"Nous dansons sur le Titanic !" : René Hans réagit au bouclier tarifaire des TPE élargi aux PME

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec René Hans, chef d’entreprise, créateur de "Capital Initiative", un fonds pour aider des PME en difficultés de trésorerie.

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Transcript
00:00 Frédéric Brindel.
00:02 Encore un appel, encore un cri d'alarme, celui des TPE et des PME, les petites entreprises, les moyennes entreprises,
00:08 qui demandent à voter des tarifs réglementés de l'électricité. Dans une tribune, les dirigeants
00:14 appellent les parlementaires à voter le retour de ces tarifs réglementés. C'est ce qui nous amène à notre thème
00:20 maintenant. Nous allons parler avec René Hans, chef d'entreprise, créateur de Capital Initiative,
00:26 qui est un fonds pour aider des PME en difficulté de trésorerie. Bonjour René Hans.
00:32 Bonjour.
00:33 Alors, je rappelle que Capital Initiative vient en aide aux TPE, PME,
00:37 avec un système de solidarité, d'entraide, et vous vous dites aujourd'hui, à la limite, on est débordé,
00:43 notamment à cause de ces prix de l'électricité, bientôt la fin du bouclier, c'est ça ?
00:49 Non, on est déjà très mal. On est déjà très mal.
00:54 Pourquoi ? Parce que Capital Initiative est un fonds de solidarité PME, nous finançons des entreprises in bonus,
01:00 qui connaissent des difficultés de trésorerie.
01:02 Mais ces entreprises, je l'ai bien dit, elles doivent être in bonus. Ceux qui viennent aujourd'hui nous appeler au secours,
01:07 c'est tout simplement qu'ils ont reçu une facture d'électricité de 17 000 euros,
01:11 qui n'ont pas les moyens de payer, je dis 17 000 euros pour un mois.
01:16 Et pour eux, on ne peut rien faire. On a vu dans la presse, on en parle de façon épisodique, et ce qui est dramatique d'ailleurs,
01:23 c'est que beaucoup d'entrepreneurs ne savent pas encore à quelle sauce ils vont être mangés, parce que les
01:29 changements de tarifs pour s'opérer sur les cinq ans. Et comme ils ont tous la tête dans le guidon,
01:33 ils ne savent pas encore ce qui les attend et qui va les condamner à mort.
01:38 On a vu dans, quelque part dans le Doubs, je crois,
01:41 la presse a appelé au secours en disant "écoutez, voilà un boulanger qui a payé 15 000 euros d'électricité,
01:46 on va cotiser pour l'aider". Ils l'aideront à payer une facture, mais le mois prochain ils ne l'aideront pas.
01:53 Ce qui est fait là, c'est le problème de tarifs EDF, qui paraît-il, EDF sort toujours au même prix,
02:00 le prix a augmenté parce qu'on a signé des conventions avec l'Europe, on est en train de faire mourir les entreprises.
02:05 - Alors vous prenez par exemple l'exemple, enfin oui c'est le cas de le dire, d'un hôtel de dix chambres
02:10 qui passe d'une facture de 4 000 à 48 000 euros par mois, cette entreprise elle est condamnée vous dites ?
02:16 - Bien sûr, comment vous voulez, avec dix chambres, vous divisez 48 000 par 10, ça fait 4 800 euros par chambre.
02:22 Quand une chambre se loue 100 euros par jour, ça fait 3 000 euros par mois, comment tu veux payer que l'électricité, t'es tout seul ?
02:28 48 000 euros, c'est une honte ! - C'est une honte. Alors je reprends certains de vos chiffres, c'est très intéressant,
02:33 vous avez repris une étude d'Antares,
02:36 42 500 défaillances en 2022, dont 12 256 au quatrième trimestre.
02:42 La France enregistre la plus forte hausse des défaillances jamais connue avec, tenez-vous bien, 49,9 % !
02:49 - Mais la réalité n'est pas encore là, toutes ces entreprises, aujourd'hui,
02:53 je contacte mes amis experts comptables, on nous dit bien que la réalité aujourd'hui, le problème,
03:00 c'est que ces entreprises ne connaissent pas leur prix de revient.
03:03 Ils font des prix, notamment des promoteurs, ils ont vendu leur appartement il y a un an, qu'ils vont livrer dans six mois,
03:10 mais les prix ont tellement changé qu'ils vont vendre à perte et ils ne savent pas qu'ils vendent à perte. Ce matin j'étais chez mon garagiste,
03:16 qui me dit qu'il y a deux problèmes nouveaux.
03:18 Lorsque je fais un devis, entre le moment où je fais le devis et le moment où je fais la facture, il y a déjà une différence dans les prix d'acquisition de mes pièces.
03:26 Deuxième chose nouvelle aussi, et les Français s'appauvrissent à cause de l'inflation,
03:31 dont EDF, dont l'électricité, est une source importante, c'est un coût du prix de l'année générale,
03:39 ces clients lui disent
03:42 "Monsieur, je vous paye en 3, 4, 5 chèques."
03:45 Parce que les gens n'ont plus le moyen de payer une révision automobile, vous vous rendez compte ?
03:50 - Il n'y a plus d'utilité, effectivement.
03:52 Ce qui est intéressant aussi, les auditeurs de Sud Radio, n'hésitez pas, si vous êtes confronté à ce problème,
03:59 0 800 26 300 300. Mais continuons donc avec René Ant, le créateur de Capital Initiative,
04:05 vous avez récemment évoqué avec Loïc Lefloch-Prigent, un ancien grand grand dirigeant,
04:11 la question de la politique énergétique française.
04:14 Parce qu'évidemment on peut repousser le bouclier, mais là, il est urgent de réfléchir,
04:19 et vous, vous proposez bien sûr l'option nucléaire à fond.
04:22 - Ecoutez, c'est un domaine qui n'est pas le mien, j'ai bien fait venir Lefloch-Prigent à Mulhouse,
04:29 qui a bien expliqué où était le problème.
04:31 EDF produit toujours à 50 euros le mégawatt,
04:35 et c'est vendu à des prix énormes à des distributeurs, on ne sait pas où va la différence.
04:39 Ce qui est dramatique, c'est que de notre entreprise, vous avez tout à fait évoqué les statistiques du passé,
04:45 et j'étais en train de vous dire que le mal vient maintenant,
04:47 parce que les entrepreneurs ne savent pas qu'ils vendent à perte,
04:50 ils ne connaissent pas leur prix de revient, et là ils vont mourir en grand nombre.
04:53 Et je rappelle toujours que le français, qui créait son entreprise, il créait son emploi.
04:58 Ce sont des très petites structures, et le boulanger qui ferme, ça ne dérange pas nos ministres,
05:03 puisque lui il en a autant qui ouvrent que ceux qui ferment,
05:06 et par contre celui qui ferme l'entreprise, il perd son entreprise, son travail, son honneur,
05:11 il va être mis à la rue, et la banque, parce que quand je ferme l'entreprise en liquidation,
05:16 on viendra me chercher pour les quotients que j'ai donné,
05:18 souvent quotients hypothécaires sur la maison, que je lui rentre trop de value.
05:21 C'est un massacre.
05:22 - Et là oui, effectivement, ça devient kafkaïen.
05:28 Juste quand même, pour revenir sur cette histoire de bouclier tarifaire,
05:31 destiné uniquement à certaines TPE, celle de moins de 10 salariés,
05:37 un chiffre d'affaires, un total bilan annuel inférieur ou égal à 2 millions d'euros,
05:43 c'est pareil, les restrictions sont quand même assez costaudes.
05:47 - Elles sont costaudes, et souvent les 30 000 mégawatts, on n'en passe pas dedans.
05:51 C'est quand même ridicule ce tarif-là qu'il a mis.
05:53 Quand je passe, une entreprise de 10, s'il a une femme de ménage dans ses effectifs,
05:57 si demain il va prendre une entreprise de nettoyage, il est en dessous de 10.
06:01 C'est ridicule.
06:02 Ce qui est étonnant, hier l'Assemblée nationale a voté une loi qui dit
06:06 ce bouclier est étendu à toutes les entreprises de moins de 250 salariés.
06:10 C'est encore un effet d'annonce, parce que quand je dis 250 salariés,
06:14 ce ne sera sans doute pas toutes.
06:16 Puisque le gouvernement était contre cette loi,
06:19 il va tout faire pour éliminer le plus grand nombre.
06:21 Il mettra des nouvelles conditions, chiffre d'affaires, effectifs et puissance d'arrivée,
06:27 qui vont tout à fait fausser la donne.
06:29 La situation est dramatique, je dis à tous, nous dansons sur le Titanic.
06:33 Ce gouvernement, et d'ailleurs du point de vue général,
06:36 les médias, personne ne sait ce que c'est que l'économie française
06:39 avec 93% d'entreprises qui ont moins de 10 salariés.
06:43 Je le répète.
06:44 - Oui, en plus, on le rappelle, le nombre de petites et moyennes entreprises
06:48 est considérable et forme une grosse partie du tissu économique.
06:52 Concrètement, pour terminer, René Hans, qu'est-ce que vous proposez ?
06:55 Que faut-il faire ?
06:56 - Mais le plan Brigeant le dit bien, et haut et fort,
06:59 il faut revenir aux tarifs de 2021 pour l'électricité.
07:03 Sinon, la France entière va s'appauvrir.
07:06 - Va s'appauvrir.
07:08 Bon, ok, merci à vous René Hans.
07:10 On le rappelle, Capital Initiative, vous venez en aide au TPE et PME.
07:16 Capital Initiative qui est un système de solidarité et d'entraide.
07:19 Et on l'a bien compris avec ce cri d'alarme que vous portez aujourd'hui
07:23 sur l'antenne de Sud Radio.
07:25 Il y a urgence et la situation est particulièrement étouffante.
07:30 Merci à vous. Dans un instant, nous évoquons l'un des pays
07:33 qui est au cœur de l'actualité du moment.
07:35 Le 14 mai prochain, les élections présidentielles en Turquie.
07:38 Recep Tayyip Erdogan n'est pas du tout sûr de gagner.
07:41 Et l'avenir de la Turquie, et donc les équilibres mondiaux, sont en question.
07:46 Nous en parlons dans un instant.

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