SMART IMPACT - Emission du lundi 10 juillet

  • l’année dernière
Lundi 10 juillet 2023, SMART IMPACT reçoit Benjamin Rombaut (Cofondateur et PDG, From Sand to Green) , Jean-Baptiste Ceaux (Directeur des opérations Europe du Sud, Sourcemap) et Régis COAT (Président et fondateur, Taxirail)

Category

🗞
News
Transcript
00:00 [Musique]
00:08 Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Heureux de vous retrouver pour une nouvelle semaine de Smart Impact,
00:12 l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:17 Et voici le sommaire. Mon invité, c'est Jean-Baptiste Sceaux, directeur des opérations pour l'Europe du Sud chez Sourcemap.
00:24 Vous verrez comment le logiciel de cartographie de la chaîne d'approvisionnement
00:27 accompagne les entreprises, notamment sur la nouvelle réglementation du Green Deal européen.
00:32 Pour notre Zoom, on parlera mobilité décarbonée, notamment en milieu rural,
00:38 avec le train léger, autonome, à hydrogène de TaxiRide, projet soutenu par l'ADEME.
00:44 Et puis dans notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables,
00:48 je vous présenterai Send to Green, qui veut reverdir les déserts.
00:53 Voilà pour les titres. On a 30 minutes pour les développer. C'est parti.
00:57 Bonjour Jean-Baptiste Sceaux, bienvenue.
01:05 Bonjour Thomas-Luc, merci.
01:06 Vous êtes donc le directeur des opérations pour l'Europe du Sud chez Sourcemap.
01:10 On va présenter Sourcemap. Votre métier, c'est de cartographier logistique et matières premières.
01:16 Expliquez-moi, expliquez-nous.
01:17 Absolument. Sourcemap est une entreprise qui a été créée il y a 10 ans, d'ailleurs par un franco-italien, Leonardo Bonanni, à l'époque au MIT.
01:24 C'est une entreprise qui fait essentiellement deux choses.
01:27 Elle permet aux entreprises d'identifier l'ensemble des fournisseurs qui se trouvent tout au long de leur chaîne de valeur,
01:32 jusqu'au champ, jusqu'à la mine.
01:34 Et une fois que cet exercice a été fait, de pouvoir tracer soit les composants, soit les matières premières
01:40 qu'elles vont utiliser pour produire les marchandises qu'elles vont vendre.
01:43 Créée au MIT, ça veut dire qu'il y a eu une phase de recherche et développement importante avant d'arriver au modèle économique
01:52 et on va en reparler après, à l'état de croissance et de développement de l'entreprise aujourd'hui ?
01:57 Absolument. Il y a 10 ans, personne ne s'intéressait aux chaînes de valeur.
02:01 Et personne n'était prêt, si vous voulez, à financer ce genre de recherche.
02:05 Donc le MIT, qui à l'époque a dit "Nous, ça nous intéresse".
02:08 Au moment où il y a eu Fukushima, à l'époque, en fait, personne ne s'est rendu compte.
02:12 Mais il y avait dans l'automobile un seul producteur qui, au Japon, faisait un composant
02:18 qui permettait à tous les moteurs de pouvoir démarrer.
02:21 Le jour où il y a eu Fukushima, ce producteur n'a pas pu faire son composant
02:25 et l'ensemble de l'industrie automobile a été arrêté.
02:28 Et c'est à ce moment-là qu'on a commencé à se dire "Mais qu'est-ce que c'est qu'une chaîne de valeur ?
02:31 Qu'est-ce qui peut faire qu'une chaîne de valeur soit bloquée ?"
02:33 Et alors, moi j'ai appris un chiffre très étonnant en préparant l'émission,
02:36 c'est le nombre de fournisseurs en moyenne de vos clients.
02:41 Ça se chiffre en milliers et encore, je suis modeste.
02:45 Une dizaine de milliers. Effectivement, ça va dépendre du secteur.
02:48 Parce que le secteur de l'agriculture n'est pas le même que celui du textile,
02:51 n'est pas celui de l'automobile.
02:53 Mais en général, une entreprise connaît ses fournisseurs de rang 1,
02:57 parfois ceux de rang 2.
02:58 Mais en fait, elle n'a généralement aucune vue sur la profondeur de sa chaîne de valeur.
03:02 Et effectivement, on peut découvrir jusqu'à 10 000 fournisseurs
03:05 pour un produit, pour une entreprise.
03:07 Avec évidemment des questions de conformité, de compliance.
03:12 On va en parler ensemble.
03:14 C'est quoi sur ce map aujourd'hui ? Vous en avez tout de votre développement.
03:17 C'est une entreprise qui a donc 12 ans.
03:19 Il y a une centaine de personnes qui y travaillent.
03:22 Deux tiers aux Etats-Unis.
03:24 Depuis un an et demi, nous sommes basés en Europe, à Paris.
03:26 Et nous avons une équipe d'une vingtaine d'experts,
03:29 notamment de spécialistes en différentes verticales.
03:32 Ça veut dire des spécialistes en agroalimentaire, des ingénieurs.
03:35 Des spécialistes du textile et des spécialistes de l'automobile.
03:39 On va rentrer dans les enjeux de décarbonation.
03:41 Qui sont vos clients ?
03:42 Et depuis quand ont-ils pris conscience que ce que vous proposiez
03:46 pouvait leur permettre d'améliorer leur bilan carbone ?
03:49 Nos clients, ce sont des entreprises internationales,
03:51 européennes ou américaines,
03:54 qui ont une activité globale.
03:56 Donc des gens qui ne vont pas seulement opérer dans leur pays ou dans leur région,
03:59 mais à l'international.
04:01 On parle de grands groupes.
04:02 Historiquement, on a travaillé avec Mars, avec Ferrero,
04:05 pour aller cartographier l'ensemble des fermes
04:09 qui se trouvent dans leur chaîne de valeur,
04:10 par exemple pour le cacao, pour les noisettes.
04:12 On fait la même chose dans le textile,
04:15 avec des grands groupes de luxe, avec des marques internationales,
04:17 par exemple, de marque Premium.
04:19 Et ces entreprises, aujourd'hui,
04:21 elles se trouvent à un moment très particulier,
04:24 parce que les règles qui étaient celles du commerce international
04:27 sont en train de changer, de bouleverser la façon dont on parle.
04:30 En Europe, aux États-Unis, partout ?
04:32 Absolument.
04:33 Et notamment avec des enjeux de décarbonation,
04:35 avec des impératifs environnementaux qui n'existaient pas auparavant ?
04:38 Il y a des enjeux de décarbonation,
04:40 mais en fait on va bien au-delà de la décarbonation.
04:42 Aujourd'hui, on regarde l'impact total
04:44 qu'il peut avoir une entreprise,
04:46 notamment d'un point de vue environnemental,
04:48 mais aussi d'un point de vue social.
04:50 Et en fait, Sourcemap va permettre aux entreprises
04:53 d'identifier l'ensemble des intervenants de la supply chain.
04:56 Une fois que ce travail a été fait,
04:58 alors on peut faire monter de la donnée,
05:00 soit de la donnée de décarbonation,
05:02 mais aussi, par exemple, l'identification du risque,
05:04 comme le travail forcé,
05:06 ou alors la désertification.
05:08 Ça répond aussi à un enjeu de transparence,
05:10 à une demande des clients de vos clients,
05:12 des consommateurs finaux.
05:14 Vous avez tout à fait raison.
05:15 Pendant très longtemps, si vous voulez,
05:17 les gens ont fait confiance aux entreprises
05:19 sur la base de leurs déclarations.
05:21 Il y avait des labels,
05:22 il y avait ce qu'on appelle des "green claims".
05:25 Et aujourd'hui, on se rend compte
05:27 qu'on est en train de tomber un petit peu en miettes
05:29 parce qu'on ne fait plus confiance à ce système.
05:31 Et donc aujourd'hui, la réglementation,
05:33 on va demander aux entreprises d'aller chercher des données
05:35 et de donner des preuves
05:37 de ce qu'elles avancent dans leur communication
05:40 auprès des consommateurs ou auprès du régulateur.
05:43 Alors on va entrer dans le détail de ce que vous proposez,
05:46 en s'appuyant d'abord sur ce qui se passe en Europe
05:48 et ensuite aux États-Unis,
05:50 la réglementation européenne, le Green Deal,
05:53 vous publiez un e-book pour accompagner les entreprises.
05:56 Pourquoi cette démarche et qu'est-ce qui est en train de changer ?
05:59 Alors, tout change.
06:01 Aujourd'hui, les entreprises pouvaient simplement
06:03 faire une commande à leurs fournisseurs,
06:05 en gros se laver les mains et vendre leurs marchandises.
06:08 Vous savez qu'il y a une loi en France
06:10 qui a été mise en vigueur depuis un an
06:12 qui s'appelle la loi AGEC
06:13 et qui regarde en gros la façon dont on fait les produits,
06:15 comment ils sont conçus, comment ils sont produits
06:17 et ensuite comment on en parle.
06:19 En fait, c'est la même chose qui se passe au niveau européen
06:21 avec ce qu'on appelle le Green Deal.
06:23 Et il y a ce qu'on appelle une avalanche de législation
06:25 qui est en train de se mettre en place.
06:27 Et en fait, les entreprises vont devoir vraiment
06:29 justifier et regarder auprès
06:31 la façon dont elles font toutes ces étapes.
06:34 Et donc, pour un exemple d'une entreprise française
06:40 de taille mondiale, puisqu'on a bien compris
06:42 que c'est à ces entreprises que vous vous adressez
06:45 et qui donc est soumise
06:48 à des réglementations qui étaient déjà nombreuses
06:51 et qui sont toutes en train de changer.
06:53 C'est un défi qu'elle ne peut pas relever seule en quelque sorte ?
06:56 De se mettre en conformité avec toutes ces réglementations ?
06:58 Parce que ce sont des grands groupes,
07:00 ils ont des services juridiques, la compléance, ils connaissent.
07:02 Vous voyez ce que je veux dire ?
07:03 Absolument. Il y a deux niveaux de problèmes.
07:05 Le premier, c'est de comprendre ce que dit la loi.
07:07 Il va y avoir une vingtaine de lois, en gros,
07:09 si on regarde les lois nationales européennes et américaines.
07:12 Et la deuxième chose, c'est quels sont les outils
07:15 pour pouvoir le faire.
07:16 Aujourd'hui, on se rend compte que ce qui est sous-jacent
07:19 à l'ensemble des lois, c'est deux choses.
07:21 Connaître la supply chain,
07:23 donc aller découvrir l'ensemble des intervenants.
07:25 Et la deuxième chose, c'est la traçabilité.
07:27 Contrairement à ce qu'on pense,
07:28 découvrir l'ensemble des gens sur leur supply chain,
07:30 c'est quelque chose d'extrêmement compliqué.
07:32 Parfois, vous avez des services achats
07:33 où vous avez deux, trois personnes qui travaillent sur Excel
07:35 et qui n'ont pas le temps, en plus de leur travail,
07:37 d'aller identifier l'ensemble des gens de la supply chain
07:40 et surtout des gens qui ne vont pas leur répondre.
07:42 Donc Sourcemap est là pour les aider à faire cette découverte
07:46 et à engager les fournisseurs dans cette relation.
07:49 Oui, ça permet ensuite d'intégrer les enjeux environnementaux
07:54 ou sociétaux du grand groupe jusqu'au bout de la chaîne de valeur.
07:57 On peut prendre un exemple, c'est l'huile de palme.
08:00 Pour une entreprise qui essaie d'éradiquer l'huile de palme,
08:04 ça peut être très compliqué d'aller tout au bout
08:07 d'un fournisseur brésilien, par exemple.
08:10 Exactement.
08:11 Et vous mettez le doigt vraiment sur un sujet important
08:13 qui est la façon dont, si vous voulez,
08:14 la collecte, par exemple, de l'huile de palme,
08:16 on pourrait parler du coton, du cacao,
08:18 se fait dans la chaîne de valeur.
08:20 En fait, souvent, la matière première est mixée.
08:25 C'est-à-dire que vous avez des fournisseurs
08:27 qui se trouvent sur une région spécifique,
08:29 par exemple en Amérique du Sud,
08:30 et l'ensemble de la marchandise va être mélangé.
08:33 Tout l'objectif de la Commission européenne aujourd'hui
08:36 et aussi des Etats-Unis, c'est de dire
08:38 "Attention, on veut pouvoir tracer chaque fournisseur,
08:41 on veut pouvoir l'identifier, le mettre sur une carte
08:44 et savoir si ce fournisseur produit une marchandise
08:46 qui ne sera pas mélangé avec celle de tel autre fournisseur
08:49 pour être certain qu'à aucun moment,
08:51 il y ait des risques de déforestation
08:53 ou de travail forcé dans un produit
08:55 qui va être vendu en Europe.
08:57 Et par conséquent, si vous utilisez de l'huile de palme
08:59 qui est mélangée, vous ne pouvez pas le savoir.
09:01 Mais alors, comment ça marchait avant ?
09:03 Avant, un système de cartographie comme le vôtre ?
09:06 Avant, il n'y avait pas de système de cartographie.
09:08 Vous rentrez en contact avec votre fournisseur d'huile de palme,
09:12 qui était généralement un grossiste,
09:14 européen, peut-être même brésilien.
09:16 Je dis le brésilien, mais ça peut être n'importe quel pays.
09:18 Et vous ne lui posiez pas la question de savoir
09:20 effectivement d'où venait cette huile.
09:22 Et surtout, vous ne lui posiez pas la question de savoir
09:24 s'il était au courant de l'impact que cette collecte avait.
09:26 Et alors, je reviens à la base,
09:28 j'aurais pu commencer par là.
09:30 Ces informations, comment vous les récupérez ?
09:33 Alors, on les récupère parce que d'abord,
09:36 on crée, si vous voulez, au sein d'une chaîne de valeur,
09:38 une sorte de social network
09:40 qui permet à l'ensemble des acteurs de la chaîne de valeur
09:44 de se connecter à la plateforme.
09:46 Donc chacun va être identifié sur la plateforme
09:48 et à chaque moment de la transaction,
09:50 par exemple d'une tonne de coton ou de cacao,
09:53 on va rentrer les informations qui sont spécifiques à ce lot.
09:57 Donc on va dire tel lot, vendu à tel moment, à telle personne.
10:00 Et donc ce sera en entrant et en sortant
10:03 et vous allez pouvoir faire des connexions
10:05 jusqu'à votre produit final.
10:06 Et ça, par exemple, on appelle ça la chain of custody,
10:09 ce que demandent les États-Unis.
10:10 Si par exemple, vous avez un conteneur de marchandises
10:12 qui arrive à la douane, ils vont vous dire
10:14 "prouvez-moi qu'à aucun moment,
10:16 la marchandise qui rentre dans ce pays
10:18 n'est passée par telle ou telle région du monde,
10:20 et notamment en l'occurrence du Xinjiang,
10:23 puisque aux États-Unis, vous savez,
10:24 la loi est spécifique au travail forcé des Ouïghours.
10:26 Oui, alors il y a une loi, effectivement,
10:28 une loi vraiment là-dessus, qui est passée, je crois,
10:30 il y a un peu plus d'un an, c'était en juin 2022,
10:33 contre le travail forcé des Ouïghours.
10:35 Donc là, on est sur une population,
10:38 une région du monde, on peut faire le bilan,
10:40 un an après, qu'est-ce que ça a donné comme effet ?
10:43 C'est à la fois très efficace, si vous voulez,
10:45 comme approche, celle des États-Unis,
10:47 puisqu'elle est d'abord dirigée contre un pays, une région,
10:49 et surtout, elle a décidé tout de suite
10:51 de saisir des marchandises et de les garder au port.
10:54 Donc on a plus d'un milliard de marchandises aujourd'hui
10:56 qui est détenue par la douane américaine.
11:00 Un milliard en valeur, un milliard de dollars en valeur.
11:02 Excusez-moi, en valeur.
11:03 Et des entreprises à qui on demande de donner des preuves.
11:06 Et aujourd'hui, si vous voulez, le problème de ces entreprises,
11:08 c'est qu'elles n'ont pas forcément eu l'opportunité
11:11 d'aller collecter ces données.
11:13 Elles viennent nous voir, elles nous disent "comment je fais ?"
11:15 Et on vous dit "ben c'est très simple, vous allez faire en deux étapes,
11:17 vous allez d'abord découvrir votre supply chain,
11:19 on peut vous aider à le faire,
11:21 et la deuxième chose, vous allez tracer l'ensemble des lots
11:24 qui rentrent dans votre marchandise."
11:26 L'Europe n'a pas la même approche.
11:28 Vous savez qu'en Europe, on n'a pas le droit d'avoir une approche
11:30 qui est spécifiquement dirigée vers un pays.
11:34 Et donc, ces problématiques qui sont les mêmes,
11:36 la déforestation et le travail forcé,
11:38 elle est appliquée à l'ensemble des matériaux
11:41 sur l'ensemble de la production mondiale.
11:43 C'est peut-être un peu moins efficace ?
11:45 Alors, ça peut être moins efficace,
11:47 mais en même temps, ça veut dire que l'ensemble des bonnes pratiques
11:50 va être mise en place par l'ensemble des entreprises
11:52 sur l'ensemble des chaînes de valeur.
11:53 Merci beaucoup Jean-Baptiste Sau et à bientôt sur Bsmart.
11:56 On passe au zoom de cette émission,
11:58 la mobilité décarbonée au programme.
12:00 C'est le zoom de ce Smart Impact et j'accueille Régis Kohat.
12:11 Bonjour.
12:12 Bonjour Thomas Huguet.
12:13 Bienvenue.
12:14 Vous êtes le président fondateur de TaxiRai.
12:17 Votre ambition, rien de moins, c'est de réinventer le train.
12:20 Expliquez-moi.
12:21 Alors, TaxiRai est un système ferroviaire très innovant,
12:25 composé de modules très légers,
12:28 dont le but est de complètement changer le paradigme ferroviaire
12:32 qui est basé sur un système qui est très lourd, très rigide.
12:36 Et nous, on apporte de la souplesse, de la flexibilité également,
12:39 ainsi qu'une masse très réduite.
12:42 Nous sommes sur des modules très compacts,
12:44 qui font 6 mètres de long,
12:46 qui embarquent 40 voyageurs, 16 places assises,
12:50 deux emplacements PMR.
12:52 Pour les heures de pointe,
12:55 on peut jumeler, mais sans les attacher, jusqu'à trois modules,
13:00 ce qui nous donne une capacité maximale théorique de 120 places,
13:03 qui est tout à fait concurrentielle avec un TER classique.
13:06 D'accord.
13:07 Et donc, c'est un train léger, vous avez dit, autonome et à hydrogène.
13:12 Alors, on va rentrer un peu dans le détail.
13:14 Le côté autonome et puis la propulsion hydrogène, pourquoi ce choix ?
13:19 Alors, le côté autonome, c'est en fait une obligation pour nous.
13:25 Déjà, il y a une pénurie de chauffeurs de train en France.
13:28 Et deuxièmement, si on veut avoir un service qui soit coût maîtrisé
13:31 pour la collectivité et qui soit utile pour le voyageur,
13:34 c'est dans ces deux objectifs que nous travaillons,
13:36 il fallait passer par l'autonomie.
13:38 Par exemple, aux heures de pointe,
13:40 nous allons avoir un fonctionnement assez classique,
13:43 on va dire, avec un cadencement.
13:45 En revanche, aux heures creuses, c'est du transport à la demande.
13:48 C'est-à-dire qu'avec votre application smartphone ou une borne Langare,
13:51 vous allez pouvoir appeler votre taxi ride qui viendra à votre rencontre.
13:55 Il faut vraiment avoir en tête l'image de l'ascenseur,
13:57 c'est un ascenseur horizontal que vous appellerez
14:00 et qui après s'arrêtera autant de fois que nécessaire
14:02 pour laisser monter ou descendre d'autres voyageurs.
14:05 Pourquoi l'hydrogène ?
14:07 Le choix de l'hydrogène remonte en fait à une nécessité d'exploitation.
14:14 Si on veut rester dans une logique d'exploitation frugale,
14:19 l'écosystème est complet,
14:21 on ne va pas faire d'économie stricto sensu en ne mettant pas de chauffeur.
14:26 Ce n'était pas notre volonté.
14:28 Maintenant, il faut qu'on ait tout un ensemble,
14:33 un écosystème qui soit également frugal.
14:36 Si on veut fonctionner avec une solution uniquement électrique,
14:39 il y a deux solutions, c'est soit mettre des caténaires,
14:41 ce qui est très coûteux, il y a un impact visuel,
14:44 très coûteux c'est à l'installation et à la maintenance.
14:47 Et si on veut faire de la recharge au cours de la ligne,
14:51 ça veut dire qu'il faut mettre en place ces infrastructures de recharge.
14:56 C'est du courant fort, donc il y a un coût d'installation,
14:59 il y a un coût de maintenance,
15:01 il peut y avoir des coûts induits, c'est arrivé en Allemagne,
15:03 où un train à batterie qui devait être rechargé
15:05 mettait en blacotte le village d'à côté.
15:07 Donc il a fallu installer un système de batterie.
15:11 Ça ne fait pas aimer le train si ça met en blacotte le village d'à côté.
15:14 Et donc vous, quand vous choisissez l'hydrogène,
15:17 puisque l'hydrogène peut être sous différentes formes,
15:20 c'est quoi ? C'est du carburant, c'est du carburant liquide,
15:23 c'est des batteries, c'est des piles à combustible ?
15:26 Parce que moi je m'hypère un peu dans l'hydrogène.
15:29 Alors en ce qui concerne TaxiRide,
15:31 nous sommes sur une logique d'hybridation électrique-hydrogène.
15:35 Donc nous sommes sur un véhicule électrique
15:38 avec un parc batterie conséquent,
15:40 ce n'est pas juste une petite batterie tampon,
15:43 et une pile à combustible
15:45 qui va maintenir la charge de ces batteries.
15:48 Ce qui va permettre au TaxiRide,
15:50 pendant toute sa plage d'utilisation,
15:52 de ne pas avoir de recharge intermédiaire
15:54 qui compliquerait l'exploitation.
15:58 Alors, on a bien compris ce que c'était.
16:00 Il fallait prendre le temps de le faire
16:02 parce que c'est vraiment innovant.
16:04 Maintenant, la question c'est où et pourquoi ?
16:07 C'est-à-dire qu'à quel endroit sur notre territoire
16:10 il y a besoin d'un service comme le vôtre ?
16:12 Alors il y a besoin d'un service comme TaxiRide
16:14 dans l'ensemble des zones rurales et périurbaines.
16:18 On a la chance en France d'avoir un formidable réseau
16:22 qui est hérité du 19e siècle,
16:25 mais qui est tombé parfois un peu en désirance,
16:29 et dans certaines zones c'est un euphémisme de le dire.
16:32 Donc on est sur un potentiel de 200 à 300 lignes en France.
16:36 Sur ces 200 à 300 lignes, il y en a 70 à 90
16:39 qui seraient particulièrement pertinentes
16:41 pour un service comme TaxiRide.
16:43 Et ça concerne l'ensemble des régions françaises.
16:46 Vous venez en concurrence avec quoi ?
16:48 Avec la voiture individuelle, avec l'autocar,
16:50 avec les trains tels qu'ils existent aujourd'hui ?
16:55 On apporte un service qui est complémentaire.
16:59 Notre raison d'être, c'est de réussir à rendre rentable
17:06 ou au moins soudainable économiquement pour la collectivité
17:09 des lignes avec un potentiel voyageur qui est relativement faible.
17:12 Maintenant relativement faible ne veut pas dire qu'il n'y a pas de voyageurs.
17:15 Et il faut faire des choses pour ces personnes.
17:17 Il y a une renchérissement du coût des transports, du coût du carburant.
17:21 La vignette Critère 2 qui va être mise en place au 1er janvier 2025.
17:27 Les zones à faible émission.
17:29 Exactement. Et il ne faut pas, comme dirait un ami à moi,
17:31 que ça devienne des zones de forte exclusion.
17:33 Oui, bien sûr.
17:34 Donc on apporte un service pour la mobilité pour tous
17:37 dans les zones rurales avec l'avantage du transport à la demande.
17:43 C'est-à-dire que vous citiez l'exemple du car.
17:48 Les horaires ne conviennent pas nécessairement
17:51 aux besoins des lycéens pour aller étudier relativement tôt.
17:56 Ou des actifs qui vont peut-être finir leur journée à 20h, 21h.
18:01 Et là on leur apporte la garantie d'avoir un système de transport
18:05 qui pourra les ramener chez eux.
18:06 Effectivement, le nom dit bien l'usage qui pourra en être fait.
18:09 Taxi-rail. On est dans une utilisation à la demande.
18:14 Alors j'ai plein de questions parce que je trouve ça fascinant.
18:17 Est-ce que ça veut dire qu'il faut créer un réseau de voies ferrées dédié ?
18:21 Ou est-ce qu'on utilise le réseau existant ?
18:23 On utilise le réseau existant.
18:25 On a juste une région qui nous a sollicité pour la création d'une ligne.
18:33 Mais dans la majorité des cas, on reprend des lignes existantes.
18:37 Qui sont plus utilisées ou sous-utilisées par la SNCF ?
18:41 Ce sont ces deux cas.
18:43 Soit plus utilisées du tout.
18:46 Soit "mal utilisées" ou au moins avec un service qui n'est pas pertinent
18:53 par rapport aux attentes des voyageurs.
18:55 Qui sont vos clients ? Les collectivités locales d'abord ?
18:57 Par défaut, ce sont les collectivités.
19:00 Les régions qui sont autorités organisatrices des mobilités.
19:05 Maintenant, il peut y avoir la loi LOM qui a fait évoluer les choses à ce niveau-là.
19:11 Ça peut être une communauté d'agglos par exemple,
19:14 qui deviendrait dans ce cas notre client.
19:16 Ça peut être les exploitants qui pourraient acheter les modules et services directement.
19:22 Ou les loueurs de trains.
19:24 L'ADEME soutient votre projet, le projet Taxi-Rail.
19:27 C'est un moment important, une étape importante ce soutien ?
19:30 C'était une étape indispensable.
19:33 Déjà pour asseoir la crédibilité du projet.
19:36 Et ensuite parce que l'ADEME apporte une partie conséquente du financement.
19:41 Quelle partie ? Ça représente quoi ?
19:43 À peu près 50% du montant global du projet.
19:46 Est-ce qu'on peut dire que le projet n'aurait pas vu le jour si l'ADEME ne l'avait pas soutenu ?
19:51 On peut le dire, mais au-delà de l'aspect financier,
19:56 c'est la marque qu'un organisme de l'État apporte de la considération
20:02 et trouve de la crédibilité au projet que nous avons développé.
20:06 Oui, et surtout en plein dans les enjeux de transformation environnementale.
20:11 Parce que c'est ce que promeut l'ADEME.
20:14 Donc vous en avez tout de votre développement aujourd'hui.
20:16 Vous l'avez testé le Taxi-Rail. On en est où ?
20:19 L'expérimentation commencera à Port-Jérôme-sur-Seine en Normandie début d'année prochaine.
20:25 Sur une voie d'essai qui est mise à notre disposition.
20:29 Les autres objectifs, c'est une mise en service commercial courant 2026.
20:37 Une mise en service commercial courant 2026.
20:39 Il y a l'ADEME comme partenaire.
20:41 Quelles autres "bonnes faits" se sont penchées sur le projet Taxi-Rail ?
20:45 On a eu une équipe qui est une très bonne équipe.
20:50 Composée de personnes issues déjà du ferroviaire.
20:53 Mais également d'autres domaines d'activité.
20:55 Que ce soit le nautisme, l'aéronautique et l'automobile.
21:00 Et nous avons constitué une équipe, un consortium,
21:04 qui est constitué de sociétés qui sont expertes dans leur domaine.
21:09 Mais pas tout dans le ferroviaire.
21:11 On a fait du croisement de filières.
21:13 On a le rail, le composite.
21:19 Pour que les modules soient les plus légers possible.
21:25 Oui, on est à 12 tonnes en charge.
21:28 Donc ça fait 6 tonnes à l'issue.
21:30 Parce qu'il y a un enjeu sur le ferroviaire.
21:32 Plus un train est lourd, plus il va solliciter la voie.
21:35 Surtout dans les courbes.
21:37 La nécessité de l'allègement,
21:39 pour ne pas avoir une maintenance des rails coûteuse,
21:42 était absolument indispensable.
21:44 Donc on a dit automobile, rail, composite.
21:47 Il y a d'autres secteurs que vous avez sollicité ?
21:50 Parce que quand vous dites qu'on va avoir une appli,
21:53 on est dans le monde des nouvelles mobilités aussi.
21:55 Exactement.
21:56 Il y a les parties télécom, bien entendu.
21:59 Je ne vais pas dire intelligence artificielle,
22:01 parce que ça fait un peu tarte à la crème maintenant.
22:03 Oui, autant s'en servir quand c'est utile.
22:07 Mais on est sur un système intelligent, souple.
22:12 Dernière question.
22:14 Est-ce que vous avez eu du mal à convaincre ?
22:16 Parce que c'est un projet quand même novateur, disruptif,
22:19 pour employer un mot qui n'est plus à la mode.
22:21 Est-ce que vous avez eu du mal à convaincre ?
22:23 Énormément.
22:25 Mais justement, c'est le propre des innovations de rupture.
22:32 Et puis, comme disent les Américains,
22:34 ce sont les pionniers qui prennent les flèches.
22:36 Eh bien, voilà, vous avez pris quelques flèches, on l'a compris.
22:39 Merci beaucoup, Régis Kohat.
22:41 Et bon vent à votre taxi-rail, même s'il ne fonctionne pas à voile.
22:45 Voilà, c'est l'heure de notre rubrique Startup.
22:49 On part dans le désert, reverdir le désert.
22:53 Smart Ideas, la bonne idée du jour.
23:01 Elle est signée Gauthier de Carcouet.
23:03 Bonjour.
23:04 Vous êtes le cofondateur de Send to Green,
23:07 créé en avril 2022 avec Wissal Ben Moussa et Benjamin,
23:10 en rombot, et avec quelle idée ?
23:12 C'est quoi l'idée de départ, dites-moi ?
23:14 Effectivement, avec une idée assez simple,
23:16 qui est celle de lutter contre la désertification.
23:19 Alors pourquoi ?
23:20 Parce qu'il y a déjà plusieurs années de ça.
23:22 On est parti d'un constat, c'est que la désertification,
23:25 ce phénomène qui fait avancer les déserts petit à petit,
23:28 nous fait perdre à l'humanité entre 13 et 15 millions d'hectares chaque année.
23:33 Alors 13 millions, on a un peu de mal à se représenter ce que ça veut dire,
23:37 mais c'est l'équivalent de 1 ou 2 terrains de foot
23:39 qui disparaissent toutes les 5 secondes.
23:41 Donc c'est assez colossal en fait.
23:43 Et nous, on s'est dit qu'au regard des enjeux alimentaires,
23:47 des enjeux de dérèglement climatique,
23:49 il fallait absolument lutter contre ce phénomène-là.
23:51 Oui, parce que vous l'avez dit, double enjeu, l'alimentaire,
23:54 mais aussi ce sont des puits de carbone qui disparaissent aussi
23:58 à chaque fois que le désert avance.
24:00 C'est exactement ça.
24:01 En fait, tous ces enjeux sont liés, donc vous pouvez l'imaginer,
24:04 mais la FAO dit qu'on aura besoin de 2 milliards d'hectares de terres agricoles en plus
24:09 et dans le même temps, nos forêts doivent être protégées,
24:13 nos terres agricoles disparaissent avec cette désertification.
24:15 Et donc nous, on s'est dit que plutôt que d'aller chercher ces nouvelles terres agricoles dans les forêts,
24:20 il fallait les régénérer à partir de ces terres arides
24:23 qui sont aujourd'hui considérées comme impropres à toute forme d'agriculture
24:26 et donc de réintégrer ces terres arides dans le paradigme de l'agriculture mondiale.
24:30 Ok, donc ça c'est le point de départ, sauf qu'ensuite il y a la réalisation,
24:34 il faut trouver de l'eau, évidemment, par définition.
24:36 Donc comment vous faites, c'est quoi le principe ?
24:38 Alors nous, on a travaillé pendant 3 ans pour essayer de mettre en place une solution en 3 temps,
24:44 mais qui se base effectivement sur du dessalement d'eau,
24:47 donc d'eau de mer ou d'eau saumâtre,
24:49 l'eau saumâtre étant une eau qui a une certaine salinité comprise dans les sols
24:53 et qui fonctionne à énergie solaire.
24:55 Et donc c'est là où, dans le désert, ça devient intéressant
24:57 ce dessalement va nous permettre de faire venir de l'eau dans nos plantations
25:01 pour ensuite justement pouvoir commencer le processus de régénération des sols.
25:05 Mais donc ça veut dire, non pas forcément, puisqu'il y a les eaux saumâtres,
25:08 il ne faut pas forcément être à proximité d'une côte pour que ça fonctionne ?
25:12 Non, alors on n'est pas obligé d'être en proche proche littoral.
25:15 En fait, aujourd'hui nos plantations se situent entre 0 et 20 km des côtes.
25:19 Pourquoi ? Alors des poches d'eau saumâtre, il y en a un peu partout.
25:23 En revanche, on s'attarde beaucoup à la régénération des nappes, au renouvellement des nappes,
25:28 puisque aujourd'hui, l'eau salée de la mer est considérée comme une ressource infinie.
25:33 En revanche, l'eau salée saumâtre est forcément plus finie,
25:36 donc elle se renouvelle à un certain rythme.
25:39 Et on pense qu'aujourd'hui, c'est pas parce qu'elle n'est pas utilisée que demain elle ne le sera pas.
25:44 Et donc on s'attarde beaucoup à utiliser des nappes qui peuvent se recharger assez rapidement.
25:48 Ce qui fait qu'en fait, on est entre 0 et 20 km des côtes au Maroc,
25:52 donc dans notre premier pays d'implantation.
25:54 Pourquoi ? Puisque les intrusions marines vont permettre ce renouvellement finalement.
25:57 D'accord. Alors vous avez répondu à la question que j'allais vous poser.
26:00 Où sont situées vos premières plantations ? Et surtout, qu'est-ce qu'on y trouve ?
26:03 Vous ne plantez pas n'importe quoi, j'imagine.
26:05 Il faut des plantes peut-être plus résistantes, plus résilientes face aux conditions désertiques ?
26:11 Exactement. Alors effectivement, aujourd'hui on est présent au Maroc,
26:15 donc on est une start-up franco-marocaine.
26:18 Et on déploie aujourd'hui à plus grande échelle dans la région de laquelle est originaire Wissal Ben Moussa.
26:25 Puisque Wissal a un passé de culture du désert assez riche.
26:30 C'est quelqu'un de très très doué là-dessus.
26:31 Donc c'est autour aussi de ces connaissances qu'on a construit l'entreprise.
26:34 Mais effectivement, quelle culture fait-on ?
26:37 Alors on s'est beaucoup inspiré des oasis en fait.
26:40 Beaucoup tendent à croire que les oasis sont des écosystèmes naturels.
26:44 Mais ce n'est pas du tout. Ce sont des écosystèmes complètement construits et maintenus par l'homme.
26:48 Et qui d'ailleurs pour les plus anciens ont plus de 7000 ans.
26:52 Qui se trouvent en Arabie Saoudite.
26:53 Et en fait ces oasis fonctionnent sur un principe qui aujourd'hui redevient de mode.
27:00 Qui est l'agroforesterie.
27:02 Alors l'agroforesterie c'est la bonne combinaison d'espèces d'arbres entre elles et d'espèces de cultures.
27:07 L'idée étant de créer des symbioses entre les végétaux.
27:10 Pour que chacun puisse se rendre service et in fine permettre la création d'un écosystème beaucoup plus résilient.
27:16 Et on va terminer, il nous reste une minute.
27:18 Vous avez annoncé en février dernier une levée de fonds d'un million de dollars.
27:22 La stratégie c'est quoi ? C'est de démultiplier évidemment des plantations.
27:27 Qu'est-ce que vous allez faire de cet argent ?
27:30 Effectivement, on a annoncé une levée de fonds qui va nous permettre trois choses.
27:34 La première c'est de mettre en place un prototype industriel de démonstration.
27:38 Qui permettrait d'être une base de réflexion pour la suite.
27:41 La deuxième c'est de continuer bien sûr à faire de la recherche et du développement.
27:45 Puisqu'il y a tout un aspect de régénération des sols qui est très important.
27:48 Et aussi de recyclage du déchets, pardon du dessalement.
27:51 Et la troisième option c'est de mettre en place des plantations à beaucoup plus grande échelle.
27:56 Alors pour ça on se rapproche d'industriels, notamment d'industriels dans l'hydrogène vert.
28:01 Puisqu'on partage des contraintes communes avec eux, notamment sur le dessalement d'eau et les zones arides.
28:05 L'idée étant d'utiliser ces grands projets pour recréer ces oasis à très très grande échelle.
28:11 Merci beaucoup Gauthier de Carquette et bon vent à Send to Green.
28:15 Voilà c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:17 Merci à toutes et à tous de votre fidélité à la chaîne des Audacieuses et des Audacieux.
28:21 Salut !
28:22 [Musique]