Parlons Vrai chez Bourdin avec Jean-Baptiste Konieczny, Secrétaire Général Force Ouvrière des Hauts-de-France.
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00:00 Il est 10h35, vous êtes sur Sud Radio, vous êtes informé, et nous parlons de cette journée de grève et de mobilisation avec Jean-Baptiste Cognaczny,
00:09 qui est secrétaire général de Force Ouvrière Énergie dans les Hauts-de-France. Bonjour !
00:13 - Bonjour !
00:15 - Merci d'être avec nous, Jean-Baptiste Cognaczny.
00:19 Les grèves mobilisées, vous serez évidemment en grève et mobilisé demain, vous irez manifester.
00:25 Dans l'énergie, qu'est-ce qu'on prévoit demain ? Il y aura des coupures de courant ou pas ?
00:32 - Non, alors vous savez, au-delà de l'énergie, puisque je suis également secrétaire régional des Hauts-de-France,
00:38 au-delà de l'énergie, Force Ouvrière a une politique qui n'est pas de pénaliser les citoyens,
00:46 le citoyen qui va chercher ses enfants à l'école, le citoyen qui se déplace pour aller travailler, etc.
00:52 Ce n'est pas notre vision des choses. Donc les coupures de courant, les organisations syndicales ont fait le choix de faire des coupures,
00:58 ce n'est pas le cas de Force Ouvrière.
01:00 - Oui, pas toutes, il y a certaines, pas toutes les organisations syndicales,
01:04 certaines organisations ont choisi de couper le courant, je pense à la CGT par exemple, mais il y a division là.
01:11 - Oui, c'est, alors si vous voulez, nous partons du principe que chacun reste le maître chez soi.
01:17 Les organisations syndicales ont décidé de partir sur des actions dures, difficiles.
01:22 Force Ouvrière, à ce qui concerne Force Ouvrière, nous avons décidé de mobiliser, d'informer,
01:27 vous voyez, depuis la dernière mobilisation, tous les jours, nous avons des actions d'information.
01:33 Nous faisons des rassemblements, nous informons les citoyens sur la réforme, sur ce qui va se passer.
01:39 Mais on ne tient pas, nous, au niveau Force Ouvrière, à pénaliser le citoyen en coupant le courant,
01:44 coupant le courant parfois des entreprises qui demain pourraient être en difficulté et licencier des salariés.
01:49 - Oui, vous ne tenez pas à bloquer le pays.
01:52 - Alors, c'est pas qu'on tient pas à bloquer le pays. Demain, ce sera une journée de mobilisation.
01:58 Et si on pouvait bloquer le pays avec de l'obligation, oui, mais pas par des méthodes,
02:03 des méthodes qui consistent à couper le courant, à bloquer les voies de chemin de fer, etc.
02:08 Bon, voilà, il y a des personnes qui sont obligées de se déplacer et on ne souhaite pas se les mettre à dos.
02:14 Aujourd'hui, les sondages nous sont favorables. Il y a des journées où on a plus 5% d'avis favorables.
02:21 Les compteurs continuent à grimper, nos pétitions continuent à grimper.
02:24 Et on se dit, bon, on est sur le bon chemin pour faire céder le gouvernement.
02:29 - Mais alors, certains disent, ces mobilisations nationales, une fois tous les 10 jours, tous les 15 jours, c'est insuffisant.
02:37 C'est insuffisant, vous le pensez ?
02:39 - Écoutez, face à un gouvernement comme celui qu'on a aujourd'hui, c'est compliqué.
02:45 Vous savez, le problème, c'est qu'aujourd'hui, on vit en grosse difficulté.
02:51 Vous avez vu l'inflation, l'inflation que le citoyen doit payer, la hausse des carburants, la hausse de l'énergie.
02:58 On sait très bien qu'aujourd'hui, et le gouvernement le sait aussi, un salarié va pouvoir faire éventuellement une journée de grève, 2 journées de grève.
03:06 Après, vous savez, il y a les factures à payer.
03:08 Même s'ils sont toujours avec nous, ça va s'affaiblir.
03:11 Forcer ou rire ne souhaite pas partir dans des grèves sautent-moutons.
03:15 C'est là qu'il consiste, tous les 8 jours, à être en grève.
03:18 Là, on a décidé, il y a une première action qui a été menée, qui a été suivie.
03:21 Il y en a une seconde ici.
03:22 Après, on verra, demain soir, il y a une intersyndicale nationale qui décidera des suites.
03:27 Alors, s'il faut durcir ou pas durcir, on verra ce qu'il en est.
03:30 Mais je peux vous dire que demain, on va être sur une mobilisation au moins équivalente à la dernière, voire supérieure.
03:36 - Jean-Baptiste Konnexny, autre forme de mobilisation, se mobiliser le week-end.
03:42 Vous ne l'avez pas fait jusque-là.
03:44 - Alors, vous savez, on commence à avoir de la bouteille dans l'université syndicale.
03:49 Je peux vous dire qu'on avait tenté des mobilisations le week-end.
03:53 Bon, le souci du week-end, vous savez, on n'est pas là pour...
03:57 Je parle d'entreprise. Vous allez faire une mobilisation même à Paris, par exemple.
04:02 Nous, Force ouvrière, on l'a déjà organisée, une grosse mobilisation à Paris.
04:06 Bon, vous partez à Paris, vous revenez, on ne parle pratiquement pas de vous.
04:10 Le souci aujourd'hui, ce n'est pas à vous que je vais dire ça, mais on a un souci de communication.
04:16 Si vous faites une manifestation le dimanche, vous allez faire 10 secondes au journal de TF1.
04:22 Bon, voilà, si vous bloquez le Comme Demain 31, si on bloque, on arrive à faire une grosse mobilisation
04:30 dans l'ensemble des départements au niveau national.
04:33 Là, on va parler de nous.
04:35 Mais les grèves du week-end, c'est une grève.
04:39 On pourrait aussi faire une grève pendant les vacances.
04:42 C'est une grève qui gênerait personne sauf celui qui veut partir en vacances.
04:45 Donc, c'est délicat.
04:46 - Oui, délicat, les grèves pendant les vacances, Jean-Baptiste Codaxny ?
04:50 - Oui, parce que vous savez, il y a des personnes, nous, dans nos permanences,
04:54 on rencontre des personnes qui ont du mal à se balader debout.
04:58 Et ces personnes arrivent de temps en temps, et je dis bien de temps en temps,
05:01 parce qu'elles ne partent pas tous en vacances, à partir en vacances.
05:04 On ne veut pas non plus bloquer, annuler leur petite période de vacances
05:09 qui peuvent bénéficier de FondaRend.
05:11 Donc, c'est toujours délicat.
05:12 Vous savez, la grève est toujours délicate.
05:14 Pour nous, la grève, c'est un échec.
05:16 Si on en arrive à la grève, c'est qu'on n'a pas su discuter.
05:20 Donc, il y a des torts.
05:22 Aujourd'hui, le gouvernement, de la mesure où ils ne veulent pas revenir sur les 64 ans,
05:27 il y a blocage, et il y aura blocage tant qu'on restera figé.
05:30 Là, je regardais encore la durée de vie, l'espérance de vie en France.
05:35 Nous, dans les Hauts-de-France, on a une espérance de vie inférieure à 3 ans par rapport au national.
05:40 Le national, vous l'avez vu, il est pour les femmes à 78 ans.
05:47 Pour les hommes, il y a juste...
05:49 — Non, l'inverse. Il est plus élevé pour les femmes que pour les hommes.
05:52 — Non, pardon, excusez-moi. Vous voyez plus ?
05:53 Il y a 84 % pour les femmes et à 78 pour les hommes.
05:57 — Oui.
05:58 — Bon. Mais imaginez, vous partez à 64 ans.
06:00 Vous allez vivre 14 ans, allez, 14 ans de votre retraite, sur votre retraite.
06:07 Si vous êtes dans les Hauts-de-France, vous allez vivre 11 ans.
06:11 Une carrière complète, et vous vivez 11 ans en retraite.
06:15 Enfin honnêtement, il y a un souci. Il y a quand même un gros problème là-dessus.
06:19 On peut pas... La retraite, c'est quand même un moment...
06:21 On peut profiter jusqu'à présent. Les retraités pouvaient profiter un peu de leur vie,
06:25 s'occuper des petits-enfants aussi, parce qu'il faut pas l'oublier. Il y a ça aussi.
06:29 — À condition que les niveaux de pension ne baissent pas trop, hein, Jean-Baptiste Konieczny.
06:35 C'est un autre problème, effectivement, qui n'est pas, malheureusement, me semble-t-il,
06:41 suffisamment évoqué autour des débats de cette réforme.
06:47 — Forcelonrière et les autres organisations ont fait des propositions au gouvernement.
06:53 Bon, pour équilibrer, on n'est pas entendu, on n'est pas écouté.
06:57 Aujourd'hui, on nous dit que le chômage baisse.
06:59 Et évidemment, le chômage est en train de baisser, même chez nous, dans une région quand même relativement touchée par le chômage.
07:05 1% de chômage en moins, c'est énorme. Ça veut dire des cotisations qui rentrent.
07:11 Si demain, il y a 3% de chômage en moins, eh bien écoutez, on a réglé le problème.
07:17 Et pourquoi le gouvernement n'en parle pas ? Pourquoi on s'ostine à y aller, à modifier l'âge de départ à 64 ans ? Je ne comprends pas.
07:25 — Donc il faut, selon vous, encourager le travail. Encourager le travail et ne pas l'allonger, quoi, si j'ai bien compris.
07:33 — Bien sûr. Et puis l'accompagner, vous savez. Vous comme moi, vous voyez énormément d'entreprises.
07:39 Honnêtement, lorsque vous arrivez à 58 ans, il y a des chères entreprises qui n'attendent qu'une chose, c'est que vous quittiez l'entreprise.
07:46 — Évidemment. — Bon, voilà. Alors il y a des secteurs, il y a des personnes qui peuvent travailler jusqu'à 60 ans.
07:52 Mais moi, je côtoie des milieux, si vous voulez, des personnes qui sont aux soins en pleine personne âgée.
07:57 Vous savez, quand vous avez 58 ans, vous devez lever une personne âgée tous les jours. 25 fois par jour, vous levez des patients.
08:04 Vous pouvez plus tenir. Le corps ne tient plus. Qu'est-ce qu'on fait ? Alors aujourd'hui, qu'est-ce qu'on fait ? On les met au chômage.
08:11 On les maintient de façon artificielle jusqu'à la retraite. Mais c'est pas ça, la solution. C'est améliorer les conditions de travail avant
08:17 pour que les salariés puissent partir à un âge normal. — Merci beaucoup à vous. Merci Jean-Baptiste Cognacsni. Merci.
08:24 Voilà un discours un peu différent de certains discours tenus par d'autres syndicats qui sont plus jusqu'au-boutiste.
08:31 Alors vous réagissez, hein, demain. Vous serez mobilisés, toujours mobilisés, contre cette réforme des retraites ou pas du tout.
08:38 Allez-y, donnez votre opinion, 0826 300 300. Bien. Nous allons passer à toute autre chose maintenant.
08:44 Nous allons revenir sur cette annonce. Voilà une bonne nouvelle. Il est rare de donner des bonnes nouvelles. Mais là, j'en donne une.
08:52 « Nette baisse de la mortalité du cancer du poumon ». C'est une étude sur 9 000 patients. Baisse due évidemment au progrès thérapeutique.
09:00 Nous allons en parler avec Didier Debieuvre, qui est chef du service de pneumologie au groupe hospitalier de la région de Mulhouse, sud Alsace.
09:09 Il est l'un des auteurs de cette étude, enfin, rapporteur de cette étude. Il sera avec nous dans deux minutes. Il est 10h44.