Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00 Sandra Buisson est avec nous et on parlera tout à l'heure de ce qui s'est passé à Elancourt.
00:04 Georges Fenech, Georges, Joseph Maciscaron, Geoffroy Lejeune, Gilles-William Golnadel,
00:08 le Conseil d'État a rendu son verdict.
00:10 Les sages, effectivement, ont validé aujourd'hui l'interdiction du port de la baille à l'école,
00:14 rejetant ainsi le recours d'une association qui demandait sa suspension.
00:18 On ne sera pas surpris, les enjeux étaient trop importants.
00:21 Ce n'est pas le Conseil d'État, c'est le juge des référés du Conseil d'État.
00:25 Ce n'est pas une décision collégiale sur le fond. Mais c'est bien, très bien.
00:30 Pour l'instant, le Conseil d'État...
00:33 Pour ceux qui nous regardent, on va appeler ça le Conseil d'État.
00:37 Oui, ok.
00:38 C'est quand même la décision du Conseil d'État.
00:40 Sur l'urgence, pas sur le fond. Cette précision s'impose.
00:44 Il peut y avoir un avis contraire.
00:45 Je ne veux pas vous contrarier.
00:46 Mais ne me contrariez, mais attendez, rien ne me contrarie.
00:48 Et surtout pas vous.
00:50 Il y aura une saisine du Conseil d'État au fond, probablement par cette association.
00:53 Et là, le Conseil d'État statuera de manière collégiale.
00:57 Vous avez raison. Mais on attendait quand même ce verdict du jugement référé,
01:03 qui était important.
01:05 Effectivement, on disait que le Conseil d'État, c'était difficile de dire le contraire.
01:08 Il fait de la politique.
01:09 Vous imaginez, après tout ce qui s'est passé depuis huit jours,
01:11 si aujourd'hui, ça avait été invalidé, la situation dans laquelle serait le gouvernement.
01:17 C'est déjà arrivé.
01:19 Oui.
01:20 L'imam Hikusen, par exemple.
01:22 C'était sans doute moins important.
01:23 Quand c'est important, quand c'est très important sur le Covid, sur ce genre de choses,
01:28 là, c'est compliqué de remettre...
01:30 L'opération à Mayotte il y a quelques mois, dans un premier temps, a été invalidée.
01:33 Oui, mais il me semble que dans les hiérarchies, de la même manière,
01:37 Mayotte, ce n'est pas le Covid et ce n'est pas la Béarn.
01:39 C'est au tribunal administratif, donc, en premier instant.
01:41 Il me semble.
01:42 Mayotte, c'était le tribunal judiciaire.
01:43 Il me semble, oui.
01:45 Bon, syndicat.
01:46 Oui, mais attention, Georges Fenech est un juriste éminent.
01:50 Enorme chose.
01:51 Le juge des référés du Conseil d'État fait d'abord un constat.
01:58 Les signalements d'atteinte à la laïcité ont très fortement augmenté l'année dernière,
02:03 passant de 617 signalements en 2021-2022 à près de 2000 l'année suivante.
02:09 Dans la majorité des cas, il s'agit d'élèves se présentant à l'école,
02:13 vêtus de tenue de type abaya.
02:16 Le Conseil d'État précise d'ailleurs ce qu'il entend par abaya,
02:19 un vêtement féminin couvrant l'ensemble du corps, à l'exception du visage et des mains.
02:24 Mais surtout, il estime que le choix de cette tenue vestimentaire,
02:27 comme d'ailleurs le camis pour les garçons,
02:29 il estime donc que ce choix s'inscrit dans une logique d'affirmation religieuse.
02:34 Et on le sait, précise l'ordonnance,
02:36 parce que le port de ces vêtements s'accompagne en général d'un discours
02:40 mettant en avant des motifs liés à la pratique religieuse.
02:44 Ce type de vêtement, poursuit le Conseil d'État,
02:47 ne peut donc être regardé comme étant discret
02:49 et constitue une manifestation ostensible de l'appartenance religieuse des élèves,
02:54 ce qui est contraire à la loi.
02:56 Dès lors, l'interdiction ne constitue pas une atteinte
02:59 au droit au respect de la vie privée, à la liberté de culte,
03:02 au droit à l'éducation et au respect de l'intérêt supérieur de l'enfant
03:06 ou encore au principe de non-discrimination.
03:09 L'abaya reste donc interdite à l'école,
03:12 même si d'autres recours devant le Conseil d'État sont déjà prévus.
03:16 Il s'exprime sur le fond là quand même, très clairement sur le fond.
03:22 Il n'y a pas d'ambiguïté, c'est un signe religieux.
03:25 On ne va quand même pas bouder le plaisir.
03:27 Non mais je sais bien, il chipote, il a raison, il chipote juridiquement,
03:30 mais on ne va pas bouder notre plaisir,
03:32 parce que ce n'était pas quelque chose qui était gagné quand même.
03:34 Or, moi, je suis allé justement sur le site du Conseil d'État
03:38 et quand je vois en effet la décision de justice telle qu'elle est représentée,
03:42 elle est extrêmement claire, extrêmement claire,
03:45 justement sur la signification à donner au terme ostentatoire.
03:49 Et aussi, ce qui est très intéressant, c'est que dans cette décision de justice,
03:52 le jugement, le juge des référés dit qu'il a contacté,
03:57 qu'il a dialogué avec de nombreux élèves,
03:59 et que de ce dialogue avec les élèves, il en est sorti clairement
04:03 que c'était une manifestation religieuse ostentatoire.
04:07 C'est très clair.
04:08 Et d'ailleurs, c'était une association musulmane qui avait saisi le Conseil d'État.
04:11 Oui, un paradoxe.
04:12 Qui faisait sens.
04:13 Oui.
04:14 Ça vous laisse sans voix, Gilles-William Gollnadel.
04:16 Non, mais je rejoins ce qui vient d'être dit.
04:18 Ce n'était pas gagné.
04:20 Effectivement, le Conseil d'État nous a habitués de temps en temps
04:24 à des jugements un peu idéologiques, disons-le comme ça.
04:27 Mais je constate, je constate que sur cette affaire d'Abaya,
04:31 d'abord, il n'y a pas une très grande opposition, y compris dans les écoles.
04:35 Il ne se passe pas de grand-chose dans les écoles.
04:38 Et d'autre part, il y a une partie de la gauche elle-même
04:42 qui, d'une certaine manière, a du mal maintenant à suivre la France insoumise.
04:48 Et donc, d'une certaine manière, au-delà du jugement que je considère,
04:52 évidemment, de manière subjective comme bien jugé,
04:56 j'y vois un déjugé de l'islamo-gauchisme.
05:00 Le simple fait quand même qu'on doive passer devant un juge
05:06 pour faire valider cette décision de bon sens,
05:09 pour moi, est un problème en fait en soi.
05:11 C'est-à-dire que la contestation systématique d'une décision d'un proviseur ou d'un ministre
05:17 commence à devenir un problème.
05:19 On retire notre souffle à chaque fois pour savoir ce que le Conseil d'État va penser
05:22 de telle ou telle décision.
05:24 Et c'est pour ça que je parlais tout à l'heure des juridictions qui ont annulé
05:27 l'opération en Mayotte ou l'imamique hussaine dans un premier temps en tout cas.
05:30 C'est un signe du communautarisme en France et en l'espèce.
05:35 Les gens qui contestent les lois de la République et les coutumes françaises.
05:40 Et puis de la grande puissance accordée à ce qu'on appelle les contre-pouvoirs aussi.
05:43 Également.
05:45 Également, la phrase de Laurent Wauquiez, à force de construire des contre-pouvoirs,
05:49 il n'y a plus de pouvoir.
05:51 Et on est là dans la définition propre du communautarisme
05:55 qui ce n'est pas revendiquer le droit à la différence,
05:59 c'est revendiquer des droits différents.
06:01 Bon, manifestement, ça bouge quand même.
06:04 Là, cette rentrée est placée sous le signe du mouvement.
06:09 Gabrielle Attal, par une décision claire,
06:11 le Conseil d'État a rejeté la demande de suspension de ma décision sur la laïcité
06:14 et le port de la baïa et du camis sur milieu scolaire.
06:16 Il s'agit d'une décision importante pour l'école de la République.
06:18 Je rappelle que la dernière, le ministre de l'Éducation nationale expliquait
06:21 que ce n'était pas à lui de légiférer et de donner son avis là-dessus.
06:25 Ce n'est pas rien.
06:27 Bruno Retailleau, la décision du Conseil d'État qui valide l'interdiction de la baïa
06:30 est une bonne nouvelle.
06:31 À l'heure où des femmes se battent pour retirer leur voile en Iran,
06:33 la France ne peut pas céder à la pression de l'antrisme islamiste à l'école.
06:37 Notre école est et doit rester un sanctuaire.
06:41 Donc, lorsqu'on dit la République est parfois testée, l'école est testée,
06:45 eh bien parfois on peut aussi répondre à ces tests.
06:49 Et l'encours, sauf si vous voulez dire un mot.
06:51 Je vais encore vous titiller.
06:53 Il n'a pas légiféré, Gabrielle Attal.
06:56 Oui.
06:57 Non.
06:58 Il a réglementé.
06:59 Il a précisé par une directive adressée au chef d'établissement
07:03 que la baïa, c'était bien un signe religieux.
07:05 Il n'a pas besoin de nouvelles lois.
07:07 Oui.
07:08 Vous avez raison de me reprendre, cher ami.
07:10 Je ne recommencerai plus.
07:11 Mais si, en plus, vous avez raison.
07:13 Il faut de la rigueur.
07:15 Tout le débat était autour du mot ostentatoire.
07:18 Et d'ailleurs, quand Pascal Proudic, ça bouge, ça bouge beaucoup.
07:22 Par exemple, je prends quelqu'un comme Patrick Veil,
07:25 qui ne peut pas être soupçonné d'antislamisme ou autre, on est bien d'accord.
07:29 Patrick Veil, très clairement, a expliqué ce qu'était le terme ostentatoire
07:34 et pourquoi il fallait se battre sur ce terme.
07:36 Bien sûr.
07:37 Et l'encours.
07:38 Et là encore, il va falloir changer la loi sur le refus d'optempérer.
07:41 Je vous le dis.
07:43 Non.
07:44 Ça viendra.
07:45 Mais si.
07:46 Mais non.
07:47 Mais vous serez obligé de...
07:48 Il faut simplement l'appliquer dans toute sa rigueur, telle qu'elle existe déjà aujourd'hui.
07:50 Mais vous serez obligé de faire comprendre...
07:52 Il y a deux ans d'emprisonnement fait.
07:53 Mais vous serez obligé de changer la loi pour faire comprendre à tout le monde
07:57 que refuser d'optempérer est extrêmement grave.
08:02 Vous pouvez changer toutes les lois que vous voulez,
08:04 si les juges ne veulent pas les appliquer, ils ne les appliqueront pas.
08:06 Non, mais ça c'est une autre chose.
08:07 Ah non, c'est le plus important.
08:08 Mais non, parce que vous sensibiliserez, sans doute, ces jeunes gens.
08:12 Attention, refus d'optempérer, ce n'est pas deux ans que vous prenez, c'est dix ans.
08:16 Vous rigolez.
08:17 Franchement, vous rigolez.
08:18 C'est possible.
08:19 Refus d'optempérer, vous ne trouvez jamais un juge en France qui mettra dix ans d'emprisonnement.
08:22 Non, j'ai dit qu'il faut changer la loi.
08:23 Mais la loi, elle n'est déjà pas appliquée, celle-ci.
08:26 Si vous voulez aggraver encore le quantum théorique, il ne sera pas plus appliqué.
08:31 Je ne sais pas ce qu'en pense...
08:32 Malheureusement, j'en pense comme toi.
08:34 Il ne faut pas rêver.
08:36 Nouveau rebondissement tout le temps dans cette affaire, puisque Cepha S,
08:39 qui est l'adolescent qui a été percuté hier par un véhicule de police, n'est pas mort, Sandra Buisson.
08:43 C'est vrai que je me suis réveillé ce matin, je me suis endormi hier soir,
08:46 effectivement, avec cet homme qui était entre la vie et la mort.
08:49 Ce matin, les médias ont annoncé qu'il était mort.
08:53 Là, on peut penser à sa famille.
08:56 Cet homme n'est pas mort alors qu'on a annoncé qu'il était décédé.
08:59 Pourquoi ?
09:00 Oui, effectivement.
09:01 Plusieurs sources, hier soir, nous disaient qu'effectivement, il était décédé.
09:05 Nous, sur CNews, on a attendu d'avoir confirmation de source du parquet,
09:10 qui lui-même a eu cette information, qui lui est remontée de source officielle.
09:15 Et effectivement, il s'avère que cet enfant n'est pas décédé.
09:18 Il est en mort cérébrale.
09:19 C'est ce qu'a tenu, donc, à préciser son avocat en fin de journée.
09:22 Vous faites bien de dire comment nous travaillons,
09:25 et beaucoup de rédactions, j'imagine, travaillent de la même manière.
09:27 Une information, vous ne la donnez que lorsqu'elle est confirmée, en l'occurrence, par le parquet.
09:32 Hier soir, c'était le parquet qui avait confirmé que cet homme était décédé.
09:36 Effectivement, le parquet qui a fait un nouveau communiqué aujourd'hui
09:39 pour expliquer que cet enfant était en mort cérébrale.
09:42 Je vous dis ça parce que regardez le tweet de Jean-Luc Mélenchon,
09:45 qui, comme toujours, met de l'huile sur le feu, à tout niveau d'ailleurs,
09:51 sur les médias, mais aussi sur le fond.
09:53 "Encore un mineur tué, a-t-il écrit, pour refus d'obtempérer, disent-ils ?"
09:57 Donc, l'enquête est en cours, mais lui déjà, à son avis.
10:00 "Son scooter heurté par un véhicule de police dans une intersection.
10:03 Sa mort est annoncée par les médias avant que la famille le soit."
10:07 Lorsqu'on comprend, lorsqu'on sait comment elle est annoncée par les médias,
10:10 les médias, simplement, ce n'est pas eux qui le décident.
10:13 Il arrive même que des sources nous informent de la mort de quelqu'un
10:17 en nous précisant que la famille n'étant pas avertie,
10:20 nous ne devons pas donner cette information.
10:22 Ce que nous faisons, évidemment, on termine avec le tweet,
10:26 je n'avais pas fini de le lire, si Benjamin Nau veut le remontrer.
10:29 "Remède, un escadron de gendarmeries envoyés sur place au cas où,
10:33 telle est la France sous Macron à vomir."
10:35 Vous avez quelqu'un, manifestement, qui est dans une logique étonnante,
10:38 d'ailleurs, je ne sais pas si elle sera productive aux prochaines élections.
10:42 Ce que je vous propose, c'est de voir le sujet d'Adrien Fontenot
10:44 sur ce qui s'est passé à El Ancourt.
10:47 L'accident s'est déroulé vers 18h30 ce mercredi.
10:51 Alors qu'un véhicule de police suit à distance un conducteur de scooter
10:55 qui refuse d'obtempérer, ce dernier entre en collision
10:58 avec un second véhicule de police.
11:00 Il s'agit d'un refus d'obtempérer.
11:02 Mes collègues se sont rendus sur place.
11:04 Le jeune en scooter a pris la fuite à deux reprises.
11:08 Et lors de sa fuite, il a percuté un deuxième véhicule de police
11:12 à une intersection.
11:14 L'IGPN a été saisi et la police judiciaire a été saisie.
11:18 Il y a deux enquêtes différentes sur la même affaire.
11:21 Transporté à l'hôpital, le conducteur du deux-roues
11:24 qui roulait sur le trottoir où une piste cyclable et sans casque
11:28 était déjà connu pour détention d'armes et harcèlement sur mineurs de 15 ans.
11:32 Les gardes à vue des deux policiers au volant des véhicules impliqués
11:36 ont été levés ce jeudi soir sans poursuite à ce stade.
11:40 Une information judiciaire pour refus d'obtempérer va être ouverte.
11:43 Une seconde enquête confiée à l'IGPN l'est déjà
11:46 pour blessures involontaires par conducteur.
11:49 - Alors on retrouve toujours dans ces affaires-là les mêmes avocats.
11:53 La maître Golnaden et on retrouve M. Yassine Boudrou
11:57 qui a affirmé que l'adolescent n'était pas mort.
11:59 Le jeune homme est actuellement en état de mort célébrale.
12:01 Il a produit un communiqué, je l'ai dit tout à l'heure,
12:03 une information qui a ensuite été confirmée par le parquet.
12:05 Selon les propos de M. Yassine Boudrou, le véhicule de police
12:08 aurait volontairement percuté le jeune Cefa S.
12:12 C'est ce qu'il dit.
12:14 Les gardes à vue des deux policiers ont été levés cet après-midi
12:17 selon le parquet.
12:18 Donc vous avez un événement grave, dramatique,
12:22 et puis une possibilité effectivement,
12:24 comme on l'a vu au printemps dernier,
12:28 de mauvais enchaînements.
12:31 - Oui alors si vous voulez, mon confrère,
12:34 un bon avocat, Yassine Boudrou, il donne une version.
12:38 Ce n'est pas pour autant que ce soit le journal officiel.
12:40 Il est je crois aussi l'avocat de la famille Traoré.
12:44 - C'est pour ça que je veux dire, on retrouve toujours les mêmes avocats.
12:47 - Il n'est pas interdit de se distancer un petit peu de ces affirmations.
12:51 Mais il fallait voir, si vous voulez, maintenant qu'on en sait un peu plus,
12:55 maintenant qu'on sait par exemple que ce n'est pas la seconde voiture
12:59 des policiers qui a heurté le Maume.
13:02 Ça on sait, il fallait voir.
13:04 - Pour que les gens comprennent la seconde voiture des policiers, Sandra.
13:07 - Alors en fait, pour vous réexpliquer un petit peu,
13:10 selon les informations, une fois qu'on a levé les gardes à vue,
13:15 voici ce qui ressort en l'état selon les informations de cette enquête.
13:18 Il y a d'abord un premier véhicule qu'on va nommer le véhicule 1,
13:21 qui voit un individu qui fait un peu n'importe quoi avec son deux roues.
13:24 Ils veulent le contrôler. L'individu n'obtempère pas.
13:27 Et donc le premier véhicule décide de suivre à distance cet individu.
13:32 Parallèlement, il y a un deuxième véhicule, une autre équipe de police secours
13:36 qui entend sur les ondes qu'il y a un refus d'obtempérer et qui dit
13:39 "Bon, je vais chercher ce... Je vais tourner dans le quartier,
13:42 on va tourner dans le quartier, cet équipage, pour rechercher cette moto".
13:45 Et le policier de ce véhicule, le deuxième donc,
13:49 et qui va entrer en collision avec le scooter,
13:52 explique en garde à vue qu'au moment, juste avant la collision,
13:55 ils sortent justement d'une résidence où ils ont été faire un tour
13:57 pour voir s'ils trouvaient la moto.
13:59 Et ils sortent à très faible allure, à environ 30 km/h, selon nos informations.
14:02 Et là, la moto arrive à côté gauche de cette voiture.
14:06 Et d'ailleurs, on le voit sur la photo, l'impact est vraiment sur le flanc gauche de la voiture.
14:10 Et la moto arrive en collision avec ce deuxième équipage
14:15 qui cherchait lui aussi la moto, mais sans poursuite, sans chasse,
14:19 et à très faible allure.
14:20 Et cette moto n'était pas sur la route.
14:23 Il circulait soit sur la voie cyclable, soit sur le trottoir.
14:26 Donc ce n'est pas, comme le dit M. Boussereau,
14:29 le quart de police qui a percuté la moto.
14:31 C'est la moto qui est venue percuter.
14:33 Selon les premiers éléments, après 24 heures d'enquête.
14:37 Effectivement, il faut lui reconnaître qu'au tout début,
14:40 certaines sources policières, au début, nous ont remonté le fait
14:42 que c'était la voiture qui percutait le scooter.
14:44 Mais très vite, effectivement, on a eu confirmation d'autres sources
14:46 que c'était dans l'autre sens.
14:48 Eh bien, sans attendre cette confirmation, je peux vous dire que
14:50 celui qui vous parle et qui, avec fidélité,
14:53 écoute une radio de service public le matin,
14:56 la même radio de service public, qui ne parle pas du viol atroce
15:00 de Cherbourg.
15:02 - Vous parlez de France Inter ?
15:04 - Je vois qu'on ne peut rien vous cacher.
15:06 Eh bien, je peux vous dire que ce matin, c'était la première information
15:10 que les policiers étaient traités en accusés, en coupables,
15:14 qu'on interrogeait les gens du quartier qui étaient très sévères
15:19 envers les policiers.
15:21 Et on en était à dire que pour l'instant,
15:25 le quartier était calme, mais qu'on pouvait penser
15:29 que ça se passerait comme après la mort de Naël.
15:32 Ce matin, c'était ce qu'on entendait sur l'audiovisuel
15:36 de service public.
15:38 - L'audiovisuel de service public, plus les déclarations de l'avocat
15:42 et plus le tweet de Mélenchon.
15:44 - Bien sûr.
15:46 - Ça risque de dégénérer ce soir, peut-être en une émeute.
15:49 On lâche les chiens, quoi.
15:51 - En tout cas, on faisait tout pour...
15:53 - Bon, est-ce qu'on a des éléments sur le profil de Cepha S,
15:56 qui est donc cet adolescent ? Quel âge avait-il ?
15:58 - Il a 16 ans.
16:00 - Donc c'est comme Naël, il est incroyablement jeune.
16:03 D'abord, que faisait-il ? C'était un rodéo urbain ?
16:05 - Alors ça, ce n'est pas encore précisé.
16:07 Pour l'instant, il n'y a pas d'information qui remonte
16:09 et qui confirme qu'il faisait du rodéo.
16:12 Ce qu'on nous dit, c'est qu'il ne roulait pas prudemment
16:14 et qu'il y a eu cette volonté de le contrôler et qu'il ne l'a pas fait.
16:18 Un source proche du dossier me disait,
16:20 le premier équipage le voit faire un peu n'importe quoi.
16:23 Le jeune voit les policiers et donc s'engage dans un parc
16:27 où il sait que les policiers ne vont pas le suivre.
16:29 Et puis, il le revoit à nouveau.
16:31 Là, il s'arrête, il repart, il manque de renverser un piéton.
16:34 Et dix secondes après, ils entendent qu'il y a eu une collision.
16:37 - Je peux vous remettre, à 16 ans, il roulait avec quoi comme type de permis ?
16:40 - Apparemment, c'était une mini-moto.
16:42 - Il était connu défavorablement ?
16:46 Moi, quand j'entends ça, il a 16 ans, détention d'armes ?
16:49 - Alors, c'est ce qu'il est inscrit, otage,
16:52 traitement des antécédents judiciaire.
16:54 Il est connu de la police parce qu'il a été nommé dans une procédure.
16:58 On peut être connu de la police favorablement ou défavorablement,
17:01 c'est-à-dire, soit comme victime, soit comme auteur,
17:04 sans qu'il y ait eu forcément un aboutissement judiciaire.
17:07 C'est-à-dire qu'il était effectivement connu pour port d'armes
17:09 et harcèlement sur mineurs de 15 ans.
17:11 Ça ne veut pas dire que ces faits-là ont été confirmés en justice.
17:14 On ne sait pas s'il avait un casier judiciaire.
17:17 - Au-delà de ça, bien sûr, c'est un drame pour cette famille.
17:21 - Oui, bien sûr. - Le problème de l'éducation, bien sûr,
17:23 qu'un jeune homme de 16 ans puisse se retrouver sur une moto
17:28 déjà défavorablement connue pour détention d'armes, vous le disiez.
17:33 Et on voit bien ces faits divers, combien ils illustrent une jeunesse
17:38 qui est en difficulté pour des raisons que nous connaissons
17:42 et sur lesquelles il n'est pas utile de s'étendre plus longuement.
17:45 - Ça montre aussi la difficulté des types qui conduisent.
17:48 - Oui, bien sûr.
17:49 - On a besoin d'un saint laïc pour continuer de suivre un môme sans casier
17:53 et qui est dangereux pour les autres.
17:55 - Mais de toute façon, je crois, Sandra, que durant tout l'été,
17:58 la consigne pour les policiers, c'était de ne pas poursuivre
18:02 lorsqu'il y avait de refus d'obtempérer.
18:04 On n'allait pas au contact.
18:05 - La consigne, de toute façon, personne ne va au contact.
18:08 Ce n'est pas comme en Angleterre pour les vols à l'arraché
18:11 où ça s'était permis.
18:12 Ici, ça n'est pas permis.
18:14 En revanche, la consigne générale, c'est que vous pouvez intervenir
18:18 quand il y a eu un crime grave juste avant.
18:20 Effectivement, quand quelqu'un vient de commettre un meurtre
18:22 ou est susceptible de réitérer, vous pouvez poursuivre.
18:25 Mais la poursuite ne peut pas être automatique.
18:28 - Le communiqué de Yacine Bouzerou, selon plusieurs sources,
18:31 c'est volontairement que le véhicule de police a percuté le jeune CFA S,
18:34 écrit-il.
18:35 Il ne s'agirait pas d'une prise en charge à distance,
18:37 mais bien d'une course poursuite proche de la moto.
18:39 A priori, c'est faux.
18:41 Voilà, ces deux informations non vérifiées.
18:44 Selon certaines allégations médiatiques, a-t-il dit,
18:48 le jeune homme conduisait une moto et aurait, par coïncidence totale,
18:51 percuté un véhicule de police alors qu'il était poursuivi à distance
18:53 par un autre véhicule de police.
18:54 Ces deux informations non vérifiées, relayées par des médias peu rigoureux,
18:57 semblent fantaisistes et erronées, a-t-il dit.
19:00 Voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet.
19:02 On va marquer une pause.
19:03 Vous avez peut-être vu l'émission de Jean-Marc Morandini ce matin.
19:06 Il était à Melun.
19:07 Il va être avec nous, Jean-Marc.
19:09 Et il m'a dit au téléphone tout à l'heure, il m'a dit des choses.
19:12 C'est un autre monde.
19:14 C'est-à-dire qu'il me dit, on est à quelques kilomètres de Paris
19:17 et ce qu'il a vécu, c'est une autre France, un autre monde
19:20 que personne ou très peu de journalistes montrent d'ailleurs.
19:23 Cette réalité, elle est très, très peu montrée, disons-le.
19:26 Il était ce matin sur le terrain.
19:27 On va revoir des extraits et puis il pourra témoigner.
19:29 Vous nous direz ce que vous en pensez.
19:30 A tout de suite.
19:31 Il est 20h29.
19:36 On sera sans doute avec un des avocats.
19:38 Je l'espère en tout cas, Sandra.
19:40 À 20h45, un des avocats des policiers mis en garde à vue dans cette affaire.
19:46 L'avocat des deux policiers.
19:47 L'avocat des deux qui est Maître Liénard.
19:49 Tout à fait.
19:50 Les deux conducteurs qui ont été mis en garde à vue.
19:51 Qui est également d'ailleurs l'avocat du policier qui a tué Naël.
19:55 Oui, alors quand vous disiez qu'on retrouve toujours les mêmes avocats
19:58 sur les personnes qui dénoncent des violences policières,
20:01 c'est aussi le cas sur les avocats de force de l'ordre.
20:04 Donc à priori, il sera avec nous.
20:05 La tendance à monopoliser.
20:06 Il sera avec nous à 20h45.
20:08 Mathieu Dewez, le rappel des titres.
20:10 L'interdiction de l'abaya à l'école, la plus haute juridiction administrative,
20:18 avait été saisie en urgence par l'association Action droit des musulmans.
20:23 Le juge estime que l'interdiction du port de l'abaya et du camis
20:26 ne porte pas une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale.
20:31 Il révèle également que le port de ses vêtements au sein des établissements scolaires
20:35 s'inscrit dans une logique d'affirmation religieuse.
20:39 Brigitte Macron a rencontré la famille de l'adolescent de 15 ans retrouvé mort mardi soir.
20:44 Il s'est pendu à son domicile de Poissy dans les Yvelines.
20:47 La première dame était accompagnée du ministre de l'éducation Gabriel Attal.
20:51 Ce dernier a annoncé l'ouverture d'une enquête administrative
20:54 sur les faits de harcèlement scolaire.
20:56 L'année dernière, l'adolescent avait en effet signalé des faits de harcèlement.
20:59 Cette année, il avait effectué sa rentrée dans un autre établissement.
21:03 Enfin, Emmanuel Macron ne veut pas de drapeau russe aux Jeux Olympiques de Paris l'année prochaine.
21:08 Dans les colonnes de l'équipe, le chef de l'État se montre catégorique.
21:11 Selon lui, la Russie n'a pas sa place à un moment où elle commet des crimes de guerre
21:15 et où elle déporte des enfants.
21:17 Vous étiez peut-être à l'antenne ce matin devant votre télévision
21:20 lorsque Jean-Marc Morandini a pris précisément l'antenne dans son émission Morandini Live.
21:26 Et vous avez peut-être vu des scènes qui effectivement sont tellement étonnantes
21:30 que j'ai voulu qu'on y revienne ce soir et qu'on les revoie.
21:33 Jean-Marc est avec nous.
21:34 Jean-Marc, vous étiez à Melun.
21:36 Bonsoir.
21:37 Ce qui est important d'expliquer, c'est que vous avez répondu en fait,
21:39 si j'ai bien compris, à l'appel des habitants d'une cité de Melun
21:42 qui sont épuisés par la présence des dealers dans leur quartier.
21:46 Oui, c'est ça en fait.
21:49 C'est l'appel des habitants d'une tour en particulier,
21:52 parce que dans cette tour, les dealers ont pris possession de la tour.
21:55 C'est-à-dire qu'ils filtrent les gens en bas de la tour
21:58 et puis ils se sont installés au cinquième étage de cette tour.
22:00 Et au cinquième étage, en fait, ils font leur deal.
22:04 Les ascenseurs sont cassés, il y a de l'insécurité partout.
22:08 Et c'est vrai que les habitants n'en peuvent plus.
22:10 On a rencontré d'ailleurs ce matin deux dames qui vivent au sixième étage,
22:13 donc juste au-dessus de l'étage du deal.
22:15 Et pour eux, c'est l'enfer.
22:16 Ils n'arrivent plus à descendre,
22:17 ils ne peuvent plus descendre pour aller faire leurs courses.
22:19 Ils sont obligés de se faire monter à manger.
22:21 On a quand même rencontré une dame qui nous dit
22:23 « On est obligé de me monter mes courses parce que moi, je ne peux plus descendre.
22:25 Je suis contrôlé dans les escaliers.
22:27 On m'empêche parfois de descendre parce que c'est le moment où il y a le deal. »
22:30 Enfin, c'est une histoire de fou.
22:32 Honnêtement, si on n'avait pas vu comment les choses se déroulaient,
22:35 ce serait incroyable.
22:36 Et c'est ce qu'on va revoir là par quatre séquences
22:39 que nous avons montées avec Benjamin Nau.
22:42 La première, vous êtes avec Denis Sils-Lic.
22:45 Il est haut fonctionnaire et il est en train d'échanger avec des habitants.
22:51 Il faut restaurer l'ordre, restaurer la chaîne pénale
22:55 et puis surtout arrêter avec ces arguments victimaires.
22:58 C'est pas des victimes. Vous dites que les jeunes qui sont là, ce ne sont pas des victimes.
23:01 Non, ce ne sont pas des victimes.
23:02 Vous croyez que moi, je n'aide pas ma grand-mère ?
23:03 Vous croyez que ma grand-mère a la peine de petite retraite ?
23:05 Moi aussi, mais j'ai fait des études, ça a été long, ça a été difficile.
23:07 Je viens d'un milieu populaire.
23:08 Moi, c'est banlieue là.
23:09 Moi, c'est ban.
23:10 Moi, c'est...
23:11 On a...
23:12 Monsieur, c'est banlieue là, mais je déconne.
23:14 Arrête de nous parler en dessous.
23:15 On va discuter.
23:16 Vous n'habitez pas dans le quartier ?
23:17 On va vous entraîner dehors.
23:19 On habite là, on est là, on traîne là.
23:21 Alors, qu'est-ce qui se passe ? Répondez-moi.
23:23 Comment ça, qu'est-ce qui se passe ? Il y a un trafic.
23:24 Mais nous, on est impliqués, nous.
23:25 C'est quoi qui fait dire qu'on est impliqués ?
23:27 Pourquoi il y a du trafic ?
23:28 C'est ça la question. La vraie question, c'est pourquoi...
23:30 C'est à vous de répondre.
23:32 C'est à vous de répondre.
23:33 Il ne vient pas de moi, donc il vient d'où ?
23:35 Il vient d'où ?
23:36 De la misère, c'est ça ?
23:37 De la misère ?
23:38 Mais il y a un moment, moi aussi, je viens de classe populaire.
23:39 J'ai fait des études, j'ai bossé.
23:40 T'as connu le cuir en argent dans la bouche, toi ?
23:43 Bien sûr, vous connaissez ma vie.
23:44 Non, c'est pas vrai.
23:45 Il vient pas de ranger la merde.
23:47 La merde, tu la connais pas. La merde, la vraie merde, tu la connais pas.
23:50 Monsieur nous explique, avec sa peau blanche et son visage d'Européen,
23:53 qu'il n'a pas eu de problème à s'intégrer.
23:55 Évidemment, quand on a une peau bronzée et une tête d'Arabe et un nom d'Arabe et un nom de noir,
23:59 c'est plus compliqué.
24:00 C'est facile, ça.
24:01 Non, c'est pas facile, c'est la réalité.
24:02 Mais quand on ne connaît pas...
24:04 C'est toujours la faute des autres.
24:05 Non, non, non, c'est de la...
24:06 Vous ne remettez jamais en question.
24:07 Je peux parler de la merde ?
24:08 Allez-y, pardon, excusez-moi.
24:09 On peut parler ?
24:10 Juste un instant.
24:11 Donc, je vais clarifier la situation.
24:13 Moi, j'ai toujours vécu dans des cités, d'accord ?
24:15 Travaille, alors que j'ai des diplômes, hein.
24:17 Jamais.
24:18 Mon prénom, c'est Grillier, on ne veut pas de vous.
24:19 La ville dans laquelle on vit, on ne veut pas de vous.
24:21 L'origine des thèques, on ne veut pas de vous.
24:23 Alors, le baratin de dire que, soi-disant, c'est pas de la faute d'eux,
24:25 moi, je suis des années 80.
24:26 Dans les années 80, les Arabes des années 80, ils voulaient s'intégrer.
24:28 La marche pour l'égalité, ça a été il y a 40 ans.
24:30 Eh bien, qu'est-ce qu'ils ont fait ?
24:31 On nous a exclus, d'accord ?
24:33 Maintenant, vous pensez, vous, avec vos têtes de blanche neige,
24:35 que nous, ça peut passer.
24:36 Ça n'a rien à voir, il y a deux mondes différents.
24:38 Alors, discours, évidemment, très agressif, plutôt de haine,
24:41 acte, parole raciste, hein.
24:44 Ce qu'il dit, c'est "têtes de blanche neige", c'est des paroles racistes,
24:47 d'ailleurs, qui sont sous le coup de la loi, me semble-t-il.
24:49 Vous étiez sur place, également, Georges Fenech, ce matin ?
24:52 Oui, à la demande de Jean-Marc Borrandini, je l'ai accompagné,
24:56 et j'ai répondu à quelques questions, mais vraiment,
24:59 je suis reparti de là, la gorge nouée.
25:03 Quand vous voyez cette tour, avec ces gens qui étaient au balcon
25:07 pour regarder ce qui se passait, qui sont prisonniers,
25:10 pris en otage dans cette tour, et ils ne peuvent pas s'en échapper,
25:13 ils n'ont pas les moyens de quitter leur logement,
25:16 ça vous fait vraiment très très mal.
25:19 Vous dites "mais qu'est-ce qu'on attend ? Qu'est-ce qu'on attend
25:22 pour qu'on rétablisse l'autorité et la loi dans ces quartiers-là ?"
25:27 Voyez-vous ? Et les jeunes étaient face à nous,
25:30 les dealers étaient même le visage découvert,
25:33 ils répondaient, ils disaient "mais moi, je suis obligé de travailler",
25:35 enfin, pour eux, c'est un travail, le commerce, c'est rien d'autre qu'un commerce,
25:38 "je nourris ma famille", etc., et personne ne bouge.
25:41 C'est effrayant.
25:43 Il y a un élément, pardon, qui est aussi effrayant,
25:46 et que Jean-Marc Morandini a souligné d'entrée de jeu,
25:49 c'est que, il ne faut pas parler de quartier, il faut parler de tour,
25:52 parce que cette tour est dans un quartier qui est un quartier
25:55 avec des commerces, des médiathèques, des parcs,
25:59 c'est-à-dire que ce n'est pas du tout le quartier comme on l'imagine.
26:02 [...]
26:22 Demain, ce sera la même chose.
26:24 On a un problème de liaison avec Jean-Marc Morandini.
26:27 Deuxième extrait que je vous propose.
26:29 Alors, c'est "Le quotidien" avec une femme,
26:33 une femme qui a un certain âge, d'ailleurs,
26:35 et qui ne peut pas se faire livrer ses affaires.
26:38 [...]
26:47 Que se passe-t-il ? Est-ce qu'on peut voir ?
26:48 - On ne va filmer pas les visages pour votre sécurité.
26:50 Bonjour, madame, vous habitez ici ?
26:51 - Oui, oui.
26:52 - Comment ça se passe, "Le quotidien", ici ?
26:54 - "Le quotidien" est très difficile, monsieur.
26:56 Simplement qu'il y a des lois qui ne sont pas respectées.
26:59 Alors, il faut faire quelque chose pour que chaque habitant puisse vivre normalement.
27:04 C'est tout.
27:05 Et qui a un business, ils le font, mais qui n'empêche pas les autres.
27:09 - Vous n'en avez pas appris les dealers spécialement,
27:11 mais vous dites "moi, je veux continuer à vivre normalement".
27:13 - Si, les pauvres, moi, je suis dans l'ouvre.
27:15 Avec les jeunes, il faut bien qu'ils vivent de quelque chose,
27:17 puisque le gouvernement ne fait rien.
27:19 Alors, il faut faire quelque chose, gentiment,
27:22 mais il ne faut pas que ça compatisse sur des...
27:24 Moi, j'ai mon mari, 86, je l'ai parce que je ne peux pas faire les provisoires,
27:28 je ne peux pas les renter.
27:29 J'en ai 84, je travaille.
27:30 Parce que Macron ne paye plus les prix de retraite.
27:33 - Là, j'ai un petit souci.
27:34 Benjamin, il faut me dire si on nous entend à l'antenne ou pas.
27:36 Ah, le son est de retour.
27:38 Bon, donc si le son est de retour, on peut peut-être revoir la séquence,
27:41 cette fois-ci avec le son, Benjamin ?
27:42 Est-ce que c'est possible ?
27:44 Est-ce que Benjamin peut me répondre ?
27:46 Est-ce qu'on peut revoir la séquence, cette fois-ci, avec le son ?
27:51 Benjamin Naud ?
27:53 Bon, Benjamin Naud, merci.
27:56 On va revoir la séquence avec le son.
27:59 Allons-y.
28:00 - Fille, on ne va pas filmer les visages pour votre sécurité.
28:03 Bonjour, Madame, vous habitez ici ?
28:05 - Oui, oui.
28:06 - Comment ça se passe, le quotidien, ici ?
28:07 - Le quotidien est très difficile, Monsieur.
28:09 Simplement qu'il y a des lois qui ne sont pas respectées.
28:12 Alors, il faut faire quelque chose pour que chaque habitant puisse vivre normalement.
28:17 C'est tout.
28:18 Et qui a le business, ils le font, mais qui n'empêche pas les autres.
28:22 - Donc vous n'en avez pas appris les dealers spécialement,
28:25 mais vous dites "moi, je veux continuer à vivre normalement".
28:27 - Si, les pauvres. Moi, je suis dans l'ouvre.
28:29 Avec les jeunes, il faut bien qu'ils vivent de quelque chose,
28:31 puisque le gouvernement ne fait rien.
28:33 Alors, il faut faire quelque chose, sentiment.
28:35 Mais il ne faut pas que ça compatisse.
28:37 Moi, j'ai mon mari 86, je ne peux pas faire les provisos, je ne peux pas les remonter.
28:42 J'en ai 84, je travaille.
28:44 Parce que Macron ne paie plus les prix de retraite.
28:46 - Bon, on voit bien cette dame qui est en très grande difficulté.
28:49 Je dis, pour vous écouter tous les soirs, vous êtes dans une ambiguïté,
28:54 parce que vous avez la gorge nouée, mais je veux bien que vous ayez la gorge nouée.
28:57 Ce n'est pas le problème.
28:59 Vous ne voulez pas prendre des mesures drastiques contre les dealers.
29:05 Avec des peines de prison qui seraient prononcées à la deuxième, troisième ou quatrième fois,
29:11 à la manière des États-Unis.
29:13 - Je suis très déçu de ce que vous me dites.
29:15 Franchement, parce que vous m'avez fait l'honneur, le plaisir de présenter mon livre.
29:20 Vous ne l'avez pas lu, manifestement.
29:22 Parce que je dis tout le contraire.
29:24 Je dis qu'il y a une faillite de l'institution judiciaire.
29:26 - Mais qu'est-ce qu'il faut faire alors ?
29:28 - Il faut que les juges remplissent leur mission.
29:32 - Oui, mais ça, ça ne veut rien dire.
29:33 Est-ce que vous êtes prêts à ce que les dealers ne sortent plus jamais de prison à la quatrième ou à la cinquième fois ?
29:38 C'est la seule question qui m'importe.
29:41 Qu'ils soient à l'ombre jusqu'à la fin de leur vie.
29:44 - Mais bien sûr qu'il faut les sortir.
29:46 - Au bout de la quatrième ou de la cinquième fois.
29:48 - Est-ce que je peux dire un mot ?
29:50 D'abord, il a raison, il faut que les juges qui ont la possibilité dans l'arsenal judiciaire de mettre le compte le mettent.
29:57 Mais c'est dans la tête des juges.
29:59 Or, le diable est dans les détails, si j'ose dire.
30:01 Le coup de blanche neige, ça veut dire beaucoup de choses.
30:04 Lorsque vous avez un type qui traite de blanche neige un autre, c'est quoi ça ?
30:09 C'est l'origine des choses.
30:11 Avec son discours victimaire, c'est la faute des français.
30:15 Le racisme anti-blanc, parce que c'est de la racisme anti-blanc ou alors j'ai un problème de vocabulaire,
30:20 a été véhiculé par l'extrême gauche blanche.
30:25 C'est eux les premiers qui ont véhiculé ce racisme anti-occidental.
30:29 Comment voulez-vous du coup que les orientaux n'adhèrent pas à cela ?
30:34 Donc je dis que pour que les juges changent, il faut changer quand même l'esprit des gens.
30:40 Il faut appeler un chat un chat et un raciste anti-blanc un raciste anti-blanc.
30:44 Donc ce monsieur doit être poursuivi ?
30:45 Bien sûr que oui !
30:47 Mais c'est la base de tout.
30:50 Et il le sera ?
30:51 Bien sûr que non.
30:52 Surtout en cas de la cité, on l'a amené avec nous.
30:55 Il se trouve que SES Racisme, il y a encore 15 ans, expliquait que le fait de parler de racisme anti-blanc était raciste en soi.
31:06 C'était l'extrême droite qui disait cela.
31:09 Donc bien entendu qu'il faudrait poursuivre ce type-là.
31:14 Jean-Marc Morandini, on a eu des petits soucis de liaison.
31:16 Je ne sais pas si Jean-Marc nous entend et s'il est avec nous.
31:20 Jean-Marc, vous êtes avec nous ?
31:21 Oui.
31:22 Malheureusement, moi je ne vous entends pas.
31:24 Donc c'est difficile effectivement d'établir la conversation.
31:27 Benjamin Nau, je pense qu'on ne peut pas entendre Jean-Marc.
31:30 Nous sommes d'accord Benjamin Nau.
31:32 Si Benjamin...
31:34 Normalement ça marche, moi je veux bien.
31:36 Moi je vous entends.
31:37 Jean-Marc, est-ce que vous êtes avec nous ?
31:39 Oui, je suis avec vous.
31:40 Il n'est pas avec nous.
31:41 Il l'entend mais on ne l'entend pas.
31:43 On ne l'entend pas, il m'entend peut-être.
31:45 Oui, il vous entend.
31:46 Benjamin a résumé sans disons un problème.
31:48 Je vous remercie Benjamin.
31:49 Effectivement, nous avons un problème.
31:51 Ce qui peut arriver d'ailleurs, parce que nous sommes dans un nouveau bâtiment.
31:55 Nos amis de la technique ont eu beaucoup de travail ces dernières semaines.
31:59 Et ça peut arriver, comme dans toutes les entreprises, qu'il y ait un petit souci.
32:03 Donc on essaye de l'arranger.
32:05 Est-ce qu'on peut voir la séquence en revanche de cette habitante
32:08 qui s'en prend, si j'ose dire, au bailleur
32:11 parce que l'ascenseur ne marche pas depuis deux ans.
32:16 Depuis deux ans.
32:17 Donc c'est juste l'enfer dans cette tour.
32:19 Est-ce qu'on peut voir cette séquence ?
32:21 Ça a été fait n'importe comment, monsieur Jelomy.
32:25 On ne refait pas des portes, on ne remet pas des choses.
32:27 On ne refait pas des gros travaux à partir du moment où vous voyez qu'il y a encore un trafic.
32:31 Vous avez mis la charrue avant les bœufs.
32:33 Je suis désolée.
32:34 Il y a des choses à votre portée que vous pouvez faire.
32:37 L'insalubrité des logements, monsieur Jelomy.
32:39 Le traitement des cafards.
32:40 Les rats.
32:41 Mais les rats, pourquoi ils sont là ? On peut aller voir.
32:43 Pourquoi ils sont dans cette tour et pas ailleurs ?
32:46 Bien avant le trafic, monsieur Jelomy.
32:49 Ça fait deux ans qu'ils sont là.
32:50 Ça fait déjà plus de deux ans qu'il y a des problèmes.
32:52 Ça fait plus de deux ans que le petit ascenseur est à l'arrêt.
32:55 Tout est remis sous couvert du trafic de stup'.
32:57 Le trafic de stup', c'est une chose, monsieur Jelomy.
32:59 Vos devoirs, vos obligations de bailleur, c'est un un ou l'autre.
33:01 On vit dans des squats.
33:02 Ce sont des squats.
33:03 On va les voir.
33:05 Remplis de moisissures.
33:06 Ça, c'est à votre portée, monsieur Jelomy.
33:08 Donc moi, je paye plus de 200 euros de charges par mois.
33:10 Et je parle pas du loyer.
33:11 Juste les charges.
33:12 C'est inadmissible.
33:13 Bon, cette France-là, effectivement, ce monde à part,
33:16 je sais pas si Jean-Marc, cette fois-ci, va pouvoir avoir la liaison.
33:18 C'est la dernière fois.
33:19 Non, me dit Benjamin, donc on ne tente pas.
33:21 Donc dernier échange avec un habitant de nouveau.
33:25 Jean-Marc Morandini, ce matin dans son émission.
33:27 Bonjour, monsieur. Vous habitez ce quartier ?
33:31 Oui, un peu plus loin.
33:33 Là, ils sont prêts à vous rencontrer.
33:35 Bah écoutez, on va les rencontrer.
33:37 Je viens de les voir.
33:38 Ils sont prêts à vous rencontrer parce que moi, je suis quelque chose de tampon.
33:41 C'est-à-dire que moi, j'ai horreur que ces personnes-là soient prises en otages.
33:45 Et j'ai hâte de les rencontrer.
33:47 Qui sont ces jeunes, en fait ?
33:48 Bah, je les connais pas plus que vous, hein,
33:51 mais qu'ils font créer un climat délétère
33:55 et que les gens, ils en ont marre.
33:57 Mais là, ils sont prêts à vous rencontrer.
33:58 On va aller les voir.
33:59 C'est comment l'ambiance dans le quartier, justement ?
34:01 Parce qu'on parle de ce point de deal, de cette tour qui est tenue.
34:04 Vous, vous le vivez au quotidien. Comment vous vivez ça ?
34:06 On parle souvent d'un État régalien.
34:08 On parle.
34:09 Là, y'a plus d'État.
34:11 Y'a plus rien.
34:13 Bon.
34:14 Je l'ai discuté avec le directeur d'Habitat 77, donc le bailleur.
34:20 Y'en peut plus.
34:21 Mais y'a pas de solution.
34:22 Il a dépensé...
34:23 Vous permettez juste ?
34:24 Oui.
34:25 Il a dépensé 250 000 euros récemment pour refaire les communs, etc.
34:30 Ils ont recruté des agents de sécurité.
34:32 Ça a continué, ça s'est à nouveau dégradé.
34:35 Il a écrit au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
34:38 qui lui a répondu "Voyez avec le préfet".
34:40 Donc il a demandé la visite du ministère de l'Intérieur, qui n'est pas venu.
34:43 Y'a un abandon, un abandon.
34:45 Mais je crois que celui qui devrait y aller vraiment, c'est Éric Dupont-Bretti.
34:49 Pour comprendre et voir de ses propres yeux
34:52 ce que la défaillance de la justice fait comme victime là-bas.
34:57 Genre, c'est fichu.
34:59 C'est fichu.
35:01 Voilà.
35:02 On pourra en parler demain, dans un an, dans deux ans, dans cinq ans.
35:05 Il n'y a pas de solution.
35:07 C'est fichu.
35:08 Ah oui, c'est plein d'entre...
35:09 Vous êtes plein, avec de la volonté, un vrai courage politique.
35:13 Non, mais je pense qu'on peut changer la...
35:15 C'est un tel changement de logiciel qu'il faudrait mettre en place.
35:19 Absolument.
35:20 Parce que c'est tout changer.
35:22 Ce qui était vraiment, moi, j'ai trouvé particulièrement intéressant dans cette émission,
35:26 c'est que tout le monde avait la parole.
35:29 C'est-à-dire même ceux, même les jeunes, qui soutenaient plus ou moins les dealers.
35:33 Et on voit bien que le discours qu'ils tiennent,
35:36 ils sont sur autre chose, sur une autre planète.
35:39 Ils disent, nous, on soutient notre mère.
35:42 Sans notre rapport, de toute façon, elle serait dans la misère.
35:47 Ces deux discours, mais qui sont...
35:49 C'est 30 ans, c'est toute une éducation.
35:51 En fait, c'est 30 ans.
35:52 C'est des décennies, en tout cas, à reprendre.
35:54 C'est-à-dire qu'il n'y a qu'une chose sur laquelle on pourrait être d'accord,
35:56 c'est l'éducation, qui pourrait tout changer.
35:58 Donc, c'est 30 ans.
36:00 Bon, on devait appeler l'avocat.
36:03 Alors, vous avez compris qu'on a des petits soucis techniques.
36:05 L'avocat des gendarmes qui ont été mis dans les gardes à vue.
36:12 Des policiers.
36:13 Des policiers qui ont été mis...
36:15 Ah, M. Liénard est avec nous.
36:16 Bonjour, M. Liénard.
36:18 J'ai l'impression que ça marche, et j'en suis content.
36:21 Vous défendez régulièrement, d'ailleurs, les policiers.
36:23 C'est vous qui défendez, d'ailleurs, le policier qui a tué Nahel.
36:27 Tout à fait.
36:28 Bon, ce policier, aujourd'hui, d'ailleurs, qui a été remis en liberté.
36:32 Non, ce policier-là, il est toujours en détention.
36:35 C'est Edi.
36:36 D'accord.
36:37 Je pensais qu'il avait été...
36:38 D'ailleurs, on peut s'étonner qu'il soit toujours en détention, M. Liénard.
36:43 En revanche, dans l'affaire, bien sûr, dans l'affaire qui nous concerne,
36:49 ce soir, vous étiez présent en garde à vue avec ces policiers.
36:55 Est-ce que vous pouvez nous donner leur version des faits
37:01 et comment ce jeune homme de 16 ans n'a pas perdu la vie,
37:06 mais il est en ce moment entre la vie et la mort ?
37:08 Eh bien, il faisait un rodéo.
37:10 Donc, il faisait des roues arrière avec une motocross
37:13 qui n'avait évidemment pas le droit de conduire dans ces conditions-là
37:16 puisqu'elle n'est pas homologuée.
37:18 Il n'avait pas de casque.
37:19 Et lorsque les policiers l'ont vu, ils ont décidé de mettre le gyrophare
37:24 et de suivre cette moto de manière à prévenir les autres usagers de la route
37:29 qu'il y avait un danger potentiel puisqu'il avait failli renverser un piéton.
37:34 Lorsque le conducteur a vu les policiers, il a pris la fuite.
37:38 En prenant la fuite, il a pris tous les risques.
37:40 Il est monté sur une voie piétonne et de cette voie piétonne,
37:44 il a percuté une voiture qui sortait d'une résidence.
37:48 Et cette voiture, il se trouve que c'était un autre équipage de police.
37:52 Il l'a percuté à pleine vitesse et il en est décédé malgré les efforts
37:57 faits par les policiers pour essayer de le sauver.
38:00 Il n'est pas décédé, Maître Liénard.
38:02 Il est entre la vie et la mort.
38:04 Son décès a été annoncé, mais il est en état, je crois,
38:07 de mort cérébrale, ce qui est évidemment un drame absolu pour sa famille.
38:11 Mais il n'est pas décédé.
38:13 Tout à fait, je fais la même erreur que le parquet,
38:15 mais je suis un peu pitié pour passer la nuit en garde à vue avec mes clients
38:19 et donc je n'ai pas dormi de la nuit, ce qui fait que ça commence à tirer un peu ce soir.
38:24 Effectivement, il n'est pas décédé.
38:26 Je fais la même erreur que le parquet, puisque hier soir,
38:29 on a annoncé la mort de ce homme à mes deux clients.
38:33 On s'étonne toujours de la procédure qui est lourde, d'ailleurs, pour les policiers.
38:38 Vous dites que vous n'avez pas dormi de la nuit, qu'ils ont été interrogés toute la nuit.
38:42 On ne pourrait pas trouver une manière d'interroger les policiers
38:46 d'une manière différente peut-être que de les plonger en garde à vue
38:49 après ce type de drame ?
38:52 La garde à vue qu'on a prise, elle était absolument illégitime.
38:57 C'est une honte d'avoir placé ces policiers en garde à vue.
39:01 Il existe un système dans l'audition libre qui était tout à fait adapté.
39:06 C'est-à-dire qu'une policière aurait dû rentrer chez eux,
39:08 ils auraient dû être interrogés ce matin, ils auraient pu s'expliquer ce matin.
39:11 C'est parfaitement compatible avec ce type de dossier.
39:16 La garde à vue n'était pas du tout illégitime.
39:18 Elle n'a été prononcée que pour éviter un éventuel...
39:24 Je vous interromps parce que la liaison n'est pas extraordinaire,
39:27 on va essayer de la sécuriser, mais Gilles-William Gueulnadel
39:30 peut peut-être réagir sur ces auditions libres ou ces gardes à vue pour un policier.
39:34 Moi je peux être choqué que des policiers...
39:36 Vous disiez tout à l'heure, c'est un sacerdoce aujourd'hui d'être policier.
39:39 Donc non seulement, effectivement, vous êtes en difficulté par des voyous sur le terrain,
39:43 mais en plus c'est vous qui payez les conséquences à titre personnel
39:46 puisque vous passez toute une nuit en garde à vue.
39:48 Non seulement, je rejoins l'avis de mon confère Léonard
39:50 sur le fait que cette garde à vue est un scandale.
39:54 Elle est faite, il commençait à le dire,
39:56 elle est censée être faite pour calmer les gens,
40:00 mais en vérité, sur ce point-là, elle est complètement contre-productive.
40:04 C'est ce que j'entendais ce matin sur la radio publique
40:07 puisqu'ils sont considérés, puisqu'ils ont été mis en garde à vue,
40:11 ils sont considérés comme suspects pour ne pas dire coupables.
40:15 Donc en plus, dans ce cadre-là, c'est une lâcheté contre-productive.
40:20 Bon, je vais voir si la liaison est sécurisée.
40:24 Est-ce que les faits sont avérés ?
40:26 Est-ce qu'il y a des témoins de la version que vous donnez ?
40:29 C'est-à-dire la moto qui percute une voiture,
40:33 qui visiblement roule à faible alloeur,
40:36 cette voiture est une voiture de policier,
40:38 est-ce que ça s'est corroboré par des témoins ?
40:41 C'est corroboré par l'ensemble des éléments d'enquête,
40:44 c'est-à-dire les témoins, les vidéos,
40:47 les témoignages des autres équipiers de la voiture,
40:50 tout le monde milite dans le même sens.
40:53 C'est une évidence aujourd'hui,
40:55 c'est passé comme les policiers le disent.
40:57 Et c'est pour ça que c'est insupportable qu'on les mette en garde à vue,
41:03 qu'on leur empêche de voir leur famille,
41:05 qu'on leur empêche même de téléphoner,
41:07 enfin, c'est totalement inadapté.
41:10 Et comment vous jugez les déclarations de votre confrère Bousserou,
41:13 qui dit que c'est volontairement que le véhicule de police
41:16 a percuté le jeune CFA-S ?
41:19 Il y a quand même une responsabilité,
41:21 on sait bien aujourd'hui combien ces choses-là sont inflammables,
41:26 et je trouve que cet avocat a une responsabilité
41:30 quand il dit des choses qui manifestement sont fausses.
41:33 Je remercie beaucoup Yacine,
41:37 mais sur ce plan-là, il a été indécent.
41:39 Indécent parce qu'il parle d'un dossier dont il ne sait rien,
41:43 il n'a pas vu de vidéos, il n'a pas vu les PV d'audition,
41:48 il ne sait absolument rien,
41:50 et il lance une affirmation qui met gravement en cause
41:55 la responsabilité de Maitli,
41:57 qui est une affirmation très grave,
41:59 il la lance uniquement pour faire un buzz.
42:01 C'est insupportable.
42:03 Quand vous parlez de vidéos, moi ce que je trouve intéressant,
42:05 c'est que si une vidéo montre ce que vous dites,
42:08 ce serait vraiment très intéressant que le public ait accès à cette vidéo,
42:12 ce qui serait une manière de calmer les choses.
42:15 Et on l'a vu avec l'affaire Nahel,
42:17 cette vidéo, dans un sens, avait donné une version peut-être différente
42:22 de celle du départ, mais effectivement,
42:25 elle faisait sens d'une certaine manière,
42:27 et ce serait bien là, de la même manière,
42:29 qu'on puisse voir cette vidéo, me semble-t-il.
42:32 Oui, mais ça ne se passe pas comme ça dans les enquêtes en général.
42:34 Oui, mais je vous assure...
42:36 En fait, la vidéo d'affaire Nahel, elle a été postée par la personne qui filme,
42:39 donc c'est vrai qu'on a pu le voir, mais nous sommes tout à fait d'accord.
42:43 Mais ça avait été une question qui avait été demandée d'ailleurs
42:46 par les policiers via le projet de loi sur la sécurité intérieure,
42:51 qui demandait à ce que les vidéos, même les caméras piétons,
42:54 puissent être diffusées au grand public,
42:56 pour donner la version des policiers, mais ça a été retoqué.
42:59 Maître Liénard, on termine avec vous, peut-être des nouvelles
43:02 de justement ce policier qui avait tué Nahel,
43:05 et on peut avoir une pensée pour lui,
43:07 parce que le métier qu'il fait est particulièrement difficile,
43:09 sa vie, évidemment, a basculé pour une seconde,
43:15 et on imagine la difficulté qu'il a eue à poursuivre,
43:18 on se souvient, ce jeune Nahel,
43:20 et d'être dans un état particulier dans lequel sont parfois les policiers.
43:23 Est-ce que vous le voyez régulièrement ?
43:25 Il est toujours en prison, disiez-vous,
43:27 est-ce que vous pouvez nous donner des nouvelles de lui ?
43:29 Il est toujours en détention, il est toujours à l'isolement,
43:32 il ne parle à personne, et ça fait trois mois maintenant presque que ça dure,
43:36 sans aucune justification, véritablement aucune,
43:39 et il commence à être très en colère,
43:42 il est impatient de pouvoir s'expliquer,
43:44 parce qu'il n'a même pas pu être entendu par le juge d'instruction,
43:46 qu'il ne l'a pas convoqué,
43:48 c'est-à-dire qu'aujourd'hui on l'a jeté en prison,
43:50 et on l'a oublié, c'est vraiment insupportable pour lui.
43:53 Ce que vous rapportez là, en fait c'est invraisemblable,
43:58 disons-le, le juge d'instruction ne l'a pas vu depuis trois mois.
44:01 Tout à fait.
44:03 C'est la réalité, c'est comme ça que ça marche en France.
44:06 Oui, mais moi je trouve ça inadmissible.
44:09 Mais ça l'est, ça tombe bien ça l'est.
44:11 Je trouve ça inadmissible.
44:13 Et je pense à tous les policiers.
44:15 Je pense à tous les policiers qui nous écoutent.
44:17 On le met en prison, ce qui est déjà invraisemblable,
44:19 mais on laisse croupir trois mois sans l'entendre.
44:21 Je crois qu'il n'a pas de parloir familial.
44:23 C'est invraisemblable.
44:25 Ce pays va mal.
44:27 Ce pays va mal.
44:29 Ce pays va mal.
44:30 Non mais c'est simple, c'est parce que, pourquoi ?
44:32 C'est parce qu'il a déjà été jugé.
44:34 Il a déjà été jugé par le tribunal de l'opinion.
44:37 Comme aujourd'hui en France, il y a deux mois...
44:39 Pardonnez-moi, je vous coupe, l'opinion n'est pas du tout contre lui, si vous me permettez.
44:43 L'opinion des réseaux sociaux, je peux vous dire.
44:45 L'opinion des réseaux sociaux, ça oui on peut dire.
44:47 L'opinion de la petite caste médiatique, mais pas l'opinion du grand public.
44:50 Et l'opinion des émeutes, effectivement.
44:53 Qui n'est pas non plus...
44:55 Oui, mais les réseaux sociaux...
44:57 Aujourd'hui quand même, et l'avocat dont on parlait tout à l'heure,
45:03 moi ce qui me frappe, c'est qu'à partir du moment où vous êtes policier,
45:07 il n'y a pas de présomption d'innocence.
45:09 Il y a une conviction de culpabilité.
45:11 Et ça quand même, il faut le souligner.
45:13 Là il sort libre de son poursuite.
45:15 Vous voyez, vraiment dans mes pires cauchemars...
45:17 Oui, mais les propos même de l'avocat...
45:19 Je suis désolé, c'est l'avocat adverse.
45:21 Mais Sandra a raison de préciser, mais dans le cas, effectivement,
45:24 je n'avais pas imaginé qu'on parle de cela ce soir,
45:27 ce policier qui évidemment, ça ne se justifie pas qu'il soit en détention provisoire,
45:33 sauf pour calmer les gens.
45:35 Le politique dit "on calme, on calme".
45:38 Donc c'est une gestion politique.
45:40 À supposer que vous soyez dans ce raisonnement sage-là, moi je veux bien,
45:45 mais dans mes pires cauchemars, franchement, je n'imaginais pas
45:50 qu'on le laisserait croupir pendant trois mois sans l'entendre.
45:55 Et là je crois qu'il y a pire encore, je crains que ce soit de l'indifférence.
45:59 Non mais vous savez que l'indifférence, c'est une grande chose.
46:04 Non, je pense qu'on calme les choses.
46:07 Tu ne t'entends pas toi qui es trois mois après ?
46:10 Je sais ce qu'on dira, on dira que le juge est en train de rassembler
46:13 un maximum d'éléments, les témoins, les caméras, les vidéos, etc.
46:17 avant de l'entendre utilement, c'est ce qu'on va dire.
46:20 La vérité, c'est que le gouvernement dit "ne sortez pas"
46:23 parce qu'autrement, si vous le sortez, il y a un risque, une nouvelle fois,
46:27 d'émeutes inflammables.
46:29 Le critère du trouble en public...
46:31 - Et là, Gilles William s'est pris comme une preuve de sa culpabilité.
46:34 - Le critère du trouble en public, il existe en matière criminelle.
46:40 Rien que sur ce critère, on peut garder quelqu'un malheureusement en détour.
46:44 - Je voudrais essayer de faire le lien entre les deux affaires,
46:46 c'est-à-dire l'affaire de Melun qu'on a commentée tout à l'heure
46:48 et l'affaire d'Elancourt.
46:49 Je pense que dans les deux cas, il y a les trois piliers de la délinquance en France.
46:52 Le premier, c'est l'impunité.
46:55 À l'origine, il y a un gamin qui fait de la moto sur le trottoir
46:59 ou sur une piste cyclable sans casque et je ne sais pas avec quel permis de conduire.
47:03 En tout cas, je ne sais pas s'il a le droit de la conduire.
47:05 Ça, c'est déjà le début du commencement du problème.
47:07 Dans l'autre, il y a les dealers qui affichent leurs tarifs.
47:09 On le voyait dans les images tout à l'heure où il n'y avait pas de son.
47:11 Mais on voyait les tarifs par rapport à l'argent qu'il faut pour acheter
47:15 10 grammes, 30 grammes, 20 grammes, etc.
47:17 et qui réglementent la vie comme ça.
47:18 Ça, c'est l'impunité.
47:19 Ensuite, il y a la victimisation.
47:20 - 25 grammes, 100 euros.
47:22 - La victimisation, c'est l'avocat qui lance une campagne de victimisation.
47:26 C'est Mélenchon qui est embrayé, évidemment, immédiatement sur le côté.
47:29 Ce pauvre gamin qui a été tué par des policiers.
47:31 Dans l'autre, c'est ce qu'on a entendu, cette phrase invraisemblable.
47:34 Blanchenèges, mais il dit "Nous, les Arabes, on ne pouvait pas réussir dans les années 80".
47:37 Moi, je peux lui citer des dizaines et des dizaines de gens comme lui qui ont réussi.
47:40 C'est une insulte d'ailleurs pour ces gens qui ont réussi.
47:42 - Bien sûr, parce que ce monsieur exclut, comme toujours, sa responsabilité sur la victimisation.
47:45 - Exactement, c'est la victimisation.
47:46 Et la troisième, c'est la persécution de ceux qui sont censés faire régner l'ordre.
47:49 - Je vais remercier M. Liénard.
47:52 Georges disait que ce policier, donc le policier qui a tué Nahel,
47:55 n'avait même pas le droit au parloir familial.
47:57 C'est une réalité ?
47:59 - Il peut voir sa famille, heureusement.
48:02 - D'accord. Et vous, vous le voyez, évidemment, régulièrement.
48:05 - Au début, non. Au début, il ne pouvait pas.
48:08 - Je vous remercie en tout cas, M. Liénard.
48:11 Merci d'avoir donné ces informations sur ce sujet.
48:15 On a beaucoup de sujets qu'on devait aborder ce soir.
48:20 Et malheureusement, nous n'avons pas pu tous les aborder.
48:24 On peut dire quand même un mot de Cherbourg,
48:27 parce que c'est une affaire qui vous tient à cœur particulièrement,
48:30 et que le père de Mégane, la victime qui était dans le coma, a communiqué aujourd'hui.
48:37 Je crois qu'on est les seuls, d'ailleurs, quasiment à en parler.
48:40 On est le seul média à en parler.
48:42 C'est un viol qui passe sous les radars, parce qu'il y a des bonnes victimes et des mauvaises victimes.
48:47 - Oui, il y a d'une part des mauvaises victimes,
48:51 mais il y a surtout des coupables que l'on ne doit pas montrer du doigt.
48:57 Il se trouve que c'est Houmar qui a violé Mégane.
49:01 Et Mégane n'existe pas pratiquement pour tous les médias.
49:07 Et c'est encore une fois un viol d'exception.
49:11 Un manche à balai qui détruit les viscères.
49:15 Une femme qui est torturée.
49:17 Et les féministes préfèrent s'occuper de toutes les choses,
49:23 qu'ils soient les comportements inappropriés, les regards appuyés, mais pas ça.
49:29 Si ça, ce n'est pas du racisme antifrançais, encore une fois j'ai un problème de vocabulaire.
49:35 - Olivier Benkimoun.
49:39 - Bonsoir.
49:41 - Bonsoir. L'actualité a été assez lourde ces dernières minutes.
49:44 - Ça va continuer.
49:46 On reparlera tout à l'heure de l'affaire Mégane.
49:48 On entendra le papa qui a été diffusé, en tout cas le communiqué qu'il a fait.
49:53 On reparlera évidemment de cette affaire.
49:55 On va parler d'harcèlement à l'école aussi.
49:58 Vous savez que Projet Macron est allé voir les parents de Nicolas qui s'est donné la mort.
50:04 Donc effectivement, c'est une actualité assez lourde.
50:07 Et juste un peu de rugby à la fin.
50:09 Parce que demain, quand même, quel rugby ?
50:11 - 21h15.
50:13 - C'est le All Black. Mais a priori, les All Black ne sont pas au top.
50:16 - C'est ce que dit Gérard Rolls.
50:18 - Exactement.
50:19 - On l'écoutera alors.
50:21 - Je vous remercie grandement.
50:22 Merci Sandra d'avoir été avec nous et de nous avoir accompagné avec les informations que vous nous avez données.
50:29 Je voulais remercier ceux qui étaient avec nous ce soir.
50:33 Florian Doré qui était à la réalisation.
50:38 Laurent Capra était à la réalisation.
50:41 Et Emmanuel Macron était avec nous.
50:43 Dans une seconde, Olivier Benkemoun.
50:45 Et nous, rendez-vous demain matin.
50:47 Merci.
50:48 Merci.