Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 12 mai 2024
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00:00 [Musique]
00:10 Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
00:13 Bonjour à tous, bienvenue dans ce Grand Jury en direct sur RTL et sur Paris Première.
00:19 Bonjour Sala et Lahiri. Vous êtes ministre en charge de l'enfance, de la jeunesse et des familles.
00:24 Vous allez nous éclairer sur les dernières idées d'Emmanuel Macron.
00:28 Un devoir de visite pour les pères qui n'élèvent pas leurs enfants après une séparation.
00:32 Un check-up fertilité pour les jeunes.
00:35 Le réarmement démographique d'Emmanuel Macron vaut bien quelques explications.
00:40 Tout comme la campagne des Européennes, décidément difficile pour votre famille politique.
00:46 La campagne des Européennes, ce sera aussi la seconde partie de ce Grand Jury.
00:50 Après la pause de midi et demi, nous serons avec Léon Defontaine, le candidat du PC.
00:55 Mais pourquoi voter communiste aux Européennes ? C'est ce que nous verrons avec lui.
00:59 Pour commencer, nous sommes donc avec vous, Sala et Lahiri.
01:03 A mes côtés pour vous interroger, Pauline Buisson de M6 et Claire Conruyt du Figaro.
01:09 Emmanuel Macron a donc proposé cette semaine de réfléchir à un devoir de visite des pères séparés auprès de leurs enfants.
01:16 Une question de Pauline Buisson.
01:17 Oui, Sala et Lahiri, un devoir, ça veut dire une obligation.
01:21 Emmanuel Macron ne dit pas comment faire, comment peut-on imposer à un père de s'impliquer dans l'éducation de ses enfants s'il n'en a pas envie.
01:29 Bonjour à tous et bonjour aux Français qui nous écoutent.
01:32 Ce qui est important de comprendre aujourd'hui, c'est que dire qu'il y a des droits et des devoirs vis-à-vis de ses enfants, ce n'est ni moralisateur ni intrusif.
01:41 Ce qui est certain, c'est que quand on fait un enfant, dans la très grande majorité des cas, on est deux.
01:45 Il n'y a pas de drame si on se sépare.
01:47 Par contre, on ne se sépare jamais de ses enfants.
01:49 Et donc accompagner la construction d'une équipe parentale avec les deux parents, avec le même engageant, est une nécessité, une nécessité pour les enfants eux-mêmes.
01:57 Alors comment on fait ?
01:59 On fait d'abord en prévention, on fait en accompagnant chacun des deux parents dans la vie de ses enfants.
02:04 Parce qu'aujourd'hui, qui accompagne les sorties scolaires ?
02:07 Qui emmène en vacances ?
02:08 Qui prépare le goûter pour la fête de l'école ?
02:11 Et bien c'est souvent très déséquilibré.
02:12 Ça s'appelle comment ?
02:13 Ça s'appelle le soutien à la parentalité.
02:16 Ça s'appelle la médiation familiale.
02:17 Ça s'appelle d'une certaine manière, un accompagnement à la parentalité.
02:21 Mais pour reprendre vos exemples, comment vous faites en sorte que les pères accompagnent plus les enfants en sortie scolaire, qu'ils préparent les goûters, etc.
02:26 Comment concrètement on peut faire ?
02:27 Très concrètement, on continue ce qu'on a commencé à faire.
02:29 On a transformé quoi ?
02:31 On a transformé le congé paternité et accueil du jeune enfant.
02:34 On l'a doublé.
02:35 Il est passé de 14 jours à 28 jours.
02:38 Et bien ça a marché, 71% des parents l'ont pris.
02:42 Ça veut dire quoi ?
02:43 Ça veut dire que les aspirations des familles de 2024...
02:45 71% des pères prennent aujourd'hui leur congé paternité.
02:48 Exactement. Et c'est une réussite.
02:49 Et c'est une réussite parce que notre majorité a saisi cette opportunité.
02:52 Mais c'est aussi une réussite parce que dans le fond on regarde les familles telles qu'elles sont aujourd'hui.
02:56 Les familles des années 60 ne sont pas les réalités des années 2024.
03:00 Les parents ont envie d'être aux côtés de leurs enfants.
03:02 Mais parfois c'est difficile.
03:03 Difficile par le travail, difficile par l'éloignement.
03:06 Et donc on fait quoi ?
03:07 Et bien on construit une société où dans l'entreprise on peut parler de parentalité.
03:11 On peut parler du congé quand on a un enfant malade.
03:14 On peut se dire que oui, à un moment, on a besoin de temps.
03:17 Et c'est ce temps qu'on essaie de construire avec l'accompagnement nécessaire.
03:20 Vous parlez des incitations quelque part ou des propositions qui sont faites aux familles.
03:24 Là, quand on parle d'un devoir, on passe à une autre notion.
03:27 C'est celle d'une obligation.
03:30 Vous savez, c'est quand même du bon sens de dire qu'on a des devoirs vis-à-vis de ses enfants.
03:33 On a une responsabilité vis-à-vis de ses enfants.
03:36 Et c'est la philosophie qui est la nôtre.
03:37 Pourquoi ? Parce que c'est dans l'intérêt des enfants.
03:39 Mais soyons très clairs, parce que je l'ai entendu aussi.
03:41 A aucun moment, ça ne touche les parents qui ont été violents.
03:47 Ou auxquels on reproche de la maltraitance.
03:50 Ou qui mettent en danger leur famille.
03:52 Jamais.
03:53 Bien sûr qu'on a été loin et on a même renforcé la loi.
03:56 Aujourd'hui, on suspend l'autorité parentale quand un parent est violent.
03:59 Ou quand un parent est maltraitant.
04:00 Voir, on la retire totalement.
04:02 Non mais c'est important de l'entendre.
04:03 Et donc, c'est dans l'intérêt des enfants.
04:05 Aujourd'hui, un père qui ne voit pas ses enfants, l'idée c'est de l'obliger à voir ses enfants.
04:10 Est-ce que c'est souhaitable quand un père ne veut pas voir ses enfants, de l'obliger à les voir ?
04:14 Aujourd'hui, ce qu'on souhaite, c'est construire dans l'intérêt des enfants, d'une certaine manière, une vraie équipe parentale.
04:20 Vous savez, quand un enfant il attend le dimanche parce qu'il doit voir un de ses parents et qu'il ne vient pas, ce qu'il vit.
04:24 Quand il doit partir en vacances avec lui et que finalement, ou avec elle d'ailleurs, et qu'il n'y a personne qui se présente.
04:30 Et bien, il y a des conséquences. Il y a du déchirement.
04:33 Et notre responsabilité, c'est simplement de mettre les moyens.
04:36 Et donc, oui, d'ouvrir ce débat, franchement, sans tabou, et sans être dans l'intimité des familles.
04:41 Mais de dire comment on fait.
04:43 Quand vous dites ouvrir un débat, vous pensez à quoi ? Parce qu'ouvrir un débat, certes, mais après, concrètement, ça veut dire quoi ?
04:48 Très concrètement, c'est...
04:49 Qu'est-ce que vous avez en tête pour rendre ce devoir-là concret ?
04:53 Très concrètement, on fait quoi ? On a construit du soutien à la parentalité.
04:57 C'est des ateliers où on réunit les parents et les enfants.
04:59 Où on accompagne parfois les parents qui se séparent.
05:02 Et une fois, il n'y a pas de drame, tant qu'on est au rendez-vous de ces responsabilités vis-à-vis de ces enfants.
05:06 Et on sera intraitables sur la protection des enfants.
05:09 Donc tous ceux qui sont nocifs ou toxiques pour les enfants, ils seront éloignés, toujours.
05:13 Mais dans le fond, bien sûr qu'on a besoin de l'amour de ses parents.
05:16 On ne se sépare jamais de ses parents.
05:18 Et quand on a souhaité un enfant, et bien on en est responsable.
05:20 C'est encore une fois du bon sens que de le rappeler.
05:22 Et on sera au rendez-vous avec des ateliers "Parents, parlons".
05:25 "Parlons séparation", "Parlons adolescence", "Parlons envie".
05:28 - Pourquoi vous faites la différence entre un père défaillant et un père toxique ?
05:32 Là, on rentre dans la dentelle d'une définition compliquée à saisir.
05:37 Et est-ce que c'est dans l'intérêt d'un enfant d'avoir un père défaillant, qu'on oblige à avoir cet enfant ?
05:45 - Vous savez, moi je veux juste rappeler une chose.
05:47 Déjà, la majorité des parents souhaitent le meilleur pour leurs enfants.
05:49 Et c'est ce que je vois au quotidien.
05:51 C'est quand même des parents qui se mobilisent.
05:52 Après, il y a une minorité, c'est vrai, de parents qui ne sont pas au rendez-vous.
05:55 Il y en a qui sont défaillants, il y en a qui sont déserteurs.
05:58 Parfois même malgré eux.
05:59 Quand ils sont défaillants, la justice est là pour protéger les familles et les enfants.
06:03 Par contre, quand ils sont parfois déserteurs malgré eux, c'est que le lien s'est étiolé, qu'on a pris des mauvaises habitudes.
06:09 Et même avant de se séparer, la charge et la responsabilité éducative pèsent souvent sur un parent plus que l'autre.
06:15 Et c'est ça notre obsession.
06:16 C'est que dans l'intérêt des enfants, oui, le couple parental doit pouvoir se former.
06:19 Et là, on peut réfléchir à des choses.
06:21 C'est ce que nous faisons.
06:22 Par exemple, quand on devient parent ou au moment de la conception, de prendre le temps de se poser un certain nombre de questions.
06:29 Comment on veut élever notre enfant ? Comment on l'intègre dans une fratrie ?
06:32 Et les familles françaises, aujourd'hui, elles sont diverses.
06:34 Il y a des familles recomposées, il y a des familles qui adoptent, il y a des familles qui séparent.
06:38 Et puis il y a des familles qui vont bien et on sera aussi en accompagnement des familles, dans le fond, qui ont simplement parfois des questions.
06:44 Donc là, on va être dans un système où l'État éduque les pères.
06:48 Jamais.
06:49 Par contre, l'État s'est rappelé la responsabilité de ceux qui ne sont pas au rendez-vous de leurs devoirs.
06:54 Oui, ça nous l'assumons.
06:56 Emmanuel Macron a aussi annoncé la création d'ici fin 2025 d'un congé de naissance.
07:01 Vous l'évoquiez, trois mois pour la mère, trois mois pour le père, cumulables durant la première année de vie de l'enfant.
07:07 Est-ce que cela va remplacer le congé parental qui était beaucoup plus long, lui ?
07:12 Nous, notre obsession, c'est de permettre, un peu dans la continuité des mille premiers jours,
07:16 du doublement du congé paternité et accueil du jeune enfant, de donner du temps.
07:21 Du temps, dans ces moments hyper précieux, finalement, de la naissance d'un bébé.
07:25 Le congé de naissance, c'est un nouveau droit.
07:27 Et un droit qui vient corriger, d'une certaine manière, effectivement, la prépare qui est ce congé forfaitaire.
07:33 Disons ce que c'est.
07:34 On peut aller jusqu'aux trois ans de l'enfant pour 448 euros.
07:37 Est-ce qu'aujourd'hui, on peut vivre avec 448 euros ?
07:41 La grande majorité, c'est non.
07:43 D'ailleurs, ça s'effondre.
07:44 On est à peine passé de 500 000 personnes qui le prenaient à plus de 250 000.
07:48 Donc la philosophie, c'est de le réduire et de mieux l'indemniser ?
07:50 L'idée, c'est de le réduire, de mieux l'indemniser parce qu'il sera proportionnel au salaire,
07:54 et de, oui, de créer une opportunité, au moins la liberté de se dire,
07:58 est-ce que je peux m'arrêter ou pas, en pouvant assurer le loyer, les charges de la voiture,
08:03 les charges de la famille et de la maison.
08:05 Et en même temps, de construire une égalité, puisqu'elle est valable pour les deux parents.
08:09 Les deux parents auront 3 mois, chacun, pouvant venir compléter le congé paternité-accueil du jeune enfant
08:15 et le congé, bien sûr, matérinité, qui ne bouge pas.
08:17 Donc c'est un droit nouveau, un droit mieux indemnisé,
08:20 et dans le fond, qui répond à une aspiration des familles.
08:23 Vous savez, moi, quand je vois les jeunes parents, ils disent quoi ?
08:25 "Mais j'ai envie d'être là. J'ai envie de profiter de ces premiers jours.
08:29 J'ai envie de pouvoir, finalement, construire ces souvenirs."
08:32 Et en même temps, je vois leurs angoisses.
08:34 Leurs angoisses sur les modes de garde, sur les modes d'accueil.
08:37 Et c'est pour ça que ce congé de naissance se construit,
08:39 en même temps que nous mettons en place le service public de la petite enfance,
08:43 parce que cette anxiété de ne pas avoir de garde ou de place en crèche, elle est réelle.
08:47 - Justement, le congé parental venait, quelque part, combler aussi ça.
08:50 C'est-à-dire que quand vous n'aviez pas de mode de garde,
08:52 vous pouviez prendre un congé parental sur les trois premières années de l'enfant.
08:56 - Mais vous voyez bien que c'était à tort. Ce n'était pas une liberté.
08:58 Ce n'était pas un choix, parce qu'on l'a souhaité. On le subissait.
09:03 Nous, ce qu'on veut, et c'est l'obsession du président de la République...
09:05 - Il n'y a pas plus de moyens de garde aujourd'hui.
09:07 - Eh bien, il y a un investissement... - Cette situation-là ne va pas changer.
09:09 - Si, elle changera, et je l'espère bien, parce qu'avec les collectivités locales en particulier,
09:13 dès le 1er jovier, elles deviennent autorités régulatrices.
09:16 Concrètement, ça veut dire quoi ?
09:17 On a mis 6 milliards d'euros, 6 milliards, c'est historique,
09:20 pour permettre de lever la première angoisse des familles.
09:23 Avoir une place sur une assistante maternelle, avoir une place en crèche ou en garde.
09:27 Mais comment on le fait ?
09:28 On le fait avec les élus locaux, on le fait en finançant des places d'assistantes maternelles,
09:32 on le fait en revalorisant les professionnels des crèches.
09:36 On le fait aussi en regardant en face la réalité des familles,
09:39 et en faisant que, on va réformer le complément mode de garde,
09:43 parce que oui, aujourd'hui, avoir son enfant sur une assistante maternelle coûte beaucoup plus cher
09:47 que de le mettre en crèche.
09:48 Mais quand on n'a pas de place en crèche, on fait quoi ?
09:50 Eh bien, parfois, on s'arrête, et donc oui, on prend la fameuse congée parentale à 448 euros,
09:55 mais pas parce qu'on l'a souhaité.
09:56 Maintenant, nous, notre philosophie, c'est la liberté, et l'accompagnement des choix des familles,
10:01 et donc, la question, ça sera la transition d'un modèle à l'autre,
10:04 mais surtout, de créer ces places nécessaires aux familles.
10:06 Je reviens un instant sur le congé de naissance.
10:07 Les deux parents pourront-ils prendre leurs trois mois de congé ensemble,
10:12 ou au même moment, en fait, ou c'est pas l'idée ?
10:14 Alors, l'idée, c'est de faire confiance aux choix des familles,
10:18 et donc, on autorisera le fait de le prendre ensemble, ou de le prendre l'un après l'autre,
10:22 ça sera la liberté de chacun, et c'est là où l'État n'est pas moralisateur, l'État n'est pas intrusif,
10:26 l'État, il crée cette opportunité nouvelle.
10:28 Et ça sera le débat que je mènerai devant le Parlement et devant l'Assemblée Nationale,
10:34 et le Sénat, dès l'automne, pour présenter, effectivement, les modalités du congé de naissance,
10:40 et il sera opérationnel pour 2025.
10:42 Ce congé sera indemnisé à hauteur de 50% du salaire jusqu'à 1900 euros maximum.
10:48 50% du salaire, pour les bas salaires, ça va quand même faire très très peu.
10:53 Est-ce qu'ils pourront prendre ce congé ?
10:55 Aujourd'hui, c'est quatre fois plus que le forfait qui existe aujourd'hui.
10:59 - C'est le maximum. - Bien sûr, mais c'est un plafond.
11:02 Après, disons les choses telles qu'elles sont.
11:04 Quand tu multiplies par quatre, déjà tu crées la possibilité de se dire
11:07 "Est-ce que je peux le prendre, est-ce que je souhaite le prendre ou pas ?"
11:09 Ça, c'est le premier point.
11:10 Et puis le deuxième point, c'est quoi ?
11:11 C'est le travail que nous menons avec les entreprises,
11:14 avec l'ensemble des organisations employeures,
11:16 pour faire qu'on aille vers ce maintien de salaire.
11:19 Les familles qui, aujourd'hui, prennent le congé paternité et accueillent du jeune enfant,
11:23 en général, elles ont un maintien de salaire dans sa totalité.
11:25 Concrètement, quelqu'un qui gagne aujourd'hui le SMIC,
11:27 touchera deux fois moins quand il prendra son congé parental.
11:30 La partie qui sera prise en charge par l'État sera à hauteur de 50%.
11:34 Aujourd'hui, on parle de 448 euros de forfait.
11:37 Demain, on parlera du salaire, donc de la ligne de départ.
11:39 C'est ça, la réalité.
11:40 Et ensuite, le complément, et ça, les discussions que nous avons avec les organisations syndicales, patronales, bien sûr.
11:45 Est-ce qu'il n'y aura pas un déséquilibre entre les salariés dont les entreprises complètent
11:49 et ceux pour lesquels il n'y aura pas de complément ?
11:52 Est-ce qu'il n'y aura pas un déséquilibre important qui pourrait en décourager certains ?
11:56 Non, non, notre volonté, c'est déjà de multiplier par quatre.
11:59 C'est ça, la réalité. C'est déjà beaucoup mieux que ce qui existe aujourd'hui.
12:02 Et donc, cette liberté-là n'existe même pas aujourd'hui.
12:04 Les familles ne se posent même pas la question de pouvoir s'arrêter ou pas.
12:07 Et donc, c'est un progrès, c'est un droit nouveau pour la classe moyenne,
12:10 qui aujourd'hui, encore une fois, n'a même pas le luxe de se dire
12:13 "Est-ce que je peux prendre en charge, finalement, mes charges et en même temps profiter de mes enfants ?"
12:17 Ça, c'est le premier point.
12:18 Le deuxième, c'est d'accompagner, bien sûr, les petites entreprises et les plus grandes
12:22 pour travailler à une évolution mais profonde dans notre société.
12:25 On parlait beaucoup d'égalité entre la vie personnelle et la vie professionnelle.
12:29 Mais la réalité n'est plus là.
12:31 Aujourd'hui, c'est une égalité et un équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale.
12:36 Et donc, la réalité d'une famille, c'est parfois les premiers temps de l'enfant,
12:40 mais c'est aussi des moments parfois plus difficiles ou plus heureux,
12:43 d'une situation malheureusement de maladie, de handicap,
12:46 ou encore de recomposition familiale.
12:48 Et c'est ça que nous travaillons avec les organisations syndicales et les entreprises,
12:51 pour que les petites, comme les plus grandes, mais aussi que la fonction publique et l'État,
12:55 soient exemplaires dans cet accompagnement des familles.
12:57 C'est ça la transformation de la mentalité que nous voulons faire.
13:00 On parle des enfants.
13:01 L'un des objectifs aussi d'Emmanuel Macron, c'est que les Français fassent des enfants.
13:05 Il veut réinstaurer, pardonnez-moi, un "check-up" fertilité
13:09 pour tous les jeunes, hommes et femmes, autour des 20 ans.
13:13 Est-ce que l'idée, c'est d'inciter à faire des enfants ?
13:17 Vous savez, la politique familiale, elle a été longtemps considérée
13:20 comme une politique fiscale ou une politique du chèque.
13:23 Aujourd'hui, ce n'est pas l'aspiration et les besoins des familles.
13:26 Aujourd'hui, on fait un enfant quand on a confiance en l'avenir.
13:29 Et c'est ce que nous faisons en bâtissant une Europe forte.
13:31 Vous dites, avoir un enfant, ce n'est pas une question de moyens ?
13:33 Pas exclusivement. Il y a des freins.
13:35 Et nous, notre objectif, moi, mon travail, mon rôle, c'est de lever ces freins.
13:38 Mais le premier frein, c'est l'angoisse.
13:40 Déjà, on essaie de construire une société où on se sent en sécurité,
13:43 où on a l'école qui est forte, où l'Europe est forte.
13:45 Ça, c'est le premier point. Le deuxième, c'est quoi ?
13:47 C'est les places en crèche. C'est la première raison dans laquelle
13:50 on se dit "peut-être que je ne peux pas le faire, parce que comment je vais m'organiser ?"
13:53 Service public de la petite enfance.
13:55 Ensuite, c'est l'équilibre à l'intérieur de la famille, le couple.
13:58 Et puis, la réalité, c'est que parfois, c'est dur.
14:01 C'est dur d'avoir un enfant. Ce n'est pas aussi simple.
14:03 Alors même que les parents, le dimanche, ou les amis,
14:05 arrêtaient de vous dire "bah alors, c'est pour quand ?
14:07 Vous y êtes ? Est-ce que vous avez envie ?"
14:10 Et c'est dur. Un couple sur quatre, aujourd'hui,
14:13 ce n'est pas si aisé pour lui de le faire.
14:16 Alors, on va briser ce tabou de l'infertilité,
14:18 et dire à quel point, oui, la prévention est nécessaire.
14:21 Cette prévention, elle prend quelle forme ?
14:23 D'abord, parler de ce qui trouble notre capacité de faire des enfants.
14:26 Le tabac. L'obésité.
14:29 Dans le fond, aussi, malheureusement, beaucoup trop, l'âge.
14:33 On fait des enfants de plus en plus tard, et donc oui,
14:35 de plus en plus tard, ça veut dire de plus en plus difficilement.
14:37 Mais justement, est-ce qu'à 20 ans, c'est le temps de faire ce bilan fertilité ?
14:40 Parce que ce n'est peut-être pas forcément dans les préoccupations des personnes à 20 ans.
14:43 Mais c'est une chance. A 20 ans, se dire "j'aurai le droit d'avoir un rendez-vous médical
14:48 qui sera pris en charge 100% par la Sécurité Sociale,
14:50 que je sois un homme ou que je sois une femme",
14:52 c'est finalement mettre toutes les chances de mon côté.
14:54 Pourquoi ? Parce qu'on y répond aussi en prévention.
14:57 30% des situations de stérilité ou d'infertilité, aujourd'hui,
15:00 sont dues à des maladies sexuellement transmissibles mass soignées.
15:03 Donc demain, permettre d'avoir conscience de ça,
15:06 avec les cours d'éducation civique, et évidemment d'affectif à l'école,
15:11 mais aussi les préservatifs gratuits, pris en charge, c'est de la prévention.
15:15 Mais savoir à 20 ans que ça va être dur, ou peut-être simple,
15:19 c'est finalement peut-être saisir l'opportunité de faire une conservation ovocitaire.
15:24 Ça, c'est une réalité, et ça, c'est une grande politique de prévention,
15:27 pour que le jour où on a envie, on puisse le faire.
15:29 Donc c'est de la sensibilisation, en fait, ce check-up fertilité ?
15:32 - C'est comme ça qu'il faut le prendre. Ça sera à quel âge ?
15:34 - Entre 18 et 25 ans. Il n'y a pas d'injonction à le faire.
15:38 Il y a surtout, oui, une nouvelle opportunité pour se dire,
15:41 comment ça va se passer pour moi, et comment je peux...
15:43 - C'est-à-dire que les jeunes recevront un courrier de la sécurité sociale
15:45 en leur disant "vous pouvez aller à un check-up fertilité spécialité" ?
15:48 - Il y a des grands rendez-vous, vous savez, quand on fait le fameux bilan buccodentaire,
15:51 il y a des grands rendez-vous pour la santé, et aujourd'hui,
15:54 savoir dans quel état est notre corps, comment vont parfois nos ovocytes ou nos spermatozoïdes,
16:01 c'est bon de le savoir bien en amont pour pouvoir y répondre,
16:03 le jour où on a envie de faire une famille.
16:05 Vous savez, c'est intime, et c'est dur d'en parler quand c'est difficile d'en avoir.
16:10 Donc plus on met de chance de son côté, plus on réussit.
16:13 - Donc tout ça, c'est ce qu'on appelle le réarmement démographique,
16:16 comme le dit Emmanuel Macron.
16:17 - C'est le regard simplement posé sur un désir très français.
16:20 Aujourd'hui, les familles françaises ont envie de faire entre 2 et 3 enfants.
16:23 La réalité, c'est qu'elles en font entre 1 et 2.
16:25 Pourquoi ? Parce qu'il y a des freins, et nous, on essaie de lever frein à tout le monde.
16:29 - Donc le réarmement démographique, il vous convient ?
16:32 - Vous savez, le président de la République est revenu dessus.
16:34 Sa volonté, c'est oui de poser la politique familiale au cœur de notre pays,
16:38 parce qu'un pays, il est vivant, il est dynamique,
16:41 et c'est presque ce dynamisme qui est le miroir de la confiance de ses enfants.
16:45 Et il a juste filé la métaphore.
16:47 Et donc dans le fond, oui, un pays souverain, c'est un pays qui fait des enfants,
16:51 qui n'a pas peur en l'avenir, et donc dans le fond, accompagner les enfants,
16:54 c'est accompagner sa puissance.
16:56 - Claire convite.
16:57 Depuis 2021, la procréation médicalement assistée est ouverte
17:00 aussi aux femmes seules et aux femmes homosexuelles.
17:03 Les demandes affluent à tel point que les délais d'attente pour une PMA
17:06 sont actuellement de 16 à 24 mois.
17:09 Vous avez vous-même eu recours à une PMA.
17:11 Est-ce que vous attendiez un tel afflux de demandes ?
17:14 - Moi, je suis très heureuse que cette loi,
17:17 qui a été souhaitée et portée par notre majorité et par le président de la République,
17:20 donne plus de chance, plus d'accompagnement aux familles qui souhaitent avoir un enfant.
17:25 Maintenant, il y a des délais, et ces délais sont le fruit d'une réussite, d'une aspiration.
17:31 On fait quoi pour y répondre ?
17:33 Le choix qui a été fait par le président de la République, c'est d'ouvrir, par exemple,
17:36 les centres privés à la capacité de faire cette conservation aux vesseteurs.
17:42 Mais c'est aussi de briser un tabou dans notre pays, celui de l'accompagnement,
17:46 de sécuriser la filiation de ces enfants, et aussi de faire circuler ces gamètes,
17:51 parce qu'on voit que d'une région à l'autre, les délais ne sont pas les mêmes.
17:53 Alors on regarde ça avec beaucoup de bienveillance, et on accompagne bien sûr,
17:56 avec le ministre de la Santé, l'ensemble des hôpitaux et des services
18:01 qui accompagnent cette procréation médicalement assistée.
18:04 - Emmanuel Macron veut ouvrir au centre privé l'autoconservation des ovocytes,
18:07 mais le problème, c'est que les dons de spermatozoïdes sont surtout insuffisants.
18:13 Comment est-ce qu'on peut mobiliser davantage de donneurs ?
18:17 - Aujourd'hui, le modèle français, il est basé sur le don, le don solidaire et la gratuité du don.
18:22 Ouvrir les centres privés pour la conservation ovocytaire, ça veut dire quoi ?
18:26 Ça veut dire mettre le plus de chances possibles de son côté pour pouvoir avoir des enfants demain.
18:31 Moi, je vois beaucoup trop de femmes, principalement, qui arrivent à la date,
18:35 vous savez, limite de cette conversation ovocytaire, et comme les délais sont longs chez nous,
18:38 vont à l'étranger, et donc vont aller en Espagne par exemple,
18:41 et payer pour finalement mettre de leur côté des chances d'avoir un enfant.
18:45 Ce qu'on souhaite nous briser, c'est cette inégalité de destin,
18:48 c'est de ne pas laisser finalement simplement aux familles qui ont les moyens d'aller dans un pays étranger.
18:52 C'est ce que nous avons souhaité avec la PMA, et c'est ce que nous faisons aujourd'hui avec les conservations.
18:56 - Mais sur la mobilisation des donneurs, comment est-ce qu'on peut...
19:00 - La faire ? En mobilisant, en faisant de la campagne de sensibilisation...
19:03 - Le fait, elle est morte, quoi, visiblement...
19:05 - Non, ça va, mais on peut aller plus loin.
19:07 Et donc, dans le fond, rappelez à quel point c'est essentiel.
19:10 Un essentiel de donner, c'est participer d'une certaine manière à un grand projet,
19:14 à celui d'accompagner des familles, des familles aimantes,
19:18 des familles qui demain vont avoir des moments heureux.
19:20 On ne le dit pas assez, mais avoir un enfant, avoir une naissance, vivre une naissance,
19:24 ça reste un des moments les plus beaux et les plus doux qu'on puisse voir.
19:29 Vous savez, pour 80% des familles, ce qu'on a de plus précieux, c'est ses enfants.
19:34 - Dans son interview au magazine Elle, cette semaine, Emmanuel Macron est interrogé aussi
19:38 sur les propos qu'il a tenus sur Gérard Depardieu en décembre dernier.
19:41 Le chef de l'État dit qu'il n'a jamais eu de complaisance avec l'acteur.
19:45 Pour rappel, en décembre dernier, Emmanuel Macron dénonçait une chasse à l'homme
19:48 en défendant un immense acteur qui rend fière la France.
19:52 Est-ce que ce n'était pas quand même une forme de complaisance ?
19:54 - Soyons très clairs.
19:55 Qui a choisi de donner et de faire de l'égalité femmes-hommes la plus grande cause du quinquennat ?
20:01 C'est le président Emmanuel Macron. Premier quinquennat, deuxième quinquennat.
20:04 - Mais quand vous avez entendu Emmanuel Macron sur Gérard Depardieu en décembre...
20:06 - Qui met en place... - ...qui a réalisé votre sentiment ?
20:08 - Qui a doublé le nombre de plaintes aujourd'hui déposées et le doublement des nombres de condamnations ?
20:13 C'est notre majorité et notre gouvernement.
20:15 - Mais est-ce que ce discours sur Gérard Depardieu correspondait justement à tout ce que vous êtes en train de décrire ?
20:19 - Oui. L'essentiel, c'est quoi ? C'est toujours d'accompagner la parole des victimes.
20:23 De les croire. De briser ces silences. De briser ce sentiment de "comment je vais prouver ?
20:28 Est-ce qu'on va me croire ou pas ?"
20:30 Qui forme les forces de l'ordre à accueillir la parole de violence ?
20:33 Qui fait finalement des violences sexuelles et sexistes une priorité de la justice ?
20:38 C'est notre majorité.
20:39 - Donc il ne faut pas voir dans les propos d'Emmanuel Macron cette semaine un "mais à coup de pas" sur l'affaire Depardieu ?
20:43 - C'est une clarification de ses propos, simplement.
20:45 Mais ce qui est certain, c'est qu'il ne faut pas laisser le tribunal médiatique prendre le pas.
20:50 Le temps de la justice est long, c'est vrai.
20:52 Il a simplement rappelé qu'il y a une présomption d'innocence dans notre pays
20:55 et que la justice rend le droit, que parfois c'est trop long,
20:58 mais que l'essentiel, c'est accueillir la parole des victimes,
21:01 faire que les voix puissent continuer à s'exprimer.
21:04 Et c'est pour ça que notre majorité a d'ailleurs ouvert une commission d'enquête
21:08 sur aujourd'hui les violences sexuelles qui appuient Alvor dans le monde de la culture.
21:12 - Alors nous avons beaucoup parlé des annonces d'Emmanuel Macron en direction des femmes.
21:16 Est-ce que ces annonces sont en lien avec le fait que l'électorat féminin, notamment,
21:21 et les jeunes, semblent délaisser le camp présidentiel pour les prochaines élections européennes ?
21:26 - Vous savez, aujourd'hui, qu'a fait la majorité pour les jeunes ou pour les femmes ?
21:33 Une grande cause du quinquennat. Le doublement des Erasmus et des Erasmus+
21:37 Demain, le passeraille des universités européennes.
21:41 C'est ça en fait notre combat pour la jeunesse. L'alternance.
21:44 Finalement, construire un pays où on a le choix.
21:47 Où on ne te regarde pas comme tu es né, mais on te regarde pour ce que tu vas faire.
21:52 On te voit comme un talent. Ça c'est notre projet et notre programme pour la jeunesse.
21:55 - Donc ça n'a pas de lien, mais comment expliquez-vous la démotivation des électeurs d'Emmanuel Macron pour ces élections à venir le 9 juin ?
22:01 - Moi ce que je vois, c'est qu'aujourd'hui il y a une campagne. Bien sûr qu'il y a des sondages.
22:05 Mais soyons pas naïfs. Les sondages, ce sont des tendances.
22:09 Moi ce que je suis... - Les ministres, vos collègues ministres racontent aussi que sur le terrain,
22:13 c'est pas forcément facile, que l'accueil est pas toujours extraordinaire.
22:16 - Ce sera rendez-vous le 9 juin. Une campagne, c'est des rencontres, c'est du terrain, c'est du débat.
22:21 C'est projet contre projet. Moi ce que je vois...
22:23 - Vous pouvez quand même pas ignorer la dynamique de Jordan Bardella ?
22:26 - Je ne dis rien. Je dis juste que Jordan Bardella, c'est un acteur studio.
22:30 C'est le meilleur acteur d'Honnête Piste qu'on ait connu. Mais c'est un acteur de bande-annonce.
22:34 Jordan Bardella, il parle d'Europe, il ne fait pas l'Europe.
22:37 Nous on a fait quoi ? L'Europe de la santé pour les vaccins.
22:40 L'Europe qui réindustrialise et qui fait notre souveraineté industrielle.
22:43 L'Europe qui protège en étant aux côtés des Ukrainiens.
22:46 Voilà, l'Europe du quotidien. L'Europe qui fait que oui, une Europe forte, c'est une France forte.
22:51 L'extrême droite, avec Jordan Bardella, c'est des TikTok.
22:55 Alors oui, ils sont meilleurs que nous sur TikTok.
22:58 Mais on est présents dans l'hémicycle. Et dans le fond, ce que les Français attendent,
23:01 c'est des transformations sans naïveté, donc des résultats et de l'action.
23:05 - Le Premier ministre Gabriel Attal va avoir un débat avec Jordan Bardella.
23:10 L'Elysée se dit pourquoi pas un débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
23:15 François Bayrou, sur ce même plateau, déclarait il y a peu de temps
23:19 "Je n'ai jamais été partisan de braquer les projecteurs sur le RN, car vous lui rendez un service formidable".
23:25 Est-ce qu'il faut aller débattre en permanence avec le Rassemblement National ?
23:29 - Il faut débattre avec tout le monde. Le débat, dans une démocratie comme la nôtre,
23:34 c'est essentiel pour mobiliser. Parce qu'aussi, on met en lumière les mensonges, le flou.
23:40 - Tout évident qu'il y a une stratégie de campagne depuis quelques mois,
23:43 qui semble perdurer, puisque avec ses volontés de débat avec le RN.
23:49 Est-ce que pour vous, ça c'est une bonne stratégie ?
23:51 Ou est-ce qu'il faut un peu ne pas faire que de parler du RN ?
23:55 - Ma stratégie c'est de mobiliser les Français.
23:57 Parce que le camp aujourd'hui majoritaire en France, c'est le camp de l'abstention.
24:01 Et je rappelle que le 9 juin, c'est un seul vote, c'est un seul tour.
24:05 Donc tous les débats qui nous permettront de mettre en lumière le combat des programmes,
24:09 l'opposition des idées, et dans le fond, pourquoi cette élection européenne est essentielle,
24:13 est bonne pour la démocratie.
24:15 - Mais vous ne répondez pas à mes questions. Vous en faites trop avec le RN ou pas ?
24:18 - Non mais sincèrement, moi le RN, je combat ses idées, j'ai toujours combattu ses idées.
24:21 Et je ne suis pas naïve. Aujourd'hui... - Mais est-ce que c'est votre adversaire principal ?
24:24 - Aujourd'hui, il met... - Il faut en faire l'adversaire principal.
24:26 - Mais ce n'est pas nous qui faisons que le RN soit un adversaire, ou qu'un autre soit un ennemi.
24:31 Ce qui est certain... - Un peu des fois, par les attaques ciblées, ou par les demandes de débat.
24:35 - Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui, ils ne débattent pas, ils parlent d'Europe, ils n'en font pas,
24:40 et que cette élection, elle est essentielle. Et donc oui, tout ce qui permettra d'amener du débat,
24:45 d'amener de la confrontation, mais aussi de mettre en lumière tous leurs mensonges,
24:48 finalement, leur petit trafic, nous permettra de donner à voir aux Français
24:53 l'importance de notre projet et de notre programme. Nous, on a une équipe, on a un bilan.
24:57 Et dans le fond, on a l'Europe dans notre ADN. Parce que plus que jamais, nous en avons besoin.
25:01 Alors oui, moi je suis favorable à l'ensemble des débats.
25:04 - Emmanuel Macron, dans la tribune dimanche, la semaine dernière, disait "J'ai encore tellement de choses à faire".
25:09 Le Président voit-il déjà un peu, quelque part, son pouvoir s'affaiblir, parce qu'il ne pourra pas se représenter ?
25:15 Et deuxième question, est-ce que vous n'êtes finalement pas entravés, ou que vous ne vivez pas
25:20 sous la menace d'une motion de censure des Républicains ? Pour la suite, ça complique les choses, non ?
25:24 - Je n'ai jamais eu peur du vote des Français. Jamais. Par contre, ce qui est certain, c'est que notre obsession,
25:30 c'est de changer et de simplifier la vie des Français tous les jours. Alors, je sais que pour certains,
25:35 2027, c'est une obsession. Aujourd'hui, ce que nous demande le Président de la République, c'est de faire.
25:41 De faire le congé de naissance. De protéger contre les violences sexuelles et sexistes.
25:44 De faire que les jeunes aient des universités calmes où ils puissent étudier.
25:47 De ne pas se laisser instrumentaliser par des populistes ou des extrêmes, qu'ils soient de droite ou de gauche.
25:52 Et donc, peut-être que certains font des plans sur la comète. Aujourd'hui, ce qu'ils nous demandent, c'est de faire.
25:58 - C'est pas compliqué aujourd'hui, plus compliqué de gouverner avec la situation politique actuelle ?
26:02 Après une défaite aux Européennes, avec des Républicains qui menacent effectivement d'une motion de censure,
26:07 est-ce que c'est plus compliqué ?
26:09 - Très vachement, on me dit que c'est à la fin de la foire qu'on compte ses bouses. Foire de château brillant.
26:13 C'est simple, le 9 juin, on verra. On verra quels sont les résultats. Mais je ne ferai pas partie de ceux
26:20 qui commencent à faire de la politique fiction, qui essayent de commenter ce qui va se passer en 2027.
26:24 - Est-ce que la fin du quinquennat soit entachée, soit difficile, compliquée, par le résultat des Européens ?
26:28 - Mais ça ne dépendra que de notre action. Et notre action, elle est volontariste. Jusqu'à la dernière seconde,
26:33 on se battra pour accompagner et simplifier la vie des Français. On se battra pour faire que la France reste un pays fort.
26:39 Et on continuera à se battre contre l'extrême droite, parce que ça, c'est notre identité et parce que c'est notre combat.
26:44 - Vous n'êtes pas tout à fait sur la ligne de François Bayrou, pour le coup ?
26:47 - Je suis, bien sûr, dans la ligne absolue de mon président de parti et du président de la République,
26:52 avec cette énergie que souhaite le Premier ministre dans cette campagne.
26:55 Donc oui, on sera au rendez-vous des échéances européennes, mais on sera surtout au rendez-vous du quotidien des Français.
26:59 - Sarah El Haïry, ministre en charge de l'enfance, de la jeunesse et des familles, était l'invité de la première partie de ce grand jury.
27:06 En seconde partie, nous allons recevoir un candidat aux élections européennes, la tête de liste du Parti communiste, Léon Defontaine.
27:13 A tout de suite.
27:14 - Parti communiste, bienvenue. - Merci.
27:16 - Léon Defontaine, c'est votre première candidature.
27:18 Alors nous allons commencer par sonder vos ambitions avec l'Air Con 8.
27:22 - Bonjour. - Bonjour.
27:23 - Léon Defontaine, quel est au fond votre objectif pour ces élections européennes ?
27:28 C'est dépasser les 5 % et avoir des élus ou au moins faire parler du Parti communiste ?
27:33 - C'est permettre de dépasser les 5 %, parce que si notre liste, la liste de la gauche unie pour le monde du travail,
27:37 rassemblant d'anciens insoumis, d'anciens socialistes et bien sûr des communistes, dépassent les 5 %,
27:43 le seuil fatidique permettant d'avoir des élus au Parlement européen,
27:46 ça nous permettrait d'avoir 5 élus en plus pour la gauche et 5 élus en moins pour la droite et l'extrême droite.
27:51 Donc je le dis aujourd'hui, il y a un vote rentable, c'est nous permettre à notre liste de dépasser le seuil des 5 %
27:56 pour nous permettre d'être élu.
27:57 Et bien évidemment, ensuite nous avons des projets politiques différents, donc c'est bien sûr se faire entendre.
28:01 Et surtout j'ai envie de dire, remettre la question sociale au cœur du débat électoral.
28:06 Parce que c'est ma première élection, en effet, en tant que candidat,
28:09 et ce que j'observe depuis quelques semaines, quelques mois, c'est qu'on se fait littéralement enlever cette élection européenne.
28:14 Les Français de cette campagne ne parlent pas des sujets qui occupent les Français, qui préoccupent les Françaises et les Français,
28:20 et notamment la question du pouvoir d'achat, de la lutte contre le chômage, de la défense des services publics,
28:25 de l'accès à un service public de proximité partout sur le territoire, de la hausse des factures d'électricité.
28:29 C'est des sujets qui sont aujourd'hui absents du débat, non pas à cause des journalistes, mais à cause des têtes de liste
28:33 qui en font d'autres sujets. Malheureusement, moi je souhaite recentrer le débat sur ces sujets.
28:36 Vous voulez avoir 5 élus. Au niveau européen aujourd'hui, le parti communiste, dans sa globalité, a combien d'élus ?
28:43 Qu'est-ce que ça représente comme force ?
28:45 Aujourd'hui, on a des forces membres de la gauche européenne qui siègent des Espagnols, des Portugais, des Belges et d'autres nationalités.
28:52 Et nous avons sur la liste Emmanuel Morel, ancien insoumis, élu sur la liste de Manon Aubry la dernière fois,
28:58 qui est aujourd'hui en troisième position sur notre liste parce que nous avons voulu créer un rassemblement à gauche.
29:03 Nous sommes les seuls à avoir eu cette démarche de rassemblement, en tout cas d'aller chercher d'autres forces politiques,
29:08 mais qui se rassemblent sur un projet, celui de critiquer cette Europe libérale et surtout de porter la construction d'une autre Europe
29:14 qui soit capable d'agir réellement pour le pouvoir d'achat des Français et pour lutter contre le chômage.
29:18 Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Est-ce que vous voulez plus d'Europe, moins d'Europe ? Quelle Europe ?
29:22 Moi je pense qu'il faut moins d'Europe.
29:24 Ça veut dire quoi "moins d'Europe" ?
29:26 Je vais y venir justement. C'est que aujourd'hui j'entends beaucoup, j'ai entendu Sarah El Haïry par exemple juste avant sur cette antenne,
29:32 dire que l'Europe finalement était une chance. Aujourd'hui on voit un désamour des Français pour l'Europe et pour cette élection européenne.
29:37 Donc l'Europe n'est pas une chance ?
29:39 Et non, l'Europe n'est pas une chance. En tout cas on a d'un côté les vainqueurs de la mondialisation et les autres, les oubliés, les méprisés,
29:45 ceux de chez moi, de Picardie, les ouvriers par exemple de Weirpool qui ont vu leur usine délocalisée à l'Est de l'Europe parce que la manœuvre était moins chère,
29:51 pareil pour Goudjer, celles et ceux qui vivent dans la campagne Picard et qui voient leurs classes fermées,
29:55 celles et ceux qui habitent dans l'académie de Créteil en Seine-Saint-Denis et qui voient qu'ils perdent un an de scolarité,
30:00 faute d'enseignants, faute de moyens pour l'éducation nationale.
30:03 Donc ceux-là ne voient pas l'Europe comme une chance et aujourd'hui on a une forme d'euro-gaga de la part d'Emmanuel Macron ou de Raphaël Glucksmann
30:10 qui nous disent que l'Europe est une chance.
30:11 Nous aujourd'hui l'Europe n'est pas une chance.
30:13 On nous parle d'Erasmus comme étant un formidable outil pour les jeunes en oubliant que l'Europe est une machine à broyer notre avenir, nous jeunes.
30:19 A broyer notre avenir parce qu'on a déjà tous les jeunes qui ne sont pas étudiants donc qui ne font pas Erasmus.
30:23 Et surtout l'Europe c'est la mise en place de la sélection à l'entrée de l'université avec Parcoursup,
30:27 c'est le recul des services publics, de l'accès à la formation, c'est les contrats précaires, c'est le chômage massif.
30:32 Donc nous aujourd'hui l'Europe pour les jeunes ce n'est pas une chance.
30:34 Pour bien comprendre votre positionnement, vous êtes euro-sceptique ou même carrément pour un Frexit ?
30:37 Moi je suis très sceptique vis-à-vis cette Europe et je dis l'Europe d'Emmanuel Macron, celle de Raphaël Glucksmann, du recul des services publics,
30:42 calmeur, calmeur, et qu'on en construise une autre, qu'on construise une autre Europe qui soit capable d'agir pour les services publics,
30:48 ça veut dire très concrètement remettre en cause les traités.
30:50 Non mais calmeur, c'est-à-dire sortir de l'Europe pour en construire une nouvelle, ça veut dire quoi ?
30:55 Ça veut dire remettre en cause les traités européens. L'Europe est régie par des traités aujourd'hui et c'est remettre en cause ces traités.
31:00 Donc tous les traités européens, vous les remettez en cause ?
31:02 Non pas tous mais une bonne partie oui, notamment les traités par exemple qui obligent Emmanuel Macron, Bruno Le Maire,
31:08 à mettre en place les économies qui sont annoncées dans les services publics, 10 milliards d'euros d'économies, 25 milliards d'euros l'année prochaine
31:13 qui seront des coûts budgétaires sans précédent.
31:15 Vous construisez une forme d'Europe à la carte, c'est ça ?
31:17 Tout à fait, et en disant que l'Europe n'a pas vocation à légiférer sur tout.
31:21 On a aussi une inflation aujourd'hui, ces derniers temps, des règlements européens,
31:25 c'est-à-dire qu'on a au Parlement européen des décisions qui sont prises sans que les Parlements nationaux soient consultés
31:30 sur la mise en place de certaines mesures et moi je le dis, l'Europe n'a pas vocation à légiférer sur tout.
31:34 Donc c'est bien une élection, une forme de référendum pour ou contre l'Europe comme le dit Gabriel Attal ?
31:39 C'est quel projet nous voulons pour l'Europe ? L'Europe de Gabriel Attal, celle d'Emmanuel Macron, en effet...
31:44 Donc vous êtes d'accord avec cette définition ?
31:46 Je ne pense pas que ce soit qu'un référendum parce que c'est quel projet européen voulons-nous ?
31:49 Moi je ne suis pas favorable, comme je vous l'ai dit, à la sortie de l'Union européenne,
31:52 je suis favorable à la construction d'une autre Europe.
31:54 Bien évidemment il ne s'agit pas de se renfermer sur nous-mêmes, d'ailleurs le Royaume-Uni a démontré que finalement
31:59 la sortie de l'Union européenne n'avait en aucun cas réglé leurs problèmes de précarité, de hausse du chômage.
32:03 En revanche, ce que je dis c'est que l'Europe aujourd'hui favorise en effet la montée du chômage
32:07 mais il faut construire une autre coopération européenne.
32:09 Vous pensez donc qu'on peut sortir d'un certain nombre d'accords sans sortir de l'Europe ?
32:11 Tout à fait, d'ailleurs les Espagnols et les Portugais l'ont démontré avec le traité qui régule le prix de l'électricité à l'échelle européenne,
32:18 le marché européen de l'électricité. Ils sont sortis de ce marché qui avait pour conséquence l'explosion des factures
32:24 de x3 pour les entreprises, +30% pour les ménages français.
32:27 Ils en sont sortis, pourtant ils sont toujours membres de l'Union européenne.
32:30 Eh bien moi ce marché européen de l'électricité qui a pour conséquence l'explosion des factures d'électricité,
32:33 je veux en sortir tout bonnement.
32:35 Claire Cormitt.
32:36 L'ancien ministre de François Hollande, Arnaud Montebourg, s'est affiché avec vous à Belfort.
32:39 Est-ce que ça veut dire qu'il soutient votre candidature ? Il a dit qu'il voterait pour M. Roussel.
32:45 Est-ce que vous comprenez ce que dit ou fait Arnaud Montebourg ?
32:51 Ah oui, je le comprends. Je sais qu'aujourd'hui il s'est mis en retrait de la vie politique, il est engagé dans les affaires économiques.
32:57 Je comprends aussi qu'il a choisi pour qui voter.
33:00 Donc il va vous soutenir ? Il va soutenir votre candidature ?
33:03 En tout cas il a dit pour qui il allait voter, lui personnellement.
33:06 Maintenant c'est à lui que reviendra la décision de s'engager ou pas en politique.
33:10 En tout cas ce que je vois, c'est que le parti qui a été fondé par Arnaud Montebourg,
33:14 l'engagement, les amis d'Arnaud Montebourg, qui sont présents sur la liste que je mène,
33:18 parce que nous retrouvons ce projet du "Made in France".
33:21 Pouvoir produire sur le territoire national, défendre la production nationale.
33:25 C'est un sujet important pour cette campagne européenne.
33:27 Et on le voit avec la concurrence intra-européenne et surtout la concurrence mondiale.
33:31 Notamment la concurrence chinoise et américaine.
33:34 Ça veut dire que les frondeurs de François Hollande, de cette social-démocratie que vous dénoncez,
33:38 c'est cet électorat-là en particulier que vous visez ?
33:40 Oui, mais aujourd'hui entre d'un côté les outrances et les caricatures de Jean-Luc Mélenchon
33:46 et de l'autre côté le projet libéral de l'Europe de Raphaël Glucksmann et fédéraliste,
33:51 moi je tends la main en effet à ces électeurs insoumis, socialistes,
33:55 qui aujourd'hui se cherchent et leur dirent qu'ils ont une force politique le 9 juin prochain
33:59 qui est présente pour recentrer le débat de la gauche autour des questions sociales,
34:02 de la lutte contre le chômage, de la défense des services publics,
34:05 de meilleures conditions de travail pour nos fonctionnaires.
34:08 Cette liste c'est la gauche unie pour le monde du travail, c'est la liste que je mène.
34:11 Et finalement elle permet aussi de reconstruire une gauche qui a vocation à s'adresser à tous les électeurs,
34:15 y compris sur les...
34:16 Dans votre panorama de la gauche, vous n'avez pas cité les écologistes ?
34:18 L'écologie pour vous, ce n'est pas un sujet ?
34:20 Pour moi l'écologie est primordiale, elle est centrale et je l'ai toujours dit,
34:22 je veux allier le social et l'écologie.
34:24 Les deux sont intimement liés et aujourd'hui j'ai tendance à le dire,
34:27 les militants décroissants ne sont pas écologistes,
34:30 au moins sont les écologistes du passé.
34:32 Ceux qui proposent la sortie de l'énergie nucléaire sont les écologistes du passé,
34:35 parce que si on veut répondre à l'impératif environnemental,
34:38 baisser considérablement nos émissions de gaz à effet de serre,
34:40 alors va falloir produire davantage sur le territoire,
34:43 ça peut paraître contre-intuitif,
34:44 mais va falloir réindustrialiser notamment.
34:46 Vous vous dites opposé à l'écologie punitive, c'est quoi l'écologie non punitive ?
34:49 C'est l'écologie populaire, rationnelle et ambitieuse,
34:51 celle qui propose justement de produire davantage sur le territoire national.
34:54 Produire ça veut dire réindustrialiser pour approcher la production de la consommation
34:58 et éviter d'importer de l'autre bout de la planète ce qu'on pourrait produire sur le territoire national.
35:02 Ça veut dire engager des grands travaux utiles pour l'environnement,
35:05 notamment pour remplacer des camions par des trains,
35:07 en soutenant des grandes infrastructures ferroviaires,
35:09 telles que le lion-turin ou le rattachement du corridor ferroviaire à nos ports et docks par exemple.
35:12 Ça veut dire développer des services publics,
35:14 mais pour ça il va falloir produire beaucoup d'énergie,
35:16 beaucoup d'électricité, bien sûr il faut que celle-ci soit décarbonée,
35:19 et c'est pour cela que nous soutenons le mix nucléaire-renouvelable.
35:22 Dans cette campagne vous avez été touché par le témoignage de Colombe,
35:25 c'est une électrice du Rassemblement National qui vit avec le RSA,
35:28 qui avait été interrogée par LCI.
35:30 "Vos paroles me hantent" avez-vous écrit.
35:33 Colombe a depuis été embauché par la mairie RN de Perpignan.
35:38 Aviez-vous d'abord eu une réponse de sa part ?
35:41 Non, je n'ai pas eu de réponse de sa part.
35:43 En revanche, j'en ai rencontré d'autres, des électrices et des électeurs,
35:46 qui parfois ne votaient plus, qui parfois ont toujours voté extrême droite,
35:49 mais aussi certains qui votaient à gauche, qui ont décidé de voter Marine Le Pen
35:52 lors de la dernière élection présidentielle,
35:55 et qui sont tentés par le vote Bardella pendant cette élection européenne.
35:58 J'étais il y a quelques jours à Langon, en Gironde, dans une commune rurale de la Gironde.
36:03 Quand vous dites que ce témoignage précisément vous hante, c'est quoi ?
36:07 C'est parce que finalement ça représente ce qui est l'échec de la gauche ?
36:10 C'est ce que j'allais y venir justement.
36:12 Je pense que la gauche a arrêté de parler aux classes populaires, aux travailleurs de ce pays.
36:17 À Langon, j'ai rencontré un électeur de Jean-Luc Mélenchon de 2017,
36:20 qui m'a dit avoir voté Marine Le Pen en 2022, et qui comptait voter Jordan Bardella.
36:25 J'ai discuté, j'ai échangé avec lui, et il m'a dit "je veux voter Bardella"
36:28 parce que finalement il parle de notre quotidien.
36:31 Et moi je lui ai démontré que certes je comprends ses rancœurs vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon,
36:35 mais que Jordan Bardella et Marine Le Pen sont des faussaires de la question sociale,
36:39 qu'ils ne répondront en aucun cas par leur projet politique aux mots dont ils sont victimes,
36:43 que par exemple à l'Assemblée nationale, ils ont voté main dans la main
36:46 contre une loi qui permettait de lutter contre les déserts médicaux, ce qui est un vrai sujet.
36:49 – Pardonnez-moi, mais là vous avez encore visé Jean-Luc Mélenchon,
36:52 vous estimez quoi ? Que Jean-Luc Mélenchon abîme en ce moment la gauche ?
36:55 – Je pense que Jean-Luc Mélenchon a arrêté de parler aux classes populaires de ce pays,
36:58 et je pense que la gauche qui aura vocation à diriger le pays demain
37:01 sera cette gauche qui s'adresse à tout le monde.
37:03 Et moi j'ai voulu tendre la main, je tends l'oreille aussi aux électrices et électeurs
37:06 du Rassemblement national pour comprendre pourquoi ils ne votent plus à gauche pour certains,
37:10 pourquoi ils votent Jordan Bardella, et leur faire prendre conscience
37:13 que non seulement le Rassemblement national est un parti de droite,
37:17 et notamment qu'il défend le même projet économique qu'Emmanuel Macron,
37:19 on l'a vu dans leur vote à l'Assemblée nationale,
37:21 ils ont voté par exemple contre l'augmentation des salaires
37:23 ou contre l'augmentation des pensions de retraite,
37:25 et surtout leur dire que par contre il y a une gauche
37:27 qui n'a jamais tergiversé sur la construction européenne,
37:29 qui ne considère pas que l'Europe justement soit une chance,
37:31 et qui défend le produire français, la réindustrialisation,
37:34 la lutte contre la précarité et l'augmentation des pensions de retraite.
37:36 – Ce que vous reprochez à Jean-Luc Mélenchon,
37:38 c'est notamment d'avoir focalisé toute sa campagne sur la guerre Israël-Hamas,
37:44 vous avez dit "et les filles souillent et piétinent le combat palestinien à des fins électorales".
37:49 Si la question palestinienne vous importe,
37:52 pourquoi dénoncez-vous la stratégie des Insoumis ?
37:54 – Moi bien sûr la question palestinienne m'importe,
37:56 je me suis engagé en 2013 chez les jeunes communistes,
37:58 j'avais 17 ans, depuis je suis engagé fortement pour la libération du peuple palestinien,
38:04 en tout cas pour la reconnaissance d'un État palestinien aux côtés d'un État israélien,
38:07 je me suis moi-même rendu en 2018 en Israël et en Palestine.
38:10 – Ça veut dire que vous êtes pour une solution à deux États ?
38:12 – Une solution à deux États, mais finalement je ne me fais que le porte-voix
38:14 des forces palestiniennes en réalité,
38:16 l'OLP notamment revendique aujourd'hui l'organisme, l'autorité palestinienne,
38:22 aujourd'hui revendique cette solution à deux États,
38:24 et finalement l'écrasante majorité du peuple palestinien revendique cette solution à deux États,
38:28 et le flou qui est entretenu par la France insoumise à des fins électorales
38:31 pour justement faire toujours plus de radicalité, toujours plus de débat,
38:34 et bien est profondément problématique et en effet piétine le combat légitime
38:38 des Palestiniens à vivre en paix.
38:39 – Mais est-ce que vous allez jusqu'à dire que ce n'est pas le sujet des Européens ?
38:41 – Et j'allais y venir justement, et maintenant je le dis,
38:43 l'élection du 9 juin ne va rien changer sur la question palestinienne,
38:46 et moi j'en veux à Jean-Luc Mélenchon qui justement décide de mettre le curseur
38:49 sur un tout autre sujet.
38:50 J'étais il y a une semaine à Champigny-sur-Marne, au quartier du Bois-la-Baie,
38:54 un quartier populaire de Champigny, aucun, aucun habitant ne m'a parlé de la Palestine.
38:59 Par contre ils m'ont parlé des classes surchargées,
39:01 des difficultés à l'accès aux transports, aux logements,
39:03 des bas salaires, des basses pensions,
39:05 et des services publics plus généralement qui reculent.
39:07 – Vous parliez de…
39:08 – Il faut qu'on recentre à gauche sur la question sociale,
39:10 sinon il ne fera pas s'étonner alors que les rassemblements…
39:12 – Vous parlez d'ambiguïté de la part de la France insoumise,
39:14 est-ce que vous voyez ou est-ce que vous lisez dans le discours de la France insoumise
39:18 une forme d'antisémitisme ?
39:20 – Écoutez, rien que le fait de me poser la question montre qu'il y a un problème.
39:25 Il y a 10 ans, jamais de la vie vous m'auriez posé la question
39:27 de savoir si la France insoumise ou du moins Jean-Luc Mélenchon
39:29 flirtait avec l'antisémitisme.
39:31 Et aujourd'hui, je ne sais pas si…
39:33 Honnêtement, la question se pose.
39:35 Et je me pose la question, est-ce que la France insoumise est-elle antisémite ?
39:38 Quand je vois les propos, les références de Jean-Luc Mélenchon à Eichmann
39:42 pour comparer le président de l'université de Lille 2,
39:44 je pense que c'est un problème.
39:45 Quand je vois qu'il renvoie M. Gage, député socialiste de l'Essonne,
39:49 ou Mme Yael Brown-Pivet à leur patronyme, je pense qu'il y a un problème.
39:53 – Donc vous dites qu'il y a un soupçon d'antisémitisme ?
39:55 – Honnêtement, je pense que la question se pose et je pense que c'est malheureux.
39:58 Et je pense que la gauche ne doit jamais, jamais tergiverser
40:01 sur la lutte contre toutes les formes de discrimination,
40:03 la xénophobie, le racisme et bien évidemment l'antisémitisme.
40:06 Et je pense qu'on mérite tous d'être clairs sur ce sujet.
40:09 – Sur les évacuations à Sciences Po, sur cette thématique-là,
40:12 vous soutenez ces évacuations ?
40:14 – Non, je ne soutiens pas.
40:15 D'ailleurs, on avait beaucoup de jeunes communistes
40:17 qui étaient membres des mobilisations, pas qu'à Sciences Po,
40:19 à la Sorbonne et dans les autres universités.
40:22 Je pense que par contre, il y a une forme d'hypocrisie
40:25 de la part du gouvernement et de l'exécutif sur ce sujet.
40:28 Ils ont notamment dénoncé l'idée que les slogans qui parlaient
40:32 de la mer au Jourdain, donc de la solution à un État,
40:34 qu'il n'y aurait plus d'État d'Israël et que la Palestine.
40:37 Si vraiment l'exécutif soutenait la Palestine et soutenait la solution,
40:40 en tout cas à deux États, qu'attend Emmanuel Macron
40:42 pour enfin reconnaître l'État palestinien sur les frontières ?
40:44 De 1967, comme le prévoit le droit international.
40:46 La balle était dans son camp, on avait des étudiants
40:48 qui se mobilisaient pour une paix juste et durable dans la région.
40:51 Et malheureusement, ça a été...
40:53 - Mais quand vous entendez de la mer au Jourdain,
40:55 vous êtes quand même gêné ?
40:56 - Ah mais bien sûr, ça je l'ai dit.
40:58 Mais ça fait partie des actes minoritaires des étudiants.
41:00 J'ai pu échanger avec des étudiants qui étaient à l'initiative
41:03 de l'occupation à Sciences Po, etc.
41:05 Leur écrasance majoritaire disait "Cessez le feu,
41:07 fin de la colonisation et une solution à deux États
41:10 et la libération de prisonniers politiques
41:12 comme Marouane Bargouti par exemple.
41:13 Et bien sûr, parallèlement, la libération des otages
41:15 qui ne doit pas être oubliée.
41:17 Et moi, je tiens à remettre ces deux sujets-là.
41:19 C'est cesser le feu, libération des otages
41:21 et ensuite qu'on puisse agir pour une paix juste et durable dans la région.
41:23 - Et si le conflit israélo-palestin selon vous
41:26 n'est pas un sujet dans cette campagne des européennes,
41:29 pas un sujet en tout cas dans la bouche des électeurs
41:31 qui votent à gauche, que vous rencontrez,
41:34 comment vous expliquez, pardon je reviens dessus,
41:36 mais c'est important, sur l'ambiguïté dans le discours
41:38 de Jean-Luc Mélenchon, y a-t-il une fin électoraliste
41:41 derrière ce discours ?
41:42 - Ah oui, moi je pense.
41:43 Je pense que son objectif a été clair.
41:45 Il a dit que la campagne européenne
41:47 était le premier tour de l'élection présidentielle de 2027.
41:50 Il y ment.
41:51 Et quand il fait ça, il pense aller récupérer
41:54 je ne sais quel électorat.
41:56 Je le dis, aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon
41:58 ne parle plus aux classes populaires.
42:00 Jean-Luc Mélenchon s'adresse à une petite frange,
42:03 en effet, de la population pour laquelle
42:05 ce sujet peut les intéresser.
42:07 - C'est quoi cette frange ?
42:08 - Notamment, on voit dans les groupes d'étudiants,
42:11 enfin je veux dire, à Sciences Po,
42:12 oui, il y a une minorité d'étudiants
42:13 qui se retrouvaient dans les discours de Jean-Luc Mélenchon,
42:16 qui disaient qu'il y avait une autre frange,
42:17 la radicalité qu'il pouvait proposer.
42:19 Moi, je le dis, aujourd'hui, la priorité de la gauche
42:21 ce n'est pas s'adresser à eux,
42:22 mais s'adresser à l'ensemble de la population,
42:24 de ne pas être sectaire,
42:25 de s'adresser notamment aux électrices et électeurs
42:27 du Rassemblement National,
42:28 à celles et ceux qui ne votent plus,
42:30 à celles et ceux qui ne croient plus
42:31 que la gauche peut changer leur quotidien.
42:32 Et moi, je veux leur démontrer que, en effet,
42:34 d'un côté, il y a la radicalité de Jean-Luc Mélenchon
42:36 qui a arrêté de parler de l'Europe
42:38 et de la critique de l'Europe libérale,
42:39 et de l'autre, il y a Raphaël Glucksmann
42:41 qui propose une Europe libérale.
42:42 Eh bien, il n'y a pas que ces deux camps-là.
42:43 Il y a une gauche authentique,
42:44 une gauche populaire,
42:45 une gauche qui remet le travail au cœur de son projet,
42:47 cette gauche qui a été incarnée par Fabien Roussel
42:49 pendant la campagne présidentielle de 2022
42:50 et qui, aujourd'hui, est présente avec la gauche unie
42:52 pour le monde du travail.
42:53 La NUPES, donc l'Alliance de toutes les gauches,
42:55 c'était il y a moins de deux ans.
42:57 Est-ce que le Parti communiste a fait une erreur
42:59 de participer à cette alliance ?
43:01 Parce qu'à vous écouter, Corrèze,
43:03 je ne comprends pas très bien ce qui reste de l'Alliance.
43:04 Ce qui était nécessaire à l'époque,
43:05 si on voulait permettre justement de faire élire
43:07 un maximum de députés à l'Assemblée nationale.
43:10 Ce que je constate, c'est que cette alliance NUPES
43:12 autour de Jean-Luc Mélenchon a été contre-productive
43:15 parce que nous ne l'avons pas gagnée.
43:17 Nous ne sommes pas parvenus à être majoritaires dans ce pays
43:19 malgré cette alliance des forces de gauche.
43:21 Et alors, nous devons nous poser les questions.
43:23 Et donc, alors, nous devons nous poser les questions.
43:25 Comment se fait-il que nous n'ayons pas été majoritaires ?
43:28 Eh bien, peut-être qu'il faut revoir notre discours.
43:30 Et je le dis, remettre la question de la lutte contre le chômage,
43:32 de la réindustrialisation de notre pays,
43:34 de la lutte pour les services publics.
43:36 Parler du quotidien des Français,
43:37 de la hausse des factures d'électricité,
43:38 des petites pensions de retraite,
43:40 c'est des sujets qui devraient nous animer quotidiennement.
43:42 H24, 7 jours sur 7.
43:44 Malheureusement, je déplore que ce ne soit plus le cas
43:45 pour une partie de mes...
43:46 Alors, c'est un autre sujet,
43:47 mais c'est aussi l'un des sujets de ces élections européennes,
43:49 c'est l'Ukraine.
43:51 "J'espère qu'on n'aura pas à partir en guerre",
43:53 a dit Emmanuel Macron hier dans une vidéo sur les réseaux sociaux.
43:56 C'est aussi ce que vous vous dites ?
43:58 Bien sûr.
44:00 Mais d'ailleurs, pour moi, la ligne rouge...
44:02 On a une ligne rouge dans l'aide à l'Ukraine.
44:04 J'ai toujours dit qu'il fallait aider les Ukrainiens à se défendre,
44:06 permettre justement de négocier en rapport de force,
44:10 que l'Ukraine ne soit pas en train de reculer sur le territoire,
44:12 comme c'est le cas depuis quelques semaines maintenant,
44:14 mais qu'on puisse négocier,
44:15 notamment trouver une issue diplomatique,
44:16 mais que l'Ukraine soit en position de force, justement,
44:18 pour pouvoir négocier...
44:19 La ligne rouge, c'est quoi ? C'est l'envoi des troupes ?
44:20 Il y a une ligne rouge, c'est celle de ne pas être co-belligérant,
44:22 et donc l'envoi des troupes.
44:23 Non, moi, je ne suis pas favorable à l'envoi de soldats.
44:25 Et d'ailleurs, je reproche à Emmanuel Macron, finalement,
44:27 de faire de ce sujet,
44:29 pour justement que ça soit au centre de la campagne européenne,
44:31 alors même que M. Zelensky,
44:33 premier concerné peut-être,
44:34 ne demande pas l'envoi de troupes françaises sur le sol ukrainien.
44:37 Et donc, finalement, Emmanuel Macron
44:39 essaye de changer de braquet,
44:40 pour qu'on ne parle surtout pas de son bilan en matière politique sociale.
44:43 Et il a le problème.
44:44 Et maintenant, moi, je vois aussi,
44:46 dans les discours d'Emmanuel Macron,
44:47 le discours aussi de Raphaël Glucksmann,
44:49 qui est sur la même ligne sur ces sujets-là,
44:51 une forme d'autoritarisme,
44:53 en tout cas, je pense qu'il n'y a plus de place,
44:55 aujourd'hui, à la nuance.
44:57 Si on n'est pas pour l'armée européenne,
44:59 alors on est pro-Poutine.
45:01 Si on n'est pas favorable à l'élargissement de l'Union européenne,
45:04 alors, forcément, on est eurosceptique,
45:08 ou en tout cas, on est des électeurs de l'extrême droite.
45:11 Je pense qu'il y a un problème.
45:12 On a besoin de faire vivre la démocratie, de vivre le débat.
45:14 Et moi, je le dis, je suis de gauche,
45:16 je suis contre l'élargissement de l'Union européenne,
45:17 à l'Ukraine, la Géorgie et la Moldavie.
45:19 Je suis de gauche et je suis contre l'armée européenne.
45:21 Je suis de gauche et je suis contre le fédéralisme.
45:23 Et si jamais ils veulent mettre en place ces mesures,
45:25 eh bien, j'invite, que ce soit M. Macron ou M. Glucksmann,
45:28 à soumettre à la voix de référendaires ces débats.
45:30 Et en aucun cas, au Parlement européen,
45:32 les Français ne supporteraient pas
45:34 de se faire confisquer leurs décisions sur ces choix.
45:36 Donc, quand certains disent qu'il faut tout faire
45:38 pour que l'Ukraine ne perde pas,
45:40 vous, vous dites oui, mais...
45:42 Tout à fait.
45:43 Mais, ligne rouge,
45:44 je ne souhaite pas voir le moindre soldat français mourir sur le front ukrainien.
45:46 J'ai une haute estime pour nos militaires,
45:48 pour l'armée française,
45:49 et je ne souhaite pas voir le moindre soldat français mourir sur le front ukrainien.
45:52 Et en plus, si on devient co-belligère dans ce conflit,
45:54 alors on vient sur un conflit globalisé, mondialisé,
45:56 potentiellement une guerre mondiale,
45:58 potentiellement nucléaire.
45:59 Et les premières victimes de cette guerre globalisée
46:01 seront le peuple ukrainien,
46:03 qui seront au milieu de ces affrontements.
46:05 Alors, l'un des autres enjeux européens dans cette campagne,
46:07 ce sont nos relations commerciales
46:09 avec la Chine et les Etats-Unis.
46:11 Le numéro 1 chinois, Xi Jinping,
46:13 était en visite en France cette semaine.
46:15 Comment qualifiez-vous les relations entre la France et la Chine ?
46:19 Est-ce qu'elles sont déséquilibrées ?
46:21 Oui, elles sont complètement déséquilibrées.
46:23 Je pense que c'est normal que le chef d'Etat puisse recevoir deux chefs d'Etat,
46:26 et il va recevoir le président américain dans quelques jours, dans quelques semaines.
46:30 Je pense que c'est une bonne chose.
46:32 Maintenant, ce que je dis aussi, c'est qu'aujourd'hui,
46:34 la France et l'Europe, on se retrouve quand même les dindons de la farce,
46:37 ce sont les relations internationales.
46:39 On a la Chine et les Etats-Unis notamment,
46:41 qui aujourd'hui volent, pillent nos industries.
46:43 Je pense notamment à Alstom, par exemple,
46:45 pour le géant américain qui a été racheté par General Electric,
46:48 qui a volé la construction des turbines françaises, notamment.
46:52 Je pense aux Chinois qui, par exemple,
46:54 viennent mettre en concurrence, notamment en matière automobile,
46:57 mais je pense aussi à Metex, chez moi, à Amiens, qui fait de la lysine.
47:00 Quand il y avait des transferts de technologies, notamment, par exemple, sur le TGV,
47:03 il y avait aussi des communistes ministres à l'époque.
47:05 Oui, mais en tout cas, aujourd'hui, je pense que c'est une erreur,
47:08 les échanges, en tout cas, dans la manière dont nous avons appréhendé nos échanges.
47:12 Donc, il faut plus de protectionnismes ?
47:14 Je vais dire, moi, je pense qu'il faut mettre en place du protectionnisme,
47:17 à l'échelle européenne et à l'échelle française.
47:19 Je pense qu'il faut protéger notre industrie.
47:21 D'ailleurs, les Américains ne s'en sont pas trompés.
47:23 Ils mettent en place du protectionnisme sur l'import des voitures électriques chinoises,
47:26 plus 100% de taxes de douane, quand même, de Joe Biden.
47:29 Et en plus, parallèlement, les Etats-Unis, l'Etat, injectent 370 milliards de dollars
47:34 pour permettre de réindustrialiser leur territoire.
47:36 Qu'est-ce que fait la France ?
47:38 Je vois Emmanuel Macron qui accueille à bras grands ouverts des investisseurs étrangers,
47:41 ce qui est une bonne chose, mais on attend tout du privé.
47:43 Je le dis, si on attend tout du privé, alors malheureusement,
47:46 on n'arrivera pas à répondre aux immenses défis qui nous font face.
47:48 On a besoin de réindustrialiser le pays.
47:50 Pour ça, il faut premièrement mettre en place du protectionnisme, bien évidemment,
47:53 et deuxièmement, permettre que l'Europe soit un levier pour réindustrialiser le pays,
47:57 avec des nouvelles coopérations, notamment.
47:59 Je reviens juste à la Chine une seconde.
48:01 Historiquement, le parti communiste français était bien plus proche du communisme russe
48:06 que du communisme chinois.
48:08 A quelle distance vous situez-vous aujourd'hui du parti communiste chinois ?
48:13 Je n'ai aucune relation avec le parti communiste chinois.
48:16 Et aujourd'hui, moi, je reproche la Chine et le parti communiste chinois
48:19 de mener une politique volontairement agressive à l'encontre de la France, de l'Europe,
48:23 notamment en matière industrielle.
48:25 Moi, ce qui m'importe aujourd'hui dans ces élections,
48:27 c'est de préserver notre industrie, de construire de nouvelles industries.
48:30 Et pour ça, il faut sortir de la mise en concurrence avec, notamment, les industriels chinois.
48:35 Juste quelques mots sur Metex, à Amiens,
48:38 qui est une entreprise qui fait de la lysine à destination de l'élevage porcin, notamment, et de volaille.
48:42 On produit un capacité de production de 100 000 tonnes de lysine.
48:45 Le marché européen en a besoin de 300 000.
48:47 Mais l'Europe a décidé d'abaisser les taxes de douane à 0%.
48:49 Aujourd'hui, on importe de la lysine chinoise à 0% de taxes de douane,
48:53 qui vient, du coup, pour conséquence, l'arrêt de la production, notamment, d'industrie amérinoise.
48:57 Si on entre dans une guerre commerciale avec les Chinois,
48:59 il peut y avoir pas mal de rétorsions pour nos exportations,
49:02 mais aussi pour des produits aujourd'hui basiques dont on a besoin.
49:04 Comment vous faites ça ?
49:05 Eh bien, il faut remettre en place déjà du protectionnisme.
49:07 Sur la lysine, par exemple, tout simplement, remettre en place des taxes de douane.
49:10 Vous savez qu'il peut y avoir des rétorsions.
49:12 Et de l'autre, réengager des fonds publics nous permettant de créer l'industrie de demain.
49:17 Je veux dire, moi, je ne veux pas rester comme ça, béat, face au vol de notre industrie,
49:20 et puis dire à la fin du compte, de toute façon, vu qu'on est tellement dépendants de la Chine et des États-Unis,
49:24 eh bien, il faut continuer à baisser les taxes de douane.
49:26 Notre pays va continuer à s'appauvrir, malheureusement, comme ça.
49:29 On a besoin de produire davantage.
49:30 Donc, on augmente petit à petit les taxes de douane,
49:32 et parallèlement, on injecte des millions d'euros pour notre industrie, pour réindustrialiser notre continent.
49:37 Merci beaucoup, Léon Desfontaines, pour ce grand jury.
49:40 Je rappelle que vous êtes tête de liste aux européennes pour le Parti communiste.
49:45 Bon dimanche à tous et à la semaine prochaine.
49:47 prochaine.