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Le ministre des Transports est l'invité du Grand Jury de 12h à 13h.
Regardez Le Grand Jury du 25 juin 2023 avec Olivier Bost et Marie-Pierre Haddad.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Le grand jury RTL Le Figaro LCI, Olivier Bost.
00:16 Bonjour à tous, bienvenue dans ce grand jury. Bonjour Clément Beaune.
00:21 Bonjour.
00:21 Vous êtes le ministre chargé des transports et vous êtes également ancien ministre des affaires européennes.
00:28 Je le précise car nous allons parler avec vous de ce qui s'est passé ces 24 dernières heures en Russie.
00:34 Les grandes puissances se sont très peu exprimées sur la rébellion de Wagner. Nous allons en parler.
00:41 Vos dossiers chauds à vous Clément Beaune. C'est la mise en place d'un contrôle technique pour les motos et les scooters,
00:48 souvent repoussés et encore en discussion. Vous allez nous expliquer.
00:52 Et puis avant l'été, nous parlerons aussi bien sûr d'avions, de trains et d'autoroutes.
00:57 Et puis vous revendiquez une sensibilité de gauche dans un gouvernement qui a besoin de la droite pour gouverner.
01:03 Que pensez-vous d'un rapprochement avec les Républicains ?
01:07 Ce grand jury est en direct comme tous les dimanches. Vous pouvez réagir sur les réseaux sociaux.
01:12 Posez vos questions à Clément Beaune avec le hashtag #legrandjury sur tous les réseaux sociaux.
01:16 Marie-Pierre Haddad de la rédaction de RTL les surveille et nous alertera pour les questions avec ce signal.
01:23 Également à mes côtés pour vous interroger, c'est là Bougriou de TF1-LCI et Loris Boischot du Figaro.
01:32 Vladimir Poutine a donc fait face hier au coup de force de la milice Wagner. Loris Boischot.
01:39 Oui, après avoir défié l'autorité du président russe, Evgeny Prigojine a renoncé à ses menaces.
01:44 Le chef de Wagner a humilié Poutine, a déclaré la présidence ukrainienne. Est-ce que c'est l'analyse que vous en faites ?
01:50 Je serai extrêmement prudent. Vous avez rappelé que j'avais occupé les fonctions aux affaires européennes.
01:56 Ce n'est pas ma responsabilité aujourd'hui. Et quand on voit une situation aussi grave et aussi mouvante ou incertaine,
02:02 je crois qu'il faut faire preuve d'une grande précaution.
02:04 Le Trône de la République a eu un storme d'échanges diplomatiques, téléphoniques hier.
02:08 Avec ses homologues, notamment Joe Biden.
02:10 Oui, absolument. Ça a été rendu public et la ministre Catherine Colonna a suivi évidemment et le fait encore de très près cette situation.
02:17 La seule chose qu'on puisse dire, parce que c'est peut-être un certain nombre d'épisodes qui vont se poursuivre,
02:22 c'est qu'il y a encore quelques mois, on disait que la Russie, c'est un pays autoritaire, un pouvoir vertical, concentré.
02:31 Et il y a une forme de force dans cette autorité. On voit bien aujourd'hui, étape après étape, même s'il faut rester prudent,
02:37 que les démocraties sont en fait celles qui aujourd'hui sont fermes, unies et fortes.
02:43 C'est le cas de l'Ukraine qui tient bon, même si évidemment la situation est dramatiquement difficile
02:47 et que beaucoup de morts ont été victimes de ce conflit.
02:50 C'est le cas des démocraties de l'Union européenne qui ont tenu bon, appliqué des sanctions, gardé et renforcé leur unité.
02:56 C'est le cas de l'organisation du traité de l'Atlantique Nord, l'OTAN, qui s'est renforcée aussi.
03:01 C'est le paradoxe de cette guerre de Vladimir Poutine depuis plus d'un an.
03:04 Et donc on voit aujourd'hui que ceux qui sont présentés, avec parfois des complicités d'ailleurs dans nos propres démocraties,
03:10 ou des soutiens, implicites ou explicites, on l'a vu chez Madame Le Pen, on l'a vu chez Monsieur Mélenchon,
03:14 sont en fait ceux qui affrontent les plus grandes difficultés et qui sont faibles.
03:18 – Ce que vous êtes en train de nous dire, c'est que Vladimir Poutine n'est pas si fort que ça ?
03:21 – Je ne sais pas ce qui se passe à l'intérieur du système russe.
03:25 Ce n'est pas ma compétence ou ma responsabilité de l'analyser ou de le commenter.
03:28 Ce que je vois, c'est qu'une Russie qui apparaissait invincible, extrêmement forte, extrêmement unie,
03:35 manifestement, à un certain nombre de difficultés de terrain, c'est évident,
03:39 a des fissures dans ce pouvoir qu'on nous décrivait comme extrêmement puissant et affirmé.
03:45 Et qu'un an et demi après, même si une guerre, ça n'est jamais évidemment ni une chose finie,
03:50 on le voit bien, ni quelque chose de léger, évidemment,
03:54 c'est aujourd'hui du côté de l'Ukraine et du côté de ses alliés qu'il y a la résistance, la force et l'unité.
03:59 – Et justement, il y a un an après ?
04:01 – Je ne sais pas le dire parce qu'on a vu hier encore, en quelques heures, comment les choses pouvaient bouger.
04:06 On parlait d'une marche sur Moscou, d'une offensive de Wagner,
04:10 et puis quelques heures après, semble-t-il, une médiation de la Biélorussie, il y a eu ce retrait.
04:15 Donc je suis prudent sur ce qui pourrait se passer dans les heures ou les mois qui viennent.
04:19 Mais je dis cette leçon être importante parce qu'on parle de politique au sens large,
04:22 de géopolitique pour nos démocraties.
04:25 L'unité, la force, elle est dans le système démocratique.
04:27 – Comment expliquez-vous la discrétion des réactions,
04:32 en tout cas les réactions très prudentes de la communauté internationale ces dernières heures ?
04:36 – Pour la raison que je vous indique, c'est quand les choses sont en cours,
04:38 quand les choses sont difficiles à analyser, quand les choses peuvent bouger très vite.
04:42 On l'a vu encore une fois ce samedi tout au long de la journée.
04:46 Je crois qu'évidemment on est tous dans le suivi de l'information minute par minute,
04:49 mais il faut faire attention aux expressions, aux commentaires, et puis garder une ligne.
04:52 Notre ligne, elle est extrêmement simple, extrêmement claire.
04:55 Depuis le 24 février 2022, le train de la République était à l'époque à la tête de l'Union européenne.
05:00 On a mené ce combat pour soutenir l'Ukraine, pour sanctionner la Russie,
05:03 et pour renforcer l'unité européenne et occidentale.
05:06 – Dans ce contexte, est-ce que les pourparlers d'adhésion de l'Ukraine à l'Europe doivent s'accélérer ?
05:11 – Alors je pense qu'il ne faut pas, encore une fois, face aux événements aussi graves soient-ils,
05:16 avoir des saccades dans nos principes, dans nos actions.
05:19 Encore une fois, je ne suis plus directement en charge de ce dossier,
05:21 donc je l'évoque avec prudence, c'est normal.
05:23 Mais il y a des choses très claires qui ont été dites et qui restent valables.
05:26 C'est sous présidence française de l'Union européenne
05:28 que nous avons reconnu le statut de candidat de l'Ukraine à l'Union européenne.
05:32 Et dit très simplement, l'Ukraine adhérera à terme à l'Union européenne.
05:36 Et puis à l'automne, il y aura un rendez-vous pour savoir quand est-ce que la négociation s'ouvre.
05:40 Et ce sera une décision prise à l'unanimité.
05:42 Le président de la République, Abbas Attislava, a été très clair
05:44 sur le fait qu'il voulait que l'Ukraine rentre dans l'Union européenne.
05:47 – Vous le savez, Clément Beaune, leur entrée aurait un impact budgétaire énorme
05:50 pour la politique agricole commune, notamment,
05:52 et les fonds créés pour aider les régions en retard de développement.
05:55 Les responsables européens, certains d'entre eux, en tout cas,
05:58 avertissent sur cette question-là.
06:01 Qu'est-ce que vous dites aujourd'hui ?
06:02 Le jeu en vaut la chandelle, qu'importe les sacrifices qu'il faudra faire ?
06:05 – Pas qu'importe, il faut de la responsabilité, c'est pour ça,
06:08 moi, quand j'étais dans la responsabilité des affaires européennes
06:10 au début de cette discussion, on a toujours dit,
06:12 sous l'autorité du président de la République,
06:13 il faut une Union européenne réformée, changée,
06:16 avec un budget financé différemment, avec des politiques européennes plus fortes.
06:20 Parce que faire adhérer un pays,
06:22 je souhaite que la guerre s'arrête le plus vite possible,
06:24 qui aura retrouvé la paix, la démocratie,
06:26 mais qui comporte 40 millions d'habitants, qui est un grand pays agricole,
06:30 qui est un pays qui sera en reconstruction par définition,
06:32 c'est évidemment un bouleversement, pas seulement budgétaire ou comptable,
06:36 mais géopolitique pour l'Union européenne.
06:38 Donc il faut donner ce signal, ce message, y travailler pour de vrai,
06:41 changer notre Union européenne.
06:42 Le président de la République avait dit, dès le mois de mai 2022,
06:45 ça ne sera pas la même Union européenne qui pourra accueillir l'Ukraine,
06:49 ou, on en parle moins, les pays, par exemple, des Balkans occidentaux,
06:52 qui ont besoin aussi de cette sécurité qu'apporte l'Europe.
06:54 J'en tire une dernière leçon politique, mais c'est très important,
06:57 c'est que l'Union européenne est attractive,
06:58 l'Union européenne, on en parle de manière un peu technocratique dans nos débats,
07:02 ou un peu réticente, mais les Ukrainiens, dès le début de la guerre,
07:05 ils avaient autre chose à faire, ils étaient occupés à survivre,
07:08 ils ont rempli un dossier d'adhésion à l'Union européenne.
07:10 Ils ont dit, notre priorité c'est bien sûr la guerre et le retour à la paix,
07:14 et gagner tout cela, mais c'est rentrer dans l'Union européenne,
07:16 parce que c'est notre perspective, c'est notre espoir,
07:18 c'est notre projet de paix, notamment pour la jeunesse.
07:20 Je crois que ça doit aussi nous faire réfléchir sur la valeur de l'Union européenne
07:23 et du projet européen chez nous.
07:25 Marie-Pierre Haddad avec une première interpellation avec le hashtag #LeGrandJury.
07:29 Oui, Olivier, le rappelez, en début d'émission,
07:31 vous avez été ministre des Affaires européennes,
07:33 et il y a eu une déclaration qui a particulièrement marqué les réseaux sociaux cette semaine.
07:37 Lors d'une conférence de presse à Athènes,
07:39 l'ancien président des États-Unis, Barack Obama,
07:42 s'est exprimé sur la différence de traitement qu'il y a pu avoir
07:45 entre le naufrage de 700 migrants au large de la Grèce,
07:48 et le sous-marin Titan qui devait explorer l'épave du Titanic.
07:52 Est-ce que vous trouvez qu'il y a eu, comme le dit Barack Obama,
07:55 une différence de traitement, et que c'est dommageable ?
07:57 Oui, c'est vrai.
07:59 On a beaucoup plus parlé de cet infait dans les médias,
08:01 peut-être dans le débat public en général.
08:02 Est-ce que c'est grave ? Comment vous expliquez cela ?
08:04 Moi, je ne fais pas de concurrence des victimes.
08:06 Je serais indigne.
08:07 Mais en revanche, parler davantage des drames en Méditerranée,
08:10 des réponses qu'on y apporte, il ne s'agit pas seulement de s'indigner.
08:13 Quand on est un responsable politique, j'ai été en effet en charge de ce dossier,
08:16 c'est une priorité encore du gouvernement d'apporter une réponse européenne
08:19 aux questions migratoires et aux sujets humains que ça pose.
08:23 Parce qu'une politique migratoire, avant d'être des barrières ou des chiffres,
08:26 ce sont des êtres humains qui risquent leur peau
08:28 parce qu'ils cherchent tout simplement à survivre ou à un avenir un peu meilleur.
08:32 Et c'est vrai qu'il y avait une disproportion sans doute
08:34 entre le traitement qu'on fait d'un drame comme on l'a connu encore en Grèce,
08:38 et c'est des centaines de morts chaque année en Méditerranée, encore aujourd'hui.
08:42 Ce qu'on a vu avec ce qui est évidemment très triste et dramatique,
08:46 mais en forme de fait divers autour du T-NIC.
08:48 Clément Bonneau, on va venir maintenant à vos dossiers.
08:51 Vous allez lancer le contrôle technique sur les motos et les scooters.
08:55 Alors ça sera progressivement et à partir de l'année prochaine.
08:59 C'est un dossier qui traîne depuis longtemps, ça fait quasiment 10 ans
09:02 que l'Europe nous demande de mettre en place ce contrôle technique.
09:05 Progressivement, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que vous gagnez encore du temps ?
09:09 Non, mais vous savez, il y a presque 4 millions de deux roues en France
09:13 qui sont des motos ou des scooters, quel que soit leur cylindrée.
09:16 Et donc, même opérationnellement, si on commençait en début d'année prochaine,
09:21 c'est le calendrier qu'on a défini, il ne faudrait pas que les 4 millions de scooters
09:25 ou de motos arrivent au contrôle technique le lendemain, ça ne marcherait pas.
09:28 Tout le monde le dit. Les centres techniques, les motards évidemment,
09:30 et comme responsable politique en charge des transports,
09:33 je pense que je ferais une erreur en ne voyant pas cette réalité.
09:36 Donc oui, c'est progressif parce que d'abord, il y a des véhicules plus ou moins anciens.
09:40 Donc c'est logique pour des raisons de sécurité, des questions de pollution,
09:43 des questions de bruit, qu'on commence à imposer le contrôle technique
09:46 aux véhicules les plus anciens. Et puis on définit une règle qui est simple.
09:49 Ça commence début 2024 et ce sera au bout de 5 ans après la première mise
09:54 en circulation d'un véhicule à deux roues ou à trois roues d'ailleurs,
09:57 pour être tout à fait précis, et ensuite, tous les 3 ans.
10:00 J'ai fait une longue concertation depuis le mois d'octobre.
10:02 Je sais que pour les motards, ça suscite beaucoup d'inquiétude, je l'entends.
10:05 C'est un changement culturel, comme l'a été le contrôle technique
10:08 il y a quelques années pour les voitures. Mais il faut le faire.
10:11 C'est justifié et proportionné.
10:12 Ça semble toutefois très compliqué à mettre en place.
10:14 Est-ce que vous avez peur aujourd'hui d'une contestation de motards,
10:17 à l'image de ce qu'on avait pu voir pendant la lutte, la fronde,
10:21 contre les 80 km/h ?
10:22 Quand on a peur, on ne s'adresse pas, on ne fait pas de la politique
10:25 et on ne s'occupe pas de dossiers sensibles.
10:27 J'ai parfaitement conscience que c'est sensible.
10:28 Il y a 4 millions de motards en France et ils ont des inquiétudes.
10:31 Les inquiétudes, elles sont en partie légitimes.
10:33 Moi, je n'oppose pas les uns aux autres.
10:34 J'ai reçu plusieurs fois, pendant des dizaines d'heures,
10:36 toutes les associations environnementales de Ségur routière routière
10:40 et les fédérations de motards.
10:42 On a d'ailleurs tenu compte d'un certain nombre de choses.
10:44 Certains nous ont dit qu'il y a des motos à usage sportif,
10:46 pour prendre un exemple très concret.
10:47 Ce n'est pas pareil que de circuler tous les jours en ville et de faire du bruit.
10:50 Et donc, elles sont exonérées de ce contrôle technique.
10:52 Quand vous avez une moto de collection, ce n'est pas exactement les mêmes règles.
10:55 Les motards m'ont dit qu'on tient énormément à notre moto,
10:58 parfois c'est un investissement d'une vie et on la bichonne.
11:00 On voudrait pouvoir être présent au contrôle technique pour manipuler le véhicule.
11:03 C'est autorisé par le décret L'Arrêté que je propose.
11:06 Donc, il faut le faire. Je suis très clair là-dessus.
11:09 Je l'ai dit, je crois d'ailleurs à votre micro, il y a déjà quelques mois.
11:11 On a mis un certain temps de concertation pour définir les modalités,
11:14 parce que ce n'est pas une petite réforme.
11:16 C'est une réforme qui change la vie, qui pose des questions de pouvoir d'achat.
11:19 Et donc, on discute aussi avec les centres techniques pour baisser le prix le plus possible.
11:22 Et ça va rentrer en vigueur.
11:24 Et on la focalise, cette réforme et ce contrôle technique,
11:27 sur la réduction du bruit, la réduction de la pollution
11:30 et le renforcement de la sécurité routière. C'est utile.
11:32 - Mais vous parlez de mois de consultation. Là, il y a encore une consultation, c'est ça ?
11:35 - Alors, je ne veux pas rentrer trop dans la technique.
11:37 C'est une modalité que nous impose le juge, qui a dit,
11:40 comme on est sur un sujet environnemental, il faut une consultation du public.
11:43 Donc, le décret et L'Arrêté qui définissent tous les paramètres que je vous indique sont prêts.
11:47 Ils ont déjà fait l'objet d'une concertation.
11:49 Formellement, c'est une obligation juridique, il faut les mettre en ligne.
11:52 - Donc, les gens vont dire "on est d'accord, on n'est pas d'accord".
11:54 - Il y a un paramètre, par exemple, qui est encore ouvert à la consultation.
11:57 C'est la date exacte d'entrée en vigueur, puisque, j'ai dit,
12:00 ça sera entre le 15 janvier et le 15 mars 2024, donc début de l'année prochaine.
12:03 Mais en fonction de ce que nous disent les centres techniques, les motards, les associations,
12:06 on pourra ajuster ce paramètre. Donc, pour être très clair,
12:09 d'ici la fin du mois de juillet, tous les paramètres seront parfaitement connus,
12:12 mais ils seront, ceux que je vous dis là, avec une précision à trouver sur la date.
12:16 - Loris Boischaud.
12:17 - Pour bien comprendre, Clément Bone, vous promettez un contrôle simple et pas cher.
12:21 Qu'est-ce que ça veut dire "simple", est-ce que ça veut dire que ce sera très rapide ?
12:24 Et qu'est-ce que ça veut dire "pas cher" précisément ? Ce sera combien ?
12:27 - Alors, "simple", ça veut dire aussi "sérieux". Il ne s'agit pas de jouer,
12:30 puisque c'est le but de cette réforme. Le but, ce n'est pas d'embêter qui que ce soit.
12:33 Le but, c'est d'être plus sérieux, plus protecteur en termes de sécurité routière,
12:37 réduire le bruit, notamment dans nos villes. C'est pour ça qu'on inclut les scooters,
12:40 qui sont souvent une source de nuisance, on le voit dans nos villes.
12:43 Et puis, l'environnement, en réduisant les pollutions.
12:46 Donc, on fait quelque chose de rigoureux sur ces trois dimensions.
12:49 Parce qu'il y a quatre fois moins de points de contrôle techniques
12:53 que sur le contrôle technique des véhicules automobiles.
12:56 Parce qu'on avait besoin de cette simplicité, aussi pour les centres techniques d'ailleurs.
13:00 Ça concerne et ça améliore la vie des motards, mais c'est plus opérationnel de faire ainsi.
13:05 Et puis, je l'ai dit dès le départ, il faut que ce soit le moins pénalisant possible.
13:07 On est dans une période, ça n'a échappé à personne, où les questions de four à d'achat sont sensibles,
13:11 parfois douloureuses. Et donc, rajouter quelques dizaines d'euros, ce n'est pas rien.
13:16 Et donc, on le fait de manière progressive, ça sera tous les cinq ans, puis tous les trois ans.
13:19 Ce n'est pas tous les trois semaines ou tous les ans.
13:21 Et on se bat pour que ce soit autour d'une cinquantaine d'euros.
13:24 C'est l'engagement que je demande aux centres techniques.
13:26 Et on continuera la discussion jusqu'à la mise en place pour que ce soit le moins cher possible,
13:30 et si possible, même inférieur à ce seuil.
13:32 Alors, vous vous en doutez, c'est un sujet qui fait énormément réagir.
13:36 Marie-Pierre Haddad, le hashtag #LeMangerie.
13:38 Il y a eu beaucoup de commentaires d'internautes qui approuvent votre décision.
13:42 Il y a aussi des automobilistes et aussi des motards qui estiment que le contrôle technique va coûter trop cher.
13:49 Comme le commentaire d'Aude que je vous lis, qui évoque un racket de plus.
13:52 Qu'est-ce que vous répondez aux gens qui trouvent que c'est trop ?
13:55 Écoutez, c'est toujours un équilibre à trouver.
13:57 Cette mesure, je pense qu'elle est justifiée et qu'elle est proportionnée.
14:00 Et quand vous faites une opération de contrôle, pour que ce soit sérieux aussi,
14:04 parce que simple, ça ne veut pas dire qu'on fait les choses à la légère,
14:07 ça a des investissements, ça nécessite des investissements.
14:09 Est-ce que le prix du contrôle technique pourrait être amené à augmenter par exemple au fur et à mesure ?
14:13 Je ne crois pas, on le surveillera. On n'est pas dans un pays où nous admisterons les prix.
14:15 Ce n'est pas ce qu'on fait sur le contrôle automobile non plus, mais il faut de la concurrence.
14:19 Et donc les fédérations de motards m'ont par exemple plusieurs fois demandé
14:22 qu'il y ait le plus d'acteurs possible sur le maximum d'endroits du territoire
14:25 qui puissent effectuer ce contrôle technique.
14:27 Il n'y a pas une forme de monopole pour telle ou telle marque.
14:29 Et évidemment, la concurrence va tirer les prix vers le bas.
14:31 Et puis je dis aussi très solennellement aux centres techniques,
14:34 c'est une nouveauté pour eux-mêmes, mais ça ne doit pas être l'occasion,
14:38 en quelque sorte, de profiter d'une situation.
14:42 Et donc il faut prendre en compte les préoccupations des motards aussi.
14:45 J'y serai très vigilant.
14:47 Les possesseurs aujourd'hui de motos, de scooters, de roues, trois roues,
14:51 sont également incités, vont être également incités à changer d'engin.
14:55 On parle d'une prime jusqu'à 6 000 euros, une prime de conversion.
14:58 Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus ?
15:00 Oui, pour des questions écologiques et de pouvoir d'achat justement,
15:03 on prend aussi des mesures d'accompagnement, des mesures de soutien, des mesures positives.
15:07 Deux notamment, une qui consiste à lancer cette année,
15:10 ça a été une longue quête des motards et j'y ai donné droit,
15:14 mon ministère finance une étude sur les boîtiers éthanol.
15:17 Vous savez, sur les voitures, on peut faire la mise en place de boîtiers éthanol
15:20 qui réduisent un peu les consommations.
15:22 Ça ne marche pas pour les motos aujourd'hui.
15:24 Il y a quelques sujets techniques, on va lancer ce travail.
15:26 Et surtout, la prime à la conversion, elle existait aujourd'hui,
15:29 mais elle était tellement compliquée et tellement faible que personne n'y avait recours.
15:32 On va l'augmenter massivement.
15:34 Et donc à partir de janvier 2024, en parallèle du contrôle technique,
15:37 prime à la conversion jusqu'à 6 000 euros.
15:40 Si vous laissez tomber votre moto ou votre scooter polluant, thermique,
15:44 pour un véhicule électrique ou très peu polluant, on va définir un barème précis,
15:48 prime à la conversion de plusieurs milliers d'euros.
15:50 Donc c'est une aide très significative pour l'écologie et le pouvoir d'achat.
15:53 Mais 6 000 euros, ça semble beaucoup par rapport même aux primes qui existent aujourd'hui
15:56 pour inciter à la conversion pour les voitures.
15:59 Comme on le fait, ce sera un barème.
16:00 Donc ce sera dans les cas où vous changez une moto de gros cylindrée
16:04 pour un véhicule entièrement électrique qui progressivement va arriver sur le marché.
16:08 Donc il y aura des aides qui vont monter en %...
16:10 - Et pourquoi vous parlez de voitures aujourd'hui ?
16:11 Si on cumule les aides, c'est jusqu'à combien pour l'électrique ?
16:13 - C'est des aides importantes.
16:14 On a augmenté, par exemple, le bonus écologique cette année.
16:17 C'était un combat qu'on a mené au ministère des Transports.
16:19 7 000 euros pour les ménages les plus modestes.
16:21 Une prime à la conversion, les choses peuvent se cumuler,
16:24 parfois même avec des aides locales.
16:25 Ça peut être plusieurs milliers d'euros, jusqu'à peu près 10 000 euros,
16:28 dans certains cas les plus favorables.
16:30 Et on a besoin de ces aides pour la transition écologique.
16:33 Je l'assume parfaitement, ça ne sera pas 6 000 euros pour tous les véhicules et pour tout le monde.
16:36 Ce sera pour les véhicules électriques les plus coûteux.
16:39 Et donc c'est un barème qu'on définira d'ici l'automne prochain.
16:42 - Clément Bonneau, on va maintenant parler de l'une de vos autres annonces récentes.
16:45 C'est la bougerie où ?
16:46 - Oui, absolument.
16:47 Le permis de conduire qui sera donc possible de passer à partir de 17 ans contre 18 aujourd'hui.
16:52 Sauf que c'est un examen qui reste très cher.
16:55 Pourquoi ne pas commencer par faire baisser les prix
16:58 avant de baisser le seuil de l'âge auquel on peut le conduire ?
17:01 - Là aussi, comment vous faites baisser les prix de manière générale ?
17:03 C'est en offrant plus de disponibilité.
17:05 Et en ayant plusieurs acteurs qui peuvent aider à passer le code ou le permis.
17:09 C'est ce qu'on a fait d'ailleurs depuis la loi Adides-Macron.
17:11 Vous avez plus de facilité à passer le code,
17:14 on sait, y compris dans le réseau de La Poste et d'autres choses.
17:17 La Première Ministre a annoncé en même temps que la mesure 17 ans
17:20 d'abaissement de l'âge légal du permis de conduire,
17:22 une mesure importante d'aide pour ceux qui sont en lycée professionnel.
17:26 Aujourd'hui, les apprentis peuvent bénéficier de 500 euros d'aide
17:29 pour passer le permis de conduire, c'est important.
17:31 On le fait aussi maintenant, c'est ce qu'a annoncé Elisabeth Borne,
17:33 pour ceux qui sont en lycée professionnel.
17:35 Quel est le sens de la mesure ?
17:36 Ce n'est pas un coup de poker ou un jeu de dés.
17:39 C'est de dire, il y a des gens qui ont besoin de la voiture.
17:41 Il faut que les voitures, on y reviendra peut-être soit de moins en moins peu lente,
17:44 mais c'est une réalité de proximité.
17:46 Et beaucoup de jeunes aujourd'hui qui sont en apprentissage,
17:48 qui sont en lycée professionnel, qui vont avoir des stages
17:50 ou un métier qu'ils commencent à exercer, ont besoin d'un accompagnement.
17:54 Sinon, qu'est-ce qui se passe ?
17:56 En général, ils prennent un deux-roues,
17:58 avec des comportements sur la route qui peuvent être dangereux.
18:01 Parfois, même, il y a de l'affront au permis de conduire,
18:03 ou parfois, ils n'ont pas de solution de déplacement.
18:05 Et donc, il faut renforcer les contrôles et abaisser l'âge aussi.
18:08 Vous parlez du danger, il y a aussi des études qui montrent
18:11 qu'il y a une grande partie d'accidents chez les 18-24 ans.
18:15 Un conducteur novice a quatre fois plus de chances de faire un accident mortel.
18:20 Est-ce que vous redoutez que cela fasse monter le nombre d'accidents ?
18:22 Pour être précis, ça n'est pas lié à l'âge, c'est lié au fait que vous commencez à conduire.
18:25 Quel que soit l'âge auquel vous commencez à conduire,
18:27 c'est, si je puis dire, le manque d'expérience de conducteur.
18:30 C'est quand même la première cause de mortalité chez les jeunes de 18 ans.
18:32 Vous avez parfaitement raison.
18:33 C'est pour ça qu'il faut être intransigeant sur les comportements dangereux,
18:35 la vitesse, les stupéfiants, l'alcool, etc.
18:38 On renforce aussi les sanctions à cet égard en parallèle.
18:41 On renforce la formation.
18:42 Ce qu'a annoncé Elisabeth Borne, c'est que notamment sur le code,
18:45 ou le pré-code comme on l'appelle,
18:46 il y aura plus de formation des niveaux du collège avec les attestations de sécurité routière.
18:51 C'est d'ailleurs utile pour des usages comme le vélo et la trottinette aussi,
18:54 important chez les jeunes.
18:55 Donc, on sera intraitable sur les comportements dangereux.
18:57 On renforce la formation.
18:59 Et si je suis là aussi très précis, quand on regarde les pays européens,
19:03 certains ont un âge déjà à 17 ans,
19:05 qui ont fait cette mesure ou cette réforme,
19:07 il n'y a pas plus d'accidentologie que dans notre pays où c'est aujourd'hui 18 ans.
19:12 Mais c'est une question vraiment d'équilibre, formation, accompagnement financier,
19:16 et puis sanctions quand il y a des comportements dangereux sur la route.
19:18 Et une autre question sur ce permis à 17 ans, Marie-Pierre Haddad.
19:21 Oui, sur cette annonce très précise sur Twitter,
19:23 un internaute vous demande, en cas d'accident,
19:25 malheureusement, qui sera responsable devant la loi ?
19:27 Est-ce que ce sera le mineur de 17 ans qui conduit ou est-ce que ce seront ses parents ?
19:31 Comment ça va se passer ?
19:32 Alors, il y a déjà un certain nombre de cas puisqu'il y a de la conduite accompagnée,
19:35 puisqu'il y a des heures de conduite qui peuvent s'effectuer aujourd'hui avant 18 ans.
19:39 Donc, ce sera les mêmes règles de responsabilité.
19:41 Quand un mineur commet un acte, en général,
19:44 la responsabilité de ses parents peut être engagée.
19:46 Et puis, il y a des obligations, évidemment, d'assurance,
19:48 notamment de responsabilité civile, qui seront aussi appliquées.
19:51 Justement, à propos des assurances, aujourd'hui,
19:53 les jeunes qui s'assurent, qui ne sont pas assurés à travers leurs parents,
19:56 ça leur coûte excessivement cher, jusqu'à 4 fois le prix moyen d'une assurance.
20:02 Est-ce que vous allez demander aux assurances un effort pour les jeunes de 17 ans
20:05 qui vont vouloir s'assurer ?
20:08 Oui, c'est une discussion qu'il faut qu'on ait ou qu'on reprenne plus exactement
20:10 avec le ministère de l'Économie, avec les entreprises d'assurance.
20:13 Mais là aussi, je veux qu'on mélange, si vous permettez, pas tout.
20:16 Ce sujet se pose déjà.
20:18 Et je pense que la mesure d'abaissement de l'âge à 17 ans,
20:20 elle repose un certain nombre de questions sur la sécurité auxiliaire.
20:23 A priori, encore plus cher pour les 17 ans.
20:25 C'est vrai. Mais donc, il faut qu'on ait cette discussion pour que ça ne soit pas dissuasif.
20:28 On ne fait pas une réforme pour qu'elle bloque les jeunes.
20:30 On fait une réforme pour qu'elle permette plus de mobilité.
20:32 Donc oui, on aura ces discussions. Mais j'insiste, on a trouvé un équilibre.
20:35 On aurait pu choisir des âges encore plus bas.
20:37 Ça n'aurait pas été sans doute sérieux en termes de sécurité routière.
20:40 17 ans, d'autres pays le font.
20:42 17 ans, il y a déjà de la conduite accompagnée en France.
20:44 Donc, ce n'est pas une nouveauté absolue.
20:46 Et il faut mieux former.
20:47 C'est ça qui fait que souvent, les jeunes conducteurs sont en difficulté.
20:49 Il faut mieux former. Et on le fera en parallèle de cette réforme.
20:52 Justement, vous parlez de sécurité routière. Loris Boischot.
20:54 Et mon bonheur de vous lancer ce dimanche une campagne de prévention
20:57 pour sensibiliser à l'importance de porter la ceinture.
21:00 Est-ce que c'est pour fêter les 50 ans de cette obligation ?
21:03 Pourquoi lancer à nouveau une nouvelle campagne de sensibilisation ?
21:07 Parce qu'on a toujours besoin, malheureusement,
21:09 de rappeler nos règles élémentaires de sécurité.
21:11 Donc, avec le ministère de l'Intérieur, on lance cette campagne sur la ceinture de sécurité.
21:15 J'ai lancé la même semaine une campagne aussi,
21:17 parce que ça va être bientôt les grands départs en vacances,
21:19 sur les règles de protection de nos agents des routes.
21:22 On ne sait pas aujourd'hui que vous êtes sanctionné.
21:24 Il y a un véhicule orange d'intervention sur le bas-côté de l'autoroute.
21:27 Vous ne respectez pas une voie de sécurité,
21:29 ce qu'on appelle le corridor de sécurité.
21:31 Toutes ces règles élémentaires sur la vitesse,
21:33 sur la ceinture de sécurité,
21:35 sur le comportement de respect des agents du service public des routes
21:38 quand vous partez en vacances,
21:40 on doit malheureusement toujours les rappeler, les renforcer.
21:43 Avec un chiffre, un quart des tués sur la route l'année dernière
21:45 ne portaient pas leur ceinture de sécurité.
21:47 Est-ce que ça veut dire que les contrôles sont insuffisants ?
21:50 On les a renforcés. Gérald Darmanin a annoncé
21:52 qu'il allait renforcer tous les contrôles routiers.
21:54 Je crois qu'on est à peu près à 800 000 par an aujourd'hui.
21:56 Le ministre de l'Intérieur a annoncé jusqu'à 1 million par an.
21:58 Donc on doit être intraitable avec les comportements
22:00 de délinquance routière ou d'inattention,
22:03 mais qui peuvent entraîner des morts.
22:05 C'est le téléphone portable au volant,
22:07 c'est strictement interdit et sanctionné.
22:09 C'est la ceinture de sécurité. On pourrait penser que c'est un réflexe.
22:11 Vous avez rappelé les chiffres. Il y a encore beaucoup de conducteurs
22:13 qui ne la portent pas.
22:15 On commémore, on célèbre, si je puis dire ainsi,
22:17 les 50 ans de cette obligation qui a sauvé des milliers de vies.
22:19 Et il y a aussi les 30 ans de l'obligation
22:21 de porter la ceinture de sécurité à l'arrière.
22:23 Je le redis aussi parce que c'est encore une fois
22:25 comme une forme de faculté, de possibilité.
22:27 C'est une obligation et ça protège notamment les enfants.
22:29 Parallèlement, vous avez annoncé aussi
22:31 la fin de la perte d'un point
22:33 pour les petits excès de vitesse.
22:35 Est-ce que cette annonce-là a provoqué
22:37 un relâchement ou pas chez les automobilistes ?
22:39 Ce n'est pas ce qu'on constate.
22:41 Ce que le gouvernement a annoncé,
22:43 notamment le ministre de l'Intérieur,
22:45 c'est qu'il fallait qu'on renforce les sanctions.
22:47 Le message est très clair vis-à-vis
22:49 des comportements les plus graves,
22:51 notamment la prise d'alcool ou de stupéfiants
22:53 avant de prendre le volant.
22:55 Et il fallait un peu plus de souplesse
22:57 sur ce qu'on appelle des petits excès de vitesse.
22:59 Il y a un point qui est encore en discussion
23:01 qui me semble important, c'est que dans les zones
23:03 comme les villes par exemple,
23:05 où la vitesse est beaucoup plus basse,
23:07 50 km/h voire 30 km/h, on va voir si on applique
23:09 ou pas cette mesure parce qu'il faut garder
23:11 évidemment une grande fermeté
23:13 là où 2-3 km/h de dépassement,
23:15 c'est parfois 10% d'excès de vitesse
23:17 en réalité par rapport aux 30 ou 50
23:19 de l'obligation légale. Donc je serai très vigilant
23:21 sur le fait qu'on garde évidemment
23:23 une exigence très forte en matière de sécurité.
23:25 Alors on reparlera des transports
23:27 et des vacances d'été notamment avec le train.
23:29 Mais auparavant, parlons un peu d'aviation.
23:31 C'était le salon du Bourget cette semaine.
23:33 Ça a été un succès pour les fabricants
23:35 avec notamment le plus gros contrat
23:37 de l'histoire pour Airbus.
23:39 Le secteur aérien est en pleine croissance.
23:41 Avec l'aviation qui repart,
23:43 sommes-nous très loin de la fin
23:45 de l'abondance que décrivait Emmanuel Macron
23:47 il y a à peine quelques mois ?
23:49 La fin de l'abondance qu'a évoqué
23:51 le président de la République, c'est une transformation
23:53 profonde et de long terme de nos modes de vie.
23:55 Sur les prix de l'énergie par exemple,
23:57 et on le voit y compris dans le secteur de l'aviation,
23:59 le trafic aérien repart.
24:01 Évidemment, il était très en deçà
24:03 de son niveau historique et de sa tendance historique
24:05 parce qu'il y a eu la crise Covid.
24:07 Dans beaucoup de secteurs, ça a ralenti l'activité.
24:09 Dans l'aviation, ça a cloué au sol des milliers d'avions.
24:11 Cette année, en 2023,
24:13 on va sans doute retrouver le niveau de trafic aérien
24:15 de 2019 avant Covid.
24:17 Les ventes d'avions de cette semaine
24:19 vont plutôt vers une explosion
24:21 du trafic aérien.
24:23 Vous avez raison, mais c'est aussi la réponse
24:25 qu'on doit apporter à la stratégie de décarbonation
24:27 et de transition écologique. On n'est pas tout seul dans le monde.
24:29 On doit faire nos efforts.
24:31 C'est toujours une mauvaise idée de dire, comme on est tout petit,
24:33 à l'échelle mondiale, on ne doit pas faire d'efforts.
24:35 On doit faire des efforts, mais on doit faire levier
24:37 par l'Europe et par la coopération internationale.
24:39 Les ventes d'avions sont éclairantes.
24:41 Quand Airbus signe une commande de 500 avions
24:43 d'un coup avec une seule compagnie, cette compagnie est indienne.
24:45 Les autres grandes ventes du salon,
24:47 c'était souvent des pays dits en développement.
24:49 Mexique, par exemple, et quelques autres.
24:51 Et donc, ça veut dire que dans ces pays-là,
24:53 il y a de la mobilité par l'avion qui se développe
24:55 énormément, parce qu'il y a un rattrapage économique,
24:57 parce que ce sont souvent des grands pays ou des grandes économies.
24:59 Et on ne peut pas ignorer ça.
25:01 Ça ne veut pas dire qu'il faut baisser les bras et dire, c'est comme ça,
25:03 le trafic augmente et puis il ne sera pas loin.
25:05 On va donc prendre des mesures internationales
25:07 pour réduire la carbonation.
25:09 - L'association Attaque, notamment Air France et d'autres compagnies aériennes,
25:11 pour dire l'aviation durable,
25:13 écoresponsable, vert,
25:15 ça n'existe pas, tout ça, c'est mensonger.
25:17 Qu'est-ce que vous leur répondez ?
25:19 - Bien sûr que ça existe, mais c'est à construire.
25:21 Enfin, ce serait désespérant, et d'ailleurs irresponsable,
25:23 de dire, écoutez, l'avion, c'est une bestiole polluante,
25:25 c'est l'avenir de l'aviation,
25:27 de rester polluant, pas du tout.
25:29 Bien sûr, ça met du temps d'avoir un avion plus vert,
25:31 voir un avion vert, zéro carbone, à terme.
25:33 Bien sûr, ça ne se fera pas demain matin,
25:35 les gens ne disent ça, mais en revanche,
25:37 une stratégie industrielle pour aller vers des carburants durables,
25:39 qui émettent moins ou pas du tout,
25:41 c'est 50% de la décarbonation de l'aviation,
25:43 des moteurs qui polluent moins et qui émettent moins,
25:45 c'est une réalité, et ça tombe bien,
25:47 parce qu'on a en France les champions industriels
25:49 mondiaux, Airbus, Safran et d'autres.
25:51 - C'est la bataille.
25:53 - C'est une des promesses, la décarbonation,
25:55 avec les carburants durables notamment.
25:57 Si les avions augmentent leur part de ces carburants verts,
25:59 est-ce qu'aujourd'hui, vous pouvez garantir,
26:01 vous pouvez nous dire, qu'il y aura suffisamment
26:03 de ressources pour les faire voler ?
26:05 - Je peux le garantir si on investit.
26:07 Et c'est exactement les annonces
26:09 du Premier ministre avant le salon du Bourget,
26:11 la semaine dernière, le Premier ministre a dit
26:13 on va donner 300 millions d'euros chaque année
26:15 jusqu'à 2030 pour une stratégie
26:17 de recherche et développement vers l'avion vert.
26:19 Donc si on n'investit pas, on n'y arrive pas,
26:21 on le fait. Et c'est vrai aussi sur ce qu'on appelle
26:23 les carburants durables ou les SAF,
26:25 qui font l'objet d'un plan d'investissement
26:27 en France avec des sites de production,
26:29 notamment un site à côté de Pau, dans les Pyrénées Atlantiques,
26:31 il y aura plusieurs autres sites en France
26:33 qui vont être annoncés ces prochains mois,
26:35 200 millions d'euros d'investissement de l'État
26:37 pour produire en France. Oui, on peut, et on aura
26:39 les niveaux suffisants pour avoir
26:41 du carburant durable dans nos avions d'ici la fin de la décennie.
26:43 - Vous le savez, parmi les critiques, il y a beaucoup de gens
26:45 aujourd'hui qui disent "il n'y a pas de carburant,
26:47 enfin, il n'y a pas d'avion vert", pardon.
26:49 L'ingénieur Jean-Marc Jancovici provoque un débat,
26:51 il prône un quota de vol en avion 4
26:53 par an, 4 par vie, pardon.
26:55 Vous trouvez cela totalement excessif
26:57 ou vous dites c'est une piste à laquelle on peut réfléchir ?
26:59 - J'ai eu un débat lundi avec Jean-Marc Jancovici,
27:01 je suis ouvert à tous les débats et toutes les idées,
27:03 ce que je pense c'est que ça ne marche pas de fonctionner comme ça.
27:05 Vous faites comment ? Vous avez votre carte vitale de l'aviation,
27:07 vous allez à l'aéroport et vous dites "j'ai fait un vol il y a 12 ans,
27:09 c'était le troisième de ma vie,
27:11 donc j'en refais un". Comment vous faites pour des scientifiques,
27:13 pour des gens qui ont besoin de voyager, pour des gens qui ont une famille
27:15 à l'étranger ? Ce que dit Jean-Marc Jancovici,
27:17 d'ailleurs, il l'a complété son propos,
27:19 c'est-à-dire de fait,
27:21 il y aura une restriction des ressources,
27:23 donc on change les choses, je crois plutôt qu'il faut investir pour décarboner.
27:25 - Alors, vous avez peut-être un surnom
27:27 qui va s'installer, Clément Beaune,
27:29 c'est "Monsieur Taxe".
27:31 Taxe sur les avions,
27:33 taxe sur les PAH, sur les sociétés d'autoroutes,
27:35 taxe sur les voitures. On va en parler
27:37 dans quelques instants, juste après la pause de ce Grand Jury.
27:39 A tout de suite.
27:41 [Musique]
27:43 Suite du Grand Jury RTL Le Figaro LCI
27:53 Olivier Bost
27:55 - Clément Beaune, le ministre des Transports
27:57 est notre invité. Alors, on a beaucoup parlé
27:59 des vacances d'été qui allaient venir
28:01 et donc notamment d'avions,
28:03 mais nous serons également très nombreux sur les
28:05 autoroutes. C'est là beau grillou. - Oui, absolument.
28:07 Les sociétés d'autoroutes
28:09 qui offrent une ristourne pour cet été,
28:11 mais c'est pour ceux qui ont
28:13 des chèques vacances, et qui les utilisent
28:15 pour payer leurs abonnements au télépéage.
28:17 Est-ce que ce n'est pas trop compliqué comme ristourne ?
28:19 - Écoutez, merci d'en parler. Ça nous montre
28:21 qu'on peut expliquer de quoi est faite
28:23 cette mesure. Les chèques vacances,
28:25 ce n'est pas anecdotique. C'est 5 millions de Français
28:27 qui en bénéficient. Et plus encore
28:29 si on considère que ce sont des familles
28:31 et qu'on est plusieurs dans une voiture pour le départ en vacances.
28:33 Donc, ce n'est pas une mesure anecdotique.
28:35 L'année dernière, j'avais demandé,
28:37 au mois de juillet, mais c'était un peu tard pour les départs en vacances,
28:39 qu'il y ait une ristourne. Elle était 10%.
28:41 Elle a bien marché d'ailleurs.
28:43 Et cette année, j'ai demandé plus tôt, pour que ça soit mis en place
28:45 dès le premier week-end de départ en vacances,
28:47 qui va arriver la semaine prochaine,
28:49 qu'il y ait une mesure au moins aussi importante.
28:51 Et elle est beaucoup plus importante.
28:53 Puisque c'est 20% au minimum pour certaines sociétés d'autoroutes,
28:55 comme Vinci, et c'est 25%
28:57 pour d'autres, jusqu'à 50% certains week-ends.
28:59 - Mais c'est très simple, ça ne concerne pas
29:01 tous les automobilistes.
29:03 - Ça concerne ceux qui ont un chèque vacances
29:05 et qui vont payer en utilisant cette modalité
29:07 de paiement. Mais c'est important.
29:09 Et j'invite toutes celles et tous ceux
29:11 qui nous écoutent à se saisir de cette modalité.
29:13 Parce qu'avoir des chèques vacances,
29:15 c'est beaucoup de français. Et avoir
29:17 les petits badges de télépayage, c'est gratuit.
29:19 Et donc, on peut en bénéficier très facilement et massivement.
29:21 - Alors, face au super profit,
29:23 je crois que vous préférez dire sur-profit,
29:25 des sociétés d'autoroutes,
29:27 vous voulez mettre en place,
29:29 vous voulez taxer
29:31 leurs résultats.
29:33 Est-ce que vous êtes sûr que les sociétés d'autoroutes
29:35 ne vont pas répercuter ces taxes
29:37 sur les tarifs qui sont déjà élevés, on le rappelle ?
29:39 - Je ne prends pas de recul. On a un débat
29:41 sur le financement de la route,
29:43 les profits des sociétés d'autoroutes.
29:45 J'entends certains qui nous disent
29:47 qu'il faut tout renationaliser, Mme Le Pen et quelques autres,
29:49 50 milliards d'euros pour le contribuable, tranquillement.
29:51 J'entends ceux qui nous disent
29:53 "Péage gratuit, on lève les barrières".
29:55 Je ne ferai jamais ça.
29:57 C'est de la pure démagogie. Parce que le péage,
29:59 il ne va pas seulement dans la poche des sociétés d'autoroutes
30:01 et des actionnaires, on va y revenir.
30:03 Il va d'abord, et heureusement, pour financer
30:05 l'installation de bornes de recharge électrique
30:07 sur toutes les autoroutes de France.
30:09 Ce sera fait au début de l'été.
30:11 Il permet l'entretien et la maintenance
30:13 de nos routes, la construction parfois de certains tronçons,
30:15 etc. Donc c'est une folie.
30:17 - Dans une proportion importante aux actionnaires.
30:19 - Et il y a aussi, d'où la question de profit et de rémunération
30:21 des actionnaires. Est-ce que c'est le bon niveau ?
30:23 Je ne suis pas sûr qu'il y ait un niveau scientifiquement établi.
30:25 En revanche, je suis sûr qu'on a besoin
30:27 d'investir à la transition écologique
30:29 et que les sociétés d'autoroutes ont un certain nombre de capacités
30:31 financières ou contributives.
30:33 Ce n'est pas une obsession et ce n'est pas une stigmatisation.
30:35 Moi, je défends le modèle des concessions.
30:37 Je pense qu'il est bon parce qu'il permet d'investir dans le long terme.
30:39 Mais il faut une juste contribution.
30:41 Et s'ils voulaient investir à la transition écologique,
30:43 il n'y a pas de mystère, ce sont
30:45 des dizaines de milliards d'euros d'investissement
30:47 qui sont nécessaires. Il ne s'agit pas de faire payer
30:49 justement l'automobiliste ou les Français.
30:51 Il s'agit de demander une part de contribution
30:53 à celles et ceux qui peuvent un peu plus.
30:55 - Mais avec un risque quand même que
30:57 cette taxe soit répercutée sur...
30:59 - Pour être très précis, les péages
31:01 ont des règles... - Le prix des péages qui ont déjà
31:03 augmenté de près de 5% en février. - Exactement, mais
31:05 ça marche donc dans les deux sens. Les péages sont encadrés
31:07 par des contrats. Ces contrats, on est dans
31:09 un état de droit. Ils sont signés entre l'État et les sociétés d'autoroutes.
31:11 On peut discuter de la bonne qualité
31:13 ou pas de ces contrats. C'est un vieux débat.
31:15 On devra en resigner pour les années qui viennent
31:17 après 2030. Je ferme ce débat à ce stade.
31:19 Mais en tout cas, les péages ne sont pas à la discrétion
31:21 des sociétés d'autoroutes. Ce ne sont pas les sociétés
31:23 d'autoroutes qui, toutes seules dans leurs coins, décident
31:25 d'augmenter de 5, 10, 15% les péages.
31:27 Et s'il y a une contribution
31:29 supplémentaire pour financer la transition
31:31 écologique, elle ne changera rien
31:33 aux règles d'augmentation ou d'évolution
31:35 des péages. - Alors, à propos de transition écologique,
31:37 on avait compris que vous étiez dans une
31:39 remise à plat de tous les projets
31:41 autoroutiers. Est-ce que vous pouvez
31:43 nous donner un exemple de
31:45 projet qui pourrait être remis en cause ?
31:47 - Alors, il y a une revue de projets
31:49 autoroutiers. Je ne vais pas, si vous me permettez
31:51 l'expression, les découper en tranches.
31:53 Parce qu'on a un travail sérieux,
31:55 avec les organisations
31:57 non-gouvernementales, avec les élus concernés,
31:59 avec mes propres services
32:01 pour analyser les choses. - Sur le nombre
32:03 de projets, combien ? - Il y a une dizaine de projets autoroutiers qui sont
32:05 aujourd'hui à l'étude ou en cours en France.
32:07 Il y a plusieurs critères à prendre en compte.
32:09 Des critères environnementaux. Est-ce que c'est justifié ?
32:11 Est-ce qu'il peut y avoir une alternative par
32:13 le train, par exemple ? Est-ce qu'il y a
32:15 un impact sur des zones fragiles,
32:17 protégées, sur du déboisement, par exemple ?
32:19 Et puis, on regarde aussi le désenclavement.
32:21 Il y a des endroits en France où on a
32:23 une mauvaise connexion et on a encore besoin
32:25 de la route, je l'assume. Et puis, encore une fois,
32:27 nous sommes en état de droit.
32:29 Donc, il y a un certain nombre de cas. C'est le cas de l'autoroute
32:31 Toulouse-Castre qui a fait couler beaucoup
32:33 d'encre, dans lequel il y a eu des procédures,
32:35 il y a eu des recours, et les choses
32:37 ont été définies et décidées.
32:39 Donc, il faut avancer, même si, sur un
32:41 projet comme ça, ce ne sera pas blanc ou noir,
32:43 je demande qu'il y ait des améliorations
32:45 environnementales, et j'en ai discuté avec la société
32:47 concessionnaire. Donc, cette dizaine de projets,
32:49 elle sera présentée en bloc, si je
32:51 puis dire. Il y aura des suspensions,
32:53 voire des arrêts, et puis, il y aura des projets qui
32:55 vont continuer, à l'aune de ces critères.
32:57 - Vous acceptez les annonces ? - Oui, j'espère qu'on pourra
32:59 le faire. Je l'ai dit, d'ici fin juillet, c'est toujours
33:01 l'horizon que je me fixe. - Et justement,
33:03 les grands projets sont aujourd'hui quasiment
33:05 tous contestés. Le mouvement
33:07 "Les soulèvements de la terre" a été dit, sous cette
33:09 semaine, en Conseil des ministres. Qualifiez-vous
33:11 ce mouvement d'éco-terrorisme ?
33:13 - Je ne qualifie pas ce mouvement de quoi que ce soit.
33:15 Il y a une règle juridique qui s'applique,
33:17 qui est permise dans notre pays, c'est que
33:19 quand il y a une atteinte
33:21 documentée, répétée,
33:23 au bien, aux personnes, de la violence,
33:25 et c'est très exceptionnel, heureusement,
33:27 il peut y avoir, en Conseil des ministres,
33:29 très solennellement, une dissolution d'un mouvement
33:31 ou d'une association. - Oui, mais est-ce que vous validez le recours ?
33:33 - Les soulèvements de la terre répondent manifestement à ces critères,
33:35 puisqu'ils ont commis un certain nombre d'actes
33:37 de grande violence ces dernières semaines. - Mais est-ce que, du coup,
33:39 vous validez le recours à des moyens
33:41 antiterroristes pour lutter contre ces mouvements-là ?
33:43 - Il ne s'agit pas, attendez,
33:45 la dissolution en Conseil des ministres, ça n'est pas lié à la question
33:47 seulement du terrorisme. - Non mais bien sûr !
33:49 - C'est dire une menace à un danger. - Non mais je vous parle de la façon
33:51 de lutter contre ces mouvements. Est-ce qu'aujourd'hui,
33:53 vous dites, le recours aux moyens d'enquête de l'antiterrorisme,
33:55 eh bien, pour des mouvements écologistes,
33:57 c'est tout à fait normal, ou est-ce qu'au contraire, ça vous interroge ?
33:59 - Mais c'est pas le gouvernement qui décide
34:01 de tel ou tel moyen de recours. - Je sais bien, mais je vous demande
34:03 votre avis sur la façon dont... - Donc non, je ne fais pas,
34:05 si je veux être très direct, je ne fais pas d'assimilation
34:07 entre les mouvements et,
34:09 par exemple, du terrorisme islamiste,
34:11 qui a frappé
34:13 dramatiquement notre territoire. Je suis élu d'une circonscription
34:15 où on sait ce que c'est que le terrorisme qui tue
34:17 des dizaines de gens. Je ne fais pas d'amalgame
34:19 entre toutes les violences. Il faut garder,
34:21 je crois, de l'équilibre et de la nuance. Ça ne veut pas dire
34:23 que les soulèvements de la Terre, ils sont dans un simple
34:25 droit de manifester qui est garanti par la Constitution.
34:27 Ils vont bien au-delà. Et il y a eu des destructions.
34:29 Et donc, qu'il y ait des dissolutions en Conseil des ministres,
34:31 c'est un, très exceptionnel, heureusement.
34:33 Deux, on est dans un État de droit,
34:35 toujours le même principe, c'est vérifié par le juge.
34:37 Il peut y avoir du contentieux et ce sera confirmé ou pas.
34:39 C'est ça la démocratie républicaine.
34:41 Et je précise aussi,
34:43 parce que j'ai vu beaucoup de commentaires cette semaine,
34:45 c'est dissolution en Conseil des ministres,
34:47 il y en a eu quelques-unes depuis que nous sommes aux responsabilités,
34:49 qui ont d'ailleurs plutôt concerné
34:51 des mouvements d'extrême droite violents.
34:53 On n'a pas tremblé sur ces mouvements aussi.
34:55 Donc, ce n'est pas, comme on peut le lire, une forme de ciblage
34:57 de la lutte contre le changement climatique.
34:59 On peut évidemment lutter et manifester
35:01 et s'opposer fermement au gouvernement
35:03 sur des projets ou sur des idées,
35:05 heureusement, dans notre pays, au Parlement
35:07 ou même dans la rue, mais pas recourir
35:09 à la violence et détruire des biens
35:11 ou menacer les personnes.
35:13 - Est-ce qu'avec cette décision, vous ne criminalisez pas
35:15 les mouvements sociaux ?
35:17 C'est l'accusation qui est faite,
35:19 notamment d'Europe Écologie Les Verts,
35:21 qui dit "avec cette décision, vous criminalisez
35:23 les mouvements sociaux", qu'est-ce que vous leur répondez ?
35:25 - Je récuse totalement cette idée et là aussi,
35:27 il faut remettre un peu de clarté
35:29 contre cette confusion des esprits, pardon.
35:31 Mais manifester, c'est heureusement
35:33 pas interdit. Exprimer des idées,
35:35 avoir des mouvements sociaux
35:37 organisés par les syndicats, par des partis politiques,
35:39 par des associations, c'est parfaitement autorisé,
35:41 c'est contrôlé par le juge.
35:43 Interdire une manifestation, c'est,
35:45 et ça doit rester très exceptionnel, et c'est quand
35:47 il y a des soupçons de violence. Ceux qui cassent
35:49 le droit à manifester, ce sont les casseurs.
35:51 Ceux qui cassent le droit à manifester, ce sont les casseurs.
35:53 Parce qu'ils s'infiltrent dans les manifestations,
35:55 ils discréditent ceux qui veulent exprimer une opinion
35:57 et c'est leur droit. Et je ne confonds pas les deux.
35:59 Mais quand il y a un danger,
36:01 c'est la responsabilité du préfet,
36:03 en l'occurrence, de dire "je prends une mesure de restriction
36:05 exceptionnellement d'interdiction".
36:07 Et d'ailleurs, il y a eu un recours devant le juge
36:09 pour la manifestation de Lyon-Turin. - Devant le Conseil d'Etat.
36:11 - Et devant le Conseil d'Etat, exactement.
36:13 Le plus haut niveau de juridiction, et la décision a été
36:15 validée. C'est ça la démocratie,
36:17 la liberté, y compris celle
36:19 de manifester, mais le refus de la violence.
36:21 - Alors, parmi les projets contestés, il y a le
36:23 Lyon-Turin, où il y a eu justement des
36:25 manifestations. Alors, il est
36:27 contesté pour des raisons, des questions
36:29 environnementales. Il y a une autre question quand même
36:31 qui a soulevé
36:33 ces manifestations, c'est le coût. C'est-à-dire
36:35 que le coût d'origine, c'était à peu près
36:37 8 milliards, 8 milliards et demi. Aujourd'hui,
36:39 on en est à 26 milliards, et encore
36:41 ça date d'il y a 10 ans, cette
36:43 estimation par la Cour des comptes. Est-ce que c'est
36:45 encore un grand projet qui a dérapé ?
36:47 Et est-ce qu'il sera financé jusqu'au
36:49 bout par la France ? - Oui, c'est un projet
36:51 auquel on tient. C'est un projet qui sera financé,
36:53 qui est en train d'être financé par la France,
36:55 pas toute seule. La France,
36:57 l'Italie, puisque c'est un
36:59 tunnel transfrontalier, et par l'Europe,
37:01 qui va prendre en charge jusqu'à 50%
37:03 des coûts de ce grand projet
37:05 ferroviaire, parce qu'il réunit des pays européens.
37:07 - Mais certains disent "le tunnel sera terminé, et nous, on n'aura pas fait notre part
37:09 sur la partie ferroviaire côté français".
37:11 - On va aller jusqu'au bout de ce projet.
37:13 Effectivement, ce serait pour le coût absurde, je crois que
37:15 tout le monde peut en convenir, de creuser un tunnel,
37:17 et puis d'avoir les vieilles voies
37:19 ferroviaires à côté, qui ne permettent pas d'augmenter
37:21 le trafic, et notamment le trafic
37:23 ferroviaire de marchandises,
37:25 parce que ça va permettre, je le redis quand même,
37:27 de retirer un million de camions
37:29 de nos routes, et donc la pollution
37:31 qui va avec. C'est ça le projet.
37:33 C'est un projet écologique. Il a été soutenu
37:35 à l'Assemblée Nationale, chacun peut retrouver
37:37 le texte et les archives, par Jean-Luc Mélenchon,
37:39 avec un grand enthousiasme, il y a 20 ans.
37:41 - Jean-Luc Mélenchon qui parle aujourd'hui de projet
37:43 monstrueux, un grand dégât écologique,
37:45 notamment au vu des 260
37:47 kilomètres de galeries que vous devez creuser
37:49 dans les Alpes pour réaliser ce projet.
37:51 - Je veux dire, ce qui est monstrueux, ce qui fait du mal à la politique, c'est de dire
37:53 tout est son contraire. Il faut un peu de cohérence
37:55 et un peu de constance. Jean-Luc Mélenchon
37:57 peut changer d'avis, mais il n'a jamais
37:59 exprimé le fait qu'il avait changé d'avis. Il dit "c'est monstreux".
38:01 C'est pas une petite chose de dire d'un projet écologique
38:03 et ferroviaire qu'il est monstrueux. Il l'a défendu
38:05 lui-même. Il a été dans un gouvernement qui a lancé
38:07 ce projet, et qui a bien fait de lancer ce projet,
38:09 qui était le gouvernement de Lionel Jospin. Oui, on ira au bout,
38:11 oui ça coûte de l'argent, et oui les travaux,
38:13 il faut être très clair et très transparent, même une ligne ferroviaire,
38:15 qui est un projet écologique par nature,
38:17 ça crée
38:19 de l'emprise, parfois du déboisement, etc.
38:21 Il faut compenser, il faut limiter le plus
38:23 possible les impacts, mais là aussi,
38:25 on peut avoir des débats sur chaque grand projet. J'ai dit
38:27 qu'il y a des projets autoroutiers qui devront s'arrêter.
38:29 Mais dire que notre pays sera un pays où il n'y a plus
38:31 aucun chantier, plus aucun grand projet,
38:33 je le dis très franchement, c'est un pays qui ne fera pas la
38:35 transition écologique. Et donc moi je veux que pour
38:37 certaines lignes à grande vitesse,
38:39 certains projets ferroviaires, dont le Lion de Turin,
38:41 on investisse, et c'est étalé sur
38:43 trois décennies, on fait ça aussi de manière
38:45 raisonnable. Alors une autre question maintenant,
38:47 une question qui peut intéresser tous ceux qui peuvent être amenés
38:49 à acheter une voiture dans les mois
38:51 qui viennent. Un débat est ouvert sur la taxation
38:53 des véhicules électriques
38:55 et hybrides lourds.
38:57 Finalement, la convention citoyenne
38:59 avait raison, il faut taxer les
39:01 voitures qui sont trop lourdes, et les taxer
39:03 plus fortement. C'est d'abord, ça existe.
39:05 Oui, à partir de 1,8 tonnes aujourd'hui, ça concerne
39:07 quasiment aucun véhicule vendu. Vous avez raison, mais je veux dire,
39:09 c'est pas une mesure qu'on sort du chapeau,
39:11 elle a été évoquée par la convention citoyenne, elle exige notre
39:13 droit, et donc la question c'est...
39:15 Mais la convention citoyenne voulait des poids bruts.
39:17 Et la question c'est quel rythme,
39:19 quel seuil, et quel type de véhicule.
39:21 Et donc oui, je pense,
39:23 je l'ai dit, vous allez me faire passer pour un taxeur fou,
39:25 mais j'essaie d'être cohérent sur le plan écologique et équilibré,
39:27 c'est pas mon idée d'embêter
39:29 les gens, c'est que le poids doit être pris en compte
39:31 pour des raisons écologiques. Le bonus,
39:33 c'est plusieurs milliards d'euros chaque année que l'État,
39:35 tous les Français, payent. Donc il faut que
39:37 les règles soient vraiment écologiques.
39:39 Donc, oui, le seuil qui est
39:41 appliqué aujourd'hui aux véhicules thermiques,
39:43 parce que c'est pour les véhicules thermiques, je le précise,
39:45 il va être abaissé progressivement, et sans doute
39:47 dès le projet de loi de finances pour 2024.
39:49 Et pour les voitures électriques ?
39:51 Et j'ai dit que pour les voitures électriques et les voitures hybrides,
39:53 dans un premier temps, la question se poserait,
39:55 mais là aussi, j'essaie d'être cohérent, on essaie d'encourager
39:57 le passage du thermique... - Vous vous posez pour le 1er janvier 2024 ?
39:59 Non, pas pour le 1er janvier 2024,
40:01 pour être très clair. Ce que j'ai dit, c'était que c'est le sens
40:03 de l'histoire de prendre en compte le critère de poids.
40:05 Mais on est dans une phase de transition,
40:07 le mot a un sens. Donc il faut
40:09 qu'on développe les véhicules électriques, en France et en Europe,
40:11 plutôt des petits moyens pas trop chers,
40:13 pour aussi des raisons sociales.
40:15 Pour les hybrides, même chose.
40:17 Et progressivement, c'est le sens du bonus écologique
40:19 depuis des années. On durcit les critères
40:21 au fur et à mesure, du moment où on a des véhicules
40:23 plus abordables. - Vous avez réagi au monsieur
40:25 Tax. Est-ce que c'est pas contraire
40:27 à la ligne affichée par le gouvernement,
40:29 c'est-à-dire qu'on ne crée pas
40:31 de nouveaux impôts, on n'alourdit pas la fiscalité,
40:33 de vouloir créer des taxes,
40:35 je rappelle, sur l'aérien, sur les sociétés
40:37 d'autoroutes, sur les voitures lourdes ?
40:39 Non, mais la ligne du gouvernement
40:41 et du président de la République, elle est extrêmement claire,
40:43 elle est appliquée, elle est soutenue par tous, c'est moi le premier.
40:45 Évidemment. C'est d'avoir, pas là
40:47 non plus pour des raisons idéologiques
40:49 éthérées, mais pour des raisons
40:51 pragmatiques et d'efficacité, pour créer des emplois.
40:53 Et on y arrive, d'avoir des taxes
40:55 sur les entreprises, qu'elles soient moins élevées,
40:57 ou que ce soit dans la moyenne européenne, tout simplement.
40:59 Et à côté de ça, on le défend aussi,
41:01 d'avoir au niveau international une taxation plus juste.
41:03 C'est ce qu'a dit le président sur l'écologie,
41:05 c'est ce qu'on a fait sur le mécanisme national.
41:07 Et puis ensuite, il y a des sujets ponctuels,
41:09 où il peut y avoir des contributions, ou des taxes,
41:11 disons les mots, ça existe. Le malus
41:13 automobile, ça existe depuis longtemps, on l'a durci.
41:15 Est-ce que c'est une taxe ? Je ne sais pas, mais enfin c'est une
41:17 contribution obligatoire, on n'est pas très loin.
41:19 Dans la loi qu'a portée Elisabeth Borne
41:21 quand elle était ministre des Transports, la loi des
41:23 mobilités, on a fait payer un petit
41:25 quelque chose, il faut le faire de manière proportionnée,
41:27 sur certains billets d'avion, pour financer
41:29 pas n'importe quoi, la transition écologique.
41:31 Les sociétés autoroutières, moi j'essaie d'être
41:33 cohérent, il y en a qui me disent, elles se gavent,
41:35 il faut tout leur prendre. Je ne crois pas que ce soit
41:37 le bon discours. D'autres me disent,
41:39 il faut zéro contribution. Je pense
41:41 qu'il faut une contribution raisonnable,
41:43 proportionnée, ciblée, sur les
41:45 besoins de la transition écologique. - Mme Le Grillo. - Avez-vous trouvé
41:47 les pistes d'économie pour réduire
41:49 vos dépenses de 5%
41:51 dans votre ministère, comme le demande Elisabeth Borne ?
41:53 - Alors c'est des discussions que j'étais en cours, qui ne sont jamais
41:55 très faciles. Moi j'ai travaillé au ministère des Finances,
41:57 donc je suis sensible aux questions
41:59 de finances publiques, évidemment, et
42:01 c'est un effort collectif, la dette ça nous concerne
42:03 tous, et c'est aussi un sujet pour nos enfants.
42:05 Donc j'y suis particulièrement sensible. Donc avec Christophe
42:07 Béchus, sur le périmètre du ministère de l'Écologie
42:09 et des Transports, on regarde sur les dépenses
42:11 de fonctionnement, comment on peut faire mieux, un peu moins cher
42:13 et des économies. Tout le monde doit faire ça.
42:15 Maintenant, pour ce qui me concerne,
42:17 pour être très concret, il y a un plan d'investissement dans les
42:19 Transports, qui a été annoncé par la Première Ministre,
42:21 les fameux 100 milliards d'euros pour le ferroviaire
42:23 d'ici 2040, cet engagement, il sera tenu.
42:25 Il ne sera pas raboté, il sera tenu.
42:27 - Alors une question sur les réseaux sociaux
42:29 avec le hashtag #LeGrandJury, Marie-Pierre Haddad,
42:31 qui concerne le train.
42:33 - Exactement. Alors vous savez que François
42:35 Ruffin, le député de la France Insoumise,
42:37 propose que le train, le TER, soit
42:39 illimité pour un coût de 29 euros
42:41 tout l'été. Est-ce que, et du coup on a été relancé
42:43 sur cette question, est-ce que vous trouvez que c'est une bonne idée ?
42:45 Est-ce qu'il faut la mettre en place ? - Oui, c'est une bonne idée
42:47 d'avoir des mesures simples, lisibles,
42:49 pour faire des billets moins chers, il faut être très clair.
42:51 Ensuite, François Ruffin, je vais aller plus loin que lui,
42:53 il parle des trains, je crois, intercités.
42:57 - Oui. - Dans son tweet. Des trains intercités, pour ceux
42:59 qui nous écoutent, c'est 12 millions
43:01 de voyageurs par an, donc ce n'est pas une petite chose.
43:03 Ce sont des trains qui relèvent de l'État, en effet,
43:05 sur Paris-Claire-Montferrand, Bordeaux-Marseille,
43:07 etc. J'ai annoncé un investissement, là aussi,
43:09 j'aurais aimé que M. Ruffin le salue par tweet,
43:11 de renouvellement de tous les trains
43:13 sur ces lignes-là. C'est plusieurs milliards
43:15 d'euros, 5 milliards d'euros d'investissement majeur.
43:17 C'est ça la priorité, et ça se finance aussi.
43:19 On ne peut pas faire le train gratuit, parce que
43:21 priorité à l'investissement. Mais baisser les tarifs,
43:23 je l'ai fait d'abord parce qu'il y a eu des problèmes
43:25 pendant les grèves, c'est la première fois qu'on rembourse
43:27 à hauteur de 100 euros les personnes qui ont été
43:29 bloquées. - Il y aura une nouvelle baisse de tarifs dans les nouvelles lignes ?
43:31 - Dans les prochains jours, j'annoncerai un certain nombre
43:33 de mesures tarifaires, de mesures
43:35 de réduction, notamment pour l'été, sur les trains
43:37 intercités, parce qu'ils relèvent directement de mon ministère,
43:39 c'est de l'État. Ils viseront tous les usagers,
43:41 parce que je pense qu'on a droit aux vacances,
43:43 même quand on a plus de 25 ans, et
43:45 quand on part en famille, on ne va pas distinguer entre ceux qui sont
43:47 jeunes et ceux qui sont moins jeunes. - Une baisse tarifaire de combien ?
43:49 - Je le préciserai, parce que c'est en discussion. - Ça sera quelque chose de simple, il faudra prendre
43:51 une carte ? - Ce sera quelque chose d'extrêmement simple
43:53 et d'extrêmement puissant. Mais je vais plus loin
43:55 que François Ruffin, parce que moi je pense qu'on doit aller vers un
43:57 pass qui soit attractif sur
43:59 l'ensemble des trains, que j'appelle du quotidien.
44:01 Les intercités, et là il faut
44:03 travailler avec les régions, les TER, et d'ailleurs
44:05 je salue, quelle que soit leur sensibilité politique,
44:07 tous les efforts que font beaucoup de régions,
44:09 Madame Delga en Occitanie, train à 1 euro
44:11 pour les jeunes, M. Muselier en région
44:13 en Provence-Alpes-Côte d'Azur, 90 euros
44:15 train illimité pour les étudiants toute l'année.
44:17 Donc en fait le paradoxe, c'est que quand
44:19 vous regardez le prix du train du quotidien, on est moins cher
44:21 qu'en Allemagne. On est moins cher qu'en Allemagne.
44:23 Mais en Allemagne, ils ont un produit,
44:25 si je puis dire, une carte, très simple,
44:27 49 euros pour l'équivalent TER
44:29 plus intercités. Et bien je crois qu'on n'est pas plus bête que les autres,
44:31 on doit pouvoir se mettre autour de la table,
44:33 avec les régions qui font déjà de grands efforts,
44:35 l'État qui doit faire sa part aussi, et définir,
44:37 c'est ce qu'a annoncé la Première Ministre, dans les prochains mois,
44:39 j'y travaille, un pass simple,
44:41 billet unique, pour tous nos transports,
44:43 et pas cher. - Loris Boisseau.
44:45 - Clément Beaune, le Président de la République
44:47 se rend à Marseille demain, pour
44:49 une visite de 3 jours. Vous y étiez justement,
44:51 dans la deuxième ville de France, mardi.
44:53 Vous avez notamment signé un contrat
44:55 État-Région, un contrat de plan
44:57 sur les transports.
44:59 Est-ce que ça veut dire que chaque région
45:01 devra signer un contrat avec l'État
45:03 pour obtenir des financements pour ses transports ?
45:05 - Oui, je le souhaite, ces contrats de plan
45:07 État-Région, ils sont anciens,
45:09 ce sont des contrats qui ont été
45:11 signés par presque tous les gouvernements avec les régions.
45:13 La différence, c'est qu'on investit massivement,
45:15 on augmente de 50% les crédits
45:17 qu'on est prêt à mettre dans ces contrats avec les régions,
45:19 et on les consacre, pour les trois quarts,
45:21 aux ferroviaires. Priorité très claire
45:23 et cohérente là aussi. Et donc je souhaite qu'on puisse
45:25 y signer, pardon, avec toutes les régions,
45:27 j'espère avant la fin de l'année,
45:29 la première région qui a bien voulu signer avec l'État
45:31 et qui s'est engagée, l'effort total, c'est presque
45:33 1 milliard d'euros pour les transports dans cette région
45:35 Provence-Alpes-Côte d'Azur, c'est M. Muselier,
45:37 et on l'a fait mardi dernier.
45:39 Je crois que ça préfigure aussi l'état d'esprit
45:41 de mobilisation, d'investissement
45:43 à Marseille que le Président va porter à partir de demain.
45:45 - Mais puisque vous aidez les régions pour les transports,
45:47 est-ce que vous allez aider par exemple la région Hauts-de-France
45:49 à réaliser ce qu'on appelle le
45:51 Barreau Roissy-Picardie ? C'est Xavier Bertrand,
45:53 le Président des Hauts-de-France, qui a dit cette semaine
45:55 c'est un projet en danger de mort
45:57 parce que l'Europe ne veut pas le financer.
45:59 Est-ce que l'État va compenser ce financement ?
46:01 - C'est pas du tout un projet en danger de mort,
46:03 c'est un projet qui avance et qui se fera.
46:05 - Mais avec quel financement ? - Je l'ai dit à Xavier Bertrand
46:07 et qui j'ai échangé encore hier sur ce sujet.
46:09 On avait demandé,
46:11 j'aurais aimé que Xavier Bertrand signe avec moi le courrier,
46:13 peu importe, on avait demandé un financement,
46:15 une subvention à l'Europe,
46:17 on l'a pas obtenue cette fois-ci.
46:19 On va la redemander, sans rentrer dans le détail technique,
46:21 ce sont des appels à projets réguliers,
46:23 donc on va retenter notre chance, ensemble,
46:25 avec la région, au niveau européen.
46:27 Je précise au passage que, dans la région des Hauts-de-France,
46:29 l'Europe apporte 400 millions d'euros quand même
46:31 sur un projet comme le Canal Seine-Nord par ailleurs.
46:33 Et ce projet, il avancera, il se fera,
46:35 on va discuter des financements,
46:37 l'État est prêt à mettre des contributions supplémentaires,
46:39 mais on va discuter avec les collectivités
46:41 pour savoir combien, quand, comment,
46:43 dans les toutes prochaines semaines.
46:45 Je crois que Xavier Bertrand a souhaité qu'il y ait un comité
46:47 qui réunisse tout le monde d'ici
46:49 le mois de septembre.
46:51 Je suis tout à fait favorable et j'ai une bonne relation de travail
46:53 avec Xavier Bertrand. On partage cette priorité,
46:55 elle est soutenue par le président de la République, donc il se fera ce projet.
46:57 Quelques mots de politique avant la fin de ce Grand Jury.
46:59 La direction de Renaissance, le parti d'Emmanuel Macron,
47:01 s'est interrogée cette semaine
47:03 sur un accord avec les Républicains.
47:05 Est-ce que, un, vous y êtes favorable,
47:07 est-ce que c'est la seule solution
47:09 pour gouverner, et puis est-ce que vous croyez
47:11 à leur menace de censurer le gouvernement
47:13 cet automne, sur le budget
47:15 ou sur la question de l'immigration ?
47:17 Je n'ai pas à croire ou pas croire à leur menace,
47:19 c'est un outil qui est entre leurs mains. Je pense que ce serait particulièrement
47:21 malvenu et irresponsable.
47:23 Mais ils ont le droit de déposer l'émotion de censure,
47:25 si je déniais ce droit, on dirait que je ne suis
47:27 pas respectué des règles, on aurait raison.
47:29 Maintenant, sur le fond,
47:31 les Républicains, comme d'autres partis politiques,
47:33 ils votent un certain nombre de textes avec nous depuis un an.
47:35 Ils ont permis d'avancer sur
47:37 le nucléaire, encore un texte que j'ai
47:39 défendu la semaine dernière sur les RER métropolitains.
47:41 Est-ce qu'on peut avoir un accord plus structuré ?
47:43 Je ne crois pas beaucoup, c'est un débat qu'on a depuis plusieurs mois.
47:45 C'est d'abord les Républicains
47:47 qui ont montré une sorte de
47:49 division permanente, qui n'ont pas été
47:51 capables, y compris sur la réforme des retraites, où ils avaient dit
47:53 "on soutiendra, pas de problème", ils ne l'ont pas fait
47:55 à la fin parce qu'ils sont divisés.
47:57 Et je n'ai pas l'impression qu'ils aillent beaucoup mieux aujourd'hui.
47:59 C'est un parti ministre issu de la droite ?
48:01 Ou venant de la droite ?
48:03 Les questions de casting suivent toujours des questions d'idée
48:05 de fond, c'est comme ça que ça marche.
48:07 La question c'est, est-ce qu'il y a une plateforme politique commune ?
48:09 Ce n'est pas le sens des discussions
48:11 qu'on a avec les LR, il faut être très clair.
48:13 Et par ailleurs, je vais vous dire plus fondamentalement,
48:15 moi je crois, c'est l'histoire de
48:17 En Marche et de Renaissance aujourd'hui.
48:19 On a une force politique centrale.
48:21 Moi je viens de la gauche, mais je travaille avec d'autres gens pour un projet
48:23 politique, parce qu'on est dans une période qui
48:25 le mérite et qui le nécessite, et je pense
48:27 qu'on doit garder cette capacité à travailler avec tout le monde.
48:29 Je prends encore une fois un exemple très concret, très récent,
48:31 le texte parlementaire sur
48:33 les RER métropolitains, transformation majeure
48:35 de nos transports, il a été voté par les
48:37 écologistes et par LR. - Mais donc un gouvernement d'Union nationale
48:39 aujourd'hui, ça aurait du sens selon vous ?
48:41 - Mais il faut... - On parlait des idées,
48:43 alors parlons des idées. - Oui.
48:45 - Justement sur le fond, ça aurait du sens. - Mais il faudrait le faire sur une plateforme commune.
48:47 Est-ce qu'il y a aujourd'hui une plateforme stable,
48:49 commune, sur 5-6 textes, qui réunirait des gens
48:51 de différentes sensibilités à gauche et à droite
48:53 avec nous ? Je ne crois pas que ce soit le cas aujourd'hui.
48:55 Tant mieux si ça bouge. Je ne crois pas
48:57 que ce soit le cas aujourd'hui. Est-ce que ça nous empêche
48:59 d'avancer ? Je ne crois pas non plus.
49:01 On a voté 30 textes au Parlement en un an.
49:03 Les parlementaires qui sont avec moi aujourd'hui, qui se sont démenés pour
49:05 faire des compromis. Ce n'est pas un mot
49:07 qui est sale dans notre débat public. Et le compromis,
49:09 ça veut dire tendre la main avec différentes
49:11 sensibilités. - Est-ce qu'il faut un remaniement ?
49:13 Est-ce que vous sentez un flottement
49:15 en ce moment ? - Je lis et j'entends beaucoup de choses.
49:17 Donc, je ne peux pas vous dire que c'est un mot
49:19 qui n'est pas dans le débat. - Est-ce qu'il faut redonner un élan à Elisabeth Borne ?
49:21 - Mais ce n'est pas un ministre qui choisit
49:23 le remaniement. C'est le président de la République
49:25 qui est le premier ministre. - Est-ce que vous sentez qu'il y a un flottement en ce moment ?
49:27 - Je ne sens pas qu'il y ait un flottement. Quand on regarde ce qui s'est
49:29 passé depuis que le président de la République
49:31 a parlé des 100 jours, c'est significatif.
49:33 La loi de programmation militaire,
49:35 cette loi sur l'ERR métropolitain,
49:37 le budget qui est en train d'être défini,
49:39 10 milliards d'euros d'investissement dans le transport qu'on évoquait
49:41 à l'instant. On ne peut pas dire qu'il ne se passe rien.
49:43 Et le gouvernement, il bosse.
49:45 Tout simplement. - Merci beaucoup Clément Beaune,
49:47 ministre des Transports. Invité de ce
49:49 grand jury. Bon dimanche à tous.
49:51 A la semaine prochaine.
49:53 [SILENCE]