Face à l'Info (Émission du 05/09/2023)

  • l’année dernière
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 -5, 4, 3, 2, 1, ça y est, on est en direct.
00:00:03 Attendez, je regarde si je n'ai pas un petit dernier message.
00:00:05 [Rires]
00:00:08 -Non, non, ça ne va rien.
00:00:09 -Vous avez des prétendants comme ça qui se manifestent ?
00:00:11 -Non, pas du tout, pas du tout, c'est pas du tout, non.
00:00:15 -D'accord.
00:00:15 -Il n'y a pas d'info.
00:00:16 -On ne dérange pas.
00:00:17 -Non, un petit peu quand même.
00:00:19 La Minute Info, c'est parti.
00:00:21 [Rires]
00:00:25 -Le Conseil d'État a examiné cet après-midi
00:00:27 l'interdiction de l'abaya à l'école pendant deux heures.
00:00:30 La Haute Juridiction Administrative s'est penchée
00:00:33 sur une requête déposée par l'association Action Droits des Musulmans.
00:00:37 Cette dernière estime que l'interdiction porte atteinte
00:00:40 aux droits de l'enfant car elle vise principalement
00:00:42 les enfants présumés musulmans.
00:00:44 La décision est attendue dans les 48 heures
00:00:46 suivant la clôture de l'instruction.
00:00:49 C'est le procès d'un des détenus les plus connus de France
00:00:51 qui a démarré aujourd'hui devant la Cour d'Assise de Paris.
00:00:54 Rédouane Faïd est jugé pour une spectaculaire évasion
00:00:57 en hélicoptère de la prison de Réau en juillet 2018.
00:01:00 L'homme de 51 ans a commencé les braquages vers 18 ans.
00:01:03 Il a été condamné à de nombreuses reprises
00:01:05 et encourt donc la perpétuité au vu de son état de récidive.
00:01:09 Enfin dans l'affaire Rubiales, le sélectionneur
00:01:11 de l'équipe féminine d'Espagne a été limogé.
00:01:14 Il est remplacé par l'ancienne joueuse du FC Barcelone,
00:01:16 Montse Tomé. Elle devient la première femme
00:01:18 nommée à la tête de l'équipe féminine de football.
00:01:21 Le désormais ancien sélectionneur, Roré Vilda,
00:01:23 est un proche du président de la Fédération,
00:01:25 Luis Rubiales. Ce dernier, souvenez-vous,
00:01:28 a provoqué l'indignation internationale
00:01:30 en embrassant sur la bouche et par surprise
00:01:32 la joueuse Jenny Hermoso après le sacre de l'Espagne
00:01:35 à la Coupe du Monde.
00:01:36 Merci Mathieu Dewez pour l'info.
00:01:42 Au sommaire ce soir, plusieurs personnalités de gauche
00:01:46 dénoncent la gauche du Pujilla.
00:01:48 Autrement dit, la stratégie radicale de la NUPES
00:01:51 accusée de favoriser la montée du Rassemblement national
00:01:55 et de Marine Le Pen. Pourquoi ?
00:01:57 Selon un sondage de Via Voice pour l'Ibé,
00:02:00 le RN est jugé deux fois plus crédible,
00:02:02 deux fois plus compétent, deux fois moins dangereux que LFI.
00:02:05 Le RN est banalisé grâce à qui ?
00:02:08 À ceux qui voulaient le diaboliser.
00:02:11 L'édito de Mathieu Beaucoup.
00:02:13 Le Danemark serait-il en train d'acheter une paix sociale
00:02:16 avec les musulmans ?
00:02:17 Le délit de blasphème revient en quelque sorte dans le pays.
00:02:21 Après un été marqué par une série d'autodafés du courant,
00:02:24 des mises en scène qui ont parfois donné lieu à des émeutes dans le monde arabe,
00:02:28 un projet de loi a été présenté hier pour interdire
00:02:31 toute dégradation publique d'objets religieux.
00:02:34 En France, Charlie Hebdo, symbole de la liberté d'expression,
00:02:38 dénonce ce possible retour du délit de blasphème,
00:02:41 ce recul de décryptage de Dimitri Pavlingu.
00:02:46 Le 5 septembre 1638, c'est la naissance du futur roi Soleil.
00:02:51 Une naissance miracle après 22 ans de mariage infertile.
00:02:55 Les circonstances de la conception tiennent de l'invraisemblable.
00:02:59 Louis XIII, quand il apprend qu'Anne d'Autriche est enceinte,
00:03:03 signe une lettre patente pour laquelle il place le royaume
00:03:06 sous la protection de la Vierge.
00:03:09 Une naissance comme un don du ciel, Marc Menand raconte.
00:03:13 À Marseille, des familles assignent l'État
00:03:16 et saisissent la justice administrative.
00:03:19 Ces familles veulent exiger l'État de droit face au trafic de drogue.
00:03:22 Elles veulent forcer l'État à agir en cause.
00:03:25 Le décès de 40 personnes déjà cette année
00:03:27 dans des règlements de compte liés au trafic de stupéfiants à Marseille.
00:03:30 40 morts pour rien.
00:03:31 Pourquoi autant de déni sur cette guerre qui se déroule en France?
00:03:35 L'analyse de Charlotte Dornelas.
00:03:39 Et puis, une étape vient d'être franchie
00:03:41 avec les puces implantées sous la peau.
00:03:43 Plus besoin de sortir avec ses clés, son portefeuille.
00:03:46 On pourra faire démarrer sa voiture,
00:03:48 payer ou même décliner son identité d'un geste de la main.
00:03:52 Tous ceux qui en ont parlé il y a quelques années
00:03:54 déjà voient leurs inquiétudes se réaliser.
00:03:57 Les complotistes avaient-ils donc raison ?
00:03:59 L'édito de Mathieu Boquete.
00:04:02 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité
00:04:05 avec nos mousquetaires en commentant des réponses d'analyse.
00:04:08 Et c'est maintenant de la hauteur.
00:04:10 La reine Christine nous a porté bonheur.
00:04:25 Bon, c'est non, c'est Philippe Devilliers qui envoie un SMS à tout le monde pour dire
00:04:29 qu'il y a une fréquentation record du Puy du Fou.
00:04:32 Ben oui, parce que je suis allée.
00:04:34 Mais vous êtes allé aussi, non ?
00:04:35 Bien sûr, deux fois.
00:04:37 Deux fois, c'est surtout lui.
00:04:40 Regardez cette image.
00:04:43 Je vais vous demander de peut-être réagir un petit peu à ça, à Mathieu Boquete,
00:04:47 parce que cette photo a effet polémique.
00:04:49 Une photo de la police espagnole qui a fuité.
00:04:52 Il s'agit de la liste des personnes arrêtées lors de la féria de Bilbao
00:04:56 qui s'est terminée il y a dix jours.
00:04:57 La liste des personnes arrêtées lors de la féria a donc fait fuite.
00:05:01 Pourquoi elle fait polémique ?
00:05:02 Parce qu'il y a 75 des personnes arrêtées qui sont arabes.
00:05:06 Ces personnes sont arrêtées pour vol avec violence et intimidation.
00:05:10 La police espagnole, est-ce qu'elle est raciste ?
00:05:13 Qu'est-ce qu'on peut en déduire ?
00:05:14 J'aimerais bien que vous nous disiez un petit mot sur le sujet.
00:05:17 Alors, avant tout, Libération qui consacre sa une
00:05:21 à un dossier sur le Rassemblement national.
00:05:24 Au cœur de ce dossier, Mathieu Boquete, une grande inquiétude,
00:05:27 le RN serait en voie de banalisation.
00:05:30 Il deviendrait donc un parti comme les autres.
00:05:32 On est-il vraiment ici ?
00:05:34 Et quelles conclusions ce journal tire-t-il de cette analyse ?
00:05:37 Alors, c'est assez intéressant lorsqu'on lit Libé,
00:05:39 parce que ça fait partie des rituels auxquels nous a habitués ce journal.
00:05:44 De temps en temps, on doit faire sonner la sirène d'alarme.
00:05:46 Attention, le RN revient. Attention, l'extrême droite monte.
00:05:50 Attention, ils sont partout, pourrait-on dire.
00:05:52 Ils sont partout. La bête, ils montent, et qui monte, et qui monte,
00:05:55 comme disait l'autre.
00:05:56 Alors, ça, c'est leur imaginaire.
00:05:57 Et de temps en temps, il faut sonner la cloche d'alarme.
00:06:01 Cela dit, ce qui est intéressant dans cette enquête,
00:06:03 dans cette mise en garde, et je reviendrai dans un instant
00:06:07 dans cette volonté de dévoiler, de démasquer la bête
00:06:10 derrière le sourire de Marine Le Pen dans ce cas-là,
00:06:13 eh bien, il y a cette idée que nous serions devant un parti
00:06:17 qui se banaliserait.
00:06:18 Qui se banaliserait de quelle manière ?
00:06:20 Premier constat dans cette enquête de Libé,
00:06:23 c'est l'inefficacité relative, relative, j'insiste,
00:06:26 des stratégies de l'antifascisme classique.
00:06:30 Par exemple, Libé se désole qu'il ne suffise plus de dire
00:06:33 de Marine Le Pen, vous êtes une héritière du maréchal Pétain,
00:06:37 pour immédiatement la voir s'effondrer dans les sondages.
00:06:40 D'autant, on s'en souvient, lorsque Elisabeth Borne
00:06:43 dit cela, c'est d'abord parce que la réponse lui est soufflée
00:06:46 par un journaliste, Frédéric Aziza,
00:06:48 journaliste très militant, qui, à Radio-G, lui pose la question,
00:06:52 est-ce que pour vous, c'est une héritière du maréchal Pétain ?
00:06:54 Inévitablement, quand on est un peu socialiste,
00:06:56 oui, oui, oui, oui, oui, on ne voudrait pas avoir à dire non.
00:06:59 Je pense qu'on ferait un plus grand scandale en disant non
00:07:01 qu'en disant oui.
00:07:02 Ce qu'on constate, c'est que ces stratégies soufflées
00:07:04 par des journalistes militants, comme celui que je viens
00:07:06 de nommer, ne fonctionnent plus autant qu'auparavant.
00:07:08 Emmanuel Macron a même ramené à l'ordre, à sa manière,
00:07:11 Elisabeth Borne, autour de cette question.
00:07:14 De même, lorsqu'on diabolise la répétition,
00:07:16 ça fonctionne un peu moins qu'auparavant.
00:07:19 Même le successeur de Mélenchon, Ruffin, nous dit,
00:07:22 auprès des électeurs de sa circonscription,
00:07:25 si je traîne Marine Le Pen de fasciste, le commun est mortel,
00:07:28 de quoi parlez-vous exactement ?
00:07:30 Et là, on constate que ça fonctionne moins bien.
00:07:32 Et là, il y a une série de chiffres qui nous disent
00:07:34 dans quelle mesure ça fonctionne, oui ou non, aujourd'hui.
00:07:36 Des chiffres assez intéressants.
00:07:38 J'en mentionne quelques-uns.
00:07:40 Alors, elle a toujours, Marine Le Pen, 51 % de mauvaises opinions.
00:07:44 Mais 37 sont favorables.
00:07:46 Surtout, les mauvaises opinions ont baissé de 13 points
00:07:49 depuis novembre 2001, quand les bonnes ont grimpé de 10 points.
00:07:52 Donc, c'est significatif.
00:07:54 On n'est pas devant des petits mouvements, ça va, ça vient
00:07:56 comme la queue du chien, comme disait l'autre.
00:07:58 On est vraiment devant une véritable normalisation,
00:08:02 consacrée probablement par la présence de Marine Le Pen
00:08:05 au séminaire de Saint-Denis, où Jordan Bardela
00:08:08 était accueilli comme leader, comme un autre, comme un autre.
00:08:12 Ensuite, autre chiffre intéressant.
00:08:14 De la vue d'un tiers des sondés, la perception de Marine Le Pen
00:08:19 a évolué positivement au cours des derniers mois.
00:08:22 Alors là, il y a des chiffres qui demeurent très négatifs,
00:08:24 il faut le dire.
00:08:26 Le 50 % des sondés identifient Marine Le Pen à l'extrême droite.
00:08:30 Je dirais ce qui est la moindre des choses, dans la mesure
00:08:32 où les médias le répètent environ 7 milliards de fois par jour.
00:08:35 Marine Le Pen d'extrême droite, qui aime les chats d'extrême droite,
00:08:38 et qui, lorsqu'elle prend une bière, est une bière d'extrême droite,
00:08:40 ne l'oublions pas, extrême droite, extrême droite, extrême droite.
00:08:42 Vous avez dit qu'elle est d'extrême droite?
00:08:44 Alors évidemment, les gens finissent par enregistrer l'information.
00:08:46 Ensuite, 61 la juge autoritaire.
00:08:49 58 % radicales, 45 % inquiétantes.
00:08:53 Ça, c'est le côté Marine la Terreur.
00:08:55 Mais 60 % la juge courageuse.
00:08:58 4 personnes sur 10 estiment qu'elle incarne bien les valeurs républicaines.
00:09:02 C'est important, ça.
00:09:04 40 % elle incarne bien les valeurs républicaines.
00:09:06 Je devine qu'à la question « Quelles sont les valeurs républicaines? »,
00:09:09 là, il y aurait une part de confusion.
00:09:11 Mais pour l'instant, des gens reconnaissent à ce symbole positif
00:09:13 envoyé dans l'espace public.
00:09:15 On dit « Elle coche la bonne case 4 sur 10 ».
00:09:18 Autant 4 sur 10 la juge compétente et présidentiable.
00:09:21 Et c'est sur les sujets de préoccupation des sondés.
00:09:23 C'est important.
00:09:25 Donc, pouvoir d'achat, santé, éducation, immigration, sécurité.
00:09:28 Le RN suscite chez eux, chez les électeurs, le plus de confiance.
00:09:31 Et l'élément central dans tout cela, évidemment,
00:09:34 quel est le facteur de crédibilisation par contraste du RN aujourd'hui?
00:09:38 Mais c'est la France insoumise.
00:09:40 Quand on regarde à l'Assemblée qui sont les voyous,
00:09:42 quand on regarde à l'Assemblée qui sont les malpropres,
00:09:44 quand on regarde à l'Assemblée qui sont les mal habillés,
00:09:46 qui sont ceux qui ne respectent pas les règles élémentaires,
00:09:48 qui sont ceux qui se présenteraient avec un tee-shirt déchiré
00:09:50 au funérail de leur grand-mère.
00:09:52 C'est pas le RN aujourd'hui.
00:09:54 C'est la France insoumise qui a décidé de ne respecter aucun des codes
00:09:58 de la civilité parlementaire et qui, on l'avait même vu depuis un an environ,
00:10:02 joue au trouble-fête parlementaire régulièrement,
00:10:05 qui a une tentation de la violence,
00:10:07 qui est présente non seulement chez Jean-Luc Mélenchon,
00:10:09 mais chez une partie du personnel politique de la France insoumise.
00:10:12 On peut penser à M. Léaument, qui fantasme sur Robespierre,
00:10:15 le merveilleux coupeur de tête.
00:10:17 Donc, quand on regarde tout cela ensemble,
00:10:19 je devine que M. Léaument n'est pas fasciné par ce côté-là de Robespierre,
00:10:23 mais dire sans arrêt Robespierre 93, Robespierre 93,
00:10:26 ça témoigne de l'imaginaire.
00:10:28 Donc, quand on a tout ça devant nous, on se dit,
00:10:30 quel est le parti qui incarne aujourd'hui une tentation autoritaire
00:10:33 et peut-être même davantage totalitaire à l'Assemblée nationale?
00:10:36 L'effet de contraste serre le RN et desserre la France insoumise,
00:10:41 et ça fait aussi partie des résultats du sondage.
00:10:44 - Oui, c'est intéressant de voir que Stéphane Lefaule
00:10:47 ou bien Denis Oliven ont justement critiqué l'UPS,
00:10:51 qui favorise la banalisation du RN.
00:10:53 Mais pourquoi Libération refuse-t-il la possibilité
00:10:56 que le RN soit devenu un parti comme les autres,
00:10:59 ne méritant plus sa mise au banc,
00:11:01 justifiant la mise en place contre lui d'un cordon sanitaire?
00:11:04 - C'est la vraie question. Est-ce qu'il ne serait pas possible?
00:11:07 Je dis la chose vraiment sérieusement,
00:11:09 de dire le RN, c'est un parti comme les autres,
00:11:11 au sens où c'est un parti qui participe légitimement
00:11:14 à la course pour la conquête du pouvoir,
00:11:16 et on peut être en désaccord complet avec lui
00:11:18 sans avoir besoin de le diaboliser.
00:11:20 Est-ce qu'il est possible d'envisager une critique du RN
00:11:23 qui soit une critique profonde, fondamentale,
00:11:25 mais non diabolisante? Est-ce que c'est imaginable?
00:11:28 Réponse de nos amis de Libération, non.
00:11:30 Pourquoi? Parce que fondamentalement pour eux...
00:11:32 Je vais citer, soit dit en passant,
00:11:34 et je reviendrai dans un instant.
00:11:36 Libé vient de lancer, aujourd'hui d'ailleurs,
00:11:38 une nouvelle lettre, une newsletter, comme on dit,
00:11:40 ou une lettre d'information, comme on pourrait dire aussi,
00:11:43 une infolettre, comme on dit au Québec,
00:11:45 pour nous informer de l'actualité de l'extrême droite.
00:11:48 Parce qu'apparemment, on n'en parlerait pas assez
00:11:50 dans les médias, donc ils viennent de mobiliser
00:11:52 des enquêteurs, mais ces enquêteurs sont en fait
00:11:54 des exorcistes, des exorcistes chargés de dévoiler
00:11:57 le visage du malin qui se cacherait
00:11:59 derrière l'extrême droite.
00:12:01 Alors, je cite la lettre de Libé, vous allez comprendre
00:12:03 l'état d'esprit.
00:12:05 "Pour Libération, l'extrême droite ne sera jamais
00:12:07 une famille politique comme les autres."
00:12:09 C'est important comme phrase. Malgré toutes les tentatives
00:12:12 de dédiabolisation, l'évolution programmatique,
00:12:14 le fait de sacrifier son père, le fait de rejeter
00:12:16 des références historiques, malgré tout ça,
00:12:18 le RN, l'extrême droite, en guillemets,
00:12:20 ne sera jamais une famille comme les autres.
00:12:22 "Nous documenterons ses mensonges."
00:12:24 Elle se cache.
00:12:26 "L'inconsistance de ses propositions politiques,
00:12:28 son racisme toujours présent, la gestion litige,
00:12:31 bla, bla, bla, ses liens avec des puissances étrangères,
00:12:34 son recours à la menace et, dans les pires cas,
00:12:36 la violence physique."
00:12:38 On parle pas de la France insoumise,
00:12:40 on parle du RN, c'est intéressant.
00:12:42 C'est ce que j'appelle la théorie du masque.
00:12:44 La théorie du masque, c'est fondamentalement
00:12:46 ce qu'ils appellent l'extrême droite sur une force diabolique.
00:12:48 Et à la manière du diable, la plus grande ruse du diable
00:12:51 consiste à nous faire croire qu'elle n'existe pas.
00:12:53 La plus grande ruse de l'extrême droite consisterait
00:12:55 à nous faire croire qu'elle n'est pas d'extrême droite
00:12:57 et que l'extrême droite n'existe pas.
00:12:59 Donc là, on a cette idée qu'on a devant soi
00:13:01 un courant politique qui ensorcelle la population,
00:13:04 un courant politique qui endort,
00:13:07 un courant politique qui hypnotise la population
00:13:09 par le mensonge.
00:13:11 C'est un courant politique. Ça arrive.
00:13:13 En fait, ils vous tendent un piège, ils sont fourbes.
00:13:15 Quand ils aiment les chats, en fait, c'est pour vous faire
00:13:17 oublier qu'ils aiment Poutine.
00:13:19 Quand ils parlent de démocratie, c'est pour permettre
00:13:21 la tyrannie de la majorité.
00:13:23 Quand ils défendent la liberté d'expression,
00:13:25 c'est pour faire passer des propos haineux.
00:13:27 Et quand ils sont victimes d'antisémitisme,
00:13:29 on s'en souvient, Éric Zemmour qui a déjà été victime de ça,
00:13:31 ils instrumentaliseraient la lutte contre l'antisémitisme.
00:13:33 Donc fondamentalement, nous sommes devant
00:13:35 un courant politique pas comme les autres,
00:13:37 d'une autre nature, un courant qui toujours doit être démasqué
00:13:39 parce que toujours il se cacherait
00:13:41 et il empoisonnerait le pays.
00:13:43 Et là, ça vaut la peine juste de fouiller sur 2-3 expressions
00:13:45 qui circulent ces temps-ci pour parler de ce courant
00:13:47 qu'on appelle l'extrême droite.
00:13:49 Premièrement, quand on dit d'une personne qu'elle est d'extrême droite,
00:13:51 qu'elle est d'extrême droite, qu'est-ce qu'on veut dire par là?
00:13:53 Est-ce qu'on veut dire qu'elle adhère à une idée d'extrême droite?
00:13:55 Suffit-il d'adhérer à une idée d'extrême droite
00:13:57 sur 10, sur 15 pour être d'extrême droite?
00:13:59 Ou à une majorité d'idées d'extrême droite?
00:14:01 Ou à un corps... Je suis curieux, je ne le sais pas.
00:14:03 Est-ce que ça veut dire qu'on est devant une personne
00:14:05 qui fondamentalement en elle-même serait d'extrême droite?
00:14:07 Donc une forme de prédisposition de l'âme,
00:14:09 une prédisposition haineuse.
00:14:11 Donc cette personne, il y aurait deux types d'humains sur Terre.
00:14:13 Il y aurait les humains et les humains d'extrême droite.
00:14:15 Et dès lors, si nous sommes devant des humains d'extrême droite,
00:14:17 il faut de cela, il faut s'en méfier.
00:14:19 Une formule circulait beaucoup cet été
00:14:21 dans l'AFP, vous savez, l'Agence française de propagande.
00:14:23 Pardon, l'AFP, l'Agence française de presse,
00:14:25 qui, pour parler de certaines personnes
00:14:27 dans une crise autour d'un journal,
00:14:29 disait d'un tel individu qu'il est marqué à l'extrême droite.
00:14:31 Le journaliste, par exemple, je sais pas,
00:14:33 Jacques... Jacques Saint-Onge,
00:14:35 on l'a comme ça,
00:14:37 est marqué à l'extrême droite.
00:14:39 Je suis curieux.
00:14:41 Moi, j'écris à l'AFP, ils ne m'ont pas répondu,
00:14:43 mais je leur ai demandé qui est le marqueur.
00:14:45 - Vous avez écrit?
00:14:47 - Oui, oui, mais ils ne m'ont pas répondu, ils ont oublié, je pense.
00:14:49 Donc pourriez-vous me dire qui est le marqueur?
00:14:51 Il est marqué à l'extrême droite.
00:14:53 Donc je veux savoir qui a le pouvoir de marquer,
00:14:55 quelle est l'autorité responsable
00:14:57 qui a l'autorité de marquer les gens?
00:14:59 - En fonction de quoi? En fonction de quels mots?
00:15:01 - Ah bien selon quels critères, selon quelle légitimité.
00:15:03 Et est-ce qu'on peut aussi être marqué au centre-gauche?
00:15:05 Est-ce qu'on peut être marqué au centre?
00:15:07 Est-ce qu'on peut être marqué écologiste?
00:15:09 Est-ce qu'on peut être marqué gauche républicaine?
00:15:11 D'ailleurs, est-ce qu'on doit dévoiler l'horizon,
00:15:13 la marque de chaque journaliste,
00:15:15 la marque supposée,
00:15:17 ou est-ce qu'on doit seulement le faire pour les gens
00:15:19 d'extrême droite? Et si c'est le cas, pourquoi?
00:15:21 Alors tout ça pour dire que derrière
00:15:23 cette lutte qui relève de l'exorcisme
00:15:25 contre l'extrême droite, il y a beaucoup de confusion
00:15:27 intellectuelle et peut-être une volonté
00:15:29 de faire un buzz médiatique.
00:15:31 - Alors Mathieu, est-ce qu'une autre hypothèse
00:15:33 n'est pas envisageable? Ne peut-on pas supposer
00:15:35 que les électeurs se tournent vers le Rassemblement national
00:15:37 et les partis apparentés parce qu'on leur accorde
00:15:39 d'avoir correctement diagnostiqué
00:15:41 certains problèmes et que certains sont
00:15:43 sincèrement d'accord avec leurs propositions?
00:15:45 - Ce serait probablement trop simple.
00:15:47 Ça consisterait à supposer que les gens
00:15:49 qui votent pour ces partis ne sont pas des imbéciles
00:15:51 et qu'ils le font consciemment
00:15:53 à partir d'une lecture de la réalité.
00:15:55 C'est une hypothèse qui viendrait dérégler
00:15:57 une bonne partie des séances sociales surinterprétatives.
00:15:59 Alors on va y aller avec
00:16:01 une réponse en trois temps.
00:16:03 La vague migratoire européenne dont on parle,
00:16:05 on aurait pu en parler d'ailleurs aujourd'hui,
00:16:07 demande d'asile en hausse de 30 %
00:16:09 dit-je, premier semestre 2023.
00:16:11 Et c'est donc cette année le record
00:16:13 en matière de droits d'asile, très probablement, en Europe.
00:16:15 - C'est tombé aujourd'hui. - Et il se peut
00:16:17 que les Français devant cela répondent à ceux qui disent
00:16:19 « Nous, on est capables de stopper le phénomène,
00:16:21 nous, on est capables de le contenir ».
00:16:23 Il est possible qu'il y ait un lien.
00:16:25 Et que ceux qui disent « On ne peut rien faire,
00:16:27 on ne va rien faire à la Wunderland »,
00:16:29 il se peut qu'ils perdent en crédibilité.
00:16:31 Vous avez parlé de l'Espagne tantôt, c'est intéressant
00:16:33 parce que par effet de contraste, on voit,
00:16:35 donc c'est à Bilbao, au Pays basque, si je ne me trompe pas,
00:16:37 sur 79 personnes, une faute, un rapport sort,
00:16:39 une liste des... - On peut la revoir, la photo.
00:16:41 - 75 sur 79 sont « arabes », entre guillemets.
00:16:43 Est-ce que c'est vrai? On comprend à peu près
00:16:45 que c'est le message qui est passé.
00:16:47 Le commun des mortels a beau se faire dire
00:16:49 mieux, pas d'amalgame, pas de ci, pas de ça.
00:16:51 Très bien, évidemment pas d'amalgame.
00:16:53 Il n'en demeure pas moins que le lien suggéré par certains,
00:16:55 en certains lieux, entre délinquance
00:16:57 et une partie de l'immigration,
00:16:59 ce lien, certains en viennent à le faire
00:17:01 et on leur explique sans cesse que s'ils se contentent
00:17:03 de l'observer, sans en tirer des conclusions générales
00:17:05 sur la vie, ils sont racistes, extrêmes-droites,
00:17:07 xénophobes et tout le tralala. Est-ce que ça se peut
00:17:09 qu'un tel déni de réel contribue
00:17:11 au fait de voter pour des partis protestataires?
00:17:13 Et dernière réflexion, rappelez-vous ce qui s'est passé
00:17:15 cet été en trois temps, les vagues,
00:17:17 les émeutes des banlieues, émeutes ethniques,
00:17:19 émeutes qui étaient liées à l'immigration,
00:17:21 premier temps, deuxième temps, en fait,
00:17:23 c'est pas lié à l'immigration, il est interdit même
00:17:25 de l'envisager, troisième temps, en fait,
00:17:27 c'était pas un problème d'émeutes comme ça,
00:17:29 le vrai problème, ce sont les violences policières.
00:17:31 On a passé l'été en France, non pas à parler
00:17:33 des émeutes qui ont secoué le pays,
00:17:35 mais de la violence policière qui serait
00:17:37 apparemment le véritable problème révélé
00:17:39 par ces émeutes. Il se peut que dans de telles circonstances,
00:17:41 les gens se révoltent et se disent,
00:17:43 pour qui puis-je voter pour me révolter?
00:17:45 - Charlotte Donnelas, qu'est-ce que ça vous inspire,
00:17:47 cette édite de Mathieu Bocote,
00:17:49 sur la banalisation
00:17:51 du Rassemblement National, parce que
00:17:53 on est tous accusés ici de banaliser
00:17:55 l'extrême droite. - Non mais je pense
00:17:57 qu'en effet, le ressort le plus fort, c'est
00:17:59 le déni de réalité. C'est-à-dire quand vous observez
00:18:01 quelque chose pendant des années et que tout à coup,
00:18:03 quelqu'un le dit publiquement, c'est vrai du RN
00:18:05 et c'est vrai de toutes les mouvances qui sont collées
00:18:07 à l'extrême droite, des journalistes qui sont marqués
00:18:09 à l'extrême droite, c'est que la plupart
00:18:11 du temps, les gens qui sont en face
00:18:13 se disent "mais je ne suis pas fou, je ne suis pas fou,
00:18:15 quelqu'un a dit la même chose que moi". Comme c'était
00:18:17 interdit dans le débat public, interdit de le dire
00:18:19 ou alors en prenant un risque
00:18:21 monstrueux de mise au banc
00:18:23 médiatique, politique ou même sociale,
00:18:25 évidemment les gens se retrouvent là.
00:18:27 Donc je pense que le déni de réalité
00:18:29 notamment de certains de ces journalistes-là,
00:18:31 est le meilleur
00:18:33 outil de banalisation,
00:18:35 si je reprends leurs mots
00:18:37 et leur manière de concevoir le débat.
00:18:39 - En parlant de quelqu'un mis au banc
00:18:41 et marqué, on va dire, à l'extrême droite,
00:18:43 Éric Zemmour, on a appris aujourd'hui, on fera un
00:18:45 commentaire sur la question dans un instant,
00:18:47 un nouveau procès a été organisé pour
00:18:49 Éric Zemmour, il s'agit des propos sur
00:18:51 Pétain tenus en 2019
00:18:53 mais c'est intéressant parce que
00:18:55 il y a une relax en première instance,
00:18:57 il y a une relax en appel
00:18:59 et la cour de cassation, qui ne juge
00:19:01 pas sur le fond, donc ça a été jugé deux fois sur
00:19:03 le fond, il a été relaxé pour les propos
00:19:05 sur Pétain, c'était ici,
00:19:07 sur ce plateau, face à Bernard Henri-Lévy,
00:19:09 et
00:19:11 il y a une cour de cassation qui ne juge pas sur le fond
00:19:13 a décidé de renvoyer, de décider
00:19:15 d'un autre procès. Donc on va en parler
00:19:17 tout à l'heure, on fera un petit tour de table
00:19:19 sur la question. Dimitri,
00:19:21 on va aller au Danemark avec vous.
00:19:23 On va voir un peu ce qui se passe
00:19:25 au Danemark parce que peut-être que c'est
00:19:27 un recul qui pourrait peut-être
00:19:29 arriver jusqu'à chez nous, c'est une question qu'on peut se poser.
00:19:31 Le pays est sur le point de
00:19:33 voter le retour dans sa
00:19:35 législation du délit
00:19:37 de blasphème. Après un été
00:19:39 marqué par une série d'autodafés
00:19:41 du Coran, ces mises en scènes
00:19:43 qui ont parfois donné lieu à des émeutes dans
00:19:45 le monde arabe, et donc par
00:19:47 peur de représailles, très
00:19:49 bientôt au Danemark, Brûlé,
00:19:51 un livre sain,
00:19:53 vous exposera à une peine de prison.
00:19:55 Un projet de loi a été présenté hier.
00:19:57 Tout à fait, c'est bien ça, c'est le dernier développement
00:19:59 en date de ce qu'on appelle la crise des
00:20:01 Corans brûlés, qui prospère
00:20:03 quand même depuis maintenant trois ans, mais
00:20:05 dans un angle mort de l'attention
00:20:07 médiatique chez nous en France, parce que cette
00:20:09 histoire des Corans brûlés devant
00:20:11 des ambassades, sur la place publique,
00:20:13 ça réveille en France
00:20:15 des souvenirs douloureux
00:20:17 de la crise des caricatures de Mahomet,
00:20:19 dont vous vous souvenez l'aboutissement, c'est l'attentat
00:20:21 de Charlie en 2015.
00:20:23 Donc on est quand même un peu sonné quand on prend
00:20:25 le temps de sous-peser les conséquences
00:20:27 de la décision danoise,
00:20:29 de recréer ce fameux délit de blasphème.
00:20:31 Enfin, vous allez voir que c'est même en plus
00:20:33 un délit de sacrilège que de blasphème,
00:20:35 si on est précis dans les termes.
00:20:37 Dans l'espoir, pensent
00:20:39 les dirigeants
00:20:41 dano-actuels, de se
00:20:43 protéger de la fureur islamiste. C'est vraiment ça.
00:20:45 Vous avez parlé d'acheter la paix sociale, c'est ça.
00:20:47 En fait, c'est d'acheter même une forme de paix religieuse.
00:20:49 Et ça paraît étonnant quand on sait
00:20:51 que c'est le courageux Danemark qui a été
00:20:53 loué en France, que de nombreux
00:20:55 de nos politiques sont allés visiter
00:20:57 parce que, lui, Danemark prend la question
00:20:59 migratoire à bras le corps, et bien il est en train de
00:21:01 s'excéder devant la pression des intégristes.
00:21:03 Alors, la crise des Corans brûlée, rapidement,
00:21:05 elle commence il y a 4 ans, en 2019,
00:21:07 avec un certain Rasmus Paludan,
00:21:09 donc c'est un avocat,
00:21:11 il est suédo-danois,
00:21:13 il a la binationalité danoise et suédoise,
00:21:15 et il se met en scène, sur Youtube,
00:21:17 il brûle des Corans
00:21:19 dans lesquels il a intercalé des tranches
00:21:21 de bécone, donc vous voyez un peu vraiment
00:21:23 l'intention d'offenser, très clairement.
00:21:25 Pourquoi il fait ça ? Il dit parce que
00:21:27 le Coran, parce que l'islam, de son point
00:21:29 de vue, serait incompatible avec les valeurs
00:21:31 danoises, et il va répéter le
00:21:33 happening à plusieurs reprises, au Danemark,
00:21:35 mais il va aussi le faire en Suède,
00:21:37 toujours à proximité de quartiers
00:21:39 à forte population musulmane, et à chaque
00:21:41 fois il déclenche des mouvements de population,
00:21:43 des émeutes, on lui jette des pierres,
00:21:45 etc. Et il va même tenter de le faire
00:21:47 en France, pendant l'armistice
00:21:49 le 11 novembre 2020, il se présente
00:21:51 aux abords de la Règle du Triomphe, il veut brûler
00:21:53 un Coran, mais il a arrêté à temps,
00:21:55 il est fiché S, il est expulsé.
00:21:57 Novembre 2022, donc l'année
00:21:59 dernière, Rasmus Paludan, toujours lui,
00:22:01 brûle un Coran, cette fois devant l'ambassade de Turquie,
00:22:03 et il explique, là, c'est vraiment, je
00:22:05 provoque, avec une intention politique
00:22:07 qui est de torpiller l'adhésion de
00:22:09 son pays, la candidature de
00:22:11 la Suède à l'OTAN, et vous savez que ça a été
00:22:13 tout un pataquès jusqu'à cet été,
00:22:15 Erdogan, le président turc,
00:22:17 reprochant en fait à la Suède
00:22:19 cette attitude provoquante sur les questions
00:22:21 d'islam, pour bloquer
00:22:23 son adhésion. Et vous voyez l'assimilation qui est
00:22:25 faite, un individu fait une provocation,
00:22:27 très vite, ça devient, c'est la Suède
00:22:29 en fait, qui brûle des Corans.
00:22:31 Et alors, il va faire des émules
00:22:33 Paludan, notamment deux ressortissants
00:22:35 de réfugiés irakiens, alors ça paraît étonnant
00:22:37 comme ça, des irakiens, mais ils sont athées,
00:22:39 et ils vont reprendre le flambeau,
00:22:41 pardonnez-moi l'expression, ils vont se mettre à leur tour
00:22:43 à brûler des Corans, et ils vont
00:22:45 menacer de répéter comme ça l'opération
00:22:47 jusqu'à l'interdiction
00:22:49 du Coran en Suède. Et la presse,
00:22:51 à chaque fois, est convoquée, il y a des photos, des conférences
00:22:53 de presse, le monde entier est mis au courant,
00:22:55 et les autorités suédoises, à chaque fois, elles sont piégées
00:22:57 en fait, par l'État de droit, parce que
00:22:59 il se trouve que brûler le Coran
00:23:01 en Suède, à ce moment-là, certes,
00:23:03 c'est peut-être pas très malin,
00:23:05 c'est inapproprié, c'est une provocation, mais ça n'est pas
00:23:07 illégal. Et les forces de police
00:23:09 suédoises, à chaque fois, tentent de refuser
00:23:11 la demande d'autorisation et de demandes de manifestation,
00:23:13 la demande est formulée,
00:23:15 les forces de l'ordre disent non, parce que
00:23:17 vous menacez l'ordre public, et
00:23:19 la justice suédoise, à chaque fois, s'y oppose,
00:23:21 ce qui donne de l'extérieur l'impression
00:23:23 que les autorités suédoises
00:23:25 approuvent les autodafés, donc
00:23:27 le raccourci est vite fait, la Suède laisse
00:23:29 brûler des Corans, voire l'encourage.
00:23:31 - Très intéressant, la crise a
00:23:33 atteint son paroxysme, là, le 20 juillet.
00:23:35 - Absolument, parce que ce jour-là,
00:23:37 les deux frères irakiens, les frères Salwan,
00:23:39 Salwan Momika et son frère,
00:23:41 vont piétiner un exemplaire du Coran devant
00:23:43 l'ambassade d'Irak à Stockholm, et à ce moment-là,
00:23:45 la réaction, c'est qu'à Bagdad,
00:23:47 vous avez une foule des partisans de Moktada
00:23:49 Al-Sadr qui vont s'en prendre à l'ambassade
00:23:51 de Suède, là-bas, vont envahir
00:23:53 le bâtiment, vont y mettre le feu,
00:23:55 et ça va finir que l'ambassadrice,
00:23:57 madame l'ambassadeur
00:23:59 de Suède en Irak,
00:24:01 va être renvoyée.
00:24:03 Et dans le monde musulman,
00:24:05 c'est une avalanche de réprobations, de menaces
00:24:07 qui sont formulées à l'encontre de la Suède,
00:24:09 qui depuis mi-août, vit quand même en alerte
00:24:11 terroriste de niveau 4
00:24:13 sur 5, les Suédois contrôlent leurs frontières,
00:24:15 etc., ils sont très, très inquiets.
00:24:17 Et pendant ce temps-là, nos deux Irakiens,
00:24:19 qu'est-ce qu'ils font ? Ils continuent
00:24:21 pendant tout le mois d'août, et ils vont le faire également...
00:24:23 - Et là, je l'ai vu aussi hier, là, des Suèdes...
00:24:25 - Dimanche dernier, ils continuaient
00:24:27 et répétaient l'opération.
00:24:29 Et donc, le 25 août, on en arrive à ce qu'on disait,
00:24:31 à savoir que le Danemark dit "ça suffit",
00:24:33 il va légiférer pour interdire les autodafés
00:24:35 du Coran, et le texte
00:24:37 a été présenté vendredi.
00:24:39 - Alors, justement, qu'est-ce qu'il dit, concrètement,
00:24:41 ce projet de loi ? C'est le retour en Blasème,
00:24:43 ou bien le retour au Saint-Criles ?
00:24:45 - Je vais comprendre. Alors, le texte... - La détermination ?
00:24:47 - La formulation, d'abord. Le texte vise, je cite,
00:24:49 "à interdire le traitement
00:24:51 inapproprié d'objets
00:24:53 ayant une signification religieuse
00:24:55 importante pour une communauté
00:24:57 religieuse." Bon. Et pour ça...
00:24:59 - Projeté par des jurés... - Vous allez voir,
00:25:01 les conséquences, c'est que, déjà, vous vous exposez
00:25:03 à une amende, et jusqu'à deux ans de prison,
00:25:05 quand même, hein. Voilà. Donc,
00:25:07 alors, on comprend les préoccupations sécuritaires,
00:25:09 diplomatiques des Danois,
00:25:11 qui se disent "on n'a pas envie de se retrouver
00:25:13 dans la situation suédoise", mais voyez le signal.
00:25:15 Le signal, c'est... Et ça, c'est Richard Malca,
00:25:17 dans une tribune publiée dans le journal
00:25:19 Le Monde, qui le dit très bien, c'est l'avocat de Charlie Hebdo,
00:25:21 hein, Richard Malca, il dit "ben, voyez, faites pression,
00:25:23 manifestez devant nos ambassades, menacez-nous,
00:25:25 on va changer notre loi."
00:25:27 Vous voyez, c'est ça, en fait, le message qui est
00:25:29 adressé. Et ça, on peut prendre
00:25:31 le pari que ça aura des conséquences électorales
00:25:33 au Danemark, au profit de
00:25:35 l'extrême-droite, comme dirait si bien Mathieu.
00:25:37 Voilà. Ensuite, le délit de Blasphème.
00:25:39 Alors, le Danemark l'avait aboli
00:25:41 en 2017, après qu'il a
00:25:43 resté 334 ans
00:25:45 dans le code pénal
00:25:47 danois. Et donc, six ans plus tard,
00:25:49 voilà que l'offense à Dieu revient
00:25:51 dans la loi danoise. Bien joué, les
00:25:53 progressistes, hein, parce que c'est une majorité de gauche,
00:25:55 quand même, qui prend ces décisions.
00:25:57 Et alors, la formulation, je vous la redonne,
00:25:59 "le traitement inapproprié d'objets
00:26:01 ayant une signification religieuse
00:26:03 importante pour une communauté religieuse".
00:26:05 Mais moi, j'aimerais bien la connaître, la liste de ces
00:26:07 objets à signification
00:26:09 religieuse importante. Est-ce que la baïa, par
00:26:11 exemple, ça entre pas dans la liste
00:26:13 au-delà du Coran, le crucifix, bien sûr,
00:26:15 l'étoile de David, etc., n'importe quel vêtement
00:26:17 à connotation religieuse peut devenir,
00:26:19 peut tomber, sous le coup, finalement,
00:26:21 de cette fameuse loi. Donc, vous voyez,
00:26:23 à vouloir résoudre un problème, pour ne pas dire le
00:26:25 Coran, on tombe dans des formulations ambigües
00:26:27 qui risquent, finalement, de ne rien résoudre.
00:26:29 - Alors, justement, on va se poser,
00:26:31 on va marquer une pause et on va se poser la question,
00:26:33 en quoi c'est une reculade ? Est-ce que c'est
00:26:35 une reculade ? Est-ce que c'est
00:26:37 efficace ? Est-ce que ça peut...
00:26:39 - De l'enfance. - Voilà, quelles conséquences
00:26:41 ça peut avoir en France ? On en parle
00:26:43 dans un instant. Allez, on marque une pause, à tout de suite. Ne partez pas.
00:26:45 - Alors, on parlait pendant la pub,
00:26:49 la publicité un peu des délits de blasphème.
00:26:51 Je vais vous faire un petit tour de table là-dessus parce que je vois que ça vous intéresse.
00:26:53 Alors, vous nous disiez que ce délit de
00:26:55 blasphème... - Vous vous étonnez ?
00:26:57 - Vous, non. Non, personne
00:26:59 autour de la table, ça ne m'étonne pas. Ça ne va rien
00:27:01 résoudre, selon vous ? - Oui. Oui, alors,
00:27:03 d'abord, c'est impropre de parler de délit de
00:27:05 blasphème parce que Marc le
00:27:07 sait très bien. La loi,
00:27:09 je vous l'ai dit, elle vise à empêcher
00:27:11 les traitements inappropriés de certains objets à caractère
00:27:13 religieux. Et je vous disais, qu'est-ce qu'on met
00:27:15 dans cette liste-là ? Plus que le
00:27:17 Coran, visiblement. Là,
00:27:19 on est dans le registre du sacrilège
00:27:21 quand on s'en prend à un objet. Mais en revanche, la loi
00:27:23 n'interdit pas la parole,
00:27:25 le discours, contre une
00:27:27 religion ou même l'écrit. Donc, ça veut dire que
00:27:29 les caricatures danoises de 2005,
00:27:31 passées cette loi, pourront toujours prospérer.
00:27:33 Là, par la parole, par le discours,
00:27:35 on est dans le registre du blasphème. Donc, en fait,
00:27:37 c'est même plutôt le délit de sacrilège
00:27:39 qui va être, aujourd'hui,
00:27:41 passible d'une amende ou d'une prison
00:27:43 au Danemark. Mais oui,
00:27:45 vous avez raison. Donc, à la fois, ce texte, c'est une reculade
00:27:47 face aux islamistes et en plus, ce ne sera pas
00:27:49 efficace. Et ce qu'il faut savoir,
00:27:51 c'est que les Danois, aujourd'hui, ne sont pas les seuls.
00:27:53 Regardez en Allemagne. Vous avez une loi
00:27:55 depuis 2017 pour lutter contre
00:27:57 la haine en ligne qui punit
00:27:59 l'insulte aux croyances religieuses
00:28:01 jusqu'à trois ans de prison.
00:28:03 Là, on est clairement dans le délit de blasphème en Allemagne.
00:28:05 Et tant pis pour la liberté d'expression.
00:28:07 Et même en France, qui a été le
00:28:09 premier pays, en 1791, pendant la révolution,
00:28:11 à abolir le délit de blasphème,
00:28:13 ça avait été reconfirmé dans la loi sur la liberté
00:28:15 de la presse en 1881.
00:28:17 En 1881,
00:28:19 injurier une religion, ça relevait
00:28:21 sans ambiguïté de la liberté d'expression.
00:28:23 Vous pouviez le faire. Mais aujourd'hui, c'est plus compliqué
00:28:25 que ça. Vous avez des lois, aujourd'hui,
00:28:27 des lois contre les discriminations, des lois
00:28:29 anti-racistes. La première d'entre elles, c'est la loi
00:28:31 Pleven de 1972.
00:28:33 Et bien, cette loi, qu'est-ce qu'elle fait ? Elle crée
00:28:35 des recours en justice contre
00:28:37 les blasphémateurs qui sont susceptibles
00:28:39 de relever de la provocation à la haine, la haine religieuse,
00:28:41 la haine raciale. Prenez l'exemple de Mila.
00:28:43 Vous vous rappelez cette petite, cette jeune ado ?
00:28:45 Il y a trois ans de ça,
00:28:47 elle lance une diatribe sur les réseaux sociaux
00:28:49 contre l'islam. Elle a des mots très crus. "L'islam, c'est
00:28:51 de la merde", elle dit, pour rappeler.
00:28:53 Et elle dit ça.
00:28:55 Et ça lui a valu des menaces de mort, bien
00:28:57 évidemment, mais surtout une enquête
00:28:59 pour provocation à la haine raciale.
00:29:01 Et d'ailleurs, vous voyez le truc, elle s'en
00:29:03 prend à l'islam et non pas aux musulmans.
00:29:05 Et on parle de haine raciale,
00:29:07 comme si l'islam était une communauté
00:29:09 humaine, comme si l'islam était un
00:29:11 peuple, en réalité. Vous voyez
00:29:13 l'ambiguïté des choses. Et on se souvient, à un moment,
00:29:15 de la faire Mila, les propos de la garde des
00:29:17 Sceaux Nicole Belloubet. Qu'est-ce qu'elle dit ? Visiblement, elle n'avait
00:29:19 rien compris à la législation française. Elle dit
00:29:21 à l'époque, la garde des Sceaux, que
00:29:23 l'insulte à la religion est une atteinte
00:29:25 à la liberté de conscience. Il faut qu'Emmanuel
00:29:27 Macron repasse dessus quelques
00:29:29 jours plus tard, et il dit,
00:29:31 regardez, vous allez le voir la citation, "la loi
00:29:33 est claire", c'est Emmanuel Macron qui parle en
00:29:35 2021, "nous avons droit au blasphème,
00:29:37 à critiquer, caricaturer les religions.
00:29:39 Ce qui est interdit, c'est l'appel à la
00:29:41 haine, l'atteinte à la dignité.
00:29:43 Je ne céderai pas là-dessus, l'ordre républicain
00:29:45 n'est pas l'ordre moral."
00:29:47 Il faut croire qu'au Danemark, mais qu'aussi
00:29:49 en Allemagne, et par moment aussi en France,
00:29:51 l'ordre moral et l'ordre moral
00:29:53 islamiste triomphe,
00:29:55 visiblement, au nom de la sécurité nationale,
00:29:57 dans le cas danois. Et là,
00:29:59 on n'est pas obligé de soutenir les brûleurs de
00:30:01 Coran, soyons clairs, ces gens sont des abrutis,
00:30:03 sont des provocateurs à la haine.
00:30:05 Mais, en revanche, on n'est pas
00:30:07 obligé de se satisfaire de ce genou à terre,
00:30:09 très clairement des Danois.
00:30:11 Au nom de la sécurité nationale ?
00:30:13 Ben non, mais c'est terrible.
00:30:15 C'est-à-dire que, de cette façon,
00:30:17 ils sont en train
00:30:19 de nous inoculer
00:30:21 le principe de l'auto-censure.
00:30:23 C'est-à-dire que nous sommes
00:30:25 en train de perdre ce que nous avons mis
00:30:27 des siècles à forger.
00:30:29 Cette capacité à être capable
00:30:31 d'être dans
00:30:33 la raillerie,
00:30:35 parfois un peu grasse,
00:30:37 et qui blesse immanquablement,
00:30:39 mais blesser quelqu'un, ce n'est pas
00:30:41 une manifestation de haine.
00:30:43 Nous devons tous faire des efforts
00:30:45 pour vivre dans le multiple,
00:30:47 sur notre sensibilité.
00:30:49 Nous devons admettre
00:30:51 que d'autres se moquent
00:30:53 de ce que nous sommes,
00:30:55 de ce que nous pensons.
00:30:57 Et là, cette façon
00:30:59 de réagir est désastreuse
00:31:01 pour l'esprit démocratique.
00:31:03 Et c'est ce qu'on retrouve
00:31:05 également dans la logique de pudeur.
00:31:07 Vous savez, la pudeur, aujourd'hui,
00:31:09 ça devient une valeur intrinsèque.
00:31:11 - Rapidement, Charlotte et Mathieu,
00:31:13 parce que je veux aussi qu'on parle
00:31:15 de ce qui s'est passé,
00:31:17 avec le Roi Soleil, votre regard,
00:31:19 un peu, justement, sur ce...
00:31:21 - Le problème, je pense aussi,
00:31:23 pour rajouter, c'est la question
00:31:25 de la schizophrénie de l'époque.
00:31:27 On va aller mourir pour le blasphème
00:31:29 qui concerne les religions,
00:31:31 et en effet, Marc a raison,
00:31:33 pour vivre ensemble, il faut accepter
00:31:35 d'être blessé. Mais il faut que tout le monde
00:31:37 accepte. Il n'y a pas que les gens
00:31:39 qui croient en quelque chose,
00:31:41 qui ont le droit d'être blessés.
00:31:43 Or, le blasphème qui concerne le progressisme
00:31:45 et qui se serve de leur intelligence
00:31:47 pour critiquer quelque chose,
00:31:49 traîner devant les tribunaux,
00:31:51 c'est tous les jours. Donc, soit on interdit
00:31:53 le blasphème réellement, soit on avoue
00:31:55 que seuls les gens qui ont la foi
00:31:57 ont le droit d'être moqués,
00:31:59 et ça devient très injuste.
00:32:01 - Non, je pense que toute société
00:32:03 a sa définition du blasphème,
00:32:05 et en France, aujourd'hui,
00:32:07 il n'y a pas d'autre là-dessus.
00:32:09 Chaque société a ses interdits.
00:32:11 Tout ce qui tourne autour de la haine,
00:32:13 c'est le blasphème. C'est le blasphème
00:32:15 des idéaux officiels de nos sociétés.
00:32:17 Et dès lors que quelqu'un se permet
00:32:19 certaines critiques, on dit "haine",
00:32:21 et dès lors, c'est le visage du diable
00:32:23 qui s'empare du haineux. Et du haineux,
00:32:25 ce qu'il faut faire, c'est le pousser
00:32:27 le plus loin possible de la société.
00:32:29 Pourquoi? Parce qu'il est nauséabond
00:32:31 et sulfureux, l'odeur du diable,
00:32:33 l'odeur de la décharge.
00:32:35 - On va en parler, Derrick Zemmour,
00:32:37 dans un instant. C'est vrai que tout
00:32:39 est toujours lié. Et de cette information
00:32:41 et de ce procès sur cette histoire,
00:32:43 des propos tenus à propos de Pétain
00:32:45 en 2019, le 21 octobre 2019,
00:32:47 sur ce plateau face à Bernard-Henri Lévy,
00:32:49 toute la campagne présidentielle
00:32:51 s'était là-dessus. Il avait été relaxé
00:32:53 en première instance, en appel.
00:32:55 Et là, la Cour de cassation renvoie
00:32:57 un procès, ordonne un procès.
00:32:59 On en parle dans un instant, on fera
00:33:01 un tour de table. Ouh là là, j'aimerais
00:33:03 parler de tout, mais on va faire vite.
00:33:05 Mais ça nous intéresse. Aujourd'hui,
00:33:07 c'est la naissance du Roi Soleil.
00:33:09 - C'est un des grands personnages
00:33:11 de notre histoire, qu'on le veuille ou non.
00:33:13 - Et c'est important de revenir quand même
00:33:15 à des pages d'histoire de temps en temps,
00:33:17 parce qu'il a marqué notre histoire,
00:33:19 il a marqué la France. Et pourquoi
00:33:21 sa naissance a été quelque chose
00:33:23 de très important pour la France ?
00:33:25 - Parce que la France se portait
00:33:27 très, très, très mal. On avait
00:33:29 Louis XIII, son papa,
00:33:31 et puis Richelieu. Ils cheminaient
00:33:33 ensemble sans être toujours
00:33:35 dans la véritable amitié.
00:33:37 Beaucoup de querelles
00:33:39 existaient entre les deux
00:33:41 personnages, mais on faisait la guerre.
00:33:43 Il y avait aussi des manifestations
00:33:45 de paysans, comme les Nupiés, etc.
00:33:47 Mais le grand drame dans tout ça, il n'y avait pas
00:33:49 d'héritier. 22 ans
00:33:51 que Louis XIII était marié
00:33:53 et pas d'avenir. C'est terrifiant.
00:33:55 On essaie de constituer
00:33:57 un royaume, un trône fort,
00:33:59 mais rien derrière
00:34:01 pour assurer la continuité.
00:34:03 Pire que ça.
00:34:05 22 ans sans étreinte.
00:34:07 Et Anne d'Autriche, on découvre quoi ?
00:34:09 Qu'elle est là, en train de
00:34:11 se comporter de façon traîtresse.
00:34:13 Elle a un courrier
00:34:15 avec sa famille en Espagne
00:34:17 et le roi, forcément,
00:34:19 quand il apprend cela,
00:34:21 se fâche. Elle risque de terminer
00:34:23 au couvent. C'est Richelieu
00:34:25 qui pourtant n'est pas
00:34:27 bien vu par la reine
00:34:29 qui la sauve. Pourquoi ? Parce qu'il a
00:34:31 cette obsession. Il faudrait qu'il y ait
00:34:33 un héritier.
00:34:35 Comment faire en sorte que ces deux personnages
00:34:37 se retrouvent
00:34:39 dans le même lit ? C'est là un premier
00:34:41 miracle.
00:34:43 Portons-nous le 5 décembre
00:34:45 1837.
00:34:47 Le roi
00:34:49 est allé rendre visite
00:34:51 à sa maîtresse bien chaste
00:34:53 devenue...
00:34:55 - 1637 ? - J'ai dit quoi ?
00:34:57 - 1800. - Ah pardon, oui.
00:34:59 - Non, c'est pas grave. On vous suit quand même.
00:35:01 - 1637.
00:35:03 Et sa maîtresse, Louise
00:35:05 de Lafayette, c'est une maîtresse
00:35:07 ô combien chaste,
00:35:09 puisqu'elle est devenue religieuse
00:35:11 pour ne plus être la tentatrice du roi.
00:35:13 Ils ne peuvent pas se séparer.
00:35:15 Ils ont besoin de se voir.
00:35:17 Et là, ils décident de lui rendre
00:35:19 visite, comme tous les jours, rue
00:35:21 Saint-Antoine, dans ce couvent
00:35:23 où elle est enfermée
00:35:25 et néanmoins, elle l'attend.
00:35:27 C'est sa diversion par rapport
00:35:29 au Tout-Puissant.
00:35:31 Il fait porter l'immeuble à Saint-Maur.
00:35:33 Ah bah oui, parce qu'en cette époque-là,
00:35:35 quand le roi se déplace, il est
00:35:37 forcément dans
00:35:39 l'emballement de trouver
00:35:41 le lieu où il se trouvera
00:35:43 avec son quotidien.
00:35:45 Donc l'immeuble.
00:35:47 Et voilà qu'il s'attarde,
00:35:49 ils ont du mal à se quitter.
00:35:51 Et puis, quand il sort
00:35:53 enfin, il s'aperçoit que c'est
00:35:55 un orage terrible à l'extérieur.
00:35:57 Alors le chef des gardes
00:35:59 lui dit "Mais Sire, on ne peut pas
00:36:01 sortir dans ces conditions."
00:36:03 "Attendons,
00:36:05 dit Louis XIII.
00:36:07 Mais pourquoi ne pas gagner le Louvre ?
00:36:09 Parce que tous mes meubles
00:36:11 se trouvent à Saint-Maur."
00:36:13 "Oui mais la reine pourrait vous attendre,
00:36:15 elle serait satisfaite
00:36:17 de vous accueillir."
00:36:19 "Il n'en est pas question, mais l'orage
00:36:21 est tellement
00:36:23 violent qu'il finit
00:36:25 par céder." On a fait passer le message
00:36:27 que le roi allait se présenter
00:36:29 au Louvre et là,
00:36:31 la reine s'est mise
00:36:33 dans une position combien s'émilliante
00:36:35 avec la plus belle tenue.
00:36:37 On a les beaux reliefs sur la table.
00:36:39 - Il fait comme s'il était là. - Mais oui !
00:36:41 C'est extraordinaire !
00:36:43 Quelques invités, quelques convives.
00:36:45 Et puis quand on se retire,
00:36:47 le repas
00:36:49 vous a apporté ses satisfactions
00:36:51 de la bouche. Le palais
00:36:53 est enchanté, si je puis dire.
00:36:55 Et le valet
00:36:57 le conduit derrière
00:36:59 la chandelle vers la
00:37:01 chambre de la reine. - Mais pas sur
00:37:03 les détails. - Mais non, mais non !
00:37:05 - Il n'était pas dans la chambre.
00:37:07 - Et un petit matin,
00:37:09 à l'aube, très tôt, il s'en va
00:37:11 le roi. On se dit qu'ils
00:37:13 ont fait ami-ami, ils ne se sont
00:37:15 point chicanés, mais de là, imaginez
00:37:17 que les trains...
00:37:19 Et au mois de janvier,
00:37:21 ah oui, la nouvelle tombe,
00:37:23 il y aura bien un
00:37:25 héritier. On commence
00:37:27 à s'agiter, à prier
00:37:29 ici, là, si ça pouvait être un dauphin.
00:37:31 Et au mois de février,
00:37:33 le 10 février,
00:37:35 le roi décide
00:37:37 de consacrer le royaume
00:37:39 à la Vierge Marie.
00:37:41 Tous les ans, le 15 août,
00:37:43 il y aura des processions,
00:37:45 des prières, et puis il fait frapper une médaille
00:37:47 en hommage
00:37:49 à la Vierge. Mieux que ça !
00:37:51 Pour le mettre tel à Notre-Dame,
00:37:53 on érigera
00:37:55 une statue,
00:37:57 la statue de la Vierge,
00:37:59 et lui, à ses pieds,
00:38:01 portera la couronne
00:38:03 et le sceptre pour lui montrer
00:38:05 qu'il en réfère
00:38:07 à cette toute-puissance
00:38:09 du ciel, réincarnée
00:38:11 par Marie.
00:38:13 Au mois d'août,
00:38:15 il va continuer à guérouiller, à voir
00:38:17 sa maîtresse, bien évidemment,
00:38:19 et pour autant, au mois d'août,
00:38:21 le ventre est bien arrodi,
00:38:23 à partir du moment où le petit s'agit
00:38:25 énormément, et là, on en appelle
00:38:27 partout dans toutes
00:38:29 les églises, il faut prier
00:38:31 des processions dans la rue, que ce soit
00:38:33 un dauphin, que ce soit un dauphin !
00:38:35 Et le 5 septembre,
00:38:37 à midi, alors qu'il est parti
00:38:39 dîner, n'oubliez pas qu'à l'époque,
00:38:41 quand on dîne, c'est à la mi-journée,
00:38:43 le roi est
00:38:45 à la table, et soudain, on vient
00:38:47 le guérir ! Il est né, il est né !
00:38:49 Et mieux
00:38:51 que ça, Madame de Celsie
00:38:53 hurle, c'est un dauphin !
00:38:55 Madame de Péronne,
00:38:59 Dame Péronne, est là, avec le petit
00:39:01 dans les bras, le roi
00:39:03 s'effondre à genoux,
00:39:05 il remercie la Vierge,
00:39:07 il remercie le Tout-Puissant,
00:39:09 il pleure, il en oublie la Reine,
00:39:11 aller la saluer, on lui dit
00:39:13 il y a quand même un minimum, lui rendre
00:39:15 hommage, ça teinte de
00:39:17 partout, les coups de canon,
00:39:19 il y a 40 canons,
00:39:21 les arquebuses, partout,
00:39:23 la liesse, ça va durer pendant 3 jours,
00:39:25 des feux d'artifice, on danse,
00:39:27 des fontaines de vin, Mathieu
00:39:29 aurait été là, comme imaginez,
00:39:31 ce gaillard, comment il aurait célébré
00:39:33 Louis XIV, mais dès le
00:39:35 3ème jour, eh bien, on présente
00:39:37 le Parlement au tout petit
00:39:39 poupon, il est là sur un coussin,
00:39:41 et c'est la première fois
00:39:43 qu'il a un entretien,
00:39:45 aussi bien avec ceux
00:39:47 qui représentent l'autorité,
00:39:49 et les ambassadeurs du monde entier.
00:39:51 N'oubliez pas ce qui
00:39:53 se passe quand il a 5 ans,
00:39:55 le roi est en train de mourir,
00:39:57 il en a l'impression,
00:39:59 le 21 avril, il fait venir le petit
00:40:01 bonhomme, il lui dit
00:40:03 comment vous appelez-vous, mon enfant ?
00:40:05 Louis XIV, mon papa,
00:40:09 pas encore, pas encore,
00:40:11 et là il demande à ce que
00:40:13 ce petit roi
00:40:15 soit le roi de la paix, et un bon
00:40:17 chrétien, il ne sera pas le roi de la paix,
00:40:19 notons que le roi meurt le même jour
00:40:21 que son père, Henri IV,
00:40:23 un 14 mai, étonnant non ?
00:40:25 Et c'est Mazarin qui sera
00:40:27 le parrain, celui qui fera
00:40:29 très attention à lui.
00:40:31 Vive l'histoire de France, merci beaucoup
00:40:33 Marc Menand, dans un instant on va parler
00:40:35 d'Éric Zemmour, j'aimerais bien qu'on fasse votre
00:40:37 chronique d'abord, Charlotte. La France était
00:40:39 réellement impuissante face au
00:40:41 trafic de drogue. 40 morts
00:40:43 à Marseille depuis le début de l'année
00:40:45 en lien avec le trafic de drogue.
00:40:47 Un collectif de familles a alors décidé
00:40:49 hier de saisir la justice administrative
00:40:51 pour réclamer le retour
00:40:53 de l'état de droit dans leur quartier
00:40:55 abandonné. Notre quotidien est
00:40:57 d'assister à des scènes de guerre,
00:40:59 on criait des habitants aujourd'hui sur l'antenne de CNews.
00:41:01 Personne ne leur vient en aide.
00:41:03 Ils ont raison ? Mais ce qui est très intéressant
00:41:05 c'est que vous avez vu, ils en appellent au retour
00:41:07 de l'état de droit dans leur quartier. Or, dans une certaine
00:41:09 mesure, la France s'est rendue
00:41:11 impuissante par le biais de ce qu'elle appelle
00:41:13 de ce que certains militants appellent
00:41:15 l'état de droit. Donc il y a une différence
00:41:17 on va dire de perception sur ce qu'est l'état
00:41:19 de droit entre les habitants
00:41:21 qui invoquent
00:41:23 plusieurs libertés fondamentales en effet dans leur
00:41:25 référé liberté. Ils parlent du droit
00:41:27 à la sécurité, à la vie, le principe d'égalité
00:41:29 et l'interdiction des discriminations
00:41:31 en l'occurrence la discrimination de ne pas
00:41:33 compter aux yeux de l'état
00:41:35 sur le droit à la sécurité et à la vie.
00:41:37 Alors ce référé liberté, pour faire très simple
00:41:39 un référé liberté, vous savez on le pose devant
00:41:41 la justice administrative, c'est une procédure
00:41:43 qui est accélérée et qui est
00:41:45 conditionnée au caractère d'urgence de la
00:41:47 situation. En général un référé liberté
00:41:49 c'est par exemple le gouvernement prend une
00:41:51 décision d'interdire une manifestation
00:41:53 le dimanche, vous êtes le jeudi, vous faites un
00:41:55 référé liberté parce qu'entre le jeudi et le dimanche
00:41:57 il faut que la décision tombe. Donc là
00:41:59 évidemment on se dit
00:42:01 quelle est l'urgence ? Alors évidemment il y a une portée symbolique
00:42:03 à ce référé liberté, c'est que l'urgence
00:42:05 elle est permanente, c'est pas d'ici
00:42:07 à trois jours, mais il y a véritablement
00:42:09 urgence à expliquer
00:42:11 l'avocat qui représente quand même
00:42:13 52 requérants
00:42:15 officiels devant la justice
00:42:17 et à l'origine de la démarche on trouve un collectif
00:42:19 qui réunit 1800 membres
00:42:21 dont plusieurs familles endeuillées
00:42:23 par les règlements de comptes. Alors vous l'avez dit depuis le début
00:42:25 de l'année c'est 40 personnes qui ont
00:42:27 été tuées dans les règlements de comptes
00:42:29 à Marseille uniquement, on en a vu ailleurs
00:42:31 on a vu Nîmes qui tout à coup s'est réveillée
00:42:33 et il y a 17 demandes
00:42:35 qui sont formulées dans cette demande auprès de la justice
00:42:37 qui révèlent une évidente fracture
00:42:39 entre la réalité que vivent ces
00:42:41 habitants et une espèce de fiction
00:42:43 idéologique que l'on plaque parfois
00:42:45 sur la réalité que vivent ces habitants
00:42:47 Pourquoi est-ce que je dis ça ? Parce que parmi
00:42:49 les demandes qu'il y a, il y a
00:42:51 un, la demande d'une présence
00:42:53 pérenne des forces de l'ordre dans ces
00:42:55 quartiers. Vous voyez comment on parle
00:42:57 Mathieu l'évoquait tout à l'heure, vous voyez
00:42:59 comment on parle de la perception
00:43:01 soi-disant de la police par
00:43:03 les habitants de ces quartiers. Bon ben quand
00:43:05 ils font une demande devant la justice, ils demandent une présence
00:43:07 pérenne de la police pour
00:43:09 sauver la vie éventuellement de leurs enfants
00:43:11 C'est la première chose. Et la deuxième chose
00:43:13 ils demandent également parmi
00:43:15 d'autres demandes, le renforcement des
00:43:17 douanes contre l'entrée de cocaïne
00:43:19 et des armes. Dans un autre mot on appelle ça
00:43:21 le contrôle des frontières
00:43:23 le contrôle des frontières qui avait permis
00:43:25 revenez-vous pendant la crise du Covid
00:43:27 de, dans une certaine mesure, de
00:43:29 tarir en effet le trafic de drogue. Et je me
00:43:31 souviens à l'époque, il y en avait qui nous disaient "c'est incroyable
00:43:33 le Covid a réussi ce que la police n'a jamais réussi
00:43:35 à faire, c'est-à-dire stopper le trafic de drogue"
00:43:37 C'était pas tellement le Covid, c'était la fermeture des frontières
00:43:39 Ça pouvait arriver jusqu'au cerveau
00:43:41 de tout le monde, ça serait formidable. Et si
00:43:43 la requête était jugée recevable
00:43:45 alors là bon il va y avoir une question évidemment en même
00:43:47 de forme, l'avocat a prévu des actions
00:43:49 similaires dans plusieurs autres villes
00:43:51 gangrénées par le trafic de drogue
00:43:53 et donc ce qu'on comprend c'est qu'il y a
00:43:55 aussi un fossé entre le
00:43:57 discours parfois où on se dit "finalement
00:43:59 il y a une forte action, la guerre
00:44:01 est menée contre la drogue" vous savez c'est des mots
00:44:03 que l'on entend beaucoup, et la réalité
00:44:05 d'une situation qui échappe de plus en plus
00:44:07 année après année au détriment de ses
00:44:09 habitants, un peu à tout le monde
00:44:11 - Alors est-ce que c'est pas précisément en raison de
00:44:13 ce harcèlement contre le trafic
00:44:15 de drogue que la violence explose et que les trafiquants
00:44:17 règlent justement leur compte ?
00:44:19 - Alors vous avez raison, c'est un argument qui est très souvent
00:44:21 entendu, on aimerait que ce soit vrai, on aimerait de se dire
00:44:23 que enfin la guerre est menée et donc
00:44:25 les trafiquants réagissent. Bon, a priori
00:44:27 c'est un petit peu fantasmé comme lecture
00:44:29 de la réalité parce que
00:44:31 avec ou sans harcèlement des points de
00:44:33 dilles, ces fameux harcèlements de points de dilles, le
00:44:35 trafic grossit et se radicalise.
00:44:37 Je vais vous prendre un exemple
00:44:39 déjà on pourrait reprendre l'exemple de Nîmes
00:44:41 vous savez les policiers ont été envoyés, la fameuse CRS 8
00:44:43 a été envoyée après les règlements de compte
00:44:45 en l'occurrence c'était pas l'endroit qui avait été choisi
00:44:47 pour harceler les points de dilles. Mais prenons
00:44:49 l'exemple de Marseille, ce qu'on apprend à Marseille
00:44:51 c'est que là où il y a énormément de règlements de compte
00:44:53 ces deux clans de la drogue qui se sont
00:44:55 constitués, c'était deux à la base ils trafiquaient
00:44:57 ensemble, ils se sont dissociés
00:44:59 ils représentent deux clans extrêmement
00:45:01 puissants qui ont chacun des dizaines et des
00:45:03 dizaines de points de dilles dans la ville
00:45:05 et à l'origine de la Vendetta
00:45:07 récente, parce que ce sont des cycles
00:45:09 d'année en année, à l'origine de la Vendetta
00:45:11 récente, les policiers marseillais
00:45:13 expliquent qu'il y a une bataille dans une
00:45:15 boîte de nuit en Thaïlande en janvier dernier
00:45:17 entre les deux trafiquants, entre les deux clans
00:45:19 donc c'est une bataille dans la boîte de nuit
00:45:21 qui a fait que l'un des deux
00:45:23 qui a été très sérieusement
00:45:25 rossé pendant cette bataille là
00:45:27 a dit à partir de maintenant ils ne tousseront
00:45:29 plus à la drogue dans la cité de la Passerelle
00:45:31 qui est donc une cité marseillaise
00:45:33 et donc depuis il a envoyé des gens pour aller les tuer
00:45:35 parce que le respect de la vie
00:45:37 humaine dans leur tête c'est assez anecdotique
00:45:39 par rapport à leur trafic, donc vous voyez
00:45:41 qu'un mort en entraînant un autre, vous arrivez
00:45:43 à une Vendetta et à une spirale
00:45:45 infernale de règlement de compte permanent
00:45:47 qui a assez peu à voir avec tel ou tel
00:45:49 point de deal qui a été harcelé
00:45:51 alors il faut dire une chose, l'interpellation
00:45:53 sur le terrain d'un dealer
00:45:55 l'amende collée à un consommateur qui ne va plus
00:45:57 revenir, le point de deal qui est fermé
00:45:59 même s'il ouvre un peu plus loin, pour les
00:46:01 habitants c'est salutaire, c'est à dire quand c'est en bas
00:46:03 de chez vous, vous êtes content que ce harcèlement existe
00:46:05 même s'il se déplace ailleurs, en l'occurrence pour vous
00:46:07 ça change tout, mais le trafic
00:46:09 lui il est forcément pensé à une plus grande échelle
00:46:11 à une plus grande échelle
00:46:13 que sur le terrain lui-même
00:46:15 or le Parisien a fait sa une aujourd'hui là-dessus
00:46:17 ils font parler beaucoup de policiers qui
00:46:19 traitent cette question là et eux
00:46:21 identifient deux sujets majeurs
00:46:23 qui recoupent dans une certaine
00:46:25 mesure ce que racontent les habitants
00:46:27 et qui ont changé, qui ont fait
00:46:29 changer l'échelle
00:46:31 du trafic de drogue en France
00:46:33 1) les frontières
00:46:35 dans les années 90-2000, donc on comprend
00:46:37 l'ouverture des frontières Schengen dans une
00:46:39 certaine mesure, pourquoi ? Parce que les trafiquants
00:46:41 qui étaient obligés de s'entendre
00:46:43 avec des gens de l'autre côté de la frontière
00:46:45 ont géré toute leur importation tout seul
00:46:47 vous n'avez plus besoin de gérer avec les Espagnols
00:46:49 vous allez chercher votre marchandise, vous l'importez
00:46:51 vous la gérez de bout en bout, donc ça a
00:46:53 favorisé l'explosion du marché
00:46:55 de la drogue à l'intérieur de ces frontières
00:46:57 et la deuxième chose, la bureaucratisation
00:46:59 du travail de policier, c'est à dire que
00:47:01 vous avez des policiers sur le terrain, mais
00:47:03 une fois que vous vous interpelez, et bien
00:47:05 qu'est-ce qui se passe derrière ? C'est évidemment ça
00:47:07 la question qui se pose. Alors j'ai décidé de prendre
00:47:09 un exemple, parce qu'on parle souvent de la question de la procédure
00:47:11 la bureaucratisation. Alors j'ai pris un exemple
00:47:13 j'ai demandé à un policier
00:47:15 quand vous voulez poser une balise, une balise c'est
00:47:17 sous une voiture, pour suivre
00:47:19 un trafiquant, pour voir où il va, où est-ce qu'il
00:47:21 récupère, qui il rencontre, etc.
00:47:23 Pour information, les trafiquants, entre eux
00:47:25 notamment dans les règlements de comptes, ils vont acheter une balise dans le commerce
00:47:27 vous pouvez le faire sur internet
00:47:29 ils balisent la voiture d'à côté
00:47:31 et... vous l'avez fait pour Marc Menand
00:47:33 voilà, eux ils se balisent entre eux pour se retrouver
00:47:35 à la sortie du parking, ils se tirent dessus
00:47:37 donc voilà comment eux utilisent les balises
00:47:39 un policier, d'abord un pour utiliser
00:47:41 une balise, il faut qu'il soit en train d'enquêter
00:47:43 sur un crime et un délit qui est puni d'un minimum
00:47:45 de 3 ans d'emprisonnement, c'est la base
00:47:47 ensuite, il faut qu'il ouvre une enquête
00:47:49 préliminaire, donc qu'il soit officiel
00:47:51 ensuite, il doit justifier des éléments
00:47:53 déjà factuels pour poser la balise
00:47:55 il doit aller repérer la voiture
00:47:57 pour expliquer où est-ce qu'elle est, ensuite une fois
00:47:59 qu'il a repéré la voiture, il fait
00:48:01 une demande d'autorisation au procureur, au téléphone
00:48:03 puis il la double par écrit
00:48:05 avec la justification, le retour
00:48:07 écrit du procureur permet
00:48:09 de poser une balise, donc il faut retourner à la voiture
00:48:11 en espérant qu'elle n'ait pas bougé entre temps
00:48:13 et cette autorisation dure 15 jours
00:48:15 15 jours c'est rien dans une enquête au long cours
00:48:17 au bout de 15 jours, si vous voulez poursuivre
00:48:19 cette balise, vous êtes obligé de l'anticiper
00:48:21 un petit peu, sinon il faut retrouver la voiture
00:48:23 une nouvelle fois, alors cette fois-ci au bout de 15 jours
00:48:25 vous refaites une demande écrite avec
00:48:27 les nouveaux éléments pour poursuivre
00:48:29 parce qu'il y a une atteinte à la liberté des trafiquants
00:48:31 éventuels, donc vous refaites une demande
00:48:33 au procureur qui cette fois-ci doit demander
00:48:35 au juge de la liberté et de la détention
00:48:37 qui lui accorde éventuellement
00:48:39 au procureur, qui retransmet
00:48:41 au policier l'autorisation de poursuivre
00:48:43 la mise en place de la balise pour un mois
00:48:45 au bout d'un mois si votre enquête continue
00:48:47 des enquêtes pour faire tomber des réseaux
00:48:49 ça peut être des mois et des mois voire des années
00:48:51 et au bout d'un mois vous refaites tout ce cirque
00:48:53 donc là évidemment c'est un exemple
00:48:55 qui vous fait comprendre ce qu'est devenu le travail
00:48:57 d'un policier, la deuxième chose et ça c'est assez intéressant
00:48:59 c'est la déshumanisation
00:49:01 du travail des policiers et on parle
00:49:03 souvent des policiers de proximité
00:49:05 de la police de proximité qui apprenaient
00:49:07 à savoir ce qu'il en était dans les quartiers
00:49:09 c'est vrai de la population générale
00:49:11 mais en l'occurrence dans la voyoucratie
00:49:13 ce qui permettait aux policiers d'être informés
00:49:15 c'était les indics, ce qu'on appelle
00:49:17 les indics, ce que les policiers appellent les tontons
00:49:19 c'est à dire des voyous qui sont retournés au profit
00:49:21 de la police, sauf que là encore une fois
00:49:23 tout s'est judiciarisé parce que le trafic de stups
00:49:25 faut pas se mentir c'est toujours border comme on dit
00:49:27 on dit oui un tel il a été border, c'est toujours border
00:49:29 parce que si vous faites parler à un indic
00:49:31 qui vous donne des informations
00:49:33 en échange vous lui faisiez sauter un PV etc
00:49:35 ça la justice a dit c'est terminé
00:49:37 donc il y a aussi un manque d'informations
00:49:39 parce qu'eux ont des logiciels extrêmement cryptés
00:49:41 auxquels n'accède pas la police
00:49:43 donc vous voyez que le métier s'est
00:49:45 extrêmement complexifié
00:49:47 rendant le travail policier extrêmement
00:49:49 compliqué pendant que eux les trafiquants
00:49:51 génèrent des sommes d'argent qui les rendent extrêmement
00:49:53 souples on va dire dans l'adaptation
00:49:55 - Et justement on dit que le trafic ça va beaucoup plus vite
00:49:57 que les lois, est-ce qu'il évolue réellement ?
00:49:59 - Alors oui, alors très rapidement
00:50:01 1) les moyens sophistiqués
00:50:03 ce que je vous disais, donc la technique policière
00:50:05 ne suit pas forcément les applications
00:50:07 les réseaux sociaux d'autant que les opérateurs
00:50:09 ont parfois du mal à répondre à la police
00:50:11 que ça coûte extrêmement cher, vous avez appris cet après-midi
00:50:13 que quand le policier fait une demande par exemple
00:50:15 d'avoir le relevé téléphonique de tel ou tel trafiquant
00:50:17 sur lequel il est en train de travailler c'est facturé à l'état
00:50:19 chaque opération
00:50:21 on va dire de ces opérateurs qui par ailleurs
00:50:23 obtiennent leur marché de l'état, tout ça n'a pas été négocié
00:50:25 formidable, la deuxième chose c'est l'argent
00:50:27 massivement engagé dans le trafic
00:50:29 qui laisse imaginer le pire en termes de corruption
00:50:31 vous savez qu'on en a déjà parlé, on a vu les cas
00:50:33 de dockers, on a vu des cas même d'agents municipaux
00:50:35 on a vu des cas de policiers
00:50:37 et la procureure de Paris
00:50:39 avait dit "attention, attention" parce que
00:50:41 la corruption quand elle commence à toucher des policiers
00:50:43 et des magistrats, là vous flirtez avec
00:50:45 le narco-état, ce qu'on a vu dans des états
00:50:47 parfois voisins, et la troisième chose c'est les
00:50:49 tueurs de plus en plus jeunes, puisqu'on parlait
00:50:51 des règlements de comptes, ils utilisent de plus
00:50:53 en plus souvent, ils envoient, ils vont par
00:50:55 exemple prendre un petit gars en région
00:50:57 parisienne, ils vont lui dire "on te file
00:50:59 30 000 balles, tu vas aller nous tuer tel ou tel
00:51:01 ou tel à Marseille" si bien que les policiers
00:51:03 marseillais jusqu'à maintenant, ils connaissent leurs délinquances
00:51:05 mais là le petit gars qui fait l'aller-retour en 24h
00:51:07 ils n'ont pas le temps, ils ne le connaissent pas
00:51:09 ils ne peuvent pas l'identifier, il n'y a pas eu de contrôle d'identité
00:51:11 qui lui ont permis de le comprendre
00:51:13 donc vous voyez qu'eux-mêmes s'adaptent à la
00:51:15 connaissance des policiers sur place, donc
00:51:17 tout ça rend à la fois le travail très compliqué
00:51:19 et le trafic beaucoup plus
00:51:21 pérenne. - Et moralité selon vous du coup
00:51:23 Charlotte, ces familles
00:51:25 qui portent
00:51:27 plainte contre l'Etat
00:51:29 vous pensez qu'il y a une chance, une évolution ?
00:51:31 - Alors je ne sais pas si
00:51:33 la plainte elle-même, le référé sera recevable
00:51:35 lui-même, là où elles ont raison c'est qu'il y a
00:51:37 clairement urgence et dans tout ce que je dis
00:51:39 le trafic de drogue, on ne va pas se mentir, c'est extrêmement
00:51:41 compliqué de lutter, de se dire
00:51:43 on arriverait à bout du trafic
00:51:45 de drogue, il y a quand même certaines choses qui pourraient être
00:51:47 mieux faites, plus simplement faites, qui
00:51:49 rendent les policiers plus efficaces, ça c'est absolument certain.
00:51:51 - En tout cas déjà sur la forme,
00:51:53 appeler à l'Etat de droit, c'est
00:51:55 capital et appeler l'Etat
00:51:57 à faire son travail
00:51:59 et pour l'Etat de droit. - Et les indignés professionnels
00:52:01 peut-être à s'occuper de ces gens qui ont vraiment besoin
00:52:03 d'une prise de conscience collective,
00:52:05 ce serait pas mal aussi. - Merci
00:52:07 beaucoup, un tour de table avant votre
00:52:09 dernier sujet, c'est intéressant
00:52:11 parce que les complotistes ils avaient raison, vous allez nous dire
00:52:13 si c'est vrai ou faux, parce qu'avant une petite
00:52:15 puce sous la main pour payer, tout payer,
00:52:17 il y a même la Bible le dit, même dans
00:52:19 l'Apocalypse, il y en a qui en
00:52:21 parlaient. - La marque du diable.
00:52:23 - La marque du diable, exactement, c'est intéressant.
00:52:25 Ouh, on va en parler dans un instant
00:52:27 avec vous Mathieu. Avant tout, un tour de
00:52:29 table, je recommence avec vous parce que
00:52:31 vous avez un visage complètement défait parce que
00:52:33 je vais parler d'Éric Zemmour.
00:52:35 - Comme vous y êtes. - Non mais un
00:52:37 nouveau procès a été ordonné
00:52:39 pour Éric Zemmour, il s'agit des propos
00:52:41 à propos des propos qu'il a tenus sur
00:52:43 PT en 2019, il a eu deux relax,
00:52:45 une en première instance, une en
00:52:47 appel, il est allé en
00:52:49 cassation et la cassation,
00:52:51 la cour a jugé que les propos
00:52:53 reprochés peuvent constituer un délit
00:52:55 même s'ils portent sur une personnalité qui n'a pas
00:52:57 été condamnée pour crime contre la humanité.
00:52:59 Rappelons quand même, et c'est la question que je vais vous poser,
00:53:01 c'est-à-dire que la cour de cassation
00:53:03 ne juge pas sur le fond, il y a eu deux jugements
00:53:05 sur le fond, en première instance, deuxième instance,
00:53:07 à chaque fois il a été relacé, la cour de cassation
00:53:09 ne juge pas sur le fond mais elle est...
00:53:11 elle renvoie à un procès, qu'est-ce que ça vous évoque
00:53:13 Charlotte ?
00:53:15 - En s'enmenant !
00:53:17 - Non, non, non, non, jamais !
00:53:19 - Je ne l'oublierai pas.
00:53:21 Non mais simplement, il faut comprendre qu'en effet
00:53:23 et la première instance et l'appel avaient dit
00:53:25 en gros, quels que soient les propos qui peuvent
00:53:27 heurter, encore une fois, qui peuvent être
00:53:29 contestés, qui peuvent provoquer
00:53:31 un débat sur le terrain historique, il ne
00:53:33 s'agissait pas dans la bouche d'Éric Zemmour ni de
00:53:35 contester, ni de minorer un crime
00:53:37 contre l'humanité et ajoutait
00:53:39 le tribunal,
00:53:41 le pétain n'ayant pas été lui-même condamné pour crime
00:53:43 contre l'humanité, la poursuite
00:53:45 n'existe pas.
00:53:47 Et la cour de cassation nous dit "non, non, non, pas du tout,
00:53:49 on peut poursuivre quand même, même s'il n'y a
00:53:51 pas volonté de minorer ou de contester".
00:53:53 Donc c'est... là en effet ça ressemble
00:53:55 quand même à une volonté absolument de le renvoyer devant les tribunaux
00:53:57 pour qu'il soit absolument condamné alors
00:53:59 qu'il a déjà été relacé deux fois.
00:54:01 - Oui mais alors ça c'est intéressant parce que ça montre
00:54:03 qu'il y a une obsession chez certains.
00:54:05 Mais c'est la manière dont c'est traité
00:54:07 également dans les médias. C'est-à-dire
00:54:09 comment aussitôt on met
00:54:11 en avant "voyez,
00:54:13 ce garçon-là, il est
00:54:15 infréquentable, il a échappé
00:54:17 par deux fois, on ne sait grâce
00:54:19 à quelle astuce, mais il faut véritablement
00:54:21 qu'il soit condamné et il est
00:54:23 temps que la justice intervienne".
00:54:25 Et ça, ça m'a choqué de voir
00:54:27 la manière dont c'était présenté par les
00:54:29 confrères. - Personne n'a parlé de ces deux
00:54:31 relinques en effet, Dimitri Pavlenko. - Non, c'est pas.
00:54:33 - Oui, mais c'est souvent
00:54:35 comme ça que ça se passe.
00:54:37 Et en l'occurrence,
00:54:39 moi je suis saisi par l'argue si juridique
00:54:41 de la Cour de cassation. Franchement, il faut
00:54:43 être magistrat 35 ans
00:54:45 de métier pour comprendre. Moi je n'ai pas compris.
00:54:47 Honnêtement, je n'ai pas compris. - Peu importe ce
00:54:49 qu'on pense des propos d'Éric Zemmour, peu importe.
00:54:51 Le vrai enjeu, c'est la légitimité de ces
00:54:53 procès pour délit d'opinion, du délit d'opinion
00:54:55 dans l'espace public. La liberté d'expression, ça devrait
00:54:57 vouloir dire quelque chose, quel que soit
00:54:59 l'usage qu'on en fasse. - Olivier Pardol,
00:55:01 l'invocat d'Éric Zemmour se dit indigné
00:55:03 qu'on fasse d'Éric Zemmour un homme qui défend Pétain.
00:55:05 Il y a un débat qui existe et c'est
00:55:07 d'un débat d'historien.
00:55:09 Et il rappelle qu'il y a eu 17
00:55:11 poursuites et Éric Zemmour a été condamné que deux fois
00:55:13 et dont une parce qu'il n'a pas voulu faire appel.
00:55:15 On va s'arrêter sur
00:55:17 votre deuxième édito,
00:55:19 Mathieu Bocoté, sur
00:55:21 ce que l'on croyait
00:55:23 réservé aux complotistes.
00:55:25 Celui du puçage
00:55:27 possible des êtres humains.
00:55:29 Cette hypothèse de science-fiction
00:55:31 n'en est plus une. Dites-nous pourquoi.
00:55:33 C'est incroyable. - Alors moi j'ai lu ça,
00:55:35 j'ai lu l'article de France Info.
00:55:37 Je précise, c'est pas je ne sais quel truc
00:55:39 périphérique, lointain, complotiste.
00:55:41 France Info quand même, c'est réglo.
00:55:43 Je cite l'article. "Les nouvelles puces
00:55:45 peuvent désormais gérer..."
00:55:47 Donc des puces de la taille d'un grainerie
00:55:49 sous la peau. "Peuvent désormais
00:55:51 gérer des protocoles de sécurité très
00:55:53 pointus. Avant il s'agissait
00:55:55 de simples transpondeurs comme ceux des badges
00:55:57 de parking. Maintenant on leur a ajouté
00:55:59 de l'intelligence et des fonctions de cryptage.
00:56:01 Ce qui leur permet de remplacer les cartes
00:56:03 bancaires, les clés de voiture,
00:56:05 les serrures connectées et même un passeport
00:56:07 biométrique ou une carte vitale."
00:56:09 Je m'excuse, ça on appelle ça le passage
00:56:11 vers le cyborg. Et là on
00:56:13 dira, vous inquiétez de quoi exactement?
00:56:15 Mais est-ce qu'on se rend compte le pouvoir de contrôle
00:56:17 social et de domestication
00:56:19 de l'individu qui accompagne ça?
00:56:21 Parce qu'il ne faut pas s'inquiéter, le pouvoir
00:56:23 finit toujours par s'emparer, pas par
00:56:25 je ne sais quel complot, mais c'est dans sa nature
00:56:27 des innovations technologiques pour les mettre
00:56:29 à son service. Et je redoute, quant à moi,
00:56:31 le citoyen hyper pucé de
00:56:33 demain qui porterait
00:56:35 sous la peau dans son grainerie
00:56:37 son dossier médical,
00:56:39 probablement aussi peut-être son bilan
00:56:41 carbone, son bilan carbone dans le cadre
00:56:43 de la lutte contre les changements climatiques.
00:56:45 - Bip, bip, on ne peut pas prendre la parole.
00:56:47 - Le nombre de voyages, c'est autorisé, c'est pas autorisé.
00:56:49 Est-ce qu'il peut manger au restaurant? Est-ce qu'il a mangé trop de viande
00:56:51 ce mois-ci? Son dossier médical,
00:56:53 son dossier fiscal. Alors qu'est-ce
00:56:55 qu'on... et avec le monde, donc, de la... on pourrait dire
00:56:57 de la numérisation intégrale
00:56:59 de l'existence, avec la disparition de l'argent liquide,
00:57:01 avec le fait qu'il soit désormais possible
00:57:03 de suivre chacun dans le
00:57:05 fichier universel des pucés,
00:57:07 eh bien je m'excuse, mais ce qu'on voit là,
00:57:09 c'est pas du complotisme, c'est simplement redouter
00:57:11 l'effet politique d'un changement
00:57:13 technologique auquel, par ailleurs, plusieurs
00:57:15 consentent. - Alors, vous semblez
00:57:17 opérer un saut assez rapide du
00:57:19 puçage à la tyrannie, quand même, non? C'est pas...
00:57:21 - Non, non, je pense... - 4000 personnes ont déjà
00:57:23 mis cette puce-là en suèvre. - Ah non, mais là, ça, c'est fascinant.
00:57:25 C'est la disponibilité de nos contemporains. Chaque fois qu'on leur
00:57:27 offre une facilité technologique, ils sont tellement
00:57:29 heureux de tout... de converger
00:57:31 vers cet asservissement technologique en
00:57:33 l'écranisation de la vie, le fait que tout soit
00:57:35 désormais sur ça, c'est quand même assez
00:57:37 fascinant. Et moi, je dis, la prochaine étape,
00:57:39 la prochaine étape de tout cela, donc, c'est le
00:57:41 consentement, en fait, au fait
00:57:43 de devenir soi-même des cyborgs, en quelque...
00:57:45 d'une certaine manière. Donc, c'est le fait que l'individu
00:57:47 accepte désormais d'être
00:57:49 fiché, pucé, fiché-pucé,
00:57:51 pourquoi? Parce qu'apparemment, ça va lui
00:57:53 simplifier la vie. Donc, de ce
00:57:55 point de vue, le Big Brother bienveillant
00:57:57 se présente à nous. Il y a quelque chose d'assez fascinant,
00:57:59 c'est que ça, quand on s'inquiétait de cela
00:58:01 il y a quelques mois, il y a quelques années,
00:58:03 on se faisait traiter de complotistes, de
00:58:05 conspirationnistes de la pire espèce, probablement
00:58:07 de type d'extrême droite. Alors moi, ce que je
00:58:09 constate aujourd'hui, c'est que ceux qu'on a
00:58:11 traités de complotistes, de conspirationnistes
00:58:13 d'extrême droite, nia-nia-nia, vous êtes pas gentils,
00:58:15 c'est un enfant, mais qu'est-ce qu'on voit?
00:58:17 Ces gens-là avaient une intuition légitime
00:58:19 quant à la nature,
00:58:21 justement, la possibilité de contrôle social
00:58:23 portée par ce puçage universel qui est aujourd'hui
00:58:25 l'activité commerciale recommandée, et même
00:58:27 trendy et un peu cool. Alors méfions-nous
00:58:29 quand même, je vais regarder ce que les complotistes
00:58:31 des prochaines années vont dire pour savoir finalement
00:58:33 ce dont on doit s'inquiéter quelques années plus tard.
00:58:35 - Incroyable. Marc,
00:58:37 juste un mot? - Non mais c'est terrible.
00:58:39 Non mais ce qui est affligeant, c'est de voir
00:58:41 comment on a envie de renoncer
00:58:43 à sa propre vie, que la vie soit gérée
00:58:45 par une puce. On n'est plus responsable
00:58:47 de quoi que ce soit, on est là, amorphes,
00:58:49 on existe plus. - 4000 personnes utilisent déjà en Suède.
00:58:51 - Non mais c'est terrifiant. - Charlotte, moi je vois
00:58:53 Apocalypse dans la Bible, Apocalypse 13,
00:58:55 16, Apocalypse 13, 17. - C'est mélantie.
00:58:57 - Non mais la marque de la bête, non mais je dis ça parce que
00:58:59 il y a des chrétiens, ne me regardez pas comme ça, Dimitri,
00:59:01 qui disent que c'est aussi, que c'est prévu
00:59:03 depuis longtemps par beaucoup de... - Ah oui, mais c'est
00:59:05 vrai qu'on ne peut pas s'empêcher de penser
00:59:07 à ce texte quand on le connaît, c'est indiscutable.
00:59:09 Mais par ailleurs, je complète ce que disait Mathieu
00:59:11 sur l'intuition des complotistes,
00:59:13 c'est pas une intuition, il y a des gens qui par ailleurs
00:59:15 travaillaient sur cette puce, qui le disaient,
00:59:17 et quand on cite, c'est vrai, on dit "Oh là là,
00:59:19 pas du tout", donc c'est un manque de travail aussi.
00:59:21 - C'est le visage de la tyrannie souriante,
00:59:23 il ne faut jamais oublier ça, le visage de la tyrannie souriante,
00:59:25 tout comme en 2012, un médicament avait été
00:59:27 mis en place, on avait dit que ça permettrait de guérir le racisme
00:59:29 et donc de contrôler les émotions sociales
00:59:31 mauvaises, pour l'instant on n'y est pas encore,
00:59:33 la régulation pharmaceutique des émotions de la population,
00:59:35 le puçage de la population,
00:59:37 parlant ainsi j'ai l'impression d'être un zouin-zouin
00:59:39 avec un chapeau étroit et une entonnoir sur la tête,
00:59:41 et pourtant je me contente de lire ce qu'il y a dans les journaux,
00:59:43 et on voudrait me faire passer pour fou,
00:59:45 me contentant de lire ce qu'il y a dans les journaux.
00:59:47 - Incroyable. Mathieu Devese, qu'est-ce que vous en pensez,
00:59:49 la minute info ? - Allons-y.
00:59:51 (rires)
00:59:53 - 500 millions d'euros seront débloqués l'année prochaine
00:59:57 pour la rénovation des écoles, Emmanuel Macron l'a annoncé
00:59:59 lors d'une visite d'un collège des Pyrénées-Atlantiques,
01:00:01 objectif affiché par le président,
01:00:03 adapter plus de 40 000 établissements scolaires
01:00:05 au réchauffement climatique d'ici 10 ans.
01:00:07 L'enquête sur l'incendie d'un immeuble d'habitation
01:00:09 de l'île Saint-Denis s'oriente vers la piste criminelle.
01:00:11 Près de trois semaines après les faits,
01:00:13 deux juges d'instruction ont été saisis.
01:00:15 Le 19 août, vers 9h30, le feu parti du 9e étage
01:00:17 a ravagé jusqu'au 12e et dernier étage de cette tour HLM.
01:00:19 Trois personnes ont perdu la vie.
01:00:21 Enfin, les demandes d'asile dans l'Union européenne,
01:00:23 la Norvège et la Suisse ont augmenté de 20 %
01:00:25 en 20 ans,
01:00:27 et le nombre de personnes en situation de handicap
01:00:29 a augmenté de 20 % en 20 ans.
01:00:31 Selon l'agence de l'Union européenne pour l'asile,
01:00:33 519 000 demandes ont été déposées.
01:00:35 Les Syriens, Afghans, Vénézuéliens,
01:00:37 Turcs et Colombiens sont les principaux demandeurs.
01:00:39 Sous-titrage Société Radio-Canada
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