Regardez Le Grand Jury du 21 mai 2023 avec Olivier Bost et Marie-Pierre Haddad.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Le grand jury RTL Le Figaro LCI, Olivier Bost.
00:16 Bonjour à tous et bienvenue dans ce grand jury. Bonjour Eric Zemmour.
00:20 Bonjour.
00:21 Vous êtes le président du parti Reconquête.
00:23 Alors sans aucun député à l'Assemblée Nationale,
00:26 vous avez fait de l'agitation sur le terrain votre façon d'exister.
00:30 Mais à Saint-Brévin, où le maire a démissionné cette semaine,
00:33 êtes-vous allé trop loin ?
00:35 Pareil lorsque vous voyez des militants Reconquête dans des manifestations de l'ultra-droite.
00:40 Nous parlerons aussi du projet sur l'immigration
00:43 que les Républicains aimeraient bien imposer à Emmanuel Macron.
00:46 Il sera aussi question de votre avenir politique.
00:49 Passe-t-il par les élections européennes ?
00:51 Vous nous direz tout ça, Eric Zemmour.
00:54 Pour poser vos questions à notre invité,
00:56 c'est sur les réseaux sociaux que ça se passe avec le hashtag #LeGrandJury.
01:00 Marie-Pierre Haddad de la rédaction de RTL scrute ces réseaux sociaux
01:04 et nous alertera avec ce signal.
01:06 Et pour vous interroger, à mes côtés,
01:10 Louis Boachaud du Figaro.
01:11 - Bonjour. - Louis Boachaud, pardon, du Figaro.
01:13 Et Céla Bougrillou de TF1 LCI.
01:16 - Bonjour. - Eric Zemmour,
01:17 il y aura une manifestation de soutien mercredi
01:20 au maire démissionnaire de Saint-Brévin, Yannick Moraise.
01:22 Via un tweet, vous avez condamné l'incendie criminel
01:25 qui a ciblé sa maison.
01:26 C'est Céla Bougrillou.
01:27 - Oui, vous avez été le fer de lance de cette contestation
01:31 contre Yannick Moraise,
01:32 contre l'installation d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile.
01:35 Est-ce qu'aujourd'hui, vous considérez que votre parti
01:37 a une part de responsabilité dans ce qui s'est passé ?
01:40 - Je vous écoute, là.
01:43 Je écoute la présentation, j'écoute votre question.
01:46 Et je tiens à vous dire que je suis en désaccord total
01:49 avec chaque mot que vous prononcez.
01:51 Premièrement, cher monsieur,
01:53 je n'ai pas de député à l'Assemblée nationale,
01:55 mais j'ai des élus, j'ai 400 élus
01:58 dans les conseils municipaux, dans les conseils régionaux.
02:01 Même j'ai deux sénateurs.
02:02 Donc, vous voyez,
02:04 ce n'est pas parce qu'on n'est pas à l'Assemblée nationale...
02:05 - C'est un autre aspect sur lequel on pourra en revenir.
02:08 - Attendez, je vous ai laissé présenter comme vous vouliez.
02:10 Maintenant, je vous reprends parce que je ne suis d'accord avec aucun mot.
02:12 - D'accord.
02:13 - Vous savez que chez moi, les mots ont une importance.
02:15 Et vous dites, je fais de l'agitation ma méthode, c'est faux.
02:21 C'est faux.
02:22 Je conteste les décisions qui sont prises
02:25 de placement des migrants, de répartition des migrants.
02:28 Le gouvernement a décidé de répartir 2000 migrants par mois
02:31 ailleurs que dans la région parisienne.
02:33 Je le conteste.
02:34 Et je défends le droit des gens qui habitent là
02:38 de se protester et de les empêcher.
02:42 C'est ce que j'ai réussi à Calac et ailleurs.
02:44 - Et à Saint-Brévin aussi.
02:45 - Ce maire a été harcelé.
02:46 Vous n'avez pas encouragé cela au départ ?
02:48 - Je voulais d'abord répondre à votre collègue.
02:50 Maintenant, évidemment, j'ai condamné et je condamne
02:54 la façon dont a été traité ce maire.
02:58 C'est absolument scandaleux.
02:59 Ce n'est pas dans mes méthodes.
03:00 On ne brûle pas la maison d'un élu,
03:04 encore moins de n'importe qui, mais encore plus d'un élu.
03:06 On n'agresse pas des gens.
03:08 Je le dénonce et je le condamne.
03:12 Deuxièmement, parce qu'il ne faut pas s'arrêter là.
03:16 Les élus ne sont pas les seuls.
03:18 Je vois une émotion légitime.
03:20 Mais les élus ne sont pas les seuls responsables d'autorité
03:23 à être agressés en permanence.
03:25 - On en parlera tout à l'heure.
03:27 - Non, on n'en parle pas tout à l'heure,
03:28 on en parle maintenant, parce que c'est lié.
03:30 Il y a les policiers, les pompiers et d'autres
03:33 dont on pourrait effectivement sanctionner plus sévèrement.
03:37 Mais j'observe depuis 15 jours,
03:41 parce que ça fait bien 15 jours qu'on me parle de ça,
03:44 et qu'on essaye de nous mettre la responsabilité sur le dos.
03:48 Je tiens à dire que je vois bien l'opération de manipulation,
03:52 je dis bien de manipulation médiatique,
03:55 qui est à l'œuvre.
03:56 - Non mais c'est aussi parce que, pardonnez-moi de vous interrompre,
03:58 vous avez fait parvenir une lettre aux habitants de Saint-Brévin-les-Pins,
04:01 huit jours après l'incendie criminel qui a visé la maison de ce maire,
04:05 dans laquelle vous dites "Cela signifie qu'un beau matin,
04:08 des cas arriveront dans votre commune,
04:10 amenant des hommes, car il s'agit la plupart du temps d'hommes,
04:12 originaire d'Afrique subsaharienne ou d'Afghanistan,
04:14 âgés de 18 à 30 ans, qui s'installeront chez vous.
04:17 Est-ce que vous n'avez pas jeté de l'huile sur le feu,
04:19 comme certains, y compris au sein de la majorité,
04:21 ou d'autres oppositions l'affirment aujourd'hui ?
04:23 - J'ai dit la vérité.
04:25 - Oui mais est-ce que c'était le bon moment,
04:26 une semaine après l'incendie criminel de la maison de cet homme ?
04:31 - Si, vous savez, c'est toujours la même discussion.
04:34 Vous vous souvenez de la polémique autour du crime affreux,
04:37 de cette pauvre enfant Lola, qui en parle aujourd'hui ?
04:40 On m'a expliqué la même chose.
04:42 - Là aussi on a dit que vous aviez instrumentalisé
04:44 la mort de cette pauvre fille,
04:46 dans le sens où vous aviez créé des noms de nomades.
04:48 - Mais ça c'est un prétexte.
04:50 Il n'y a pas de bon moment.
04:52 Moi j'en parle tout le temps,
04:54 et à chaque fois, parce que pour moi,
04:56 c'est le problème existentiel de la France.
04:58 Vous avez suivi ma campagne présidentielle,
05:00 vous ne pouvez pas dire que je dis des choses différentes
05:02 qu'il y a un an.
05:04 Mais je voudrais continuer.
05:06 Je tiens à vous dire qu'aujourd'hui, la violence,
05:08 puisqu'on parle de violence,
05:10 oui il y a de plus en plus de violence en France,
05:12 mais elle a deux sources principales.
05:14 La première, c'est une violence politique,
05:16 venue de l'extrême gauche.
05:18 Ce n'est pas l'ultra droite,
05:20 comme on dit maintenant, qui agresse les policiers,
05:22 qui leur envoie des cocktails Molotov,
05:24 qui brûle leur voiture,
05:26 qui les blesse par centaines.
05:28 C'est l'extrême gauche.
05:30 - Non, mais il y a aussi des manifestations d'extrême droite
05:32 aujourd'hui, qui sont dans le viseur du gouvernement.
05:34 - Attendez, laissez-moi finir.
05:36 On n'est pas là pour débattre, je réponds à vos questions.
05:38 Je vais répondre à vos questions.
05:40 Je dis, la violence politique principale
05:42 est celle de l'extrême gauche,
05:44 de l'ultra gauche,
05:46 appelez-la comme vous voulez.
05:48 D'ailleurs, M. Mélenchon et le groupe
05:50 LFI et la NUPES
05:52 ont reçu en grande pompe
05:54 le patron de la Jeune Garde,
05:56 qui est un groupe
05:58 prétendument antifa,
06:00 et qui a pour rôle et pour mission
06:02 d'harceler tous les gens qu'il considère
06:04 comme de droite. J'en suis
06:06 la victime permanente, partout où je passe
06:08 pour dédicacer mon livre, puisque, comme vous savez,
06:10 j'ai un livre aujourd'hui
06:12 qui paraît depuis deux mois,
06:14 je vais dans toute la France
06:16 pour faire dédicacer mon livre, et j'ai
06:18 200 à 300 prétendus
06:20 antifas qui nous harcèlent,
06:22 qui nous insultent, qui nous jettent des pierres,
06:24 qui nous jettent des mots de terre,
06:26 qui sont obligés, les policiers
06:28 sont obligés de les repousser à des centaines de mètres.
06:30 Ça, c'est la violence politique.
06:32 Et puis, chère madame, puisque
06:34 vous vous inquiétez de la violence,
06:36 il y a une violence bien plus profonde,
06:38 et qui dute depuis
06:40 des décennies, et qui touche
06:42 tous les Français, et qui est
06:44 ce que j'appelle la violence
06:46 issue de l'immigration,
06:48 qu'elle soit française,
06:50 plutôt de nationalité française,
06:52 ou étrangère.
06:54 Moi, j'appelle ça le djihad du quotidien.
06:56 Ça va dans un continuum
06:58 de violence... Laissez-moi parler.
07:00 Dans un continuum de violence, ça va
07:02 des insultes, sales français,
07:04 sales gaulois, jusqu'au meurtre,
07:06 que j'appelle francocide, en passant
07:08 par les vols, par les viols, par les raquettes.
07:10 Ça, c'est une violence
07:12 permanente, et que subissent tous les Français.
07:14 Parce que vous me parlez de la violence d'ultra-droite.
07:16 Moi, j'aimerais vous demander, quelle femme
07:18 dans le métro s'est fait agresser
07:20 par l'ultra-droite ?
07:22 Quelle... Combien de gens
07:24 d'ultra-droite dans les prisons ?
07:26 Quelle gens s'est fait agresser, raqueter ?
07:28 Et quel enfant à l'école se fait raqueter
07:30 par l'ultra-droite ? Répondez, chère madame.
07:32 J'aimerais savoir. - Non, mais c'est pas à moi de répondre aux questions, mais ça ne mérite...
07:34 - D'accord. Donc, il n'y a pas de réponse.
07:36 - On a aussi le droit de vous poser des questions,
07:38 des sujets qui nous intéressent. - Mais je vous réponds.
07:40 - Vous dénoncez, vous, une manipulation.
07:42 Vous dites, il y a une manipulation pour faire croire
07:44 à des violences d'ultra-droite.
07:46 L'agression,
07:48 le harcèlement, et même
07:50 il l'a qualifié d'attentat
07:52 contre son habitation, pour le maire
07:54 de Saint-Brévin. Comment vous qualifiez
07:56 ça ? C'est bien des faits, c'est pas une manipulation.
07:58 - Ah, ça c'est un fait, c'est un scandale.
08:00 Je le dénonce, ce n'est pas
08:02 dans mes méthodes, et je le conteste.
08:04 - Et est-ce que vous appelez vos militants
08:06 à continuer la mobilisation
08:08 contre le transfert de migrants, malgré la démission
08:10 du maire, malgré l'émoi
08:12 de la société ? - Vous savez, cher monsieur,
08:14 vous posez la très bonne question.
08:16 Je vais vous dire deux choses. D'abord,
08:18 il ne faut pas
08:20 s'étonner
08:22 que le grand
08:24 remplacement à l'œuvre en France
08:26 depuis des années
08:28 finisse par provoquer des réactions
08:30 vives, voire violentes.
08:32 Quand je dis ça,
08:34 je ne les approuve pas,
08:36 je ne les légitime pas.
08:38 Je dis simplement que ça va devenir
08:40 de plus en plus fréquent, car les Français se rendent
08:42 compte de plus en plus qu'ils sont
08:44 remplacés par une autre population,
08:46 un autre peuple, et une autre civilisation.
08:48 Et forcément,
08:50 ça pousse certains à avoir des réactions
08:52 démeurantes. - Ça peut être aussi des propos.
08:54 Des propos politiques,
08:56 aussi de votre part, peuvent
08:58 inciter à une sorte de violence. - Non, cher monsieur,
09:00 ça, justement, c'est...
09:02 Je vais répondre à ça, et je vais répondre à cette question.
09:04 Je vois bien pourquoi
09:06 vous me dites ça. Parce que
09:08 vous avez l'habitude, vous journalistes
09:10 et vous médias, je l'analyse
09:12 longuement dans mon livre,
09:14 à faire de l'intimidation.
09:16 Et ça marche. Ça a marché
09:18 avec les Républicains,
09:20 qui, depuis 30 ans ou 40 ans,
09:22 ont renoncé à appliquer
09:24 tout leur programme. Vous savez, je me souviens,
09:26 j'étais jeune journaliste,
09:28 quand M. Giscard d'Estaing
09:30 parlait d'invasion, quand M. Giscard
09:32 d'Estaing proposait la suppression
09:34 du droit du sol, il a été
09:36 de même traité de fasciste,
09:38 de pétainiste, et on lui a dit qu'il mettait
09:40 de l'huile sur le feu. Exactement comme vous,
09:42 cher madame, vous voyez, vos
09:44 grands frères ou vos grandes sœurs appliquaient
09:46 les mêmes méthodes. Et donc, LR s'est tué.
09:48 Et donc, LR n'a rien fait.
09:50 Pareil pour le Rassemblement National.
09:52 Aujourd'hui, le Rassemblement National
09:54 ne dit plus rien, parce que
09:56 vous avez réussi à les intimider,
09:58 et que ça correspond à la stratégie
10:00 de Marine Le Pen de dédiabolisation.
10:02 Seulement, à force de se dédiaboliser,
10:04 on renonce à tout.
10:06 Et vous avez gagné, encore une fois.
10:08 Donc, je vous préviens,
10:10 franchement, et sereinement,
10:12 et loyalement,
10:14 vous ne gagnerez pas avec moi.
10:16 Moi, je continuerai
10:18 à dire exactement
10:20 ce que je pense de l'immigration,
10:22 du grand remplacement. Vous ne m'intimiderez pas.
10:25 Vous avez bien compris ?
10:27 Je le dis à tous vos collègues.
10:29 - On va continuer de vous poser des questions sur
10:31 l'extrême droite ou l'ultra droite.
10:33 D'ailleurs, vous refusez le qualificatif
10:35 d'extrême droite, mais ceux qui ont manifesté
10:37 cagoulé à Paris le 6 mai,
10:39 étaient-ils d'extrême droite ?
10:41 - Je ne connais pas ces gens.
10:43 - Vous ne connaissez personne ?
10:45 - Excusez-moi, le GUD, vous savez,
10:47 ce n'est pas mes amis. Je crois que...
10:49 - Action française. - Vous devez demander
10:51 à Marine Le Pen ses vieux amis
10:53 avec qui elle était, jadis,
10:55 en boîte de nuit, et à qui elle a donné
10:57 beaucoup d'argent public dans
10:59 innombrables campagnes électorales.
11:01 Moi, vous savez, le GUD, quel est leur slogan ?
11:03 J'ai regardé. C'est "Europe,
11:05 jeunesse, révolution".
11:07 Moi, je préfère la France
11:09 à l'Europe. Je ne suis pas
11:11 pour le jeunisme. Et la révolution,
11:13 ce n'est pas vraiment ma tasse de thé.
11:15 Je pense qu'on a fait beaucoup de bêtises
11:17 depuis deux siècles avec nos idées révolutionnaires.
11:19 Donc, vous voyez,
11:21 ce n'est pas mon horizon.
11:23 - De la même manière, ce n'est pas... - Je répète,
11:25 vous trouverez toujours 30 gars
11:27 qui manifesteront dans la rue
11:29 avec des cagoules,
11:31 avec tout ce que vous voulez. Je vous le répète.
11:33 La violence
11:35 aujourd'hui, la violence politique
11:37 est de l'extrême gauche, et la violence,
11:39 le djihad du quotidien,
11:41 c'est de l'immigration.
11:43 Vous ne m'en ferez pas sortir de là.
11:45 - Il n'y a pas de risque de violence ou de dérive
11:47 violente de la part
11:49 de l'ultra-droite ? - Cher monsieur,
11:51 la dernière fois que l'extrême droite a menacé la République,
11:53 c'était le 6 février
11:55 1934. Ça va faire un siècle
11:57 bientôt. Et encore,
11:59 à l'époque, l'Action française,
12:01 puisque je vous ai entendu en parler,
12:03 avait refusé le coup d'État
12:05 et de marcher sur l'Élysée.
12:07 Donc, vous voyez, c'est une très, très vieille histoire.
12:09 - Est-ce que c'est une bonne chose,
12:11 comme le fait Gérald Darmanin,
12:13 d'interdire, a priori, ce type de manifestation ?
12:15 - Bah,
12:17 c'est tout simplement illégal.
12:19 Et c'est tout simplement contraire à la jurisprudence
12:21 du Conseil d'État, puisqu'on m'explique
12:23 en permanence, on me donne des leçons
12:25 en permanence d'État de droit.
12:27 Là, je prends le ministre
12:29 en flagrant délit d'infraction
12:31 à l'État de droit, puisque c'est une vieille jurisprudence
12:33 là aussi, de la même époque d'ailleurs, cher monsieur.
12:35 Vous voyez, il n'y a pas de hasard. Une jurisprudence
12:37 du Conseil d'État de 1933, qui est l'arrêt
12:39 Benjamin, et qui interdit
12:41 toutes ces
12:43 interdictions, a priori. Il faut
12:45 selon la proportionnalité
12:47 par rapport aux risques
12:49 contre l'ordre public. Vous voyez ?
12:51 Vous me rajeunissez. - Est-ce que si des
12:53 individus sont identifiés comme dangereux,
12:55 il faut les arrêter préventivement ? C'est ce que
12:57 vous avez défendu concernant les Black Blocs
12:59 d'extrême gauche. Est-ce qu'il faut appliquer
13:01 le même régime à ces militants-là, s'ils sont
13:03 identifiés comme dangereux ? - Si il s'avère
13:05 que ces gens-là sont violents,
13:07 et qu'ils ont été violents
13:09 à la manière des Black Blocs, c'est-à-dire
13:11 qu'ils ont tout cassé, pillé,
13:13 frappé des policiers,
13:15 brisé
13:17 des devantures de magasins, oui.
13:19 Il faudrait appliquer
13:21 la méthode préventive,
13:23 que je vous rappelle, on applique
13:25 pour les supporters de football.
13:27 Et que le Conseil d'État, c'est une des
13:29 bizarreries de sa
13:31 jurisprudence, et que le Conseil
13:33 constitutionnel aussi, ont autorisé
13:35 pour les hooligans,
13:37 les supporters de football, l'arrestation
13:39 préventive, et pas pour les Black Blocs.
13:41 - Dans un cas c'est dans un stade, dans l'autre c'est la rue.
13:43 - Et alors ? - C'est pas la même chose.
13:45 Il y a une liberté des évenues dans la rue qui n'est pas la même
13:47 qu'en stade. - Il y a aussi une liberté d'aller au stade, vous savez, cher monsieur.
13:49 - Bon, une interpellation sur les réseaux
13:51 sociaux, d'ailleurs, sur ce sujet, Marie-Pierre
13:53 Haddad. - Oui, concernant
13:55 la manifestation du 6 mai,
13:57 la phrase qui a été
13:59 prononcée par Marine Le Pen, c'était "en République,
14:01 on ne manifeste pas masqué et en uniforme,
14:03 c'est inadmissible", je considère que ces provocations
14:05 ne peuvent pas être tolérées. Ca a été énormément repris
14:07 sur les réseaux sociaux, est-ce que vous dites la même chose ?
14:09 - Vous voyez ? C'est exactement ce que je vous dis.
14:13 Marine Le Pen, immédiatement,
14:15 intimidée, se justifie.
14:17 Bon, c'est normal.
14:19 - Donc vous, vous n'êtes pas d'accord avec cette provocation ?
14:21 - Moi, si vous voulez,
14:23 ce n'est pas mon sujet. Je ne tomberai
14:25 pas dans vos panneaux, je vous le répète.
14:27 La violence aujourd'hui, ce n'est pas
14:29 les grandes gags cagoulés. La violence aujourd'hui,
14:31 c'est l'extrême-gauche d'une part,
14:33 et le djihad du quotidien d'autre part.
14:35 Vous ne me ferez pas dévisser de cette ligne.
14:37 Il faut arrêter,
14:39 d'inventer des sujets.
14:41 Je l'explique dans mon livre.
14:43 C'est une méthode journalistique que j'ai pu
14:45 approcher de près.
14:47 J'appelle ça "quand le rien devient le tout".
14:49 Vous inventez des événements,
14:51 il y a 30 personnes qui défilent
14:53 dans la rue, et vous en faites un événement
14:55 national, voire mondial.
14:57 Je ne marche pas dans vos combines.
14:59 - Pour le coup, on n'a pas inventé l'événement, mais est-ce que...
15:01 - Non, mais vous avez inventé la mise en scène médiatique.
15:03 - Est-ce qu'il n'y a pas un risque derrière tout ça,
15:05 pour votre parti, et là je parle
15:07 sur le plan politique, de devenir
15:09 finalement l'amical,
15:11 ou en tout cas, le refuge d'une
15:13 partie des infréquentables de l'extrême-droite ?
15:15 - Je vous répète, cher monsieur,
15:17 vous m'avez parlé du guide,
15:19 je ne les connais pas. Ce sont des amis,
15:21 si j'ai bien compris,
15:23 des vieux amis,
15:25 comme M.Lustau, etc., et d'autres,
15:27 de Marine Le Pen, qui maintenant
15:29 les renvoie à leur rang de comptable.
15:31 Bon, moi,
15:33 je n'ai pas de problème.
15:35 Mes amis sont beaucoup plus fréquentables,
15:37 apparemment, mais je m'en... Encore une fois,
15:39 ce n'est pas mon sujet. Pardonnez-moi,
15:41 on peut passer l'heure là-dessus,
15:43 je vous répondrai toujours la même chose. Je vais peut-être vous lasser.
15:45 - Bon, j'ai attaqué l'émission
15:47 et vous l'avez contesté, sur le fait que vous aviez
15:49 misé sur une forme d'activisme. Cela dit,
15:51 si on regarde les choses,
15:53 vous avez organisé et soutenu
15:55 des manifestations contre des centres d'accueil de migrants,
15:57 vous avez effectivement
15:59 tenté politiquement de récupérer
16:01 le meurtre de la jeune Lola,
16:03 vous avez aussi lancé un réseau "parents vigilants"
16:05 contre des dérives WOC à l'école.
16:07 Quel bilan tirez-vous
16:09 depuis la rentrée, puisque tout cela vous l'avez fait depuis la rentrée,
16:11 de cette forme d'activisme ?
16:13 - Ecoutez, d'abord,
16:15 je n'appelle pas cela "activisme".
16:17 Activisme a une connotation péjorative.
16:19 C'est comme vous dites,
16:21 je n'ai pas tenté de récupérer
16:23 le meurtre de cette pauvre enfant Lola.
16:25 Je n'ai pas tenté de récupérer.
16:27 J'ai simplement alerté le pays
16:29 sur ce meurtre odieux
16:31 par une femme maghrébine,
16:33 algérienne, qui n'aurait jamais dû être en France
16:35 puisqu'elle était susceptible d'une OQTF,
16:37 donc d'une expulsion. Vous voyez,
16:39 ce n'est pas de la récupération.
16:41 - Vous savez ce qu'on vous reproche, Eric Zemmour,
16:43 c'est la promotion, notamment, de hashtags en ligne,
16:45 peut-être justement sur la stratégie "Vital".
16:47 - Madame, c'est un prétexte bidon.
16:49 - Vous allez donner des gens pour la fuite,
16:51 et comme vous le disiez, l'achat de noms de domaines
16:53 au nom de Lola, vous savez que ça a peur fait ?
16:55 - C'est un prétexte bidon.
16:57 - Ça existe, c'est son défense,
16:59 ce n'est pas un prétexte.
17:01 - Et contre la vie des parents.
17:03 - Maintenant, je vais répondre globalement.
17:05 Vous savez, vous avez cité
17:07 tout ce que j'ai fait depuis un an, entre autres.
17:09 Je constate plusieurs choses.
17:11 Je constate, par exemple,
17:13 qu'aujourd'hui, les députés
17:15 RN font des collocs
17:17 sur l'idéologie woke.
17:19 Alors qu'il y a un an,
17:21 ils méprisaient cela,
17:23 ils disaient "ça c'est bon pour Eric Zemmour".
17:25 Je note que
17:27 M. Bardella reprend même
17:29 mes expressions de mes vieux livres
17:31 dans "Le Suicide français".
17:33 Il dit "il faut déconstruire les déconstructeurs".
17:35 Je ne lui ferai pas payer de droits d'auteur,
17:37 qu'il ne s'inquiète pas.
17:39 Je constate, par ailleurs, que désormais,
17:41 le RN,
17:43 toujours, je lisais dans le JDD
17:45 de ce matin,
17:47 tournicote autour
17:49 du thème du grand remplacement
17:51 que Mme Le Pen, il y a un an,
17:53 avait traité de complotiste.
17:55 Aujourd'hui, ça leur paraît plus sérieux
17:57 qu'ils ne le croyaient.
17:59 Et puis, je note
18:01 que LR,
18:03 désormais, entonne,
18:05 on va en parler, j'imagine,
18:07 le grand champ de la lutte contre l'immigration.
18:09 Tout cela, je l'ai dit
18:13 pendant la campagne, je l'ai
18:15 martelé pendant la campagne, vous pourrez l'attester,
18:17 et j'ai continué pendant un an.
18:19 Les parents vigilants, c'était justement
18:21 un moyen de répondre
18:23 par
18:25 la dénonciation
18:27 et par l'alerte des parents
18:29 qui sont en première ligne contre la
18:31 progression absolument scandaleuse
18:33 de cette idéologie woke,
18:35 de la progression des minorités
18:37 raciales, sexuelles,
18:39 avec toutes les théories du genre,
18:41 transgenre, etc.
18:43 Aujourd'hui, tout le monde y vient.
18:45 Pourquoi tout le monde y vient ? D'abord,
18:47 peut-être parce que j'ai raison, et puis
18:49 deuxièmement, parce que ça ne vous a pas
18:51 échappé que dans un an, il y avait des élections.
18:53 Alors, tout le monde se réveille et dit
18:55 "Ah, mais, non, non, Eric Zemmour,
18:57 c'est mal ce qu'il dit, mais quand même,
18:59 c'est important, l'idéologie woke, il faut lutter
19:01 contre. Ah non, le grand remplacement,
19:03 non, c'est pas républicain
19:05 comme expression, mais enfin, quand même, il y a bien une
19:07 submersion migratoire.
19:09 Voilà à quoi je sers.
19:11 Je pense que si les gens,
19:13 les électeurs, votent
19:15 pour Eric Zemmour, pour Reconquête,
19:17 les autres vont dire
19:19 "Ah bah oui, ce sujet est intéressant."
19:21 Si les électeurs
19:23 ne votent pas pour Eric Zemmour et pour
19:25 Reconquête, les autres partis
19:27 diront, comme
19:29 vous l'avez dit après la présidentielle,
19:31 "Ah, l'immigration, finalement, c'est pas un sujet,
19:33 les Français se moquent du
19:35 grand remplacement." Ça, c'est une chose fondamentale.
19:37 Tout le monde vient sur mes thèmes
19:39 parce que j'en ai fini.
19:41 Vous savez,
19:43 il y a quelqu'un
19:45 que Marine Le Pen connaît bien,
19:47 puisque c'est son père, qui disait
19:49 "Les électeurs préfèrent toujours
19:51 l'original à la copie."
19:53 Vous avez évoqué plein de choses et on va maintenant parler
19:55 effectivement de l'immigration. C'est là, Bouiriou,
19:57 avec la proposition de loi, les propositions
19:59 de loi des Républicains. Oui, les Républicains
20:01 qui dévoilent aujourd'hui dans le JDD leurs deux projets
20:03 de loi sur l'immigration, un projet
20:05 pour changer la Constitution, un second
20:07 projet de loi pour durcir les conditions
20:09 pour obtenir la nationalité
20:11 française. Est-ce que cela va dans la direction
20:13 que vous indiquiez pendant votre campagne ?
20:15 Alors,
20:17 j'ai bien lu ce matin, attentivement,
20:19 dans le JDD, tout ce
20:21 dont vous parlez.
20:23 J'y ai retrouvé des choses effectivement
20:25 très intéressantes. Par exemple,
20:27 quand M. Retailleau
20:29 dit très pertinemment, je crois
20:31 que M. Wauquiez l'a dit la semaine dernière,
20:33 qu'aujourd'hui,
20:35 sur un sujet comme l'immigration,
20:37 mais on pourrait en prendre d'autres, mais en particulier
20:39 sur un sujet pour l'immigration,
20:41 aujourd'hui, la vérité c'est que la loi ne
20:43 peut rien faire. Puisque les juges,
20:45 Conseil constitutionnel,
20:47 Cour européenne, Cour de justice européenne,
20:49 Conseil d'État, ont complètement verrouillé
20:51 cette question par une série de jurisprudence
20:53 et qu'aujourd'hui, en vérité, ce sont les juges
20:55 qui dirigent sur ce
20:57 sujet et qui conduisent la politique du pays.
20:59 Le politique ne peut rien,
21:01 la loi ne peut rien, la loi ne sert
21:03 à rien. D'ailleurs, depuis 20 ans, on a fait
21:05 plus de 20 lois qui ne servent à rien.
21:07 Donc, il faut reprendre
21:09 le gouvernail
21:11 et l'enlever au gouvernement des juges.
21:13 Vous savez, j'ai écrit un livre
21:15 qui s'appelait "Le coup d'État des juges"
21:17 en 1997.
21:19 Je pense que vous alliez
21:21 encore au lycée à cette époque-là.
21:23 Je pense que M. Wauquiez était un étudiant,
21:25 brillant d'ailleurs, à cette époque-là.
21:27 Donc, vous voyez que M. Retailleau
21:29 faisait ses armes au puits du fou.
21:31 Donc, vous voyez, ce n'est pas une histoire
21:33 récente pour moi.
21:35 Ça fait 25 ans que j'en parle.
21:37 Donc, effectivement, il faut, oui, un référendum
21:39 et des réformes constitutionnelles.
21:41 J'en avais parlé dans ma campagne présidentielle, vous vous souvenez,
21:43 pour régler cette question.
21:45 Ça, c'est une première chose.
21:47 La deuxième chose, j'ai retrouvé
21:49 dans le texte de loi de LR
21:51 à peu près
21:53 le projet qui avait été
21:55 défendu par Mme Pécresse
21:57 pendant la présidentielle.
21:59 Avec toutes les ambiguïtés
22:01 que ce projet
22:03 reçelait à mon sens et que j'avais
22:05 dénoncé à l'époque. Je m'explique.
22:07 Il y a des points très positifs avec lesquels
22:09 je suis d'accord, ou ils sont d'accord avec moi, mais peu
22:11 importe. Ils disent, par exemple,
22:13 qu'il faut que les demandes d'asile soient
22:15 déposées à l'extérieur de notre
22:17 pays. J'avais demandé la même
22:19 chose. Ils proposent d'autres choses
22:21 avec lesquelles je suis d'accord. L'expulsion des délinquants,
22:23 par exemple. Et les ambiguïtés, alors ?
22:25 Les ambiguïtés,
22:27 elles sont, je dirais, essentielles.
22:29 Parce que le programme LR,
22:31 comme Mme Pécresse-Naguerre,
22:33 propose des quotas.
22:35 La droite n'a toujours pas
22:37 renoncé à ce que Nicolas Sarkozy
22:39 appelait l'immigration choisie,
22:41 qui est en fait un piège.
22:43 Parce que, d'abord,
22:45 ça veut dire qu'on fait rentrer
22:47 des immigrés, qu'on le veuille ou non.
22:49 Et deuxièmement, ces gens-là,
22:51 ils ont eu des familles,
22:53 leurs enfants grandissent,
22:55 ils peuvent aller se marier, ils vont chercher leur femme en Algérie
22:57 ou au Maroc. Qu'est-ce qui se passe ?
22:59 C'est exactement la situation d'aujourd'hui. D'autant plus
23:01 que dans le programme LR,
23:03 si vous le regardez attentivement,
23:05 vous vous apercevrez que, contrairement à moi,
23:07 ils ne bloquent pas le regroupement
23:09 familial. Ils le durcissent,
23:11 ils en durcissent les conditions. - Est-ce que c'est pas juste
23:13 plus réaliste, politiquement, de parler d'une
23:15 immigration choisie, lorsque vous évoquez
23:17 une immigration zéro, dans les faits ?
23:19 Georgia Melloni, par exemple,
23:21 l'Italie n'y parvient pas, les flux migratoires ont été
23:23 multipliés par quatre en un an.
23:25 - L'Italie n'a pas le même problème que nous.
23:27 On va parler de l'Italie si ça vous intéresse.
23:29 - Non mais restons sur le sujet de l'immigration, mais sur votre proposition
23:31 est-elle réaliste ? - J'ai lu, vous reprenez là
23:33 un argument de M. Ciotti,
23:35 qui dit que ceux qui proposent l'immigration zéro
23:37 ne sont pas réalistes, et il parle même de
23:39 démagogie. J'en déduis
23:41 donc que les grands
23:43 ancêtres de M. Ciotti,
23:45 je parlais tout à l'heure de M. Giscard d'Estaing,
23:47 je pourrais parler de M. Chirac,
23:49 de M. Juppé, de M. Balladur,
23:51 qui se réunissait en
23:53 1991, de M. Sarkozy,
23:55 qui se réunissait en 1991
23:57 dans les états généraux de l'immigration
23:59 et qui disait à l'époque, chère madame,
24:01 "immigration zéro". Il disait même
24:03 que l'islam n'était pas compatible
24:05 avec la république française. Il disait
24:07 même qu'il fallait supprimer les
24:09 allocations familiales et toutes les prestations
24:11 sociales non
24:13 contributives aux étrangers.
24:15 Je note que dans le
24:17 programme de LR aujourd'hui,
24:19 il n'y a plus tout ça. Donc en fait,
24:21 LR, comme d'habitude
24:23 et comme toujours depuis 30 ans, voire
24:25 40 ans, habille
24:27 de pseudo-réalisme
24:29 ses renoncements.
24:31 Comme il y a les élections dans un an, je le répète,
24:33 ils veulent montrer qu'ils font
24:35 quelque chose, qu'ils sont fermes. Ils ne veulent pas
24:37 que tous leurs électeurs
24:39 arrivent chez Reconquête.
24:41 Je les comprends. Vous savez, j'ai lu
24:43 quelque part que deux tiers de leurs adhérents
24:45 avaient quitté LR cette année. Vous savez,
24:47 je vous disais tout à l'heure que j'allais
24:49 beaucoup en France pour faire dédicacer mon livre.
24:51 Et j'en profite pour déjeuner
24:53 avec la fédération Reconquête
24:55 du cru. Et je peux constater
24:57 à quel point nombre
24:59 d'anciens adhérents,
25:01 militants, sympathisants
25:03 de LR sont venus à Reconquête.
25:05 Et d'ailleurs, je les salue
25:07 affectueusement. Très vite, sur l'échec de
25:09 Georgia Melony en matière d'immigration,
25:11 qu'est-ce que vous dites ?
25:13 Je dis que, d'abord vous parlez d'échec,
25:15 moi je ne parle pas d'échec,
25:17 je dis que l'Italie n'a pas le même
25:19 problème que nous. Il faut bien que vous compreniez ça.
25:21 Elle n'a pas cassé les trucs d'immigration.
25:23 Les migrants en Italie arrivent en Italie.
25:25 Ils débarquent en Italie.
25:27 Ce qui pose des problèmes monumentaux.
25:29 D'accueil, de délinquance,
25:31 de coups pour
25:33 canaliser tout ça.
25:35 Mais il y a une grande différence.
25:37 En Italie, ils n'ont pas de droit du sol.
25:39 Donc il n'y a aucun intérêt
25:41 pour une femme
25:43 à avoir un enfant en Italie. Son enfant n'est pas
25:45 italien. Deuxièmement, il n'y a pas
25:47 d'allocation sociale aux étrangers
25:49 en Italie. Elles sont hyper
25:51 restreintes. Rien à voir avec
25:53 les générosités françaises. Donc vous m'attendez
25:55 à ce qu'ils font les migrants. - Non, ce qui est important, Eric Zemmour,
25:57 c'est le décalage de ce que Georgia Melony
25:59 avait annoncé et dit lors de sa campagne
26:01 et ce qu'elle fait aujourd'hui.
26:03 - Si vous me laissez finir, vous comprendrez tout ça.
26:05 Madame Melony
26:07 fait comme les Italiens font depuis 40 ans.
26:09 C'est-à-dire que
26:11 quand ils ont des migrants qui arrivent sur leur
26:13 sol, ils hurlent et ils ont raison.
26:15 Parce qu'à cause de tout ce que je vous ai dit.
26:17 Mais qu'est-ce qui se passe après ?
26:19 Ils leur disent "Voyez là, il y a des trains.
26:21 À droite, la France.
26:23 À gauche, l'Allemagne. Au revoir, si vous voulez,
26:25 on vous paie un ticket de train." Et les migrants
26:27 s'en vont. Ils n'ont aucun
26:29 intérêt à rester en Italie.
26:31 À cause de ce que je vous ai dit. En revanche,
26:33 ils ont tout intérêt à aller en France
26:35 où ils se font soigner gratuitement,
26:37 où ils vont
26:39 pouvoir avoir leurs enfants qui
26:41 deviennent français par la magie
26:43 du droit du sol, où ils ont
26:45 si il y a
26:47 des délinquants parmi eux, ils auront
26:49 grâce le laxisme des juges
26:51 français. Voyez, tout ça c'est
26:53 magnifique en France. - Est-ce que le camp de Melony
26:55 n'illustre pas la difficulté de passer
26:57 des paroles aux actes, y compris
26:59 quand on tient un discours ferme sur l'immigration ?
27:01 - Mais, monsieur, vous avez tout à fait raison.
27:03 C'est très difficile.
27:05 C'est pour ça d'ailleurs que tout le monde renonce.
27:07 Et c'est pour ça d'ailleurs que
27:09 tout le monde renonce avant même
27:11 d'avoir le pouvoir pour certains. Parce que
27:13 c'est difficile. Mais
27:15 vous savez,
27:17 c'est justement parce que
27:19 c'est difficile que je me suis lancé dans cette
27:21 bataille. Parce que c'est la vie
27:23 et la mort de la
27:25 France qui sont en jeu.
27:27 Quand je dis que
27:29 la France va devenir le Liban
27:31 en grand, je n'invente pas.
27:33 Je ne fais pas
27:35 de l'apocalyptique pour me faire
27:37 plaisir. Quand vous voyez,
27:39 j'entendais, je crois, votre actualité
27:41 là à 11h, à Marseille,
27:43 les fusillades, c'est qui ça ?
27:45 C'est qui ?
27:47 Bon, quand vous voyez ce qui s'est
27:49 passé à Mayotte,
27:51 d'ailleurs, une petite plaisanterie entre
27:53 nous, cher madame, vous avez vu dans le plan
27:55 LR, qu'à Mayotte
27:57 ils suppriment le droit du sol, LR.
27:59 Alors, je ne vois pas pourquoi,
28:01 si on supprime à Mayotte, on ne le supprime pas dans le reste
28:03 de la France. Deuxièmement,
28:05 petite annotation,
28:07 Mayotte est un département
28:09 français, je crois.
28:11 C'est absolument interdit
28:13 de prendre une mesure
28:15 et de ne pas l'étendre au reste
28:17 de la nation.
28:19 Vous disiez il y a trois ans que Mayotte est comorienne, est-ce que ça veut dire
28:21 qu'il ne faut rien faire face à l'arrivée
28:23 des Comoriens ?
28:25 L'arrivée massive des Comoriens.
28:27 Vous prenez une phrase hors de son contexte.
28:29 J'expliquais
28:31 que Mayotte était une des
28:33 quatre îles comoriennes.
28:35 Et que les Comoriens, d'ailleurs le président
28:37 du Comore l'a rappelé à
28:39 M. Macron lorsqu'il est allé le voir, considère
28:41 que Mayotte est une île
28:43 comorienne et que donc les Comoriens ne sont pas
28:45 étrangers à Mayotte. C'est tout
28:47 le problème. Nous avons peut-être
28:49 fait une erreur en conservant
28:51 Mayotte et en refusant
28:53 d'ailleurs l'ONU nous condamne régulièrement
28:55 depuis 40 ans. Mais maintenant c'est fait.
28:57 Donc nous devons
28:59 maintenant c'est fait. Donc je dis que
29:01 aujourd'hui Mayotte
29:03 doit être défendue comme un département français
29:05 et nous
29:07 nous regardons Mayotte
29:09 si vous voulez avec des yeux
29:11 effarés parce que
29:13 Mayotte est notre avenir.
29:15 Mayotte c'est l'avenir de toute la France.
29:17 Vous savez ce qui se passe aujourd'hui avec des enfants
29:19 qui agressent à la machette avec
29:21 la moitié de la population
29:23 qui est d'origine étrangère.
29:25 Les Mahorais vont ensuite à la réunion
29:27 provoquant des troubles et de la délinquance.
29:29 Eric Zemmour il faut qu'on mette une pause dans ce Grand Jury.
29:31 On se retrouve dans un instant et puis on va notamment parler
29:33 vous l'avez beaucoup évoqué des élections l'année prochaine
29:35 les élections européennes
29:37 et votre avenir. A tout de suite.
29:39 Musique
29:41 Musique
29:43 Musique
29:45 Musique
29:47 Musique
29:49 Suite du Grand Jury RTL Le Figaro LCI
29:51 Olivier Bost
29:53 Eric Zemmour est l'invité de ce Grand Jury.
29:55 Eric Zemmour dans votre dernier livre
29:57 "Je n'ai pas dit mon dernier mot" sorti mi-mars
29:59 vous racontez et analysez
30:01 votre campagne présidentielle.
30:03 Loris Boischaud.
30:05 Eric Zemmour dans ce livre vous semblez dire que
30:07 si vous avez échoué à cette présidentielle
30:09 c'est à cause des autres
30:11 finalement, de ceux qui vous ont trahis
30:13 et aussi de ces événements
30:15 la guerre en Ukraine, l'inflation
30:17 sur lesquelles vous sembliez ne pas avoir prise
30:19 finalement. Est-ce que c'est comme ça qu'il faut
30:21 analyser cet échec ?
30:23 Alors vraiment je ne sais pas comment vous avez
30:25 lu mon livre mais ce n'est pas du tout
30:27 ce que j'ai écrit.
30:29 Je dis que effectivement
30:31 d'abord je
30:33 reconnais certaines erreurs
30:35 j'ai même tout un chapitre qui s'appelle "Méaculpa"
30:37 bon, mais je dis aussi
30:39 que ce ne sont pas mes erreurs qui m'ont fait
30:41 perdre. Oui c'est un peu paradoxal mais bon.
30:43 En revanche je considère
30:45 non je n'accuse pas les gens
30:47 qui m'ont trahi d'ailleurs personne ne m'a trahi
30:49 vous savez c'était
30:51 vraiment ce n'est pas du tout mon sujet.
30:53 Vous avez quand même des mots pour Jérôme River,
30:55 pour Jacqueline Moureau.
30:57 C'est anecdotique dans le livre, ces trois lignes, ça n'a aucune importance.
30:59 En revanche ce qui est important
31:01 c'est que je pense que la
31:03 guerre en Ukraine a
31:05 détourné
31:07 a détourné
31:09 le sens profond de cette présidentielle
31:11 le sens profond de cette présidentielle
31:13 que j'avais
31:15 imposée, c'est à dire
31:17 voulons-nous
31:19 continuer à être français ?
31:21 Ou acceptons-nous d'être remplacés
31:23 par un autre peuple et une autre civilisation ?
31:25 Et devenu à partir de l'offensive
31:27 russe le 24 février
31:29 est-ce que on est
31:31 pour Poutine ou contre Poutine ?
31:33 Puis après c'est devenu
31:35 est-ce que vous défendez le pouvoir d'achat ou pas le pouvoir d'achat ?
31:37 Vous voyez il y a eu un détournement
31:39 d'élection présidentielle.
31:41 Est-ce qu'on n'attend pas pourtant d'un chef d'Etat
31:43 qu'il sache répondre à une crise
31:45 internationale comme la guerre
31:47 en Ukraine, l'invasion d'un pays par la Russie ?
31:49 Je ne vous ai jamais dit le contraire.
31:51 Vous faites semblant de ne pas
31:53 comprendre ce que je dis. Je dis que
31:55 il y a des priorités et
31:57 des hiérarchies et que pour moi
31:59 le grand remplacement est la hiérarchie suprême.
32:01 Et que nous ne sommes pas menacés
32:03 que je sache par les
32:05 chars de l'armée russe mais
32:07 qu'en revanche l'immigration est en train
32:09 de transformer la
32:11 composition du peuple français.
32:13 Je m'estime qu'il y a eu détournement
32:15 de campagne présidentielle et que c'est pour ça que j'ai perdu.
32:17 Voilà. Après, vous savez,
32:19 on peut parler de pouvoir d'achat
32:21 pendant des heures. Moi j'en ai beaucoup parlé.
32:23 Simplement, je n'en ai pas parlé comme les autres.
32:25 Je n'ai pas dit on va vous faire des chèques
32:27 tous les jours.
32:29 Moi j'ai dit le pouvoir d'achat c'est ce qui vous reste
32:31 quand l'Etat vous a tout pris. D'ailleurs je note,
32:33 j'ai écouté le président de la République,
32:35 que cette
32:37 thématique arrive petit à petit.
32:39 J'ai entendu le président de la République dire
32:41 qu'il allait parler de "reste à vivre".
32:43 Expression technocratique un peu
32:45 absconce mais que moi
32:47 j'avais expliqué... - Les 2 milliards de baisse
32:49 pour les classes moyennes,
32:51 c'est quelque chose que vous saluez ? - Alors, je l'ai entendu
32:53 dire qu'il allait baisser les impôts des classes moyennes
32:55 de 2 milliards d'euros.
32:57 D'abord, les classes moyennes, personne ne sait
32:59 ce que c'est puisque tous les Français... - Il l'a
33:01 défini entre 1 500 et 2 500 euros par mois.
33:03 - Alors, moi je voudrais
33:05 dire deux choses. Est-ce que vous savez, cher monsieur,
33:09 vous savez que nous sommes les recordman
33:11 des prélèvements obligatoires, c'est-à-dire impôts et
33:13 charges sociales. On dit toujours que
33:15 ça représente plus de 45%
33:17 du PIB. Mais est-ce que vous savez
33:19 combien ça fait en euros ?
33:21 Moi je vais vous le dire.
33:23 Ça fait 1 108
33:25 milliards d'euros.
33:27 Et sur ces 1 108 milliards
33:29 d'euros que l'État nous prend
33:31 chaque année en impôts et en
33:33 cotisations sociales, monsieur Macron
33:35 généreusement se propose de nous
33:37 rendre 2 milliards.
33:39 C'est ça. C'est ça
33:41 l'ampleur de
33:43 ce qu'il présente. Et c'est ça
33:45 exactement, il faut bien
33:47 juger ces 2 milliards à l'aune
33:49 des 1 108 milliards d'euros.
33:51 Donc c'est une bagatelle.
33:53 Parce que tout simplement, il ne fait
33:55 guère d'efforts pour réduire les dépenses de l'État.
33:57 Il ne veut pas venir
33:59 sur le terrain des
34:01 économies, de la lutte contre la fraude sociale,
34:05 des énormes dépenses
34:07 sociales causées
34:09 en partie par
34:11 l'immigration dont je parlais tout à l'heure.
34:13 Et si vous voulez,
34:15 il ne peut que faire des queues
34:17 de cerises.
34:19 Comment vous voyez la fin du quinquennat ?
34:21 Les 4 ans qui restent ?
34:23 Marine Le Pen sur ce même plateau
34:25 au grand jury a dit
34:27 c'est soit la démission,
34:29 soit une dissolution,
34:31 soit un référendum.
34:33 Je dirais qu'il n'y aura aucun des 3.
34:35 Pourquoi ?
34:37 Tout simplement parce que
34:39 M. Macron a déjà dit qu'il ne voulait pas
34:41 de référendum sur l'immigration.
34:43 C'est le sujet que les Français attendent.
34:45 Deuxièmement,
34:47 il ne démissionnera pas.
34:49 Et troisièmement, il ne dissoudra pas
34:51 parce que s'il dissout, sa majorité
34:53 déjà relative serait encore réduite.
34:55 Donc aucun de ces
34:57 3-4 figures n'arrivera.
34:59 Si il dissout, vous y verrez une chance
35:01 pour reconquête ?
35:03 Pensez de faire mieux s'il dissout ?
35:05 Est-ce que vous y verrez une chance
35:07 pour reconquête ?
35:09 Est-ce que vous pensez pouvoir faire mieux ?
35:11 Il ne dissoudra pas.
35:13 Vous ne répondez pas à la question s'il dissout ?
35:15 Non, je ne réponds pas à la question parce que je ne veux pas me situer
35:17 dans un cas de figure hypothétique.
35:19 On m'a dit à l'aube de cette deuxième partie que j'avais peu de temps.
35:21 Donc je fais des réponses courtes et brèves.
35:23 Nicolas Sarkozy dans une interview
35:25 au Fil diaro ce vendredi
35:27 dit, et incite plutôt,
35:29 Emmanuel Macron et la droite
35:31 à se rapprocher pour avoir une majorité
35:33 à l'Assemblée et pour l'intérêt
35:35 du pays. Est-ce que cela a un sens politique
35:37 pour vous ? Bien sûr.
35:39 C'est la logique ultime
35:41 de l'évolution
35:43 de LR depuis à peu près 30 ans.
35:45 Vous savez,
35:47 j'ai une évolution que j'ai suivie
35:49 de très près, puisque j'ai écrit
35:51 des livres sur la droite,
35:53 etc. Et si vous voulez,
35:55 la malédiction de la droite, c'est qu'elle
35:57 est toujours soumise au centre. Et comme
35:59 le centre est toujours soumis à la gauche,
36:01 la droite se soumet toujours à la gauche.
36:03 C'est l'évolution depuis 30 à 40 ans.
36:05 Donc, effectivement, vous avez raison.
36:07 D'ailleurs, quand j'entends M. Copé,
36:09 Mme Dati,
36:11 M. Sarkozy,
36:13 évidemment, je vois
36:15 bien que la tendance est d'aller
36:17 avec M. Macron, qui représente
36:19 l'alliance entre le centre droit et le centre gauche.
36:21 Face à ce phénomène,
36:23 vous, ce que vous prenez, c'est
36:25 l'alliance des droites, de ce que vous appelez
36:27 l'alliance des droites. Comment vous, vous seriez
36:29 l'épicentre, finalement, de cette alliance ?
36:31 Si vous voulez, en vérité, je crois, c'est ce que j'explique
36:33 dans le livre, au retour du clivage
36:35 droite-gauche. Ce clivage droite-gauche
36:37 a été occulté par
36:39 M. Macron et Mme Le Pen pour des
36:41 raisons tactiques. D'ailleurs, je constate que
36:43 c'est toujours au profit de M. Macron.
36:45 Car les patriotes de
36:47 gauche, comme dit Mme Le Pen,
36:49 M. Chevènement, M.
36:51 Montebourg, votent toujours
36:53 pour le mondialiste,
36:55 M. Macron,
36:57 et jamais pour la patriote de droite.
36:59 Donc, en vérité, ce clivage
37:01 se fait toujours au profit
37:03 de M. Macron.
37:05 Donc, moi, je considère, comme dans
37:07 le reste de l'Europe, d'ailleurs, nous sommes une exception française,
37:09 vous parliez de l'Italie tout à l'heure,
37:11 on pourrait parler de la Finlande, de la Suède,
37:13 évidemment, de la Hongrie,
37:15 de la Pologne, etc. qu'il n'y a
37:17 que quand les droites
37:19 s'allient, qu'on peut
37:21 renverser cette malédiction
37:23 de la domination
37:25 d'un bloc central, centre-gauche-
37:27 centre-droite, qui est très bien incarné en France
37:29 par M. Macron.
37:31 D'ailleurs, vous remarquez,
37:33 même les journalistes s'en aperçoivent, on parle de
37:35 macroniens de droite et macroniens de gauche.
37:37 D'ailleurs, on dit même que Mme Borne
37:39 incarne la macronie de gauche
37:41 et que M. Macron, maintenant,
37:43 incarne la macronie de droite. Chez M. Le Pen,
37:45 c'est la même chose, d'ailleurs. Vous remarquez qu'il y a
37:47 des gens qui ont été très choqués
37:49 par son choix d'accepter
37:51 la constitutionnalisation
37:53 de l'avortement,
37:55 où vous avez remarqué qu'il y avait
37:57 beaucoup de gens au RN qui ont
37:59 dit "pique-pendre" de la manif pour tous
38:01 de 2013, etc.
38:03 Donc, moi, je suis pour, effectivement,
38:05 un affrontement entre la droite et la gauche. J'en ai pour une minute.
38:07 C'est simple.
38:09 Je sais bien que ni au RN,
38:11 ni à LR,
38:13 on ne veut de cette alliance des droites.
38:15 Donc, je dis simplement à tous les électeurs
38:17 qui la veulent, et ils sont nombreux,
38:19 et au RN, et à LR,
38:21 de voter dès qu'ils pourront
38:23 pour reconquête, car seuls nous imposerons
38:25 cette alliance des droites
38:27 si nous sommes forts et puissants.
38:29 C'est exactement la stratégie
38:31 qu'a conduite M. Mitterrand
38:33 dans les années 70, avec le Parti
38:35 communiste, et qu'il a menée à l'Élysée.
38:37 Donc, la prochaine démonstration de cette stratégie, c'est aux
38:39 Européennes, c'est ça ?
38:41 C'est, en tout cas... Comment vous dire ?
38:45 Les Européennes peuvent être
38:47 une occasion intéressante
38:49 de porter ce clivage,
38:51 qui, je vous le répète,
38:53 est la chose commune
38:55 en Europe.
38:57 Justement, de mettre la France
38:59 au diapason du reste
39:01 des pays européens, et de constituer
39:03 un grand groupe de droite
39:05 européenne, où il y aurait Mme Mélanie,
39:07 où il y aurait les Finlandais,
39:09 où il y aurait les Suédois, les Polonais,
39:11 et les Russes.
39:13 Où il y aurait les Suédois, les Polonais,
39:15 etc. Pas le Rassemblement national.
39:17 Donc, un grand
39:19 rassemblement des droites...
39:21 Et qui, pardonnez-moi,
39:23 qui n'y aurait pas LR non plus, parce que LR est
39:25 avec le PPE, et le PPE
39:27 est allié aux sociodémocrates de gauche.
39:29 Il faut bien comprendre ça, les gens ne suivent
39:31 pas, et c'est bien normal, le Parlement européen.
39:33 Mais, si vous voulez,
39:35 les députés de Reconquête se placeront
39:37 dans le groupe de l'Alliance
39:39 des droites en Europe, qui,
39:41 si elles devenaient majoritaires,
39:43 pourraient changer la ligne
39:45 de l'Europe sur des sujets comme l'immigration
39:47 ou l'idéologie woke.
39:49 Est-ce qu'avoir des députés l'année prochaine,
39:51 des députés européens, est pour vous une question
39:53 de quasi-survie politique pour Reconquête ?
39:55 Vous savez,
39:57 je ne raisonne pas en termes de
39:59 survie politique. Je raisonne
40:01 en termes d'efficacité politique.
40:03 Il faut quand même le rappeler aux européennes, il faut faire 5% pour avoir des élus.
40:05 Absolument. Donc,
40:07 on verra bien.
40:09 Vous avez dit que vous arrêtez la politique.
40:11 Si vous n'atteignez pas les 5% aux élections européennes,
40:13 est-ce que vous dites "j'arrête la politique" ?
40:15 C'est marrant.
40:17 Ça vous obsède, mon départ de la politique ?
40:19 Pas du tout. C'est une question qu'on aurait posée
40:21 à n'importe qui d'autre.
40:23 Non, mais Reconquête
40:25 aura des élus au Parlement européen.
40:27 Avec quelle tête de liste, le nom de Marion Maréchal
40:29 est évoqué ? Est-ce que vous-même, vous pourriez
40:31 prendre la tête de cette liste ?
40:33 Marion Maréchal serait une excellente tête de liste.
40:35 Et je pourrais, moi aussi,
40:37 prendre la tête de liste aux européennes.
40:39 Je n'ai pas encore décidé.
40:41 Je déciderai en fonction du contexte
40:43 des autres listes,
40:45 du contexte politique. Mais d'abord,
40:47 nous préparons notre programme,
40:49 nos axes de campagne.
40:51 La présidentielle du pauvre,
40:53 c'est comme ça que les élections européennes
40:55 ont toujours été surnommées ?
40:57 C'est ce que vous écriviez il y a quelques années.
40:59 Est-ce que ça veut dire que ce n'est pas un scrutin de votre rang ?
41:01 C'était une formule de M. Bayrou.
41:03 Il faut rendre à César ce qui appartient à César.
41:05 Et à son époque,
41:07 c'est-à-dire dans les années 90,
41:09 il disait la présidentielle du pauvre
41:11 parce que ça voulait dire qu'on se préparait
41:13 à la présidentielle.
41:15 Vous voyez ?
41:17 M. Sarkozy a fait ça.
41:19 M. Villiers, M. Le Pen.
41:21 Vous voyez ? Les gens,
41:23 avant la présidentielle, passaient par les européennes.
41:25 Moi, ça ne vous a pas échappé
41:27 que je suis déjà passé par
41:29 les présidentielles.
41:31 Donc, pour moi, ce n'est pas la même chose.
41:33 Vous vous hésitez tout à l'heure quand Céla Bougrilhou vous a demandé
41:35 si vous pourriez arrêter.
41:37 Je n'ai pas hésité, non.
41:39 Vous avez cherché un peu votre réponse.
41:41 Je voulais répondre le mieux.
41:43 Est-ce qu'il y a des moments où vous vous interrogez
41:45 sur ce choix d'avoir basculé en politique ?
41:47 Écoutez.
41:49 Moi, je considère que
41:51 je dois faire ce que je dois.
41:53 Et je considère
41:55 et j'ai considéré
41:57 que j'étais très content
41:59 de ma carrière de journaliste politique.
42:01 J'étais très heureux
42:03 dans ce que je faisais dans les derniers mois
42:05 avant la présidentielle.
42:07 Mais j'ai considéré que
42:09 le danger était urgent
42:11 et qu'il me fallait absolument agir
42:13 puisque aucun politique
42:15 n'agissait dans le sens que je le souhaitais.
42:17 Donc, je me suis levé
42:19 et j'ai dit, puisque personne ne se lève,
42:21 je vais moi-même faire le travail.
42:23 Et je
42:25 continue sur ce sujet-là.
42:27 Si, par exemple, Vincent Bolloré, que vous saluez d'ailleurs
42:29 dans votre livre, vous proposait
42:31 un nouveau rendez-vous sur l'un de ces médias,
42:33 vous accepteriez ? Vous pourriez vous poser la question ?
42:35 Écoutez, moi, je
42:37 me pose toujours toutes les questions
42:39 aux questions qu'on me pose
42:41 et je réponds en général.
42:43 Vous savez, je vous rappelle
42:45 quand même, je vous rappelle quand même,
42:47 que le CSA,
42:49 devenu l'Arkom depuis,
42:51 a inventé une jurisprudence
42:53 pour moi.
42:55 Et pour m'éjecter
42:57 de ces news.
42:59 Ça reconsidère pas mal
43:01 le rôle
43:03 de ces juridictions administratives...
43:05 - Il y avait une logique,
43:07 parce que vous alliez particuler en politique, ce que vous avez fait...
43:09 - Non mais pas du tout, pas du tout, pas du tout...
43:11 Pas du tout.
43:13 Il n'empêche
43:15 que j'ai été l'objet d'une jurisprudence
43:17 particulière,
43:19 ad hominem, et que
43:21 ça a tout changé dans mon rapport
43:23 et sur ma présence à l'antenne.
43:25 - Est-ce que dans votre engagement et votre combat,
43:27 le fait d'avoir une tribune,
43:29 une nouvelle tribune,
43:31 pourrait se poser, c'est-à-dire une autre façon finalement
43:33 de continuer de mener votre débat,
43:35 pour avoir de l'exposition, avoir des...
43:37 - Mais tout ce qui est possible
43:39 sera fait. Vous voyez,
43:41 je suis chez vous, j'en suis très heureux,
43:43 j'ai écrit un livre,
43:45 je sillonne la France
43:47 partout...
43:49 - Justement, votre livre s'est vendu à ce jour à 60 000 exemplaires,
43:51 c'est beaucoup moins,
43:53 beaucoup moins même que les précédents livres
43:55 que vous aviez écrits. Est-ce que vous êtes
43:57 déçu par ces scores, ou est-ce que ça
43:59 vous interroge sur le fait qu'aujourd'hui,
44:01 ce que vous pouvez dire intéresse peut-être un peu moins ?
44:03 - Écoutez, vous savez,
44:05 c'est pas "les précédents", c'est "le précédent".
44:07 J'ai vendu 300 000 exemplaires...
44:09 - Chacun de vos livres se vende moins que le précédent, mais...
44:11 - Ah oui, par rapport au Suicide français
44:13 qui s'est vendu à 500 000, c'est sûr
44:15 que je vendrais toujours moins.
44:17 Vous savez, c'est toujours la même histoire.
44:19 Quand
44:21 je me compare à moi-même,
44:23 je suis déçu, mais quand je me compare aux autres,
44:25 là,
44:27 je suis quand même satisfait. Il y a la plupart,
44:29 99% des auteurs
44:31 aimeraient bien vendre 60 000 exemplaires.
44:33 - Mais est-ce que vous ne dites pas
44:35 "finalement, tout ce que j'avais à dire, je l'ai dit,
44:37 et aujourd'hui, les gens n'ont plus forcément
44:39 de choses à découvrir, finalement,
44:41 en lisant par exemple vos livres."
44:43 - Je vous ai répondu tout à l'heure,
44:45 d'abord, c'est pas vrai, parce que j'ai toujours
44:47 des choses nouvelles à dire, des analyses nouvelles,
44:49 ceux qui ont lu mon livre le savent,
44:51 et en plus, je pense
44:53 que
44:55 aujourd'hui, justement, je suis passé
44:57 à l'action, parce que ce que je disais
44:59 n'était
45:01 pris en compte par personne, et je constate
45:03 d'ailleurs, je vous l'ai dit dans la première partie de votre émission,
45:05 que quand
45:07 je le dis en tant que responsable politique,
45:09 ça a encore plus d'impact,
45:11 et les autres parties sont tentées
45:13 de m'imiter.
45:15 - Finalement, est-ce que la bataille culturelle
45:17 est pour vous plus importante que le combat politique ?
45:19 Est-ce que vous diriez ça aujourd'hui ?
45:21 - Je vous avoue que je ne comprends pas
45:23 cette question.
45:25 Jamais vous ne poseriez cette question à M. Mélenchon.
45:27 - Mais parce que vous avez un profil qui est différent
45:29 de celui de Jean-Luc Mélenchon, tout simplement ?
45:31 - Mais Jean-Luc Mélenchon mène le combat culturel avec une efficacité
45:33 redoutable, et il ne considère
45:35 pas qu'il faut choisir entre l'action
45:37 culturelle et l'action politique, c'est lié.
45:39 Vous savez, je ne vais pas me mettre
45:41 à vous citer Gramsci
45:43 comme à chaque fois,
45:45 de façon rituelle, on le fait,
45:47 mais il n'empêche qu'on sait depuis lui,
45:49 depuis ce théoricien marxiste, je vous le rappelle,
45:51 qu'il n'y a pas
45:53 d'action politique efficace si elle n'est pas
45:55 préparée par un
45:57 tir d'artillerie, si j'ose dire, culturel.
45:59 C'est ce que fait la gauche, et donc
46:01 c'est pour ça que Reconquête,
46:03 nous sommes les seuls à le faire à droite.
46:05 - Si on vous pose cette question, c'est aussi
46:07 parce que l'ancien numéro 2 du Front National,
46:09 Bruno Maigret, qui vous avait soutenu en
46:11 2022, a dit que vous
46:13 resteriez un témoin, pas davantage,
46:15 il est resté commentateur, son constat était le bon,
46:17 ses propositions n'étaient pas à la hauteur.
46:19 Est-ce que vous partagez ce constat ?
46:21 - Mais pourquoi a-t-il suit alors qu'on lui demandait ?
46:23 - Il a été déçu, visiblement.
46:25 Alors, il y a une interpellation sur
46:27 les réseaux sociaux avec le hashtag
46:29 #LeGrandJury sur l'une de vos initiatives d'ailleurs.
46:31 - Oui, qui concerne l'intelligence artificielle.
46:33 Votre équipe a mis en place un robot
46:35 qui répond à toutes les questions sur vous
46:37 et sur votre programme, sur votre site.
46:39 Et le souci, c'est qu'à la question
46:41 "Avez-vous déjà été condamné pour incitation
46:43 à la haine raciale ?" cette intelligence
46:45 artificielle répond "Non,
46:47 ce n'est pas encore fiable".
46:49 - Vous savez, je ne suis pas un spécialiste.
46:51 Mes équipes ont fait cela, je pense qu'il faut
46:53 s'adapter à
46:55 la modernité,
46:57 à la technologie, moi, la plus moderne.
46:59 Donc, c'est pour répondre
47:01 avec l'intelligence artificielle aux gens
47:03 qui m'interrogeaient. Monsieur Maigret
47:05 pourra interroger pour voir à quel point
47:07 mon programme était bon, contrairement à ce qu'il
47:09 prétend. Et
47:11 pour le reste, vous savez, il y a certainement
47:13 des erreurs, des bugs,
47:15 peu importe. - Justement, sur la théorie du grand
47:17 remplacement, vous l'avez évoqué à plusieurs
47:19 reprises dans cette émission, Libération a
47:21 repéré qu'il y a des incohérences.
47:23 Par exemple,
47:25 l'intelligence artificielle répond que c'est une théorie
47:27 complotiste d'extrême droite
47:29 sans aucune base scientifique et rejetée
47:31 par la majorité des spécialistes. - Ben oui, c'est ce qui est
47:33 écrit dans... - Vous le reprenez.
47:35 - C'est ce qui est écrit dans Wikipédia, ça.
47:37 Mais que je conteste.
47:39 Donc depuis, j'imagine que mes équipes
47:41 ont corrigé. Vous savez, chaque GPT a été
47:43 programmé par des gens
47:45 de Californie qui sont
47:47 complètement imprégnés
47:49 de l'idéologie woke. Donc ce n'est pas anormal.
47:51 - Et pourtant, vous reprenez ce système. - Non, je ne... Pourquoi je reprends
47:53 ce système ? Parce que, encore une fois,
47:55 il faut absolument nous adapter à toutes les
47:57 technologies modernes. Je ne suis pas technophobe,
47:59 je ne rejette pas les technologies a priori.
48:01 - Vous parlez de la théorie
48:03 woke. Loris Boischot,
48:05 on va parler d'école. - Éric Zébourg,
48:07 le ministre de l'Éducation nationale,
48:09 Papendiaï, a présenté il y a quelques jours
48:11 un plan pour favoriser la mixité
48:13 dans les écoles publiques. Est-ce que
48:15 c'est une bonne idée du gouvernement ?
48:17 - Écoutez, je considère que M. Papendiaï,
48:19 comme ses prédécesseurs d'ailleurs,
48:21 fait un mauvais diagnostic.
48:23 C'est-à-dire que, pour moi,
48:25 la priorité n'est pas
48:27 la lutte contre la mixité, je vais vous dire ce que j'en pense,
48:29 par ailleurs, la mixité sociale,
48:31 comme on dit, mais l'effondrement du
48:33 niveau scolaire. C'est ça,
48:35 la priorité des priorités. Et donc,
48:37 il faut corriger absolument
48:39 cet effondrement, le redresser.
48:41 J'avais beaucoup de propositions dans mon
48:43 programme qui allait de
48:45 la suppression du collège unique
48:47 jusqu'au, à des exigences
48:49 en matière de niveau scolaire
48:51 bien supérieur à ce qu'on fait aujourd'hui
48:53 où, vous savez, on relève toutes les notes,
48:55 etc. Je passe. Donc, pour moi,
48:57 mauvais diagnostic, mauvaise mesure.
48:59 Maintenant, quand M. Papendiaï,
49:01 encore une fois, comme ses prédécesseurs, parle de
49:03 mixité sociale, il ne faut pas se cacher
49:05 derrière son petit doigt. C'est encore
49:07 une manipulation sémantique.
49:09 La vérité... - L'idée qu'il y a derrière,
49:11 l'idée du gouvernement,
49:13 c'est de dire, laisser les riches entre riches
49:15 et les pauvres entre pauvres, entre guillemets,
49:17 entre eux, c'est un accélérateur de ghettoïsation.
49:19 - J'allais vous répondre, c'est faux.
49:21 Ce n'est pas les riches entre
49:23 riches et les pauvres entre pauvres.
49:25 C'est le problème et la vraie question.
49:27 C'est une fois de plus l'immigration.
49:29 C'est une fois de plus les enfants de l'immigration.
49:31 C'est ça le sujet. On parle de
49:33 mixité sociale parce qu'on ne veut pas
49:35 trancher le grand tabou
49:37 de la mixité
49:39 ethnique et culturelle. Je vais vous dire,
49:41 aujourd'hui, dans les écoles les plus
49:43 élitistes, Henri IV,
49:45 Louis Le Grand et d'autres,
49:47 il y a énormément d'enfants
49:49 de profs. Est-ce que
49:51 vous considérez que les profs sont des riches ?
49:53 Est-ce qu'ils ont des Porsches ? Est-ce qu'ils
49:55 ont des bateaux, les profs ?
49:57 Et pourtant, je me souviens
49:59 que M. Allègre disait il y a 20 ans
50:01 déjà que 50% des étudiants
50:03 à Polytechnique étaient enfants d'enseignants.
50:05 Donc tout ça c'est du baratin.
50:07 C'est du grand baratin.
50:09 C'est-à-dire que la vérité c'est
50:11 que les riches sont avec des gens
50:13 modestes, les enfants de profs sont modestes,
50:15 mais simplement que ce que
50:17 veut absolument M. Papandaye
50:19 c'est imposer
50:21 aux Français qu'il a fui l'immigration.
50:23 Il a déjà détruit
50:25 l'école publique avec ces méthodes-là,
50:27 lui et ses prédécesseurs. Il veut
50:29 désormais achever l'école privée.
50:31 Parce que les gens votent avec leurs pieds, comme disait
50:33 Lénine jadis. C'est-à-dire qu'il fuit
50:35 l'école publique dès qu'il y a trop d'immigrés.
50:37 Parce que trop d'enfants de l'immigration
50:39 veut dire deux choses. La première,
50:41 un développement inouï de la violence,
50:43 des raquettes, et
50:45 de toutes les violences possibles et imaginables
50:47 contre les profs et les élèves. Et deuxièmement,
50:49 l'aggravation de l'effondrement
50:51 du niveau scolaire.
50:53 C'est ça les deux causes massives
50:55 d'une immigration importante
50:57 dans les collèges
50:59 et dans les lycées français.
51:01 C'est ça le sujet. Donc, M. Papendaye
51:03 se moque de nous, en vérité.
51:05 Mais, vous savez, si
51:07 l'enseignement catholique, puisque c'est lui qui est visé,
51:09 cède à cela...
51:11 - Il a renoncé à présenter un plan pour les écoles privées,
51:13 son plan ne concerne que les écoles publiques. - Absolument.
51:15 J'ai vu aussi que l'enseignement catholique
51:17 était prêt à s'engager
51:19 dans des taux de
51:21 boursier, etc.
51:23 Tout ça, encore une fois, c'est de la
51:25 manipulation sémantique, vous avez bien compris.
51:27 - Merci beaucoup, Eric Zemmour, pour ce grand jury.
51:29 Un grand jury que vous retrouvez sur ertf.fr.
51:31 C'est terminé, Eric Zemmour.
51:33 A bientôt. Et bon dimanche
51:35 à tous.
51:37 [SILENCE]