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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros de 20h à 21h du lundi au jeudi.

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00:00 Bonsoir à tous, j'ai reçu Philippe Bilger, Olivier Dardigolle et il a mis sa cravate parce qu'il souhaite que les élèves de France portent désormais une cravate.
00:09 Il nous l'a dit hier, c'est une des grandes mesures qui pourraient inspirer le quinquennat d'Emmanuel Macron.
00:16 Jérôme Béglé.
00:17 Je dis une tenue correcte.
00:18 Non.
00:19 Et dans la tenue correcte je mets pour les jeunes...
00:21 Vous n'allez pas au bout de vos idées.
00:24 Hier vous avez demandé la cravate pour les élèves garçons.
00:27 Oui, je maintiens parce que je veux une tenue correcte.
00:29 Vous avez le droit.
00:31 Regardez, on est deux au moins.
00:32 Il y a eu de très nombreuses réflexions.
00:33 Mais on est même trois.
00:34 Il y a eu... mais simplement.
00:35 Je me suis mis de ma gueule hier et aujourd'hui pour vous trouver ça.
00:37 Mais je ne me moque pas de vous.
00:39 Je dis que pourquoi pas ?
00:41 Pourquoi pas ?
00:42 C'est vrai que ça serait un peu une révolution.
00:44 Une cravate pour tous les garçons.
00:47 Je trouve ça mieux que d'en venir avec des t-shirts informes.
00:50 Oui, des jeans déchirés.
00:52 Oh là là, vous avez raison.
00:53 Bon, à l'occasion de sa sortie...
00:56 Vous ne trouvez pas le contraire de ce que vous êtes profondément.
00:58 Vous êtes un conservateur et vous ne seriez pas en opposition avec moi
01:02 si on imposait un uniforme cravate incluse.
01:05 Je suis conservateur, ça dépend des sujets.
01:07 Sur ce sujet-là.
01:09 Mais pourquoi pas ?
01:10 Nicolas Sarkozy était sur Europe 1 ce matin.
01:14 Pendant deux heures, il a répondu...
01:16 Pourquoi ? Je passais deux heures avec vous.
01:18 Je vous remercie.
01:19 Le temps des combats, c'était...
01:23 Son plus grand combat.
01:24 Exactement.
01:25 Mais il était également avec les auditeurs et il a répondu aux questions.
01:28 Alors, je voudrais qu'on l'entende sur quelques chapitres.
01:32 Et tout d'abord sur Emmanuel Macron.
01:34 Le président Sarkozy, c'était ce matin.
01:36 Raymond Aron a dit quelque chose de fantastique comme tous ces génies.
01:40 En une phrase, il résume tout.
01:42 "La politique, disait-il, c'est le choix entre le préférable et le détestable."
01:50 "C'est pas le choix entre le bien et le mal."
01:54 "Entre le génial et le minable."
01:57 "C'est le choix entre le préférable et le détestable."
01:59 "Moi, j'ai choisi et je l'assumais."
02:01 "Et si c'était à refaire, je le referais."
02:03 Emmanuel Macron.
02:04 Parce que je ne voulais pas de Marine Le Pen.
02:06 Et parce que je ne voulais pas de M. Mélenchon.
02:09 Donc c'est le préférable.
02:10 Exactement.
02:11 Ça veut pas dire que je suis...
02:14 Non mais déjà, Pascal Praud, ne le répétez pas.
02:17 Mais pour voter au deuxième tour, il faut être qualifié pour le deuxième tour.
02:20 Quand vous arrêtez à la première étape, c'est difficile de remporter le tour de France.
02:25 Donc le problème, c'est même pas posé.
02:27 Et ne soyons pas cruels.
02:30 Parfois, la barre est trop haute.
02:32 Mais moi, j'ai fait ce choix-là.
02:34 Pas parce que j'étais d'accord avec...
02:36 Surtout avec lui.
02:38 Pas parce que je comprends tout de lui.
02:40 Mais parce que j'ai pensé...
02:42 Qu'en tant qu'ancien président de la République, mon devoir...
02:45 Vous m'entendez, Véronique ?
02:46 Mon devoir, c'était de faire le choix...
02:49 Qui était le choix le meilleur possible, dans le climat politique qui était celui-ci.
02:54 Et donc je ne le regrette pas.
02:56 Le préférable ou le détestable.
02:58 C'est pas un choix d'adhésion, mais je pense que chacun peut...
03:01 On fait du désirable.
03:02 Oui, enfin...
03:03 Un petit peu dommage, c'est qu'il a fait quand même beaucoup de mal à sa famille politique,
03:06 en faisant le choix du préférable.
03:08 Ça veut dire qu'il n'y faisait plus...
03:09 On pourrait considérer que Valérie Pécresse a fait du mal à sa famille toute seule.
03:12 Si vous me permettez, Véronique.
03:15 Non, et puis cette idée du choix par défaut...
03:17 Je sais pas, moi je pense que...
03:19 On en est tous là, sans doute, à faire...
03:22 Au premier tour on choisit, au deuxième tour on élimine.
03:24 C'est ça qu'on disait jadis.
03:26 Moi je suis pas complètement convaincue.
03:28 Bon, mais convaincue par...
03:29 Je pense que Valérie Pécresse n'a pas eu besoin du non-soutien de Nicolas Sarkozy pour finir sous les 5% de...
03:35 C'est vrai.
03:36 Bon, la succession.
03:38 Je pense que ça n'aurait rien changé, si vous me permettez.
03:44 Elle était médiocre comme candidate, je le sais.
03:47 Mais c'était pas utile de rajouter...
03:51 Quand vous voulez aider quelqu'un...
03:53 Valérie, si vous regardez, vous n'avez que des amis sur le plateau.
03:57 Non, mais vous savez que...
03:59 Ce qui est le plus étonnant, c'est que...
04:01 Parait-il qu'elle souhaite faire un deuxième essai.
04:05 Ah mais ça, ça n'a...
04:06 Les échecs n'ont jamais empêché personne.
04:10 La succession.
04:11 "Perseverare diabolicum"
04:14 Avec la cravate, vous souhaitez qu'on réapprenne le latin également ?
04:20 Parce que moi je serais pas contre le latin en 6e.
04:23 Parce que nous on faisait du latin 6e, 5e, initiation, 4e, etc.
04:26 Je ne serais pas contre.
04:28 Mais maintenant on en fait en 5e quand même.
04:30 Oui, en plus c'est pas très difficile le latin.
04:33 Le grec c'était difficile, mais...
04:34 Le grec ancien, je parle bien sûr.
04:36 Vous n'avez pas fait de grec.
04:37 Vous n'avez pas fait de grec ?
04:38 Vous avez fait grec, vous ?
04:39 Non, je n'ai pas fait grec.
04:41 Bon, la succession.
04:43 La succession.
04:44 Et Emmanuel Macron ne pourra pas faire, évidemment, de 3e mandat.
04:50 Pour sélectivement ?
04:51 Oui, bien sûr.
04:52 C'est jamais après.
04:53 Vous avez des infos ?
04:55 Bon, en tout cas, la succession à droite.
05:00 Écoutez Nicolas Sarkozy.
05:03 Je voulais dire qu'il y avait des gens qui avaient du talent et du potentiel.
05:07 J'ai cité Laurent Wauquiez, j'ai cité Gérald Darmanin, j'ai cité Bruno Le Maire, j'ai cité Édouard Philippe.
05:14 C'est des gens qui ont du potentiel.
05:17 Mais au départ du Tour de France, les gens qui ont du potentiel, il y en a plein.
05:20 À l'arrivée, ceux qui gagnent, il n'y en a qu'un.
05:23 Donc, il y a un peloton.
05:26 Les événements, leur énergie, le destin, la chance, le talent fera la différence.
05:32 Aujourd'hui, je serais incapable de vous dire qui.
05:36 Et d'ailleurs, c'est sain.
05:38 On verra.
05:39 Quatre ans, c'est une éternité.
05:41 On va voir ce qui va se passer.
05:43 Ce qui est sûr, en revanche, c'est qu'il faut qu'il y ait un leader de la droite républicaine.
05:47 Ce qui est intéressant, c'est que Gérald Darmanin n'est pas LR, Laurent Wauquiez est LR, Bruno Le Maire n'est plus LR et Édouard Philippe n'est plus LR.
05:57 Mais sur les quatre qu'il a cités, quatre viennent des LR, mais deux sont chez Emmanuel Macron.
06:03 Il a oublié Lyssenaar.
06:06 Oui, mais vous avez raison.
06:08 Le maire de Cannes, David Lyssenaar, qui est parfois cité.
06:11 Il faut être dans la course.
06:13 Gérald Darmanin est dans le peloton.
06:16 Bruno Le Maire est à l'économie.
06:19 Édouard Philippe va sortir dans quelques jours un livre.
06:22 Et l'image de Nicolas Sarkozy disant concernant Laurent Wauquiez, on ne va pas te prendre par la main pour t'amener en tout enjambé et t'emmener sur la ligne de départ.
06:31 Ça, ça n'existe pas en politique.
06:32 Je trouve que c'était juste.
06:33 Le reproche qu'il fait à Laurent Wauquiez, c'est de ne pas être assez présent dans le débat aujourd'hui.
06:39 Dans le combat politique.
06:40 C'est un peu le reproche qu'on faisait il y a quelques années à François Barouin.
06:44 On lui disait mais si tu veux y aller, vas-y maintenant, il n'attend pas qu'on t'emmène.
06:48 Oui, mais lui ne voulait pas, manifestement, alors que Laurent Wauquiez, on lui prête des grandes ambitions.
06:53 On lui prête.
06:54 Et François Barouin, il a fait réaliser pendant un an le parti puisqu'on l'attendait et il ne venait pas.
07:02 Il n'avait jamais dit qu'il viendrait.
07:04 Et on est tombé sur...
07:05 Non, mais là, il y a beaucoup de monde sur la ligne de départ.
07:08 Beaucoup de monde sur la ligne de départ.
07:10 En attendant, ils ne seront évidemment pas tous sur la ligne d'arrivée.
07:13 Moi, ce qui me dérange un petit peu, je vais être encore un petit peu rosse avec Nicolas Sarkozy, c'est que il parle comme un ancien président de la République.
07:20 Il parle comme à des compétiteurs, mais il ne parle pas à des futurs présidents avec une étoffe pour la France.
07:25 Quand est-ce qu'on a un qui nous dit je vais vous emmener là où il faut vous emmener, mais pour faire réussir ce pays qui fait rêver à l'heure actuelle ?
07:34 Personne ne fait rêver.
07:35 Non, mais Nicolas Sarkozy, à l'époque, avec sa niaque, avec son énergie, avec son audace, faisait déjà rêver.
07:42 Au niveau capital de rêve et d'imagination, il n'y en a pas un qui l'a là sur le marché.
07:47 - Je suis d'accord avec vous, mais vous avez commencé votre phrase en disant je vais être rosse avec Nicolas Sarkozy, c'est plutôt sympa ce que vous dites.
07:52 - Oui, je suis née par être sympa.
07:54 - Nicolas Sarkozy sur le Rassemblement National et le Front National, Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen, écoutez.
08:00 - J'ai reçu plusieurs fois M. Le Pen père et Mme Le Pen fille.
08:06 Parce que là-bas, chez eux, là, on peut y aller de père en fille.
08:11 Moi, je n'avais pas le droit d'avoir mon fils qui était conseiller général, mais chez eux, la petite entreprise familiale, on se la passe de l'un à l'autre.
08:17 Ça, ça ne gêne pas. Il n'y a pas de problème là-dessus.
08:21 Je vais même vous rappeler quelque chose. Ma première élection en 1984, comme conseiller général, j'ai marqué Marine Le Pen contre moi.
08:29 Mais je les ai toujours reçus. Parce que je déteste la diabolisation.
08:34 La mienne, comme celle des autres.
08:38 Et je trouve absurde qu'on dise que le Rassemblement National n'est pas dans l'arc républicain.
08:43 Un parti qui présente des élus à toutes les élections, dans toutes les circonscriptions, il n'est dans l'arc républicain.
08:51 Sinon, la République n'empêcherait de présenter des candidats. Ils ont maintenant 100 députés. Un peu moins.
08:56 - Mais Alliance Impossible, selon vous, toujours. Alors que certains aimeraient, à droite, la réunion des droits.
09:04 - Je veux répondre à Roch. Mais Roch, en 2012, Mme Le Pen fait le choix de Hollande.
09:10 Mme Le Pen, entre Hollande et moi, a choisi Hollande. Et Hollande est bien content.
09:15 C'est bien beau de donner des leçons. Mais il faut s'apprêter à recevoir.
09:19 Mme Le Pen refuse de dire qu'elle vote pour moi.
09:23 Elle veut la victoire d'Hollande parce que la victoire d'Hollande fait disparaître la droite républicaine et permet au Rassemblement National d'espérer gagner.
09:32 - Alors, quand le président Sarkozy dit "je veux le dire à Roch", c'est parce que Roch était un auditeur qui s'était adressé à lui durant l'émission.
09:39 - Là, on a un exemple typique de ce qui fait que Nicolas Sarkozy n'est pas un être ordinaire.
09:46 À la fois, il dit des choses extrêmement justes sur la dédiabolisation. Il a totalement raison.
09:52 Ça a été une plaie puisqu'on a été incapable de contredire politiquement Marine Le Pen.
09:59 - Mais lorsqu'il compare le sort de son fils Jean à la famille Le Pen, ça n'a rigoureusement aucun rapport.
10:08 C'est cela qui me gêne parfois. - Ça, c'est un détail.
10:12 - Oui, c'est un point de détail, en effet. Mais il n'empêche que c'est toujours un peu agaçant dans cette intelligence exceptionnelle d'être obligé de contredire.
10:24 - La complexité, c'est qu'il vient du chiracisme, quand même, il a rompu.
10:28 Et le chiracisme est aussi une tradition politique à droite qui avait érigé des murs avec le rassemblement Front National.
10:35 - Quand il parle de son fils, ce n'est pas essentiel par rapport à la démonstration. C'est un agacement qu'il a. Il dit "voilà, la famille Le Pen".
10:43 - Non, mais le simple fait qu'il puisse faire une comparaison qui n'a aucun sens, ça me perturbe. Mais ce n'est pas fondamental.
10:51 - Mais parce que vous, vous êtes parfois, c'est vrai, un adversaire obsessionnel et c'est souvent appelé "onasme" chez ceux qui n'aiment pas forcément Nicolas Sarkozy.
11:01 - J'ai dit qu'il avait des qualités exceptionnelles et que sa campagne de 2007 était éblouissante.
11:06 - On va parler de quelque chose sur laquelle vous allez peut-être réagir, c'est l'institution judiciaire.
11:11 Parce qu'effectivement, il y a l'affaire Desécoutes, il a été condamné.
11:15 - Je dis si souvent que je trouvais que c'était une affaire de cornecus, c'était l'expression que j'avais employée, qui est un peu triviale.
11:21 Mais c'est vrai qu'elle est quand même très étrange, disons-le. On a écouté un avocat qui parlait à son client, ce qui ne se fait pas.
11:28 - C'est permis, c'était permis.
11:30 - On verra ce que dira la Cour européenne des droits de l'homme.
11:33 - C'était permis exceptionnellement pour cette affaire, ça n'a pas été par un autre.
11:37 - Mais Jérôme, c'est permis lorsqu'on prépare une infraction.
11:41 - Vous parlez d'un pacte corneux qui n'a pas été mis en œuvre mais qui a été réfléchi.
11:46 - Des filets dérivants pendant un an pour écouter son client.
11:48 - C'est autre chose.
11:50 - Philippe, vous savez, d'abord, il faut avoir confiance en la justice, il faut tellement avoir confiance en la justice qu'il faut surtout éviter d'avoir affaire à elle.
11:57 Je pense que c'est surtout ça, mais c'est vrai pour tous les citoyens de France.
12:01 - On peut se faire un avis, et ceux que vous aimiez et que vous n'aimiez pas, Nicolas Sarkozy, on peut se faire un avis sur les affaires en cours.
12:11 - Je peux vous dire quelque chose, Pascal ?
12:13 - Non, il faudrait qu'on écoute Nicolas Sarkozy d'abord, mais après, je vous jure, vous avez le droit de répondre.
12:20 - Écoutez ce qu'il a dit sur l'institution judiciaire.
12:22 - Moi j'ai été examiné, laserisé, regardé, interrogé, perquisitionné, mais on trouve jamais rien.
12:32 - Oui, Pascal Praud, je ne suis pas au-dessus des lois, mais je ne suis pas en dessous non plus.
12:37 - Je ne suis pas en dessous.
12:39 - Et jamais je ne détraie la confiance des Français.
12:41 - Donc ça mettra le temps que ça mettra, mais la vérité finira par triompher.
12:46 - Je ne suis pas quelqu'un qui baisse la tête.
12:48 - Bon, après, l'institution judiciaire donnera sa réponse. Vous vouliez dire quelque chose ?
12:53 - Non, je voulais dire, je suis surpris lorsque des gens intelligents comme vous et Jérôme, par exemple,
13:00 j'ai l'impression qu'à chaque fois qu'il y a un arbitrage à faire sur le plan judiciaire,
13:07 entre un président qui a eu au bas tout de même un certain nombre de procédures,
13:13 avec des éléments à charge indiscutables, et bien à chaque fois, bizarrement,
13:19 on prend le parti de celui qui a été justement soupçonné. Ça me frappe, ça.
13:25 - Écoutez, l'affaire des écoutes, chacun a un avis dessus, parce qu'elle a été publique,
13:29 et chacun peut se dire, effectivement, que ça peut étonner.
13:32 - Mais reconnaissez, Pascal, qu'il est surprenant, de la part d'un homme comme vous, par exemple,
13:38 d'aller systématiquement vers le propre, c'est-à-dire de ne jamais aller vers la vertu.
13:44 - Je n'irai pas vers le propre, mais écoutez, je ne suis pas dupe.
13:50 - Pardon, Jérôme, je n'ai pas compris le début de la phrase.
13:54 - Vous avez raison de défendre vos anciens camarades.
13:56 - Mais je ne les défends pas ! Il y en a parfois certains...
13:59 - Je vous rappelle qu'il y avait deux juges, il y en avait un qui les renvoyait, l'autre qui ne les renvoyait pas.
14:04 - Bien sûr. - C'est vous dire.
14:05 - Lequel avait raison ?
14:07 - Mais le doute doit pouvoir profiter à l'usine, quand même.
14:10 - Ne parlons pas de ça, je suis d'un naturel méfiant, et effectivement, le syndicat de la magistrature existe,
14:16 le mur des cons a existé, donc je peux être un peu méfiant, ou défiant plus exactement.
14:22 - J'étais sur le mur des cons, fin de la période.
14:24 - Il nous reste deux petits passages que je voulais vous montrer.
14:26 D'abord, ce qu'il dit sur Obama, parce que le livre est très intéressant, le livre fourmille,
14:31 il y a de l'émotion, bien sûr, il y a de la politique, évidemment, il y a des avis, des portraits,
14:37 beaucoup de portraits, François Fillon, Jean-François Copé, Bayrou notamment,
14:41 qu'il n'aime pas forcément beaucoup.
14:43 - Je crois que c'est réciproque.
14:45 - Oui, mais écoutons ce qu'il dit sur Barack Obama.
14:52 - Et je découvre de l'intérieur un homme qui a beaucoup de talent, mais qui est fasciné par la pensée unique.
15:00 Sauf quand il s'agit de défendre les intérêts américains, ce qui était d'ailleurs tout à fait son droit.
15:05 Par exemple, un jour il me dit "tu sais Nicolas, t'es très intelligent".
15:10 Alors là, quand on me dit ça, je me méfie.
15:15 Je dis "oui, tu as quelque chose à me demander Barack ?".
15:17 "Oui, comment un type intelligent comme toi refuse l'entrée de la Turquie en Europe ?"
15:23 J'ai mis "mais qu'est-ce que tu me racontes ? C'est vous les Américains qui allez faire la composition de l'Europe ?
15:28 Que vous ayez des bases militaires en Turquie, c'est très bien, mais vous m'aimez pas de l'Europe quand même."
15:34 - Vous l'unis différemment peut-être ?
15:36 - Absolument pas, je le dis moins aimablement que ce que je dis maintenant.
15:40 Et je vais vous dire mieux, je poursuis la conversation en disant "tu peux pas comprendre toi".
15:46 Parce que vous les Etats-Unis, allez, sur la côte ouest, il y a 12 000 km de Pacifique, ça se traverse pas en barque.
15:53 Sur la côte est, il y a 8 000 km d'Atlantique, ça se traverse pas en barque.
15:58 Au nord, il y a le pôle Nord, ça se traverse pas à pied.
16:03 Et au sud, qu'est-ce que vous avez fait toi qui me demande de faire entrer la Turquie ?
16:08 Il y a des barbelés, parce que les barbelés existaient avant Trump.
16:12 Trump avait un mur, mais avant il y avait des barbelés.
16:15 Donc votre frontière à vous, c'est les 25 plus grands aéroports américains.
16:20 Non, l'Afrique, c'est 12 km par l'étroit de Gibraltar, et si on veut venir à pied, on passe par la Turquie et la Grèce.
16:29 Donc on n'a pas de leçon à recevoir Barack.
16:31 - Bon, et puis c'est toujours intéressant de voir les positions d'un homme politique à l'aune du temps qui passe.
16:37 Imaginez si la Turquie était aujourd'hui dans l'Union Européenne.
16:41 - Alors c'est une bonne leçon de géographie, ce qu'il y a de vertigineux dans le livre,
16:45 c'est justement de voir ces grands faufles de la politique, la manière dont sur le plan humain,
16:50 l'estime peut se construire ou pas, la confiance ou la défiance,
16:54 et voir l'évolution de ces rapports humains à l'international.
16:58 C'est vrai qu'on aimerait être petite souris, et ces pages dans le livre, avec l'art du portrait,
17:03 c'est vrai que c'est bien fait sur les portraits, nous permet de rentrer un peu dans cet espace
17:08 qui est un espace de haute intensité politique et humaine.
17:12 - Si on y voit juste sur Barack Obama, il est surfait, il a toujours été surfait.
17:19 - Je parle d'Obama, pas de Nicolas Sarkozy.
17:23 - Il dit qu'Obama a une énorme place au BAMAC.
17:26 - Ah non, mais le verbe, uniquement le verbe.
17:28 - Obama était très intéressé de savoir ce qu'on dirait en bien de lui,
17:31 donc il ne prenait aucun risque et il attendait d'être sûr de prendre,
17:34 d'être dans le camp du bien avant de prendre une bonne décision.
17:37 En revanche, Dieu sait si Lula et Nicolas Sarkozy n'étaient pas sur les mêmes planètes politiques.
17:41 En revanche, il y a une vraie admiration, plusieurs fois répétée dans le livre,
17:45 de l'ancien président pour Lula.
17:47 - Pour le premier Lula, je ne pense pas pour l'autre.
17:50 - Et puis c'est vrai qu'il y a une manière...
17:52 - On parle déjà des années 2009, 2010, 2011.
17:54 - Il y a une manière, quand je lui dis, j'imagine que vous ne lui parlez pas comme ça,
17:57 il dit "si, si" et plus durement, et de rapporter tel qu'il rapporte dans Barack, etc.
18:02 On entre dans la coulisse et ce témoignage peut nous intéresser.
18:08 - Ce qui est amusant, c'est de voir l'acuité par rapport à la question migratoire et les frontières.
18:13 - On en parlera tout à l'heure.
18:15 Mais la dernière chose, il est resté deux heures sur Europe 1
18:19 et il y avait également beaucoup de chair, forcément, et d'émotion,
18:24 parce qu'il a parlé de Carla Bruni, de ses enfants, etc.
18:26 Et puis sur l'homme qu'il est, sur la volonté, et il rapporte une anecdote d'enfance.
18:32 Et c'est avec cela qu'on va peut-être terminer cette première partie.
18:35 Écoutez.
18:37 - C'est par ma mère, que j'adorais, qui était divorcée et qui m'a élevé seul,
18:42 et qui a travaillé très dur pour nous, ses trois fils.
18:47 Mais on était tellement peu connus que même dans notre immeuble, on ne nous connaissait pas.
18:51 Et je me disais, j'avais 13-14 ans, je me disais "mais comment je vais sortir de cette petite vie ?"
18:57 Je ne voulais pas m'ennuyer, j'avais peur de m'ennuyer.
19:00 Je rêvais d'un destin immense.
19:03 Et je l'ai payé cher.
19:05 Mais j'y suis arrivé.
19:07 C'est pas possible d'être moins connu que je l'étais.
19:10 Le premier meeting auquel je participe, c'était pour Chabandelle-Masse à Boulogne en 1974.
19:15 Pascal Proulx ne me laisse même pas rentrer dans la salle.
19:18 Et ce soir-là, j'ai serré les points, je me dis "un jour, c'est moi qui serai sur scène".
19:22 Si moi je l'ai fait, d'autres peuvent le faire.
19:26 Et si ma vie...
19:27 - Tout le monde n'a pas votre nature.
19:29 - Non, c'est... Attends.
19:30 - Tout le monde n'a pas votre talent.
19:32 - C'est comme en sport.
19:33 - Il y a beaucoup de gens... Non, non, attends.
19:36 - Vous aimez le sport.
19:37 Tout le monde n'est pas Mbappé, tout le monde n'est pas Fédérère...
19:40 - C'est un grand philosophe qui a dit ça, Johnny Hallyday.
19:43 "Qu'on me donne l'envie."
19:46 L'envie, c'est la clé.
19:48 Les gens pensent que ça se joue à l'intelligence, au talent.
19:51 Non.
19:52 Ça se joue à l'envie.
19:54 J'avais envie de brûler les planches.
19:56 J'avais envie de faire cela.
19:58 - Bon, ça c'est un des passages les plus intéressants parce que
20:01 d'abord, il y a une forme de générosité et de courage à parler de soi comme ça.
20:04 De dire "je rêvais d'un destin immense".
20:07 Souvent, les gens ont une forme...
20:09 Habillent ça différemment.
20:11 Ils disent "c'est une question de hasard,
20:13 j'ai jamais voulu être ce que je suis,
20:15 j'ai eu de la chance, etc."
20:18 Il y a quelque chose de...
20:19 Ils n'assument pas toujours leur ambition.
20:22 Une fois qu'ils sont au sommet, au plus haut niveau,
20:24 il est rare qu'ils aient le de dire
20:26 "j'avais envie, à 14 ans, d'avoir un destin immense."
20:29 Je trouve qu'il y a une sincérité, une authenticité
20:31 qui est intéressante.
20:33 - C'est montré aussi que...
20:35 Deux choses. Contrairement à ce qu'on a pu dire,
20:37 il n'est pas né avec une cuillère d'argent dans la bouche,
20:39 il n'a pas été facile.
20:40 Et que deuxièmement,
20:42 il y a toujours eu...
20:43 Il explique ça dans ce livre-là et dans d'autres d'ailleurs.
20:46 Entre lui et ceux qui étaient les bourgeois
20:50 qui avaient une vie facile pour faire de la politique,
20:53 il y a toujours eu...
20:55 On l'a toujours regardé en chien de faïence, si j'ose dire.
20:57 On lui a toujours dit "mais d'où tu viens ?"
20:59 Et le fait qu'il se soit hissé...
21:01 Et je pense que dans la rivalité
21:03 qu'il y a pu y avoir avec Alain Juppé ou François Fillon,
21:05 je pense que ça a beaucoup joué.
21:07 Je ne suis pas énarque.
21:09 - Alain Juppé n'était pas non plus
21:11 un enfant de la grande bourgeoisie.
21:13 - Non, mais il était... - Au contraire.
21:15 - Je ne suis pas... - C'était l'école républicaine.
21:18 - Je ne suis pas un professionnel de la politique
21:19 ou quelqu'un qui a béni dans ce milieu-là.
21:21 Je me suis fait tout seul.
21:23 Et quand il dit que tout le monde peut y arriver,
21:25 en tout cas que la plupart peuvent y arriver,
21:27 je pense que c'est très bien de revendiquer.
21:29 Ce n'est pas l'ambition, c'est l'exaltation de l'envie,
21:31 du travail,
21:33 d'avoir surmonté des épreuves
21:35 plus que d'autres.
21:37 - On dirait que c'est une certaine conscience
21:39 de soi-même
21:41 qui n'a rien à voir avec la vanité.
21:43 Il faut à un moment donné
21:45 penser, même à 14 ans,
21:47 qu'on a un destin.
21:49 - C'est ça que je trouve intéressant.
21:51 Mais si vous me permettez,
21:53 c'est qu'on a du talent qu'on a envie de travailler.
21:55 Ce n'est pas qu'on travaille qu'on a du talent.
21:57 C'est que quand on a du talent,
21:59 on a forcément plaisir aussi à travailler
22:01 parce qu'on voit que son travail paye
22:03 parce qu'au départ on a un peu de talent.
22:05 C'est vrai pour un grand sportif.
22:07 Moi je me mets à jouer beaucoup au football,
22:09 je ne vais pas devenir Mbappé.
22:11 Et je pourrais travailler, travailler, vous voyez ce que je veux dire.
22:13 C'est le talent qui...
22:15 - Je ne sais pas ce qui après existait en l'occurrence chez lui.
22:17 - Le talent de Pascal Paul.
22:19 - On va marquer une pause.
22:21 - C'est vrai qu'on étouffe le fruit de son enfance.
22:23 - Oui, bien sûr.
22:25 - La manière dont il parle de son enfance
22:27 fait que cette énergie première
22:29 et cette frustration ou cette difficulté première,
22:31 ça mène au reste.
22:33 - Bon.
22:35 Il ne s'agit pas de faire une agiographie ici,
22:37 simplement d'essayer de comprendre.
22:39 Et puis comme il parle dans son livre de lui-même
22:41 et qu'il a...
22:43 Je vous assure ce courage de parler de soi.
22:45 - Ah merci, d'accord.
22:47 - Oui, il y a une forme de générosité de parler de soi,
22:49 lorsqu'on est à ce niveau-là.
22:51 - Tout à fait vrai.
22:53 - Qu'est-ce qui se passe ?
22:55 - Vous rêviez d'un grand destin quand vous aviez 14 ans
22:57 dans les grands appartements parisiens
22:59 du 17e arrondissement dans lequel vous habitiez ?
23:01 - Mais d'abord j'ai...
23:03 17e, non.
23:05 Je rêvais pas d'un grand destin.
23:07 - Et bien vous l'avez, oui.
23:09 - J'ai pas rêvé d'être roi, non.
23:11 - En tout cas, vous rêviez de refaire
23:13 votre vestiaire et votre dressing
23:15 durant cet été.
23:17 - Et vous, qu'est-ce qui s'est passé
23:19 avec cette magnifique veste
23:21 qui est très jolie
23:23 et qui vous va très bien ?
23:25 - C'est laborieux.
23:27 - On marque une pause.
23:29 Et nous revenons
23:31 parce qu'on a plein d'autres sujets
23:33 à évoquer ce soir.
23:35 Il est 20h28, à tout de suite.
23:37 Il est 20h31, Simon Guélin est là,
23:41 il nous rappelle les titres.
23:43 - Bonsoir Pascal, bonsoir à tous.
23:45 La jeune femme française a été tuée hier en Irak.
23:47 Nicolas Mazier, sergent du commandant
23:49 parachutiste de l'air, est décédé
23:51 lors d'une opération anti-djihadiste
23:53 en appui de l'armée irakienne.
23:55 L'Elysée a exprimé sa très vive émotion
23:57 et précise que d'autres membres de l'unité
23:59 ont été blessés. Au total,
24:01 trois soldats français sont morts en août dans le pays.
24:03 Plus de 2000 personnes ont été jugées
24:05 après les émeutes qui ont suivi la mort du jeune Naël.
24:07 Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti,
24:09 précise que 90% d'entre elles
24:11 ont été condamnées à une peine de prison.
24:13 Et dans une circulaire, le garde des Sceaux
24:15 avait plaidé pour des sanctions sévères
24:17 contre ceux qui s'en prennent à l'intégrité physique
24:19 des policiers et des magistrats.
24:21 Et puis Thierry Henry, intronisé
24:23 sélectionneur de l'équipe de France Espoir,
24:25 l'ancien buteur des Bleus, a donné une conférence
24:27 de presse en début d'après-midi.
24:29 Il a confié son envie d'aider la France
24:31 à être la meilleure nation du monde dans toutes les catégories.
24:33 - C'est la deuxième mi-temps
24:35 de l'heure des pros.
24:37 Nous sommes toujours avec Véronique Jacquet, Jérôme Béglé,
24:39 Olivier Bedard-Tigoll et Philippe Belger.
24:41 - Je veux parler de l'immigration.
24:43 - Je ne peux pas qu'on parle des ventes du livre de Sarkozy.
24:45 - Ah bah si vous voulez.
24:47 - Plus de 23 000 en une semaine.
24:49 Et l'habituel record woman des ventes
24:51 à la rentrée, c'est Amélie Nothomb,
24:53 qui en est à 13 000, donc 10 de moins.
24:55 C'est un vrai très bon score
24:57 pour une semaine de vente, je vous signale.
24:59 - Il a toujours eu
25:01 beaucoup de lecteurs.
25:03 - Mais l'important c'est de ne pas les perdre.
25:05 - Oui.
25:07 - Les lecteurs ne font pas les électeurs.
25:09 - Mais je ne vous parle pas de...
25:11 - Non, non.
25:13 - Je vous parle de l'immigration présidentielle.
25:15 - Oui, bah...
25:17 Que je sache, il n'y a pas d'élection présidentielle demain matin.
25:19 - Non, non.
25:21 Je faisais référence à des périodes passées.
25:23 - L'Institut Montaigne
25:25 estime que dans les prochaines années,
25:27 l'apport migratoire va constituer l'essentiel
25:29 de la croissance de la population française.
25:31 7 millions d'immigrés vivraient en France
25:33 en 2021, soit
25:35 10,3% de la population.
25:37 C'est une étude démographique de l'INSEE
25:39 publiée le 30 mars dernier.
25:41 Je vous propose d'écouter Bruno Tertrais.
25:43 - Une chose est certaine,
25:45 c'est que si la population française
25:47 continue d'augmenter,
25:49 moins rapidement qu'avant, mais elle continue d'augmenter,
25:51 c'est désormais essentiellement,
25:53 pas seulement, mais essentiellement
25:55 du fait de l'immigration. Et quand je parle
25:57 de tournement démographique, il est factuel
25:59 de constater, de noter
26:01 que pour la première fois en 2022,
26:03 l'immigration,
26:05 toutes les immigrations confondues,
26:07 a représenté
26:09 quasiment les trois quarts
26:11 de l'accroissement démographique
26:13 de la France.
26:15 L'autre raison pour laquelle on est à un tournant démographique,
26:17 c'est qu'on a eu le seuil symbolique
26:19 des 10% d'immigrés
26:21 en France et dépassés.
26:23 Bien sûr, c'est un symbole.
26:25 On pourrait dire pourquoi 10% plutôt que 8 ou 12,
26:27 mais c'est tout de même
26:29 une part notable.
26:31 10%, ce n'est pas beaucoup, certes,
26:33 par rapport à d'autres pays européens
26:35 même, mais l'on constate
26:37 par ailleurs, et c'est un effet
26:39 de l'immigration cumulée naturellement,
26:41 qu'on a aujourd'hui un cinquième
26:43 de la population française,
26:45 à peu près 20%,
26:47 qui est issue
26:49 de l'immigration ou de sa
26:51 descendance immédiate.
26:53 On a l'impression quand même de vivre depuis
26:55 deux ans, trois ans, une période nouvelle.
26:57 Vincent Hervoët était avec nous
26:59 ce matin, il nous disait qu'à Lampedusa,
27:01 100 bateaux sont
27:03 arrivés de Tunisie.
27:05 Nicolas Sarkozy dit parfois
27:09 "l'immigration n'a pas commencé" et moi, le sentiment
27:11 que j'ai, et on le voit avec Madame Mélanie
27:13 en Italie, c'est qu'en fait,
27:15 c'est très difficile.
27:17 C'est-à-dire qu'une fois que
27:19 ces personnes, pour des raisons d'ailleurs
27:21 qu'on peut comprendre, qui quittent
27:23 ces pays... - Mais c'est autre chose
27:25 sur la rive sud de la Méditerranée.
27:27 On va mettre des
27:29 barrières à la sortie
27:31 sur les côtes algériennes,
27:33 marocaines éventuellement, tunisiennes,
27:35 libyennes. - C'est ce qu'il dit.
27:37 C'est ce que dit Nicolas Sarkozy.
27:39 Ce sont des êtres humains, donc évidemment, il y a une
27:41 forme de compassion que chacun peut avoir.
27:43 - Oui, mais l'angle entre la montagne
27:45 et autres, c'est-à-dire que nous allons
27:47 avoir besoin de voies légales
27:49 et sécurisées d'immigration
27:51 pour l'avenir de notre pays.
27:53 Puisqu'il y a un angle mort
27:55 dans le débat public depuis quelques années,
27:57 il y a des conséquences terribles de vieillissement
27:59 de la population en France. Ça n'a pas du tout été abordé.
28:01 C'est un sujet qui n'a pas du tout été abordé
28:03 sur la dernière élection présidentielle.
28:05 Et donc, ce que montre l'étude d'Institut Montaigne,
28:07 c'est que pour notre dynamique démographique,
28:09 nous allons avoir besoin de l'immigration.
28:11 - Vous savez bien que ce n'est pas le sujet.
28:13 - Non, non, il ne dit pas ça. - Ce n'est pas le sujet dont on parle.
28:15 - Non, non, non, ce n'est pas ce qu'il dit.
28:17 - Lisez-la.
28:19 - L'immigration dont la France
28:21 aurait besoin pour le travail,
28:23 ce n'est pas celle forcément qui pose problème.
28:25 - Oui, vous le savez bien. Bien évidemment.
28:27 - Les pays d'Europe de l'Est, par exemple,
28:29 sont en train de poser les bases
28:31 d'une politique très nataliste.
28:33 Parce qu'ils se disent
28:35 "On ne fait plus d'enfants,
28:37 on ne veut pas de cette immigration de travail.
28:39 Quelle est la solution ?
28:41 C'est de refabriquer des petites...
28:43 - Dans le bâtiment, 27% des salariés sont des immigrants.
28:45 - Justement, Nicolas Sarkozy
28:47 sur l'immigration, c'était ce matin sur Europe 1.
28:49 - Regardez,
28:51 quand vous avez un bateau de migrants,
28:53 Lampedusa aujourd'hui,
28:55 il y a eu 100 débarquements de Tunisie
28:57 ces dernières heures.
28:59 - Mais vous-même, vous êtes partagé.
29:01 Parce que quand vous voyez ces malheureux,
29:03 des femmes, des enfants, vous vous dites "ça pourrait être mes enfants,
29:05 ça pourrait être ma femme". Qui peut se réjouir
29:07 de ça ? Qui peut rester
29:09 avec un cœur insensible face à
29:11 cette misère absolue ? Qui ? Personne.
29:13 Et en même temps,
29:15 dans 30 ans, l'Europe aura
29:17 450 millions d'habitants
29:19 et l'Afrique 2 milliards et demi. Dans la moitié,
29:21 on aura moins de 20 ans.
29:23 Donc il faut bien faire quelque chose.
29:25 Je ne pense pas que les frontières
29:27 seront suffisantes.
29:29 Je pense que le plus important
29:31 pour nous, c'est d'engager
29:33 un fantastique plan
29:35 marchal de développement des infrastructures
29:37 africaines pour fixer
29:39 une population qui, si elle n'est pas
29:41 fixée avec une croissance économique,
29:43 ira chercher
29:45 un avenir chez nous,
29:47 ou il n'y en a pas.
29:49 C'est intéressant, bien sûr, ce qu'il dit, mais c'est ce que
29:51 je me suis permis de lui répondre. C'est 10 ans, 15 ans,
29:53 20 ans. Ce plan-là,
29:55 ce plan marchal, c'est 10 ans, 15 ans.
29:57 Et aujourd'hui, vous avez une vague
29:59 qui est aux portes
30:01 de l'Europe et qui est même dans l'Europe.
30:03 Donc qu'est-ce que vous faites aujourd'hui ?
30:05 Bien sûr ! - Avec quelle volonté politique ?
30:07 Ça émène de qui ?
30:09 De l'Europe ? La France toute seule
30:11 ne peut pas faire confiance ? - Mais Mme Mélonie...
30:13 - Là, Mme Mélonie, elle a accueilli sur son sol
30:15 migrants, 100 000. On en a eu
30:17 100 000 depuis le début de l'année. L'an dernier, c'était 46 000.
30:19 C'est-à-dire deux fois plus.
30:21 On voit qu'en Italie, ils essayent d'avoir
30:23 un petit peu de volonté nationale. Ça ne suffit pas.
30:25 - Alors, c'est vrai qu'elle est liée
30:27 à la dette européenne
30:29 et qu'elle n'a pas
30:31 les coups des franches sur ce sujet.
30:33 - On aborde un sujet
30:35 qui est très politiquement incorrect.
30:37 C'est-à-dire, quelque part, pardonnez-moi,
30:39 mais recoloniser
30:41 d'une certaine façon ces pays-là,
30:43 ne serait-ce qu'économiquement parlant.
30:45 - Vous vous rendez compte ? Toutes les volontés
30:47 qu'il faut... - Non, mais...
30:49 - Toutes les volontés... - Vous allez meurtre.
30:51 - Alors, cher Véronique... - Il existe déjà des pas.
30:53 - Véronique, on va
30:55 d'abord enlever le mot "recoloniser".
30:57 - Ce n'est peut-être pas la bonne éthion.
30:59 - Non seulement, il est tellement connoté...
31:01 - C'est bien, ça. - ...tellement connoté
31:03 que vous me permettrez de le retirer
31:05 pour vous, parce que ce mot, évidemment...
31:07 Mais, en revanche, d'aider
31:09 les pays... C'est le plan Marshall,
31:11 c'est ce que dit Nicolas Sarkozy. Simplement,
31:13 c'est pas...
31:15 Les effets de ça, c'est
31:17 5 ans, c'est 10 ans, et c'est pas tout de suite.
31:19 - Et vous remarquerez qu'on n'a pas de ministre de la coopération.
31:21 Voilà. Est-ce qu'à l'échelle européenne,
31:23 on fait de la coopération ? Non ?
31:25 - Jordan Bardella a proposé un
31:27 référendum de l'immigration.
31:29 Le président de la République d'ailleurs invite demain tous les chefs de parti représentés
31:31 à l'Assemblée pour son initiative politique d'ampleur.
31:33 Moi, je disais ce matin, j'ai quand même
31:35 été surpris, parce que je pensais qu'une
31:37 initiative d'ampleur, je pensais que c'était
31:39 une dissolution de l'Assemblée nationale, je pensais que c'était
31:41 un nouveau premier ministre, je pensais que c'était un référendum
31:43 d'inviter à dîner les chefs de parti
31:45 et de parler d'initiative d'ampleur.
31:47 - C'est vrai. - Non mais vous,
31:49 vous souriez, mais ça monte la déconnexion,
31:51 parce que, vous n'avez pas pensé,
31:53 ça monte la déconnexion.
31:55 "Ah, je vais faire un truc formidable, qu'est-ce que tu vas faire ?
31:57 Je vais inviter les gens à dîner." Bon, voilà,
31:59 c'est étrange, quand même.
32:01 - Vous avez vos idées, on va voir ce qu'on peut faire.
32:03 - Voilà, c'est pas ce que tu attendais.
32:05 En plus, vraiment, je me suis fait avoir
32:07 parce que ça a été dit, je sais pas, le 15 juillet,
32:09 je pensais vraiment que c'était un truc,
32:11 "Tiens, qu'est-ce qu'il va sortir de son chapeau ?
32:13 Bon, il invite des gens à dîner,
32:15 il va faire mieux."
32:17 - Pascal, je peux ajouter ? - Je vous en prie.
32:19 Peut-être qu'il passera à quelque chose demain.
32:21 - L'échec de Mme Méleny est tout de même
32:23 très préoccupant, parce que
32:25 on l'avait évoqué lorsqu'elle
32:27 arrivait au pouvoir en disant
32:29 "Est-ce qu'elle croit véritablement
32:31 ce qu'elle est en train de promettre ?"
32:33 Et pourtant, elle a une volonté.
32:35 Pour l'instant, c'est un échec.
32:37 - Mais parce que Bruxelles !
32:39 - Oui, oui ! Mais pas que !
32:41 - Mais elle est liée à Bruxelles !
32:43 C'est-à-dire que si elle a les coups des franches,
32:45 elle n'a plus les crédits de Bruxelles.
32:47 - Je crois que Bruxelles n'oserait pas
32:49 mettre en faillite l'Italie.
32:51 Le risque systémique pour les autres pays européens
32:53 et pour la monnaie unique serait très fort.
32:55 Donc si elle veut vraiment faire un bras de fer en disant
32:57 "Bah, chiche, vous me donnez plus d'argent",
32:59 je suis pas sûr qu'elle le perde.
33:01 - Bon,
33:03 Médine,
33:05 alors je suis pas sûr que tout le monde connaisse
33:07 Médine et la polémique qui a existé cet été.
33:09 C'est pourquoi
33:11 il faut rappeler que
33:13 Médine, effectivement,
33:15 avait fait un... d'abord c'était un rappeur,
33:17 Médine, je suis pas sûr
33:19 que tout le monde le connaisse, je le répète.
33:21 Il a fait un jeu de mots
33:23 parfaitement inadmissible
33:25 et antisémite sur Rachel Khan,
33:27 puisqu'il a dit "Res Khan P",
33:29 référence à la Shoah,
33:31 personne ayant été jetée par
33:33 la place hip-hop
33:35 dérivant chez les social-thraite et bouffant
33:37 au sens propre à la table de l'extrême-droite.
33:39 Et il répondait à un tweet
33:41 de Madame Khan qui avait dit "Madame Pannot,
33:43 comme vous avez pu y faire référence lors de l'investiture
33:45 de la première ministre Elisabeth Borne,
33:47 est-ce qu'il y aurait une explication de texte de Médine
33:49 et vous-même sur l'utilisation ironique
33:51 du mot "rescaper" ?
33:53 Alors je vous propose d'écouter
33:55 M. Médine,
33:57 qui était l'invité d'Europe Ecologie Les Verts,
33:59 ce qui a fait couler beaucoup d'encre,
34:01 et il s'est excusé
34:03 sans vraiment s'excuser, et je vous propose
34:05 de l'écouter.
34:07 Je rappelle que je répondais à l'essayiste
34:09 Rachel Khan
34:11 d'une insulte,
34:13 d'une attaque
34:15 qui n'a indigné personne.
34:17 J'ai été qualifié de déchet à trier.
34:19 Les mots ont un sens.
34:21 J'ai surréagi.
34:23 J'ai surréagi
34:25 et j'ai eu cette maladresse d'utiliser le mot
34:27 "rescaper" dont je n'avais pas mesuré.
34:29 Je n'avais absolument pas mesuré
34:31 la charge historique et la charge émotionnelle
34:33 que comprenait ce mot.
34:35 Je n'avais absolument pas non plus
34:37 calculé, ou plutôt
34:39 visé la famille
34:41 de l'essayiste Rachel Khan
34:43 ni qui que ce soit
34:47 qui avait vécu la Shoah,
34:49 qui avait vécu la déportation.
34:51 Tout de suite, quand je me suis
34:53 rendu compte de cette erreur,
34:55 je m'en suis amendé, je m'en suis excusé
34:57 dans la foulée auprès de la concernée
34:59 et auprès
35:01 également de tous ceux qui avaient pu être
35:03 heurtés par ce tweet-là.
35:05 - Evidemment, ce qu'il dit n'est pas vrai.
35:07 Rachel Khan n'avait pas du tout insulté
35:09 Dermédine, bien évidemment.
35:11 Il feint de penser
35:13 que c'était une insulte qui le concernait.
35:15 Mais Rachel Khan était tout à l'heure sur le plateau
35:17 de Laurence Ferrari. Je vous propose de l'écouter.
35:19 - J'ai l'impression qu'on revient
35:21 avant 1789
35:23 les privilèges, la victimocratie.
35:25 C'est-à-dire qu'en gros,
35:27 il y a des gens qui sont coupables
35:29 par ce qu'ils sont, l'homme blanc de plus de 50 ans,
35:31 et d'autres qui sont non coupables
35:33 quoi qu'ils fassent.
35:35 Et là, dès le début, il dit en fait
35:37 ces arguments de cours d'école,
35:39 "Ce n'est pas moi qui ai commencé,
35:41 c'est elle."
35:43 Sauf que... - Elle m'a insultée.
35:45 - Il le dit, les mots ont un sens.
35:47 Mais il faut relire mon tweet. Moi, je connais très bien
35:49 les verbes, je viens de cette famille politique.
35:51 Et je sais qu'il y a des ateliers,
35:53 de traitement des déchets. Aujourd'hui, on connaît
35:55 la situation climatique,
35:57 la situation environnementale.
35:59 Et en fait, par l'atelier de traitement des déchets,
36:01 je parlais des quenelles,
36:03 je parlais des questions
36:05 d'injurier
36:07 les communautés LGBT,
36:09 je parlais de traiter
36:11 les laïcs par des mots
36:13 extrêmement violents. Enfin, c'est-à-dire que là,
36:15 on a une personne qui est multirécidiviste,
36:17 d'attaque extrêmement violente,
36:19 et c'est ça qu'il faut traiter.
36:21 Le problème, c'est que ces déchets
36:23 sont biodégradants,
36:25 personnellement.
36:27 - Et ce qui est tout à fait étonnant, c'est que l'espace médiatique
36:29 est assez complaisant, disons,
36:31 pour M. Médine, pour le moins.
36:33 - Mais Pascal, elle est...
36:35 - Je n'ai pas trouvé.
36:37 - L'humanité lui a donné une couverture
36:39 et libération. - Équilibrée, mais en fait,
36:41 ça ne devrait même pas être équilibré, pardonnez-moi.
36:43 - Il faut avoir soutien total et inclusionnel à quelqu'un.
36:45 - Mais ça ne devrait même pas être équilibré,
36:47 c'est ça qui est sidérant de ce que vous dites.
36:49 - Étant donné que c'est le buzz
36:51 de deux universités d'été,
36:53 Europe Écologie-Les Verts,
36:55 puis les Insoumis,
36:57 il est évident qu'il y a un traitement médiatique,
36:59 mais j'ai trouvé que la parole
37:01 de Mme Kahn dans ce moment-là
37:03 et la qualification antisémite
37:05 indiscutable du tweet
37:07 est plutôt bien ressortie.
37:09 - Oui, mais... - Je trouve, Pascal.
37:11 - N'empêche qu'elle avait dit quelque chose
37:13 il y a quelques jours, Rachel Kahn,
37:15 qui m'apparaissait centrale
37:17 dans la polémique, c'est le fait
37:19 que lorsque Jean-Marie Le Pen
37:21 faisait des jeux de mots
37:23 odieux, toute la France
37:25 a à peu près été indignée,
37:27 mais là, on voit
37:29 une fracture très nette
37:31 dans les partis, et ça,
37:33 c'est véritablement la dérive d'aujourd'hui.
37:35 - Bien sûr, et M. Médine, il pourrait être
37:37 exclu de l'espace médiatique,
37:39 exclu, après une phrase comme celle-là,
37:41 d'un antisémitisme fonçonné.
37:43 Il pourrait être absolument exclu. Eh bien, non.
37:45 Il pourra aller, continuer
37:47 de parler sur les plateaux de télévision.
37:49 C'est ça qui me...
37:51 Ce deux poids, deux mesures, peut toujours...
37:53 - Je ne suis pas certain qu'il ait une longévité médiatique
37:55 et artistique forte, M. Médine.
37:57 - Mais tout de même, il y a les maîtres qu'on n'a pas le droit d'attaquer.
37:59 - Bien sûr. - La Baïa,
38:01 et l'avenir de La Baïa, notamment
38:03 devant le Conseil d'État, ça va être
38:05 extrêmement intéressant.
38:07 On en a parlé hier. Alors, est-ce qu'il y a
38:09 un sondage, d'ailleurs, de La Baïa
38:11 que nous avons, et de Zoupou,
38:13 contre le port de La Baïa à l'école ?
38:15 Vous avez quand même 82% des gens qui sont contre.
38:17 82% des gens qui sont contre.
38:19 Il y a 17% des gens qui sont pour.
38:21 Moi, j'ai lu ce matin, vous l'avez peut-être lu, Florence
38:23 Bergeau-Blaquer. - Excellent.
38:25 - Vous l'avez lu dans le Figaro, absolument remarquable,
38:27 qui est une anthropologue spécialiste de l'islam.
38:29 Que dit-elle ? Comme le foulard, La Baïa
38:31 n'est pas un signe à proprement parler,
38:33 c'est plutôt un instrument, un vêtement
38:35 qui permet à celle qui le revêt de se conformer
38:37 à une norme religieuse
38:39 rigoriste. Le hijab,
38:41 La Baïa ne sont pas des signes identitaires
38:43 mais bien des pratiques religieuses.
38:45 Celle de se conformer à une interprétation
38:47 rigoriste de l'islam. Il faut
38:49 pour cela comprendre ce que j'ai appelé
38:51 la logique de surenchère du
38:53 halal. Rien n'est jamais
38:55 trop halal pour le salafisme
38:57 et sa version frériste.
38:59 Au début, on demande aux filles de porter le foulard
39:01 pour plaire à Dieu. Elles y consentent
39:03 et l'accommodent avec un jean et des baskets.
39:05 Puis on leur fait comprendre que la signification
39:07 profonde du hijab, c'est de voiler
39:09 leur corps pour plaire à Dieu.
39:11 Arrive alors la Baïa, cette longue robe
39:13 couvrante qui dissimule toute
39:15 forme féminine. Bon, c'est un
39:17 papier absolument remarquable
39:19 de Mme Bergeau-Blaquer.
39:21 J'espère que le Conseil d'Etat sera d'accord avec cette...
39:23 Alors ça, ça va être intéressant.
39:25 Oui, mais ça dépend aussi comment le ministre Attal va
39:27 rédiger...
39:29 Ça, ça va être...
39:31 Alors là, moi je... Je sais pas...
39:33 La pièce est en l'air, je sais pas
39:35 de quel côté elle tombe. Non, non, pas totalement.
39:37 On a vu avec le hijab ce qui s'était passé
39:39 pour le foot. Oui. On avait un rapporteur
39:41 qui... Pour le port du hijab.
39:43 Pour le port du hijab. Et...
39:45 Par contre, l'interdiction, on va dire les choses.
39:47 Et il y avait eu un élan
39:49 médiatique tellement fort que
39:51 le Conseil d'Etat était visé. Chacun attendait
39:53 la décision du Conseil d'Etat. Et le Conseil
39:55 d'Etat fait de temps en temps de la politique et...
39:57 On la voit, oui. On a parfois une bonne surprise.
39:59 Le Conseil d'Etat a quand même relevé
40:01 qu'il y avait trouble... Enfin,
40:03 trouble au service public, au bon fonctionnement
40:05 du service public quand il s'agissait du hijab
40:07 sur un terrain de foot. Ça peut être
40:09 la même chose là avec la baïa,
40:11 parce qu'il y a trouble
40:13 au bon fonctionnement du service public, c'est-à-dire dans
40:15 les établissements scolaires. Le débat est encore plus compliqué puisque vous avez
40:17 quand même un certain nombre d'imams, dont
40:19 est le Conseil français du côté musulman, qui disent
40:21 "ça n'est pas un vêtement religieux". Moi, j'avoue,
40:23 je sais pas trancher. Moi, il me semble que ça en est un.
40:25 Mais n'étant pas un anthropologue du
40:27 vêtement, je sais pas où
40:29 la baïa
40:31 et où le camis tirent leur...
40:33 - Il y a une subtilité dans la loi de 2004,
40:35 c'est que
40:37 le vêtement peut être considéré
40:39 comme étant en capacité de faire
40:41 du prosélytisme, d'être un signe
40:43 de prosélytisme. C'est-à-dire
40:45 qu'on ne met pas la baïa
40:47 par hasard. On ne l'est pas neutre.
40:49 Donc c'est cette dimension-là qui pourrait être...
40:51 - J'espère que cette dimension-là sera prise en compte complètement
40:53 par le Conseil d'État. - Encore une fois, le Conseil d'État
40:55 se prononcera sur le texte produit
40:57 par Gabriel Attal. Est-ce que
40:59 ce texte ciblera la baïa
41:01 comme un signe ostentatoire
41:03 religieux ou est-ce que
41:05 ce sera présenté comme
41:07 quelque chose pouvant indirectement
41:09 susciter
41:11 cet état de fait ? Et c'est là où la complexité...
41:13 - La difficulté
41:15 du Conseil d'État, c'est qu'en réalité,
41:17 il est clair
41:19 que c'est un vêtement religieux
41:21 à partir du moment
41:23 où on a le droit de faire l'histoire
41:25 de la manière
41:27 dont on veut, Elisabeth Léville
41:29 répète souvent, nous tester.
41:31 Il y a eu le Burkini,
41:33 ça s'est un peu arrêté, maintenant
41:35 il y a la baïa, demain il y aura autre chose.
41:37 - En tout cas, c'est un soulagement dans les
41:39 établissements scolaires. - Ah oui, alors
41:41 attendez, est-ce qu'il y aura une épreuve de force ou pas ?
41:43 - Oui, mais au moins les chefs
41:45 d'établissement, les enseignants...
41:47 - Jusqu'ici quand même, c'était les chefs d'établissement
41:49 qui décidaient eux-mêmes et qui prenaient
41:51 sur leur tête les risques juridiques, personnels,
41:53 physiques, de telles
41:55 décisions.
41:57 Nicolas Sarkozy était interrogé ce matin sur ce sujet.
41:59 - Je trouve que monsieur Attal
42:05 a parfaitement raison.
42:07 Et quand la matière, son prédécesseur
42:09 avait fait quelque chose
42:11 d'hallucinant
42:13 en laissant aux proviseurs
42:15 le soin d'analyser
42:17 abaya par abaya
42:19 les intentions
42:21 politiques ou non
42:23 de la personne qui portait l'abaya.
42:25 Ce qui mettait les proviseurs ou les chefs d'établissement
42:27 dans une situation impossible. - Mais le Conseil d'État ?
42:29 - On verra ce qui décidera. - Fondement juridique ?
42:31 - On verra ce qui décidera. - Est-ce que c'est
42:33 un vêtement religieux ? - On verra
42:35 ce que décidera le Conseil d'État,
42:37 mais à un moment donné où le droit
42:39 ne peut pas être déconnecté complètement
42:41 de la souveraineté nationale
42:43 et de l'expression populaire.
42:45 - Mais comment mettre ça en musique sur le plan
42:47 juridique, cette dernière phrase ?
42:49 Le droit déconnecté de la volonté populaire
42:51 et la volonté de
42:53 la souveraineté nationale. C'est très intéressant.
42:55 - Oui, mais bien sûr, c'est ce qu'on évoquait
42:57 à l'instant, mais je pense
42:59 qu'un Conseil d'État intelligent
43:01 est capable de comprendre
43:03 que le droit dans ces problèmes-là
43:05 ne peut pas être
43:07 dissocié d'une sorte
43:09 d'identité nationale.
43:11 Le droit a le droit d'être intelligent.
43:13 - Alors il faut
43:15 amender la loi de 2004
43:17 en prenant en compte cette dimension nationale.
43:19 - Le droit a le droit d'être intelligent, la formule
43:21 est belle, mais
43:23 le Conseil d'État
43:25 argumente sur...
43:27 - Il motive ses décisions.
43:29 - Il motive sur des aspects juridiques.
43:31 - Mais je crois que le Conseil d'État
43:33 lui-même, dans son indépendance,
43:35 est tout de même
43:37 conscient des sollicitations
43:39 extérieures. Ils ne sont
43:41 pas déconnectés de la vie sociale.
43:43 Et j'espère que
43:45 ils adapteront le droit
43:47 à ce qu'on attend.
43:49 - On va parler du petit Émile,
43:51 puisque les parents d'Émile se sont exprimés publiquement
43:53 pour la première fois depuis la disparition des petits garçons
43:55 de deux ans et demi dans le hameau
43:57 du Haut-Vernay. Ils ont parlé
43:59 au journal Famille chrétienne.
44:01 On en était ce matin, d'ailleurs, avec le journaliste
44:03 de Famille chrétienne. On peut regretter, d'ailleurs,
44:05 la manière dont les parents du petit Émile
44:07 sont parfois présentés dans la presse.
44:09 C'est parfaitement odieux
44:11 et inadmissible de souligner
44:13 leur engagement politique,
44:15 comme si on mettait un lien entre leur engagement
44:17 politique et le drame
44:19 qu'ils vivent. J'ai trouvé ça absolument
44:21 effrayant, pour tout vous dire. Et qui
44:23 montre aussi le deux poids deux mesures qu'il existe
44:25 dans ce pays. C'est absolument incroyable
44:27 de souligner
44:29 l'engagement
44:31 également religieux
44:33 de ses parents et l'engagement,
44:35 pourquoi pas, politique. Quel rapport ?
44:37 - On les sent tant qu'ils nous emmenent d'ombre.
44:39 - Avec le drame qu'ils vivent.
44:41 Comment est-ce possible, là encore ?
44:43 Et je... Vraiment,
44:45 par charité chrétienne, je ne montrerai
44:47 pas ce que j'ai vu sur des chaînes
44:49 concurrentes, mais c'est parfaitement
44:51 inadmissible.
44:53 Mais je vous propose de voir
44:55 le sujet de Sarah Varney
44:57 sur la prise de parole
44:59 des parents d'Émile.
45:03 - Les parents du petit Émile
45:05 s'expriment pour la première fois
45:07 dans les colonnes du magazine "Famille chrétienne".
45:09 Un choix qui n'est pas
45:11 anodin pour les jeunes parents.
45:13 - Ils essayent de dire
45:15 avec fermeté et dignité
45:17 le sujet essentiel, c'est
45:19 la disparition de notre fils.
45:21 Par ailleurs, nous sommes chrétiens, nous sommes catholiques.
45:23 C'est vrai que nous aimons la messe en latin.
45:25 Mais encore une fois, nous faisons partie,
45:27 on pourrait y revenir, de la grande famille catholique.
45:29 - Une foi qui leur permet de tenir
45:31 durant cette épreuve.
45:33 - Nous continuons à implorer le Seigneur.
45:35 Nous ne tournons pas la page
45:37 et nous continuons à espérer.
45:39 - L'interview a eu lieu en présence des grands-parents
45:41 de la maison familiale du Auvergnay,
45:43 lieu de la disparition de l'enfant.
45:45 - Mes parents essaient de traverser avec nous
45:47 cette épreuve dans la foi.
45:49 - Le journaliste décrit l'état psychologique
45:51 dans lequel se trouvent les jeunes parents.
45:53 - Ce qui leur permet de tenir jusqu'à ce jour,
45:55 d'après ce que j'ai compris, c'est que tous ces Français anonymes,
45:57 qu'ils soient chrétiens ou pas,
45:59 ont exprimé leur humanité,
46:01 leur soutien,
46:03 leur affection vis-à-vis d'eux,
46:05 vis-à-vis de leur fils.
46:07 - Entre foi et souffrance, cela fait maintenant
46:09 deux mois et demi que les parents sont sans nouvelles
46:11 de leur enfant.
46:13 - Véronique Jacquet.
46:15 - Ce qui est interpellant
46:17 dans cette interview que j'ai lue,
46:19 d'abord, ce qui est très beau,
46:21 c'est effectivement la foi qu'ils confessent
46:23 et leur espérance
46:25 et le miracle qu'ils attendent.
46:27 Mais j'ai envie de leur demander
46:29 à qui s'adressent-ils pour avoir ce miracle.
46:31 Le journaliste ne pose pas la question
46:33 qu'est-ce qu'ils pensent dans leur fort intérieur
46:35 qui est pu arriver à leur enfant
46:37 parce qu'il y a beaucoup de mystères
46:39 dans ce drame absolu.
46:41 Le haut-vernet est un cul-de-sac,
46:43 l'enfant a été vu sur 50 mètres
46:45 et puis après,
46:47 les chiens s'arrêtent devant à la voir
46:49 et là, voilà, mystère.
46:51 L'enfant n'a plus donné signe de vie.
46:53 Donc,
46:55 elle reste inachevée,
46:57 cette interview, cet entretien
46:59 reste inachevé.
47:01 On voit qu'ils ont voulu se laver de tout soupçon,
47:03 qu'ils ont voulu donner une image d'eux-mêmes
47:05 effectivement qui était celle
47:07 de grands catholiques
47:09 qu'il ne fallait pas juger.
47:11 - Mais est-ce que vous trouvez convenable
47:13 par exemple
47:15 qu'on puisse présenter, comme j'ai vu parfois
47:17 des bandeaux
47:19 passés
47:21 "Disparition d'Emile, le profil particulier
47:23 des parents du petit garçon, catholique,
47:25 traditionnaliste engagé dans un mouvement néofasciste
47:27 dissous par Emmanuel Macron en 2019".
47:29 - Non, bien entendu, ils ont le droit.
47:31 Ils ont le droit d'être catholiques,
47:33 ils ont le droit d'être néofascistes.
47:35 - Est-ce que vous trouvez que c'est...
47:37 - Il y a deux choses.
47:39 Interroger sur la foi, c'est dégueulasse.
47:41 Après, le mouvement,
47:43 s'il est vraiment néofasciste, s'il a vraiment été dissous,
47:45 j'en sais rien parce que ça n'a jamais été prouvé ça.
47:47 Ça, ça peut interroger. Mais questionner
47:49 sur la foi, je trouve ça pas convenable.
47:51 - Je trouve qu'il y a un enfant
47:53 qui a disparu, il y a des parents qui sont dans
47:55 la situation que vous imaginez
47:57 et cette mise en perspective
47:59 parce qu'ils aiment
48:01 la messe en latin.
48:03 - Je suis d'accord.
48:05 - C'est de la chrétienne.
48:07 - C'est la foi qui peut les faire tenir.
48:09 Cette foi qui fait qu'ils ne s'effondrent pas
48:11 et qu'ils ne sont pas...
48:13 Je pense que c'est plus un atout,
48:15 une force et quelque chose
48:17 de transcendant.
48:19 - Je suis d'accord avec vous, mais comme toujours,
48:21 ça montre la société médiatique.
48:25 - Ah, une partie, oui.
48:27 - Une partie médiatique dans laquelle nous sommes.
48:29 - L'écrasante
48:31 majorité de la société
48:33 a de la compassion pour cette famille.
48:35 - Je suis complètement d'accord avec vous.
48:37 Je parle toujours de l'espace médiatique
48:39 qui est d'ailleurs déconnecté
48:41 bien souvent et qui n'est pas représentatif
48:43 de la population.
48:45 - La majorité des Français
48:47 a évidemment de la compassion
48:49 et les soutient et les comprend même
48:51 dans leur démarche de foi et de prière
48:53 puisqu'ils racontent eux-mêmes qu'ils ont reçu
48:55 énormément de lettres pour les soutenir.
48:57 Maintenant, effectivement,
48:59 l'espace médiatique, c'est de la Christiano-Christie.
49:01 - L'espace médiatique, d'un mauvais oeil,
49:03 ceux qui aiment la messe en latin
49:05 peuvent le dire comme cela.
49:07 Mais c'est un autre sujet.
49:09 - Je suis frappé de voir dans beaucoup de portraits
49:11 de la part de certains médias,
49:13 de personnes tout à fait remarquables,
49:15 on éprouve en général le besoin
49:17 de préciser ces négatifs.
49:19 Il est catholique, il a tant d'enfants,
49:21 ça m'énerve.
49:23 - On dirait la même chose de quelqu'un qui est catholique.
49:25 - Ça m'énerve.
49:27 - Je dirais la même chose de quelqu'un qui est juif ou musulman.
49:29 Ce serait peut-être la même chose.
49:31 - Monsieur Benkemoun est en train d'arriver.
49:33 - Bonsoir.
49:35 - Il va prendre notre place
49:37 pour le meilleur de l'info.
49:39 Bonsoir.
49:41 - Programme très chargé.
49:43 On a beaucoup de sujets,
49:45 parce qu'il y a eu beaucoup de thèmes aujourd'hui
49:47 sur CNews, évidemment Abaya,
49:49 évidemment le petit Émile,
49:51 et puis à la fois les zones d'onde de l'enquête
49:53 et cette première interview
49:55 qui est très attendue,
49:57 parce que le silence des parents
49:59 était assez incompréhensible pour certains.
50:01 Il y a cette interview et on y reviendra longuement.
50:03 Et puis on reviendra sur une séquence
50:05 qui est beaucoup aimée ce matin.
50:07 Ce n'est pas pour vous faire de la promo,
50:09 mais votre explication de l'intelligence artificielle,
50:11 de la reprise du morceau d'Angèle
50:13 par elle-même, etc.
50:15 Vous êtes d'une clarté dans cette explication.
50:17 - Ah non, je n'ai pas été clair.
50:19 Ça m'arrive souvent.
50:21 Je vais simplement dire...
50:23 - On reviendra sur cette affaire.
50:25 - Ceux qui nous écoutent, quand je leur parle d'Angèle,
50:27 ils pensent peut-être que je fais référence
50:29 à un film de Marcel Pagnol,
50:31 plus peut-être que à La Chanteuse.
50:33 Et je me suis permis de dire
50:35 ce que je dis souvent, d'ailleurs je ne suis pas sûr
50:37 que tout le monde connaisse Angèle.
50:39 C'est très générationnel, Angèle.
50:41 Forcément, les jeunes, surtout la musique
50:43 et la chanson, tout le monde
50:45 ne connaît pas Angèle.
50:47 - On reviendra sur cette séquence
50:49 de l'intelligence artificielle.
50:51 - Je vous remercie. On va vous suivre avec
50:53 beaucoup de plaisir.
50:55 Et puis le grand championnat de l'année a repris
50:57 avec Julien Pasquet.
50:59 C'était le grand retour ce soir.
51:01 - Le score ? - 4-0.
51:03 Malheureusement, devinez.
51:05 - C'est près de vous, avec la tête.
51:07 - Mais ce sera filmé.
51:09 - Un jour, nous filmerons.
51:11 Mais c'est le grand championnat de 19h
51:13 qui reprend tous les soirs dans les couloirs.
51:15 Il est temps de se séparer
51:17 à 20h58.
51:19 Jérémy Guillieu était à la réalisation.
51:21 David Tonnelier était à la vision.
51:23 Anatole Debaumont était au son.
51:25 Merci à Benjamin Nau.
51:27 À Hugo Caprioli,
51:29 qui doit beaucoup souffrir en ce moment,
51:31 parce que l'Olympique de l'année va mal.
51:33 - Le match a été ennuyeux.
51:35 - Hugo Caprioli,
51:37 qui est un supporter historique de l'OL,
51:39 et Florian Doré, lui,
51:41 il est en Ligue 2 avec Auxerre,
51:43 donc il est plus tranquille.
51:45 - Toutes ces émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
51:47 Passez une excellente soirée.
51:49 - Dans 2-3 mois,
51:51 on pourra parler de Nantes.
51:53 - Et moi, je vous dis à demain.
51:55 - Ha! Ha! Ha!
51:57 Merci à tous !