• il y a 2 ans
Parlons Vrai chez Bourdin avec Romain Lasseur, docteur en toxicologie, expert international sur les espèces envahissantes et fondateur d’"Izipest", entreprise spécialisée dans la lutte contre les nuisibles.

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Transcription
00:00 - J'ai 10h50 de Romain Lasseur, bonjour. - Bonjour.
00:03 - Docteur en toxicologie, expert international sur les espèces envahissantes,
00:07 fondateur d'EasyPest, entreprise spécialisée dans la lutte contre les nuisibles.
00:11 Le rat, d'abord, quelle sorte de rat tout à coup remonte à la surface ?
00:18 - Merci pour cette question, effectivement, dans l'inconscient collectif,
00:23 on en est toujours au rat des villes, au rat des champs.
00:25 Là en l'occurrence, on l'appelle le rat des goûts,
00:27 donc c'est ce qu'on appelle également le rat brun.
00:29 On l'appelle aussi parfois animal léminaire quand on va faire de la sémantique,
00:33 mais c'est le rat des goûts qu'on croise, qui fait 400-500 grammes,
00:37 et qui a colonisé les villes depuis des centaines d'années,
00:39 et qui mange la même chose que nous.
00:41 - Oui, qui mange la même chose que nous, rat des goûts, 4 à 500 grammes, un rat brun.
00:46 A Lyon, je regardais un chiffre, 2 rats par habitant, c'est une estimation, 800 000 rats.
00:52 A Paris, est-ce qu'on a une idée de la population ?
00:55 - Alors effectivement, merci pour cette question Jean-Jacques,
00:59 c'est compliqué parce qu'en fait on n'a pas d'observatoire de rongeurs en France,
01:02 et on s'en tient à un chiffre qui peut être effectivement toujours discutable,
01:07 à partir du moment où on travaille avec le vivant, c'est toujours compliqué,
01:10 mais on s'en réfère au nombre d'interventions des professionnels,
01:13 des professionnels de la dératisation en l'occurrence,
01:16 et ce nombre en 2022 a bondi de 35%.
01:19 Ça signifie que les professionnels ont travaillé dans des opérations de dératisation,
01:23 35% de plus qu'en 2021, ce qui est énorme,
01:27 et ce qui traduit vraiment une forte pression des rongeurs en milieu urbain,
01:30 parce que ces opérations se font précisément en urbe.
01:33 - Le rat remonte à la surface dès qu'il y a possibilité de trouver à manger, c'est simple.
01:39 - Alors oui, mais on observe également des populations de rats qui s'installent en surface,
01:45 en fait dès lors qu'on a une source alimentaire et une possibilité de créer des terriers,
01:49 on peut aller par exemple au HAL, par exemple par ville Notre-Dame,
01:53 on verra bien que les rongeurs ne descendent plus dans les égouts.
01:56 Ils descendent dans les égouts pour se disperser en ville,
01:58 parce que c'est moins risqué de se disperser dans les égouts pour des questions de prédation,
02:02 mais si le rat peut s'installer en surface et qu'il a une source de nourriture stable,
02:05 il va s'installer en surface, il ne descend plus dans les égouts.
02:07 - Il va même protéger ses petits en surface ?
02:11 - Bien sûr, il protège ses petits,
02:14 et précisément les terriers sont une zone dans laquelle il protège,
02:19 il élève ses petits et dans laquelle il stocke de la nourriture,
02:21 en vue de voir grandir ses petits.
02:23 Donc en fait ses petits, il y a des générations de rats qui ne connaissent pas les égouts,
02:27 parce qu'ils sont très bien entretenus en surface.
02:29 - Oui, oui, oui.
02:31 Combien ? On dit qu'un couple de rats pourrait faire naître 300 petits rats par an ?
02:39 - Oui, alors ça c'est des chiffres finalement assez réalistes,
02:42 parce qu'on voit des chiffres un peu plus délirants, au-delà de 10 000, 15 000 descendants.
02:46 Oui, théoriquement, si tout est parfait, la source de nourriture est infinie,
02:51 et que les femelles peuvent se reproduire à chaque cycle,
02:55 oui, théoriquement, on peut avoir des chiffres assez hallucinants.
02:58 En réalité, lié à la mortalité des jeunes l'hiver,
03:01 même si on a des hivers de moins en moins froid,
03:03 lié aux opérations de dératisation,
03:05 on estime raisonnablement qu'un couple de rongeurs non réguliers
03:10 va donner naissance à 300-400 rongeurs dans l'année.
03:12 Par contre, ça peut emballer le système très vite, ça peut être exponentiel.
03:16 - Évidemment. Romain Lasseur, quels sont les prédateurs ?
03:19 - Eh bien, on les cherche toujours en ville.
03:21 Alors, en ville, on voit par exemple de plus en plus de fouines,
03:25 qui disséminent justement et précisément par fond à l'époque.
03:28 Oui, on croise régulièrement des fouines, on croise régulièrement des renards en ville,
03:32 et c'est plutôt une bonne chose, d'ailleurs qu'on est cette faune qui s'habite sur la ville et qui prédate.
03:35 Néanmoins, ça prédate... - Des corbeaux aussi, non ?
03:38 - Oui, les corbeaux également. Alors par contre, ça prédate des rongeurs à la marge.
03:42 Le prédateur en ville, la ville étant un écosystème complètement urbanisé au profit de l'homme,
03:47 le seul prédateur qui peut persister, c'est l'homme, en fait, si on n'accepte pas cette situation.
03:53 - Évidemment. Est-il vrai que des associations de défense des animaux, aujourd'hui, protègent les rats des villes ?
03:59 - Oui, c'est vrai, ça paraît assez hallucinant, mais c'est vrai.
04:03 Alors, nous, notre discours, il est de dire qu'on n'est pas là pour exterminer les rongeurs en ville.
04:07 Bien entendu, c'est un animal, et qui sommes-nous pour pouvoir prétendre qu'un animal a sa place ou pas ?
04:11 On est simplement là pour dire que, dans le vivre-ensemble humain qu'on a choisi,
04:15 on a écarté, à un moment de l'histoire, le rat parce qu'il représentait une menace sanitaire,
04:18 une menace d'image, une menace également d'incendie par son activité de rongement sur le réseau électrique.
04:23 Et pour ces raisons précises, on a écarté le rongeur de notre écosystème, ou en tout cas, on l'a laissé sous pression.
04:28 Aujourd'hui, en faisant un petit bibliothèque de bibliographie ici, ces associations étaient un petit peu raisonnables.
04:34 Elles ouvriraient des livres et elles verraient finalement que, dans l'histoire de l'homme,
04:37 ces rongeurs transmettent des maladies et continuent à en transmettre, comme la leptospirose par exemple.
04:41 Je rappelle simplement qu'on est à 500 jours des JO, notre président de la République a annoncé officiellement
04:46 qu'on pourrait se baigner dans la Seine.
04:48 C'est quand même assez déraisonnable de pouvoir tenir ce type de propos quand on a des rongeurs partout dans Paris
04:53 qui peuvent transmettre cette maladie bactérienne, qui est la leptospirose, qui se transmet par les urines.
04:57 Donc un simple contact va suffire à transmettre cette maladie.
05:00 Donc ce n'est pas raisonnable tout ce qu'on voit. On fait des discours qui sont complètement hors sol
05:03 et qui, au-delà de ça, bafouent complètement la souffrance qui est vécue par des millions de gens
05:09 silencieux tous les jours qui ont à croiser ces espèces envahissantes dans leur quotidien.
05:13 Donc effectivement, ça paraît complètement hallucinant, mais il existe ce type de discours,
05:16 voire même très officiellement sur les réseaux.
05:18 Merci Romain Lasseur. La leptospirose, c'est une maladie bactérienne, il faut le savoir.
05:23 Il est 10h58, merci à vous.
05:26 Passionnant, vous voulez réagir ? 0826 300 300, 10h58, Sud Radio.

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