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Le vice-président RN de l'Assemblée nationale sera l'invité du Grand Jury de 12h à 13h
Regardez Le Grand Jury du 11 juin 2023 avec Olivier Bost et Marie-Pierre Haddad.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Le grand jury RTL Le Figaro LCI, Olivier Bost.
00:16 Bonjour à tous, bienvenue dans ce grand jury. Bonjour Sébastien Chenu.
00:20 Bonjour monsieur, bonjour à tous.
00:21 Vous êtes vice-président de l'Assemblée Nationale,
00:23 vous êtes député du Nord et vice-président du Rassemblement National.
00:28 Sur l'immigration, est-ce que les propositions de votre parti auraient empêché l'attaque d'Annecy ?
00:34 Dans les débats actuels, que pensez-vous des idées de Gérald Darmanin, des Républicains ou d'Edouard Philippe ?
00:40 Pourriez-vous voter certaines de ces propositions ?
00:43 Et puis autre question que soulève l'actualité de la semaine,
00:46 le Rassemblement National est-il définitivement au clair avec l'ultra-droite ou encore avec Vladimir Poutine ?
00:52 Bienvenue Sébastien Chenu.
00:55 Ce grand jury est en direct, vous pouvez poser toutes vos questions à notre invité pendant toute l'émission.
00:59 C'est avec le hashtag #LeGrandJury.
01:01 Marie-Pierre Haddad, dès qu'une question l'interpelle, Marie-Pierre Haddad de la rédaction de RTL nous alertera avec ce signal.
01:08 Et pour vous interroger à mes côtés, Marie Chantrait de TF1 LCI, bonjour Marie.
01:13 Et Jim Jarassé du Figaro, bonjour Jim.
01:15 Bonjour Sébastien Chenu.
01:16 Et après l'attaque d'Annecy, on va donc revenir sur la manifestation qui vient de se terminer sur place, Jim Jarassé.
01:23 Oui, et sur place le maire écologiste d'Annecy a salué, je cite, "un moment d'émotion, d'union et de solidarité".
01:29 Il avait prévenu avant ce rassemblement, "Cela ne doit pas être un moment politique".
01:35 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça Sébastien Chenu ?
01:38 D'abord, je veux exprimer, et avec moi finalement, le Rassemblement National et les millions d'électeurs du Rassemblement National,
01:45 l'émotion qui est la nôtre, les pensées, la compassion envers les victimes, les jeunes victimes, les enfants qui ont tenté d'être assassinés,
01:56 puisque c'est le terme qui a été retenu par ce Syrien, et leur dire que la responsabilité d'un homme ou d'une femme politique,
02:06 c'est de faire en sorte, non pas de faire de la récupération, on a beaucoup entendu ce mot,
02:10 mais de créer les conditions pour que cela n'arrive pas dans notre pays.
02:15 Nous aurons l'occasion, j'imagine, d'en parler.
02:18 Comment ne pas aussi parler, et ne pas saluer et dire notre respect, notre gratitude à Henri,
02:25 désormais connu de tous les Français, qui a porté secours non seulement aux victimes, mais qui a chassé l'assassin.
02:33 Justement Sébastien Chenu, en parlant d'Henri, ce héros au sac à dos qui a tenté de s'interposer,
02:39 il ne veut d'ailleurs pas qu'on l'appelle héros national.
02:41 François Bayrou ce matin a estimé qu'il avait prouvé que le courage n'avait pas disparu dans notre société,
02:46 contrairement à ce que l'on dit. Le gouvernement, selon vous, doit-il aujourd'hui le décorer ?
02:51 Les vraies passions donnent des forces en donnant du courage.
02:54 C'est Voltaire, qui avait un rapport compliqué à la religion, qui dit ça.
02:58 En relisant Voltaire, et en relisant cette citation, j'ai pensé à Henri, un homme de passion, il nous a expliqué,
03:05 un homme de conviction, il nous a fait part des siennes, des convictions religieuses très imprégnées dans sa personnalité,
03:11 et finalement un homme de courage. En cela, il est exemplaire.
03:14 En cela, probablement qu'une légion d'honneur, qu'une distinction de quelque ordre et de quelque nature qu'elle soit,
03:21 à la fois ne suffira pas, mais ne répondra pas à sa quête et à son désir d'absolu, puisque c'est un garçon très engagé.
03:30 En cela, il est fort exemplaire pour une jeunesse. Ça montre aussi qu'il y a une belle jeunesse dans notre pays.
03:35 Il y a des jeunes qui savent se tourner vers les autres, qui savent secourir les uns et les autres,
03:40 et quelque part, je pense que ça nous a tous fait réfléchir sur "Est-ce que j'aurais été capable de faire ça moi-même ?"
03:45 On a tous envie de répondre "oui", parce qu'on a tous envie de se dire qu'on peut être un héros.
03:49 La difficulté est plus forte dans le quotidien. Donc d'abord, lui dire, lui tirer un coup de chapeau, lui dire notre gratitude,
03:57 et puis aussi quand même dire à ceux qui, aujourd'hui, j'ai lu ça, notamment dans Libération,
04:02 viennent un peu mégoter sur la personnalité de ce garçon qui lui-même ne se définit pas comme un héros,
04:08 mais qui considère avoir fait son devoir, et qui essaye de le transformer en anti-héros,
04:13 parce qu'il ne répond pas aux critères qu'on attend d'habitude. Oui, Henri, il n'est pas issu de la diversité.
04:18 Oui, Henri, c'est un militant catholique, quelque part, puisqu'il fait état de sa foi.
04:24 Oui, il ne correspond pas aux clichés que certains aimeraient avoir du héros, et pourtant, la France l'admire.
04:30 Alors je crois que tout ça n'a pas forcément de réponse avec des légions d'honneur ou des médailles.
04:35 Tout simplement, disons-lui notre gratitude.
04:38 Vous évoquiez vous-même les accusations de récupération. Est-ce que, après cette effroyable attaque,
04:44 vous vous êtes posé la question de la décence, de la façon de réagir ?
04:49 Oui, bien sûr, mais j'aimerais que ceux qui nous posent des questions, et qui, une minute après les attaques,
04:54 et ce sont souvent les médias, nous harcèlent de SMS, de messages, pour avoir notre réaction,
04:59 immédiatement après, j'ai le fil de mes SMS, j'ai 15 messages de médias me disant "alors, qu'est-ce que vous en pensez, votre réaction, etc."
05:07 Est-ce que ce n'est pas un peu facile de renvoyer à la responsabilité des médias, pardonnez-moi,
05:10 parce que sans avoir les éléments en main, certains se sont...
05:15 Raison pour laquelle, d'ailleurs, moi je n'ai pas réagi, mais chacun doit prendre sa part.
05:21 La récupération, moi, sincèrement, je n'en ai pas vu vraiment pendant cette épouvantable tentative d'assassinat,
05:29 si ce n'est peut-être Gérard Berger qui a lié ça avec le débat sur les retraites,
05:32 ce qui semblait vraiment, pour le coup, totalement indécent d'essayer d'éteindre un débat qui avait lieu à l'Assemblée nationale
05:37 au motif de cette épouvantable tentative d'assassinat.
05:41 Mais si on veut parler de récupération, quand George Floyd, de l'autre côté de l'océan, a été assassiné,
05:49 immédiatement, dans la seconde après, ici, en France, de grandes voix se sont élevées.
05:54 Quand le pauvre petit Eliane a été retrouvé sur une plage, je pense que immédiatement, dans la seconde,
06:00 des gens ont parlé en faisant valoir des positions politiques.
06:05 Nous, notre job, notre fonction, pour parler plus correctement, à nous qui faisons de la politique et nous engageons,
06:12 c'est de trouver des solutions, c'est d'éclairer le débat public et d'essayer d'amener des solutions,
06:17 de les porter dans le débat public, si possible d'ailleurs de les porter vers le vote,
06:21 et de proposer aux Français les conditions qui permettraient, nous l'espérons, de ne pas nous retrouver dans ce genre de situation.
06:28 Et ça, c'est noble, ce n'est pas de la récupération, parce qu'on nous dit toujours "ah non mais attendez, c'est le temps de l'émotion,
06:33 et puis viendra le temps du discours, le temps du débat". Mais il ne vient jamais ce temps-là.
06:38 Il ne vient jamais. Il ne vient jamais parce que beaucoup ont beaucoup à se reprocher dans leur approche,
06:44 notamment des problématiques de sécurité et migratoires que connaît notre pays.
06:48 Marie-Pierre Haddad.
06:49 Oui, sur le sujet de la récupération politique, les internautes ont énormément jugé la classe politique,
06:54 que ce soit votre parti reconquête celui d'Éric Zemmour, ou même Renaissance, le parti de la majorité,
07:00 des internautes vous accusent clairement de récupération. Est-ce que vous ne reconnaissez pas, là, avec le recul,
07:04 qu'il aurait fallu attendre un petit peu avant d'avoir des déclarations et des phrases de choc sur l'immigration ?
07:09 Il n'y a eu aucune phrase de choc. Il y a eu des propos tout à fait, je crois, sensés et apaisés de Marine Le Pen,
07:16 qui a eu une pensée pour les familles, et puis ensuite s'est enclenché le temps du débat.
07:21 Mais moi, je pense qu'on peut pointer les défaillances. Il y a eu des défaillances dans ce dossier.
07:26 Ce Syrien qui était arrivé en France avec une demande d'asile obtenue par la Suède, d'abord, ça pose question.
07:33 La Syrie n'est plus en guerre. Enfin, je veux dire, ça aussi, ça pose la question de ce à quoi doit répondre l'asile.
07:38 Je suis persuadé qu'on aura l'occasion d'en parler. La Syrie n'est plus un pays en guerre.
07:41 Et vous pensez que les Syriens peuvent retourner en Syrie ? Les réfugiés syriens peuvent retourner en Syrie ?
07:44 Ce n'est plus un pays en guerre. Ce n'est plus un pays en guerre.
07:47 Il n'y a pas eu de changement de pouvoir ? Est-ce qu'ils ont pu lutter contre... ?
07:50 On peut regarder les dossiers les uns après les autres. Je pense qu'il faut rappeler un certain nombre de choses.
07:55 Je veux dire, de travers ce que je dis, c'est qu'il y a des pays, je pense par exemple au Bangladesh ou à la Turquie,
08:00 qui ne sont pas des pays en guerre. Ce sont des pays qui traversent des difficultés.
08:03 Elles sont souvent d'ailleurs économiques, elles sont souvent liées au droit de l'homme.
08:07 Ce ne sont pas des pays en guerre. Et donc, on ne peut pas accueillir l'ensemble des gens, des populations,
08:12 qui dans des pays qui traversent des difficultés économiques voudraient se tourner vers nous.
08:16 Et puis, il y a eu effectivement cette défaillance parce que cette personne aurait dû être, selon le terme un peu technique,
08:23 Dubliné, c'est-à-dire qu'en fait, il aurait dû être bénéficiaire d'une procédure accélérée qui lui permettait en 15 jours
08:29 d'avoir une réponse sur sa demande d'asile en France. Ça n'a pas été le cas. Il s'est retrouvé ici SDF.
08:35 Je rappelle d'ailleurs que dans les engagements d'Emmanuel Macron, il y avait la nécessité qu'il n'y ait plus aucun SDF dans notre pays.
08:39 Ça aussi, on aura l'occasion peut-être un jour d'en parler. Mais il s'est retrouvé sur notre territoire et pas sans rien.
08:45 Car je vous rappelle qu'un demandeur d'asile bénéficie non seulement normalement d'un logement,
08:50 mais aussi d'une allocation de 426 euros par mois. Vous savez, il y a beaucoup de gens qui aimeraient avoir 426 euros par mois pour subsister.
08:58 Et puis, de la protection, d'une protection sur la maladie, la possibilité de faire scolariser ses enfants, etc.
09:04 Donc, ça veut dire que c'est quelqu'un qui a bénéficié de la générosité de la France et qui, en réponse, a tenté d'assassiner des bambins.
09:11 Mais Sébastien Chenu, juste pour revenir sur ce délai d'essence peut-être et ces mots prononcés, vous n'êtes pas responsable des propos,
09:18 par exemple, d'Olivier Marlex qui pointait un fichu vert sur la tête, ce qui n'a absolument pas été le cas.
09:24 Ça participe peut-être aussi de l'hystérisation du débat. Elisabeth Born, qui s'est rendue sur place dès après l'attaque,
09:31 a dit en gros "Nous sommes dans le temps de l'enquête, dans le temps de l'émotion, avant de s'emballer sur les conclusions".
09:37 Est-ce que vous, vous vous êtes sentie à un moment donné visée ?
09:39 Vous avez raison et d'ailleurs, ce sont souvent ceux qui ne maîtrisent pas bien ces dossiers liés à l'immigration,
09:45 qui en général s'emballent, cherchant toujours à faire plus.
09:49 Les Républicains sont les spécialistes. Ils ont laissé notre pays dans un état lamentable.
09:53 Leur politique a conduit à l'entrée de centaines de milliers d'étrangers en situation régulière dans notre pays.
09:59 Et aujourd'hui, ils jouent les "Monsieur +", et bien ils se prennent les pieds dans le tapis.
10:02 C'est ce qu'a fait Olivier Marlex. Quand on sait ce dont on parle, comme nous au Rassemblement National,
10:07 nous travaillons ce sujet depuis des années, non pas pour stigmatiser, non pas pour culpabiliser,
10:12 mais pour trouver des solutions à un problème qui est devant nous.
10:16 Car je vous rappelle qu'avec les changements climatiques, les migrations, c'est un problème qui est devant nous.
10:21 Et bien, nous ne nous trompons pas, nous ne prenons pas les pieds dans le tapis.
10:27 Et je crois qu'effectivement, mieux vaut faire confiance à des gens qui, comme nous,
10:30 ont travaillé sérieusement cette question depuis des années, plutôt qu'à des gens qui,
10:33 au moment où les micros se tendent, cherchent à faire toujours plus.
10:37 - Sébastien Chouinu, un exemple précis, Damien Rieu, le confédérateur de Génération Identitaire,
10:42 qui a travaillé précédemment pour le Rassemblement National, qui aujourd'hui est passé chez Reconquête,
10:47 a diffusé des images très choquantes de l'attaque. Est-ce qu'il fallait faire ça ? Est-ce que ça vous a choqué ?
10:54 - Non mais j'ai vu les mêmes images diffusées sur les médias. Exactement les mêmes images.
10:58 - Pas en intégralité ?
10:59 - Oui, enfin, chacun prend ses responsabilités, mais sur les réseaux sociaux, si vous ouvrez Twitter,
11:04 vous allez voir des kilomètres d'images liées à ces tentatives d'assassinat d'enfants.
11:08 - Là, c'est par responsabilité politique.
11:09 - Il n'est pas responsable politique dans notre mouvement, donc il rendra des comptes au mouvement qu'il héberge
11:13 ou qu'il a choisi de rejoindre. Nous, nous nous en tenons à l'objectivité des faits, mais surtout à la nécessité,
11:20 c'est notre fonction, de trouver des solutions. Il y a, et on va pouvoir en parler, mais l'asile pose aujourd'hui
11:27 un problème dans notre pays. Ne pas voir l'asile comme une machine à régulariser ou comme une voie d'immigration
11:34 qui ne dit pas son nom, c'est ne pas voir une réalité à laquelle aujourd'hui, je crois, tout le monde doit souscrire.
11:40 - On va justement en parler. Une question avant, Marie-Pierre Haddad.
11:43 - Oui, plusieurs internautes se sont étonnés qu'on ne parle pas d'attentats ou d'actes de terrorisme.
11:49 Est-ce que ça vous a choqué, gêné ? Est-ce que vous avez eu la même interpellation que ces internautes ?
11:53 - Non, mais moi, je fais confiance aux autorités pour définir exactement ce que c'est, si c'est un attentat,
11:58 si ça a un lien avec le terrorisme. Aujourd'hui, on nous dit que non. Je vous rappelle que dans un certain moment
12:03 de notre histoire, on avait commencé par ne pas saisir le parquet antiterrorisme, et puis après, il a été saisi
12:08 quelque temps après. Donc, ne nous emballons pas. Et j'allais dire, la question n'est pas forcément la religion
12:13 de l'auteur des faits, n'est pas forcément le fait qu'il soit dément ou qu'il ne le soit pas. Pourquoi était-il
12:19 sur notre territoire ? Comment a-t-il obtenu cet asile ? Comment s'y est-il maintenu ? Quelles questions cela pose
12:24 pour la suite ? Oui, nous nous considérons que l'immigration désordonnée, la submersion migratoire
12:31 nous expose à ce type de situation.
12:34 - Qu'est-ce qui, dans les solutions du Rassemblement national, aurait pu empêcher ce drame ?
12:39 - D'abord, c'est une réforme du droit d'asile. La première chose, c'est la réforme du droit d'asile.
12:43 Vous savez qu'il y a quatre façons, aujourd'hui, d'obtenir le droit d'asile ? Constitutionnelle, conventionnelle...
12:48 - Vous voulez dire rétrécir le droit d'asile ? - Bien sûr, subsidiaire ou temporaire. Il y a quatre façons,
12:53 aujourd'hui, d'obtenir ce droit d'asile. Il faut, aujourd'hui, le réduire. Et comment on le réduit ?
12:57 D'abord, en faisant en sorte que les demandeurs de ce droit d'asile le fassent dans leur pays d'origine.
13:02 Cela a deux avantages, au moins à mes yeux. D'abord, cela évite que les gens qui arrivent et à qui on refuse
13:08 le droit d'asile ne se maintiennent sur notre territoire, car vous avez bien conscience que la France est perçue
13:13 comme un pays très attractif pour beaucoup de demandeurs d'asile. Donc, ils font une demande d'asile une fois qu'ils sont
13:18 arrivés sur le territoire français. Lorsqu'ils en sont déboutés, ils demeurent sur le territoire français.
13:23 Cela veut dire que cela crée une embolie. Il y a énormément de gens qui viennent...
13:27 - La plupart des demandes d'asile sont issues de pays que les gens fuient.
13:30 - Le deuxième avantage, si vous me le permettez, c'est que lorsqu'on fait une demande de droit d'asile dans son pays d'origine,
13:39 dans le réseau consulaire français, nous avons un réseau consulaire dans tous les pays que j'ai cités d'ailleurs,
13:43 cela vous évite de traverser la Méditerranée, cela vous évite de traverser des déserts, des pays en guerre, etc.
13:49 et de risquer votre vie. Cela vous évite de mourir en Méditerranée. Cela veut dire que reprendre le droit d'asile
13:55 en faisant faire les demandes dans les pays d'origine, c'est aussi une mesure d'humanité.
13:59 - En attendant, en Syrie, pendant la Syrie en guerre, vous imaginez, vous, des gens, aller faire une demande d'asile
14:06 dans leur pays et attendre dans leur pays ?
14:09 - Mais, monsieur, il y a, je viens de vous le dire, un réseau consulaire qui permet à chacun de rencontrer la France
14:15 où qu'il soit dans le monde. D'ailleurs, le Danemark, qui est dans l'Union Européenne, parce qu'on nous dit
14:19 "Oui, mais attention, dans l'Union Européenne, c'est différent". Le Danemark est dans l'Union Européenne
14:22 et il procède exactement de cette façon-là. Je pense que c'est le minimum d'exigence.
14:26 Une autre question se pose d'ailleurs aussi, c'est la liberté de circulation des bénéficiaires hors Union Européenne,
14:31 bien entendu, enfin des bénéficiaires du droit d'asile, lorsqu'ils ne sont pas membres de l'Union Européenne.
14:35 Évidemment, quelqu'un qui a le droit d'asile, qui est syrien, a le droit de circuler, mais pas de s'établir
14:39 dans un pays voisin. Mais je pense que cette question, elle se pose.
14:42 - Et comment concrètement... - Que la libre circulation... - La libre circulation, ces questions-là, comment l'appliquer ?
14:46 - Que la libre circulation fonctionne entre Européens ou avec des gens qui ont des visas en règle, pas de problème.
14:50 Mais que la libre circulation à travers tous les pays européens soit aussi facile pour des gens qui sont bénéficiaires
14:55 du droit d'asile et qui n'ont pas le droit de s'installer, on a vu, il est resté plus longtemps qu'ils n'avaient le droit en France.
15:00 - Et comment vous contrôlez, spécifiquement, les frontières ?
15:03 - Eh bien, ça veut dire qu'il faut reprendre la main. Ça veut dire qu'il faut reprendre le contrôle.
15:07 Vous savez, le droit d'asile, aujourd'hui, c'est, à l'horizon de l'année prochaine, c'est 200 000 demandes d'asile.
15:13 Très peu seront accordées, parce qu'on n'accorde pas énormément de demandes d'asile, mais beaucoup vont tout de même rester,
15:18 pour ne pas dire l'immense majorité. Donc 200 000, vous avez 200 000 demandes de droit d'asile.
15:23 Vous avez 40 000, vous avez ajouté à cela, 40 000 mineurs non accompagnés par an.
15:28 Vous avez 330 000, j'allais dire, cas d'immigration classique, de titres de séjour, c'était les chiffres de 2022.
15:35 C'est-à-dire que vous avez, par an, environ 500 000 personnes, chaque année, qui entrent sur notre territoire.
15:41 Très peu en ressortent, finalement. Est-ce que notre territoire, est-ce que la France a la capacité...
15:46 - Et vous répondez pas à l'exemple de France. - J'y viens, j'y viens.
15:48 Aujourd'hui, la capacité d'intégrer, d'assimiler ces gens-là. Non. Donc il faut reprendre le contrôle.
15:53 Donc ça veut dire qu'il faut reprendre le contrôle sur le droit des étrangers sur notre territoire,
15:59 qui a le droit de s'installer, sous quelles conditions, à quel moment on sort du territoire,
16:04 de quels droits bénéficitons lorsqu'on est en France. Et pour cela, il faut évidemment constitutionnaliser
16:09 ce droit des étrangers. Et on ne peut le faire qu'à partir du moment où on donne la parole aux Français,
16:13 à travers un référendum, et que la Constitution soit évidemment supérieure aux vôtés françaises.
16:17 - Pour pouvoir déroger, effectivement, à des accords européens ou internationaux.
16:20 - Non mais il n'y a pas que ça, d'ailleurs. Parce que là, je vous dis, il faut constitutionnaliser
16:25 le droit des étrangers, de façon à ce que la Constitution supérieure aux traités européens
16:29 indique exactement comment on entre, comment on se maintient dans notre pays.
16:32 Il y a des choses plus faciles. Et je vous le rappelle, aujourd'hui, nous avons un problème particulier
16:36 avec l'Algérie. Et là, ça ne nous bouscule pas sur les traités européens.
16:40 L'immigration algérienne est régie par les accords de 68. - On va en parler.
16:44 - On va en parler ? Eh bien, parlons-en si on vous le voulait.
16:46 - Avant, vous n'avez pas répondu à cette question, effectivement, sur la libre circulation.
16:50 Aujourd'hui, il y a un principe de libre circulation dans l'espace Schengen.
16:53 Pour, spécifiquement, pour les demandeurs d'asile, ou ceux qui ont le droit d'asile,
16:58 comment allez-vous limiter leurs déplacements, sauf en rétablissant les frontières ?
17:02 - Non, mais nous considérons qu'effectivement, la maîtrise des frontières, c'est une politique nationale.
17:07 - Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que vous remettez des postes frontières ?
17:09 - Mais, monsieur, qui a donné un mandat à l'Union européenne pour s'occuper de migration ? Personne.
17:14 - Qui a donné un mandat ? Quel Français a donné à l'Union européenne l'autorisation de s'occuper du fait migratoire et de savoir qui en est ?
17:22 - Ce sont les ministres de l'intérieur des États qui ont été nommés par des gouvernements.
17:33 - Ça, c'est autre chose. Vous avez raison. Ce sont des ministres qui, aujourd'hui, acceptent de déléguer une partie de notre souveraineté nationale,
17:38 en laissant l'Union européenne, et on le voit à travers le pacte immigration,
17:41 gérer le cas des migrants, de qui arrivent, de qui s'installent, et de la façon dont on les répartit.
17:47 Nous, nous sommes hostiles à ça. Alors, tout le monde n'est pas hostile à ça.
17:50 Je vois que, par exemple, les députés européens LR ont voté, dès 2018, le pacte des migrations.
17:57 À l'exception de Mme Morano, il faut bien lui rendre cet hommage.
18:00 - C'est bien qu'il y a eu des votes. C'est bien qu'il y a eu le résultat d'un vote, pour le coup.
18:04 - Il y a eu un vote au sein du Parlement européen sur le pacte des migrations.
18:07 Mais nous, nous considérons que l'Union européenne, elle grignote, en fait, à chaque fois,
18:11 la possibilité de délester les États de leur souveraineté. Et elle le fait sur les migrations.
18:16 Et bien, nous ne sommes pas d'accord. Raison pour laquelle, nous voulons un référendum,
18:19 nous voulons constitutionnaliser le droit des étrangers.
18:21 La Constitution française, supérieure à tous les traités européens, fera foi.
18:25 - Vous répondez toujours pas à la question. - Effectivement. Comment ? Dans l'espace Schengen, aujourd'hui ?
18:29 - Bah, c'est par la maîtrise de nos frontières. - Oui, mais maîtriser...
18:31 - Mais ça veut dire quoi, la maîtrise de nos frontières ?
18:33 - Les postes partout, par les routes, par les aires, par le train ? Il y a une forme de...
18:37 - Non, mais, pas de caricature. On ne va pas réouvrir des postes frontières avec des douaniers.
18:41 Ça, ça n'existe plus. Mais aujourd'hui, avec toutes les politiques que nous avons,
18:44 de possibilité de drone, des possibilités de contrôle, des possibilités de croisement de fichiers,
18:48 oui, nous pouvons. Et d'ailleurs, c'est assez original que l'Union européenne n'ait pas, aujourd'hui,
18:52 créé un fichier européen sur les demandeurs d'asile, que tous ces gens-là ne se parlent pas,
18:56 puisqu'ils veulent faire la loi sur le phénomène migratoire.
18:59 Donc oui, nous pouvons, aujourd'hui, reprendre le contrôle de nos frontières.
19:01 - Mais votre remarque, ça démontre bien que cette question-là doit être traitée à l'échelle du continent.
19:05 C'est-à-dire que la France ne peut pas seule gérer cette question de la circulation des réfugiés en Europe.
19:11 - Monsieur, à l'échelle du continent, si l'Union européenne voulait lutter contre l'immigration,
19:15 je dirais alors là, pourquoi pas ? Sauf que c'est l'inverse. L'Union européenne, je vais regarder les chiffres,
19:19 Frontex a comptabilisé 55 000 franchissements illégaux, c'est-à-dire deux fois plus cette année que l'année passée.
19:24 C'est-à-dire qu'en fait, Frontex ne sert à rien. L'Union européenne voit l'immigration comme un projet,
19:28 souvent parce qu'en réalité, économiquement, ça permet de faire baisser les salaires.
19:32 Et aujourd'hui, l'Union européenne n'a aucune volonté de lutter contre cette submersion migratoire.
19:37 Elle donne plutôt la possibilité, à travers le pacte migration, aux associations, finalement, de gérer la répartition des migrants.
19:44 Nous ne sommes pas d'accord avec cette vision des choses.
19:46 - Si on reprend le parcours de ce Syrien de 31 ans, vous dites que le système européen ne fonctionne pas.
19:51 Ce qui a été noté, c'est que le droit d'asile lui a été refusé car il avait le statut de réfugié en Suède.
19:57 Donc il y a quand même une collaboration. Ce qui peut être pointé du doigt, c'est ce délai.
20:00 Est-ce qu'aujourd'hui, il faut axer les délais ? Et comment ?
20:03 - Mais madame, cette défaillance sur le temps, vous le soulignez, entre le moment où on aurait dû lui signaler son refus de pouvoir...
20:10 - Il est arrivé sur le territoire français en octobre dernier.
20:12 - ...de se maintenir en France. Pourquoi elle existe ? Parce qu'en fait, il y a une embolie.
20:16 Parce qu'il y a tellement de demandes que les délais ne peuvent pas être tenus.
20:20 Et donc, s'il y a tellement de demandes, il faut limiter les flux, les arrivées.
20:24 Alors on peut continuer à dire qu'il faut accueillir la terre entière. On aura la multiplication de ce genre de situation.
20:30 - Une question sur les réseaux sociaux avec le hashtag #LeGrandJury, et notamment sur les conséquences d'un référendum sur la question.
20:36 - Oui, un internaute vous écoute attentivement avec vos propos sur l'Europe.
20:39 Et il vous dit, est-ce que vous allez dire non à l'Europe une fois au pouvoir ? Parce qu'il estime, lui, qu'il faut sortir de l'Europe.
20:45 - Mais ce n'est pas la question de dire oui ou non à l'Europe. C'est quelle Europe on veut.
20:48 Est-ce qu'on veut une Europe qui soit respectueuse des États ?
20:50 Et nous, nous considérons, et je viens de le dire, que la politique migratoire, elle fait partie des grandes politiques souveraines des États.
20:57 Ou est-ce qu'on veut une Europe dans laquelle on a tout délégué ?
21:00 - La question, c'est juste où vous poussez le curseur jusqu'à un Frexit ?
21:04 - Nous, le curseur, il est simple, nous le poussons jusqu'à l'intérêt des Français.
21:08 Tant que cela va dans l'intérêt national, dans l'intérêt des Français, nous considérons qu'il y a un moment pro d'Europe,
21:14 et à un moment, nous considérons que l'Europe ne fait pas son boulot.
21:16 Nous considérons que l'Union Européenne, en matière migratoire, non seulement ne fait pas son boulot,
21:20 mais cherche à faire l'inverse de ce qui bénéficie à l'intérêt national.
21:23 - Donc vous pourriez aller jusqu'à un Frexit ?
21:24 - Non, pas du tout, ce n'est pas du tout ce que je vous dis. Je vous ai indiqué d'ailleurs qu'il y avait un certain nombre de possibilités de faire sans.
21:29 Par exemple, le Danemark, pour revenir à ça, active des procédures qui lui permettent un moment de sortir très temporairement des traités.
21:35 Le Danemark est dans l'Union Européenne.
21:37 Eh bien, je pense que nous pouvons faire la même chose. Il n'y a pas besoin de sortir du cadre de l'Union Européenne, de tout casser.
21:42 Ça, c'est les gens qui veulent vous faire fantasmer, qui veulent effrayer les Français qui le disent.
21:47 Il y a des procédures très concrètes, pareil pour la Cour Européenne des droits de l'Homme.
21:50 Il y a des procédures qui permettent à un moment, parce que ça bénéficie davantage à l'État français,
21:55 de sortir temporairement de ces traités à un moment ou à un autre.
21:59 - Vous avez évoqué tout à l'heure l'accord franco-algérien, Jim Jarassé.
22:02 - Oui, l'ancien Premier ministre Edouard Philippe a lui-même évoqué cet accord qui date de 1968 dans une interview à l'Express cette semaine.
22:10 Il pense qu'il faut durcir cet accord.
22:12 Et vous avez tweeté très rapidement "C'est pas comme si vous aviez été Premier ministre.
22:18 Il y a un moment où cette élite incompétente va cesser de prendre les Français pour des imbéciles."
22:23 Pourquoi doutez-vous de la sincérité d'Edouard Philippe sur ce sujet ?
22:26 - Alors, pour plusieurs raisons, et vous allez voir au moins deux.
22:31 La première, effectivement, Edouard Philippe a été aux commandes.
22:34 Il a eu les leviers qui permettaient de faire bouger les choses.
22:38 Il pouvait le faire, il pouvait découvrir, lorsqu'il était Premier ministre,
22:41 que les accords de 68 qui régissent nos relations avec l'Algérie,
22:45 sont des accords qui ne sont pas, quelque part, équilibrés.
22:48 Ils donnent beaucoup plus de possibilités à l'Algérie et à ses ressortissants de venir sur notre territoire,
22:53 de bénéficier d'un certain nombre de facilités.
22:56 Il n'y a pas de réciprocité possible et c'est dû, effectivement, c'est la suite de l'histoire, aux accords déviants.
23:01 Ceci a une histoire, mais l'histoire a évolué et l'intérêt peut-être de ces accords dans le passé n'existe plus aujourd'hui.
23:07 Mais la deuxième chose, M. Philippe, il a rencontré le président Tebboune en 2017.
23:13 Il était Premier ministre de notre pays, il a rencontré le président algérien.
23:17 Ce n'est pas venu à l'esprit de parler au président algérien de l'accord de 68 ?
23:21 Non, ils ont parlé de quoi ? Ils ont peut-être parlé, peut-être d'ailleurs,
23:25 ils auraient pu parler, vous savez, de ce décret qui vient d'être pris au mois d'avril par le président algérien,
23:29 qui institue un nouveau couplet dans l'hymne algérien, un cinquième couplet hostile à la France.
23:34 On voit bien que l'Algérie a quand même une difficulté avec notre pays et qu'on ne veut pas la prendre de face.
23:41 Quand Edouard Philippe prend le thé avec le président Tebboune, il ne lui parle pas des accords de 68.
23:45 Edouard Philippe n'est décidément pas au niveau des prétentions qu'il a.
23:48 Sur toutes ces nouvelles prises de position, Marie Chantrait.
23:51 Oui, il est le droit de la majorité et les Républicains au premier chef,
23:54 avec ses deux propositions de loi d'Ursis-Leton sur l'immigration ces derniers jours.
23:58 Une question sur vos fondamentaux, en fait. Craignez-vous d'être concurrencés sur ce créneau, Sébastien Chenu ?
24:05 Non, madame, parce que nous les connaissons, ces tartuffes qui viennent entre chaque élection
24:13 bomber le torse, expliquer ce qu'il faudrait faire.
24:16 Monsieur Sotik, il a qu'émande un rendez-vous au président de la République, pleurniche.
24:21 Mais enfin, ce sont eux qui ont créé les conditions de tout cela.
24:23 Il demande à être reçu. Vous savez, il y a aussi une rentrée de l'organisé.
24:26 Non, mais Marine Le Pen est allée à chaque rendez-vous que lui a proposé le président de la République.
24:30 Mais Éric Ciotti, ces gens-là ont été au pouvoir.
24:33 Il y avait plus d'entrées sur notre territoire sous Nicolas Sarkozy que sous Lionel Josselin.
24:39 Il y a eu, à chaque fois que les Républicains ont été aux manettes, à la manœuvre,
24:46 il y a eu plus de difficultés avec le phénomène migratoire qu'il y en a eu presque avec la gauche.
24:51 Je note aussi que ce sont eux qui ont créé Schengen.
24:54 Ce sont eux qui ont créé le cadre dans lequel nous vivons aujourd'hui.
24:57 Ce sont eux qui ont voté, je l'ai rappelé tout à l'heure, en 2018, le pacte des migrations qui est devant nous.
25:03 Ce sont eux qui ont cette responsabilité.
25:05 Et aujourd'hui, ils viennent nous dire, comme des nouveaux-nés,
25:08 "Ah, ben écoutez, il faudrait tout revoir".
25:10 Ben oui, il faut revoir toute leur politique.
25:12 Il faut revoir toute leur politique et on ne confie pas les clés,
25:16 Marine Le Pen l'avait dit il y a bien longtemps, les clés du poulailler au renard.
25:20 Et je pense qu'effectivement, ils ont une lourde, lourde responsabilité.
25:24 Ils essayent de se soustraire de cette responsabilité parce qu'évidemment,
25:27 quand on sauve la tête d'Emmanuel Macron, au moment du débat sur la réforme des retraites,
25:31 quand on ne vote pas la motion de censure, on verra ce qu'ils vont faire les Républicains demain.
25:35 Eh bien, quand on lui sauve la tête, il faut effectivement parfois...
25:38 - Éric Fioti, sur ce sujet de l'immigration, on demande un rendez-vous à Emmanuel Macron.
25:42 Est-ce que vous aussi, vous demandez un rendez-vous pour pouvoir parler d'immigration avec le président de la République ?
25:46 - Oui, mais enfin, parler avec le président de la République, ça veut dire quoi ?
25:48 Emmanuel Macron voit l'immigration comme un projet.
25:50 - Il y a un sujet, il y a une situation.
25:52 - Oui, il y a un sujet, il y en a même beaucoup.
25:53 Il voit l'immigration comme un projet, puisque la loi sur l'immigration,
25:56 qui a été reportée un nombre incalculable de fois, arrivera-t-elle d'ailleurs en septembre ?
25:59 Il n'y aura peut-être déjà plus de pilotes dans l'avion.
26:01 Madame Borne ne sera peut-être déjà plus là pour conduire les affaires du pays.
26:04 Donc, ça encore, on aura l'occasion d'en dire quelques mots.
26:07 Mais nous n'avons aucune confiance en un président de la République qui voit l'immigration comme un projet,
26:11 qui voit à travers le texte dont on nous parle, la possibilité de régulariser des centaines de milliers de clandestins,
26:17 un texte qui d'ailleurs fait l'impasse sur, par exemple, la question de l'immigration algérienne.
26:22 Ils le disent eux-mêmes.
26:23 Ils disent que ce texte-là ne concernera pas l'immigration algérienne,
26:26 qui, je le rappelle, est le deuxième pays qui nous envoie en nombre des étrangers sur notre territoire.
26:32 - Ça veut dire que vous ne voteriez aucune disposition qui serait dans ce futur projet de loi,
26:38 par exemple sur l'expulsion des étrangers qui troublent l'ordre public,
26:42 ou sur l'accélération d'exécution des OQTF.
26:45 Il n'y a rien de bon à reprendre dans ce texte.
26:47 Et je vous poserai également la même question sur les deux propositions de loi du DLR.
26:52 - Alors, nous avons déjà eu l'occasion de montrer que nous étions capables de voter des choses,
26:55 puisque la semaine passée, enfin cette semaine, pardon, qui s'achève,
26:58 nous avons voté une proposition que nous portons depuis longtemps,
27:01 qui est de, non pas mettre fin, mais substituer à l'AME, à l'aide médicale d'État,
27:06 qui coûte plus d'un milliard d'euros aux Français, pour soigner uniquement des gens en situation régulière,
27:11 une aide médicale d'urgence.
27:12 - Ça n'a pas été adoptée.
27:13 - Voilà. Ça n'a pas été votée.
27:15 Je note d'ailleurs que les amis d'Edouard Philippe, qui ont un groupe à l'Assemblée nationale, le groupe Horizon,
27:18 n'ont pas voté la refonte ou la fin de ce type d'AME.
27:23 Monsieur Philippe a raconté ce qu'il veut.
27:25 - Mais pour répondre à la question de Jim Jarraset, en quelques mots,
27:27 - Oui, mais nous, nous pouvons voter des dispositions partielles,
27:30 à condition qu'elles ne soient pas immédiatement tuées par l'ouverture d'une nouvelle voie d'immigration légale,
27:35 comme celle qui est la régularisation des clandestins, c'est-à-dire de ceux qui travaillent ici.
27:38 - Sébastien Chenu, on se retrouve dans un instant, juste après la pause, dans ce grand jury.
27:42 Et nous parlerons notamment de la suite. Qu'est-ce qui peut se passer à l'Assemblée nationale ?
27:46 A tout de suite.
27:47 Suite du grand jury RTL Le Figaro LCI. Olivier Bost.
28:01 Sébastien Chenu, le vice-président du Rassemblement national, est notre invité aujourd'hui de ce grand jury.
28:07 Après les événements d'Annecy, Sébastien Chenu, il y a eu aussi des manifestations spontanées de l'extrême droite radicale.
28:14 Marie-Pierre Haddad.
28:15 - Avec des slogans qui ont été scandés, des banderoles où il était écrit "Immigrés dehors", "Terroristes à mort" ou encore "Français réveille-toi",
28:24 "Tu es ici chez toi", des propos qui ont énormément choqué sur les réseaux sociaux.
28:28 Est-ce que ces manifestations vous choquent ? A vous aussi.
28:31 - Alors plusieurs choses. D'abord, quand on ne traite pas un problème, il y a toujours des gens excessifs,
28:36 radicaux, scandaleux, qui tiennent des propos, qui ne font rien gagner en apaisement et qui même ajoutent de l'huile sur le feu.
28:45 Il faut évidemment condamner cela.
28:47 - C'est le cas de ces manifestations ?
28:49 - Oui, bien sûr, mais traitons les problèmes, ça évitera que des hurlues berlues viennent défiler avec des pancartes totalement excessives
28:55 dont nous condamnons la teneur et les propos. Ce n'est pas d'ailleurs ce que j'entends quand j'écoute Elisabeth Borne
29:01 au moment où nous nous sommes quittés ou nous reprenons l'antenne, disant qu'il ne faut pas faire de généralité,
29:07 il ne faut pas traiter, il ne faut pas regarder ce problème et en tirer des conséquences politiques.
29:12 Moi, je crois qu'il y a des conséquences à tirer et ça évite bien souvent cela.
29:15 - Des hurlues berlues qui se réclament de l'extrême droite radicale aussi ?
29:19 - En octobre dernier, Marine Le Pen et Jean-Philippe Tanguy, qui fait l'élégance de ma compagnie aujourd'hui dans le public
29:25 et député de la Somme, ont saisi le Premier ministre en lui demandant de dissoudre les groupuscules d'extrême droite et d'extrême gauche.
29:33 Nous attendons encore la réponse. Ça veut dire qu'en fait, finalement, ça ne les dérange pas qu'il y ait des groupuscules
29:40 d'extrême droite et d'extrême gauche qui tiennent des propos de la sorte. En tous les cas, nous, nous les avons saisis
29:46 parce que nous, nous savons qui sont ces gens. Nous savons qui sont ces gens qui tiennent des propos
29:51 et le tort qu'ils font au débat public, le tort qu'ils font à l'apaisement du pays en tenant ce type de propos.
29:57 Donc nous n'avons aucune commisération et aucun attendrissement vis-à-vis de cela.
30:02 - Pour certains, ils ont été au Rassemblement National ou ils travaillent pour le Rassemblement National
30:06 à propos de l'extrême droite radicale et après une autre manifestation, celle du 6 mai à Paris.
30:11 J'attendais ma question. Jordan Bardella a-t-il du mal à se séparer des anciens du GUD ?
30:16 Frédéric Chatillon et Alexis Lustaud sont deux anciens de ce mouvement d'extrême droite violent
30:20 qui travaillent encore aujourd'hui pour le Rassemblement National. Ils travaillent depuis longtemps.
30:24 Ils ont travaillé sur les campagnes présidentielles et les campagnes européennes.
30:28 Pourquoi les contrats avec leur entreprise ne sont-ils pas encore rompus ?
30:31 - Non, monsieur, ils ne travaillent pas pour le Rassemblement National.
30:34 Ils sont salariés d'une entreprise qui travaille pour le Rassemblement National.
30:39 RTL a peut-être des entreprises... - Ils en possèdent des parts.
30:42 - RTL fait peut-être appel à des entreprises qui travaillent pour elles
30:45 et vous ne savez pas ce que leurs actionnaires ont comme sensibilité politique.
30:48 Il se trouve que nous, nous le savons et j'y viens.
30:50 Mais par exemple, je note parce que Frédéric Chatillon et Alexis ou Axel Lustaud
30:54 sont très éloignés des structures du Rassemblement National,
30:58 mais je note que par exemple, Madame Anne Méau,
31:00 une grande consultante en communication,
31:03 qui travaille pour les plus grands entrepreneurs français,
31:06 qui a travaillé pour François Fillon et qui est une grande professionnelle,
31:09 a été vice-présidente du GUD. - On ne le reproche pas de...
31:12 - Personne ne vient lui reprocher. - De flirter avec...
31:15 - Non mais ça très bien, ça veut dire que nous avons des prestataires.
31:19 - Elle n'a pas défilé le signe. - Nous avons des prestataires.
31:22 Si ces prestataires veulent faire de la politique
31:25 et qu'ils parasitent notre action politique par eux-mêmes,
31:29 la leur, leur action politique qui ne nous agrée pas,
31:32 alors nous ne travaillerons plus avec ces prestataires.
31:34 Mais des prestataires, des professionnels,
31:38 ont tout à fait le droit de travailler pour le Rassemblement National.
31:41 - Mais vous mettez encore des si, vous n'êtes pas convaincu ?
31:43 - Si M. Châtillon veut faire de la politique, et bien qu'il fasse de la politique,
31:46 mais il ne travaillera plus avec le Rassemblement National.
31:48 Voilà, pour le reste, nous avons des prestataires,
31:51 nous choisissons les prestataires que nous voulons,
31:53 il faut bien dire que nous avons peu de choix, car en réalité,
31:55 les pressions mises par le système sur la première personne
31:58 qui vient travailler avec le Rassemblement National,
32:00 le premier coiffeur, le premier photographe, le premier maquilleur,
32:03 le premier concepteur de sites internet,
32:06 est immédiatement balancé dans les médias comme étant un salaud
32:09 qui aide Marine Le Pen à pouvoir conquérir le pouvoir.
32:12 Vu la pression que nous avons, le choix de nos prestataires est assez limité.
32:15 Nous nous demandons à nos prestataires de ne pas parasiter
32:18 notre discours politique par une action politique à laquelle nous ne souscrivons pas.
32:21 - Est-ce que des députés travaillent avec ce prestataire précisément ?
32:24 - C'est possible, et alors ils choisissent leur prestataire.
32:26 Moi, je ne regarde pas qui sont les actionnaires
32:29 de tous les groupes qui travaillent avec tous les députés.
32:31 Remarquez, on aurait peut-être des surprises, mais on peut entrer là-dedans.
32:34 Mais je pense qu'à ce moment-là, il n'y a plus de sociétés qui tiennent.
32:37 Si vous allez regarder comment sont créées capitalistiquement
32:40 chaque société qui travaille pour des partis politiques,
32:43 des hommes politiques ou des grands médias, vous aurez des surprises et des désaccords.
32:46 Mais ils ne font pas de politique. Ce n'est pas parce qu'ils ont des inclinaisons,
32:49 des sensibilités politiques qu'ils en font. Mais je vous le redis,
32:52 des prestataires qui viendraient parasiter notre action politique
32:55 par une prise de parole publique, eh bien, ils feraient une croix sur les contrats.
32:58 - On a bien compris, cela soulève quand même une autre question qui vise,
33:01 pour le coup, Jordan Bardella. Est-il clair sur ces questions ?
33:04 Jordan Bardella est le patron du Rassemblement national aujourd'hui.
33:07 Est-ce qu'il est assez ferme avec une frange de l'ultra-droite ?
33:10 - Oui, je crois qu'il est tout à fait clair parce qu'il a bien conscience
33:13 que ces gens-là ne veulent pas notre bonheur. La réalité, c'est que
33:16 lorsque nous arrivons à nous faire élire,
33:19 c'est contre ces gens-là qui n'acceptent pas
33:22 une opposition universaliste,
33:25 une opposition de défense de l'intérêt de la nation
33:28 et des Français, quels qu'ils soient, d'où qu'ils viennent,
33:31 quelles que soient leurs couleurs, leurs religions, leurs inclinaisons.
33:34 Oui, probablement qu'ils n'acceptent pas de voir
33:37 un grand parti patriote populaire avoir un discours
33:40 qui est le nôtre. Ils nous font la guerre. Vous savez, lorsque moi,
33:43 je suis arrivé au Rassemblement national, ces gens-là m'ont fait la guerre.
33:46 Lorsque Tanguy est arrivé au Rassemblement national, ces gens-là lui ont fait la guerre.
33:49 - Qu'est-ce qu'ils ont fait ? - Ils ont fait... J'ai eu des...
33:52 des "unes" de journaux d'extrême droite qui n'étaient pas très agréables.
33:55 Mais peu importe.
33:58 Nous, nous savons le combat que nous menons avec Jordan Bardella,
34:01 avec Marine Le Pen, dans l'intérêt des Français,
34:04 et ça dépasse tout cela. Nous savons ce qu'est l'extrême droite,
34:07 nous savons aussi ce qu'est l'extrême gauche, parce que je vous rappelle tout de même
34:10 qu'aujourd'hui, on essaie de mettre un parallèle, et pourquoi pas ? Pourquoi pas ?
34:13 Mais dans les manifestations, moi j'ai vu les Black Blocs
34:16 tout casser à Paris. Je n'ai pas entendu
34:19 de gens venir dire "Ah bah, on va dissoudre les Black Blocs".
34:22 Nous avons demandé la dissolution de ces Black Blocs.
34:25 Nous avons demandé la dissolution d'un certain nombre d'associations
34:28 qui n'ont toujours pas dissout malgré les annonces de Gérald Darmanin.
34:31 Je pense qu'il faut aussi être sourcilleux de ce côté-là.
34:34 - Marie Chantrait. - Sourcilleux, justement, Sébastien Chenu.
34:37 Des militants du RN avaient manifesté à Saint-Brévin
34:40 contre un centre d'accueil de réfugiés, là où le domicile du maire a notamment
34:43 été incendié. Ces militants ont-ils, à votre connaissance,
34:46 été aujourd'hui sanctionnés ? Le parti doit-il à nouveau faire
34:49 le ménage dans ses rangs ? - Alors deux choses.
34:52 D'abord, un soutien au maire de Saint-Brévin, évidemment. On n'attaque pas un élu.
34:55 Les élus ont d'abord une situation suffisamment difficile
34:58 à travers le dévouement qu'ils ont pour la cause commune.
35:01 On ne s'adresse pas, on ne s'attaque pas à un élu,
35:04 quelle que soit la couleur politique de cet élu. La deuxième chose,
35:07 non, on a le droit encore de manifester
35:10 un désaccord politique avec des positions politiques
35:13 de ces mêmes élus. - Donc ces militants n'ont pas été sanctionnés.
35:16 - Ils ont manifesté, madame. - Comment vous êtes-vous prévenu que le RN
35:19 attire encore ce genre de profil ? - Non mais, madame,
35:22 on a le droit de ne pas être d'accord avec l'implantation
35:25 d'un centre de migrants dans sa ville et le dire
35:28 et manifester et signer des pétitions et essayer
35:31 de se faire entendre. - La difficulté, c'est qu'ils ont manifesté avec tous ceux que vous venez
35:34 précédemment de critiquer. - D'accord, mais alors nous avons une solution.
35:37 Qu'on donne la parole aux Français sur ces questions-là par des référendums
35:40 locaux, par des référendums nationaux et qu'on propose aux gens
35:43 de voter pour savoir s'ils veulent l'implantation
35:46 de centres d'accueil de migrants dans leur commune ou pas, ça évitera les manifestations.
35:49 - Très magnifique. - Dime de raser. - Justement, la nouvelle maire qui a été
35:52 élue vendredi à Saint-Brévin a annoncé
35:55 qu'elle poursuivrait le projet d'installation du
35:58 centre d'accueil pour demandeurs d'asile.
36:01 Que pensez-vous de cette décision ? Est-ce que vous craignez à nouveau qu'elle soit
36:04 menacée à l'avenir ? - J'espère qu'elle ne sera pas menacée, mais
36:07 je suis en désaccord total avec sa position politique.
36:10 Elle exprime une position politique, elle a le droit de le faire.
36:13 Je suis en désaccord total avec cette prise de position
36:16 et je le dis, je ne souhaite pas pour autant qu'on la bouscule,
36:19 je ne souhaite pas qu'on la chahute, je ne souhaite pas qu'elle soit maltraitée,
36:22 mais je dis qu'elle se trompe et je dis que continuer ceci
36:25 nous amènera évidemment de plus en plus d'affrontements dans notre pays.
36:28 Souvenons-nous de ce que disait d'ailleurs Hubert Védrine dans les années
36:31 précédentes sur le droit d'asile. À force de laisser
36:34 faire n'importe quoi avec le droit d'asile,
36:37 un jour ou l'autre, il tombera où en désuétude ? Il sera utilisé,
36:40 abîmé, il faut revisiter le droit d'asile. Eh bien vous voyez, quand on
36:43 n'utilise pas les bonnes méthodes, quand on ne veut pas s'emparer des bons débats,
36:46 quand on ne veut pas traiter les questions, on en arrive à des situations
36:49 comme celles que nous connaissons. Un détour par les réseaux sociaux avec le hashtag
36:52 #LeGrandJury. Marie-Pierre Haddad. Oui, YouTube a décidé de fermer la chaîne
36:55 du vidéaste d'extrême droite Papacito parce qu'il y a eu
36:58 plusieurs avertissements. Il a menacé dans ses vidéos
37:01 un élu d'un village du Tarn-et-Garonne et cet élu a dû être placé
37:04 sous protection après des menaces de mort. Est-ce que vous saluez
37:07 cette décision ? Est-ce que c'est une bonne chose de fermer cette chaîne ?
37:10 La loi, rien que la loi, toute la loi. Il y a une loi sur la liberté d'expression
37:13 où ce Papacito, que je ne connais pas et pour qui je ne dois pas avoir
37:16 beaucoup de sympathie probablement,
37:19 eh bien, va au-delà de la loi sur la liberté d'expression
37:23 et il doit être sanctionné durement. Ou il ne va pas au-delà de cette loi
37:27 sur la liberté d'expression et je ne vois pas comment nous allons
37:30 au fur et à mesure fermer les réseaux sociaux,
37:33 les réseaux internet, etc.
37:37 qui diffusent ce que diffusent les uns et les autres.
37:40 - Dans ses vidéos, il appelle à la violence. - Donc là, il va au-delà de la loi.
37:43 Alors il faut déposer une plainte, il faut le traduire devant les tribunaux
37:47 et la justice pourra, effectivement, parce que c'est à la justice de le faire,
37:50 fermer éventuellement son canal de diffusion.
37:53 Mais que ce soit des grandes entreprises, des grands acteurs du net
37:57 qui viennent dire qui a le droit de s'exprimer, qui n'a pas le droit de s'exprimer,
38:00 ça me semble très dangereux. Moi, je n'ai aucun, encore une fois,
38:03 aucune sympathie pour les propos de ce monsieur. Je pense que s'il est allé
38:06 au-delà de la loi, il doit être probablement condamné.
38:09 Mais ce n'est pas aux acteurs du numérique de verrouiller la parole des Français
38:15 et la parole, au-delà même des Français, la parole publique.
38:18 - On va reparler des retraites. Une dernière initiative parlementaire
38:21 a échoué cette semaine et les Français semblent se faire à l'idée
38:25 que la lutte contre la retraite à 64 ans est terminée.
38:28 Selon le sondage Odoxal-Figaro de cette semaine, 92% des Français
38:32 sont désormais persuadés que la réforme s'appliquera.
38:35 Est-ce que la bataille est terminée ?
38:37 - Non, la bataille n'est pas terminée. Parce que même si les Français
38:40 sont résignés, comme vous semblez l'indiquer à travers ce sondage,
38:44 et on les comprend, ils ont tout tenté, les Français. Ils ont essayé,
38:47 ils ont manifesté, ils ont essayé de se faire entendre.
38:49 93% des actifs sont en désaccord. L'ensemble des syndicats,
38:53 l'ensemble des oppositions ont essayé d'exposer leur opposition.
38:58 Et bien, le gouvernement a utilisé des artifices, des artefacts,
39:02 des procédures pour obliger les Français à accepter cette réforme de retraite,
39:07 en fait, pour leur imposer.
39:08 - Pour être plus précis dans la question, est-ce que c'est terminé jusqu'en 2027,
39:11 désormais, cette bataille-là ?
39:12 - Mais jusqu'en 2027, je ne sais pas. Le gouvernement ne réouvrira probablement
39:16 pas la boîte de Pandore, à moins qu'il veuille, comme Édouard Philippe,
39:18 aller jusqu'à 67 ans, parce que c'est l'occasion de rappeler
39:21 qu'Édouard Philippe, c'est l'homme de la retraite à 67 ans.
39:23 Lui qui veut se parer de quelques vertus. Mais en tous les cas,
39:26 à partir de 2027, ce sera à nouveau un sujet, puisqu'avec Marine Le Pen,
39:29 nous avons annoncé que nous reviendrons sur cette réforme des retraites.
39:33 Et je pense que c'est nécessaire. Je pense qu'elle est injuste.
39:35 Et je pense qu'on n'impose pas aux Français, on essaye de les convaincre.
39:39 Le problème, c'est qu'Emmanuel Macron, et avec lui, Elisabeth Borne,
39:42 n'ont pas réussi à convaincre les Français, à part peut-être un peu les Républicains.
39:46 Il faut bien le dire à l'Assemblée nationale qui les ont aidés,
39:49 mais ils n'ont pas réussi à convaincre les Français.
39:51 - Vous évoquez les syndicats. Les syndicats, sans exception, ont affirmé,
39:54 lors de cette bataille contre les retraites, leur hostilité au Rassemblement national.
39:57 Comment expliquez-vous que votre quête de respectabilité se heurte encore aux syndicats ?
40:03 - Non, elle se heurte au système, c'est-à-dire à ceux qui dirigent ces syndicats.
40:07 Vous savez, moi, j'ai un exemple très simple.
40:09 Les délégués départementaux, les responsables départementaux de la CGT du Nord m'insultent
40:14 quand je prends au même moment un café, que je partage une pizza,
40:17 sur le piquet de grève avec les ouvriers de la CGT de Veldun.
40:20 Donc ça veut dire qu'ils sont en déconnexion totale,
40:22 parce que leur intérêt personnel ne rencontre plus celui des salariés
40:26 qu'ils prétendent défendre, que ce soit M. Berger ou feu M. Martinez ou Mme Binet.
40:32 Tous ces gens-là, en réalité, sont des acteurs du système
40:35 qui n'aspirent pas à défendre les ouvriers.
40:37 La gauche les a abandonnés depuis longtemps, les ouvriers,
40:39 mais ils défendent leur gamelle, ils défendent leur place.
40:41 Ça fait combien de temps que Martinez, Mme Binet, ils ne sont pas allés bosser ?
40:44 Ça fait des années, en réalité. Nous, on continuera à défendre la France qui travaille,
40:49 qui a travaillé ou qui aimerait travailler, d'ailleurs.
40:51 - La France Insoumise a annoncé son intention de déposer une motion de censure.
40:55 Est-ce que vous comptez ajouter vos voix à celle de la gauche ?
41:00 - Il ne s'agit pas d'une alliance avec la LFI, vous l'avez bien compris,
41:04 mais nous avons déjà démontré que nous étions capables de voter
41:07 une motion de censure déposée par d'autres.
41:09 Et sur ce thème, sur cette réforme de la retraite,
41:11 nous voterons demain la motion de censure.
41:13 Les 88 députés du Rassemblement National seront là pour voter la motion de censure,
41:17 parce que nous voulons la fin de ce texte,
41:19 nous voulons que Mme Borne s'en aille, parte avec sa réforme sous le bras,
41:23 qu'elle ait été battue, et surtout nous voulons qu'il y ait un vote,
41:26 car il n'y a pas eu de vote à l'Assemblée Nationale sur ce texte.
41:29 Donc cette réforme des retraites, elle n'a pas de légitimité politique,
41:33 raison pour laquelle nous ferons abstraction,
41:36 nous dépasserons nos clivages politiques traditionnels,
41:39 et j'appelle les parlementaires, qui ne sont pas du Rassemblement National,
41:44 qui sont d'autres mouvements qui siègent sur les bancs,
41:47 à faire de même, à faire preuve de liberté personnelle,
41:50 arrêter de vous soumettre, arrêter les tambouilles, arrêter les calculs...
41:55 – Mais vous y croyez, cette motion de censure, demain ?
41:57 – Je pense que c'est possible, la dernière fois il a manqué 9 voix,
41:59 on verra, tout dépend des Républicains,
42:01 la réalité, on peut tourner autour du pot,
42:03 c'est où les Républicains sauvent la tête d'Emmanuel Macron,
42:05 Éric Ciotti pour aller prendre le thé avec Emmanuel Macron,
42:07 tranquillement, la semaine prochaine,
42:09 où les Républicains font un choix de courage,
42:11 s'affirment comme un parti d'opposition,
42:13 se mobilisent et votent cette motion de censure dans l'intérêt des Français,
42:18 et alors à ce moment-là, nous pourrons compter sur eux.
42:21 Mais il faut du courage, c'est une vertu, vous savez,
42:24 qu'Arthur nous a fait partager,
42:26 mais qui ne va peut-être pas jusqu'au banc des Républicains.
42:28 – Alors ce n'est pas Arthur, je crois que c'est Henri.
42:30 – Henri !
42:31 – Dans un article du Figaro, Yael Brun-Pivet a dit que vous n'étiez pas un bon,
42:34 mais un très bon vice-président de l'Assemblée Nationale.
42:37 Yael Brun-Pivet, est-elle une bonne ou une très bonne présidente de l'Assemblée Nationale ?
42:41 – Je ne fais jamais ce genre de jugement de valeur,
42:44 à part peut-être pour Elisabeth Borne,
42:46 qui est une très mauvaise première ministre,
42:48 mais je respecte trop l'institution qui m'a fait l'honneur de m'élire vice-président
42:53 pour critiquer quelque part celle qui la préside,
42:56 même si je regrette, je regrette, si on refait de la politique,
43:00 si on fait de la politique, je regrette qu'elle ait subi
43:02 et qu'elle ait accepté les pressions du gouvernement
43:05 pour ne pas mettre en voie le texte porté par le petit groupe Lyott
43:09 d'abrogation de la réforme des retraites.
43:11 – Vous avez parlé de déni de démocratie,
43:13 justement concernant ce qui s'est déroulé ces derniers temps à l'Assemblée,
43:16 est-ce que l'utilisation de l'article 40 notamment
43:19 est une attente au droit des oppositions ?
43:21 Et notamment si on pense à ces derniers mois,
43:24 dans le débat parlementaire au pouvoir,
43:26 appliquerez-vous ou pas le 49-3 ?
43:28 – Mais madame, nous, nous appliquerons les textes qui existent,
43:30 mais ça dépend sur quoi vous les appliquez,
43:32 nous n'appliquerons pas évidemment un 49-3
43:34 sur une réforme telle que celle des retraites,
43:36 parce que quand vous entendez qu'à l'extérieur de l'hémicycle,
43:39 en France, une majorité de Français ne veut pas d'un texte,
43:42 n'utilisez pas la Constitution et les outils qu'elle vous donne
43:45 pour l'imposer aux Français, c'est l'inverse de cela.
43:48 Aujourd'hui, je crois que le pouvoir a un problème avec la démocratie,
43:52 ils ont un problème, ils ont peur des députés,
43:54 ils ont peur du vote, ils ont peur des Français,
43:57 je pense qu'effectivement la Macronie impose,
44:01 la Macronie oblige, la Macronie ne cherche pas à convaincre.
44:05 – Mais quand il renvoie que ce sont des outils constitutionnels finalement,
44:07 que ce sont des partis…
44:08 – Oui mais d'accord, mais bien sûr,
44:09 il faut utiliser ces outils constitutionnels,
44:11 mais pas sur des textes qui mobilisent à ce point l'hostilité du pays,
44:15 parce que ça en revient à trouver finalement des formules,
44:18 à trouver des manœuvres pour essayer d'imposer.
44:20 Vous savez la proposition de loi de Lyot sur la brogation de la retraite,
44:23 elle était gagée, c'est-à-dire que financièrement,
44:25 il était expliqué comment elle était financée.
44:27 – Sur le prix des cigarettes.
44:28 – D'accord, mais je veux dire, comme toutes les propositions de loi,
44:31 et puis ça ne fait pas partie de la pratique parlementaire
44:34 que de déclarer irrecevable la possibilité en hémicycle
44:38 de voter un texte qui a été déclaré recevable par le bureau de l'Assemblée nationale.
44:42 Je rappelle qu'à la base, le bureau de l'Assemblée nationale,
44:45 dans lequel il y a majoritairement des députés,
44:48 Renaissance de la majorité, avait déclaré ce texte recevable.
44:53 Donc c'est une manœuvre, ils ont peur de la sanction des députés,
44:57 ils ont raison d'ailleurs d'avoir peur de la sanction des députés.
44:59 – Et pour vous, la présidente de l'Assemblée a reçu des pressions
45:01 du gouvernement, du président ?
45:02 – Bien sûr, Yael Broun-Pivet a subi les pressions,
45:04 ce qui pose un problème, c'est l'émission de l'exécutif
45:08 dans le travail du législatif.
45:10 Le président de la République et son entourage,
45:13 et l'ont dit d'ailleurs, souvenons-nous des propos de Charlotte Cobell,
45:17 une obscure secrétaire d'État à l'enfance,
45:19 qui avait dit "nous ferons tout pour qu'il n'y ait pas de vote".
45:22 Elle avait dit tout haut ce qu'Emmanuel Macron pensait tout bas,
45:24 comme elle n'a probablement pas beaucoup de sens politique,
45:26 elle avait dit tout haut ce qu'elle avait entendu dans le couloir.
45:28 Mais évidemment, ces gens-là ne respectent rien,
45:32 la Macronie abîme tout ce qu'elle touche dans notre pays.
45:36 – Vous vouliez purger la question des liens entre le Rassemblement national
45:41 et la Russie, grâce à une commission d'enquête à l'Assemblée nationale.
45:44 Cette initiative s'est retournée contre vous,
45:46 puisqu'elle a conclu que le RN a bien été une courroie
45:48 de transmission du pouvoir russe. C'est un échec ?
45:52 – Nous n'avons pas lu le même rapport, mais il est écrit noir sur blanc.
45:56 Dans ce rapport, qui a été diligenté à la fois sur la proposition
46:00 de Jean-Philippe Tanguy et du groupe Rassemblement national,
46:04 il y a écrit qu'il y a zéro relais, vous m'entendez,
46:08 c'est écrit noir sur blanc, d'un pays étranger à travers des partis politiques français.
46:12 Aucun parti politique français n'est le relais d'un pays étranger
46:17 et n'influe sur la politique française.
46:19 Alors ce n'est pas nous qui le disons, évidemment,
46:21 nous on le dit depuis longtemps, c'est à la fois la DGSI,
46:24 et le fait que Mme Le Grip, la rapporteure qui est passée de LR à Renaissance,
46:29 qui écrit sous la dictée du pouvoir, dise l'inverse, écrive l'inverse,
46:34 fait mentir ce que dit la DGSI. Mais il n'y a pas que la DGSI,
46:38 il y a la Commission nationale des comptes de campagne.
46:40 – Parce qu'écrire Mme Le Grip, c'est le résultat de cette commission d'enquête.
46:43 – Non, non, non, elle n'écrit pas ça, elle est totalement déloyale,
46:47 je rappelle que dans, et d'ailleurs toutes les auditions sont publiques,
46:50 le rapport est public, chacun peut le lire, traque fin, la DGSI,
46:54 la Commission des comptes de campagne, explique noir sur blanc
46:57 qu'il y a zéro connivance, zéro ingérence, zéro contrepartie
47:03 entre des partis politiques et des dirigeants politiques français
47:06 et des pays étrangers. Donc les choses sont assez claires,
47:09 mais peut-être Mme Le Grip pense-t-elle à quelqu'un d'autre,
47:13 peut-être que, mais elle s'est opposée à son audition,
47:15 elle s'est opposée à l'audition de Nicolas Sarkozy
47:17 et à l'audition de Jean-Pierre Raffarin sur la Chine,
47:19 peut-être qu'effectivement on n'aurait pas écrit la même chose, peut-être.
47:21 – Peut-être qu'il y a-t-il eu aussi un soutien à une politique de Vladimir Poutine,
47:26 pendant les auditions de la commission d'enquête,
47:28 Marine Le Pen qui avait soutenu en 2014 le rattachement de la Crimée à la Russie,
47:33 a assuré, je cite, que "les habitants de Crimée se sont exprimés librement par le vote",
47:38 elle évoque évidemment le référendum qui a eu lieu en 2014,
47:42 qui a été dénoncé par les occidentaux et par les organisations internationales.
47:46 Est-ce que vous reprenez ces propos de Marine Le Pen à votre compte
47:50 et est-ce que vous pensez peut-être personnellement
47:52 que le soutien du Héran vis-à-vis de Vladimir Poutine a été trop loin ?
47:57 – Alors, plusieurs choses, d'abord rappelons aussi que ce rapport
48:00 n'a pas été voté par les Républicains, n'a pas été voté par la LFI,
48:03 et même M. Ramos, député Modem, a considéré qu'il était totalement utilisé politiquement
48:09 pour en faire un objet contre le Rassemblement National, il a refusé de le voter.
48:12 Il est bon de rappeler les choses, et les députés Renaissance qui l'ont voté,
48:15 majoritairement ne l'ont pas lu, mais je crois que là aussi,
48:17 chacun pourra s'y référer, sur la position liée à la Russie.
48:20 La position de Marine Le Pen et du Rassemblement National,
48:22 c'est celle qu'avaient les Républicains exactement à la même époque.
48:25 On ne leur en fait pas le procès, exactement la même.
48:27 Vous savez, c'est une position finalement française qui considère de dire
48:31 qu'effectivement il était légal que la Crimée soit rattachée à la Russie
48:35 par référendum. – C'était pas la position française.
48:37 – Alors c'était une position française, c'était une position de parti politique français.
48:40 Les Républicains, Marine Le Pen, on nous en fait aujourd'hui le procès à nous,
48:44 mais pourquoi pas aux autres, enfin je veux dire,
48:46 nous avons le droit d'avoir des positions politiques.
48:48 – Parce qu'elle confirme à nouveau cette position, il y a quelques semaines.
48:51 – Mais parce que c'est une position politique.
48:53 Oui, nous considérons que nous avons des positions politiques,
48:55 mais si dans ce pays on ne peut plus avoir aucune position politique,
48:58 ou alors on est soupçonné immédiatement d'être un soutien d'un État,
49:02 des années après, qui se comporte mal, je pense qu'on ne peut plus rien dire.
49:06 Le Poutine d'aujourd'hui n'est évidemment pas le Poutine d'hier,
49:09 et ce qu'il fait aujourd'hui est éminemment condamnable.
49:11 – Des positions politiques, Sébastien Joly qui interroge,
49:14 quand aussi vous avez contracté auprès d'une banque tchécorusse
49:17 un prêt de 9 millions d'euros, que va-t-il être, que va-t-il advenir
49:21 dans les prochains mois, notamment en vue des élections européennes ?
49:24 Est-ce que vous êtes à la recherche d'une nouvelle banque ?
49:26 – D'abord nous sommes en train de rembourser ce prêt,
49:29 avec un taux d'intérêt qui n'est pas un taux d'amis.
49:31 Il ne vous échappe pas que lorsque vous faites un prêt,
49:34 vous êtes redevable à votre banquier, ou si vous faites un prêt pour votre maison,
49:37 vous n'êtes pas redevable à Emmanuel Macron, enfin je ne crois pas, j'espère pas.
49:40 – Je vous le confirme.
49:41 – Vous avez un banquier constituant, vous mettez beaucoup de temps pour le rembourser.
49:45 – Même s'il y a des grands banquiers qui sont liés au gouvernement,
49:48 je pense à M. Oudéa dont la femme est ministre,
49:50 mais enfin bon, il n'y a pas de problème de ce côté-là.
49:52 Pour le reste, nous nous considérons que le scandale,
49:55 c'est de ne pas trouver une banque en France pour le principal parti d'opposition.
49:59 Mais c'est ça qui devrait rendre tous les démocrates scandalisés.
50:03 – C'est aujourd'hui dans l'impossibilité de contracter un prêt dans une banque française.
50:06 – On va voir, pour les européennes on va voir, et j'espère qu'il y aura des banques.
50:08 Mais même M. Bayrou, qui n'est pas un allié du Rassemblement National,
50:11 trouvait ça scandaleux et plaidait pour une banque de la démocratie.
50:14 Il y a encore une promesse d'Emmanuel Macron qui a été passée par-dessus bord.
50:18 Mais peut-être que finalement tout ça arrange bien Emmanuel Macron,
50:21 que le Rassemblement National ne trouve pas de banque française
50:23 pour lui faire justement ces procès-là.
50:24 – Une toute dernière question Sébastien Chenu.
50:26 Au plus haut de la crise sur les retraites,
50:28 Marine Le Pen a dit sur ce plateau du Grand Jury,
50:30 Emmanuel Macron a le choix entre une dissolution, un référendum ou la démission.
50:35 Ce sont toujours ces options aujourd'hui ?
50:37 – Oui, je crois. Je crois qu'Emmanuel Macron met le pays dans une impasse politique.
50:40 Et je crois que les Français se rendent compte chaque jour
50:45 qu'ils ne peuvent compter finalement que sur la stabilité,
50:48 ce pôle de stabilité que représentent les 88 députés du Rassemblement National
50:51 et le Rassemblement National mené par Jordan Bardella à l'extérieur de l'Assemblée Nationale.
50:56 Oui, Emmanuel Macron plonge notre pays dans la difficulté, dans le conflit.
51:00 Les résultats ne sont pas à la hauteur.
51:02 La situation économique, sociale, démocratique du pays est tendue.
51:05 – Mais vous espérez une dissolution ?
51:07 – Pardon ?
51:08 – Vous espérez une dissolution parce que le référendum ou la démission a pris place ?
51:10 – Mais nous n'avons pas à l'espérer. Nous sommes prêts.
51:12 Nous sommes prêts à assumer nos responsabilités.
51:14 Nous sommes prêts à assumer le pouvoir.
51:16 Mais surtout nous le souhaitons.
51:17 Nous le souhaitons pour les Français.
51:18 Nous le souhaitons pour notre pays, pour ce qu'il a fait de notre pays.
51:21 Et oui, oui, nous sommes prêts, un peu comme les scouts.
51:23 – Sébastien Chenu, le vice-président du Rassemblement National,
51:27 était l'invité de ce Grand Jury.
51:28 Merci, bon dimanche à tous, à la semaine prochaine.
51:31 [SILENCE]