Djamel Bendjaballah a été tué le 31 août 2024 à Dunkerque sous les yeux de sa fille. Il aurait été écrasé à plusieurs reprises par Jérôme Dufour, membre d'une milice d'extrême-droite, "La Brigade française patriote". Djamel Bendjaballah aurait pourtant porté plainte à plusieurs reprises contre Jérôme Dufour pour des injures à caractère raciste. Pour l'heure, l'instruction ouverte pour "homicide involontaire" ne retiendrait pas le motif raciste comme circonstance aggravante. Marine Tondelier, secrétaire nationale "Les Écologistes", a réagit à ce sujet sur BFMTV.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00On en est rassurés. Si vous le voulez bien, on n'a pas assez parlé du racisme vu que c'est le sujet du week-end,
00:04donc je vais répondre là-dessus plutôt que commenter la énième loi sur l'immigration proposée par M. Bayrou.
00:09Il y en a eu une par an quasiment depuis 1948 et je ne vois pas trop où tout ça nous mène pour tout vous dire,
00:16y compris les personnes qui sont obsédées par le sujet de dire que ces lois ne changent rien,
00:20donc peut-être qu'il faut arrêter d'en faire et de faire perdre son temps à tout le monde.
00:23Mais moi, je vais vous parler d'une affaire dont on a très peu parlé sur votre interne et sur les autres,
00:27c'est l'affaire du meurtre de Djamel Ben Jala qui est à Dunkerque et qui a été assassiné par le chef dans le Nord
00:35des Brigades Patriotes du Nord, qui est un groupe fasciste, un groupe Télégramme avec beaucoup d'inscrits.
00:41Chez lui a été retrouvée une vingtaine d'armes, dans son coffre une arme chargée, une machette des drapeaux de la France
00:46et il a assassiné le compagnon de son ex-femme, Djamel, de manière raciste.
00:53Djamel avait déjà porté trois fois plainte à la police pour des menaces racistes.
00:58Il se sentait menacé alors qu'il était éducateur spécialisé, qu'il avait l'habitude de public un peu compliqué.
01:06Il savait traiter les cas difficiles et là, il se sentait en danger.
01:09La police n'a pas donné suite à ses plaintes.
01:11Il est aujourd'hui mort, assassiné devant ses enfants et les enfants de son ex-compagne et de son assassin,
01:16qui lui a percuté en voiture, qui lui a roulé dessus en marche avant, puis en marche arrière, puis en marche avant.
01:21Donc vous voyez bien l'intentionnalité de ce crime.
01:23Aujourd'hui, il est poursuivi cet assassin pour un crime passionnel, pour un crime de jalousie, alors que c'est un crime raciste.
01:31Vous imaginez bien que dans le cas contraire, et connaissant bien Djamel et sa famille, le cas contraire ne serait jamais arrivé d'ailleurs,
01:38dans le cas contraire, on aurait eu sur toutes les chaînes d'actualité en direct ce sujet pendant des jours et des jours, repris ensuite par les autres médias.
01:45Et donc aujourd'hui, ce que je retiens, c'est qu'on peut assassiner en toute impunité une personne racisée
01:51quand on est d'extrême droite et que ça ne fait pas les gros titres des journaux.
01:54C'est ça qui est devenu La France.
01:55Et donc moi, je veux alerter sur le fait que ce pays est en train de glisser très, très vite, très, très vite,
02:00que nous sommes dans une forme de somnambulisme collectif et la manière dont a été menée le début de cette interview en est très révélatrice.
02:07Je suis désolée de vous le dire, mais franchement, voilà.
02:09Donc je voulais rendre hommage à Djamel, à sa famille, qui est d'une dignité absolue.
02:13C'est ces sujets-là qui m'intéressent, pas les courriers de François Bayrou, dont aucune suite ne sera donnée comme d'habitude.
02:20Et puis s'il veut vraiment faire travailler les parlementaires, il y a une loi sur l'aide à mourir dans la dignité
02:24qui attend depuis des mois, voire des années, qui est prête, qui est repoussée parce que Macron veut dissoudre,
02:28parce que Macron ne nomme pas de premier ministre, parce que ses premiers ministres ne se tiennent pas comme prévu.
02:33Il y a des personnes qui attendent, des familles qui attendent cette loi.
02:36Ils viennent encore de la reporter.
02:38Ce n'est pas admissible.
02:39Donc voilà, s'il peut nous faire un courrier là-dessus, on l'attend avec impatience.