Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires est l'invité du Grand Jury de 12h à 13h.
Regardez Le Grand Jury du 04 février 2024 avec Olivier Bost.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
00:15 Bonjour à tous et bienvenue dans ce Grand Jury, en direct sur RTL et sur Paris 1ère. Bonjour Christophe Béchut.
00:22 Bonjour Olivier Bost.
00:23 Vous êtes le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
00:28 L'écologie risque gros, c'est ce que vous avez dit cette semaine Christophe Béchut. Est-ce que l'écologie ça commence à bien faire,
00:34 comme avait dit Nicolas Sarkozy ? C'est la grande question, après le mouvement des agriculteurs,
00:38 pose sur la réduction des pesticides, maintien de l'avantage fiscal sur le gasoil.
00:44 Où sont les ambitions d'Emmanuel Macron qui avait dit "mon quinquennat sera écologique ou ne sera pas". Bienvenue Christophe Béchut.
00:52 A mes côtés dans ce Grand Jury, pour vous interroger, Pauline Buisson de la rédaction d'M6 et Claire Gonrith du Fidiaro.
00:58 Lors de vos voeux aux acteurs de la transition écologique cette semaine, je le disais, vous avez dit "nous traversons une période
01:05 politique où l'écologie risque gros", une question de Pauline Buisson.
01:10 Oui Christophe Béchut, la politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique
01:14 ou ne sera pas évidemment, vous savez qui a dit cela, c'était Emmanuel Macron lors de sa campagne pour sa réélection en 2022.
01:20 Pouvez-vous aujourd'hui affirmer que la politique menée est écologique ?
01:24 Non seulement je le peux, mais je ne vois pas qui, à part pour des raisons politiciennes, pourrait le contester.
01:31 Jamais,
01:33 je dis bien jamais, on a autant fait pour l'écologie. Certains peuvent considérer qu'on ne fait pas assez.
01:38 D'autres, et ils sont de plus en plus nombreux, considèrent qu'on en fait trop. Je pense qu'on va avoir l'occasion d'y revenir, mais
01:43 personne ne peut contester qu'on n'en a jamais fait autant.
01:47 Planification écologique, on est le premier pays au monde à mettre en place une planification. Des lois
01:52 pour l'orientation des mobilités,
01:54 un soutien avec le leasing et la voiture électrique, ma prime rénov' qui fait qu'on fait dix fois plus de rénovations qu'en 2017.
02:02 Des mesures autour de l'économie circulaire, des bonus pour soutenir la réparation, des dispositifs
02:08 de soutien autour de la biodiversité, avec une stratégie nationale de la biodiversité, un plan d'adaptation
02:14 au changement climatique, se préparer à une France à 4 degrés. Tout ça, ça n'a pas
02:20 d'équivalent dans le passé. Et, pardon de vous le dire, mais c'est vrai aussi sur le plan des résultats.
02:26 Quand une partie des écologistes,
02:29 peut-être parce qu'ils ont le sentiment que c'est leur fonds de commerce électoral qui est menacé, sont dans une critique
02:35 d'une telle outrance, en disant "regardez, il se passe rien, c'est pas écologiste".
02:39 Je veux juste dire que sur le plan de la baisse des émissions, mais on pourrait prendre d'autres critères,
02:45 nous faisons quatre fois plus l'année dernière que ce qui se passait avant
02:50 2017. - Donc c'est un quinquennat écologique, vous le maintenez ? - Mais bien entendu !
02:55 Non seulement je le maintiens, mais j'observe
02:58 objectivement que c'est une réalité qui n'est pas contestable. Je le redis, il y a des critiques.
03:04 - Avec le compréhensif ? - Il y a des critiques pour dire "vous n'en faites pas assez".
03:07 Il y a des critiques pour dire "vous en faites trop" ou "là dessus vous n'êtes pas bons". Mais personne ne peut contester
03:13 ni l'ambition écologique du président de la République, ni la réalité des mises en oeuvre, des actions concrètes,
03:20 des budgets, des accompagnements qui sont mis en place. - Il y a eu un fait cette semaine, Christophe Béchu, la mise en pause
03:26 du plan éco-phyto pour réduire les pesticides dans l'agriculture.
03:31 Est-ce que c'est un
03:34 retour en arrière pour l'écologie ?
03:36 - Vous voyez Olivier, je trouve que c'est très intéressant. Vous dites vous-même "on met sur pause".
03:43 Est-ce qu'une pause est un retour en arrière ? Non, une pause est une pause.
03:46 - Il y aura un plan éco-phyto ?
03:49 - Il y a un plan éco-phyto et il n'a pas été dit qu'on arrêtait le plan phyto,
03:53 il a été dit qu'on le mettait sur pause jusqu'au salon de l'agriculture.
03:56 On va être très très très très clair si vous voulez bien. Parce que ce sujet je vois bien qu'il anime
04:01 pas seulement d'ailleurs la classe politique, une partie aussi nos concitoyens, parce que derrière ce mot
04:08 de produits phyto, de pesticides, il y a des inquiétudes et des inquiétudes légitimes que je comprends. Parce qu'on sait que la perte de la biodiversité
04:15 agricole, en particulier pour les oiseaux,
04:18 les conséquences que ça peut avoir sur l'eau potable à proximité des endroits où
04:23 justement on assure ces captages, ce sont des vrais sujets, des sujets de santé publique et des sujets sur lesquels
04:30 que ce soit pour la biodiversité ou pour la santé, les français et des agriculteurs en premier lieu,
04:36 il est hors de question qu'il y ait un recul qui menace cette santé, cette biodiversité.
04:40 Expliquez-nous pourquoi une pause et à quoi peut servir cette pause, si c'est pas un recul ?
04:44 Ce que nous disent les agriculteurs
04:46 dans ce domaine, peut-être avec encore un peu plus de force que dans d'autres, c'est il y a des règles qui s'appliquent en France,
04:53 on est dans un contexte de concurrence européenne et mondiale, et les règles qui s'appliquent chez nous, elles s'appliquent pas parfois à nos voisins
05:00 allemands, italiens, belges,
05:03 et elles s'appliquent encore moins
05:06 à des gens qui nous font déjà du dumping social, mais qui en plus ajoutent maintenant du dumping environnemental.
05:10 Donc vous voulez retirer les règles françaises ?
05:12 Ce que nous disons,
05:13 un, c'est que sur ce sujet il faut qu'on s'efforce d'agir davantage en européen, on n'a pas
05:18 d'indicateurs communs entre pays européens sur les degrés, les quantités de pesticides.
05:25 Nous n'avons pas aujourd'hui, de façon systématique, des clos-miroirs qui nous conduisent à interdire des produits
05:33 phyto-pharmaceutiques utilisés à l'extérieur de l'Europe et qui conduisent pourtant à des
05:38 importations avec des résidus de ces produits chez nous.
05:40 Ce que tu es en train de dire, c'est qu'en France on est plus sévère qu'au niveau européen et qu'au niveau mondial.
05:47 Donc la conclusion que vous en tirez c'est qu'au niveau français il faut revoir les règles, il n'y a pas de raison de stratégier
05:52 des règles que les autres ne s'appliquent pas, c'est bien ça.
05:54 Il y a ça, mais pas seulement.
05:57 Il y a à la fois un enjeu de non-surtransposition, de concurrence, etc.
06:02 Mais en parallèle,
06:04 il y a un enjeu de santé sur lequel on ne revient pas. La stratégie éco-phyto c'est quoi ? C'est de dire il faut
06:09 baisser l'usage des pesticides. Et il faut les baisser avec un objectif chiffré de -50%
06:15 mais avec un principe, pas d'interdiction, sans solution. Et donc,
06:19 avant d'interdire,
06:21 il faut qu'on mette de l'argent, il faut qu'on mette des stratégies de recherche pour aller trouver des solutions. On a beaucoup dit...
06:27 Qu'est-ce qui va se passer pendant la pause ? Excusez-moi, mais je n'ai pas bien compris ce qui était en discussion ou
06:32 négociation et avec qui ? D'abord j'aimerais revenir sur une chose.
06:35 Parce qu'on entend aujourd'hui des gens défendre un plan éco-phyto
06:39 et lui trouver des vertus qu'il ne trouvait pas quand il a été annoncé il y a quelques semaines. Vous avez
06:44 finalement une sorte d'unanimité tout à coup autour du plan éco-phyto,
06:47 qui est une façon d'aller saluer le travail que le gouvernement a fait il y a quelques semaines mais qui n'avait pas donné lieu à la même unanimité.
06:53 Et puis il y a une petite musique qui consiste à dire de toute façon
06:58 la France n'a rien fait. Je voudrais juste, et pour vous et surtout pour ceux qui nous écoutent,
07:03 prendre 15 secondes sur le sujet.
07:06 Tous les produits, tous les pesticides ne se valent pas.
07:09 Vous en avez qui ont des risques avérés pour la santé,
07:12 qui sont classés CMR1 sans être trop techniques, et vous en avez d'autres qui ont des risques
07:16 probables et pour lesquels il y a la volonté d'aller se battre pour faire en sorte de les baisser sur les CMR2.
07:21 Au cours de ces cinq dernières années,
07:23 les fameux CMR1, ils ont quasiment disparu en France.
07:29 Moins 96% quand je prends les chiffres de l'année 2022 par rapport à 2015,
07:34 sur l'utilisation de ces pesticides qui sont les plus nocifs et les plus dangereux. Sauf que
07:41 nos indicateurs ne nous conduisent pas à nous en rendre compte parce qu'on continue de regarder non pas les pesticides en fonction de leurs risques,
07:48 mais les pesticides de manière générale.
07:50 Et donc, pour les agriculteurs, dans ce qu'ils nous ont exprimé, ils nous ont dit qu'une partie des efforts qu'on a fait ne sont même pas
07:56 valorisés parce que vous continuez à parler de la totalité des pesticides sans regarder les efforts qu'on a fait pour diminuer les risques.
08:01 Si je comprends bien, dans votre pause, vous voulez revoir le mode de calcul. Mais est-ce que la conséquence
08:05 de cette révision des modes de calcul, ce sera qu'il y aura plus de pesticides ou pas ?
08:11 Non. Et je vous donne rendez-vous dans quelques semaines. On a un travail de pédagogie
08:17 collectif à faire sur comment
08:20 les 250 millions d'euros de budget
08:23 fait pour permettre une recherche et pour permettre des alternatives aux pesticides, nous les engageons. Est-ce qu'on est d'accord sur les modalités, sur les
08:30 pas de temps, sur les sujets sur lesquels on commence ? Deux, on a un sujet sur des indicateurs européens.
08:34 Trois, on a un sujet sur la réciprocité qui vient de commencer. Le premier ministre a annoncé dès la semaine dernière qu'il interdisait de manière immédiate
08:42 le Thiaclopride, qui est utilisé pour des produits de soja, de pommes de terre et qui conduit, alors que c'est interdit en France,
08:50 à ce que nous ayons des importations, à ce que nous ayons jusqu'à maintenant des importations.
08:54 On va donc mettre fin à cette hypocrisie.
08:56 On va aligner les budgets. On aura un indicateur européen qui nous permettra de discuter de ces enjeux
09:02 avec nos voisins et on reprendra notre marque en BC.
09:05 En trois semaines, vous mettez en place un
09:07 indicateur européen. Vous arrivez à aligner l'Europe sur ce... Vous allez finalement distinguer les bons pesticides des plus mauvais, c'est ça ?
09:13 D'abord, des indicateurs, il y en a sur la table. Pour commencer par répondre à votre question, il y a le HRI,
09:17 qui est un indicateur européen qui avait été poussé, là où aujourd'hui on utilise plutôt le QSA ou le Nodule en France. Sans entrer dans le
09:23 détail, il y a déjà des indicateurs. Le sujet, c'est de se mettre d'accord sur ces indicateurs. Ensuite,
09:29 c'est de réaffirmer. Mais c'est le cas y compris, c'est l'attente des agriculteurs. Moi, quand je lis des choses en disant
09:34 "les agriculteurs ne sont pas conscients d'eux", ils sont en première ligne. Qui les épend ces produits ?
09:39 Qui en ressent les premiers effets ? Avec les maladies que ça peut générer chez certains agriculteurs.
09:43 Et donc, il faut arrêter, parce que c'est une forme d'agribashing, de présenter l'agriculteur comme quelqu'un dont l'obsession serait de se demander comment il peut
09:50 utiliser plus de pesticides. En revanche, quand il vous dit "comment je fais par rapport à tel sujet,
09:54 en termes de temps, en termes de coûts ou en termes de concurrence et de compétitivité ?"
09:58 Si on ne répond pas à ces autres aspects, on n'y arrivera pas. Je ne dis pas qu'on va tout régler en trois semaines.
10:03 Je dis que prendre quelques semaines jusqu'au salon de l'agriculture, pour se mettre tranquillement autour d'une table sur ces différents sujets,
10:08 ça ne mérite pas les réactions qui consistent à expliquer que c'est un recul, que c'est la fin du carrière, que c'est la preuve qu'on n'est pas écologiste.
10:15 - Sur cette idée de pause
10:17 présentée par le Premier ministre, vous étiez en accord avec cette décision ? Ça vous semble la bonne décision ? Ou au contraire, vous vouliez que le plan
10:23 aille à son terme dès maintenant ?
10:25 - Il était important que nous ayons une sortie de crise.
10:29 Globale.
10:31 Par rapport à un malaise dont personne ne peut contester la réalité. Parce que des gens comme les agriculteurs,
10:36 qui quittent leurs champs, qui quittent leurs élevages et qui viennent manifester leur colère,
10:41 comme ils l'ont fait, si vous ne l'entendez pas, si vous ne mesurez pas que ce qui se joue, c'est pas seulement un avenir économique,
10:48 c'est y compris nos trajectoires écologiques en vrai. Les agriculteurs, ils façonnent nos paysages, ils nous nourrissent.
10:54 Mais ils sont aujourd'hui dans une situation où
10:56 40% de ce que nous mangeons, nous l'importons.
11:00 Est-ce qu'on peut se satisfaire de ça économiquement ? Non. Mais est-ce qu'on peut se satisfaire de ça écologiquement ? Pas plus.
11:05 Si on est sincèrement attaché à l'écologie, on croit au circuit court, à la nécessité de faire en sorte de pouvoir faire vivre
11:12 par leurs revenus les agriculteurs de proximité, et au fait que quand on a le continent qui a les normes
11:17 environnementales et écologiques les plus sévères, c'est une raison supplémentaire
11:21 pour défendre notre souveraineté, pour défendre les produits de proximité.
11:25 - Est-ce que la France peut interdire des importations, en étant dans l'Europe, peut interdire des importations
11:30 parce que des agriculteurs, que ce soit ailleurs en Europe ou ailleurs
11:34 dans le monde, utilisent des produits que nous, nous ne voulons pas utiliser ?
11:37 - A la minute où on se parle, si déjà on interdisait les importations de produits qu'on interdit en Europe,
11:42 on ferait des pas de géants. - Mais vous parlez des produits à semer, des produits de pesticides ou des produits qu'on consomme ?
11:48 - Je parle pas seulement de pesticides, je parle de manière générale
11:50 de faire en sorte que nous ayons des clauses miroirs, qui fait que quand une règle s'applique chez nous, elle vaut pour les gens qui
11:57 veulent nous vendre.
11:58 On a peu parlé de bien-être animal, mais on a aujourd'hui des normes
12:02 qui encadrent la taille maximale
12:04 d'un poulailler, d'une pourcherie, pour faire en sorte que ce bien-être animal soit mis en oeuvre. Quand on n'a pas les mêmes normes,
12:10 pas seulement avec la Chine, mais même avec le Danemark ou l'Allemagne, comment est-ce qu'on peut ensuite
12:17 regarder les agriculteurs
12:19 en n'entendant pas ni leur souffrance, ni leur incompréhension, ni leur colère ?
12:23 - Est-ce que c'est possible de changer ça ? Est-ce que c'est réaliste ?
12:25 - Oui. À l'intérieur de l'Europe,
12:28 assumer de ne pas surtransposer en ayant des règles nationales qui soient plus dures que les règles européennes, c'est une question de volonté, décision, qualification.
12:34 - Donc ça veut dire que vous allez desserrer les taux sur les règles françaises ?
12:37 - Ça veut dire que nous allons assumer des simplifications qui nous permettent d'agir en européen.
12:41 - Et sur les autres pays hors Europe, ça veut dire revoir tous les accords de libre-échange, ce que vous êtes en train de décrire ?
12:49 - Ça veut dire les conditionner,
12:51 à la fois à des perspectives climatiques et à des règles de réciprocité.
12:55 Et la raison pour laquelle le président de la République a redit son opposition à Mercosur, c'est que c'est sans doute
13:00 l'exemple même du traité à la fois le plus daté qui est discuté depuis si longtemps, qu'au moment où la discussion a commencé,
13:07 aucun de ses objectifs climatiques ou écologiques n'était mis en oeuvre, et qu'il aurait même des conséquences néfastes,
13:12 pas seulement pour notre agriculture, mais pour la planète, parce qu'il contribuerait à accélérer la déforestation
13:17 en Amazonie ou ailleurs, alors même qu'on voit bien que c'est un enjeu climatique.
13:21 - Donc ça, c'est une pause sur le Mercosur ?
13:22 - Sur le Mercosur, ça doit être plus qu'une pause. C'est un rendez-vous de vérité et de sincérité
13:29 pour que les Européens montrent que quand ils décident de règles qui s'appliquent chez nous, elles valent
13:34 pour ceux qui veulent vendre ici. C'est simple.
13:37 - Vous pensez que l'avis français est majoritaire sur cette question-là ?
13:40 - Les Allemands notamment, puisque l'accord ne porte pas que sur l'agriculture,
13:43 les Allemands qui veulent exporter des voitures par exemple, eux sont plutôt favorables au Mercosur.
13:47 - Ce que je crois, c'est que
13:50 c'est pas une formule, c'est que le monde a changé
13:53 de façon extrêmement profonde avec le Covid et qu'on n'en a pas encore tous tiré toutes les conséquences.
13:57 Le Covid, il a montré qu'il y avait des limites absolues à la mondialisation.
14:02 Qu'à un moment, dépendre du bout du monde pour nos médicaments,
14:06 pour des équipements de protection individuelle, c'était tout sauf une bonne idée.
14:10 Et ce qui est vrai dans le domaine de la santé,
14:13 on est aujourd'hui en train de bien mesurer sur le plan alimentaire et même sur le plan industriel.
14:17 C'était inimaginable il y a encore seulement quelques années qu'on ait des règles à l'échelle de l'Europe,
14:22 par exemple, qui nous permettent de favoriser notre industrie.
14:25 Si je prends les voitures électriques,
14:27 depuis le 1er janvier de cette année, nous aidons les voitures qui sont fabriquées
14:31 en France ou en Europe.
14:33 Avant, au nom de la libre concurrence, on était amené à financer des voitures qui venaient de Chine.
14:39 On s'est doté au cours de ces derniers mois, grâce à cette prise de conscience,
14:43 des moyens qui nous permettent d'agir en européen et de sortir d'une naïveté
14:47 - il faut le mot - sur ces sujets.
14:49 Ce qui est vrai pour l'industrie ou pour la santé doit l'être de manière absolue
14:53 pour l'alimentation et l'agriculture.
14:55 Les enjeux sont encore plus importants parce qu'ils sont sanitaires, écologiques et économiques.
15:00 Je reviens un instant sur le plan éco-phyto et pour fermer ce chapitre-là.
15:04 Les Français ont soutenu très largement les agriculteurs et soutiennent d'une manière générale les agriculteurs.
15:09 Et en même temps, c'est un sondage Le Point Cluster 17 cette semaine,
15:13 78% des Français sont pour la réduction des pesticides et soutiennent le plan éco-phyto.
15:18 Est-ce que vous n'êtes pas entre deux injonctions contradictoires ?
15:21 Le soutien au mouvement des agriculteurs, ce n'était pas un soutien aux 123 mesures qu'il présentait.
15:31 Donc je ne suis pas du tout surpris de ce résultat.
15:33 Mais encore une fois, le sujet ce n'est pas, de mon point de vue, la pause.
15:42 78% des Français ne sont pas opposés à ce qu'on prenne le temps de discuter avec les agriculteurs.
15:46 Ils seraient opposés à ce qu'à la fin, les décisions qu'on prenne aboutissent à ce qui est davantage de pesticides.
15:52 Ce n'est ni l'ambition du gouvernement, ni le souhait profond des organisations syndicales agricoles
15:57 qui ont parfaitement conscience de ça et qui se retrouvent elles aussi en première ligne face à ces épandages.
16:01 Mais on doit sortir d'une hypocrisie, agir en européen, rappeler les lignes rouges sur la santé et la biodiversité
16:08 et mettre en face les moyens pour qu'il n'y ait pas d'interdiction sans solution.
16:11 Aujourd'hui, vous nous dites qu'il n'y aura pas plus de pesticides,
16:13 il n'y aura pas plus de pesticides dangereux, notamment à l'issue de cette pause.
16:17 Aujourd'hui, je vous dis, au cours de ces cinq dernières années,
16:19 nous avons quasiment éradiqué les pesticides les plus dangereux dans ce pays.
16:23 Et le "nous", ce n'est pas le gouvernement, c'est le gouvernement et les agriculteurs auxquels je rends hommage.
16:27 Deux, la baisse des pesticides pour l'avenir est une trajectoire sur laquelle nous sommes engagés
16:33 et sur laquelle nous ne reviendrons pas.
16:35 Il faut des moyens, de la cohérence et agir en européen.
16:39 – Bon, maintenant une question, parce que c'était l'un des sujets aussi soulevés
16:41 par cette crise agricole sur l'eau claire corruite.
16:44 – Oui, et ça figurait, M. le ministre, parmi les annonces de Gabriel Attal,
16:47 des mesures de simplification pour les agriculteurs,
16:50 et notamment s'agissant de l'installation des bassines de rétention d'eau.
16:55 Est-ce que vous, vous êtes favorable aux bassines ?
16:58 Est-ce que c'est une solution durable face aux épisodes de sécheresse ?
17:03 – La sécheresse de 2022, elle a marqué les esprits
17:06 et elle est révélatrice de ce qui nous attend.
17:08 Tous les scientifiques nous disent, avec l'augmentation moyenne des températures,
17:12 on aura de moins en moins d'eau l'été.
17:15 Pourquoi ? Parce que la nature en absorbera davantage
17:18 et parce que le dérèglement climatique amènera à ce qu'on ait plus d'eau l'hiver et moins l'été.
17:24 Donc l'idée de se dire, je stocke l'excédent en hiver
17:27 de manière à pouvoir l'utiliser pendant l'été,
17:29 est une idée de bon sens, avec deux bémols.
17:33 Le premier, c'est que ça ne peut pas être la seule solution.
17:36 On ne pourra pas faire l'économie, compte tenu de ce qui est devant nous,
17:39 de se poser aussi la question de la nature des cultures.
17:42 Est-ce qu'on peut continuer dans ce pays, avec des sols qui seront plus secs,
17:46 à avoir le même type de culture ?
17:48 Et deux, avant même de parler de retenue ou de bassine,
17:53 quand vous n'avez aujourd'hui que 9% des terres françaises
17:57 qui sont équipées d'irrigation goutte à goutte,
17:59 vous vous rendez compte à quel point on a des solutions de bon sens
18:02 que d'autres ont déjà mis en œuvre et sur lesquelles nous devons aller.
18:05 La bassine ou la retenue, ce n'est pas la solution miracle.
18:07 Il n'y a pas de meilleure bassine que la nappe phréatique.
18:10 Il n'y a pas de meilleur endroit pour stocker l'eau que de le faire de cette façon.
18:13 C'est la raison pour laquelle il faut lutter contre la bétonisation,
18:17 l'étalement urbain, mais en parallèle, on ne peut pas s'interdire
18:20 de se dire que c'est la bonne solution.
18:21 Il y a des exemples réussis, tout le monde en a en tête.
18:24 Des projets qui sont énormes en taille,
18:26 mais on ne voit pas tous les succès dans beaucoup d'endroits
18:29 de retenue qui ont été faites à l'échelle de quelques exploitations.
18:32 Et tout près de chez moi, dans l'Ouest, en Vendée,
18:35 vous avez eu des dispositifs de retenue qui ont été mis en place
18:37 et qui sont salués par des associations environnementales
18:40 qui constatent que du coup, il y a moins de prélèvements l'été dans les rivières,
18:44 et donc il y a davantage de vies pour les poissons et de continuité écologique.
18:48 - Pour vous, ce n'est pas cette simplification de l'installation des bassines,
18:51 ce n'est pas synonyme d'une forme de recul de l'écologie ?
18:55 - Non, je crois là-dessus qu'il faut regarder territoire par territoire
18:59 et que ça s'inscrit dans quelque chose de plus vaste.
19:02 Quel type de culture ? Quel type d'accompagnement ?
19:06 Comment est-ce qu'on met en place des fonds hydrauliques pour aller plus vite ?
19:09 Il n'y a pas d'agriculture sans eau.
19:11 Et quand j'entends parfois le discours de certains extrémistes
19:14 qui disent que les agriculteurs veulent s'accaparer l'eau,
19:16 non, ils veulent faire en sorte de pouvoir continuer à nous nourrir.
19:19 Ce n'est pas exactement le même sujet.
19:20 - C'est bien quand même de prendre cette histoire de guerre de l'eau,
19:21 chacun veut pouvoir avoir accès à l'eau.
19:24 Comment vous allez le faire là aussi ?
19:25 Il faut réguler, il faut des normes ?
19:27 Ou il faut passer par une autre méthode ?
19:30 - A chaque fois qu'on est capable d'être dans le dialogue plutôt que dans la norme,
19:33 on fait progresser toutes les causes.
19:35 On a des parlements locaux de l'eau.
19:37 L'eau, elle n'est pas gérée comme d'autres sujets depuis Paris
19:41 d'une manière totalement uniforme
19:42 parce que tout le monde n'a pas les mêmes bassins versants,
19:44 tout le monde n'a pas les mêmes niveaux de pluviométrie.
19:46 Et donc vous avez des bassins, si grands bassins,
19:49 et à l'échelle de ces bassins, vous avez les industriels,
19:51 vous avez les électriciens, vous avez les associations de pêcheurs,
19:53 vous avez les agriculteurs, vous avez les élus locaux.
19:56 Et on discute de tous les sujets,
19:58 pas seulement des sujets de quantité sur lesquels on se concentre,
20:00 mais aussi des enjeux de qualité.
20:03 Et on revient presque au sujet précédent.
20:05 Il faut qu'on soit capable à la fois d'améliorer cette qualité,
20:08 et donc des règles dures à proximité des captages sur la qualité de l'eau,
20:12 dans le même temps de se poser la question de la quantité
20:14 toute l'année et pour tous les usages,
20:17 et de le faire en assumant qu'on puisse avoir des réponses
20:19 qui en fonction des territoires ne seront pas partout les mêmes.
20:22 Mais juste une chose,
20:24 on ouvre à peine les yeux sur ce sujet.
20:28 Ce que je veux dire, c'est que jusqu'à il y a 2-3 ans,
20:30 la question de l'eau en France n'existait quasiment pas.
20:32 Là où, en Italie, en Espagne,
20:35 eux ont déjà commencé à faire des choses,
20:37 des choses qui n'ont pas marché ou qui sont dangereuses.
20:40 Quand vous vous dites "puisque je n'ai pas assez d'eau,
20:42 je vais transformer l'eau de mer en eau douce
20:45 pour pouvoir continuer à cultiver de la fraise de manière intensive",
20:48 ou on va puiser dans les labes phréatiques
20:51 et aller chercher dans des réserves qui sont parfois millénaires.
20:54 On voit, en particulier dans ce qu'ont fait les Espagnols,
20:57 une partie de ce que nous ne devons pas faire.
20:59 Mais on a aussi des exemples, et des bons exemples,
21:02 à retirer d'une partie de ce que nos voisins ont fait.
21:05 Et je vais juste vous donner un chiffre.
21:07 Parce que parfois, on fait comme si les agriculteurs
21:09 étaient conscients de rien de tout ça.
21:11 Il se trouve que l'année dernière, de façon objective,
21:15 ça a été l'année où on a le moins en France cultivé de maïs
21:18 et l'année où on a le plus cultivé de tournesol.
21:20 En clair, il y a déjà plein d'agriculteurs,
21:22 sans contraintes, sans normes, qui se sont rendus compte
21:26 que s'ils ne changeaient pas leur mode de production,
21:28 ils auraient un problème, et qui ont eux-mêmes modifié leur culture.
21:32 - Donc ça change. Un changement qui a fait aussi beaucoup parler cette semaine,
21:35 c'est l'Office français de la biodiversité.
21:38 C'est la police de l'environnement qui, entre autres,
21:40 vérifie l'application des règles sur l'eau
21:43 et sur les produits phytosanitaires.
21:47 Les agents seront désormais sous la tutelle des préfets.
21:50 Est-ce que le gouvernement a fait, finalement, de cet office,
21:54 le bouc émissaire de la crise agricole ?
21:57 - Je ne le crois pas.
21:59 On ne fait pas disparaître cet office.
22:01 On ne lui demande pas d'arrêter de remplir ses missions.
22:03 Cet office, il est récent. Il a 4 ans.
22:05 Il est composé de 3 200 femmes et hommes auxquels je rends hommage.
22:08 Et il fait plein de missions.
22:10 Il fait la mission, par exemple, de vérifier,
22:12 y compris que pendant un arrêté de sécheresse,
22:15 on ne continue pas à arroser un terrain de foot,
22:17 ou qu'on n'a pas un laveur de voiture au moment d'une interdiction
22:20 qui continuerait son activité, etc.
22:22 Et beaucoup d'autres actions...
22:23 - Et il était au centre des critiques des agriculteurs.
22:25 - Oui, il a été au centre des critiques.
22:27 Et ces critiques, on ne peut pas ne pas les entendre.
22:30 - Qu'est-ce que ça va changer de le mettre sous la tutelle des préfets ?
22:33 - Juste un mot, parce que c'est un sujet qui a occupé l'actualité.
22:36 Je veux, y compris par respect pour l'ensemble de ces agents,
22:40 insister sur le sujet.
22:43 Ils ont, dans une année normale,
22:45 entre 3 000 et 4 000 contrôles d'exploitation agricole, sur 400 000.
22:51 Ça relativise le fait qu'ils ne sont pas tous les jours
22:53 en train d'aller pointer, d'aller vérifier.
22:56 Et dans la majorité des cas, ça se passe bien.
22:59 Mais on a des témoignages,
23:00 pas seulement pendant cette crise agricole,
23:02 qui par le passé reviennent en disant qu'il y a parfois
23:04 des comportements, une façon, des postures
23:07 qui entraînent de la tension.
23:10 Et ça va avec la multiplication des normes
23:12 auxquelles les agriculteurs sont eux-mêmes confrontés.
23:15 Donc, qu'est-ce qu'on a dit ?
23:16 On avait eu des difficultés exactement comparables,
23:19 il y a 6 ou 7 ans, avec les gendarmes.
23:21 Et ça avait abouti en 2019, à la signature d'une convention
23:24 entre les agriculteurs et la gendarmerie,
23:26 pour dire "on va calmer le jeu,
23:28 on va discuter ensemble des modes opératoires,
23:30 de ce qu'il faut parfois expliquer en amont,
23:33 de la manière dont les choses se passent".
23:34 Et depuis 2019, c'est un sujet qui est nettement moins prégnant.
23:37 C'est la même stratégie qui a été retenue,
23:39 sur le même modèle, de se dire
23:41 "on va effectivement faire en sorte d'aller vers une convention,
23:43 on va discuter de ce qui réellement pose des difficultés".
23:46 Mais tout est lié.
23:49 La simplification des normes,
23:51 elle va aussi moins exposer ses agents,
23:53 à parfois demander à des agriculteurs d'appliquer des règles
23:56 qui sont ou absurdes ou tellement tâtillonnent,
23:59 qu'à la fin, ça participe à la tension.
24:01 La simplification, elle sera bonne pour les agriculteurs,
24:03 elle sera bonne aussi pour les agents de l'Office français de la biodiversité.
24:06 Enfin, la coordination par le préfet, elle répond à une logique simple,
24:10 c'est d'éviter qu'entre la gendarmerie, les préfets,
24:13 l'OFB, les services vétérinaires,
24:15 vous puissiez vous retrouver à la fin, avec plusieurs contrôles,
24:18 plusieurs jours d'arrivée de la part de plusieurs services,
24:20 alors que tous émanent de l'État.
24:22 On a besoin de cette coordination administrative.
24:24 - Alors parmi les mesures immédiates annoncées cette semaine,
24:26 et pour arrêter de les passer en revue,
24:28 il y a par le Premier ministre,
24:29 il y a aussi l'annulation de la hausse de la fiscalité
24:31 sur le gasoil non routier,
24:34 et les agriculteurs, bien évidemment, s'en sont réjouis,
24:36 mais d'autres secteurs maintenant qui utilisent du gasoil,
24:39 demandent les mêmes mesures, par exemple le BTP.
24:43 Est-ce que vous n'avez pas ouvert une forme de boîte de Pandore,
24:47 et est-ce que ce n'est pas le retour d'un quoi qu'il en coûte énergétique ?
24:50 - Je ne le crois pas.
24:54 Je comprends évidemment la question.
24:56 Et en plus, elle peut presque avoir des airs de déjà-vu,
24:58 par rapport à la taxe carbone.
25:01 Mais il y a deux nuances absolument essentielles.
25:04 La première, c'est que si on regarde le sujet
25:05 sur le plan des finances publiques, il est neutre.
25:07 Parce que la particularité, c'est que cette hausse,
25:09 elle alimentait un fonds à l'euro près...
25:11 - Sur le gasoil, oui. Sur les mesures globales pour les agriculteurs, non.
25:13 C'est 400 millions.
25:15 - Ce que je veux dire, c'est que le GNR,
25:17 pas sur toutes les mesures agricoles,
25:19 mais sur le GNR, les 80 millions d'euros de hausse du prix du gasoil
25:24 alimentaient un fonds de 80 millions d'euros
25:27 qui permettait d'accompagner les agriculteurs.
25:29 Pourquoi je ne le crois pas ?
25:31 Parce qu'aujourd'hui, le tracteur électrique n'existe pas.
25:35 Et donc dire aux gens, il faut arrêter d'avoir un tracteur thermique,
25:39 si en face vous n'avez pas de solution, ça peut rendre fou.
25:42 - Mais c'est valable pour d'autres professions.
25:44 - C'est valable pour d'autres professions,
25:46 sauf que dans la plupart des autres professions,
25:48 l'innovation est davantage en marche.
25:50 C'est vrai pour les voitures.
25:52 Aujourd'hui, on n'a plus le débat qu'on avait il y a quelques années.
25:54 On a encore des niveaux de coûts et de sorties,
25:56 mais plus les constructeurs vont s'y mettre,
25:58 plus on aura des prix qui seront abordables.
26:01 Et aujourd'hui, en ce qui concerne les véhicules lourds,
26:04 les camions, les bus, vous commencez à avoir des solutions alternatives
26:08 qui sont des solutions crédibles.
26:09 - Vous allez expliquer au secteur du BTP
26:11 qu'il va devoir lui supporter cette hausse de fiscalité sur le GNR ?
26:16 - Vous savez, le secteur du BTP, il a comme donneur d'ordre
26:19 l'État et les collectivités locales.
26:21 Il n'est pas exactement dans la même situation
26:23 pour la partie travaux publics que celle dont on parle.
26:25 Ensuite, vous avez la partie bâtiments,
26:27 qui est confrontée aujourd'hui à un sujet aussi,
26:30 à une crise qui est complexe,
26:32 mais qui n'est pas impactée à la même hauteur
26:34 par l'impact du GNR que l'étaient les agriculteurs
26:37 ou que peuvent l'être des travaux publics.
26:40 Il faut assumer d'avoir une approche qui soit différentielle.
26:43 Ma philosophie, en fait, elle est simple.
26:45 En matière d'écologie, il faut beaucoup d'ambition
26:48 et de détermination pour tenir des objectifs
26:50 qui ne sont pas négociables,
26:51 parce qu'on ne peut pas négocier avec la nature ou la planète.
26:53 Il faut beaucoup de souplesse
26:55 et beaucoup de pragmatisme sur les mesures que vous mettez.
26:58 Et il faut parfois l'humilité de se dire
27:01 que ce n'était pas le bon rythme, le bon tempo ou la bonne mesure.
27:05 Et donc, pour atteindre mon objectif,
27:07 il faut que je trouve un autre chemin pour le faire.
27:09 Christophe Béchut, le ministre de la Transition écologique,
27:11 est l'invité de ce Grand Jury.
27:13 Juste après la pause, on va continuer, bien évidemment,
27:15 de parler de toutes ces mesures.
27:17 Et puis, on verra aussi sur le plan politique
27:19 comment le Rassemblement national revendique
27:21 une nouvelle victoire idéologique,
27:23 cette fois-ci sur l'écologie.
27:24 A tout de suite.
27:25 Suite du Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
27:38 Christophe Béchut, le ministre de la Transition écologique,
27:41 est notre invité ce dimanche.
27:43 Après la compliquée loi sur l'immigration,
27:47 sur l'écologie et avec les agriculteurs,
27:50 le Rassemblement national, là aussi,
27:52 revendique une victoire idéologique.
27:55 Claire Canvite.
27:56 Oui, monsieur le ministre, le RN ne veut pas d'écologie,
27:58 ne veut pas du Mercosur et des accords de libre-échange.
28:01 Le RN fait des reproches à l'Union européenne
28:03 que vous faites également aujourd'hui, le Green Deal,
28:05 la question déjà chère.
28:06 Est-ce que vous n'avez pas le sentiment,
28:08 de donner la victoire, victoire après victoire,
28:10 au Rassemblement national ?
28:12 Vraiment pas, madame Canvite.
28:13 Et je vais vous dire pourquoi.
28:15 Parce que quand on entend le RN,
28:19 on a finalement le sentiment que ce qui emmerderait
28:23 avant tout les Français,
28:24 et je reprends une partie des mots qui sont employés,
28:26 c'est l'écologie.
28:28 Je peux vous assurer que quand vous êtes
28:30 dans le Pas-de-Calais avec les inondés,
28:32 quand vous êtes dans la vallée de la Vésubie,
28:36 quand vous voyez ceux qui ont été victimes
28:39 du cyclone Belal,
28:40 quand vous discutez avec des agriculteurs
28:42 des Pyrénées-Orientales qui n'ont pas vu d'eau
28:44 depuis un an et demi,
28:45 ce qui les emmerde, ce n'est pas l'agriculture.
28:47 Ce sont les conséquences déjà bien réelles
28:49 du dérèglement climatique.
28:51 Le RN, il surfe sur toutes les peurs
28:56 et il se nourrit de toutes les colères.
28:58 Alors oui, le contexte dans lequel nous sommes,
29:00 entre le retour de la guerre en Ukraine,
29:04 ses conséquences sur le plan de l'inflation,
29:05 les attaques terroristes du Proche-Orient,
29:07 vous avez toutes les sources de colère
29:09 qui peuvent conduire à le nourrir,
29:11 mais il ne propose pas de solution.
29:13 Parce que quand ses colères décroissent,
29:15 lui-même reflue.
29:17 - Ce n'est pas un piège quand le RN se prononce
29:20 contre une écologie punitive.
29:22 C'est un mot que vous pouvez reprendre aussi,
29:24 écologie punitive ?
29:25 - C'est un mot que j'ai déjà utilisé.
29:27 Ce n'est peut-être pas celui que vous avez le plus entendu,
29:29 mais si on pense qu'on fera l'écologie contre les gens,
29:33 nous n'y arriverons pas.
29:34 J'ai été amené, par exemple,
29:36 à expliquer que sur les zones à faible émission,
29:39 là où il y avait le spectre d'en installer dans 50 villes,
29:42 il fallait réserver ces EDF au seul ville
29:44 dans lesquelles nous dépassons
29:46 les seuils de pollution atmosphérique.
29:49 Il ne faut pas qu'on oublie l'objectif.
29:50 - Ce qui fait combien de villes ?
29:51 - À la minute où nous parlons,
29:53 c'est 5 villes qui sont concernées.
29:55 - Donc les plus grandes ?
29:56 - Uniquement les plus grandes,
29:57 avec des actualisations en fonction de campagnes annuelles
30:00 qui nous permettent de regarder ce qu'est la qualité de l'air.
30:02 - Je voudrais faire une petite parenthèse
30:04 sur ces zones à faible émission
30:05 qui empêchent les voitures les plus polluantes
30:07 de rentrer dans les centres-villes.
30:08 Marseille, ce matin,
30:10 la présidente de la communauté urbaine Marseille
30:14 a annoncé, Martine Vassal,
30:16 qu'elle repoussait l'échéance
30:19 pour interdire les véhicules critères 3
30:22 à partir du 1er janvier 2025.
30:24 Qu'est-ce que vous en pensez ?
30:26 - Je pense qu'elle utilise les facultés
30:28 que la loi lui permet, pour être très clair.
30:30 On a là aussi beaucoup caricaturé les choses,
30:32 je vais revenir à un principe que j'ai évoqué juste avant la pause.
30:35 Nous devons être inflexibles sur l'ambition
30:37 souples sur les moyens de l'atteindre.
30:39 Quelle est l'ambition ?
30:40 L'ambition, ce n'est pas d'interdire des véhicules.
30:42 L'ambition, c'est d'améliorer la qualité de l'air.
30:44 Si la qualité de l'air est améliorée,
30:46 je n'ai pas de raison d'aller prendre des mesures d'interdiction
30:49 qui n'auraient qu'une portée électorale ou punitive.
30:52 Et donc la loi dit,
30:53 les collectivités locales ont des marges
30:55 et elles appliquent et utilisent ces marges
30:58 pour pouvoir atteindre les objectifs.
31:00 - Donc c'est une décision que vous trouvez,
31:01 qui ne vous gêne pas ?
31:02 - Encore une fois, à mon arrivée au ministère,
31:05 il y avait une cinquantaine de territoires
31:07 qui étaient potentiellement concernés par ces ZF.
31:09 Le fait qu'on ait remis l'église au milieu du village
31:11 pour utiliser cette expression en disant de façon très claire
31:14 là où il n'y a pas de dépassement,
31:16 il n'y a pas d'obligation punitive,
31:18 là où il y en a,
31:20 vous avez l'obligation de trouver les voies et moyens pour l'atteindre,
31:23 c'est dans ce cadre que Martine Vassal s'exprime.
31:26 Et donc je crois trop à la décentralisation,
31:29 la responsabilité des élus
31:31 et à la capacité à prendre localement les bonnes décisions,
31:33 pas moins plaindre.
31:34 - Et juste pour terminer sur ce sujet de la voiture,
31:37 interdire ou en tout cas faire payer beaucoup plus cher,
31:40 trois fois plus, les SUV à Paris pour le parking,
31:43 les SUV c'est les très très gros véhicules,
31:46 enfin les plus gros véhicules en tout cas,
31:47 ça vous trouvez que c'est une bonne initiative ou pas ?
31:50 C'est Annie Dalgo, la maire de Paris,
31:52 qui organise aujourd'hui un vote sur le sujet.
31:54 - Annie Dalgo fasse un référendum sur ce sujet.
31:55 Comme s'il y avait un doute sur le résultat,
31:58 c'est évidemment pour ressouder sa majorité,
32:02 faire en sorte de faire passer des messages
32:04 de manière à oublier ses propres voyages au bout du monde.
32:06 Parce que sur le fond, quand le gouvernement a augmenté de 70%
32:10 la taxe sur le kérosène,
32:12 pour que les vols en avion coûtent plus cher,
32:14 quand il a mis en place des malus poids pour les véhicules les plus lourds,
32:16 il n'a pas fait un référendum.
32:18 Il a assumé que ce qui était souhaitable devait faire l'objet de mesures.
32:21 - C'est de l'écologie punitive le fait de faire payer plus les véhicules plus lourds ?
32:25 - Ça s'inscrit dans une forme d'écologie punitive.
32:28 Pour autant, qu'on ne remplace pas des véhicules thermiques très lourds
32:34 par des véhicules électriques très lourds,
32:36 c'est un enjeu écologique.
32:38 Mais il y a une nuance entre changer les règles pour les nouveaux
32:41 et que la patrouille rattrape ceux qui ont pris des décisions
32:44 il y a plusieurs années sans connaître les règles du jeu.
32:46 - Vous êtes en train de dire qu'il y a un problème avec les SUVs,
32:48 qui sont des véhicules lourds par définition.
32:50 - De façon très claire, nous devons sortir du pétrole
32:54 et aller vers des formes de véhicules qui sont plus légères.
32:57 Parce que 80% de l'empreinte d'un véhicule,
33:00 c'est l'extraction des matières pour être capable de le faire.
33:03 Mais à l'inverse, dans les solutions pragmatiques que nous poussons,
33:07 on pousse le rétrofit.
33:08 Vous prenez une voiture et vous changez son moteur.
33:11 Dans certains cas, des voitures lourdes dont on change le moteur,
33:13 elles auront un impact plus faible que des voitures neuves
33:17 qu'on fabriquera à partir de rien.
33:20 Donc il faut trouver un temps et un équilibre,
33:22 mais nous devons aller vers des véhicules plus légers.
33:24 - Il faudra réduire le nombre de SUVs ou les ventes de SUVs ?
33:26 - Nous devons aller vers une réduction des voitures lourdes.
33:29 - Pour en revenir sur le Rassemblement national,
33:31 puisqu'on avait réattaqué la seconde partie de ce grand jury par ce sujet-là,
33:34 lors de son discours de politique générale,
33:36 le Premier ministre Gabriel Attal a directement ciblé l'ERN,
33:40 une charge politique dans sa feuille de route.
33:45 Est-ce que c'est bien le lieu en ce moment ?
33:48 Est-ce que c'est à cause des européennes qui arrivent au mois de juin ?
33:51 - On ne peut pas être dans un cas de figure
33:53 où toutes les oppositions tapent sur le gouvernement
33:56 et le gouvernement ne se défend pas en ne disant jamais
33:59 ce qu'il pense des oppositions.
34:01 Et l'ERN est passé maître dans l'art d'être le tireur embusqué.
34:05 Il profite des outrances de la France insoumise
34:08 au Parlement européen pour se donner une représentativité.
34:12 Il profite des divisions des LR pour afficher une unité.
34:17 Il profite des colères que j'évoquais plus tôt
34:20 et il joue à pas vu pas pris sur des sujets
34:24 pour lesquels nous aurions beaucoup à dire.
34:26 - Leur ambiguïté, plus que leur ambiguïté,
34:29 sur leur position pro-russe depuis longtemps,
34:32 on ne peut pas dire que ce soit ça qui ait freiné
34:34 les ambitions de Poutine d'envahir l'Ukraine.
34:36 Les discours qu'ils tiennent et qui pointent les mesures qui sont prises
34:40 comme si les difficultés n'existaient pas,
34:42 comme sur l'écologie.
34:43 Finalement, pour eux, il n'y a pas réellement de dérèglement climatique
34:46 et c'est la raison pour laquelle il n'y a pas besoin
34:48 de prendre des mesures écologiques.
34:49 Les agriculteurs, où ils vont voter les jachères
34:52 avant de les dénoncer quand ils font un tour dans les fermes.
34:55 Les positions anti-européennes qui laisseraient entendre
34:58 qu'il faudrait aller vers une forme de Frexit
35:00 au moment où, jour après jour,
35:02 on voit que le Brexit n'est le miracle annoncé
35:05 ni pour l'économie britannique ni pour sa souveraineté.
35:08 - Dans le camp présidentiel, vous n'avez toujours pas
35:10 de tête de liste pour ces élections européennes.
35:12 On voit, sondage après sondage, le Rassemblement national
35:14 avec Jordan Bardella en tête de liste
35:16 devance de 10 points en moyenne
35:18 les listes de la majorité présidentielle.
35:21 Est-ce qu'il n'y a pas urgence à désigner cette tête de liste chez vous ?
35:24 - Nous n'avons jamais été aussi près du jour
35:26 où nous aurons une tête de liste pour les élections européennes.
35:28 - Madame Buisson ?
35:29 - C'est sûr qu'on s'en rapproche, mais on n'est pas sûr de...
35:31 - Du non.
35:32 - Et quand ?
35:34 - A chaque 60 ans, nous nous en rapprochons.
35:35 - Mais ça manque aujourd'hui ou pas ?
35:36 - Pardon ?
35:37 - Ça manque aujourd'hui un candidat
35:38 pour la majorité présidentielle pour les européennes ?
35:42 - Le moment va venir où ça manquera.
35:45 Mais à la minute où on se parle,
35:46 le fait qu'on ait eu un nouveau gouvernement,
35:48 qu'il y ait eu cette feuille de route,
35:50 fait que je pense que dans l'espace médiatique
35:54 dans lequel nous sommes,
35:55 y compris avec les crises qu'on a vécues,
35:57 on ne peut pas dire qu'un candidat nous ait manqué
35:59 au cours de ces dernières semaines.
36:01 - Alors, vous êtes ministre de la Transition écologique
36:03 et également ministre du Logement.
36:05 Vous étiez présent à la présentation
36:07 du rapport de la Fondation Abbé Pierre
36:09 sur le mal-logement jeudi.
36:11 "La bombe sociale du logement a explosé",
36:14 dit la Fondation,
36:15 qui parle de déni de fraternité.
36:17 Pourquoi le gouvernement,
36:19 d'une manière générale, sur le logement,
36:21 semble si peu réactif
36:23 alors que les alarmes se sont allumées
36:25 les unes après les autres
36:26 depuis quelques mois,
36:28 voire même ces deux dernières années ?
36:31 - D'abord, si on est honnête,
36:32 il n'y a pas une crise du logement en France,
36:33 il y a une crise du logement partout.
36:35 Pourquoi ?
36:36 Parce qu'on a deux phénomènes qui l'expliquent.
36:38 Et c'est vrai en Chine,
36:39 c'est vrai aux Etats-Unis,
36:40 c'est vrai partout en Europe,
36:41 avec des chiffres à peu près comparables.
36:43 L'argent coûte plus cher,
36:44 hausse des taux d'intérêt,
36:45 multiplié par 3, par 4
36:47 dans les prêts qui sont proposés aux gens.
36:49 Et le prix des matériaux de la construction
36:51 sous l'effet de l'inflation a augmenté.
36:53 Et donc on a réduit le pouvoir d'achat.
36:54 - Avant même ces deux phénomènes-là,
36:55 on avait déjà un problème de construction.
36:57 - Ah non, quand vous regardez les chiffres,
36:58 quand vous regardez la réalité,
36:59 vous avez globalement des années jusqu'en 2019
37:01 où les choses se passent pas mal.
37:02 Vous avez le Covid,
37:03 qui casse toute une partie du dynamisme.
37:06 Et vous avez ensuite, malheureusement,
37:07 l'Ukraine qui a pris le relais
37:09 avec des mises en chantier entre les deux
37:10 qui a été remontée.
37:11 Et donc quand vous regardez,
37:12 l'année qui s'est écoulée,
37:13 c'est 25% de recul des mises en chantier.
37:16 Mais c'est vrai partout.
37:17 - Donc il y a des phénomènes
37:18 que le gouvernement ne maîtrise pas.
37:19 Mais la réaction et la réponse du gouvernement
37:21 à cette crise du logement, c'est laquelle ?
37:23 - J'y arrive.
37:24 Ce que je veux dire, c'est qu'en face de ça,
37:26 qu'est-ce que vous faites ?
37:28 On nous dit "vous avez arrêté un dispositif fiscal".
37:31 Le PINEL.
37:32 Oui, le PINEL, il conduisait globalement
37:34 à ne pas bien cibler les constructions de logements.
37:36 Il ne faut pas construire pour construire.
37:38 Il faut construire là où on a des besoins.
37:39 Parce que dans notre pays,
37:40 on a 3,5 millions de logements vacants.
37:43 Et dans le même temps,
37:45 on a des millions de gens qui considèrent
37:46 qu'ils sont mal logés
37:47 et qu'ils pourraient être mieux logés.
37:48 Pour faire en sorte que ces deux objectifs convergent,
37:50 je crois profondément au fait qu'il faut accentuer,
37:52 augmenter le pouvoir qu'on donne aux élus locaux
37:54 pour pouvoir territorialiser les politiques.
37:56 Ensuite, il y a des dispositifs de soutien
37:59 spécifiques pour le logement social
38:01 qui ont permis de limiter la crise
38:02 pour le logement social.
38:03 Puisque je vous dis,
38:04 il y a moins de 25% de mise en chantier
38:06 pour les logements normaux.
38:08 Mais il n'y a que 9% de recul
38:09 pour les logements très sociaux.
38:10 - J'ai vu autant de demandes de gens
38:11 qui font des demandes de logements sociaux.
38:14 - C'est tout à fait exact.
38:14 On ne conteste rien de tout ça.
38:15 On dit juste que, là aussi,
38:17 par rapport à des solutions qui seraient toutes simples,
38:19 c'est un peu plus compliqué.
38:21 Parce qu'il faut agir sur le fait
38:22 d'avoir parfois certains maires
38:23 qui ne veulent plus signer un permis de construire
38:25 parce que les riverains n'ont pas forcément tous envie
38:27 d'avoir des voisins.
38:28 Parce qu'on a les scénarios économiques dont je parlais.
38:30 - Sur la question du logement social,
38:31 est-ce qu'intégrer les logements intermédiaires
38:33 dans le calcul du nombre de HLM
38:35 que doivent avoir chaque commune,
38:37 est-ce que ça, ça va favoriser le logement social ?
38:40 A priori, non.
38:41 - C'est un ensemble de mesures
38:43 qu'on doit être capable de conduire.
38:44 - Le Premier ministre a dit
38:45 "j'annonce quelques premières mesures
38:47 dans le cadre de ma déclaration de politique générale".
38:49 Il dit "il faut regarder le parcours résidentiel
38:51 et donc il faut qu'on regarde les logements intermédiaires
38:53 parce que ce sont des logements abordables
38:55 comme un moyen de faire en sorte
38:56 de répondre aux attentes des Français".
38:58 Plus de la moitié des logements intermédiaires
39:00 qui ont été attribués dans le courant de l'année 2023,
39:02 plus de la moitié,
39:03 ce sont des gens qui relèvent du logement social.
39:06 D'ores et déjà, en parallèle,
39:08 il faut redonner du pouvoir aux maires,
39:09 notamment sur les attributions de logements sociaux
39:12 parce que ça fait partie des freins.
39:13 Et puis il faut repenser une partie du dispositif.
39:15 Moi, j'ai une idée que je souhaite pousser, mettre en avant.
39:17 C'est qu'on copie une partie de nos voisins.
39:20 Ça s'appelle le crédit infini.
39:21 En gros, c'est cette idée de dire
39:23 on emprunte,
39:25 on emprunte pour la valeur de sa maison
39:26 mais on ne rembourse pas tout.
39:28 Il y a une part qu'on ne rembourse pas,
39:29 20, 30%
39:30 pour redonner du pouvoir d'achat immobilier aux gens.
39:32 Cette part, elle sera remboursée
39:33 au moment où vous revendez votre bien immobilier.
39:36 Mais elle fera l'objet d'un "loyer"
39:40 et uniquement d'intérêt sur cette partie-là.
39:42 Et donc, elle vous permet d'accéder
39:44 à un logement plus grand.
39:45 C'est comme ça que les Suisses, par exemple,
39:47 ont fait face à des difficultés comparables
39:49 qu'ils avaient eues il y a quelques années.
39:50 Notre sujet, ce n'est pas seulement
39:51 comment on fait face à la crise maintenant.
39:53 C'est comment on pousse
39:55 pour redonner du pouvoir d'achat aux Français
39:57 et en particulier aux Français modestes.
39:58 Le crédit infini
40:00 peut être un des moyens d'y parvenir.
40:03 Il y en a d'autres. Il y a le crédit hypothécaire.
40:05 On a plein de sujets.
40:06 Et ce mois de février va être l'occasion
40:07 avec les acteurs du logement, pour moi,
40:09 de pouvoir les faire rentrer dans la construction.
40:10 - Toujours à propos du logement,
40:11 une question sur le diagnostic.
40:13 Claire Convite.
40:14 - Oui, vous avez annoncé...
40:18 - Une simplification.
40:19 - Une simplification du diagnostic énergie
40:21 qui empêchera de louer les appartements
40:23 des maisons très mal isolées.
40:24 Dans "Veuve", vous aviez dit, je cite,
40:26 "vouloir permettre aux propriétaires
40:27 et aux locataires d'aborder la date
40:28 du 1er janvier 2025
40:30 avec plus de confiance".
40:32 Avec plus de confiance, ça veut dire quoi ?
40:33 Un report ?
40:34 - Une pause ?
40:35 - On a, pour être précis,
40:38 1,5 million de passoires énergétiques
40:40 dans ce pays,
40:41 dans lesquels il y a des locataires
40:43 qui sont loués.
40:44 Il ne faut pas qu'on baisse notre ambition.
40:48 Parce que parfois, j'entends des gens dire,
40:50 "Mais vous pensez aux propriétaires
40:51 qui vont avoir du mal à faire les travaux."
40:52 Moi, j'aimerais aussi qu'on pense aux locataires
40:54 qui ont du mal à payer les charges.
40:55 Parce qu'une passoire énergétique,
40:56 à la fin, c'est une facture en moyenne
40:58 deux fois plus élevée
40:59 que si vous ne vivez pas
41:00 dans une passoire énergétique.
41:01 - Donc, vous êtes en train de dire
41:02 aux propriétaires, "Jouez pas la montre,
41:03 de toute façon, vous serez obligés
41:05 à un moment ou à un autre
41:07 de faire des travaux."
41:08 - "Jouez pas la montre,
41:09 parce que je ne peux pas croire
41:10 que vous n'ayez pas une fibre sociale."
41:11 "Jouez pas la montre parce qu'il y a un enjeu
41:12 pour la planète."
41:13 Et "Jouez pas la montre"
41:14 pour une autre raison.
41:15 C'est qu'à la fin,
41:16 il ne faudra pas s'étonner non plus
41:17 que plus personne ne veuille
41:18 aller dans une passoire énergétique.
41:20 - Vous tiendrez le calendrier ?
41:21 - On va tenir le calendrier,
41:22 mais avec deux bémols.
41:23 Le premier, c'est qu'aujourd'hui,
41:24 quand je regarde,
41:25 je m'aperçois que pour les petites surfaces,
41:27 j'ai un taux de passoire
41:28 qui montre que le mode de calcul
41:29 n'est pas le bon.
41:35 Et donc, mi-février, le 15 février,
41:36 pour être précis,
41:37 j'expliquerai comment nous allons modifier
41:38 pour les plus petites surfaces,
41:39 les règles,
41:40 ce qui contribuera à faire diminuer
41:41 de manière très forte
41:42 le nombre de passoires
41:43 dans cette catégorie.
41:44 Deux, on va faire en sorte...
41:45 Non, le dispositif sera rétroactif
41:46 et ne nécessitera pas
41:47 de refaire son diagnostic.
41:48 Le changement de mode de calcul
41:49 pour les moins de 40 mètres carrés
41:50 sera automatique
41:51 et vaudra y compris
41:52 pour les DPE du Périgord,
41:53 pour les plus petites surfaces,
41:54 pour les moins de 40 mètres carrés,
41:55 pour les moins de 40 mètres carrés,
41:56 pour les moins de 40 mètres carrés,
41:57 automatique et vaudra y compris
41:58 pour les DPE du passé,
41:59 sans être obligé
42:00 de refaire quoi que ce soit.
42:01 Ça fait partie de la simplification
42:02 que nous souhaitons.
42:03 Deux, il faut qu'avec les artisans,
42:05 avec les professionnels du bâtiment,
42:07 on regarde aussi deux ou trois irritants
42:09 qui méritent de s'inscrire
42:10 dans le chantier de la simplification.
42:12 Je ne vais pas être beaucoup plus précis ici
42:14 parce que ça deviendrait très technique,
42:16 mais il faut à la fois aider plus
42:18 les propriétaires qui ont le plus besoin,
42:20 et donc que ceux qui sont en jet
42:22 bénéficient d'une sorte de coupe-fil
42:24 au niveau des aides
42:25 et d'un niveau de soutien
42:26 qui leur permettent de mesurer
42:27 que c'est possible
42:28 et que gagner ne serait-ce qu'une ou deux classes
42:30 pour respecter la date du 1er janvier
42:32 ne pose pas de problème.
42:33 Et puis ensuite,
42:34 quand vous êtes en copropriété,
42:35 on sait que parfois les choses sont plus complexes
42:37 parce qu'une partie de l'effort énergétique
42:39 dépend du vote de la copropriété
42:41 avec des règles compliquées.
42:42 Pour cela aussi,
42:43 je souhaite qu'on simplifie
42:44 et qu'on clarifie les trois axes.
42:45 - Vous êtes ministre de la transition écologique,
42:47 vous êtes ministre du logement,
42:49 on vient d'en parler,
42:50 vous êtes ministre des transports,
42:51 on en a parlé aussi,
42:52 et vous avez gardé une partie
42:54 de l'énergie.
42:56 À ce propos,
42:58 pourquoi il n'y a plus d'objectif
43:00 chiffré sur les énergies renouvelables ?
43:02 - Ça va revenir.
43:04 - Ah !
43:05 - Ce que je veux dire de manière...
43:06 - Vous avez une pause aussi ?
43:07 - Non.
43:08 Pour être complet,
43:10 cet objectif d'énergie renouvelable,
43:13 il est à intégrer dans un global.
43:16 Il faut sortir des énergies fossiles.
43:18 Pour le faire,
43:19 on a deux piliers sur lesquels on s'appuie.
43:20 La relance du nucléaire,
43:21 qui a l'avantage d'être une énergie pilotable,
43:23 et les énergies renouvelables,
43:26 qui sont intermittentes,
43:27 mais inépuisables.
43:28 - Et jusque-là, on disait
43:29 on va faire telle part de nucléaire,
43:30 telle part d'énergie renouvelable.
43:31 - Elle va être précisée.
43:32 Bruno Le Maire,
43:33 qui est maintenant en responsabilité
43:35 de la production d'énergie,
43:36 et moi, la sobriété,
43:37 l'efficacité énergétique,
43:39 on va évidemment relancer
43:42 les consultations,
43:43 mais au moment où ce changement a eu lieu,
43:45 avec une urgence qui est d'aller valider
43:48 cette loi sur l'énergie,
43:50 le fait de redonner du temps
43:52 à un échange avec les différents partenaires
43:54 a été annoncé.
43:55 - Gabriel Attal a dit cette semaine
43:56 "J'assume être à la tête
43:57 d'un gouvernement pro-énergie nucléaire,
43:58 il ne faut pas s'inquiéter
43:59 pour les renouvelables",
44:00 c'est ce que vous nous dites aujourd'hui ?
44:01 - Bien sûr que non,
44:02 on a besoin des deux.
44:03 Et je vais vous dire,
44:04 la relance du nucléaire,
44:05 elle fait qu'au mieux,
44:06 on aura de nouvelles centrales
44:07 seulement après 2030.
44:09 Et donc, dans ce contexte,
44:10 on doit évidemment accélérer
44:12 sur les renouvelables.
44:13 Et de ce point de vue,
44:14 l'année qui s'est écoulée
44:15 a été record sur le plan
44:16 de l'installation d'énergie photovoltaïque.
44:18 Cette année 2024,
44:19 c'est la consultation
44:20 sur les parcs éoliens offshore
44:22 où notre pays a du retard
44:24 et où il y a des gisements
44:25 qui sont absolument considérables.
44:26 - J'ai listé toutes les fonctions
44:28 que vous occupez actuellement,
44:29 puisque vous n'avez pas encore
44:30 de ministre délégué
44:31 ou de secrétaire d'État
44:32 à vos côtés.
44:33 On devrait connaître
44:34 le gouvernement au complet,
44:35 une trentaine de personnes maximum,
44:37 demain, lundi ou peut-être mardi.
44:40 Vous, il faut combien de postes
44:42 pour vous,
44:43 pour assurer tous les champs
44:46 que vous avez ?
44:47 - J'avais jusqu'à maintenant
44:48 5 ministres délégués
44:49 ou secrétaire d'État.
44:51 Le président de la République
44:52 et le Premier ministre
44:53 m'ont fait la confiance
44:54 de me rajouter la mer,
44:55 l'efficacité énergétique,
44:56 la sûreté nucléaire.
44:58 Puisque le gouvernement est resserré,
45:00 il faudra qu'on fasse au maximum
45:02 avec le nombre de ministres
45:04 ou de secrétaire d'État
45:05 que j'avais jusqu'à maintenant.
45:06 Mais ensuite,
45:07 c'est une question d'équilibre.
45:08 Vous savez, le resserrement,
45:09 il a un avantage.
45:11 C'est qu'il permet de gagner
45:13 en efficacité
45:14 parce qu'il y a moins de concertation
45:15 entre les uns et les autres
45:16 pour avancer.
45:17 Et je pense qu'y compris
45:18 dans la crise agricole
45:19 qu'on a vécue,
45:21 le fait de pouvoir être
45:22 plus resserré,
45:23 ça a été une façon
45:24 d'être plus agile
45:25 sur les réponses
45:26 que nous devions apporter.
45:27 Ça va avec l'objectif
45:28 de simplification
45:29 qui a été évoqué.
45:30 - Et dans ces chiffres,
45:31 est-ce que vous allez regarder
45:32 le nombre de ministres
45:33 qui sont horizon ?
45:34 Vous êtes le numéro 2
45:35 du parti horizon,
45:36 le parti d'Edouard Philippe.
45:37 Il y avait deux sortants.
45:38 - Tout compte
45:39 dans un gouvernement.
45:40 Les équilibres,
45:42 géographique,
45:43 politique,
45:44 la répartition
45:46 des postes.
45:47 - Il y a beaucoup plus d'équilibres
45:48 pour l'instant.
45:49 - Et je fais une grande confiance
45:50 au président de la République
45:51 et au Premier ministre
45:52 pour compléter le gouvernement
45:53 en tenant compte
45:54 de ce que ça va être.
45:55 - Et l'équilibre, c'est 2 ?
45:56 2 en plus ?
45:57 - Vous me reposerez la question
45:58 quand le remaniement
45:59 sera terminé.
46:00 - Est-ce qu'Emmanuel Macron
46:01 doit continuer de débaucher,
46:03 c'est le terme employé,
46:04 à droite ?
46:05 - Je pense que le président
46:06 de la République
46:07 ne doit pas s'interdire
46:08 de rassembler
46:09 des femmes et des hommes
46:10 de talent
46:11 au service du pays.
46:12 - Alors, il y a quelqu'un
46:13 pour qui c'est difficile
46:14 ce début de gouvernement
46:16 Claire Convite ?
46:18 - Oui, la ministre de l'Education
46:20 Amélie Oudéa Kassera
46:22 a assuré vendredi
46:23 qu'elle ne songeait pas
46:24 à démissionner.
46:25 Estimez-vous cependant
46:26 que cette ministre
46:27 est le symbole
46:28 d'une caste privilégiée
46:30 à abattre,
46:31 comme elle l'a dit elle-même ?
46:33 - Elle a elle-même reconnu
46:36 qu'elle avait commis
46:39 des maladresses
46:40 et dans son expression
46:42 et dans la façon de s'en défendre.
46:44 Je pense qu'il y a un moment
46:46 où on peut peut-être
46:47 passer à autre chose.
46:48 - Il y a eu une forme d'acharnement ?
46:50 - Encore aujourd'hui.
46:51 La preuve, c'est que chaque jour
46:52 vous avez des gens
46:53 qui prennent un malin plaisir
46:54 à essayer d'en rajouter
46:55 pour continuer à l'affaiblir.
46:56 De manière générale,
46:57 je n'aime pas les chasses à l'homme
46:58 mais qu'en plus,
46:59 ça se fait de cette manière-là,
47:00 en utilisant tous les arguments possibles,
47:02 en mélangeant vie privée,
47:04 vie publique,
47:05 responsabilité ministérielle précédente,
47:07 rapports parlementaires.
47:08 On est dans une entreprise
47:10 trop organisée
47:12 pour qu'elle ait pour moi
47:14 la moindre compassion.
47:15 Je parle de l'entreprise
47:16 de déstabilisation.
47:17 Au contraire...
47:18 - Vous, vous avez eu
47:19 des débuts pas faciles non plus.
47:21 Vous dites aujourd'hui
47:23 à Mélioudea Castera
47:24 "il faut tenir"...
47:26 - Je n'ai pas de conseils à lui donner.
47:29 Chacun d'entre nous est différent
47:30 dans sa façon de réagir.
47:31 Ce que je crois vraiment,
47:32 c'est qu'à partir du moment
47:34 où elle a très vite reconnu
47:36 qu'elle avait commis une maladresse,
47:38 ne pas en tenir compte
47:39 et ne pas la juger à ses actes
47:41 de la même manière que ce qu'elle a fait
47:43 sur le plan du ministère des Sports,
47:45 personne n'a trouvé à redire
47:46 sur ce qu'était sa conduite.
47:47 Au contraire, elle a même suscité
47:49 le soutien de beaucoup
47:50 de patrons de fédérations.
47:51 C'est étonnant de la violence
47:53 avec laquelle elle a été accueillie
47:54 au sein de l'éducation nationale.
47:56 - Justement, est-ce que
47:57 son portefeuille est trop large ?
47:58 L'éducation nationale,
47:59 les sports, est-ce que c'est trop large ?
48:01 - Je ne peux pas répondre
48:02 à cette question.
48:03 Compte tenu de la largeur
48:04 de mon propre portefeuille,
48:05 je serai mal placé
48:06 pour commenter la largeur des autres.
48:07 - Est-ce que la nomination
48:08 de Gabriel Attal
48:09 comme Premier ministre
48:10 est une chance ou un défi
48:12 pour Édouard Philippe
48:14 en vue de 2027, bien entendu ?
48:16 - Tout ce qui permettra
48:21 à notre pays de réussir,
48:22 c'est bon pour les Français,
48:23 et donc ça convient
48:24 à Édouard Philippe.
48:25 J'ai entendu la petite musique
48:28 laissant entendre que maintenant
48:29 qu'on avait un Premier ministre
48:30 de 34 ans,
48:31 ce serait une forme de ringardisation
48:32 pour d'autres candidats
48:34 à l'élection présidentielle.
48:35 Si on est honnête,
48:37 en appliquant cette grise,
48:38 ça nous ringardise tous.
48:39 Enfin, au moins nous,
48:41 qui avons significativement
48:42 plus de 34 ans,
48:43 M. Bost.
48:44 Moi, je pense que
48:46 c'est toujours une chance
48:48 de pouvoir avoir
48:49 des gens jeunes
48:52 qui ont des responsabilités.
48:53 Je préfère être dans un pays
48:54 où on discute
48:55 du fait de savoir
48:56 si le Premier ministre
48:57 est trop jeune ou pas
48:58 plutôt que d'être aux États-Unis
48:59 et avoir à savoir
49:00 lequel des deux candidats
49:01 âgés de plus de 70 ans
49:02 fêtera ses 80 ans
49:03 à la Maison-Blanche
49:04 au cours du prochain mandat.
49:07 C'est à la fois un signe de vitesse
49:09 et de vitalité de notre démocratie.
49:10 Et c'est une formidable occasion aussi
49:12 de lutter contre l'abstention
49:14 en montrant que tout le monde
49:15 à sa place a une condition.
49:16 C'est de s'en saisir.
49:18 Donc il faut que Gabriel Attal réussisse
49:19 pour qu'Edouard Philippe
49:21 puisse être candidat en 2027.
49:22 C'est indispensable.
49:23 Edouard Philippe n'a jamais considéré
49:24 et n'a jamais pensé
49:26 que l'échec du pays,
49:28 que les difficultés des Français
49:30 seraient une chance
49:31 pour une élection présidentielle.
49:32 C'est d'ailleurs ce qui le différencie
49:33 le plus
49:34 des candidats populistes
49:35 de LFI et du RN
49:37 qui, eux,
49:39 décrivent une France qui va mal
49:41 en espérant que ça va s'aggraver
49:42 pour pouvoir pleinement
49:44 se nourrir de toutes ces haines,
49:45 de toutes ces colères
49:47 et ensuite ne rien proposer d'autre
49:49 que d'en faire le constat
49:51 ou le catalogue effroyable.
49:52 Edouard Philippe a choisi jusque-là
49:55 de rester, on va dire,
49:56 relativement discret.
49:57 Est-ce que la nomination
49:59 de Gabriel Attal
50:00 doit le pousser à être plus présent ?
50:02 À venir au Grand Jury, par exemple ?
50:04 Je lui transmettrai l'invitation.
50:08 Mais fondamentalement,
50:09 j'aimerais qu'on ne se trompe pas.
50:10 Ce qu'Edouard Philippe a dit,
50:13 c'est qu'il souhaitait être
50:14 loyal mais libre.
50:15 Il a fait le choix
50:16 de façon extrêmement claire
50:17 de soutenir Emmanuel Macron
50:19 pour un deuxième quinquennat,
50:20 de faire en sorte que le parti
50:22 qu'il a créé s'inscrive
50:23 dans cette majorité présidentielle,
50:24 que ce parti soit solide
50:25 à l'Assemblée
50:27 pour appuyer
50:28 sur tous les textes importants
50:29 qui sont arrivés,
50:30 l'action du gouvernement.
50:32 Le sujet reste le même.
50:34 Comment on fait en sorte
50:35 chaque jour d'être utile
50:36 aux Français
50:37 et en 2024,
50:38 le sujet ce n'est pas 2027,
50:39 c'est 2024.
50:40 Mais est-ce que le sujet
50:41 ne peut pas devenir non plus ?
50:42 Comment se distinguer du macronisme
50:43 à un moment ou à un autre ?
50:44 Vous pensez que c'est véritablement
50:45 le truc le plus urgent
50:47 que nous ayons collectivement
50:48 aujourd'hui sur la table ?
50:49 Non, c'est des questions
50:50 sur Edouard Philippe.
50:51 C'est comment on fait en sorte
50:52 d'être à la hauteur
50:53 des ambitions écologiques
50:54 qui ont été fixées pour le pays ?
50:55 Comment on va vers le plein emploi ?
50:57 Comment on restaure encore davantage
50:59 la sécurité et l'autorité
51:00 dans ce pays ?
51:01 Comment on fait en sorte
51:02 de continuer
51:03 à redonner confiance,
51:04 y compris aux Français,
51:06 dans les atouts et dans les qualités
51:07 de notre pays ?
51:08 Et les élections européennes,
51:09 elles doivent servir
51:10 à faire passer le message
51:11 que par rapport à tous ceux
51:12 qui nous expliquent de façon fantasmée
51:13 ce qu'il faudrait faire,
51:14 on doit aller vers mieux d'Europe
51:15 avec davantage de France dedans.
51:16 Merci beaucoup Christophe Béchut
51:18 pour ce grand jury.
51:19 Bon dimanche à tous,
51:20 à la semaine prochaine.
51:21 de l'épreuve.
51:21 Merci à tous !