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Parlons Vrai chez Bourdin avec Jean-François Thébaut, vice-président de la Fédération Française des Diabétiques.

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Transcription
00:00 Jean-Jacques Bourdin.
00:01 - Il est 10h47, merci d'être avec nous.
00:04 Partons pour Roland-Garros et parlons du diabète.
00:06 Vous allez tout comprendre dans un instant.
00:08 Jean-François Thébault, bonjour.
00:10 - Bonjour.
00:11 - Vous êtes vice-président de la Fédération française des diabétiques.
00:14 Roland-Garros.
00:16 Alexandre Zverev jouera tout à l'heure à 15h son quart de finale du tournoi de Roland-Garros.
00:21 Alexandre Zverev est allemand contre Echeveri l'argentin.
00:27 Alexandre Zverev est diabétique depuis l'âge de 3 ans.
00:31 Il est autorisé par l'ATP, l'association des tennismen professionnels,
00:35 à s'injecter de l'insuline pendant les matchs.
00:39 À Roland-Garros, ça semble choqué.
00:41 Et le superviseur du tournoi l'a forcé à aller aux toilettes pour son injection.
00:45 Alors je lis ce qu'a dit Alexandre Zverev lundi soir après son match de 8e de finale.
00:53 Il dit "moi je suis perturbé".
00:56 Roland-Garros n'a pas de règle claire concernant le diabète.
01:00 Il semble dire que je fais quelque chose de bizarre quand je m'injecte mon insuline.
01:04 Mais dans ma tête je me dis "ils ne sont franchement pas intelligents".
01:07 Je suis diabétique depuis que j'ai 3 ans.
01:09 Si je ne fais pas ces injections, je mets ma vie en danger.
01:12 Je leur ai demandé après "mais est-ce que vous pensez que ça ressemble à quelqu'un qui se dope sur le cours ?"
01:17 En réalité cette discussion n'a aucun sens.
01:19 Elle n'a aucun sens, Jean-François Thébault.
01:24 Elle a beaucoup de sens parce qu'elle met en évidence 3 choses essentielles.
01:30 D'abord que le diabète, notamment le diabète de type 1,
01:33 permet à des jeunes de mener une vie normale au plus haut niveau.
01:37 L'exemple de Zverev est formidable, comme Alizé Agier, notre championne du monde de karaté.
01:43 Ça c'est la première chose.
01:44 La deuxième chose, c'est qu'il existe encore en France des discriminations insupportables sur ce sujet.
01:50 Et la troisième chose, c'est qu'on a une ignorance d'un certain nombre de régulateurs,
01:55 qu'ils soient publics ou privés, sur ce qu'est le diabète,
01:58 ce que sont les évolutions qui permettent d'une vie normale
02:03 et qui empêchent les gens de se traiter convenablement,
02:08 ou même de faire faire sa métier, ou de conduire sa voiture.
02:12 On est vraiment avec une réglementation totalement obsolète
02:15 par rapport à l'évolution de cette maladie et des traitements.
02:18 - Oui, c'est très intéressant ce que vous dites Jean-François Thébault,
02:20 parce que si j'ai bien compris, Roland Garros,
02:22 le tournoi n'est pas du tout dans l'actualité, au fait de l'actualité et de l'information,
02:28 puisque l'ATP permet à Zverev de ses injections pendant les matchs.
02:33 Vous vous rendez compte que le tournoi allait même demander d'aller pratiquer l'injection aux toilettes ?
02:39 - Mais ça malheureusement, c'est un exemple qui est assez fréquent.
02:43 En entreprise, les patients diabétiques, très souvent,
02:46 vont se cacher pour se faire leur piqûre ou leur contrôle de glycémie,
02:50 parce qu'ils ont honte, d'ailleurs Zverev l'a dit à un moment,
02:53 j'avais honte de dire que j'avais cette maladie.
02:56 Et figurez-vous que dans une entreprise,
02:58 une employée par exemple a été bannie de la cantine du CELF,
03:03 parce qu'elle avait le culot de se faire son injection et son dosage juste avant de manger.
03:09 Et ses collègues lui ont dit "Allez aux toilettes pour faire ça, ne faites pas ça devant nous."
03:12 Et qu'elle a été envoyée aux toilettes.
03:14 Vous voyez, ce sont encore des aptitudes vraiment rétrogrades, obsolètes, discriminatoires,
03:19 contre lesquelles la fédération lutte quotidiennement à tous les niveaux.
03:25 - J'imagine, c'est même scandaleux, pardon de vous le dire,
03:29 mais ça c'est peut-être notre époque du politiquement correct.
03:33 On ne peut pas regarder ni voir quelqu'un tout à coup s'injecter quelque chose dans le corps.
03:40 Vous voyez un produit dans le corps.
03:42 C'est d'autant plus stupide que c'est extrêmement discret.
03:45 Nous qui connaissons bien Elisée Agir, on la voit agir puisqu'elle n'a pas de compte non plus.
03:50 Et je veux dire, on remarque à peine ce qu'elle est en train de faire à table, etc.
03:54 Je veux dire, c'est d'une discrétion totale.
03:56 - Sauf que là, à Roland-Garros, c'est vrai que ça se voit un peu plus,
03:59 parce que c'est lors du changement de côté et qu'il ouvre sa petite boîte, ce VREF.
04:04 Moi j'ai vu ça, et c'est choquant, rien du tout.
04:08 - La boîte, c'est surtout dans laquelle il y a le contrôleur, le lecteur de glycémie pour voir où il en est.
04:13 Ça, on l'autorise à le faire, ce n'est pas un téléphone.
04:16 Il n'a pas le droit, par exemple, de se servir de son téléphone pour faire ça.
04:19 Mais il y a un lecteur qui est autorisé, qui permet de voir le niveau de glycémie,
04:24 et en fonction de ça, de savoir s'il doit se faire un peu d'insuline ou pas,
04:28 parce qu'un match c'est tellement long.
04:30 - Bien sûr.
04:31 - C'est tellement long. Le karaté, le judo, c'est court.
04:34 On ne peut pas se faire de piqûres pendant les matchs.
04:37 Mais quand vous êtes à 4 heures ou 5 heures de match,
04:40 il va être obligé de contrôler sa glycémie.
04:43 Il le fait à chaque changement de côté,
04:47 et de se faire des injections, une fois, deux fois, trois fois, en fonction du stress, etc.
04:51 - Or, il n'a pas le droit.
04:53 Or, le règlement du tennis professionnel, et notamment de Roland Garros,
04:57 l'empêche d'aller aux toilettes plus d'une fois,
05:00 et une seconde fois si le match dure jusqu'au 5-7.
05:05 - Donc, ça aussi, c'est quelque chose de complètement obsolète.
05:11 - D'autant plus que cette injection, ça dure très peu de temps.
05:18 - Ah ben, l'injection, moi je me fais des injections,
05:22 ça dure quoi, 5 secondes ? 6 secondes ?
05:25 Et elles sont préparées, il n'y a pas du tout à sortir une aiguille, un machin, quoi que ce soit.
05:30 Ça se fait, le stylo est tout prêt, on s'injecte, c'est extrêmement discret.
05:34 Il suffirait qu'à ce moment-là, les caméras ne se fixent pas dessus, c'est tout.
05:38 Si on a peur de choquer qui que ce soit,
05:40 c'est la déontologie des caméramans de ne pas se fixer dessus.
05:45 - Pourquoi avoir honte, en plus ? Non, mais il n'y a pas de honte à avoir.
05:49 - Alors ça, c'est un très gros problème, Jean-Jacques.
05:52 C'est un très gros problème des patients, la discrimination des patients.
05:55 Il y a toujours beaucoup de responsabilités,
05:58 encore plus dans le diabète de type 2, parce qu'on dit
06:00 "C'est parce que tu as trop bien vécu, tu es trop gros, tu n'as pas fait de sport,
06:04 tu n'as pas fait d'activité physique", et il y a un sentiment de culpabilité.
06:08 Et pour les enfants aussi, il y a ce sentiment de culpabilité,
06:11 parce qu'à l'école, ils ne sont pas comme les autres,
06:14 on leur interdit de faire des choses.
06:15 On leur interdit, par exemple, que le dit très bien Zéral, de manger des gâteaux,
06:19 alors qu'un diabétique de type 1 enfant peut très bien manger des gâteaux
06:22 et adapter sa dose d'insuline, vous voyez ?
06:24 Et donc, c'est tous ces éléments-là, on leur interdit de faire du sport,
06:28 alors qu'au contraire, vous voyez, c'est tout à fait bon.
06:30 - Voilà, c'est la Semaine Nationale de Prévention, d'ailleurs.
06:33 Vous dites, vous rappelez qu'il faut absolument faire du sport.
06:36 - Alors non, on dit qu'il faut de l'activité physique.
06:38 - Ah ben, activité physique, quoi, oui, oui.
06:40 - Parce que c'est une question de niveau.
06:41 Tout le monde ne peut pas faire du sport,
06:43 mais tout le monde peut faire un minimum d'activité physique.
06:46 L'objectif idéal, c'est 30 minutes par jour, 5 jours par semaine.
06:51 L'objectif idéal minimum.
06:53 Mais à partir de là, c'est-à-dire marcher, faire du vélo,
06:56 le ménage, le jardinage, et à partir de là,
06:59 en fonction des capacités de chacun,
07:01 en faire un peu plus, une activité physique soutenue,
07:04 voire faire un sport qui est compatible
07:07 avec son état de santé et ses capacités,
07:10 progressivement monter en capacité
07:13 pour diminuer cet état de fatigue et améliorer le musculaire.
07:17 - Et vous dites, le diabète est une épidémie silencieuse.
07:21 - Ah ben, pas le diabète de type 1,
07:23 parce que malheureusement, très souvent, les enfants,
07:26 ça démarre très brutalement.
07:27 Mais pour les diabétiques de type 2,
07:29 qui représentent 90% des diabétiques,
07:31 93% pour être exact,
07:33 ça dure pendant, en pré-diabète,
07:36 pendant des années avant d'être en évidence.
07:41 Et donc, c'est pendant des années,
07:43 il y a des dégâts qui sont dans le corps,
07:44 au niveau musculaire et macromusculaire,
07:47 et qui vont malheureusement se révéler
07:50 par une complication une fois sur trois.
07:52 - Alors Jean-François Thébault, témoignage de Vincent,
07:54 Seine-et-Marne. Bonjour Vincent.
07:55 - Bonjour.
07:57 - Vous êtes arbitre d'échecs en tournois internationaux,
08:00 et vous avez déjà eu des joueurs d'échecs diabétiques,
08:03 bien sûr Vincent.
08:04 - Pas plus tard encore qu'un dernier tournoi,
08:06 très important, qu'on a arbitré au mois de février.
08:09 - Oui.
08:09 - On a deux joueurs qui sont venus,
08:11 on avait 200 joueurs qui sont dans le tournoi.
08:13 On a deux joueurs qui viennent.
08:15 Dans un tournoi d'échecs,
08:16 il est absolument interdit d'avoir tout appareil électronique,
08:19 donc pour éviter les problèmes de tricherie
08:20 qui ont été révélés déjà.
08:22 - Bien sûr.
08:22 - Donc les téléphones sont complètement interdits.
08:24 Par contre, lorsqu'un joueur est diabétique,
08:26 on a des parties qui peuvent durer jusqu'à 5 ou 6 heures.
08:29 Le joueur va nous voir avant la rencontre en disant
08:31 "Voilà, j'ai mon lecteur de glycémie,
08:34 je suis diabétique,
08:36 je risque de me contrôler et de m'injecter pendant la partie".
08:41 Il n'y a aucun problème pour nous,
08:42 ils viennent nous attarder en avance.
08:44 Ils le font aux yeux de tout le monde,
08:47 et d'ailleurs tout le monde préfère ça,
08:48 parce qu'aller dans un toilet avec un appareil électronique,
08:50 c'est encore plus douteux pour nous.
08:51 - Bien sûr.
08:52 - Et on préfère qu'ils le fassent,
08:53 et ils viennent juste nous le dire,
08:55 ils se contrôlent et ils s'injectent au besoin.
08:57 - Bien sûr.
08:58 - Voilà.
08:59 - J'ai pas compris la réaction à Roland Garros.
09:02 Franchement, j'ai pas compris.
09:03 Mais enfin bon,
09:05 peut-être n'était-il pas au courant,
09:07 enfin je sais pas, c'est leur métier.
09:09 Moi, j'ai pas très bien compris.
09:11 Dans tous les cas, merci Vincent pour ce témoignage.
09:14 Vraiment.
09:15 Merci, parce que je voudrais qu'on dépassionne tout ça.
09:19 Hein, Jean-François Thébault ?
09:21 Je rappelle que le diabète touche combien ?
09:24 4 millions de diabétiques en France ?
09:26 - A peu près 4 millions de personnes de diabétiques connues,
09:28 traitées pour diabète,
09:30 et 800 000 qui sont, d'après les études,
09:33 diabétiques non connues.
09:35 - Bien. Merci messieurs.
09:37 - Merci beaucoup, Jacques Bourdin.
09:39 - Merci vraiment.
09:41 Jean-François Thébault, il est 10h57,
09:43 vous êtes sur Sud Radio.
09:45 Pour savoir et comprendre ici,
09:47 pour dire la vérité, on va...
09:48 De quoi allons-nous parler ?
09:50 Débat sur le harcèlement scolaire, évidemment,
09:52 on en parle beaucoup, à juste raison.
09:54 Le harcèlement scolaire, où sont les responsables ?
09:57 Comment mieux lutter contre le harcèlement ?
09:59 Et comment lutter contre le cyberharcèlement
10:02 qui lui se développe et qui est insupportable ?
10:04 Là encore, vous avez témoignage à apporter.
10:07 0826 300 300, 10h57.

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