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La vice-présidente de Reconquête et tête de liste du parti pour les élections européennes est l'invitée du Grand Jury de 12h à 13h.
Regardez Le Grand Jury du 01 octobre 2023 avec Olivier Bost.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
00:15 Bonjour à tous, bienvenue dans ce Grand Jury, en direct sur RTL et en direct sur Paris 1ère, en clair, sur le canal
00:23 41 de la TNT. Bonjour Marion Maréchal.
00:27 Vous avez été choisie par Éric Zemmour pour être la tête de liste pour les élections européennes,
00:32 une décision conjointe, dites-vous, vous y tenez. Vous êtes vice-présidente de Reconquête,
00:38 l'avenir du parti repose sur vos épaules.
00:40 5% des voix et vous avez des élus, moins de 5% des voix en juin prochain et Reconquête n'aura toujours aucun élu national.
00:48 Vous allez donc nous dire comment vous comptez, Marion Maréchal, gagner ces élections européennes
00:52 face à la concurrence de Jordane Bardella et celle des Républicains.
00:57 A mes côtés pour vous interroger, Claire Conritte du Figaro. Bonjour. Et Pauline Buisson de la rédaction d'M6. Bonjour.
01:03 Nous allons commencer ce Grand Jury en parlant de natalité.
01:07 Le nombre de naissances en France a reculé de 7% sur les huit premiers mois de l'année.
01:12 C'est le plus bas niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
01:16 Oui et pour expliquer ce phénomène, plusieurs facteurs sont avancés. D'abord la difficulté pour trouver des modes de garde,
01:21 les questions financières ou encore
01:24 les carrières professionnelles et pour endiguer cela, Éric Zemmour,
01:27 proposer 10 000 euros aux familles à chaque naissance dans les zones rurales, est-ce que vous maintenez cette proposition ?
01:34 Alors plusieurs choses. Déjà pour élargir, si je puis dire, le sujet, à travers cette dénatalité,
01:40 c'est aussi la question du financement de notre modèle social qui se pose.
01:43 Et c'est un vrai drame que le gouvernement n'ait pas intégré cette question de la politique familiale et de la politique nataliste dans notre
01:49 pays au moment où il a porté ce débat sur la question des retraites.
01:52 Parce que si nous continuons sur cette pente, il est évident que la réforme des retraites qui a été votée il y a quelques mois de cela
01:57 ne servira à rien et qu'il faudra vraisemblablement en voter une nouvelle avec un nouvel allongement
02:02 puisqu'évidemment nous n'aurons pas suffisamment de cotisants par rapport aux personnes qui bénéficient de ces pensions.
02:07 Donc c'est vrai qu'il y a un manque de cohérence déjà à relever,
02:10 sur lequel il n'y a pas de réponse claire.
02:12 Alors ce qui est intéressant c'est de regarder ce qui se passe en Europe et de regarder les modèles qui fonctionnent. Jusqu'alors la France
02:17 avait d'ailleurs su se distinguer en mettant en place une politique familiale plutôt
02:22 ambitieuse. Depuis quelques années, notamment depuis François Hollande, il y a eu
02:26 on va dire une trajectoire de détricotage de cette politique familiale. Je pense notamment à la fin de l'universalité des allocations
02:33 familiales qui n'a pas été remise en cause.
02:36 Quand on regarde ce qui se passe en Europe, il y a un pays aujourd'hui qui sait se distinguer et obtenir des résultats
02:41 tangibles, c'est la Hongrie, qui a par exemple mis en place
02:45 une exonération d'impôts pour les mères de familles nombreuses à partir de quatre enfants.
02:50 Ce qui est bien la démonstration...
02:52 - Il y avait des chiffres encore inférieurs aux nôtres...
02:54 - Oui bien sûr, parce qu'il partait de plus loin. Mais ce qui est intéressant c'est de voir dans les différents modèles que
02:59 manifestement aujourd'hui l'une des réponses est de permettre à des familles qui souhaitent avoir des enfants
03:04 d'en avoir en les accompagnant sur le plan...
03:06 - Je vais vous expliquer un exemple qui ne fonctionne pas plus que ça.
03:08 - Si, je suis en train de vous dire que c'est l'un des rares pays qui pour l'instant a des résultats tangibles
03:14 sur l'augmentation du nombre de naissances. Alors vous avez raison, il partait de plus loin, mais néanmoins de fait il y a concrètement quelque chose
03:20 qui se passe depuis maintenant une dizaine d'années. Donc c'est intéressant.
03:22 Moi ce que je crois c'est qu'il y a en effet une réponse à apporter sur les questions des modes de garde. Vous avez
03:27 évidemment raison, moi je suis une mère de famille, je connais les immenses difficultés ne serait-ce que pour avoir accès à une crèche publique
03:34 dans notre pays. Donc c'est
03:36 manifestement là une fois de plus une des grandes carences de notre gouvernement.
03:41 - Mais sur les 10 000 euros, vous maintenez la proposition 10 000 euros pour les familles qui...
03:45 - Je pense qu'il y a évidemment un accompagnement particulier à avoir
03:48 pour encourager finalement l'installation des familles dans les zones rurales, mais évidemment cette prime ne peut aller qu'avec en parallèle une
03:54 politique de structuration du territoire cohérent. Parce que si les jeunes familles aujourd'hui ne s'installent plus dans ces territoires,
03:59 c'est aussi parce que l'école a fermé, parce qu'il n'y a plus de services publics
04:02 à proximité, parce que la maternité la plus proche est à une heure et demie de voiture, parce qu'évidemment
04:08 l'emploi s'en est allé avec la disparition notamment de l'industrie. Donc
04:13 c'est une réponse cohérente. C'est ce qui pêche la plupart du temps avec ce gouvernement et on vient de le relever avec la réforme des
04:18 retraites, c'est qu'en effet il n'y a pas de vision cohérente.
04:20 - Vous avez pointé l'un des aspects de la natalité qui est effectivement
04:23 notre système social et notamment les retraites. Est-ce que vous dites aussi que la natalité permet de faire face à l'immigration ?
04:30 - A ce dont je suis convaincue, c'est qu'en revanche la réponse à la dénatalité ne peut pas être l'immigration. C'est évidemment aujourd'hui
04:36 l'idée portée par ce gouvernement d'ailleurs, c'est également l'idée portée par
04:41 la commission européenne aujourd'hui présidée par madame Van der Leyen.
04:45 Et je pense que c'est une très mauvaise réponse pour plein de raisons. Déjà parce que l'immigration, on y reviendra j'imagine à des conséquences sur
04:52 le plan économique, sur le plan sécuritaire,
04:54 sur le plan identitaire et culturel bien évidemment. Mais également parce que nous avons une difficulté aussi
05:00 d'intégration, y compris sur le plan professionnel de ces populations. J'ai quelques chiffres en tête qui ne sont pas les miens, qui sont ceux de
05:06 l'INSEE. Il faut savoir qu'aujourd'hui il y a 50%
05:09 des résidents de nationalités étrangères, je vous parle pas de français d'origine immigrée mais de nationalités étrangères,
05:15 qui sont sans activité, sans emploi dans notre pays. Par exemple pour les personnes qui sont des résidents algériens, on a à peu près 41%
05:22 des personnes qui sont sans activité. Donc en fait aujourd'hui pourquoi je vous dis ça, c'est que il ne suffit pas de faire venir des gens,
05:29 surtout quand on sait que l'immense majorité de cette immigration est à bas niveau
05:32 socioprofessionnel et peu qualifié, pour imaginer qu'ils puissent porter à bout de bras notre système de cotisation. Parce que derrière il y a plein
05:38 d'étapes pour les intégrer vers le travail. Il y a la langue, il y a la culture, il y a les moeurs,
05:43 il y a le civisme. Si nous sommes dans un combat
05:46 civilisationnel,
05:49 si on est dans ce combat,
05:51 pourquoi les français font moins d'enfants ?
05:53 Je pense qu'ils font moins d'enfants pour les raisons qu'on vient d'évoquer. Déjà parce qu'il y a une inquiétude sur l'avenir, parce que
06:00 on va en parler j'imagine, il y a aujourd'hui des difficultés en termes de pouvoir d'achat, les français ont du mal, beaucoup de français ont du mal
06:06 à finir les fins de mois, parce qu'il y a
06:08 une difficulté à concilier, notamment pour les femmes, le travail
06:12 et les modes de garde, parce qu'on est contraint aujourd'hui de plus en plus à vivre dans des zones urbaines qui sont
06:17 des zones qui sont les véritables zones d'emploi, puisque la France dite périphérique, les zones rurales aujourd'hui ont de plus en plus de
06:24 difficultés à offrir des emplois. Or on sait que vivre en ville,
06:26 c'est un secteur dans lequel le logement est extrêmement coûteux. Donc quand vous voulez deux ou trois enfants, il faut avoir les chambres qui vont
06:33 avec et financièrement c'est très compliqué. Donc je pense qu'il y a plein de
06:35 facteurs et probablement en effet aussi une inquiétude. C'est vrai qu'aujourd'hui avoir des enfants, je ne vous le cache pas, c'est
06:41 dans le monde qui est le nôtre, ça peut être une angoisse. Quand on voit aujourd'hui le chiffre de la criminalité en France qui est
06:47 plus élevé
06:48 en moyenne qu'en Europe, je pense aux homicides, je pense au cobriolage, je pense aux violences
06:53 avec ou sans armes, évidemment c'est un sujet d'inquiétude que d'élever des enfants dans le monde qui est le nôtre.
06:59 - Puisqu'on parlait de l'immigration, dans toutes les enquêtes d'opinion, l'immigration n'apparaît jamais comme la première préoccupation des français.
07:07 Selon les enquêtes, c'est d'abord le pouvoir d'achat, la sécurité, le climat également. Est-ce que finalement,
07:13 en étant focalisé dans votre discours en grande partie sur l'immigration,
07:17 vous ne vous adressez pas à une minorité ? - Alors en réalité elle fait toujours partie des premières préoccupations, peut-être pas la première évidemment,
07:24 vous avez des circonstances et c'est toujours
07:26 deux, trois, quatrième préoccupation selon. Tout dépend aussi si
07:30 on parle aussi de la sécurité parce que je vous le disais à l'instant, j'ai quelques chiffres sous les yeux mais la réalité c'est qu'il y a
07:36 aujourd'hui un lien structurel entre l'immigration et l'insécurité. Je rappelle que les personnes de nationalité étrangère sont censées représenter 7% de la population dans notre pays,
07:43 or ils représentent 62% des agresseurs dans les transports en Ile-de-France, 50% de la déloquence à Marseille et à Paris,
07:50 35% des vols sans arme, 13% des agressions sexuelles. Donc en fait très souvent quand les français
07:55 parlent de la préoccupation de la sécurité, il y a évidemment en parallèle cette question de l'immigration. Maintenant, vous avez raison,
08:02 aujourd'hui et pour des raisons légitimes, la question du pouvoir d'achat est la question la plus prégnante, la plus immédiate pour nos compatriotes.
08:09 Néanmoins, une chose à relever quand même sur l'immigration, c'est que ça fait partie des très rares sujets en France qui font
08:14 consensus. C'est-à-dire que quand vous interrogez les français, quelle que soit leur couleur politique, d'ailleurs la plupart du temps, ils sont
08:21 majoritairement d'accord pour acter qu'il y a aujourd'hui trop d'immigration, qu'elle soit d'ailleurs légale ou illégale, qu'il faut réduire cette immigration, voire la réduire
08:29 drastiquement. Donc c'est étonnant que sur l'un des rares sujets où il y ait un consensus de la population,
08:33 le gouvernement n'ait pas le courage d'aller justement
08:36 proposer un référendum pour s'en remettre au peuple français, puisque manifestement aujourd'hui il n'y a pas de majorité au Parlement pour réussir à faire voter une loi d'immigration.
08:46 Mais juste sur les chiffres que vous citez, par rapport à la préoccupation des français, l'institut Harris Interactive
08:52 publie une note sur ce sujet et en étudiant sur les dix dernières années les chiffres,
08:57 l'immigration a toujours été entre la 11e et la 14e place, donc c'est pas du tout
09:01 entre la première et la troisième, entre la 11e et la 14e préoccupation des français.
09:04 Je ne sais pas à quelle éducation vous me sortez, mais si vous essayez de m'expliquer qu'en fait
09:08 l'immigration est le 15e sujet de préoccupation des français, pardon mais vous allez faire rire tout le monde,
09:12 excusez-moi, quand on vit dans un pays où quand on met son enfant à l'école, on sait qu'à l'école publique on est
09:17 victime de l'offensive islamique à travers
09:20 l'abaya, quand on sait le poids, je vous en ai parlé à l'instant, de l'immigration sur l'insécurité, quand on sait qu'aujourd'hui
09:25 25% des détenus dans notre pays sont de nationalité étrangère, jusqu'à 60% dans certaines prisons, comme à Nice, quand on sait aujourd'hui
09:32 le basculement culturel
09:35 qu'il y a dans de très nombreux quartiers dans lesquels les français eux-mêmes sont les premiers à dire qu'ils ne se retrouvent plus
09:40 dans leur propre pays, quand on sait que chez les jeunes musulmans
09:43 la majorité d'entre eux considère que la charia est au-dessus des lois de la république,
09:46 ça fait partie, pardon, mais c'est des exemples très concrets du quotidien du ressenti des français, qui est une angoisse très forte.
09:52 Est-ce que vous convenez que l'immigration peut être une priorité chez les électeurs d'Eric Zemmour, mais peut-être pas chez l'ensemble des français ?
09:56 Je pense que c'est l'un des grands sujets de préoccupation, et contrairement à ce que vous dites, je suis désolée de vous le dire, mais
10:02 je vous ai parlé tout à l'heure des sondages sur l'inquiétude vis-à-vis de l'immigration,
10:05 sur le fait qu'il y avait même eu un sondage, figurez-vous, sur cette idée du grand remplacement. Pensez-vous
10:10 aujourd'hui qu'il y a un grand remplacement identitaire, culturel, dans notre pays ? Il y avait une fois de plus une
10:15 majorité de français qui disaient oui, et pas seulement les électeurs, pardon, d'Eric Zemmour, mais les électeurs du
10:21 Parlement, de l'Assemblée nationale évidemment, les électeurs également d'Emmanuel Macron,
10:25 une partie significative d'ailleurs des électeurs de gauche, et une partie évidemment très large des électeurs de LR. Donc en réalité cette angoisse,
10:31 elle est transpartisane.
10:33 Voilà, il n'y a que les états-majors des partis pour ne pas s'en rendre compte, et être incapable de s'accorder au Parlement sur ce sujet.
10:39 Je crois qu'on a une question sur l'IVG. Oui, l'IVG est au plus haut depuis 30 ans.
10:44 Des chiffres ont été publiés il y a quelques jours, notamment l'an dernier,
10:49 234 300 000 IVG ont été enregistrés.
10:52 Marion Méchal, est-ce que ces données vous inquiètent ?
10:55 Je trouve ça regrettable, pour une raison simple, c'est que pour moi c'est un échec. Quand on a aujourd'hui
11:01 un certain nombre de systèmes de contraception qui existent et qui sont légitimement
11:06 accessibles, voire même gratuits, qu'on constate encore aujourd'hui que ça augmente, c'est bien que
11:13 manifestement cette politique de santé publique et d'accompagnement
11:17 n'a pas fonctionné. Donc on ne peut pas se réjouir, si vous voulez, qu'il y ait une augmentation des avortements en France. On sait que
11:22 pour un grand nombre de personnes c'est quand même un choix difficile.
11:24 Et je pense que derrière ça d'ailleurs, c'est pas le cas de toutes, bien évidemment, mais il y a aussi des femmes qui recourent à cet
11:31 IVG parce qu'elles ont le sentiment, ou de fait, elles n'ont pas la capacité justement financière de pouvoir accueillir des enfants, surtout quand ce sont des femmes
11:39 isolées. Donc moi j'y vois quand même
11:41 un échec de notre société. - L'entrée du droit à l'IVG dans la constitution, vous y êtes favorable ?
11:48 - Non, je n'y suis pas favorable. Je considère que la constitution c'est le pacte social qui
11:55 porte, on va dire, l'essentiel du fonds fonctionnement de nos institutions démocratiques. Ça n'est pas censé être un outil dans lequel on insère
12:03 toutes les revendications
12:05 sociétales ou de minorités.
12:08 Si on commence évidemment à rentrer là-dedans, on pourrait imaginer demain qu'il faudrait intégrer dans la constitution, je sais pas, par exemple, le droit de
12:14 changer de sexe selon la théorie du genre. Enfin, on ouvre une boîte de Pandore alors qu'une fois de plus c'est notre pacte fondamental,
12:20 c'est ce qui réunit les français.
12:22 Je trouvais ça dommage de commencer à rentrer dans cette logique. - Puisqu'on parle de la constitution, je fais un détour, mais
12:26 l'autonomie de la Corse, vous pensez que c'est une bonne chose ou pas ? - Alors, je me suis beaucoup amusée des déclarations
12:34 d'Emmanuel Macron parce qu'il dit, je cite, "je respecte et je reconnais l'histoire, la culture, les spécificités
12:40 les spécificités, pardon, corse dans la République".
12:43 Alors, moi aussi, j'aime beaucoup l'identité corse et je trouve que les corses ont bien raison de vouloir défendre leur identité. C'est d'ailleurs
12:50 un souhait que j'ai pour l'ensemble des français et l'ensemble des régions françaises. Mais ce qui est quand même paradoxal, c'est d'avoir un président
12:56 qui fait ce genre de déclaration tout en expliquant en même temps qu'il n'y a pas de culture française,
13:00 tout en expliquant que le modèle, finalement, à défendre et à choyer en France, c'est le modèle
13:04 multiculturel, c'est-à-dire la cohabitation de l'identité française avec d'autres cultures importées
13:09 de l'étranger. C'est un président passif, voire complice aujourd'hui de l'islamisation de notre pays.
13:17 Donc, c'est vrai que j'aurais aimé, j'aurais aimé que,
13:21 eh bien, ce souhait qu'il a pour les corses, il l'est pour l'ensemble des français, l'ensemble des régions françaises et qu'il se donne donc
13:27 les moyens aux français de défendre leur identité, aujourd'hui menacée.
13:30 Et par quels moyens ?
13:32 Ah bah déjà par la réduction de l'immigration, une fois de plus on y revient.
13:35 La question du grand emplacement, elle se pose d'abord par
13:38 l'importation massive sur notre sol de populations étrangères et avec elle, évidemment, tous les mœurs, les valeurs, les modes de vie qui vont
13:44 avec. Maintenant, sur la question de l'autonomie de la Corse en particulier,
13:48 moi, je n'ai aucune difficulté de principe à admettre qu'il puisse y avoir des
13:53 régularités de fonctionnement du fait de l'insularité de la Corse.
13:57 Est-ce qu'il faut aller jusqu'à changer la constitution ?
13:59 Maintenant, attention, voilà,
14:00 on ne sait pas de quoi on parle parce que, vous savez, il y a de multiples formes d'autonomie.
14:03 Je connais par exemple un peu l'Italie,
14:06 chacune des régions
14:07 a des modes de fonctionnement très différents. Donc, il faudra d'abord qu'on sache exactement ce que le président a derrière la tête avant de
14:13 pouvoir vous donner un avis précis sur cette réforme potentielle.
14:17 Alors, sans cesse repousser, le projet de loi immigration devrait arriver au Sénat début novembre.
14:22 Auriez-vous voté le volet pour faciliter les expulsions d'étrangers en situation irrégulière ?
14:28 Evidemment, de toute façon, tout ce qui va dans le sens d'une amélioration
14:32 actuelle des expulsions des personnes sous OQTF est une bonne chose.
14:37 Maintenant, ce qui me pose un problème, si vous voulez, dans ce projet tel qu'il se présente,
14:41 c'est qu'il passe pour moi à côté de l'essentiel. Ça veut dire que
14:44 on se pose la question en aval de la gestion des personnes arrivées d'ailleurs le plus souvent illégalement sur le territoire,
14:51 mais on ne se pose jamais la question de pourquoi ces personnes viennent en particulier
14:56 sur le territoire français. J'étais il y a quelques semaines de cela à Lampedusa,
15:01 cette fameuse île italienne qui est devenue la porte d'entrée pour l'Europe entière,
15:04 qui n'est pas seulement une crise italienne, qui est vraiment la crise de l'ensemble de l'Europe.
15:08 Et j'ai constaté, d'ailleurs certains de vos confrères l'ont confirmé en
15:12 interrogeant ces fameux migrants sur place, que pour l'essentiel d'entre eux, ils ont le souhait de venir en France,
15:18 ce qui est la destination finale. Et pourquoi ont-ils le souhait de venir en France ?
15:22 Eh bien parce qu'ils savent qu'une fois arrivés, même illégalement, sur le territoire,
15:25 ils pourront déposer une demande d'asile, que même si cette demande d'asile est déboutée,
15:29 eh bien la plupart du temps ils ne seront pas expulsés, qu'ils ont même une chance potentielle,
15:33 on en reparlera, d'être régularisés, ainsi de bénéficier du regroupement familial,
15:37 pourquoi pas même demain l'accès à la nationalité, particulièrement laxiste chez nous,
15:41 et entre temps, qu'ils soient d'ailleurs clandestins ou qu'ils soient étrangers légaux,
15:46 et ensuite bien sûr demain français, toute une gamme d'aides sociales particulièrement généreuses,
15:51 parmi les plus généreuses d'Europe. Donc pourquoi je vous dis ça ?
15:53 Parce qu'à un moment donné, la question devrait être posée autrement, c'est-à-dire
15:57 comment stoppe-t-on le flux, comment casse-t-on aujourd'hui ces incitations à l'immigration,
16:03 avec en parallèle bien sûr la réponse derrière d'autorité pour ceux qui ont quand même tenté évidemment le voyage.
16:09 Mais du coup ce serait quoi pour vous une politique dissuasive à l'échelle de la France ?
16:13 Et bien précisément ce que je viens de vous dire, c'est-à-dire que ce sont tous ces facteurs propres à la France,
16:18 sur lesquels d'ailleurs la France a pour le coup une marge de manœuvre assez importante.
16:23 Je pense par exemple au droit du sol, qui est l'une des incitations,
16:27 je pense par exemple à l'aide médicale d'État, qui permet aujourd'hui la prise en charge à 100% des soins des clandestins,
16:33 je pense à ce regroupement familial particulièrement généreux,
16:36 bien au-delà d'ailleurs de ce que font la plupart des autres pays.
16:39 En France je pense à cette promesse possible de régularisation,
16:42 que le gouvernement continue d'entretenir potentiellement dans ce projet de loi,
16:45 avec la régularisation automatique des clandestins qui travaillent.
16:49 Vous êtes sur une promesse d'immigration ou un objectif d'immigration zéro ?
16:52 Je suis pour une réduction la plus drastique possible, oui en effet,
16:55 parce que de fait aujourd'hui il y a un certain nombre de filières, y compris d'ailleurs de filières,
17:00 alors il y a déjà la filière du droit d'asile, qui est devenue une nouvelle filière d'immigration clandestine,
17:04 on le voit, on voit aussi cette complicité qui continue et qui se maintient entre un certain nombre d'ONG,
17:11 on a entendu cette polémique des bateaux sous pavillons allemands,
17:14 financés d'ailleurs par manifestement le gouvernement allemand,
17:17 qui vont chercher donc ces migrants en complicité avec les trafiquants pour les ramener ensuite sur les côtes européennes.
17:23 Oui enfin normalement dans le droit de la mer, pardon,
17:25 mais votre obligation est de ramener ces bateaux vers les ports les plus sûrs,
17:29 et donc en l'occurrence ça pourrait être les ports de départ de Tunisie.
17:32 Non, il est fait le choix d'aller les chercher le plus vite possible, le plus loin possible,
17:35 pour les ramener sur les côtes européennes,
17:37 créant ainsi évidemment une incitation extrêmement importante.
17:41 Et j'ai oublié votre question.
17:43 Voilà.
17:44 Mais en tout cas, tout ça pour...
17:46 La question c'était sur l'immigration zéro, l'objectif d'une immigration zéro.
17:49 Oui voilà, tout ça pour vous dire que, je me suis perdue dans le droit d'asile,
17:52 mais tout ça pour vous dire qu'il y a aujourd'hui même des filières d'immigration légale
17:55 qui sont de plus en plus dévoyées,
17:58 c'est-à-dire que la première filière d'immigration aujourd'hui c'est la filière familiale,
18:01 mais aussi il y a la filière étudiante, il y a la filière santé.
18:03 Il faut savoir qu'aujourd'hui nous sommes l'un des rares pays,
18:07 je me demande même si nous ne sommes pas le seul en Europe,
18:09 à proposer par exemple un droit d'entrée pour des personnes qui voudraient venir se soigner en France,
18:15 parce qu'elles seraient victimes d'un certain nombre de maladies
18:17 et qu'elles n'auraient pas accès aux soins équivalents dans leur pays d'origine.
18:20 C'est-à-dire, pardon, mais quasiment l'intégralité en fait de l'humanité.
18:24 Ce qu'on a compris dans votre raisonnement, c'est qu'il s'agit donc de limiter les arrivées,
18:27 à la fois par l'attrait du pays et à la fois par une politique
18:31 qui permet de bloquer les migrants avant qu'ils arrivent en France.
18:34 Pour ceux qui sont arrivés en France et sur les expulsions,
18:37 est-ce que là vous avez une solution, parce qu'il y a peu d'expulsions aujourd'hui,
18:40 qui permet de mener des expulsions ?
18:42 Déjà il faudrait peut-être remettre en place le délit de séjour irrégulier,
18:46 qui n'existe plus aujourd'hui.
18:47 Il faudrait probablement aussi allonger la durée de rétention
18:50 pour permettre de s'assurer que ces personnes ne disparaissent pas dans la nature,
18:54 ce qui est le cas la plupart du temps.
18:56 Il faudrait aussi que nous ayons une politique, un rapport de force beaucoup plus fort
19:00 avec les pays d'origine qui refusent aujourd'hui de délivrer les fameux...
19:03 On a vu les tentatives d'Emmanuel Macron avec le Maroc, avec la Syrie, ça n'a pas fonctionné.
19:07 Tentatives relativement timides, parce que bien sûr il y a la question des visas,
19:12 mais il y a la question aussi des avoirs d'un certain nombre de dirigeants
19:15 ou de grands chefs d'entreprise issus de ces pays qu'ils ont en France.
19:18 Il y a la question aussi beaucoup plus puissante, j'ai envie de dire,
19:21 des transferts d'argent de la France vers ces pays,
19:24 qui pour un certain nombre de pays représentent une part considérable ou significative de leur payé.
19:29 Donc vous voulez bloquer les possibilités pour des gens qui sont en France d'envoyer de l'argent par exemple en Afrique ?
19:34 Je crois qu'aujourd'hui la France devrait utiliser tous les moyens possibles
19:38 pour engager un rapport de force avec des pays qui se refusent à reprendre des personnes
19:42 originaires de ces pays et qui, pour différentes raisons, manquent totalement de respect.
19:50 C'est un pays qui est parmi les plus engagés, notamment dans l'aide française au développement,
19:54 et qui tente, je pense notamment à l'Algérie, qui a fait de multiples tentatives,
20:01 malheureusement sans lendemain, pour apaiser, et je pense à tort,
20:05 parce que vu le traitement aujourd'hui que nous avons de la part du gouvernement algérien,
20:09 qui pardonnez-moi l'expression, nous crache au visage toutes les semaines,
20:12 peut-être en effet faudrait-il changer de stratégie.
20:14 Manifestement la bienveillance, la soumission, la repentance ne fonctionnent pas.
20:19 Or ça a été quand même la politique d'Emmanuel Macron,
20:23 notamment vis-à-vis de l'Algérie, depuis qu'il est arrivé au pouvoir.
20:25 Pauline Buisson.
20:25 Sur le volet régularisation, on sait que dans le projet de loi il y a débat sur cet article 3
20:29 qui permettrait la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension.
20:33 On le sait, il y a beaucoup de pans de l'économie qui dépendent de cette immigration clandestine.
20:37 Vous vous dites quoi ? Il ne faut pas les régulariser ? Qu'est-ce qu'on fait de ces postes ?
20:40 Je dis non, absolument non.
20:43 Je considère que c'est déjà un débat que je ne comprends même pas d'ailleurs qu'on continue à l'avoir.
20:50 Ça veut dire que ça fait 40 ans qu'on explique qu'il y a des métiers en tension,
20:53 ça fait 40 ans qu'on fait venir l'immigration pour faire en sorte que ces métiers ne soient plus en tension
20:57 et ça fait 40 ans que ces métiers restent en tension.
20:59 Métiers d'ailleurs, on parle du BTP, on parle de l'arrestation,
21:01 qui sont aussi en tension d'ailleurs y compris dans des pays comme l'Algérie.
21:04 Donc on voit bien que c'est un problème lié d'ailleurs à ce type de métier.
21:08 Maintenant, une fois de plus, je vous redonne des chiffres que je vous ai donnés tout à l'heure.
21:11 Ce chiffre de l'INSEE est très intéressant.
21:13 50% des résidents étrangers dans notre pays n'ont pas d'activité.
21:19 Mais sur quelle est-il intention qu'on met ?
21:20 Pardon, mais ça veut dire qu'aujourd'hui, nous avons un certain nombre de personnes de nationalité étrangère
21:26 que nous avons fait venir sur notre sol et qui d'ores et déjà ne travaillent pas.
21:30 Donc on ne va pas aller m'expliquer que la solution, c'est d'en faire venir encore d'autres
21:34 alors même que cette solution n'a pas fonctionné.
21:36 Par ailleurs, permettez-moi aussi de casser une espèce d'idée reçue
21:41 qui est l'argument ultime que tout le monde nous sort à chaque fois en disant
21:44 "oui mais de toute façon, les Français ne veulent pas faire ces métiers
21:46 donc on n'a pas d'autre solution que de faire venir des immigrés".
21:50 Pardon, une fois de plus, les chiffres parlent d'eux-mêmes.
21:53 80% de ces métiers dans la restauration ou dans le BTP sont réalisés par des Français.
22:01 Donc ça veut dire que l'immense majorité des personnes qui travaillent dans ce secteur sont des Français.
22:05 Donc ça veut dire qu'il n'y a pas quelque chose d'insurmontable à faire en sorte que ces Français travaillent.
22:10 Maintenant, posons-nous les bonnes questions.
22:11 C'est-à-dire que plutôt que de recourir une fois de plus à l'immigration
22:14 avec tout ce que ça implique et les difficultés d'insertion que ça implique,
22:17 posons-nous la question de savoir s'il n'y a pas un problème dans notre pays
22:20 relativement aux coûts du travail, donc à la capacité de payer dignement
22:26 relativement à la difficulté de ces travaux les personnes qui les réalisent.
22:30 Posons-nous la question de savoir s'il n'y a pas aujourd'hui une politique d'assistanat
22:34 qui détourne du travail et qui fait qu'un certain nombre de personnes finalement
22:37 choisissent plutôt la facilité de l'assistanat plutôt que d'aller dans ce travail justement.
22:43 Posons-nous la question de savoir s'il n'est pas trop compliqué pour ces chefs d'entreprise
22:47 et ces patrons de pouvoir payer aussi correctement leurs salariés
22:50 parce que justement ce salaire leur coûte presque le double en termes de charges.
22:55 Voilà, donc posons-nous les questions autrement plutôt que de recourir à des solutions
22:58 qui ont déjà démontré qu'elles ne fonctionnaient pas.
22:59 À propos de salaire, d'emploi, d'inflation,
23:03 est-ce que vous pensez qu'il faut baisser les taxes sur l'essence ?
23:07 Alors, ce qui est vrai, c'est que le prix du baril aujourd'hui est à peu près à 90$,
23:13 il y a 10 ans de cela c'était le même prix,
23:16 et pourtant il y a 10 ans le carburant était 1,50€ et aujourd'hui il est proche des 2€.
23:21 Et la seule chose qui a changé dans ces 10 ans c'est le niveau des taxes.
23:26 Donc il est évident qu'il y a une part de responsabilité de l'État probablement aussi,
23:31 mais en fait l'essentiel du prix du carburant, on en a suffisamment parlé,
23:34 c'est quand même les taxes que l'État prélève évidemment sur ce carburant.
23:39 En fait, à travers ce sujet, je trouve qu'il serait judicieux
23:42 d'avoir une réponse plus générale sur la philosophie économique qu'on doit avoir dans ce pays.
23:47 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, chaque fois qu'il y a une difficulté,
23:51 et grave sur la question par exemple du carburant
23:54 et avec tout ce que ça implique en termes de difficultés quotidiennes pour nos compatriotes,
23:57 on va réfléchir le concours de l'épine, du chèque, de la prime, de l'accompagnement.
24:03 Et sur ce sujet, selon moi la réponse, une fois de plus,
24:06 c'est d'abord de savoir plutôt que l'État nous rende un peu de ce qu'il nous a pris, beaucoup,
24:12 peut-être se poser la question de savoir comment l'État peut nous prendre moins.
24:15 Ça veut dire que pour vous l'État n'est pas là pour atténuer les effets de l'inflation ?
24:20 Je pense que l'État prend aujourd'hui beaucoup trop dans la poche des Français.
24:24 Et que quand il les restitue, il les restitue de façon imparfaite,
24:29 et très souvent d'ailleurs entre temps avec beaucoup de gabegie.
24:33 Je m'explique.
24:34 Ceux qui sont taxés comme vous dites et ceux qui sont aidés ne sont pas nécessairement les mêmes pour le coup.
24:38 Oui d'accord, mais prenez un peu de hauteur si vous me donnez deux minutes.
24:43 Aujourd'hui sur 1000 euros de dépense publique, nous avons 575 euros de dépense sociale.
24:49 À côté de ces 575 euros de dépense sociale, nous avons 35 euros pour la défense,
24:55 nous avons 23 euros pour la sécurité et nous avons 7 euros pour la justice.
25:00 En parallèle de ça, vous voyez bien qu'il y a un petit déséquilibre.
25:02 C'est-à-dire que l'État est quand même bien moins engagé sur ses fonctions,
25:05 qui sont pourtant ses fonctions légitimes, centrales, essentielles,
25:08 que sur la dépense sociale qui fait de nous d'ailleurs le record mondial des dépenses sociales par PIB.
25:13 En parallèle de ça...
25:14 Il y a les retraites, etc.
25:15 Oui, oui, non mais j'y vis bien.
25:17 Les chiffres comme ça semblent très impressionnants.
25:18 Non mais j'y vis bien parce que c'est intéressant, ça montre un équilibre.
25:20 En parallèle de ça...
25:21 Il y a effectivement l'État, il y a aussi la retraite, etc.
25:22 C'est un peu plus compliqué que ça.
25:23 Tout à fait, mais c'est 1000 euros de dépense publique.
25:25 Je n'ai pas dit 1000 euros d'ailleurs de dépense nécessairement.
25:27 1000 euros de dépense.
25:28 Oui.
25:29 Nous avons en parallèle de ça un record de prélèvement obligatoire.
25:33 On n'a jamais payé autant d'impôts et de taxes en France, plus de 1000 milliards par an.
25:38 Donc la question se pose de savoir, et avec une efficacité relative.
25:42 Moi ce que j'ai envie de dire aux Français, c'est que si on est dans cette situation,
25:45 parce qu'ils voient bien la dégradation de leur service public,
25:47 en parallèle, évidemment, de taxes et d'impôts de plus en plus élevés,
25:50 et un État de moins en moins efficace sur ses fonctions essentielles,
25:53 et de plus en plus "État nounou", si je peux me permettre cette expression.
25:55 Ce que je veux dire aux Français, c'est que si nous en sommes là,
25:57 c'est parce que depuis des décennies, il y a une explosion de la cistana,
26:00 il y a une explosion d'immigration, il y a une explosion de la fraude,
26:05 et il y a une explosion de la gabegie de l'État.
26:07 Donc en fait, la philosophie économique qui m'anime, c'est toujours de dire
26:11 "Comment nous pouvons faire en sorte de mettre des économies en face d'une moindre taxation ?"
26:16 Et quand je dis "moindre taxation", je pense à une chose très précise,
26:18 qui pour moi est le sujet central qui n'est jamais abordé pour le pouvoir d'achat des Français.
26:22 C'est "Comment fait-on en sorte que l'État prélève moins,
26:26 en termes de cotisation salariale ou patronale, sur les salaires ?"
26:30 Parce que le pouvoir d'achat, c'est d'abord l'argent que vous gagnez,
26:33 et qui reste dans votre poche.
26:35 Et de ce point de vue-là, je constate qu'il n'y a aucune vision particulière
26:40 pour justement faire en sorte que le salaire brut et le salaire net se rapprochent,
26:45 et ainsi rendre du pouvoir d'achat aux Français, chaque mois.
26:47 Marion Maréchal, on va parler dans la seconde partie, dans un instant, du Grand Jury,
26:52 de votre défi, celui des Européennes, "Gagnez les Européennes".
26:56 Vous allez nous expliquer comment vous allez vous y prendre.
26:58 A tout de suite.
27:09 Suite du Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
27:12 Marion Maréchal, la vice-présidente de Reconquête, est notre invitée dans ce Grand Jury.
27:18 Marion Maréchal, vous allez mener la liste Reconquête pour les élections européennes.
27:22 Vous avez confié au Figaro que c'était votre vrai retour. Pauline Buisson.
27:27 Oui, est-ce que ça veut dire, Marion Maréchal, que lorsque vous avez rejoint Eric Zemmour
27:30 pour la présidentielle, c'était un échec ? C'était pas le vrai retour ?
27:33 Ou alors il est raté, peut-être ?
27:35 Non, pas du tout. Ça veut dire que là, je porte, on va dire, la liste.
27:38 Donc ça n'est pas du tout le même exercice.
27:40 Moi, je ne considère pas que l'aventure d'Eric Zemmour à la présidentielle soit un échec.
27:45 Ce que je vois, après maintenant presque deux ans d'existence, c'est un parti qui se positionne
27:49 comme le quatrième parti en France.
27:51 Sans allumé national, pour l'instant.
27:52 Pardon, oui, mais ça fait un an et demi que ce parti existe.
27:55 C'est assez inédit dans l'histoire qu'il y a le plus grand nombre d'adhérents,
27:58 qui aujourd'hui dans les sondages, alors que la campagne n'a pas encore véritablement commencé,
28:02 est entre autour de 8%, 7-8% dans les sondages.
28:05 Ça veut dire 7 à 8 députés européens, alors qu'il nous reste encore 8 mois.
28:09 Quel est votre objectif, justement, pour cette campagne ?
28:11 Je vois beaucoup de perspectives enthousiasmantes.
28:14 Et une fois de plus, je continue là-dessus, si je rejoins Eric Zemmour,
28:17 ce n'est pas par rapport au score des uns et des autres,
28:19 parce que sinon j'aurais dû rejoindre Emmanuel Macron avec ce genre de raisonnement.
28:21 Si je rejoins Eric Zemmour, c'est parce qu'il correspondait à la ligne et à la stratégie
28:26 que j'ai toujours défendue, même quand j'étais au Rassemblement national.
28:30 C'est-à-dire une ligne qui est à la fois, bien sûr, la défense de l'identité,
28:33 qui a tardé, un attachement particulier aux libertés économiques et à moins d'étatisme,
28:37 on en a parlé aussi à l'instant, un positionnement plus conservateur
28:41 sur les sujets de société, résolument hostile à tout ce qui relève de la propagande LGBT,
28:46 WOC, l'arrivée des mères porteuses et d'autres sujets.
28:49 Mais qu'est-ce qui fera que ce retour sera réussi ?
28:51 Je finis juste là-dessus, parce que c'est très important, c'est une singularité importante,
28:54 la défense de l'alliance des droites.
28:57 Aucun autre parti aujourd'hui ne le propose, alors qu'une majorité des électeurs de droite,
29:00 LR, RN d'ailleurs, ou Reconquête, sont pour cette alliance.
29:04 Voilà, maintenant...
29:05 Juste en termes d'objectifs, est-ce que vous avez un objectif ?
29:08 Eh bien l'objectif c'est d'avoir des députés européens, donc vous l'avez dit,
29:11 il faut faire un minimum à 5%.
29:13 La chance que nous avons, c'est que c'est un mode de scrutin qui n'a rien à voir
29:15 avec les élections présidentielles.
29:17 C'est un mode de scrutin à un tour proportionnel intégral,
29:20 ça veut dire que les députés se cumulent, ne s'annulent pas,
29:23 il n'y a pas question d'éliminer quelqu'un par rapport à l'autre.
29:26 Et j'ajouterais, parce que ça c'est un enjeu aussi européen important,
29:29 ce qui va avec l'enjeu national, c'est que nous avons l'occasion historique,
29:33 pour la première fois, de faire basculer la majorité au Parlement européen.
29:38 Aujourd'hui cette majorité est tenue par le centre,
29:40 alliée à la gauche, aux socialistes au vert,
29:42 c'est la majorité de Mme von der Leyen, à laquelle appartient d'ailleurs les LR,
29:45 il faut quand même le rappeler.
29:47 Or nous avons la possibilité de voir des partis conservateurs,
29:50 polonais, hongrois, suédois, italiens aujourd'hui au gouvernement...
29:54 Mais est-ce que vous croyez vous allier avec le PPE ?
29:56 Pardon, devenir le vrai centre de gravité.
29:58 Donc moi l'un de mes objectifs c'est de contribuer à cela,
30:01 à ce changement de ligne politique de la Commission européenne,
30:03 pour enfin que l'Union européenne ne se fasse plus contre les intérêts et l'identité européenne,
30:08 mais soit un outil qui accompagne.
30:10 Mais auparavant Eric Zemmour a dit vouloir faire des européennes,
30:14 un référendum sur l'immigration. Vous vous dites que ce ne sera pas seulement ça ?
30:17 Ce n'est pas seulement ça, c'est aussi ça, mais ce n'est pas seulement ça.
30:20 C'est cela parce que l'Union européenne aujourd'hui,
30:24 l'Union européenne de Mme von der Leyen, avec la ligne politique telle qu'elle s'applique,
30:27 a une vision très particulière.
30:28 Cela veut dire que leur idée c'est de dire, et d'ailleurs Mme Mélanie en est la première victime,
30:32 elle qui est pour des raisons géographiques la porte d'entrée de l'Europe,
30:35 c'est de dire accueillons tous ceux qui arrivent,
30:37 laissons faire ces arrivées, voire d'une certaine manière encourageons-les,
30:41 et ensuite répartition de gré ou de force entre les pays,
30:44 puisque de toute façon on en a parlé tout à l'heure,
30:46 puisque l'Europe ne fait plus d'enfants, l'immigration est la solution.
30:48 Cela c'est la vision de Mme von der Leyen.
30:51 Et aujourd'hui de Georgina Mélanie dans une certaine forme ?
30:53 Ah non pas du tout.
30:55 Elle en a appelé à l'Europe pour justement...
30:58 Ah oui c'est très différent.
30:59 Mme Mélanie d'ailleurs, regardez ses interventions, c'est très intéressant,
31:01 elle dit justement je n'ai pas cette vision-là,
31:03 je considère qu'il ne s'agit pas d'accueillir et de répartir,
31:06 je ne veux pas de cela,
31:07 il s'agit de bloquer et d'empêcher les arrivées en amont,
31:10 parce que je ne souhaite pas que mon pays devienne...
31:12 Elle a quand même signé, l'Italie a quand même signé,
31:14 le Grant a quand même voté pour des accords au niveau européen,
31:17 ce qui est bon dans ce sens-là.
31:18 Ce qui est tout à fait logique, mais c'est très intéressant d'ailleurs ce sujet.
31:21 Mais il faut savoir qu'elle est politique elle-même.
31:23 En fait Mme Mélanie, aujourd'hui...
31:24 Aujourd'hui, elle en appelle à l'Europe et elle...
31:26 La crise migratoire italienne, une fois de plus, n'est pas une crise italienne,
31:29 c'est une crise européenne.
31:30 Pour des raisons géographiques, je ne vais pas m'y attarder,
31:32 elle est la porte d'entrée.
31:34 Elle est la porte d'entrée, pourquoi ?
31:35 Parce qu'elle n'est pas le pays de destination finale la plupart du temps,
31:38 le pays de destination finale, c'est souvent la France,
31:40 c'est souvent l'Allemagne,
31:41 pour toutes les politiques incitatives dont je vous ai parlé tout à l'heure.
31:43 Donc elle est victime de ça.
31:44 Et quel qu'elle se dit aujourd'hui,
31:45 elle dit "je suis donc la victime collatérale des politiques laxistes,
31:48 que je ne défends pas, que je ne souhaite pas,
31:50 parce que moi je veux bloquer l'arrivée".
31:51 Sauf que Mme Mélanie, elle comme une autre,
31:54 n'est pas en capacité seule de pouvoir répondre à ce défi.
31:58 Pourquoi ?
31:59 Parce qu'il faut des moyens matériels, humains, financiers considérables.
32:03 Si vous deviez mettre en place un blocus maritime,
32:06 comme ça avait été le cas par le passé avec l'opération Sofia,
32:09 ça ne peut être qu'un travail coordonné...
32:11 C'est quand même une évolution de Mélanie par rapport à son élection,
32:13 et son discours...
32:15 Non, je ne crois pas qu'elle ait changé d'objectif.
32:17 Et aujourd'hui, entre le blocus et aujourd'hui,
32:19 les discussions qu'elle a avec l'Europe...
32:21 Parce que c'est quelque chose qu'elle ne peut pas mettre en place seule, une fois de plus.
32:23 Je vous donne un exemple.
32:24 Elle a été à l'initiative d'un accord, me semble-t-il, judicieux,
32:27 avec la Tunisie, qui n'est pas encore opérationnel.
32:29 Ce n'est pas qu'il n'a pas fonctionné, c'est qu'il n'est pas opérationnel.
32:31 Parce qu'évidemment, il faut un travail avec les pays de départ
32:34 qui doivent contribuer à contrôler et à empêcher ces départs illégitimes
32:39 et à démanteler le trafic des migrants qui partent de leur côte.
32:43 Le plus dur aujourd'hui en Italie sur l'immigration, ce n'est pas celle d'Inipe ?
32:46 Je vous donne un exemple.
32:47 Je vous donne un exemple, c'est très intéressant.
32:48 Ça veut dire que là, typiquement, elle s'est heurtée à la difficulté
32:52 de faire verser cet argent par l'Union Européenne,
32:53 qu'elle n'est pas en capacité seule de verser,
32:55 parce que vous connaissez la situation économique compliquée de l'Italie.
32:57 Et elle s'est heurtée à la position d'un certain nombre de pays, de gouvernements,
33:02 qui refusaient de travailler avec la Tunisie,
33:04 parce qu'ils disaient "oui, mais la Tunisie, ce n'est pas un gouvernement démocratique,
33:07 donc on ne va pas faire d'accord avec eux".
33:09 D'accord, mais à ce titre-là, on ne va pas travailler avec grand monde, malheureusement.
33:12 Donc moi, je ne crois pas qu'elle ait changé d'objectif.
33:14 Elle porte une vision, qui est d'ailleurs aussi celle à laquelle je crois,
33:16 c'est-à-dire que la réponse sur l'immigration, elle est nationale.
33:19 Je vous en ai donné quelques exemples tout à l'heure, mais elle est aussi européenne.
33:22 Mais pour qu'elle soit européenne, il faut évidemment que la majorité de ce Parlement change
33:26 et que donc la ligne politique change,
33:28 parce qu'évidemment, ce n'est pas avec Mme van der Leyen qu'on va régler cette difficulté.
33:32 Par exemple, Mme van der Leyen a été de celle qui a laissé faire la démission de Fabrice Legeri,
33:38 vous savez qui est l'ancien président du Contexte...
33:39 Juste pour développer l'histoire de vos alliances à droite au niveau européen.
33:43 En deux mots, parce que...
33:44 Pour préciser les choses, parce que ça fait plusieurs fois que vous en parlez.
33:46 S'il y a Marine Le Pen qui fait alliance avec un certain nombre d'autres partis au niveau européen,
33:52 si vous, vous faites une alliance avec d'autres partis européens,
33:55 comment vous pouvez dire que vous serez une nouvelle majorité ?
33:58 Et si vous n'allez pas jusqu'au PPE, comment vous faites une majorité ?
34:01 C'est intéressant justement sur le rassemblement national,
34:03 parce que sur ce point précis de la vision et du rôle que doit avoir l'Union européenne,
34:07 il y a indéniablement un désaccord,
34:08 puisque sur la question de la crise de l'Empedusa et la crise en Italie,
34:11 Marine Le Pen a expliqué par exemple que la réponse ne pouvait être que nationale,
34:15 que l'Union européenne n'avait rien à y faire.
34:17 Moi, je ne vois plus, je n'ai pas tout à fait cette vision.
34:19 Je pense que le défi, il est civilisationnel, il est européen.
34:21 Si je souhaite que Paris reste Paris, je souhaite aussi que Rome reste Rome,
34:24 que Madrid reste Madrid,
34:26 et donc je pense qu'il y a un accompagnement et une coordination en supplément.
34:29 Vous regardez que vous êtes plus pro-européenne que Marine Le Pen ?
34:32 Je ne suis pas pro-Union européenne telle qu'elle existe aujourd'hui.
34:35 En revanche, je considère que l'échelon européen a des choses à faire et a des choses à dire,
34:40 si tant est qu'il se positionne au bon endroit et avec la bonne ligne.
34:43 Du coup, vous êtes quoi ? Receptique ? Europhobe ? Comment vous qualifiez-vous ?
34:47 Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qu'on met derrière ces termes.
34:50 Le problème, c'est que je suis…
34:51 Il faut travailler avec leur absolument.
34:52 Je pense qu'une fois de plus, l'Union européenne peut apporter des politiques
34:56 de coordination intéressantes dans certains domaines.
34:58 Encore faut-il qu'elle respecte une fois de plus la volonté des nations.
35:03 C'est-à-dire que quand on a aujourd'hui une Union européenne, par exemple,
35:05 qui va sanctionner des pays comme la Hongrie ou la Pologne en s'immisçant dans leurs politiques nationales,
35:11 qui ne relèvent pas d'ailleurs des compétences aujourd'hui voulues par les traités européens,
35:15 là, évidemment, elle sort complètement de son rôle.
35:17 Maintenant, si on avait une Union européenne qui avait typiquement une agence Frontex coordonnée,
35:22 dans laquelle elle mettait des moyens coordonnés pour permettre de protéger les frontières communes
35:26 qui sont celles de l'Italie, là, on aurait l'intérêt à avoir l'Union européenne.
35:29 Claire Conroy.
35:30 Si l'on se recentre un tout petit peu sur la pré-campagne qui est en train d'avoir lieu dans le cadre des européennes
35:35 et qu'on observe un peu le rapport de force qui existe,
35:38 on remarque que certains, chez les Républicains comme dans votre camp,
35:41 redoutent une forme de ressemblance avec la potentielle tête de liste LR, c'est-à-dire François-Xavier Bellamy.
35:46 Est-ce que vous reconnaissez une forme de gémédité
35:50 ou est-ce que, selon vous, vous avez de vraies différences avec François-Xavier Bellamy ?
35:55 J'ai énormément de choses en commun, si ce n'est même une majorité de choses en commun,
35:59 sur le plan des idées avec François-Xavier Bellamy.
36:02 Le problème de François-Xavier Bellamy, c'est qu'il est aujourd'hui à la tête d'une délégation
36:06 qui est elle-même fait partie du groupe au Parlement européen de PPE,
36:10 appelé PPE, Parti populaire européen, qui est donc dans la majorité de Madame Van der Leyen
36:14 et qui aujourd'hui co-gouverne l'Union européenne avec les socialistes et avec les Verts
36:19 et avec d'ailleurs les élus macronistes.
36:21 Donc c'est toujours pareil avec les LR, il y a des individualités avec lesquelles
36:26 je souhaiterais pouvoir travailler parce que nous sommes en accord sur l'essentiel.
36:29 François-Xavier Bellamy, Nadine Morano, Bruno Retailleau, Julien Aubert,
36:33 voilà, je pourrais vous citer aussi de très nombreux élus locaux.
36:35 Le problème, c'est qu'aujourd'hui, ils sont prisonniers d'une alliance avec le Centre
36:39 qui les pousse à l'incohérence et selon moi, à la mort politique.
36:44 Vous leur dites quoi ? Vous leur dites "la stratégie n'est pas la bonne, rejoignez-moi" ?
36:48 Je ne les appelle pas à la fusion parce que moi je considère que chacun peut avoir
36:53 ses singularités, ses spécificités.
36:55 En revanche, je leur dis "mettons-nous autour de la table, réfléchissons ensemble
36:59 à la forme que pourrait prendre une alliance mais surtout mettons fin à ce qui aujourd'hui
37:05 se profile au Parlement européen, c'est-à-dire la trahison systématique
37:09 de ceux pour quoi ils sont véritablement élus et c'est vrai aussi au niveau national,
37:13 on l'a constaté par le passé.
37:14 Donc plutôt que de s'enfermer aujourd'hui dans un mouvement qui demain, pardon,
37:18 c'est déjà écrit, c'est ce que dit plus ou moins Laurent Wauquiez, c'est ce que prépare
37:21 plus ou moins Éric Ciotti, deviendra le supplétif de l'héritier d'Emmanuel Macron
37:28 parce que c'est ça qui se dessine.
37:29 Construisons ensemble une nouvelle force de droite authentique qui a sa place en France
37:34 et qui aujourd'hui n'est représentée par personne d'autre.
37:36 Oui mais construisons une nouvelle force de droite, on vous l'entend le dire
37:40 et en même temps dans vos différentes interventions et dans les rangs même de votre parti,
37:47 il y a toujours cette idée à l'occasion des européennes de tuer LR.
37:52 Donc en même temps vous proposez de se mettre autour de la table et de discuter
37:57 et en même temps vous avez une stratégie de viser directement les républicains.
38:02 Non mais que les choses soient claires, c'est-à-dire que si aujourd'hui nous avons ce parti reconquête,
38:06 nous avons une condénature à l'élection européenne, c'est que nous considérons
38:09 avoir quelque chose de singulier à apporter, on y reviendra certainement.
38:12 Nous sommes donc en concurrence sur le plan électoral.
38:15 Maintenant, ce n'est pas parce qu'on est en concurrence que les gens en face de moi sont des ennemis.
38:20 Moi je n'ai pas d'ennemis à droite, j'ai des ennemis à gauche si je puis dire,
38:23 je n'ai pas d'ennemis à droite.
38:24 La preuve c'est que ce sont des gens avec qui je suis prête à travailler.
38:27 Maintenant, ce à quoi je voudrais mettre fin à l'occasion de ces élections européennes,
38:30 c'est cette une fois de plus ambivalence des LR au Parlement européen
38:36 qui participe d'une ligne idéologique qui est celle de Mme Verdeleuil-Youn
38:39 et qui a conduit à toutes les politiques que nous connaissons depuis quelques années,
38:42 je ne vais pas m'y attarder.
38:43 Donc ce que je souhaiterais, c'est qu'avec les personnes identifiées des LR,
38:47 avec qui nous avons des choses en commun, ce n'est pas vrai de tout le monde chez les LR,
38:50 nous soyons capables enfin de sortir avec eux de cette ambiguïté
38:54 pour construire avec eux quelque chose de nouveau.
38:57 Et je pense que ça passera une fois de plus.
38:59 Plus Reconquête sera fort à l'occasion de ces élections, plus il aura d'élus,
39:03 plus le signal sera envoyé par les Français de cette volonté d'allier les droites
39:07 et de cette volonté d'une nouvelle offre politique qui finit avec les alliances contre nature avec l'Assemblée.
39:12 Vous dites aussi que vous êtes prête à discuter avec Jordan Bardella,
39:14 lui ne désespère pas, dit-il, de vous voir rejoindre le camp de ceux qui peuvent gagner,
39:18 ce sont ses mots.
39:19 Vous en avez parlé avec lui ou c'est pour l'instant que des échanges par médias interposés ?
39:24 Alors déjà, petit rappel, la défense de l'alliance des droites,
39:27 c'est quelque chose que je défends depuis toujours.
39:29 Au moment des élections législatives, d'ailleurs Reconquête avait proposé
39:32 que tout le monde se mette autour de la table.
39:33 Là on parle des Européens.
39:34 Oui, oui, mais c'est intéressant parce que refaisons l'historique.
39:36 Les LR et le RN à l'époque avaient refusé, et c'est regrettable,
39:39 parce qu'il y avait des sondages qui montraient qu'on aurait pu obtenir
39:41 une majorité relative avec cette alliance, alors qu'aujourd'hui, évidemment,
39:45 on nous en sent très loin.
39:47 J'ai cru voir, je ne vais pas vous mentir, j'ai cru percevoir une évolution
39:51 de la part de Jordan Bardella il y a deux semaines de cela,
39:53 et quand j'ai de nouveau tendu la main en disant "ok",
39:56 j'ai cru comprendre que du coup on pouvait discuter,
39:58 et quand on est autour de la table, la porte a été immédiatement refermée
40:00 en disant "non, non".
40:01 Vous l'avez sollicité ?
40:02 On a eu même des échanges, on va dire, même publics.
40:06 Il y a eu des réponses publiques, parce que ça ne nous concerne pas nous
40:09 et nos petites personnes, ça concerne aussi les gens qu'on représente.
40:11 Pour vous il a publiquement fermé la porte ?
40:12 Il y a quelque chose que vous avez rejeté ?
40:14 Soyons clairs, ce qu'il dit en fait c'est "nous ne voulons rien
40:18 à côté du RN, et donc que tous ceux qui défendent l'alliance
40:23 rejoignent le RN".
40:25 Je pense que c'est une erreur, c'est une erreur pour qui veut que
40:28 les idées que nous partageons, parce que nous en avons,
40:31 arrivent aux affaires aucun parti politique, pas plus le RN,
40:35 d'ailleurs qu'un autre ne peut gagner seul.
40:37 Tout nous le démontre dans l'histoire de nos institutions.
40:39 C'est pour ça d'ailleurs qu'Emmanuel Macron a travaillé avec d'autres partis,
40:43 c'est pour ça que la gauche a fait la nupèce.
40:46 Donc je pense que c'est une illusion qui condamne à l'échec.
40:50 Et je trouve que sur l'élection européenne, par ailleurs,
40:52 quand j'entends dire "oui la candidature de Roconkè n'a aucune plus-value,
40:58 elle ne sert à rien", je trouve qu'il y a une erreur sur ce qu'est
41:02 cette élection. Ne nous trompons pas d'enjeu.
41:04 C'est-à-dire que là il ne s'agit pas d'Emmanuel Macron dans cette élection.
41:08 C'est-à-dire que le RN est arrivé premier en 2014, je viens passer
41:11 pour le savoir, premier aux élections, Emmanuel Macron n'était pas encore là,
41:16 mais ça n'a pas empêché Emmanuel Macron d'être élu.
41:18 En 2019, il arrive premier, ça n'empêche pas Emmanuel Macron d'être réélu.
41:22 Donc ces élections ne sont pas des élections de mi-mandat.
41:25 Ce n'est pas la guerre des boutons pour arriver premier, ce n'est pas ça le sujet.
41:28 - Ça c'est la stratégie de Jordan Bardet pour être précis.
41:30 - Oui, mais c'est ce qui semble être dit.
41:32 Je dis ne nous trompons pas, l'enjeu c'est la majorité au Parlement européen
41:35 et une fois de plus les députés se cumulent.
41:38 J'espère que dans les années à venir, et parce que le Roconkè justement est fort,
41:42 et ça dépend aussi de nous, ça dépend aussi de nous,
41:44 certains entendront qu'il faut se mettre autour de la table.
41:48 - Mais est-ce que le positionnement plus à droite de Jordan Bardet,
41:50 est-ce que ça vous embarrasse chez Roconkè ?
41:52 - Non mais il y a aujourd'hui des convergences sur un certain nombre de sujets,
41:57 notamment évidemment les sujets identitaires, bien qu'il y ait des singularités,
42:00 mais il y a aussi des divergences.
42:02 Il y a au Roconkè des gens qui n'ont jamais voté Rassemblement national,
42:05 qui ont un parcours politique différent, qui n'ont pas nécessairement le souhait de le faire.
42:09 Il y a plein de sujets dans l'actualité dont on pourrait parler, sur lesquels on n'est pas d'accord.
42:12 Par exemple au RSA, je suis tout à fait pour qu'il y ait des heures d'activité,
42:17 un devoir en face de la solidarité nationale, et le RN s'est opposé à cela.
42:20 C'est un exemple si vous voulez, mais il y en a beaucoup.
42:22 - Ça c'est sur l'approche sociale, mais est-ce que pour vous aujourd'hui,
42:24 il y a deux lignes au Rassemblement national entre Jordan Bardella et Marine Le Pen ?
42:27 - Alors ça ce sont les analyses de coulisses de papier,
42:31 mais de fait quand j'écoute Jordan Bardella, je ne vois aucune différence idéologique et stratégique
42:36 avec ce que défend Marine Le Pen, et c'est son droit d'ailleurs.
42:39 Une fois de plus, mon sujet ce n'est pas de faire la guerre au RN dans cette élection,
42:44 ça ne m'intéresse pas. Moi ce que je veux c'est installer une nouvelle offre de droite,
42:48 qui aujourd'hui n'est plus convenablement me semble-t-il représentée par les Républicains.
42:53 - Vous aurez quand même des débats avec Jordan Bardella ?
42:57 - Mais il y aura certainement des débats, et on aura l'occasion à ce moment-là
43:02 de montrer justement ce qui peut nous rapprocher et nous différencier.
43:05 Mais une fois de plus, tout le monde n'a pas vocation à être aspiré par une seule force politique
43:09 parce que c'est se condamner à la défaite.
43:11 Et je trouve ça regrettable que les leçons ne soient toujours pas tirées,
43:14 une fois de plus, par une majorité au Parlement européen.
43:17 A l'Assemblée nationale, il faut 288 députés, et même le RN avec un score tout à fait honorable,
43:22 il a aujourd'hui 88 députés, il en manque 200.
43:26 - On voit aujourd'hui quand même, c'est un éclatement aujourd'hui
43:28 de la droite qu'on pourrait appeler nationale et souverainiste.
43:31 - C'est un complément, c'est des offres supplémentaires.
43:34 Il y a le Parlement national, il y a Reconquête, il y a les Patriotes, il y a Debout la France.
43:37 Finalement, ce qu'avait réussi votre grand-père Jean-Marie Le Pen,
43:40 l'union de cette droite, de la droite, est-ce que c'est une histoire ancienne ?
43:45 - Moi j'ai une immense admiration pour l'oeuvre de Jean-Marie Le Pen,
43:50 qui de ce point de vue-là a eu des airs prophétiques sur un certain nombre de sujets
43:54 aujourd'hui que nous vivons dans notre chair,
43:56 et pour lesquels il était à l'époque très largement diabolisé.
43:59 Maintenant, d'une certaine manière, le Front national de l'époque
44:03 et le Rassemblement national d'aujourd'hui est toujours malheureusement aussi isolé,
44:07 bien qu'il y ait eu de la part de Jean-Marie Le Pen, on l'oublie trop souvent,
44:10 des tentatives d'alliance, et parfois d'ailleurs qui ont abouti,
44:13 même si elles se sont finies malheureusement pour différentes raisons,
44:15 avec l'UDF, donc une partie de la droite de l'époque.
44:20 Mais de fait, l'isolement reste encore total.
44:25 Et c'est vrai d'ailleurs aussi au Parlement européen,
44:27 parce que le groupe aujourd'hui dans lequel siège le Rassemblement national,
44:30 le groupe Identité et Démocratie, est un groupe qui n'est pas intégré
44:34 dans le dispositif européen, contrairement aux conservateurs
44:36 italiens, polonais, hongrois dont on parlait tout à l'heure.
44:38 Donc une fois de plus, moi ce que je veux c'est que les idées auxquelles je crois
44:41 gagnent, je n'ai pas d'autre objectif que celui-ci, c'est pas une histoire de personnes
44:44 ou de guéguerre ou de scores, en fait c'est la capacité à défendre des idées,
44:49 c'est ce que je fais, moi j'ai des idées qui sont singulières,
44:52 qui sont propres, qui sont pas tout à fait celles du Rassemblement national,
44:54 j'ai envie de porter cette offre, et j'ai envie que demain,
44:56 en complémentarité, on puisse se dire qu'on peut s'accorder sur l'essentiel,
45:00 si la gauche est capable de le faire, l'extrême gauche est capable de le faire,
45:03 pourquoi nous, à un moment donné, nous ne sommes pas capables de le faire ?
45:05 - Tout juste une petite parenthèse, parce que j'évoquais Jean-Marie Le Pen,
45:08 est-ce que vous avez des nouvelles de votre grand-père ?
45:10 - Écoutez, oui, régulièrement, il va bien, il surprend toujours autant les médecins,
45:16 il est bon pied, bon oeil.
45:19 - Il a un oeil sur votre campagne des européennes, j'imagine ?
45:21 - Oui, il suit la politique, évidemment, bien sûr que ça l'intéresse,
45:24 et puis il est très proche de sa fille Marine,
45:28 et il a aussi beaucoup d'amitié pour Éric,
45:31 donc si bien sûr il a soutenu Marine Le Pen à l'élection présidentielle
45:34 pour des raisons légitimes, il a toujours eu aussi des mots très sympathiques pour Éric,
45:40 donc je pense que lui, d'ailleurs, très intéressant,
45:43 au lendemain de l'élection présidentielle, Jean-Marie Le Pen a fait des déclarations publiques
45:47 en disant "mais travaillez ensemble, faites des choses ensemble".
45:50 - Pour revenir sur les européennes et les questions, notamment les questions climatiques,
45:54 vous en parlez peu, pourtant si vous êtes élue députée européenne,
45:57 vous devrez vous prononcer sur les mesures, notamment du pacte vert,
46:01 celle qui prévoit la neutralité carbone en 2050,
46:05 vous trouvez que sur les questions climatiques, l'Union européenne doit faire une pause ?
46:11 - Je trouve que l'Union européenne, comme d'ailleurs le gouvernement d'Emmanuel Macron,
46:16 se trompe de grands projets et de grands axes.
46:20 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous l'avez dit, il y a la volonté à travers le Green Deal,
46:25 d'un tsunami de normes et de réglementations sur notre économie et notre industrie,
46:30 avec tous les handicaps de compétitivité que cela peut représenter
46:33 avec les autres économies du monde, avec le refus toujours en parallèle de protéger nos marchés.
46:38 C'est-à-dire que nous ne sommes pas sortis malgré tout de fait de l'idéologie
46:42 de l'ouverture totale des frontières qui crée des accords déséquilibrés.
46:46 Donc il y a pour moi une ambiguïté.
46:49 Par ailleurs, je suis opposée à cette idée demain de vouloir,
46:56 même si l'Allemagne a un peu bataillé pour que les choses soient plus nuancées que ça,
47:00 se tourner intégralement vers la voiture électrique.
47:03 Moi, je crois qu'en matière énergétique comme en matière écologique,
47:06 la réponse est toujours dans la diversification.
47:09 Je pense que le moteur thermique à sa place, et il y a encore beaucoup de perspectives
47:12 d'ailleurs de progression pour émettre moins de CO2, et la voiture électrique à sa place,
47:16 mais ne nous trompons pas sur les conséquences que vont avoir ce choix sur le long terme
47:21 qui vont être très concrètes.
47:23 C'est-à-dire que la voiture électrique, attendons-nous bien, évidemment à l'issue
47:26 elle produit moins de CO2, mais en amont de cela, c'est un désastre social.
47:31 Parce qu'il faut savoir que les conditions d'extraction aujourd'hui d'un certain nombre de minerais,
47:35 je pense notamment au cobalt en RDC, République Démocratique du Congo,
47:39 sont faites dans des conditions sociales abominables.
47:41 Nous avons 40 000 enfants qui ramassent ce cobalt pour un dollar par jour.
47:45 Contrairement pour le coup à l'extraction du pétrole, qui quoi qu'on en pense,
47:50 évidemment ne se fait pas dans ces conditions sociales-là.
47:52 C'est un désastre écologique, c'est-à-dire pour fabriquer une voiture électrique,
47:57 et notamment une batterie électrique, il faut des quantités d'eau considérables,
48:01 et évidemment la mine est quelque chose d'extrêmement sale.
48:04 Il faut quand même l'entendre.
48:06 Et c'est un désastre en matière de souveraineté,
48:08 parce que nous allons remplacer une dépendance pétrolière par une dépendance minière,
48:12 sur des pays qui sont plus concentrés et probablement moins stables.
48:16 C'est important, je vous donne cet exemple, mais je pourrais vous en donner d'autres.
48:20 On va apporter une vision différente, parce qu'il y a des grands projets écologiques à mener,
48:24 c'est vrai, mais une fois de plus, il ne faut pas être borné sur le plan idéologique
48:28 en emmenant toute l'économie européenne vers des impasses.
48:30 - Pour en revenir aux élections européennes, est-ce que vous diriez, comme certains le pensent,
48:34 que Reconquête joue sa survie dans ce scrutin ?
48:37 - Moi j'ai toujours entendu dire qu'en politique on n'était jamais mort, en réalité.
48:41 Donc je n'aime pas ces jugements définitifs de dire "ah bah vous êtes plantés là, c'est fini".
48:45 J'ai entendu la même chose après les élections législatives, pardon,
48:47 mais on nous avait expliqué, ou même après les présidentielles,
48:49 on a dit "c'est fini, c'est mort".
48:51 - C'est quand même un coup d'arrêt si vous n'arrivez pas au cinquième.
48:53 - Non mais il faut construire les choses par étapes,
48:55 je veux dire, aux élections présidentielles, il y a 2,5 millions de Français qui ont voté pour Alexandre Zemmour,
48:59 c'est plus quand même que le Parti Socialiste et les LR réunis.
49:01 Il y a 1,5 million de Français qui ont voté aux élections législatives
49:04 malgré un contexte très compliqué, vous l'avez relevé.
49:07 Aujourd'hui, une fois de plus, nous nous situons comme le quatrième parti.
49:10 Nous sommes aux européennes au même niveau que d'autres partis
49:13 qui sont pourtant pris très au sérieux, je pense à la LFI ou au Vert,
49:17 ou même aux Républicains, on est à peu près dans les mêmes zones.
49:20 - La question pourrait être directe, si vous ne gagnez pas, est-ce que vous abandonnez ?
49:23 - Non mais ce que je veux dire, c'est que je n'aime pas les jugements définitifs.
49:25 - Vous prendrez une distance avec la politique ?
49:26 - Je ne vois rien, c'est pas parce qu'on perd une bataille qu'on perd la guerre.
49:31 Non, je suis revenue aujourd'hui en politique.
49:34 - Non mais vous avez déjà fait le choix de vous déloigner de la politique après une défaite.
49:38 - Bien sûr, mais non pas tout à fait.
49:41 En 2017, je quitte la politique volontairement,
49:43 mais a priori j'avais quand même de grandes chances d'être réélue députée.
49:45 - Non mais après une défaite en 2010.
49:46 - Et Marine Le Pen à l'époque fait quand même un grand succès,
49:48 donc non, je ne pars pas tout à fait dans les mêmes conditions.
49:51 Néanmoins, je suis trop animée par ce que je fais pour me dire
49:56 "demain tu subis un échec électoral, donc tu t'arrêtes".
49:58 J'ai autour de moi, ne soit-ce que dans ma propre famille,
50:00 des aventures politiques qui ont mis parfois 15 à 20 ans à se construire.
50:03 Donc il faut faire preuve d'un peu de pugnacité quand même.
50:05 - Donc ça veut dire que vous vous projetez sur 2027, sur une nouvelle candidature ?
50:07 - Non mais moi je ne me projete pas du tout sur 2027.
50:09 Je ne sais pas d'ailleurs comment on peut aujourd'hui se projeter sur 2027
50:12 à des années de cette élection.
50:14 Moi j'ai un objectif qui est dans 8 mois.
50:17 Et j'ai dit par ailleurs, et je le redis aujourd'hui,
50:19 que bien sûr pour moi Eric Zemmour est le candidat naturel de notre camp,
50:23 s'il a le souhait bien sûr de partir,
50:25 mais je crois que lui-même aujourd'hui se laisse le temps pour des raisons évidentes.
50:29 - Merci beaucoup Marion Marachal pour ce grand jury.
50:32 Bon dimanche à tous et à la semaine prochaine.
50:34 chaîne.