L'Heure des Pros 2 (Émission du 28/08/2024)

  • le mois dernier
Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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Transcript
00:00Bonsoir à tous, Véronique Jacqueffe et Reda Belhach qui est porte-parole de l'Unité
00:07Île-de-France.
00:08Sandra Buisson qui est avec nous, Louis Dragnel, Philippe Guibert, et nous attendons d'une
00:12seconde à l'autre Philippe Bilger, « La France a tué mon mari ». Cette phrase résonne
00:19et résonnera encore longtemps.
00:20Vous allez écouter Harmonie Comine qui est l'épouse d'Éric Comine, elle a pris la
00:25parole ce matin et j'ai le sentiment que ces mots seront un marqueur dans la société
00:32française.
00:33Écoutons-la.
00:34Je l'affirme haut et fort, la France a tué mon mari, la France a tué mon mari, le père
00:43de mes enfants, la France a tué mon mari par son insuffisance et son excès de tolérance,
00:53la France a tué mon mari.
00:56Comment, pourquoi, pourquoi cet homme multirécidiviste peut-il évoluer en toute liberté ? Quand
01:04est-ce que nos législatifs ouvriront réellement les yeux ? Faut-il qu'il soit touché directement
01:10pour agir ? Combien de morts avant que ces assassins soient vraiment punis ? Bagne, expulsion,
01:19retrait des droits octroyés par une procédure tellement bien faite, et j'en passe, 1981
01:26n'aurait jamais dû exister, 1981 n'aurait jamais dû exister, quelle est la suite pour
01:35ce meurtrier ? Déferrement immédiat en attente de jugement, trois repas chauds par jour,
01:41aide sociale dans les geôles, là où les retraités qui ont cotisé toute leur vie de
01:46leurs travailleurs doivent potentiellement retravailler pour avoir trois repas chauds
01:51par jour.
01:52Puis réduction de la peine pour bonne conduite, liberté, il recommence.
01:59Et nous alors ? Plus de fils pour mes beaux-parents, qui aussi ont respecté la gendarmerie, plus
02:09de frères parce qu'il a une soeur qui l'aimait et qu'elle l'aime aussi, plus de papa, plus
02:16de mari, mais nous par contre on a pris la perpétuité.
02:18Madame Comine a exprimé avec les mots les plus simples ce qu'une très grande majorité
02:24de français pensent, sans doute, comment est-il possible qu'un multirécidiviste soit
02:29toujours en liberté ? Sandra Buisson est avec nous ce soir, je voulais vérifier une
02:33information, je n'arrive pas à savoir si c'est exact, ce monsieur n'aurait pas fait
02:38une heure de prison dans sa vie ? On a posé la question au parquet de Grasse, on n'a pas
02:42eu de réponse, on a demandé quelles avaient été les peines qui lui ont été infligées
02:48et s'il avait été condamné à de la prison ferme et s'il avait fait de la détention
02:52et pour l'instant on n'a pas de réponse à cette question.
02:54Et on va avoir une réponse sans doute ces prochaines heures, mais ce qui en dit long
02:57sur le laxisme judiciaire, vous pouvez rappeler les condamnations, en tout cas le casier judiciaire
03:05de cet homme qui est étranger, Cap Verdeien, et qui avait obtenu une nouvelle carte de
03:12séjour en 2026, on se demande d'ailleurs entre la préfecture et la justice française
03:22s'il y a des fichiers en commun, mais on est évidemment étonné qu'un étranger,
03:28et d'ailleurs madame Comines n'en a pas parlé, elle n'a pas mis la discussion sur
03:32ce terrain, mais on est quand même étonné qu'un étranger multirécidiviste puisse
03:37obtenir un droit de séjour en France, c'est-à-dire qu'à chaque fois qu'il y a des faits dramatiques
03:42de ce type.
03:43Il a commencé à faire parler de lui auprès de la police en 2004 ou 2006, et donc après
03:52ce qu'on sait c'est qu'il est arrivé avant 13 ans, donc il faisait partie des personnes
03:58qui ont une protection qu'on ne peut pas expulser, ce qu'a levé la loi immigration
04:04qui a été votée et donc appliquée cette année.
04:07Donc maintenant que la loi est passée, il pourrait être éloigné, si c'était le
04:12même dossier, à l'époque où il a eu ses différentes condamnations, on ne pouvait
04:17pas l'expulser.
04:18Mais c'est un peu à chaque fois la même chose, à chaque fois qu'il y a un fait dramatique,
04:22on ouvre le capot et on découvre des choses absolument invraisemblables, on découvre qu'une
04:27jeune femme était venue en France pour faire des études alors qu'elle n'en faisait pas,
04:32et c'était comme ça qu'elle était entrée, et puis après elle va tuer une, deux ou trois
04:35personnes.
04:36Donc c'est toujours le même système, on ouvre le capot et on découvre des choses
04:41invraisemblables, et on se dit que dans la société française c'est des micro-histoires
04:45comme celle-là, mais il y en a des milliers, voire des millions.
04:48Je vous propose d'écouter Maître Liénard, qui a commenté les propos de Harmonie Comine
04:56et qui là aussi a trouvé les mots justes.
04:58La France a tué son mari, pas les Français, l'organisation sociétale actuelle d'aujourd'hui
05:09a tué son mari, et elle a tout à fait raison de pointer du doigt cette absence totale de
05:16réponses pénales contre les délinquants aujourd'hui, ce qui fait qu'aujourd'hui nous
05:21avons dans des audiences correctionnelles des délinquants qui ont 40 mentions en casier
05:25judiciaire.
05:26Moi je ne sais pas comment c'est possible, je ne sais pas comment on peut être condamné
05:2940 fois et toujours être en liberté, je ne sais pas comment on peut être de nationalité
05:32étrangère dans un pays et être condamné dix fois par la justice et pas être raccompagné
05:37et manu militari chez soi.
05:39Maître Liénard dit des choses tellement simples et évidentes, comment est-il possible d'être
05:44condamné 40 fois, il y a un moment tu ne sors plus.
05:45Encore une fois, parce que le droit tel qu'il était avant la loi immigration ne permettait
05:49pas d'éloigner quelqu'un qui était venu en France avant 13 ans.
05:53On peut être d'accord qu'il faut tout changer de fond en comble, de fond en comble par rapport
05:59à ces criminels et par rapport à ces délinquants et avoir une justice absolument implacable
06:04pour ce type évidemment de délinquants.
06:06Je voudrais qu'on écoute également Maître Thibaud de Montbrial et après je vais vous
06:09donner la parole.
06:11Et le cri de la veuve de l'adjudant chef commune, il faut l'entendre parce que c'est le cri
06:18du peuple, c'est le cri de la dernière ligne de défense de la cohésion de notre pays et
06:25maintenant il faut agir, mais il ne faut pas agir en étant brutaux ou excessifs, il faut
06:30agir en se souvenant que seule une action extrêmement ferme, policière mais surtout
06:36judiciaire permettra peut-être d'éviter l'explosion de notre cohésion.
06:42Je dis peut-être parce que je n'en suis même pas sûr.
06:44Si c'est possible, on se souhaite trop tard, mais les solutions les gens ne les voudront
06:47pas, la gauche ne les voudrait pas.
06:49Pas la gauche qui est au pouvoir, pas la droite Philippe.
06:55Les idées de droite ne sont pas au pouvoir, c'est-à-dire que quand nous disons ici que
07:0281, je ne parle pas de la peine de mort, mais effectivement la politique de bas d'inter
07:05on peut la remettre en cause, qu'il faut remettre sécurité et liberté, qu'effectivement
07:10à l'imperfite c'était quand même sans doute plus efficace, qu'à partir du moment
07:13où les gens sortent de la règle, la sanction est brutale.
07:17Vous n'êtes pas d'accord, mais je sais bien que vous n'êtes pas d'accord et c'est
07:20pour ça que ce pays est par terre sur ce plan-là et sur d'autres.
07:24Excusez-moi, non ce n'est pas le cas.
07:25Est-ce qu'on peut reprendre juste le… pourquoi ce pays est par terre ?
07:29Sur ce plan-là oui, sur le plan de la justice oui, est-ce qu'on peut être d'accord
07:34là-dessus ?
07:35D'abord, on peut comprendre…
07:37Ce pays va bien alors ? Sur le plan de la justice, ce pays va bien, très bien.
07:40D'abord on peut comprendre…
07:41Vous avez des multirécidivistes qui tuent des gens et vous dites que ce pays va bien,
07:45mais enfin…
07:46Par moment on se dit mais comment est-ce possible ?
07:47Vous parliez de 81, Pascal, ne mélangez pas tout.
07:50Mais je ne mélange pas tout, c'est juste que je peux faire une phrase.
07:5380, c'est un marqueur.
07:54Non, ce n'est pas un marqueur.
07:55Vous pourriez au moins dire bah oui, on s'est trompé en fait.
07:56Non, pas là-dessus, on s'est trompé sur d'autres choses, mais pas sur tout.
08:00Et donc si je peux juste faire deux phrases, d'abord on peut comprendre la couleur de
08:03cette femme, évidemment.
08:04Elle n'est pas en colère cette femme-là.
08:05Moi je crois qu'elle est en colère.
08:06C'est encore autre chose.
08:07Je crois qu'elle est très en colère et je peux la comprendre.
08:10Elle n'est pas qu'en colère.
08:11Je pense que…
08:12D'accord.
08:13Je pense d'autre part que la question des multirécidivistes est une grave question,
08:18en effet.
08:19En revanche, j'imagine qu'en 81, elle fait référence à la peine de mort et là je me
08:24permets de ne pas être d'accord avec elle et de rappeler que la peine de mort n'a
08:28jamais démontré le moindre caractère dissuasif.
08:32Elle ne parle pas de la peine de mort.
08:34Ne lui faites pas un procès.
08:35Elle ne parle pas de la peine de mort.
08:36C'est comme ça que beaucoup de gens l'ont compris.
08:37Peut-être qu'on a tort.
08:38Peut-être qu'on a tort.
08:39Non.
08:40Elle ne parle pas de ça.
08:41Et d'autre part…
08:42Voilà.
08:43Elle ne parle pas de la peine de mort.
08:44Ne lui faites pas non plus ce procès.
08:45C'est malhonnête de dire ça.
08:46C'est malhonnête.
08:47Elle n'en…
08:48Mais elle ne parle pas.
08:49Ce n'est pas la politique pénale de Banater qui s'applique aujourd'hui.
08:52Parce que ce n'est pas vrai.
08:53C'est un changement.
08:54Ou alors vous dites qu'elle s'est trompée dans son jugement.
08:56C'est un changement.
08:57Les lois pénales, elles n'ont été changées qu'un soir.
08:59Si ce n'est pas plus, depuis 40 ans.
09:01On parle de choses d'il y a 40 ans.
09:03Donc, ne dites pas que c'est la politique pénale.
09:05Attendez, je termine juste.
09:06Ce n'est pas la politique pénale de 81 qui est en cause.
09:09Les lois pénales aujourd'hui ne datent pas de 81 à part la peine de mort.
09:12OK ?
09:13Et puis, dernier point.
09:14Quand elle parle de bagne et quand elle dit les prisonniers ont à manger un plat chaud
09:21trois fois par jour, dans tous les pays civilisés, c'est le cas.
09:26Donc, je trouve qu'interrompons-nous à la question des multirécits de vie.
09:29Ça, c'est un vrai sujet.
09:31Sur le reste, son point est discutable.
09:33Vous avez bien compris le sens de ce qu'a dit cette dame quand elle parle du fait que
09:37la personne qui a tué son mari va pouvoir avoir des plats chauds trois fois par jour.
09:41Elle met en perspective le fait qu'il va pouvoir se nourrir alors qu'elle,
09:44elle le dit d'ailleurs elle-même, elle a pris perpétuité parce qu'elle n'a plus son mari.
09:49C'est ça ce qu'elle veut dire à travers ces mots.
09:51Ensuite, par rapport à ce que vous dites, moi là où je ne suis pas du tout d'accord avec vous,
09:54c'est qu'en 81, il y a une philosophie qui arrive au pouvoir et qui imprègne
09:58toutes les strates de la société et qui est encore très présente dans la justice
10:03aujourd'hui en France.
10:04Et c'est ça, je pense, ce que veut dire cette dame.
10:06Aujourd'hui, vous dites qu'il n'y a pas de responsable, mais à chaque fois…
10:09Je n'ai pas dit ça.
10:10Attendez.
10:11Qui est contre toutes les lois de fermeté à chaque fois à l'Assemblée nationale,
10:14globalement ?
10:15C'est que, à gauche, ce n'est pas la droite qui est contre.
10:18Qui forme tous les recours devant les tribunaux administratifs ?
10:20Ce sont les associations financées par la gauche.
10:22A chaque fois, c'est la même chose.
10:23Ironique, Jacques Pierre, qui ne s'est pas exprimé, mais c'est intéressant.
10:26Par exemple, la loi anti-immigration de Gérald Darmanin, dans laquelle il n'y a franchement
10:30pas grand-chose.
10:31Franchement pas grand-chose.
10:32C'est la gauche qui décrit.
10:33Je veux dire, le R.N. au pouvoir, c'est ce que j'ai vu à la une de tous les journaux
10:37ou de la bien-pensance française, alors que dans cette loi, c'était vraiment le minimum.
10:41C'était le minimum qu'il pouvait y avoir.
10:45Beaucoup allaient infiniment plus loin.
10:49Aucune régularisation sur le sol français.
10:52Ça, c'est quelque chose de très ferme.
10:55C'est ça, le signal qu'on voit.
10:57Plus de régularisation.
10:58Tout est discutable, mais on en est là aujourd'hui.
11:02Allez dire à Mme Comine que c'est discutable.
11:05Allez lui dire.
11:06On pourrait discuter à l'infini sur réponse pénale, etc.
11:10On sait très bien qu'elle n'est absolument pas au niveau.
11:14Elle ne répond plus à la délinquance, à l'impunité,
11:17surtout des délinquants sur notre territoire,
11:20dont la plupart sont en situation régulière ou irrégulière.
11:23Mais on voit bien qu'ils se comportent de toute façon
11:25comme s'ils n'avaient aucun compte à rendre.
11:27Donc, il y a aussi un sujet ô combien moral.
11:30Il y a un sujet moral parce que cette femme, elle dit que son mari est mort
11:35par la France, pas pour la France.
11:37Or, on peut comprendre, quand on est un militaire,
11:40qu'on meurt pour la France, mais pas par la France.
11:42Ça veut dire qu'on descend tellement bas
11:44qu'on n'est même plus capable de protéger ceux qui sont en train
11:48de nous protéger et qui devraient nous protéger.
11:50Red Abelad, justement, vous faites partie
11:52de ceux qui protègent les Français.
11:54Depuis combien de temps vous êtes policier ?
11:56Moi, à 27 ans. Je rentre en 98.
12:00Depuis quand vous voyez cette dérive ?
12:03L'autorité qui n'est plus respectée ?
12:07Moi, j'ai eu la chance de rentrer, et je n'ai pas honte de le dire,
12:11parce qu'en fait, nous, les policiers, on signe un contrat.
12:14Je pense que pour les gendarmes, je n'ai pas parlé pour les gendarmes,
12:16mais bon, c'est un peu mes camarades.
12:17Mais on rentre pour protéger tout le monde, en fait.
12:20Tout le monde dans le pays.
12:21On signe un contrat avec l'État.
12:23Et moi, je pars toujours, après, ça, c'est mon avis personnel
12:25en tant que porte-parole.
12:26Je pense qu'on signe un contrat aussi avec les Français.
12:30C'est-à-dire qu'on respecte le choix des électeurs français.
12:34Et on n'a pas de contrôle sur la politique sécuritaire.
12:39Et malgré ça, moi, j'ai eu la chance de connaître la police de proximité,
12:43où on avait ce contact, où on allait dans les quartiers,
12:46où dans chaque quartier difficile, vous aviez un poste de police,
12:49où les gens pouvaient venir déposer plainte,
12:51où il y avait toujours une présence policière.
12:54Et ce n'était pas pour autant...
12:55Ça a été supprimé dans quelle année ?
12:57Écoutez, depuis...
12:59Voilà, il y a eu un grand tournant.
13:02Aujourd'hui, moi, j'ai travaillé dans le Val-de-Marne.
13:04Le poste de police de Val-de-Marne, de Villiers-sur-Marne,
13:07avant à Bonneuil, il a été fermé aussi.
13:09Vous aviez 2, 3, 4 véhicules par circonscription.
13:11Aujourd'hui, vous avez un véhicule par circonscription,
13:14pour plus de 100 000 habitants.
13:16Aujourd'hui, on n'arrive plus à pallier et puis à faire notre boulot.
13:19Et c'est ça qui nous frustre aujourd'hui.
13:21Ce qui nous frustre en tant que policiers et gendarmes,
13:23je pense qu'aujourd'hui, on n'est plus en capacité
13:25de protéger les Français comme on voudrait les protéger.
13:29Et ce que vous vivez, vous, dans les médias aujourd'hui,
13:34ces images-là, elles sont...
13:36Moi, j'ai vu les images, c'est hyper choquant.
13:39Mais nous, ça fait plus de 20 ans qu'on le vit.
13:42Et dans les quartiers, c'est encore pire que ça.
13:45Moi, je revois des...
13:47J'ai fait des rébellions, des outrages,
13:49où j'arrive devant le juge qui me dit
13:51« Mais attendez, il vous a dit que connard, quoi. »
13:53Et le gars, il est ressorti comme il est rentré.
13:55Et moi, je ne comprenais pas.
13:57J'étais jeune flic.
13:58C'est-à-dire que vous vous faites insulter de connard
14:00et la personne qui vous traite de connard n'est pas...
14:03Non, elle prend un mois de sursis et puis dehors.
14:05Voilà, en fait, tout va bien.
14:07Et comme vous avez dit...
14:08Pas de vagues. C'est comme à l'école.
14:10Pas de vagues, on vous interdit.
14:12Là, on l'a vu encore pendant l'Euro.
14:14C'était pour le coup à Villiers-sur-Marne aussi.
14:16Pendant l'Euro, pendant les JO à Villiers-sur-Marne.
14:19Parce que je m'occupe aussi des services spécialisés.
14:21Ils ont été appelés toute l'unité parce que...
14:24Des gamins, ils avaient ouvert une bouche à incendie.
14:27J'ai vu les images, effectivement.
14:29Et ils ont été sur place.
14:32On leur a dit quitter les lieux, tout simplement.
14:34Donc, aujourd'hui, je pense qu'il faut une politique sécuritaire
14:38où des gens sont vraiment courageux.
14:40Et puis, franchement, ça me fait très mal au cœur
14:42de voir cette veuve qui s'exprime.
14:44Parce que c'est vrai que c'est rare
14:46qu'une femme de collègue s'exprime aux yeux et aux vues de tous.
14:50Parce qu'il y a un certain tabou autour de ça.
14:52C'est intéressant, d'ailleurs, ce que vous dites.
14:54Parce que généralement...
14:55Je ne veux pas faire de procès d'intention à qui que ce soit.
14:57Mais là, le président de la République ne s'était pas déplacé.
15:00Et le ministre de l'Intérieur, visiblement, ne s'était pas déplacé.
15:02Et parfois, avant les prises de parole,
15:04je vois que les uns et les autres vont parler
15:06à ceux ou à celles qui sont victimes.
15:08Et effectivement, il est possible
15:10qu'il leur demande aussi de ne pas s'exprimer.
15:12Donc là, cette dame s'est exprimée.
15:14Et comme par hasard,
15:16je ne sais pas s'il y a un rapport de cause à effet,
15:18mais elle n'avait pas échangé sur place, en tout cas,
15:21avec des institutions importantes du pays.
15:25Peut-être parce qu'aujourd'hui,
15:27la société est peut-être prête à entendre
15:30en quelque sorte, la vérité.
15:32Ça fait de nombreuses années qu'elle est prête à entendre ça.
15:34Mais en revanche, ce que vous avez dit est juste.
15:37Les politiques, ils savent tout.
15:39De droite comme de gauche.
15:41Quand vous parlez avec eux en privé, ils disent les choses.
15:43Ils sont d'accord avec ça.
15:45Ils n'ont aucun courage.
15:47Ils ne sont dupes de rien.
15:49Ni sur l'école, ni sur les services publics,
15:51ni sur l'immigration, ni sur l'insécurité,
15:53ni sur tous les sujets.
15:55Ils n'ont aucun courage.
15:57Aucun.
15:59Ils ont peur de France Inter.
16:01Ils ont peur du candidaton.
16:03Ils ont peur d'être traités de racistes.
16:05Ils ont peur d'être taxés de fascistes.
16:07Ils ont toutes les peurs.
16:09Toutes les peurs.
16:11Et notamment de l'espace médiatique.
16:13Ils ont la trouille.
16:15Et à peu près, chacun peut le savoir ici.
16:17Parce que quand ils sont en privé, ils disent,
16:19oui, vous avez raison, etc.
16:21Mais quand ils sont aux commandes,
16:23ils ne veulent pas le faire.
16:25Parce qu'ils ont peur.
16:27Je sais qu'il a pris une vie.
16:29Je sais que c'est difficile.
16:31Mais il fallait du courage
16:33pour monter au créneau ce jour-là.
16:35Mais le collègue a fait 4 mois et demi
16:37de détention provisoire pour la paix publique.
16:39Vous vous rendez compte dans l'affaire Naël ?
16:41Le courage qu'il faut pour un homme politique.
16:43Pour défendre la police ce jour-là.
16:45Vous vous rendez compte ?
16:47Le courage qu'il faut.
16:49Un homme politique, ça doit dire le réel.
16:51Un homme politique, son premier acte
16:53c'est de dire non.
16:56Je n'ai pas envie de continuer
16:58sur un ton polémique.
17:00Je trouve que le sujet ne se prête pas à la polémique.
17:02La suppression de la police proximité
17:04a été mise en place par la gauche.
17:06Elle a été supprimée par la droite.
17:08Entre 2002 et 2012, la droite
17:10est au pouvoir de façon permanente.
17:12Quand on vous dit que les politiques
17:14n'ont pas eu le courage,
17:16reconnaissez qu'on peut au moins
17:18poser les questions aux responsables de droite
17:20sur ce qu'ils ont fait de 2002 à 2012
17:22où ils ont plein pouvoir complet.
17:25C'est intéressant l'affaire Nahel.
17:27Qui osera dire,
17:29derrière un drame
17:31comme celui-là,
17:33qui ose dire les choses ?
17:35Qui ose dire les choses ?
17:37Je trouve que sur l'affaire Nahel,
17:39les responsables politiques auraient dû se taire
17:41en renvoyant à la justice.
17:43Le premier qui avait parlé, c'était Emmanuel Macron d'ailleurs.
17:45Inexclusable,
17:47inexplicable.
17:49Pourquoi il est inexplicable ?
17:51Parce qu'il a peur.
17:53Parce qu'il a peur.
17:55Parce qu'il a peur.
17:57Et qu'il sait qu'il y aura probablement des émeutes.
17:59Il veut, il cherche
18:01à éviter les émeutes
18:03en disant ça.
18:05Où il sort de son rôle, il n'aurait pas dû dire ça.
18:07Il aurait dû rester beaucoup plus prudent.
18:09Et on a quand même eu les émeutes.
18:11Donc effectivement, il vaut mieux se taire.
18:13Il vaut mieux se taire.
18:15Je vais vous dire le drame.
18:17Il y a quand même un nom dit et un nom pensé.
18:19C'est que cette femme
18:22de gendarme, elle représente la France bien élevée.
18:24La France qui a le sens du sacrifice
18:26à travers l'engagement de son mari.
18:28Les politiques se disent
18:30bon ben, effectivement, on ne va pas y avoir de bazar.
18:32Mais on pourrait penser qu'il y a aussi
18:34des personnalités qui pourraient s'engager
18:36pour défendre cette France-là.
18:38La France de Crépole. Quelle leçon a-t-on tiré
18:40de Crépole ? On a eu la mère de Crépole,
18:42Marie-Hélène Thauraval, qui était absolument formidable.
18:44Qui a fait un très bon diagnostic.
18:46Et puis quoi ? Donc il y aura d'autres Crépoles.
18:48Comme il y aura d'autres gendarmes.
18:51Je vous propose d'écouter Jérôme Juel
18:53qui est ami et collègue
18:55d'Éric Cumin.
18:57Je perds un ami.
18:59On se fréquentait en dehors.
19:01Et je perds un camarade.
19:03Ce que j'explique toujours, c'est que la gendarmerie
19:05on dit toujours qu'on est une grande famille.
19:07Nous sommes des frères d'armes.
19:09Parce que quand on n'est pas avec notre famille,
19:11on est avec la famille de la gendarmerie.
19:13Nous sommes militaires, on ne compte pas nos horaires.
19:15On passe des fois beaucoup plus de temps
19:17avec nos camarades
19:19qu'avec notre famille.
19:21Éric avait choisi de prendre sa retraite
19:23pour pouvoir profiter à ce tour
19:25à 54 ans de sa famille.
19:27On sait qu'on rate des anniversaires.
19:29On sait qu'on rate des événements.
19:31Des mariages, ce genre de choses.
19:33Nous sommes de service.
19:35Et là, il avait dit, je me pose,
19:37j'ai fait mon temps.
19:39Il avait fait 30 ans au sein de la gendarmerie.
19:41Un service exemplaire.
19:43Sans aucune petite parenthèse à son travail.
19:45C'était quelqu'un de très bon camarade.
19:49On a marqué une pause.
19:51Philippe Bilger doit arriver.
19:53Alors que c'est qu'à la cérémonie d'ouverture ce soir,
19:55il est un peu en retard.
19:57Il y a des embouteillages monstres dans Paris.
19:59On peut imaginer que le soir
20:01de la cérémonie d'ouverture...
20:03C'est un peu compliqué.
20:05Nous l'attendons dans une seconde.
20:07Votre témoignage est formidable.
20:09Je retiens de ce que vous dites.
20:11Des choses terribles.
20:13Ça fait 20 ans que vous vivez ça.
20:15C'est ça qui est sidérant.
20:1720 ans qu'il y a un déni
20:19que les gens ne veulent pas voir.
20:21Et il est peut-être,
20:23il faut l'espérer,
20:25il est bien tard.
20:27A tout de suite.
20:31Philippe Bilger nous a rejoint.
20:33Je le remercie grandement.
20:35Nous sommes évidemment ce soir...
20:37On a tout arrêté.
20:39Ça commence.
20:41La France a tué mon mari
20:43par son excès de tolérance.
20:45J'étais avec Eric Commune
20:47et nous avions une discussion.
20:49J'ai l'impression que ce sont souvent
20:51les mêmes discussions.
20:53Ce qui manque à la fin de ces discussions,
20:55c'est ce qu'il faut faire.
20:57Comme on a essayé beaucoup de choses,
20:59peut-être pourrait-on essayer
21:01ce qu'on n'a jamais essayé.
21:03Pourquoi pas ?
21:05La prison peut être dissuasive.
21:07Sur un refus d'obtempérer,
21:09si chacun sait aujourd'hui
21:11qu'un refus d'obtempérer
21:13envoie directement
21:15à la case prison.
21:17Refus d'obtempérer ?
21:19Je ne sais même pas s'il y a des conséquences ou pas.
21:21Case prison.
21:23C'est ce que prévoit la loi.
21:25Deux ans.
21:27Pourquoi on ne le fait pas ?
21:29Ça ne sert à rien de faire des lois
21:31si on ne les applique pas.
21:33Le maximum de la loi
21:35n'est pas forcément
21:37ce que vont décider les juges.
21:39Deuxième élément.
21:41Je suis frappé de voir
21:43devant la multitude
21:45ces refus d'obtempérer
21:47dont certains, heureusement,
21:49ne se terminent pas tragiquement.
21:51La plupart même.
21:53Il y en a un toutes les 20 minutes.
21:55C'est dire si la plupart
21:57ne se terminent pas.
21:59C'est très important.
22:01Ça permet de dire
22:03que les refus d'obtempérer
22:05qui se terminent tragiquement
22:07sont souvent
22:09et tout le temps, à mon avis,
22:11de la faute de celui qui veut échapper
22:13au contrôle, relève d'une forme
22:15de délinquance, de criminalité
22:17ou de personnes qui ne veulent pas
22:19être interpellées parce qu'ils ont
22:21un passé judiciaire.
22:23Et votre question ?
22:25Qu'est-ce qu'il faut faire ?
22:27Le problème, c'est quand vous dites
22:29qu'il faut la prison tout de suite.
22:31Le laxisme de la justice
22:33aujourd'hui est tel
22:35qu'il y a une multitude d'infractions
22:37en réalité où on pourrait soutenir
22:39votre argumentation.
22:41Et alors ?
22:43Dieu sait que je ne suis pas insulpicien
22:45en ce qui concerne la prison
22:47mais vous ne pouvez pas en permanence
22:49sur toutes les infractions
22:51à l'égard...
22:53Pas toutes, mais celle-là,
22:55refus d'obtempérer devant un policier, c'est pas grave.
22:57Ça ne nous arrivera jamais à nous
22:59alors qu'on peut faire d'autres infractions.
23:01On peut se faire rouler un jour
23:03un peu plus vite que mesure.
23:05Mais cette infraction-là,
23:07elle n'arrivera jamais. Il n'y a pas une fois
23:09où vous ferez un refus d'obtempérer dans votre vie.
23:11Donc vous n'avez pas répondu à ma question.
23:13Est-ce qu'un refus d'obtempérer
23:15doit t'emmener dans la casse-prison ?
23:17Oui ou non ?
23:19Et pourquoi ?
23:21Les refus d'obtempérer
23:23dans leurs principes
23:25sont extrêmement graves.
23:27Si c'est extrêmement grave,
23:29mettez-les en prison.
23:31Soyez logique avec ce que vous dites.
23:33C'est grave d'être en prison.
23:35Si vous ne les mettez pas en prison,
23:37dites pas que c'est extrêmement grave.
23:39Vous ne pouvez pas avoir en matière judiciaire
23:41une appréciation en gros.
23:43Mais ce n'est pas en gros.
23:45C'est sur un fait.
23:47Mais vous dites
23:49que le refus d'obtempérer,
23:51quel qu'il soit, m'entraîne.
23:53Non.
23:55L'individualisation des peines.
23:57Je ne vous trouve pas très convaincant.
23:59Mais vous ne voulez pas m'écouter.
24:01Je vous écoute très bien.
24:03On vous dit d'arrêter.
24:05Vous n'arrêtez pas.
24:07On ne peut pas mettre sur le même plan
24:09des refus d'obtempérer
24:11qui sont transgressifs.
24:13Mais par définition,
24:15ils sont tous transgressifs.
24:17Mais ce n'est pas la même chose
24:19que ce capverdien qui fonce sur un gendarme.
24:21Mais ça, c'est autre chose.
24:23Je ne vous dis pas que les autres,
24:25je ne vais pas les mettre 20 ans en prison.
24:27Je dis que c'est 15 prisons.
24:29Vous ne pouvez pas le faire pour tous les refus.
24:31Alors ne faisons pas de la loi,
24:33puisque c'est écrit dans la loi.
24:35Refus d'obtempérer, ne l'écrivons pas.
24:37Disons refus d'obtempérer,
24:39c'est pas grave.
24:41Mais vous savez, Pascal,
24:43qu'entre un mois et deux ans,
24:45il y a la possibilité...
24:47Continuons.
24:49Allons-y, Philippe.
24:51Je vous fais passer pour quelqu'un
24:53qui dit ce qu'il dit.
24:55C'est vous qui parlez,
24:57vous ne voulez pas des solutions radicales.
24:59Donc, ça continuera.
25:01On veut des solutions intelligentes.
25:03Je vous remercie.
25:05Vraiment, c'est agréable.
25:07Mais ce n'est pas à votre égard.
25:09Mais si, parce que ce ne sont pas des solutions radicales
25:11qui ne sont pas intelligentes.
25:13Mais non, mais la radicalité, surtout...
25:15Mais pas surtout, là-dessus, oui.
25:17Ce refus d'obtempérer,
25:19c'est un policier.
25:21Mais bien sûr,
25:23vous convainquez des gens qui sont convaincus.
25:25Pas vous, bien sûr.
25:27Ecoutons ce que disent...
25:29Ce qu'il voulait dire, c'est que...
25:31Vous ne croyez pas aux courtes peines,
25:33Philippe ?
25:35De mettre deux mois, trois mois,
25:37vous ne croyez pas ?
25:39Ecoutons quelques Canoas qui ont été interrogés
25:41ce matin à l'hommage de M. Comine.
25:45On est très tristes pour la famille, bien sûr.
25:47Mais aussi, on est très en colère.
25:49C'était très important de venir.
25:51Et en outre,
25:53ça démontre bien
25:57le laxisme de la justice.
25:59Je pense qu'il y a une responsabilité de l'Etat,
26:01de la justice, bien sûr,
26:03mais aussi des hommes politiques.
26:05Ça fait 40 ans que la France s'enfonce
26:07parce qu'on n'a plus d'autorité
26:09et que la justice ne fait pas son travail.
26:11Je ne sais pas si l'Etat est trop laxiste,
26:13il l'est parfois, je pense que la justice
26:15est trop laxiste.
26:17On n'a pas peur du gendarme,
26:19on n'a pas peur de la police actuellement
26:21parce qu'il n'y a pas d'initiative derrière.
26:23C'est insuffisant, on n'est pas appliqué.
26:25Finalement, il n'y a qu'une personne
26:27qui devrait parler sur ce terrain,
26:29sur ce plateau, c'est Reda Bellac.
26:31Parce que c'est lui qui est au contact
26:33en permanence depuis 20 ou 25 ans
26:35et qui sait mieux que nous ce qu'il faudrait faire.
26:37Donc, est-ce qu'il doit y avoir une réponse ?
26:39Il y en a un qui est muet, vous avez remarqué ou pas ?
26:41Il y en a un qui est muet, mutisme absolu.
26:43C'est qui ? Le garde des Sceaux.
26:45Oui, mais le garde des Sceaux.
26:47Il va faire courant.
26:49Parce qu'on a beaucoup parlé
26:51des moyens donnés à la police.
26:53On a beaucoup parlé de la police.
26:55Pour moi, le sujet est judiciaire et administratif.
26:57Normalement, cette personne
26:59n'aurait jamais dû rester sur le territoire national.
27:01Aujourd'hui, on ne peut pas faire autant.
27:03Vous allez dans beaucoup de pays
27:05à la moindre infraction,
27:07si vous avez un titre de séjour provisoire
27:09temporaire, vous êtes expulsé du territoire.
27:11Ce ne sont pas des dictatures.
27:13Ce sont des pays démocratiques.
27:15On en arrive au courage, M. Dupond-Moretti.
27:17Il préfère sans doute être invité
27:19à France Inter, être invité à Quotidien,
27:21être invité partout, être invité en majesté
27:23et ne pas passer pour celui
27:25qui est radical.
27:27Le problème n'est pas politique.
27:29Le problème, encore une fois,
27:31n'est pas politique.
27:33L'expulsion ne relève pas du ministère de la Justice.
27:35Votre avis à vous,
27:37parce que vous connaissez ce terrain,
27:39sur les solutions,
27:41si tant est qu'on puisse les imaginer.
27:43Même si je suis policier,
27:45je ne vais pas parler comme un policier.
27:47C'est vrai qu'au bout d'un moment,
27:49quand on voit ces images,
27:51cette femme, on a envie que tout s'arrête
27:53et qu'on devienne radical.
27:55Il existe des mesures,
27:57il y a les travaux d'intérêt généraux,
27:59mais moi je n'ai jamais vu.
28:01J'ai vu des gamins, des primo-délinquants,
28:03comme le cas de cette affaire de Clamart,
28:05un gamin de 14 ans qui est aussi connu,
28:07même s'il est primo-délinquant,
28:09il a pris l'avis d'un homme
28:11qui n'avait rien demandé,
28:13qui était signalé voler,
28:15il était en course poursuite,
28:17refusé d'obtempérer à 2h50 du matin.
28:19Tout ça après l'affaire Nael.
28:21C'était au mois de mai et juin.
28:23Je pense que les parents,
28:25il faut qu'ils prennent leurs responsabilités
28:27et il va falloir réprimer,
28:29faire des mesures de répression
28:31et de prévention auprès des parents
28:33qui prennent aussi leurs responsabilités.
28:35Il faudra donner aussi plus de moyens
28:37parce qu'au niveau éducatif,
28:39on voit que nos profs,
28:41nos maîtresses,
28:43ils n'ont plus de moyens,
28:45ils n'y arrivent plus,
28:47on voit les élèves qui insultent
28:49pour un oui ou pour un non,
28:51leurs profs,
28:53et puis ils ne peuvent rien dire
28:55parce qu'ils savent qu'il va y avoir des problèmes,
28:57vous allez virer l'élève,
28:59il va finir dans un autre collègue.
29:01Et puis nous, on n'est pas respectés
29:03parce qu'ils savent très bien
29:05que nous, on fait le job sur le terrain.
29:07J'ai fait des refus d'obtempérer,
29:09je ne vais pas dire que c'est le Graal,
29:11mais vous êtes contents.
29:13Après une course-poursuite de 15-20 minutes,
29:15vous êtes contents de l'amener en garde à vue.
29:17Par contre, à un moment,
29:19vous êtes obligés de prendre de la hauteur
29:21parce qu'à 9h du matin, le gamin est dehors.
29:23Alors qu'il est 16 ou 17 ans,
29:25à 9h du matin, il est dehors.
29:27Si vous avez de la chance,
29:29quand on nous disait le mot déféré,
29:31c'était quasiment une médaille d'or au JO.
29:33Donc le problème, il est là.
29:35Je pense qu'il faut quelqu'un
29:37qui accepte ça.
29:39C'est peut-être pas le moment
29:41d'en parler, mais quand vous voyez
29:43sur des manifestations,
29:45à part peut-être sur CNews
29:47ou quelques chaînes encore,
29:49vous voyez un flic qui meurt,
29:51c'est un vote terrain en moins.
29:53En fait, ce n'est pas le message
29:55aujourd'hui.
29:57Il faut donner d'autres messages aux jeunes,
29:59il faut donner d'autres messages aux gens,
30:01il faut dire que les policiers...
30:03Alors certes, on n'est pas tous parfaits,
30:05mais la police est à l'image de la société,
30:07il y a de la diversité,
30:09il y a des services d'investigation,
30:11il y a des services de renseignement
30:13qui font un excellent travail, on l'a vu.
30:15Il y a des collègues qui travaillent sur la voie publique
30:17avec les moyens du bord, et plus ça va,
30:19plus on diminue nos effectifs.
30:21On a vu des JO qui étaient magnifiques
30:23où les gens nous souriaient,
30:25où ils faisaient des selfies,
30:27où des policiers dansaient avec des gens.
30:29Honnêtement, je ne pensais pas que je partirais...
30:31Je ne suis pas très loin de la retraite,
30:33je serai à 19 ans, mais oui,
30:35ça c'est l'éclairage.
30:3747 ans.
30:39Vous allez être à la retraite quand ?
30:41J'espère à 57, 59 ans.
30:43Je peux partir à partir de 54.
30:45C'est dans 10 ans quand même !
30:47Vous voyez, quand vous voyez tout ça,
30:49on en parlait autour du café
30:51avec les collègues,
30:53quand vous voyez la société, comment elle tourne,
30:55et je vous dis, là vous êtes en France,
30:57vous êtes en train de vivre ce que nous, les policiers
30:59et les gendarmes, on vit depuis des années et des années.
31:01Et on l'avait dit, qu'à un moment ou à un autre,
31:03ça va péter, et ce n'est pas fini, je pense.
31:05Parce que le jour où...
31:07Vous savez, vous passez dans les quartiers,
31:09un policier aujourd'hui, un policier
31:11de banlieue, ou maintenant
31:13malheureusement aussi de province,
31:15ou un gendarme, quand il passe à côté
31:17d'immeuble, il fait toujours comme ça, parce que c'est un réflexe.
31:19C'est un réflexe. On prend des boules d'épée
31:21tank, une fois, deux fois, des machines
31:23à laver, enfin, il y a un moment
31:25où la boule d'épée tank,
31:27elle va arriver ici, et le collègue, il va partir.
31:29Et là, par contre, je pense que ça va être
31:31compliqué, parce que vous allez vous retrouver avec
31:33déjà notre organisation syndicale
31:35dans la rue, et je pense que vous aurez aussi les policiers
31:37et vous aurez aussi les femmes des policiers,
31:39les femmes de gendarmes qui iront dans la rue. Et avant que ça arrive
31:41tout ça, je pense qu'à un moment,
31:43la justice, comme nous les policiers,
31:45on s'est adapté à la violence
31:47des jeunes, il faut que
31:49la justice, elle commence à
31:51appliquer un peu plus, et qu'elle soit beaucoup plus
31:53ferme avec ces...
31:55Parce qu'ils ne comprennent pas, ce n'est pas une question de...
31:57Ça, il y a aussi l'espace médiatique, parce que
31:59l'espace médiatique, il ne
32:01vous aide pas. Quand un film comme
32:03Bachner sort, il est insulté par la
32:05critique et traité de fasciste et de raciste.
32:07Vous n'y arriverez pas aujourd'hui. Les intellectuels,
32:09toute la pensée commune,
32:11et là, on ne va pas encore citer Gramsci,
32:13mais la bataille des idées,
32:15elle est menée par la gauche, une certaine
32:17pensée de gauche sur ces sujets-là depuis
32:1940 ans, et
32:21que ce soit les intellectuels, les artistes,
32:23les chanteurs, les romanciers,
32:25les metteurs en scène, tout ça, ça infuse
32:27dans une société pour mon...
32:29Alors Pascal, il y a quand même des
32:31contre-exemples. Pascal, je vous donne un
32:33contre-exemple. Pascal,
32:35je vous donne un exemple
32:37qui montre que ça faudra. Parce qu'à
32:39force de dire ça, les gens ont peur, dès qu'ils
32:41sont au pouvoir. Le contre-exemple, c'est
32:43Gabriel Attal avec La Baïa. Tout le monde disait,
32:45on faisait des caisses sur La Baïa,
32:47attention, ce n'est pas possible. Il le fait,
32:49il n'y a pas une ligne de contestation,
32:51il y a 2-3 recours d'associations farfelues,
32:53et globalement, tous les Français
32:55applaudissent. Et donc, je pense que les politiques
32:57ont peur parce que, justement, à force de se dire
32:59que c'est impossible, que ça va être compliqué,
33:01c'est eux qui rendent compliqué et impossible la chose.
33:03Ils ont peur de leur image, ils ont peur de l'espace
33:05politique. Mais en fait, ce qu'ils n'ont pas compris, c'est que s'ils le font,
33:07si je le faisais, ce serait au bénéfice
33:09de leur image. Même dans leur intérêt personnel,
33:11ils devraient le faire. Aujourd'hui,
33:13la société demande ça massivement.
33:15Mais c'est Hemingway en avoir ou pas ?
33:17Pardonnez-moi de le dire comme ça.
33:19C'est Hemingway en avoir ou pas ?
33:21C'est un type célèbre.
33:23C'est pas France Inter et
33:25Libé qui font quand même les élections en France.
33:27Mais c'est pas ça. C'est fou.
33:29C'est le relais médiatique, c'est la courbe de résonance,
33:31c'est la pression.
33:33Si je le vois, ils ne veulent pas
33:35l'attaque médiatique,
33:37l'espace médiatique,
33:39je ne vous dis pas qui fait l'élection,
33:41c'est leur monde !
33:43C'est leur monde !
33:45Y compris à droite ?
33:47Mais bien sûr !
33:49Rien contre Rachida Dati, elle ne parle qu'à France Inter.
33:51Elle était sur France Inter ce matin.
33:53Très souvent, elle préfère parler à France Inter
33:55qu'à CNews. Parce que c'est comme ça.
33:57C'est comme ça.
33:59Elle est ministre de la Culture.
34:01Elle est ministre de la Culture, donc très souvent...
34:03Mais Gérald Darmanin est venu chez vous...
34:05C'est le ministre pour le...
34:07Gérald Darmanin est venu
34:09très souvent chez vous.
34:11Mais ça, c'est autre chose.
34:13Ils ne veulent pas
34:15être attaqués,
34:17c'est-à-dire qu'ils ne veulent pas être attaqués
34:19dans cet espace. Les romanciers, je le répète,
34:21les intellectuels, les essayistes, les gendarmes...
34:23Si vous dites quelque chose, vous êtes un chanteur,
34:25si vous n'êtes pas dans la DOXA, vous n'irez pas
34:27aux enfoirés l'année prochaine !
34:29C'est ça ! Regardez ce qui se passe
34:31avec Deauville, vous avez
34:33Maïwenn qui a été virée parce qu'elle ne correspondait pas
34:35à la DOXA, et vous avez Ibrahima Alouf
34:37qui est virée parce qu'il a fait quelque chose
34:39alors qu'il est relaxé par la justice.
34:41Si vous ne comprenez pas ça...
34:43Evidemment que ça ne fait pas l'élection,
34:45c'est leurs amis qui sont entre eux.
34:47C'est très dur, c'est pour ça qu'il faut du courage.
34:49Parce que là, tu vas affronter tout le monde.
34:51Tu vas affronter tous les éditorialistes
34:53de France.
34:55Il y a quelque chose de très paradoxal.
34:57A la fois, certains ne veulent pas
34:59venir sur certaines chaînes
35:01alors qu'elles ont
35:03une vocation pluraliste évidente
35:05et en même temps, il me semble
35:07qu'on surestime parfois le pouvoir
35:09des médias. Lorsqu'on entend
35:11les inepties récentes...
35:13C'est ce que je voulais dire.
35:15Disons que CNews
35:17a fait l'électorat du Rassemblement
35:19National. C'est une bêtise.
35:21Vous avez parfaitement raison.
35:23Eux-mêmes ont peur de cette DOXA
35:25qu'ils surestiment. Vous avez parfaitement raison.
35:27Comme vous l'avez dit, le pouvoir est beaucoup
35:29moins important. Sinon, sur la bataille
35:31des idées, ça infuse, ça infuse.
35:33Ecoutez, voilà. Votre témoignage est
35:35formidable, René Abellache. Je rappelle
35:37que vous êtes porte-parole unité
35:39Île-de-France.
35:41Non seulement il est formidable, mais il est inquiétant
35:43parce que vous dites que ça ne fait que commencer.
35:45Et que ça va être de pire en pire.
35:47Oui, je pense que tant que... Vous savez, nous, moi,
35:49je pense que la police de proximité
35:51avec de la répression...
35:53En fait, le but, c'est de prévenir,
35:55dissuader et réprimer. Voilà, c'est trois mots.
35:57Avec ces trois mots-là, vous pouvez tout changer.
35:59Un mec qui insulte un policier...
36:01Mais Gérald Darmanin, j'ai quand même le sentiment
36:03qu'il l'entend, qu'il est sur cette
36:05ligne-là.
36:07J'ai connu beaucoup de ministres de l'Intérieur. J'ai eu la chance
36:09de connaître beaucoup de... Certains avaient
36:11un sac à médailles, je ne dirais pas qui.
36:13C'est quoi un sac à médailles ? C'est-à-dire qu'à part
36:15venir distribuer des médailles aux policiers,
36:17il n'y avait pas cette petite fibre.
36:19Je ne dirais pas lequel.
36:21Vous ne parlez pas de Vaillant.
36:23Vous ne parlez pas de Christophe Castaner.
36:25Christophe Castaner qui voulait faire
36:27agenouiller
36:29les policiers. La folie
36:31quand même de ce monde.
36:33Moi, je l'ai vu le jour de l'attentat
36:35de Villejuif. J'étais secrétaire départementale
36:37du Val-de-Marne à l'époque au niveau du syndicat.
36:39Je l'ai vu le soir de l'attentat.
36:41Je l'ai vu le lendemain. Il est venu avec
36:43les collègues.
36:45Je ne fais pas de politique. Je juge les gens par leurs
36:47actes, pas par leurs paroles. Je sais que
36:49M. Narmana,
36:51quand on avait
36:53besoin de lui, il a toujours été là.
36:55On peut monter, on peut descendre, on peut faire ce qu'on veut.
36:57Quand on avait besoin de lui, il était là.
36:59Je vous le dis comme je vous le dis.
37:01Moi, j'ai été vraiment... Je l'ai dit l'autre jour
37:03et je le pense vraiment. Je n'ai pas honte de le dire.
37:05Même si j'ai beaucoup de respect pour lui, les mots du président
37:07de la République nous ont fait mal. Quand il a parlé
37:09de violences policières, on est devenus
37:11tous fous dans les commissariats.
37:13Quand il a dit le mot inexplicable
37:15et inexcusable, on avait
37:17envie de dire qu'une chose, il venait sur le terrain
37:19avec nous. Venait sur le terrain.
37:21Le gars, il a été interpellé il y a trois jours.
37:23OK, il a une famille
37:25monoparentale. Il vient dans un quartier. C'est dur
37:27dans les quartiers. Moi, je viens des quartiers.
37:29Mais moi, à 19h, j'étais chez moi.
37:31Si je n'étais pas chez moi à 19h, si je mettais l'épée
37:33dans un commissariat, je peux utiliser
37:35le terme, je me faisais défoncer par ma mère.
37:37Et pourtant, j'ai une culture.
37:39Je suis musulman. Je n'ai pas honte de le dire.
37:41Mais je respecte parce qu'une culture,
37:43ça se partage.
37:45Vous êtes un modèle
37:47où l'intégration a fonctionné,
37:49où l'école était encore...
37:51C'est pour ça que vous êtes un enfant d'avant 1981.
37:53Pardonnez-moi de le dire comme ça.
37:55L'intégration a fonctionné
37:57et à partir du moment où on a laissé tomber l'école
37:59et on a oublié la justice et l'autorité,
38:01on a ce qu'on exige.
38:03Personnellement, Pascal,
38:05je n'aime pas le mot intégration. Pourquoi ?
38:07Parce que je suis né en France. Pour moi, j'estime que
38:09je n'ai pas besoin de m'intégrer.
38:11La seule différence, comme disait ma grand-mère,
38:13c'est que tu t'appellerais d'Abelhage,
38:15tu t'appelleras toujours d'Abelhage,
38:17tu seras toujours Matt Dopo, ça ne changera pas.
38:19Et je vois
38:21que le monde a changé.
38:23Touche pas à mon pote, quand j'ai connu dans les années 80-90,
38:25il se battait pour certaines causes.
38:27Quand je suis sorti du procès Théo
38:29où le président,
38:31il a osé dire ce qu'il a dit,
38:33j'ai dit ok, d'accord.
38:35Le président de l'Union Européenne ?
38:37Touche pas à mon pote.
38:39Je veux dire,
38:41ça a changé en fait.
38:43Je ne vois jamais personne défendre les policiers.
38:45Moi, j'étais victime de racisme.
38:47Je ne me victimise pas et je n'en ai rien à faire.
38:49Ils peuvent me traiter d'arabe de service, je n'en ai rien à foutre.
38:51Mais je vous le dis, sur le terrain, c'était là que je me faisais insulter.
38:53Je me faisais insulter sur le terrain
38:55parce que pour eux, avoir quelqu'un,
38:57un flic qui essaie de faire son boule,
38:59qui a choisi de défendre les Français
39:01et les gens qui résident en France aussi,
39:03pour eux, ce n'est pas normal d'être policier.
39:05Et il y a des gens qui ont multiplié par 10
39:07cette haine du policier.
39:09Des gens comme LFI, M. Boyard,
39:11Mme Kéké qui n'est plus là aujourd'hui,
39:13mais qui a fait beaucoup de mal en fait.
39:15Quand vous dites,
39:17moi je suis originaire du Maghreb,
39:19quand vous dites
39:21les policiers ils contrôlent, ils tuent nos enfants,
39:23c'est des mots très forts
39:25des mots qui font très mal
39:27à l'institution.
39:29Moi, dans la police, je me suis battu aussi,
39:31parce que c'est vrai qu'il n'y avait pas beaucoup d'Arabes et de Noirs à l'époque.
39:33On a montré que
39:35notre culture, notre religion,
39:37on ne l'imposait à personne en fait.
39:39On la partageait.
39:41On a évolué comme ça.
39:43Et quand vous voyez qu'aujourd'hui, on vous dit,
39:45la police elle fait du contrôle au face-IS, la police elle est trop dure,
39:47moi je trouve ça intolérable.
39:49Et en fait, ils vont à l'encontre
39:51des combats que nous,
39:53issus de la diversité,
39:55on a mené.
39:57Et je pense que la police a évolué,
39:59mais je pense qu'aujourd'hui, la justice,
40:01elle doit s'adapter à la violence des jeunes,
40:03à la violence des gens. Il faut arrêter de nous dire,
40:05on voit des affaires où,
40:07il était bourré, mais avec moi il était sympa.
40:09Mais quand il arrive devant un OPJ,
40:11déjà il commence
40:13à trembler.
40:15Et ça va se voir, on va voir la procédure,
40:17mais ça va être comme ça en fait. Et quand il va arriver devant le juge,
40:19ça va être un petit enjeu.
40:21Reda Bellac,
40:25le public vous connaît, parce que vous intervenez
40:27régulièrement,
40:29la qualité de votre témoignage, la qualité
40:31de ce que vous dites, les mots que vous employez
40:33touchent, forcément
40:35à chaque fois, touchent juste.
40:37Et effectivement, ce serait intéressant
40:39que vous soyez écoutés,
40:41avec des mots aussi précis
40:43que vous avez dit ce soir.
40:45Voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet, Eric Comine.
40:47Alors évidemment, on est très en retard,
40:49parce qu'on devait
40:51envisager d'autres sujets.
40:53On ne va pas parler de tout ce
40:55dont on avait prévu de parler,
40:57mais je voudrais que vous nous donniez des informations sur l'enquête,
40:59Sandra Buisson, l'enquête de la
41:01Grande Motte. Où nous en sommes
41:03ce soir ?
41:05Aujourd'hui, les gardes à vue
41:07étaient levés, les trois individus qui ont été
41:09arrêtés après l'attentat devaient être
41:11présentés à un magistrat en vue d'une mise en examen.
41:13Le suspect principal
41:15parmi eux, lui a dit en garde à vue
41:17qu'il niait avoir
41:19voulu tuer qui que ce soit,
41:21qu'il reconnaît avoir mis le feu,
41:23mais il dit que c'était pour faire
41:25peur. Il estimait que son action aurait
41:27une forte portée symbolique
41:29et il pensait que ça ferait
41:31réagir dans sa tête
41:33les autorités israéliennes. C'est un homme
41:35qui s'est radicalisé dans sa pratique de la
41:37religion depuis plusieurs mois.
41:39Au vu de ses auditions et
41:41de ses publications sur les réseaux sociaux,
41:43il a une haine des juifs depuis longtemps,
41:45ce qui retient le parquet, une haine des juifs
41:47qui se focalise sur le sort de la Palestine.
41:49Il a dit à des proches qu'il voulait aller combattre
41:51à Gaza et sur la hache
41:53qui a été retrouvée sur place, il avait
41:55écrit des propos liés à la Palestine,
41:57à Gaza et au son des musulmans.
41:59On apprend du parquet antiterroriste
42:01qu'il avait préparé son projet depuis plusieurs semaines.
42:03Il a acheté cette arme à feu, il a fait des
42:05recherches sur Internet sur les synagogues de la
42:07région, sur les fêtes religieuses juives,
42:09sur le Shabbat et même
42:11il a fait des repérages plus poussés
42:13sur la synagogue en question de la Grande Motte.
42:15Le parquet a requis sa mise en
42:17examen pour tentative d'assassinat
42:19commis en raison de la religion, en relation
42:21avec une entreprise terroriste.
42:23Son placement en détention
42:25provisoire est requis, comme celui
42:27de l'homme qu'il hébergeait régulièrement et qui
42:29aurait recueilli ses confidences
42:31avant de passer à l'acte.
42:33Le suspect lui aurait dit ce qu'il comptait
42:35faire. Le parquet qui requiert aussi
42:37la mise en examen du troisième homme, celui
42:39qu'il a récupéré quand il était au gros du roi, juste
42:41après l'attaque, pour le ramener à Nîmes.
42:43Pour lui, la qualification
42:45de recel de malfaiteur terroriste est requis
42:47le concernant. Cela veut dire que le magistrat estime
42:49qu'il y a des raisons de penser qu'il savait
42:51ce qu'avait fait cet homme au moment où il
42:53l'a ramené à Nîmes.
42:55Pas de
42:57commentaires particuliers. Le Premier ministre n'est toujours pas
42:59nommé ce soir
43:01alors que la cérémonie d'ouverture
43:03a sans doute commencé des Paralympiques.
43:05Elle a commencé d'ailleurs. Je voudrais qu'on écoute
43:07Thomas Bonnet qui a évoqué la rencontre
43:09aujourd'hui entre Emmanuel Macron et Laurent Wauquiez
43:11et puis vous allez nous dire si vous avez des informations
43:13ou pas Louis Draynel ? Je sais que
43:15ce qu'il se passe c'est ce qu'Emmanuel Macron
43:17avait prévu, c'est-à-dire qu'il ne se passe rien.
43:19Il n'attendait rien de ces rendez-vous
43:21et il ne s'est rien passé. Et mon ami, mon
43:23nouvel ami M. Migaud !
43:25Ne vous moquez pas de lui.
43:27Mais je ne me moque pas de M. Migaud !
43:29Non mais c'est... Je dis...
43:31Je vais vous dire précisément, je me
43:33moque de la situation
43:35si, pendant huit
43:37semaines, nous ne savons pas
43:39qui est Premier ministre et, sort du chapeau,
43:41le dénommé Migaud...
43:43Vous pourrez vous moquer alors.
43:45Vous allez voir, ça va être un nom
43:47transparent. Ou Éric Lombard, le président
43:49de la Caisse des dépôts et Consignation. On attend une fumée blanche et ça sera peut-être
43:51l'incarnation des petits hommes gris.
43:53Effectivement, ça va me faire sourire.
43:55Mais Pascal, le dénommé Migaud,
43:57comme vous le dites, avec un petit peu
43:59de mépris... Pas de mépris !
44:01est un homme très remarquable. Mais j'en suis sûr !
44:03Mais c'est rien qu'on vous disiez Migaud, c'est ce que ça dit.
44:05Je dis que c'est un contrôleur,
44:07c'est un contrôleur, M. Migaud,
44:09c'est pas un homme politique, c'est un contrôleur.
44:11C'est un homme de la haute...
44:13qui a inventé
44:15la transparence, qui est franchement pas
44:17une bonne idée. Il a été Premier Président
44:19de la Cour des Comptes. Nicolas
44:21Sarkozy l'a choisi.
44:23Donc vous devriez être content. Mais c'est pas le
44:25souci.
44:27C'est un homme de... C'est un apparatchik.
44:29C'est un haut fonctionnaire.
44:31Mais Philippe, la période a besoin
44:33d'hommes politiques. Mais attendez !
44:35C'est tout ce que je dis ! On veut des hommes politiques.
44:37Et moi j'ai beaucoup de
44:39considérations, j'ai beaucoup d'amis qui sont hauts fonctionnaires,
44:41qui sont fonctionnaires. Et c'est pas ça
44:43le sujet. Le sujet c'est qu'on a... La période
44:45exige ça et Emmanuel Macron
44:47fait croire qu'il veut trouver une solution politique
44:49et en réalité il a une idée en tête
44:51qui n'est absolument pas celle
44:53de composer avec les partis politiques.
44:55Et donc on est mené en bateau depuis
44:57plusieurs jours. C'est ça la rupture. C'est ça le danger.
44:59Et je ne comprends même pas d'ailleurs que certains partis
45:01politiques aient pu croire un seul instant
45:03qu'il allait sortir quelque chose.
45:05Écoutez Thomas Bonnet qui
45:07nous parle de la rencontre entre Laurent Wauquiez et Emmanuel Macron.
45:11Un entretien décevant.
45:13Voilà comment Laurent Wauquiez a qualifié sa rencontre
45:15avec le chef de l'Etat ce mercredi
45:17à l'Elysée. Le président du groupe
45:19de la droite républicaine à l'Assemblée nationale
45:21estime que le chef de l'Etat
45:23n'a exposé aucune position nouvelle,
45:25pas de vision, pas de projet
45:27structuré, regrette Laurent Wauquiez,
45:29qui demande désormais que le chef de l'Etat s'engage
45:31sur des propositions
45:33qui ont été faites par la droite,
45:35notamment dans le cadre du pacte législatif
45:37autour de quelques priorités, la sécurité
45:39ou encore la revalorisation
45:41de la valeur travail. Laurent Wauquiez qui estime
45:43aussi que le président de la République
45:45doit désormais nommer
45:47un premier ministre sans attendre.
45:49Et pour ce faire, Emmanuel Macron va
45:51justement poursuivre les consultations,
45:53le tout dans un agenda
45:55très rempli, notamment occupé par
45:57la cérémonie d'ouverture des Jeux
45:59paralympiques. Ce jeudi matin, à l'Elysée,
46:01de nouvelles personnalités seront reçues,
46:03David Lissnard, Renaud Muselier ou encore
46:05Carole Delga, qui sera la première
46:07femme de gauche à être reçue
46:09depuis qu'Emmanuel Macron a écarté
46:11l'option Lucie Castex à Matignon.
46:13Et puis il y a le petit mot dans le point de François Hollande,
46:15censurer Lucie Castex est une faute
46:17institutionnelle de Macron, a dit François Hollande,
46:19dont toutes les déclarations sont à l'aune
46:21de la haine qu'il voue à
46:23Emmanuel Macron. Parce que là, il a raison.
46:25Il aurait dû laisser
46:27l'Assemblée nationale censurer Lucie Castex
46:29plutôt que de le censurer lui-même.
46:31Il a raison sur le plan institutionnel.
46:33François Hollande,
46:35en l'occurrence.
46:37Sur le plan de
46:39Laurent Wauquiez,
46:41tout ça pour ça, tout ça pour quoi ?
46:43Enfin franchement, sincèrement,
46:45on a compris que les LR n'avaient aucune raison
46:47de s'acoquiner avec Emmanuel Macron.
46:49Pas de majorité,
46:51risque de motion de censure s'il s'acoquinait
46:53avec Emmanuel Macron. En plus, il serait peut-être
46:55obligé de se lier
46:57à quelques RN. Pardonnez-moi, c'est un jeu
46:59dangereux pour eux, ils ont tout intérêt à
47:01trancher le 20 mai.
47:03Louis de Raguenel,
47:05c'est Emmanuel Macron qui a créé cette situation.
47:07Aujourd'hui, il demande aux autres de le sortir
47:09de la situation. C'est ça qui gêne tout le monde.
47:11Et quand vous négociez,
47:13demandez à n'importe quel patron, demandez
47:15à n'importe quel syndicat, quand vous
47:17voulez que les autres vous aident, vous êtes obligés de lâcher
47:19quelque chose. A aucun de ces
47:21interlocuteurs, Emmanuel Macron n'a fait la moindre
47:23proposition. Ce qu'il a fait, c'est de leur offrir
47:25un mur de savon. Il n'a fait que
47:27écouter pour essayer de comprendre la stratégie
47:29des autres. Donc tout ça relève
47:31plus de la tactique que de la volonté réelle
47:33politique de vouloir trouver une solution.
47:35Je pense que là où vous avez raison, c'est que Macron déteste
47:37les partis politiques.
47:39Or, on dit solvant...
47:41Non, non, il déteste les partis politiques.
47:43Il n'a même pas créé son propre...
47:45Il n'a jamais construit...
47:47Il déteste ses premiers ministres, il déteste...
47:49Il n'a même pas construit son propre parti politique
47:51auquel il ne s'est
47:53jamais intéressé. Or, là,
47:55il veut nommer un Jean Castex Bix
47:57qui est très
47:59respectable. Ce n'est rien de personnel
48:01ce que je dis. Mais il ne veut pas
48:03nommer une personnalité politique d'importance.
48:05Et là, il se prend profondément
48:07parce qu'il n'aura pas de majorité.
48:09Et ça ne marchera pas.
48:11Moi, ce qui me frappe, c'est
48:13tout de même que
48:15Laurent Wauquiez, qui s'est mis
48:17sous la table à deux ou trois reprises
48:19au lieu de servir son parti.
48:21Là, il a l'occasion,
48:23face à un président faible...
48:25– Il s'est mis sous la table, c'est une expression qui n'est pas très heureuse.
48:27– Elle est
48:29un peu familière, mais
48:31je ne vois pas d'autres
48:33expressions plus parlantes
48:35pour justifier que Laurent Wauquiez
48:37à trois reprises... – C'est caché, vous voulez dire.
48:39– À trois reprises, on avait besoin de lui.
48:41– Derrière les rideaux. – Et il ne l'a pas fait.
48:43Maintenant, si vous me permettez
48:45de poursuivre avec davantage
48:47d'élégance, selon vous,
48:49je trouve très
48:51surprenant que Laurent Wauquiez, en face
48:53d'un président faible,
48:55attende de lui quelque chose
48:57alors qu'il aurait eu la possibilité
48:59enfin de participer
49:01à un gouvernement en
49:03imposant, d'une certaine manière,
49:05un rapport de force. Il arrive.
49:07Quelqu'un des républicains
49:09est Premier ministre.
49:11Est-ce que vous croyez que, dans le rapport
49:13qui existe aujourd'hui... – Il y a une majorité
49:15pour un Premier ministre républicain ?
49:17– Avec l'abstention du RN.
49:19– On peut trouver au sein
49:21des républicains
49:25des personnalités qui
49:27me semblent... Je n'ai pas de nom
49:29pour l'instant. Non, mais
49:31on n'a pas besoin de l'aval
49:33du nouveau Front populaire.
49:35On peut avoir l'aval du
49:37macronisme. On aura certainement
49:39le soutien au moins
49:41des intermittents du RN.
49:43Et puis on aura les républicains.
49:45– L'abstention du RN sera déjà...
49:47– Quand vous dites on, c'est
49:49un cas. Ce n'est pas vous.
49:51– Non, non, bien sûr.
49:53– Je précise parce que...
49:55– Je n'ai pas le vertu des grandeurs.
49:57– Vous n'avez pas de rôle
49:59particulier là-dedans.
50:01– Et François Hollande n'a pas tort
50:03quand il évoque une autre branche
50:05de l'alternative en disant
50:07à l'heure actuelle la meilleure solution
50:09pour le président serait de nommer
50:11un socialiste.
50:13– Véronique Jacquet, le dernier mot
50:15sera pour Véronique ce soir.
50:17– Je constate quand même qu'on a battu le record
50:19de la 4ème République qui était de 38 jours
50:21sans gouvernement. Ça signifie quand même qu'Emmanuel Macron
50:23se passe allègrement de gouvernement
50:25parce qu'il se suffit à lui-même.
50:27C'est la leçon de la séquence.
50:29Pardonnez-moi, tout le reste
50:31c'est une vaste farce, une vaste comédie
50:33et les Français ne sont pas dupes.
50:35Sincèrement.
50:37– Le budget devra bien être voté.
50:41– Si on n'a pas de budget c'est embêtant.
50:43– Non, paraît-il qu'on peut
50:45techniquement…
50:47– Techniquement on peut le voter.
50:49– Sous surveillance européenne
50:51avec les marchés financiers et les agences de notation.
50:53– Vous êtes vraiment l'incarnation
50:55du petit homme gris. C'est incroyable.
50:57– Je n'y suis que sur le réel.
50:59– Vous êtes pied et poing lié.
51:01Pas avec vous, on ne fait rien.
51:03– C'est-à-dire que c'est le réel.
51:05– C'est ça, le réel on peut le changer,
51:07cher ami.
51:09– Marché financier, je vous souhaite bonne chance.
51:11– Le réel, on peut le changer.
51:13Avec vous, certains sont partis
51:15à Londres en 40,
51:17il y avait le réel, il faut y aller.
51:19– Donc il faut partir à Londres ?
51:21Le réel c'est qu'on se cogne,
51:23on va se cogner sur le budget.
51:25– Pour se cogner, on se cogne.
51:27C'était un plaisir. René Dabellade,
51:29merci, vraiment.
51:31Je pense que
51:33votre prise de parole est vraiment importante.
51:35Pour tout ce que vous représentez,
51:37tout ce que vous dites, d'où vous venez,
51:39comment vous le dites, etc.,
51:41je pense que c'est vraiment très important.
51:43Et puis c'est l'occasion, aussi, à travers vous,
51:45de saluer tous ces policiers, tous ces gendarmes
51:47qui font sur le terrain un travail.
51:49Ce que vous dites est terrifiant. Je le répète,
51:51ça fait 20 ans que sur le terrain vous êtes insultés,
51:53que vous prenez des boules de pétanque parfois, etc.
51:55Les jeunes policiers ont du mérite.
51:57Vouloir aujourd'hui s'engager dans la police,
51:59vraiment ils ont du mérite.
52:01Pourtant, c'est un si beau métier,
52:03gardien de la paix.
52:05Je suis d'accord avec vous, mais si vous êtes gardien de la paix
52:07et que vous vous faites insulter matin, midi et soir,
52:09vous avez envie d'être gardien de la paix
52:11pour toucher parfois des salaires
52:13qui ne sont pas forcément très importants
52:15et vous faire insulter ?
52:17Vous feriez ça ?
52:19Olivier Benquemoun.
52:21Bonsoir, Pascal.
52:23Triste actualité.
52:25Triste, triste.
52:27C'est vrai que René Dabellade, c'est une parole
52:29très importante et il vient souvent
52:31dans l'émission.
52:33Tout à l'heure, il y aura Marc Rolland.
52:35Lui, c'est porte-parole.
52:37On ne peut pas dire porte-parole,
52:39parce que les gendarmes n'ont pas de porte-parole,
52:41contrairement à la police.
52:43Il n'a pas de syndicat, mais il a une association
52:45qui défend les gendarmes.
52:47Le métier, évidemment, qui est endeuillé aujourd'hui.
52:49On y reviendra.
52:51Est-ce que ce sera enfin le dernier, l'ultime ?
52:53Est-ce que ce sera l'ultime, le refus d'obtempérer,
52:55celui qui fera tout changer ?
52:57Je ne suis pas vraiment sûr.
52:59Vous l'avez dit tout à l'heure, mais on va y revenir largement.
53:01Merci à tous.
53:03Merci particulièrement à Sandra Buisson qui était là ce matin
53:05aux Aurores pour nous donner des dernières informations
53:07police et justice.
53:09Merci grandement Sandra.
53:11Jean-Luc Lambart était à la réalisation.
53:13Merci à Philippe qui était à la vision,
53:15à Jean-François Coulard qui était au son,
53:17Benjamin Naud, Julien Dourou et Noemi Hardy.
53:19Toutes ces émissions sont retrouvées sur cnews.fr.
53:21A demain.

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