• il y a 2 ans
Parlons Vrai chez Bourdin avec David Cormand, député européen EELV, Jean-Baptiste Djebbari, ex-ministre délégué aux transports.

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##LA_CONFRONTATION-2023-06-19##

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Transcription
00:00 Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30. Jean-Jacques Bourdin.
00:05 Il est 11h03, merci d'être avec nous, le salon aéronautique du Bourget ouvre aujourd'hui, 54ème édition,
00:11 c'est le plus grand salon aéronautique du monde, 125 000 m² d'exposition, 325 000 visiteurs attendus,
00:20 inauguration ce matin par Emmanuel Macron, alors les professionnels d'abord et ensuite le grand public,
00:26 158 avions exposés, 2500 exposants, 1130 entreprises françaises, c'est un énorme salon qui n'a pas eu lieu
00:36 depuis plusieurs années maintenant à cause du Covid, donc tout le monde est heureux, tous les spécialistes
00:42 et les amoureux de l'aéronautique sont heureux de se retrouver au Bourget, oui, mais l'aviation est peut-être
00:48 un tournant, puisqu'on parle moins de contrats aujourd'hui que de conséquences sur le climat.
00:58 Oui, les professionnels s'interrogent, l'aviation pollue, on le sait, que faire ? Nouveaux carburants,
01:06 nouveaux avions, augmentation des prix, un voyage en avion deviendra-t-il exceptionnel ?
01:10 Nous allons ouvrir le débat entre 11h et midi avec nos deux invités, David Cormand qui est député
01:16 européen Europe Ecologie Les Verts, bonjour, merci d'être avec nous et Jean-Baptiste Djebari,
01:22 ancien ministre délégué au transport, bonjour, et vous-même pilote, toujours, donc pour une ONG,
01:30 je crois, Jean-Baptiste Djebari. - Aviation sans frontières, une très belle ONG.
01:34 - Nous allons débattre de l'aviation, de l'avenir de l'aviation évidemment, mais auparavant je voudrais
01:39 poser une question politique à David Cormand, et oui, vous êtes député européen Europe Ecologie Les Verts.
01:45 - Jean-Jacques Bourdin, vous faites des politiques quand même. - Mais oui, mais oui, tout simplement parce que
01:50 l'actualité politique commande, après les propos tenus hier par Jean-Luc Mélenchon,
01:59 qu'il souhaite toujours, et qu'il insiste un peu lourdement, enfin lourdement je ne sais pas,
02:03 enfin dans tous les cas, il insiste, il souhaite absolument une liste commune de la nupes,
02:10 ou de la nupe, vous dites la nupe ou la nupes vous David Cormand ? - Nupes.
02:14 - Nupes, bon, de la nupes aux européennes. Vous dites toujours non ?
02:19 - Oui, je dis non, parce que le sens politique de tout ça serait confus, alors après moi je prends au sérieux
02:27 les propositions de nos partenaires législatifs de la France Insoumise et de Jean-Luc Mélenchon,
02:32 il faut assumer le parle-tenariat que nous avons fait à juste titre en 2022, et je ne peux qu'être respectueux
02:40 du fait que la proposition est liée au fait que ce soit une ou un écologiste qui conduise la liste,
02:44 sur la base du résultat des élections européennes de 2019, donc plutôt à notre avantage,
02:49 après je pense que ce serait une manœuvre un peu politicienne qui serait mentir aux Françaises et aux Français,
02:53 parce que je crois que ce n'est pas un secret, les différences de vision que nous avons de l'Union Européenne,
02:58 de cet espace politique supranational, est très différent de la vision de Jean-Luc Mélenchon,
03:04 qui est plutôt eurosceptique et très sur les questions nationales, nous nous sommes, au-delà des nations,
03:10 nous sommes les écolectives fédéralistes, - Vous êtes très pro-européens, même fédéralistes,
03:12 toujours fédéralistes même, au niveau européen. - Très fédéralistes, oui, oui, et je pense que d'ailleurs,
03:16 les sujets dont on va parler par rapport à l'écologie, etc., commandent le fait que les solutions que nous avons envisagées,
03:23 ce n'est pas à l'échelle d'un État-nation, ce n'est pas à l'échelle d'un pays qu'on fait la transition écologique,
03:27 et nous avons la chance d'avoir cette Union Européenne qui est unique dans l'histoire du monde,
03:31 jamais dans l'histoire de l'humanité, des pays ont librement consenti de déléguer une part de leur souveraineté
03:37 à une puissance qui les dépasse, et je pense que c'est quelque chose qu'il faut préserver,
03:41 même s'il y a des choses à changer dans l'Union Européenne, bien entendu.
03:43 - Alors, deux questions, et puis ensuite nous allons parler, penser à l'aviation, et parler d'aviation,
03:48 mais deux questions, la guerre en Ukraine, est-ce que là, vous voyez de profondes divergences,
03:54 et même de profondes différences, j'emploie volontairement le mot,
03:58 entre les positions de la France Insoumise et les vôtres ?
04:01 - Oui, elles sont connues, mais je ne veux pas surcaricaturer les choses,
04:05 parce qu'en plus je pense qu'il y a une différence entre...
04:07 - Vous avez des doutes sur leur positionnement ?
04:09 - Non, enfin, j'ai des doutes sur leur positionnement collectif,
04:12 je pense que les positions de Jean-Luc Mélenchon, et du parti auquel ils sont très attachés,
04:18 qui sont les Lambertistes, sur cette question-là, sont très différentes d'un certain nombre de militants de terrain,
04:22 de la France Insoumise, et moi je ne veux pas me faire porter les turpitudes
04:25 que peut avoir Jean-Luc Mélenchon sur cette question.
04:28 - Sensible aux sirènes russes ?
04:31 - Non, je ne dirais pas ça, je pense qu'il y a une conception géopolitique à Jean-Luc Mélenchon,
04:34 qui est historique, et qui me semble plus d'actualité avec le monde dans lequel nous vivons,
04:38 où d'autres blocs puissants se sont formés,
04:41 et de ce point de vue-là d'ailleurs, l'Union Européenne est à peu près notre seule chance
04:45 de peser dans cette nouvelle puissance géopolitique,
04:49 qui vont essayer de s'accaparer les ressources, etc.
04:52 Et donc continuer à raisonner uniquement franco-français,
04:55 d'ailleurs c'est cohérent, et contre l'Union Européenne,
04:58 ça se décline par le fait que nous soyons faibles,
05:00 et quand on est faible, on est obligé d'être conciliant avec un certain nombre de dictatures,
05:05 que ce soit la Russie ou la Chine.
05:06 Moi je ne crois pas qu'il fallait que nous soyons conciliants,
05:09 je pense que nous devons être forts, et être forts, ça veut dire être européens.
05:12 - Bien, la migration, est-ce qu'il faut imposer aux pays de l'Union Européenne
05:19 d'accueillir des migrants, à chaque pays ?
05:22 - Je crois que ce qui est en train de se passer...
05:23 - Imposer, j'ai dit bien imposer, volontairement Jean-Paul Le Monde.
05:26 - Oui, oui, j'ai bien compris votre question, mais d'abord, je veux attirer l'attention
05:28 de celles et ceux qui nous écoutent sur le fait que ce qui est en train de se passer avec les migrants
05:31 va être une honte, une tâche indélébile pour l'Union Européenne.
05:35 Aujourd'hui, ce sont, vous l'avez peut-être vu il y a quelques semaines,
05:39 la marine grecque qui remet sur des bateaux de fortune
05:42 des familles dont des enfants, dont un bébé, en pleine mer.
05:45 Ce que nous sommes en train de faire, c'est de laisser mourir des femmes, des hommes, des enfants,
05:49 des bébés dans la Méditerranée, parce que nous n'avons pas le courage
05:52 de faire preuve d'une solidarité partagée.
05:55 Nous restons une puissance économique importante, nous sommes des pays riches.
05:58 L'Union Européenne a les moyens de faire sa juste part en termes d'accueil,
06:04 bien sûr humain, mais je pense qu'il y a aussi là un enjeu géopolitique.
06:07 La façon dont nous traitons ces populations sont en train de nous faire,
06:11 de donner de nous, à juste titre, une image horrible dans un certain nombre de pays.
06:14 Or, si nous voulons peser, si nous voulons être une puissance,
06:17 d'abord il y a l'enjeu humanitaire, des êtres humains doivent être accueillis
06:20 de façon inconditionnelle, mais même si cet argument ne l'emporte pas,
06:24 il faut entendre un argument qui est du fait que si nous voulons être considérés,
06:27 si nous voulons être respectés en tant que puissance politique,
06:30 nous ne pouvons pas nous conduire comme nous sommes en train de le faire.
06:32 L'Union Européenne, ce ne sont pas des frontières, ce sont des valeurs.
06:35 C'est au nom de valeurs humanistes que nous avons fait l'Union Européenne,
06:38 et nous ne devons pas y renoncer comme nous sommes en train de le faire vis-à-vis des migrants.
06:42 - Bien, le trafic aérien progresse.
06:46 C'est une bonne nouvelle ou une mauvaise nouvelle ?
06:49 Dites-nous Jean-Baptiste Tchébarri.
06:52 - D'abord, il progresse après s'être effondré en 2020 avec le Covid,
06:56 donc on n'a pas tout à fait encore retrouvé les niveaux de 2019,
06:59 et il progresse essentiellement dans les pays dits émergents,
07:02 où de nouvelles classes moyennes par centaines de millions aspirent à se déplacer,
07:07 et donc à prendre l'avion. C'est le cas en Chine, c'est le cas en Inde, c'est le cas en Indonésie,
07:10 c'est évidemment le cas dans des pays où les géographies ne permettent pas les avions à grande vitesse.
07:15 Je pense à l'Australie ou même l'Amérique du Nord, dans laquelle l'avion est extrêmement développé
07:18 et a retrouvé pour le coup son niveau d'avant Covid.
07:22 Donc c'est une donnée, David Cormand dirait peut-être que...
07:25 - Oui, mais c'est une bonne nouvelle pour vous ?
07:26 - C'est une bonne nouvelle, parce que ça rend compte des libertés individuelles,
07:31 et moi je suis convaincu que l'être humain se déplace,
07:35 y compris pour participer d'une forme de meilleure compréhension du monde et de pacification du monde.
07:40 C'est une bonne nouvelle sur réserve, effectivement,
07:42 que le poids de l'aviation dans les émissions de gaz à effet de serre,
07:45 qui est aujourd'hui de l'ordre de 2,5%, qui va continuer de croître,
07:48 puisque le trafic carrière va croître, arrive à engager et à réaliser sa décarbonation.
07:53 Donc il y a un objectif qui est hyper clair, maintenant, qui a été posé il y a à peu près deux ans et demi,
07:58 à l'échelle du monde et singulièrement à l'échelle de l'Union Européenne,
08:01 c'est d'être neutre en carbone à horizon 2050.
08:03 Et donc pour être neutre en carbone à horizon 2050, il y a beaucoup de choses à faire.
08:07 D'abord, on doit faire émerger une filière de carburants durables pour l'aviation,
08:12 et j'expliquerai si vous voulez exactement ce que c'est.
08:14 - On va en parler, on va développer. - Puis les nouveaux avions, d'abord ceux qui consomment...
08:16 - Les carburants, les nouveaux avions... - L'avion à hydrogène demain...
08:19 - Et puis une forme de sobriété.
08:21 Sobriété dans le voyage, si je puis dire.
08:23 On va aussi en parler. David Cormans, une bonne nouvelle ?
08:25 L'aviation qui se développe, c'est une bonne nouvelle ou une mauvaise nouvelle ?
08:29 - Je crois pas que ce soit une bonne nouvelle.
08:31 Pour différentes raisons.
08:33 La première raison étant la raison écologique,
08:35 mais ce qui me choque le plus avec la façon dont, dans les faits,
08:39 l'aviation se développe,
08:42 c'est qu'elle est au bénéfice des plus riches.
08:45 Aujourd'hui, on essaie de nous dire qu'il y a une démocratisation
08:49 de l'usage de l'avion, c'est faux,
08:52 c'est 1% de la population mondiale.
08:54 1% de la population mondiale qui est responsable de 50%
08:58 des rejets de gaz à effet de serre de l'aviation.
09:00 Donc on voit bien qu'une toute petite partie de la population mondiale,
09:03 70 millions de personnes sur les 7 milliards que nous sommes,
09:06 jouissent à 50% du transport aérien.
09:10 Et le fait que les prix aient pu baisser avec le low cost,
09:14 ça permet pas tant aux pauvres de prendre l'avion,
09:17 ça permet aux riches de le prendre encore plus.
09:19 Tout ça, avec un véritable paradis fiscal,
09:22 puisque l'aviation est le seul mode de transport aussi peu fiscalisé.
09:28 Quand vous devez faire le plein de diesel pour aller bosser,
09:31 parce que vous êtes obligés de le faire, vous êtes très taxés.
09:35 Quand les plus riches prennent l'avion pour aller à Barcelone
09:38 pour un week-end ou à l'autre bout du monde,
09:40 parce qu'ils ont envie de le faire, le kérosène est taxé à zéro.
09:44 Le carburant des riches n'est pas taxé.
09:47 Il y a une TVA préférentielle pour l'aviation.
09:50 Alors que l'avion a un gros avantage par rapport à ses concurrents.
09:54 Il n'y a pas d'infrastructure.
09:56 Un avion, il vole dans le ciel.
09:57 Son infrastructure, c'est le ciel, c'est gratuit.
09:59 Il n'y a qu'à fabriquer des aéroports.
10:01 Ce qui est quand même très peu cher par rapport à une voie de chemin de fer.
10:04 Donc il y a une concurrence déloyale pour un moyen de transport
10:07 qui est le plus polluant de tous les moyens de transport.
10:09 - Vous racontez Jean-Baptiste et Thierry Barré.
10:11 - D'abord, il y a évidemment une fiscalité de l'aviation.
10:13 Ça s'appelle les taxes et les redevances aéronautiques.
10:16 Quand vous prenez un billet d'avion pour faire Paris-Nice à 100 euros,
10:18 vous avez à peu près la moitié, donc 50 euros environ, de taxes et de redevances.
10:22 C'est juste pas structuré de la même façon.
10:25 Et effectivement, il y a eu un accord après la Deuxième Guerre mondiale
10:27 pour que les pays...
10:28 - C'est marrant parce que David Cormand faisait louer l'Union européenne
10:32 comme étant capable de se mettre d'accord sur des règles structurantes.
10:34 Et justement, il y a eu une règle structurante.
10:36 C'était celle qui a prévalu à la Convention de Chicago en 1944
10:39 qui disait que les pays, pour donner accès à l'ensemble des populations à l'aviation,
10:43 se mettaient d'accord sur une absence de taxation du kérosène.
10:47 - En 1944.
10:48 - D'accord.
10:49 Et en fait, la démocratisation de l'aviation s'est faite plus tard, dans les années 60-70.
10:53 Donc il y a beaucoup de choses.
10:55 Après, ce que dit David Cormand, c'est là où l'idéologie est très forte.
10:58 Mais je reconnais sa cohérence.
11:00 C'est ce que dit M. Cormand sur les inégalités.
11:02 On peut tout à fait l'entendre.
11:03 Ça s'applique à l'avation, à la détention immobilière, aux voitures...
11:05 D'une manière générale, les riches bénéficient de beaucoup plus de services que les moins aisés.
11:10 Donc si on commence effectivement à appliquer votre idéologie,
11:14 ça conduit aux propositions qu'a par exemple amené Jean-Marc Jancovici.
11:18 C'est-à-dire qu'il faut commencer à interdire aux gens de se déplacer pour...
11:21 - Des quotas !
11:22 - Des quotas...
11:23 - Jean-Marc Jancovici, qui est ingénieur,
11:24 tout le monde ne connaît pas Jean-Marc Jancovici,
11:26 qui est ingénieur spécialiste des questions environnementales
11:30 et qui propose des quotas de quatre vols en avion dans une vie.
11:33 - Par une vie.
11:34 - Dans chaque vie, nous ne pourrions voyager que quatre fois.
11:38 - Non mais c'est une approche...
11:39 - Voyager en avion.
11:39 - En avion, c'est une approche...
11:41 Encore une fois, quand on commence à entrer dans cette...
11:42 - De sobriété extrême.
11:44 - Non, non, pour le coup, pas de sobriété.
11:45 La sobriété, ça consiste à deux choses.
11:47 Ça consiste effectivement volontairement, éventuellement,
11:49 à limiter ses déplacements par conscience écologique,
11:52 ce que font déjà les personnes, y compris le mentourage.
11:55 Et deuxièmement, ça consiste à dépenser moins d'énergie,
11:58 moins de carbone pour la même chose.
11:59 Donc, quand on fait des avions plus performants,
12:01 on fait de la sobriété énergétique.
12:03 Là, on est dans un modèle vraiment différent.
12:06 On est dans un modèle...
12:06 - Coercitif.
12:07 - Autoritaire, coercitif, qui vise à limiter
12:10 les libertés individuelles des gens.
12:12 Donc, on change de régime politique.
12:14 - Vous êtes d'accord avec cette proposition de Jean-Marc Jancovici ?
12:16 - Non, moi, ce que je dis...
12:17 - David Corbin.
12:18 - D'abord, je ne reprends pas à mon compte
12:20 la proposition de Jean-Marc Jancovici,
12:23 mais si on veut regarder l'aspect coercitif,
12:25 aujourd'hui, une part significative des habitants de cette planète,
12:29 et de Français d'ailleurs, certains qui nous écoutent,
12:32 sont déjà privés d'avion.
12:34 Eux, ils rêveraient de faire 4 voyages en avion dans leur vie.
12:36 Une majorité de gens sur Terre rêveraient
12:38 de pouvoir prendre l'avion 4 fois dans leur vie.
12:40 La réalité, c'est qu'aujourd'hui, c'est un privilège de riche.
12:44 Et c'est la vie.
12:45 Sauf qu'on ne peut pas dire, parce que le kérosène,
12:47 et vous l'avez allé, M. Le Diroit,
12:50 le kérosène, aujourd'hui, est taxé à zéro.
12:53 Est-ce que c'est logique que le carburant de l'aviation
12:56 soit le seul taxé à zéro ?
12:58 Et quand vous dites "oui, mais il y a des taxes ailleurs",
12:59 et pour le reste aussi, il y a des taxes ailleurs.
13:01 Une voiture, en plus de l'essence que vous payez,
13:03 vous payez le péage.
13:04 En plus de l'essence que vous payez,
13:06 vous payez l'assurance, vous payez une taxe quand vous achetez votre voiture.
13:09 - D'ailleurs, les taxes sur le péage vont augmenter.
13:10 Vous avez vu ça ?
13:11 - Oui, en tout cas, il y a une décision du Conseil d'État
13:14 qui permet au gouvernement d'agir.
13:17 Non, il y a beaucoup de taxes.
13:18 En fait, c'est là où on compare toujours ce qui est incomparable.
13:20 Il y a énormément de taxes, d'une manière générale, sur les transports.
13:22 C'est vrai du transport.
13:23 Rien de taxé au devant, ça va tous les transports.
13:25 Et il y a énormément de subventions.
13:26 Le modèle, le mode de transport le plus subventionné en France
13:30 et de très très loin, c'est le mode de transport ferroviaire.
13:32 Ça n'empêche pas d'avoir des billets qui sont relativement chers,
13:35 ça n'empêche pas au TGV d'être aussi pris de façon plus abondante
13:39 par ceux qui sont les plus aisés de France et en Europe.
13:41 - En plus de monde, dans les TGV, c'est vrai,
13:43 avec des billets qui sont souvent plus chers que les billets d'avion.
13:47 - Malgré toutes les subventions qui sont extrêmement fortes.
13:48 - Sur la même destination.
13:49 - Pour aller à Biarritz, par exemple,
13:51 je prends l'exemple de Biarritz, c'est plus cher en train qu'en avion.
13:55 - Oui, c'est pour ça qu'il faut que l'aviation paye son véritable coût.
13:58 Moi je serais pour, par exemple, que quand un avion fait une certaine distance,
14:03 il paye la même redevance que doit payer la SNCF pour utiliser les rails.
14:09 Pourquoi le TGV est si cher ?
14:11 Parce que vous devez louer, vous avez été ministre des Transports,
14:14 l'usage du réseau.
14:17 - Pourquoi le TGV est si cher ?
14:19 - Parce que le mode ferroviaire coûte extrêmement cher.
14:21 - Oui, mais il est très avantageux d'un point de vue écologique.
14:25 C'est pour ça qu'il serait normal.
14:27 - Quand on produit de l'énergie verte en Europe,
14:29 le rail est extrêmement avantageux sur le plan écologique en opération,
14:33 c'est-à-dire que quand votre train électrique fonctionne,
14:35 votre électricité est produite de façon verte en Europe et en France.
14:39 Et en France, on avait l'énergie nucléaire pour avoir un train vert,
14:43 et pas trop cher.
14:45 Je rappelle que le parti dont vous faites partie
14:47 a très largement affragilisé l'énergie nucléaire en France.
14:51 - J'aurais bien voulu qu'on soit au pouvoir pour pouvoir vraiment le faire.
14:53 La réalité, c'est que ce n'est pas nous qui avons été au pouvoir.
14:55 Vous avez été plus que nous, M. Gébari.
14:57 - On pourrait se rappeler allègrement les accords politiques avec l'EVR
15:01 qui ont conduit à la...
15:03 - Pas du tout. De toute façon, on peut faire un débat sur le nucléaire.
15:05 Moi, je serais ravi de l'avoir.
15:07 - Non, mais M. Gébari, on peut faire un débat sur le nucléaire.
15:09 Moi, j'aime bien qu'on en parle.
15:11 - Non, non, non, on ne va pas parler d'aéronautique.
15:13 - Le train est cher ?
15:15 - C'est assez étonnant, mais il y a une actualité qui est assez parlante
15:19 pour comprendre en fait quelle idéologie et quelles solutions...
15:21 - Alors, attendez, je sais, vous allez parler du Lyon-Turin ?
15:23 - Absolument.
15:25 - Bon, on va en parler, mais 11h18.
15:27 On va observer une petite page.
15:29 Parce que si on part sur Lyon-Turin, on a beaucoup de choses à se dire.
15:31 - C'est un très bon sujet d'ailleurs.
15:33 - C'est un très bon sujet, parce qu'on prend de l'avion pour aller à Turin aussi.
15:35 Il est 11h19. A tout de suite.
15:37 - Jean-Jacques Bourdin.
15:39 - Bien, nous continuons à parler d'aéronautique, mais petite parenthèse
15:41 avec pourquoi vouliez-vous parler du fameux tunnel Lyon-Turin ?
15:45 - Non, parce qu'on parlait d'idéologie.
15:47 Je pense qu'il y a deux idéologies qui s'affrontent.
15:49 Il y a celle effectivement que moi je défends,
15:51 qui est une idéologie de liberté et qui pense qu'on peut arriver
15:53 à décarboner ces secteurs du transport par l'innovation technologique.
15:56 Pas de façon béate, de façon éclairée et organisée.
15:59 Et puis il y a l'idéologie, ou en tout cas la proposition politique de David Cormand,
16:02 qui considère que pour arriver à nos objectifs climatiques,
16:06 la proposition doit être beaucoup plus autoritaire, organisée, etc.
16:09 Et moi ce que je constate, c'est beaucoup d'incohérences.
16:11 Parce que quand on fait, et donc ce que disait David Cormand,
16:13 et là je suis d'accord avec lui, c'est que le mode ferroviaire
16:15 est en moyenne plus écologique que le mode aérien,
16:17 qu'il faut le favoriser.
16:19 - Il est plus écologique que le mode aérien ?
16:21 - Quand on fabrique de l'énergie.
16:23 - Il est plus écologique que le mode aérien ?
16:25 - Quand on fabrique de l'énergie électrique, de façon carbone.
16:27 - Je sais bien que vous travaillez pour des gens qui disent qu'il faut que l'aviation soit...
16:29 Mais il faut rester factuel quand même.
16:31 - Quand vous voulez, on fait un débat factuel sur le carbone.
16:33 - C'est ce qu'on est en train de faire, oui.
16:35 - Non, et je constate qu'à chaque fois qu'il y a un projet ferroviaire,
16:39 donc plus écologique,
16:41 les mêmes personnes dont vous faites partie,
16:43 votre parti politique,
16:45 en tout cas ceux qui vous représentent,
16:47 notamment au niveau national,
16:49 sont contre aussi les projets. Soit des projets de lignes à grande vitesse ferroviaires,
16:51 il y a des ZAD,
16:53 ou en tout cas des rassemblements
16:55 qui se font jour un peu partout en France,
16:57 soit des projets pour
16:59 promouvoir et développer le fret ferroviaire,
17:01 en tout cas actuellement, avec la ligne ou le tunnel
17:03 entre Lyon et Turin.
17:05 Donc, schématiquement, vous êtes contre tout.
17:07 - Je voulais développer, mais ce que vous dites est faux.
17:09 - Non, vous êtes contre tout. - Non, parce que vous utilisez des éléments de langage
17:11 depuis tout à l'heure. - Non, et sauf que je connais bien le dossier pour l'avoir traité,
17:13 donc ce n'est pas un élément de langage.
17:15 - Si vous connaissez tous les dossiers...
17:17 - Alors, David Cormart, réponds.
17:19 - D'abord, ça fait plusieurs fois que vous utilisez le terme, monsieur Djébaré,
17:21 d'idéologie. J'ai compris que c'est vos idéales,
17:23 vous avez une petite fiche devant pour dire, on va dire,
17:25 pour moi, l'idéologie, c'est ceux qui continuent à penser
17:27 qu'on peut maintenir le même modèle, alors que
17:29 tout est en train de s'effondrer. Il y a les
17:31 méga-feux, il y a le changement climatique, il y a la
17:33 biodiversité qui se casse la figure, et vous,
17:35 vous êtes là à dire, on peut continuer pareil
17:37 en changeant de carburant, je pense qu'on va en parler
17:39 tout à l'heure. - Oui, on va en parler. Moi, je dis qu'on se préoccupe
17:41 de ce genre de choses. - On va faire de nouveaux avions, de nouveaux carburants.
17:43 - Non, mais attendez, je ne vais pas vous laisser...
17:45 C'est la faute de l'idéologie de ne jamais essayer de faire un taux.
17:47 - Attendez, je vous ai laissé développer, M. Dubary.
17:49 - Alors, David Cormand, rendez-vous sur le train,
17:51 sur votre bréviaire.
17:53 - Effectivement, la ligne à grande vitesse, et le
17:55 Lyon-Turin. Allez. - Bien sûr. Le Lyon-Turin,
17:57 c'est un projet qui coûte combien,
17:59 M. Dubary ? - Plus d'un milliard d'euros.
18:01 Vous savez que c'est un projet... - Combien ? Combien ?
18:03 Vous étiez ministre du... - Il y a des problèmes.
18:05 Entre 26 et 30 milliards, mais quand vous voulez.
18:07 - 30 milliards d'euros. - Tous les chiffres que vous voulez.
18:09 Vous savez qui le finance ? - 30 milliards d'euros.
18:11 - Vous qui savez tout. Qui le finance ? - Ah bah, nous.
18:13 - Vous qui êtes député européen. - Nous ? - Non, non.
18:15 - C'est qui, alors ? - La France, l'Italie,
18:17 et l'Union Européenne à 30%.
18:19 - C'est nous, l'Union Européenne, M. Dubary.
18:21 C'est nous, l'Union Européenne. C'est de l'argent public.
18:23 - C'est que de l'argent public, c'est le nôtre.
18:25 Vous avez raison d'attirer notre attention là-dessus.
18:27 - Vous qui défendez l'Europe...
18:29 - C'est uniquement l'argent des contribuables.
18:31 - Comme puissance. - Mais supranationale.
18:33 - Pourquoi je suis opposé à ce projet à 30 milliards
18:35 d'euros d'argent public, payé par
18:37 les contribuables français, italiens
18:39 et européens ? Parce qu'il y en a déjà une,
18:41 liaison Lyon-Turin. Il y a déjà une voie
18:43 de transport en capaciteur. - 4 fois moins capaciteur.
18:45 - Vous savez, vous devez le savoir. - Les trains ne peuvent pas se croiser
18:47 dès qu'il y a un train de voyageur. - C'est interdit.
18:49 - Il y a déjà une voie de Lyon-Turin
18:51 qui a déjà été aménagée
18:53 et qui correspond, qui est sous-utilisée
18:55 par rapport à ce qu'on veut utiliser.
18:57 Si on veut développer le fret,
18:59 c'est pas en faisant ce nouveau axe qu'on a besoin.
19:01 C'est développer l'ensemble du réseau,
19:03 l'interlance dans le Nord. - Littéralement, pourquoi les Suisses,
19:05 les Etrichiens, les Italiens le font alors ?
19:07 - Alors il y a une géographie un petit peu différente.
19:09 - Oui, mais les Alpes. - C'est une infrastructure.
19:11 - Il suffit de traverser les Alpes. - Et nous,
19:13 pour faire la liaison entre Lyon
19:15 et Turin, nous avons déjà
19:17 une voie de chemin de fer qui existe. - Qui est 4 fois moins
19:19 capacitaire. - Qui a été construite en quelle année ?
19:21 - Non, elle n'est pas sous-capacitaire. - Mais évidemment qu'elle est sous-capacitaire.
19:23 - Peu importe, elle fonctionne. - Qui a été construite
19:25 en 1871, c'est ça ? - Et bien tant mieux, ça marche très bien.
19:27 Pourquoi vous voulez en changer une autre ? Vous la modernisez.
19:29 Pourquoi vous voulez en faire une autre ? Elle suffit largement
19:31 pour l'usage qu'on en a. - Mais suffisamment
19:33 de fret, quand même, non ? - Mais ça n'a rien à voir
19:35 avec le Lyon-Turin. Regardez,
19:37 le fret, il est en train de stagner, voire de baisser
19:39 partout. Pourquoi ? Parce que les choix
19:41 politiques qui ont été faits, c'est de favoriser
19:43 la route. C'est ça le sujet fondamental.
19:45 Et donc la question du Lyon-Turin, c'est
19:47 30 milliards d'euros qu'on va filer à des grandes entreprises
19:49 qui vont gagner beaucoup d'argent grâce à ce projet
19:51 et qui ne vont pas améliorer le fret. Vous m'interrogez
19:53 sur les questions de... - Si, la fréquence
19:55 va être considérablement meilleure.
19:57 C'est quand même un sujet de capacité. Si on veut massifier
19:59 le fret ferroviaire, ce qui est souhaitable,
20:01 donc en gros, mettre les marchandises...
20:03 - Mais on peut massifier... - On peut aussi
20:05 prendre l'avion pour aller
20:07 de Lyon à Turin. - Le point, mec,
20:09 c'est qu'il aurait... Encore une fois, on ne peut pas être
20:11 contre tout. Vous auriez été contre
20:13 tout. Vous auriez été contre le Canada du Midi à l'époque.
20:15 - Attendez, attendez. David Corma, j'ai quand même deux questions
20:17 parce que sur le Lyon-Turin,
20:19 j'ai quand même deux questions. Comment se fait-il
20:21 que les écologistes aient approuvé ce projet
20:23 il y a quelques années ?
20:25 Mais massivement approuvés.
20:27 - Non, non, non. - Défendus ardemment le projet.
20:29 David Corma, ne me dites pas le contraire.
20:31 - Écoutez, j'y étais... - J'ai vu.
20:33 J'ai regardé. Non, mais attendez,
20:35 j'ai regardé. Les écologistes ont défendu
20:37 ce projet. Même contre les écologistes
20:39 italiens. - Oui.
20:41 Le problème, c'est que depuis que des aménagements
20:43 ont été faits, nous avons été convaincus par l'argument
20:45 de l'existant. Vous savez, dans la vie,
20:47 il ne faut pas s'entêter sur les trucs.
20:49 - Mais vous avez quand même conscience que ce projet, il est lancé. Ce n'est pas un projet, c'est un chantier
20:51 qui a une trentaine de kilomètres
20:53 qui est creusé. - C'est fou, mais c'est fou. Il n'y a pas
20:55 30 kilomètres de creusé, enfin. - Mais j'ai visité le chantier.
20:57 - Mais c'est incroyable. - Mais il faut se déplacer,
20:59 sortir un peu de Paris, Monsieur Cormant. Allez,
21:01 visiter ce
21:03 chantier. - Il n'y a pas 30 kilomètres de creusé.
21:05 - Allez sous le sol. - Vous nous dites, ce matin,
21:07 le tunnel a été creusé de 30 kilomètres.
21:09 - Il est creusé sur une quinzaine de kilomètres
21:11 avec des travaux qui sont faits. - C'est tout ce qu'il y a, je ne comprends pas.
21:13 Vous venez dire que c'est 30. - Monsieur Cormant.
21:15 - Les travaux ont commencé.
21:17 - Pas du tout, de quelques kilomètres. - Les travaux sont commencés.
21:19 - Le tunnel de base, plus les accès, ça fait une trentaine
21:21 de kilomètres qui sont aujourd'hui en travaux.
21:23 En travaux. Vous voyez, on n'arrête pas un chantier comme ça
21:25 qui est en travaux. - Est-ce que ça permet de m'étépiller
21:27 le fret ou pas ? Un nouveau tunnel.
21:29 - Je ne crois pas. Je pense que le problème du
21:31 fret... - C'est la croyance. Monsieur Cormant,
21:33 du haut de son micro, a décidé qu'il ne croyait pas.
21:35 - Le problème du fret... - Il y a quand même des chiffres, des données scientifiques,
21:37 vous savez ? - Non, non, oui, c'est ça. - Bon, beaucoup d'études
21:39 et des données scientifiques. - Alors, on va revenir à l'aéronautique,
21:41 parce que là, on ne va pas trouver.
21:43 On va revenir à l'aéronautique. - Non, mais on pourrait parler aussi
21:45 des lignes à grande vitesse qui coûtent là aussi
21:47 forcheurs. - Qu'il faut faire ou pas, du coup ?
21:49 Parce que selon vous, en fait, on a...
21:51 - Une ligne en grande vitesse qui coûte des milliards,
21:53 qui peut se faire gagner... - Donc, par exemple,
21:55 Bordeaux-Toulouse... Soyez en concret.
21:57 Il y a Paris-Bordeaux en deux heures. On va être concret.
21:59 Paris-Bordeaux, deux heures, c'est une ligne à grande vitesse
22:01 inaugurée en 2017. On veut faire
22:03 Bordeaux-Toulouse en une heure de plus.
22:05 Soit mettre Toulouse à environ
22:07 trois heures de Paris.
22:09 L'alternative aujourd'hui, c'est l'avion
22:11 que vous vilipendez. Donc, est-ce qu'on fait
22:13 la LGV ? Parce qu'on aura les mêmes problèmes, vous savez,
22:15 faire des rails, poser des rails, ça nécessite effectivement
22:17 d'artificialiser des champs, d'exproprier...
22:19 - Alors qu'il y a une voie existante.
22:21 Il y a déjà des voies existantes. - Donc, la solution
22:23 de M. Cormont, si on ne fait rien... - Non, si on améliore
22:25 l'existant... - On conserve la voie
22:27 à cinq heures. Donc, Toulouse reste à cinq heures
22:29 de Paris par le train. - Les solutions qui m'intéressent,
22:31 c'est les solutions qui, avec l'existant,
22:33 permettent d'améliorer... - Donc, vous ne faites rien ?
22:35 - Ah non ! Améliorer l'existant, c'est pas rien faire.
22:37 - Donc, pas grand-chose. - Améliorer l'existant, c'est pas...
22:39 - Est-ce qu'il faut améliorer le temps
22:41 pour aller de Paris à Toulouse ? - Eh bien, je vais vous dire,
22:43 ça dépend. Si c'est pour gagner, comme c'est le projet actuel,
22:45 10, 15 minutes
22:47 pour plusieurs milliards d'euros
22:49 d'investissement, je trouve que c'est dans la future.
22:51 - Mais avec vous, on aurait... - C'est ça, je pense.
22:53 - Ce qui est absolument dingue, c'est qu'on a la chance, aujourd'hui,
22:55 d'avoir un réseau à grande vitesse,
22:57 qui est le fruit de décisions politiques d'il y a plusieurs dizaines d'années,
22:59 qui nous permettent, aujourd'hui,
23:01 de faire la pub du TGV
23:03 au détriment
23:05 du mode aérien.
23:07 On envisage, et c'est plutôt
23:09 bon pour la France, de compléter le réseau français
23:11 à grande vitesse pour mettre
23:13 Paris à 3 heures de Nice... - Mais qu'est-ce qui s'est passé depuis qu'on a
23:15 développé les réseaux à grande vitesse, M. Djebba ?
23:17 - Non, non, je vais finir. Donc, on envisage, aujourd'hui...
23:19 - Attendez, attendez, attendez ! - Non, mais... - Non, mais laissez-moi finir !
23:21 - Non, attendez, je vous laisse déjà vous parler.
23:23 - Le problème, c'est que le développement du TGV...
23:25 - On peut finir ce réseau à grande vitesse, justement,
23:27 pour des réseaux écologiques... - Le problème du TGV,
23:29 c'est que ça a détruit
23:31 un nombre de petites lignes du quotidien
23:33 de façon terrible. - Mais ça n'a absolument rien à voir !
23:35 - Mais bien sûr que si ! - Ça n'a rien à voir ! - Bah, écoutez, il y a quand même une...
23:37 - Les petites lignes du quotidien, ce sont...
23:39 - Les investissements qui ont été faits, c'est sûr, des grandes lignes
23:41 qui relient les métropoles entre elles... - Vous confondez l'investissement...
23:43 - On a abandonné les territoires périurbains
23:45 avec cette histoire. On a abandonné
23:47 les campagnes, les petites gares dans les
23:49 zones rurales ont été désertées.
23:51 Pendant ce temps-là, on a favorisé les métropoles.
23:53 Mais c'est la représentation du monde qui est la vôtre !
23:55 C'est un monde mondialisé, on peut aller
23:57 où on veut en avion, où les grandes métropoles
23:59 sont raccordées avec des TGV... - Dans le monde qui est lien,
24:01 dans le monde qui est lien, est-ce que font vraiment les gens ?
24:03 - Ils sont oubliés ! C'est pas la représentation du monde que j'ai !
24:05 - David Cormand, pensons
24:07 aussi aux Françaises et aux Français
24:09 qui ont envie de se déplacer
24:11 et qui ont envie de mobilité,
24:13 ils sont très heureux de trouver un TGV.
24:15 - Bien sûr, et ils sont très heureux aussi
24:17 d'avoir des lignes du quotidien
24:19 de proximité. - Je suis d'accord.
24:21 - Ils sont très heureux de ne pas voir leur regard
24:23 de proximité fermé.
24:25 - Quand j'étais député, j'ai été celui
24:27 qui a relancé les petites lignes ferroviaires.
24:29 Donc je connais à l'époque la proposition...
24:31 - Mais on va revenir aux avions.
24:33 - On va revenir aux avions,
24:35 je ne vous mettrai pas d'accord, ça j'ai bien compris.
24:37 En ce qui concerne le TGV, la ligne
24:39 Éléon Thurin, le fret, enfin bon...
24:41 - Sur les avions non plus, j'en ai peur, monsieur le Bordin.
24:43 - Sur les avions non plus. Mais sur les avions,
24:45 nous allons... Je vais encore observer
24:47 une pause, on a le temps, vous savez ici
24:49 on a une heure en tout. On va parler
24:51 des avions verts, d'hiver,
24:53 on va parler des nouveaux carburants,
24:55 on va parler de la recherche,
24:57 où est-ce qu'on en est, on va faire le point
24:59 parce que c'est important de savoir.
25:01 Il est 11h31, à tout de suite.
25:03 - Jean-Jacques Bourdin. - Bien, 11h34.
25:05 Revenons à l'aviation avec nos deux
25:07 invités qui ne sont pas d'accord, vous l'avez
25:09 compris, mais bon c'est le jeu. - Je suis pas invité,
25:11 Jean-Jacques, on va se dire les choses quand même. - Vous seriez pas invité.
25:13 - David Cormand. - Il est avec nous,
25:15 député européen et
25:17 EGV, et Jean-Baptiste Djebarie,
25:19 ex-ministre délégué au transport.
25:21 Bon, alors,
25:23 les avions, l'avenir de l'aviation.
25:25 Est-ce qu'il y a un avenir pour
25:27 l'aviation dite "verte" ?
25:29 Jean-Baptiste Djebarie. - Non seulement
25:31 il y a un avenir, mais le secteur de l'aéronautique
25:33 c'est un des seuls secteurs sur lequel les
25:35 français, les européens, mais
25:37 s'aguilement les français, ont une influence d'envergure
25:39 mondiale. Avec Airbus, avec
25:41 Safran, c'est à peu près un avion sur
25:43 deux qui volent et qui sont essentiellement...
25:45 - Safran sont des moteurs. - On est moteur et on est
25:47 - Et on est essentiellement de l'EPAQ, ça.
25:49 - Dominant commercialement aujourd'hui avec Airbus,
25:51 avec Safran et les autres.
25:53 Donc, qu'est-ce que ça veut dire de
25:55 verdir l'aviation sur cette première partie du siècle ?
25:57 - Oui, est-ce qu'on peut verdir l'aviation ?
25:59 Est-ce qu'on peut rendre les envios, les avions
26:01 moins polluants ? - Ça veut dire trois choses. D'abord,
26:03 on peut remplacer le kérosène qui aujourd'hui
26:05 est consommé dans les avions par des
26:07 carburants plus propres. - Alors, arrêtons-nous
26:09 sur les carburants. Lesquels ? - Donc, il y a trois types
26:11 de carburants. Aujourd'hui, on peut utiliser par exemple
26:13 des huiles de cuisson usagées.
26:15 C'est ce que fait, par exemple, Total à la MED.
26:17 Donc, on prend ces huiles de cuisson,
26:19 on les rend évidemment très sécuritaires sur le plan
26:21 de l'exploitation et on les mixe avec le kérosène
26:23 existant et petit à petit, on augmente
26:25 la part du carburant, du bio-carburant... - Va falloir manger
26:27 beaucoup de frites, quand même. - ...dans le kérosène. J'y arrive.
26:29 J'y arrive pour les frites. - Pour faire voler tous ces
26:31 avions. - Dans le carburant existant. Et
26:33 on a ce mix. La deuxième chose qu'on peut faire,
26:35 c'est un peu la génération d'après, c'est utiliser
26:37 les déchets agricoles et forestiers. Là aussi,
26:39 on fait une synthèse chimique. C'est le même
26:41 principe, sauf qu'on utilise la biomasse.
26:43 Donc, les déchets agricoles et forestiers. La troisième,
26:45 ça coûte évidemment un peu plus cher aujourd'hui,
26:47 la troisième option, c'est de faire
26:49 ce qu'on appelle des carburants de synthèse.
26:51 Et donc, là, ça devient vraiment intéressant. On prend par exemple
26:53 de l'hydrogène vert qu'on a fabriqué,
26:55 on prend du CO2
26:57 qu'on a éventuellement capturé et on refait un hydrocarburant
26:59 de synthèse. - Oui, sauf qu'il faut beaucoup d'électricité.
27:01 - Il faut beaucoup d'électricité pour faire beaucoup d'hydrogène
27:03 vert, mais c'est tout l'enjeu
27:05 autour du développement de la filière que de produire
27:07 beaucoup plus d'électricité et on aura besoin là, évidemment,
27:09 - Donc, c'est trois carburants, il n'y a pas
27:11 d'autre solution. - Si ça, c'est la partie...
27:13 - Parce que le jour où nous n'aurons plus une goutte de pétrole,
27:15 - Exactement. Ça, c'est la partie où... - Les avions seront cloués au sol.
27:17 - On décarbone maintenant. - Bon.
27:19 - Ça, c'est l'effet immédiat et on peut décarboner jusqu'à
27:21 60-65% immédiatement,
27:23 en faisant augmenter la production
27:25 des biocarburants. - Ça, c'est les carburants.
27:27 - Ensuite, il y a la génération d'avions qui va...
27:29 - Non, non. Les carburants.
27:31 Que dites-vous, David Cormand, sur les carburants ?
27:33 - D'abord, par rapport à la discussion,
27:35 le seul avion vert, c'est l'avion qui ne vole pas.
27:37 - C'est l'enthousiasme.
27:39 - Non, mais le problème, c'est que...
27:41 - La seule personne heureuse, selon David Cormand, c'est une personne qui ne se déplace pas.
27:43 - Non, si. Vous savez, moi, j'ai essayé
27:45 pour qu'on se déplace, mais il y a plein de façons de se déplacer.
27:47 On peut se déplacer différemment qu'en avion.
27:49 Et je pense, par ailleurs, qu'il y aura toujours des voyages en avion.
27:51 - Pour l'Australie, ça va être difficile,
27:53 parce qu'on peut aller en bateau, qui pollue.
27:55 - Il est un peu terrifiant, votre monde, David Cormand.
27:57 - Non, non, non, il n'est pas terrifiant. Mais d'ailleurs,
27:59 c'est quoi la proportion de Françaises ou de Français qui ont les moyens d'aller en Australie ?
28:01 Là, on est en train de raisonner
28:03 sur, excusez-moi, une élite de gens
28:05 qui peuvent jouir du monde sans entrave.
28:07 La réalité quotidienne des plus pauvres,
28:09 c'est l'air dégueulasse qu'ils respirent,
28:11 c'est d'ailleurs le bruit des avions, parce que c'est eux qui habitent aussi
28:13 à proximité des aéroports. Moi, c'est ceux-là aussi
28:15 qui m'intéressent. C'est pas que ceux qui peuvent jouir
28:17 des voyages en avion, vous proposez, monsieur Géberry.
28:19 - Mais aussi des familles qui, toute leur vie, économisent
28:21 pour faire un peu le voyage familial de leur vie, vous voyez.
28:23 - C'est pour ça que je ne suis pas pour interdire l'aviation.
28:25 Les chiffres, aujourd'hui, c'est pas cela.
28:27 Les chiffres, aujourd'hui, c'est que la grande majorité
28:29 de ceux qui prennent l'avion, c'est ceux qui le prennent
28:31 régulièrement. - Les carburants verts, vous y croyez ou pas ?
28:33 - D'abord, je commençais à répondre à votre question, pour ne pas
28:35 partir sur des solutions
28:37 où la technique va suffire
28:39 à éviter de poser des problèmes.
28:41 En fait, l'avion, de toute façon,
28:43 parce que vous avez la pollution de l'usage du carburant,
28:45 mais vous avez d'autres pollutions induites.
28:47 Donc, ça ne peut pas être vert. Par contre, ça peut être
28:49 moins polluant. Donc, tout ce qu'on peut
28:51 avoir comme gain, c'est très bien.
28:53 Pourquoi je suis lubidatif sur les propositions
28:55 des différents... - Carburants ?
28:57 - Je fais sur la plaisanterie, mais faire croire
28:59 qu'on va faire voler massivement
29:01 le trafic aérien grâce
29:03 à de l'huile de friture recyclée,
29:05 - Ce que je n'ai pas dit. - C'est un des
29:07 trois exemples que vous avez donnés. - En tout cas, c'est disponible maintenant.
29:09 - Donc, très bien, très bien. - Et ça existe, hein ? - Non, mais je sais bien que ça existe.
29:11 - Ça coûte cher à fabriquer, hein ?
29:13 - Non, non, mais... - Ça, c'est peut-être moins cher que les autres,
29:15 mais aujourd'hui, on peut en montrer un peu... - Non, mais plutôt que jeter
29:17 l'huile de friture, c'est très bien si on l'utilise,
29:19 mais enfin, je pense qu'il faut être un peu sérieux
29:21 sur le fait que ce n'est pas ça
29:23 qui va permettre de faire voler nos avions,
29:25 si on veut être un peu conséquent sur cette affaire. Donc, qu'est-ce qui reste ?
29:27 Effectivement, l'hydrogène. Le problème, c'est que
29:29 l'hydrogène, quelle que soit
29:31 la façon dont vous le produisez,
29:33 c'est très lourd à produire. C'est très
29:35 énergivore à produire. Or, on va avoir
29:37 besoin d'autres usages, puisqu'on va
29:39 transférer aussi la modalité,
29:41 la mobilité des voitures
29:43 vers l'électricité. - Par exemple, pour laquelle il nous faut
29:45 beaucoup d'énergie nucléaire électrique. - Non, mais ça
29:47 suffira pas, parce qu'y compris...
29:49 Non, mais le problème, c'est que vous êtes
29:51 dans une logique de croissance
29:53 continue en disant... - Non, je suis en génie de
29:55 réalité. Les faits avant les opinions, dans une logique
29:57 de réalité démographique. C'est-à-dire que, dans votre monde...
29:59 - M. Djibaretti, vous n'avez pas le monopole
30:01 des faits. Le monde que vous décrivez, c'est celui
30:03 qui est en train de nous emmener à notre vert. - Non, mais, le monde que je décrivais,
30:05 c'est un monde où il y a des vrais gens. - Le monde que vous décrivez...
30:07 - C'est pas des chiffres sur un poulpe-tapis, des vrais gens.
30:09 - Mais plaisantez-vous. - Vous qui, visiblement, avez arrêté de voyager.
30:11 Allez en Inde. Allez en Chine. - Mais pourquoi vous êtes aussi... Non, mais moi, je voyage pas mal.
30:13 En plus, par rapport à mon mandat
30:15 d'éputé européen, je fais partie de ces
30:17 grands privilégiés, absolument. Je fais
30:19 partie des privilégiés qui prennent l'avion. - C'est ça qui est toujours assez extraordinaire
30:21 avec vous. Mais, bien sûr. Mais, au moins,
30:23 vous m'aidez, vous, de le reconnaître. - Mais, M. Djibaretti, c'est pas une question
30:25 de mérite. C'est une question de dire qu'il faut avoir conscience du privilège
30:29 absolu que représente le voyage en avion. - Donc, vous, qui avez conscience, M. Cormand, êtes vous qui avez...
30:33 - Et faire croire, comme vous faites, ce mensonge qu'il y ait que tout le monde va bénéficier de l'avion,
30:37 en fait, c'est juste faux. - C'est pas du tout mon propos.
30:39 - Et donc, la réalité de l'avenir de l'aviation,
30:41 c'est une aviation où ça sera des voyages exceptionnels,
30:45 qu'on fera également... Le voyage d'une vie,
30:47 comme vous venez de le dire, ça, c'est formidable,
30:49 et ça serait mieux que ça soit un peu plus démocratisé.
30:51 Par contre, l'usage de l'avion... - Votre monde idéal, c'est le monde des années 60, en fait.
30:55 - Je vous entendais défendre, par exemple, l'usage d'une jette privée,
30:58 en disant qu'il y avait des gens pour qui le temps était très précieux.
31:00 - Ce que je n'ai pas dit. Vous, qui parlez de déformer les propos,
31:03 c'est ce que je n'ai pas dit. - Et c'était normal, en bas, le passage, il est tout à fait accessible pour ceux que ça intéresse.
31:07 - Alors, je vais dire exactement ce que je dis. - Alors, attendez, attendez, attendez.
31:09 - Je vais dire exactement ce que je dis. - Cet usage, allez, attendez.
31:11 - Arrêtez de valenter les trucs comme ça. - Alors, finissez, Jean-Baptiste Ghiébari, va, réponde, puis vous reprenez.
31:16 - Soyez un peu respectueux, c'est un débat. - Je m'en souviens. - Oui, oui.
31:19 - Ce que je disais, c'est que non seulement l'aviation d'affaires peut être à l'avant-garde de cette décarbonation,
31:25 et oui, l'avion d'affaires est un outil de productivité.
31:28 C'est ça que j'avais défendu, notamment pour des chefs d'entreprise, des leaders...
31:32 - Vous avez dit toute autre chose, M. Ghiébari, mais c'est pas grave. - ...qui font plusieurs déplacements.
31:35 - Bref, c'est absolument pas la caricature qu'il y a déjà. - Mais terminons, mais pourquoi je vous rappelais ces propos ?
31:40 Parce que quand vous m'envoyez au visage le fait, M. Cormand, vous ne vivez pas dans le vrai monde. Pardon ?
31:44 - Non, mais vous ne prenez pas en compte les vrais gens. - C'est vous qui vivez dans un monde.
31:46 - C'est vous qui... Mais pour vous, les vrais gens, c'est ceux dont le temps est tellement précieux que c'est normal qu'il y ait un jet privé.
31:51 - Je vous parle des classes moyennes qui émergent par centaines de millions. - Ça, c'est pas vraiment M. Ghiébari.
31:54 - C'est pas la classe moyenne. - Mais cette petite caricature, honnêtement, ça n'a aucun intérêt. - Pardon ? C'est la classe moyenne, les jets privés ?
31:58 - Je vous parle, moi, de centaines... - C'est la classe privée, les jets privés ? - Arrêtez de... - On est sur les cartes.
32:01 - Vous voyez, c'est l'un de l'idéologie. - C'est pas de la géologie, je reprends ce propos.
32:04 - Je vous parle de classes moyennes, OK ? - OK. - Qui émergent par centaines de millions dans le monde.
32:09 Vous qui voyagez, puisque vous êtes un grand privilégié, vous définissez comme tel, vous avez quand même conscience qu'on n'est pas tout à fait une île en France,
32:15 et qu'il y a des classes moyennes, des vrais gens, qui vont inspirer à se déplacer et qui vont voyager, qui vont voyager,
32:21 donc qui vont contribuer au développement du transport aérien partout dans le monde.
32:24 Une fois que vous aurez accepté cette réalité qui n'est pas franco-française, 'fin, franchouillarde, comme vous la défendez,
32:28 - Mais vous décrivez... - Vous comprendrez qu'il faudra... - Mais M. Ghiébari, vous décrivez comme la réalité votre souhait.
32:33 - C'est pas du tout un souhait, c'est une réalité démographique. On fait quoi des gens ? On les enferme, comme dans les régimes qu'on a connus il y a quelques dizaines d'années ?
32:38 - Alors vous voyez où vous en êtes dans votre argumentation. - Non, non, je suis assez terrible de...
32:42 - Je suis en train de dire que vous êtes en train de dire que je veux enfermer les gens. - Bon, David Cormes, on termine avec les carburants.
32:53 Vous dites "les carburants verts, c'est bien, mais ça ne résoudra pas tous les problèmes".
32:58 - C'est pas une solution. Non, je crois pas que c'est une solution structurelle en réalité.
33:02 Et d'ailleurs aujourd'hui, quand on parle de l'hydrogène, 90% de l'hydrogène aujourd'hui est de régime carbone.
33:08 Donc en fait, on est en train de raisonner sur des promesses de progrès technique, donc aujourd'hui, elles sont absolument pas développées.
33:15 - Mais dites-moi, le progrès technique, vous êtes irresponsable. - Vous êtes pour l'hydrogène ou pas ?
33:19 - Alors je suis pour le progrès technique. Le problème, M. Bourdin, c'est que je confonds pas l'innovation et le progrès.
33:24 L'innovation, c'est une modernisation de technique, ça c'est très bien.
33:28 Mais qui définit que c'est un progrès pour la société ? Ça c'est le débat démocratique.
33:32 Toute innovation n'est pas mécaniquement un progrès. La bombe atomique, c'était une innovation. Est-ce que c'est un progrès ? Je crois pas.
33:39 - Donc parlons concrètement. - J'ai un regard toujours démocratique et citoyen sur une innovation.
33:44 - Peut-être que la bombe atomique assure la stabilité du monde aussi, hein ?
33:48 - Ça c'est un autre débat. - En partie aujourd'hui. - C'est un autre débat.
33:50 - Je sais pas, M. Le Mondeur. - Ah, l'armée David-Cormans, c'est un autre débat.
33:52 - Je sais pas, mais on pourrait la voir, on pourrait la voir. Il faudrait encore une armée.
33:55 - Je vais vous en contrer par exemple sur la filière hydrogène.
33:58 Effectivement, l'hydrogène produit... Aujourd'hui on produit l'hydrogène essentiellement en fracturant du gaz, donc c'est fossile, c'est pas bien.
34:03 Mais demain on pourra produire de l'hydrogène par électrolyse de l'eau. C'est ce qu'on faisait en TP de quatrième.
34:07 On prend la molécule d'eau, on la casse et on récupère de l'hydrogène d'un côté, de l'oxygène de l'autre.
34:11 Ça nécessite de produire beaucoup d'énergie électrique. Et aujourd'hui pour produire de l'énergie électrique, on fait des éoliennes du solaire
34:17 et du nucléaire en France, du bas carbone. Ça nécessite de faire plus de production d'énergie électrique pour pouvoir produire de l'hydrogène.
34:23 Ça, c'est de l'innovation technologique concrète. Est-ce que dans ce cadre-là, vous êtes prêts à produire plus d'énergie électrique,
34:29 y compris à revenir sur votre dogme, votre dogme que je pense...
34:33 - Vous savez, bah c'est... - Sur le nucléaire, qui a conduit...
34:37 - Vous avez un dogme... Vous n'avez pas de dogme pro-nucléaire ? Pourquoi vous qualifiez les propres des autres ?
34:41 - Non, non, moi je n'ai pas de dogme, mais en revanche, je défend le fait que...
34:44 - Non, non, j'ai barré. Moi j'essaye de respecter les prévisions des journaux. - Ce n'est pas totalement anti-nucléaire.
34:47 - Quand vous dites idéologie, quand vous dites dogmatique, c'est stigmatisant comme propos.
34:53 - Dogmatique, ça consiste à ne jamais douter. - Moi, je n'ai pas de propos stigmatisant avec vous.
34:55 - Bon, et vous ne doutez pas beaucoup. - Messieurs, messieurs, la vie en vert.
34:58 - Après, je pense que l'intérêt de l'hydrogène, pour répondre à la dérogène, c'est précisément, et moi je pense qu'il devrait être réservé à ça,
35:05 à stocker l'énergie renouvelable. L'intérêt de l'hydrogène, parce que le rendement énergétique de l'hydrogène n'est pas terrible.
35:10 Pour beaucoup d'énergie, pour faire de l'hydrogène, il faut le stocker, il faut le compresser ensuite pour pouvoir l'utiliser.
35:15 - C'est un des usages qui est intéressant. - Le rendement énergétique n'est pas terrible.
35:17 - Et donc, l'intérêt pour moi de l'hydrogène, c'est de pouvoir permettre, quand vous êtes en surproduction d'énergie renouvelable,
35:23 de pouvoir stocker une partie, mais penser qu'on va résoudre... - Ça existe déjà.
35:27 - Oui, c'est ça qu'il faut développer. - Ça existe déjà.
35:29 - Mais penser qu'on va résoudre nos problèmes énergétiques en misant tout sur l'hydrogène, je pense que c'est faux.
35:32 - Alors, il y a le carburant, mais il y a aussi l'avion en lui-même.
35:35 - SUD RADIO parle en vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30. Jean-Jacques Bourdin.
35:42 - Bien, 0826, 300, 300, si vous voulez vous mêlez à cette discussion, mais l'avion de demain,
35:47 parce qu'on en parlait des carburants, mais est-ce qu'on peut imaginer des moteurs d'avions plus économes
35:52 et de nouveaux avions qui seront beaucoup moins consommateurs de kérosène ou autres carburants ?
36:00 - La réponse est oui. D'abord, les avions consomment beaucoup moins qu'il y a 40 ans.
36:04 Vous avez encore toute une flotte d'avions qui est assez ancienne.
36:06 75% des avions qui volent aujourd'hui dans le monde sont des avions de génération précédente.
36:10 Donc, si l'ensemble des avions a été aujourd'hui acheté à nouveau, en tout cas modernisé,
36:16 on gagnerait quand même beaucoup en termes d'émissions de gaz à effet de serre.
36:19 Donc d'abord, les avions modernes qui sont... - Renouvelés la flotte.
36:21 - Renouvelés la flotte, disponibles aujourd'hui, ils sont beaucoup moins polluants.
36:23 Airbus prépare le successeur de l'A320 à horizon 2030-2035, qui consommera encore 20% de moins.
36:30 Et puis après, il y a effectivement les avions avec des technologies en disruption, comme on dit.
36:34 Donc c'est l'avion à hydrogène. Et l'avion à hydrogène, c'est quoi ?
36:37 C'est un avion avec de l'hydrogène liquide stocké dans l'avion,
36:39 qui peut être converti en électricité avec une pile à combustible par exemple,
36:43 ou qui peut être brûlé directement dans des moteurs adaptés.
36:45 - Et l'avion électrique ? - Et l'avion électrique, ça vole déjà.
36:48 - Ça vole déjà, j'ai vu, il y a même une entreprise française.
36:51 - J'ai déjà volé sur un avion électrique, il y a un an et demi.
36:53 C'est aujourd'hui des avions légers, qui emportent entre 2, 4, 6 personnes.
36:57 Vous avez de plus en plus d'avions hybrides.
37:00 Et l'avion électrique, ou l'avion avec des piles à combustible,
37:03 on pense qu'aujourd'hui, ce sont plutôt des avions qui transporteront entre 20 et 40 personnes.
37:07 - Oui, pas beaucoup de rayons d'action.
37:10 - Plutôt, par exemple, les vols intérieurs,
37:12 qui est un bon, j'allais dire terrain de jeu, mais je vais pas me faire caricaturer à mes propos,
37:16 mais les vols intérieurs sont des bons candidats pour tester des avions électriques et hybrides.
37:21 - C'est une solution, le vion électrique ? - Je crois pas, parce que d'abord,
37:24 mais vous le dites vous-même d'ailleurs, c'est-à-dire qu'on peut pas faire du transport de masse,
37:27 parce que c'est extrêmement lourd, des piles électriques.
37:30 - Aujourd'hui ? Peut-être que les piles seront moins lourdes à l'avenir ?
37:33 - En tout cas, là en plus, ce qui est fascinant, c'est qu'on a une discussion en disant,
37:36 à l'horizon 2040, à l'horizon 2050, le problème c'est que si on veut que notre planète reste juste viable,
37:43 le télé d'action, c'est 2025, c'est 2030, c'est 2035.
37:48 Donc moi, je veux bien qu'on parle du siècle prochain, de 2050, la deuxième partie.
37:52 En fait, là, le niveau d'intervention qu'est le nôtre, c'est du très court terme.
37:57 Toutes ces technologies dont on parle, quand bien même elles fonctionneraient,
38:01 et encore une fois, d'ailleurs y compris les entreprises françaises qui étaient sur l'avion électrique,
38:05 sont en train d'y renoncer, en se réorientant plutôt d'ailleurs sur l'hydrogène ou sur l'hybride,
38:10 parce que, en plus, ça serait pour des vols intérieurs.
38:12 - Vous savez quand on a volé le premier avion hydrogène ?
38:15 - Vous qui aimez poser des questions, vous savez quand on a volé le... ça va vous plaire, non mais...
38:19 Il a volé en 1985, il a été soviétique, c'était le premier avion à hydrogène,
38:23 et c'était, à l'époque, pour le coup, une très grande innovation.
38:26 Et pourquoi je dis ça ? Non pas pour la référence au soviétisme,
38:29 mais parce que ces technologies, elles sont démontrées.
38:31 Aujourd'hui, le sujet, c'est de les industrialiser et de faire baisser leur coût.
38:35 Mais on parlait tout à l'heure en antenne de la fusion nucléaire,
38:38 là, on parle des technologies qui sont en lointaine,
38:40 mais l'avion à hydrogène, ou l'avion électrique, ou l'avion hybride,
38:42 ce n'est pas du tout compliqué sur le plan technologique.
38:45 Il faut industrialiser et les rendre compatibles en coût,
38:48 avec ce que peuvent payer les gens, notamment dans le prix des billets.
38:50 - Aujourd'hui, on se rend compte qu'à très court terme, ce n'est pas ça qui va se passer.
38:53 Donc il y a besoin, je pense, pour y compris un lobby de l'aviation,
38:57 d'essayer de donner à voir des perspectives à 25, 30 ou 40 ans.
39:01 La réalité, c'est qu'aujourd'hui, c'est le stade qu'il faut.
39:03 - Alors, vous, David Cormand, vous feriez...
39:05 - C'est juste qu'on va multiplier par deux...
39:06 - Si vous étiez au pouvoir, par exemple, que feriez-vous ?
39:08 - D'abord, je pense qu'il faudrait, je vous l'ai dit...
39:11 - Supprimer le salaire du projet.
39:12 Limiter le nombre de vols.
39:14 - C'est vous qui voulez supprimer le droit de parole des autres.
39:17 - David Cormand, attendez, j'ai envie de vous poser une question.
39:21 - Vous êtes quelqu'un de très virulent, je trouve.
39:23 - J'ai demandé à David Cormand.
39:25 - En tout cas, que feriez-vous ?
39:27 - D'abord, je vous l'ai dit, le juste prix.
39:29 Moi, je ne suis pas dans l'option de...
39:31 - Vous augmenteriez les prix.
39:33 - Moi, je ferais pour que le kérosène soit fiscalisé à la même hauteur que les autres carburants.
39:41 - Les prix augmenteraient ?
39:43 - Bien sûr, les prix augmenteraient.
39:45 - Ça, c'est la première chose.
39:47 - Bien sûr, c'est normal que ça soit au juste prix.
39:49 Après, je serais pour que lorsqu'il y a une alternative par le train pour des trajets...
39:55 - Finissez.
39:57 - Finissez.
39:59 - Deux ou trois heures, il n'y ait pas de liaison en avion qui soit...
40:01 - C'est déjà ce qui se passe ?
40:03 - Non, non.
40:05 Ce qu'a fait M. Macron, qui était d'ailleurs très habile,
40:07 c'est que ça ne correspond à quasiment aucun vol.
40:09 Donc là, il y a une nécessité où on peut prendre une heure ou deux heures de plus pour aller à un endroit sans que ça soit redimitoire.
40:17 - Où va-t-on en France à moins de deux heures en avion ?
40:21 - Quasiment partout en moins de deux heures.
40:24 En temps de vol, M. Macron.
40:26 En outre-mer, quasiment partout.
40:29 - Oui, à peu près partout.
40:31 - Je ne sais pas combien en force.
40:33 - On supprime toutes les liaisons pour aller en Corse.
40:35 - Sauf en Corse, parce qu'il n'y a pas de liaison.
40:37 - Nice, Marseille, Toulouse.
40:39 - Oui, je suppose que là...
40:41 Parce qu'il y a des alternatives en train qui sont certes un peu plus longues...
40:44 - Donc je résume. On ne fait plus de lignes à grande vitesse entre Paris-Toulouse et Paris-Lice.
40:48 Et on ne fait plus d'avions non plus.
40:50 - Mais qui sont...
40:52 - Tout ça en rendant les liaisons...
40:54 - Dans ce cas, on supprime ces liaisons partout en France et ailleurs dans le monde.
40:59 - Je suis pour qu'on les y fasse aussi, parce qu'on n'en a pas parlé du fret aérien.
41:02 Je pense qu'il n'y a aucune justification à faire, à part les produits de sécurité,
41:07 des médicaments ou des choses comme ça,
41:09 mais faire circuler des objets de consommation courante par avion,
41:13 je trouve ça... Parce qu'il faut que vous soyez livrés un jour plus vite par tel Amazon ou quoi,
41:18 je trouve ça...
41:19 - Ça serait bien aidé pour importer des masques.
41:21 - Je suis pour qu'on limite fortement ça.
41:23 En plus, ça favoriserait notre économie européenne,
41:26 plutôt qu'importer de l'autre bout du monde nos productions.
41:28 Parce que l'aviation, c'est aussi quelque chose qui favorise ça.
41:31 Quand on parle de délocalisation, quand on parle de mondialisation...
41:34 - Mais est-ce que vous ne trouvez pas que ça favorise les rencontres,
41:37 que ça favorise au niveau culturel ?
41:41 Est-ce que... Vous ne pensez pas que l'avion, c'est aussi pour l'être humain ?
41:45 - Oui. Vous avez raison, monsieur Bourdin,
41:48 mais je crois vraiment que dans l'histoire de l'humanité,
41:50 il y a beaucoup de rencontres qui se sont faites avant qu'existe la massification de l'aviation.
41:55 Par ailleurs, encore une fois, j'insiste sur le fait, monsieur Bourdin,
41:58 que c'est une minorité de gens qui se croisent.
42:01 - Vous vous êtes un privilégié, Raphaël.
42:04 Raphaël, le rappelle, que vous êtes un privilégié,
42:07 puisque vous allez souvent à Madagascar, c'est ça ?
42:10 - Alors, je n'ai jamais été de ma ville à Madagascar.
42:12 - Alors, Raphaël se trompe.
42:14 - J'ai déjà été à la Réunion, à l'île de la Réunion.
42:17 - David Cormand. - Mais je n'ai jamais été à Madagascar.
42:19 - Raphaël, vous vous trompez, mon cher Raphaël.
42:21 - Oui, non, je n'ai pas dit qu'il allait souvent à Madagascar.
42:25 - Alors, qu'est-ce que vous me dites, là ?
42:28 - J'ai épousé une malgache.
42:31 Je suis un Français qui a épousé une malgache.
42:33 Elle a donc la double nationalité, maintenant.
42:36 Nous vivons avec nos enfants à Baza, sans Gironde.
42:39 Et pour nous, c'est extrêmement compliqué, déjà,
42:43 et très onéreux d'aller voir la famille de mon épouse à Madagascar.
42:47 - Et oui. Alors, comment on fait ?
42:49 - Et comment on fait ? Et surtout, si on nous limite le nombre de vols,
42:53 comme vous voulez le faire,
42:55 vous empêchez les doubles nationaux de pouvoir retourner voir leur famille.
43:01 - Alors, là... - Alors, d'abord, ce n'est pas moi qui vais souvent à Madagascar, c'est Raphaël.
43:05 - C'est Raphaël. Il essaie d'y aller.
43:07 - Oui, mais c'est pas un problème. C'est pour pas mettre les choses en perspective.
43:10 Mais c'est vrai. C'est sûr que ça veut dire,
43:13 y aller, quand on y va, c'est exceptionnel.
43:15 Ça ne sera pas usuel. Ça, c'est vrai.
43:17 - Mais par exemple, je ne sais pas moi, un Guadeloupéen ou un Martiniquais...
43:22 - Alors, ça, c'est un autre sujet qu'est la continuité territoriale.
43:26 Et donc, il nous veut, y compris au niveau européen,
43:28 il y a souvent des textes là-dessus, et moi je vote pour des dérogations
43:31 sur la continuité territoriale. Parce qu'il faut être cohérent.
43:33 - Comme l'accord. - Si on souhaite, exactement,
43:35 si on souhaite, et après, ça c'est un autre débat,
43:37 garder la Martinique, la Guadeloupe, la Réunion
43:40 comme des entités qui font partie de la France,
43:43 ça veut dire, et de l'Europe, ça veut dire
43:46 ne pas qu'il y ait de rupture territoriale.
43:48 Et ça fait partie des cas où, oui, il faudra prévoir des exceptions.
43:52 - Donc, toujours des avions. - Oui, mais c'est pour ça que je vous ai dit
43:55 que je ne suis pas pour la fin de l'aviation.
43:57 Je suis pour dire que l'augmentation exponentielle,
44:00 comme on nous la promet, de l'aviation, n'a pas d'issue positive
44:03 si nous voulons que notre planète reste vivable.
44:05 C'est pas par plaisir. Si on pouvait prendre l'avion autant qu'on veut,
44:08 pour pas cher, pour aller aux quatre coins du monde,
44:11 pourquoi je serais contre ?
44:13 C'est qu'en fait, quand on parle de science et de faits,
44:15 les faits, c'est "non, je vais pas tous les quatre matins à M. J. Barry".
44:19 Vous savez, mais quand on a des fonctions et qu'on est élu par les gens,
44:22 c'est normal de faire ces trucs-là.
44:24 C'est pour ça que quand on vous dit que vous cherchez à le donner...
44:26 - C'est toujours assez incroyable de... - Mais je vais pas pour mon plaisir !
44:28 - Vous avez raison. - Je vais pas pour mon plaisir !
44:30 - C'est toujours assez incroyable de prôner pour les autres des choses
44:32 qu'on ne s'applique pas à soi-même. - Vous êtes démagogique quand vous dites ça.
44:34 - Y compris dans l'exercice de ces fonctions. - C'est faux.
44:36 - Vous rigolez ou quoi ? - Faites des visios, M. Cormoran.
44:38 - On peut pas faire des visios... J'en fais plein !
44:40 - Bon, messieurs, on va pas en prendre dans ce détail là.
44:42 - Quand vous allez rencontrer le trésor américain pour parler,
44:44 y compris de la transition écologique,
44:46 vous pouvez pas le faire par visio.
44:48 - C'est génial de... - J'essaie d'en faire le moins possible.
44:50 - Donc vos restrictions ne s'appliquent qu'aux autres. - Bon, non.
44:52 - M. J. Barry... - Merci, messieurs.
44:54 - Si vous voulez avoir le dernier mot là-dessus, je pense pas que ce soit votre avantage,
44:56 mais je vous le laisse. - Bien. Merci, messieurs.
44:58 Merci d'être venus nous voir à 11h57 sur Antenne de Sud Radio.
45:01 Merci, David Cormoran, merci Jean-Baptiste J. Barry, merci.
45:06 Il est 11h57. Allez, nous allons parler de tout autre chose après les infos de midi.

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