Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 Bonsoir à tous, je suis ravie de vous retrouver pour Soir Info, soyez tous les bienvenus.
00:00:05 On accueille également Simon Guillin. Bonsoir Simon.
00:00:08 Bonsoir, au revoir et bonsoir à tous.
00:00:10 Sans qui la présentation de ce journal de 21h ne pourrait pas avoir lieu correctement.
00:00:13 C'est très gentil.
00:00:14 On y va.
00:00:15 À l'œil de l'actualité, ce soir il y a ces trois policiers du Raid qui sont toujours en garde à vue à Marseille.
00:00:22 Oui, des gardes à vue qui interviennent dans le cadre de l'enquête ouverte suite au décès d'un homme de 27 ans.
00:00:27 Les faits se sont produits dans la nuit du 1er au 2 juillet dernier en marge des émeutes qui ont touché le pays suite à la mort du jeune Al.
00:00:33 Lors de l'autopsie réalisée sur le corps de l'homme décédé, une trace de ce qui pourrait être l'impact d'un tir de LBD a été repérée.
00:00:40 Les précisions de Mathieu Devese.
00:00:42 Trois policiers toujours placés en garde à vue, deux remis en liberté.
00:00:46 Au total, ils étaient donc à l'origine cinq policiers du Raid de Marseille à avoir été placés en garde à vue.
00:00:51 Ces gardes à vue interviennent dans le cadre d'une information judiciaire ouverte début juillet pour la mort de Mohamed B.
00:00:58 Mohamed B, un homme de 27 ans retrouvé mort dans la nuit du 1er au 2 juillet dans la rue à Marseille à côté de son scooter.
00:01:06 Il avait succombé à un arrêt cardiaque.
00:01:08 Le parquet de Marseille avait indiqué début juillet que cet arrêt cardiaque était vraisemblablement dû à un tir de LBD, lanceur de balles de défense.
00:01:17 Un tir qu'il aurait reçu au niveau du thorax.
00:01:20 Les gardes à vue des policiers devront donc répondre au pourquoi de ce tir de LBD.
00:01:25 Déjà s'il a bien été tiré et ensuite dans quel contexte car rappelons-le,
00:01:29 les faits se sont produits à Marseille en marge des émeutes suite à la mort du jeune Nahel, 17 ans,
00:01:36 à un moment où les forces de l'ordre étaient elles-mêmes prises à partie.
00:01:40 Toujours à Marseille, les policiers sont marqués par l'affaire Eddy, un de leurs collègues et d'ailleurs toujours en détention provisoire.
00:01:47 De nombreux policiers se sont mis en arrêt maladie à la suite de cette affaire après plus de deux semaines de contestation.
00:01:53 Certains ont repris du service mais une reprise à minima puisque seules les situations urgentes sont gérées pour l'instant.
00:02:00 C'est un retour à reculons pour de nombreux policiers marseillais.
00:02:06 Depuis deux semaines, ils étaient près d'un tiers en arrêt maladie dans la ville après l'incarcération d'un membre de la BAC,
00:02:13 accusé d'avoir blessé Eddy en marge des émeutes.
00:02:16 Encore marqué, certains policiers sont démotivés.
00:02:20 Aujourd'hui, ils se disent qu'on a rétabli l'équilibre en France, on a arrêté ces violences urbaines, cette guérilla urbaine.
00:02:28 Et en fait, quand il y a quelque chose qui ne va pas, ça retombe sur le policier.
00:02:32 La police aujourd'hui est dans un état, comme vous pouvez l'imaginer, dans un état de désespoir, dans un état de désarroi.
00:02:37 Conséquence, beaucoup de policiers reprennent le service à minima et laissent certaines armes non létales au placard.
00:02:44 Quand vous utilisez ces armes, ça peut blesser gréavement des individus.
00:02:50 Et à la fin de l'histoire, on a pu s'en rendre compte sur quelques affaires, en tout cas pendant ces épisodes-là.
00:02:55 C'est les policiers qui trainent, c'est les policiers qui vont en garde à vue.
00:02:58 Clairement, nous, Allianz, on leur demande de faire attention, de prendre toutes les précautions d'usage pour éviter justement de se mettre en insécurité juridique.
00:03:07 Depuis l'affaire Eddy, et face à la pression, de nombreux policiers envisagent des reconversions professionnelles.
00:03:13 Selon les syndicats.
00:03:15 Et puis, à Lyon, l'homme suspecté d'avoir traîné un policier sur plusieurs mètres a été remis en liberté.
00:03:23 Il est désormais placé sous contrôle judiciaire jusqu'à son procès qui se tiendra en décembre prochain.
00:03:28 Oui, les faits se sont produits vendredi soir après un refus d'obtempérer.
00:03:31 Le bras du policier était resté accroché à la voiture.
00:03:34 Et cette remise en liberté est jugée aberrante par le vice-président de la Fédération des policiers municipaux qu'on va écouter tout de suite.
00:03:41 C'est problématique pour nous.
00:03:43 Vu les éléments qu'on a, le monsieur refuse d'obtempérer, il est alcoolisé, il est sans permis.
00:03:50 Et il est retenu, il me semble, d'une violence avec arme par destination.
00:03:55 Même pas une mise en danger de la vie d'autrui, ce qui est un peu aberrant.
00:03:59 Le collègue a quand même eu huit jours d'ITT, il doit passer des examens complémentaires,
00:04:03 voir s'il n'a pas de lésions plus graves au niveau de son épaule.
00:04:07 Donc pour nous, les policiers municipaux sont en colère, ça c'est clair.
00:04:13 La garde à vue de l'homme accusé par sa femme de l'avoir séquestré depuis 2011 à leur domicile de Forbach en Moselle va être bientôt levée.
00:04:22 La situation de séquestration est une réalité inexistante, c'est ce qu'a affirmé aujourd'hui le procureur de la République.
00:04:28 Le médecin légiste qui a examiné la femme de 53 ans n'a relevé aucune trace de viol ni de blessure.
00:04:33 On va faire le point sur cette affaire avec Sandra Buisson du service Police Justice.
00:04:38 Les investigations de la police judiciaire de Metz montrent que cette femme de 53 ans n'a jamais été torturée, séquestrée ou violée par son mari.
00:04:46 L'homme de 55 ans ressort donc libre de garde à vue sans aucune poursuite contre lui.
00:04:51 Le procureur a expliqué en conférence de presse que le couple vivait reclus, sans plus aucun contact avec des membres de la famille
00:04:58 et sans aucune prise en charge médicale, ni en Allemagne, ni en France, où il n'avait pas réussi à faire les démarches auprès de l'assurance maladie
00:05:06 parlant trop mal le français et pensant qu'il n'aurait pas les moyens financiers.
00:05:11 Les enquêteurs ont même montré qu'en fait cet homme s'occupait seul et à bout de bras avec dévouement de son épouse depuis 5 ans
00:05:17 et l'apparition de certaines pathologies médicales.
00:05:20 Il s'occupait même lui-même de sa toilette parce qu'une des maladies auto-immunes la rend progressivement invalide.
00:05:27 Son état s'est d'ailleurs aggravé depuis une dizaine de mois.
00:05:30 Quant à sa tête rasée, cette femme ne souffre pas d'un cancer, comme ont pu le penser ses voisins en la voyant, mais d'une alopécie.
00:05:37 Selon le procureur, c'est sans doute dans le terreau social que réside la source des accusations mensongères de cette femme
00:05:44 qui martèle qu'elle n'est pas malade alors que les examens sont formels.
00:05:48 Son mari pense qu'elle le rend responsable de ces maladies.
00:05:52 Les résultats de l'expertise psychiatrique concernant cette femme ne sont pas encore connus.
00:05:58 Et puis c'est la suite d'une bataille judiciaire.
00:06:01 Le Conseil d'Etat va examiner un recours déposé par le collectif "Les soulèvements de la terre".
00:06:06 Ce collectif écologiste a été dissous le 21 juin dernier par le gouvernement.
00:06:11 Il est connu pour avoir notamment organisé les manifestations autour du chantier des méga-bassines de Sainte-Soline.
00:06:16 C'était dans les Deux-Sèvres.
00:06:17 Sarah Varnier et Pierre Emco ont assisté à l'audience aujourd'hui pour ces nuits.
00:06:21 C'est la première manche d'une longue bataille judiciaire.
00:06:25 Les soulèvements de la terre contestent leur dissolution et ont déposé un référé en Conseil d'Etat.
00:06:30 Le référé qui a été examiné ce mardi après-midi.
00:06:33 L'audience aura duré près de trois heures.
00:06:36 Je rappelle, la dissolution a été prononcée en Conseil des ministres le 21 juin dernier.
00:06:42 Le collectif s'insurge de cette dissolution d'une association écologiste
00:06:46 alors que le réchauffement climatique est bien là.
00:06:49 Dans le décret, le gouvernement affirme que ce collectif appelle à la violence
00:06:53 et participe à des actions de sabotage.
00:06:56 Ce que conteste le collectif, l'avocate parle de désobéissance civile
00:07:02 ce qui ne peut pas être considéré comme un appel à la violence.
00:07:06 Le mouvement est donc dans le collimateur du gouvernement depuis les affrontements de Sainte-Soline du 25 mars dernier.
00:07:13 Le mouvement estime que cette dissolution est liberticide car attentatoire à la liberté d'expression et d'association.
00:07:22 Les soulèvements de la terre ont déposé deux requêtes.
00:07:25 Ce premier, le référé, examiné ce mardi après-midi au Conseil d'Etat
00:07:30 pour demander la suspension temporaire de leur dissolution.
00:07:35 Le Conseil d'Etat donnera sa décision en délibéré d'ici la fin de semaine
00:07:40 mais la bataille judiciaire est loin d'être terminée
00:07:43 car un recours au fond a également été déposé par le collectif
00:07:47 afin d'examiner l'égalité de ce décret et de statuer définitivement
00:07:53 si oui ou non ce collectif devra être dissous.
00:07:56 Un mois après la disparition d'Émile dans les Alpes de Haute-Provence
00:08:01 la mairie du Auvergnay a décidé, malgré les circonstances, de maintenir la fête de la transhumance.
00:08:06 Une décision qui suscite la polémique alors que l'ambiance devient de plus en plus pesante au sein de ce village.
00:08:11 Malgré d'importantes recherches, l'enfant de deux ans et demi est toujours porté disparu.
00:08:15 Le maire du Auvergnay s'est exprimé une nouvelle fois aujourd'hui.
00:08:18 Il souhaite que la vie reprenne son cours sur place. On l'écoute.
00:08:21 Journée habituelle, il y a la fête votive du village dans une semaine.
00:08:26 On vit notre vie normale et ça n'empêche pas que les grandes pensées et l'espoir encore qu'on retrouvera Émile.
00:08:34 On espère vraiment te retrouver. On t'attend.
00:08:39 L'actualité, c'est aussi cette décision prise par des médecins dans plusieurs départements des généralistes
00:08:45 qui ont décidé de relever de 5 euros à 15 euros le prix de la consultation.
00:08:49 C'est le cas par exemple dans les Ardennes où près d'un tiers des professionnels
00:08:52 ont fixé le prix de leur consultation à 30 euros, quitte à s'attirer les foudres de l'assurance maladie.
00:08:57 Clémence Barbier avec Florian Pau.
00:09:01 5, 10 et même jusqu'à 15 euros d'augmentation pour une consultation chez certains généralistes.
00:09:07 Cette hausse des tarifs illégale est pourtant jugée nécessaire pour ce médecin.
00:09:12 J'ai augmenté mes tarifs de consultation depuis le 12 juin de 5 euros.
00:09:16 Ces 5 euros ne sont pas un objectif financier.
00:09:19 On est en train de dégrader la santé des citoyens et pour ça on milite contre.
00:09:24 Le tarif de la consultation va pourtant augmenter d'1,50 euros,
00:09:28 passant de 25 euros aujourd'hui à 26,57 euros cet automne.
00:09:33 Insuffisant pour certains médecins.
00:09:35 Même si son association ne soutient pas cette démarche,
00:09:38 cette généraliste dit comprendre sera le bol.
00:09:41 Alors que nous n'avons pas été augmentés depuis 7 ans, mais c'est se moquer de nous.
00:09:47 Je pense que la Caisse nationale d'assurance maladie ferait bien de comprendre
00:09:50 que les confrères qui pratiquent ces tarifs, ils n'ont rien à perdre
00:09:55 parce que leur activité est en train de mourir.
00:09:58 Conséquence pour les patients, un reste à charge à payer.
00:10:01 Est-ce que la mutuelle va prendre en charge aussi, c'est ça ?
00:10:04 Ce n'est pas une très grosse somme. Cela dit, je comprends que pour d'autres ce soit difficile.
00:10:08 Les praticiens frondeurs s'exposent à des sanctions allant de la non prise en charge
00:10:12 de leur cotisation sociale par l'assurance maladie
00:10:15 jusqu'au déconventionnement dans les cas les plus extrêmes.
00:10:19 Et au Royaume-Uni, un premier groupe de demandeurs d'asile s'est installé
00:10:22 à bord de l'embarcation surnommée BB Stockholm.
00:10:25 Il s'agit d'une immense barge restée à quai dans le sud-ouest de l'Angleterre.
00:10:30 L'objectif est de faire des économies dans l'accueil des migrants
00:10:32 et de dissuader les potentiels candidats à l'asile.
00:10:35 C'est un projet très controversé, devenu le symbole de la lutte contre l'immigration
00:10:38 engagée par le gouvernement britannique.
00:10:41 Merci beaucoup Simon Guillain pour ce point très complet de l'information.
00:10:48 On se retrouve à 22h pour un petit rappel des principautés.
00:10:52 On compte sur vous, merci beaucoup.
00:10:55 On va se quitter quelques instants, le temps d'accueillir notre invité de 21h15.
00:10:59 Ainsi commence ce soir Info.
00:11:02 Il est bientôt 21h15, l'heure d'accueillir notre invité pour commencer cette longue tranche
00:11:11 d'informations sur CNews. Bonsoir Frédéric Ploquin.
00:11:15 Merci d'être avec nous. Vous êtes journaliste d'investigation,
00:11:19 vous êtes aussi écrivain et notamment auteur de "La peur a changé de camp"
00:11:23 paru chez Albain Michel, un ouvrage qui sur la base de témoignages
00:11:27 décrit comment en quelques années le contexte dans lequel les fonctionnaires
00:11:30 de police interviennent a changé, comment ils partent travailler le jour et la nuit
00:11:34 la peur au ventre et combien face à certaines situations, ils ne font plus le poids
00:11:38 malgré leur détermination à accomplir leur mission.
00:11:41 On souhaitait vous avoir ce soir dans l'émission parce que cette actualité
00:11:45 qui concerne le travail des policiers et les relations qu'entretiennent
00:11:49 ces fonctionnaires de police avec leur hiérarchie est omniprésente.
00:11:53 Deux policiers du Raid ont été remis en liberté.
00:11:57 Je voulais qu'on revienne sur cette actualité. Trois hommes restent en garde à vue.
00:12:01 Ces cinq fonctionnaires de police sont entendus après le décès d'un homme de 17 ans
00:12:05 survenu en marge des émeutes. Il est important de préciser qu'il s'agit d'une procédure habituelle.
00:12:09 Les faits ont fait une victime, il est donc essentiel d'entendre les personnes impliquées.
00:12:13 Mais Frédéric Ploquin ne peut s'empêcher toutefois de réinscrire cette procédure
00:12:17 dans ce contexte actuel très délicat et de tension un mois après les émeutes.
00:12:23 Comment analysez-vous ce sentiment en ce moment dans la police au vu de ces actualités ?
00:12:29 Ces faits, il faut les remplacer dans leur contexte.
00:12:33 On est quatre jours après la mort de Hedi Ananter.
00:12:37 On savait qu'il a été tué par balle par un policier lors d'un refus d'obtempérer.
00:12:41 Un policier qui a été incarcéré. D'où la colère des policiers en général.
00:12:47 Mais là, on est dans le cadre de la première colère, la colère initiale,
00:12:51 celle des jeunes qui s'identifient à ce gamin qui a refusé d'obtempérer et qui conduisait sans permis.
00:12:57 Et pour la première fois dans l'histoire, parce que c'est extrêmement rare
00:13:01 qu'il y ait des émeutes urbaines à Marseille.
00:13:03 Marseille, c'est une ville qui est un peu contrôlée par le crime organisé depuis des décennies.
00:13:09 Et donc, d'une manière générale, on n'aime pas trop le désordre que créent les violences urbaines.
00:13:13 Mais pour une fois, et la véritable raison, elle tient à un fait très simple,
00:13:18 c'est que le jeune Hedi qui a été tué à Nanterre venait de tourner dans un clip de rap
00:13:22 fait par un rappeur très célèbre à Marseille.
00:13:25 Et une fois que ça a été su, c'est parti comme une traînée de poudre.
00:13:28 Et on a eu une première nuit à Marseille dévastatrice,
00:13:31 où les jeunes, contrairement à ce qui se passe dans d'autres quartiers
00:13:35 où ils cassent plutôt autour de chez eux,
00:13:38 là les jeunes, à Marseille, et c'est un cas unique en France,
00:13:42 ont envahi le centre-ville.
00:13:44 C'est un peu comme si les jeunes de Nanterre, de Saint-Denis et d'ailleurs,
00:13:49 étaient venus sur les Champs-Élysées,
00:13:51 ils ont envahi une artère très commerciale de Marseille,
00:13:54 ils ont cassé, ça c'était la première nuit,
00:13:56 et ça a surpris les autorités, ça les a prises de court totalement.
00:14:00 Et pour la deuxième nuit, la nuit suivante,
00:14:03 où on s'attendait à une reprise de ce type de pillage,
00:14:08 là l'État, les forces de l'ordre local ont décidé de mettre le paquet.
00:14:12 Donc non seulement ils ont mobilisé les forces de la sécurité publique,
00:14:16 les CRS, dont c'est le métier de fermier de maintien de l'ordre,
00:14:19 mais là, comme on était dans une situation de quasi-guerre civile,
00:14:23 enfin en tout cas c'était perçu comme ça par les policiers,
00:14:25 ont également été mobilisés les brigades anti-criminalité et le RAID.
00:14:30 Avec deux conséquences la même nuit, puisque ça se passe la même nuit.
00:14:34 D'une part la mort du jeune Eddy,
00:14:36 tué par un tir de flashball ou de LBD plutôt à bout portant,
00:14:40 avec à la clé l'incarcération d'un deuxième policier.
00:14:44 Et ensuite, la même nuit, et là on savait que ça allait se passer,
00:14:48 parce que la même nuit il y a un autre mort, cette fois dans un autre quartier,
00:14:52 et là ce sont des policiers du RAID qui circulent à bord d'une espèce de
00:14:56 petit engin blindé qui est là un peu pour montrer les muscles de la police,
00:15:00 parce qu'il fallait reprendre le territoire, le terrain.
00:15:03 Et là, sur la tourelle, il y a un policier qui vise avec,
00:15:07 je ne sais pas si c'est exactement… je crois que c'est un flashball plutôt qu'un LBD,
00:15:10 mais qui vise un jeune homme dont on ne sait pas encore précisément…
00:15:14 – On rappelle que l'enquête est en cours, elle ne fait que commencer d'ailleurs.
00:15:18 – Les faits sont là, donc il y a un mort.
00:15:20 Il y a un deuxième mort parce qu'en fait il prend la balle du flashball au niveau du cœur,
00:15:25 ça on le sait déjà, et il meurt.
00:15:27 Dans les deux cas, dans les deux affaires, malheureusement pour les policiers,
00:15:31 heureusement pour la justice, il y a des caméras de surveillance
00:15:34 qui ont apparemment filmé les faits.
00:15:37 Donc la justice a tous ses éléments en main,
00:15:40 et c'est dans ce cadre-là que ces policiers du RAID se retrouvent en garde à vue.
00:15:44 Je pense qu'ils vont avoir plusieurs… on va dire qu'il y a plusieurs choses.
00:15:48 Au-delà de la responsabilité éventuelle individuelle
00:15:51 qui n'est pas encore décidée par la justice,
00:15:53 on ne sait pas ce qu'elle va décider, on ne sait pas comment ils vont justifier…
00:15:56 Dans le cas d'Eddy, le policier qui avait usé du LBD
00:15:59 avait omis de faire un rapport expliquant qu'il avait utilisé le LBD,
00:16:03 d'une certaine manière ce mensonge administratif lui a attiré beaucoup d'ennui.
00:16:07 Dans ce cas-là, je ne sais pas encore ce qui s'est passé,
00:16:09 mais ce qui est clair c'est qu'à partir du moment où il y a mort d'homme,
00:16:12 il est normal qu'il y ait une enquête de ce type.
00:16:14 – On rappelle, c'est pour ça que je le disais d'emblée,
00:16:16 la procédure et la majorité, l'ensemble des policiers la respectent.
00:16:20 Si vous voulez bien qu'on soit moins dans le détail de ces affaires,
00:16:22 mais peut-être qu'on bénéficie de votre expertise d'un regard plus large
00:16:25 sur tout ce contexte, je voulais revenir à ce livre qu'on a cité pendant deux ans,
00:16:30 vous avez recueilli des confessions de ces hommes et de ces femmes
00:16:32 qui se disent à bout de souffle, qu'est-ce qui selon eux a changé ?
00:16:38 – C'est vrai que la méfiance des policiers
00:16:43 vis-à-vis à la fois de l'appareil judiciaire et plus généralement des politiques,
00:16:47 elle est consubstantielle à l'histoire de la police,
00:16:49 ça fait des décennies que ça dure, mais là, on a franchi un cap supplémentaire,
00:16:53 on est passé de la méfiance à la défiance, c'est un cran supplémentaire
00:16:57 qui met en difficulté les responsables de la place Beauvau
00:17:01 et la hiérarchie de la police, avec cette vague comme ça,
00:17:05 je crois que ce n'est pas la première fois tout à fait,
00:17:07 il y a déjà eu des précédents, mais c'est quand même une vague
00:17:10 d'arrêt maladie assez conséquente qui met un peu la police à plat,
00:17:15 surtout qu'on est en plein été et qu'il y a en plus les vacances,
00:17:18 ce moment-là, intense, effectivement, je trouve que c'est une crise
00:17:23 qui est vraiment l'aboutissement d'un long processus,
00:17:26 on a une nouvelle génération de policiers qui est arrivée sur le terrain,
00:17:29 ils sont tous arrivés pratiquement après 2000, donc ils sont jeunes,
00:17:32 ils n'ont pas vécu les années d'avant, ils n'ont pas le background, le passé,
00:17:36 ils ne sont pas prêts forcément comme les générations d'avant
00:17:40 à en prendre plein la gueule comme c'est le cas,
00:17:42 et donc à partir de là, ils s'organisent, ils débordent un peu les syndicats,
00:17:46 ils sont beaucoup sur les réseaux sociaux comme tous les jeunes de leur âge,
00:17:51 et à partir de là, c'est extrêmement compliqué à gérer,
00:17:54 parce que jusque-là, jusqu'aux années 2010, en gros, 2020,
00:17:58 on avait les syndicats qui pacifiaient, qui tenaient, qui organisaient,
00:18:03 qui distribuaient les grades, qui distribuaient les postes,
00:18:07 qui géraient, qui canalisaient les rancœurs et les colères,
00:18:10 et là on a un peu… j'ai presque envie d'utiliser l'image des Gilets jaunes,
00:18:15 mais ça déborde en fait, cette colère, elle déborde de partout,
00:18:19 pour moi c'était attendu, parce que moi qui les côtoie depuis longtemps,
00:18:22 je les entendais, la manifestation de cette colère était attendue,
00:18:26 ça rappelle un peu ce qui s'était passé,
00:18:28 qui avait surpris les citoyens français après la fameuse attaque,
00:18:32 il y a quelques années, à Viry-Châtillon,
00:18:34 où on avait eu des policiers en colère, je ne sais pas si vous vous en souvenez,
00:18:37 qui avaient envahi la rue de Rivoli, qui avaient marché jusqu'à la place Beauvau,
00:18:43 et ça avait un peu déstabilisé,
00:18:45 donc on ne peut pas dire que l'hierarchie, le ministre de l'Intérieur,
00:18:49 ne peut pas dire qu'ils ne savent pas du tout qu'il allait se passer cela,
00:18:52 mais en gros, cette colère, elle couvre…
00:18:54 mais il faut se mettre à la place des policiers,
00:18:57 je ne sais pas si on écoute bien les informations,
00:19:00 chaque week-end de show, chaque 14 juillet, chaque événement,
00:19:05 on dit, les médias annoncent, oui, alors ce week-end, ce soir,
00:19:08 il y aura 25 000, 45 000, 50 000 policiers mobilisés,
00:19:12 mais ça, ça rassure la population,
00:19:14 on se dit, ah oui, ils ont mobilisé,
00:19:16 mais au fond, derrière, on a des hommes et des femmes
00:19:19 qui en fait sont en général, bien souvent rappelés sur leur lieu de vacances,
00:19:23 sur leur congé, rapatriés, mobilisés, un peu corvéables comme ça,
00:19:27 et au bout du compte, si vous voulez, c'est un peu légitime,
00:19:32 qu'en échange de ce service qu'ils rendent à l'État, dont ils sont leur empart,
00:19:36 ils revendiquent une certaine, on va dire, reconnaissance,
00:19:41 et cette reconnaissance aujourd'hui,
00:19:43 ce n'est pas le ministre de l'Intérieur lui-même qui est en cause,
00:19:46 il n'arrête pas de répéter aux policiers, non pas qu'il les aime…
00:19:49 – On va y venir justement, sur ces relations aussi,
00:19:52 parce que la population soutient, on se souvient des derniers sondages,
00:19:55 à 70% le taux de Français qui soutiennent toujours leur police.
00:20:00 Je voulais revenir à ces hommes et ces femmes que vous avez interviewés,
00:20:03 ils vous disent "ils ont tué la police", qui est ce "ils" ?
00:20:09 – Alors, effectivement, l'animosité des policiers,
00:20:13 elle est d'abord vis-à-vis de la justice, parce qu'il y a une vraie incompréhension,
00:20:18 il y a encore eu des faits, là, on ne va pas rentrer dans les détails de l'histoire,
00:20:21 mais à Lyon, hier, où il y a un policier municipal qui a été traîné sur la route
00:20:27 par une personne qui a commis un refus d'obtempérer,
00:20:30 et cette personne s'est retrouvée remise en liberté.
00:20:32 C'est ce genre de petits événements, alors qu'à côté, le policier lui, est en prison.
00:20:36 C'est ce genre d'événements cumulés, comme ça, qui font…
00:20:40 on additionne ces petits cailloux, qui font qu'il y a une vraie différence,
00:20:47 vis-à-vis de la justice, et vis-à-vis des politiques,
00:20:50 parce qu'il faut aussi rappeler qu'il y a une petite partie minoritaire de la classe politique
00:20:54 qui inonde les réseaux sociaux sur lesquels sont connectés les policiers,
00:20:58 en véhiculant une détestation quotidienne, bien entretenue, et pas étayée du tout, de la police.
00:21:05 Alors, la majorité silencieuse, les policiers savent qu'une majorité des Français les soutient,
00:21:11 mais cette majorité, elle est silencieuse, et ils ne la voient pas,
00:21:14 elles s'expriment très peu, alors qu'à côté de ça, vous avez les antiflics,
00:21:20 qui trustent les réseaux sociaux et qui, eux, sont hyper extrêmement présents.
00:21:23 – Et sur cette tension entre le pouvoir politique,
00:21:27 on va dire entre le ministère de l'Intérieur et ses troupes,
00:21:30 on le rappelait déjà, nombreuses sont ces troupes qui, dernièrement,
00:21:33 ont utilisé des arrêts maladie pour détourner ce droit de grève auquel elles n'ont pas droit.
00:21:38 Comment vous définiriez ces relations entre l'État et sa police, finalement ?
00:21:41 Qui a besoin le plus de l'autre ?
00:21:44 – En fait, la police, c'est la police républicaine,
00:21:48 donc elle est le cœur, le bras armé de l'État,
00:21:50 elle détient le monopole de la force légitime, on va dire,
00:21:55 il faut le rappeler quand même, cette police,
00:21:56 donc elle détient énormément de pouvoir pour le compte de l'État,
00:21:59 qui a besoin d'elle en permanence.
00:22:01 Après, effectivement, je ne sais pas, oui, on peut dire que c'est l'État,
00:22:08 la police a aussi besoin de l'État parce qu'elle a besoin de moyens
00:22:11 et qu'elle les réclame en permanence, et c'est normal d'ailleurs,
00:22:13 ça fait 40 ans que la modernisation de la police est en marche,
00:22:16 mais qu'elle est extrêmement lente, ça fait qu'aujourd'hui,
00:22:19 on a quand même des policiers qui ont des véhicules corrects,
00:22:21 qui ont des armes correctes, qui ont des gilets pare-balles à peu près résistants,
00:22:26 et tout cela, ils le doivent à la fois à la mobilisation de leur syndicat et à l'État,
00:22:30 donc de ce côté-là, mais l'État, lui, a besoin de ces policiers,
00:22:34 et là, la défiance que représentent ces arrêts maladie,
00:22:38 qui sont un peu des actes de grève, entre guillemets,
00:22:41 puisque les policiers n'ont pas le droit à la grève et c'est interdit pour eux,
00:22:45 cette défiance-là est extrêmement difficile à gérer,
00:22:48 et donc on a des hiérarches qui sont obligés d'essayer de rappeler à l'ordre
00:22:54 cette jeune génération de policiers qui échappent et qui croient en gros,
00:22:58 je ne sais pas si elle croit encore, c'est ça le problème pour moi,
00:23:00 je ne sais pas si elle croit encore cette jeune génération à son métier,
00:23:04 au sens de son métier, c'est ça que j'avais analysé dans ce livre,
00:23:08 c'est la perte de sens du métier qui faisait qu'en fait,
00:23:11 les policiers se cognaient la tête un peu contre le néant ou contre le vide,
00:23:15 ils ne comprenaient plus à quoi ils servaient,
00:23:17 et c'est ce sens-là qu'il faut retrouver,
00:23:20 et ça, il faut un ministre de l'Intérieur, il faut que le ministre de l'Intérieur en soit conscient.
00:23:25 – Si je vous pose la question, justement, c'est aussi parce qu'il y a toute cette ambiguité,
00:23:28 on a vu justement, pour prendre des exemples récents,
00:23:30 Gérald Darmanin d'un côté soutenir ses effectifs,
00:23:33 et Dieu sait qu'on a entendu pendant de nombreuses années,
00:23:36 la police se plaindre de ne pas sentir ce soutien de sa propre hiérarchie,
00:23:40 donc soutenir les troupes d'un côté, et de l'autre maintenir la pression,
00:23:43 notamment récemment pour leur rappeler,
00:23:45 non les arrêts maladie vont être refusés parce qu'il s'agit d'assurer
00:23:48 la mission de sécurité publique, c'est cette ambivalence-là
00:23:52 que j'essayais de jauger à travers mes questions.
00:23:54 – Elle est normale, à partir du moment où le directeur général de la police nationale,
00:23:59 Frédéric Vaudesson à Marseille dit "je vais leur servir de bouclier",
00:24:02 dit "je vous ai compris", presque il dit "je vais vous couvrir",
00:24:05 bon ça c'est la première étape, à partir du moment où il dit ça,
00:24:09 le directeur général de la police, il ne peut pas ensuite,
00:24:12 il ne peut pas dans un deuxième temps cautionner des actes illégaux
00:24:16 de la part de ses hommes, c'est impossible en fait,
00:24:18 donc il est obligé de rappeler à l'heure, donc un ministre de l'Intérieur,
00:24:20 c'est toujours quelqu'un qui arrive à incarner comme ça le côté "je vous couvre,
00:24:24 je vous aime" parce que la police a besoin d'un ministre de l'Intérieur,
00:24:27 quoi qu'il arrive et quoi qu'ils en disent, quelque part les cajoles,
00:24:31 les caresses et leur rappel en permanence qu'ils les apprécient,
00:24:34 qu'ils sont utiles et qu'ils les aiment, parce que s'il ne dit pas ça,
00:24:37 on a eu des ministres qui ont oublié ce côté affectif
00:24:40 et qui se sont complètement ramassés on va dire,
00:24:42 qui ont été tout de suite oubliés par la police,
00:24:44 donc il y a ce côté-là et en même temps on ne peut pas manier que la carotte,
00:24:48 il est obligé aussi de manier le bâton un peu de l'autre côté,
00:24:52 l'État ne peut pas se permettre d'avoir des commissariats vides
00:24:55 et puis des situations comme ça où tout d'un coup dans une ville comme Marseille,
00:24:59 que deux véhicules de police qui roulent la nuit et qui se sont mobilisés,
00:25:02 ce n'est pas possible, autrement c'est effectivement donner de l'espace,
00:25:08 beaucoup d'espace à la délinquance, aux délinquants.
00:25:11 Et vous qui avez étudié ces questions, si on voulait s'interroger sur
00:25:16 comment gérer au mieux ces troupes, est-ce que dans l'histoire de la Ve République,
00:25:20 il y a eu des façons différentes de gérer ces relations exécutives-police,
00:25:24 selon les présidents, j'imagine que oui ?
00:25:27 Selon les présidents et les ministres de l'Intérieur,
00:25:30 là effectivement la relation de la police avec les présidents successifs
00:25:34 elle est très compliquée, François Mitterrand qui était socialiste,
00:25:37 il se méfiait terriblement de la police,
00:25:39 il a fini par avoir des liens un peu avec eux, Jacques Chirac qui s'estimait
00:25:43 le grand ami de la police, donc il estimait que cet amour était acquis,
00:25:47 parce que de toute façon les policiers étaient de droite,
00:25:49 donc ils étaient pour lui, il y avait ce côté-là,
00:25:51 donc il les a oubliés un petit peu, Nicolas Sarkozy, il a eu deux temps,
00:25:54 dans un premier temps en tant que ministre, il les a aimés, gâtés,
00:25:57 et puis ensuite en tant que chef de l'État, il leur a coupé tous les moyens,
00:26:01 il en a viré, oui écarté un certain nombre, il a fait diminuer les effectifs,
00:26:05 il a affaibli la police, après on a eu des hommes plus techno,
00:26:10 comme Bernard Cazeneuve, qui parlait un peu comme un comptable,
00:26:15 et qui n'était pas forcément audible par ses troupes,
00:26:17 et je ne voudrais pas terminer sans citer Charles Pasquoie,
00:26:20 qui lui était lui-même fils de flic, et qui avait cette gouaille,
00:26:25 qui savait endormir, enrober, enjoliver les choses de telle manière,
00:26:31 il savait parler à la police, il faut savoir parler à la police,
00:26:34 ce n'est pas donner à n'importe quel ministre de l'Intérieur,
00:26:37 je pense que Gérald Darmanin, il y a des jours où il y arrive,
00:26:41 et d'autres jours où c'est plus compliqué, il est incompris,
00:26:44 et les policiers n'aiment pas qu'on les rappelle à l'heure, de manière générale.
00:26:49 – Et vous diriez que cette crise n'est que finalement une énième crise parmi d'autres,
00:26:53 et que Gérald Darmanin passera le cap comme d'autres avant lui,
00:26:56 ou est-ce qu'elle ancre une fracture peut-être plus sérieuse qu'auparavant ?
00:27:00 – Je pense qu'on passera le cap, parce que les policiers,
00:27:03 quelque part quand même, ils aiment leur métier,
00:27:05 ils vont retourner sur le terrain, ils ne vont pas laisser les délinquants
00:27:08 comme ça s'épanouir sur le terrain,
00:27:10 mais c'est quand même dans l'histoire de la police, au moins une crise assez unique,
00:27:14 où il y a eu des grandes dates,
00:27:16 il y a eu au début des années après la victoire des socialistes en 1981,
00:27:20 il y avait des manifestations absolument terribles,
00:27:23 contre le pouvoir, contre Robert Ballinter,
00:27:26 ce garde des Sceaux qui incarnait le laxisme et le mal absolu,
00:27:29 il y a eu de nouveau des crises comme ça,
00:27:31 après Viry-Châtillon, sous Bernard Cazeneuve,
00:27:34 donc régulièrement les policiers sont dans la rue,
00:27:37 là c'est plus compliqué, parce qu'ils ne sont pas dans la rue,
00:27:39 ce n'est pas une grosse manifestation avec des leaders syndicaux qui disent
00:27:42 "on veut ceci, on veut cela", c'est beaucoup plus compliqué,
00:27:44 c'est vraiment, l'enjeu est beaucoup plus vaste,
00:27:47 et je pense que c'est une crise qui va laisser des traces profondes
00:27:50 dans cette génération de policiers,
00:27:52 parce que tous les vieux qui étaient en poste avant, ils sont partis,
00:27:55 ils ne peuvent plus transmettre leur savoir, leur expérience, etc.
00:27:59 Donc en face on a un ministre de l'Intérieur
00:28:01 qui va devoir s'investir lourdement sur le terrain,
00:28:03 je sais qu'il est allé, il y a ces jours-ci,
00:28:05 Gérald Darmanin en visite un peu, il a raison,
00:28:08 un peu hors caméra visiblement dans un commissariat de Marseille,
00:28:12 il faut le faire, il faut aller les voir,
00:28:15 il faut essayer de comprendre ce qui se passe,
00:28:17 parce que ce n'est pas pour rien qu'un policier dit tout d'un coup
00:28:20 "allez je me mets en arrêt maladie", c'est qu'il est à bout aussi,
00:28:23 ce n'est pas forcément un geste politique,
00:28:26 je crois que c'est un geste de colère,
00:28:29 c'est un geste très humain,
00:28:31 donc si en face on n'utilise que le bâton, ça ne fonctionne pas,
00:28:34 donc il va falloir du boulot mis de l'intérieur pour dépasser cette crise.
00:28:40 Merci beaucoup Frédéric Ploquin de nous avoir fait bénéficier
00:28:44 de votre connaissance de ce milieu de la police,
00:28:47 je rappelle que vous êtes auteur de "La peur a changé de camp",
00:28:51 ouvrage paru chez Albin Michel, merci beaucoup.
00:28:54 Merci à vous, bonsoir.
00:28:56 On remercie parce qu'on les accueille sur nos plateaux,
00:28:59 les invités de ce soir, bonsoir Albin Brelan,
00:29:02 merci d'être avec nous, vous êtes porte-parole des jeunes avec Macron,
00:29:05 nous accueillons également Mickaël Sadoun,
00:29:07 chroniqueur consultant de notre chaîne,
00:29:10 Denis Deschamps est également avec nous,
00:29:12 analyste et conférencier, et maître Hector Lajoigny,
00:29:15 bonsoir, avocat, soyez le bienvenu avec vous,
00:29:18 on va faire défiler les actualités qui ont retenu notre attention
00:29:22 et puis pouvoir bénéficier de vos expertises
00:29:24 ou de vos avis différents sur cette actualité.
00:29:27 Ces deux policiers qui ont été remis en liberté,
00:29:30 trois autres restent placés en garde à vue ce soir à Marseille
00:29:33 dans le cadre d'une enquête sur la mort d'un jeune homme de 27 ans
00:29:36 en marge des émeutes de début juillet.
00:29:39 Les cinq hommes du RAID doivent s'expliquer sur les circonstances
00:29:42 qui les ont fait rencontrer ce jeune homme,
00:29:44 décédé par la suite vraisemblablement atteint par un tir de flashball.
00:29:47 Le rappel des faits de Mathieu Dewez.
00:29:50 Trois policiers toujours placés en garde à vue,
00:29:53 deux remis en liberté.
00:29:55 En total, ils étaient donc à l'origine cinq policiers du RAID de Marseille
00:29:58 à avoir été placés en garde à vue.
00:30:00 Ces gardes à vue interviennent dans le cadre d'une information judiciaire ouverte
00:30:04 début juillet pour la mort de Mohamed B.
00:30:07 Mohamed B, un homme de 27 ans retrouvé mort dans la nuit du 1er au 2 juillet
00:30:12 dans la rue à Marseille à côté de son scooter.
00:30:15 Il avait succombé à un arrêt cardiaque.
00:30:17 Le parquet de Marseille avait indiqué début juillet
00:30:20 que cet arrêt cardiaque était vraisemblablement dû à un tir de LBD,
00:30:24 lanceur de balles de défense,
00:30:26 un tir qu'il aurait reçu au niveau du thorax.
00:30:29 Les gardes à vue des policiers devront donc répondre au pourquoi de ce tir de LBD.
00:30:34 Déjà s'il a bien été tiré et ensuite dans quel contexte,
00:30:37 car rappelons-le, les faits se sont produits à Marseille
00:30:40 en marge des émeutes suite à la mort du jeune Nahel, 17 ans,
00:30:44 à un moment où les forces de l'ordre étaient elles-mêmes prises à partie.
00:30:49 Il s'agit donc de deux gardes à vue qui sont tout à fait normales
00:30:56 compte tenu des procédures, rappel les faits menant à une victime.
00:31:00 Il est essentiel qu'on entende de toutes les parties
00:31:02 que ces policiers, raides ou pas raides,
00:31:04 doivent être entendus pour donner leur version des faits.
00:31:07 - Oui, tout à fait.
00:31:09 Moi, de toute façon, dans toutes ces affaires-là,
00:31:11 je suis toujours partisan de laisser la justice faire,
00:31:13 de laisser éventuellement l'IGPN faire son travail.
00:31:16 Mais de manière générale, je trouve qu'il est sain
00:31:19 d'avoir un soutien politique à la police,
00:31:21 parce que je pense qu'en grande généralité,
00:31:23 c'est souvent dit par les syndicats de policiers qui sont reçus ici,
00:31:26 les policiers ne se lèvent pas pour commettre la violence.
00:31:28 Les policiers se lèvent avant tout pour protéger la société de la violence.
00:31:33 Et puis après, derrière, il y a la question de la nature même de leurs fonctions,
00:31:37 c'est-à-dire est-ce qu'ils sont capables de maintenir l'ordre
00:31:40 de manière assez "musclée" et donc dissuasive,
00:31:44 sans qu'il n'y ait jamais aucune bavure ?
00:31:46 Évidemment, toutes les bavures sont regrettables à chaque fois,
00:31:49 c'est toujours un drame humain.
00:31:51 Mais dans la nature même de la fonction de policier,
00:31:53 il y a un risque d'affrontement, de violence
00:31:56 et donc d'atteinte éventuellement aux personnes.
00:31:59 C'est très compliqué.
00:32:01 Il y a évidemment la question de la formation
00:32:03 qui permet de maîtriser ce risque.
00:32:05 Alain Bauer en parlait récemment devant une commission sénatoriale,
00:32:08 c'est très intéressant.
00:32:09 On peut poser aussi la question de l'utilisation du LBD.
00:32:13 Le débat est ouvert.
00:32:14 On va continuer évidemment d'en discuter.
00:32:17 Albane Branland, on sait aussi que cette procédure,
00:32:21 toute régulière qu'elle soit, elle intervient dans un contexte
00:32:24 qui est très délicat, dans ces relations qu'entretiennent
00:32:27 en ce moment beaucoup de fonctionnaires de police
00:32:29 avec l'exécutif.
00:32:30 Totalement.
00:32:31 Je pense que ce qu'a dit mon collègue ici présent
00:32:36 est totalement juste en disant qu'il fallait en effet
00:32:39 laisser place à la justice, qu'il y avait ce temps de la justice
00:32:44 qui devait se faire.
00:32:47 On a vu un soutien de la part du gouvernement,
00:32:51 de la part du ministère de l'Intérieur très important,
00:32:54 que ce soit pendant les émeutes ou encore aujourd'hui,
00:32:59 parce qu'on sait à quel point depuis,
00:33:02 que ce soit les violences qu'on a eues lors des Gilets jaunes,
00:33:08 les violences qu'on a eues lors des émeutes,
00:33:10 on a besoin que ces policiers se sentent soutenus.
00:33:13 Donc voilà, on est là, je pense, au niveau du gouvernement
00:33:16 pour rappeler ce soutien, mais que ce soutien ne veut pas dire
00:33:20 qu'une personne peut être au-dessus des lois de la République
00:33:25 et qu'on ne peut pas accepter aujourd'hui
00:33:28 qu'il y ait des violences disproportionnées.
00:33:31 Et ça, c'est extrêmement important de le rappeler.
00:33:33 Maître Lagevallier, c'est vrai qu'on l'entend régulièrement
00:33:36 dans des critiques quand un fonctionnaire de police est entendu.
00:33:39 Certains disent "pourquoi le mettre en place en garde à vue ?
00:33:42 Il agissait dans le cadre de son travail".
00:33:44 Il y a toujours des gens qui se crispent à ces évocations,
00:33:47 alors qu'on le rappelle, c'est la procédure.
00:33:49 Mais heureusement qu'ils sont placés en garde à vue.
00:33:51 Quand vous êtes en garde à vue, ça vous permet de vous défendre.
00:33:53 Vous avez accès à un avocat, vous avez le droit au silence
00:33:56 qui vous est rappelé, etc. Dans ce dossier,
00:33:58 on est en train de nous parler de soutien à la police.
00:34:00 Moi, je n'ai pas envie de dire qu'on soutient ou qu'on ne soutient pas la police.
00:34:03 C'est qu'ils sont présumés innocents, ces policiers,
00:34:05 mais s'il s'avère qu'ils ont commis un délit, c'est grave
00:34:07 parce qu'on est en droit d'attendre autre chose de notre police républicaine
00:34:11 et que le RAID est une brigade de police qui est censée être une brigade d'élite
00:34:15 et que si même le RAID se met à commettre des délits,
00:34:18 ça va être inquiétant.
00:34:20 Donc évidemment qu'ils sont présumés innocents,
00:34:22 mais si les faits sont avérés, ils sont extrêmement graves.
00:34:24 On ne peut pas se satisfaire que la police de notre pays
00:34:27 commette des délits si tant est qu'un délit a été commis.
00:34:30 Toutes les polices sont soumises aux mêmes procédures
00:34:32 et dans leur grande majorité, elles les respectent, évidemment.
00:34:34 Moi, je ne suis pas tout à fait d'accord avec mon voisin.
00:34:36 Tout d'abord, il ne faut pas oublier que l'enquête est en cours.
00:34:42 Il y a une investigation et le temps de la justice va arriver.
00:34:47 On n'est pas dedans, on n'a pas les éléments, soyons honnêtes.
00:34:53 On n'a qu'une partie ou un fragment de la vérité.
00:34:56 L'investigation et la justice sont là pour rassembler
00:35:01 le plus de fragments possibles, pour essayer de tendre vers la vérité.
00:35:05 On est très mal placé pour savoir exactement ce qui s'est passé.
00:35:08 Deuxième élément, n'oublions jamais qu'on n'était pas sur place.
00:35:11 C'est très facile de dire qu'ils ont tort,
00:35:15 ou qu'ils ont été violents, ou qu'ils n'auraient pas dû.
00:35:17 On oublie l'intensité du moment et il faut réagir dans l'instantanéité.
00:35:23 Ça, c'est extrêmement complexe. Ils ont un travail d'une difficulté sans nom.
00:35:27 Troisième élément, jusqu'à maintenant, ils sont présumés innocents
00:35:31 et qu'ils ne sont pas au-dessus, mais ils ne sont pas en dessous des lois non plus.
00:35:35 C'est très important de le rappeler.
00:35:37 Ils ont un métier difficile, surtout dans des moments de tension comme ça.
00:35:41 Comme rappelait Michael tout à l'heure, plus il y aura d'intensité de violence,
00:35:46 plus la probabilité va augmenter que malheureusement il y aura des incidents.
00:35:50 Ça fait partie aussi du métier. C'est toujours regrettable.
00:35:53 On a vu par exemple le délit de fuite à Limoges qui a généré deux morts.
00:35:58 Deux gamins, et ils sont aussi responsables, soyons clairs.
00:36:01 Mais c'est deux morts regrettables.
00:36:03 C'est un métier extrêmement compliqué.
00:36:06 Je pense qu'il faut laisser passer la justice.
00:36:09 La justice va rendre son verdict et on en saura promo en plus
00:36:12 une fois que la justice aura rassemblé tous les éléments et qu'elle nous les aura communiqués.
00:36:16 On est connectés avec Mathieu Langlois.
00:36:19 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:36:21 Vous êtes l'ancien médecin-chef du RAID.
00:36:24 Avant toute chose, on va préciser à nos téléspectateurs qu'on n'attend pas de vous,
00:36:27 que vous commentiez précisément cette actualité.
00:36:30 On aimerait surtout bénéficier de votre expérience et de votre expertise
00:36:32 pour poser un regard un peu plus large sur le sujet.
00:36:34 D'abord, un mot, docteur, si vous le voulez bien, sur les traumatismes survenus
00:36:38 pendant ou autour de ces émeutes, impliquant donc des armes non létales.
00:36:42 De quel type de blessure s'agit-il ?
00:36:45 Quand on parle d'armes non létales,
00:36:48 évidemment, ce ne sont pas des armes non traumatisantes.
00:36:52 Tout le monde le comprend bien et malheureusement,
00:36:56 toutes les expériences récentes le montrent bien.
00:37:00 Ce sont des armes qui sont donc encadrées,
00:37:03 qui demandent des formations et tous les policiers,
00:37:06 en particulier ceux du RAID, connaissent ça par cœur.
00:37:09 Mais ce sont aussi des armes qui comportent des risques.
00:37:12 C'est une utilisation qui est à risque,
00:37:16 et à risque de blessure.
00:37:19 Si on veut simplifier, ce sont des armes non létales,
00:37:23 ce sont des traumatismes qui sont, si on fait simple,
00:37:27 non pénétrants si on compare par exemple aux armes blanches ou aux armes à feu.
00:37:32 Mais non pénétrants, c'est parfois même plus compliqué,
00:37:36 en tout cas pour nous les soignants,
00:37:39 parce qu'on n'a pas finalement des hémorragies
00:37:42 qui sont d'un diagnostic assez évident,
00:37:45 parce qu'on voit l'orifice d'entrée et du sang qui coule,
00:37:48 et on imagine bien qu'il y a une lésion grave par derrière.
00:37:51 Si on prend le cas d'un thorax par exemple,
00:37:54 qui est impacté par des armes dites non létales,
00:37:57 on va avoir très facilement,
00:38:00 il y a une énergie qui est quand même assez importante,
00:38:03 et qui peut entraîner une contusion, par exemple du myocarde,
00:38:07 ou un saignement autour du cœur,
00:38:11 ce qu'on appelle un hémopéricarde,
00:38:14 qui va entraîner parfois des blessures graves et des issues fatales.
00:38:21 Sauf que c'est évidemment complexe,
00:38:25 parce que comme je vous l'ai dit,
00:38:28 le diagnostic est souvent assez difficile,
00:38:31 et le délai entre la blessure, entre le tir,
00:38:35 et la gravité, ou des signes de gravité,
00:38:38 parfois peut être assez différé,
00:38:41 et c'est ce qui peut être s'est passé,
00:38:44 je ne connais pas l'histoire dont on parle,
00:38:48 mais on voit bien qu'il y a eu un délai entre le tir supposé,
00:38:54 et éventuellement ensuite les signes de gravité,
00:38:57 et l'arrêt cardiaque du jeune homme.
00:39:00 – Vous étiez précisément en tant que médecin-chef du RAID,
00:39:03 préposé à soigner toute blessure qui survenait en intervention,
00:39:06 qu'elle concerne un policier du RAID, ou tout autre individu d'ailleurs,
00:39:10 ça veut dire qu'on essaie de veiller à ce qu'il n'y ait pas de drame
00:39:13 pendant ces interventions ?
00:39:15 – Mais toutes les munitions qui sont utilisées ont toutes un risque,
00:39:20 comme je vous l'ai dit, et entraînent toutes un risque de traumatisme,
00:39:25 par exemple la bean bag, elle a été conçue pour des forcenés,
00:39:32 ou des prises d'otages, et évidemment elle est utilisée
00:39:35 par le RAID très régulièrement, mais dans ce cas,
00:39:38 vous l'avez dit, la grande différence c'est qu'il y a un médecin du RAID
00:39:42 qui connaît les munitions, qui connaît les procédures,
00:39:45 et qui connaît évidemment les blessures, et il est là pour intervenir immédiatement,
00:39:49 pour faire un diagnostic, et pour prendre en charge,
00:39:52 que ce soit le policier, ou le forcené, ou évidemment les otages,
00:39:56 et évidemment dans le cadre de violences urbaines,
00:39:59 ou de maintien de l'ordre, ce soutien qu'on pourrait apporter
00:40:04 est évidemment beaucoup plus complexe à mettre en œuvre.
00:40:07 – Les violences urbaines, ce sont des situations auxquelles le RAID
00:40:09 est confronté régulièrement, vous en avez vous-même vécu ?
00:40:13 – Le RAID, comme le GIGN, ils ont été conçus pour des crises
00:40:20 dites à très haute intensité, on a cité les forcenés, les prises d'otages,
00:40:24 mais évidemment, elles s'adaptent à toute forme de menace,
00:40:27 et à toute forme de crise, et le RAID a évidemment une expérience
00:40:33 sur le maintien de l'ordre, il y a eu Mayotte il n'y a pas si longtemps,
00:40:36 donc après, encore une fois, je veux être très prudent
00:40:40 dans ce que je vais dire, mais il faut savoir que le RAID travaille aussi
00:40:45 sur son soutien dans des situations de maintien de l'ordre,
00:40:49 avec une compétence qui est très particulière,
00:40:53 et qui doit évidemment être très réfléchie,
00:40:57 avant de faire appel au RAID ou au GIGN.
00:41:00 – Vous êtes personnellement très attaché au retour d'expérience,
00:41:03 en termes que les médecins, les urgentistes, les militaires aussi,
00:41:08 ils reconnaissent bien, c'est-à-dire à l'importance de tout analyser
00:41:11 une fois les faits passés, pour améliorer les procédures,
00:41:15 améliorer les méthodes d'intervention,
00:41:17 dites-nous pourquoi, selon vous, c'est primordial ?
00:41:20 – On a dit qu'on intervient dans des contextes extrêmement difficiles,
00:41:24 et donc on prend des décisions qui sont difficiles,
00:41:28 les procédures sont particulièrement techniques, à risque,
00:41:32 et donc il faut accepter cette prise de risque,
00:41:36 et ce risque aussi de, je parle encore une fois,
00:41:39 pas du tout de ce qui s'est passé, mais on assume un risque d'échec,
00:41:44 par contre ce qu'il faut savoir faire, c'est immédiatement,
00:41:47 avoir cette culture du retour d'expérience, qu'on appelle vulgairement le RAID-X,
00:41:52 pour ensemble trouver, essayer d'analyser, de comprendre ce qui s'est passé,
00:41:56 et surtout d'essayer de chercher ensemble comment on va s'améliorer,
00:42:00 et le RAID fait ça au quotidien, c'est sa grande force je pense,
00:42:05 c'est d'arriver à en permanence tirer des enseignements,
00:42:08 pour essayer d'être encore meilleur la prochaine fois,
00:42:11 et ça n'a rien à voir avec le temps politique ou judiciaire,
00:42:14 quand je parle de ça, je parle de management,
00:42:17 et c'est vraiment indispensable, et c'est fait évidemment en interne,
00:42:22 et ça n'a en aucun cas vocation à être sur la place publique.
00:42:27 Merci alors de nous en avoir donné un petit bout à apercevoir,
00:42:31 merci docteur Mathieu Langlois, je rappelle que vous êtes ancien médecin,
00:42:34 chef du RAID, on voulait faire cet éclairage pour essayer aussi de mieux comprendre,
00:42:39 avec quelqu'un qui a vécu aussi aux côtés de ces policiers du RAID qu'interviennent,
00:42:43 on le comprend que c'est extrêmement compliqué, on veille à ce qu'il n'y ait pas de blessés,
00:42:46 en même temps on est dans une situation de maintien de l'ordre,
00:42:49 le risque zéro n'existe pas.
00:42:51 Si je peux me permettre, d'abord ce n'est pas du maintien de l'ordre,
00:42:54 c'est du rétablissement de l'ordre, parce que, vous avez vu les images,
00:42:58 c'est très intense quand même, et effectivement les RAID-TEX dans le monde privé,
00:43:02 dans les entreprises, on s'inspire également de l'armée,
00:43:05 c'est très très utilisé, surtout dans des entreprises où il y a des cycles,
00:43:11 où il y a des moments d'intensité dans l'année, dans l'activité,
00:43:16 et c'est très important justement d'en retirer les bonnes méthodes,
00:43:20 et essayer d'identifier les erreurs ou les mauvaises méthodes,
00:43:24 pour qu'après ça devienne une habitude, que ça fasse partie des réflexes.
00:43:29 Donc c'est un travail, c'est comme tout, ça se travaille,
00:43:32 et il faut savoir aussi accepter le fait qu'on a fait des erreurs,
00:43:35 et pour ne pas les reproduire ensemble, on trouve des systèmes en fait,
00:43:39 pour que ça devienne des réflexes.
00:43:41 Là pour moi on ne parle pas d'erreur, on parle de la mort d'un homme,
00:43:44 donc c'est plus qu'une erreur, la personne qui aurait subi le tir de LBD,
00:43:48 soit, on verra, moi je suis tout à fait d'accord.
00:43:50 Encore une fois, on n'est qu'au début de l'enquête,
00:43:52 on n'a pas encore de conclusion sur...
00:43:54 Les policiers sont comme tous citoyens, ils sont présumés innocents,
00:43:57 donc si ça se trouve, ils n'ont commis aucun délit,
00:43:59 c'est pas parce qu'on est placé en garde à vue qu'on est coupable,
00:44:02 donc évidemment qu'ils sont présumés innocents,
00:44:05 mais s'il s'avère qu'ils ont été à l'origine de la mort de ce jeune homme,
00:44:09 dans un cadre extra-légal,
00:44:12 et bien évidemment que c'est extrêmement grave,
00:44:14 et que c'est beaucoup plus qu'une erreur.
00:44:15 Vous avez l'impression que finalement, dès lors qu'on discute de ces faits,
00:44:18 derrière, on condamne, on prend parti,
00:44:21 je dis "on", en général, la société se fait une idée,
00:44:24 chacun selon son vécu,
00:44:26 et anticipe un petit peu, sans laisser le temps à la justice de faire son travail ?
00:44:30 Je crois qu'on essaie d'essentialiser,
00:44:31 vous avez souvent des gens qui vont vous dire,
00:44:33 "moi je suis toujours d'accord avec la police, ils font un métier difficile", etc.
00:44:36 et d'autres qui vont vous dire, plutôt à l'extrême gauche,
00:44:39 "mais la police a forcément tort,
00:44:41 et c'est forcément les jeunes de quartier qui ont raison".
00:44:43 Je crois qu'on n'est pas forcément dans un débat de société,
00:44:46 on est là sur du factuel, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:44:49 On ne le sait pas du tout,
00:44:50 mais si tant est qu'un policier ait commis un délit ou un crime,
00:44:54 évidemment que c'est extrêmement grave.
00:44:56 La question de l'intention aussi est très importante,
00:44:59 parce qu'on imagine bien que même si une erreur mortelle,
00:45:04 quand bien même fut-elle,
00:45:05 mais une erreur a conduit à la mort d'un jeune homme,
00:45:07 j'imagine que la volonté du policier n'était pas de donner la mort.
00:45:11 Or, le discours politique qui est véhiculé par certains,
00:45:14 c'est que la police tue, l'institution tue,
00:45:16 c'est-à-dire qu'elle se fait le bras armé du pouvoir
00:45:18 et qu'elle donne intentionnellement la mort à des gens
00:45:21 qui seraient peut-être factieux ou en révolte ou des émeutiers,
00:45:24 peu importe.
00:45:25 Pour moi, la question de l'intention est quand même très importante.
00:45:28 La deuxième chose, c'est que le LBD,
00:45:30 ça a été dit par ce médecin, est une arme très dangereuse,
00:45:33 c'est pour ça qu'il faut former les policiers,
00:45:36 j'insiste sur ce point-là, pour l'utiliser.
00:45:38 Actuellement, il me semble que l'habilitation au LBD
00:45:41 demande une trop faible qualification,
00:45:44 c'est-à-dire que globalement, pour qu'un policier soit habilité
00:45:47 à utiliser un LBD, il faut qu'il réussisse deux tirs sur cinq
00:45:51 à une espèce de stand de tir avec l'arme.
00:45:53 Il me semble que c'est trop peu et qu'on devrait revoir
00:45:56 un petit peu cette procédure d'habilitation.
00:45:58 Par ailleurs, je pense que personne dans ce pays
00:46:00 n'est systématiquement, je dirais, du côté du policier
00:46:04 en cas de procès, c'est simplement que les gens,
00:46:06 par instinct, sont plus du côté de l'institution policière,
00:46:10 ce qui n'est pas exactement la même chose.
00:46:11 Je pense, pour ma part, que c'est une posture plutôt saine
00:46:14 qui d'ailleurs est campée par Gérald Darmanin
00:46:16 et je pense qu'à ce titre, il a tout à fait raison.
00:46:18 Votre témoignage à celui d'une policière à Marseille
00:46:22 qui rappelle, vous l'avez évoqué, Denis Déchan,
00:46:24 le contexte extrêmement violent dans lequel les policiers
00:46:28 sont intervenus lors de ces émeutes un petit peu partout en France.
00:46:31 C'est-à-dire que la République ne tenait plus
00:46:34 et que ces collègues, qui sont des personnes très aguerries,
00:46:39 je le répète, surentraînées et qui interviennent
00:46:41 dans des conditions extrêmes, ils ont été rappelés en renfort.
00:46:45 Mais ils doivent encore une fois s'expliquer sur des actes
00:46:48 qui ont été commis pendant ces violences extrêmes.
00:46:51 J'appelle ça des émeutes, mais encore plus que des émeutes.
00:46:54 C'est vraiment de l'insurrection, presque,
00:46:56 de la part des jeunes qui étaient en face de nous
00:46:58 et des très jeunes qui étaient prêts à en découdre
00:47:01 et à mettre toute la ville à feu et à sang.
00:47:04 Et à sang, je le répète aussi, encore une fois,
00:47:07 ce n'est pas une image.
00:47:08 Nous ne pouvons plus exercer notre métier en toute sérénité.
00:47:12 C'est-à-dire qu'en fait, on a l'impression que quoi que l'on fasse,
00:47:16 de toute façon, il va falloir qu'on s'explique dorénavant
00:47:19 sur notre moindre fait et geste.
00:47:21 Et ça, véritablement, ça devient très compliqué pour nous
00:47:24 d'exercer le métier en toute sérénité.
00:47:26 Albane Breland, qu'est-ce qu'on répond à ces policiers
00:47:29 qui disent qu'ils n'y arrivent plus ?
00:47:31 Frédéric Cloquin, en tout début d'émission, nous expliquait
00:47:34 que certains jeunes policiers ne trouvent plus de sens
00:47:37 à ce métier qu'ils ont pourtant choisi.
00:47:39 D'abord, je pense qu'on écoute ce cri d'alarme.
00:47:43 On va à leur rencontre et je pense que c'est ce que fait Gérald Darmanin.
00:47:47 On exprime cette compréhension de la difficulté sur le terrain
00:47:52 et de ces violences.
00:47:53 Et puis, on rappelle notre présence,
00:47:57 on rappelle l'envie notamment du gouvernement
00:48:00 de multiplier la présence, le bleu sur le terrain,
00:48:03 comme on dit parfois.
00:48:04 Et je pense que ça, c'est extrêmement important.
00:48:06 Encore, faut-il avoir des effectifs pour ça ?
00:48:08 On sait qu'il y a une crise d'évocation,
00:48:10 qu'il y a une peur aussi à aller sur le terrain,
00:48:12 que certains se détournent de cette position.
00:48:14 Je pense que là-dessus, ce qui a été dit tout à l'heure,
00:48:16 il y a aussi le jeu de l'extrême-gauche
00:48:18 qui n'aide pas avec des discours sur "tous pourris".
00:48:22 Et je pense qu'on a vraiment un rôle, nous, dans la majorité,
00:48:25 pour dire qu'il faut le plus possible éviter les bavures,
00:48:30 qu'il faut le plus possible être là pour dire
00:48:34 que tout doit être proportionné.
00:48:36 Mais ça, les policiers le savent, ils le savent d'emblée, non ?
00:48:39 Si on doit le répéter, c'est qu'effectivement,
00:48:42 la situation est grave.
00:48:44 Je pense en tout cas que c'est notre rôle
00:48:46 et qu'à côté de ça, il y a des personnes sur l'échiquier politique
00:48:49 qui sont en incapacité de comprendre ce rôle
00:48:52 et je trouve ça extrêmement grave.
00:48:54 Mais je crois qu'au-delà de ça,
00:48:56 il y a aussi le problème de la culture de la règle.
00:48:58 On a écouté cette sénégaliste policier qui dit
00:49:01 "on va devoir s'expliquer", etc.
00:49:03 Mais heureusement que vous allez devoir vous expliquer.
00:49:05 Si on n'a pas envie de s'expliquer, on ne fait pas policier,
00:49:07 on fait un autre métier.
00:49:08 Si on n'a pas la culture de la règle,
00:49:10 on fait un autre métier que policier.
00:49:12 Et là, on entend la sénégaliste dire
00:49:14 "oui, on a des règles à respecter", etc.
00:49:16 Mais heureusement, c'est comme pour les arrêts maladie,
00:49:18 de savoir qu'un policier qui est censé faire appliquer la loi,
00:49:21 viole la loi en abusant d'un arrêt maladie.
00:49:24 Mais c'est ubuesque, c'est complètement ubuesque.
00:49:26 Moi j'aimerais bien que dans la police,
00:49:28 il y ait beaucoup plus cette culture de la règle.
00:49:29 Alors heureusement qu'il y a des policiers
00:49:31 qui font très bien leur travail,
00:49:32 mais parfois quand on entend certains syndicalistes dire
00:49:34 "c'est horrible, il y a des règles qu'on doit respecter",
00:49:36 mais non, c'est pas horrible.
00:49:38 Si on n'a pas envie de respecter les règles,
00:49:40 si on n'a pas envie de faire du droit,
00:49:41 on fait un autre métier que policier, tout simplement.
00:49:42 Sauf que pour certains, ces arrêts maladie,
00:49:44 pour prendre cet exemple-là,
00:49:45 sont brandis comme un cri de désespoir,
00:49:47 c'est le dernier élément qu'ils puissent brandir
00:49:49 pour qu'on les entende,
00:49:51 puisqu'ils s'estiment inaudibles ou négligés.
00:49:54 Mais moi je crois pas qu'il faille faire de l'émotion là.
00:49:57 On est censé faire du droit.
00:49:59 La justice doit juger des citoyens
00:50:01 qui sont accusés de délit, de crime.
00:50:04 Quand un jeune de quartier est accusé d'un délit,
00:50:06 il est jugé, et puis il y a des règles,
00:50:09 il est jugé selon le Code de Procédure Criminale.
00:50:10 La règle est la même pour tous.
00:50:11 Exactement, il n'est pas jugé selon...
00:50:12 Et encore une fois, les policiers l'entendent.
00:50:14 On n'est pas jugé selon l'émotion,
00:50:15 on ne va pas sortir ces policiers de garde à vue
00:50:18 parce que l'opinion est émue.
00:50:20 Ce n'est pas que de l'émotion, on sait.
00:50:21 C'est un malaise qui dure depuis plusieurs dizaines d'années.
00:50:24 Des fonctionnaires qui vous disent
00:50:26 que leurs conditions de travail sont difficiles,
00:50:27 ça existe depuis des dizaines d'années,
00:50:29 quels policiers ou pas policiers.
00:50:32 Et moi j'ai envie d'entendre de la part des policiers,
00:50:35 plus que des revendications de fonctionnaires de gauche
00:50:39 en disant qu'on travaille trop ou que c'est trop dur, etc.,
00:50:41 qu'ils ont envie de faire leur métier.
00:50:42 Si on n'a plus envie de faire le métier,
00:50:43 il faut faire un autre...
00:50:44 Vos propos font réagir sur ce plateau, Maître.
00:50:47 Tout à fait.
00:50:48 Moi je vais me cantonner à un regard sur le terrain.
00:50:51 Ça fait des années et des années que certains souffrent
00:50:54 de sous-effectifs, de matériel insuffisant ou en panne,
00:50:58 de violences verbales.
00:51:01 Ils sont agressés verbalement assez régulièrement.
00:51:04 Il y a des situations de terrain complexes.
00:51:06 Deuxième élément, il ne faut quand même pas oublier,
00:51:09 c'est important qu'il y ait du bleu sur le terrain,
00:51:11 c'est très important.
00:51:12 Ils sont en sous-effectifs, soyons très clairs,
00:51:14 ils sont en sous-effectifs.
00:51:15 Et en plus, leur travail n'est pas si simple,
00:51:20 dans la mesure où ils font des gardes,
00:51:23 je ne sais pas comment on appelle ça en fait,
00:51:24 des gardes de 8, 9, 10, 12 jours.
00:51:26 On a vu à Nanterre, c'était des CRS qui avaient travaillé
00:51:30 10 jours de suite, 10 jours de suite à 12 heures par jour.
00:51:33 Donc il faut aussi comprendre la fatigue.
00:51:35 Ce sont des êtres humains.
00:51:37 Ils sont entraînés.
00:51:38 Je le rappelle, c'est très important,
00:51:40 ils sont détenteurs de la force publique.
00:51:42 Dans une démocratie, on transfère le droit
00:51:44 de se faire justice soi-même à la police et à la justice.
00:51:47 Donc ils sont détenteurs de quelque chose
00:51:49 d'extrêmement important.
00:51:50 D'abord, je suis d'accord avec ce qui a été dit,
00:51:53 la règle, elle doit s'appliquer aux policiers.
00:51:55 Mais quand vous dites qu'ils devraient faire un autre métier,
00:51:57 la règle, elle s'applique à tous les métiers.
00:51:59 Donc aux policiers comme aux autres.
00:52:01 Si vous travaillez dans le privé, il y a moins de conséquences.
00:52:03 Oh ben, il faut voir.
00:52:05 Un entrepreneur qui déclare pas ses revenus
00:52:07 ou autre chose, il y aura aussi des conséquences.
00:52:09 Quand on a un pistolet à la ceinture,
00:52:11 on doit appliquer la règle.
00:52:12 Oui, mais dans tous les métiers, et a fortiori pour les policiers,
00:52:15 je suis d'accord avec vous.
00:52:16 L'autre chose, c'est qu'évidemment,
00:52:18 il y a des problèmes de long terme dans la police.
00:52:20 20 millions d'heures supplémentaires non payées,
00:52:22 manque de formation qui a encore été raccourcie
00:52:24 sous Bernard Cazeneuve.
00:52:25 Gérald Darmanin est revenu dessus.
00:52:27 Mais il faut qu'ils mettent des moyens,
00:52:28 parce que la formation pour les gardiens de la paix,
00:52:30 la formation initiale pour les gardiens de la paix,
00:52:32 elle n'est pas encore repassée à 12 mois, effectivement.
00:52:34 Une déconsidération, on l'a dit,
00:52:36 politique, médiatique, financière.
00:52:39 Les policiers gagnent beaucoup plus
00:52:41 dans les autres pays occidentaux qu'en France,
00:52:42 donc c'est un problème.
00:52:43 Mais si vous voulez, la réponse, elle doit être politique.
00:52:47 Elle ne passe pas par une décision juridique.
00:52:49 On doit laisser la justice faire son travail.
00:52:51 Si après, le législateur se saisit de la question
00:52:54 et dit qu'en effet, il y a un problème dans la police,
00:52:56 il faut qu'il s'en saisisse
00:52:57 et qu'il fasse passer une loi dessus, simplement.
00:52:59 Allez, une dernière information
00:53:00 avant de se quitter pour une page de pub.
00:53:01 L'homme placé en garde à vue ce week-end à Lyon
00:53:04 après avoir traîné sur plusieurs mètres un policier municipal
00:53:06 lors d'un refus d'optempérie a été relâché,
00:53:09 placé sous contrôle judiciaire.
00:53:11 Son procès se tiendra en décembre prochain.
00:53:13 On fait une courte pause et puis on revient sur une autre actualité
00:53:17 qui concerne ces associations que le ministère de l'Intérieur veut dissoudre.
00:53:21 Les soulèvements de la terre et l'association catholique.
00:53:23 C'est vite, à tout de suite.
00:53:24 Une fois n'est pas coutume, il est 22h.
00:53:31 Pile, alors on ne perd pas un instant.
00:53:32 On passe la parole à Simon Guillain pour un point sur l'information.
00:53:35 Rebonsoir Simon.
00:53:36 Rebonsoir chère Barbara et bonsoir à tous ceux qui nous rejoignent sur CNews à 22h.
00:53:41 Trois policiers du Raid sont toujours en garde à vue à Marseille.
00:53:44 Des gardes à vue qui interviennent dans le cadre de l'enquête
00:53:46 ouverte suite au décès d'un homme de 27 ans.
00:53:49 Les faits se sont produits dans la nuit du 1er au 2 juillet dernier,
00:53:52 en marge des émeutes, vous le savez,
00:53:54 qui ont touché le pays suite à la mort de Naël.
00:53:56 Lors de l'autopsie réalisée sur le corps de l'homme décédé,
00:53:58 une trace de ce qui pourrait être l'impact d'un tir de LBD a été repérée.
00:54:02 Dans le reste de l'actualité, l'homme suspecté d'avoir traîné un policier
00:54:07 sur plusieurs mètres à Lyon a été remis en liberté
00:54:10 et placé sous contrôle judiciaire.
00:54:12 Les faits se sont produits vendredi soir.
00:54:14 Après un refus de doctant péré, le bras du policier était resté accroché à la voiture.
00:54:18 Cette remise en liberté est jugée aberrante
00:54:20 par le vice-président de la Fédération des policiers municipaux.
00:54:24 C'est problématique pour nous.
00:54:26 Vu les éléments qu'on a, le monsieur refuse de doctant péré,
00:54:30 il est alcoolisé, il est sans permis,
00:54:33 et il est retenu, il me semble, d'une violence avec arme par destination.
00:54:38 Même pas une mise en danger de la vie d'autrui, ce qui est un peu aberrant.
00:54:42 Le collègue a quand même eu 8 jours d'ITT,
00:54:44 il doit passer des examens complémentaires,
00:54:46 voir s'il n'a pas de lésions plus graves au niveau de son épaule.
00:54:50 Pour nous, les policiers municipaux sont en colère, ça c'est clair.
00:54:56 Gérald Darmanin veut dissoudre l'organisation catholique intégrée Civitas.
00:55:01 Le ministre de l'Intérieur condamne fermement
00:55:03 des propos antisémites formulés lors de l'université d'été de Civitas.
00:55:07 Très actif lors de la Manif pour tous,
00:55:09 l'organisation avait été reconnue en 2016
00:55:11 comme éligible au financement des partis politiques.
00:55:14 On va écouter la réaction de Gilles Taieb, vice-président du CRIF.
00:55:18 Nous faisons un programme, un programme de rétrograde,
00:55:21 un programme qui nous ferait reculer dans l'histoire
00:55:24 et faire que toutes les avancées que la France
00:55:27 et que le peuple français a réussi à conquérir,
00:55:31 seraient réduites à l'éhant et on reviendrait à une période noire
00:55:36 de l'histoire de la France,
00:55:38 qui fait partie certes de notre histoire,
00:55:40 mais qui n'est plus aujourd'hui d'actualité.
00:55:42 Donc la réaction de vouloir le dissoudre est une réaction saine,
00:55:48 mais dissoudre un mouvement n'empêche pas les idées
00:55:52 et ce sont les idées qu'il faut combattre
00:55:54 et contre lesquelles il faut rester mobilisé.
00:55:56 En plein conflit en Ukraine,
00:55:58 la Russie s'apprête à lancer son premier engin vers la Lune depuis 1976.
00:56:03 Le lancement de l'atterrisseur Luna 25 aura lieu ce vendredi
00:56:06 et il devra se poser près du pôle sud de la Lune.
00:56:09 Le vol devra durer entre 4 et 5 jours.
00:56:12 Et enfin, on l'a appris ce mardi en toute fin de journée,
00:56:15 c'est une annonce qui va vous faire très plaisir,
00:56:18 chère Barbara.
00:56:19 Karim Benzema, Cristiano Ronaldo et Sadio Mane
00:56:21 seront sur les antennes de Canal+ pour la saison prochaine,
00:56:24 puisque le groupe a acquis la diffusion du championnat saoudien de football.
00:56:28 Rendez-vous donc ce vendredi pour le tout premier match de la saison.
00:56:31 Ce sera donc en exclusivité sur nos antennes
00:56:34 et je sais que vous n'allez pas rater ça.
00:56:36 Barbara, je vous passe tout de suite la main pour la suite de ce RINFO sur CNews.
00:56:39 Comptez sur moi, Simon, merci pour l'info.
00:56:42 On repart en pub et puis ensuite on reprend nos discussions,
00:56:45 nos débats, décryptage de l'actualité.
00:56:47 On reviendra justement sur ces soulèvements de la terre
00:56:50 qui sont passés devant le Conseil d'État aujourd'hui.
00:56:53 À tout de suite.
00:56:54 Les soulèvements de la terre devant le Conseil d'État aujourd'hui.
00:57:01 Le collectif est connu pour avoir notamment organisé
00:57:04 une manifestation autour du chantier des mégabassines de Sainte-Sauline
00:57:07 dans les Deux-Sèvres.
00:57:08 Le gouvernement avait annoncé la dissolution de ce collectif le 21 juin dernier.
00:57:13 Les soulèvements de la terre, pourquoi se retrouvent-ils devant la justice
00:57:17 et comment s'est passée cette journée ?
00:57:19 Devant le Conseil d'État, Sarah Varny a suivi cette journée pour nous.
00:57:22 C'est la première manche d'une longue bataille judiciaire.
00:57:25 Les soulèvements de la terre contestent leur dissolution
00:57:28 et ont déposé un référé en Conseil d'État.
00:57:31 Ce référé a été examiné ce mardi après-midi.
00:57:34 L'audience aura duré près de trois heures.
00:57:37 Je rappelle, la dissolution a été prononcée en Conseil des ministres le 21 juin dernier.
00:57:43 Le collectif s'insurge de cette dissolution d'une association écologiste
00:57:47 alors que le réchauffement climatique est bien là.
00:57:50 Dans le décret, le gouvernement affirme que ce collectif appelle à la violence
00:57:54 et participe à des actions de sabotage.
00:57:57 Ce que conteste le collectif, l'avocate parle de désobéissance civile
00:58:03 ce qui ne peut pas être considéré comme un appel à la violence.
00:58:06 Le mouvement est donc dans le collimateur du gouvernement
00:58:09 depuis les affrontements de Sainte-Sauline du 25 mars dernier.
00:58:14 Le mouvement estime que cette dissolution est liberticide
00:58:18 car attentatoire à la liberté d'expression et la liberté d'association.
00:58:23 Les soulèvements de la terre ont déposé deux requêtes.
00:58:26 Ce premier en le référait, examiné ce mardi après-midi au Conseil d'Etat
00:58:31 pour demander la suspension temporaire de leur dissolution.
00:58:36 Le Conseil d'Etat donnera sa décision en délibéré d'ici la fin de semaine
00:58:41 mais la bataille judiciaire est loin d'être terminée
00:58:44 car un recours au fond a également été déposé par le collectif
00:58:48 afin d'examiner l'égalité de ce décret et de statuer définitivement
00:58:54 si oui ou non ce collectif devra être dissous.
00:58:58 Maître Lajoigny, on le comprend, on le savait déjà
00:59:01 mais on le voit encore plus avec cette audition aujourd'hui dans le Conseil d'Etat.
00:59:04 C'est une bataille judiciaire qui est lancée.
00:59:06 Ça ne va pas forcément se régler aussi rapidement que le souhaiterait l'exécutif.
00:59:10 Oui parce que là aujourd'hui c'était un référé.
00:59:13 Un référé c'est une procédure d'urgence qui va prendre une décision plutôt rapide
00:59:18 et ça ne va pas préjuger de l'audience qui aura lieu dans quelques mois sur le fond de l'affaire.
00:59:23 Maintenant que Gérald Darmanin ait dissous ce groupement de faits,
00:59:28 moi en tant que citoyen je peux que m'en réjouir.
00:59:30 Ce sont des factieux, ce sont des violents.
00:59:32 Sainte-Soline, il y a eu des armes de guerre qui ont été utilisées par les manifestants
00:59:38 et je n'ai pas entendu moi les soulèvements de la terre condamner les policiers
00:59:42 qui avaient été violentés, en tout cas condamner les violences
00:59:45 et les blessures qui avaient été subies par les policiers.
00:59:48 Évidemment parce qu'on sait que derrière il y a une guerre idéologique tout simplement.
00:59:51 Tout le monde l'a bien compris.
00:59:53 C'est toujours assez troublant de voir des gens qui s'arrochent le droit
00:59:57 en fonction de leur idéologie, voire de leur dogme,
01:00:00 de dire "nous on a forcément raison donc on agit pour le bien commun,
01:00:03 pour le bien de tout le monde" et en plus on s'arroche le droit d'utiliser la violence.
01:00:07 Ce qui effectivement, comme l'a dit Maître, c'était très violent.
01:00:11 Et il y a à peu près, la police a repéré 200 individus
01:00:15 qui sont des spécialistes de ce genre de situation.
01:00:17 Donc effectivement il y avait des scènes de guérilla.
01:00:19 Donc ça me gêne toujours de voir que "écoutez vous, vous êtes le commun des mortels,
01:00:23 ne vous inquiétez pas, on est là pour penser pour vous
01:00:26 et c'est pas bien du tout ce qui se passe à Saint-Sauline,
01:00:28 nous on va agir pour tout le monde".
01:00:30 Et je suis désolé mais d'abord, un, il n'y a que le débat qui fait avancer les choses,
01:00:35 deux, je ne suis pas sûr qu'ils aient raison parce que le problème de l'eau est complexe
01:00:39 et que c'est pas parce qu'une année on a des nappes très basses,
01:00:43 une autre année elles peuvent être très élevées.
01:00:45 C'est une réflexion autour de l'eau, en grande échelle au niveau national,
01:00:49 qu'il faut raisonner.
01:00:50 Et pas simplement sur des coups de sang comme ça,
01:00:52 en plus pour se faire de la pub, il faut aussi dire les choses.
01:00:55 Et je suis navré mais il y a aussi des retenus d'eau dans d'autres départements
01:00:58 comme notamment le sud-ouest, qui les a sauvés maintes et maintes fois.
01:01:01 Donc le débat doit être beaucoup plus subtil et beaucoup plus approfondi que ce genre d'action.
01:01:07 Albane Broulant, oui.
01:01:09 En tant que militante macroniste, j'ai beaucoup entendu,
01:01:12 notamment sur les réseaux sociaux mais parfois aussi sur les plateaux,
01:01:15 des militants, la France Insoumise, Europe Écologie, Les Verts,
01:01:18 nous dire "vous n'êtes pas pour l'écologie parce qu'il y a une idée de dissoudre le soulevement de la terre".
01:01:24 Mais ça n'a rien à voir.
01:01:26 Nous sommes contre la violence, nous pensons que la violence n'est pas légitime dans un État de droit
01:01:31 et pour autant nous soutenons des manifestations totalement pacifiques sur l'écologie.
01:01:39 Je pense que ça a été dit, à Sainte-Soline il y a eu des armes de guerre,
01:01:43 on a vu des bidons d'essence, des tronçonneuses,
01:01:46 on parle quand même de quelque chose d'extrêmement grave.
01:01:49 Et puis il y a aussi, on parle beaucoup de Sainte-Soline, mais il y a eu d'autres actions.
01:01:53 Je pense notamment à des serres de salade qui avaient été détruites
01:01:57 et même l'experte du GIEC Valéry Masson d'Helmante avait dit que c'était stupide d'en arriver là.
01:02:06 Surtout quand on sait que les fruits et légumes aujourd'hui en France, on les importe beaucoup
01:02:11 et on a toute une problématique à les faire en France.
01:02:14 C'était contre-productif par rapport à leur cause.
01:02:17 Donc il y a cette violence et puis il y a le côté contre-productif, on ne peut pas laisser faire n'importe quoi.
01:02:22 C'est sûr que les membres des soulèvements de la terre
01:02:26 ne sont pas toujours à la hauteur intellectuelle des combats qu'ils prétendent défendre, ça c'est sûr et certain.
01:02:31 D'ailleurs en général ils n'ont même pas l'âge d'avoir le bac,
01:02:35 donc je ne vois pas en quoi ils seraient experts du climat, de la physique, de la météorologie.
01:02:40 Attention à ne pas blesser les plus jeunes téléspectateurs,
01:02:43 on peut être très instruit, très éduqué, très intellectuel aussi jeune.
01:02:47 Tout à fait, mais il me semble qu'il y a quand même une initiation à la science
01:02:52 et qu'on n'arrive pas à 16 ans tout mûr en donnant des leçons au monde entier.
01:02:56 Ensuite, ça n'est pas du registre de la désobéissance civile
01:03:00 puisque ici il y a une dimension de violence physique importante à Seine-Solide.
01:03:05 On se souvient de personnes qui se revendiquaient des soulèvements de la terre
01:03:08 et qui avaient amené avec eux des haches ou des cocktails molotovs contre les policiers.
01:03:12 Donc ce qui relève du domaine des idées, moi je suis pour la plus grande liberté possible.
01:03:17 Mais pour ce qui relève de l'action, et en l'occurrence d'une action violente, je suis pour réprimer.
01:03:22 Et c'est pour ça que pour moi le dissolution d'une action principalement politique
01:03:27 qui a vocation à manifester une volonté politique du ministre de l'Intérieur,
01:03:31 c'est un début de quelque chose.
01:03:33 Mais en réalité la dissolution d'une association ne veut rien dire
01:03:35 puisque ces gens-là peuvent encore se réunir pour d'autres actions.
01:03:39 La liberté d'association, qu'on le veuille ou non, elle est effective.
01:03:43 Les gens peuvent se réunir et faire des actions ensemble.
01:03:46 Ce qui est important, c'est la réponse judiciaire qui suit aux actions de violence.
01:03:50 Est-ce que les gens qui ont commis des violences à Seine-Solide ont été sanctionnés par la justice ?
01:03:53 Pour moi, la question réelle et la plus importante, elle est là.
01:03:57 Puisqu'on rappelle, pour rebondir sur ce que vous disiez sur l'intérêt d'une dissolution ou pas,
01:04:03 on parle de membres qui participent déjà à des manifestations interdites,
01:04:06 alors que leur mouvement soit autorisé ou non, on est en droit de se poser la question.
01:04:10 Qu'est-ce que ça peut changer ? C'est l'action politique, c'est le coup de poing sur la table du ministère de l'Intérieur.
01:04:15 Au-delà de ça, ça n'empêchera peut-être pas la poursuite de l'action.
01:04:19 C'est sûr, le CCIF s'est reconstitué assez rapidement après sa dissolution.
01:04:25 Monsieur Sy Amedi, qui en était le président, officie encore sur Twitter et met des tweets régulièrement.
01:04:31 Au bout d'un moment, il faut arrêter d'être dans le juridisme extrême.
01:04:35 Il faut être dans l'action politique et dans le débat d'idées. C'est ça qui est efficace.
01:04:39 Moi, je trouve qu'en termes de symboles, on ne peut que se réjouir que le gouvernement
01:04:43 essaie de dissoudre ce groupement, puisque leur défense s'est dit qu'on n'est pas une association,
01:04:47 mais tout au plus un groupement de faits. Un groupement de faits peut lui aussi être dissous
01:04:52 s'il appelle à la violence, s'il trouble l'ordre public. Ce qu'on subit actuellement, c'est une indignation sélective.
01:04:58 Quand un groupement d'extrême droite est dissous, tout le monde trouve ça formidable.
01:05:02 Et quand un groupement qui arrive avec des tronçonneuses et des cocktails motifs contre les policiers
01:05:07 prétend défendre l'écologie, on dit « ah mais oui, mais finalement, ce n'est pas si grave ».
01:05:11 Évidemment que c'est grave. Et moi, je trouve que même si c'est un peu symbolique,
01:05:15 on ne peut que se réjouir que le gouvernement dissolve ce groupement.
01:05:19 Je pense que c'est un message fort à envoyer et que ça imprègne des générations de dire
01:05:25 que ce soit l'extrême gauche ou que ce soit l'extrême droite, il y a des choses qui ne sont pas possibles
01:05:29 dans les associations aujourd'hui. Donc forcément, on parle de ces violences extrêmes
01:05:34 pour le soulevement de la Terre, et on en parlera plus tard, mais aussi pour Civitas, le racisme, l'homophobie.
01:05:38 Il y en aura dans quelques minutes.
01:05:40 Mais c'est vrai qu'on a parlé aussi pour les soulevements de la Terre d'un mouvement qui n'a pas de statut officiel,
01:05:44 qui n'est pas réellement organisé, sans hiérarchie, ce qui finalement peut aussi le rendre plus difficile à dissoudre.
01:05:51 Oui, on se souvient du slogan qui avait traîné sur les réseaux « On ne dissout pas un soulèvement ».
01:05:56 D'ailleurs, relayé, et c'est un point important qu'il faut évoquer, par des figures médiatiques et même par des stars.
01:06:03 On se souvient de Marion Cotillard qui avait relayé ce slogan. Marion Cotillard, bilan carbone de 10 à 15 000 Français
01:06:09 entre tous les vols entre Paris et Los Angeles.
01:06:11 Elle s'est faite épingler pour ça aussi sur les réseaux.
01:06:14 Oui, un retour de patron.
01:06:15 Je trouve que c'est juste parce qu'au bout d'un moment, c'est vrai que c'est une cause difficile, l'écologie, c'est une cause importante.
01:06:20 Mais on attend un minimum d'exemplarité de ceux qui parlent au français parfois les plus modestes en leur disant
01:06:25 « Écoutez, vous n'allez quand même pas continuer à rouler au diesel ».
01:06:28 Donc oui, un petit peu d'exemplarité et de modestie dans cette lutte.
01:06:31 Et c'est pour ça que j'évoquais tout à l'heure aussi le sujet de l'éducation.
01:06:34 L'écologie n'est pas un sujet qu'on doit aborder sous l'angle de la morale.
01:06:37 C'est un sujet qu'on doit aborder sous l'angle scientifique.
01:06:40 C'est un problème d'économie, c'est un problème social, c'est un problème juridique international, c'est un problème de climatologie.
01:06:46 Mais il faut réunir, si vous voulez, des experts, pas des starlets.
01:06:49 C'est trop tard pour dire ça.
01:06:51 Aujourd'hui, parler d'écologie, c'est politique et la preuve en est que ces dernières années, tous les partis se sont emparés de ce thème.
01:06:57 Mais moi, je pense que c'est le tort de certains partis, notamment à droite,
01:07:00 que de ne pas se saisir de la thématique et d'en faire vraiment un sujet essentiel.
01:07:05 Pour le moment, on entend que la gauche sur ce sujet-là, parce qu'elle fait des propositions un peu outrancières
01:07:10 et qu'elle le met au centre de son programme, reste aux autres partis politiques de faire la même chose.
01:07:14 Je trouve votre critique un peu sévère. Valérie Pécresse avait parlé d'écologie dans son programme.
01:07:18 Nicolas Sarkozy avait fait le Grenelle de l'environnement.
01:07:21 La droite ne se réveille pas écologiquement aujourd'hui.
01:07:23 Ça reste toujours marginal et ça ne fait pas partie d'un logiciel global.
01:07:26 Mais pardon, je vous laisse continuer.
01:07:27 Non, mais j'avais terminé.
01:07:29 Moi, je trouve que c'est très sévère de dire que les Républicains ne se sont pas saisis de l'écologie,
01:07:34 alors que Nicolas Sarkozy avait quand même réalisé lui-même le Grenelle de l'environnement,
01:07:38 qui à l'époque était quelque chose de très moderne.
01:07:41 C'est vrai, le terme d'action, ça reste modeste.
01:07:44 Non, s'il vous plaît.
01:07:45 La seule réponse qu'a eu la droite sur le sujet, c'est de dire, nous avons le nucléaire.
01:07:50 C'est très bien. Nous avons le nucléaire, c'est une énergie décarbonée.
01:07:53 Donc, quelque part, la France peut s'exonérer de ce genre de problématiques.
01:07:56 Je suis d'accord, il faut une réponse à l'échelle mondiale,
01:07:59 mais il me semble qu'il faut aller plus loin sur ça.
01:08:02 Intégrer même le localisme, un logiciel conservateur de la droite,
01:08:05 enfin bon, aller plus loin sur ce logiciel idéologique.
01:08:08 Mais pardon, je vous laisse continuer.
01:08:09 Non, non, j'allais juste ajouter que ce qui était problématique chez les Républicains,
01:08:12 c'est la diversité qu'on pouvait avoir des opinions au sein même d'un groupe.
01:08:16 Je pense, évidemment, je viens de la Somme, j'étais candidate aux élections législatives,
01:08:21 et le candidat qui a gagné face à moi s'appelle Emmanuel Mackey,
01:08:25 c'est un député LR qui est complètement contre l'éolien.
01:08:30 Donc, on se retrouve dans un groupe où il y a des personnes qui sont extrêmement en faveur,
01:08:34 et puis des personnes qui militent quotidiennement contre l'éolien.
01:08:38 Je crois que ce ne sont pas les macronistes qui vont nous dire qu'il faut parler d'une seule voix.
01:08:42 Vous avez des députés qui sont très proches de la gauche,
01:08:45 comme Clément Beaune ou la première ministre,
01:08:47 qui trouvent que c'est formidable de ne pas parler au JDD.
01:08:50 Et Macron donne des interviews à Valeurs Actuelles.
01:08:53 Je pense que sur l'écologie, on ne peut pas nous reprocher d'avoir une ligne cohérente.
01:08:58 On va poursuivre le débat dans quelques minutes, une dernière coupure pub,
01:09:01 et après on a tout le temps de débattre, donc gardez vos arguments.
01:09:04 On reprend la discussion dans un instant.
01:09:06 On reprend nos discours, nos discours, nos discussions animées ce soir.
01:09:15 On s'en réjouit, c'est ça que de débattre et d'entendre toutes les opinions sur nos plateaux.
01:09:20 On aborde à présent un autre dossier de dissolution.
01:09:22 On a parlé des soulèvements de la terre,
01:09:24 mais une procédure est aussi engagée par le ministre de l'Intérieur
01:09:27 à la rencontre du mouvement catholique Civitas.
01:09:29 L'un de ses membres a tenu des propos antisémites
01:09:32 durant l'université d'été de l'association.
01:09:35 Qui est derrière cette association dans le viseur du ministre de l'Intérieur ?
01:09:39 Voici des éléments de réponse avec Dunia Tengour et Maxime Lavandier.
01:09:42 Une fin bientôt actée pour l'organisation catholique intégriste Civitas.
01:09:48 Sur ses réseaux sociaux, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin
01:09:51 dit avoir demandé à ses services d'instruire la dissolution du mouvement.
01:09:55 Et ce, suite aux propos antisémites tenus lors de l'université d'été de l'organisation,
01:09:59 fin juillet en Mayenne.
01:10:01 L'antisémitisme n'a pas sa place dans notre pays.
01:10:03 Je condamne fermement ses propos ignominieux
01:10:05 et saisis le procureur de la République.
01:10:08 Créé à l'aube des années 2000, Civitas n'en est pas à sa première controverse.
01:10:12 Très active, l'organisation s'est faite connaître,
01:10:15 notamment pour ses positionnements et ses actions-chocs.
01:10:18 C'est un mouvement qui n'hésite pas de passer à l'acte
01:10:23 en empêchant par exemple des concerts de se tenir dans certaines églises,
01:10:28 en tenant des propos ou des attitudes de caractère complotiste,
01:10:35 on l'a vu pendant la crise sanitaire.
01:10:37 En février dernier, par la voix de son président,
01:10:40 Civitas avait appelé ses soutiens à une manifestation
01:10:43 contre un projet de centre d'accueil de demandeurs d'asile
01:10:45 à Saint-Brévent, Loire-Atlantique.
01:10:47 Pour bien comprendre de quoi il s'agit,
01:10:51 on a justement cette citation des propos,
01:10:54 tenus et jugés antisémites, cet homme a déclaré,
01:10:56 "Avant 1789, un juif, un musulman, un bouddhiste ne pouvaient pas devenir français.
01:11:01 Pourquoi ? Parce que c'était des hérétiques.
01:11:04 Il faudrait peut-être, dit-il, retrouver la situation d'avant 1789."
01:11:09 Albane Breland, c'est ce que vous disiez tout à l'heure,
01:11:11 il y a des propos, qu'ils soient de gauche ou de droite,
01:11:13 qui n'ont pas leur place dans notre société, dans notre République.
01:11:16 C'est complètement aberrant, c'est insoutenable d'entendre ça.
01:11:20 Que ça vienne d'une bouche de n'importe quel parti.
01:11:23 Je pense que là, on était tout à l'heure en train de se chamailler
01:11:28 sur les divergences qu'on pouvait avoir entre partis politiques.
01:11:31 Aujourd'hui, sur Civitas, de Mélenchon à Gilbert Collard,
01:11:35 il y a un accord politique pour dire "l'antisémitisme, stop,
01:11:38 et il faut qu'on aille plus loin pour ne plus avoir des propos comme ça
01:11:43 et dissoudre l'association Civitas."
01:11:46 Je me réjouis de cet accord commun, de ce point de vue similaire sur le sujet.
01:11:55 En effet, c'est insoutenable, que ce soit les propos antisémites
01:12:00 ou homophobes qui ont pu être tenus par cette association.
01:12:05 Là, on parle d'autre chose que les souhaits de la terre,
01:12:09 parce qu'il n'y a pas le motif d'agression physique.
01:12:12 Mais dans la loi, la dissolution d'une association,
01:12:14 d'une association administrative peut être proclamée.
01:12:17 Je parle sous contrôle de maîtres qui vous observent avec attention.
01:12:22 Qui attend la fin de votre phrase.
01:12:24 Voir qui surveille.
01:12:25 Cette dissolution peut être prononcée.
01:12:27 C'est ça qui est intéressant.
01:12:28 Il y a eu une incitation.
01:12:29 Quel que soient les cas, très différents, ça soulève la même inquiétude.
01:12:33 En tout cas, ça déclenche ces procédures de dissolution de la part de l'ensemble.
01:12:37 C'est sûr, mais encore une fois, ce n'est pas pour les mêmes motifs.
01:12:40 C'est pour ça que ma réaction sera un peu différente.
01:12:42 Évidemment, visiblement, cet auteur est nostalgique d'une époque
01:12:46 où les Juifs étaient pour le moins molestés avant la République.
01:12:50 Je ne peux évidemment pas abonder dans ce sens-là,
01:12:53 compte tenu de mon nom et de mes origines.
01:12:56 Mais vous n'êtes pas le seul.
01:12:58 Il n'y a pas besoin d'avoir ses origines pour ne pas questionner.
01:13:01 Je suis sûr que l'antisémitisme concerne l'humanité entière
01:13:04 et pas que les Juifs, ça c'est sûr et certain.
01:13:06 Et 1789 est évidemment une date bénie d'acquisition de la citoyenneté universelle par les Juifs.
01:13:14 Et Isidor Ka'an, le rabbin, disait que c'était une seconde sortie d'Égypte pour les Juifs.
01:13:18 Donc je n'abonde évidemment pas dans ce sens-là.
01:13:21 Néanmoins, je pense que la dissolution ne sert une fois de plus à rien.
01:13:26 Et c'est encore une fois une question de lutte politique, de débat d'idées.
01:13:32 Je pense d'abord que cette opinion est extrêmement marginale en France.
01:13:35 Et ensuite, je pense sincèrement que ça ne sert à rien.
01:13:38 Il faut débattre avec ces gens-là.
01:13:40 Il faut écouter ce qu'ils ont à dire pour démonter soigneusement tous leurs arguments.
01:13:46 En l'occurrence, ce qu'il dit est n'importe quoi,
01:13:48 puisqu'il fait une espèce d'amalgame bizarre entre l'acquisition de la citoyenneté universelle
01:13:53 par les Juifs au moment de la Révolution et le phénomène de l'immigration
01:13:57 qui est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus récent.
01:14:00 Donc c'est facile à démonter.
01:14:02 Je trouve que quand on en fait un sujet trop moral,
01:14:05 on risque de faire passer ces gens-là pour des martyrs.
01:14:08 Si vous dites que cette procédure ne sert à rien,
01:14:10 est-ce que vous dites que par ailleurs, du coup, l'État n'a pas tellement de moyens
01:14:14 ni d'outils pour lutter contre la propagation de ce genre de propos ?
01:14:17 Ah ben non, non, non.
01:14:18 Si la dissolution n'a aucun impact, il n'y a rien de plus fort ?
01:14:21 Mais l'État ne peut pas tout.
01:14:23 Ce qui va faire son effet, c'est l'éducation des gens,
01:14:26 c'est le niveau du débat public, c'est probablement les gens
01:14:29 que ces personnes-là croiseront sur leur route et qui, peut-être,
01:14:32 pourront les faire avancer sur ce genre de sujet.
01:14:34 Mais je pense que l'État n'a pas les moyens
01:14:37 de réguler les idéologies de chaque individu sur un territoire.
01:14:41 Et pourtant, il se doit de les surveiller.
01:14:43 Il en va de la garantie de la sérénité dans la République.
01:14:46 Ça fait mal aux oreilles d'entendre ça au XXIe siècle.
01:14:50 Alors soit c'est parce que je suis peut-être trop dans mon temps
01:14:52 ou trop dans l'anticipation, mais ça fait mal aux oreilles
01:14:57 parce que le mot hérétique nous renvoie presque à l'Inquisition.
01:15:00 Vous voyez ce que je veux dire ?
01:15:01 À des heures sombres de l'Église catholique, cette grande Église,
01:15:05 mais en même temps, elle a eu des personnages assez sombres dans son histoire.
01:15:11 Je rappelle aussi que c'est aussi navrant d'entendre ça
01:15:15 que de voir aussi à travers le monde des musulmans ou des catholiques
01:15:20 qui sont aussi attaqués par des autorités.
01:15:23 Je ne citerai pas les pays, mais on en a tous en tête.
01:15:26 Malheureusement, c'est un phénomène extrêmement marginal en France,
01:15:30 je suis tout à fait d'accord, mais ce n'est pas isolé.
01:15:32 À travers le monde, ce n'est pas isolé et c'est navrant.
01:15:35 Je suis navré, mais au fur et à mesure, on acquiert une intelligence collective,
01:15:40 on acquiert des lois.
01:15:41 L'État est là pour faire respecter les lois et pour organiser les conditions du dialogue.
01:15:45 Mais il n'est pas dans la tête de chacun.
01:15:48 Après, c'est justement le débat, la confrontation d'idées.
01:15:53 Par rapport à l'exemple précédent sur Saint-Saëns et la problématique de l'eau,
01:15:58 il y avait un recours à la force de manière immodérée et illégitime
01:16:04 pour défendre une sorte d'idée de comment ça doit se passer pour le climat,
01:16:09 est-ce qu'on est là pour défendre la Terre ?
01:16:11 Là, c'est très différent.
01:16:14 Malheureusement, je suis stupéfait, je suis à cousin.
01:16:21 Nous sommes cousins quand on connaît l'histoire des religions.
01:16:26 Ça me fait mal d'entendre des gens qui se revendiquent de mon Église dire ça.
01:16:33 Ça fait mal aux oreilles.
01:16:35 Je voulais vous faire entendre la réaction de l'Union des étudiants juifs de France
01:16:38 qui se félicite de la démarche tout en regrettant qu'elle ne soit pas plus fréquente.
01:16:44 Le fait qu'il y ait une unanimité dans le champ politique,
01:16:49 sauf à l'extrême droite, vous l'aurez remarqué,
01:16:52 sur un antisémitisme aussi violent, aussi idéologique,
01:16:56 une unanimité face à la convergence des haines de Civitas,
01:17:00 qu'il y ait une convergence finalement des réactions,
01:17:04 je pense qu'on ne peut que le saluer.
01:17:07 En revanche, on n'est pas naïf.
01:17:08 Effectivement, on voit bien que quand il s'agit de ne pas seulement condamner
01:17:14 l'antisémitisme d'extrême droite, mais aussi toute une série d'autres formes d'antisémitisme,
01:17:20 notamment celui de la haine d'Israël,
01:17:22 notamment celui qui vient des thèses complotistes mettant en œuvre l'idée
01:17:28 que les Juifs seraient supérieurs aux autres, tout cela,
01:17:32 évidemment la France insoumise n'y est pas.
01:17:34 Pire encore, le leader de la France insoumise,
01:17:37 on s'en souvient lors de la rafle du Veldiv,
01:17:40 n'hésite pas à attaquer de façon extrêmement violente le président Ducriff dans ce moment-là.
01:17:48 Voilà, alors nous ne sommes pas dupes, disent-ils.
01:17:53 Est-ce que ça veut dire que le ministère de l'Intérieur fait du deux poids,
01:17:56 deux mesures sur ces sujets ou est-ce que c'est juste finalement un aveu de faiblesse
01:18:00 malgré lui, il ne peut pas contrôler tous les dérapages ?
01:18:03 Moi, je pense que c'est que de la communication.
01:18:05 On a l'origine de la position d'Armanin qui est qu'il est interpellé sur Twitter
01:18:12 par Jean-Luc Mélenchon.
01:18:13 C'est quand même assez fulgurant de voir que c'est l'extrême gauche qui dit
01:18:19 que le gouvernement ne fait pas assez en matière de lutte contre l'antisémitisme
01:18:22 quand on voit le passé de l'extrême gauche française.
01:18:25 C'est un peu Forte de Café.
01:18:26 Et puis deuxièmement, c'est un peu gros, on est en août,
01:18:30 on a le gouvernement qui veut satisfaire la droite et la gauche.
01:18:35 Comme là, ils se sont mis un peu la gauche à dos en essayant de dissoudre Civitas,
01:18:40 les soulèvements de la terre.
01:18:41 Ils essaient de contrebalancer en tentant de dissoudre Civitas.
01:18:45 Moi, je partage ce qui a été dit par Michael Sadoun.
01:18:48 C'est toujours cette question d'abord de savoir si juridiquement,
01:18:52 il y aura une dissolution, si ça va être caractérisé comme de l'appel à la violence
01:18:56 alors qu'il a dit musulmans, bouddhistes et juifs.
01:18:58 Et puis, c'est une question beaucoup plus large.
01:19:01 Mais je pense à Dieu donné, est-ce qu'on a besoin d'interdire à quelqu'un de parler
01:19:06 ou est-ce qu'on a besoin de l'inviter face à quelqu'un qui est bon
01:19:09 pour débattre et démonter son point de vue ?
01:19:11 Moi, je partage ce qui a été dit par Michael Sadoun.
01:19:14 C'est invitons ce monsieur, ça serait intéressant de voir comment il va développer sa pensée.
01:19:19 Et je ne suis pas sûr qu'il arrive à convaincre beaucoup de monde.
01:19:22 Mais pour moi, c'est juste de la communication.
01:19:25 Et je trouve choquant de voir que le ministère de l'Intérieur
01:19:29 obéit au tweet de Jean-Luc Mélenchon.
01:19:31 Moi, en tant que citoyen, ça me fait peur.
01:19:33 Est-ce que c'est comme ça qu'on peut l'interpréter ?
01:19:36 Le ministre de l'Intérieur a été titillé par Jean-Luc Mélenchon et s'est fendu d'une réaction.
01:19:40 Je pense qu'il y a eu des éléments qui sont remontés de divers endroits
01:19:44 pour contredire et vraiment montrer, réagir sur ces propos infâmes.
01:19:51 Après, évidemment, je suis en désaccord avec mon voisin, notamment sur ce sujet-là.
01:19:58 Parce que je pense que c'est plus que de la communication, c'est envoyer un message
01:20:05 et dire « ce n'est pas possible aujourd'hui en France de tenir ces propos ».
01:20:09 Envoyer un message, c'est de la communication.
01:20:12 Ce n'est pas nécessairement dégradant de la communication.
01:20:14 Oui, mais je pense que c'est un impact beaucoup plus important que vous le pensez,
01:20:18 notamment sur de nouvelles générations qui peuvent, par certains biais, être...
01:20:22 Ceux qui veulent être réceptifs aussi, c'est toujours pareil.
01:20:24 Moi, je crois qu'on fait du vivre ensemble.
01:20:26 On est contre l'homophobie, on est contre l'antisémitisme.
01:20:30 Ça rassemble tellement, on enfonce une porte ouverte en réalité.
01:20:33 On est au mois d'août.
01:20:34 Ça ne parle qu'à ceux qui sont déjà d'accord avec ce propos.
01:20:36 Après, sur ce que vous avez dit sur le fait d'échanger avec les personnes
01:20:41 qui sont parfois radicales et qui veulent parfois se sentir victimes.
01:20:46 Je pense que c'est important qu'on ait vraiment un dialogue
01:20:51 avec certaines personnalités.
01:20:55 Je pense à une frange de la droite radicale sur laquelle on doit détricoter les arguments
01:21:00 plutôt que leur dire « nous, on ne parle jamais ».
01:21:03 C'est ce qu'on fait toujours lors des campagnes.
01:21:06 J'ai énormément de rassemblements nationaux sur mon territoire.
01:21:09 C'est pour moi primordial de leur dire qu'ils sont complètement à côté de la plaque
01:21:14 et qu'on ne peut pas tout résoudre par des phrases simples.
01:21:16 Cher Alban, je suis d'accord sur le fond avec vous.
01:21:19 Mais permettez-moi au bénéfice de l'âge, puisque vous avez l'âge de mes filles,
01:21:23 que malheureusement, il y a deux populations à distinguer.
01:21:27 Ceux qui sont « radicaux », où ceux-là n'entendront que ce qui les intéresse.
01:21:32 Ils sont très difficiles à convaincre.
01:21:34 De toute façon, ce qui sont fermés dans leur bulle,
01:21:36 et ceux qui écoutent ces gens-là.
01:21:38 Je pense que c'est plus à cette population-là d'apporter des arguments
01:21:43 en démontant les arguments extrêmes et en disant
01:21:45 « Voilà les zones de risque sur lesquelles vous pouvez rentrer »
01:21:49 en adoptant comme un package ce genre de pensée qui n'est peut-être pas la vôtre.
01:21:55 Oui, et puis dans toute cette histoire, désolé de faire un petit pas de côté,
01:21:59 mais je n'aimerais pas déjà qu'il y ait une récupération communautaire de cet événement-là.
01:22:04 Et on remarque qu'à chaque fois, certaines associations se saisissent de l'événement
01:22:08 qui ne sont pas toujours représentatives de la communauté juive de France.
01:22:11 Et puis la deuxième chose, c'est que je n'aimerais pas que ce genre d'événement…
01:22:15 Alors évidemment, il reste un fond d'antisémitisme « old school » en français,
01:22:21 j'en suis convaincu, mais je n'aimerais pas que ce genre d'événement
01:22:23 nous fasse oublier le nouvel antisémitisme, le seul qui tue, le seul qui fait fuir les Juifs.
01:22:29 Quand Jean-Luc Mélenchon parle de lutte contre l'antisémitisme,
01:22:32 mais qu'Houria Boutelja dans le même temps est l'une des intellectuelles
01:22:35 qui influence le plus les élus de la France insoumise,
01:22:38 je trouve que c'est parfaitement ridicule.
01:22:40 Les communes qui se sont vidées de leurs Juifs en quelques années,
01:22:44 notamment dans les banlieues parisiennes,
01:22:47 ce ne sont pas des maires d'extrême droite qui les ont fait fuir.
01:22:50 Ce sont des élus, la plupart du temps communistes, de gauche,
01:22:54 qui ont joué sur le conflit israélo-palestinien, un certain communautarisme,
01:23:00 et qui, à force de générer ces tensions entre communautés, ont fait fuir les Juifs,
01:23:04 ont parfois créé un antisémitisme, qu'on peut dire systémique dans ces banlieues,
01:23:08 qui ont abouti parfois sur des drames.
01:23:12 Et on a vu que ces 20 dernières années, tous les drames antisémites,
01:23:17 les meurtres antisémites qui ont été commis,
01:23:19 l'ont été au nom de l'islamisme, jamais de l'extrême droite.
01:23:24 Il faut le dire.
01:23:25 Alors après, ça n'empêche qu'il faut quand même lutter
01:23:27 contre l'antisémitisme de l'extrême droite,
01:23:29 mais si vous voulez, je n'aimerais pas que ça nous fasse oublier la priorité.
01:23:32 Et vous rappelez malheureusement que c'est un combat
01:23:34 qui n'est pas fini de devoir être mené.
01:23:36 Ça c'est sûr.
01:23:38 Je voulais qu'on ouvre une page un peu internationale,
01:23:40 on va prendre un peu de distance,
01:23:42 on a différentes thématiques qui, je pense, vont vous intéresser.
01:23:46 On s'intéresse tout d'abord à cette vidéo qui détonne par le franc-parler utilisé,
01:23:51 et j'aimerais bien que je vous la montre.
01:23:54 Elle a été postée par le Premier ministre britannique Rishi Sunak.
01:23:57 Il y explique ce qu'il va faire pour arrêter les bateaux de migrants
01:24:01 qui traversent la Manche afin de trouver refuge en Grande-Bretagne.
01:24:04 Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne mâche pas ses mots.
01:24:07 Le mieux, c'est donc encore que je vous propose de vous rendre compte par vous-même.
01:24:12 Voici 5 choses que je fais pour arrêter les bateaux.
01:24:15 Premièrement, je mène des nouvelles lois qui permettront que si vous venez en Allemagne illégalement,
01:24:20 vous ne pouvez pas rester, peu importe combien vous essayez.
01:24:23 Deuxièmement, j'ai reçu un accord avec la France
01:24:26 qui aidera à arrêter les bateaux à la base avant qu'ils ne traversent le channel.
01:24:30 J'ai aussi négocié un accord avec l'Albanie,
01:24:33 qui nous a déjà aidé à faire des traverses d'ici à 90%.
01:24:37 Troisièmement, j'ai augmenté les raids de 50% pour empêcher les travailleurs illégaux.
01:24:43 Quatrièmement, j'ai terminé le débat sur les migrants illégaux qui sont mis en hôtels par les taxpayers.
01:24:49 Quatrièmement, je m'assure que la seule façon de venir en Allemagne pour un asylum
01:24:54 sera par des routes sécuritaires et légales.
01:24:57 Je sais que l'arrêt des bateaux est une priorité pour les Britanniques
01:25:00 et je ne laisse aucune pierre sans tour pour le faire.
01:25:05 Voilà, réaction à chaud. Je pense qu'il y a énormément à dire sur le fond, mais aussi sur la forme.
01:25:10 Comment visionnez-vous ? C'est la première fois que vous la voyez.
01:25:13 Alors, chère Barbara, je ne l'avais pas vue, cette vidéo.
01:25:16 Elle a été postée hier.
01:25:17 Encore une fois, les Anglais sont surprenants sur plein de sujets.
01:25:21 Et encore une fois, là, il m'épate.
01:25:24 Pour moi, c'est un teaser d'une série télé, avec la musique qui va bien, le punch dans la voix.
01:25:32 Et moi, j'ai fait, moi j'ai fait, moi j'ai fait.
01:25:34 Je vais vous rendre la vie impossible.
01:25:36 Le discours est très, très ferme.
01:25:38 Ce n'est pas du tout l'image internationale qu'il donnait jusqu'à maintenant.
01:25:42 Et justement, il voulait contrebalancer l'image un petit peu, comment dire,
01:25:47 irrévérencieuse et parfois un petit peu loufoque de son prédécesseur,
01:25:52 en étant quelqu'un de sérieux, posé.
01:25:54 Moi, je sais gérer le pays.
01:25:56 Quelqu'un de très, très bien structuré intellectuellement,
01:25:58 contrairement à Boris, qui partait un petit peu dans tous les sens parfois.
01:26:01 C'est quand même un sacré intellectuel, Boris Johnson.
01:26:04 Oui, je suis d'accord.
01:26:05 Mais disons qu'il était beaucoup dans la fantaisie également, dans la forme.
01:26:09 Et c'est assez intéressant de voir ça, parce qu'en réalité,
01:26:12 ils ont plein de sujets très importants sur la table.
01:26:17 Et là, en fait, on voit une conséquence, une conséquence pour atteindre certains objectifs.
01:26:22 Donc là, effectivement, il y a le sujet de l'étranger, du migrant, qui est là.
01:26:25 Mais en même temps, juste histoire un petit peu de le taquiner,
01:26:29 si je peux me permettre de taquiner le Premier ministre anglais.
01:26:32 Il arrive, il va venir pour pouvoir se justifier.
01:26:35 Il y a un siège à côté de moi.
01:26:36 Non, mais ce qui est assez intéressant, c'est qu'en même temps,
01:26:39 ils ont une activité économique un peu particulière,
01:26:42 où il manque, comme nous d'ailleurs, énormément de main d'œuvre,
01:26:45 énormément de main d'œuvre.
01:26:47 Et Boris Johnson avait lancé un certain nombre de travaux après le Brexit,
01:26:51 notamment un projet de port franc, de huit ports francs.
01:26:55 D'ailleurs, il vient d'en créer un neuvième et un dixième en Écosse,
01:26:57 en mettant beaucoup d'argent dessus, en permettant aux navires de décharger,
01:27:01 en faisant des zones franches un petit peu,
01:27:03 comme à Shanghai, ce qui s'est passé il y a une trentaine ou 35 ans, je crois maintenant.
01:27:07 C'est comme ça que ça a permis de lancer l'activité.
01:27:10 Donc c'est assez intéressant.
01:27:11 Mais il faut des gens. Il faut des gens pour travailler.
01:27:14 Donc ils ne veulent pas de migrants.
01:27:16 Alors est-ce que ça sous-tend qu'ils veulent une immigration choisie ?
01:27:19 Je ne sais pas. Mais en attendant, le discours est très ferme.
01:27:21 On va passer la parole à Albane Brelan.
01:27:23 Pardon, j'avais oublié que vous deviez nous quitter bientôt.
01:27:25 J'avais envie de vous faire réagir là-dessus,
01:27:27 parce qu'on comprend bien aussi dans ce montage très clippé, avec de la musique,
01:27:32 qu'effectivement, on s'adapte aux vidéos qui passent sur les réseaux sociaux,
01:27:35 quelque chose de très bien aimé, pour toucher un jeune public.
01:27:39 Mauvaise vidéo TikTok, si je peux me permettre.
01:27:42 Mais oui, je pense que je suis obligée de remettre un petit peu de contexte.
01:27:48 J'ai en tête un tweet de Pierre Asqui,
01:27:52 qui nous dit que 57% des Britanniques regrettent le choix du Brexit.
01:27:56 Je pense que par rapport aux élections qui vont arriver
01:28:01 et à la colère qui grogne au Royaume-Uni,
01:28:06 que ce soit ou non liée, par exemple, à des questions d'inflation,
01:28:10 il y a une volonté de se radicaliser sur le sujet de l'immigration.
01:28:14 On l'a vu aussi avec les migrants au Rwanda,
01:28:18 qui avaient fait aussi polémique il y a peu de temps.
01:28:20 Donc voilà, c'est extrêmement préoccupant
01:28:26 de voir dans beaucoup de pays ces sujets montés,
01:28:31 mais de manière non-raisonnée et de manière trop simplifiée.
01:28:35 Pourquoi vous dites non-raisonnée ?
01:28:37 Est-ce que ce n'est pas faire offense à ces populations
01:28:40 qui veulent exprimer aussi leurs sentiments ?
01:28:44 Ils n'ont peut-être pas tout store, c'est ça ?
01:28:46 J'imagine qu'il y a une certaine frange de la population qui est en faveur,
01:28:49 et il y a aussi, je regardais...
01:28:51 Au point qu'un Premier ministre conservateur se targue d'une vidéo
01:28:55 qui effectivement s'adresse directement aux migrants,
01:28:58 mais qui vise évidemment son électorat pour lui montrer qu'il va faire la matière.
01:29:03 Je ne vais pas m'immiscer dans l'une des affaires au Royaume-Uni,
01:29:07 je dis juste attention aux réponses trop simples aux problèmes complexes.
01:29:11 Est-ce que vous voulez rester un peu plus longtemps avec nous ?
01:29:13 Si vous voulez, oui.
01:29:14 On vous laisse partir quand vous voulez, vous me ferez signe.
01:29:16 Ça marche.
01:29:17 On continue.
01:29:19 Autre réaction ?
01:29:20 Je crois qu'on ne doit pas donner trop de leçons.
01:29:23 En France, dans les centres de rétention administrative,
01:29:25 les conditions de vie ne sont pas extraordinaires.
01:29:28 On n'est pas là pour donner des leçons.
01:29:30 On jugeait déjà son ferme,
01:29:33 sa volonté de montrer qu'on a les moyens d'empêcher les migrants d'arriver
01:29:39 et qu'on va leur rendre la vie impossible s'ils n'écoutaient pas ce premier message.
01:29:43 La forme est choquante puisqu'on ne comprend pas trop.
01:29:45 Je ne vois pas le moindre migrant qui serait convaincu par ce message.
01:29:48 Et même s'il s'adresse à son électorat,
01:29:50 je trouve qu'on parle de dignité d'hommes et de femmes
01:29:54 qui veulent un avenir meilleur en immigrant en Grande-Bretagne.
01:30:00 C'est un sujet sérieux.
01:30:02 On ne peut pas leur en vouloir.
01:30:03 C'est normal de vouloir gagner l'Occident pour avoir des moyens de subsistance plus importants.
01:30:06 Le minimum de respect en face, c'est de parler avec une certaine dignité.
01:30:11 Je ne trouve pas que le message soit emprunt d'un immense respect.
01:30:15 Je trouve par ailleurs qu'en tant que Français,
01:30:17 on n'a pas de leçons à donner à la Grande-Bretagne
01:30:20 dans la mesure où nos centres de rétention administrative
01:30:22 ne sont pas du tout exemplaires de notre côté.
01:30:24 On rappelle que Richie Souna a été élu, comme tous ses prédécesseurs,
01:30:28 depuis le Brexit sur cette promesse de mettre fin aux flux de migrants.
01:30:34 Je pense que c'est un mouvement de long terme.
01:30:36 C'est pour ça que quand j'entends le chiffre de Pierre Asquith,
01:30:39 ça me fait un peu rire parce que forcément,
01:30:41 on a tellement essayé de faire regretter aux Britanniques leur choix
01:30:44 en leur expliquant que tous leurs mots venaient du Brexit,
01:30:46 que forcément au bout de 5 ou 10 ans de matraquage,
01:30:49 ils finissent par se dire « peut-être que ce n'était pas une mauvaise idée ».
01:30:52 Par ailleurs, s'il y a des gens qui sont si soucieux de la démocratie,
01:30:55 ils devraient revenir sur le référendum de 2005
01:30:58 qui est repassé par la fenêtre avec l'acceptation du traité de Lisbonne un peu plus tard.
01:31:05 Ensuite, sur cette vidéo en particulier, sur la forme, moi je n'aime pas du tout.
01:31:12 Elle vous choque ?
01:31:14 Non, mais je ne veux pas faire le…
01:31:16 Non mais…
01:31:17 Je vais faire roucher, mais je trouve qu'on parle de vie humaine,
01:31:20 c'est un sujet grave et donc ça demande un minimum de solennité.
01:31:24 Si vous voulez, les effets coup de poing et puis les montages TikTok,
01:31:28 ce n'est vraiment pas mon style.
01:31:30 Pourtant, sur le fond, il y a vraiment des choses intéressantes.
01:31:34 Il y a des mesures qui sont proposées par globalement tous les partis de droite en Europe.
01:31:39 Je vois beaucoup de gens qui sont très contents de voir l'Italie échouer avec leur politique migratoire.
01:31:44 C'est un peu ce que Georgia Meloni proposait.
01:31:47 Elle se rend compte qu'elle a des difficultés financières,
01:31:49 notamment par rapport à l'Europe et donc elle ne peut pas l'appliquer.
01:31:52 On va voir si le Royaume-Uni, maintenant qu'il est « re-rentré » dans son « splendide isolement »,
01:31:57 peut appliquer ces politiques.
01:32:00 Il y a un effet sur nous, après on voit qu'il suit quand même la France.
01:32:04 La Grande-Bretagne, depuis au moins 2003, c'est-à-dire depuis les accords du Touquet,
01:32:08 sous-traite sa politique migratoire sur le front de la Manche à la France,
01:32:13 qui doit du coup retenir les migrants et voir un petit peu ce qu'ils font avec.
01:32:18 Mais c'est toujours extrêmement compliqué.
01:32:20 Comment est-ce qu'on gère des vies humaines ?
01:32:22 Est-ce qu'on les « exporte » dans d'autres pays comme ils vont probablement faire avec l'Albanie ?
01:32:28 Est-ce qu'on les « renvoie » chez eux tout simplement ?
01:32:31 Là, il dit par exemple qu'on va virer tout simplement tous les clandestins.
01:32:35 Et tous les gens qui viennent illégalement sur notre sol, ils seront renvoyés chez eux.
01:32:39 Parce qu'on précise que des deux côtés de la Manche, en consternant ces deux pays,
01:32:42 l'administration croule sous le nombre de dossiers de demandeurs d'asile.
01:32:47 C'est aussi, que fait-on face à ce débordement ?
01:32:51 C'est énormissime. C'est exactement ce que je voulais dire.
01:32:53 C'est-à-dire que ces mesures sont d'un radicalisme qui vont finir néanmoins par s'imposer à nous.
01:32:59 C'est-à-dire que là, Richie Sounak est encore plus dur que le programme d'Éric Zemmour.
01:33:03 Parce que, par exemple, quand Éric Zemmour proposait le ministère de la remigration,
01:33:07 il ne parlait même pas des clandestins. Il parlait des illégaux délinquants.
01:33:12 Donc là, on est dans quelque chose d'encore plus massif.
01:33:14 Mais ce phénomène-là de l'immigration, qu'on le prenne au sérieux ou non,
01:33:19 va être un phénomène majeur de ces 50, de ces 100 prochaines années.
01:33:24 Comme dirait Nicolas Sarkozy, le phénomène migratoire n'a pas encore commencé
01:33:28 avec l'explosion démographique de l'Afrique.
01:33:31 C'est un défi qu'il va falloir surmonter.
01:33:33 Je pense que tous les pays européens sont en train de s'en rendre compte.
01:33:36 Je pense que ce serait encore mieux qu'on ait des politiques un minimum coordonnées,
01:33:40 ne serait-ce qu'entre États, si ce n'est à l'échelle européenne.
01:33:42 C'est ce qu'on essaie de faire depuis plusieurs années entre le Royaume-Uni et la France.
01:33:46 On sait que c'est très compliqué, puisque comme vous dites, on sous-traite,
01:33:49 on dit que c'est aux autres de faire, de ne pas laisser partir, de ne pas les accepter.
01:33:52 Et quand on voit l'Union européenne, ce qu'elle a fait de Frontex,
01:33:55 et notamment de son ancien patron, l'Edgeri, qui était plutôt volontariste sur ce genre de sujet,
01:34:02 on a l'impression qu'en tout cas, il n'y aura pas d'avancée
01:34:05 du point de vue de l'Union européenne sur ces sujets-là.
01:34:07 Je voudrais rebondir sur ce que dit Michael, parce que c'est très important.
01:34:11 C'est un de mes sujets d'études.
01:34:14 Je suis très attentif à ça, puisque j'aime beaucoup parler de 2050 et de 2100 aux jeunes générations.
01:34:20 Ce qui est très important, c'est qu'on a un choc violent entre le temps court et le temps long,
01:34:25 entre l'opérationnel et la vision.
01:34:29 Et malheureusement, au risque de me faire hurler dessus par des gens qui sont engagés dans la vie politique,
01:34:34 moi je ne suis qu'un analyste, mais je suis navré de dire que le monde politique,
01:34:39 depuis à peu près une trentaine, 30, 35, 37, 38 ans, n'a plus de vision.
01:34:43 Il n'a plus de vision dans les pays occidentaux.
01:34:46 Et malheureusement, d'ailleurs, ça fait un choc avec certains pays comme la Chine,
01:34:49 qui ont une vision obsessionnelle à 2049.
01:34:52 C'est ce qu'ils appellent le marathon de 100 ans lancé par Mao.
01:34:56 Et ce qui est assez violent, c'est qu'on se rend compte que nous avons des pays voisins,
01:35:00 notamment l'Afrique, qui est un continent, ce n'est pas un pays.
01:35:04 C'est comme l'Europe d'ailleurs, c'est un continent, ce n'est pas un pays.
01:35:07 Et le continent africain, où nous avons énormément d'amis là-bas,
01:35:10 ils vont avoir 2,5 milliards, 2,8 milliards, peut-être 3 milliards de citoyens,
01:35:17 parce que ce sont des gens qui méritent l'appellation de citoyen.
01:35:20 Ils habitent la cité africaine.
01:35:23 On voit les difficultés en ce moment qu'on voit dans l'Afrique de l'Ouest,
01:35:26 donc c'est pour ça que je dis ça.
01:35:28 La vie, parfois, ne pèse pas lourd pour certains dirigeants militaires.
01:35:32 Et ce qui est assez intéressant, c'est qu'à 2,5 milliards d'êtres vivants en Afrique,
01:35:38 il faut bien comprendre que lorsque vous allez avoir le Nigeria,
01:35:41 qui passe de 220 millions à 400 millions d'habitants,
01:35:44 notamment, je ne prends que le cas du Nigeria, je ne parle même pas d'autres,
01:35:47 regardez l'Egypte aussi, il y a énormément de dynamique par là.
01:35:51 Si on n'apporte pas à ces pays amis une solution pour nourrir les gens,
01:35:56 pour apporter de l'eau potable, moins de 0,5% de l'eau est potable dans le monde,
01:36:00 une solidité politique très importante, si on n'apporte pas de l'éducation,
01:36:05 et donc, à la fin du travail, ces gens vont bouger.
01:36:08 Un gamin de 15 ans, c'est tout à fait légitime pour qu'il bouge.
01:36:11 Où est-ce qu'il bouge ? Vers le Nord.
01:36:13 Parce qu'ils ont des affinités par la langue,
01:36:15 notamment avec la langue anglaise ou la langue française,
01:36:17 on a une histoire commune parfois, et donc, justement, ils vont vers le Nord.
01:36:21 Et c'est là où, en fait, les peuples élisent de plus en plus sur un coup de tête,
01:36:29 à la fin, les représentants des pays européens,
01:36:33 et nos politiques n'ont plus de vision.
01:36:35 Sarkozy en parlait, vous vous souvenez, aux journées du Medef à l'hippodrome.
01:36:39 Donc c'est très clair tout ça.
01:36:41 Et malheureusement, on sait qu'il va y avoir un choc,
01:36:43 sauf qu'en fait, on est coincé dans des mandats électifs de 5 ans,
01:36:46 alors qu'il faut raisonner à 30 ou 40 ans.
01:36:49 Et on sait qu'on a un rendez-vous, personne n'agit.
01:36:52 Et là, en fait, c'est clairement un discours électoral,
01:36:55 d'abord pour les jeunes dans la forme, et aussi pour l'électorat très conservateur,
01:36:59 pour dire "je suis aux manettes".
01:37:02 On change de continent, on part aux Etats-Unis.
01:37:06 On l'a bien vu revenir sur le devant de la scène depuis quelques temps.
01:37:09 Donald Trump n'a pas mâché ses mots ces derniers jours
01:37:11 à l'égard des juges et des procureurs qui instruisent ses affaires judiciaires.
01:37:14 Le voilà qui commente aussi la Coupe du monde féminine de football.
01:37:18 On rappelle que l'équipe américaine, double tenant du titre,
01:37:21 a été éliminée dès les huitièmes de finale contre la Suède au tir au but.
01:37:25 Réaction de Donald Trump ?
01:37:27 Eh bien, il s'en est pris directement à l'équipe.
01:37:30 Précision de notre correspondante à New York, Fanny Chauvin.
01:37:33 Donald Trump a pris un malin plaisir à se moquer de cet échec,
01:37:38 synonyme selon lui de ce qui arrive aux Etats-Unis
01:37:41 sous le mandat du corrompu Joe Biden.
01:37:44 L'ancien président qui a aussi ironisé sur le tir au but raté et fatal de Meghan Rapinoe.
01:37:51 Alors, pourquoi s'en prend-il à cette joueuse ?
01:37:53 Eh bien, Meghan Rapinoe, l'attaquante au ballon d'or, est une militante.
01:37:57 Elle défend la justice raciale, le droit à l'avortement ou encore la communauté LGBTQ.
01:38:03 Et on s'en souvient, en 2019, après la victoire des Etats-Unis à la Coupe du monde,
01:38:08 les joueuses avaient refusé d'être accueillies par Donald Trump à la Maison-Blanche.
01:38:13 Alors, depuis, les élus républicains et la chaîne de télévision conservatrice Fox News
01:38:19 les prennent à partie en combat contre les idées progressistes et woke.
01:38:24 Eh bien, ils n'ont pas hésité à se moquer de cette élimination.
01:38:28 Alors que du côté démocrate, eh bien, Jill Biden, la première dame,
01:38:33 a félicité le parcours et le courage des Américaines.
01:38:37 On le voit, même dans le sport, il n'y a plus d'union nationale.
01:38:42 Signe de cette Amérique de plus en plus divisée.
01:38:45 Voilà, je vous montre une citation de Donald Trump.
01:38:49 Il a déclaré "beaucoup de nos joueuses étaient ouvertement hostiles aux Etats-Unis.
01:38:53 Aucune autre sélection ne s'est comportée de la sorte. C'est l'échec de la pensée woke".
01:38:58 Alors, on comprend, c'est ce qu'a rappelé Fanny Chauvin,
01:39:01 il s'en prend directement à Megan Rapinoe, particulièrement.
01:39:04 On ne sait jamais trop quoi penser, en fait, de ces déclarations.
01:39:11 Alors, j'ai envie de dire…
01:39:12 C'est toujours un peu outrancier.
01:39:13 Oui, c'est outrancier. J'ai envie de dire que, néanmoins,
01:39:16 entre Megan Rapinoe et Donald Trump, moi, je suis plutôt d'accord avec Donald Trump,
01:39:20 parce que ça montre que Donald Trump prospère, en fait, sur le phénomène woke.
01:39:24 C'est-à-dire qu'il prospère sur le fait qu'il y a une Amérique extrêmement gauchiste,
01:39:29 extrêmement portée sur les causes des minorités,
01:39:33 qui a fait beaucoup de mal, à mon avis, à l'Amérique,
01:39:35 et qui, du coup, est prête à tolérer les outrances de Trump,
01:39:39 que je n'aime pas, parce qu'en face, il y a bien pire.
01:39:44 Donc, à mon avis, cette Amérique, elle est divisée…
01:39:48 C'est toujours outrancier et toujours fondée sur une partie…
01:39:51 Enfin, pas toujours, quelquefois fondée sur une réalité concrète du quotidien des Américains.
01:39:57 Ça, c'est sûr que Megan Rapinoe, en plus, s'est illustrée récemment par des propos
01:40:01 méconnaissant un petit peu les lois du marché,
01:40:03 puisqu'elle a déclaré qu'elle voudrait gagner le salaire de Ronaldo.
01:40:07 À ce compte-là, Teddy Riner, qui est aussi le meilleur du monde dans sa discipline,
01:40:11 pourrait aussi revendiquer le salaire de Ronaldo.
01:40:13 J'ai envie de dire, on respecte évidemment le foot féminin,
01:40:16 on soutient les bleus…
01:40:18 Cocorico, d'ailleurs.
01:40:20 On va y venir, évidemment, mais on ne voulait pas…
01:40:22 Cocorico ! Nous avons des femmes qui suivent le football.
01:40:24 Bien sûr.
01:40:25 Mais magnifique.
01:40:27 Mais, je veux dire, si les gens sont moins intéressés par la performance de Megan Rapinoe
01:40:31 que de Cristiano Ronaldo, ça a évidemment un effet.
01:40:34 Donc, je pense que finalement, Trump prospère sur ce discours un petit peu fantaisiste.
01:40:38 C'est un peu de bonne guerre.
01:40:40 Il a quelqu'un qui est vraisemblablement d'extrême gauche,
01:40:43 qui a dit depuis des années qu'elle devrait gagner autant que Cristiano Ronaldo, etc.
01:40:49 Alors que…
01:40:51 Il voulait dire, donc elle n'est pas au rendez-vous,
01:40:53 donc son combat a été injustifié.
01:40:55 Bon, après, c'est les lois de la compétition, on n'est jamais sûr.
01:40:58 Elle se définit en tant que femme contre les hommes.
01:41:01 Elle se définit par son sexe et forcément, elle est contre les hommes.
01:41:04 Tu fais partie des militantes assez radicales.
01:41:06 Exactement.
01:41:07 C'est aux antipodes de la pensée de Donald Trump.
01:41:09 Je pense que c'est un peu de bonne guerre, ce qu'il a dit.
01:41:12 Après, en termes de communication, moi, j'ai réagi un peu différemment.
01:41:15 C'est toujours un peu étrange pour un candidat qui se dit patriote
01:41:19 que de se réjouir un quelque peu de l'élimination de son pays dans une…
01:41:23 C'est plus que de se réjouir, puisque c'est enfoncé un peu plus l'équipe,
01:41:26 ce qui a valu la femme du président actuel américain, Jill Biden,
01:41:30 de son côté, de rapidement féliciter les Américaines pour leur parcours
01:41:33 en disant « vous nous avez inspirés par votre courage, votre détermination ».
01:41:36 C'est un sauvetage quand même.
01:41:37 Comment ?
01:41:38 Ça ressemblait à un sauvetage.
01:41:39 Oui, bah oui.
01:41:40 C'est assez intéressant, parce qu'encore une fois,
01:41:42 Trump ne fait ni dans la demi-mesure, ni dans la délicatesse.
01:41:45 Ça se saurait autrement, je pense.
01:41:47 Je pense également qu'il revient sur des sujets très clivants,
01:41:52 mais qui concernent tout le monde, pour ou contre,
01:41:54 mais tout le monde dans la société américaine,
01:41:56 pour faire un tout petit peu oublier ces deux rendez-vous d'il y a quelques jours,
01:42:01 où il va, je pense, avoir quelques comptes à rendre avec la justice.
01:42:05 Donc, en fait, il a d'ailleurs essayé de banaliser ça,
01:42:08 parce qu'il a fait un meeting derrière,
01:42:10 et d'ailleurs il a transformé ça comme un argument de campagne.
01:42:13 Là, c'est un autre argument de campagne.
01:42:15 Donc, il est définitivement en campagne.
01:42:16 Ça lui ramène de l'argent dans les caisses à chaque fois.
01:42:18 Alors, ce n'est pas non plus des montants.
01:42:19 Et il en manque pour cette campagne.
01:42:21 Il en manque, parce qu'une campagne américaine,
01:42:23 en ce moment, c'est à peu près un milliard par candidat.
01:42:26 Donc, les deux derniers candidats sont à peu près un milliard.
01:42:28 On a parlé de 36 millions il n'y a pas très longtemps.
01:42:31 Mais il va rentrer de l'argent.
01:42:33 Ça va rentrer.
01:42:34 Ce qui est assez navrant, c'est que sa méthode,
01:42:37 sa méthodologie pour capter des voix,
01:42:39 c'est un, capter l'attention,
01:42:41 donc être tout le temps dans la surenchère,
01:42:43 et il le fait très bien d'ailleurs,
01:42:45 deux, se distinguer de ses concurrents,
01:42:48 notamment son concurrent proche de Floride,
01:42:50 où il apporte des points extrêmement marqués.
01:42:54 D'ailleurs, je crois qu'il a libéré de ses fonctions
01:42:57 une proche de lui, de Santisi, aujourd'hui ou hier.
01:43:00 Enfin, il le devance toujours quand même de plus de 27 points.
01:43:03 Ce qui est assez intéressant, c'est qu'en réalité,
01:43:05 il parle à deux publics de droite,
01:43:07 ceux qui sont extrêmement conservateurs,
01:43:09 et ça, ça va en plein dans cette cible-là,
01:43:12 et ceux qui sont encore indécis.
01:43:14 On ne sait pas bien quoi penser,
01:43:15 mais comme à droite, personne ne parle,
01:43:17 c'est lui qui pourrait être notre porte-parole,
01:43:20 finalement, à la Maison-Blanche.
01:43:21 Mais attention, ce qui est assez incroyable,
01:43:24 ce qui est assez génial avec Trump,
01:43:26 c'est qu'il est, comment dire,
01:43:29 il est capable de tout.
01:43:30 Il nous surprend tout le temps.
01:43:32 Il n'a peur de rien.
01:43:33 Voilà, et je vous rappelle quand même
01:43:35 qu'il a quand même mis,
01:43:36 c'est le seul président américain
01:43:38 qui a mis les pieds en Corée du Nord.
01:43:40 Vous voyez, il est capable de tout.
01:43:42 Peut-être pour revenir sur le football,
01:43:44 moi je trouve ça dommage qu'il y ait un focus
01:43:46 qui soit fait sur Megan Rapinoe,
01:43:49 alors que je pense que c'est intéressant
01:43:50 de parler dans la globalité de l'équipe des États-Unis.
01:43:55 Je ne parle même pas de l'exploit sportif,
01:43:58 parce que c'est un très beau match, vraiment,
01:44:00 les États-Unis, Suède, tire au but,
01:44:02 enfin, passionnant,
01:44:03 on était tous tremblants.
01:44:05 D'ailleurs, les États-Unis, c'est un très beau match,
01:44:09 ils sont très bien joués,
01:44:10 c'était un peu...
01:44:11 Oui, mais sauf que Megan Rapinoe a raté un tir au but.
01:44:14 C'est pour ça que Donald Trump lui en veut aussi.
01:44:16 Mais par contre, je voudrais quand même revenir
01:44:17 sur l'entièreté de cette équipe
01:44:19 qui a quand même permis d'amener des sujets
01:44:21 sur le sport féminin qui sont très intéressants.
01:44:23 Alors évidemment, il y a eu le côté
01:44:26 d'acceptation des joueuses LGBT,
01:44:28 mais il y a eu aussi l'amélioration des salaires.
01:44:30 Et je pense que ça a quand même entraîné
01:44:32 une dynamique au niveau mondial
01:44:33 qui a permis aujourd'hui que les matchs
01:44:36 soient diffusés en clair,
01:44:37 qu'il y ait énormément de succès d'ailleurs
01:44:39 de ce match qu'on a pu notamment avoir
01:44:41 aujourd'hui France-Maroc.
01:44:43 Et voilà, qu'on ait une mouvance
01:44:45 que les petites filles peut-être puissent représenter,
01:44:47 qu'il y ait une opportunité de se dire
01:44:50 "Ah oui, moi aussi, je peux gagner la Coupe du Monde".
01:44:52 Et je pense que ça, c'est extrêmement positif.
01:44:55 Et puis pour ce qui a été dit sur Donald Trump,
01:44:57 je pense aussi que c'est un moyen
01:44:59 qu'il utilise par milliers
01:45:01 pour éviter de parler des sujets
01:45:03 qu'il fasse en ce moment pour lui.
01:45:04 C'est intéressant parce que là,
01:45:06 on a un fait nouveau qui est très intéressant.
01:45:08 C'est qu'aux Etats-Unis, le soccer,
01:45:10 c'est le soccer là-bas, le football,
01:45:12 le football à l'européenne,
01:45:13 il est très peu suivi.
01:45:14 Et encore plus, le soccer féminin.
01:45:16 Donc c'est assez intéressant parce que
01:45:17 comme quoi il fait feu de tout bois.
01:45:19 Il utilise ça aussi pour sa campagne.
01:45:21 Parce que là-bas, vous savez,
01:45:22 c'est le football américain et le baseball
01:45:25 qui concernent, qui occupent tout le monde
01:45:27 et même une ville de province
01:45:29 à un stade de 80 000 places
01:45:31 et qui est plein tous les week-ends.
01:45:32 Alors que nous, on n'en a qu'un en France,
01:45:33 on a du mal à remplir.
01:45:34 Donc c'est assez intéressant,
01:45:35 cette passion pour le sport.
01:45:37 C'est une nation qui adore le sport,
01:45:39 mais le soccer n'est pas mis en avant.
01:45:41 On peut peut-être, pardon,
01:45:43 vous l'apporter une précision,
01:45:44 c'est vrai que les petits garçons
01:45:45 font du football américain,
01:45:47 les petites filles,
01:45:48 dès leur plus jeune âge,
01:45:49 font du soccer.
01:45:50 C'est très populaire.
01:45:51 Donc c'est présenté comme,
01:45:52 bon les garçons vont quand même faire le...
01:45:54 Mais très peu médiatisé par rapport au sport.
01:45:56 Les petites filles ont droit au soccer
01:45:58 comme il se joue ailleurs dans le monde.
01:46:00 Non, non, mais moi je connais les Etats-Unis
01:46:03 un petit peu et Barbara,
01:46:04 vous le connaissez très bien.
01:46:06 Mais c'est une nation très sportive.
01:46:08 Les femmes font beaucoup de sport là-bas.
01:46:09 Beaucoup, beaucoup,
01:46:10 dès le plus jeune âge.
01:46:11 Mais c'est juste que c'est un sport
01:46:13 qui commence à percer,
01:46:14 puisque vous avez des grands noms du sport
01:46:16 comme Beckham,
01:46:17 qui veulent créer une ligue
01:46:18 et qui veulent la diffuser
01:46:19 à très grande échelle.
01:46:20 Donc c'est assez intéressant.
01:46:21 Donc en fait, ils ont une passion
01:46:23 et ils ont ce qu'on appelle en finance
01:46:25 une poche de croissance devant eux
01:46:26 qui est très importante.
01:46:27 On peut difficilement faire partie
01:46:28 du continent latino-américain
01:46:32 et ignorer le soccer.
01:46:34 On finit quand même sur ce petit cocorico,
01:46:36 évidemment qu'Alban Breland a évoqué tout à l'heure.
01:46:40 De son côté,
01:46:41 dans cette Coupe du monde de foot,
01:46:43 l'équipe de France,
01:46:44 les Bleus se sont imposés face au Maroc aujourd'hui
01:46:47 4 buts à 0,
01:46:49 ce qui a valu un tweet du président français
01:46:51 qui lui a dit "faites-nous rêver".
01:46:53 Voilà, une attitude de chef d'État,
01:46:55 pourrait-on dire.
01:46:56 On ne souligne pas si souvent.
01:46:58 Mais voilà,
01:46:59 elles joueront donc, ces Bleus,
01:47:00 un quart de finale contre l'Australie.
01:47:02 Ce sera peut-être un peu plus difficile
01:47:03 contre l'Australie notamment.
01:47:04 Écoutez, c'est le jeu de la compétition.
01:47:05 On croise les doigts.
01:47:06 Une belle victoire sans difficulté.
01:47:08 C'est très vrai.
01:47:09 On suivra ça.
01:47:10 Il est 23h,
01:47:12 il est donc de faire un petit point sur l'information.
01:47:15 Les principaux titres de l'actualité.
01:47:16 Simon Guillain,
01:47:17 comment allez-vous depuis tout à l'heure ?
01:47:18 Je vais très bien.
01:47:19 Merci.
01:47:20 Allez, c'est à vous.
01:47:21 On va commencer ce rappel des titres
01:47:23 avec ces nouveaux soupçons de violences policières.
01:47:25 À Marseille,
01:47:26 trois policiers du Reds
01:47:27 restent placés ce soir en garde à vue
01:47:29 dans une enquête sur la mort d'un homme de 27 ans.
01:47:32 C'était lors des émeutes
01:47:33 qui ont touché le pays au début du mois de juillet.
01:47:35 Au total, sachez que cinq policiers
01:47:36 avaient été placés en garde à vue ce matin.
01:47:39 Et lors de l'autopsie
01:47:40 réalisée sur le corps de l'homme décédé,
01:47:42 une trace de ce qui pourrait être l'impact d'un tir de LBD
01:47:44 a été repérée.
01:47:46 Et à Marseille,
01:47:47 justement,
01:47:48 les policiers sont toujours marqués par l'affaire Hedy,
01:47:50 un de leurs collègues,
01:47:51 et d'ailleurs toujours en détention provisoire.
01:47:54 De nombreux policiers se sont mis en arrêt maladie
01:47:56 à la suite de cette affaire
01:47:57 et après plus de deux semaines de contestation,
01:47:59 certains ont finalement repris du service,
01:48:01 mais une reprise à minima
01:48:03 puisque seules les situations urgentes
01:48:05 sont gérées pour le moment.
01:48:07 C'est la suite d'une bataille judiciaire.
01:48:10 Le Conseil d'État va examiner un recours déposé
01:48:12 par le collectif Les Soulèvements de la Terre.
01:48:15 Ce collectif écologiste a été dissous
01:48:16 le 21 juin dernier par le gouvernement
01:48:18 et il est connu pour avoir notamment organisé
01:48:20 les manifestations.
01:48:21 C'était autour du chantier des méga-bassines
01:48:23 de Sainte-Sauline, dans les Deux-Sèvres.
01:48:25 On va écouter à la sortie de cette journée d'audience
01:48:28 le porte-parole des Soulèvements de la Terre.
01:48:30 Les arguments du ministère de l'Intérieur
01:48:34 étaient pour le moins confus, légers
01:48:37 et en grande partie infondés matériellement.
01:48:40 Ça a été souligné à plusieurs reprises
01:48:44 par nos conseils.
01:48:47 Je n'ai pas forcément envie d'en dire plus.
01:48:50 J'ai l'impression que ce qui a été souligné
01:48:52 à plusieurs reprises, c'est le fait que
01:48:54 le ministère de l'Intérieur assume lui-même
01:48:57 qu'il n'est pas nécessaire de pouvoir
01:49:00 nous imputer des faits pour provoquer la dissolution.
01:49:04 Je pense que ces paroles suffisent à elles-mêmes.
01:49:07 Un mois après la disparition d'Émile
01:49:09 dans les Alpes de Haute-Provence,
01:49:11 le maire du Haut-Vernay a finalement décidé
01:49:13 de maintenir la fête de Transhumance.
01:49:15 Une décision qui suscite la polémique
01:49:17 alors que l'ambiance devient de plus en plus pesante
01:49:19 au sein de ce village.
01:49:21 Malgré d'importantes recherches,
01:49:23 l'enfant de 2 ans et demi est toujours porté disparu.
01:49:25 Le maire du Haut-Vernay s'est une nouvelle fois
01:49:27 exprimé aujourd'hui et souhaite que la vie
01:49:29 reprenne son cours sur place.
01:49:31 Les journées habituelles, il y a la fête votive
01:49:35 du village dans une semaine.
01:49:37 On vit notre vie normale et ça n'empêche pas
01:49:40 que les grandes pensées et l'espoir encore
01:49:43 qu'on retrouvera Émile.
01:49:45 On espère vraiment te retrouver.
01:49:47 On t'attend.
01:49:49 Voilà pour ce rappel de l'actualité à 23h.
01:49:53 Je vous retrouve à 23h30 pour un grand journal
01:49:56 de la soirée.
01:49:58 En attendant, vous restez avec Barbara Klein
01:50:00 et ses invités.
01:50:02 On vous retrouve très vite dans moins d'une demi-heure.
01:50:04 Merci beaucoup Simon Guillain.
01:50:06 Le temps pour nous de reparler de l'affaire
01:50:08 de l'Australien, enfin plutôt, rappelez-vous,
01:50:10 du contrat du siècle qui était finalement
01:50:12 passé sous le nez de la France.
01:50:14 C'était en septembre 2021.
01:50:16 Je vous remets dans le contexte.
01:50:18 Il était question que la France construise
01:50:20 12 sous-marins à propulsion conventionnelle
01:50:22 pour les Australiens.
01:50:24 Mais l'Australie avait décidé d'annuler ce contrat,
01:50:26 de se tourner plutôt vers les Américains
01:50:28 qui devaient donc lui fournir à terme
01:50:30 8 sous-marins nucléaires d'Attaque.
01:50:32 On se souvient aussi de la crise diplomatique
01:50:34 qui avait suivi.
01:50:36 Le contrat a été annulé.
01:50:38 Le prix de l'Australie est de 55 millions d'euros.
01:50:40 Pourquoi en reparlons-nous deux ans après ?
01:50:42 Parce qu'il semblerait bien que les Australiens
01:50:44 ne soient pas prêts de voir ces sous-marins
01:50:46 américains livrés.
01:50:48 Il pourrait bien s'agir de vaisseaux fantômes.
01:50:50 C'est Régis Le Saumier qui nous explique pourquoi.
01:50:52 La marine australienne ne sera pas dotée
01:50:54 de 8 sous-marins Hocus,
01:50:56 mais de 5 dans le meilleur des cas.
01:50:58 Elle va acquérir des sous-marins
01:51:00 auprès des Etats-Unis.
01:51:02 Elle n'a pas le choix parce qu'il faut
01:51:04 que les autres se défendent sa flotte.
01:51:06 Le problème, c'est que sur les 5 restants,
01:51:08 il s'avère que 3 seulement seront construits
01:51:10 en Australie.
01:51:12 L'Australie est donc dans cette affaire
01:51:14 obligée de déployer une somme colossale
01:51:16 pour fabriquer une infrastructure énorme
01:51:18 qui va créer 20 000 emplois,
01:51:20 mais qui va ne construire que 3 sous-marins d'Attaque.
01:51:22 Elle n'aura pas la possibilité
01:51:24 non plus de réutiliser
01:51:26 cette structure pour l'avenir,
01:51:28 pour de l'exportation.
01:51:30 Rien que la structure en Australie,
01:51:32 elle va être à la hauteur du programme
01:51:34 que leur proposait les Français,
01:51:36 c'est-à-dire 150 millions de dollars.
01:51:38 - Tout ça pour ça.
01:51:40 On se rappelle l'amertume
01:51:42 des politiciens de l'époque.
01:51:44 Deux ans après,
01:51:46 ils doivent avoir encore plus mauvaise
01:51:48 en apprenant ça.
01:51:50 - Tout à fait.
01:51:52 Je ne rentrerai pas dans les détails
01:51:54 de ce qui vient d'être annoncé,
01:51:56 mais je vais revenir sur le contexte général.
01:51:58 En plus, c'est assez rigolo
01:52:00 parce que j'étais aux vacances
01:52:02 Noël l'année dernière en Australie
01:52:04 et j'ai parlé de ça
01:52:06 à des éminents spécialistes
01:52:08 de ce sujet-là.
01:52:10 C'est assez intéressant
01:52:12 parce qu'on est reconnu dans le monde
01:52:14 pour notre expertise là-dessus.
01:52:16 C'est indiscutable.
01:52:18 Les 550 millions de dédommagement,
01:52:20 c'est parce qu'on avait engagé
01:52:22 beaucoup de frais.
01:52:24 - Ça nécessite l'installation
01:52:26 des ingénieurs français
01:52:28 de trois années avant
01:52:30 pour pouvoir fabriquer sur place.
01:52:32 - C'est intéressant parce que d'abord,
01:52:34 il y a le pourquoi.
01:52:36 Les Australiens avaient besoin
01:52:38 de sous-marins parce qu'on voit
01:52:40 le déploiement de la Chine
01:52:42 et de sa force militaire.
01:52:44 C'est à la taille du pays,
01:52:46 de la croissance, du dégagement
01:52:48 de richesses qu'ils ont.
01:52:50 Ils essaient aussi de se protéger
01:52:52 par rapport à leurs richesses
01:52:54 et à tous ces sujets-là.
01:52:56 La France est reconnue
01:52:58 dans cette expertise-là.
01:53:00 On n'est pas les seuls.
01:53:02 Il y a d'autres pays dans le monde.
01:53:04 La France a un vrai niveau d'expertise.
01:53:06 Ils sont venus nous voir.
01:53:08 Contrairement à ce qui était dit
01:53:10 par des mauvaises langues anglo-saxonnes,
01:53:12 ce sont les Australiens qui ont choisi
01:53:14 la propulsion classique et non pas nucléaire
01:53:16 alors qu'il leur avait été proposé.
01:53:18 C'était un argument des Américains
01:53:20 en disant qu'ils ne pouvaient pas
01:53:22 mettre autre chose que du diesel.
01:53:24 - C'est un argument qui est très proche
01:53:26 de ce qu'on a dit par rapport aux essais
01:53:28 de Mont-Roi dans cette zone du monde.
01:53:30 - Les Australiens sont comme en général
01:53:32 tous les anglo-saxons,
01:53:34 ils sont très pragmatiques.
01:53:36 Un sous-marin nucléaire peut être
01:53:38 dans les océans pendant six mois
01:53:40 et on évite d'aller chercher de l'oxygène.
01:53:42 - Pas trop de parenthèses,
01:53:44 on les refait petit à petit
01:53:46 pour revenir à ce qui nous intéresse
01:53:48 aujourd'hui, c'est que tout ça pour ça.
01:53:50 - En réalité, les Australiens,
01:53:52 on leur a tordu le bras,
01:53:54 quand je dis "on", ce sont les Américains,
01:53:56 tout le monde est conscient
01:53:58 qu'ils étaient derrière,
01:54:00 pour être acteur
01:54:02 dans une formation
01:54:04 qui est assez floue encore,
01:54:06 qui n'est pas encore une organisation internationale
01:54:08 mais qui existe sur le papier,
01:54:10 qui s'appelle l'AUKUS.
01:54:12 L'Australie, UK pour l'Angleterre
01:54:14 et après US pour les Américains.
01:54:16 Les Américains sont en train de développer
01:54:18 des nouvelles forces régionales,
01:54:20 ce qu'on appelle le "containment",
01:54:22 l'encerclement de la Chine
01:54:24 pour la contenir dans son développement.
01:54:26 Là maintenant, ils se retrouvent en carafe
01:54:28 parce que les Américains ne sont pas capables
01:54:30 de délivrer en face.
01:54:32 - Et surtout, à la fin,
01:54:34 c'est le business américain qui gagne,
01:54:36 qui a réussi à imposer
01:54:38 ses choix aux Australiens
01:54:40 et qui vont débourser plus d'argent
01:54:42 qu'ils avaient honoré
01:54:44 le contrat avec la France.
01:54:46 - Oui, mais l'Australie,
01:54:48 elle, meurt par le glaive
01:54:50 dont elle s'est servie.
01:54:52 Elle a été dure en affaire avec la France,
01:54:54 elle nous a fait faux-bon.
01:54:56 Aujourd'hui, elle se retrouve
01:54:58 avec un partenaire commercial
01:55:00 qui lui impose ses conditions
01:55:02 et ces conditions sont beaucoup plus difficiles
01:55:04 que celles que nous lui avons imposées
01:55:06 avec en plus tout un tas de transferts
01:55:08 de compétences possibles.
01:55:10 - Imposés, hein ?
01:55:12 - Oui, parce que quand on est partenaire commercial,
01:55:14 on est aussi dans un rapport de force.
01:55:16 - C'est les bons légaux, alors.
01:55:18 - Exactement. Et puis, ça m'évoque aussi
01:55:20 le rôle de la diplomatie,
01:55:22 et ça a été dit par Denis Deschamps,
01:55:24 la diplomatie qui devient de plus en plus
01:55:26 économique aujourd'hui.
01:55:28 C'est-à-dire que moi, quand je vois
01:55:30 la décision d'Emmanuel Macron de mettre fin
01:55:32 au corps diplomatique, je m'inquiète précisément
01:55:34 de ce genre d'affaires. C'est-à-dire qu'avoir
01:55:36 un réseau diplomatique important, et la France a le 3e
01:55:38 réseau diplomatique dans le monde, ça permet
01:55:40 de faire des affaires, ça permet d'exporter
01:55:42 ce genre de biens et on voit les conséquences économiques
01:55:44 énormissimes que ce genre de vente
01:55:46 peut avoir. Quand on a vendu récemment
01:55:48 des avions à l'Inde,
01:55:50 ça a généré un chiffre considérable
01:55:52 pour la France. Ça participe à la croissance
01:55:54 française, ça rétablit... - Et la balance commerciale, également.
01:55:56 - Bien sûr, ça rétablit partiellement
01:55:58 la balance commerciale et la balance
01:56:00 des paiements, qui nous est
01:56:02 très défavorable de manière générale.
01:56:04 - Le triant était notre meilleur commercial.
01:56:06 Notre meilleur représentant, pour l'industrie
01:56:08 de l'armement. - Tout à fait. Voilà.
01:56:10 Donc, diplomatie commerciale,
01:56:12 et pour l'Australie, tant pis.
01:56:14 - Et apparemment, il fut un temps envisagé
01:56:16 de finalement revenir vers la France,
01:56:18 mais bon... - Ça démontre
01:56:20 surtout que n'est pas en
01:56:22 termes de qualité d'armement,
01:56:24 la France qui veut.
01:56:26 Les Etats-Unis n'ont pas réussi
01:56:28 à être aussi performants que la France
01:56:30 en termes de fabrication,
01:56:32 de sous-marins. On sait que la France
01:56:34 a une compétence immense en termes
01:56:36 d'armement, et ça démontre, en tout cas ça confirme,
01:56:38 on ne peut pas s'improviser aussi
01:56:40 bon que la France. C'est toujours
01:56:42 flatteur parce que les Etats-Unis sont aussi
01:56:44 un pays éminemment
01:56:46 compétent en cette matière.
01:56:48 - Je rappelle une chose, c'est qu'on est
01:56:50 un tout... Sans être péjoratif, on est un tout petit
01:56:52 pays de 67
01:56:54 millions d'habitants, mais nous avons un niveau d'expertise
01:56:56 exceptionnel. Moi, j'ai eu cette chance
01:56:58 de visiter un sous-marin
01:57:00 nucléaire lanceur d'engin en activité.
01:57:02 C'est bluffant.
01:57:04 On a un niveau d'expertise
01:57:06 qui est vraiment fantastique,
01:57:08 avec un niveau de maîtrise,
01:57:10 un niveau de maîtrise aussi dans les cœurs nucléaires
01:57:12 pour ces sous-marins-là.
01:57:14 C'est incroyable. Donc ça fait aussi
01:57:16 partie des très belles vitrines françaises
01:57:18 à mettre en avant.
01:57:20 Et ça, c'est...
01:57:22 Moi, je trouve ça fantastique.
01:57:24 On n'en parle jamais assez, la France qui réussit.
01:57:26 - Ah si, on en parle de temps en temps.
01:57:28 - On n'en parle jamais assez, Barbara.
01:57:30 - Écoutez, je suis une fervente
01:57:32 défenseuse. J'ai même
01:57:34 invité dans l'heure des pros
01:57:36 ce week-end un jeune de 15 ans
01:57:38 qui fabriquait lui-même son téléphone portable
01:57:40 et qui, à 30 euros,
01:57:42 permettrait à chacun de faire
01:57:44 son téléphone alors qu'il ne sert
01:57:46 de base. - C'est le génie français.
01:57:48 Naval Group, c'est un groupe mondial.
01:57:50 - La jeunesse a du talent.
01:57:52 Vous voulez y rajouter quelque chose ?
01:57:54 - Non, je disais simplement que c'est le génie français.
01:57:56 Naval Group, on en parle rarement parce que c'est pas
01:57:58 une marque de grande consommation, j'ai envie de dire.
01:58:00 Mais c'est un groupe qui fait vraiment rayonner la France
01:58:02 dans le monde et qui emploie
01:58:04 beaucoup de personnes puisque
01:58:06 la fabrication qui se passe principalement
01:58:08 à Cherbourg, ça fait vivre tout un tissu
01:58:10 industriel qui a été
01:58:12 en déperdition dans certaines autres régions
01:58:14 et on a vu les conséquences économiques
01:58:16 et politiques que ça a eues par la suite.
01:58:18 - Avant d'évoquer le dernier sujet
01:58:20 de notre émission dans cette recherche de logement
01:58:22 pour les étudiants, je voulais revenir sur
01:58:24 l'affaire qu'on évoquait hier,
01:58:26 la découverte d'une femme retrouvée
01:58:28 amégrée dans une chambre grillagée
01:58:30 à Fort-Bac et qui se disait séquestrée
01:58:32 par son mari.
01:58:34 Le procureur de la République de Sarguemines
01:58:36 a nuancé plusieurs éléments de ce dossier.
01:58:38 Éclaircissement que nous détaille notre journaliste
01:58:40 police-justice Sandra Puisson.
01:58:42 - Les investigations de la police judiciaire
01:58:44 de Metz montrent que cette femme
01:58:46 de 53 ans n'a jamais été torturée,
01:58:48 séquestrée ou violée
01:58:50 par son mari. L'homme de 55 ans
01:58:52 ressort donc libre de garde à vue
01:58:54 sans aucune poursuite contre lui.
01:58:56 Le procureur a expliqué en conférence de presse
01:58:58 que le couple vivait reclus sans plus
01:59:00 aucun contact avec des membres
01:59:02 de la famille et sans aucune
01:59:04 prise en charge médicale, ni en Allemagne
01:59:06 ni en France, où il n'avait pas réussi
01:59:08 à faire les démarches auprès
01:59:10 de l'assurance maladie, parlant trop mal le français
01:59:12 et pensant qu'il n'aurait pas
01:59:14 les moyens financiers. Les enquêteurs
01:59:16 ont même montré qu'en fait, cet homme s'occupait
01:59:18 seul et à bout de bras avec dévouement
01:59:20 de son épouse depuis 5 ans et l'apparition
01:59:22 de certaines pathologies médicales.
01:59:24 Il s'occupait même lui-même
01:59:26 de sa toilette parce qu'une des maladies
01:59:28 auto-immune la rend progressivement
01:59:30 invalide. Son état s'est d'ailleurs
01:59:32 aggravé depuis une dizaine de mois.
01:59:34 Quant à sa tête rasée, cette femme
01:59:36 ne souffre pas d'un cancer,
01:59:38 comme ont pu le penser ses voisins en la voyant,
01:59:40 mais d'une alopécie.
01:59:42 Selon le procureur, c'est sans doute
01:59:44 dans l'hétérosocial que réside la source
01:59:46 des accusations mensongères
01:59:48 de cette femme, qui martèle qu'elle n'est pas
01:59:50 malade alors que les examens sont formels.
01:59:52 Son mari pense qu'elle le rend
01:59:54 responsable de ces maladies.
01:59:56 Les résultats de l'expertise psychiatrique
01:59:58 concernant cette femme ne sont pas encore connus.
02:00:00 L'enquête se poursuit donc pour tenter
02:00:02 de faire toute la lumière sur cette affaire.
02:00:04 Nous sommes en plein été, période synonyme
02:00:06 de vacances, mais aussi d'une mission
02:00:08 pour les étudiants, bien souvent,
02:00:10 trouver un logement.
02:00:12 Mais n'est pas Tom Cruise qui veut,
02:00:14 c'est parfois mission impossible.
02:00:16 A Nantes, face à la pénurie d'offres
02:00:18 concernant les logements étudiants du Cruise,
02:00:20 le prix de l'immobilier locatif a bondi
02:00:22 ces dernières années.
02:00:24 Cette tendance déjà observée
02:00:26 depuis quelques temps dans la région
02:00:28 s'est nettement accentuée sur l'ensemble
02:00:30 du territoire français.
02:00:32 Les services du Cruise sont fermés
02:00:34 à Nantes pour les 15 premiers jours d'août
02:00:36 et pour cause, tous les logements sont déjà loués.
02:00:38 Enzo est boursier,
02:00:40 il pouvait prétendre à une place en résidence
02:00:42 universitaire, mais il a reçu
02:00:44 le feu vert de sa future école
02:00:46 qu'après la clôture des inscriptions au Cruise.
02:00:48 Depuis un mois, il cherche un logement
02:00:50 dans le privé, sans succès.
02:00:52 - Il y a très peu d'appartements,
02:00:54 donc dès qu'il y en a de disponibles,
02:00:56 il part extrêmement vite et il demande
02:00:58 des grosses garanties financières,
02:01:00 malgré que le loyer ne soit pas extrêmement élevé.
02:01:02 - Dans cet agent spécialisé, on estime
02:01:04 que les nouvelles obligations pour les propriétaires
02:01:06 ont fait diminuer l'offre.
02:01:08 Seule une petite vingtaine de biens étudiants
02:01:10 sont proposés à la location ce début août
02:01:12 et on n'accepte plus aucun nouveau dossier de demande.
02:01:14 La rentrée 2023 est pire que l'an passé,
02:01:16 avec l'apparition d'un nouveau phénomène.
02:01:18 - Les gens gardent le logement
02:01:20 et il y a très peu de préavis par rapport aux années précédentes
02:01:22 sur l'ensemble du parc immobilier
02:01:24 et pour avoir échangé avec d'autres agences,
02:01:26 c'est un cas qui est un peu national aussi.
02:01:28 Certaines personnes vont se mettre en camping,
02:01:30 certains vont être sur le canapé de leurs potes
02:01:32 pendant un ou deux, voire trois mois.
02:01:34 Donc effectivement, c'est malheureusement des gens
02:01:36 qui sont en recherche, mais qui en plus,
02:01:38 comme ils ont leur cours, ne peuvent pas forcément
02:01:40 être très réactifs, faire des visites la journée, etc.
02:01:42 Donc c'est des situations qui sont malheureusement un peu compliquées.
02:01:44 - Moins de logements et plus d'étudiants,
02:01:46 résultat les prix Flambes.
02:01:48 Le studio à Nantes, rien ou presque
02:01:50 en dessous des 500 euros mensuels.
02:01:52 Seul petit espoir pour Enzo,
02:01:54 trouver une colocation
02:01:56 dans un appartement plus grand.
02:01:58 - Albane Morlan, c'est le casse-tête
02:02:00 de l'été, chaque été,
02:02:02 pour des centaines de milliers d'étudiants.
02:02:04 - Evidemment, c'est extrêmement
02:02:06 difficile et on sait à quel point
02:02:08 le logement est une partie massive
02:02:10 des dépenses étudiantes.
02:02:12 Je pense tout d'abord
02:02:14 rappeler des politiques publiques
02:02:16 qui sont parfois méconnues
02:02:18 en tant que militante,
02:02:20 souvent proche des jeunes,
02:02:22 qu'on tracte à bord des universités,
02:02:24 on nous parle souvent de ces sujets.
02:02:26 Et il y a deux mesures qui me semblent importantes
02:02:28 de rappeler en préliminaire.
02:02:30 Déjà la garantie visale.
02:02:32 C'est vraiment extrêmement important s'il y a des jeunes qui nous écoutent.
02:02:34 C'est-à-dire que si les parents ne peuvent pas se porter garant,
02:02:36 c'est l'Etat qui se portera garant.
02:02:38 Et ça c'est vraiment extrêmement important.
02:02:40 Et je pense qu'il faut en parler un peu plus,
02:02:42 parce qu'il y a des jeunes qui n'y ont pas recours,
02:02:44 qu'est-ce que vous avez crité à produire
02:02:46 pour pouvoir accéder à cette garantie visale ?
02:02:48 Tout est très bien expliqué sur le site internet,
02:02:50 malheureusement je ne m'y connais pas dans tous les détails,
02:02:52 mais il faut faire la demande.
02:02:54 Quand on n'a pas de garant,
02:02:56 c'est l'Etat qui se portera garant.
02:02:58 Sur la deuxième mesure,
02:03:00 on en parle peut-être un peu moins,
02:03:02 par exemple quand il y a des personnes
02:03:04 qui veulent faire des stages,
02:03:06 par exemple un stage à Paris,
02:03:08 parce qu'on a envie d'aller dans une très bonne pâtisserie,
02:03:10 et qu'on a envie de devenir pâtissier,
02:03:12 et on se dit "je vais aller à Paris",
02:03:14 il y a des possibilités de contacter les CROUSS
02:03:16 pour des périodes extrêmement déterminées
02:03:18 qui ouvrent leurs portes,
02:03:20 et qui permettent donc à ces jeunes
02:03:22 d'avoir un logement CROUSS
02:03:24 vraiment sur mesure.
02:03:26 Donc ça c'était pour le côté politique publique,
02:03:28 je pense qu'il y a parfois des difficultés
02:03:30 à faire connaître ce qu'on fait déjà,
02:03:32 ce qu'on a fait depuis des années,
02:03:34 pour ces sujets.
02:03:36 Sur le pouvoir d'achat étudiant lui-même,
02:03:38 il y a eu une réforme des bourses
02:03:40 qui a été faite il y a quelques mois
02:03:42 par la ministre Sylvie Retailleau.
02:03:44 Cette réforme donne quoi ?
02:03:46 Elle donne entre +37 euros et +157 euros
02:03:52 aux étudiants boursiers,
02:03:54 pour avoir un petit supplément de pouvoir d'achat,
02:03:56 on sait aussi qu'on a subi l'inflation
02:03:58 donc c'était extrêmement nécessaire.
02:04:00 Je pense que c'est vraiment très important,
02:04:02 c'était la partie 1 de cette réforme,
02:04:04 et il y a la partie 2 qui va arriver.
02:04:06 Au sein des Jeunes avec Macron,
02:04:08 on a une équipe extrêmement mobilisée
02:04:10 sur le sujet, on travaille notamment
02:04:12 avec la ministre,
02:04:14 et il y a l'idée aussi de dire,
02:04:16 quand on rencontre les jeunes,
02:04:18 ils nous parlent de leur parcours,
02:04:20 et certains nous disent "moi je ne suis pas boursier
02:04:22 mais je galère, je suis obligée d'aller
02:04:24 dans des épiceries solidaires".
02:04:26 Donc vraiment tout faire pour limer cet effet de seuil
02:04:28 qui est parfois extrêmement difficile
02:04:30 pour certains jeunes.
02:04:32 Ça fait partie d'un point extrêmement important.
02:04:34 Et puis il y a aussi,
02:04:36 évidemment,
02:04:38 le développement de l'offre
02:04:40 de ces logements,
02:04:42 toutes les municipalités ont leur carte à jouer
02:04:44 sur ce sujet,
02:04:46 et je pense qu'il faut qu'on tende
02:04:48 évidemment vers une offre...
02:04:50 Une offre qui est très inégale aussi
02:04:52 selon les villes, évidemment,
02:04:54 et les pôles d'attractivité des étudiants.
02:04:56 Oui, et ce qu'on disait également,
02:04:58 c'est qu'on peut avoir des aides boursières
02:05:00 mais quand on a un logement qui est
02:05:02 à Tours, un logement qui est à Paris
02:05:04 ou un logement qui est à Lille,
02:05:06 finalement ce n'est pas la même réalité pécuniaire
02:05:08 et on n'a pas les mêmes besoins.
02:05:10 Donc c'est vraiment extrêmement important qu'on parle de ces sujets
02:05:12 et je pense que c'est ce qu'on fait en tant que mouvement de jeunesse.
02:05:14 Souvent les gens me disent
02:05:16 "mais en fait vous n'avez peu de poids
02:05:18 quand vous faites partie d'un mouvement de jeunesse".
02:05:20 Je tiens à dire ce soir que c'est absolument faux.
02:05:22 Parce que quand on toque aux portes des ministères
02:05:26 et qu'on a envie de porter des projets
02:05:28 pour aider notamment les jeunes,
02:05:30 eh bien on est écouté, c'est le cas du ministère de Sylvie Retailleau
02:05:32 et il continue à se battre sur ces sujets.
02:05:34 Maître Lajoigny, on a aussi constaté ces dernières années
02:05:36 qu'il y a beaucoup d'arnaques, notamment dans les offres
02:05:38 de logements qu'on destine aux étudiants.
02:05:42 Ça se développe dans plein de secteurs
02:05:44 mais c'est vrai que c'est très difficile aussi pour des parents
02:05:46 qui aident un enfant quand l'étudiant est entouré
02:05:48 d'aller chercher, de trouver des annonces
02:05:50 qui se retrouvent complètement fraudules.
02:05:52 Il y en a de plus en plus des affaires comme ça.
02:05:54 Ça prouve qu'il faut toujours avoir un bon avocat
02:05:56 et qu'il ne faut pas hésiter à aller voir son avocat.
02:05:58 Je ne m'attendais pas à cette réponse.
02:06:00 Il ne faut pas radiner, aller voir un avocat avant.
02:06:04 C'est mieux que d'aller le voir trop tard,
02:06:06 ce sera plus cher.
02:06:08 Je trouve que l'intervention d'Alban est très intéressante.
02:06:12 La question c'est est-ce que les étudiants sont assez aidés ?
02:06:14 Est-ce qu'ils savent ?
02:06:16 La question c'est aussi est-ce qu'ils peuvent
02:06:18 encore plus être aidés par l'État ?
02:06:20 Et là je pense qu'on va quand même tomber sur un couac.
02:06:22 C'est le couac des finances publiques.
02:06:24 Parce que par exemple au moment du CNR
02:06:26 et notamment du CNR Logement
02:06:28 qui a été un des gros projets du CNR
02:06:30 lancé par Emmanuel Macron,
02:06:32 on en pense ce qu'on veut mais
02:06:34 des idées ont été proposées à ce moment-là.
02:06:36 Elisabeth Borne avait dit
02:06:38 "Nous proposerons un prêt à taux zéro
02:06:42 pour les primos auccédants et pour les jeunes."
02:06:44 Le problème c'est qu'on est quand même
02:06:46 dans un contexte économique compliqué
02:06:48 que les analystes prévoient normalement
02:06:52 une récession prochaine avec des taux d'intérêt
02:06:55 qui continuent d'augmenter parce que l'inflation
02:06:57 et notamment l'inflation sous-jacente
02:06:59 ne reculent pas.
02:07:01 D'ailleurs dans l'immobilier
02:07:03 on attend peut-être des chutes énormes
02:07:05 des prix et une difficulté d'accéder
02:07:08 au financement toujours via les banques.
02:07:10 Donc il y a ce qui est promis
02:07:13 et puis il y a ce qui peut être réalisé.
02:07:16 Ce qui peut être réalisé dépend beaucoup
02:07:18 des conditions économiques et financières
02:07:20 générales du pays qui ne sont pas excellentissimes.
02:07:22 Donc j'entends le discours qui se tient
02:07:24 à ma gauche et qui est tout à fait positif
02:07:26 et c'est très bien de le tenir
02:07:28 et de tenir les jeunes au courant.
02:07:30 Et de rappeler à ceux qui nous écoutent
02:07:32 qu'il y a des aides qui existent s'ils ne le savaient pas.
02:07:34 Mais bon, après est-ce que le gouvernement
02:07:36 peut aller plus loin sur le sujet ?
02:07:38 J'ai l'impression que c'est un peu compliqué
02:07:40 et en plus, accessoirement, mais c'est un sujet plus annexe,
02:07:42 il y a quand même un sujet de pollution,
02:07:44 d'artificialisation des sols.
02:07:46 Le secteur de la construction c'est le plus polluant en France.
02:07:49 Donc toutes ces questions restent en suspens.
02:07:51 Je crois que malheureusement
02:07:53 le gouvernement a plein de sujets sur la table.
02:07:55 La table doit être encombrée de sujets.
02:07:57 Vous avez raison de rappeler
02:07:59 qu'en fait les taux ont monté
02:08:01 et vont continuer encore un peu à monter.
02:08:03 Christine Lagarde l'a dit à la BCE.
02:08:05 Pour contenir cette fameuse inflation
02:08:07 qui est très compliquée à contenir,
02:08:09 on arrive à avoir la main dessus
02:08:11 mais il y a encore du travail à faire.
02:08:13 Ce qui fait que malheureusement
02:08:15 les banques ont resserré l'accès aux crédits
02:08:17 assez fortement dernièrement.
02:08:19 Ça c'est le premier point.
02:08:21 Le deuxième point c'est que malheureusement
02:08:23 l'État n'a pas eu profusion de moyens.
02:08:25 Donc en fait on est obligé
02:08:27 de se pencher sur le parc privé.
02:08:29 Le parc privé a les mêmes problèmes
02:08:31 que les autres.
02:08:33 Il a des problèmes d'imposition,
02:08:35 de niveau d'imposition,
02:08:37 de niveau de revenus.
02:08:39 Les revenus qui sont rabotés aussi.
02:08:41 Certains qui veulent penser à leur retraite
02:08:43 mais qui ne peuvent pas en mettant de côté.
02:08:45 Ensuite il faut aussi chercher du foncier.
02:08:47 Le foncier c'est très compliqué.
02:08:49 Les logements sont beaucoup évolués
02:08:51 à cause des nouvelles normes environnementales.
02:08:53 C'est bien mais ça a un coût aussi.
02:08:55 Tout ça mis bout à bout fait qu'on a une carence
02:08:57 de logements. Aussi bien de logements classiques
02:08:59 parce qu'on a de plus en plus de familles
02:09:01 divorcées, monoparentales.
02:09:03 Donc il faut des logements.
02:09:05 Ça c'est la réalité de terrain.
02:09:07 Et les étudiants aussi.
02:09:09 Au siècle dernier j'ai eu quelques complications
02:09:11 pour trouver des appartements étudiants.
02:09:13 C'est encore le cas aujourd'hui malheureusement.
02:09:15 Parce qu'on a des enfants
02:09:17 qui sont aussi confrontés à ces sujets-là.
02:09:19 C'est parfois très complexe.
02:09:21 Le parc privé n'est pas assez souple.
02:09:23 Comme vous disiez avec le CRUSS
02:09:25 où elles arrivent à faire des locations
02:09:27 courte durée pour les stages.
02:09:29 Les stages sont un vrai sujet.
02:09:31 Le parc privé n'est pas très souple là-dessus.
02:09:33 Il n'y a que les CRUSS qui arrivent à apporter
02:09:35 une solution ou une réponse.
02:09:37 Les stages c'est compliqué à trouver
02:09:39 et en plus le logement est compliqué à trouver également.
02:09:41 Et pas que dans la pâtisserie.
02:09:43 Moralité et d'autres étudiants.
02:09:45 Pour soutenir leurs idées, leurs projets.
02:09:47 Je savais qu'il y avait certains endroits
02:09:49 où il y a des colloques avec des personnes âgées.
02:09:51 Parce que les personnes âgées,
02:09:53 ça leur fait travailler l'esprit.
02:09:55 Des colloques intergénérationnels.
02:09:57 C'est gagnant-gagnant dans les deux sens.
02:09:59 Il faut faire circuler l'information.
02:10:01 Oui, bien sûr.
02:10:03 Des résidences seniors qui côtoient
02:10:05 parfois des résidences étudiantes.
02:10:07 C'est très bien.
02:10:09 C'est le travail des promoteurs immobiliers aussi.
02:10:11 Mais je pense que ça marche pas mal.
02:10:13 On va refaire le coup.
02:10:15 Ça y est, c'est fini.
02:10:17 Il faut qu'on s'arrête là pour ce soir.
02:10:19 Mais vous êtes tous les bienvenus d'autre soir.
02:10:21 Merci beaucoup d'avoir participé à notre émission.
02:10:23 Merci à vous de nous avoir suivis.
02:10:25 Dans quelques minutes, on repasse la parole à Simon Guillin
02:10:27 qui va faire un point sur l'information.
02:10:29 Je vous souhaite une très bonne nuit.
02:10:31 Je vous retrouve demain à partir de 19h sur l'antenne de CNews.
02:10:33 ...
02:10:37 - Bonsoir à tous.
02:10:39 Très heureux de vous retrouver
02:10:41 dans le grand journal de la soirée sur CNews.
02:10:43 Et à la une ce soir,
02:10:45 trois policiers du Raid sont toujours en garde à vue à Marseille.
02:10:47 Dans une enquête sur la mort d'un homme de 27 ans,
02:10:49 les faits se sont produits dans la nuit du 1er au 2 juillet dernier.
02:10:51 C'était en marge des émeutes
02:10:53 qui ont touché le pays
02:10:55 suite à la mort du jeune Naël.
02:10:57 Et lors de l'autopsie réalisée sur le corps de cet homme décédé,
02:10:59 une trace de ce qui pourrait être
02:11:01 l'impact d'un tir de LBD a été repérée.
02:11:03 Les précisions de Mathieu Devese.
02:11:05 - Trois policiers toujours placés en garde à vue.
02:11:07 Deux remis en liberté.
02:11:09 Au total, ils étaient donc à l'origine
02:11:11 cinq policiers du Raid de Marseille
02:11:13 à avoir été placés en garde à vue.
02:11:15 Ces gardes à vue interviennent dans le cadre
02:11:17 d'une information judiciaire ouverte
02:11:19 début juillet pour la mort de Mohamed B.
02:11:21 Mohamed B, un homme de 27 ans
02:11:23 retrouvé mort dans la nuit du 1er au 2 juillet
02:11:25 dans la rue à Marseille
02:11:27 à côté de son scooter.
02:11:29 Il avait succombé à un arrêt cardiaque.
02:11:31 Le parquet de Marseille avait indiqué début juillet
02:11:33 que cet arrêt cardiaque
02:11:35 était vraisemblablement dû à un tir
02:11:37 de LBD lanceur de balles de défense.
02:11:39 Un tir qu'il aurait reçu au niveau du thorax.
02:11:41 Les gardes à vue des policiers
02:11:43 devront donc répondre au pourquoi
02:11:45 de ce tir de LBD.
02:11:47 Déjà, s'il a bien été tiré.
02:11:49 Et ensuite, dans quel contexte ?
02:11:51 Car rappelons-le, les faits se sont produits
02:11:53 à Marseille en marge des émeutes
02:11:55 suite à la mort du jeune Nahel,
02:11:57 17 ans, à un moment
02:11:59 où les forces de l'ordre étaient elles-mêmes
02:12:01 prises à partie.
02:12:03 - Les réactions au sein de la police
02:12:05 se sont multipliées après ces gardes à vue.
02:12:07 Je vous propose d'écouter la colère
02:12:09 de Marc Lamolla.
02:12:11 Il est ancien policier et selon lui,
02:12:13 ces gardes à vue ne font pas avancer
02:12:15 les choses loin de là.
02:12:17 - On ne comprend rien.
02:12:19 Qu'est-ce qui va se passer après la garde à vue
02:12:21 de mes collègues ? Certains vont être encore
02:12:23 placés en détention. Vous savez ce que c'est le raid ?
02:12:25 Ce sont des gens qui, tous les matins,
02:12:27 se lèvent et déjouent des attentats.
02:12:29 Ce sont des gens qui sont rentrés au Bataclan.
02:12:31 On ne va pas revenir sur ces drames abominables.
02:12:33 On est une mesure qui va leur permettre
02:12:35 de s'expliquer.
02:12:37 Mais est-ce que vous pensez
02:12:39 que ça va améliorer la situation
02:12:41 et inciter mes collègues à reprendre le travail ?
02:12:43 Ma femme est policière en activité.
02:12:45 Elle a repris hier matin avec la boule au ventre
02:12:47 et elle est allée travailler à reculons.
02:12:49 - A Marseille, les policiers sont toujours marqués
02:12:53 par l'affaire Eddy. Un de leurs collègues
02:12:55 est d'ailleurs toujours en détention provisoire.
02:12:57 De nombreux policiers se sont mis en arrêt maladie
02:12:59 suis à cette affaire. Après plus de deux semaines
02:13:01 de contestation, certains ont enfin repris du service
02:13:03 mais une reprise à minima puisque seules les situations
02:13:05 urgentes sont pour le moment gérées.
02:13:07 Adrien Spiterre.
02:13:09 - C'est un retour à reculons
02:13:11 pour de nombreux policiers marseillais.
02:13:13 Depuis deux semaines, ils étaient près d'un tiers
02:13:15 en arrêt maladie dans la ville
02:13:17 après l'incarcération d'un membre de la BAC
02:13:19 accusé d'avoir blessé Eddy
02:13:21 en marge des émeutes.
02:13:23 Encore marqué, certains policiers sont démotivés.
02:13:25 - Aujourd'hui, ils se disent
02:13:27 en marge des émeutes
02:13:29 aujourd'hui, ils se disent
02:13:31 on a rétabli l'équilibre en France
02:13:33 on a arrêté
02:13:35 ces violences urbaines, cette guérilla urbaine
02:13:37 et en fait, quand il y a quelque chose
02:13:39 qui ne va pas, ça retombe sur le policier.
02:13:41 La police aujourd'hui, elle est dans un état
02:13:43 comme vous pouvez l'imaginer, dans un état
02:13:45 de désespoir, dans un état de désarroi.
02:13:47 Conséquence, beaucoup de policiers
02:13:49 reprennent le service à minima
02:13:51 et laissent certaines armes non létales
02:13:53 au placard.
02:13:55 - Quand vous utilisez ces armes
02:13:57 ça peut blesser
02:13:59 des individus et à la fin de l'histoire
02:14:01 on a pu s'en rendre compte sur quelques affaires
02:14:03 en tout cas pendant ces épisodes-là
02:14:05 c'est les policiers qui trinquent, c'est les policiers
02:14:07 qui vont en garde à vue. Clairement,
02:14:09 nous, Allianz, on leur demande
02:14:11 de faire attention, de prendre toutes les précautions
02:14:13 d'usage pour éviter justement
02:14:15 de se mettre en insécurité juridique.
02:14:17 Depuis l'affaire Eddy, et face à la pression
02:14:19 de nombreux policiers envisagent
02:14:21 des reconversions professionnelles
02:14:23 selon les syndicats.
02:14:25 Dans le reste de l'actualité
02:14:27 de ce mardi, l'homme suspecté
02:14:29 d'avoir traîné un policier sur plusieurs mètres
02:14:31 à Lyon a été remis en liberté et placé
02:14:33 sous contrôle judiciaire.
02:14:35 Les faits se sont produits vendredi soir à la suite
02:14:37 d'un refus d'obtempérer et le bras du policier
02:14:39 était resté accroché à la voiture.
02:14:41 Cette remise en liberté est jugée aberrante
02:14:43 par le vice-président de la Fédération
02:14:45 des policiers municipaux.
02:14:47 - C'est problématique pour nous,
02:14:49 vu les éléments qu'on a,
02:14:51 le monsieur refuse d'obtempérer,
02:14:53 il est alcoolisé, il est sans permis
02:14:55 et il est retenu,
02:14:57 il me semble, d'une violence avec arme
02:14:59 par destination.
02:15:01 Même pas une mise en danger de la vie d'autrui,
02:15:03 ce qui est un peu aberrant.
02:15:05 Le collègue a quand même eu 8 jours d'ITT,
02:15:07 il doit passer des examens complémentaires,
02:15:09 voir s'il n'a pas de lésions plus graves
02:15:11 au niveau de son épaule.
02:15:13 Pour nous, c'est...
02:15:15 Les policiers municipaux sont en colère,
02:15:17 ça c'est clair.
02:15:19 - La garde à vue de l'homme accusé
02:15:21 par sa femme de l'avoir séquestré depuis 2011
02:15:23 à leur domicile de Fort-Bac en Moselle
02:15:25 va être levée.
02:15:27 La situation de séquestration est une réalité
02:15:29 inexistante, c'est ce qu'a affirmé aujourd'hui
02:15:31 le procureur de la République.
02:15:33 Le médecin légiste qui a examiné la femme
02:15:35 de 53 ans n'a relevé aucune trace de viol
02:15:37 ni de blessure.
02:15:39 On va faire le point sur cette affaire
02:15:41 avec Sandra Buisson du service Police-Justice de Seine-Ausse.
02:15:43 - Les investigations de la police judiciaire
02:15:45 de Metz montrent que cette femme
02:15:47 de 53 ans n'a jamais été torturée,
02:15:49 séquestrée ou violée par son mari.
02:15:51 L'homme de 55 ans ressort donc libre
02:15:53 de garde à vue sans aucune poursuite
02:15:55 contre lui.
02:15:57 Le procureur a expliqué en conférence de presse
02:15:59 que le couple vivait reclus,
02:16:01 sans plus aucun contact avec des membres
02:16:03 de la famille et sans aucune prise en charge
02:16:05 médicale, ni en Allemagne,
02:16:07 ni en France, où il n'avait pas réussi
02:16:09 à faire les démarches auprès de l'assurance maladie
02:16:11 parlant trop mal le français
02:16:13 et pensant qu'il n'aurait pas
02:16:15 les moyens financiers.
02:16:17 Les enquêteurs ont même montré qu'en fait,
02:16:19 cet homme s'occupait seul et à bout de bras
02:16:21 avec dévouement de son épouse depuis 5 ans
02:16:23 et l'apparition de certaines
02:16:25 pathologies médicales.
02:16:27 Il s'occupait même lui-même de sa toilette
02:16:29 parce qu'une des maladies auto-immunes
02:16:31 la rend progressivement invalide.
02:16:33 Son état s'est d'ailleurs aggravé
02:16:35 depuis une dizaine de mois.
02:16:37 Quant à sa tête rasée, cette femme ne souffre pas
02:16:39 d'un cancer, comme ont pu le penser
02:16:41 ses voisins en la voyant, mais d'une alopécie.
02:16:43 Selon le procureur, c'est sans doute
02:16:45 dans le terreau social que réside
02:16:47 la source des accusations
02:16:49 mensongères de cette femme qui martèle
02:16:51 qu'elle n'est pas malade alors que les examens
02:16:53 sont formels. Son mari pense
02:16:55 qu'elle le rend responsable
02:16:57 de ces maladies. Les résultats
02:16:59 de l'expertise psychiatrique
02:17:01 concernant cette femme ne sont pas encore connus.
02:17:03 Nous l'avons appris
02:17:05 ce mardi soir. L'agresseur du juriste
02:17:07 Amine Elbaïe, qui intervient régulièrement
02:17:09 sur notre antenne, a été condamné
02:17:11 à 12 mois de prison ferme, dont 6 mois
02:17:13 avec sursis par le tribunal correctionnel
02:17:15 de Lille, à Roubaix. Amine Elbaïe,
02:17:17 habitué des plateaux de CNews,
02:17:19 avait été menacé de mort
02:17:21 devant le domicile de sa famille.
02:17:23 C'est la suite d'une bataille judiciaire.
02:17:27 Le Conseil d'Etat va examiner un recours
02:17:29 déposé par le collectif "Les soulèvements
02:17:31 de la terre". Ce collectif écologiste
02:17:33 a été dissous le 21 juin dernier
02:17:35 par le gouvernement. Il est connu pour avoir
02:17:37 notamment organisé des manifestations
02:17:39 autour du chantier des méga-bassines de Saint-Sauline.
02:17:41 Sarah Varnier et Pierre Emco ont assisté
02:17:43 à l'audience aujourd'hui pour CNews.
02:17:45 C'est la première manche
02:17:47 d'une longue bataille judiciaire. Les soulèvements
02:17:49 de la terre contestent leur dissolution
02:17:51 et ont déposé un référé en Conseil
02:17:53 d'Etat. Le référé qui a été
02:17:55 examiné ce mardi après-midi.
02:17:57 L'audience aura duré près de
02:17:59 3 heures. Je rappelle,
02:18:01 la dissolution a été prononcée
02:18:03 en Conseil des ministres le 21 juin
02:18:05 dernier. Le collectif, lui,
02:18:07 s'insurge de cette dissolution d'une
02:18:09 association écologiste alors que
02:18:11 le réchauffement climatique, lui, est bien là.
02:18:13 Dans le décret, le gouvernement affirme
02:18:15 que ce collectif appelle à la violence
02:18:17 et participe à des actions
02:18:19 de sabotage. Ce que conteste
02:18:21 le collectif,
02:18:23 l'avocate, elle, parle de désobéissance
02:18:25 civile, ce qui ne peut pas
02:18:27 être considéré comme un appel à la
02:18:29 violence. Le mouvement est donc dans le
02:18:31 collimateur du gouvernement depuis
02:18:33 les affrontements de Saint-Sauline
02:18:35 du 25 mars dernier.
02:18:37 Le mouvement, lui, estime que
02:18:39 cette dissolution est liberticide
02:18:41 car attentatoire à la liberté
02:18:43 d'expression et la liberté
02:18:45 d'association. Les soulèvements
02:18:47 de la terre ont déposé deux requêtes.
02:18:49 Ce premier, le référé,
02:18:51 ici examiné ce mardi après-midi
02:18:53 au Conseil d'Etat,
02:18:55 pour demander la suspension temporaire
02:18:57 de leur dissolution.
02:18:59 Le Conseil d'Etat donnera
02:19:01 sa décision en délibéré d'ici
02:19:03 la fin de semaine mais la
02:19:05 bataille judiciaire est loin d'être terminée
02:19:07 car un recours au fond a également
02:19:09 été déposé par le collectif
02:19:11 afin d'examiner
02:19:13 l'égalité de ce décret
02:19:15 et de statuer définitivement
02:19:17 si oui ou non ce collectif
02:19:19 devra être dissous.
02:19:21 Un mois après la disparition
02:19:23 d'Émile dans les Alpes de Haute-Provence,
02:19:25 le maire du Auvergnay a décidé de maintenir
02:19:27 la fête de la transhumance.
02:19:29 C'est une décision qui suscite la polémique
02:19:31 alors que l'ambiance devient de plus en plus pesante
02:19:33 au sein de ce petit village.
02:19:35 Et malgré d'importantes recherches,
02:19:37 l'enfant de 2 ans et demi est toujours porté disparu.
02:19:39 Le maire du Auvergnay s'est une nouvelle fois
02:19:41 exprimé aujourd'hui. Il souhaite que la vie reprenne
02:19:43 son cours sur place.
02:19:45 Journée habituelle, il y a la fête votive
02:19:47 du village dans une semaine, il y aura la fête votive.
02:19:49 On vit notre vie normale
02:19:51 et ça n'empêche pas que les grandes pensées
02:19:53 et l'espoir encore
02:19:55 qu'on retrouvera Émile. On espère vraiment
02:19:57 te retrouver.
02:19:59 On t'attend.
02:20:01 Dans plusieurs départements,
02:20:03 les médecins généralistes ont décidé
02:20:05 de relever de 5 euros à 15 euros
02:20:07 le prix de la consultation.
02:20:09 C'est le cas par exemple dans les Ardennes
02:20:11 où près d'un tiers des professionnels ont fixé
02:20:13 le prix de leur consultation à 30 euros
02:20:15 quitte à satirer les fautes de l'assurance maladie.
02:20:17 Clémence Barbier avec Florian Paume.
02:20:19 Oui, bonjour.
02:20:21 5, 10 et même jusqu'à 15 euros
02:20:23 d'augmentation pour une consultation
02:20:25 chez certains généralistes.
02:20:27 Cette hausse des tarifs, illégale,
02:20:29 est pourtant jugée nécessaire
02:20:31 pour ce médecin.
02:20:33 J'ai augmenté mes tarifs de consultation
02:20:35 depuis le 12 juin de 5 euros.
02:20:37 Ces 5 euros ne sont pas un objectif financier.
02:20:39 On est en train de dégrader la santé des citoyens
02:20:41 et pour ça on milite contre.
02:20:43 Le tarif de la consultation
02:20:45 va pourtant augmenter
02:20:47 d'1,50 euro
02:20:49 passant de 25 euros aujourd'hui
02:20:51 à 26,50 euros cet automne.
02:20:53 Insuffisant pour certains médecins.
02:20:55 Même si son association ne soutient pas
02:20:57 cette démarche, cette généraliste
02:20:59 dit comprendre sera le bol.
02:21:01 Alors que nous n'avons pas été augmentés
02:21:03 depuis 7 ans,
02:21:05 mais c'est se moquer de nous.
02:21:07 Je pense que la Caisse nationale d'assurance maladie
02:21:09 ferait bien de comprendre que les confrères
02:21:11 qui pratiquent ces tarifs,
02:21:13 ils n'ont rien à perdre
02:21:15 parce que leur activité
02:21:17 est en train de mourir.
02:21:19 Conséquence pour les patients, un reste à charge à payer.
02:21:21 Est-ce que la Mutuelle va prendre en charge aussi ?
02:21:23 C'est ça ?
02:21:25 Cela dit, je comprends que pour d'autres,
02:21:27 ce soit difficile.
02:21:29 Les praticiens frondeurs s'exposent à des sanctions
02:21:31 allant de la non prise en charge
02:21:33 de leur cotisation sociale par l'assurance maladie
02:21:35 jusqu'au déconventionnement
02:21:37 dans les cas les plus extrêmes.
02:21:39 On va prendre la direction du Royaume-Uni
02:21:41 dans ce journal où un premier groupe
02:21:43 de demandeurs d'asile s'est installé à bord
02:21:45 du BB Stockholm.
02:21:47 C'est une immense barge à quai
02:21:49 dans le sud-ouest de l'Angleterre.
02:21:51 L'objectif est de faire des économies
02:21:53 et de dissuader de potentiels candidats
02:21:55 à l'asile. C'est un projet très controversé
02:21:57 devenu le symbole de la lutte
02:21:59 contre l'immigration engagée par le gouvernement
02:22:01 britannique. Les précisions de notre
02:22:03 correspondante à Londres, Sarah Menae.
02:22:05 Les 15 premiers demandeurs d'asile
02:22:07 ont donc embarqué à bord du BB Stockholm.
02:22:09 Hier, le gouvernement britannique
02:22:11 espérait que 50 d'entre eux y embarqueraient
02:22:13 mais 35 ont refusé pour des raisons
02:22:15 personnelles. Alors le BB Stockholm
02:22:17 c'est ce bateau amarré au sud
02:22:19 de l'Angleterre, dans le Dorset à Portland.
02:22:21 Un bateau de 222 chambres
02:22:23 dont le gouvernement britannique
02:22:25 espère qu'à terme, il pourra accueillir
02:22:27 près de 500 demandeurs d'asile.
02:22:29 Cette mesure s'inscrit dans la lutte du gouvernement britannique
02:22:31 contre l'immigration clandestine.
02:22:33 Rishi Sunak a fait l'une de ses
02:22:35 priorités. Le gouvernement britannique
02:22:37 estime dépenser par jour près de 7 millions
02:22:39 d'euros pour loger ces personnes, pour l'instant
02:22:41 dans des hôtels. Donc cette barge
02:22:43 doit aussi permettre au Royaume-Uni de faire des économies.
02:22:45 Le gouvernement britannique qui continue
02:22:47 sa lutte contre l'immigration illégale au Royaume-Uni.
02:22:49 On estime que depuis le mois de janvier
02:22:51 ce sont près de 13 000 personnes
02:22:53 qui ont tenté illégalement la traversée de la Manche.
02:22:55 Rishi Sunak s'est
02:22:57 exprimé sur son compte Twitter ce mardi
02:22:59 et il propose 5 mesures pour
02:23:01 lutter contre l'arrivée des migrants sur son
02:23:03 territoire. On l'écoute.
02:23:05 [Musique]
02:23:07 [Musique]
02:23:09 Deuxièmement, j'amène de nouveaux lois qui permettront que si vous venez illégalement aux Etats-Unis, vous ne pouvez pas rester, peu importe combien de temps vous essayez.
02:23:16 Deuxièmement, j'ai tenu un accord avec la France qui m'a aidé à arrêter les bateaux à la base avant de croiser le canal.
02:23:23 J'ai également négocié un accord avec l'Albanie qui nous a aidé à casser les croissances de 90% depuis là.
02:23:30 Troisièmement, j'ai augmenté les raids de 50% pour s'enfermer contre les travailleurs illégaux.
02:23:36 Quatrièmement, j'ai terminé la fausse course des migrants illégaux qui sont mis en place dans les hôtels par les taxpayers.
02:23:42 Quatrièmement, j'assure que la seule façon de venir aux Etats-Unis pour un asylum sera par des routes sécuritaires et légales.
02:23:49 Je sais que l'arrêt des bateaux est une priorité pour les Britanniques et je ne laisse aucune pierre sans tourner pour le faire.
02:23:57 C'est la fin de votre grand journal de la soirée sur CNews. Je vous retrouve pour ma part à minuit pile pour l'édition de la nuit.
02:24:05 En attendant, nous rediffusons l'interview de Barbara Klein qui recevait Juliette Vaintrobe.
02:24:11 Elle est revenue justement sur la politique migratoire de Richie Sounak.
02:24:15 Vous avez rendez-vous avec Barbara Klein tout de suite et je vous retrouve à minuit sur CNews.
02:24:19 Juliette Vaintrobe, vous avez décidé de nous parler d'une vidéo postée hier par le Premier ministre britannique, Richie Sounak.
02:24:29 Il explique ce qu'il va faire pour arrêter les bateaux de migrants qui traversent la Manche afin de trouver refuge en Grande-Bretagne.
02:24:35 Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'y va pas de main morte.
02:24:39 Oui, effectivement. Vous savez que "Stop the Boat", j'essaie de travailler mon accent, est devenu l'objectif numéro un de Richie Sounak,
02:24:46 qui est le Premier ministre conservateur, qui a été élu comme tous ses prédécesseurs depuis le Brexit sur la promesse de mettre fin aux arrivées de migrants par la Manche.
02:24:57 Vous vous souvenez que "Reprendre le contrôle de nos frontières" était le slogan des Brexiters.
02:25:03 Depuis 2020, qui est la date officielle du départ de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, aucun d'entre eux n'y est parvenu.
02:25:12 Pire, le nombre d'arrivées a quasiment quadruplé ces deux dernières années.
02:25:17 En 2022, 45 000 personnes ont débarqué sur le territoire britannique après avoir traversé la Manche.
02:25:23 Le système d'asile de la Grande-Bretagne est à bout de souffle, complètement dépassé, comme le nôtre, me direz-vous.
02:25:31 D'autant plus que depuis le Brexit, ça c'est la spécificité de l'Angleterre, elle a les pires difficultés à expulser les migrants qui arrivent chez elle depuis d'autres pays européens.
02:25:44 Elle a les pires difficultés à les renvoyer à ces pays européens en question, qui lui disent "Bon, vous êtes partis, débrouillez-vous avec vos migrants".
02:25:53 Selon les derniers chiffres communiqués par le gouvernement britannique, plus de 130 000 demandes d'asile attendent toujours d'être examinées, et la plupart depuis plus de six mois.
02:26:04 La facture de l'hébergement à l'hôtel des demandeurs, c'est énorme, s'élève à 2,3 milliards de livres, ce qui fait 2,6 milliards d'euros par an.
02:26:16 C'est beaucoup. Alors que dit Rishi Sunak dans sa vidéo ? Comment compte-t-il s'y prendre ? Je vous propose de voir ça en images et en son.
02:26:26 Voici cinq choses que je fais pour arrêter les bateaux.
02:26:29 Premièrement, je m'adapte à des nouvelles lois qui permettront que si vous venez aux Etats-Unis illégalement, vous ne pouvez pas rester, peu importe combien vous essayez.
02:26:37 Deuxièmement, j'ai reçu un accord avec la France qui aidera à arrêter les bateaux à la base, avant qu'ils ne croisent le channel.
02:26:44 J'ai aussi négocié un accord avec l'Albanie, qui nous a déjà aidé à faire des croissances d'ici à 90%.
02:26:51 Troisièmement, j'ai augmenté les frais de 50% pour les empêcher d'être illégaux.
02:26:57 Quatrièmement, j'ai terminé les fous des migrants illégaux qui sont mis en place dans les hôtels par les taxpayers.
02:27:03 Quatrièmement, j'assure que la seule façon de venir aux Etats-Unis pour un asylum sera par des routes sécuritaires et légales.
02:27:11 Je sais que l'arrêt des bateaux est une priorité pour les Britanniques et je ne laisse aucune pierre sans tourner pour le faire.
02:27:19 Alors ça va très vite, je vais vous résumer quand même les cinq axes.
02:27:23 Le premier axe est législatif, il a fait passer de nouvelles lois.
02:27:27 Désormais, si vous venez au Royaume-Uni illégalement, vous ne pouvez pas y rester.
02:27:33 Le deuxième axe est diplomatique.
02:27:36 Rishi Sunak explique dans cette vidéo qu'il a sécurisé son accord avec la France,
02:27:42 qui va aider à stopper les bateaux au départ, avant même qu'ils se lancent dans la traversée de la Manche.
02:27:48 Le Premier ministre rappelle aussi qu'il a négocié avec l'Albanie.
02:27:51 Vous l'aviez vu dans la vidéo avec le compteur, il se vante que grâce à cet accord,
02:27:56 90% des bateaux de migrants qui sont partis d'Albanie ont été récupérés et renvoyés.
02:28:04 Le troisième axe, c'est la fameuse scène du bélier avec lequel le policier enfonce la porte d'un pavillon.
02:28:14 C'est intensifier les recherches des étrangers en situation illégale sur le territoire même.
02:28:22 Rishi Sunak se vante d'avoir augmenté ses opérations de 50%.
02:28:28 Son quatrième axe, c'est de mettre fin à ce qu'il appelle le scandale de l'hébergement des migrants illégaux dans les hôtels.
02:28:36 Je vous ai parlé des 2,6 milliards d'euros payés évidemment par le contribuable.
02:28:41 Cinquième et dernier axe, il veut faire en sorte de garantir que l'unique façon de venir au Royaume-Uni,
02:28:49 demander l'asile, se fasse par des routes sûres et légales.
02:28:54 Vous avez vu, la vidéo se conclut par une promesse, j'y arriverai.
02:28:58 Ce n'est pas si sûr.
02:29:00 Et pourtant c'est un discours qu'on peut aussi entendre beaucoup du côté de la droite et du Rassemblement national.
02:29:04 Si la France avait la volonté nécessaire, comme semble le montrer Rishi Sunak, de s'affranchir des contraintes européennes,
02:29:10 elle pourrait elle aussi reprendre la maîtrise de sa politique migratoire.
02:29:12 Ce n'est pas aussi simple et on l'a vu notamment avec l'épisode du sous-traitement des demandeurs d'asile en Grande-Bretagne par le Rwanda.
02:29:22 Rappelez-vous, c'était une idée de Boris Johnson.
02:29:25 En juin 2022, après avoir passé un accord avec ce pays, le gouvernement avait même affrété un premier vol vers Kigali.
02:29:35 La justice britannique, qui avait été évidemment saisie par les ONG, avait validé le principe de ce transfert,
02:29:43 le Rwanda étant considéré comme un pays sûr.
02:29:46 Mais il se trouve qu'un Irakien qui a fait un recours individuel devant la Cour européenne des droits de l'homme
02:29:53 a obtenu Gankos, qui a abouti à suspendre toute l'opération.
02:29:57 Je le précise pour nos téléspectateurs, certes le Royaume-Uni est sorti de l'Union européenne,
02:30:05 mais en fait, elle fait toujours partie du Conseil de l'Europe dont la Cour européenne des droits de l'homme est une émanation.
02:30:13 C'est pourquoi elle est obligée de lui obéir.
02:30:15 En juin dernier, la justice britannique est saisie en appel par les ONG.
02:30:23 Et là, elle dit qu'effectivement, les demandeurs ne seraient pas pleinement en sécurité au Rwanda
02:30:29 et qu'ils risqueraient d'être expulsés vers leur pays d'origine sans que leur dossier soit traité convenablement.
02:30:35 Mais en même temps, elle dit que si Kigali donne des garanties sur un traitement plus équitable des demandes,
02:30:42 l'accord avec le Rwanda pourrait s'appliquer.
02:30:45 Du coup, le gouvernement britannique fait appel de ce jugement devant la Cour suprême.
02:30:50 Et pour l'instant, il attend son verdict.
02:30:53 Entre temps, rappelez-vous, il y a eu aussi le gouvernement social-démocrate danois
02:30:58 qui a voulu lui aussi passer un deal avec le Rwanda, qui l'a conclu d'ailleurs.
02:31:06 Deal qui a été rendu possible parce que le Danemark, lorsqu'il avait adhéré à l'Union européenne,
02:31:11 avait négocié des dérogations que nous, France, n'avions pas négociées.
02:31:16 Mais le Danemark a décidé finalement de suspendre volontairement cet accord, ce transfert vers le Rwanda,
02:31:24 en attendant que l'ensemble de l'Union européenne se dessine à pratiquer cette politique de traitement des demandes d'asile
02:31:33 à l'extérieur de ses frontières, ce qui n'est toujours pas le cas.
02:31:36 Alors on l'a vu dans la vidéo, ça ressemble quand même à un coup de poing sur la table.
02:31:39 Comment les ONG britanniques réagissent-elles à ce nouvel accent donné à la politique ?
02:31:45 Très mal évidemment.
02:31:47 Elles disent toutes que des voies sûres et légales, comme dit Richie Sunak,
02:31:52 pour déposer une demande d'asile en Grande-Bretagne, ça n'existe pas ou quasiment pas.
02:31:57 Alors dans sa vidéo, Richie Sunak rappelle la loi qu'il a fait voter en juillet.
02:32:02 Elle rend automatique l'exclusion de tout étranger qui arrive par la mer sur les côtes du Kent.
02:32:09 Évidemment, toutes les ONG ont protesté quand il l'a présenté.
02:32:12 C'était en mars, ce qui a fallu beaucoup de temps pour l'examiner.
02:32:17 Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés a accusé le gouvernement
02:32:22 de vouloir mettre fin aux droits d'asile, tout simplement.
02:32:26 Un présentateur vedette de la BBC, l'ex-footballeur Gary Lineker,
02:32:31 a même fait un parallèle entre le discours du gouvernement anglais et, je cite,
02:32:36 le langage de l'Allemagne des années 30. Mais Richie Sunak, qui je le rappelle est d'origine indienne,
02:32:44 a eu beau être comparé à un nazi, il a tenu bon.
02:32:47 Et c'est juste après que Richie Sunak a présenté cette loi qu'il est venu en France
02:32:53 et qu'il a négocié avec Emmanuel Macron ce fameux accord dont il parle aussi dans la vidéo.
02:32:58 La Grande-Bretagne va nous verser 543 millions d'euros sur trois ans
02:33:03 pour mettre en place chez nous un nouveau centre de rétention qui sera géré en commun
02:33:09 et déployer 500 agents supplémentaires pour patrouiller sur nos plages.
02:33:13 Nos ONG à nous, évidemment, se sont scandalisés.
02:33:17 Je rappelle quand même qu'au moins 360 personnes sont mortes depuis 1999
02:33:23 en essayant de gagner la Grande-Bretagne par la manche,
02:33:26 selon les données recueillies au Haut Commissariat aux Réfugiés,
02:33:31 des données qui sont certainement en deçà de la réalité.
02:33:34 Donc les en empêcher, c'est aussi un devoir humanitaire, quoi qu'en disent les associations.
02:33:41 D'ailleurs les réseaux sociaux, eux, ne s'y trompent pas.
02:33:43 Le gouvernement britannique vient de passer un accord avec eux
02:33:46 pour empêcher la diffusion de messages de promotion par les passeurs,
02:33:50 car ils en font sur les réseaux.
02:33:52 On va faire réagir notre plateau, Julie.