Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00 Bonsoir à tous, Véronique Jacquet, Louis Dragnel, Gilles William-Gonadel et Paul Melun.
00:06 Nous sommes ensemble pour évoquer l'actualité du jour et on aura une pensée ce soir pour Bruno Guillon,
00:11 notre confrère en tout cas, qui est un animateur sur RTL, sur Fun Radio.
00:17 Il a été séquestré et j'imagine que la nuit qu'il a passée, il s'en souviendra toute sa vie.
00:23 Il a été cambriolé par quatre hommes à son domicile, domicile qui était situé dans les Yvelines.
00:29 Les derniers l'ont menacé, ils ont ligoté sa femme.
00:33 Un des quatre cambrioleurs aurait braqué l'animateur à la tempe avec son arme.
00:37 Bruno Guillon et sa femme ont été ensuite conduits dans la chambre de leur fils de 14 ans.
00:42 Puis la femme de l'animateur a été ligotée et baillonnée.
00:46 A priori, il n'y aurait pas de blessure physique, a annoncé le parquet.
00:49 Les quatre auteurs sont repartis avec des montres, des bijoux, des sacs de luxe.
00:54 Une enquête pour vol a été armée en bande organisée, la séquestration a été ouverte.
00:58 Il a été confié à la police judiciaire.
01:02 C'est évidemment une des séquences les plus traumatisantes qui puissent exister dans l'existence.
01:08 Vous êtes en train de dormir, il a une maison un peu à l'écart.
01:10 Sans doute, ces gens, savaient-ils qui il était, où il habitait et pourquoi il entrait chez lui.
01:15 Et j'avais demandé à Dominique Tapie, qui a vécu la même chose, ce qu'on appelle le "home-jacking",
01:21 d'être avec nous ce soir.
01:24 Elle est en train d'essayer de la joindre et je demande à Benjamin Naud si la liaison a pu être établie ou pas.
01:30 Et Dominique Tapie est avec nous.
01:32 Donc, je la salue et c'est toujours avec un plaisir, d'ailleurs, que je la vois.
01:37 Bonjour, Madame Tapie.
01:39 Bonsoir, Pascal.
01:41 D'abord, ça me fait plaisir de vous voir.
01:43 Et à chaque fois qu'on vous voit, évidemment, on pense à Bernard Tapie,
01:47 avec qui vous aviez vécu cette soirée d'horreur.
01:52 Ah oui, une soirée mémorable, oui.
01:55 C'était vraiment une horreur.
01:57 Parce qu'en fait, ils sont très bien rodés.
01:59 Ils viennent quand vous êtes en plein sommeil.
02:02 Donc, quand vous avez une lumière qui vous éclaire et que vous ne savez pas ce qui se passe,
02:09 vous êtes complètement déboussolé.
02:11 Et là, on vous attrape, on vous tape dessus et on vous répète en boucle l'argent, les bijoux, le coffre.
02:20 Et ça, non-stop.
02:22 Et le temps, j'imagine, paraît une éternité.
02:28 Est-ce que dans ces cas-là, on imagine que la fin ou l'issue puisse être fatale ?
02:33 Que la fin puisse être fatale ?
02:39 Est-ce qu'on pense que ça peut mal se terminer ?
02:42 Bien sûr, bien sûr.
02:44 C'est ce que j'ai tout de suite pensé.
02:46 Quand j'ai vu cette lumière avec ce grand homme noir au bout du lit, j'ai pas eu le temps de réagir.
02:52 À côté de moi, il y en avait un autre qui m'a mis la tête sous l'oreiller et qui commençait à m'étouffer.
02:58 Et donc, je me suis dit, ça y est, on est agressé, ils vont nous tuer.
03:03 Et je remuais énormément pour essayer de réveiller Bernard.
03:08 Et ce que j'ignorais, c'est que Bernard était déjà ligoté au bas du lit, au pied du lit.
03:15 Et ils n'ont eu de cesse de nous taper dessus.
03:22 En fait, ils séquestrent le mari en lui mettant des coups, bien sûr.
03:28 Ensuite, je m'en suis aperçue après, nos portables ont été complètement explosés.
03:34 Je pense qu'ils avaient des matraques.
03:37 Et après, sous les yeux du mari, il traîne la femme.
03:42 Il l'a violente et ils m'ont traînée comme ça, de pièce en pièce.
03:49 Pour m'humilier un peu plus, ils m'appuyaient sur l'épaule en me disant "à genoux, à genoux".
03:56 Je ne pouvais pas me mettre à genoux puisque 3-4 mois avant, j'avais été opérée de la hanche.
04:03 Donc, c'était impossible pour moi de me mettre à genoux.
04:06 Enfin, c'était d'une telle violence.
04:10 Ensuite, on m'a traînée dans toutes les pièces en me répétant les fameux mots "argent, bijoux, coffre".
04:19 Alors, l'argent, j'en avais très peu.
04:21 On en avait un peu, les bijoux, de famille.
04:26 Et le coffre, il n'y en avait pas.
04:29 Leur faire entendre raison, ça a été très compliqué.
04:32 Mais je pense qu'ils avaient un timing bien défini.
04:38 Parce qu'à un moment, j'ai inventé une histoire pour retourner dans la chambre.
04:45 Et là, j'ai vu mon pauvre Bernard qu'ils avaient mis debout.
04:49 Ils étaient trois autour de lui.
04:51 Et là, je leur ai dit "mais laissez-le, vous voyez bien qu'il est malade".
04:54 Et Bernard a eu une réaction incroyable.
04:59 Il leur dit "mais comment vous pouvez me faire ça, moi qui ai toujours pris votre défense".
05:05 Parce que c'était des gens de la banlieue, des délinquants.
05:10 Et des personnes de couleur.
05:15 Et à ce moment-là, l'autre, un lui a dit "mais c'est terminé, c'est temps-là".
05:21 Et Bernard lui a craché à la figure.
05:24 Là, je me suis dit "ça y est, on est mort".
05:27 Et en fait, on m'a ramenée dans une autre chambre.
05:31 On m'a attachée, ligotée.
05:34 Ils ont réattaché Bernard et ils ont disparu comme ils sont venus.
05:39 Et aujourd'hui, l'enquête qui est en cours, ils n'ont jamais été retrouvés ni identifiés.
05:45 Cette enquête est en cours, ça s'est passé il y a…
05:48 Il y a plus de deux ans.
05:50 Plus de deux ans et l'enquête est au point mort.
05:52 Trois ans, et c'était le week-end de ça.
05:55 Et Bernard m'avait dit "tu vois, on s'en est sortis, il y a une puissance divine".
06:02 Mais l'enquête, on est d'accord, elle est au point mort.
06:05 On ne les a pas identifiés, on ne les a jamais retrouvés.
06:08 Il y a deux inspecteurs qui sont venus me voir et qui m'ont dit
06:12 "voilà, il y a un portable qui est aborné, grâce à ce portable, ils ont rattrapé deux,
06:19 puis deux autres qui étaient partis se mettre "au vert" près d'Aix.
06:26 Et on m'avait dit qu'il faudrait que j'aille certainement à l'APJ pour les reconnaître.
06:32 Mais comment voulez-vous reconnaître quatre agresseurs et des cagoules ?
06:36 C'est un peu difficile.
06:38 Peut-être avec la voix, mais depuis il n'y a plus aucune nouvelle.
06:42 Et ça, je peux vous dire que ça m'a vraiment perturbée,
06:46 parce que je me disais "ils vont peut-être revenir, j'en sais rien".
06:50 Vous voyez, je ne suis pas tranquille.
06:52 Il y a vraiment des conséquences psychologiques pour vous.
06:56 Ensuite, vous avez vu un psy.
06:58 Évidemment, Bernard Tapie, lui, n'en a jamais vu,
07:00 mais chacun sait qu'il était fait d'un bois différent des autres hommes
07:03 et qu'il a su rebondir.
07:05 C'est ce qu'avaient raconté Laurent et vous-même après cette attaque dramatique.
07:11 Mais vous, en revanche, ça a été compliqué, disons-le.
07:15 J'ai été très marquée pendant des mois.
07:17 J'éprouvais le besoin d'en parler.
07:20 C'était pas très bon, et je trouve que c'était pas très bon.
07:23 Mais ensuite, c'est ce que j'explique dans mon livre,
07:26 je pense que comme il n'a pas pu me protéger,
07:29 il ne voulait plus entendre parler de ça,
07:32 parce que toute sa vie, il était très présent.
07:35 Il avait une puissance physique qui s'imposait,
07:39 il n'avait pas peur de l'affrontement.
07:41 Et je pense que le fait de ne pas pouvoir m'avoir défendu,
07:47 il voulait oublier ça.
07:49 Une dernière chose, Dominique Tapie,
07:51 puisque beaucoup de gens ont vu la série Tapie,
07:53 j'imagine que vous l'avez vue, qui est assez peu vraisemblable d'ailleurs,
07:57 mais les auteurs disent eux-mêmes que c'est une fiction.
08:00 On a reçu Laurent l'autre jour.
08:02 Je ne sais pas comment vous avez trouvé la jeune femme
08:05 qui interprète votre rôle et quel regard vous portez sur cette série.
08:09 Écoutez, la série par elle-même, elle est bien jouée, je pense.
08:18 Je n'aurais pas choisi La Fuite pour incarner mon mari,
08:22 j'aurais été quelqu'un d'un peu plus viril.
08:25 Elle est très bien, je pense qu'elle me représente bien,
08:32 sauf qu'évidemment, je n'ai jamais, jamais, au grand jamais,
08:36 tenu le rôle que l'on trouve dans cette…
08:39 C'est vraiment une pure fiction, je le répète.
08:43 Et pour savoir la vérité,
08:45 si ça intéresse les gens de connaître ma vie, ma vérité,
08:49 il faut lire mon livre où je me suis beaucoup lâchée, beaucoup donnée.
08:54 Et bien je vous remercie grandement,
08:56 Joséphine Jappy qui a beaucoup de qualité,
09:00 parce que la série est très bien jouée.
09:02 Je ne sais pas si effectivement Laurent Lafitte incarne tout à fait,
09:04 je suis un peu d'accord avec ce que dit Dominique Tapie
09:06 pour avoir croisé Bernard Tapie, il était plus physique,
09:11 bien évidemment, mais il joue très bien Lafitte.
09:14 Mais il y a quelque chose, j'allais dire, de plus animal chez Tapie.
09:17 Je ne sais pas si ce mot, j'espère qu'il ne vous choque pas,
09:20 Dominique Tapie,
09:24 et voilà, il y a quelque chose de plus physique, de plus instinctif.
09:28 C'était ça qui frappait toujours ceux qui rencontraient Bernard Tapie.
09:32 Et puis exactement, et Joséphine Jappy qui joue son épouse, en l'occurrence vous.
09:38 Merci beaucoup Dominique Tapie, vraiment merci beaucoup,
09:41 parce que, évidemment, la vie a été parfois rose pour vous,
09:46 et elle l'est peut-être moins aujourd'hui.
09:48 Donc merci vraiment d'être intervenu ce soir sur l'antenne de CNews.
09:54 Je ne sais pas si sur ces "home-jacking",
09:57 ce qui est intéressant, si j'ose dire, dans ce que dit Madame Tapie,
10:00 c'est que ces gens-là, on ne les a pas retrouvés.
10:02 Oui, et puis ce qui est très intéressant,
10:04 c'est que ce sont des réseaux qui, a priori, sont structurés,
10:06 qui effectivement agissent dans l'horreur,
10:08 avec une sorte de professionnalisme terrible,
10:11 un professionnalisme du vice, de la violence,
10:13 et que les "home-jacking", les "card-jacking",
10:15 c'est-à-dire des violences pour dérober des objets,
10:17 des violences qui parfois peuvent entraîner la mort,
10:19 dans des cas terribles,
10:21 se multiplient depuis le début des années 2000,
10:23 et qui devraient nous alerter sur une nouvelle forme de criminalité,
10:27 sur une nouvelle forme de délinquance,
10:29 qui n'est pas de l'ordre du cambriolage quand vous êtes en vacances
10:31 pour vous dérober vos affaires,
10:33 mais qui peut s'apparenter à des choses aussi terribles,
10:35 aussi tragiques que ce que nous a raconté Dominique Tapie.
10:37 - Non mais c'est un métier.
10:39 Moi, c'est arrivé à un client et ami,
10:41 il n'y a pas très très longtemps.
10:43 La version qui est arrivée au pauvre Guillaume,
10:46 c'est la version soft.
10:48 Ces gens-là sont là pour trouver l'argent,
10:50 et surtout pour trouver l'argent caché.
10:52 Ils pensent qu'il y a de l'argent caché.
10:54 Vous allez avoir un coffre, ils cherchent le deuxième coffre,
10:56 ou là où est l'argent.
10:58 Pour le faire, ce qui est arrivé donc au client,
11:00 c'est qu'il s'est fait matraquer la figure devant son fils,
11:04 pour que le fils dise éventuellement où se trouvait l'argent.
11:09 Voilà, alors il n'y a peut-être aucune détestation.
11:12 C'est une profession, c'est un métier.
11:14 - C'est une mise sous pression pour connaître les codes.
11:16 - Absolument.
11:18 - Autre sujet, mais sachez que le procès d'un conducteur
11:20 accusé d'avoir mortellement percuté Éric Monroi,
11:22 on en a parlé hier, le verdict vient de tomber à l'instant.
11:25 Le procureur avait réclamé, avait requis 15 ans,
11:29 et visiblement le verdict est à 12 ans.
11:32 Donc on sera tout à l'heure avec Sandra Buisson,
11:34 je pense à 20h30.
11:36 Mais l'autre sujet qui m'intéressait, c'est Woody Allen.
11:40 Woody Allen, c'est très intéressant,
11:42 parce que c'est vrai que Woody Allen tourne en France.
11:44 Woody Allen sort un film en France,
11:46 et il y a eu aujourd'hui ce tweet de Mme Rousseau,
11:51 je devais dire qu'il n'en manque pas une, bien évidemment,
11:53 qui a répondu à Libération,
11:56 Libération, écrit totalement infréquentable aux États-Unis,
11:59 Woody Allen ne tourne quasiment plus dans son pays,
12:02 et ses films se financent difficilement, sauf en France.
12:06 Pourquoi, comment Woody Allen a-t-il trouvé refuge à Paris,
12:10 notre enquête ?
12:11 Et Mme Rousseau a répondu, alors cette question pourquoi,
12:14 c'est dommage, je ne vois plus le tweet,
12:16 parce que Johnny Depp, qui a été, je le rappelle,
12:19 quand même à quitter, parce que Roman Polanski,
12:22 parce que Luc Besson, qui a été également à quitter,
12:25 et Roman Polanski, on connaît évidemment
12:28 que sa victime ne souhaite plus qu'il y ait de poursuites.
12:31 Donc c'est intéressant, parce qu'en fait,
12:33 pour Mme Rousseau, la justice...
12:36 - Ne passe jamais.
12:37 - Ne passe jamais. Maître.
12:39 - Sauf quand c'est elle qui l'a rendue.
12:40 - Maître, sauf quand...
12:42 - Maître, le drame, si vous voulez, c'est que...
12:46 Il a trouvé l'asile politique d'une scène dernière en France.
12:49 Réjouissons-nous que la France soit quand même
12:53 un peu différente des États-Unis.
12:55 - Aux États-Unis, c'est Mme Rousseau
12:58 et ses amis qui tiennent Hollywood.
13:01 Donc la réalité, elle est là.
13:04 Donc c'est le waukchisme, si vous voulez.
13:07 Et donc l'innocence, l'innocence judiciaire ne compte pas.
13:12 Woody Allen n'a jamais fait l'objet d'une condamnation.
13:16 Woody Allen n'a même jamais été renvoyé devant le tribunal.
13:22 Toutes les expertises qui concernent Woody Allen
13:26 ont conclu à son innocence.
13:28 Mais malgré tout, parce qu'il y a eu l'épisode
13:31 Mia Farrow et son fils, le discrédit est tel
13:35 qu'il ne s'en sortira jamais.
13:37 Il l'a dit très bien, ça sera jusqu'au bout de ma vie
13:40 et même jusqu'au bout de ma mort.
13:43 - Moi, ce qui m'ennuie dans ce que vous dites,
13:45 c'est que j'ai vu le documentaire
13:47 qui s'appelle "Allen contre Farrow".
13:50 Je l'ai vu.
13:52 C'est vrai que lorsque vous voyez ce documentaire
13:54 et que vous voyez les témoignages de la famille de Mia Farrow
13:57 et de sa fille, vous êtes plus qu'ébranlés.
14:02 Je ne peux pas vous dire autre chose,
14:04 puisque sa fille témoigne dans ce documentaire.
14:06 Donc vous êtes ébranlés, vous en ressortez avec un avis.
14:09 Evidemment, ceux qui ne l'ont pas vu, c'est difficile.
14:11 - Sauf que Woody Allen, s'il était en face de vous,
14:14 vous diriez que toute cette affaire-là,
14:16 elle n'est ressortie pas avant, des années après,
14:19 lorsque, comme par hasard, Woody Allen avait quitté Mia Farrow.
14:23 - Oui, mais c'est sa fille.
14:25 - Comme par hasard cosmique.
14:26 - J'entends bien, mais c'est sa fille.
14:27 En tout cas, au-delà de Woody Allen,
14:29 ce qui est intéressant dans ce que dit Mme Rousseau,
14:31 qui n'est pas du tout sur le même plan,
14:33 c'est que Johnny Depp est quitté.
14:35 - Elle confond tout.
14:37 - Luc Besson.
14:39 - Un film qu'au final, c'est un film intentionnel.
14:41 - Luc Besson.
14:42 - Il vient d'être quitté.
14:43 - Donc moi, je me demande même...
14:44 - Mais Libération ne voit pas de l'inconvénient
14:46 au sort de Woody Allen.
14:47 - L'article de Libération n'est pas au vitriol
14:50 contre le sort de Woody Allen.
14:53 Woody Allen n'a jamais fait l'apologie de la pédophilie
14:56 comme l'a fait Libération.
14:58 - Oui, alors c'était en 2015.
14:59 - Ah bah non.
15:00 - Ah bah oui, mais bon, alors d'accord.
15:01 - Donc je veux...
15:02 - D'accord, donc les gens qui ont commis des choses...
15:04 - Ça a été refléxion personnelle.
15:05 - Non, mais c'est pour la même direction qu'aujourd'hui,
15:07 c'est ce que je veux dire.
15:08 - Ah, bon, je reconnais quand même une sorte d'esprit, quand même.
15:12 - Vous me faites défendre Libération.
15:14 - Oui, oui, oui.
15:15 - Vous me faites défendre.
15:17 - On aura tout vu.
15:18 - Je n'aimerais pas être à votre place.
15:20 - Vous me faites défendre Libération.
15:22 - C'est un journal qui est des pique-pandes,
15:24 ma pauvre petite personne.
15:26 - C'est dit.
15:27 - En tout cas, Mme Rousseau, elle semble plutôt regretter
15:30 qu'en France, on n'ait pas le même rapport à la justice
15:32 qu'aux États-Unis, c'est-à-dire la justice rendue
15:34 sur les plateaux de télévision, les médias,
15:36 les médias sociaux, etc.
15:38 Venant d'un pays comme les États-Unis,
15:39 qui a pratiqué le maccartisme, je me dis que là aussi,
15:41 il y a peut-être une certaine filiation historique
15:43 dans le rapport aux libertés.
15:44 - Bien sûr.
15:45 - Moi, j'ai lu Aldous Huxley, j'ai lu "Le meilleur des mondes",
15:47 je sais les ravages de la censure des oeuvres d'art,
15:49 des livres, des textes.
15:50 - Les sorcières de Salem.
15:51 - Exactement.
15:52 Et je pense que Mme Rousseau se trompe de combat
15:54 et qu'elle se trompe de gauche, mais bon.
15:55 - Non, elle ne se trompe pas de combat.
15:57 Ce qui fait son combat, et ce qui fait que malheureusement
15:59 elle existe, c'est de condamner comme ça les hommes
16:02 à perpétuité.
16:03 Je trouve ça absolument effrayant.
16:05 - Pas tous les hommes.
16:06 - C'est complètement totalitaire.
16:07 - Non, non, vous êtes injuste.
16:08 - Quoi, pas tous les hommes ?
16:09 - Pas tous les hommes.
16:10 Mme Rousseau ne s'en prend pas aux islamistes.
16:13 - Ah, c'est vrai.
16:14 - Mais qui ne sont pas, qui ne sont pas, je le crois,
16:17 très doux.
16:18 - Il y a le mâle blanc depuis 50 ans
16:19 qui vient de Newwood.
16:20 - C'est le mâle blanc hétérosexuel.
16:21 - C'est vrai, c'est vrai.
16:22 - Pas les... c'est doux.
16:23 - C'est vrai, c'est vrai.
16:24 - Autre sujet dans l'actualité du jour,
16:26 c'est son plus haut niveau depuis 33 ans,
16:28 après deux années de baisse, le nombre d'interruptions
16:30 volontaires de grossesse IVG a augmenté en 2022.
16:33 Je trouve que c'est un sujet passionnant,
16:34 qui est assez peu traité d'ailleurs dans l'espace médiatique.
16:37 C'est son plus haut niveau depuis 1990.
16:40 Pourquoi ces IVG ?
16:43 Aujourd'hui, écoutez, regardez le sujet d'Adrien Spiteri.
16:47 - C'est du jamais vu depuis 30 ans.
16:51 Le nombre d'IVG augmente sur le territoire.
16:54 En 2022, 234 300 interruptions volontaires de grossesse
16:58 ont été enregistrées en France.
17:00 C'est 17 000 de plus qu'en 2021
17:03 et environ 7 000 de plus qu'en 2019.
17:06 Les taux de recours les plus élevés s'observent entre 20 et 30 ans,
17:10 selon l'adresse à l'origine de cette étude.
17:13 L'allongement du délai légal de recours passé de 12 à 14 semaines
17:17 l'an dernier ne suffit pas à expliquer cette augmentation.
17:21 - C'est seulement moins de 1,5% des IVG
17:24 qui sont réalisés à ces termes-là.
17:26 Une autre explication, c'est qu'on a favorisé
17:30 ces dernières années l'accès à l'IVG en France.
17:32 Notamment l'accès à l'IVG médicamenteuse.
17:36 - Face à ces chiffres, certains professionnels s'interrogent
17:39 et plaident pour plus de prévention.
17:42 - L'interruption volontaire de grossesse reste une solution
17:45 pour les femmes en situation de péril et de danger.
17:48 Mais ça ne doit pas être une méthode contre-intimité.
17:51 Ça doit être une méthode de dernier recours.
17:53 Donc il faudrait revenir à peut-être, probablement,
17:56 à une meilleure information, une pédagogie.
17:58 - La région la plus touchée est la Guyane.
18:01 Sur place, le taux de recours atteint 48,7 IVG pour 1 000 femmes.
18:07 - J'ai entendu des explications, je ne sais pas si vous avez été convaincu,
18:10 mais c'est quand même très étonnant.
18:13 - Pourquoi c'est étonnant ?
18:15 - Ce n'est pas étonnant parce que finalement l'IVG est devenu
18:18 un moyen de contraception.
18:20 - C'est ça que je ne pense pas.
18:22 - Au départ, ce n'est pas le but du jeu que de le légaliser.
18:26 - Je ne crois pas que justement pour les femmes,
18:28 ce soit un moyen.
18:30 Parce que c'est toujours, pour avoir parfois à échanger
18:33 avec des femmes qui ont subi un avort, c'est jamais neutre.
18:36 - C'est toujours un drame.
18:38 - Un drame, en tout cas, c'est jamais neutre.
18:40 - Entre 12 et 14 semaines, c'est loin d'être neutre.
18:42 - Ça peut être une blessure, une plaisir d'ailleurs qui rebondit.
18:44 - Un traumatisme.
18:46 - Plus tard, bien évidemment, ça peut infuser lentement,
18:49 alors que prendre la pilule, ce n'est pas traumatisant.
18:53 A priori, c'est pour ça que je...
18:55 Vous ne pouvez pas dire, me semble-t-il,
18:57 que c'est un moyen de contraception.
18:59 - Je crois que vous vous trompez.
19:01 - Sauf que ce qui penche pour le fait que malheureusement,
19:03 ça devient un moyen de contraception,
19:05 c'est que 78% de ces IVG sont dus à des IVG médicamenteuses.
19:09 Vous prenez une pilule, entre guillemets, pardonnez-moi,
19:13 je suis une femme, mais c'est moins traumatisant
19:16 que l'autre type d'IVG chirurgical.
19:18 - Je crois que vous vous trompez.
19:20 - C'est là où je dis qu'il y a un recours,
19:22 et notamment les chiffres le disent, pour les 20-29 ans,
19:24 pour les jeunes femmes.
19:26 - Vous pensez que la société n'est pas dans son rôle
19:28 quand elle dit "attention, effectivement, ce n'est jamais neutre".
19:30 - Je pense qu'on a dédramatisé le drame qu'est l'avortement.
19:34 La loi Veil était une loi d'équilibre.
19:38 Mais Mme Veil expliquait que l'avortement était un drame.
19:42 Or, maintenant, si vous prenez même une position
19:46 contre l'avortement comme une lettre à la poste,
19:50 vous avez mauvaise presse au sein de la société.
19:53 Vous avez le droit quand même d'être...
19:56 Moi, je suis un partisan de l'avortement,
19:59 j'étais pour la loi Veil, mais je comprends les gens
20:02 qui, par exemple, pour des raisons religieuses,
20:04 sont pour le droit à l'avis.
20:06 Ça peut être un avis.
20:08 Cet avis-là, maintenant, il est totalement diabolisé.
20:11 Bref, alors que c'était une loi d'équilibre.
20:14 On est passé, je ne sais pas...
20:17 - Il était déjà diabolisé, si vous me permettez.
20:21 - Il était déjà un peu diabolisé.
20:24 - Non, les gens qui étaient partisans de l'avis pour l'avis,
20:30 alors que c'est un...
20:32 - C'est un contre-l'avortement.
20:34 - Les médecins qui sont homos...
20:36 - Ils ont toujours été diabolisés.
20:38 - Oui, mais aujourd'hui, c'est vraiment...
20:40 C'est considéré comme si c'était les sorcières de Salem.
20:43 - Là où Gilles-William a raison, c'est que globalement,
20:46 l'avortement, c'est le dernier grand tabou français, en vrai.
20:49 - C'est-à-dire que, même autour d'un plateau de télévision,
20:52 c'est très difficile d'expliquer que vous trouvez que c'est un drame.
20:55 Moi, c'est ma conviction personnelle.
20:57 - Oui, mais pour vous, très bien.
20:59 Que ce soit un drame pour vous, mais pour la société,
21:01 vous avez le droit dans votre vie de considérer que,
21:04 si vous étiez confronté à cette situation,
21:06 vous ne souhaiteriez pas, en l'occurrence, que votre épouse avorte.
21:09 - Pascal, ce que je veux dire par là, c'est que...
21:11 - Vous convenez que ça n'enlève rien à votre position,
21:13 si une autre femme avorte.
21:15 - Pascal, il y a plusieurs choses.
21:17 - Si vous avez un avis qui est inaudible,
21:19 si vous voulez décider pour l'avis de madame, là, on entre peut-être...
21:22 - Non, mais on a le droit d'avoir un avis sur des sujets de société.
21:25 - Pascal, ce que je veux vous dire par là, c'est que...
21:27 - Non, mais c'est intéressant.
21:29 - Bien sûr, d'abord, vous avez le droit.
21:31 - Tout ce qui touche, en fait, à ce sujet-là.
21:33 - Mais convenez que cet avis-là de la société,
21:37 cette société que vous imaginez,
21:39 si, par exemple, vous souhaitiez, vous,
21:41 que les femmes ne puissent pas avorter,
21:43 c'est une société extrêmement rétrograde.
21:45 - Non, mais ce que je veux vous dire...
21:47 - Puisqu'elle serait pour des raisons religieuses.
21:49 - La question qu'on aurait pu poser,
21:51 mais c'est toujours très compliqué,
21:53 c'est alors, ce chiffre, il est bien ou pas bien ?
21:55 Est-ce qu'il est trop ou c'est pas assez ?
21:57 Et moi, je me suis posé cette question en préparant...
22:00 Je me suis dit, et objectivement, on ne peut pas se...
22:02 Moi, je ne vous dis pas que je suis contre l'accès total à l'IVG,
22:05 je ne défends pas cette position.
22:07 En revanche, moi, je considère que...
22:09 - L'ambiguïté.
22:10 - Je considère que ce chiffre est bien trop élevé.
22:12 - Oui, c'est ce que l'on va parler ce soir.
22:14 - Et moi, je ne me réjouis pas, et je trouve que c'est un drame.
22:16 - Je vous dis, c'est pour ça qu'on en parle ce soir.
22:18 - Exactement, et moi, toutes les personnes que je connais,
22:20 il y en a beaucoup même dans mon entourage,
22:22 il y en a beaucoup, parce que ça touche toutes les couches
22:24 de la société du monde, qui ont avorté,
22:26 ou même des maris, des compagnons,
22:28 qui ont, dans le couple, donc c'est la femme qui a avorté,
22:31 tous, quand on en parle, gardent des séquelles incroyables.
22:35 Et moi, il n'y a pas beaucoup de gens qui ont vécu ça,
22:38 qui ne m'en parlent pas, sans pleurer.
22:40 - Pardon, mais il y a eu un débat, un mot.
22:42 Il y a eu un débat, enfin, il n'y a pas eu de débat
22:44 sur le fait qu'on passe du 12e, de la 12e à la 14e semaine,
22:48 alors que vous avez des obsétriciens qui vous expliquent
22:51 que ça change tout par rapport au corps de l'enfant.
22:55 - Il faut casser la boîte cervicale.
22:59 - Il n'y a eu aucun débat en France.
23:01 - Si, il y a eu débat.
23:03 - Vous avez l'oreille fine, vous.
23:05 - On a parlé beaucoup ici, on a beaucoup parlé ici, mais bon.
23:09 - Aïchi, peut-être.
23:11 - On a parlé des sujets qui nous intéressent fortement,
23:14 pour que vous dire.
23:16 Les sujets de société, c'est tellement sensible, ce sujet.
23:20 - Sans parler de l'avortement psychosocial, autant que je viens.
23:24 - IMG pour raison de la parole.
23:26 - Ça, c'est encore autre chose, ne mélangez pas tout.
23:29 - C'est un des sujets les plus difficiles.
23:32 - Non, je ne trouve pas que ce soit des sujets les plus difficiles.
23:35 Je trouve qu'il est tranché depuis 50 ans et que c'est très bien comme ça.
23:38 - C'est faux.
23:39 - Je trouve qu'effectivement.
23:41 - On a une époque où ils préfèrent faire un avortement médicament
23:44 plutôt que de prendre une pilule.
23:46 - Je veux bien qu'on relance.
23:48 - C'est quand même un peu particulier.
23:50 - Écoutez, écoutez.
23:52 - On va marquer une pause.
23:54 - Il vaut mieux parce qu'il y a un mauvais climat.
23:57 - Il faut montrer que ce n'est pas un tabou, justement.
23:59 - On revient pour suivre.
24:01 - On y revient vraiment.
24:03 - Mes chers collègues.
24:05 - On ne peut plus rien dire.
24:07 - On n'a pas fini avec l'avortement parce que j'ai un téléspectateur
24:11 vraiment très fidèle et que j'aime beaucoup et que j'estime beaucoup,
24:14 que je ne citerai pas, qui me taquine et qui dit
24:17 "Vous ne voyez que des droits individuels partout.
24:20 L'avenir d'un pays qui meurt n'a pas l'air de trop vous préoccuper.
24:24 À l'heure de la contraception gratuite et disponible partout,
24:27 l'IVG devrait être limitée au cas de viol ou de désespérance sociale,
24:31 dit-il."
24:32 Et je lui ai dit, car c'est un ami, vous n'êtes pas sérieux,
24:35 vous n'avez pas qui, je vous garde néanmoins mon amitié.
24:38 - Le papa, j'aimerais bien voir son nom.
24:41 - Comment?
24:42 - J'aimerais bien voir son nom.
24:44 - Mais je ne suis pas un psychophante.
24:46 [Rires]
24:48 Je ne suis pas un délateur professionnel.
24:51 - Bon, est-ce que Sandra Buisson est avec nous?
24:53 Parce que c'est un sujet extrêmement grave, vous le savez.
24:55 Bonsoir Sandra et merci d'être avec nous en direct du Mans.
24:58 Le procès d'un conducteur est accusé d'avoir mortellement percuté
25:03 Eric Monroi, qui était un policier qui venait lui porter secours au Mans
25:08 en 2020.
25:09 C'était ouvert lundi devant la cour d'assises de la Sarthe.
25:12 C'est le dernier jour du procès, le verdict vient de tomber.
25:15 Le procureur avait requis 15 ans et manifestement,
25:18 le verdict est de 12 ans.
25:20 Comment a-t-il réagi et comment la salle a-t-elle réagi?
25:24 - Alors lui n'a pas eu de réaction très visible au moment de l'énoncé
25:31 du verdict.
25:33 Nous avons pu discuter à la sortie de l'audience avec certains policiers
25:37 qui étaient venus ici, qui nous ont dit que le principal,
25:40 c'est que cet homme soit reconnu d'un crime, puisque les faits
25:44 pour lesquels il a été condamné sont qualifiés au criminel.
25:48 Donc ça, c'était important pour eux, mais ils considèrent
25:51 qu'effectivement, la peine est en deçà des réquisitions,
25:54 même s'ils considèrent que rien ne ramènera Eric Monroi à sa famille,
26:00 ni 10 ans, ni 20 ans, ni 30 ans, mais ils auraient aimé
26:03 que les réquisitions soient suivies.
26:06 - Vous avez interrogé, je crois, le maître Liénard,
26:10 qui était l'avocat de la famille de la partie civile.
26:14 Je vous propose de l'écouter.
26:16 - 12 ans, c'est le minimum, c'est bien le minimum,
26:20 parce qu'il a porté des coups avec sa voiture à Eric Monroi.
26:26 Ces gestes ont conduit au décès de ce policier.
26:30 Et 12 ans pour la vie d'un policier en service,
26:33 un policier qui n'avait rien demandé, un policier qui essayait
26:36 juste de secourir cet individu, c'est évidemment très peu,
26:41 c'est évidemment très frustrant.
26:43 Et donc ce verdict, il nous donne une double sensation,
26:49 la sensation d'avoir convaincu le jury sur la qualification pénale
26:54 et la sensation que la justice a encore des progrès à faire
26:58 en termes de sévérité sur ce type de comportement.
27:01 - Réaction d'un syndicat de police.
27:04 William Maury.
27:06 - 12 ans de réclusion, il est considéré comme un criminel,
27:09 c'est un petit soulagement, c'est jamais assez,
27:12 face à la mort d'un homme, d'un papa, d'un mari, d'un collègue,
27:16 parce qu'avant tout, c'est ça, ce soir qu'on vient d'entendre,
27:21 reconnu coupable, aucune atténuation de quoi que ce soit,
27:26 malgré ses propos, malgré la plaidoirie de son conseil.
27:30 C'est toujours compliqué, c'est toujours compliqué,
27:33 parce qu'on ne s'imagine pas que 12 ans de réclusion
27:38 peuvent réparer le décès d'un papa, et je vous dis, d'un collègue,
27:41 d'un mari, de ce que vous voulez, aujourd'hui c'est un choc,
27:44 c'est un énième choc.
27:46 - C'est un jury populaire, bien sûr, mais le plus intéressant
27:49 dans ce procès, c'est ce qu'a dit Gilles-William Golnadal hier,
27:52 vous vous souvenez de ce que vous avez dit ?
27:55 - Je devrais noter ce que je dis.
27:57 - On est les seuls à parler de ce procès.
28:00 - Oui.
28:01 - C'est ça que je trouve le plus intéressant,
28:03 c'est-à-dire que les médias traditionnels, TF1, France 2,
28:06 n'ont pas des péchés. Quand on parle de subjectivité
28:10 ou d'objectivité, ça ne veut rien dire en termes de journalisme,
28:14 puisque choisir un sujet, c'est déjà un choix subjectif.
28:17 - On le lui a en partie pris.
28:19 - L'objectivité est une tarte à la crème.
28:21 - Je suis d'accord.
28:22 - En revanche, l'honnêteté, ça existe.
28:24 Et l'honnêteté, c'est de traiter, à mon avis,
28:27 de même manière tous les sujets.
28:30 - Mais il ne le traite pas de la même manière.
28:32 - Non, puisque un policier manifestement qui est tué
28:35 en état de service, ça n'intéresse pas France 2.
28:38 - La vie d'un policier tué en état de service
28:42 vaut beaucoup moins que les blessures d'un émeutier
28:47 blessé lors d'émeute.
28:49 - Sandra Buisson voulait nous préciser peut-être quelque chose.
28:54 - Oui, expliquer ce verdict, puisque le président a pris le temps
29:01 de donner certains éléments de compréhension.
29:04 La Cour a considéré que Charlie Fagell ne pouvait pas ignorer
29:08 qu'il y avait un policier, Éric Monroi,
29:10 accroché à sa portière pendant 160 mètres
29:13 cette nuit du 6 août 2020, quand il a décidé de fuir
29:16 ses fonctionnaires de police.
29:18 Fonctionnaire qui venait de le réveiller
29:20 après qu'il se soit endormi au volant sous l'effet de l'alcool.
29:23 En enclenchant la marche avant et en accélérant au maximum
29:26 les capacités de sa voiture, malgré la cale qui était posée
29:29 sous son pneu, Charlie Fagell a voulu qu'Éric Monroi lâche le véhicule,
29:32 qu'il chute.
29:34 Il a fait ça parce qu'il voulait échapper à sa responsabilité pénale
29:37 à considérer la Cour une responsabilité pour une conduite sous alcool
29:41 alors que lui-même avait déjà été condamné dans le passé
29:44 pour outrage et rébellion, et aussi pour refus d'autopropriété
29:47 et conduite sous alcool.
29:49 Non, il n'était pas en éveil confusionnel,
29:51 comme il l'a dit à longueur d'audition hier.
29:54 Ce n'était pas établi médicalement.
29:56 Il a commis pour la Cour des violences volontairement
29:59 sur Éric Monroi, et ça a entraîné sa mort.
30:02 - Merci beaucoup, Sandra Buisson, en direct du Mans.
30:06 C'était un sujet extrêmement important que vous avez suivi
30:09 sur les antennes de CNews, et je le répète,
30:12 c'est intéressant que nous soyons les seuls à parler d'un procès
30:16 qui me paraît assez important et significatif.
30:18 - Peut-être d'autres, effectivement, aiment plus à parler,
30:21 parce qu'ils ont un biais idéologique, des refus d'optempérer
30:23 lorsque, effectivement, c'est le voyou qui est blessé ou tué.
30:26 Mais effectivement, dès lors que c'est le policier,
30:28 là, il n'y a plus personne.
30:30 L'honnêteté intellectuelle, même pas journalistique,
30:32 nécessiterait qu'il traite avec autant de sérieux
30:35 lorsque, effectivement, un jeune délinquant ou pas, d'ailleurs,
30:38 est tué, comme Naël, que quand un policier est traîné.
30:42 Là, c'est absolument barbare, ce qui s'est passé.
30:44 - La simple humanité.
30:46 - La simple humanité.
30:49 - 12 ans, c'est peu, quand même, pour tout ça.
30:51 - Autre sujet du soir, et ça aussi, c'est intéressant.
30:54 Le parquet de Besançon a classé sans suite l'enquête ouverte
30:56 contre une jeune femme ayant une pancarte "un flic, une balle".
31:01 Donc, en marge d'une manifestation samedi contre les violences policières.
31:04 Donc, elle doit beaucoup rire, cette jeune fille.
31:07 Et là aussi, moi, si je suis policier,
31:10 c'est là que cet état de droit, parfois, nous pose des problèmes.
31:15 Pour pouvoir engager des poursuites pour apologie de crime
31:19 d'atteinte volontaire à la vie, le parquet doit être en mesure
31:22 de démontrer la volonté d'appeler au meurtre de policiers.
31:24 "Un flic, une balle", ce n'est pas appeler à la mort d'un policier.
31:28 Or, la gardée a vu et a déclaré que ce slogan n'était pas un appel au meurtre.
31:31 Oui, évidemment, elle a dit avoir voulu signifier que les policiers
31:34 étaient susceptibles de représenter un danger pour la société.
31:37 Donc, en plus, elle se fiche de la société,
31:40 ajoutant que les armes lui font peur,
31:43 et encore plus lorsqu'il y a une personne derrière.
31:45 Oui, mademoiselle, vous avez peur, mais le jour où vous serez agressée,
31:48 vous serez peut-être content d'avoir un flic ou un policier
31:51 qui, parce qu'il a une arme, vous permet de ne pas être tué.
31:54 Pourquoi pas ? Je ne suis pas en capacité de faire cette démonstration
31:57 car la façon dont cette pancarte est rédigée peut être comprise
31:59 avec deux sens différents. En plus, elle n'a pas de courage,
32:02 si j'ose dire.
32:04 Elle, elle est dans son rôle, mais que le procureur
32:07 ne puisse pas comprendre que cette phrase,
32:10 certes synthétique et ramassée, veut effectivement dire
32:13 qu'on doit tuer chaque flic qu'on voit...
32:17 Un flic, une base.
32:19 Sachant que Pascal est à une manif contre les violences policières,
32:22 et le procureur considère que c'est un délit simplement intellectuel.
32:27 Et la personne, ça ce n'est pas un détail du tout...
32:30 Elle avait le visage dissimulé.
32:32 Elle avait 20 ans, identifiée grâce à l'exploitation de la vidéo sur le client,
32:35 et surtout, Pascal, elle est placée en garde à vue.
32:37 Pascal, elle est connue des services de renseignement
32:39 pour appartenance à l'ultra-gauche.
32:41 Donc aujourd'hui, expliquez-moi, une personne qui appartient à l'ultra-gauche
32:44 va à une manifestation avec le visage dissimulé,
32:46 une manifestation contre les violences policières,
32:49 elle dit "une balle un flic" et tout le monde dit que c'est un délit intellectuel.
32:52 Non mais on est chez les PS, personne n'y croit.
32:54 Je pense que ce jugement autour d'un pseudo délit intellectuel
32:56 aurait été le même du procureur s'il s'était agi d'une militante d'extrême droite
33:00 qui avait dit "une balle un migrant".
33:01 Je pense que si elle était une militante d'extrême droite
33:03 et qu'elle avait dit "une balle un migrant",
33:05 je pense qu'elle aurait été condamnée sévèrement
33:07 et qu'on serait tous en train de dire racisme, etc.
33:09 Et on aurait raison.
33:10 Oui, je pense qu'il y a un délit intellectuel.
33:12 Alors, si il y avait une manifestation, par exemple, du Rassemblement National,
33:17 avec des militants du Rassemblement National,
33:19 qui défilaient avec une pancarte, "une balle, un migrant",
33:22 effectivement, d'abord, toute la pression.
33:24 Ah oui, bien évidemment.
33:26 La République en danger.
33:27 Ils seraient en danger, oui.
33:29 Mais attendez, les gens sont en prison.
33:32 Oui.
33:33 Ils sont en prison.
33:34 Détention provisoire.
33:35 Ce qui paraît d'autant plus grave, c'est quand même...
33:36 A juste titre, d'ailleurs.
33:37 A juste titre.
33:38 Le climat, le procès de Magnanville,
33:42 ce dont on vient parler avec un policier qui se fait tuer
33:46 pour refus d'obtempérer une famille qui est brisée,
33:49 une maman qui se retrouve quand même avec trois enfants et qui les élève seule.
33:52 C'est dans ce climat-là, je ne comprends plus comment la justice est rendue, sincèrement.
33:56 C'est des sujets que nous abordons régulièrement.
34:01 Je ne connais pas le procureur.
34:02 Mais le préfet a très bien agi.
34:04 Oui, bien sûr.
34:06 Mais dès samedi, le préfet du Doups,
34:09 Doups avait signalé les faits au procureur de la République, bien sûr.
34:13 Je ne connais pas le procureur,
34:15 mais je pense qu'un membre du syndicat de la magistrature
34:19 qui a défilé samedi dernier aurait pris les mêmes réquisitions.
34:23 Bien sûr.
34:25 Comme on ne connaît pas ce procureur, mais...
34:26 On aurait peut-être mis en cause le préfet, sinon.
34:28 Évidemment.
34:29 Vous ne croyez pas ?
34:30 On aurait mis en cause le préfet.
34:31 Sans préjudice d'une mise en cause.
34:33 Le harcèlement, c'est un sujet que nous abordons tous les soirs.
34:36 C'est vrai qu'on a plus avancé en un mois qu'en deux siècles.
34:43 Sur ce sujet du harcèlement.
34:45 Ah oui, on ne s'occupait pas du tout.
34:47 Et vous, pourquoi ça vous fait sourire ?
34:49 Vous semblez...
34:50 Pardon ?
34:51 Pourquoi vous me harcèlez ?
34:53 Je n'ai encore rien dit.
34:54 Je prends à témoin tous les spectateurs.
34:56 Je n'ai rien dit, je vous écoute avec intérêt.
34:58 On est déjà dans le débat, c'est les limites du harcèlement.
35:00 Mais ça ne va pas.
35:01 Ça ne va pas encore.
35:02 Vous avez dit le "moi harcèlement".
35:03 Oui, oui.
35:04 J'aurais pu vous harceler sur votre costume, mais je n'ai rien dit.
35:06 Ça recommence.
35:08 Monsieur met un costume d'hiver, il se permet de me rabrouer.
35:11 Non mais on aura tout entendu.
35:13 On a l'hiver et l'été.
35:15 C'est là où on voit l'effondrement des valeurs.
35:17 Et la différence entre le harcèlement et le costume d'hiver ?
35:20 C'est pas du tout un costume d'hiver.
35:22 Pourquoi vous ne mettez pas un cache-nez pour entendre ?
35:24 Ça serait plus franc.
35:26 Franchement, c'est pas du tout un costume d'hiver.
35:29 Mais vous faites comme vous voulez, vous êtes un homme libre.
35:32 Vous n'allez pas vous justifier.
35:34 Votre corps vous appartient à vous.
35:36 Vous vous attrapez froid, moi je comprends.
35:38 Le gouvernement a présenté aujourd'hui, et c'est sérieux,
35:41 son plan interministériel pour lutter contre le harcèlement scolaire.
35:44 Une priorité absolue de la rentrée pour Elisabeth Borne.
35:47 Alors ça peut faire sourire.
35:49 Moi je trouve très bien ce qu'il va dire.
35:51 On va écouter Gabriel Attal.
35:54 Le mot évidemment fait sourire.
35:56 Quand j'ai entendu "écours d'empathie", j'ai souri.
35:59 Mais en fait c'est très intelligent et c'est très juste.
36:02 Et en fait, c'est des leçons de morale.
36:05 C'est ça qui est drôle.
36:07 C'est-à-dire qu'on va apprendre aux petits garçons,
36:10 et réapprendre à faire des leçons de morale.
36:13 Ce qu'on faisait avant.
36:14 Qu'on ne voulait pas.
36:15 Et la bienveillance.
36:16 Moi je trouve ça pas drôle.
36:18 Attendez, on va écouter Gabriel Attal.
36:21 Leçons de morale, c'était ringard.
36:24 On se moquait.
36:25 Et on appelle ça "cours d'empathie".
36:27 Le mot est pas très bon.
36:29 Mais tant mieux, peu importe le mot.
36:30 Mais écoutez Gabriel Attal, parce que ce qu'il dit en fait,
36:33 il a 100% raison.
36:35 [Gabriel Attal - "Les cours d'empathie"]
36:37 Chaque élève de France a le droit d'être heureux à l'école.
36:41 Et ça commence très tôt.
36:42 Ça commence dès les petites classes.
36:44 L'outil essentiel que nous allons mobiliser,
36:46 la Première Ministre l'a indiqué,
36:49 c'est le travail avec les élèves dès les petites classes.
36:51 Les cours d'empathie.
36:53 Les cours de respect de l'autre.
36:55 D'apprentissage du respect de soi et des autres.
36:57 Les compétences psychosociales.
36:59 La France va donc inscrire dans le cursus scolaire
37:02 des cours d'empathie sur le modèle de ce qui existe dans d'autres pays,
37:05 notamment au Danemark où je me suis rendu.
37:08 Ces compétences feront désormais partie officiellement
37:11 des savoirs fondamentaux de l'école.
37:13 Et nos professeurs des écoles le savent.
37:15 C'est un enjeu absolument essentiel.
37:16 Ils le font déjà s'agissant de la socialisation,
37:19 de la découverte et de la gestion des émotions
37:21 qui s'apprend dès les plus petites classes.
37:22 Nous irons beaucoup plus loin.
37:24 Mais ça c'est formidable parce que ça c'est éduqué.
37:27 Je trouve ça très bien.
37:31 Moi aussi je trouve ça très bien.
37:33 Il a parfaitement raison.
37:35 Alors sincèrement, c'est mieux que rien.
37:37 Mais empathie, ça veut dire souffrir avec.
37:39 Vous croyez qu'un enfant...
37:40 C'est compatir ça.
37:42 "Cum patera"
37:43 Souffrir avec.
37:45 Oui, c'est vrai.
37:46 La compassion.
37:47 C'est pas la même chose.
37:48 Tu manques un peu de...
37:49 On va encore y arriver.
37:50 On va encore y arriver.
37:51 On vient d'élever le débat parce que "cum" avec en latin "atera"
37:57 ça fait du latin vous écoutez.
37:58 Ça veut dire souffrir.
37:59 D'où le mot "passion" d'ailleurs.
38:01 Surtout qu'on a élevé le débat tout d'un coup.
38:03 Nous sommes tous un peu latinistes sur ce plateau.
38:05 Jusqu'à l'âge de 14-15 ans, dans la famille Recknell, on ne s'exprimait qu'en latin.
38:13 En vieux français.
38:15 LV2.
38:17 C'est mieux que rien.
38:19 Mais cette notion d'apprendre à compatir...
38:22 C'est pas vrai.
38:24 Mais vous croyez sincèrement que les enfants qui sont capables de harceler,
38:27 qui donc sans doute à la maison n'ont pas ce sens de la compassion,
38:32 n'ont pas ce sens des limites, n'ont pas ce sens du respect,
38:36 vont l'apprendre à l'école ?
38:38 Oui, je le crois.
38:40 Oui, je le crois.
38:42 Parce que de la même manière que le sport, parfois tu sortais de ton milieu
38:46 et grâce au sport, tu apprenais d'autres valeurs.
38:50 Je le crois.
38:52 Je crois à la politique des petits pas.
38:54 Donc ça peut marcher un peu.
38:56 Mais pas pour tous.
38:58 Parce qu'on voit qu'il y a un tel niveau de harcèlement
39:01 que c'est le miroir des petits pas.
39:04 Gabriel Attal ne promet pas de changer les parents.
39:07 Ne promet pas de faire une formation pour éduquer les parents.
39:10 Il s'engage à corriger des défauts d'éducation.
39:14 Et ça moi je trouve ça extrêmement vertueux.
39:16 On a eu des gouvernements de droite pendant des années,
39:20 jamais un ministre n'a été foutu de parler de ce sujet.
39:24 C'est quand même quelque chose d'assez élémentaire.
39:26 Mais c'est très bien, mais j'ai dit c'est pas un coup de baguette magique.
39:29 Mais au moins ils le posent.
39:31 C'est une rupture.
39:33 C'est une violence comportementale des adultes qu'on va continuer malheureusement à retrouver.
39:38 Mais ça n'a rien à voir.
39:40 On parle de l'enfance, mais de réunir.
39:42 Enfin les enfants, c'est quand même bien.
39:44 On va faire des leçons de morale aux doses.
39:46 De bienveillance.
39:48 Aimez-vous les uns les autres.
39:50 Faites attention à votre petit camarade.
39:52 C'est le rôle des parents, c'est pas le rôle des parents.
39:54 Mais les parents arrêtés.
39:56 Mais je ne vous reconnais pas là Véronique.
39:59 Ça me surprend de vous.
40:01 De réunir un groupe d'enfants ensemble, pour expliquer simplement,
40:06 au Danemark, tel que ça a été fait en Scandinavie,
40:10 qu'il faut s'aimer entre eux dans le cadre de ce groupe,
40:14 et que ça n'est pas gentil justement d'embêter Pierre ou d'embêter Paul,
40:19 je pense qu'effectivement c'est la bonne morale.
40:21 Je salue Bastia Solou Noï, qui est notre ami à Corse.
40:25 Et on parlera de Corse tout à l'heure, parce que le président de la République figurez-vous est en Corse.
40:28 Et il nous dit, enfin en primaire, la journée commençait par une leçon de morale,
40:31 ce fait à l'aide de père et qu'une éducation familiale et religieuse pour la plus tard,
40:35 cela a donné une génération maintenant.
40:37 C'est que ça génère qui a des valeurs majoritairement.
40:40 C'est vrai.
40:41 On peut dire ça.
40:42 Comment ?
40:43 Il s'appelle Paul non ?
40:44 Non il ne s'appelle pas Paul, il s'appelle Bastia Solou.
40:46 Pourquoi vous voulez l'appeler Paul ?
40:48 C'est un peu une fixette.
40:50 Je pense que vous avez associé le prénom Paul à la Corse.
40:54 Oui je suis en empathie peut-être avec Paul.
40:57 C'est gentil Gilles William.
40:59 Écoutons une deuxième fois, si vous le voulez bien, monsieur Attal, sur le tsunami.
41:07 Nous assistons ces derniers jours et ces dernières semaines à un tsunami de témoignages.
41:14 Les témoignages de harcèlement, les alertes venant du terrain dans les établissements scolaires
41:18 au 30... 18 au 30-20 ont été multipliés par trois ces dernières semaines
41:24 par rapport à ce que nous connaissions en septembre de l'année 2022.
41:28 C'est dire combien la parole se libère et je lance un appel à tous les jeunes,
41:32 à tous leurs parents, à tous leurs professeurs.
41:34 Continuez à parler, appelez, écrivez.
41:38 Car parler c'est déjà résister.
41:40 Bon, Louis de Ragnall, il y a des conséquences politiques.
41:42 C'est-à-dire que c'est très intéressant ce qui se passe en France aujourd'hui.
41:45 Et Gérald Darmanin et Gabriel Attal, qui sont sur des lignes de grande fermeté et d'autorité,
41:51 sont plébiscités, alléluia, par l'opinion française.
41:56 Et donc il est troisième personnalité aujourd'hui, la plus intéressante du pays.
41:59 Il y a même un quart des Français qui considèrent qu'il ferait un bon candidat à la prochaine présidentielle.
42:04 C'est vous dire.
42:05 Non, ce qui est intéressant, c'est qu'en fait, Gabriel Attal fait la démonstration depuis la rentrée
42:09 que si on met de côté, on abandonne, on jette le en même temps
42:14 et qu'on est clair, eh bien ça marche.
42:16 Parce qu'en fait, sur l'Abaya, en même temps, ça ne peut pas exister.
42:18 On ne peut pas être pour et contre.
42:19 On ne peut pas être pour avec des aménagements.
42:21 Gabriel Attal a dit qu'il n'y a aucune concession, il n'y a pas de recours possible,
42:24 il n'y a pas d'Abaya à l'école.
42:26 Sur le harcèlement, là pour le coup, c'est un discours extrêmement intransigeant.
42:30 Il n'y a pas l'ombre d'une concession ou d'un aménagement raisonnable,
42:34 comme on disait autrefois.
42:36 Eh bien, c'est encore une fois plébiscité par les Français.
42:39 Moi, j'espère de tout cœur que c'est aussi une forme d'encouragement
42:43 pour tous les autres ministres pour essayer d'être un peu courageux sur tous les sujets.
42:47 Il dit s'inspirer du Danemark et il a raison, effectivement.
42:50 Il devrait s'inspirer du Danemark pour beaucoup d'autres sujets.
42:52 Et ce qui est intéressant avec le Danemark, c'est que ce sont les sociodémocrates
42:55 et avant la droite dite modérée qui ont mis en place ces transformations
42:58 que Gérald Darmanin ou Gabriel Attal semblent appeler de leur vœu.
43:01 Par conséquent, si une partie de la majorité présidentielle est sur cette ligne-là,
43:06 moi, je m'en réjouis intellectuellement et je m'en réjouis politiquement.
43:09 Après, il y a deux limites.
43:11 On peut questionner la sincérité du président de la République plus que de ses ministres,
43:15 sachant qu'il y avait Papendia il y a encore quelques mois
43:18 qui disait l'exact opposé sur à peu près tous les sujets.
43:20 Autre sujet qui m'a choqué rapidement.
43:22 Il y a deux choses à regarder quand même.
43:25 Un, est-ce que ça va réellement produire ses effets ?
43:27 Parce que là, pour l'instant, on en est à l'annonce.
43:29 Moi, je ne crois que Gabriel Attal.
43:31 Donc la faisabilité et la mise en œuvre.
43:33 Et j'avais noté une deuxième chose, mais je crois que je ne m'en souviens plus.
43:36 Dans l'actualité, sondage IFOP, moi, ça me passionne,
43:45 ce que pensent les Français sur l'immigration.
43:47 Deux ou trois questions.
43:48 Expulser les délinquants étrangers à l'issue de leur peine de prison.
43:51 86% favorables.
43:52 Donc là, il n'y a pas de discussion.
43:54 Limiter la délivrance de visas aux pays qui ne récupèrent pas leurs citoyens au QTF.
43:58 80%.
43:59 Les gens sont favorables.
44:00 C'est très rare.
44:01 Mettre fin à la libre circulation dans l'espace de Schengen des immigrés
44:05 qui se sont vus refuser une demande de visa.
44:07 74% favorables.
44:09 Vous vous rendez compte ?
44:10 Supprimer les aides pour les étrangers en situation irrégulière.
44:13 72%.
44:14 Régulariser les sans-papiers travaillant dans les secteurs
44:16 et prouvant les difficultés à recruter.
44:19 68% favorables.
44:20 Vous voyez ?
44:21 Les gens sont nuancés et peut-être intelligents.
44:25 Je suis étonné de ce résultat.
44:26 Oui, abroger l'accord franco-algérien de 68 qui donne des facilités aux ressorts
44:29 tissant à Algérie.
44:31 67% favorables.
44:32 Augmenter les dépenses publiques pour favoriser l'intégration des immigrés.
44:35 70% des gens ne sont pas favorables.
44:37 A qui faites-vous le plus confiance sur le thème de l'immigration ?
44:40 Confiance, c'est plutôt Marine Le Pen.
44:44 Mais globalement, les gens ne font surtout pas confiance.
44:46 C'est ça que je retiens.
44:47 Ça, personne, c'est très intéressant.
44:50 Mais c'est le plus important peut-être.
44:52 Puisque personne ne fait confiance aux hommes politiques
44:55 pour régler le problème de l'immigration.
44:57 Tout le monde sait qu'ils ne le savent pas.
45:00 Qu'ils ne font pas grand-chose.
45:02 Je pense que les Français ont plutôt raison de ne pas faire confiance à leurs dirigeants politiques
45:06 pour endiguer un phénomène qui, le Président l'a rappelé,
45:08 est un phénomène européen très complexe à gérer.
45:11 Sujet également qui peut nous intéresser, Emmanuel Macron est en Corse.
45:15 Le Président de la République est attendu ce soir sur l'île de Beauté
45:17 pour une visite de deux jours.
45:18 Emmanuel Macron pourrait faire des annonces sur une éventuelle autonomie de l'île.
45:22 Ce sont des images que vous voyez en direct.
45:24 Le chef de l'État est attendu ce soir en Corse.
45:26 Il pourrait faire des annonces sur une autonomie.
45:31 Le gouvernement avait ouvert des discussions pour aller jusqu'à l'autonomie
45:35 après la mort du militant Ivan Kolona.
45:37 Les discours du Président depuis plusieurs mois ont été mis en place.
45:42 Les nationalistes veulent également un statut de résident.
45:46 La co-officialité de la langue corse et l'inscription de la notion de peuple corse dans la Constitution.
45:51 Pourtant les lignes fixées par le Président de la République restent inchangées.
45:54 Ils maintiennent la Corse dans la République et refusent de créer de catégories de citoyens
45:57 notamment pour la priorité à l'emploi.
45:59 C'est vrai que les Corses sont des Français.
46:01 Ils nous regardent ce soir. Je sais qu'ils nous apprécient beaucoup.
46:04 Je n'imagine pas que ce pays puisse se passer de cette terre magnifique.
46:10 Quel est le score des nationalistes en ce moment en Corse ? Vous le connaissez ?
46:15 Je ne peux pas vous donner à la virgule près, mais les chiffres sont très importants.
46:21 À l'Assemblée de Corse, ils sont majoritaires.
46:23 Je pense que si vous demandiez à tous les Corses s'ils sont pour ou contre l'indépendance,
46:31 je pense qu'ils répondraient sans doute majoritairement non.
46:34 Mais je pense que si vous leur demandiez l'autonomie, ils pourraient répondre oui.
46:38 Nous, on a fait un mini-sondage en nous promenant dans les rues d'Ajaccio et de Bastia.
46:44 Voyez les réponses.
46:46 Ça fait des années qu'on nous promet des choses qui n'arrivent pas.
46:50 On a fini par perdre espoir.
46:52 Je pense que le peuple corse attend quelque chose, oui.
46:54 Mais au final, pourquoi ? Est-ce que ça va aboutir à quelque chose de bon ? Je ne suis pas certaine.
46:58 Nous travaillons depuis plus de 40 ans à ce projet d'autonomie.
47:02 Nous avons pris une résolution avec une grande majorité.
47:07 Nous attendons bien entendu qu'il y ait un débat qui s'ouvre, serein, apaisé.
47:11 L'autonomie, mais pas l'indépendance.
47:14 Si demain, je dois me faire opérer de l'estomac, je vais aller où ?
47:18 À Vico me faire opérer, dans mon village.
47:21 Moi, la France, je l'aime quand même.
47:23 Je regarde votre chaîne.
47:25 J'adore votre présentateur.
47:28 Comment il s'appelle ? Pascal Prochelador.
47:30 Je lui fais une bise.
47:32 Écoutez, on lui renvoie cette bise.
47:34 Mais c'est vrai qu'il s'appelle Christian.
47:37 C'est vrai que la Corse est magnifique.
47:39 Et ce que j'aime en Corse, c'est qu'ils ont défendu leur identité, leur langue, leur culture, leur histoire, leur architecture.
47:49 Il y a une identité corse.
47:51 Et ça ne les empêche pas d'être parfaitement français.
47:53 Vous parliez d'Aze Davor qui était 100% français, 100% armenien.
47:58 Je pense qu'ils sont 100% corse et 100% français.
48:01 Je pense que le corse est beaucoup plus français que le catalan et espagnol.
48:06 Et la première ville corse française, c'est Paris.
48:08 Bien sûr.
48:09 Évidemment.
48:10 Il y a beaucoup de corse que je salue.
48:14 Notre ami Jean-Pierre Vercigny qui a eu un petit souci.
48:19 Mais tout va bien.
48:21 Je l'ai eu tout à l'heure au téléphone.
48:23 Il me dit rien.
48:25 Il ne m'appelle pas.
48:26 Il est délicat.
48:27 Il ne voulait pas vous inquiéter.
48:28 Je suis Vercigny Campinqui, qui est un des plus beaux esprits de la République.
48:32 Il est venu ici l'autre jour.
48:34 Évidemment, il habite Paris depuis de nombreuses années.
48:37 Pas de commentaire particulier ?
48:40 On aurait tort de prétendre gommer l'identité corse.
48:44 Je suis parfaitement d'accord avec ce que disait Gilles William.
48:47 On peut être à mon avis 100% corse, 100% heureux de son terroir, de son histoire, de sa patrie.
48:52 Et être 100% français, 100% fier de sa patrie, de sa République.
48:55 Et j'allais faire la même chose.
48:57 Les Bretons, les Béarnais, etc.
48:59 Je ne peux pas gêner par les autonomistes.
49:01 La Corse fait partie de la France.
49:03 La métropole offre énormément à la Corse.
49:07 J'aime beaucoup les corses.
49:09 Ils disent "laissez-nous vivre, préserver nos traditions" et c'est génial.
49:12 Et tant mieux.
49:14 L'État donne beaucoup à la Corse.
49:16 C'est une des régions de France où il y a le plus de fonctionnaires par habitant.
49:19 On est à 81 fonctionnaires pour 1000 habitants.
49:22 Ils ne sont pas que malheureux.
49:25 Attention à ce qu'il y a derrière le mot "autonomie". On verra.
49:28 Il se trouve, par le plus grand des hasards, il y a 40 ans, jour pour jour,
49:33 c'était le 27 septembre 1983, Tino Rossi décédait.
49:38 On a voulu terminer cette émission.
49:41 C'est drôle, parce qu'à l'époque, on se moquait de nos grands-parents.
49:46 C'est quand même le chanteur de nos grands-parents, le Codémien, Tino Rossi.
49:51 Quand on avait 15 ans, on écoutait plus les Rolling Stones ou Supertramp que Tino Rossi.
49:59 Qui est mort rue Washington d'un cancer.
50:02 Et lorsque le Corbiard est passé devant le Fouquet's, les serveurs du Fouquet's lui ont fait une haie d'honneur,
50:11 parce que c'était un des clients habituels du Fouquet's.
50:14 Comme tous ceux qui étaient montés à l'époque à Paris, les Marseillais, les Corses,
50:19 qui vivaient beaucoup ou à Venue Fauche ou dans l'Huitième et qui allaient au Fouquet's, comme Henri Mu.
50:23 C'est la légende qui est vraie.
50:25 Je voulais qu'on écoute peut-être, Benjamin Nau, est-ce qu'on peut écouter et peut-être chanter ensemble ?
50:30 Je ne sais pas si vous pensez la chansonnette.
50:32 Proposez-nous une chanson, cher Benjamin.
50:35 Benjamin me dit "Marinera".
50:38 "Marinera dans mes bras, avec toi je veux jusqu'au jour,
50:44 "Pelomba d'abou, ton rythme fou".
50:50 C'est beau.
50:51 Alors évidemment, c'est vrai que c'est daté, ça a vieilli et personne ne reprend ce répertoire aujourd'hui.
50:56 Alors qu'on peut chanter du brel, on peut chanter du brassage.
50:59 Ça c'est Méditerranée.
51:02 Alors il y avait une voix de velours, personne ne peut imaginer la star immense
51:07 qu'était Tino Rossi dans les années 30 ou 40, où les femmes se jetaient à ses pieds.
51:12 Il racontait ça, c'était une personne de folie avec les cheveux gominés.
51:16 C'était le Rudolphe Valentino français.
51:19 "De tous les tambours du monde".
51:22 Ça vous rappelle quand vous êtes deux mètres.
51:25 Il y a une ambiance de balmusette ce soir.
51:27 C'est dans le débat.
51:29 J'en ai fait somber avec des balmusettes.
51:31 Est-ce qu'on a une dernière chanson ?
51:35 Et j'ai eu cet après-midi, à l'heure du déjeuner, j'étais avec Constantin Rossi,
51:44 qui est le fils de Laurent Rossi, le petit-fils de Tino,
51:47 qui essaye de faire revivre le patrimoine de son grand-père, qui a toujours le scudo.
51:52 Petit-papa Noël, ça a survécu à grandement.
51:56 Toutes les générations connaissent.
51:58 Et sur la route des sanguinaires, vous avez le scudo,
52:01 qui est la fameuse propriété de Tino Rossi, qu'on peut visiter.
52:04 Je crois qu'il y a peut-être un musée.
52:06 Et elle appartient toujours à la famille de Tino Rossi,
52:09 comme le catalogue appartient toujours à la famille de Tino Rossi.
52:12 Je salue tous les corps.
52:13 Je le dis d'autant plus que je ne vais jamais encore.
52:15 Je n'ai aucun intérêt particulier.
52:18 Je suis plutôt dans l'Ouest.
52:20 À chaque fois que j'y allais, j'ai trouvé merveilleux cette île
52:24 et cette identité quand on montait chez Tao à Calvi,
52:28 et chantait parfois le soir, et qu'on allait à Bastia, à Fourian,
52:32 pour voir les matchs, ou même du Gazelleck.
52:35 Michel Mancini, on allait voir le Gazelleck,
52:37 qui était une équipe formidable, le Gazelleck à Jacques Zio.
52:40 Ça n'existe plus le Gazelleck ?
52:41 Ça doit exister encore. On prend du temps.
52:43 Olivier Benkemoun.
52:44 Petit-papa Noël, premier disque d'or de l'histoire des disques d'or.
52:48 Vendu à 100 millions d'exemplaires.
52:50 Je crois qu'ils vont ressortir une version avec une nouvelle orchestration.
52:54 La belle nuit de Noël.
52:57 Vous êtes effrayant.
53:00 Mais vous ressemblez un peu au père Noël parfois.
53:03 Ah bon ?
53:04 Oui.
53:05 Qu'est-ce que vous nous dites ce soir ?
53:07 Beaucoup d'actualités.
53:08 Et on reviendra, pour commencer, sur les dernières informations
53:12 qui concernent les recherches sur l'INA.
53:14 On a été très présents sur ces recherches aujourd'hui, sur Cedius notamment.
53:18 Vous pourrez aller sur Le Bon Coin après cette émission
53:21 pour tenter d'acheter le costume de Gilles-William Valdadel.
53:24 On va vous en vendre tout de suite après.
53:27 Jean-Luc Lombard, qui est arrivé à Paris en 2019.
53:30 Ludovic, qui est arrivé à la Vésion avec Hugo.
53:34 Grégory Pocidalo et Théosson.
53:37 Merci à Benjamin Noa, à Lucas Busutti, à Florian Doré.
53:40 Toutes ces émissions sont à retrouver sur cedius.fr.
53:42 Le studio n'est pas un musée, me dit Bastia Solunoï.
53:45 Pardonnez-moi.
53:46 C'est la maison dans laquelle vivent les Rossi.
53:49 À demain !
53:50 à demain.
53:50 Merci à tous !