Avec John Shipton, père du fondateur de WikiLeaks Julian Assange ; Laurent Tapie, fils de Bernard Tapie ; Jean-Paul Brighelli, essayiste et auteur de "L'école à deux vitesses" publié aux éditions de l'Archipel.
Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4
##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-09-18##
Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4
##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-09-18##
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00 Oui, oui, c'est embêtant, il ne faut pas dire la vérité, il faut cacher, il faut que ça ne circule rien à voir.
00:00:05 Il faut mettre une chape de plomb, il faut mettre un rideau, il faut mettre tout ça, voilà.
00:00:09 Et un type, un Australien, un Australien, Julian Assange, en 2010, il sort un site qui s'appelle Wikileaks.
00:00:17 Voilà, il est le fondateur de Wikileaks et avec des plusieurs grands médias internationaux
00:00:22 et des milliers de documents et de câbles diplomatiques qu'il rend compte, entre autres, il rend compte de quoi ?
00:00:27 En 2010, de la face cachée de la guerre menée par les États-Unis en Afghanistan et en Irak.
00:00:32 Et alors, évidemment, déclaration de guerre pour Washington, mais accueil des journaux et des médias du monde entier.
00:00:38 Il révèle des choses qui, évidemment, toutes les DOXA, toutes les autorités,
00:00:43 ces vieux comme le monde n'ont pas envie que l'on sache, bien sûr.
00:00:47 Alors voilà, on l'accuse d'agression sexuelle, on le met en prison, décembre 2010, comme par hasard.
00:00:54 Il se rend à la justice britannique, la plainte sera classée sans suite en 2017, voilà.
00:01:01 Et puis, confinement en juin 2012.
00:01:04 Il a épuisé tous les recours judiciaires contre le mandat d'extradition lancé par la Suède.
00:01:09 Assange, alors en résidence surveillée, se réfugie à l'ambassade d'Équateur à Londres.
00:01:14 Il reste 7 ans, 7 ans, dans un appartement, dans une chambre de l'ambassade d'Équateur à Londres.
00:01:19 On lui offre même l'asile politique, le président équatorien de l'époque.
00:01:24 Mais les autorités britanniques ne veulent pas le laisser partir.
00:01:26 Donc, 7 ans, il est reclus dans un espace de 3 t de m², voilà.
00:01:31 C'était l'avant-garde du confinement, vous voyez, mais pour d'autres raisons à l'époque.
00:01:35 Voilà, et eh bien, avril 2019, vous voyez, il y a un peu plus de 4 ans,
00:01:40 la police britannique pénètre dans les locaux de l'ambassade et interpelle Julian Assange.
00:01:46 Voilà, le nouveau président d'Équateur ne veut plus le garder, donc,
00:01:50 il est condamné à 50 semaines d'incaration par un tribunal britannique.
00:01:55 Et aujourd'hui, à l'heure où je vous parle, Julian Assange est toujours en détention provisoire,
00:02:01 provisoire, mais ça fait donc 4 ans, à la prison de haute sécurité de Belmarsh, au Royaume-Uni,
00:02:07 alors qu'il fait appel d'un ordre d'extradition à les États-Unis.
00:02:09 Ce qu'il faut savoir, c'est que s'il est extradé vers les États-Unis,
00:02:13 il risque, écoutez-moi bien, parce que ça c'est les États-Unis, enfin, entre autres,
00:02:17 il peut être condamné à 175 ans de prison pour son rôle dans la divulgation
00:02:22 de dossiers diplomatiques américains classifiés.
00:02:26 Bonjour John Chipton, hello John Chipton.
00:02:28 - Bonjour, bonjour.
00:02:30 - Well, very glad, on est très très très heureux de vous accueillir ici.
00:02:34 Alors, je rappelle que John Chipton, qui est accompagné de l'association,
00:02:38 des membres de l'association du collectif Julian Assange,
00:02:42 eh bien, il y a, je vous l'annonce tout de suite, un documentaire qui va sortir dans quelques semaines,
00:02:47 dans quelques semaines, en vidéo on le demande, sur la télévision,
00:02:52 mais sur le VOD, qui s'appelle "Itaka", et qui raconte le combat de John Chipton
00:02:59 avec la femme de Julian Assange et ses deux enfants,
00:03:03 comment ils se battent, c'est vraiment l'histoire du pot de terre contre le pot de fer, voilà, ils se battent.
00:03:08 Il est là, il a divulgué des choses que tout le monde, tout le monde a considéré comme vraies,
00:03:13 il n'y a pas, ils n'ont pas dit, il n'y a pas une once de fake news,
00:03:16 tout le monde l'a reconnu, les ennemis, les amis, etc.
00:03:18 Mais voilà, il risque 175 ans de prison aux Etats-Unis, et il est toujours en prison.
00:03:22 John Chipton, I wanna ask you, how is, how did you see lately Julian Assange,
00:03:29 and how is he feeling these days ?
00:03:32 Je vais demander à John Chipton s'il a revu récemment Julian Assange,
00:03:35 et comment se sent-il, comment est-il en ce moment ?
00:03:38 I haven't seen Julian since October, but I'll go over on Wednesday and say hello.
00:03:47 Ok, il dit "j'ai pas vu Julian depuis Octobre, et j'y vais dans quelques semaines pour lui dire bonjour".
00:03:54 And his circumstances, at the moment, he's strong and full of fight,
00:03:59 his personal circumstances rise and fall depending upon mood,
00:04:06 and depending upon how the fight is travelling.
00:04:10 Of course. Il dit qu'il a ses hauts et ses bas, bien sûr, il résiste, il est là, il est fort,
00:04:15 mais ça dépend comment l'affaire avance, et ça dépend des circonstances.
00:04:19 So, tell me about this documentary, what did you do,
00:04:22 this documentary that you did is about what exactly ?
00:04:27 Well, last time we spoke, we spoke about Prometheus bound to the rock
00:04:33 as an allegory to Julian's circumstances.
00:04:37 La dernière fois qu'on s'est vu, effectivement on s'était vu il y a 2-3 ans,
00:04:41 avec John Chipton, et on parlait de Promethée, vous savez le Promethée enchaîné,
00:04:46 enchaîné avec l'impossibilité de bouger et d'agir.
00:04:51 This time we speak of Ithaca, which is a model of the journey of every man,
00:04:57 in particular Odysseus' journey back to his wife Penelope.
00:05:03 And this is an allegory for Julian's struggle and all of those supporters
00:05:09 to bring Julian back to his family and his wife Stella.
00:05:13 Voilà, alors c'est Ithaca, pourquoi Ithaca ? Parce que Ulysse, Homer, l'Odyssée bien sûr,
00:05:19 et les pérégrinations et les terribles difficultés d'Ulysse à retrouver sa famille,
00:05:25 sa femme, Penelope bien sûr, etc. Et donc voilà, c'est une symbolique.
00:05:30 Mais, you're not desperate about this fight against nations, against superpowers,
00:05:40 against people that don't want to hear about that, they say "ah, that is a lost case, it's the past".
00:05:47 Je lui dis "mais est-ce que vous n'êtes pas un peu désespéré de vous battre contre des superpuissances
00:05:51 qui estiment que bon, il n'y a qu'à pourrir en prison et puis voilà, on s'en fiche ?"
00:05:55 In the beginning of course I was desperate, but now, after 14 years I realize very clearly
00:06:05 that the feeling of anxiety and desperation brings nothing to the fight.
00:06:11 Il dit qu'au début effectivement on était désespéré, mais on a constaté au fil des ans
00:06:17 que le fait de ressentir le désespoir et le découragement n'apporte rien au combat.
00:06:24 The unity of family and the support of supporters around the world is the essence of the fight.
00:06:34 Il dit que le soutien de la famille, le soutien de supporters et de partisans autour du monde,
00:06:40 c'est vraiment l'essence et le fuel de cette bataille.
00:06:44 For example in France, the National Assembly has debated asylum for Julian twice.
00:06:52 This is a substantial act of the National Assembly.
00:06:56 Alors il dit voilà, l'Assemblée Nationale Française a débattu deux fois du sort d'accorder l'asile à Julian Assange.
00:07:04 En tout cas, ça veut dire que la présence est là, sauf que Julian Assange n'a pas reçu l'asile.
00:07:11 Vous savez, l'Assemblée Nationale a ses concerns stratégiques.
00:07:17 Et débattre Julian Assange est l'un des concerns stratégiques de l'Assemblée Nationale.
00:07:24 Il suffit que la Nationale Assemblée décide d'avoir un débat sur les circonstances et l'offre d'asile à Julian Assange.
00:07:35 C'est très important.
00:07:37 Oui, il dit déjà que le fait que l'Assemblée a décidé ses stratégies, qu'elle a tactiquées la stratégie,
00:07:43 le fait que l'Assemblée décide à deux reprises d'organiser un débat sur le sort de Julian Assange,
00:07:50 l'Assemblée Nationale française, est déjà quand même un acquis.
00:07:54 Je lui ai demandé, est-ce qu'il n'y a pas d'autres pays qui auraient accordé ?
00:07:58 Comment ça se fait qu'il n'y a aucun pays qui n'accorde aujourd'hui l'asile à Julian Assange ?
00:08:05 Pourquoi aucun autre pays ne donne pas d'asile à Julian Assange ?
00:08:13 Il n'y a aucun pays dans le monde. Il y a 200 pays, je veux dire, presque.
00:08:17 Oh, bien, si je pouvais décrire votre question de cette façon,
00:08:25 le président du Mexique, Obrador, offre de l'asile à Julian Assange.
00:08:31 Le président du Brésil, Lula, parle constamment et offre de l'assistance à Julian.
00:08:40 C'est pareil pour le président d'Argentine, du Chili et du Colombie.
00:08:47 Je pourrais dire sans contradiction que l'ensemble de l'Amérique latine offre de l'assistance à Julian Assange.
00:08:56 C'est important, il s'agit de 600 millions de personnes. Il ne faut pas le considérer comme léger.
00:09:05 Je vais traduire plus tard. Pourquoi ne pas laisser Julian Assange partir de l'Amérique latine et aller dans ces pays ?
00:09:15 Julian est dans une prison de maximum de sécurité, en train d'attendre l'extradition aux Etats-Unis.
00:09:25 Le Royaume-Uni devrait abandonner l'extradition et dire "Ok, Assange peut prendre en charge l'offre de Mexique ou du Brésil".
00:09:38 Ok, c'est très important. Je lui dis "Mais alors pourquoi ?" puisqu'il me dit "Écoutez, le président du Mexique, le président du Brésil, Lula, d'Argentine, de Colombie
00:09:48 ont tous exprimé, et ils ne sont pas les seuls, la majorité de leur peuple est d'accord pour appuyer Julian Assange et recevoir éventuellement Julian Assange.
00:09:58 Sauf que, il faut que la Grande-Bretagne lève, abandonne le traité d'extradition et dit "Non, non, ok, on est d'accord, on ne va pas l'extrader aux Etats-Unis
00:10:08 et il peut partir où il veut, dans le pays qu'il veut". Or, pour cela, il faut que la Grande-Bretagne lève l'obligation d'extradition.
00:10:17 Pour le moment, ils ne l'ont pas extradée, mais ils le gardent en prison à belle marche.
00:10:22 Donc, la situation est un peu... Est-ce que la situation, par rapport à ce que vous avez dit, est fixe, elle peut changer ?
00:10:31 La situation que vous décrivez, John Shipton, peut-elle changer, vous pensez ? Parce qu'elle peut rester, je ne dis pas pour toujours, mais elle peut rester pour des années et des années.
00:10:42 Bien sûr, ça fait 14 ans, et après 14 ans, on ne garde pas en avant le genre d'optimisme léger, mais nous avons maintenant un mouvement mondial, global, qui insiste sur le retour de Julian Assange à sa famille.
00:11:03 C'est très important. C'est un exemple de ce qui peut être fait par les gens du monde qui se rejoignent et qui restent dans leur gouvernement, en fait, qui insistent sur leur gouvernement, que les actions doivent être prises.
00:11:19 Les circonstances en Australie, le leader de l'opposition, le premier ministre, toute la classe politique, 88% de la population, insiste que Julian retourne à l'Australie ou retourne à sa famille, où qu'ils soient.
00:11:39 Un phénomène mondial de cette densité et d'immensité se produit pour une seule personne, en se concentrant sur un homme, Julian Assange, et sur toutes les circonstances qui entourent Julian Assange.
00:11:58 Ok, je vais essayer. Il nous dit qu'on ne peut pas être d'un optimisme béat après 14 ans de confinement et de prison.
00:12:10 Il dit simplement que ce qui est formidable pour nous en Courageance, c'est que vraiment dans le monde entier, il y a des gens qui n'ont pas abandonné la bataille, qui sont là, qui persistent et qui signent.
00:12:30 Et donc pour nous, ce n'est pas si fréquent qu'il y ait des causes où sur une personne, pas n'importe qui bien sûr, il y a un tel consensus pour des gens qui disent "attendez, ce type qu'est-ce qu'il a fait ? Pourquoi il est comme ça, emprisonné, séquestré depuis 14 ans ? Pourquoi ne retourne-t-il pas à sa famille ?"
00:12:52 Sa famille maintenant, qui est sa famille ? Vous vous-même ?
00:12:57 Il a deux frères, James et Gabriel. Gabriel est le réalisateur de films et il a trois, quatre enfants dans deux familles.
00:13:14 Il a quatre enfants ?
00:13:16 Stella est sa femme et ils ont deux enfants ensemble.
00:13:23 Donc c'est essentiellement Gabriel, le frère de Julian, Stella, la femme de Julian et moi-même qui forme le nucléus de sa famille dans la défense de Julian.
00:13:40 Voilà, il dit donc que Julian a deux frères, James et Gabriel. Gabriel c'est celui qui a produit ce documentaire "Itaca" que vous verrez bientôt.
00:13:52 Et effectivement, il a eu deux femmes et quatre enfants et c'est Stella, sa femme actuelle, avec ses deux enfants, Stella qui mène la bataille avec John Shipton.
00:14:04 Et il n'abandonne pas, ce qui est très clair et ce qui est très fort, c'est qu'il n'abandonne pas.
00:14:10 Et nous allons évidemment suivre ça et on vous en reparlera quand le film sera disponible, donc d'ici trois semaines ou un mois.
00:14:20 Merci beaucoup d'avoir été avec nous. On revient dans un instant sur Sud Radio.
00:14:24 La vente d'annonce de "Tapis", cette série sur Netflix qui est sortie la semaine dernière. On en a beaucoup parlé et je suis heureux d'accueillir Laurent Tapie.
00:14:43 Bonjour André.
00:14:44 Bonjour Laurent Tapie. Alors effectivement, en dehors de ce qu'on peut penser, il y a beaucoup de choses que j'ai aimées dans cette série, d'autres choses où je me suis posé des questions.
00:14:55 Mais c'est surtout, je voudrais vous demander d'abord d'emblée Laurent, ça s'appelle "Tapie", il y a Dominique qui s'appelle Dominique Damianos, il n'y a que deux enfants.
00:15:06 Entre fiction et réalité, on est un peu, alors ils disent biopique ou pas, mais la question que je vous posais en premier, est-ce que la famille a été au courant bien sûr,
00:15:17 mais a été associée à la série d'une manière ou d'une autre ou pas ?
00:15:22 Alors je vais répondre à votre question, mais si vous me permettez, avant je voudrais faire une minute, une petite digression pour vous dire André, un grand merci pour ce que vous êtes et pour ce que vous faites.
00:15:33 Parce que vous êtes le seul qui reçoit des personnalités que je trouve exceptionnelles, qui sont des gens blacklistés de tous les médias, qui ont le seul tort d'être plus clairvoyants et plus courageux que les autres.
00:15:45 Des gens comme Idriss Aberkane, François Asselineau, Didier Raoult, ces gens-là, on les voit nulle part, heureusement il existe internet, ça c'est mon premier merci.
00:15:54 Mon deuxième, c'est que moi j'oublierai jamais que dans les années 90, quand mon père a été mis en liquidation par le tribunal de commerce sur la demande du crédit Lyonnais,
00:16:02 et que tous vos confrères enterraient mon père sous un torrent de boue, expliquant, c'était tout juste, il n'était pas le seul responsable du trou de 100 milliards de francs du crédit Lyonnais,
00:16:11 et bien vous dans votre coin, vous faisiez votre enquête sur la vente d'Adidas, et vous publiez quelques mois après, "Comment ils ont tué Tapie", un livre qui a expliqué, par le menu, toute l'opération avec les sociétés offshore, etc.
00:16:23 La fraude du crédit Lyonnais, et vous êtes le seul, en 30 ans, qui l'ait fait.
00:16:28 Donc voilà, je voulais juste déjà vous remercier là-dessus.
00:16:30 - Merci, écoutez, ça me paraît, moi je crois que ça s'appelle le bon sens, mais voilà.
00:16:34 - Mais vous étiez le seul.
00:16:36 Maintenant pour répondre à la question, est-ce que la famille a été consultée, elle a été informée que ce biopic aurait lieu ?
00:16:44 C'était du vivant de mon père, donc mon père a demandé quand même à Jacques et à Tristan, puisqu'il est le fils du meilleur ami de mon père, Tristan Seguéla,
00:16:52 qu'au moins on m'y associe, car je pense être celui qui connaît le mieux l'histoire de mon père au sein de ma famille.
00:16:57 Et dans un premier temps, Tristan m'a dit "Oui, évidemment, tu seras associé à l'écriture, je vais te donner le script du premier épisode, et puis on va bosser ensemble".
00:17:06 - C'était quand ça a commencé ? On a parlé de ça quand en fait ?
00:17:10 - Je crois que c'était il y a deux ans, presque deux ans et demi, il me semble.
00:17:13 - D'accord.
00:17:14 - Et puis, ça s'est jamais fait.
00:17:17 - Et vous n'avez pas eu de retour, pas de rencontre là-dessus ?
00:17:20 - Non, non, non, il y a eu des allers-retours, j'ai mis de plus en plus de pression, et à la fin il ne m'a simplement plus répondu.
00:17:25 Je suis enlevé un peu de ça, parce que autant je peux entendre et accepter l'idée qu'il me dise "Ecoute, je veux être libre dans l'écriture",
00:17:32 même vis-à-vis de Netflix, tu comprendras que si l'écriture est partiellement faite par un membre de la famille Tapie,
00:17:37 ils vont penser que ce sera forcément enjolivé, que tout ce qui pourrait être à charge sur ton père n'y figurera pas.
00:17:44 Il aurait eu tort, parce que moi je suis extrêmement objectif sur mon père,
00:17:47 et je n'aurais pas eu de problème à couvrir les aspects moins brillants de sa personnalité,
00:17:52 mais je comprends, et j'aurais prévu qu'il me le dise, moi je n'aime pas le louvoiement,
00:17:56 il aurait fallu qu'il me dise "Ecoute, c'est comme ça, et ne perdons pas de temps".
00:17:59 - Donc il n'y a pas eu d'association quelconque de la famille avec l'organisation, la conception, la création de...
00:18:04 - Strictement rien, et on a découvert le film 48 heures avant sa sortie.
00:18:08 Enfin, l'ensemble des films, 48 heures.
00:18:10 - Vous n'avez pas été invité à une projection ?
00:18:12 - 48 heures avant, et je pense qu'ils ont fait 48 heures avant,
00:18:14 parce qu'ils se sont dit que si on voulait entamer des actions légales au cas où on soit furieux,
00:18:18 ce serait trop tard pour empêcher quoi que ce soit.
00:18:20 Bon, en l'occurrence, il n'y a rien dans la série qui pour moi justifie qu'on fasse des actions légales,
00:18:25 il n'y a pas de diffamation, l'affaire au MVA est racontée de façon assez brutale, mais sans concession,
00:18:31 elle est proche de ce qu'a été la réalité, mais en revanche sur plein d'autres choses, c'est un peu du n'importe quoi.
00:18:37 Et je rejoins ce que vous disiez, c'est une fiction qui mélange des faits réels,
00:18:41 mais alors c'est un style nouveau, parce que ça n'est pas un biopic.
00:18:45 Un biopic, ça doit raconter l'histoire réelle, donc c'est pas un biopic,
00:18:49 et en même temps c'est pas une pure fiction, puisqu'il reprend, c'est bien le nom de tapis, c'est bien ma mère,
00:18:54 des faits réels, il a bien racheté Vondère, pas dans les circonstances qui ont été montrées,
00:18:57 mais celle-là, il a bien fait de la politique, etc.
00:19:00 - Alors parlons des détails, où vous pensez que par rapport à la réalité, que vous connaissez bien,
00:19:04 où à un moment donné ça diverge, par exemple, je peux vous dire,
00:19:08 moi je connais assez bien aussi la vie de votre père,
00:19:12 par exemple, il y a eu cet épisode très bien fait d'ailleurs, de la rencontre Tapie-Montgolfier,
00:19:16 le procureur Montgolfier, et il va le voir le soir...
00:19:20 - Ce qui n'a pas existé, hein ? - Voilà !
00:19:22 Mais je veux dire, moi-même, je me suis dit "ah bon, il est allé voir Montgolfier ?"
00:19:26 - Non, il a rencontré Montgolfier, ce qui est exact, c'est que mon père est allé rencontrer Montgolfier,
00:19:31 et avant même que Montgolfier ne le convoque. Ça c'est exact.
00:19:35 Après ce qu'ils se sont dit, ils n'ont pas fait 20 minutes de conversation de cette nature-là,
00:19:40 et ça aussi, ça c'est peut-être même l'aspect qui...
00:19:43 Il y a les deux aspects qui m'agacent le plus dans la série, c'est ce dialogue,
00:19:46 parce que dans ce dialogue, Montgolfier met une leçon complète à mon père.
00:19:50 - C'est vrai. Leçon d'une ontologie, leçon d'honnêteté...
00:19:53 - Il y a d'un côté la rigueur de la justice, et de l'autre côté, le magouilleur qui essaye par tous les moyens,
00:19:58 l'intimidation, la flatterie, tout... - Même la jetée, le ténutre, etc.
00:20:01 - Ah oui, tout, tout de s'en sortir.
00:20:03 - Et le dernier qui lui dit "vous n'êtes pas tombé sur moi, vous êtes tombé sur la justice".
00:20:06 Moi je peux vous dire qu'il y aurait beaucoup d'épisodes à faire sur la justice,
00:20:10 en ce qui concerne mon père, et vous, vous le savez.
00:20:12 Bon, ça c'est le premier regret, mais il y en a d'autres.
00:20:15 La façon dont ils ont décrit son parcours politique, ce qu'il a fait au ministère de la Ville,
00:20:20 ben là j'étais fou de rage sur ce passage-là.
00:20:22 Je veux dire que résumer le passage de mon père à faire des goûters avec des tartines à la fraise,
00:20:27 c'est du grand guignol. Là c'est même pas drôle, c'est un peu honteux.
00:20:32 Il a fait évidemment autre chose que d'organiser des goûters pour les banlieues.
00:20:36 Et c'est un peu le regret que j'ai sur la série, c'est que le personnage,
00:20:39 on retrouve des aspects de sa personnalité réels, comme la combativité, la suractivité,
00:20:44 le fait qu'il est doué dans tout, qu'il convainc les gens et tout.
00:20:47 Bon, d'accord, même si c'est un très bon acteur, Laurent Laffitte n'a pas le charisme naturel de mon père,
00:20:52 mais on peut pas lui en vouloir, et je connais très peu de monde qui l'ont,
00:20:54 je vais même vous dire que je connais personne, c'était comme ça.
00:20:57 - Non mais c'est vrai que l'accent est pas mal, enfin la dégaine est pas mal.
00:21:00 - Oui, il a une ressemblance physique, il en impose physiquement, tout ça c'est bien,
00:21:04 mais ce que je regrette c'est que le personnage il évolue pas,
00:21:06 c'est-à-dire que les deux premiers épisodes de la série, je les ai beaucoup aimés.
00:21:09 On voit un tapis qui se cherche, qui essaye des trucs, ça s'est pas passé comme c'est décrit,
00:21:14 mais c'est pas grave, et globalement l'esprit est respecté.
00:21:17 À partir du troisième, je décroche, parce qu'on a l'impression que c'est le même vendeur de télé
00:21:22 du premier épisode, jusqu'au bout. C'est le même type, quoi.
00:21:26 Et y'a pas un moment où on le regarde, on se dit "il est brillant".
00:21:28 Et à chaque fois il se fait mettre la leçon par d'autres, c'est Montgolfier qui lui donne la leçon,
00:21:31 c'est quand il prépare le débat avec Le Pen, une petite jeune fille de banlieue
00:21:35 qui lui explique par A+B tout ce qu'il doit dire, et lui en fait il comprend rien.
00:21:39 - En fait c'est pas du tout comme ça, le débat avec Le Pen c'est bien la...
00:21:41 - Bien sûr ! - D'ailleurs y'a des...
00:21:43 - Oui y'a des anachronismes, y'a des anachronismes, absolument.
00:21:47 Et ce qui est gênant c'est que le téléspectateur, lui, il va croire que c'est comme ça que ça s'est passé,
00:21:51 il va croire que les choses sont comme ça, c'est ça qui m'ennuie, mais bon, c'est fait.
00:21:55 Au final je pense pas qu'il en ressorte avec une image trop mauvaise.
00:21:58 - Non, pas vraiment, mais...
00:22:00 Non, ce qui n'est pas, enfin pour moi, ce qui n'est pas bien montré,
00:22:04 je veux dire encore une fois on peut dire "ah oui mais c'est un voyou, c'est ceci, c'est cela",
00:22:08 mais ce qui n'est pas montré, moi personnellement, de l'expérience que j'ai avec Bernard Tapie,
00:22:14 il y avait une... il ne montre pas du tout ce qu'il y avait avec Le Peuple,
00:22:18 ce qu'il y avait quand il allait quelque part.
00:22:20 Moi je me rappelle, je l'ai amené à Aurillac un jour dans le Cantal,
00:22:24 il y avait 10 000 personnes, quoi, Aurillac dans le Cantal.
00:22:27 Il y avait ça, et que les gens, qu'on ne montre pas, je trouve dommage.
00:22:32 Et puis, et puis, et puis surtout, je voudrais que vous parliez de l'histoire avec Mitterrand,
00:22:37 ça s'est passé comme ça ? Parce que les rapports avec Mitterrand, je parle de là où on lui dit
00:22:42 "bon il faut que vous démissionniez maintenant après l'affaire",
00:22:44 tranchant qu'ils appellent l'affaire Pompon.
00:22:46 - Non, ça s'est pas du tout passé comme ça, au contraire.
00:22:48 Les socialistes et Mitterrand, en plus ce passage-là aussi, il est carrément ridicule,
00:22:52 vous qui connaissiez mon père un peu mieux que la plupart des gens, tout comme moi,
00:22:55 est-ce que vous imaginez mon père sur cette scène dire à Mitterrand
00:22:58 "je vous en supplie, je ferai tout ce que vous voulez" ?
00:23:00 - Ah, voilà.
00:23:02 - Est-ce que c'est une phrase que mon père aurait prononcée à quelqu'un ?
00:23:04 "Je vous en supplie, je ferai tout ce que vous voulez" ?
00:23:06 Mais c'était à l'antipode de ça.
00:23:08 Donc oui, il y a cette scène où Mitterrand lui dit "vous présenterez votre démission,
00:23:11 je vous en supplie, non, non, il faut me laisser faire",
00:23:13 c'est pas du tout comme ça que ça s'est passé.
00:23:15 En tout cas, l'affaire Trenchant était une affaire privée,
00:23:17 qui concernait donc ses affaires privées.
00:23:19 Les socialistes ont dit "nous on demande la démission des ministres
00:23:22 quand ils sont mis en cause dans le cadre de leur carrière politique".
00:23:24 Favoritisme, ou prou et devin, ou quoi que ce soit.
00:23:26 Là c'est une affaire d'hommes d'affaires entre eux,
00:23:28 ça nous gêne pas, vous pouvez rester au gouvernement si vous le souhaitez.
00:23:31 C'est mon père lui-même qui a dit "non, non, je veux pas être un boulet,
00:23:34 je veux pas que vous soyez emmerdés, je vais démissionner
00:23:36 et je reviendrai quand l'affaire sera réglée".
00:23:38 Ce qui n'est pas traité dans la série.
00:23:40 Ils font genre "il est démissionné de force par Mitterrand" et il revient pas.
00:23:43 Alors que dans la réalité, il est revenu.
00:23:45 - Alors qu'il est revenu, c'est vrai.
00:23:47 - Alors Laurent, moi je voudrais vous poser une question.
00:23:49 Vous êtes son fils évidemment, et la subjectivité elle est là,
00:23:53 et comment elle ne serait pas là.
00:23:55 Mais est-ce que vous pensez, comme beaucoup,
00:23:57 que Bernard Tapie, que votre père,
00:24:00 au fond il avait suscité une immense espérance,
00:24:03 et qu'il s'est un peu noyé,
00:24:05 pas forcément par sa faute,
00:24:07 mais peut-être aussi par sa faute,
00:24:09 en se disant, parce qu'il avait suscité quelque chose qui était là,
00:24:12 on se disait Tapie, la mairie de Marseille, etc.
00:24:14 et que ça s'est, je dirais,
00:24:19 dans les affaires, 20 ans de procès,
00:24:22 d'ailleurs on sait que ça a joué sur sa santé bien sûr,
00:24:25 mais au-delà de le procès Adidas,
00:24:27 enfin OM, pas OM, pardon, Adidas,
00:24:30 et le Crédit Lyonnais, etc.
00:24:32 ou pensez-vous qu'au fond,
00:24:35 on l'a tué, c'est vrai que j'ai écrit comment ils ont tué,
00:24:38 on l'a tué parce qu'il gênait politiquement,
00:24:40 et qu'on ne pouvait pas le tuer financièrement,
00:24:42 enfin qu'on ne pouvait pas le tuer politiquement,
00:24:44 on l'a tué financièrement.
00:24:46 - Je pense qu'il y a un peu des deux dans la réponse.
00:24:49 Clairement on l'a tué, ça c'est une certitude,
00:24:51 je veux dire que la façon dont il est mis en liquidation est artificielle,
00:24:54 ça a été reconnu par la justice elle-même,
00:24:56 qui a révisé son procès en liquidation,
00:24:58 qui a reconnu plus de 15 ans après qu'il n'aurait pas dû être mis en liquidation,
00:25:01 sachant que c'était la condition sine qua non pour le rendre inéligible.
00:25:04 Donc ça, ça a été fait,
00:25:06 ensuite il y a eu 10 ans de procédure avec 6 procès de Eva Jolie,
00:25:09 Bancrout, etc., tous conclus par des non-lieux,
00:25:12 et ensuite c'était l'affaire Adidas.
00:25:14 Donc il a été tué, c'est vrai,
00:25:16 mais aussi, il y a eu une cassure,
00:25:18 avec l'opinion, sur cette affaire au MVA.
00:25:20 Et il ne faut pas le nier, c'est une réalité,
00:25:22 c'est le jour, et à ma connaissance,
00:25:24 c'est la seule fois, moi qui l'ai suivi de très près toute ma vie,
00:25:27 c'est la seule fois où il a vraiment franchi la ligne jaune.
00:25:30 Et il a eu un tort de ne jamais le reconnaître.
00:25:33 Alors pendant le procès, il ne le reconnaît pas,
00:25:35 parce qu'il sait que s'il dit "ouais, c'est vrai, on l'a fait",
00:25:38 il va se faire massacrer, et puis sa carrière politique, elle est finie.
00:25:41 Donc les gens disent...
00:25:43 Il y a un passage où Montgolfier lui dit "mais pourquoi vous ne reconnaissez pas,
00:25:46 c'est un match de football, il y en a eu d'autres,
00:25:48 des matchs de football arrangés, c'est ni le premier ni le dernier,
00:25:51 bon, très bien, mais sauf qu'il s'y fait ça, il n'a plus de carrière politique."
00:25:54 Je pense que son tort, ça a été jusqu'au bout de ne pas le reconnaître.
00:25:57 Jusqu'à ses interviews toutes récentes,
00:25:59 enfin, les dernières avant sa mort,
00:26:01 il avait la voix cassée, il disait "c'est pas en prison qu'il fallait m'envoyer,
00:26:04 c'est à l'asile !"
00:26:06 Mais non, il y a vraiment eu cette affaire,
00:26:08 elle s'est passée à peu près comme elle a été décrite dans la série.
00:26:11 Ce qui est triste, c'est qu'un des seuls passages qui est fidèle de la série,
00:26:13 c'est sur l'affaire au MVA.
00:26:15 - On va continuer à en parler. - Et ça, c'est une cassure.
00:26:18 - On va continuer à en parler de Bernard Tapie,
00:26:20 parce que justement, tu es quelqu'un à Dieu sait combien de facettes,
00:26:24 avec Laurent Tapie, à tout de suite, après cette petite pause.
00:26:27 - On est toujours avec Laurent Tapie sur Sud Radio,
00:26:29 on revient sur cette série Netflix.
00:26:31 Et avec vous aussi, si vous avez une question, 0826 300 300,
00:26:34 on vous attend au standard, 0826 300 300, à tout de suite.
00:26:37 - Et nous sommes toujours avec Laurent Tapie,
00:26:40 qui commente, effectivement, nous commentons,
00:26:42 la série Netflix, qui s'appelle "Tapie",
00:26:45 que l'on voit depuis mercredi dernier,
00:26:48 qui est intéressante, il faut le dire,
00:26:50 il y a de très bonnes choses.
00:26:52 D'autres choses qui, effectivement,
00:26:54 cette préoccupation, je dirais pas ce malaise,
00:26:56 mais c'est quand même, entre fiction et réalité,
00:26:59 qu'est-ce qui est réalité, qu'est-ce qui est fiction,
00:27:02 alors on dit "oui, mais la fiction, c'est du détail",
00:27:05 c'est jamais du détail, c'est très important.
00:27:08 Laurent Tapie, ce que je voulais demander,
00:27:10 le côté, au fond, quand on dit,
00:27:13 justement, avec le recul, quand on dit, au fond,
00:27:16 si Tapie, d'ailleurs, qui a dit ça ?
00:27:18 C'était Dreyfus, Dreyfus, le propriétaire d'Anidas,
00:27:22 il a dit "si Tapie n'avait pas fait de la politique,
00:27:27 il aurait encore Adidas".
00:27:28 Est-ce que vous pensez, vous, que la politique,
00:27:30 effectivement, l'a tuée ?
00:27:32 En tout cas, ça a été quelque chose qui a précipité son...
00:27:35 - Bien entendu, c'est une certitude.
00:27:37 Il ne vend Adidas que parce qu'il est contraint,
00:27:39 en condition pour rejoindre le gouvernement,
00:27:41 ils auraient dû le dire, d'ailleurs,
00:27:42 c'est pas comme ça qu'il le présente non plus dans la série.
00:27:44 Il le présente comme s'il était obligé,
00:27:46 parce que sinon, il fallait qu'il vire tout le monde chez Adidas,
00:27:48 et qu'en étant ministre, c'était pas jouable,
00:27:50 de le faire de gauche et de virer les ouvriers d'Adidas.
00:27:52 Mais c'est pas ça la réalité.
00:27:53 La réalité, c'est qu'avant qu'il rentre au gouvernement,
00:27:55 Pierre Beregovoit lui a dit "voilà, on est prêt à vous donner un poste de ministre,
00:27:58 mais on ne peut pas avoir dans un gouvernement socialiste
00:28:00 un homme d'affaires.
00:28:01 Donc vous devez faire un choix, c'est homme politique ou homme d'affaires.
00:28:04 Et si c'est homme politique,
00:28:06 vous devez mettre en vente toutes vos sociétés.
00:28:08 On veut un mandat de vente signé de toutes vos sociétés.
00:28:11 Et que vous vous désengagez de la direction de vos sociétés".
00:28:13 Et là, il a fait la pire bêtise de sa vie,
00:28:15 en acceptant ces conditions-là,
00:28:17 et en mettant en vente son groupe.
00:28:19 - Oui, c'est ça.
00:28:20 Ça s'est passé comme ça.
00:28:21 - Ça s'est passé comme ça, oui.
00:28:22 - Mais parce que, au fond,
00:28:24 il pensait à la présidence, il pensait...
00:28:26 - Bien sûr.
00:28:27 - Il pensait qu'à ça.
00:28:28 - Il a toujours expliqué que non,
00:28:29 qu'il pensait qu'il avait pas le niveau, qu'il visait Marseille.
00:28:31 C'est totalement faux.
00:28:32 Il voulait être président, bien sûr.
00:28:33 - Oui.
00:28:34 Ça, ils le disent d'ailleurs.
00:28:35 - Oui, oui, ça, ils le cachent pas.
00:28:37 - Oui, oui, absolument.
00:28:38 - Ça, c'est pas mal.
00:28:39 Et la chose, M. Laurent,
00:28:41 mais c'est vrai, par rapport à ça,
00:28:42 donc, vous, vous n'allez pas attaquer,
00:28:44 vous n'allez pas réagir, non.
00:28:45 - Non, non.
00:28:46 - Mais il fallait en tout cas que certaines choses soient dites.
00:28:48 - Oui.
00:28:49 - J'aurais aimé que Tristan, Seguéla ou les autres aient l'élégance,
00:28:53 compte tenu du fait qu'ils vont gagner beaucoup d'argent sur cette série,
00:28:56 qu'ils portent notre nom,
00:28:57 et qu'ils connaissent la situation de ma mère,
00:28:59 qui se retrouve avec 600 millions d'euros de dettes,
00:29:01 qu'ils auraient...
00:29:03 - 600 millions d'euros de dettes, oui.
00:29:04 Parce qu'elle était mariée sous la communauté de Bélair.
00:29:06 - Oui, et dettes totalement composées d'intérêts, hein.
00:29:08 Je tiens à le rappeler quand même,
00:29:09 puisque le seul journal en France qui a rappelé que l'arbitrage avait été intégralement remboursé,
00:29:13 c'est le Canard Enchaîné.
00:29:16 Pourtant, il n'a pas été tendre avec nous pendant des années, hein.
00:29:19 Eux ont rappelé que les sommes versées par l'État ont été intégralement repayées.
00:29:23 Ce qui n'est pas repayé, c'est les intérêts qu'ils ont fait courir,
00:29:25 et qui représentent 600 millions.
00:29:27 Donc, il aurait été élégant, vous voyez,
00:29:29 qu'ils fassent un accord avec ma mère sur quelque chose, quoi.
00:29:32 Mais bon, même ça, on n'a pas eu le droit.
00:29:34 - Oui, c'est...
00:29:35 Franchement, c'est un peu bizarre.
00:29:36 C'est en tout cas questionnant.
00:29:38 Je crois que nous avons un auditeur.
00:29:39 - Oui, nous avons Frédéric de Paris, qui a composé le 0826-300-300.
00:29:43 Bonjour Frédéric. - Oui, bonjour Frédéric.
00:29:44 - Vous avez une question ? - Bonjour André, bonjour M. Tapie.
00:29:47 Moi, je veux intervenir rapidement.
00:29:49 Je suis ravi qu'il y ait un sujet sur Bernard Tapie.
00:29:53 Je voudrais dire simplement à tous les gens qui nous écoutent,
00:29:56 s'ils veulent se faire une opinion sur Bernard Tapie,
00:29:59 je pense qu'il serait intéressant qu'ils regardent l'audition qu'il y a eue face à
00:30:03 la commission parlementaire concernant l'affaire Adidas et le crédit lyonnais,
00:30:08 où tout est dit dedans.
00:30:10 Tout est dit.
00:30:11 Il s'est fait enfler, ils l'ont enflé en long, en large et en travers, ce pauvre homme.
00:30:15 Alors, il a dû avoir ses défauts, probablement.
00:30:18 Personne n'est blanc bleu, et quand on est à ce niveau d'affaires,
00:30:20 on ne peut pas être blanc bleu.
00:30:21 Mais là, c'est un scandale d'État.
00:30:24 Et au lieu de se nourrir des informations qu'on entend sur les chaînes d'informations en continu,
00:30:29 et tous ces torchons, et bien que les gens prennent le temps.
00:30:32 Alors, c'est long, ça dure trois heures et demie,
00:30:34 mais qu'ils prennent le temps d'écouter, de regarder et de voir,
00:30:37 surtout les intervenants qui étaient dans cette commission parlementaire,
00:30:40 avec, entre autres, Cahuzac, qui à l'époque, quisez le beau.
00:30:44 Et moi, ça me révolte de voir des choses comme ça.
00:30:47 Et je suis encore plus révolté de...
00:30:49 Allô ?
00:30:50 - Oui, oui, on vous entend.
00:30:51 - Je suis encore plus révolté de voir que les gens donnent toute la vie,
00:30:56 toute une opinion, sans jamais s'être véritablement renseignés
00:30:59 et s'être bouffrés aux informations qu'ils ont pu entendre sur les médias mainstream.
00:31:03 Voilà.
00:31:04 - Merci, merci Frédéric.
00:31:05 En tout cas, écoutez, c'est votre opinion.
00:31:08 Et les gens réagissent, vous voyez, Laurent...
00:31:10 - Evidemment, je suis 100% d'accord avec ça.
00:31:13 Ça me rappelle d'ailleurs une petite anecdote,
00:31:15 c'est que quand toute cette polémique a redémarré sur l'arbitrage,
00:31:19 après qu'il ait gagné son arbitrage,
00:31:21 j'avais fait un site tellement j'étais ulcéré de voir les émissions que je voyais,
00:31:24 une à laquelle vous avez participé,
00:31:26 notamment vous étiez tout seul à essayer d'expliquer ce qui s'était vraiment passé dans l'affaire Crédionnet,
00:31:30 dans une émission d'Yves Calvi, dans laquelle il y avait des tas de gens,
00:31:34 il y avait cet imbécile de Laurent Mauduit de Mediapart qui disait n'importe quoi.
00:31:38 Et j'avais fait un site qui s'appelait affaire tapis.info,
00:31:43 qui donnait tous les jugements.
00:31:44 Là, on ne parle pas, là.
00:31:45 C'est des jugements qui expliquaient et qui s'est fait hacker.
00:31:48 Je n'ai jamais pu le laisser en ligne.
00:31:50 - Ah bon ?
00:31:51 - Jamais.
00:31:52 C'est-à-dire qu'à chaque fois que je le remettais en ligne,
00:31:53 systématiquement le site tombait.
00:31:55 Je ne renonce pas, je pense que dans quelques jours, quand j'aurai le temps,
00:31:57 je vais le remettre en ligne parce que ça me fera plaisir de le faire.
00:32:00 Mais vous savez, moi, ce qui m'ulcère encore plus,
00:32:02 parce que je suis très heureux d'entendre la réaction de cette personne qui a pris le temps de voir,
00:32:06 mais ça c'est de la politique.
00:32:07 C'est-à-dire que quand vous voyez Cahuzac ou François Hollande ou François Béroux
00:32:11 crier sur tous les toits que c'est un scandale d'État,
00:32:13 que c'est Sarko qui a fait un cadeau de 400 millions,
00:32:15 c'est de la politique, c'est le jeu politique, c'est Nile premier et le dernier.
00:32:17 Mais le vrai scandale absolu, c'est quand même la justice.
00:32:21 C'est quand même que ces gens-là sont payés par le peuple français pour rendre justice.
00:32:25 Donc la façon dont le droit a été tordu du début à la fin sur cette histoire d'arbitrage est hallucinante.
00:32:33 Il faudra rappeler ça aux gens, juste un, ça dure 30 secondes.
00:32:36 Quand ils cassent l'arbitrage, on en revient à la situation.
00:32:39 Bon, alors quel est le dommage tapis ?
00:32:40 Parce que l'arbitrage c'était de dire "le dommage tapis c'est 400 millions".
00:32:43 La Cour d'appel en 2005 de Paris avait dit "c'est 150 millions".
00:32:46 On demandait à des journalistes sur le plateau,
00:32:48 quelques heures avant le rendu du nouveau verdict de la Cour d'appel,
00:32:51 "alors à votre avis ça va être quoi ?"
00:32:52 Et ils disaient tous "logiquement ça devrait être entre 150 et 400 millions".
00:32:56 Et c'est combien ? Zéro.
00:32:58 Zéro ? Mais comment ça peut être zéro le dommage ?
00:33:00 Ah bah parce que la Cour d'appel a fait un jugement extraordinaire.
00:33:03 Elle a écrit "il est impensable que Bernard Tapie n'ait pas été au courant de la manœuvre du crédit Jonnet".
00:33:09 Et bah voilà, on est tranquille, on vous combriole, on vous prend tous vos meubles,
00:33:14 et puis le mec va dire "enfin vous le saviez bien qu'il y avait des combrioleurs
00:33:17 qui allaient venir, soyons sérieux".
00:33:19 - Ça, je me rappelle très bien. - Non mais c'est invraisemblable.
00:33:22 Un jugement pareil.
00:33:23 - Et votre banque dit "on va vous vendre votre maison à 2 millions comme vous voulez",
00:33:27 et en fait vous apprenez qu'elle a vendu 4 millions.
00:33:29 - Voilà, dans votre dos.
00:33:30 - Et vous dites "mais oui c'est ça".
00:33:31 - Mais vous êtes au courant ?
00:33:33 Le jugement, non mais ça a gêné personne.
00:33:35 Il y a combien de journalistes qui ont couvert l'affaire ?
00:33:36 Il n'y en a pas un qui a écrit "mais attendez, les juges sont en train de nous dire
00:33:39 que Bernard Tapie est au courant que le crédit Jonnet vend 4,8 milliards, son affaire,
00:33:44 et lui donne à lui 2,4 milliards, donc il laisse les 2,4 milliards d'écart,
00:33:48 c'est un pourboire pour Lyonnais, puisqu'il est au courant que les Lyonnais,
00:33:50 les mecs du Lyonnais sont sympas, on va leur donner 2,4 milliards pour boire.
00:33:53 - Mais alors Laurent Tapie, vous savez ce qu'il reste à faire ? Un documentaire.
00:33:55 - Non, non, moi je veux faire un film.
00:33:57 Malheureusement, en quelque sorte, cette série m'a coupé dans mon élan,
00:34:02 je voulais faire un film, et je voulais le faire,
00:34:05 je ne pouvais pas le faire du vivant de mon père.
00:34:07 Je ne voulais pas et je ne pouvais pas le faire du vivant de mon père,
00:34:10 précisément parce que mon père, il n'est pas objectif vis-à-vis de lui-même.
00:34:13 - Normal.
00:34:14 - Et que ça aurait créé des problèmes entre nous.
00:34:17 Donc je lui avais dit, je ferais un jour un film sur lui.
00:34:19 - Et bien là, vous pouvez le faire, même s'il y a le biopic.
00:34:22 - Absolument, tant qu'il n'y avait pas le biopic,
00:34:24 le biopic était en préparation, les producteurs jouaient et disaient
00:34:26 "ouais, mais maintenant il y a un biopic, attendons de voir,
00:34:28 attendons que ça sorte", quand il sera fini, et quand il aura fait un carton,
00:34:31 parce que je suis convaincu que le personnage intéresse et fascine toujours autant.
00:34:36 Donc j'ai vu hier, je me suis connecté, numéro 1 en France, Tapie.
00:34:39 - Bien sûr.
00:34:40 - Bon, donc quand il aura fait le carton qu'il va faire,
00:34:42 je dirais, vous revoyez des producteurs.
00:34:44 - Voilà pourquoi il pourrait penser à votre mère, les producteurs et les animateurs,
00:34:46 il pourrait penser à votre mère, à Dominique Tapie.
00:34:48 Il faudrait quand même qu'ils y pensent.
00:34:50 - Ce serait bien, oui.
00:34:51 - Merci.
00:34:52 - En tout cas déjà, les gens peuvent acheter son livre, ma mère.
00:34:54 - Oui, absolument.
00:34:55 - Et moi, la dernière chose, c'est que j'ai fait une association
00:34:57 qui s'appelle "à jamais les premiers.org"
00:34:59 qui veut faire une statue hommage à la victoire de l'OM en Ligue des champions,
00:35:03 qui représentera mon père porté par ses joueurs brandissant la Coupe d'Europe,
00:35:06 une image qui a réellement existé, et qui sera mise devant le stade Vélodrome,
00:35:10 j'ai l'accord de la mairie pour ça,
00:35:12 et cette souscription, on a levé deux tiers des sommes requises,
00:35:15 il nous manque un peu de sous.
00:35:16 - Et bien voilà, "à jamais les premiers.org".
00:35:18 - Exactement, merci André.
00:35:19 - Merci beaucoup d'avoir été avec nous, restez bien avec nous sur Sud Radio.
00:35:21 - L'Humain, qui d'entre nous n'est pas allé à la fête du Lumain,
00:35:23 en tout cas moi j'y suis allé plusieurs fois avec beaucoup de plaisir,
00:35:26 parce que c'est une vraie fête populaire,
00:35:28 quel que soit ce qu'on peut penser politiquement,
00:35:31 le problème il n'est pas là, c'est une vraie fête populaire.
00:35:34 Mais alors, mais alors, il y a quand même des temps en temps des choses assez formidables,
00:35:39 et je dois dire que cette fête de l'Humain ce week-end,
00:35:41 il y avait des moments, mais il y avait des moments énormes,
00:35:44 énormes, énormes, je dois dire,
00:35:46 c'est exactement quand Fabien Roussel, secrétaire général du PC,
00:35:51 du parti communiste français, a reçu Edouard Philippe,
00:35:54 ce marxiste évident, évidemment, qui a fait ses écoles chez Trotski,
00:35:59 je plaisante, je plaisante bien sûr, mais enfin pourquoi pas,
00:36:02 et recevoir des gens de très différents, tout ça,
00:36:04 mais, et bien il y a eu un moment donné,
00:36:06 et c'est marrant parce que vive la discussion, on vive la discussion entre gens très différents,
00:36:10 et il y a eu un moment donné, donc Edouard Philippe est là, Fabien Roussel est là,
00:36:15 et puis un jeune homme, un jeune homme s'est emparé du micro,
00:36:18 a pris le micro, il ne l'a pas pris longtemps,
00:36:20 on ne l'a pas retenu longtemps, mais écoutez ce qu'il disait.
00:36:22 Edouard Philippe a sévi durant le mouvement des gilets jaunes,
00:36:28 il a fait couler le sang, il n'a rien à faire ici, c'est un éborgnard,
00:36:31 c'est un éborgnard !
00:36:35 - Lâchez-moi, lâchez-moi !
00:36:37 - Lâchez-moi, bon, alors on a un service d'ordre, bon,
00:36:43 c'est excessif, éborgnard, éborgnard,
00:36:45 enfin, chacun pensera ce qu'il veut, mais,
00:36:47 mais pourquoi pas la discussion, c'est bien la discussion aussi,
00:36:50 pourquoi on ne le laisse pas parler un peu, et puis on lui répond ?
00:36:54 Ça fait partie aussi de ce qu'on appelle la démocratie, encore, hein,
00:36:58 mais bon, voilà, ça n'a pas duré très longtemps,
00:37:01 Edouard Philippe a pu parler, tout le monde a pu parler,
00:37:05 mais c'est intéressant parce qu'au fond,
00:37:07 que ce soit à la Fête de l'Humanité ou ailleurs, à droite comme à gauche,
00:37:09 on n'aime pas les discussions au fond,
00:37:11 on n'aime pas que les gens ne soient pas d'accord,
00:37:13 et on n'aime surtout pas que quelqu'un qui n'est pas dans le système,
00:37:17 dans la caste, ne vienne troubler vraiment le concert, quoi,
00:37:22 on est entre nous, on est entre gens du même monde, quelque part, hein, bon.
00:37:27 Et puis, et puis, et puis quand même, il y a eu des moments aussi formidables,
00:37:32 c'est évidemment, et elle était là, et comment ne pourrait-elle pas être là,
00:37:36 Sandrine Rousseau, Sandrine Rousseau, elle est montée sur scène,
00:37:41 et elle a dit, écoutez-moi bien, c'est un, ça va devenir un crédo, ça,
00:37:46 elle a lancé un mot à Fabien Roussel, et elle lui a dit ceci.
00:37:51 - Non Fabien, tu ne gagneras pas avec un steak !
00:37:55 Voilà. Non Fabien, tu ne gagneras pas avec un steak,
00:37:59 et elle sait, Sandrine Rousseau, le parti Sandrine Rousseau,
00:38:01 Fabien, tu ne gagneras qu'avec du quinoa !
00:38:04 Voilà, Fabien, tu gagneras avec des insectes !
00:38:07 Tu gagneras avec, effectivement, une nourriture bio, que bio,
00:38:12 et pas bio, ils connent à la fois, s'il vous plaît, voilà,
00:38:14 et pas de vin, Fabien, pas de vin, pas de viande, pas de pain, pas de baguette,
00:38:18 pas tous ces trucs de la France-Rance, non, non !
00:38:21 Non Fabien, tu gagneras avec le politiquement, le biologiquement, l'esthétiquement correct, voilà.
00:38:28 Sandrine, comme d'habitude, vous avez toujours raison,
00:38:31 et d'ailleurs, et d'ailleurs, Fabien Roussel a passé un moment assez difficile,
00:38:36 parce qu'il y avait des gens qui criaient ceci, écoutez.
00:38:41 - Roussel, casse-toi, l'humain n'est pas à toi !
00:38:48 - Alors, je ne sais pas, on me dit que c'est des partisans de Médine
00:38:52 qui ont dit ça du chanteur, du rappeur Médine, effectivement, je ne sais pas.
00:38:57 Toujours est-il que "Roussel, casse-toi, l'humain n'est pas à toi",
00:39:01 bah écoutez, il est à lui, comme à d'autres, hein, comme à d'autres.
00:39:05 Mais je me demande, je me demande, ce qu'aurait dit hier le public de l'Humain,
00:39:12 s'ils avaient écouté ce monsieur, si un discours comme ce que vous allez entendre là, maintenant,
00:39:21 est-ce qu'il serait passé à la fête de l'Humain d'hier septembre 2023 ? Écoutez.
00:39:31 - Il faut stopper l'émigration officielle et clandestine.
00:39:36 Il est inadmissible de laisser entrer de nouveaux travailleurs immigrés en France.
00:39:41 Alors que notre pays compte près de 2 millions de chômeurs français et immigrés.
00:39:49 Il faut dans l'intérêt de tous, une répartition équitable des travailleurs immigrés entre toutes les communes.
00:39:57 Et c'est en conséquence le moyen de supprimer une situation qui nourrit le racisme.
00:40:04 - Voilà. Eh bien, qui est ce sulfureux membre de l'extrême droite ?
00:40:10 Qui est cette personne qu'on peut placer à la droite, même, pas seulement de Marine, mais de Jean-Marie ?
00:40:16 Qui est cette personne ? Eh bien, c'est tout simplement Georges Marchais, l'ancien, le lointain prédécesseur de Fabien Roussel,
00:40:24 chef du parti communiste français, cette parole était prononcée il y a exactement 40 ans,
00:40:30 un peu plus de 40 ans, en 80-81.
00:40:34 Voilà. Qu'est-ce qui se serait passé si quelqu'un serait venu dire ceci, exactement ce qu'on a prononcé ?
00:40:42 Eh bien, on aurait entendu "Marchais, casse-toi, l'humain n'est pas à toi ! Marchais, casse-toi, l'humain n'est pas à toi !" etc.
00:40:51 Eh oui, écoutez, l'histoire ne repasse pas les plats, voilà, c'est intéressant.
00:40:56 En tout cas, cette fête de l'humain, avec l'avenue d'Edouard Philippe, reçue avec les honneurs dus à son rang,
00:41:03 avec, effectivement, le steak de Sandrine Rousseau, avec l'intervention du jeune militant gilet jaune,
00:41:11 eh bien, voyez, la politique en France, c'est aussi ça. Faut-il s'en réjouir ou se désespérer ?
00:41:16 A vous de voir.
00:41:18 13h11 sur Sud Radio, dans le face-à-face du jour, André Bercoff reçoit Jean-Paul Briguilli, essayiste et auteur de ce nouveau livre
00:41:25 "L'école à deux vitesses", c'est aux éditions de l'Archipel. Bonjour Jean-Paul Briguilli.
00:41:28 Bonjour.
00:41:29 Alors, "L'école à deux vitesses", Jean-Paul Briguilli, vous avez écrit beaucoup de livres,
00:41:33 je dois dire que celui dont tout le monde se souvient, et encore maintenant, c'est "La fabrique du crétin".
00:41:38 Alors, d'abord, avant de parler de ce livre, dites-moi si cette fabrique connaît des jours heureux,
00:41:45 est-ce que c'est, comme chantait Bachung, cette petite entreprise qui ne connaît pas la crise ?
00:41:49 Ce n'est pas une petite entreprise, c'est un trust qui fonctionne extrêmement bien, conformément aux lois diverses qui l'ont mise sur pied.
00:42:01 Ceux qui pensent actuellement que l'école ne fonctionne pas se trompent complètement.
00:42:05 Elle fait exactement ce pourquoi on l'a programmé, voir le protocole de Lisbonne, etc.
00:42:13 10% de cadres autoproclamés, eux-mêmes fils de cadres autoproclamés, et 90% de consommateurs.
00:42:21 D'accord, oui, c'est vrai, et sans sommation, effectivement.
00:42:25 Mais au fond ?
00:42:27 J'aimerais dire juste un mot sur ce que vous avez dit juste avant sur Marché.
00:42:30 Oui, bien sûr, vous pouvez.
00:42:32 Marché était à gauche.
00:42:34 Ce n'est pas une nouvelle, Berkhoff, je veux dire...
00:42:36 Marché était à gauche. Un certain nombre de gens de l'époque, et qui sont toujours en vie, eux, sont toujours à gauche,
00:42:44 mais sont classés à l'extrême droite par une gauche qui a viré à droite.
00:42:47 Il y a un mouvement des planètes, en quelque sorte, dont finalement certains gauchistes, islamo-gauchistes et crèmes d'andouilles, devraient se rendre compte.
00:43:00 Le problème de Sandrine Rousseau, ce n'est pas le steak ou le quinoa, c'est pouvoir acheter un steak.
00:43:07 Ça, ce serait un vrai programme de gauche.
00:43:10 Oui, elle ne le sait pas, Sandrine Rousseau, elle peut s'acheter un steak, elle, même si...
00:43:15 Oui, elle est vice-présidente de l'université, elle est députée, elle est tout ce que vous voulez, elle est grande gueule, et elle ne dit rien.
00:43:22 Alors justement, mais parlons-en, c'est intéressant, parce que ce que vous dites,
00:43:26 alors on pourra en parler longuement, de cette gauche qui a oublié le peuple, il faut le dire.
00:43:31 Mais pour revenir à l'école, quand même, vous dites "ce n'est pas du tout, non, l'école n'a pas du tout viré, c'est voulu, c'est organisé",
00:43:39 vous le dites à plusieurs reprises, vous le dites encore dans ce livre, dans l'école à deux vitesses.
00:43:43 Au fond, c'est organisé pour quoi ? Ils veulent se débarrasser, en fait, des 80% de la population qui n'a pas les moyens, c'est quoi ?
00:43:52 Non, depuis qu'on est passé à un régime démocratique, fermez les guillemets, il y a une nouvelle aristocratie qui essaie de se perpétuer.
00:44:00 Alors elle ne peut pas se perpétuer par le droit de la naissance, c'est fini ça, on a coupé le coup à un certain nombre d'aristocrates pour cette raison.
00:44:07 Elle se perpétue en inscrivant ses enfants dans les établissements qu'il faut, dans les endroits qu'il faut,
00:44:14 en payant éventuellement des écoles privées, mais il y a des écoles publiques qui font très très bien le travail,
00:44:19 sur Paris en particulier, 80% des lycées parisiens sont de très bons lycées.
00:44:25 - Des lycées publics, là, vous parlez des écoles publiques.
00:44:28 - Des lycées publics, oui, et il y a quelques boîtes privées qui sont au même niveau.
00:44:31 C'est pas parce que c'est privé que c'est meilleur, il faudra le dire une fois pour toutes.
00:44:35 Bon, donc, eux se perpétuent. Alors eux sont aussi bien de droite que de gauche.
00:44:39 C'est pour ça d'ailleurs que j'ai des tonnes d'adversaires à gauche, parce que leurs enfants ne craignent rien.
00:44:46 Leurs enfants, ils les ont inscrits dans les boîtes qu'il fallait.
00:44:50 Et après, ils me disent "mais ce qu'il faut, c'est plus de moyens pour les pauvres".
00:44:55 C'est pas plus de moyens pour les pauvres, je l'explique pendant tout ce livre,
00:44:59 c'est des écoles différentes qui sauraient susciter chez les pauvres ceux qui ont un intellect riche.
00:45:06 - On va en parler tout de suite après cette petite pause.
00:45:09 Jean-Paul Briguelli, l'école à deux vitesses, dans une France à plusieurs vitesses.
00:45:13 - Restez bien avec nous sur Sud Radio, on continue de parler de cette école à deux vitesses avec vous,
00:45:17 au 0826 300 300, appelez-nous, on vous attend au standard.
00:45:20 Toujours dans ce face à face, d'Emberkoff dans tous ses états, avec aujourd'hui Jean-Paul Briguelli,
00:45:25 auteur de ce nouveau livre "L'école à deux vitesses" et aux éditions de l'Archipel.
00:45:28 - Alors justement Jean-Paul Briguelli, vous qui connaissez le Serail pour en avoir fait tous les détours,
00:45:35 le Serail de l'éducation nationale bien sûr,
00:45:37 comment, alors, on va parler un peu mécanique,
00:45:41 comment les riches ou les aisés, qu'ils soient de droite ou de gauche,
00:45:45 parce que ça se recrute partout maintenant, tout ça se recrute.
00:45:48 - Appelons ça la caste.
00:45:49 - Ah voilà, si vous voulez la caste absolument, le milieu si on veut.
00:45:53 Comment ça se détend, comment ça se fait que leurs enfants, garçons, filles, etc.
00:45:58 se retrouvent toujours dans les bons endroits, c'est la carte scolaire,
00:46:01 comment ça se goupille cette mécanique ?
00:46:04 - Il y a une partie de carte scolaire.
00:46:06 Actuellement en France par exemple, quand vous êtes né et que vous habitez dans le ghetto,
00:46:09 vous allez à l'école du ghetto.
00:46:11 Alors je vais vous étonner, à l'école du ghetto, il n'y a pas de riches.
00:46:15 L'école du ghetto est ethniquement pure, vous voyez,
00:46:20 elle a très peu finalement de Français de souche ou de Séfran, comme disent les autres,
00:46:26 mais enfin c'est la même chose.
00:46:28 - Comment ça se fait, vous dites ?
00:46:29 - Parce que le regroupement des gens par communauté,
00:46:34 cette France totalement éclatée façon puzzle que nous avons actuellement,
00:46:38 fait que vous allez dans tel ou tel type d'établissement.
00:46:42 J'ai travaillé à Montpellier à un certain moment, par erreur,
00:46:46 ils avaient mis dans le même établissement des gosses d'origine maghrébine
00:46:50 et des gosses d'origine gitane.
00:46:53 Ça n'avait pas marché, il a suffi de déplacer légèrement la carte scolaire
00:46:57 pour que chacun reste chez soi.
00:46:59 Et tout ça, ça ne fait pas d'excellents Français.
00:47:02 Et pendant ce temps, les autres qui habitent le 5e emmendissement,
00:47:07 valeur du mètre carré entre 13 et 15 000 euros,
00:47:11 vont à Henri IV, Louis Le Grand,
00:47:15 et s'ils tiennent absolument à se donner un air plus libertaire,
00:47:19 ils vont aller à Stanislas.
00:47:22 A la rigueur, à l'école asiatienne.
00:47:24 Prenez, je ne sais pas, je prends un type au hasard, Gabriel Attal.
00:47:28 Il sort d'une très très bonne famille, il a fait un puissant héritage,
00:47:33 il se retrouve à l'école asiatienne,
00:47:36 ce n'est pas un élève extraordinaire,
00:47:38 mais au sortir de l'école asiatienne, il est pris quand même d'autorité,
00:47:42 c'est en concours, à Sciences Po Paris.
00:47:45 Il a été reconnu pour l'un des leurs, et d'ailleurs, il est l'un des leurs.
00:47:50 Alors il faut bien comprendre une chose, je le dis à tous les auditeurs,
00:47:54 ce n'est pas parce que vos enfants n'ont pas tété l'école asiatienne,
00:47:59 Louis Le Grand avec le lait de leur mère, qu'ils sont idiots.
00:48:02 Ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas riches,
00:48:04 qu'ils ne peuvent pas être de très bons élèves, et même mieux que les bons élèves.
00:48:08 J'ai dans le livre un chapitre sur "Le bon élève est un crétin comme les autres",
00:48:13 parce qu'en fait, le bon élève est effroyablement formaté.
00:48:16 Ça fait plusieurs années que je suis les rapports du jury de l'ENA,
00:48:20 qui, depuis plusieurs années, disent que nous avons des candidats d'une pauvreté culturelle effroyable,
00:48:26 manque d'imagination, conformisme total.
00:48:30 Eh bien, ce sont eux que l'on retrouve au pouvoir.
00:48:33 Regardez la promotion Léopold Sédar Senghor, Macron, etc.
00:48:40 C'est l'équivalent de ce qu'a été la promotion Voltaire en 1980, Hollande, etc.
00:48:48 C'est une espèce de pseudo-noblesse d'État, je ne sais pas ce que Montesquieu en aurait dit,
00:48:55 qui se crispe sur ses privilèges, qui ne voit pas que la guillotine est à deux pas.
00:49:05 Ça va péter.
00:49:06 - Mais quoi ? C'est une fabrique de Playmobil ? C'est une fabrique de gens déjà façonnés, formatés, sous vide ?
00:49:12 - Oui, exactement.
00:49:14 Il y a un très joli film qui est sorti à la fin de l'été, que vous avez peut-être vu,
00:49:18 qui s'appelait "La Voix royale",
00:49:21 qui est l'histoire d'une jeune fille appartenant à la petite agriculture,
00:49:26 qui est bonne en maths.
00:49:28 Son prof de maths arrive à convaincre ses parents de l'inscrire dans une prépa prestigieuse à Lyon.
00:49:33 Et elle va, allez, divulguation à la fin,
00:49:36 elle entrera à Polytechnique avec l'idée, explique-t-elle, de casser les codes,
00:49:42 c'est-à-dire de ne pas ronronner.
00:49:44 Elle n'entre pas à Polytechnique pour devenir conseiller financier chez Stanley Morgan et compagnie.
00:49:51 Elle y va pour essayer de changer les choses.
00:49:55 De toute façon, changer les choses en entrant dans les grandes écoles avec des idées subversives,
00:50:00 pas en crachant dans les réservoirs d'eau de la côte atlantique.
00:50:05 - D'accord. Et elle arrive à changer les choses, on ne sait pas.
00:50:08 - Alors on ne sait pas. Fin ouverte, etc.
00:50:11 - Mais donc ce que vous dites... - Très beau film.
00:50:13 - Oui, tiens, je vais le voir. Non, je ne l'ai pas vu.
00:50:16 Mais Jean-Paul Brigoli, ce que vous dites donc, c'est qu'au fond,
00:50:20 c'est au-delà de la famille du crétin,
00:50:23 c'est une volonté à écarter véritablement, allez,
00:50:27 80% de la population étudiante ou jeune, etc.
00:50:30 - 90. - 90, c'est-à-dire quoi ?
00:50:32 - C'est-à-dire que d'un côté, on a la fabrique des dirigeants, en quelque sorte,
00:50:39 et de l'autre côté, la fabrique des dirigés.
00:50:41 Ce n'est pas plus compliqué que ça.
00:50:43 Et ça s'est fait en trois temps, très brièvement.
00:50:46 Il y a eu la loi sur le collège unique, due à ces deux grands gauchistes
00:50:50 qui étaient Giscard et Habille.
00:50:52 Il y a eu la loi Jospin... - 75.
00:50:54 - 76, oui. Il y a eu la loi Jospin qui mettait l'élève au centre,
00:50:59 c'est-à-dire le savoir n'était plus nulle part.
00:51:02 L'élève construisait lui-même quelque chose dont il n'avait pas l'idée.
00:51:05 Et il y a eu le protocole de Lisbonne qui a occulté les savoirs au profit des compétences.
00:51:12 Il faut regarder ce qu'est le bulletin mensuel ou trimestriel d'un élève du primaire,
00:51:18 avec des grilles interminables, compétences acquises,
00:51:22 en cours d'acquisition, bien entendu c'est en cours d'acquisition pour tout le monde,
00:51:26 vous-même d'ailleurs, vous êtes en cours d'acquisition pour toutes sortes de compétences.
00:51:30 Et moi donc, voilà, ça ne signifie rien, mais ça ne veut rien dire.
00:51:35 Pendant ce temps, il y en a d'autres qui partent en vacances en Angleterre,
00:51:38 aux Etats-Unis, apprennent l'anglais sur place,
00:51:42 sont à l'arrière de la voiture en train de réviser avec papa-maman.
00:51:47 Alors, les riches, les puissants et un certain nombre d'enfants de profs.
00:51:52 Ce qui fait d'ailleurs que j'ai moult adversaires chez des profs qui se disent de gauche.
00:51:58 J'ai bien dit "qui se disent de gauche" parce que plus à droite, tu meurs, véritablement.
00:52:04 Je le dis à tous ceux qui se croient pédago, etc.
00:52:09 Vous êtes les soutiers de la caste qui dirige ce pays.
00:52:15 Et ces soutiers de la caste, on va continuer à en parler, mais surtout on va parler des dirigés aussi.
00:52:21 Parce que, est-ce qu'on va continuer comme ça avec les résultats que l'on sait ?
00:52:24 On en parle tout de suite après cette petite pause.
00:52:27 - Restez bien avec nous sur Sud Radio.
00:52:28 Nous sommes toujours avec Jean-Paul Briguelli qui vient nous parler de ce livre "L'école à deux vitesses".
00:52:32 C'est aux éditions de l'Archipel.
00:52:34 Et si vous avez une question ou une remarque, un numéro 0 826 300 300.
00:52:38 A tout de suite.
00:52:39 - Alors, Jean-Paul Briguelli, on était en train de parler de la mécanique
00:52:42 et de la manière dont les enfants, des privilégiés,
00:52:46 disons pas seulement des riches, des privilégiés,
00:52:48 parce qu'on est privilégiés par plusieurs entrées, pas seulement celle de l'argent,
00:52:53 arrivent à faire que leurs fils et filles, leurs chartettes blondes ou brunes,
00:52:59 soient bien bien sauvegardés du tsunami.
00:53:04 Mais les autres alors ?
00:53:05 Effectivement, vous m'avez parlé de deux choses pendant qu'on était hors antenne.
00:53:08 Vous m'avez parlé effectivement de ce qui s'est passé,
00:53:13 notamment avec, vous avez rencontré Jean-Luc Borloo,
00:53:15 qui était ministre de la Ville à un moment donné, avocat, ministre de la Ville, qu'on connaît bien.
00:53:20 Et bien, vous me parliez effectivement de quelque chose avec lui,
00:53:24 d'une entreprise qui était très intéressante.
00:53:26 - Alors, Borloo a été maire de Valenciennes.
00:53:29 Et c'est finalement Valenciennes, à la fin des années 80, début des années 90,
00:53:33 qui a été choisie par Toyota pour le montage des Yaris.
00:53:37 Toyota avait hésité avec l'Ecosse et l'Allemagne.
00:53:41 Pourquoi ont-ils choisi la France ?
00:53:42 Parce qu'à cette époque, l'ouvrier français avait un intellect et une culture
00:53:48 très supérieurs à ces homologues européens.
00:53:51 Et qu'on ne fabrique pas des voitures uniquement en vissant des boulons,
00:53:56 on les fabrique parce qu'on sait lire des plans de montage,
00:53:59 parce qu'on sait communiquer, parce qu'on comprend ce que vous dit l'ingénieur,
00:54:04 et qu'on peut même dire des choses à l'ingénieur.
00:54:06 - Il y a une culture.
00:54:07 - Il y a une culture.
00:54:08 Ce qui correspond d'ailleurs à une vraie culture d'entreprise.
00:54:12 Bon, c'est terminé.
00:54:13 Toyota d'ailleurs ne monte plus rien en France.
00:54:16 S'ils ont quelque chose à monter, ils iront à Shanghai,
00:54:19 qui est 120 points au-dessus de la France dans le classement PISA.
00:54:23 - 120 points ?
00:54:24 - Oui. Ils iront à Singapour, ils iront en Corée du Sud,
00:54:27 ils iront dans des pays où, ou en Inde d'ailleurs,
00:54:30 dans des pays où l'instruction n'est pas un 20 mots.
00:54:33 Voilà. Alors, c'est assez marrant parce que...
00:54:36 - Vous dites bien l'instruction et pas l'éducation.
00:54:39 - L'instruction, alors, ça c'est un débat monstrueux, Bercov, vous êtes un traître.
00:54:44 C'est Condorcet. Condorcet dit "l'instruction c'est l'affaire de l'État,
00:54:50 l'éducation c'est l'affaire des familles".
00:54:52 En 1932, juste avant le cartel des gauches,
00:54:55 on décide de faire un ministère, qui jusque-là était de l'instruction publique,
00:54:59 de l'éducation nationale.
00:55:01 Sans dit long sur le repli qui s'opère
00:55:04 et sur le fait que les familles commencent à ne plus éduquer.
00:55:07 Quant à ce qui se passe actuellement, les familles n'éduquent plus du tout.
00:55:11 Je vais pas aller chercher dans l'actualité vraiment immédiate,
00:55:15 mais les deux petits salopards qui ont...
00:55:19 massacré pratiquement le petit Nicolas qui a fini par se suicider...
00:55:25 - Ouais.
00:55:26 - J'aimerais bien savoir qui a fait leur éducation.
00:55:30 On va dire une chose très simple,
00:55:32 mais que très peu de pédagogues reconnaissent,
00:55:35 l'enfant est une bête brute.
00:55:37 C'est un puits de pulsions.
00:55:40 S'il n'y a pas l'école et la famille conjointement pour le canaliser,
00:55:46 si à la maison il est petit roi, il se croit grand prince à l'école.
00:55:51 Voilà. On est en train de crever de ça.
00:55:54 Il y a des collègues qui se retrouvent avec des classes de 30 ou 35 petits princes
00:55:59 qui hurlent plus fort les uns que les autres,
00:56:01 qui, au nom de la loge d'Hospin, disent "ouais, c'est votre avis, mais c'est pas le mien,
00:56:05 et la terre, elle est plate".
00:56:07 - Parce qu'ils sont... oui, ça c'est pas mal.
00:56:09 - Voilà.
00:56:10 - Parce qu'ils sont mal élevés au vrai sens du terme.
00:56:12 - Parce qu'ils sont mal élevés...
00:56:14 Je rappelle quand même que l'instituteur,
00:56:16 alors on dit plus instituteur, on dit professeur d'école.
00:56:18 L'instituteur, ça vient d'une racine latine, starée,
00:56:21 qui veut dire "faire, tenir droit".
00:56:23 C'est de là que vient "tuteur".
00:56:25 C'est de là que vient justement l'idée d'élever.
00:56:28 J'avais des maîtresses, j'étais grand,
00:56:30 j'avais tendance à me courber en classe,
00:56:33 les maîtresses passaient derrière moi, appuyaient sur les hommes au plat,
00:56:36 et disaient "tiens-toi droit".
00:56:38 Le "tiens-toi droit", c'était à la fois physique et...
00:56:41 - Et mental.
00:56:42 - Mental.
00:56:43 Je vous rappelle qu'il y a un très beau mot en français qui est "discipline".
00:56:47 Discipline, c'est polysémique par excellence.
00:56:50 C'est à la fois un fouet,
00:56:52 Laurent Serre-Maher avec "Ma Discipline",
00:56:54 c'est l'entartuffe,
00:56:56 c'est la matière que l'on enseigne,
00:56:59 et c'est l'ambiance qui règne.
00:57:01 Si du côté de l'ambiance,
00:57:03 on repart sur la tolérance zéro,
00:57:06 vous verrez que la discipline, le savoir, passera bien mieux.
00:57:10 - Mais comment ça se fait que vous avez suivi cette histoire,
00:57:12 juste puisque vous en parliez,
00:57:14 de l'histoire de l'adolescent qui s'est suicidé début septembre,
00:57:17 les parents avaient alerté sur les fédérales scolaires,
00:57:20 on a beaucoup parlé, vous savez, de Charline Havelin,
00:57:23 qui était la rétrice à l'époque,
00:57:25 mais on ne va pas rentrer dans les détails,
00:57:28 elle devait passer à la Fédération Française du Football,
00:57:31 même un ministère, etc.
00:57:33 Et c'est elle qui avait envoyé des lettres en disant
00:57:35 "Mais non, circulez, rien à voir".
00:57:38 J'ai reçu d'ailleurs des collègues à vous,
00:57:40 qui disaient que le vrai problème aujourd'hui,
00:57:42 c'est que les professeurs sont laissés à l'abandon,
00:57:44 par toute la hiérarchie.
00:57:46 Ils disent "surtout, ne soyez pas..."
00:57:48 Surtout, il n'y a pas de problème, pas de problème.
00:57:50 - Alors, le slogan, et c'est vrai,
00:57:52 c'est "Pas de vague".
00:57:54 Alors, comprenons-le bien,
00:57:56 il y a de fausses plaintes pour harcèlement.
00:57:58 C'est un "faigne".
00:58:00 Les rectorats sont accablés de fausses plaintes
00:58:03 de gens qui disent "Mon enfant est harcelé
00:58:05 uniquement pour le changer d'école".
00:58:07 Bon, ça c'est un fait.
00:58:09 En l'occurrence, là, c'était des faits avérés,
00:58:11 il y avait eu des profs qui avaient été témoins,
00:58:14 qui n'ont pas voulu d'ailleurs intervenir,
00:58:16 qui n'ont pas voulu intervenir.
00:58:18 Il y a une lâcheté du corps enseignant,
00:58:20 la même qu'on a constaté à Conflans-Sainte-Honorine,
00:58:23 lorsqu'ils n'ont pas voulu que leur collège s'appelle Samuel Paty.
00:58:27 Une lâcheté absolue,
00:58:29 lâcheté de l'administration.
00:58:31 Le proviseur a dit "Ah oui, il est supposé harceler".
00:58:36 On ne dit pas "harcèlement"
00:58:38 parce que harcèlement, c'est un délit.
00:58:40 C'est un délit, c'est puni officiellement depuis 2020,
00:58:43 de 10 ans de prison.
00:58:44 - Donc on n'emploie pas le mot.
00:58:45 - On n'emploie pas le mot,
00:58:46 comme ça on élimine la cause.
00:58:48 Et puis finalement, il y a un sous-fifre quelconque
00:58:50 au rectorat, moi je ne me mets pas en cause d'adrectrice
00:58:52 parce que ça n'arrive pas à son niveau, de toute façon,
00:58:54 qui a fait semblant de défendre les personnels,
00:58:58 c'est leur boulot,
00:59:01 mais qui en défendant les personnels,
00:59:03 en l'occurrence le proviseur,
00:59:05 a cogné très très dur
00:59:08 en essayant d'influencer la famille
00:59:11 en disant "Vous risquez une peine de 45 000 euros, etc."
00:59:16 Mais pour qui se prennent ces gens-là ?
00:59:19 Voyez ? Et à l'arrivée,
00:59:22 on va me dire "Oui mais c'est pas attesté."
00:59:24 Oui, quand même, il est mort, et ça c'est attesté.
00:59:27 Voilà, alors, il y aura, comme c'est un suicide,
00:59:29 il y aura une enquête de police,
00:59:31 s'il se trouve assez d'effectifs de police
00:59:33 pour faire une enquête.
00:59:35 Parce qu'il faut bien imaginer,
00:59:37 l'estimation moyenne des harcèlements en France
00:59:40 est 700 000 cas.
00:59:42 - Vous voulez dire harcèlement scolaire ?
00:59:43 - Harcèlement scolaire.
00:59:44 - 700 000 cas, par an ?
00:59:46 - Par an.
00:59:48 - Voilà. Il n'y a pas 700 000 flics
00:59:50 qui peuvent s'intéresser à ces histoires.
00:59:53 Mettons qu'il y en ait un certain nombre
00:59:55 qui soit inventé, qui soit exagéré, etc.
00:59:58 Ça laisse quand même aux petites brutes
01:00:01 pas mal de champs pour maltraiter
01:00:04 ceux qui sont physiquement moins forts.
01:00:06 - Oui, c'est assez hallucinant.
01:00:09 - Je renvoie éventuellement l'auditeur
01:00:12 à l'article qui vient de paraître ce matin
01:00:15 sur causeur.fr, dans lequel j'analyse ça en détail.
01:00:18 - Très bien.
01:00:19 Je revois aussi au livre de Jean-Paul Brighelli,
01:00:21 mais je crois que nous avons des auditeurs.
01:00:23 - Oui, nous avons Chantal qui nous appelle de Prades,
01:00:25 dans les Pyrénées-Orientales.
01:00:26 Bonjour Chantal.
01:00:27 - Bonjour Chantal.
01:00:28 - Bonjour et merci de faire cette émission,
01:00:30 parce qu'il était grand-étang.
01:00:32 Mon petit-fils, lui, il a subi ça depuis la 6e.
01:00:35 Il a 15 ans maintenant.
01:00:37 Il n'a rien dit, parce que c'est quelqu'un
01:00:39 qui garde tout en lui.
01:00:41 Il a subi quelque chose d'absolument monstrueux.
01:00:43 Par contre, ses notes ne sont pas tombées,
01:00:45 donc personne ne s'en est aperçu.
01:00:47 Et puis un jour, il a dit, parce que vraiment,
01:00:49 il a craqué.
01:00:50 Donc par contre, ce qu'il a fait,
01:00:51 parce que lui, il est dans le privé,
01:00:53 et là, je vous assure que c'est pire,
01:00:55 en ce sens que là, c'est l'argent qui règne,
01:00:57 c'est le milieu social qui règne.
01:00:59 Le harceleur, je dirais le un,
01:01:01 le harceleur, lui, n'a pas rien eu.
01:01:04 Mon petit-fils a dû changer de classe, d'amitié.
01:01:08 Mais il est toujours dans l'établissement,
01:01:10 parce que c'est un très haut de gamme
01:01:11 et il a des ambitions qui sont haut de gamme,
01:01:13 parce qu'il en a des possibilités, lui.
01:01:15 Il en a des possibilités.
01:01:17 Eh bien, je peux vous assurer que pour l'instant,
01:01:19 on s'est passé sous le tapis.
01:01:21 Et quand on est à l'extérieur de cette école,
01:01:24 on voit également ce que je voulais dire.
01:01:26 C'était la classe sociale par les voitures
01:01:30 qui se garde n'importe où.
01:01:32 Vous avez une petite voiture, vous n'êtes rien.
01:01:34 Mais par contre, les grosses voitures
01:01:37 qui représentent, moi je dis, assez d'âmes,
01:01:39 ce sont souvent des dames,
01:01:40 qui ne sont que juste le faire-valoir
01:01:42 de leur mari qui gagne beaucoup d'argent,
01:01:44 elles-mêmes n'en ont pas.
01:01:46 Et souvent, elles se gardent en plein milieu de la route
01:01:48 et ne vous laissent pas passer.
01:01:50 - Oui, c'est le système des castes,
01:01:51 c'est ce que vous voulez dire.
01:01:52 - Exactement, nous sommes en Inde.
01:01:54 - Peut-être pas tout à fait,
01:01:56 il y a encore quelques...
01:01:57 - Ça y ressemble énormément,
01:01:58 je peux vous assurer, monsieur Berco.
01:02:00 - C'est possible.
01:02:01 Enfin, j'espère qu'il n'y a pas trop d'intouchables, quand même.
01:02:03 Jean-Paul Briguelli, pour revenir à cela,
01:02:06 au fond, on est encore clergé, noblesse, tiers-État,
01:02:10 même si ça ne s'appelle plus du tout comme ça.
01:02:12 Bien sûr, vous l'avez dit,
01:02:13 ce n'est plus une question de naissance,
01:02:15 mais économiquement et autre, et socialement,
01:02:18 ça marche bien, quoi.
01:02:19 - Alors, on est clergé un peu disparu, quand même,
01:02:23 sauf si jamais il revient par l'Orient.
01:02:26 Mais on est noblesse et tiers-État.
01:02:29 Et tiers-État, j'explique dans mon livre que
01:02:32 il y avait autrefois ce tampon
01:02:34 qui était les classes moyennes.
01:02:36 Mais il ne faut plus compter sur les classes moyennes,
01:02:38 elles sont en voie de pauvérisation extrêmement rapide.
01:02:40 Y compris d'ailleurs les enseignants.
01:02:42 Les enseignants qui se veulent de gauche
01:02:44 auront grâce à la gauche la possibilité
01:02:47 de gagner 30% de l'argent de moins qu'à 30 ans.
01:02:49 Bon, à propos de ça, je salue Chantal,
01:02:52 qui est de Prades, et moi, par ma mère, je suis de Vincas.
01:02:55 Elle, elle saura.
01:02:56 - Voilà. Très bien.
01:02:58 Enfin, une rencontre entre pays.
01:03:00 - Voilà. Et ce qu'il faut voir, véritablement,
01:03:03 alors il y avait un point très intéressant dans son discours,
01:03:07 c'était dans les boîtes privées, comme dans les boîtes publiques,
01:03:10 la différence qui se fait sur les voitures,
01:03:13 les fringues, etc.
01:03:15 Il y a dans mon livre tout un chapitre sur la possibilité de l'uniforme,
01:03:18 sur l'analyse de l'uniforme.
01:03:20 - Vous êtes pour, vous.
01:03:21 - Oui, finalement, oui.
01:03:22 - Aujourd'hui, oui.
01:03:23 - Alors, qu'on soit bien d'accord,
01:03:24 ce n'est pas une tradition française,
01:03:26 contrairement à ce que dit le Z,
01:03:28 mais ce n'est pas du tout une tradition française.
01:03:31 On avait des blouses à Berkhoff, c'est tout.
01:03:33 - Oui, il y avait des blouses, bien sûr.
01:03:34 - Parce qu'on travaillait avec de l'encre.
01:03:36 Mais je suis tout à fait pour.
01:03:38 Je suis parti en voyage d'études au Japon
01:03:40 pour voir comment ça se passait.
01:03:42 Les écoliers japonais, jusqu'au lycée compris,
01:03:45 ne semblent pas malheureux, très franchement.
01:03:48 Ils ont des uniformes extrêmement strictes.
01:03:50 Quand je dis extrêmement strictes, extrêmement strictes.
01:03:53 Il n'y a pas de pantalon pour les filles, par exemple.
01:03:55 Elles sont en jupe, chemisier, cravate, lavalière, veste.
01:04:00 - Les mêmes, tous les mêmes.
01:04:02 - Alors, chaque établissement a son uniforme.
01:04:05 De la même manière, si vous êtes allé aux Antilles,
01:04:10 les Antillais sont en uniforme au collège.
01:04:13 Et ça n'a pas l'air de les gêner particulièrement.
01:04:16 Ils n'en ont pas honte, n'importe quoi.
01:04:18 L'un des effets de l'uniforme,
01:04:21 c'est d'occulter les différences dans les fringues.
01:04:24 Et moi, j'ai une veste de marque,
01:04:27 et moi j'ai ceci, j'ai cela, etc.
01:04:29 - Le statut social.
01:04:31 - Ça empêche également le racket.
01:04:33 Parce qu'on ne va pas barboter la veste qu'on a de toute façon soi-même.
01:04:37 Et je propose dans mon livre qu'on en fasse une production nationale.
01:04:42 Parce que 12 à 13 millions d'uniformes à fabriquer chaque année,
01:04:46 ça permettrait de relancer sérieusement une industrie textile
01:04:50 qu'on a bazardée dans les années 80.
01:04:52 - Mourante, mourante, absolument.
01:04:54 On va continuer à en parler avec cette petite pause, la dernière de l'émission.
01:04:59 Mais je crois qu'on a aussi pas mal d'auditeurs.
01:05:02 - Oui, nous aurons Guy de Paris après cette courte pause.
01:05:04 Et on continue de parler de l'école à deux vitesses avec Jean-Paul Briguelli
01:05:08 qui est notre invité de ce "Face à Face" à tout de suite sur Sud Radio.
01:05:10 - Aux auditeurs, ils nous appellent, et très nombreux nous appelaient pour Jean-Paul Briguelli.
01:05:15 Comme d'habitude, simplement soyez brefs dans vos interventions, s'il vous plaît.
01:05:19 Parce qu'on en a beaucoup.
01:05:20 Et voilà, on aimerait que la plupart puissent intervenir.
01:05:23 Estéban, vous avez ce mot-ci ?
01:05:25 - Oui, nous avons Guy qui nous appelle de Paris au 0826 300 300.
01:05:28 Bonjour Guy.
01:05:29 - Bonjour Guy.
01:05:30 - Bonjour messieurs, merci pour cette belle émission.
01:05:32 Donc j'ai 73 ans, en 98 j'étais déjà mon propre patron au chef d'entreprise.
01:05:36 Mais j'étais aussi président d'une association de parents d'élèves
01:05:39 représentant l'une des deux plus grosses associations de parents d'élèves de France.
01:05:43 - D'accord.
01:05:44 - Donc on couvrait à la fois le primaire et le secondaire.
01:05:47 Donc j'avais deux occupations, mon entreprise et cette présidence.
01:05:51 Et à chaque fois, nous nous sommes heurtés à l'incompréhension,
01:05:56 l'inertie de l'éducation nationale.
01:05:58 Je prends un cas, un professeur était menacé par un grand frère
01:06:02 parce que le petit frère avait été puni par le professeur.
01:06:05 L'éducation nationale ne protégeait pas le professeur, la maîtresse ou le maître.
01:06:10 Nous, nous intervenions.
01:06:12 Avec la secrétaire générale, on allait voir la famille et on disait
01:06:16 "Attention, vous continuez, vous faites quelque chose,
01:06:19 nous nous porterons partie civile et vous serez attaqués."
01:06:22 Donc voilà.
01:06:23 Donc on était obligés de remettre en place de la sévérité.
01:06:26 Il y avait un laxisme depuis des années dans cette école, dans cette instruction.
01:06:30 Laxisme qui était mis en place par l'éducation nationale.
01:06:34 L'extrême gauchisme de l'éducation nationale.
01:06:38 Cette méthode globale qui a détruit la méthode alpha syllabique.
01:06:43 - On ne va pas s'apesantir là-dessus, on est d'accord Guy.
01:06:47 Je voudrais juste, et merci pour votre témoignage,
01:06:51 puisque vous avez été justement à l'association de parents d'élèves.
01:06:54 Jean-Paul Briguelis, c'est vrai qu'on a eu beaucoup, beaucoup de témoignages
01:06:57 dans cette émission.
01:06:58 Des gens qui disent "Voilà, il y a des problèmes."
01:07:00 Effectivement, le grand frère qui en veut au professeur,
01:07:04 il vient de voir le prof et il lui dit "Ah, tu as maltraité mon fils ou mon cousin,
01:07:09 mais tu vas voir ce qui va t'arriver."
01:07:11 C'est quoi ça ? C'est Corleone ?
01:07:13 - Il y a un dessin de presse que je trouve très drôle, qui circule depuis quelque temps,
01:07:18 où vous avez la même image.
01:07:21 La première en 1960, les parents qui houspillent l'enfant en disant "Qu'est-ce que c'est que ces notes ?"
01:07:27 Et la deuxième, 2023, les parents qui houspillent le maître en disant "Qu'est-ce que c'est que ces notes ?"
01:07:33 - Tout est dit.
01:07:35 - Nous avons Jean-Baptiste qui a composé les 0826-300-300 depuis Toulouse.
01:07:39 Bonjour Jean-Baptiste.
01:07:40 - Bonjour Jean-Baptiste.
01:07:41 - Bonjour.
01:07:42 - Bonjour.
01:07:43 - Je serai bref, je suis enseignant depuis 8 ans, je suis aussi formateur pour enseignant,
01:07:48 je serai bref, je souscris à ce qui a été dit globalement,
01:07:51 sans verser dans le gauchisme ou le droitisme, je ne sais pas,
01:07:54 mais alors la question ça serait donc que faire ?
01:07:57 Est-ce qu'il faut agir seul dans son coin ?
01:07:59 Est-ce qu'il faut se retrouver autour d'un syndicat ? Est-ce qu'il faut se mettre en réseau ?
01:08:03 Quid des représailles ?
01:08:05 Avec le pouvoir accru des chefs d'établissement qui nous notent,
01:08:08 quid des parents procéduriers ?
01:08:09 Quid de la pression sociale, de l'image qui se dégrade ?
01:08:12 Où trouver le courage ? Où trouver la ressource pour agir et pour se sentir utile ?
01:08:17 Et pour sentir qu'on ne participe pas à tout ça ?
01:08:19 - Vraie question Jean-Baptiste, vraie question.
01:08:21 Très belle question.
01:08:22 - Sans vouloir faire ma publicité, c'est pas mon genre,
01:08:25 tout le dernier chapitre de mon dernier livre, "L'école a des vitesses",
01:08:29 égrène des propositions, propositions très précises.
01:08:32 Il faut bien comprendre, il faut d'un côté des décisions jacobines,
01:08:36 des décisions, des lignes en quelque sorte,
01:08:40 et des applications girondines.
01:08:42 Il faut que chaque région, chaque ville, chaque établissement même,
01:08:47 soit capable de réorienter sa propre politique en fonction des élèves qu'il a.
01:08:52 Il faut revenir sur...
01:08:55 - Pardon, pardon, Jean-Paul, excusez-moi.
01:08:57 Là, il pose la question, il parle de la question des représailles.
01:08:59 Il est tout seul, il est dans son coin, et avec d'autres, enfin bon, qu'est-ce qu'il fait ?
01:09:04 - Alors, là aussi, il faut être très clair,
01:09:07 il faut un ministre qui dise une fois pour toutes que l'école est un lieu laïque.
01:09:11 Voilà, ça c'est un premier point.
01:09:13 Gabriel Attal a fait un très joli coup avec son histoire d'Havaïa à la rentrée.
01:09:20 Ça lui permettait de se démarquer de Papendiaïe qui avait toujours été un peu mou,
01:09:26 du genou sur la question.
01:09:28 Ça lui permettait de s'imposer,
01:09:30 ça lui permettait de passer pour un vrai laïc.
01:09:33 Très bien.
01:09:35 Mais c'est jamais que la croûte émergeait des problèmes.
01:09:39 Ce qu'il faut faire tout de suite, c'est refaire des classes de niveau,
01:09:43 donner aux élèves un aliment en fonction de ce qui leur manque,
01:09:46 donner plus à ceux à qui il manque davantage,
01:09:50 donner deux ou trois heures de plus par semaine de français ou de maths,
01:09:55 concevoir les choses non pas par classe, mais par catégorie.
01:10:01 C'est-à-dire un peu comme on a des certifications en anglais,
01:10:04 avoir au bout de sa carrière une certification en français, en maths,
01:10:08 à tel ou tel niveau, un, deux, trois, etc.
01:10:11 Et après, on en retrouvera dans le supérieur en fonction de ça.
01:10:13 Tout le monde a bien compris que le bac ne sert absolument à rien.
01:10:17 Il est mort le bac.
01:10:18 Il est mort, on ne restaurera pas, je le dis à ceux qui en auraient l'illusion,
01:10:22 le bac des années 70,
01:10:24 parce que comment allez-vous expliquer aux parents
01:10:26 que dorénavant, 35% des élèves échoueront ?
01:10:30 Et d'ailleurs, où est-ce qu'on mettrait les élèves qui échoueraient ?
01:10:34 Il faut leur donner des certificats de fin d'études par matière,
01:10:40 il faut les faire travailler par matière,
01:10:42 en inversant le rapport du nombre d'élèves et des difficultés.
01:10:47 Plus une classe est de bon niveau, plus vous pouvez la bourrer d'élèves.
01:10:51 J'ai fini prof de prépa, on avait jusqu'à 50 élèves,
01:10:55 ça ne posait aucun problème, à part les corrections de copie.
01:10:58 Mais des élèves en difficulté, au-delà de 12, c'est ingérable.
01:11:01 Et non, ça ne peut pas passer par les syndicats,
01:11:04 parce que les syndicats, pour les raisons que l'on devine,
01:11:07 ont un raisonnement purement quantitatif,
01:11:10 des sous, des moyens, etc.
01:11:12 Je rappelle que l'éducation nationale française a le plus gros budget de tout l'UE,
01:11:17 de toute l'Europe,
01:11:20 par rapport au nombre d'étudiants que nous avons.
01:11:23 Il s'agit de redistribuer ces crédits,
01:11:27 d'une façon intelligente,
01:11:30 et en laissant les parents libres de choisir
01:11:33 l'établissement qui adopte la politique éducative
01:11:36 la plus conforme à leurs aspirations.
01:11:39 S'ils veulent absolument des établissements dans lesquels
01:11:42 on mettra les enfants en petits groupes pour chanter "Youp la Boum",
01:11:45 très bien, ça les regarde.
01:11:47 Ils ont le droit de faire le malheur de leurs gosses.
01:11:50 S'ils veulent des établissements dans lesquels on leur apprendra
01:11:53 2+2 et puis 4+4, de façon rigoureuse
01:11:56 et avant la fin du CP,
01:11:58 ils doivent avoir le choix également.
01:12:01 - Et la responsabilité.
01:12:03 - Et la responsabilité.
01:12:04 - Merci Jean-Baptiste pour votre question.
01:12:06 Nous accueillons Nathalie qui nous appelle depuis la Dordogne.
01:12:09 Bonjour Nathalie.
01:12:10 - Bonjour Nathalie.
01:12:11 - Oui bonjour.
01:12:12 Déjà, bravo à votre émission et à M. Bréguély,
01:12:15 que je suis déjà depuis quelques temps.
01:12:18 Moi je voudrais prendre la parole par rapport à une école
01:12:21 qui fonctionnait,
01:12:23 excusez-moi de revenir dans le passé, dans les années 50,
01:12:26 et je voudrais témoigner pour mon voisin,
01:12:28 qui aujourd'hui a plus de 80 ans,
01:12:30 qui était dans ce petit village de Dordogne
01:12:32 de moins de 500 habitants
01:12:34 et qui était repéré par son instituteur pour avoir du potentiel.
01:12:37 Et cet instituteur l'a poussé vers des études hautes
01:12:41 et il est devenu ingénieur à la SNCF pour l'ETGV.
01:12:44 Donc moi ma question c'est
01:12:47 qu'est-ce qui empêche aujourd'hui l'éducation nationale
01:12:50 de remettre en place ce système d'identification des potentiels
01:12:54 et de permettre aux familles de France de se dire
01:12:57 "si mon enfant a du potentiel,
01:12:59 eh bien il va pouvoir monter dans l'échelle sociale".
01:13:02 - Alors, excellente question.
01:13:04 Je rappelle que le repérage d'un petit agriculteur
01:13:08 qui peut devenir ingénieur,
01:13:10 c'est l'équivalent du repérage du petit Albert Camus
01:13:13 par son instituteur qui s'appelait Germain.
01:13:16 C'était l'école de la Troisième République,
01:13:19 c'était l'école de l'élitisme républicain.
01:13:21 - Le repérage est tellement important.
01:13:23 - Voilà, élitisme républicain.
01:13:25 Il faut bien comprendre que l'élitisme républicain,
01:13:27 c'est ce qui permettait au plus grand nombre
01:13:29 d'aller au plus haut de ses capacités.
01:13:31 Ce qui est le seul slogan auquel je m'arrête.
01:13:34 On a voulu le remplacer par un égalitarisme forcené
01:13:38 lié à ce qu'on appelait la massification.
01:13:41 Bercoff, massification, vous voyez comme le mot est "les",
01:13:44 la chose l'est encore davantage.
01:13:46 L'égalitarisme, c'est ce qui a engendré
01:13:50 le maximum d'inégalités.
01:13:52 Quand j'ai passé Normal Sup',
01:13:54 il y avait en moyenne dans les grandes écoles
01:13:56 12% d'enfants de prolo,
01:13:58 on va dire au sens large du terme d'employé, etc.
01:14:01 Actuellement, c'est moins de 2%.
01:14:03 - On est passé de 12 à moins de 2.
01:14:05 - Oui, après 30 ans d'égalitarisme,
01:14:08 dû essentiellement d'ailleurs à la gauche,
01:14:11 on a bousillé les chances des enfants de prolétaires
01:14:15 Vous allez me dire "mais il n'y en a plus de prolétaires,
01:14:18 Terra Nova nous a expliqué que..."
01:14:22 Non, il y a encore des gens qui n'ont pas d'argent,
01:14:25 qui n'ont pas de moyens,
01:14:26 mais qui ont envie que leurs enfants s'en sortent.
01:14:28 Et c'est pour cela que je me bats.
01:14:30 - Et c'est fondamental, effectivement,
01:14:33 de se battre pour cela.
01:14:35 On est tous cela, moi, mes parents,
01:14:37 je sais que ça a été ça, en tout cas.
01:14:39 - On va prendre une dernière question de Sandrine,
01:14:41 qui nous appelle du Haut-et-Garonne.
01:14:43 Bonjour Sandrine.
01:14:45 - Oui, bonjour.
01:14:46 Pour votre question, qui est super intéressante.
01:14:48 Alors bon, moi je suis agricultrice,
01:14:50 je rigole parce que c'est tout à l'heure,
01:14:52 mais moi j'ai fait des études,
01:14:53 et en plus je suis passée par la banlieue La Payanne-Montpellier,
01:14:56 parce qu'ils connaissent Montpellier, je suppose.
01:14:58 Bon, j'ai 50 ans,
01:14:59 donc c'est une école assez, à l'époque,
01:15:01 plus mère, plus droite.
01:15:02 Ma question c'est juste de savoir
01:15:03 est-ce qu'il y a quand même des instituteurs
01:15:05 qui aujourd'hui, sans pas de vagues,
01:15:07 mais ainsi que ces jeunes,
01:15:09 travaillent en lien avec leurs parents
01:15:11 et suivent le programme NON de la DOXA ?
01:15:14 Voilà.
01:15:15 - Ah oui.
01:15:16 Est-ce qu'il y a des instituteurs
01:15:18 qui sortent des passages cloutés
01:15:20 de pédagogie sportive ?
01:15:21 - Ils ont beaucoup de difficultés,
01:15:23 parce qu'ils ont sur le dos des inspecteurs,
01:15:25 qui sont beaucoup plus présents que dans le second degré,
01:15:27 et qui les obligent pratiquement
01:15:29 à marcher dans les clous.
01:15:31 J'avais une amie qui
01:15:33 avait décidé d'apprendre à ses élèves,
01:15:36 instituteurice,
01:15:37 à lire et à écrire
01:15:40 en méthode alphasyllabique,
01:15:42 qui avait pris
01:15:44 un manuel qui s'appelait "Ratus"
01:15:47 de "Sinistre mémoire".
01:15:49 Vous l'avez eu ?
01:15:50 Il l'a eu.
01:15:51 Elle avait enlevé les pages centrales,
01:15:54 elle avait gardé la couverture,
01:15:55 elle avait mis
01:15:57 les pages alphasyllabiques au milieu,
01:16:00 un peu comme une résistante
01:16:02 qui est obligée de se camoufler
01:16:04 pour faire le bien.
01:16:06 Elle a fini par être dégommée,
01:16:08 mais dégommée méchamment quand même,
01:16:10 par des instituteurs qui ne veulent voir
01:16:12 qu'une seule tête,
01:16:14 creuse et qui ne pense pas.
01:16:16 Et voilà, heureusement,
01:16:18 avec Jean-Paul Briguelli, écoutez,
01:16:20 on a des têtes non creuses et qui peuvent penser.
01:16:22 Et ça fait plaisir, et c'est très très important.
01:16:25 Merci Jean-Paul Briguelli d'avoir été avec nous.
01:16:27 Je rappelle, ce livre "L'école à deux vitesses"
01:16:29 c'est disponible aux éditions de l'Archipel.