Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE
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00:00:00 Bonsoir à tous et très heureux de vous retrouver pour Soir Info.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit pour débattre, pour décrypter l'actualité avec
00:00:08 nos invités.
00:00:09 Je vous les présente dans un instant mais avant à mes côtés, pour vous livrer l'information,
00:00:13 Mathieu Devese.
00:00:14 Bonsoir Mathieu.
00:00:15 Bonsoir Olivier.
00:00:16 Et à la une ce soir, bien évidemment, ce terrible séisme au Maroc.
00:00:20 Le bilan ne cesse de s'alourdir.
00:00:22 Plus de 1300 personnes sont mortes dans ce puissant tremblement de terre.
00:00:26 Effectivement, un séisme de magnitude 7 qui a frappé le pays la nuit dernière.
00:00:30 Son épicentre a été enregistré au sud-ouest de Marrakech.
00:00:33 Jamais un séisme aussi puissant n'avait frappé le royaume.
00:00:36 Je vous propose d'écouter le témoignage de cette habitante de Marrakech.
00:00:40 Elle a évité le pire.
00:00:41 Là, on a senti que la maison a commencé à bouger.
00:00:46 Les murs, tout ce qui est portable, tout ce qui est dans la cuisine, les affaires, la
00:00:52 vaisselle et tout, elles ont commencé à tomber.
00:00:54 La maison a commencé à bouger vraiment très vite.
00:00:57 Là, on a compris, on a dit, ben voilà, c'est un troublement de terre.
00:01:02 On a pris nos enfants, on avait deux petites filles à la maison avec ma mère et ma soeur.
00:01:07 Donc, on a essayé de prendre les petites filles, de prendre ma mère qui était malade,
00:01:12 elle n'a pas arrivé de sortir de la maison.
00:01:14 On est parti directement vers la porte.
00:01:16 On essaie de... pour ouvrir la porte, on n'arrive pas tellement au mur, elle bouge à gauche
00:01:21 à droite et la porte aussi, elle bouge.
00:01:24 Finalement, on est arrivé à ouvrir la porte.
00:01:26 Là, on est sorti.
00:01:27 L'immeuble où on habite, il bouge à gauche, à droite.
00:01:31 Tous les immeubles, en fait, dans la résidence.
00:01:34 C'était grave ce qu'on a vécu hier.
00:01:36 On n'a jamais vu ça.
00:01:37 On n'a jamais vécu ça.
00:01:39 Même ma mère, elle m'a dit qu'elle l'a déjà vu avant des troublements de terre,
00:01:45 mais ce n'était jamais comme ça.
00:01:47 Ce n'était jamais comme ça.
00:01:48 Donc voilà, jusqu'à maintenant, on est dehors.
00:01:51 On a peur de rentrer à la maison.
00:01:52 On va revenir largement dans Soir Info, au week-end, sur ce terrible séisme au Maroc
00:01:59 avec de nombreux témoignages et des décryptages d'experts.
00:02:02 Retour en France avec la lutte contre ce fléau, la lutte contre les trafics de drogue.
00:02:06 Et le combat n'est pas perdu, Mathieu.
00:02:09 Effectivement, c'est le message en tout cas délivré par Gérald Darmanin dans une interview
00:02:13 aux Parisiens.
00:02:14 Le ministre de l'Intérieur souhaite être beaucoup plus offensif dans le domaine de
00:02:19 l'investigation sur les enquêtes.
00:02:21 Gérald Darmanin est revenu sur la lutte contre le trafic de drogue, notamment à Paris,
00:02:26 où il a parlé tout simplement de batailles de Stalingrad du nom du quartier du nord-est
00:02:30 de la capitale, Maxime Lavrondier.
00:02:32 Gérald Darmanin résigné, prêt à tout pour éradiquer le trafic de drogue en France.
00:02:40 Dans une interview accordée au journal Le Parisien et face au pessimisme de certains
00:02:44 policiers, le ministre de l'Intérieur estime que ce combat n'est pas encore perdu.
00:02:48 "Nous ne parvenons pas à éradiquer définitivement le trafic de drogue, mais nous limitons fortement
00:02:53 l'ampleur et la puissance des organisations criminelles.
00:02:56 Il faut contenir la pieuvre, c'est la bataille de Stalingrad."
00:02:59 Interrogé sur une possible légalisation du cannabis voulu par certains députés, le
00:03:04 locataire de la place Beauvau reste fermé à cette proposition.
00:03:07 "J'y suis très opposé, pas par idéologie, mais par sens pratique, car ça ne marche
00:03:11 pas.
00:03:12 Le marché légal ne remplace jamais le marché illégal, il le complète.
00:03:15 C'est le cas partout où cela a été fait, au Canada ou au Portugal."
00:03:19 Pour lutter plus efficacement contre le trafic de drogue, Gérald Darmanin a annoncé la
00:03:23 création d'une unité d'investigation nationale basée sur le modèle de la CRS-8,
00:03:28 déjà déployée dans les quartiers.
00:03:29 "Je vais mettre sur pied une unité d'investigation nationale d'une centaine d'effectifs mêlant
00:03:34 policiers et gendarmes, avec des chiens, des enquêteurs spécialisés dans le blanchiment,
00:03:38 des moyens technologiques.
00:03:39 Ces enquêteurs viendront en appui des services locaux pour mener des opérations d'envergure,
00:03:44 soit en réaction, soit en prévention."
00:03:46 Un combat de longue haleine, mais qui semble porter ses fruits pour le ministre, qui fait
00:03:50 état de 1000 points de deal en moins en un an sur l'ensemble du territoire.
00:03:54 Ces annonces de Gérald Darmanin sont-elles suffisantes pour lutter contre le trafic de
00:03:59 drogue ? On en débattra dans ce soir Info Weekend avec nos invités.
00:04:02 Ce soir, l'actualité internationale marquée par l'Union africaine qui devient membre
00:04:07 permanent du G20.
00:04:08 C'était à l'occasion d'un sommet à New Delhi.
00:04:11 Tout à fait, le continent africain n'était jusqu'ici représenté au G20 que par un
00:04:15 seul état, l'Afrique du Sud.
00:04:17 Et outre ce message envoyé à l'Afrique, les dirigeants vont aussi faire face à d'autres
00:04:22 défis durant ce sommet, notamment celui de surmonter leur division sur l'Ukraine et
00:04:27 le climat bien sûr.
00:04:28 Et puis, sans attendre Mathieu la fin du sommet qui se poursuit jusqu'à demain, les pays
00:04:32 ont donc adopté leur déclaration commune.
00:04:35 Et oui, un document dans lequel, écoutez bien, ils s'abstiennent de condamner l'invasion
00:04:40 russe.
00:04:41 Le président ukrainien des affaires étrangères a réagi.
00:04:43 Selon lui, il n'y a pas de quoi être fier.
00:04:45 Il déplore que la Russie ne soit pas citée dans le texte et de ne pas avoir été invité
00:04:50 à discuter avec les membres du G20.
00:04:53 Allez, retour en France.
00:04:55 Vous l'avez certainement remarqué, il fait très chaud.
00:04:58 35 degrés à Paris, plus de 36 en Dordogne et en Géronde.
00:05:01 La vague de chaleur tardive qui touche le pays depuis près d'une semaine n'est pas
00:05:06 tout à fait terminée Mathieu.
00:05:07 14 départements restent placés en vigilance orange à la canicule.
00:05:12 Cette vigilance concerne, regardez, toute l'île de France et 6 autres départements
00:05:16 de la région Centre-Val de Loire.
00:05:18 Et selon Météo France, c'est la première fois qu'une vigilance orange canicule est
00:05:22 déclenchée au-delà de la période estivale depuis 2004.
00:05:26 Allez, on va marquer une très courte pause dans un instant.
00:05:29 Nous allons revenir avec nos invités sur les principaux titres.
00:05:32 Autour de ce plateau ce soir, l'avocat Jérémy Calfon.
00:05:35 Bonsoir Jérémy.
00:05:36 Bonsoir.
00:05:37 Georges Fenech, bonsoir Georges.
00:05:38 On va parler de la question du trafic de drogue.
00:05:41 On l'a vu avec Gérald Darmanin.
00:05:42 Je rappelle votre livre "L'ensauvagement de la France, la responsabilité des juges
00:05:46 et des politiques".
00:05:47 C'est aux éditions du Rocher.
00:05:49 Il marche très fort d'ailleurs, votre livre.
00:05:52 Il donne des clés de lecture que peut-être on n'a pas habituellement.
00:05:56 Et vous allez nous les partager ce soir.
00:05:58 Notamment sur le trafic de drogue.
00:05:59 Et voilà, vous allez nous les partager ce soir.
00:06:00 Restez avec nous sur CNews.
00:06:02 C'est dans un instant.
00:06:03 A tout de suite.
00:06:04 De retour sur le plateau de ce WORINFO Week-end.
00:06:10 Bienvenue si vous nous rejoignez pour vous livrer l'information ce soir.
00:06:13 À mes côtés Mathieu Devez et pour la décrypter l'avocat Jérémy Calfon.
00:06:17 Et Georges Fenech, consultant CNews, auteur de "L'Ensauvagement de la France, la responsabilité
00:06:22 des juges et des politiques".
00:06:23 Aux éditions du Rocher également avec nous ce soir.
00:06:27 Et à la une de l'actualité, bien évidemment, ce puissant séisme qui a donc fait au moins
00:06:31 1305 victimes.
00:06:33 On s'est passé la nuit dernière des morts dont un Français, plus de 1000 blessés.
00:06:38 Le bilan ne cesse de s'alourdir.
00:06:40 Trois jours de deuil national ont été décrétés.
00:06:43 L'épicentre du séisme enregistré à 23h11 vendredi soir, eh bien, il se situait dans
00:06:48 la province d'Alaousse et au sud-ouest de la ville de Marrakech.
00:06:52 On le sait, une destination très prisée des touristes étrangers.
00:06:56 Les dernières informations tout de suite avec Mathilde Covillers-Flornois.
00:06:59 Et puis nous serons en liaison avec Jérôme Vigne, sismologue, pour bien comprendre le
00:07:04 phénomène qui a eu lieu la nuit dernière au Maroc.
00:07:06 Un séisme d'une rare violence.
00:07:12 Sur ces images de vidéosurveillance, les immeubles et la rue se mettent à trembler.
00:07:16 Ces habitants tentent alors de prendre la fuite.
00:07:19 Ici encore, dans ce restaurant de Marrakech, en plein service, les clients ont quitté
00:07:24 l'établissement en quelques secondes.
00:07:25 Ce tremblement de terre d'une magnitude de 7 s'est produit dans la nuit de vendredi
00:07:30 à samedi.
00:07:31 Cette Marocaine raconte la nuit du tremblement.
00:07:34 "Vers 23h11 exactement, là on a senti que la maison a commencé à bouger, les murs,
00:07:44 tout ce qui est portable, tout ce qui est dans la cuisine, les affaires, la vaisselle
00:07:48 et tout, elles ont commencé à tomber.
00:07:50 Mais vraiment c'était grave ce qu'on a vécu hier.
00:07:53 On n'a jamais vu ça, on n'a jamais vécu ça."
00:07:56 Après les premiers tremblements, les dégâts sont déjà nombreux à Marrakech où les
00:08:00 secousses ont fortement été ressenties.
00:08:02 "Nous avons paniqué, ça a duré plusieurs secondes qui pour nous étaient une éternité."
00:08:09 Des bâtiments effondrés, des voitures ensevelies sous des tas de pierres.
00:08:13 Durant la nuit, les premiers secours ont commencé à chercher des survivants et à prendre
00:08:18 en charge les premières victimes.
00:08:19 Les habitants ont passé la nuit dehors pour plus de sécurité.
00:08:23 "Les familles sont restées dans les jardins, dans leurs voitures, c'était vraiment la
00:08:31 panique totale."
00:08:32 Le bilan s'alourdit d'heure en heure mais la solidarité, elle, ne faiblit pas.
00:08:36 Des dizaines de Marocains sont allés donner leur sang dans ce centre de Marrakech pour
00:08:40 aider les urgences du pays.
00:08:42 A l'international aussi, les aides se multiplient.
00:08:45 En France, la Croix-Rouge a lancé un appel aux dons.
00:08:48 Le Secours populaire et la Fondation de France ont débloqué respectivement 50 000 et 250
00:08:53 000 euros pour porter secours au Maroc.
00:08:55 "Une nuit traumatisante, une population terrorisée, on l'a entendu, on aura plusieurs témoins
00:09:02 ce soir dans le soir info week-end.
00:09:04 Un appel aux dons, Mathieu, a été lancé."
00:09:07 "Effectivement, afin d'aider les sinistrés du Maroc, plusieurs organisations caritatives
00:09:11 ont lancé des appels aux dons.
00:09:13 Le Secours populaire, la Fondation de France ou encore la Croix-Rouge française, regardez
00:09:17 ! Tous se sont mobilisés.
00:09:19 Et puis pour être tout à fait complet, sachez que la cellule de crise et de soutien du ministère
00:09:24 des Affaires étrangères à Paris est disponible au 01 43 17 51 00."
00:09:30 Et pour bien comprendre ce qu'il s'est passé au Maroc la nuit dernière, nous sommes en
00:09:35 liaison avec Jérôme Vigne, sismologue.
00:09:38 Jérôme Vigne, bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:09:42 Pour commencer, peut-être rappelez-nous, quel est le phénomène du séisme ? En d'autres
00:09:47 termes, c'est quoi précisément un tremblement de terre ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
00:09:50 "Alors un séisme, c'est une rupture brutale sur ce qu'on appelle une faille sismique,
00:09:57 c'est-à-dire une limite entre deux blocs de roches, deux blocs de croupes terrestres
00:10:03 et qui à un moment, les forces qui s'appliquent sur cette faille sont trop importantes et
00:10:09 dépassent le seuil de rupture des roches et on a un glissement très rapide.
00:10:13 Et ce glissement très rapide va faire vibrer les roches autour et c'est ces vibrations
00:10:18 qui vont se propager et malheureusement générer les dégâts qu'on peut voir sur vos images."
00:10:23 On parle d'un séisme d'une magnitude 7, c'est très puissant ?
00:10:27 "Alors un séisme de magnitude 7, oui, c'est vraiment ce qu'on peut qualifier de séisme
00:10:32 puissant.
00:10:33 Si vous voulez, la faille dont je parlais avant qui va rompre, c'est une faille qui
00:10:36 va faire schématiquement une trentaine de kilomètres de long sur une vingtaine de kilomètres
00:10:41 avec un glissement qui va durer quelques secondes, qui va être de l'ordre du mètre à peu
00:10:47 près.
00:10:48 Un séisme de magnitude 7 dans le monde, statistiquement on va dire qu'on va en avoir à peu près
00:10:56 un par mois, mais la plupart heureusement sont localisés loin de zones habitées, mais
00:11:03 là malheureusement ce séisme est proche de zones habitées et avec des constructions
00:11:08 qui ne sont pour la plupart pas construites suivant des normes paracysmiques."
00:11:12 Vous disiez beaucoup d'effondrements, il y a une crainte des répliques, est-ce qu'on
00:11:17 peut s'attendre à de nouvelles secousses ? Est-ce qu'on peut les prévoir d'ailleurs
00:11:19 ces nouvelles secousses dans les heures, les jours qui viennent ?
00:11:22 "Alors on a déjà des répliques, je dirais que depuis le séisme de cette nuit, il y
00:11:30 a déjà eu à minima une quarantaine de répliques suffisamment importantes pour bien être enregistrées
00:11:36 par les stations sismologiques de toute la zone, une partie qui ont probablement été
00:11:40 ressenties par la population.
00:11:41 On ne peut pas prédire exactement à quelle heure, à quelle minute on aura une réplique
00:11:46 et à quel endroit, mais quand on regarde l'histoire des séismes de ce type-là, magnitude
00:11:52 7, à cette profondeur, on sait que les répliques vont durer pendant plusieurs jours, sans
00:11:56 doute plusieurs semaines, avec normalement des magnitudes qui statistiquement décroissent
00:12:03 avec le temps.
00:12:04 On dit souvent que la plus forte réplique, mais encore une fois c'est des statistiques,
00:12:10 atteint une magnitude qui est un ordre de grandeur inférieur à celle du choc principal.
00:12:14 Encore une fois c'est des statistiques, je ne dis pas que ça va arriver, mais quand
00:12:18 on regarde tous les autres séismes, c'est ce qui se passe."
00:12:20 Le Maroc… "On peut tout à fait s'attendre à des répliques, et ce qu'on observe c'est
00:12:27 que ces répliques sont plutôt localisées à l'ouest de l'épicentre du séisme principal
00:12:32 pour l'instant, qui semble nous indiquer quelle est la position de cette faille qui
00:12:36 a rompu."
00:12:37 Le Maroc était considéré comme une région sensible, c'était une région particulièrement
00:12:42 surveillée ou pas par les sismologues ?
00:12:44 "Le Maroc et globalement le Maghreb est une zone où il y a un risque sismique important,
00:12:51 mais les zones où le risque sismique est le plus important sont plutôt cartographiées
00:12:56 dans la partie nord, à proximité de la Méditerranée, là où on a le contact entre les deux grands
00:13:02 plaques tectoniques qui se rapprochent, la plaque Afrique au sud et la plaque Eurasie
00:13:07 au nord.
00:13:08 Plus au sud, cette plaque Afrique se déforme un petit peu et génère, mais beaucoup moins
00:13:12 souvent, des séismes, et notamment des séismes importants, ça c'est très rare.
00:13:16 Celui qu'on a eu dans le Haut Atlas était clairement dans une zone où il y avait un
00:13:21 risque connu, mais qui était plutôt qualifié de modéré, c'est-à-dire que le temps
00:13:26 de retour entre des grands séismes est probablement très long.
00:13:29 C'est pour ça qu'on peut qualifier de séisme d'assez exceptionnel pour cette région-là."
00:13:33 "Avant de vous libérer, Jérôme Vigne, on a une idée de la fréquence des tremblements
00:13:38 de terre sur une zone à risque, ici comme le Maroc par exemple, c'est quelque chose
00:13:41 qu'on peut savoir ?" "C'est un peu ce que je disais avant, tout
00:13:45 va dépendre de la zone dans laquelle on va se situer.
00:13:47 Quand on est dans la partie nord du Maroc, on sait les vitesses auxquelles se déplacent
00:13:52 les plaques et globalement, même si je n'ai pas exactement les chiffres en tête, on peut
00:13:57 plus ou moins essayer d'estimer tous les dizaines ou centaines d'années où on a un
00:14:03 séisme important.
00:14:04 Là, dans le Haut Atlas, à proximité de Marrakech, c'est beaucoup plus compliqué
00:14:08 parce que quand on met des capteurs et qu'on essaye de voir si la terre se déforme, même
00:14:13 doucement, on n'observe quasiment rien.
00:14:15 Donc c'est extrêmement difficile de donner une espèce de période de récurrence pour
00:14:20 les très gros séismes.
00:14:21 Donc on va se baser sur les témoignages, sur ce qu'on a pu voir dans les écrits depuis
00:14:26 plus de mille ans dans la région, qui nous montrent que parfois il y a des séismes destructeurs.
00:14:30 Vous avez peut-être évoqué sur vos antennes le dernier grand séisme important de cette
00:14:35 région qui était en 1960 et qui avait quasiment détruit la ville d'Agadir.
00:14:40 Un grand merci Jérôme Vigne pour vos explications, vos éclairages très clairs ce soir sur CNews.
00:14:47 Jérôme Vigne, je vous le rappelle, vous êtes sismologue.
00:14:49 On a effectivement des témoins également sur place qui ont vécu ce tremblement de
00:14:55 terre malheureusement.
00:14:56 Et on le comprend, il y a des problèmes de liaison.
00:14:58 Donc on essaiera de les avoir tout au long de la soirée, notamment un franco-marocain
00:15:02 qui est à Agadir et qui a vécu le tremblement de terre.
00:15:06 Il a dû même dormir sur le trottoir cette nuit.
00:15:08 Il nous racontera cela, les problèmes de liaison après ce tremblement de terre.
00:15:12 Jérémy Calfon, vous avez vécu un séisme de magnitude 7.
00:15:17 Vous savez donc comment cela se passe, qu'est-ce qu'on ressent ? Racontez-nous dans quelles
00:15:21 conditions ça s'est passé ?
00:15:22 Écoutez, en réalité, la première impression, c'est la surprise.
00:15:27 C'est-à-dire que vous voyez les bâtiments autour de vous, vous voyez le bâtiment dans
00:15:32 lequel vous êtes tremblé et vous ne comprenez pas d'emblée que c'est un séisme.
00:15:37 Vous allez mettre peut-être une toute petite dizaine de secondes.
00:15:40 Et cette toute petite dizaine de secondes, en tout cas moi j'ai mis une petite dizaine
00:15:43 de secondes à me rendre compte que c'était un séisme.
00:15:45 Et cette toute petite dizaine de secondes, elle est capitale parce que quand vous êtes
00:15:50 dans une zone où il y a un séisme, le plus important c'est de retrouver la terre, de
00:15:54 ne surtout pas être en hauteur et d'être dans un endroit extrêmement plat où si possible
00:16:00 il n'y a pas de construction aux alentours.
00:16:02 On connaît la densité de Marrakech, on sait à quel point Marrakech peut être une ville
00:16:07 avec des ruelles étroites et donc pour les habitants de Marrakech, la priorité ça a
00:16:13 été de descendre de leurs immeubles et de vite quitter la ville dense pour se mettre
00:16:21 à l'abri dans des endroits moins denses où il y avait moins de bâtiments à proximité.
00:16:25 Et moi il y a quelque chose qui m'interpelle, c'est l'heure de ce séisme.
00:16:28 On a eu quelque part un peu de chance puisque ça s'est produit à 23h12.
00:16:32 Imaginez que ça se soit produit à 3h du matin.
00:16:35 Vous voyez, ces fameuses 10 secondes que vous mettez pour vous rendre compte ce que vous
00:16:41 avez vécu à lieu, en réalité à 4h du matin vous dormez, le temps de vous réveiller de
00:16:47 comprendre ce qui se passe, ces 10 secondes se transforment en 30 secondes et là le bilan
00:16:51 aurait pu être beaucoup plus lourd.
00:16:52 Donc quelque part, parce que le séisme a eu lieu à 23h et non pas en plein cœur de
00:16:58 la nuit, il y a un bilan qui est à mon sens moins lourd que ce qu'il aurait pu être
00:17:05 si le séisme avait eu lieu à une heure plus tard.
00:17:07 Il y a un bilan qui va peut-être s'alourdir.
00:17:09 Qui s'alourdira malheureusement.
00:17:10 Il mord ce soir énormément de dégâts, beaucoup de reconstruction.
00:17:14 Il va falloir peut-être plusieurs années au Maroc pour s'en relever.
00:17:18 On va en parler avec Patrick Colombel, cofondateur des architectes d'urgence.
00:17:22 Il sera avec nous dans un instant.
00:17:24 Il reviendra aussi sur le père de famille accusé d'avoir proféré des menaces de mort
00:17:27 contre un proviseur.
00:17:28 C'était à Clermont-Ferrand.
00:17:29 Il a été libéré de sa garde à vue hier.
00:17:32 Tout cela c'est dans un instant.
00:17:35 Restez avec nous dans ce soir Info Week-end.
00:17:39 De retour sur le plateau de ce soir Info Week-end.
00:17:43 Bienvenue.
00:17:44 Si vous nous rejoignez, pour vous livrer l'information, à mes côtés Mathieu Devesse
00:17:47 pour la décrypter, pour débattre également ce soir.
00:17:49 L'avocat Jérémy Calfon et Georges Fenech, auteurs de L'Ensauvagement de la France,
00:17:53 la responsabilité des juges et des politiques.
00:17:56 On aura besoin de votre expertise puisqu'on va parler de la question des trafics de drogue.
00:18:01 Dans un instant, Gérald Darmanin a annoncé des moyens.
00:18:03 On verra tout cela.
00:18:04 On fait un point sur les dernières actualités.
00:18:07 A la une, bien sûr, ce terrible séisme au Maroc.
00:18:10 Emmanuel Macron qui s'est dit bouleversé après ce drame.
00:18:14 Effectivement, Emmanuel Macron qui propose l'aide de la France.
00:18:18 La France se tient prête à aider au premier secours, a-t-il dit sur X, anciennement Twitter,
00:18:23 avant d'atterrir à New Delhi pour le sommet du G20.
00:18:26 Et le bilan, malheureusement, ne cesse de s'alourdir.
00:18:29 Plus de 1300 personnes sont mortes dans ce puissant tremblement de terre.
00:18:34 Oui, tout à fait.
00:18:35 Un séisme de magnitude 7 qui a touché le pays, le Maroc, la nuit dernière.
00:18:39 Son épicentre a été enregistré au sud-ouest de Marrakech.
00:18:42 Jamais un séisme aussi puissant n'avait frappé le Royaume.
00:18:45 Le récit de Mathilde Kouwiler-Flornon.
00:18:47 Un séisme d'une rare violence.
00:18:53 Sur ces images de vidéosurveillance, les immeubles et la rue se mettent à trembler.
00:18:57 Ces habitants tentent alors de prendre la fuite.
00:19:00 Ici encore, dans ce restaurant de Marrakech, en plein service, les clients ont quitté
00:19:05 l'établissement en quelques secondes.
00:19:07 Ce tremblement de terre d'une magnitude de 7 s'est produit dans la nuit de vendredi
00:19:11 à samedi.
00:19:12 Cette Marocaine raconte la nuit du tremblement.
00:19:15 Vers 23h11 exactement, là on a senti que la maison a commencé à bouger, les murs,
00:19:25 tout ce qui est portable, tout ce qui est dans la cuisine, les affaires, la vaisselle
00:19:30 et tout, elles ont commencé à tomber.
00:19:32 Mais vraiment c'était grave ce qu'on a vécu hier.
00:19:34 On n'a jamais vu ça.
00:19:36 On n'a jamais vécu ça.
00:19:37 Après les premiers tremblements, les dégâts sont déjà nombreux à Marrakech où les
00:19:42 secouss ont fortement été ressentis.
00:19:44 Nous avons paniqué, ça a duré plusieurs secondes qui pour nous étaient une éternité.
00:19:51 Des bâtiments effondrés, des voitures ensevelies sous des tas de pierres.
00:19:55 Durant la nuit, les premiers secours ont commencé à chercher des survivants et à prendre
00:19:59 en charge les premières victimes.
00:20:00 Les habitants ont passé la nuit dehors pour plus de sécurité.
00:20:04 Les familles sont restées dans les jardins, dans leurs voitures.
00:20:12 C'était vraiment la panique totale.
00:20:14 Le bilan s'alourdit d'heure en heure mais la solidarité, elle, ne faiblit pas.
00:20:18 Des dizaines de Marocains sont allés donner leur sang dans ce centre de Marrakech pour
00:20:22 aider les urgences du pays.
00:20:23 A l'international aussi, les aides se multiplient.
00:20:26 En France, la Croix-Rouge a lancé un appel aux dons.
00:20:29 Le Secours populaire et la Fondation de France ont débloqué respectivement 50 000 et 250
00:20:34 000 euros pour porter secours au Maroc.
00:20:37 Il insiste donc d'une intensité exceptionnelle.
00:20:40 Son ampleur, sa profondeur, sa localisation font un événement majeur pour les scientifiques.
00:20:45 Effectivement, même si le Maroc reste un pays où le risque sismique existe, je vous
00:20:51 propose d'écouter les précisions de ce sismologue.
00:20:54 On ne sait pas prévoir les tremblements de terre.
00:20:58 Mais par contre, on est capable de dire si oui ou non il y a une structure active, c'est-à-dire
00:21:03 une faille, capable de produire des séismes.
00:21:06 La bordure nord de ce front de chêne, qui est à 80-60-80 km au sud de Marrakech, est
00:21:19 une bordure tectonique active, capable de produire des séismes.
00:21:23 La mémoire humaine est malheureusement trop courte.
00:21:26 Le dernier séisme qui a eu sans doute lieu sur cette bordure-là a peut-être plusieurs
00:21:31 milliers d'années.
00:21:32 Ce sont des investigations géologiques qui peuvent nous le dire, ce n'est pas l'histoire
00:21:36 humaine.
00:21:37 C'est sans doute pour ça que ce sisme est surprenant.
00:21:39 Il va sans doute nous faire réviser et revoir la manière de voir la sismicité au Maroc.
00:21:46 Et les appels aux dons se multiplient.
00:21:48 Certains d'entre vous souhaitent peut-être aider.
00:21:50 Attention, il y a des organismes imprévus habilités pour cela.
00:21:55 Tout à fait, Olivier.
00:21:56 Le Secours populaire, la Fondation de France, regardez.
00:21:59 Ou encore la Croix-Rouge française se sont mobilisés.
00:22:02 C'est donc à eux que vous devez vous adresser pour venir en aide aux sinistrés.
00:22:07 Et puis sachez que la cellule de crise et de soutien du ministère des Affaires étrangères
00:22:11 à Paris est disponible à ce numéro que vous voyez donc s'afficher, 01 43 17 51 00.
00:22:18 Et il faudra effectivement plusieurs mois, voire plusieurs années pour reconstruire
00:22:23 le Maroc.
00:22:24 On va justement en parler avec notre invité Patrick Colombel, cofondateur, architecte
00:22:29 d'urgence.
00:22:30 Patrick Colombel, bonsoir.
00:22:31 Merci d'être en laison avec nous.
00:22:34 On le voit bien, un nombre de victimes très important, lié notamment aux constructions
00:22:38 qui se sont effondrées.
00:22:41 Vous allez aller sur place.
00:22:43 Vous allez envoyer des équipes puisque votre mission, justement, c'est de vous appeler,
00:22:47 de vous atteler à cette reconstruction des bâtiments.
00:22:50 Oui, bien sûr.
00:22:51 Dans un premier temps, c'est surtout de la mise en sécurité qui va être à faire,
00:22:55 c'est à dire identifier les bâtiments qui sont dangereux de manière à ce que les
00:23:00 gens ne rentrent plus à l'intérieur.
00:23:01 Mais vous savez, localement, il y a des architectes, il y a des ingénieurs qui sont formés, ils
00:23:05 sont tout à fait capables et aptes à intervenir dans ce genre de situation.
00:23:08 On a travaillé avec eux d'ailleurs il y a 19 ans lors du séisme, le Seima, où on
00:23:13 avait fait de la sécurisation de la ville en mettant en place les codes couleurs.
00:23:18 Donc, bien évidemment, il y a des travaux qui vont être relativement longs, qui vont
00:23:21 s'inscrire dans la durée et qui probablement, notamment dans les secteurs qui sont les secteurs
00:23:27 ruraux, seront plus compliqués à mettre en œuvre dans la mesure où c'est de l'habitat
00:23:31 individuel.
00:23:32 Alors, le risque de la région a été connu.
00:23:34 Pour autant, il y a certaines zones au Maroc, dans les zones rurales notamment, où les
00:23:39 maisons n'ont pas été construites pour résister à ce type de séisme.
00:23:44 Vous savez, la grosse différence avec un pays comme le Japon, qui est fortement sismique,
00:23:49 c'est-à-dire avec des séismes quasiment tous les ans, ça se fout tout le temps, donc
00:23:53 les bâtiments anciens qui ne sont pas parasismiques sont tombés depuis très longtemps.
00:23:58 Donc, il ne reste plus que des bâtiments très solides.
00:24:00 Lorsque vous êtes dans une configuration comme celle du Maroc, où vous avez un séisme
00:24:06 qui arrive à un endroit, comme vient d'expliquer le sismologue juste avant moi, où les séismes
00:24:12 sont relativement rares, c'est-à-dire tous les mille, peut-être dix mille ans, ça
00:24:17 veut dire que la sismicité, même si il y en a une, est d'une récurrence très longue.
00:24:23 Malheureusement, lorsqu'une catastrophe comme celle-ci arrive, évidemment, des constructions
00:24:29 qui ne sont pas parasismiques tombent.
00:24:30 Mais elles ne sont pas parasismiques aussi, parce que c'est faute de moyens, notamment
00:24:34 dans des secteurs où vous avez des populations qui sont relativement pauvres, qui font avec
00:24:38 les moyens locaux, à savoir de la terre, de la pierre, avec des matériaux qu'ils
00:24:43 trouvent sur place et qui ne sont pas des constructions dans les règles de l'art parasismiques
00:24:48 comme on peut l'avoir dans des centres-villes, des centres urbains.
00:24:51 Alors, au niveau de l'épicentre, effectivement, énormément de maisons se sont effondrées.
00:24:57 Néanmoins, il y a d'autres régions où il y a beaucoup moins de victimes, mais la
00:25:01 terre a tout de même tremblé.
00:25:02 C'est le cas notamment à Rabat, par exemple.
00:25:05 Est-ce qu'il peut y avoir des conséquences sur les habitations dans ces régions-là,
00:25:10 même là où les immeubles et les maisons ne se sont pas effondrées ?
00:25:14 Globalement, ça va être sûrement des dégâts qui vont être très, très mineurs ou vraiment
00:25:19 très à la marge des bâtiments, vraiment des points singuliers, des singularités sur
00:25:24 des bâtiments qui sont vraiment en très mauvais état ou d'une configuration particulière,
00:25:28 mais globalement non.
00:25:29 Il s'avère que des bâtiments, plus on est proche de la zone de faille, c'est-à-dire
00:25:33 sur les zones de faille où on a construit, sur les zones de faille, donc là, évidemment,
00:25:37 il y a beaucoup de destructions et notamment dans les secteurs qui sont les secteurs ruraux,
00:25:42 pour le coup, dans la partie qui ont été touchées.
00:25:44 C'est ce qu'on voit sur un certain nombre d'images qui ont été diffusées.
00:25:47 Par contre, sur Marrakech, on est relativement loin.
00:25:50 On peut imaginer que ce sont la propagation des ondes sismiques qui ont vécu un phénomène
00:25:56 d'accélération sur des sols qui peuvent être particulièrement mous, notamment.
00:25:59 Donc, c'est des phénomènes qui sont assez connus et notamment qui engendrent des destructions
00:26:04 sur des bâtiments qui sont plutôt de grande hauteur.
00:26:06 Donc, des bâtiments de grande hauteur, plutôt anciens, c'est-à-dire pas construits de
00:26:09 manière parasismique, peut engendrer des destructions.
00:26:12 Et ça, c'est un phénomène assez courant.
00:26:13 Il va falloir désormais reconstruire le pays.
00:26:18 Comment va se passer cette reconstruction ? On imagine que ça va prendre énormément
00:26:23 de temps, mais toutes ces nouvelles habitations, désormais, vont être reconstruites en pensant
00:26:28 à ce risque sismique ?
00:26:29 Alors, on a fait déjà un certain nombre d'opérations dans le monde depuis une vingtaine
00:26:34 d'années, notamment, vous savez, ça me fait penser au Pakistan où on avait des habitats
00:26:39 qui étaient traditionnels, à peu près du même type, où on a réussi à retrouver
00:26:43 des techniques, des technicités pour faire du renforcement parasismique tout en utilisant
00:26:47 des matériaux locaux et avec des systèmes locaux.
00:26:50 Donc, ça, on l'a fait.
00:26:51 C'est tout à fait possible et envisageable.
00:26:53 Encore une fois, je crois que ce qui va être important aussi, c'est de savoir aussi comment
00:26:57 l'État, les autorités marocaines vont aussi accepter ou pas l'intervention de, comment
00:27:04 dire, d'organisations étrangères, ce qui n'est pas encore avéré.
00:27:07 A priori, il n'y a pas encore eu appel à l'aide internationale.
00:27:10 Donc, on peut imaginer aussi qu'ils gèrent ça par eux-mêmes parce qu'ils ont aussi
00:27:13 à la fois des compétences, déjà dans les secours, ils en ont, c'est avéré, mais
00:27:17 sur la reconstruction, on peut imaginer aussi qu'ils soient capables de le faire.
00:27:21 Peut-être à la marge, nous, ça nous intéresse par contre pour aider aussi à comprendre
00:27:26 ces phénomènes qui sont arrivés, qui sont des phénomènes graves, importants, qui pourraient
00:27:31 permettre à d'autres populations qui se trouvent à d'autres endroits dans les zones
00:27:34 sismiques de faire du renforcement parasismique à peu d'argent dans des endroits qui sont
00:27:38 susceptibles d'être touchés.
00:27:39 Donc, il y a un intérêt absolument évident de se rendre sur place, ne serait-ce que pour
00:27:45 cela.
00:27:46 Un grand merci Patrick Colombel, cofondateur, architecte d'Urgence, on l'a bien compris,
00:27:51 donc Georges Fenech.
00:27:52 Il va falloir du temps pour reconstruire le Maroc après ce drame, un drame humain, plus
00:27:57 de 1000 morts, on le disait.
00:27:58 Et puis cette souffrance maintenant pour tous ces gens qui vont se retrouver sans maison.
00:28:02 Oui, ça, avant la reconstruction, l'urgence, évidemment, le sauvetage.
00:28:06 Il y a sans doute peut-être encore un bilan qui n'est que malheureusement provisoire.
00:28:10 On a parlé de 300 morts, 600 morts, maintenant on en est à 1 300, on ne sait pas parce qu'il
00:28:15 y a des régions montagneuses qui sont difficiles d'accès.
00:28:18 On ne sait pas exactement encore quel sera le bilan.
00:28:20 Alors effectivement, le Maroc n'a pas fait appel à l'aide internationale.
00:28:26 C'est vrai qu'ils ont des compétences, qu'ils ont une armée, qu'ils ont des services de
00:28:28 secours, mais on sait que les premières heures sont véritablement capitales.
00:28:33 Et la France, on sait, elle s'est mise à la disposition.
00:28:36 Nos équipes sont prêtes à partir.
00:28:38 Elles attendent que le feu vert des autorités marocaines.
00:28:42 On se souvient que la France est intervenue notamment dans le terrible séisme en Turquie.
00:28:46 Donc la société internationale doit jouer, même l'Algérie.
00:28:50 Alors que l'Algérie, il y a eu des ruptures diplomatiques depuis 2021 avec le Maroc, vient
00:28:55 de décider d'ouvrir son espace aérien, ses aéroports, pour faciliter toutes les aides
00:29:01 internationales qui pourraient venir.
00:29:02 Bon, maintenant, c'est un pays souverain.
00:29:05 Il prend ses décisions, évidemment.
00:29:06 Mais on est là.
00:29:08 On est là, en tout cas, la solidarité jouera avec un pays qui est en plus un pays ami.
00:29:12 On a des liens très forts, effectivement, avec le Maroc.
00:29:14 On pense évidemment à nos amis marocains.
00:29:16 Bien sûr.
00:29:17 Et un Français, on le disait parmi les disparus, on sera à 23 heures avec Nicolas Arnouf,
00:29:23 conseiller des Français au Maroc.
00:29:24 Justement, il nous éclaira sur la situation sur place, notamment sur celle des Français
00:29:30 qui habitent dans le royaume du Maroc.
00:29:33 On va revenir en France à présent avec la question des trafics de drogue.
00:29:37 Les trafics de drogue qui gangrènent aussi une cité à Colombes, dans les Hauts-de-Seine.
00:29:42 Oui, tout à fait.
00:29:42 On parle de la cité Etiendorf.
00:29:44 Depuis près de deux ans désormais, les dealers montent en puissance.
00:29:48 Graffiti, rixes, les conditions de vie dans le quartier se dégradent.
00:29:52 La police tente de faire face, parfois sans réel pouvoir.
00:29:55 Un reportage de Soumaya Lallou et Fabrice Elsner.
00:29:58 Ce petit tunnel est devenu progressivement un point de deal du quartier Etiendorf à Colombes.
00:30:07 Auparavant, ce passage abritait des commerces qui ont tour à tour fermé à cause de l'insécurité régnante.
00:30:13 Devant ce point de deal, nous assistons au contrôle d'un individu par des agents de la BAC.
00:30:18 La fouille est infructueuse.
00:30:21 Quelques minutes plus tard, l'adolescent n'hésite pas à narguer les agents.
00:30:24 En avril dernier, à quelques mètres de là, des coups de feu tirés en bas d'un immeuble avaient secoué le quartier.
00:30:34 Là, on a entendu deux balles, deux coups de feu simultanément.
00:30:38 Et mon premier réflexe, je suis tout de suite rentrée chez moi.
00:30:42 Je me souviens, j'ai mon corps qui tremblait.
00:30:45 Le maire reconnaît une dégradation grandissante et récente des conditions de vie du quartier.
00:30:50 On a pu constater, depuis le printemps, une certaine dégradation dans l'ambiance générale,
00:30:58 avec des jeunes qui viennent pour essayer, il y a une guerre de territoire sur du trafic.
00:31:06 Le maire a su remployer tous les moyens pour garantir la sécurité du quartier et déloger les dealers.
00:31:11 Policiers municipaux et nationaux multiplient les patrouilles quotidiennes.
00:31:16 - Géry Micalfon, c'est vrai qu'on parle souvent de ces petites communes.
00:31:19 C'est assez récent, en tout cas depuis quelques années, quelques mois.
00:31:23 Il y a eu Melun cette semaine. On en a beaucoup parlé.
00:31:25 On parle des communes comme Nice.
00:31:28 On n'était pas habitués à voir ces trafics de drogue avec toutes les conséquences, comme ces règlements de comptes.
00:31:33 Gérald Darmanin parle d'une pieuvre, finalement.
00:31:35 Le mot est assez bien choisi.
00:31:37 Comment vous expliquez cette diffusion de ces trafics aujourd'hui en France ?
00:31:41 - C'est vrai. Je pense que ces trafics ont toujours existé, même dans les petites communes, mais qu'aujourd'hui, ils se montrent.
00:31:46 C'est-à-dire qu'il y a un sentiment chez certains trafiquants de stupes que le territoire leur appartient.
00:31:52 Et qu'à partir de là, ils sont beaucoup plus proactifs et beaucoup plus visibles sur ces dits territoires.
00:31:57 Maintenant, la lutte contre le trafic de drogue, c'est une fusée à trois étages.
00:32:00 Vous avez une police davantage de proximité, la Sûreté départementale,
00:32:05 qui va lutter sur le terrain contre les revendeurs, contre les guetteurs.
00:32:09 Vous allez avoir la police judiciaire qui va mener un travail de longue haleine pour aller débusquer les têtes de réseau.
00:32:15 Et puis, le troisième étage de la fusée, c'est l'international, parce que ces réseaux sont internationaux.
00:32:20 Les trafiquants se fournissent aux Pays-Bas, au Maroc et dans d'autres pays.
00:32:24 Et c'est un travail de coopération qui doit être mené entre plusieurs États.
00:32:27 C'est donc un travail très complexe.
00:32:29 Et la récente réforme de la police judiciaire et de la police, de façon générale, est assez inquiétante concernant la lutte sur le trafic de drogue.
00:32:36 - Georges Fenech, je vais reprendre le titre de votre livre, "L'ensauvagement de la France, la responsabilité des juges et des politiques".
00:32:43 Les juges, les politiques, ils sont responsables de ces trafics de drogue qu'on voit aujourd'hui fleurir partout, même dans les petites communes ?
00:32:49 - Oui. Écoutez, j'ai eu l'occasion d'accompagner Jean-Marc Morandini cette semaine à Mellon.
00:32:55 CNews s'est déplacé à la demande des habitants qui n'en peuvent plus.
00:33:00 Et donc, vraiment, il faut aller sur place pour réaliser ce que vivent, le calvaire que vivent ces gens-là.
00:33:08 Et on a interviewé des trafiquants, des dealers qui étaient là, mais tout naturellement, face caméra, à visage découvert.
00:33:17 - C'est incroyable. - Ils sont visibles. - C'est absolument incroyable.
00:33:20 - Ils font, ils exercent un commerce, finalement, une sorte de normalité un commerce comme un autre.
00:33:25 Ils nous le disaient. Je nourris ma famille, les familles, on s'entraide, etc.
00:33:30 En réalité, qu'est-ce que vous venez de nous embêter ? Quoi que ces histoires, on ne fait rien de mal. On vend. Voilà.
00:33:36 Donc, comprenez bien qu'il y a aujourd'hui, malgré tous les discours d'affichage, et je crois sincère,
00:33:44 le mise d'intérieur, M. Darmanin, et on le voit se déployer sur le terrain, déployer des nouvelles équipes de CRS 8.
00:33:51 Maintenant, nous allons une équipe nationale d'une centaine d'effectifs. Très bien.
00:33:55 Sauf que ce que fait M. Darmanin aujourd'hui, mais tous ses prédécesseurs ont tenté de le faire.
00:34:00 Tous remonté depuis chevènement, en passant par tous les ministres actuels récents, Gérard Collomb, Castaner aussi,
00:34:11 la maire des Batailles, les premiers ministres, ce sont les présidents de la République.
00:34:15 Tout, sous tous les gouvernements, il y a eu cette volonté affichée de s'attaquer à la maire des Batailles,
00:34:22 c'est-à-dire le trafic de drogue qui, non seulement, empoisonne la ville et les quartiers,
00:34:27 pose un problème de santé publique, mais également génère beaucoup d'autres délinquances,
00:34:35 de règlements de comptes, de kalachnikovs, tout ce que vous savez.
00:34:38 Mais M. Darmanin, à lui tout seul, malgré toute sa bonne volonté, ne pourra pas faire régresser sensiblement ce trafic.
00:34:47 Pour une bonne et simple raison, et c'est ce que je développe essentiellement dans cet ouvrage,
00:34:53 c'est que pour que tout cela fonctionne, il faut que tout le monde marche, d'un même pas.
00:34:57 Il y a une défaillance, c'est la justice.
00:35:02 Les jeunes délinquants que j'ai rencontrés et que je connaissais par d'autres fonctions antérieures qui étaient les miennes,
00:35:09 ils font tout simplement un rapport coût-avantage.
00:35:13 Combien ça me rapporte ?
00:35:15 Ça me rapporte beaucoup, beaucoup plus que d'aller travailler d'ailleurs.
00:35:18 Et combien ça me coûte ?
00:35:19 Pas grand-chose, au final.
00:35:21 Surtout quand on est mineur.
00:35:22 Vous savez que 20% des dealers sont des mineurs.
00:35:27 Pourquoi sont des mineurs ?
00:35:28 Parce qu'on sait très bien que les mineurs n'encourent quasiment rien.
00:35:31 C'est très rare de les mettre en détention provisoire, dans un centre éducatif fermé, il n'y en a même pas un par département.
00:35:38 Il y a en plus une politique très bienveillante, je dirais, au point de vue pénal à l'égard des mineurs,
00:35:45 qui est basée surtout sur l'éducatif et très peu sur la sanction, alors que la sanction a une vertu éducative.
00:35:51 Donc les ministres d'Intérieur peuvent s'évertuer à vouloir toujours mettre des effectifs sur place.
00:35:59 Souvenez-vous de ce que nous dit la police.
00:36:01 On les interpelle et le lendemain, on les retrouve.
00:36:04 Ils sont dans la rue. On va y revenir largement.
00:36:06 Effectivement, tout à l'heure, on va s'interroger.
00:36:08 C'est vrai que 7 Français sur 10 seraient favorables à la présence de l'armée dans les cités.
00:36:13 C'est un sondage Chez News qui dit.
00:36:15 Bonne idée, pas bonne idée.
00:36:16 En tout cas, qu'est-ce que ça révèle cette volonté des Français ?
00:36:19 Je vous poserai la question.
00:36:19 On continuera d'en débattre.
00:36:21 Ce sera à 23h15.
00:36:23 Mais avant cette autre actualité, ce père de famille accusé d'avoir proféré des menaces de mort contre un proviseur,
00:36:29 on se souvient, qui a refusé l'accès au lycée à sa fille portant une abaya,
00:36:34 eh bien, il est sorti de sa garde à vue hier à Clermont-Ferrand.
00:36:38 Il a été placé sous contrôle judiciaire avec suivi social.
00:36:41 Il est convoqué devant le tribunal correctionnel fin octobre.
00:36:44 Il a par ailleurs interdiction d'entrer en contact avec les victimes
00:36:47 et de se présenter aux abords de tout établissement scolaire du Puy-de-Dôme.
00:36:50 On fait le point avec Augustin Donadieu et Sébastien Bendotti.
00:36:53 On en parle ensuite.
00:36:56 Moins de 24 heures après son placement en garde à vue, le père qui a menacé de mort le proviseur de sa fille
00:37:01 a été relâché hier après-midi.
00:37:04 Placé sous contrôle judiciaire avec un suivi social, il a l'interdiction d'entrer en contact avec les victimes
00:37:09 et de se présenter aux abords des établissements scolaires où était scolarisé sa fille.
00:37:14 Plus tôt dans la journée, le ministre de l'Éducation nationale alors en déplacement à Lyon s'est exprimé.
00:37:19 "Ce sont des menaces qui sont extrêmement choquantes.
00:37:22 J'ai eu hier le proviseur au téléphone.
00:37:25 Évidemment, je lui ai assuré tout mon soutien, celui du gouvernement, de l'État et plus globalement, je crois,
00:37:31 de nos concitoyens face à ces menaces qui sont inadmissibles et inqualifiables."
00:37:36 Au lycée, le proviseur a échangé avec ses élèves
00:37:39 mais certains d'entre eux ne comprennent toujours pas l'exclusion de leurs camarades à l'origine des menaces de mort.
00:37:45 "Sa tenue, c'était pas chippabaya du tout. Je peux la porter.
00:37:49 Une jeune fille non voilée peut la porter aussi sans que ce soit pour autant une abaya."
00:37:55 "Sa tenue, ça n'a rien à voir normalement.
00:37:58 En plus, surtout que c'était vraiment pas une abaya, c'était un kimono, c'est japonais."
00:38:02 "Les menaces de mort qui pesaient contre quelqu'un, c'est très grave
00:38:05 mais est-ce que le contexte, la situation dans laquelle ça a été fait a été propice à cela ?"
00:38:12 Le père de famille de 44 ans est poursuivi pour menace en vue d'intimidation d'une personne chargée d'une mission de service public.
00:38:19 Le proviseur, lui, a été placé sous protection renforcée.
00:38:23 "Alors, placé sous contrôle judiciaire avec suivi social,
00:38:26 le suspect est convoqué, Jérémy Calfon, devant le tribunal correctionnel fin octobre.
00:38:30 On aurait pu imaginer une comparution immédiate, finalement ?"
00:38:37 "Non, je crois pas."
00:38:38 "Ce serait peut-être une réponse plus ferme, en tout cas rapide."
00:38:42 "Il a été déféré, ça veut dire qu'immédiatement après sa garde à vue, puisqu'il est sous contrôle judiciaire,
00:38:46 donc ça veut dire qu'immédiatement après sa garde à vue,
00:38:48 il a comparu devant un magistrat, qui est le juge des libertés de la détention, qu'il a placé sous contrôle judiciaire.
00:38:52 La comparution immédiate, c'est quand même une procédure très particulière, c'est une spécificité française.
00:38:58 Et les audiences de comparution immédiate sont déjà surchargées pour des délits qui sont beaucoup plus graves.
00:39:03 Du trafic de stupéfiants, des violences conjugales,
00:39:06 où il y a un vrai impératif de sécurité publique, de protection des personnes et de politique pénale."
00:39:12 "Menace de mort sur un enseignant, c'est grave."
00:39:13 "On est, alors, des menaces..."
00:39:14 "C'est plus grave que le trafic de stupéfiants."
00:39:17 "Ce sont, je crois pas, ce sont des menaces de mort."
00:39:19 "Samuel Paty, c'était pas, c'était, pardon."
00:39:21 "Oui, sauf que là, ça a été un homicide."
00:39:23 "Ça a commencé comme ça."
00:39:24 "Ce ne sont pas des menaces, après, il faut que les menaces soient suivies des faits,
00:39:26 mais là, on a eu un contrôle judiciaire, quand même."
00:39:28 "Non, mais dites pas que c'est pas grave, quoi."
00:39:30 "Je vous dis pas que c'est pas grave, je vous dis que c'est moins grave
00:39:31 que ce qui passe en comparution immédiate."
00:39:33 "Je suis désolé."
00:39:34 "C'est votre avis."
00:39:35 "Entre des violences conjugales, une femme qui se fait tabasser par son mari
00:39:39 et où on a besoin de taper fort et vite, et des menaces de mort,
00:39:43 des menaces de mort, on en voit tous les jours dans les tribunaux.
00:39:46 Je trouve déjà que le parquet a été extrêmement réactif
00:39:50 et a pris cette affaire très au sérieux en déférant le gardé à vue.
00:39:55 La seule justification à une comparution immédiate,
00:39:57 ça aurait été la pression médiatique et c'est jamais une bonne justification."
00:40:01 "Georges Fenech n'est pas d'accord avec vous sur ce point."
00:40:03 "Non, je ne suis pas d'accord avec vous parce que dans le contexte,
00:40:05 tout le monde a en mémoire comment a démarré
00:40:08 cet horrible assassinat de Samuel Matis.
00:40:10 Ça a commencé comme ça, par des menaces sur les réseaux
00:40:14 et puis quelqu'un est passé à l'acte, voyez-vous.
00:40:17 Donc, je pense qu'on ne peut pas considérer, dire
00:40:20 "Oh, finalement, c'est moins grave."
00:40:21 Non, c'est très grave.
00:40:23 Porter des menaces de mort sur un enseignant
00:40:26 qui est en mission de service public,
00:40:28 d'ailleurs, vous connaissez les peines qui ne tiennent que moi.
00:40:31 La peine encourue est de cinq ans d'emprisonnement
00:40:33 et 75 000 euros d'amende.
00:40:35 Donc, le tribunal a estimé qu'on pouvait le relâcher.
00:40:38 C'est une décision qu'il a prise souverainement.
00:40:41 Il est sous contrôle judiciaire avec interdiction.
00:40:44 On ose espérer qu'il ne passera pas et qu'il ne mettra pas ces menaces à exécution.
00:40:48 Maintenant, la comparution immédiate aurait permis effectivement
00:40:53 une mesure qui aurait été très symbolique en même temps
00:40:56 pour tous ceux qui seraient avisés d'aller menacer des enseignants
00:41:01 dans l'exercice de leur fonction.
00:41:02 Il aurait été jugé immédiatement.
00:41:05 Je pense que les Français auraient...
00:41:07 - Mais vous voyez la différence entre vous et moi,
00:41:09 c'est que moi, je pense que la justice ne doit pas faire de symbole.
00:41:11 Vous voyez, et que la justice n'est pas là pour faire de la communication.
00:41:14 Donc, la justice est là pour être cohérente avec elle-même.
00:41:18 Et la justice, le but final de l'autorité judiciaire,
00:41:22 c'est de juger une personne en faisant ni trop, ni trop peu.
00:41:25 Quand on en fait trop, on arrête d'être juste.
00:41:28 Et je trouve là que l'orientation qui a été prise
00:41:30 est une orientation tout à fait juste et tout à fait cohérente.
00:41:32 - En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'il a été déféré.
00:41:35 - Absolument.
00:41:36 - Qu'il a été déféré, qu'il a une date d'audience.
00:41:38 - Tout à fait.
00:41:38 - Et qu'il est sous contrôle judiciaire.
00:41:39 On ne peut pas dire que la justice n'a pas fonctionné.
00:41:41 - Absolument. Et je rajoute que la date d'audience
00:41:44 est quand même une date d'audience à brève échéance, fin octobre,
00:41:46 parce que vous avez des dates d'audience qui sont à 8 mois, 9 mois.
00:41:48 Donc, il y a quand même eu des choses de faites.
00:41:51 - Pression médiatique, la justice aurait pu effectivement tomber dans le piège.
00:41:54 C'est en tout cas l'avis de Jérémie Capellon.
00:41:57 Ce n'a pas été le cas.
00:41:58 Pour autant, on parlait tout à l'heure de ces institutions
00:42:00 qui devraient marcher main dans la main.
00:42:02 Ministère de l'Intérieur, Ministère de la Justice.
00:42:04 Là aussi, est-ce que ça n'aurait pas été un signe
00:42:06 que l'éducation nationale marche main dans la main,
00:42:08 aussi avec la justice, sur une question fondamentale
00:42:10 où les Français attendent des réponses ?
00:42:12 - Bien sûr, mais c'est absolument évident.
00:42:15 Aujourd'hui, il y a une recrudescence des menaces
00:42:19 qui sont portées contre les enseignants, contre des policiers, contre des élus.
00:42:23 Si la justice n'est pas à la hauteur de cette atteinte à l'autorité
00:42:29 et à l'intégrité physique de ceux qui sont en charge du service public,
00:42:33 on ne risque pas de voir reculer ces comportements
00:42:38 qui sont absolument condamnables, vous comprenez ?
00:42:41 Donc je pense que, comme pour un élu jusqu'à une époque récente,
00:42:47 on faisait un simple rappel à la loi quand il y avait des violences verbales
00:42:51 ou même physiques contre des élus.
00:42:53 Maintenant, il y a des options qui ont été données pour dire "il faut arrêter".
00:42:57 On est dans une forme d'angélisme.
00:42:59 Moi, quand vous dites que la justice ne doit pas être dans le symbole,
00:43:02 je maintiens que la justice a aussi un rôle d'exemplarité et de dissuasion
00:43:08 pour tous ceux qui seraient amenés, comme ce père de famille,
00:43:11 à venir menacer un enseignant.
00:43:13 - Et c'est là où vous n'êtes pas d'accord avec Georges Pénaly ?
00:43:15 - Absolument.
00:43:16 Moi, je pense que la justice n'a pas de rôle d'exemplarité.
00:43:18 Quand on est dans l'exemple, on n'est plus dans la justice.
00:43:22 Et par contre, je vous rejoins sur le fait qu'à l'époque,
00:43:25 les violences verbales n'étaient pas prises en compte.
00:43:27 À l'époque, il y avait des rappels à la loi pour des faits qui étaient relativement graves.
00:43:31 Aujourd'hui, tout est pris au sérieux.
00:43:33 Et il ne faut pas oublier quelque chose.
00:43:34 La comparution immédiate, dans un certain nombre de juridictions,
00:43:38 vous avez, même dans la quasi-totalité,
00:43:40 une seule chambre de comparution immédiate.
00:43:42 Et vous avez des délais qui sont extrêmement serrés.
00:43:44 À Paris, les comparutions immédiates commencent à 13h et finissent à 4h du matin.
00:43:49 Donc il y a aussi, de la part des parquetiers,
00:43:51 c'est-à-dire de la part des procureurs qui sont en charge
00:43:53 de déterminer quel dossier passe en comparution immédiate
00:43:55 et quel dossier n'y passe pas, de prioriser.
00:43:58 Et moins on a de moyens, plus on priorise.
00:44:02 Et le laxisme ressenti de la justice, c'est aussi ça.
00:44:05 C'est qu'à un moment donné, il faut traiter les cas compris
00:44:08 comme étant les plus graves et les autres,
00:44:10 on essaye de les repousser un petit peu et d'étaler un petit peu tout ça.
00:44:14 Je voulais vous entendre toujours à propos de la baïa.
00:44:16 On le voit, c'est un sujet brûlant depuis la rentrée scolaire.
00:44:19 Il y a les défenseurs de l'équipe de France,
00:44:21 Jules Koundé et Ibrahima Konate,
00:44:23 qui ont pris position sur les réseaux sociaux.
00:44:25 Je vais essayer d'être bref, de recontextualiser.
00:44:27 Alors c'est sur le réseau Instagram.
00:44:29 Jules Koundé, il a partagé une vidéo.
00:44:32 Il n'a pas précisément réagi.
00:44:33 Il a partagé une vidéo de l'influenceuse Krasi Salih.
00:44:36 Je ne la connaissais pas, cette jeune femme.
00:44:37 Elle est suivie par un million de personnes
00:44:40 et elle critique fortement une déclaration d'Emmanuel Macron.
00:44:42 Déclaration lors de l'interview du chef de l'État
00:44:45 avec le youtubeur Hugo Descript.
00:44:47 On ne peut pas faire comme s'il n'y avait pas eu d'attaque terroriste
00:44:49 et l'assassinat de Samuel Paty dans notre pays.
00:44:51 C'est ce qu'avait déclaré Emmanuel Macron.
00:44:54 Et c'est cette critique qu'a salué Jules Koundé, le défenseur des bleus.
00:44:59 Ibrahima Konate a lui aussi pris la parole sur le sujet.
00:45:02 Alors le défenseur central des bleus a lui partagé,
00:45:05 il a partagé cette fois une vidéo d'une lycéenne
00:45:08 qui a été exclue pour avoir porté la baïa en écrivant
00:45:11 "c'est une blague j'espère".
00:45:12 Donc voilà, c'est ce qu'a déclaré le joueur de Liverpool.
00:45:15 Est-ce que Georges Fedex, selon vous,
00:45:16 ces défenseurs de l'équipe de France,
00:45:18 alors on le sait, ils ont un rôle social, ils sont observés, écoutés.
00:45:22 Ils sont dans leur rôle quand ils prennent position
00:45:24 dans ce cadre-là sur l'interdiction de la baïa, selon vous ?
00:45:28 Moi, je crois qu'à partir du moment où vous êtes porteur
00:45:32 du maillot des bleus, vous représentez une équipe de France.
00:45:38 Quand vous représentez une équipe de France,
00:45:41 vous avez une obligation de vous comporter,
00:45:44 je dirais aussi, en loyal membre d'une équipe de France.
00:45:50 Est-ce qu'ils ont bien entendu une liberté,
00:45:53 comme tout citoyen, de s'exprimer ?
00:45:55 Mais quand vous êtes le maillot de l'équipe de France,
00:45:58 vous avez un devoir, me semble-t-il,
00:46:02 au moins de réserve sur certains sujets,
00:46:04 surtout de ne pas aller à l'encontre d'une décision
00:46:08 qui vient d'être prise par le gouvernement.
00:46:11 Je pense que ça écorne un petit peu l'image de l'équipe de France.
00:46:15 Quand vous avez le maillot des bleus,
00:46:16 il y a effectivement un devoir de réserve,
00:46:19 alors ce n'est pas inscrit comme dans certaines professions,
00:46:21 en tout cas pour le symbole, selon vous,
00:46:23 effectivement, on ne peut pas s'exprimer sur tous les sujets,
00:46:27 même s'il ne s'agit pas de remettre la liberté d'expression,
00:46:31 mais en tout cas quand on est joueur de foot,
00:46:33 exposer, écouter, on a un devoir de réserve selon vous ?
00:46:38 D'abord, ce que je voudrais dire,
00:46:39 c'est que je trouve que la phrase d'Emmanuel Macron
00:46:41 qui avait été commentée était effectivement maladroite,
00:46:43 parce que la difficulté du port de la baïa,
00:46:45 c'est plutôt de sauvegarder un modèle culturel,
00:46:49 plutôt que pour des questions de sécurité.
00:46:52 Moi, je pense qu'il devrait y avoir un devoir de réserve, quand même.
00:46:55 On est face à des gens qui sont de jeunes gens,
00:46:59 qui ont évidemment leur conviction,
00:47:01 mais qui sont suivis par des millions de personnes.
00:47:05 Ce sont des influenceurs, les joueurs de football aujourd'hui.
00:47:08 Il y en a certains qui sont même recrutés pour ça,
00:47:10 pour le nombre de followers qu'ils ont sur leur compte Instagram
00:47:14 ou sur leur compte Twitter.
00:47:15 Et je pense quand même qu'en tant que représentant de la France à l'étranger,
00:47:19 parce que c'est ça aussi une équipe nationale,
00:47:21 il devrait y avoir un devoir de réserve.
00:47:25 On devrait s'abstenir de faire de la politique.
00:47:28 Et je pense que ces joueurs n'ont rien à y gagner.
00:47:30 Absolument rien.
00:47:31 Et ce qui est inquiétant, au-delà du fait qu'ils s'expriment,
00:47:34 c'est le fond de leur positionnement.
00:47:36 Parce qu'on voit, avec le "c'est une blague, j'espère",
00:47:39 que Ibrahima Konate ne comprend absolument pas ce qui est en jeu ici
00:47:44 et adopte une posture qui est une posture purement communautaire.
00:47:48 Et je trouve ça relativement inquiétant de la part d'une personne
00:47:52 qui est suivie par beaucoup et beaucoup de gens,
00:47:55 ce manque de modération.
00:47:57 Et je trouve un petit peu cavalier.
00:47:59 Je pense qu'il devrait y avoir un devoir.
00:48:00 Allez, il est 23h.
00:48:02 Bienvenue.
00:48:03 Si vous nous rejoignez dans ce soir info week-end,
00:48:06 on fait un point complet sur les actualités.
00:48:08 Et à la une, bien évidemment, ce soir, ce terrible séisme au Maroc,
00:48:13 où le bilan ne cesse de s'alourdir.
00:48:14 Plus de 1300 personnes sont mortes dans ce puissant tremblement de terre.
00:48:18 Mathieu ?
00:48:18 Tout à fait.
00:48:19 Un séisme de magnitude 7 qui a frappé le pays, le Maroc, la nuit dernière.
00:48:23 Son épicentre a été enregistré au sud-ouest de Marrakech.
00:48:26 Jamais un séisme aussi puissant n'avait frappé le Royaume.
00:48:30 Je vous propose d'écouter le témoignage de cette habitante de Marrakech.
00:48:33 Elle a évité le pire.
00:48:36 J'étais posé tranquillement dans mon salon, en famille.
00:48:39 Mes nièces étaient au deuxième étage.
00:48:41 J'étais en train de regarder la télé.
00:48:43 Et là, tout à coup, choc dramatique.
00:48:46 Je commence à voir la terre à trembler, la télé bouger,
00:48:49 ça vole dans tous les sens, la vaisselle, tout par terre.
00:48:52 Et là, je n'ai pas cherché à comprendre.
00:48:54 Je suis monté dans le deuxième étage, j'ai pris mes nièces, je suis sorti dehors.
00:48:57 Une fois que je suis sorti dehors, j'ai commencé à voir tout le monde courir de partout.
00:49:01 Ça criait dans tous les sens.
00:49:03 Je ne comprenais pas ce qui se passait.
00:49:05 C'était la panique totale dans toutes les rues.
00:49:07 Ça criait dans tous les sens, ça tremblait.
00:49:11 C'était vraiment un choc, choc.
00:49:12 C'était la première fois que ça m'arrivait.
00:49:15 Je ne savais pas quoi faire.
00:49:15 C'était l'instinct de survie.
00:49:18 Effectivement, une expérience traumatisante et on le comprend.
00:49:23 Nicolas Arnauf, conseiller des Français au Maroc,
00:49:25 est en liaison avec nous.
00:49:27 Nicolas Arnauf, merci d'avoir accepté notre invitation,
00:49:31 à la fois pour nous éclairer sur la situation sur place.
00:49:34 Peut-être pour commencer, on a appris qu'un Français se trouvait parmi les victimes ce soir.
00:49:39 Est-ce qu'on a des détails sur sa disparition ?
00:49:43 Écoutez, je viens de raccrocher avec le numéro 2 de l'ambassade
00:49:47 qui m'a confirmé effectivement le décès d'un compatriote.
00:49:49 Je n'ai pas plus d'informations que ça à ce stade.
00:49:56 8 Français blessés également.
00:49:58 Voilà où on en est sur la situation.
00:50:00 Beaucoup de Français ont été impactés par le séisme.
00:50:02 Vous avez des retours à cette heure ?
00:50:06 Non, alors, comme vous l'indiquez à de nombreuses reprises,
00:50:11 on est sur une zone rurale qui n'est pas très touristique.
00:50:15 Il peut y avoir beaucoup de Français impactés qui sont des binationaux,
00:50:20 mais néanmoins, dans ces zones-là, en général, il y a très peu de binationaux.
00:50:24 Ce qu'il faut avoir en tête, c'est que les infrastructures n'ont pas été touchées.
00:50:30 Marrakech, contrairement à certaines images un petit peu violentes,
00:50:35 j'ai eu des compatriotes installés là-bas
00:50:38 qui sont extrêmement étonnés du traitement de l'information.
00:50:41 À Marrakech même, les palais ont résisté, quasiment tout a résisté.
00:50:47 Et c'est vraiment dans ces zones assez reculées
00:50:50 où il y a des dégâts extrêmement importants
00:50:53 eu égard au mode de construction des villages, des doirs là-bas.
00:50:59 Comment les secours se sont mis en place assez rapidement ?
00:51:04 Visiblement, on peut saluer la réactivité des secours au Maroc.
00:51:10 On peut saluer d'une part la réactivité des secours marocains
00:51:14 qui sont extrêmement bien équipés,
00:51:17 qui ont bénéficié de coopérations avec les équipes de l'ambassade de France
00:51:24 qui les ont formées vraiment très efficacement en termes de sécurité civile.
00:51:30 Donc ça c'est un premier point.
00:51:30 Et le deuxième point, sur les autorités françaises locales,
00:51:34 à savoir notre ambassade et nos consulats généraux,
00:51:37 ont été extrêmement réactifs avec mise en place des systèmes de sécurité
00:51:43 qui existent pour tous les Français de l'étranger,
00:51:45 à savoir le système d'îlotage qui est un système de bénévoles
00:51:50 qui sont en charge de faire l'interface entre les compatriotes,
00:51:54 l'ambassade et les consulats.
00:51:57 Le système a été déclenché sur Abba en moins de trois minutes.
00:52:02 Et puis la cible de crise a été mise en place en moins de deux heures.
00:52:08 J'ai pu avoir les fonctionnaires du ministère qui travaillent là-bas.
00:52:13 Les équipes sont mobilisées à 100%, beaucoup d'appels.
00:52:18 La fatigue commence à se faire sentir manifestement.
00:52:22 Voilà, donc beaucoup d'appels, beaucoup de gens à rassurer.
00:52:27 Et une solidarité, avant de vous libérer,
00:52:29 on imagine une solidarité aussi qui s'est mise en place, sur place.
00:52:35 Alors la solidarité, effectivement, est en train de se mettre en place
00:52:38 de façon un petit peu, à mon corps défendant, un petit peu chaotique
00:52:41 dans la mesure où chacun y va de sa cagnotte,
00:52:44 chacun y va de sa recommandation.
00:52:50 Moi, de mon côté, je recommande,
00:52:53 comme j'ai pu le faire sur votre antenne tout à l'heure,
00:52:55 de ne s'adresser qu'à des organismes
00:52:58 pour lesquels on est parfaitement sûr que les dons arriveront.
00:53:01 C'est quelque chose de vraiment primordial.
00:53:04 En France, je crois que vous avez des panneaux
00:53:07 que vous affichez régulièrement pour la Croix-Rouge, notamment.
00:53:11 Ici, à Rabat, on travaille avec Caritas,
00:53:15 qui est une ONG de l'Église catholique,
00:53:18 qui travaille avec le Croissant Vert.
00:53:20 Donc ça, c'est pour le premier point.
00:53:22 Le deuxième point, c'est qu'on organise aussi,
00:53:25 à titre bénévole, en tant qu'élu,
00:53:28 puisqu'on est une vingtaine d'élus sur le Maroc,
00:53:30 à travailler pour assister nos compatriotes
00:53:34 et assister nos hôtes marocains.
00:53:36 On travaille avec des associations françaises.
00:53:38 J'ai encore eu un call tout à l'heure
00:53:41 entre le ministère de la Santé marocain
00:53:44 et des ONG françaises pour faire parvenir au plus vite
00:53:48 un container rempli d'équipements médicaux
00:53:50 et éventuellement également un hôpital mobile
00:53:53 sous forme de container.
00:53:54 Un grand merci.
00:53:57 Un grand merci, Nicolas Arnoulf,
00:53:59 conseiller des Français au Maroc.
00:54:00 On l'a bien compris, si vous souhaitez faire un don,
00:54:03 dirigez-vous vers des organismes recommandés par l'État,
00:54:07 des organismes sûrs.
00:54:08 Attention aux escroqueries,
00:54:10 c'est ce qu'on comprend bien évidemment derrière.
00:54:12 On va retrouver Hicham Dan,
00:54:14 Hicham Dan, franco-marocain à Agadir.
00:54:16 Il a vécu ce terrible séisme.
00:54:19 Il est avec nous.
00:54:20 On a réussi à avoir de la connexion.
00:54:23 Merci beaucoup, Hicham Dan, d'être en liaison avec nous.
00:54:26 Racontez-nous, vous êtes à Agadir.
00:54:28 Qu'est-ce que vous avez vécu la nuit dernière ?
00:54:31 Bonsoir.
00:54:35 Effectivement, hier soir, vers 23h,
00:54:40 une très importante soucousse s'est faite ressentir.
00:54:44 J'étais chez moi en famille et tout le monde,
00:54:47 on a tous été déséquilibrés par la soucousse
00:54:50 qui a duré en réalité quelques secondes,
00:54:52 mais qui a paru être en réalité beaucoup plus longue
00:54:56 d'un point de vue du ressenti.
00:54:59 Et donc, s'en est suivi presque instantanément
00:55:02 une coupure d'électricité et des réseaux Internet.
00:55:06 Et nous avons donc dû passer la nuit à la belle étoile
00:55:12 et nous apprêtons de nouveau pour une seconde nuit
00:55:15 à dormir dans les rues
00:55:18 parce que le risque de réplique est important.
00:55:22 Alors justement, là, vous nous dites cette nuit,
00:55:23 vous allez dormir dans la rue,
00:55:25 mais est-ce que vous êtes accompagné ?
00:55:26 Est-ce qu'il y a une solidarité qui s'est mise en place
00:55:30 ou vous êtes un peu livré à vous-même à cette heure ?
00:55:32 Écoutez, la solidarité s'organise effectivement
00:55:39 entre les habitants dans les quartiers,
00:55:41 effectivement, entre les différents habitants.
00:55:45 Les uns fournissent de l'eau, les autres fournissent du bain,
00:55:49 donc quelques victuailles,
00:55:51 mais d'un point de vue institutionnel,
00:55:54 mis à part effectivement les rondes de gendarmerie royale
00:55:58 qui tournent régulièrement pour s'assurer
00:56:00 qu'il n'y ait pas de pillages ou de méfaits de ce genre
00:56:06 qui puissent être perpétrés.
00:56:10 Nous avons donc organisé la solidarité nous-mêmes
00:56:15 de ce point de vue-là,
00:56:16 mais parce que nous sommes ici en banlieue en réalité d'Agadir,
00:56:20 mais à Agadir même,
00:56:22 une tente du roi Saint-Rouge, me semble-t-il,
00:56:25 a été dressée pour ceux qui souhaitaient dormir
00:56:31 en dehors de chez eux.
00:56:32 Oui, parce qu'effectivement, ce sont surtout les zones rurales
00:56:35 ou en tout cas les zones périurbaines
00:56:37 qui ont été particulièrement touchées par ces effondrements.
00:56:47 Hicham Dade, qui est donc en liaison avec nous à Agadir,
00:56:50 c'est vrai que les liaisons sont difficiles.
00:56:52 Il semblerait que nous l'ayons perdu.
00:56:57 En tout cas, on voit que la solidarité finalement
00:57:03 se met en place petit à petit,
00:57:04 mais il y a pas mal de difficultés
00:57:06 pour les services institutionnels d'intervenir.
00:57:11 Nicolas Arnoulf, conseiller des Français au Maroc,
00:57:13 qui est également avec nous,
00:57:15 on a entendu ce témoignage d'Hicham Dade,
00:57:17 qui va une nouvelle fois dormir dans la rue à Agadir cette nuit.
00:57:22 Il n'est pas le seul,
00:57:23 ça c'est quelque chose que vous constatez aussi ce soir ?
00:57:27 Oui, j'ai beaucoup de contacts à Marrakech,
00:57:31 effectivement beaucoup de personnes sans toit.
00:57:36 J'ai reçu des témoignages des premiers besoins
00:57:40 qu'ils se font sentir.
00:57:41 Les premiers besoins, c'est des besoins humains.
00:57:44 Les forces armées royales sont déjà sur place,
00:57:46 mais manifestement manquent aujourd'hui,
00:57:49 ce ne sera sûrement pas le cas demain,
00:57:51 mais manquent aujourd'hui de main d'œuvre pour déblayer.
00:57:54 Et puis ensuite, il va y avoir tous les produits de première nécessité,
00:57:58 notamment des produits médicaux.
00:58:00 J'ai obtenu du ministère de la Santé les listes des produits.
00:58:04 Donc on échange avec les ONG marseillaises,
00:58:07 que ce sont les sourires de Gary Baldi et Histoire de Fille,
00:58:11 qui vont nous envoyer tout ce matériel au plus vite par bateau.
00:58:16 Et malheureusement, ça prend deux jours.
00:58:20 On va retrouver Hicham Datt dans la banlieue d'Agadir.
00:58:23 Effectivement, on entendait les besoins humains,
00:58:27 les besoins de produits de première nécessité.
00:58:29 C'est ce qui vous manque là ce soir ?
00:58:34 Écoutez, non, pour l'instant, on est sur les réserves
00:58:38 des quelques derniers jours.
00:58:43 Personne naturellement ne s'entendait à ce qui s'est passé.
00:58:46 Effectivement, on a quelques problèmes de liaison avec Hicham Datt,
00:59:00 qu'on retrouvera tout à l'heure pour un nouveau timoignage.
00:59:02 On l'a compris, situation difficile,
00:59:04 puisqu'il est obligé ce soir, comme tant d'autres,
00:59:08 de dormir à la rue pour éviter les effondrements.
00:59:15 Bien évidemment, un appel au don en tout cas.
00:59:17 Effectivement, et juste pour préciser qu'Agadir se trouve
00:59:20 à quelques 200 kilomètres à vol d'oiseau d'Alaouz.
00:59:24 C'est l'épicentre du séisme, mais on l'a entendu avec ce témoignage
00:59:27 et il a été fortement ressenti malgré ces 200 kilomètres à vol d'oiseau.
00:59:32 On va y revenir à la situation au Maroc dans ce soir info week-end.
00:59:36 Dans l'actualité également, sans attendre la fin du sommet du G20
00:59:40 qui se poursuit jusqu'à demain,
00:59:41 les pays ont adopté une déclaration commune, Mathieu.
00:59:44 Oui, tout à fait, un document dans lequel ils s'abstiennent
00:59:47 de condamner l'invasion russe.
00:59:49 Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a réagi.
00:59:52 Selon lui, il n'y a pas de quoi être fier.
00:59:54 Il déplore que la Russie ne soit pas citée dans le texte
00:59:57 et de ne pas avoir été invité à discuter avec les membres du G20.
01:00:01 On va parler d'un sujet qui intéresse particulièrement les Français,
01:00:04 celui du pouvoir d'achat de l'inflation
01:00:06 et le gouvernement qui demande un effort de solidarité
01:00:09 aux distributeurs de carburant.
01:00:11 Oui, tout à fait.
01:00:11 La ministre de la Transition énergétique organisera une réunion avec eux.
01:00:16 Ce sera mardi.
01:00:16 Agnès Pagny-Runacher souhaite notamment les convaincre
01:00:19 de prolonger les opérations de vente à prix coûtant.
01:00:23 Ces derniers jours, les prix de l'essence ont parfois, écoutez bien,
01:00:25 dépassé la barre des 2 euros le litre.
01:00:28 Alors c'est vrai, Georges Fenech, une réaction peut-être.
01:00:31 On sent que le gouvernement a énormément de mal à faire baisser les prix,
01:00:34 notamment du carburant.
01:00:35 Est-ce que finalement, l'exécutif a des leviers pour cela ou pas ?
01:00:40 Je rappellerai simplement qu'il y a sur 2 euros,
01:00:45 c'est 70% en fait de taxes.
01:00:48 Sur un litre d'essence, la TIPP, c'est 70%.
01:00:53 Donc s'il y a un levier, ça peut être sur un allègement des taxes
01:00:56 que prélève l'État sur la distribution.
01:01:00 Ce n'est pas envisagé en tout cas.
01:01:01 Ça coûte très très cher, effectivement.
01:01:03 Mais bien sûr que le gouvernement a des leviers.
01:01:06 Et puis probablement aussi, en discussion avec les distributeurs,
01:01:10 à la pompe, arriver à trouver quand même un prix
01:01:13 qui ne soit pas au-delà d'un certain seuil.
01:01:16 2 euros, c'est insupportable pour beaucoup de Français,
01:01:18 notamment ceux qui ont besoin de prendre leur voiture dans les zones rurales.
01:01:22 Vous imaginez le coût ?
01:01:23 Et puis tous les transporteurs, tous ceux qui vivent du transport.
01:01:27 Donc là, il y a une pénalisation pour ces professions
01:01:29 et pour les Français en général.
01:01:31 L'actualité internationale à présent en Grèce,
01:01:34 où les inondations meurtrières, elles frappent toujours le pays.
01:01:38 Oui, tout à fait.
01:01:38 Les pompiers épaulés par l'armée continuent de porter secours
01:01:42 aux centaines d'habitants de villages bloqués en Thessalie.
01:01:45 Ces intempéries ont fait jusqu'à présent 10 morts
01:01:47 et plus de 2850 personnes ont été secourues.
01:01:51 Et puis en France, vous l'avez bien évidemment remarqué,
01:01:54 il fait très chaud, 35 degrés à Paris, plus de 36 en Dordogne, en Gironde.
01:01:59 La vague de chaleur tardive qui touche notre pays depuis près d'une semaine,
01:02:04 elle n'est pas tout à fait terminée, Mathieu.
01:02:06 Effectivement, car 14 départements restent placés en vigilance orange à la canicule.
01:02:12 Cette vigilance, regardez, concerne toute l'île de France
01:02:14 et six autres départements de la région centre Val-de-Loire.
01:02:18 Et selon Météo France, c'est la première fois
01:02:19 qu'une vigilance orange canicule est déclenchée
01:02:22 au-delà de la période estivale depuis 2004.
01:02:25 L'actualité également marquée ce vendredi par le ministre de l'Intérieur,
01:02:30 Gérald Darmanin, qui affiche sa détermination à lutter contre le trafic de drogue.
01:02:34 On vous relaie régulièrement la situation intenable dans certains quartiers de France.
01:02:39 On en parlait il y a quelques instants, notamment avec Colombes,
01:02:42 des quartiers gangrénés par des dealers.
01:02:44 Dans une longue interview accordée à nos confrères du Parisien,
01:02:47 Gérald Darmanin dévoile son plan, un plan dans l'espoir en tout cas
01:02:51 de porter un coup fatal à ce fléau du trafic de drogue.
01:02:55 Les précisions de Maxime Lavandier,
01:02:57 on en débarque ensuite avec Jérémy Calfon et Georges Fedeg.
01:03:01 Gérald Darmanin résigné, prêt à tout pour éradiquer le trafic de drogue en France.
01:03:06 Dans une interview accordée au journal Le Parisien,
01:03:08 et face au pessimisme de certains policiers,
01:03:11 le ministre de l'Intérieur estime que ce combat n'est pas encore perdu.
01:03:15 Nous ne parvenons pas à éradiquer définitivement le trafic de drogue,
01:03:18 mais nous limitons fortement l'ampleur et la puissance des organisations criminelles.
01:03:22 Il faut contenir la pieuvre, c'est la bataille de Stalingrad.
01:03:25 Interrogé sur une possible légalisation du cannabis voulu par certains députés,
01:03:30 le locataire de la place Beauvau reste fermé à cette proposition.
01:03:33 J'y suis très opposé, pas par idéologie, mais par sens pratique,
01:03:37 car ça ne marche pas.
01:03:38 Le marché légal ne remplace jamais le marché illégal, il le complète.
01:03:41 C'est le cas partout où cela a été fait, au Canada ou au Portugal.
01:03:45 Pour lutter plus efficacement contre le trafic de drogue,
01:03:48 Gérald Darmanin a annoncé la création d'une unité d'investigation nationale
01:03:52 basée sur le modèle de la CRS 8 déjà déployée dans les quartiers.
01:03:56 Je vais mettre sur pied une unité d'investigation nationale
01:03:59 d'une centaine d'effectifs mêlant policiers et gendarmes,
01:04:01 avec des chiens, des enquêteurs spécialisés dans le blanchiment,
01:04:04 des moyens technologiques.
01:04:06 Ces enquêteurs viendront en appui des services locaux
01:04:08 pour mener des opérations d'envergure,
01:04:10 soit en réaction, soit en prévention.
01:04:13 Un combat de longue haleine, mais qui semble porter ses fruits
01:04:15 pour le ministre, qui fait état de 1000 points de deal en moins d'un an
01:04:19 sur l'ensemble du territoire.
01:04:21 Georges Fenech, Gérald Darmanin parle d'une pieuvre qu'il faut contenir.
01:04:27 Il ne dit pas une pieuvre qu'il faut éradiquer.
01:04:29 Est-ce qu'il faut comprendre que le trafic de drogue,
01:04:32 on ne pourra jamais l'arrêter en France ?
01:04:36 C'est aucun pays qui a réussi à éradiquer complètement
01:04:39 le trafic de stupéfiants.
01:04:41 Mais le niveau qu'a atteint aujourd'hui notre pays
01:04:45 est absolument inquiétant.
01:04:48 Regardez les déclarations qu'avait faites notamment
01:04:51 la procureure de Paris, Mme Macleod,
01:04:54 on risque de devenir un narco-État si ça continue comme ça.
01:04:58 La Belgique, les Pays-Bas sont frappés avec une très forte corruption.
01:05:03 Également, on n'en est pas comme au Mexique, bien sûr,
01:05:06 ou en Colombie, bien entendu, mais il y a des cartels
01:05:08 qui s'organisent aussi en Europe et la France ne sera pas plus épargnée
01:05:12 qu'un autre pays.
01:05:13 Donc, c'est un véritable fléau.
01:05:15 C'est un fléau qui se décline, vous avez raison,
01:05:17 de différentes manières.
01:05:19 Une lutte contre les importateurs, c'est une géostratégie
01:05:24 avec les pays d'où proviennent.
01:05:26 Et là, on citait le Maroc qui est malheureusement
01:05:31 un des fournisseurs principaux de cannabis,
01:05:35 mais il y a d'autres pays, évidemment.
01:05:37 Et puis, il y a la dissuasion par une politique pénale,
01:05:43 répressive, très rigoureuse, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
01:05:48 Encore une fois, moi, j'aimerais entendre aussi,
01:05:50 non pas la place Beauvau, mais aussi la place Vendôme.
01:05:53 Quelle est la politique pénale contre les trafiquants de stupéfiants ?
01:05:57 Si c'est pour continuer comme on le fait depuis maintenant
01:06:01 plus de 50 ans, puisque la législation remonte à 1970,
01:06:05 c'est-à-dire considérer que ces dealers, après tout,
01:06:10 ils sont dans des situations un peu discriminées,
01:06:14 ils n'ont pas le choix, donc il faut les comprendre,
01:06:16 il faut les excuser et que vous les relâchez à chaque fois,
01:06:20 eh bien, ils continueront.
01:06:21 Il n'y a qu'une seule manière d'estopper,
01:06:23 c'est d'abord de sortir de ces lieux criminogènes.
01:06:27 Ça, c'est possible, notamment les juges des mineurs
01:06:30 peuvent prendre des ordonnances par souci sur votre contrôle
01:06:33 de placement ou d'éloignement, ça, c'est très important,
01:06:37 parce qu'il faut les voir, comment ils agissent en groupe
01:06:39 autour de ces immeubles.
01:06:41 Ils sont chez eux dans le sens où ils ne craignent rien.
01:06:46 Il y a les chouffes, comme vous le savez, il y a des checkpoints.
01:06:49 La tour que j'ai visitée avec notre ami Morandini,
01:06:52 il y avait tous les prix affichés à l'intérieur,
01:06:54 le gramme de temps, avec une riche tourne si tu prends plus, etc.
01:06:58 On est dans un commerce à ciel ouvert.
01:07:00 Et ils n'ont plus du tout conscience,
01:07:03 on a ce sentiment-là, qu'ils sont dans l'illégalité, finalement.
01:07:06 Là encore, comment est-ce qu'on peut l'expliquer, Jérémy Calfon ?
01:07:09 Le problème, ça a été la banalisation de la consommation de stupéfiants.
01:07:12 Donc c'est le consommateur aussi qu'il faut miser ?
01:07:13 En Occident.
01:07:15 Plus que le consommateur, en fait, c'est un problème civilisationnel.
01:07:19 Vous voyez ?
01:07:20 D'abord, il y a, de par la culture, de par la musique, de par le cinéma,
01:07:27 eu une certaine forme de, on va dire, c'est pas très joli comme terme,
01:07:31 mais de décriminalisation morale de la prise de stupéfiants.
01:07:36 On a eu de plus en plus de gens compris des stupéfiants.
01:07:39 Ça a été banalisé.
01:07:41 Et à partir du moment où quelque chose est banalisé,
01:07:44 eh bien, ça n'est plus perçu aussi bien par les consommateurs
01:07:48 que par les trafiquants.
01:07:50 Et je parle particulièrement des trafiquants de cannabis
01:07:52 parce que ceux qui trafiquent de l'héroïne et de la cocaïne
01:07:54 savent en revanche très bien ce qu'ils font.
01:07:56 Eh bien, ça n'est plus vrai, véritablement perçu
01:07:59 comme un crime d'une gravité exceptionnelle.
01:08:01 Et ça, c'est la culture occidentale qui, en glorifiant la créativité
01:08:07 supposée, créée par la prise de cannabis,
01:08:10 en glorifiant des trafiquants de stup à travers des séries télé,
01:08:14 je pense à Breaking Bad notamment,
01:08:16 en glorifiant des trafics de stupéfiants par des clips de rap,
01:08:20 ont considérablement sapé les bases morales
01:08:26 et l'interdit aussi bien de la prise de stupéfiants
01:08:29 que du trafic de stupéfiants.
01:08:31 Il y a également un autre argument très important
01:08:34 sur lesquels s'appuient les trafiquants de stup
01:08:36 pour légitimer leur commerce, c'est,
01:08:39 vous savez, on l'entend tout le temps,
01:08:41 moi je trafique du cannabis,
01:08:43 mais il y a une autre drogue qui est parfaitement légale,
01:08:46 c'est l'alcool.
01:08:47 Et vous voyez, les gens font ce comparatif constant.
01:08:49 Et je pense aussi,
01:08:51 il n'est pas question de prohibition naturellement,
01:08:52 mais que tant qu'on n'aura pas une politique cohérente
01:08:56 vis-à-vis de l'alcool,
01:08:57 tant qu'on reste dans ce modèle de vente libre
01:09:01 et complètement dérégulé de l'alcool,
01:09:04 eh bien nous ne serons pas crédibles sur le cannabis.
01:09:07 En tout cas, c'est comme ça que l'entendent les consommateurs
01:09:10 et les trafiquants.
01:09:11 Je peux me tromper, c'est mon avis.
01:09:12 - Non, mais votre avis est respectable,
01:09:14 il est partagé par beaucoup de monde.
01:09:16 Moi, je ne partage pas du tout cet avis.
01:09:18 Et je pense qu'on ne peut pas comparer,
01:09:22 bien sûr que l'alcoolémie est un fléau,
01:09:25 mais on ne peut pas comparer l'usage de produits stupéfiants
01:09:28 avec une consommation d'alcool raisonnable.
01:09:32 Ce n'est pas possible.
01:09:33 Le stupéfiant, à une certaine dose,
01:09:35 va complètement désocialiser et criminaliser l'individu.
01:09:38 Vous le savez très bien.
01:09:39 - L'alcool aussi.
01:09:40 - Que ce soit en volant de son véhicule
01:09:42 et que ce soit dans la rue.
01:09:43 Parce qu'un dealer, un consommateur important de produits dits
01:09:49 produits stupéfiants, légers et d'autres plus toxiques,
01:09:53 les drogues douces, les drogues d'huile,
01:09:56 la cocaïne, l'héroïne, les produits de synthèse,
01:10:02 ça a un coût.
01:10:03 Vous savez combien ça coûte un képa, comme ils disent, d'héroïne.
01:10:07 Alors, comment se procurer l'argent ?
01:10:10 En commettant soi-même des délits.
01:10:12 C'est-à-dire, si je vais cambrioler,
01:10:14 c'est de pouvoir m'acheter ma dose.
01:10:16 Et puis, lorsque je deviens dealer plus structuré,
01:10:20 je vais protéger mon commerce et régler mes comptes
01:10:22 à coups de kalachnikov.
01:10:24 Donc, vous voyez, à peu près un crime ou délit sur cinq
01:10:26 est lié au trafic de drogue en France.
01:10:28 C'est donc vraiment le fléau qui empoisonne la vie des gens,
01:10:33 la vie des quartiers.
01:10:34 - Mais si on s'attaquait davantage aux consommateurs,
01:10:36 parce que s'il n'y a plus de consommateurs,
01:10:38 il n'y a plus de trafic.
01:10:39 - Mais est-ce que c'est une fausse bonne idée ?
01:10:41 Ça ne fonctionne pas ?
01:10:42 - En réalité, oui, je pense d'abord qu'il faut s'attaquer
01:10:44 aux consommateurs, mais en réalité,
01:10:47 les peines encourues ne font peur à personne.
01:10:49 Vous savez, Georges Fenech a parlé à juste titre
01:10:51 pour les trafiquants de drogue.
01:10:53 - On l'a contra-ventionnalisé.
01:10:54 - A parlé à juste titre d'un bilan coût-avantage.
01:10:57 Vous savez ce qui dissuade les gens ?
01:10:58 Ce qui dissuade les gens, ce n'est pas de savoir ce qu'ils risquent.
01:11:01 Ce qui dissuade les gens, c'est la probabilité de se faire choper.
01:11:04 Donc, si vous voulez véritablement dissuader les gens d'acheter,
01:11:09 il faut systématiser la sanction.
01:11:12 C'est-à-dire qu'il faut que la sanction arrive instantanément.
01:11:15 Il faut que la sanction soit rapide et qu'elle soit systématisée.
01:11:18 - Mais on l'a contra-ventionnalisée.
01:11:19 - Vous croyez que ça fonctionne ? Les gens n'ont pas peur ?
01:11:21 - Pourquoi ? Parce qu'elle n'est jamais mise.
01:11:24 Parce qu'elle n'est jamais mise d'une part,
01:11:25 et d'autre part, je pense que c'est davantage un combat de civilisation.
01:11:28 C'est-à-dire qu'il faut arrêter de dire que la drogue rend créatif.
01:11:32 Ce n'est pas vrai.
01:11:33 Le cannabis ne rend pas créatif.
01:11:34 Ça a été démontré par toutes les études.
01:11:36 Il faut arrêter de glorifier les stupéfiants.
01:11:38 Vous savez, on a eu de très bonnes lois sur le tabagisme.
01:11:42 On n'a plus le droit de montrer les gens qui fument dans les films.
01:11:45 On n'a plus le droit de faire la promotion du tabagisme.
01:11:49 À ma connaissance, il n'y a pas ça pour la drogue.
01:11:52 On voit trop de drogue dans certaines œuvres artistiques.
01:11:57 Et je trouve ça quand même dérangeant.
01:11:59 - Je pense qu'effectivement, là je vous rejoins,
01:12:00 je pense qu'il n'y a pas suffisamment de communication,
01:12:07 des pouvoirs publics sur le fléau qu'est la drogue
01:12:10 en tant que produit, voyez-vous.
01:12:12 - Pas suffisamment de prévention sur les dangers sur la santé.
01:12:14 - Exactement.
01:12:16 On a eu des campagnes, vous vous souvenez,
01:12:18 boire ou conduire, il faut choisir, etc.
01:12:20 On n'a pas de campagne sur les produits stupéfiants,
01:12:23 sur l'usage des stupéfiants.
01:12:25 Les jeunes ne savent pas véritablement les dégâts,
01:12:28 notamment pendant la croissance et l'adolescence,
01:12:30 qu'occasionne notamment le cannabis.
01:12:32 - Les risques psychologiques énormes.
01:12:35 - Psychologiques, mais physiologiques aussi.
01:12:37 - Est-ce que nos téléspectateurs...
01:12:39 - On n'a pas assez d'informations là-dessus.
01:12:40 - ...savent par exemple que le cannabis
01:12:45 favorise considérablement la schizophrénie.
01:12:48 Chez les jeunes hommes,
01:12:49 il y a un lien qui a été établi entre cannabis et schizophrénie,
01:12:53 que le cannabis, on le voit,
01:12:55 réduit considérablement les capacités mnésiques
01:12:57 des jeunes garçons et des jeunes filles.
01:13:00 Et que partant, ça peut mettre,
01:13:02 et ça va mettre en échec scolaire,
01:13:04 et ça va désocialiser.
01:13:06 Il faut aussi combattre cette idée que le cannabis,
01:13:08 parce que c'est surtout le cannabis qui est à l'œuvre,
01:13:10 est une drogue douce.
01:13:12 Ça n'a rien de doux, c'est un poison.
01:13:15 Et je pense qu'il faut le répéter.
01:13:16 - En tout cas, contrairement à ce que certains demandent,
01:13:18 pas question de légaliser le cannabis pour Gérald Darmanin.
01:13:22 D'ailleurs, selon lui, ça n'éradiquerait pas les marchés parallèles.
01:13:26 Ils existeraient toujours.
01:13:27 Vous êtes d'accord avec ce constat de Gérald Darmanin ?
01:13:29 - Vous croyez que les trafiquants vont rester les bras croisés
01:13:33 et se faire finalement dépouiller d'un commerce extrêmement lucratif ?
01:13:39 Ils mettront du cannabis avec du THC encore plus important,
01:13:43 donc pour avoir plus d'affaits hallucinogènes.
01:13:47 Ils mettront d'autres marchés, comme ils le font déjà,
01:13:50 des produits de synthèse, on en a connu.
01:13:54 Celui dont on parle beaucoup, c'est le crack,
01:13:55 qui est apparemment épouvantable.
01:13:57 Et l'autre, l'ecstasy et d'autres.
01:13:59 Donc ça n'arrêtera pas, si vous voulez.
01:14:01 Si vous dépénalisez, voire même légalisez un produit,
01:14:05 ça n'enlèvera pas la toxicomanie et d'autres produits qui arriveront sur le marché.
01:14:09 - Jérémy Galfon ?
01:14:10 - Je dirais même que c'est pire, parce que la France n'est pas seule.
01:14:12 Il y a ce qu'on appelle l'espace Schengen,
01:14:14 et que les autres citoyens de l'Union européenne peuvent venir chez nous.
01:14:19 Tous les pays de l'Union européenne n'ont pas légalisé le cannabis.
01:14:22 Regardez ce qui s'est passé aux Pays-Bas.
01:14:23 Les Pays-Bas ont légalisé la consommation de cannabis.
01:14:26 Ça a créé un appel d'air absolument considérable.
01:14:28 Légaliser le cannabis en France créera également un appel d'air considérable
01:14:33 avec des gens venant d'autres pays qui viendront ici se fournir.
01:14:37 - Je regrette la position d'Allemagne toute récente,
01:14:39 qui va faire voter bientôt un projet de loi pour légaliser le cannabis.
01:14:46 C'est très encadré, tant de grammes par poche.
01:14:48 - Oui, mais ça commence comme ça.
01:14:50 - Plus c'est encadré...
01:14:51 - Apparemment, vous commencez à ouvrir les vannes.
01:14:53 - Mais en plus, plus c'est encadré, moins ça aura d'effet sur les trafics.
01:14:56 Les trafiquants joueront sur les prix, les quantités, les taux de THC.
01:14:58 - Peut-être un dernier mot, puisque ceux qui subissent ces trafiquants de drogue,
01:15:03 ceux qui subissent ces dealers, ce sont les riverains,
01:15:06 des riverains qui vivent un quotidien absolument terrible.
01:15:10 Il y a eu un sondage, c'est vrai que la question revient régulièrement dans le débat.
01:15:13 Et selon un sondage CSA pour CNews dévoilé mercredi,
01:15:16 67% des Français se disent favorables au recours à l'armée
01:15:20 pour lutter contre les trafiquants de drogue.
01:15:23 Alors, effectivement, il y a un véritable débat.
01:15:26 Assez peu de policiers, d'avocats, de magistrats seraient pour,
01:15:31 puisque ce n'est pas la fonction de l'armée.
01:15:33 On sait bien, mais en tout cas, ça révèle vraiment quelque chose,
01:15:35 ce besoin d'être protégé.
01:15:37 Et le militaire, c'est lui qui incarne aujourd'hui cette protection.
01:15:40 C'est ça aussi ce que ça veut dire, Georges Fenech.
01:15:42 - Non, mais les militaires sont faits pour faire la guerre.
01:15:45 Les militaires ne sont pas faits pour faire du maintien de l'ordre public
01:15:47 sur le territoire national.
01:15:49 On a fait appel à la force.
01:15:50 - Est-ce que ça ne veut pas dire qu'il faut faire la guerre aux dealers, justement ?
01:15:52 - Non, mais on ne fait pas la guerre sur le territoire national
01:15:54 avec notre armée contre des délinquants.
01:15:56 Ça n'existe nulle part.
01:15:57 C'est une fausse bonne idée, cela, si vous voulez.
01:16:01 Les militaires, on a fait appel à eux pour la force sentinelle
01:16:05 en matière de lutte de prévention du terrorisme.
01:16:08 C'est une chose, encore, qu'il y aurait beaucoup à dire.
01:16:12 L'efficacité de la force sentinelle n'est pas aussi évidente que cela.
01:16:16 Donc, je pense qu'il faut maintenir l'ordre public
01:16:21 par ceux qui sont chargés, parce que c'est leur métier,
01:16:25 la police nationale et la gendarmerie nationale, l'ordre public.
01:16:28 Et il faut, évidemment, renforcer au maximum les équipes d'enquête.
01:16:34 Le trafic de stupéfiants, c'est un démantèlement d'un trafic d'un réseau.
01:16:38 - Donc, c'est une bonne chose que propose Gérald Darmanin,
01:16:40 cette unité nationale de la médication ?
01:16:41 - Qu'on aille jusqu'au bout.
01:16:43 D'ailleurs, c'est une idée que je lance à chaque fois,
01:16:46 qu'on crée un parquet national anti-drogue,
01:16:48 comme ça existe avec la DEA aux États-Unis,
01:16:51 comme en France, ça existe pour lutter contre les affaires financières, le PNF,
01:16:55 ou comme ça existe pour le parquet national anti-terrorisme.
01:16:58 Créons alors une structure au niveau du pays,
01:17:02 un parquet national anti-drogue avec des moyens exceptionnels
01:17:06 et qui puisse effectivement se déployer sur l'ensemble du pays.
01:17:08 - Jérémy Calfon pour conclure sur ce thème.
01:17:11 - L'idée est bonne, d'autant plus que pour lutter efficacement
01:17:15 contre le trafic de stupéfiants, il faut avoir une vision globale.
01:17:18 Il faut voir large, parce que les trafics de stupéfiants,
01:17:21 les réseaux ne se limitent pas à une ville, à un département, à une région,
01:17:24 mais c'est parfois à un pays entier qu'ils s'attaquent,
01:17:27 voire ils sont transnationaux.
01:17:29 Donc, plus vous aurez une vision globale,
01:17:31 plus vous aurez des effectifs qui auront un champ d'action large,
01:17:37 plus vous serez efficace.
01:17:38 Et à ce titre, la départementalisation de la police,
01:17:41 voulue par la réforme qui a été portée par Gérald Darmanin l'année dernière,
01:17:45 risque d'avoir des effets assez cataclysmiques,
01:17:46 puisque vous allez avoir des policiers qui vont avoir un champ d'action réduit
01:17:49 au département et une PJ qui va être démantelée
01:17:52 au bénéfice d'autres services.
01:17:53 Un grand merci messieurs, il est 22h30.
01:17:55 Expertise passionnante.
01:17:57 Merci d'avoir partagé vos points de vue.
01:17:59 C'était très intéressant.
01:18:00 Au revoir d'ailleurs sur notre site www.cnews.fr.
01:18:03 Soir, info, week-end, il est 23h30.
01:18:06 Bienvenue si vous nous rejoignez.
01:18:08 On fait un point complet sur l'actualité.
01:18:10 Et à la une ce soir, à Clermont-Ferrand,
01:18:12 ce père de famille qui est convoqué le mois prochain devant la justice.
01:18:15 Mathieu, il est accusé d'avoir proféré des menaces de mort.
01:18:18 On en a beaucoup parlé envers un proviseur,
01:18:21 un proviseur qui a refusé l'accès au lycée à sa fille,
01:18:24 puisqu'elle portait une abeille.
01:18:25 Tout à fait Olivier.
01:18:26 Les termes rapportés font état de menaces, d'égorgements.
01:18:30 L'homme a d'abord été placé en garde à vue de jeudi à vendredi,
01:18:33 placé sous contrôle judiciaire.
01:18:35 Il est donc convoqué devant le tribunal correctionnel
01:18:38 à la fin du mois d'octobre.
01:18:39 Les détails avec Augustin Donadieu.
01:18:43 Sa garde à vue aura duré moins de 24 heures.
01:18:46 Le père de famille qui a insulté le proviseur de sa fille,
01:18:49 qui a refusé l'entrée de cette dernière à cause de son abeille,
01:18:52 est poursuivi pour menace en vue d'intimidation
01:18:55 d'une personne chargée d'une mission de service public.
01:18:58 C'est une loi de 2021 qui, en réaction à l'affaire Samuel Paty,
01:19:04 avait aggravé les peines pour toutes ces menaces de mort
01:19:08 proférées contre des enseignants.
01:19:10 C'est prévu par le texte.
01:19:12 Il encourt une peine de cinq ans d'emprisonnement
01:19:14 et de 75 000 euros d'amende.
01:19:17 En attendant son procès en correctionnel au mois d'octobre,
01:19:20 l'homme de 44 ans a été placé sous contrôle judiciaire
01:19:23 avec un suivi social.
01:19:24 Il a l'interdiction d'entrer en contact avec les victimes
01:19:27 et de se présenter aux abords des établissements
01:19:30 où était scolarisé sa fille.
01:19:32 S'il dérogeait à ses obligations du contrôle judiciaire,
01:19:36 c'est-à-dire que s'il apparaissait aux abords des établissements
01:19:39 ou s'il proférait à nouveau des menaces,
01:19:41 c'est un incident au contrôle judiciaire
01:19:43 qui vaut révocation du contrôle judiciaire.
01:19:46 Et à ce moment-là, le tribunal peut prononcer un mandat de dépôt,
01:19:49 une détention provisoire jusqu'au jour du jugement.
01:19:52 La magistrate en charge du dossier parle de termes
01:19:55 qui font état de menaces d'égorgement.
01:19:57 L'accusé récuse ses accusations.
01:20:00 Le proviseur a été placé sous protection renforcée.
01:20:04 Bonjour Chvenek, on a entendu votre point de vue.
01:20:07 J'ai rappelé les textes, oui.
01:20:08 Voilà vos explications.
01:20:10 Je vous ai dit mon point de vue.
01:20:12 Le tribunal a pris sa décision en toute responsabilité,
01:20:16 en toute indépendance.
01:20:17 L'audience aura lieu fin octobre.
01:20:19 Nous verrons quelle sera la condamnation qui sera prononcée.
01:20:22 Et surtout, ce qu'on peut exiger en tout cas,
01:20:26 c'est que le suivi soit effectif et qu'il n'y ait pas le moindre risque
01:20:29 de passage à l'acte sur ces menaces de mort
01:20:31 qui étaient quand même circonstanciées et très précisées.
01:20:34 Effectivement, Jérémy Calfon, des menaces de mort,
01:20:37 certains s'interrogeaient, on a eu le débat d'ailleurs tout à l'heure,
01:20:39 de savoir pourquoi cet homme n'était pas présenté en comparution immédiate
01:20:44 pour avoir une réponse claire, rapide.
01:20:46 C'est ce que demandent beaucoup de Français.
01:20:47 Oui, ce que je vous disais tout à l'heure.
01:20:49 D'abord, il faudrait voir le passif de cet homme.
01:20:52 Un des critères pour le passage en comparution immédiate,
01:20:55 c'est d'avoir déjà un casier judiciaire.
01:20:57 Rares sont les personnes qui ne sont pas connues des services de police
01:21:00 qui passent en comparution immédiate.
01:21:01 Donc ça a pu peser sur la décision.
01:21:04 Et puis, peut-être que le tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand
01:21:08 était déjà surchargé ce jour-là.
01:21:10 Vous savez, parfois, les décisions de justice peuvent s'expliquer
01:21:12 par des considérations purement matérielles.
01:21:16 On est dans une gestion de la rareté et c'est important de le rappeler.
01:21:19 Merci, Jérémy Calfon.
01:21:22 Merci, Georges Fenech, pour votre expertise sur ce sujet.
01:21:25 Une fois de plus, le gouvernement, dans l'actualité,
01:21:28 qui demande un effort de solidarité aux distributeurs de carburant.
01:21:32 Mathieu ?
01:21:32 Tout à fait.
01:21:33 La ministre de la Transition énergétique organisera une réunion avec eux.
01:21:37 Ce sera mardi.
01:21:38 Agnès Pagny-Runacher souhaite notamment les convaincre
01:21:41 de prolonger les opérations de vente à prix coûtant.
01:21:44 Ces derniers jours, les prix de l'essence ont parfois dépassé la barre
01:21:47 des 2 euros le litre.
01:21:48 Et puis, la chaleur, vous l'avez certainement remarqué,
01:21:52 s'invite en ce mois de septembre.
01:21:53 35 degrés à Paris, plus de 36 en Dordogne et en Gironde.
01:21:57 Cette vague de chaleur tardive, elle n'est pas tout à fait terminée,
01:22:01 mon cher Mathieu.
01:22:02 14 départements restent placés en vigilance orange à la canicule.
01:22:06 Regardez, cette vigilance concerne toute l'île de France
01:22:09 et 6 autres départements de la région centre-Val-de-Loire.
01:22:12 Et selon Météo France, c'est la première fois qu'une vigilance orange canicule
01:22:16 est déclenchée au-delà de la période estivale depuis 2004.
01:22:20 L'actualité internationale marquée ce soir par l'Union africaine,
01:22:23 qui devient membre permanent du G20.
01:22:26 C'était à l'occasion du sommet à New Delhi.
01:22:29 Tout à fait.
01:22:29 Le continent africain n'était jusqu'ici représenté au G20 que seul.
01:22:34 Que par un seul État, l'Afrique du Sud.
01:22:36 Outre ce message envoyé à l'Afrique,
01:22:38 les dirigeants vont aussi faire face à d'autres défis durant ce sommet.
01:22:42 On pense bien sûr à celui de surmonter leur division sur l'Ukraine et le climat.
01:22:47 Et puis, sans attendre la fin du sommet qui se poursuit jusqu'à demain,
01:22:50 les pays ont adopté leur déclaration commune.
01:22:53 C'est un document dans lequel ils s'abstiennent de condamner l'invasion russe.
01:22:57 Le ministère ukrainien des affaires étrangères a donc réagi.
01:23:00 Selon lui, il n'y a pas de quoi être fier.
01:23:03 Ce sont ses mots.
01:23:04 Il déplore que la Russie ne soit pas citée dans le texte
01:23:06 et de ne pas avoir été invité à discuter avec les membres du G20.
01:23:10 Et puis, bien sûr, on va y revenir plus en détail.
01:23:14 À présent, ce terrible séisme au Maroc.
01:23:16 Le bilan, lui, ne cesse de s'alourdir.
01:23:19 Plus de 1300 personnes sont mortes dans ce puissant tremblement de terre.
01:23:22 Un séisme de magnitude 7, je vous le rappelle, qui a frappé le pays la nuit dernière.
01:23:28 Son épicentre a été enregistré au sud-ouest de Marrakech.
01:23:32 Jamais un séisme aussi puissant n'avait frappé le royaume.
01:23:35 Le récit de Mathilde Kouwilers-Flornois.
01:23:39 Un séisme d'une rare violence.
01:23:41 Sur ces images de vidéosurveillance, les immeubles et la rue se mettent à trembler.
01:23:46 Ces habitants tentent alors de prendre la fuite.
01:23:49 Ici encore, dans ce restaurant de Marrakech, en plein service,
01:23:52 les clients ont quitté l'établissement en quelques secondes.
01:23:55 Ce tremblement de terre d'une magnitude de 7 s'est produit dans la nuit de vendredi à samedi.
01:24:00 Cette Marroquaine raconte la nuit du tremblement.
01:24:03 Vers 23h11 exactement, là on a senti que la maison a commencé à bouger,
01:24:12 les murs, tout ce qui est portable, tout ce qui est dans la cuisine, les affaires, la vaisselle et tout.
01:24:18 Elles ont commencé à tomber.
01:24:20 Mais vraiment c'était grave ce qu'on a vécu hier.
01:24:22 On n'a jamais vu ça. On n'a jamais vécu ça.
01:24:25 Après les premiers tremblements, les dégâts sont déjà nombreux à Marrakech
01:24:29 où les secouss sont fortement étés ressentis.
01:24:32 Nous avons paniqué.
01:24:33 Ça a duré plusieurs secondes qui pour nous étaient une éternité.
01:24:39 Des bâtiments effondrés, des voitures ensevelies sous des tas de pierres.
01:24:43 Durant la nuit, les premiers secours ont commencé à chercher des survivants
01:24:46 et à prendre en charge les premières victimes.
01:24:49 Les habitants ont passé la nuit dehors pour plus de sécurité.
01:24:52 Des familles sont restées dans les jardins, dans leurs voitures.
01:25:00 C'était vraiment la panique totale.
01:25:02 Le bilan s'alourdit d'heure en heure mais la solidarité, elle, ne faiblit pas.
01:25:06 Des dizaines de Marocains sont allés donner leur sang dans ce centre de Marrakech
01:25:09 pour aider les urgences du pays.
01:25:11 A l'international aussi, les aides se multiplient.
01:25:14 En France, la Croix-Rouge a lancé un appel aux dons.
01:25:17 Le Secours populaire et la Fondation de France ont débloqué respectivement
01:25:20 50 000 et 250 000 euros pour porter secours au Maroc.
01:25:25 Pour bien comprendre précisément ce qui s'est passé,
01:25:27 nous allons retrouver le sismologue Jérôme Vergne dans un instant.
01:25:30 Mais avant, Jérémie Calfon, c'est intéressant votre témoignage
01:25:33 puisque vous, vous avez vécu un séisme de magnitude 7.
01:25:36 Racontez-nous.
01:25:37 Tout à fait. En 2018, en Asie du Sud-Est, ce qui est marquant lorsqu'on vit un séisme,
01:25:41 c'est qu'on ne comprend pas tout de suite qu'il s'agit d'un séisme,
01:25:45 surtout lorsqu'on n'est pas sensibilisé.
01:25:46 Moi, je vis en Normandie, en France, on n'est pas sensibilisé au séisme.
01:25:50 Donc, on met quelques secondes à comprendre ce qui se passe.
01:25:52 Et ces quelques secondes sont décisives parce qu'en fait,
01:25:54 si vous ne réagissez pas assez vite, vous êtes mort.
01:25:57 Parce que la première chose à faire, c'est de sortir des bâtiments
01:26:00 et se mettre à l'abri dans un endroit peu dense.
01:26:03 Et donc, l'important, c'est vraiment de faire en sorte que les gens qui vivent
01:26:07 dans des zones à risque soient formés au premier geste et comprennent
01:26:11 le plus rapidement possible qu'il s'agit d'un séisme,
01:26:13 puisque c'est vraiment ces quelques secondes qui peuvent faire la différence
01:26:16 sur toute la nuit.
01:26:17 Merci pour ce témoignage.
01:26:19 On va en parler avec Jérôme Vergnes, également sismologue,
01:26:22 qui est avec nous pour nous expliquer effectivement ce qui se passe.
01:26:25 Jérémy Calfon nous disait, le séisme, le tremblement de terre,
01:26:29 au fond, c'est un événement très court.
01:26:32 Qu'est-ce qui se passe très concrètement ?
01:26:34 Oui, tout à fait. Un séisme, il faut comprendre très schématiquement,
01:26:38 c'est un glissement brutal sur une faille qui est une limite
01:26:43 entre deux blocs de roches, deux blocs de croûte terrestre.
01:26:46 Et ces roches subissent des forces, des contraintes,
01:26:49 et à un moment, on dépasse un seuil de résistance des roches
01:26:52 et on a ce glissement brutal qui va générer des ondes sismiques
01:26:55 qui se propagent dans la terre et qui vont générer des vibrations en surface.
01:27:01 Et en effet, c'est très court.
01:27:02 La rupture sur une faille sismique va durer quelques secondes.
01:27:06 Alors après, il y a différentes ondes qui se propagent,
01:27:08 qui peuvent générer un ressenti beaucoup plus long,
01:27:11 mais c'est extrêmement court, surprenant quand on n'en a pas connu.
01:27:15 En effet, si on est proche d'une porte de sortie, il faut sortir pour se mettre à l'abri.
01:27:21 Si on est trop loin d'une porte ou si on est surpris,
01:27:24 la meilleure chose à faire, c'est se protéger.
01:27:26 Se protéger sous une table, s'éloigner des vitres
01:27:29 pour éviter tout ce qui peut être chute de plafond ou bris de verre.
01:27:34 C'est vrai qu'effectivement, certains habitants ont dû être surpris de ce qui leur arrivait.
01:27:38 C'est pourtant une région, le Maroc, connue pour ce risque de tremblement de terre.
01:27:45 Oui, le Maroc a connu de nombreux tremblements de terre dans son histoire,
01:27:50 mais les plus gros, en termes de magnitude en tout cas,
01:27:54 se localisent essentiellement dans la partie nord du Maroc,
01:27:57 là où on est clairement à la limite entre deux plaques tectoniques,
01:28:01 la plaque Afrique au sud et la plaque Eurasie au nord, qui se rapprochent.
01:28:05 Et à cette limite de plaques, c'est là où se produisent l'essentiel des grands glissements.
01:28:11 Mais cette plaque Afrique, elle se déforme un petit peu en arrière,
01:28:15 jusqu'au niveau du Haut Atlas, qui explique aussi ces chaînes de montagne.
01:28:18 Et dans cette zone-là, on peut aussi avoir plus rarement des séismes,
01:28:23 mais des séismes importants, comme ça avait été le cas avant en 1960 à Agadir
01:28:26 et malheureusement comme ça a été le cas cette nuit.
01:28:29 Et on l'a vu, ce sont les zones rurales qui sont le plus impactées en termes de dégâts.
01:28:35 Ce soir.
01:28:37 Oui, voilà, il faut comprendre ce qu'on appelle le risque sismique.
01:28:40 C'est à la fois ce qu'on appelle l'aléa sismique, la probabilité d'avoir un séisme,
01:28:43 puis ce qu'on appelle la vulnérabilité, c'est-à-dire la capacité ou non,
01:28:46 malheureusement, des bâtiments à résister à un tremblement de terre.
01:28:49 Et souvent, dans ces zones rurales, on a un bâti ancien,
01:28:55 pas consolidé, pas construit, on va dire, suivant des normes parasismiques modernes.
01:29:00 Et avec la violence des vibrations du sol, des accélérations du sol,
01:29:05 ces bâtiments malheureusement s'effondrent.
01:29:07 Et c'est ça qui génère toutes ces victimes et tous ces blessés.
01:29:10 Et on se pose la question ce soir de la possibilité de répliques.
01:29:14 Il y en a déjà eu d'ailleurs aujourd'hui.
01:29:18 Oui, il y a déjà eu quelques dizaines de répliques
01:29:21 qui ont pu être enregistrées par les différents réseaux sismologiques.
01:29:24 Ces répliques devraient continuer dans les jours, les semaines qui viennent.
01:29:28 Normalement, si on regarde les statistiques des séismes,
01:29:31 le nombre de ces répliques et la magnitude de ces répliques devraient durer.
01:29:35 Mais une réplique un petit peu importante va finir,
01:29:38 peut finir d'endommager des bâtiments déjà endommagés par le choc principal.
01:29:43 Donc c'est extrêmement important pour les habitants de la région
01:29:46 de ne pas re-rentrer dans des bâtiments qui ont été endommagés
01:29:48 par le séisme majeur qu'a subi la zone cette nuit.
01:29:51 Jérôme Vernier, est-ce qu'aujourd'hui, on sait anticiper un séisme ?
01:29:55 Est-ce qu'il y a des éléments qui finalement montrent
01:30:00 qu'un tremblement de terre va avoir lieu dans une certaine zone ?
01:30:03 Est-ce que ça, aujourd'hui, on est capable de le voir ?
01:30:08 Si je dois répondre rapidement, je dirais que non.
01:30:11 Sinon, je vous avoue que les annonces auraient été faites pour ce type de séisme-là.
01:30:15 Il y a des travaux de recherche qui essayent de voir si on peut avoir
01:30:17 ce qu'on appelle des signaux précurseurs,
01:30:19 c'est-à-dire des signaux qui pourraient nous avertir qu'un grand séisme va se passer.
01:30:23 À ce stade, c'est encore des travaux de recherche discutés
01:30:26 et ces quelques signaux que certains semblent voir
01:30:30 ne se voient clairement pas partout de manière évidente pour chaque séisme.
01:30:34 Donc la meilleure chose à faire, c'est simplement de prévenir,
01:30:37 comme votre invité l'a indiqué, d'éduquer la population
01:30:41 au bon geste à avoir en cas de séisme, notamment quand on n'en a jamais connu,
01:30:45 et puis surtout de pouvoir construire des bâtiments qui puissent résister au séisme.
01:30:50 C'est ça la meilleure manière, finalement, de se prévenir des effets d'un séisme.
01:30:55 Un grand merci, Jérôme Vergne, de votre expertise, de nous avoir éclairés ce soir sur ce séisme.
01:31:03 On le rappelle, plus de 1000 morts à 7 heures après ce tremblement de terre au Maroc.
01:31:08 Merci à vous. Je le rappelle, vous êtes sismologue.
01:31:10 Il y a des appels aux dons qui se multiplient depuis ce matin pour aider le Maroc,
01:31:16 dont celui de l'acteur qui vit depuis maintenant plusieurs années au Maroc, Gérard Lanvin.
01:31:24 Il était sur notre antenne tout à l'heure, on l'écoute.
01:31:26 C'est un pays formidable, le Maroc, et il faut savoir, à un moment ou à un autre, prendre des positions.
01:31:32 Si on parle de solidarité, eh bien les touristes doivent continuer à fréquenter le Maroc
01:31:39 sans avoir de crainte à ce point-là.
01:31:41 Sur ce qui est arrivé, bien sûr, c'est terrifiant, mais il y a un moment où il faut que ça se calme
01:31:48 et revenir, revenir parce que le Maroc a besoin du tourisme pour exister.
01:31:54 C'est vrai, Georges Fenech, l'interrogation, c'est de savoir si les touristes vont revenir au Maroc.
01:31:59 Oui, visiblement, c'est une destination appréciée, aimée de beaucoup de monde.
01:32:05 Et c'est pour ça qu'il est important aussi d'aider ce pays ce soir.
01:32:08 Pour vous faire une confidence, j'envisage, j'envisageais, j'envisage toujours d'aller à Marrakech
01:32:13 un week-end de ce mois d'octobre, voyez-vous.
01:32:15 Et je crois que je vais maintenir ma décision.
01:32:18 Il n'y a pas de raison.
01:32:19 Ce qui pourrait peut-être me dissuader, c'est le prix d'avion.
01:32:22 Parce qu'aujourd'hui, c'est vraiment une somme incroyable pour aller à Marrakech.
01:32:28 À une époque, on y allait beaucoup plus facilement.
01:32:30 Et justement, peut-être que dans cette situation, il faudrait aussi que les compagnies aériennes fassent un effort,
01:32:35 puisque on imagine qu'il y a des Franco-Marocains qui vont devoir rentrer,
01:32:39 d'autres qui vont devoir voir leur famille.
01:32:41 Et aujourd'hui, c'est très cher.
01:32:42 C'est prohibitif.
01:32:44 Le prix d'avion est très, très cher.
01:32:46 Et c'est regrettable parce que ça dissuade beaucoup de touristes français d'y aller assez régulièrement.
01:32:55 Et puis, surtout dans cette situation actuelle, situation dramatique où les liaisons ont besoin d'être faites.
01:33:02 Je partage totalement ce que dit Gérard Lambin.
01:33:06 Il faut y retourner.
01:33:07 Il ne faut pas craindre.
01:33:08 Vous savez, alors, à ce moment-là, on n'irait plus nulle part.
01:33:11 Partout, il y a eu évidemment des tremblements de terre.
01:33:15 Et puis, rappelez aussi qu'au Maroc, il y a non seulement les touristes français,
01:33:19 mais il y a énormément de Français qui vivent effectivement là-bas,
01:33:22 qui travaillent là-bas, qui tiennent des établissements, des restaurants.
01:33:25 Et donc, on a un lien très privilégié avec le Maroc.
01:33:28 Alors, des appels aux dons ont été lancés.
01:33:30 Attention, attention, il faut bien, si vous voulez, si vous nous regardez, si vous le donnez, il faut bien s'adresser,
01:33:35 Mathieu, à des organismes habilités.
01:33:38 Effectivement, écoutez bien, plusieurs organisations caritatives ont donc lancé des appels aux dons.
01:33:43 Le Secours populaire, regardez, la Fondation de France ou encore la Croix-Rouge française se sont mobilisés.
01:33:50 Et puis, pour être tout à fait complet, sachez également que la cellule de crise
01:33:54 et de soutien du ministère des Affaires étrangères à Paris est disponible à ce numéro.
01:33:59 01 43 17 51 00.
01:34:02 On arrive au terme de cette émission.
01:34:04 On a bien évidemment une pensée particulière pour tous les Marocains touchés par ce terrible séisme.
01:34:10 Un grand merci, Mathieu Devesse. Merci, Jérémy Calfon. Merci beaucoup, Georges Fenech.
01:34:14 On rappelle votre ouvrage, "L'ensauvagement de la France, la responsabilité des juges et des politiques".
01:34:21 Excellent. D'ailleurs, ça se vend comme des petits pains ces derniers jours.
01:34:26 Oui, mais j'aimerais bien qu'on en sorte.
01:34:28 Exactement. Cela révèle quelque chose, l'ensauvagement de la France.
01:34:32 Pour quelle raison ? Ça interroge les Français.
01:34:34 Merci à tous les trois. L'actualité continue sur CNews.
01:34:38 Avec vous, Mathieu Devese. On vous retrouve dans un instant.
01:34:40 L'édition de la nuit, c'est à minuit.
01:34:42 Excellente soirée sur notre antenne. A très vite.
01:34:45 (Générique)