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La ministre de la Transition énergétique est l'invitée du Grand Jury de 12h à 13h.
Regardez Le Grand Jury du 03 décembre 2023 avec Olivier Bost.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
00:15 Bonjour à tous et bienvenue dans ce Grand Jury, en direct sur RTL et à regarder sur Paris 1ère, notamment sur la TNT Canal 41 en clair.
00:25 Bonjour Agnès Pagny-Runacher.
00:26 Bonjour Olivier Bost.
00:27 Vous êtes ministre de la Transition Énergétique.
00:30 Vous revenez tout juste de Dubaï, de la COP 28.
00:34 Vous allez donc nous dire ce que peut donner ce grand rout mondial sur le climat.
00:39 En finir avec le charbon, le pétrole et le gaz, tripler les installations nucléaires dans le monde.
00:46 Tout cela est-il en bonne voie alors que 2023 sera l'année la plus chaude jamais enregistrée ?
00:53 Et puis en France, qu'est-ce que ça peut changer pour nous ?
00:55 Pour décarboner, il faut passer au tout électrique.
00:58 Mais justement, la facture d'électricité va encore s'alourdir l'année prochaine.
01:03 Faut-il se préparer à payer le nouveau nucléaire français ?
01:07 Bienvenue dans ce Grand Jury, Agnès Pagny-Runacher.
01:09 À mes côtés pour vous interroger, Pauline Buisson de la rédaction d'M6 et Jim Jarassé du Figaro.
01:16 Alors avant de parler de climat, pour commencer hier soir, un jeune fiché S pour islamisme a tué dans Paris un touriste allemand.
01:24 Et blessé deux autres personnes.
01:27 Une question d'actualité, donc une première question que vous pose Pauline Buisson.
01:30 Oui, Agnès Pagny-Runacher.
01:31 À quelques mois des Jeux Olympiques, la question de la sécurité se pose.
01:35 Comment faire pour rassurer ? Faudra-t-il éloigner les fichés S pour radicalisation ?
01:40 D'abord, je veux manifester tout mon soutien et ma solidarité aux proches de la victime.
01:46 Et évidemment, mon soutien aux blessés qui sont, je crois, sortis d'affaires.
01:52 Mais je pense qu'il faut avoir cette première pensée.
01:55 Et je veux dire ici que, bien sûr, il y a un risque terroriste.
01:59 Et ce risque terroriste, il est important.
02:02 Nous déjouons, grâce à l'action du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
02:07 grâce à l'action de nos services de renseignement, dont nous avons doublé les moyens depuis six ans,
02:14 un attentat tous les deux mois.
02:16 Et si le risque zéro n'existe pas, nous ferons tout pour faire en sorte qu'il n'y ait pas...
02:22 de minimiser ce risque.
02:25 Et c'est tout l'enjeu du redéploiement de moyens de force de l'ordre que nous avons mis en œuvre ces dernières années.
02:31 Je rappelle plus de 10 000 policiers sur le terrain, plus de 230 brigades de gendarmerie,
02:37 plus de juges aussi, parce qu'il faut que la justice puisse se prononcer rapidement.
02:41 Mais comment faire pour mettre hors de cause ces profils dangereux ?
02:45 Ce jeune avait été condamné à cinq ans de prison pour un projet d'attentat et pour un projet de rejoindre Daech en Syrie.
02:50 Comment faire ?
02:51 Eh bien, c'est ce que nous faisons. Nous renforçons nos moyens de renseignement.
02:55 Nous agissons pour faire en sorte de suivre, de sécuriser ces personnes.
03:04 Et nous continuerons à agir.
03:06 En France d'ailleurs, comme à l'international, je rappelle que la lutte contre l'islamisme politique,
03:11 contre l'islamisme radical, devrais-je dire, est un des enjeux de notre politique internationale
03:18 et des opérations extérieures de nos militaires.
03:21 Mais pour vous hier, il n'y a pas eu de faille ?
03:23 Faille du renseignement, faille du suivi d'un fichier S ?
03:26 Vous savez, je le redis, lorsque nous déjouons un attentat tous les deux mois,
03:31 ça veut dire que toutes nos forces, toutes les forces de l'ordre, toutes les forces de renseignement,
03:35 et je veux les remercier ici, je veux remercier ici l'action du ministre de l'Intérieur et du ministre de la Justice aussi,
03:41 sont mobilisés pour faire en sorte que ces attentats n'adviennent pas.
03:46 Et vous avez pu constater que le coupable a été appréhendé quasi immédiatement.
03:53 Mais nous devons continuer à être vigilants, à nous mobiliser, pour faire en sorte de réduire au maximum ce risque.
04:00 Vous revenez tout juste de la COP 28 à Dubaï, on l'a dit.
04:05 D'abord, peut-être une première impression, parlez de l'avenir du climat chez les rois du pétrole.
04:11 Est-ce que vous n'avez pas trouvé un peu l'ambiance décalée à Dubaï ?
04:14 Bien au contraire. De quoi s'agit-il ? Il s'agit de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
04:19 Il s'agit de négocier avec 194 autres pays, où est l'Union Européenne, pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
04:28 Et donc il va falloir discuter avec tout le monde. Il va falloir discuter avec les plus grands émetteurs, la Chine et les Etats-Unis.
04:34 Il va falloir discuter avec les plus grands producteurs d'énergie fossile.
04:38 Sinon, on se fait plaisir, on discute entre gens qui émettent finalement assez peu de carbone, et on n'agit pas pour la planète.
04:45 Donc pour vous, le fait que ce soit le PDG d'une des principales firmes pétrolières émiratiles,
04:51 Sultan Al-Jaber, qui soit le président de cette COP, c'est un bon signal ?
04:55 Ce n'est ni un bon ni un mauvais signal. Moi, ce qui m'intéresse, c'est les résultats de cette COP.
04:59 Je crois que ce qui est important aujourd'hui, c'est d'avoir des résultats.
05:04 Nous avons ouvert cette COP, et avec l'action diplomatique française, nous avons obtenu un accord sur les pertes et dommages.
05:11 C'est un bon premier signal. Le président de la République l'a dit hier.
05:16 Il a annoncé un soutien de 100 millions d'euros à ce fonds perteux et dommages à une condition.
05:25 C'est que l'argent soit utilisé vers les pays les plus vulnérables,
05:30 et pour leur permettre de se protéger par rapport à des événements climatiques majeurs.
05:35 Et nous allons faire tout au long de cette COP, preuve de la même exigence.
05:39 Lorsque nous soutenons la déclaration pour tripler les renouvelables, pour doubler l'efficacité énergétique,
05:45 et qu'il y a 120 pays dans la pièce, nous agissons.
05:49 Et cette déclaration est reprise par des pays qui sont des producteurs d'énergie fossile.
05:54 C'est un bon signal.
05:55 Jusqu'ici, les promesses en matière de fonds, comme en matière d'objectifs de réduction du carbone,
06:00 jusque-là, tous ces objectifs établis aux précédentes COP n'ont pas été tenus.
06:05 Pourquoi cette fois-ci, ça serait tenu ?
06:07 Alors Olivier Dubos, ils n'ont pas été totalement tenus.
06:10 Et c'est tout l'enjeu de ces COP.
06:12 S'il n'y avait pas eu la COP 21, qui a été portée par la France d'ailleurs,
06:16 s'il n'y avait pas eu cette COP, nous serions à 1°C au-dessus de réchauffement climatique.
06:22 Vous imaginez, on serait à des niveaux absolument incroyables d'augmentation de l'impact climatique.
06:29 Vous dites qu'aujourd'hui, les résultats de la COP de Paris, c'est 1°C de gagné sur le climat.
06:33 Tout à fait, c'est 1°C de gagné. Ce n'est pas suffisant.
06:36 Ce n'est pas suffisant, il faut aller plus loin.
06:38 Vous savez que les experts s'inquiètent et disent qu'on est...
06:42 - Vous avez un discours très optimiste sur les COP quand même.
06:44 - Non, c'est le résultat des experts.
06:46 Donc moi, je ne permettrai pas de m'avancer scientifiquement.
06:49 Ce que disent les experts, c'est qu'aujourd'hui, on n'est pas à 1°C
06:53 si nous continuons sur la trajectoire que nous avons.
06:56 Ce qu'ils disent également, c'est que si nous n'avions pas fait les efforts
07:00 qui ont été mis en oeuvre depuis la COP de Paris,
07:02 nous serions 1°C au-dessus de la trajectoire actuelle.
07:06 Donc, ça dépend si vous regardez le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide.
07:09 Moi, ce qui m'intéresse, c'est des résultats.
07:11 Moi, ce qui m'intéresse, c'est d'obtenir effectivement
07:14 que des pays qui aujourd'hui gagnent de l'argent avec les énergies fossiles
07:18 s'engagent sur les énergies renouvelables.
07:20 Qu'ils annoncent qu'ils baissent les émissions sur leurs énergies fossiles.
07:24 Qu'ils annoncent qu'ils réduisent leurs émissions.
07:26 C'est ça qui compte pour la planète.
07:28 Et c'est ce que nous faisons.
07:29 Et nous le faisons parce que nous sommes crédibles.
07:31 Parce que nous sommes, aujourd'hui, le pays,
07:34 ces deux dernières années au sein du G20,
07:36 qui avons le plus réduit nos émissions de gaz à effet de serre.
07:39 -2,7% l'année dernière, -4,3% depuis le début du premier siémas.
07:46 Nous montrons que c'est possible.
07:47 Et nous montrons que c'est possible sans casser la croissance
07:50 et en créant de l'emploi pour les Français.
07:53 Car ça doit être notre premier souci.
07:56 C'est que cette transition énergétique crée des opportunités pour les Français
08:01 et ne soit pas, au contraire, un jeu de contrainte pour eux.
08:03 -On reviendra sur l'effort de la France.
08:05 Mais je voudrais revenir un instant sur celui qui accueille cette COP28.
08:10 On l'a évoqué, l'Emirati sultan al-Jabbar,
08:13 qui dirige une société pétrolière, une compagnie pétrolière.
08:17 Et il prévoit, lui, d'augmenter la production de son entreprise.
08:22 Est-ce que, finalement, on n'est pas dans un double discours complet ?
08:26 -Je crois qu'il faut être très clair.
08:30 Aujourd'hui, les pays comme l'Union européenne
08:33 sont en train d'avoir un agenda de réduction de leur consommation de pétrole.
08:38 Et tout l'enjeu, c'est de dire, c'est ce que nous faisons,
08:41 à l'horizon 2030, en France, nous avons aujourd'hui 60%
08:45 de notre consommation énergétique qui est du pétrole et du gaz.
08:49 A l'horizon 2030, nous aurons plus d'énergie décarbonée
08:52 dans notre consommation d'énergie que de pétrole et de gaz.
08:57 Et donc, ça n'a plus de sens pour ces pays de continuer à développer
09:00 des installations pétrolières si leurs principaux consommateurs
09:03 diminuent leur consommation de pétrole et de gaz.
09:05 Quand on dit qu'on met fin à la voiture thermique,
09:08 ça veut dire qu'on utilisera, à un moment, plus de carburant, ou beaucoup moins.
09:12 Lorsqu'on dit qu'on met fin aux chaudières à fioul,
09:14 qu'on les remplace par d'autres méthodes de chauffage,
09:17 ça veut dire qu'à l'horizon 2040, il n'y aura quasiment plus
09:20 de consommation de carburant, de pétrole, pour nous chauffer en France.
09:25 C'est la même chose sur l'ensemble des pays de l'Europe.
09:28 C'est la même chose dans un certain nombre de pays ambitieux
09:31 qui ont pris ce virage.
09:32 Et c'est ça qui va faire baisser la consommation de pétrole
09:35 et qui va rendre finalement pas intéressant de développer de nouvelles exploitations.
09:44 Mais vous avez raison, il faut prendre ces pays aussi au mot
09:48 en leur disant "baissez votre production pétrolière,
09:52 arrêtez de développer de nouvelles installations pétrolières".
09:57 Et en fait, notre premier objectif, c'est pas le pétrole, c'est le charbon.
10:02 Notre premier objectif, c'est de faire en sorte d'arrêter de développer
10:07 de nouvelles centrales à charbon, de nouvelles mines de charbon,
10:10 parce que c'est l'énergie qui crée le maximum d'émissions de gaz à effet de serre.
10:16 Et le pétrole, aujourd'hui, certains pays,
10:18 certains pays qui ne sont pas développés,
10:20 qui ne sont pas capables d'apporter de l'énergie à leur population,
10:23 il faut rappeler que 600 millions d'Africains n'ont pas accès aujourd'hui
10:27 à de l'électricité par exemple.
10:29 Ces pays, il faut les accompagner.
10:31 Plutôt que de faire la morale, il faut les accompagner,
10:34 les amener à passer directement à des énergies moins émettries.
10:37 On va parler de tout ça en détail, de chaque énergie,
10:39 mais avant tout, une dernière question peut-être sur le fonctionnement global de la COP
10:43 qui est parfois un peu critiquée, l'ingénieur du climat, Jean-Marc Jancovici,
10:47 qu'on parle les COP un peu à des assemblées de copropriétaires sans syndic.
10:51 C'est-à-dire que chacun a une voix, mais il n'y a personne pour vraiment mener les débats.
10:56 Est-ce qu'il n'y a pas un problème de gouvernance qu'on retrouve d'ailleurs aussi à l'ONU,
11:00 avec ces COP, où finalement il n'y a pas d'objectif précis qui est fixé en amont de ces réunions ?
11:06 En fait, ce sont 195 pays qui sont souverains qui doivent se mettre d'accord.
11:12 195 pays souverains qui doivent se mettre d'accord.
11:15 Et vous comprendrez avec moi que si même une majorité de pays prenait une décision
11:21 qui serait contraire aux intérêts de la France, nous considérions en tant que pays souverains
11:26 que c'est inacceptable. Et donc, c'est tout l'enjeu de ces COP.
11:30 C'est de pousser le maximum de pays à adhérer à une vision commune
11:34 et de faire en sorte de réaligner nos intérêts.
11:36 Nos intérêts sont alignés autour d'une chose.
11:38 Plus la planète se réchauffe, plus nous aurons à payer en termes de vie humaine,
11:43 en termes de déplacement de population.
11:45 Et donc, de ce point de vue, nous avons un intérêt commun.
11:48 Et après, c'est le partage des efforts.
11:50 Aujourd'hui, vous pouvez nous dire s'il y aura un accord à la fin de cette COP ?
11:53 C'est une annonce que vous pouvez faire aujourd'hui ?
11:55 Je ne ferai pas d'annonce au nom de 194 autres pays.
11:59 Ce qui est sûr, c'est que je repartirai la semaine prochaine à la COP.
12:03 Il y a un certain nombre d'avancées qui ont eu lieu.
12:05 Je pense notamment à un accord qui est là et fait sur le fonds pertes et dommages.
12:11 Mais moi, je pense que cette COP ne sera pas réussie
12:13 si on n'est pas capable de parler de l'ensemble des énergies fossiles,
12:17 du fait que nous devons en sortir d'une manière ou d'une autre,
12:21 et surtout que nous devons prendre un virage absolu sur le charbon,
12:24 comme l'a dit le président de la République hier.
12:28 Parce que le charbon est aujourd'hui une des principales sources d'émissions de gaz et effet de serre.
12:33 Et il y a des alternatives, quand bien même elles seraient fossiles.
12:36 Pour poser la question autrement, est-ce que la COP à laquelle vous venez d'assister,
12:39 en tout cas pour les débuts, est partie sur de bons rails ou pas ?
12:42 De bien meilleurs rails que l'année dernière, ça je peux le dire.
12:45 Je le redis encore une fois, cet accord en introduction de COP est inédit.
12:51 C'est la première fois, semble-t-il, en 28 ans de COP,
12:54 qu'on obtient un accord sur un point important.
12:56 Oui, mais c'est pour les dommages, ce n'est pas pour la réduction de la valeur.
12:59 Il n'en demeure pas moins que c'est la première fois qu'on a un accord
13:02 sur un point important en entrée de COP,
13:04 et qui est un point de nature à bloquer les négociations entre les pays du Nord et les pays du Sud.
13:08 Mais ce n'est pas pour ça qu'il ne faut pas continuer à travailler.
13:11 Et les équipes de négociations françaises seront extrêmement à la manœuvre pendant cette COP
13:17 pour obtenir un certain nombre d'évolutions sur la sortie des énergies fossiles,
13:21 sur le financement aussi, sur le fait de revoir en profondeur les financements climat.
13:27 Parce que notre système hérité de la Deuxième Guerre mondiale n'est pas adapté aujourd'hui,
13:32 notamment d'aide au développement, n'est pas adapté à la situation de réchauffement climatique.
13:37 Nous devons réformer la Banque mondiale, c'est en cours grâce au Président de la République.
13:42 Nous devons réformer l'EFMI, nous devons réformer les banques multilatérales de développement.
13:47 C'est un travail énorme, et la France, je pense qu'on peut le dire avec une certaine fierté,
13:52 est à la tête de cette coalition en matière de finances climatiques.
13:56 Justement, vous parlez d'un objectif, la fin des énergies fossiles.
13:59 En 2023, plus de 400 nouveaux projets de gisement de pétrole et de gaz ont été lancés.
14:03 Est-ce que la neutralité carbone en 2050, ou même la réduction des hydrocarbures d'ici 2030,
14:09 est-ce que ce n'est pas utopique finalement ?
14:11 Ce n'est pas utopique pour la France et l'Union européenne,
14:14 et nous pesons beaucoup dans la consommation de pétrole et de gaz.
14:19 Donc, je pense que les solutions sont aujourd'hui sous nos yeux, pour les pays développés en tout cas.
14:24 Sous nos yeux, nous avons aujourd'hui des énergies renouvelables qui sont compétitives en prix.
14:29 Nous sommes capables aujourd'hui de développer des énergies nucléaires qui sont bas carbone et qui sont compétitives.
14:35 Donc, nous entamons cette transition énergétique.
14:38 Et quand est-ce qu'au niveau mondial, la consommation de pétrole, de gaz et de charbon va commencer à baisser ?
14:43 Parce que c'est quand même l'enjeu de la COP si on se dit les choses.
14:47 Oui, l'enjeu de la COP, c'est de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
14:50 Il faut repartir du début.
14:52 Réduire les émissions de gaz à effet de serre au début, c'est aussi savoir attraper ce qu'on appelle les fruits les plus bas de l'arbre.
15:01 Par exemple, nous venons d'annoncer une coalition autour du méthane.
15:04 Le méthane, aujourd'hui, c'est 30% des émissions de gaz à effet de serre.
15:08 Le méthane, il est notamment produit par des installations gazières qui sont mal entretenues.
15:17 Ça peut être des fuites de méthane.
15:18 Ça répond à ma question.
15:19 Ça répond à votre question.
15:22 Quand est-ce qu'on baisse les émissions de gaz à effet de serre ?
15:25 Il faut commencer par les principales sources de gaz à effet de serre et celles qu'on peut réduire le plus rapidement.
15:30 Ensuite, il faut passer aux sources de gaz à effet de serre qui sont les plus émettrices de gaz à effet de serre.
15:37 C'est le sujet du charbon.
15:38 Quand est-ce qu'il faut être réaliste de commencer à parler de baisse ?
15:41 Nous, ce que nous souhaitons, c'est sortir du charbon avant 2030.
15:44 C'est ce que disent les experts.
15:46 Au niveau des pays développés, et 2040 pour les pays en développement.
15:51 Et ensuite, et ça ce n'est pas moi qui le dis, ça c'est les experts.
15:56 Si on veut tenir effectivement une trajectoire de neutralité carbone,
16:00 il faut pouvoir sortir du charbon en 2030, sortir du pétrole entre 2040 et 2050,
16:07 et avoir une solution pour le gaz en 2050.
16:10 Aujourd'hui, quand il y a des forages, que ce soit pour le gaz ou le pétrole,
16:13 quand de nouvelles mines de charbon sont ouvertes, elles ne vont pas fermer en 2030.
16:18 Elles ne vont pas fermer dans 6 ans.
16:21 C'est pour ça que le combat que porte le Président de la République,
16:26 c'est précisément d'empêcher l'ouverture de ces nouvelles sources de charbon.
16:32 C'est de faire en sorte que non seulement il n'y ait plus de subventions publiques,
16:36 ce qui désormais est le cas dans les pays du G7 en particulier,
16:41 et suite à la COP26, mais c'est qu'il n'y ait plus de subventions,
16:45 qu'il n'y ait plus de financement privé,
16:47 et que ces financements privés s'arrêtent en 2030 pour les pays développés,
16:52 en 2050 pour les autres pays.
16:54 Et c'est enfin une dernière chose que nous, nous nous appliquons, Olivier Dubos,
16:58 que nous, nous nous appliquons.
17:00 Nous avons encore deux centrales à charbon qui fonctionnent en France.
17:03 Elles ne pèsent rien du tout de notre mix énergétique,
17:06 c'est 0,6% de notre mix énergétique.
17:09 Nous sommes grosso modo sortis du charbon.
17:11 Mais néanmoins, ces deux centrales à charbon...
17:13 - Ces deux centrales dont l'activité va être prolongée finalement ?
17:15 - Non, la centrale de Cordemais, il n'était pas prévu qu'elle forme en 2022.
17:20 Donc nous avons prolongé une seule de ces centrales.
17:23 Ces deux centrales à charbon, ce sur quoi nous nous engageons aujourd'hui,
17:27 c'est de reconvertir ces centrales à charbon.
17:30 C'est d'accompagner les salariés qui travaillent vers une activité
17:34 qui peut être une centrale à biomasse,
17:36 une activité énergétique, puisqu'ils sont formés pour ces activités énergétiques,
17:40 de façon à avoir à la fois une réponse sociale et une réponse environnementale.
17:45 Et cette action que nous faisons au niveau de la France,
17:47 nous souhaitons qu'elle soit menée au niveau international.
17:50 Vous savez que nous soutenons par exemple ce qu'on appelle le JPP,
17:53 peu importe le nom.
17:54 C'est un accompagnement de pays pour sortir du charbon.
17:57 C'est ce qu'on fait en Afrique du Sud, c'est ce qu'on fait au Vietnam.
18:00 C'est très concret.
18:01 C'est de faire en sorte, non seulement de bloquer les nouveaux projets
18:05 pour les remplacer par des projets qui sont moins carbonés,
18:09 parfois ça passe par du gaz, qui est une énergie fossile,
18:12 mais qui émet beaucoup moins de gaz et effet de serre,
18:14 et qui peut permettre de prendre sa place dans la transition énergétique.
18:19 Et c'est de faire en sorte de reconvertir les sites qui aujourd'hui fonctionnent au charbon
18:25 et de traiter le sujet social.
18:26 - Vous reconnaissez que dire au monde entier "il faut en finir avec le charbon
18:29 et nous on n'arrive pas à fermer notre dernière centrale charbon", c'est un peu...
18:32 - Je crois qu'on sera un des premiers pays à être sortis du charbon en plan mondial.
18:36 Donc de ce point de vue là, nous avons de l'avance par rapport aux objectifs
18:40 que nous donnent les experts.
18:41 - Et à propos des exemples.
18:42 - Et je pense qu'il faut l'assumer.
18:43 Nous sommes aujourd'hui à la pointe du combat mondial.
18:45 Le président de la République est aujourd'hui à la pointe de ce combat climatique.
18:48 - Qu'en est-il du pétrole, Madame la Ministre ?
18:51 Il y a moins de trois mois, le PDG de Total a annoncé l'exploitation d'un nouveau gisement en Guyane.
18:57 Et cette semaine, un avis favorable a été rendu pour un projet de forage
19:02 de huit nouveaux puits de pétrole en Gironde.
19:05 Finalement, la France continue à créer des exploitations de pétrole et de...
19:13 - Alors là, je crois qu'on mélange un peu tout.
19:15 Ce dont vous me parlez, qui est en Gironde, c'est un gisement qui existe.
19:19 Et nous respectons, je veux rappeler à ceux qui nous écoutent aujourd'hui,
19:23 que nous sommes, je crois, le seul pays à avoir interdit l'exploration
19:28 et la production de nouveaux gisements pétroliers.
19:31 C'est ce gouvernement qui l'a fait, plutôt sous le précédent quinquennat.
19:36 C'est le président de la République, c'est les premiers ministres successifs
19:40 du précédent quinquennat qui ont arrêté définitivement l'exploration
19:45 et la production de nouveaux gisements en France.
19:48 Et nous nous appliquons cette législation.
19:51 - En Gironde, alors ?
19:53 - En Gironde, c'est un gisement qui existe depuis 1965 et qui devra fermer en 1940
19:59 et qui a une licence d'exploitation en 2035.
20:06 - Donc il n'y a pas de double discours ?
20:08 - Il n'y a absolument pas de double discours.
20:10 Et encore une fois, regardons les faits.
20:12 Aujourd'hui, la France a arrêté d'explorer et de produire
20:18 de nouveaux gisements de pétrole et de gaz.
20:20 Et nous sommes une exception dans le monde.
20:23 Et notre souhait, c'est que nous fassions partie de tous les pays qui arrêtent cela.
20:30 - Donc pour les gisements existants, on peut pomper jusqu'à la dernière goutte de pétrole ?
20:34 C'est bien ça le principe ?
20:35 - Non, le gisement existant a une date de valeur.
20:38 Aujourd'hui, la loi prévoit 2040.
20:41 Pourquoi cette date de valeur ?
20:43 Parce que ce sont des contrats qui ont été passés en 1965.
20:46 Parce que ce sont des gisements qui ont été confirmés en 2008, en 2010.
20:52 Et que si vous voulez, derrière, financer aussi la dépollution et la fermeture des puits,
20:57 il y a derrière un modèle économique.
20:59 Mais je veux le redire, nous importons 99% de notre pétrole en France.
21:06 Nous sommes dépendants du pétrole.
21:08 - C'est une question de symbole.
21:10 - Et c'est pour ça que nous allons fermer ces gisements à horizon 2040.
21:15 - En respectant la loi.
21:16 - Il y a un gisement dans l'Essonne, il y a une dizaine de puits de pétrole.
21:20 Et le groupe canadien qui l'exploite demande de prolonger l'exploitation de ces puits jusqu'en 2040.
21:24 Est-ce que vous allez l'autoriser ou pas le faire ?
21:27 - Alors, vous le savez, moi j'ai toujours pris et signé des arrêtés en minimisant
21:34 et en faisant en sorte de limiter la poursuite de l'exploitation du pétrole.
21:39 J'applique la loi.
21:41 Donc il nous est arrivé d'être battu devant le juge.
21:46 Et lorsque nous sommes battus devant le juge, nous signons les concessions.
21:50 Mais je le redis, mon objectif et la ligne que je tiendrai,
21:54 il n'est pas instruit pour le moment,
21:56 mon objectif et la ligne que je tiendrai jusqu'au bout,
21:59 c'est de minimiser les dernières exploitations de pétrole et de gaz sur notre territoire.
22:05 Mais je respecterai la loi.
22:07 Notre pays est aujourd'hui un des plus ambitieux au monde en la matière.
22:12 Et je crois que si tous les pays faisaient comme nous,
22:14 effectivement nous aurions moins d'émissions en matière de CO2
22:19 du fait du secteur pétrolier et gazier.
22:21 - Alors justement, pour revenir sur la géopolitique mondiale du climat,
22:24 la Chine, premier émetteur de gaz à effet de serre,
22:27 assure avoir fait beaucoup d'efforts sur la transition écologique,
22:30 en développant notamment ses capacités d'énergie renouvelable,
22:33 mais construit toujours aussi plus de centrales à charbon.
22:36 Est-ce qu'il faut obtenir des nouveaux engagements de Pékin sur ce volet
22:40 pour que la COP soit une réussite ?
22:43 - Encore une fois, les engagements doivent être mondiaux.
22:45 Il ne s'agit pas de dire tel pays doit faire ceci, tel pays doit faire cela.
22:49 Il s'agit de dire que collectivement, nous nous donnons des objectifs
22:53 de sortie du gaz, du pétrole et du charbon,
22:58 avec autant que possible des dates,
23:01 ou des objectifs de diminution d'émissions de gaz à effet de serre.
23:04 - Et la question de la bonne volonté de la Chine,
23:06 la bonne volonté des Etats-Unis, est-ce qu'elle est au rendez-vous ou pas ?
23:09 - Alors, s'agissant de la Chine et des Etats-Unis,
23:11 ce qui est intéressant, c'est qu'ils viennent de signer une déclaration
23:14 appelant à substituer des énergies bas carbone aux énergies fossiles.
23:19 Ce qui est très nouveau.
23:21 Ce qui est une forme d'engagement qui va plus loin
23:24 que ceux qui nous ont porté jusqu'ici.
23:26 Et la Chine développe très rapidement des énergies renouvelables.
23:31 Ils ont plusieurs années d'avance par rapport aux objectifs
23:35 d'énergie renouvelable qu'ils se sont donnés.
23:38 Ça n'empêche pas que c'est le premier émetteur mondial.
23:41 Et que tout comme nous avons un discours exigeant
23:44 à l'encontre des Etats-Unis, nous aurons un discours exigeant
23:47 à l'encontre de la Chine.
23:49 Et encore une fois, ce qui compte, c'est les résultats.
23:51 - Donc vous faites confiance à la Chine pour respecter les engagements ?
23:54 - Je ne dis pas que je fais confiance.
23:56 Je dis que je leur demande surtout de faire des efforts supplémentaires.
23:59 Ça va au-delà de ce que nous disons.
24:02 Il faut que dans l'engagement mondial,
24:04 je rappelle que c'est la nature d'un traité,
24:06 donc la vocation est de respecter,
24:08 nous devons aller plus loin sur les engagements
24:11 de baisse des émissions de gaz à effet de serre
24:13 et d'utilisation du charbon, du pétrole et du gaz.
24:16 Et dans cet ordre-là.
24:18 Notre objectif pour atteindre la neutralité carbone,
24:20 ce n'est pas d'arrêter demain matin toutes les énergies fossiles.
24:23 Nous en avons besoin.
24:24 Vous en avez besoin pour prendre votre voiture,
24:27 pour vous chauffer.
24:29 Nous ne savons pas faire ça du jour au lendemain.
24:31 Mais si nous voulons le faire de la manière la plus acceptable possible
24:36 pour les personnes de ces secteurs,
24:38 de la manière la plus acceptable possible pour les gens qui payent,
24:41 qui n'ont pas accès aujourd'hui à l'énergie,
24:43 qui n'ont pas accès à l'électricité,
24:45 qui ne peuvent n'avoir accès qu'au pétrole ou au gaz.
24:49 Il faut le planifier.
24:51 Et c'est tout l'enjeu de cette COP28.
24:52 C'est comment on planifie et comment on accélère
24:55 la trajectoire de sortie des énergies fossiles.
24:57 Les YAKA-FOCON, ça ne fonctionne pas à la COP28.
25:00 Et ce qu'a très bien su faire l'accord de Paris et la COP21,
25:04 c'est précisément de donner une dynamique avec 195 pays
25:08 qui se mettent d'accord sur une trajectoire,
25:10 une trajectoire qui était très exigeante,
25:12 qui n'a pas été atteinte, mais qui a été partiellement atteinte
25:15 et qui a permis de commencer à baisser les émissions de gaz et effet de serre
25:20 dans certains continents qui sont gros consommateurs et gros émissaires.
25:23 Ce qu'on a vu Anne Espagnol-Renacher dans cette COP,
25:25 c'est aussi une nouvelle promesse ou alors une nouvelle solution.
25:28 Jim Jarasek.
25:29 Oui, c'est l'enfouissement du carbone, c'est la nouvelle marotte
25:32 de certains pétroliers qui disent qu'ils peuvent réduire leurs émissions.
25:35 Ainsi, est-ce que c'est une solution à laquelle vous croyez et que vous soutenez ?
25:39 C'est une solution qui ne peut répondre qu'à une toute petite partie du problème.
25:45 Pourquoi ? Parce que nos émissions sont tellement importantes
25:48 aujourd'hui au niveau de la planète,
25:50 que l'idée qu'on va pouvoir tout récupérer et tout enfouir,
25:54 on le voit bien, ce n'est pas une solution durable,
25:57 ce n'est pas une solution soutenable.
25:59 Que l'on ait besoin de cette solution technologiquement, à un moment,
26:03 pour aller chercher les dernières émissions de gaz et effet de serre,
26:07 pour les processus industriels les plus compliqués à décarboner,
26:10 c'est probablement une bonne piste.
26:12 Mais ça ne doit pas être...
26:13 Par exemple pour la pression, pour quel type d'industrie ?
26:16 Plutôt pour l'industrie lourde qui aujourd'hui,
26:18 vous savez que là aussi on a de l'avance en France,
26:20 puisque nous sommes en train de mettre en place un contrat
26:23 pour les 50 sites les plus émetteurs de gaz et effet de serre,
26:27 que ce contrat prévoit des points de passage en 2030, en 2050,
26:31 mais qu'on sait que pour un volet résiduel d'émissions de gaz et effet de serre,
26:37 on aura probablement besoin de ce type de technologie,
26:40 au moins d'ici à trouver d'autres technologies
26:43 pour totalement réduire les émissions de gaz et effet de serre.
26:46 Et donc il ne faut pas se priver de cette solution.
26:48 Mais ça ne doit pas être un prétexte pour ne rien faire,
26:50 et la crainte que nous avons, c'est que ce soit un prétexte
26:53 de se mettre derrière la technologie pour dire on a une solution
27:00 et donc on ne fait aucun effort.
27:02 On doit faire des efforts de réduction de l'utilisation des fossiles.
27:06 Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique,
27:10 invitée de ce grand jury.
27:11 On revient dans un instant, on va parler de transition énergétique,
27:14 on va beaucoup parler de la COP et on va parler maintenant
27:16 des solutions pour nous tous, pour les Français.
27:18 A tout de suite.
27:19 Le grand jury RTL, Le Figaro, Paris 1er, M6.
27:24 RTL.
27:27 RTL, il est midi et demi.
27:29 C'est le rappel des titres de l'actualité avec vous, Rachel Saadodine.
27:36 Bonjour Rachel.
27:37 Bonjour Olivier, bonjour à tous.
27:39 Notre premier objectif, c'est d'arrêter le charbon,
27:42 déclaration d'Agnès Pannier-Runacher, de retour de la COP28 de Dubaï.
27:46 Elle est l'invitée en ce moment du grand jury RTL, Le Figaro, M6,
27:50 diffusé sur Paris 1er.
27:51 La ministre de la Transition énergétique qui apporte par ailleurs
27:55 tout son soutien aux proches du touriste germano-philippin
27:58 tué par un terroriste islamiste hier soir à Paris.
28:01 Elle l'assure, tout sera mis en place pour minimiser le risque d'attentat
28:05 pendant les Jeux Olympiques l'été prochain à Paris.
28:08 Le jeune Valentin a avoué être l'auteur du meurtre de ses parents
28:12 à Château-Vila en Isère, c'est ce qu'affirme le procureur
28:15 de la République de Grenoble.
28:16 L'adolescent de 15 ans est toujours en garde à vue à Montpellier.
28:20 Le temps cet après-midi, c'est du soleil sur les trois quarts du pays
28:24 mais des nuages sur le nord-ouest.
28:26 Côté température, cet après-midi vous aurez 1° à Strasbourg,
28:29 4° à Paris et Lyon, jusqu'à 9° à Honfleur.
28:32 Les courses ont lieu aujourd'hui à Vincennes, départ à 15h15.
28:36 Dominique Cordier vous conseille de jouer le 13, le 10, le 4, le 12, le 9, le 11, le 5
28:44 et l'outsider de Hertel, le 12.
28:46 Happy Valley, la finale du Grand National du Trône, émission spéciale
28:49 présentée par Vincent Parizeau avec Dominique Cordier en direct de Vincennes
28:52 dès 15h.
28:53 Tout de suite, le grand jury Hertel, le Figaro M6, Paris 1re, ça continue.
28:57 Olivier Bost reçoit la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
29:04 Ça, c'est ma Kinderpartie.
29:06 Hertel
29:09 Suite du Grand Jury, présentée par Olivier Bost.
29:24 Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique est notre invitée.
29:29 Agnès Pannier-Runacher, vous revenez de la COP de Dubaï où l'on a beaucoup parlé
29:34 en première partie de cette émission de réchauffement climatique.
29:37 Et alors, au même moment, la France annonce qu'elle remporte les JO d'hiver pour 2030.
29:42 Une question de Jim Jarace.
29:44 Une question sur cette annonce qui arrive dans cette année, qui est la plus chaude jamais enregistrée.
29:50 Est-ce qu'il y aura de la neige, tout simplement, en 2030 ?
29:53 Ou est-ce qu'il faudra, comme en Chine, acheminer de la neige pour les compétitions ?
29:58 C'est une question sérieuse.
29:59 Les écologistes aujourd'hui disent que c'est une mauvaise idée, l'organisation de ces JO.
30:03 Alors, en 2030, il y aura de la neige au-delà de 1800 mètres.
30:09 C'est à peu près acquis.
30:11 Aujourd'hui, la problématique du devenir des massifs montagneux,
30:16 elle se pose malheureusement au horizon 2050 et après.
30:20 Et nous voyons que le réchauffement climatique s'accélère.
30:23 Et c'est pour ça que nous agissons pour baisser nos émissions de gaz à effet de serre.
30:27 Le principe de cette candidature, c'était la sobriété, c'est-à-dire de ne pas construire de nouveaux sites olympiques.
30:32 Or, Christian Estrosi a annoncé la construction pour les JO de deux nouvelles patinoires à Nice.
30:39 Est-ce que c'est raisonnable ? Est-ce que ça correspond finalement à cette candidature ?
30:42 Alors, l'esprit de cette candidature, c'est effectivement d'utiliser toutes les installations existantes.
30:47 Et vous savez que la France en a matière des installations qui sont de niveau mondial.
30:52 Elle accueille régulièrement des compétitions internationales, des compétitions mondiales.
30:56 La deuxième chose, c'est que la France est engagée depuis longtemps,
30:59 depuis en tout cas quelques années, dans une approche environnementale
31:04 qui réduise l'impact de ses activités sur l'environnement.
31:09 La troisième chose, c'est que les équipements qui peuvent être construits,
31:13 comme on le fait d'ailleurs pour les JO de 2024,
31:16 sont des équipements qui ont vocation à profiter au public.
31:20 Sur les JO de 2024, tous les équipements qui ont été construits ont vocation ensuite
31:26 à être des équipements pour les Français, pour les territoires, et à permettre la pratique du sport.
31:33 Et c'est, je dirais, la même intention...
31:35 De patinoires, de nouvelles patinoires à Nice, dont une patinoire de 12 000 places d'ailleurs,
31:39 ce n'est pas un message contradictoire ?
31:41 Je ne crois pas. Je crois qu'il faut surtout faire des Jeux Olympiques,
31:45 une occasion de parler du sport, une occasion d'engager tous les Français,
31:50 une occasion de fierté aussi, collective, et une façon d'avoir des installations
31:56 qui sont utilisées pour un événement de très haut niveau, qui rend visible la France,
32:00 mais qui surtout sont rendues derrière aux Français, aux jeunes Français en particulier,
32:04 pour leur permettre la pratique du sport dans des installations de très haute qualité.
32:09 Alors, on le disait dans la première partie de cette émission,
32:11 pour décarboner notamment, il faut passer beaucoup de choses à l'électricité.
32:15 Le PDG d'EDF, Luc Raymond, a indiqué que la hausse de l'électricité en février prochain
32:20 n'excéderait pas 10%.
32:22 Ça fera quand même presque 45% d'augmentation en deux ans.
32:26 Ça s'arrête quand, la hausse du prix de l'électricité ?
32:29 Olivier Bost, le fait qu'on dise que ça n'excédera pas 10% ne veut pas dire que ça fera 10% tout juste.
32:34 C'est juste pour dire que nous en avons fini avec les augmentations telles qu'on les a connues.
32:40 On les a connues ces deux dernières années.
32:42 Aujourd'hui, nous reprenons le contrôle sur le prix de l'électricité
32:46 et nous le reprenons avec des augmentations qui ont vocation à suivre le coût de notre production d'électricité.
32:53 Le coût du nucléaire, le coût de l'ensemble de notre réseau,
32:56 et qui est déconnecté du coût des fossiles.
32:59 Et grâce à la négociation que j'ai remportée au niveau européen sur le marché de l'électricité,
33:06 on nous a dit il y a un an que c'était impossible.
33:08 On l'a fait.
33:10 Et grâce à la négociation que nous avons menée avec EDF
33:14 pour précisément donner aux Français un accès au coût de notre nucléaire,
33:19 au prix réel de ce nucléaire, de manière à ce que ce soit le plus compétitif.
33:23 Ça veut dire que c'est la dernière augmentation, celle qu'on aura au mois de février ?
33:26 Ça veut dire que les augmentations à venir n'ont pas vocation à être à deux chiffres.
33:31 Elles ont vocation à suivre le coût de notre système électrique,
33:35 c'est-à-dire des coûts au plus proche de l'inflation.
33:37 Justement, EDF a négocié de revendre le prix de son électricité d'origine nucléaire
33:41 autour de 70 euros le mégawatt-heure d'ici 2025.
33:44 C'est quasiment un doublement du prix actuel.
33:47 Est-ce que ça veut dire que les consommateurs eux aussi verront le prix doubler sur leur facture ?
33:51 Alors, ce n'est absolument pas un doublement du coût actuel.
33:54 C'est une mauvaise analyse qui est faite.
33:56 Aujourd'hui, la nouvelle formule que nous donnons au coût du nucléaire,
34:02 je veux juste le préciser parce qu'on mélange un peu tout sur ce dossier-là.
34:05 J'entends beaucoup de fausses nouvelles circuler.
34:08 70 euros, c'est un coût qui est très compétitif.
34:12 Les Allemands ont un coût qui est deux fois supérieur au coût des Français.
34:19 C'est un coût qui est très compétitif.
34:21 Dans l'électricité que vous payez sur votre facture aujourd'hui, que les Français payent,
34:26 le coût de l'électricité, pour vous donner un point de comparaison, il est à 110 euros.
34:30 Donc, en moyenne, les Français vont avoir accès à une électricité qui est compétitive.
34:39 Je tiens à ce que ce soit très clair.
34:41 Les évolutions de coût ne progresseront qu'en fonction du coût de notre système,
34:46 de la compétitivité de notre système, du coût du nucléaire, du coût du renouvelable.
34:51 Et donc, nous sortons de ces systèmes absurdes
34:55 où, parce que le prix du gaz a augmenté sur les marchés,
34:58 on voyait notre facture de l'électricité augmenter sans limite.
35:02 Votre collègue à Bercy, c'est les finances, l'économie, Bruno Le Maire,
35:06 dit ce matin dans Le Parisien, nous continuons à payer 37% de la facture d'électricité des Français.
35:12 Quand est-ce que ça tombe à 0% ? C'est ce qu'on appelait le bouclier énergétique.
35:17 Quel est le calendrier et quelles conséquences sur nos factures ?
35:21 Alors, ce qui est en train de se passer, c'est que le coût de l'électricité sur les marchés européens est en train de baisser.
35:30 Bien sûr, nous ne le voyons pas, nous, sur notre facture résidentielle,
35:35 puisque nous avons ce bouclier qui nous protège.
35:38 Et quand ce coût reviendra au niveau de cette protection, alors nous pourrons retirer le bouclier.
35:44 C'est ce qui s'est passé pour le gaz l'année dernière.
35:47 L'année dernière, nous avons protégé les Français sur l'augmentation des prix du gaz.
35:52 Lorsque le prix du gaz est revenu dans des niveaux plus raisonnables, nous avons pu retirer le bouclier.
35:58 Nous allons faire la même chose au niveau du bouclier d'électricité.
36:01 Donc, il n'y a pas de calendrier pour enlever le bouclier ?
36:05 Si, je viens de le dire, courant 2024.
36:07 Et si les prix ne baissent pas ?
36:09 Les prix sont en train de baisser.
36:11 Olivier Bosch, les prix ont été divisés par 3 par rapport au niveau astronomique
36:15 et ils ont été atteints en 2022.
36:18 Je veux encore le préciser, nous, ménage français, nous ne le voyons pas sur notre facture
36:24 parce que c'est l'État qui s'est interposé entre ces augmentations et ce que vous avez vu sur votre facture.
36:29 Et nous avons limité autant que possible l'importance de ces augmentations.
36:34 Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, nous continuons à prendre 37% de la facture des Français.
36:38 Vous n'avez pas répondu à ma question tout à l'heure, il n'y aura qu'une seule augmentation en 2024 ou deux ?
36:43 Alors, ça c'est un travail que nous menons avec la CRE.
36:48 Vous savez qu'il y a deux moments où on peut augmenter les prix.
36:51 La Commission de Régulation de l'énergie.
36:52 Le 1er février et le 1er août.
36:54 Le 1er février, ce sera en fonction de l'évolution des prix.
36:57 Il y a une formule, la CRE propose un prix.
36:59 Et ce qu'on a dit, c'est que si cette augmentation est supérieure à 10%,
37:03 nous retiendrons un chiffre qui sera maximum une augmentation de 10%.
37:08 Et au mois d'août, c'est les coûts de notre réseau.
37:14 Ce sont des coûts qui sont fondés sur la réalité des coûts.
37:17 C'est un coût qui progresse de quelques euros du mégawatts.
37:19 Donc ce n'est pas maximum 10% sur 2024, c'est maximum 10% en février ?
37:24 Notre objectif, c'est effectivement de limiter la facture d'électricité de 10% d'augmentation.
37:30 Emmanuel Macron avait promis que la France allait reprendre d'ici la fin de l'année
37:35 le contrôle des prix de son électricité.
37:39 C'était par rapport à la fixation européenne des prix que vous avez abordé tout à l'heure.
37:43 Est-ce que ça veut dire qu'on va sortir de ce mécanisme
37:46 ou demander une dérogation comme certains pays, l'Espagne ou le Portugal, l'ont déjà fait ?
37:51 Est-ce que c'est une piste qu'il faut étudier ?
37:53 D'abord, je vais être très claire.
37:55 L'Espagne et le Portugal ne sont jamais sortis du marché de l'électricité.
37:59 Ça fait partie des fake news qui circulent portées par le Rassemblement national.
38:04 C'est faux.
38:05 Le Portugal et l'Espagne sont aujourd'hui dans le marché de l'électricité européen
38:10 et payent un coût de l'électricité qui correspond aux règles du marché européen.
38:15 Qu'on arrête de raconter n'importe quoi sur le coût de l'électricité, s'il vous plaît.
38:20 Quand on entend le président de la République, quand il dit reprendre le contrôle au niveau européen
38:24 du prix de l'électricité, qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
38:28 Ça veut dire concrètement que nous avons obtenu un accord contre les Allemands
38:33 pour pouvoir reconnaître le nucléaire dans la manière de fixer les prix de l'électricité en Europe.
38:48 Aujourd'hui, le nucléaire est traité à égalité avec le renouvelable.
38:52 L'accord que nous avons obtenu permet notamment d'avoir des prix qui sont contractualisés à plus long terme.
39:01 Ce qui permet de sortir de la volatilité des prix du marché.
39:05 Ce yo-yo qu'on a connu en 2022, cette explosion des prix, nous l'avons fait au niveau européen
39:11 et nous l'avons complété avec l'accord que nous venons de finaliser avec EDF
39:16 pour limiter l'envolée des prix.
39:18 Et aujourd'hui, demain, il n'y aura plus des envolées des prix telles qu'on les a connues en 2022
39:23 grâce à notre action au niveau européen et grâce à notre action au niveau français.
39:26 Une dernière question sur le prix de l'électricité.
39:28 Il y a un programme pour relancer le nucléaire, plusieurs nouvelles centrales d'ici 2030-2035.
39:34 Est-ce que ça va se retrouver dans le prix de l'électricité ? Il faudra bien le financer, non ?
39:39 Alors, comme je vous l'ai indiqué, l'accord que nous avons trouvé avec un prix moyen de 70 euros,
39:45 il prend bien en compte le financement des prochains réacteurs.
39:50 Ces prochains réacteurs ont vocation à arriver, à être connectés, plutôt entre 2035 et 2040.
39:57 J'étais trop optimiste. Et à propos de centrales nucléaires, le PR de Flamanville démarquant ?
40:02 En 2024. Le PR de Flamanville est en phase de test actuellement.
40:08 Première partie de l'année, fin de l'année ?
40:09 C'est vraiment la dernière ligne droite.
40:11 Une autre question à propos de nucléaire.
40:14 La fusion des deux entités qui contrôlent la sécurité en France du nucléaire,
40:18 ça s'appelle l'IRSN et l'ASN, cette fusion continue de provoquer des remous.
40:22 La semaine dernière, vous deviez faire une réunion pour convaincre les employés de l'IRSN.
40:27 Et cette réunion a été annulée et coûtait plus de 100 000 euros.
40:30 Comment expliquez-vous de telles dépenses et un tel fiasco ?
40:33 Alors, cette réunion se tiendra bien demain, déjà. Je crois que c'est important de le dire.
40:38 Elle a été repoussée simplement d'une semaine et elle coûtera moins cher que le devis initial de l'IRSN.
40:45 Néanmoins, je crois que la question...
40:47 Combien ? C'est possible de connaître le prix d'organisation de cette deuxième réunion ?
40:51 L'IRSN avait pris un devis de 127 000 euros et le coût de cette réunion sera de 106 000 euros.
40:58 Et justement, ça pose une question qui est en creux dans votre interrogation.
41:03 Comment se fait-il qu'un établissement public n'ait pas le réflexe,
41:06 lorsqu'il organise une réunion de travail avec ses salariés et les salariés de l'entité
41:12 avec laquelle il travaille habituellement l'Autorité de Sûreté Nucléaire,
41:16 en se disant que c'est une somme trop importante ?
41:18 Nous avons repris en main les choses, nous avons redit la facture, nous verrons tous les salariés...
41:23 Vous avez une explication sur cette flambée des coûts ?
41:25 C'était parce qu'il fallait faire quelque chose de très grand pour vous ?
41:29 Écoutez, je crois que... Je comprends que l'IRSN a fait appel à un prestataire privé
41:34 et je crois que ce n'était pas la bonne décision, mais ce n'est pas la première fois,
41:37 puisque nous avons pu constater, ça a été un élément qui a été mis en avant par le Parlement récemment,
41:43 que l'IRSN avait dépensé plusieurs centaines de milliers d'euros en prenant un cabinet de lobbying
41:50 pour porter ses intérêts auprès des sénateurs et des députés.
41:55 L'IRSN est sous l'autorité de qui ?
41:57 L'IRSN est un établissement public qui répond à l'administration,
42:03 mais effectivement, il est important de voir comment l'IRSN utilise son budget.
42:09 Ceci dit, ce n'est pas l'essentiel de ce qui porte la réforme.
42:13 Aujourd'hui, la réforme que nous portons, elle vise à renforcer la sûreté nucléaire dans notre pays
42:20 au moment où nous relançons un programme de nouveaux réacteurs nucléaires,
42:25 au moment où nous allons prolonger nos centrales nucléaires.
42:28 Vous savez ce que disent les détracteurs de cette fusion ?
42:30 Déjà, pour commencer, ça avait été rejeté par l'Assemblée nationale,
42:34 il y avait eu un premier projet présenté.
42:37 Ce que disent les détracteurs de cette fusion, c'est que c'est pour pouvoir faire du nucléaire
42:42 sans être trop embêté par la sécurité à l'avenir.
42:46 Je trouve ça très étonnant parce que cette fusion ne change rien du cadre de la sûreté nucléaire.
42:51 Ce qu'elle fait en revanche, c'est qu'elle réunit les compétences et les collaborateurs
42:57 des deux entités qui participent aujourd'hui à notre système de sûreté nucléaire
43:02 dans un seul ensemble, et cet ensemble a une indépendance vis-à-vis des opérateurs,
43:09 vis-à-vis de ceux qui font fonctionner le nucléaire aujourd'hui, EDF, Ramatome, Rano,
43:14 mais également vis-à-vis du gouvernement.
43:17 C'est une réforme qui va permettre de renforcer l'indépendance de notre sûreté nucléaire,
43:23 qui va permettre aussi de lui donner plus de moyens,
43:27 puisque nous avons pu constater que les rémunérations d'un certain nombre d'experts de l'IRSN
43:35 étaient décalées par rapport à celles auxquelles ils pouvaient prétendre,
43:39 y compris dans le secteur public, ce qui fait qu'ils perdent en attractivité,
43:44 qu'ils n'arrivent pas à pourvoir des postes, et aujourd'hui nous devons prendre à bras-le-corps
43:49 cette situation en renforçant notre activité aussi de ce système.
43:52 - D'une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron, de sa campagne 2022,
43:57 pour encourager les automobilistes les plus modestes à passer à la voiture électrique,
44:01 vous lancez le leasing social à 100 euros par mois,
44:04 c'est-à-dire qu'une voiture électrique coûterait 100 euros par mois,
44:07 le guichet d'inscription devait ouvrir le mois dernier,
44:11 pourquoi ça prend du retard, qu'est-ce qui coince ?
44:14 - Alors, ça ne coince pas, nous sommes quasi prêts,
44:17 et le guichet ouvrira d'ici la fin de l'année.
44:20 Je peux vous le dire et vous l'annoncer aujourd'hui.
44:22 - Et pour combien d'heureux gagnants ?
44:24 - Alors, le président de la République l'avait indiqué lors de la présentation
44:29 du Conseil de planification écologique,
44:32 notre objectif c'est, dès la première année, de pouvoir accompagner à peu près 20 000 Français
44:39 dans l'accès à des voitures électriques de petite taille,
44:43 qui leur permettra, pour ceux qui sont les plus modestes, d'avoir accès aux lesives.
44:47 - Et ce sera bien 100 euros par mois ? Parce que vous aviez fait un marqueur,
44:50 est-ce qu'il ne faut pas ajouter l'assurance, les frais d'entretien ?
44:53 - Alors, lorsque vous louez une voiture, vous avez un contrat qui est établi,
44:58 et vous n'y mettez ni l'assurance ni les frais d'entretien, ça c'est logique.
45:02 Ce que nous prenons en charge en revanche, c'est l'assurance perte d'emploi,
45:07 décès et invalidité, de manière à ce que ça ne soit pas une charge pour vous
45:12 s'il vous arrive un accident de la vie, il ne faut pas cumuler le malheur au malheur.
45:15 Et ça sera bien dans les 100 euros, et nous allons annoncer tout cela d'ici la fin de l'année.
45:21 - Mi-novembre, l'ADEME, l'Agence de la Transition Écologique, a lancé une campagne
45:26 qui a fait beaucoup réagir. C'était un spot qui appelait les consommateurs
45:30 à la sobriété avec des dévendeurs à la place des vendeurs.
45:33 C'était un ton ironique pour inciter à moins acheter neuf.
45:37 Est-ce que vous dites, comme Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie,
45:40 que cette campagne est maladroite ? Ou alors vous l'assumez, comme Christophe Béchut,
45:44 le ministre de la Transition Écologique ?
45:46 - Je crois que c'est Christophe Béchut qui a dit qu'il y avait peut-être de la maladresse
45:49 dans la campagne, mais qu'elle posait des bonnes questions.
45:51 Et je partage totalement son opinion. Les bonnes questions, c'est comment on consomme demain,
45:57 et surtout comment on consomme de manière à réduire l'impact sur notre pouvoir d'achat,
46:02 tout en donnant de l'emploi en France. Au fond, acheter sur des plateformes internationales,
46:07 plateforme chinoise, plateforme américaine, des biens qui sont produits à l'autre bout du monde,
46:11 dans des conditions environnementales et sociales qui sont beaucoup moins exigeantes que les nôtres,
46:19 c'est faire du mal à notre économie, y compris aux commerçants qui ont leurs boutiques,
46:25 et c'est faire du mal à l'environnement. Donc je crois qu'il est très clair aujourd'hui
46:31 qu'il faut se poser la question du réemploi, qu'il faut se poser la question de l'occasion,
46:35 que c'est une source, une opportunité pour créer de l'emploi en France,
46:39 et que c'est aussi une opportunité pour réduire notre impact environnemental.
46:44 Une question sur votre rôle au sein du gouvernement.
46:47 Lors du premier quinquennat, Nicolas Hulot incarnait de façon très forte la question de l'écologie au sein de l'exécutif.
46:52 Désormais, vous êtes trois à vous occuper de ces enjeux, vous sur la transition énergétique,
46:57 Christophe Béchut sur la transition écolo, et puis tout ça chapeauté par la Première Ministre
47:02 qui s'occupe de la transition écologique dans sa globalité.
47:05 Est-ce que cette répartition des rôles, qui est parfois compliquée à comprendre pour le grand public,
47:10 ne dilue pas un peu l'incarnation de l'écologie par le gouvernement ?
47:15 Au contraire, je pense qu'elle montre que tous les membres du gouvernement
47:20 doivent avoir un rôle dans cette planification écologique, et c'est d'ailleurs le cas.
47:24 J'ai ici sur le plateau ma collègue Sylvie Retaillot et ma collègue Prisca Thévenot.
47:30 La première, dans le cadre du SNU, réfléchit à la manière dont les jeunes
47:35 peuvent avoir un engagement environnemental dans le cadre de leur service national universel.
47:40 La deuxième déploie des moyens en direction de la recherche sur les sujets de la planification écologique.
47:47 Elle travaille aussi à ce que les étudiants aient une formation minimale aux enjeux du réchauffement climatique.
47:53 Donc vous le voyez, c'est un combat collectif.
47:55 Et c'est pour cela que le président de la République l'a très clairement dit.
48:00 Dans ce quinquennat, nous faisons du combat de l'écologiste une priorité absolue,
48:05 et tous les ministres sont concernés.
48:07 A ce sujet, est-ce que vous regrettez le faible retentissement qu'a eu la présentation
48:11 de la transition écologique par le président à la rentrée ?
48:15 Ce qu'on a retenu finalement, c'est qu'Emmanuel Macron aimait ou adorait même la bagnole.
48:20 Est-ce que c'est une occasion manquée d'apporter du crédit à sa politique écologique à ce moment-là ?
48:26 En règle générale, lorsque nous présentons un plan qui a de la tenue et qui a de l'impact,
48:31 nos oppositions n'en parlent pas.
48:33 Ça doit vouloir dire que ce plan a de l'impact et de la tenue.
48:37 Et effectivement, c'est un véritable plan de bataille de décarbonation qui a été lancé,
48:42 qui n'a pas d'égal à l'international.
48:44 Est-ce que ce n'est pas trop compliqué ? C'est des mesures et des mesures et des mesures.
48:48 Ce n'est pas des mesures et des mesures, c'est une stratégie.
48:51 C'est une stratégie qui n'a pas d'égal à l'international.
48:54 C'est une stratégie qui aujourd'hui porte ses fruits.
48:56 Quel autre pays que la France a baissé ses émissions de gaz et effet de serre l'année dernière de 2,7% ?
49:01 Citez-moi un. Citez-moi un.
49:04 À un moment, il faut être sérieux sur ce sujet-là.
49:06 Il ne s'agit pas de faire des coups d'éclat et des buzz au journal de 20 heures.
49:10 Il s'agit de travailler et effectivement, décarboner notre pays, ça prend du temps.
49:14 C'est un ensemble de mesures.
49:16 Il y a beaucoup de moyens que nous mettons aujourd'hui.
49:18 On augmente les moyens que nous mettons dans le budget, 10 milliards d'euros.
49:22 Et nous ne sommes pas des observateurs qui critiquent ce qui se passe.
49:27 Nous sommes les acteurs de cette planification écologique. Et ça marche.
49:30 Mais justement, comment vous expliquez qu'à l'international, Emmanuel Macron est l'image de quelqu'un de très offensif sur le plan environnemental
49:35 et qu'au niveau national, ça peine à imprimer ?
49:38 Parce que je crois que nous ne disons pas peut-être suffisamment ce que nous faisons
49:42 et la manière dont nous déployons cette transition écologique et énergétique.
49:47 Sur le sujet des énergies renouvelables, qui sait aujourd'hui qu'on a augmenté de 50%
49:52 par exemple l'attribution de nouveaux projets d'énergie renouvelable.
49:58 Qui sait que nous sommes en train d'augmenter la production d'énergie nucléaire.
50:02 Maintenant, pas seulement en construisant des réacteurs qui arriveront d'ici 15 ans,
50:07 mais maintenant en investissant dans des turbines plus puissantes,
50:12 en faisant en sorte d'améliorer le taux d'utilisation de nos réacteurs nucléaires, main dans la main, avec EDF.
50:18 Qui sait qu'avec la sobriété, c'est grâce à l'État que nous avons permis cette diminution de consommation de gaz et d'électricité l'année dernière de 12%.
50:29 Parce que moi j'ai réuni 300 fédérations, 10 secteurs.
50:33 On a travaillé d'arrache-pied à aller chercher des leviers, des zones où on pouvait économiser de l'électricité et du gaz.
50:42 Ça c'est concret.
50:43 Vous évoquiez tout à l'heure le Rassemblement National en parlant de fake news.
50:47 Est-ce que vous diriez comme votre collègue du gouvernement, Eric Dupond-Moretti au RN,
50:52 que pour être crédible, ils doivent chasser de leur rang, je cite, les gudards, les identitaires, les nazillons, les racistes et les antisémites ?
51:00 Tout à fait. Je reprends totalement ce que dit Olivier Véran.
51:05 Mais au-delà de ça, le Rassemblement National, sur les sujets qu'on évoque,
51:09 que propose le Rassemblement National sur le dérèglement climatique ?
51:14 Rien.
51:15 Que propose le Rassemblement National pour baisser le chômage ?
51:21 Pas grand-chose.
51:22 Sur quel volet de politique publique y intéressent les Français ?
51:27 Sur la santé, sur l'école, sur le social ?
51:32 Que propose le Rassemblement National ?
51:34 Lequel Rassemblement National vote en plus au niveau européen des mesures qui sont contraires à nos fondamentaux ?
51:43 Contre le droit des femmes, contre les sanctions, contre la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine ?
51:49 On va parler de la guerre en Ukraine parce que ce que fait Eric Dupond-Moretti, c'est plus sur le côté moral qu'il attaque le Rassemblement National.
51:55 Vous, vous considérez qu'il faut plutôt l'attaquer sur ses solutions, sur son absence de solutions,
52:01 et sur ce volet-là, vous mettre en avant vos résultats, quelle est la bonne stratégie contre le Rassemblement National ?
52:05 Vous savez, moi, je vis à Lens.
52:08 À Lens, vous avez une personne sur deux qui va voter aux élections nationales.
52:13 C'est déjà un premier problème.
52:16 Et celles qui vont voter, vont voter, deux tiers vont voter pour Marine Le Pen.
52:22 Et pourquoi ils le font ?
52:25 Parce qu'ils ont le sentiment qu'on n'est pas assez à leur côté.
52:29 Parce qu'ils ont peur pour les nouvelles générations.
52:32 Ce n'est pas qu'ils vivent mal eux-mêmes, d'ailleurs, mais c'est qu'ils sont inquiets pour l'avenir.
52:37 Et le Rassemblement National a grandi, en fait, sur ces peurs, en cultivant ces angoisses, en les alimentant.
52:45 Vous n'avez pas le droit de vous redouter une victoire de Marine Le Pen en 2027 ?
52:48 Je vais surtout agir pour qu'elle ne gagne pas.
52:51 Et d'ailleurs, je ne sais pas si c'est Marine Le Pen qui sera candidate du Rassemblement National,
52:55 ou si ce ne sera pas son collègue M. Bardella, qui manifestement vise avec beaucoup d'intérêt son poste.
53:03 Merci beaucoup Agnès Pannier-Runacher pour ce Grand Jury.
53:06 Bon dimanche à tous et à la semaine prochaine.
53:08 [SILENCE]