Le Président du Rassemblement National sera l'invité du Grand Jury, dimanche de 12h à 13h.
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost et Marie-Pierre Haddad du 05 février 2023
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Le grand jury RTL Le Figaro LCI, Olivier Bost.
00:16 Bonjour à tous, bienvenue dans ce grand jury. Jordan Bardella, bonjour.
00:21 Bonjour.
00:21 Vous êtes le président du Rassemblement National.
00:24 Pour les mobilisations contre la réforme des retraites, votre parti est rejeté par les syndicats et vous n'êtes pas dans la rue.
00:30 A l'Assemblée où s'ouvrent les débats demain, que tenterez-vous entre les députés et les républicains, plutôt conciliants, et les insoumis, plutôt bruyants ?
00:39 Le Rassemblement National va-t-il vraiment capitaliser sur le rejet de la réforme des retraites ?
00:45 Ce grand jury est en direct, vous pouvez réagir, poser vos questions à Jordan Bardella en direct.
00:51 Ça se passe sur les réseaux sociaux avec le hashtag #LeGrandJury.
00:54 Marie-Pierre Haddad de la rédaction de RTL.fr scrute ces réseaux sociaux et nous fera part de ces questions avec ce signal.
01:02 À mes côtés pour vous interroger aujourd'hui, Jim Jarassi du Figaro. Bonjour Jim.
01:07 Et Céla Bougriou de TF1 LCI. Et c'est Céla Bougriou qui vous pose la première question de ce grand jury.
01:13 Bonjour Jordan Bardella.
01:14 Bonjour.
01:14 Dans le journal du dimanche ce matin, Elisabeth Borne accorde deux nouvelles concessions aux républicains.
01:19 Elle explique qu'elle étend le dispositif sur les carrières longues et acte le principe d'un point sur la réforme de 2027, autrement dit une clause de revoyure.
01:28 Les républicains obtiennent des choses. Est-ce à dire que vous n'obtenez rien aujourd'hui ?
01:34 Ça montre surtout que l'air est partie prenante intégrale de la majorité présidentielle.
01:40 Et ça montre surtout que cette réforme est en réalité inutile.
01:44 Et qu'elle est davantage dogmatique et idéologique qu'elle n'est pragmatique pour les finances publiques.
01:49 Parce qu'il y a encore quelques jours, le gouvernement nous expliquait sur tous les plateaux de télé que si on ne faisait pas cette réforme,
01:55 si on ne mettait pas en œuvre la réforme qui a été présentée par le gouvernement,
01:59 alors on allait à l'effondrement du système de retraite et qu'on allait aux déficits les plus cataclysmiques.
02:04 On s'aperçoit là que le gouvernement va donc, d'après les annonces de la première ministre ce matin,
02:08 est prêt à renoncer à une partie des gains financiers, une partie très importante.
02:12 On parle de un tiers à la moitié des gains financiers obtenus par cette réforme des retraites,
02:16 pour pouvoir idéologiquement dire "on a décalé l'âge de départ à la retraite".
02:21 Oui mais en réalité, LR tente de négocier depuis plusieurs jours.
02:25 Et on voit bien qu'il y a beaucoup de députés qui, au sein même des Républicains,
02:28 sont extrêmement gênés par les prises de position de M. Ciotti.
02:31 Parce qu'il y a beaucoup d'élus des Républicains qui sont sur le terrain tous les week-ends
02:35 et qui entendent les Français nous dire "cette réforme elle est sacrificielle".
02:38 Et dire que "nous ne pourrons pas aller jusqu'à l'âge de départ légal de 64 ans".
02:44 Et qu'en réalité, beaucoup de Français partiront avec une décote.
02:47 Et d'ailleurs, si je peux me permettre de compléter,
02:49 que les Français qui nous écoutent ne soient pas dupes.
02:51 On est là encore dans un habillage de la réforme
02:53 pour tenter de faire passer l'âge de départ à la retraite qui est la principale mesure,
02:57 le report à 64 ans.
02:59 Je lisais le témoignage dans le Parisien, pardon pour le partenariat avec le Figaro,
03:02 de quelqu'un qui travaillait dans le bâtiment,
03:06 qui était apprenti, qui s'appelle Christophe, qui a commencé à travailler à 15 ans.
03:09 Qui n'avait pas, avant ses 20 ans ou ses 21 ans,
03:14 d'après ce qui est dit par la Première Ministre,
03:15 ses 5 trimestres cotisés à hauteur du SMIC.
03:18 Il va donc devoir, comme beaucoup d'apprentis qui ont commencé à travailler très tôt,
03:22 qui travaillent dans le BTP, qui ont des métiers difficiles,
03:24 racheter ses trimestres de cotisation.
03:26 Il a fait une simulation, il va donc devoir racheter
03:28 un peu plus de 5 800 euros de cotisation.
03:32 Donc, je veux dire, les Français ne sont pas dupes.
03:36 Et si une très large majorité de Français s'opposent à ce texte,
03:40 c'est parce qu'ils ont compris ce qui les attend.
03:41 On va revenir dans le détail des mesures.
03:43 Mais auparavant, vous commencez par nous dire,
03:45 finalement, cette réforme ne va servir à rien.
03:47 C'est ça votre propos, après les concessions faites aux Républicains ?
03:52 Je dis qu'elle est inutilement douloureuse pour les Français.
03:54 On ne peut pas gouverner ad vitam aeternam contre le peuple français.
03:58 Et je dis que depuis le début du règne...
04:01 C'est pour bien comprendre ce que vous avez dit.
04:03 L'équilibre financier visé par le gouvernement, pour vous,
04:07 ne sera plus rempli après les concessions faites aux Républicains ?
04:10 Il faut juste se rendre compte qu'on est là en train de parler
04:12 parce qu'on parle de déficit des retraites.
04:14 Le gouvernement fait de la pédagogie, il faut qu'on en fasse aussi.
04:17 On parle d'un manque à gagner.
04:19 Non pas dans les dépenses du système de retraite
04:22 qui, d'après toutes les projections qui sont faites
04:24 par le Conseil d'orientation des retraites,
04:25 sont stables à l'horizon 2070.
04:27 Oui, c'est les recettes.
04:28 On parle des recettes.
04:29 On parle d'un trou de 10 milliards d'euros par an.
04:33 Vous savez combien nous coûtent les dépenses de retraite.
04:35 On parle de 350 milliards d'euros par an.
04:38 Et ces reproches viennent d'un gouvernement
04:40 qui a fait 600 milliards d'euros de dettes depuis 2017
04:43 et qui a fait voter cette année un budget en déséquilibre de 160 milliards.
04:47 Moi, je vous dis juste une chose.
04:48 C'est qu'on parle de la retraite depuis plusieurs semaines
04:51 sur tous les plateaux de télé comme si c'était de la comptabilité.
04:53 La retraite, c'est un choix de société.
04:55 Et le choix de société que fait le Rassemblement national,
04:58 c'est celui de la vie en bonne santé à la retraite.
05:01 Et je pense, et nous disons, et nous le défendrons
05:03 dans les différents amendements qui seront déposés,
05:05 que nous pouvons faire cet effort financier
05:08 pour permettre à tous ces Français qui font des métiers difficiles,
05:11 à la France qui se lève tôt, à la France des BTS,
05:13 à la France qui est épuisée, qui est usée par le travail,
05:16 de pouvoir arriver à la retraite en bonne santé
05:18 sans avoir le dos cassé, sans avoir le bras cassé
05:21 pour pouvoir profiter de ses proches, de sa famille,
05:24 pour pouvoir voyager.
05:25 Et les retraités, ce n'est pas juste des numéros.
05:27 Ce n'est pas juste des poids morts.
05:28 Ce sont des gens qui font vivre le tissu associatif.
05:30 Ce sont des gens qui font vivre le tourisme aussi, hors saison.
05:33 Les commerces, hors saison, qui prennent du temps
05:35 pour s'engager, pour s'occuper de leurs enfants
05:37 et de leurs petits-enfants.
05:38 Là encore, on est au cœur d'un choix de civilisation
05:40 et d'un choix de société, là où le gouvernement
05:43 fait de la comptabilité avec les seniors.
05:45 - Jim Terrassé.
05:46 - Si la réforme des 64 ans passe
05:48 et que vous accédez au pouvoir,
05:50 est-ce que vous nous annoncez aujourd'hui
05:52 que vous allez revenir à votre proposition
05:54 qui est la retraite à 62 ans ?
05:56 Est-ce que vous promettez ça aux Français ?
05:58 - Nous, alors, je ne suis pas en train,
06:00 ça vous aura pas chanmé,
06:01 je ne suis pas candidat à l'élection présidentielle.
06:03 On ne fait pas le projet pour dans 4 ans.
06:05 Je peux vous dire qu'Emmanuel Macron
06:07 nous a légué en 2022 par rapport à 2007
06:10 un pays avec 600 milliards d'euros de dettes.
06:12 Nous défendions en 2017 un principe
06:14 qui était celui de la retraite à 60 ans et 40 annuités
06:16 parce que les finances de l'État
06:18 et la situation économique, à un moment donné,
06:20 nous le permettaient.
06:21 Nous défendons aujourd'hui un départ à 60 ans
06:24 pour tous ceux qui ont commencé à travailler
06:27 entre 17 et 20 ans.
06:29 Au-delà, il y a une progressivité qui se met en place.
06:31 Mais notre système, c'est le plus simple,
06:33 c'est le plus lisible.
06:34 Ce n'est pas l'usine à gaz du compte de pénibilité,
06:36 ce n'est pas l'usine à gaz des carrières longues
06:38 et dont l'exemple que je vous ai donné
06:40 crée beaucoup d'inquiétude aujourd'hui
06:42 chez des gens qui se disent
06:43 "Mais est-ce qu'on va bénéficier
06:44 de ces dispositifs de carrière longue ?"
06:45 - Vous ne dites pas comment vous revenez à l'équilibre financier.
06:48 - On considère.
06:49 Notre réforme avec 9,6 milliards
06:51 était parfaitement financée dans le projet présidentiel.
06:53 Mais je pense que ce principe qui consiste à dire
06:55 plus vous commencez à travailler tôt,
06:57 plus par définition vous avez un métier difficile,
07:00 plus par définition vous devrez partir tôt à la retraite.
07:02 Encore une fois, c'est un choix financier.
07:04 Ce choix budgétaire, on l'assume,
07:05 ce qui sous-entend de faire des économies ailleurs.
07:07 Mais encore une fois,
07:08 à la différence du gouvernement,
07:09 le projet présidentiel de Marine Le Pen
07:12 que nous avions présenté aux Français
07:13 était chiffré et à l'équilibre.
07:14 - Les réactions en direct.
07:15 Marie-Pierre Haddad.
07:16 - Oui, on a la réaction d'un internaute,
07:18 un abonné même sur notre compte Instagram
07:20 qui dit "Justement, vous ne souhaitez pas
07:22 vous projeter sur les 4 ans, 5 ans à venir,
07:24 mais lui, il vous demande de le faire.
07:26 Si vous arrivez au pouvoir,
07:27 est-ce que vous reviendrez en arrière
07:29 si la réforme des retraites est adoptée
07:30 et que maintenant, il faut partir à la retraite à 64 ans ?
07:33 - La question de Jim auquel on n'a pas répondu.
07:34 - Peut-être la réponse n'est pas claire.
07:36 Mais oui, je pense que nous devrons
07:38 permettre à ceux qui ont commencé à travailler
07:40 entre 17 et 20 ans
07:42 de partir à 60 ans et 40 annuités.
07:45 Et pour une raison très simple.
07:46 C'est qu'à l'heure où l'on se parle,
07:48 l'espérance de vie dans notre société,
07:49 elle stagne.
07:50 Et elle stagne d'autant plus
07:51 s'agissant de l'espérance de vie en bonne santé.
07:53 Notamment pour les Français
07:54 qui ont commencé à travailler très tôt.
07:56 Pour les Français les plus modèles,
07:57 je vous rappelle qu'il y a 10 années
07:58 d'écart d'espérance de vie
08:00 entre les revenus les plus hauts
08:01 et les revenus les plus bas dans notre société.
08:02 - Et pour les autres,
08:03 ceux qui ont commencé à travailler plus tard,
08:04 à quel âge est-ce qu'ils pourront partir à la retraite ?
08:07 - Dans le projet présidentiel
08:08 que nous avions présenté aux Français,
08:10 nous allions jusqu'à un maximum de 62 ans
08:14 pour l'âge de départ légal et 42 annuités.
08:18 Mais quand vous avez commencé
08:19 à travailler à 24, 25 ans,
08:20 c'est normal que vous puissiez partir plus tard.
08:22 Parce que quand on fait votre métier ou le mien,
08:25 on peut considérer qu'on a un métier
08:27 qui est moins exposant physiquement.
08:29 Or aujourd'hui, cette réforme,
08:30 elle pèse sur les Français
08:31 qui ont commencé à travailler très tôt.
08:33 Et elle est là l'injustice du gouvernement.
08:34 On a le sentiment d'un Président de la République
08:36 qui depuis le début de son règne,
08:38 gouverne pour les premiers de cordée
08:41 au détriment des premiers de corvée.
08:43 Et tous ces Français qu'on a applaudis
08:45 il y a deux ans pendant la crise sanitaire,
08:46 souvenez-vous,
08:47 ceux qu'on a appelés les Français de la première ligne,
08:49 les infirmiers, les soignants, les éboueurs,
08:51 les boulangers,
08:52 tous ceux qui ont fait vivre,
08:53 qui ont fait tenir notre pays
08:54 durant la crise sanitaire,
08:55 on les a applaudis il y a deux ans.
08:57 Et aujourd'hui, dans un cynisme le plus total,
08:59 on vient leur demander de travailler davantage.
09:01 Or cette réforme,
09:02 elle protège ceux qui ont commencé
09:03 à travailler très tard.
09:04 Parce qu'en réalité,
09:05 elle ne touche pas à la durée de cotisation
09:07 de ceux qui ont commencé à travailler
09:08 à 24 ou 25 ans.
09:09 Donc le macronisme,
09:10 ça consiste à faire travailler,
09:11 à faire cotiser plus longtemps
09:13 un infirmier ou un boulanger
09:14 qu'un cadre de la haute finance
09:15 ou qu'un directeur marketing.
09:17 Il en faut.
09:18 Mais il y a juste un problème
09:19 de justice sociale et d'équilibre.
09:21 - Vous nous avez expliqué
09:22 pourquoi vous avez fait changer
09:23 votre position de 60 à 62 ans.
09:26 Il y en a un qui n'a pas changé de position,
09:27 c'est Jean-Luc Mélenchon
09:28 et sa famille, les infirmiers.
09:30 - Mais ils n'arriveront jamais au pouvoir.
09:31 - 60 ans, ils tiennent sur cette mesure-là.
09:33 Est-ce qu'ils sont plus courageux
09:34 que vous sur ce sujet ?
09:36 - Mais on peut vendre n'importe quoi aux gens.
09:38 Moi, je peux arriver sur votre plateau
09:40 et expliquer aux Français
09:41 on va faire la retraite à 50 ans,
09:42 comme l'ont expliqué des responsables
09:44 de la CGT dans des meetings de la NUPES.
09:46 Mais ça n'est pas sérieux.
09:47 Et ça n'est pas d'être pris au sérieux
09:49 par les Français qui nous regardent
09:50 et par les Français qui connaissent aussi
09:52 le poids des déficits publics
09:54 que nous avons sur les épaules.
09:56 Si on part du principe
09:57 que la retraite, c'est le temps long
09:59 et qu'à l'horizon 2070,
10:01 notre niveau de dépense des retraites
10:03 est globalement stable
10:04 à autour de 14% du PIB.
10:06 Alors, il faut revenir
10:07 aux fondamentaux de ce modèle de retraite.
10:09 La retraite par répartition
10:10 telle qu'elle a été conçue
10:11 par le Conseil national de la résistance
10:13 et par le général De Gaulle
10:14 revient à la solidarité intergénérationnelle
10:16 et à faire payer les gens...
10:18 à faire en sorte que ceux qui travaillent
10:20 par leur cotisation
10:21 paient la retraite de ceux qui ne travaillent plus
10:23 et de ceux qui sont à la retraite.
10:25 Donc, pour assurer la pérennité de ce système,
10:27 il y a en réalité deux solutions
10:28 qui sont exclues de ce texte.
10:30 C'est la natalité et la qualité des emplois.
10:32 La natalité parce que...
10:34 et c'est peut-être là la variable
10:35 qui devrait nous inquiéter.
10:36 À l'horizon 2035,
10:38 le solde d'accroissement de la population
10:41 reviendrait à être négatif.
10:42 C'est-à-dire qu'on n'a jamais fait
10:43 aussi peu d'enfants dans notre société
10:45 on a 68 millions de Français.
10:47 La France n'a jamais été aussi peuplée.
10:49 Or, on n'a jamais fait aussi peu d'enfants
10:51 depuis la Seconde Guerre mondiale.
10:52 Donc, je veux dire,
10:53 la première des mesures à prendre
10:54 pour assurer la pérennité de ce système de retraite
10:56 serait d'encourager tous ceux qui le souhaitent
10:59 à pouvoir faire des enfants.
11:01 Aujourd'hui, beaucoup de Français sont inquiets
11:03 de demain et après-demain.
11:04 Ils sont inquiets parce qu'il y a une crise
11:05 du pouvoir d'achat,
11:06 parce que la guerre revient à nos portes,
11:07 parce que la crise sanitaire,
11:09 parce que la perte de notre identité,
11:11 parce que la question du climat
11:12 qui fait poser des inquiétudes
11:13 sur beaucoup de Français.
11:14 Je pense que toutes les politiques
11:17 qui pourraient être mises en place par l'État
11:19 pourraient encourager à la natalité.
11:21 Nous avions proposé notamment
11:22 des incitations fiscales
11:23 pour permettre aux Français...
11:25 On va revenir sur ces propositions.
11:26 On va y revenir dans le détail, Jordan Bardilla.
11:27 Mais juste pour suivre le fil,
11:28 d'abord une interpellation
11:29 avec le hashtag #LeGrandJury
11:31 sur les réseaux sociaux.
11:32 Oui, qui concerne Marine Le Pen,
11:33 mais aussi vous-même,
11:34 vous avez déclaré vouloir prendre
11:35 la tête de l'opposition
11:36 sur la réforme des retraites,
11:37 je vous cite.
11:38 Mais certains internautes constatent
11:40 que Marine Le Pen se fait assez discrète
11:42 en ce moment,
11:43 alors que Jean-Luc Mélenchon, lui,
11:45 a pris la parole plusieurs fois sur le sujet.
11:47 Pourquoi cette discrétion ?
11:48 Écoutez, demain, l'Assemblée nationale...
11:52 En réalité, le Parlement,
11:54 c'est la mère de toutes les batailles.
11:55 Je pense qu'il y a mille et une façons
11:57 de contester cette réforme des retraites.
11:58 Il y a beaucoup de Français
11:59 qui sont dans les rues,
12:00 qui marchent pacifiquement.
12:01 Ils ont raison de l'être.
12:02 Il y a beaucoup de Français
12:04 qui se mobilisent sur les réseaux sociaux,
12:05 dans le débat public,
12:06 pour émettre leur opposition à la réforme.
12:08 Et puis, il y a le travail du Parlement.
12:10 Et je dis aux Français,
12:11 le travail du Parlement,
12:12 c'est la réforme centrale,
12:13 parce que c'est là que va se décider
12:14 ce choix de société.
12:15 Nous avons obtenu...
12:16 Vous savez que nous proposons
12:17 que cette réforme soit soumise
12:19 à un référendum,
12:20 partant du principe que 70% des Français
12:21 y sont opposés.
12:22 Et quand on le dit,
12:23 plus le gouvernement fait de la pédagogie,
12:25 plus les Français s'aperçoivent
12:26 à quelle sauce ils vont être mangés,
12:27 plus les Français y sont opposés.
12:29 Nous avons obtenu la mise au voie,
12:32 demain, à l'Assemblée nationale,
12:33 d'une motion référendaire.
12:34 Vous avez le moindre espoir
12:35 que ça soit adopté ?
12:36 Écoutez, c'est un moment de vérité,
12:38 en réalité.
12:39 Moi, je mets au défi
12:40 tous les partis qui se disent d'opposition
12:42 de voter cette motion référendaire.
12:44 Vous y croyez vraiment ?
12:45 Et...
12:46 Mais c'est pas à moi d'y croire ou de ne pas croire.
12:49 Les 88 députés du Rassemblement national,
12:51 c'est leur mesure,
12:52 ils vont voter cette motion référendaire.
12:53 Mais qu'est-ce que ça peut prouver ?
12:54 Est-ce que la gauche...
12:55 Non mais c'est très intéressant.
12:56 Ça risque juste de prouver
12:57 votre isolement, pour le coup.
12:58 Non.
12:59 Ceux qui ne voteront pas cette motion
13:02 ne pourront plus se dire d'opposition.
13:05 Donc, est-ce que la gauche,
13:06 qui est opposée à cette réforme...
13:08 D'ailleurs, moi, je ne suis pas sectaire.
13:09 Et ce n'est pas parce que quelqu'un de gauche
13:11 vient expliquer que le ciel est bleu
13:12 que je vais dire le contraire,
13:13 alors que le ciel est bleu.
13:14 Donc, demain, c'est l'heure de vérité.
13:16 Moi, j'appelle tous les partis
13:18 qui se disent d'opposition,
13:19 tous les représentants
13:21 de cette majorité de refus des Français
13:23 qui ne veulent pas cette réforme,
13:24 parce que c'est une réforme triste,
13:26 cynique, douloureuse pour le peuple français
13:28 de voter la motion référendaire
13:30 du Rassemblement national
13:31 et de permettre la mise au voie
13:32 de ce projet de loi douloureux
13:34 pour le peuple français
13:35 à l'avis du peuple français
13:37 par l'intermédiaire d'un référendum.
13:38 J'ai entendu Emmanuel Macron
13:40 pendant la campagne présidentielle,
13:41 vous vous en souvenez,
13:42 nous parler d'un référendum.
13:43 Il n'y a pas eu de référendum en France depuis 2005.
13:45 On a là un texte qui va engager le pays
13:47 non pas pour la prochaine élection,
13:50 mais pour la prochaine génération.
13:52 Donc, je dis à tous les députés de l'opposition,
13:54 y compris aux députés de LR
13:56 qui pourraient être en désaccord
13:58 avec la ligne qui a été choisie par M. Sciotti
14:00 de voter cette motion référendaire.
14:03 Ça sera l'heure de vérité.
14:04 Et on verra demain
14:05 quels sont les mouvements politiques
14:07 qui sont dans l'opposition à Emmanuel Macron.
14:09 Votre appel est lancé.
14:11 Vous parliez d'Emmanuel Macron.
14:12 Marine Le Pen, à propos de la détermination
14:14 du chef de l'État
14:15 de mener cette réforme des retraites,
14:17 a dit qu'il y avait un côté sadique
14:19 du gamin qui arrache les ailes des mouches.
14:21 Est-ce que vous reprenez cette critique à votre compte ?
14:24 Écoutez, je veux dire,
14:26 les Français qui nous écoutent
14:29 ont entamé cette année 2023
14:31 avec la crise du pouvoir d'achat,
14:34 l'inflation,
14:36 les inquiétudes créées par la guerre
14:38 entre l'Ukraine et la Russie,
14:39 la perte continue de leurs valeurs,
14:41 de leur liberté liée à l'explosion de l'insécurité,
14:44 et probablement qu'on aura encore l'occasion
14:45 de parler des chiffres de l'immigration,
14:47 des faillites en cascade de nos artisans boulangers.
14:50 Moi, je suis allé dans la Marne
14:52 rencontrer un artisan boulanger
14:54 qui m'a dit "je ne me verse plus de salaire".
14:56 Donc vous voulez dire qu'Emmanuel Macron en rajoute ?
14:58 Parce que ma facture d'énergie a été multipliée par 3
15:01 et qu'elle sera multipliée par 4
15:03 dans les prochaines semaines.
15:04 Et cet artisan boulanger a été contraint
15:07 de licencier ses salariés.
15:09 Et le gouvernement censé protéger les Français
15:12 entame cette année en leur disant
15:14 "vous allez devoir travailler davantage".
15:16 Donc je crois que c'est profondément cynique
15:18 et en réalité ce qui est incompréhensible
15:20 c'est que le gouvernement est en train de se mettre
15:22 tout le monde à dos pour une réforme qui est inefficace
15:24 et dont on voit bien dans l'interview de la première ministre
15:26 ce matin dans le JDD
15:27 que les gains financiers ne sont absolument pas garantis.
15:29 Vous dites "cynique", un gamin sadique ?
15:32 Vous allez jusque là pour parler du président de la République ?
15:35 Oui, je pense qu'il y a une forme de cynisme dans sa politique.
15:38 Et en réalité, depuis qu'il a été élu en 2017
15:41 c'est toujours sur les mêmes que pèsent les efforts.
15:45 Et c'est toujours aux mêmes qu'on fait des cadeaux.
15:47 Je ne vais pas vous faire la liste
15:49 mais vous vous souvenez de la suppression de l'ISF,
15:51 de la suppression de l'exit tax,
15:53 de la suppression de la flat tax au même moment
15:55 où on augmentait les APL.
15:56 Et là au même moment où les Français les plus modestes
15:58 ou ceux qui travaillent dur n'arrivent plus
16:00 à payer leurs factures d'énergie,
16:01 le chef de l'État démarre cette année en leur disant
16:03 "vous allez devoir travailler davantage"
16:05 alors même qu'on n'a aucune garantie sur les gains financiers
16:07 qui pourraient être faits.
16:08 Et pour une raison très simple d'ailleurs.
16:10 Il y a 42% des Français
16:12 qui, lorsqu'ils arrivent à la retraite
16:14 d'après une étude de l'Adresse, sont sans activité.
16:17 C'est-à-dire soit sont au chômage,
16:19 soit sont au chômage longue durée.
16:21 C'est les chiffres de l'Adresse,
16:22 ce n'est pas les chiffres du Rassemblement National.
16:24 C'est des chiffres qui n'ont pas été vérifiés du tout.
16:29 Vous dites qu'il y a 42% des gens qui arrivent à la retraite
16:31 sans activité.
16:32 Sans activité, en fait vous en avez 48% en emploi,
16:36 25% en pré-retraite,
16:38 et en retraite ou cumul emploi-retraite.
16:41 Non.
16:42 Ah si, c'est les...
16:43 Non pas du tout. Vous en avez 13% au chômage,
16:44 19% sans activité plus largement,
16:47 c'est-à-dire soit touchés par l'invalidité,
16:48 soit étant en chômage de longue durée.
16:50 Ce sont les chiffres qui sont donnés par l'Adresse.
16:52 Bon, on vérifiera.
16:54 Bon, écoutez, je peux vous donner d'autres exemples.
16:56 Regardez le Directeur Général de la Sécurité Sociale de Suède,
17:00 qui il y a 20 ans a mis en place la retraite à 65 ans.
17:03 Il a dit à Emmanuel Macron "Ne faites pas ça."
17:05 "Ne faites pas ça parce que ça va consister à une paupérisation des retraités."
17:09 On explique aux Français qu'on va mettre en place cette réforme
17:11 pour sauver les pensions de retraite.
17:13 C'est faux.
17:14 Il y a beaucoup de Français qui partiront avec une décote.
17:17 Et la Suède a vu depuis 20 ans
17:19 le niveau des retraites baisser pour 90% des hommes
17:22 et pour 72% des femmes.
17:24 Et pour une raison très simple, c'est qu'il y a beaucoup de gens
17:26 qui font des métiers difficiles.
17:27 Et qu'il y a beaucoup de gens qui ont leur corps exposé au travail.
17:30 Il y a des infirmiers, il y a des caissiers, il y a des éboueurs,
17:33 il y a des policiers qui ne pourront pas travailler jusqu'à 64 ans
17:37 ou un peu plus longtemps s'agissant des policiers
17:39 et qui sont donc contraints de partir avec une décote.
17:41 On va y revenir.
17:42 Petite parenthèse sur le gouvernement.
17:44 Le Parquet National Financier a retenu l'infraction de favoritisme
17:47 à l'encontre du ministre du Travail Olivier Dussopt en 2017,
17:50 alors qu'il était encore député maire.
17:52 Il avait reçu d'une entreprise deux oeuvres d'art en cadeau
17:55 au moment de la signature d'un marché public.
17:58 Il est aujourd'hui en première ligne pour défendre cette réforme des retraites.
18:01 Est-ce que vous réclamez son départ ?
18:03 Ou en tout cas, quelle est votre réaction à cette information ?
18:06 On parle là d'une réforme des retraites qui est rejetée par l'opinion
18:10 et qui va désormais être portée par un ministre affaibli.
18:13 Rappelons, quand on a des principes, on les applique à soi
18:16 et aussi à ses opposants, et qu'il a pour l'instant une présomption d'innocence.
18:19 Le droit fonctionne comme cela dans notre pays.
18:21 Mais voyez bien qu'il y a tout un écosystème autour de la Macronie.
18:26 Je ne vais pas vous refaire toute la liste des affaires
18:28 qui ont ébranlé le gouvernement depuis 2017.
18:30 Mais beaucoup de Français ont le sentiment que le gouvernement
18:33 et que la Macronie, en tout cas, utilisent la puissance publique à des fins privées.
18:37 Et qu'il y a autour de ce gouvernement un halo de corruption.
18:40 Alors on avait parlé des affaires McKinsey, des Uberfiles, etc.
18:43 qui à chaque fois remettaient en cause la probité du gouvernement
18:46 et qui donnent le sentiment que nous sommes dirigés par des liquidateurs
18:50 qui pensent davantage à l'intérêt privé quand ce n'est pas des intérêts étrangers
18:54 plutôt qu'à l'intérêt général et à l'intérêt du pays.
18:56 Donc cela fragilise évidemment le gouvernement dans la mise en place de cette réforme.
19:00 Mais on sent qu'ils ne sont pas très sereins.
19:02 En tout cas, vous ne demandez pas son départ.
19:04 Excusez-moi. Quand des députés de la majorité parlent dans les colonnes du monde
19:10 de réformes sacrificielles, c'est parce qu'ils savent très bien
19:13 et qu'ils ont probablement conscience, parce que beaucoup ont vécu les Gilets jaunes,
19:17 que ce qui est en train de se passer, c'est une coagulation des colères.
19:21 On a eu les Gilets jaunes sur la première partie du mandat d'Emmanuel Macron.
19:25 Nous avons aujourd'hui cette mobilisation qui met dans la rue des professions vraiment diverses,
19:30 des fonctionnaires, des policiers, des pompiers,
19:33 mais aussi des gens qui n'ont jamais manifesté
19:35 et qui descendent dans les rues pour exprimer cette colère.
19:37 C'est en soi la voix de la majorité ordinaire que nous souhaitons défendre et porter.
19:40 Justement à ce sujet, la prochaine journée de manifestation, c'est mardi,
19:44 le RN s'est dit très heureux de la mobilisation de la rue jusque-là.
19:48 Est-ce que c'est une forme de bonheur par procuration, puisque vous n'y êtes pas dans la rue ?
19:52 Je ne me réjouis pas du malheur de mes concitoyens.
19:57 Je ne me réjouis pas de voir des Français contraints de prendre une journée de congé
20:03 pour exprimer leur droit de manifestation, leur droit de grève.
20:07 Je pense que cette réforme est en train de créer beaucoup d'inquiétude, beaucoup de souffrance.
20:11 Le gouvernement ne peut pas faire comme s'il ne s'était rien passé.
20:14 C'est la parole du RN qui s'est dit très heureux de la mobilisation de la rue.
20:20 Vous me demandez si je suis...
20:22 Pardonnez-moi, ça m'échappe, mais vous avez utilisé une formulation qui me paraissait ambigüe.
20:26 Je suis évidemment très heureux qu'il y ait ces manifestations et qu'il y ait ces mobilisations,
20:32 parce que cette majorité de refus se traduit aussi par ces marches.
20:36 Il y avait dans la rue beaucoup d'électeurs et de militants du RN.
20:40 La seule chose qui me gêne, je l'ai dit et je le redis,
20:42 c'est de voir des syndicats qui, pendant l'élection présidentielle,
20:46 ont appelé à voter pour Emmanuel Macron, venir aujourd'hui organiser la contestation à cette réforme.
20:50 Cette réforme, c'est une bombe sociale.
20:52 On savait pertinemment que cette réforme allait venir,
20:54 pour une raison très simple, c'est que c'était la seule et unique mesure du projet d'Emmanuel Macron
20:58 pendant l'élection présidentielle.
21:00 Et c'est peut-être là la raison pour laquelle ils y tiennent autant,
21:02 une forme de dogmatisme et d'idéologie, quitte à gouverner contre le peuple français.
21:06 Vous n'y participez pas parce que les syndicats refusent votre présence dans les cortèges.
21:13 Quelle est votre réaction par rapport à ça ?
21:16 Je suis le président du mouvement, du RN,
21:20 et je ne veux pas donner le sentiment que le RN s'approprie
21:24 ou tente de récupérer une manifestation qui n'est pas organisée par des partis,
21:28 mais qui est organisée par des syndicats.
21:32 Le sujet c'est que vous n'êtes pas le bienvenu dans ces cortèges,
21:35 ni vous d'ailleurs, ni tous les autres cadres du RN.
21:39 D'abord, je pense qu'il faut distinguer la tête des syndicats, la direction des syndicats,
21:42 et la base des syndicats.
21:45 Je peux vous assurer que chez Force Ouvrière,
21:47 il y a beaucoup de gens qui sont électeurs du Rassemblement National.
21:51 Je vous rappelle que le RN est le premier parti ouvrier de France.
21:53 Mais effectivement, je suis très mal à l'aise de manifester aux côtés de M. Berger ou de M. Martinez,
21:58 qui ont appelé à voter pour Emmanuel Macron,
22:00 aujourd'hui comme des tartuffes, en organisant la contestation à la réforme des retraites, 6 mois après.
22:04 Le RN veut accéder au pouvoir.
22:06 Est-ce qu'on peut accéder au pouvoir en n'ayant aucun dialogue avec les syndicats possibles ?
22:12 Mais moi, je ne suis pas sectaire.
22:14 Si demain, les syndicats souhaitent discuter avec nous,
22:18 et que nous sommes à la tête de l'État, nous discuterons avec eux.
22:21 Vous savez, le sectarisme, on ne fait que le subir.
22:24 Moi, je ne suis pas sectaire.
22:26 D'ailleurs, c'est très intéressant.
22:28 Pour poser la question autrement, est-ce que ça n'entame pas votre entreprise de dédiabolisation ?
22:32 Ce refus massif des syndicats de voir la moindre présence de quelqu'un du RN dans les manifestations.
22:40 Mais ce sont des électeurs d'Emmanuel Macron.
22:42 Donc c'est un peu normal qu'a priori, il y ait un peu de divergence sur la manière d'aborder les sujets.
22:47 Moi, je ne partage pas les menaces qui sont proférées par des responsables de la CGT,
22:51 et qui visent à vouloir débrancher le courant, débrancher le courant,
22:55 chez des élus de la majorité qui voteraient la réforme des retraites.
22:59 Donc, il y a une manière de faire des syndicats qui peut mettre mal à l'aise.
23:03 Je ne suis pas pour les blocages.
23:04 Parce que je pense que les blocages infligent aux Français une double peine.
23:07 C'est-à-dire qu'on leur afflige à la fois l'allongement du temps de travail et la réforme des retraites à 64 ans,
23:13 et en même temps, on les empêche d'aller mettre de l'essence dans leur voiture, ou de se déplacer.
23:18 Une interpellation sur les réseaux sociaux, Maraîchia Radal.
23:20 Pour revenir juste un instant sur les manifestations,
23:23 est-ce que vous comptez organiser votre propre manifestation,
23:26 vu que vous ne souhaitez pas vous rendre dans celle organisée par les syndicats ?
23:29 Non, on ne compte pas organiser notre propre manifestation.
23:31 Je suis à la tête d'un mouvement qui a le premier groupe d'opposition à l'Assemblée Nationale.
23:35 Donc, je veux dire, on peut descendre dans la rue,
23:38 mais si nous sommes parlementaires et si nous sommes députés,
23:40 c'est parce que les Français nous ont élus justement pour mener cette opposition à l'Assemblée Nationale.
23:44 Donc, nous allons faire en sorte de mettre ce texte en échec à l'Assemblée Nationale.
23:49 Et moi, je dis aux Français, n'ayez pas peur.
23:52 Rien n'est fait à l'heure actuelle.
23:54 Rien n'est fait à l'Assemblée Nationale.
23:56 On peut encore mettre ce texte en déroute
23:59 et faire en sorte que ce texte cynique, triste, de défaitiste,
24:02 parce que c'est une réforme de défaitistes,
24:04 c'est une réforme de gens qui abandonnent totalement l'ambition de réindustrialiser le pays,
24:09 de faire monter en gamme notre économie pour amener des cotisations supplémentaires,
24:13 qui n'ont créé depuis 2007 une très grande partie d'emplois qui sont des Uber Jobs,
24:18 qui sont des emplois précaires qui par définition amènent peu de cotisations,
24:21 qui sont des gens qui ont renoncé à faire le patriotisme économique,
24:24 qui sont des gens qui ont renoncé à faire des économies dans les mauvaises dépenses de l'État,
24:28 et notamment dans la fraude sociale, dans la fraude fiscale,
24:31 dans l'immigration et dans l'argent qu'on verse à l'Union Européenne chaque année.
24:34 On cherche 10 milliards d'euros.
24:36 Je vous rappelle que les aides qui sont versées aux étrangers chaque année dans notre pays,
24:39 c'est précisément, d'après l'OCDE, 13 milliards d'euros.
24:42 Donc, il y a des choix pour protéger la solidarité nationale
24:45 et pour protéger le modèle social français.
24:47 Alors, faut-il en avoir la volonté, le courage et l'audace ?
24:51 – Vous disiez, il y a quelques minutes, que l'Assemblée nationale,
24:54 c'était la mère de toutes les batailles.
24:56 Demain s'ouvrent donc les discussions à l'hémicycle.
24:59 Est-ce que vous êtes vraiment l'opposant numéro un à cette réforme des retraites ?
25:02 Vous dites "n'ayez pas peur", mais concrètement,
25:05 est-ce que vous avez aujourd'hui des leviers d'action ?
25:07 Vous accusez notamment les Républicains d'être la béquille du gouvernement,
25:12 mais aujourd'hui, Eric Ciotti dit lui-même que vous présentez, par exemple,
25:16 les mêmes amendements que la France Insoumise, que François Ruffin par exemple.
25:20 – Ce qui est clair, c'est qu'eux sont dans la majorité présidentielle
25:23 et qu'eux sont systématiquement, en tout cas s'agissant de la direction de LR,
25:28 contre l'avis d'une grande partie de leurs électeurs,
25:30 dont je vous rappelle qu'une moitié sont opposés à la réforme des retraites,
25:33 là pour faire la voiture balaie du gouvernement.
25:36 – C'est dans l'ADN du parti, c'est dans l'ADN du parti
25:38 de comporter la vie légale des parents.
25:40 – Non, ce qui est dans l'ADN de LR depuis l'élection d'Emmanuel Macron,
25:42 c'est de se comporter comme la raclette, vous savez, sur la vitre de la douche.
25:45 Moi quand j'ai pris ma douche, j'ai une raclette pour racler les gouttes,
25:47 ils font exactement la même chose avec la politique d'Emmanuel Macron.
25:50 – Sur les amendements, pardonnez-moi.
25:52 – Non mais c'est très intéressant sur les amendements.
25:54 La NUPES, qui se comporte de manière puérile, a déposé des milliers d'amendements,
26:00 20 000 amendements à l'Assemblée Nationale.
26:02 Ces 20 000 amendements vont créer un embouteillage législatif,
26:06 un bavardage législatif qui va empêcher le vote pour ou contre de ce texte.
26:13 Si avant vendredi 17, à minuit, ce texte n'est pas voté favorablement
26:18 ou défavorablement par les députés, le texte échappe aux députés et s'en ira au Sénat.
26:23 Nous, nous avons déposé des amendements qui sont des amendements sérieux,
26:26 des amendements constructifs.
26:27 Constructifs dans le sens où ce sont quasiment, en très grande partie,
26:30 des amendements de suppression, qui visent soit à restreindre la nocivité de ce texte,
26:35 soit à le supprimer.
26:36 En réalité, je vais vous dire, un seul amendement, un seul,
26:39 sur lequel se seraient mis d'accord tous les partis d'opposition,
26:42 aurait suffi, en supprimant l'article 7, qui est le principal article
26:46 qui vise à ce report à 64 ans, à faire tomber la réforme des retraites.
26:50 Donc la nupèce, en se comportant de manière purile, en se comportant comme des enfants,
26:54 permet au gouvernement de faire passer ce texte en toute facilité.
26:58 Donc oui, nous sommes aujourd'hui, pardon de le dire, la seule force d'opposition
27:02 et surtout le seul mouvement qui porte la voix de cette majorité de refus à l'Assemblée.
27:05 - Expliquez-nous pourquoi il y a un amendement identique entre la France Insoumise et vous
27:10 pour maintenir les régimes spéciaux, à la RATP notamment.
27:14 - Mais, excusez-moi pour une raison très simple, je veux dire,
27:18 j'essaie d'être pragmatique.
27:21 On parle, s'agissant de la RATP...
27:24 - De gens qui partent à 56 ans.
27:26 - Oui, enfin, on parle accessoirement de professions, et c'est aussi vrai pour la police d'ailleurs,
27:30 à qui on va demander à policiers de travailler plus longtemps,
27:32 où on a beaucoup de mal à recruter.
27:34 Ce sont des professions dans lesquelles on trouve de plus en plus,
27:37 de moins en moins, pardonnez-moi, de candidats au concours,
27:40 de candidats au recrutement.
27:42 Donc, la question que je pose, elle est pragmatique.
27:44 Est-ce que de retirer les seuls avantages...
27:47 Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'alignement nécessaire.
27:49 Quand vous pouvez partir plus tôt aujourd'hui,
27:51 quand vous conduisez des bus parce que vous êtes à Paris par rapport à la province,
27:55 c'est une inégalité qu'il faut résoudre.
27:57 Et moi, sur les régimes spéciaux, je suis favorable à la clause du grand-père.
27:59 - Mais vous n'avez pas d'approfondis là-dessus.
28:01 - Vous ne pouvez pas...
28:02 - Pour aligner les régimes.
28:03 - Mais écoutez, on peut créer un embouteillage législatif.
28:04 Moi, mon sujet, c'est de faire en sorte que ce texte ne passe pas.
28:07 Et c'est de faire en sorte que l'article 7 soit mis en échec
28:09 pour éviter que les Français aient à travailler jusqu'à 64 ans
28:12 quand ils se demandent encore aujourd'hui s'ils vont voir les 62 ans.
28:15 - Donc, vous défendez clairement les régimes spéciaux aujourd'hui.
28:17 - Mais on peut discuter de quelques régimes spéciaux.
28:19 Et moi, je suis favorable à la clause du grand-père.
28:21 Je pense qu'il y a beaucoup de régimes qui sont amenés à disparaître.
28:24 Mais inversement, on n'imagine pas aujourd'hui un policier, un marin-pêcheur ou un pompier
28:28 travailler jusqu'à 64 ans.
28:30 Encore une fois, ce sont des sujets de diversion.
28:34 C'est-à-dire qu'on passe à côté de l'essentiel, qui est le report de l'âge légal,
28:37 pour essayer de contourner le débat.
28:39 Donc, en réalité, ces professions sont des professions
28:41 où on a énormément de mal à recruter et à attirer.
28:44 Et je pense que de supprimer les quelques avantages,
28:46 qui encore une fois peuvent être amoindris, offerts par ces professions,
28:49 n'aideront pas à recréer de l'emploi.
28:50 Parce que le vrai sujet, c'est de recréer de l'emploi.
28:52 Et c'est surtout de susciter l'emploi chez les jeunes.
28:54 Or, cette réforme, elle incite à rentrer le plus tard possible sur le marché du travail.
28:57 Exactement le contraire de ce que nous faisons.
28:59 Jordan Bardella, vous restez avec nous pour la seconde partie de ce Grand Jury,
29:03 où nous évoquerons notamment l'un des grands sujets d'inquiétude des Français également,
29:07 c'est l'inflation et le pouvoir d'achat.
29:09 A tout de suite.
29:10 Jordan Bardella, le président du Rassemblement National,
29:27 est notre invité ce dimanche dans le Grand Jury.
29:30 Juste avant de parler des questions de pouvoir d'achat,
29:33 importantes pour les Français, encore un mot sur les retraites, avec Jim Jarassé.
29:37 Oui, et sur la question de la natalité, vous en avez déjà parlé dans la première partie de l'émission.
29:41 Vous voulez en faire une grande cause de l'année 2024.
29:46 Vous parlez beaucoup, on l'a entendu, de l'argument économique,
29:49 derrière cette question de la natalité.
29:51 Mais il y a aussi un argument identitaire qui existe,
29:54 et que vous défendez au Rassemblement National.
29:58 Est-ce que vous défendez encore la théorie du grand remplacement ?
30:05 Vous êtes passé des retraites au grand remplacement.
30:08 Si je l'avais fait, vous aurez trouvé ça caricatural.
30:11 Non, je dis une chose, les bébés de 2023, c'est les cotisants de 2043.
30:15 Dans un système où ceux qui travaillent paient la retraite de ceux qui ne travaillent plus,
30:20 on n'a pas d'autre choix que de soutenir la natalité,
30:23 de permettre aux femmes qui le souhaitent de pouvoir faire des enfants
30:26 sans avoir des contreparties importantes.
30:28 Or, ce texte est l'une des principales victimes de cette réforme des retraites.
30:32 C'est aussi pour ça que je combats ce texte,
30:34 c'est parce qu'elle va être plus dure pour les femmes,
30:37 notamment les femmes qui ont des carrières hachées.
30:39 En réalité, le bénéfice qu'elles obtiennent en faisant des enfants
30:43 va complètement disparaître par le report de l'âge légal.
30:47 Donc, il y a deux choix, il y a deux possibilités pour soutenir la démographie.
30:52 Soit on fabrique les futurs travailleurs français,
30:55 soit on conçoit le peuple français de demain et après demain
30:59 et les cotisants de demain et après demain,
31:01 soit on décide de recourir à l'immigration.
31:03 C'est précisément ce qu'a décidé de faire l'Allemagne.
31:06 C'est ce qu'est en train de faire et c'est la voie sur laquelle est aujourd'hui en train de s'engager la France.
31:11 Trois quarts de l'accroissement naturel de la population française
31:16 n'est pas lié aux naissances mais est lié à l'immigration.
31:19 Il y a plus de gens qui rentrent dans notre pays
31:22 que de familles françaises qui font des enfants et qui font des petits-enfants.
31:26 Donc, il y avait bien une question identitaire.
31:29 Mais dans tous les sujets, il y a une question identitaire, M. Boss.
31:32 Parce que, je veux dire, la grande inquiétude du peuple français
31:35 dans le siècle qui vient, c'est de ne pas disparaître.
31:38 Les Français veulent préserver leur mode de vie.
31:40 Ils veulent préserver leur identité, ils veulent préserver leur langue,
31:43 ils veulent préserver leurs coutumes, ils veulent préserver leur mode de vie.
31:46 Et moi, je leur dis qu'aujourd'hui, le rapport démographique est en train de s'inverser.
31:50 Et que si beaucoup de Français ne reconnaissent plus le pays dans lequel ils ont grandi
31:55 et ont le sentiment sur leur sol, dans le quartier où ils ont grandi,
31:58 parfois de devenir étrangers dans leur propre territoire,
32:01 c'est parce que les flux migratoires massifs, la démographie qu'est celle
32:05 et la natalité qu'est celle des gens qui viennent dans notre pays,
32:08 de cultures différentes, est en train de créer un basculement démographique
32:13 qui pourrait amener à la disparition de la France dans les décennies qui viennent.
32:17 Pour bien comprendre les mesures que vous prévoyez sur la natalité,
32:20 vous les prévoyez pour tous ou uniquement par exemple pour ceux qui ont un parent français ?
32:26 Trois grandes mesures rapidement sur la natalité.
32:29 Premièrement, une part fiscale pleine dès le deuxième enfant.
32:34 Deuxièmement, des prêts de l'État à toutes les familles françaises
32:38 qui décident de faire des enfants, avec l'avantage qu'à partir
32:42 du troisième enfant, c'est un prêt de 100 000 euros que nous avions chiffré,
32:45 proposé pendant la campagne présidentielle, à partir du troisième enfant,
32:48 le capital restant dans ce prêt disparaît totalement
32:51 et le prêt initial se transforme en subvention.
32:54 Ce qui permet d'accompagner les jeunes coups pour démarrer dans la vie.
32:56 Et troisièmement, parce que je ne conçois pas une politique sociale
32:59 et un modèle social qui soit ouvert au monde entier, c'est la priorité nationale.
33:04 Je pense que l'un des grands enjeux dans notre pays pour les années qui viennent,
33:09 c'est de rendre notre pays en matière sociale, c'est de recréer une frontière sociale
33:13 avec des gens qui viennent de toutes parts et qui considèrent notre pays
33:16 comme un guichet social. Commençons à faire des économies
33:19 dans les mauvaises dépenses de l'État. Commençons par mettre en place
33:22 la priorité nationale pour réserver les aides sociales,
33:25 toutes les aides sociales, rien que les aides sociales aux familles françaises
33:28 et notamment les allocations familiales, vous avez raison,
33:31 aux familles dont un des deux parents est français, parce que sinon,
33:34 c'est un appel d'air et qu'on ne peut pas se plaindre de ne plus avoir d'argent
33:37 à l'aide de l'État quand on déverse des milliards et des milliards d'euros
33:40 pour prendre en considération toute la misère du monde.
33:42 Une question pour refermer ce chapitre sur les retraites,
33:46 il y a une rumeur de dissolution qui revient plus ou moins régulièrement,
33:49 est-ce que vous y croyez ou vous pensez que c'est juste pour faire peur aux Républicains ?
33:53 Je pense qu'Emmanuel Macron a oublié de faire de la politique
33:57 et qu'il sait très bien que les menaces de dissolution
34:00 servent à faire rentrer tout le monde au panier,
34:03 à faire en sorte que la majorité présidentielle vote à l'unisson cette réforme
34:08 et probablement à rappeler aux députés LR que quand on est député,
34:12 on peut très vite perdre son siège en cas de dissolution.
34:14 Est-ce que ça veut dire que vous ne vous préparez pas à une dissolution ?
34:16 Nous avons dit d'ailleurs il y a plusieurs semaines que nous nous tiendrons prêts,
34:21 nous sommes prêts aujourd'hui, s'il doit demain y avoir une dissolution,
34:24 eh bien nous serons prêts également à assumer nos responsabilités
34:27 si les Français devaient nous confier la majorité présidentielle.
34:29 Expliquez-nous pourquoi Marine Le Pen a dit qu'elle ne serait pas Première Ministre
34:34 si vous gagnez des législatives anticipées.
34:38 Pour une raison très simple, c'est que Marine Le Pen s'est battue toute sa vie
34:41 pour être la Présidente de la République française,
34:43 aussi pour être la première femme Présidente de la République
34:46 et que par conséquent, si demain il devait y avoir une dissolution,
34:50 elle a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas briguer le poste de Première Ministre.
34:52 Qui sera Premier Ministre ?
34:53 On verra, on verra qui sortira.
34:55 Est-ce que vous connaissiez le nom ?
34:56 Vous, par exemple ? Non.
34:57 Est-ce que vous connaissiez avant l'élection présidentielle d'Emmanuel Macron
35:01 en 2007 ou 2022 le nom du Premier Ministre ?
35:03 Le Premier Ministre, en réalité, sortira de la majorité parlementaire
35:07 si nous devons l'avoir, ce qui je pense est une option réaliste et réalisable.
35:10 Mais par exemple vous, ça pourrait vous intéresser ?
35:12 Non, je ne rêve pas devant la glace le matin d'être Premier Ministre.
35:17 Ce n'est pas pour cela qu'on se bat, mais on sera là où les Français nous demanderont...
35:20 Mais ça pose quand même une question, c'est sur celle de l'envie d'exercer le pouvoir.
35:23 Quand ça se présente, d'aller à Métignon...
35:25 Non, mais attendez, vous n'allez pas me faire ce reproche,
35:27 parce que je ne vous dis pas ce matin qui sera notre Premier Ministre.
35:30 Si toutefois Emmanuel Macron décidait qu'il y a une dissolution,
35:32 vous ne pouvez pas en traduire qu'on ne veut pas le pouvoir.
35:34 Je peux vous dire, je pense qu'on va prendre le pouvoir.
35:36 Et moi, je dis aux Français, ce que vous vivez, c'est la conséquence des choix politiques
35:39 qui ont été décidés par Emmanuel Macron.
35:41 Il n'y a aucune fatalité dans l'explosion des prix de l'essence,
35:44 dans cette réforme des retraites à 64 ans
35:46 ou dans la politique d'immigration massive qui est conduite.
35:48 Je pense que nous sommes en train de préparer l'alternance
35:51 et croyez-moi que j'ai au moins une conviction,
35:53 c'est que nous allons succéder à Emmanuel Macron.
35:55 Alors justement, à ce sujet, j'ai une question sur les réseaux sociaux.
35:58 Marie-Pierre Haddad.
35:59 Oui, à défaut de savoir si vous allez être Premier Ministre,
36:02 plusieurs abonnés veulent savoir quel ministère pourrait vous intéresser.
36:05 Je ne me suis pas posé la question.
36:08 Il n'y a pas que nous.
36:09 Vous n'êtes pas posé la question.
36:10 Non, mais je vous réponds, on se franchit.
36:12 Si on n'est pas à LR, c'est-à-dire que nous, on ne se dit pas à 40 ans
36:14 si on n'a pas été ministre, qu'on a raté notre vie.
36:16 Non, mais par exemple, le ministère du Travail.
36:18 On se bat pour la France, on se bat pour les Français.
36:20 Et pour être très honnête, je ne me suis pas posé la question.
36:25 On verra lorsque nous arriverons à la tête de l'État,
36:27 même si évidemment, vous savez qu'on a déjà une petite idée derrière la tête
36:30 de ce que chacun fera en fonction de la victoire.
36:32 Bon, on n'en saura pas plus aujourd'hui.
36:34 C'est la boue grise.
36:35 Non, mais franchement, ce n'est pas le sujet.
36:37 Tout autre sujet, Jordan.
36:39 On aura d'autres occasions d'en reparler ensemble.
36:40 Nouvelle hausse des carburants qui se fait à nouveau sentir
36:43 pour les Français après la fin des aides gouvernementales,
36:46 alors que les distributeurs répercutent sur les prix,
36:49 les difficultés d'approvisionnement liées notamment à la grève,
36:52 dans les raffineries.
36:53 Qu'est-ce qu'il faut faire aujourd'hui ?
36:55 La mobilité est en train de devenir un luxe dans notre pays.
36:59 Les carburants, dont on parle d'ailleurs depuis plusieurs semaines,
37:03 nous avons été les premiers à mettre ce sujet sur la table
37:06 lors de l'élection présidentielle, et notamment notre demande
37:09 de baisse de la TVA de 20% à 5,5% sur l'ensemble des carburants,
37:13 sur l'ensemble des énergies plus largement.
37:15 Parce que les Français ne comprennent pas que, en même temps,
37:18 ils doivent payer un carburant qui est aujourd'hui aux alentours de 2€
37:22 et qu'il y ait 60% de taxes sur ces carburants.
37:24 Donc la première mesure à prendre, c'est de déclarer la paix fiscale
37:27 dans notre pays, c'est de baisser les taxes.
37:29 Si au moment où on se parle, pour être très concret,
37:32 on mettait en place le programme du Rassemblement national
37:35 que Marine Le Pen a porté pendant l'élection présidentielle,
37:37 on ferait baisser avec un carburant à 2€ de 45 centimes,
37:41 immédiatement, le prix à la pompe, par la baisse de la TVA,
37:45 qui est une taxe sur les taxes...
37:47 - Vous avez tout dit que ça n'est pas ciblé,
37:49 et que c'est difficile aussi à mettre en oeuvre le scandula.
37:51 - Non mais qu'on ne me parle pas de ciblage...
37:53 - Ça fait perdre des ressources, à l'État notamment.
37:55 - J'ai reçu le chèque énergie de la part du gouvernement.
37:58 - Mais c'est parce que vos revenus au Parlement européen
38:00 ne sont pas déclarés en France, c'est pour ça, non ?
38:02 - Non, non, non, si mes revenus sont évidemment déclares en France,
38:05 pouvez-vous imaginer que, en tant que président du Rassemblement national
38:09 et député européen assez exposé depuis 3 ans,
38:11 si je ne déclarais pas mes revenus en France,
38:13 je pense que vous l'auriez su un peu plus tôt.
38:15 Non, c'est qu'ils ont un problème dans ce ciblage.
38:17 Et qu'il y a beaucoup de Français,
38:19 en sortant un peu du cas spécifique des élus,
38:22 qui appartiennent à la classe moyenne,
38:24 qui appartiennent à la France qui se lève tôt,
38:26 qui appartiennent à la France qui porte tous les efforts de notre société,
38:28 à qui on va systématiquement demander des efforts fiscaux
38:32 et des efforts supplémentaires,
38:33 qui ne sont jamais dans les cases.
38:35 - D'où le ciblage.
38:36 - Et d'ailleurs, permettez-moi, je lisais un chiffre,
38:39 avant de tirer dans le Figaro, me semble-t-il,
38:42 qui disait que deux tiers des Français
38:44 qui auraient pu bénéficier du chèque,
38:46 je crois que c'était le chèque alimentaire,
38:47 n'en ont pas fait la demande.
38:49 Parce que ce sont des telles usines à gaz,
38:51 ce sont des telles cases à remplir sous le contrat d'assurance
38:53 que vous ne remplissez jamais les bonnes cases.
38:55 Et plutôt que d'avoir une politique qui est une politique de techno,
38:58 de bureaucrate, nous on propose la simplification et la lisibilité.
39:01 Baissons les taxes.
39:03 Parce que le chèque c'est quoi ?
39:05 C'est qu'on vous casse la jambe avec 60% de taxes
39:07 et on vous offre une béquille à côté pour vous relever.
39:09 La baisse des taxes c'est tout de suite, c'est immédiat.
39:11 En baissant la TVA de 20% à 5,5,
39:13 qui est une taxe sur les taxes s'agissant des carburants,
39:16 en annulant les hausses de TICPE,
39:18 parce que c'est ça aussi Emmanuel Macron,
39:20 c'est la hausse des taxes sur l'essence.
39:22 Quand il est arrivé au pouvoir en 2017,
39:24 on gagnerait 45 centimes.
39:26 45 centimes sur un litre de 2 euros.
39:28 Donc il y a des mesures concrètes pour rendre du pouvoir d'achat aux Français.
39:31 Je déplore que le gouvernement les refuse
39:33 parce que je pense que c'est vraiment les seules mesures qui sont efficaces.
39:35 Je disais que se déplacer est en train de devenir un luxe.
39:37 Parce que la hausse, ce n'est pas simplement des numéros,
39:39 c'est pas simplement la hausse des prix des carburants.
39:41 C'est des Français qui se déplacement.
39:43 C'est des Français qui n'ont plus ses loisirs du week-end.
39:46 C'est des Français qui vont moins voir leur famille les week-ends.
39:48 Et c'est surtout des Français qui, dans nos territoires ruraux et à la campagne,
39:51 contrairement à ce que pense Mme Rousseau,
39:53 qui pense qu'on pourrait se déplacer en trottinette partout,
39:56 qui ont besoin de leur voiture pour pouvoir aller travailler,
39:59 pour pouvoir aller sur leur lieu de travail
40:01 et pour pouvoir rendre visite à leur famille les week-ends.
40:03 Une question sur Total Energy qui doit annoncer la semaine prochaine ses résultats.
40:07 Le bénéfice 2022 pourrait être largement supérieur à 20 milliards d'euros,
40:12 ce qui pourrait en faire l'un des plus gros profits jamais réalisés en France.
40:16 Est-ce que vous allez en profiter pour relancer la question
40:19 de la taxation des super-profits à laquelle vous êtes favorable ?
40:24 Oui, nous l'avons défendu. C'est une mesure de justice.
40:26 Je sais, j'ai lu votre journal ce week-end,
40:29 je sais que la France est ce pays aux 480 taxes
40:31 qui pèse sur beaucoup de Français.
40:33 Sauf que ça pèse sur les Français qui ont de moins en moins de moyens,
40:36 finalement, de régler ces taxes et de payer un impôt qui est toujours plus important.
40:41 La France est la championne du monde de prélèvement obligatoire,
40:43 45% de prélèvement obligatoire,
40:46 mais qui ne s'exerce jamais sur les bonnes personnes.
40:49 Et Emmanuel Macron a fait ces choix-là,
40:51 de renforcer la fiscalité sur la classe moyenne
40:53 et d'alléger en fiscalité ceux qui gagnent le plus dans notre société,
40:56 les ultra-riches et les grands groupes.
40:59 Moi, je pense qu'on ne peut pas demander un effort aux Français
41:02 et ne pas demander un effort à ceux qui gagnent le mieux.
41:04 Il y a des profits qui ont été faits,
41:06 je ne citerai pas de grandes entreprises, vous avez parlé de TotalEnergie,
41:08 mais qui sont des profits induits,
41:10 qui ont été faits sur le dos du conflit que nous connaissons entre l'Ukraine et la Russie.
41:14 Et nous avons défendu à l'Assemblée Nationale comme au Parlement Européen
41:17 le principe d'une taxation exceptionnelle des grands groupes,
41:20 des grandes boîtes, qui pourraient contribuer,
41:23 compte tenu des bénéfices records qui ont été octroyés,
41:26 qui ont été obtenus cette année,
41:28 contribuer à l'effort de solidarité nationale.
41:30 C'est ce qu'a mis en place la Grande-Bretagne,
41:32 c'est ce que va mettre en place très prochainement l'Italie,
41:35 c'est ce qu'a mis en place la Hongrie,
41:37 c'est-à-dire qu'on prend vos bénéfices aujourd'hui,
41:39 on regarde les bénéfices de l'année dernière,
41:41 et on prend un tiers supplémentaire de ce qui a été obtenu par rapport à l'année dernière.
41:44 Je pense que c'est une mesure qui est nécessaire,
41:46 et c'est surtout une mesure de justice.
41:48 Nous allons continuer de porter cette surtaxation des grands groupes
41:51 dans le cadre de ce conflit que nous vivons.
41:53 La loi Immigration a été présentée en Conseil des ministres cette semaine.
41:56 Est-ce que le Rassemblement National pourrait voter le volet "fermeté" de cette loi ?
42:01 Vous l'avez trouvé le volet "fermeté" ?
42:03 Il prévoit de réduire le nombre de procédures pour les recours,
42:06 ça passe de 12 à 4, ça réduit les délais de recours pour les expulsions,
42:11 ça facilite donc les expulsions.
42:13 Je ne crois pas.
42:14 Si on en est à discuter d'une deuxième loi sur l'immigration
42:18 depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron,
42:21 on nous a fait le même reproche.
42:23 Pendant la première loi en 2018, on nous avait dit "vous ne la votez pas, vous n'êtes pas cohérents",
42:26 on a dit "cette loi va être inefficace".
42:28 Si on en vient à discuter d'une deuxième loi aujourd'hui,
42:30 on va dire que la première a été totalement inefficace.
42:32 Nous avons passé aujourd'hui avec Emmanuel Macron tous les records d'immigration.
42:36 Les records, c'est un étranger qui rentre en France toutes les deux minutes,
42:40 17% de haute détite de séjour, 137 000 + 28% des demandes d'asile,
42:46 et seulement 10% d'exécution d'OQTF,
42:48 c'est-à-dire des obligations de quitter le territoire français.
42:51 Il faut que les Français soient au courant,
42:54 pour ce qui rentre c'est absolument la totale,
42:56 on a plus de 40% d'Afghans, plus de 69% de Bangladesh, plus de 100% de Turcs,
43:00 on se demande ce que tous ces gens viennent faire sur le territoire national.
43:03 Moi je ne soutiens pas une loi, et je ne vote pas une loi
43:06 qui prévoit d'accélérer la régularisation des travailleurs clandestins.
43:09 L'une de vos porte-parole, Jordane Bardella, dit "s'il y a des bonnes choses dans cette loi, nous la voterons".
43:15 C'est l'or la valette. Est-ce que vous vous placez en contradiction avec cela ?
43:19 Ou est-ce qu'au contraire vous dites "oui, s'il y a tout de même des choses,
43:22 même si le projet de loi dans sa globalité ne nous correspond pas, on les vote".
43:25 Mais s'il y a des mesures de police administrative qui vont dans le bon sens, nous les voterons.
43:28 Je vous donne un exemple très clair, je pense que c'est l'exemple dont parlait ma collègue Laure.
43:32 On apprend aujourd'hui que c'est l'état actuel de la France en 2023,
43:37 vous pouviez avoir une OQTF, c'est-à-dire une demande de reconduite à la frontière
43:41 parce que vous êtes clandestin ou que vous avez commis un crime ou un délit,
43:43 qui en très grande partie ne sont jamais exécutés, et pouvoir bénéficier d'aide sociale.
43:47 Cette loi, qui est une loi de police administrative en réalité,
43:50 corrige cette erreur et corrige cet état de fait.
43:53 Donc là, nous le voterons. Mais dans l'esprit général de la loi,
43:56 il n'y a absolument rien qui permet aux Français de reprendre le contrôle de l'immigration.
44:00 Rien sur la fin des aides sociales aux étrangers qui fêtent de notre pays un hôtel pour les peuples du monde entier.
44:07 Rien sur la priorité nationale.
44:09 - Vous n'avez pas accepté d'une régularisation d'un nombre de quotas ?
44:13 L'idée de quota pour limiter le nombre de régularisations.
44:16 - Mais il ne peut pas en même temps demander un nombre de quotas
44:18 et en même temps faciliter la régularisation des travailleurs clandestins.
44:21 Ou alors c'est le "en même temps" et on n'y comprend absolument plus rien du tout.
44:25 Cette loi, elle prévoit quoi ? Elle prévoit qu'aujourd'hui, au bout de 8 mois de travail illégal,
44:30 vous pouvez être régularisé. Mais je veux dire, c'est même un contresens économique.
44:34 Parce que les grandes boîtes qui auraient recours...
44:38 Je ne parle pas des restaurateurs ou des hôteliers qui bien souvent font appel à l'immigration
44:42 parce qu'ils n'ont pas d'autre choix et qu'ils ne trouvent pas de candidats.
44:45 Et on pourrait parler de la formation, des salaires.
44:47 Je n'ai pas de débat pour qu'on rentre dans le débat.
44:49 Mais l'immigration est aujourd'hui utilisée par les grands groupes pour peser à la baisse sur les salaires.
44:54 Et en réalité, quand vous aurez régularisé un travailleur clandestin,
44:57 qu'on fait venir au passage pour toujours faire le sale boulot,
44:59 c'est toujours ça la vision humaniste des gens qui sont favorables à l'immigration massive dans notre pays.
45:03 Eh bien, les grands patrons utiliseront et prendront d'autres clandestins
45:08 qui permettront, parce que cette chaîne est sans fin, de faire peser à la baisse encore une fois sur les salaires
45:13 au détriment des Français qui sont au chômage et qui cherchent du travail.
45:16 Mais d'une manière plus générale, on doit se poser la question de notre politique d'immigration dans le siècle qui vient.
45:21 On parlait de la démographie.
45:23 L'Europe, parce que c'est une problématique évidemment européenne,
45:28 est entourée par des civilisations qui sont aujourd'hui en essor démographique.
45:31 On est 7 milliards dans le monde, 4 milliards d'habitants en Afrique.
45:35 Face à nous, au-delà de la Méditerranée, l'Afrique qui, d'ici à 2050, va voir sa population doubler
45:41 et passer à 2,5 milliards d'habitants dont on sait qu'une grande partie
45:44 seront tentés, pour paraphraser votre confrère du monde, M. Smith, par cette ruée vers l'Europe.
45:49 La question c'est, est-ce qu'on veut rester nous-mêmes au XXIe siècle ?
45:52 Est-ce que la France reste la France ?
45:54 Parce que l'immigration, ce n'est pas seulement de l'économie,
45:56 c'est aussi une insécurité culturelle, pour paraphraser Laurent Bouvet,
46:00 et c'est aussi des gens qui viennent avec leurs mœurs, leurs modes de vie, leurs coutumes, leurs cultures,
46:05 leur conception de la femme, qui bien souvent, s'agissant de certaines civilisations, n'est pas la même que la nôtre.
46:10 Et moi, je pense que l'un des grands enjeux pour notre pays au XXIe siècle, c'est de rester lui-même,
46:15 et donc pour cela, il faut une politique dissuasive d'immigration.
46:18 Je pense qu'il faut, par exemple, que les demandes d'asile soient traitées dans les ambassades et dans les consulats des pays de départ,
46:23 comme est en train de le faire le Danemark, avec un certain succès, pour éviter un afflux sur le territoire français.
46:28 Et je pense que la première des frontières, elle est sociale.
46:31 C'est de faire en sorte que notre pays ne soit plus un hôtel et un guichet social pour les peuples du monde.
46:36 Pour avancer dans cette émission, à propos de l'actualité européenne, l'Ukraine, c'est l'Union Européenne, l'UE, c'est l'Ukraine.
46:43 C'est Charles Michel, le président du Conseil Européen, qui a dit ça hier.
46:46 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça, l'objectif de Zelensky, d'entamer cette année les négociations pour rentrer dans l'Union Européenne ?
46:54 Oui, mais c'est un... Moi, je ne suis pas favorable à l'élargissement de l'Union Européenne.
46:57 Moi, j'ai une position de principe, elle ne change pas.
47:00 Je pense que l'Ukraine est un pays éminemment... est un pays qui appartient éminemment à notre civilisation européenne,
47:07 avec qui nous avons une proximité. C'est la raison pour laquelle nous avions réclamé, dès le début du conflit,
47:12 que soient accueillis en France et dans les pays de l'Union Européenne, les familles ukrainiennes, les réfugiés de guerre ukrainiens qui fuient des conflits.
47:20 Mais en réalité, c'est un faux débat. Parce que je dis que c'est un faux débat, pas parce que cette question n'est pas intéressante,
47:25 mais parce que vous savez qu'une procédure d'adhésion à l'Union Européenne, ça prend plusieurs années, voire parfois plusieurs dizaines d'années.
47:30 Donc, je pense que...
47:31 Donc, ça n'est pas crédible pour vous ? Ce n'est pas une perspective crédible ?
47:33 Il ne s'agit pas de dire que ce n'est pas une perspective crédible, il s'agit de dire que c'est une perspective à très long terme.
47:38 Donc, je ne vois pas en quoi ça règle, là, aujourd'hui, dans l'état actuel des choses, la question du conflit entre l'Ukraine et la Russie.
47:44 Une autre question sur l'aide militaire à l'Ukraine. Jim Jarratt.
47:47 Une autre question sur les armes. La France doit livrer 12 nouveaux canons César à l'Ukraine et des systèmes anti-missiles.
47:54 Qu'est-ce que vous approuvez, vous, Jordan Bardella, ces aides militaires ?
47:57 Je pense qu'on a le devoir de veiller à ce que l'Europe, parce que le mot de paix signifie peut-être encore plus chez nous qu'ailleurs,
48:07 ne tombe pas dans un engrenage irréversible.
48:09 Or, aujourd'hui, le risque d'engrenage, il est réel.
48:13 Livrer du matériel défensif, canon César, on est à la limite, certes, des drones, du matériel médical, accueillir les réfugiés, c'est une chose.
48:22 Et je peux suivre le gouvernement là-dessus.
48:24 Mais livrer des armes de guerre, parce qu'aujourd'hui, on est en train de parler d'avions de chasse, on est en train de parler de chars d'assaut, on est une autre.
48:32 Et je pense que de livrer un tel matériel, aussi offensif à l'Ukraine, quand bien même les difficultés que nous avons à résoudre ce conflit,
48:40 pourrait faire rentrer l'Europe, la France, dans une situation de co-belligérance qui pourrait nous faire plonger dans le risque d'engrenage.
48:47 Et alors, deuxième sujet, parce que ça, personne n'en parle, c'est le risque d'affaiblissement de nos propres capacités militaires.
48:53 Parce qu'à l'heure où on se parle, les Charles Leclerc, on ne les a pas.
48:56 Je vous rappelle que sur les 400 Charles Leclerc, on dispose de l'armée française, on en a que 200 qui sont opérationnels.
49:00 Et que les canons César qu'on va envoyer en Ukraine, c'est des canons César qu'on avait vendus au Danemark, et que par générosité, le Danemark accède de nous céder pour les envoyer à l'Ukraine.
49:11 Ça pose aussi des problématiques logistiques très claires, mais il faut dire les choses.
49:14 - Pour répondre au ministre de la Défense, parce que ça c'est important, Sébastien Lecornu dénonce votre attitude défaitiste, et très clairement il dit "est-ce que vous voulez que les Ukrainiens perdent ?"
49:23 - Non mais ça ne m'intéresse pas.
49:25 - Bah si, c'est pas la question d'ailleurs.
49:28 - Non mais ça c'est de la morale, si on n'est pas dans un match de foot, c'est pas "on choisit l'une ou deux équipes et l'une doit écraser l'autre".
49:35 La Russie comme l'Ukraine existeront après la guerre.
49:38 - Bah c'est pas deux équipes et un pays envahi, c'est pas la même chose.
49:40 - Non mais moi je pose la question à monsieur Lecornu, parce que livrer des armes, des chars d'assaut à un pays en guerre contre une puissance nucléaire,
49:47 c'est de facto nous faire passer comme Kobéli gérant de l'Ukraine face à une puissance nucléaire.
49:53 Est-ce qu'il est bon, dans le temps qui vient, que deux puissances nucléaires aussi fortes que la Russie et la France se regardent face à face et se fassent la guerre ?
50:00 Je ne le crois pas.
50:01 Et je pense que ces livraisons d'armes sont un sujet d'inquiétude pour beaucoup de Français, donc je ne dis pas qu'il y a une bonne solution, je ne dis pas qu'il y a une mauvaise solution.
50:08 Je dis qu'il faut trouver les moyens et le dialogue de la paix.
50:11 Je pense que la France pourrait prendre l'initiative d'une conférence internationale pour la paix qui mettrait autour de la table l'ensemble des acteurs.
50:18 Attention à ne pas être poussé dans un engrenage et dans une guerre qui pourrait avoir des conséquences irréversibles.
50:23 Et puis sur l'affaiblissement de nos moyens armés, encore une fois le débat n'est pas simple.
50:27 Il ne s'agit pas de dire "on envoie des chars et 24 heures après les chars sont en Ukraine".
50:31 Ça pose des questions logistiques, ça pose des questions d'approvisionnement, ça pose des questions de maintenance.
50:37 Pour faire fonctionner un char Leclerc, il faut plusieurs dizaines, quarante à une soixantaine de techniciens sur place.
50:43 Donc la question est beaucoup plus compliquée que ça.
50:46 Il y a un rapport parlementaire qui a été rendu public au Sénat au mois de mars dernier et qui pointait l'incapacité de la France,
50:55 compte tenu du fait que notre armée a été mise à l'os pendant plusieurs décennies, à faire face à un conflit de haute intensité
51:01 et à tenir plus de 15 jours au cas où la France devrait se retrouver entraînée dans un conflit armé.
51:07 Donc est-ce qu'il est bon que la France affaiblisse, en plus de participer à un risque d'engrenage, ses propres capacités armées ?
51:15 Je pose la question. Évidemment qu'on est dans une guerre qui est difficile, dans un conflit qui s'enlise, qui va durer.
51:20 Mais n'oublions pas que ce que nous avons vécu dans l'histoire de l'Europe doit nous faire réfléchir à deux fois
51:26 avant de plonger dans un conflit qui pourrait avoir des conséquences dramatiques pour le peuple français.
51:30 À propos de l'actualité internationale, toujours Marine Le Pen s'est rendue au Sénégal.
51:34 Elle y a vivement critiqué Emmanuel Macron. Elle a dénoncé le mépris d'Emmanuel Macron pour les Africains.
51:41 Est-ce que critiquer le président français à l'étranger, quand il y a déjà un sentiment anti-français sur place,
51:49 est-ce que c'est raisonnable ?
51:51 Non, le sujet c'est la perte de l'influence française en Afrique.
51:54 Ça d'accord, mais aller en Afrique et dire que le président méprise les Africains ?
51:59 Je pense que... Bon d'abord, Marine Le Pen a évoqué beaucoup de sujets, si vous me permettez la nuance, avec le président Macky Sall.
52:07 La question de l'influence française s'est posée, celle du rapport de la diplomatie française aujourd'hui à l'égard de l'Afrique s'est posée aussi.
52:13 Vous savez que nous soutenons l'intégration d'un pays africain comme le Sénégal au conseil de sécurité de l'ONU avec un droit de veto,
52:20 une possibilité de siéger en permanence, et qu'elle a évoqué avec lui un certain nombre de problématiques.
52:24 La question de la souveraineté alimentaire, la question de l'énergie et la question des relations que nous devrons avoir demain avec ce pays.
52:30 L'influence française aujourd'hui... Vous n'apprendez pas la question.
52:32 L'influence française... Vous avez vos questions, j'ai mes réponses. Vous connaissez la musique.
52:36 L'influence française aujourd'hui en Afrique est en train de décliner.
52:42 Ce qui est en train de se passer aujourd'hui au Burkina Faso doit aussi nous alerter.
52:46 Nous sommes chassés du Burkina Faso par des putschistes comme nous avons été chassés du Mali.
52:50 Et ça dit beaucoup du recul de l'influence française dans ces pays-là, de la manière dont nous sommes considérés.
52:56 Donc probablement qu'il faudra aussi revoir la manière dont nous échangeons avec ces pays-là,
53:00 avec qui probablement nos destins sont liés, notamment sur la question de l'immigration.
53:05 M. Maré, le PAN a le droit de critiquer la position du président de l'administration.
53:09 Merci Jordan Bardella. Je reviens juste sur le chiffre de 42% de gens qui seraient au chômage au moment de leur débat.
53:15 Non, je n'ai pas parlé du chômage. J'ai dit 42% sans activité.
53:20 Ça comprend des personnes au chômage, mais ça comprend aussi des personnes en chômage de longue durée, en la manière de créer de bons maladies.
53:26 Selon les rapports de l'Agiropo, c'est plutôt des 20% que 42%.
53:29 Pas du tout. 42% rapport de l'adresse, janvier 2016.
53:31 Merci Jordan Bardella pour ce Grand Jury. Bon dimanche à tous. À la semaine prochaine.
53:36 [SILENCE]