestation ?
01:31:25 - Vous auriez une personne avec vous, vous savez qui ?
01:31:27 - Jean-Claude Van Damme.
01:31:29 - Eliott, là où je ne suis pas totalement d'accord avec Nathan,
01:31:33 l'interdiction ne me choque pas
01:31:35 dans la mesure même
01:31:37 où depuis des années,
01:31:39 on est confronté à un rouleau
01:31:41 compresseur politico-médiatique
01:31:43 qui soutient la cause d'Assa Traoré.
01:31:45 Ça n'est qu'un tout petit peu
01:31:47 une goutte d'eau
01:31:49 dans une forme de sérénité,
01:31:51 alors que depuis des années,
01:31:53 on nous bassine.
01:31:55 - C'est fini.
01:31:57 - C'est une chose, mais au moins,
01:31:59 alors qu'on fasse respecter l'interdiction.
01:32:01 Quand je vois qu'il y a des parlementaires
01:32:03 qui ont bravé l'interdiction
01:32:05 et qui n'ont même pas l'amende prévue par la loi,
01:32:07 je me dis à quoi ça sert.
01:32:09 - A décrédibiliser l'autorité de l'État.
01:32:11 - Benjamin Locoge est avec nous,
01:32:13 rédacteur en chef de culture par image.
01:32:15 - Il faut respecter la loi.
01:32:17 - Respecter le temps de parole aussi, Philippe.
01:32:19 - Qui s'en a de la somme ?
01:32:21 - On n'aura pas la belle image.
01:32:23 - Benjamin Locoge est avec nous.
01:32:25 Merci.
01:32:27 J'imagine que vous avez beaucoup de travail aujourd'hui.
01:32:29 - On est en bouclage avancé.
01:32:31 On va essayer d'être en kiosque dès mercredi.
01:32:33 - Ce sera un Paris Match spécial ?
01:32:35 - On est en train de le faire.
01:32:37 On essaie de faire ça bien.
01:32:39 - Vous le ferez à la perfection.
01:32:41 Je vais vous remercier,
01:32:43 parce que je sais que vous travaillez
01:32:45 depuis très tôt ce matin.
01:32:47 Vous êtes venu avec des photos,
01:32:49 puisque Paris Match a suivi, évidemment,
01:32:51 la carrière de Jane Birkin.
01:32:53 Avant de voir ces photos-là,
01:32:55 quelques réactions de Français
01:32:57 qui sont allés déposer des fleurs
01:32:59 au pied de la rue de Verneuil,
01:33:01 l'ancien appartement de Serge Gainsbourg.
01:33:03 C'est ça aussi qui est intéressant.
01:33:05 - C'est étonnant,
01:33:07 parce qu'elle avait quitté cette maison il y a 43 ans.
01:33:09 - Oui.
01:33:11 - Dans l'imaginaire collectif, elle est toujours là.
01:33:13 - Elle habitait où ?
01:33:15 - Elle habitait rue d'Assas.
01:33:17 - Pas très loin non plus.
01:33:19 - C'est français et ensuite on en parle ensemble.
01:33:21 - C'est notre patrimoine,
01:33:23 c'est notre histoire, c'est notre culture.
01:33:25 C'était une femme libre.
01:33:27 - C'était une femme assez merveilleuse.
01:33:29 Elle était chaleureuse,
01:33:31 elle était simple.
01:33:33 Elle aimait se marrer et tout ça.
01:33:35 Elle était chaubise,
01:33:37 mais pas ce que nous avons actuellement.
01:33:39 - Pour l'incarner, toute ma jeunesse,
01:33:41 on a le même âge.
01:33:43 Donc, j'étais...
01:33:45 C'est un monde qui s'en va.
01:33:47 - Son sourire,
01:33:49 son insouciance,
01:33:51 sa légèreté,
01:33:53 sa beauté aussi.
01:33:55 - Très bel accent de cette dame.
01:33:57 Benjamin Locolge, on va retracer l'histoire
01:33:59 de Jenny Birkin en photo.
01:34:01 Je vais les découvrir maintenant,
01:34:03 puisqu'elles sont arrivées assez tard,
01:34:05 il faut le dire en régie.
01:34:07 Benjamin, on va regarder la première photo
01:34:09 et vous allez nous en parler ensemble.
01:34:11 - Donc ça, on est dans les années 70.
01:34:13 C'est le Gainsbourg-Birkin festif,
01:34:15 avant, juste au moment où il va
01:34:17 devenir Gainsbourg. On remarque
01:34:19 qu'elle a une couleur de cheveux totalement pas naturelle.
01:34:21 Et c'est la fête,
01:34:23 c'est leur vie la nuit,
01:34:25 puisqu'ils sortaient de chez eux vers 22h,
01:34:27 ils allaient dîner vers 23h,
01:34:29 ils passaient la nuit en boîte et ils rentraient
01:34:31 chez eux vers 6h du matin, quand les filles se levaient
01:34:33 pour aller se coucher.
01:34:35 - On sait dans quel lieu c'était ? - C'est l'Elysée Biarritz.
01:34:37 - Ah, c'est... D'accord.
01:34:39 Je ne connaissais pas. Autre photo.
01:34:43 - On va voir s'il y en a une... - Normalement, il y en a une.
01:34:45 Alors là, c'est rue de
01:34:47 Verneuil, donc chez Serge,
01:34:49 où elle a vécu de 70 à 80.
01:34:51 Gainsbourg avait fait
01:34:53 un musée chez lui, où il avait toute une collection
01:34:55 d'objets, toute une collection de disques.
01:34:57 Et Jane et les filles
01:34:59 sont arrivées là-dedans, il ne fallait rien toucher.
01:35:01 C'était un endroit très strict.
01:35:03 Ce n'était pas marrant. Elle l'a souvent
01:35:05 raconté après que Gainsbourg était vraiment...
01:35:07 Voilà, si le
01:35:09 stylo est là, il faut qu'il reste
01:35:11 là, parce que dans sa tête, c'était très important.
01:35:13 Et du coup, elle avait acheté, elle, une propriété
01:35:15 en Normandie, où c'était beaucoup plus fun.
01:35:17 Mais la rue de Verneuil, comme vous le savez,
01:35:19 a été transformée en musée, le musée Gainsbourg.
01:35:21 Enfin, pardon, la maison Gainsbourg,
01:35:23 qui doit ouvrir normalement le 15 septembre,
01:35:25 puisqu'elle appartient à Charlotte. Et Charlotte a transformé
01:35:27 ça en musée,
01:35:29 où on pourra aller par groupe de 10 personnes.
01:35:31 - On a eu des nouvelles de Charlotte-Gainsbourg
01:35:33 depuis l'annonce du décès de... - On sait que
01:35:35 Charlotte et Lou ont appris
01:35:37 ça, comme tout le monde, hier,
01:35:39 ce dimanche matin. Et donc, du coup, on les a vus
01:35:41 devant le domicile de Jane.
01:35:43 Mais on ne sait pas encore quand les obsèques auront lieu, et tout ça.
01:35:45 - Vous avez combien, par image, de photos
01:35:47 de Jane Birkin ? Des centaines ?
01:35:49 - En fait, on s'est dit, en regardant tout ça,
01:35:51 c'est fou, parce qu'à l'époque, les stars
01:35:53 jouaient le jeu. C'est-à-dire qu'ils nous ouvraient les portes.
01:35:55 On a des photos de Jane,
01:35:57 Charlotte bébé,
01:35:59 et Serge Gainsbourg, en 71,
01:36:01 72. Aujourd'hui, aucune star
01:36:03 n'accepterait de poser avec son bébé.
01:36:05 Aucune star n'accepterait qu'un photographe
01:36:07 vienne, lors de leurs vacances,
01:36:09 ici, on est à Nice, pour
01:36:11 montrer leur intimité.
01:36:13 Ils ont joué le jeu à fond. Ça, c'est
01:36:15 une photo de Marcel Hartmann qu'on a faite en 2020.
01:36:17 C'est la première fois qu'elle acceptait
01:36:19 de repasser devant cette rue de Verneuil
01:36:21 qu'elle avait quittée en 80.
01:36:23 Et elle était bouleversée, parce qu'elle avait toujours
01:36:25 été proche, mais jamais devant.
01:36:27 Et là, elle s'est dit, bon,
01:36:29 c'était l'occasion où... - Et je crois
01:36:31 qu'il y a un film avec sa fille, Charlotte,
01:36:33 qui accompagne
01:36:35 sa mère rue de Verneuil.
01:36:37 Et ça faisait 30 ans qu'elle n'était plus
01:36:39 allée. J'ai vu cette image hier.
01:36:41 - C'est pour ça qu'on a fait ça.
01:36:43 Et voilà, c'était...
01:36:45 En fait, dans la tête de Jane,
01:36:47 la rue de Verneuil, c'était la maison de Charlotte,
01:36:49 c'était la maison du passé. Et c'est vrai
01:36:51 qu'elle avait tellement de souvenirs qu'elle était assez bouleversée
01:36:53 de retrouver, parce que rien n'a changé
01:36:55 depuis la mort de Gainsbourg en 91.
01:36:57 - Je crois que dans la séquence,
01:36:59 je crois, je l'ai vue hier,
01:37:01 et d'ailleurs, il faut saluer le travail de
01:37:03 GTTF1, qui a été très touchant hier.
01:37:05 Ils sont revenus pendant quasiment une demi-heure,
01:37:07 séquence par séquence,
01:37:09 sur le parcours de Jane Birkin.
01:37:11 Et on voit cette séquence où elle est
01:37:13 donc rue de Verneuil, et elle dit
01:37:15 "ça sent comme avant". - Oui.
01:37:17 - Il y a la même odeur qu'il y a 30 ans.
01:37:19 - La valet, non ?
01:37:21 - La valet totale. - Cette photo,
01:37:23 c'était il y a combien de temps ? - Ça, c'est 2020.
01:37:25 C'est au Café de Flore,
01:37:27 qu'on avait ouvert entre
01:37:29 deux confinements juste pour elle, parce qu'ils étaient contents
01:37:31 de la recevoir, avec son bulldog Bella,
01:37:33 qui mangeait les sacs des gens.
01:37:35 - Benjamin, vous l'avez
01:37:37 rencontrée souvent ? - Très souvent, oui. J'ai commencé
01:37:39 par la rencontrer en 2002 sur la plage à Nice,
01:37:41 pour une grande interview confession,
01:37:43 et je l'ai rencontrée, et je l'ai interviewée régulièrement jusqu'en 2020.
01:37:45 - Et on dit souvent, bon, il y a des artistes
01:37:47 qui se prennent au sérieux, il y en a qui sont insupportables
01:37:49 à interpréter. - Elle était pas facile.
01:37:51 - Ah, elle était pas facile ? - Elle était charmante, mais
01:37:53 j'ai eu des interviews où je me disais, finalement,
01:37:55 elle m'avait, enfin, elle avait parlé, parlé,
01:37:57 mais j'avais rien d'intéressant. Et elle était
01:37:59 assez maligne pour ne pas
01:38:01 tomber dans les pièges où elle savait qu'il y avait
01:38:03 des choses dont on avait besoin, des choses croustillantes,
01:38:05 des anecdotes sur Serge, des anecdotes sur sa fille,
01:38:07 sur ses filles.
01:38:09 Elle savait diablement
01:38:11 déjouer les pièges des journalistes. - Benjamin,
01:38:13 autre photo, là, on est dans les années 70.
01:38:15 - On est toujours dans la rue de Verneuil, dans la cuisine,
01:38:17 ça c'est assez dingue, voilà, aujourd'hui,
01:38:19 qui oserait montrer ça ?
01:38:21 La vie de famille au quotidien, la bouteille de vin,
01:38:23 le repas, les filles qui sont...
01:38:25 Donc là, vous voyez au fond, c'est Charlotte,
01:38:27 devant Jane, c'est
01:38:29 sa fille, Kate Berry, que Serge a élevée.
01:38:31 Voilà, et ça,
01:38:33 c'est ce genre de choses pour nous,
01:38:35 quand on voit ça, on rêve de montrer ça
01:38:37 à toutes les stars du monde entier en disant...
01:38:39 - Tout le monde oserait en enlevant, en recomposant
01:38:41 le décor... - Oui, en enlevant la bouteille de vin...
01:38:43 - En enlevant les bouteilles...
01:38:45 - Bon, pareil match, c'est
01:38:47 le poids des mots, le choc des photos.
01:38:49 J'imagine que ça...
01:38:51 Ça travaille, ça travaille
01:38:53 pour la Une, mercredi ?
01:38:55 - Exactement, on est en train de travailler,
01:38:57 de réfléchir, de se disputer,
01:38:59 légèrement,
01:39:01 d'argumenter, mais... - Expliquez,
01:39:03 vous nous avez dit qu'elles étaient les deux cons, alors...
01:39:05 - Non, mais est-ce qu'on veut une photo des années 60 ?
01:39:07 Une photo des années 70, ou une photo
01:39:09 plus récente ? Voilà, qu'est-ce qui touche plus les gens ?
01:39:11 Faut penser à ce que les autres vont faire,
01:39:13 est-ce qu'il va y avoir de la concurrence ?
01:39:15 - Et est-ce que,
01:39:17 par exemple, cette Une,
01:39:19 quand on parle de Jane Birkin,
01:39:21 on ne peut parler que d'elle ?
01:39:23 Ou on est obligé d'associer à Jane Birkin,
01:39:25 Serge Gainsbourg ?
01:39:27 - On ne mettra qu'elle en photo en Une, c'est sûr.
01:39:29 - Non, mais pas que pour la Une, même dans son parcours,
01:39:31 dans sa carrière, etc. - Ah, Gainsbourg, c'est
01:39:33 10 ans de sa vie, mais c'est 10 ans très très important.
01:39:35 Mais après, on va parler de tout le reste,
01:39:37 on va parler de Jacques Doyon, on va parler de ses combats,
01:39:39 on va parler d'Olivier Rolin, qui est son dernier compagnon connu,
01:39:41 enfin, voilà, il y a... Non, on fait son
01:39:43 parcours, sa vie, son œuvre, avec,
01:39:45 certes, le monument qu'est Serge Gainsbourg,
01:39:47 mais c'était elle, c'est elle qui compte.
01:39:49 - S'il faut retenir une chose de
01:39:51 Jane Birkin, qu'est-ce que c'est ? - Oh, sa liberté,
01:39:53 son féminisme absolu, c'est-à-dire
01:39:55 féministe avant l'heure, et sa prise de distance
01:39:57 avec Me Too, où elle disait "mais moi,
01:39:59 quand j'étais jeune, on me tapait sur les fesses,
01:40:01 je trouvais ça normal". - Merci !
01:40:03 - Eh bien, Benjamin Locos, c'était un plaisir
01:40:05 de vous avoir, et je sais que
01:40:07 vous allez travailler des heures, on salue
01:40:09 la rédaction de Paris Match,
01:40:11 et on vous souhaite
01:40:13 bien du courage pour trouver la Une,
01:40:15 je sais, ce sera formidable. Merci à tous les quatre
01:40:17 dans un instant.
01:40:19 C'est Midi News avec Thierry Cabane,
01:40:21 et nous, on se retrouve à 20h
01:40:23 pour l'heure des pro 2. À toute !
01:40:25 [Musique]

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