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Le Président du Rassemblement national est l"invité du Grand Jury de 12h à 13h.
Regardez Le Grand Jury du 02 juillet 2023 avec Olivier Bost et Marie-Pierre Haddad.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Le grand jury RTL Le Figaro LCI, Olivier Bost.
00:16 Bonjour à tous, bienvenue dans ce grand jury. Bonjour Jordan Dadella. Bonjour, merci de votre invitation.
00:22 Merci, vous êtes le président du rassemblement national.
00:25 Une tentative d'assassinat contre un maire et sa famille en région parisienne, des tirs contre des policiers.
00:31 Vous allez nous donner votre toute première réaction, Jordan Bardella, et puis vous allez aussi nous expliquer si au pouvoir vous pourriez faire mieux.
00:40 Ce grand jury est en direct pour vous interroger à mes côtés, Jordan Bardella, Marie-Pierre Haddad de la rédaction de RTL.
00:47 Qui scrute le hashtag sur les réseaux sociaux, le hashtag #LeGrandJury et qui nous alerte avec ce signal pour relayer les questions et les interpellations de nos auditeurs et téléspectateurs.
00:59 Également à mes côtés pour vous interroger aujourd'hui, Loris Boischot du Figaro. Bonjour.
01:04 Et Marie Chantrait de TF1 LCI pour vous poser la toute première question de ce grand jury.
01:09 Bonjour Jordan Bardella. Cette nuit donc, le domicile du maire de Lailerose, Vincent Jeanbrun, en région parisienne, a donc été attaqué avec une voiture incendiée.
01:18 Les faits sont gravissimes. Le maire n'était pas présent à son domicile, mais ses deux enfants en bas âge oui et sa femme qui a été blessée en tentant de fuir.
01:26 Une enquête a été ouverte pour tentative d'assassinat. Selon vous, un nouveau cap a-t-il été franchi ?
01:33 Il n'y a plus aucune limite à la violence et à cette ultra-violence qu'est le fait d'un déchaînement de la part de gens qui se comportent comme de véritables sauvages, qui n'épargnent rien.
01:42 Ni évidemment les fonctionnaires de police, nous en avons discuté depuis le début de ces incidents, ni les pompiers, ni les médecins, ni les écoles, ni les médiathèques, ni les bibliothèques, ni même les élus.
01:54 Alors je voudrais d'abord avoir un mot de soutien à Vincent Jeanbrun et à sa famille, qui est également l'un de mes collègues puisqu'il siège au conseil régional d'Ile-de-France.
02:02 Donc je voudrais lui apporter le soutien total de mon mouvement politique et appeler aujourd'hui à un sursaut parce que les élus sont devenus des cibles dans notre société.
02:12 Et on s'aperçoit avec ces violences que tout ce qui touche, tout ce qui se rapporte à la République française ou à la France est devenu une cible.
02:21 Vous vous êtes entretenu avec lui au téléphone ? Vous avez pu l'avoir dit ?
02:25 Je lui enverrai un petit message à la sortie de cette émission, mais si vous voulez d'une manière plus large, j'ai une solidarité aujourd'hui entre tous les élus qui sont...
02:33 Vous savez, la violence en politique, nous on la subit pendant de très nombreuses années et je déplore aujourd'hui qu'elle s'étende à l'intégralité des représentants de l'État.
02:41 À partir du moment où vous représentez la République française, à partir du moment où vous représentez la France, vous êtes pour ces émeutiers, pour ces criminels.
02:49 Ce ne sont pas des victimes, ce sont des criminels. Et ce sont des criminels qui sont, je le dis, des privilégiés.
02:55 Parce que ce sont précisément des gens à qui la République française a tout donné depuis des années.
03:01 On a tout donné à ces quartiers. On a donné de l'argent, on a donné les affectations des crédits de la politique de la ville, on a construit des écoles, on a construit des bibliothèques, on a construit des médiathèques.
03:12 On a tout donné à ces gens qui sont bien souvent arrivés dans notre pays il y a quelques années et qui aujourd'hui se comportent de manière indigne à l'égard de la République française.
03:21 Auparavant, la maire de Pontoise, Stéphanie Van E, a été attaquée, elle, dans sa voiture hier au tir de mortier. Est-ce qu'il faut instaurer des protections particulières pour les élus maintenant ?
03:32 Je pense que l'atteinte à l'intégrité physique, évidemment ça va être très compliqué de mettre l'ensemble des élus sous protection policière, mais je pense que l'atteinte à l'intégrité physique doit retrouver un caractère sacré dans l'échelle des peines.
03:45 Et nous défendons plusieurs choses, l'instauration de peines planchées, des peines planchées pour tous ceux qui s'en prennent à des représentants de l'ordre public, c'est-à-dire les élus, les policiers, les serviteurs de l'État.
03:55 Et plus largement, nous souhaitons qu'au-delà de peines qui vont au-delà de 6 mois fermes, de peines de prison au-delà de 6 mois fermes, il n'y ait pas d'aménagement possible.
04:05 Parce que le problème aujourd'hui, c'est que depuis 30 ans dans notre pays, la justice multiplie les alternatives à l'incarcération.
04:12 Or je pense que l'atteinte à l'intégrité physique doit retrouver un caractère sacré. Vous touchez un policier, vous touchez un pompier, vous touchez un élu, il doit y avoir quasi automatiquement des peines de prison fermes.
04:23 Il existe dans le droit français des prisons qui en terminent des peines maximales, il doit exister des peines minimales et en 2027 nous instaurons des peines planchées.
04:31 – Vous savez ce que dit le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti s'agissant de ces peines minimales, de ces peines planchées, il dit que c'est inefficace,
04:36 que ça n'a jamais permis de réduire la délinquance et que c'est inconstitutionnel.
04:39 – Excusez-moi, si la politique pénale de M. Dupond-Moretti était efficace, je pense que ça serait.
04:46 Parce que la réalité c'est que quand on a un ministre de la Justice qui est applaudi lorsqu'il visite des prisons, je pense que cette justice-là ne fait plus peur.
04:58 Et le problème aujourd'hui c'est que nous sommes dans une spirale de la récidive qui fait que des jeunes sont présentés 5, 10, 15, 20 fois devant des commissariats,
05:08 parfois devant des juges d'instruction et sont systématiquement remis en liberté quand ils ne sont pas jugés un an ou un an et demi plus tard.
05:15 – Vous voulez revoir la justice des mineurs également ?
05:16 – Je pense qu'il faut abaisser la majorité pénale et on pourrait l'imaginer autour de 14, 15 ans.
05:23 – C'est-à-dire qu'à 14, 15 ans on irait en prison ?
05:26 – Alors j'y viens, il faut surtout mettre en place des centres éducatifs fermés pour les mineurs.
05:31 Il y a des modèles qui fonctionnent, notamment dans les Pays-Bas où on a des taux d'études de la récidive qui sont bien meilleurs.
05:37 Des sanctions fermes dès le premier Larcin. À 13, 14, 15 ans, dès que vous commettez un premier délit,
05:46 vous devez faire, évidemment les faits sont graves, les frais d'une mesure privative de liberté.
05:51 Ce ne sont pas des prisons, ce sont des centres éducatifs fermés avec des peines immédiates, très courtes,
05:56 qui puissent permettre évidemment de limiter la récidive.
05:58 C'est ce qui se fait aux Pays-Bas et ils ont des taux de récidive qui sont bien meilleurs que les taux français.
06:02 – On va revenir à vos solutions.
06:04 Est-ce que vous proposez, mais juste sur la situation, cinquième nuit de violence cette nuit,
06:08 dans la nuit justement, le ministre de l'Intérieur à 3h du matin environ,
06:11 a tweeté "Nuit plus calme grâce à l'action résolue des forces de l'ordre".
06:15 Vous allez réagir, mais si on fait abstraction de la situation gravissime qu'on décrivait à l'Aïl et Rose notamment,
06:20 est-ce qu'il faut se réjouir de ce que l'on pourrait appeler un début d'alchalmie,
06:24 moitié moins d'interpellations par rapport à la nuit de vendredi à 5 ?
06:28 – D'abord je veux dire mon soutien le plus total aux forces de sécurité intérieure
06:32 qui sont aujourd'hui mobilisés partout en France pour rétablir les conditions de la paix civile.
06:36 Quand on a un maire, sa famille, qui fait l'objet d'une tentative d'homicide,
06:41 d'une tentative d'assassinat par des jeunes qui jettent des cocktails Molotov sur sa maison,
06:46 qui déclenchent un incendie sur sa maison.
06:47 Quand on a, excusez-moi, j'ai bien compris que les réseaux sociaux
06:50 avaient un peu limité la diffusion des vidéos,
06:52 mais on ne peut pas parler de nuit beaucoup plus calme.
06:54 – Il est allé trop vite ?
06:55 – Je ne sais pas s'il est allé trop vite, en tout cas il fait de la communication,
06:58 il fait de la communication politique.
07:00 Moi ce que j'aimerais dire c'est que émeute après émeute, la situation se ressemble.
07:04 On n'a tiré aucun enseignement des émeutes de 2005,
07:07 et la vérité c'est que d'émeute en émeute, la situation se ressemble,
07:11 et je dirais même la situation s'aggrave.
07:13 J'étais hier auprès des fonctionnaires de police du commissariat de Montargis,
07:17 dans le Loiret, on parle là d'une ville de 15 000 habitants,
07:21 dont le centre-ville a été dévasté, il y a des immeubles qui ont été incendiés,
07:25 il y a un immeuble qui s'est effondré, les immeubles ont été ravagés
07:29 par ces hordes de sauvages, et j'aimerais dire qu'il n'y a plus aujourd'hui
07:33 une seule commune, un seul territoire qui est épargné par cette explosion de la violence,
07:38 et des policiers qui étaient en poste hier à Montargis,
07:41 qui étaient déjà en poste en 2005, m'ont dit qu'en 2005,
07:44 il n'y avait pas ce type d'incident dans des villes comme Montargis.
07:46 Donc on voit bien qu'il y a une contagion aujourd'hui de l'ensauvagement de la société,
07:50 et qu'il y ait, pardon de le dire, à une politique d'immigration complètement folle.
07:54 La vérité c'est qu'on peut tourner autour du pot pendant des heures.
07:58 C'est que probablement 40 ans d'immigration ont ruiné ce pays.
08:00 – On va revenir sur l'immigration, mais justement,
08:02 puisque vous avez rendu visite à plusieurs commissariats,
08:05 est-ce que les policiers vous ont raconté des choses que vous n'avez pas entendues ?
08:10 – Mais les policiers disent la même chose partout, monsieur.
08:13 Nous sommes face à des gens qui veulent nous tuer.
08:15 Nous sommes face à des gens qui veulent tuer du flic.
08:18 J'étais jeudi me semble-t-il au commissariat de Jeannevilliers.
08:22 Le commissariat de Jeannevilliers a été attaqué au cocktail Molotov,
08:26 avec des gens qui ont tenté de déclencher un incendie dans le commissariat,
08:29 qui ont tenté de faire intrusion dans le commissariat,
08:32 et les policiers étaient évidemment sous le choc.
08:34 Et je peux vous dire ce que me disent beaucoup de policiers,
08:37 c'est qu'ils ne se sentent pas soutenus aujourd'hui par la hiérarchie.
08:39 Et le président de la République a eu pendant de très nombreuses années
08:42 des discours extrêmement ambigu à l'égard du soutien aux forces de l'ordre.
08:46 On peut, si vous voulez, dans les quelques heures qui suivent une crise,
08:49 mobiliser l'intégralité des forces de sécurité intérieure.
08:52 Mais quand, depuis des années, on affaiblit les moyens
08:55 qu'on donne aux forces de l'ordre,
08:57 on mène une politique en matière pénale qui est toujours plus laxiste,
08:59 on refuse le rétablissement des peines planchers,
09:01 la fin des remises automatiques de peine,
09:03 l'expulsion systématique des délinquants et criminels étrangers,
09:06 quand on conduit une politique d'immigration qui fait que depuis 2005,
09:10 4 millions d'étrangers ont obtenu un titre de séjour légal dans notre pays,
09:14 on est responsable et on porte une responsabilité très lourde
09:18 dans la situation de guerre civile qu'on connaît aujourd'hui
09:21 dans un certain nombre de territoires.
09:22 - Une première interpellation sur les réseaux sociaux avec le hashtag
09:24 #LeGrandJury, Marie-Pierre Haddad.
09:26 - Oui, vous évoquez le gouvernement.
09:28 Il y a une phrase de Gérald Darmanin qui a eu beaucoup de commentaires.
09:31 Il a dit "Prochaine personne qui touche à un policier ou à un gendarme,
09:34 qu'il sache qu'il sera retrouvé", et je continue sa citation,
09:37 "et j'espère condamné avec une très grande force".
09:39 Est-ce que vous estimez qu'avec ce genre de phrases ou non,
09:42 le gouvernement manque d'autorité ?
09:43 - Non, mais je pense qu'il a raison.
09:45 Mais il ne suffit pas de le déclarer.
09:47 Il faut maintenant que le ministre de la Justice,
09:49 le garde des Sceaux, M. Dupont-Moretti,
09:51 donne des instructions extrêmement fermes et extrêmement claires au parquet.
09:55 C'est probablement l'objet de sa circulaire, si vous voulez,
09:57 mais tout ça arrive un petit peu tard.
09:58 Et d'indiquer qu'à partir du moment où vous touchez à un policier,
10:02 vous vous exposez quasi-automatiquement à des peines de prison fermes.
10:07 Parce que le vrai souci, et les policiers nous le disent d'ailleurs,
10:10 les types qui sont en face savent qu'ils peuvent s'en prendre
10:13 à des forces de l'ordre, à des policiers qui ne risquent rien,
10:16 et qui seront interpellés, et parce qu'ils sont mineurs,
10:18 seront couverts par l'excuse de minorité,
10:20 et qui seront probablement amenés à être remis en liberté
10:23 dans les heures qui suivent.
10:24 Donc la loi et l'ordre doivent revenir sur...
10:26 - Ils vous ont évoqué à l'heure d'être reconnus dans la rue notamment,
10:27 il y a des policiers en civil qui ont été reconnus, qui ont été tabassés.
10:30 Est-ce qu'ils vous ont fait part de leurs craintes sur ce sujet ?
10:33 - Mais évidemment !
10:34 Je veux dire, quand vous êtes policier aujourd'hui,
10:36 et c'est pour ça que j'en veux beaucoup à M. Mélenchon
10:39 et à l'ensemble de ses amis,
10:40 qui jettent le discrédit sur l'intégralité d'une profession.
10:44 Les policiers, ce sont des gens qui servent la République.
10:48 Ce sont bien souvent des pères et des mères de famille
10:50 qui, pour moins de 2 000 euros par mois, se lèvent le matin
10:53 avec le souci, lorsqu'ils quittent leurs proches,
10:55 lorsqu'ils quittent leurs femmes, leurs maris, leurs enfants,
10:57 l'inquiétude peut-être de ne pas les retrouver le soir.
11:00 Et qui, lorsqu'ils rentrent chez eux, et tous les policiers nous le disent,
11:02 font deux ou trois fois le tour de chez eux
11:04 avant de rentrer dans leur domicile,
11:06 parce qu'ils ont tous en tête l'horrible attentat islamiste
11:08 qui a été commis à Magnanville contre un couple de policiers
11:11 par un djihadiste qui les avait suivis jusqu'à leur domicile.
11:14 Donc les policiers, je veux leur dire mon soutien le plus total,
11:17 font un travail absolument admirable,
11:19 ils sont allés dans des conditions déplorables,
11:21 et je pense que l'une des clés à la crise que nous vivons
11:24 dans d'innombrables quartiers, c'est de dire aux policiers
11:26 "Nous sommes avec vous, nous sommes à vos côtés,
11:29 vous avez tout notre soutien pour rétablir l'ordre".
11:31 Encore faut-il qu'ils en aient les consignes, les ordres, le soutien,
11:34 et surtout le suivi juridique derrière,
11:37 qui fait que, lorsqu'ils mènent leurs enquêtes à bout,
11:39 la justice soit ferme, implacable,
11:41 à l'égard de tous ceux qui défient l'autorité de l'État.
11:43 Et puis pardon, il faut responsabiliser les parents.
11:45 Qu'est-ce qu'on fait à 13-14 ans quand on est dans la rue ?
11:48 Il faut responsabiliser les parents, et maintenant,
11:50 sanctionner les parents, la loi existe, il est temps de l'appliquer.
11:53 - Avant cela, et d'évoquer cette question des parents,
11:56 est-ce qu'après tout ce que nous venons de dire,
11:58 vous demandez ou pas l'état d'urgence ?
12:01 - Écoutez, je pense qu'il ne faut rien s'interdire.
12:05 Et si l'état d'urgence doit être déclaré,
12:08 parce que le ministère de l'Intérieur estime qu'il n'arrive pas
12:10 à endiguer la situation, alors il faudra déclarer l'état d'urgence.
12:13 Je veux juste dire par là qu'il y a une graduation à respecter.
12:17 Vous mobilisez les forces de l'ordre,
12:18 vous engagez les forces de sécurité intérieure,
12:21 deuxièmement, vous engagez des couvre-feu,
12:23 parce qu'il y a beaucoup de communes qui ont commencé au cas par cas,
12:25 je l'ai vu, la ville de Clamart, il y a quelques jours,
12:27 déclarer très tôt un couvre-feu, il faut déclarer des couvre-feu,
12:30 et si la situation échappe au ministère de l'Intérieur,
12:33 eh bien, le ministre de l'Intérieur, après concertation
12:35 avec le président de la République, doit évidemment déclencher l'état d'urgence.
12:38 Mais je vais vous dire, j'ai discuté avec les policiers,
12:41 les policiers nous disent quoi sur l'état d'urgence ?
12:43 Ils nous disent que de toute manière, on est face à des gens
12:46 qui ne respecteront pas le couvre-feu induit par l'état d'urgence.
12:50 Ça peut avoir un intérêt, moi c'est l'intérêt que j'y vois,
12:52 c'est de mettre à l'abri les populations,
12:54 de manière à permettre aux forces de sécurité intérieure
12:57 de mettre au pas les gens qui défient l'ordre public.
13:01 – Donc pour l'instant, Jordan Larnella, vous estimez que la situation
13:03 n'échappe pas au ministère de l'Intérieur, aujourd'hui ?
13:06 – Je pense qu'elle lui échappe très largement,
13:07 maintenant, quand vous êtes ministre de l'Intérieur,
13:10 vous avez accès à un certain nombre d'informations dans une cellule de crise,
13:13 à laquelle moi, président du premier mouvement d'opposition,
13:16 je n'ai pas accès, mais je pense qu'il ne faut rien s'interdire,
13:18 et encore une fois, l'état d'urgence doit être déclenché et déclaré,
13:23 si le ministère de l'Intérieur estime que la situation,
13:25 la graduation qui mène jusqu'au couvre-feu et avant l'état d'urgence,
13:28 devait être insuffisante.
13:30 – Qu'est-ce que vous voulez dire précisément,
13:31 à partir de quelle seuil franchi faudrait-il le déclencher ?
13:34 – Écoutez, le ministre de l'Intérieur a encore une fois l'ensemble
13:37 des informations qui lui permettent de le faire,
13:39 nous, nous sommes là pour avancer un certain nombre de propositions,
13:42 et nous l'avons fait, la mobilisation des forces de sécurité intérieure,
13:45 l'instauration des couvre-feu, l'hypothèse évidemment du déclenchement
13:49 de l'état d'urgence dans les conditions prévues par la loi,
13:52 l'application de la loi pour sanctionner et responsabiliser les parents,
13:57 il y a des articles de loi qui existent aujourd'hui,
13:59 qui ne sont pas appliqués et qui doivent être utilisés contre des parents
14:03 qui manifestement sont à l'origine d'une carence éducative
14:08 dans l'attention qui est prêtée à leurs enfants.
14:09 – Mais pour m'y comprendre, qu'est-ce qui apporterait en plus aujourd'hui
14:11 l'état d'urgence et qui manque aujourd'hui ?
14:13 – L'état d'urgence permettrait, si on est extrêmement clair,
14:16 de mettre à l'abri dans les quartiers concernés,
14:19 de mettre à l'abri les populations,
14:21 de manière à pouvoir permettre aux forces de sécurité intérieure d'intervenir,
14:25 il y a des techniques de maintien de l'ordre qui existent,
14:26 c'est l'encerclement des quartiers, mais encore une fois,
14:29 moi j'aimerais dire qu'il y a des lois aujourd'hui qui ne sont pas appliquées,
14:33 les attroupements illégaux sont sanctionnables par la loi,
14:38 le fait de dissimuler son visage dans l'espace public,
14:42 c'est sanctionnable par la loi, le fait de laisser son enfant
14:45 et de l'exposer manifestement à des situations d'insécurité
14:49 ou de carence éducative, c'est sanctionnable par la loi
14:51 et les parents doivent être sanctionnés,
14:53 le fait pour des organisations, des associations ou des mouvements politiques
14:57 d'appeler à la rébellion ou d'inciter à la provocation à la rébellion derrière,
15:01 c'est sanctionnable par la loi, donc encore une fois,
15:04 notre pays se meurt non pas parce que de nouvelles lois ne sont pas créées,
15:07 mais parce que, encore une fois, les lois ne sont pas appliquées
15:10 et derrière, il faut évidemment élargir le spectre législatif
15:13 par la suppression des aides sociales aux parents de mineurs récidivistes
15:17 et le rétablissement des peines planchers.
15:18 – Une question indirecte sur les réseaux sociaux,
15:20 le hashtag #C'estLeGrandJury, Marie-Pierre Haddad.
15:22 – Une question qui revient plusieurs fois M. Bardella,
15:25 une question de Paul qui veut savoir s'il est nécessaire selon vous
15:27 de déployer l'armée dans les quartiers pour pouvoir apaiser la situation.
15:31 – Je pense que l'armée dans les rues, ça s'appelle la gendarmerie
15:36 et précisément je crois aujourd'hui qu'il est nécessaire
15:39 que les gendarmes mobiles, c'est fait, ça commence à être fait,
15:42 viennent en appui et en complément des forces de police nationale,
15:46 mais encore une fois, l'armée est faite pour conduire des guerres
15:48 sur des théâtres d'opérations extérieures,
15:50 l'armée dans des cadres de sécurité, d'affaires de sécurité intérieure,
15:53 ça s'appelle la gendarmerie, ça a précisément été conçu pour.
15:56 – Depuis jeudi soir, le dispositif a été adapté,
15:59 45 000 hommes et femmes, forces de l'ordre, mobilisés sur tout le territoire,
16:03 comment feriez-vous plus ? Les policiers vont pouvoir tenir ?
16:08 Est-ce qu'il va, selon vous, falloir annuler tout ou partie de leurs vacances
16:12 pour ces hommes et ces femmes mobilisés ?
16:15 Qu'est-ce qu'ils vous disent là-dessus et leurs inquiétudes ?
16:17 – D'abord, j'aimerais rappeler qu'il y a 500 policiers
16:20 qui ont été blessés ces 4 derniers jours
16:22 et que beaucoup de policiers sont aujourd'hui à bout.
16:25 Ils tiennent parce qu'ils ont conscience de faire tenir
16:27 la République française à bout de bras,
16:29 ils ont surtout un esprit de solidarité à l'égard de l'ensemble de leurs collègues
16:32 qui sont engagés partout dans des terrains, effectivement, vous l'avez rappelé,
16:35 difficiles avec des pressions qui sont importantes sur eux,
16:38 mais aussi sur leur famille.
16:39 Il faut évidemment, et nous le soutenons,
16:42 le déploiement de l'ensemble des forces de sécurité intérieure.
16:44 – Encore plus.
16:45 – Mais si vous voulez, c'est toujours,
16:46 moi j'essaie de prendre un peu de recul sur cette situation,
16:49 on nous pousse dans le vide, sans parachute, et puis on nous dit "mais on fait quoi ?"
16:53 La vérité c'est que si on nous avait écouté depuis plusieurs années,
16:56 probablement qu'on aurait évité beaucoup de situations,
16:59 poussées à l'extrême et poussées à la tension dans d'innombrables quartiers.
17:03 Parce que quand on mène une politique d'immigration complètement folle,
17:06 qui vise à faire rentrer des centaines de milliers de personnes chaque année dans notre pays,
17:09 quand on refuse l'expulsion systématique des délinquants et des criminels étrangers,
17:13 dont une grande partie sont aussi les émeutiers qui s'en prennent aux forces de l'ordre,
17:17 quand on refuse de remettre en cause la politique de la ville,
17:19 parce que, excusez-moi j'en reviens,
17:21 mais on assiste là au soulèvement de gens à qui, encore une fois,
17:25 la France a tout donné depuis des années.
17:27 – Mais sur la mobilisation même des forces de l'ordre,
17:29 avec les prochains événements à venir, la coupe du monde de rugby, les jeux olympiques,
17:33 comment les mobiliser encore plus ?
17:35 Ce sont des moyens pas forcément extensibles.
17:38 – Excusez-moi, mais vous avez raison, il y a à craindre, la coupe du monde de rugby.
17:42 Il y a à craindre sur l'organisation des jeux olympiques,
17:44 mais vous ne pouvez pas me reprocher de ne pas avoir tiré la sonnette d'alarme.
17:47 – Ah non, je ne vous reproche rien mais…
17:48 – Vous vous souvenez, il y a un an, on était en train de débattre l'affaire du Stade de France,
17:52 où, et je pense que l'annulation du concert de Mylène Farmer était nécessaire.
17:56 Je veux dire, moi je connais très bien le quartier du Stade de France,
17:58 j'y ai grandi, j'ai grandi à Saint-Denis dans une cité qui est à côté du Stade de France,
18:02 précisément la cité des Francs-Moisins,
18:04 je veux dire, c'est l'une des cités les plus criminogènes de France.
18:06 Et ce que j'essaie de vous faire comprendre,
18:07 c'est que les lieux en France où nous avons donné le plus d'argent public
18:11 sont désormais les territoires les plus criminogènes de France.
18:15 Donc si vous voulez, on peut analyser la situation
18:17 à l'aune des quelques heures que nous venons de vivre.
18:19 La réalité c'est que les émeutiers sont les petits frères des émeutiers de 2005.
18:23 Et que les émeutiers de 2005 sont eux-mêmes les enfants de ceux à qui…
18:27 – La question des effectifs, si vous accédez au pouvoir va se poser,
18:29 et c'est pour ça que c'est des questions pratiques et concrètes aujourd'hui,
18:32 quand vous arrivez à mobiliser effectivement 45 000 policiers et gendarmes,
18:36 mais pas forcément plus, parce qu'effectivement,
18:38 il y a après des événements mondiaux qui vont arriver en France,
18:42 parce qu'il y a la question des vacances,
18:44 il y a les heures supplémentaires qu'ont fait tous les policiers à cause des retraites,
18:49 voilà, c'est la question qui se pose aujourd'hui.
18:51 – Mais attendez, c'est plutôt aux gens qui sont au pouvoir
18:54 qu'il faut poser cette question ?
18:55 C'est-à-dire, c'est eux qui ont affaibli pendant des années
18:59 les moyens donnés aux forces de l'ordre ?
19:01 – Il faut poser la question aux LR par exemple,
19:03 qui ont conduit une politique qui a mené à la suppression
19:05 de 12 500 postes de policiers et de gendarmes, voilà,
19:09 à la suppression des peines planchers par exemple,
19:12 à la suppression de la double peine, qui nous empêche aujourd'hui
19:15 d'expulser les délinquants et criminels étrangers,
19:17 qui sont responsables de la quasi-totalité de la violence de rue
19:21 que nous subissons dans les grandes villes.
19:22 Donc oui, nous allons hériter d'un pays qu'il va falloir recoudre,
19:26 nous allons hériter d'un pays qu'il va falloir réparer.
19:29 Et je peux vous dire que s'agissant de la sécurité de nos concitoyens,
19:32 de la défense de notre identité et de l'ordre républicain,
19:35 notre main ne tremblera pas.
19:37 – Alors Emmanuel Macron a appelé à la responsabilité des parents
19:40 et son ministre de la Justice a menacé d'engager leur responsabilité pénale,
19:43 qu'ils tiennent leurs gosses, voilà ce qu'a dit Eric Dupond-Moretti
19:46 à destination des parents des jeunes émeutiers.
19:49 Est-ce que vous passez le même message ?
19:50 Est-ce que c'est la bonne solution et le bon message à passer ?
19:53 – Moi je pense qu'il faut effectivement responsabiliser les parents,
19:55 c'est l'article, encore une fois tout ça existe, 227-17 du code pénal,
20:00 "se soustraire à ses obligations légales au point de compromettre la sécurité,
20:03 la moralité ou l'obligation de ses enfants est puni par la loi".
20:07 Donc il faut évidemment responsabiliser les parents.
20:10 Et ça fait maintenant plusieurs années que nous réclamons,
20:12 vous le savez c'est une mesure très forte que nous avons portée,
20:15 la suppression des allocations sociales aux parents de mineurs récidivistes,
20:19 parce qu'on ne peut pas bénéficier des fruits de la solidarité nationale
20:23 et en même temps compromettre l'ordre républicain
20:26 et la paix civile dans notre société.
20:28 Mais encore une fois, les parents sont responsables de leurs enfants.
20:32 Vous savez moi, j'ai grandi dans une cité, je le disais HLM de Seine-Saint-Denis,
20:36 et je peux vous dire qu'à 13 ou 14 ans,
20:39 ma mère ne me laissait pas sortir en bas de la cité
20:41 à des heures qui sont des heures indécentes.
20:44 Et elle ne me laissait pas sortir tout court d'ailleurs,
20:46 parce que la situation d'insécurité est telle dans ces quartiers
20:49 que bien souvent les grands frères font la loi
20:51 et que les jeunes sont utilisés par les grands frères
20:53 parce qu'ils savent très bien qu'ils bénéficient de l'excuse de minorité
20:57 et qu'ils ne risquent rien, notamment dans les affaires de trafic de drogue.
20:59 Donc il faut effectivement responsabiliser les parents
21:02 et sanctionner quasi automatiquement les parents de mineurs qui sont interpellés.
21:06 Moi ça m'a frappé, hier je le disais au commissariat de Montargis,
21:09 j'ai vu la liste des gens qui étaient dans les gardés à vue,
21:12 le plus jeune avait 13 ans ou 14 ans me semble-t-il,
21:16 et le plus âgé avait 23 ans.
21:18 Mais c'était tous des mineurs,
21:19 et la quasi-totalité de ceux qui étaient là avaient moins de 17 ans.
21:23 Donc il faut évidemment abaisser la majorité pénale
21:26 et renforcer les sanctions contre les mineurs.
21:29 - Alors justement c'était une question qu'on avait sur les réseaux sociaux.
21:32 - Oui, comme vous l'avez dit, la loi prévoit 2 ans de prison
21:35 et 30 000 euros d'amende pour les parents qui se soustraient à leurs obligations légales.
21:40 Une question des internautes, est-ce que c'est suffisant ?
21:42 Est-ce qu'il faut aller plus loin dans ces sanctions ?
21:44 - Il faut déjà commencer par les appliqués.
21:46 - 2 ans de prison, 30 000 euros d'amende, est-ce qu'il faut aller plus loin ?
21:49 - Il faut déjà commencer par appliquer la loi.
21:51 Je veux bien qu'on renforce le code pénal.
21:53 Mais pour l'instant le problème c'est que le code pénal n'est pas appliqué.
21:56 Et que, encore une fois, des lois existent dans notre droit,
22:00 existent dans le code pénal, mais ils ne sont pas appliqués.
22:03 Et c'est exactement la même chose pour tous les mouvements associatifs ou politiques
22:08 qui incitent à la rébellion, qui incitent à l'insurrection.
22:12 Je pense qu'évidemment on parlera de la France insoumise,
22:15 qui d'ailleurs pourrait s'appeler la France incendiaire,
22:17 qui depuis le début des émeutes ont tout fait pour inciter à l'insurrection
22:22 et inciter au soulèvement contre l'ordre républicain et contre les forces de l'ordre.
22:25 C'est encore une fois puni par la loi, c'est l'article 433.10 du code pénal.
22:28 Je suis très pointu, mais pour vous montrer encore une fois
22:31 que le problème de la justice aujourd'hui, c'est que nos gouvernements ont la main qui tremble.
22:36 - Est-ce que ces sanctions ne sont pas déconnectées avec la situation de ces familles ?
22:39 - C'est-à-dire ?
22:40 - Des familles qui parfois sont, pour la plupart d'ailleurs, monoparentales,
22:43 avec des parents qui peuvent travailler en horaire décalé, etc.
22:47 On peut en finir par des situations où la responsabilité vis-à-vis des enfants est difficile à tenir.
22:52 - Ah bon ? C'est marrant parce que vous savez, il y a beaucoup de familles dans ces quartiers
22:56 qui éduquent correctement leurs enfants et qui ne voient pas leurs enfants devenir délinquants.
23:02 Il y a beaucoup de familles, notamment très pauvres,
23:05 dans les coins les plus reculés du Cantal ou de la Creuse par exemple,
23:09 dans les campagnes françaises, où là-bas il n'y a pas l'argent de la politique de la ville
23:12 ni l'argent de la politique des banlieues,
23:14 et qui ont énormément de mal à accéder aux services publics,
23:17 qui voient les écoles fermées, les commerces fermés les uns après les autres,
23:20 et qui, eux là-bas, ne voient pas leurs enfants devenir délinquants.
23:24 Donc encore une fois, ce n'est pas parce qu'on est issu de ces quartiers qu'on devient délinquant.
23:29 On peut être issu de ces quartiers, s'inscrire dans la promotion républicaine et réussir parfaitement.
23:34 Et c'est aussi mon histoire personnelle que d'avoir eu des parents qui étaient derrière moi
23:37 et qui vous poussent à réussir et à donner le meilleur de vous-même.
23:41 – Les enfants avec qui vous étiez à l'école ont "échappé" à votre quartier ?
23:46 – Beaucoup je pense, beaucoup.
23:48 Parce que la réalité c'est que les premières victimes de cette situation de violence
23:55 et du fait que se multiplient aujourd'hui dans tous nos banlieues des zones de non-droit,
23:59 eh bien les familles qui vivent dans ces quartiers,
24:01 qui bien souvent sont elles aussi issues de l'immigration,
24:04 sont les premières victimes.
24:05 – Vous n'êtes pas une exception, c'est-à-dire que l'attention sociale fonctionne à vos yeux ?
24:08 – Non, mais si vous voulez, moi ce que je dis, je dis une chose très simple,
24:10 c'est que la jeunesse des banlieues a été une jeunesse privilégiée
24:12 par rapport à la jeunesse qui a grandi dans la ruralité.
24:16 Et que c'est une jeunesse à qui on a tout donné.
24:19 Mieux vaut avoir 20 ans à Nanterre ou à Saint-Denis
24:24 que d'avoir 20 ans à Vesoules ou dans les campagnes de la Creuse.
24:28 – Vous stopperiez ces investissements dans les quartiers si vous étiez au pouvoir ?
24:31 – Je pense que ça ne marche pas, monsieur.
24:34 Et que le problème de ces banlieues n'est pas un problème économique,
24:36 ce n'est pas un problème social, ce n'est pas la pauvreté qui justifie la délinquance.
24:40 Ce qui est très difficile dans ces banlieues, c'est d'abord un problème d'ordre public,
24:42 c'est un problème culturel quand il n'est pas devenu cultuel.
24:45 – Mais qu'est-ce que vous répondez alors aux élus qui disent
24:48 qu'ils ont des habitats délabrés, qu'ils ont une situation de pauvreté locale,
24:52 ce qui fait que Jean-Luc Mélenchon demande un plan d'urgence pour les banlieues ?
24:55 – Mais oui, enfin, monsieur Mélenchon, si vous voulez, c'est le rebelle, mais depuis son salon.
24:58 Monsieur Mélenchon, il doit être dans son appartement parisien,
25:00 il doit inciter à la rébellion, très très loin des beaux quartiers.
25:04 Et je peux vous dire que ça doit faire très longtemps
25:06 que monsieur Mélenchon n'a pas vécu dans une cité HLM,
25:08 en banlieue, si tant est qu'il y ait déjà été confronté.
25:11 – Qu'est-ce que vous répondez aux élus locaux ?
25:13 – Je leur réponds que ça fait 40 ans qu'on déverse 90 milliards d'euros
25:17 au titre de la politique de la ville, précisément pour rénover les immeubles.
25:20 Et que quand on rénove des immeubles, ces immeubles-là sont détruits.
25:24 Et on refinance avec les impôts et l'effort du contribuable français
25:29 qui paye pour des rénovations du bâti qui sont systématiquement délabrés.
25:35 Mais je ne crois pas que ce soit un coup de peinture dans les immeubles
25:37 qui répare 40 ans d'échecs de politique d'assimilation.
25:40 La vérité c'est qu'on a sur notre sol des gens qui ne se considèrent pas comme français,
25:44 à qui on a tout donné et qui en retour nous crachent au visage.
25:48 Et crachent au visage de la République française
25:50 et qui n'auront pas une seule occasion pour exprimer leur haine
25:55 de la France et de la République française.
25:57 Vous déversez quoi le message social quand on brûle une école ?
26:01 Je veux bien justifier l'excuse de la délinquance par la pauvreté,
26:04 mais c'est quoi le message quand on brûle une médiathèque ou une bibliothèque ?
26:07 Et je vais même vous dire là où le comportement de la gauche ces derniers jours est impardonnable.
26:12 C'est que la gauche a incité, la gauche n'y pèse.
26:15 Et M. Mélenchon 1er a incité à brûler des écoles, à brûler des bibliothèques.
26:19 - Non, M. Jean-Luc Mélenchon, justement,
26:21 les écoles et les bibliothèques ont appelé à débarquer les infirmières
26:24 par le moment de bien demain, juste.
26:25 - Oui, il s'est réveillé hier au milieu du champ de bataille.
26:27 - Mais il n'a pas appelé, selon vous, assez à appeler au calme.
26:30 - Non, non, non seulement il n'a pas appelé au calme, mais il a incité à brûler des écoles,
26:34 à brûler des médiathèques, à brûler des bibliothèques.
26:36 Et je vais vous dire, là où la gauche est encore plus impardonnable,
26:39 c'est que bien souvent ces lieux, ce sont les lieux du savoir.
26:42 Et ce sont les lieux qui permettent, dans une République digne de ce nom,
26:44 aux classes populaires et aux classes moyennes, d'avoir accès au savoir
26:47 et d'avoir accès à la méritocratie républicaine.
26:49 Je pense que M. Mélenchon est en danger public
26:52 et qu'il devrait se rappeler que dans le mot responsable politique, il y a responsable.
26:55 - Jordan Bardel, on vous retrouve dans quelques instants après la pause dans ce grand jury.
27:00 Et vous allez notamment nous expliquer pourquoi Marine Le Pen demande un rendez-vous à Emmanuel Macron.
27:05 A tout de suite.
27:06 [Musique]
27:16 - Suite du grand jury RTL Le Figaro LCI, Olivier Bost.
27:20 - Jordan Bardel, le président du Rassemblement national, est notre invité.
27:24 Emmanuel Macron a expliqué que les plateformes et les réseaux sociaux
27:28 jouaient un rôle considérable dans les mouvements des derniers jours.
27:32 Une question de Loris Boischaud du Figaro.
27:34 - Oui, Jordan Bardel, les réseaux sociaux sont dans le viseur du gouvernement.
27:37 Le gouvernement leur a demandé de retirer les contenus les plus sensibles.
27:41 Vous qui êtes un défenseur de la liberté sur Internet,
27:44 est-ce que vous dites que c'est une mauvaise initiative ?
27:48 - Non, je pense que les...
27:49 D'abord, je pense que ce n'est pas une raison pour censurer tout le monde.
27:51 Les plateformes doivent être extrêmement vigilantes à...
27:56 Peut-être censurer, mais c'est vrai que le mot est fort,
27:59 mais retirer ce qui relève en tout cas de ce déchaînement de violences.
28:03 Moi, ma crainte, c'est qu'on utilise cet outil
28:06 pour cacher aux Français ce qui est en train de se passer.
28:09 Vous savez que les réseaux sociaux participent en grande partie
28:12 de la diffusion de ces vidéos,
28:14 et donc il faut être très prudent sur les contenus qui circulent.
28:16 Je pense que les plateformes doivent pouvoir retirer les contenus les plus violents.
28:20 Quand on voit des types tirés à la Kalachnikov sur des caméras de surveillance
28:24 ou s'en prendre à des policiers partés en civil,
28:27 ça participe évidemment d'un effet d'enchaînement.
28:29 Et donc je pense qu'il faut être extrêmement vigilant,
28:31 notamment sur Snapchat et sur Twitter,
28:33 pour évidemment que le sécret coup soit limité en l'ordre du temps.
28:37 - Alors, justement, ça fait réagir forcément sur les réseaux sociaux.
28:40 Marie-Pierre Haddad.
28:42 - Oui, je voulais vous soumettre le tweet d'un sociologue,
28:44 Marwan Mohamed, qui estime que les réseaux sociaux
28:46 sont loin d'être le moteur de cette colère.
28:49 Est-ce que pour vous, ils sont moteur de la colère ?
28:51 Est-ce qu'ils déclenchent ? Est-ce qu'ils sont juste révélateurs ?
28:53 Qu'est-ce que vous en pensez ?
28:55 Est-ce que les réseaux sociaux encouragent les émeutiers
29:01 à aller toujours plus loin ou pas ?
29:03 Parce que c'est le débat actuellement, c'est ce que pointait Emmanuel Macron.
29:06 - Oui, écoutez, moi, ce qui me choque,
29:08 et c'est pour ça que je parle de gens qui se comportent
29:10 comme des sauvages et qui n'ont aucune limite,
29:12 moi, ce qui me frappe, au-delà des faits qui sont montrés par les vidéos
29:16 et au-delà des faits délictuels ou criminels qu'on peut voir sur les vidéos,
29:19 c'est la réaction des types en question,
29:21 qui sont systématiquement en train de rire, de se moquer,
29:25 et on sent de prendre en fait une forme de plaisir à commettre ces exactions
29:30 et plus c'est violent, plus ils y trouvent une forme de jouissance.
29:33 Et je pense que c'est là où l'école et là où la société a probablement,
29:38 devant elle, une génération de perdus,
29:40 c'est qu'on a des gens pour qui le respect de l'individu,
29:45 le respect de l'homme, le respect de la femme,
29:48 le respect d'une forme de limite sociologique,
29:52 de limite naturelle dans la conception de la violence, n'existe pas.
29:55 Et je vous renvoie là aux travaux qui ont été faits par Maurice Berger,
29:58 qui est un spécialiste des questions de violence,
30:00 notamment chez les jeunes,
30:01 et qui a parfaitement étudié ces questions,
30:03 et ces questions d'ultra-violence chez les jeunes.
30:05 – Et qu'est-ce qu'on fait d'une génération perdue ?
30:07 – Eh bien, on rétablit l'autorité dans notre société.
30:10 D'abord, on évite d'aggraver le problème,
30:13 et c'est la raison pour laquelle je souhaite que soit instauré
30:15 un moratoire sur l'immigration,
30:16 parce qu'en faisant rentrer dans notre pays des gens
30:19 qui bien souvent ne partagent ni notre conception de la société,
30:23 ni notre manière de vivre, ni notre art de vivre,
30:25 ni notre culture, ni notre identité,
30:27 ni notre rapport à l'individu et à la violence,
30:29 eh bien on aggrave évidemment le problème.
30:31 Et puis pour la génération qui est ici,
30:33 il faut lui expliquer qu'à partir de maintenant,
30:36 elle trouvera devant elle un État qui fera respecter l'autorité,
30:39 et il faut un retour de l'autorité dans la société,
30:42 un retour de l'autorité dans la rue,
30:44 avec une politique en matière pénale qui soit beaucoup plus ferme,
30:47 beaucoup plus efficace, un retour de l'autorité à l'école.
30:49 Parce que quand vous avez un système éducatif
30:52 qui depuis des années enseigne la repentance permanente,
30:55 explique que la France a toujours tout mal fait dans son histoire,
30:58 eh bien vous avez forcément une génération
31:00 qui ne considère pas la France à la hauteur à laquelle elle devrait la considérer.
31:03 Et moi je pense que l'école doit être rétablie dans son autorité.
31:07 - Vous trouvez que dans les cours d'histoire,
31:08 il y a de l'histoire de France et de la revoir ?
31:11 - Oui, bien sûr, oui,
31:12 on supprime certains passages de l'histoire de France,
31:15 et puis il y a même, compte tenu aujourd'hui
31:17 du niveau de violence dans les classes,
31:18 et je voudrais adresser un mot et une pensée pour nos enseignants,
31:21 des passages de l'histoire de France qui ne sont plus enseignés.
31:23 On n'enseigne plus dans certaines écoles de banlieue la Shoah,
31:26 on n'enseigne plus dans certaines écoles de banlieue la guerre d'Algérie,
31:29 parce qu'on sait que d'aborder ces sujets, c'est l'émeute dans la classe,
31:33 et je vous rappellerai que d'avoir rappelé nos principes
31:37 est probablement ce qui a tué Samuel Paty.
31:39 - Jordan Bardella, on parlait des réseaux sociaux,
31:42 il y a un phénomène nouveau dans ces émeutes qui ont été largement relayées,
31:45 c'est ce que les élus, les bâtiments publics,
31:47 mais également les commerces qui sont visés,
31:49 avec des scènes de pillages impressionnants.
31:52 Comment faut-il faire face à ces pillages ?
31:54 Et par ailleurs, est-ce que la réponse du gouvernement est à la hauteur ?
31:57 Hier, Bruno Le Maire a demandé que les assureurs soient à la hauteur,
32:01 avec des délais rallongés, est-ce que c'est le minimum ?
32:04 Ou est-ce que l'État doit s'engager ?
32:06 - Oui, madame, mais encore une fois, je suis désolé,
32:08 on dit souvent que la politique c'est l'art de la répétition,
32:10 mais il faut sanctionner avec la plus grande fermeté,
32:14 par les lois de la République française,
32:16 tous ceux qui se compromettent dans les violences,
32:20 dans des pillages de commerce.
32:22 J'ose espérer que les assureurs soient mobilisés
32:25 et qu'ils puissent faire un effort,
32:27 et je souhaite qu'ils puissent être mobilisés en ce sens,
32:29 mais encore une fois, si le type...
32:31 - Il faut des aides de l'État ?
32:33 - Il faudra des aides de l'État, évidemment,
32:35 mais l'État n'est pas là pour éponger l'insécurité.
32:39 Je veux dire, soit on règle la question de l'insécurité,
32:42 du laxisme judiciaire et de l'ultra-violence dans notre société,
32:46 soit on continue d'éponger.
32:48 Et il faut aussi ajouter dans le coup faramineux
32:50 que représente l'immigration dans notre pays,
32:52 celui de l'insécurité, parce que les deux variables,
32:55 quand même, je pense qu'il y a peu de personnes
32:57 qui vous diront le contraire aujourd'hui,
32:59 sont très largement liées s'agissant de la violence de rue,
33:01 et encore une fois, si celui qui pille un commerce
33:04 n'est pas sanctionné par la loi,
33:06 n'est pas sanctionné par, encore une fois,
33:08 la politique de liberté, il pillera un deuxième commerce,
33:10 un troisième commerce.
33:11 Et ce sont les Français qui nous regardent,
33:13 les classes moyennes qui travaillent,
33:15 la France qui se lève tôt, qui par ses impôts,
33:17 devra éponger l'incapacité de l'État à maîtriser nos frontières,
33:21 à contrôler l'immigration et à faire preuve
33:23 de la fermeté la plus totale à l'égard de tous ceux
33:26 qui voient l'autorité se vendre.
33:27 Et puis je vous dis, tout ce qu'on vit,
33:29 c'est pour l'image de la France à l'international,
33:31 c'est une catastrophe.
33:32 Je veux dire, la France d'Emmanuel Macron,
33:34 perçue de l'étranger, perçue à l'international,
33:37 à quelques mois des Jeux Olympiques de Paris en 2024,
33:41 est une catastrophe.
33:43 Je veux dire, les gens, quand on leur parle de la France,
33:46 qui est peut-être le pays le plus aimé au monde,
33:48 on a le plus beau pays du monde,
33:50 et par l'impuissance de nos dirigeants,
33:52 on est en train de le détruire.
33:54 Et moi, ça me fait mal au cœur de voir mon pays comme ça.
33:56 Vous parlez d'Emmanuel Macron, Marine Le Pen demande
33:58 à ce que le président de la République
33:59 reçoive les forces politiques.
34:00 Première question, est-ce que vous avez une réponse
34:02 de l'Élysée à cette demande ?
34:04 Et puis, qu'est-ce que ça apporterait
34:06 de rencontrer le président de la République ?
34:08 Qu'est-ce que vous attendez d'une telle rencontre ?
34:10 Qu'on lui présente le mur du réel.
34:13 Parce que manifestement, il n'a pas conscience
34:16 des souffrances qui sont générées par sa politique,
34:20 par la politique laxiste de la justice,
34:23 par son impuissance à maîtriser nos frontières
34:25 et à protéger les Français.
34:26 Vous voulez dire qu'Emmanuel Macron ne comprend pas
34:27 ce qui se passe, il ne comprend pas que les gens vivent ?
34:28 Non, je pense qu'Emmanuel Macron n'a pas conscience
34:30 de ce qui est en train de se passer dans le pays.
34:32 Je vous rappelle que l'un de ses premiers ministres
34:34 de l'Intérieur, M.Colomb, lorsqu'il a quitté le pouvoir,
34:36 a dit très clairement, probablement au chef de l'État,
34:38 c'est lui qui était visé, que dans d'innombrables quartiers,
34:41 nous ne vivions plus côte à côte, mais désormais face à face.
34:45 Quand on a une telle alerte de quelqu'un qui est en charge
34:48 de protéger les Français et d'assurer la sécurité du pays,
34:51 si on ne change pas radicalement la politique qui est conduite,
34:54 notamment en matière d'immigration et notamment en matière
34:56 de rétablissement de l'ordre dans ces innombrables quartiers
34:59 qui sont des zones de non-droit, eh bien,
35:01 on porte une responsabilité très lourde le jour
35:04 où de tels guérillas se déclenchent dans la nation.
35:06 - Ces rencontres à l'Élysée, c'est pour apporter du réel,
35:09 vous le dites, à Emmanuel Macron, mais sur le plan politique,
35:12 ensuite, à quoi ça peut amener ? Il faudrait une forme
35:14 d'union nationale ou quelque chose, des décisions qui pourraient...
35:19 - Une union nationale avec qui ?
35:21 - Je vous pose la question.
35:24 - Écoutez, si Emmanuel Macron ne sait pas faire,
35:26 il peut nous laisser les manettes et nous, je peux vous dire
35:29 qu'on n'aura pas la main qui tremble.
35:32 Et je peux vous assurer que si le Rassemblement national
35:38 est appelé à gouverner la France lors de la prochaine
35:41 élection présidentielle, nous ferons du rétablissement
35:45 de l'ordre, de la loi et de l'ordre sur chaque centimètre carré
35:48 du territoire national, notre priorité absolue pour le cas.
35:51 - Je reprends la question d'Olivier Boss,
35:53 vous laissez les manettes, vous appelez à la démission
35:55 du président de la République, suite à ces événements ?
35:57 - Non, je l'appelle au contraire à reprendre le pays en main.
36:01 On peut les appeler à la démission, mais encore une fois,
36:05 on ne va pas refaire le match de la dissolution
36:07 de l'Assemblée nationale. Je veux juste que le président
36:09 de la République ait conscience que la politique qu'il conduit
36:13 en matière d'immigration, que la politique pénale qu'il conduit
36:17 et qui donne le sentiment à de trop nombreuses victimes
36:21 à qui on ne rend pas justice à leur juste valeur,
36:25 que la politique qu'il conduit en matière de non-soutien
36:28 aux forces de l'ordre crée les conditions d'un cocktail
36:31 explosif dans les quartiers où les émeutiers n'ont plus peur
36:34 de l'ordre républicain.
36:35 - Qu'est-ce qui nous garantit que les banlieues ne s'embraseraient pas
36:38 en cas d'élection de Marine Le Pen à la présidence de la République ?
36:40 C'est la crainte de 3 Français sur 4, d'après un récent sondage.
36:43 Yves-Philippe Fiducial ?
36:45 - Monsieur, d'abord, je n'ai pas de baguette magique
36:49 et je ne ferai jamais croire aux Français qui nous écoutent
36:52 que le risque zéro n'existe pas et qu'avec nous,
36:55 il n'y aurait strictement rien.
36:57 On va probablement être amenés dans les prochaines années
37:00 à être confrontés à d'autres scènes de ce type
37:03 et à d'autres scènes de violence.
37:05 Pourquoi ? Parce qu'encore une fois, on hérite d'un pays
37:08 dans lequel on a laissé l'autorité disparaître
37:10 et on a créé les conditions pour que ces tensions
37:13 et ces scènes de guerriers urbains puissent se dérouler.
37:16 - Mais que vous évoque ce qu'Yves-Philippe précise.
37:18 180% des Français pensent que si Marine Le Pen était élue,
37:21 cela déclencherait des émeutes. Qu'est-ce que cela vous évoque ?
37:24 - Excusez-moi, a priori, on vit des émeutes tous les 3 mois,
37:26 peut-être pas de cette nature.
37:27 Ce n'est pas Marine Le Pen qui est aux responsabilités.
37:29 Je me rappelle que pendant la campagne présidentielle,
37:33 et vous vous en souvenez probablement comme moi,
37:35 le chef de l'État avait indiqué face à Marine Le Pen
37:37 que c'était lui ou le chaos.
37:38 On a eu non seulement lui, sa politique, mais en plus le chaos.
37:42 Le Rassemblement national sera au pouvoir le parti de la paix civile.
37:46 Et je peux vous dire que nous ne faiblirons pas
37:49 lorsqu'il s'agira de maîtriser les frontières,
37:51 de changer radicalement la politique pénale,
37:54 de créer de nouvelles places de prison,
37:56 d'expulser les délinquants des criminels étrangers,
37:58 d'abaisser la majorité pénale,
38:02 de mettre fin aux remises automatiques de peine,
38:05 d'adresser un soutien total et sans faille aux forces de l'ordre
38:09 par l'instauration d'une présomption de légitime défense,
38:12 et encore une fois d'avoir la volonté politique
38:15 de défendre l'unité, l'autorité et l'indivisibilité
38:19 du territoire de la République.
38:20 - Marie-Pierre Lalande.
38:21 - Si on prend en compte le constat que vous dressez
38:23 de la gestion de la situation par le gouvernement,
38:25 par Emmanuel Macron et par le ministre de l'Intérieur,
38:27 Gérald Darmanin, est-ce que vous demandez
38:29 la démission de Gérald Darmanin ?
38:31 - Écoutez, on va tourner autour du pot pendant 3 heures ou...
38:35 - Je ne sais pas, dites-le clairement.
38:37 - Non, mais écoutez, il ne va peut-être pas démissionner là maintenant
38:40 alors que le pays est à feu et à sang.
38:42 Je veux dire, s'il veut démissionner et nous laisser faire,
38:44 nous, on peut bien faire.
38:45 - Vous estimez qu'il est incapable de gérer la situation en tout cas.
38:47 - Mais je pense qu'il y a chez eux d'abord, un, une forme de déni
38:50 et deux, une forme de réaction dans l'urgence.
38:53 Évidemment qu'il faut mobiliser l'ensemble
38:55 des forces de sécurité intérieure à contrôler
38:57 et d'ailleurs à commencer par la BRI, le RAID ou le GIGN.
39:00 Évidemment qu'il faut donner instruction,
39:02 comme l'a fait le ministre de la Justice,
39:04 par des circulaires très clairs et très fermes
39:06 de responsabiliser les parents et de faire preuve de fermeté
39:09 contre ceux qui touchent des agents et des représentants
39:11 de l'autorité de l'État.
39:12 Mais c'est avant qu'il faut faire ça.
39:14 Et le problème, c'est qu'ils ont compris trop tard
39:16 et qu'ils ont agi trop tard.
39:17 - Le policier auteur du coup de feu
39:19 qui a conduit à la mort de Naël à Nanterre
39:21 a été mis en examen pour homicide volontaire.
39:24 Il est en prison à détention provisoire.
39:27 Certains syndicats parlent de justice politique.
39:30 Est-ce que vous dites la même chose ?
39:32 - Écoutez, je n'étais pas...
39:34 D'abord, la mort d'un homme est toujours un drame.
39:36 Je n'étais pas sur place.
39:38 Vous non plus.
39:39 Je ne suis pas juge d'instruction ni magistrat.
39:42 Et je pense qu'il faut laisser l'IGPN
39:44 faire son devoir, enquêter
39:46 et la justice se saisir de cette affaire.
39:48 Moi, j'ai vu la vidéo comme tout le monde.
39:50 La vidéo est choquante.
39:52 Un homme a perdu la vie.
39:54 Mais je crois qu'il est de mon devoir aussi
39:57 que si erreur d'un homme il doit y avoir,
39:58 alors cette erreur sera sanctionnée par la justice.
40:00 Mais c'est de notre devoir aussi
40:02 de rappeler qu'a priori,
40:05 quand vous ne conduisez pas sans permis,
40:08 quand vous ne fuyez pas
40:12 les injonctions de la police,
40:15 quand vous ne commettez pas un refus d'obtempérer,
40:19 a priori, sauf erreur de ma part,
40:21 vous n'êtes pas mis en joue par la police.
40:23 - Vous dites que Naël l'a cherché ?
40:26 - Non, j'essaie de contextualiser l'affaire.
40:28 Et je dis qu'il y a en 2022, 25 822 refus d'obtempérer
40:32 qui ont été commis dans notre pays.
40:35 - Et très fort après refus d'obtempérer.
40:37 - Et que nos policiers font face à un refus d'obtempérer
40:40 une fois toutes les 20 minutes dans notre pays.
40:42 Quand on conduit une voiture sans permis,
40:45 quand on fait un refus d'obtempérer,
40:47 quand on se soustrait au contrôle de police,
40:49 on s'expose évidemment à une poursuite
40:53 et on prend le risque que ça tourne mal.
40:55 - Si je vous posais la question sur la justice
40:58 vis-à-vis du policier qui a tiré contre Naël,
41:01 c'est parce que vous, vous voulez proposer
41:03 une présomption de légitime défense
41:05 pour les policiers. - Ce qui ne veut pas dire
41:07 qu'il n'y a pas d'enquête. - Mais qu'est-ce que ça aurait changé
41:09 à la situation ? Ca veut dire que le policier concerné
41:11 ne serait pas parti en prison ?
41:13 - Pas du tout. Ca veut dire qu'on inverse la charge
41:17 de la présomption d'innocence.
41:19 Ca veut dire que...
41:22 - Mais sur le traitement de cette affaire,
41:23 qu'est-ce que ça change ? - Ca veut dire d'abord
41:25 que l'Etat est du côté des forces de l'ordre.
41:27 Deuxièmement, ça veut dire que lorsque
41:29 un policier se fait foncer dessus
41:31 et qu'il fait usage de son arme,
41:33 il est considéré, a priori, par l'intermédiaire
41:35 de cette présomption, ça existe dans le droit français,
41:37 comme étant en situation de légitime défense,
41:39 charge à l'enquête de démontrer
41:41 qu'il ne l'était pas ou la personne qui a absorbé la force.
41:44 - Ca veut dire qu'il n'est pas mis en examen
41:46 par le ministre de la Volonté et qu'il ne part pas en prison.
41:49 - Non mais il y a une enquête !
41:51 - Est-ce qu'il est déféré automatiquement ou non, tout de suite ?
41:54 - Vous avez raison, mais il y a, j'insiste bien là-dessus,
41:57 il y a une enquête.
41:59 C'est pas le droit de faire n'importe quoi.
42:01 Ca veut dire qu'il y a une enquête qui est faite,
42:04 mais que le policier est, a priori, considéré
42:07 comme étant en état de légitime défense.
42:10 Encore une fois, je ne dédouane rien ni personne,
42:14 mais juste, je veux vous faire comprendre
42:17 l'état d'esprit et l'état moral dans lequel travaillent
42:20 aujourd'hui nos fonctionnaires de police.
42:22 Nos fonctionnaires de police font face tous les jours
42:26 dans les quartiers à Nanterre, en banlieue parisienne,
42:29 à une violence qui est inouïe dans l'histoire de la France.
42:31 - Jordan Bardella, c'est le sujet.
42:32 - Ils sont devenus des cibles et bien souvent,
42:34 ils font face à des gens qui sont là pour les tuer.
42:36 Ils sont la cible de cocktails Molotov,
42:38 ils sont la cible d'insultes, de jets de pierre,
42:40 et donc, a priori...
42:42 - Cette présomption de légitime défense,
42:44 ça veut dire quand même qu'aujourd'hui,
42:45 ils sont empêchés dans leur action,
42:47 ou en tout cas que ça les retient dans leur action, non ?
42:49 - C'est bien l'idée.
42:50 - Ça veut dire qu'ils n'ont pas le soutien a priori de l'état.
42:53 Or moi, je pense que dans notre société,
42:55 il faut retrouver une échelle de valeurs,
42:58 une échelle de peine, mais aussi une échelle de valeurs.
43:01 Et que celui qui dispose du monopole de la violence légitime,
43:05 ce sont les forces de police
43:07 et ce sont les forces de sécurité intérieure.
43:09 On ne met pas au même niveau des bandes,
43:12 des gangs de sauvages qui tirent au cocktail Molotov
43:15 sur les forces de l'ordre et les forces de l'ordre.
43:17 Les forces de l'ordre sont a priori
43:19 dans la conception de la force et dans le rapport à l'autorité,
43:22 évidemment supérieures et elles doivent l'être aussi.
43:24 - Donc c'est d'abord symbolique.
43:25 - Mais il n'est pas possible de condamner l'action d'un homme,
43:27 d'un policier sans jeter l'opprobre sur toute une corporation.
43:30 La mère de Naël d'ailleurs le dit,
43:32 et j'en veux un homme, un policier, pas la police.
43:35 - Mais vous avez parfaitement raison
43:37 et c'est précisément ce que je dis depuis 72 heures.
43:40 Et moi, je ne souhaite pas, merci de me permettre de le rappeler,
43:42 que l'erreur individuelle d'un homme,
43:44 s'il y a erreur d'individuel et elle doit être condamnée par la justice,
43:47 il n'y a aucune ambiguïté là-dessus,
43:49 ne doit pas servir à jeter le discrédit sur l'intégralité de l'autorité policière
43:54 comme le fait M. Mélenchon ou comme le fait M. Macron.
43:56 Je veux dire, quand on est président de la République,
43:58 on est le garant des institutions,
44:00 on est le garant des droits de la République française.
44:03 - Mais quand vous avez prononcé le mot "inexcusable",
44:05 vous avez trouvé ça en parlant d'inexcusable.
44:08 - Ça n'est pas son rôle.
44:09 Et je peux vous dire que les policiers l'ont extrêmement mal perçu
44:12 parce qu'ils ont le sentiment,
44:13 compte tenu des heures qu'ils s'apprêtaient à vivre,
44:15 d'être lâchés par le pouvoir politique.
44:18 Mais le président de la République,
44:19 qui avait parlé d'ailleurs de bavures policières abrutes
44:21 pour faire plaisir à un certain type d'électorat dans les banlieues,
44:24 là encore a fait preuve d'un soutien ambigu au force de l'ordre.
44:27 - Vous vous êtes dit mal à l'aise après la minute de silence
44:29 qui a été respectée à l'Assemblée nationale, mercredi.
44:31 Pourtant les députés de l'Assemblée nationale,
44:33 qui étaient présents dans l'hémicycle,
44:34 se sont levés à cette occasion.
44:36 Ça veut dire que vous condamnez cet acte ?
44:39 - Non, ça veut dire que nos députés ont été,
44:42 encore une fois, respectueux du fonctionnement de l'institution
44:45 et qu'ils n'ont pas cherché, dans une période de trouble
44:47 pour notre pays, à susciter des vagues.
44:50 Mais sur le principe, moi je suis extrêmement mal à l'aise
44:52 avec ces minutes de silence.
44:54 La mort est dramatique,
44:56 mais quand on fait des minutes de silence à l'Assemblée nationale,
44:59 on fait des minutes de silence pour des gens qui sont morts pour la France.
45:03 S'agissant du profil, ce jeune, comme de beaucoup d'autres jeunes d'ailleurs,
45:07 on parle de gens qui sont, encore une fois,
45:09 défavorablement connus des services de police,
45:11 qui cherchent à se soustraire à l'ordre républicain,
45:13 on est bien loin de nos militaires qui sont morts pour la République française.
45:15 - Quand les syndicats de police, Alliance et UNSA Police,
45:18 pour les citer, écrivent vendredi dans un communiqué
45:21 "L'heure n'est pas à l'action syndicale,
45:23 mais au combat contre ces hordes sauvages et ces nuisibles".
45:26 Est-ce que vous reprenez ces termes ?
45:28 - "Hordes sauvages", oui.
45:30 "Nuisibles", je ne l'aurais peut-être pas utilisé de cette manière.
45:33 Mais quand la police n'est pas soutenue,
45:35 la police parle avec son cœur et avec ses tripes.
45:38 Parce que ce sont des hommes et des femmes.
45:41 Et encore une fois, quand je peux vous dire
45:44 "Vous allez parler avec des policiers"
45:46 ou quand vous mettez un uniforme de la police nationale
45:48 et que vous êtes tous les jours une cible,
45:50 vous avez besoin du soutien moral de l'État.
45:53 Et quand le pouvoir politique ne soutient pas ces fonctionnaires de police,
45:57 alors les fonctionnaires de police réagissent parfois,
46:00 peut-être de manière excessive, avec des mots qui sont peut-être très raides.
46:03 - Une question sur les réseaux sociaux, le #LeGrandJury, Marie-Pierre Haddad.
46:06 - Oui, vous avez évoqué tout à l'heure l'état de santé des policiers.
46:09 On a une suggestion d'un internaute qui vous demande
46:11 est-ce qu'il faut annuler les fêtes du 14 juillet
46:14 pour que les policiers puissent se reposer
46:16 et qu'il n'ait pas à assurer la sécurité lors du défilé ?
46:19 - Je pense qu'on n'en est pas là.
46:22 On va peut-être attendre un peu avant de parler du 14 juillet.
46:25 Ce que je peux craindre, c'est que le 14 juillet,
46:27 ce soit effectivement le soir le grand désordre.
46:29 Parce que vous savez que le 14 juillet, c'est toujours le motif.
46:31 Là aussi, on n'a pas bien compris le motif,
46:33 le lien avec la pauvreté de ces jeunes.
46:35 Le 14 juillet, c'est toujours le motif pour brûler des voitures,
46:37 pour s'en prendre aux mobiliers urbains,
46:39 pour s'en prendre aux forces de l'ordre
46:41 sur qui on tire avec des mortiers.
46:43 - Pour vous, il y a un risque particulier qui va arriver pour ce 14 juillet ?
46:47 - Évidemment, et personne ne sait comment la situation
46:49 va tourner dans les prochaines heures.
46:51 En tout cas, moi, je suis sans ambiguïté sur mon soutien aux policiers
46:54 et je souhaite le plus urgemment possible que la situation s'apaise.
46:58 Je ne sais pas s'il faudra passer par l'état d'urgence.
47:01 En tout cas, maintenant, il est temps de reprendre en main le pays.
47:03 - On va passer en revue quelques réactions politiques,
47:05 suite à ces émeutes. Loris Boischaud.
47:07 - J'ai entendu, Gérald Dardala, les réactions politiques se sont multipliées.
47:09 Parmi elles, Éric Ciotti demande la déchéance de nationalité
47:14 pour les émeutiers qui ont la double nationalité.
47:16 Qu'est-ce que vous en pensez ?
47:18 - Il veut déchoir de la... - De la nationalité française.
47:22 - Les binationaux. - Oui, les binationaux.
47:24 - C'est M. Plus, en fait, M. Ciotti.
47:26 - En fait, il prend les positionnements du RN et il se dit
47:28 comment je vais essayer d'exister à côté du RN
47:30 en essayant de faire un truc un peu plus important
47:32 que le RN. - Mais vous n'êtes pas pour la déchéance
47:34 des binationaux ? - Je pense, dans les cas,
47:36 notamment dans les cas de djihadisme,
47:39 mais encore une fois, je me pose toujours la question
47:41 de la sincérité de la personne qui parle.
47:43 M. Ciotti, je ne veux pas refaire l'histoire,
47:45 a appartenu à une majorité qui, pendant 5 ans,
47:48 a, je pense au mandat de Nicolas Sarkozy,
47:51 a supprimé la double peine, a fait rentrer
47:53 plus d'un million d'étrangers de manière légale,
47:56 sans compter les clandestins,
47:58 a supprimé 12 500 postes de policiers et de gendarmes,
48:02 6 500 postes de douaniers. Donc encore une fois,
48:05 c'est toujours un peu, si vous voulez, un peu hurissant
48:09 de venir proposer ce qu'on n'a pas fait.
48:11 - Éric Zemmour qui dit "nous sommes dans une guerre ethnique,
48:13 une guerre raciale". - Ben voilà,
48:16 il y a M. Plus et M. Plus Plus.
48:18 Il y a le RN qui propose des trucs, à mon avis,
48:22 extrêmement sérieux pour résoudre la crise.
48:24 Vous avez M. Plus qui va dire un truc un peu plus important
48:27 et M. Plus Plus qui va dire encore un truc un peu plus important.
48:30 - Mais c'est des positions que vous ne partagez pas du tout ?
48:32 - Sur quoi ? - Sur la déchéance de nationalité,
48:35 sur une guerre ethnique ou raciale.
48:37 Ce sont des mots que vous ne reprendriez pas du tout ?
48:39 - Vous parlez vous-même de guerre civile ?
48:40 - Oui, je pense qu'on est au bord de la guerre civile
48:42 dans certains quartiers. Et que des gens qui ont habité
48:46 pendant très longtemps dans ces quartiers en partent,
48:48 soit parce qu'ils ne s'y sentent plus en sécurité,
48:50 soit parce qu'ils ne s'y sentent plus en France
48:52 et on se demande si on est encore en France, effectivement,
48:54 dans certains quartiers.
48:56 - La loi immigration avant les émeutes a été reportée à l'automne.
49:00 Il y a des dispositions... - Eux c'est M. - - en fait.
49:03 - Oui mais cela dit, il y a des dispositions
49:05 que vous pourriez soutenir dans cette loi immigration.
49:07 - Lesquelles ? - Sur simplifier les OQTF,
49:11 les obligations de quitter le territoire français.
49:13 - Mieux sanctionner les délinquants étrangers,
49:15 ça fait partie du dispositif prévu par le gouvernement.
49:18 - Mais moi je ne veux pas mieux sanctionner les délinquants
49:21 et criminels étrangers, je veux les renvoyer chez eux.
49:23 Je veux que les délinquants français aillent en prison
49:25 et que les délinquants étrangers prennent l'avion.
49:27 Et je peux vous dire que si on se tient à ce principe-là,
49:29 on va faire beaucoup de ménage pour une raison très simple,
49:32 c'est que 25% de nos prisons sont occupées par des gens
49:37 qui sont des étrangers qui pourraient,
49:39 avec l'application de la double peine que nous mettrons en oeuvre,
49:41 réaliser leur peine dans les pays de départ.
49:43 Écoutez, on verra, mais pour l'instant je n'ai pas le texte
49:45 et encore une fois, moi je ne soutiens pas un texte
49:47 qui vise à accélérer la régularisation des travailleurs clandestins
49:50 parce que, encore une fois, on crée les conditions d'un appel d'air.
49:53 Emmanuel Macron a battu tous les records d'immigration,
49:56 nous nous ferons la même chose mais dans l'autre sens.
49:58 - Et est-ce que, ça veut dire que concrètement,
50:01 vous ne voterez pas ?
50:03 C'est-à-dire qu'il faut attendre 4 ans
50:04 pour avoir des changements sur l'immigration ?
50:07 - Excusez-moi, il ne fallait pas voter pour Emmanuel Macron au second tour.
50:10 Je pense que je suis le seul ici, au-dessus de ce plateau,
50:12 à avoir voté pour Marine Le Pen.
50:13 Mais, je veux dire, les Français ont fait un choix.
50:16 Moi, je combats les choix politiques du gouvernement.
50:18 Je veux juste dire aux Français qu'il y a des élections intermédiaires,
50:22 notamment les élections de mi-mandat qui auront lieu en 2024,
50:25 les élections européennes, et qu'il faudra utiliser le bulletin de vote
50:27 pour faire de ce bulletin de vote RN un référendum contre l'immigration.
50:30 Je veux dire, on a besoin que les Français...
50:32 - Vous serez tête de liste à cette occasion ?
50:34 - J'aurai l'occasion de vous le dire à la rentrée.
50:36 Vous connaîtrez la tête de liste du Rassemblement National à la rentrée.
50:39 Mais, je veux juste dire aux Français que ce qu'ils vivent,
50:41 ce n'est pas une fatalité, que c'est la conséquence des choix politiques
50:45 et que s'ils nous font confiance, alors nous ne transigerons pas,
50:48 notamment s'agissant de leur sécurité.
50:50 - Merci beaucoup, Jean-Claude Bardella, pour ce grand jury.
50:53 Grand jury que vous retrouvez sur toutes vos plateformes vidéo.
50:56 Bon été à tous, on se retrouve à la rentrée.