Les ratios financiers 2

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00:00 Bonjour à tous et bienvenue dans ce deuxième volet de notre série sur les ratios financiers. Alors je
00:17 vous conseille très fortement d'aller voir le premier volet si vous n'avez pas eu l'occasion
00:21 de le faire jusqu'à maintenant. Donc en fait on avait parlé rentabilité, donc pour vous
00:25 replacer un petit peu le contexte, la rentabilité pour simplifier c'est si on confie 100 euros à
00:31 une entreprise que ce soit sous forme de capitaux propres donc en tant qu'actionnaire ou bien en
00:35 tant que créancier si on prête de l'argent, comment cette entreprise va pouvoir générer
00:40 du bénéfice et surtout quel bénéfice elle va gérer pour par exemple 100 euros qu'on lui a confié.
00:45 Si vous vous souvenez bien j'avais dit qu'il manquait quelque chose puisque là on parlait
00:49 uniquement de la manière dont l'argent frais était géré, on ne parlait pas du tout de bourse,
00:53 vraiment si vous confiez de l'argent à une entreprise comment elle va le gérer pour la
00:59 faire la plus rentable possible. On n'avait pas du tout parlé de bourse, pas du tout parlé du
01:03 marché secondaire, qu'est ce qui peut se passer s'il commence à y avoir des transactions à des
01:07 prix différents très élevés ou très bas sur cette entreprise et c'est ce qu'on va voir aujourd'hui.
01:11 Donc pour vous expliquer ces concepts ce qu'on va faire c'est qu'on va introduire une entreprise
01:15 en bourse ou plutôt on va faire comme la dernière fois c'est à dire qu'on va prendre deux entreprises
01:19 qui sont très similaires et on va les introduire en bourse. Deux entreprises similaires en tout cas
01:23 du point de vue comptable, même chiffre d'affaires, même résultat net, je vais reprendre 16 euros pour
01:28 coller à un des cas qu'on avait vu la dernière fois, on va dire que chaque entreprise émet 10
01:33 actions qui vont être cotées en bourse et je vous l'ai dit les deux entreprises sont les mêmes,
01:38 toutes les deux vont vendre des glaces par exemple, mais cette fois-ci l'entreprise A est maligne,
01:43 elle veut surfer sur le thème à la mode du moment pour être bien valorisé. Alors en 2023 il faut
01:48 parler d'intelligence artificielle, en 2021 il fallait parler de NFT, en 2020 d'énergie renouvelable,
01:53 etc. En 2000 il fallait parler d'internet et de dot-com, etc. Donc en 2023 notre entreprise va
02:01 s'appeler Robot Ice et elle va pipoter un peu sur le fait que ses parfums de glace sont adaptés au
02:06 goût des clients grâce à l'intelligence artificielle, etc. Alors que son concurrent
02:10 va lui rester de manière très classique sur un nom du type Glacier SA et avec toute la hype
02:15 qui est fait autour de son introduction en bourse et de l'intelligence artificielle, les actions de
02:19 Robot Ice vont coter 32 euros alors que celles de Glacier SA vont coter 16 euros. Et je vous le
02:26 rappelle les deux entreprises sont complètement similaires, donc elles ont émis 10 actions
02:31 chacune, ce qui va dire que Robot Ice va avoir une capitalisation boursière de 10 x 32, donc 320
02:37 euros, contre 16 x 10, c'est-à-dire 160 euros pour Glacier SA. Donc il y en a une qui va peser le
02:44 double de l'autre en bourse. Et je vous rappelle que ces entreprises font exactement le même
02:49 chiffre d'affaires et le même bénéfice. En bourse, quand on a une situation de ce type là,
02:54 on va préférer l'entreprise la moins chère, la moins valorisée. A nouveau, toutes choses égales
02:57 pareilles. Alors petit rappel sur la valorisation d'entreprises, il y a classiquement trois types
03:02 de méthodes. Je vous cite les deux premières pour votre culture financière, mais on va en
03:06 conserver qu'une aujourd'hui. Le premier type de méthode, c'est les méthodes qu'on va appeler des
03:10 méthodes bilancielles ou des méthodes patrimoniales dans lesquelles on va calculer l'actif net,
03:14 c'est-à-dire la valeur à la casse, combien est-ce qu'il va nous rester si on vend tous les actifs de
03:18 l'entreprise, si on rembourse ses dettes, en tant qu'actionnaire, combien va-t-il nous rester ? Alors
03:23 je laisse cette méthode de côté parce qu'on ne peut pas l'utiliser dans tous les cas. Comme je
03:26 vous l'expliquais dans la première partie, je me méfie des valorisations des actifs des entreprises
03:31 qu'on peut trouver au bilan. Mais bon, c'est bon à savoir qu'il y a une méthode qu'on va appeler
03:36 méthode bilancielle. La deuxième méthode qui est en théorie la meilleure, mais la plus compliquée,
03:41 plus compliquée pas en termes de calcul, mais plus compliquée en termes d'hypothèse, c'est la méthode
03:45 qu'on appelle DCF, la méthode discounted cash flow. Alors honnêtement, il n'y a que les analystes
03:51 financiers professionnels qui vont faire une vraie analyse DCF. Si vous voulez en savoir plus,
03:55 je vais vous mettre le lien d'une de mes vidéos en description. Et enfin, ce qui nous intéresse
04:00 aujourd'hui quand on fait une analyse rapide en bourse, ce sont les multiples de valorisation,
04:06 le plus connu étant le PER, le Price Earnings Ratio, le ratio cours sur bénéfice. Alors attention,
04:12 et c'est justement un point important de cette émission, le PER c'est le plus connu, mais c'est
04:18 pas forcément le ratio à utiliser. Alors un petit mot quand même, j'aurais peut-être dû préciser en
04:22 parlant des deux premières méthodes de valorisation, on parle que de la troisième aujourd'hui parce
04:26 qu'on est vraiment dans un contexte d'analyser rapidement une entreprise grâce à des ratios
04:31 financiers. Mais évidemment, si vous êtes analyste en fusion acquisition, si vous êtes dans le private
04:35 equity, peu importe, mais dans un domaine où la valorisation est extrêmement importante,
04:39 il faut appliquer les trois méthodes de valorisation et voir celle qui s'applique le
04:43 mieux, faire une moyenne, peu importe. En tout cas, il faut utiliser les trois méthodes. Ça,
04:46 c'est juste un petit petit aparté pour les étudiants en finance par exemple qui nous
04:50 regardent. Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients, et nous on parle uniquement des
04:54 multiples de valorisation. En fait, nous ce qu'on fait, c'est pas vraiment une valorisation,
04:58 dans le sens où on va pas donner un prix à une entreprise comme on peut le faire pour la méthode
05:02 bilancielle ou bien pour le DCF. Ce qu'on va faire, c'est comparer les deux entreprises entre elles,
05:06 donc ce qui est un petit peu différent quand même. Donc, quand on parle de multiple de valorisation,
05:11 il y a bien sûr le fameux PER, mais en fait il y en a plusieurs et c'est ça qui est compliqué,
05:15 c'est qu'il va falloir adapter le bon ratio à chaque situation, parce qu'on a aussi le PEG,
05:22 le Price Earnings Growth, on a aussi EV sur EBITDA, c'est-à-dire la valeur totale de
05:27 l'entreprise divisée par le résultat opérationnel. On va avoir le Price to Sales, donc en fait le
05:31 prix divisé par le chiffre d'affaires, etc. Mais en fait, ce qu'il faut retenir sur ces
05:36 multiples, c'est que le principe en fait est tout le temps le même, c'est-à-dire qu'on prend le
05:39 prix payé pour l'actif et on va diviser ce qu'on reçoit en retour et en fait à chaque fois,
05:44 le prix payé peut varier ou bien ce qu'on reçoit en retour, ça peut varier aussi. On peut prendre
05:49 le résultat net, on peut prendre le free cash flow, on peut prendre le résultat opérationnel,
05:54 enfin bon, c'est pour ça qu'on peut trouver vraiment beaucoup de multiples. Et si on prend
05:58 le PER, qui est sûrement le plus simple et le plus compréhensible, ce qu'on va faire,
06:02 c'est qu'on va prendre la capitalisation boursière de l'entreprise et on va diviser par le bénéfice
06:07 net. Donc la capitalisation boursière, c'est le prix qu'on paye pour l'entreprise, dans notre cas
06:12 320 euros pour Robotice ou 160 euros pour Glacier et ça, et on va diviser par ce qu'on reçoit en
06:17 retour en tant qu'actionnaire, c'est-à-dire les 16 euros de bénéfice. Et on va donc trouver un
06:21 PER de 20 pour Robotice et de 10 pour Glacier et ça. Donc on va entendre certaines fois les
06:28 journalistes dire que Robotice se paye 20 fois ses bénéfices et Glacier se paye 10 fois ses bénéfices.
06:34 Ça veut dire qu'en fait, 1 euro de bénéfice est valorisé 10 fois plus en bourse ou 20 fois plus en
06:40 bourse. Et pour que vous ayez un peu un ordre de grandeur en tête, le PER moyen se situe sur les
06:46 25 dernières années en Europe autour de 15 et aux États-Unis autour de 17. Voilà, donc toute
06:51 entreprise qui va être en dessous de peut-être 10, 12, on va la considérer comme décotée et au-dessus
06:57 de 30, on va dire que c'est une entreprise qui est très bien valorisée, potentiellement trop
07:03 valorisée. Mais on va voir que c'est pas si simple et que c'est juste pour que vous ayez un peu un
07:07 ordre de grandeur en tête. Donc ce PER, dans un cas où vraiment toutes les choses sont identiques
07:13 sur une entreprise, nous indique que la société Glacier et ça est moins chère que la société
07:18 Robotice. Donc à nouveau, toute chose égale par ailleurs, on va plutôt favoriser l'entreprise
07:23 la moins valorisée, ou même dans ce cas-là potentiellement sous-valorisée. Mais on est ici
07:28 dans un cas purement théorique. En fait, les entreprises se ressemblent jamais autant. Donc
07:33 il y en a une qui va avoir plus de croissance que l'autre, qui va être plus endettée, potentiellement
07:36 va être sur des entreprises qui ne sont pas rentables, donc qui ne vont pas gagner d'argent,
07:39 donc on ne peut pas utiliser un chiffre comme le bénéfice net. Et c'est là où, en fonction de
07:44 toutes ces différences entre les entreprises, il va falloir utiliser d'autres ratios que le PER.
07:48 Donc on ne va pas toujours diviser la capitalisation boursière par le bénéfice au numérateur. On peut
07:54 utiliser aussi, j'en ai déjà parlé rapidement, la valeur totale de l'entreprise. Je vais expliquer
07:59 dans quel cas c'est utile. La capitalisation boursière, c'est le capital qui est détenu par
08:03 les actionnaires. Mais si on veut le poids total de l'entreprise, on va rajouter à cette capitalisation
08:08 boursière les dettes et on va retirer le cash. Et là, vous obtenez ce qu'on appelle donc
08:12 valorisation totale de l'entreprise, ou EV en anglais, le fameux ratio EV sur EBITDA.
08:19 Alors pourquoi est-ce qu'on divise par l'EBITDA et pas par le bénéfice net comme tout à l'heure
08:24 pour le PER ? C'est que vous vous souvenez, je vous ai dit qu'on prend le prix payé pour l'actif et
08:28 qu'on va diviser par ce qu'on reçoit en retour. Et il faut une cohérence entre ces deux chiffres.
08:32 Donc dans le cas du PER, on se place vraiment dans la peau de l'actionnaire. Donc on divisait la
08:36 capitalisation boursière, donc côté actionnaire, par ce que reçoit l'actionnaire, c'est-à-dire
08:41 le bénéfice net, parce que qu'il soit distribué ou non sous forme de dividendes, qui sert à être
08:46 investi, à faire des rachats d'actions, peu importe. En tout cas, le bénéfice net, c'est ce qui revient
08:50 à l'actionnaire. Mais puisqu'on se place maintenant du point de vue des actionnaires et des créanciers,
08:55 des détenteurs de dettes, puisqu'on parle de la valeur totale de l'entreprise, on va diviser
09:00 cette valeur par l'EBITDA, donc le résultat opérationnel avant paiement des intérêts,
09:06 parce qu'en fait l'EBITDA, c'est le résultat qui est disponible pour les actionnaires et pour les
09:11 créanciers, puisqu'il y a une partie qui va servir à payer les intérêts de la dette. Alors je veux pas
09:16 vous perdre plus que ça, ce qu'il faut retenir c'est qu'il y a différents ratios qui existent,
09:20 et que l'important c'est d'avoir une cohérence dans ces ratios, c'est-à-dire qu'il faut pas
09:24 inventer n'importe quel ratio. Si un ratio qui est le PER et un autre qui est le EV sur EBITDA,
09:31 c'est pas pour rien, c'est qu'il y a un certain sens. Voilà, il faut savoir que ces ratios existent,
09:34 et il faut savoir qu'il y a à peu près 4-5 ratios importants à connaître. Maintenant,
09:38 on va rentrer dans le concret. Quel ratio utiliser ? On va faire ça sous forme d'arbre de décision.
09:43 Donc la première question à se poser c'est "est-ce que les entreprises ont le même endettement,
09:47 le même effet de levier ?" Si la réponse est non, alors on va utiliser le ratio dont on vient de
09:52 parler, qui est le ratio EV sur EBITDA, puisque cette fois-ci on va vraiment considérer les
09:57 dettes. On va les considérer à la fois dans le numérateur et dans le dénominateur, donc on peut
10:02 comparer des entreprises qui ont des endettements différents. Ensuite, dans le cas où elles ont à
10:07 peu près le même effet de levier, c'est jamais exactement la même chose, mais elles vont être à
10:11 peu près endettées de la même manière, on va se poser une deuxième question "est-ce qu'elles ont
10:15 la même croissance ?" Là c'est pareil, on parle d'ordre de grandeur. Si les entreprises n'ont pas
10:19 la même croissance, on va utiliser le PEG, le Price Earnings Growth, qui est tout simplement
10:25 le PER divisé par la croissance de l'entreprise. Alors attention, on parle bien de la croissance
10:30 du bénéfice et pas de la croissance du chiffre d'avenir. Donc si par exemple Robotice a une
10:35 croissance de son bénéfice de 25% par an, parce que sa marque est plus forte, elle attire plus
10:40 de plus de monde, alors que Glacier SA n'a une croissance que de 8%, on va avoir un PEG de 0,8
10:46 pour Robotice contre 1,25 pour Glacier SA. On dit classiquement que quand c'est supérieur à 1,
10:54 c'est plutôt bien valorisé, plutôt survalorisé, en dessous de 1 c'est plutôt sous-valorisé. Mais
11:00 ce qui est intéressant, c'est de voir qu'à bénéfice égal, il y en a une qui est plus valorisée
11:05 quand on utilise le PER, mais quand on normalise un peu par la croissance, on trouve que Robotice
11:11 devient moins cher que Glacier SA. Elle se paye plus cher par rapport à son bénéfice actuel,
11:16 mais si on prend en compte la croissance des bénéfices, elle devient moins chère.
11:19 Autre question à se poser, est-ce que les entreprises sont en perte ou est-ce qu'elles
11:23 font de l'argent ? Puisque jusqu'ici on a utilisé le bénéfice net, on a utilisé le résultat
11:29 opérationnel, mais il y a des entreprises qui perdent de l'argent, notamment les jeunes
11:32 entreprises, les startups, en général elles ont vraiment les premières années de vie,
11:36 elles perdent de l'argent. On ne peut pas utiliser ces ratios-là, donc on va utiliser un autre ratio
11:40 qui est beaucoup plus simpliste, qui est beaucoup moins intéressant aussi, qui va être le "price to
11:44 sales", c'est-à-dire la capitalisation boursière divisé par le chiffre d'affaires. Cette fois-ci,
11:48 c'est pas combien se paye l'entreprise pour un euro de bénéfice net, ça va être combien se
11:53 paye l'entreprise pour un euro de chiffre d'affaires. Donc on voit, c'est beaucoup plus
11:57 difficile à utiliser parce qu'on ne sait pas du tout à quel point les marges sont intéressantes,
12:02 elles maîtrisent leurs coûts, etc. Et enfin, si on a des entreprises qui sont similaires en
12:08 termes d'endettement, si on a des entreprises qui sont similaires en termes de croissance,
12:13 et si on a des entreprises qui sont rentables, alors cette fois-ci on peut utiliser le PR.
12:18 Donc on voit bien que le PR, même si c'est le ratio financier le plus connu, je pense parmi
12:23 tous les ratios financiers c'est le plus connu, on voit bien qu'il y a quand même plusieurs conditions
12:27 avant d'utiliser ce ratio, sinon vous allez être dans les choux. Si vous comparez avec des PR des
12:32 entreprises qui n'ont pas la même croissance, par exemple, ça veut rien dire, vous allez avoir
12:35 l'impression qu'une entreprise n'est pas chère ou que l'autre est chère, alors qu'en fait ça n'a
12:37 aucun sens de les comparer de cette manière. Ensuite, une fois que vous avez décidé quel
12:41 ratio utiliser, il y a des petites subtilités. Alors je dis subtilité, mais en fait c'est pas
12:46 vraiment des subtilités, c'est vraiment quelque chose de crucial, c'est qu'il faut décider sur
12:50 quelle période prendre ce ratio. Est-ce qu'on va prendre le ratio de l'année passée, donc des
12:54 chiffres vraiment qui ont été annoncés par l'entreprise ? Est-ce qu'on va prendre le ratio
12:57 de l'année en cours, par exemple, basé sur le résultat de l'année en cours ? Donc, c'est pas
13:02 un résultat annoncé par l'entreprise, ça va être des prévisions d'analyste qui peuvent donc se
13:06 tromper. Donc on voit que là c'est toujours un peu un cornelien comme décision. Est-ce qu'on prend
13:11 des données qui sont sûres mais qui sont anciennes, ou est-ce qu'on prend des données
13:16 estimées mais qui prennent en compte les derniers changements ? Voilà, donc pas évident sur quelle
13:23 période utiliser les ratios. Et enfin, une fois qu'on a décidé de quelle ratio on va se servir
13:28 sur quelle période, il faut se poser la question à quoi est-ce qu'on va comparer ce ratio ? Une
13:33 entreprise qui a un PER de 15, ok, très bien, mais ce PER de 15, jusqu'ici on a vu qu'on pouvait
13:38 le comparer à un compétiteur direct, ça très bien, c'est probablement le plus simple, mais vous pouvez
13:44 aussi le comparer à la moyenne du secteur, vous pouvez le comparer à la moyenne du marché, ou bien
13:48 à la moyenne historique du ratio de l'entreprise. Par exemple, une entreprise qui a un PER de 15,
13:53 si historiquement elle avait un PER de 10 ou inversement un PER de 20, on peut potentiellement
13:59 se dire qu'elle est moins bien valorisée que d'habitude, ou bien mieux valorisée que d'habitude,
14:04 et bien sûr il faut essayer de trouver la cause. Alors maintenant, si on fait un petit récapitulatif.
14:08 Dans la première partie, on a vu comment essayer de trouver une entreprise rentable,
14:13 donc une entreprise qui va bien utiliser les actifs qu'on lui confie. Ensuite, on a vu cette
14:19 fois-ci comment essayer de ne pas payer trop cher, comment trouver une entreprise qui est
14:23 correctement valorisée, et on a principalement utilisé les multiples de valorisation, on a vu
14:28 comment choisir le bon, on a parlé rapidement des durées, donc on va essayer de trouver une
14:32 entreprise qui est rentable, qui est peu chère idéalement, mais souvent qui n'est pas trop chère,
14:37 parce que c'est rare de trouver quelque chose qui est de super qualité et qui n'est pas chère,
14:40 et justement un petit mot important à ce sujet. On a tendance souvent quand on débute en bourse,
14:45 mais même pas seulement quand on débute en bourse, à chercher des sociétés qui sont
14:49 sous-valorisées. Donc on va trouver, on va utiliser le bon ratio, on va voir qu'une entreprise,
14:53 en utilisant peu importe quel ratio, mais bon le plus adapté, on va trouver qu'elle est
14:58 sous-valorisée par rapport à son secteur par exemple. Attention, attention, attention,
15:03 les marchés sont quand même relativement efficients, donc quand on a une entreprise
15:06 qui est faiblement valorisée, il y a quasiment tout le temps une raison. Donc il ne faut pas
15:10 se jeter dessus et l'acheter en se disant "super j'ai acheté une entreprise qui est sous-valorisée".
15:14 Ce qu'il faut faire c'est déjà trouver la raison. Est-ce qu'elle est décotée parce qu'elle a moins
15:20 de croissance que les autres, parce qu'elle est dépendante à un seul client, parce qu'elle a
15:25 ses coûts qui sont trop impactés par l'inflation, parce qu'elle est sur un marché qui est impacté
15:29 par la guerre en Ukraine, peu importe. Il faut trouver la raison. Et après, une fois que vous
15:34 avez trouvé la raison, vous pouvez décider que ce n'est pas une bonne raison. Vous pouvez décider
15:37 par exemple qu'elle est peut-être monoproduit ou monoclient, mais que ce n'est pas grave parce
15:42 qu'elle a des accords avec ce client qui sont long terme, sur 10 ans, etc. Vous avez tout à
15:46 fait le droit de penser différemment du marché. Mais c'est très important de comprendre pourquoi
15:51 le marché pense que cette entreprise doit être sous-valorisée. Il y a des milliers, des dizaines
15:57 de milliers, des centaines de milliers d'investisseurs qui se posent la question tous
15:59 les jours de savoir combien doit être valorisée une entreprise. Donc ne partez pas du principe
16:03 que vous êtes meilleur que tous ces gens-là. Demandez-vous plutôt comment est-ce qu'ils
16:08 analysent ? Qu'est-ce qu'ils pensent ? Et après, vous pouvez être d'accord ou non avec le marché.
16:11 Vous avez à nouveau tout à fait le droit de ne pas être d'accord avec le marché, mais il faut
16:15 comprendre comment le marché pense avant de se dire que c'est vous qui avez raison. Donc voilà,
16:20 la valorisation, c'est vraiment quelque chose à utiliser avec des pincettes. Si c'est sous-valorisé,
16:26 comprenez pourquoi le marché le pense et ensuite vous pouvez avoir un deuxième choix.
16:30 Bon, on a vu la rentabilité, super, on a trouvé une bonne boîte. On a vu la valorisation,
16:35 on voit comment ne pas la payer trop cher, mais il nous manque quelque chose et quelque chose
16:38 de très très important. On a parlé compta, on a parlé bourse, mais ce qu'on n'a pas vu encore,
16:44 c'est le futur. Parce que là, on est 100% dans le présent, on regarde vraiment des chiffres du
16:48 présent, on regarde des cours de bourse du présent et en fait le futur, ça va nous permettre... Alors
16:52 on va pas essayer d'estimer les choses, on va pas essayer de prévoir les choses, vous savez que
16:56 c'est quelque chose que je déteste faire, je n'y crois pas, on peut pas prévoir les choses,
16:58 mais ce qu'on peut faire, c'est qu'on peut déjà identifier des risques. Cette rentabilité,
17:03 il y a un risque qu'elle ne continue pas, en fait. Il y a un risque que ce qu'on a identifié comme
17:07 une belle entreprise, c'est en fait quelque chose de passager. Et il y a notamment deux choses clés
17:11 à regarder, qu'on va voir aussi à travers d'autres ratios financiers, c'est la partie
17:15 endettement et puis très très important, la partie croissance. Alors je dis deux mots comme ça,
17:19 mais en fait ça va bien plus loin quand on parle de croissance, on va parler de concurrence,
17:23 on va parler de marge, on va parler de davantage concurrentiel, etc. Parce qu'une fois que vous
17:29 avez identifié une boîte qui marche très bien aujourd'hui, qui n'est pas très chère aujourd'hui,
17:33 il faut être sûr que la belle boîte reste une belle boîte dans un an, deux ans, cinq ans,
17:38 dix ans, et ça c'est ce qu'on va voir dans la prochaine émission.