SMART IMPACT - Emission du mercredi 10 juillet

  • il y a 2 mois
Mercredi 10 juillet 2024, SMART IMPACT reçoit Pierre Gattaz (président fondateur, Institut des solutions) , Tristan de Witte (président, Association nationale des entreprises du patrimoine vivant) , Siham Vidard (présidente, SGS ICS) et Yann Lemoine (président fondateur, Les Biens en commun)

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00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:13Et voici le sommaire du jour. Mon invité, c'est Pierre Gattaz, l'ancien président du MEDEF, vient de fonder l'Institut des solutions,
00:21incitant qu'un cercle de réflexion dont l'objectif est de proposer aux entrepreneurs des solutions pragmatiques et de terrain.
00:27Notre débat, il portera sur le label des entreprises, du patrimoine vivant. Nous verrons comment il permet le développement et la promotion
00:35de ces entreprises artisanales et industrielles au savoir-faire exceptionnel. Et puis, dans notre rubrique start-up, on va découvrir ensemble
00:43les biens en commun. C'est un service de location d'équipement du quotidien. Voilà pour les titres. On a 30 minutes pour les développer et c'est parti.
00:58L'invité de Smart Impact, c'est Pierre Gattaz. Bonjour. Bienvenue, heureux de vous accueillir. Vous êtes le président fondateur de cet institut des solutions,
01:07un think tank, un cercle de réflexion que vous avez créé au début de cette année avec 5 autres entrepreneurs et entrepreneuses. C'est quoi l'ambition ?
01:14C'est quoi l'idée de départ ? L'ambition, c'est assez simple, c'est d'essayer d'exprimer la voie d'entrepreneur de terrain exportateur, industriel.
01:22Donc, j'ai une petite équipe avec moi, des Michel Derozen, Xavier Fontanet, Gabriel Sardet, Marie-Virginie Klein. On est quelques-uns.
01:31On a tous des convictions très profondes sur ce qu'il faut faire de l'entreprise, de l'économie, de la France. Et puis, en fait, l'idée, c'est d'avoir une voix qui compte
01:39dans ce champ politique où souvent, très souvent, la microéconomie d'entreprise est très souvent bafouée ou oubliée. On l'a vu dans la campagne récente politique.
01:49Et donc, c'est ça. C'est d'essayer d'exprimer sur des thèmes importants, puis de préparer 2027 dans le sens alimenter des programmes politique, alimenter des économistes,
01:57des journalistes sur des choses du terrain. Le terrain n'est pas du tout écouté. Alors, il y a des voix du MedEv, de la CPME, bien sûr. Les patrons s'expriment en général
02:06très peu ou pas. Et alors qu'on est des hommes et des femmes d'entreprise, l'entreprise, je le rappelle, c'est avec une communauté humaine formidable.
02:14On intègre des gens, on forme des gens, l'apprentissage. On intègre par le travail, le mérite, la vision, le projet. Et en fait, elle est très mal connue en France.
02:25– Elle est mal connue et peut-être encore. Il y a ce prisme sur l'entreprise, le patron, enfin, un rapport à l'économie un peu particulier dans notre pays.
02:34Donc, c'est peut-être pour ça, d'ailleurs, que les patrons et patronnes s'expriment pas beaucoup.
02:40– Si vous voulez, moi, les 15 jours de campagne législative, même le mois, ça a été une souffrance absolue. D'abord, on parle très mal de l'entreprise.
02:49Quand on en parle, c'est tout de suite des poncifs, des images. Il faut faire payer les riches, vous goinfrez de dividendes, etc. Alors oui, il y a des abus.
02:57Oui, il y a des choses à corriger. Mais on ne peut pas faire, je dirais, une politique économique, je dirais, sur des choses à corriger.
03:06Et il faut le faire avec les patrons. Vous savez, il y a le CAC 40, il y a quelques grands patrons, certes, qui ont des grands salaires, certes.
03:12Et puis, vous avez, je crois qu'il y a 4 millions d'entreprises en France. Et la moyenne des patrons, c'est 4 000 euros par mois.
03:19Donc, s'il vous plaît, il faut arrêter d'amalgamer. Et ce que je dis, c'est que nous, on ne fait pas de la politique ni de gauche ni de droite.
03:24On s'en fout, d'ailleurs. L'important, c'est que, quel que soit le gouvernement ou les gouvernements qui vont succéder dans les mois et les semaines à venir,
03:31et les années à venir, il faut qu'ils comprennent que c'est l'entreprise qui crée la richesse du pays. C'est l'entreprise qui permet de créer de l'emploi,
03:38de la richesse et de donner du pouvoir d'achat aux gens. Alors je reviendrai là-dessus.
03:41– 100% d'accord avec vous. Et on reparlera du pouvoir d'achat, si vous voulez. Mais comment passer du micro au macro ?
03:47Quand on est... Je me passe là du côté d'un politique. C'est-à-dire que vous, avec l'Institut des solutions, vous allez arriver en disant
03:52« Tenez, tiens, il y a telle solution, on sait que ça marche, telle entreprise, ça fait 10 ans, c'est opérationnel ».
03:58Comment on transforme ça ensuite en solution nationale ?
04:01– C'est tout le problème et c'est tout ce qu'on essaie de faire avec l'Institut des solutions, qui va essayer d'expliquer la raison d'être
04:08de nos propositions, elles ne sont pas révolutionnaires, mais surtout d'expliquer ça aux Français et aux partis politiques.
04:13C'est le comment qui est important. Vous voyez, on est tous d'accord pour que le SPIC augmente, enfin pour que le pouvoir d'achat augmente.
04:19– Alors on parle du pouvoir d'achat, allons-y.
04:21– Parlons de ce sujet-là qui a défrayé la chronique. La mauvaise idée, c'est qu'on va encore augmenter la fiscalité
04:27et puis on va donner 10% ou 15% de plus et puis vous avez des boîtes dans 6 mois, 1 an qui vont faire faillite.
04:32Et donc comment expliquer aux Français qu'on peut faire la même chose ?
04:36Augmenter le pouvoir d'achat des gens, augmenter éventuellement le SPIC en faisant autre chose,
04:40c'est-à-dire en mieux gérant l'entreprise France.
04:42Donc on va parler dans cet institut, on va peut-être élaborer si on gérait la France comme une entreprise,
04:48on va essayer de faire du benchmarking international parce que tout existe dans le monde.
04:51Vous observez la Suisse qui a la taille d'une région en France, Singapour, l'Allemagne, le Canada
04:56qui ont baissé leurs dépenses publiques.
04:58Il y a plein de choses qui existent qui ont été faites sans révolution.
05:01Le Canada en 1995 avec Jean Chrétien a baissé les dépenses publiques
05:05qui a permis de remettre le Canada en compétitivité, donner de la compétitivité aux entreprises
05:10qui ont pu augmenter les salaires, c'est une boucle vertueuse.
05:13Donc ça ce sont des choses qu'on va essayer d'expliquer et on va beaucoup s'atteler à la forme.
05:17On a même l'idée de faire une BD, on regarde si on ne peut pas faire une BD sur ce thème,
05:22si on gérait la France comme une entreprise.
05:24Un autre thème que j'adore, c'est si l'objectif n'est pas 1600 euros net pour le SMIC, c'est 3000 euros.
05:32Les Suisses sont à 4000 euros.
05:35Pourquoi nous la France, on ne serait pas à 3000 euros ?
05:37On regardise M. Mélenchon.
05:39Mais pour faire ça, ce n'est pas en taxant les 5% ou les 1% des plus riches
05:43qui vont partir, qui vont abandonner le pays parce que je l'ai vu en 1981.
05:46Donc c'est en baissant la dépense publique.
05:48Mais fondamentalement, il y a deux problématiques.
05:50Attendez, attendez. Pourquoi pas baissant la dépense publique ?
05:54Sauf qu'aujourd'hui, on est face à une situation où plusieurs services publics sont en grande difficulté.
05:58Comment on fait en sorte que, par exemple, les métiers de l'hôpital soient plus attractifs tout en baissant la dépense publique ?
06:06C'est là où c'est affligeant que ces problèmes-là n'aient pas été évoqués pendant un mois.
06:12Mais affligeant.
06:13Ce qu'on dit, si vous voulez, quand on est une entreprise, on gère la structure de nos entreprises pour vivre et ne pas être compétitifs.
06:19La structure de l'État de France est extrêmement mal gérée.
06:2258% de dépenses publiques, c'est un scandale.
06:26La moyenne européenne est à 49%.
06:28Donc vous avez une puissance publique où il n'y a pas de RH, il n'y a pas de management.
06:32Il n'y a pas de RH, il n'y a pas de management.
06:34L'hôpital public, vous n'êtes pas géré.
06:36Je suis désolé, vous avez 35% de structure.
06:38L'Allemagne, c'est 25%.
06:40La Suisse, c'est 15% ou 20%.
06:42Donc il faut faire du management, faire de la RH, faire de la qualité totale, faire du lean management dans la dépense publique
06:48avec les fonctionnaires.
06:50C'est-à-dire arrêter de penser que tout vient du haut.
06:52Ça, c'est la deuxième révolution.
06:54Il y aura le ras-le-bol du nationalisme, le ras-le-bol de l'étatisme.
06:56Ça ne doit pas venir d'une élite, même si elle est merveilleusement bien formée.
07:01Il faut que ça vienne du terrain.
07:03Dans l'entreprise, moi, toutes les idées qu'on a pour développer nos boîtes, peut-être mis à part la stratégie,
07:08mais je dirais, elles viennent du terrain de mes ouvriers, de mes ingénieurs.
07:11Et donc en fait, pour l'hôpital, qui est un cadre de figure extraordinaire,
07:14moi j'ai plein d'amis, docteurs, médecins, infirmiers, infirmières,
07:17mais ils sont seuls au monde.
07:19Et il n'y a personne qui leur dit, tiens, vous pourriez travailler mieux,
07:22en récupérant leurs idées.
07:25Il n'y a peut-être dans la fonction publique que l'armée qui est bien gérée.
07:28Parce qu'il y a du management, il y a des chefs, il y a du management,
07:30il y a des droits, il y a des devoirs.
07:32Le reste, vous avez 6 millions de fonctionnaires,
07:34mon épouse est fonctionnaire, mon frère est fonctionnaire,
07:36ils sont très très engagés, comme la plupart des fonctionnaires,
07:40et donc là, il y a des économies énormes, énormes à faire,
07:43par du management, de l'ARH, de la compétitivité, de la productivité,
07:46qui sont des gros mots en France, mais qu'il faut réhabiliter.
07:50Mais ça, on peut dire qu'Emmanuel Macron, il est arrivé,
07:55avec peut-être certaines de ses idées en tête, d'après vous,
07:58pourquoi il n'a pas réussi à les imposer ?
08:00Je crois qu'Emmanuel Macron a échoué sur deux sujets,
08:02le sujet de l'ordre et de la sécurité,
08:04quand vous voyez le vote des Français depuis des années, des mois,
08:07et aux Européennes récemment, il y a un problème d'ordre,
08:10ce n'est pas l'ordre policier qu'il faut,
08:12c'est juste remettre de l'ordre et de la sécurité.
08:14Il y a plein d'endroits où...
08:16Donc là, je crois que ça, c'est le premier message,
08:18nos entreprises, il y a de l'ordre, il y a des valeurs,
08:21il y a des sanctions, il y a des règlements intérieurs,
08:25il faut appliquer les choses, point,
08:27il n'y a pas besoin de sortir la police non plus,
08:29mais il faut respecter l'ordre.
08:31Deuxième sujet, le pouvoir d'achat, en effet,
08:33le pouvoir d'achat, c'est du régalien,
08:35je crois qu'Emmanuel Macron a été très bon
08:39sur le Startup Nation, sur la motivation
08:41des entreprises, Choose France, etc.,
08:43mais je crois que sur ces sujets, du régalien,
08:45c'est-à-dire de la sécurité et de l'ordre,
08:47et deuxièmement, sur la baisse des dépenses publiques,
08:49eh bien, je suis désolé, il n'a rien fait
08:51et ça ne l'intéressait pas.
08:52Il n'a pas plus réussi que les autres.
08:54Je suis désolé, mais le Canada l'a fait,
08:56il y a plein d'endroits...
08:57Et donc, là, vous redonnez du pouvoir d'achat
08:59par cette compétitivité retombée.
09:00Il nous reste deux minutes, je voudrais quand même
09:02qu'on dise un mot de ce rapport que vous avez produit
09:04avec l'Institut des solutions,
09:06qui porte, justement, sur la transition écologique.
09:08Je trouve que la démarche est intéressante
09:10parce que vous proposez, là aussi,
09:12des solutions, vous appelez ça les Quick Wins,
09:14c'est-à-dire qu'il y a des solutions, finalement,
09:16que les chefs d'entreprise ou d'autres
09:18peuvent assez rapidement mettre en œuvre.
09:20Exactement, c'est le premier petit rapport qu'on a fait
09:22et, en fait, l'idée, c'est de dire, arrêtez de nous mettre
09:24des normes sur la tête tout le temps, environnementales, etc.
09:26Faites confiance aux chefs d'entreprise.
09:28On a plein d'idées avec nos salariés.
09:30Et donc, on a listé quelques propositions,
09:32des Quick Wins.
09:34Tout simplement, vous voyez, de type, faites des plateformes
09:36dans un territoire donné, par exemple,
09:38il y a entreprises citées à Lille,
09:40eh bien, il peut y avoir des échanges,
09:42des échanges de best practices,
09:44comme on dit, de meilleures pratiques,
09:46des échanges d'idées, soit sous forme
09:48de filières.
09:50Donc, ça, c'est de dire, écoutez,
09:52les entreprises sont motivées, les salariés sont encore plus
09:54motivés sur ces sujets,
09:56laissons-les proposer
09:58des solutions et évitons
10:00comme ça l'excès de normes qui étouffent
10:02et qui démotivent. Donc, en fait, des solutions,
10:04on les a sur le terrain. Il faut juste qu'on les écoute,
10:06il faut juste qu'on les propose. Et l'Institut des Solutions
10:08a listé 7 ou 8 propositions
10:10de terrain que nous pourrions faire
10:12dans nos entreprises. Alors, à travers
10:14les syndicats, les formations,
10:16les fédérations professionnelles,
10:18à travers des territoires,
10:20il y a quelques idées qui ne sont pas
10:22des idées, je dirais, révolutionnaires.
10:24Ce sont des idées de bon sens, pragmatiques.
10:26On fait confiance aux gens et au terrain.
10:28C'est toujours ça, la clé.
10:30Merci, Thaz, et à bientôt sur
10:32Bismarck. On passe à notre débat
10:34consacré aux entreprises du patrimoine
10:36vivant.
10:38Retrouvez le débat de Smart Impact
10:40avec Véolia.
10:48Le débat
10:50de Smart Impact. On parle des
10:52entreprises du patrimoine vivant avec
10:54Tristan Dewitt. Bonjour. Bonjour
10:56Thomas Hu. Bienvenue. Vous êtes donc le président
10:58de l'association nationale de ces entreprises du patrimoine
11:00vivant. Et Siyam Vidar. Bonjour.
11:02Et bienvenue. Vous êtes la présidente
11:04de SGS ICS.
11:06Et vous venez d'obtenir
11:08pour 5 ans la gestion
11:10du label entreprise du patrimoine vivant.
11:12Et c'est ce qui nous réunit sur ce
11:14plateau. Vous nous expliquerez ça dans un instant.
11:16Mais d'abord, vous représentez combien d'entreprises
11:18en France ? Aujourd'hui, c'est 1 000,
11:20un peu plus de 1 000 entreprises. Tout secteur.
11:22Ça représente de la
11:24décoration, la gastronomie,
11:26le patrimoine bâti, c'est la construction.
11:28Des sous-traitants du monde du luxe sont
11:30aussi parmi les EPV. 1 000 entreprises,
11:32ce qui représente quand même un chiffre important, c'est 14 milliards
11:34d'euros de chiffre d'affaires. Il y a quelques
11:36très gros acteurs, évidemment, dans les maisons,
11:38les grandes maisons qu'on connaît. Oui, j'allais vous dire, c'est d'abord
11:40le secteur du luxe ou de la mode ?
11:42Pas forcément. C'est un bon socle du label
11:44EPV. Il est assez représentatif de ce qu'on veut montrer.
11:46C'est des métiers d'excellence. Mais il y a beaucoup de
11:48PME qui sont liés à ce secteur-là,
11:50mais pas uniquement. Et alors, leur point commun, c'est quoi ?
11:52C'est un savoir-faire qui peut être rare,
11:54qui peut être exceptionnel. Il y a à chaque fois
11:56une compétence hors normes
11:58d'une certaine façon ? C'est un savoir-faire
12:00manufacturier rare et d'exception.
12:02C'est effectivement audité. C'est un décret
12:04qui explique quels sont les critères.
12:06C'est audité. On va regarder en profondeur
12:08comment est-ce qu'on matérialise ce savoir-faire rare
12:10qui est manufacturier ou industriel.
12:12Et c'est ce qui fait la qualité, bien souvent,
12:14si on fait ce raccourci, des objets qui sont fabriqués
12:16par ces entreprises-là. Ces entreprises,
12:18elles sont donc labellisées,
12:20un label de l'État qui a été créé en 2005,
12:22dont la gestion vient d'être confiée
12:24à votre entreprise. On rappelle,
12:26Siam Vida, en quelques mots, ce qu'est SGS ?
12:28C'est Société Générale de
12:30Surveillance et je précède la
12:32filiale française de certification.
12:34On a eu l'instruction
12:36par le ministère
12:38de labelliser
12:40les entreprises par le label
12:42EPV. D'accord. Donc, le label EPV,
12:44Entreprise du Patrimoine Vivant.
12:46Vous avez une feuille de route,
12:48il y a une liste de critères,
12:50comment ça va fonctionner ? Alors, les critères ont été
12:52définis par décret par le ministère
12:54et nous, on vient auditer les entreprises
12:56sur leur capacité
12:58à être conformes à ces
13:00critères-là. Donc,
13:02on a trois grandes familles de critères.
13:04On va avoir une grande famille sur des critères
13:06économiques. On va avoir une deuxième grande famille sur la
13:08haute technicité que va faire valoir
13:10l'entreprise. On va avoir une troisième grande famille
13:12qui va regrouper la notoriété, la RSE
13:14et l'implantation géographique.
13:16Donc, sur tous ces critères-là,
13:18chaque entreprise doit remplir
13:20un minimum 70% des critères
13:22pour pouvoir être
13:24labellisée
13:26et c'est la préfecture
13:28qui décide de
13:30donner ce label à l'entreprise ou pas.
13:32Ce n'est pas SGS. Oui, on est dans un label
13:34de l'État. Est-ce que c'est
13:36une mission un peu différente de ce que vous faites habituellement ?
13:38Est-ce que c'est un défi particulier
13:40pour une entreprise comme la vôtre ? C'est un défi
13:42différent mais on travaille sur beaucoup d'autres labels
13:44RSE ou de
13:46technicité mais c'est un label
13:48qui vient se
13:50focusser énormément sur le savoir-faire,
13:52sur l'expertise. On va
13:54avoir des entreprises, Tristan
13:56en a parlé, qui vont être
13:58dans l'art de la table comme on va
14:00avoir des medtechs mais c'est tout
14:02un panel d'entreprises que nous avons
14:04l'habitude de contrôler,
14:06d'auditer en fait dans nos autres
14:08médias, dans d'autres segments.
14:10Est-ce que c'est un label très
14:12sélectif, Tristan De Witte ?
14:14C'est sélectif, c'est important que ce soit sélectif,
14:16il est surtout exigeant. On ne peut pas
14:18l'exiger de toutes les entreprises, sinon l'excellence
14:20on la définirait différemment.
14:22C'est important et les entreprises, ça permet
14:24de se démarquer. Quand on a ce label, c'est
14:26un atout marketing évidemment très fort
14:28parce que c'est l'État qui dit vous êtes parmi les meilleurs
14:30de vos métiers. Il y a cette sélectivité,
14:32il n'y a pas de chiffre
14:34précis mais il y a les quelques
14:36meilleurs de chaque métier qui sont EPV
14:38dans toutes les facettes industrielles et artisanales qu'on peut trouver.
14:40Si on remonte un peu
14:42dans le temps, je disais 2005,
14:44la création, pourquoi il y a eu ce besoin de créer
14:46un label en quelque sorte ?
14:48Ce n'était pas forcément reconnu.
14:50Le label d'entreprise, il y a un certain nombre de
14:52certifications qu'on peut avoir pour une personne.
14:54Les artisans d'art,
14:56les maîtres d'art, par exemple, c'est une personne qui est vraiment
14:58récompensée. Le label EPV, ce qui est intéressant,
15:00c'est que c'est toute l'entreprise et on vient reconnaître
15:02l'ensemble des facettes production
15:04de l'entreprise et ça, ça n'existait pas.
15:06Juste pour compléter,
15:08sur la robustesse du label,
15:10on est sur
15:12un maximum, demain,
15:14une cible de 2500 entreprises
15:16parmi les plus de 4 millions et quelques entreprises
15:18en France. On est vraiment sur une sélectivité
15:20très importante.
15:22Une fois que les entreprises déposent leur dossier,
15:24on a un taux
15:26de refus qui est quand même
15:28assez important.
15:30Tout le monde n'obtient pas ce
15:32label-là d'excellence. Effectivement,
15:34par définition, c'est un label d'excellence.
15:36Est-ce qu'on dit entreprise du patrimoine vivant ?
15:38Je vais vous poser une question, peut-être que je suis
15:40complètement à côté de la plaque, mais ce n'est pas grave, j'assume.
15:42Est-ce que ça veut dire que ce sont forcément
15:44des entreprises
15:46centenaires, vous voyez,
15:48des vieilles entreprises de vieux savoir-faire ?
15:50Ou alors est-ce que, vous disiez Medtech,
15:52ce qui répondait en partie à la question, mais
15:54ça peut aussi concerner de nouveaux
15:56savoir-faire ? Oui, et toutes ces entreprises-là,
15:58elles ont toujours été dans leur temps, à l'époque.
16:00Il y a un certain nombre de savoir-faire qui sont effectivement
16:02liés à l'histoire et qu'on a gardé,
16:04mais qu'on a aussi modifié. Il y a des entreprises
16:06labellisées qui sont des entreprises très récentes,
16:08qui font appel à des savoir-faire vraiment ancestraux,
16:10mais parfois aussi innovateurs. Tant que
16:12c'est manufacturier et d'excellence, ça n'a pas besoin d'être
16:14vieux. La plupart du temps, c'est effectivement assez
16:16ancien et d'inspiration ancienne, mais il n'y a pas
16:18que ça. Il y a des entreprises très modernes,
16:20et la plupart des EPV ont autant ce travail
16:22manufacturier, mais il y a beaucoup de numérique qui
16:24rentre en ligne de compte dans nos usines, et
16:26on est vraiment, à chaque fois, dans ce qu'on fait de mieux,
16:28dans l'outillage qui nous permet de faire ce
16:30qu'on fabrique. Donc c'est des entreprises en réalité
16:32très modernes. Vous avez des
16:34exemples de labels
16:36récemment obtenus dans
16:38des savoir-faire qu'on
16:40ne soupçonnerait pas forcément ?
16:42J'en étais actionnaire aussi d'une entreprise
16:44qui s'appelle MR Cartonnage, qui travaillait l'emballage
16:46et l'impression sur carton. En fait,
16:48il avait tous ses savoir-faire manufacturier
16:50anciens, et il a mis de l'impression
16:52numérique dans ce métier-là. C'est une société
16:54qui a 7-8 ans,
16:56et qui a grandi extrêmement rapidement
16:58parce qu'il mêlait avec un
17:00vrai savoir-faire, ces deux
17:02volets, autant contemporains et très anciens.
17:04Siam Vidar, il y a une dimension, vous l'avez un peu évoqué,
17:06mais il y a une dimension environnementale,
17:08écologique à ce label.
17:10Est-ce qu'on peut la détailler ?
17:12Depuis 2020, cette notion de
17:14RSE a été ajoutée au label,
17:16dans les critères de
17:18labellisation. Mais
17:20l'enjeu RSE fait partie
17:22même de l'ADN du label EPV.
17:24La RSE, c'est la prise en compte
17:26des parties prenantes,
17:28que ce soit les salariés, les fournisseurs,
17:30le consommateur, le client final,
17:32et tous ces segments-là sont pris en compte.
17:34On a ajouté certains éléments
17:36supplémentaires, tels que
17:38la gestion des déchets, la gestion de l'énergie,
17:40la gestion de l'eau,
17:42mais l'ADN même du label
17:44EPV prend en compte toutes les dimensions
17:46de la RSE depuis sa création.
17:48Cette dimension-là, elle est récente,
17:50ou elle existe depuis le début ?
17:52Ça fait partie de l'ADN
17:54de ces entreprises. Elles ont toujours été
17:56ancrées dans leur territoire. On transmet
17:58les savoir-faire aux générations, au futur.
18:00On vit toujours, avec la plupart
18:02du temps aussi, les parties prenantes
18:04très proches, en sous-traitance, en co-traitance.
18:06Ces entreprises-là, elles ont
18:08été très respectueuses aussi dans ce qu'elles
18:10fabriquent de très haute qualité, de durabilité.
18:12Et donc elles sont dans ce qu'on a besoin
18:14aujourd'hui absolument, de fabriquer
18:16des choses qui sont extrêmement pérennes, et avec
18:18des moyens mis en œuvre qui le sont tout autant.
18:20Donc par définition, elles ont ce qu'on
18:22appelle aujourd'hui RSE. En réalité, elles l'ont toujours
18:24fait. Mais je vous pose la question pour le
18:26E de RSE, pour la partie environnementale.
18:28Parce qu'en 2005, quand le label
18:30est créé, il n'y a pas encore
18:32eu le Grenelle de l'environnement. Le Grenelle
18:34de l'environnement, c'est septembre
18:362007 de mémoire. Vous voyez ce que je veux dire ?
18:38On n'est pas totalement dans les
18:40passions des entreprises. Je trouve que c'est un enjeu de communication
18:42très important pour ces entreprises que de faire
18:44savoir que cet ancrage territorial est une réponse
18:46évidemment aux enjeux environnementaux qu'on a
18:48devant nous. Elles le faisaient depuis le départ.
18:50Comme on travaille la plupart du temps entre entreprises
18:52du patrimoine banc ou avec celles qui sont proches,
18:54la notion de transport de marchandises
18:56et de composants, par exemple, depuis toujours
18:58on y répond. Alors ce sont des entreprises qui exportent
19:00pour autant. Ça c'est intéressant.
19:02Mais on exporte raisonné. Parce qu'on exporte là où
19:04on a besoin et on est différencié par rapport à autre chose.
19:06Siam Vida ? On a ajouté
19:08quelques critères depuis 2020 sur
19:10tout le domaine environnemental.
19:12Spécifiquement, c'est l'un des derniers
19:14piliers que compose l'attribution du
19:16label. Donc la gestion
19:18d'eau, la gestion des déchets, la consommation
19:20énergétique qui est aujourd'hui mesurée et
19:22justifiée par l'entreprise en fait
19:24afin d'obtenir le label. Donc on vient vraiment
19:26détailler tous ces éléments-là environnementaux
19:28avant de déposer
19:30le dossier auprès de la préfecture.
19:32Quand on obtient le label, on l'obtient pour combien de temps ?
19:34C'est remis en...
19:36C'est 5 ans et donc
19:38on repasse.
19:40On renouvelle. C'est marrant parce que
19:42il y a plein de labels
19:44et parfois il y a des
19:46notes en quelque sorte et on peut voir si
19:48on progresse ou pas. Est-ce que c'est aussi votre cas ou est-ce que
19:50vous n'êtes pas dans cette logique-là ?
19:52Il n'y a pas la notation. Il y a la notion de progrès parce que
19:54matériellement, les critères évoluent rarement
19:56mais ils évoluent. Ils deviennent plus exigeants
19:58donc il faut que l'entreprise progresse malgré tout
20:00et quand on recandidate, on redémarre
20:02à zéro. Donc c'est très intéressant. On repart d'une
20:04copie blanche. On se repose des questions.
20:06Les entreprises qui vont recandidater,
20:08qui n'auront peut-être pas le label dès la première
20:10recandidature mais en progressant
20:12et on regarde pourquoi est-ce qu'on a pêché, on a peut-être
20:14mal expliqué des choses et on y repasse
20:16mais ça fait partie de la...
20:18C'est la question que j'allais vous poser.
20:20Et inversement, une entreprise, c'est pas parce qu'elle a eu
20:22le label la première fois qu'elle va le réobtenir
20:24la deuxième. Bien sûr, bien sûr.
20:26Ça oblige à maintenir un niveau d'exigence.
20:28Et une amélioration continue. On est vraiment d'un stade
20:30d'esprit-là, d'amélioration continue pour l'entreprise.
20:32Pourquoi on échoue ? Il doit y avoir plein
20:34de raisons mais qu'est-ce qui fait que... Parce que vous nous
20:36dites, on a beaucoup de demandes et finalement
20:38c'est un label d'excellence
20:40donc il reste
20:42quelques centaines ou un millier d'entreprises
20:44en France, ce qui n'est pas beaucoup.
20:46Pourquoi on échoue ? On échouerait soit
20:48parce que déjà notre dossier n'est pas recevable
20:50pour des critères administratifs et techniques.
20:52Il faut justifier d'un certain nombre d'éléments de
20:54production en France
20:56de technicité, de très haute technicité
20:58qui se différencie de toutes les
21:00autres entreprises. On pourrait échouer parce que
21:02justement, l'impact environnemental
21:04n'est pas bon. On pourrait échouer parce que
21:06on a une satisfaction client
21:08qui n'est pas à la hauteur.
21:10Il y a une cinquantaine
21:12de sous-segments
21:14et il faut en valider plus de 75%
21:16sur chaque
21:18grande famille. En fait, ce n'est pas 75%
21:20au global, c'est sur chaque grande famille. Il faut être bon dans
21:22tous les secteurs. On ne peut pas être à 100%
21:24dans deux et à 25% dans deux autres.
21:26Bien compris.
21:28C'est un enjeu à l'export d'avoir ce label
21:30ou alors il n'est pas encore connu
21:32à l'étranger ?
21:34Il est bien souvent plus connu à l'étranger
21:36que des donneurs d'ordres qu'il ne l'est en France.
21:38En France, on rattache toujours ça. Un label
21:40B2C, par exemple, il n'est pas très connu auprès des consommateurs
21:42finaux. Mais les donneurs d'ordres à l'étranger
21:44se servent du label EPV pour aller sélectionner
21:46justement un fournisseur
21:48de très haute facture. Au Japon, il est extrêmement
21:50connu. Dans les pays asiatiques, qui sont un peu
21:52sachants de ces choses-là, il a une très belle notoriété
21:54et c'est un vrai gage à l'export,
21:56un argument marketing très fort. C'est l'État
21:58qui a dit qu'on était parmi les meilleurs
22:00de notre métier. Et c'est une réassurance évidemment
22:02qui est hyper pratique quand on fait de l'export.
22:04Le fait que ce soit l'État,
22:06ça a été une volonté politique
22:08ou une demande du secteur aussi, un peu des deux ?
22:10Volonté politique. C'est Renaud Dutreil
22:12qui a été à l'origine de la création
22:14du label en 2005. C'est beaucoup basé sur
22:16les métiers d'art aussi, qui était toute une population d'entreprise
22:18qui était déjà... Donc qui était ministre
22:20des affaires étrangères à l'époque ?
22:22De l'industrie. J'ai un petit doute
22:24sur son périmètre.
22:26Mais c'est ça, oui. Ils ont lancé ça
22:28et le politique s'est saisi
22:30je pense à juste titre de cette nécessité.
22:32Et aujourd'hui, je pense qu'il faut faire encore
22:34plus d'efforts d'ailleurs sur ce label
22:36parce que ça permet aux entreprises françaises, fabricantes
22:38d'être fortes sur leur territoire.
22:40Et évidemment, à l'export, on a quand même besoin d'emplois
22:42dans nos territoires. Dernier mot, rapide.
22:44Quelqu'un qui nous regarde se dit tiens, mais moi
22:46je veux candidater. On fait comment ?
22:48On va sur le site Démarches Simplifiées.
22:50C'est très simple, comme son nom l'indique. On dépose
22:52son dossier. On a une réponse dans
22:54les quelques jours qui suivent, si déjà notre dossier
22:56est recevable ou pas. Et ensuite, on enclenche
22:58une démarche de certification. Donc avec un petit
23:00parcours candidat assez simple.
23:02Merci beaucoup à tous les deux et à bientôt
23:04sur Bismarck. On passe à notre
23:06rubrique Startup tout de suite.
23:14Smart Ideas avec Yann Le Moine.
23:16Bonjour. Bienvenue. Vous êtes
23:18le président fondateur des Biens en
23:20Commun. Vous l'avez créé en octobre
23:222021. Ça part de la région
23:24lyonnaise, c'est ça. Avec quelle idée,
23:26pourquoi vous avez créé Biens en Commun ?
23:28L'idée, c'est de proposer une alternative
23:30qui soit désirable à l'achat de nos équipements
23:32du quotidien. On est tous équipés, tout un tas de trucs dont on
23:34se sert très peu, qu'il a fallu produire, qu'on va jeter,
23:36qui nous encombrent. L'idéal, ce serait que les gens partagent
23:38entre eux. Mais on voit bien que ça ne se passe pas
23:40parce qu'il y a des contraintes. Et donc, l'idée, c'était
23:42de transposer ce qui a bien marché avec les vélos en libre-service,
23:44un système de location
23:46d'équipements du quotidien via des
23:48casiers connectés qu'on installe dans les lieux de vie,
23:50entreprises, résidences, bâtiments publics.
23:52Et vous, vous avez une application qui vous permet de
23:54réserver du matériel qui est stocké dedans.
23:56On est propriétaire du matériel, mais ça vous permet
23:58de réserver l'aspirateur, la perceuse, le vidéoprojecteur
24:00aujourd'hui ou dans trois semaines pour
24:02une heure ou trois jours.
24:04Avec un modèle économique qui est
24:06tout simple, c'est-à-dire que vous prenez
24:08une petite partie du prix de la location.
24:10C'est quoi le principe ?
24:12Le gestionnaire du lieu de vie finance
24:14l'installation initiale. Et ensuite,
24:16nous, finalement, le revenu,
24:18il est lié à la location. Donc vous, quand vous louez
24:20un appareil, les appareils nous appartiennent à nous.
24:22Ce n'est pas du partage entre vos voisins.
24:24C'est comme les vélos en libre-service.
24:26Moi, quand je lis rapidement, je veux faire le
24:28Vélib, les équipements du quotidien.
24:30Est-ce qu'il y a des équipements
24:32stars, en quelque sorte, les plus
24:34recherchés, les plus demandés ?
24:36Ça dépend de l'endroit. On va commencer par les résidences étudiantes.
24:38Là, c'est l'aspirateur qui cartonne.
24:40Mais aussi l'appareil à clef, le fer à repasser,
24:42le mixeur à main, c'est cool. Ça veut dire qu'ils se font des petites
24:44soupes. Peut-être qu'on améliore leur alimentation
24:46comme ça. Et puis, dans un franc-prix,
24:48par exemple, ça va être le détacheur à eau,
24:50votre pression, le vidéoprojecteur, la perceuse-visseuse.
24:52Évidemment, ça dépend
24:54des lieux. Ça veut dire que vous avez
24:56systématiquement des partenaires
24:58qui peuvent être soit les lieux
25:00où vous vous installez, mais peut-être aussi
25:02ceux qui fournissent les équipements. Je voudrais bien
25:04comprendre ça.
25:05Au début, il fallait que je trouve le casier
25:07connecté, une première résidence étudiante
25:09qui accepte de l'installer, et puis des fournisseurs.
25:11Donc Seb Boulanger, Leroy Merlin ont tout de suite suivi.
25:13Aujourd'hui, on travaille en plus avec
25:15Stihl et Decathlon, peut-être Bosch.
25:17Donc nous, aujourd'hui, on achète le matériel.
25:19On en est propriétaire. Ils sont dans les casiers.
25:21Ensuite, il faut qu'on trouve
25:23une résidence, un commerce,
25:25un bâtiment public qui accepte de
25:27déployer le service, de financer l'installation
25:29initiale. Et ensuite, c'est nous qui
25:31opérons le système. C'est clé en main pour le gestionnaire.
25:33Il n'a plus rien à payer. C'est les
25:35locations qui doivent générer le chiffre d'affaires permettant de couvrir
25:37les coûts opérationnels.
25:39Comment vous évaluez le
25:41prix de l'allocation ? Parce que
25:43ça ne doit pas être si simple. Je me dis
25:45je ne vais pas m'acheter un aspirateur parce que
25:47finalement, je ne m'en sers pas tant que ça.
25:49Mais je suis prêt à mettre combien pour le louer
25:51une heure ? En 2020,
25:53quand j'avais commencé, j'avais interviewé 150
25:55étudiants. C'était sur la base de leurs réponses
25:57qu'on avait défini notre grille tarifaire.
25:59On veut que ce soit un service
26:01abordable. On ne veut pas le réserver que pour
26:03les personnes aisées. L'objectif, c'est aussi qu'on ait un objectif
26:05social, démocratiser l'accès à des équipements
26:07de qualité pour tous. Pour l'instant, on est resté sur la
26:09tarification qui était
26:11proposée par les étudiants
26:13il y a 3 ans et demi. Ça veut dire
26:15qu'il y a aussi un service de réparation, j'imagine ?
26:17Comment ça se passe
26:19pour éviter que
26:21je veuille une perceuse et finalement, j'ouvre
26:23le casier et la perceuse ne va pas
26:25tourner ? Il n'y a aucun modèle économique
26:27si les gens ne sont pas respectueux parce que nous, on n'intervient pas
26:29entre chaque location. C'est intéressant.
26:31C'est aussi une communauté qui décide de ne pas placer
26:33des biens. C'est un vrai gros enjeu. C'est de réussir
26:35à impliquer les utilisateurs et les utilisatrices
26:37dans le système avec des ambassadeurs
26:39et des référents pour qu'ils respectent.
26:41Pour l'instant, on a plusieurs dizaines
26:43de milliers, encore plusieurs milliers de locations
26:45et on a eu
26:47zéro vol, zéro dégradation. Donc, il faut faire
26:49confiance. Moi, je fais confiance dans la vie.
26:51Je m'étais lancé avec les biens en commun. On fait confiance.
26:53On m'a dit, c'est génial, mais peut-être va en Suède ou en Allemagne
26:55parce qu'on va tout casser ici. Ce n'est pas le cas
26:57pour le moment. Donc oui, l'idée, c'est qu'ensuite
26:59si jamais on a un matériel
27:01qui est sale ou cassé, nous, on intervient
27:03une fois par mois. On a un ambassadeur, une ambassadrice
27:05donc un utilisateur qui a un accès gratuit
27:07qui fait nos yeux et nos oreilles sur place
27:09régulièrement. Et puis s'il faut réparer, on a
27:11un réseau de réparateurs de Seb, Boulanger, Leroy Merlin
27:13et nos partenaires. Mais pour l'instant, encore une fois
27:15plus de 4000 locations et aucun
27:17souci. Quel intérêt pour ces partenaires
27:19que vous citez de moins vendre
27:21de matériel ? Bonne question. Il faudrait
27:23leur demander. Je pense
27:25qu'au début, ils sont en train de tester de nouveaux modèles économiques.
27:27Ils testent de la location en magasin, longue
27:29durée, etc. Et quand je suis arrivé avec cette nouvelle idée qu'ils
27:31n'avaient jamais testée, ils se sont dit, pourquoi pas ?
27:33Ils m'ont même donné du matériel gratuitement
27:35pour mes premières installations et puis en se disant
27:37si ça fonctionne, soit on est son fournisseur
27:39exclusif.
27:41Peut-être qu'ils se disaient, on le copie ou on le
27:43rachète. Il faudrait leur demander. Ou peut-être qu'ils
27:45se disent, moi je me projette dans un modèle où demain
27:47ils éco-conçoivent une gamme d'équipements
27:49pensés pour le partage, comme
27:51les vélos en libre-service. Ils les mettent
27:53dedans, ils restent propriétaires du matériel.
27:55Ils le réparent, le remplacent. Nous, on fait l'entretien
27:57des quotidiens et la relation utilisateur
27:59et on partage le chiffre d'affaires. Et on rentre dans un modèle
28:01économique gagnant-gagnant. On n'y est pas encore.
28:03Ça, c'est ma vision pendant quelques années.
28:05D'un mot très rapide, le développement
28:07de l'entreprise. Pour l'instant, vous étiez
28:09beaucoup à Lyon. C'est de gagner d'autres villes ?
28:11Oui. On est déjà sur 5 ou 6 territoires.
28:13L'objectif, c'était de faire un projet de
28:15territoire lyonnais. Parce que je pense qu'on aura beaucoup
28:17plus d'impact si on fait un déploiement territorial.
28:19On optimise la communication,
28:21les enjeux opérationnels, l'implication des gens,
28:23etc. Pour l'instant, je n'ai pas encore trouvé
28:25ce territoire. Donc, on a ICMé beaucoup plus
28:27vite que prévu. Et on est aujourd'hui à Grenoble,
28:29Strasbourg, Paris, Compiègne, Suresnes, etc.
28:31Les biens en commun.
28:33Merci beaucoup, Yann Le Moine. A bientôt
28:35sur Bismarck. Voilà, c'est la fin de cette
28:37émission. Je voudrais remercier rapidement
28:39Cyriel Chazal à la programmation et à la
28:41production, Mani Pégech, le réalisateur
28:43et Louise Merlin au son. Salut !