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Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue à l'heure des pros.
00:00:02 On est ensemble pendant deux heures avec mes invités qui m'accompagnent aujourd'hui.
00:00:06 Naïma M. Fadel, bonjour.
00:00:07 Bonjour.
00:00:08 Et Séisse, Philippe David, bonjour.
00:00:09 Bonjour.
00:00:09 Animateur à Sud Radio, Régis Le Saumier, bonjour.
00:00:12 Bonjour, Élodie.
00:00:12 Directeur de la rédaction d'Omerta, Raphaël Saint-Mille, bonjour.
00:00:15 Bonjour, Élodie.
00:00:15 Journaliste et Harold Diman, qui est resté avec nous, notre journaliste international.
00:00:18 Bonjour, Harold.
00:00:19 Bonjour.
00:00:20 Au sommaire de l'émission, aujourd'hui, le patron du groupe paramilitaire Wagner,
00:00:24 Prigogine, à l'origine d'une rébellion en juin, est mort dans un crash d'avion hier,
00:00:28 dans un avion privé qui faisait la liaison entre Moscou et Saint-Pétersbourg,
00:00:32 selon l'agence russe du transport aérien et un ministère.
00:00:34 Son adjoint et huit autres passagers sont également décédés dans cet accident.
00:00:38 Il y a deux mois, jour pour jour, son groupe était rentré en rébellion
00:00:42 avant de se rétracter 24 heures après.
00:00:44 Vladimir Poutine a-t-il éliminé Prigogine ?
00:00:47 Qu'est-ce que cela change sur le front de la guerre ?
00:00:48 On posera la question à mes invités.
00:00:51 On parlera aussi de Nîmes, dans la cité du Pisvins,
00:00:53 où un enfant de 10 ans a été tué et où la CRS-8 a été déployée.
00:00:57 Cette nuit, un jeune de 18 ans est mort sur fond de trafic de drogue.
00:01:00 On se rendra sur place.
00:01:03 Un émeutier condamné pour le pillage d'un opticien a été expulsé de son logement social.
00:01:07 La préfecture du Val-d'Oise annonce avoir fait procéder à l'expulsion locative d'un jeune
00:01:12 qui avait notamment pillé un magasin d'optiques à Deuil-la-Barre
00:01:15 dans la nuit du 29 au 30 juin dernier.
00:01:17 L'ensemble des occupants de l'appartement a dû quitter les lieux ce mercredi 23 août.
00:01:21 Est-ce une bonne solution ?
00:01:22 Et puis, on parlera politique.
00:01:24 Interview fleuve du président de la République au Point.
00:01:26 Sa vision de l'école, ses enseignements des émeutes,
00:01:28 ses déclarations sur l'immigration, sa main tendue aux autres parties.
00:01:32 Que doit-on en retenir ?
00:01:33 Et puis, on sera aussi en duplex avec Clément Beaune, le ministre des Transports,
00:01:36 qui fera le point sur les transports scolaires pour la rentrée et la canicule.
00:01:39 Mais tout de suite, c'est l'heure de l'actualité.
00:01:41 Avec vous, Somaya Labidi.
00:01:42 Bonjour, Somaya.
00:01:43 Bonjour Élodie.
00:01:44 Bonjour à tous.
00:01:45 À la une de l'actualité, cette toute dernière information.
00:01:48 Nouvelle fusillade meurtrière à Nîmes, dans le quartier de Pisvins.
00:01:51 Un jeune de 18 ans a succombé à ses blessures cette nuit.
00:01:55 Jean-Luc Thomas, bonjour.
00:01:56 Jean-Luc, il s'agit du deuxième mort en l'espace de quatre jours
00:02:00 dans ce quartier gangréné par le trafic de drogue.
00:02:02 Ces produits, cette nuit, il faut évidemment savoir
00:02:18 qu'il était aux environs de 4-5 heures du matin
00:02:22 quand les pompiers sont appelés pour une blessure par balle.
00:02:28 Il faut savoir également que quand les pompiers arrivent,
00:02:33 massage cardiaque et évidemment, malheureusement,
00:02:38 une nouvelle victime ici à Pisvins, un jeune homme de 18 ans.
00:02:44 Vous pouvez voir, en tout cas, Sacha Robin va vous le montrer,
00:02:50 il y a des impacts de balles un petit peu partout.
00:02:56 Vous voyez les petits cercles, ça veut dire qu'à chaque fois,
00:02:58 les policiers ont trouvé une douille.
00:03:03 Et il y en a en tout à peu près une quinzaine, une vingtaine.
00:03:09 Alors évidemment, c'est la stupeur dans le quartier.
00:03:13 L'enquête ne fait que débuter.
00:03:16 Est-ce que c'est une suite de la guerre des gangs
00:03:20 entre Pisvins et l'autre quartier de Veldegour ?
00:03:24 Eh bien, on en saura peut-être plus tout au long de cette journée.
00:03:28 Ce qui est sûr, c'est qu'il y a un énorme problème.
00:03:32 Et quand je dis problème, c'est quelque chose de faible.
00:03:35 Ici, il faut vraiment qu'il y ait une force de sécurité.
00:03:40 Il faut qu'il y ait de la sécurité des policiers en plus,
00:03:44 pour arrêter au moins pour les prochains jours cette escalade.
00:03:49 Merci pour toutes ces précisions Jean-Luc.
00:03:51 Merci également à Sacha Robin qui a permis la réalisation de ce duplex.
00:03:57 Rebâtir la nation en mettant l'accent sur l'école,
00:04:00 voilà l'un des objectifs d'Emmanuel Macron pour sa rentrée politique.
00:04:04 Dans un entretien fleuve accordé au magazine Le Point,
00:04:06 le chef de l'État a détaillé son plan pour l'éducation nationale.
00:04:10 Marine Sabourin, Mathieu Dewez et Charles Bager.
00:04:13 Changer l'école en profondeur est l'une des priorités d'Emmanuel Macron
00:04:17 pour cette rentrée.
00:04:18 Le président a dévoilé quelques pistes pour, selon ses mots,
00:04:21 sortir des hypocrisies françaises sur le sujet.
00:04:24 A commencer par le raccourcissement des vacances scolaires
00:04:26 qu'il juge trop longues.
00:04:27 Par ailleurs, pour les élèves en difficulté,
00:04:29 le chef de l'État envisage notamment une rentrée au mois d'août.
00:04:32 Les élèves qu'on aura évalués et qui en ont besoin,
00:04:35 il faut qu'on puisse les faire rentrer dès le 20 août
00:04:37 pour leur permettre de faire du rattrapage.
00:04:39 Sur le papier, l'idée séduit.
00:04:41 Oui, elles sont un petit peu trop longues,
00:04:42 mais après, il faudrait changer tout,
00:04:45 il faudrait réformer totalement l'enseignement.
00:04:48 Ça peut être une bonne chose,
00:04:49 mais on a déjà du mal à remplacer les profs.
00:04:50 Je ne sais pas comment ils trouveront les professeurs
00:04:52 pour le 20 août, au 1er septembre.
00:04:54 Pour les élèves en difficulté, ça peut être bien.
00:04:56 Pour ceux qui ont leurs parents qui ne s'occupent pas trop d'eux,
00:04:58 pareil, ça peut être bien.
00:05:00 Emmanuel Macron souhaite également reculer la date des épreuves
00:05:02 du baccalauréat qui arrive relativement tôt dans l'année.
00:05:05 Gabriel Attal, ministre de l'Éducation,
00:05:07 devrait annoncer prochainement les ajustements du calendrier.
00:05:11 Autre point, la refonte des programmes d'histoire et d'instruction civique.
00:05:14 L'histoire doit être enseignée chronologiquement
00:05:17 et l'instruction civique devenir une matière essentielle.
00:05:20 Chaque semaine, un grand texte fondamental sur nos valeurs
00:05:22 sera lu dans chaque classe, puis débattu.
00:05:25 Emmanuel Macron a martelé sa volonté de rebâtir la nation
00:05:28 en mettant l'accent sur l'école
00:05:30 et a annoncé une grande réunion la semaine prochaine
00:05:33 avec toutes les forces politiques en quête d'accords utiles pour la France.
00:05:37 Ces chiffres inquiétants à présent,
00:05:39 les atteintes à la laïcité explosent selon nos confrères d'Europe.
00:05:43 Plus de 4000 signalements l'an dernier,
00:05:45 ce qui représente une augmentation de 150% des atteintes,
00:05:49 qui ne cessent d'augmenter depuis l'assassinat de Samuel Paty en octobre 2020.
00:05:54 Direction la Grèce, pour terminer, les pompiers sont toujours sur le pied de guerre.
00:05:59 Cinquième jour consécutif de mobilisation sur des incendies
00:06:03 qui ont déjà fait au moins 20 morts.
00:06:05 Le point sur la situation avec notre correspondant François-Xavier Freland.
00:06:10 La situation est un petit peu meilleure,
00:06:12 mais je peux vous dire qu'en tous les cas, l'inquiétude est là,
00:06:15 puisque encore hier j'étais sur zone et des feux prennent ici-là
00:06:19 à cause des vents violents qui régulièrement ravivent ces braises,
00:06:23 qui rallument des feux un peu partout dans la région d'Alexandropoulie,
00:06:28 obligeant les autorités à transférer deux hôpitaux entiers,
00:06:33 les patients de deux hôpitaux, vers des villes voisines.
00:06:37 C'est à peu près le même scénario actuellement du côté d'Athènes,
00:06:41 vous savez la ville, la capitale grecque,
00:06:43 qui est complètement assiégée par un feu immense dans la banlieue
00:06:47 et qui a obligé hier les autorités à transférer 20 000 habitants dans des zones plus sûres.
00:06:52 En tous les cas, ce que je peux vous dire, c'est que l'inquiétude persiste ici.
00:06:56 On a aussi une polémique qui enfle du côté d'Alexandropoulie,
00:07:00 là où on a retrouvé les corps calcinés de migrants,
00:07:03 vous savez 18 en tout,
00:07:04 parce que beaucoup de gens estiment que peut-être le feu a été provoqué par ces migrants,
00:07:10 soit par une erreur humaine, soit volontairement pour pouvoir profiter du chaos
00:07:15 et pénétrer davantage dans les territoires grecs.
00:07:18 Évidemment, ce sont des thèses qui reviennent beaucoup ici.
00:07:21 Certains, évidemment, trouvent derrière tout cela des propos racistes,
00:07:25 mais en tous les cas, c'est sérieux puisque j'entendais hier encore un pharmacien me dire
00:07:30 "on est un peu étonnés qu'à chaque fois qu'il y a feu, ce sont des zones où se cachent des réfugiés".
00:07:36 Il faut le rappeler, on est vraiment à la frontière de la Turquie
00:07:39 et c'est par ici que passent beaucoup d'Afghans qui ont fui, vous le savez, le régime taliban
00:07:46 et qui continuent d'affluer par cette frontière avec la Turquie.
00:07:49 Voilà pour l'essentiel de l'actualité à 9h, Ilodie.
00:07:53 Merci beaucoup Somaïa, on vous retrouve à 10h pour un prochain Point complet sur l'actualité.
00:07:57 On va parler évidemment de ce crash d'avion dans lequel se trouvait Prigojine, le chef de Wagner.
00:08:04 D'abord, le retour sur les faits avec Nicolas Fontaine.
00:08:06 Cette vidéo amateur filme le crash d'un avion dans la région de Tver en Russie.
00:08:13 L'Agence russe du transport aérien a confirmé la présence et la mort d'Evgeny Prigojine
00:08:18 dans l'appareil qui devait relier Moscou à Saint-Pétersbourg.
00:08:21 Un avion privé transportant 10 personnes dont aucune n'a survécu.
00:08:25 De son côté, sur son réseau social Telegram,
00:08:28 le groupe Wagner a également confirmé la mort de son chef.
00:08:31 A l'étranger, le président américain Joe Biden a été l'un des premiers à s'exprimer sur cet accident.
00:08:37 Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé mais je ne suis pas surpris.
00:08:41 Il ne se passe pas grand-chose en Russie sans que Poutine y soit pour quelque chose.
00:08:45 Mais je n'en sais pas assez pour connaître la réponse.
00:08:47 C'est ce sur quoi je travaille depuis une heure et demie.
00:08:51 Pour rappel, en juin, le chef de Wagner avait été à l'origine d'une rébellion dirigée contre l'état-major russe.
00:08:57 Vladimir Poutine l'avait alors qualifié de traître sans prononcer son nom.
00:09:02 Harold, Imane, sur cette nouvelle, c'était un petit peu attendu.
00:09:05 Vladimir Poutine avait déjà dit qu'il ne supportait pas la trahison,
00:09:08 l'imaginait mal laisser Prigojine libre de ses mouvements très longtemps.
00:09:13 Certainement, mais de là à avoir un attentat, si c'est le cas, de cette nature,
00:09:20 à cette date, non, on ne pouvait pas vraiment prévoir puisque Prigojine se déplaçait assez librement à Saint-Pétersbourg.
00:09:28 Il était venu pour le sommet Russie-Afrique.
00:09:31 Il a serré les mains de toutes sortes de dirigeants africains.
00:09:36 Alors attention, pas les présidents, mais le niveau en dessous.
00:09:40 Mais il s'est fait photographier.
00:09:42 Évidemment, il a été autorisé à bouger par le FSB pour ne mentionner que le successeur du KGB.
00:09:52 Mais bon, on ne sait pas.
00:09:54 Poutine apparemment aime les dates spéciales.
00:09:58 Donc hier, pendant que l'avion était en train de voler,
00:10:04 il faisait un discours pour commémorer la bataille de Kursk entre l'armée soviétique et les forces du Troisième Reich.
00:10:10 La plus grande bataille de chars de l'histoire.
00:10:14 Et ensuite, il y a le Leibniz qui a ouvert et lui, il va envoyer sa vidéo.
00:10:19 Enfin, voilà, il y a toutes sortes de choses.
00:10:20 C'était aussi le jour du drapeau en Ukraine et aujourd'hui, la journée de l'indépendance.
00:10:25 On peut trouver toutes sortes de choses un peu cosmiques comme ça qui sont très à la mode à Moscou.
00:10:31 Régis Le Sollemier, est ce que cela peut changer à la fois cette mort et si on a du mal à penser que c'est un accident?
00:10:39 Est ce que ça peut changer?
00:10:40 De toute façon, quelque part, Prigozhin avait été débranché.
00:10:44 C'est à dire depuis cette rébellion, l'importance de Wagner par rapport à l'armée russe et sa notoriété.
00:10:51 Il ne faut pas oublier la victoire de Bakhmout, qui avait été quand même un des éléments, peut être un tournant.
00:10:56 On ne sait pas encore puisque cette guerre se poursuit en Ukraine,
00:10:59 mais en tout cas, elle avait permis de fixer l'armée ukrainienne et causer beaucoup de problèmes à cette même armée.
00:11:06 Et ça avait été la victoire en mai dernier, la seule victoire depuis un an pour Vladimir Poutine, donc apporté par Prigozhin.
00:11:14 Donc, il y avait une sorte de renommée.
00:11:16 Ensuite, à partir du mois de juillet, il a été prévu que Wagner,
00:11:22 également avec d'autres sociétés militaires privées, travaillant conjointement avec l'armée russe sur le front,
00:11:28 rejoigne cette même armée russe, soit réintégrée.
00:11:31 Et c'est là où Prigozhin a posé ses conditions.
00:11:34 Ça a été le début de la rébellion.
00:11:36 Une fois que cette rébellion a été matée, ou en tout cas que les Wagner sont retournés dans leur caserne,
00:11:41 et bien une partie d'entre eux ont décidé de suivre, suivant un accord, Prigozhin.
00:11:47 Il y a une base d'ailleurs qui a été construite en Biélorussie et les autres ont réintégré l'armée russe.
00:11:52 Effectivement, on peut considérer d'ailleurs qu'une grosse partie des Wagner sont aujourd'hui sur le front avec l'armée russe.
00:11:59 Donc voilà, le changement du point de vue opérationnel, il n'est pas effectif maintenant.
00:12:05 Il y a l'aspect psychologique, il y a Poutine qui effectivement opère une purge un petit peu à la mode ancienne,
00:12:14 s'il s'avère qu'il est derrière cet accident d'avion.
00:12:19 En tout cas, il se débarrasse d'un élément qui a osé le défier.
00:12:23 Harold a expliqué tout de suite son rapport à la trahison.
00:12:27 Et donc voilà, il fait un peu place nette.
00:12:30 Souvenez-vous aussi, quand Prigozhin s'en était tiré entre guillemets à bon compte,
00:12:36 après la fin de cette rébellion, beaucoup de commentateurs avaient dit que Poutine c'était une preuve de faiblesse,
00:12:42 il ne tient pas ses alliés, il a laissé et il laisse Prigozhin alors que Prigozhin l'a défié ouvertement.
00:12:51 Bon, s'il s'avère que Poutine est derrière ça, en réalité tout ça était complètement faux.
00:12:56 Et Poutine, bon bah oui, a fait une purge à l'ancienne.
00:13:01 On va regarder justement la réaction du porte-parole du gouvernement Olivier Véran qui s'exprime justement sur ce crash.
00:13:06 Écoutez-le.
00:13:07 On ne connaît pas encore les conditions dans lesquelles ce crash a eu lieu.
00:13:12 On peut avoir des doutes raisonnables, mais surtout Prigozhin laisse derrière lui des charniers,
00:13:18 laisse derrière lui une pagaille terrible dans une grande partie du globe.
00:13:21 Je pense à l'Afrique, à l'Ukraine bien sûr, à la Russie elle-même.
00:13:23 C'est l'homme des bases d'œuvres de Poutine.
00:13:25 Son action, ses mésactions, ce qu'il a commis est indissociable de la politique de Poutine
00:13:32 qui lui avait confié d'ailleurs la responsabilité de mener ces exactions à la tête du groupe Wagner.
00:13:37 Je vous redonne la parole, Régis Le Sollus, que je voyais réagir assez vivement à ce que disait le ministre.
00:13:41 Je trouve qu'il ne faut pas confondre les effets et les causes.
00:13:44 Si Wagner est arrivé en Afrique, si Wagner s'est implanté en Afrique, c'est à cause de nos déboires, nous Français.
00:13:49 C'est parce qu'on n'a pas reçu être à la hauteur d'un certain nombre de défis que posaient ces pays africains,
00:13:55 en particulier le Mali, le Burkina et ensuite le Niger.
00:13:58 Ce n'est pas Wagner qui est arrivé et qui nous a posé des problèmes.
00:14:02 Wagner a capitalisé là-dessus, les Russes ont capitalisé sur nos problèmes.
00:14:06 Mais ne confondons pas les effets et les causes.
00:14:09 Raphaël Saint-Ville a un doute raisonnable sur le fait que ce soit un accident.
00:14:12 Comme le dit Olivier Véran, dès hier, quand on a appris la nouvelle,
00:14:14 on a du mal effectivement à croire que ce soit un simple accident ou alors la coïncidence est grosse et ça arrive.
00:14:19 Oui, ça personne n'a véritablement de doute et on a l'impression qu'à travers le destin de Prigojins,
00:14:26 il en est un peu du destin de tous ces oligarques qui ont voulu rompre ou en tout cas s'autonomiser par rapport à Poutine.
00:14:34 Ils leur doivent tout. Ils leur devaient leur puissance, ils leur devaient leur argent.
00:14:39 Et le jour où ils prennent des libertés vis-à-vis du Kremlin, de Poutine, de la Russie,
00:14:45 on voit que les conséquences sont souvent mortelles pour eux.
00:14:50 Donc c'est ça qui est mis en valeur à travers la mort de Prigojins, me semble-t-il.
00:14:55 Arod.
00:14:56 Il y a un autre aspect un peu dans ce duel mortel entre Vladimir Poutine et Yevgeny Prigojins.
00:15:04 C'est que lors de la mutinerie de deux jours, les colonnes de Wagner ont été parfois accueillies par des foules,
00:15:14 je ne dirais pas immenses, je ne dirais pas en liesse, mais il y avait des fans dans la rue qui applaudissaient
00:15:19 et c'était surtout un soutien nationaliste.
00:15:23 Vous, vous êtes bien battus.
00:15:25 Et pas grand monde s'est bougé dans Moscou ou ailleurs en soutien de Vladimir Poutine.
00:15:32 Ce n'était pas comme De Gaulle lors de la rébellion des généraux et des gens malraux qui demandaient
00:15:39 "donnez-moi des fusils, les citoyens vont défendre la République".
00:15:43 Il n'y avait absolument pas cette ambiance-là.
00:15:46 Et donc c'est une espèce d'opinion publique à tône autour de Vladimir Poutine, je crois, sans doute l'a marqué.
00:15:56 Maintenant, est-ce que ça a dicté les conditions de cette élimination supposée ?
00:16:01 Ça, je ne sais pas.
00:16:02 Philippe David.
00:16:03 Oui, on peut penser légitimement quasiment jour pour jour, deux mois après.
00:16:08 Oui, deux mois jour pour jour aujourd'hui.
00:16:10 Un jour près.
00:16:13 Que l'accident d'avion ne soit pas fondamentalement un accident,
00:16:17 surtout qu'Ambraer, c'est des avions extrêmement fiables, faut-il le rappeler.
00:16:23 Quelque part, on connaît les méthodes.
00:16:26 Le général Lebed d'ailleurs était mort dans un accident d'hélicoptère également.
00:16:29 Alors est-ce que c'était un accident ? Est-ce que c'était un sabotage ?
00:16:33 D'autres opérations sont faites avec du Novichok, un gaz neurotoxique qui vous tue,
00:16:38 qui peut vous tuer en quelques minutes.
00:16:40 Bref, la question qui se pose maintenant, est-ce que ça renforce le Poutine ?
00:16:46 Première question.
00:16:47 Et deuxième question, que va devenir Wagner sans Prigogine ?
00:16:51 Et sans Prigogine, que va faire Wagner en Afrique ?
00:16:53 Je crois que c'est les questions, et n'étant pas un grand expert dans le domaine,
00:16:56 que je pose en espérant des réponses.
00:16:58 Sur Wagner, qu'est-ce que ça change pour Wagner, justement, Régis ?
00:17:01 La vraie question, c'est, il semblait, après cette rébellion,
00:17:07 qu'il ait été décidé que Prigogine se concentre sur les activités de Wagner en Afrique.
00:17:13 Il ne faut pas oublier que la dernière vidéo dans laquelle il est apparu,
00:17:16 il est dans la région de Mopti,
00:17:17 c'est une région d'ailleurs où il y a énormément de combats
00:17:20 entre les forces armées maliennes et les djihadistes,
00:17:22 c'est à l'ouest de Gao, et il apparaît en plein désert avec son arme,
00:17:27 avec son habituel...
00:17:29 Mais il n'a pas de casque cette fois-ci, il a un chapeau de brousse.
00:17:32 Donc il voulait se montrer là-bas pour montrer que Wagner est présent,
00:17:36 pour montrer qu'il est aux opérations, qu'il est à la manœuvre.
00:17:41 Donc là, la vraie question qui va se poser,
00:17:44 c'est justement tout cet effectif de Wagner qui agit dans ces pays.
00:17:48 Il n'y a pas que...
00:17:50 Là, le Niger, la situation n'est pas claire.
00:17:54 Wagner n'est certainement pas derrière le coup d'État qui s'est produit au Niger.
00:17:58 Mais au Mali, ils sont présents,
00:18:00 ils sont présents également au Burkina Faso,
00:18:03 de façon encore plus importante.
00:18:05 Le président Ibrahim Traoré a véritablement fait allégeance
00:18:09 à Vladimir Poutine au sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg.
00:18:13 Il a fait vraiment un discours qui a été remarqué.
00:18:15 Donc si vous voulez, Wagner a égréné ses forces dans l'Afrique.
00:18:20 Elle est présente toujours, effectivement, en RCA,
00:18:23 également en Libye, également au Soudan.
00:18:26 Donc voilà, c'est une véritable multinationale des combats,
00:18:31 de la même manière que Blackwater l'avait été aux États-Unis,
00:18:34 puisque les Américains ont quand même développé le mercenariat
00:18:39 de façon, dans la guerre moderne, avant les Russes.
00:18:42 Donc Wagner, il va falloir effectivement trouver une manière de gérer,
00:18:48 parce que c'est d'une importance considérable pour la Russie aujourd'hui,
00:18:53 profitant, comme je le disais, des déboires de la France
00:18:56 et du fait que nous avons subi des putschs dans des pays
00:19:00 qui nous étaient alliés avant.
00:19:02 Eh bien, Wagner va essayer évidemment de remporter la mise.
00:19:07 Sur la question de Wagner par rapport à l'Ukraine,
00:19:11 ça ne change rien.
00:19:12 Aujourd'hui, Wagner, je vous dis, a été réintégré
00:19:16 pour une grande partie dans l'armée russe.
00:19:19 Il n'y a pas eu d'impact, aucun impact sur la conduite des opérations,
00:19:23 y compris, rappelons-nous, quand Wagner a occupé Rostov,
00:19:28 souvenez-vous, la première partie de la rébellion
00:19:31 avant cette remontée sur Moscou, c'était d'arriver dans cette ville
00:19:34 qui est à l'est du Donbass, ville dans laquelle l'état-major
00:19:38 de l'armée russe qui dirige l'opération en Ukraine se trouvait.
00:19:42 Et quand Wagner est arrivé, il n'y a eu aucune rupture des opérations.
00:19:46 Les avions pour aller vers le front, les hélicoptères pour les opérations
00:19:51 ont continué à fonctionner comme si de rien n'était.
00:19:54 Donc, en fait, l'impact sur la guerre en Ukraine, il est minime.
00:19:58 Après, il y a tout l'impact psychologique, je vous dis,
00:20:01 à savoir que les Wagner ont une énorme popularité en Russie,
00:20:05 dans les cercles nationalistes, c'est évident.
00:20:07 Maintenant, ils ont toujours travaillé avec l'armée russe.
00:20:11 Il n'y a jamais eu de rupture.
00:20:12 Il ne faut pas imaginer, je prenais l'exemple de Blackwater tout à l'heure,
00:20:15 qui était aux États-Unis, financé par des fonds privés.
00:20:18 Là, Wagner est financé par l'État russe.
00:20:22 Ce sont des fonds russes.
00:20:24 Ce n'est même pas des fonds de Yevgeny Prigojin.
00:20:27 Tout ce qui a été développé, ils ont combattu à Bakhmout
00:20:30 avec l'artillerie russe, avec les parachutistes russes.
00:20:33 Donc, c'est complètement intégré.
00:20:35 Et leurs casernes, pour finir, qui sont présentes d'ailleurs
00:20:37 dans 42 États de la Fédération de Russie,
00:20:40 sont situées juste à côté des principales bases de l'armée russe.
00:20:44 Donc, il n'y a pas de rupture en termes de soldats.
00:20:46 Souvent, le personnel de Wagner sont des anciens
00:20:50 qui ont déjà combattu dans l'armée russe.
00:20:51 Donc, si vous voulez, ce n'est pas un sujet.
00:20:54 Naïma M. Fadel.
00:20:55 Alors, effectivement, je parle sous le contrôle de Régis.
00:20:58 Mais la lecture comme moi, j'en fais,
00:21:01 c'est qu'effectivement, Wagner, ce n'est pas une entité,
00:21:03 et Prigojin, une entité à part.
00:21:05 Et que Wagner et Prigojin ne sont que l'émanation
00:21:08 d'une volonté de Vladimir Poutine.
00:21:11 Et c'est vrai qu'à partir de ce moment-là,
00:21:12 où vous créez quelque chose,
00:21:16 l'affront qui lui a été fait par Prigojin...
00:21:18 C'est ce que disait Raphaël sur la question des oligarques.
00:21:21 Oui, mais effectivement, ça rejoint...
00:21:24 Ça veut dire que de toute façon,
00:21:27 il ne pouvait pas se venger de cet affront
00:21:31 qui lui a été fait.
00:21:32 Et rappelez-vous que nombreux ont été les commentateurs
00:21:36 à dire que c'est la fin de Poutine,
00:21:38 puisqu'il montait vers Moscou en disant que c'était la fin,
00:21:41 en faisant des tas de scénarii, etc.
00:21:44 Donc, évidemment, il ne pouvait que réagir.
00:21:48 Évidemment, il ne pouvait...
00:21:49 Et je ne pense pas, parce que ça, je l'ai entendu aussi,
00:21:52 que ça pouvait être un coup dur pour les Wagner
00:21:55 et que ça pouvait encore faire une cession.
00:21:57 Moi, je pense que les Wagner,
00:21:58 et je parle sous votre contrôle,
00:21:59 ont de toute façon intégré, comme le souhaitait Poutine,
00:22:02 l'armée russe et qu'il va reprendre les choses en main naturellement.
00:22:07 J'ajouterais par rapport à ça,
00:22:08 que ce qui avait été dit à l'époque,
00:22:10 c'est que Prigojin a critiqué la conduite de la guerre en Ukraine.
00:22:15 Il a mis en cause des décisions qui ont été faites par l'état-major,
00:22:20 en particulier par Sergei Shoigu et Valery Gerasimov,
00:22:25 le chef d'état-major et le ministre de la Défense.
00:22:27 Il y avait une opposition frontale à eux.
00:22:30 Mais Prigojin, contrairement à ce qu'on a entendu pendant cette rébellion,
00:22:34 n'a jamais été remis en cause le principe même de la guerre en Ukraine,
00:22:38 ni le principe même d'une Russie,
00:22:41 du nationalisme russe tel que l'exprime Vladimir Poutine.
00:22:46 Il n'y a pas d'opposition idéologique, au contraire.
00:22:48 Prigojin est quelqu'un qui faisait partie de l'appareil russe,
00:22:52 il a fait de la propagande même anti-française,
00:22:55 il avait des chaînes de médias pour ça.
00:22:58 Donc c'est quelqu'un qui est totalement en adéquation
00:23:01 avec l'idéologie de Vladimir Poutine.
00:23:03 Je voudrais juste rajouter quelque chose sur l'Afrique.
00:23:05 Il faut qu'Arold aussi puisse...
00:23:07 Vous vouliez intervenir, je vous donne la parole.
00:23:09 Il y a aussi le fait que Prigojin s'est révélé un petit peu
00:23:15 avant de passer en rébellion,
00:23:17 et il a dit quelque chose d'un peu subtil,
00:23:20 il a dit "de toutes les façons, cette guerre, je vais vous dire ce que c'est,
00:23:24 ça a été créé de toutes pièces".
00:23:27 Car on a allégué une espèce d'offensive ukrainienne sur le Donbass,
00:23:34 mais je peux vous dire qu'en fait,
00:23:36 nous on tirait sur eux et eux ils tiraient sur nous.
00:23:38 Normal, rien de spécial.
00:23:40 Donc on a commencé cette guerre de manière volontaire.
00:23:44 Et ça, ça me semble, il me semble être la seule personnalité de Horan qui a lâché ça.
00:23:50 Naïma.
00:23:51 Oui, et puis sur l'Afrique,
00:23:52 moi je pense que pour rejoindre ce que vient de dire Régis,
00:23:56 comme on dit "la nature a horreur du vide",
00:23:58 qu'on a complètement abandonné une politique africaine.
00:24:03 Moi j'ai été pendant six mois dans les différents pays,
00:24:06 16 pays quand même, de la 9e circonscription,
00:24:09 et ce qui revenait sans cesse, c'est que la France n'était plus présente.
00:24:12 Alors effectivement sur le Mali,
00:24:14 on a été présent le Burkina Faso, etc. militairement,
00:24:17 mais en termes de "soft power", on n'est plus du tout présent.
00:24:22 Et François Hollande a baissé tous les budgets liés aux instituts culturels,
00:24:27 liés aux établissements scolaires à l'étranger,
00:24:31 qui faisaient aussi partie du rayonnement de la France et de l'influence de la France.
00:24:36 Et effectivement aussi toute cette diplomatie,
00:24:38 qui connaissait très bien notamment le monde arabo-musulman,
00:24:41 qui maintenant on n'a plus.
00:24:43 Dominique de Villepin d'ailleurs en parle très bien.
00:24:46 Merci beaucoup, on se retrouve dans un instant.
00:24:48 Merci Harold Liman, on va vous libérer évidemment,
00:24:50 on vous retrouvera tout au long de la journée.
00:24:52 On marque une courte pause et on se retrouve avec mes invités
00:24:55 pour la suite de l'heure des pros.
00:24:56 De retour dans l'heure des pros et je salue Aboulaï Kanteh, bonjour.
00:25:03 Bonjour.
00:25:03 Merci de nous avoir rejoints, policier,
00:25:05 et j'en profite pour citer votre livre,
00:25:07 "Policier, enfant de la République", qu'on voit à l'image.
00:25:10 On va reparler malheureusement de Nîmes,
00:25:12 on vous en parlait déjà hier avec l'assassinat de ce garçon de 10 ans,
00:25:16 victime collatérale du trafic de drogue.
00:25:18 Eh bien, on l'a appris ce matin dans la nuit,
00:25:20 c'est un individu de 18 ans qui est décédé dans le même quartier de Pissevins.
00:25:25 On est en ligne justement avec Jean-Luc Thomas, notre correspondant sur place.
00:25:28 Jean-Luc, qu'est-ce que vous pouvez nous dire de cette information ?
00:25:34 Eh bien, écoutez, il est aux environs de 4 heures du matin, cette nuit,
00:25:39 quand des habitants du quartier entendent des tirs,
00:25:43 ils appellent la police, les pompiers.
00:25:46 Quand les pompiers arrivent, il y a un jeune homme qui est au sol, qui est allongé.
00:25:53 Quand les policiers arrivent, il y a une quinzaine de douilles.
00:25:57 Il y a eu plusieurs tirs, dont certains avec une arme lourde, type Kalachnikov.
00:26:05 Et le jeune homme, malgré un massage cardiaque, va mourir ici sur place.
00:26:12 Alors, il faut savoir que ce jeune homme n'est pas originaire de Nîmes,
00:26:16 il est originaire de Béziers.
00:26:19 Et il était là en tant que vendeur ou en tant que guetteur,
00:26:24 on ne sait pas pour l'instant.
00:26:26 Ce qui est sûr, c'est qu'il y avait de la drogue sur lui, une petite quantité.
00:26:33 Il y avait également un petit peu de monnaie autour de 100 euros.
00:26:39 Et également, il avait donc ce rôle de vendeur, de guetteur.
00:26:43 Mais pour l'instant, rien ne confirme la chose.
00:26:46 Il faut savoir qu'ensuite, une voiture a été retrouvée pas très loin d'ici,
00:26:54 totalement calcinée. Est-ce que c'est la voiture qui a servi à tirer sur ce jeune homme ?
00:27:02 Là encore, l'enquête va le dire.
00:27:06 Et il faut savoir qu'on a quand même trouvé une quinzaine de douilles,
00:27:12 ce qui est très important.
00:27:15 On a tiré pour tuer, c'est ce que disait tout à l'heure un policier.
00:27:21 Donc évidemment, un nouveau mort ici, dans le même quartier,
00:27:26 puisque Sacha Robin va vous montrer.
00:27:29 On est juste de l'autre côté de là où le jeune Fayed a été tué
00:27:36 dans la nuit de dimanche à lundi.
00:27:40 Et donc, c'est vraiment un quartier qui est gangréné par les trafics
00:27:47 et surtout par la lutte des territoires entre le quartier Pissevins et le quartier Val-de-Gour.
00:27:56 Merci beaucoup Jean-Luc Thomas.
00:27:57 Merci à Sacha Robin aussi, qui a assuré la réalisation de ce duplègue.
00:28:01 J'en profite pour préciser qu'on nous informe que Gérald Darmanin
00:28:04 préside une réunion de sécurité justement sur la situation à Nîmes
00:28:08 et qu'il se rendra sur place demain.
00:28:11 Abdoulaye Kanté, on l'avait vu aussi, la CRS 8 avait été déployée.
00:28:14 Déjà, on explique que si ce règlement de comptes a pu avoir lieu cette nuit,
00:28:18 c'est que la CRS 8 n'est pas utile.
00:28:21 Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
00:28:22 Est-ce que ce raccourci est un peu facile ?
00:28:24 C'est un raccourci facile, j'ai envie de vous dire,
00:28:25 parce que la lutte contre le trafic de stups, c'est une lutte qui est longue
00:28:29 et qui doit être aussi acharnée, parce que quand on voit ce qui s'est passé,
00:28:32 donc à même pas à peine 24 heures après le...
00:28:35 48 heures après le décès du jeune Fayed, 10 ans.
00:28:38 Donc, cela n'a pas, on va dire, freiné les ardeurs de ces vendeurs de mort.
00:28:42 J'ai envie de vous dire.
00:28:43 Donc, si vous voulez, par rapport à la lutte contre le trafic de stupéfiants,
00:28:47 encore une fois, c'est que la politique du ministère de l'Intérieur,
00:28:49 c'est de pilonner ces points de deal.
00:28:51 On voit que ça gêne et on voit que c'est une lutte de territoire à laquelle nous assistons.
00:28:54 C'est que, encore une fois, vous avez des matchs retour entre deux quartiers
00:28:57 qui veulent avoir justement ce territoire qui génère des centaines de milliers d'euros.
00:29:01 Mais le problème, c'est que je pense qu'il faudrait qu'à un moment donné,
00:29:03 qu'on change, on va dire, de logiciel et qu'on arrête de penser
00:29:06 que la police va pouvoir tout régler.
00:29:08 C'est ça le problème.
00:29:08 C'est que dans notre société, c'est qu'il faut qu'on comprenne
00:29:12 que le trafic de stupéfiants, ça génère des morts.
00:29:15 C'est de la mort.
00:29:16 Excusez-moi du terme, j'ai été un peu vulgaire, c'est de la merde.
00:29:18 Et c'est comme l'a dit le ministre.
00:29:20 C'est que quand les gens auront compris que ces produits-là,
00:29:23 ça génère des morts, ceux qui achètent aussi sont complices aussi de ces meurtres.
00:29:29 Donc, peut-être qu'on arrivera peut-être un petit peu à avancer.
00:29:31 La police ne pourra pas tout.
00:29:32 Et encore, je voudrais rendre hommage aussi à nos collègues de la police judiciaire
00:29:35 qui, au gré de leurs investigations et de leurs moyens qui sont alloués,
00:29:39 font du mieux qu'ils peuvent.
00:29:40 Mais après, ils ne pourront pas tout.
00:29:41 Il faudra aussi que les citoyens, les élus aussi,
00:29:44 retrouvent ses manches et essayent de vraiment lutter avec nous efficacement.
00:29:49 On va écouter ce que disait Olivier Dussopt.
00:29:50 Le ministre du Travail était l'invité de la matinale de CNews,
00:29:53 l'invité de Romain Desarbres.
00:29:54 Il s'est exprimé sur ce nouveau drame.
00:29:56 Écoutez-le.
00:29:57 Je ne crois pas que ce soit un signe d'impuissance.
00:29:59 D'ailleurs, on l'a vu avec les violences urbaines d'il y a quelques semaines.
00:30:03 L'État réagit et l'État est capable de réagir très vite et très fort.
00:30:06 C'est plutôt le signe de la gravité d'une situation
00:30:09 et de l'importance des faits qui sont commis dans ce quartier comme dans d'autres.
00:30:14 Et donc, ça signifie aussi que nous devons continuer à aller plus vite,
00:30:18 à aller plus loin.
00:30:19 Depuis qu'Emmanuel Macron a été élu,
00:30:20 il le rappelle dans une interview publiée aujourd'hui,
00:30:23 nous avons créé des milliers de postes de policiers
00:30:25 qui avaient été supprimés précédemment.
00:30:26 Il y a encore une loi de programmation en matière de sécurité
00:30:29 pour le ministère de l'Intérieur qui a été adoptée par le Parlement
00:30:31 il y a quelques semaines, qui permet d'augmenter les moyens,
00:30:34 qui permet d'agir plus vite pour faire en sorte que cette violence
00:30:37 puisse être combattue.
00:30:39 Naïma Mfaday, est-ce que vous êtes d'accord avec le ministre du Travail ?
00:30:41 Il dit que ça ne veut pas dire que l'État est impuissant,
00:30:44 on continue à agir, il y a des choses qui sont mises en place.
00:30:48 Écoutez, l'État, il est évident que Gérald Darmanin réagit,
00:30:53 il fait ce qu'il peut.
00:30:56 Mais le problème, c'est qu'on a laissé tellement faire
00:31:00 et on a tellement réagi par laxisme
00:31:06 qu'aujourd'hui l'enjeu est devenu beaucoup plus important.
00:31:10 Les quartiers que j'ai connus il y a 40 ans,
00:31:12 ce n'est plus du tout les quartiers d'aujourd'hui.
00:31:14 Donc c'est toutes les politiques, effectivement, comme disait Abdoulaï,
00:31:18 qu'il faut remettre à plat.
00:31:19 C'est les politiques du logement, des attributions,
00:31:22 et arrêter cette concentration de pauvreté et de personnes de même origine.
00:31:28 Puisqu'on a eu une dérive,
00:31:29 auparavant on avait une politique de logement,
00:31:32 comme on disait, à loyer modéré, où tout le monde pouvait y habiter.
00:31:35 Petit à petit, la dérive, où c'est devenu des logements sociaux,
00:31:39 où on concentre les mêmes personnes,
00:31:41 le même profil social et les mêmes origines.
00:31:44 On a aussi mis en place, je le dis souvent,
00:31:46 toutes les politiques aussi qui ont favorisé l'entre-soi, etc.
00:31:50 Et aujourd'hui on sait très bien qu'on a un problème aussi
00:31:53 avec la délinquance des mineurs.
00:31:54 Ces gens-là, ces trafiquants, n'existent pas sans les petites mains.
00:31:58 Mais les petites mains aujourd'hui, de plus en plus jeunes,
00:32:01 on a des enfants de 10 ans qui sont enrôlés.
00:32:04 Elle est où la place des parents ?
00:32:06 Quand on parle des parents qui doivent être tenus responsables
00:32:09 des actes de leurs enfants, c'est des cris d'orfraie.
00:32:13 Encore aujourd'hui, Elodie, j'entends parler
00:32:15 « Ah, il faut mettre en place plus de prévention ».
00:32:17 Mais ça fait 40 ans qu'on met de la prévention.
00:32:20 Ça fait 40 ans qu'on a des milliards donnés
00:32:22 dans le cadre de la rénovation urbaine ou de la prévention.
00:32:26 On a fait le tout gratuit,
00:32:27 qui fait qu'à un moment on a l'impression que rien ne vaut rien.
00:32:30 Il faut revoir complètement, avec courage,
00:32:33 avec volonté, toute cette politique.
00:32:36 Philippe David, la prévention, ce n'est plus le moment, c'est trop tard.
00:32:40 La prévention, c'est ce qu'on fait depuis 40 ans,
00:32:42 comme le disait Naïma qui connaît bien les quartiers difficiles,
00:32:44 et ça ne marche pas.
00:32:48 Je vais vous prendre un exemple.
00:32:50 Quand vous voyez ce meurtre, 15 douilles, 15 étuis de balles,
00:32:55 donc c'est de l'arme automatique,
00:32:57 ça fait un demi-chargeur de Kalashnikov, 15 cartouches,
00:33:00 un chargeur de Kalash, c'est 30 cartouches.
00:33:02 C'est que les gens y vont pour tuer.
00:33:05 Ce n'est pas quelque chose, c'est une bague perdue,
00:33:08 non là, ils y vont pour tuer.
00:33:10 Ils vident la moitié d'un chargeur sur quelqu'un de 18 ans.
00:33:13 Mais ça peut peut-être s'expliquer,
00:33:16 vu la justice des mineurs à qui on garantit une totale impunité,
00:33:20 nonobstant la révision de l'ordonnance de 45,
00:33:24 qui a été vraiment une révision cosmétique.
00:33:26 Je vais vous prendre deux exemples qui ont défrayé l'actualité,
00:33:30 entre Nanterre et Cherbourg.
00:33:33 15 arrestations pour des faits graves,
00:33:36 refus d'obtempérer, délit de fuite, etc.
00:33:39 Agression sexuelle à Cherbourg, et deux, et sur mineurs.
00:33:42 Que ce sont des personnes qui n'ont,
00:33:45 qui avaient, on vous dit, mais ils ne sont pas délinquants,
00:33:47 ils ont un casier vierge,
00:33:49 évidemment parce que la justice ne fonctionne pas.
00:33:51 Moi, je ne connais pas un pays où quand on a fait 15 ou 17 délits,
00:33:54 on n'a pas un casier judiciaire.
00:33:57 17 pour Cherbourg.
00:33:58 17 pour Cherbourg.
00:33:59 Je ne connais pas un pays, à part la France,
00:34:01 où on n'a pas un casier judiciaire
00:34:02 après avoir autant transgressé la loi.
00:34:04 Mais comment voulez-vous que des jeunes,
00:34:06 à qui vous montrez qu'il n'y a aucune autorité de l'État,
00:34:09 que c'est Open Bar qui peut le faire ce qu'ils veulent,
00:34:11 dans les cas les plus extrêmes,
00:34:13 bon, il me fait de la concurrence pour d'île et du chit,
00:34:16 je prends une Kalachnikov
00:34:17 et je vide la moitié d'un chargeur sur lui.
00:34:19 Mais quand vous dites ça,
00:34:20 on vous regarde littéralement comme un fou dangereux,
00:34:23 mais vous voyez maintenant l'état de nos banlieues ?
00:34:25 Nîmes, deux morts,
00:34:26 on en est à 33 à Marseille maintenant,
00:34:28 je croyais qu'il y avait un 33e,
00:34:29 ça s'arrête où ?
00:34:31 On s'arrête où ?
00:34:33 - Oui, Naïma, rapidement.
00:34:34 - Oui, vous voyez, changer de logiciel quand je dis ça,
00:34:36 c'est qu'à un moment, la justice,
00:34:39 ou nos gouvernants,
00:34:40 en se penchant sur cette question de la délinquance des mineurs,
00:34:44 en fait, ils sauvent des gamins.
00:34:45 C'est-à-dire que, vous vous rendez compte, 17,
00:34:47 ça veut dire que le gamin, il a dû commencer à 12, 13 ans,
00:34:50 jusqu'à arriver où il commet cette atrocité,
00:34:53 notamment pour Cherbourg.
00:34:55 Naël, il ne serait peut-être pas mort
00:34:56 s'il avait été arrêté.
00:34:58 Donc c'est tout ça.
00:34:59 Alors, est-ce qu'il faut qu'on passe notre temps à égréner ces morts ?
00:35:04 Je ne pense pas.
00:35:05 Donc aujourd'hui, il faut encore une fois,
00:35:07 avec courage, et j'espère vraiment sincèrement
00:35:09 que notre gouvernement va vraiment donner,
00:35:14 en tout cas, s'atteler à une réponse très forte.
00:35:17 - On va regarder justement ce que disent les habitants
00:35:19 de ce quartier qui ont été interrogés par Thibault Marcheteau,
00:35:22 qui est sur place. Écoutez-les.
00:35:25 - À 23h45, ça nous a réveillés tous.
00:35:29 On est tous en train de dormir et ça nous a réveillés.
00:35:30 On a entendu les kalachinkovs, comme avant-hier,
00:35:33 mais là, ça a été beaucoup plus court.
00:35:36 Quand on regarde dehors, on voit le petit garçon
00:35:39 allongé par terre.
00:35:41 - 3h30, 4h20, quand ça nous a réveillés,
00:35:43 enfin, moi, ça m'a réveillée,
00:35:45 parce qu'on dort la fenêtre ouverte en ce moment.
00:35:47 Et c'est une horreur.
00:35:49 C'est une horreur.
00:35:52 Ah ben, je lui ai dit, tiens, il y en a encore un
00:35:53 qui s'est fait descendre.
00:35:55 - Raphaël, on voit aussi le désarroi et presque la résignation
00:35:59 des habitants de ce quartier.
00:36:01 Cette femme qui se dit, elle est réveillée en pleine nuit,
00:36:02 tiens, ça veut dire que quelqu'un s'est fait descendre.
00:36:04 - Je ne sais pas si les gens réalisent,
00:36:06 mais pour nous qui vivons finalement très loin
00:36:09 de ces zones insupportables où les habitants vivent l'enfer,
00:36:15 imaginez que c'est quasiment leur quotidien
00:36:17 que d'entendre des rafales de kalachnikovs,
00:36:20 d'être réveillé en pleine nuit, de s'habituer presque,
00:36:24 et se réveiller en se disant, ah ben, il y a eu un nouveau mort.
00:36:27 C'est quand même totalement sidérant.
00:36:29 Nous, c'est un univers très lointain qu'on découvre
00:36:32 par le biais des images.
00:36:34 Mais c'est la réalité de ces gens dans ces quartiers.
00:36:39 C'est la constitution de narcocité.
00:36:43 Philippe parlait de l'exemple de Marseille,
00:36:48 où on avait l'impression que c'était Chicago,
00:36:55 presque empire.
00:36:57 Mais on voit qu'aujourd'hui, ça égrène, ça essaime
00:37:01 et qu'il n'y a plus de ville, plus de quartier qui échappe
00:37:06 à ce genre d'ultra-violence.
00:37:09 - Je voudrais qu'on regarde justement ce reportage.
00:37:11 On a rencontré des familles qui sont terrorisées,
00:37:13 qui vivent dans cette cité.
00:37:14 Nombreuses ont été victimes de balles perdues
00:37:16 dans une des tours du quartier.
00:37:18 Deux jours après la fusillade de Nîmes,
00:37:20 notre équipe est allée à leur rencontre.
00:37:22 Le reportage est signé Thibault Marcheteau-Fabrice Elsner
00:37:24 et le récit, Sava Ravarni et Marine Sabourin.
00:37:27 C'est dans cette tour de la cité Pisse-Vin
00:37:31 que des balles ont atterri dans les appartements
00:37:33 de deux familles victimes collatérales
00:37:35 des trafics de drogue.
00:37:36 Chez cette habitante, la balle a traversé la chambre
00:37:39 de son futur bébé.
00:37:40 Fort heureusement, elle n'était pas présente ce soir-là.
00:37:43 Ça a percé le mur, la vitre aussi et le volet.
00:37:49 J'ai envie de partir parce que je sais que ça...
00:37:52 Même hier soir, on ne dormait pas,
00:37:53 on pensait que ça allait se reproduire encore.
00:37:56 Cet étage plus haut même constat chez son amie,
00:37:59 alors qu'elle se trouve dans sa chambre avec son enfant,
00:38:01 une balle traverse ses murs.
00:38:03 Là, j'ai entendu du bruit, là.
00:38:05 Et c'était...
00:38:07 On dirait du bruit des...
00:38:09 des artefices et tout.
00:38:10 Mais c'était pas ça, j'ai compris que c'était pas ça.
00:38:12 J'ai pris mon fils et je suis partie au salle bébé.
00:38:15 Depuis la fusillade, cette jeune mère reste traumatisée.
00:38:18 C'est trop grave, regarde.
00:38:19 Même là, on ne peut pas dormir,
00:38:21 on attend du bruit tout le temps, tout le temps.
00:38:23 C'est pas vraiment un quartier qu'on pouvait rester ici.
00:38:26 Les douilles ont été récupérées par la police judiciaire
00:38:29 dans le cadre de l'enquête.
00:38:30 Depuis le drame, de nombreux habitants,
00:38:32 à l'image de ces jeunes femmes,
00:38:33 souhaitent déménager au plus vite.
00:38:35 Régis Le Sommier, c'est hallucinant.
00:38:37 Ils sont chez eux, dans leur appartement.
00:38:39 Il y a des balles perdues qui traversent l'appartement.
00:38:42 Il faut faire attention où on dort pour éviter la balle la nuit
00:38:45 au cas où on se lève.
00:38:46 C'est quand même un quotidien qu'on a du mal,
00:38:47 comme le disait Raphaël Saint-Vila, à imaginer.
00:38:49 Eux, c'est leur quotidien.
00:38:50 Oui, alors bien sûr, ce qui est terrible,
00:38:54 c'est les deux réalités.
00:38:55 Raphaël a expliqué qu'en effet,
00:38:57 il y a une partie des Français qui vivent hors de ces quartiers
00:39:00 et il y a ces Français qui sont confrontés à cette réalité.
00:39:02 Moi, je noterais une chose, c'est que par rapport à,
00:39:05 on va dire, il y a 20 ans,
00:39:07 les quartiers difficiles existaient déjà.
00:39:09 Il y avait des émeutes, mais c'était toujours les mêmes endroits.
00:39:12 C'était Lyon, Vau-en-Velin, les Minguettes, le 93.
00:39:19 Aujourd'hui, on s'aperçoit qu'il y a tellement de faits divers
00:39:24 de ce type qui sont là.
00:39:26 En ce moment, c'est Nîmes.
00:39:27 L'année dernière, il y avait eu Avignon avec ce policier
00:39:29 qui avait été tué sur un point de dîle.
00:39:32 C'est partout.
00:39:33 C'est-à-dire qu'en fait, il y a eu une sorte d'accélération
00:39:36 et cette accélération, il ne faut pas oublier.
00:39:39 Moi, je trouve qu'on laisse souvent de côté l'immigration.
00:39:42 J'entendais encore Emmanuel Macron nous expliquer
00:39:44 que la France allait continuer,
00:39:46 avait toujours été un pays d'immigration.
00:39:49 En fait, le problème, c'est qu'on déplace le problème.
00:39:52 C'est-à-dire qu'on accueille des nouveaux migrants
00:39:54 sur des gens qui ont déjà, avec des populations
00:39:57 qui ont déjà des problèmes d'assimilation.
00:39:59 Et on crée des conflits.
00:40:00 Vous avez aujourd'hui des conflits ethniques
00:40:02 autour de la question de la drogue.
00:40:05 Souvenez-vous de ce qui s'était passé à Dijon
00:40:07 entre les Tchétchènes, les dealers d'origine maghrébine.
00:40:11 Cet affrontement, ces règlements de comptes,
00:40:13 s'est même arrivé à Marseille avec des Nigériens
00:40:17 contre des points de dîle tenus par des Maghrébins.
00:40:20 Donc, en fait, il y a une sorte d'ethnicisation
00:40:22 qui est en train de se passer.
00:40:23 Et il y a un étalement, justement, de ces problèmes en France.
00:40:30 Et on arrive à parler de cités
00:40:32 dont on n'avait jamais entendu parler avant.
00:40:34 Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de problème.
00:40:36 Mais si vous voulez, de ce point de vue-là,
00:40:37 les problèmes n'étaient pas aussi graves
00:40:40 que pour entendre des enfants nous expliquer
00:40:42 qu'il faut faire attention
00:40:43 parce qu'il y a des balles qui sifflent dans la maison.
00:40:45 On n'en était pas là, si vous voulez.
00:40:47 Et là, ça touche de plus en plus toute la France.
00:40:51 On va changer de sujet et parler d'atteinte à la laïcité à l'école
00:40:55 parce que 4710 signalements ont été faits sur l'an dernier.
00:41:00 C'est plus 150 % en un an.
00:41:02 Alors, l'une des raisons de cette augmentation,
00:41:04 selon cette note, c'est le port de tenue et de signes religieux.
00:41:07 C'est aussi, nous dit-on, une évolution significative
00:41:10 au sein de la jeunesse et de la place accordée à la religion.
00:41:13 Avec un autre facteur important aussi,
00:41:15 les pressions familiales et communautaires.
00:41:17 Naïma M. Fadel, que pensez-vous de ces chiffres ?
00:41:20 4710 signalements, une hausse de 150 %.
00:41:23 Est-ce vraiment étonnant ?
00:41:24 On a vu aussi toutes les polémiques autour de ce sujet.
00:41:27 Ce n'est pas étonnant, c'est une réalité.
00:41:28 C'est une réalité que je vois au quotidien
00:41:31 et qui est liée vraiment à la période de l'adolescence.
00:41:36 Ils le mimétisent.
00:41:37 Vous savez, on parle encore du quartier,
00:41:39 mais quand vous êtes aussi dans l'entre-soi,
00:41:41 dans l'englobement dans ces quartiers,
00:41:43 vous avez aussi des us et coutumes
00:41:45 que vous développez dans l'entre-soi.
00:41:47 On voit aussi sur les réseaux sociaux la mode des jeunes femmes
00:41:49 qui se voilent pour des TikTok, par exemple, etc.
00:41:52 Il y a beaucoup de mode autour de ça.
00:41:53 Oui, très maquillée d'ailleurs.
00:41:57 Et c'est marrant parce qu'il y en a une,
00:41:58 une influenceuse qui dernièrement l'a enlevée
00:42:01 et s'est mise en scène en l'enlevant.
00:42:04 Moi, je crois que si on veut vraiment arrêter
00:42:08 toute cette polémique autour des abayas et des camis,
00:42:11 parce que sinon nos enseignants ou nos chefs d'établissement,
00:42:14 certains d'ailleurs ne disent rien, malheureusement,
00:42:17 parce qu'ils ont peur aussi des réactions.
00:42:20 Mais si on veut aussi arrêter ça et passer à autre chose, enfin,
00:42:23 moi, vous savez, je le dis souvent, je suis pour l'uniforme.
00:42:26 L'uniforme pour tous les enfants de notre pays.
00:42:30 Voilà, ils portent le même uniforme,
00:42:32 que ce soit la petite jupe et la petite veste,
00:42:33 le garçon, le pantalon et la veste.
00:42:35 J'espère que je ne fais pas de problèmes de théorie
00:42:37 de genre des choses comme ça.
00:42:39 Ils pourront faire l'inverse s'ils veulent.
00:42:40 Si ils veulent faire l'inverse, ils peuvent.
00:42:42 Mais en tout cas, ce qui est certain,
00:42:44 c'est que ça réglera pas mal de problèmes.
00:42:47 Parce que, encore une fois, moi, je l'ai dit souvent et c'est vrai,
00:42:50 l'abaya ou le camis, ce n'est absolument pas,
00:42:53 il n'existe pas de tenue religieuse en islam.
00:42:56 C'est des tenues qui étaient importées
00:42:59 avec le développement du wahhabisme.
00:43:01 Et c'est devenu effectivement aujourd'hui des tenues religieuses.
00:43:04 Donc, pour arrêter tout ça, l'uniforme pour tous les enfants.
00:43:08 - Philippe Davies, vous êtes d'accord avec ça ?
00:43:10 Alors d'abord, sur la partie sur l'uniforme,
00:43:11 mais surtout, on voit aussi ces chiffres.
00:43:13 Alors, il faut expliquer aussi que c'est beaucoup mieux
00:43:15 collecté aujourd'hui que ça ne l'était précédemment,
00:43:17 ce qui peut expliquer une partie de la hausse des chiffres.
00:43:19 Mais sans doute pas quand on est sur une hausse de 150 %.
00:43:22 - Il y a un vrai phénomène quand même.
00:43:23 - Il y a un vrai phénomène, mais de toute façon,
00:43:25 je peux vous faire une prévision.
00:43:27 Dans quelques jours, c'est la rentrée des classes.
00:43:29 Il va y avoir un peu partout le test du camis, de l'abaya,
00:43:33 pour voir jusqu'où le nouveau ministre de l'Éducation nationale,
00:43:37 Gabriel Attal, est prêt à défendre ou pas,
00:43:41 un, la laïcité, deux, les chefs d'établissement.
00:43:44 Parce que quand vous voyez la politique de son prédécesseur,
00:43:47 Pape Ndiaye, qui avait un petit côté ponce-pilade,
00:43:50 vous savez, il y a des problèmes de camis,
00:43:52 je m'en lave les bains, chacun fait ce qui lui plaît.
00:43:57 C'est un peu ça finalement, vous voyez.
00:43:59 Là, on va avoir, je vous le dis, je l'affirme,
00:44:02 un test grandeur nature, pour voir jusqu'où
00:44:06 on peut descendre dans la velerie,
00:44:07 ou jusqu'où un nouveau ministre pourrait faire preuve de courage.
00:44:12 La laïcité, maintenant, certains la qualifient comme agressive,
00:44:16 ou excluante.
00:44:17 C'est exactement le contraire.
00:44:18 - Oui, c'est l'inverse.
00:44:19 - C'est exactement le contraire.
00:44:20 Vous voyez comment on fait l'inversion de la preuve.
00:44:24 Et je vous le promets, je vous le dis,
00:44:25 dans quelques jours, vous allez avoir un testing grandeur nature.
00:44:28 Pourquoi ?
00:44:29 Pour voir jusqu'où on est capable de résister ou pas.
00:44:33 - En tout cas, Gabriel Attal est plutôt clair sur ces questions.
00:44:38 La seule chose que je lui reproche, c'est l'uniforme.
00:44:40 Il veut juste faire un test,
00:44:42 et si les chefs d'établissement le veulent,
00:44:44 moi je pense qu'il faut généraliser.
00:44:45 - Juste un mot, il est très clair dans les paroles,
00:44:48 mais moi, les paroles s'envolent, les actes, on les voit.
00:44:52 - Adoulaye Kanté, on voit aussi la difficulté parfois
00:44:54 pour les directeurs d'établissement
00:44:55 de faire respecter cette laïcité.
00:44:57 Ils sont déjà tellement menacés et pas respectés
00:45:00 que parfois c'est beaucoup pour eux aussi
00:45:02 de devoir aller affronter ces élèves
00:45:04 ou les familles d'ailleurs de ces élèves.
00:45:05 - Oui, c'est une grande problématique de notre époque.
00:45:07 C'est que quand on voit qu'il n'y a plus de respect
00:45:09 de l'autorité en lui-même.
00:45:11 Bon, moi, j'ai que 45 ans,
00:45:13 mais c'est vrai qu'à mon époque, l'autorité,
00:45:14 c'est que quand vous avez votre professeur,
00:45:16 vous levez quand il rentre dans la classe.
00:45:18 Donc, il y a tout cette, on va dire,
00:45:20 cette manière de respect envers cette autorité
00:45:22 qui a, on va dire, disparu.
00:45:24 Mais je pense qu'il est nécessaire, encore une fois,
00:45:26 de réaffirmer encore l'autorité de l'État,
00:45:29 l'autorité de l'établissement et tout ça
00:45:31 auprès de ces jeunes qui sont dans l'apprentissage,
00:45:33 qui sont dans l'apprentissage de la vie, on va dire.
00:45:35 C'est vrai qu'après, quand on voit, moi, personnellement,
00:45:38 après, je suis pour, évidemment, le port de l'uniforme,
00:45:41 qui pour moi est un principe d'égalité,
00:45:42 qui permet justement de mettre sur la même enseigne tout le monde.
00:45:45 Et aussi, ça pourra peut-être aussi régler
00:45:46 un certain nombre de problèmes,
00:45:48 quand on parle peut-être d'harcèlement,
00:45:49 ou bien quand vous avez des jeunes qui ont des fois,
00:45:51 ont des, voilà, c'est ça, un marque et tout.
00:45:53 Donc, vous savez, dans les cours d'école,
00:45:54 les enfants, ils sont pas tendres entre eux.
00:45:57 Donc, du coup, si ce test peut amener de la positivité,
00:46:01 notamment au niveau d'égalité envers des enfants,
00:46:03 moi, je suis totalement pour.
00:46:05 Après, encore une fois, c'est qu'il faut encore,
00:46:07 plus que jamais, soutenir aussi nos enseignants
00:46:09 qui en ont le plus besoin,
00:46:11 qui sont aussi en manque de moyens aussi.
00:46:12 Et aujourd'hui, il faut encore que l'État
00:46:14 soit vraiment ferme et aussi très près d'eux,
00:46:17 parce que quand on voit comment ça se passe
00:46:20 au niveau de certains jeunes
00:46:21 qui n'ont plus ce respect de ces enseignants,
00:46:23 c'est vrai que ça commence à être dramatique.
00:46:24 Raphaël Stainville, on parlait tout à l'heure de Papendia
00:46:26 et chaque fois que les chiffres des atteintes à la laïcité sortaient,
00:46:29 on sentait qu'il n'avait pas envie d'en faire une polémique.
00:46:31 Il expliquait tout le temps qu'il fallait attendre
00:46:33 de voir les prochains pour voir ce que ça donnait.
00:46:35 Est-ce qu'on peut espérer que Gabriel Attal,
00:46:37 s'il y a de nouveau ce genre de souci à la rentrée,
00:46:39 prenne ce sujet un peu plus au sérieux
00:46:42 et plus en main pour tenter de trouver des solutions ?
00:46:44 Je pense que Gabriel Attal est un vrai politique.
00:46:47 Il ne peut pas ne pas s'emparer de ce sujet
00:46:51 et contrairement à son prédécesseur
00:46:53 qui justement laissait au chef d'établissement
00:46:57 la responsabilité d'apprécier ou non
00:47:01 si ses vêtements étaient religieux,
00:47:05 étaient portés comme une sorte de défiance à la laïcité,
00:47:09 je pense que Gabriel Attal est très conscient de ce sujet
00:47:11 et donc en politique, j'espère, mais encore une fois,
00:47:15 ce n'est qu'un vœu pieux,
00:47:17 mais je pense qu'il sent mieux les choses que son prédécesseur.
00:47:20 Il ne peut pas passer à côté de ce sujet.
00:47:23 On en parlera tout à l'heure, mais le président de la République
00:47:24 dit qu'on a mis fin aux pas de vagues dans l'éducation nationale.
00:47:27 Quand on voit ces chiffres, on se dit
00:47:29 que le monde de l'éducation nationale n'est pas aussi simple
00:47:31 pour les enseignants et les directeurs d'établissement
00:47:33 que semble penser le président de la République.
00:47:35 Le problème, ça va être le test que disait Philippe David,
00:47:38 et tout à fait vrai, la rentrée va être un test de savoir
00:47:40 si le chef d'établissement est soutenu par la hiérarchie.
00:47:44 C'est ça le vrai problème, parce qu'on a vu trop de chefs d'établissement
00:47:48 livrés à eux-mêmes, de profs aussi isolés
00:47:51 qui se retrouvent finalement débordés et qui n'osent pas,
00:47:54 ou en tout cas qui sont obligés de faire marcher l'arrière.
00:47:56 Là, je dirais qu'il y a quand même du positif,
00:47:59 parce que comme le disait Raphaël,
00:48:02 Gabriel Attal est un vrai politique,
00:48:03 mais surtout, il est attaché au principe de la laïcité.
00:48:06 Je ne dis pas que Papendia n'y était pas,
00:48:08 mais Papendia avait été quand même singulièrement influencé
00:48:11 par des idéologies venues des États-Unis,
00:48:14 et quand ça vient des États-Unis,
00:48:16 ça favorise ce qu'on appelle le communautarisme, si vous voulez.
00:48:18 Je ne dis pas que c'était un woke pur et dur,
00:48:21 en tout cas, il a été très influencé par ça,
00:48:23 alors qu'avant, il ne l'était pas,
00:48:26 mais ça a été important pour lui.
00:48:27 Donc, quand il a été nommé ministre de l'Éducation,
00:48:30 beaucoup se sont dit "Qu'est-ce qu'il va mettre dans la tête de nos gamins ?"
00:48:33 Il y a toujours eu ce doute et toujours eu cette retenue
00:48:36 par rapport justement à ce principe fondamental de la laïcité.
00:48:39 Là, dès ses premiers pas, Gabriel Attal a montré qu'il y était attaché.
00:48:43 Maintenant, il faut les actes, comme dit Philippe.
00:48:45 Naïma pour terminer.
00:48:46 Et puis moi, je rajouterais qu'il faut absolument aussi associer les parents.
00:48:49 Ce sont des mineurs, c'est des collégiens et lycéens, la majorité.
00:48:53 Peut-être que le ministre de l'Éducation nationale
00:48:56 pourrait faire un courrier à tous les parents
00:48:59 qui seraient transmis par les chaînes d'établissement
00:49:01 en rappelant les règles du vivre ensemble.
00:49:04 Oui, mais chez ces parents qui, parfois,
00:49:05 parce qu'on le voit aussi dans la note où il y a la pression familiale,
00:49:08 chez ces parents-là, ça ne changera rien dans ce soir-là.
00:49:09 Je vous assure que la question de la pression familiale,
00:49:12 moi, je discute beaucoup avec les parents.
00:49:13 Souvent, ils laissent faire parce qu'ils ne se rendent pas compte de l'importance
00:49:19 et qu'il faut absolument respecter le règlement.
00:49:23 Et souvent, c'est un effet de mode des jeunes
00:49:26 parce que les parents n'ont aucun intérêt à ce que ça ne se passe pas très bien.
00:49:29 Puis moi, je vais aller plus loin.
00:49:31 Dans le cadre de la politique familiale que j'appelle de mes voeux,
00:49:33 il y a les droits et les devoirs.
00:49:35 Et dans les devoirs, vous avez aussi le devoir d'accompagner vos enfants,
00:49:39 de faire attention à leur scolarité et qu'ils respectent les règles.
00:49:42 Mais ça va quand même au-delà d'un simple effet de mode et de s'être entre soi,
00:49:47 certes, il y a la famille, mais dans les quartiers.
00:49:49 Et je me souviens de reportages très documentés, notamment dans le Figaro,
00:49:53 où le journaliste expliquait que devant les collèges,
00:49:58 il y avait une sorte de police, des gamins dans les quartiers
00:50:02 qui surveillaient que telle jeune fille porte bien le voile.
00:50:05 Et donc, c'est aussi cette réalité.
00:50:08 En tout cas, sincèrement, moi, j'ai l'habitude de dire les choses.
00:50:11 Vous me connaissez tous et vraiment, je ne l'ai jamais rencontré.
00:50:15 Et moi, ce que je rencontre, ce qu'on me dit, non, mais je vous dis,
00:50:18 ce qu'on me dit, c'est qu'il y a un mimétisme.
00:50:21 Moi, j'ai des amis qui sont dans les quartiers, qui sont voiliers,
00:50:25 mais qu'elles ne mettent pas même mimétisme parce que tout le monde le met.
00:50:28 Il y a cette réalité-là.
00:50:29 Alors, parler d'une police, ça fait plaisir.
00:50:31 Peut-être que ça existe, mais je ne sais pas où.
00:50:35 Mais je pense que c'est extrêmement minoritaire.
00:50:38 Non, avoir une lecture comme ça, je n'en sais rien, Raphaël.
00:50:43 Peut-être que, mais à mon avis, c'est minoritaire
00:50:45 parce que de ce que je vois, moi, ce n'est pas la réalité
00:50:48 et qu'il y a un effet mode.
00:50:49 On va marquer une courte pause et on revient avec mes invités
00:50:52 pour la deuxième heure de l'heure des pros, à tout de suite.
00:51:00 De retour pour l'heure des pros, les débats reprennent dans un instant,
00:51:03 mais tout de suite, le point sur l'actualité avec Somaya Labidi.
00:51:05 Rebonjour, Somaya.
00:51:06 Bonjour, Élodie.
00:51:07 Bonjour à tous.
00:51:08 À la une de l'actualité, cette nouvelle fusillade meurtrière
00:51:11 dans le quartier Piz 20 à Nîmes touchait à l'abdomen un jeune de 18 ans.
00:51:15 Un succombé à ses blessures cette nuit.
00:51:18 La victime était connue des services de police.
00:51:20 C'est le deuxième mort en l'espace de quatre jours
00:51:22 dans ce quartier gangréné par le trafic de drogue.
00:51:25 Lundi, c'est un enfant de 10 ans qui est tombé sous les balles.
00:51:28 Un témoin de la scène raconte au micro de Thibault Marcheoteau.
00:51:32 Il y a 3h40, je dors normalement à 22h.
00:51:35 3h40, j'ai sorti ma tête, je vois un OG, hop, il débarque, il part.
00:51:39 On entend une rafleuse, le p'tit, le pauvre, il est en train d'agoniser par terre.
00:51:42 On est arrivé, il était en train de…
00:51:44 Il respirait comme ça.
00:51:45 C'est choquant.
00:51:46 On est des gosses.
00:51:47 J'ai 22 ans, moi.
00:51:48 Je suis un gosse, on est en train de virer un truc de fou.
00:51:51 Dans le reste de l'actualité, l'école ferde lance de la rentrée politique
00:51:55 du président Emmanuel Macron. Dans un entretien fleuve accordé au magazine
00:52:00 Le Point, le chef de l'État a détaillé son plan pour l'éducation nationale.
00:52:04 Moins de vacances scolaires, décaler les épreuves du bac
00:52:06 ou encore la refonte de certains programmes.
00:52:09 Les pistes envisagées par Emmanuel Macron font déjà beaucoup réagir.
00:52:14 C'est une bonne chose, mais on a déjà du mal à remplacer les profs.
00:52:16 Et du coup, on prend des vacataires qui ont juste un diplôme de 3 ans,
00:52:20 si je ne me trompe pas.
00:52:21 Donc, je ne sais pas comment ils trouveront les professeurs
00:52:23 pour le 20 août, au 1er septembre.
00:52:25 C'est peut-être pour Salini, avec d'autres pays européens,
00:52:27 parce que je sais que dans les pays du Nord, ils retournent à l'école beaucoup plus tôt.
00:52:31 Oui, elles sont un petit peu trop longues, mais après, il faudrait changer tout.
00:52:36 Il faudrait réformer totalement l'enseignement.
00:52:38 On a des étés de plus en plus chauds, donc ça devient très compliqué
00:52:41 de se concentrer après en classe.
00:52:43 Moi, je vois pour les collégiennes, en tout cas,
00:52:45 ils ont deux mois et demi de vacances, donc ça fait beaucoup.
00:52:47 Les deux tiers du sud de la France traversent le pic de chaleur,
00:52:52 le pic de canicule.
00:52:53 17 départements sont toujours en vigilance rouge,
00:52:57 39 placés en vigilance orange.
00:52:59 Hier, de très nombreux records de températures ont été battus.
00:53:02 En journée, 42,4 degrés enregistrés à Toulouse,
00:53:05 42,1 degrés à Narbonne et des températures tropicales la nuit.
00:53:10 Exemple à Nice, avec 30 degrés relevés la nuit dernière.
00:53:15 Et puis, direction le Japon, pour terminer,
00:53:18 où l'opération de rejet de l'eau de Fukushima dans la mer a débuté.
00:53:22 La concentration en tritrium est bien inférieure à la limite prévue,
00:53:26 a indiqué l'Agence internationale de l'énergie atomique.
00:53:29 Toutefois, les habitants sur place sont très inquiets.
00:53:32 Le Premier ministre avait promis de procéder au déversement d'eau
00:53:39 après avoir obtenu que les gens comprennent le problème.
00:53:43 Mais il a décidé de le faire sans obtenir leur compréhension,
00:53:46 donc c'est plutôt difficile à comprendre.
00:53:49 Il est naturel que cela préoccupe les ménages ordinaires.
00:53:56 Voilà pour l'essentiel de l'actualité à 10h, Elodie.
00:54:01 Merci beaucoup Soumaya.
00:54:02 On va parler maintenant de l'interview du président de la République
00:54:05 accordée à nos confrères du Point.
00:54:07 Et notamment, justement, on va commencer avec l'école.
00:54:10 Il dit plusieurs choses.
00:54:11 Et d'abord, il s'interroge sur la durée du temps scolaire
00:54:14 en disant ceci, il y a trop de vacances
00:54:16 et des journées trop chargées.
00:54:18 Les élèves qu'on aura évalués et qui en ont besoin,
00:54:20 il faut qu'on puisse les faire rentrer dès le 20 août
00:54:22 pour leur permettre de faire du rattrapage.
00:54:24 Et nous devons reconquérir le mois de juin
00:54:25 pour les élèves qui ne passent pas à des preuves en fin d'année.
00:54:28 Il dit aussi qu'il faut revenir sur les fondamentaux.
00:54:30 Philippe David, est-ce qu'on revient quelque part au bon sens ?
00:54:33 Il faut savoir lire, écrire, compter quand on sort de primaire.
00:54:36 On l'entend beaucoup, mais finalement, on a fait tellement de réformes.
00:54:39 On a mis plein de matières à droite à gauche
00:54:40 que forcément, ça n'a pas très bien marché.
00:54:42 On rajoute, quand on regarde les classements PISA et TIMSS,
00:54:45 qui sont les classements internationaux,
00:54:47 on voit que la France est dans les tréfonds du classement
00:54:50 et ce, dans tous les domaines.
00:54:52 Alors, c'est très bien qu'Emmanuel Macron parle de revenir aux fondamentaux,
00:54:56 mais ça fait 40 ans qu'on parle de revenir aux fondamentaux
00:54:59 parce que ça fait 40-50 ans que le système scolaire français s'effondre.
00:55:03 Je crois que ce sont 18% des jeunes qui rentrent en 6e
00:55:07 qui ne savent pas lire, écrire, compter couramment.
00:55:10 Mais qu'est-ce que vous allez commencer à apprendre une langue étrangère,
00:55:13 en général l'anglais pour 95% ou 90% d'entre eux,
00:55:17 quand vous ne maîtrisez déjà pas votre langue maternelle ?
00:55:20 Comment ?
00:55:21 Ce n'est pas possible.
00:55:22 Donc, il faut tout revoir de A à Z.
00:55:24 Et ce qu'il y a de fou,
00:55:25 et je pense que ça incite à se poser des questions,
00:55:27 on n'a jamais autant dépensé pour l'éducation en France.
00:55:31 Si on compte ce que met l'État,
00:55:32 ce que mettent les régions pour les lycées,
00:55:35 ce que mettent les départements pour les collèges,
00:55:37 ce que mettent les communes pour les écoles,
00:55:39 on dépasse largement les 150 milliards.
00:55:41 150 milliards d'euros,
00:55:43 je vais faire mon ancêtre de service,
00:55:46 1000 milliards de francs, vous vous rendez compte ?
00:55:49 Mais un peu pour la conversion.
00:55:50 150 milliards d'euros, non parce que ça fait 1000 milliards,
00:55:52 ça laisse rêveur.
00:55:54 150 milliards d'euros pour des résultats toujours plus mauvais.
00:55:58 La question, ce n'est pas l'argent,
00:56:00 c'est comment il est utilisé.
00:56:02 Et il faut évidemment revenir aux fondamentaux.
00:56:04 Je ne sais pas si on va en parler après,
00:56:05 il veut revenir, alléluia,
00:56:07 à l'enseignement chronologique de l'histoire.
00:56:11 Parce que c'est vrai qu'apprendre Napoléon,
00:56:13 si on n'a pas fait la révolution avant,
00:56:15 et qui explique le coup d'État du 18 brumaire,
00:56:18 c'est un petit peu compliqué.
00:56:19 C'est comme les divisions,
00:56:21 si on n'a pas appris les multiplications avant,
00:56:22 c'est un peu compliqué.
00:56:24 Mais avec les pédagogistes,
00:56:25 on a fait tout et n'importe quoi pendant 50 ans,
00:56:28 résultat des courses, l'éducation nationale
00:56:30 a été parfaitement résumée dans le titre d'un livre
00:56:32 de Jean-Paul Brighelli qui s'appelait malheureusement,
00:56:35 bien malheureusement, "La fabrique de crétins".
00:56:37 On va regarder une autre citation du chef de l'État
00:56:39 sur l'éducation nationale, il dit,
00:56:41 en parlant des professeurs, il faut encourager
00:56:43 ceux qui font très bien leur travail.
00:56:45 Si des gens ne le font pas assez, eux, on les sanctionne.
00:56:48 On a stoppé la mode du pas de vague
00:56:49 avec Jean-Michel Blanquer.
00:56:50 On a stoppé la mode du pas de vague,
00:56:52 Yannaïma Mfadel, on est sûre de ça ?
00:56:54 Moi, je ne suis pas certaine,
00:56:55 mais bon, on espère qu'il y aura une volonté maintenant,
00:56:58 parce que de toute façon,
00:57:00 si on stoppe le pas de vague,
00:57:01 on rend service justement dans le cadre
00:57:03 de rebâtir la nation, de faire nation ensemble,
00:57:06 de faire peuple et de travailler sur cette unité
00:57:11 qui n'existe plus aujourd'hui.
00:57:12 Mais moi, je voudrais aussi aborder
00:57:13 la question du séparatisme, parce qu'aujourd'hui...
00:57:15 - On va en parler.
00:57:16 - Ah, d'accord.
00:57:17 [Rires]
00:57:19 Non, mais...
00:57:20 Donc, écoutez...
00:57:21 - Je fais par ordre.
00:57:23 - D'accord, on l'abordera après.
00:57:24 - C'est mon côté scolaire, moi aussi.
00:57:25 - Non, non, c'est très bien, Élodie,
00:57:28 mais écoutez, moi, les déclarations qu'il fait,
00:57:31 ça va dans le sens de toutes mes réflexions, etc.
00:57:38 Donc, espérons.
00:57:39 Mais aujourd'hui, le pas de vague,
00:57:41 il doit faire en sorte d'avoir toujours en ligne de mire
00:57:44 cette question de faire nation.
00:57:47 - La question de l'éducation, en fait,
00:57:49 quand on l'entend, il faut arrêter avec le pas de vague.
00:57:52 Mais ce pas de vague, il est récurrent depuis des décennies.
00:57:55 Souvenez-vous de la phrase de Claude Allègre
00:57:58 qui avait parlé de dégraisser le mammouth.
00:58:00 Bon, que n'avait-il pas dit à l'époque ?
00:58:03 On lui était tombé dessus et à chaque fois...
00:58:04 - Tout le monde reprend l'expression aujourd'hui.
00:58:06 - Tout le monde reprend l'expression,
00:58:07 mais en fait, personne ne l'applique.
00:58:09 C'est-à-dire qu'en fait, on est toujours dans ce...
00:58:11 Parlez de 150 milliards,
00:58:14 c'est trois fois le budget de la Défense
00:58:17 pour un département qui ne donne pas les résultats satisfaisants.
00:58:23 Donc, on se rend compte que c'est beau de dire
00:58:27 arrêter le pas de vague, mais ça veut dire
00:58:29 vraiment prendre le taureau par les cornes.
00:58:32 Est-ce que c'est encore de la rhétorique ?
00:58:35 Est-ce que c'est encore un discours de rentrée du président
00:58:37 pour ensuite arriver à, progressivement,
00:58:41 à pas de vague, en fait ?
00:58:43 - On va parler un petit peu sécurité aussi,
00:58:45 parce qu'il parle des émeutes.
00:58:47 Il fait quelques constats.
00:58:49 Il dit "ce qui se passe, c'est que vous avez une relation
00:58:51 qui n'est pas réglée entre une partie de la jeunesse
00:58:53 et l'autorité, en particulier les forces de police,
00:58:56 mais pas uniquement, car l'autorité n'est pas seulement
00:58:58 une question de sécurité, ensuite la place des écrans,
00:59:00 des réseaux sociaux a été majeure dans ces émeutes".
00:59:02 Adoulaï, quand est-ce que vous êtes d'accord ?
00:59:03 C'est une relation pas réglée ou c'est carrément une haine
00:59:07 d'une partie de la population envers sa police ?
00:59:08 - Je pense que c'est un mélange des deux.
00:59:10 Parce que je pense que l'État, ou on va dire la République,
00:59:13 a eu du mal à faire passer son message au cœur de ces quartiers
00:59:16 qui, justement, ne croient plus en ce message de la République.
00:59:19 Et je voudrais revenir sur le sujet de l'école.
00:59:21 C'est que, mais j'ai envie de dire, mais il y a encore temps.
00:59:24 Il fallait qu'on sacralise enfin l'école,
00:59:27 parce que la base, si vous voulez, parce qu'on parle toujours
00:59:29 sécurité, police, etc.
00:59:31 Mais si vous n'avez pas la base qui est l'éducation en elle-même,
00:59:33 l'éducation qui fait notre société, si vous n'avez pas ces mesures
00:59:37 éducatives, si vous n'avez pas, entre guillemets,
00:59:39 cette manière d'apprendre certaines choses,
00:59:41 vous ne pouvez pas être respectueux des autorités.
00:59:43 On ne peut pas demander à être respecté, respecter l'autorité
00:59:46 si on n'a pas déjà la base de l'éducation.
00:59:48 C'est ça, en fait. J'ai envie de dire tant mieux.
00:59:50 Ça veut dire que les enseignants ont été, entre guillemets, entendus.
00:59:52 Après, j'espère que ce n'est pas qu'un discours de rentrée,
00:59:55 parce que si on voit aujourd'hui ce qui se passe à l'école,
00:59:58 c'est que certains décrochent.
00:59:59 Il y a beaucoup de décrocheurs scolaires.
01:00:00 Et ceux qui décrochent, après, qu'est-ce qui se passe ?
01:00:03 On les voit en train de faire les chouffes dans les quartiers
01:00:05 et qui se disent mais qu'est-ce que je vais faire à l'école
01:00:07 alors que je peux me faire 500 euros la journée ?
01:00:09 C'est ça, en fait, la réalité.
01:00:10 C'est que, effectivement, et après, pour essayer de,
01:00:13 on va dire, de renouer cette relation entre les jeunes et l'État.
01:00:18 J'ai envie de dire, souvent, moi, je vais dans les quartiers
01:00:20 difficiles, en plus de mon travail avec nos associations,
01:00:23 pour justement aller parler de ce métier de policier
01:00:26 qui, des fois, est méconnu, qui est vu à travers les réseaux sociaux.
01:00:29 Alors, les réseaux sociaux, il y a tout et n'importe quoi.
01:00:31 Donc, il peut y avoir du bon comme du mauvais.
01:00:33 Et c'est vrai qu'il faut, encore une fois,
01:00:35 essayer d'apporter ce message et dire que non, non,
01:00:37 vous êtes aussi des enfants de la République et vous venez avec nous.
01:00:40 On ne va pas vous laisser pour compte.
01:00:41 Mais pour autant, il faut aussi qu'il y ait une volonté des partes et d'autres.
01:00:43 - Raphaël St-Vil.
01:00:44 - Oui, moi, ce que je trouve intéressant dans ce que dit Emmanuel Macron,
01:00:48 c'est qu'une nouvelle fois, il passe à côté du sujet
01:00:52 ou en tout cas, il est à la recherche de boucs émissaires.
01:00:55 Je ne dis pas que les réseaux sociaux, que les parents n'ont pas leur responsabilité
01:00:59 dans les événements qu'on a pu vivre ces dernières semaines,
01:01:03 mais le politique a une immense responsabilité,
01:01:06 notamment en matière d'immigration.
01:01:07 Et une nouvelle fois, Emmanuel Macron passe à côté du sujet,
01:01:12 considérant que parmi les émeutiers, 90 % d'entre eux étaient français,
01:01:17 que c'est un problème d'intégration.
01:01:20 Mais il esquisse comme solution de mieux intégrer par le travail notamment.
01:01:27 Mais en fait, ces populations immigrées qui viennent s'accumuler par Strat,
01:01:32 ce ne sont pas des voyageurs sans bagage.
01:01:33 Ils arrivent avec une culture et on ne fait aucun effort pour justement les assimiler.
01:01:39 Et je pense que c'est la racine du mal français aujourd'hui.
01:01:45 C'est qu'on est en train de laisser prospérer des gens dont on pense qu'ils sont seulement français
01:01:52 parce qu'ils ont la carte nationale d'identité, qu'ils ont peut-être un travail,
01:01:58 mais ils ne sont pas français de cœur ou en tout cas,
01:02:00 on ne leur donne pas les conditions pour qu'ils deviennent français de cœur.
01:02:05 Une autre citation du chef de l'État quand on l'interroge sur l'impunité qui règne parfois,
01:02:10 il dit "il n'y a pas d'impunité dans notre pays, je vous l'ai dit,
01:02:13 les peines prononcées aujourd'hui sont plus nombreuses et plus dures qu'il y a 15 ans.
01:02:16 Il n'y avait simplement pas assez de policiers, de gendarmes,
01:02:18 pas assez de magistrats et des délais de procédure trop longs".
01:02:21 Vous acquiescez ?
01:02:22 Oui bien sûr, mais après concernant la répartition des policiers et des gendarmes,
01:02:25 je pense que c'est un problème de répartition au sein du territoire.
01:02:28 C'est vrai qu'il y a des recrutements qui ont été faits
01:02:30 parce qu'on rattrape les moins de 10 000 policiers sous un certain quinquennat
01:02:35 et qui aujourd'hui est en train d'être rattrapé,
01:02:37 on va dire difficilement, mais en train d'être rattrapé.
01:02:39 Et c'est vrai que c'est un constat.
01:02:40 Et aussi, il le dit aussi, c'est concernant aussi les décisions de justice.
01:02:43 C'est que si on a moins de décisions de justice
01:02:46 ou peut-être certains qui sont dehors par la suite,
01:02:48 c'est parce qu'il n'y a pas assez de magistrats, il n'y a pas assez de greffiers.
01:02:51 C'est vrai qu'il y a une clochardisation de notre justice qui est aberrante
01:02:55 et c'est un constat que nous, en tant que policiers, on fait au quotidien.
01:02:58 Moi, j'ai envie de dire que je n'en veux pas aux personnes de justice
01:03:01 parce qu'ils font comme ils peuvent.
01:03:02 Mais après, c'est vrai qu'il y a des fois certaines décisions
01:03:04 qui sont des fois peut-être incompréhensibles.
01:03:07 Mais pourquoi ?
01:03:08 Quand vous n'avez pas assez de moyens,
01:03:09 forcément, vous faites comme vous pouvez.
01:03:10 Donc, c'est vrai que si le président de la République, aujourd'hui,
01:03:13 arrive vraiment avec une réelle volonté à renforcer ce qui fait notre quotidien,
01:03:20 c'est-à-dire la justice et la sécurité,
01:03:22 je pense que oui, que tout le monde ne peut être que d'accord.
01:03:24 - Mais juste, si je peux me permettre, sur ce que dit Emmanuel Macron,
01:03:28 de la justice et des peines prononcées.
01:03:31 Il faut quand même distinguer deux choses, les peines prononcées et leur exécution.
01:03:35 Est-ce que ces peines vont jusqu'à leur terme ?
01:03:39 Bien évidemment que non, tout le monde sait.
01:03:41 Les réductions automatiques...
01:03:43 Et donc, dans le discours et dans les chiffres,
01:03:46 il faut pouvoir les remettre en perspective.
01:03:48 Et là, on voit très probablement qu'on est très loin de la réalité
01:03:53 telle que le président l'a décrite.
01:03:55 - Après, on voit que, sans vous couper,
01:03:56 qu'il y a eu une augmentation apparemment du ministère de la Justice
01:03:59 au niveau des moyens, à hauteur de 3 ou 10 %, je ne sais plus exactement.
01:04:03 Mais après, effectivement, ce sont des choses qui doivent se mettre,
01:04:06 on va dire, dans le temps.
01:04:07 Donc, on attend aussi, comme vous aussi, ces résultats.
01:04:09 - Justement, pour en revenir à ce que vous disiez tout à l'heure, Naïma M. Fadel,
01:04:13 les deux citations encore du chef de l'État, d'abord sur l'immigration.
01:04:16 Il dit "Est-ce qu'on est submergé par l'immigration ?"
01:04:18 Non, c'est faux de dire cela.
01:04:19 Cela dit, la situation que nous connaissons n'est pas tenable
01:04:22 et nous devons réduire significativement l'immigration,
01:04:24 à commencer par l'immigration illégale.
01:04:26 Et un peu plus loin, dans l'interview, il dit
01:04:28 "Les gens qui sont le plus en sécession par rapport à nos valeurs
01:04:31 sont souvent nés chez nous.
01:04:33 C'est un combat pour lequel nous avons été intraitables.
01:04:35 Le discours des Mureaux, puis la loi sur le séparatisme
01:04:37 ont permis de renforcer l'effectivité des principes républicains".
01:04:40 Je vous donne la parole, Naïma M. Fadel,
01:04:41 parce que vous en parliez tout à l'heure et je vous ai coupée.
01:04:43 - Oui, écoutez, sur le séparatisme, je voulais parler de toutes ces politiques
01:04:48 qui ont été mises en place et qui ont enclavé et favorisé
01:04:53 ce communautarisme et ce séparatisme.
01:04:55 Mais je voulais aussi parler des écoles.
01:04:57 Aujourd'hui, vous avez des écoles au pied de l'immeuble
01:05:00 et je pense que ça a été une grave erreur.
01:05:02 Vous avez, par exemple, des quartiers comme le Val-Fouret
01:05:04 où pratiquement chaque sous-quartier a son école.
01:05:07 Et effectivement, l'unité ne peut pas se faire et l'altérité ne peut pas se faire.
01:05:13 Et effectivement, se créent aussi les camaraderies au sein du quartier.
01:05:17 Donc, vous voyez un peu, quand vous êtes adulte,
01:05:19 vous avez une session avec l'autre, l'autre et un "nous" et un "eux"
01:05:25 qui se créent malheureusement.
01:05:29 Moi, je pense que le président de la République, là, il est dans le déni.
01:05:32 Vous voyez, jusqu'à maintenant, j'étais contente,
01:05:34 je me disais, c'est bien ce qu'il déclare.
01:05:35 On va peut-être dans le bon sens.
01:05:36 On ne peut pas être contente tout le temps.
01:05:38 Là, il est dans le déni parce que de toute façon,
01:05:42 quand on travaille dans les villes, dans les quartiers, etc.,
01:05:46 on le voit, ça se voit à l'œil nœud.
01:05:47 Aujourd'hui, on n'a plus la capacité d'accueillir autant de gens.
01:05:50 Il y a une pression qui est faite sur les centres d'hébergement,
01:05:53 une pression aussi sur toutes les gymnases qu'on réquisitionne,
01:05:57 les hôtels qu'on réquisitionne.
01:05:58 D'ailleurs, il va y avoir un gros problème
01:06:00 parce que dans le cadre des JO, on est en train de répartir en province,
01:06:03 sachant qu'on répartit par, pour rejoindre ce que disait Régis tout à l'heure,
01:06:07 par communauté ethnique parce qu'il y a trop de conflits interethniques.
01:06:11 Et aujourd'hui, on va répartir par groupe de personnes,
01:06:15 parfois 50, 100 personnes de même origine.
01:06:18 Et voilà. Et donc, ça veut dire quoi ?
01:06:20 Ça veut dire qu'on va reproduire ce communautarisme
01:06:23 avec des personnes qui ne pratiquent pas la langue.
01:06:25 Et comment on va pouvoir les accompagner ?
01:06:27 On n'a pas de capacité structurellement.
01:06:30 Et je vous rajoute à tout ça, tous ces mineurs isolés qui arrivent
01:06:33 et qui sont loin, 86% sont déboutés et qu'on n'arrive pas à renvoyer.
01:06:38 Qu'est-ce qu'on en fait ?
01:06:39 Eh bien, vous savez que les départements, on leur demande quand même de s'en occuper.
01:06:42 Donc aujourd'hui, ce n'est plus possible parce qu'effectivement,
01:06:45 malheureusement, on n'a pas réussi l'intégration et l'assimilation
01:06:51 que j'appelle de mes voeux.
01:06:52 Donc aujourd'hui, comment on fait ?
01:06:54 Parce qu'encore une fois, faire nation, rebâtir, faire nation, faire peuple,
01:06:57 ça suppose qu'on s'agrège.
01:06:59 Et si vous n'avez pas cette capacité d'agréger,
01:07:03 eh bien voilà, on va vraiment droit au mur.
01:07:06 Et j'ai entendu aussi, j'ai lu que le président de la République
01:07:09 ne veut absolument pas revenir sur les directives européennes,
01:07:14 à savoir la suppression du délit de clandestinité et l'injonction
01:07:18 et le fait d'entrer et de s'installer en France,
01:07:22 ce qui n'est plus illégal dans les pays européens.
01:07:24 Régis Saussomier, puis Philippe David.
01:07:26 Ce que je trouve, c'est qu'Emmanuel Macron reste très vague.
01:07:30 Ce n'est pas tiré de l'expérience qu'il raconte.
01:07:34 Ce qui est en train de se passer en France,
01:07:36 c'est qu'on a un principe en France de laïcité,
01:07:39 on a un principe étatique où dans nos structures politiques,
01:07:44 il n'y a pas de séparation, il n'y a pas de corps entre l'individu et l'État.
01:07:50 La nationalité et la citoyenneté en France sont intimement liées.
01:07:54 Or, de facto, c'est en train de se créer dans nos pays
01:07:58 un communautarisme à l'anglo-saxonne qui progresse.
01:08:01 C'est-à-dire de plus en plus, on a cette idée de gens
01:08:05 qui effectivement font ce coup de l'expérience commune
01:08:10 et créent leur propre société.
01:08:13 Et ce qui est en train de se passer,
01:08:14 et ce qui est aggravé avec ce trafic de drogue justement,
01:08:17 dont les montants officiellement, c'est 3 milliards par an,
01:08:21 mais en réalité, c'est plus autour de 4 ou 5 milliards.
01:08:25 Cet argent et tout ce flot d'argent qui arrive sur certains quartiers
01:08:33 fait que ces quartiers sont structurés par une autre entité,
01:08:37 qui n'est plus l'État, qui sont les dealers.
01:08:41 Et tout ça fait...
01:08:43 Alors, c'est un peu les territoires perdus de la République,
01:08:46 mais c'est surtout des endroits où on ne vit plus la même expérience.
01:08:50 Donc, on ne vit plus l'expérience nationale.
01:08:53 Et quand le chef de l'État s'exprime,
01:08:55 on a l'impression que c'est des gens qu'il faut ramener.
01:08:58 Évidemment qu'il faut les ramener dans l'expérience nationale,
01:09:01 mais en réalité, ils vivent un séparatisme.
01:09:05 Ils vivent, je dirais, un communautarisme.
01:09:08 - Philippe David.
01:09:09 - Ce qui est terrible avec cette interview,
01:09:11 Naïma a parlé de déni, et c'est vrai que ça rappelle
01:09:15 Éric Dupond-Moretti que l'insécurité est un fantasme.
01:09:18 - C'est un sentiment.
01:09:19 - Mais il y a quand même un autosatisfécite,
01:09:21 mais qui est quand même tellement déconnecté
01:09:25 de la réalité de ces derniers jours,
01:09:27 quand il vous dit que les peines n'ont jamais été autant appliquées.
01:09:31 Grosso modo, la justice n'a jamais été aussi dure.
01:09:34 Oh bah écoutez, on ne peut pas dire que les résultats soient brillants
01:09:37 en voyant ce qui se passe à Nîmes,
01:09:38 ou ce qui s'est passé à Cherbourg,
01:09:40 ou ce qui se passe à Marseille.
01:09:42 La loi séparatisme, elle a donné des résultats, c'est ce qu'il dit.
01:09:46 - Oui.
01:09:47 - Non, elle n'a pas donné de résultats.
01:09:48 - Non mais c'est ce qu'il dit.
01:09:49 - Ça a permis de renforcer l'effectivité des principes républicains.
01:09:52 - Ah oui, d'ailleurs, ça a tellement bien marché,
01:09:56 que c'est pour ça qu'on parlait il y a cinq minutes
01:09:58 d'une augmentation de 150% des atteintes à la laïcité.
01:10:02 J'ai l'impression qu'il y avait une expression
01:10:04 qui s'appelait "avoir la méthode Coué",
01:10:05 maintenant on va avoir la méthode Macron.
01:10:07 - Une autre citation, il se projette un peu sur son éventuel bilan,
01:10:11 il dit "j'aimerais qu'on dise, il nous a rendu plus forts,
01:10:14 il nous a rendu plus fiers, je voudrais qu'on dise,
01:10:15 il s'est battu même si on n'était pas d'accord avec tout,
01:10:18 il a respecté ses engagements".
01:10:19 Est-ce que vous pensez, Raphaël Stenguil, qu'on dira ça
01:10:22 quand Emmanuel Macron ne sera plus président ?
01:10:24 - Non mais en fait, j'aimerais filer un peu la réflexion de Philippe
01:10:26 et ça va répondre à votre question,
01:10:28 c'est que effectivement, sur quasiment tous les thèmes,
01:10:32 aujourd'hui, Emmanuel Macron se satisfait de ses résultats.
01:10:37 En matière économique, on a l'impression que tout va bien.
01:10:41 J'ai l'impression qu'il y a une autre réalité,
01:10:45 en tout cas, ce n'est pas la réalité telle que les Français la vivent.
01:10:49 On a 3 000 milliards de dettes,
01:10:50 il nous explique qu'on fait mieux que nos voisins,
01:10:53 qu'on fait mieux que l'Allemagne, que pendant la crise Covid,
01:10:56 on a toujours mieux fait que tout le monde.
01:10:58 Et curieusement, je n'ai pas l'impression que les Français partagent ce sentiment.
01:11:02 Alors, c'est bien de pouvoir s'illusionner
01:11:06 ou en tout cas de continuer à vouloir rêver,
01:11:09 mais il y a un décalage, un fossé immense entre la parole,
01:11:14 le bilan que tire Emmanuel Macron de son premier quinquennat
01:11:18 et de cette première année d'exercice de son deuxième mandat
01:11:23 et ce que vivent les Français.
01:11:25 Abdelhaïk Ante, après tout, on n'est jamais mieux servi que par soi-même,
01:11:27 peut-être que le président ne pensait pas que c'était drôle cette phrase.
01:11:31 Peut-être que pourquoi pas faire finalement soi-même son bilan ?
01:11:34 Au moins, on peut mettre en avant ce que l'opposition ne mettra pas en avant.
01:11:37 C'est bien pour ça qu'il me dit d'ailleurs.
01:11:39 On va me dire que vous êtes à la tête de la Ministrature suprême,
01:11:42 donc on attend des résultats de vous.
01:11:44 Donc, il dit ce qu'il a fait.
01:11:45 Donc, après, il dit qu'il a respecté ses engagements.
01:11:47 Et je pense aussi que les Français sont surtout en attente de résultats
01:11:51 parce qu'effectivement, il y a des mesures qui ont été prises.
01:11:53 Et je reviens encore une fois à cette interview de rentrée,
01:11:56 notamment question sur l'école et la sécurité.
01:11:59 C'est vrai que nous sommes tous en attente et pas que nous,
01:12:01 qui sommes des personnels de justice et aussi de police, mais aussi les citoyens.
01:12:05 Donc, l'école aussi attend vraiment encore des mesures fortes et concrètes
01:12:09 pour justement que tout se passe bien.
01:12:12 Parce que c'est vrai que depuis ces dernières années,
01:12:14 c'est vrai que quand on voit ce qui se passe dans les écoles
01:12:17 et aussi au niveau de la justice, c'est vrai que ça a été toujours problématique.
01:12:20 Mais maintenant, voilà, comme tous, nous attendons.
01:12:24 Il y a aussi cette volonté du président de la République.
01:12:26 C'est une réunion mercredi prochain, Naïma Mfadel, avec toutes les forces politiques.
01:12:31 Une discussion où chacun pourra parler, notamment des conséquences de la guerre en Ukraine,
01:12:36 de ce qui se passe sur le sol national.
01:12:38 Ça ne sera pas à l'Elysée, mais dans un autre endroit en région parisienne.
01:12:42 Qu'est-ce qu'on peut attendre de cette réunion ?
01:12:44 Est-ce qu'on peut se dire finalement, il est peut-être temps que tout le monde se parle,
01:12:47 sachant que, par exemple, les discussions avec Elisabeth Borne
01:12:49 n'ont pas forcément toujours donné quelque chose de très constructif ?
01:12:51 Effectivement, il lui avait fixé cet objectif.
01:12:55 Et donc là, on voit bien qu'il reprend la main
01:12:58 et qu'il a une volonté d'agréger les différents partis,
01:13:00 notamment ce qu'il appelle les partis républicains, à savoir notamment le LR.
01:13:06 Et puis qui en fait ?
01:13:07 Tout le monde est invité.
01:13:11 Jordan Bardel a déjà dit qu'il y irait.
01:13:13 Tout le monde est invité.
01:13:13 C'est très bien, parce qu'il faut inviter tout le monde autour des enjeux que connaît notre pays.
01:13:19 Moi, vous savez, je trouve, le pays ne va pas très bien.
01:13:23 Il ne va pas très bien, on le sait.
01:13:25 Donc pour moi, à un moment qu'il ait cette volonté de réunir l'ensemble des groupes parlementaires,
01:13:32 l'ensemble pour discuter des enjeux et voir ce qu'il est possible de faire dans un élan national,
01:13:39 pourquoi pas ?
01:13:40 Après, je reste sceptique, vu qu'il y a eu le Conseil national de la Réformation,
01:13:45 où malheureusement, il y avait aussi l'idée...
01:13:46 C'est bien de le rater de temps en temps.
01:13:48 L'idée, et d'ailleurs, même le président de la République en a fait au mois de juillet,
01:13:52 je crois, le bilan, et il a dit que c'était un bilan très, très mitigé.
01:13:55 Donc, OK.
01:13:56 Non, par rapport à ce satisfait-ci, ou en tout cas, cette façon qu'a Emmanuel Macron à de se dire,
01:14:04 voilà, finalement, j'ai fait ce que j'ai pu et je serai jugé, etc.
01:14:10 Moi, je me pose la question quand même par rapport à nos voisins.
01:14:13 On a évoqué, justement, on a l'impression qu'on fait tout mieux quand ils parlent, mieux que nos voisins.
01:14:18 Vous connaissez beaucoup de pays où il y a des émeutes,
01:14:21 comme ceux qu'on a vécu en début juillet en Allemagne, en Angleterre.
01:14:25 Je ne dis pas qu'il n'y en a pas eu.
01:14:26 En Angleterre, il y a eu des émeutes, mais des émeutes aussi importantes.
01:14:30 Vous connaissez beaucoup de pays où la police est attaquée systématiquement dans nos voisins.
01:14:37 Je veux dire, il y a quand même des choses qui se dégradent en France,
01:14:40 qui n'existent pas en Espagne, qui n'existent pas en Italie, qui n'existent pas en Allemagne.
01:14:45 Et on continue à se dire que finalement, on fait mieux que tout le monde.
01:14:48 On va continuer à parler politique et notamment transport scolaire,
01:14:52 parce que nous sommes avec Clément Beaune, le ministre des Transports.
01:14:55 Vous êtes en déplacement, justement, aujourd'hui pour vérifier que tout soit bien prêt pour la rentrée.
01:15:00 Merci beaucoup, Monsieur le ministre, d'avoir accepté d'être l'invité de CNews.
01:15:04 Alors d'abord, première question en lien, évidemment, avec votre déplacement.
01:15:07 Est-ce que tout est prêt en ce qui concerne le transport scolaire ?
01:15:10 On sait qu'il manque un certain nombre de chauffeurs de bus.
01:15:13 Est-ce que chaque élève aura bien son ramassage scolaire à la rentrée ?
01:15:16 Oui, le ramassage scolaire sera assuré pour tous.
01:15:21 Vous avez raison de le préciser, parce que c'est une inquiétude qu'il y a chaque année pour les parents, pour les enfants.
01:15:26 Et c'est aussi un des éléments de la rentrée scolaire.
01:15:28 Donc, c'est important qu'on vérifie avec les régions qui organisent les transports scolaires que tout est prêt.
01:15:33 Et je suis aujourd'hui dans une PME.
01:15:34 Ce sont beaucoup des PME, voire les très petites entreprises, qui se mobilisent avec quelques dizaines de chauffeurs,
01:15:39 parfois un peu partout en France.
01:15:41 Et il y a une très forte mobilisation, même si c'est un secteur en tension de recrutement,
01:15:44 pour assurer, en effet, à chaque élève, un transport pour la rentrée.
01:15:48 Ensuite, on doit continuer à faciliter les recrutements, à simplifier un certain nombre de procédures,
01:15:52 parce que c'est un secteur où il y a, c'est une bonne nouvelle, des recrutements à faire.
01:15:56 Mais il faut aider ces entreprises à assurer tous les recrutements pour que la situation soit la plus confortable
01:16:01 et la moins tendue possible dans les mois qui viennent.
01:16:03 Mais à la rentrée, les choses se passeront bien et sont organisées.
01:16:06 Si je ne me trompe pas, il y a environ 6 000 postes qui sont encore vacants.
01:16:09 Vous avez déjà augmenté le salaire.
01:16:12 Vous avez aussi essayé de proposer des contrats plus stables.
01:16:15 Est-ce que ça commence à porter ses fruits ou est-ce qu'il faut faire plus pour tenter,
01:16:18 justement, de combler ces postes qui restent vacants ?
01:16:21 Oui, en effet, ça commence à produire des résultats.
01:16:26 Ça commence à produire des résultats importants, puisque l'an dernier,
01:16:29 on avait 25 % de plus d'emplois vacants, non pourvus, donc, à la même époque,
01:16:34 juste avant la rentrée.
01:16:35 Et là, ça mettait les choses vraiment en risque.
01:16:37 On n'est pas dans cette situation cette année, mais il faut continuer les efforts.
01:16:40 On a fait des choses très concrètes, très simples.
01:16:42 On a abaissé, par exemple, l'âge du permis pour devenir conducteur de transport scolaire,
01:16:47 notamment à 18 ans au lieu de 21 ans.
01:16:50 On est en train de raccourcir les procédures pour délivrer les titres,
01:16:53 le permis de conduire, les cartes professionnelles, etc.
01:16:55 beaucoup plus vite, tout en assurant, évidemment, l'exigence de sécurité et de professionnalisme.
01:17:00 Et puis, avec les régions, on essaye encore de faire de la communication,
01:17:03 d'expliquer qu'il y a des emplois vacants, que ça peut être des emplois mieux payés,
01:17:07 parce que la profession a aussi fait des efforts, qu'il peut y avoir des carrières,
01:17:10 que ce sont souvent des entreprises familiales où le dialogue social, le contexte,
01:17:14 est souvent meilleur que dans de très grandes entreprises.
01:17:17 Et donc, il faut aussi dire que les choses s'améliorent,
01:17:20 mais continuer de ne pas relâcher surtout ces efforts
01:17:22 pour combler tous les postes vacants dans ce métier en tension.
01:17:25 Je voudrais qu'on dise un mot aussi de la canicule.
01:17:27 19 départements sont toujours en vigilance rouge, 37 en vigilance orange.
01:17:31 Ça dure depuis un certain temps dans certains départements français.
01:17:35 Est-ce que, selon vous, la SNCF, tous les opérateurs de transport ont été à la hauteur
01:17:39 pour faire que les usagers ne souffrent pas trop ou un peu moins, peut-être, de ces températures ?
01:17:44 Il y a eu une très forte mobilisation.
01:17:48 Bien sûr, ça reste difficile quand les températures sont aussi élevées,
01:17:51 quand la canicule frappe jusqu'à la moitié du pays, c'est dur.
01:17:55 Mais les opérateurs de transport ont été très mobilisés, la SNCF,
01:17:59 mais aussi les sociétés d'autoroutes, mais aussi les entreprises de transport, comme ici,
01:18:04 pour d'abord passer des consignes très simples.
01:18:06 On a parfois dit que c'était élémentaire, mais il faut le rappeler,
01:18:09 qu'en effet, la meilleure protection, c'est de s'hydrater régulièrement,
01:18:12 de prendre soin des plus fragiles, les enfants, les personnes âgées,
01:18:15 quand on le peut, d'éviter de voyager aux heures les plus chaudes,
01:18:18 notamment sur la route, entre 12h et 16h.
01:18:20 Mais oui, la SNCF, j'avais renforcé les mesures l'an dernier, s'est bien mobilisée.
01:18:25 Je pense à des choses là aussi extrêmement concrètes, d'accompagnement.
01:18:28 On a distribué des bouteilles d'eau, mis en place plus de fontaines à eau
01:18:31 dans les gares concernées par les plus fortes chaleurs.
01:18:34 Il y a eu des distributions d'eau à bord quand il y avait besoin,
01:18:36 notamment pour les retours de colonies de vacances.
01:18:39 Des messages de prévention partout dans les gares, dans les aéroports,
01:18:41 même sur les panneaux d'autoroutes, sur les aires d'autoroutes.
01:18:44 Et je le dis aussi, même si la situation s'améliore en fin de semaine,
01:18:48 on continuera cette mobilisation,
01:18:49 parce que ce sera un samedi rouge sur les routes de retour.
01:18:53 Des millions de Français vont prendre la route ou prendre le train,
01:18:55 et donc on reste très vigilants pour assurer aussi leur protection,
01:18:59 leur information dans cet épisode de canicule qui, je l'espère, va se terminer rapidement.
01:19:03 - Vous parliez justement de l'importance des consignes.
01:19:06 Votre collègue, ministre de la Santé, disait que parfois,
01:19:08 on trouvait ça un peu redondant, mais qu'il était toujours utile
01:19:10 de rappeler les bons gestes.
01:19:12 On sent que vous êtes sur la même ligne.
01:19:13 Même si ça vous semble être du bon sens,
01:19:15 il est important de rappeler les bons gestes aux Français ?
01:19:17 - Mais c'est du bon sens.
01:19:20 Mais le bon sens peut avoir du bon, si vous me permettez de le dire comme ça.
01:19:24 Et vous savez, on a toujours l'une ou l'autre critique.
01:19:27 Soit on répète des conseils qui peuvent paraître, en effet, bien connus ou élémentaires,
01:19:31 soit on ne le dit pas.
01:19:32 Et dans l'un comme dans l'autre cas, on a un reproche.
01:19:34 Bon, moi, je préfère dire les choses, redire les choses,
01:19:37 s'assurer que c'est bien organisé.
01:19:38 Ce n'est pas simplement parler, c'est agir avec ces distributions d'eau,
01:19:42 avec l'organisation sur les aires d'autoroutes,
01:19:44 là aussi, d'activités pour les enfants,
01:19:46 pour qu'on puisse rester un peu aux heures les plus chaudes de la journée.
01:19:49 C'est de l'information sur les heures chaudes, sur les jours de canicule,
01:19:52 sur les départements qui sont en orange ou en rouge.
01:19:55 Ça, je crois, et on l'assume, que c'est la responsabilité des pouvoirs publics
01:19:58 dans ces moments difficiles, parce qu'on l'a vu à d'autres occasions,
01:20:00 quand on ne prend pas assez de précautions,
01:20:02 eh bien, on a des risques pour la santé publique.
01:20:04 - Une dernière question à propos des trottinettes,
01:20:06 puisque ça sera fini, des trottinettes en libre-service,
01:20:09 le 1er septembre à Paris.
01:20:11 Est-ce que c'est une bonne nouvelle ?
01:20:12 Selon vous, est-ce que ça prive certains usagers
01:20:15 d'un moyen de transport plus écolo que la voiture ?
01:20:17 - Oui, moi, je le regrette, parce que c'est une solution de transport.
01:20:23 Il n'y a pas que Paris, en France, il y a beaucoup de villes,
01:20:25 quelles que soient d'ailleurs les sensibilités politiques
01:20:27 qui ont développé des trottinettes en libre-service,
01:20:29 ce n'est pas la panacée, mais c'est un mode de transport,
01:20:31 notamment pour les femmes qui craignent de rentrer
01:20:34 dans les transports publics le soir, de pouvoir avoir
01:20:36 une solution simple complémentaire.
01:20:39 C'est un mode de transport qui peut être régulé,
01:20:41 et qui doit l'être, j'ai pris des mesures,
01:20:42 elles seront effectives dans quelques jours,
01:20:44 sur le relèvement de l'âge pour utiliser les trottinettes,
01:20:46 à 14 ans, comme pour les scooters,
01:20:48 sur les sanctions, beaucoup plus fermes,
01:20:50 quand on est à 2 sur une trottinette,
01:20:51 quand on téléphone, c'est dangereux,
01:20:53 mais c'est un mode de transport.
01:20:54 Il est totalement illusoire de croire que,
01:20:56 par des mesures administratives ou idéologiques,
01:20:58 on va priver les gens d'un mode de transport.
01:21:01 Il existe, il est là, et je crois,
01:21:03 quand on est un responsable politique,
01:21:04 le mieux, c'est d'organiser et de réguler,
01:21:06 plutôt que de croire qu'on peut interdire d'en haut quelque chose.
01:21:09 Donc moi, je suis engagé pour cette régulation,
01:21:12 les sanctions quand il le faut, la protection des enfants,
01:21:15 et beaucoup de villes de France savent très bien le faire,
01:21:17 donc je regrette qu'à Paris, ça n'ait pas pu être le cas.
01:21:19 - Merci beaucoup Clément Beaune, ministre des Transports,
01:21:22 d'avoir été notre invité.
01:21:23 Merci aussi à Laurence Ellarié, qui a suivi votre déplacement,
01:21:26 et qui a assuré la réalisation de ce duplex.
01:21:29 On va marquer une courte pause,
01:21:30 et on se retrouve avec mes invités
01:21:31 pour la dernière partie de l'Heure des pros, à tout de suite.
01:21:33 De retour pour la dernière partie de l'Heure des pros,
01:21:41 on va regarder ensemble quelques extraits
01:21:43 de l'interview de Nicolas Sarkozy,
01:21:44 qui était l'invité hier de nos confrères de TF1.
01:21:47 Il est revenu lui aussi justement sur les émeutes,
01:21:50 écoutez ce qu'il disait.
01:21:51 - S'il y a une bavure, il faut la sanctionner.
01:21:59 Mais que la police utilise la force,
01:22:01 lorsqu'elle est attaquée, comme elle est attaquée,
01:22:03 y compris dans le drame qui a emporté la vie de ce jeune homme,
01:22:07 et naturellement tout le monde est désolé.
01:22:09 Mais quand vous êtes un contrôle de police,
01:22:11 qu'à deux reprises on vous demande de vous arrêter,
01:22:14 vous devez vous arrêter.
01:22:16 C'est ce qu'on appelle l'autorité.
01:22:18 - Adelaïde Canté dit aussi plus loin
01:22:20 que ce n'est pas qu'une question de moyens,
01:22:21 parce qu'un refus d'obtempérer,
01:22:22 finalement qu'il y ait huit policiers ou un seul,
01:22:24 ça ne changera rien.
01:22:25 Est-ce que vous êtes d'accord
01:22:26 avec l'analyse de l'ancien chef de l'État ?
01:22:28 - Je pense que c'est une question de bon sens.
01:22:31 C'est que quand les forces de l'ordre,
01:22:33 quels qu'ils soient, police ou gendarmerie,
01:22:34 vous donnent comme injonction de vous arrêter,
01:22:37 vous vous arrêtez.
01:22:38 C'est ça en fait le truc.
01:22:39 - Mais normalement.
01:22:40 - Mais normalement, mais ce normalement
01:22:42 pose problème apparemment dans la tête de certains.
01:22:45 C'est qu'on va justement faire une espèce d'inversion des valeurs,
01:22:47 à dire qu'il faut changer les méthodes d'action des policiers, etc.
01:22:51 Quand un policier, je le redis encore fermement ici,
01:22:54 quand un policier commet une erreur, il est sanctionné.
01:22:57 Il faut arrêter de faire croire qu'il y a une forme d'impunité
01:23:01 au niveau de la police. Ce n'est pas vrai.
01:23:02 Ce n'est absolument pas vrai.
01:23:03 C'est mensonger même de diffuser ce genre de messages.
01:23:07 Tous les jours, nous avons des collègues,
01:23:08 je peux vous dire que nous sommes l'une des institutions
01:23:11 les plus contrôlées de toutes les institutions.
01:23:13 Vous savez que la police française était le premier organe de l'État
01:23:17 à être doté d'un code de déontologie ?
01:23:20 Citez-moi une autre institution qui s'est dotée d'un code de déontologie.
01:23:24 Donc, évidemment, quand il dit que c'est une question de bon sens,
01:23:29 ça n'enlève pas en rien le drame qui s'est passé à Nanterre.
01:23:32 Évidemment, c'est quelque chose de dramatique.
01:23:34 Je peux vous dire que ce collègue-là, encore aujourd'hui,
01:23:36 s'il pouvait revenir en arrière, il serait revenu en arrière.
01:23:39 Mais pour autant, la base, c'est quoi ?
01:23:40 C'est que vous essayez d'expliquer aux gens que quand les policiers
01:23:44 ou les gendarmes vous donnent l'injonction de vous arrêter,
01:23:47 arrêtez-vous. C'est tout.
01:23:48 - Raphaël.
01:23:49 - Ce qui est intéressant dans ce que dit Nicolas Sarkozy,
01:23:52 c'est qu'il y a deux choses.
01:23:53 La première chose, c'est qu'il est toujours dans la défense de son bilan.
01:23:56 Au moment où on lui reproche finalement d'avoir supprimé,
01:24:00 non remplacé un fonctionnaire sur deux, il explique que
01:24:04 s'il y a une autorité et qu'elle s'impose,
01:24:07 il n'y a pas besoin de 8 fonctionnaires quand un seul suffit.
01:24:10 Mais cette question, et là où il a raison,
01:24:13 en tout cas d'un point de vue philosophique,
01:24:15 c'est que cette question de l'autorité, elle est fondamentale aujourd'hui.
01:24:19 Si aujourd'hui, on est obligé de renforcer, de créer,
01:24:23 je ne sais plus, ces 200 escadrons de gendarmes supplémentaires,
01:24:28 c'est parce que l'autorité n'est plus présente,
01:24:30 enfin, n'est reconnue nulle part.
01:24:32 On est dans une société où il y a une déliquescence de l'autorité,
01:24:36 remplacée par une sorte d'autoritarisme parfois.
01:24:40 Et en fait, ça suppose dans ce contexte des moyens supplémentaires.
01:24:45 Dans une société idéale, on n'aurait pas besoin d'autant de force de l'ordre.
01:24:49 On n'aurait pas besoin de la vidéosurveillance.
01:24:52 Il y a plein de choses dont on pourrait se passer.
01:24:54 Mais l'ensauvagement de la société fait qu'aujourd'hui,
01:24:59 on en est réduit à devoir accélérer sur les moyens.
01:25:04 Une autre citation, en tout cas, un autre extrait de l'interview
01:25:07 du président Nicolas Sarkozy, quand on l'interroge sur l'immigration.
01:25:11 Écoutez sa réponse.
01:25:13 La crise migratoire n'a pas commencé.
01:25:16 Le pire est à venir.
01:25:17 Nous devons aider au développement de l'Afrique.
01:25:20 Nous devons renforcer nos liens avec l'Afrique.
01:25:23 Et l'immigration ne peut pas continuer comme cela.
01:25:25 Il faut de toute urgence installer des centres de traitement
01:25:29 dans les pays africains.
01:25:31 Des demandes et tout étranger qui aura franchi sans avoir un dossier,
01:25:36 en ordre, la Méditerranée, sera renvoyé chez lui.
01:25:41 Régis Le Sommier a raison, la crise migratoire n'a pas commencé.
01:25:44 Il se base sur les statistiques d'augmentation de la population en Afrique.
01:25:48 Il a entièrement raison là-dessus.
01:25:50 Il a entièrement raison sur le fait qu'il faudrait filtrer les migrants
01:25:53 avant qu'ils s'en aillent, de serait-ce que pour éviter
01:25:57 d'abord qu'ils arrivent chez nous et qu'on n'ait rien à leur proposer,
01:26:00 mais aussi qu'ils prennent des risques absolument fous
01:26:02 pour traverser le désert libyen et ensuite traverser la Méditerranée.
01:26:07 Chaque année, il y en a des milliers qui meurent.
01:26:09 Et que aussi, je pense qu'il a raison aussi sur une autre dimension.
01:26:14 C'est la question de l'aide à l'Afrique et la question du développement de l'Afrique.
01:26:16 Parce que le problème de cette migration, elle n'est pas qu'africaine,
01:26:21 elle vient aussi d'Afghanistan, du Kurdistan, plein du Moyen-Orient.
01:26:28 Elle est en fait due à l'attractivité de l'Europe.
01:26:31 Il faut rendre l'Europe moins attractive.
01:26:33 Il faut faire en sorte que ces migrants ne se disent pas l'Eldorado,
01:26:37 il est là-bas, il n'est pas chez nous.
01:26:39 Je veux quitter mon pays, quoi qu'il en coûte, quoi qu'il m'arrive.
01:26:43 Je vais y aller à pied, je vais traverser et je vais prendre des risques fous
01:26:47 pour joindre cette Europe et en particulier l'Angleterre,
01:26:49 qui pose toujours problème à cause de cette attractivité particulière qu'a ce pays.
01:26:54 La plupart des migrants, souvent, ne veulent pas rester chez nous.
01:26:58 Ils veulent traverser la Manche et ensuite se retrouver en Angleterre.
01:27:01 Je crois que c'est ça, ce défi-là, on arrivera à y répondre.
01:27:05 Et il est fondamental pour nos sociétés.
01:27:07 Il est fondamental pour nos identités.
01:27:09 Il est fondamental pour l'Europe en tant que telle.
01:27:11 On ne peut pas se laisser submerger par des vagues migratoires.
01:27:14 Il faut qu'on résiste et il faut qu'on soit, qu'on aide ces pays pour pouvoir,
01:27:19 justement, qu'il y ait un équilibre qui se crée,
01:27:21 parce que là, c'est un déséquilibre total.
01:27:23 Ça existe dans d'autres pays, ça existe aux Etats-Unis et avec l'Amérique du Sud,
01:27:27 mais c'est en tout cas quelque chose sur lequel il va falloir réfléchir très sérieusement.
01:27:31 C'est notre avenir qui est en jeu et l'avenir de ces pays.
01:27:33 - Je voyais, à qui essaie Naïma M. Fadel quand vous entendiez l'ancien chef de l'État,
01:27:36 justement, parler aussi de l'importance de l'aide au développement de l'Afrique.
01:27:40 - Bien sûr, et d'ailleurs, l'aide au développement, elle est très, très importante envers l'Afrique.
01:27:45 Simplement, je ne pense pas qu'elle soit vraiment contrôlée, cette aide.
01:27:48 Est-ce qu'elle va vraiment aux populations dans ce pays ?
01:27:51 - Comment elle est utilisée ?
01:27:51 - Oui, voilà, c'est l'utilisation, effectivement.
01:27:54 Et encore une fois, il faut revoir notre rapport à ces pays-là en conditionnant,
01:27:58 justement, cette aide et sans avoir, encore une fois, la main qui trope.
01:28:02 C'est toute la question.
01:28:04 On est vraiment toujours dans cette espèce de posture de culpabilité
01:28:08 qui fait qu'en vérité, on ne regarde pas les choses comme il faudrait.
01:28:12 Et puis, pour rejoindre ce qu'a dit Régis,
01:28:15 moi, je pensais aussi à l'appel d'air formidable qu'est toute cette directive européenne
01:28:20 qui fait qu'aujourd'hui, clairement, les gens ont le droit d'entrer et de s'installer
01:28:25 et qu'à partir du moment où ils entrent et s'installent, ce n'est pas illégal.
01:28:28 Donc, vous voyez, c'est toute cette ambiguïté
01:28:30 et que dans le cadre de l'entrée et de l'installation, ça entraîne tous les droits.
01:28:35 Ils ont des droits exactement comme les citoyens dans notre pays.
01:28:39 Donc, c'est ça la difficulté aussi.
01:28:42 Et puis aussi la suppression, encore une fois, du délit de clandestinité.
01:28:45 Donc, voilà, ça marche sur la tête.
01:28:47 J'imagine que si vous me dites "Venez chez moi et vous pouvez vous installer",
01:28:52 je vais venir chez vous, je vais m'installer.
01:28:54 Mais je ne vous le proposerai pas Naïma.
01:28:56 Vous aurez du mal à me faire partir parce que je dirais
01:28:59 vous me donnez ce droit-là d'entrer et de m'installer.
01:29:03 Et en plus, le pire, vraiment, c'est inhumain en fait.
01:29:07 Parce que nous n'avons pas encore une fois la capacité à regarder sous le périph'
01:29:11 regarder ces tentes, regarder cet état d'indignité dans lequel on met les gens.
01:29:16 Et effectivement, les gens qui meurent.
01:29:18 Donc, moi, je me pose la question,
01:29:19 est-ce qu'on ne nous somme pas aussi responsables
01:29:22 de toutes ces personnes qui meurent en voulant venir ?
01:29:25 - Philippe David.
01:29:25 - Ce qui est quand même assez surprenant, c'est que certain Nicolas Sarkozy,
01:29:29 il a bien été ministre de l'Intérieur et président de la République.
01:29:31 - Non, je crois que ce n'est pas le même.
01:29:32 - Parce que je rappelle une chose quand même,
01:29:34 c'est quand même lui qui a supprimé la double peine.
01:29:36 Il n'est pas revenu sur le regroupement familial.
01:29:38 Et en validant le traité de Lisbonne,
01:29:40 il a mis la France encore plus contre l'avis des Français
01:29:43 après le référendum de 2005.
01:29:45 Il a mis la France encore plus sous la coupe des traités européens
01:29:49 qui font la fin du délit de clandestinité, etc.
01:29:53 Donc, vous savez, la formule de Bossuet,
01:29:54 "Dieu se rit de ceux qui chérissent les causes",
01:29:57 je ne l'ai plus en tête intégralement.
01:29:59 Mais là, c'est la preuve absolue.
01:30:01 Donc, pourquoi n'a-t-il pas fait,
01:30:03 ne serait-ce que ces mesures lorsqu'il était au pouvoir ?
01:30:05 - Pour terminer, Raphaël Saint-Gilles voulait y intervenir.
01:30:07 - Oui, je voulais revenir sur l'aide au développement à l'Afrique.
01:30:11 J'ai l'impression qu'on paye deux fois.
01:30:12 C'est-à-dire qu'en fait, on ne fait pas rien, mais on ne fait pas bien.
01:30:15 On donne beaucoup d'argent à l'Afrique.
01:30:19 Et j'irais une deuxième fois, c'est-à-dire que les diasporas aussi
01:30:23 envoient une partie de l'argent qu'elles gagnent
01:30:28 pour aider ces pays africains à tel point qu'aujourd'hui,
01:30:31 cet argent-là fait partie du PIB de la plupart de ces pays.
01:30:38 Donc, on paye, mais on paye mal,
01:30:42 sans que l'argent soit fléché, sans qu'il arrive aux beaux endroits.
01:30:45 Pensez au plan Borlo sur l'électrification de l'Afrique,
01:30:48 où on en est aujourd'hui.
01:30:49 Je pense que c'est toujours au point mort.
01:30:51 Il y a des choses à faire, mais aujourd'hui,
01:30:53 il y a plein de choses qui ne sont pas faites correctement.
01:30:55 On va changer de sujet et parler d'une expulsion.
01:30:58 C'est un individu et sa famille qui ont été expulsés
01:31:00 de leur logement à Deuil-à-Barre, en région parisienne,
01:31:02 parce qu'ils avaient pillé lors des émeutes liées à la mort de Naël.
01:31:06 C'est une annonce qui a été faite sur Twitter par la préfecture du Val-d'Oise.
01:31:09 L'ensemble des occupants de l'appartement ont dû quitter les lieux hier.
01:31:13 Regardez ce récit, il est signé Léo Marcheguet et Marine Sabourin.
01:31:16 Ce jeune et sa famille quittent définitivement leur logement social
01:31:20 de Deuil-à-Barre hier après-midi, le tout sous le regard d'agents
01:31:23 des polices nationales et municipales.
01:31:25 Le 4 juillet dernier, cet individu a été condamné à 12 mois d'emprisonnement
01:31:29 pour avoir pillé plusieurs commerces de cette ville du Val-d'Oise
01:31:32 lors des émeutes liées à la mort de Naël.
01:31:34 Ce magasin alimentaire avait été attaqué dans la nuit du 29 au 30 juin,
01:31:38 tout comme la boutique d'un opticien où plusieurs centaines de paires
01:31:41 avaient été volées.
01:31:43 Tous ont été jugés en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Pontoise,
01:31:46 selon nos confrères du Parisien.
01:31:48 Cette décision est jugée satisfaisante par les habitants.
01:31:52 Ce monsieur, il a fait une grosse bêtise, il doit quand même payer
01:31:54 parce que le pauvre opticien, lui, il y est pour rien,
01:31:57 et puis il subit, et puis il va avoir des problèmes,
01:32:00 donc pourquoi pas lui après tout, et puis il n'a pas à faire ça, c'est tout.
01:32:03 Celui qui casse doit payer.
01:32:06 Moi je trouve que c'est tout à fait normal que ce gars-là soit expulsé et compagnie.
01:32:13 Pour moi, il n'y a pas d'autre alternative.
01:32:16 Depuis 2018, un partenariat a été instauré entre la préfecture du Val-d'Oise
01:32:21 et les bailleurs sociaux du département
01:32:23 pour faire face aux incivilités dans les quartiers.
01:32:26 On le voit, Aboulaï Kanteh, ça ne rigole pas, la décision, elle est prise.
01:32:29 Des policiers sont là pour vérifier qu'ils quittent bien le logement.
01:32:32 Est-ce qu'on devrait voir plus souvent ce genre de situation ?
01:32:34 C'est le principe casseur-payeur, ils ont pillé, ils sont coupables,
01:32:38 et bien donc, logiquement, ils perdent leur logement.
01:32:40 Je vais faire plus simple, en fait, justice a été rendue, la justice a fonctionné.
01:32:44 C'est ce qu'on demande en fait, c'est ce que tout le monde attend.
01:32:46 Je pense que quand vous avez des actions comme ça,
01:32:49 quand on voit que les émeutes, les pillages ont mis dans la difficulté les commerçants
01:32:56 et même des personnes qui n'avaient rien à voir, ça a coûté des milliards.
01:32:59 Et à un moment donné, il faut aussi que la justice fonctionne.
01:33:01 Et là, on doit se satisfaire du fonctionnement de la justice
01:33:04 qui punit, comme il se doit, des personnes qui ont cassé, volé.
01:33:09 Et c'est ça, en fait, qui est attendu par bon nombre de Français.
01:33:11 Et quand vous vous interrogez, la plupart des personnes
01:33:13 que vous faites dans vos micro-trottoirs, ou même d'autres,
01:33:15 évidemment, c'est une question de bon sens.
01:33:18 C'est vrai que c'est à ce moment-là que l'autorité arrivera à se faire respecter,
01:33:23 que quand elle appliquera, on va dire, les lois.
01:33:25 C'est ça, en fait, ce que les gens attendent.
01:33:27 Et je pense qu'aujourd'hui, le fait que cette personne soit expulsée
01:33:31 avant même qu'on en arrive à cette décision de justice,
01:33:33 je pense aussi que ça va être quelqu'un qui était bien connu,
01:33:36 qui n'était pas son premier fait et tout.
01:33:37 Donc là, c'est un résultat sur lequel on doit se satisfaire.
01:33:41 Mais il faut que ça soit dans la continuité.
01:33:43 - Raphaël Stingy.
01:33:43 - Oui, une petite remarque.
01:33:44 Je suis d'accord avec ce que vous avez pu dire.
01:33:48 Mais on note qu'il y a un certain nombre de préfets qui,
01:33:51 dans la période, se distinguent.
01:33:53 En l'occurrence, ce préfet qui prend cette décision
01:33:56 de mettre en application ce qui a été convenu dans les accords
01:33:59 entre Bayer et la préfecture et d'aller jusqu'au bout de cette logique,
01:34:04 en fait, c'est faire respecter l'État de droit,
01:34:08 c'est faire respecter la France que de prendre ce genre de décision.
01:34:12 C'est respecter les Français qui, par ailleurs, travaillent dur,
01:34:15 sans parfois avoir accès à ce genre de logement,
01:34:18 que de voir ceux qui commettent des méfaits, des forfaits,
01:34:23 virés de ces logements.
01:34:25 C'est une logique.
01:34:26 Et donc, ce préfet, de même qu'on pense aussi à Umutu dans Lerau,
01:34:32 il y a des préfets à poigne et qui vont permettre peut-être
01:34:35 le rétablissement de l'autorité de l'État.
01:34:37 - Et justement, cette association entre les préfectures et certains Bayers
01:34:40 montre aussi que ces personnes qui sont des Français,
01:34:42 qui sont issus de l'immigration, sont demandeurs aussi de ce genre d'action,
01:34:45 parce que ce sont les premiers, j'ai envie de vous dire,
01:34:48 à être les otages de ces personnes qui poussent leur quotidien.
01:34:52 On voit l'exemple dans certains halls d'immeubles qui sont gangrénés
01:34:55 par des fois des incivilités ou des odeurs d'urine ou des trafics.
01:35:00 Donc, ce sont ces personnes qui se lèvent à 5 heures du matin,
01:35:02 qui sont ces Français de la première heure,
01:35:05 cette France qui se lève tôt le matin,
01:35:07 qui, on va dire, est justement emmerdée par ces personnes-là.
01:35:10 Et il faut se satisfaire, encore une fois, de ce courage qu'a eu ce préfet
01:35:15 en ayant une association avec les Bayers pour leur dire
01:35:17 "écoutez, remets-nous un des problèmes, remontez-moi cela
01:35:19 et nous allons agir, l'autorité de l'État".
01:35:20 - Régis Le Sommier.
01:35:21 - Pour compléter, moi je dirais qu'il faut qu'il y ait un déclic,
01:35:24 c'est-à-dire que cette décision-là, il ne faut pas qu'elle soit unique,
01:35:27 que d'autres personnes aussi la subissent,
01:35:30 et que finalement, on rétablisse par rapport aux délinquants
01:35:35 une forme de supériorité de l'autorité,
01:35:38 c'est-à-dire que le délinquant se dise "ça va me coûter quelque chose,
01:35:43 parce que ça va me coûter mon logement".
01:35:45 Et quelque part, ce n'est pas rien.
01:35:47 Après, il peut toujours dire "oui, je peux aller chocoter chez un autre", etc.
01:35:50 Mais c'est quand même...
01:35:52 Si il sait qu'il participe à une nuit d'émeute,
01:35:56 il casse, il pie des magasins,
01:35:59 il y a cette sanction qui est possible d'être expulsé de son logement social,
01:36:03 eh bien, peut-être que...
01:36:05 Ou qu'elle est appliquée systématiquement.
01:36:08 On se rend compte que dans plusieurs cas,
01:36:11 il y aura peut-être un rétablissement du bâton
01:36:15 qu'on ne voyait pas jusqu'à présent,
01:36:17 puisque, soit comment la personne était mineure,
01:36:20 et dans ce cas-là, elle n'avait rien, ou quasiment...
01:36:23 On est dans une disproportion.
01:36:25 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, commettre un forfait n'est pas sanctionné,
01:36:28 ou est peu sanctionné.
01:36:29 Ces exceptions-là, en tout cas, on espère qu'elles vont redevenir la règle,
01:36:33 parce que, vous savez, on parlait de l'autorité tout à l'heure,
01:36:36 mais le policier, le refus d'obtempérer,
01:36:39 je ne sais pas, il me semble quand même que,
01:36:41 quand on était plus jeune, je ne vais pas faire jouer au...
01:36:46 Revenir à des...
01:36:47 Mais c'était instinctif,
01:36:50 quand on me disait,
01:36:51 "Bah oui, il y a un policier qui arrive, qui siffle,
01:36:54 "on s'arrête, on se gare,
01:36:56 "et puis tant pis, on a fait une connerie."
01:36:58 - Et après c'est fini.
01:37:00 - Aujourd'hui, on a l'impression que ce principe-là,
01:37:02 de s'arrêter parce que le policier vous le demande,
01:37:04 est remis en cause.
01:37:06 Mais on marche sur la tête,
01:37:07 ça veut dire que tout ça, c'est des principes vitaux
01:37:09 pour l'organisation d'une société.
01:37:11 Si ça n'existe plus,
01:37:13 on n'a plus de structure commune.
01:37:15 Exactement.
01:37:17 - Nabil M. Fadel, ce qui est important aussi, comme on le disait,
01:37:19 c'est à la fois, évidemment, que justice passe,
01:37:21 et aussi ce côté, comme les Régis,
01:37:23 qui se rendent compte qu'ils peuvent perdre leur logement,
01:37:25 des aides, ou qu'en tout cas, leur quotidien, véritablement, est modifié.
01:37:29 - Effectivement, les pédamoclès,
01:37:30 parce que sur les quartiers, effectivement,
01:37:33 on les connaît, les familles aussi, qui posent problème,
01:37:35 qui empoisonnent la vie de tout un quartier,
01:37:37 et souvent, c'est quelques familles.
01:37:40 Mais il y a l'impunité.
01:37:41 Je peux vous dire que même quand vous vous adressez aux bailleurs sociaux,
01:37:43 c'est très difficile, parce que souvent, ils ne réagissent pas.
01:37:46 Les gardiens, quand il y a des gardiens,
01:37:47 il faut voir les menaces qu'ils ont au quotidien.
01:37:49 - Ils ont tellement peur qu'ils ne vont pas dénoncer une ou deux familles.
01:37:52 - Ils se crient une en mer, on ne dit plus rien,
01:37:54 et puis on fait profil bas, et on n'ose plus regarder,
01:37:56 parce que si on regarde quelqu'un,
01:37:58 si on croise le regard, n'en parlons pas.
01:38:00 Moi, je souscris, je dis bravo à ce préfet,
01:38:03 et j'espère que les décisions seront prises pour être généralisées.
01:38:07 C'est ce qu'on fait le Danemark.
01:38:09 Pourtant, on ne peut pas les considérer comme un pays qui est peu généreux,
01:38:12 parce qu'ils ont décidé justement l'expulsion,
01:38:15 dans le cadre d'un enfant délinquant,
01:38:17 suppression des allocations familiales et expulsion du quartier.
01:38:21 Alors, sans reloger, moi, je m'interroge,
01:38:24 parce qu'en général, quand on arrive à expulser des familles dans notre pays,
01:38:28 il faut leur trouver un logement ailleurs.
01:38:30 Et c'est ça le problème,
01:38:31 parce qu'ils refont la même chose dans un autre...
01:38:34 - On déplace le problème.
01:38:35 - Voilà, on déplace le problème.
01:38:36 Donc j'espère que ce n'est pas le cas et qu'on l'a invité à se débrouiller.
01:38:40 - L'autre jour, on débattait sur le cas,
01:38:43 ça se passe à Clichy,
01:38:45 d'un individu qui pourrit la vie de son voisinage,
01:38:48 qui est sous la condamnation d'une OQTF,
01:38:53 et qu'on n'arrive pas à virer de son...
01:38:55 C'est complètement dingue.
01:38:56 - Oui, parce qu'on dit qu'on ne peut pas le sortir de son logement,
01:38:58 c'est-à-dire qu'il n'a pas été sur le territoire,
01:38:59 mais par contre, il n'est pas dans son logement.
01:39:00 - Le logement, ce n'est pas lui.
01:39:01 - Oui, oui.
01:39:02 - En plus, ce n'est pas lui le locataire principal.
01:39:03 - C'est une histoire d'héritage un peu longue.
01:39:05 - Oui, l'histoire est compliquée, mais on marche sur la tête.
01:39:08 On est dans un cas où un individu qui ne devrait pas être là
01:39:12 pourrit la vie de tout un immeuble.
01:39:14 - Mais quand on parlait de l'autorité de l'État,
01:39:15 et J.S. avait raison,
01:39:17 ça, c'est de l'autorité de l'État,
01:39:18 mais quand il y a eu des problèmes avec des squatteurs,
01:39:21 vous savez, des affaires qui ont fait beaucoup parler dans les médias,
01:39:24 tous les avocats en droit de l'immobilier, etc.,
01:39:27 on disait qu'il y a des préfets qui n'envoient jamais la force publique
01:39:33 pour expulser les squatteurs,
01:39:35 et les propriétaires n'ont que leurs yeux pour pleurer.
01:39:38 C'est une réalité.
01:39:39 Les préfets, il faut qu'il le rappelait,
01:39:41 ils sont théoriquement le bras armé de l'État dans chaque département.
01:39:45 Mais écoutez, c'est là où on voit qu'on peut avoir du courage politique
01:39:49 et dire aux préfets qui n'envoient pas la force publique
01:39:52 pour expulser les squatteurs
01:39:53 qu'ils pourraient parfaitement se retrouver, je ne sais pas moi,
01:39:56 sous-préfet aux îles Kergélen.
01:39:57 Ce serait franchement une promotion,
01:40:00 et puis il n'y a pas beaucoup de monde.
01:40:01 Mais je pense que là, on verrait qu'on a des gens qui ont du courage politique.
01:40:05 - C'est un manque de courage politique, selon vous, Naïmah M. Fadel,
01:40:08 ou aussi peut-être une peur de certains préfets de se dire
01:40:10 « je n'ai pas forcément envie de m'attaquer à ces familles,
01:40:13 je n'ai pas envie de les déloger
01:40:14 parce que je n'ai pas envie qu'on s'en prenne à moi derrière ».
01:40:16 On l'entend ça aussi parfois,
01:40:17 des élus, des préfets qui hésitent à bouger.
01:40:20 - Oui, normalement, j'allais dire c'est les deux jambes,
01:40:23 c'est le préfet avec,
01:40:26 j'allais même dire, si je peux inventer une troisième jambe,
01:40:30 c'est le préfet, les bailleurs et le maire de la ville concernée.
01:40:34 Et le problème, c'est qu'il faut qu'ils soient d'accord.
01:40:37 Et moi, je l'ai trop vu,
01:40:38 c'est-à-dire que souvent, ça penche dans le pas de vague, justement,
01:40:42 parce qu'il y a aussi tout un écosystème
01:40:45 que parfois il faut aussi garantir.
01:40:47 Après, les préfets, vous savez,
01:40:49 les préfets, ils dépendent des ordres du ministère de l'Intérieur.
01:40:52 Pour être clair, si le ministère de l'Intérieur donne l'ordre
01:40:55 que dorénavant, toute famille délinquante
01:40:58 ou d'enfants délinquants soient expulsés,
01:41:01 et encore une fois, sans être logés,
01:41:02 parce que le logement social, il faut le rappeler,
01:41:05 c'est la contribution, parce que ces familles la payent peu,
01:41:08 parce que c'est la contribution de tous.
01:41:11 Donc, il n'a pas à en bénéficier.
01:41:12 Donc, si l'ordre est donné, vous allez voir,
01:41:15 on va arriver, comme disait tout à l'heure Régis,
01:41:17 l'autorité, elle suppose à un moment un effet domino
01:41:21 dans le cadre de quelque chose qui est vertueux.
01:41:24 Vous voyez, inverser, c'est à un moment,
01:41:26 eh bien, on décide de dissuader,
01:41:28 on décide avec fermeté de poser aussi l'autorité de notre police,
01:41:32 sans tergiverser, et je dirais même en condamnant aussi
01:41:36 les élus de la République qui se permettent de s'attaquer à notre police.
01:41:39 Vous allez voir qu'on va petit à petit arriver à vraiment retrouver
01:41:43 cette autorité et cet état de droit qui, aujourd'hui,
01:41:47 malheureusement, nous inquiète dans sa dimension.
01:41:49 Et pour faire très vite, je pense que,
01:41:51 comme le disait le président juste après les émeutes,
01:41:53 il expliquait qu'il fallait remettre, on va dire,
01:41:55 la responsabilité parentale au cœur des choses.
01:41:58 C'est qu'on parle là vraiment de côté préfet, police, etc.
01:42:01 Mais ce qu'il y a vraiment, j'ai envie de dire, au-dessus de tout ça,
01:42:03 c'est que ce sont les parents qui,
01:42:05 comme vous avez dit tout à l'heure de ce qu'on appelle l'épée de Damoclès,
01:42:08 c'est qu'il faut qu'il y ait cette responsabilité,
01:42:09 c'est que si vous n'avez pas cette capacité à pouvoir gérer vos enfants,
01:42:13 n'oubliez pas que derrière, vous avez certes des droits,
01:42:17 mais vous avez surtout et surtout des devoirs.
01:42:20 - Merci beaucoup à tous les cinq d'avoir été mes invités.
01:42:23 Merci à toute l'équipe qui m'a aidé à préparer l'émission.
01:42:25 Samuel Vasselin, Théo Grévin, Henri de Mérindol à la réalisation,
01:42:29 Alice à la vision et au son de Titoin et Zaven.
01:42:32 Évidemment, tout de suite, l'actualité et les débats continuent sur CNews.
01:42:35 Vous retrouvez Thierry Cabane pour Midi News
01:42:37 et moi, je vous retrouve pour l'heure des pro 2 à 20 heures.
01:42:39 [musique]