L'autre police - La force de la proximité

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Pour sortir de la spirale violences policières-violences envers la police, certains proposent un autre modèle de police : la police de proximité. En Belgique, on la pratique depuis 20 ans. En France, elle n'a existé que quelques années, mais on recommence à l'évoquer comme une solution pour une police moins brutale, plus consensuelle. Ce film est un tour d'horizon de l'idée de « police de proximité » au passé, au présent et au futur et porté par des personnages qui tous incarnent une fonction dans l'appareil policier. On rappelle la mise en place de la police de proximité en France en 1997 et son acte de décès prononcé à Toulouse en 2003, on visite une police de proximité dans sa réalité quotidienne à Bruxelles-Nord, on découvre en France deux initiatives qui entendent faire de la police de proximité un horizon souhaitable : à Paris, la toute récente police municipale, présence et contact ; dans le Rhône, la Gendarmerie nationale qui s`essaie à la responsabilité locale. Illustration de ce que la police de proximité conçue comme une police plus proche du citoyen, voire plus « démocratique », n'est pas qu'une belle idée. Année de Production : 2022

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Transcription
00:00 Un sujet de plus en plus polémique, le comportement de la police.
00:04 Les uns l'accusent d'abuser de sa force et parlent de violences policières.
00:10 Les autres pointent les violences dont la police est parfois la cible.
00:15 Pour sortir de cet antagonisme, certains mettent en avant un autre modèle de police que l'on croyait oublié.
00:25 La police de proximité. En Belgique, ça fait 20 ans qu'on la pratique.
00:30 En France, elle n'a vraiment existé que quelques années, mais aujourd'hui on recommence à l'évoquer ça et là,
00:37 comme une solution pour une police plus consensuelle, plus proche des citoyens.
00:42 Petit tour d'horizon de l'idée de police de proximité, avec ceux qui l'ont essayée à leur dépend,
00:48 ceux qui la mettent encore en pratique, et ceux qui l'utilisent.
00:53 Ceux qui la mettent encore en pratique, et ceux qui prétendent aujourd'hui la ressusciter à leur manière.
01:20 J'ai une carrière pour partie effectuée au sein de la police nationale.
01:24 D'abord comme directeur de cabinet du directeur général de la police.
01:28 Puis comme directeur de cabinet du préfet de police.
01:32 Puis comme directeur central de la sécurité publique.
01:35 J'ai choisi de servir au ministère de l'Intérieur parce qu'en sortant de l'école nationale d'administration,
01:41 c'était un des ministères qui me paraissait le plus susceptible de répondre à mes aspirations,
01:47 d'avoir des questions théoriques sur les problèmes de politique publique,
01:50 et en même temps d'actions de terrain.
01:53 Mais aussi parce que la police est au centre des problématiques qui sont essentielles.
01:58 Comment notamment concilier la sécurité avec la liberté ?
02:02 Après avoir été dans les années 80 la cheville ouvrière d'un rapport visionnaire pour une police différente,
02:13 en 1997, Gilles Sanson est l'un des promoteurs de la police de proximité
02:18 auprès du ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement.
02:21 La notion de police de proximité a été lancée lors de la campagne de 97 par le candidat Jospin,
02:29 qui était resté très programmatique sans qu'il y ait vraiment de consistance derrière.
02:34 Mais il avait été lancé et il fallait lui donner du contenu.
02:37 Un ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, est désigné
02:41 et il convient de mettre en œuvre ce qui avait été une promesse.
02:44 Mais derrière, il n'y avait pas vraiment de réflexion suivie.
02:49 C'est par un grand colloque sécurité que le nouveau pouvoir met en scène sa volonté de changer de politique en matière de police.
02:57 Mais la police de proximité n'est encore qu'une idée imprécise.
03:01 Ce sont les couches sociales les plus démunies, on ne le dira jamais assez, qui souffrent le plus de l'insécurité.
03:09 C'est ce qu'ont compris les démocrates américains, les travaillistes britanniques.
03:13 Mais nous devons le faire à la française en nous appuyant sur le service public et sur l'idée républicaine.
03:20 Citoyenneté, proximité, efficacité.
03:24 Il y a eu au sein du ministère de l'Intérieur de divergences sur la façon dont on pouvait concevoir la police de proximité.
03:31 Est-ce que la police de proximité c'était simplement quelque chose qui permettait de mieux quadriller un peu l'espace
03:38 pour faire un peu plus de prévention ou est-ce que c'était quelque chose de beaucoup plus ambitieux ?
03:42 L'enjeu de la police de proximité c'est de faire en sorte que la police soit reconnue partout
03:48 comme étant par les citoyens dans les quartiers comme sa police.
03:53 C'est une police qu'on ne reconnaît pas, une police de type coloniale, faite par des gens qui ne connaissent rien au quartier.
03:58 Une police enracinée, une police qui rend des comptes, une police qui explique ce qu'elle fait, ce qu'elle n'a pas l'habitude de faire.
04:06 Une police qui est recrutée à l'image de la population et non pas de façon déséquilibrée.
04:10 Une police qui est mieux formée, qui comprend les enjeux de terrain qui sont différents d'un lieu à un autre.
04:17 Une police qui est déontologiquement irréprochable.
04:22 Une telle ambition suppose une politique du long terme avec des moyens budgétaires conséquents.
04:27 Une perspective que le retour de la droite au pouvoir en 2002 va venir anéantir.
04:33 Et de manière particulièrement brutale à Toulouse.
04:36 J'ai fait mes études en étant dans la marine et après je suis rentré effectivement dans la police.
04:46 Mon métier, celui que j'aime et que j'ai aimé et que j'aimerais encore, flic un jour, flic deux jours, c'est la police.
04:59 En 1997, Jean-Pierre Avrin est conseiller technique au cabinet de Jean-Pierre Chevènement.
05:04 Puis il revient sur le terrain à Toulouse pour y mettre en place l'une des expérimentations de la police de proximité.
05:11 On l'a mis en place et ça n'a pas été simple parce que dans les quartiers difficiles, il a fallu reprendre le terrain.
05:18 Donc la première phase c'est quand même une phase un peu de guérilla.
05:21 Parce que les types avaient l'habitude de voir des flics avec des casques, des robots.
05:28 Et quand peu à peu on a fait en sorte que les gens puissent patrouiller en tenue normale, parler...
05:34 Ça ne s'est pas fait tout seul parce qu'on nous a brûlé le poste de police deux fois.
05:38 Enfin bon, c'est pas... On le savait que c'était difficile. C'était pas une évolution, c'était une révolution.
05:44 La révolution, c'était mettre en place la formule canonique de la police de proximité.
05:53 Présence, contact, prévention autant que répression et redevabilité.
05:58 Des calques d'un mot anglais pour dire à la fois rendre compte et rendre des comptes.
06:03 Il fallait qu'on rende compte de notre action.
06:10 Dans les quartiers on allait parler, on faisait des réunions, les policiers venaient pour dire voilà, poser des questions aux gens.
06:21 Ils soumettent leurs problèmes, on leur dit voilà ce qu'on peut faire.
06:25 Trois mois après on refait une autre réunion en disant voilà, on a mis ça en place, alors qu'est-ce que vous en pensez ? Comment ça va ? Est-ce que ça va mieux ?
06:32 Il ne faut pas avoir peur de se mettre en cause.
06:36 Donc voilà, et puis on m'a dit tel jour Sarko arrive à Toulouse et là ça a été...
06:41 Ou il nous fait passer pour des cons quoi.
06:47 Février 2003, Toulouse, quartier du Mirail, commissariat de Bellefontaine.
06:52 Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy vient régler ses comptes avec la police de proximité.
06:59 Et aussi avec Jean-Pierre Avrain, l'homme de chevènement.
07:02 Organiser un match de rugby pour les jeunes du quartier c'est bien.
07:05 Mais c'est pas la mission première de la police.
07:08 Créer des contacts avec les badeurs sociaux c'est important.
07:12 Mais c'est pas la mission première de la police.
07:16 La mission première de la police ? L'investigation.
07:18 L'interpellation.
07:20 Plus de soutien ministériel, dans la police nationale, la proximité est sacrifiée sur l'autel de la politique du chiffre.
07:32 Et Jean-Pierre Avrain est limogé dans un placard doré jusqu'à sa retraite.
07:37 Vingt ans après, souvenirs d'une humiliation.
07:45 Ça c'est le commissariat où s'est passé l'intervention médiatique de Sarkozy.
07:51 Où on a été fusillés en plein vol.
07:55 C'était le symbole ici de la fin de la police de proximité.
08:01 On y est rentré, on y était encore, quand on est sorti on savait que c'était fini.
08:06 Bon la police de proximité c'est terminé.
08:11 Quand je vois les clients qui sonnent à la porte pour les faire rentrer un par un, ça me semble pas forcément très accueillant.
08:19 Ça fait pas très ouvert.
08:21 Faut savoir dans quelle mesure la police se protège elle même plus que les citoyens, c'est un problème.
08:31 Musique.
08:47 Ils sont venus là-bas, ils ont trouvé mon neveu, il a ouvert le portail, ils sont venus, ils ont cru qu'il cachait du fil tout ça.
08:56 Ils l'ont ouvert, ils ont vu qu'il n'y avait que des cartons, des cartons de la pâtisserie et tout ça.
09:01 Ils l'ont étranglé dedans, ils l'ont mis des tartes, ils l'ont tout jeté par terre.
09:06 C'est pas de la police, c'est impossible que ça soit de la police.
09:09 C'est juste que, ouais, ils ont signé police, mais comportement, pas du tout.
09:15 Alors pour toi c'est quoi la police ? Tu peux dire comment tu attends ?
09:18 La police je sais pas, normalement ils sont là, déjà c'est de la prévention déjà.
09:25 La première chose c'est de la prévention, la police.
09:27 C'est pas des tartes, c'est pas des insultes, c'est pas placage contre le mur, c'est pas tout ça.
09:32 Mais eux dès qu'ils voyaient un arabe, quelqu'un de cité, c'est direct, c'est voyou, racaille, tout ça.
09:37 Alors que pas du tout, la moitié des gens ils travaillent.
09:40 C'est quoi la différence ? Tu as connu la police de proximité ?
09:44 Même nous on les respectait quand on les voyait.
09:47 Des fois moi j'étais petit, je caillassais comme tout le monde.
09:50 Quand on se met à caillasser, j'en parle, "c'est moi", on s'arrêtait.
09:54 Parce que pourquoi, il y avait un respect ? Il y avait Jean-Pierre à l'époque, il y avait Nicolas.
09:58 C'est au moins un policier ordinaire et extraordinaire.
10:02 C'est lui qui a mis la police au front.
10:04 Il disait "bonjour" avec le coeur.
10:07 Celui dont se souviennent ces habitants du Mirail, c'est Jean-Pierre Balland, le policier de quartier,
10:15 qui mettait en pratique la police de proximité, en faisant justement ce dont Nicolas Sarkozy ne voulait pas,
10:22 le rugby, pour tisser du lien avec les jeunes.
10:24 En France, pour ce qui concerne la police nationale,
10:43 l'idée même de police de proximité est donc enterrée au début des années 2000.
10:49 Ainsi, aujourd'hui, pour en observer une, de police de proximité, revendiquée comme telle,
10:54 et qui existe depuis la même époque, il faut se rendre en Belgique,
10:59 en l'occurrence à Bruxelles, la ville capitale.
11:02 On va pas par là ? Par là ? On va par là ? On va faire l'aller-retour.
11:27 Paul Bruno, c'est la police de Bruxelles-Nord, sur les communes de Scarbeck, Évère et Saint-Jos de Naudes, 200 000 habitants.
11:35 Des six polices intercommunales qui couvrent la métropole du Grand Bruxelles,
11:40 Paul Bruno est la plus orientée police de proximité.
11:43 Comment ça a commencé ? 18 ans, l'aîné de cinq enfants, une maman très malade,
11:54 un père, travaillait dur, mais souvent en partie.
11:58 J'ai fait mes examens pour la gendarmerie, je suis rentré à la gendarmerie.
12:03 J'ai eu une carrière très riche, qui m'a fait évoluer aussi.
12:10 Je suis rentré en tant que cadre de base, j'ai fait des patrouilles, j'ai fait un peu de tout là.
12:16 Entre temps, j'ai fait le cours d'adjudant, que j'ai réussi.
12:23 Je me dis que quand c'est un adjudant, à mon sens, il faut devenir commandant de brigade.
12:27 On commençait à parler de la police de proximité orientée vers la communauté,
12:32 et j'étais un fervent partisan de cela.
12:37 C'est donc tout naturellement que le commandant de gendarmerie se retrouvera plus tard directeur de la police de proximité à Paul Bruno,
12:45 basé ici, à l'état-major, où il revient aujourd'hui, avec passage chez le boss.
12:52 Ça fait trois mois que vous êtes chef de corps ?
12:55 Très janvier.
12:57 Retour sur les origines de la réforme de la police la plus radicale d'Europe, en Belgique, à la fin des années 90.
13:04 On avait plusieurs services de police, dont trois grands.
13:10 La gendarmerie, les polices communales, et la police judiciaire auprès des parquets.
13:20 Le constat a été que ces services de police ne travaillaient pas ensemble, étaient plutôt concurrentiels.
13:28 L'affaire Dutroux, kidnappeur, violeur et tueur d'enfants, est le détonateur.
13:34 Une marche blanche rassemble 300 000 personnes à Bruxelles contre la pagaille policière.
13:40 Wallon et Flaman, les grands partis politiques, s'accordent alors sur une refonte totale du système de police.
13:48 D'un côté, une police fédérale, de l'autre, des zones de police intercommunales.
13:53 Et le commandant de gendarmerie rejoint l'état-major de Paul Bruno.
13:58 On a eu le premier comité directeur de cette nouvelle zone de police.
14:03 Donc c'était les trois chefs de corps de la police communale, moi en tant que commandant de la brigade gendarmerie,
14:11 et futurs chefs de zone. Et on a dit qu'on avait quatre corps de police, quatre unités avec des cultures tout à fait différentes.
14:20 Il faut en faire un corps de police. Comment on va faire ça ?
14:24 Et là j'ai dit, je pense qu'il faut travailler de manière décentralisée.
14:29 Donc on a dit, on a reparti le territoire en cinq commissariats,
14:38 qui ne correspondent pas avec les frontières communales.
14:41 L'idée avec ce découpage décentralisé, c'était de placer la police locale sous l'autorité des élus,
14:49 mais sans reconstituer des polices du bourgmestre, autrement dit des polices d'un seul maire.
14:55 Pour implémenter transversalement une philosophie de la police de proximité, on a mixé tout.
15:03 Il y a des gens de Saint-Georges qui ont travaillé à Scarbet, qui ont fait ça, et vers, ceux de la gendarmerie sont un peu partis partout.
15:10 Il y a une nouvelle culture d'entreprise qui s'est installée, et on n'a jamais eu un problème,
15:17 et on a travaillé sur cette philosophie de la police de proximité.
15:22 Paul Bruno ne se résume pas à de la proximité faite de contacts.
15:32 La délinquance est régulée via la salle de dispatching, basée comme partout aujourd'hui sur la vidéosurveillance.
15:39 131, je vous écoute.
15:44 - Vos véhicules, on a le véhicule. - C'est bien reçu.
15:49 - 91, on aurait forcé une porte là sur place. - 91, on aurait forcé une porte sur place.
15:56 - C'est laquelle la caméra Olympia de Mich ? - Je pense que c'est la 85.
16:01 - Entre le magasin Carrefour et le magasin Adelaise, je vois une dame qui attend là, et 4 clignots. Ah ben vous êtes sur place.
16:08 On est le seul service social ouvert 24/24.
16:22 Un citoyen qui appelle la police veut voir un policier ou une policière à sa porte en uniforme.
16:30 Donc on y va. Évidemment si sur un quartier il y a un sentiment d'insécurité parce qu'il y a une petite bande de jeunes qui rodent,
16:38 là on oriente nos patrouilles, on met même des systèmes de patrouilles spécifiques en place, qu'on appelle des patrouilles de prévention.
16:58 Ca fait un an que je suis sur le com 4, j'ai jamais eu un souci place au Hort.
17:02 Donc dès qu'on a quelque chose c'était forcément place de la Reine et Verbiste.
17:07 Bonjour monsieur, tout va bien ? Comme ci comme ça, parler français ? Oui ? On peut vous aider ?
17:25 Je vais quand même donner à monsieur. Vous connaissez ce service là, Latitude Nord ? C'est pour aider, c'est pas très loin d'ici.
17:35 Si vous cherchez un endroit pour aller dormir aussi. Voilà monsieur. Au revoir monsieur.
17:42 Bonjour madame, vous allez bien ? Je peux vous embêter 2 secondes et demie ? Vous travaillez ici ? Non ? Passage, juste passage.
17:53 Ok, il fait beau, vous asseyez sur le banc pour profiter. Très bien, pas de problème ici pour venir ? Oui.
17:59 Tout va bien ? Oui. Ok, très très bien. Merci madame, bonne journée, c'est très gentil, merci madame.
18:04 Tout va bien ? Oui ça va. Oui ? Oui.
18:17 Vous pouvez dormir, je voulais être sûr que tout le monde va bien. Et vous êtes de passage chez nous ? Consommer des boissons alcoolisées ? Non ? Les amis derrière ils sont endormis là aussi ?
18:30 C'est le permis de conduire monsieur, le permis de conduire, pas les papiers de la voiture, juste votre permis de conduire à vous. C'est aussi un papier comme ça ? Ok.
18:44 Vous pouvez venir avec moi un instant ? On va aller jusqu'à la camionnette là bas s'il vous plaît.
18:47 On revient tout de suite ? Ok. On va jusqu'à la camionnette là d'accord ?
18:56 Juste contrôler l'identité, comme ça je suis sûr que tout va bien.
18:59 Vous êtes connu des services de police ? Vous signalez ? Pas de problème avec la police jamais ? Ok.
19:12 17-20 heures, une dizaine de vendeurs différents ? Ok, des gens qui attendent dans les voitures pour venir consommer ?
19:32 Et les personnes qui achètent, ils consomment ici sur place ou ils s'en vont ? Parce qu'avant ils restaient sur place pour consommer.
19:39 Donc ils restent sur la place pour consommer, autour de l'église ou sur les bancs ici ?
19:46 Ça ne change pas ce qui s'est passé dans le café, on a trouvé des stupéfiants, quelqu'un qui avait des stupéfiants dans votre café.
19:52 Ça c'est fait monsieur, ça on ne changera plus. D'accord ? Alors que vous vouliez que tout se passe bien maintenant, c'est louable, merci à vous d'essayer de le faire.
20:00 Mais donc, c'est pas parce que vous nous aidez maintenant que moi je sais faire réouvrir votre café.
20:04 Vous savez, si jamais il y a des problèmes ou s'il y a des gens qui essaient de rentrer dans votre café, il faut nous appeler.
20:10 Monsieur et madame. Bonjour monsieur. Bonjour. Je vous en prie.
20:21 Merci. Merci monsieur. Bonne journée monsieur.
20:23 C'est pas que c'est sale, c'est devenu un endroit de non-droit.
20:30 Le but de ma présence ici aujourd'hui c'est de refaire un peu l'état des lieux. Qu'est-ce qu'on va faire pour la place ?
20:34 Il faut des rondes, matin, midi, soir, il faut être beaucoup plus sévère.
20:38 Toutes les personnes qui n'ont rien à faire ici, qui traînent, amendent.
20:43 Ceux qui n'ont pas de papier, prison. Mais oui, il faut être sec.
20:47 Donc, comme vous dites, nous ça fait un an qu'on a développé un plan d'action au niveau de la place ici.
20:52 Et on a demandé à tous les riverains ce qui était le plus dérangeant pour eux sur la place.
20:57 Trois choses qui ont été citées. Comme vous dites, les gens qui traînent un petit peu, qui habitent pas vraiment le quartier,
21:02 les problèmes de propreté et les problèmes du toxicomane.
21:05 Présence, contact, renseignement, prévention, explication, c'est en quelque sorte le brévière du parfait officier de proximité.
21:14 Lequel n'oublie pas, quel que soit l'interlocuteur, le bérabat de la redevabilité locale, côté population.
21:21 Il y a donc deux aspects. Il y a la redevabilité vers l'autorité et la transparence vers le citoyen.
21:29 On dit aux citoyens, on devrait dire aux citoyens, ce qu'on fait, pourquoi on le fait, quels en sont les résultats,
21:37 ce qu'on ne fait pas et pourquoi on ne le fait pas.
21:41 Vis-à-vis de l'autorité, c'est structuré. Collège de police, conseil de police, c'est structuré.
21:46 Donc là, on travaille ensemble, on discute.
21:49 Essentiel ici à la notion de police de proximité, les élus ont autorité sur Paul Bruno.
21:55 Ils en déterminent la politique et décident d'éventuelles sanctions.
21:59 Le collège de police se tient à l'hôtel de ville de Scarbeck.
22:03 C'est sa bourgmestre qui le préside, entourée des deux autres bourgmestres.
22:07 Commissariat 4, donc là, il y a eu beaucoup au niveau de la place de la reine.
22:12 Donc là, il y a beaucoup de choses qui ont été faites, notamment avec le bus de prévention.
22:17 La place de la reine, effectivement, les résultats sont excellents.
22:22 La difficulté, ce sera la même. C'est effectivement, quand on va un peu diminuer la pression,
22:26 comment faire que ça ne revienne pas ?
22:29 On est loin, quand même, dans la gestion de la ville, de la quartier.
22:32 On est occupé à interdire de boire de l'alcool après une certaine heure.
22:37 On est occupé à aménager de manière, au niveau urbain, autrement.
22:42 Par exemple, la présence de banc est un problème.
22:46 On veut créer une ville conviviale, mais on doit assurer la sécurité dans certains quartiers.
22:52 Donc, ce n'est pas simple aussi pour nous, au niveau des communes, de faire les bons choix,
22:56 parce qu'on est assaillis par les plaintes des habitants qui n'arrivent plus à dormir la nuit,
23:02 qui ont peur de rentrer chez eux, de sortir de chez eux, tellement ils sont à leur porte.
23:07 Ce n'est pas facile à vivre.
23:09 Le contrôle social, je ne veux pas dire qu'il ne faut plus garder un appel.
23:12 À un moment donné, comment est-ce qu'on peut faire pour faire en sorte qu'on garde le même travail,
23:17 pas forcément sur la même commune, mais sur la zone de police en tant que telle ?
23:22 Je pense que c'est vraiment très important. Ça rassure.
23:27 La police est là pour la population, pas à cause d'elle.
23:31 Et cette philosophie du travail doit être étendue dans un corps de police entier, dans toutes les fonctionnalités.
23:39 Quand on parle de la police de proximité, c'est qu'on parle de l'inspecteur des quartiers en Belgique.
23:46 La première ligne des premières lignes.
23:50 Le policier ou la policière qui est le plus en contact ou le plus facilement en contact avec le citoyen.
23:56 À trop tôt, hein ?
24:05 Oui, je suis là.
24:15 Je ne vous ai pas vu.
24:18 Merci.
24:20 Bienvenue en Belgique.
24:23 J'ai déjà votre numéro de téléphone. C'est ok.
24:36 Bonne journée, bon week-end. Au revoir.
24:40 Salut, Thémis. Ça va ?
24:43 Tu vas bien ?
24:46 Bonjour.
24:47 Bonjour. Ça va, ça va.
24:49 Il y a un mariage aujourd'hui ?
24:51 Ah, c'est ça.
24:52 Ah, ça, un mariage ?
24:54 Ah, bah oui, c'est juste.
24:55 Et sa femme est albanaise, exact.
24:57 Oui, tout à fait.
24:59 Bonjour.
25:00 Ça va.
25:01 Bonjour, Charles. Comment ça va ?
25:04 Je vais à l'hôpital.
25:06 Bonjour, Charles. Comment ça va ?
25:10 Je vais un petit peu aux nouvelles pour le quartier. Comment ça se passe ?
25:13 Il est un peu si... Le jeune homme, là, qui était venu une fois, qui était...
25:17 Il passe encore de temps en temps.
25:18 Ouais. Et il est comment ? Il est calme ou...
25:21 En fait, quand il a passé le médicament, il est vraiment agité.
25:25 Et il peut devenir agressif.
25:27 À tout hasard, t'as son numéro national ?
25:29 Oui, je l'ai ici.
25:30 Ah ouais, comme ça, c'est plus simple pour moi.
25:32 Comme ça, on le tient à l'oeil, bon, tant qu'il vient plus derrière le comptoir, quoi.
25:39 Ah bah allez, ça va, si tout va bien.
25:41 Prenez soin de vous et chez les autres.
25:43 Le policier de proximité reste un agent de renseignement au quotidien,
25:48 mais avec un maximum de convivialité et en rapport avec les besoins des uns et des autres.
25:53 Parfois aussi, c'est une sollicitude superlative, genre assistante sociale.
25:58 Eh, qui voilà ?
26:01 Tout va bien ?
26:03 Je suis fatiguée.
26:04 Bah ouais, donc depuis ton retour d'Algérie, ça s'est bien passé ou pas ?
26:09 Je sais pas, j'ai vu une passe-flance et j'ai voulu me détaper parce que c'est Bagar et Brian.
26:15 Mais la bagarre a eu lieu avant ton départ en Algérie ?
26:19 C'est vraiment juste que je me suis fait peur. Je me suis réclamée pour partir à l'est.
26:22 Ils ont rien fait, ils ont rigolé sur moi.
26:24 Ils m'ont dit à la police, ils ont dit "vous êtes folle".
26:27 Tout, tout, tout, tout, tout.
26:28 Parce qu'ils bombardent, ils nous bombardent de messages, ton mari.
26:32 C'est toujours lui la victime dans l'histoire.
26:36 Mais bon, ils me cherchent et tout comme ça.
26:40 Et ta maman ?
26:41 Elle est fatiguée.
26:42 Parce qu'en tout cas, elle était heureuse. Deux jours, elle a dormi.
26:44 Bah oui, dommage qu'elle n'a pas vu ses petits-enfants.
26:47 C'est qu'ils m'ont envoyé le message, c'est bon ?
26:49 Oui, c'est moi.
26:50 Je connais, c'était ma photo d'antan.
26:51 C'était pour savoir si tu étais bien arrivée là-bas et que tout était dans le calme.
26:55 Et moi, je m'attendais à ce qu'ils viennent pour dire "abandon du toit conjugal".
26:59 Allez, courage !
27:00 En Belgique, les polices de proximité ne sont pas exemptes de critiques.
27:06 On souligne surtout leur coût pour les communes,
27:09 du fait de la multiplication des petits commissariats.
27:11 Du coup, leur pérennité dépend vraiment de la volonté politique des élus.
27:23 En France, les élus locaux sont souvent les premiers à regretter l'abandon de la police de proximité
27:28 et à vouloir la relancer.
27:30 Toutes les polices municipales ne sont pas orientées proximité,
27:33 mais c'est le choix que vient de faire la ville de Paris.
27:36 Nous allons créer la plus grande police municipale de France.
27:40 L'ambition que nous avons avec la maire de Paris, Anne Hidalgo,
27:43 c'est de proposer un autre modèle de police, plus en proximité.
27:47 Je crois que nous devons collectivement,
27:49 et c'est le sens de la décision que nous prenons aujourd'hui,
27:51 faire la démonstration qu'une autre police est possible,
27:54 et que c'est cette autre police que nous voulons
27:57 et que nous avons l'ambition de créer à Paris aujourd'hui.
28:00 Merci beaucoup, cher Nicolas Norman.
28:05 À présent, je vais mettre au voie le projet.
28:08 Donc j'ouvre le vote.
28:10 C'est la fin d'une exception.
28:13 Comme toutes les autres grandes villes, Paris aura sa police municipale.
28:18 Mes chers collègues, nous avons adopté la police municipale.
28:22 Je vous remercie infiniment.
28:25 La séance est levée. Merci.
28:27 En 2026, ils seront 3500.
28:34 Aujourd'hui, c'est la deuxième promotion.
28:36 Surtout des agents d'accueil ou de surveillance de la ville,
28:39 devenus policiers municipaux, après concours et formation.
28:44 Aujourd'hui, 204 agents vont devenir policiers municipaux,
28:48 avec cette promotion Larigny.
28:50 Je veux tout d'abord vous féliciter.
28:53 Une page se tourne maintenant,
28:55 car vous allez être vus comme policiers municipaux.
28:58 Je ne vous demande pas seulement de sourire et de serrer des mains.
29:02 Je vous demande également de réguler l'espace public,
29:05 de sourire et de verbaliser si besoin est.
29:09 Ce temps passé sur le terrain
29:12 va vous permettre de faire partie du paysage.
29:15 Tout en rappelant les règles,
29:17 il faut instaurer ce lien de confiance avec la population.
29:21 Je suis extrêmement honoré de pouvoir faire cette installation
29:26 de la deuxième promotion de la police municipale parisienne.
29:30 La photo est belle. Vous êtes belle.
29:34 Je suis rentré dans la police pour être au contact du citoyen
29:39 et régler ses problèmes.
29:41 J'ai travaillé en tant que chef de commissariat.
29:44 Et à chaque fois, je voulais assurer la sécurité publique.
29:50 Maintenant, je parle de tranquillité publique.
29:53 Et puis, à un moment donné, je me suis rendu compte
29:57 que je voulais me rapprocher du métier de terrain.
30:00 Je suis allé voir le directeur de Paris.
30:02 Je lui ai dit qu'il n'y a qu'un poste qui m'intéresse,
30:05 celui de chef de la BAC de nuit.
30:07 Il a été visiblement convaincu.
30:09 C'est une expérience vraiment merveilleuse,
30:11 professionnellement très intéressante.
30:13 Je suis très heureux d'être ici.
30:21 Pour moi, c'est le droit fil de ma carrière.
30:23 Félicitations.
30:26 Et monsieur, c'est qui alors ?
30:29 C'est...
30:30 D'accord.
30:31 Aujourd'hui, c'est mon anniversaire.
30:32 C'est votre anniversaire, ben bravo, bravo.
30:35 J'ai 23 ans.
30:36 Waouh !
30:37 C'est ma soeur.
30:38 Trop contente.
30:44 Trop contente, ma soeur.
30:45 C'est magnifique.
30:47 Merci.
30:50 On ne peut pas sortir sans grade,
30:52 on ne peut pas sortir sans écusson.
30:54 Là, non.
30:55 Non, non, non, il faut qu'on soit apparent.
30:57 C'est pour ça.
30:59 C'est pour ça que je suis fière.
31:01 Merci.
31:06 Ce jour-là, au moins,
31:07 les recrues de cette nouvelle police municipale
31:10 apparaissent comme un reflet assez fidèle
31:12 d'une population mélangée.
31:14 C'est peut-être aussi cela, la proximité.
31:16 Mais pourquoi une police municipale ?
31:26 À Paris, la police nationale, c'est déjà 30 000 agents.
31:29 Mais on les dit de plus en plus accaparés
31:32 par les tâches administratives et le maintien de l'ordre.
31:35 Mon analyse, c'est qu'il y a de moins en moins d'agents,
31:38 de bleus, comme on dit, sur l'espace public,
31:41 de bleus marines,
31:42 et que c'est à la police municipale de répondre
31:47 et de faire en sorte que les Parisiennes et les Parisiens
31:50 puissent voir du bleu,
31:52 mais également que ces agents puissent les écouter,
31:54 les conseiller et prendre en compte
31:58 les dysfonctionnements sur l'espace public.
32:01 Moi, je suis persuadé que par la présence quotidienne
32:05 d'agents sur un secteur, un microquartier,
32:07 il va y avoir moins d'infractions de commises.
32:10 On va dissuader la commission de cambriolage.
32:12 On va dissuader aussi le trafic.
32:15 Bref, c'est un complément.
32:17 On n'est pas dans la suppléance de la police nationale.
32:20 On est sur nos tâches de contact,
32:24 de service et de visibilité.
32:27 Prise de service.
32:29 J'ai été dans les bureaux.
32:34 Comme ça ne me plaisait pas trop,
32:35 j'ai passé le concours d'inspecteur de sécurité de la ville de Paris.
32:38 J'ai été choisie pour faire partie de la première promotion
32:42 de la police municipale.
32:43 C'est une grande fierté.
32:44 En tant que police,
32:45 c'est une grande fierté de pouvoir faire partie
32:47 de la première promotion.
32:49 C'est une grande fierté.
32:50 C'est une grande fierté de pouvoir faire partie
32:52 de la première promotion.
32:53 La police municipale, c'est une grande fierté en tant que femme.
32:56 Moi, je suis quelqu'un qui a assez confiance en moi.
33:02 Je pratique beaucoup du sport.
33:05 Je fais de la compétition en dehors de mon métier.
33:08 Pour moi, aider une femme qui est en détresse,
33:12 qui se fait embêter,
33:14 bien évidemment, gérer la secourir.
33:16 Et oui, c'est important parce qu'on n'est pas tous en sécurité
33:21 quand on marche dans la rue.
33:22 On est, pour les Parisiens et les Parisiennes,
33:24 dans la proximité.
33:25 On est là aussi dans la disponibilité.
33:28 Et puis, un policier dont je suis policière municipale,
33:33 on doit être aussi dans l'exemplarité.
33:35 TM Paris, unité d'appui, la 50-011, parlez.
33:41 Tâche qui appelle pour TM, parlez.
33:46 Demande d'affectation, LCI 10e, TM, parlez.
33:51 - Je reçois, je vous appelle.
33:52 - Dès qu'on voit une incivilité, on s'arrête.
33:55 Par exemple, s'il y a des gros embarras,
33:59 ça peut être aussi autre chose concernant les incivilités.
34:02 Après, bien sûr, on discute avec les gens.
34:07 On est là aussi pour la proximité.
34:09 - Ce patrouillage matinal
34:11 illustre une manière de faire plus compréhensive,
34:14 qu'exprime bien la notion de discernement.
34:17 - Bonjour, monsieur.
34:18 - Euh, non, I don't speak English.
34:21 - I am working inside. It opens at 7.
34:24 - 4 minutes ?
34:28 Tu veux qu'on lui fasse quoi ?
34:30 Tu veux qu'on fasse un discernement ?
34:32 Jusqu'à quelle heure ?
34:34 7 o'clock ? OK, d'accord.
34:36 Merci, bonne journée.
34:38 - Du coup, on l'a pas verbalisé,
34:41 parce qu'au vu de l'heure qu'il était,
34:43 il y avait 2 ou 3 minutes, donc...
34:46 Voilà, c'est ça aussi, faire du discernement, en fait.
34:50 Bonjour, monsieur.
34:58 Le camion qui est à contre-sens de la circulation est acquis.
35:01 Il va falloir le mettre dans le bon sens, monsieur.
35:04 Non, non, c'est pas 5 minutes, monsieur.
35:06 C'est maintenant.
35:08 Il est pas du tout dans le bon sens de la circulation, monsieur.
35:14 Tu viens, on va le verbaliser.
35:16 C'est quoi, là, le truc, la verbalisation ?
35:20 - C'est le double sens.
35:22 - C'est le double sens, le mauvais sens.
35:24 Tu connais le code natin ?
35:26 Tac.
35:27 8h42. Tac, tac, tac, c'est bon.
35:30 Si le monsieur est de mauvaise humeur, tant pis pour lui.
35:42 - On peut pas faire un contrôle d'identité.
35:44 On peut pas arrêter quelqu'un dans la rue, lui mettre le menotte comme ça.
35:48 Nous, il faut qu'il y ait un délit, il faut qu'il y ait une flagrance
35:51 pour pouvoir agir comme ça.
35:54 Et il faut que la personne mette en danger autrui ou nous-mêmes.
35:58 Ah ouais ? Parce qu'avant, on pouvait faire le tour de l'autre côté comme ça.
36:02 - À présent, ce sont 2 polices qui cohabitent dans les rues de Paris.
36:07 Il va falloir que les nationaux s'habituent à y croiser les municipaux.
36:11 - Bonjour.
36:13 - Bonjour. - Ça va ?
36:15 - Oui, ça va. - Vous savez où vous êtes trouvés, ici, au municipal ?
36:18 - Oui, ça y est. - On va passer par là.
36:20 - Oui, c'est ça. - À l'habitude.
36:22 - Ça change, hein ? - Ouais.
36:23 - Ça va, sinon, au niveau de... des incivilités ou...
36:27 - C'est Gare du Nord. - Bah ouais, on sait, hein.
36:29 - On sait, on sait, hein. C'est ça. OK.
36:32 Bon, allez, bonne journée. Allez, salut, les gars.
36:36 - Ça reste des collègues, hein.
36:38 Donc on a nos prérogatifs par rapport à la mère.
36:41 Eux, ils ont leur travail, donc on sait ce que chacun fait.
36:45 Par contre, on prend toujours contact, parce qu'évidemment, c'est des collègues.
36:48 Après, on peut leur demander des renseignements.
36:50 On peut échanger. Eux aussi, pareil.
36:53 - TM Paris, unité d'appui, 51011, parlez.
36:58 - 5111, allez.
37:00 - Tm Paris, unité d'appui, 51011, parlez.
37:03 - 5111, allez, groupe.
37:06 - Et puis, parfois, on peut être aussi amené à faire un travail ensemble,
37:12 notamment à la Villette.
37:14 - On va appeler V1 sous l'affect au score de la porte de la Villette.
37:19 - Bien reçu. Terminé pour la 5011, TM.
37:22 - Porte de la Villette, l'air des consommateurs de crack,
37:26 est un sujet de tension entre la ville et la préfecture de police.
37:30 Alors, pour sécuriser les nettoyeurs,
37:32 pas question de laisser le terrain aux seuls policiers nationaux.
37:36 - Donc là, on est sur le site des crackers,
37:40 anciennement, les personnes qui étaient au Jardin Eole,
37:43 qui ont été transférées ici, aux portes de la Villette.
37:48 Ça peut partir très vite.
37:53 Donc nous, on est là pour sécuriser la DPE,
37:56 qui sont là aujourd'hui pour faire un grand nettoyage.
37:59 - Il y a beaucoup de saleté, des triculs, hein,
38:07 donc ce genre de travail, c'est pas évident.
38:10 - Bonjour, messieurs.
38:17 - Bonjour.
38:19 - Bonjour.
38:47 - Bien évidemment, s'il devait vraiment se passer quelque chose,
38:50 évidemment qu'on irait aider nos collègues de l'APN.
38:54 - À vrai dire, ce serait surtout une force d'appoint.
38:58 À l'inverse des nationaux, les municipaux ne sont pas armés,
39:02 juste un bâton de défense, un spray de gaz et des menottes.
39:06 - Donc vous êtes à la division 19 ?
39:09 - 19.
39:10 - OK.
39:11 Moi, c'est 5011.
39:14 - OK.
39:15 - Et vous, c'est 19 ?
39:16 - 09.
39:17 - 09, OK, d'accord.
39:19 - OK.
39:20 - Bon, bonne journée.
39:21 Bonne journée.
39:25 Merci, hein.
39:27 Au revoir.
39:28 Au revoir, messieurs.
39:30 Bonne journée, bon courage.
39:31 Les policiers municipaux sont assujettis à une forme de déontologie,
39:42 un comité d'éthique indépendant que les habitants peuvent saisir.
39:46 Il est présidé par Jacques Toubon, ex-défenseur des droits.
39:50 Mais attention, terrain miné.
39:52 En France, l'idée de contrôle indépendant sur la police
39:55 n'est pas trop dans la culture policière.
39:57 - Je voudrais faire un sort, simplement, d'une phrase à un tract du syndicat
40:04 qui qualifie notre comité d'éthique de comité de la honte.
40:08 Alors, je ne vais pas développer ici les choses.
40:11 Je dis simplement que ce tract est sous la responsabilité
40:17 de ceux qui l'ont émis.
40:20 Ils pensent ce qu'ils veulent, mais qu'il n'y a aucun piège,
40:24 aucune manifestation d'autoritarisme dans l'initiative qu'on a prise
40:29 d'appliquer certaines règles de déontologie au comportement de la police municipale.
40:33 Ce comité n'est pourtant pas un repère de trublions,
40:36 juste un geste de redevabilité envers la population.
40:40 Au milieu d'experts, 3 représentants des citoyens,
40:43 pour le moment, pas trop loquaces.
40:46 - Il faut leur expliquer dans quel contexte on travaille.
40:50 Moi, je suis toujours très sensible au discours sur le service à rendre à la population.
40:57 Et on est là-dedans, tout simplement.
41:01 Et encore une fois, c'est ça qui a été...
41:04 Quand la maire a décidé de faire ça, elle a employé ce mot,
41:07 et c'est celui toujours qui est à notre fronton, "être exemplaire".
41:27 - Dans la gendarmerie, cette autre police nationale
41:30 était absente de la réforme de la police de proximité des années 90.
41:34 Elle relevait alors de la défense.
41:37 Aujourd'hui rattachée au ministre de l'Intérieur,
41:40 elle se conforme à une idée chère à Emmanuel Macron,
41:43 la police de sécurité du quotidien.
41:46 Du macronisme dans le texte, de la proximité, mais sans le mot,
41:50 et sans rien changer à la lutte contre la délinquance.
41:54 (musique)
41:57 Le Saint-Dessin, pour un gendarme,
42:06 c'est la direction générale de la gendarmerie nationale à Issy-les-Moulineaux.
42:11 Un lieu très fermé où règne le Big Boss.
42:15 Un général, car les gendarmes restent avant tout des militaires.
42:23 - J'ai été nommé directeur général il y a un peu plus de 2 ans.
42:26 J'étais numéro 2 auparavant.
42:28 - C'est toi qui es l'ambassadeur du Japon ? - Oui.
42:31 - Je suis rentré en gendarmerie pas par vocation à l'origine.
42:35 - On pourrait le remarquer, peut-être.
42:37 - Oui, très bien.
42:39 Mon père était gendarme. Gendarme, c'est-à-dire simple gendarme.
42:43 J'étais en terminale, il m'a dit "tu seras gendarme,
42:48 "je vais t'emmener voir le médecin militaire".
42:51 "Tu seras gendarme, mais tu peux être officier".
42:54 J'ai demandé ce qu'il fallait faire.
42:57 Il m'a dit "tu fais battre Sucre, Saint-Cyr".
43:00 Tout s'est bien aligné, je suis rentré en gendarmerie comme ça.
43:06 Pas forcément par vocation.
43:11 Je me suis épanoui dans ce milieu.
43:14 Et maintenant, avec ce que je sais aujourd'hui,
43:17 oui, j'y entrerai par vocation.
43:21 ...
43:23 - Parce que la gendarmerie fait de la police de proximité,
43:30 on nous a demandé de faire la sécurité du quotidien,
43:33 ça a été une impulsion forte du ministre, on est là-dedans.
43:36 Il y a un lien de confiance nécessaire
43:38 si on veut que l'action de la gendarmerie soit considérée
43:41 comme légitime auprès de la population.
43:43 Et pour ça, il faut être auprès des gens.
43:45 On a construit toutes les modalités d'action
43:48 et l'accomplissement de nos missions sur cette notion de proximité.
43:51 Le gendarme doit être dehors, au contact,
43:54 sur le marché, au contact des élus.
43:56 C'est là qu'il produit le plus de sentiments de sécurité.
44:00 Accessoirement, ça lui permet d'avoir des informations,
44:03 d'avoir des éléments pour les enquêtes judiciaires.
44:06 Je dis régulièrement que notre 1re mission,
44:09 c'est pas d'arrêter les voleurs, c'est qu'il n'y ait pas de voleurs.
44:12 Et pour qu'il n'y ait pas de voleurs,
44:14 c'est une condition nécessaire, pas forcément suffisante,
44:17 il faut occuper le terrain.
44:19 Sinon, c'est d'autres qui vont occuper le terrain,
44:21 et notamment les voleurs.
44:23 -A la caserne d'Elfos, à Lyon,
44:37 l'état-major du groupement de gendarmerie du Rhône
44:40 commande plus de 1 000 gendarmes
44:42 qui couvrent le département, hors zone urbaine,
44:45 243 communes, 650 000 habitants.
44:49 -Je suis issue d'une famille de gendarmes,
44:59 et dans l'adolescence, j'étais plutôt dans l'opposition,
45:02 donc tout sauf gendarmes,
45:04 et je me marierais pas avec un gendarme,
45:06 et je suis mariée avec un ancien gendarme,
45:08 et je suis devenue moi-même gendarme.
45:10 Donc c'est une tradition familiale, on va dire,
45:13 dans laquelle j'ai pas échappé.
45:15 Donc mon père était gendarme, mon grand-père aussi.
45:18 J'ai un Master 2 de droit,
45:22 donc j'ai commencé à faire du droit privé,
45:25 j'ai réorienté en Master 2 en droit pénal politique-criminel,
45:28 j'ai passé le concours de la gendarmerie.
45:31 Donc en 2010, j'ai intégré l'école des officiers de la gendarmerie,
45:36 qui m'orientait à la sortie de l'école
45:40 sur un commandement de brigade de recherche
45:42 au niveau région.
45:44 Aujourd'hui chef d'escadron,
45:48 Caroline Clot commande la compagnie Lyon,
45:50 150 gendarmes répartis en 3 brigades
45:53 pour couvrir 27 communes du nord lyonnais.
45:56 Moi je cherche à avoir un impact positif
45:59 sur la sécurité de la population au quotidien.
46:02 Oui c'est de la police de proximité.
46:04 Le sens que je lui donne,
46:06 c'est effectivement cette proximité avec la population,
46:09 parce que j'estime que c'est par là que remonte le renseignement,
46:12 et que c'est par là qu'on répond aux attentes de la population
46:14 en matière de sécurité.
46:16 Police de proximité ou police de sécurité du quotidien,
46:21 mais c'est tourné vers la population,
46:23 c'est tourné vers la relation avec l'autre,
46:26 c'est tourné vers la remontée du renseignement.
46:28 Et moi je me bats pour que le contact reste l'essence même
46:32 de la gendarmerie.
46:38 Le contact, c'est la base de la police de proximité,
46:41 et le fil rouge des tournées de Caroline.
46:44 Par exemple, dans cette entreprise de logistique du secteur.
46:47 Bonjour monsieur.
46:49 Objectif, se faire connaître et obtenir des informations.
46:53 Alors sur site on a à peu près 400 salariés,
46:55 mais on a un passage de 1000 personnes par jour,
46:58 c'est-à-dire que ça part d'un point A,
47:01 ça passe par nous,
47:03 et ça va à un point B dans la journée.
47:06 Au fond, la vidéosurveillance partagée,
47:09 pouvoir accéder aux caméras privées,
47:11 c'est le rêve de toutes les polices.
47:13 Si jamais on vient avoir une crise dans l'entreprise,
47:18 est-ce que de l'extérieur on peut accéder au système de vidéosurveillance ?
47:23 Le poste de garde, c'est reporté sur mon téléphone portable.
47:26 On en a plusieurs un petit peu partout,
47:28 elles sont placées un petit peu stratégiques,
47:31 là où je les ai fait placer.
47:35 Les communes sont beaucoup équipées de dômes.
47:37 Ce qu'on leur conseille, nous, c'est plus une caméra fixe.
47:40 Et les dômes, on les privilégie essentiellement sur les endroits
47:45 où on peut avoir une fête votive,
47:47 et où là, le jour J, on peut mettre quelqu'un derrière la caméra
47:50 qui puisse piloter et donner l'information aux forces de l'ordre.
47:55 Autre grand classique, la tournée auprès de ces pourvoyeurs d'informations
48:03 que sont les commerçants du bourg.
48:05 La proximité, c'est un peu donnant-donnant.
48:08 Vous nous informez, on vous sécurise.
48:11 Bonjour !
48:13 En ce moment, on a une problématique de vol d'accessoires et de véhicules,
48:19 mais qui concerne plus le côté colonge, satonné.
48:23 Ici, il y a trois semaines, il y avait un sourcil,
48:25 il y avait un vol qui volait dans les boutiques, dans les commerces.
48:29 La mission de sécurisation de la population doit être adaptée dans les territoires.
48:34 Et elle doit répondre aux attentes de la population.
48:37 Mais encore, il faut-il savoir ce qu'elle souhaite.
48:39 Donc, on a mis en place ce qu'on a appelé le principe de redevabilité.
48:43 On doit rendre compte, et on doit rendre des comptes.
48:47 C'est-à-dire que les élus en premier lieu,
48:50 qui sont les représentants de la population,
48:52 mais on l'ouvrira sans doute à des associations,
48:56 enfin, en tout cas, sa vocation est très ouverte,
48:59 doivent savoir ce que l'on fait,
49:02 et doivent être capables de nous dire "là, vous n'êtes pas bon".
49:06 Ou "là, il y a des choses que vous ne suivez pas, que vous ne traitez pas".
49:09 Et, comme cette rencontre est itérative,
49:13 l'idée, c'est de travailler ensemble sur ce que l'on va faire dans le mois ou les deux mois qui suivent,
49:18 pour être meilleur quand on se reverra.
49:21 On sort un peu de cette vieille rengaine où un commandant de brigade pouvait dire à un maire
49:27 "écoutez, on s'occupe de tout, faites-vous confiance, vous allez voir, ça va bien se passer".
49:31 On ne peut pas dire ça à un maire.
49:33 ...qui se réunit souvent, et qui brûle des poubelles,
49:42 fait beaucoup de tapage nocturne,
49:44 enquiquine les voisins, et notamment les cafetis.
49:48 Donc, ça devient un peu problématique, parce qu'ils arrivent à ne plus dormir,
49:53 donc c'est quand même embêtant.
49:56 Et récemment, la semaine dernière, on a eu notre terrain de foot synthétique qui a brûlé,
50:02 en entier, évidemment,
50:04 mais une partie, et puis les cages de foot, encore une fois, dégradées, avec les filets.
50:11 Saint-Didier avait une problématique comme ça, de tapage sur un terrain de...
50:16 Alors, eux, c'était un terrain city-stade, et ils se plaignaient de bruit, de stupes.
50:21 On a demandé à la mairie de prendre un arrêté, interdisant l'utilisation du city à partir d'une sette à un heure.
50:28 Et nous, sur la base de cet arrêté, du coup, municipal, on a été contrôler les individus.
50:35 Le message "proximité du grand chef", la commandante le traduit à sa manière quelque peu directive,
50:41 lors de réunions régulières avec les élus locaux.
50:44 Au menu, mise en commun des problèmes et présentation des actions de la compagnie.
50:50 Sur le dispositif "faites de la musique", on a un dispositif avec à la fois des patrouilles pédestres,
50:57 des patrouilles mobiles et des contrôles fixes.
51:01 Donc là, on n'est plus sur les fins, milieux de soirée.
51:05 Moi, je n'utilise pas trop le terme de redevrabilité, parce que je trouve que ça crée un lien de subordination, je trouve, dans le terme.
51:22 Effectivement, je rends compte de mon action aux élus, mais ma responsabilité, elle s'engage devant mes chefs,
51:29 et c'est à eux que je rends des comptes.
51:31 Donc pour travailler pour la population, il faut bien qu'à un moment donné, on soit en prise avec le terrain
51:36 et qu'on soit en prise avec nos élus qui sont finalement, j'ai envie de dire, les grandes oreilles de leur commune.
51:43 Bonjour !
51:52 Je suis l'organisateur.
51:57 Ça se passe bien ?
51:58 Oui, très bien.
51:59 On vient juste prendre contact, savoir si ça se passe bien.
52:02 Ça va ? Vous allez bien ?
52:03 Du coup, vous avez essuyé l'orage, vous êtes réorganisé ?
52:06 Oui, on a eu la pluie.
52:08 Bonjour ! Comment allez-vous ?
52:10 Bonjour, ça va ?
52:11 C'est gentil de te passer.
52:12 Oui, on va passer un petit peu partout.
52:14 C'est une commune très tranquille.
52:22 Et c'est vrai que ça fait quelques semaines qu'on commence à voir des véhicules qui se passionnent avec des jeunes à bord.
52:29 Et voilà, donc ça fume un peu de cannabis.
52:32 Alors, il n'y a pas encore de nuisance.
52:34 Mais il ne faut pas hésiter à nous appeler.
52:36 C'est une commune qui est très tranquille et on n'est pas habitués.
52:39 Et on n'a pas, si vous voulez, que ça s'installe.
52:49 La police de proximité, ce n'est pas qu'une belle idée.
52:52 À Bruxelles-Nord, c'est une réalité quotidienne, parfois limite intrusive.
52:58 Signe des temps, en France, elle redevient ça et là un horizon souhaitable.
53:04 Avec la police municipale parisienne, surtout de la présence et du contact.
53:09 Avec la gendarmerie, un peu de responsabilité locale injectée dans une machine nationale.
53:16 Ce n'est encore loin du modèle d'origine, mais ces manières de faire
53:19 semblent illustrer l'intention d'une police plus proche du citoyen, plus attentive à ses demandes.
53:26 Le travail de la police de proximité
53:31 La police de proximité
53:36 La police de proximité
53:40 La police de proximité
53:50 La police de proximité
53:54 La police de proximité
53:59 [Musique]

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